24
Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la congruence/incongruence perçue basée sur un modèle tétraclasse : une application au cas du parrainage Stéphanie BERTHAUD * Doctorante CERAG, Université de Grenoble [email protected] Marie-Laure GAVARD-PERRET Professeur des universités CERAG, Université de Grenoble (IAE) [email protected] * 150 rue de la Chimie, BP 47, 38040 Grenoble cedex 9, France, téléphone : 06 82 99 20 97

Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la

congruence/incongruence perçue basée sur un modèle tétraclasse :

une application au cas du parrainage

Stéphanie BERTHAUD *

Doctorante

CERAG, Université de Grenoble

[email protected]

Marie-Laure GAVARD-PERRET

Professeur des universités

CERAG, Université de Grenoble (IAE)

[email protected]

* 150 rue de la Chimie, BP 47, 38040 Grenoble cedex 9, France, téléphone : 06 82 99 20 97

Page 2: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la congruence/incongruence perçue

basée sur un modèle tétraclasse : une application au cas du parrainage

Résumé en français :

L’objectif de cette recherche est de vérifier la symétrie des effets des éléments d’évaluation

partielle de la perception de congruence/incongruence sur la perception globale. En effet,

cette notion, abondamment utilisée, notamment dans le cadre du parrainage, se base sur une

conceptualisation unique et bipolaire de la congruence/incongruence, implicite ou explicite,

mais jamais montrée empiriquement. Une étude quantitative réalisée auprès de 276 étudiants,

inspirée du modèle tétraclasse de Llosa (1996), indique une asymétrie des effets des éléments

d’évaluation partielle de la congruence/incongruence perçue sur la perception globale. Ainsi,

l’existence de deux dimensions, voire de deux concepts distincts, la congruence

(congruence/absence de congruence) et l’incongruence (incongruence/absence

d’incongruence), peut être établie.

Mots-clés : congruence, incongruence, bipolarité, bidimensionnalité, parrainage

Proposal of a new conceptualization of perceived congruency/incongruency concept

based on a « tetraclass model »: an application in the case of sponsorship

Abstract:

The aim of this research is to verify the symmetry of the effects of the elements of perceived

congruency/incongruency partial evaluation on global perception. This concept, abundantly

used especially within the literature on sponsorship, is implicitly or explicitly supposed to be

a unique and bipolar concept, but this conceptualization has never been empirically shown

Page 3: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

yet. A quantitative study realized with 276 students inspired by Llosa’s « tetraclass model »

(1996) highlights an asymmetry in the effects of the elements of perceived

congruency/incongruency partial evaluation on global perception. Thus the existence of two

dimensions, even two different concepts, congruency (congruency/absence of congruency)

and incongruency (incongruency/absence of incongruency) seems to be established.

Key-words: congruency, incongruency, bipolarity, bidimensionality, sponsorship

Page 4: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

1

Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la congruence/incongruence perçue

basée sur un modèle tétraclasse : une application au cas du parrainage

Introduction

Le concept de congruence/incongruence perçue, concept clé de la recherche en marketing, a

suscité de nombreuses publications dans des contextes variés, tels que l’évaluation de produit

(Meyers-Levy et Tybout, 1989), l’extension de marque (Aaker et Keller, 1990), le co-

marquage (Park, Jun et Shocker, 1996), l’endossement (Kamins et Gupta, 1994), la publicité

(Heckler et Childers, 1992), le parrainage (Speed et Thompson, 2000), le marketing sensoriel

(Mitchell, Kahn et Knasko, 1995) ou plus récemment l’évaluation de site Internet (Wang,

Beatty et Mothersbaugh, 2009), et la liste est loin d’être exhaustive. Cependant, en dépit

d’une littérature riche, ce concept fait débat depuis plus de trente ans (Fleck et Maille, 2010,

2011), notamment autour de la question de sa dimensionnalité. En effet, la recherche en

marketing considère, implicitement ou explicitement, la congruence/incongruence comme un

concept bipolaire, dont les pôles opposés sur un même continuum sont la congruence et

l’incongruence. Pourtant, cette vision du concept n’a jamais été confirmée empiriquement et

soulève de nombreuses interrogations, tant sur le plan conceptuel et sémantique que

méthodologique (Gavard-Perret, Berthaud et Carsana, 2012 ; Fleck et Maille, 2010, 2011).

Une telle conceptualisation reposant sur la théorie des schémas mentaux (Mandler, 1982), elle

sous-entend par conséquent que le jugement de congruence et le jugement d’incongruence

reposent sur les mêmes critères d’évaluation et que ceux-ci contribuent de manière symétrique

aux deux jugements. Or, une étude qualitative menée récemment afin de préciser le contenu et

les contours de la congruence et ceux de l’incongruence suggère que les individus ne font pas

porter leur perception d’une congruence entre deux objets (en l’occurrence dans l’étude citée,

un parrain et une entité parrainée) sur les mêmes éléments que ceux qu’ils utilisent pour

Page 5: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

2

former leur perception d’une incongruence (Gavard-Perret, Berthaud et Carsana, 2012). La

présente recherche vise donc à apporter une meilleure compréhension de la perception de

congruence et de celle d’incongruence. Il s’agit notamment d’identifier sur quoi se fondent les

individus pour établir que deux éléments sont congruents et/ou incongruents. Il convient ainsi

de s’assurer que la conception, implicitement ou explicitement adoptée, d’une congruence

strictement opposée à une incongruence correspond effectivement aux mécanismes de

perception de la congruence/incongruence. Pour répondre à ces questions, les travaux réalisés

autour du concept de satisfaction/insatisfaction, et plus précisément sur l’asymétrie des

impacts des éléments d’une prestation de service à la satisfaction globale des consommateurs,

constituent des sources d’inspiration utiles. En effet, de la même manière qu’il a été montré,

d’une part, que les attributs qui contribuent à la satisfaction peuvent différer des attributs qui

contribuent à l’insatisfaction et, d’autre part, que la symétrie entre ces attributs n’est pas

retrouvée pour ce qui concerne la satisfaction/insatisfaction, il est possible d’estimer que, dans

la mesure où une absence de convergence a été constatée dans l’étude qualitative de Gavard-

Perret, Berthaud et Carsana (2012) entre la conception de la congruence et celle

d’incongruence, les deux cas pourraient être comparables. Toutefois, et afin de ne pas

introduire une hétérogénéité possible liée à des domaines d’application différents du concept

de congruence/incongruence, il a été décidé de se concentrer sur une de ses applications les

plus courantes, à savoir le parrainage. Le concept de congruence y est particulièrement

central, ainsi que le confirment Olson et Thjømøe (2011) : « Fit, relatedness, or congruence

(…) is the most widely used theoretical concept related to the processing of sponsorship

stimuli ».

Dans cette optique, le cadre conceptuel de cette recherche, puis la démarche méthodologique

retenue –directement inspirée de la méthode utilisée par Llosa (1996)– seront exposés. Les

Page 6: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

3

résultats obtenus seront ensuite discutés au regard des questions précédentes, soulignant ainsi

les apports de la présente recherche, mais aussi ses limites et les voies de recherche associées.

Cadre conceptuel

Le concept de congruence/incongruence perçue

Si les termes employés pour parler de congruence dans la littérature anglo-saxonne sont

multiples et variés (« fit », « match-up », « congruence », « congruency », « congruity »,

« consistency », etc.), les notions utilisées par les auteurs pour les définir restent toutefois

assez proches, et « décrivent finalement le fait que deux entités aillent bien ensemble » (Fleck-

Dousteyssier, Roux et Darpy, 2005, p.6). Le terme « congruence » (« fait de coïncider, de

s’ajuster parfaitement », Larousse), qui renvoie bien à cette définition, est le plus

communément utilisé dans la littérature française. Cependant, les auteurs ne s’accordent ni

sur la dimensionnalité du concept de congruence/incongruence, ni sur la direction de ses

effets, en particulier dans le domaine du parrainage (Fleck et Maille, 2010, 2011). Une

recherche récente (Gavard-Perret, Berthaud et Carsana, 2012) soulève des problèmes

méthodologiques, sémantiques et conceptuels qui remettent en cause l’unicité et la bipolarité

de ce concept. Or, ces propriétés n’ont jamais été démontrées empiriquement dans la

littérature.

De plus, la multitude de recherches menées dans le domaine du parrainage sportif, culturel ou

caritatif, qui se réfèrent au concept de congruence/incongruence, lorsqu’elles le mesurent –

puisque dans certains cas, la congruence entre le parrain et l’entité parrainée est postulée a

priori sans même être mesurée ou en l’étant de manière imprécise (Johar et Pham, 1999 ;

Hamlin et Wilson, 2004 ; Gupta et Pirsch, 2006) – a entrainé une multiplication d’échelles de

mesure, rendant difficile la comparaison des résultats. Certains auteurs optent pour une

Page 7: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

4

mesure globale mono-item assez générale du type « congruence faible / congruence forte »

(D’Astous et Bitz, 1995 ; Rodgers, 2003 ; Pracejus et Olsen, 2004 ; Cornwell et al., 2006 ;

Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items

unidimensionnelle, présentant des items très variables d’une mesure à l’autre, à l’instar de

Speed et Thompson (2000), Menon et Khan (2003), Ellen, Webb et Mohr (2006) ou encore

Simmons et Becker-Olsen (2006). Enfin, d’autres auteurs conçoivent la

congruence/incongruence comme un concept multi-dimensionnel (Gwinner et Eaton, 1999 ;

Fleck et Quester, 2007 ; Zdravkovic, Magnusson et Stanley, 2010 ; Olson et Thjømøe, 2011).

Cette absence de consensus dans la mesure du concept de congruence/incongruence illustre

un problème de conceptualisation et peut expliquer les divergences des résultats obtenus dans

les recherches sur le parrainage, qu’il soit sportif, culturel ou caritatif.

Un processus reposant sur la théorie des schémas mentaux

Le concept de congruence/incongruence perçue est à la fois une perception finale et un

processus d’évaluation. Il peut ainsi se définir comme un processus et/ou son résultat.

Si l’on considère la congruence/incongruence en tant que processus, celui-ci repose sur la

confirmation/non-confirmation des attentes liées aux schémas mentaux pré-existants. Les

schémas sont des « représentations de l’expérience qui guident l’action, la perception et les

pensées » (Mandler, 1982, p.3). Or, confronté à un événement nouveau, tout individu évalue

celui-ci par rapport à des schémas mentaux pré-existants. La perception d’incongruence, peut

alors être considérée, dans sa relation aux schémas pré-existants, comme une non-

confirmation des attentes engendrées par les schémas (Goodman, 1980 ; Mandler, 1982 ;

Meyers-Levy et Tybout, 1989).

Toutefois, l’approche généralement adoptée considère un continuum allant d’un pôle de

congruence extrême à celui d’incongruence extrême, et entre lesquels se situeraient des

Page 8: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

5

incongruences dites « modérées » (Mandler, 1982). En conséquence, cette approche suppose :

1) que les éléments permettant d’aboutir à une perception de congruence globale sont les

mêmes que ceux qui conduisent à une perception d’incongruence globale,

et 2) que chaque élément contribue de façon linéaire à la perception de

congruence/incongruence globale.

Ainsi, l’approche de Mandler (1982) suggère que, plus un élément d’évaluation partielle de la

congruence/incongruence est conforme au schéma mental pré-existant, plus il contribuera à

une perception de congruence globale (versus incongruence globale). Or, la situation ne

semble pas aussi simple puisque l’étude récente de Gavard-Perret, Berthaud et Carsana (2012)

remet en cause cette linéarité d’effet entre les éléments d’évaluation partielle et la perception

de congruence/incongruence globale dans le cadre d’un parrainage social ou environnemental

(). Les résultats de cette étude qualitative mettent en exergue différentes logiques de

contribution des éléments d’évaluation partielle au jugement global du caractère congruent ou

incongruent du parrainage. En effet, certains éléments influent à la fois sur la perception de

congruence lorsqu’ils sont jugés favorablement et sur la perception d’incongruence lorsqu’ils

sont jugés négativement, ce qui irait dans le sens d’une conceptualisation bipolaire de la

congruence/incongruence avec un effet symétrique des éléments d’évaluation partielle sur la

perception globale. A contrario, d’autres éléments contribuent uniquement à une perception

de congruence (la complémentarité entre parrain et entité parrainée, par exemple) ou

uniquement à une perception d’incongruence (comme le caractère étrange, choquant,

déroutant ou insolite du parrainage). L’implication majeure de ces constats est donc que

congruence et incongruence pourraient être deux dimensions indépendantes d’un concept

supérieur, voire deux concepts distincts. Cette réflexion n’est bien sûr pas sans rappeler les

conclusions qui se sont développées au fil du temps autour du concept de

satisfaction/insatisfaction.

Page 9: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

6

Congruence/incongruence : un parallèle évident avec satisfaction/insatisfaction

La littérature fait apparaître de nombreuses similitudes entre le concept de

congruence/incongruence et le concept de satisfaction/insatisfaction. Premièrement, il s’agit

d’évaluations subjectives, qui peuvent se définir comme un processus et/ou son résultat,

fondées en partie sur la théorie de la confirmation/non-confirmation des attentes.

Deuxièmement, cette vision repose sur une conceptualisation unique et unidimensionnelle du

concept sur un continuum allant d’une congruence forte vers une incongruence forte pour le

premier, tout comme la satisfaction forte était opposée initialement à une insatisfaction forte

(Lichtlé, Llosa et Plichon, 2002).

Or, en ce qui concerne le concept de satisfaction/insatisfaction, « ce postulat a été critiqué à

plusieurs reprises » et « de nombreux auteurs ont démontré l’existence de deux concepts

distincts : la satisfaction (satisfaction/absence de satisfaction), et l’insatisfaction

(insatisfaction/absence d’insatisfaction) » (Ray et Gotteland, 2005, p.2). Cette réflexion,

inspirée de la théorie bi-factorielle d’Herzberg, Mausner et Snyderman (1959), se base sur la

théorie de l’asymétrie des impacts des éléments d’évaluation partielle à la

satisfaction/insatisfaction globale (Brandt, 1988 ; Llosa, 1996 ; Vanhoof et Swinnen, 1996 ;

Brandt et Scharioth, 1998 ; Mittall, Ross et Baldasare, 1998 ; Ray et Gotteland, 2005), qui

met au jour des éléments contribuant uniquement à l’insatisfaction globale, d’autres

contribuant uniquement à la satisfaction globale, et enfin des éléments qui contribuent aussi

bien à la satisfaction globale qu’à l’insatisfaction globale. Dans cette perspective, plusieurs

méthodes ont été développées et comparées par Ray et Gotteland (2005) qui concluent à une

meilleure fiabilité de celle proposée par Llosa (1996) : le modèle tétraclasse.

Les résultats de la recherche de Gavard-Perret, Berthaud et Carsana (2012) suggérant que

congruence et incongruence seraient de nature différente et l’analogie évidente entre

Page 10: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

7

congruence/incongruence et satisfaction/insatisfaction incitent par conséquent à mettre en

place une étude empirique inspirée de celles réalisées dans le domaine de la

satisfaction/insatisfaction. Elle a pour objectif de vérifier s’il existe des différences de

contributions des éléments d’évaluation partielle à la perception de congruence/incongruence

globale. Si tel est le cas, l’existence de deux dimensions, voire celle de deux concepts

distincts : la congruence (congruence/absence de congruence) et l’incongruence

(incongruence/absence d’incongruence), sera ainsi établie.

Méthodologie

Dans un premier temps, 29 éléments d’évaluation partielle de la congruence/incongruence

globale dans un contexte de parrainage ont été identifiés à partir de la revue de la littérature

réalisée sur la congruence dans le parrainage. Cette dernière a ainsi permis de recenser

l’ensemble des items des 16 échelles de mesure issues de travaux académiques majeurs

publiés ces vingt dernières années. Cette revue a été complétée par une étude qualitative basée

sur un entretien de groupe avec neuf participants et douze entretiens individuels semi-

directifs, soit au total 21 consommateurs. Les 29 éléments d’évaluation partielle de la

congruence/incongruence globale perçue ainsi obtenus sont présentés dans l’annexe 1.

Une étude empirique a ensuite été menée auprès de 276 étudiants en s’inspirant de la méthode

de Llosa (1996) qui, au-delà d’une bonne fiabilité, est également relativement facile à mettre

en œuvre (analyse factorielle des correspondances) et facilite l’interprétation des résultats

grâce à une représentation graphique (carte d’impacts) (Ray et Gotteland, 2005). Notons que

l’application de cette méthode au cas de la perception globale de congruence/incongruence

repose sur une conceptualisation de départ qui est unique et bipolaire. Elle vise ensuite à faire

le lien entre l’évaluation partielle (fondée sur les différents éléments d’évaluation partielle

identifiés) et cette évaluation globale. Le constat d’une asymétrie des contributions des

Page 11: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

8

éléments d’évaluation partielle conduirait alors à infirmer la conceptualisation unique

bipolaire du concept, dans la mesure où un concept unique bipolaire, avec une congruence

forte et une incongruence forte comme extrémités, implique des contributions symétriques (un

élément qui contribue fortement à la congruence globale devrait alors contribuer faiblement à

l’incongruence globale, et réciproquement).

Chaque répondant a ainsi été exposé à l’une des conditions d’un plan expérimental 3

(parrainage sportif vs. social vs. environnemental) x 2 (parrainage congruent vs. incongruent).

Dans un souci d’amélioration de la validité externe de cette étude, nous avons fait le choix de

couvrir trois domaines du parrainage qui représentent les formes les plus courantes de

parrainage, comme le rappelait Walliser (2003, p.67) : « le sport – et, dans une moindre

mesure, les arts – restent les secteurs les plus importants, le parrainage social et

environnemental a fortement progressé ». Un pré-test des couples parrain/entité parrainée a

été réalisé auprès de 77 étudiants afin de sélectionner trois couples perçus comme congruents

(et pas non-incongruents) et trois couples perçus comme incongruents (et pas non-

congruents)1. D’une part, les éléments d’évaluation partielle ont été mesurés à l’aide

d’échelles de type Likert à 7 échelons (allant de 1 : pas du tout d’accord à 7 : tout à fait

d’accord), et une mesure globale mono-item (« Globalement, je trouve que [cause/sport] et la

marque X vont bien ensemble »), également de type Likert à 7 échelons, a permis d’autre part

d’appréhender la perception globale de congruence/incongruence.

La méthode utilisée ensuite, inspirée de celle qui est au centre des travaux de Llosa (1996),

repose sur l’analyse d’un tableau de contingence comprenant toutes les modalités de la

1 Le pré-test visait à évaluer la congruence/incongruence globale perçue de 18 couples parrain/entité parrainée

(issus d’une étude qualitative préliminaire). Quatre modalités de réponse ont été proposées aux répondants :

« vont bien ensemble » (correspondant à la congruence) ; « ne vont pas bien ensemble » (non-congruence) ;

« vont mal ensemble » (incongruence) ; « ne vont pas mal ensemble » (non-incongruence). Trois couples

congruents ont été retenus (Action contre la Faim/Uncle Ben’s ; WWF/Nature et Découvertes ; Coupe de France

de Football/Playstation), ainsi que trois couples incongruents (Action contre la Faim/Chanel ; WWF/BMW ;

Coupe de France de Football/Bonne Maman).

Page 12: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

9

mesure globale de congruence/incongruence perçue en colonne, et l’évaluation positive ou

négative2 de chaque élément d’évaluation partielle en ligne.

Une première analyse factorielle des correspondances de ce tableau de contingence a permis

de calculer la contribution des différents éléments d’évaluation partielle à la

congruence/incongruence globale perçue et de les représenter graphiquement. Dans un souci

de synthèse, le détail de cette analyse n’est pas présenté. La représentation graphique obtenue

à l’issue de cette première analyse ne permet cependant pas de définir une frontière entre les

contributions fortes et les contributions faibles. Pour cela, une seconde analyse factorielle des

correspondances a été réalisée à partir d’un tableau de contingence simplifié (cf. annexe 2), en

ramenant le nombre de modalités de la mesure de congruence globale perçue à deux

modalités : « incongruence » (notée CONG-) et « congruence » (notée CONG+), grâce à une

segmentation (analyse typologique) de la mesure de congruence globale perçue considérée

comme une variable qualitative. Les résultats de la seconde analyse factorielle des

correspondances sont présentés dans le paragraphe suivant.

Résultats

Le tableau de contingence simplifié ne comportant que deux colonnes, un seul axe factoriel

suffit à expliquer 100% de la variance et à représenter parfaitement les deux modalités de

chaque élément d’évaluation partielle (évaluations négative et positive) ainsi que les deux

modalités de la variable de congruence/incongruence globale perçue (CONG- et CONG+),

grâce aux coordonnées factorielles (cf. annexe 3). Pour une meilleure visualisation graphique

de la contribution des différents éléments d’évaluation partielle à la congruence/incongruence

globale, la présentation proposée par Llosa (1996) a été adoptée. Les coordonnées des

modalités CONG- et CONG+ ont été utilisées comme repères et de nouvelles coordonnées

2 Une évaluation est jugée positive si le répondant est d’accord avec l’énoncé (échelons 5 à 7). En l’absence

d’accord avec l’énoncé (échelons 1 à 4), l’évaluation est jugée négative.

Page 13: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

10

factorielles ont été calculées pour chaque élément (en soustrayant à chaque coordonnée des

éléments évalués négativement, la coordonnée de la modalité CONG-, et à chaque

coordonnée des éléments évalués positivement, la coordonnée de la modalité CONG+). Une

première représentation graphique de ces nouvelles coordonnées factorielles sur l’axe de

congruence/incongruence globale perçue (cf. figure 1) permet de visualiser si les éléments

contribuent à la congruence/incongruence globale perçue fortement (éléments ayant des

coordonnées inférieures à CONG+ ou supérieures à CONG-) ou faiblement (éléments ayant

des coordonnées comprises entre CONG+ et CONG-).

Figure 1. Représentation graphique des coordonnées factorielles des éléments

sur l’axe 1 de congruence/incongruence globale perçue

Dans le cas d’une conceptualisation bipolaire, un élément qui contribue fortement à la

congruence globale perçue lorsqu’il est évalué positivement devrait contribuer, de manière

symétrique, fortement à l’incongruence globale perçue lorsqu’il est évalué négativement. Or

Page 14: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

11

on constate qu’un même élément évalué positivement et contribuant donc à la congruence

globale perçue ne contribue pas de manière symétrique à l’incongruence globale perçue

lorsqu’il est évalué négativement. C’est le cas par exemple de la similarité d’image entre

parrain et entité parrainée (codée cong_12) qui, évaluée positivement, contribue fortement à la

congruence globale perçue, mais qui, évaluée négativement, contribue faiblement à

l’incongruence globale perçue.

Pour mieux rendre compte de cette asymétrie des contributions, et conformément aux

recommandations de Llosa (1996), une carte de contribution des éléments d’évaluation

partielle a été établie à partir des nouvelles coordonnées factorielles calculées (cf. figure 2).

Chaque élément est représenté par un point, qui a pour abscisse la coordonnée calculée quand

l’élément est évalué négativement, et pour ordonnée la coordonnée calculée quand l’élément

est évalué positivement (en inversant le signe des coordonnées en ordonnée de façon à ce que,

plus l’on s’éloigne de l’origine, plus la contribution sera forte). Cette nouvelle représentation

graphique a pour repère la variable congruence/incongruence globale perçue (notée CONG),

qui sert de frontière entre les contributions fortes et les contributions faibles des éléments

d’évaluation partielle à la mesure globale. Si le concept de congruence/incongruence perçue

était effectivement un concept unique bipolaire, les points représentés sur le graphique de la

figure 2 devraient suivre approximativement une diagonale partant du cadran gauche inférieur

jusqu’au cadran droit supérieur, puisque chaque élément d’évaluation partielle devrait

contribuer de manière symétrique à la congruence, lorsqu’il est évalué positivement, et à

l’incongruence, lorsqu’il est évalué négativement. Or, le graphique de la figure 2 met en

évidence quatre logiques de contribution des éléments d’évaluation partielle à la

congruence/incongruence globale perçue. Si certains éléments contribuent certes autant à la

congruence qu’à l’incongruence, il existe en revanche des éléments qui contribuent soit

exclusivement à la congruence, soit exclusivement à l’incongruence.

Page 15: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

12

Figure 2. Carte de contribution des éléments d’évaluation partielle

Ainsi, plusieurs éléments convergeant vers l’idée de similarité et de complémentarité entre

parrain et entité parrainée (« idées liées » ; « image similaire » ; « lien direct » ;

« représentative » ; « complémentaires ») contribuent uniquement à la congruence et pas à

l’incongruence. De même, plusieurs éléments mettant en avant le caractère inattendu du

parrainage contribuent quant à eux exclusivement à l’incongruence (« surprise » ;

« insolite » ; « atypique »). Certains éléments également ne contribuent ni à la congruence, ni

à l’incongruence. Il s’agit d’items peu pertinents dans l’évaluation de la congruence ou de

l’incongruence, notamment dans le cas de parrainages particuliers comme celui de causes.

Enfin, la contribution de certains éléments à la fois à la congruence et à l’incongruence ne

remet pas en cause l’asymétrie des contributions des éléments. Cette dernière indique que la

perception de congruence et celle d’incongruence ne reposent pas sur les mêmes critères. La

prudence amène, au regard de la représentation graphique, à nuancer cependant cette analyse,

puisque certains éléments sont proches de la frontière entre deux types de contributions.

Page 16: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

13

Conclusion

L’objectif de cette recherche était de mieux comprendre le processus qui conduit à la

perception de congruence ou d’incongruence entre deux éléments. Pour ce faire, le parrainage

a été retenu comme terrain d’application car la question de la congruence entre parrain et

entité parrainée est extrêmement déterminante dans ce contexte et ce, quelle qu’en soit

l’optique : sportive, sociale ou environnementale. L’intention était de vérifier si le concept de

congruence/incongruence perçue est vraiment unique et bipolaire.

L’étude qualitative de Gavard-Perret, Berthaud et Carsana (2012) puis la présente étude

quantitative ont permis de mettre en évidence une asymétrie des effets des éléments

d’évaluation partielle de la congruence/incongruence sur la perception globale. En effet,

certains éléments ne contribuent pas de manière symétrique, c’est-à-dire par un effet positif

sur la perception de congruence et par un effet négatif sur celle d’incongruence et

réciproquement. De plus, certains éléments contribuent exclusivement à une perception de

congruence alors que d’autres contribuent exclusivement à une perception d’incongruence.

Autrement dit, le jugement de congruence perçue ne repose pas sur les mêmes critères que le

jugement d’incongruence perçue.

Cette recherche a donc permis, au plan théorique tout d’abord, de clarifier beaucoup plus

nettement le concept de congruence/incongruence perçue, dont les zones d’ombre et les

lacunes avaient été bien souvent pointées du doigt. Cette clarification des notions de

congruence et incongruence et des relations qu’elles entretiennent incite par conséquent à

cesser de considérer ce concept comme un concept unique et bilatéral pour, de manière plus

pertinente et plus représentative de la réalité des perceptions constatées, le considérer comme

un concept comportant deux dimensions, une de congruence et une autre d’incongruence,

voire comme deux concepts carrément distincts.

Page 17: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

14

Sur un plan méthodologique, cette recherche, par la mise en œuvre d’une méthode particulière

(celle du modèle tétraclasse proposée par Llosa en 1996), initialement conçue pour mesurer

l’asymétrie des impacts des éléments d’une prestation de service à la satisfaction globale des

consommateurs, a montré la pertinence et l’adéquation de cette approche dans un autre

contexte et avec des objectifs différents.

Enfin, sur un plan managérial, cette recherche offre aux professionnels du marketing un

nouvel éclairage sur la notion de congruence/incongruence perçue, en particulier entre parrain

et entité parrainée, qui peut aider au choix crucial des partenaires dans le parrainage, mais

aussi à la définition de la stratégie de mise en valeur de l’action de parrainage. En effet, Olson

et Thjømøe (2011) montrent que, selon la congruence entre entité parrainée et parrain, les

éléments à communiquer lors de la mise en valeur varient. La distinction faite dans cette

recherche entre les éléments contribuant à la congruence et ceux contribuant à l’incongruence

permet ainsi de mieux cerner sur quels éléments faire porter les messages de mise en valeur

des parrains et ainsi améliorer leur efficacité. Certains auteurs ont montré l’avantage d’une

certaine incongruence, notamment pour améliorer la mémorisation du parrain (Russell, 2002 ;

Trendel et Warlop, 2006 ; Olson et Thjømøe, 2009). Cela suppose alors de travailler sur

l’effet de surprise et le côté insolite ou atypique du parrainage, en s’assurant cependant que le

parrainage garde son sens et sa pertinence et qu’il ne devienne pas déroutant, pour que

l’incongruence ne soit pas préjudiciable. A l’inverse, si l’on souhaite souligner une forte

congruence entre parrain et entité parrainée, il conviendra de mettre en évidence la similarité

et/ou la complémentarité des deux.

Cette recherche comporte cependant quelques limites, qui représentent autant de voies

intéressantes de recherches futures. En particulier, la présente étude s’intéresse uniquement au

processus cognitif de la perception de congruence ou d’incongruence. Il conviendrait

d’examiner désormais le rôle des émotions dans ce processus.

Page 18: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

15

De plus, bien que cette recherche ait déjà été étendue à différents types de parrainages

(sportif, social et environnemental) afin d’améliorer sa validité externe, une réplication à

d’autres types d’événements et causes renforcerait la validité des résultats.

En outre, l’échelle mono-item de mesure de la congruence globale peut apparaître comme

moins fiable qu’une échelle multi-items. Il y a là aussi une piste d’amélioration future.

Enfin, les conclusions émises sur la conceptualisation de la congruence/incongruence perçue

en tant que concept bidimensionnel, voire comme deux concepts distincts, soulèvent le

problème de la mesure du concept. Les échelles existantes, en effet, ne semblent pas pouvoir

prendre en compte de manière totalement satisfaisante cette nouvelle conceptualisation. Il

serait donc judicieux à l’avenir d’en tirer les conséquences pour proposer deux échelles de

mesure différenciées de la congruence perçue d’une part et de l’incongruence perçue d’autre

part, de manière à rendre compte du constat fait dans la présente recherche de deux

dimensions distinctes.

Bibliographie

Aaker D.A. et Keller K.L. (1990), Consumer evaluations of brand extensions, Journal of

Marketing, 54, 1, 27-41.

Brandt R.D. (1988), How services marketers can identify value-enhancing service elements,

The Journal of Services Marketing, 2, 3, 35-41.

Brandt R.D. et Scharioth J. (1998), Attribute life cycle analysis, alternatives to the Kano

method, Proceedings of the 51st Annual ESOMAR Conference, 413-429.

Cornwell T.B., Humphreys M.S., Maguire A.M., Weeks C.S. et Tellegen C.L. (2006),

Sponsorship-linked marketing: the role of articulation in memory, Journal of Consumer

Research, 33, 3, 312-321.

D’Astous A. et Bitz P. (1995), Consumer evaluations of sponsorship programmes, European

Journal of Marketing, 29, 12, 6-22.

Page 19: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

16

Ellen P.S., Webb D.J. et Mohr L.A. (2006), Building corporate associations: consumer

attributions for corporate socially responsible programs, Journal of the Academy of Marketing

Science, 34, 2, 147-157.

Fleck-Dousteyssier N., Roux E. et Darpy D. (2005), La congruence dans le parrainage:

définition, rôle et mesure, Actes du 21ème Congrès International de l’Association Française

du Marketing, Nancy.

Fleck N. et Quester P. (2007), Birds of a feather flock together…definition, role and measure

of congruence: an application to sponsorship, Psychology and Marketing, 24, 11, 975-1000.

Fleck N. et Maille V. (2010), Trente ans de travaux contradictoires sur l’influence de la

congruence perçue par le consommateur : synthèse, limites et voies de recherche, Recherche

et Applications en Marketing, 25, 4, 69-92.

Gavard-Perret M.L., Berthaud S. et Carsana L. (2012), Congruence/incongruence : vers une

remise en cause de l’unicité et de la bipolarité du concept ?, Actes du 28e Congrès de

l’Association Française du Marketing, IAE Bretagne, Brest, France.

Goodman G.S. (1980), Picture memory: how the action schema affects retention, Cognitive

Psychology, 12, 4, 473-495.

Gupta S. et Pirsch J. (2006), The company-cause-customer fit decision in cause-related

marketing, Journal of Consumer Marketing, 23, 6, 314-326.

Gwinner K. P. et Eaton J. (1999), Building brand image through event sponsorship: the role

of image transfer, Journal of Advertising, 28, 4, 47-57.

Hamlin, R. P. et Wilson, T. (2004), The impact of cause branding on consumer reactions to

products: does product/cause “fit” really matter?, Journal of Marketing, 20, 7, 663-681.

Heckler S.E. et Childers T.L. (1992), The role of expectancy and relevancy in memory for

verbal and visual information: what is incongruency?, Journal of Consumer Research, 18, 4,

475-492.

Herzberg F., Mausner B. et Snyderman B. (1959), The motivation to work, New York, John

Wiley and Sons.

Johar G.V. et Pham M.T. (1999), Relatedness, prominence, and constructive sponsor

identification, Journal of Marketing Research, 36, 3, 299-312.

Page 20: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

17

Kamins M.A. et Gupta K. (1994), Congruence between spokesperson and product type: a

matchup hypothesis perspective, Psychology and Marketing, 11, 6, 569-586.

Lichtlé M.C., Llosa S. et Plichon V. (2002), La contribution des différents éléments d’une

grande surface alimentaire à la satisfaction du client, Recherche et Applications en Marketing,

17, 4, 23-34.

Llosa S. (1996), Contribution à l’étude de la satisfaction dans les services, Thèse de Doctorat

es Sciences de Gestion, Université de droit, d’économie et des sciences d’Aix-Marseille.

Maille V. et Fleck N. (2011), Congruence perçue par le consommateur : vers une clarification

du concept, de sa formation et de sa mesure, Recherche et applications en marketing, 26, 2,

77-111.

Mandler G. (1982), The structure of value: accounting for taste, in M.C. Clark et S.T. Fiske

(coord.), 17th annual carnegie symposium on cognition, Hillsdales, Erlbaum, 3-36.

Menon S. et Kahn B.E. (2003), Corporate sponsorships of philanthropic activities: when do

they impact perception of sponsor brand?, Journal of Consumer Psychology, 13, 3, 316-327.

Meyers-Levy J. et Tybout A. (1989), Schema congruity as a basis for product evaluation,

Journal of Consumer Research, 16, 1, 39-54.

Mitchell D.J., Kahn B.E. et Knasko S.C. (1995), There's something in the air: effects of

congruent or incongruent ambient odor on consumer decision making, Journal of Consumer

Research, 22, 3, 229-238.

Mittall V., Ross W.T. et Baldasare P.M. (1998), The asymmetric impact of negative and

positive attribute-level performance on overall satisfaction and repurchase intentions, Journal

of Marketing, 62, 1, 33-47.

Olson E.L. et Thjømøe H.M. (2009), Sponsorship effect metric: assessing the financial value

of sponsoring by comparisons to television advertising, Journal of Academy of Marketing

Science, 37, 4, 504-515.

Olson E.L. et Thjømøe H.M. (2011), Explaining and articulating the fit construct in

sponsorship, Journal of Advertising, 40, 1, 57-70.

Park C.W., Jun S.Y. et Shocker A.D. (1996), Composite branding alliances: an investigation

of extension and feedback effects, Journal of Marketing Research, 33, 4, 453-466.

Page 21: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

18

Pracejus J.W. et Olsen G.D. (2004), The role of brand/cause fit in the effectiveness of cause-

related marketing campaigns, Journal of Business Research, 57, 6, 635-640.

Ray D. et Gotteland D (2005), Mesurer l'asymétrie des impacts des attributs sur la

satisfaction: comparaison de la validité convergente de cinq méthodes, Recherche et

Applications en Marketing, 20, 1, 1-20.

Rodgers S. (2003), The effects of sponsor relevance on consumer reactions to internet

sponsorships, Journal of Advertising, 32, 4, 67-76.

Russell C.A. (2002), Investigating the effectiveness of product placements in television

shows: the role of modality and plot connection congruence on brand memory and attitude,

Journal of Consumer Research, 29, 3, 306-318.

Samu S. et Wymer W. (2009), The effect of fit and dominance in cause marketing

communications, Journal of Business Research, 62, 4, 432-440.

Simmons C.J. et Becker-Olsen K.L. (2006), Achieving marketing objectives through social

sponsorships, Journal of Marketing, 70, 4, 154-169.

Speed R. et Thompson P. (2000), Determinants of sports sponsorship response, Journal of the

Academy of Marketing Science, 28, 2, 226-238.

Trendel O. et Warlop L. (2006), Mémorisation implicite des parrains: avantage aux parrains

non congruents, Actes du 22ème Congrès International de l’Association Française du

Marketing, Nantes.

Vanhoof K. et Swinnen G. (1996), Attribute performance: assessing non linear patterns of

factors contributing to customer satisfaction, ESOMAR EMAC Symposium Research

Methodologies for the new marketing, Latimer, United Kingdom, 171-183.

Walliser B. (2003), L’évolution et l’état de l’art de la recherche internationale sur le

parrainage, Recherche et Applications en Marketing, 18, 1, 65-94.

Wang S., Beatty S.E. et Mothersbaugh D.L. (2009), Congruity's role in website attitude

formation, Journal of Business Research, 62, 6, 609-615.

Zdravkovic S., Magnusson P. et Stanley S.M. (2010), Dimensions of fit between a brand and

a social cause and their influence on attitudes, International Journal of Research in

Marketing, 27, 2, 151-160.

Page 22: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

19

Annexe 1. Liste des 29 éléments d’évaluation partielle de la congruence/incongruence globale

perçue dans un contexte de parrainage

Idées liées Les idées que j'associe à [cause/sport] sont liées à celles que j'associe à la marque X.

(cong_1)

Utilisation

produits

Quand je regarde des actions menées par [cause/sport] je vois souvent des produits de

la marque X utilisés. (cong_2)

Etrange Je trouve étrange de voir la marque X associée à [cause/sport]. (cong_3 inversé)

Logique Je trouve logique le lien entre la marque X et [cause/sport]. (cong_4)

Surprise Cela ne me surprend pas que la marque X parraine [cause/sport]. (cong_5)

Apprendre Le fait que la marque X parraine [cause/sport] m'apprend quelque chose sur cette

marque. (cong_6)

Déroutant L’association entre [cause/sport] et la marque X est déroutante. (cong_7 inversé)

Lien L’association entre [cause/sport] et la marque X représente un très bon lien. (cong_8)

Adhérents Il est probable que les adhérents de [cause/sport] utilisent des produits de la marque X. (cong_9)

S’attendre On pouvait s'attendre à ce que la marque X parraine [cause/sport]. (cong_10)

Comprendre Quand je vois cette opération de parrainage, cela me permet de mieux comprendre la marque qui parraine. (cong_11)

Similarité L'image de [cause/sport] et celle de la marque X sont similaires. (cong_12)

Cohérence L’association entre [cause/sport] et la marque X est cohérente. (cong_13)

Lien direct Je vois un lien direct entre la marque X et [cause/sport]. (cong_14)

Utilisation

marque

La marque X n'est pas une marque beaucoup utilisée lors des actions de [cause/sport]. (cong_15 inversé)

Représentative La marque X est représentative de [cause/sport]. (cong_16)

Prévisible C'était prévisible que la marque X parraine [cause/sport]. (cong_17)

Insolite L’association entre [cause/sport] et la marque X est insolite. (cong_18 inversé)

Compatible [cause/sport] et la marque X sont compatibles. (cong_19)

Sens Cela a du sens pour moi que la marque X parraine [cause/sport]. (cong_20)

Partenaire Je pense que la marque X est un partenaire bien choisi pour [cause/sport]. (cong_21)

Attributs Ce message associant [cause/sport] et la marque X va bien avec les attributs produits

de cette marque. (cong_22)

Choquant Je trouve choquant de voir la marque X associée à [cause/sport]. (cong_23 inversé)

Complémentarité [cause/sport] et la marque X sont complémentaires. (cong_24)

Message adapté Ce message associant [cause/sport] et la marque X est adapté aux utilisateurs de cette marque. (cong_25)

Evidence L’association entre [cause/sport] et la marque X est évidente. (cong_26)

Atypique L’association entre [cause/sport] et la marque X est atypique. (cong_27 inversé)

Défense [cause/sport] et la marque X défendent les mêmes choses. (cong_28)

Pertinence Je pense que la marque X est un partenaire pertinent pour [cause/sport]. (cong_29)

Page 23: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

20

Annexe 2. Tableau de contingence simplifié

Eléments

d’évaluation

partielle

Congruence/incongruence

globale perçue

Eléments

d’évaluation

partielle

Congruence/incongruence

globale perçue

CONG- CONG+ CONG- CONG+

cong1- 177 47 cong16- 182 48

cong1+ 8 44 cong16+ 3 43

cong2- 178 73 cong17- 168 42

cong2+ 4 13 cong17+ 17 49

cong3inv- 154 4 cong18inv- 133 3

cong3inv+ 31 87 cong18inv+ 52 88

cong4- 178 16 cong19- 156 11

cong4+ 7 75 cong19+ 29 80

cong5- 144 8 cong20- 153 17

cong5+ 41 83 cong20+ 32 74

cong6- 97 65 cong21- 163 16

cong6+ 88 26 cong21+ 22 75

cong7inv- 121 4 cong22- 167 33

cong7inv+ 64 87 cong22+ 15 56

cong8- 169 25 cong23inv- 88 1

cong8+ 16 66 cong23inv+ 97 90

cong9- 139 42 cong24- 173 41

cong9+ 46 49 cong24+ 12 50

cong10- 169 31 cong25- 163 36

cong10+ 16 60 cong25+ 22 55

cong11- 142 49 cong26- 177 52

cong11+ 43 42 cong26+ 8 39

cong12- 180 59 cong27inv- 145 6

cong12+ 5 32 cong27inv+ 40 85

cong13- 175 17 cong28- 180 65

cong13+ 10 74 cong28+ 5 26

cong14- 180 41 cong29- 155 23

cong14+ 5 50 cong29+ 30 68

cong15inv- 136 24

cong15inv+ 46 61

Page 24: Proposition d’une nouvelle conceptualisation de la · Samu et Wymer, 2009), mais la mesure la plus répandue reste une mesure globale multi-items unidimensionnelle, présentant

21

Annexe 3. Coordonnées factorielles des éléments sur l’axe 1 de congruence/incongruence

globale perçue

Coordonnées factorielles des éléments Coordonnées factorielles des éléments

évalués négativement et de la modalité évalués positivement et de la modalité

CONG- sur l’axe 1 : CONG+ sur l’axe 1 :

éléments axe 1

contributions

relatives axe 1

éléments axe 1

contributions

relatives axe 1

CONG- 0,526 1,000

CONG+ -1,073 1,000

cong1- 0,338 1,000

cong1+ -1,466 1,000

cong2- 0,108 1,000

cong2+ -1,235 1,000

cong3inv- 0,861 1,000

cong3inv+ -1,157 1,000

cong4- 0,699 1,000

cong4+ -1,660 1,000

cong5- 0,783 1,000

cong5+ -0,964 1,000

cong6- -0,205 1,000

cong6+ 0,286 1,000

cong7inv- 0,842 1,000

cong7inv+ -0,700 1,000

cong8- 0,567 1,000

cong8+ -1,349 1,000

cong9- 0,275 1,000

cong9+ -0,529 1,000

cong10- 0,493 1,000

cong10+ -1,305 1,000

cong11- 0,205 1,000

cong11+ -0,468 1,000

cong12- 0,233 1,000

cong12+ -1,519 1,000

cong13- 0,681 1,000

cong13+ -1,564 1,000

cong14- 0,407 1,000

cong14+ -1,644 1,000

cong15inv- 0,507 1,000

cong15inv+ -0,683 1,000

cong16- 0,341 1,000

cong16+ -1,717 1,000

cong17- 0,366 1,000

cong17+ -1,172 1,000

cong18inv- 0,870 1,000

cong18inv+ -0,849 1,000

cong19- 0,746 1,000

cong19+ -1,148 1,000

cong20- 0,649 1,000

cong20+ -1,046 1,000

cong21- 0,679 1,000

cong21+ -1,259 1,000

cong22- 0,465 1,000

cong22+ -1,303 1,000

cong23inv- 0,901 1,000

cong23inv+ -0,432 1,000

cong24- 0,389 1,000

cong24+ -1,353 1,000

cong25- 0,420 1,000

cong25+ -1,092 1,000

cong26- 0,289 1,000

cong26+ -1,419 1,000

cong27inv- 0,820 1,000

cong27inv+ -0,995 1,000

cong28- 0,181 1,000

cong28+ -1,444 1,000

cong29- 0,566 1,000

cong29+ -1,034 1,000