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PREPARATION DE L'ATELIER REGIONAL RECIFS du PRE-COI/UE 27 septembre - 1 octobre 1999 Flic en Flac, Maurice Fiches techniques "Aires Marines Protégées" Gi 1 bert DA VID

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PREPARATION DE L'ATELIER REGIONALRECIFS du PRE-COI/UE

27 septembre - 1 octobre 1999

Flic en Flac, Maurice

Fiches techniques "Aires Marines Protégées"

Gi1bert DA VID

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GREEN-QIAtelier régional Aires Marines Protégées

2 DOCU1:vŒNTS PREPARATOIRES

DÉFINITION. CADRE INSTITUTIONNEL, GESTION PARTIaPATIVE , 4A. fONCTIONS DESAMP ET LEURS DIFFÉRENTS TYPES .4B. LAGESTION DIRECTE: L'EXEMPLE DE LA MPA AUX SEYCHELLES ..4C. LAGESTION DÉLÉGUÉE: L'EXEMPLE DE MADAGASCAR 4D. LE CONCEPT DE RÉSERVE DE BIOSPHÈRE 4E. LAGESTION PARTICIPATIVE: ESPOIRS, CONTRAINTES ET RÉALITÉS 5

TOURISME ET AIRES MARINES PROTÉGÉES 6A. L'ÉCOTOURISME SELON L'ANGAP 6B. COMMENT CONCILIER AIRE PROTÉGÉE MARINE ET UNE DENSITÉ IMPORTANTE D'INFRASTRUCTURES

TOURISTIQUES: LES EXEMPLES DE BLUE BAY À MAURICE ET DU PARC MARIN DE LA RÉUNION 6C. L'EXPLOITATION TOURISTIQUE D'UNE AMP ET LESPROBLÈMES QUE CELA ENGENDRE: LE CAS DES

SEYCHELLES 7

LE FINANCEMENT DURABLE DES AIRES MARINES PROTÉGÉES 8

A. LE COOT DE FONCTIONNEMENT D'UNE AMP ETSES RECETTES BUDGÉTAIRES SELON LES MISSIONS

REMPLIES: LES EXEMPLES DESSEYCHELLES, DE LA RÉUNION ET DE MANANARA-NORD 8B. LES FONDS FIDUCIAIRES: MYTHE OURÉALITÉS 8

LA CRÉATION D'UNE AMP. LES SUIVIS SCIENTIFIQUES ET soaO-ÉCONOMIQUES 9

A. LACRÉATION D'UNE AMP 9B. SUIVIS SCIENTIFIQUE ET SOCIO-ÉCONOMIQUE, LES EXEMPLES DANS LA RÉGION 9C. ETUDES SOCIO-ÉCONOMIQUES AU SERVICE DE LA CRÉATION ET DU SUIVI DES AMP : ÉLÉMENTS

MÉTHODOLOGIqUES 9D. PERSPECTIVES QU'APPORTENT LA RÉGIONALITÉ 10

SENSIBILISATION , COMMUNICATION 11

A. A DESTINATION DESTOURISTES 11B. A DESTINATION DES SCOLAIRES 11C. A DESTINATION DES ÉLUS 11D. PERSPECTIVES DE LA RÉGIONALITÉ 12

LA MAÎTRISE DE LA PÊCHE DANS LES AIRES MARINES PROTÉGÉES 13

A. IDENTIFICATION DU PROBLÈME 13B. LES DCP HAUTURIERS ET CÔTIERS 13C. LES RÉSERVES DE PÊCHE ET LE ZONAGE DES ACTIVITÉS 14D. LE BRACONNAGE: EXEMPLES DE LA RÉUNION, DESSEYCHELLES ET DE MAURICE 14E. COMMENT SENSIBILISER LA JUSTICE AU BRACONNAGE? .14

ANNEXE 1 LE PARC MARIN DE LA REUNION 16

A. DES HOMMES ET DES MOYENS 16B. SENSIBILISER ET ÉDUQUER POUR PROTÉGER 16C. CONNAÎTRE POUR PROTÉGER 17D. S'INVESTIR DANS LA VIE LOCALE 17E. UN AVENIR ENCORE FLOU 17

ANNEXE 2 : LE PARC NATIONAL MARIN (PNM ) DE NOSY ATAFANA-RESERVE DE

BIOSPHERE DE MANANARA-NORD 19

A. LE PROCESSUS DE CREATION DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE MANANARA-NORD ..19B. OBJECTIfS ET STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE LA R.B. DE

MANANARA-NORD 20C. LES CONTRAINTES AU NIVEAU DU PNM ET SOLUTIONS APPLIQUEES 20

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GREEN-OIAtelier régional Aires Marines Protégées

3 IXX:UMENTS PREPARATOIRES

D. CONCLUSION 22

ANNEXE 3 : LES RESERVES DE BIOSPHERE 23

A. DÉFINITION 23B. LE RÉSEAU MONDIAL DES RÉSERVES DE BIOSPHÈRE 23C. FONCTION ET ZONAGE DES RÉSERVES DE BIOSPHÈRE 23

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GREEN-orAtelier régional Aires Marines Protégées

4 DOCUMENTS PREPARATOrRES

Définition, cadre institutionnel, gestion participative

29 septembre 1999, 10 h - 12h30

A. FONCTIONS DES AMP ET LEURS DIFFERENTS TYPES

Fonction 1 : préservation des habitats et contrôle et limitation ou arrêt des activités anthropiques sur lemilieu et sur les populations animales et végétales qui le peuplent.

-------> 4 types d' AMP : - La réserve de pêche soit permanente, soit tournante, fonctionne parinterdiction ou limitation de l'accès du domaine de l'état (les eaux côtières)

- la réserve foncière terrestre : acquisition de terres privéespar un organisme d'état, para-étatique (conservatoire du littoral en France) ou privé (National Trust enGrande Bretagne) dont les usages sont désormais réglementés (gestion par collectivités territoriales (exconservatoire du littoral) ou par l'organisme lui-même national trust),

- limitation des activités sur l'espace terrestre littoral même si lefoncier reste privé (statut de réserve loi 1920 en France),

- l'aire marine protégée proprement dite qui intègre à la fois milieuterrestre et milieu marin, contrôle ou acquisition du foncier terrestre comme du foncier marin, gestion directeou déléguée.

Fonction 2 : information et sensibilisation du public. Fonction complémentaire de la première, se pratiquein situ à partir de centres de découvertes du milieu et de sentiers aménagés dans les parcs ou via des supportsd'information distribués aux écoles, aux visiteurs ,...

Fonction 3 : attraction touristique. L'AMP fait alors partie intégrante de la politique de valorisationtourisitique du littoral et peut donner lieu à de l'écotourisme.

B. LA GESTION DIRECTE: L'EXEMPLE DE LA MPA AUX SEYCHELLES

Le représentant des Seychelles décrira les principales tâches de la MPA, le quotidien de la gestion directeet les problèmes qui se posent (Annexe)

C. LA GESTION DELEGUEE: L'EXEMPLE DE MADAGASCAR

L'ANGAP délègue à divers organismes son mandat national de gestion sur les AMP. Description del' ANGAP, de son fonctionnement.

Exemple de gestion déléguée : réserve de Mananara nord: description des principales tâches dugestionnaire de la réserve, problème qui se posent au quotidien et à plus long terme.

D. LE CONCEPT DE RESERVE DE BIOSPHERE

Le concept de biosphère associe conservation du milieu et développement économique dans le cadre d'unsystème d'auréoles concentriques.

Cette partition de l'espace est-elle partout possible et souhaitable? les exemples des Seychelles, de laRéunion et de Maurice permettront de nourrir la discussion.

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GREEN-QIAtelier régional Aires Marines Protégées

5 DOCUMENTS PREPARATOIRES

Même si le découpage de l'espace en auréoles pose problème, il n'en demeure pas moins que ce conceptqui permet d'associer conservation, gestion du milieu et développement, s'il était précurseur il y a unetrentaine d'années quand les premières réserves de biosphère ont été lancées, tend de plus en plus à être lanorme ou du moins répond parfaitement à la situation rencontrée pour la mise en place et la gestion des AMPdans la région COI.

E. LA GESTION PARTICIPATIVE: ESPOIRS, CONTRAINTES ET REALITES

Dans la région comme à l'échelle de la planète entière, on est passé d'une conception autoritaire de l'aireprotégée, la nature devant être protégée des populations locales ou des alentours, perçues comme une menacepotentielle, à une conception participative associant ces populations à la définition puis à la gestion de l'aireprotégée. Ce passage pennet des économies substantielles en diminuant le braconnage et s'avère « politicalycorrect» en impliquant les communautés locales.

L'exemple du parc marin de la Réunion

Quand les acteurs sont très nombreux et divers, la gestion particiaptive prend du temps mais évitebien des déboirs. Réalités et problème de la gestion participative dans le parc marin de la Réunion oùcommunes, département, région, tourisme, habitat, pêche se conjuguent seront exposés.

De la gestion participative à la co-gestion: les espoirs des Comores

Les communautés locales peuvent-elles prendre en charge l'intégralité de la gestion d'une airemarine protégée ? toutes les fonctions de l'AMP sont-elles alors remplies ? Nulle part dans la région,l'implication des communautés locales n'est aussi forte qu'aux Comores. S'agit-il d'une exceptionComorienne ou une évolution inéluctable?

Auquel cas, quels sont les problèmes qui se posent à l'exportation du modèle comorien au reste de larégion?

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GREEN-QIAtelier régiol1.<1.1 Aires Marines Protégées

6 DOCUfvfENTS PREPARATorRES

Tourisme et Aires Marines Protégées

29 septembre 1999, 14 h - 15 hSi le tourisme est associé depuis de nombreuses années aux parcs terrestres, notamment en Afrique, où les

safaris constituent des rentrées considérables de devise, il est encore peu présent dans les APM. Cest lavogue de l'écotourisme qui amène peu à peu cette idée et à Madagascar comme aux Comores les pouvoirspublics espèrent beaucoup de l'écotourisme comme « commensal» des aires protégées. Pourtant dans larégion, AMP ne rime pas toujours avec écotourisme. Ainsi le parc marin de la Réunion intègre la principaleconcentration touristique de l'île et les impératifs de préservation ont du tenir compte de cette donneessentielle. A Maurice, le parc marin de Blue bay est également situé dans une zone de forte fréquentationtouristique et l'aire protégée devient alors un produit touristique en elle même.

A. L'ECOTOURISME SELON L'ANGAP

Gestionnaire des aires protégées malgaches, l'ANGAP est également l'organisme chargé de promouvoirl'écotourisme. Dans ce cadre, des études approfondies ont été effectuées pour définir une politiqueécotouristique qui puisse s'intégrer aux aires protégées. Ce thème sera traité par un représentant del'ANGAP ou à défaut par un des représentants de Madagascar présents à l'atelier. Il est souhaitable quecelui-ci apporte les principaux documents et rapports d'expertise ayant servis à définir cet écotourisme selonl'ANGAP. De tels documents devraient être un apport considérable à la réflexion sur la mise en place d'unecharte de qualité pour le tourisme en milieu récifal que celui ci se fasse à proximité de AMP ou pas.

L'écotourisme ayant des significations très diverses dans les différents pays de la région, il est égalementsouhaitable que chaque délégation s'informe sur la « conception nationale» en la matière et sur les politiquesen vigueur ou à venir pour développer l'écotourisme.

B. COMMENT CONCIUER AIRE PROTEGEE MARINE ET UNE DENSITE IMPORTANTE

D'INFRASTRUCTURES TOURISTIQUES LES EXEMPLES DE BLUE BAY A

MAURICE ET DU PARC MARIN DE LA REUNION

La commune de St Gilles qui marque la limite septentrionale du parc marin de la Réunion abrite laprincipale concentration de tourisme balnéaire de la Réunion. A travers cet exemple il est intéressant depréciser

a) la perception que peuvent avoir les opérateurs touristiques de la mise en réserve, vue comme unebrimade, ou au contraire comme un produit d'appel touristique,

b) les perturbations à la création puis au fonctionnement du parc marin qu'une telle concentrationprovoque.

La création du parc marin s'est-elle accompagnée de contraintes nouvelles dans les documentsd'urbanisme, notamment le plan d'occupation du sol?

Le parc de Blue bay est également « bien encadré» avec l'hôtel Chandrany dans le fond de la baie et laconstruction d'un nouvel hôtel sur l'îlot qui ouvre la baie sur l'Océan. Cette concentration a-t-elle pesée surle processus de création du parc et sur son fonctionnement actuel?

Les représentants de la Réunion et de Maurice seront donc une nouvelle fois mis à contribution.

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GREEN-QIAtelier régional Aires Marines Protégées

7 DOCUMENTS PREPARATOIRES

c. L'EXPLOITATION TOURISTIQUE D'UNE AMP ET LES PROBLEMES QUE CELA

ENGENDRE : LE CAS DES SEYCHELLES

Dans le cas des Seychelles, ce sont les rapports entre les gestionnaires des AMP, les clubs de plongée, lesplaisanciers et les « tours operators » pratiquant les bateaux à fond de verre qui seront examinés, dans le casdu parc Saint Anne.

Dans le cas des autres parcs, sera également traité le cas des navires de croisières, pour lesquels les AMPdes Seychelles sont une destination de choix.

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8 DOCUMENTS PREPARATOIRES

Le financement durable des Aires marines protégées

30 septembre 1999, 9 h - 10 hLes problèmes de financement des aires protégées reviennent comme un leitmotiv dans l'ensemble des

cinq pays de la COI. Une évidence s'impose : les aires marines protégées coûtent cher et les dépensesdépendent des fonctions effectivement remplies, les moyens navigants sont notamment un poste très coûteux.Cette session aura pour principal intérêt de dresser un panorama de la diversité des situations dans la région.Il sera demandé aux gestionnaires des AMP d'apporter un bilan financier de leurs principaux parcs marinsafin que chacun puisse comparer les coûts de fonctionnement selon les pays, les missions remplies ainsi queles recettes.

A. LE COUT DE FONCTIONNEMENT D'UNE AMP ET SES RECETTES BUDGETAIRES

SELON LES MISSIONS REMPUES LES EXEMPLES DES SEYCHELLES, DE LA

REUNION ET DE MANANARA-NORD

Le parc marin de la Réunion présente le cas rêvé pour un gestionnaire d'AMP. Les subventions de l'état,de la Région et du Département couvrent la totalité des dépenses, soit près de 4 millions de francs quiautorise une gamme variée de missions : de la préservation du milieu aux études écologiques jusqu'à lasensibilisation des scolaires. Le rapport d'activité 98 du parc marin étant particulièrement bien fait, il seraitsouhaitable gue des copies ou photocopies puissent en être distribuées aux autres gestionnaires des AMP dela région.

Ce document servira ainsi de base de comparaison avec Madagascar, Maurice et les Seychelles oùl'exemple de la MPA (Marine Parks Authority) est aussi particulièrement instructif. Alors que ses missionscontinuent d'être aussi nombreuses et variées, la MPA bénéficient de subventions de plus en plus réduites dela part de l'Etat qui l'a incité a doublé les prix d'entrée dans le parc de Saint-Anne. Malgré cette dernièremesure l'équilibre financier n'est pas encore trouvé. A l'évidence, penser que les AMP peuvents'autofinancer relève encore de l'utopie dans la région.

Mananara-nord offre un autre exemple particulièrement instructif, lorsque l'état ne peut financer, lerecours à des « sponsors internationaux» devient obligatoire.

B. LES FONDS FIDUCIAIRES: MYTHE OU REAUTES

Encore peu répandus, les fonds fiduciaires semblent appeler à connaître un grand développement pour lefinancement des aires protégées. Les Comores devraient expérimenter ce système très prochainement. Audelà de fonds nationaux, la constitution d'un fond régional destiné à financer le réseau régional d'AMP peutêtre envisageable.

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9 DOCUMENTS l'REl'ARATOIRES

La création d'une AMP 1 les SUIVIS scientifiques et., .

soclo-economlques

30 septembre 1999, 9 h 15 - 10 h 15

A. LA CREATION D'UNE AMP

La création d'une AMP est un exercice particulièrement important qui conditionne par la suite le bonfonctionnement de l'aire protégée. La délimitation de l'AMP avec les populations locales et les conditionsd'accès de celles-ci sont notamment essentielles.

La sélection des sites: les exemples de Maurice et de Madagascar

Pourquoi choisir un site plutôt qu'un autre pour implanter une aire protégée? L'exemple de Maurice estparticulièrement instructif en ce domaine. Pour bien comprendre le processus, il serait souhaitable que ladélégation Mauricienne apporte les rapports de W. Cross, consultant canadien qui a planché sur le sujet.

L'exemple de Madagascar qui fait actuellement l'objet d'une réflexion pour l'implantation d'une futureréserve de biosphère complétera celui de Maurice.

L'étude de faisabilité des parcs coelacanthe et tortue aux Comores

Depuis début septembre a été lancée l'étude de préfaisabilité du parc coelacanthe sur la Grande Comore.Un premier état de la méthodologie employée sera dressé. Il sera complété par la description de l'étude defaisabilité du parc tortue de Mohéli.

B. SUIVIS SCIENTIFIQUE ET sacra-ECONOMIQUE, LES EXEMPLES DANS LA

REGION

Vont être successivement abordés les cas:

- du parc marin de la Réunion,

- du parc St Anne,

- des deux parcs marins de Maurice,

- du parc de Mananara-nord.

La comparaison des suivis organisés dans chacun de ces AMP va pennettre de dégager des similitudes,d'évaluer les spécificités de chacun et de discuter de l'intérêt des méthodes employées. La question du coûtde ces suivis et les problèmes de ressources humaines afférents seront également discutés.

Autre sujet de discussion: les similarités et les différences avec les protocoles employés pour le suivi del'état de santé.

C. ETUDES socro-ECONOMIQUES AU SERVICE DE LA CREATIaN ET DU SUIVI

DES AMP : ELEMENTS METHODOLOGIQUES

Les études socio-économiques sont encore « le parent pauvre» du suivi des AMP alors qu'elles prennentde plus en plus d'importance dans les études de faisabilité. Mais cette première tendance devrait changer. Eneffet le concept d'aires protégées pour une conservation stricte laisse la place à un concept élargi où laconservation est associée à la gestion du milieu et à des opérations de développement. Dans ce cadre, les

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10 DOCUMENTS PREPARATOIRES

bailleurs de fond s'intéressent de plus en plus aux populations locales et l'impact de la réserve sur cesdernières et leur réciproque sont de plus en plus intégrés aux résultats attendus des aires protégées. Il fautpouvoir quantitier de tels résultats et la demande pour des protocoles de suivis socio-économiques va doncs'accroître considérablement dans l'avenir.

Pour l'instant, il manque de protocoles standards mais le GCRMN travaille actuellement à la mise aupoint d'un manuel de suivi socio-économique de récifs coralliens qui constituera une bonne base. Pourl'instant je n'ai que le plan de ce manuel mais connaissant plusieurs des méthodes évoquées j'en parlerai. Ilsera également question des études de l'économie de l'environnement entreprises par le PRE-COI et quiauront été décrites lors de l'atelier récif. La question est la suivante: de telles études sont-elles utiles pour lesgestionnaires des AMP, sont-elles utilisables telles quelles ou doivent-elles être adaptées?

D. PERSPECTIVES QU'APPORTENT LA REGIONAUTE

La principale perspective en la matière est l'élaboration d'un protocole régional de suivi. Dans le domainescientifique, la structure principale de ce protocole sera bien évidemment la manuel de suivi des récifsélaboré par le PRE-COI/DE. Il est probable que d'autres « manips » devront y être ajoutées pour prendre encompte la spécificité des AMP qui intègrent d'autres biotopes que les récifs coralliens et qui ont desobligations de préserver la biodiversité.

De prime abord, trois types de protocoles régionaux de suivis scientifiques peuvent être envisagés:

- a) la réunion de l'ensemble des types de suivis réalisés dans la région, chacun étant standardisépour être applicable de la même manière partout;

- b) une option minimaliste regroupant après standardisation les types de suivis effectués par tous,c'est l'option du plus petit dénominateur commun;

- c) la rajout à l'option a) d'autre procédures qui répondent à un besoin identifié à l'issue de cetatelier mais encore non couvert.

Dans le domaine du suivi socio-économique, le protocole régional devra d'abord répondre aux besoinscommuns de l'ensemble des gestionnaires des AMP de la COI, ensuite pourront être développés des modulesspécifiques, répondant à des besoins localisés.

Bien entendu le surcoût qu'implique l'adoption de ce protocole régional par rapport aux procéduresactuelles sera évoqué, ainsi que les problèmes de ressources humaines et les besoins en formation. En ce quiconcerne ce dernier aspect, une solution privilégiant l'appliqué et les échanges régionaux pourrait consister àce que des membres des AMP les moins en avance en matière de suivis viennent se former « sur place» dansles APM les plus en avance. Ce stage leur permettrait aussi de diversifier leur perception des AMP.

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GREEN-OIAtelier régional Aires Marines Protégées

11 DOCUMENTS PREPARATOIRES

Sensibilisation, communication

30 septembre 1999, Il. h 15 - 12 h

A. A DESTINATION DES TOURISTES

Dans la région la protection du milieu littoral est souvent associée au tourisme, soit la protection se faitdans une zone déjà fréquentée par les touristes (cas de la Réunion et de Maurice, soit la protection du milieudevient un argument de développement touristique (cas des Comores et des Seychelles). Dans un cas commedans l'autre la communication à destination des touristes et des opérateurs touristiques s'avère indispensablepour que soit respecter le milieu et les règles d'accès qui ont été fixées.

Dans ce domaine la Délégation générale à l'environnement des Seychelles a réalisé de superbes dépliantspour ses parcs terrestres, exemple qui pourrait être également suivi pour les parcs marins.

Le parc marin de la Réunion a également innové en matière de communication avec les touristes enproposant dépliants et jeux.

D'une manière générale, il serait souhaitable que toutes les délégations apportent à l'atelier leurproduction à destination des touristes et du grand public

B. A DESTINATION DES SCOLAIRES

Le respect de l'environnement et de la biodiversité commence dès l'école et c'est à cet âge que peuventêtre acquis les « mécanismes» qui feront des enfants des adultes sensibilisés aux AMP et à la OIZC. Quatrevecteurs de communication peuvent être utilisés:

- les interventions des gestionnaires des AMP dans les classes (un programme a été lancé en ce senspar le parc marin de la Réunion),

- des vidéos dédiées aux AMP et à la protection de l'environnement qui sont diffusées dans lesclasses et qui font l'objet d'une leçon,

- les visites des scolaires dans les AMP,

- des ouvrages scolaires dédiées au milieu naturel et à sa protection, ce qui signifie qu'un programmespécifique est consacré à ces sujets ou, version minimaliste, l'intégration aux programmes scolaires de voletsenvironne-mentaux et présentant l'intérêt des AMP.

Il sera donc demandé aux délégations de faire part des expériences de chacun et de présenter lesdocuments (brochures, plaquettes, livres) gui sont utilisés. Il serait d'ailleurs intéressant que chacun apporteavec lui un manuel de sciences naturelles de primaire afin gue l'on examine la part prise par l'environnementdans le programme. Pour ma part j'apporterai 2 ouvrages réalisés en Nouvelle-Calédonie sur le milieunaturel de cette île et qui me semble de bons vecteurs de sensibilisation aux AMP.

C. A DESTINATION DES ELUS

De mon point de vue la sensibilisation des élus aux problèmes environnementaux passe par deux voies:

- une voie indirecte qui passe par la sensibilisation de leurs électeurs qui peuvent infléchir leurperception négative de la protection de l'environnement si tel est le cas,

- une voie directe qui passe par l'estimation des fonctions économiques réalisées par le milieu naturelet des revenus que ces fonctions permettent à la collectivité d'économiser ou de gagner. En ce sens

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GREEN-OI 12 DOCUMENTS PREPARATOIRESAtelier régional Aires Marines Protégées

l'économie de l'environnement, débarrassée de son jargon économiste et de son carcan théorique peutconstituer un excellent vecteur de communication et d'aide à la décision.

D. PERSPECTIVES DE LA REGIONAUTE

- Mise en place de brochures standards décrivant les AMP de la région, à l'image de ce que la DGE desSeychelles a entrepris pour ses parcs terrestres.

- réalisation d'une brochure sur l'intérêt des AMP qui pourrait être intégrée au programme du primaire del'ensemble des 5 pays de la COr.

- peaufiner la méthodologie des études d'économie de l'environnement. Des sites ateliers seront choisis.exemple: : Nosy-Bé à Madagascar, Parc marin de la réunion, parcs marin de Maurice, parc St Anne.

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13 DOCUMENTS PREPARATOIRES

La maÎtrise de la pêche dans les Aires marinesprotégées

30 septembre 1999, 15 h - 16 h 30

A. IDENTIFICATION DU PROBLEME

La pêche est le principal usage qui est fait par les populations locales des eaux du littoral.

a) Quand une aire protégée marine est mise en place, le processus de conservation du milieu est doncsouvent perçu comme se faisant à l'encontre des pêcheurs, dont le revenu est amputé. Les pêcheurs ayant lacapacité de faire échouer les projets d'AMP, il est donc de plus en plus courant d'accompagner la créationd'AMP de mesures d'accompagnement visant soit à reconvertir une ou la totalité des pêcheurs vers d'autreactivités, soit à relocaliser l'effort de pêche vers d'autres espaces et souvent d'autres espèces.

b) En cas de surpêche, la mise en réserve, c'est à dire le gel de l'effort de pêche sur un espace bien définiet pour un temps indéfini ou bien déterminé, constitue de plus en plus fréquemment un moyen de gestion dela pêche. Ce sont alors les populations locales qu'il convient de persuader du bien fonder de telles pratiques.Là encore des mesures incitatives d'accompagnement s'avèrent souvent indispensables.

Parmi les techniques incitant les pêcheurs à reporter leur effort de pêche, les dispositifs de concentrationde poissons sont souvent présentés comme étant une « panacée». Il s'agit généralement de DCP hauturiersmais de nouveaux types de DCP côtiers apparaissent et semblent offrir de vastes perspectives d'avenir.

B. LES DCP HAUTURIERS ET COTIERS

B.1. Les DCP hauturiers

Du fait de la distance des côtes à laquelle ils sont mouillés, parfois plus de dix milles, les DCP hauturiersne peuvent pas être exploités avec les embarcations couramment utilisées pour la petite pêche lagonaire.Seules des embarcations, de 6 m minimum (10-1l m est une taille préférable), équipées de 40 cv, ont lescapacités nautiques pour sortir durant une journée à de telles distances. Donc toute implantation de DCPhaututier ne sert à rien si le matériel de navigation n'est pas profondément transformé. En tout état de causedes pirogues à moteurs sont insuffisantes, sauf dans les cas exceptionnels, comme les Comores, d'unebathymétrie très accore qui permet de localiser des DCP à moins d'un km des côtes.

Les DCP hauturiers doivent donc être perçus comme un véritable programme de développementhalieutique et non comme une simple mesure d'accompagnement à une politique de conservation du récif etde création d'AMI. Ceci signifie qu'avant leur implantation, il faut réaliser une étude sérieuse sur le marchédes produits de la pêche et sur les conditions d'implantation optimale des DCP en fonction de la bathymétrie,de la courantologie mais aussi des foyers potentiels de consommation du poisson.

B.2. Les DCP côtiers

Jusqu'à présent peu utilisé car leurs résultats étaient médiocres, ce type de DCP mouillé sur des fonds de10 à 30 m offre d'intéressantes perspectives dans la région pour concentrer des petits pélagiques, des poisonsdémersaux des zones sédimentaires et quelques poissons récifaux. La Réunion a acquis en la matière uneexpérience unique à l'échelle de la COI. Les DCP qui y sont mouillés sont immergés en permanence.

Ils seront décrits ainsi que leurs effets sur les populations marines. Seront également discutées lespossibilités de diffusion de ce modèle dans la région, notamment à Madagascar où une demande nonsatisfaite existe depuis déjà 2 ans dans la réserve de Mannara nord.

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GREEN-QIAtelier régional Aires Marines Protégées

14 DoelTMENTS PREPARATOIRES

C. LES RESERVES DE PECHE ET LE ZONAGE DES ACTIVITES

Les réserves de pêche sont-elles efficaces ? Dans le contexte d'une diffusion larvaire à l'échelle del'Océan entier pour les poissons et les coquillages, il est pennis d'en douter. Pourquoi mettre en réserve uneportion de récif aux Comores quand les larves des espèces qui vont le peupler viennent du Mozambique oude Madagascar?

Pourtant les recherches effectuées en Nouvelle-Calédonie montrent que l'effet réserve est réel à la fois surl'abondance des espèces dans la réserve mais aussi en lisière. Les réserves contribuent donc à accroître ladisponibilité des espèces marines à l'effort de pêche et à concentrer cet effort. Elles agiraient ainsi un peucomme un DCP. Ces concepts seront précisés par les résultats d'une thèse récemment soutenue qui simule lecomportement et la démographie des poissons dans le contexte d'une réserve et hors de ce contexte.

L'intérêt des réserves étant démontrés restent à étudier les possibilités de création au regard desproblèmes de conservation du milieu récifal et de surpêche qui sont posés dans la région.

Maurice étant un des pays où les réserves halieutiques sont les plus anciennes, il sera intéressant dedécrire ce système de réserves marines, son fonctionnement et les implications qui en découlent pour lespêcheurs.

D. LE BRACONNAGE

MAURICE

EXEMPLES DE LA REUNION, DES SEYCHELLES ET DE

Dans les îles, il est particulièrement difficile de faire respecter les interdictions de pêcher dans lesréserves. Du fait d'un héritage culturel ou d'un laisser faire des pouvoirs publics, le braconnage est considérécomme un délit mineur mais occasionne des préjudices qui eux ne le sont pas.

E. COMMENT SENSIBIUSER LA JUSTICE AU BRACONNAGE ?

Tant que la justice fera preuve de mansuétude pour les braconniers, il est illusoire d'espérer unediminution de ce délit. Une discussion entre les représentants des différents pays montrera la régionalité duproblème et essaiera d'envisager des ébauches de solutions qui, elles aussi, seront régionales.

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15 DOCUMENTS PREPARATOIRES

Annexe 3 - Maurice, Les aires Protégées marines

Annexe 4 - Comores, Rapport National préparatoire à ('atelier d'échanges aires protégées

Annexe 5 - Seychelles, Le Parc National Marin de St-Anne

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GREEN-QIAtelier régiolk'l1 Aires Marines Protégées

16 rK>CUMENTS PREPARATOIRES

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A. DES HOMMES ET DES MOYENS

Lancée en juillet 1997, l'association parc marin achève bientôt sa deuxième année de fonctionnement. En1998, 9 écogardes recrutés au titre des emplois jeunes sont venus renforcés le personnel du parc qui comptedésormais 13 personnes. Dans les premières années de création d'un parc, les dépenses sont toujoursimportantes pour aménager les locaux, les équiper en matériel informatique et doter l'équipe de moyensd'intervention. Le parc marin a donc bénéficier d'un budget d'équipement de 800 000 FF pour les années1997 et 1998 (400 000 FF par an) assuré par l'Union européenne et par l'état (Direction régionale àl'environnement. En revanche ce qui frappe à la Réunion c'est la disproportion entre le budget d'équipementet le budget de fonctionnement ce dernier, étant près de huit fois supérieur au premier. Au total 3,104millions de Francs ont été consacrés au fonctionnement du parc en 1998 dont un tiers pour le seul salaire des9 écogardes, l'ensemble des rémunérations accaparant au total 74 % de ce budget (2,29 millions de francs).La formation représente également un poste conséquent, 6,6 % du budget lui ont été consacrée, soit 205 000francs, principalement au bénéfice des 9 écogardes.

Aucune recette propre n'a été relevée. l'intégralité du budget de fonctionnement du parc provient desubventions. La région Réunion est le plus gros contributeur. Sa part couvre 38 % du budget total. Vientensuite l'état, dont la contribution (27,5 % du budget) est exclusivement consacrée au salaire des écogardesdont elle couvre 80 % du montant. Le département assure 18 % du budget total du parc et les communes 16,5%.

B. SENSIBIliSER ET EDUQUER POUR PROTEGER

Le parc marin de la Réunion couvrant les principales stations balnéaires de l'île, il est illusoire d'espérerfaire respecter la réglementation du parc par des mesures coercitives que ni les touristes, ni les résident quivivent de cette activité, ni leurs élus ne comprendraient, compte tenu du statut encore informel du parc. Lasensibilisation et l'éducation du public sont donc une préoccupation majeure de l'équipe du parc, c'estd'ailleurs la principale tâche dévolue aux écogardes qui va de pair avec leur action de surveillance. Au totalen 1998, les écogardes ont sensibilisé 1750 personnes sur les plages. Par ailleurs un dépliant d'informationgrand public sur l'intérêt des récifs, leur dégradation et les missions du parc marin intitulé « Aidez nous àprotéger les récifs coralliens» a été tiré à 55 000 exemplaires dont 5 000 en anglais.

Les animations auprès des scolaires sont également un bon moyen de sensibilisation. Dans ce cadre, 800élèves appartenant à 12 établissements différents ont bénéficié de ces animations. Une action plus spécifiqueconcernant la « Gestion intégrée des zones côtières» et s'inscrivant dans le temps a également été menéeauprès de 4 instituteurs et de leurs élèves. En 1998, cette action effectuée en partenariat avec le PRE-COI /UE et l'Ifremer s'est concrétisée par la réalisation d'un petit dossier adressé aux élus communaux. En 1999,elle se prolongera par des sorties de terrain: animation nature sur le littoral et découverte du lagon en apnéeou en plongée sous marine. L'année des Océans a également été l'occasion d'accroire ces efforts desensibilisation auprès des scolaires. La charte des Océans a été diffusée auprès de 50 collèges et lycées descommunes du parc. Relayée par la presse écrite et télévisée cette action a permis de recueillir Il 480signatures en 2 mois qui ont ensuite été adressée à l'UNESCO.

Les salons et journées commémoratives sont un autre moyen de sensibilisation. Ainsi l'association parcmarin avait un stand lors de la première édition du salon des métiers de la mer, Des 9 000 visiteurs, 700 ontparticipé à un jeu-concours organisé par le parc marin. Les journées de l'environnement ont égalementpermis de toucher 1200 personnes lors de stands d'information qui ont «tourné» sur les principales plagesdu parc marin du 21 au 31octobre 1998.

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C. CONNAITRE POUR PROTEGER

17 DOCUMENTS PREPARATOIRES

Dans un milieu récifal aussi réduit et aussi anthropisé que le « lagon» de la Réunion, il est impératifd'assurer un suivi rigoureux du milieu corallien et des usages dont il est l'objet pour intervenir rapidementdès qu'une atteinte sérieuse est occasionnée et ainsi prévenir toute dégradation irrémédiable de labiodiversité récifale. Plusieurs suivis sont ainsi assurés par le parc marin, souvent en étroite collaborationavec l'Université de la Réunion:

- le suivi des récifs coralliens qui portent sur 2 sites et 4 stations pour un coût armuel de 30 000 FF ;

- le suivi des profils de plage, cette opération lancée en 1998 durera 3 ans, son financement estassurée par la DIREN (Direction régionale à l'environnement) à hauteur de 40 % et par l'Union Européenne(60 %) ;

- le suivi de l'impact des travaux d'installations des dispositifs de mouillage, une soixantaine dedispositifs répartis sur 45 sites devant être installés; la procédure passe par l'élaboration d'un état 0 avantque le mouillage soit mis en place puis par l'analyse de son impact sur le milieu 2 mois après cette mise enplace. Il est prévu de poursuivre ensuite ce suivi à des dates régulière pour avoir une idée des effets à longterme des dispositifs sur le milieu.

Par ailleurs les patrouilles des 9 écogardes sur le terrain permettent le recensement d'une grande partiedes agressions visibles et quantifiables sur le milieu marin qu'il s'agisse de dépôts ou de rejets polluants, debraconnage, de constructions illégales, de l'impact des eaux pluviales, etc... A chaque constat une fiche deterrain est remplie. Après traitement l'ensemble de ces fiches viendront alimenter un SIG piloté par lelogiciel MAP info 4.5 interfacé avec la banque de données topographiques de l'IGN (BD-TOPO) que le parcmarin va acquérir en 1999.

Au chapitre des actions plus ponctuelles, on notera une cartographie de la morphologie d'un des récifs duparc à partir de photographies aériennes couplées à une vérité terrain et une étude du fonctionnement desstations d'épuration dont les objectifs étaient de dresser un bilan des dysfonctionnements des stations de 4des communes du parc et de proposer des solutions visant à diminuer les impacts sur le milieu récifal.

D. S'INVESTIR DANS LA VIE LOCALE

Dépositaire de connaissances et savoir faire concernant le milieu littoral et ses utilisations le parc marinest sollicité par les collectivités locales ou les acteurs privés pour émettre des avis sur divers projetsd'aménagement du littoral. Son avis est également demandée par la Direction de l'équipement pour toutprojet d'occupation temporaire du Domaine Public maritime (DPM), le parc marin signalant en retour auxautorités toute occupation illégale du DPM pour que celles-ci interviennent et la fassent cesser.

E. UN AVENIR ENCORE FLOU

Pour l'instant le parc marin est géré sous le statut associatif de la loi 1901. Ce dernier s'est avéré trèspratique pour la mise en place du parc, permettant notamment d'établir une large concertation, puisque lagestion du parc est piloté par un comité de gestion d'une cinquantaine de membres et par un comitéscientifique de 13 membres, à travers lesquels un large éventail de sensibilité et d'intérêts peuvents'exprimer. Toutefois ce statut associatif ne permet en aucune façon d'avoir délégation de police, les 9écogardes ne peuvent être engagés que dans des actions de sensibilisation là ou parfois il serait souhaitablede dresser procès verbal. Le statut du parc pose également problème. Pour l'instant le parc est une créationadministrative qui existe uniquement de part le consensus qui s'est dégagé pour cette création. Il suffirait quece consensus disparaisse pour que l'existence du parc et celle de l'association qui le gère soient remises enquestion.

On est là en fait dans une situation très proche de celle des Comores, c'est la gestion participative qui apermis au parc d'exister et une cogestion s'est mise en place avec les pouvoirs publics qui apportent des

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GREEN-Ol 18 DOCUMENTS PREPARATOIRESAtelier régional Aires Marines Protégées

financements très considérables. Pourtant la situation administrative du parc marin de la Réunion est trèsprécaire et il convient de la consolider. L'association parc marin espère ainsi que le parc marin devienne unparc naturel régional, ce qui lui assurerait une pérennité garantit par le Gouvernement Français, la décisionde création d'un parc naturel régional relevant du ministre de l'environnement.

Une association ne pouvant gérer un parc naturel régional, ridée est de transformer l'association parcmarin de la Réunion en Syndicat mixte. Par définition, cette structure ne peut comporter que des représentantdes collectivités territoriales (communes, département et région). Une partie des membres actuels du comitéde gestion, représentants les socioprofessionnels, en sera donc exclue et la contestation gronde. Latransformation de l'association loi 1901 en syndicat mixte n'est donc pas encore acquise, ni la création d'unparc naturel régional marin à la Réunion.

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19 DOCUMENTS PREPARATOIRES

Annexe 2 : LE PARC NATIONAL MARIN ( PNM )DE NOSY ATAFANA-RESERVE DE BIOSPHERE DE

MANANARA-NORDpar RAKOTOARISOA RAONDRY Noëline, Coordinatrice Nationale Programme Environnement

UNESCO à Madagascar,

B.P. 8719, Antananarivo 101

Atelier sur les Aires Protégées Marines et Côtières, organisé par le WWF

Antananarivo, Hilton, 6-9 Septembre 1999.

A. LE PROCESSUS DE CREATION DE LA RESERVE DE BIOSPHEREDE MANANARA-NORD

Le processus de création du PNM de Mananara-Nord a été englobé dans le processus de création de laRéserve de Biosphère de Mananara-Nord.

A.l. Critères de choix à la création de la Réserve de Biosphère de Mananara-Nord

La zone de Mananara-Nord constitue un des derniers bastions de la forêt dense humide de basse altitudedu domaine phytogéographique de l'Est de Madagascar qui abrite une flore et une faune particulièrementoriginales. Les bancs coralliens situés au large de la bande côtière au niveau de Mananara-Nord, Seranambeet Antanambe, ainsi que les îlots de Nosy Atafana, sont un des rares cas d'écosystèmes récifaux du NordEst de Madagascar. Ce sont des lieux de nursery pour de nombreuses espèces marines. Les baleines passentau large de Mananara pendant leurs migrations et le Dugong dugong y a été maintes fois signalé.

Les zones forestières de Mananara-Nord sont, comme dans tout l'Est, menacées par les défrichements,entrainant dans leur disparition celle des habitats de nombreuses espèces animales dont le célèbre Aye Aye,Daubentonia madagascariensis . Ce dernier, que l' on pensait disparu, a été redécouvert dans cette régionen 1953.

Pour ce qui est de la partie marine, les îlots de Nosy Atafana étaient fortement menacés par lepiétinement et les techniques traditionnelles assez destructrices ( barre à mine pour déloger les poulpes,pêche au harpon, mailles de filets non règlementaires...)

Vu leur importance du point de vu de la biodiversité aussi bien terrestre que marine, il s'agissait donc desoustraire ces écosystèmes aux pressions humaines. Aussi, en 1987 un groupe de scientifiques et de forestierssuggèrent de trouver une solution combinée en appliquant une approche intégrée qui satisferait à la fois lesbesoins prioritaires des paysans et la nécessité de conserver le milieu. Le cadre conceptuel des Réserves deBiosphère a été identifié comme le plus adéquat pour atteindre ce but (cf. annexe 1) .

En définitive, on peut dégager 3 raisons principales à la création de la R.B. de Mananara-Nord :

• Grand intérêt biologique aussi bien du point de vu terrestre que marin

• Pressions humaines très fortes mais dont les effets n'étaient pas encore irréversibles

• Possibilité de renverser le processus de dégradation du milieu naturel tout en apportant uneamélioration des conditions de vie aux populations voisines vu les fortes potentialités agro­économiques encore sous-exploitées.

A.2. Statut et structure de la Réserve de Biosphère de Mananara -Nord

Le décret 89/126 du 21 Juillet 1989, qui précise non seulement les limites des noyaux durs ( Parcsnationaux terrestres et marins ) mais aussi celles de la zone de transition ou zone périphérique ( zone de

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GREEN-orAtelier régional Aires Marines Protégées

20 DOCUMENTS PREPARATorRES

coopération, zone à développement multiple ou zone à usages multiples Z.U.M.), donne un statut légal à laR.B. de Mananara-Nord. Les limites de la zone tampon ne sont pas explicitées dans le décret et ne sont pasmatérialisées sur le terrain.

La structure de la R.B. de Mananara-Nord est présentée à la figure 1.

B. OBJECTIFS ET STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJETDE LA R.B. DE MANANARA-NORD

Les activités menées actuellement au sein de la Réserve de Biosphère de Mananara-Nord sontintimement liées au projet qui a débuté en octobre 1988 dont l'UNESCO est l'opérateur.

Les objectifs du projet sont de maintenir la qualité et la quantité de biodiversité dans les A.P.( objectif deCONSERVATION) et de mettre la population à un niveau de développement ( objectif deDEVELOPPEMENT) suffisant pour une meilleure gestion des ressources naturelles et une participationeffective à la conservation . Les activités sont soutenues par la recherche, la surveillance continue, laformation et [' éducation en matière de conservation et de développement durable au niveau local ( objectifd'APPUI LOGISTIQUE ).

C'est un projet de conservation ayant une problématique de développement à résoudre. Le succès dece projet ne sera pas mesuré en termes de développement mais bien en terme de conservation. Lesindicateurs de réussite des actions de développement seront des indicateurs de conservation des A...P.

Aussi, pour protéger ces zones écologiquement importantes des pressions anthropiques qui s' y exercent( pressions dûes aux besoins et aux activités exercées par les communautés vivant à l'intérieur ou à lapériphérie de ces zones) , le projet a mis en œuvre une stratégie d' Ecodéveloppement . Sur la base desbesoins de la population, du type de pressions exercées et des lieux où elles prennent naissance, le projet adétenniné des activités alternatives à mener et les populations cibles avec lesquelles travailler. Ces activitésalternatives aux pressions sont:

• spécifiques à chaque site et planifiées au niveau micro local

• sectoriellement intégrées

• décidées avec la population

c. LES CONTRAINTES AU NIVEAU DU PNM ET SOLUTIONSAPPUQUEES

Cl. Contraintes

Panni les principales contraintes rencontrées lors de la mise en place du PNM on peut citer:

CI.I.Le PNM: zone de pêche traditionnelle de 4 villages

Contrairement aux Parcs Nationaux Terrestres ( constitués en forêts classées dès 1965 par arrêté nO893 MFR / FOR ) , la partie Parc National Marin n'avait jamais fait l'objet de mesure de protection.Aussi, lors de sa mise en place, le projet s'est heurté à un conflit avec la population malgré les enquêtesincommodo-commodo, les campagnes d'affichage et de sensibilisation, etc ... qui ont précédé lasignature du décret de céation du PNM. A la base de ces agitations, on doit également signaler lesexploitations d'ordre politique.

C.1.2. La/aible superficie du PNM

Le PNM d'une superficie de 1000 ha est délimité par un cercle de deux kms de rayon dont le centre ( situésur l' ilot de Nosy Atafana) est défini par un point de coordonnées définies par le décret 89/216 . Cettefaible superficie est à la fois un avantage et un inconvénient.

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GREEN-QI 21 DOCUMENTS PREPARATOIRESAtelier régional Aires Marines Protégées

AvantaRe : la faible superficie du PNM permet un système de contrôle efficace. Deux agents du projet sontsur l'île en permanence et peuvent très facilement contrôler toutes les aller et venues sur les îles.

Inconvénient: la faible superficie du PNM ne permet pas d'envisager de le découper en zones d'usagesspécifiques ( pex : zone de pêche, zone écotouristique, zone de conservation stricte etc...), car cedécoupage serait purement artificiel: objectivement, toute l'étendue du PNM se prête à la fois à êtreune zone de pêche ( zone d'usage de pêche traditionnelle de 4 villages riverains), une zoneécotouristique ( grande valeur esthétique des îlots et des fonds marins) et une zone de conservation (spécimen d'écosystèmes récifaux du Nord-Est).

CJ.3. Une population d'agriculteurs-pêcheurs

Les usagers du PNM sont des agriculteurs - pêcheurs. Il s'agit donc de répondre ici non seulement àla problématique de la PECHE ( promotion et amélioration des techniques non destructives tou maugmentant les prises) mais aussi à celle du TAVY ( alternative au défrichement). En effet, une tropgrande restriction envers les activités de pêche pouvaient entrainer une recrudescence des défrichements.

II fallait donc trouver une solution qui intègre de façon très concrète les nécessités de laConservation et les besoins légitimes des populations riveraines qui voulaient pouvoir continuer àexercer leur droit d'usage dans le PNM. Nous étions au cœur de la problématique.

C. 2. Solution<; appliquées

Devant le dilemme qui se présentait, le projet a opté pour le dialogue et des négociations ont étéentreprises avec la population des 4 villages traditonnellements usagers du PNM . Un soutien financier ettechnique à la population serait assuré par le projet à condition qu'une solution soit trouvée pour garantir rintégrité du PNM.

Ces discussions ont abouti en 1991 à la création d'un volet PECHE au sein du projet et à lasignature d'un contrat de gestion du PNM .

C2.J. Volet Pêche

Par la formation et l'encadrement techniques des pêcheurs et l'appui en matériel ( vente à crédit), lesobjectifs du volet pêche sont:

• de réduire la pêche sur le récif par la promotion de la pêche au large

• d'assurer le respect des règlementations en matière de pêche

• de mettre en place un système de gestion communautaire des ressources marines

• de diversifier et d'augmenter les ressources monétaires et proteïques de la population

C2.2. Les règles de gestion du PNM

Pour tenter d'assurer une gestion durable des ressources du récif du PNM, des règles ont été émises etelles forment les clauses du contrat de gestion du PNM . Ces règles concernent:

• la limitation du droit d'accès à la ressource qui est accordé exclusivement aux villages riverainstraditionnellement usagers du PNM

• la limitation des jours autorisés pour la pêche ( 3 jours par semaine)

• r interdiction de pêcher des langoustes et des tortues de mer

• la réglementation des techniques : maille du filet ( plus de Scm), pratiques prohibées: pas defusil, harpon, nasse.

Le contrat de gestion du PNM, dont la première version date de 1991, n' a jamais été remis encause. Il est régulièrement révisé suivant l'évolution de la situation. Si auparavant 4 villages étaientconcernés, actuellement seuls 3 villages continuent à pêcher sur le PNM. Il s'agit des villages d'Ivontaka, Menatany et Sahasoa .

Les signataires de ce contrat sont:

• le Cantonnement forestier de Mananara-Nord

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• les communes concemées

22 DOCUMENTS PREPARATOIRES

• les 3 villages

• le projet Réserve de Biosphère

C2. 3.Le système de contrôle et de suivi des activités de pêche au niveau du PNM

Au retour de la pêche, chaque embarcation est contrôlée lors de l'évaluation des captures ( quantitépêchée / espèces) . Ceci permet d'évaluer à la fois l'impact de notre intervention sur les rendements et lerespect de des règles par les pêcheurs. Ce contrôle est assuré par les agents du projet mais aussi par lesprésidents des associations de pêcheurs.

D. CONCLUSION

Le PNM de Mananara-Nord est une structure originale de par:

- son appartenance à la Réserve de Biosphère qui à travers les 3 objectifs intégrés deCONSERVATION / DEVELOPPEMENT / APPUI LOGISTIQUE essaie de répondre à desproblèmes qui ont trait aussi bien au milieu terrestre que marin/côtier

- son mode de gestion qui permet à la communauté un droit d'usage, malgré le statut de ParcNational

Le contrat de gestion du PNM a eu un impact globalement positif:

• du point de vu de la Conservation: on assiste à une régénération des coraux

• du point de vu du développement de la pêche: il y a une augmentation de captures grâce l'amélioration des techniques et de la qualité du matériel utilisé.

• du point de vu de l'implication des bénéficiaires non seulement dans le respect du contrat maisaussi pour le faire respecter par les autres communautés

et ainsi il contribue à faire avancer la réflexion sur le type de démarche à entreprendre pour une gestiondurable des ressources.

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23 DOCUMENTS PREPARATOIRES

Annexe 3 LES RESERVES DE BIOSPHERE 1--------------A. DEFINITION

Les Réserves de Biosphère sont des aires portant sur des écosystèmes terrestres et côtiers/marinsreconnues au niveau international dans le cadre du programme de l'UNESCO sur l' homme et labiosphère. Ce sont des territoires de mise en application du programme Man And Biosphere et en tant quetel elles sont des composantes- clé du programme. En effet, c'est dans les Réserves de Biosphère que l'objectif du MAB, à travers les résultats de recherche, est testé, affiné, appliqué et vulgarisé en milieu réel.Les Réserves de Biosphère sont donc conçues pour répondre à r une des questions les plus essentielles quise posent aujourd' hui dans le monde: comment réconcilier l' homme avec la nature tout en lui assurantun développement économique et social respectueux de son identité culturelle?

B. LE RESEAU MONDIAL DES RESERVES DE BIOSPHERE

Le réseau mondial des Réserves de Biosphère, lancé en 1976, compte actuellement 352 sites dans 87pays ( recensement Avril 1998 ) , couvrant une superficie de plus de 200 millions d' hectares.

La nomination des sites se fait sur demande et proposition des états concernés . Les sites sont choisis parle Conseil International de Coordination (CIC) du MAB d'une part pour leur représentativité écologique etbiogéographique, et d'autre part pour leur volonté de concilier préservation de la nature et développementhumain . Bien que recevant leur label de l'UNESCO, les Réserves de Biosphère restent placées sous lajuridiction des Etats où elles sont situées.

c. FONCTION ET ZONAGE DES RESERVES DE BIOSPHERE

Les Réserves de Biosphère sont bien plus que de simples aires protégées. Les Réserves de Biosphèresont destinées à remplir les 3 fonctions suivantes:

Conservation: contribuer à la conservation des paysages, des écosystèmes, des espèces et de lavariabilié génétique

Développement: encourager un développement économique durable sur les plans écologique etsocio-culturel

Appui logistique pour la recherche, la surveillance continue, la formation et l'éducation en matièrede conservation et de développement durable aux niveaux local, régional et global.

Ces 3 fonctions majeures sont complémentaires et se renforcent mutuellement.

Pour intégrer ces différentes fonctions, les activités au sein de la Réserve de Biosphère sont organiséesdans le cadre d'une affectation des territoires ( zonage) . Suivant les objectifs assignés à chaque zone ondistingue:

L'aire centrale qui assure à long terme le rôle de conservation par la protection stricte des entitésque l'on veut préserver. Elle doit bénéficier d'un statut légal pour remplir sans ambiguité son rôle deconservation de la diversité biologique sous toutes ses formes.

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Fig. 3 Parc National ayant le statut de Réserve de la Biosphère

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Fig. 4 Réserve de la Biosphère "en grappe", ae caracterIsantpar des entltes territorIales non contiguës

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Fig. 5 Réserve de la Biosphère "en grappe"Répartition territoriale des fonctions dell RB

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GREEN-QIAtelier régional Aires Marines Protégées

27 DOCUMENTS PREPARATOIRES

La zone tampon qui entoure ou côtoie l'aire centrale doit être clairement délimitée. Les activitésqui y sont menées ne doivent pas être à l'encontre des activités de conservation assignée à l'aire centralemais au contraire contribuer à la protection de celle-ci. Elle peut être par exemple le lieu de rechercheexpérimentale sur des modes de gestion assurant le maintien des processus naturels et l'accroissementquantitatif de la production. Ou encore, la zone tampon peut être le terrain d'expérimentation deréhabilitation des zones dégradées. Enfin, on peut également y installer des infrastructures destinées à l'education, la formation, le tourisme ou le loisir.

L'aire de transition extérieure ou aire de coopération, plus ou moins diffuse , est, comme sonnom l'indique, le lieu de coopération entre tous les acteurs de la Réserve de Biosphère: les populationslocales, les organismes chargés de la conservation, les scientifiques, les associations, les groupes culturels,les entreprises....C' est là que tous les partenaires doivent oeuvrer ensemble en vu de gérer et de développerde façon durable les ressources naturelles dans la région, au profit des populations qui vivent sur place. L'aire de transition joue un rôle majeur pour le développement socio-économique régional.

La représentation des Réserves de Biosphère sous forme de trois zones concentriques est purementthéorique ( fig. 2 ) . En fait, cette structure est très souple afin de pouvoir être appliquée à des contraintes etdes conditions géographiques locales très diverses. Les différentes zones peuvent être d'un seul tenant (réserve simple) ou non (RB en grappe).

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Rapport préparatoire aires protégée marines

PROGRAMME REGIONAL ENVIRONNEMENT COI/UECOORDINATION NATIONALE DE COMORES

RAPPORT NATIONAL PREPARATOIREATELIER D'ECHANGES AIRES PROTEGEES

ABDOU RABI Fouad&

SAID AHAMADA

Aout 1999

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AIDE (Association d'Intervention pour le Développement et l'Environnement)BP: 1292 Moroni/Grande Comore; Tel/fax: (269) 73.55.03/E-mail :[email protected]

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Rapport préparatoire aires protégée marines

SOMMAIRE

~

1./ PREFACE 3

2./ MESURES DU GOUVERNEMENT FAVORISANT LA CRÉATION DESAPM AUX COMORES 3

3./ PRÉSENTATION DU PROJET PARC MARIN CŒLACANTHE 4

4./ PRÉSENTATION DE L'AIRE PROTÉGÉE MARINE DE MOHÉLI (AUXALENTOURS DES ÎLOTS DE NIOUMACHOUOI) 6

5. GESTION PARTICIPATIVE ET ETUDE DE FAISABILITÉ DU PARCCOELACANTHE 9

5.1. Gestion participative 9

5.2. Etude de faisabilité du parc ccelacanthe IQ

6./ ANALYSE DES PROBLÈMES (RÉGIONAUX ET NATIONAUX) DES APMÀ PARTIR DES ACQUIS DU PRE 12

6.1/ Mise au point et adoption d'un système régional d'indicateurs de développementdurable et accréditation des réseaux 14

6.2/ Mise au point et adoption de méthodologies communes de suivi et d'évaluation 15

6.3/ Formation des ressources humaines 15

6.4/ Valorisation des nonnes existantes et création de normes régionales 16

6.5/ Expérimentation d'instruments économiques incitatifs dans la région 16

7./ ATTENTES ET CONDITIONS POUR LA CRÉATION D'UN RÉSEAURÉGIONAL APM 19

7.1/ Au niveau national 19

7.2/ Au niveau régional 19

liste des personnes ressources Erreur! Signet non défini.

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Rapport préparatoire aires protégée marines

1./ préface

Le Programme Régional Environnement de la Commission de l'Océan Indien financépar l'union Européenne a mis en premier plan de ses priorités la préparation d'unepolitique de gestion durable des ressources côtières et marines.Les Aires protégées marines constituent des espèces de ressources naturelshautement importantes pour la biodiversité marine et terrestre des îles de l'OcéanIndien.

Le PRE/COI a travers la préparation de l'atelier régional récifs qui s'est tenu à Tuléaren avril 1998, a dressé un premier bilan régional des thèmes communs pouvant fairel'objet d'un appui régional dont celui des Aires protégées marines. Le PRE a tenu àexprimer de manière très forte que la mise en exécution d'une politique régional degestion durable des récifs doit impérativement impliquer la prise en compte des Airesprotégées marine, réserve de biodiversité récifale importante. Le suivi des récifs, larecherche d'alternatives en terme d'usage ne peut se faire qu'en tenant compte de lagestion des Aires protégées.

Ce rapport préparatoire de l'atelier d'échanges Aires protégées servira à préparer lesthèmes des discutions et d'échanges pour faire avancer le plan d'action récif, dont lagestion des Aires protégées y figure, dans le cadre des attentes de la PolitiqueRégionale de Développement Durable.L'objectif global est de déterminer les conditions permettant de renforcer lescapacités des Comores à gérer les aires protégées marines et leurs ressourcesrécifales. Ceci doit aboutir à définir les problèmes régionaux communs aux pays dela région et prioriser les axes de solution que la région pourrait y apporter dont lesconditions et les mécanismes de fonctionnement pérenne d'un réseau régionald'Aires protégées marines.

2./ Mesures du gouvernement favorisant la création des APM auxComores

Les efforts accomplis par le Gouvernement pour remédier à la détérioration del'environnement se sont traduits par la réalisation d'une évaluation des ressourcesde l'environnement en 1993, l'élaboration de la Politique Nationale del'Environnement ( DGE, 1994) et d'un Plan d'Action pour l'Environnement (PAE). Leprincipe de base de cette politique est d'intégrer les considérations écologiques danstoutes les politiques sectorielles nationales et dans le développement social etéconomique du pays.

Pour la mise en pratique de la PNE, le gouvernement comorien reconnaît lanécessité d'une approche participative, dans laquelle tous les intéressés (utilisateursdes ressources, organisations non gouvernementales, institutions gouvernementaleset secteur privé) prennent une part active dans la gestion des ressources. Une telle

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approche, par définition, est décentralisée et ceux qui sont directement concernés sechargent de la prise de décisions.

les moyens du pays sont insuffisants pour concrétiser entièrement le PAE. Iln'existe pas encore par exemple d'une aire protégée aux Comores.Plusieurs autres initiatives ont été lancées. Le pays a ratifié des conventionsinternationales parmi lesquelles la Convention sur la Diversité Biologique, entreautre, le protocole relatif aux zones protégées ainsi qu'à la faune et la nore sauvagedans la région de l'Afrique Orientale (Nairobi, 21 juin 1985) et la convention pour laprotection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de larégion de l'Afrique Orientale (Nairobi, 21 juin 1985), celle sur les Zones Humidesd'importance Internationale (la Convention Ramsar), le Commerce International desEspèces Menacées (CITES). Des études ont été menées pour identifier les espècesprincipales, les habitats et les écosystèmes dans le pays en vue de veiller à laconservation de la biodiversité. Des campagnes pour sensibiliser et associer lesvillageois dans les activités de conservation environnementale et de protection de labiodiversité ont été initiées avec l'appui des ONGs ainsi que des bailleurs de fonds.Le Programme Régional Environnement de la COI, a réalisé un pré-auditenvironnemental national en vue d'une gestion intégrée des zones côtières et a initiédes réseaux thématiques régionaux pour le suivi du milieu.

Afin de doter le pays des instruments juridiques destinés à conforter la politiquenationale en matière d'environnement, la loi cadre relative à l'environnement a étéadoptée le 6 octobre 1994. Cette loi a consacré un sous-titre aux Aires protégées.L'article 46 énonce deux conditions pour la création d'un parc ou d'un réservenaturelle sur le territoire national:• Il faut que la création présente un intérêt exceptionnel, du point de vue

esthétique, scientifique, écologique ou culturel,• Il faut que la création vise à préserver la zone des activités humaines

destructives.

Actuellement aux Comores, il est prévu de créer deux parcs marins. Un projet decréation d'aire protégée à Mohéli qui est en cours d'exécution, est financé par leGEF/PNUD et exécuté par le Gouvernement Comorien et l'UICN, et un autre parcmarin Cœlacanthe au sud-ouest de la grande Comore est prévu sur fonds du 8°emFED.

3./ Présentation du projet Parc marin Cœlacanthe

Le cœlacanthe des Comores est le seul survivant d'une antique lignée de poissonscrossopterigiens, les prédécesseurs de tous les vertébrés tétrapodes terrestres.Les cœlacanthes apparurent dans l'échelle évolutive il y a environ 400 millionsd'années et étaient considérés comme éteints depuis 60 à 70 millions d'années.

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Le développement des recherches scientifiques et les captures ultérieures danscette région ont montré que les eaux profondes baignant la côte sud ouest de laGrande Comore s'avère être l'habitat privilégié de cette espèce. Ils vivent dans desgrottes de lave entre 180 à 230 m.La population des cœlacanthes a été étudié de façon intensive et suivie grâce auxsous marins de recherche JAGO et GEO.Les estimations statistiques de la population, établies grâce à ces missionsscientifiques menées en Grande Comore, ont révélé pour cette l1e un total de 200 à300 individus.Les derniers comptages de 1994 et 1995 font apparaître un déclin important de cettepopulation suivie depuis plus de 8 ans et les études menées conjointement sur lapêche artisanale indiquent que cette diminution est vraisemblablement imputable àl'action de l'hommeL'intensification de la force de pêche sur la zone côtière du sud ouest de la GrandeComore (zone du futur parc Cœlacanthe), liée à la croissance démographique et auproblèmes économiques de la zone a entraîné un fort appauvrissement desressources démersales.Cette zone ( allant de Simamboini jusqu'à Salimani), composée de 11 villagescôtiers, est caractérisée par de grandes superficies de coulées noires de lavesaltérées provenant d'éruptions récentes et non encore colonisées par la végétation.Le plateau continental est assez réduit et le profil sous marins des eaux côtièresconnaît de grandes profondeurs et des pentes sous marines dépassant 45 degré.

Ces phénomènes conduisent les pêcheurs traditionnels à orienter leurs efforts depêche vers les zones récifales et vers des sites plus profondes ( dont les espècescibles sont le Ruvetus pretiosus et Promethichthys prometheus). Les cœlacanthes ysont pêchés accidentellement et ('espece risque de disparaître si des mesuresurgentes ne sont pas prises.Le caractère de patrimoine mondial unique que possèdent les ceelacanthes, et leurintérêt majeur pour la biologie de l'évolution impose la mise en place de mesuresimmédiates de protection et la poursuite des recherches in situ. Le problème est nonseulement écologique (risque d'extinction de l'espèce) mais économique: ladisparition des cœlacanthes entraînera la disparition d'un potentiel touristiqueoriginal pour (es Comores et l'altération de leur image de marqtJe sur le planinternational.

Quatre axes principaux sont dégagés dont la protection des ressources marines etcôtière, gestion intégrée des activités, valorisation touristique et la recherchescientifique.

Actuellement la réflexion de l'activité principale prévue est la mise en place d'uncentre d'information et d'éducation du public (" Maison du ceelacanthe ") dotéd'équipements didactiques novateurs (ex: vision directe des ccelacanthes parcaméra immergée).

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Rapport préparatoire aires protégée marines

Le centre s'adresse à différentes catégories de public. Les populations localesrecevrons les retombées économiques et aides appropriées.En accord avec ses partenaires, la Coordination Nationale des Comores duPRE/COi/UE s'est engagée à réaliser l'étude de faisabilité du parc à soumettre au8ème FED dans lequel le projet d'aménagement est inscrit.La CN/COM du PRE/COI a déjà entamé des enquêtes socio-économiquespréliminaires ( voir annexes). Cette étude s'est portée sur l'historique des villagesriverains, les communautés et l'organisation de leurs terroirs villageois, lacollaboration et l'actualisation de la réciprocité communautaire, le rapport village/aireprotégée et l'activité de production (pêche), ainsi que les modes de gestion del'espace marin. .Les populations riveraines attendent impatiemment ce parc marin. L'association depreservation du Gombessa (coelacanthe) federe les douzes villageoises de la zoneprevue pour la mise en place du parc. Divers réunions sont faites par cetteassociation et les membres ont déjà retenu d'implanter le centre à Itsoundzou.De même les experts scientifiques Raphael Plante, Hans Frike et la DirectionGenerale de l'Environnement, ont proposé le même site pour des raisonstechniques.En effet le centre doit être implanté d'une part, dans un site reconnu du point de vuede l'importance des stocks et de la distribution des coelacanthes et d'autre part dansun endroit où l'accessibilité à la mer et à la route est facille.

4./ Présentation de l'aire protégée marine de Mohéli (aux alentours desîlots de Nioumachouoi)

La zone marine située au Sud de l'île de Mohéli y compris les îlots de Nioumachouaforment un ensemble magnifique sur le plan écologique mais aussi esthétique etprésentent de ce fait un potentiel scientifique et récréatif très important. Cette zoneconstitue une des meilleurs sites de plongé sous marine de l'Océan Indien.Différents types d'habitats sont rencontrés: des plages, mangroves, îlots, récifs etdes espèces mondialement protégées telles que les tortues. Le site est également lelieu des activités anthropiques irrationnelles qu'il convient de contrôler pourconserver durablement la biodiversité.

Depuis 1986, plusieurs missions d'études successives ont eu lieu en vue de lacréation de ce parc. Les communautés ont attendu donc 12 ans avant que le projetIl conservation de la biodiversité, 832, GEF/PNUD ne se concrétise.

L'objectif du développement de ce projet est la conservation de la biodiversité, àtravers la réalisation des composantes de la biodiversité de la Politique Nationalepour l'Environnement et du Plan d'Action de l'Environnement, et ainsi contribuer audéveloppement durable des Comores et à la sauvegarde du patrimoine naturelunique des îles.Ce projet qui a démarré en juin 1998 et qui s'achève en 2003, est exécuté par leMinistère de l'Environnement avec la coopération technique de l'UICN et le concoursfinancier conjoint PNUD/FEM à hauteur de 2.7 millions de dollars US.

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Le projet a été élaboré avec la participation active de comoriens provenant dedifférents secteurs de la société et de toutes les régions géographiques lors d'unatelier organisé à cet effet et a adopté une stratégie de cogestion du parc marin avecles communautés environnantes. Le projet adopte une démarche qui consiste àécouter les acteurs, tester des options, raffiner, adapter et généraliser.Une gestion rationnelle des ressources naturelles passe par la responsabilisationdes communautés et des organisations locales dont la vie dépend directement del'existence de ces ressources, grâce aux techniques de gestion participative et decommunication.Leur capacité à négocier des accords de cogestion pour l'utilisation durable desressources naturelles locales doit être développée.

L'objectif immédiat du projet est de Il renforcer les capacités, établir les cadreslégaux, financiers, institutionnels et opérationnels, et développer les compétencestechniques essentielles en vue d'une cogestion et d'une utilisation durable de labiodiversité ".Les activités du projet sont concentrées sur la création du parc marin de Mohéli avecune gestion participative associant les communautés et les services publics.

En utilisant une approche du type Il Apprentissage et action participatifs ", lepersonnel du projet et le service environnement interviennent comme catalyseurspour favoriser l'engagement des communautés pour la gestion des ressourcesnaturelles tout en renforçant leurs capacités d'analyse, de planification, derésolutions des conllits, d'action de suivi et d'évaluation.

Pour aboutir à la création de l'aire protégée, les démarches ont commencé auniveau de chaque village et le processus comporte quatre étapes essentielles:• Récolte des informations de base et échanges sur les ressources naturelles, leur

état, leur niveau d'utilisation, les modes de gestion actuels, les conflits existants,les problèmes, besoins, intérêts et perspectives pour une gestion rationnelle desressources.

• Discussions et négociations pour fixer des objectifs, les limites, le zonage, lesdroits et responsabilités des acteurs et définition d'un plan d'action.

• Signature de l'accord par les parties, procédure légale et administrative• Mise en œuvre, suivi et évaluation, adaptation.

La première étape intéresse les différentes catégories d'acteurs présents au niveaude la communauté: pêcheurs, agriculteurs, femmes, associations locales deprotection de l'environnement, comités de villages, associations de développements,etc.

La deuxième étape concerne un groupe plus restreint, représentatif des principauxintérêts, qui devra tenir l'ensemble de la communauté au courant de l'avancementdes négociations. Elle touche également les acteurs régionaux et nationaux ayant un

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rôle clé à jouer dans la gestion des ressources naturelles: ONG, Institutionspubliques (Pêche, Tourisme, Forces de l'ordre, Justice, Environnement, etc.),Autorités régionales et Associations professionnelles, etc.

A la fin de cette démarche au niveau des villages, chacun aura élaboré son accordde cogestion couvrant son terroir et incluant certaines zones de protection.L'ensemble constituera le noyau de la future aire protégée et sa structure de gestionglobale pourra par la suite être discutée et mise en place.

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5. Gestion participative et etude de faisabilité du parc coelacanthe

5.1. GESTION PARTICIPATIVE

Le rapport national de preaudit ( PRE/COI/UE 1997) a fait le constat selon lequell'acces aux ressources naturelles est reglementé alors alors qu'il n'ya ni contrôle nisuivi.En effet l'Etat n'a ni les moyens financiers ni humaines pour assurer l'application dela reglementation et gestion des ressouces et des espaces.D'autres part les communautés locales sans prerogatives de gestion du patrimoinenaturel, dans les faits, régulent l'acces aux ressources.Ainsi la strategie nationale sur la conservation de la biodiversité ( G31, 1998)suggere une delegation de certains pouvoirs de l'Etat aux communautés de basepour que soit légitimée cette gouvernance locale.

C'est dans cette optique que se sont tenus du 10 au 12 Mars et du 21 au 22 Août1999, en Grande Comore, deux ateliers sur la cogestion des aires protégées,organisés par la Direction générale de l'environnement appuyé par le Projet deconservation de la biodiversité exécuté par l'UICN.

La gestion participative a été opté par l'ensemble des participants.C'est une situation à la quelle deux ou plusieurs parties prenantes intéressées à unterritoire ou à un ensemble de ressources -naturelles sont associées à un degréimportant aux activités de gestion. Les parties prenantes négocient, définissent etgarantissent le partage entre elles des fonctions, droits et responsabilités de gestion(PNUD/GEFCOII 97/G32/A/99 , 1999)

Le co-apprentissage a été adopté comme la forme de participation la mieux adaptépour le cas des Comores.C'est un type de participation où les gens au niveau local et les gens extérieursmettent leurs connajssances en commun pour arriver à une nouvelle compréhensiondes problèmes et travaillent ensemble; la responsabilité est partagée et les gensextérieurs jouent un rôle de catalyseurs et d'animateurs du processus.

Ce processus se deroule en 3 à 4 phases dont la preparation du partenariat, lanegociation de la vision à long terme et des accords de cogestion et l'application etrevision des accords.L'approche doit être appliquée dés le debut.Il a déjà été initié à Moheli dans la création du parc National Marin de Moheli.

Des methodes accelerées de recherche participative sont utilisées pour apprendreavec les communautés locales. Elles permettent de faciliter les capacités locales àanalyser, planifier, resoudre les conflits, agir, suivre et evaluer.

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Trois accords de cogestion seront développé à Itsamia, Nioumachoua et wallah d'icila fin de 1999.

Lors du deuxième atelier organise en granàe Comore pour former les acteurspotentiels du parc cœlacanthe, une introduction a été faite sur l'étude de faisabilitéde ce parc.

5.2. ETUDE DE FAISABILITÉ DU PARC CŒLACANTHE

Des travaux préliminaires ont été initiés en faveur de la création du parccœlacanthe :• Etudes écologiques et socio-économiques dans la zone prévue pour la lTIise en

place du parc ( mission de scientifiques internationaux et d'experts nationaux).• Elaboration d'une fiche action pour une opération pilote de 2eme génération sur

un appui à la mise en place et à la gestion du parc• Constitution d'une association pour la préservation du parc cœlacanthe• Inscription du projet dans le fond de financement du 8 eme FED• Elaboration des termes de référence de l'étude de faisabilité• Réalisation d'un 1er atelier central• Réalisation d'un 1er atelier local

La phase suivante qui est la finalisation du dossier d'étude de faisabilité se fera en 5étapes (PREI COlI UE, 1998):

1. Préparation du cadrage de l'étude2. Réalisation de l'étude de terrain3. Etablissement d'un rapport intermédiaire4. Diffusion5. Organisation d'un atelier de validation6. Corrections et amendements rapport7. Publication du dossier final

Suite à la premiére mission les étapes 1 et 2 ont été accomplies des travauxcomplementaires ont été reccommandés avant la'elaboration du rapportintermediaire.

Bref l'ensemble de ces étapes s'inscrit bien dans le processus menant aux accordsde cogestion dont les villages ont adoptés comme mode de gestion du parccoealcanthe.L'atelier de formation n'a fait que compléter et consolider le processus.

Suite aux etudes soci-économiques ménées par le PRE/COI/UE (S. Ahamada & S.Hamady, 1998) dans la zone et celles ménées par les experts internationaux (HansFricke & Raphael Plante, 1996)ainsi que les termes de reference déjà élaborés

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(PREI COli UE, 1998), nous pourront avancer certaines propositions en matiere d'objectifs du parc, de délimitation et zonage et de programme de mise en ouvre:

Objectifs et Axes strategiques:

L'objet principal du parc doit se centrer sur l'ojectif de conservation du coelacanthe.La valeur scientifique et symbolique de cette espece en fait un objectif trèsmobilisateur, clairement identifiable et à ce titre succeptible de succiter une adhesioninternationale.Par ailleurs le biotope où vit le coelacanthe est ecologiquement separée del'ecosysteme littoral comorien ( Plante et Chaboud 1999).Lorsque la conservation du coelacanthe sera acquis on pourrait elargir les objectifssuivant les axes suivants dont certains aspects seront developpés dès le debut :• Protection des ressources marines et côtieres par la preservation du coelacanthe

dans leur habitat naturel et d'une portion de recif frangeant ainsi que labiodiversité associée, , poissons demersaux

• gestion integrée des acctivités de pêche et extraction des materiaux côtiers (limitation de la pression sur les recifs et zone des coelacanthes et deplacement del'effort de pêche vers les pellagiques)

• valorisation touristiques( mise en valeur du paysage littoral, récif corallien, mythe du coelacanthe, centred'information et de decouverte, patrimoine culturel)• Recherche scientifique

(collecte d'informmation sur les capture des coelacanthes et poissons d'eauprofonde ainsi que la faisabilité d'une reproduction en captivité, suivi du récif à longterme, inventaire biodiversité marine, etude taux de croissance et de regenerationdes poissons recifaux, etc.)

• Participation des communutés à la conservation( ameliorer l'information dont disposent les communautés côtieres et assurer leurformation et sensibilisation, promouvoir les mesures de compensations, mettre enplace de mecanismes de contrôle et d'application des reglementaions avec laparticipation des communautés locales)

Les limites possibles de cette aire protégée s'étendraient:• sur le littoral de Salimani jusqu'à Simamboini ( côté terre) comme zone

peripherique et Mbambani-Mandzissani comme zone central• la zone contiguë à ces villages de 0 à 400 m de profondeur ( côté mer).

L'accès aux ressources marines est libre mais des conflits peuvent survenir en casd'utilisation de techniques de pêche non permises aux étrangers d'un villagenotamment la pêche au « Mwendjeni }) ( avec lamparo) ou avec fillets petites mailles.

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Rapport préparatoire aires protégée marines

L'activité principale pratiquée dans ces villages, est la pêche traditionnelle avecembarcations non motorisées. D'autres activités de pêche sont effectués en plongée(apnée ou avec scaphandre) notammet pour la collecte de langoustes ou pour lape"che à fusil harpon.

Seuls les villages de Chindini, Bangoi et Salimani disposent d'embarcationsmotorisées.Des activités d'extraction de matériaux, de plongée sous marine et de baignade sontégalement menées dans certains villages ( ltsoundzou, Singani, Simamboini).

Programme de mise en valeur:

Pour mieux gérer les ressources il faudrait interdire certaines pratiques néfastes dontl'extraction du sable, la pêche à la dynamite et la pêche au « maze » (suivant desrègles établies par les communautés et légitimées par les autorités publiques) etpromouvoir des techniques ou matériels de substitutions.Il s'agirait d'implanter des DCPs côtiers, faciliter l'accès aux crédits pour encouragerles pêcheurs à se procurer d'embarcations puissantes, aménager des débarcadèreset mise à l'eau, installer des chambres froides et mini-concasseurs, et construire lecentre d'information sur le ccelacanthe et son environnement marin et côtier.

La construction du centre Coelacanthe à ltsoundzou permettrait une meilleurconnaissance des coelacanthes et de leur milieu naturel.Ces connaissances aideront aussi une valorisation ecotouristique et scientifique dece patrimoine mondial et de son milieu. En somme le centre fournirait une éducationà un public cible de différents niveaux (pêcheurs, touristes, étudiants...).

Suite à la prerniere mission de l'étude de faisabilité il est recommandé:• la mise en place de la maison Coelacanthe avec une montée en puissance selon

une logique modulaire: module scienti"f1que de base centré sur la conservation,module de de surveillance ( ecogardes) module de mise à l'eau et d'entretiend'embarcations, module de plongée, module d'observation et de documentation,module d'eco-musée sur les metiers et culture maritime...

• le developpement de l'ecotourisme dans la region du parc en tenant compte descontraintes du pays et en developpant avec d'autres projets dont celui du Pimba,le parc de Moheli. ..

• prendre des mesures de compensations communautaires ou privées

6./ Analyse des problèmes (régionaux. et nationaux) des APM à partirdes acquis du PRE

Le PRE, à travers la préparation de l'atelier récifs/AP marines qui s'est ténu à Tuléaren avril 98, a dressé un premier bilan régional des thèmes communs pouvant fairel'objet d'un appui régional (PRE/ COI/ UE, 1999).

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• Mise au point et adoption de méthodologies communes de suivi et d'évaluationdes ressources, des écosystèmes et des politiques

• Mise au point et adoption d'un système régional d'indicateurs de développementdurable

• Création et accréditation de réseaux de mesures, de réseaux de compétences etd'acteurs

• Formation des ressources humaines• Valorisation des normes existantes et création de normes régionales• Labellisation internationale et régionale de sites et de procédés de production• Mise au point de protocoles opérationnels de nature technique et lou

organisationnelle• Expérimentation d'instruments économiques incitatifs, notamment le principe

pollueur-payeur et les permis négociables.A partir de ces 8 instruments opérationnels, on doit faire l'envergure des problèmesconcrets posés (local et régional), identifier et évaluer la faisabilité des solutionsproposés (capacités des gestionnaires locaux, analyser les besoins d'unecoopération régionale), et prioriser les problèmes régionaux identifiés.

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6.1/ MISE AU POINT ET ADOPTION D'UN SYSTÈME RÉGIONAL D'INDICATEURS DE

DÉVELOPPEMENT DURABLE ET ACCRÉDITATION DES RÉSEAUX.

Afin de pouvoir mettre au point un système régional d'indicateurs de développementdurable, il faut d'abord mettre en place au niveau régional un réseau d'airesprotégées marines.La participation effective des Comores à cette éventuelle réseau dépend entreautres de sa capacité à mettre sur pied un réseau d'aires protégées marines au seinmême des Comores géré par une seule structure.Etant donné qu'actuellement il n'est prévu aux Comores que deux aires protégéesmarines (Mohéli et parc Cœlacanthe), il ne sera pas difficile pour le GouvernementComorien d'appliquer cette politique d'autant plus que c'est un des meilleurs moyensde s'assurer que les ressources de grande valeur des Comores (paysages,écosystèmes, habitats et espèces) sont maintenues pour toujours par une structuresolide contrôlée par la direction de l'Environnement. Donc l'harmonisation de nosdeux futurs aires protégées marines est indispensable. Le projet" conservation debiodiversité et développement durable aux Comores" est en train de mettre au pointdes accords et structures de cogestion avec les communautés villageoisesenvironnantes pour développer l'aire protégée de Mohéli. Cette structure est peut­être efficace pour gérer une aire protégée, mais la question se pose quand il s'agitde réseau national de deux ou plusieurs APM se trouvant sur des îles différentes.

La regionalité des Aires protegées peut debuter par une seule APM par pays. Auxcomores, \'APM qui participera à cette eventuelle reseau sera celle de la zonecoelacanthe.

L'idéal serait que la Direction Générale de l'environnement crée une structure àcaractère scientifique regroupant différentes personnalités travaillant dans ledomaine marin. Cette structure serait censé de centraliser toutes les donnéesscientifiques sur les APM et jouera un rôle de conseil au sein des gestionnaires,mais aussi de point focal au réseau régional. Elle sera chargée de diffuser etrecevoir des données, d'échanger des expériences avec les autres APM de larégion. Chaque pays conservera le caractère patrimonial de ses APM. Le caractèrerégional des APM devra concentrer toutes ses efforts sur les échanges d'experts, lafacilitation des recherches scientifiques et d'appui technique. La COI quicoordonnera cette activité appuiera financièrement les pays de la région surdemande.

La question se pose sur les modes de financement des APM vu les problèmeséconomiques que connaissent les Comores. La loi cadre sur l'environnement desComores prévoie la création d'un fonds national pour l'environnement pour appuyerla conservation de la biodiversité. Cet outil financier doit permettre le financementdurable de l'aménagement et de la gestion des APM des Comores.

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Le projet "conservation de biodiversité IJ a opté pour la création des fonds fiduciairesd'un montant de deux millions de dollars pour financer l'APM de Mohéli.Ce mode financement des APM est actuellement utilisé dans beaucoup des pays,mais il faut reconnaître que ces fonds ne répondants que sur la confiance des gensqui les émets en bourse ne financent pas à 100% l'APM mai viennent en appui auxefforts gouvernementaux. Si ce mode de financement est adopté par le pays, ilfaudra prévoir un fond commun pour l'APM de Mohéli et le parc Cœlacanthe. Pourque la régionalisé des APM soit efficace, on peut même envisager que la COI qui estreconnue et qui a la confiance de toutes les bailleurs de fonds crée des fondsfiduciaires COI pour les parcs marins de la région.

L'autre alternative qui peut être envisagée aux Comores et celle adoptée parMadagascar. L'état Malgache a confié la gérance de la plupart de ces airesprotégées à des organismes internationales reconnus et possédant des fonds ettechniciens comme l'UNESCO,UICN et W'NF. Ces derniers travaillent encollaboration avec le Gouvernement, les communautés environnantes mais gèrent etcontrôlent toutes les activités relatives à l'APM.

6.2/ MISE AU POINT ET ADOPTION DE MÉTHODOLOGIES COMMUNES DE SUIVI ET

D'ÉVALUATION

La politique de développement durable mis au point par la COI exige desméthodologies communes à tous les pays membres.Le PRE a réussi à travers le programme récif·de mettre en place une méthodologiecommune de suivi des récifs coralliens. Cette méthodologie est déjà fonctionnelle etest une réussite de le COI. Les Comores ne disposent pas d'APM fonctionnelle etdonc pas encore de méthode de suivi et d'évaluation. Des réflexions sont maintenantmenées par la DGE. Mais toutefois Les Comores qui sont pour une intégrationrégionale peut très bien appliquer une méthodologie régionale.La question se pose sur la faisabilité régionale de cette politique si les pays de laCOI comme les Seychelles et Madagascar disposent depuis des longues annéesdes réserves et APM et ont adopté des méthodologies de suivi et d'évaluationpropres à eux ou internationales. On doit faire en revu toutes les méthodologiesadoptées par les pays membres et essayer de trouver et d'adapter uneméthodologie commune à la COI sans toutefois perturber les efforts entreprisespendant des longues années par les APM déjà existantes.Un manuel et guide régional de suivi et évaluation des ressources et écosystèmespeut être préparé en conséquence.

6.3/ FORMATION DES RESSOURCES HUMAINES

Le renforcement des capacités des scientifiques Comoriens doit impérativementaccompagner l'implantation des APM. Les Comores n'ont pas d'APM et donc paspour le moment de gestionnaires d'aires protégées. Toute fois Les Comoresdisposent de beaucoup scientifiques travaillant dans le domaine de l'environnement

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marin et côtier, et donc une formation courte durée suffira à prendre en charge lagestion des APM. Au niveau de la formation, la régionalisé doit jouer un rôle majeur.La COI qui sera censé de coordonner les échanges d'expériences et deconnaissances entre états recensera toutes les besoins en formation sur les APM etpourra favoriser ces échanges.

Le problème au niveau régional et national va se poser sur Je mode de financementde ces échanges. Les Comores qui se trouvent dans des conditions économiquescatastrophiques ne peut prendre en charge lui même la formation de ses cadres quivont travailler sur les APM sans l'appui des partenaires financiers.Actuellement la mise en place de nos APM est financée par deux partenairesfinanciers que sont l'UICN pour l'APM de Mohéli et l'UE pour l'APM du parcCœlacanthe. Ces derniers disposent des fonds prévus pour le renforcement descapacités en matière de gestion des APM. Ces formations sont destinés auxpersonnels de la DGE, aux scientifiques travaillant dans le domaine del'environnement marin et cotier et aux ONGs Comoriennes.La structure qui sera mise en place par la Direction Générale de l'Environnementpour centraliser les données scientifiques des APM et qui va jouer le rôle de réseaunational APM peut faire une demande à la COI pour recherche de lieu pour formerles gestionnaires des APM des Comores. Le financement doit être prise en chargeau début par les partenaires financiers des APM des Comores en attendant la miseen place au niveau régional d'un fonds spécial APM.

6.4/ VALORISATION DES NORMES EXISTANTES ET CRÉATION DE NORMES

RÉGIONALES

Le suivi et l'évaluation des ressources et écosystèmes des APM au niveau régionalnécessite une mise en place de normes régionales.Aux Comores, il n'y a pas encore de système de normes. La Direction Générale del'Environnement est en train d'y réfléchir, et devra très prochainement adopter desnormes pour le suivi des APM des Comores.Naturellement la création des normes régionales facilitera la tache à la DGE desComores et permettra à ce dernier d'appliquer sans problèmes la politique régionalede développement durable que le PRE/COI est en train de mettre sur pied.

Le problème au niveau régional va se poser sur l'harmonisation des différentesnormes utilisées par les pays de la COI pour créer une norme régionale sans toutefois aller à l'encontre des lois environnementales de chaque pays.L'utilisation des normes internationales du PNUE comme référence tout enl'adaptant aux spécificités de la région peut paraître une solution envisageable pourles pays de la COI.

6.5/ EXPÉRIMENTATION D'INSTRUMENTS ÉCONOMIQUES INCITATIFS DANS LA

RÉGION

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Lorsqu'on met l'accent sur le développement durable comme le fait la COI, on nepeut séparer les politiques économiques de celle de J'environnement. Depuis que Jaqualité de l'environnement et l'utilisation durable des ressources sont devenues dessujets de préoccupation politique, on n'a pas cesser de chercher partout au mondedes instruments leur permettant d'atteindre leurs objectifs. Jusqu'à maintenant lespays de la COI font traditionnellement appel à des mesures de réglementationsdirectes tels que les normes, permis, zonage et autres. Ces dernières mesures sontbien sur indispensables pour une gestion durable des zones côtières, mais l'on doitaussi recourir à des incitations économiques pour faciliter cette politique.Le principe est Je suivant: influer sur la prise de décision et le comportement de tellefaçon que les possibilités retenues aboutissent à une situation meilleure du point devue de l'environnement qu'elle ne le serait en l'absence de l'instrument. A ladifférence des réglementations directes, les instruments économiques laissent doncles acteurs libres de réagir à certains stimuli de la façon qu'ils jugent préférable; s'ils'agit d'atteindre un objectif d'environnement donné, les instruments économiquesengendreront, du moins en théorie, un comportement efficace par rapport aux coûts.

La COI doit impérativement accompagner sa politique de développement durablepar des mesures économiques incitatifs commune à tous les pays. Il en existeplusieurs mesures de par le monde, mais une attention particulière au niveaurégional doit être apportée aux taxeslredevances, à la création des marchés (permisnégociables) et aux incitations à la mise en conformité.Ces mesures seront faciles à appliquer au· niveau régional. Les normes etréglementations régionales pourront être harmonisées de façon à suivre cesmesures. Les coûts imputés aux acteurs (industries, hôtels, pêche et autre diversexploitations) doivent être établis dans chaque pays selon sa politiqueenvironnementale, ses choix et convictions.

1. Les taxes/redevances (pollueur/payeur)

Les pollueurs sont tenus de payer pour leur utilisation, implicite de servicesd'environnement, qui entrent par conséquent dans les calculs coûts avantages dusecteur privé.• Redevances sur les émissions ou de déversement: ce seront des paiements sur

les rejets dans l'environnement et elles seront en fonction de la quantité et/ou dela qualité des polluants rejetés.

• Redevances sur les produits: ce seront des taxes sur les produits qui polluent austade de la production ou de la consommation ou pour lesquels un systèmed'élimination à été mis en place.

Ces sont les normes régionales portant sur la pollution qui réglementeront ces taxes.

2. Les permis négociables

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Ce type d'instrument peut créer un marché où les agents puissent acheter des droitsde pollution effective ou potentielle ou vendre leurs permis de polluer. Dans cesystème un certain plafond d'émissions applicables aux sources multiples doit êtrefixé aux pollueurs par la région. Si une entreprise rejette moins de pollution qu'ellen'y est autorisée, elle a la possibilité de vendre ou d'échanger la différence entre sesrejets effectifs et ses rejets autorisés à une autre entreprise qui est dès lors en droitde rejeter davantage de polluants que ne le lui permet son plafond initiale. Ce droitpermet de réduire au minimum le coût total à supporter pour ramener la pollution àun niveau acceptable préalablement défini. L'échange assure une réduction totalede la pollution efficace par rapport à son coût.

Les mesures incitatives sont facilement applicable dans la région car la politiqueétant définie au niveau régionale, les coûts de ces mesures seront définis danschaque pays.

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7./ Attentes et conditions pour la création d'un réseau régional APM

7.1/ Au NIVEAU NATIONAL

• Recherche de financement durable des APM• Renforcement des capacités des techniciens en environnement marin et côtier• Création d'un organe national (réseau national APM) pour centraliser les

données sur les APM et jouer l'interlocuteur pour le réseau régional.• Adhésion aux normes régionales de suivi et d'exploitation des écosystèmes• Application effectives des mesures économiques incitatives prise au niveau

regional.

7.2/ Au NIVEAU RÉGIONAL

• .Mettre à la disposition des réseaux nationaux des conditions leurs permettant demieux accomplir leurs travail (matériels informatiques, matériels decommunication....) ;

• Adoption de la politique régionale de développement durable impliquant lesnormes et réglementations, ainsi que les mesures incitatives communes;

• Mettre en place au niveau de la COI un fonds d'accompagnement pour le réseau• Réfléchir dès maintenant sur la possibilité d'une gestion commune des APM de la

région en commençant par une seule APM p~r pays.

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Rapport préparatoire aires protégée marines

Bibliographie

1. DGE, 1994, Politique Nationale de l'Environnement, Moroni Comores.

2. Hans Fricke & Raphael Plante, 1996, Coelacanthe protection and fiching effort inGrande Comore

3. J. Caldecott, 1996. Designing conservation projects; University of CambridgePress, New York USA

4. PNUD/GEFCOII 97/G32/A199 , Rapport de synthese ateliers sur la cogestionFomboni Moheli du 07 au 10 Mars, Moroni Grande Comore du 11 au 12 Mars1999, Moroni Comores.

5. PNUD/GEFCOII 97/G31/A1/1 GI 99, Rapport National sur la Strategie et le Pland'action en matiere de Divesité Biologique, MPARMEA, RFIC Moroni, Comores.

6. PREI COlI UE, 1997; Rapport national de Pre-audit: Bilans ecologiquesetsocio-économiques dans la zone côtiére, Enseignements et orientations pour lesétapes suivantes.

7. PRE! COlI UE, 1998, termes de references pour l'étude de faisabilité du parcCoelacanthe

8. PREI COlI UE, 1999, termes de references pour la preparation de l'atelierregionall'atelier récif/écotoxiologie/aires protégées de Septembre 99

9. S. Ahamada & S. Hamady, 1998 , Rapport d'études socio-économiques dans lazones revue pour la mise en place du parc coelacanthe

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Le Parc National Marin de St-Anne aux Seychelles: 1973-1999

Historique.. .--......( '. : \'

La création de parcs nationaux et de zones protégées aux Seychelles a commencéavec le vote d'une loi établissant une Commission pour la conservation des parcsnationaux et de la nature en 1969. La Commission était responsable pour ladésignation des parcs et des zones protégées, y réalisant un certain nombred'aménagements et définissant les lois nécessaires à leur gestion. En 1982, cetteCommission fut remplacé par la Commission Nationale de l'Environnement desSeychelles ("the Seychelles National Environnement Commission (SNEC)" avec desresponsabilités étendues à la coordination de toutes les activités gouvernementalesayant un lien avec la conservation et la direction de l'environnement des Seychelles.La nouvelle Commission fonctionna jusqu'à la création du Département del'Environnement en juin 1989. En 1991 la Division de la Conservation et des ParcsNationaux ("the Conservation and National Parks (CNP) Division'~ fut créée au seindu Département de l'Environnement et c'est en 1992 que fut officiellement approuvéla passation des pouvoirs et des responsabilités entre SNEC et CNP Division. Aucours de j'année 1992, CNP fut reconnue comme une Section de la Division del'Environnement puisque le Département de l'Environnement fusionna avec leMinistère de l'Environnement, Economie, plan et Relations Extérieures ("the Ministryof Environnment, Economie, Planning and Extemal Relations (MEEPER)". En 1993,MEEPER devint le Ministère des Affaires Etrangères, du Plan et de l'Environnement("the Ministry ofForeign Affairs, Planning and Environnement")dans lequel la sectionCNP garda une position similaire au sein de la Division de l'Environnement.

La Création d'une administration des Parcs Marins Marine Parks Authority (MPA)

Le statu quo resta le même durant les 3 années suivantes pendant lesquelles desdiscussions eurent lieu au sein même du Ministère. L'idée était de créer une nouvelleadministration semi-autonome qui pourrait reprendre la gestion des parcs marins demanière similaire à celle utilisée par des administrations de parcs marins à l'étranger.La comparaison avec the Great Barrier Reef Marine Parks Authority (GBRMPA) étaitflagrante et les Seychelles bénéficièrent de la visite d'experts australiens (AustralianGBRMPA) qui leur donnèrent conseils et instructions pour mettre en place une telleadministration aux Seychelles.

Le 10 juillet 1996 the Marine Parks Authority (MPA) des Seychelles fut officiellementcréé lors de lia parution du décret relatif à la Protection de l'Environnement n° S.1.54de 1996.

Ses bureaux principaux sont désormais situés sur l'île de Ste Anne, au milieu duparc marin de Ste Anne, dans des bâtiments récemment rénovés grâce à dessubventions provenant de l'Union Européenne. Un directeur général assure auquotidien la gestion du (MPA) mais il doit en contrepartie rendre des comptes auprèsd'un Conseil d'Administration composé d'un membre de chacun des Ministères del'Environnement (Président), Aménagement du territoire & Habitat; Agriculture &

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Pêche et 3 autres membres du secteur privé qui ont montré un intérêt et uneaptitude pour l'environnement marin. Les membres du conseil d'administration seréunissent au moins 6 fois par an pour approuver le budget, établir une ligne deconduite, prendre des mesures et approuver une stratégie planifiée à long terme.

Le Parc National Marin de Ste Anne a été désigné le 19 mars 1973, créant ainsil'une des premières zones marines protégées de l'Océan Indien de l'Ouest. Depuis,plus d'un million de personnes ont visité le parc et ont pu profiter des plages, deseaux limpides, de restaurants haut de gamme et surtout de la vie marine très riche,ceci étant initialement la raison pour laquelle le parc fut créé.

Le parc Marin de Ste Anne représente une superficie approximative de 14Km2(1384.75ha), répartie de cette façon: (la terre 388.71ha) et (la mer 996.04ha). Leslimites de la zone entourent les îles de Ste Anne, Moyenne, Ronde, Longue, Cerf etîle Cachée. La mer à l'intérieur du parc National est peu profonde, atteignant uneprofondeur maximum d'à peu près 25m à l'endroit du chenal entre Ste Anne et Cerf,respectivement au. sud et à l'est. La profondeur de la mer qui entoure Ronde,Moyenne, Long, Cerf et Cachée se situe en dessous de 2m, avec des sections defonds marins exposés à marée basse. Le parc comprend 3 principaux types de fondmarin : corail et récif corallien ; lit d'algues et fond sablonneux. La plus importanteconcentration de corail se trouve le long d'Anse Cimitière et Anse Manon prés de SteAnne, au nord de Moyenne en allant vers Ste Anne et au nord et nord/ouest de "îleau Cerf.

Source de revenus

Situé seulement à 5Km du centre de Victoria, le parc marin de Ste Anne est unedestination très convoitée et a toujours attiré un grand nombre de visiteurs. Safacilité d'accès, quelles que soient les conditions atmosphériques et lesinfrastructures qui se sont développées au fil des années pour faciliter l'accueil dunombre croissant des touristes, a permis au parc de recevoir chaque année, entre30000 et 40000 touristes payants. Ce qui représente presque 1/3 de l'ensemble desvisiteurs aux Seychelles.

Les revenus générés, sachant que chaque entrée dans le parc coûte 10 US$ parpersonne, permettent de gérer le fonctionnement du parc au quotidien, ceci inclus lesalaire des 39 employés actuellement recrutés par le MPA. Les gardes sontresponsables de la surveillance et de l'exécution de certaines tâches, du contrôlescientifique et sont à l'écoute du public. Ils forment 60% des effectifs. Le serviceadministratif et financier, secrétaires, un administrateur responsable du projet et lepersonnel de service constituent les autres 40%.

Le parc national de Ste Anne apporte la moitié du total des revenus générés par leMPA. L'autre parc de Curieuse apporte 40% et les 10% restant proviennent des pluspetits parcs de Port Launay, Baie Ternay et Ile Coco.

Histoire. Education et Information

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Avant de devenir le siège social de la MPA, l'île de Ste Anne a été fortementimpliquée dans l'histoire des Seychelles. C'est sur l'I1e de Ste Anne, en août 1770,avec la recommandation de Pierre Poivre, que furent amenés les 28 premiers colonsaux Seychelles. Il considérait que l'endroit était idéal pour la culture d'épices. Legroupe comprenait 7 esclaves, 1 chirurgien et 1 infirmière.

En 1832 un emplacement pour la pêche à la baleine fut établi sur Ste Anne. Decachalots on extrayait l'huile pour l'exportation. Certains vestiges (chaudière,engrenages) sont encore visibles sur l'île. Pendant la période de la seconde guerre,Ste Anne fut utilisée comme poste de surveillance et 2 canons massifs furentinstallés sur la colline, à l'est de l'île, protégeant ainsi les abords de Mahé. Rien nese passa sur l'île pendant les quelques années suivantes, jusqu'à ce qu'au débutdes années 80, "île fut choisie pour accueillir 800 étudiants dans 2 villages séparésdédiés au Service National de la Jeunesse. Des cours étaient donnés jusqu'au "0Leve/" dans un esprit et un mode de vie communautaire. Ces deux villages furenttransféré sur Mahé au début des années 90 et le MPA s'installa à Sainte Anne en1997.

Ces faits historiques jouent un rôle important dans le potentiel éducatif du parc marinet la politique du MPA est de valoriser au mieux cette histoire lors de la préparationdes programmes éducatifs et de sensibilisation du parc. Les organisations localessur l'île de Mahé ont montré un intérêt considérable en aidant à la réouverture dechemins qui mènent vers ces lieux et cette implication est encouragée. Un centrepour les visiteurs est prévu, il comprendra tous les aspects qui viennent d'êtrementionnés. Il pourra aussi servir de centre de ressources pour l'apprentissage (ouéducation) des groupes scolaires qui viennent régulièrement sur l'île.

Fonctionnement journalier

L'en-tête du MPA contient 4 lettres qui résument les objectifs du MPA.Conservation, Education, Loisirs (Recreation) et Science. Le programme du travailquotidien reflète tous ces critères et le MPA s'assure que le personnel soittotalement conscient de leurs obligations en leur offrant des formations à tousniveaux pour atteindre ces objectifs.

Les Seychelles se situant seulement à 4° au sud de l'équateur, la durée du jour estpratiquement égal à celle de la nuit. En fonction de cela, les horaires de travail sontaménagées de 0600 à 1800, avec différentes équipes pendant la journée, 7jours/semaine, 365 jours/an.

Plans de gestion

En 1995, les plans de gestion étaient établis pour 4 des parcs marins, y compris SteAnne. Les plans de gestion furent développés au travers d'un processus d'enquêtesenvironnementales et de consultation du public ayant notamment fait l'objet de deuxséminaires importants. Ils reflètent les inquiétudes et les doléances des autoritésadministratives, des utilisateurs du parc et des habitants, et ces doléances ont étéprises en compte dans les diverses résolutions et activités ainsi définies.

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Application de la loi

Les activités liées au contrôle et la surveillance nécessitent jusqu'à une demi journéepour chaque équipe au cours de laquelle ils s'assureront de la surveillance et del'exécution de certaines tâches, telles que enlever les casiers et filets illégaux pourpoissons, surveiller la ponte des tortues sur les plages et le cas échéant, arrêtertoute personne commettant une infraction à la loi. Tout le personnel de MPA a lepouvoir de rechercher, d'arrêter et de confisquer certains biens. Il porte un badged'identification qui comporte une photo d'identité et d'un numéro de permis unique.Cependant ce pouvoir d'arrestation est peu utilisé car le MPA essaie de résoudretoute situation génératrice de conflit par le biais de la négociation. Des points fixesd'observations à partir de position stratégiques sont tenus par des gardes équipésde matériel de communication VHF, réduisant ainsi les déplacements et laconsommation de carburant nécessaire aux bateaux qui patrouillent. Mais cecidépend de la main d'œuvre disponible et ne peut pas toujours être appliqué.

La lutte contre le braconnage des ressources du parc tel que tortues et poissons atoujours été l'un des principales tâches des administrateurs du parc. En 1992 parexemple plus de 300 casiers ou filets illégaux ont été retirés des eaux du parc parles gardes. Malgré la dénonciation de nombreux délits auprès de la police, aucun deces cas ne fut amené devant un tribunal, jusqu'à ce qu'en 1997 le MPA obtienne lacondamnation d'un pêcheur. La sentence du tribunal étant en suspens; le bateau,moteur et matériel de pêche furent confisqués par la police comme pièce àconviction. Comme il fallut 1 année au tribunal pour juger le coupable, le moteurn'était plus en etat de fonctionner.

Les seules personnes possédant un permis de pêche dans le parc de Ste Anne sontles résidents qui habitaient dans le parc avant qu'il ne soit créé en 1973. En réalité iln'existe plus que 12 personnes qui sont toutes âgées de plus de 70 ans. S'ilsvenaient à mourir, leur permis cesserait d'être en vigueur et ne serait plustransférable aux descendants. Il n'y aura donc finalement plus de permis de pêchedans le parc.

L'application de la loi a été un problème majeur dans le parc marin de Ste Anne,durant les 20 dernières années, mais son importance diminue graduellement depuisque les confrontations avec les pêcheurs sont moins fréquentes. Une plus grandeprésence de la Division de l'Environnement et l'utilisation fréquente des médias poursensibiliser le grand public ont permis de réduire ces incidents. Cette campagne desensibilisation semble avoir été particulièrement effective parmi les jeunes groupesscolaires.

Pollution

La pollution organique est sans doute l'une des plus sérieuses menaces pour le parcmarin de Ste Anne et ses environs. Les eaux usées provenant du réseaud'assainissement collectif et individuel de Victoria et de sa banlieue, sont estimées àenviron 9000m3 1jour. A l'heure actuelle, seuls 1.700 m3 1jour sont recueillis à l'aide

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poissons au large de Ste Anne. Cette décharge importante a pu avoir un effet négatifsur la qualité de l'eau autour du parc.

Le réchauffement brutal des eaux en 1998 lors du phénomène «el nino» acependant eu des conséquences autrement plus importantes et dramatiques pourles récifs corralliens, engendrant un phénomène massif de blanchiment puis demortalité d'un grand nombre de récifs coralliens.

Par ailleurs le Gouvernement a pris des mesures importantes visant a fortementréduire la relative pollution de la baie de Victoria, deux stations d'épuration de trèsgrande taille devrait être à même de traiter en l'an 2.000 la totalité des eaux uséesdomestiques et industrielles de Victoria et de sa banlieue.

Sédimentation

Les deux premières phases de comblage sur des bancs de corail de la côte est deMahé, près de Victoria, utilisant du matériel de dragage des récifs coralliens ontcommencé dans les années 70 et se sont achevées en 1991/92. Ces phases ontprovoqué des assèchements et des destructions de la couverture vivante du corail. Al'heure actuelle une 3ème phase vient de commencer qui utilise les moyens les plusperfectionnés pour éviter toute hyper-sedimentation de la baie de Victoria. Desdigues couvertes de bâches puis de rochers sont construites préalablement auxopérations de comblage proprement dites. Des filets très fins seront égalementdisposés autour de la drague suçeuse qui effectuera le comblage des différenteszones préalablement endiguées. Le MPA s'est engagé dans la surveillance et lecontrôle des effets de cette nouvelle phase de développement.

En fait ce projet représente une opportunité unique de pouvoir observer la dispersionet les effets nuisibles de la sédimentation sur les coraux et cela à l'intérieur ducontexte plus large de blanchiment massif du corail apparu en 1998. Les autresadministrations nationales telles que les gardes côtes participent également à ceprogramme de surveillance.

Surveillance

Un dispositif de 10 sites de surveillance a été mis en place autour des principaleszones de comblage et à l'intérieur du parc marin de Ste Anne. Des stationsbiologiques comprenant des pièges à sédiments ont été établies sur 5 de ces sites:2 dans des sites situés à l'intérieur du parc, 1 au nord de la zone de comblage, 1 ausud et 1 près du centre projet. Cette répartition est conçue pour enregistrer les effetsde la sédimentation sur la couverture. corallienne à des distances variables ducomblage et à l'extérieur immédiat de la zone d'impact afin de prendre note de toutemodification en relation avec les vents de mousson et les changementshydrodynamiques. Le phénomène de la sédimentation de fond dû principalement àl'érosion côtière peut être également étudié sur ces sites, tout d'abord à partir desemplacements les plus éloignés et situés au vent de la zone de comblage. Lorsqueles activités de comblage se rapprochent, potentiellement couplées avec des

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changements de courants en surface, toute variation dans le taux de sédimentationest enregistrée.

Ce dispositif de surveillance est spécialement conçu pour prendre note de l'activitéde dragage. Cependant la maintenance et la surveillance ont été planifiées à longterme et permettront d'enregistrer ce qui devrait être une réduction graduelle dessédimentations d'origine tellurique sur longue période du fait de la colonisation parles mangroves des lagons artificiels situés entre l'île de Mahé et les zones decomblage et qui agiront comme bassin de décantation pour les sédiments d'originetellurique.

Résumé

Le MPA en tant que nouvelle administration para-étatique s'est engagé de manièreactive dans l'administration et la protection des parcs marins nationaux auxSeychelles. Cependant il faut être conscient que le MPA n'est pas une entreprise eton ne peut pas s'attendre à ce qu'elle soit gérée comme une affaire purementcommerciale, où le bilan de fin de l'année donne une indication de succès oud'échec. MPA a défini et rédigé sa stratégie d'intervention,qui donne une indicationsur la direction qui sera suivie au cours des 5 prochaines années. Des indicateurs deprogrès montreront si la qualité de l'environnement marin à l'intérieur des limites desparcs marins a été maintenue ou augmentée et si MPA a réussi sa campagne desensibilisation/éducation du grand public et spécialement des écoles.

La qualité de l'environnement aux Seychelles est depuis longtemps l'un des pilier surlequel l'économie des Seychelles s'est construite. Cette reconnaissance a étéintégrée à sa législation à partir des années 60/70.

Aujourd'hui le pays se développe rapidement et il est impératif que le MPA renforcela valeur d'un environnement marin sain pour les habitants des Seychelles et cefaisant, soutienne et crée des opportunités de développement durable etd'investissements du secteur privé au sein même des parcs marins.

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