Première conférence métropolitaine

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Les actes de la première conférence métropolitaine du 21 décembre 2012.

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  • 1 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    1re confrencemtropolitaine

    Marseille > 21/12/12

    SYNthSe

  • 2 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12

    introductionAllocution douverture de Marylise Lebranchu, ministre de la Rforme de ltat, de la Dcentralisation et de la Fonction publique

    Laspiration de la socit civile, et plus fondamentalement du citoyen, se saisir de son devenir mtropolitain ne cesse de samplifier.

    Lmergence dune nouvelle structure de gouvernance mtropolitaine pose inluctablement la question de la reprsentation, de la rpartition des comptences et des ressources.

    Sommaire

    Quelle place et quel rle pour la mtropole de demain ? Longtemps mditerranenne, elle semble se tourner de plus en plus vers lEurope. Le dveloppement de secteurs conomiques stratgiques ainsi quune meilleure matrise du marketing territorial devraient lui permettre de trouver une place de choix au sein dun espace national et international de plus en plus concurrentiel.

    Le territoire est marqu par un polycentrisme dilu et un mitage urbain trs important. Les dynamiques voluent, les frontires disparaissent. Une aire mtropolitaine apparat avec ses propres logiques dorganisation.

    La nouvelle mtropole ne pourra pas se faire sans prendre en compte un patrimoine naturel exceptionnel et les enjeux cologiques qui en d-coulent. Sans compter le dfi de la transition nergtique que certains voudraient voir figurer dans les priorits de la future instance politique.

    Lambition est celle dun territoire pouvant rduire les ingalits sociales et tirer profit de sa diversit. Une cohsion qui passe ncessairement par un effort de solidarit lchelle de la future mtropole. Faute de quoi, des lus tirent la sonnette dalarme.

    conclusionAllocution de clture de Marylise Lebranchu, ministre de la Rforme de ltat, de la Dcentralisation et de la Fonction publique

  • 3 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    introduction

    esdames et messieurs les maires, Mesdames et messieurs les prsidents dintercommuna-lit, Monsieur le prsident du

    Conseil Gnral, Monsieur le prsident du Conseil Rgional, Monsieur lambassadeur,Mesdames et messieurs, chers amis, Mes-dames et Messieurs,

    jai souhait, pour la quatrime fois en moins de six mois, revenir parmi vous, dans ce grand et beau territoire. Je commence le connatre, mme si je le connais naturellement bien moins que vous. Je mesure quel point ses atouts comptent, tant pour ses habitants que pour lensemble de notre pays. Mais il ne sagit pas pour moi aujourdhui de vous parler de ses potentialits et de son avenir: vous les identifiez mieux que qui-conque parce que vous y vivez et vous le supportez aussi. Il ne sagit pas davan-tage de vous parler des besoins des com-munes qui le composent, et de ceux qui y habitent, qui y travaillent et qui y vivent: ce diagnostic est partag par tous, par

    ceux qui sont ici dans cette salle, comme ceux qui ny sont pas. Non, je ne suis pas venue aujourdhui pour vous parler, mais pour couter dans un cadre diffrent ni celui de la Prfecture o jai dj ren-contr tous les maires il y a moins de deux mois, ni celui dun ministre, Paris, o jai reu beaucoup dentre vous, et parfois plusieurs reprises. Ce cadre diffrent, cest celui de la confrence que jai lhonneur le plaisir surtout douvrir ce matin. Nous pourrons nous exprimer sans protocole sans crmonie dans la plus grande libert de parole, pour cette communaut dintrt et de progrs laquelle vous participez un titre ou un autre. Cette communaut, cest videmment, et en premier lieu, celle des lus qui la repr-sentent, celle des maires et des prsidents dintercommunalit, qui seuls bnficient de la lgitimit du suffrage universel. Ces lus qui sont les btisseurs de ce territoire puisquils logent, ils transportent, ils pro-tgent les habitants. Cette communaut cest aussi, aujourdhui, celle de la socit

    civile, les fonctionnaires, les salaris, les syndicats, les chefs dentreprises. Co-au-teurs du dveloppement local, producteurs incontournables de lattractivit de ce territoire, nous comptons sur vous. Il ny a pas il ny aura pas de solution mtropo-litaine sans lengagement de tous, vous tes l et je vous en remercie chaleureu-sement. Cette communaut, cest aussi, les citoyens, des usagers des services publics. Nous sommes l pour eux, pour nous. Ils nous attendent, et il ne faut pas les dcevoir. Cette communaut, cest en somme, dans sa diversit, le quotidien que vivent tous ceux qui travaillent, se dplacent, habitent dans ce territoire dont ils partagent la ralit. Cette communaut, cest enfin celle qui les rassemble, au-del des diffrences qui caractrisent, pour longtemps encore Aix ou Fos, Martigues ou Aubagne, Marseille ou Salon, et les communes qui les entourent. Mais cette communaut fait le mme constat sur les difficults et les besoins du territoire qui la porte, et sur la ncessit de trouver

    Allocution douverture de Marylise Lebranchu, ministre de la Rforme de ltat, de la Dcentralisation et de la Fonction publique

    M

  • 4 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    une rponse approprie, quels que soient les points de vue, divers, sur les solutions apporter. Tous ces points de vue sont lgitimes, ici dans cette salle, comme l-bas, lextrieur. Tous nous montrent quel point ce projet mobilise les nergies, et je le constate encore, mobilise les pas-sions. Tous, malgr leur apparente opposi-tion, nous confirment en fait la ncessit davancer, ensemble, pour construire un cadre institutionnel adapt, pour tayer lavenir de ce territoire.

    Je regrette bien sr que, lorsque la discus-sion est ouverte, lorsque la confrence souvre, tout le monde nutilise pas cet espace de discussion pour dbattre. Je le regrette mais je ne le condamne pas. Ces points de vue, je ne les oppose pas, pas plus que je noppose les maires aux sala-ris, les prsidents dintercommunalits aux chefs dentreprises, les lecteurs aux fonctionnaires de ces communes. chacun son rle, pour mettre en musique la mme partition. Je le sais, nous sommes tous anims par la mme motivation : dfendre au mieux le territoire, pour mieux porter un projet pour le servir.

    Quelle que soit la solution institution-nelle la plus approprie, elle doit pour moi rpondre un triple impratif : le premier, cest de favoriser un dveloppement co-nomique et social harmonieux qui organise un plan transports cohrent, une program-mation de construction de logements la hauteur des enjeux et qui encourage la recherche, linnovation, la crativit ; le tout dans le strict respect dun dveloppe-ment soutenable. Cette dmarche permet-tra de gnrer de nouvelles richesses, de nouveaux emplois et de se projeter dans lavenir, par la mise en commun des com-ptences les plus stratgiques ; le second, cest de crer la solidarit financire entre tous les territoires, une solidarit gnra-trice de richesse pour tous ; le troisime, cest de prserver les prrogatives des maires, parce quils sont en premire ligne face aux difficults, comme aux initiatives, exprims par les habitants, je continuerais leur parler ; le quatrime, cest de garan-tir le renforcement de la gestion de proxi-mit, parce que les besoins des usagers ne sont pas ncessairement les mmes

    au Rove ou Miramas, par exemple. Enfin jai conscience que cette loi que nous voterons ouvrira une priode transitoire courte mais ncessaire la maturation du projet que nous voulons porter. Ltat vous accompagnera, les dcisions seront prises dans le respect de chacun mais pour lave-nir de tous. Les citoyens sont impatients, je les entends ; ils ne peuvent plus se contenter dchances trop lointaines.

    La promesse de ltat, cest daller vite, dans le respect de tous. Certes, les moyens dy parvenir ne sont pas encore partags. Mais cest bien lobjectif de la confrence, qui vous runit aujourdhui, de les faire converger. Je sais quen fin de compte les solutions proposes ne sont en ralit pas si loignes les unes des autres. Je le dis avec dautant plus de libert que le texte qui permettra ces volutions nest pas encore crit : sagis-sant de votre territoire, si particulier, ces dispositions figurent aujourdhui en blanc dans lavant-projet de loi, que je prpare la demande du Premier ministre. Cette page blanche, cest dabord vous quil

    appartient den dfinir le contenu. Ce sera au Gouvernement, puis au Parlement, quil reviendra den tirer les conclusions. Je compte donc sur vos travaux pour maider la remplir.

    Ce soir, ce projet, votre projet, aura je les-pre franchi une tape dterminante. Je vous en dirai quelques mots en conclusion de nos travaux, quelques mots qui seront, je lespre, larchitecture du texte que je viendrai vous prsenter en janvier.

    Mesdames et messieurs, je vous souhaite en consquence une excellente journe de travail, fructueuse, pour Aix-Marseille-Pro-vence. tout lheure et merci dtre l.

  • 5 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    citoyennet Laspiration de la socit civile, et plus fondamentalement du citoyen, se saisir de son devenir mtropolitain ne cesse de samplifier.

    DSIRS DE MTROPOLE

    Dabord un coup de projecteur dans le rtroviseur Le point de vue de Jean-Claude Gaudin, snateur-maire de Marseille

    Dabord un coup de projecteur dans le rtroviseur. Cest en 1966 que le Gnral De Gaulle et Olivier Guichard ont propos de faire des Communauts urbaines dans ce pays. Ils en proposaient cinq : Bordeaux, Lille, Strasbourg, Lyon et Marseille. Dans les quatre premires villes fut constitue la Communaut Urbaine, cest plus facile aujourdhui den faire de grandes mtro-poles. Ici, la rponse a t non. Et il nous aura fallu attendre une loi de 1999 de Monsieur Chevnement, pour que nous puissions en mme temps que Nantes, constituer une Communaut urbaine Marseille vous comprendrez pourquoi il y a quelquefois des liens privilgis entre Monsieur le Premier ministre et nous. ce

    moment-l, en lan 2000, nous avons fait la Communaut urbaine. Nous laurions voulu plus largie et plus grande : 18 communes seulement y ont particip. Les maires ont quelquefois t mis dautorit dans la Communaut urbaine, ce qui les faisait hurler. Aujourdhui, les annes ont pass et elle fonctionne. Je lai prside pendant huit ans et lminent prsident Eugne Caselli a poursuivi ensuite dans le mme esprit. Il est clair quaujourdhui personne ne se plaint dtre dans la Com-munaut urbaine. Alors mon vu parce que je suis le doyen des parlementaires de ce dpartement, ce qui ne me donne pas de droit mais mautorise dire ce que je pense jespre que les maires

    seront un jour trs heureux de participer une mtropole plus grande que ne lest aujourdhui la Communaut urbaine Mar-seille-Provence-Mtropole. Cependant, rien ne peut se faire contre les maires. Cest la cellule de base de la dmocratie, et dailleurs, dans ma longue exprience je nai jamais vu un prfet imposer quelque chose un maire qui ne le voulait pas. Je crois et jespre que les choses se droule-ront bien. Nous avions rgl les problmes du POS, aujourdhui PLU. On doit aller aujourdhui vers un espace plus vaste et je remercie le gouvernement davoir le cou-rage de le faire.

    DSIRS DE MTROPOLE Dabord, un coup de projecteur dans le rtroviseur Point de vue de Jean-Claude Gaudin, snateur-maire de Marseille

    Une trs grande faiblesse de la dmocratie locale. Point de vue de Jacques Boulesteix, prsident du conseil de dveloppement de Marseille-Provence-Mtropole

    Lurgence MtropolitaineAvec Patrick Daher, Franois-Michel Lambert et Monique Cordier

    DES CITOYENS MOTEURS

    dbat

    Citoyens en qute dactionAvec Jean-Yves Petit, Monique Cordier, Franois-Michel Lambert, Yves Bonnel et Jean-Claude Gaudin

    dbatAvec Nathalie Marteau, directrice du Thtre du Merlan

    questions / rponses

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    DES CITOYENS MOTEURS

    Une trs grande faiblesse de la dmocratie locale Le point de vue de Jacques Boulesteix, prsident du conseil de dveloppement de Marseille-Provence-Mtropole.

    Luniversit ou Marseille-Provence 2013, Capitale de la culture montrent que, quand on fait confiance la socit civile, on avance beaucoup plus rapidement. Un des moteurs de la mtropole est un change-ment complet de culture sappuyant sur le fait que les habitants, les acteurs co-nomiques, sociaux, ducatifs, associatifs, peuvent tre aujourdhui acteurs de son dveloppement, pour peu quils y soient

    impliqus. Notre retard en ce domaine est considrable. Nous navons pas cette culture de dbat public. Cest pourtant l dans la socit civile que se trouve cette diversit, cette richesse et la possibilit dun effet de levier. Cest pour cela que les conseils de dveloppement de Marseille, dAix, dAubagne et de ltang de Berre se sont rejoints pour travailler. Dabord, on a mesur la grande impatience de nos conci-

    toyens, une exaspration mme, devant les problmes auxquels ils sont confron-ts. Notre organisation administrative nest pas capable de les rsoudre. Dautant plus quaujourdhui la plupart de nos conci-toyens sont cheval sur toutes ces struc-tures administratives, ils nhabitent pas forcment sur leur lieu de travail, ny font pas leurs tudes, ni mme leurs activits sportives ou culturelles. Indpendamment,

    Lurgence mtropolitaine simpose dans les dbats. La crise conomique et sociale qui touche la France comme le territoire aix-marseille-Provence incite agir au plus vite. Pas question de rater le train de la mtropole ne sachant pas quand il repassera !

    Si nous ne le faisons pas aujourdhui, quand le train de la mtropole repasse-ra-t-il ?

    Cest le seul message que je voudrais faire passer : la mtropole, il nous la faut, cest urgent. Il faut que les transports soient le cur parce que quand jentends certains maires qui disent on va nous enlever des comptences , je me demande depuis quand ils commandent la SNCF et RFF ? Cest la colonne vertbrale. Depuis quand est-ce quils commandent les universits? On ne leur enlve rien, au contraire, on

    risque, si on travaille bien ensemble, de leur redonner certaines comptences et davoir un peu plus de poids et de proximit. Pourquoi sommes-nous si frileux ? De quoi avons-nous peur ? Avons-nous peur dun ego surdimensionn ? Mais non. Nous, les habitants, nous vous disons allez-y, mais allez-y avec nous habitants et pour nous. Ncoutez pas trop les lus Madame la ministre, coutez-nous, nous !

    Je vais prendre la casquette de chef dentreprise. Il y a 15 ans nous tions 500 dans ma socit, nous sommes 8 000 aujourdhui. Dans la mme priode, je suis pass de 500 1 000 dans la Rgion et de zro 1 000 Nantes et ceci sur les quatre

    dernires annes. Pourquoi ? Parce quici on passe son temps discuter, sopposer et pas couter les chefs dentreprise et ceux qui crent de la richesse. Madame la ministre, si jai une prire faire : que nous allions vite ! Le monde conomique,

    la cration demplois, de richesse, la fin du chmage ne peut plus attendre que lon ait fini de parler. Il vaut mieux faire aujourdhui quelque chose qui fonctionne peu prs bien plutt que de faire demain quelque chose qui fonctionne trs bien.

    Patrick Daher, prsident du conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM)

    Monique Cordier, prsidente des Comits dintrt de Quartier de Marseille (CIQ) Franois-Michel Lambert, dput des Bouches-du-Rhne, 10e circonscription

    dbat

    Labsente dans notre discussion, cest lurgence.

    Lurgence Mtropolitaine

  • 7 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    chacun de nous a bien compris au dpart, que la question mtropolitaine devait tre au cur de nos travaux. Pour le faire, il fallait commencer travailler ensemble et cest ce que nous avons fait depuis trois ans. Ce sont quand mme des centaines de bnvoles qui travaillent dans ces conseils de dveloppement, des centaines de runions qui ont amen un travail qui, aujourdhui, est un apport qui peut tre utilis dans la construction mtropolitaine.

    Ce ne sont pas des lieux exclusifs, je dis quil ny en a pas assez, il ny a pas assez de lieux de dbat public et de force de propositions. Mais des lieux o lon rompt avec une certaine segmentation gographique ou thmatique. Parce que quand une mtropole ne fonctionne pas, la premire caractristique cest que les diffrents problmes sont vus indpen-damment les uns des autres.

    videmment la socit civile doit jouer un grand rle, mais il faut aussi quil y ait pa-ralllement des avances significatives en matire de dmocratie, cest absolument indispensable. Labsence de mtropole, ici, aujourdhui, cest surtout le rsultat dune trs grande faiblesse de la dmocratie

    locale. chaque fois que lon considre quil faut transfrer des comptences stra-tgiques un niveau plus lev, on trans-fre aussi des comptences de proximit. Sinon, on arrive des blocages comme on a pu le voir.

    Il faut permettre aux habitants de sappro-prier la mtropole. Pourquoi aujourdhui leur est-elle lointaine? Tout simplement parce quil ny a jamais eu aucun dbat politique, programme politique, lection politique cette chelle-l. Forcment, les habitants en sont trs loin. Lexigence aujourdhui, que ce type de mtropole puisse tre dote dun organisme qui soit lu au scrutin direct et universel, me semble essentielle pour que les citoyens se lapproprient. La mtropole, les citoyens la vivent tous les jours, mais ils sont passifs, ils la subissent. Ce que souhaite la socit civile cest pouvoir inverser le systme. Cest--dire que demain les citoyens deviennent acteurs de la mtropole, quils puissent inscrire leurs projets individuels, familiaux, collectifs, dentreprise, dtude, de travail dans une logique mtropolitaine. Ce nest pas le cas aujourdhui, mais la mtropole aura russi le jour o les citoyens, non seulement

    se seront appropris lide, mais aussi la pratique. [...] Ici, tout le monde est bien conscient que la carence des dernires dcennies sur laire mtropolitaine se paye en chmage, en pauvret et en violence et que cela ne peut plus continuer. Pour les habitants, nous sommes dans une situa-tion o lorganisation administrative et politique cote trs cher aux citoyens pour des services rendus trs faibles. Donc, nous attendons de la loi quelle nous per-mette de combler ces deux carences.

    Le moment est venu daller vers une dmocratie renouvele. Elle doit tre deux niveaux : dune part, beaucoup de gens sont prts accompagner leffort mtropolitain, sinvestir eux-mmes, investir dans lactivit conomique, dans la recherche et dans lenseignement, dans le social, dans la culture pour peu que la situation soit clarifie et que nous ne soyons pas ballots entre diffrents interlocuteurs politiques qui aujourdhui ne nous donnent pas la lisibilit suffisante pour dvelopper nos activits.

    Quel rle pour lartiste dans le proces-sus de cration de la Mtropole ?Il faut comprendre quen ce moment, et de tout temps, les artistes sont un peu visionnaires. De plus en plus dartistes, et pas seulement en France, parce que cest un mouvement mondial, ont la vision que leur rle change et sintressent beaucoup la question de la participation citoyenne et du faire ensemble. Il faut le prendre en considration parce quon peut avoir quelques outils qui viennent de la manire dont les artistes travaillent, et pas seule-ment en France, pour faire avancer, non

    seulement la question comment utiliser la culture pour faire mtropole, pour faire lien ? mais aussi pour faire que des habitants participent . On est tous assez dmunis et il nous faut des outils. [] Lre de la culture attractive, de la ville crative on fait des grands vnements, a va gnrer de la richesse, plein de gens vont arriver sur les territoires ce nest pas vident et je ne suis pas sr que a ait beaucoup davenir parce que a cote trs cher et quon est en priode de crise. Tout le monde ne peut pas se payer Guggenheim, le super geste artistique et

    culturel, lnorme manifestation culturelle qui va changer le monde Jy crois de moins en moins. Par contre je crois de plus en plus ces artistes, ces mouvements citoyens qui sont en train de dvelopper des outils pour rflchir sur le faire ensemble, faire avec .

    On nest plus dans une culture du haut vers le bas, mais dans une culture dexp-rience partage. luvre, on substitue lexprience, au public, on substitue la population. Il est important de porter attention a. Beaucoup dartistes, tra-

    questions / rponses Nathalie Marteau, directrice du Thtre du Merlan

    Linstrumentalisation de lartiste par la politique de la ville, on la dpasse

  • 8 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    vers le monde, travaillent avec des archi-tectes, urbanistes, gographes et ils ont une action trs prcise et efficace dans les processus de diagnostic de territoire et dans les processus de concertation citoyenne qui sont dans notre pays trs en difficult Cest normal, nous sommes tous dmunis.

    Il faut arriver entendre et comprendre que la notion de culture, que le rle de lartiste est en train de changer parce que la priode de linstrumentalisation de lartiste par la politique de la ville, on la dpasse. Les artistes savent viter les piges, mais on est face la complexit. Je suis dans un territoire o je nai pas faire que de la programmation parce que les habitants mlent tous les sujets : ils revendiquent lemploi, le logement, ils rousptent contre la politique de rno-vation urbaine, etc. Que font lart et la culture l-dedans ? Quest ce que a repr-sente ? Je pense que cest une approche complmentaire. Face la complexit on ne peut pas rester chacun dans notre spcialit, on a besoin de dsegmenter, dune connaissance et dune approche de la connaissance qui soit partage. En ce sens on pourrait tout fait inviter

    certains artistes autour de la table certains moments dcisionnaires et faire avancer les choses. Voil quoi peut servir la culture selon moi.

    Quattendez-vous de la mtropole en tant quacteur culturel ? Quel cadre nouveau pourra-t-elle crer ? La culture a un grand lien avec la dimen-sion symbolique des choses et a cest trs difficile prendre en compte. La culture, elle est dans limmatriel. La grande difficult quont lconomie et la politique face cette question, cest comment trouver de nouveaux critres, de nouveaux outils pour apprhender la valeur de cette richesse. Quand on parle de culture, on a du mal dpasser le ct on va faire de grands vnements attractifs et produire de la richesse, mais au fond on a besoin doutils nouveaux, de rflexions pour dpasser les outils traditionnels qui permettent dvaluer la richesse. Cest un dbat de fond. Donc, ce que jattends cest ce dbat, cette dimension est fondamentale. On en a tous conscience mais on a du mal lvaluer. Quest ce qui fait identit sur le territoire? Je me suis promen sur la Duranne, on est en train de construire des logements, des

    locaux dactivits, mais quand vous cou-tez les gens, ils veulent tous partir. Pour-quoi ? Il ny a pas didentit, de symboles, de lieux de vie, de rencontre, despaces de parole cest a dont les gens ont besoin et a cest du symbolique. Et pour lappr-hender, il faut quon dveloppe des outils qui nous permettent de comprendre que a a un cot, que cest une richesse ? Cest la base. Ce que jattends, cest de la rouverture, quon rouvre les espaces publics et que cette logique scuritaire qui envahit tout, y compris lespace et le temps de la posie, cesse pour que nous, les oprateurs culturels, on puisse per-mettre aux habitants, aux citoyens de se retrouver dans des espaces publics. Une enqute publique dit qu Marseille ce que les gens demandent, en premier lieu, ce nest pas, bizarrement, du logement, mais de lespace public Que les gens se rencontrent et a ira beaucoup mieux. Jattends quon se donne des moyens pour favoriser ltre ensemble et favoriser la rencontre parce que les frontires sont normes sur ces territoires et parfois elles sont mme invisibles. Je pense que les artistes ont la capacit de reprer les frontires invisibles et de permettre quelles soient traverses.

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  • 9 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Nous, nous vivons dans ce territoire, nous y avons nos activits, nous y rsidons, nous y travaillons, nous avons des loisirs, nous al-lons acheter, voir un spectacle que ce soit Aix, Avignon, nous nous formons dans nos universits tout a fait que le territoire de la mtropole, cest l o nous vivons. Je suis prsidente de la confdration des CIQ. Depuis 1924, les CIQ sont des associa-tions loi 1901 compltement indpendantes

    de tout pouvoir politique puisque nous ne sommes forms que par des habitants, les gens qui adhrent chez nous sont habitants ou ont une activit commerante, librale ou autre dans le secteur. Ceux-l adhrent la confdration, ils sont dAubagne ou dailleurs. ils nappartiennent pas Marseille Provence Mtropole, ils se sont appropris le territoire : l o je dors, o je tra-vaille, o jai une activit quelconque. Ne

    pensez pas quil va falloir convaincre les habitants. On est dans un discours compl-tement strile, ubuesque. Cette page de mtropole il faut quon lcrive ensemble. Elle ne doit pas tre faite par des sachants, des Parisiens ou des Lyonnais, mais par nous qui habitons ici, par nous tous, avec notre diversit, avec nos besoins.

    Il y a un grand absent dans ce dbat : la jeunesse. Parce que tout ce que lon dit, ce que lon a trop tard faire, cest pour la jeunesse. Alors la question que je pose est : comment allons-nous intresser les jeunes ? Comment va t-on les amener travailler avec nous pour faire ce que lon a

    pas russi faire ces 20 dernires annes. Il faut que les jeunes soient l, il ny en a pas beaucoup dans la salle. Il faut que les dci-deurs prennent en compte cette ncessit absolue de dialoguer et de mettre les jeunes aux manettes pour prparer leur avenir.

    Monique Cordier, prsidente des CIQ

    Yves Bonnel, architecte

    Socit civile et lus rappellent la primaut dun travail collectif. Limplication des habitants, dj tmoins dune mtropole de fait , y est imprative.

    Jacques Boulesteix a raison de dire quil faut que ce projet slabore avec les lus, mais galement avec la socit civile, les habitants, les conseils de dveloppement qui doivent tre prts dans cette mtro-pole comme ils existent dans les Pays. Cette notion doit tre reprise dans la loi, cest un lment essentiel.

    Je suis pour que le dbat, pour que nos territoires, ensemble, aient une ambition. Quest ce que cela veut dire ? Ce nest pas les transports, luniversit, lconomie Cest cette capacit crer de lappropria-tion. La culture en fait partie. Nous devons donner dans ce territoire une capacit dappropriation par les citoyens. Que tous se disent je suis dans un territoire o jai de la fiert La fiert de ce quil

    propose, la force de ce quil apporte, la capacit dtre un territoire dexprimen-tation, de rfrence. [...] On ne fait rien sans appropriation par les habitants, les citoyens. Il y a des lus qui tous veulent faire avancer leur manire mais il y a beaucoup de citoyens on les a entendu tout lheure qui veulent sapproprier ce territoire, que ce soit leur territoire.

    Jean-Yves Petit, vice-prsident du conseil rgional PACA

    Franois-Michel Lambert, dput des Bouches-du-Rhne, 10e circonscription

    Cette page de mtropole il faut quon lcrive ensemble.

    dbat

    On ne fait rien sans appropriation par les habitants.

    Citoyens en qute daction

  • 10 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    institutions Lmergence dune nouvelle structure de gouvernance mtropolitaine pose inluctablement la question de la reprsentation, de la rpartition des comptences et des ressources.

    UN PRIMETRE, DES COMPTENCES

    La future mtropole doit soccuper de lessentiel Le point de vue dEugne Caselli, prsident de MPM

    La future mtropole doit soccuper de les-sentiel. Lessentiel, cest les transports sur laire mtropolitaine car on a vu quil y avait une grande souffrance ce niveau, du dve-loppement conomique la coordination de ce que doit tre le dveloppement cono-mique sur une aire aussi vaste qui compte 1,8 million dhabitants lenvironnement, qui se traite au niveau global et comprend le traitement des dchets, leau, lassainisse-ment, le dveloppement durable, le Plan cli-mat Il faut un grand projet mtropolitain en matire denvironnement autour de ltang de Berre pour le rendre tel quil tait jusqu lAprs-Guerre. Ensuite, lenseignement suprieur, la recherche et linnovation parce que cest l que vont se crer les emplois de demain, l que lon fait le lien entre lensei-gnement, lentreprise et le march. Et puis, la grande rnovation urbaine. Le ministre

    Franois Lamy a dit il y a quelques temps que la rnovation urbaine cest--dire les projets ANRU, les projets de dveloppement des villes doivent tre mtropolitains et non plus municipaux. Effectivement, la rnovation urbaine doit tre un objectif mtropolitain. ct de cela, il faudra quil y ait la dimension internationale, car il faut vendre lextrieur. Dans la comptition des territoires, limage et lattractivit du territoire devront fonctionner de manire coordonne et rayonner en Europe du sud et en Mditerrane. Voil pour les grandes comptences de la mtropole.

    Le logement aussi bien entendu, car ct de la rnovation urbaine, il y a la cohrence du logement sur notre bassin mtropolitain, de manire mieux rpartir le logement social et harmoniser toutes les rgles

    dimplantation et damnagement sur ce territoire. En rapprochant le logement des grands moyens de transports et galement des grands bassins demplois. Et ltat ? un moment donn, il va senga-ger dans des plans et des contrats passs entre les territoires et lui-mme. Les terri-toires cest ltat, la Rgion et la mtropole. Sur le territoire mtropolitain, la Rgion et la mtropole doivent coproduire en matire de transports puisque la Rgion matrise linfrastructure et les trains et que les moyens lourds sont sur la mtropole. En matire denseignement suprieur, cest une comptence de la Rgion, il y a la fusion des universits. En matire denvironnement, on coproduit avec la Rgion aussi. Restera dfinir qui, sur telle ou telle opration, sera le chef de file, et cela se ngocie dans le contrat tat-Territoires.

    La future mtropole doit soccuper de lessentiel Point de vue dEugne Caselli, prsident de la Communaut Urbaine Marseille Provence Mtropole

    Vous avez dit gouvernance ?Avec Charles Pellotieri, Bernard Morel, Alain Barlatier, Dominique Tian, Maurice Battin, Franois Bernardini, Jean-Louis Urbain, Franois-Michel Lambert et Sbastien Barles

    UN PRIMETRE, DES COMPTENCESdbat

  • 11 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Ensuite, il y a la proximit. La proximit cest les mairies. Monsieur le maire de Marseille ce matin le rappelait : cest llment numro un de la dmocratie puisque les Franais ne connaissent vritablement que deux lus politiques : le prsident de la Rpublique et leur maire.

    Les maires sont les garants de la proximit et doivent garder les permis de construire, avoir un regard sur les droits du sol, avoir un pouvoir de police, garder les crches, les coles, la culture, le sport sur leur territoire Sauf ce qui est dintrt mtropolitain comme le Znith. Les maires doivent garder les comptences de proxi-mit plus les comptences que va lui dl-guer la mtropole. La mtropole va contrac-tualiser avec les mairies : que voulez-vous reprendre ? La petite voirie ? La propret, car, aujourdhui, ce sont les communauts urbaines ou dagglomration ? Si les maires

    veulent les reprendre, il y aura un contrat pour quils rcuprent dautres lments de proximit. [] Ensuite, comment peut-on organiser les fonctions de la mtropole et ses divers niveaux de dmocratie ? En partant du haut, lassemble mtropolitaine, lue par un des trois moyens dcrits, sera reprsentative de tous les maires. Sil y a 80 communes, il doit y avoir 80 maires dans lassemble. Le reste doit se faire au regard du poids dmographique. On parle de 200 conseillers mtropolitains, ce qui me semble normal par rapport lenvergure de la mtro-pole. Tout le monde pourrait tre reprsent et la ville de Marseille ne serait pas majo-ritaire. La ville de Marseille cest 47% de la population de cette grande mtropole.

    Le procs fait Marseille selon lequel elle absorberait tout le monde nest pas crdible puisque dans cette assemble la ville de Marseille ne serait pas majoritaire. lche-

    lon intermdiaire, il faut organiser une fois par an une grande confrence des maires qui aurait le rle du Snat et discuterait avec lexcutif des stratgies mtropolitaines et des grandes dlibrations venir. Cela per-mettrait tous les maires davoir vritable-ment prise sur lexcutif travers un dbat constructif, contradictoire sil le faut.

    Troisime lment qui maintiendrait la proximit : la multipolarit du territoire avec six intercommunalits serait dorganiser des ples territoriaux o, avec des admi-nistrations mtropolitaines dcentralises, les conseillers communautaires de chaque ancien EPCI (car ces derniers sont amens disparatre dans le cadre de la cration de la mtropole) auraient rgulirement des dcisions prendre en matire de travaux, dinfrastructure, de gestion quotidienne de la proximit.

    Si la notion cruciale de la gouvernance cristallise souvent les oppositions, une constante se dgage du dbat: ltat doit donner le cadrage. au-del, les questions fusent : Quel rle jouera-t-il? Comment apaiser les inqui-tudes des maires ? Quels seront les futurs chelons de proximit ?

    On voit bien que le partage du pouvoir nest pas un exercice facile, mais on le savait. Ce qui doit rassembler les lus, ce qui donne du sens ce projet, cest le renforcement de la cohsion sociale. a doit tre aussi un dveloppement conomique accru, une offre de transports collectifs, une offre de

    logement beaucoup plus harmonieuse et qui profite de manire quilibre et juste lensemble des populations On doit avoir des exigences en matire de foncier, accorder les permis de construire avec des exigences environnementales fortes. Cela mamne demander quels seront les

    contours et les domaines de comptence de la mtropole. Peut-tre est-ce lespace laiss en blanc dans lavant-projet de loi? On a besoin de savoir qui fait quoi, de connatre les comptences des diffrents chelons administratifs, de la Rgion, du Dpartement, de la Mtropole.

    Dans le triptyque de ce quest une collecti-vit un primtre, une gouvernance, des comptences le primtre et la gouver-nance appartiennent la reprsentation nationale. Cest la loi de le dire, comme depuis que la Rpublique existe : dfi-nir les primtres et les gouvernances des collectivits. Mais pour le troisime point,

    au niveau des comptences, cela rclame un vrai dialogue avec lensemble des par-tenaires du territoire, quelle que soit leur opposition ou leur crispation, ne serait-ce que parce quil y a des rapports historiques qui comptent. Noublions jamais dans cette mtropole quAix-en-Provence est une ville rgalienne qui a t cre par Vauban

    pour surveiller Marseille : la ville dtat qui surveillait la ville bourgeoise ctait crit dans les textes. Dernier point, il faut un temps de rflexion, de dialogue partir dune loi-cadre, qui nous dise : gouvernance et primtre.

    Charles Pellotieri, secrtaire gnral de lUnion rgionale CFDT

    Bernard Morel, vice-prsident du conseil rgional PACA dlgu au dveloppement conomique, emploi, enseignement suprieur, recherche, innovation

    On a besoin de savoir qui fait quoi

    dbat Vous avez dit gouvernance ?

  • 12 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    En matire damnagement du territoire, la question fondamentale de la place de ltat doit tre pose. Jai vu que, dans le cadre des responsabilits de laire mtropo-litaine, des questions ducatives pouvaient se poser. Elles ne peuvent tre traites localit par localit, collectivit locale par collectivit locale, voire mtropole par

    mtropole. Aujourdhui, par exemple, le sec-teur tertiaire reprsente 83% de lemploi en rgion PACA. Est-ce quil faut pour cela que 83% du systme ducatif soit tourn vers le tertiaire ? Pas du tout ! Parce que nous devons aussi avoir des ambitions industrielles pour cette rgion qui est en difficult de ce point de vue. Il faut donc

    ncessairement que la puissance publique, ltat, puisse intervenir au plus haut niveau pour donner le ton. Aujourdhui, nous ren-trons dans lActe III de la Dcentralisation. Il faudrait dabord tirer le bilan de lActe II pour savoir ce qui a march, ou pas, ce quil faut renforcer ou modifier. La question de la mtropole se pose dans ce cadre-l.

    Alain BARLATIER, reprsentant de la Fdration Syndicale Unitaire

    Je suis pour la mtropole, chacun le sait, je milite pour. [] Chacun sait que le maire doit tre linterlocuteur principal de ses conci-toyens. Un maire qui naurait aucun pouvoir en matire de voirie, de circulation ou en matire fiscale ne servirait rien. Je comprends que les maires aient peur de ne pas garder ce pouvoir qui leur est indispensable. [] Jai fait le tour de quelques territoires mtropolitains, la COURLY, Lille et je nai pas rencontr de maires dpressifs qui, aprs la rforme de 1966/1970, avaient perdu tout pouvoir, taient accabls par les impts Jai rencontr

    des maires panouis, qui notaient en matire de transports des efforts trs importants : on circule mieux, et beaucoup de choses taient mises en commun. Le problme de la gouvernance est un problme quil faut aborder mais par lequel il ne faut pas tre obsd. Il y a des exemples russis de cration de grandes mtropoles et je crois qu Marseille les choses se font. On a soulign que lon avait pris du retard notamment parce que Gaston Defferre, lpoque, navait pas souhait rentrer dans le schma qui a conduit la cration de ces mtropoles. Aujourdhui,

    on est marche force pour rattraper le retard. Je pense que de la part des lus de ma famille politique, lUMP, il est normal que lon accompagne cette rforme. La cration des mtropoles tait prvue dans le programme de Nicolas Sarkozy, on aurait d la mettre en place et chacun sait que, lvidence, sa cration va dans le sens de lhistoire. Que nos collgues maires, nos collgues prsidents dEPCI ne sinquitent pas et nen fassent pas une obsession, parce quailleurs a a t fait et russi.

    Dominique TIAN, dput des quartiers sud de Marseille / Bouches-du-Rhne

    Il existe aujourdhui une loi sur les mtropoles qui a prvu la composition et la rpartition des conseils mtropolitains. Si la mtropole est le regroupement des six EPCI, tel que cest envisag, cela ferait 90 communes et donc un conseil de communaut fort de 199 membres o Marseille le prsident Caselli rappelait quelle reprsente 47% de la population aurait 80 conseillers, soit

    40% des siges dans cette configuration. [] Sagissant du Bureau de la mtropole, nous proposons quil soit exclusivement compos des maires qui la constituent. Sagissant du droit des sols, nous proposons que le SCOT soit labor par le Conseil de la mtropole. Mais pourquoi nenvisagerions-nous pas que le Conseil de la mtropole dlgue le PLU au Bureau qui serait, je vous

    le rappelle dans notre proposition, compos des maires de la mtropole. Enfin, sagissant des ples de proximit, ils doivent exister comme ils existent aujourdhui Nantes Mtropole ou Nice Cte-dAzur. Ces ples de proximit pourraient rassurer les maires et leur permettre avec plus defficacit et avec un temps de raction plus rapide de rgler un certain nombre de problmes de proximit.

    Maurice Battin, conseiller rgional, chef de cabinet de Jean-Claude Gaudin

    Jai entendu le prsident Eugne Caselli faire la diffrence entre les comptences quassu-reraient directement la commune et celles qui seraient laisses la mtropole. Je pense srieusement que celles laisses la mtro-pole doivent malgr tout permettre un aller-retour systmatique avec les communes, car si on veut que la commune participe au dveloppement de la mtropole il faut quelle y soit associe. On soccupe de la

    vie quotidienne, mais ce nest pas la seule source des problmes dun maire, et heureu-sement nous sommes aussi constitus pour imaginer lavenir, pour endosser diffrents rles comme commissaire de police ou cur ! Cette prfiguration de lavenir appartient notre rflexion, aux liens que nous avons su nouer avec la population, car nous savons ce quelle veut, ce qui est souhaitable pour elle. Il nest pas question, dans un cadre de

    cohrence, de sortir de ce schma-l, mais encore faut-il que nous soyons associs pour que notre propre vision soit respecte. Je souhaite que pour chaque comptence quassume la mtropole, il y ait un retour par convention pour solliciter le conseil municipal. Dans les intercommunalits, ceci nexiste pas, on a quun avis consultatif. Un retour par consultation lgislative est une meilleure garantie.

    Franois Bernardini, maire dIstres

    Les ples de proximit pourraient rassurer les maires

  • 13 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Il faudrait imaginer une autre chambre ct du conseil des lus communautaires, une chambre du futur qui envisagerait des ruptures par rapport la crise, qui anticiperait la transition cologique et veil-lerait lvaluation des politiques publiques avec la socit civile. Cette chambre ru-nirait des experts, des reprsentants de la

    socit civile, des citoyens qui pourraient tre tirs au sort. Elle aurait le pouvoir de contrle des enjeux mtropolitains. Aprs le vote de la loi qui va tablir le cadre ins-titutionnel au sein duquel la mtropole va fonctionner, il faut co-laborer peut-tre avec le conseil de dveloppement mtro-politain, mais galement sous lgide du

    prfet Thry, si sa mission est prolonge un atelier participatif mtropolitain comme cela avait t fait Nantes. Les principes de gouvernance essentiels sont la subsi-diarit et la solidarit, pour les citoyens et entre les territoires.

    Premirement, le primtre. Plus on sap-proche dun primtre dpartemental, plus devrait se poser le problme de lintgration du Conseil gnral dans la mtropole. Je suis extrmement surpris que lon ne parle pas de lassemble dpartementale qui, si la mtropole se fait huit voire neuf, pose la question de lexistence du Conseil gnral sur les problmes de solidarit territoriale et de politiques de solidarit mises en uvre en direction de la population. Plus la mtro-pole intgre de territoires au niveau dpar-temental, plus se pose le problme du devenir du dpartement. Je vous renvoie ce qua fait Grard Collomb dans le Rhne, o il laisse finalement le Beaujolais monsieur Mercier. Concernant le cumul des mandats. Personnellement, je pense que si on veut que lobjet mtropolitain en cours de cration se dtache des intrts locaux, il faut trouver un systme de gouvernance

    qui associe les maires, mais qui ne soit pas totalement sous leur coupe, sinon lesprit mme du projet mtropolitain est fauss. Je ne vois pas pourquoi la gouvernance de la future mtropole serait une gouvernance des maires. Il faut trouver une nouvelle dynamique de gouvernance qui lve le niveau et qui ne soit pas uniquement celle des maires. Jai bien cout Jean-Claude Gaudin ce matin, et si je fais une simulation de llection du conseil communautaire, il sera de toute faon majoritairement com-pos des maires de la communaut. Donc, il ne devrait pas y avoir dopposition.

    Enfin, les problmes triviaux dargent. Il est regrettable que la rforme fiscale, qui est le troisime pied de la rforme mtro-pole / Acte III de la Dcentralisation, soit reporte comme on fait chaque fois, lanne suivante. Aujourdhui, un vrai sujet

    est pos, en dehors des problmes de rpar-tition de richesse, cest celui des ressources dont vont bnficier, chacun de leur ct, la mtropole et les maires. Lorsque on regarde les cls de rpartition sur lensemble des intercommunalits de notre territoire, des communes ont, avec la dotation de solida-rit communautaire, plus de 30% de leur budget qui dpend de la redistribution communautaire. Comme on doit porter de nouveaux projets mtropolitains, financer coup de millions deuros des nouvelles infrastructures de transport, etc., on voit bien quil y a une limite dans lexercice. Dautant quon nous annonce pour payer le contrat de comptitivit, des conomies budgtaires au niveau national de plusieurs milliards deuros ! Vous pensez bien que lon a des interrogations.

    Ce qui est important aujourdhui, cest que la France aille vers des Rgions beaucoup plus fortes. Les enjeux du dveloppe-ment de demain se situent au niveau des Rgions. Donc, il est important que cette mtropole soit dans une articulation avec la Rgion qui a la chance de pouvoir

    sappuyer sur deux bassins conomiques Nice et Marseille pour que, ensemble et de faon concomitante elles montent dans leur capacit intervenir sur le territoire, chacune leur niveau. Mais cest ensemble que nous monterons, pas seulement la mtropole et jamais la Rgion sans la m-

    tropole. Loutil mettre en uvre reste dfinir, mais le mode de fonctionnement de ce fait mtropolitain doit se penser par rapport la Rgion.

    Sbastien Barles, conseiller municipal de Marseille, EELV

    Jean-Louis URBAIN, vice-prsident du Conseil de dveloppement du Pays dAix

    Franois-Michel Lambert, dput des Bouches-du-Rhne

    Il faut trouver une nouvelle dynamique de gouvernance qui lve le niveau

  • 14 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    influences Quelle place et quel rle international pour la mtropole de demain ? Longtemps mditerranenne, elle semble se tourner de plus en plus vers lEurope. Le dveloppement de secteurs conomiques stratgiques ainsi quune autre approche du marketing territorial devraient lui permettre de trouver une place de choix au sein dun espace de plus en plus concurrentiel.

    Marseille, vu dailleurs, cest la singularit portuaire. Mais Marseille-Provence sest insre ces deux dernires dcennies dans lespace mtropolitain europen, en se tournant autant vers le nord que vers le sud, en se connectant par la grande vitesse ferroviaire, en souvrant aux industries cratives, aux industries haute valeur ajoute. Aujourdhui, dans le classement des mtropoles europennes, Aix-Marseille ne figure pas parmi les grandes mtropoles de rang europen, ni dans le catgorie des

    mtropoles portuaires (Anvers, hambourg), mais dans les aires urbaines dominante affaires . Cest--dire des mtropoles g-nralistes linstar de Lyon, Turin, Birmin-gham. Une hypothse de positionnement pour laire mtropolitaine serait de sortir de la culture de la singularit marseillaise pour valoriser pleinement les potentiels dune mtropole gnraliste. Un dfi dint-gration au systme europen, en cultivant les spcificits essentielles de la mer et du port, compltes par les potentiels de

    dveloppement dune conomie plus diver-sifie, dont celle de la durabilit. Les nou-veaux marqueurs du dynamisme cono-mique, car dynamique il y a, attestent des bonnes performances internationales des ples de comptitivit et des diffrentes chelles de coopration. Ils pourraient ainsi garantir un rayonnement nouveau, mme dans un contexte concurrentiel o le ter-ritoire na plus le monopole de linterface mditerranenne.

    repres

    UNE MTROPOLE 360

    FACE AUX MTROPOLES EUROPENNES ET MONDIALES

    MDITERRANENNE TOUJOURS ?

    LE MARKETING TERRITORIAL UNE VOIX

    Il y aura pour la Mditerrane un avant et un aprs Extraits du discours de Fathallah Sijilmassi, secrtaire gnral de lUnion Pour la Mditerrane.

    Marseille appartient la classe des mtropoles gnralistes Point de vue dEmmanuel Berthier, prfet dlgu interministriel, DATAR

    On ne peut plus raisonner en pr carr Point de vue dEugne Caselli, prsident de la CU MPM

    Si vous allez Atlanta et que lon vous dit qui tes-vous ? Et que vous dites je suis la capitale euro-mditerranenne ambition mondiale. Il faut toffer Point de vue de Jacques Pfister, prsident de la CCI Marseille-Provence

    Une porte vers lEurope ?Avec Bernard Morel, Jean Viard, Jean-Claude Gaudin, Eugne Caselli et Patrick Daher

    Une visibilit organiserAvec Grard Goninet, Monique Cordier, Marc Lassus, Guy Teissier, Antoine Palazzolo et Yoann Gini

    dbat

    repres

    dbat

    UNE MTROPOLE 360

  • 15 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    MDITERRANENNE TOUJOURS ?

    Il y aura pour la Mditerrane un avant et un aprs Le point de vue de Fathallah Sijilmassi, secrtaire gnral de lUnion Pour la Mditerrane

    Nous sommes aujourdhui un nouveau moment crucial de lhistoire de la Mditer-rane, et les peuples de la rgion, au nord comme au sud, ont exprim leur volont dtre partie prenante de leur avenir et de lavenir de leur rgion. [] Je suis convaincu quil y aura pour la Mditerrane un avant et un aprs. Du fait de la crise conomique, du fait des changements politiques considrables qui interviennent au sud, les paramtres sur lesquels repose notre coopration vont tre pro-fondment modifis et vont connatre de profondes volutions. Rien ne sera plus pareil en Mditerrane aprs les proces-sus de transformation qui sont engags et tous les dfis auxquels nous sommes confronts, la fois une chelle locale et rgionale et une chelle internationale.

    Dans ce contexte, jai la conviction que les bouleversements et les volutions en Mditerrane dessinent une alternative qui simpose tous. Soit les deux rives voluent vers un degr plus lev dintgration, de coopration, de parte-nariat, soit elles sloignent et creusent un plus grand et dangereux foss entre les peuples. Notre responsabilit est de faire en sorte de faire tous les efforts ncessaires pour que nous russissions ensemble dessiner le premier de ces deux scnarios. []Dans ce nouveau contexte en Mditerra-ne, le lieu o nous sommes aujourdhui est une vritable force motrice. Cette grande aire urbaine et ses institutions ont su faire converger la coopration en

    Mditerrane et leur progrs conomique. Cest ici, dans linteraction entre ces deux impratifs, que nous devons dessiner notre avenir.[]La coopration en Mditerrane ne peut plus tre le seul fait des seuls tats. Nous dgageons aujourdhui, dans le cadre de lUnion pour la Mditerrane, de nouvelles synergies dcisives pour notre action, avec les institutions internationales et europennes, les gouvernements mais aussi les autorits rgionales, locales, la socit civile, le secteur priv pour ouvrir la perspective, quelles quen soient les diffrentes difficults, dune Mditerra-ne plus intgre, donc plus prospre, et qui rponde rellement aux vritables attentes de nos concitoyens.

    La mtropole en construction doit savoir dans quelle(s) direction(s) elle va regarder. Sil nest pas question de choisir entre europe et mditerrane, le port ne pourra plus tre lunique point focal.

    La force de cette aire mtropolitaine est que lon est pass dune logique de tran-sit une logique de ple. Marseille a t pendant des annes une ville de transit, elle est en train de se constituer en ple. Nous sommes dans une mme logique quIstanbul. Comme le dit souvent Michel

    Vauzelle, Marseille nest pas en voisinage avec le sud, elle est en communion avec le sud. Quand on voit le dveloppement dIs-tanbul, on se dit quel bonheur si Marseille, lien entre deux continents, entre plusieurs territoires pouvait devenir lIstanbul de lEurope.

    Faisons une mtropole de la diversit, considrons que ce que nous avons doriginal, cest dtre un passeur entre deux mondes, parce quon est autant une ville de Mditerrane quune ville dEurope. On nest pas simplement la porte de lEurope et de la France vers le sud, on le sera aussi, dans lautre sens, parce que les musulmans, les pieds noirs, les juifs dAlg-rie de notre ville, tous sont des deux cts.

    Bernard Morel, vice-prsident du conseil rgional PACA dlgu au dveloppement conomique, emploi, enseignement suprieur, recherche, innovation

    Jean Viard, sociologue et conseiller municipal Marseille

    dbat

    Quel bonheur si Marseille pouvait devenir lIstanbul de lEurope

    Une porte vers lEurope ?

  • 16 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Nous sommes dans le bassin mditerra-nen, Marseille est jumele avec 40 villes dans le monde, quelques fois des jume-lages trs anciens : hambourg 50 ans, Dakar presque autant. Nous avons des liens privilgis tout autour de la Mditer-rane et en particulier avec les trois pays du Maghreb. [] Nous navons que des

    liens douverture, cest pourquoi Marseille est un port. Marseille sest constitue de sa population, strate par strate, ici ltranger avec un E majuscule est accueilli et cest la raison pour laquelle nous voulons que cette ville soit un port. Mais aussi une ville, que, avec ceux qui la dirigent avec moi, nous voulons douver-

    ture, de gnrosit, de fraternit Que ces valeurs rpublicaines lemportent toujours sur leurs contraires : la haine, lexclusion et lindiffrence aux autres. Cest notre politique.

    Le port ne peut pas, ne peut plus, vivre en autarcie, il doit vivre dans son contexte conomique et territorial. Cest un problme damnagement territorial qui dpasse et de trs loin, les intrts conomiques seuls de linstitution portuaire. Dans un contexte rgional, Aix et Marseille occupent une situation identique celle des places fortes du Moyen-ge, cest--dire un verrou des

    territoires. La problmatique du port, dans les annes, les dcennies qui vien-dront, est de souvrir sur lEurope, avec des zones de pntration forte par voie fluviale et ferroviaire: le Rhne, dune part, et la traverse des Alpes par le tunnel en projet sous le Montgenvre, dautre part. Et puis, un perfectionnement de louverture sur laxe mditerranen jusqu Nice.

    Aujourdhui, Marseille a une position gos-tratgique que tout le monde lui envie. Elle est la fois la porte ouverte vers lEurope du nord, le port naturel de Lyon, et dun autre ct, la porte ouverte de la Mditerrane.

    Jean-Claude Gaudin, snateur-maire de Marseille

    Patrick Daher, prsident du conseil de surveillance du GPMM Eugne Caselli, prsident de MPM

  • 17 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Il y a un long compagnonnage entre laire mtropolitaine marseillaise et la DATAR et ce, depuis 50 ans. La DATAR fte en 2013 ses 50 ans et cela fait 50 ans que nous travaillons construire cette mtropole : ce furent les mtropoles dquilibre, puis lOREAM (Organisme rgional dtude et damnagement daire mtropolitaine) et dautres aventures sur lesquelles nous reviendrons peut-tre parce que si la go-graphie est fondamentale, lhistoire ex-plique aussi un certain nombre de choses.

    la DATAR, nous avons revisit notre vision des mtropoles en Europe en confiant, en 2009, des scientifiques le soin de caractriser les systmes urbains franais, des aires urbaines en lien, puis de prciser ceux qui sont les plus mtropoli-tains. Nous avons aussi actualis une ana-lyse compare, lchelle europenne des grandes agglomrations pour savoir qui a rang de mtropole europenne. Pour faire mtropole en Europe, il faut dune part, une concentration minimale de population, une concentration de flux et que ces flux dmographiques, conomiques, scienti-fiques produisent de lattractivit et du rayonnement. Il y a plusieurs faons pour un territoire de se rendre attractif et de rayonner dans le monde. Les scientifiques ont utilis 25 indicateurs, regroups en six thmes. Ils on produit une typologie en 12 classes qui est intressante parce que lon voit quen Europe, sur 357 aires mtropolitaines de plus de 200 000 habi-tants, il y en a que deux qui mergent :

    deux villes-monde , Londres et Paris. Puis on repre une vingtaine de mtro-poles de rang europen, avec des attributs diversifis ; trois mtropoles dominante portuaire, toutes au nord : et ensuite une assez grande diversit parmi les 332 autres, des agglomrations gnralistes ou, au contraire, trs spcialises.Il ny a aucune mtropole de rang europen dominante portuaire en Mditerrane.

    Marseille appartient la classe des mtropoles gnralistes dominante affaire ce qui veut dire que le dynamisme conomique est un des marqueurs de la mtropole Aix-Marseille. Pour lavenir dans lequel vous vous projetez, la dimension mditerranenne, maritime, portuaire de Marseille est un ingrdient essentiel de la faon de faire mtropole. Mais ce nest pas le seul axe sur lequel vous pouvez travailler.

    Citons les succs que vous enregistrez en matire de dynamisme conomique, de rorganisation de lenseignement suprieur, de spcialisation sur un certain nombre de crneaux de la recherche. Il faut savoir quune aire mtropolitaine nest pas pose l, isole : elle est en fait articule lchelle mondiale, lchelle europenne, lchelle interrgionale et lchelle locale. Les travaux que nous avons conduit disponibles sur le site internet de la DATAR et la Documenta-tion franaise montrent que la mtropole dAix-Marseille est dabord relie Paris

    avec des liens extrmement forts. Elle est ensuite relie lensemble des capitales rgionales franaises, avec des connec-tions encore plus fortes avec ce que lon appelait les mtropoles dquilibre il y a 50 ans et il y a une relation particulire avec Lyon et le sillon rhodanien notam-ment en matire logistique. Cest une des pistes qui devrait permettre au port de Marseille de continuer renforcer son hinterland, mme si des donnes rcentes montrent que cette lente conqute de lhinterland vers le nord peut tre mena-ce par dautres concurrents qui ne restent pas les bras ballants.

    Lautre dimension qui apparat clairement dans nos tudes est la dimension inter-rgionale. Marseille et son aire mtro-politaine font partie dun arc latin qui sinscrit autour de la Mditerrane.

    Le message que nous souhaitons faire passer est que, pour se dvelopper, une mtropole doit travailler de multiples chelles, ne pas avoir peur de faire jouer ses atouts et corriger les difficul-ts relatives mises en vidence locca-sion de ces tudes. Je prendrai simplement un exemple : le rayonnement culturel de Marseille nest pas encore la hauteur de son potentiel. Mais je suis persuad que Marseille Provence capitale europenne de la culture va vous permettre de mar-quer des points sur ce segment particulier et qui fait aussi mtropole.

    FACE AUX MTROPOLES EUROPENNES ET MONDIALES

    Marseille appartient la classe des mtropoles gnralistes Le point de vue dEmmanuel Berthier, dlgu interministriel lamnagement du territoire et lattractivit rgionale (DATAR)

  • 18 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    AUF dominante "industrielle"

    AUF orientation "commerciale"

    AUF orientation "touristique"

    Paris et Londres

    AUF dominante "services"

    AUF dominante "universit"

    AUF dominante "aaires"

    Bruxelles, capitale europenne

    AUF au fort rayonnement scientique

    Mtropoles portuaires

    Mtropoles trs diversies

    AUF orientation "agricole ou minire"

    Type 9

    Type 11

    Type 10

    Type 1

    Type 8

    Type 7

    Type 6

    Type 2

    Type 5

    Type 4

    Type 3

    Type 12

    Nombre d'habitants en 2006(exprim par aire urbaine fonctionnelle - AUF)

    13 000 000

    3 300 000

    6 200 000

    Typologie des aires urbaines europennes (AUF)Types daprs une classication ascendante hirarchique (CAH) sur 25 indicateurs

    l

    Oslo

    Riga

    Rome

    Nice

    Lyon

    Vienne

    Porto

    ParisPrague

    Soa

    Londres

    LisbonneNaples

    Milan

    Turin

    Dublin

    Nantes

    Madrid

    Bilbao

    Berlin

    Zrich

    Vilnius

    Palerme

    Athnes

    Seville

    Tallinn

    Munich

    Francfort

    Bruxelles

    Birmingham

    Hambourg

    Copenhague

    Gteborg

    Varsovie

    Budapest

    Toulouse

    Bordeaux

    Helsinki

    Valence

    Ljubljana

    Stockholm

    Bucarest

    Marseille

    Barcelone

    Bratislava

    Thessalonique

    500 km250 km

    I KH, daprs les travaux de lUniversit Paris-Est, Latts, UMR CNRS 8134Ralisation cartographique : Traitement des donnes : Universit Paris-Est, Latts, UMR CNRS 8134 Fonds cartographiques : Gisco Tous droits rservs

    AUF dominante "industrielle"

    AUF orientation "commerciale"

    AUF orientation "touristique"

    Paris et Londres

    AUF dominante "services"

    AUF dominante "universit"

    AUF dominante "aaires"

    Bruxelles, capitale europenne

    AUF au fort rayonnement scientique

    Mtropoles portuaires

    Mtropoles trs diversies

    AUF orientation "agricole ou minire"

    Type 9

    Type 11

    Type 10

    Type 1

    Type 8

    Type 7

    Type 6

    Type 2

    Type 5

    Type 4

    Type 3

    Type 12

    Nombre d'habitants en 2006(exprim par aire urbaine fonctionnelle - AUF)

    13 000 000

    3 300 000

    6 200 000

    Typologie des aires urbaines europennes (AUF)Types daprs une classication ascendante hirarchique (CAH) sur 25 indicateurs

    l

    Oslo

    Riga

    Rome

    Nice

    Lyon

    Vienne

    Porto

    ParisPrague

    Soa

    Londres

    LisbonneNaples

    Milan

    Turin

    Dublin

    Nantes

    Madrid

    Bilbao

    Berlin

    Zrich

    Vilnius

    Palerme

    Athnes

    Seville

    Tallinn

    Munich

    Francfort

    Bruxelles

    Birmingham

    Hambourg

    Copenhague

    Gteborg

    Varsovie

    Budapest

    Toulouse

    Bordeaux

    Helsinki

    Valence

    Ljubljana

    Stockholm

    Bucarest

    Marseille

    Barcelone

    Bratislava

    Thessalonique

    500 km250 km

    I KH, daprs les travaux de lUniversit Paris-Est, Latts, UMR CNRS 8134Ralisation cartographique : Traitement des donnes : Universit Paris-Est, Latts, UMR CNRS 8134 Fonds cartographiques : Gisco Tous droits rservs

    AUF dominante "industrielle"

    AUF orientation "commerciale"

    AUF orientation "touristique"

    Paris et Londres

    AUF dominante "services"

    AUF dominante "universit"

    AUF dominante "aaires"

    Bruxelles, capitale europenne

    AUF au fort rayonnement scientique

    Mtropoles portuaires

    Mtropoles trs diversies

    AUF orientation "agricole ou minire"

    Type 9

    Type 11

    Type 10

    Type 1

    Type 8

    Type 7

    Type 6

    Type 2

    Type 5

    Type 4

    Type 3

    Type 12

    Nombre d'habitants en 2006(exprim par aire urbaine fonctionnelle - AUF)

    13 000 000

    3 300 000

    6 200 000

    Typologie des aires urbaines europennes (AUF)Types daprs une classication ascendante hirarchique (CAH) sur 25 indicateurs

    l

    Oslo

    Riga

    Rome

    Nice

    Lyon

    Vienne

    Porto

    ParisPrague

    Soa

    Londres

    LisbonneNaples

    Milan

    Turin

    Dublin

    Nantes

    Madrid

    Bilbao

    Berlin

    Zrich

    Vilnius

    Palerme

    Athnes

    Seville

    Tallinn

    Munich

    Francfort

    Bruxelles

    Birmingham

    Hambourg

    Copenhague

    Gteborg

    Varsovie

    Budapest

    Toulouse

    Bordeaux

    Helsinki

    Valence

    Ljubljana

    Stockholm

    Bucarest

    Marseille

    Barcelone

    Bratislava

    Thessalonique

    500 km250 km

    I KH, daprs les travaux de lUniversit Paris-Est, Latts, UMR CNRS 8134Ralisation cartographique : Traitement des donnes : Universit Paris-Est, Latts, UMR CNRS 8134 Fonds cartographiques : Gisco Tous droits rservs

    TYPOLOGIE DES AIRES URBAINES EUROPENNES

  • 19 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Aujourdhui, nous sommes dans la com-ptition des territoires cest bien de cela quil sagit. Cela veut dire que les aires urbaines sont en comptition les unes avec les autres. Dans notre rgion, celle de larc latin, Barcelone, Gnes et Lyon, au sommet du triangle, qui est en train de se dvelopper la vitesse que lon connat et qui a dj bti un projet de ter-ritoire valid par tous les politiques. Nous sommes un moment crucial o, si dans les 15 ans on ne fait rien, on est sur un dclin programm, visible. Ou bien on agit

    pour avoir une croissance base sur un projet commun de territoire que lon btira ensemble. Aujourdhui, Barcelone a besoin dun port en eau profonde, que nous pos-sdons ici, et lorgne vers Ste pour passer des accords avec la communaut urbaine de Montpellier. De lautre ct, Monsieur Estrosi veut absolument une ligne LGV de 200 km entre Nice et Gne, parce quil a compris aujourdhui que les problmes tait transfrontaliers. Barcelone voit plus loin au-del de son territoire national, Gnes et Nice de la mme faon. Et jusqu

    maintenant nous navons rien fait et nous portons tous une grande responsabilit. Je dis nos amis qui manifestent leur opposi-tion que lavenir du territoire les concerne aussi. On ne peut plus raisonner en pr carr, on doit raisonner collectif et porter un projet commun. Si on ne porte pas ce projet commun de dveloppement, on ratera la comptition des territoires et ce moment-l on aura t ensemble les artisans du dclin.

    Je vais tre un peu trivial, un peu brutal, voire un peu svre pour Marseille-Aix-Mtropole. Lambition internationale de cette mtropole est absolument cl pour crer la richesse que nous voulons et elle est, la limite, indolore puisquil sagit dajouter de la richesse un systme existant. La condition dexistence de la mtropole est une ncessit absolue pour quon arrive monter notre ambition inter-nationale du point de vue du business. Je prends un exemple parce que je connais bien les grands groupes internationaux, il y en a un peu prs 200 dans le monde. Supposons que nous cherchions faire venir des siges sociaux de ces groupes, pas des siges sociaux mondiaux, mais au moins des siges sociaux de la grande rgion de tel ou tel groupe, qui couvre la Mditerrane, lAfrique, le Middle East. Des groupes comme Coca Cola ou dautres. Je le fais avec France Promotion et la premire question quils nous posent est: qui tes-

    vous ? Le vrai problme cest que lon a un dficit dimage et de lisibilit au plan mondial. Soyons ralistes. Si vous allez Atlanta et que lon vous dit qui tes-vous? Et que vous dites je suis la capitale euro-mditerranenne ambition mondiale. Il faut toffer car nous sommes dans une logique de client. Donc, le marketing territorial dont on parle et qui doit se faire lchelle mtropolitaine est absolument indispensable. Nous avons une grande chance avec la constitution de cette mtropole de commencer travailler l-dessus. Nous, le monde conomique mais avec les collectivits, les spcialistes, le grand port maritime, laroport, ltat un peu mais pas trop. On a constituer ce dispositif.

    La deuxime question est : Qui est le boss l-bas ? . L, cest plus compli-qu parce que si par hasard on est sur un terrain qui appartient deux communes,

    donc deux intercommunalit diffrentes, a fait dj quatre boss, plus le Conseil gnral, plus le Conseil rgional, plus tous les services de ltat. La troisime ques-tion la grande mtropole va nous aider clarifier notre rponse est : Est-ce que dAtlanta je peux aller en vol direct Marseille ? . L, on est pas trs bon. Si on lambition de faire grandir ce territoire et de faire en sorte que lon ait des liaisons ariennes de haut niveau, il faut que cet aroport devienne un objet dimension mtropolitaine avec lensemble des col-lectivits dans le dispositif. Ce nest pas le directeur gnral de laroport qui va dcider de faire un Atlanta-Marseille. Cest un job collectif, cest une stratgie de conqute internationale, a ne se cre pas comme a une ligne, on est pas la SNCF, cest des compagnies mondiales qui vont le faire. Donc, une ambition mtropolitaine au niveau de laroport. Ensuite on nous demande : Est-ce que l-bas il y a un

    On ne peut plus raisonner en pr carr

    Si vous allez Atlanta et que vous dites je suis la capitale euro-mditerranenne ambition mondiale. Il faut toffer

    Le point de vue dEugne Caselli, prsident de MPM

    Le point de vue de Jacques Pfister, prsident de la CCI Marseille-Provence

    LE MARKETING TERRITORIAL UNE VOIX

  • 20 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    march de cadres internationaux parce que moi je nai que des anglo-saxons chez moi et si je cre un sige chez vous il faut quand mme que je puisse les trouver. Franchement, dans la comptition inter-nationale, on a normment faire. Puis, ils vont nous demander : le cadre de vie chez vous ? La sant ? La culture ? Ldu-cation a marchent comment ? Et l si on nest pas organis en vision mtropoli-taine, nos rponses sont fragilises.

    Cest une rflexion dune mtropole gn-raliste comme on la dit, je ne maxe pas sur le grand port ou sur nos spcificits euro-mditerranennes parce quelles existent. Je dis simplement que notre am-bition est mondiale et, pour tre mondiale,

    il faut quon sache qui sont nos clients et comment on leur rpond pour aller les chercher parce que la chasse est ouverte. Cest un peu brutal, mais cest comme a dans la vraie vie et le marketing territorial cest de se dire o est-ce quon est, com-ment on se positionne, quest ce quon veut aller chercher, qui sont nos clients, quelle est la marque quon va dessiner par rapport a, comment fait-on pour que cette marque nous ladoptions tous ?

    On ne veut voir quune tte, une marque, un slogan. Il est pour tout le monde, il est pour laroport, il est pour le grand port maritime, il est pour la ville de Marseille, il est pour la mtropole parce que cest comme a quon va chasser et

    quon va ramener du monde. Si on ajoute tous les budgets de dveloppement de nos marques, car on en a plein ici chaque territoire a eu son ide de marque on a un budget de promotion qui est suprieur celui de Londres. Avoir chacun sa marque a cote plus cher que si lon se met dac-cord en organisation mtropolitaine On veut un chef, une marque, et on aura du rsultat. Cest ce que beaucoup de chefs dentreprises ici ressentent dans leur quo-tidien. [] Je pense quil faut que lon conti-nue marcher et quensemble on arrive dfinir cette vision et cette dmarche marketing globale et partage.

    handicaps du territoire, erreurs de communication et nouvelles perspectives pour un marketing terri-torial mtropolitain efficace Des sujets-cls pour une ambition partage, celle dun objet-monde .

    Lambition dEurocopter, de Patrick Daher et du prfet hugues Parant, est de dve-lopper une croissance au-del des fron-tires historiques des sites. Pour cela nous avons initi un premier projet sous le nom dhenri Fabre. On sest aperu en travaillant ensemble, quon avait des champions dans la rgion. Pour nen citer que quelques-uns: la micro-lectronique, la chimie, lnergie, les biotechnologies, et bien sr, laronau-tique. On sest rendu compte quon pouvait

    tous se rassembler, et cest ainsi quEDF sest joint au projet, pour fdrer nos com-ptences et devenir un acteur qui pse. Et cest important ! Il faut du poids, il faut tre visible, Jacques Pfister la bien dit. lchelle mondiale, nous exportons 72 % de notre production. Face ces chiffres, nos petites querelles de territoires sont ridi-cules. Il faut de vrais bassins demplois et de comptences : cest le matre-mot qui fera que demain on aura encore dans

    notre pays une croissance et une position de numro un mondial. Il faut avoir les meilleurs talents et donc tre attractif, il faut pouvoir offrir un environnement qui permettra de venir travailler correctement. Aujourdhui, cest un frein. On le sent ; on nous le dit. On ne peut pas rester dans cette dynamique-l. On a la ncessit de changer de modle.

    On a besoin, parce quon travaille sur le vivre ensemble, sur les amnagements, sur le cadre de vie dun interlocuteur unique, un seul, on est comme le monde de lentreprise. Vous savez, le projet de ltat de la L2 a 40 ans. Pourquoi ? Parce que cest Marseille ? Non parce quil y a

    toujours quelquun dans les collectivits qui a le rhume. Dans le projet de politique de la ville, il y en a qui ont la bronchite. Quand les uns se portent bien, les autres ont la bronchite et on narrive pas avancer. Regardez-nous, regardez notre galre, nous habitants, usagers, familles, enfants,

    voisins pour vivre dans cette mtropole. Sagissant par exemple du bassin demplois dEurocopter, on na pas de liaison Marseille-Marignane, au sein dune mme commu-naut urbaine. Pourquoi ? Je ne sais pas.

    Grard Goninet, directeur des sites France Eurocopter

    Monique Cordier, prsidente des CIQ

    On a la ncessit de changer de modle.

    dbat Une visibilit organiser

  • 21 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Jai voulu tre un bon citoyen en essayant de convaincre des entreprises interna-tionales de venir simplanter, ici, dans la rgion. Jai essay modestement mais en y mettant toute mon nergie, avec lappui des mmes personnes. Il se trouvait, lorigine que hewlett Packard, Apple, Rank

    Xerox, investiguaient pour installer un sige europen dans la rgion Cela a t un chec total ! Si je ne dois en citer que deux raisons : un, il ny avait pas dcole internationale et, deux, surtout, la guerre des clochers ! On avait en face de nous des gens qui tiraient chacun la cou-

    verture eux et les candidats limplanta-tion, perturbs nous ont demand : Qui est le leader ? O est le chef ? Qui peut nous aider dcider ? Ces socits ne sont pas venues chez nous, hewlett Pac-kard sest install Grenoble et Rank Xerox en Allemagne.

    Si lobjectif de crer une mtropole ne devait seulement tre quune communaut urbaine lgrement amliore et agr-mente dautres communes alentours, a ne prsenterait aucun intrt. Cest ce que jappelle la mtropole Ikea : cest--dire daller dIkea-Vitrolles Ikea-La Valentine. Je pense que cette mtropole dont nous parlons doit tre vritablement un objet-monde vu et reconnu depuis Shanghai. Nous devons nous donner les moyens

    dune autre mtropole, je rejoins ce que disais Bernard Morel, qui ne ressemblerait pas du tout ces petites surs que sont Lyon ou Lille, ne serait-ce parce que lhis-toire a t diffrente et que nous devons avoir une autre ambition. Car cest aussi une mtropole qui se trouve face un autre continent et face au Maghreb. Nous devons avoir cette vision qui dpasse une mtropole trique et qui soit reconnue.

    Je pense que cest une opportunit impor-tante pour notre ville et notre rgion que de passer outre les petits potentats locaux et arriver, terme, vers des mtropoles lchelle mondiale. En un mot viter ces chamailleries qui semblent dun autre monde, dun autre ge.

    Par mon travail, je me ballade beaucoup en Amrique du nord. Au niveau mondial, la caractristique de Marseille se retrouve San Francisco. Dans le sens o la ville est culturellement intressante mais na pas de grandes entreprises. Ce sont les villes autour, plus petites, qui sont gonfles co-nomiquement par des grandes entreprises. On a le mme schma ici, une ville centrale connue qui attire et supporte les frais de

    fonctionnements des villes priphriques. Pour autant, l-bas, le transport fonctionne trs bien et conomiquement beaucoup dentreprises cherchent y aller. Cest une source dinspiration, voir comment ils se sont mis en marche pour fonctionner, pour rassembler autour dun mme projet diff-rentes villes et entreprises qui rayonnent aujourdhui travers le monde sans aucun souci. la base, elles ont le mme point

    de dpart, une gographie quivalente et un environnement pour les mtiers de services o il fait bon vivre. Cest le grand intrt de Marseille et de la rgion Provence : quand on rentre la maison on vit bien. Cest ce que les entreprises recherchent, mais pour le moment on a rien pour rpondre aux problmatiques des entreprises.

    Marc Lassus, socit Nholis, Aix-en-Provence

    Guy Teissier, dput-maire des 9e et 10e arrondissements de Marseille Antoine Palazzolo, architecte

    Yoann GINI, formateur et consultant en informatique

    Cette mtropole doit tre un objet-monde vu et reconnu depuis Shanghai

  • 22 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    systmes Le territoire est marqu par un polycentrisme dilu et un mitage urbain trs important. Les dynamiques vo-luent, les frontires disparaissent. Une aire mtropolitaine apparat avec ses propres logiques dorganisation.

    Laire mtropolitaine ne sest pas constitue partir de la croissance de la ville centre. Cest sous limpulsion dune srie de dci-sions de ltat que le damier mtropolitain se construit: limplantation du complexe industrialo-portuaire de Fos qui induit le dveloppement de ltang de Berre ; Cada-rache qui impulse la croissance dAix renfor-ce par des services publics (CETE, IGN, etc) ; et, plus rcemment, lEPA Euromediterrane. Les pices matresses de la mtropole sont ainsi rparties bien au-del de la seule ville de Marseille. Le polycentrisme est donc constitutif de la mtropolisation, assemblage de centres historiques et de ples conomiques et

    urbains nouveaux. Mais, assemblage sans concepteur, sans autorit coordinatrice, et donc avec un norme dficit de rseau et sans valeur ajoute : les offres territoriales de chaque composante de laire mtropoli-se sadditionnent mais interagissent trs difficilement. Aujourdhui, ce polycentrisme du chacun chez soi mute, et notamment pour trois raisons : la mtropole na pas de frontire et ses relations avec les territoires voisins sinten-sifient (plus de 50 000 personnes sortent et entrent chaque jour). On passe donc dun systme polycentrique en nid dabeilles un systme ouvert sur lextrieur ; la notion de bassin de vie sestompe au

    profit dune interdpendance croissante marque par une gnralisation des flux. On passe du polycentrisme de lautonomie au polycentrisme de linterdpendance ; lorganisation centre-priphrie fait place une organisation plus complexe. lintrieur de laire mtropolise la centralit semble se diluer. Ce sont des espaces-carrefours qui jouent dsormais un rle stratgique dans le fonctionnement de lensemble, en particulier entre Marseille, Aix et ltang de Berre. Un systme de plaques supplante un systme de centres. Faire mtropole, cest donc mettre en synergie les diffrentes plaques territoriales, au-del de la simple addition des spcialits.

    repres

    DU POLYCENTRISME RGIONAL LAIRE METROPOLITAINE

    COhERENCE TERRITORIALE

    UNE FUSION UNIVERSITAIRE EXEMPLAIRE

    MOBILIT : LA QUESTION METROPOLITAINE RSOUDRE

    Vous avez vu des photos du territoire la nuit ? Un miettement faramineux Point de vue de Pierre-Louis Soldaini, directeur de ltablissement Public Foncier

    Huit Primtres de Transport Urbain, contradictoires et sans coordination Point de vue de Jean-Yves Petit, vice-prsident du conseil rgional PACA.

    Unit et diversitAvec Bernard Morel, Jean-Yves Petit et Jean Viard

    Des transports en commun Avec Monique Cordier, Marine Vassal, Nathalie Marteau, Eugne Caselli et Jean-Yves Petit

    Fusion mtropolitaineAvec Bernard Morel, Jean-Claude Gaudin et Eugne Caselli

    dbat

    dbat

    dbatAvec Yvon Berland, prsident de luniversit dAix-Marseille

    questions / rponses

    LES TRANSPORTS EN RETARD

    repres

    repres

    DU POLYCENTRISME RGIONAL LAIRE METROPOLITAINE

  • 23 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Ce qui est important pour moi cest quune ville, une zone urbaine cest un territoire qui volue le temps de la ville cest 10, 15, 20 ans pour arriver avoir des trans-formations significatives. On rsonne sur ce pas de temps-l et a fait 300 000 habitants de plus sur 20 25 ans. Cela correspond bien aux projections dmogra-phiques de lINSEE sur cette priode. Cette augmentation de 300 000 habitants pour le grand bassin de vie marseillais corres-pond un peu prs laugmentation que lon entrevoit pour la rgion elle-mme puisquon parle denviron un million dhabi-tants de plus lchelle de 20 25 ans. Cette caractristique-l est forte et elle induit un certain nombre de mcanismes que vous avez dcrit. Le premier cest que les habitants narrivent pas tous trouver un logement sur le territoire. Il faut rappe-ler que les politiques publiques en place sur ce territoire taient jusqu lan 2000 des politiques municipales car les inter-communalits nont t cres quil y a 10 ans. lchelle de la ville, cest trs peu. Nous sommes encore malgr tout, en 2012, sur des schmas hrits des politiques de la fin du sicle dernier. On commence rattraper le retard avec les nouvelles intercommunalits.Je ferais allusion aux annes soixante. Jai t tudiant Aix, jy logeais et je venais faire mes tudes au lyce Mignet. Je prenais le train. Je suis arriv 40 ans aprs, jai vu le mme train, avec la mme voie unique, en 2000. Quand je prenais la voiture, lautoroute ntait pas encore termine, on navait pas encore fait le coup de sabre qui arrive aujourdhui sur la porte dAix. Aujourdhui, elle est termi-ne mais bien dautres galement. Alors, travers cette simple image, on voit bien comment lvolution de ce grand territoire sest fait. Nous produisons aujourdhui sur le territoire mtropolitain un peu moins de 10 000 logements par an, il en faudrait

    13 000. a veut dire que les gens qui ne peuvent pas se loger, les 2 3 000, ils vont o ? Ils vont dans la valle de la Durance, sur Brignoles ou Saint-Maximin, parfois mme un peu plus au nord ou vers Toulon. Et ils y vont comment ? Ils vont habiter comment dans ces territoires-l ? [...]Vous avez vu des photos du territoire la nuit o lon voit lclairement ? a donne lide de loccupation humaine de ce ter-ritoire. On dit souvent il y a 85 % de la population dans 10% du territoire mais il y a 10 % de la population dans 50% du territoire. Un miettement faramineux, on est champion toute catgorie en matire doccupation de lespace. Comment vou-lez-vous avec un mode doccupation de ce type pouvoir desservir correctement en transport collectif cette population ? Si on prend les activits, projetons-nous il y a 30 ans ou 40 ans, elles taient o les activits ? Beaucoup ici ont peut-tre connu ce territoire cette poque-l. Elles sont o aujourdhui ? Nous avons aussi un mcanisme de sgrgation en matire dactivits : on jecte une grande partie de nos activits lextrieur, sur nos couronnes et sous quelle forme ? Sous la forme de grande zone dactivits, commer-

    ciales. Et comment sont-elles desservies ? Par la voiture.[...]Nous avons mesur le primtre du bassin demplois du ple du Rousset, il fait 100 km... il y a des salaris qui habitent 100 km. Cest une caractristique de cette rgion. Au niveau de la gestion de ce terri-toire, on a besoin de cohrence, de coordi-nation et de complmentarit.[...]Pour y arriver, il est bien vident et notam-ment sur les trois sujets que je viens dvoquer, le logement, lconomie et les transports, vu la corrlation entre ces trois sujets, on ne voit pas trs bien comment au niveau de chaque commune ou de chaque intercommunalit on peut rgler le problme dun bassin de vie qui stale sur tout ce territoire. Vous parliez de larma-ture de transports Si on imagine une armature de transports bien plus perfor-mante quaujourdhui, en transport collec-tif notamment, avec des ples-gares, avec des rabattements sur ces ples-gares, avec des navettes qui pourraient, par exemple, desservir des grands ples dac-tivits en rabattant les salaris sur la gare centrale de ce ple dactivits et en met-tant la mme chose lautre bout pour le

    Vous avez vu des photos du territoire la nuit ? Un miettement faramineux Le point de vue de Pierre-Louis Soldaini, directeur de ltablissement Public Foncier

    COhRENCE TERRITORIALE

    N

    ASA

  • 24 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    logement pourquoi pas. Encore faudrait-il que la plupart des gens nhabitent pas trop loin de ce rseau-l. On voit bien quil faut aussi un lien entre lurbanisme et les transports, entre la localisation des parcs dactivits et les transports. Cette conception, cette dfinition de ce service densemble, comment ne peut-il pas tre apprhend au niveau gnral ? Si cha-cun lapprhende son niveau, comment prendre en compte linterrelation gn-rale? Comment faire pour traiter un cer-tain nombre de territoires orphelins? Pourquoi le sont-ils ? Parce quils sont la limite des territoires dinstitutions exis-

    tantes aujourdhui. Citons-en quelques uns Le territoire qui comprend laroport, la gare TGV, le grand plateau de lArbois est la jonction de trois intercommunali-ts. Qui peut porter un projet sur ce terri-toire-l ? Le territoire de ltang de Berre, qui a un potentiel gigantesque aujourdhui. Comment va-t-il voluer, comment veut-on transformer ce territoire, vers o aller? Qui peut aujourdhui conduire cette rflexion puisque ce territoire est cheval sur plusieurs intercommunalits ? Autre exemple, la valle de lhuveaune, qui est un grand territoire dactivits industrielles entre Marseille et Aubagne,

    probablement aussi une faade maritime o se dveloppe EuroMditerrane, un projet de reconstruction de la ville sur la ville, cheval sur deux intercommunalits, travers par le transport collectif ferr, qui est en train de samliorer et un tramway. L aussi une rflexion densemble nest-elle pas souhaitable ? Enfin, le cur go-graphique de lagglomration est orphelin. Cest le territoire autour de Gardanne, Plan de Campagne, Luynes. Comment y va-t-on, comment le dessert-on, comment va-t-il se dvelopper, qui peut piloter cette rflexion? Voil des sujets qui lvidence sont aujourdhui totalement dlaisss.

    Un puzzle aux pices parpilles. Voil comment certains acteurs dcrivent le territoire mtropolitain. Un espace encore inabouti, fruit dune srie de dcisions locales et nationales chelonnes au fil du temps.

    La constitution de laire mtropole marseil-laise nest pas identique celle de Lyon ou dailleurs. Dans la plupart des villes dEurope, et tout le monde le sait, la mtro-pole sest constitue par extension, cest la ville-centre qui gagnait parce quelle deve-nait de plus en plus riche et stendait sur des territoires limitrophes. Ici, cest linverse qui sest produit : la ville tait pauvre au milieu. Et cest ltat qui a fait que cette ville sest constitue mtropole, cest ltat qui a fait Cadarache, et Cadarache a fait Aix-en-Provence avec le CETE, cest ltat qui a fait Fos et aprs Istres et Mar-tigues. Dernire uvre de ltat, il y a 15 ans Euro Mditerrane, pour redonner la ville-centre son rle moteur et porteur.

    Cest ltat qui a constitu cette mtropole. Et parce que ce damier, ce puzzle sur lequel saccroche la mtropole ntait pas reli elle ntait pas faite pour a. Do le pro-blme de la circulation, des routes et des autoroutes.

    Nous sommes un moment cl parce que nous voulons passer un autre stade : la constitution forte dune aire mtropolitaine, que lon appelle comme on veut, mais qui tienne compte de cela. Je le dis avec force, cest cette diversit des plaques, de lensemble, qui fait lattractivit de cette aire mtropolitaine. Ce nest plus ni Aix, ni Marseille, ni Martigues, ni le port, ni tout ce quon veut, qui fait sens et attractivit,

    cest la totalit ! Et cest pour cela qu ct de lensemble que lon fait, on doit donner une place considrable lensemble de ces ples. Cette multipolarit fait la richesse. [...] ct de la mtropole, on ne peut pas se passer de la Rgion. La Rgion est, avec la mtropole, llment structurant de la modernit et en particulier au niveau des ples dexcellence. Comment Pgase pour-rait fonctionner sans Cannes et Thals? Comment le Ple Mer pourrait fonctionner sans Toulon et la DCNS ? Cette ralit rgionale en lien avec la ralit mtropoli-taine, et bien sr avec le sud de la Mditer-rane, cest pour moi lavenir. Nous avons besoin de la jeunesse, celle du sud, pour faire lavenir de la Mditerrane.

    Bernard Morel, vice-prsident du conseil rgional PACA dlgu au dveloppement conomique, emploi, enseignement suprieur, recherche, innovation

    Ce qui fait sens et attractivit, cest la totalit !

    dbat Unit et diversit

  • 25 synthse de la 1re confrence mtropolitaine > marseille > 21/12/12 RETOUR SOMMAIRE

    Ce qui est important cest que nous sommes une mtropole de la diversit, il y a la terre, la mer, les gens du sud, du nord, des pauvres, des riches, etc. La diversit peut mener la haine, la jacquerie, ce que lon voit en ce moment o le petit clientlisme local se rvolte contre le pro-jet, il faut le dire.