COLLECTION DE LA REVUE DU MONDE MUSIJLMAN

PAUL MART'I'

TUDES SUR L'ISLAMI'T T.ES

TRIBUS DU SOIJDAN

TOME III

ITIAURES D U SAHELDU HODH

LES 1'RIBUSET

PARISortroNs ERNEST LERoux28, nuE BoNAnARTE (vr.)

,i,

LES TRIBUS IITAUR ES DU SAHELE,I' DU HODH

INTRODUCTION

't

;

Dans la tcrminorogie sou.ranaise, re Saher est cet im.mensc tcrritoire cle 5oo kilomtres cle longueur et de rooenrrc le Haut_Sngal et le

,_rnt entre le mrid!en Ka,r.es-com nre son n,o, r,incriquo, ',.t-1.n:,iii Tlt'Jiri:,':lisilre du Soudan et du d'sert.

Au N. des pa)'s sahliens commence le Sahara. on acoutume d'appeler Hodh toute certe rgion et cette dn,r_nrination sera maintenuc, mais elle n,ori qu. partiellemente.xacte. voici queile est ta succession des ,on., naturertesd'aprs la gographie maure.

A l'8. de la frontire qui spa,-e ra Mauritanie du Haut-Sngal ct Ni.qer, c'est'-dire I l'E. du .up.ir. de banditsde I'Afoll et du Rekiz, tes grandes divisions natureilessont lcs suivantes :

Le Ilodh, o les.puits sont gnerrarement peu profor,ds,qui possde d'excellents p,rturages trs varis, aussi bien

OULAD MOHAMMED

Les Oulad Nfohammed sont appels par leurs voisins ets'appellent eur-mnres souvent

o4 ruoes st;R L'rsllrf,.ET LEs RtBUs DU souDAt{constitue par les Oulad Daoud, Ilohammed et Arrouq,vers les quinzime et seizime sicles, mais ils arriventaussitt aprs et substiruent leur suprmatic cellc

OULAD HOHAMMED to5

groups et suivis de leurs tributaires, pntrent dans leSahel la n du seizime sicle ou au dbut du dix.sep-time sicle. Une gnration plus tard, sous la conduite duhls de Legaas, Arken, c'est--dire le Cheikh, ils s'avancentplus profondment et prennenr position dans le Hodh. Ilsvot se heurter des ennemis, aussi le commandementdoit s'atermir et la tribu prendre conscience d'elle-mmc.C'est pourquoi on dit qu' cette heure les Oulad l![ohammedsont constitus en une tribu autonome, et qu'Arken en estlc premier chef.

Ce fut son lls ain louloud (z) qui conduisit les OuladItlohammed la c.onqute du Hodh et en chassa les OuladDaoud. Avec lui la tribu perdit son surnom d'OuladBatbout, sous lequel les gens du Tagant la dsignait igno.nrinieusement et qui signifait les < frls humides >, c'est--dire les inconsistants, les invertbrs, la tribu sans force.I\lalgr ces services rendus par louloud, le commandernentne s'est pas perptu dans sa descendance, mais dans cellede Bakar, son frre, qui lui succda.

Les Ahel llouloud, ses fils, sont aujourd'hui dissminsdans diverses fractions N{ohammed.

Dc Bakar nos jours, les chefs se sont succd sansclat suivant I'ordre du tableau gnalogique donn en an-nexe. ll y a fort peu de souvenirs sur la perte dc la pr-pondrance des Oulad Mohammed sur le Hodh. ll est pro-bablc que la chose a d se faire sans grandes luttes er parsimple pression des Oulad lbarek, leurs frres, devenusplus forts qu'eux.

De mme les Mechdouf envahirent le pa)'sr sans rencon.trer de la part des Oulad l\lohammed, df soumis, et quine firent que changer de maltres, une rsistance bien s-rieuse. La tradition historique n'a gard la trace que d'uncombat de Fara, au N.-O. de lioual (Bail). Les OuladI\lohammed, dfaits., durent reconnaitre la suprmatie des

r06 ruoes suR L'lsrax ET LEs TRrBus DU souoAr..I\techdouf, mais ils devaient rester en lutte sourde, et quel-quefois ouverte, contre leurs maitres.

I\iotre prise de contact a\-ec les oulad fohammcd eutlieu au dbur de r893, peu aprs l'occupation de Goum-bou et manqua videmmenr de chateur. Leur chcf taitalors Ali ould Jiddou (r ). ds la branche cadette. obligs.comme tous les.\laures bul's. de venir patre unc par-tie de l'annee au shel, soumis notre autorit. ils dc-vaient vivre err bons termes avec nous, mais nc nous par.tlonnaient pas les droits de 1'afcr, dont nous frappionsleurs ceravanes et les taxes d'oussourou que dcveint ac-quitter leurs troupeaux pntrant dans le Ouagadou.

En octobre r893. ils pillent lcs troupcau\ dcs 'iilaessitus au N. de Kingui ; quelques semaines aprs, re licu-

tenant \lartellvr par reprsaillcs, leur contisque un delcurs troupcaux. A cette date, un certain nombre r|ota;csde la tribu sont gards Gormbou. On atrend dL\s lors,pour traiter, les propositions du chef.

En mei r8c-1, Ali 'uld Jiddou cnvoic clcs missaires auchef de rlcchdouf, rlokhtar oultl cheikh. ll lui oflre une

alliance offensivc ct dfensivc conrrc tes l;ranais; maisIlokhtar rpond qu'il cst l'anti dcs l;ranais ct qu'au con-traire, sur leur ordre, il n'h'sitcra pas 'azzier lcs ouladIlohammed. cettre letrre calnra pour un tcmps I'ardcurbelliqueusc de ces dernicrs, ct pro\,oqua pcndant un anchcz Ali ould Jiddou des tmoignages dbordants dc sym-pathic pour la France.

Comme on s'cn doute, c'tait purc faade de sa part, carquelque temps aprs, fortentent rprimand par I'aut

OCUTD iloHAtED rc7de notre autorit (printemps rg96). Les razzia des \tech-douf mettaient d'ailleurs une fin rapide ces negociationset ,\li. vaincu et menac de plus graves pertes, revenaitsans tarder la botte, Goumbou (Sgg), .t p",, aprs Nioro ('8gg). Jusqu' la fn de son c-."nem.nt, cechef devait nous montrer une certaine hostilit, et ne ces-ser de sc livrer des fanfaronadcs ridicules ou des actesd'hostilir manifestes. Ir exera surtout sa propagande f_chcuse chcz les [lammonat et lcs Kounta. L'annee mmede sa mort (rqo8), deux fracrions: les Zernarig et les Dra-la, pillaicnt encorr les gens d'r\kor et mme quelquescampcme nts Oulad lrtohanrmed.

ll fut rcmplac par son cousin.vokhtar (rz)orrld Moham-med, qui ne garda que deux ans le commandement, et eutcomme successcur, sa mort, le 20 rnars rq, son frreAbd lir.Rahman.

Abd Er'Rnhman ould i\lohammed ouid Ahmcd oulcchen, plus connu sous rc nom d';\bd Er-Rahman ourdchen, cst n r'ers 862. c'est un chef tout fait < vieuxrgirne r> ct cle rno'ennc intelligence; il n'v a pas comp-ter sur sorr adaptation. mais c'est un homme bon at ,r.,n.pathiquc, dsireux dc bicn faire, et dont on pcut ir..quelque chosc pour I'administration de cette iribu, quiparat unc des plus arrires du sahel. Bien a'ant sa priscdc cmlrandcrncnt et notre main-misc effective sur le ter-ritoire dc la tribu, il entrctenait d'ercellentes relationsa'cc Gournbou, ct son premier acte, au lendemain de saprisc clc cr.mnrandemcnt, fut de venir rendrevisite au com-manrJant de cc postc. ll cs regrettable qu'il soit souventnralade.

ll a quatre enfants : .['lohammed, ditGouat, n vers rggz,thique, mais peu intelligent.

ion, plus facilement adap-khtar n vers rgl2 ; et en-

eikh des Oulad Dzib.

to8 ruoes suR L'tsLAtt ET LEs rRlEUs DU souDAN

Abd Er-Rahman est assist dans le commandement desa tribu par son frre Hadrami, n vers 1864, qui se pr'sente intellectuellement comtne son an. Beaucoup debonne volont, c'est le plus beau cornpliment qu'on luipuisse faire.

La tribu est aujourd'hui entirement unie. et se tientbien. C'est aux soins du capitaine Slangeot. qui on doittant pour la pacification politique du Sahel. qu'il en fautattribuer le nrrite.

Au moment de sa prise de commandemenl, c'est''dir'etors de I'occupation de Oualata (rgt2), la tribu tait pro'fondment divise. Un conit aigu avait clclat entre lechef et son cousin Jiddou au sujet de la successie n, fortimporunt, de I'ex-chef Ali ould Chen. Quatre fractions:les Graf , les Zemarig,les Ladcm et les Dragla se dclarrenten rvolte ouverte contre le chef et allaient nomadiser versd'autres pturages. I)'autre part, les conflits avec les lfech-douf devinrent de plus en plus aigus. Le capitaine Mangeotramena la paix intestine et rgularisa, comme il a t ditplus haut, la situation vis'-vis des Mechdouf.

Aujourd'hui cette ancienne moudarra des Oulad Moham'med a t dfinitivement supprime et convertie en uneallocation cc 6.ooo francs, qui est servie, la charge dubudget local (dcision du zr iuin t9t7), Eli l\tahmoud,chef des Mechdouf.

La satisfaction des Oulad Nlohammed a t considrable ;elle s'est traduite par le paiement d'un impt double decelui des annes prcdentes.

Jadis tribu nettement saharienne et propritaire de cha'meaux, les Oulad Mohammed se sont, depuis leur dfaite,qui les a refouls vers le sud, transforms en tribu bufs, moutons et chevaux. Leur cheptel bovid et ovid esttrs riche, et ils sont de bons cavaliers. En revanche, onne leur connalt gure qu'un millier de chameaux' dont lamoiti chez les Oulad Legaas, et le reste trs dispers'

oULAD IOHAED togmais surtout chez les chorfa et tes Graf. Ils nomadisent lamajeure partic de I'anne cheval sur les territoires deGoumbou-Nara et de Sokolo. Au dbut de l,hivernage (finjuin), ils rernonrent vers le Norcl, dans le Kouch. Ils biventalons aux mares, evec de longs sjours celles de Kaossaet dc Fodr. En dcembre, irs repartent nouveau vers res. ct

^pagnent leurs terrains de parcours de saison sche.

2. -

Fn,r,ctoxNEtENT DE LA TRBU.

Les oulad r\lohammed ccmprennent les seize fractionssuivartcs qui vont tre successivement passes en revue:

a) Oulad Legaas;) Oulad ilout ;c) Oulad Dzib;d) Zemtrigl)Loumalich ;l) Targalet.g) Oulod l-Horme;h) Graf 3it 'edds ;it nncl Tiki;rt) Ledem ;/, Dragh;rn) Hiaiinr;n) Sokakna;o) ldabouk ;p) Dcttouba.

a) [s oulad Legus sont la fracrion princire de ratribu. lls descendent de lrlohammod, lurnomrn Legaas,c'est--dire c la poitrine seillante r, causede cette infir-mit, fils an de Ltrohamnted, I'anctre ponyme de latribu. Mais ce no.r-u de pure origine Mohammed est ve,-

|].

rro ruons suR L'tsLAtt ET LEs rRrBUs DU souDAN

nue s'agglutiner une foule de tentes, venues de toutes lesfractions. A ce point de vue, les Oulad Legaas sont parfai-tcmenr reprsentatifs de la tribu enrire. Lors de la reconsri-tution de la tribu, ces tentes n'ont pas voulu rcgagner leurfraction d'origine et ont prfr rester Legaas d'une faondfinitive.

Les Oulad Legaas se subdivisent en six sous-fractions :Ahel Hadj, Ahel lfouloud, Ahel l{adja. \hel Bohda, Ha-rritin, et Ahel Ahmed Hane, ces derniers d'origine noire.lls comprennent 35o tentes, et 1.728 mes, dont r.zz8Blancs et 5oo Noirs. I ls paient 4.fi7 t ,r. 7o d'impt. Leur chefest le chef tle la tribu lui.mnre, c'cst.-dire.\bd Er-Rah-nran ould Chein. Ils nomadisent en hivernagc au S. dcNema et Zangara, Guemmoun ct f)ris ; en saison scheIlabrouk, Djegui, Katkata, et sur le territoire de SokoloBou Dviguir, Dibougou Frekni, etc. Lcur fcu est O. qu'ileppose nt sur I'cncolure droite de leurs bceufs et sur la jouedroite de leurs moutons.

7 Les Oulad lloul descendent d'Alloul, fils de.\toharn-med I'anctre ponvme de la tribu. \'oici par exemple,avec des lacunes sans doute, la gnalogie du 'chef de lafraction : Omar ould Hammadi ould Abd Allah ould IIo.hammed ould Abd Allah ould Bel-Khir ould ,\lloul.

Les Oulad \lloul comprenncnt 40 tentes et z3 personnesdont 6r Blan:s et 6z iVoirs. lls paient 3rz fr. 3o d'impt..\lmc nomadisation que les Legaas. Leur feu est #, qu'ilsapposent sur I'encolure droite de leurs bceufs et sur la jouedroite de leurs moutons.

c) Les Oulad D{b sont les descendants de Dzib ouldMohammed. l'anctre ponl'me de la tribu. Voici parexemple la gnalogie de leur chef actuel : .\lbarek ouldSidi Brahim ould llohammed ould llokhtar ould Bou Bakarould \l-Anani ould Dzib ould Mohammed. Le vrai nom

OULAD MOHAIIMED tde Dzib tait [lohammed, mais sa mre lui donnait ce sur-nom de > par affection.

Les oulad D1i_b comprennent t20 tenres et J3z per-son:es. dont zz6 Blancs et o6 Noirs. ils paient r. r70 fi. zod'impt. lls comprennenr six sous-fractins, sanoir : lesAhel llohammed, campement princier, les Ahel sidi

^li,les Ahel Qassem, les Ahel Lorja, tes Ahel Nbei et ler Ahelsidi ,l\lahmcud..\Ime nomadisation que les Legaas. Leurfeu est il , qu'ils apposent sur la joue droitc de reurs btes.

d) Les zemarig (au sing. zemragui) descendentde zem-rdg, quatrime fils de Mohammed, I'anctre ponvme.voici par exemple la gi'narogie, racunaire sans coute, deleur chef : Abd Allah outd Hammadi ould Bekkai ouldomar ould .\bd Allah ould ltohammed. dit Al.Abed, ouldA!i Bel rlokhtar

.ould zemrag. ce chef, n r'ers rg75, estun homme intelligent et assez ouvert.Les Zemarig se subdivisent en huit sous-fractions : les

Ahel omnr ould Abd .{lrah, campement princier dont rechef et lc chef de fraction ; les TolLa. chef b.", ourd Dziblcs Zgarir, chef Baba ould .\lokhtar; les Al-Athamin, chefSidi ould Sarih ; tes Oulad Aleiat, chef Hadj ould Guej_m'ul ; les oulad cheifa. sans chef dcpuis la mort rcentede salih ould ceddiq ; les Ar-Ardel, .h.f .{bona ould Al-Abed ; les Touabir, qui sont des haratines, chef Moham-mcd Simpara. lls comprennent 5o tenteset 656 personnesdont 423 Blancset 233 Noirs. llspaient z.zszr.ao d,impt.Leur zonc de nomadisatitln est lc Kouch nrme avec lespuits dc N.ma, Diabi, Guemmoun, Khadeim, Imouzan,Sifan, Kra al.Bacha, etc.

e) Les Loumaliclr (au sing. Ittoulachi) descendent de lltott.lach, cinquime et dernier fls de ltohammed, I'anctrepon'me de la tribu. voici par cxemple la gnalogie delcur chef : omar o'rld souidat ould A-hmed uld Al oulrl

tl2 rc'oes suR L'rsLAN ET LEs rRrBus DU souD,r:cherqi ould Brahim

'\l'hammed outd,\tourach ould .\lohanr.med. cc rf'hammed, petit-fils de llohammed, est par scseolants cherqi et Deia, l'anctre dc ra rente princiie de lafraction.

Les Loumatich comprenncnt 75 tcntes et 2+o personnes,dont r8z Blancs et 58 Noirs. lls paient rrzo francs. lls scsubdivisent en oulad rt'hammed, campement princier.Aiara, Djedaa et }lerahat. Itmc nomatrisation quc les Lc-gaas.

f) Les Targalef (au sing. Tcrgali) nc sonr pas d'originc\lohammed. Ils sont cl'exrraction outad fraoud .\l-.\itah(le corpulent), c'est.-dire apparticnnent la prcmire in-vasion arabe. vaincue et soumisc p:r le deuximc lrot, cc-lui des oulad lohammed. Avec le remps irs se sont incor-oors cc.tte tribu. voici, titre d'exemplc, ra gnalogic,lcunaire sans doute du chef de fraction : ,\rohammed oultlsalik ould Ali ould othrnan ould tlaazou oultl r\ti out.l\crkhtar (lheheb ould .\['hammed ould Ameur oulcl rt'hanr-med Al-Fertouh (le fantasieur) ould youns.

Les Targalet comprennent 40 tentes et r7t pcrsonnes,dont rz4 Blancs ct 54 Noirs. I-cur impt est de 543 francs.I[me nonradisarion que les Zemarig. Ils appliqucnt te tcu"..

sur I'encolure droite de leurs buls ct sur la jouc ,'r itede leurs moutons.

g) Les Oulad Al-llorma ne sont pas d'origine J\lohanr-med. Les uns sont de lointaine extraction oulad DauudSarir. Leur anctre Abd Allah ould Bou Baker le Daoutli,vint le premier chez lesoulad lohammed, au dix-huitincsicle, et comnne c'tait la fois un vaillant guerrier et unhomme de bonconseil, on dit qu'il faisait honneur (hor-na) la tribu er son campemenr en reut lc nom.

Une autre tradition dit qu'un indiviclu du nom dcHorma a rellement exist. pre d'ailleurs de tou Bakar,

OULAD CIIA:ITTED I 13prcit. Il n'rait pas d'originc daoudi. mais d'origine de-lini, et'enaitdu Zebar. ce Horma eut quatre fils: BouBakar, Khi.r'ar. Haimouda, 'faleb Bou Bakar. Le comman-dcmcnt de la fraction se maintint dans la descendance del'ain jusqu' rB9z, date o le dernier d'entre eu:{, Abd Allahruld cheikh ould Abd Allah ould Bou Bakar, mourut snsclesccndance. De cettc tente qui r.ient de s'teinclre il nereste que deux fenrmes. ll a cu pour successeur son petitcousin, de la de uxinre branche, \tohammed Fal ould Babaould Djcdd'u ould Khi'ar, n r'ers rg5o, ct chcf con\.e-nable.

Les rJulad Al-Hornra comprcnnent 35 tcntcs ct r3e per-sonnes, dont 64 Blancs ier 6g Noirs. Leur impt .ri d.329,5o. lls ont unc rputation de bons gucrriers. Mmenomadisation que lcs zemarig. ils ont le fcu ; qu'ilsapposent sur la jouc droite de leurs animaux.

/r) Les Graf, dirs aussi Lagraf (au sing, Guerfi), ne sontpas d'origine llohammecl. lls tirent leur nom de BouGorfa, I'homme au gros seau-de.cuir, c'cst-.dire le < ven-tripotent >. Bou Gorfa tait le fls d,un chef de tente desoulad Billa; ce fut lui, lc premier, qui vint chez les oulaclI\lohamnred, s'1' maria, et

-\' fit souhc. Le chef actuel estson descendant: Bo.r'e ould Ahmed ould Boiba ouLJ Aliould Khatir ould Bou Gorfa. Des apports nouvcaux sontvenus accroitre la f raction ; la plupart d'entre eu.x sontaussi des Oulad Billa ct des Oulad Talha.

I-es Graf se subdiviscnt en cinq sous-fractions: AhelGraf, Ahel Aouinat, Ahel Barik, Ahcl Mohammed Laa-rnech, Ahel Hammadi ould serri. Le commandenrent s'esttouiours meintenu chez les Ahel Graf, descendants de I'an.ctre ponyme de la fraction. l-a population torale est det5o tentes et de 5zz personnes ; l'impt est de r.659fr.3o.

Les Graf nomadisenr en hivernage rtabrouk, Fodr,Tioki, Jellach et mme Tichit al-Beida, quand la scurit

tt4 ruoes suR L'tsLAM ET LEs rRBUs DU souDAN

1e.n1ale le permet. lls ont creus des puits Mabrouk etTioki. .'\ la tn de I'hivernage, ils desc'endent Farabou-gou iSokolo) et .{latonna. Ils poussent ptus avant encore,en saison sche, et par ouro Ndyia, Bossi-Tomou et Diam bc,arri'ent dans le llonimp, o ils se pa-tagent enrre les'illages sdentaires. Ds que tes pluies ariivent, ils rc-montenr prcipitamment vers le nord.

lls ont le feu, yl qu'ils apposent sur |encolure droitcpour les bufs, sur la joue clroite pour les moutons.r) Les l-eddas ne sont pas ,J'origine .\tohamn.ecl. Ils dcs-

cendaient des Ansar, ou compagnons du prophtc. Leuranctre pon,r.me, yeddas, habirait Tichit. ll vint Oualaraet s'tablit 6nalement chez lcs oula,l Nohammed, ou il scmaria et ht souche. Quelqucs-uns de scs descendants sontalls s'agglutiner aux Bcrabich et )'ont constituri un canl.Pcment Yeddas, compris dans la fraction Rcggan ; d'autressont chez les Kounta de I'A;aouad, et mme ctta, ccux duDinnik (T. I\1. du ,iger). Le chef actuel est son descen-dant: \lmamy ould \li ould Nlohammed ould l\tokhtarould Bekar ould Gar outd yeddas. Les tornbeaux rlcYeddas et de ses trois premiers descendanrs sont oua-lata.

Les Yeddas comprennent quatre sous-fractions : lesAhel rtana, les Ahel Daoud limoun, res Ahel Lahsen etles Ahel Thofeil. Jadis entirenrenr auronome er mmeennemies, elles ont t groupes par nos soins, et misessous le commandenrent d'Almarny, que choisit la djemaa.lls forment un total de zoo t.nt.i et de go5 personnes. llsp_aient 2.893 fr.6o d'impt. Ils nomadisent en hivernage Mabrouk, F'odr et Tioki, et si le pays est calme, n-ontjusque dans le tlodh. A la fin de r'rivernage, ils descen-dent sur Bou Dy'iguir et Guir et y rest.nt ,rrqu' I'ass-chement de la mare de Kandiara, ils descendent ensuitejusqu' lridoukorola et jusqu' sansanding. lls y passent

OULAD UOHAIIUED

toute la saison sche et, auK premires pluies, remontcntsur Bou Dvigur. Le chef des Graf a une tente en perma-nence Soribougou et entretient les meilleures flationsavec le chef bambara. Noirs et blancs se dclarent rcipro-qucmcnt satisfaits de ce chevauchement perptuel et n'ontjamais eu de froissement. Les Yeddas appliquent le fc.ul! sur I'encolure droite de lcurs bufs, sur la joue droite

de leurs moutons.

i ) Les Ahel Tiki (au sing. Tikaoui) ne sont pas d'originellohammcd. Ils sont d'estraction abdoukel, ct on trouvequelques-uns de leurs frres Nma et Oualata, et d'autrcsdisperss dans plusieurs tribus du Hodh. Le premier quivint chez les O':lad l\lohammed, au dix-septime sicle,fut I'anctre pon)'mc Tiki. Le chef actucl cst son descen-dattt r\lohammed ould Ali ould Omar ould llouari ouldKentaoui ould Omar ould Tiki. ll a succd son frrean Jeddou, rnort cn rgr3; leur frre ant, Omar, avaitd tre cart comme faible d'esprit. lloirammed est se-cond par ses cousins Omar ould Ahnrcl ould li, nvers r88z et Mohammed, ls de Jeddou ould Nouari,I'ancien chef, dcd vers tgoo.

C'est avec ce Jeddou ould Nouari que nous emes lcspremires relations en r8g8. Lass des pcrptuelles luttesque sa fraction entretenait avec les Zamarig, il demandanotre protection et rcul un sauf.conduit. ll tait nan-moins pill en janvier rSgg et perdait r.5oo moutons. LesZematig s'excusrent par la suite nos yeux, en aliguantqu'ils n'taient pas au courant de cette protection accordeaux Ahel Tiki; et prsentrent mme, sur notre demande,une attestation crite de ce bon aptre des Ahel Taleb Mokh-tar : Sidi-l-Khir. Les Ahel Tiki firent entendre de vhmen-tes protestations et le gouverneur finit par lui donnerraison, en condarnnant les Zemarig des dommages-intrts.

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I t( ruoes suR L'tsLAt DT LEs rRtDUs DU souDAN[s

'\hel riki comprennent r20 tentes et .+72 personnes,dont 3oo blancset 72 noirs. ils raient t.4trir. rod'impor,Ils nom-adisent en saixrn sche dans le iud. \.ers Fallou,sansanna, D.vigu er ]rarn aribougou. Aur prcm irespluies, ils remontent

'eni re nord pr Dar.e, Tourou, To-balsara et L)ouissat. Ils se subdil isent un i roos-fr:ctions :Ahel Nouari, ca incier. hel Klrordor, qui srrntcl'anciens harati entent lib.rs, r\hel Dounrbi,Ahel }llakhaf e lls ont pour fcu la narqucC-. qu'ils apposent en tra\.crs du rez.

l Les Ladcnt ou Ladoum ne sonr pasd'origint rloham.--.d. Ils appartiennenr certe grande rribu ladem, cr'ntl'apparition dans le sahara nigiitien remonre ra prushaute antiquit. et dont on rerrour-e aujourd'hui les dbrisdisperses de l'ocan au mridien tle Gao,ctrcz les llures,les luellad et les Touercg. lls se. clisent Lemta, ct mar-Chent clepuis un lomns imnrenro:"ic! ::,..ec lcs Oulad.\loham-rrred. Leur f'usion sc perd trans la nuit dcs remps. Lccheikhfladrami dit:

OULAD IOHAM}iED tt7Itlaham. lls comprennent 2oo tentes et 964 personnes, dont448 blancs et 416 noirs. Leur irnpt est de 2.934 francs.Ilme nomadisation que les Zamarig. Ils ont la marqucJL, qu'ils apposent sur I'cncolurc gauche pour les nes,sur la joue gauchc pour les moutons, sur la cuisse gauchep()ur les bceufs.

i) Les Dragla (au sing. Dergli), QU'on prononce lafaon du Sahcl Dragul, ne sonr pas dc pure