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OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE-MER CENTRE DE BRAZZAVILLE LABORATOIRE DE PHYTOPATHOLOGIE DE STAGE A.mée t1'tfillet 1972 BJHER Ber-nar-d

OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

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Page 1: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUEET TECHNIQUE OUl1nE-MER

CENTRE DE BRAZZAVILLE

LABORATOIRE DE PHYTOPATHOLOGIE

RAPPO~ DE STAGE2° A.mée

t1'tfillet 1972BJHER Ber-nar-d

Page 2: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

Rapport de Stage

20 Année

Les interactions entre le Phytophthora palmivora (Butl.) Butl.

et la plantule de l'Hibiscus sabdariffa L••

Production d'enzymes pectinolytiques in vitro par le

Phytophthora palmivora (Butl.) Butl...

BOHER Bernard

Elève O.R.S.T.O.M. 20 Année

BRAZZAVILLE 1 Juillet 1972 •

Page 3: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

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,.

- 1 -

SOMMAIRE

INTRODUCTION....

PROVENANC~S DE L'HOTE ET DU PARASITE.

PREMIERE PARTIE

ETUDE PRELIMINAIRE DES METHODES D'INOCULATION ET DE DIVERS FACTEURS

INTE.RVENANT SUR LES RESULTkTS DE CES INOCUIATIONS I!

. 1) Inoculation par .suspe.~s:i:.o~.~,!lIL~.90s.J?OI;'_~ê.•

II) Inqc~l~tion par.b~oy~~ m~célien •

DEUXIEME PARTIE

ETUDE DES RELATIONS HÔTE-PARASITE ENTRE Hibiscus sabdariffa Et

Phytoph~hora palmivora (Butl.) Butl.

A) LE P.h.RASIT~

1) ~ncy.stemep.t. !le.. la_.z,o.o s~ore .e~ 'pénétrat.ion .5~ans .:l:~._Qrganesde l'hôte.

1) Encystement.

2) Pénétration au niveau du système radiculaire •

3) Pénétration au niveau des organes aériens •

4) Etude cytologique du cyste en germination •

II) Pénétration à partir du mycélium •

III) Colonisation des tissus de la plantule par le parasite •

B) L'HÔTE ~

l ) Réactions cellulaires après la pénétration •

II) Etude anatomique des réactions tissulaires au cours de l'in­

fection •

III) EVolution de,~aeperméabal1té.ee~lnlairedans les hypocotyles

pendant la pathogénie •

IV) Augmentation de l'activité peroxydasique dans les tissus au

cours de l'infection.

V ) Evolution du contenu phénolique des tissus et de leur pH

au cours de l'infection.

Page 4: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

TROISIEME PARTIE

L'EQUIPEMENT ENZYMATIQUE DU PARASITE

A) LES ENZYMBS PECTINOLYTIQUES

l ) Pectineméthylestérase

II) Polygalacturonase et polyméthylgalacturonase

I) Nature des enzymes

2) Influence de certains facteurs sur la production de PG.

et de PMG. •

3) Production de PG. par diverses souches du Phytophthora

palmivora •

4) Production de PG. sur broyats d'hypocotyles d'Hibiscus

sains et înoculés •

III) Production de Trans-élimînases •

- 2 -

Page 5: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 3 -

INTRODUCTION

Le Phytophthora palmivora (Butl.) Butl. parasite de nombreuses

cultures tropicales est susceptible de se développer sur un grand nombre

de végétaux (1) • Notre travail a porté principalement sur le couple

hôte. - parasite, Phytophthora palmivora 1 Hibiscus sabdariffa,

Ce rapport est divisé en trois parties.

Dans la première partie nous avons traité des conditions réalisées lors

de l'inoculation et de leur influence sur l'évolution de la pathogénie,

La deuxième partie est consacrée à l'étude des relations hôte-parasite

sur le plan anatomique et biochimique. La troisième partie traite de la

production d'enzymes pectinolytiques par quelques souches du P~tophthora.

L'étendue du sujet traité ne nous a pas permis d'approfondir tou-

tes les.phases de l'action parasitaire; certaines études mériteraient

d'être complétées.

~

PROVENANCES DE L'HOTE ET DU PARASITE

Des plantules d'Hibiscus sabdariffa dont l'âge variait de six

à vingt jours après mise en germination ont été utilisées. Cette plante

communément appelée Roselle, Oseille de Guinée ou Bisap du Sénégal (2)

est cultivée en Afrique à des fins alimentaires (On consomme les feuilles

et les calices charnus).

Nous disposions de graines de la variété R.C.A. en provenance de la sta-

tion I.R.C.T. de Bouake.

L'origine et le signe de compatibilité des souches de Pnytophtho-

ra palmivora utilisées,sont donnés dans le tableau de la page suivante.

Page 6: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

4 -

Agrum.e, Congo •..........................• Al

Agrume, C6te d'Ivoire •••••••••••••••••••• Al

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Cameroun

A2

A2

Al

SIGNE DE COMPTABILITE

••••••••• 1& •••••••

· ....' .

Côte d'Ivoire

ORIGINE

Roselle R. C.A.

Cacao,

Aubergine,

SOUCHE

K

L

570

FO

l

26

36

37

38

51

56

134

Page 7: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 5 -

PREMIERE PARTIE

ETUDE PRELIMINAIRED~S METHOD~S D'INOCULATION ET DE DIVERS FACTEURS

INTERVEIDLNT SUR LES RESULTATS DE CESINOCU~TIONS

Nous avons mené cette étude en fonction du besoin, pour le La-

boratoire, de l'établissement d'une gamme différentielle d'hôtes pour le

Phytophthora palmivora.

Trois possibilités d'obtention des plants à inoculer se présen-

taient~

- culture aseptique en tubes sur vermiculite imbibée de milieu

minéral de SHIVE and ROBBINS.

- culture en serre sur terre, en bacs à alimentation en eau cons-

tante.

- culture dans des pots sur vermioulite imbibée de milieu miné-

ral de SHIVE and ROBBINS dans un local à température et humi-

dité régulées.

La première méthode a été rapidement abandonnée car la forte

humidité régnant, dans les tubes provoquait une augmentation de la sen-

sibilité des plants et par là une difficulté dans l'évaluation des diffé-

rences d'agressivité entre certaines souches (Ce phénomène est facile à

constater pour les souches K et L en comparant les figures l et 2). La

seconde méthode du fait des fortes variations climatiques intervenant l

lors des expériences donne des résultats très peu reproductibles. Nous

avons choisi la troisième qui permet l'obtention de plants d'une bonne

homogénéité de taille, et qui donne une bonne reproductibilité des ré-

sultats.

Les conditions de culture sont : Milieu minéral de SHlVE and

ROBBINS(3) sur vermiculite stérile (150 ml pour un pot contenant 10 plan­tules environ).

Page 8: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

"!

- 6 -

Température 25°C ± 1°C - Humidité athmosphérique 80 %. Illumination par

tubes fluorescents (lumière du jour de luxe) 5000 lux au niveau des feuil-

les, périodicité : 12 h. 1 24 h••

Le matériel végétal choisi est la Roselle : Hibiscus sabdariffa.

Les graines sont stérilisées avant mise en germination par l'hypochlori-

te de Sodium.

Les plantules sont inoculées après 7 jours de croissance, sont con-

sidérés comme morts les plants présentant une perte de turgescence ayant

provoqué la cassure du collet. Les résultats obtenus portent sur deux ex­

périences faisant intervenir 60 à 100 plants. Deux souches de Phytophthora

sont utilisées, la souche L très agressive et la souche K faiblement agres-

sive.

1) - Inoculation par suspension de zoospores

Les zoospores sont produites à partir de cultures sur décoction

de pois en boîte de Pétri. On provoque au préalable la formation de spo-

rocystes par immersion dans une solution saline (4) pendant une heure et

illumination pendant 24 à 48 h. La libération des zoospores est déclen-

chée dans l'eau par un séjour de vingt minutes à 16°c. La suspension dont

la teneur est évaluée à l'hématimètre, est apportée au pied des plants à

raison de 0,5 ml par plant.

1) Influence du milieu de production sur 11!qq('CSHlJ,'+e/

L'emploi de trois milieux de compositons différentes: extrait de

pois gélosé, Lima bean - agar, milieu minéral minimum glucosé (5) donne

des résultats identiques dans les trois cas. Le taux de mortalité est de

90 à 100 %dans le cas de la souche L et de 25 à JO %dans celui de la

souche K.

Page 9: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

.

- 7 :..

2} Influence de la teneur de la suspension en zoospores.

Une suspension de zoospores de la souche L est apportée au pied

des plant~ aveè des concentrations de 500, 100, 50 e~ 25 zoospores par mmJ.

Dans les trois premiers cas le taux de mortalité est de 90 à 100 %, dans

le quatrième il n'est que de 60 % environ au sept~ème jour, d'autre part

on note un net retard dans l'apparition des symptômes. Il est donc néces­

saire d'employer des suspensions de zoospores assez denses (100 à 500

zoospores par mmJ}.(Fi9 n03)'

3} Influence du volume d'inoculum délivré au pied des plants~

Nous avons employé des volumes de 0,5 ml, 1 ml et 2 ml contenant

le même nombre de zoospores : environ IxIaS unités. Avec les souches K

et L, on ne note aucune différence sur le taux de mortalité en fin d'ex­

périence dans les trois cas.

4) Influence de l,gge des plants sur leur résistance à l'infec~

tion.

Des plants de Roselle sont inoculés à 7, 10 et 21 jours.

a) Inoculation par la souche agressive L~

Nous avons observé un retard dans l'apparition du taux de morta­

lité maximum, chez les plants de 10 et 21 jours par rapport aux

plants de 7 jours ; ce taux de mortalité est plus faible dans

les deux premiers cas (75 %environ), mais il reste quand m~me

élevé.

b) Inoculation par la souche peu agressive K.

Le taux de mortalité se stabilise à 25 %pour des plants âgés de

7 jours (6 jours après inoculation), à 7 %pour ceux inoculés à

10 jours, il est nul pour ceux dont l'âge au moment de l'inocu­

lation est de 21 jours. On note donc, l'acquisition, avec l'~ge,

d'une résistance à la souche K. Le phénomène est expliquable par

Page 10: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 8 -

le développement important du cambium vasculaire 5 à 7 jours

après germination, développement dont résulte un épaississement

de la partie basse àe la tige.

II) - Inoculation par broyat D;l.ycélien.

Nous employons pour les inoculations, du mycélium, cultivé sur dé­

coction de pois (70 g par litre) eh fioles diERLENMEYER. récolté après 5~

12 ou 32 jours de cultUre, lavé et broyé dans l'eau permutée, à raison de

l mg de poids sec par millilitre d'eau. Un léger retard se manifeste dans

l'apparition des symptômes en début d'expérience par rapport aux inocula­

tions réalisées avec aes zoospores, cependant le taux de mortalité en

fin dt'expérience reste le même.

1) Influence de l'~ge de la culture mycélienne sur la virulence.

Les inoculations réalisées avec des cultures myc~lienhes âgées

de 5 jours montrent un taux de mortalité plus faible en fin d'expérience

que celles réalisées avec des cultures plus âgées (12 et 32 jours).

Le vieillissement du mycélium ne semble pas avoir d'influence sur sa vi­

rulence. Il est difficile d'expliquer pourquoi le mycélium n'atteint sa

pleine virulence que tardivement. Nos études sur les enzymes pectinolyti­

ques du parasite ont montré que la production de celles-ci atteignait

rapidement son maximum sur extrait de pois (2 à 3 jours après ensemence­

ment.) Il semble donc que ces enzymes ne soient pas seuls à intervenir,

si ils interviennent, dans l'acquisition de l'agressivité par le mycélium

pendant la croissance. (Fi3n.4).

2) Influence du milieu de production des éléments mycéliens sur

la virulence. Nous avons testé le mycélium produit sur milieu minéral glu­

cosé et sur extrait de pois, aucune différence notable n'a été décelée

entre les deux séries d'inoculations.

Page 11: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 9 ~

Conclusion.

Nous avons choisi l'inoculation par suspension de zoospores qui

offre l'avantage d'une bonne reproductibilité et d'autre part se rappro­

che le plus des phénomènes naturels. Cette méthode a néanmoins un incon­

vénient majeur; la difficulté d'obtenir, dans des conditions stériles,

des suspensions de zoospores de titre suffisant, avec certaines souches

du Phytophthora.

Page 12: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 10 -

7 8JO"'''6 Qpn~ iIlOCU\q+.oll

LK

51 2 3 4

Age cHft p1allt6 0 7

• 10

• 21 J-

0_0--0-0O~/ .-.

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0 .f-·~.

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.0//­...•y.... -.•.•.0 ••••••••• 0·· .

25

50

75

%100

Fig nO l Evolution de la mortalité en fonction de l'âge des plants,

inoculation par les souches K et L (Suspension de Zoospores)

0-0 L-K

6 7Jour:. Q pr .... Ji inoeu la ho"

..321

50

75

25

%100

Fig nO 2 Plants cultivés en tubes sur vermiculite t inoculés par K et L,

Hibiscus 7 jours (suspension de zoospores) : évolution de la

mortalité.

Page 13: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- Il -

100

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2 3 4 5 6 7Jour~ opr&$ inoeulQ+ion

Fig nO 3 Influence de la concentration de la suspension de zoospores

sur la mortalité. Souche L sur Hibiscus 7 jours.

of100

0-0 ZOUl'0r.$

75

50

25

2 ·3

A-A- Myc.elium-..-.

4 5

0'_ d. S jo."~

1 d.. 12 jour.

1 d.. ~2. jour~

6 7 8 9 10 Jour"(op.... Inoeul.~ion)

Fig nO 4 Comparaison de la virulence de broyats de cultures mycélien­

nes d'~ges différents. Souche L sur Hibiscus 7 jours.

Page 14: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 12 -

BIBLIOGRAPHIE Première partie

I) - CHEE K.H. : Rev. Appl. Mycol., , 1969 (48) , 7 , p.))7 •

2) - KERHARO J. ; Plantes médicinales et Phytothérapie, 1971 , T. V n0 4,

p.277 •

3) - HEWITT E.J. : Sand and Water cu1tur methods used in the study of plant

nutrition. Commonwealth agricu1tura1 Bureaux , Technical .ommunication

nO 22 , 1966 •

4) - DAH WU CHEN and ZENTMYER G.a. : Mycologia , 1970 (62) 2 , p.397 •

5) - HUGUENIN B. et BOCCAS B. : Ann. Phytopatho1. , 1971 , 3 () , p.353 •

Page 15: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

-1,3-DEUXIEME. PARTIE

A

ETUDE DES RELATIONS HOTE - PARASITE ENTRE LE Phytophthora palmivora Et

lA PlANTULE D'Hibiscus sabdariffa.

A) LE P~SITE.

1) Encystement de la zoospore~et pénétration dans les organes de

l'hôte.

Techniques générales utilisées

Les zoospores sont obtenues par la méthode exposée dans la pre-

mdère partie. Nous avons utilisé pour cette étude les souches K et L. Les

plantules d'Hibiscus sabdariffa furent cultivées dans les conditions dé­

crites lors du précédent chapitre. Pour mettre en contact hôte et zoos-

pores nous avons placé, soit les organes à tester, soit la plante entière,

dans la suspension de zoospores pendant ,30 minutes, après ce laps de temps

la plante était retirée et déposée sur un papier filtre humide en athmos-

phère saturée. Dans les cas d'observation en continù, les spécimens fu-

rent mis en chambre humide dans la suspension de zoospores. Les expérien-

ces furent réalisées à la température du laboratoire c'est-à-dire 22-2,3°C.

1) EnèYstement· ,. L

Lorsque la zoospore est libérée dans l'eau la durée de!..salqti-

lité varie considérablement avec les conditions de milieu ; une étude a

été menée par KOFFI en ce qui concerne l'influence de la température et

du pH (1). En général peu avant l'encystement les déplacements en ligne

droite de la zoospore se réduisent, de piriforme elle devient sphérique,

deux vacu01es à contenu très réfringeant apparaissent dans la cellule

Au niveau de l'un ou des deux flagelles on peut observer la for­

mation d'un renflement identique à celui décrit par REICHLE (2) pour le

Phytophthora parasitica var. nicotianae ; ce renflement se déplace le

long du flagelle pour se fixer à son extrémité. (Photo n06, l, II et III).

On a alors deux alternatives :

Page 16: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 44 -

soit le flagelle se sépare du corps de la zoospore, soit il se rétrac­

te le renflement se rapprochant du corps de la cellule et étant finale­

ment absorbé par celle-ci, ce dernier processus est le plus fr~quent.

2) Pénétration au niveau du système radiculaire.

Si dans une suspension de zoospores encore nageantes, on place

une radicelle d'Hibiscus sabdariffa , ~n note immédiatement un net tac­

tisme des spores vers la zone d'élongation de la racine ainsi que vers

les régions où le rhizoderme a été lésé (Fig n07). Vingt minutes après

la mise en place de la racine dans la suspension, certaines spores com­

mencent leurs proce~sus d'encystement au contact du rhizoderme ou des

poils absorbants. Une demi-heure à une heure après la mise en contact,

toutes les spores ont cessé de nager. La germination des cystes inter­

vient dix à vingt minutes après le contact avec la racine. Un tube ger­

minatif de 2 à 3 J{ environ de diamètre p~endi~aissance, généralement

dans la demi sphère faisant face au rhizoderme ; dans le cas où la zoos­

pore est au contact de la racine un tropisme du tube germinatif se mani­

feste vers la surface racinaire. Si la spore s'est encystée à un endroit

assez éloigné du rhizoderme (extrémité d'un poil absorbant par exemple),

le tropisme du tube germinatif n'est plus évident ; nous avons observé

de nombreuses spores dont le tube germinatif croissait en s'éloignant

de la racine. Au niveau des régions lésées du rhizoderme le tropisme

est beaucoup plus marqué, il se manifeste même quand la spore se trouve

assez éloignée de la lésion. La croissance du tube germinatif se pour­

suit tant qu'il n'entre pas en contact avec une cellule de l'hôte et

tant que ~es réserves de la spore ou le milieu l~ permettent, quand le

contact e~t réalisé, il se forme un renflement nommé appressorium dont

le diamètre représente un tiers à la moitié de celui de la spore(Fig nO

19). Lorsque ce dernier a atteint sa taille définitive commence la péné­

tration; le franchissement de la paroi cellulaire par l'hyphe de

Page 17: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

Photo nO 5

- 15 -

zoospore peu avant l'encystement, on distingue les

deux grosses vacuoles au contenu réfringeant.

Photos no6 t l II III

1) Apparition de renflements à l'extrémité des

flagelles.

II) Rétraction de l'un des flagelles.

III) Perte d'un flagelle.

Page 18: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 16 -

DISTANCE DE L· APEX mm.

10

7

5

3

1

10 20NOMBRE OE CYSTES

Fig nO 7 Exemples de répartition des cystes de la souche L sur une

extrémité racinaire d'Hibiscus sabdariffa.

Page 19: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

1..

- :1;.7-

pénétration ne demande que deux à trois minutes. (Photo nOS). Il sem­

ble qu'une pression mécanique élevée s~exerce sur la paroi de la cellu­

le hôte au moment de la pénétration. On observe souvent un afÎaissement

de la paroi au point de pénétration (le phénomène est surtout visible

dans le cas où celle-ci échoue (phote n09). On peut remarquer sur cette

photo en a et en b l'aff~issement de la paroi, un premier essai de pé­

nétration avait été tenté en a à partir de l'appressorium sans succès,

une autre tentative a été mise en oeuvre sans plus de réussite en b.

Nous avons constaté à plusieurs reprises cet échec à la pénétration

comme l'affaissement de la paroi de la cellule indique la présence

d'une poussée mécanique importante, on p,eut penser que cet échec est

le fait d'une déficience physiologique, absence d'enzymes adéquats par

exemple. La pénétration serait donc le résultat.'d'une combinaison de

moyens mécaniques et de moyens chimiques. J~u niveau des racines elle

se fait de façon intercellulaire ou sur toute la surface de la cellule.

L'hyphe de pénétration, si elle est intercellulaire, le reste ; dans

le cas où elle est intracellulaire, quand elle atteint la paroi cellu­

laire tangentielle interne de la cellule, elle forme un nouvel appresso­

rium, à partir duquel prend naissance une hyphe intercellulaire.

3) Pénétration dans les organes aériens de la plantule

AU niveau de certains organes aériens (hypocotyle, collet) la

pénétration, quand elle est possible, n'a lieu. que dans les régions" de

la surface épidermique séparant deux eellules. La pénétration dans-.

le-s~i;i"Bsuk:.:. -:, s'éffectue avec la même rapidité que eur la ra.:Lne

en réalité, il semble qu'il y ait écartement des parois cellulaires et

non perforation ,l'hyphe de pénétration s'enfonçant comme un coin dans

l'espace intercellulaire. Le parasite dans cette région n'aurait à fran­

chir que la cuticule il se trouverait ensUite au niveau de la lamelle

Page 20: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

4 H. 55 minutes

5 H. 02

- 18 -

4 H. 58

5 H. 00

Photo n08

Photo nO 9

Cyste de la souche L en pénétration sur une racine

d'Hibiscus.

Cyste de la souche L sur racine d'Hibiscus.

Echec à la pénétration.

b

Cl

Page 21: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

... 19 -

E

D

C

.....,~ B

~"H- A

Fig nOIO : Souche L , pénétration dans un poil absorbànt dé racine

d'Hibiscus: A) Cyste, B) Tube germinatif, C) Appressorium

D) Hyphe de pénétration , E) paroi du poil •

.. o.: .. ·.. ·

...........

10 It--Fig nOll : Souche L sur feuille cotylédonnaire d'Hibiscus, .pénétration

dans le mésophylle par un stomate.

Page 22: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

~-

moyenne, région propice à son développement, qui est principalement

intercellulaire.

Il est fort possible que la région intercellulaire soit plus

favorable que le reste de la surface cellulaire à la diffusion,vers

l'extérieur, de substances provenant de la cellule et crée un stimulus

pour le tube germinatif.

La pénétration directe de l'épiderme n'est pas possible sur

toute la surface de l'hypocotyle et des feuilles quand le plant a dé-

passé un certain âge. Dans le tableau de la page 21, nous décrivons

l'aptitude à la pénétration directe de la souche L sur divers ~rganes

de la plantule en fonction de son âge. On remarque tout d'abord que c ­

celle-ci est toujours possible quelque soit l'âge du plant au niveau de

la racine principale (a) ainsi que à celui du collet dans sa partie non

chlorophyllienne (b). Dans la partie du collet, chlorophyllienne (c) la

pénétration n'a lieu que si le plant est relativement jeune (3 et 6 jours).

Aux niveaux plus élevés de l'hypocotyle, la pénétration n'est popsible

que chez de très jeunes plants (3 jourS).a Si l'on étudie le comportement

des cystes au niveau des feuilles cotylédonnaires, on remarque que la

pénétration directe est impossible, les zoospores déposées à la surface

de l'épiderme (inférieur ou supérieur) germent en donnant un tube ger­

minatif très long mais pas d'appressorium. Il est à noter que quand il

y a échec de la pénétration à la surface de l'hypocotyle c'est en géné­

ral après la formation d'un appressorium, mais qui a souvent un aspect

anormal. Nos observations de la surface des épidermes de l'hypocotyle

et de la feuille (coloration de la cuticule p~ le Soudan III) ne nous

ont pas permis d'expliquer pour quelles raisons l'appressorium ne se

formait pas à la surface des feuillesa

La colonisation du mésophylle foliaire par le parasite se réa-

lise par les stomates ; des pelotons mycéliens sont facilement

Page 23: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

0',- 21-

observables dans les chambres sous stomatiques une dizaine d'heures

après la mise en contact avec l'hôte. Dans certains cas la colonisa-

tion du mésophylle a lieu directement sans accumulation de mycélium

dans la chambre sous stomatique (Fig nOll). Sur l'hypocotyle quand la

pénétration ne peut avoir lieu directement elle se fait par l'inter-

médiaire de lésions apparaissant au pied des poils tecteurs très sou-

vent les zoospores s'amassent à la base de ces poils, le tube germina-

tif s'insinuant entre le poil et une cellule épidermique adjacente.

La tige d 'Hibiscus présente· 0 en outre des poils sécréteurs dont le

contenu se colore en rouge lorsque l'on emploie la réaction de mise

en évidence des tanins par l'acide nitreux (14) ; ces poils sont sou-

vent entièrement colonisés par le parasite et peuvent représenter une

source d'infection pour le cortex. La colonisation du parenchyme corti-

cal peut aussi se réaliser par les stomates.

f sup

--""iP=-_f inf

age a b c d f. sup. t. inf.

1 23 j. + + + + + + + + - - - -6 j. + + + + + + - + - - - -

14 j. + + + + - + - + - - - -

Aptitude à la pénétration de cystes de la sou.~e L, eurof.

différents organes de la plantule d'Hibiscus, en fonction

de son ~ge.

1) Pénétration.

2) Formation d'appres8orium.

Page 24: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

-~-

4) Etude cytologique du cyste en pénétration.

a) Vacuome à contenu lipidique : il a été mis en évidence par

passage du matériel dans le Soudan III en solution alcoolique. Dans le

cyste avant germination il existe un petit nombre de vacuoles à contenu

lipidique, 4 à 10, de forte taille pour la plupart. Les vacuoles au cours

de l'émission du tube germinatif restent en général dans le cyate quel­

ques unes de faible taille passent dans le tube et de là dans l'appresso­

rium. Le rôle de réserve de ces vacuoles ne semble pas faire de doutes,

leur contenu lipidique étant vraisemblablement utilisé au cours de la

germination et de la pénétration.

b) Chondriome: Il est facile de mettre en évidence le site

d'action de la succinodeshydrogénase par la coloration au bleu de Tëtra­

zoliuw (3) et par là les mitochondries dans lesquelles se manifeste cet

enzyme. Les mitochondries sont en nombre important dans la spore encystée

(photo n013),elles passent dans le tube germinatif avec le courant cyto­

plasmique, très souvent on note une accumulation de ces .rganelles dans

l'appressorium avant la pénétration.

c) Appareil nucléaire : La coloration des noyaux a été réalisée

par le mélange de Giemsa déjà employé pour le Phytophthora. (4).

(Hydrolyse par Hcl 5Af pendant 10 minutes coloration quatre-heures).

Les zoospores dans leur majorité sont uninucléées , elles présen­

tent dans de rares cas deux noyaux et sont alors remarquables par leur

forte taille. Le noyau<passe dans le tube germinatif quand celui-ci s'est

déjà bien développé (formation de l'appressorium en cours). Le matériel

coloré qui présente une forme ovoide dans le cyste s'allonge considérable­

ment au cours du passage dans le tube germinatif. Nous n'avons que rare-

ment observé deux noyaux dans le tube germinatif ; les divisions semblent

peu fréquentes dans celui-ci.

Page 25: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 23 -

Mitochondries dans la spore encystée et dans le cyste

en germination.

Page 26: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 24 -

II) Pénétration à partir' du mycélium

Des plantules d'Hibiscus sabdariffa ~gées de 6 jours ont été mi­

ses en contact avec du mycélium de la souche L, en croissance sur une

décoction de pois gelosée. Cinq.à six heures après mise en contact, au

niveau des radicelles, de nombreuses pénétrations sont en cours, celles­

ci sont uniquement intercellulaires. Un appressorium de taille variable

se forme avant la pénétration (Fig n014). Au niveau du collet, les pé­

nétrations directes avec appressorium sont moins fréquentes que sur la

racine : elles se rencontrent, sur l'hypocotyle, de moins en moins fré-

q~eoment, au fur et à mesure que Iton s'éloigne du collet.

En général dg nombreuses occasions de pénétration indirQcte se

présentent; poil tecteur rempu, épiderme déchiré à la suite de l'épaissi­

ssement du cylindre central, stomates, elles sont exploitées par le mycé­

lium, que l'exsudation de substances cellulaires à partir des lésions de

la cuticule, attire.

III) Colonisation des tissus de la plantule par le parasite

Vingt-quatre-heures après inoculation au collet, de plants ggés

de 7 jours, par la souche L, les premiers symptômes apparaissent. A ce

moment on trouve le parasite dans les régions où les cellules ont réagi,

il est intercellulaire avec une prédominance de la croissance dans le

sens vertical, le développement intracellulaire n'intervenant que plus

tard. Quarante-huit heures à soixante-douze heures après inoculation,

le mycélium a atteint la zone péricyclique, le liber et le xylèce on le

trouve dans les vaisseaux du bois passant d'un vaisseau à l'autre par

le biais des ponctuations, sa forme est applatie et large et il est

accolé contre la paroi lignifiée. La colonisation s'étend verticalement

et on trouve du mycélium jusqu'à un à deux centimètres au-dessus du collet.

Dans les parties souterraines le parasite a colonisé tout le système ra-

Page 27: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

~5-

diculaire. Lorsque les inoculations sont faites ~ec la souche K, la

progression est moins rapide et le mycélium n'atteint que rarement le

cylindre central,il demeure dans le parenchyme cortical et son développe-

ment dans le sens vertical est moins ~mportant que celui de L.

En ce qui concerne la colonisation des radicelles après inocu-

lation par zoospores, nous n'avons pas observé de différence entre la

vitesse de la colonisation par le mycélium de K et par celui de L ;

vingt-quatre heures après mise en contact avec les zoospores la coloni-

sation de la radicelle était totale dans les deux cas.

A la lumière de ces observations on peut penser que la diffé­

1rence d agressivité entre les souches K et L réside essentiellement dans

la différence de l'aptitude de l'une et l'autre souche à subir sans dom­

mages les réactions de défense de la plante hôte, principalement dans la

région péricyclique. Il est difficile d'invoquer une déficience physio­

logique de la souche K, si l'on considère qu'elle est capable de péné-

trer dans les organes de la plante avec un même pourcentage de réussite

que L et de coloniser les tissus de la radicelle où les réactions de

défense sont inexistantes.

A la surface des organes colonisés (20 heures après inoculation

pour les radicelles, 48 h à 72 h en ce qui concerne le collet apparais­

sen~ des bouquets de sporocystes.

Quelques fois lors des inoculatioBs par la souche K nous avons

observé, une semaine après inoculation, la formation de chlamydospores

dans la région sous-épidermique au collet.

Page 28: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 26 -

Fig n014 : Mycélium de la souche L en pénétration sur une racine

d'Hibiscus ; l~s points de pénétration sont indiqués par une flèche.

Fig n015 : Souche L sur Tomate Marmande, réaction des cellules épider­

miques du collet à la présence de l'hyphe de pénétration.

a) Hyphe de pénétration.

Page 29: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 27 -

A

B. L'HOTE

l - Réactions cellulaires lors de la pénétration

En ce qui concerne la racine d'Hibiscus sabdariffa, nos obser-

vat ions n'ont pas permis de mettre en évidence des réactions importantes

au cours des premières heures qui suivent la pénétration; Le seul phé-

nomène remarqué, et encore n'est-il pas général, est le déplacement de

la partie cytoplasmique contenant le noyau, vers le lieu où s'effectue

la pénétration. La même absence de réactions est observable au niveau

des cellules épidermiques du collet et de l'hypocotyle.

(Dans cette région par contre, chez la plantule de tomate Marmande, il

se produit au contact de l'hyphe de pénétration, un dépôt de matériel,

d'aspect granuleux, Fig nO 15 ; il ne semble pas que ce dépôt ait pour

origine une dégradation de la paroi cellulaire de l'hôte, car, une limi-

te nette existe entre la paroi et ce dépôt. Il est possible qu'il s'a-

gisse d'un changement de structure du cytoplasme induit par des sécré-

tions du parasite, diffusant au travers de la paroi).

Les premières réactions de brunissement et de précipitation du

contenu cellulaire, n'apparaissent que dix à vingt-quatre heures après

inoculation, elles se manifestent qu'au niveau du collet et de l'hypocoty-

le, pas dans les tissus de la racine. Elles interessent en premier lieu

les cellules épidermiques, qui réagissent vivement, l'extension du bru-

nissement se faisant plus rapidement dans le sens vertical que dans le

sens horizontal" sans doutes à la suite d'une colonisation par le para-

site plus rapide dans le premier sens. Deux à trois jours après l'inocu-

lat ion au collet le brunissement est important dans toute la région épi-

dermique, dans le parenchyme cortical en quelques endroits et dans l'an-

neau péricyclique où les réactions sont t~ès affirmées.

Page 30: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 28 -

Le brunissement se propage verticalement jusqu'à un tiers de la

hauteur de l'hypocotyle.

Des réactions identiques se manifestent lors de la colonisation

par K ou par L (un peu moins intenses avec K).

Lors des inoculations par la souche )6, dans les cas optimums,

la pénétration a lieu et la réaction des cellules épidermiques suffit

à arrêter le développement du parasite.

Dans la majorité des cas, l'attaque par la souche L est trop ra­

pide pour permettre à l'hôte de mettre en place des dispositifs de dé­

fense, efficaces. L'étude des phénomènes de réaction tissulaire lors de

l'infection est plus facile lorsque l'on utilise la souche K. Les plants

avaient à l'inoculation un ~ge variant de sept à dix jours. Quatre à

sept jours après l'inoculation, des coupes faites auçcollet et dans les

parties basses de l'hypocotyle montrent dans la région cambiale vascu­

laire, une augmentation de la vitesse de division des cellules. Ce phé­

nomène est particulièrement sensible en face des zones du parenchyme cor­

tical colonisées par le parasite. Il a pour résultat un épaississement

localisé de l'anneau libérien secondaire.

Dans le même temps, des groupes de cellules entrent en division

dans la zone péricyclique, toujours en regard des lésions corticales

ces divisions s'étendent aux cellules parenchymateuses de façon à

ceinturer complètement la région parasitée (Fig n016). Dans le paren­

chyme cortical, certains groupes de cellules à contenu précipité et brun,

au niveau desquelles on trouve quelques fois le ~célium du parasite,

sont comprimés et réduits par la division des cellules parenchymateuses

environnantes, jusqu'à disparaître complètement (Fig n017). Il est à

Page 31: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 29 -

noter que le processus de division est plus intense du côté interne que

du côté externe, la partie lésée étant a~~si repoussée vers l'extérieur.

Une vingtaine de jours après l'inoculation la situation se présente com­

me la décrit la figure nOlS ; on remarque que le parasite n'a pas pu

atteindre le cylindre central et qu'il se trouve confiné dans des régions

de faible importance, isolées des parties saines par des zones de divi­

sions cellulaires. Lorsque les inoculations sont réalisées avec la sou­

che L, la vitesse de colonisation de cette souche ne permet pas à l'hôte

de développer de tels dispositifs de défense. La croissance du mycélium

est constamment en avance sur les manifestations de préoipitation du con­

tenu des cellules de l'hâte. Le parasite gagne rapidement le cylindre cen­

tral perturbant le transport de la sève et provoquant la mort de la plan­

te.

Page 32: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- )0 -

Fig nOlG : Hibiscus sabdariffa inoculé à l'~ge de 10 jours par la sou­

che K. Coupe transversale dans l'hypocotyle (partie basse) 10 jours

après inoculation.

a) Régions occupées par le parasite

b) Cellules en division~ autour des zones lésées.

Page 33: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

------ -

•epiderme

'-.A-.,d:!"+-""","+-~-,"..,..4'---"+-------I--ab

cyl. cent.-Fig n017 : Divisions cellulaires au contact des zones lésées du

parenchyme cortical.

a) Zone initialement occupée par le parasite.

b) Divisions cellulaires.

- 31 -

Page 34: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 32 .:..

_---..::s:::~---~-- a

~..........__-~~---b

>"'~~--""""ilT~'--- C

0~r--r-d-J~::::::f~~-_---tf"--e

.2

Fig nOlS Hibiscus sabdariffa inoculé à l'~ge de 10 jours par la souche K.

Coupe transversale dans l'hypocotyle (partie basse), 20 jours

après inoculation.

a) Barenchyme cortical, b) fibres, c) anneau lib'rien

d) bois, e) moëlle.

I) Zones occupées par le parasite.

2) Zones de divisions cellulairese

Page 35: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- )) -III) Evolution de la perméabilité cellulaire dans les hypocotyles au

cours de l'infection par la souche L.

L'altération de la perméabilité cellulaire dans les tissus in-

fectés se manifeste par une excrétion plus ou moins importante de com-

posés divers en particulier de composés ionisés. On peut avoir une idée

de l'importance de cette excrétion en mesurant à intervalles réguliere

la conductivité de l'eau dans laquelle des hypocotyles sont mis en sus-

pension. (5).

Des Hypocotyles d'Hibiscus, inoculés à 7 jours, sont récoltés

7h, 12h, 24h et 44h après inoculation, lavés à l'eau permutée section-

nés à ) cm au-dessus du collet et leurs racines enlevées, ils sont ensui-

te placés par quatre dans des bêchers contenant 10 ml d'eau permutée.

La conductivité de la solution est mesurée immédiatement puis à inter-

valles réguliers, elle est exprimée en micro Siemens par mg de poids sec.

Résultats : les résultats sont exprimés par le graphique n019, sur celui-

ci, les nombres portés en ordonnée correspondent à la différence entre

la conductivité de la solution contenant les hypocotyles inoculés et

celles de la solution contenant les témoins,à un temps donné.

On remarque que 7 heures après inoculation une différence de con-

ductivité entre inoculés et témoins est sensible d0nc avant l'apparition

des symptômes macroscopiques. Cette augmentation de la conductivité res-

te la même jusque 24h après inoculation ; 44h après inoculation, la diffé-

rence de conductivité entre inoculés et témvins s'est considérablement

accrue. Il semble que la première phase du phénomène, faible augmenta-I

tion de la conductivité, soit le fait de la réaction des cellules épider-,

miques à la présence du parasite. Nous a~ons vu qu'il se déplace très ra-

pidement dans le sens vertical et a tendance à coloniser les assises

épidermiques et sous-jacentes avant de s'enfoncer dans les tissus.

Page 36: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 34 -

L'augmentation de la libération d'électrolytes se manifestant

à 44h serait un signe annonciateur de la mort du plant par perte de tur­

gescence qui intervient 48 à 72h après inoculation ; la cause en serait

la colonisation par le mwcélium, du cylindre central, la présence du

champignon dans les vaisseaux provoquant une altération de la circulation

de la sève et par là une rupture de l'équilibre osmotique, suivie de la

mort généralisée des cellules.

On sait par les travaux de MOUNT et BhTEMAN (6) sur Erwinia caro­

tovora que la perte d'électrolytes par les tissus de pomme de terre peut

être provoquée par immersion de ceux-ci dans une solution contenant une

polygalacturonate Trans-éliminase obtenue à partir de filtrats de cul­

tures du pathogène. Nous avons testé des filtrats de culture de Phytoph­

thora. Des hypocotyles d'Hibiscus étant mis en suspension dans du filtrat

dialysé, et la conductivité du filtrat mesurée périodiquement, aucune

différence sensible n'a été notée entre la perte d'électrolytes par des

hypocotyles placés dans le filtrat et par les témoins placés dans de l'eau

permutée. Nous n'avons donc pas pu faire de rapport entre polygalactupona­

se et altération de la perméabilité cellulaire.

Cependant, il est à noter que la production d'enzymes pectinoly­

tiques in vitro par le Phytophthora palmivora est faible (voir troisième

partie) ; d'autre part nous n'avons pas obtenu à partir de filtrat, la

macération des tissus d'hypocotyles. Ceci pourrait expliquer l'échec de

notre expérience.

Page 37: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 35 -

~ siemens /mg

~f-44Heures

5

4 t/"./3 ./2 / 24H..-

f ,,=+=="-===i=-12 H. - 7H.1

.---~ -1------f---15 35 55 75 95 155 minutes

Fig n019 : Lib~ration de composés ionisés par des bypocotyles

d'Hibiscus à des temps variables après l'inoculation par la souche L.

Page 38: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

... 36 -

IV) Augmentation de l'activité peroxydasigue dans les hypocotyles

d'Hibiscus au cours de l'infection.

a) Techniques

Des plantules âgées de 10 jours sont inoculées par la souche L

ou par la souche K (Suspension de zoospores) et récoltées à des interval-

les de temps réguliers après l'inoculation. Les plantules sont lavées à

lleau permutée et immédiatement coupées transversalement au microtome à

congélation. Des coupes de 120~ d'épaisseur sont ainsi réalisées à dif-

férentes hauteurs sur le collet et l'hypocotyle, et, placées dans un mi-

lieu de réaction (7) contenant :

- Solution aqueuse de chlorure d'ammonium saturée •••.•••• - l ml

... E" D" T"A" 5 %dans l' eau """""""""""",,""""""""""""""""""" - l ml

H202 3 %dans l' eau" """""""""""""""""""""""""""""""""." - 2 ml

- Dichlorhydrate de Benzidine solution aqueuse saturée ••• - 9 ml

Une à deux minutes après immersion, une coloration bleue se manifeste au

ni7eau des sites d'action de la peroxydase. Des sections témoins sont

obtenues par passage avant coloration dans une solution de cyanure de

potassium 0,1 M.

b) Résultat~

Chez les plantules saines une coloration bleue est observable

au niveau de l'assise épidermique et dans la région péricyclique (voirnO .to

photosn021) en ce qui concerne le collet et les parties basses de l'hypo-

cotylè (région a), dans certains ?as une faible coloration apparaît dans

les cellules libériénnes. Aux niveaux b et c on observe plus qu'une t~ès

faible coloration dans les cellules épidermiques et quelque·'fois dans

celles du péricycle.

Trente heures après inoculation par la souche L, une coloration

bleu.e est obtenue dans les cellules des 1.l:i.ili:ar1J primaire et secondaire au

Page 39: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 37 -

niveau a, et en dessous indiquant la présence d'une activité peroxydasi~u~.

que, rien n'est à signaler aux niveaux b et c. Quarante-huit heures après

inoculation cette activité est devenue très importante dans les cellules

libériennes, elle s'est intensifiée dans celles du péricycle, une faible

activité est présente dans le parenchyme cortical et dans la moëlle.

Ces phénomènes se manifestent jusqu'au niveau b seulement. L'ac­

tivité peroxydasique libérienne se maintient jusqu'à la mort des plants

qui intervient pour 80 % des individus une semaine après inoculation.

L'activité peroxydasique cesse progressivement dans les cellules du pa­

renchyme cortical et du péricycle, au cours de la progression du parasite;

le contenu des cellules prenant alors un aspect granuleux et brunâtre.

Il est à noter que les réactions de brunissement les plus marquées appa­

raissent dans les cellules de l'épiderme et de l'assise péricyclique,

cellules où l'activité peroxydasique est importante chez le plant sain.

Une semaine après inoculation ; dans les hypocotyles de plants ayant

résisté à l'attaque, on note que l'activité peroxydasique dans le liber

et le pericycle, est très élevée et intéresae tout l'hypocotyle jusqu'à

l'insertion des feuilles cotylédonnaires.

Lorsque les inoculations sont réalisées avec la souche K, les

mêmes phénomènes se produisent mais avec un certain retard; l'apparition

de l'activité peroxydasique dans le liber n'est décelable que quarante­

huit heures après inoculation. 80 %des plants restent vivants une se­

maine après l'inoculation j on note alors la présence d'une forte acti­

vité peroxydasique dans le liber et le péricycle jusqu'aux niveaux b ou

c. Le mycélium du champignon reste isolé dans le parenchyme cortical

les groupes de cellules à contenu brun et dans lesquelles on peut obser­

ver le parasite, sont entourés par un halo de cellules montrant, une for­

te activité peroxydasique.

Page 40: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 38 -

L'augmentation de l'activité peroxydasique dans les tissus de

l'hypocotyle se manifeste en dehors de tout contact avec le myc ~ium

contrairement à ce que montrent les travaux de ~~WELL et BATEMAN (8)

sur le couple hôte-parasite : Haricot/Rhizoctonia solani. La précipita-

tion du contenu cellulaire, ne se réalise qu'en présence du mycélium au

contact des cellules intéressées. dans les parties basses de l'hypocotyle

et au collet (niveau a) ; pendant les dernières phases de la maladie,le

brunissement s'étend à des niveaux plus élevés sans que le mycélium y

soit présent.

Phloème Pericycle Parenchymecortical

sain inoc. s. in. s. in.a +- ++ + ++ - -Ab - - + + - -a - +++ + ++ - +Bb - +++ + ++ - +a +- +++ + +++ - ++Cb - +++ + ++ - ++c - ++ - ++ - +

Activité peroxydasique dans les tissus de plantules d'Hibiscussabdariffa âgées de 10 jours au cours de l'infection par la souche L

A : 30 heures après inoculation. B : 3 jours après.C : une semai­ne après; a,b,c : niveaux des sections.

Concll;!sion

La présence d'une forte activité peroxydasique dans certains

tissus du plant sain d'Hibiscus semble être un facteur favorable à

l'établissement de réactions de défense; un exemple en est donné par la

réaction d'hypersensitivité qui se manifeste dans les cellwles épider-

miques vis-à-vis de la souche 36. Lorsque l'on inocule de jeunes collets

Page 41: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- )9 -

d'Hibiscus par du mwcélium de cette souche, on observe en effet, autour

des points de pénétration, 24 heures après inoculation, des cellules épi­

dermiques à contenu brun et précipité au niveau desquelles, le mycélium

est en voie de dégénérescence. Les souches virulentes comme K et L sont

capables de franchir cette première barrière ; elles se heurtent alors

à la seconde représentée par la zone péricycle-phloème dont l'activité

peroxydasique a considérablement augmenté pendant le premier otade de

l'infection (colonisation du parenchyme cortical). Dans la région péricy­

clique, la précipitation du contenu cellulaire et l'accumulation de com­

posés d'origine phénolique bloque la progression de la souche K mais pas

celle de la souche L qui colonise le cylindre central perturbant le trans­

port de la sève et provoquant la mort du plant.

Le rôle de la peroxydase dans la résistance au parasitisme ne

semble pas faire de doutes, de nombreux auteurs l'ont mis en évidence,

FEHRMAN et Dll~MOND en particulier (9) ont montré que chez la pomme de

terre une correlation nette existe entre la présence de peroxydases dans

certains organes et leur résistance au Phytophthora.

La formation de barrières protectrices d'origine phénolique, par

la plante, étant conditionnée par la présence de substrats, mais aussi

par l'activité üxydative du milieu cellulaire, on peut penser, que~ la

forte augmentation de l'activité peroxydasique dans les tissus de

l'Hibiscus au cours de l'infection, est favorable à l'établissement de

telles barrières. Ces barrières confèrent à la plantule une résistance

vis-à-vis de certaines souches, peu agressives (K) ou avirulentes ()6),

du parasite.

V) Evolution du contenu phénolique des tissus de l'hypocotyle et de l~

~H au cours de l'infection.

1) Contenu phénolique des tissus

Page 42: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 40 -

La présence d'un parasite dans les tissus végétaux provoque

généralement une augmentation de la biosynthèse des composés phénoliques

(10) ; ce phénomène s'est vu confirmé dans les hypocotyles d'Hibiscus

FJ!h d~JZ2ffa ..

a) 19.chp..i9J.!.§p-'

Les plants inoculés à la jours par K ou par L sont récoltés à

intc~valles de temps réguliers, lavés, excisés et plongés dans l'alcool

à 95° bouillan-~ pendant 5 minutes ; ils sont ensuite extraits deux fois,

après b~oy~ge, dans l'alcool à 95 0 bouillant. L'alcool ayant été évaporé

sous pression réduite, l'extrait est remis en solution dans l'alcool à

70° et débarrassé de la· chlorophylle par le tetrachlorure de carbone.

I.c docage des com!,)o3és phénoliques est réalisé par l'emploi du réactif

de :FOT·IN 1 CIOCALTEU (MERCK) suivant la méthode de SIMMONS et ROSS (11).

La mésu~e àe la densité optique est faite à 730 nm.

Les résultats sont traduits par la figure n023, la teneur en

phénols y est exprimée par la densité optique multipliée par cent et

raoenée au poids sec de tissus extraits en mg.

On observe que dans les hypocotyles sains se produit une baisse

constante de la teneur en phénols des tissus, au cours de la croissance.

Il semble possible d'expliquer ce phénomène par l'entrée en fonctionne­

ment, une semaine après germination du cambium vacculA.i.ro ainsi quP pa.~'

la formation de paquets de fibres dans la zone péricyclique. De ces deux

V.r-OCPSf.:ll::; "l.·~::.Jlll.l,~~·::di; llnA lignjfü~al;:ion importante qui pourrait provo­

C?nel' la polymèrisation de certains phénols, Rn Ij gnj nAR, non extraites

par li alcool. De.ns les plants inoculés par la souche L, dès le deuxième

JOUI ap~ès l'inoculation, un ralentissement de la baisse de teneur en

phénols est sensible ; après le quatrième jour cette teneur cesse de

Page 43: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 41-

baisser. Des résultats encore partiels, nous permettent de penser que

le même phénomène se produit lors de l'inoculation par K. Il est vrai-

semblable qu'une accumulation de composés phénoli~ll~s:c a lieu dans les

tissus qui sont au contact du parasite, équilibrant en partie le défi-

cit da~à la croissance.

Six jours après inoculation par la souche L, la quantité de ta-

nins condensés, dans les tissus, a augmenté par rapport au témoin ce

fait a été mis en évidence par la transformation des tanins de la frac-

tion méthanol 50 % (12) en anthocyanes dosables colorimètriquement par

la méthode de MASQU1LIER (13)

" ~> I~' .' _' )

Densité optique mesurée à 550 nm. ramenée au poids sec

2° EssaL •.•.•.

1° Essai ...... 19,0

17,0

inoculé par L(cinq,jours après

• . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . • • • • • • 33,5

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30,5

inoculation)

Evaluation de la teneur des tissus en tanins condensés

Quelques études histûchimiques ont été menées pour localiser les

composés phénoliques apparaissant en réponse à l'infection. La réaction

préconisée par REEVE (14) pour mettre en évidence les tanins à catéchol

a été utilisée: à des sectiomfraîches on ajoute successivement, un

volume de nitrite de sodium 10 %, un volume d'urée 20 % et un volume

d'acide acétique à 10 % dans l'eau, on laisse reposer trois à quatre

min~tGs et on npporte six volumes de soude 2N, une coloration rouge céri-

se se développe indiquant la présence de tanins à catéchol. Dans les hypo-

cotyles inoculés par K ou par L,cette coloration apparaît au niveau de

quelques assises de cellules dans la zone péricyclique (assises de cellu-

les formées à la suite des phénomènes de divisions décrits dans le cha-

pitre II). Cette coloration est visible sur la photo n022. Auoun pré-

Page 44: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 42 -

c.Lpité ne se ::orme avec le sulfate de fer ferrique dans cette zone.

L1emploi de la vanilline en solution dans l'acide chlorhydrique concen­

~:ré provoque l'apparition d'une couleur rouge vive aux mêmes endroits

laissant supposer la présence de Flavanediols 3,4 (Leucoanthocyanidines)

ou de"Flavanols 3 (Catéchines). Le maintien des coupes, pendant une

het':"'), ~:3.t1S ~GS VepGUr3 chlorhydriques, donne une coloration rouge aux

tissus ~éricycliques; confirmant d'après JACQUEMIN (16) la présence de ­

flavanediols mais n'excluant pas celle de catéchines, (seuls les flava­

nediols sont transformés en anthocyanidines par les vapeurs chlorhydri­

ques).

En résumé : il apparaît dans la zone péricyclique, au cours de

l'in~oction, des cellules à contenu riche en flavanediols 3,4 et peut

être 8n cat~chineG. Ces phénols sont ils condensés ou non? Il est dif­

f~.c:n'3 (:'e J.' 2.ffi::-mer car la réaction de REEVE l'indique mais n'est pas

confirmée par la précipitation au sulfate de fer.

Au cours de l'infection le pH des tissus parasités par la sou­

che L augmente sensiblement, il passe de pH 5,7 à pH 6,3 trois jours

après inoculation. Dans les tissus des témoins le pH reste aux environs

YJ) .9.pnclusioll

La présence du parasite dans les tissus de Ithôte provoque une

pert~rbation importante de sa physiologie. Les quelques réactions de dé­

::o:1se mises en évidence chez l' Hibiscus ( activation des divisions cel­

lulrjres, augmentation de l'activité peroxydasique, accumulation de

composén phénoli~ues ) sont suffisantes pour préserver la plantule des

Page 45: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 43 -

attaques de souches peu agressives. Par quels moyens la plantule freine­

t-elle le développement de ces souches ? Ceux-ci restent à déterminer

avec plus de précision. Il serait intéressant d'étudier l'action des

composés nouveaux apparaissant dans les cellules de l'hôte lors de l'in­

fection, sur le comportement de ces souches in vitro.

Page 46: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 44 -

A

Localisation de l'activité peroxydasique dans le collet

d'Hibiscus âgé de 12 jours. A) Sain. B) 48 h. après inocu­

lation par L.

a) Zone péricyclique. b) liber secondaire.

Page 47: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 45 -

Activité peroxydasique dans l'épiderme du collet de

d'Hibiscus sain âgé de 10 jours.

a.

Photo n022 Coloration de la région péricyclique par la réaction de

R1EVE ; Bibiscus inoculé par K à 10 jour, 7 jours après

inoculation.

a) bpiderme. b) Paquet de fibres.

Page 48: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

0.0.mg.

22

18

14

10

0····0 SAIN._. INoe.

t---i.... ~.

".'. '.

....~

- 46 -

o 2 4 6 jours

Fig n023 : Evolution du contenu phéno1ique total des tissus d'hypocoty1es

d'Hibiscus sains et inoculés par L au cours de la croissance. Inocu1a-

tion à 10 jours par suspension de zoospores.

PH6,5

6

5

••••0. '.

.....0· '0

•••••0· •

••0' e-e-e.:..:.:.:.:.:.. e __e

inocule

temoin

1 2 3 4 5 Jours

Fig nO 24 Evolution du pH des tissus (broyat). Mêmes conditions que

Page 49: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

1 - 47 -

BILBIOGRAPHIE Deuxième partie

l ) D. KOFFI - Etude des interactions entre le Phytophthora palmivora(Butl.)

Butl. et ses plantes hôtes. Thèse soutenue à la faculté des

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~6 ) H. JACQUEMIN - Plantes Médicinales et Phytothérapie , 1970., T. IV

nO 3 et 4 •

Page 50: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 48 -

TROISIEME PARTIE

L'EQUIPEMENT ENZYMATIQUE DU PARASITE LES ENZYMES PECTINOLYTIQUES.

La production de Pectine méthyl estérase (P.M.E.), de Polygalac­

turonase (P.G.) et de Polyméthylgalacturonase (P.M.G.) par le P~ytophthora

palmivora a été mise en évidence par TARJOT (1) ; hKINREFON (2 et 3) a étu­

dié la production de divers enzymes pectinolytiques en fonction des condi­

tions de culture. Les travaux récents de MANTRI et DESHPANDE (17) sur le

Phytophthora rubra ainsi que de TRIQUE ET RAVISE (4) sur le Phytophthora pal­

mivora ont montré l'importance des Trans-éliminases dans l'arsenal enzymati­

que du parasite. Notre étude a porté sur la productionJ~nzymes pectinolyti­

ques par les souches couramment utilisées au laboratoire.

Techniques

Nous avons utilisé les milieux de culture suivante.

Milieu l : Décoction de pomme de terre ("Moussline" du commerce 15 g / litre)

+ glucose l %

Milieu 2

Milieu 3

Milieu 4

Décoction de pomme de terre + glucose 0,5 %+ Pectine de citrus

0,5 %'

Milieu minéral minimum (5) + glucose l %. + chlorhydrate de thia-

mine 1 mg / litre

Milieu minéral minimum + glucose 0,5 %+ Pectine de citrus 0,5 %.

+ chlorhydrate de thiamine 1 mg par litre.

Les cultures étaient réalisées dans des fioles d'ERLENMEYER de

100 ml à raison de 20 ml par fiole, l'ensemensement fa:t avec des fragments

de cultures sur décoction de pois gélosée, prélevés s~ le front de croissan­

ce du thalle. Les fioles étaient placées à 26°C à l'otscurité. Le liquide de

culture était récupéré par filtration sur verre frité. le mycélium lavé à

l'eau permutée était pesé après dessèchement. Le filt~at était mis à dialyser

contre de l'eau pendant une nuit à 4°C; conservé à cette température, il

était utilisé le plus rapidement possible (2 jours de conservation maximum).

Avant utilisation une centrifugation à 10.000 g pendant 15 minutes était

opérée.

Page 51: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 49 -

l - Production de Pectineméthylestérase

Cet enzyme catalyse le processus de déméthylation des pectines,

son action est parfois nécessaire pour fournir un substrat favorable à

d'autres enzymes pectinolytiques.

Nous avons utilisé, pour mesurer son activité, la méthode qui

consiste à évaluer par titrimétrie la quantité de groupes carboxyles li-

bérés dans le milieu de réaction.

Le milieu comprenait

Pectine de citrus 1,2 %dans NeCl 0,25 M ••.....•.... 15 ml

Filtrat dialysé 10 ml

Incubation - l2h à 30°C - Activité exprimée en mg de méthanol libérés

dans le milieu.

SOUCHE.S ACTIVITE

51 0,97 mg

26 0,44

36 3,09

K . 0,35.L 0,6'(

FO 0,43

:...

SOUCHES ACTIVITE

l 1,09

570 0,52

134 1,32

56 0,63

38 1,24

37 0,65

..

Moyenne de 6 mesures

La production de P.M.E. est donc peu importante, on ne note que

de faibles différences entre les souches testées ; seule se distingue

la souche 36, nous verront qu'il en est de même en ce qui concerne la

production de Polygalacturonase.

Page 52: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

-50-

II - Production de Polygalacturonase et de Polyméthyl galacturonase

L'activité de cet enzyme a été principalement mesurée par la

méthode viscosimétrique (6). Le milieu de réaction était composé de :

- Substrat l %dans tampon citrate NaOH,

citrate HCl ou Tris HCl •••••••.•••••••••••••••••••••••• 10 ml

- Filtrat dialysé ..... ~ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 ml

- Quelques gouttes de Toluène

Incubation 4 OU 8 heures à 30°C.

L'activité est évaluée par la différence entre le temps d'écou­

lement du témoin (Filtrat 4 ml + Substrat 10 ml, chauffés 10 minutes à

100°C) et le temps d'écoulement de l'essai, différence exprimée en pour­

centage du temps d'écoulement du témoin. La mesure du temps d'écoulement

est fai'tè'cdans des viscosimètres de type CANNON - FENSKE (taille 300).

Nous avons utilisé dans certains cas le test à l'acide Thiobarbiturique

l'absorption étant mesurée à 550 nm pour détecter les produits des

Trans-éliminases et à 51j nm pour l'activité Polygalacturonase.

l - Nature de l'enzyme

La polygalacturonase produite par le parasite est susceptible

de dégrader le polypectate de sodium et l'acide polygalacturonique, la

polyméthylgalacturonase, les pectines de pomme (Labosi) et de citrus

(N.B.C.). Le pH optimum des deux enzymes se situe aux environs de 5,

l'activité décroit rapidement lorsque le pH s'éloigne de sa valeur

optimale (Fig n026).

Dans le cas OÙ le substrat employé est l'acide Polygalacturoni­

que l'activité (mesurée par l'emploi de l'acide thiobarbiturique) est

maximum à pH 6, cependant elle reste forte entre pH 5 et pH 8

(Fig nO 27).

Page 53: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 51 -

L'analyse chromatographique du milieu de digestion montre qu'à

pH 5 il n'y a pas 0U peu de production d'acide galacturonique décelable,

(sur la fig n~25 la présence de cet acide dans le milieu témoin est vrai-

semblablement due à son existance dans les filtrats de culture), il y a

par contre production de polymère8~de l'acide galacuronique, sans doutes

les di - (1) tri - (2) et tetramère (J) de cet acide. Le spectre d'ab-

sorption des produits de dépolymérisation de l'acide Polygalacturonique

après réaction avec l'acide Thiobarbiturique (Fig n028) présente un pic

à 515 nm environ indiquant une activité Polygalacturonase. Un épaulement

à 550 nm suggère la présence de produits résultants de l'action d'une

Polygalacturonate trans-éliminase.

D'après ces résultats, on peut penser que les enzymes produits

in vitro par le parasite sur les milieux testés sont une Bndopolygalac-

turonase (Endo PG.) et une Endopolyméthylgalacturonase (Endo PMG.). Il

est possible que des Trans-éliminases agissent conjointement~avec~cel~q-ci

les-ci.

i?) - Influence de certains facteurs sur la production de Polyga-

lacturonase et de Polyméthylgalacturonase

La présence d'un inducteur (composé pectique) est nécessaire à

la production de P.G. et de P.M.G. en quantité importante.

Avec le milieu 4 et la souche L nous avons obtenu les résultats

suivants après 10 jours de culture.

Milieu de cultureGlucose seul l % ..Glucose :0,5 %Pectine Citrus 0,5 %

EnzymePG.PMG •PG.PMG.

21,2 %4,J4 %

72,0 %48,4 %

Activité •4,J4 %mg;1,07 %mg:15,J %mg:10,J %mg:

Moyenne de 6 mesures

- Incubation 8h à JOoc - pH 5. Substrats: Polypectate de NaPectine Citrus l %

Page 54: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

... 52 -

On constate qu'une faible partie de l'activité enzymatique est

constitutive le reste étant adaptatif.

b) présence de glucose dans les milieux

La souche L a été cultivée sur le milieu 4 sans glucose et sur

le même milieu avec du glucose 1 %(Fig n0 29). L'absence de sucre dans!

le milieu est favorable à une production rapide de P.G., mais cette pro-

duction se stabilise rapidement à un niveau faible. L'addition de glucose

provoque un démarrage plus lent de la production,mais lui permet d'attein-

dre des valeurs plus élevées que dans le cas précédent. Cet effet favori-

sant du glucose a été confirmé sur le milieu 2. Sur ce milieu après (

7 jours de culture on a obtenu les résultats suivants.

Activité P.G.

Milieu 2 Glucose 0 %0,5 %I,O %1,8 %

l4,O(·%I';":'-::é l',c.

38,8 %35.,5 %28,3 %

~

..

- Incubation 4 heures à 30°C pH5, Substrat Polypectate de Na 1%

D'après ces résultats, le glucose semble avoir un effet inhibi-

teur, en début de croissance, mais il est nécessaire qu'il soit présent

pour provoquer un développement dumycélium et quand il vient à s'épui-

ser dans le milieu il permet une meilleure production d'enzyme.

Ces conclusions s'opposent à celles tirées par d'autres cher-

cheurs sur la production de P.G. par divers parasites (7,8,15). Pour le

Phytophthora palmivora, AKINREFON a montré que le glucose avait en effet

inhibiteur sur la production de P.G. mais que sa présence dans les mi-

~ieux favorisait la sécrétion d' 0< L Arabino-furanosidase et d'un fac-

teur de macération, d'après TRIQUE et RAVISE le lucose n'aurait

Page 55: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

..

53 -

aucune action sur la production de lyase par ce champignon.

d) - production de P.G. en cours de croissance

En ce qui concerne le milieu 2 la courbe de production d'enzyme

(fig nO~l) montre un maximum atteint après une dizaine de jours de cul­

ture, la production se stabilise ensuite. Il est à noter que le mycélium

même âgé est susceptible de produire une bonne quantité de P.G.

3) Production de PG. par diverses souches du Phytophthora pal-

mivora

Cette production a été évaluée, par la méthode viscosimètrique,

après 10 jours de culture sur le milieu 2. Les résultats sont présentés

sur la figure n030. La production est assez homogène et en général fai­

ble par rapport à ce que l'on enregistre chez d'autres pathogènes.

Certaines souches se distinguent par une production élevée : K, 570, L,

36, Il n'existe aucune correlation entre virulence ou agressivité et

production de PG. in vitro ; L très agressivepour un grand nombre de

plantules et K peu agressiyeont sensiblement la même production, 36 avi­

rulente contre l'Hibiseus et d'autres plantules est l'une des souches

les plus productrices. Des travaux récents de KEEN et ERWIN (9) ont mon­

tré que dans le cas du Verticillium albo-atrum il n'y avait aucun~rap­

port entre production de polygalactll"DOnaSe in vitro et virulence sur

le coton.

4) Production de PG. sur broyats d'Hypocotyles d'Hibiscus sains

et inoculés.

La souche K et la souche L ont été cultivées sur des broyats

d'hypocotyles (400 à 450 mg de poids frais de tissus broyés dans 10 ml

d'eau permutée). Les hypocotyles étaient soit sains, soit inoculés à

10 jours et récoltés à 14 jours. Une .semaine après ensemencement le dé-

Page 56: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

- 54 -veloppement mycélien était bon. Nous avons obtenus les résultats suivants:

J~ctivité mesure viscosimètrique

Souche L Souche K

:Broyat d' Hibiscus:sains. 21,0 % 14,3 %

:Broyat d'Hibiscus:inoculés. 19,8 % 20,4 % ...

Incubation 4h. à 30o e, pH 5 Substrat Polypectate de sodium l %

Le broyat n'est pas plus favorable à L qu'à K pour l'induction

de PG., aucune différence de production n'existe entre. les cultures sur

broyat de plants sains ou inoculés.

III) Product~2n de Trans-éliminases

D'après TRIQUE et RAVISE (4) c'est à ces enzymes qu'est imputable

la plus grande partie de l'activité pectinolytique du Phytophthora pal-

miv~~~. Nous avons vu que la production de Polygalacturonate trans-élimi-

nase sur le milieu 4 pouvait être indiquée par l'épaulement à 550 nm sur

le spectre d'absorption des produits de dépolymérisation de l'acide poly-

galacturonique. Ré~emment nous avons décelé une faible activité polyga-

lacturonate trans-éliminase dans des filtrats de culture de la souche L

en présence de broyat d'Hibi~Il est vraisemblable que le pH du mi-

lieu a un rôle à jouer dans la détermination du type d'enzyme produit.

Les milieux 1,2,3 et 4 ont en fin de culture un pH de l'ordre de pH 4,5 -

pH 5, qui est favorable à l'action de la PG. (7,11,13,14). Le broyat

d' Hibiseus a tm pH plus élevé, entre 6 et 7 et on sait que les trans-éli-

rninasfls ont en général des pH optimums neutres ou basiques(7,10,12,13,14).

Page 57: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

,

- 55 -

IV) Production d'enzymes pectinolytiques in vivo.

De multiples extractions à partir d'hypocoty1es parasités

d'Hibiscus sabdariffa n'ont pas permis de œettre en évidence la présence

d'enzymes pectino1ytiques dans les tissus parasités.

V) Conclusion

D'après ces quelques expériences nous pouvons conclure qu'une

EndoPG., une EndoPMG. et peut être une Endopolygalacturonate Trans-é1i­

minase sont produites par le Phytophthora palmivora in vitro. Cette p~o­

duction est faible par rapport à celle d'autres pathogènes et il n'y a

aucune corrélation entre la production de ces enzymes in vitro et la vi­

rulence ou l'agressivité ; ce dernier fait est en accord avec les reche"

ches faites sur d'autres parasites (9, 18). Des études plus apprq~~ndies'

sur la production de ferments pectiques in vivo restent à entreprendre.

Page 58: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

·.

Fig nO 25

- 56 -

0 80 0)

0....

8 ....

0 0 0 0K L T a. galacturonique

Chromatogramme des milieux de réaction

Milieu de réaction : Acide polygalacturoniq~e l %dans tam­pon citrate de sodium pH : 5 •.• 10 ml

Filtrat : cultures âgées de 10 jours surmilieu 5 4 ml

Incubation 12 h. à )0 oc

K=Souche K ; L = Souche L ; T = Témoin

Développement: Acétate d'éthyle, Acide acétique, Eau

Révélation : Acide phtalique, aniline •

I/I/I 12h.

Page 59: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

A. e_ P,à,., 57 -0- -0 PoIYl'.~tot, d. 50d'um

40

20

2 3 4 5 Il 7 8 9 pH

Influence du pH du milieu de réaction sur les activités P.G.

et P.M.G. de filtrats de culture du Phytophthora palmivora

Incubation 8 heures à 30 oc.

9 pH87654

DO. •

20 /\_.•

/•10

• Fig n027: Influence du pH du milieu de réaction sur l'activité PG. d'un

filtrat de culture du Ph.ytophthora palmivora. Mesure de la den­

sité optique à 515 nm après réaction avec l'acide thiobarbitu­

rique.

Page 60: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

• ..; 58

l'

0.0.

50

40

30

20

550 500 nm

:-.~ ."

Fig n028 . Spectre d'absorption des produits ·de dépolimérisation de

l'acide polygalacturonique par la PG. de la souche L•

._. glucose 0

Act./mg

10

Q·······u 1 %

00

00

.' o' .Jo_·

000

00

• e_5

3

off

5 8 12

JOURS

Production de PG. sur le milieu 4 en présence et en T'aosen-

ce de glucose. Souche L. Incubation 4 heures à )ooC. Substrat

polypectate de sodium•

Page 61: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

"Act.

%rJ 100

60

20

SOUCHES

'0 ~00' 00.

r:;

1... .. ...

K L 26 36 570

Il: r1r1 :..FO 1 2 37 51 5& 134

Act.%par mg.

10 ]]

6

2

- 59 -

Fig nO 31

Production de PG. par quelques souches du Phytophthora palmi­

YQr~ sur le milieu 2. Incubation 4 heures à 30°C, pH 5.Substrat polypectate de Na.

Moyenne de 6 mesures.

Act.60 /0_0 050 040

30

/020 010

2 • cs 12 15 20 27 jours

Production de PG. en cours de croissance sur le milieu 2

Incubation 4 heures à 30°C - Substrat Polypectate de Na

- Moyenne de 3 mesures.

Page 62: OFFICE DE LA BECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUl1nE

..

- 60 -

BIBLIOGRAPHIE Troisième chapitre

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