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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com

Notes du mont Royal ← La suppression de l’école normale avait mis tin aux cours d’histoire queVolney avait ouverts d’une manière si brillante; mais elle n’avait pas interrompu

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Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

Google Livres

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OEUVRESCOMPLÈTES

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OEUVRES

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I g I COMTE ET PAIR DE macs. MEMBRE DE L’ACNÉ)!!! FRANÇAISE.

nouommnpn LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE 5mm A aman-m ,

l....-,PRÉCÉDÉES D’UNE NOTICE

SUR LA’VIE ET LES ÉCRITS DE L’AUTEUR.

PARI-S ,

"mm DIDOT FRÈRES ET C", LlBRAlRES-ÉDITEURS,

IMPRIMEURS DE L’INSTITUT DE FRANCE,

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M mac xxxvn.

VIÈIÇ’E DE LYON

Biblioth. du Palais des Arts

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si NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS DE C. F. VOLNEY.lait tracer la double nomenclature alaire et française z au pre.mier coup d’œil la chose fut jugée impraticable à cause dela différentes des prononciations. Volney fut invité à fairel’application de son système; mais il n’y consentit qu’à con-dition qu’il serait préalablement examiné par un comité desavants; ne voulant pas, disait-il, hasarder l’honneur d’unmonument public pour une petite vanité personnelle. Onnomma une commission de douze membres, et le nouveausystème de transcripüon européenne fut admis a une grandemajorité.

Ce nouveau succès fut une douce récompense de ses utilestravaux. il continua de diriger ses recherches vers cette nou-velle branche de savoir, et publia successivement plusieursantres écrits , ou il continua de présenter des développementsnouveaux a sa première idée philanthropique de concourir arapprocher tous les peuples; nous avons de lui l’ile’breusimplifie, l’Alphabet européen, un Rapport sur les vocabu-laires comparés du professeur Pallas, et un Discours surl’étude philosophique des langues.

La suppression de l’école normale avait mis tin aux coursd’histoire queVolney avait ouverts d’une manière si brillante;mais elle n’avait pas interrompu ses nombreuses et profondesrecherches sur les anciens historiens. Dés 178! , il avait sou-mis à l’Aœdémie un essai sur la chronologie de ces premierspeuples dont il avait été observer les monuments et les tracesdans les pays qu’ils avaient habités. En leu, il publiasesNouvelles recherche: sur l’histoire ancienne. il y interrogetour a tour les plus anciennes traditions, les combat lesunes par les autres, et par un système continuel de compa-raison. il parvient a dégager les faits des nombreuses fablesqui les dénaturaient. Peu d’historiens résistent a cette espèced’enquéte juridique; c’est dans leur propre arsenal qu’il vachercher des armes pour les combattre. et il le fait d’unemanière victorieuse. il s’attache surtout a résoudre le grandproblème assyrien. et le résout a l’honneur d’ilérodote, qui estdémontré l’auteur le plus profondet le plus exact des anciens.

" Cet ouvrage , fruit d’un travail immense et preuve d’une éru-dition profonde. eût suffi pour la gloire de Volney.

L’étude opiniâtre a laquelle il se livrait sans cesse abré-gea ses jours. Sa santé, qui avait toujours été délicate, de-vint languissante, et bientôt il sentit approcher sa tin; ellefut digne de sa vie.

a Je connais l’habitude de votre profession, dit-il a son m6-n decin trois jours avant de mourir; mais je ne veux pas quea vous traitiez mon imagination comme celle des autres ma-s Indes. Je ne crains pas la mort. Dites-moi franchement cen que vous pensez de mon état, parce que j’ai des dispositionsa a faire. u Le docteur paraissant hésiter : u J’en sais assez,x reprit Volney; faites venir un notaire. n

Il dicta son testament avec le plus grand calme; et n’aban-donnant pas ason dernier moment l’idée qui n’avait cessé del’occuper pendant vingt-cinq ans, et ignant sans douteque ses essais ne fussent interrompus après lui, il consacra

FIN DE LA NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS DE C. F.

une somme de vingt-quatre mille francs pour fonder un prixannuel de douze cents francs pour le meilleur ouvrage surl’étude philosophique des langues.

Volney mourut le 25 avril 1820; les regrets de toute laFrance se sont mules aux larmes d’une épouse, modèle deson sexe,.dont in bienfaisance fait oublier aux pauvres laperte de leur protecteur, et dont les vertus rappellent lesqualités de celui dont elle sut embellir la vie.

Parvenu aux honneurs et a une brillante fortune, et neles devant qu’a ses talents supérieurs, Volney n’en faisaitusage que pour rendre heureux tous ceux qui l’entouraient.ll se plaisait surtout a encourager et a secourir des hommesde lettres indigents. Le malheureux pouvait réclamer l’appuide ce citoyen vertueux. qui ne résistait jamais au plaisir d’e-tre utile.

Dans sa carrière politique, il se montra toujours ami sin-cère d’une liberté raisonnable, et ne dévia jamais deses prin-cipes de justice et de modération. Un de ses amis le félicitaitun jour sur sa lettre a Catherine : n Et mol, je m’en suis re-« pénil, dit-il aussitôt avec une sincérité philosophique.a SI. au lieu d’irriter ceux des rois qui avaient montré desa dispositions favorables a la philosophie, nous eussionsn maintenu ces dispositions par une politique plus sage eta une conduite plus modérée, la liberté n’eût pas éprouvé

« tant d’obstacles, ni coute tant de sang. nLa modestie et la simplicité de son caractère et de ses

mœurs ne l’abandonnérent jamais, et les honneurs dont illut revêtu ne l’éblouirent pas un instant. n Je suis toujoursn le même, écrivait-il a un de ses intimes amis; un peun comme Jean la Fontaine, prenant le temps comme il vientn et le monde comme il va; pas encore bien accoutumé a m’en-« tendre appeler monsieur le comte, mais cela viendra aveca les bons exemples. J’ai pourtant mes armes, et mon cachetn dont je vous régale z deux colonnes asiatiques ruinées, d’or,n bases de ma noblesse, surmontées d’une hirondelle emblé-« malique ( fond d’argent), oiseau voyageur, mairfldele, quiu chaque année vient sur ma cheminée chanter printemps eta liberté. n

On a souvent reprochés Volney un caractère morose et unesorte de disposition misanthropique, dont il avait montrédes germes dans les premières aunés de sa vie. Ce reproche;il faut l’avouer, n’a pas toujours étésans fondement; ca dl»positions furent quelquefois l’effet d’une santé trop languis-sante; peut-eue aussi doit-on les attribuer tr cette étudeprofonde qu’il avait faite du cœur humain, dans le cours desa vie politique. n Malheur, a dit un sage, malheur an l’homme sensible qui a osé déchirer le voile de la société,a et refuse de se livrer a cette illusion théâtrale si nécessairea a notre repos! son lime se trouveen viedans leselndu néant;a c’est le plus cruel de tous les supplices. ....... n Volney dé-chira le voile. -

Anouas cossues.

VOLNBY.

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Notes du mont Royal

Une ou plusieurs pages sont omises ici volontairement.

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969606 wwwLA LOI NATURELLE, .OU

PRINCIPES PHYSIQUES DE LA MORALE,DÉDUITS DE L’ORGANISATION DE L’HOMME ET DE L’UNIVERS.

AVERTISSEMENT DE L’ÉDITEUR.

Si les livres se prisent par leur poids , celui-ci sera compteour peu de chose; s’ils s’estiment par leur contenu, peut-être:ra-t-il placé au rang des plus importants.En général , rien de plus important qu’un bon livre élémen-lire; mais aussi rien de plus dtfiiclleà cgmposer et même are : pourquoi cela? parce que tout devant y être analyse etéfinition, tout doit y être dit avec vérité et précision z si laune et la précision manquent , le but est manqué; si ellesniaient . il devient abstrait par sa force même.Le premier de ces défauts a été sensiblejusqu’a ce jour dans

nus les livres de morale : on n’y trouve qu’un chaos demaximes décousues , de préceptes sans causes , d’actions sansmais. les pédants du genre humain l’ont traité comme unetit enfant: ils lui ont prescrit d’être sage par la trayeur dessprits etdœ revenants. Malntenantque le genre humain gran-it, il est temps de lui parler raison, il est temps de prouver auxommes que les mobiles de leur perfectionnement se tirente leur organisation même. de l’intérêt de leurs passions , ete tout ce qui compose leur existence. Il est temps de démon-er que la morale est une science physique et géométrique,nunise aux règles et au calcul des autres sciences exactes;:tel est l’avantage du système expose dans ce livre, que lesne: de la moralité y étant fondées sur la nature même desirises . elle est fixe et immuable comme elles ; tandis que dansms les systèmes théologiques , la morale étant assise sur despinions arbitraires, non démontrable et souvent absurdes.le change, s’aii’aiblit, périt avec elles, et laisse les hommesans une dépravation absolue. il est vrai que par in raisonterne que notre système se. l’onde. sur des laits et non sur desives , il trouvera plus de difficulté a se répandre et a s’établir;lais il tirera des forces de cette lutte même, et tôt ou tardéternelle religion de la nature renversera les religions passa-bles de l’esprit humain.Ce livre fut publié pour la première fois en i793, sous letre de Catéchisme du citoyen français : il avait d’abord étéestiné a être un livre national; mais il pourrait égalementleu s’intituler Catéchisme du bon sens et des honnêtes gens;faut espérer qu’il deviendra un livre commun a toute Pliu-

ipe. il ut possible que dans sa brièveté il n’ait pas suffisam-ent rempli le but d’un livre classique populaire; mais l’au-ur sera satisfait s’il a du moins le mérite d’indiquer leloyen d’en faire de meilleurs.

-----.CHAPITRE PREMIER.

De la loi naturelle.

D. Qu’est-ce que la loi naturelle?R. c’est l’ordre régulier et constant des faits, par

que! DIEU régit l’univers; ordre que sa sagesserésente aux sens et à la raison des hommes , pour

servir à leurs actions de règle égale et commune,et pour les guider, sans distinction de pays ni desecte, vers la perfection et le bonheur.

D. Définissei-moi clairement le mot loi.

R. Le mot hi, pris littéralement, signifie lec-ture I , parce que, dans l’origine, les ordonnance:et règlements étaient la lecture par excellence quel’on faisait au peuple, afin qu’il les observât et n’en-

courût pas les peines portées contre leur infraction:d’où il suit que l’usage originel expliquant l’idée

véritable, la loi se définit :

a Un ordre ou une défense d’agir, avec la clauseu expresse d’une peine attachée à l’infraction, oua d’une récompense attachée à l’observation de

- cet ordre. nD. Est-ce qu’il existe de tels ordres dans la

nature?Il. Oui.D. Que signifie ce mot nature?Il. Le mot natureiprend trois sens divers:1° Il désigne l’univers, le monde matériel; on

dit , dans ce premier sens , beauté de la nature, ri-chessede la nature, c’est-à-dire les objets du cielet de la terre offerts à nos regards;

2° il désigne la puissance qui anime, qui meutl’univers, en la considérant comme un être dis-tinct, comme l’âme est au corps; on dit, dans ce

second sens : a Les intentions de la nature, lesa secrets incompréhensibles de la nature. v

3° il désigne les opérations partielles de cettepuissance dans chaque être ou dans chaque classed’êtres; et l’on dit, dans ce troisième sens: a C’est

a une énigme que la nature de l’homme; chaquea être agit selon sa nature. s

Or, comme les actions de chaque être ou de cha-que espèce d’étres sont soumises à des règles cons-

tantes et générales, qui ne peuvent être enfreintessans que l’ordre général ou particulier soit inter-

! Du latin lez, lectio : Alcoran signifie aussi la lecture.et n’est qu’une traduction littérale du mot loi.

l.

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84 LA LOI NATURELLE.verti et troublé, l’on donne à ces règles d’actions et

de mouvements le nom de lois naturelles ou loisde la nature.

D. Donnez-moi des exemples de ces lois.R. C’est une loi de la nature, que le soleil éclaire

successivement la surface du globe terrestre; --que sa présence y excite la lumière et la chaleur;-- que la chaleur agissant sur l’eau forme des va-peurs; - que ces vapeurs élevées en nuages dansles régions de l’air, s’y résolvent en pluies ou en

neiges, qui renouvellent sans cesse les eaux dessources et des fleuves.

C’est une loi de la nature, que l’eau coule dehaut en bas; qu’elle cherche, son niveau; qu’ellesoit plus pesante que l’ai’r; -- que tous les corpstendent vers la terre; -- que la flamme s’élève versles cieux; qu’elle désorganise’les végétaux et les

animaux; -- que l’air soit nécessaire à la viede certains animaux; que, dans certaines circons-tances, l’eau les suffoque et les tue; que certainssucs de plantes , certains minéraux attaquent leursorganes, détruisent leur vie; et ainsi d’une fouled’autres faits.

Or, parce que tous ces faits et leurs semblablessont immuables , constants , réguliers , il en résultepour l’homme autant de véritables ordres de s’yconformer, avec la clause expresse d’une peine at-tachée à leur infraction, ou d’un bien-être attaché

à leur observation : de manière que si l’homme pré-

tend voir clair dans les ténèbres , s’il contrarie lamarche des saisons, l’action des éléments; s’il

prétend vivre dans l’eau sans se noyer , toucher laflamme sans se brûler, se priver d’air sans s’étouf-

fer, boire des poisons sans se détruire, il reçoit dechacune de ces infractions aux lois naturelles unepunition corporelle et proportionnée à sa faute; -qu’au contraire, s’il observe et pratique chacunede ces lois dans les rapports exacts et réguliersqu’elles ont avec lui, il conserve son existence, etla rend aussi heureuse qu’elle peut l’être; et parce

que toutes ces lois, considérées relativement àl’espèce humaine, ont pour but unique et communde la conserver et dela rendre heureuse, on est con-venu d’en rassembler l’idée sous un même mot , et

de les appeler collectivement la loi naturelle.

CHAPITRE Il.

Caractères de le loi naturelle.

D. Quels sont les caractères de la loi naturelle?R. On en peut compter dix principaux.D. Quel est le premier?R. C’est d’être inhérente à l’existence des cho-

ses, par conséquent, d’être primitive et antérieur!

à toute autre loi; en sorte que toutes celles qu’onireçues les hommes n’en sont que des imitationsdont la perfection se mesure sur leur ressemblanctavec ce modèle primordial.

D. Quel est le second?R. C’est de venir immédiatement de DIEU, d’l

tre présentée par lui à chaque homme, tandis qules autres ne nous sont présentées que par dehommes qui peuvent être trompésou trompeun

D. Quel est le troisième?R. C’est d’être commune à tous les temps,

tous les pays, c’est-à-dire, d’être une et un

verselle.D. Est-ce qu’aucune autre loi n’est universelle

R. Non : car aucune ne convient, aucune n’eapplicable à tous les peuples de la terre; toutsont locales et accidentelles , nées par des circontances de lieux et de personnes; en sorte quetel homme, tel événement n’eût pas existé. tel

loi n’existerait pas.

D. Quel est le quatrième caractère?R. c’est d’être uniforme et invariable.

D. Est-ce qu’aucune autre n’est uniforme eti

variable?R. Non : car ce qui est bien et vertu selon l’un

est mal et vice selon l’autre; et ce qu’une me:loi approuve dans un temps, elle le condamne savent dans un autre.

D. Quel est le cinquième caractère?R. D’être évidente et palpable, parce qu’elleec

siste tout entière en faits sans cesse présents a

sens et à la démonstration. yD. Est-ce que les autres lois ne sont pasé

dentes?R. Non : car elles se fondent sur des faits pas

et douteux, sur des témoignages équivoquessuspects, et sur des preuves inaccessibles aux se

D. Quel est le sixième caractère?R. D’être raisonnable, parce que ses précep

et toute sa doctrine sont conformes à la raisorà l’entendement humain.

D. Est-ce qu’aucune autre loi n’est raisnable?

R. Non z car toutes contrarient la raisonl’entendement de l’homme, et lui imposent a

tyrannie une croyance aveugle et impraticableD. Quel est le septième caractère?Il. D’être juste, parce que dans cette loi

peines sont proportionnées aux infractions.D. Est-ce que les autres lois ne sont pas j

tes? IR. Non : car elles attachent souvent aux l

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LA LOI NATURELLE. 85rites ou aux délits des peines ou des récompensesdémesurées, et elles imputent à mérite ou à délit

des actions nulles ou indifférentes.D. Quel est le huitième caractère?R. D’être pacifique et tolérante, parce que,

dans la loi naturelle, tous les hommes étant frè-res et égaux en droits, elle ne leur conseille àtous que paix et tolérance, même pour leurserreurs.

D. Est-ce que les autres lois ne sont pas pa-siliques?

R. Non :car toutes prêchent la dissension, ladiscorde, la guerre, et divisent les hommes pardes prétentions exclusives de vérité et de domina-

tion. «D. Quel est le neuvième caractère?R. D’être également bienfaisante pour tous les

hommes, en leur enseignant à tous les véritablesmoyens d’être meilleurs et plus heureux.

D. Est-ce que les autres ne sont pas aussi bien-faisantes?

R. Non : car aucune n’enseigne les véritablesmoyens du bonheur; toutes se réduisent à despratiques pernicieuses ou futiles; et les faits leprouvent, puisque après tant de lois, tant de reli-gions, de législateurs et de prophètes, les hommes

sont encore aussi malheureux et aussi ignorantsqu’il y a six mille ans.

D. Quel est le dernier caractère de la loi natu-relle ?

R. C’estde suffire seule à rendre les hommes plusheureux et meilleurs, parce qu’elle embrasse tout ceque les autres lois civiles ou religieuses ont de bonou d’utile, c’est-à-dire qu’elle en est ensentielle-

ment la partie morale;de manière que si les autreslois en étaient dépouillées , elles se trouveraient ré-

duites à des opinions chimériques et imaginaires,sans aucune utilité pratique.

D. Résumez-moi tous ces caractères.R. j’ai dit que la loi naturelle est,

1° Primitive; 6°. Raisonnable;2° Immédiate; 7° Juste;3° Universelle; 8° Pacifique;4° lnvariable; 9° Bienfaisante;5° Évidente; 10° Et seule sufllsante.Et telle est la puissance de tous ces attributs de

perfection et de vérité, que loquu’en leurs dispu-tes les théologiens ne peuvent s’accorder sur aucun

point de croyance, ils on recours à la loi natu-relle, dont l’oubli, disenti’plâèa forcé Dieu d’en-

voyer de temps en temps prophètes publierdes lois nouvelles : comme si Dieu faisait des lois

, de circonstance, à la manière des hommes, sur-

tout quand la première subsiste avec tant de force .qu’on peut dire qu’en tout temps et en tout payselle n’a cessé d’être la loi de conscience de tout

homme raisonnable et sensé.D. Si, comme vous le dites, elle émane immé-

diatement de Dieu, enseigne-t-elle son existence?R. Oui , très-positivement : car pour tout homme

qui observe avec réflexion le spectacle étonnant del’univers , plus il médite sur les propriétés et les at-

tributs de chaque être, sur l’ordre admirable et l’har-

monie de leurs mouvements , plus il lui est démon-tré qu’il existe un agent suprême, un moteur uni-versel et identique, désigné parle nom de DIEU; etil est si vrai que la loi naturelle suffit pour éleverà la connaissance de DIEU , que tout ce que les homomésont prétendu en connaître par des moyens étran-

gers, s’est constamment trouvé ridicule, absurde, etqu’ils ont été obligés d’en revenir aux immuables

notions de la raison naturelle.D. Il n’est donc pas vrai que les sectateurs de la

loi naturelle soient athées PR. Non , cela n’est pas vrai : au contraire, ils ont

de la Divinité des idées plus fortes et plus nobles que

la plupart des. autres hommes; car ils ne la souil-lent point du mélange de toutes les faiblesses et detoutes les passions de l’humanité.

D. Quel est le culte qu’ils lui rendent ?, R. Un culte tout entier d’action : la pratique et

l’observation de toutes les règles que la supremesagesse a imposées aux mouvements de chaque être;règles éternelles et inaltérables, par lesquelles ellemaintient l’ordre et l’harmonie de l’univers , et qui,

dans leurs rapports avec l’homme, composent la loi

naturelle. ,D. A-t-on connu avant ce jour la loi naturelle PR. On en a de tout temps parlé : la plupart des

législateurs ont dit la prendre pour base de leurslois; mais ils n’en ont cité que quelques préceptes ,et ils n’ont eu de sa totalité que des idées vagues.

D. Pourquoi cela?R. Parce que, quoique simple dans ses bases, elle

forme, dans ses développements et ses conséquen-ces, un ensemble compliqué qui exige la connais-sance de beaucoup de faits, et toute la sagacité duraisonnement.

D. Est-ce que l’instinct seul n’indique pas la loi

naturelle ?R. Non : car par instinct l’on n’entend que ce

sentiment aveugle qui porte indistinctement verstout ce qui flatte les sens.

D. Pourquoi dit-on donc que la loi naturelle estgravée dans le cœur de tous les hommes?

R. On le dit par deux raisons : 1° parce que l’on

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a remarqué qu’il y avait des actes et des sentiments

communs a tous les hommes , ce qui vient de leurcommune organisation; 2° parce que les premiersphilosophes ont cru que les hommes naissaient avecdes idées déjà formées , ce qui est maintenant dé-

montré une erreur.D. Les philosophes se trompent donc?R. Oui, cela leur arrive.D. Pourquoi cela?R. 1° Parce qu’ils sont hommes; 2’ parce que les

ignorants appellent philosophes tous ceux qui rai-sonnent bien ou mal; 3° parce que ceux qui raison-nent sur beaucoup de choses , et qui en’raisonnentles premiers, sont sujets à se tromper.

D. Si la loi naturelle n’est pas écrite, ne devient-elle pas une chose arbitraire et idéale?

R. Non : parce qu’elle consiste tout entière enfaits dont la démonstration peut sans cesse se re-nouveler aux sens, et composer une science aussiprécise et aussi exacte que la géométrie et les ma-thématiques; et c’est par la raison même que la loi

naturelle forme une science exacte, que les hom-mes, nés ignorants et vivant distraits, ne l’ontconnue, jusqu’à nos jours, que superficiellement.

CHAPITRE HI.Principes de la loi naturelle par rapport a l’homme.

D. Développez-moilesprincipesdelaloinatnrellepar rapport à l’homme?

R. Ils sont simples; ils se réduisent à un précepte ’

fondamental et unique.D. Quel est ce précepte?R. C’est la conservation de soi-même.D. Est-ce que le bonheur n’est pas aussi un pré-

cepte de la loi naturelle?R. Oui : mais comme le bonheur est un état ac-

cidentel qui n’a lieu que dans le développement desfacultés de l’homme et du système social, il n’est

point le but immédiat et direct de la nature; c’est,pour ainsi dire, un objet de luxe, surajouté à l’ob-jet nécessaire et fondamental de la conservation.

D. Commentla nature ordonne-belle à l’hommede se conserver?

R. Par deux sensations puissantes et involon-taires , qu’elle a attachées comme deux guides , deuxgénies gardiens à toutes ses actions z l’une, sensa-tion de douleur, par laquelle elle l’avertit et le dé-tourne de tout ce qui tend à le détruire; l’autre,sensation de plaisir, par laquelle elle l’attire et leporte vers tout ce qui tend à conserver et à déve-lopper son existence.

D. Le plaisir n’est donc pas un mal, un péché,comme le prétendent les casuistes?

LA LOI NATURELLE. .R. Non : il ne l’est qu’autant qu’il tend àde’tnrin

la vie et la santé , qui, du propre aveu de œseasuistes, nous viennent de Dieu même.

D. Le plaisir est-il l’objet principal de notreeristence, comme l’ont dit quelques philosophes?

R. Non : il ne l’est pas plus que la douleur; iplaisir est un encouragement à vivre, comme la donleur est un repoussement à mourir.

D. Comment prouvez-vous cette assertion?R. Par deux faits palpables : l’un, que le plaisir

s’il est pris au delà du besoin, conduit à la destruc

tion; par exemple, un homme qui abuse du plain]de manger ou de boire , attaque sa santé et nuitisa vie : l’autre, que la douleur conduit quelquefoilà la conservation; par exemple, un homme qui sfait couper un membre gangrené souffre de la donleur, et c’est afin de ne pas périr tout entier.

D. Mais cela même ne prouve-t-il pas que ne!sensations peuvent nous tromper sur le but dnotre conservation?

R. Oui z elles le peuvent momentanément.D. Comment nos sensations nous trompent-

elles?R. De deux manières : par ignorance et psi

passion. ’D. Quand nous trompent-elles par ignorance!R. Lorsque nous agissons sans connaître l’action

et l’effet des objets sur nos sens; par exemple , lorsqu’un homme touche des orties sans connaître leu.qualité piquante, ou lorsqu’il mâche de l’opium don

il ignore la qualité endormante.-D. Quand nous trompent-elles par passion?R. Lorsque connaissant l’action nuisible des et»

jets, nous nous livrons cependant à la fougue de ne;désirs et de nos appétits; par exemple, lorsqu’unhomme qui sait que le vin enivre, cuboit avec exces.

D. Que résulte-t-il de là?R. Il en résulte que l’ignorance dans laquelle nom,

naissons, et que les appétits déréglés auxquels nous

nous livrons , sont contraires à notre conservation:que par conséquent l’instruction de notre esprit etla modération de nos passions sont deux obligations.deux lois qui dériventiminédiatement de la premier:

loi de la conservation.D. Mais si nous naissons ignorants, l’ignorance

n’est-elle pas une loi naturelle?

R. Pas davantage que de rester enfants , nus etfaibles. L’oin d’être pour l’homme une loi de la na-

ture, l’ignorance est un obstacle à la pratique detoutes ses lois. c’est le véritable péché originel.

D. Pourquoi donc s’est-il trouvé des moralistesqui l’ont regardée comme une vertu et une perfec-

tion?

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LA LOI NATURELLE.

R. Parce que par bizarrerie d’esprit, ou par mi-santhropie, ils ont confondu l’abus des connais-sauces avec les connaissances mêmes : comme si,parce que les hommes abusent de la parole, il fal-lait leur couper la langue; comme si la perfectionet la vertu consistaient dans la nullité, et nondans le développement et le bon emploi de nos

facultés. jD. L’instruction est donc une nécessité indispen-

sable à l’existence de l’homme? AR. Oui :tellement indispensable, que sans elle

il est à chaque instant frappé et blessé par tous lesêtres qui l’environnent; car s’il ne connaît pas lesefi’ets du feu, il se brûle; ceux de l’eau, il se noie;ceux de l’opium, il s’empoisonne: si dans l’état

sauvage il ne connaît pas les ruses des animaux etl’art de saisir le gibier, il périt de faim; si dansl’état social il ne connaît pas la marche des saisons,

il ne peut ni labourer, ni s’alimenter; ainsi detoutes ses actions dans tous les besoins de sa con-servation.

D. Mais toutes ces notions nécessaires à sonexistence et au développement de ses facultés,l’homme isolé peut-il se les procurer?

R. Non : il ne le peut qu’avec l’aide de ses sem-blabla, que vivant en société.

D. Mais la société n’est-elle pas pour l’homme un

état contre nature? -R. Non : elle est au contraire un besoin, une loi

que la nature lui impose par le propre fait de sonorganisation; car, 1° la nature a tellement consti-tué l’être humain , qu’il ne voit point son semblable

d’un autre sexe sans éprouver des émotions et unattrait dont les suites le conduisent à vivre en fa-mille, qui déjà est un état de société; 2° en le for-

niant sensible, elle l’a organisé de manière queles sensations d’autrui se réfléchissent en lui-même,

et y excitent des co-sentimenls de plaisir, de don-leur, qui sont un attrait et un lien indissoluble dela société; 3° enfin, l’état de société, fondé sur les

besoins de l’homme, n’est qu’un moyen de plus de

remplir la loi de se conserver; et dire que cet étatest hors de nature parce qu’il est plus parfait, c’estdire qu’un fruit amer et sauvage dans les bois , n’est

plus le produit de la nature, alors qu’il est devenudoux et délicieux dans les jardins où on l’a cultivé.

D. Pourquoi donc les philosophes ont-ils appeléla vie sauvage l’état de perfection?

R. Parce que, comme je vous l’ai dit, le vul.glaire a souvent donné le nom de philosophes à desesprits bizarres qui, par morosité, par vanité bles-sée, par dégoût des vices de la société , se sont fait

de l’état sauvage des idées chimériques , contradic- I

87

toires à leur propre système de l’homme parfait.D. Quel est le vrai sens de ce mot philosophe?R. Le mot philosophe signifie amant de la. sa-

gesse : or, comme la sagesse consiste dans la pra-tique des lois naturelles, le vrai philosophe est ce-lui qui connaît ces lois avec étendue et justesse, etqui y conforme toute sa conduite.

D. Qu’est-ce que l’homme dans l’état sauvage?

R. C’est un animal brut, ignorant, une bête mé-chante et féroce, à la manière des ours et des orang-

outangs.D. Est-il heureux dans cet état?R. Non : car il n’a que les sensations du mo-

ment; et ces sensations sont habituellement cellesde besoins violents qu’il ne peut remplir, attenduqu’il est ignorant par nature et faible par son iso-lement.

D. Est-il libre?R. Non : il est le. plus esclave des êtres; car sa

vie dépend de tout ce qui l’entoure; il n’est pas

libre de manger quand il a faim, de se reposerquand il est las, de se réchauffer quand il a froid;il court risque à chaque instant de périr : aussi lanature n’a-t-elle présenté que par hasard de telsindividus; et l’on voit que tous les efforts de l’es-pèce humaine depuis son origine n’ont tendu qu’à

sortir de cet état violent, par le besoin pressant desa conservation.

D. Mais ce besoin de conservation ne produit-il pas dans les individus l’égoïsme, c’esbà-dire l’a-

mour de soi? et l’égoïsme n’est-il pas contraire a

l’état social? .R. Non : car si par égoïsme vous entendez lepenchant à nuire à autrui, ce n’est plus l’amourde soi, c’est la haine des autres. L’amour de soi,pris dans son vrai sens, non-seulement n’est pascontraire à la société, il en est le plus ferme appui ,par la nécessité de ne pas nuire à autrui, de peurqu’en retour autrui ne nous nuise.

Ainsi la conservation de l’homme, et le déve-loppement de ses facultés dirigé vers ce but, sontla véritable loi de la nature dans la production del’être humain; et c’est de ce principe simple et fé-

coud que dérivent, c’est à lui que se rapportent,c’est sur lui que se mesurent toutes les idées debien et de 15ml, de vice et de vertu, de juste oud’injustc, de vérité ou d’erreur, de permis ou de

défendu, qui fondent la morale de l’homme indi-vidu, ou de l’homme social.

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88

CHÂPITRE 1v.

Bases de la morale; du bien , du mai, du péché, du crime,du vice et de la vertu.

D. Qu’est»ce que le bien selon la loi naturelle?R. C’est tout ce qui tend à conserver et perfec-

tionner l’homme.

D. Qu’est-ce que le mal?R. C’est tout ce qui tend à détruire et détériorer

l’homme.

D. Qu’entend.on par mal et bien physique, malet bien moral ï

R. On entend par ce mot physique, tout ce quiagit immédiatement sur le corps : la santé est unbien physique, la maladie est un mal physique. Parmoral, on entendcequi n’agit que par des consé-quences plus ou moins prochaines : la calomnie estun mal moral, la bonne réputation est un bien mo-ral, parce que l’une et l’autre occasionnent à notre

égard des dispositions et des habitudes I de la partdes autres hommes, qui sont utiles ou nuisibles ànotre conservation , et qui attaquent ou favorisentnos moyens d’existence.

D. Toutcequi tend àest donc un bien?

R. Oui : et voilà pourquoi certains législateursont placé au rang des œuvres agréables à Dieu , laculture d’un champ et la fécondité d’une femme.

D. Tout ce qui tend à donner la mort est donc unmal?

R. Oui :et voilà pourquoi des législateurs ontétendu l’idée du mal et du péché jusque sur le meur-

tre des animaux.D. Le meurtre d’un homme est donc un crime

dans la loi naturelle?R. Oui : et le plus grand que l’on puisse commet-

tre; car tout autre mal peut se réparer, mais lemeurtre ne se répare point.

D. Qu’est-ce qu’un péché dans la loi naturelle?

R. C’est tout ce qui tend à troubler l’ordre établi

parla nature pour la conservation et la perfectionde l’homme et de la société.

D. L’intentionpeutelleêtreunmériteou uncrime?R. Non : car ce n’est qu’une idée sans réalité;

mais elle est un commencement de péché et demal , par la tendance qu’elle donne vers l’action.

D. Qu’est-ce que la vertu selon la loi naturelle?R. C’est la pratique des actions utilesà l’individu

et à la société.

D. Que signifie ce mot individu?R. Il signifie un homme considéré isolément de

tout autre.

conserver ou à produire

I c’est de ce mol habitudes, actions "pétées, en latin mo-res, que vient le mot moral et toute sa famille.

.se rapportent en dernière analyse , et ce but est tou-

LA LOI NATURELLE.

D. Qu’est-ce que le vice selon la loi naturelle?R. c’est la pratique des actions nuisibles à in»,

dividu et à la société. iD. Est-ce que la vertu et le vice n’ont pas un

objet purement spirituel et abstrait des sens ?’ R. Non: c’est toujoursàun but physique qu’ils

jours de détruire ou de conserver le corps.D. Le vice et la vertu out-ils des degrés de forer

et d’intensité? .R. Oui, selon l’importance des facultés qu’ils

attaquent ou qu’ils favorisent, et selon le nombred’individus en qui ces facultés sont favorisées oulésées.

D. Donnez-m’en des exemples?R. L’action de sauver la vie d’un homme est

plus vertueuse que celle de sauver son bien; l’actionde sauver la vie de dix hommesl’est plus quads sau-ver la vie d’un seul ; et l’action utile à tout le genre

humain est plus vertueuse que l’action utile à uneseule nation.

D. Comment la loi naturelle prescritelle la partique du bien et de la vertu , et défend-elle celle du

mal et du vice? ,R. Par les avantages mêmes qui résultent dei:pratique du bien et de la vertu pour la conservationde notre corps , et par les dommages qui résultent.pour notre existence, de la pratique du mal et duvice.

D. Ses préceptes sont donc dans l’action?R. Oui : ils sont l’action même considérée dans,

son effet présent et dans ses conséquences futures,D. Comment divisez-vous les vertus? ’R. Nous les divisons en trois classes : 1° vertus

individuelles ou relatives à l’homme seul; 2° vertus

domestiques ou relatives à la famille; 3° et vertussociales ou relatives à la société.

CHAPITRE V.

Des vertus individuelles.

D. Quelles sont les vertus individuelles?R. Elles sont au nombre de cinq principales, sa-

voir:1° La science, qui comprend la prudence et la sa-

gesse;2° La tempérance, qui comprend la sobriété et

la chasteté;

3° Le courage, ou la force du corps et de l’âme;4° L’activité, c’est-adire, l’amour du travail et

l’emploi du temps; .5° Enfin la propreté, ou puretédu corps, tantdans

les vêtements que dans l’habitation.

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LA LOI NATURELLE. 89 vD. Comment la loi naturelle prescrit- elle laimite?R. Par la raison que l’homme qui connaît lesuses et les effets des choses, pourvoit d’une ma-ire étendue et certaine à sa conservation et auveloppement de ses facultés. La science est pourl’œil et la lumière, qui lui font discerner avec

itesse et clarté tous les objets au milieu desquelsse meut; et voila pourquoi l’on dit un hommeVairé , pour désigner un homme savant et instruit.’ec la science et l’instruction on a sans cesse des

ssources et des moyens de subsister; et voilàurquoi un philosophe qui avait fait naufrage,tait au milieu de sescompagnons qui se désolaientla perte de leurs fonds :Pour moi,je porte tous

as fonds en moi.D. Quel est le vice contraire à la science?R. C’est l’ignorance.

D. Comment la loi naturelle défend-elle l’igno-

nce?R. Par les graves détriments qui en résultentil" notre existence : car l’ignorant, qui ne con-iît ni les causes ni les effets, commet à chaquestant les erreurs les plus pernicieuses à lui et1x autres; c’est un aveugle qui marche à tâtons,qui, à chaque pas, est heurté ou heurte ses

sociés.

D. Quelle différence y a-t-il entre un ignorant

un sot?R. La même différence qu’entre un aveugle de

lune foi et un aveugle qui prétend voir clair : lattise est la réalité de l’ignorance, plus la vanité

l savoir.D. L’ignorance et la sottise sont-elles com-unes PR. Oui, très-communes; ce sont les maladiesibituelles et générales du genre humain : il y aois mille ans que le plus sage des hommes disait :e nombre des son est infini; et le monde n’a pointlangé.

D. Pourquoi cela?R. Parce que pour être instruit il faut beau-

)up de travail et de temps, et que les hommes,ès ignorants et craignant la peine, trouvent plusJmmode de rester aveugles et de prétendre voirair.D. Quelle Adifiérence y a-t-il du savant au sage?R. Le savant connaît. et le sage pratique.D. Qu’est-ce que la prudence?R. c’est la vue anticipée, la prévoyance des ef-

ets et des conséquences de chaque chose; pré-oyance au moyen de laquelle l’homme évite lesrangers qui le menacent, saisit et suscite les occa-

sions qui lui sont favorables : d’où il résulte qu’il

pourvoit à sa conservation pour le présent et pourl’avenir d’une manière étendœet sûre; tandis que

l’imprudent qui ne calcule ni ses pas, ni sa con-duite, ni les efforts, ni les résistances, tombeà

.cbaque instant dans mille embarras, mille périls,qui détruisent plus ou moins lentement ses facul-tés et son existence.

D. Lorsque l’Évangile appelle bienheureux lespauvres d’esprit, entend-il parler des ignorants etdes imprudents P

R. Non z car en même temps qu’il conseille lasimplicité des colombes, il ajoute la prudente fi-nesse des serpents. Par simplicité d’esprit on en-tend la droiture, et le précepte de l’Évangile n’est

que celui de la nature.

CHAPITRE V1.

De la tempérance.

D. Qu’est-ce que la tempérance?

R. c’est un usage réglé de nos facultés, qui fait

que nous n’excédons jamais, dans nos sensations,le but de la nature à nous conserver; c’est la m0.dération des passions.

D. Quel est le vice contraire à la tempérance?Il. C’est le déréglement des passions, l’avidité

de toutes les jouissances, en un mot, la cupidité.D. Quelles sont les branches principales de la

tempérance?

R. Ce sont la sobriété, la continence ou lachasteté.

D. Comment la loi naturelle prescrit-elle la so-briété?

R. Par son influence puissante sur notre santé.L’homme sobre digère avec bien-être; il n’est point

accablé du poids des aliments; ses idées sont clai-res et faciles, il remplit bien toutes ses fonctions;il vaque avec intelligence à ses afl’aires; il vieillitexempt de maladies; il ne perd point son argenten remèdes, et il jouit avec allégresse des biensque le sort et sa prudence lui ont procurés. Ainsi,d’une seule vertu la nature généreuse tire mille

récompenses. jD. Comment prohibe-belle la gourmandise?R. Par les maux nombreux qui y sont attachés.

Le gourmand, oppressé d’aliments, digère avecanxiété; sa tête , troublée par les fumées de la diges-

tion, ne conçoit point d’idées nettes et claires; ilse livre avec violence à des mouvements déréglésde luxure et de colère qui nuisent à sa santé; soncorps devient gras, pesant et impropre au travail;il essuie des maladies douloureuses et dispen-

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z

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dieuses; il vit rarement vieux, et sa vieillesse estremplie de dégoûts et d’infirmités.

D. Doit-on considéter l’abstinence et le jeûne

comme des actions vertueuses? iR. Oui, lorsque l’on a trop mangé; car alors

l’abstinence et le jeûne sont des remèdes efficaceset simples : mais lorsque le corps a besoin d’ali-ments, les lui refuser et le laisser souffrir de soifon de faim, c’est un délire et un véritable péché

contre la loi naturelle.D. Comment cette loi considère-belle l’ivro-

gnerîe?

R. Comme le vice le plus vil et le plus perni-cieux. L’ivrogne, privé du sens et de la raison queDieu nous a donnés, profpne le bienfait de la Di-vinité; il se ravale à la condition des brutes; in-capable de guider même ses pas, il chancelle ettombe comme.l’épileptique; il se blesse et peutmême se tuer; sa faiblesse dans cet état le rendle jouet et le mépris de tout ce qui l’environne;il contracte dans l’ivresse des marchés ruineux,et il perd ses affaires; il lui échappe des proposoutrageux qui lui suscitent des ennemis, des re-pentirs; il remplit sa maison de troubles, de cha-grins, et finit par une mort précoce ou par unevieillesse cacochyme.

D. La loi naturelle interdit-elle absolument l’u-sage du vin?

R. Non : elle en défend seulement l’abus; maiscomme de l’usage à l’abus le passage est facile etprompt pour le vulgaire, peut-être les législateursqui ont proscrit l’usage du vin ont-ils rendu ser-vice à l’humanité. I

I). La loi naturelle défend-elle l’usage de cer-tainesviandes; decertains végétaux, à certains jours ,dans certaines saisons?

R. Non : elle ne défend absolument que ce quinuit à la santé; ses préceptes varient à cet égard

comme les personnes, et ils composent même unescience très-délicate et très-importante; car laqualité, la quantité, la combinaison des aliments,ont la plus grande influence non-seulement surles affections momentanées de l’âme, mais encore

sur ses dispositions habituelles. Un homme n’estpoint, à jeun, le même qu’après un repas, fût-il

sobre. Un verre de liqueur, une tasse de café,donnent des degrés divers de vivacité, de mobi-lité, de disposition à la colère, à la tristesse ou à lagaieté. Tel mets, parce qu’il pèse à l’estomac,

rend morose et chagrin; et tel autre, parce qu’ilse digère bien, donne de l’allégresse, du penchantà obliger, à aimer. L’usage des végétaux, parcequ’ils nourrissent peu, rend le corps faible, et porte

LA LOI NATURELLE.

vers le repos, la paresse, la douceur; l’usagedeviandes, parce qu’elles nourrissent beaucoup,ddes spiritueux, parce qu’ils stimulent les nerfsdonne de la vivacité, de l’inquiétude, de l’audact

Or de ces habitudes d’aliments résultent des habi

tudes de constitution et d’organes, qui formentensuite les tempéraments marqués chacun de leucaractère. Et voilà pourquoi, surtout dans les panchauds, les législateurs ont fait des lois de régiraiDe longues expériencesavaient appris aux ancienque la science diététique composait une grande paltie de la science morale : chez les Égyptiens, chqles anciens Perses, chez les Grecs même, à l’aréopage , on ne traitait les affaires graves qu’à jeun

et l’on a remarqué que chez les peuples ou l’on de"

hère dans la chaleur des repas ou dans les fumâtde la digestion , les délibérations étaient fougue!

ses, turbulentes, et leurs résultats fréquemmendéraisonnables et perturbateurs.

CHAPITRE V11.

De la continence. qD. La loi naturelle prescrit-elle la continencéR. Oui : parce que la modération dans l’usag

de la plus vive de nos sensations est non-seulemeliutile, maisindispensable au maintien des forcestde la sauté; et parce qu’un calcul simple proutque pour quelques minutes de privation, l’ontprocure de longues journées de vigueur d’espriti

de corps. lD. Comment défend-elle le libertinage? 1R. Par les maux nombreux qui en résultent pou

l’existence physique et morale. L’homme qui sllivre s’énerve, s’alanguit; il ne peut plus vaquer’

ses études ou à ses travaux; il contracte des balitudes oiseuses, dispendieuses ,qui portent attelaià ses moyens de vivre, à sa considération publiquia son crédit : ses intrigues lui causent des emburas , des soucis, des querelles, des procès; salcompter les maladies graves et profondes, la péride ses forces par un poison intérieur et lent, l’hibétude de son esprit par l’épuisement du genre nelveux, et enfin une vieillesse prématurée et lllfil’llll

I). La loi naturelle considère-belle comme. ver!cette chasteté absolue si recommandée dans Ilinstitutions monastiques?

R. Non : car cette chasteté n’est utile ni àlsociété où elle a lieu, ni à l’individu qui la prat

que; elle est même nuisible à l’un et à l’autrlD’abord elle nuit à la société en ce qu’elle la prii

de la population, qui est un de ses principaumoyens de richesse et de puissance; et de plus

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LA LOI NATURELLE. I 9lenceque les célibataires bornant toutes leurs vueset leurs afi’ections aux temps de leur vie, ont engénéral un égoïsme peu favorable aux intérêts gé-

néraux de la société.

En second lieu , elle nuit aux individus qui la pra-tiquent, par cela même qu’elle les dépouille d’une

foule d’affections et de relations qui sont la sourcede la plupart des vertus domestiques et sociales;et déplus, il arrive souvent, par des circonstancesd’âge, de régime, de tempérament, que la con-tinence absolue nuit à la santé et cause de gravesmaladies , parce qu’elle contrarie les lois physiquessur lesquelles la nature a fondé le système de lareproduction des êtres : et ceux qui vantent si fortla chasteté, même en supposant qu’ils soient debonne foi, sont en contradiction avec leur propredoctrine, qui consacre la loi de la nature par lecommandement si connu : Croissez et multipliez.

D. Pourquoi la chasteté est-elle plus considé-rée comme vertu dans les femmes que dans leshommes P

R. Parce que le défaut de chasteté dans lesfemmes a des inconvénients bien plus graves etbien plus dangereux pour elles et pour la société;car, sans compter les chagrins et les maladies quileursont communs,avcc les hommes, elles sont en-core exposées à toutes les incommodités qui précè-

dent, accompagnent et suivent l’état de maternité

dont elles courent les risques. Que si cet état leurIrrive hors des cas de la loi, elles deviennent. unobjet de scandale et de mépris public, et remplis-tent d’amertume et de trouble Je reste de leur vie.De plus, elles demeurent chargées des frais d’en-tretien et d’éducation d’enfants dénués de pères;

frais qui les appauvrissent et nuisent de toute ma-nière à leur existence physique et morale. Danscette situation, privées de la fraîcheur et de lasantéqui font leurs appas, portant avec elles unesurcharge étrangère et coûteuse, elles ne sont plusrecherchées par les hommes , elles ne trouvent pointd’établissement solide, elles tombent dans la pau-vreté, la misère, l’avilissement, et traînent avecpeine une vie malheureuse.

D. La loi naturelle descend-elle jusqu’au scru-pule des désirs et des pensées?

R. Oui z parce que dans les lois physiques ducorps humain, les pensées et les désirs allumentles sens, et provoquent bientôt les actions. De plus ,parune autre loi de la nature dans l’organisationde notre corps, ces actions deviennent un besoinmachinal qui se répète par périodes de jours ou desemaines, en sorte qu’à telle époque renaît le560m de telle action, de telle sécrétion; si cette

action, cette sécrétion, sont nuisibles à la santé,leur habitude devient destructive de la vie même.Ainsi les désirs et les pensées ont une véritableimportance naturelle.

D. DoiHm considérer la pudeur comme unevertu?

R. Oui : parce que la pudeur n’étant que la honte

de certaines actions, maintient l’âme et le corpsdans toutes les habitudes utiles au bon ordre et àla conservation de soi-même. La femme pudiqueest estimée, recherchée , établie avec des avantages

de fortune qui assurent son existence et la lui ren-dent agréable ; tandis que l’impudente et la prostituée

sont méprisées, repoussées et abandonnées à lamisère et à l’avilissement.

CHAPITRE vm.Du courage et de l’activité.

D. Le courage et la force de corps et d’espritsont-ils des vertus dans la loi naturelle?

R. Oui, et des vertus très-importantes; carelles sont des moyens efficaces et indispensables depourvoir à notre conservation et à notre bien-être.L’homme courageux et fort.repousse l’oppression ,défend sa vie, sa liberté, sa propriété; par son

travail il se procure une subsistance abondante,et il en jouit avec tranquillité et paix d’âme. Que s’il

lui arrive des malheurs dont n’ait pu le garantir saprudence, il les supporte avec fermeté et résigna-tion ; et voilà pourquoi les anciens moralistes avaientcompté la force et le courage au rang des quatrevertus principales.

D. Doit-on considérer la faiblesse et la lâchetécomme des vices?

R. Oui, puisqu’il est vrai qu’elles portent avecelles mille calamités. L’homme faible ou lâche vitdans des soucis, dans des angoisses perpétuelles;il mine sa santé par la terreur, souvent mal fondée,d’attaques et de dangers; et cette terreur, qui estun mal, n’est pas un remède; elle le rend au con-traire l’esclave de quiconque veut l’opprimer; parla servitude et l’avilissement de toutes ses facul-tés, elle dégrade et détériore ses moyens d’existence,

jusqu’à voir dépendre sa vie des volontés et des ca-

prices d’un autre homme.D. Mais d’après ce que vous avez dit de l’in-

fluence des aliments, le courage et la force, ainsique plusieurs autres vertus, ne sont-ils pas engrande partie l’effet de notre constitution physique,de notre tempérament?

R. Oui, cela est vrai; à tel point que ces qua-lités se transmettent par la génération et le sang,avec les éléments dont elles dépendent z les faits les

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92 LA LOI NATURELLE.plus répétés et les plus constants prouvent que dansles races des animaux de toute espèce , l’on voit cer-taines qualités physiques et morales attachées atous les individus de ces races , s’accroître ou dimi-nuer selon les combinaisons et les mélanges qu’ellesen font avec d’autres races.

D. Mais alors que notre volonté ne suffit plus ànous procurer ces qualités, est-ce un crime d’enêtre privés?

R. Non; ce n’est point un crime, c’est un mad-lteur ; c’est ce que les anciens appelaient unefata-lltéfimesie : mais alors même il dépend encore de

nous de les acquérir; car, du moment que nousconnaissons sur quels éléments physiques se fonde ’

telle ou telle qualité, nous pouvons en préparer lanaissance, en exciter les développements par un,maniement habile de ces éléments; et voilà ce quefait la science de l’éducation, qui, selon qu’elleest dirigée, perfectionne ou détériore les indivi-dus ou les races, au point d’en changer totale-ment la nature et les inclinations; et c’est ce quirend si importante la connaissance des lois naturel-les par lesquelles se font avec certitude et néces-sité ces opérations et ces changements.

D. Pourquoi dites-vous que l’activité est unevertu selon la loi naturelle?

R. Parce que l’homme qui travaille et emploieutilement son temps, en retire mille avantagesprécieux pour son existence. Est-il né pauvre, sontravail fournit à sa subsistance; et si de plusil estsobre, continent, prudent, il acquiert bientôt del’aisance, et il jouit des douceurs de la vie : sontravail même lui donne ces vertus; car, tandisqu’il occupe son esprit et son corps, il n’est pointaffecté de désirs déréglés, il ne s’ennuie point, il

contracte de douces habitudes, il augmente ses for-ces, sa santé, et parvient à une vieillesse paisibleet heureuse.

D. La paresse et l’oisiveté sont donc des vicesdans la loi naturelle?

R. Oui, et les plus pernicieux de tous les vices;car elles conduisent à tous les autres. Par la paresseet l’oisiveté, l’homme reste ignorant et perd même

la science qu’il avait acquise; il tombe dans tousles malheurs qui accompagnent l’ignorance et lasottise. Par la paresse et l’oisiveté, l’homme, dé-voré d’ennuis, se livre, pour les dissiper , à tous les

désirs de ses sens, qui prenant de jour en jourplus d’empire, le rendent intempérant, gourmand ,luxurieux, énervé, lâche, vil et méprisable. Parl’effet certain de tous ces vices , il ruine sa fortune ,

consume sa santé, et termine sa vie dans toutesles angoisses des maladies et de la pauvreté.

D. A vous entendre, il semblerait que la pas

vreté fût un vice? rR. Non; elle n’est pas un vice, mais elle osts

core moins une vertu; car elle est bien plus prèsdnuire. que d’être utile : elle est même communéma

le résultat du vice, ou son commencement; atous les vices individuels ont l’effet de conduirel’indigence, à la privation des besoins de la viegequand un homme manque du nécessaire, il est bicprès de se le procurer par des moyens vicieux , c’est

à-dire nuisibles à la société. Toutes les vertus in

dividuelles , au contraire, tendent à procurer il’homme une subsistance abondante; et quandia plus qu’il ne consomme , il lui est bien plus toril

de donner aux autres, et de pratiquer les actionutiles à la société.

D. Est-ce que vous regardez la richesse commune vertu?

R. Non; mais elle est encore moins un vice; ceson usage que l’on peut appeler vertueux ou vicieuxselon qu’il est utile ou nuisible à l’homme et iisociété. La richesse est un instrument dont l’uslg

seul et l’emploi déterminent la vertu ou le vice.

CHAPITRE 1X.De la propreté.

D. Pourquoi comptez-vous la propreté au undes vertus?

R. Parce qu’elle en est réellement une des plus in

portantes, en ce qu’elle influe puissamment suri. santé du corps et sur sa conservation. La proprettant dans les vêtements que dans la maisonheflpéche les effets pernicieux de l’humidité, des nm

vaises odeurs , des miasmes contagieux qui skiévent de toutes les choses abandonnées à la putréfie

tion : la propreté entretient la libre transpirationelle renouvelle l’air, rafraîchit le sang, et porterai

légresse même dans l’esprit.

Aussi voit-on que les personnes soigneuses delpropreté de leur corps et de leur habitation, sont Igénéral plus saines, moins exposées aux maladiequ

celles qui vivent dans la crasse et dans l’ordureHl’on remarque de plus que la propreté entraîne au

elle , dans tout le régime domestique, des habitai!d’ordre et d’arrangement, qui sont l’un des premid

moyens et des premiers éléments du bonheur. ID. La malpropreté ou saleté est donc un H4

véritable?

R. Oui, aussi véritable que l’ivrognerie, ou (illl’oisiveté dont elle dérive en grande partie. La

propreté est la cause seconde et souvent profil?!d’une foule d’incommodités, même de maladies il"

ves; il est constaté en médecine qu’elle n’engendr

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LA LOI NATURELLE.

pas moins les dartres, la gale, la teigne, la lèpre, quel’usage des aliments corrompus ou âcres; qu’elle fa-

vorise les influences contagieuses de la peste, deslièvres malignes; qu’elle les suscite même dans leshôpitaux et dans les prisons; qu’elle occasionne des

rhumatismes en encroûtant la peau de crasse ets’opposant à la transpiration , sans compter la hon-teuse incommodité d’être dévoré d’insectes qui

sont l’apanage immondede la misère et de l’avilis-

semant.Aussi la plupart des anciens législateurs avaient-

ils fait de la propreté, sous le nom de pureté, l’undes dogmes essentiels de leurs religions : voilà pour-quoi ils chassaient de la société et punissaient même

corporellement ceux qui se laissaient atteindre desmaladies qu’engendre la malpropreté; pourquoi ilsavaient institué et consacré des cérémonies d’abla-

tions, de bains, de baptêmes, de purificationsmême par la flamme et par les fumées aromatiquesde l’encens, de la myrrhe , du benjoin , etc. ; en sorte

que tout le système des souillures, tous ces ritesdes choses mondes ou immondes, dégénérés de-puis en abus et en préjugés, n’étaient fondés dans

l’origine que sur l’observation judicieuse que deshommes sages et instruits avaient faite de l’extrêmeinfluence que la propreté du corps, dans les vête-ments et l’habitation, exerce sur sa santé, et parune conséquence immédiate sur celle de l’espritet des facultés morales.

Ainsi toutes les vertus individuelles ont pourbut plus ou moins direct, plus ou moins prochain,la conservation de l’homme qui les pratique; et parla conservation de chaque homme, elles tendent àcelle de la famille et de la société, qui se composentde la somme réunie des individus.

CHAPITRE X.

Des vertus domestiques.

D. Qu’entendez-vous par vertus domestiques?R. J’entends la pratique des actions utiles à la

famille, censée vivre dans une même maison I.D. Quelles sont ces vertus?R. Ce. sont l’économie, l’amour paternel, l’amour

conjugal. l’amour filial, l’amour fraternel, et l’ac-

complissement des devoirs de maître et de servi-teur.

D. Qu’est-ce que l’économie?

R. .C’est, selon le sens le plus étendu du mot I. la

bonne administration de tout ce qui concerne l’exis-

tence de la famille ou de la maison; et comme la

l Domestique vient du mot latin doums, maison.l Duo-nom, en grec, bon ordre de la maison.

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subsistance y tient le premier rang, on a resserréle nom d’économie à l’emploi de l’argent aux pre-

miers besoins de la vie.D. Pourquoi l’économie est-elle une vertu?Il. Parce que l’homme qui ne fait aucune dépense

inutile se trouve avoir un surabondant qui est lavraie richesse, et au moyen duquel il procure a luiet à sa famille tout ce qui est véritablement com-mode et utile; sans compter que par la il s’assuredes ressources contre les pertes accidentelles et im-prévues, en sorte que lui et sa famille vivent dansune douce aisance, qui est la base de la félicité hu-mains.

D. La dissipation et la prodigalité sont donc des

vices? -R. Oui : car par elles l’homme finit par manquerdu nécessaire; il tombe dans la pauvreté, la misère ,l’avilissement; et ses amis mêmes, craignant d’être

obligés de lui restituer ce qu’il a dépensé avec eux

ou pour eux, le fuient comme le débiteur fuit soncréancier, et il reste abandonné de tout le monde.

D. Qu’est-ce que l’amour paternel?

R. C’est le soin assidu que prennent les parents,de faire contracter à leurs enfants l’habitude de tou-tes les actions utiles à eux et à la société.

D. En quoi la tendresse paternelle est-elle unevertu pour les parents?

R. En ce que les parents qui élèvent leurs enfantsdans ces habitudes, se procurent pendant le coursde leur vie des jouissances et des secours qui se fontsentir à chaque. instant, et qu’ils assurent à leurvieillesse des appuis et des consolations contre lesbesoins et les calamités de tout genre qui assiègentcet age.

D. L’amour paternel est-il une vertu commune?R. Non z malgré que tous les parents en fassent

ostentation , c’est une vertu rare; ils n’aiment pas

leurs enfants, ils les caressent, et ils les gâtent;ce qu’ils aiment en eux, ce sont les agents de leursvolontés, les instruments de leur pouvoir, les tro-phées de leur vanité , les hochets de leur oisiveté :ce n’est pas tant l’utilité des enfants qu’ils se pro-

posent, que leur soumission , leur obéissance; et siparmi les enfants on compte tant de bienfaités in-grats, c’est que parmi les parents il y a autant debienfaiteurs despotes et ignorants.

D. Pourquoi dites-vous que l’amour conjugal est

une vertu?R. Parce que la concorde et l’union qui résultent

de l’amour des époux établissent au sein de la fa-mille une foule d’habitudes utiles à sa prospérité

et à sa conservation. Les époux unis aiment leurmaison , et ne la quittent que peu; ils en surveillent

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94tous les détails et l’administration; ils s’appliquent

à l’éducation de leurs enfants; ils maintiennent lerespect et la fidélité des domestiques; ils empêchent

tout désordre, toute dissipation; et par toute leurbonne conduite, ils vivent dans l’aisance et la con-sidération : tandis que les époux qui ne s’aiment

point remplissent leur maison de querelles et detroubles, suscitent la guerre parmi les enfants etles domestiques , livrent les uns et les autres à touteespèce d’habitudes vicieuses; chacun dans la mai-son dissipe, pille, dérobe de son côté; les revenuss’absorbent sans fruit; les dettes surviennent; lesépoux mécontents se fuient, se font des procès;et toute cette famille tombe dans le désordre, laruine, I’avilissement etle manque du nécessaire.

D. L’adultère est-il un délit dans la loi naturelle P

R. Oui : car il traîne avec lui une foule d’habitu-des nuisibles aux époux et à la famille. La femme oule mari, épris d’affections étrangères, négligent leur

maison , la fuient, en détournent autant qu’ils peu-vent les revenus pour les dépenser avec l’objet deleurs affections : de la les querelles, les scandales,les procès , le mépris des enfants et des domestiques ,

le pillage et la ruine finale de toute la maison; sanscompter que la femme adultère commet un vol très-grave, en donnant à son mari des héritiers d’un sang

étranger. qui frustrent de leur légitime portion lesvéritables enfants.

D. Qu’est-ce que l’amour filial?

R. c’est, de la part des enfants , la pratique desactions utiles à eux et à leurs parents.

D. Comment la loi naturelle prescrit-elle l’a-mour filial?

Il. Par trois motifs principaux : 1° par sentiment.car les soins affectueux des parents inspirent dèsle bas âge de douces habitudes d’attachement;2° par justice, car les enfants doivent à leurs pa-rents le retour et l’indemnité des soins et mêmedes dépenses qu’ils leur ont causés; 3° par intérêt

personnel, car s’ils les traitent mal, ils donnent àleurs propres enfants des exemples de révolte etd’ingratitude, qui les autorisent un jour à leurrendre la pareille.

D. Doit-on entendre par amour filial une sou-mission passive et aveugle?

R. Non, mais une soumission raisonnable, etfondée sur la connaissance des droits et des devoirsmutuels des pères et des enfants; droits et devoirssans l’observation desquels leur conduite mutuellen’est que désordre.

D. Pourquoi l’amour fraternel est-il une vertu?R. Parce que la concorde et l’union qui résul-

tent de l’amour des frères, établissent la force,

LA LOI NATURELLE.

la sûreté, la conservation de la famille : les hires unis se défendent mutuellement de toutoppression; ils s’aident dans Ièurs besoins, se SIcourent dans leurs infortunes, et assurent sinleur commune existence; tandis que les frendésunis, abandonnés chacun à leurs forces parsonnelles, tombent dans tous les inconvénientsdl’isolement et de la faiblesse individuelle. c’est:qu’exprimait ingénieusement ce roi scythe, qlau lit de la mort ayant appelé ses enfants, le:ordonna de rompre un faisceau de flèches :lejeunes gens, quoique nerveux, ne l’ayant panle prit à son tour, et l’ayant délié, il brisa du boa

des doigts chaque flèche séparée. a Voilà , leur (li

il, les effets de l’union : unis en faisceau, vous sa!invincibles; pris séparément, vous serez brisécomme des roseaux. n

D. Quels sont les devoirs réciproques des mai

tres et des serviteurs? -li. C’est la pratique des actions qui leur son

respectivement et justement utiles; et la sonmencent les rapports de la société : car la régiet la mesure de ces actions respectives est l’équilibre ou l’égalité entre le service et la récompensa

entre ce que l’un rend et ce que l’autre donnece qui est la base fondamentale de toute socius

Ainsi toutes les vertus domestiques et indinvduelles se rapportent plus ou moins médiatementmais toujours avec certitude, à l’objet physiqude l’amélioration et de la conservation de l’homme.

et sont par là des préceptes résultants de la loi fou

damentale de la nature dans sa formation.

CHAPITRE XI.Des vertus sociales; de la justice.

D. Qu’est-ce que la société?

R. C’est toute réunion d’hommes vivant ensem

ble sous les clauses d’un contrat exprès ou tacite

qui a pour but leur commune conservation.D. Les vertus sociales sont-elles nombreuses?R. Oui : l’on en peut compter autant qu’il y:

d’espèces d’actions utiles à la société; mais toute

se réduisent à un seul principe.D. Quel est ce principegfondameutal?R. C’est la justice, qui seule comprend toutes le

vertus de la société.

D. Pourquoi dites-vous que la justice est lavertu fondamentale et presque unique de la saciété ?

R. Parce qu’elle seule embrasse la pratique dltoutes les actions qui lui sont utiles , et que tonteles autres vertus , sous les noms de charité, d’hu-manité, de probité, d’amour de la patrie, de sin

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LA LOI NATURELLE. 95Erité, de générosité, de simplicité de mœurs et

a modestie, ne sont que des formes variées etes applications diverses de cet axiome : Ne fais àair-ut que ce que tu vous: qu’il tefasse, qui est la

finition de la justice. .D. Comment la loi naturelleveut-ellela justice?R. Par trois attributs physiques, inhérents àprganisation de l’homme.

D. Quels sont ces attributs? aB. Ce sont l’égalité, la liberté, la propriété.

D. Comment l’égalité est-elle un attribut physi-ie de l’homme?

R. Parce que tous les hommes ayant égalements yeux, des mains, une bouche, des oreilles,le besoin de s’en servir pour vivre, ils ont parfait même un droit égal à la vie, à l’usage des

éments qui l’entretiennent; ils sont tous égaux

;vant Dieu.D. Estvce que vous prétendez que tous les hom-es entendent également, voientégalement, sententgaiement, ont des besoins égaux, des passionsgales?R. Non : car il est d’évidence et de fait journa-

er, que l’un a la vue courte, et l’autre longue;ne l’un mange beaucoup, et l’autre peu; que l’un

des passions douces, et l’autre violentes; en unot , que l’un est faible de corps et d’esprit , tandisle l’autre est fort.D. Ils sont donc réellement inégaux?R. Oui, dansles développements deieurs moyens,ais non pas dans la nature et l’essence de cesoyens z c’est une même étoffe, mais les dimen-uns n’en sont pas égales; le poids, la valeur , n’en

int pas les mêmesj. Notre langue n’a pas le motropre pour désigner à la fois l’identité de la na-

rre, et la diversité de la forme et de l’emploi.’est une égalité proportionnelle; et voilà pour-uoi j’ai dit, égaux devant Dieu et dans l’ordre de

ature.D. Comment la liberté est-elle un attribut phy-

ique de l’homme?

R. Parce que tous les hommes ayant des sensnfiisants à leur conservation, nul n’ayant besoine l’œil d’autrui pour voir, de son oreille pour en-

cadre, de sa bouche pour manger, de son piedour marcher, ils sont tous par ce fait même cons-itués naturellement indépendants, libres; null’est nécessairement soumis à un autre, ni n’a le

iroit de le dominer.D. Mais si un homme est né fort, n’a-t-il pas

e droit naturel de maîtriser l’homme né faible?

R. Non : car ce n’est ni une nécessité pour lui,

ni une convention entre eux; c’est une extension

abusive de sa force; et l’on abuse ici du mot droit,qui dans son vrai sens ne peut désigner que jus-tice on faculté réciproque.

D. Comment la propriété est-elle un attributphysique de l’homme?

R. En ce que tout homme. étant constitué égalou semblable à un autre, et par conséquent indé-pendant, libre, chacun est le maître absolu, lepropriétaire plénier de son corps et des produits de

son travail. hD. Comment la justice dérive-t-elle de ces trois

attributs?R. En ce que les hommes étant égaux, libres,

ne se devant rien, ils n’ont le droit de rien sedemander les uns aux autres, qu’autant qu’ils se ren-dent des valeurs égales; qu’autant que la balancedu donné au rendu est en équilibre : et c’est cetteégalité, cet équilibre qu’on appelle justice, équité l;

c’est-à-dire qu’égalilé et justice sont un même

mot, sont la même loi naturelle, dont les ver-tus sociales ne sont que des applications et desdérivés.

CHAPITRE XII.Développement des vertus sociales.

D. Développez-moi comment les vertus socialesdérivent de la loi naturelle. Comment la charitéou l’amour du prochain en est-il un précepte, uneapplication?

R. Par raison d’égalité et de réciprocité : car

lorsque nous nuisons à autrui, nous lui donnonsle droit de nous nuire à son tour; ainsi en atta-quant l’existence d’autrui, nous portons atteinteà la nôtre par l’effet de la réciprocité r au con-

traire, en faisant du bien a autrui, nous avons lieuet droit d’en attendre l’échange, l’équivalent; et

tel est le caractère de toutes les vertus sociales, d’é-tre utiles à l’homme qui les pratique, par le droitde réciprocité qu’elles lui donnent sur ceux à qui

elles ont profité.D. La charité n’est donc que la justice?

R. Non, elle n’est, que la justice; avec cettenuance, que la stricte justice se borne à dire: Nefais pas à autrui le mal que tu ne voudrais pasqu’il te fit,- et que la charité ou l’amour du prochain

s’étend jusqu’à dire: Fais à autrui le bien que tu

en voudrais recevoir. Ainsi I’Evangile, en disantque ce précepte renfermait toute la loi et tous lesprophètes, n’a fait qu’énoncer le précepte de la

loi naturelle.D. Ordonne-t-elle le pardon des injures?l Æquiuu, æquilibrium, æqualitas, sont tous de la même

fitmjllu.

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96 LA LOI NATURELLE.R. Oui, en tant que ce pardon s’accorde avec

la conservation de nous-mêmes.D. Donne-t-elle le précepte de tendre l’autre

joue quand on a reçu un soufflet? ,R. Non : car d’abord il est contraire à celui d’ai-

mer le prochain comme soi - même, puisqu’on l’ai-

ruerait plus que soi, lui qui attente à notre con-servation. 2° Un tel précepte, pris à la lettre,encourage le méchant à l’oppression et à l’injustice;

et la loi naturelle a été plus sage, en prescrivantune mesure calculée de courage et de modéra-tion , qui fait oublier une première injure de viva-cité, mais qui punit tout acte tendant à l’oppres-sion.

D. La loi naturelle prescrit-elle de faire du bienà autrui sans compte et sans mesure?

R. Non : car c’est un moyen certain de le con-duire à l’ingratitude. Telle est la force du senti-ment de la justice implanté dans le cœur des hom-mes, qu’ils ne savent pas même gré des bienfaitsdonnés sans discrétion. Il n’est qu’une seule me-sure avec eux , c’est d’être juste.

D. L’aumône est-elle une action vertueuse?

R. Oui, quand elle est faite selon cette règle;sans quoi elle devient une imprudence et un vice,en ce qu’elle fomente l’oisiveté, qui est nuisible au

mendiant et à la société; nul n’a droit de jouir dubien et du travail d’autrui, sans rendre un équi-valent de son propre travail.

D. Laloi naturelle considère-belle comme ver-tus l’espérance et la foi, que l’on joint à la charité?

R. Non :car ce sont des idées sans réalité; ques’il en résulte quelques effets, ils sont plutôtà l’a-

vantage de ceux qui n’ont pas ces idées que de ceux

qui les ont; en sorte que l’on peut appeler la foi etl’espérance les vertus des dupes au profit des fri-pons.

D. La loi naturelle prescrit-elle la probité?R. Oui : car la probité n’est autrechoseque le res-

pect de ses propres droits dans ceux d’autrui; res-pect fondé sur un calcul prudent et bien combiné denos intérêts comparés à ceux des autres.

D. Mais ce calcul, qui embrasse des intérêts etdes droits compliqués dans l’état social , n’exige-t-il

pas des lumières etdes connaissances qui en font unescience difficile?

R. Oui, et une science d’autant plus délicate,que l’honnête homme prononce dans sa proprecause.

D. La probité est donc un signe d’étendue et dejustesse dans l’esprit?

a. Oui : car presque toujours l’honnête hommenéglige un intérêt présent afin dene pas en détruire

un à venir; tandis que le fripon fait le contrainet perd un grand intérêt à venir pour un petit inti

rêt présent. .D. L’improbité est donc un signe de faussetdans le jugement, et de rétrécissement dans l’a

prit? IR. Oui z et l’on peut définir les fripons, descai

culateurs ignorants ou sots; car ils n’entendeipoint leurs véritables intérêts , et ils ont la prêtertion d’être fins; et cependant leurs finesses n’aboitissent jamais qu ’a être connus pour ce qu’ils seul

à perdre la confiance, l’estime , et tous les bonsseivices qui en résultent pour l’existence sociale et plus

que. Ils ne vivent en paix ni avec les autres , ni avaeux-mêmes; et sans cesse menacés par leurconsciem

et par leurs ennemis, ils ne jouissent d’autre bonheur réel que de celui de n’être pas encore pendus.

D. La loi naturelle défend donc le vol?R. Oui : car l’homme qui vole autrui lui donne!

droit de le voler lui-même; dès lors plus de suretdans sa propriété ni dans ses moyens de conservation : ainsi, en nuisant à autrui, il se nuit parcontncoup à lui-même.

D. Défend-elle même le désir du vol P

R. Oui : car ce désir mène naturellement àl’attion ; et voilà pourquoi l’on a fait un péchédel’em’il

D. Comment défend-elle le meurtre?R. Par les motifs les plus puissants de la con

servation de soi-même : car, 1° l’homme qui attaqus’expose au risque d’être tué , pardroit de défense

2° s’il tue , il donne aux parents , aux amis du moflet à toute la société un droit égal, celui de letuelui-même; et il ne vit plus en sûreté.

D. Comment peut-on, dans la loi naturelle, riparer le mal que l’on a fait?

R. En rendant à ceux à qui on afait ce mal, Ilbien proportionnel.

D. Permet-elle de le réparer par des prières, dtvœux, des offrandes à Dieu, des jeûnes, des m0!

tifications?R. Non : car toutes ces choses sont étrangèrt

à l’action que l’on veut réparer; elles ne rende!

ni le bœuf à celui aqui on l’a volé,ni l’honneurcelui que l’on en a privé, ni la vie à celui à qui 0l’a arrachée; par conséquent elles manquent le bli

de la justice; elles ne sont qu’un contrat perverspar lequel un homme vend à un autre un bien q!ne lui appartient pas; elles sont une véritable dtpravation de la morale, en ce qu’elles enhardissentconsommertous les crimes par l’espoirde les expiëraussiont-elles été lacause véritable detouslesmau

qui ont toujours tourmenté les peuples chez quicepratiques expiatoires ont été usitées.

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LA LOI NATURELLE. 91D. La loi naturelle ordonne-belle la sincérité?R. Oui :car le mensonge, la perfidie,le parjure,citent parmi les hommes les défiances, les querel-, les haines, les vengeances, et une foule de maux. tendent à leur destruction commune; tandisa la sincérité et la fidélité établissent la confiance ,

zoncorde, la paix , et les biens infinis qui résul-t d’un tel état de choses pour la société.

D. Prescrit-elle la douceur et la modestie?ï. Oui : car la rudesse et la dureté, en aliénantnous le cœur des autres hommes , leur donnenta dispositions à nous nuire; l’ostentation et lalité, en blessant leur amour-propre et leur jalou-, nous font manquer le but d’une véritable utilité.

D. Prescrit-elle l’humilité comme une vertu?R. Non : car il est dans le cœur humain de mé-ser secrètement tout ce qui lui présentel’idée deïaiblesse ; et l’avilissementde soi encourage danstrui l’orgueil et l’oppression : il faut tenir la ba-

ice juste. ’D. Vous avez compté pour vertu sociale la sim-àcüé des mœurs; qu’entendez-vous par ce mot?

R. J’entends le resserrement des besoins et dessirs à ce qui est véritablement utile à l’existencecitoyen etdesafamille;c’està-dire que l’hommede

purs simples a peu de besoins , et vit content deu.D. Comment cette vertu nous est-elle prescrite?R. Par les avantages nombreux que sa pratiquesaure à l’individu et à la société : car l’homme

i a besoin de peu , s’affranchit tout à coup d’une

ile de soins, d’embarras, de travaux; évite uneile de querelles et de contestations qui naissentl’avidité et du désir d’acquérir; il s’épargne les

ucis de l’ambition, les inquiétudes de la posses-

m et les regrets de la perte : trouvant partoutsuperflu, il est le véritable riche; toujours con-

at de ce qu’il a, il est heureux à peu de frais;les autres ne craignant point sa rivalité , lessent tranquille, et sont disposés au besoin ài rendre service.Que si cette vertu de simplicité s’étend à touti peuple, il s’assure par elle l’abondance; riche

tout ce qu’il ne consomme point, il acquierts moyens immenses d’échange et de commerce;travaille, fabrique, vend à meilleur marché que; autres, et atteint à tous les genres de prospé-.é au dedans et au dehors.D. Quel est le vice contraire à cette vertu?R. c’est la cupidité et le luxe. pD. Est-ce que le luxe est un vice pour l’individula société?

R. Oui : à tel point, que l’on peut dire qu’il

Vol-FIL y

embrasse avec lui tous les autres; car l’hommequi se donne le besoin de beaucoup de choses,s’impose par la même tous les soucis, et se sou-met à tous les moyens justes ou injustes de leuracquisition. A-t-il une jouissance, il en désire uneautre; et au sein du superflu de tout, il n’est ja-mais riche : un logement commode ne lui suffitpas, il lui faut un hôtel superbe; il n’est pas con-tent d’une table abondante, il lui faut des metsrares et coûteux: il lui faut des ameublements fas-tueux, des vêtements dispendieux, un attirail delaquais, de chevaux , de voitures , des femmes, desspectacles, des jeux. Or, pour fournir à tant dedépenses, il lui faut beaucoup d’argent; et pour sele procurer, tout moyen lui devient bon et mêmenécessaire : il emprunte d’abord, puis il dérobe,

pille, vole, fait banqueroute, est en guerre avectous, ruine et est ruiné.

Que si le luxe s’applique à une nation, il y pro-duit en grand les mêmes ravages : par cela qu’elleconsomme tous ses produits , elle se trouve pauvreavec l’abondance; elle n’a rien à vendre à l’étran-

ger; elle manufacture à grands frais; elle vend cher;elle se rend tributaire de tout ce qu’elle retire; elleattaque au dehors sa considération, sa puissance,sa force, ses moyens de défense et de conserva-tion, tandis qu’au dedans elle se mine et tombedans la dissolution de ses membres. Tous lescitoyens étant avides de jouissances, se mettentdans une lutte violente pour se les procurer; tousse nuisent ou sont prêts à se nuire : et de là desactions et des habitudes usurpatrices qui compo-sent ce que l’on appelle corruption morale, guerreintestine de citoyen à citoyen. Du luxe naît l’avi-dité; de l’avidité, l’invasion pnr’ violence, par

mauvaise foi z du luxe naît l’iniquité du juge, la vé-nalité du témoin , l’improbité de l’époux, la prosti-

tution de la femme, la dureté des parents, l’ingra-titude des enfants, l’avarice du maître, le pillagedu serviteur, le brigandage de l’administrateur, laperversité du législateur, le mensonge, la perfidie,le parjure, l’assassinat , et tous les désordres de l’é-

tat social; en sorte que c’est avec un sens profondde vérité que les anciens moralistes ont posé la base

des vertus sociales sur la simplicité des mœurs, larestriction des besoins, le contentement de peu,et l’on peut prendre pour mesure certaine des ver.tus ou des vices d’un homme, la mesure de ses dé-

penses proportionnées à son revenu, et calculersur ses besoins d’argent, sa probité, son intégrité

à remplir ses engagements, son dévouement à lachose publique, et son amour sincère ou faux de lapatrie.

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sa RÉPONSE DE vomerD. Qu’entendez-vous par ce mot patrie?If. J’entends la communauté des citoyens qui,

réunis par des sentiments fraternels et des besoinsréciproques, font de leurs forces respectives uneforce commune, dont la réaction sur chacun d’eux.

prend le caractère conservateur et bienfaisant dela paternité. Dans la société, les citoyens formentune banque d’intérêt : dans la patrie, ils forment.une famille de doux attachements; c’est la charité,l’amour du prochain étendu à toute une nation. Orcomme la charité ne peut s’isoler de lajustice , nulmembre de la famille ne peut prétendre à la jouis-sance de ces avantages, que dans la proportion deses travaux : s’il consomme plus qu’il ne produit, ilempiète nécessairement sur autrui ; et cen’estqu’au-

tant qu’il consomme au-dessous de ce qu’il produitou de cequ’il possède, qu’il peut acquérirdes moyens

de sacrifice et de générosité. °D. Que concluez-vous de tout ceci?li. J’en conclus que toutes les vertus sociales

ne sont que l’habitude des actions utiles à la société

et à l’individu qui les pratique;

Qu’elles reviennent toutes à l’objet physique de

conservation de l’homme;

Que la nature ayant implanté en nous le beyde cette conservation, elle nous fait une loi de tutes ses conséquences, et un crime de tout ceqs’en écarte;

Que nous portons en nousle germe de toute vertde toute perfection;

Qu’il ne s’agit que de le développer;

Que nous ne sommes heureux qu’autant que neobservons les règles établies par la nature dansbut de notre conservation;

Et que tonte sagesse, toute perfection , toute letoute vertu, toute philosophie, consistent danspratique de ces axiomes fondésisur notre profil

organisation : .Conserve-toi;Instruis-toi ;Modère- toi; .

Vis pour tes semblables, afin qu’ils vivent potoi.

RÉPONSEDE VOLNEY

AU. DOCTEUR PRIESTLEY’,Sur un pamphlet intitulé z Oassnvnlons ses LES vacants ne marronné, avec nes sauneras CRITIQEES s17. l.

siam-s os DIVERS lNCltÉDULEB IODERIES, ET PARTICULIÈREIENT sur LES RUINES ne I. ne Venant, portant (etépigraphe :

L’esprit peu pénétrant u tient volontiers a la surf-ce du du:il n’aime pas à les creuser, parce qu’il redoute le transi,peine, et quelquefois il redoute plus encore in vérité.

J’ai reçu dans son temps, M. le docteur, votrebrochure sur les Progrès de l’infidélité, ainsi quele billet, sans date , qui l’accompagnait. Ma réponsea été différée par des incidents d’affaires et même

de santé que sûrement ’vous excuserez. D’ailleursce délai n’a pas d’inconvénients : l’affaire qui est

entre nous n’est pas de celles qui pressent. Le monden’en irait pas moins bien avec ou sans ma réponse,comme avec on sans votre livre. J’aurais même pume dispenser de vous répondre du tout, et j’y eusse

I Cet écrit est le texte original sur lequel tut l’aile la tra-duction anglaise, publiée a Philadelphie en ventôse on V.

19----

été autorisé par la manière dont vous avez posé

question entre nous , et par l’opinion assez gêner.lement reçue que dans certaines occasions, et aucertaines personnes, la plus noble réponse est leslance. Vous-même paraissez l’avoir senti, vu l’atréme prémotion que vous avez prise de m’inta

dire cette ressource; mais comme dans nos monfrançaises une réponse quelconque est toujoursuacte de civilité, je n’ai point voulu perdre vis-à-vlde vous l’avantage de la politesse : d’ailleurs , que

que le silence soit quelquefois très-expressif, toutlmonde n’entend pas son éloquence; et le public

mm

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Notes du mont Royal

Une ou plusieurs pages sont omises ici volontairement.

www.notesdumontroyal.com 쐰

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TABLE DES MATIÈRES. p.

------ooe--.--limas sur la vie et les écrits de c. F. Voiney .....

LES RUINES.

a l".-l.evoyage. . . .se. II.-Laméditation. . . . . . .AP. III.-l.éfantôme. . . .r. 1V. - L’exposition . . . . . . . .

se. V. -- Condition de l’homme dans l’univers. . .se. VI. -Etat originel de l’homme. . . . . -. . .se. Vil. - Principe des sociétés. . .n. VIII. - Source des maux des sociéta .....se. 1X. -- Origine des gouvernements et des lois. .

r. x. -- Causa générales de la prospérité des an-

.u.....itlar. XI. - Causes nénies des révolutions et de la

ïruinedesanclens tais........ .un. X11. --IÆ90M des temps passés répétém sur la

tempspréseuts..................Ë. xm. --- L’espèce humaine s’amélloœra-t-elle7. .

.--.-Av. XIV. - Le grand obstacle au perfectionnement.se. XV. --Le siècle nouveau. . . . . . . . . . .ne. KV]. - Un peuple libre et législateur. .

. XVII. - Base universelle de tout droit et de toute....o...... ...c.n-.....lol. . . . .r. XVIII. - Emoi et conspiration des tyrans. . .

. iux. --Assemblée générale des peuples.

. KIL-La recherche de la vérité. .r. XXI. -Probléme de contradictions religieuses.

AP. XXII.--0rigine et filiation des idées religieuses.s I". Origine de l’idée de Dieu : culte des éléments

et des puissances physiques de la nature. .3 Il. Second système. Culte des astres, ou sabéisme.

l 5m. Troisième système. Culte des symboles, ou

’idolôtrle.;.........j IV. Quatrième système. Cuite des deux principes ,

ouduallsme. ..............s..8 V, Culte mystique et moral. ou système de l’autre

’monde.....................j 9 Yl. Sixième système. Monde animé, ou culte del’univers sousdiversemblèmes. . . . . . . . . .

s Vll. Septième système. Cuite de PAIE on lionne,c’est-adire de l’élément du feu, principe vital de

l’univers.l vm. Huitième système. lionne-lamas ; culte duI Demlourgbs,ou Grand Ouvrier. . . . . . . . ., a rx. Religion de Moise, ou culte de Mme du mon

(Youpiter)...................QXJteligiondeZoroastren . . . . . . . . . . .fi XI. Brahmisme, ou systèmelndien. .5x". Boudisme, ou système mystique. . . . . .5 xm. Christianisme, ou culte allégorique du soleil.

CnAP.XXIII.-ldentité du but des religions. . . . .Clin. 111V. - Solution du problème des contradic-

. Nom servant d’éclaircissement et d’autorités a divers

LA LOI NATURELLE.

Amnesnm na ventraux. .Cumul".-Delalolnatureli . . . . .Crue. Il. -Caractères de la loi naturelle. . . . . .W. m. - Principes de la loi naturelle par rapport a

l’homme. . . . .

noueest...

a...o.-...

clensEtats. . . . . . . . ’

Pages.

l

laibid.

328889 83888 8

888852

ibid.ibid.

63aibid.

Cnsr. 1V. - Bases de la morale , du bien , du mal, dupéché, du crime, du vice et dola vertu. . . . . .

Crue. V. -- Des vertus individuelles. . . . . . . . .Cuar.VI.--Delatempérance. . . . . . . . . . .Crue. Vil. - De la continence. . . .Crue. VIII. -- Du courage et de l’activité. .

CnAp.iX.-Delapropreté. . . . . . . . . . . .Crue. x. --Desvertus domestiques. . . . . . . .Char. XI. - Des vertus sociales; de la justice. . . .Cran. Kit. - Développement des vertus sociales. .

a

a

e

a

nérons: ne Vous" au me l’amener. . . . .Drscouns son L’ÉTUDE PBWPBIQUE ses uranes. . .

s l". Nouveauté de cette étude chez les moderne :ignorance abnlue des anciensacet égard. . . . .

8 il. École grecque : systèmes établis avant les faits

observés. ...............8V.Ecolechrétienne. .S VI. École philosophique :observatlon des faits,

mil: comme préliminaire indispensable a toutse. . . nullaeeeooeneueeee

vorace EN soma ET EN SYRIE.ÉTAT PHYSIQUE DE L’EGYPTE.

Cannes l". - De l’Egypts en général , et de la ville

d’Alexandrie.............CKAP. Il. - Du Nil, et de l’extension du Delta .Case. Il]. --- De l’exhaussement du Delta. . . .Casa. IV. - Des vents et de leurs phénomènes .Cam. V. -Du climat et del’air. . . . . . . .

ÉTAT POLITIQUE DE L’EGYPTE.

Canna: l". - Des diverses races des habitants del’Egypte.....................Cam. Il. -Précis de l’histoire des Mamlouks. . . .

Case. Ill. -Précls de l’histoire d’AIi-bek. . . . . .Cm. IV. - Précis des événements arrivés depuis la

mort d’AlLbelr jusqu’en 1785. . . . . . . . . . .Cm.V.-Etat présent de l’Égypte. . . . . . . . .Cm. Vl. - Constitution de la milice des Mamlouks.

QI.VetementsdesMamlouks. . . . . . . . .SILEquipagedesMamlouks. . . . . . . . . . .5m.ArmesdesMamloulrs. . . . . . . . . . . .8 IV. Éducation et exercices des Mamlouks. . . . .8V. Art militaire des Mamloults. . . . . .

V1. Discipline des Mamloulrs. . ........ .VII. Mœurs des Mamlouks. . . . . .

s VIII. Gouvernement du Hamlouks. .

Cm1). VIL .SI.EtatdupeupleenEgypte.....s Il. Misère et famine des dernièresannées. . .5m.Etatdeaartsetdesesprits. . . . . . . .

Cw.VIll.-Étatducommerce. . . . . . . . . . .en». DE. - De l’isthme de Suez, et de la Jonction de

lamerRougealaMéditerranée. . . . . .Case. x. - Des douane: et des impôts ....... .

une...ces....u.

e a

o....a.s

noces-asoeoouela

Cm.xl.--’Dslaviileduxaire. . . . . . . . .DucommercedesFrancsauKatre. . . . . . . . .’

HIil!l2?IN128

Page 25: Notes du mont Royal ← La suppression de l’école normale avait mis tin aux cours d’histoire queVolney avait ouverts d’une manière si brillante; mais elle n’avait pas interrompu

7 76

Pages.’ Population du Knheetdel’Egypte ......... 16-2Cnxr.xl1. -- Des maladies de I’Egypte ........ l63

gl.Delapertedelavue. . . . . . ....... ibid.slI.Delapetiteove’rolc.............. losBill. De la peste. . . . . ............ lotiCrue. XIII. -- Tableau résumé de l’Egypte ...... m7Descxagérations des voyageurs. . . . . . . . . . me

Cm. XIV.Desrulneaetdt-a pyramida. . . . . . . ibid.

Note ....... ....... ....i73ÉTAT PHYSIQUE DE LA SYRIE.

enserras I". -- Géographie et histoire naturelle de la

Syrie.............,.........[BiQI. Aspect delaSyrie. . .......... . . . ibid.s Il. Des montagnes ................ l82StII.Structured(5 montagnes. . . . . ...... IN5 IV. Volcans et tremblements .......... ibid.5V. Des sauterelles. . . . . ........... 18.5SVI. Qualités du sol ...... . . . . ..... ibid.s Vil. Des rivières et des lacs ........... ibid.QVIII.DucIimat. . . . . ...... . ..... les51x. Qualités devoir: . . . . . . ........ 1885x.Qualltésdeseaux. . . . . . . . ...... la!)Q Xi. Des vents. . . ............... ibid.Crue. Il. -- Considérations sur les phénomènes desventa, des nuages, des pluies, des brouillards et du

tonnerre ..... . . mnounou.ÉTAT POLITIQUE DE LA 5mm.

Canne i". - Des habitants de la Syrie. . . . . . lesen". Il. - Des peuples pastetirs ou erranlsde la Syrie. me

QI.DœTurkmans. . . . . . ....... . . . ibid.sii.DesKourdea... ..... .........ibid.SULDaArabesbedoulns. . . . meCEAP. Il]. - Des peuples agricoles de la Syrie ..... 208QI.DeaAnsarié.................ibid.8 il. Des Marmites. . .............. 2mQ Il]. Des Brutes. ................ 2l!)5 lV. Du gouvernement des Druzes. . ...... 22l5 V. Des Motouàlls. ............... 225Case. 1V. - Précis de l’histoire de Daher, lits d’0-mar, qui a commandé a Acre depuis I760 jusqu’en

i776 .......................Cm1». V. - Distribution de la Syrie par pachaltcks,selon lladministratlon turke ........... .- 21m

Crue. VI. Du pachalik d’Alep ............ 237Crue. Vil. - Du pachalik de Tripoli ......... 242CHAP. VilI. -- Du pachalik de Saide, dit aussi dlAcre. 245CIIAP. 1X. - Du pachalik de Damas ......... 259en". x. - De la Palestine. ............ 275Cuir. Xi. - Résumé de la Syrie ........... 2a!Cu". Xil. - Gouvemement des Turks en Syrie. . . 283(Inn. Kilt. - De liadmlnistraiion (le la justice. . . . 287CIIAP. XiV. -- De l’influence. de la religion ...... 238CIME XV. -De la propriété et des conditions. . . 290CHAP. XVI. - État des paysans et de l’agriculture. . 291Cam. XVII. - Des artisans , des marchands et du com-

merce. . . . t ............ . ..... 292Culte. XVIII. - Des arts, des sclenceset del’ignorance. 296Case. XIX. -- Des habitudes et du caractère des habl-

tants de la Syrie. . . ........ . ..... solRECHERCHES NOUVELLES SUR L’HISTOIRE

ANCIENNE.

PRÉFACE .................. . . . . 310Citant-RE I". - Période des rolsjuifs. . . au(Inn. il. - Durée des juges ..... . . . . . . . . au;CHAP. lit. - Secours tournis par Fluvlus Josephus. . . s23Crue. tv. - Y a-t-II ou un cycle sabbatique? . . . . 325Cran. V. - Des temps antérieurs a Moise et des livres

327attribués a ce législateur ..............

TABLE DES MATIÈRES.

Pages.

Crue. Vi. - Passages du Pentateuque, tendant: a indi-quer en que] temps et par qui cet ouvrage a été ou.u’u pas été composé ................ au

CHAI’. V.l. -Epoque de l’apparition du Pentateuque. 330

Crue. Vil]. - Suite des preuves ..... . ..... mCIIAP. 1x. - Problèmes résolus par l’époque citée. . . au

Crue. X. - Suite du précédent. . . . . . . . . . . auCm1). XI. - Examen de la Genèse en particulier. . . auChar. X". - Du déluge ............... auCrue. XIII. - De la tour de Babel, ou pyramide (lebel

a Babylone .............. . . . . . . (il?Crue. XlV. - Du personnage appelé Abraham. . . . auCHAP. KV. - Des personnages antédiluviens ...... sa:CHAP. XVI. - Mythologie d’Adam et d’Ève ...... auCana. XVlI. - Mythologie de la création. . . . . . . sonCIHP. XVllI. - Examen du chapltre l0 de la Genèse,

ou système géographique des Hébreux ....... ses(luxe. XIX. - Diilsion de Sent. . . . ....... 372

CHRONOLOGIE DES ROIS LYDIENS.

sur"... .............5 il. Solution de quelques difficultés ........ unREIAIIQIIES sur la traduction de M. LAacnnn ..... «ce

CHRONOLOGIE DIERODOTE.

EIFIRE ASSYIIIEN DE NEUVE.

S l. Sa durée. Hérodote et Ktesias opposés quant au

temps. mais non quant aux laits ......... uns il. Idée générale de ilempire assyrien, sein Ktesias,

en Diodore, livre Il, page li et suivantes, édition

de Wesselln . ......... tuQ lit. Exposé d’Hérodote ........ . . . . . nes lV. Calculs d’Hèrodote comparés à ceux des Hé-

breux; dissonance qui en résulte ......... (lafi V . Solution de la difficulté ............ uns VI. Coup dtœll sur l’histoire des manuscrits juifs. uts Vil. Monument arménien confirmatif de notre so-

lution ...................... uns Vill. Analyse de la liste mède de Mules ..... 42:»s IX. Époque de la guerre de Troie, selon la Assy-

riens et les Phéniciens .............. la?5 x. Examen de la liste assyrienne de Kteslu . . . tus XI. Chronologie des Arabes homérites, favorable au

plan d*iiérodote ................. unCunonoaocle des rois de Perse, cités par les Orien-taux modcmes, sous le nom de dynastie Pùdlmdet Kean. - Époques de Zohàll, de Féridoun et dulégislateur Zerdoust , dit Zoroastre ......... M25 i. Epoques du législateur Zoroastre. . ...... ibid.s Il. Récit des Parues sur Zoroastre. . ....... less in. Vie de Zoroastre ............... sess iV. Des anciens rots de Perse, selon les Orien-

taux modernes ................. 459s V. Dynastie Keàn ou Katan ........... mS Vi. Dynastie Piche-dtld . . ........... lût

CHRONOLOGIE DES BABYLONIENS.

CHAPITRE lu. - Fondation de Babylone ....... lesListe chronologique des rois de Juda. . . . . . . . ibid.Idem des rois chaldéens de Babylone ....... ibid.

Cm5». li. - Récit de Ktesias. - Système assyrien . . . mCrue. lit. Récit de Béroae et de Méguthènes. - Sys-

jème chaldéen. . . . ..... . . . . t7:Crue. IV. - Autorités respectives de Bérose et deKteslas.eompnrées et appréciées. . . . . . . . . . 475

Cm9. V. - Récit Hérodote ............. . 4.77(Inn. V]. -- Résultat ...... . ibid.Crue. Vil. - Dimension des principauxBabylone. . ...... . ............ tu

Page 26: Notes du mont Royal ← La suppression de l’école normale avait mis tin aux cours d’histoire queVolney avait ouverts d’une manière si brillante; mais elle n’avait pas interrompu

TABLE DES MATIÈRES.

Crue. VIH. - Histoire probable de Sémiramis . . . .CIMEIX. --itécitde Canon et roman d’allier, . . .Carex. --Babylone depuis Sémiramis. . . . . . .Crue. Xi. - Kanon astronomique de Ptoiomée. . . .Case. XI]. - Rois de Babylone jusqu’à Nabukodono-

sor ...... ......CDAP. xm. - Règne de Nabokolasar, dit Nabukodo-

nosor... .......Case.XIV.-Slégede’ryr. . . . . . . . . . . ..Crue. KV. - Prétendue expédition en Égypte, en

Libye, en lbérie, sans preuves et sans vraisem-

blance....... ..........Case. X71. - Derniers rois de Babylone Jusqu’à

Kyrus ..... .......CIL". XVII. -- Du livre intitulé Cyrupédie de Xéno-

phon ................. . . . . . .(leur. XVIIl. - Du livre intitulé Daniel .......en». XIX.--Résumé . . ..... . . ......

CHRONOLOGIE DES EGYPTIENS.

Catrmsl’t............. ...... .Crue. il. Exposé d’iiérodote. . . . . . . ......Cumin-Système de Hamilton. . . . . . . . . .

fil. Texte de Manethon en son second volume . . .5 il. Analyse du texte cité.par Josèphe .......Q lll. Époque de l’entrée et de la sortie des Juifs

selon Manethon ....... . . . . . .. . . .CHAR W. Récit de Diodore .............RECHERCHES sur les antiquités du temple de Dendérah,

dans la haute Égypte, d’après la construction duzodiaque au plafond de son péristyle; par il.

Novsr.......... .....Erooum et dates principales de la chronologie d’it-gypte. éclaircies et appuyées par des dates pa-rallèles et étrangères ......... . .. . . . .

Nm sur le système des générations . .......LEÇONS D’HISTOIRE.

heurtas séance (1" pluviôse). - Programme.-Ob-jet. plan et distribution de l’étude de l’histoire. . .

Suzanne séance. -- Le sens littéral du mot histoire estrecherche, enquille (de faits). - Modestie des histo-riens anciens. --Térnérité des historiens modernes.-- L’historien qui écrit sur témoignages, prend lerôle de juge. et reste témoin intermédiaire pour seslecteurs. - Extrême difficulté de constater l’état pré-

cis d’un fait; de la part du spectateur. difficulté dele bien voir; de la part du narrateur, difficulté de lebien peindre. - Nombreuses causes d’erreur prove-nant d’illusion. de préoccupation, de négligence,d’oubli, de partialité , etc. . . . . . . ..... .

Tamarins seules. -- Continuation du méme sujet. -Quatre classes principales d’historiens avec des de-grü d’autorité divers : l° historiens acteurs; 2° his-toriens témoins; 3° historiens auditeurs de témoins;4’ historiens sur oui-dire ou traditions. - Altérationinévitable des récits passés de bouche en bouche. --Absurdite des traditions des temps reculés. communea tous les peuples. - Elle prend sa source dans lanature de l’entendement humain. --- Caractère del’histoire toujours relatif au degré d’ignorance ou decivilisation d’un peuple. -Caractére de l’histoirechez les anciens et chez les peuples sans imprime-rie. - Effets de l’imprimerie sur l’histoire. --- Chan-gement qu’elle aproduit dans les historiens modernes.- Disposition d’esprit la plus convenable à bien lirel’histoire. - Ridicule de douter de tout , moinsdangereux que de ne douter de rien. - Être sobre

decroyance....................Qui-amas stance. -- Résumé du sujet précédent. --Quelle utilité peut-on retirer de l’histoire? - Divi-tion de cette utilité en trois genres : t" utilité des

Pl ses.68849l493490

698

SOI

604

606

507

608

au)613

5MMû

526

633

639M l

553

557

562

’Smizus: sauce. - Continuation inerme-sujet.

771Pages.

bons exemples. trop compensée par les mauvais;2° transmission des objets d’arts et de sciences; 3° ro-sultats politiqua des effets des lois. et de la naturedes gouvernements sur le sort des peuples ...... -L’histoire ne convient qu’a très-peu de personnesnous ce dernier rapport; elle ne convient a la Jeu-pesse, étala plupart des classes de la société, quesous le premier. - Les romans bien faits sont préfé-

rables......................CINQUIÈIE séance. - De l’art de lire l’histoire; cetartn’est point a la portée des enfants z l’histoire. sansenseignement, leur est plus dangereuse qu’utile. -De l’art d’enseigner l’histoire. -- Vues de l’auteur surun cours d’études de l’histoire. - De l’art d’écrire

l’histoire. -- Examen des préceptes de Lucien et de

lia y. . .

.-.v. ..Distinction de quatre méthodes de composer l’his-toire : 1° par ordre de temps ( les annates et chro-

I niques); 2° par ordre dramatique ou systématique;3° par ordre de matières; 4° par ordre analytique ouphilosophique.- Développement de ces diverses Mthodes; supériorité de la dernière : ses rapports avecla politique et la législation.-l-:lle n’admet que desfaits constatés, et ne peut convenir qu’aux tempsmodernes. - Les temps anciens ne seront jamaisque probables : nécessité d’en refaire l’histoiresous ce rapport. -- Plan d’une société littéraire pourrecueillir dans toute l’Europe les monuments anciens.-- Combien de préjugés seraient détruits. si l’onconnaissait leur origine-Influence des livres histo-riques sur la conduite des gouvernements, sur lesort des peuples. Effet des livres juifs sur l’Europe.Effet des livres grecset romains introdth dans l’édu-

cation-Conclusion. . . . . . . . .

HISTOIRE DE SAMUEL,

mamans DU sans pas sors.PnéracensL’snrrsun................

s l". Prétimlnalres du voyageur. --Moufs acciden-tels de cette dissertation ........... . .

s il. Histoire de Samuel, calculée sur les mœurs dutemps et sur les probabilités naturelles. - Dispo-sitions morales et politiques des Hébreux au temps

de Samuel. . . . . .s lll. Enfance de Samuel. -- Circonstances de sonéducation. -Son caractère en devient le résultat.

s rv. Caractère essentiel du prêtre en tout pays;origine et motifs des corporations sacerdotaleschez toute nation. . ........ . .....5 V. Manœuvres secrètes en faveur de Samuel. -Quel a pu en étre l’auteur? ....... . . . .

S V1. Nouvelle servitude des Hébreux. - Samueldans sa retraite prépare leur insurrection et de-vient suffète calage. -- Superstition du temps. .

s Vil. Le peuple rejette les enfants de Samuel et leforce de nommer un roi. -- Samuel aexercé la pro

fession dedevin. . . . . . . . . . .......S Vlll. Qu’était-ce que les prophètes et la confrériedes prophètes chez les anciens Juifs? .......

81x. Suite de la conduite astucieuse de Samuel. -Première installation de Saut a Maspha. - Sa vic-toire alaises. - Deuxième installation. - Motifs

deSamuel. . ........... ..s X. Brouillerle et rupture de Samuel avec Saut. -Sermotlfs probables. . . ...........5 Xi. Destitution du roi Saut par le prêtre Samuel.

3 x11. Samuel. de sa seule autorité . et sans aucuneparticipation du peuple, oint le berger David; etle sacre roi en exclusion de Saut ....... .

s Jill]. Origine de l’onction (il l’huile ou a la graisse).

b7!

en

ibid.

598

600

60]

6H616

GIS020

Page 27: Notes du mont Royal ← La suppression de l’école normale avait mis tin aux cours d’histoire queVolney avait ouverts d’une manière si brillante; mais elle n’avait pas interrompu

778Pages.

Cosmos ne L’anneau. - Questions de droit publicsur la cérémonie de l’onction royale ..... . . . 622

Notes... ......Nouveaux éclaircissements sur les prophètes mention-

nésauSVlli,pageoœ............... lTABLEAU DU CLIMAT ET DU SOL DES

ÉTATS-UNIS.

Patrace................. ..... 636Cam-me 1". - Situation géographique des États-Unls.et superficie de leurterriioire.. . . . . . . . 633

enu.ll.-Aspcctdupays............. 636Case. m.-- Configuration générale. . . . . . . . ses3LCoteAtlnntique. . . . . . . . . . . . . . «sas il. Pays d’Ouest. on bassin de Mlssissipi. . . . ibid.8m.Contrée des montagnes. . . . . . . . . . 638

Cmniv.-Stmcturelntérieure du sol. . . . . . . ousi. Région granitique. . . . . . . . . . . . . . ibid.5 il. Régiondesgrès. . .p. . ....... . . M38m.Régioncalcaire.............. tibial.Q 1V. Régions de sables marins. . . . . . . . . 6668V. Régions d’allnvions fluviales. . . . . . . . . ibid.

CIME V. - Des lacs anciens qui ont disparu. . . . . 647Cm1». V1. - De la chute de Niagara et de quelques

autres chutes remarquables. . . . ...... . .en». Vil. -- Des tremblements de terre et des volcans. 666CautVilL-DuclimaL. . . . . . . . . . . . . . 657

g i. Le climat de la côte Atlantique est plus froid enhiver et plus chaud en été que ses parallèles d’Eu-

..... ..ibid.a l’i. Les variations jonmalières sont plus grandes etplus brusques sur la cote Atlantique qu’en Europe. 659

fi Il]. Le climat du bassin d’Ohio et de Mississipi estmoins froid de trots degrés de latitude que celuidelacoteAtlantique. . . . . . . . . . . . . . 660

CnAp. 1x. -Systèmedes ventsanx États-Unis. . . . . 664Il. Des ventsde nord,de nord-est etd’est. . . . ’

Ventdenord-est................En.Ventsdesud-estetdesud. . . . . . . . . . 667Duventdesnd.................ibid.gill.Duventdesud-ouest. . .......... 668s lV. Ducourant du golfe du Mexique. . . . . . . 674

Q V. Du vent de nord.ouest ...... . . . . . . 676Clin. X. - Comparaison du climat des États-Unis av

celui de l’Europe quant aux vents, a la quantité depluie, à ilévnporation et a l’électricité. . . . 6785 l. De la quantité de pluie qui tombe aux États.-

Unis. . . 680a n. De l’évaporation aux; nicheras; delta-tr: I ibid.

TABLE DES MATIÈRES.a?

8m.Dei’électricitédeliair. . . . . . . . . .. . .CHAP. x1. - Conclusion :la lune influe-belle sur les

vents? - Action du soleil sur tout leur système . etsur le cours des saisons. - Changements opérés dansle climat parles défrichements. . . . . . . . . .

Cam. x11. - Des maladies dominantes aux mathDelatièvrejaune. . . . . . . . . . . .

APPENDICE.Larme au citoyen Bourgolng. ministre de la répu-blique française près le roi de Danemark . . . . .

un...ibid. n

N ÉCLAIRCISSEMENTS. 1Anneau l". - Sur la Floride et sur le livre de 3mm

ROIANS, intitulé : A concise natural and moral"Mary a] tu! and tout Floride,- New-York , I776Isold by Aitken.in-l2. . . . ..... . ..... 699A". il.- Sur l’histoire de New-Hampshire. par unun: Banane ; et sur Patinoire du Vermont, par 5A-

IUELWluJAIB.................. 7o!un. m. --- Sur Gallipolis, ou colonie des Français sur

l’Ohio..ART. 1V. - De la colonie du Poste-Vincennes sur laWabash ; et des colonies françaises sur le Mississlpi et

leiacErié.... 706A". V. - Observations générales sur les indiens ousauvages de [Amérique-Nord. . . . . . . . . .. . 709

Vœumtna de la langue des mania. . . . . . . . mÉTATPHYBIQUEDBMCORSB. . . . . . . . . . . . . mPRÉCIS ne L’ÉTAT ne La Cons: ....... . . . . . 738

Paz-tenu Larme A a. Le com humus. sur l’an-tiquité del’alplmbet phénicien. . . . . ...... 760

SECONDE LETTRE A a. Le cons hammam, sur l’anti-quité de l’alphabet phénicien; contenant diversesquestions historiques. proposées comme problèmes

743Larme A I. La DIRECTEUR ne LA Revue. sur unenouvelle traduction d’He’rodote. . . . . . . . . . . 766

QUESTION! ne STATISTIQUE a l’usage des voyageurs . . 746-- Paulette santon. - État physique du paya. . . . 760- DEUXIÈIE sermon. -- État politique. . . . . . . sud.

consumas-nons IURIA catalanes Tutu. . . . . . 75:

VILLE DE LYON

Un du Partis sa in)

FIN Dl [A TABLI.