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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com

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Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

Google Livres

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HISTOIRE’

D’ALEXANDBEL E G a A N D.

TLOME PREMIER.

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a . rem;. HI S T 0 I R ED’ALEXANDRE

LE GRAND: -P A R

QUINTE-CURCE,Immune un BEAUZÈE,

Augmentée de Supplémens, nouvellement

traduits; ornée de Notes , de Cartesgéographiques, etc.

TOME PREMIER.

A LYONaChez RUSAND, Imprimeur-Ubraire ,

me Mercière, N.° I.

1810.

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(5)

V I EDE QUINTE-CURCE.

Les savans ne. sont point d’accord entre

eux sur la personne de CurtiusEnfin) , auteur de la Vie d’Alexa’ndre-le-

Ira-Grand. Les uns veulent que ce soit lerhéteur ou l’avocat de même nom dontparle Suétone : les autres croient le reaconnoître dans icelui qui -fl.lt questeur ,préteur et consul , et dont Tacite et Plinele jeune nous ont tracé les aventuresd’autres enfin’veulent que l’historien d’A-

lexandre , soit pour nous un personnageabsolument inconnu. ’ Bomons-nous ici à

mettre sous les yeux du Lecteur, les. .témoignages de Tacite et deIPline. Voici 4

connue ils s’expriment: V

«s Je ne voudrois pas débiter des fablessur l’origine de Curtius Rufiis , et cepen-I

vdant j’ai honte d’en rapporter ce qui paroit

eertain. Quelques-uns le donnent pour filsd’un gladiateur. Dès qu’il fiat en âge, il

’se”mit à la suite du w ur à’quil’Av

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(’ 5 l .friqué étoit échue. Se trouvant dans laville d’Adrumet, il se promenoit seul sousun portique au milieu du jour, lorsqu’unfantôme , sous la figure d’une femme , etd’une taille qu’humaine , lui apparutet lui dit qu’il iroit à Rome , qu’il y par-

viendroit aux honneurs; que , revêtu dusouverain «minaudenmnt, il reviendrait.dans la province et y mourroit. Cette pré-dictive s’accomplit à la lettre. De retourà Rome , ses talons, joints à la protectiondu Prince, lui méritèrent la questure etensuite la préture : et ce-fut dans cetteoccasion que l’Empereur Tibère releva labassesse de sa naissance, en disant queCumin-Bulbe descendoit de lui-même, etqu’il étoit fils de son propre mérite. Lens-i

temps après, dans un âge déjà avancé ,

il obtint le consulat, les ornemens dutriomphe, et enfin le gouvernement de

il.si?”

Vun

l’Afrique. On dit qu’au moment où il ydébarquoit ( c’étoit près de Carthage),

le même fantôme lui apparut de nouveausur le rivage. Ce qu’il y a de certain;c’est qu’il tomba malade. Jugeam alors de

l’avenir par le passé , et de sa mon pro-chaine par les prospérités de se. vie, ilrenonça. , malgré ses amie , à toute espé-

, et accomplit, par sa mon , l’oracle’

L

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( 7 )qui avoit fixé sa destinée. » Tel est, à peu

près, le récit de Tacite et de Pline : nousne nous en faisais pas les garum.

” Quel qu’ait été notre histOrien, et en

quelque temps qu’iLeit vécu, soit sousAuguste et Tibère , comme le disent ceuxqui prétendent que c’est de lui que Taciteet Pline ont parlé, soit qu’il ait vécu sous

l’Empire de Vespasien ou même de Tra-jan, comme d’autres le soutiennent,» peuimporte , pourvu qd’on nous permette de

je ranger au nombre des écrivains lesplus distingués de l’antiquité. En efi’et,

la délicatesse de ses pensées , les grâces

de son. style , la grandeur même et lavariété des événemens attachent’tellement

l’esprit du beteur, que des qu’une foison a le livre entredes mains, on: ne peutplus , pour ainsi dire , s’en détacher , nise défendre de suivre jusqu’à la lin, la.muche de son héros.

i- Nous voudrions pouvoir donner autantd’éloges à sa véracité qu’à son talent. Mais

qu’il est éloigné d’avoir rempli , connue

. il le falloit, ce premier devoir de l’his-torien l Soit ignorance , soit négligence ,il confond souvent le douteux avec le

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( ë 3

certain, le faux avec le vrai : fort malinstruit de tout ce regarde la géogra-phie, la physique, les mœurs des nationsanciennes ou éloignées, souvent il s’abuse

sur ces objets , et égare avec lui , le Lec-xtour peu attentif. Nous avons cru devoirrelever, dans les notes, les plus impor:tantes de ses méprises.

Divers endroits de l’ouvrage de Quinte--Curœ sont perdus, entr’autres les’deuxpremiers Livres. Ceslacunes ont été rem-plies avec assez de succès , par Freins-hémine et par d’autres écrivains. Maisleurs supplémens , quelque bons qu’on lessuppose , sont d’une latinité moderne et;par, conséquent suspecte raussi n’est-onpas dans l’usage de les’faire traduire aux

Jeunes Îgens. Cependant nous les avonsinsérés dans l’Ouvrage : et il convenoitd’autant moins de les supprimer, qu’il s’y

trouve bien des faits que les Livres sui-vans supposent connus, et dont l’omissionauroit répandu de l’obscurité sur la nar ,ration de l’Auteur.

*HISTOIRE.

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QUINTECUBCE.’ -

Tome I. ’6’. -

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”””3’N’Nœüæüëëüwænêê ÏÊÊ’ÈQÔ

tel-t” ,2 ’u’NNSUPPLEMENTI

IN Q. CURTIUM,De rébus gestis

ALEXANDBI MAGNI.LIBEB. PRlMUS.

N”mI. Psaumes MACBDO, ( qui primus om-’nium Béguin ëjus gentis , Macedoniæ regnumsubactâ tôtà Græciâ, ad summum potentiamevexit) Amyntæ, viri prudentissimi, omnibus-que Imperatôris virtutibus instructi , filins fuit.ls Amyntas ex Eurydice uxôre tres filins susce-peut; Alexandrum , Perdiccam, et PhilippumAlexandri Magni patrem, atque filiam Euryô-nem. Insidiis autem Eurydices u’xôris, quæ nup.tins generi , marîti morte pactâ, occidendumvirum, reguumque adultero tradendum susceoperat , oppressus fuisset , ni filin pellicâtummême , et sceleris consilia prodidisset. Postmortem Amyntæ , Alexander, major nâtu filins ,regno potitus est. Qui inter initia regni, cogentepane durissimo necessitâtis tèlo , bellum ab Illy-riis, pactà moi-cède , dstôque Philippe fratrq

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æmæàæômêâmA suPPLE’MENr

’A L’HISTOIRE

ÎD’ALEXAN-DRE

L E G B A N D.LlVfiE VPREMIER,’

omo-Ï. PHILIPPE le Macédonien (celui qui, Idpremier de tous les rois de cette nation , élevalpar la conquête qu’il fit de toute la Grèce , leroyaume de Mac doine au plus haut point depuissance) étoit fils d’Amyntas , prince recom:mandable. ar sa prudence et par toutes lesqualités font un général. Cet Amyntns avoit:en trois le d’Eurydice sa femme , Alexandre gPerdiccas . Philippe père d’Alexandre le Grand,et une fille nommée Euryone. Eurydice. qui.avoit formé le projet d’épouser son gendre ,après la mort de son mari, s’était engagée àle tuer ,4 et à faire monter l’adultère sur le’

I trône : et Amyntas auroit succombé sous sesembûches, si sa fille ne lui eût dévoilé lamauvaise conduite et les complots de cetteé ouse’ infidèle. A rès la mort d’Amyntas ,-

. A exundre , l’aîné e ses autans , lui succéda.Dès le commencement de son règne , des cit-1constances impérieuses le forcèrent d’acheterla poix des lllyriens au rix d’une contribution ,et de leur donner P ’ ippe son frère en otage;

A2

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z -SUP!LËI.QURQ.VCURCËJ tabside , redèmit. lnterjecto quoquè tempera:par eumdem obsidem cum Thebaînis gratin;pâcis réconcilia. Quæ res Philippo ad maximlegregiæ indolls incrementa profuit’; siquidemtâta custodiendi pueri cïnra , Epaminondæ, stre-nuissimo Thebanôrum duci , atque Philosophopræstantissimo, hac conditiône demandâta esj,ut commissum sibi puerum diligenter servirai,et summo studio in id juxtà incumberet , ut mo-ribus Principe dignis , nique honestis disciplinisquàm optimè imbuerëtur. lntereà temporis Alecmander , insidiis makis Eui’ydices adp’etiçus ,occubuit : oui tamen anteà Amyntas , in sceleredeprehensæ , propter commünes liberos, ignârusfisdem quandoque caduc-mimine , pepercerat.Fràter quoque ëjus Perdiccas , simili insidiâmmf’raüde , relicto parvulo filio , deçipitur. Suhidem tqmpus, Philippus commodùm è custodiâ’

elapsus, diu , non hêgem , sed tutôrem pupilliagit. At ubi graviôra bella imminêbant, sèrumquoauxilium in expeçtatiône infantis erat, compul-sus à populo, regnum Macedonicum mlè affec-tum , cùm bellicis artibus , tu’m philosophiæ præ-

ceptis præmunitus , apprehendit , anno cccc. aburbe ( x ) conditâ, Olympiade (z ) cv. Circa prî-ma itaque regni primordia, rèrum infinitâ mul-titudine in diversas trahente partes, finitimisundique in Macedoniam irnlentibus populis ,ibellisque , veluti çopspiratiône quâdam ad oppri-

mendam Macedoniam , malta-tram gentium ex

( n) Urbt. Rani, ou": candit: fuit auna lute Christiannatal-n 753.

( a) Olympiade. Olympiades, quibus Græci utebantur ingagman computation; . originaux incuit à 1194i; un

i n

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Lunetdnini. siuelque temps après, il se réconcilia avec leshébains, en leur donnant le même ôtage : cei contribua singulièrement à développer les

minentes qualités de Phili pe ° puisque ce futà Epa’mînondas-, le plus abiîe des générauxThébains, et eXCellent philosophe , que l’on.confia cet enfant, à condition qu’il veilleroitsur lui avec le plus grand zèle , et qu’il s’appli-,queroit soigneusement à lui donner des con-.noissances et des mœurs dignes d’un princesCependant Alexandre périt par les embûchesde sa mère Eurydice. Lorsqu’Amyntas l’avoitautrefois surprise dans ses projets criminels,il lui avoit pardonné , en considération de leursenfans communs: mais il ne savoit pas alorscombien elle leur seroit funeste un jour. Per-diccas , frère d’Alexandre , érit à son tour;victime d’une trame semblab e , laissant un filsau berceau. Ce fut alors ne Phili pe, a anttrouvé une occasion favora le , s’échappe e sa.prison. il se conduisit long-temps , non en roi.mais en tuteur du jeune roi. Mais comme onétoit menacé de grandes guerres , et que l’en-fance du prince ne laissoit espérer à l’état chan-celant que des ressources éloignées , le peuplequi connoissoit l’habileté de Philippe et danslart militaire et dans la philosophie , l’engagea.à prendre le titre de roi de Macédoine : cequ’il fit l’an 400 de la fondation de Home;et dans la 105° Olympiade. Dans les commen-cemens de son règne, une infinité d’affairesrappelèrent de divers côtés à la fois g les nationsvoisines fondoient de toutes arts sur la Macé-doine; plusieurs peuples semb oient avoir forméune conspiration pour l’attaquer tous en mêmetemps et l’opprimer. Le nouveau roi se sen-tant hors d’état de faire face à tant d’ennemis

lemnibus qui , quarto quoque arme , Olympie in Pelopon-neso celebrabantur. Unaquæque Olympias quatuor annorumsmium complectitur ;primaque omnium inciditin annumlute Chmtum 776.

A 3

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Ç Saumur. un Q. cules,diversis locis , ùno tempore confluentibus , ne!Philippus cautiiis omnino agendum esse consi-derans ( omnibus enim par esse non poterat)alla interposita pactiône composiiit , alia redé-mit; facillimis aggressis , ut militum trepidosfirmâret animos, et sibi hostium contemptumdemeret. Primum illi cum Atheniensibus certainmen fuit, quibus par insidias victis, metu gra-viôris belli , cum interficere posset , omnes inco-lumes sine pretio dimisit: quæ res illi magnumet gratiam et auctoritâtem conciliâvit. Captiadeinde Pæonibus , bellum in lllyrios transtulit :ibimultis hostillm minibus câsis, Larissam (z).urbem nobilissimam cëpit.

Il. Hinc Thessnlos , non cupiditâte précise,sed quod exercitui suc rôbur Thessalôrum equi-

,tum adjungere gestiëbat, nihil minus quam bel»-lum metllentes , adoritur. Quibus ex improvisopræoccupâtis , atqne in potestâtern redactis,jungendo eguitum peditumque fortissimas tur-

Jnas et copias , invictissimum fècit exercitum..Quibus fa"): féliciter gestis. Olympiade , Neop-tolemi il êgis Molossôrum miam x uxôrem dùcit fi

conciliante nuptias altère virginis Arisbà BêgeMolossôrum , qui sorôrem Olympiadis , Troa«(lem , in matrimonio habëbat : quæ causa illiexitii malôrumque omnium fuit. Nam du!!! regniincrementa afiinitàtc Philippi se acquisitïirumspèrat , proprio regno ab eôdem privâtus , inexilio consenuit. Post nuptias aiitem Philippusper quiètem visus est conjugis alvo insignem

(i) tarissant. Hue urbs non in Illyrie . sud illi-hmm

un est. .

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LIVRBÎ.C!!AP. il. 1)crut ne devoir agir qu’avec beaucou de cir-conspection : de toutes ces guerres , i terminales unes par des promesses, les autres à rixd’argent 3 il entreprit seulement les moins im-ciles, soit pour ranimerle courage de ses troupeseffrayées , soit pour se relever du mépris queles ennemis faisoient de ses forces. Les Athéeniens furent les premiers ennemis qu’il lui fallutcombattre. Il les vain uit par ruse : il auroitpu les égorger 5 mais , ans la crainte de s’attirerune plus grande guerre , il les renvoya toussans rançon; ce qui lui acquit beaucoup decrédit et de réputation. Ayant ensuite sub]u Liéles Péoniens: il porta la guerre chez les ny-riens , dont il tua un grand nombre , et surlesquels il prit l’importante place de Larisse.

Il. Ensuite il attaqua les Thessaliens au mo-’ment ou ils s’ attendoient le moins , non onts’enrichir de euros de ouilles , mais our orti-fier ses troupes de a cavalerie T essaliennequ’il estimoit singulièrement : les ayant doncsurpris et dom tés , il se vit à la tète d’unearmée invincib e , dont l’infanterie et la cavaçlerie étoient également redoutables par leurvaleur. Après ces heureuses expéditions , ilé ousa Olympias , fille de Néoptolème , roi des

olOSSes: le principal auteur de ce mariagefut Arisbas , alors roi des Molosses , et tuteurd’Olympias dont il avoit épousé la sœur Troade.Cet engagement causa ses malheurs et sa perte.Il avoit espéré que l’alliance de Phili pe luidonneroit moyen d’étendre ses états : d’en futchassé au contraire par son nouvel allié , etpassa le reste de sesjours en exil. Philippe , aprèsses noces , crut , dans un songe , appliquer surle sein de sa femme un cachet très-beau , dont-la gravure , à ce qu’il lui sembla, représentoitun lion. Les devins interprétèrent ce songe, endisant , que sa femme étoit enceinte , et qu’elle,mettroit au monde un fils qui aurxit le carac-

I,

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s Summum. son Q. (tuner;afixisse bullam , cujus sculpture , quemndnioIsium existimaverat, leônis habêret imaginent.Quod vâtes ita sunt interpretâti : lpsam quidemesse gravidam , animosum quoque et leônis ne.fini: præditum infantem paritûram. Deinde du]!Philippus urbem Methônem expugnüret , jactasagittæ d’extrum amîsit oculum. Nihilominustamen pâcem deprecantibus dedit , mitisqueetiam adversùs victos fuit. Pâgas etiam sapiens,imperio suc adjëcit. Triballôrum quoque gen-tem , et quidquid’ præterea terrârum in proximoerat , invâdens , cumin une veluti impetu devicit.Debellâtis finitimis , atque confirmâto jam Ma-cedoniæ regno , minis est ipsi Alexander filinsex Olympiade uxôre , vu. [dus ç l ) Aprilis , utdicit Plutarchus (z) : ab eo aïxtem qui illum inLatinum convertit , scribitur circa îdus Augusti -.quad sânè, cujus sit errer , dubium est. PorrôPhilippus , veluti è speculà quâdam 3 libertâtiomnium insidiâtus, Græcôrum civitâtes , quædominandi Iibidine si’ngulæ imperâre cogitave-rant , omnes in suam redêgit potestâtem. Infe-rioribus enim contra superiôres suâdens cette.mina , omnibus ad invicem callidè incitâtis; àThebânis etiam (qui tamen autels cum ,tanquamhostem , repellere conabantur) contra Lacedæ-manias et Phocenses , qui , temple Apollim’sspoliâto, milites conduxerant, necessitâte ur-gente, (lux electus; oppressis sacrilegis, mag-

’ namque inde apud omnes natiônes gloriamadeptus , omnium ad ultimum eflicitur dominusac princeps , et victos pariter atque victôresservitiitem subite coëgit. inde in Cappadociarn

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L1vnnl.Cn.4r.ll. gtère et le courage d’un lion. Dans la suite,Philip e assiégeant la ville de Méthane , perdit:l’œil roit d’un coup de flèche. Néanmoins ilaccorda la paix aux prières des habitans , et lestraita , quoique vaincus , avec beaucoup dedouceur. Il prit encore Pages , et la réunit àses états. Il attaqua aussi la nation des Triballes ,et toutes celles qui étoient dans son voisinage,et les vainquit , pour ainsi dire , toutes à la fois;Ayant ains: abattu les peuples voisins , et affermisou royaume , il vit naître de sa femme Olympie:un fils qui reçut le nom d’Alexandre. Ce fut ,-selon Plutar ne , le 8 des ides d’avril , ou versles ides dlaout , comme le dit celui qui l’a traduit.en latin z on ne sait le uel des deux est dansl’erreur. Philippe cepen ant, semblable à unsentinelle qui veille sur les mouvemens de l’en-nemi , épioit le moment de ravir aux Grecsleur liberté z l’ambition gui portoit chacune deleurs villes à entrepren re sur l’indépendancedes autres , lui fournit l’occasion de les réduiretoutes sous son pouvoir. En effet , il eut l’adressed’engager les plus foibles à attaquer les plus

lissantes , et de les animer toutes les unes contrees autres z les Thébains eux-mêmes , qui aupa-

ravant le traitoient en ennemi, furent contraintsde le choisir pour général contre les Lacédé-mmiiens et les Phocéens qui avoient pillé letemple d’Apollon pour en soudoyer leurs trou-pes. Ayant dompté ces sacrilèges, et s’étant:acquis par-là une grande gloire chez tous lespeuples de la Grèce , il en devmt à la fin le maîtreet l’arbitre , et les obligea tous, vainqueurs etvaincus , à subir le je de la servitude. Passant:ensuite dans la Cappa oce , il prit et fit mourirles rois de la contrée , et la réduisit toute entière

(r) En. Die Apriiis sextâ r ide: enfin in devina!!!tartinai incidobnt.

(a) Plancha. Scriptar and 6mm Iobilis, qui un.me; Christian no fierait. A 5

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au) SUPPLÉM. sua Q. C page,trajiciens , captis et occisis finitimis Regibus;universam provinciam imperio Macedoniæ ad-jêcit. Ulyntho quoque expugnàtâ , Thraciaminvasit. Nam cum cum frênes duo ThracîæBëges , de terminis regni ambigentes, discepta-tiônum sain-uni judicem eligerent , Philippusad judicium , velut ad bellum , inopinantibuafratribus , instructo exercitu vënit , et utrumqueregno , de quo disoeptâbant , spoliàvit : omnessânè principes docens concordiam, maximumad conservanda imperia atque principâtus stepbiliendos , ndrniniculum esse.

HI. Alexander aïntem factus annôrum duo-. ’decim, rébus bellicis admodum delectâri, et

excelsæ indolis manifestissima proferre indiciacâepit. Cùmque ex æqualibus nonnulli ex cepercunctarentur, ad Olympicum nunquid sta-dium libens decertàret? ( plurimùm en im pedumcelen’tâte pollèbat. ) Liban: aquirlcm , inquit ,si dccertatûros mëcum Bëge: Jim habitûrus.Qlim cum fortè absente Philippe legâti à Persa-mm Rëge venissent , cos cum hospitio tumconsuetudine captos, jucundissirnâ sibi fami-liaritâte conjunxit : admirantes quôd is nihil authumile aut puerile siscitarêtur; sed aut viârumlongitudinern , lut superiôrum itinerum modesperquirebat, multa super Rëge , quâIis in hostesesset; nunc super Persis,quæ vues, aut quæ

l met poternes. . mitâm- Quels res admirâülegâti, laité dimisam Philippi gravitâtern nihil-præ hùjus pueri indole , et majore , qui êtaspaterëtur, mimi magnitudine, duxérunt. Quo--

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LlVREL en". un inions l’en! ire de la Macédoine. Après s’être aussiemparé ’Olyntbe , il tourna ses armes contre laThrace. Car deux frères , rois de Thrace , qui.étoient en discorde au sujet des frontières deleurs royaumes , l’a ant choisi pour arbitre duprocès , Philippe al la. les trouver pour donnerson jugement; mais , contre leur attente , cefut à la tète d’une armée , et il les dé ouillatous deux des états qui faisoient le sujet e leur-différent; apprenant par-la à tous les princes.que la concorde est le plus puissant moyen deconserver leurs états et ’affermir leur autorité.

HI. Cependant Alexandre , dès l’âge de douzeans, commen a à montrer de la passion pourles armes et à onner des signes non équivoquesde l’élévation de son caprit. Quelques jeunesgens de son âge lui demandant s’il combattroitvolontiers aux jeux Olymp’ifiues (car il étoit.très-léger a la course) : cloutier: , dit-il ,s: je devois nocif des roi: pour antagonistes. Unjour, qu’en l’absence de Philippe , il vint desambassadeurs du roi de Perse , ’accueil racieuxque leur fit Alexandre , les captiva te ement,

u’ils formèrent avec lui la liaison la plus étroitee la plus agréable. Ils ’étoient dans l’admi-ration , de voir qu’il ne leur fit aucune questiontriviale ou puérile ; mais qu’il les interrogeâtseulement , tantôt sur la longueur des chemins,ou sur la manière dont voyageoient les anciens ,tantôt sur la personne de leur roi , sur sa con.duite envers ses ennemis , sur ses forces , sur sapuissance. Les ambassadeurs étonnés de cesquestions , jugèrent bien que l’autorité de Pan,lippe , si bien établie de tous côtés , ne seroitrien en com araison de ce que promettoientla génie et a grandeur d’ame de cet enfant ,bien auedessus de son âge. Tonte: les foin qu’on

A S

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55’ Suirtàu. sua Q. Cunci,’tics à Philippo au: nobile quoddam captunîoppidum , eut memorabili prælio parta victorianunciabâtur , baud magnoperè lætabâtur -. cæ-terùm ad sucs aièbat æquâles : Omnia, d puni.germer occupàbi! ; ira ut ne vobl’mnn grandeullum a: insigrie farinas osteniàre mîhi si! reli-çuum. Non enim ipsum ulla illecebrârum , au:pecuniæ , sed sôln virtütis ac gloriæ cupîdotenêbat : quôque majôres à patte facultâtes acci-peret , eÔ se minôra gerere passe existimâbat;Quocirca crescente dominio , gerendis præclârisrébus materiam magnà ex parte exhaustaxn irirams, non opes , non deliciârum üsus, vërùlncertamîna et pugnas ardëbat , et principaîtum,unde sibi 0b virtütem, gloriam , nominisque im-mortalitâtemv comparâtet , affectâbat. Quamo-

bren: ipsius cûra , compluribus (utipar erat)pædagôgis , ac præceptoribus est demandâta :in primis tamen Aristoteli (r) , ex cïljus disci-plinâ decem fermé annis infornfitus est. Eôd’em

ferè tempore Philippus Delphos mîsit, cumulent.de successôre; responsumqne tale accepisse fe-runt : I: dêmum "tua imptn’a omnïque orbe fo-tiëlur. quemtumque Bucephalus sessôrem passasInuit. Erat afitem Bucephalus equus formâ specJtabîlis , atque ferocissimus , qnem PhilonicusThessalus Philippe xm talentis (a) emerat. Huncdit! Philippus sub claustris præferrâtis asservârijussit z mansit tamen in ferus, ut plânè nulluscum ne tangere’quidem aîxsus fuerit. Quête fac«

tum est , ut cum Philippus removèri atque ab-jici jusserit. Alexander vêrô cùm fortè adesset :.Quôlem, inquit, 3’in :quum perdant , du»: en

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lavas 1.6311». tu. 15lpportoit la nouvelle de la prise d’une placeimportante , ou d’une victoire remportée parPhilippe a la suite d’un sanglant combat, loind’en témoi ner sa joie , il disoit aux jeunesseigneurs e son âge" : Mon père s’emparentde tout , me: amis ;- il ne me restera rien a faireavec vous de grand et de mémorable. En elfet ,il n’éprouvoit ni la passion des richesses , ni celledes plaisirs; il n’étoit sensible qu’à l’attrait de

la valeur et de la gloire , et se persuadoit uelus son père lui laisseroit de puissance , mains

il auroit d’exploits.a entreprendre. C’est pour...and , voyant qu’a mesure que s’étendoit son

omeine, il trouveroit moins de matière auxgrandes actions qu’il méditoit , il dédaignoit lesrichesses, les plaisirs; il ne respiroit que guer-res , que combats , que conquêtes , pour arriver ,par ses exploits , à la réputation , à la gloire ,à l’immortalité. Aussi le soin de son enfancefut- il confié , comme il convenoit , a plusieursmaîtres et récepteurs , et spécialement à-Aris-tote , sous a conduite du uel il passa dix années..V ers le même temps , Ph’ ippe envoya à Delphes.consulter l’oracle au sujet de son successeur.Il en reçut , dit-4011, cette réponse z Celui-làdeviendra matinale votre cm ire et de tout luni-rers , qui aura su dompter Bîcépfiale. Ce Bucé-gphale étoit un cheval d’une rare beauté , mais)presque indom table , que le Thessalien Philo-niais avoit ac eté treize talens pour Philippe.Ce prince le fit long-temps garder dans uneenceinte fermée de barreaux de fer. Néanmoinsil demeura si sauvage . que personne n’osaitmême le toucher. Ces! ourquoi Philippe or-donnade s’en défaire etde erenvoyer. Alexandrese trouvoit présent. Quel beau cheval on va perdre,dit - il , faute d’avoir assez d’adresse et de courage

(I) Ariameli. Celellerrimo and votera. philolopho,an. 35° ante Christum.

(a) ralentît. Talentum , Atticum scilicnt , 3cm une?gaulois mmndebzt.

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XI Serrant. son Q. Coachper imperih’am- ac mollitiem üti maniant? Chu];

que mirà arte sine verberibus tractasset equum ,tandemque conscensum ad cursum admisisset ,tum calcibus ùsus est; ac molliter flexis habënis;cum equum reduxisset, descendentis caput exosqcubitus pater , emissis lacrymis : Aliud , inquit ,d fili , ti’bi par regnum guère , quando te jamMaeedom’a non capit. l’ræsagiit vir prïidens tain

excelsæ indoli non suEectùram paternam ditiôq

Hem. .1V. Post hæc . Philippus tôti Græciæ belluminferre statuit , ad quod percommodum ratus ,si Byzantium (i), nobilem et maritimam urbem ain potestâtem redegisset 3 eamdem sibi resis«tentem obsidiône cinxit , relicto domi ad regnivitraux filio Alexandra , tum 5m. annos mita.Exhaustis in obsidiône opibus , piraticam aggre-gditur , ’centumque septuaginta navinm spoliarapuit , atque militibns suis distribuit. Ne amen:in unius urbis .obsidiône tantus exercitus tene-rëtur , profectus cum fortissimis , multas Cher-4sonësi (2) urbes expugnâvit 5 filium deinde Ale-xandrum xvm. annos nâtum , virtîitis et promp-ütudinis in rébus agendis manifestissimæ , uteuh patris militiâ tyrocinii rndimenta deponeret,ad se accersivit. Cum quo in Scytbiam profilan-di ceùsâ , more negotiantium , impensas bellialio ’bello refectïirus, est profectus. Eâque expu-gnâtâ, viginti millia pnerôrum ac fœminârumicapta, pecoris magna vis , xx. millia nobilinm

( i) Byzalm’um. Quai urhs , Constantinopolio posteà abimpentote Constantine magne dicta est.

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LIVREI.CBAP.1V. apour le monter !. Alors il se mit à le manier avecbeaucoup de douceur et de dextérité , puis étantsauté dessus , il le mit au galop ,Jt commençaà se servir des éperons : enfin il lui lit douce-ment tourner bride , et le ramena au lieu ouil lavoit ris. Dès qu’il eut mis pied à terre ,son ère l’embrasse. en versant des larmes, etlui il: : O munfils ! (berthe un autre royaume quipuisse te contenir! la Macédoine est désormais troppetite pour toi. Ce prince , plein de pénétration ,prévit dès-lors que l’héritage paternel ne sulfitoitpas à un courage aussi élevé que le sien.

KV. Après cela, Philippe, résolu de faire laguerre à toute la Grèce , crut que le moyen d’enassurer le succès , seroit de réduire sous sa rio-qmination Bizance , ville importante et située surla mer. Comme elle refusoit de se soumettre,il en alla former le siégé , laissant dans sesétats , pour prendre soin du royaume , son fils

7 Alexandre , alors âgé de seize ans. Ayant épuiséses trésors a ce siège , il se mit à faire le métierde pirate , et s’empara de 170 navires dont ildistribua les dépouilles à ses soldats. Mais,pour ne as tenir toutes ses forces autour d’uneseule vi e, il en rit l’élite, et alla forcerplusieurs places de a Chersonèse. Alexandre,alors âgé de dix-huit ans . donnoit des preuveséclatantes de courage et d’activité dans le ma-niement des affaires : Philippe l’appela auprèsde lui, afin que ce jeune prince achevât dgfaire ses premières armes sous la conduite deson père. Ils partirent ensemble pour faire legillage dans la Scythie, voulant , à l’exemple

es négocieras, couvrir les frais d’une entreprisepar une autre entreprise. Ayant conquis cettecontrée , il en enleva zoooo femmes et enfans A,une rende puantité de troupeaux , et 200,00 bellescava es qui urent envoyées en Macédoine pour

(a) Cbnmi. an Thucin dicitur.

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i6 SUPPLÉM. Sun Q. en";equarum ad genus faciendum, in Macedoniarflmissa sunt. Sed revertenti à Scythià Philippe,Tribaui occurrunt, negafites se transitum da-tûros , ni portiônem accipîant prâdæ. Hinc jur-gium , Inox et prælium , in quo îta in femorevulnerâtus est Philippus , ut par corpus èjusequus interficerêtnr. Cùm omnes occîsumvputâ-rgent , prâda amissa est. Quamprîmùm ex vulnereconvaluit , dia dissimulâtum bellum Atheniensiebus infert. Cùjus caùsâ Thebâni se junxëre , me;

mentes , ne victis Atheniensibus , veluti vicînumbelli incendium , ad se transiret. lniîâ societâteinter civitâtes paùlb ante infestissimas , legatiornibns tôtam fatigant Græciam , commünemhostem communibus viribns submovendum did-titnntes. Quèdam civitâtes môtæ , Atheniensibussêse jungunt : quaadam nûtern bellî metus ad’Philippum traxit. ln hac pugnâ , Phiîippus Ale--xandrum filium alteri cornu præfêcit , ubi herôîs

virtus clarissimè emicuit. Tilem enim se præs-titit, ut non inferior patte , îmô etiam nulliv secun-dus extiterit. Commiaso itague apud Chæronëamprælio, etsi Athenienses numero militum longèpræstârent, à Macedonibus tamen , continuoac diutumo bellandi üsu exercitatissimis, vin-cuntur. Non aïntem immemores pristinæ gloriaëcecidère. Hic dies universæ Græciæ et gloriam dominatiônis , et vetustissimam libertitem finiit.

V. Cœterùm cùm Philippus semp’er erga Ale-

xandrum optfmè affeçtus fuisset, tandem exCleopitrâ novereâ , Olympiadi superînducta .

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1417!! l. 611.41.11 i :7y perpétuer l’es èce. Mais quand Philippe revintde la Scythie , es T riballiens vinrent a sa ren-contre , déclarant qu’ils lui disputeroient le

assage’, s’il ne leur donnoit une portion duutin. De cette prétention na uit une querelle,

puis un combat , ou Philippe ut si gri vement- lessé , que le fer ui lui erça la cuisse tuaencore son cheval. ous e crurent tué lui-même , et le butin fut erdu. Dès u’il fut

uéri de sa blessure , il éclara aux At éniensa guerre que depuis long-temps il songeoit à.

leur faire. Les ’lhébains prirent le parti desAthéniens, dans la crainte que ceux-ci unefois vaincus , le feu de la guerre ne se com-muniquât à eux qui en étoient les plus prochesvoisins. Ces deux républi ues , peu auparavantsi animées l’une contre ’autre , s’étant ainsiliguées , envoyèrent force députations danstoute la Grèce , pour représenter que l’ennemicommun devoit être repoussé par les forcesde tous. Quelques villes frappées de ces motifs ,se joignirent aux Athéniens. La peur de la guerreen entraîna quelques autres dans le parti. dePhilippe. Lorsqu’on en vint aux mains, Phi-lippe donna la conduite de l’aile gauche àAlexandre , qui s’y distingua par un courage ’héroïque, au point qu’il ne parut inférieur nià son père, ni à qui que ce fût. La batailles’étant donc engagée à Chéronée , les Athé-

niens , quoi ne bien supérieurs en nombre,furent cepen ant vaincus par les Macédoniens ,qu’un long et continuel usage des combats avoitextrêmement aguerris. Cependant s’ils succom-bèrent, ce ne fut pas d’une manière indignede leur ancienne réputation. Cette journée mitfin à la puissance et à la liberté que toute laGrèce soutenoit depuis si long-temps avec tantde gloire. A

V. Quoique Philippe eût toujours tendrementaimé Alexandre , i lui donna cependant , duvivant même d’Olympias , une belle-mèrepommée Cléopâtre a ce qui fit naître la dis-1

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I8 Sentant. sua Q. Cakes,disCordia orta est. Caüaam adhibuit Attaluiavunculus Cleopâtræ: qui cum in nuptiis Maca-dônes exhortarëtur , Deos ouïrent, ut ad regnisuCCessiôuem legitimus ex Philippo et Cleopitrâcrearêtur hères; excandescens Alexander z Olmprobum tapin, inquit , nos vêrb tibî nothiyidëmur î simulque in eum conjècit poculum.lnsurgens inde pater contra Alexandrum , strictocum petiit ferre; ictus tamen , inclinatiône cor-poris ab Alexandre evitâtus , infinis excidit.Tune Alexander conviciis patrem adortus , re-ceptam Olympiadem mâtrem sëcum in Epirumcinxit. Eum tamen Philippus , exprobrâtâ sibi àDemarato Corinthio hac eôrum discordiâ, paillé!post multis precibus égrè revocâvit. Inter hæc,nuptias Cleopàtræ filiæ , et Alexandri frêtriaOlympiadis , quem pulso Arisbâ Rëgem Epirifecerat , Philippus celebrat. Dies erat pro ma-gnificentiâ duôrum Règllm, et collocantis liliamaet uxôrem ducentis , insignis. Sed nec ludôrumcelebritas deerat 5 ad quorum spectaculum Phi-lippus , cum sinè custodibus medius inter duosAIexandros , filium generumque , procederet .Pausanias , nobilis ex Macedonibus nemini sus-pectus adolescens , occupâtum angustiîs Phi-lippum in transitu obtruncâvit , diemque lætitiædestinâtum , fœdum I’uctu funeris fêcit. Hic atrô-

cem injuriam passus ab Attalo fuerat g de quâ ,Philippe conquestus , qui multum quidem ex reiiurpitudine est motus; sed Attalo , ob magnarnfamiliaritâtem , et quod êjus opera tunc uterëtur,ut nocèret indüci baud potuit. Erat enim Atta-lus , .ob Cleopâtram proximè à liège in matri-monium acceptam , arctissimà ei junctus cogna,

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.,va.ael. Cam. v.. à,corde. Ce fut la faute d’Attale , oncle de Cléo-patre , qui, pendant le festin nuptial, exhorta les

lacédoniensà demander aux Dieux , que Philippeet Cléopâtre donnassent au royaume un héri-tier légitime. Sur quoi, Alexandre bouillantde COlèl’e , s’écria : Im udent! me prends-tu

pour un bâtard? et il ui jeta sa coupe a latète. Philippe alors s’échauffant lui-m ème contreAlexandre , courut a lui l’épée à la main : maiscelui-ci l’esquiva par un léger mouvement , etle coup se perdit en l’air. Alexandre fit a sonpère les plus injurieux reproches , et prenantsa mère Olympias, il se retira avec elle enEpire. Peu après néanmoins Philippe , à quiDémarate de Corinthe avoit reproché ces divi-sions domestiques, les rap ela : mais ce ne fut

u’à force de prières qui les fit consentir arevenir. Cependant Philippe maria Cléopâtrela fille à Alexandre frère d’Ulym’pias , qu’il avoitfait roi d’Epire ’, après i’expulsion d’Arisbas. Les

noces se firent avec une magnificence digne desdeux rois, dont l’un étoit le père, et l’autrele mari de la nouvelle reine. On y célébra desjeux solennels. Philippe s’étoit mis en marche

, pour les aller voir ; il étoit sans gardes , et marechoit entre les deux Alexandres , l’un son fils,l’autre son gendre; lorsqu’un jeune seigneurMacédonien , n0mmé Pausanias . dont personnene se défioit , a ont attendu Philippe au assagedans un lieu trait, l’assassina, et c angeasubitement un jour destiné a la joie en un jourde deuil et de tristesse. Il avoit reçu d’Attuleune injure atroce dont il se plaignit à Philippe .qui, bien que très-touché de la honte qui enretomboit sur Pausanias , ne put cependant serésoudre à punir Attale l tant à cause de sonétroite liaison avec lui, que pour les serVicesqu’il en tiroit alors. En effet , Attale , par lemariage que le roi venoit de contracter avecCléopatre , étoit devenu son proche parent;et sa rare valeur l’avait fait chonsxr pour 00m1

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au) Sunna. sur Q. dans,tiône , copiârumque in Asiam præmissârum du:fuerat delectus 5 vir in rébus bellicis egregiæfortitudinis. Idcirco Rex potiùa , ut Pausaniæanimum justissimo dolôre incensum mulcëret,est conâtus :datisque ei magnis muneribus , locoinsuper honestiôri , inter corporis sui custodes,honorâvit. Sed ille implacabili ardens irà, decrë-vit, non tantùm de eo qui sibi injuriam intulisset,sed et qui ulcisci illâtam noluisset, pcienam su-more. Vixit Philippus annos xnvu, regnavit xxv,Macedôuum Hex xxul ( r) : cui maxima: opeserant instrumenta bellôrum , divitiârum quæstu-quàm custodià solertior 5 itaque inter quotidiânas

rapinas semper inops erat. Misericordia in eoet perfidia pari jüre dilectæ. Nulla apud cumturpis ratio vineendi : blandus pariter et insidiô.Sus alloquio z qui plüra promitteret quàm præs«târetzin serin et jocos artifex. Amicitias utili-tâte , non fide colèbat. Gratiam fingere in odio,instruerew inter concordantes odia , apud utrum-que gratiam quærere , solemnis illi consuetùdo.Inter hæc, eloquentia, et insignis oratio, acu-minis et solertiæ plëna, ut nec ornatui facilitas,nec facilitâti inventiônum deesset ornâtus.

- (l) Ru- nm. A Carano . qui primas "suivit: au.ante Christian 708.

9’ ou"

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.vaasl. Quant se,mander les troupes que le roi envoyoit devantlui en Asie. C’est pourquoi Philippe aima mieuxessayer d’adoucir le juste ressentiment de Pau-sanias z il lui fit de grandes largesses , et luidonna un des grades les plus honorables parmiSes gardes du corps. Mais Pausanias , toujoursfurieux et implacable dans sa colère , résolutde punir , noix-seulemenkcelui qui l’avoit ou-tragé , mais encore celui qui avoit refusé dele venger, Philippe vécut 47 ans, et en régna25. Il étoit le vingt-troisième roi de Macédoine.Acooutumé a ne voir dans les trésors que desmoyens de faire la guerre, il savoit mieuxamasser les richesses , que les conserver : aussiétoit-il toujours pauvre au milieu des rapinesqu’il faisoit continuellement. .On pvoyoit en luiun enchant égal pour la clémence et pour laper die. Aucun moyen de vaincre n’était hon.teux pour lui. Il avoit la conversation a réable .mais insidieuse , promettant plus u’i n’exé-curoit; également adroit et pour es ollaireset pour les amusemens. bans ses liaisons , ilconsultoit , non la probité , mais l’utilité. Feindrede la bienveillance pour ceux qu’il haïssoit , fairenaître des divisions entre les amis , et se mé-nager l’affection des deux partis 3 telle fut saconstante pratique. D’ailleurs , il avoit uneéloquence brillante , pleine d’esprit et de finesse zde sorte que , chez lui, l’abondance des penséesnourrissoit le style , et la richesse du style en.bellissoit les fruits de l’imagination, ’

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a!" Sunïnêu; svn QUCuRCË,

’m’w’"”’w’*”’

. LIBER II.I: A mon) ab urbe conditâ ccccxxw, mortuoPhilippe , Alexander filins , ( ob magnitudinemrêrum gestârum Magnus appellàtus ) vigesimoætâtis anno , plénum invidjâ , et gravissimisodüs ac periculis nndique circumseptufn , asse- Iémus est imperium. Nec enim vicinæ barbarô-film provinciæ èt natiônes modestè servitùtemferëbant; mm véto dominia patriosque’ princi-«

pitas affectâbant. Primo omnium aùtem quot«quota paternæ médis caüsa fuerant , gravibu;affècit pénis. Deinde sepultûræ ejusdem maxi--matu impendit m’a-am. Principàtum vërô mnltù

meliùs quàm quîsquam existimasset, confirmâ-vit. Juvenis enim , arque 0b ætâtem adhucteneram ab aliquibus contemptui habitus, vul-gus ipsum humanissimis sermonibus itao in suizbenevolentiam traxit , ut et spem maximamomnibus fuserez, et metum simul arque con-temptum sui universis demeret. Macedom’bu:immunitâtem cunctânxm rërnm , prêter militiævacatiônem , (ledit. Quo facto tantum sibi con-ciliâvit favôrem , ut alii corpus non virtütem , aliîvéto nômen Régis sôlùm immutâtum esse dicerent.

Et ohm initia tumultus undique contra ipsumexorti essent, audaciâ et mimi constantiâ incre-dibili citissimè môtus omnescompressit. Profectusdeinde Corinthum in Peloponnèsum, generâli to-tius Græciæ concilie , contra Perses ( quômmerat eo tempera summum in terris, quique Græ-ciam sépè makis cladibus menant) imperator

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-LIVBEII.CHAP.I. a!

LIVRE [LaIl Parures étant mort, l’an 426 de la fon-dation de Home , Alexandre son fils , à qui lagrandeur de ses exploits a fait donner le sur-nom de Grand , monta , âgé de vingt ans , surun trône environné d’écueils que formoientautour de lui une multitude de haines et deressentimens. Car les provinces et les nationsbarbares du voisinage ne portoient qu’avec-peine le joug de la servitude 5 chacune pensoità.rentrer dans ses anciennes possessions , etàrecouvrer la puissance de ses pères. Alexandrecommença par punir rigoureusement tous ceuxui avoient eu art à la mort de Phili pe : uis

il lui fit faire e magnifiques funér ’les. ès-lors il établit son autorité eaucoup mieux qu’onn’eût pu l’imaginer. Il étoi jeune , et quelques-uns s’en prévaloient le mépriser.- Mais ilïsut si bien par la sagesse et la modération deses discours, gagner l’affection du peuple même ,.qu’il donna à tout le monde les plus heureusesespérances de sa personne , et fit tomber, soitla crainte , soit le mépris dont on s’était laisséprévenir à son égard. Il accorda aux Macédo-niens l’exemption de toute espèce de charges,excepté du service militaire : ce qui lui conciliatellement tous les cœurs , que les uns disoientâne c’étoit un autre roi , mais le même mérite g

’autres , que c’étoit le même roi sous un autrenom. D’abord il s’étoit fait contre lui des sou-lèvemens de toutes parts : mais il les réprimatous en très-peu de tem s , avec une audaceet une résolution incroya les. S’étant ensuiterendu a Corinthe dans le Péloponnèse , il futdéclaré , dans l’assemblée générale de tous les.Grecs , leur généralissime contre les Perses , qui

. formoient alors le plus puissant empire de l’u-nivers, et qui av01ent fait éprouver bien des

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il Surinam. son Q. Canot.est designâtus. Siquidem pater êjus idem bellum’

inchoaverat , morte tamen præventus, consumamare baud potuerat. In hüjus belli apparauxnunciâtur , AthenienSes , Thebânos et Incedæ-monios, ab eoad Persas defecisse , auctôremqueëjus defectiônis, magne aùri pondere a Persiscorruptum , Demosthenem oratôrem extitisse.Quibus motibus occursùrus , tantà celeritâte ,instructo parâtoque exercitu , Græciam oppres-sit , ut quem venire non senserant, vidére sevin erederent. ln transitu hortâtus Thessalos,beneficiôrum patris commonefaciens , commé-morâtâ etiam veteri cognatiône, quæ sibi cumillis per Herculem esset , sermonibusque huma-nissimis, ut magna à se sperârent , persuâsosinduxit, ut, commüni totius Thessaliæ decrëto,universæ gentis du): crearètur, omniaque vec-tigalia atque reditus suos ei traderent. Tante.-aùtem in juvene celeritas tamque efiicax inrébus agendis diligentia, omnes qui. per conqtemptum ab eo erant alienàti , perterrefècit.

Il. Athenienses itague sicuti prïmî defecërunt;ita etiam prîmi pœnitêre cœpêrunt, pueritiamAlexandri nntea sprètani supra virtùtem vetenimducum extollentes : missisque legâtis, bellumdeprecabantur. Quibus auditis et graviter in-crepâtis , bellum remisit, ln eâlegatiône Demos4thenem quoquè fuisse feruntgsed cum cæterisad Alexandrum non pervënit: siquidem à Cy-tlierône Athénas reversus est; sive correptustimôre , quôd frequenter Philippum vituperas-set , arque in suà republicâ contra Macedônes’

maux

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LIVIIII.CHAP.1. a;maux à la Grèce. C’étoit son père Philippe qui.avoit entrepris cette guerre; mais la mort qui.le prévint, ne lui avoit pas permis d’entreren action. Tandis qu’Alexandre en faisoit les”préparatifs, il apprit ne les Athéniens , les

hébains ,’ et les Lacé émoniens avoient pria Acontre lui le arti des Barbares , et que l’auteur Ade cette dé ection étoit l’orateur Démosthène

ui s’était laissé corrompre par l’or des Perses.our prévenir les suites de ces mouvemens , .

il marcha rapidement avec son armée toujoursprête à le suivre . et surprit si bien la Grèce ,qu’elle pouvoit a peine en croire à ses yeux ,en voyant arriver celui dont elle n’avait point’aperçu la marche. En passant chez les Thessa-;liens , il leur rappela les bienfaits de son père ;il les fit souvenir de l’ancienne arenté qui lelioit à leur nation , en qualité e descendantd’Hercule : il leur tint les discours les plusobligeans; et leur ayant persuadé qu’ils avoienttout à attendre de lui, il les détermina a le.créer, par un décret solennel , chef de toutela nation, et à lui remettre entre les mainsle produit des impôts et tous leurs revenus.Tant d’activité dans un jeune homme , et tantde promptitude a expédier les radiaires, épou-vanta tous ceux que le mépris qu’ils faisoientde sa personne avoit détaches de son parti.

Il. C’est pourquoi, comme les Athénienlavoient été les premiers à l’abandonner , ils.furent aussi les premiers à s’en repentir : lajeunesse d’Alexandre qu’ils avoient tant mé-prisée, ils commencèrent à l’élever, pour lemérite , tin-dessus des plus anciens généraux rils lui envoyèrent des ambassadeurs, et sollici-tèrent instamment la aix. Alexandre leur donnaaudience; et après eur avoir fait une sévèreréprimande, il se rendit à leurs prières. Onrapporte que Démosthène étoit de cette am-bassade; mais il n’alla point avec les autresdé utés jusqu’à la cour d’Alexandre, étantte mimé sur ses pasa du mont’Cythéron g

cTome I. ’ ’ B

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:6 SUPPLÈM. son Q." Carrel,verbe fecisset 3 sive ut Bêgi Persârum ( à quê-magnam aùri summam , ut MaCedônum caûsamopprimeret, accepisse dicebâtur) omnem de sesuspiciônem eximeret. Hoc quoque ipsi abÆschine exprobrâtum aiunt , qui in oratiônequàdam de acceptis muneribus ita dicit : Inprônai: aîné regium aürum sampan huit rappe-dita! : sed hoc deînreps haud sujet?! , cùm nullæopes moribus imprabfs sati: esse passim. Alexandersedâtis motibus qui in Græcià erant exorti ,antequam in Asiam cum exercitu trajiceret ,per Thraciam iter faciens, Pæônes, Triballos ,Illyrie: , aliosque finitimos petere instituit, quadnovis rébus studëre acceperat. Nain quad regnoêjus tum finitimi , maxime infldi erant, mi-nime negligendos censuit, præsertim cum intain longinquas à dama regiônec profectûrusesset. Ex Amphipoli igitur cum copiis profectulin Thrâces, ( quo: Græci Autonomos vacant ,nullius legibus obnoxios) decem diêrum itineread Hëmum montem pervënit -. ibi , ciron aditûsangustias , negotiatôrum atque Thrâcum ingenotem manum collectam obviait: habuit. lnsederantnantis verticaux, curribusque pro vallo , qui:patëbat aditus, utebantur : inde pugnatùri, sinécessitas postulassetv Sin aûtem ex adversàmontis parte peterentur, currus in Alexandriphalangem ( I) magna impetu erant immissùri ;quo.d et fecërunt. Sed milites ab Alexandraedocti . alii luxâtis ordinibus, alii corpora huml’

strate semis contegentes periculum omne devi-

( i) fulminai. Phalanx. apud Mandarins, noies ontpodium! . qui loués lutin instructi. vinique omnibus

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1.171: il. Oust. Il. 27..menas; soit qu’il fût saisi de crainte , pouravoir souvent blâmé Philippe, et invectivé pu-bliquement contre les Macédoniens; soit u’ilvoulût ôter tout soupçon au roi de Perse, gantil avoit, dit-on, reçu une grande somme d’ar-

ent. pour travailler a détruire la puissance desglacédoniens. C’est aussi le reproche que luifait, à ce que l’on dit, Eschine , qui dans unede ses harangues, parle ainsi des présens qîieDémosthène avoit reçus : Jusqu’aujourd’hai , c’est

l’or du rai qui fournit à ses de sans : mais bien-tôt il ne s’y-fra plus , puisqu? n’y a point de trek.son qui paissent assouvir un cœur aussi dépravé.Alexandre ayant apaisé les troubles qui s’étaientélevés dans la Grèce, voulut, avant de passeren Asie avec son armée, entrer en Thrace, et.attaquer les Péoniens, les Triballiens, les Illy-riens et d’autres peuples voisins, qu’il savoitméditer un soulèvement. Car il crut que cespeuplèsvétant et très-proches de ses États, et:très-peu fidèles , il devoit s’assurer d’eux, sur-tout devant bientôt partir pour des contrée!-si- éloignées. ll partit danc d’Am hipolis avecses troupes. et marcha contre les hraces , queles Grecs a client Autonomes. c’est-à-dire,libres et mîë’pendans. Il arriva en dix journéesau mont Ilémus, ou il rencontra, à un défiléqui servoit de passage , une troupe de mar-chands et de Thraces. Ils occupoient le sommetde la montagne , et avoient fermé le défilé avecdes chars qui formoient une es èce de retranoçhement , et du haut desquels is devoient cotaibattre s’il étoit besoin. Que si on lesrattaquoitde front sur la montagne, ils devoient lance:leurs chars avec force contre la phalange Mueçédonienne. C’est aussi ce qu’ils firent. MaisAlexandre avoit instruit ses soldats de ce qu’illavoient a faire 2 les uns rompirent leurs rangs,les autres couchés à terre se couvrirent de

- adunati , «peut fermant et mon. imperviam boni oppor’

lobant. B a

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sa SUP!LÉM. sua ’Q. Galet:tirant. Hinc alacriôres facti, ingenti clâmoriin hastes feruntur, eosque üno impetu supe-,ravëre. Alexander, protinus ’superâto jugo , per

[démuni montem in Triballos profectus estLSyrmus Triballôrum ne! erat : is cognito .Alexandri adventu , uxôres ac pueras , (592-.teramque imbellem turbam , ad Danubium ininsulam Peùcem confestim misit, quo et Thrâces..Triballis finitimi se receperant. Nec multi) post ,.et Syrmus eôdam Fugit. Reliqua Triballôrurn’multitùdo ad alteram insulam se contulerat, eo’in loco , ex quo pridie Alexander moverat si-tum. Alexander Triballos repetens , hostes a):sylvis in aperta provocâtos superat, tribus milli-bus cæsis, reliquis in fugam conjectis , paücisquocaptis. Post banc pugnam , Alexander ad Danu-bium profectus, ad insulam in quem Triballi’ao.Thrâces confugerant , contendit z cui tamenbarbari summâ vi restitërunt , quod erat ilsfacilius . quoniam et nâvas paûcæ erant , etinsulæ maxima pars prasrnpta ac prèceps, et(luminis cursus ,Autpote in nngusto conclùsus,concitatior. QuapropterAlexander abductis indenavibus, trajecto noctu flamine . ucccc. equi-qtibus, pedibnsque 1v. millibus, Gêtas . (quôrumçirciter 1v. millia equitum , peditumque suprax. millia prohibendi anima in adversâ rîpâ as,mâtons viderat) petit. Quo facto territi Gêtæ , neprimum quidern impetum sustinuère. [les promulngentis audaclæ ils visa , Alexandrum tan: fa-cile unicâ nocte Danubium, omnium Eurôpæfluminum amplissimum atque altissimum , nulleponte injecta , transisse. Contagientibus igitur

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,Lrvaall.0aAp-.ll. a,.lelirs boucliers, et tous échappèrent au danger..Enhardis par ce premier succès, ils se jetèrent,avec de grands cris sur l’ennemi, et e renver-5 aèrent du premier choc: Alexandre ayant aussi-tôt franchi l’éminence , alla a travers le mont:Hémus, chez les Triballiens. S rmus étoit roide ces peuples. lnstruit de l’arriv e d’Alexandre.

’ll envoya a la hâte ses femmes, ses enfans,et tout ce qui étoit hors d’état de combattre,

.au Danube , dans l’île de Peuce , ou s’étaient,Ideja retirés les Thraces voisins des Triballiens.Peu a rès il s’y ré via lui-même. Le reste desTriba ’ens s’était r uni près d’une autre île,

dans un poste ou Alexandre avoit campé laNeille. Alexandre retournant sur euxy les at-tira de leurs forets dans la plaine où il les bat-.tit z il y en eut 3000 de tués, et un petit nombrede pris; le reste fut mis en déroute. Après

ce combat, Alexandre prenant le chemin du.Danube, tenta une descente dans l’île ou s’é-,.toient réfugiés les Triballiens et les Thraces.Mais les Barbares lui résistèrent avec une ex-

’trème vigueur; ce qui leur étoit d’autant plus» aisé, que les assaillans avoient peu de vaisseaux,.que les bords de l’île étoient presque partout.7 hauts et escarpés, et que le cours du fleuve,resserré en cet endroit, avoit plus de rapidité.C’est pourquoi Alexandre ayant retiré de la.ses vaisseaux , fit passer pendant la nuit, le

ffleuve à 1400 cavaliers et a 4000 fantassins, etalla tomber sur les Gètes qu’il voyoit rassemblé sen armes à l’autre bord, pour lui dis uter le.

" rasage, au nombre de 4000 hommes e cava-erie, etrde plus de ro,ooo d’infanterie. Les Gètes

effrayés à la vue d’Alexandre, ne soutinrent pasmême le premier choc. Ils regardèrent commeun coup d’une hardiesse extraordinaire, d’avoirtraversé si facilement, en une seule nuit, etsans le secours d’un pont, le plus large et leplus profond des fleuves de l’Europe. Les vain.pas s’étant donc sauvés dans des forets écartées

B3.H

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Go sa." Lin. su x’ Q. ’Cv’xrcl,«filin in sylvârum solitudine: nique latebraîs , ne:

urbem vacuam nactus, cêpit, solôque æquàvit.un. flué loci venère legàti à çæteris Dannbii

localis , à Syrmo, atque Germânis, ad Alexan-arum, ut cum eo amcitiæ fdedus mirent. Quibus.in [idem et amicitiam acceptis , è Germâilis.quæsivit, quidnam in humanis rébus præ cæteris extimescerent ; tutus nominis sui magnitudinemlute omnia ipsis formidolôSam vidëri. 1m hocto imprimis timêre respondêrunt, ne fortè in 9èse aliqunndb 062mm ruent. Alexander nihilmôtus responai superbià, tantùm adjëcit Ger-mânos superbes esse, eosque domum remîsit.:lndè in Agriânos et Pæonas iter perseqnentiAnunciâtum est, 05mm ab eo defecisse, Glau- eiamque Taulantiârum Rêgem se ci conjunxisse.flûtant et qui mandèrent fore , ut Antarintæipsum in itinere ndorirentur. Proinde negotiode Autafiatis Lagaro Agrianôrnm Rëgi (qui pan-î

Philippe admodum oints, Alexandre quoqueperquam familiâris crut ) commisso, insuperCynà sorôre, uhi Pellam revertisset, ultrù in

uxôrem prumiæâ. ad Clîtum Glauciamque magnà

celeritâte contendit , casque varia prælio vicitatque prostrâvit. Hæc agenti superveniunt 11mg.

. .cü, maltes in Græciâ res novas moliri , ciyitâ-

ïtesq-ue non paùcas, et in primis Thebânos, abce defecisse. Qnà re mâtas Alexander in Mace-doniam est reversùs, ut facmm in Græciâ tu.multum reprimeret. Thebânis aüEem, conantibuspræsidium Macedonicum exarce Thebânâ (quamCadmëam vocant) depellere. ipsnmque pfæaltisfossis, et munitissimo vallo cinctam . 01:31:1qu

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.LTvxa Il. 031p. m. 43:.r-etprofondes, le roi prit leur ville qu’iltrouva, sans défense , et il la rasa. t

Il]. Dans ce lieu, il vint à Alexandre des am-l bassadeurs tant de Syrmus et des Germains, que- des autres peuples qui habitoient les bords duDanube, pour demander àfaire alliance avec

A lui. Le roi ayant consenti à cette alliance , etreçu leurs promesses de fidélité, demanda» aux

- Germains quelle étoit la chose.qu’ils redoutoientle plus. dans l’Univers , croyant qu’ils n’yvoyoient rien de plus formidable que la gran-deur de son nom. Mais’ils lui répondirent. quece qu’ils craignoient le plus, c’étoit ne le ciel

.ne vint à s’écrouler sur eux. Alexan re ne futrpoint offensé de la fierté de cette réponse; ilrépliqua Seulement ne les Germains étoient

. des orgueilleux , et il es congédia. ll passoit de’là chez les Agriens et les Péoniens, lorsqu’on-lui apporta la nouvelle que Clytus s’était ré-volté, et que Glaucia, roi des Taulentiens,

’s’étoit joint à lui. On ajoutoit que les Auto-riates devoient l’attaquer en chemin. il chargea

de l’expédition contre les Autoriates, La urus,-roi des Agriens z ce prince avoit été c er à.Philêppe; il ne l’étoit pas moins à Alexandre,qui e lui-même lui avoit promis sa sœur Cynaen mariage , dès qu’il seroit de retour à Pelle.Pour lui, il alla en personne, avec beaucou

.de célérité", contre Clytus et Glaucia, qu’ilbattit et mit en fuite dans plusieurs combats.Pendant cette ex édition, on vint lui annoncerque plusieurs vi es , et Thèbes entr’autres ,setoxent déclarées contre lui. inquiet de ces.monvemens , il retourna en Macédoine pourles réprimer. La citadelle de Thèbes , qu’onnomme Cadmée, étoit occu ée par une gar-nison Macédonienne. Cette p ace étoit fortifiée

’de fossés profonds et d’un rempart épais. LesiTliébains avoient entrepris d’en chasser la garenison, et ils en faisoient le siégé, lorsque leton etant venu à grandes journées, arriva près

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.32 Surrnin. son Q. Canon;

.tibns, Rex magnis itineribus profectus, neilonge à Thëbis cum omnibus copiis insëdit.laque Thebanôrum duces (quoniam Alexanderprêter spem omnium advenerat, ac incertum

’ erat, utrùm auxilia, sicutià nonnullis civitatibns

petierant, illis adventüra essent) de belli ra-tiône consultâre cœpërunt. Omnibus tandemeonsentientibus, belli discrîmen subire cons-tituërunt. Sed Rex sucs continuit , illisIpatium ,pœnitcndi , mntandîque consilii exhi-bens, nulle pacte futïlrum existimans, ut une

..civitas-contra tantes copias esset pugnatùra..Habèbat enim ultra xxx. millia pedirum, equi-.tumque ad tria millia, omnes laboribus bellicisexercitatissimos. Quorum virtüti confîsus, Per-

-sicum bellum susceperat. Saine si Thebâni temorporum fortûnæ cedentes, pâcem petiissent,’ Bex eôrum postulâtislibentissimè annuisset. Nam

turn mirifico studio ad Persas in Asiam tran-site properübat. Cùm tamen armis, non pre-

-cibus ùti decrevissent, Alexander Macedônes’ad prælium instruxit. A Thebâuis, contra hastes

numero longe superiôres, summis viribus atque.impigrè decertâtum est. Intérim Maeedonibus,qui custodiæ Cadmëæ arcis præerant, à’tergoinvadentibus, circumventi Thebâni’, in ipsâpugnâ cecidërunt. Capta civitas et direpta,nrbs eversa funditùs est. Quâ quidem in ré,en spes idque consilium extitit Alexandre, uthujusmodi câsu ac terrôre compressi Grâaci ,rquietiùs, dum abesset, agerent : cum alio-qui incusantibus Thebânos sociîs Phocensibuspic Platæensibus mêrem gerere gratificârique

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L’IVKIÏÎ. Corail]. saBe Thèbes avec toutes ses forces. Les générauxThébains voyant le roi arrivé contre leur au.tente, et ne sachant s’ils auroient les secoursqu’ils avoient demandés aux autres villes , comamencèrent à délibérer sur les suites de laguerre. Néanmoins, d’une commune voix ilsrésolurent de courir les risques d’une bataillesMais le roi retint ses troupes, pour donner aux

ébains le temps de reconnoitre leur impru-dence et de changer de résolution, ne pouvantse persuader qu’une seule ville osât se mesurer.contre des forces si supérieures. En effet, ilavoit plus de 30,000 hommes de pied et 5000de cavalerie , tous parfaitement exercés auxtravaux de la guerre -. c’étoit d’après la con-naissance ’il avoit de leur valeur, qu’il avoit.entrepris a uerre contre les Perses. Si lesThébains. cé ant à l’empire des circonstances,

- avoient demandé la paix, sans doute le roimuroit eu bien volontiers égard à leurs prières :car il lavoit un extrême désir de passer auplutôt’en Asie. Mais les Thébains ayant résolud’employer, non les prières, mais les armes,’Alexandre rangea les Macédoniens en bataille.Les Thébains, de beauconp inférieurs en nom.lire , n’en combattirent pas moins avec toutel’ardeur et la fermeté ossibles. Mais les Macé-doniens qui formoient agarnison de la Cadmée;’les ayant pris par derriere , l’armée Thébainefut envelo pée, et périt presque toute sur lechamp de gamine. La ville fut prise, pillée etrenversée de fond en comble. Par un si terribledésastre, Alexandre avoit eu le dessein et l’es;pérance d’épouvanter les Grecs; et de les forcerde se tenir en repos tandis qu’il seroit éloigné rd’ailleurs il vouloit en cela obliger et servir lesPhocéens et les Platéens ses alliés, qui avoient àse venger des Thébains. Il y en eut de tués- plusde 6000: on en vendit 30,000, dont le prix litentrer 440 talens dans les coffres du roi. Ce en-.dant il épargna la postérité de Pindare , on-nant en cela une preuve signalée de la haut.

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si sinuera. son Q. Concluconcupisceret. Plüres se-x minibus oppetiëre;Triginta millia vendidit, ex quibus quadringen-tôrum quadraginta talentôrum argenti summumeoêgit. Pindnri (l) vêtis tamen stirpi pepercit;summum in doctes favôrem’ manifestissimoexemplo testâtus. Non omittendum vidêtur quodhic rêmm gestârum Alexandri scriptôres deTimoclëà référant, quem insignem Thebânam

fœminam Thracim- quidam du): constnprassedicitur. Cùmque post id cm posceret pecu-hiam, sôlus à mulâere ad puteum seductusfait , in quo diceret pretiosiôra rêrum suârumocculta-m. Ducem igitur super os purot, spec-tandi caüsà inclinâtum, ille in profundum de-trüsit, supemèque injectis l’apidibus oppressit.0b id facinus adductam ad: se in viuculis fus-lminam , percunctâtus est Alexander , quittantesset ? En imperterrita- : Thagem’:,"inquit, sur»saror, qui tantra Philippum. citrins Imperâlor ,former pugnam pro Granite libertin: ortubm’t.Magnanirnilâtem malieris et coustantiam ad-mirâms Rex , liberam. com cum filiis dîmisit.Athenienses Thebârum. câsum moleste et cumaummâ commiseratiône ferentes, profugis por-tas contra Régis ed’ictum aperuèrunt.. Quai:rem ita graviter tulit Alexander , ut secundàlegatiône denub bellum deprecantibus , ita dë-omùm remiserit , ut cratères et duces , quorumfiduciâ toties rebellent, sibi dedbntur. Eo tamenres est deducta, ut retentis oratoribus , ducesin exilium agerentur, qui confestim ad" DariumRêgem Petsârum profecti. surit. Cæterùm coac-tis in lsthmo (a) Græcis, et expeditiônem inParsas dyecernentibus, Alexmdro pliures Philo

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’Livaall:Cnar.-lll. a;:êstime qu’il’faisoit des savans. Nous croyons-ne devoir pas omettre ici ce que les auteurs.de la vie d’Alexandre rapportent de TimocléeaIls disent qu’un capitaine Thrace fit violence

a cette illustre Thébaine , qu’il lui demanda.ensuite son argent; que cette femme le con-

. duisit seul à un puits où elle disoit avoir cachéce qu’elle avoit de plus précieux: que le capi-.taine s’étant pench sur le bord du uits pour.y. regarder, elle leprécipita au fon , etll’acvcabla d’en-haut sous un monceau de pierreSslis ajoutent que Timoclée, après cette action

"hardie, fut conduite, chargée de chaînes, ils Alexandre, qui lui demanda qui elle elle étoit..Je suis , dit-elle d’un air assuré , je suis la sœurde The’agènc, qui ayant été du général tout"!

,- Phîlippe, mourut en combattant avec courage pouri la Iiberle’ de la Grèce. Le roi admirant la grandeur- d’ame et la fermeté de cette femme, la renvoya, libre avec ses enfans. Les Athéniens extrémem ent.touchés et infligés du malheur des Thébains ,.ouvrirent, contre la défense du roi , leurs portes

il ceux qui avoient échappé aux Macédoniens,Alexandre en fut tellement irrité , que ce ne fut

’ qu’après en avoir reçu deux ambassades, qu’il

accorda la paix à leurs prières, a. conditiontoutefois on lui.livreroit les mateurs et)»chefs qui car avoient inspiré la hardiesse deme révolter tant de fois. Cependant les choses.a’adoucirent ensuite, au point qu’il leur. laissatics orateurs, et se contenta de l’exil des chefs,qui se rendirent sur-le-ehamp auprès de Darius ,-

1roi de Perse. Sur Ces entrefaites, tous les Grecsîl’étant assemblés à l’isthme de Corinthe, déci-ralèsent l’expédition contre les Perses. Un grandinombre d’oraïteurs et de philosophes- vinrent y

’aaluer Alexandre: le seul qui s’en- dispensa, futDiogène le cynique , qui se trouvoit alors àfarineuse, et qui faisant peu de cas du; prince ,

(I) Pillard. damasau. ante Chnstum géo.(a) Mou. Qui Corinthe!» dicituræ -

E 6

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.55 Summum. sa. Q. (luxai.rhophi et oratôres occurrunt , prêter Diogenen?l, Cynicnm, qui tum versabâtur Corinthi, et Alexan-I drum parvi faciens , in Cranio (r) habitâbat :- miràtus Alexander , ad cum in sôle apricanternvènit, rogans, reine cujusqué indigeat, et me zAU! paululùm, inqnit; à 55k dîscêdas. Quo res-ponso Alexandrum adeù delectâtum fenmt, ut

’ ad sucs conversas dixerit , se Diogenem esse’ ,7elle , si Alexander non esset.

1V. Rébus Græciæ compositis; adventanûevête, ipsâque Græcià cum Macedom’à Anti-patro (cui ex amicis maximè fidëbat) commis-sis, ad Hellespontmn cum exercitu profectus.in Asîam-, incredibili ardôre mentis accensus ,trajëcit. Cùm aûtem delâti in contineùtem essent,

prunus Alexander jaculum, vertu: in hostilemternrm, conjécit , armàtusque , de nâvi , tripa-dianti similis, prosifuit, atque ita dûs hostiascêdit, precâtus nese Régal: illæ Serra? inviteaccipiant. 1nde- hostem- perm-13,, milites à papa.latiône Asiæ prohibuit: parcendum suis rébuspræfâtus, nec perdenda en, quæ possessùri

.venerint. ln exercitu êjus fuërunt xxxn. mima.peditum, non supra v. millia equiturn , nâves-que cum. Hac tam parvà manu universurn

vierrâmm orbem utrùm sil: admirabilius quùd vicerit, un qubd aggredi aimas fuerit, ineertumest. Ad tan: perieulôsum bellum, mon inventarobustes, nec primo ætâtis flôre, sedsveterânos,plërosque etiam emeriçæ militiæ , qui cum pantepatruisque militavçrant .0 clégit , ut non tu:

k) Craie. Quo un en: W mutin.

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çLivnnnll..Cner. ’lb* à)ile descendit point du Omnium. Alexandriasurpris, alla le voir lui-méme; et le trouvantni se chauffoit au soleil . il lui demanda

si! n’avait besoin de rien. De rien, réponditVDiogène , sinon que tu le retires de mon soleil.- Alexandre fut, dit-on , si charmé de cette

réponse , que se tournant vers ceux de sa suite ,il eur dit, que s’il n’étoit Alexandre, il voudroit

I être Diogène.

1V. Les maires de la Grèce étant réglées;et le printemps venu, Alexandre confia le soinde cette contrée et celui de la Macédoine àAntipàtre, celui de ses ofliciers à qui il sefioit le plus; et s’étant avancé à la tète deson armée vers l’Hellespont, il passa en Asieplein d’une ardeur incroyable: Au moment ouse lit la descente, Alexandre , le premier, lançason javelot en signe de déclaration de guerre;tressaillant de joie, il s’élança tout armé deson vaisseau, et immola des victimes aux Dieuxdu pays, les priant de l’accepter pour roi deces contrées. De la il marcha à l’ennemi, etinterdit le pillage à ses soldats, leur disantqu’il falloit épargner ce qui leur appartenoit.et conserver des biens dont ils venorent pren-dre possession. Ses forces n’alloieut qu’à 32,000hommes de pied, 5000 de cavalerie au plus",et r80 vaisseaux» On ne peut dire leque estle plus étonnant dans Alexandre, ou d’avoirosé entreprendre, ou d’avoir pu achever laconquête de l’Univers , avec une poignée desoldats. Pour une lierre aussi périlleuse. ûchoisit, non pas des ommes robustes et encoredans la fleur de la jeunesse, mais de vieux solrdais, la plupart vétérans, qui avoient com-.-battu sous son père et ses oncles; tellemen!qu’on les eût pris moins pour des soldats, quepour des capitaines d’élite. ll n’y avoit au

.d’olficier qui n’eût soixante ans 5 de sorte qu en. considérant le front de l’armée , on eût cru

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18 antan. m ’Q.’ en: ce;milites , quam militiæ magistros electos putâres)Ordines quoque même niai sexagenarius duxit ,ut si principia castrôrum cernerez , senâtumte alicüjus priscæ Reipublicæ videra diceres.

Jtaque nëmo in prælio fugam, sed omnes vic-ltoriam (mimis conceperlnt; nec in pedibusCuîquam apes , sed in lacertis fait. Alexanderdeinde passim peractis sacrificiis, maximè apudTrojam ad Achillis tumulum , in quem genus

Imam ex materna lineà referêbat, eum 0b idfelicissimnm adolescentem prædicans , quod

.suârum virtütum præcônem Homërum inve-nisset, ad interiôra Darii Régis Persaînrm con-itendit. Hume Darium Arsâni filium, qui decimusquartùs à Ci’ro totius Orientis monarcbiam te-nëbat, hâc potissimùrn causa aggredi vomit,:quod a patte suc Philippe tribùtum requisierat.Darius aùtem, missâ priùs superbâ , contume-liôsà , atque imperiosissimà legatiône , se Bêgem

Béguin, ac consanguineuxu Beaune, Alexan-drum véto famulum sunm appellans; Sutrapis’suis id negotii dederat, ut insanientem istum’Philippi adolescentulum (sic enim. cum parcontemptum appellâbat ) verberibus puerilibus-graviter cérium , indùtumque post veste pur-pnreà, sibi vinctum traderent, navibmgueimâ;cum nantis submersis, omnes, ëjus milites adalteriôra mais cabri transportârent. Qui. man-datant Régis exequi volantes, ad Graniculnomnem, magnâ manu, videlicet centum vigintîmillibus militum, confluxêmnt, et præruptaurIluminis ripera , qui: Alexandro omninè traji-cienduru crut, obsedêrunt. Alexander etiamsimanubrium periculum instante cernerai;

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"LIVRE Il. CHIEÎV. a)voir le sénat de quelquevancienne république.Aussi n’y en avoit-il pas un qui, dans le combat,songeât a fuir , ou plutôt qui ne secrùt assuréde vaincre ’ pas un qui ne mit sa confiancebeaucoup plus daus laiforce de ses bras nedans la vitesse de ses pieds. Alexandre o ritdes sacrifices en divers lieux, et surtout à’Troie, au tombeau d’Achille, de qui il croyoitdescendre par les femmes, et dont il ne cessoit«le vanter le bonheur , d’avoir trouvé un Ho-mère pour célébrer ses exploits. Ensuite ils’avança vers l’intérieur des États de Darius,alors roi des Perses. Ce prince, fils d’Arsane,

Iétoit, depuis Cyrus, le quatorzième monarquede tout ’Orient, Ce qui détermina surtoutAlexandre à l’attaquer, ce fut la demande qu’ilavoit faite d’un "tribut à Philippe son père.

’Dari’us lui avoit d’abord envoyé une ambassade,

son il montroit beaucoup de hauteur, d’orgueilet (l’insolence, se donnant les titres de roides rois, de parent des Dieux, et ne. laissantàAlexandre que celui de serviteur: puis il avoit

’donné ordre à ses satrapes de faire subir les’ châtimens de l’enfance au fils de Philippe , ace

jeune écervelé, ( car c’est ainsi qu’il l’appeloit par

mépris ); de le lui envoyer ensuite vêtu desa robe de pourpre , et chargé de chaînes;

xenfin de couler bas ses vaisseaux avec les équi-paqes , et de trans orter tous ses soldats ail-delà

de a mer Rouge. es satrapes voulant exécuterles ordres du roi, s’assemblèrent sur le (ha-Tnique , avec des troupes nombreu9es , quialloient à 120,000 hommes; et ils bordèrent

.lu rive escarpée du fleuve , a un endroitAlexandre étoit obligé de le traverser. Alexan-dre vît la grandeur du péril z il avoit affaireà des ennemis postés sur un rivage élevé; il

’fulloit que ses soldats combattissent d’en-bas»,Je dedans le fleuve même, dont le fond boueux-et glissant ne leur permettoit pas de se’tmirfermes. Néanmoins, plein de confiance en saTartane, son comme et celui de ses soldats,

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10 Sur’rh’ru. sun’Q.’ Crues;-

quippe 011m suis, ex inferiôre atque instabüîloco (en: enim cùm ùdus, tum cdmo lubricus),utpotè ex flamine , adversùs bostes in eminenti-ripà stantes, dimicandum foret z suæ tamen-fortïmæ ac virtûti, simulque fortitudini militumconfîsus, amnem trajëcit. Et prîmô quidem non

.spernendà diflicultâte pressus, tandem’tamenAhostes , non tam suâ arte , quàm virtüte Mace-dénutri, vicit atque prostràvit. ln eo conflictunPerSârum viginti mima peditum, et CCL. equitnm ,Îcèsa; Macedônum non plus mW. interfecti

Junt. , 4V. En pugna magnum ad res Alexandri m0.vmentum peperit. Sardes enim maritimi barba-’rôrum imperii propugnaculum cêpit, iisque necæteris Lydiæ populis , ut legibus uterentur suis,

»concessit. Ephesmn quârto post pugntm die,Zlapas inde præ matu præsidio, oecupâvit. In-lterim ex Magnesià et Trallibus legâti venê-7mm, urbium suàmm deditiônexn polficentes 51d quns in fidem recipiendas , Parmeniônem.cum duôbus minibus et quingentis mercenarii’s,.parîque Macedônum numero , equitibus exnmîcis circiter ducentis, mîsit. Milêtum deinàe

sibi resistentem oppugnâvit : eâque potitus,versùs Halicarnassum iter ingreditur. Omnibus

.interjacenitibus oppidis primo impetu capfls,Halicarnassum nrbem permunîtun obsëdit ,eamque non sine labôre expugnâtam solo æquâ- vit. Ingressns Carie-m , indu Cariæ Regina, (quàregno ab Orontobate , quem Darius miserais,pulsa, nihil quicquam in tôtâ Cariâ prêternAlinda. êjus provinciæ urbem munitissimam,"tenêbnn Alexandra obviàm profecta, Alindis

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,-Livrnn-III.CnAr.V.- 41il entreprit le passage du fleuve. Ce ne fut.pas sans beaucoup de peine et de danger qu’ilen vint à bout z mais enfin les ennemis furent

battus et renversés, moins par sa propre ha-bileté, glue par la valeur des Macédoniens. l1périt , ans ce combat, du côté des Perses,20,000 hommes de pied et 250 de cavalerie zles Macédonien: ne perdirent que trente-quant

des leur» iV. Ce combat eut, pour Alexandre, des suites

importantes. En effet, Sardes lui ouvrit sesportes z cette ville étoit le boulevard de l’ent-pire des Perses (la côté de la mer 3 il luitermit, aussi bien QÎIIKHX mûre: Peuple: 9c la

yen. , de vivre selon leurs Ions. Quatre louraaprès la bataille, il entra dans Epl’lèse, que la

arnison, saisie de frayeur, avoit abandonnée.n même temps, les députés de Magnésie et

A deTralles vinrent faire leur soumission au nomde ces villes. Le roi envoya, pour en prendmpossession . Parménion avec 2.500 soldats sou-doyés ,r autant de Macédoniens , et environ200 chevaux des alliés. ll assiégea ensuite Milet,qui refusoit de se rendre ; et après s’en êtreemparé, il marcha vers Halycamasse. Ayantpris d’emblée toutes les places qui se trouvoienteut la route, il l’assiégen; et comme elle étoitextrêmement forte , il ne la prit u’avec beau-coup de peine : elle fut rasée. l entra de làdans la Carie, dont la reine Ada ne possédoitplus que la forte ville d’Alinde, ayant étédépouillée du reste de son royaume par Oron-tobate , que Darius y avoit envoyé. Elle vintau-devant d’Alexandre , lui remit Alînde , et

" l’ado ta ont son fils. Le roi ne dédaigna niin li r ’té de la reine .111 le titre de fil,

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a! Sonner. son Q. Collet.urbe tradità, eum in lilium adoptâvit. Rex n68

liberalitâtem fœminæ, nec filii nômen asper-nâtus , urbem eidem custodiendam reliquit.ËTôtà deinde Cariâ subactâ , memor .acceptiibeneficii , eam universaux Âdæ imperio subjêcit.

Hinc in Lyciarn et Pamphyliam tendit, eoeonsilio, ut ôrà maritimâ ad Phœniciam etCiliciam usque in potestâtem redactâ , navailelcopias hostibus inutiles redderet. Devictisquerebellibus Pisidiæ populis, summo mentis ar-dôre, nec minôre alacritâte , adversùs Darimn,quem cum multis militantium millibus adven-târe constâbat-, contendens, Phrygiam , perquam exercitus traducendus erat, est ingressus.

0-”””’m’LIBER 111..a. CElonîmm nrbe et area racorni , primariam Phrygip

vlrbOm Alexander ingreditur , in quâ fumeur Gordii nôdlunaolvit. ac deinde obviant Darîo Ire munit.

a. Exorcitûs Persici lustratio; de quo cum Darii jussll Charidîmus Albaniensis virum libemmque protuliuet

judicium , aspire mulclîtus est.a. Pompæ Pererum Rëgum , orto 53h domiuum puce-

dentium, tum copiârum Alexandri descriptio-A. Dessins Il) Amine , Darii præfecto , Cilicia: faine.

Alexander opportfinè occupat.6. Cùm in Cyduum flamen abluendi emporia gratii

intempestive descendisse! , gravissimo morbo oonipitur

Rex ipse. ’b. Qui à fido , sapientîque medico Philippe , cui à toto.oxerciru ingentes gratin habeutur , pristinæ valetudiniInox rostiruilur.

7. Vegetior foetus, Darium lundi cognat, Sisinernque Persam , imprudentiâ delinquentem, occïdi iuhet.

8. Baril ante pognant concilia. Tum exercitûs Persiflbonaternatio; maxima interneciônis przsagium.

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x

L1 vous HI. "Canine. I. ’43qu’elle lui offroit, et lui laissa la arde de laVille. Ayant ensuite soumis toute a Carie , ilse montra reconnaissant , et la remit toute

- entière nous l’empire d’Ada. De la il passadans la Lycie et la Pamphilie , à desseinde rendre inutiles les forces navales des en-

’ nemis, en s’emparant de toutes les côte: dela mer jusqu’à la Phénicie et la Cilicie. Puisayant vaincu les peuples de la Pisidie qui

i fêtoient révoltés, il marcha avec beaucod’ardeur et de célérité contre Darius , qui]lavoit approcher avec de nombreuses troupes.et il entra dans la Phrygie que son armée avoiti traverser.

vu, ””-’" ’w’*’-”

LIVRE Il].r y. Alexandre . très noir pris la villa et la dur"! la

. Céline: , nm dans la capital: la Phrygie . ou Il lé au lafatal nœud tordit! , u u résout usait: d’aller à ral-

. un" dt Barbu.a. Revue de l’armée du Pneu; l’AtMnt’n Clarililu

"aux: porté son .Ilzlmflll par orin il parian , moi: avectrop de vérité et a liberté , unifia palu dt un".

3. P r du mi: de Paru a: muant en marche ridaleur bramai! , et dzaniptiol dt l’ami; d’Altxa un?

4. Arcanes, litutnuurt il: Darius , ayant abandonné lav une: dt la Cilicù , filerai" t’a cuisit à propos.

5. Alexandre s’étant baigné à couru-tempe la" la faire6.74qu , tombe dans un: maladie lustrant. p r

6. 1.: roi "www binait sa première santé par les soinIl Phîlr’ pl , fidèlt et savant mêlait: , à qui tout: l’année

Il fait grands "mordoras.7. la roi, s’étant bien rétabli , Il"! fellaga" Darius;

et il fait (un un Pars: , nomm ÎSÎICO , coupable d’un

imprudtm. ,a. Projets de Darius mm la bataillt. aheurtait)» Ill’ami: la Paru: quilla mu appuie; plus àa dgalu puddlai. . n r . , , a

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au ’thnrnHCun-o»n,9. Uniusque exercitûn membra pmcîpua a! munie;au. Alexandri enfin ad militai.n. Pugnl ornent: , in qua macao podium: ne looc-

uquitum Persîrum occurnbunt : reliqüîa mm fugitiique.la. Castris Darii et ingenfi prsdî poQÎtnr Alexander.ne. Mâtfls et mûris Dnrîî , nounou aliârum nobil’nm

. nptivmm luctum , oh R’ëgem quem putfibant intu-fectum, renie prunus anime leva! Alexander.

14. Darii gnam immeusam , cum ingenti nobiliun"mon. Plrmeniôni prnditorie Dumaci pmfectus 1mm..

, l. I. INTER hæc, Alexander ad conducendumex Peloponnêso militem , Cleandro cumdpecuniâmisso, Lyciæ Pamphyliéque rébus compositis ,Id urbem Celâænas exercitum admôvit. Medinillà tempestâte mmnîn tuternuébat filarsya:munis, fabulôsis Græcôrum cal-minibus inclytus.

Fana êjus ex summo mbntis cacltmine excur-rens , in subjectam petram magna strepituIquârum cadit z inde diflïxsus circumjectos rîgat

campos, liquidus , et suas duntaxat undas tra-- liens. [taque color ëjus placido mari similis .

locum poëtârum mendacio fécit z quîppe tu...

A ditum est, (1) Nymphes amère amnis retentas,in illâ râpe considere. Gæterüm quandiu intrn

v mûres finit, nômen suum retinet. At cùm extra.munîmenta se evolvit, majôre vi ne môle agen.

. un: undas, Licum appellent. Alexander quidemurbem destitùtam à suis intrat : arcem vërô inquem confugerant, oppugnâre adornas, cadu-ceatôrem præmisît, qui denunciâret, ni dede-

’ rent, ipsos ultima esse passuros. 111i caduceatôrem

in tanin; , et situ et opere multùm editam, per-

(n) Nmpln. Dm , vol immun, vol mondain ne!

and. ne. , manu. -

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Li’Vnn’I’lI. CnArLI. 459. Détail: et comparaison du du: amen.sa. Discours d’Aluxandn à tu tris-pu.n. Bataille a (une, ou il dans": sur la la: tu!

mille hommes d" anurie ce dix mille de (:1711th du côté. Pmu , a le "tu est dispersé n mis enfaîte.la. Alexandre u rad maître du En!!!) de Darius , u y

fait un grand butin.. :3. Alexandre causait la mère a l’épouse de Darius , etla au": dames prisonnières.

I4. Le gouverneur dz Damas livre par "disois à Par-ménion les immun richçssa de Darius , avec la andnombre de sur; dt quanti.

L i. Careumur Alexandre , après avoir en-voyé Cléandre avec de l’argent pour lever destroupes dans le Péloponnèse , et après avoir?réglé les affaires de la Lycie et de la Pamphylie . nlit approcher son armée des murs de Célènes.Cette ville alors étoit traversée par le fleuve -Marsias, célèbre dans les poèmes fabuleux desGrecs. Il prend sa source au sommet d’une mon-tagne . d’où il tombe avec grand bruit sur un ro-.cher; prenant de le son cours, il arrose lescampagnes voisines, toujours clair et sans race-tvoir d’ailleurs d’autres eaux z ce ni , lui donnant,une couleur semblable à pelle de a mer pendantle calme, a fourni matière à cette fiction des’poètes; ils ont débité’que les nymphes , éprisesd’amour pour le fleuve , faisoient leur résidencesur ce rocher. Au reste , tout qu’il coule dansl’enceinte des murs, il retient son nom; maishors des remparts, devenu plus impétueux etplus considérable , il reçoit le nom de Lycus.Alexandre s’introduit dans la ville , que ses ha-bitans avoient abandonnée : mais ayant résolude forcer la citadelle , où ils s’étoient retirés ,,il leur fait signifier par un héraut que , s’ils nese rendent pas, ils seront traités avec la plusexcessive rigueur. Ceux-ci conduisent le hérautsur une tour fort haute, tout par sa situation:

ue par sa structure , et lui font remarquer com.gît!!! elle est élevée; ils le chargent de déclarerà Alexandre 1 qu’ils jugent autrement que lui de

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4e. Q’UJNT-I-CiUROEyductum , quanta esset altitildo , intuéri jubentïne nunciâre Alexandra , non eâdem ipsum etincolas æstimatiône munîmenta metiri z se scire .inexpugnabiles esse : ad ultimum pro [ide mo-ritüros. Cæterùm , ut circumsidêri arcem . et.cumin sibi in dies arctiôra vidérunt esse; sexa-ginta diêrum inducias pacti, ut, nisi intra cosindium Darius ipsis misisset, dederent urbegn 5 Ipostquam nihil inde præsidii mittebâtur, ad»præstitùtam diem permisére se régi. U

a. Superveniunt inde legâti Atheniensium, utÏeapti apud Granicum amnem redderentur sibiç.me, Non ho; MOKIÔ, sa! etiam tæteros Gnèrosrestitui suis, jussürum, respondit, finîto Ferrite.sans. Cæterùm Dario imminens, quem nondumEnphrâtem superàsse cognoverat, undique orn-nes copias contrahit, tôtis viribus tanti bellidiscrimen aditürus. Phrygia erat, per quamducebàtur exercitus , pluribus vicis quàm ur-bibus frequens. Tunc habêhat quondam nobilem.’

Midæ regiam; Gordium nbmen est urbi, quemSangarius amuïs præterfluit , pari intervalloPontico et Cilicio mari distantem. Inter hæcmaria , angustissimum (r) Asiæ spatium esse Acomperimus; utrôque in aroles fuîmes com--pellente terrain. Quæ quia continenti adhèret,sed magnai ex parte cingitur fluctibus. specieininsulæ prêbet : ne, nisi tenue discrîmen obji-ceret, maria quæ nunc dividit, committeret.Alexander, urbe in suam ditiônem redactà.Jovis templum intrat 3 vehiculum quo Gor-

(n) dag-minium. [Non un: augustin «in: inuit

îlet". . ’

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LuraslttCnanl. wlents fortifications , qu’ils sont assurés de ne.pouvoir être forcés . et qu’au pis aller ils mour-ront plutôt que de manquer a leur fidélité. Ausurplus, quand ils virent que la citadelle étoit’investie, et que de jour en jour leur situationempiroit; ils convinrent d’une trêve de soixantejours , à condition de rendre la place , si danscet intervalle Darius ne leur envoyoit point desecours : ce délai ne leur en ayant procuréaucun , ils se remirent au jour marqué en les’mains du roi. ’ v

2. Bientôt après arrivèrent des ambassadeursd’Athènes pour le prier de leur remettre ceuxde leurs concitoyens ui avoient été pris surlen-bords du Granique : i répondit qu’il feroit ren-dre et ceuxnla et les autres Grecs à leurs villes ,quand il auroit terminé la guerre de Perse. Aureste , comme il approchoit de Darius , quoiqu’il.sût bien u’il n’a voit pas encore passé l’Euphrate .’

il assemb e ses troupes de toutes parts , résolu às’exposer avec toutes ses forces aux hasardsd’une lierre si importante. La Phry ie , par ouil con uisoit son armée , abondoit p us en vil-luges qu’en villes: on y remarquoit alors le séjouranciennement fameux du r01 Midas. c’est uneVille nommée Gordz’um, traversée par la rivièredu Sangare, et é alement distante de la merPontique et de ce] e de Cilicie. Nous observonsque c’est la partie la plus étroite de l’Asie, acause du rapprochement des deux mers qui laréduisent a une simple langue de terre : commecette langue tient au continent, et que cepen-dant elle est presque toute environnée d’eau;elle ressemble assez à une île; et sans le petitobstacle qu’elle y oppose, les deux mers , au.jourd’hui séparées, Se réuniroient. Alexandre.après avoir réduit cette ville sous son obéis-nsance , entra dans le temple de Jupiter. Il yconsidéra le chariot. que l’on savoit avoir étécelui de Gordius , père de Midas , et qui negifleroit par aucun ornement des chariots les,

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Il QUINTE-CUICB,diumq Midæ (l)pat1:em vectum esse constâbuf.ndspexit, cultu baud sinè à vilioribus vulgâ«tisque ûsu abhorrens. Notabile erat vinculumadstrictum compluribus nôdis in semetipsos im-piicâtis et celantibus nexus. lncolis deinde afin--mantibus , editam au: crawla sortem , Asiæpotitürum . qui inexplicabilc Vintulum solfia-se! ,cupide incessit anima sortis ëjus explendæ.

3.irca Règem erat et Phrygum turba, etMacedônum , illa explicatiône suspens: , hæcsollicita ex temerarià Régis fiduciâ : quippeseries vinculôrum erat ita adstricta, ut undenexus inciperet , quôve se conderet , nec ra-tiône, nec visu percipi posset. Solvere aggressusinjecsrat câram, ne in ômen verterètur irritumincœptum. 111e nequicquam diu luctâtus cumlatentibus nôdis, Nihil, inquit , inters! quo-mado solvâtur , gladiôque ruptis omnibus lôris,oraculi sortem val elûsit, vel implëvit. Cùrndeinde Dariym, ubicumque esset , occupârestatuissetxut à tergo tâta reünqueret, Ampho-rêtum classi ad 6mm Hellesponti, copiis aütempræfécit Hegelochum, Lesbum , et Chium , etCon , præsidiis hostium liberah’iros. His talent:ad belli üsum quingenta attribüta z ad Anti-patrum , et eos qui Græcas urbes tuebantur .sementa missa : ex fœdere nave: sociis im-perâtæ , quæ Hellesponto præsidërent. Nonduqenim Memnônem (2) vità excessisse cognoveratfin quem omnes intenderat curas; satis gnirus,çuncta in expedito fore, si nihil ab eo move«

(a Mia. mm. Phrygie "au; qui a: nom fait«deum.

. plu;

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W

LIvREIlICKAEÏ. 49’plus simples et les plus communs; on y remar-quoit le joug qui étoit attaché par plusieursnœuds entrelasses les 1ms danslles autres et dontl’endhaînure se déroboit aux yeux. Les habitansayant ensuite assuré , qu’un oracle avoit promisl’empire de l’Asie à celui qui viendroit à boutde défaire cet enlacement inconcevable , il luiprit envie de remplir cette destinée.

.3. Il y avoit autour du roi un grand nombrede Phrygiens et de Macédoniens, les premier:attendant l’événement avec incertitude , lesderniers inquiets de raudace présomptueuse du.roi : en efiet les liens étantsi serrés qu’on nepouvoit ni imaginer ni voir où commençoientni ou finissoient les nœuds , cette com lication ,quand il eut essayé de les défaire, ni faisoitcraindre à lui-même. u’on ne tirât un mauvaisprésage de l’inutilité e sa tentative. Mais sansperdre le temps a chercher le secret de cesnœuds; .N’importe, dît-il , de quelle maniera onles defasse , et tranchant toutes les courroiesavec l’épée, il éluda ou accomplit le sens del’oracle. Après cela, comme il étoit résolu àchercher Darius en uelque endroit qu’il fût;voulant assurer ses arrières, il donna à Am-photère le commandement de la flotte qui étoitsur l’fiellespont , et à Hégéloque celui destroupes, avec ordre à tous deux de chasse:les garnisons ennemies des îles de Lesbos, deChic , et de Cos. il leur assigna cinq cents ta-ler-15 pour les frais de cette expédition; il en en-voya six cents à An-tipater et à ceux qui étoientchargés de la défense des villes grecques; il «exigea «des alliés , suivant leur traité , des vais-seaux pour croiser sur l’Hellespont : car il n’a--voit encore rien appris de la mort de Memnon,le seul qui lui causât de l’inquiétude, sachant

(a) Mmmnn. la un, inter par?! infecter. boul[crime (nous

Tome I. C .

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sa Quru-ra-Cv’nca.rêtur. Jamque ad urbem Anci’ram ventum ont,ubi numero copiârum inito, Paphlagoniam in-trat. Huic juncti erant Heneti , unde quidam.Venetos trahere originem crêdunt z omnisquehæc regio paruit Rëgi, datisque obsidibus,tribûtum (quod ne Persis quidem tulissent)pendue ne cogerentur, impetravërunt. Calashaie regiôni præpositus est. Ipse, assumptis ,qui ex Macedonià nüper advenerant , Cappa-dociam petiit.

Il. 4. At Darius, nunciâtâ Memnônis morte,baud secùs quàm par erat, motus , omissâ omnîlllà spe , statuit ipse decemere, quippe quæ perduces suos acta erant, cuncta damnâbat 3 tutus,pluribus cùram , omnibus alifniSsc fortûnam.lgitur castris ad Babylônem positis, que majoreIanimo capesserent bellum, ’universas vires inconspectum dedit; et circumdando vallo , quoddecem millium armatôrum multitudinem cape-ret , Xerxis exemplo , numerum copiarum iniit.Orto 551e ad noctem , agmina sicut descriptaerant intravëre vallum. Inde occupaverant emissaMesopotamiæ campos , equitum peditumque pro-pemôdum innumerabilis turba , majôremiquampro numero speciem gerens. Persârum erantcentum millia, in quibus eques triginta milliaimplèbat. Mêdi decem equitum , quinquagintamillia peditum habêbant. Barcanôrum equitumduo millia fuére, armâti bipennibus, levibusquesciltis cëtræ maximæ speciem reddentibus;peditum decem millia pari armatïirâ saque-bantur. Armenii quadraginta millia miserantpeditum. additig septem minibus «aquitain. me;

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L1vxaill,Caar.Il. 51’trèsbien que tout lui seroit aisé si ce capitainene lui présentoit point d’obstacle. Déjà il s’etoitavancé jusqu’à la ville d’Ancyre , ou ayant faitla revue de ses troupes , il entra dans la Pa-phlagonie; elle étoit liée avec les Hénètes , dequi quelques-uns croient que les Vénètes tirentleur origine. Tout ce pays se soumit au roi , et ,en donnant des otages ., il obtint l’exemption,de tout tribut , vu qu’il n’en avoit pas mêmepayé aux Perses. Alexandre en donna le gou-vernement a Calas; et lui-même emmenant lestroupes nouvellement arrivées de la Macédoine,il tourna vers la Cappadoce.

Il. 4. Cependant Darius, touché comme ilconvenoit , en apprenant la mort de Memnon ,ne fit plus fond que sur lui-même, et résolutde faire la guerre en personne; car il étoitmécontent de tout ce qu’avoient fait ses géné-raux, a ant dans l’esprit que la plupart avoientété négigens , et que tous avoient été mal-heureux. Ayant donc campé près de Babylone ,afin d’inspirer a ses troupes plus d’ardeur pourcette guerre , il mit toutes ses forces en évi-dence; et après avoir retranché, à l’exemplede Xerxès, un espace capable de contenir dixmille hommes en bataille , il fit le dénombre-ment de ses troupes : depuis le lever du soleiljusqu’à la nuit , el es filèrent ar cette enceinte,Selon leur rang d’anciennet 5 elles passèrentde la dans les plaines de la Mésopotamie , etcette multitude presque innombrable de cava-lerie et d’infanterie arut encore plus grande

’elle n’étoit en e et. il avoit cent milleerses, dont trente mille c evaux :185 Mèdes

avoient dix mille cavaliers, et cinquante millehommes d’infanterie : deux mille cavaliers Bar-caniens étoient armés de haches à deux tran-chans et de boucliers légers très-approchans de)rondaches 3 ils étoient suivis de dix mille fan-tassins armés de même : les Arméniens avoientenvoyé quarante mille hommes d’infanterie etsept mille de cavalerie ; les Hircacniens , distin;

.2.

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’52 QUINrn-Cuncz,ïcani. egregii ut inter illas gentes, sex millin’explevernnt , equis mîlitatüra. Derbices qua--draginta mima peditum armnvernnt. Pluribmhærêbant ferre præfixæ hastæ , quidam lignumigue durnverant; hos quoque duo millia equi-tutu ex eâdem gente comitâta sunt. A Caspiomari octo millium pedester exercitus venerat:ducenti equites cum bis erant. lgnobiles Asie!gentes, duo millia peditum , equitum duplicemparavernnt numerum. His copiis trigînta millîaGræcorum , mercëde conducta , egregiæ inven-tütis, adjecta sunt. Nam Bactriânos et Sogdiânos.et lndos , cærterosque rubrî maris accolas, ignôta

etiam ipsi gentium nomma , festinatio prohi-bëbat acciri,. 5. Nec quicquam illi minùs, quàm multitüdo

militum defuit : cùjus tum universæ aspectaadmodum 1éme, purpurâtis solità vanitàte spemêjusinflnntlbus, conversus ad Charidêmum Atha-niensem , belli perîtum, et 0b exilium infestumAlexandre, (quippe Athênls, jubente en, fueratexpulsus) percunctâri cdepit, satisne ei vide-rétur instructus ad obterendum hostem ? Atille , et me: sortis et regiæ superbiæ ’oblitus:Vêrum, inquit, et tu forum audïre nôlz’s; etego , nisi nunc dirent . alids nequâquam (enfi-lêbar. Hic (anti appendais granitas , hæc la:genlùun, et rotins Orienn’: excita "dilua suismôles , finin’mt’: pores! un terrilzilis : nife! pur-

purd aurôque , [aigu armi: et opulçnrid , quantum Nqui oculi; non subjecëre . mimis cona’pere nonpassant. Sed Matadônum aies torve sânè et in-cuba , clypçl’: hastisque immobiles canto: , etconscrit: robera virât-nm "pt. 1’in phalangem

1..

îiüng.

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LIVRE 111. CHAR Il. 53.gués par leur bravoure entre toutes ces nations,avoient faurni un corps complet de six millecavaliers. Les Derbices avalent mis sur piedquarante mille fantassins; la plupart étoientarmés de (pi ues avec des pointes de fer , quel-

ques-uns eqbâtons durcis au feu; et ils étoientaccompagnés de deux mille cavaliers de, la méme-nation z huit mille hommes d’infanterie et deuxcents chevaux, venus des bords de la mer Cas-

ienne, étoient accom agnès de deux milleantassins et du double e cavaliers,fournis par

les autres peuples moins considérables. On avoitajouté à ces troupes trente mille Grecs sou-doyés, tous jeunes gens d’élite : car pour lesBactriens, les 30 diens , les Indiens, et les au-tres peuples qui abitent les bords de la merBouge , et dont les noms étoient inconnus àDarius même , il fut si pressé qu’il ne put lesconvoquer.

5. EEectîvement ce qui lui manquoit le moins,c’étoient les hommes : aussi la vue de cettemultitude le comblant alors de joie, et ses cour-tisans enflant ses espérances , par les vainspropos ne l’adulation avoit coutume de leur sug-

érer,i se tourna vers l’Athénien Charidème,omme expérimenté dans la guerre. et ennemi.

juré d’Alexandre pour avoir été banni d’Athènes

par sôn commandement , et lui demanda , s’ilui paraissoit assez en force pour écraser son

ennemi. Charidème, oubliant et sa situation etl’orgueil du trône , lui répondit : Peut-êtren’aimerez-vous pas à entendre la virile ; et toute-jois , si je ne la dis aujourd’hui , vainement ladirai-je dans un autre temps. Cette armée d’ unsi grand appareil , ce! amas Je tant de nationsque nous avez tirées de tous les coins de l’Orienl,peut être formidable pour vos voisins ; la pourpre,for , l’éclat des fines, tout y annonre une opu-lence, u’on ne sauroit imaginer si on ne fanoitme. ais l’armée des Macédonien: , véritable--ment aflreuse à voir et sans aucune parure, nesait que couvrir de boucliers et de pËUÊS ses 110-.

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’54 Qurrzrn-Cunce,votant peditum stabile agmen (l). Vzr vira , amiearma ramena surit: ad nütum monenlis intenti,«qui signa, ordines servâre didicêre. Quod in»pcrâfur , omnes exaudiun! : olm’slere , circuîre ,discurrere in cornu, mwâre pugnam , non duce:mais quâm milites tallent. Et ne aüri argen-tique studio fenêri putes , adhuc illa disciplinapauperlâte magisird stem, faligâtis humus cubîla

est : films quem occupant, une". Tempora somniarctiôra quàm noetz’s sur". Jam Thessali equiles

et Acarnanes, Ælôlique, invicfa belle manus,fundis, crêdo , et [zanis igue durâli: , repellentur:pari rober: opus est. In illd terra , quæ ho: genuil,auxilù quærenda sunf. Argentum isIud arque nû-rum ad randurendum militem mille. Brut Dariomite ac tractabile ingcnium , nisi etiam suam.natïiram plërumquelortüna corrumperet. Ita-que veritâtis impatiens, hospitem ac supplicem.tune maximè utilia suadentem , abstrahi jussîtad capitale supplicium. "le, ne tum quidamllbertâtis oblitns : Halva, inquit, parâtum marris.men: ullôrem; arpent pina: mei consilii sprêti ’ipse, contra quem tibi suâsi. Tu quidem licentidregni subito mulâtus, documentum eris postais,humilies, rùrn se permisêre fortûnæ , eliam na-tûram dediscere. Hæc vociferantem, quibus eratimperâtum , jugulant. Sëra deinde pœnitentiasubiit Regem z ac vèra dixisse confessus, eumsepeliri jussit.

(l) Phalangtm. Phallus: , apud Maceünes , acies en! pe-ditum , qui longis ’lastis instructi , spissisque ordinibueadunati , cepen: ferreur) et prope imperViam boni ont»chflnh

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Lenteur. ÇHAP.II. 55taillons inébranlables et ses forces réunies : ilsdonnent le nom de Phalange à un corps d’infan-terie qui combat de pied ferme ; les hommes y sontserres , les armes dont ils sont hérisses les rendentimpénétrables ; attentifs au moindre signe de leurchef, ils ont appris à suivre leur: enseignes . àgarder leurs rangs ,- tous obeissent au commande-ment ,- faire face à l’ennemi , l’ envelopper, se por-

ter sur les ailes,. Manger Perdre de bataille ,capitaines et soldats l’entendent tous également;et ne croyez pas que l’amour de l’or et de l’ar-gent lesfasse agir, puisque c’est aux leçons de lapauvrete’ qu’ils doivent jus u’à ce jour le maintien

de cette discipline ; leur lit de re os est la terre;ils se contentent de ce qu’ils trouvent pour nour-riture 5 leur sommeil ne dure jamais toute lanuit. Eh bien! la cavalerie invincible des Thes-saliens, des Acarnaniens, des Etoliens , la re-poussera-hon avec des frondes et avec de simplesbâtons endurcis au feu .9 je n’en crois rien. Ces! àforces égales u’il faut les combattre , c’est damleur pafs qu’ifjaut chercher du secours z envoyez-y cet or et cet argent pour y enrôler des soldats.Darius étoit ne avec un caractère doux et fle-xible , si la fortune , comme c’est l’ordinaire ,n’avoit pas chez lui perverti la nature. Ne pou-vant donc souffrir la vérité, il condamna à lamort un homme à qui il avoit accordé l’hospi-talité, qui la lui avoit demandée , et ni luidonnoit alors les avis les plus utiles. Ëelui-ci conservant encore dans ce moment toute sa.liberté, J’ ai, dit-il, un vengeur tout re’t ; vousserez puni d’avoir méprisé mon conseif par celuiInfime cantre qui je vous l’ai donne? Et vous , quel’abus du pouvoir suprême a si subitement change ,vous montrerez par votre exemple a la postérité .que, quand une fois les hommes se sont laissesaller au 5re de la fortune , ils perdent de vue lessentimens me’me de la nature. Tandis qu’il par-loit ainsi à haute voix, ceux qui en avoient reçul’ordre le tuèrent. Le roi s’en repentit dans lasuite lorsqu’il n’étoit plus temps 5 et ayant re-

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56 vaer-CIuanIl]. 6. Thymôdes erat Mentôris filins , impi-

ger juvenis, cui præceptum est à Bëge, utomnes peregrînos milites , in queis plurimiumLabèbat spei, à Pharnabâzo acciperet, operîréôrmn usùrus in hello. lpsi Phamabâzo tra-didit imperium, quod tinté Memnôni dedeyatrAnxium de instantibus cùris, ’agitâbant etiamper somnum species imminentium rërum : sîvèmas ægritûdo, sive divinatio animi’præsngientisaccersit. Castra Alexandmi magne ignis fulgôrecollucëre ei visa saut , et paülô post Alexandertddùci ad ipsum in eo vestis habita, que ipse-fuisset : equo deinde per Babylônem vectus,subitb cum ipso eqno ocuIîs esse subductus. Aàhæc vâtes varià interpretatiône cüram dis-trinxeranr : alii laiet’um id Rôgi somnium esse-dicèbant, quôd castra hostium arsissent, quôdAlexandrum deposirà regiâ veste , in Persicoet vulgâri habitu perductum esse: vidisset. Qui-dam non ita augurabantur: quippe illustrin (x)Macedônum castra visa, fulgôrem Alexandreportendere , quem regnnm Asiæ occupatûrumesse, baud ambigere, quoniam in eôdemvhabituDarius fuisset, cùm appellâtus est Rex. Vetemquoqne omnia , ut fit , sollicitüdo revocaverat ;Darium enim in principio imperii vaginaux. aci-nacis Persicam jussisse mùtari in enm formam ,quâ Grëci uterentur; protinùsque Chaldèos (2)interpretâtos , imperium Persürum ad eos tran-

(n) Illustria. Igne collucenlîa.(a) Chaldzos. Chaldæi , apud voteras , înterpretlnd’orum

nomniorum poriüssimi habebantur.

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LIVRE in. CHAP. [11. 57connu la vérité de ses avis , il lui fit rendre leshonneurs de la sépulture.

lll.’6. Thymodès, fils de Mentor, étoit unjeune homme actif , qui eut ordre du roi derecevoir des mains de Phamabase tous les sol--dats étrangers , en qui il avoit la plus grandeconfiance, et de les employer dans cette guerre;et Pharnabase eut le commandement qui aupa-ravant avoit été donné à Memnon. Accablé desoins importans, Darius étoit encore tourmentépendant le sommeil par les images des événe-mens rochains , soit que ses songe-s fussentl’effet es peines de son esprit, soit qu’ils vinSsentde quelque pressentiment de son malheur. Illui sembla qu’il voyoit le camp d’Alexnndre toutéclatant de feu 3 que bientôt après on le luiamenoit sous le même habillement qu’il avoitporté lui-même, et qu’a res s’être promené à:cheval dans Babylone, A exandre et son chevalavoient disparu tout-à-coup. Sur cela les devinsdonnèrent différentes interprétations, qui lejettèrent dans la perplexité. Les uns disoient iqu’il étoit de bon augure pour le roi, d’avoir,vu le camp ennemi tout en feu , et Alexandre. ,dépouillé de ses habits royaux, amené devantlui sous le vêtement d’un simple Perse. Quelques-nns au contraire annonçoient que l’éclat qu’ilavoit vu dans le camp des Macédoniens pré-sageoit celui des succès d’Alexandre; u’il serendroit maître sanssdoute de l’empire de ’Asie,puisqu’il avoit paru habillé comme l’étoit Dariusquand il fut salué roi. L’inquiétude , commec’est l’ordinaire , avoit encore réveillé le souveqnir d’anciens présages z on se rappeloit queDarius, au commencement de son règne, avoitchangé la forme persienne du fourreau de soncimeterre pour prendre la mode des Grecs ; etqu’aussitôt les C aldéens en avoient conclu, quel’empire des Perses passeroit à ceux sur les armes

i desquels il avoit modelé les siennes. Du reste, leroi, également satisfait , et de l’interprétation

65

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a58’ Qurura-Cunés,sitürum, quorum arma eSSet imitâtus. Cæterùmipse et vàtum responso, quod edebàtur in vul-gus , et specie , quæ per somnium oblâta erat ,admodum la’etus, castra ad Euphrâtem movèri

jubet.7. Patrio mère Persârum traditum est, orto

561e , démum procedere. Die jam illustri signumè tabernaculo Régis buccinà dabâtur; supertabernaculum, unde ab omnibus conspici pos-set, imago Sôlis crystallo inclûsa fulgëbat. Ordo

autel]: agminis erat tâlis : lgnis, quem ipsisacrum et æternum vocâbant, argenteis alta-ribus præferebâtur. Magi (l) proximi patriumcarmen canëbant. Mages trecenti et sexagintaquiuque juvenes sequebantur, puniceis ami-culis velàti, diëbus totius anni pares numero ;quippe Persis quoque in totidem dies deSCriptuDest annus. Currnm deinde Jovi (z) sacrâtumalbentes vehêbnnt equi; bos eximiæ magnituqdinis equus, quem Sôlis appellâbant, seque-bâtur. Aureæ virgæ et albæ vestes, regentesequos adomâount. Haud proeul erant vehiculædecem, multo aïno argentôque cælâta. Séque-bâtur hæc equitâtus duodecim gentium, variiearmis et moribus. Proximi ibant, quos Persæimmortâlu (3) vocant, ad. decem millia 5 calmeopulentiæ barbaræ non alios mugis honestâhat.llli aureos torques, illi vestem aüro distinctamlabëbant, municâtasque tunicas, gemmis etiamadornâtas. Exiguo intervallo , quos cognâtes

(n) Mai. Ri mut , apud Paru: , Ierum sacrai-nm phi-losophiuque magistri.

- (a) [0911 Pot-sa? goum incubant. me igitur ont nuo-Ior , sium et alibi semb.

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Livan 111. CHAP. Il]. 59des devins que l’on avoit répandueidans le pu-blic , et de la vision qu’il avort eue en songe,

4 fit marcher vers l’Euphrate.

7. C’étoit un usage national chez les Perses ,de ne se mettre en marche qu’a rès le lever duSoleil : le jour étant déjà gran , la trompettedonnoit le signal de la tente du roi; au hautde cette tente , pour être à la portée de tous lesyeux, brilloit l’image du Soleil enchassé dans ducrystal. Or voici dans dans quel ordre ils mar-choient. Le feu , u’ils appeloient éternel etsacré , étoit port a la tête de l’armée surdes autels d’arvent z des mages étoient derrière ,’chantant ,desbhymnes à la façon du pays : ilsétoient suivis par trois cent soixanteæinq jeuneshommes , revêtus de manteaux de pour re , et sce nombre re résentoit celui des jours el’anànée; car les erses donnent aussi a leur annéece nombre de iours. Un char consacré aJupiterVenoit ensuite , tiré par des chevaux blancs;puis un coursier d’une grandeur extraordinaire,qu’ils appeloient le cheval du Soleil: des hous-sines d or et des habits blancs étoient la paruredes conducteurs des chevaux. Non loin de la ,rouloient dix chariots richement incrustés d’oret d’argent. Après cela marchoit un corps decavalerie, composé de douze nations diférentesd’armes et de mœurs : elle étoit suivie de ceuxque les Perses appellent Immortel: , au nombre

e dix mille; c’étoit les plus somptueux desbarbares ; ils portoient des colliers d’or, des

- robes éclatantes de dorures . et des tuniques amanches, ornées même de pierreries. A peu dedistance paraissoient , au nombre de quinzemille. ceux qu’on nomme les Causz’ns du rai;troupe dont a parure approchoit de celle de!

(a) Immmalu. Qui: in menai locum, statlm au.» si

flambant. c 6

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60 QUINTE-Culex,Régis appellent,l decem et quinque millia ho-minum. llæc véto turba muliebriter propemo-dura culta , luxu mugis , quàm decôris armisconspicua erat. Doqplmn’ vocabantur proxi-mum his agmen, solîti vèstem excipera re-gâlem. Hi currum Régis anteibant, quo ipsecurium vehebâtur. Utrumque currûs l’anis Deô.-

rum simulacre ex BÎIIO argentôque expressadecorâbant : distinguëbant internitentes gemmæjugum, ex que eminêbaut duo aurez simulâcracubitalia 5 quorum alternai Nini’ (r), alterumBëli gerëbat efligiem. Inter hæc auream aqui-l’am ,, pennes extendenti similem , sacravcrant.

8*. Cultus Régis inter omnia, luxuriâ nota-bâtur. Purpureæ tunicæ médium albe intextumont. Pallam aïno. distinctam aurei accipitres,velut rostris inter se couruerent, adornâbant:et zônâ aureâ muliebriter cinctus acinacem sus-penderat, cui ex gemmâ erat vagina. Cflarù’hPersæ regium capitis- vocâbant insigne -. hoccærulea fascia albe distincta circuibat. Carmindecem millia hastatôrum sequebantur; haste:argente exornâtas ,, spiculn aîiro præfrxa ges-tâbant.. Dextrâ lëvâque Bègem ducenti fermé

nobilissimi propinquôrum cemitabantur. Hôrumag-rpen claud’ebâtur triginta minibus peditum,quos equi Régis quadringenti sequebantur. In-tervalle deinde, unius stadii , (a) métreur DariiSysigambim. currus vehêbat , et in allo eratconjux. Turba fœminârum Reginas comitnn-tium equis vectahâtur. Quiudecim inde , que

(r) Nihih. Btli. Voterum Assyrie: regum.b) Judü. Stadium, mensura itinenun apud Grecs:

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LIVRE lII. en". 1U. sifemmes , et plus remarquable par la somptuosité

et par l’éclat des armes. lis étoient suivisimmédiatement par ceux qu’on appeloit Bary-phares , chargés ordinairement du manteauroyal; ils précédoient le char sur lequel le roi eétoit élevé. Les deux côtés de ce char étoientornés d’images des Dieux en or et en argent zdes pierreries éclatoient sur le joug , d’où s’éle-voient deux statues d’or hautes d’une coudée,l’une représentant Ninus , et l’autre Bélus ;entre deux étoit une aigle d’or éployée , causas? xcrée par la religion.

8. La parure du roi surpassoit tout le reste enma nificence : sa tunique de pourpre étoit rayéede lame au milieu; son manteau, broché d’or,étoit enrichi d’éperviers d’or qui sembloients’attaquer à coupsde bec 5 il portoit a la manièredes femmes, une ceinture d’or , d’où. pendoitson cimeterre dans un fourreau fait d’une ierro

, précieuse : les Perses appeloient Thz’are 10me-ment de tête ai distin uoit le roi, et ui étoitentouré d’un ’adéme leu mêlé de b anc. Lechar étoit suivi de dix mille piquiers; leurs pi-ques étoient enrichiës d’argent, et garnies depointes d’or. A droite et à. gauche le roi étoitaccompagné par environ deux cents de ses pa-rensles plus istingués. Cette escorte étoit ter-minée par trente mille hommes de pied, quiétoient suivis par les chevaux du roi au nem-bre de quatre cents. A la distance d’un stade ,venoit ensuite sur un char, Sysigambis, mèrede Darius ,. et sur un autre, son épouse; lesfemmes attachées aux reines étoient à cheval.Elles étoient suivies de quinze chariots ou li-tières , que les Perses appellent Armames, ou

mitan z stadia visinti quatuor mpoudent uni leus.allies.

a X

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a: ’QUINTE-CURCE,armamasras appellant, sequebantur. ln bis cran!liber] Régis, et qui educâbant cos, spa.dô--numque grex, baud 55m1- illis gentibus vxlis.Tum regiæ pellices trQCentæ sexaginta vehe-bantur, et ipsæ regâli cultu, ornâtuque z postquas pecuniam Régis , sexcenzi milli, et tre-centi camèli iehëbant; præsidio sagittariôrumprosequente. Propinquôrum amicôrumque con-juges huic agmini proximæ , lixârumque etcalônum greges vehebantur. Ultimi criant cumsuis quisque ducibus, qui cogerent agmen,leviter nrmàti. Contrà si quia aciem Macedônumintuerètur, dispnr noies en: equis virisque nonnùro. non discolôri veste, sed ferro ntque èrefulgentibus. Agmen et stère paràtum , et sequi,nec turbà, nec sarcinis prægrave, intentumId ducis non signum modo , sed etiam nütun’l.Et castris locus, et exercitui commeâtus sup-petëbant. Ergo Alexandra in acie miles nondefuit. Darius aïltem tenta! multitudinis Rex,locn , in quo pugnâvit angustiis, redactus estad paucitâtem, quem in hosto contempserat.

W. 9. luterez: Alexander, Abistamêne Cap-pndociæ præposito, Ciliciam petens cum ornanibns copiis , in regiônem , quæ 0mm Cy’rilppellâtur, pervenerat. Stativa illic habitentGin-us, cùm adversùs Crdesnm in Lydiam exer-citum duceret. Aberat en regîo quinquagintastadia ab aditu, quo Ciliciam intrâmus z Fila:incolæ dîcunt arctissimas faüces, munimentnquæ manu pommas; naturâli situ imitante.151m Ars-ânes, qui Ciliciæ præerat , repntana

vx [X

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L-rvns 1H. CHAP. 1V. 63étoient les enfans du roi avec leurs instituteurs,et une troupe d’eunu nes espèce d’hommes queces peuples sont fort oin de mépriser. Puis sui-voient sur des chars les concubines du roi , aunombre de trois cent soixante,- vêtues et paréescomme des reines; et derrière elles le trésor duroi étoit porté par six cents mulets et trois centschameaux , sous une escorte d’archers. Sur leurspas venoient les femmes des parens et des mi-nistres du roi , et des troupes de goujats etgens de bagages, tous montés sur des voitures.

a marche étoit fermée par des compa niesarmées à la légère, ayant chacune leurs c efs,pour empêcher qu’on ne s’écartàt. Si au contraireon jetoit les yeux sur l’armée des Macédoniens ,l’ordre en étoit bien différent; les chevaux etles hommes y brilloient, non par l’or ou parles diverses couleurs des habillemens , mais parl’éclat du fer et de l’airain z c’étoit un corpségalement rêt à faire halte et à marcher , quin’étoit sure argé ni de monde ni de bagages 3 etattentif, non-seulement au signal , mais aumoindre clin d’œil du Général : tout lieu luiconvenoit pour camper , toute nourriture luisuffisoit. Aussi Alexandre dans l’occasion nemanqua point de soldats-z et Darius, à la tèted’une multitude innombrable, ayant à com-battre dans un lieu trop resserré, fut réduit au

etit nombre qu’il avoit méprisé dans son en-cm].1V. 9. Cependant Alexandre , après avoir

pourvu Abistamènes du gouvernement de laCappadoce , marchant avec toutes ses troupesvers la Cilicie , ,étoit arrivé à l’endroit qu’on

a elle le Camp de C rus;(Ce prince y avoite ectivement cam é,lersqu’ilmenoit son arméeen Î.ydie contre résus.) Cet endroit étoit àcinquante stades de l’entrée de la Cilicie a c’é-toient des gorges très-resserrées que les haliitanenomment Pyles (ou Parles) , parce u’elles res-semblent, parleur situation nature le , à desfortifications faites de main d’homme. Alors

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’64 Qururr-Cunce,quid initio belli Memnon suasisset, quondanisalubre consilium séro exsequi statuit: igueferrôque Ciliciam vastat , ut hosti solitudinexnfaciat : quicquid usai esse potest, corrumpit :sterile ne nùdum solum , quod tuëri nequibat,relictïlrus. Sed longe utilius fuit augustins ’aditûs ,

qui Giliciam aperit, valide occupàre præsidio,jugumque opportune itineri imminens obtinëre;unde inultus subeuntem hostem eut prohibère.aut opprimere potuisset. Tune panois, qui cal-libus præsidërent, relictis, retro ipse concessit;populâtor terræ , quai-n à populationibus vin-dicâre debuerat. Ergo, qui relicti erant, [pro-ditos se rati , ne conspectum quidem hostissustinëre voluèrunt cum vel pauciôres locumobtinëre potuissent. N-amque perpetuo jugementis asperi ac prærupti Cilieia includitur,quod cum à mari surgat’, velut sinu quôdamllexûque curvâtun:r rursus altero cornu in di-versum littus excurrit. Per hoc dorsum, quàmaxime introrsum- mari cêdit, asperi tres adi-tus, et perangusti sunt; quôrum une Ciliciaintranda est, campestris eadem, quà vergitad mare, planitiern ëjus crêbris distinguentibusQ

nus. ’I0. Pyramus et Cydnus , inclyti amnes fluunt,

Cydnus, non Spatio aquârum , sed liquôre me-morabilis : quippe lêni tractu à fontibus lâbens ,pùro solo excipitur; nec torreutes incurrunt,qui placide manants sel-venin turbent. [taque

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lavas m. CHAP. W. saArsanes, qui commandoit en Cilicie, se rap-pelant l’avis dont avoit été Memnon au com"-mencement de cette guerre, résolut hors desaison de suivre un conseil qui eût été salutairedans le temps: il ravage la Cilicie par le feret par le feu, pour n’abandonner à l’ennemiqu’une solitude; il gâte tout ce qui peut être

e quelque usage, afin de ne laisser que sté-rilite et disette dans un pays qu’il ne pouvoitdéfendre. Mais il auroit été bien plus avantageuxd’occu er par un bon détachement le défilé quiouvre ’entrée de la Cilicie, et de se saisir àtemps des hauteurs qui commandoient le che-min, d’ou il auroit pu sans perte ou arrêterl’ennemi au passage ou l’écraser. Dans la cons-joncture résente , après avoir laissé un petitnombre e. soldats pour la garde des avenues,il se retira en arrière , dévastant lui-même uneterre qu’il auroit dû garantir de ces ravages.Ceux qu’il avoit laissés , concluant de là qu’ilsétoient trahis , ne voulurent as même soutenirla vue de l’ennemi , quoiqu” s eussent pu con-server ce oste même en moindre nombre. Eneffet, la ilicie est enfermée par une chaînenon interrompue de montagnes rudes et escar-pées , laquelle , s’élevant du bord de la mer,s’en écarte en se courbant comme pour formerun golfe , et revient aboutir par son autre extré-mité en un autre endroit du rivage. Dans lapartie de cette chaîne, la plus éloignée de lamer, il y a trois cols difficiles et forts étroits,par l’un desquels il faut nécessairement passerpour entrer ans la Cilicie. Cette province , entirant vers la mer, est une belle plaine , dontles campagnes sont entrecoupées par quantitéde ruisseaux.

10. Deux fleuves célèbres y ont leurs cours, lePyrame et le Cydnus : celui-ci moins remar-quable ar l’étendue de son canal que par seseaux m mes; car prenant dès sa source un courspaisible, il roule sur un sol très-pur, et ne re-çoit aucun torrent qui puisse troubler la netteté

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86 Qurure-Cunca;incorruptus , îdemque frigidissimus; quippëmultâ ripârum amœnitâte inumbràtus, ubiquefontibus suis similis in mare evâdit. Multa ineâ regiône monuments. vulgâta carminibus ,vetustas exederat. Monstrabantur urbium aèdesLyrnessi et Thèbes; Typhônis quoque specus,et Corycium nemus , ubi crocum gignitur ,cæteraque in quibus nihil prèter firmam dura-verat. Alexander faüces jugi, quæ leæ appel-lantur, intràvit : contemplâtus locôrum situm ,non alias mugis dicitur admirâtus esse felici-tâtera suam z obrui potuisse vel saxis confite-bâturysi fuissent qui in subeuntes propellerent.lter vix quaternes capiêbat armâtos. Dorsummontis (r) imminëbae viæ, non angustæ mode ,sed plerumque præruptæ, crêbris oberrantibulrîvis , qui ex radicibus montium manant.-Thrâcas tamen leviter armâtos præcedere jus-serat , scrutârique celles, ne occultus hostiein subeuntes erumperet. Sagittariôrum quoquemenus occupaverat jug’um : intentos arcushabèbant, moniti, non iter ipsos inire , sedprælium’. Hoc morio agmen pervënit ad urbemTharson , cui tum maxime Persæ subjicièbantignem, ne opulentum oppidum hostis invaderet.At ille , Parmeuiône ad inhibendum incendiantcum expeditâ manu præmisso, posteâquambarbaros adventu suôrum fugâtos esse cogno-Verat, urbem à se conservâtarn intrat.

V. n. Mediam Cydnus amnis, de quo paülôme dictum est interlluitg et tune æstus erat,

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Lrvns III. Char. V. c7de ses eaux et la tranquillité de son cours; desorte qu’il arrive à la mer sans mélange et con-servant partout la fraîcheur de ses sources,à cause de la .rande quantité d’arbres qui om-bragent agréablement ses rives. Le temps avoitdétruit dans ce pays beaucoup de monumenscélébrés ar les poètes. Ony montroit l’em Ia-cement es villes de Lyrnesse et de Thé es,la caverne de Typhon, la forêt Coryciène, oùcroît le safran , et d’autres objets dont il nerestoit plus rien e la renommée. Alexandreentra par le col qu on nomme Pyles. Après qu’ileut considéré la situation des lieux , on dit qu’ilne futrjamais plus surpris de son bonheur; ilavouoit que rien n’étoit plus aisé que de l’é-craser sous les pierres , si on avait placé enhaut iliaques hommes pour les pousser sur ceuxd’en as : le chemin pouvoit à peine recevoirquatre hommes armés de front; le sommet dela montagne dominoit sur le passage, qui étoit 5non-seulement étroit , mais encore rompu en.plusieurs endroits ar une infinité de niisseauxqui s’y répandent (le tous côtés en sortant dupied des montagnes. Cependant il avoit faitavancer des Thraces armés à la légère , pour ’reconnoitre les chemins, et rendre garde quel’ennemi caché ne pût fou re d’en haut surceux qui passeroient en bas : une troupe d’ar-chers s’étoient aussi portés sur le sommet : il:avoient l’arc bandé, étant bien avertis qu’ils’agissoit, non de marcher, mais de combattre.De cette manière l’armée parvint jusqu’à laville de Tarse, ou dans ce moment même lesPerses mettoient le feu, pour ne pas laisser

rendre à l’ennemi une ville si opulente. Maise roi ayant détaché en avant Parménion avec

un corps de troupes lé ères pour arrêter l’in-candie , lorsqu’il sut que es barbares , à l’arrivéedes siens , avoient ris la fuite, il entra dans laplace qu’il venoit e sauver.

V. u. Le fleuve Cydnus, dont on vient deparler , la traverse par le milieu : c’étoit en

ln) Momie. Qui Taurin dicitur,

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’58 Qurnrn-Cunca,cujus calor non aliam mugis quàm Giliciæ ôtaivapôre sôlis accendit: et diëi fervidissimumtempus cœperat. Pulvere ac sudôre simul per-fùsum Règem invitâvit liquor lluminis , utcalidum adhuc corpus ablueret. [taque vestedeposità, in conspectu agminis (decôrum quo-que futûrum ratus, si ostendisset suis, levi acparabili cultu corporis se esse contentum) des-cendit in llümen, vixque ingressi subito hor-rôre artus rigêre cœpêrunt: peller deinde suf-fïisus est, et tôtum propemodum corpus Viîâll8

calor reliquit. Expiranti similem, ministri manuexcipiunt, nec satis compotem mentis in ta-bernnculum deferunt. lngena sollicitûdo , etpêne jam luctus in castris erat. Flentes que-rebantur, in tanto impetu cursüque rërum,omnis ætâtis ac memoriæ clarissimunl Régemmon in acie saltem, non ab hoste dejectum ,sed abluentem aquà corpus , ereptum esse , etextinctum z instâre Darium, victôrem antequaxnvidisset hostem. Sibi easdem terras, quas vic-tôres peragrassent , repetendas : omnia sutipsos , aut hostes populâtos : per vastas soli.tudines, etiamsi nêmo insequi velit, eulntes,fame atque inopiâ debellâri posse. Qucm sig-num datùrum fugientibus .7 quem ausùrurnAlexandro succedere ? Jam, ut ad Hellespon.tum fugà penetrârent, classem quâ transeant,quem præparatürum i’ Bursus in ipsum Bê-gem misericordià versà , illum flârem juventæ,illum vim animi, eumdem Rëgem et commi-litônem divelli à se et abripi, immemores suiquerebantur.

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Livaalll.CHAr.V. 69’été , et la chaleur causée par l’ardeur du soleil,n’embrase aucune autre contrée plus ue la Ci-licie 5 d’ailleurs on étoit au plus chau du jour.Le roi couvert de poussière et de sueur futtenté, en voyant l’eau du fleuve , de s’ bai ne!encore tout échauffé. S’étant donc ésha illéà la vue de taon armée, et ju eant que ce seroitune belle chose , de montrer a ses trou es qu’ilse contentoit pour son corps de ce u’i y avoitde plus simple et de moins recherc é, il des-cendit dans le fleuve: mais à peine y étoit-i1 ventre , qu’un froid subit lui roidit tous lesmembres 5 bientôt la pâleur se ré andit sur son.corps , et presque toute la cha eur naturellel’abandonna. Ses gens le prennent à demi-mortdans leurs bras , et l’emportent dans sa tentesans connoissance. Une vive in uiétude et ,pour ainsi dire , le deuil étoit déjà par tout lecamp. Tous , fondant en larmes, se plaignoient,que le plus rand roi qui fût jamais leur étoitenlevé dans e cours rapide de ses succès , etqu’il périssoit , non dans une bataille au moins,mon ar le fer de l’ennemi, mais en se baignant:

.que arius étoit proche et victorieux avant d’a-voir vu l’ennemi : qu’il lehr falloit repasser parles .memes pays qu’ils avoient arcourus envainqueurs; qu’eux-mêmes ou es ennemis yavoient tout dévasté; qu’ayant a traverser devastes déserts, quand personne ne voudroit les

oursuivre , la famine et la disette pouvoient lesFaire périr: qui les conduiroit dans leur fuite ïqui oseroit succéder a Alexandre ? et uandenfin ils arviendroient dans leur retraite jus-an’à l’l-le, es ont , qui leur feroit préparer une

otte pour e passer? puis revenant encore àdes sentimens de compassion pour le prince,ils se laignoient, sans retour sur eux-mêmes,que bans cette fleur de jeunesse, dans cettevigueur de courage , celui qui étoit en mêmetemps leur roi et leur compagnon d’armes leurétoit arraché et enlevé pour jamais.

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9o QurNra-(îuxcr,12. Inter hæc liberiùs meâre spiritus cœperat;

allevâbat Box oculos , et paulâtim redeunteanimo, circumstantes amicos agnoverat z laxi-taque vis morbi ob hoc sôlum videbâtur, quiamagnitudinem mali sentiëbat. Animum autemægritùdo corporis urgëbat : quippe Dariulnquinto die in Ciliciam fore nunciabâtur. Vinc-tum ergo se midi, et tantam victoriam eripisibi è manihus , obscùrâque et ignobili mortein tabernaculo extingui se , querebâtur. Ad-missisque amîcis pariter et medicis : In quome , inquit , articula rërum meârum fortünndeprrhenderit , cernitis. Strcpitum [zoarium ar-môrum Lieudit: videur : et qui ultra intulibellum, fan: provotor. Darius ergo, cùm tan;ruperbas lifteras ruilant! , fortûnam meam inronsilio habuit ; sa! nequicquam , si mihi ar-bitrio mec turâri bien Laura remedia et sagnesmellites non arpent!!! rempara mm. Vol maristrenué , quàm tardé convalescere, milii meliùs

est. Proinde , si quid api: , si quid anis inmedicis est, suant. me non Mm marlis , quàmbelli remedium quarrera. Ingentem omnibus in-cusserat cùrame tam prèceps temeritas ëjus.Ergo pro se quisque precàri cœpêre, ne fes-tinatiône periculum augéret, sed esset in potes-tâte medenlium. lnexperta remedia haud injuriâipsis esse suspecta , cùm ad perniciem ëjusetiam a latere ipsius pecuniâ sollicitâret hostis.Quippe Darius mille talenta interfectôrî Alexan-dri datürum se pronuinciâri jusserat. Itaque neausürum quidem quemque arbitrabantu-r expe-riri remedium , quad propter novitâtem possetesse suspectum.

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Livaalll.Canr.V. 7sin. Cependant il commençoit a respirer plus

librement; il entr’ouvroit les yeux , et se rani-mant peu a peu il avoit dé’à reconnu ses cour-tisans qui l’en vironnoient ; a violence de la ma-ladie ne sembloit s’être relâchée, qu’en ce qu’il

sentoit la grandeur de son mal. Mais l’indispo-sition du corps influoit sur l’esprit , d’autantqu’il avoit nouvelle que dans cinq jours Dariusseroit en Cilicie : il étoit donc au désespoir d’êtrelivré a l’ennemi pieds et pour s liés , de se voirarracher des mains une si be e victoire . et determiner ses jours dans sa tente par une mortobscure et sans gloire. Ayant fait entrer en-semble ses courtisans et Ses médecins : Vousvoyez , leur dit-il , dans quelles conjonctures lafortune me surprend. Il me semble entendre lecliquetis des armes ennemies ; et quoique frayea parlé la guerre ùri (le mon propre mouvement,ces! moi qu’on attaque aujourd’hui. San: douteque Darius , lorsqu’il m’arrivait des lettres si hau-taines, étoit d’intelligence avec ma fortune; maistala même lui sera inutilt, si on ronseni de metraiter à mon 5re. L’état de mes afaires ne com-porte ni la lenteur des remaries ni la circonspeo-tian traînante des médecins ; je prcfére même une ’mort prompte à une guérison tardive : si les méde-cins peuvent dont me donner quelque secours . s’il:ont quelque ressource dans leur art. qu’ils sachent

’ ne je cherche moins à prévenir la mort qu’à reta-’ lir l’état de la guerre. Un empressement sipeu réfléchi donna du chagrin à tout le monde.

Chacun le pria donc avec instance de ne pasaugmenter par trop de précipitation le périloù il étoit, mais de s’abandonner aux méde-cins z que ce n’etoit pas sans raison qu’on sedéfioit des remèdes extraordinaires , puisque,

our le perdre , l’ennemi tentoit a prix d’argentjusqu’à la fidélité de ses domestiques (Darius eneffet avoit promis publiquement une récom ensede mille talens à celui qui tueroit Alexan re ) ;qu’ainsi , on étoit persuadé que personne ne

-seroit assez hardi pour hasarder un remède quipar sa nouveauté pût donner le moindre soupçon.

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12 QUINTE-Cuxcz;V1. :3. Erat inter nobiles medicos à Macéâ

donià Rëgem secûtus Philippus, natiône Acar-nan, fidus admodum Bë’gi; puero cornes, etcustos salmis datas, qui non ut Bëgem modb,sed etiam ut alumnum eximià charitâte dili-gêbat. [s non prèceps se , sed strenuum reme-dium amarre, tantamque vim morbi potiônemedicâtâ levatûrum esse promisit. Nulli pro-missum éjus placîabat , prêter ipsum cùjus peti-culo pollicebâtur. Omnia. quippe faciliùs , quàm

moram , perpeti poterat. Arma et acies in.oculis garant; et victoriam in eo positnm essearbitrabâtur. si tantùm ante signa stâre po-tuisset:idipsum, quèd post diem tertium me-dicamentum sumptûrus esset (îta enim medicusprædixerat) égrè ferens. luter hæc à Parme-niône fidissimo purpuratôrum litteras accipit ,quibus ei denunciâbat, ne salïltem suam Phi-lippo commjteret , mine talentis à Dario, etspa nuptiâmm sorôris ëjus esse corruptum. In-gentem animo sollicitudinem liners: mousse--tant, et quicquid in utramque partem eutmetus, aut spes subjecerat, secréta æstima-tiône pensâbat. Bx’bere persevêrem ? ut, si panâ-

num darum fuerit, ne immerità quidam . quitqm’dcuidait , Menin: uz’deàlur? Damnem Medîrifidem ; in tabernatulo ergo me apprimi patinr?At salât: (est aliéna m; mari Helen, quàm matumura. D111 animo in diversa versâto. nulli quidscriptum esset, enunciat; epistolamque sigillomnuli sui impresso , pulvino, cui incubàbat .subjécit.

14. Inter ha: cogitatiônes biduo assumptq.illum: à medico destinâtus dies. Et me cum

.VI.

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[avar HI, CxAr. Vl. 78V1. l3. Entre plusieurs médecins célèbres, il

y en avoit un ui étoit venu de la Macédoineavec le roi ;c’étoit Phii pe , Acamanien de nais-sance, très-fidèlement évoué au prince: attachéà sa personne dès son enfance pour l’accompa-gner et pour veiller à sa santé , il l’aimoit avecune tendresse peu commune, non-seulementcomme son r01, mais encore comme son nour-risson. Il promit une médecine, non bazardée ,mais d’un effet prompt, et répondit d’enleveravec cette potion toute la violence du mal.Cette proposition ne plut à personne, qu’à celuiqui devoit en courir les risques. C’est (me toutlui paroissoît plus supportable que les Inconvé-niens du retard: il ne voyoit u’armes et ba-tailles, et il se croyoit assuré e la victoire , s’ilpouvoit seulement se montrer à la tète de sestroupes; il supportoit même avec impatience ledélai de trois jours, que le médecin avoit fixépour lui administrer son remède. Dans ces cir-constances, il reçoit de Parménion , celui desGrands de sa Cour en qui il avoit le plus deconfiance, une lettre par la uelle il l’avertit dene point confier sa ne à P flippe: arce queDarius l’avait. gagné par l’olÏre de mi le talens ,-

et en lui faisant es érer sa sœur en mariage.Cette lettre le jeta ans une rande erplexité;et il balançoit en lui-même es dilf rens partieque lui inspiroit la crainte ou l’espérance. Per-sislemi-ie à prendre cette médecine; pour donnerlieu . si elle est empoisonnée, de croire ne j’auraimérité Je?" la vidime de levénement? edefizrai-je de Infidélité Je mon médecin? Je me laisseraidonc attabler dans ma tente P Mais non, il vau:mieux que je périsse par le crime d’ un autre qu:par ma propre défiance. Après avoir été lonâ-temps agité de diverses pensées, il prend o

arti de,ne communiquer a personne ce qu’onni avoit écrit 5 il appose à la lettre le sceau de

son anneau, et la met sous son oreiller.i4. Deux jours passés dans ces inquiétudes,

arrive enfin le jour fixé par le médecin , et ilgram: I. a

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I7; QUINTE-CURCE)poculo, in quo medicamentum diluerat, ini-trâvit. Quo visa Alexander , levâto corporein cubitum, epistolam ÆParmeniône missamsinistrà manu tenens , accipit poculum, ethaûrit interritus : tum epistolam Philippumlegere jabot, nec à vultu legentis môvit oculos,ratus alignas con5clentiæ notas in ipso 6re possedeprehendere. 111e epistolà perlectà , plus in-dignatiônis , quàm pavôris ostendit : projec-tisque amiculo et litteris ante lectum : Bar,inquit, ramper quidam spiritus meus ex te pe-pendit, sed nunc vërè (arbitror) sacra et vene-rabili ôrrtrahitur. Crime): parricidii , quadmilii objectum est, tua Salus diluer. Servants àme vilain mihi dederis, ôta , quzèsoque : omissomatu, pater: medicamcnlum rancipi vênis. Lamapaulisper animurn , quem sollicitudinc intempes-tîvd amici sânè fidèles , sed molesté seduli tur-

bant. Non secûrum modô hæc vox, sed etiamlàtum Rêgem , ac plénum bonæ spei fêcit.Itaque : Si Dii, inquit , Philippe , Iibi permisis-sont, quo maxime modo animum Mlle: experîrimeum , allo profectà volaisses. Sed (arriérantquant exportas es , ne optasses quidam. Ha:epistold accepté , tamen quad dilueras , bibi;et nunc, crëdo, le non minus pro tut! fide,quàm pro mati sulfite en: sollicitum. Hæc elo-cütus, dexteram Philippe offert.

15. Cæteriun tanta vis medicaminis fuit, utquæ secüta sont, criminatiônem Pagmeniôuisadjuverint. lnterclùsus spiritus arctè meâbat ,nec Philippus quidquam inexpertum omisit. 111efomenta corpori admîsit , ille torpentem nunc

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Livnslll.CnAr.VI. 7!entre avec la coupe où il avoit préparé la mé-decine. A sa vue , Alexandre se soulève ens’appuyant sur le coude , prend de la maingauche la lettre de Parménion, reçoit le vasede l’autre et boit avec intrépidité z il fait lireensuite la lettre à Philippe, et pendant la lec-ture il ne détourna pas les yeux de dessuslui, espérant de pouvoir découvrir sur son vi-sage quelques indices de ce qui se passeroitdans son urne. Celui-cl , a rès avoir lu, montraplus d’indignation que e crainte , et jetantdevant le lit son manteau et la lettre z Sligncllr,dit-il , ma vie , à la ve’rite’ , a toujours dépendu devous; mais il me semble aujourd’hui hors de doutequ’elle n’est qu’une avec Celle de votre personnesanie. L’idée du parricide qu’on m’a impute dis-paraîtra par votre guérison : que votre conserva-tion par mon. ministère devienne le printipe dema vie; je vous le demande avec instance : ban-nissez toute crainte; et laissez au remède la li-berté de diminuer dans vos veines ; égayez un peuvotre esprit, ue troublent par un souri déplacédes amis , ze’ a: sans doute,- mais dont les soin:peuvent nuire. Ce peu de mots, non-seulement:rassura le roi, mais lui inspira encore de la

aieté et de la confiançe. Il lui dit donc : Si lesieuz , mon cher Philippe , vous avaient permis

Jeprouver à votre 5re mes dzïcpositians à votreégard, vous auriez certainement choisi un autremoyen, mais vous n’en auriez pas même souhaitéun plus sur : après avoir reçu cette lettre , je n’aipas lainé de boire la potion que vous m’aviez pré--parie; et maintenant le sut: persuadé que vousne désirez pas moins la justification de votre fi-délité que ma guérison. Ayant ainsi parlé , il luiprésenta la main.

15. Au reste, la médecine a il: avec tant de’force , ne les suites donnèrent u nids à l’accu-sation e Parménion. La respiration suspendueétoit à eine sensible. Philiîpe de son côté.essaya e tous les moyens : i lui nppli ua de.topiques adoucissans; le ramma par ’odew;

Da

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7s Qururu-C’unctnl eibi , nunc vîni odôre excitâvit. Atque, tif,

primùm mentis compotem esse sensit, modôman-i5 ,» sorôrumque , modô tantæ victoria!appropinquantis admonëre non destitit. Ut vétomedicamentum se dillîidit’ in vénus, et. senslmtôto corpore salubritasrpercîpi potuit; priméanimus vigôrem suum, deindè corpus quoqueexpectatiône maturiùs recuperâvit ; quippe posttertium diem , quàm in hoc statu fuerat, inconspectum militum vènit. Nec avidiùs ipsumRêgem , quam Philippum intuebâtur exercitus:pro se quisque dexteram èjus amplexi, grâteshabêbant, velu: præsenti Deo. Namque baudfacile dictu est, prêter lngenitam illi gentierga Bêges sucs veneratiônem, quantum ln’ijusquoque Régis vel admiratiôni dediti fuerint ,vel charitâte flagraverint. Jam primùm nihil .nisi divinâ ope, aggredi videbâtur. Nom cumesset præsto ubique fortune, temeritas in glo-riam cesserai: z êtas quoque vix tantis mntürnrébus , sed abundè miliciens, omnia etiam êjusopera honestâbat : et quæ leviôra habëri salent..plerumque in re militâri grutière vulgo surit;exercitatio corporis inter ipsos, cultus habi-tusque paululùm à privâto abhorrens, militârisvigor; queis ille vel ingenii dotibus , vel animiartibus , ut pariter cârus ac venerandus esset!iefl’ecerat.

V11. 16. At Darius nuncio deyadversà vale-tudine èjus accepta, celeritâte, quantam cepen:rtam grave agmen poterat, ad Euphrâtem con-tendit: junctoque eo pontihus, quinqua tamen

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LIVRE [IL CHAP. illi. 77bu de quelque aliment ou du vin; et dès qu’ils’aperçut que la connoissance lui étoit revenue,il ne cessa de l’entretenir, tantôt de sa mère etde ses sœurs , tantôt des approches de la grandevictoire qui l’attendait. Mais quand le remèdese fut porté partout , et que ses heureux effetspurent devenir sensibles dans tout le corps,fesprit d’abord reprit sa vigueur, et le corpsensuite recouvra ses forces ion plus prompte--ruent qu’on ne l’avoit espéré ; puisque trois Joursaprès cette crise il se montra à ses soldats. Lesregards de l’armée ne se tournèrent pas sur leroi lui-même avec plus d’empressement que surPhilippe; chacun vouloit lui prendre la main,et lui rendre des actions de grâces comme à unDieu tutélaire :car outre la vénération que cepeuple a naturellement pour ses rois, on nesauroit dire a quel point ils étoient énétréasoit d’admiration , soit d’amour our A exandreun partitiilier. Premièrement i leur sembloitne rien entreprendre sans l’assistance de quel-que divinité; parce que la fortune lui étantpartout favorable , sa témérité lui avoit tou-)ours tourné à gloire. Son"âge d’ailleurs , àpeine au niveau de si grandes entreprises, etvenant toutefois aisément a bout de les exécu-ter, donnoit bien de l’éclat à toutes ses actions:et des choses qu’on a coutume de regardercomme peu im ortantes , font souvent sur le.commun des so dats une impression plus agréa-ble g comme de prendre part à leurs exercices,de se distinguer peu des particuliers par sonvêtement et par ses manières, de supporteravec ’vigueur toutes les fatigues de la guerre ;

ualités , soit naturelles , soit réfléchies , quilimoient rendu également cher et respecta-

e. tV11. :6. Cependant Darius , ayant eu nouvellede la maladie d’Alexandre , s’avança vers l’Eu-phrate avec toute la diligence que pouvoit per-mettre une armée si embarrassante; et ayantjeté des ponts sur ce fleuve , il q; laissa pas

3 ’ s

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78 QutN’rn-Cuncz,diêbus trajëcit. exercitum, Ciliciam occupïrofestinans. Jamque Alexander viribus corporisreceptis , ad urbem Sôlos pervenernt z cûjuspotitus, ducentis talentis nomine mulctæ exac-tis , nrci præsidium militum imposuit. Vêtudeindè pro sulfite suscepta per lûdum atqueotium reddens, ostendit quantâ fiducià bar-bares sperneret : quippe Æsculapio et Minervælûdos celebrâvit. Spectanti nuncius lètus af-fertur ex Halicamasso, Persas acie à suis essesuperâtos, Myndios quoque et Cannios, etplanque tractus êjus, suæ facta ditiônis. lgituredito spectaculo ludion-o , castrisque métis, etPyramo amne ponte juncto, ad urbem Manonpervênit : inde alteris castris ad oppidum Cas-tabalnm. lbi Parmenio Rêgi occurrit , quempræmiserat ad explorandum îlet saltûs , petquem ad urbem Issan. nomine ponetrandumont. Atque ille angustiis êjus oècupâtis, etpræsidio modico relicto, lsson quoque desertamà barbaris ceperat. inde progressas, de’mrbâtiI-g

qui interiôra montium obsidëbant , præsidiiscüncta firmâvit : occupâtoque itinere sicutpaülù antè dictum est , idem et auctor etnuncius vênit.

.17. lsson inde ne): copias admôvit z ubiconsilio habite utrùmne ultrô progrediendumforet, an ibi opperiendi ’essent milites novi,quos ex Macedonià adventire constâbat 5 Par-menio non alium locnm prælio aptiôrem essecensëbat. Quippe iliic utriusqne Régis copiashumera fatmas pares, ciun nngusfiæ multitùa

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levna HI. Cru r. V11. 79"d’être cinq jours à faire passer son armée , quoi-qu’il fit son possible pour gagner prom tement.la Cilicie. Alexandre entièrement rétab i, étoit.alors arrivé a la ville de Solesget s’en étantrendu maître , il en exigea deux cents talens àtitre d’amende , et mit garnison dans la citadelle.Puis , acquittant au milieu des divertissemenset dans la tran uillité de l’inaction, les vœuxqui avoient étéqfaits pour sa santé, il fit voiravec uelle sécurité il méprisoit les barbares;il célé ra des jeux en l’honneur d’Esculape etde Minerve. Tandis qu’il assistoit à ces spec-tacles, on lui a porta d’Halicarnasse l’agréablenouvelle; que es Perses avoient été vaincuspar les siens en bataille rangée; et que les Myn-diens, les Cauniens , avec la plus grande partiede cette contrée , étoient réduits sous son obéis-sance. En conséquence, lorsque les jeux lurentterminés, il leva le camp, jeta un pont sur lefleuve Pyrame , et arriva à la ville de Malle; enune autre journée, il se porta à Castabale. Làle roi rencontra Parménion , qu’il avoit envoyéen avant pour reconnoître la roule du défiléqui conduisoit à la ville nommée Issus. Cet offi-cier, s’étant saisi des détroits et y ayant laisséune carde médiocre , s’étoit aussi emparé d’Issus,

que zles barpares avoient abandonné : de la.poussant plus avant, il avoit chassé ceux quis’étoient postés dans les montagnes, et avoitassuré tous les postes g ainsi , s’étant rendumaîtres du passage , comme on vient de le dire ,il apporta lui-même la nouvelle de ce qu’ilavoit fait.

l7. Le roi fit ensuite marcher ses troupes versIssus , ou ayant été mis en délibération , si l’ondevoit passer plus loin , ou attendre en ce lieu -les recrues que l’on savoit devoir bientôt arriverde Macédoine. Parménion fut d’avis ne l’onne pouvoit trouver un champ de bataille plusavantageux -. ses raisons étoient, que les forcesdes deux rois y seroient égales, lespace étanttrop étroit pour contenir une si Érande mul-

1,

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la ’Qurnra-Cuxca,flirtent-non caperent z planitiem ipsis camposqueesse vitandos , ubi ’circuiri, ahi ancipiti- acieapprimi passent : timëre ne non virtüte hos-tium, sed lassitudine suis vineerentur z Persanrecentes subinde successüros, si laxiùs stèrepotuissent. Facile ratio tam salubris consiliiaccepta est. ltaque inter augustins saltùs op-periri statuit. Erat in exercitu Régis SisinesPerses , quondam à Prætôre Ægypti missus adPhilippum; dônisque et cmni honôre cultus,exilium patriâ sëde mutaverat : secùtus deindein Asiam Alexandrum, inter fidèles socios ha-bebâtur. Huic epistolam Cretensis miles obsig-nâtam annulo, cujus signum baud sânè nôturnerat, tradidit. Nabarzanes Prête: zDarii mi-serat eam , hortabâturque Sisinern, ut dig-num aliquid nobilitâte ac moribus suis ederet zmagna id ei apud Rêgem honôri fore. Pluslitteras Sisines, utpotè innoxius, ad Alexan-drum nèpe deferre tentâvit z sed cum totcaris apparâtuque belli Bègem vidéret urgëri,aptius deindè tempus exspectans, suspiciôneminiti scelesti consilii præbuit. Nnmque epis-tolu , priusquàm ei redderëtur , in manasAlexandri perveuerat ; lectamque eam ignôti,annuli sigillo impresso , Sisini dari jusserat ,ad æstimandam fidem barbari. Qui, quia parcomplûres dies non adierat Bëgem , scelestoconsilio eam visas est suppressisse; et in ag-mine à Cretensibus , baud dubiè jiussu Régis ,

occisus est; ’ * aVlll. 18. Jam .Grzîeci milites, quos Thymôdes

à Pharnabâzo acceperat , præcipua spes , et

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vana HI. Cuir. V111. semade; que les Macédoniens devoient éviterla plaine et les campagnes ouvertes, ou ilspouvoient être enve10ppés et accablés par desattaques de toutes parts; qu’ils avoient a crain-.dre d’être vaincus , non par la valeur des en-nemis, mais par leur propre lassitude; et queles Perses se renouve croient promptement ,s’ils avoient la facilité de s’étendre. On goûtaaisément la raison d’un avis si salutaire : ainsi,

I le roi résolut d’attendre l’ennemi dans lesgorges du défilé. Il y avoit dans l’arméeMacédonienne un Perse nommé Sisines, quele gouverneur d’Eg te avoit autrefois envoyéa Philippe; comblé e biens et d’honneurs par

- ce prince, il avoit préféré cette terre étran-gère à sa patrie; et a ant suivi Alexandre enAsie, il étoit du nom re de ses plus intimesconfidens. Un soldat de Crète lui remit unelettre scellée d’un cachet qu’il ne connaissoitaucunement: elle venoit de Nabarzanes, lieu-tenant de Darius; et il exhortoit Sisines àentreprendre quelque chose qui fût digne desa naissance et de son caractère, ce qui luiferoit auprès du roi un honneur infini. Sisines,dans la sécurité de l’innocence, se mit plusieursfois en devoir de porter cette lettre à Alexan-dre; mais comme il le voyoit accablé de tantde soins et occupé des affaires de la guerre, àforce d’attendre d’un moment à l’autre quelqueoccasion plus favorable, il fit naître le soupçonqu’il avoit quelque projet criminel : car avantque la lettre lui fut remise, elle étoit par-venue entre les mains d’Alexandre, qui, aprèsl’avoir lue et y avoir apposé un cachet inconnu,l’avoit fait passer à Sisines, pour éprouver lafidélité de cet étranger; mais celui-ci, ayant

, été plusieurs jours sans voir le roi, parut avoirgar é le silence a mauvaise intention, et, parordre sans doute du roi, les soldats de Crètele tuèrent au milieu des troupes.

VIH. i8. Alors les soldats Grecs dont Thy-modès avoit reçu le commandemep; des mains

5

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O

sa quura-Cuaca,propemodum unica, ad Darium perveneranf.’Hi magnopere suadèbant, ut retro abiret,spatiôsosque Mésopotamiæ campos repeteret.Si id consilium damnèret, at ille divideretsaltem copias innumerabiles, neu sub imamfortünæ ictum tâtas vires regni cadere pate-rêtur. Minus hoc consilium Bègi, quàm purpu-râtis ejus displicëbat z Ancipitem [idem , etmercëde venâlem proditiônem imminëre, et di-

vidi non ob aliud copias velle, quàm ut ipsiin diversa digressi, si quid commissum essettraderent Alexandro z nihil tutius esse , quàmcircumdatos eos exercitu tôto obrui têlis , do-cumentum non inultæ perfidiæ ’futiiros. AtDarius , ut erat sanctus et mitis, se vërotantum faciinus negat esse factùrum , ut suamsecùtos fidem, sucs milites jubeat trucidàri.Quam deinde ampliùs natiônum exterârum sa-lûtem suam creditûram sibi , si tot militumsanguine imbuisset marins ? Neminem stolidum

v consilium capite luere debëre. Defutüros eos,qui suadêrent , si suasisse périculum esset.Denique ipsos quotidiè ad se vocâri in con-silium , variasque sententias divere , nec tamenmeliôris fidei habëri, qui prudentiùs snaserint.Itaque Grècis nunciàri jubet ,. ipsum quidembenevolentiæ illôrum gratias agere; cæterùm ,,si retro ire pergat, haud’ dubiè regnum hos-tibus traditùrum. Fâmâ bella stâre; et cumqui recëdat, fugere crëdi. Trahendi vêro bellivix ullam esse ratiônern. Tantæ enim multi-tudini’, utique cum jam hyems instâret , inregiône vastâ, et invicem a suis atque hostovexâtà , non sutIectùra alimenta. Ne dividi

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LIVRE 111. CRAP. V111. 83de Pharnabaze, avoient joint Darius, dont ilsétoient la principale et pres ue l’unique espé-rance. ils lui conseilloient ortement, de re-tourner sur ses pas et de, regagner les vastescampagnes de la Méîopotamie ; et, s’il désap.prouvoit ce parti, de partager au moins sestroupes innombrables, et de ne pas exposertoutes les forces de son royaume, a être abat-tues par un seul revers de fortune. Ce conseil.déplaisoit moins au roi qu’a ses courtisans zc’étoit , selon eux , la preuve d’une fidélitééquivoque et mercenaire. peu éloignéeide latrahison; et les Grecs ne vouloient qu’il divisâtses troupes , qu’afin de pouvoir, quand ilsseroient écartés, livrer a Alexandre ce quiauroit été confié a leur arde : ils concluoientque le plus sûr étoit de es investir avec toutel’armée et de les accabler de traits, pour mon-trer a la postérité que la perfidie ne demeurepoint sans vengeance. Mais Darius, selon soncaractère de probité et de douceur, rotestequ’il ne se chargera jamais du crime orrible

e faire massacrer des hommes qui l’ont suivisur sa parole et qui sont à son service : quiseroient désormais les étrangers qui prendroientconfiance en lui, s’il trempoit ses mains dansle sang de tant de soldats ? que . ersonne nedoit payer de sa tète un consei peu sage;parce qu’il ne se trouVeroit plus personne àconsulter, si l’on étoit en péril pour avoir ditson avis z qu’enfin ses courtisans eux-mêmessont tous les jours appelés au Conseil, qu’ilsy opinent différemment, et que cependant onne s’avise pas de regarder comme plus fidèlesceux qui ont ouvert des avis plus sensés. Ilfait donc dire aux Grecs , qu’il, les remerciede leur affection : qu’au reste , s’il retournoitsur ses pas, ce seroit sans contredit livrer sonroyaume aux ennemis; que la réputation faittout à la guerre, et que celui qui recule estcensé fuir z que d’autre part il n’y a guèresmoyen de tirer la guerre en longueur; parce

DG

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84 QUINTE-Cakes;quidem copias posse, servâto mûre majômm,’

qui universas vires semper discrimini bellôrumobtulerant. Et hercule terribilem autel: Rëgemet absentiâ suà ad hvânmn fiduciam elâtum ,posteâquam udventâre se sanscrit, caütum protemerario factum , delituisse inter augustinssaltûs , ritu iguobilinm ferârufil, quæ strepitnprætereuntiuur audito, sylvârum latebris se oc.culuërunt. Jam etiam valetudinis simulatiônefrustrâri sucs milites, sed non ampliùs ipsumesse passûrum detrectÂre certâmen. In illoSpecu, in quem pavidi recessissent, oppres-sürum esse cunctantes. Hæc magnificentiinjactâta , quina veriùs.

19. Cæterûm pecuniâ muni,rêbusque patio-isissimis, Damascum Syriæ cum modieo præsidiomilitum missis , reliques copias in Ciliciam duit,insequentibus mère patrio agmen, cqnjuge etmaître. Virgines quoque cum parvo filio co-’mitabantur patrem. Fortè eâdem nocte et Ale-

xander ad fuîmes, quibus Syrie aditur,et DariusId cum locum, quem Amanù-as Pyla: vacant,pervënit. Nec dubitnvêre Persæ , quiz) 1350relictâ , quem ceperant, Macedônes fuguent.Nain etiam saucii quidam et invalidi,quiagmenmon poterant persequil, excepti eraut. Quo:omnes, instinctu purpuratôrum , barbnrâ feri-tâte sævientium , præcisis adustisque manibusfiircumdùci, ut copias suas noscerent 5 satiaque

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.Liv’nu Il]. Case. V111. 85qu’une si grande armée, surtout aux approches

e l’hiver, ne trouveroit pas à subsister dansun pays immense, ravagé tour à tour. par lessiens et par l’ennemi : qu’il n’est pas plus possiblede diviser ses troupes, sans déroger à la cou-tume de ses ancêtres, qui ont toujours exposétoutes leurs forces ensemble au hasard des

uerres : qu’en effet ce roi de Macédoine , sierrible d’abord, et que l’éloignement de l’en-

nemi avoit rempli d’une vaine et orgueilleuseconfiance, substituant des les premiers bruitsde son arrivée la prudence à la témérité , s’estrenfermé dans les gorges des montagnes à lamanière des vils animaux , qui, au moindre lebruit des passans, se précipitent dans le plusépais des bois pour s’y cacher -. qu’actuellementmême, sous prétexte de maladie, il trompel’attente de ses soldats’ mais qu’il ne lui ’per.mettra lus de refuser le combat , et qu’il va,malgré eurs eiforts pour l’éluder. écraser lesMucédoniens jusques dans le repaire ou lafrayeur les a conduits. Ces repos avoient plusde magnificence que de so idité.

:9. Au reste, ayant envoyé à Damas, villede Syrie, sous une légère escorte, tout sontrésor et ses effets les plus précieux , il con-duisit le reste de ses troupes en Cilicie, sonépouse et sa mère, selon la coutume des Perses,étant a la suite de l’armée; les filles même: duroi et le petit prince son fils accompagnoientleur père. Il se rencontra par hasard qu’en une

, même nuit Alexandre,lde son côté, arriva auxgorges par ou l’on entre en Syrie, et Darius,du sien, à cet endroit qu’on appelle les Pyles(ou Portes) du mon! Ananas. Les Perses,voyant que les Macédoniens avoient abandonnéla ville d’lssus dont ils s’étoient emparés , nedoutèrent point qu’ils n’eussent pris la fuite;d’autant u’ils avoient arrêté quelques soldatsblessés etqfoibles, qui n’étaient pas en état desuivre de près le grossie, l’armée. Darius, àl’instigation de ses courtisans, dont la rigueur

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sa Qururs-Cvncz,omnibus spectàtis , nuuciâre quæ vidissent à.Règi suc jussit. Métis ergo castris , s’uperat Pi-

narum.(r) amnem , in tergis , ut credebar , fu-gientium hæsùrus. At illi , quorum amputaveratmalins , ad castra Maceflônum penetrant , Da-rium, quàm maximo cursu posset , sequi nun-ciantes. Vix fides habebâtur. ltaque speculatôresin maritimas regiônes præmissos explorâre jubet -.ipsene adesset, an præfectôrum aliquis speciemtribuisset universi venientis exercitûs. Sed cumspeculatôres reverterentur , procul ingens mul-titùdo conspecta est. lgnes deinde tôtis campiscollucêre cœpërunt , omniaque velut continentiincendio ardére visa , cum incondita mnltitüdomaxime piopter jumenta laxiùs tenderet. ltaqueeo ipso loco metâri sucs castra jusserat, lactus,quod omni expetiverat vôto , in illis potissîmiunangustiis decernendum esse.

20. Cæterüm , ut solet fieri, cum ultimi dis-criminis tempns adventat , in sollicitudinemversa fiducia est. lllam ipsam fortimam , quiaspirante res tain prosperè gesserat , verebâtur:nec injuriâ , ex his quæ tribuisset sibi , quammutabilis esset , reputâbat : ünam superessenoctem, quæ tanti discriminis morarêtur evemtutu. Rursus occurrëbant majora periculis prædmin : et sîcnt dubium esset an vinceret , iraillud utique certum esse , honestè et cum magnâlamie moritùrum. huque , corpora milites ou.-

(a) Pinarum. Idem est ac Pyrnmus.

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LIVRE lll. CHAP. VIH. 87alloit jusqu’à la férocité la plus barbare , aprèsavoir fait couper et brûler les mains a tousces malheureux, commanda qu’on les promenâtpartout, afin de leur faire connoitre ses forces ,et, quand ils auroient tout examiné à loisir,qu’ils allassent rendre compte à leur roi dece qu’ils auroient vu. il décampe, en consé-quence de son opinion, passe la rivière de.

inare, et croit n’avoir plus qu’à suivre lesfuyards en queue. Cependant ceux a qui ilavoit fait couper les mains arrivent au campdes Macédoniens. et annoncent que Darius lessuit le plus promptement qu’il peut. On avoitpeine à les croire : de sorte qu’Alexandre en-voya vers les côtes de la mer des gens chargésde reconnoître si Darius venoit en personne ,ou si un corps aux ordres de quelqu’un de Seslieutenans avoit été pris pour ’arme’e entière:Mais comme les espions revenoient , on dé-.couvrit au loin une multitude prodigieused’hommes, puis des feux répandus dans toutela campagne; un incendie universel parut toutembraser, parce que cet amas confus de genssans ordre occupoit une vaste étendue , prin-ci alement a cause des bêtes de somme. AussiA exandre avoit-il assis son camp dans le lienmême ou il étoit; et il avoit une grande joiede ce que, selon ses voeux les plus ardeus, ilalloit combattre dans ces défilés.

2.0. Au reste, comme c’est l’ordinaire quandon est près de tout hasarder, sa confiance sechangea en inquiétude. Il redoutoit, et nonsans raison, cette même fortune aux faveursde laquelle il devoit tant de succès; par Sesbienfaits mêmes , il jugeoit de son inconstance :il ne voyoit plus u’une nuit jusqu’à l’événe-ment qui devoit dzcider l’importante questionde son sort bon ou mauvais : mais il se ra -peloit, que la récompense étoit lus gran a

ne le péril; et que, s’il avoit a enter de lavictoire , il étoit du moins assuré d’une morthonorable et très-glorieuse. il ordonna donc auxsoldats de pourvoir a leurs besoins physiques,

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sa Qvnv-rn-Cuaclraire illssît, ac deindè tertiâ vîgiliâ (x ) instructoi

et armâtes esse. lpse in jugum editi mentirascendit , multisquç collucentibus facibus patriemûre sacrificium Diis præsidentibus loci fècit.Jamque tertinm , sicut præceptum erat , signanttubà miles acceptant, itineri simul parâtus etprælio z strenuêque jasai procedere , orienteIùce pervenêrunt ad angustias, quas occupâredecrevernnt. Darium triginta inde stadia abesse ,præmissi indicàbnnt. Tune consistera agmenjubet , armisque ispe sumptis aciem ordinâbat.

au. Dario adventum hostium pavidi agrestesnunciavérnnt , vix credenti , occurrere etiam .quos , ut fugientes, sequebàtur. Ergo non me-diocris omnium animes formîdo incesserat :quippe itineri quàm prælio aptiôres emnt ,raptimque arma capièbant. Sed ipsa festinatiodiscurrentium , masque ad arma vacantium ,majôrern metum influait. Alii in jugum montisevaserant, ut hosünm 83men inde prospîcerent:equos plerîque frænâbant : discors exercitus ,nec ad imam intentas imperium , vario tumultucunctn turbaverat. Darius initia , montis jugnmcum parte copiârum occupâre statuit , et àfronte, et à tergo circnmitùrus hostem : à mariquoque , quo dexterum èjus cornu tegebâtur,alios objectùrm , ut undique urgèret. Prrterhæc , viginti mima præmissa cum sagittariôrummanu , Pinarum amnem , qui duo agminninterfluèbnt , transite , et objicere sëse Maca-

(n) 715ml. No: , apud "un: , in quatuor vinifiadîné-Mur.

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o.

Livan ln. Cuir. Vin. 89’etrd’e’tre tout rets et sous les armes à la troi.sième veille e la nuit; quant à lui, il se

rta au sommet d’une haute montagne, ou,a la lumière d’un grand nombre de flambeaux,il sacrifia, selon l’usage de son pays, auxdivinités protectrices du lieu. Déjà le soldat,également prêt a marcher et: a combattre,avoit entendu our la troisième fois. selonl’ordre donné, e signal de la trom ette; oncommande aux troupes de doubler e pas, età la pointe du jour elles arrivent aux gor esdont elles avoient projeté de se saisir. encoureurs rap ortoient que Darius n’étoit pluséloigné que e trente stades; sur cela, le roifait faire halte , et prenant lui-même ses armes,il range son armée en bataille.

n. Des paysans effrayés annoncèrent l’arrivéedes ennemis à Darius, qui avoit peine à croiraque des gens and] poursuivoit comme fuyards,portassent la ardiesse jusqu’à venir à sa renocontre. Cette nouvelle jeta une grande épou-vante dans tous les cœurs , car tous ces hommesétoient plus disposés à marcher qu’à combattre 2ils s’armoient avec précipitation; mais leurempressement même a courir de tous côtés età crier aux armes , augmentoit encore lafrayeur : les uns avoient gagné le haut de lamontagne, pour considérer de la les troupesennemies; la. plupart bridoient leurs chevaux 3.le défaut. de concorde et d’unité dans le com-mandement remplissoit l’armée de trouble etde confusion. Darius, au commencement, ré-solut d’occuper la croupe de la montagne avecune partie de ses troupes, pour envelopperl’ennemi par devant et par derrière, et de luien opposer d’autres du côté de la mer, quicouvroit son aile droite, pour le harceler detoutes parts. En outre, il avoit envoyé en avant,vingt mille hommes et uneltroupe d’archers,avec ordre de passer la rivière de Pinare quiséparoit les deux armées, et de se présentez.

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sa Qururn-Cvnca,dônum copiis jusserat : si id præstâre non posJsent, retrocedere in montes, et occulte cir-cumire ultimes hostium. Ca-terum destinâtasalubriter, cmni ratiône potentior fortüna dis-cussit: quippe alii pre: metu imperium exequinon audëbant, alii frustra exequebantur : quia.ubi partes labant, summa turbatur. v

1X. 22. Acies aïitem hoc modo stetit. Nabar-zanes equitâtu dextrum cornu tuebâtur, additisfunditôrum sagittariôrumque viginti fermé milli-bus. ln eôdem Thymôdes erat , Gra’ecis peditibus

mercëde conductis triginta millibus præpositus.Hoc erat baud dubium rôbur exercitûs , parMacedoniæ phalangi acies. ln lève cornu Aris-tomedes Thessalus viginti millia Barbarôrumpeditum habëbat. ln subsidiis pugnacissimaslocaverat gentes. lpsum Régem in eôdem comudimicatürum. tria millia delectôrum equitumassuêta corporis custodiæ , et pedestris aciesquadraginta millia sequebantur. Hychni deindeMédique equites : bis proximi cæterârum gen-tium requîtes dexterâ lêvâque dispositi. Hocagmen, sicut dictum est instructnm , sex milliajaculatôrum , funditôrumque antecedëbant.Quidquid in illis angustiis adlri poterat, imple-verant copiæ , cornuaque hinc à juge , illinc àmari stûbant : uxôrem mâtremque Régis , etalium fœminârum gregem , in mediuxn agmenacceperant.

a3. Alexander phalangem , quâ nihil apudMacedônas validius erat , in fronte constitutif;-

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P

Lrvxn In. CHAP. 1x. si.aux troupes Macédoniennes; ou, s’ils ne pou-’voient l’exécuter, de se retirer sur les mon;tagnes , et de se mettre secrètement en étatd’euvelopper l’arrière-garde des ennemis. Aureste , ces projets salutaires furent renverséspar la fortune , dont la puissance l’emportesur toute la sagesse humaine; car la crainteempêchoit les une d’exécuter ce qu’on leur com-mandoit, et les autres l’exécutoient en vain;parce que, quand les parties vacillent, le toutest en désordre.

1X. ni Or voici la dis osition de l’armée:Nabarznnes commandoit ’aile droite avec sacavalerie, et en outre uelques vingt millefrondeurs ou archers : u même côté étoitThymodès a la tête d’un corps soudoyé d’in-fanterie Grecque, au nombre de trente mille;c’étoit véritablement la force. de l’armée, etun corps comparable à la phalange Macédo-ànienne. A l’aile gauche, le Thessalien Aristo-rnèdes avoit un corps d’infanterie de vingt milleBarbares; etil avoit mis au corps de réserveles nations les plus belliqueuses z le roi, quidevoit combattre en personne a la même ai e ,étoit à la tête nde trois mille cavaliers d’élite,qui étoient ses gardes du corps ordinaires, et

e quarante mille hommes de, ied; ils avoientderrière eux la cavalerie des ircaniens et desMèdes; et tout de suite celle des autres peuples,rangée à droite et à gauche. A la tête de cettearmée, disposée comme on vient de dire , mar.choient six mille hommes, gens de trait et frou.-deurs. Tout ce qui étoit abordable dans cesgorges avoit été rempli de troupes; et les deuxailes s’étendoient, l’une jusqu’au haut de lamontagne, l’autre jusqu’à la mer : on avoitplacé au milieu de l’année l’épouse et la mère

du roi, avec le reste des femmes.23. Alexandre mit au front de la bataille sa

phalange, qui étoit le corps le lus vigoureuxdes troupes Macédoniennes. L’ai e droite étoit

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pi QururI-Cvncl.Dextrum cornu Nicanor Parmeniônîs afin?tuebâtnr : huit: proximi stibant Co’enos , etPerdiccas . et Meleager , et Ptolemâus , etAmyntas , sui quisque ngminîs duces. ln lève,quad ad mare pertinèbat , Cratérus et Parmenioerant , sed Cratêrus Parmeniôni parère jussus.Equites ab utrôque coma locâti , dextrulninacedônes Thessalis adjunctis. lævum Pelo-ponnenses tuebantur. Ante banc aciem posueratfanditôrum manum sagittariis admixtis; Thrâcesquoque et Cretenses ante agmen ibant , et ipsiléviter armâti. At fis, qui præmissi à Dariojugum montis insederant, Agriânos opposait, exGræt-ià nüper advectos. l’armeniôni aütem præ-

ceperat, ut, quargtùm posset, agmen ad mareextenderet , qui, ’longiùs abesset montibus ,qnos occupaverant Barbari. A: illi , nequeobstâre venientib’us , nec circumire præter-gressos aùsi , funditôrum maximè aspectu territiprofugerant : caque res Alexandra tùmm agmi-mis latus, quad ne supemè incesserêtur», ti-muerat ,*præstitit. Triginta et duo armatôruniordines ibant; maque enim Iatiùs extendi aciempatiebantur augustine. Paulâtim deindè se laxâresinus montîum . et mains A spatium aperîrecœperant; in ut non perles sôlum pluribusordinibus incedere, sed etiam à lateribus cit-Àcumfundi posset equitâtus.

X. 24. Jam in conspeetu, sed extra têli jac-tum utraque acies crut, cùm prières I’ersæinconditum et trucem sustulëre clamôrem. Red-ditur et à Macedonibus major, exercitûs im-pur numero, sed jugis moutium , vastisgue

Or

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Lrvna 11L Case. X. a!Commandée par Nicanor, fils de Parménion,et il avoit près de lui Cénus, Perdiccas .Méléagre, Ptolémée et Amyntas , chacun à latète d’un corps articulier. A l’aile gauche, quis’étendait vers a mer, étoient Cratère et Par-ménion, mais le premier soumis aux ordresdu dernier. La cavalerie fut jetée sur les deuxailes : celle des Macédoniens, avec les Thes-saliens, couvroit l’aile droite; celle du Pélo-ponnèse, l’aile gauche. Il avoit mis au-devantde l’armée un ros de frondeurs , entremêlésd’archers; les ’ braces et les Crétois, armésaussi à la légère, étoient pareillement avancés.Quant a ceux que Darius avoit envoyés en.avant, et qui s’étaient postés sur le haut dela montagne , il leur opposa les Agriens, ré-cemment arrivés de la Grèce : et il avoitenioint à Parménion, d’étendre son aile versla mer autant qu’il pourroit, afin de s’éloignerde plus en plus des montagnes dont s’étoient

.saisis les Barbares. Mais ceux-ci n’osèrent nis’opposer auxiapproches de l’ennemi, ni pren-dre en queue ceux qui étoient assés ; épou-vantés spécialement a la vue es frondeurs.ils avoient pris la fuite : ce qui tranquillisaAlexandre pour le flanc de son armée, ou:lequel il avoit redouté une attaque d’en aut.On avançoit sur trente-deux hommes de front.les gorges ne permettant pas à l’armée de sedévelopper davantage : les cavités entre lesmontagnes vinrent ensuite à s’étendre peu àpeu et a présenter un e5pace plus grand . demanière qu’il fut ossible, non-sen ement defaire marcher l’în anterie sur un plus grandfront. mais de jeter même de la cavalerie surles côtés.

X. 24. Déjà les deux armées étoient en pré-sence, mais non à la portée du trait. quandles Perses jetèrent les premiers un cri confuset affreux z aussitôt les Macédoniens poussèrentun cri plus grand encore , non par légalité deleur année, mais par l’écho des montagne;

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91 QurNra-Cuaéâ,’saltibus repercussus; quippe semper circumjectinemora petrâeque , quantamcumque accepêrevôcem, multiplicàto sono referunt. Alexanderante prima signa ibat , identidem manu sucsinhibens, ne suspensi, acriùs ob nimiam festi-natiônem concitâto spiritu, capesserent bellum.Cùmque agmen obequitâret , variâ oratiône.ut cüjusque animis aptum erat, milites allo-quebâtur. Macedônes tot bellôrum in Eurôpflvictôres , ad subigendam Asiam atque ultimaOrientis, non ipsius magis , quàm suc ductuprofecti , inveterâtæ virtütis admonebantur. lllosterrârum orbis liberatôres , emensosque ôlimHerculis et Liberi (r) patris termines , nonPersis modÔ, sed etiam omnibus gentibus im-positüros jugum. Macedônum Bactra et Indusfore 3 minima esse quæ nunc intuerentur , sedomnia victoriâ paràri. Non præruptis petrislllyriôrum, et Thraciæ saxis sterllem labôremfore; spolia totius Orientis offerri. Vix gladio’futürum opus; tôtam aciem suo pavôre fluc-tuantem umbonibus posse propelli. Victor adhæc Atheniensium Philippus pater invocabàtur,domitâeque nuper Bœotiæ, et urbis in eà nobiqlissimæ ad solum dirutæ species repræsenta-bâtur animis : jam Granicum amnem, jam t9turbes aut expugnâtas, aut in fidem acceptas ,omniaque quæ post tergum erant , strâta , etpedibus ipsôrum subjecta , memorâbat. cumadierat Gra’ecos, admonèbat, ab iis gentibusillâta Græciæ bella : Darii prius, deinde Xerxisinsolentiâ, aquam ipsam terramque populan-

V (1) Hzrculü et Liberi. Qui toma feu! Adam domainefcmbantur.

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LrvnsllI.Cnar.x. 95’et des vastes forêts qui les couvroient; carles bois et les rochers voisins ne manquent:jamais de multiplier avec retentissement toutson qui s’y est fait entendre. Alexandre marchoitdevant sa première ligne , faisant de tem s entemps signe de la main uses soldats de m0 érer

rleurs pas, de peur que se mettant hors d’ha-leine par trop de précipitation, ils ne vmssentà la char e avec moins d’activité z et passantà cheval e long des rangs, il adressoit auxsoldats différens discours, proportionnés auxcaractères de chaque nation. Il faisoit souvenirde leur ancienne valeur les Macédoniens, qui,sortis victorieux de tant de guerres en Europe,étoient partis autant par leur propre mouve-ment que par son impulsion our sub’uguerl’Asie et les contrées les plus recu ées de l’ rient.Il leur disoit qu’ils alloient être les libérateursde l’Univers,’et, poussant leurs conquêtes aussiloin qu’autrefois Hercule et Bacchus, donnerla loi, non-seulement aux Perses , mais encoreà toutes les nations; que les Bactriens et lesIndiens alloient subir le joug de la Macédoine;qu’ils ne voyoient actuellement que peu dechose , mais que la victoire donnoit droit à

’ tout 5 que leurs travaux ne se termineroientas sans fruit dans les rochers escar és deIllyrie et dans les monta nes de la hrace,

que les dépouilles de tout ’Orient s’offroient àeux; qu’à peine auroient-ils besoin de l’épée;et que le choc de leurs boucliers suffisoit pourchasser toute cette multitude, déjà chancelantepar sa propre frayeur. Lis-dessus il invoquoit

hilippe son père , vainqueur des Athéniens;et rappeloit dans les esprits l’image de la Béotierécemment domptée , et de la lus florissantede ses villes détruite jusqu’aux ondemens : illeur remettoit devant les yeux, tantôt la jour-née du Granique, tantôt une infinité de villesprises ou par force ou par composition , ettout ce qui étoit derrière eux abattu et soumisà leur obéissance. Quand il venoit aux Grecs.

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96 Qunurz-Cuxcn.tium , ut neque fontium haustum , nec solitoïkcibos relinquerent. Dein Deùm templa minis etignibus esse delém : urbes eôrum expugnâtas.fœdera humâni divinique jùris violât: referêblt.lllyrios vêrô et Thrâcas, rapto vivere assuêtos .aciem hostîum ., aùro purpurâqùe fulgentemintuëri iubèbat . pré-dam , non arma gestantem.lrent, et imbellibus fœminis aûrum viri eripe-rent. Aspera montium suôrum jugn , nûdosquocolles et perpetuô rigentes gela , ditibus Persi-

tum campis agrisque mutèrent. »

XI. 25. Jam ad têli jactum pervencrant, ciulPersârum equites ferociter in lèvum cornuhostium invecti sunt. Quippe Darius equestriprælio decemere optâbat , phalangem Macedo-

’ nici exercitûs rôbur eSse conjectans. Jamqueetiam dextrum Alexandri cornu circuibâtur :quod ubî Macedo conspexit, duâbus ilis equi-

I tum ad jugum montis jussis subsister-e, cæterosin medium belli discrimen strenuè transfert.Subductis deindè ex noie Thessalis equitibus,Præfectum eôrum occulté circun-e tergum suè-rum jubet, Parmeniônique conjungi , et quadis hnperasset , impigrêlexequi. Jamque ipsi inmedinun. Persârum undique circumfüsi egregièse tuebantur: sed conserti , et quasi cohærentes ,fêla vibrâre non potermt. ëinml ut craint embu,

Il

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LrvaaIII. CEAP. Il. gy.il leur repfisentoit e ces peuples avoient

’rté la guerre dans a Grèce; une premièregis-sous la conduite de Darius , ensuite sous le:qrdres de Xerxès, qui avoient insolemment oséleur demander l’eau et la terre, comme pourne ileur hisser la liberté , ni de boire les eauxde leurs propres fontaines , ni de tirer de leursol les subsistances ordinaires :«. uis il leur re-imettoit en mémoire les temples es Dieux u’ilaavoient abattus ou réduits en cendres , curavilles qu’ils avoieü forcées . tous les droitsdivins et humains qu’ils avoient violés. Quantaux Illyriens et aux Thraces, peuples accou-tumés a vivre de rapine, il leur faisoit consi-dérer l’armée des ennemis toute éclatante d’oret de pourpre , et chargée de butin éplutôt qued’armes z qu’ils n’avoient qu’a se pt semer, etque des hommes couru eux enlèveroient aisé-ment cet or à de làc es efféminés; et querien ne les empêcheroit d’échanger leurs ro-chers , leurs montagnes arides et couvertes deglaces éternelles , contre les plaines et les ri-ches campagnes des Perses. I

Xi. 25. On étoit déjà a la portée du trait,lorsque la cavalerie Perse chargea avec fureurl’aile gauche des ennemis; car c’étoit rinci-palement avec la cavalerie que Darius ésiroitd’agir. in cant bien que la phalange étoit laplus gran e force de l’armée Macédonienne ret l’on commen oit déjà a investir aussi l’aile:droite d’Alexan ne. Mais ce prince, à la vuede ces mouvemens , laisse seulement deuxescadrons de cavalerie sur la montagne, etfait promptement passer le reste à l’endroitou l’action étoit la plus chaude z il détacheensuite du corps de l’armée la cavalerie Thes-salienne, ordonne a celui qui la commande de

user secrètement par derrière ses bataillons,a, ’aller ainsi joindre Parménion, et d’exécuter

onctuellement ses ordres. Pendant ce tempsEn Macédoniens , répandus de tous côtes parmi’ es Perses qui les enveloppoient , se défens,

Tome I. -- E

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9: Quasar-Canna;in cosdem concurrentia implicabantur, leviqle"et vine ictu paiera in hostem. plûra in humuminnoxia cadébant. Ergo cominùs pugnam coacticonserere , gladios impigrè stringunt. Tum vêromultiim sanguipis fusum est : duæ quippe aciesita cohærèbant , ut errais arma pulsàrent ,4mucrônes in ôra dirigeaient: non timide, nonignâvo cessâre tum licuit : collâto perle , quasisinguli inter se dimicârent gin eôdem vestigio’

srjbant, dôneo vincendo locaux sibi facerent.Tutu dèmum ergo promovébant gradum , cumhostern prostraverant. At illos novus excipièbntadversarius fatigâtos : nec vulnerâti , ut aliassoient, noie poterant excedere , cum hosthinsbâret a fronts , a tergo sui urgèrent.

a

:6. Alexander , non duels magis qui!!!) militbmunera exsequebâtur; optimum decus cêsoBêge expetens. Quippe Darius curru sublimiseminèhat, et suis ad se tuendum . et hostibu:ad incessendum , ingens incitamentum. Ergofréter ëjus Oxathres , cum Alexandrum instâre

ei cernerez . equites, quibus præerat , anteipsum currum Régis objêcit. amis et roberacorporis multùm super cæteros eminens , animavèrô et pictâte in paucissimis; illo utique prævlin clair-us , alios improvidè instantes prostrâvit,alios in fuguai avertit. At Macedô’nes, ut circaRêgem erant , mutuà adhortatiône firmâti , cumipse il; equitum agmen irrurnpunt. Tutu vérin

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Livaa "l. Case: Il. w6km merveilleusement; mais ils étoient simêlés et si serrés, qu’ils ne pouvoient lancerieurs javelots : des qu’ils étoient partis , ilss’embarrassoient avec ceux qui étoient dirigéscontre les mêmes hommes; très-peu attei-’gisoient l’ennemi et ne l’atteignoient que légè-rement et a faux, latplupart tomboient a terreet sans effet. Etant onc forcés de combattrede près, on se hâte de mettre l’épée à la main.C’est alors qu’il fut répandu beaucoup de san :car les deux armées toient si serrées, ne esarmes se touchoient, et qu’on pointoit es vi-sages. 11 n’y eut alors homme si timide ni silâche qui pût reculer. Combattant de main à.main comme en un combat singulier, ils te:noient ferme au même lieu, juSqu’a ce u’ilsse fissent place par la victoire 3 ce n’étoit oncqu’après avoir terrassé un ennemi, u’ils avan-âoient un pas: mais déjà épuisés e fatigue.

s rencontroient un nouvel adversaire; et lesblessés ne pouvoient se retirer de la mélée,comme c’est l’ordinaire en d’autres occasions,parce que l’ennemi les attaquoit par devant,et ne leurs camarades les pressoient parderrière.

26. Alexandre remplissoit également les fonc-tions de Général et de soldat, aspirant sur-tout à l’avantage distin ué de tuer Darius desa main; car ce roi, é evé sur un char , étoitun s ectacle bien propre pour encourager, etles siens a le défendre, et ses ennemis à l’at-taquer. Ombres, son frère , le voyant doncpressé par Alexandre , se jette devant le charmême du roi avec la cavalerie qu’il avoit àses ordres; ce prince , remarquable entre tousles combattans par ses armes et par sa vigueur,mais donnant, particulièrement dans cette oc-casion, des preuves rares de courage et d’af-fection , renversa ou mit en ’ e ceux i peurent l’imprudence de l’attaquer. e leur cotéles. Macédoniens qui environnoient leur roi ,après sur: encouragés par des exhortations

Es

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me Quturs-Cuncs.similis ruinæ striges crut. Circa curium Dan-i?jacèbant nobiliasimi duces l, ante coulas Régisegregiâ morte defuncti, omnes in ôta prôni;sicut dimicantes procubuerant, adverse corporevulneribus acceptis. Inter ho: Atizyes, et Rheo-mithres , et Sabaces Prêteur Ægypti , magnai-nmexercituum præfecti, noscitabantur -. ciron cescumulâta erat peditum equitumque obscuriorturbe. Macedônum quoque, non quidam multi,sed promptissimi tamen , cèsi surit. Inter que:Alexandri dextrtun femur leviter mucrône perætrictum est.

27. Jamque , qui Darium vehêbant equi cmnifpàsi bastis , et dolôre eEerâti, jugula quatere.et Rêgem cum excutere cœpermxt: cùm ille,veritus ne vivus venîret in hostium potestâtem ,desiliit, etin equum , qui ad hoc sequebâturi, im-ponitur: insignibus quoque Imperii, ne fugamproderent, indecôrè abjectis. Tum vèrb cæteridissipantur metu ; et qfl caïque patëbat adfugnm via emmpunt, arma jacientes , quæpnùlô antè ad tutélam corporurn sumpserant;adeo paver etiam auxilia formidâbat. lnstâbatfugientibus eques à Parmeniône missus , et fortein id cornu omnes fuga abstulernt. At in dextro .Persæ Thessalos equites vehementer urgêbant.Jamque ana fila ipso impetu proculcâta erat ,ohm Thessnli strenuè circumactis equis dilapsi.13mm in prælium redeunt, spamosque et in-compositos victoriæ fiducià Barbares ingenticède prosternant. Equi pariter equitesquegemma: . suie ladin-tram graves ,iegmen.

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Livan Il], Cash XI. mmutuelles, fondent avec lui sur cet escadron.En un moment le carnage devint effroyable.Autour du char de Darius étoient renversésles chefs les plus distingués , morts glorieu-sement sous les yeux de leur roi, tous la facecontre terre comme ils étoient tombés encombattant, et n’ayant de blessures m par

.devant : on reconnoissoit parmi eux, yès,Rhéomitrès , Sabacès, gouverneur d’Egypte ,lesquels avoient tous commandé de grandes

armées; autour d’eux étoient entassés un grandnombre de gens de ied et de cheval moinsconsidérables. Du côt des Macédoniens , il y eneut aussi de tués, non pas à la vérité I grandnombre, mais de ceux qui donnèrent d’abordavec le plus d’ardeur; et parmi eux, Alexandrefut blessé légèrement d’un coup d’épée à la

cuisse droite. .:7. Cependant les chevaux ni traînoient

Darius, percés de coups et e arouchés parla douleur, commençoient a secouer le ’ouget alloient renverser le roi de dessusson c ar,lorsque craignant de tomber vif entre les mainsde ses ennemis, il se jette en bas et monteun cheval qui le suivoit pour cette fin; il

uitta même honteusement les marques de saignité, de eur qu’elles ne le trahissent dans

sa fuite. Ce ut alors que l’épouvantepdispersale reste, chacun s’échappant comme il pou-voit, et jetant les armes qu’un peu auparavantils avoient prises pour leur défense : tant lafrayeur leur faisoit redouter iusqu’aux chosesui pouvoient leur donner du secours ! Les

guyards étoient serrés de rès par la cavalerieque Parménion avoit détachée à leur poursuite,et par hasard la précipitation les avoit tousemportés vers cette aile. Mais à l’aile droite lesPerses harceloient vivement la cavalerie Thes-salienne’, dont un escadron avoit été culbutédes le remier choc; lorsque les Thessaliens,

I après setre échappés en tournant bride, re-.vnennent à la charge 5 et trouvant les Barbares

E3

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m Qurxrn-Concn,epod celeritâte maxime constat , s’agrè nolis-J

bannir : quippe in circumagendis æquis suis.Thessali maltas occupaverant. Hac tam prosa-perla pugnâ nunciâtà, Alexander non antè aûsuspersequi barbaros , utrimque jam Victor instârefugigtibus (répit. Baud ampliùs Régal: quemmille equites sequebantur, cum ingens multi.-tùdo hostium. caderet. Sed quis ont in victorflau: in fugâ copias numerat î Agebantur ergoà tam paùcis pecorum modo; et idem mon

qui cogëhat fugue, fugientes morabâtur.

28. At Gh’sci qui il Dsrii partibus steîerînf

nmyntà duce (Prëtor hic Alexandri fait, nunctransfuge) abrupti à cæteris , baud saine fuguan-tibus similes evaserant. Barbari longé diversamfuguai intendêrurrt alii qui rectum iter inPersidern ducëhat quidam circuit!) râpes,Saltusque monti-um occultos petivêre , paücicastra Baril. Sed jam ille quoque hostis Victorintraverat , omni- guidera opuhmtiâ ditur. lugeus-

’ aâri argentique pondus , non belli, Sed hum-Vriæ apparâtum diripuerant milites. Cùmqu’e.

plus raperent , passim strâta erant itineravilioribus sars-mis, quas in comparatiône me-liônun avaritia contempserat. Jamque ad fœ-minas perventum erat , quibus, que cariôraomamenta surit, violentiùs detrahebantur; nec-corporibus quidem vis , ac libido parcèba-t.Gamin- planctu tumultâque, prout claque fon-

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Lava: lll.-Gasf. XI. r03épars et en désordre dans, la confiance de la

.victoire, ils en font un grand carnage. Leschevaux et les cavaliers Perses, surchar ès delames de métaux , avoient peine a se armeren corps , ce ui demande surtout de la célé-rité ’ et cela arma aux Thessaliens la facilitéde faire beaucoup de prisonniers en faisantcaracoler leurs chevaux. Ayant appris l’heureuxsuccès de ce combat, Alexandre, qui, fliques-là n’avoit osé poursuivre les Barbares , se voyantenfin victorieux des deux côtés, se mit aussitôtà leurs trousses. Il n’avait pas us de millechevaux a sa suite, quoiqu’il tlllàl: en piècesune multitude prodigieuse d’ennemis r mais quis’avise , ou. dans la chaleur de la victoire oudans le désordre d’une fuite , de compter leshommes ’5’ Ce petit nombra de soldats chassoitdonc les fuyards comme un troupeau de bêtes,et la terreur qui les faisoit fuir retardoit elle-méme leur fuite.

28. Quant aux Grecs qui avoient servi Dariussous la conduite d’A myntas, autrefois lieutenantd’Alexandre et alors du parti contraire , ils se

détachèrent des autres, et firent une retraite’ qui n’eut oint l’air d’unelfuite’. Les Barbares

irigèrent a leur par des routes bien diŒérenîes;les uns suivirent le chemin qui mène droit enPerse, d’autres par des détours gagnèrent lecreux des rochers et les repaires cachés dansles bois des montagnes; fort peu retournèrentau camp de Darius. Mais l’ennemi vainqueury étoit déjà entré, et. l’avons trouvé rempli detoutes sortes de richesses. Une quantité énormed’or et d’argent, destinée , non aux besoinsde la guerre, mais au faste du luxe, avoit étéla proie des soldats :let comme ils se surchar-geoient, les chemins étoient couverts de paquetsmoins récieux, ne leur avidité avoit dédaignéspour ’autres qu’llls avoient jugés meilleurs. Onétoit déjà arrivé au nattier des femmes, à

s qui on arrachoit leurs gijoux avec d’autant lusemportement lqu’elles y sont plus attach es j,

. l E g

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i104 Quiurn-Cuxcn’,lima ont, castra repleverant : nec ulla fadâtnmali deerat; cùm pet omnes ordines ætàteSquavictôris crudelilas ac licentia vagarètur. Turio-vêrù impotentis fortimæ species conspicî potuit,du. ü, qui tum Dario tabernaculumvexorna...vernnt cmni luxa et opukntià instructum , en-dem illa Alexandre , quasi veteri domino ,reseflâbant. Numque id sôlum intacfum omise-vtant milites ; ira tradito mûre , ut victôremvicti Bêgis tabemaculo exciperait.

29. Sed’ omnium oculos animosqne in sëmætconverterant , captiva mâter conjuxque Dax-ü.ma non majestâfe nôlùm , sed etiam ætâte ve-nerabilîs 5 hæc formæ pulchritudine, nec illàquidem sorte corruptâ : acceperat in sinummiam, nondum sextum ætàtis annum egres...mm, in spem tantæ fortùnæ, quantam paillénntè pater êjus niaisent , genitum. At ingremionnûs aviæ jacèbant adultæ virgines duæ, nonsua tantùm , sed filins etiam mœrôre confectæ.lngens ciron eam nobilium fœminârum turb-constiterat , lacerâtis minibus , abscissâqueveste , pristini decoris immemores , Reginas,dominasque , vèris quondam , tune aliënis no-minibus vacantes. lllæ suæ calamitâtis oblitæ,utro cornu Darius stetisset , quæ fortüna discri-minis fuisset , requirèbnnt. Negâbant se captas,si viveret Rex. Sed illum , equos subindemutantem , longiùs fuga abstulerat. ln acieamen: sans saut Persânun peditum centum

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Living Il]. CIAP. XI. rosleurs personnes mêmes ne furent respectées nipar la force ni ar la passion. Le camp reten-tissoit partout e gémissemens et d’agitationstumultueuses, selon la différence des Situationsou chacun se trouvoit; et il n’y manqua aucunesorte d’horreur, toutes les conditions et tousles âges ayant été en proie a la cruauté et à.la licence du vainqueur. Mais Ce i fut alorsune preuve frappante de la barbarie de la for-tune , c’est que les mêmes ofliciers qui venoientde préparer our Darius la tente lai-plus magni-fique et la p us riche, gardoient dans ce mo-ment toutes ces choses pour Alexandre , commes’il en eût été l’ancien maître z car c’étoit la

seule chose à quoi les soldats n’eussent pointtouché, parce qu’il, étoit d’un usage ancien de

recevoir le vainqueur dans la tente du roi’ vaincu.

29. Mais tous les yeux et tous les cœur. setournoient vers la mère et l’épouse de Darius,qui étoient prisonnières: l’une vénérable, non-seulement par la majesté de sa personne, maisencore par son âge; l’autre , par sa beauté ,qui, au comble même du malheur, conservoitencore tout son éclat. Elle tenoit entre sesbras son fils, qui n’avait pas encore six ans,et à ui sa naissance avoit donné l’espoir deposséâler un jour cette grande fortune que sonpère venoit de perdre. Sur le sein de la vieillereine étoient penchées deux leunes princessesen âge d’être mariées, accablées du poids deleur douleur et de celle de leur aïeule. Elleétoit environnée dlun grand nombre de femmesde qualité, ni s’étaient arraché les cheveux ,

ui avoient Séchiré leurs vétemens, sans aucungord pour leur ancienne dignité, agui don-

noient à ces princesses les noms de tines etde Maffressts , qui auparavant leur convenoientà juste titre , mais qui ne leur appartenoientplus. Oubliant leur propre malheur, elles de.mandoient de quel côté avoit combattu Darius,quelle avoit été l’issue du combat elles ne se

5a

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r06 QUINTE-Canon,millia : decem véto millia interfectaAt ex parte Alexandri quatuor et quingentisaucii fuêre, triginta omnino et duo ex peditibusdesiderâti surit, equitum centum quinquugintainterfecti. Tantulo impendio ingens victoriastetit..

XI]. 3o. Rex, qui diu Darium persequendofatigâtus crut , posteaquâm et noir appetèbat,et eum assequendi spes non crut , in castrapaille me à suis capta pervertit. luvitâri deindeamicos , quibus maxime assueverat , îussit:quippe sumrm damant catis in femme per-strict! , non prohibant brousse convivio.Tum repentè è proximo tabernaculo lugubrisclâmor , barbaro ululâtu , planctiqne per-mixtus, epulantes contcrruit. Cohors quoque,quæ excubâbat ad tubernaculum régis, veritane majôris motus principiurn esset ,. ami-ânese cœperat. Causa pavôris subiti fait , quem!mâter uxorque Baril, cum captivis mulieribusnobilibus, Béguin, quem interfectum esse cre-âébant, ingenti gemitu eiulâtuque deflêbant.Omis namque è captîs spadonibus , qui fortèante ipsârum tabernaculum steterat, amiculurn,quad Darius, sicut paillé) ante dictum est , ne

- Cultu proderëtur , abjecerat , in minibus Eins-qui reperturn ferêbat, agnôvit : ratusque in-terfecto detraetum esse, faisan: nuncium mortisëjus attulerat. Hoc mulierum errôre computa ,.Alexander fortunes Darii , et pietite situai:iliacrymasse ferron Ac primo Mithrënem, quiSardes prodiderat , peritum. Persicæ linguæb.ire ad cantonades ou W Venin: deinde,

x

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Livres Il]. Crus. X11. m7regardoient point comme captives, si le roi

I vivoit. Mais ce prince , chah cant fréquemmentde chevaux, avoit déjà fui ion loin. Au resteil périt, dans cette bataille , du côté des Perses,cent mille hommes de pied et dix mille hommesde cavalerie; et du côté d’Alexandre , outrecinq cent quatre blessés, il n’y eut de mortsque trente-deux fantassins et cent cinquantecavaliers, tant cette grande victoire lui coûtapeu l

KIL se. Le roi, fatigué d’avoir long-tempsoursui-vi Darius , et perdant par les approchase la nuit a espérance de l’atteindre , revint

au camp dont es siens venoient de se rendremaîtres. Il lit ensuite inviter ses favoris les plusfamiliers, parce que n’ayant eu que la peau dela cuisse eŒeurée, une blessures si légère nePempêchoit pas de prendre part au festin; maistout à coup un cri. lugubre sorti d’une tentevoisine, et mêlé de hurlemens et de gémisse-mens à la manière des barbares, effraya tous:les convives. La troupe même qui étoit en gardedevant la tente du roi, craignant que ce ne fûtle commencement d’une émeute lus considéarable , avoit déjà pris les armes. e qui. causacette alarme subite, c’est que la mère et lafemme de Darius» avec les autres dames prison-nières , croyant que ce prince avoit été tué,le pleuroient avec ,de grands cris et d’affreuxliurlemens. En effet un des eunuques prison.-niers, qui s’était par hasard arrêté devant leurtente , reconnut entre les’mains de celui qui vl’avoit trouvé , le manteau royal, e Darius,comme on vient de le dire, avort jeté pourn’être point découvert; et s’imaginent qu’onne le lui avoit enlevé qu’a rèsl’avoir tué, il avoit

porté aux dames cette susse nouvelle de samort. On dit qu’Alexandre , instruit de cetteerreur , fut touché jusqu’aux larmes du sortde Darius, et du tendre attachement des pria»cesses. Aussitôt son remier mouvement avoitété «Renvoyer, pour sconsoler, Méthane: qui

. , 6

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fieros QlelTB-C’chz;ne proditor, captivirum item dolèremquelgmâval-et , Leonitum ex purpurâtis suis mîsit jussumindîcâre fats?) lamentâri eas Darîum vîvpm. me

cum paücis amigeris in tabernaculum, in quocaptive etant , pervènit, missumque à Rêge senunciàte jubet. At ii, qui in vestibule erant,ut armâtes conspexère» , rati actum esse dedominîs , in tabemaculum entrant , vocife-rentes, adesSe suprêmam 116mm, missosquerqui occiderent captas. flaque , ut quæ nçeprohibêre possent , nec admittere ancrèrent,nullo responso data, tacitæ opperiebantur vic-tôris arbitrium. Leonâtus , expectâto diu qui se-intromitteret; posteâquam nèmo procure au-Vdèbat , relictis in vestibule satellitibus , intratin tabernaculum. En ipse res turbaverat fœ-minas, quôd îrmpisse non admissus videbâtur.huque mâter et conjux provolùtœ ad pedesorâre cœpèrunt, ut, priùs quàm interficeren-un, Dan-ü corpus ipsis patriov mère sepelirepermitteret : functas suprême in Rëgem officiovse impigrè nioritùras. Leonâtus, et vivante-Da-rium, et ipsas mon incolumes mode, sed etiamàpparâtu pristinæ fortünæ Regipas fore. Tain:

mâter Darii allevâti se passa est. .1:nm

3l. Afexancrer posterâ die, eüm (imam seps-liendis militibus impenderet , quôrum corporalinvenerat, Persàrum quoque unbilissimis aux!»dam hum-Hem habéri j’ubet , manique pari;.permitltit, qnos vellet, patrie mère sepefiret.ma paîæos arctâ proyhïuifite conjnnetos prq

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L rvnnelII. -C une. Xll. mglui avoit livré Sardes , et qui entendoit la languepersienne 5 mais craignant ensuite que la vue

’un traître n’augmentàt l’indignation et la dou-

leur des prisonnières, il leur envoya Léonatus,l’un de ses courtisans , avec ordre de leur ap-prendre qu’elles pleuroient mal-a-propœ Dariusqui étoit vivant. Celui-ci arrive avec uelquesFardes armés au pavillon des prisonni res, eteur fait dire qu’il vient de la part du roi. Mais

ceux qui étoient à l’entrée , s’étant imaginésà la vue des soldats en armes, que c’étoit faitde leurs maîtresses , se précipitent dans latente,en criant qu’elles sont à leur dernière heure etqu’on a envoyé des gens pour les faire mourir.

es dames ne pouvant donc les empêcher des’introduire , et n’osant les faire entrer, ne fai-soient point de réponse et attendoient en si-lence ce qu’il plairoit au vainqueur. Léonntus,après avoir attendu long-temps que quelqu’unl’introduisit, comme ersonne n’osait se pré-senter, laissa les gar s à la porte et entradans la tente. Cela même acheva de troublerles dames , parce qu’il paroissoit avoir forcél’entrée sans être introduit. Les deux reines sejetant donc "a ses pieds, commencèrent par leprier de leur permettre , avant qu’on les fitmourir , d’ensevelir le corps de Darius à la ma-nière de leur pays; ajoutant , qu’après avoirrendu ce dernier devoir au roi, elles mourroientsans regret. Léonatus leur répondit que Dariusvivoit , et que, pour elles, non-seulement ellesn’avaient rien a craindre. mais qu’elles seroienttraitées en reines avec tout l’éclat de leur pre-mière fortune. Alors la mère de Darius ne serefusa plus à toute consolation- "

3l. Alexandre , ayant fait soigneusement donamer le lendemain la sépulture aux soldats donton avoit retrouvé les corps , fit rendre le mêmehonneur aux plus distingués des Perses, et per.mit à la mère de Darius de faire [enterrer ala-manière de son ays ceux u’il lui plairoit. Cette-princessene fit. pima-ria s panure qu’à un peut:

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no Qursra-Coucz;babitu-præsentis fortûnæ humâri jussit, me:râtum funerum , que Persæ suprême officia ce-lebrârent , invidiôsum fore existimans, cumvictôres baud pretiôsè cremarentur. Jamquejustis defunctôrum corporibus salmis ,ïpræ-mittit ad captivas, qui nunciârent ipsum venire ,inhibitâque comitantium turbâ, tabernnculumcum Hephæstiône intrat. 15 longe omnium ami-côrum cârissimus erat Régie cum ipso paritereducâtus, se etôrum omnium arbiter; libertâtisquoque in ad onendo eo non alias jus habébat;quad tamen ita usurpâbatfl ut magis a [tigepermissuml, quam vindicàtum ab eo viderêtur;et sicut ætâte par erat Rêgi, ita corporis ha-bitu præstâbat: Ergo Reginæ illum liéger? esseratæ, sue môre venerâtæ surit. Inde ex spa-r

1 donibus captiviâ, quia Alexander esset, mon»trantibus , Sisygambis advolïità est pedibusèjus , ignoratiônem nunquani anteà visi Régisexcusant, Quam manu- allevans Re): : Non"and ,inquit , mâter ; un»: et hic Alexander un

32. Equid’em, si hac continentià mimi adultimum vitæ perseverâre potuisset , feliciôremfuisse crederem, quàm visus est esse , cumLiberi patris imitarètur triumphum , ab Hel-lespontov risque ad Oceanum omnes gentesvictoria emensus-Xsi vicisset profectù super-biam atque iram, niala invicta, abstinuissetinter epulas cædibus amicôrum; egregiosquehello viros, et tot gentium secum domitôres,indictà causa veritus esset oecidereflêed non-dum fortune Se animo ëjus infuderat. iniqueorientem cam , moderâtè et prudente; W5

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LIVRE Il]. Cas). X11. ninombre de ses proches, en se conformant à.l’état présent de sa fortune; jugeant que lasom tuosité des Perses dans leurs cérémonies.funè res seroit vue de mauvais œil, tandis qu’onbrûloit sans grande dépense les corps mêmedes vainqueurs. Après que ces derniers devoirs

eurent été rendus aux morts , il envoya prévenirles dames qu’il venoit leur rendre visite 5 et ayantcongédié la suite qui l’accompagnoit, il entradans leur tente avec Héphestion. C’était le prin-cipal favori du roi , avec qui il avoit été élevé ,et qu’il consultoit sur toutes ses affaires se-crètes -. Personne aussi n’avait comme lui laBberté de donner des avis au roi; mais il enusoit de façon, qu’il paroissei! plutôt obéir àla volonté du prince, que s’arro er ce privilège.Ils étoient de même âge, mais» éphestion avoitmeilleure mine : si bien ne les reines, le pre-un: onr le roi, lui ren irent à leur manièreles p us grands honneurs 5 mais quelques-unsdes eunu ues prisonniers leur ayant ensuitemontré A exandre , Sysigambis se jeta a sespieds, et s’excusa de sa méprise sur ce qu’ellene l’avoit jamais vu. Mais le roi lui tendant lamain pour la relever : Non . ma me" , lui d’œil,vous ne vous (les point trompée,- (ar relui-ci estaussi Alexandre.

31.. Certainement,s’îl avoit pu conserver cettemodération jusqu’à la fin de sa vie , je l’auroisestimé bien plus heureux, qu’il ne parut l’être.lorsqu’il triompha comme Bacchus, après avoir

arcouru- en vainqueur toutes les nations depuisHell ont jusqu’à l’OcéanW il auroit dompté

Pot-guai et la colère , défauts dont il ne putle rendre maître; il n’auroit en garde au milieudes festins (regorger ses amis; et il auroit au"horreur de faire mourir sans les entendre , cesgrands capitaines, instrumens des victoires u’il’avoit remportées sur tant de peuplesæ’Mais a orsla fortune n’avoit point encore enivré son ama;et c’est. pour cela qu’il en porta les premières-iaveurs avec modération et avec sagesse : au

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"2’ QUINTE-Conan,tu! ultimum magnitudinem èjus non cêpît. T1113quidem ita se gessit, ut omnes ante cum lièges.et continentiâ et clementià vincerenturx vir-gines enim regias excellentis formæ , un:sanctè habuit, quàm si eôdem , quo ipse ,Vparente genitæ forent. Conjugem eiusdem ,quart: nulla ætâtis suæ pulchritudine corporisvicit, adeo ipse non violâvit , ut summamadhibuerit cüram , ne quis captive corporiilluderet. Omnem cultum reddi fœmînis jasaait, nec quidquam ex pristinæ fortünæ magnai.ficentià captivis , præter fiduciam defui-t. ItaqueSisygnmbis : Hem , inquit, merëris , area put?-mur libi , quæ Dario nostro quandam precâlæminus : et , u! 9121:0 , (lignas a , qui fanfanBêgem non feh’cifâle Jôlùm, sed etiam æquîlât:

supemnris. Tu quidem mârrtm me et Regînamvotas , sa? :50 me main [amulam en: confiteor.E! prælerifæ forlûnœ fastigium tapie , et præ-unn’s jugum patipossum. Tud interest, quan-tùm in nos lit-unit, si id pour): clementîd quàmsævitid ri: esse nteslâlum. Bex bonnrn animanthabëre ces jussit: Darii deinde filiaux collo suo-ndmôvit. Atqne nil ille conspectu tune prîmùmà se visi conterritus, cervicem êjus manibusamplectitur. Môtus ergo Rex constantiâ pueri ,Hephæstiônem intuens : Quant vellem , inquit ,Darius aliquid ex [me indole bans-issu .’ Tututabernaculo egressus, tribus âris in ripâ Pinariamnis , Jovi arque Herculi , Minerve’eque Sa-cràtis, Syriam petit , Damascum, ubi Régisgaza erat, Parmeniëne præmisso.

X11]. 3-3. Atque i3 cùm præcessisse Dariiattrapam comperisset , veritua ne paucitns si);

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Livne Il]. Crue. X111. "3fini] ne put en soutenir tout le poids. Il fautavouer que dans cette occasion il se comportade manière à l’emporter, et par sa modérationet par sa clémence, sur tous les rois qui l’a-voient précédùll eut en efi’et pour les jeunesprincesses, qui étoient d’une grande beauté,autant de respect que si elles eussent été se!I ropres sœurs : loin d’attenter. à la pudicité dea femme de Darius, qui etoit la plus belle per-

sonne de son temps, il eut un soin extrêmed’empêcher que personne, sous prétexte qu’elleétoit captive, ne prit avec elle aucune libertéoflensante z il fit rendre aux dames leurs bilajouir; et dans leur captivité , il ne leur manquarien de la splendeur de leur premier état,que les douceurs de la confiance. C’est pour-quoi Sysigambis lui dit: Vous méritez , Seigneur ,que nous fassions pour vous les meme: vœux quenous avonsjait autrefois our notre ther Darius ,et je vois ne vous triez 15;: , tout grand rai qu’ilt5! , pour e surç-asser , non-seulement en bonheur,mais au vertu. ou: daignez, il est vrai, me qu-lifier de mère et de reine ,- mais moi , je ronflasseyue je suis votre servante. Sans perdre de vue ladignité de mon ancienne fortune , je peux suppor-ter le joug de ma fortune présente : c’est à vousqu’il importe de voir jusqu’où doit aller votre puis-sance à notre égard , si vous aimez mieux y faireéclater votre clémente que votre rigueur. Le roi lesexhorta à prendre coure e; puis il prit dans sesbras le fils de Darius. et enfant , sans êtreétonné de le voir pour la première fois, l’em-brasse des deux mains : sur quoi le roi, touchéde son assurance , Que je voudrois de bon rœur ,dit-il à Héphestion en le regardant , que Dariuseût quelque chose de se caractère! Lin-dessus ilsortit de la tente. Après avoir consacré , sur lesbords du Pinare, trois autels ,à Jupiter , à Her-cule et à Minerve, il tourna vers la Syrie,ayant

en la précaution d’envoyer d’abord Parménionà Damas, ou étoit 1e trésor du roi de Perse.

X111. 33. Ce capitaine , ayant aï avis qu’unsatrape de Darius l’avait devancé, résolutqde

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n; Q-urure-Coxcn,mm spernerêtur , occercere maiôrem mariaistatuit. Sed forte in exploratôres ab eo præ-missos incidit natiône Mardus, qui ad Parme-niônem perductns , litteras ad Alexandrum, àPræfecto Damnsci misses, trâdit ei : nec du-bitâre cum , quin omnem regina supellectilemcum pecuniâ traderet , adjêcit. Parmenio ,asservâri eo fusse , litteras «petit : in queis«et scriptum, ut marine Alexander cliqueraex ducibus suie mitteret cum manu exiguâ.laque re cognitâ , Mardum datis comitibus adId proditôrem remittit. 111e è manibus custo-dientium lapsus , Damascum ante luce!!! intrus.Turbavernt en res Parmeniônis animum insi-dias timentis et ignôtum iter sine duce non au-dêbat ingredi. Felicitâti tamen Régis sui con-fîsus , agrestes, qui duces itineris essent, ex-crpi jussit: quibus celeriter repertis, quarto dieéd urbem pervênit, jam metuente Præiecto,Îne sibi fides. habita non esset. lgitur , quasi

arum munîmentis oppidi miens, ante sôlisoçtum pecuniam regiam , quem gâzam Persœvotant , cum pretiosissimis rërum elferri jubet,fugam bimuIans , revèrâ ut prèdam hosti 017-.ferret.

34. Multa millia virôrnm fœminârumqueexcedentem oppîdo sequebantur 5 omnibusmiserabilis turbe , prêter eum , cujus fideicommisse fuerat : quippe que mâîor proditôrismerces foret , objicere hosti parâtatgratiôremcmni pecuniâ przèdam, nobiles viros, Præ-sérum Darii conjuges liberosque; prêter bos ,urbium Gwcârum legâtos, quos Darius velutin arce tutissirnâ, in proditôris reliquerat nef

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Livna Il]. ’CnAr. X111. au!faire venir du renfort , dans la crainte qu’onne dédaignât le peu de monde qui l’accompa-gnoit. Mais le hasard fait tomber , entre lesmains des coureurs u’il avoit envoyés en avant,un soldat Mardien e nation , qui , amené à Par-ménion, lui remet une lettre adressée à Ale!-xaudre par le gouverneur de Damas; et il ajoutequ’il ne doute point que cet officier ne livretous les effets du roi et son argent. Parménionfait garder cet homme , ouvre la lettre, quiinvite Alexandre à dépêcher quelqu’un de sesGénéraux avec quelques soldats. lnstruitvaimidu projet, il renvoie au traître le Mardien bienaccompagné; mais celui-ci , s’étant échappé desmania de ses gardes, se rend à Damas avant lejour. Cela inquiéta Parménion , lqui craignitque ce ne fût un piège 5 d’ailleurs ’ n’osoit en-

trer sans guide dans une route inconnue: se"confiant toutefois en la bonne fortune de sonmaître, il fit prendredes paysans pour le gui-der; on en eut bientôt trouvézflzi, le

. joufçki mentale vue la v’ A terragite le uverneur craignait dm quem n’eutmanqu de confiance en lui. Alors , comme s’ilse fût défié des fortifications de la place, il faitsortir avant le leVer du soleil l’ar ent du roi,

ne les Perses appellent Gaz: (. résor),avecles elfets les plus précieux, ne voulant réelle-ment , sous prétexte de fuir , que livrer cette »proie à l’ennemi.

34. 11 étoit suivi, (prend il sortit de la ville;par plusieurs milliers d’hommes et de femmes,capables de faire com assion à tout le monde,ihormis celui. à la oi duquel on les avoitconfiés. Car, afin d’obtenir une plus. grande ,ré-compense de sa perfidie, il se pré aroit ainsià présenter à l’ennemi un butin p us précieuque tout l’or du monde , savoir des hommes dl ualité , les femmes et les enfans des satrapesde Darius , et en outre les ambassadeurs desfilles statiques 3 tous laissés par Darius

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ne Qurn-rx-clvncx,nibus. Gangaba; Perses vacant humeris oneriportantes : hi cùm frigus tolerâre non possent( quîppe et procella subitb nivem effuderat , et

.humusÀrigèbat gelu) tum astrictas vestes, quaicum pecuniâ portâbant, aïno et purpurâ in-signes influant, nulle prohibêre anse, cùmfortûna Régis, etiam humillimîs, in ipsum li-.centiam faceret. Præbuêre ergo. Parmeniônimon spernendi agminis speciem , qui intentiôrecïnrâ sucs quasi ad justnm prælium paüciaadhortâtus, equis calcaria subdere jubet , etâcri impetu in hostem invehi. At illi , qui suboneribus erant . (missi: illis , per metum capes!sunt fugua. Armâti quoque qui eos sequeban-

Itur, eôdem metn arma jactâte, ac nôta di-verticula petere cœpérunt. Præfectus quaset ipse conterritus , simulana , cuncta pavôrecompleverat. Jacébant tôtis campia opes regina.llla pecunia stipendîo ingenti militum præpa-râta z ille cultus tot nobilium vîrômm, toi:illustrium fœminârum , aurea vasa , aurei frèni ,tabernacula regâli magnificeutiâ omâta, vehi-’

cula quoque à suis destitüta ingentis opulentiæplëna -. facies etiam prædantibus tristis , si quares avaritiam morarêtur. Quippe tot annôrumincredibili et fidem excedente fortùnâ cumu-lâta, tune alia stirpibus dilacerâta, .alia in ede-num demersn eruebantur : non snflîciêbantprædantium manus prædæ.

f35. Jamque, etiam ad cos . qui primî fuge-J

tant. yentmn cran. Famine plêræque parvog

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LIVRE 111.0111119. X111. [I7les mains de ce traître, comme dans!!! forte-resse la plus sûre. Les Perses donnent le nomde Gangabes aux porte-faix z or ces gangabesne pouvant plus endurer le froid . parce qu’unVent violent avoit fait tomber tout a coup unegrande quantité de neige Qqu’il faisoit une fortegelée, se revêtirent de robes tissues d’or et depourpre qu’ils portoient avec l’argent du roi,sans ue personne osait s’y opposer ,- la mau-vaise ortune de ce grince inspirant aux hommesles plus abjects l’au ace de lui manquer. lls pa-rurent donc aux yeuxsde Parménion une troupequi n’étoit point a méprisergde sorte ne , semettant songneusement sur ses gardes , i encan,ragea ses gens en peu de mots comme pour uneaction sérieuse , et leur ordonna de piquer desdeux et de fondre sur l’ennemi. Mais ceux quiportoient ces fardeaux les jetèrent d’épouvanteotaprirent la fuite; ceux qui les escortoient,ég ement effrayés , jetèrent leurs armes et ga-gnèrentles Sentiers détournés , dont ils avoientconnaissancezle ouvemeur, comme s’il par-tageoit lui-même a terreur commune, renditl’effroi général par sa dissimulation. On voyoitéparses dans toute la campagne les richesses duroi : cet argent destiné au payement prodigieuxdes trou ce 5 ces dpentures de tous de Grands , detant de emmes qualité 5dee vases d’or , desfreins de même matière , des tentes d’une magni-ficence royale , enfin des chariots leins des

lus riches effets , et abandonnés de eurs con-ucteurs. Spectacle propre à contrister ceux l

même ui pilloient , si quelque chose pouvoitsuspen te la fureur de l’avarice à car de toutesces précieuses dépouilles , accumulées pendantune ion ne suite d’années par une prospéritéincroyab e et qui passe l’im ination,’ on am-choit les tines toutes déchir es d’entre les ton.ces, on retiroit les autres de la fange ou ellesétoient enfoncées; il n’y avoit pas assez de mains, ur une proie si abondante.

35. On étoit déjai’parvenu jusqu’à ceux quifluoient pris la fait: les premiers 3 la plupart es

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lis erure-Ccha.trahentes liberos ibant  inter quas tres fuêrevirgines , Ochi (qui ante Darium regnaverat)filiæ, ôlim quidem ex fastigio paterno rërummutatiône detractæ, sed tum sortem eârumcrudeliùs aggravanteJortûnü. in e6dem gregomm" quoque ei’usdem Ochi fuit. Oxathrisque(frater hic erat Darii) filin, et conjux Artabâziprincipis purpuratônun: et filins. cui [lionêofuit nômen. Phamabâzi quoque . cui summumimperium maritimæ ôræ Box dederat , uxor cumfilio excepta est ; Mentôris filiæ tres , ac nobi-lissimi duels Memnônis oonjux, et filins : vixquealla domus purpurâti fait tantæ dédis expers.Lacedæmonii quoque, et Athenienses erant,societâtis fide violàtâ . Persas secùti : Aristo-pgiton. Dropides. et lphicrâtes, inter Atha-nienses . genere famàque longe clarissimi z La.cedæmonii , Pausippus , et Onomastorides , cumMonimo et Callicratide, ii quoque domi nobiles.Summa pecuniæ signâtæ fuit, talentôrum duomillia et sexaginta :facti argenti pondus quin-genta æquâbat. Præterea triginta millia homi-num . cum septem milibus jumentôrum , dorsoornera portantium. capta surit. Cæterùm Dii.tantæ fortûnæ proditôrem , caleriter debitâ.pâmai persecüti surit. Namque ûnus è consciisêjus, crèdo , Régis vicem etiam in illi sortereveritus , interfecti proditôris capot ad Dariumtulit , opportimum solatium prodito : quippeet ultus inimîcum ont, et nondum in omniumanimis memoriam majestâtis sua exclameçemébat.

W

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LIVRE 111. CHAP. X111. Hgfemmes traînoient leurs petits enfans par lamain; et armi elles étoient trois jeunes prin-cesses , fil es d’Ochus, prédécesseur de Darius,déjà déchues a la vérité, par l’instabilité deschoses humaines, du faîte de la grandeur pacternelle , mais bien plus cruellement traitéesalors par la Fortune. Dans cette troupe étoitaussi [épouse du même 001m5; la fille d’Oxa-thrès, frère de Darius; la femme d’Artabaze .qui étoit le premier des seigneurs de la Cour;et son fils , nommé llione’e. Un y prit aussi la.femme et le fils de Pharnabaze, a qui le roiavoit donné le commandement de toutes lescôtes maritimes; trois filles de Mentor, avecl’épouse et le fils de l’illustre capitaine Memnon.Apeine enfin y eut-il une maison qualifiée quin’eût partà cette affreuse calamité. il s’ trouvamême des Lacédémoniens et des At éniens,qui, au mépris des traités faits avec Alexandre ,avoient suivi le parti des Perses 5 d’Athènes,il y avoit Aristogiton , Dropides, et lphicrates,personnages distingués entre leurs compatriotes

ar leur naissance et par leur réputation ° deacédémone , Pausi pe , Onomastoride , o-

nime , et Callicrati es. pareillement distinguéschez eux. Le total de l’argent monnoyé montoita deux mille Soixante talens; et l’argent ouvré ,il cinq cents. On prit en outre trente millepersonnes , et sept mille bêtes de somme quiportoient les bagages. Au reste , les Dieux ne.tardèrent pas à faire subir au dépositaire infidèlede cette immense fortune , Injuste punition deson crime : car un de ses complices . ayant on.core , comme je le crois , quelque respect quele roi dans son malheur même , tua le per e etportasa tête àDarius : espèce de comolationconvenable aun prince trahi; puisqu’il étoitvengé d’un ennemi, et qu’il voyoit par-là que lesouvenir de ce qui étoit dû à la majesté du Sou-yerain n’était pas encore effacé de tous les cœurs.

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no Qurura-Cpxca,’

’ LIBEu 1v.i.AL’anunan, litrons à mais sonorisa scriptis,regiè respondct. Abdolonymum Sidoniis Regain pre:-ficit. Amynthas transfilas , miro mode a Parvis ipsicocciditur. Varia unis lacis præfectorum Derii dadas.

a. Tyrii . Alexandria!!! recipere remuantes , obsidentur.8. Dubiis belli eveutibun Tyri obsidio nobilitatur.a. Tandem Tynu vi capta , maximums hominum

strass comme , luctuoso deformatur incendie.6. Demi horsts de pace ad Alexandrum aubmissior

tannin e qui repudiatî . Græci Alexandrurn coronâ suresclonant : ille lutem par præfeetos. maltas in potentats!!!mm rodigit provîncias.

6 Ad bellum dum se accingit Darius, Alexander -GI.!un expugnat: aimons prvfectum Betim crudeli ,aficitsupplicia.

7. Profecfio , et varia Alenudri cumin ad Jovis

Hammanis oraculum. .a. ln Ægypto Alexandria comme s urineu- Alexandriballiez expeditioncs.

o. Darius ad Arbelha pensait , coque invilo AlexanderTurin aunent.

se. milites , ab Luna defectum turlutas , pet Ægypfiosvues confirmat Alexander : Perses usineras Coniicit infugam. Demi un: ami" , miel-ora confiera, tumoraux!diem dudit , unde Alexandri lacrymal , Baril cmni.cimes , lueurs , et vota.

n. Pacem tertio que:st Darius un impetl’at : innéad deditionem , sur ad bellum , ab Alexandre provocatur.

u. Ad murin) dum Panama) irisons exercitus pan-mr, Meudon» patrice quodam influai tenon , armamonter (repassant.

la. Comma de natrium malin Plrmonionis et Polys-percontis Alexander damant: somnoque "festin , inter-na! vultu sans ad pognant «candit.

ne. ad Gracorum , Der-lieue ad Pers-mmfarciras, est; putain entâmes.

LIVRE un,

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Lïvnslv. Citant ni

WWN’JN”LIVRE 1V.

l. Attraniin répond (Il roi aux lame hautaines d:Dariuo. Il donna à Abdalanylm Ie’râyaume du .îlxdanùlu.Amymas , qui avoit uiué le paru fg Macédonuna , tupuni de mon par ’lzs- "au d’une manta; au "unit. Di-vines défaites du généraux dt Darius a: lignine lltu.

a. la Tyrizna sont assiégés pour n’avoir pas voulu "avoir.Alu-and".

a. La dép de Tyr divin: fanaux par les événmum doc-çtux de la guru.r . la ille de Tyr ne enfin priez du fora ’ on fa? un

hoirilfle :arnag: , on arhèvc de la détruire pu; l: f! . l

v6. Darius flamand: un: second: fais la paix à Allxandr:dïun ton plus modéré ,- Aitxandrf l’ayant nfusét, la 6msIaifont prisait d’unifouronnrd or : a; ses lizuunans, ilséduit plusiturs provint: sous son o tissant.

6. Darius 3l pré un à (a guru. Altxandrtforce la villede Gaza , nfait su a un crut! supplia à Bâti: , qui tu étoit

gouverna". i * "7. Voyage d’Alcxandre , et tu dife’rcmæ giration: l-l’oracl: de Jupiur Hamman.

B. La villt d’AImmndrie bâtie in E la ’ divines -péditions d’Achandrr. un ’ a:

q. Darius arriva à .Arbêlc, a nonobstant au masures.Altxamlrc yass: la T115".

le. les soldats se troublait à cause d’une éclips: il lunt,mais Alexandre lis rassure par l’zntrtmist dm divins d’5-ypu : il un: zn fait: la Pans quzfaisailnt la dégât. la

gamme de Darius , prisonniên , mlurt dz visasse ; etAlzxayldn la plaira. La soupçanr, 14-14111, et in mmdz Darius.

u. Darius demandais paix pour la troisième fiais , u nel’abtimt yin .- au contrai" , Alexandre le somma ou de sa"min ou du continulr la guerre.

u. Tandis qui l’ami; imams: des Parus a: prépareau coptbat , le: Macédanyns , "venu: d’une terreur paniquedont Il: avalait étéfrappes , punirent délibérénunt tu arma.

13. Parménion t! Palyspemïon ayant été d’avis n’en al-taquât dz nuit , 4lzxandrc lesflésapprouvt i ne: urgé: avoir1mn dormi , Il anime avec intrépidité sa: califatsaau combat.

.4. Haranguzs , d’AIexandn à l’année des Grec: , «A;Darius à aile du Puma , avant la batailla.

a: me L E,

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in QUINTE-Cultes,15. Crueuti ad Arbellu prælii descriptio. Victor Ah;

nuder , Darium victum peracquitur-16, Parmenio in discrimine constitutus . Alexandrum

renahit. Tlndem integrâ victoriâ potiti Macedones ,relique! Parus , multi: suorum minibus desidçratis.fusai sibi quanta ulutem 003mm i

l. x. Dunus tanti modô exercitûs Ber, quitrinmphantis magis , quàm dimicantis môrc,curru sublimis inierat bellum , par loca quæpropè immensis agmiuibus confpleverat, jaminfinie , et ingenti solitudine vastu fugiëbat;Paüci Rëgem sequebantur. Num nec eôdexnomnes fugam intenderant , et deficientibusaguis ,’cur5um eôrum, quos ne): qubinde mu-tàbat, esquire non poterant. Unchas deindèpervênit , ubi excepëre cum Græcôrum quatuormillia, cum quibus ad Euphi-âtem contendit,id démum crêdens fore ipsius, quad celeritâtepræripere potuisset, At Alexander Parmeniô-nem per quem apud Damascum receptn crutprèda, jussum eau) ipsam. et captives dili-qgenti assewâre custodiâ , Syriæ, quam Céder;vacant , præfëcit. Novum imperium Syri gnondum belli cla’dibus satis domiti , aspermi-bantur : sed celeriter subacti, obedienter im-perâta. fecëruntw Amdus quoque insula. deditu:Rêgi. Maritimam tamen ôram , et plëraquçlongîùs etiamïà mari recedentîa , Rex êjusinsulte Strâto possidëbat : quo in fidem accepta,castra môvit ad urbem Marathon. lbi illi lit-teræ il Durio redduntur : quibus , ut superbèscriptis , vehementer oEensus est. Præcipuè-cum mèvit , quèd Darius sibi Bêgis ,titulumæ

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L i v n a W. c une; l. :23:1.5. Dacription dz la batailla l’ârbèlr. Album: vic-

fivruux poursuit Darius qu’il a minou.

16. Parménion , u voyant en péril ,fait revenir Alexandre.n les Macédonitnq , ayant remporté une victoire conv-

plmz , incitent un faire tu Pana , qui avoua: palu plu-un milan du (cum

13L Duras , qui venoit de se voir à la tête.d une si rande armée , qui s’était présenté à lamelée é ové sur un "char , plutôt comme untrionàpbateur que Comme un combattant. fa si:Par es plaines qu’il avoit couvertes de ses a:taillons presque innombrables , alors déserteset.changées.en une vaste solitude. La suite de ceroi étoit peu nombreuse z car tous n’avaient aspris la même route pour fuir , et , faute de c e-uVaux’ il n’étofl pas possible d’aller aussi-vite que.

le prince qui re avoit souvent. Il arrive enfin à.Onches , ou il est reçu par quatre mille Grecs ,etiavec eux il s’avance vers l’Euphrate, con--vaincu alors qu’il ne peut compter que sur-cetdont il pourra. s’emparer le premier par sa dili-gence. Cependant, Alexandre chargea Parmé-nion ,v ni.avoit faible butin près de Damas, dele gar er soigneusement ainsi que les prison-niera ,et’lui donna le gouvemement de la Syrie , .qu’on appelle .Cele’syrîe. Les Syriens , que les:malheurs de larguerre n’avaient pas encore assezdomptés, résistoient à cette nouvelle «domina-.tion; mais , bientôt soumis , ils obéirent enfinaux ordres qu’on leur donna. L’île d’Arade se-rendit ,aussi z Straton , qui en étoit roi, étoitencore maître des côtes ,.et même de la plupartdes places éloignées de la mer; mais il céda , etAlexandre a ont reçu son serment , alla camperprès de la vi le de Menthe. Ce "fut là qu’on luiremit de la art de Darius , une lettre, dont le..ton hautain e choqua extrêmement; il fut piqué.luttout que Darius se fût donné le titre de Bai,sans le joindre pareillement au nom d’Alexn’ndre;

En

x

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r24 vaNTz-Cuxcx.nec eumdem Alexandri nomini adscripseraf.’Postflâbat aütem magis , quàm petèbat, ut

acceptai pecuniâ , quantarncumque tâta Maceo.donia caperet , mâtrem sibi , ac conjugem, li-berosque restituent. De regno , équo , si vellet,Marte contenderet. Si saniôra consilia tandempati potuisset , contentas patrie, cederet aliêniimperii finibus : socius amîcusque esset : in ense fidem et dure parâtum, et àccipere.

a. Contra Alexander in hune maximè modumrescripsit: 82x Anaxnmsn Duuo. IlIe,cujus ruâmen sumpst’sh’ , Darius (l) , Grècos , qui

ôram Hellesponti tenant, mlaniasque GræcôrumIom’as cmni clôt]: vamîwt .- cum magna da’ndt

amerrira marc trajêa’t , illâlo Mac-nichât et Græ-I

du: balla. Barn]: En: Kan-es 5mm (1’11:dead oppugnandos ’nos cum immam’am barbarôrum

topt’is pénil : qui , nar’âli prælfo vidas , Manio-

nium tamen reliquit in Græcid , al absens quo-que popularëtur urbes , agros uni-:1. Philippumuêrà parentem meum qui; ignôrat ab hi: inter-factum au: , quos ingzntis pemm’æ spa sollicita-95mn! Mari? Impia enim balla sustÙaI’tîs, etcùm habeâtis arma , Iîtùamini honîam alpha,situ! tu proximè ralentis mille , [anti extremisRem, percassôrem in mé amen: volais-li. Hepellaïgifur bellum, non x’nfera. El Dits quoque promelîôrp slanh’bus caûsd , magnum parrain Asiæ

in din’ônem redëgi meam : Il ipsum au? vîci .-

quem mi nihil à me impetrâre oportëbat, quadpaîtras, ufpote qui ne belli quidemin me fûraiermveris; lamé» si venais supplar, et mâtina L

(a Darius; Hysmpia filins.

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Lvlvxslv. CHALI. 125in reste , il exigeoit de lui plutôt qu’il ne le prioit;de lui rendre sa mère , sa femme et ses enfans

our autant d’argent qu’il y en avoit dans toutea Macédoine; quant à l’empire, d’en décider,

S’il jugeoit à propos , à armes égales a mais s’ilpouvoit enfin entendre à un avis plus sage , de secontenter du royaume de ses ancêtres, de seretirer des terres d’une autre domination, et dedevenir son allié et son ami : il ajoutoit qu’à cesconditions il étoit prêt à lui engager sa foi et à

recevoir la sienne; t2.. De son côté , Alexandre répéndit en cestermes: Le Bai Alexandre à Darius. Ce Darius ,dont vous avez pris le nom , fit autrefois tous les

aux possibles aux Grecs qui habitent la côte de.ïHellespont, et aux colonies I onniennes des Grecs ;depuis il passa la mer avec une grande armée,portant la guerre dans le sein de la Macédoine49 de la Grâce. Une autre fois Xerxès, roi de lamême nation , vint avec une multitude eflroyalzlede barbares paur nous attaquer; et uoiqu’il eûtété vaincu en une bataille navale , il aissa pour-

.tant Mardonius dans la Grèce, afin de pouvoir ,étant même loin de nous , saccager nos villes , in-cendier nos campagnes. Mais qui ne sait quePhilippe , mon père , a été assassine par des mise--rables ne vos Perses avoient séduits sous l’espé.rance une fortune considerable? Car vous entre-prenez des guerres de brigandage; ct , les armes àla main , vous mettez à prix les téteslde vos enne-mis : c’est ainsi que vous-même dernièrement,quoi-quia la tâte d’une si grande arme’e , avez vouluacheter mille talens un assassin pour m’dter la vie.Je ne fais donc que me dejendre , et je ne suis pointa gresseur : aussi est-ce par la protection des

ieuz, qui favorisent la bonne cause , que fatréduit une grande partie de ÏAsie sans mon obéis--sauce , et que je vous ai vaincu vous-mime en ba-taille rangée. Quoique vous ne dussiez rien altendrede moi parce que vous avez violé à mon égard lesdroits de la guerre; si cependant vous venez enluppliant, je vouspromets de vous rendre sansI

F3.

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ne .QJJINTB-CURÆE.et conjugem , et liber-os, , sine pretio recepfib’arü

le esse promitto. Et vincere , et consule": victiJnia. Quod si te nôbis tommittere times , dubi-onus fidam impûne ventûrum. De cætera , camefimihi scribes , memento non solum Bêgi te, sedLatium tao , scriberc. Ad banc perferendam-Thersippm missus. lpse in Phœnicem deindedescendit, et oppidum Bîblon traditum recèpitt

3. 1nde ad Sidôna ventum est , urbem ve-tustate, Emâque conditôrum inclytam..Begni-bat in en Strâto , Darii opibus adjùtus : sedquia deditiônem , magis popularium, quàm suàsponte , fecerat , regno vîsus indignas, Hephæs-,tiônique .permissum, ut quem eo fastigio Si-dç’mes dignissirnum arbitraientur , constituerai

Rêgem. firent Hephæstiôni hospites , ciâriinter suas juvenes ,’ qui factâ ipsis potestâte

,regnandi, negavërunt quemquam putcio mèrein id fastigium recipi , nisi regiâ stirpe ortum.Admirâtus Hepbæstio magnitudinem (mimi sper-

,nentis , quod alii pet ignes ferrumque pete-lent : Vos quidam marri virtûte , inquit , estôtei,qui prîmi intellexistis , quanta mâjus esset reg-num fastidire, qua’m accipere. Cæterùm date ali-quem regina stirpis , qui meminerit à vâbis accep-,tum habëre se regnum. At illis ohm multoeimminêre tentas spei cernerent, singulis ami-côrum Alexandri 0b nimiam regni cupiditâtemAdulantes , statuant neminem esse potiôrem,quàm Abdolonymum quemdam , longà cogna-tiône stirpi regina annexu’m , sed 0b inopinmsuburbànum hortum exignà colentem stipe.Causa ei paupertâtis , aient pierisque , probim

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s

L r’v x 21V. Cï’n [la I; 117’fànçbn et votre mêre, et votre femme, et vos infatuatJe sais également vaincre et traiter humainementles vaincus. Si toutefois vous craignez de vousmettre entre me: mains, je vous donnerai assurance

lque vous pourrez venir en tonte sûreté. Du reste,.quand vous m’e’crirez , souvenez-vous que vousécrivez , non-seulement à un roi, mais à votre roi:La commission de porter cette lettre fut donnéela Thersjppe. Alexandre passa ensuite dans laïPhénîcie; et reçut à son obéissance la ville deaByblos qui se rendit à lui.

3. Delà il vint à Sidon , ville remarquable parson ancienneté et par la renommée de ses fon-dateurs. Straton y régnoit , étayé de la protec-

’tion deiDarius z mais s’étant soumis , plutôt parla volonté des citoyens que par la sienne, on lejugea indigne du trône, et il fut permis à Hé-. bestion de déférer la couronne à celui d’entreI es Sidoniens u’il croiroit le plus digne de cerang suprême. é bestion avoit de jeunes hôtes

distingués parmi eurs compatriotes 5 le sceptreleur ayant été offert , ils alléguèrent que , selonles usages du pays , personne ne pouvoit êtreélevé à cette souveraine puissance s’il n’étoit du

sang royal. Hé bestion admirant cette grandeurdame, qui dé alignoit ce ne les autres pour-suivoient à travers le fer et(les flammes; Graisser.en gloire et en vertu, leur dit-il , vous qui les pre-miers avez senti combien il est plus grand de refuserun royaume que de l’accepter. Au surplus , un?sentez quelqu’un de la famille rafale, qui puisse"se souvenir , quand il sera roi, que c’est à vousqu’il en a l obligation. Eux , voyant un grandnombre de prétendons , qui par l’envie excessivequ’ils avoient de régner , faisoient servilement1 eut cour à chacun des favoris d’Alexandre ,-déclarent que personne n’est plus digne duirônequ’un certain Abdolonyme, qui tenoit vérita-

lement , quoique de loin , à la Maison royale ,mais que la pauvreté forçoit de cultiver pour unmodique salaire un jardin près de la ville. Sa

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m QÙINTEn-CÙ-Rctqcrut 5 intentusque operi diurne , strepitum and.mômm , qui tôtam Asiam. concusserat , mm

exaudiëbat. t -4. Subito deindè , de quibus antè dictum est,

cum regiæ vestis insignibus bonnard intrant,quem forte, steriles herbas eligens, Abdolo-nymus repnrgâbat. Tune. Bëge eo salut-Etc, alterex bis LHaIIitu: , inquit , hit, quem Vernis inmais manibu: , mm isfo squalôrc nermutandu:fibiesf. 11wa rarpus [Zinnia , œlernisquc sordibussqualidum. Cape Régis animum , et in cum [orbi-é

7mm, qud alignas es , islam tontinentiqm prôfer.Et cùm in regàli salie residëbis , vitæ necisqusomnium trivium dominas , rave ne oblivistâris hûjus’

datés, in quo makis regnum; ïmà herculé prop-

lter quem. Somnio similis tes Abdolonymo vi-debâtur. Interdùm , satisne sàni essent , quitain protervè sibi illuderent percontabâtur. Sedut cunctanti sqnâlor ablûtus est , et injectavestis purpurà aurôque distincte. , et fides àjurantibus facta; serio jam ne): , iisdem cami-tantibus , in regiam pervënit. Fâma, ut solet,strenuè tôtà urbe discutait : aliônu’n studium,aliôrum indignatio eminëbat. Ditissimus quis-que humilitàtem inopiamque ëjus apud umîcosAlexandri criminabâtur. Admjtti cum Rex pro-tinùs jussit , diùqne contemplâtus : Corporis , in-quit, habitus fâmæ generi: non repugnat : sed libètaire, inopiam qud palientia’ minis. Tum ille:Ulinam , inquit, eôJem anima "gnian patipassim.Hæ manu: sujetëra desiderio mec : nihil Imbenti,nihil defuit. Magnæ indolis specimen ex hoc ser-

Imône Abdalonymi cêpit. huque non Stratônislmûdô regina: sapellectilem attribui ei jussit , sed

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LIVRE lV.CI-IAF.I. 125pauvreté, comme celle de bien d’autres , venoitde sa robité; et occupé de son travail joui-nmlier, i ne faisoit aucune attention au bruit desarmes qui avait ébranlé toute l’Asie. .

4. Bientôt , a rès, les jeunes gens dont on a.parlé, entrent ans le jardin avec les ornemensroyaux , dans le temps qu’Abdolonyme étoit oc-cupé à sarcler les mauvaises herbes. D’abord ilsle saluent comme roi; puis l’un d’eux prenantla parole z Il vous fout mettre , lui dit-il, l’habit

ne vous vo ez dans me: mains, au lieu de res salesaillons. choyez votre corps de la crasse et des

ordures dont il est couvert depuis long-temps : re-nez des Sentimens de roi, et ortez votre margra-tion uroutume’e jusques sur A: tronc dont vous en:digne; et quand vous j serez assis , souverain ar-bitre de la vie et de la mon de tous les citoyens ,gardez-vous d’oublier l’etot dans lequel, ou plutôt ,en ronsideratzbn duquel on vous dererne la rajoute.Il sembloit a Abdolonyme que c’étoit un, songe ;et de temps en temps il leur demandoit silsétoient bien dans leur bon sens, d’oser ainsi semoquer de lui. Mais lorsque , nonobstant sesdélais , on l’eut nettoyé , qu’on lui eut fait prendreune robe tissue d’or et de pourpre, et qu’onl’eutpersuadé à force de Sermens , voyant enfin qu’ilétoit roi tout de bon, il se rendît au palais aveceux. Le bruit, comme c’est l’ordinaire, en courutbientôt par toute la ville : les uns témoignoientde la joie g les autres du mécontentement z il n’yeut as un cito en riche ui ne censurât,au rèsdes avoris d’A exandre, a bassesse de son rat,et sa muvreté. Le roi le fit venir aussitôt; etaprès ’avoir long-temps considéré : Votre air,lui dit-il , ne dement point ce qu’on dit de votrenaissante ; mais je voudrois savoir avec utile potfiente vous avez supporte la misera P assen! lesDieux , répondit il , que je puisse porter le step ireavec auront de murage! Ces mains ont subvenu àtous mes désirs ; tant glue je n’ai rien eu . rien nem’a manque. Ce mot d AbdoIonyme donna au roiune grande idée de son caractère: aussi lefit-il

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.30 QUINTB-CIURC’S,pleraque etiam ex Persicâ prèdà : regiônen(ploque urbi appositam , ditiôni ëjus adjècit.

5. luterai Amyntas, quem ad Persaa ab-Alexandro transfugisse diximus, cum quatuormillibus Græcôrum , ipsum ex acie persecùtis,fugà Tripolim pervênit. lndè in naïves militibus

impositis, Cyprum transmisit : et cum in illovstatu rêrum id quemque, quod occupasset ,habitürum arbitrarëtur, velut certo jure pos-sessum; Ægyptum petere decrêvit , lltrlqllerégi hostis , et semper ex ancipiti mutatiônetemporum pendens : hortûtusque milites ad spemtantæ rei , docet Sabâcern Prætôrem Ægypticecidisse in acie 3 Persârum præsidium et sineduce esse , et invalidum; Ægyptios semperPrætoribus eôrum infensos, pro sociis ipsos,non pro hostibus æstimatïrros. Cumin experiri.necessitas cogèbat : quippè cum primas spesfortûna destituit , futüra præsentibus videntur’

esse potiôra. igitur conclâmant, duceret, qui!viderëtur. Atque ille mendum- animis , dîna.ope calèrent, ratas, ad Pelusii ostium penc-trat, simulans à Dariov se esse præmissum. Po»titus ergo Pelusii , Mempbim copias promôvit z.ad cujus Emam Ægyptii, vina gens, et no-vandis quàm gercndis optior rébus , ex suis-quisque- vicis urbibusqne ad hoc ipsum con-currunt, ad delenda præsidia Persârum : qui;territi, tamen spem obtinendi Ægyptum non-amisërunt. Sed ces Amyntas prælio superâtosin urbem compellit, castrisque positis victôreoad populandos ogres eduxit, ac velu: in media).

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lefl’n 1V. cuisît]. l3!mettre en ossession , non-seulement du monbilier royalP de Straton ,smais encore de lusieurschoses du butin fait sur les Perses; i ajoutamême à son Etat une contrée voisine de la ville.

5. Cependant cet Amyntas , que nous avonsdit avoir abandonné Alexandre pour les Perses,arriva en fuyant à Tripoli , accompagné dequatre mille Grecs, qui l’avoient constammentsuivi depuis le champ de bataille. De-là il em-barqua ses gens et passa en Chypre : et commeil imaginoit que dans l’état actuel des choses,tout appartiendroit au premier occupant, comme.par droit de pessession; également ennemi desdeux rois , et se réglant toujours sur les varia-tions incertaines des circonstances , il résolutd’aller en Egypte. Et pour inspirer à ses soldatsl’espoir du succès de cette grande entre riSe , illeurreprésentequeSabace, ouverneurd’ ’gvpte,a été tué dans la dernière ataille 5 que la gar-nison des Perses est foible et sans chef; que lesÉgyptiens, toujours indisposés contre leurs gou-Verneurs, verront les Grecs, non comme desennemis . mais comme des alliés. La nécessitéles forçoit de tout tenter; car lorsque les pre-nmières espérances ont été renversées parla for-tune, on résume aisément d’un avenir plusheureux : i s s’écrient donc unanimement, qu’illes même ou il voudra. Aussitôt, fugeant qu’ilTalloit mettre à profit cette chaleur ue l’espé-’nmce avoit fait naître , il entre dans e port de-Péluse, feignant que Darius l’avoir envoyé enIvantzs’étant ainsi emparé de cette ville , ilmène ses troupes à Mem bis ;sur cette nouvelle,les Egyptiens. peuple éger et plus propre àdonner dans les nouveautés qu’à suivre leurs en-treprises,sortent en foule de leurs villes et deleurs bourgades , comme de concert, pour mas-sacrer les garnisons des Perses , qui malgré leur

remière terreur , ne perdirent pas l’espérance4 e conserver l’Egypte. Mais Amyntas , les ayantdéfaitsdans un combat, les chassa jusqu’à laville; puis après avoir établi son camp , il en

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sa Qunnrx-Cvncn;positis omnibus , hostîuin cuncta agebantur. lia:que Mazâces, quanquàm infelîci prælio suôrum

animos territos esse cognoverat : tamen pa-lantes et victoriæ fiduciâ incantas ostentans,perpulit, ne dubitârent ex urbe erumpere, etres amissas recuperâre. Id consilium non ra-stiône prudentius, quàm eventu felicius fuit. Adimum omnes cum ipso duce occîsi surit. liaspâmas Amyntas utrique Bëgi dedit, nihilomagisei ad quem transfugerat fidus, quàm illi, quemdeseruerat.

6. Darii Prætôres , qui prælio apud Issonsuperfuerant, cum cmni manu , quæ fugientessecüta erat, assumptâ etiam Cappadocum etPaphlagônum jvuventüte , Lydiam recuperâretentâbant. Antigonus Prëtor Alexandri Lydiæpræerat : qnî , quanqunm plerosque militumex præsidiis ad Rêgem dimiserat, tamen Bar-baris sprètis in aciem sucs eduxit. Eadem illicquoque fortüna partium fuit. Tribus præliisaliâ atque alià regiône commissis , l’ersæ fun-

dunturuEôdem tempore classis Macedônum exGræciâ accita, Aristomênem , qui ad Belles-pontî ôram recuperandam à Dario erat misais,captis èjus sut demersis navibus, superat. AMilesiis deinde Pharnabazus prœl’ectus Persicæ-classis pecuniâ exactà, et preiesidiow in urbemChium introducto , centum navibus Andrum ,et indè Syphnum petiit : eus quoque insulaspræsidiis occupat, pecuniâ muletat. Magnitüdbbelli quad ab opulentissimis Eurôpæ Asia’eque

regihus in spem totius arbis occupandi gere-bâtnr, Græciæ quoque et Crêtæ arma comme

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Living 1V. CIA). I. r33bisa sortir ses soldats victorieux pour fourra enles campagnes; et tout se passoit , comme si esennemis avoient laissé tout à l’abandon. Sur celaMazaces , quelque effrayés qu’il vit encore sesgens du mauvais succès de leur combat , leur fitsi bien Voir le désordre des ennemis et l’impruwdente sécurité ou les avoit jettés la confiancesde la victoire, qu’il les détermina enfin à faireune sortie et à reprendre ce qu’ils avoient perdu.Cette résolution fut aussi heureuse par l’événe-ment que le. rojet en étoit sage: les ennemisavec leur che périrent tous sans en excepter unseul. C’est ainsi que les deux rois furent vengésd’Amyntas, aussi peu fidèle à l’un à qui il s’étoitrendu, qu’à l’autre u’il. avoit abandonné.

6. Les Satrapes e Darius qui étoient restésde la bataille d’lssus, ayant rassemblé tout ce quiles avoit suivi dans leur fuite , et enrôlé en outrela jeunesse» de Cappadoce et de Paplilagonie ,pensoient a reconquérir la Lydie. Antigone ,ieutenant d’Alexandre, en étoit ouverneur z

quoiqu’il eût envoyé au roi des étacbemensconsidérables tirés de ses garnisons , il ne laissapas, par mépris pour les barbares , de faire sontatir le reste en bataille. Les deux partis eurentencore en cett cession la même fortune; lesPerses furent us dans trois combats, donnésen différens lieux. Dans le même temps la flotteMacédonienne, que l’on faisoit venir de la Grèce»,

rencontra Aristomènes , que Darius avoit cmvoyé pour reprendre la cote de l’Hellespont,ledéfit , et prit ou coula à fond tous ses vaisseaux.D’un autre côté, Pharnabaze, amiral des Perses,après avoir exigé une contribution des Milé-siens ,. et mis une garnison dans la ville de Chic rcingla avec cent voiles vers les îles d’Andros etde Syphne : il y mit aussi des garnisons ,Aet entira de l’argent a titre d’amende. Cette grandeguerre , que se faisoient , pour l’em rire de l’unis-vers les deux plus puissans rois de l’ .urope et det’Asie , avoit aussi fait prendre les armes dans laGrèce et en Crète. Agis , roi de Lacèdémonez

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:34 Quiwr’x-C’uncie,vent. Kgis Lacedæmoniôrum Bex, octo millibifiGræcôrum , qui ex Cilicià profugi domos re-petiernnt, contractis, bellum Antipatro Mace-doniæ præfecto moliebâturr Cretenses bas nul:filas partes secüti, nunc Spartanôrum , nuncMacedônum præsidiis occupabantur. Sed le-iiôra imer illos fuêre discrimina -. ùnum cer-iâmen , ex que cætera pendêbant, intuentefortünâ.

Il. 7. Jan! tâta Syria, jam Pfiœnîce quoque,exceptâ Tyro , Macedômim erant z habébatqueRex castra in continenti, à que. urbem an-gustum fretum- dirimit. Tyrus et ciaritâte etmagnitudine antevomnes urbes Syriæ Phoeni-ceèqne memorabilis, faciliùs sociétâtem- Menin:dri acceptüra videbâtur, qnàm imperium. Corôanam igitur auream legâti dônnm afferêbant ,commeâmsqne largè et hospitaliter ex oppidorIdduxerant. l-lle dôm, ut ab amicis, accipi-jussit, benignêque legâtos allocùtus, Herculi,quem præcipuè Tyrii coleren.sacrificâre velle-se dixit z MacedônumBêges credere ab i110 Deo-ipsos germa d’iæere : se vërô, ut id faceret,etiam oraculo monitum. Legâti respondent,esse templnm Hercnlis extra urbem , in eâ,aède quem Palæfyron ipsi vacant : lbi RêgemDeo sacrum ritè factürum. Non tenuit iramAlexander, cïijus alioquin potens non erat.Itaqne : Va: éuz’szm, inquit , fidun’d loti, quàd

insulam incoli’n’s , pedufrtm hum: «radium sper-nilis : sed bravi osttndam , in ronh’ncnn’ pas au.Praîndé uùih’s lice! , au! infratürum m: urbem,

tu! oppugnatürum. Cùm hoc responso dimissosmonème amici cœpënmt ,v ut Kêgem , quem Syria ,

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L173: tv. CHAP. H. r35oyant assemblé huit mille des Grecs qui s’étoiencretirés chez eux après la défaite de Lilicie , fai-soit la guerre à Antipater gouverneur de Macé-doine z la Crète, tantôt d’un parti, tantôt de

l’autre , étoit successivement occupée par desgarnisons de Spartiates ou de Macédoniens. Maisces différends , entre d’autres que les deux rois ,étoient de petite conséquence 3 la Fortune.n’ayant les eux fixés que sur une querelle uni-que, d’où épendoient toutes les autres.

Il. 7. Défà’toute la Syrie, déjà la Phénicie, àla réserve de Tyr, étoit au pouvoir des Ma-cédoniens; et le roi étoit campé sur le conti-nent, dont la ville n’est séparée que par unpetit bras de mer. Tyr, la lus renommée et la

lus grande de toutes les vi les de la Syrie et de -Phénicie , paraissoit plus disposée à accepter.

l’alliance d’Alexandre qu’a se soumettre à son-empire. En conséquence les ambassadeurs de"cette ville lui apportèrent une couronne d’or,et lui amenèrent avec l’empressement de l’hos-pitalité des rafraîchissemens en. abondance. Ilordonna qu’on reçut ces présens, comme oflcrts

ar des amis; et traitant les ambassadeurs aveconté , il leur dit qu’il vouloit faire un sacrifice

à Hercule , le principal Dieu des Tyriens: quelesRois de Macédoine croyoient descendre de ceDieu; et que d’ailleurs c’étoit un oracle qui lelui avoitordonné. Les ambassadeurs lui répon-dirent , qu’il y avait hors de leur ville-un templed’Hercule , sur l’emplacement qu’ils appelloienteux-mêmes l’anrîcnne Tyr, et que le roi pour--soit y sacrifier avec les cérémonies requises.Alexandre ne ut retenir sa colère , dont iltn’étoit pas d’ail eurs assez maître. Je rois , leurdît-il donc , que ar ronflante dans votre situation ,Aparce que vous Éditez une ile , vous-[aires peu desa: de mon armât de terre : mais bientôt je vous.ferai voir que vous files en retire ferme ,- et sarhcz’en conséquente, ou que j’entremi degré dans votreride ,.ou que je l’assz’e’gerai. lis furent congédiés

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:36 Qurura-Cuaca,--quem Phœnice recepisset, ipsi quoque urbeniintrâre paterentur. At illi, loco satis fisi, chai-7diônem ferre decrevërunt.

8. Namque urbem.à continenti quatuor sta-diôrum fretum» dividit, Africo maxime objecctum , crebros ex alto fluctus in littus evolvens :nec accipiendo operi, que Maced-ônes conti- lnenti insulam jungere paràbant , quidquammagis, quàm ille ventus, obstâbat. Quippè vixléni et tranquillo mari, môles agi possunt zAfricus vêrô prima quêque congesta pulsaillisa mari subruit z nec ulla tam firma môlesest , quàm mon exedant undæ per nexusoperum manantes, et ubi acrior flâtus exstitit,summi operis fastigio superfïisæ. Prèter bancdilficultâtem, baud minot alia erat : murosturresque urbîs præaltum mare amhiëbat. Nontormenta, nisi è navibus procul est-cassa , emitti,non soûlas mœnibus applicâri poterant. Pré:-ceps in salum mürus pedestre interceperat-iter:naïves nec habébat Reis; et, si admovisset,pendeutes et instabiles missilibus arcèri pote!rant. luter quæ , baud parva dictu res Tyriôrum.fiduciam accendit. Carthaginensium legâti adcelebraudum anniversarium sacrum môre patriotune venerant : quippe Carthaginem Tyrii con-didêrunt, semper parentum loco culti. Hortâriergo Ptîeni cœpèrunt, ut obsidiônem forti anima

paterentur, brevi Carthagine auxilia venturis»:namque eâ tempestâte , magnâ ex parte , Pn-nicis classibus maria obsidebantur.

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Lrvuu 1V. Casa. Il. 137une cette réponse, et leurs amis leur conseil-lèrent d’ouvrir aussi leurs portes a un roi , uela Syrie et la Phénicie avoient recu. Mais les ’ ’y-

riens se croyant assez forts par leur position l,résolurent de soutenir le sié e. ’

8. En effet leur ville est se arée du continentpar un détroit de quatre sta es , exposé surtoutau vent du couchant , et sujet a des tourmentesfini poussent fréquemment des montagnes de

ots contre le rivage. Rien n’étoit plus contraireque ce vent à l’exécution du projet qu’avoient lesMacédoniens , de joindre l’ile à la terre ferme.Car à peine est-il possible d’élever des diguesdans une mer aisi le et tranquille; et le ventdu couchant , élbranlant les premiers matériauxqu’on a entassés , les a bientôt renversés dans lamer : d’ailleurs iln’y a point de chaussée si. forte ,que les eaux ne minent en passant entre les join-tures , et même en s’élevant par dessus toutl’ouvrage quand le vent est plus fort. A cettediEficulté s’en joignoit une autre non moinsgrande. Une mer très-profonde baignoit les muraet les tours de la ville : on ne pouvoit faire jouerles batteries que de loin , sur des vaisseaux ; et iln’était pas possible de planter des échelles :10mur , poussé en talus jusques dans la mer ,n’avoit rien laissé ou l’on pût mettre le pied : leroi d’ailleurs n’avoit point de vaisseaux; et s’ilen faisoit approcher , toujours mal assurés eten mouvement, il étoit aisé de les écarter àcoups de traits. Au milieu de toutes ces consi-dérations , une bagatelle mit le comble à laconfiance des Tyriens. Des envoyés de. Carthageétoient arrivés our faire , selon le rit de leurspères , un sacri ce qu’ils renouveloient tous les:ans; car ce sont les (’yriens qui ont fondé Car-thage, et cette ville les a toujours honorés commeses pères. Les Carthaginois les exhortèrent doncà soutenir courageuSement le siége 5 ils leur ro«mirent un prompt Secours de leur part z car ansce temps-la la mer n’étoit presque couverte quede flottes carthaginoises.

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138 QùtN’È’E-Cukdë’,’

9’. lgitur hello decrêto, par muros musquefomenta dispônunt : arma junioribus dividunt ,opificeSque, quôrum topiâ urbs abundâbat,in ofiicinas distribuant. Omnia belli apparâtuStrepunt: ferrer! quoque manas ( harpagonastocant ) quas operibus hostium injicerent,torvîque et alia tuendis ’urbibus excogitâta’,

præparabantur. Sed cùm fornacibus ferrum ,quad excùdi oportêbat, impositnm esset, ad-môtisque follibus ignem flâtu accenderent, sandguinis rivi sub ipsis flammis extitisse dicuntur;âdque ômen in Macedônum metum vertêruntTyrii. Apud Macedônas quoque, cum fortepânem quidam militnrn frangent, manantissang-niais guttas notaVërunt; territôque Rêge ,Aristander peritîssimus vêtum respondit , siextrinsecus crnor fluxisset , Macedonibus idtriste futûrum: contra, cùm abinteriôre partemanaverit, urbi, quam obsidëre destinassent,exitum portendere. Alexander cum et classemprocul habêret, et longam obsidiônem magnasibi ad cætera impedimento vidèret fore , cadu-ceatôres , qui ad pâcem eos compellerent ,mîsit : quos Tyrii contra jus gentium occisespræcipitavërunt in altum. Atque ille suôrumtam indignà necc commôtus, urbem obsidërestatuit. Sed antè jacienda môles crut. quæurbem continenti committeret. lngens ergoanimos militum desperatio incessit, cemen-tium profundum mare , quad vix divînâ opeposset implêri : Quæ 5m Iam pesta, qua; tansmacéras arbores passe reperïrx’ ? exhauri’endas esse

rtgiônes , u! illud spatium aggernrëtur : exit:-fuire semper fretum, quôque attifai: ululai»;

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LIVRÉ 1V. CI)! kir. il. r399. Etant donc résolus à la guerre , ils rangent

les mathines sur leurs murailles et sur leur!tours; ils distribuent les armes aux jeunes gens;et répartissant , dans les ateliers , les ouvriers,-qui étoient en grand nombre dans la ville; toutretentit des préparatifs de la guerre. Un fab-ri«suoit aussi, pour les lancer sur les ouvrages des

es ennemis, des mains de fer qu’on appelleHarpans , des crocs , et autres semblables ins-ntrumensimaginés pour la défense des villeSaMais uand on eut présenté aux forges le fer

u’il alloit travailler; et qu’on eut mis les sauf-rets en mouvement pour allumer le feu , on

frétend que sous les flammes même on vif couaer des ruisseaux de sang; ce que les Tyriene

regardèrent comme un résage redoutable pourles Macédoniens. Pareil ement du côté des Maccédoniens, un soldat venant à rompre son ain ,on en vit sortir quelques gouttes de sang -. e roien étant effrayé, Aristan re , le plus habile desdevins , fit entendre que , si le sang fût venudu dehors sur ce pain , ç’eût été un triste pré--sage pour les Macédoniens; mais qu’au con-7ctraire , étant sorti de l’intérieur , il annonçoifila ruine de la ville que l’on alloit assiéger. Ale-xandre, ayant sa flotte loin de-là , et voyantqu’un long siège mettroit un rand obstacle àses autres projets, envoya des érauts aux Ty-riens pour les engager à la paix : mais ils lestuèrent contre le droit des gens, et les récipi-tèrent dans la mer. Le roi, outré de lindignetraitement fait a ses envo es, résolut d’entre-prendre le siège. Mais il fal oit auparavant cons-truire une digue , ui joignît la ville au continent ,ce qui jeta un a reux désespoir dans tous lescœurs, a la vue d’une mer si profonde, que latoute-puissance divine elle-même pourroit à peinela combler. Où trouveroit-on pour cela d’assezgrosses pierres , d’assez grands arbres? il faudroitépuiser des pr0vinces, pour combler cet abîme; -d’ailleurs cette mer toujours en tourmente , étoitd’autant plus furieuse , qu’elle étoit plus resserrée

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ne Qulure-Cuncn,in!" insulam et continentem, hàt arriùs [100:3At ille haudquâquam rudis tractandi militairesanimos, speciem sibi Herculis in somno obli-tam esse pronunciat dextram porrigentis z illoduce, illo aperiente, in urbem intrâre se visum.Inter hæc caduceatôres interfectos, gentium juraviolàta referëbat : imam esse urbem, quæ nursumvictôris morâri aima esset. Ducibus deinde nego-tium datur, ut sucs quisque castiget; satisqueomnibus stimulâtis, opus orsus est. Magna vissaxôrum ad manum erat , Tyro vetere (1) præ-bente : materies ex Libano monte ratibus etturribus faciendis vehebâtur.

Io. Jamque à fundo maris in altitudinemmontis opus exoreverat, nondùm tamen aquæfastigium æquâbat z et quo longiùs môles age-bâtur à littore, hoc magis quicquid ingerebâtur,præaltum absorbêbat mare : Tyrii, parvis na-vigiis admôtis, pet ludibriurn exprobrâbant,illos , amis inclytos ,’ dorso , sicut jumenta ,onera gestâre. lnterrogâbant etiam , num majorNeptune esset Alexander ? Hæc ipsa insectatioalacritâtem militum accendit. Jamque paululùmmôles aquam eminèbat, et sinuai aggeris lati-tïido crescebat, arbique admovebâtur; cumTyrii, magnitudine môlis, cujus incrementurncos ante feiellerat, conspectâ, levibus navigiianondùm commissurn opus circuire cœpërunt,missilibus ces quoque, qui pro opere stâbant,incessere. Multis ergo impûnè vulnerâtis, cum

(I) Tyro mura. Quai , in continente sin , "en! ont àNaMchodonom Marne. 300 fore mais me Maman

"mon. t

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LrvanlY.CaAp.ll. r4:butte l’île et le continentÏMais Alexandre , quin’ignoroit pas l’art de manier l’esprit des sol-dats, leur déclare qu’llercule lui a apparu ensont": , lui tendant la main 5 et u’il lui a.semrblé que ce Dieu le menoit dans a ville , etlui en ouvroit les portes z là-dessus il leur rap-pelle le massacre de ses hérauts, la violation

u droit des gens ; et leur représente quecette ville est la seule i ait osé retarder lecours de ses victoires. l charge ensuite lescapitaines de remettre , chacun de son côté .leurs soldats dans le devoir , et lorsque touseurent été suffisamment animés, il commen a.l’ouvrage. .1 avoit sous la main une gran eabondance de pierres , dans les ruines de l’an-cienne Tyr; et l’on amenoit du mont Liban lebois nécessaire pour construire des radeaux etdes tours. ’

no. Déjà l’ouvrage s’élevait comme une mon-

tagne du fond de la mer, sans être pourtantencore à fleur d’eau; et plus la digue s’éloi-gnoit du rivage , plus la profondeur de la merabsorboit les matériaux qu’on y apportoit ’ alorsles Tyriens , s’avançant sur des esquifs, p aisan-toient ces héros renommés ar leurs faits d’ar-mes , qui portoient des far eaux sur leurs dolcomme des bêtes de charge,- ils leur deman-doient aussi s’ils croyoient Alexandre plus grandque Neptune. Mais toutes ces injures ne servirentqu’a animer davantage les soldats. Déjàl’ouvrage’

paroissoit un peu au-dessus de l’eau, et la digues’élargissoit et s’approchoitde la ville , lorsque lesTyriens, frappés de la grandeur de l’ouvrage .dont ils n’avaient pas d’abord aperçu les pro-grès, se mirent a l’investir dans des esquifs avantque les liaisons en fussent consolidées , et à tirersur les travailleurs z ainsi, plusieurs ayant été,blessés im unément , parce que ces petitesba rques s’é oignoient et s’approc relent avec fa-cilité , ils uittèrent l’ouvrage pour songer à sesdéfendre. roi fit donc tendre des peaux etdes voiles sin-devant des ouvriers pour les gay-

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J41. QUINTE-Cultes,et removeœ, et appellere scaphas in expeditoesset, ad cùram semetipsos tuendi ab opereconverterant. Igitur ex jumentis noria vèlaquejussit obtendi, ut extra têli ictum essent, duas-,que turres ex capite môlis erexit, è quibus insubeuntes scaphas tëla ingeri possent. Contra,Tyrii navigia procul à conspectu hostium lit-torLappellunt, expositisque militibus, eos, qui,saxa gestâbant, obtruncant. In Libano vquoqueArabum agrestes , incompositos Macedônas ag-gressi , triginta ferè interficiunt , gaucioribuspaptis. v

lll. u. En res A-lexandrum dividere copiasicoëgit. Et ne segniter assidère uni urbi vide.-rêtur, operi Perdiccam Cratêrumque præfêcit:ipse cum expeditâ manu Arabiam petiit. Inter,hæc , Tyrii pavem magnitudine eximiâ , saxisurémique à puppli onerâtam, ita ut multùrnprôra eminëret, bitumine ac sulphure illitalnremis concitavèrunt : et cùm magnum vim ventimêla quoque concepissent. celeriter ad môlemsuccessit. Tune prôrâ ëjus accensà , remigesLdesiliêre in scaphas, quæ ad hoc ipsum præsparàtæ sequebantur. Navis aütem, igue con-pepto , latins fundere incendium câepit: quad,priusquàm posset occurri, tartes, et cæteraopera in capite mais posita comprehendit.At qui desilierant in parva navigia, faces , etunidquid alendo igni aptum erat, in eadem’oper’a ingerunt. Jamque non modo Macedônumturres, sed etiam summa tabulâta, conceperanl:ignem : cùm ii, qui imtmrmus tarant, partimkaurirentur incendia; partim armis omissis inplus: semetipsi immitterent. A; Tyrii, qui ca-

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vana 1V. CHAP. Il]. :43.nantir des traits; et il fit élever ,r a la bête del’ouvrage , deux tours d’où l’on pût tirer sur lesbar ues qui approcheroient. D’un autre côté,les ’yriens abordent au rivage loin de la vuedes ennemis , et au moyen e quelque soldatsqu’ils mettent à terre , ils taillent en pièces ceuxqui portoient les pierres. Sur le Liban , il y eutaussi des paysans arabes , qui , ayant attaqué lasMacédoniens dans un moment de désordre , entuèrent trente, et en firent quelques-uns pri-sonniers. ’ ’ i ’

In. n.Ce contre-temps força Alexandre deartager ses troupes; et pour éviter le reproche

j e perdre son temps au Siège d’une seule placeil remit la conduite de l’ouvrage a Perdiccas e,a Cratère , et avec un camp’volant il alla enpersonne vers l’Arabie. Cependant les Tyriensgrennent un vaisseau d’une grandeur extraor-, inaire , le chargent à l’arrière de pierres et desable de manière à élever beaucoup l’avant ,l’enduisent de bitume et de soufre , et le mettenten mouvement a force de rames; des que lesvents eurent enflé les voiles avec force , il joi-

nit bientôt la digue :alors les rameurs mirentfa feu à la. proue , et se jettèrent dans les cha-lon s qui suivoient exprès pour cela. Le vaisseauem rasé commença a répandre au loin l’incendie,qui, avant qu’on pût y donner ordre, embrasales tours etles autres ouvrages placés à la tête dela digue. De leur côté les matelots qui s’étaient-jetés dans les chaloupes, lançoient sur ces ouvra-ges des torches ardentes et tout ce qui pouvoitnourrir le feu. Et déjà il avoit gagné , non-seule-mentjusqu’aux tours , mais même jus u’aux par-tiesles plus élevées des tours, lorsque es Macé-doniensqui y étoient,les uns ayant déjà péri dans :les flammes , les autres se récipitèrent sans ar-gues dans la mer: mais les yriens, qui aimoient

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o

in QUINTE-Conan,pare e05, quàm interficere mallent, natantiummanus stipitibus saxisque lacerâbant, dônec-debilitâti impûnè navigiis excipi passent : necincendie sôlùm opera consumpta, sed fortèeôdem die vehementior yentus môtum ex pro-

.fundo mare illisit in môlem, crëbrisque fluc-tibus compâg-es operis verberâtæ se laxavëre .stannique interfluens unda medium opus rïxpît.Promtis igitur lapidum cumulis, quibus injecta.terra sustinebâtur, prèceps in profundum mit.tantéque môlis vix ulla vestigia invënit abArabià rediens Alexander.

u. Hic ( quod in adversîs rébus solet fieri,clins in alium culpam referêbat , cùm omnesverîùs de sævitiâ maris queri passent. ne); novioperis môlem orsus, in adversum venrum, nonlatere, sed rectà fronte , direxit, quod cæteraqpera vélut sub ipso latentia tuebâtur. Lati-tudinem quoque aggeri adjëcit, ut tunes inmedio erectæ, procul têli jacta abessent. Tôtasnûtem arbores cum ingentibus ramis in altumjaciêbant : deindè saxis onerâbant. Bursùscumula eôrum alias arbores injicîébant. Tumhumus aggerebâtur, super quæ aliâ strne saxô-mm arborumque cumulâtâ , velut quôdam nexu .continens opus junxerant. Nec Tyriî , quidquidad impediendam môlem excogitâri patent,segniter exsequebantur. Præcipuum auxiliumcrut, qui procul hostium conspectu subibantnquam , occultôque lapsu ad môlem asquepenetrâbant, falcibus palmites arborurn emi-llçntium ad se trabentes g quæ ubi secütæ

mieux

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Liv-RI tv. ou". in. .45bien: les faire prisonniers que de les tuer, seservoient de perches et de ierres pour leurestropier les mains tandis qu" s nageoient , afinde pouvoir , après les avoir mis hors de défense,les prendre sans risque dans les chaloupes. Lefeu ne contribua as seul à la ruine des ouvra-ges : il arriva me eureusement ce même jourâu’une bourraSque oussa violemment les eauxe la mer contre a digue; Ce qui servoit à.

lier les parties de l’ouvrage , à force d’être battupar les flots, se relâcha entièrement , et l’eau,passant à travers les pierres, rompit la chausséepar le milieu: ainsi, ces monceaux de ierresau soutenoient la terre. une fois renvers s, tout

t englouti dans la mer , et Alexandre, a sonretour d’Arabie ,, retrouva à peine quelquesvestiges d’une masse si énorme.

u. Alors, comme c’est l’ordinaire dans lesconjonctures fâcheuses, on s’en prenoit les uneaux autres ; tandis que tous pouvoient avec plusde vérité ne se plaindre ne de la mer. Le roilit travailler à une digue e nouvelle construc-tion, et il dirigea l’ouvrage , non en présentantle côté au vent, mais en avar, ant directementet de front contre son cours , e devant defen-dent ainsi les autres travaux qu’il couvroit 3 il.donna aussi plus de largeur à la chaussée, afinque les tours élevées au milieu fussent hors dela portée du trait. On jetoit donc dans la merdes arbres tout entiers avec de grandes branches;on les chargeoit ensuite de pierres; et sur cedouble lit on recommen oit à jeter d’autresarbres; puis on entassoit e la terre par dessus;et l’amoncelant de même sur d’autres lits depierres et d’arbres , on venoit à bout d’en fairecomme un lien qui donnoit de la consistance à.l’ouvrage. Les Tyriens, de leur côté, mettoientcourageusement en œuvre tout ce qu’on pouvoitimaginer pour empêcher le travail de la di ne;Leur princi ale ressource étoit dans les p on-geurs, qui escendoient dans la mer loin de lavue des ennemis , arrivoient secrètement entrq

Tome I. G

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us Quinte-Canonorant, pleraque sécum in profundum dabanfi iftum levâtos onere stipites truncosque arborumbaud aigre moliebantur. Deindè tôtnm opus .quad stipitibus faorat innixum , fundameritolapso, sequebâtur. 155m mimi Alexandro, etutrùm perseverâret an abirct , satis incerto .classis Cypro advènitÆôdemque tempore Cleari-der cum Grèeis militibus in Asiarn nùpcr ndvec-tus, centum et octoginta navium classem in duodividit cornus. Lëvum Pythagoras, Bex Cypriôo-mm, cum Cratëro tuebâtur; Alexandrurn indextre quinquerêmis regia vehêbat. Nec Tyrii,quanquam classem habêbant, aûsi navâle inirecertâmen , trirèmes omnes ante ipsa mœniaopposuërunt , quibus [tex invectus , ne;

demenit. l nr3. Postera die, classe ad mania admôta,

undiquè tormentis, et maxime arietum pulsu,mûros quatit : quos Tyrii raptim obstructissaris refecérunt. Interiôrem quoque mùrum,ut si prior fefellisset, illo se tuerentur, undiquèorsi. Sed undiquè vismali urgèbat z môles intra

-têli jactum erat : classis mœnia circuibat zterrestri. simul navâlîque clâde obruebantur.Quippè binas quadrirèmes Macedônes inter seita junxerant, ut prôræ cohærërent 5 puppesintervallo, quantum capere poterant , distârent.Bec puppium intervallum, antennis tisseri-busque validis deligâtis, superque e08 pontil)!!!strâtis, qui militem sustinërent, impleverant :sic instructas quadrirèmes ad urbem agëbant 5 t

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Livaa 1V. anar. lu. .47.Hameaux jus .u’a la digue , et amenoient a eux.avec des faux es branches des arbres saillans;aies. qu’elles obéissoient , elles entraînoient dansla mer la plus grande partie des, matériaux :alors ils ébranloient sans peine les souches et;les troncs d’arbres une fois allégés , et tout l’eut

vrage qui portoit sur ces pièces de bois, desque le ondement venoit à manquer, étoit aussi-tôt renversé. Alexandre étoit dans la perplexité,et ne savoit trop s’il devoit tenir ferme ou renom.cet a l’entreprise , lorsqu’il lui vint de Chy raiune flotte, et en même temps Cléandre , de,barqué récemment en Asie avec des troupesGrecques. Il divisa en deux escadres sa Botte ,1composée de. cent tæ-vingt-dix voiles : . l’y...thagoras, roi de C ypre . eut avec Cratère lecommandement de l’aile gauche ;et Alexandre,pour commander la droite, monta la réale aoin rangs de rames. Les Tyrians, n’osant, quoi-qu’i s eussent une flotte toma prête . risque!un combat naval , mirent toutes leurs galères .qui étoient à trois rangs ,, sous la protection deleurs murailles: mais le roi, les ayant attaquées ,on coula trois à fond.

l3. Le lendemain , ayant fait www il;flotte des murailles, il les battit de toutes parts,avec les machines et principalement à coups debéliers z cependant les ’Pyneus se hâtoient deremplir les brèches avec des pierres; ils com-mencèrent même de tous côtés un mue inté-rieur, pour leur servir de défense , si le premier!venoit a manquer. Mais le. mal augmentoit detoutes parts : la digue étoit a la ortée du trait;la flotte investissoit la ville; ils Ëtoient atta estout a la fois par terre et par mer. Car les a-sédoniena avoient attaché deux à (leur de:galères à quatre rangs , de manière que le;

roues se touchoient , et que les poupes étoient:loignées autant u’il étoit possible ; ils avoient

rempli cet intervalle entre les poupes, d’anteanet de fortes pièces de bois liées ensemble , etéta-bli des ponts par dessus pour yplacer dessoldatsp

Go

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un QU-lNTE-Culcliinde mîssilia in propugnantes ingerebantur tûfb’ ,1

quia prôris miles tegebâtur. Media nox erat.cùm classera, sicuti dictum est, parâtam cir-cuîre urbem jubet: jamque hâves urbi undique(dmovebantur, et Tyrii desperatiône torpëbant ,cùm subitb spîssæ nùbes intendère se cdelo,et quidquid lücis intemitèbat, efi’üsâ calligine,

extinctum est. Tum inhorrescens mare pau-lâtim levâri , deindè acriôri vento concitâtum

fluctus eiere , et inter se navigia collidere.Jamque scindi cœperant vincula. quibus con.nexæ quadrirèmes erant, ruera tabulâta , etcum ingenti fragôre in profundum sêcum mi-lites trahere. Neque enim consertd navigia ullâope in turbide regi potentat. Miles ministeria.nautârum, rêmex militis officia turbàbat, etquod in hnjusmodi câsu accidît, perîtî ignâria

parêhant 5 quippe gubematôres , aliàs imperâresoliti , tum matu mortis jussa exsequebantur.Tandem remis peytinacîùs everberâtum mare.veluti erîpientibus navigia classîcls cessit, apapulsaque sunt littori lacerâta planque.

14. lîsdem diëbus ferté Carthaginiensium le-gâti triginta superveniunt, mains obsessis sola-tium quàm auxilium : quippè domestico helloPoèmes impediri , nec de imperio , sed prosulfite dimicâre nuncîâbnnt. Syracusâni (x) tune

Africain urëbafny-et baud procul Carthaginismûris louvetant castra. Non tamen defecëremimis Tyrii, quanquam ab ingenti spe desti.

(x) bramant , en. Hic crut auctor. Non en tampon.flua :0 fera mui- a Tyro cnpti, Syracusani , Agathoclçpas, Mai; vutârunt.’ -

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r

L;viu:lV..Calp.1n. il,ils poussoient vers la ville leurs galères ainsiéquipées 3 et delà on tiroit en sûreté contre lesassiégés, parce que les proues couvroient lesassiégeons. Le roi , avers minuit , ordonna à saflotte ainsi préparée , d’investir les murs z etdéjà les vaisseaux s’approchoient de toutes partsde la place , et les Tyriens s’abandonnoient pardésespoir; lorsque tout à coup le ciel se couvritde nuages épais , et le peu qui restoit encorede clarté s’éteignit dans une profonde obscurité.La mer en agitation s’enfle peu à peu; puis lesvents devenus plus forts , soulèvent les flots etchoquent les vaisseaux les uns contre les autres.Les cables qui tenoient attachées les galères à.quatre rangs se rompent, les ponts sont renver-sés, et avec un fracas épouvantable entraînentles hommes avec eux dans la mer. Car dans éedésordre il n’était pas possible de gouvernerdes vaisseaux si serrés : le soldat nuisoit auxfonctions des matelots , les matelots à celles dusoldat; et, comme il arrive en pareil cas , leshabiles étoient a la discrétion des ignorans; lespilotes, accoutumés en d’autres temps à com-mander, exécutmôalors par la crainte de lamort tout ce qu’on leur ordonnoit. Enfin lamer céda aux efforts opiniâtres des rameurs,qui sembloient lui arracher de force les vais-seaux; ils regagnèrent le rivage, mais la plu-part en mauvais état.

r4. Vers ce temps arrivèrent trente ambassa-deurs de Carthage , plus pour consoler Tyr quepour la secourir : car ils apportoient la nouvelle

e les Carthaginois avoient eux-mêmes la guerrec ez eux, et qu’ils avoient a combattre , non

our l’empire , mais pour leur ropre sûreté:es Syracusains dévastoient alors Afri ne , et ils

s’étoient campés à eu de distance de arthage.Les Tyriens ne per irent point courage, quoi-qu’ils perdissent une grande esPérance: maisis firent passer leurs femmes et leurs enfans àCarthage dans la vue de supporter avec plus

de fermeté tout ce qui pouvoit leur arriver .

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Ho (gurus-antivirus,-tûti era’nt, sed conjuges liberos’que devebendvc

Carthaginem tradidérunt g fortins quidquid ac-.Gid’eret latùri , si carissimam sui ,partem extratornnn’mis periculi sortem habuissent. Ciunqneintrus è civi’bus ’conciône indicasset, oblâtam

esse per somnum sibi speçiem Apollinis , quemeximiâ rreligiône colerent, urbem deserentir;trôlemque a Macedonibus facturait: sala) , in’sylvestrem saltum esse mutâtam :quanquamauctor levis crut, tamen ad deteriôra credendarprôni mets) , aureâ catènâ devinxêre simulé-

enim , Iâræque Hermine , cujus munirai urbemdicaverant, inseruere vinculum , quasi illo DeoLpollinem retentûri. Syracûsis id simulaicmmievexerant Pdeni , et in majôre locaverantpansa , multisque aiiis spoliis urbium à :sëmetCaptârum , non Carthaginem’inagis , quem Tyran:

amureront. f v Ia5. Sacrum quoqae L; (guet! quidam Dits .minime cordi ieSs’e credide’riln) inuits sæculis

V intermissum, repetendilaudtôres quidam’erant,«a ingenuus puer Saturne iimmolarëtur. Quodsacrilegium veriùs quàm sacrum , Carthagi-menses, à conditoribus traditum, nuque adexcidium urbi: suæ fecisse dicuntur : ac nisiseniôres obstitissent, quôrum consilio cunctaagebantm , humanisaient dira superstitio vi-cisset. Cæterùm eflicacior omrri tarte imminensnecessitas , non usitâta modô præsidia , sedquédam etiam nova admôvit. Namque ad im-plicanda navigia quæ muros subibant, validisasseribus corvos et Terreas manus cum rancisac falcibus illigaverant, ut cum tormento as-seres promussent, subito-1m65 funibus un.

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Lira: ’17. CQAD. Il]. a6!quand ils auroient dérobé au péri commun laplus chère partie d’eux-mêmes. Un de leurs comcito ens ayant déclaré en pleine assemblée ,qu’i avoit vu en songe leur ville abandonnéepar Apollon, qu’ils révéroient particulièrement ,et la digue construite dans la mer par les Macé-doniens , changée en un bois touffu; quoiquecette autorité ne fût pas bien grave , la craintenéanmoins leur faisant croire aisément les chosesles plus fâcheuses , ils lièrent la statue d’Apollonavec une chaîne d’or , et attachèrent cettechaîne à l’autel d’Hercule , sous la protection

l de qui ils avoient mis leur ville , comme pour re-tenir l’un de ces Dieux par l’autre. C’étoient lesCarthaginois qui avoient apporté cette statue deSyracuse , et qui l’avoient placée dans leur mère-patrie; et ils avoient décoré Tyr , avec autantd’empressement que Carthage même , de beau-

acoup d’autres dépouilles des villes qu ils avoient

puises. - -

r 5. Quelques-uns étoient aussi d’avis d’inno-ler à Saturne un enfant de condition libre , sa-crifice discontinué de uis plusieurs siècles , etqui , a mon sens , ne evoit pas être fait agréa-

w’ble aux Dieux :-cette cérémonie plus véritable-ment dl ne du nom de sacrilège que de celui

I de sacrifice, transmise aux Carthaginois parleurs fondateurs , se soutint, dit-on , parmi euxÏusqu’à la destruction de leur ville 5 et sans"opposition des anciens , dont la sagesse régloittoutes les affaires , cette cruelle superstitionl’eût emporté sur les droits de l’humanité. Aureste , l’urgente nécessité , plus riche en res-sources que tout l’art du monde , non contentedes moyens de défense ordinaires , en suggéraJencore de nouveaux. Ainsi, pour incommoderles vaisssaux qui venoient aux pieds des mu-railles, ils avouent attaché à de forts madriers

"des grapinsset des harpons avec des crocs et

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:52. Qururs-Cvacu ’-I jicerent. Unci quoque et falces ex iisdear’

asseribus dependentes, sut propugnntôres , ontipsa navigia lacerâbant. Clypeos vëro æneosmulto igue torrëbant, quos replètes fervidâaréna, cdmoque decoctoè mûris subito devoi-vêhant: nec ulla pestis magis timehâtur. Quippèubi loricam corpusque fervens aréna pefietra-verat, nec ullâ vi excuti poterat, et quidquidattige-rat, perm-ébat : jacientesque arma lace-ràtis omnibus queis protegi poterant, vulneriblsinulti patêbant. Corvi vêrô, et ferreæ manastormentis emissæ, plerosque rapiêbant.

IV. 16. Hic Bex fatigâtus, statuerat, solûtàohsidiône Ægyptum petere : quippè cum Asiarningenti celeritâte percurrisset, circa mûros uniusurhis hærëbat, tot maximârum rérum Opportu-nitâte dimissâ. Cæterùm tain discedere irritum ,quam morâri pudehat. Fâmam quoqne, quiplùra quam amis everterat , ratus leviôreinfore , si Tymm , quasi testem se pesse Vinci,reliquisset. lgitur ne quid inexpertum omit-teret, plûtes naïves admovêri jubet, delectosquemilitum impôni. Et fortè bellua inusitâtæ mag-

nitudinis super ipsos fluctus dorso eminens,ad môlem , quam Macedônes jecerant , ingenscorpus applicuit; diverberâtisque fluctibus al-levans sëmet, utrinquè conspecta est. Deindèà capite môlis, rursùs alto se immersit : acmode super undas eminens magnâ sui parte ,

g mode superfins llactibus condita, baud procul

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Livna 1V. Cn’Ar. 1V. 153des faux, de manière qu’après avoir placé cesmadriers sur leurs machines , ils pussent, enlâchant tout à coup les cordes , les lancer avecviolence; en même tem s les crocs et les fauxattachés à ces pièces e bois mettroient enpièces ou les vaisseaux ou ceux qui les défen-doient. lis faisoient aussi rougir au feu des bou-cliers d’airain , qu’ils remplissoient de sable brû-lant et de fange bouillante, et u’ils se hâtoientde jeter du haut de leurs murai es. Il n’y avoitrien que les assiégeans redoutassent davantage zcar lorsque le sable ardent avoit une. fois péné-tré la cuirasse et atteint le cor s , rien nepouvoit l’en détacher , et il hr’ oit tout cequ’il touchoit; les soldats , jetant leurs armeset déchirant tout ce qui pouvoit les garantir,demeuroient exposés sans défense aux cou ades ennemis 5 et cependant les grapins et enharpons lancés par les machines en faisoientpérir un grand nombre.

1V. :6. Le roi, enfin rebuté , avoit résolu delever le siégé et de passer en Egypte 5 vflqu’après avoir arcouru l’Asie avec une grandecélérité , il pe oit, autour des murailles d’uneseule ville, le temps qu’il devoit à tant d’entre-rises des lus importantes. Au reste , il avoit:galernent ente de se retirer , et de rester sans

succès; il imagieaoit aussi que ce seroit com-mettre sa réputation, a laquelle il devoit plusde conquêtes qu’à ses armes, que d’abandonnerTyr , comme un témoin qu’il pouvoit être vain-cu: pour ne négliger donc aucun moyen deréussir, il fait approcher nombre de vaisseauxet y place l’élite de ses soldats. En même tempsil arriva u’une baleine d’une grandeur extraor-dinaire, levant son dos air-dessus des flots,vint appuyer son énorme masse contrela digueque les Macédoniens avoient construite . etse soutenant sur les vagues qu’elle battoit desdeux côtés , elle fut vue des assiégeans et des

. assiégés: elle se replongea ensuite dans la merà la tète de la digue, et tantôt se montrant

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334 venire-Carex,”munimentis arbis emersit. Utrisque liants faitbelluæ aspectas. Macedônesiter jaciendo operimonstrasse eam augurabantur. Tyrii ,Neptïmufnoccupâti maris vindicem arripuisse belluam ,1c môlem brevi profecto ruitùram : lætiqueamine en , ad epulas dilapsi, oneravEre sevîno :i que graves, orto sôle navigia consœu-dunt, redimita corônis floribusque: adeo vic-toriævnon amen modù, sed-etiamgratulatiônempræceperant.

17.-Fortè ne: classem in diversam partentagi )usserat, triginta minoribus navigiis relictiain littore, è quibus Tyrii duôbus captis, cæteralingenti terruemnt metu z flonec suôrum cla- .môre audito, Alexander classem littori, è quofremitus accident, admôvit. Prima è Mace-’dônum navibns quinquerëmis, velocitâte inter

Acerneras eminens, occurrit: qu am ut conspexëreTyrii, duæ è diverse in latera ejus invectæsunt, in quârum alteram quinquerëmis eadem

oconcitâta , et ipsa rostro icta est, et illam in-tvicem-tenuit. Jnmque ca , quæ non ’cohærébdt,

ilibero impetu evecta, in aliud quinquerêmislutas invehebâtur, cum opportunitâte mira tri-zrârnls è classe Alexandri, in earn ipsam ,tquæ’quinqlzerémi imminëbat , tantà Ivi impulsa est,

ut Tyrius gubernâtor in mare executerëtur è.puppi. Mûres deinde Mncedônum hâves super-

veniimt, et Rex quoque aderatv; cum Tyriiinhibentes reçue, ægrè avenant nivela quæ

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Lrvaa 1V. enim-"1v. ":55presque entière eau-dessus de l’eau , tantôt se-cacbant sous les flots , elle reparut près des.remparts de la ville. La vue de ce monstre futagréable aux deux partis z les Macédonien:auguroient qu’elle avait tracé la route par oùils devoient: conduire l’ouvrage 5 et les Tyriens,que Neptune , pour annoncer la. vengeancequ’il vouloit tirer de ce qu’on avoit prétendumaîtriser la mer, avoit employé la baleine, et

* u’assurément la digue seroit bientôt abîmée..Ënchantés de ce présage , ils s’abandonnèrentrauxplaisirs de la table et burent à l’excès; sibien qu’au lever du Noleil , ils montèrent pleinsde vin sur leurs vaisseaux qu’ils avoient ornésde couronnes et de fleurs: tant ils goûtoientd’avance , non-seulement le présage , mais lajouissance même de la victoire.

l7. Le roi avoit porté sa flotte de l’autre côté ,et n’avait laissé sur ce rivage que trente etits

"bâtimens 5 les ’l’yriens , en ayant pris eux,avoient donné aux, autres une vive alarme ,jusqu’à ce qu’Alexandre , ayant entendu les crisdes siens lit tourner droit au rivage d’où le.brnitétoit parti. Le premier vaisseau Macédonienqui parut , fut la galère a cin rangs, la pluslégère de toutes: dès qu’elle ut à la vue desTyrieus, deux des leurs allèrent lîatta uer ar.les flancs chacune de son côté; comme a r alese portoit elle-même contre l’une des deux,elle en rencontra l’éperon qui lui donna unevive atteinte , mais en même-temps elle l’ac-

.crocha. Déjà l’autre galère qui n’était pointaccrochée alloit , d’un mouvement libre , atta-quer la réale par l’autre flanc; lorsqu’une ga-

llère à trois rangs de la flotte d’Alexandre , seprésentant fort à propos , choqua si rudement’.celle qui menaçoit la réale, que le pilote Tyrienfut jeté du haut de la poupe dans la mer. il]arrivoit alors plusieurs vaisseaux Macédonien; ,

-et le roi lui -meme y étoit en ersonne , lors-que les Tyriens , faisant force rames; déga-gent à grand’peine le vaisseau qui étoit accroché,

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’156 QUINTE-C0101,hærëbat, portumque omnia simul navigia ra!petunt. Confestim Bex insecütus , portum qui-dem intrâre non potuit, cum procul è mûrismissilibus submoverëtur z nives aùtem omnesferè eut mersit. aut cëpit.

x8. Biduo deindè ad quiëtem dato militibus,jussisque et classem et machinas pariter ad-movêre . ut undiquè territis instâret. ipse inaltissimam turrim ascendit; ingenti animo ,perlculo majôre : quippè regio insigni , et a-rmisfulgentibus conspicuus , ùnus præcipuè têlispetebâtur, et digna’prorsùs spectaculo edidit :multos è mûris propugnantes basta transfixit,quosdam etiam cominùs gladio clypeôque in:-pulsos præeipitâvit : quippè turris, ex qui!dimicâbat, maris boatium propemodùm coha-rëbat. Jamque crêbris arietibus saxôrum com-pâge laxâtâ, munimenta defecerant , et classis.intraverat portum , et quidam Macedônum inturres hostium desertas evaserant : cum Tyrii,tot simul malis victi, alii- supplices in templaconfugiunt, alii foribus ædium obserâtis, oe-cupant liberurn mortis arbitrium ; nonnulli ruunt:in hostem , baud inuite tamen perltûri. Magna.pars summa tectôrum obtinëbat, saxe, et

quidquid manibus fors dederat , ingerentessubeuntibus. Alexander, exceptis qui in tem-pla confugerant, omnes interfici , ignemquetectis injici jubet. Bis per præcônes pronun-ciâtis, nëmo tamen armâbus opem aDiis peteresustinuit. Pueri virginesque temple compleve-rant : viri in vestibulo suârum quisque ædium.galbant , parâta sevientibus turba. Multis t1-

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LIVRE 1V. CHAP. 1V. 151et retournent vers le port avec tous leurs na-vires. Le roi , les ayant suivis de près , ne put

a la vérité entrer dans le port , parce qu’onl’en écartoit à coups de traits du haut des murs,mais il prit ou coula à fond presgue tous leursVaisseaux.

18. Après avoir laissé deux fours de re os auxsoldats , il fit avancer tout à la fois la otte et

’ les machines , afin d’atta uer des deux manièresles Tyriens épouvantés : uî-méme se plaça sur

.une très-haute tour, avec un grand courage,

. mais avec un péril plus grand encore ; car étantaisé à reconnoître par son manteau royal et parl’éclat de ses armes, on ne tiroit presque quesur lui. Aussi lit-il des choses dignes d’être vuesde toute la terre z il perça de sa lance plusieursennemis qui défendoient les murailles-z il en.précipita aussi quelques-uns, en les poussant deprès avec l’é ée ou avec le bouclier;car la tourd’où il com nattoit touchoit presque aux mu-railles de l’ennemi. Déjà les pierres étant déta-chées les unes des autres par les coups redou-blés des béliers, les fortifications n’étoient plusde défense , la flotte étoit entrée dans le port ,et quel ues Macédoniens s’étoient emparés destours a andonnées par les ennemis : lorsqueles T riens se voyant accablés de tant de mauxà la ois , les uns se réfugient dans les templesen faisant des supplications; les antres s’enfer-ment dans lem-s maisons , pour y terminer leurvie d’une manière’libre; quelques-uns se lan-cent sur l’ennemi, pour ne pas mourir du moins-sans vengeance; plusieurs montés au faîte des»

l maisons, lançoient sur ceux qui passoient d’es-pierres et tout ce qui leur venoit à la main.Alexandre ordonne u’on tue tout , exceptéceux qui s’étaient ré ugiés dans les temples ,et qu’on mette le feu aux maisons. Quoique descrieurs publics eussent notihé’ces ordres, aucun

r de ceux qui portoient les armes ne daigna de-mander du secours aux Dieux :les jeunes garçons.et lea’jeunes filles avoient rempli les temples à

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tss Qurmre-Cuncumen salûti fuêre Sidonii, qui intra Macedônnfupræsidia orant. Hi urbem quidem inter victôresintraverant; sed cognatiônis cum Tyriis me-mores , (quippe utramque urbem Agenoremcondidisse credêbant) multos Tyriôrum etiamprotegentes ad sua perduxëre navigia, quibusoccultâti, Sidôna devecti sunt. Quindecim milliahoc furto subducta sævitiæ surit. Quantùmquesanguinis fusum sit, vel ex hoc æstimâri potest,qubd intra munimenta arbis , sex millia armu-tôrum lrucidâta surit. Triste deinde spectaculumvictoribus ira præbuit Régis. Duo millia, inquibus occidendi! defecerat rabies , crucibusaffixi, per ingens littoris spatium pependërunt.Carthaginensium legâtis pepercit, additâ denun-

n eiatiône belli , quod præsentium rênun neces:sites morarêtur.

la. Tyros septime mense , quam oppugnâricœpta ont, capta est: urbs et vetustâte ori-iginis, et crèbrà fortimæ varietàte ad memoriamposteritâtis insignis. Condita ab Agenore , dliimare , non vicinum modù, sed quodcumque

.classes êjus adiârunt, ditiônis suée fécit ’,-et

«si fâmæ libet credere , hæc gens litteras priniamut docuit, aut didicit. Coloniæ certè ëjus pêneorbe tôto diflïææ surit; Carthâgo in Africâ ,in Bœotià Thâbæ, Gâdes ad Oceanum. Credolibero commeahtes mari, sæpiùsque adeundoicæteris incognitos terras, elegisse sédes inven-tùti, qua tune abundàbant : sen quia crêbrismotibus terræ ( nain hoc quoqnetraditur) cul-

!tôres au; fatigâti , nova et externadomicilie

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Living :IV. (Imam. 1V. 165des’hom’mes se tenoient chacun la l’entrée de sa,maison , disposés à assouvir la fureur du soldat.Plusieurs toutefois furent sauvés par les Sido-’niens qui servoient dans les troupes de Macé-doine : kils étoient entrés véritablement-dansai:ville parmi les vainqueursgmais en considérationde leur affinité avec les Tyriens , Agénor passantpour le fondateur des deux villes , ils en me-nèrent plusieurs dans leurs vaisseaux, en lesdéfendant même sur la route; et les -y ayantbien cachés, ils retournèrent à Sidon. Cettees èce d’infide’lité déroba quinze mille hommesà a barbarie du vainqueur; et l’on peut jugerpar un’seul article combien il y eut du sang ré-tpandu ,-c’est qulil y eut six mille soldats massa-vcrés dans l’intérieur de la ville. La colère du roioffrit à la fin un spectacle affligeant pour lesvainqueurs mêmes : deux mille hommes, que la.rage épuisée avoit épargnés , furent attachés

ren croix sur une grande étendue du rivage. ’llfit grâce aux ambassadeurs Ide Carthage; maisen leur déclarant la guerre, qu’il ne différoitque par la nécessité des affaires présentes.

’ 19. "Ce fut après un siège de sept mois ne’fut prisella ville de Tyr, ville devenue célè rechez la postérité, tant par l’ancienneté de sonorigine que par les vicissitudes fréquentes desa fortune. ondée par Agénor , elle mit et’tint l’ont-temps sous sa domination , non-seu-ilement a mer voisine , mais encore toutesvcelleshou ses flottes pénétrèrent : et, s’il fauten croire la renommée, ce peuple est le pre-mier qui a inventé les lettres de l’alphabet,ou qui en a étudié l’usage. l1 est certain que

lses colonies sont répandues pres ne par toutl’Univers; Carthage en Afrique , l’l’hèbes dansla Béotie, Cadix sur les côtes de l’Océan z c’estqu’étant en liberté sur la mer, et abordant

tassez souvent en des pays inconnus aux autresmations, ils ont, je crois, choisi à leur grédes établ-issemens pour leur Jeunesse, dont ilsétoient alors surchargés 5 ou que , tourmentés»:

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ne QulNl’B-CURCBJarmis sibimet quærere cogebantur. Multis ergÜcasibus defuncta et post excidium renâta, nunctandem longâ pace cuncta refovente, sub tu-têlà Românæ mansuetudinis adquiescit.

V. 10. Iisdem fermé diêbus Darii litteræ al-lâtæ sunt , tandem ut Régi scriptæ. Petëbat, utifiliam suam (Staly’ræ erat nômen) nuptiis Alexan- .der sibi adjungeret. Dôtern fore omnem regiôneminter Hellespontum et Halyn omnem sitam.Inde Orientem spectantibus terris contentumse fore. Si forte dubitâret, quad oEerrëtur,accipere, nunquàm du eôdem vestigio stèrefortünam , semperque homines, quantamcumquefelicitâtem habeant , invidiam tamen sentiramaiôrem. Verëri, ne se avium mode, qua:nafurâlis levitas ageret ad sidera, inâni ac pue-rili mentis alÏectu ellerret. Nihil difllcilins esse,quam in illà retâte tantam capere fortûnam.Multas se adhuc reliquias habêre, nec semperin angustiis posse deprehendi. Transeundum-esse Alexandro Enphrâtem , Tigrimque , etAraxen, et Hydaspen, magna munimenta regnisui. Veniendum in campos, ubi paucitâte suâ-rum erubescendum sit. Mediam , Hyrcaniam ,Bactra , et Indes, Oceani accolas, quando adi-tùrum, vel Sogdiânos et Arachosios, nominetantùm notes, eæterasque gentes , ad Cau-casum et Tanaïm pertinentes ? Senescendumfore tantum terrairum vel sine prælio obeunti.Se vèrô ipsum vocâre desineret : namque illiusexitio se esse ventùnun. Alexander , bis, qui

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LivszV.CnAr.V. icide fréquens tremblemens de terre , comme. onle dit aussi, les habitans de cette ile étaientcontraints de se procurer ailleurs , par la voxedes armes, de nouvelles demeures. Ainsi, aprèsplusieurs révolutions qui l’ont successivementruinée et dont elle s’est rétablie , cette ville.à la faveur, d’une longue paix, si ropre à re-mettre tout en vigueur, jouit enfin ’un profondrepos sous la protection paisible des Romains.

V. 2.0. A peu près vers ce même temps,Alexandre reçut une lettre de Darius , quienfin le traitoit en roi. Ce prince demandoitqu’Alexandre épousât sa fille , nommée Statira 3qu’il prît pour dot tout le ays compris entrel’l-lelles ont et le fleuve Hisys 3 et que lui, ilse ren ermeroit en-deçà dans les terres uiregardent l’Orient. Que, s’il faisoit quelque if-ficulté d’accepter ces olïres, il ensât que la,fortune n’est pas toujours la in e, et que,plus les hommes sont heureux , plus ils sontexposés a l’envie. Qu’il étoit à craindre que,semblable aux oiseaux, que leur légèreté natu-relle porte vers les cieux, il ne prît l’essor

ar une vaine et puérile efferVescence de l’ame.sur! n’y avoit rien de plus diflîcile , que desoutenir à son âge une SI ramie fortune. Quepour lui, il avoit encore e grands restes dea sienne , et qu’il n’étoit as toujours possible

de le prendre dans des d filés : qu’Alexandreavoit à passer l’Euphrate, le Ti re, l’Araxeet l’Hydas e, qui étoient de’gran es défensespour son m ire; qu’il falloit venir dans desplaines, ou i auroit honte de la petitesse deson armée. Dans quel temps entreroit-il dansla Médie, dans l’Hyrcanie , dans la Bactriane,chez les Indiens qui habitent les rives del’Océan, ou chez les Sogdiens, les Arachosiens,

euples dont on ne connaît que les noms, etes autres nations ui s’étendent jusqu’au Cal-

case et au Tennis . qu’il vieilliroit à parcourirseulement tant de pays , même sans coup férir.Qu’au reste il casât de le défier, parce qu’il

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’16: Quru-rs-Cuïncl,’littéras attulerant, respondit : Darius: sibi alièfii

,promitteregquod tôtum amiserit, velle partiri,Dôti sibi dari Lydiam, loninm, Æolidem, Belles-ponti ôram , victoriæ snæ præmin : lèges autel!à vîctoribns (liai; accipi à victis. in atro statuumbo essent, si sôlus ignorâret, quamprimùmMarte decerneret : se (psoque, cum transissoitmare, non Ciliciam ont Lydiam , (grippé tantibelli exiguam banc esse mercêdern) sed Perse-polim , oaput regni ëjus, Bactra deinde, Ec-

ibatana. ultirnique Orientis ôram imperio sucdestinasse. Quocumque ille tfugere partisan ,ipsum sequi pesse. Desineret ’terrëre ilnminibas,quem scîret maria transisse. litiges quidam in-.vicem 1180 scripserant.

si. Sed Rhodii, urbem suam .portusque de;débant Alexandro. llle Ciliciam Socrati ’tra-diderat; Philôt’â reg-iôni circa Tyrum jussopræsidêre : Syriam , quæ ficèle appellâtur ,Andromacho Parmenio tradiderat; hello, quadsupererat, interfutùrus. Rex , Hephæstiône Phœ-

inices ôram classe prætervehi jusso, ad urbem.Gâzam cum omnibus copiis vênit. lisdcm ferèdiêbus solemne erat ludicrum lsthmiôrum (r),quod conventu totius Græciæ celebrâtur. ln enconcilia ut sunt Græcôrum temporal-in ingénia,decemunt, ut duodecim legarentur ad Rêgem,qui ob res pro sulfite Græciæ ac libertâte

(a) Ruminant. M InhmumcCarinthilcum.

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LiVnn 1V. Canal 153n’arriveroit auprès de lui que pour son ard-iieur. Alexandre répondit a ceux mêmes quiavoient apporté la ettre , que Darius lui pro-mettait ce qui n’était pas a lui , et qu’il vouloit

artager ce qu’il avort perdu en entier; u’ilI ui donnait en dot la Lydie, l’lonie , l’Eo ideet la côte de l’l-lellespont, qu’il possédoit déjàcomme prix de sa victoire; mais que c’étaitaux vainqueurs à faire la loi, et aux vaincusà s’y soumettre. Que, si Darius étoit le seulqui ignorât quelle étoit la (audition de l’m

’ het de -l’autre,»il s’en éclairoit incessamment par

une bataille. Que pour lui, quand il avoit passéla mer, il s’était proposé ’ajouter à son Em-pire, non-seulement la ’Cilicie ou la Lydie ,trop faible dédommagement des frais d’une si

- "grande guerre 3 mais encore Persépolis , lit-capi-tale des Etats de Darius, la Bactriane , Echa-

ltune, et les extrémités les plus reculées del’Orient. Que partout ou Darius pourroit fuir,1ui , Alexandre , primoit lemme; et qu’il cessâtde vouloir Vl’éponvnnter avec des rivières, sa-chant qu’il avait traversé les mers. loua ceque s’écrivirent les deux rois. I

2x. Cependant les li’hadiens remettoient leurVille et leurs arts au ouvoir d’Alexandre. 0e

-prince avoit auné à ’ rate le gouvernementde la ,Cilicie , et a. Philotas celui du pays quiest aux environs de Tyr; Parménion ,, pourprendre part à la (guerre qui restoit à faire ,avoit remis a la omaque la partie de laSyrie qu’on a pelle Oelésyrie. Le Aroi , aprèsavoir ordonn a Héphestion de conduire laflotte au-delà des côtes de la Phénicie , vint’àla ville de Gaza avec toutes ses forces. C’étaitpan près lversileitemps de la célébration desyeux isthmiques , où toute la Grèce se ras-semble. Les Grecs, dont les esprits changentau gré des circonstances, arrêtèrent dans cette"assemblée, qu’on enverroit au roi douze m-bassadeurs , qui, en reconnaissance des bellesactions de ce prince pour le salut et la liberté,

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in .Qurnrs-Cuacn,gestasscorônam. auream dônum victoria in:rent. lidem pailla antè incertæ fâmæ capta-.verant aüram, ut quocumque pendentes animastulisset fartûna , sequerentur. Cæterùm nonipse macla Rex obibat urbes , imperii ju-gum adhuc recusantes: sed Prætôres quoqueipsius, egregii duces, pleraque invaserant. CalasPaphlagoniam , Antiganus Lycaoniam , Balacrus,ldarne Prætôre Darii superâto, Milêtiun cëpit:Amphatérus et Hegelachus, centum sexagintanavium classe, insulas inter Achaiam atque Asiamin ditiônem Alexandri redegêrunt; Teneda quo-que receptâ , Chien . incolis ultra vacantibus,statuerant occupâre. Sed Pbarnabâzus Darii Pré-tor , comprehensis qui res ad Macedônas trabe-bant, rursùs Apollonidi et Athenagoræ suârum.partium viris , urbem cum modico præsidio mi-litum trâdit. Præfecti Alexandri in obsidiônearbis perseverâhant, non tam suis viribus, quamipsôrum, qui obsidebantur, voluntâte. Nec fe-lellit’opinio. Namque inter Apollonidem etduces militum arta seditio, irrumpendi in ur-bem occasîônem dedit. Cumque portà effractàcohars Macedônum intrasset, appidâni , ôlimconsilio proditiônis agitâto , aggregant se Am-photêro et Hegelocho; Persârumque præsidiocrissa, Phamabâzus cum Apollonide et Athena-gai-â vincti traduntur : x11. trirèmes cum suamilite ac remige , prêter eâs, tringinta hâveset piratici lembi , Græcôrumque tria millia àPersis mercëde conducta. His in supplemen-tuai copiârum suârum distribûtis , piritisque

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Livna 1V. Case. V. 165de la Grèce , lui porteroient une couronne d’orpour honorer sa victoire. Ces mêmes Grecs ,un euiauparavant, prêtoient l’oreille à tousles grain de la renommée, dans la vue defixer l’incertitude de leurs infections du côtéque tourneroit la Fortune. Au reste, ce n’étaitas le roi seul ui attaquât les villes qui re-usoient de lui a éir; ses lieutenans, excellens

capitaines, avoient aussi des succès presque par-tout. Calas soumit la Pa hla onie; Antigone,la Lycaonie , et Balacre , la vi le de Milet , aprèsavoir défait [darne , satrape de Darius z Aru-photère et Hégéloque, avec une flotte de centsoixante voiles , mirent au pouvoir d’Alexandretoutes les îles qui sont entre l’Achaîe et l’Asie.Après s’être emparé de Ténédos , ils avoientaussi dessein, sur l’invitation des habitans ,d’emporter Chia 5 mais Pharnabaze, lieutenantde Darius. ayant arrêté ceux qui favorisoientles Macédoniens, rendit le gouvernement de laville avec une faible garnison, à Apailonideset à Athanagoras , ui tenoient son parti z leslieutenans d’Alexan re ne laissèrent pas decontinuer le siège, com tant moins sur leurs

propres farces ne sur a bonne volonté desassiégés; et l’opinion qu’ils en avoient ne futpoint tram euse , car une émeute ni s’élevaentre Apol onides et les chefs des sa dats, leurfournit l’occasion de se jeter dans la ville:lorsqu’un gros de Macédoniens y eut énétrépar une orte qui fut forcée , les ha itans ,ldèles à eur ancien projet de défection , sejoignent à Amphotère et à Hégéloque , égor-gent la garnison Perse, et livrent, pieds etmains liés, Phamabaze, Apollonides et Atha-nagoras; ils livrent aussi douze galères à troisrangs, avec les soldats qui les montoient etleurs rameurs , outre trente autres sans équi-pages, dés brigantins, et trois mille Grecs quiétoient a la solde des Perses. On les répartitdans les trou es de leur nation our les re-pinter-50:1 ex enta les pirates, et ’on employa

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x65 QUIurn-Cuncn:supplicio affectis , captives remiges adjecëre.classi suæ.

n. Fortè Aristonicus,Metymnæôrum Tyran-nus, cum piraticis navibus , ignârua omniumquæ ad Chium acta erant , primâ vigilià adportûs claustra successit : intenogâtusque à.custodibus, qui: esset; Aristonicum ad Phar-nabâzum venire respondit. [hi Phamabâzumquidem jam quiescere , et non pesse tum adiri : «cæterùm patère socio atque hospiti portum.et postero die Pharnabâzi copiam fore eût-ruant. .Nec dubitâvit Aristonicus primas intrâre.

Secùti 51ml: ducem piratici lembi; ac dùm appli-cant navigia crepidini portûs . objicitur à vigi-libus claustmm , et qui proximi excubâbant, ahiisdem excitantur : nulloque ex bis aûso repu-gnâre , omnibus catënæ injecta sunt: Ampho-tëro deindè. , Hegelochôque traduntur. HincMacedônes transiére Mytilënem , quàm Chaire:Atheniensis nûper occupâtam duôrum milliumPersârum præsidio tenébat : sed cùm obsidiô-

nem tolerâre non passer, urbe traditâ pactusest, ut incolumi abire licëret, lmbrum petit;deditis Macedônes perpecërunt.

VI. 23. Darius , desperâtLpâce , quam perlitteras legâtosque impetrâri passe crediderat.ad reparandas vires , bellumque impigrè reno-vandum intendjt animum. Duces ergo copiâ-nlm Babyloniam convenire, Bessum quoque.Bactrianôrum ducem , perquàm maxîmo possetexercitu coacto, descendere ad se jubet. Sautaûtem Bactriâni inter filas gentes promptissimi,lprridis ingenüs, mmzùmgile 1 Persâxum luxa

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LIVES W. CKÂÎwVIIc 167sur la flotte .d’Alexandre les rameurs qu’on avoitfait prisonniers.

:2. Il arriva qu’Aristonique, tyran de Mé-tymne, ne sachant rien de ce qui s’étoit asséa Chic, se présenta à. la première veille e la. -nuit aux barrières du port, avec des vaisseaux earmés en course; sur le Qui-vive des ardes ,il répondit u’il étoit Aristoniquee et qu" -ven.oitvoir Pharna aïe : les gardes repli uèrent quePharnabaze reposoit dejà, et que (dans le mo-ment on ne pouvoit le voir; qu’au surplus leport étoit libre pour un allié et un ami, etque le lendemain il verroit Phamabaze à sonaise. Lia-dessus Aristonique ne fait oint dif-ficulté d’entrer le remier; et le che est suivipar ses corsaires. andis qu’ils attachent leursvaisseaux au quai du port, les gardes fermentla barrière , et éveillent leurs camarades le:plus voisins; les nouveaux venus sont chargésde chaînes, sans qu’aucun ose se mettre en.défense, et on les remet ensuite au pouvoird’Amphotère et d’Hégéloque. De-la les Ma-cédoniens passèrent a Mitylène , que Charèsd’Athènes avoit prise depuis eu, et qu’il dé-fendoit avec une garnison de eux mille Perses:mais comme il nieroit as en état de soutenirun siéîe, ayant rendu a ville à condition d’en’sortir a vie sauve , il se retira à lmbre. LesMacédoniens firent grâce aux habitans aprèsla reddition. ’

V1. 23. Darius , n’espérant plus la paix , qu’il

avoit cru pouvoir obtenir par ses lettres et puses ambassadeurs, songea sérieusement à ré-tablir ses, forces et à recommencer la guerreavec vigueur. il donne donc ordre aux chefsde ses troupes de se rendre à Babylone; età Bessus, qui commandoit les Butriens, delever la plus grande armée qu’il lui seroit P051sible et de venir le joindre. Or, entre toutesces nations, les Bactriens sont les plus dispos;leurs esprits sans culture sont bien éloignés de

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188 Qururu-Cuucz,labhorrentibus : siti baud procul Scythârum bel-licosissimâ gente , et rapto vivere assuètâ,semperque in armis erant. Sed Beàsus, sus--pectà perfidiâ, baud sânè aequo animo inusa-cundo se continens gradu. Rëgem terrêbat.Nain cùrn regnum alfectâret , proditio , quâsôlà id assequi poterat , timebâtur. CæterumAlexander, quam regiônem Darius petiissetscmni cùrâ vestigans , tamen explorâre nonpoterat ; môre quôdam Persârum, arcâna Rêgurn

mirâ celantium fide. Non metus , non speselicit vôcem , quà prodantur occulta : vetusdisciplina Bégum, silentium vitæ periculo san-xerat. Lingua graviùs castigâtur, quam ullumprobrum : nec magnum rem sustinëri possecrèdunt ab eo , cui tacêre grave sit 5 quodhomini facillimum voluerit esse natüra. 0b banccaüsam Alexander omnium , quæ apud basteragererentur, ignârus , urbem Gâzam obsidêbat.Præerat ei Bêtis eximiæ in Rêgem suum fidei.modicôque præsidio mûros ingentis operis tue-bitur.

24. Alexander, æstimâto locôrum situ , agicuniculos jussit, facili ac levi humo acceptanteoccultum opus : quippè multam arënam vici-num mare evomit, nec saxn côtesque, quæinterpellent specus , obstâbant. lgitur ab eâparte , quam oppidâni, conspicere non pos-sent, opus orsus, ut à sensu ëjus averteret,turres mûris admovëri jubet. Sed endem humusadmovendis inutilis turribus , desidente sabulo .agilitâtem rotârum morabâtur, et tabulâta tur-rium perfringëbat : multique vulnerabantlu’

. la

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I

Ltvna W. Casa. VI. si?”la magnificence des Perses; voisins des Scythes,peuple très-belli ueux, ils sont accoutumés ane vivre que de rigandages , et ils sont tou-jours armés et toujours errans. Mais tBessus ,suspect de perfidie , et qui avoit peine à secontenter du second rang, donnoit de l’inquié- .tude au roi : en effet, comme il aspiroit à laroyauté , on craignoit de sa part une trahison,qui étoit la seule voie par ou il pût satisfaireson ambition. Au reste, Alexandre, mal ré toutses soins pour découvrir la retraite de ius,ne pouvoit en venir à bout, les Perses étant:dans l’usage de garder les secrets des rois avecune fidélité merveilleuse; ni crainte, ni espé-rance , ne eut leur arracher un mot pro reà découvrir es choses qu’ils veulent cacher. gin.ancien règlement des rois avoit ordonné lesilence a cet égard sous peine de la vie : ilspunissent une indiscrétion de la langue lmsévèrement qu’aucun autre crime, et ne crorentcapable de rien de grand celui à qui pèse lesilence, n’y ayant rien que la nature ait rendusi aisé à l’homme. Alexandre, ne sachant donc

as ce que faisoit son ennemi, tenoit assiégéea ville de Gaza. Elle avoit. pour gouverneur

Bétis, homme singulièrement fidèle à son roi;et avec une garnison médiocre il défendoit cetteplace dont les fortifications étoient immenses.

2.4. Alexandre , après avoir reconnu la situation’du local , fit creuser des galeries souterraines , la.mobilité et la légèreté du sol se prêtant à cetravail caché 5 parce que la mer voisine y jettebeaucoup de sa le, et fqu’il n’y avoit ni pierresni rochesqui pussent aire obstacle à la direc-tion de la mine. Ayant donc commencé l’ouvragedu côté que les habitans ne pouvoient découvrir.il fit approcher les tours des murailles, afin d’endétourner entièrement leur attention. Mais cemême terrein , peu favorable au transport destours, retardoit, par les éboulemens du sable, lemouvement des roues , et faisoit briser la char-pente des tours; plusieurs soldats y furent accents

Tom: I. ’

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J70 Qunurn-Cuncn.impïmè, cùm idem recipiendis , qui admovemdis turribus, labor e05 fatigant. Ergb receptuisigne date, postero die mûres corônà circum-dnri jussit. Ortôque sôle , priusquàm admovêretnexercitum, opem Deûm exposcens , sacrumpatrie mère faciêbat. Fortè prætervolans cor-Vus , glêbam, quam unguibus ferébat , subitônuisit : quæ cùm Régis capitiincidisset, resolûta

defluxit. lpsn aütem avis in proximâ tuneconsêdit. mita erat tartis bitumine ac sulphure,in qui âlis hærentibus frustrà se allevâre co-nâtus, à circumstantibus capitur. Digna res

I visa, de qui vêtes consulerentur, et erat nonintactus eâ superstitiône mentis. Ergù Aris-tander, cui maxima fides habebâtur , urbi;quidam excidium augurio illo portendi; cæte-rùm periculumdesse, ne Bex vulnus acciperet.Il]: , quanquàm imam urbem sibi . quominùnsecürus Ægyptum intrâret, obstine ègrè fe-rêbat, tamen parait vâti , signumque receptuidedit.

:5. Hin» animus crëvit obsessis, egressîqueportâ, recedentibus inferunt signa z cunctatiô-n em hostium fore àuam occasiônem rati. Sedacriùs quàm constantiùs prælium iniërunt.Quippè ut Macedônum signa circumagi vidëre ,repentè sistunt gradum. Jamque ad Rëgempræliantium clamer pervenerat, cùm dentin-ciâti periculi baud sânè memor, loricam tamen ,qnàm rârb induêbat , amicis orantibus sumpsit ,

et ad prima signa pervênit. Quo conspecto,Arabs quidam Darii miles, mêjus fortünâ suâfacinus aùsus , clypeo gladium tegens , quasi

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.Livaa 1v. c4". v1. netairement’blessés , parce qu’ils avoient autant de

«reine à dégager les machines qu’à les faire avan-cer. Il fit donc sonner la retraite , et ordonna pourle lendemain l’investissement de la place. Aprèsle lever du soleil, voulant implorer le secours de!Dieux avant de faire avancer ses troupes, il fai-soit un sacrifice selon le rit de son ays : un cor-beau, qui par hasard passoit par- a en volant ,laissa tout à coup échapper de ses griffes unemotte de terre , qui étant tombée sur la tête duroi, se réduisit en poudre ; et l’oiseau alla se per-cher aur une tour voisine : cette tout étoit enduitede bitume et de soufre: de manière ue les ailesdu corbeau s’y étant attachées . il lit e vains ef-forts pour se débarrasser, et fut pris par ceux quise trouvoientà la portée. La chose fut jugée digned’être soumise a la consultation des devins; et leprince n’était pas tout a fait exempt de cette foi-

lesse d’esprit. Ainsi Aristandre , en ni l’on avoitle plus de confiance , répondit qu’a a vérité cetaugure résageoit la ruine de la ville, et qu’ausurplus e roi couroit risque d’être blessé; c’estpourquoi il lui conseilla de ne rien entreprendrece jour-là. De son côté , quoiqu’il vît avec impa-’tience qu’une seule ville l’em écbà! d’entrer-sansinqiuiétude en Égypte , il ne aissa as d’en croire.le evin, et il donna le signal de a retraite.

25. Cela redoubla le courage des assié ès; ilsfont une sortie , et. enseignes déploy es. ilsattaquent l’ennemi dans sa retraite, persuadé:que ce délai seroit pour eux une occasion favo-rable. Mais ils s’engagèrcnt avec plus de vigueur

ne de constance 5 car , dès qu’ils virent lesacédoniens faire volte-face , ils s’arrêtèrent

tout à coup. Et déjà les cris des combattansétoient parvenus jus u’au roi, lorsqu’oubliantsans doute le péril ont on l’avoir menacé .il prit toutefois sa cuirasse, dont il se couvroitrarement et à la rière de ses courtisans, etalla se mettre à a tête de ses ensei nes. A.sa vue, un Arabe, soldat de Darius, armantlm projet d’une audace ail-dessus de son site;

Hz.

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1:7: Quiurz-Cuncs.transfuga genibus Rëgis advolvitur. 111e assur-gere supplicem , recipique inter suos jussit.At gladio barbarus strenuè in dextram trans-lâto, cervicem appetit Régis: qui exiguà cor-poris declinatiône evitâto ictu, in vânum ma-num barbari lapsam amputat gladio , denun-ciâto in illum diem periculo ( ut arbitrabâturipso) defunctus. Sed , ut opinor , inevitabile estfitum : quippè dùm inter primâres promptiùsdimicat , sagittà ictus est , quam per loricamadactam , stantem in humera, medicus’ ëjusPhilippus evellit. Plurimus deindè sanguis ma-nâre cëpit;omnibus terrifia, quia nunquàlntain altè penetrasse tëlum loricà obstante .cognoverant. lpse, nec ôris quidem colère mu-tâto, supprimi sanguinem, et vulnus obligârijussit. Diù ante ipsa signa , val dissimulâto ,vel victo dolôre perstiterat , cum suppressusipaülù ante sanguis medicamento, maiiâre la-tiùs câpit; et vulnus , quad recens adhuc do-lôrem non moverat, frigente sanguine intumuit.Linqui deinde anime , et submittigenu coapit;quem proximi exceptum in castra recepërunt.Et Bétis interfectum ratas, urbem ovans victoriârepetit.

:6. At Alexander , nondiim procurâto vulanere . aggerem , que mœnium altitudinemequâret, exstruxit, et pluribus cuniculis murossabrai jusslt. Oppidâni ad pristinum fastigiummurôrum , novum extruxêre munimentum; sedne id quidem turres aggeri impositas æquâre

’ poterat. [taque interiôra quoque arbis infesta

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L1?R.EIV,CKA!. V]. :71tache un coutelas sous son bouclier, et vient,Comme déserteur , se jeter aux genoux du roi;Le prince fait lever le suppliant, et ordonnequ’on le reçoive dans ses troupes î mais le bar-bare, saisissant habilement le coutelas de lamain droite, en décharge un coup sur la tètedu roi, qui l’évite en détournant un peu le-corps, et coupe de son cimeterre la main quiavoit porté à faux; ce qui lui fit croire u’ilétoit quitte du danger qu’on lui avoit pr ditpour ce jour-là. Mais on ne peut, je crois ,Iéviter sa destinée. En effet, Alexandre, com.battant aux remiers rangs avec trop d’ardeur,fut atteint d’une flèche, ui , ayant percé sacuirasse , lui demeura en oncée, dans l’épaulejusqu’à ce que son médecin Philippe l’en tirât:e sang en sortit alors en abondance et effraya

tout le monde , parce que personne n’avoir.connoissance qu’un trait fût jamais entré siavant à travers la cuirasse. Le roi, sans chan-er de couleur, fit étancher le san et bander

a plaie. Ayant ensuite ou dissim é ou sur...- .monté la douleur , il étoit déjà resté long-temps à la tête de ses troupes, lorsque lesang, arrêté d’abord par le premier appareil ,commença à couler p us abondamment; et laplaie , qui dans les premiers momens n’avaitcausé aucune douleury enfla à mesure que lesang se refroidit. Ensuite il lui prit une foi-blesse, et il tomba sur ses genoux; alors ceuxqui étoient près de lui le prirent et le .repor-4tètent au camp. Et Bétis, le croyant mort,rentra dans la ville enchanté de sa victoire.. 26. Mais Alexandre , sans. attendre la gué--

mon entière de sa blessure, fit élever uneterrasse au niveau des remparts, et pratiquerplusieurs mines sous les murs pour les ren-verser. Les habitons élevèrent de nouvellesfortifications sur le haut des anciens remparts;niaisais ne purent par-là même les mettre auniveau-des tours qui avoient été placées sur ila terrasse , de sorte que le cœur même de

H 3 A

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174 QUJITB-CURCB.têlis orant. Ultime pestis arbis fait , caniculesubmtus mimis, per cujus ruinas hostis intrâvit.Ducêbat ipse Rex antesignânos, et dùm incan-tiùs subit, saxo crus ëjus afiligitur. lnnixus ta-men têlo , noudùm prièrislvulmris obductàcicatrice, inter primères dimicat : irà quoqueaccensus, quod duo in obsidiône arbis ëjus aceceperat vulnera. Bêtim , egregiâ editâ pugnâ ,multisque vulneribus confectum , deseruerantsui : nec tamen segniùs prælium capessëbat,lubricis armis suo pariter atque bostium san-guine : sed cum undiquè anus omnium tëlispeterëtur , ad prostrëmum exhaustis viribus

--vivus in potestâtem hostium vênit a que adRêgem adducto , insolenti gaudie juvenis elâtus,éliàs virtiitis, etiam in hoste mirâtor z Non,a! valwïm’, inquît , modérât , Bâti : sed quidquid

tormentôrum in captivant ùwenîri polar, panic-é

mm esse te rugira. llle, non interrito modô ised contumâci quoque vultu intuens Régent,nullam ad minas ëjus reddidit vôcem. TarnAlexander : Tidëtisne obsti’nârum cd tacendum Pinquit’; num gent: positif? mm supplice"! "in".luisit? Vint-am tamen silenn’um ; et si nihil aliud,une gtmîtum interpellâbo. îram deinde vertitl

.in rabiem ; jam tum peregrinos ritus novâsubennte fortùnâ. Per tâlos spirantis lôra tra-jecta saut, religitumque ad currum traxërecirca urbem equi; gloriante Rêge Achillem,’àquo genus ipse deduceret , imitâtum se essepâma in hostem capiendâ. Cecidêre PersârumArabumque circa x. millia; nec Macedonibusincruenta victoria fuit. Obsidio cerlè non tameleritâte urbis nobilitâta est, quam gominât!)

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Liv-R! 1v. CHAP. v1. .175la ville resta toujours en butte aux traits desassiégeans. Ce qui mit le comble à son malheur;fut la chute d’une muraille minée , qui donnaentrée à l’ennemi ar la brèche. Le roi étoitlui-même à la tète es plus avancés; et commeil se présentoit avec trop peu de précaution,il reçut un coup de pierre à la jambe .- il nelaissa pas, en s’appuyant sur son javelot, quoi-que sa première plaie ne fût pas encore fermée,A e combattre au premier rang , pi ne d’ailleursd’avoir re u deux blessures au sigge de cetteplace. Bétis, après avoir combattu d’une ma-nière distin née, et avoir reçu plusieurs coups...avoit été a andonné des siens; mais il ne. se’battit pas pour cela moins vaillamment, ayantses armes teintes tout a" la fois de son propresang et de celui des ennemis. Mais comme.tous les traits se réunissoient sur lui de toutesparts , il s’épuise enfin , et tomba vif au pouvoirdes Macédoniens z quand on l’eut amené auroi, ce. jeune prince, qui autrefois admiroit laValeur jusques dans un ennemi, transporté alorsd’une joie extraordinaire 2 Tu ne mourras pas,Bâtir , lui dit-il, comme tu la désirois,- mais«grands-loi à soufrir tout ce qu’on peut inventercontre un ennemi dont on est martre. Celui-ciregardant le roi non-seulement sans effroi ,mais même avec fierté, ne daigna pas répondreà ses menaces. Voyez-vous, dit alors Alexandre,comme il s’obstine à se faire .’ A-t-z’l fléchi legnou P lui ost-il éthappe’ un mot de soumission ?Maïs je lui ferai bien rompre le silence; et sije n’en tire autre (hase, je lui arracherais dumoins des gémissemens. Sa colère se convertitalors en rage, sa nouvelle fortune lui ayantdéja fait prendre les manières étrangères. Il fitdonc passer des courroies à travers les talonsde Ben? encore vivant, qui, attaché à un char,fut tramé ainsi par des chevaux autour de laVille 5 le roi se faisant gloire d’imiter, par cetteVengeance I AChÎlle, de qui il descendoit. Ilpéritienviron dix mille Perses et Arabes; et

Hi

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in Quïurnx-Cuicn,pericyio Rêgîs . qui Ægflutum adire festinansfLmyntam cum decem triremibus in Macedo-miam ad inquisitiônem novôrum militum nuisit.Namque præliis etiam secundjs ntterebanturcopiæ ; devictârumque gentiuxn mimi , minot51mn domesüco fides habebâtur.

VIL :7. Ægyptii ôlim Persà’rum opibus in-Iensi, quippe avârè et superbè imperitâtum sibiesse credëbant , ad spem adventûs êjus erexe-tram animes , utpotè qui Amyntam quoque trans-fugam , et cum preçario imperio venientelnlâti rompissent. lgitur ingens multitùdo Peluq.iium , quà mtratüms Re): videbâtur, convene-Iat. Atque ille septime die, posteâquamà Gâzûcopias moverat,in regiônem Ægypti, quam nunccastra Alezandri vocant pervënit; Deindè pçdeS-atribus copiis Pelusium peton jussis , ipse cumexpeditâ delectômm manu, Nilo amne vectusest.Nec sustinuëre adventnm êjus Persæ , defeo-tiône quoque pertermi. Jumque haud proculMemphi erat; in cüjus præsidio Mazâces Prête]:Darii relictus, ostio amnis superâto, octingentntalenta Alexandre , omnemque regiam supellecqtilem tradidit. A Memphi, eôdem flamine vectus,ad interiôra Ægypti penetrat 3 compositisquerébus, ita ut nihil ex patrie Ægyptiôrilm mèremutâret , adire quis Ammôriis oraculum statuât.

28. [ter , expeditis quoque et paücis vix tolærabile, ingrediendum erat : terré cdeloque aquâ- l .mm pennria est : sterilés arënæ jacent; queubi vapdr 36115 accendit , fervido solo entrent.

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Lista: 1V. CHAR-VIL inla.victoire coûta aussi du sang aux Macédo-niens. Ce siège au reste fut moins mémorablepar la réputation de la place , que par lesdeux aventures périlleuses du r01, qui , se-hâtant de passer en Egypte, envoya Amyntaeavec dix trirèmes en Macédoine, pour y fairesde nouvelles levées : car ses victoires mêmeépuisoient ses forces , et il avoit moins deconfiance aux soldats qu’il tiroit des nationsvaincues qu’à ceux de, sa propre nation.

Vil. 27. Les Egyptiens, ennemis depuis ion atemps de la puissance des Perses, parce u’in’avoient trouvé dans leur gouvernement qu ava- :rice et orgueil, sur l’espoir e son arrivée, avoientsenti renaître leur courage, eux qui avoient reçuavec transport Amyntas même, qui n’étoit qu’un vtransfuge et qui n’avoir qu’un commandementprécaire. ll s’en étoit donc rassemblé un rand ’nombre à Péluse , ar où il sembloit que e roidevoit entrer dans e pays : mais sept jours aprèsson départ de Gaza, 1l arriva dans cette contréede l’Egypte , qu’on appelle au’ourd’hui le Campd’allexandre; de là il fit dé er son infanterievers Péluse , et il s’embarqua sur le Nil avec une »légère escorte d’élite. Les Perses, épouvantés ,d’ailleurs par la défection des Egy tiens, ne tin-rent pas a son arrivée. Et déjà i étoit proche ide Memphis, lors e Mazacès, lieutenant deDarius, i l’avoit aissé dans cette place pour, *la défen te, traversa promptement le fleuve,et remit à Alexandre huit cents talens et tout cequi appartenoit au roi. De Memphis , il énétm -parle même fleuve jusqu’au cœur de l’ g e;et après avoir réglé toutes choses sans rien c an- .5er aux anciens usages du pays , il résolut d’allera l’oracle de Jupiter-Hammam

2.8. il falloit prendre une route a peine pra-’ficable même pour une petite troupe sans équi-page : on n’y a ni eau de source ni eau de vpluie; on n’y voit que des sables stériles, qui,échauffés ar le 50 cil, mettent sous les piedsun sol bruant, et causent une chaleur insuppor-

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,73 quints-Cuisez. ,Ivestigia , intolerabilisl æstus existit : luctanduni-que eSt non tantùm cum ardôre et siccitâte reogiônis , sed etiam cum tenacissimo sabulo , qui»! -præaltum et vestigio cédens , aigre moliunturpedes. Hæc’ Ægyptii veto majôra jactâbant.Sed ingens cupido animum stimulâbat adeundiJovem, quem generis sui aactôrem , baud con-tentus mortâli fastigio , eut credëbat esse, meerêdi volêbat. Ergù cum iis. , quos ducere sécurit

statuera: , secundo amne descendit ad Mareotimpalûdem. Es legâti Cyrenensium dona attulâre ;pacem, et us adiret urbes suas , petentes. 111e ,dônis acceptis , amicitiâque conjunctà, desti-nâta exsequi .pergit- Ac prime quidem et se-quenti die , tolerabilis labor visus , nondùm tant.vastis nùdisque solitudinibus aditis , jam tamen’sterili; et emoriente terrà. Sed. ut aperuëre seeampi alto obruti sabulo , baud secus quam pro-fimdum. s’equor ingressi, terrain oculis require-

À banc. Nana arbor , nulium culti soli occurrêbatvestigium. Aqua etiam defecerat, quam utribus-camêlildevexerant, et in aridosolo ac fervidosabulo nulla eran’Ad’hæc sol omnia incenderat,

aiccaque et adusta erant omnia , cum repente ,,*sive illud Deôrum mimas, sive câsus fuit, ob-ductæ cœlownùbes condidëre sôlem : ingens æstiu

,fatigâtis 1 etiamsi aqua deficeret , auxilium..Enim vêrùv ut largum quoque imbrem excus- ksêrunt procellæ , pro se quisque- excipere cum-5:quidam , 0b sitim impotentes sui ,, 6re quoque’hianti captâre conspirant. Quatriduum par vastessolitudines. assumptnln est;

’ a

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Livan 1V. Case. vu. I7,table : on a à lutter non-seulement contre l’ar-deur et la sécheresse dupa s, mais encore coutreun sable fort tenace , d’où ’on se tire avec peine,parce qu’il est rotond et qu’il fond sous les piedsà-chaque as. es Egy tiens exagéroient encoreces diflicu tés. Mais Alexandre avoit une envieprodigieuse de faire une visite à Jupiter, qu’ilcroyoit ou vouloit faire croire son père , nese contentant pas d’être né au faîte des gran-deurs humaines. Prenant donc avec lui ceuxqu’il avoit choisis pour l’accompagner, il des-cendit le. fleuve jusqu’au lac Maréotis z ce fut l’a-que les ambassadeurs des Cyréniens lui appor-tèrent des résens, lui demandant la aix etla faveur e le recevoir dans leurs vi es; ilaccepta leurs présens, fit alliance avec eux ,et continua de suivre son projet. Le premier etle second jour , la fatigue parut sup ortable ,parce qu’on n’étoit pas encore entré ans d’im-

menses et arides solitudes, quoi e la terreoflrît déjà le spectacle de la stéri ité et de lalangueur. Mais quand ils découvrirent des plai-v

- nes ensevelies sous un sable épais, ils y entrè-,rent comme dans la haute mer," en cherchantla terre des yeux : point d’arbres, point detraces de culture; l’eau même apportée dansdes outres par des chameaux avoit manqué, etil ne s’en trouvoit nulle part dans un terreinaride et un sable brûlant. D’ailleurs le Soleilavoit tout embrasé, tout étoit sec et brûlé zquand tout a coup. soit par la faveur des Dieux,soit par hasard , des nuages épaissis dans le cielcachèrent le Soleil; ce qui apporta un grandsoulagement aux voyageurs excédés de chaleuret de atigue , quoique l’eau leur manquât encore.Mais lorsque les secousses des vents firent enfintomber une pluie abondante, chacun fit sa pro-vxsion; quelques-uns n’en pouvant plus de soif,commencèrent par recevoir, la bouche ouverte,l’eau qui tombont. Ou tut quatre jours à traverses”ces vastes déserts. *

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!’O’ Qnrura-Cuaczp29. Jamque baud procul oraculi aède abc-à

rant, cùm complûmes corvi agmini occurrunt , ’

modico volâtu prima signa antecedentes : etmorio humi residêbant, cum lentiùs agmen in-eederet, mode se permis levâbant, antecedemtium iterque monstrantium ritu. Tandem adsédem consecrâtam Deo ventum est. lncredibiledictu , inter vastes solitudines site , undiqueambientibus râmis , vix in densam ambreracadente eêle , contecta est z multique fontes,-dulcibus aquis passim manantibus , alunt sylvas.(le-eh quoque mira temperies . verne temporimaximè similis poum-es anni partes pari sala.britâtepercurrit. Accolæ sédis sunt ab Orienteproximi Æthiopum : in Meridiem versus Arabes.spectant, TragIoayu’s cognémen est. Quôrurn

regio usque ad rubrum mare excurrit. At quiVergit ad Oecidentem, alii Æthiopes collant ,quos Sanaa: voeant. A Septentriône Nass-mônes sunt; gens Syrtica , navigiôrum spoliisquestuôsa. Quippè obsident litrons, et ests:destitùta navigia nôtis sibi vadis occupant. ln-

’colæ nemoris (Hammonios vocant) dispersinhaguriis habitant : medium nemusi pro areahabent , triplici mûno circumdatum. Prima muanitio tyrannôrum veterem regiam claùsit: inproximà conjuges eôrum ,. cum liberis et pelli-cibus, habitant. Hic quoque Dei oraculum est;Ultime munimenta , satellitum armigerôrumquerôdes crane; Est etiam aliud- Hammônis nemus;

a in medio habet fontem : aquam sôlis vacant.Sub lùcis ortum tepida minet : media die, cumvehementissimus est caler, frigida eadem nuit- r"inclinât: in vesperam P calescit z mediànacteg.

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117]! 1V. Carnivu. un39. Déjà l’on approchoit du lieu ou réside

l’oracle, lorsque quantité de corbeaux vinrentans-devant de la trou e, précédant d’un voltranquille les premièr s enseignes : tantôt ilsse pesoient a terre, quand. l’armée ralentissoitsa marche; tantôt ils s’élevoient dans les airs,comme pour la devancer et lui servir de guide.Enfin l’on arriva au temple du Dieu. Chose in-croyable ! ce temple , situé- entre des désertsimmenses, est environné de toutes parts d’unombrage qui se laisse a eine pénétrer par lesrayons du Soleil; et p usieurs fontaines quisourdrent de côté et d’autre, entretiennent cebois par l’agréable fraîcheur de leurs eaux: latempérature de l’air y est aussi merveilleuse,et semblable à celle du printemps; elle con-serve la même salubrité pendant toute l’année.Les habitans de ce lieu sont, a l’Orient, voisinsdes Ethiopiens : vers le Midi, ils regardent lesArabes, qu’on appelle Troglodytes, dont le payss’étend jusqu’à mer Rouge z en tournant àl’Occident on trquve d’autres Ethiopiens, nom-més Sctnites; et au Septentrion sont les Nasa-moniens. qui avoisinent les Syrtlies, et quis’enrichissent des dépouilles des vaisseaux, carils infestent les rivages; et par la connoissance

’ils ont des bas-fonds , ils se rendent maîtreses navires échoués ar la basse mer. Quant

à ceux qui habitent e bois, et qu’on appelleHammoniens, ils logentdans des cabanes éparses.Ils regardent comme une forteresse, le milieudu bois i est fermé par une triple enceintede murai es : la première en-dedans renfermoitl’ancien palais des rois 5 la seconde, la demeurede leurs femmes, de leurs enfans , et de leur:concubines, et en outre l’oracle du Dieu : latroisième étoit le poste des gardes et le loge:

’ment de la maison militaire du prince. Il y aencore un autre bois d’Hammon , au mi ieuduquel est une fontaine,-qu’on appelle [Eaudu Soleil: au oint du jour, elle est tiède; à qmidi! lorsque a chaleurlest plus grande , elle

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tu; Qulnrz-Cuncl,fervida exæsrunt ; quôque propiùs no: vagîtad lûcem , multum ex noctumo calme decrescit;dônec snb ipsum diëi ortum assuêto temporelanguescat. Id , quad pro Deo colitur , non eum-dem eûgiem habet, quam vulgb dûs artificesaccommodavërunt. Umbiculo maximè similis esthabitus , smaragdo et gemmis coagmentâtus.Banc , cùm responsum petitur , navigio surîto’gestnnt sacerdôtes : multis argenteis pateris abutrôque navigii latere pendentibus. Sequunturmutrônæ , virginesque , patrio mûre incondi-tum quoddam carmen canentes : quo propi-tiàri Jovem crêdunt , ut certum êdat oracu-lum.

3o. At tnm quidem Rêgem , propiùs adeun-tem , maximus nâtu è sacerdotibns filium ap-pellat, hoc nômen illi parentem Jovem redderefirmans. Ille vërô et acciperefie , ait , et agnos-cere : humânæ sortis oblitus. Consulit deindè,un totius orbis imperium En! sibi destinâretpater. Vêtes , àquè in adnlatiônem composi-tus , terrârum omnium rectôrem fore ostendit.Post floc institit quærere , an omnes parentisnui interfectôres, pâmas dedissent. Sacérdos ,

’ patentent ëjus negat ullins scelere pusse violâri :

Philippi sûtem omnes interfectôres laisse sup-plicia; adjêcit, invictum fore , dônec excederetad Deos. Sacrificio deindè facto, dôna et sacer-dotibus et Deo data sunt z permissumque ami-ais, ut ipsi quoque consulerent Jovem. Nihillmplïùs quæsivërnnt , quam an auctor essetsibi divinis honoribus colendi suum Bëgem. H00quoque acceptum fore Jovi vêtes respondit,ut ipsi victârem Bëgem divîno honàre solerent.

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lupus 1V. Case. Vil. la;est froide; sur le soir elle s’échauffe; au milieude la nuit , elle est bouillante et très-chaude ;et à mesure que le jour approche, la chaleur

de la nuit diminue , jus u’à ce u’au point dujour elle reprenne son egré or ’naire de tié-deur. Ce qu’on y adore comme un Dieu , n’apoint la figure que les artistes ont coutumede donner aux Dieux; la forme en est très-semblable à celle d’un chaton, réunissant uneémeraude et des pierres précieuses. Quand onle consulte , les rétres le portent dans unnavire doré, ami de plusieurs coupes d’argent311i pendent e chaque côté: ils sont suivis par

es dames et par de jeunes filles, qui chantentà la mode du pays certain cantique grossier,par ou elles croient se rendre Jupiter propiceet en obtenir une réponse bien c aire.

30. Ce tut précisément dans cette co’njoncoturc, que le roi s’étant avancé, le plus ancien

. des prêtres lui donna le nom de Fils, assurantque c’étoit son père Jupiter qui le lui donnoit .et lui, oubliant qu’il étoit homme, dit qu’il’l’ac-

ceptoit et le reconnoissoit. ll demanda ensuitesi son père ne lui destinoit pas, ar ses décrets ,l’empire de toute la terre; et e devin, éga-lement disposé à l’adulation , déclara nettementqu’il gouverneroit toute la terre. Il continuaencore de demander si tous les meurtriers deson ère avoient été punis : le prêtre répondit,

ne ’îmmortalitè de son père le mettoit à l’abrie tous les attentats, et qui l’égard de Phi-

lippe , tous ses meurtriers avoient subi les peinesqu’ils méritoient; il ajouta que, pour ni, ilseroit invincible jus n’a ce ’il assàt nuerai) udes Dieux. Quand e sacri me ut achevé, idonna des offrandes au Dieu et des résens auxprêtres, et permit à ses courtisans e consulteraussi Ju iter. La seule chose qu’ils lui demanJdèrent u , s’il les autorisoit à rendre à leur roiles honneurs divins : et le prêtre ré ondit qu’ilsferoient aussi une chose très-agréable à Jupiter ,

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tu Quinte-Canon,.Vërè et salubriter æstimanti fidem oraculi , vina

profecto responsa vidêri potuissent : sed for-tûna, quos üni sibi credere coêgit , magnâ exparte avidos gloriæ magis , quam capâces farcit.Jovis igitur filium se non solum appellâri passusest , sed etiam jussit : rêrumque gestârum fameuxdùm augëre vult , tilt appellatiône’ corrumpit.Et Macedônes , assuêti quidem regio imperio ,sed majore libertâtis umbrâ quam cæteræ gen-tes , immortalitâtem alfectantem , contumaciùsquam aut ipsis expediébat mut Bëgi , adversâtisunt. Sed hæc suo quêque tempori reservenotut. Nunc cætera exsequi pergam.

VIH. 31. Alexander ab Hammône’ rediens,ut à mari ad Mareotim palüdem baud proculinsulâ Pharo sitam vênit, contemplâtus locirnatrium , primùm in ipsà insulà statuerai; ur-bem novam coudera. 1nde, ut apparuit magnasédis insulam baud capicem , elêgit urbi locumubi nunc est Alexandria, appellatiônem trahensex nomine auctôris : complexas quidquid lociest inter palüdem et mare , octoginta stadiôrum.mûris ambitnm destinat; et qui ædificandæurbi præessent relictis, Memphim petit. (Su-g.pido , baud injusta quidem , cæteriun intempes-sfiva incesserat , non interiôra modo Ægypti ,sed etiam Æthiopiam invisere. Memnônis Tithô»ni ne celebrâta regia cognoscendæ vetustâtisavinumtrahëbat pênè extra terminos SôliS.Sed imminens bellum , cujus multi) major su-pererat,môles , otiôsæ peregrinatiôni tempera

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I. l v a 31V. C n Al’. V111. ne;en honorant comme Dieu un roi couronné parla victoire. A ju er sainement et selon la véritéde la bonne-foi e l’oracle , ces réponses auroientpu passer pour illusoires; mais ceux que la For-tune a amenés au point de ne plus compter quesur elle, elle les rend la plupart lus avides degloire que di nes d’en acquérir. on-seulementdonc il sou rit, mais il exigea qu’on l’appelaitFils de Jupiter; et en voulant par cette dis-tinction au menter l’éclat de sa renommée , ilne fit que a ternir: les Macédoniens, de leurcôté , véritablement accoutumés au gouveme-ment monarchique , mais jouissant aussi d’uneombre de liberté plus grande que les autres

euples, mar aèrent pour la rétention du roia l’immortalit , une aversion p us opiniâtre qu’iln’était expédient our eux et pour lui. Mais ilfaut réserver ces c oses pour en parlerxen tempset lieu; quant à présent, je vais reprendre la

suite. ’V111. 3:. Alexandre , au retour du temple deJupiter-Hammon, étant venu de la ’mer Au lac ’Maréotis, qui est peu éloigné de l’île de Phare, ’

examina la nature du lieu, et résolut d’abordde bâtir une nouvelle ville dans l’île même;ayant ensuite reconnu ue l’île ne ouvoit four-nir un assez grand emp acement, i choisit ou:sa ville l’endroit ou est aujourd’hui Alexan rie,ainsi appelée du nom de son fondateur : il prit ttout l’espace compris entre le lac et la mer ,traça pour les murailles une enceinte de uatre-vin t stades, laissa sur les lieux des gens c argésde a conduite de l’ouvrage , et se rendit à *Memphis. Il avoit conçu le désir non dérain.sonnable , mais d’ailleurs dé lacé , non-seu- .lement de visiter l’intérieur e l’Egy te , maisPEthio ie même z avide comme il étont de con-naître ’anti uité , la curiosité de voir le fameuxpalais de émnon et de Tithon, l’entraînoitpresque au-delà des bottes du Soleil 5 mais la ’guerre [qu’il avoit à soutenir, et dont leslplusgrandes dificultés restoient a surmonter, ne lui

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l

ne QuiNtI-Cuaca,,exemerat. ltaque Ægypto præfeoit ÆscbylumRhodium, et Peucestem Macedônem, quatuorminibus militum in præsidium regiônis ëjusdatis : claustra Nili numinis Polemônem tuerijubet; triginta ad hoc trirèmes datb. Africædeinde ,1 quæ Ægypto juncta est , præpositua IAppollonius ; vectigalibus eiusdem Africæ Ægyp-tîque. Cleomenes. Ex finitimis urbibus com-migrâre Alexandriam jussis , novam urbemmagné multitudine implevit. Fâma est ,. cumBex urbis futûræ muros polenta, ut Macedô-hum mos est, destinasset , avium greges advoLlasse, et polentâ esse pastas. Cùmque id ômen,pro tristi a plerisque esset acceptum , respon-disse vites, magnum illum urbem advenârum.frequentiam cultüram . multisque eam terrisalimenta præbitùram.

I 32. Bëgem , cùm secundo alune deflueret ,assequi cupiens Hector , Parmenlônis filius ,eximio ætâtis flore, in paücis Alexandro cârus ,parvum navigium conscendit gpluribus quamcapere posset impositis. ltaque mersa navisomnes destituit. Hector diù flumini obluctâtus .cum madens vestis, et astricti crepidis pedesnatâre’prohibërent , in ripam tamen Semianimisevâsit; et ut primum fatigâtus spiritum laxïr-vit , quem metus et periculum intenderant,nullo adjuvanie (quippè in diversum evaserantalii) exanimâtus est. Rex amissi êius desideriovehementer afilictus est, repertumque corpusmagnifico extulit funere. Onerâvit hune dolôremnuncius mortis Andmmacbi, quem præfeceratSyrie : vivum Samaritæ cremaverant. Ad’cùjusl

a

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Livaa 1V. Cuir. V111. 1.87avoit oint laissé de temps pour un voya e inu-tile. l donna donc le gouvernement de l gypteau Rhodien Esch ile et au MacédonienPeucestes ,avec quatre mil e hommes pour la défense dupays z il chargea Polémon de garder les bouchesdu Nil, et à cet effet il lui laissa trente trirèmes zil confia ensuite à Apollonius le commandementde la artie d’Afrique qui touche à l’Egypte,et à Cllêomènes, la perception des tributs anscette même partie etdans l’Egypte. ll- lit venirà Alexandrie des colonies des villes voisines,ce qui jeta dans sa nouvelle ville une grandemultitude d’habitans. On dit que, le roi ayanttracé avec de la farine d’orge, selon la cou-tume des Macédoniens, l’enceinte des muraillesde la ville qu’il vouloit bâtir, il survint destroupes d’oiseaux qui mangèrent la farine; et

ne , la plupart regardant ce présage commefielleux. les deVins firent entendre que cette

ville’seroit fréquentée par un grand nombred’étrangers, et qu’elle a provisionnerait de vi-vres beaucoup de contr es.

32. Tandis que le roi descendoit le fleuve,Hector, fils de Parménion, qui étoit à la fleurde son âge, et du petit. nombre’de ceux qé’lëchérissoit Alexandre , voulant joindre le prince ,monta un petit bateau, ou l’on admit plus demonde qu’il n’en pouvoit porter: de sorte qu’ilenfonça et submergea tous les passagers. Hector,après avoir lutté pendant bien du tem s contrele» fleuve , parce que ses habits moui lés et lachaussure ui lui embarrassoit les pieds l’em-pêchoient e nager , gagna pourtant le rivage ,mais a demi-mort; et orsque, dans cet étatd’épuisement, il reprit sa respiration, retenueauparavant par la crainte et par le péril , ilmourut faute de secours, parce que lés autress’étaient écbap és d’un autre côté. Le roi fut

sensiblement a igé de l’avoir perdu; et lors-qu’on eut retrouvé son corps, il lui fit faire

e magnifiques funérailles. Pour surcroît dedouleur, il reçut la nouvelle de la mon .d’An-

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m Qu’nnz-CUncn,interitum vindicandum , quantâ maximâ ceîeriitâte potuit , contendit : advenientîque sunt tu»diti tanti sceleris-nuclôres. Andromacho deindàMemnôna substituit 3 affectis vsupplicio , quiprætôrem interemerant. Tyrannos (inter e08 ,Methymnæôrum Aristonicum , et Chrysolâum)populanbus suis tradidit, quos illi è mûris 0binjurias tortos necavërunt. Atheniensium deindè,Rhodiôrumque , et Chiôrum legatos aùdit. Athe-nienser victoriam gratulantur, et , ut captivîGrœcôrum suis restituerentur , orâbant. Rhodiiet Chii de præsi ’o querebantur, omnes êqundesiderâre "si , impetravërunt. Mitylenâzis quo-

que , 0b egregiam in partes suas fidem , etpecuniam quam in bellum impenderant, ob-sides reddidit , et magnum regiônem finibul06mm adjécit. Cypriôrum quoque regibus ,qui et à Dario defecerant ad ipsum , et oppu...(nanti Tyrum miserant classem , .pro meritohonos habitus est. Amphotërus deindè classâtpræfectus ad liberandam Crëtam missus (num-que et Persârum et piratârum amis pleraqueêjus insulæ obsidebantur), ante omnia mare àpiraticis classibus vindicâre jussus : quippè ob-noxium prædonibus crut, in bellum uirôqueBëge conversa. Bis compositis , Herculi Tyrioex aûro cratëram, cum triginta pateris, dicâ-vit : imminensque Dario, jter ad Enphrâtempronunciâri jussit.

1X. 33. At Dafius cùm ab Ægypto divertissein Africam hostem comperisset, dubitavernq,

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Lrvns 1V. CHAP. 1x. :8,drome e, à qui il avoit donné le gouvernementde la yrie; les Samaritains l’avoient brûlé vif :il partit, avec la plus grande diligence possible. xpour ven er cette mort; et à son arrivée, onni livra es auteurs d’un si horrible attentat :

il fit punir du dernier supplice ces meurtriersde son lieutenant, et donna à Memnon la charged’Andromaque. ll livra aussi les tyrans , et entreautres ceux de Métymne, Aristoniq l -,hry-solaüs, à la fureur de leurs campa s etceuxæi, pour se venger des outrageavoient re us, les mirent à mort en litant du aut de leurs murailles. Après celadonna«audience aux ambassadeurs d’Athènes,

de Rhodes et de Chic. Les Athéniens venoientle féliciter de sa victoire, et le prier de rendreaux Grecs les prisonniers de leur nation; ceuxde Rhodes et de Chio se plaignoient de leur;garnisons : tous, ne paroissant désirer que deschoses justes, obtinrent ce qu’ils demandoient.Comme les Mityléniens lui avoient donné despreuves distinguées de fidélité et avoient con-tribué beaucoup aux frais de la guerre, il leurrendit aussi leurs otages, et ajouta à leur ter-ritoire une grande étendue de pays. Il renditpareillement tout Phonneur qui-il crut devoir auxrois de Chypre , i avoient le.double mérited’avoir abandonn Darius our lui, et de lu!avoir envoyé une flotte peu ant le siège de Tyr.L’amiral Amphotère, ayant ensuite été envoyépour délivrer la Crète, dont la plupart des

’ places étoient occupées par les Perses et par les.pirates, reçut ordre avant tout de netto er lamer de corsaires , car elle en étoit in estéechipais que les deux rois étoient engagés dansla guerre. Après ces dispositions. il consacra àHercule Tyrien, un cratère d’or avec trentepatères; et ne pensant plus qu’à joindre Da-rius, il donna des ordres pour marcher vers

l’Euphrate. , I I1X. 33. Cependant Darius, ayant appris queTenuemi étoit passé d’Egypte en Afrique, avoit

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:90 Qurwrn-Cuacl.utrumne circa Mesopotamiam subsisteret, un.interiôra regni sui peteret; baud dubiè poten-üor aùctor priesens futùrus ultimis gentibus im-pigrè bellum capessenditquas s’agrè per Præfec-

tos sucs moliebâtllr. Sed, ut idoneis auctoribusfâmn vulgâvit , Alexandrum cum omnibus-copiis’,

quamcumquc ipse adiisset regiônem , petitûrum ,baud ËHIS , quam cum strenuo res’esset,omnfi muginquïmm gentium auxilia Babylô-*nom-contrai): jussit. Bactriini , Scythzèque , etlndi convenerant. Jam et cæterârum gentiumcopia: partibus simul afluërunt. Cæterùm cumdimidio fermè major esset exercitus, quam inCilicià fuerat , multis arma deerant 3 quæ sum-mâ cura comparabantur. Equilibus equisquetegumenta erant ex ferreis laminis , serie interse connexrs. Queis anteà prêter jacula nihildederat, scûta gladiique adjiciebantur. Equô-runique domaudi greges peditibus distribïitisurit zut major pristino esset equitâtus , ingens-que , ut crediderat terror hostium , ducentæfalcîtæ quadrigæ, unicum illarum gentiuru auxi-lium , secütæ sunt. Ex summa temône hastæpræfixæ ferra eminëbant. Utrimque à jugeternos direxerant gladios; et inter radios ro-târum plùra spicuia eminêbant in adversum.Aliæ deindè falces summis rotirum orbibus-nliærébant, et alias in terrain demissæ, quid-quid obviumconcitâtis equis fuisset, amputa-tùræ.

34. Hoc mode instructo exercitu, ac peres-mato , Babylône copias môvit. .A parte dextrâen: Tigris nobilis fluvius : lèvent tegêbabE.

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Livaa 1V. Casa. 1x. :91mis en doute s’il resteroit aux environs de laMésopotamie , ou s’il se porteroit au cœur deses États 3 sentant bien que, présent en per-sonne , il encourageroit plus eificacement , "afaire la guerre avec vigueur, ces nations éloi-nées, dont il avoit peine a tirer parti par’entremise de ses lieutenans. Mais uand , surdes témoignages certains , on sut qu Alexandrepréîendoit le suivlrealpvec toutes ses forces en

ue e a s ’i ât - n’i norant as à uiii avciililt- agiàvreîuil fittasâemgler danspla Bagy-lonie toutes les troupes auxiliaires des nations

i éloignées. Déjà les Bactriens , les Scythes et lesIndiens s’y étoient rendus, et bientôt les se-cours des autres peuples se joignirent à eux;Au reste, l’armée se trouvant presque de moitiéplus grande qu’elle n’étoit dans la Cilicie, plu-sieurs étoient sans armes; mais on n’épargnoitaucun soin pour les en pourvoir. Les cavalierset les chevaux étoient couverts de lames defer attachées de suite les unes aux autres; à.ceux qui auparavant n’avaient eu que le ja-velot, on donna de plus le bouclier et l’épée;en distribua à l’infanterie des troupeaux de jeu-nes chevaux à former, afin d’avoir une cava-lerie plus nombreuse qu’auparavant 5g et on fit

’suivre deux cents quadriges armés de faux,ropres, selon la Ipensée de Darius, à répandre

a terreur parmi es ennemis, et ni étoit aussila seule ressource deces nations. e l’extrémitéde la flèche sortoient des pi ues,garnies de ferà leurs pointes; trois coute as étoient dirigésen-dehors de chaque côté du joug, et plusieurspointes saillantes partoient d’entre les rayons

es roues: enfin des faux attachées aux jantes,et d’autres tournées vers la terre, étoient des-tinées à tailler en pièces tout ce u’elles ren-controient lorsqu’on poussoit les c evaux.

35. L’armée ainsi éîuipée et armée , Dariuspartit de Babylone. l avoit à sa droite le t’a-imaux fleuve du Tigre; sa gauche étoit couvertepar l’Euphrale . et son armée remplissoit les

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"fig! ’QUINTl-CUICE’,pintâtes : agmen Mesopotamiæ campos imple-verat. Tigri deindè superâto , cum audissetbaud procul abesse bostem; Satropatem equi-tum præfectum cum mille delectis præmîsit,Mazèo- Prætôri se: millia data, quibus bos-tem transita amnis arcê’ret. Eidem mandâtum,ut regiônem, quam Alexander esset aditùrus ,popularëtur, atque ureret : quippè credêbat,inopià debellâri pusse fihil babentem , nisiquad rapiendo occupasset. [psi aùtem commeâ-tus , alii terra, alii Tigri amne subvehehantur.Sam pervenerat ad Arbèlam vicum , nobilemsui clade facturas. Hic commeatuum serein:-runique majore parte deposità, Lycum amnemponte junxit, et per dies quinque , sicut anteEuphratem, trajêcit exercirum. 1nde octogintaferè stadia progressus, ad alterum omnem,Bumado nômen est , castra. posuit. Opportùnaexplicandis copiis regio erat , equitabilis etvaste planifies z ne stirpes quidem et breviavirgulta operiunt solum , liberque prospectusoculôrum , etiam quæ procul recessêre, perme-titur. ltaque , si quà campi eminêbant, jussitæquâri tôtum:1ue fastigium extendi. r

.36.’Alexandro., qui numerum copiârum ëjus,

quantum procul conjectâri poterant , estimâ-bant , vix fecërunt fidem , tot millibus cassismajôres copias esse reparâtas. Cæterum, Omniapericuli , et maximè multitudinis contemptor,undecimis castris pervënit ad Euphràtem : quopontibus juncto , equites primes ire, phalangers:sequi jubet ; Mazèo , qui ad inhibendum tran-sitas: êjus cum se: minibus equitum occurre-

plaines

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nival tv. Cuir. xx. ’19!plaines de la Mésopotamie. Ayant appris, quandil eut asse le Tigre , que l’ennemi n’était pasloin , 5 détacha en avant, avec mille chevauxd’élite, Satropate , général de la cavalerie; et:il en donna six mille au général Mazée , ourempêcher l’ennemi de passer la rivière. luienjoi nit aussi de dévaster et d’incendier le paysou A exandre seroit près d’entrer; car il croyoitpouvoir dompter par la disette , un ennemi quin’avait que le pillage pour subsister 5 au lieu que ,pour lui, les vivres lui venoient en abondance,et par terre et par le Tigre. Il étoit dé’a arrivéaux environs d’Arbèles, canton qu’il a oit ren-dre fameux par sa défaite. Il y laissa la plusgrande partie de ses provisions. et de son ba-gage, jeta un pont sur la rivière de Lycus, eta fit ainsi passer en cin jours a son armée .

comme il avoit fait autre ois a l’é ard de I’Eu-phrate. S’étant avancé de la à la istance d’en-

viron uatre-vingts stades, il cum a sur lesbords ’une autre rivière . nommée annule. Celieu étoit propre pour ranger les troupes en.bataille, parce que c’est une plaine spacieuse,et commode pour le service de la cavalerie:le sol n’y est embarrassé ni d’arbres ni debuissons, et la vue , entièrement libre , peutdécouvrir les objets même les plus éloignes;et pour cet eil’et,-s’il s’y rencontra quelqueséminences, Darius les lit aplanir, et répandresur l’étendue de la campagne ce qu’on ôtoit:du sommet.

36. Ceux qui apprécioient le nombre de sestroupes, autant qu’on pouvoit le faire de loin.

ar conjecture, ne persuadèrent pas sans peinea Alexandre , qu’après la perte de tant demilliers d’hommes , Darius eût remis sur piedune armée plus grande que la première. Dureste , Alexandre ui bravoit tous les périls, et

ni surtout ne s’e rayoit pas du nombre, ar-riva en onze jours de marche Ijlusqu’ii l’Euphrate;et y ayant jeté des onts , ’ y fit passer pre-mièrement sa cavaler e et ensuite sa phalange.

Toma I. ’ ’ l

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194 qu’Nrn-Cuncn,rat , non aüso periculum sui facere. Paûcîsdeindè , non ad quiëtem , sed ad reparandosanimes , diébus datis mimi , strenuè bastentinsequi cæpit, metuens ne interiôra regni suipeteret, sequendusque esset par Inca cmnisolitudine atque inopià vasta. lgitur quarto dieprêter Arbêla penetrat ad Tigrim. Tôta regioultra amnem recenti fumâbat incendie; quippèMazëus , quæcumque adierat , baud seéùsquam hostis urëbat. Ac prima caligine, quamfûmus effuderat , obscurante lücem , insidiàrummatu substitît. Deindè ut speculatôres præ-missi tâta mania nunciavênmt, paücos aqui-tum ad tentandum vadum fluminis præmisit:cïtjus altitûdo primo summa equôrum pectora ,

"mon; ut in medium alveum ventum est , cervîcçsquoque æquâbat 5 nec sânè alias ad Orientisplagam tan: violentas invehitur; multôrumtorrentium non aquas sôlùm, sed etiam au.tlëcum trahens. Itaque à celeritâte , quà defluit ,Tigri nômen est inditum , quia Peraicâ linguâ1’er tagittam appellant.

37. Igitur pedes, velut divisas in comua ,circumdato equitâtu, leVâtis super capita armis,baud aigri: ad ipsum alveum penetxat. Prima;

.inter pedites Rex egressus in ripam , vadummilitibus manu, quandb vox exaudîri non po-terat , ostendit: sed gradum Ermite vix po-terant , cùm modo saxe lubricn vestigium falle-rent , modô rapidior unda subduceret. Præcipulucrut labor eôrum , qui humeris nuera portâbnnt;quippè cum semetipsos regel-e non passent , in

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nival lV. Culte. 1X. r9;sans que Mazée, ’ s’étoit avancé avec si:mille chevaux pour ui disputer le passage, osa:se mesurer avec lui. Après avoir donné ausoldat quelques jours , non our se reposer,mais seulement pour repren re haleine , il se.mit v. oureusement a la poursuite de l’ennemi.dans a crainte: qu’il ne se retirât au centrede son royaume, et qu’il ne fallût le suivre àtravers des déserts et des lieux appauvris parJe dégât. Il se porte donc, en quatre jours ,Îusqu’au Tigre , en passant près d’Arbèles. Toute

a contrée au-dela du fleuve fumoit encore desrestes de l’embrasement; car Mazée mettoit lefeu, comme un ennemi , partout où il passoit.L’espèce de brouillard ne la fumée avoit ré-pan u rendant le jour o scur, Alexandre, quicraignolt que] e embûche, fit d’abord halte;puis ayant su es coureurs qu’il avoit envoyésen avant qu’il n’y avoit rien à craindre , ilchargea quelques cavaliers d’aller les premierssonder le gué, ou les chevaux avoient de l’eauen entrant jusqu’au poitrail, et au milieu du’lit jusqu’au cou. Assurément de tous les fleuveside l’Orient, le plus rapide est celui-rai, quinon-seulement est grossi par les eaux de p u-sieurs torrens, mais qui entraîne même degrosses pierres dans son cours. C’est cette im-pétuosité qui lui a fait donner le nom de Tigre,

arce qu’une flèche s’appelle Tigre en langueersanne.37. L’iufanterie, ayant donc comme été ara

tagée en deux ailes et soutenue aux deux cotéspar la cavalerie , arriva sans peine jusqu’aucourant de l’eau , en ortant les armes élevéesaux-dessus de la tête. e roi, ayant passé avecl’infanterie, arut le premier sur l’autre bord,et montroit e gué aux soldats avec la main,lorsqu’il ne cuvoit faire entendre sa voix. Mais’ils avoient ien de la peine à se tenir fermessur leurs pieds , tantôt glissant sur des pierres.mobiles , et tantôt le pied leur manquant parl’excessive rapidité du flot. Le plus grand mal

. l a

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596. curare-Canonrapidos gurgites incommode onere auferebantur; -Et dùm sua quisque spolia consequi studet,major inter ipsos, quam cum amne orta lucta-tio est; cumulique sarcinârum passim fluitan-tes plerosque perculerant. Bex monêre , utsatis [inhérent arma retinêre; cætera se reddi-tûrum. Sed peque consilium. aequo imperiumaccipi poterat. Obstrepêbat bine motus; prêterhune , invicern natantium mutuus clamor. Tan:dom , quâ leniôre tracta amnis aperit vadum.emersëre: nec quidquam prèter paùcas serei-nas desiderâtum est. ’

38. Delêripotuit exercitus , si quis sans essetrillcere. Sed perpetua fortüna Régis avertitinde hostem. Sic Granicum , tot millibus equi-tum peditumque in ulteriôre stautibus ripâ ,superâvit; sic angustis in Ciliciæ callibus, tan-tam multitudinem hostium. Audaciæ quoque ,qui maxime viguit , ratio. minui potest : quianunquàm in discrîmen vênit , an temerè fe-cisset. Mazëus , qui si transeuntibus (lumensupervenisset , baud dubiè oppressùrus fuitincompositos, in ripa dêmùm , et jam perar-matos adequitâre câpit. Mille admodùm equi-tes præmiserat , quôrum paucitâte Alexanderexplorâtâ , deinde contemptâ, præfectum Peso-num equitum Aristôna laxatis habënis invehijussit. lnsignis eo die pugna equitum , et præ-cipuè Aristônis , fuit. Præfectum equitâtûaPersârum Satropâten; , directà in gutture basta,transfixit ; fugientemque per medios hostosDomecntus, ex equo præcipitâvit , et oblucg

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lava": 1V. CHAR 1X. :97étoit pour ceux qui s’étaient chargés de paquets;

car ne pouvant se conduire eux-mêmes , ilsétoient entraînés dans des gouffres rapides parcet incommode fardeau : c acun alors tâchantde rattraper ses nippes, ils se nuisoient plus lesuns aux autres que le fleuve’mème ne leurnuisoit; et des monceaux de hardes, qui flot-toient de tout côté , en avoient déjà fait tomberplusieurs. Le roi crioit, que l’on se contentâtde retenir les armes, et qu’il rendroit le reste :mais il n’y avoitvni conseil ni commandement

i pût être entendu; la crainte d’un côté, et3: l’autre les cris de ceux luttoient contrel’eau, y mettoient un obstac e invincible. Enfinils sortirent du fleuve par l’endroit du gué oul’eau coule plus doucement, et il n’y eut deperdu en tout que quelques paquets.

38. L’armée pouvoit être taillée en pièces, siguelqu’un eût osé la vaincre; mais le bonheur

u roi, toujours constant, conduisit l’ennemiloin de la :4 ce fut ainsi qu’a la vue de tant demilliers d’hommes de cavalerie et d’infanterie ,311i couvroient. le rivage opposé , il traversa le

runique; ainsi que, dans les gorges de laCilicie, il surmonta un si grand nombre d’en-nemis. On peut même diminuer le blâme de.cette intré idité présomptueuse, qui étoit soncaractère ominant, en ce que jamais l’évé-nement n’a donné lieu de douter s’il avoit (ylavec témérité. Mazée, qui pouvoit profiter udésordre our défaire les ennemis, s’il tût sur-venu tan ’s qu’ils passoient, ne commença às’avancer contre eux, que quand ils eurentgagné le rivage et qu’ils furent sous les armes :

avoit envo é devant mille chevaux en tout;mais Alexan re, ayant reconnu et bientôt mé-prisé cette poignée de gens , ordonnai a Ariston,(pin commandoit la cavalerie Péonienne , de lesc urger à bride abattue. La cavalerie combattitce jour-la d’une manière distinguée , et princi-palement Ariston : il porta un coup de javeline

la gorge de Satropate, général de la cavalerie

l3

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ne Qurnrz-Cuace,tanti caput gladio dempsit : quod relitum ma-gna cum lande ante Régis pedes posait.

X. 35. Biduo ibi Rex stative babuit. ln proxi-, suum deinde iter pronuneiâri fussit. Sed primâ

feria vigiliâ, Lima deficiens primùm nitôrernsideris sui condidit z deindè sanguinis coloresullüso, lumen omne fœdâvit: sollicitisque subipsum tanti discriminis câsnm ingens religio,et ex eâ formido quâdarn incussa est. Diis in-vitis in ultimes terras trahi se querebantur.Jam nec flumina pesse adiri , nec sidéra pristi-num præstâre fulgôrem. Vastas terras, désertaomnia occurrere : in unius bominis jactatiônemtot ’millium sanguinem impendi : fastidio essepatriam , abdicâri, Philippnm patrem , CâeluruTânis cogi’ationibus peti. Jam pro seditiône se!

flat, cum ad omnîa interritus, duces,princi-pesque militum , frequentes adesse prætorio ;Ægyptiosque vêtes quos coeli ac siderum perb-tissimgs esse credëbat . quid sentirent , expro-rnere jubet. At illi , qui satis scirent ,temporulnorbes implêre destinâtes vices, Lünamque deli-cere , cum ita terrain subîret , ut 861e préme-rëtur 5 (r) ratiônem quidem ipsis perceptam nonedocent vulgus : cæterùm- afirmant , SôlemGræcôrum, Liman! esse Persârum; quotiesilladeiiciat , ruinam strigemque illis gentibus por-tendi. Veteraque exempla recensent PersidisBêgum , quos adversis Diis pugnaSse Lùnæ os-tendisset defectio. Nulla res eflicaciùs multitu-dinem régit , quam superstitio : alioqui impo-

li) Purifiant. Id est. piratent.

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Livns 1V. case. X. x99Perse; et le poursuivant dans sa fuite à traversles ennemis, il le renversa de son cheval, et ,malgré sa résistance , lui coupa la tète, qu’ilapporta glorieusement aux pieds du roi.

X. 39. A rès avoir campé deux jours en celieu, le 1’01 fit signifier le départ our le jOursuivant. Mais vers la première vei e de la nuitla lune s’éclipsant perdit d’abord l’éclat de salumière 5 puis elle s’éteignît entièrement. commesi elle étoit souillée et teinte de sang; et lessoldats, déjà inquiets des ap roches d’une actionsi périlleuse , furent pénétr s d’un profond sen-timent de reli ion, et par-là même de quelquefrayeur. lls se p aignirent qu’on les traînât, contrela volonté des Dieux , aux extrémités de la terre.Ils ajoutèrent que les rivières s’opposoient àleur marche, et que les astres leur refusoientleur ancienne clarté; qu’ils ne trouvoient plusque des terres dévastées et des déserts; quec’étoit pour satisfaire la vanité d’un seul homme

que tant de milliersdhommes versoient leursang, et qu’il osoit dédaigner sa patrie , dé-savouer son père Philippe, et rétendre ridi-culement aux honneurs divins. jà la séditionétoit sur la point d’éclater , lorsqu’Alexandre,qui ne s’épouvantoit de rien , lit venir dans sa

tente grand nombre de chefs et d’oliiciers , etordonna aux devins Egyptiens , qu’il croyoittrès-versés dans la connoissance du ciel et desastres, de déclarer ce u’ils en pensoient. Eux,qui savoient assez que es révolutions des tempsremplissent exactement les périodes prescrites,et ne la lune s’éclipse quand elle est tellementcac ée par la terre qu’elle ne reçoit plus lalumière du soleil , ne voulurent point divulguerleur science; mais ils assurèrent d’ailleurs quele soleil étoit pour les Grecs , et la lune pourles Perses; et que , toutes les fois ne celle-cis’éclipsoit, c’était pour ces peuples e présagede quelque calamité :v ils citèrent lia-dessus d’an-ciens exemples des rois de Perse, qui avoienteu les Dieux contre aux dans des batailles, selon

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soo QvlfltI-r-Culci,tens, si", mutabilis, ubi vânà religiône capta .est, meliiu vatibus , quam. ducibus suis pâret.lgitùr edita in valgus Ægyptiôrum responsagrai-sin ad spem et fiduciam erexêre torpentes.

40. Bex impetu animômm ntendum ratas,secundâ vigiliâ castra môvit. Dextrà Tigrimhabébat , à kiwi montes, quo: Gordias vacant.floc ingresso iter, speculatôres, qui præmîssicran: , sub Iücis ortum , Darium adventâre’nunciavërunt. lnstrncto igitur milite , et com-posito agraine antecedêbat. Sed Persil-nm ex-ploratôres etant mille fermé , qui speciemmagni agminis fecerant; quippè ubi explorârivêra non ponant, falsa par metmn augenturaBis cognitis , Rex cum paùcis suôrum assecùtdpclg’men- refitgientium ad sucs , alios cecidit , une;cëpit; equitesque præmîsit sima] speculâtunrfi

simul ut ignem , quocBarbari cremaverant vices,éxtinguerent; qùippè fugientes raptim tectisacervisqne frumenti injecerant flammas, quecùm in summo hæsissent, ad inferîôra nondùln

penetraverant. Extincto igitur igne, plurimùmfrumenti repertum est 5 copiâ aliârnm quoquerërum abundâre cœpërunt. En res ipsa militi

ad persequendum hostem animum incendit;quippè mente et populante eo terram -, festi-nandnm erat , ne incendie cuncta præriperet.ln ratiônem ergo necessltas versa : quippêMazâus , qui anteà per otium vices incenderat,jam fngere contentas , pleraque inviolita hostireliquit. Alexander baud longiùscentum qua-

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Livaa 1V. CIAP. x. aule présage de quelque éclipse de lune. Bien deplus efficace pour mener la multitude que la su-perstition; d’ailleurs emportée , impétueuse , in-constante, des qu’elle. est préoccupée d’une vaineimage de religion, elle obéit bien mieux à desdevins qu’à ses chefs : aussi les réponses desEgyptiens, ayant été répandues parmi les trou--

es, ramenèrent l’espoir et la confiance danss cœurs abattus:4o. Le roi, croyant devoir profiter de cette

fermentation des esprits, décam a à la secondeveille : il avoit à sa droite le igre, et à sa

anche les montagnes qu’on appelle Gardiennes.Ëuand il fut en marche, les coureurs qu’il avoit

épechés en avant, rapportèrent, au oint dujour, que Darius approchoit. Ayant onc pré-paré le soldat, et rangé l’armée en bataille, ilse mit à la tète. Mais c’étoient environ milleCoureurs Perses qui alloient à la découverte ,et qu’on avoit pris pour un corps d’armée; lacrainte exagérant les idées fausses que l’on sefait uand on n’est as a portée de connoîtreles c oses au vrai. nformé de la vérité, leroi, ayant atteint avec quelques-uns des sienscette troupe qui se retiroit vers le gros del’armée, en tua plusieurs et en fit d’autres pri-sonniers; il fit aussi avancer quelques cavaliers ,tant our faire des découvertes , que pourétein re le feu que les Barbares avoient mi:dans les villages; car tout en fuyant ils avoientjeté a la hâte , sur les toits et sur les meulesde blé des corps enflammés, qui, s’étant in.tétés au sommet, n’avoient pas encore endom-magé le bas. Loquu’on eut donc éteint le.feu, on trouva beaucoup de froment ,À et l’oncommença ainsi a jouir des autres choses enabondance. Ce succès même encouragea le sol-dat au oursuivre l’ennemi; parce qflue, commeil brî it et ravageoit le pays , falloit se’hâter , afin qu’il ne ravît pas tout par le feu :ainsi la nécessité devint une raison; si bienque Minée . qui auparavant incendioit in

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zen. Qururn-Coucx,.draginta stadiis Darium abesse comparent. ligna.que ad satietâtem quoque copiâ commeatuuninstructus, quatriduè in eôdep 50cc substitit.

41.1nterceptæ deinde Darii litteræ surit ,quibus Grâci milites sollicitabantur , ut Regaininterficerent , aut proderent : dubitâvitque encas pro conciône recitâret , satis confisais Græccôrnm anque ergs se benevolentiæ ac fidei.Sed Parmenio deterruit , non esse talibus pro-missis imbaend’as aines militum z. patëre velunius insidiis liégeux : nihil nefas esse avaritiæ.Secùtus consilii auctôrem, castra- rnôvit. lterfacienti», Spado ünus en captivis, qui Dariiuôrem comitabantur, deficere eam nuneiat,et vix spiritum ducere. ltineris confinai labôreanimique ægritudine fatigîta , inter socrûs etvirginum filiirum menus collapsa erat : deindè

’et extinctm 1d ipsum nuncians ,alius supervënit.

Et Ben , baud accus , quam si parentis sansmors nuncisîta esset , crebros edi’dit gemitus glacrymisque obortis, equâles Darius profudisset ,in tabernaculum , in quo mâter erat Dariia;defuncto mssidens corpori , vênit. Hic vërèl re-

novâtus est mirer , ut prostrîtam hnmi vidit :recenti male priôrum quoque admonita , rece-perat in gremium adulas virgines, magnéquidem mutai dolons solatia, sed quibus ipsadebêret esse solatio. ln conspeçtu erat neposparvulus , oh id ipsum miserabilis , quôd non-dùm sentiëbat calamitâtem , maxima ex partead ipsum redundantem. Crederes Alexandrum

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Lrvaslv. Canaux. :03villages à loisir , content alors de pouvoir ,fuir, laissa plusieurs choses entières a l’ennemi.Alexandre avoit appris que Darius n’étoit pluséloigné que de cent cinquante stades : c’estpourquoi se trouvant pourvu de v1vres, mêmesurabondamment, il séjourna quatre jours dansle même lieu.

1,1. On intercepta peu après des lettres deDarius, par les uelles il sollicitoit les soldatsGrecs à tuer ou a livrer le roi 3 et il eut uelç ’que envie de les lire en pleine assemb ée ,

arce ’il faisoit aussi assez de fond sur laienvei lance et la fidélité des Grecs. Mais Par-

ménion l’en détourna; il lui fit entendre qu’ilfalloit se garder de laisser parvenir de sem-blables romesses aux oreilles des soldats; qu’iln’en talloit qu’un pour mettre la vie du roien éril, et qu’il n’y avoit rien dont l’avaricene Fût capable. Il en crut l’auteur de ce con--seil , et décampa. Pendant la marche , undes eunuques risonniers qui accompavnoientla femme de arius, vint lui dire qu’elle étoità l’extrémité, et qu’à peine lui restoit-il unmufle de vie :-accablée par la fatigue d’unemarche continuelle et ar ses peines d’esprit,elle étoit tombée de oiblesse entre les brasde la reine sa belle-mère et des,jeunes prin-cesses ses filles, et y étoit morte bientôt après;et c’est ce que vint apprendre un autre envoyé

ni survint. Aussitôt e roi en gémit, commesi on lui eût annoncé la mort de sa mère ; ’etles larmes lui étant venues aux eux commeelles seroient venues-a Darius, ’ se rendit àla tente ou étoit la mère de ce prince , assiseauprès du corps. Dans ce moment toute sadouleur se renouvela, quand il vit cette prinàcesse assise par terre. Son dernier malheur re-nouvelant dans son ame toute l’amertume des

remiers, elle tenoit sur son sein les princessesa la fleur de leur à e; et elles étoient vérita;blement propres à oucir son amiction qu’ellespartageoient, mais elle auroit du être elle-

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554 (l’antre-Coachinter suas necessitudines [lare , et solatia non’.adhibêre, sed quærere. Cibo certè abstinuit,"omnemque bonôrem funeri, patrio Persârummore servâvit : vdignus hercule, qui nunc quo-que tante: mansuetudinis et continentiæ feratfructum. Semel omnino eam viderat , quo diecapta est, nec ut ipsam , sed ut Darii mâtremvidëret z eximiamque pulchritudinem formaàjus , non libidinis hahuerat incitamenturn ,sed gloria.

s

in. E spadonibus , qui circa Reginam errant;Tyriôtes inter trepidatiônem lugentium clap-aus . per eam portam , que, quia ab hasteaverse erat , leviùs custodiebâtur, ad Dariicastra pervênit i exceptusquea vigilibus , in ta-bemaculum Régis perducitur gemens et vestelacerâtà. Quem ut conspexit Darius ,. multiplicidelôrîs exspectatiône commôtus , et , quid po-tissimùm timëret, încertus i V anus tuas, inquit ,and) quad biger» malum prifrrr : sed tous mûme Infini: auribus portas ; Jz’diti enim «seinfilix; et sîpè calamitàh’: solarium est nasalsont": suum. Nain, quad maxime suspicar , uferlai rima , ludibri’a mcôram nuna’atûrm esruilai ,1 et ( in credo) ipsis quoque omni’ graviôrcsupplicie P Ad bæe Tyriôtes : Istudquidcm profilchat, inquit. Quantuscumque enim Btgîm’s honni:a]: ifs, qui prirent, àabëri polos! , luis à victôre A

flflôfla es!!- ged une and mile and :1":st

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LINIB 1V. Caen x. :05même leur consolation : elle voyoit devant elleson petit-fils , jeune enfant d’autant lus à

laindre , qu’il ne sentoit pas encore l’in ortuneont le plus grand poids retomboit sur lui. On

auroit dit qu’Alexandre pleuroit au milieu deses plus chers amis, et qu’il y étoit, non pourapporter de la consolation, mais pour y enc ercher. ll ne rit en effet aucune nourriture,et fit rendre à a reine tous les honneurs con-venables dans ses funérailles, qui furent faitesà la manière des Perses; prince véritablementdigne en cela de jouir encore aujourd’hui dufruit de sa bonté et de sa continence. Il n’avoitvu la reine qu’une fois , le jour,qu’elle futprise; ce ne t pas même à elle , ce fut a lamère de Darius qu’il fit visite : et l’excellentebeauté de cette princesse, loin de le porter "ala volupté , ne fut pour lui qu’une nouvellematière de gloire..42. Tyriotès, l’un des eunuques de la suite

de la reine, tandis qu’on se livroit à l’amic-tion , s’étant échappé par la porte la maintgardée, comme opposée au côté de l’ennemi,se rendit au camp de Darius, et ayant étéarrêté par les sentinelles , il fut mené , fondanten larmes et déchirant sa robe , à la tente duroi. Dès que Darius l’aperçut, ce prince saisitout à coup de mille a préhensions , sans savoirce qu’il devoit crain re le plus: Ton air, luidit-il , m’annonce uelque grand malheur quej’ignore; mais par e-Mi de rien déguiser parconsidéralion pour mon infortune; car j’ai apprisà être malheureux; et soupent c’est une conso-lation dans l’adversité, que de connaître toute sadeslinee. Viens-tu, ainsi que fe le saupçonne etW6 le crains de le dire , m’apprendre que les,personnes de ma famille aient e’te’ exposées ades indignités lus outrageante: pour moi et sansdouteipour e es-mëmes, ue tous les supplice:du monde 5’ Bien loin de 7d. répond Tyriotès ,tout ce que des sujets peuvent rendre d’honneurà leurs reines. a été rendu par le vainqueur auxpersonnes de fait" un; : mais votre épouse rient

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:06 Qururz-Cvncl,vîtd. Tu!!! VêrÔ non gemitus mode , sed etiamejulâtus tôtis castris exaudiebantur. Nec dubi-tivit Darius , quin interfecta esset , quia ne-quisset contumeliaxn pati : exclamatque amenadolôre z Quod ego tanfum nefas commîsi, Alessonder P Quem tuôrum propinquôrum mâei , utbanc virent savitia: mec! reddas P Odisti me, nonquidem proeotâtus. Sed finge iustum inrulisse I:bellum : rùm fœminis ergo agere debueras P Ty-riôtes aflîrmâre per Deos patrios, nihil in eau:gravins esse consulttun. lngemuisse etiam Ale-xandrum morti, et non parciùs flevissé, quamipse lacrymarétur. 0b hæc ipsa , amantis ani-mus in sollicitudinem suspiciônemque revolât!!!est: desideriurn captiva: profectè à consuetu-dine stupri ortum esse conjectans. Submôtisigitur arbitris, une duntaxat Tyriôte retente»,jam non liens , sed suspirans : Videsne in MTyriôte Iocum mendaeio non esse P Tomenlajam hic erunt :sed ne expectorais per En: , siquid lui tibi Régis reperentiæ est; num , quad et

se?" expeto, et quant: pudet , misas est etDaminus et invertis? llle quæstioni corpus offerte .Deos testes invocâre , castè sanctèque habitamesse Reginam. Tandem , ut fides facta est , vëraesse quæ aflirmâret Spado , capite velâto du!flëvit : manantibusque adhuc lacrymis , vesteab 6re rejectâ, ad edelnm manus tendens : Ditpatrii , inquit , prîmùm milli stabilile regnum:deinde, si de me jam transatlum est, protonne qui: Asie Be: sit, quam iste tous justes: hos-tis , rom mùericors viner.

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LrvlslV.CnLr.x. :01de mourir. Alors tout le camp retentit, nonde simples gémissemens, mais e cris épouvan-tables. Darius ne douta point qu’on ne lui eûtôté la vie, parce qu’elle n’avoit pas voulu Icon-sentir à être déshonorée; et il s’écria dans ledésespoir de sa douleur z Quel si grand trimeai-je commis , Alexandre 5’ a qui des tiens ai-jeété la vie , pour te porter , par ma cruaute’, àune vengeance si cruelle ,9 Ta m’as pris en hainesans sujet; mais en supposant a’ la guerre quetu me fais toute la justice possible. devois-tu t’enprendre à des femmes ? Lia-dessus Tyriotès jurepar les Dieux du pays , qu’il n’avoir été faita la reine aucune insulte; qu’Alexandre avoitpareillement été touché de sa mort, et qu’iln’avoit pas versé moins de larmes que Dariuslui-même. Ces sermens faits a un mari éper-duement amoureux , firent naître dans son aine,à la place de ses premières pensées , des idéesde jalousie et de soupîons; et il conjecturaque tant de regrets sur a mort d’une ca tive,n’avoient leur source que dans une fami imitécriminelle; Ayant donc’fait sortir tous les té- rmoins , et ne retenant que-T riotès, il lui dit,non plus en répandant des armes , mais ensoupirant : Vois-tu bien Tyriotès, qu’il ne t’estpas permis de m’en imposer .7 Les tourmens sontici tout prêts,- mais n’attends pas jusques-là , je1’ en conjure par les Dieux, s’il te reste. quelquerespect pour ,ton roi : Alexandre , abusant de sonpouvoir, et emporte par le feu de la jeunesse,n’a-t-ileas ose te que je m’attends à apprendre,et que 1 ai honte de demander ? L’eunuque s’offrelui-même aux tortures, et prend les Dieux àtémoin e le vainqueur n’est jamais sorti, àl’égard e la reine. des bornes de l’honnêtetéet du res ect. Enfin , lorsque Darius fut perssuadé de a vérité des sermens de l’eunuque,il se voila la tête et pleura long-temps 3" Publes larmes encore aux yeux, rejetant sa robede dessus son visage , et tendant les mains auciel : Dieux de ma patrie, s’écria-t-il, je vousdemande premièrement de m’afermir sur mon

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ne Quant-Canot.

XI. 43. Racine , quanquam pace frustrù bispetitâ, omnia in bellum consilia converterat;victus tamen continentiâ hostis, ad novas pâcisconditiônes ferendas, decem legâ’tos cognats»;

mm principes, mîsit: quos AleImnder consilioadvocâto introdùci jussit. E quibus maxima:hâta : Darium, inquit , ut pâcem à te in»: [metertià peteret , nulb pis Subêgil ; sed justifia etaontinentia tua expressif. Mâtrem , conjugem , li-berosque êju: , nisi quùd sine illo nant , capta:esse non serait. Pudicin’œ cârwn quæ supersunt.eûram , baud sans que». parens agens , Eegïna:appelles. speciem pristinæ fortûnæ reiinêre pa-teris. Vultum hmm video , quâlis Darii fait,dm Jimitterêmur ab eo , et ille Mme» uxôrcm,tu hasfem [figea Jam in acte mires, nisi airate sepultûræ Eius mararëlur. thuiJ mîrum est,si Mm ab amïto anima pàcem petit P Quid opusest nrmis, inter que; Mia sublâta saut? Annieimperio me fine»; destinâbat Halim amnem, quiLydiam terminal. Nunc. quidquid inter Halle:-pontum et Euphrâtem est , in Harem filiæ afin-tquam tibi raidir. Ûrhum filium , quem habes ,pâtis et fideÏabsidem retine. Mâtrem et dans vin-gille; filins redde ; pro tribu: corporibus Irigintamillia talentûm aûri , preaîmr, accx’pias. N id mo-

deratiônem animi mi nôtam habërem , non dica-rem hac esse tempux, que pâcem non Jure sôlùm,«d etiam octupâre debêresï Respire , quantumpas: te "liguais , intuêre, galonnai: peuls. Pari--

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Livn:IV.cii .x1. ,9,r trône; mais ensuite, s’il est décidé de moi autre-

ment , ne permettez pas, je vous prie , que l’Empirede [Asie tombe en Jaunes mains qu’en celles deregrince , ennemi si juste, et vainqueur si sensiblea pitie’.

XI. 43. Quoique Darius, après avoir demandédeux fois la paix sans succès , eût tourné toutesses pensées du côté de la guerre, gagné toute-fois par la modération de son ennemi, il luienvoya en ambassade dix des principaux de sespanna pour lui pro oser de nouvelles conditions

e aux; et Alexan re , ayant assemblé son con-sei , les fit entrer. Aucune nécessité, dit alors leplus ancien d’entre eux , n’a [me Darius a vousdemander aujourd’hui la paix pour la troisiemefois, mais votre justice et votre moderation l’yont déterminé. Il n’a senti la captivité de sa mère,de sa femme , de ses enjans, que par leur absence ;aussi attentif qu’un père à-Ehonneur des princessesqui survivent, vous leur donnez le nom de Reines;vous leur laissez l’appareil de leur ancienne for- vtune. Je vois sur votre visage, ce que nous vîmessur celui de Darius quand nous primes congé Jelui : et toutefois c’est une épouse qu’il pleure, etvous ne pleurez qu’une ennemie; vous seriez dejàpre’t à en venir aux mains, si le soin de ses fune-railles ne retardoit votre marche. Quelle merveilhdonc qu’il demande la paix à un prince qui montretant de bienveillance 5’ qu’est-il besoin de guerre

uand il n’y a plus de ressentiment .7 Autrefois ilassignoit pour bornes à votre Empire, le fleuve

alys , qui limite la Iosdie; aujourd’hui, tout cequi est entre l’HelIespont et [Euphrate , il vous

aire comme dot de sa fille, qu’il vous donne enmariage : son fils OcIIus qui est entre vos mains ,gardez-le comme un gage de la paix et de sa foi ;mais rendez-lui sa mère et ses Jeux filles, et ilnous prie d’accepter, pour la rançon des troisprin-cesses, trente mille talens Jar. Si je ne connaissoistoute votre sagesse , je ne vous dirois pas que voici

. pour vous le moment non-seulement d’accorder hpaie, mais même dalla rechercher. Culinaire:-

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v

si!) Qv ris-Conch-eulôsum est prægrave imperium , dificile est cor»lisière, quad capere non possis. Videsne ut na-Àeigia, quæ modum excédant, regi nequeant?Nescio an Darius ides) tam multa amiserit, quianimiæ opes , magnez jartüræ lotum1faciunt. Fa-oilius est quidam vincere, quam tuëri 5 quam ,hercule , expeditiùs manas nostræ rapiunt , quàmtontinent .’ Ipsa mors uxôrù Darit’ te admonêre

potest, minus jam misericordiœ tuæ lisère, qudmlitait.

44. Alexander, legâtis excedere tabemacnlojussis, quid placard; , ad consilium refert. Diùnëmo , quid sentiret , aûsus est dicere, incertàRégis voluntâte. Tandem Parmenio : Ante sua--sissem, ait, ut captivas apud Damasrum redi-rnentilzus redderes .- ingentem pecuniam potuisseredigi e.c iis , qui multi vincti virôrum jortium occu-pavêrunt manus. Et nunc magnopere’ tfnsêrem , utûnam anum , et duas puellas , itinerum agminum-que impedimenta, triginta millibus talentis aüripermutes. Optimum regnum otrupàriposse con--ditiône , non bello : nec quemquam alium interIstrurn et EuphrâtEm possedisse terras, ingentispatio intervallôque discrëtas. Macedaniam quo-que respirent potiùs , quam Bactra et Indes in-tuerêtur. lngrâta oratio Bêgi fait. Roque utfinem dicendi fêcit: Et ego , inquit, pecuniarnquam gloriam mallem , si Parmenio essem. NuncAlexander, de paupertâte serürus sum, et menon mercatôrem memini esse , sed Bêgem. Ninilquidem haha renfile : sedfartünam meure utique’

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Ltvna Xi. Cash X1. auquelle étendue vaus avez laisse derrière vous;examinez quelle étendue vous avez à conquérir!Û est un fardeau dangereux , qu’un Empire tropgrand ,- et il est dificîle de contenir ce qu’on nepeut embrasser : ne voyez-vous pas comme il estimpossible de gouverner les navires d’une grandeurdémesures P Je ne sais même si les grandes pertesqu’a faites Darius, ne viennent pas de ce u’unetrop grande puissance donne lieu à de 5mn s mal-heurs. Il y a des choses u’il est plus aise d’em-porter de forte , ue de s défendre :,eh .’ aveccombien plus de utilité nos mains peuvent saisirque retenir l La mort même de l’e’pOuse de Dariusest bien propre à vous faire apercevoir, que votreclémence ne peut plus ce qu’elle a pu.

44. Alexandre , ayant fait sortir les ambas-sadeurs de sa tente, demanda au Conseil cequ’il jugeoit à propos. On fut long-temps sansque personne osât dire ce qu’il pensoit, parce

u’on ne savoit quelle étoit l’intention du roi.Enfin Parménion dit, qu’autrefois son avis avoitété que le roi rendît les prisonniers, lorsqu’onvouloit les racheter près de Damas; et qu’onauroit pu tirer alors une somme immense decette multitude de captifs , dont la garde oc.cupoit d’ailleurs beaucoup de bravesgens: quepareillement il étoit encore d’avis que le roiacceptât trente mille talens d’or pour une vieillefemme et deux jeunes filles, qui, après tout, nefaisoient que retarder les marches et embarras-ser l’armée : qu’il pouvoit acquérir un royaumetrès-puissant par un traité, sans coup férir; etque personne, avant lui, n’avoit possédé cesterres si éloignées les unes des autres, comprisesentre le Danube et l’Euph’rate : qu’il lui con-seilloit: de tourner Ses regards vers la Macé-doine, plutôt que de penser à la Bactriane etaux Indiens. Ce discours déplut au roi: c’estpourquoi des que Parménion eut fini : Et moiaussi, dit-il, j’aimerais mieux l’argent qui: lagloire, si ferais Parménion : aujourd’hui, étant

and"! je ne crains pas la pauvreté; et il

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’31: Qutw’rn-Cunct,un vanda. Captiva: a" placet reddi. honni)?!fine dabimus , quàmpretio remmaillas.

’45. lntroductis deindè legatîs, ad hune mo-’duxn respondit z Nain-1’61: Darid , gratiârum ac:-

tiônem apud hostem superuacaneam esse , a! me,quæ jeterim demeurer a! liberaliltr. non amititiæêiu: tribuisu , sed inuline mue : net adversùlcalamitàtes , sed advcnùs hostïum vin; ramendera. Bellum cum tapfivis et famim’s genre non solen 3armâtus si! oporlzt, quem oderim. Oued si sal-tem pàæm bond [ide patent ,deliberârem forst’lanan darcm. Vërùm enim pêrà , du» mode) milite:mecs liftais ad proditiônem , modà amîros adper-nicîcm meam pctunid sollicitai, ad internaa’ônem

miln’ persequendu: est . non a! fla-tus hauts ,ad ut permssor vandas. Conaïtiônu van) pâti-f,qua: finis , si «apura , ridât-2m cum fadant.Oral: pas! Euphrâtzm surit , liberalz’œr dômt. Ubiigitur me ajarm’m’ .9 nempê ultra Enphràtem sum.

Summum ergà dôtîs , quam promim’t’, terminant

mira mm trameur". Hi»: me depellite , u! sciant"suum en: çuod ceditis. Eàdem liberalitâte du!mihl’ filiam 51mm , nempè quam sa? alitai serva-rum suôrum nuptûram. Multùm vërà miln’prœs-

fat, si me Mania gara-mm præpônit. Ire , nun-.tiâte Bëgi œstre. et quæ amîsit, et quæ adhucbabel , præmia en: belli ,- hac ragent: , utriusquefermâtes "gui , il! quinqua habiturum , quadpron’mæ lacis assignatürafonùna tu ; dîme in

Adam non unisse la: alii; acciptre’m . sed utaliis danm. Si scandas, et non par m’ai "lb:

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Ltvne 1V. Club. Il. na”ne perd;qu de vue que je suis roi, et non pasmarcha : je n’ai rien a vendre sans doute,- maisà coup sur, ma fortune moins que tout le reste.Si l’on juge a propos de rendre les prisonniers , ilsera bien plus honne’te que nous les donnions en

. pur don que de les renvoyer a prix forgent.45. A ont ensuite fait rentrer les ambassa-

deurs, i fit cette réponse : Dites a Darius , que,si j’ai use de clémence et de générosité, j’ai pré-

tendu , non rechercher son amitie’, mais suivremon inclination naturelle. Je n’ai pas coutumede faire la guerre aux prisonniers ni aux femmes ;il faut e’tre arme pour provoquer ma vengeance.Si c’était du moins de bonne foi que votre maîtreme demandât la paix , je mettrois peut-âtre endélibération si je devrois la lui donner : maispuisqu’il cherche à engager par argent , tantôtmes soldats à me trahir, tantôt mes amis à metuer , je dois Ie poursuivre à outrance, non commeun ennemi juste, mais comme un assassin et unempoisonneur. Quanrauæ conditions de paix quevous êtes charges de me proposer , si je les accepte,elles lui assurent les avantages de la victoire. Iln’abandonne généreusement tout ce qui est del’autre me de [Euphrate : où donc me parlez-uous ? vous vo ce que je suis au-dela’ de ce fleuve .-1non camp a ne déjà franchi les dernieres bornesde la dol qu’il me promet commencez par mechasser d’ici . ,our me rsuader que ce ue vousme cédez est vous. Lest avec la même iberalite’qu’il me donne sa fille en mariage , quoiqu’il sacheque c’est un parti destine à quelqu’un de ses es.claves ; en vérité il me fait beaucoup d honneur.Ide me prefe’rer a Maze’e pour e’tre son gendre!Allez , dites au roi votre maître, que ce qu’il aperdu et ce qui lui reste est le prix: de la guerre ;que selon ce qu’elle en décidera, chacun de nousperm son royaume renferme dans les limites qu’as-signera la journée de demain ,- et que je ne suispas venu en Asie, pour recevoir de la main de:autres, mais pour leur donner. Si, ou lieu deprétendre a lazulite , il se contentoit de la seconde,

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au Quisra-Craacs:habëri , facerem forsitan quæ petit. Cœterinn , necmandas duôbus solibus potest regi, nec duo summaregna salvo statu terrârum potes! haôëre. Proinddau! deditiônem hodie , aut in crastinum bellumpar" .- nec aliam sibi, quam expertus est , polli-eeâtur for-tûnam. Legâti respondent : cùm bellum

in anima sit , facere cum simpliciter quod spepâcis non frustrarêtur z ipsos petere , quamprimùm dimittantur ad Rêgem , cum quinquabellum parme debére. Dimissi nunciant , odes»

certamen.

Xi]. 46. me quidem confesfirn Mazêum cumtribus minibus equitum , ad itinera, quæ hostiepetitürus erat, oocupanda, præmîsit. Alezaneder , corpori uxôris êjus justis persolütis, omnî-’

que graviôre comitâtu intra eadem munimenta.cum modico præsidio relicto , ad hostem con.tendit. ln duo cornna divisent peditem, inutrumque latus equite circumdato : impedimentasequebantur agmen. Premissuxn deindè con-stitis equitibus Menidam jubet explorâre , ubiDarius esset. At ille , cùm Mazêus baud proculconsedisset, non aüsus ultra procedere , nihilaliud quam fremitum hominum , hinnitumqueequôrum exaudisse nunciat. Mazèus quoque ,compatis procul explorantibus , in castra serecipit , adventûs hostium nuncius. Igitur Da-rius, qui in patenîibus campis decernere optâ-bat , "mari militem jubet , aciemque disparût.ln lëvo cornu Bactriani îbant equites, milleadmodùm Dahæ’ totidem; et Arachosü , Su-nique quatuor milliaexplëbant. H03 cæsium foin

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vana 1V. CEAP. x11. au!place , peut-être me rendrois-je à ses demandes.

- du reste, l’ Univers ne peut ni âtre e’claire’ pardeus: soleils , ni, pour son re s, c’tre partagéentre deux Souverains. Que giflas se préparedonc, ou à se soumettre aujourd’hui, ou à com-’6attre demain ; et qu’il ne se promette pas uneautre fortune que celle qu’il a e’prouve’e. Les alu-bassadeurs répondirent que , puisqu’il étoit résoluà continuer la uerre, c’était en a ir du moinsavec une louab e franchise, que e ne pas lestromper par une vaine es érance de paix: qu’ilsle prioient à leur mur, e les renvoyer promp-tement vers leur maître- u’il étoit juste que,de son côté , il se préparent a soutenir la guerre.Congédiés ainsi, ils annoncent à Darius qu’ilaura bientôt une bataille.

X11. 46. Aussitôt il fit avancer Mazée avectrois mille chevaux, pour s’emparer des avenuespar ou l’ennemi devon arriver. Alexandre, aprèsavoir rendu les honneurs funèbres à l’épousede ce prince, et laissé dans son camp, son:une légère garde, l’attirail le plus embarras-sant, marcha à l’ennemi. Il avoit partagé Bin-fanterie en deux colonnes, et placé la cavalerieaux deux ailes; les ba ages suivoient en ueue.’Il charge ensuite Mémdas d’aller à toute ride,avec quelque cavalerie , rcconnoître la positionde Darius: mais, Mazée étant posté à peu dedistance, Ménidas, sans oser pousser plus loin,se contente de rapporter qu’il a entendu ungrand bruit d’hommes et des hennissemens dechevaux. Mazée, de son côté, ayant vu de loinces coureurs, regagne le camp, et y annoncel’arrivée des ennemis. Ainsi Darius, qui désiroitde combattre en rase campagne, fait rendreles armes à ses gens et les range en ataille.A la gauche marchoient environ mille chevaux-Bactriens, autant de Dahiens. et quatre mille.chevaux. tant Susiens u’Arachosiens, complet-toient cette troupe; e le étoit suivie de cin-,quante chariots armés de faux z immédiatementaprès ces quadriges marchoit Bessus, avec huit

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ne Quncrz-Cvxcx;cati curms sequebantur. Proximus quadrîgiceut Dessus cum octo millibus equitum, itemBach-finis. Massagëtæ duôbus minibus agmenêjus claudëbant: pedites bis plurium gentiumnon minas, sed suæ quisque natiônis, junxerantcopias. Persas deindè cum Mardis, Sogdiânisque,Ariobarzanes et Otobates ducëbant. 111i partibuscopiârum ; summæ Orsines præerat, à septernPersis (l) oriundus, ad Ci’rum quoque nobilissi-mum rêgeln originer!) sui referens. H05 disgentes , ne sociis quidem satis nôtæ , sequeban-tut. Post quas quinquaginta quadriges Plu-adamsmagno Caspianôrum agmine antecedêbat. lndi,cæterîque Rubri maris incolæ , nomina veriùlquam auxilia. post currus erant. Claudebâturhoc agmen aliis falcâtis currîbus quinquaginm:queis peregrînum militem adjunxernt. Hum:’Armenii quos Minôres vacant , Armenios Baby-lonii , utrosque Belitæ , et qui montes Cossæô-mm incolêbant, sequebantur. Post bos ibant.Gortuæ , gentes quidem Euboîcæ , Mêdos quan-dàm secüti (2.) , sed jam degeneres , et patriimaris ignâri: Applicuerat bis Phrygas , et Catac-nns. Parthôrum deindè gens, incolentium ter-ras , quas nunc Parmi Scythiâ profecti tenent,claudêbant 33men. Hæc sinistri cornu noiesfait.

1,7. Dextmm tenëbat natio majôris Amenîæ,Cadusiîque, Cappadoces , et Syri et Mêdi. Hi:quoque falciti currus erant quinquaginm. Sum-ma totius exercitûs: equites va. millia : pedes-tris noies ducenta millia explevernt. floc mode

(n) Auplm Plflil. Qui, Smerdi and influx. occise ,Brian finassai: filin mon continuum. mm,

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e

Livnl 1V. Cite. Kit. aumille chevaux aussi Bactriens ;, et deux milleMassagètes fermoient la marche de ce corps.A cette cavalerie étoit jointe l’infanterie deplusieurs nations, mon confondues ensemble ,mais chacune à part. Les Perses ensuite avecles Mardes et les Sogdiens marchoient sous la-conduite d’Ariobarzanes et d’0robates : ils com-mandoient chacun une division ; et le comman-dant général étoit Orsines , issu de l’un de septPerses, et rapportant même son origine à Cyrus .le plus distingué des rois. Ensuite venoient d’au-tres nations, assez peu connues de leurs alliésmême z puis cinquante quadriges, précédés parPhradates, à la tête d’un corps considérable deCaspiens; et à la suite des chars, étoient lesIndiens et les autres habiteras des bords de la ,mer Rouge, plus véritablement propres a fairenombre , u’à être d’aucun secours. Derrière cecorps étorent cinquante autres chariots armésde faux, accompagnés des troupes étrangères.Elles étoient Suivies par les soldats de l’Arméniemineure; les Arméniens, par les Babyloniens;les uns et les autres, par les Bélites et ceuxqui habitent les montagnes des COSSéens : aprèseux marchoient les Gortues , véritablement ori-

inaires de l’Eubée , qui suivirent autrefois lesèdes , mais alors abatardis et ne tenant lus

rien des usa es de leurs ancêtres; ils étaientsoutenus par es Phrygiens et les Cataons z enfin,à la queue de toutes ces troupes étoient les,Parthes, habitans des pays aujourd’hui occupéepar les Pertes modernes venus de la Scythie.,xTelle étoit l’ordonnanCe de l’aile gauche.

47. La droite étoit composée des troupes del’Arménie majeure, des Caduciens, des Cappaaanciens, des Syriens et des Mèdes; ceux-ciavoient aussi cinquante chariots armés de faux.L’armée montoit en total à quarante-cinq millehommes de cavalerie, et deux cent mille d’in-

(a) M210; «cuti. Cùm Parus , hello Gracia illato .Eubœlm insulam , ante Marathoneme pneuma , onpontant.

Tous I. ’ K

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2:8 Quinte-Cuites,instructi , decem stadia procédant , jussique snbasistere, armâti hostem expectâbant. Alexandriexercitum paver , câjus caüsa non suberat ,invasit : quippè lymphâti tropidâre cœpërunt ,

omnium pectora occulto metu percurrente.Coali fulgor tempore æstivo ardenti similis in-ternitens , ignis præbuit speciemgflammasque exDarii castris splendëre , velut illiti temerè præ-sidiis, credëbant. Quod si perculsis Mazëus,qui præsidëbat itineri , supervenisset , ingensclâdes accipi potuit. [11e segnis in eo , quemaccuplverat, tumulo seulet; contentus non la-cessi. Alexander , cognito pavôre exercitûs ,signlun ut consisterent dari , ipsos arma. de-ponere ac levâre corpora jubet 5 admonens,nullnm subiti caüsarn esse timôris , bostem pro-cul stàre. Tandem compotes sui, pariter armaet animes recepêre , nec quidquam ex pressen-tibus tutius vîsum est , quàm eôdem loco castra

munira. -48. Postero die Mazèus, qui cum delectis

equitum in edito colle, ex quo Macedônxun pros-piciebnntur castra, consederat , sîve metu , sivequia speculâri modb jussus erat , ad Darium rediit.Macedônes eum ipsum collem, quem deserue-rat, occupavërunt; nain et tutior planifie erat,et indè acies hostium , quæ in campo explica-bâtur, conspici poterat. Sed calîgo , quam cironhumidi eEuderant montes, universam quidemrei faciem non abstulit : cæterùm agminum dis-mimine, atque ordinem , prohibait perspici.

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LIVRE 1V. Casa. aux. et,fouterie. Rangée, comme on vient de le dire,ils s’avancèrent de dix stades; puis, ayant euordre de faire balte , ils attendirent l’ennemisous les armes. Quant à l’armée d’Alexandre,elle fut saisie d’une terreur pani e; les sol-dats hors d’eux-mêmes prenoientql’épouvante.et une crainte secrète s’emparoit de tous lescœurs. De frêquens éclats de lumière, ui sem-bloient embraser le ciel comme peu ant leschaleurs de l’été, parurent être des feux allu-més; et les soldats, jugeant que c’étoient lesfeux du camp de Darius, crurent avoir donnéimprudemment dans les gardes avancées. Si ,pendant ce trouble , Mazée, qui gardait lespassages, étoit tombé sur eux, ils pouvoientrecevoir un grand échec z mais il se tint lesbras croisés sur une éminence dont il s’étoitemparé , bien content de n’y être point attaaqu . Alexandre , instruit de cette rayeur deson armée, fait faire halte. commande auxsoldats de mettre bas les armes et de se re-poser; il leur représente que leur alarme subiteest sans fondement, et que l’ennemi est loind’eux. Enfin revenus à eux-mêmes, en repre-nant les armes, ils reprirent aussi courage ;mais on jugea que, pour le moment. le plussûr étoit de se retrancher dans le lieu mêmeou l’on se trouvoit.

48. Le lendemain Mazée, qui, avec quelquecavalerie d’élite, s’était posté sur une hauteurd’où l’on voyoit le camp des Macédoniens,rejoignit Darius , soit par un mouvement decrainte , soit parce qu’il n’avoit été chargé quede faire ses observations. Les Macédoniem sesaisirent de cette éminence même qu’il avoitabandonnée; tant parce que c’était un posteplus sûr que la plaine, que parce qu’on pouvinde la contempler à l’aise la disposition des en-nemis qui s’étendoient en rase campagne. Maisun brouillard causé r l’humidité des monta«gnes voisines, sans d rober aux yeux l’ensemblegénéral, empêchoit de diptinguer les différens

v K 2’

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ne QUINTE-C0163,Multitûdo inundaverat campos; fremitusque to!minium , etiam procul stantium aüres impla-verat. Fluctuëri anima Rex, et modô suum,modù Parmeniônis consilium aéra æstimatiu’ne

perpendere : quippè ci) ventum erat , undèrecipi exercitus , nisi Victor , am. sine clâde.non posset. Movëbat etiam cum multitùdo hos-tium . respectu paucitâtis suæ gentis. Sed in-terdùm reputâbat , quantas res cum hâc gentegessisset, quantosque populos fudisset. [taque ,cùm spes metum vinceret , periculosius bellumditferre ratus , ne desperatio suis cresceret ;dissimulâto eo , mercenarium equitern ex Pæo-niâ præcedere jubet. lpse phalangem , sicutanteà dictum est, in duo cornu: extendernàUtrumque cornu equites tegêbant. Jnmque ni-tidior lux , discussâ caligine , aciem hostiumostenderat : et Mncedônes , sive alacritâte, sivetædio exspectatiônis , ingentem pugnantiummare edidêre clnmôrem. Redditus et à Persis,nemora vallesque circumjectas terribili sonoimpleverat. Nec jam continêri Macedônea po-

. terant, quin cursu quoque ad hostem conten-derent. Meliùs adhùc ratas Alexander in eôdemtumulo castra munira , vallum jaci jussit z stre-nuëque opere perfecto , in tabemaculum, exque tâta acies hostiuxn conspiciebâtur , secessit.

X111. 49. Tutu vërô unîversa futïxrî discriminis

facies in oculis erat. Armis insignibus equi vi-gtique splendêbant 5 et aman intentiôre cilrâ

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Lrvnn 1V. CIA! x11]. 2.1icorps et l’ordre qu’ils gardoient entre eux. C’était

mie multitude enorme qui inondoit la campa-ne; et le bruit confus de tant de milliers’hommes , quoiqu’éloignés , étourdissoit les

oreilles. Le r01 alors tomba dans la perplexité,et se mit à peser tantôt son avis, tantôt celuide Parménion a mais cet examen se faisoit troptard , puisqu’on étoit si avancé , que l’armée ne

pouvoit s’en tirer, ne victorieuse ou sans uneerte considérable z il étoit encore troublé par

a comparaison de la multitude prodigieuse desennemis avec le petit nombre de ses gens; maisil se rappeloit quelquefois combien de belleschoses il avoit faites , et Combien de nationsil avoit vaincues avec cette poignée d’hommes.Ainsi, l’es érance l’emportant sur la crainte,il crut, s’i dîneroit davantage d’en venir auxmains, qu’il courroit le riSque d’augmenter ledésespoir de ses troupes; mais cachant son in-quiétude , il fit avancer la cavalerie Péoniennequi étoit a sa solde. Il avoit, ainsi u’il a étédit plus haut , développé sa ph ange endeux ailes: et chaque aile étoit couverte parla cavalerie. Le jour devenu enfin plus beau .parce ne le brouillard étoit dissipé , laissoitVoir a écouvert l’armée ennemie : et les Ma-cédoniens , soit de joie , soit par l’ennui d’unesi longue attente , poussèrent alors un grandcri comme s’ils allaient à la charge; ce cri,rendu par les Perses , fit retentir d’une manièreterrible les bois et les vallons d’ulentour. Onne cuvoit plus retenir les Macédoniens quiv0 oient courir sur l’ennemi : mais Alexandre ,jugeant qu’il valoit mieux se fortifier encore surcette éminence, fit faire des retranchemens 5et le travail ayant éte promptement exécuté,il se retira dans sa tente, d’où il voyoit toute ,l’armée ennemie. I

Xlll. 49. Il avoit alors devant les eux l’imageentière du péril qui l’attendait; es chevauxaussi que les hommes éblouissoient par l’éclatdes armes 5 et l’activité des chefs, qui parcou-

K 3

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sa: Quanrx-Cuxce,prcpariri apud hostem , sollicitûdo Prætôrumagmina sua interequitantium Ostendëbat : acpleraque inania . sicut fremitus hominum ,equôrum hinnitus , armôrum internitentium ful-gor, sollicitam exspectatiône menteur turbave.rant. lgitur, sive dubius animi, sive ut sucs ex-perirêtur, consilium adhibet ; quid optimumfactu esset , exquirens. Parmenio,peritissimusinter duces artium belli , furto , non prælio opusesse censêbat : intempestà nocte pesse opprimilestes. Iliscordes moribus, linguis , ad haroet somno improviso et periculo territos, quandoin nocturnâ trepidatiône coïtûros? At interdiùprimiim terribiles occursüras facies Scytbârum ,’

Bactrianôrumque. flirta illis ora , et intonsascornas esse. Prætereà exirniam vastôrum magi-nitudincm corporum : vains et inanibus min-uterri magis, quam justis formidinis cousis mo-vêri :deindè, tantam multitudinem Circumfunüpaucioribus posse :non in Ciliciæ angustiis , etinviis callibus, sed in apertà et lâtà planifiedimicandum fore. Dames fermé Parmeniôniassentiêbant : Polyspercon, baud dubiè in eoconsilio posltam victoriam arbitrabâtur. Queminruens Bu; ( namque Parmeniônern nùperacriùs quam vellet increpitum , rursùs casti-gâre non sustinêbat ; ) Latrunculôrum , inquit,et fûrum ista solerh’a est quam præu’pitis infini;

qufppè illôrum 05mm unit!!!" est , fallere. Miramiro gloria semper au! absenti’am Darîi,au! a»-

(usn’as lorôrum, au! fartant nadir alunir: nonratier : palâm [En aggredi cumin est. Mâle meforrünœ pœnîteat, qudm videriæ pudeal. ÂJ’IŒS

illud quoque accèdi’t .- mails-as agar: Barbara: ,

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Livas 1V; Gant. Kilt. sa?»raient à cheval les bataillons, montroit ue le: lpréparatifs de l’ennemi se faisoient avec e plusgrand soin : les choses mêmes les plus vaines ,comme le bruit confus des hommes. les heu.nissemens des chevaux, les espèces d’éclairs quexratoient les armes, avoient ajouté le trouble à

’inquiétude ou le tenoit l’attente de l’événe-

ment. Soit donc qu’il fût effectivement dansle doute ou qu’il voulût mettre les siens à l’é-preuve , il assemble son Conseil, pour examinerce ’il y avoit de mieux à faire. Parménion,le p us entendu de tous les chefs dans l’art dela "guerre , étoit d’avis d’une surprise , nond’nnebataille en règle : qu’a la faveur d’une nuitobscure on pouvoit prendre les ennemis audépourvu; n’ayant ni les mêmes mœurs ni lemême langage, d’ailleurs tirés du sommeil parla frayeur d’un danger inattendu. commentpourroient-ils se rallier dans les ténèbres et aumilieu des alarmes ? qu’en plein jour, la pre-mière chose dont on seroit frappé, seroit lavue alïreuse des Scythes et des Bactriens, leurs.barbes hérissées. leurs longues chevelures, etl’énorme grandeur de leur stature colossale: edes apparences vaines et frivoles faisoient p usd’impression sur le soldat, que de justes sujetsde crainte z que d’ailleurs une si grande multil-tude pouvoit aisément envelopper une arméemoins nombreuse; et qu’on auroit à combattre,non dans les gorges et dans les détroits inac-cessibles de la Cilicie , mais dans une plainevaste et découverte. Presque tous étoient del’avis de Parménion; et Pol ’perchon prétendoitque la victoire en dépen oit absolument. Leroi, se tournant vers lui, car il n’eut pas lecourage de mortifier Parménion , qu’il avoit ré-primandé depuis fieu avec plus de vigueur qu’iln’auroit voulu z es escamoteurs , dit-il , et desfilou: peuvent ado ter la ruse que vous me Con.saillez) parte qu’i s ne cherchent qu’à lramper;mais le ne soufin’rai pas que ma gloire trouve desobstacles perpttuels, ou dans l’absence de Darius.

ne

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2:4 Quran-Cuncx,et in amis affin, ut ne dtn’pi quidlrn panâtmpertum habeo. flaque ad prælium vos parâmSic incitâtos ad corporn curanda dimilit.

. 50. Darius illud, quad Parmem’o sussent ,’hostem factùrum esse conjectans , frænàtosequos stÇxre, magnamque exercitûs partem inarmis esse , ac vigilias intentiôre cùrà servirijusserat. Ergô ignibus tâta êjus castra fulgêbant.lpse cum ducibnSpropinquîsqne agmina in amislltantîum circumibat ; Solem Mithren (1) , sa-crumque et æternum invocans ignem , ut illisdignam vetere gloriâ , majôrumque momlmentitfortitudinem inspirârent. Et profectb si que di-vinæ opis angarie humanâ mente concipipos-sent , Deos 5:51 re sêcnm. 11105 nüper Macedônum

mimis subitam incussisse formidinem -. adhuclymphâtos ferri agique , arma jacientes : expe-tere Præsides Persàrum imperii Deos debitas àvecordibus pdenas.- Nec ipsum ducem saniôrernesse : quippè ritu ferârum , prèdam modb quam

expeteret intnentem , in perniciem , quæ anteprèdam posita esset , incurrere. Similis apudMacedônes quoqne sollicitùdo crut ; noctemque ,velut in eam certamine edicto, matu egèrunt.Alexander non aliàs magis territus , ad vôta etpreces Aristandrum vocari jubet. "le in candidâveste, verbénas manu præferens, càpite volier),

à) Halva. Solen: influa, quam: cucu du. font;

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Livus 1V. CHAP. x1". 22.5bu dans l’avantage des lieux , ou dans une victoirederche à la faveur de la nuit : fui résolu d’at-taquer l’ ennemi en plein jour ; et j’aime mieuxavoir à me plaindre de ma fortune , qu’à rougirde ma’vùtoire. Ajoutez à ces considérations, queje suis instruit que les Barbares [ont si bonnegarde et se tiennent si constamment sans les armes ,qu’on ne saurait MÊME les surprendre. Préparez-vous dune à une bataille en règle. Après les avoirainsi animés, il les envoya prendre quelque repos.

50. Darius de son côté, conjecturant que l’en-nemi prendroit précisément le parti que Par-ménion avoit conseillé, avoit ordonné qu’ontînt les chevaux en état , qu’une grande partiede l’armée demeurât sous les armes. et queles gardes redoublassent d’attention. Tout soncam fut en conséquence éclairé de feux z ilalla lui-même, avec les chefs et avec les prin-ces de son sang, visiter les c0 s qui étoientsous les armes z priant Mihtra e soleil, et lefeu sacré et éternel, de leur inSpirer un cou-rage digne de leur ancienne gloire et des exem-ples de leurs ancêtres. Il disoit qu’assurément,si l’esprit humain pouvoit présager le secoursde la divinité, les Dieux étoient pour eux;qu’ils avoient depuis peu ’eté dans l’ame des

Iacédoniens une terreur su ite; qu’encore trou-blés ,I ils éonroient çà et là jetant leurs armes;que Tes Dieux protecteurs de l’Empire des Per-ses , faisoient subir à ces furieux K: châtimentqu’ils méritoient : que leur chef même n’étaitpas plus sage qu’eux; puisque , comme les bêtessauvages, n’envisageant que la proie qu’il con-voitoit , il se précipitoit dans le pie e u’iltrouvoit sur la route avant d’y attein re. enMacédoniens avoient aussi pareille inquiétude;et ils passèrent la nuit dans la crainte . commesi la bataille y avoit été fixée. Alexandre même,qui jamais n’avoit été plus intimidé que cejour-là , fit venir Aristnndre pour adresser auciel des vœux et des prières. Ce devin , enrobe blanche , portant en main des branches

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ne Qulurn-cnuucx,præibat preces Bêgi, Jovem, Minervam Victo-riamque propitianti. Tune quidem sacrificiorite perpetruto , reliquum noctis acquietùruain tabernaculum redût. Sed nec somnum cepen,mec quiètem pati patent. Modè è ingo montisaciem in dextrum Persèrum cornu demitteraagitâbat, modb rectà fronte concurrere hosti zinterdira) hæsitàre au potins in làvum torquëretagmen. Tandem gravatum unirai anxietâte cor-lpus altier commis oppressit.

A si. Jumque Iüce- ortâ, duces ad accipiendaimperia convenerant, insolito circa prætoriumsilentio attoniti. Quippè alias accersere ipsos ,et interdùm moraines castigâre assueverat. Tunene ultimo quidem rêrum disorimine excitâtumreste mirabantur , et non somno quiescere , sedpavôre marcëre credêbant. Non tamen quis-quam è custodibus corporis intràre tabernuc’u-lum audêbat, et jam tempus instàbat 5 nec mile;injussu fluois, au: arma capere poternt, eut in.ordines ire. ’Diu Parmenio cunctâtus , cibum un

anperent, ipse pronunc’iat. Jamque exire ne-cesse crut: tune démina intrat tabernaculum .sæpiùsque nomine compellàtum , cum vôcenonposset ,. tacha. excitâvit. Multa lux , inquit,est. Instrurtam aciem hasti: admôait .- tuus mile:adhuc inermis- empatta imperium. Ubi est pigerille mimi lui .9 trempé axa-itéra vigiles solarAdllæcv Alexander z Crëriisne me priùs somnumcapere potuisse , qua’m-exanerârem am’mum 507111

citadin: , quæ quiète": morabâtur P signnmque

i

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Livns 1v. CHAP. X111. :27de verveine, et ayant la tête voilée, disoit le

premier les prières que le roi répétoit à sa suiteour se rendre ropices Jupiter, Minerve et

a Victoire. Ce ut alors qu’après avoir achevéle sacrificeselon les rites, il retourna dans satente pour reposer le reste de la nuit. Mais illui étoit impossible dp dormir ni de demeurertranquille z il rejetait, tantôt de fondre duhaut de la cc ine avec toute son armée-surl’aile droite des Perses , tantôt de choquer l’en-nemi de front; quelquefois il doutoit, s’il neferoit pas mieux d’attaquer plutôt l’aile gau-che : enfin son corps, abattu r les in nié--tudes de l’esprit, succomba acoab é d’un pro and

. sommeil.5r. Déjà le jour paraissant, les chefs étoient

assemblés pour recevoir ses ordres, fort étonnésdu silence extraordinaire qu’il y avoit autour desa tente; car dans d’autres temps il avoit cou-tume de les appeler, et quelquefois de répri-mander ceux qui tardoient : ils étoient surprisque dans ce moment, où il yalloit de tout, ilne fût pas encore éveillé; ils pensoient même

u’au lieu de jouir d”un sommeil paisible, iltoit tout à fait abattu ar la peut. Cependant

aucun de ses ardes- u-corps n’osoit entrerdans sa tente; e temps commençoit à ressert,et le soldat ne pouvoit. sans l’ordre du énéral,prendre les armes, ni se mettre en rangs. Aprèsavoir long-temps attendu, Parménion prit surlui de les envoyer prendre de la nourriture.Alors iIIétoit nécessaire de se mettre en mou-vemen : il entre enfin dans la tente; et comme,après lavoir appelé plusieurs fois gaur son nom,il ne pouvoit venir a bout de l’ veiller, il letoucha pour y réussir. Il est grand jour, lui dit-il; l’ennemi s’est mis en bataille et marche; vossoldats attendent Vos ordres Pour s’armer. Où esttette rigueur de courage qui vous distingue P carc’est vous qui avez coutume 1’ éveiller les gardes.Croyez-vous , lui répond Alexandre , qu’il m’aitne possible de m’endormir «ont de m’ü’rt dia

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’23: Quturt-Cunez;pugnæ tubâ dari jussit. Et cùm in «idem «Ilmiratiàne Parmenio perseveràret, qnôd secùruspmnum cepisset z Minima, inquit, mîmm est.Ego enim, tùm Darius une: ureret. alimenta

A corrumpcret , palans mai non arum. Nunc vëràquid maman , cùm mi: derernere parez P Hamidpôtum meut» implëvi ; sui hüius quoqueronsiliitafia postcà reddêlur. V os. île au! copia: ,i quibusguz’xque pures! : ego in»: 44km , et quidfieri M-lim , azpônam. mm admodùm , admonitu ma.-gis amicürum glui-m matu discriminis quodndeundum crut , ûti solêbat munimento corpo-nris :tum.quoque sumpto processit ad milites.l’hud alias tain alan-cm viderant Bëgem; etvultu ejus interrito , certain spem victoria-nugurabantur. Atque ille prompto vallo exilercopias jubet ,raciemque disparût.

52. In dbxtro cornu Tocâti surit equites’, quos.Agëma (4) appellant. Bræer-at bis Cli’tus, cuiiunxit Philàtæ tannas , cæterosque PræfiectœCquitnm lateri- êïus applicuit» Uitima Meleagri’

51a stabat, quam phalanx sequehâtnr z post pha-langem Argynspides orant 5 bis Nicanor Parme-niônis filins præerat: in subsidiis cum manu snâxCŒnos.Post cum (hastes, Lyncestesquea Post illo:Pol yspercon , duxperegnni militis. Midas agminis.Amyntas princeps cran. Phrygas Balncrus ra»gêbat, in societâtem. nüper ascites. Hæc dextri.cornu. facies crac. In lève Crutêrus Peiopon-nensium equites 4habëbar ,, Achæôrumque , et

(l) Agana. A voce græcâAGUô, pdla,.diuurbo 0M

hamacs. 1d un, Minuit M.

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lava: 1v. Cannxnl. sa,barrasse l’esprit de l’inquiétude qui s’opposait à

mon repos ? Sur cela, il fit sonner le signal ducombat. Et comme Parménion continuoit demarquer sa surprise , de ce que le roi aval:dormi sans inquiétude z Cela n’est pas surpre-nant, lui dit-il; Mr lorsque Darius mettoit le jeupartout, rissoloit les villages , gâtoit les vivres , inn’étais pas à moi ; mais qu’aurait-je à craindremaintenant , qu’il se dispose à en venir à un:bataille 3’ Par Hercule .’ il est entré dans mes vues.Mais je m’e.rpliquerui une autre jais sur cettepensée .- pour vous , que choeurs aille à la undu corps qu’il commande; je vous joindrai dans1’ instant, et vous donnerai me: ordres. Ce n’étaitque rarement, et sur les instances de ses amis.lorsqu’ils craignoient quelque fâcheux hasard,

uiil se couvroit de ses armes; mais il les prita ors, et vint trouver ses gens. Jamais ils n’a-voient vu le roi si fini; et de l’intrépidité neson air annonçoit, s tirèrent un augure in ail-lible de la victoire. Pour lui, il ordonne derenverser la palissade , fait sortir ses troupes,et les range en bataille.

52.. A l’aile droite fut placée la cavalerie qu’ilsappellent Agànu; elle étoit sous les ordres deC itus, renforcée par l s escadrons de Philotas-,et appuyée sur les côt s par les autres chefs decavalerie z le corps commandé par Méléagreétoit le dernier, et il étoit suivi de la phalange,Après la phalange venoient les Argyraspides,commandés par Nicanor , fils de Parmémion zils étoient soutenus par la troupe de Créons,après lequel marchoient les Orestes et les Lyn-cestes. A la suite de ceux-la, Polyperchon me-noit les troupes étran ères, dont le premierchef étoit Amyntas : alacre commandoit lesPhrygiens , nouveaux alliés d’Alexandre. Telleétoit a disposition de l’aile droite. A la gauche,Cratère conduisoit la-.cavalerie du Péloponnèse ,

I avec celle d’Achaïe , de Locres et de Malée ; etdenière celle-ci étoit la cavalerie Thessalienne ,I

pour: la conduite de Philippe 5 l’infanterie étoit

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330 QUINTE-C0168,-Locrensium et Maison , turmis sibi adjunctisl;bos Tbessali equites claudëbant , Philippo duce.Peditum scies equitâtu tegebâtur ; frons la’evicornu hæc eut. Sed ne circumiri posset à mul-titudine, ultimum agmen validà manu cinxerat.Cornua quoque subsidiis firmâvit z non rectâfronte . sed à latere positis , ut, si hostis cir-cumvenire aciern tentasset, parâta pugnæ fo-rent. Hic Agriini eront, quibus Attalus præerat.adjunctis sagittariîs Cretensibus. Ultimos or-dines avertit à fronte, ut tôtarn aciem orbemuniret. lllyrii bic erant , adjuncto milite mer-cerie conducto. Thrâcas quoque sima] objecerat ,leviter armâtos: adeôque aciem versatilem po-suit, ut qui ultimi stâbant, ne circumirentur’,verti tamen et in frontem circumagi possent.huque non prima, quam lutera 5 non lateramunitiôra fuêre , quam terga.

53. Bis ità ordinâtis præcipit,. ut si falcâtoscarras cum fremitu Barbari emitterent, ipsi,luâtis ordinibus impetum occurentiurn silentioexciperent : baud dubius, sine noxâ transcrir-süros , si nêmo se opponeret. Sin afitem sinefœmitu immisissent, cos ipsi clamâre terrèrent,pavidœque equos télis utrimque sufl’oderent.

Qui cornibus præerant, extendere en jussi,ita ut ne circumvenirentur, si arctius stârent,nec tamen mediam aciem exinanirent. Impe-dimenta cum captivis, inter quos mâter libe-rîque Darii custodiebantur, baud procul ab aciein edito colle constituit; modico præsidio re-licto. Léman] cornu, sicut aliàs, Parmeniônituendum daturn z ipse indexas) stabat. Nondùm

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LuniV. cru. un. 231couverte par la cavalerie. Voilà quel étoit leiront de l’aile gauche. Mais pour n’être asenveloppé par la multitude , il avoit placé er-n’ère les derniers bataillons un puissant carpede réserve. Il avoit aussi fortifié les deux ailes

or des corps auxiliaires, tonmés, non vers leront de l’armée, mais vers les côtés; de ma-

nière que, si l’ennemi tentoit d’investir l’armée,

ils fussent tout prêts a combattre : la étoientles Agriens commandés arvAttale , avec les ar-chers Crétois. ll tourna es derniers ran s dansle sens contraire de ceux du front, am quel’armée fût en force de tout côté : en cet en-droit étoient les lllyriens, avec les troupes qu’ilavoit prises a sa solde , et il y avoit )oint lesThraces, armés à la légère. Au reste, il avoitsi bien pris ses mesures pour faciliter les mon,vemens (de son armée , que ceux qui veilloientaux derniers rangs pour n’être pas investis,pourvoient néanmoins faire volte-face , et, entournant, se porter vers la tète : de sorte quele front n’était pas mieux défendu que les flancs 3ni les flancs, mieux que les derrières.

53. Les choses ainsi disposées, il ordonna que ,si les Barbares poussoient avec grand bruit lemchariots armés de faux , ses gens ouvrissentles rangs pour les recevoir en silence , ne dou-tant pas qu’ils ne les traversassent sans fairede mal, s’ils ne trouvoient point d’obstacle; etqu’au contraire, s’ils les poussoient sans bruit ,ses soldats effrayassent leurs chevaux par leurscris, et leur tirassent alors dans les deux flancs.Ceux qui commandoient les ailes eurent ordrede les étendre, assez pour les empêcher d’êtreenveloppées en demeurant tro serrées, maisnon jusqu’à affaiblir le corps e bataille. Pourles bug es et les tisonniers, parmi les uelsétoient a mère et es enfaus de Darius, i lesmit, avec une garde médiocre, sur une collinepeu éloignée du champ de bataille. Parménioneut, comme autrefois, le commandement de

c l’aile gauche , et le roi prit celui de la droite.

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:32. QUleE-CUICl,ad (EH jactum pervenerant, cùm Bien quidamtransfuga, quanta maximo cursu poterat, adRêgem pervénit, nuncians murices ferreos interrain defodjsse Darium , qui bostem equitesemissûrum esse credébat : notâtumque certosigna locum, ut fraus àlsuis evitâri posset.Asservâri transfugà jusso, duces convocat,expositôque quod nunQiâtum eut, manet, utregiônem monstrâtam declinent, equjtemquepericulum edoceant. Cæterùm hoc tentas exerncitus exaudnre non poterat, ùsum aurium in-tercipiente fremitu duôrurn agmênum: sed inconspectu omnium duces et proximum quemqneinterequitans alloquebâtur.

XlV. 54. Emensis to! terra: in spem vidorîæa: qud dimicandum [ont , hoc ûnum superfludisrrîmen ,- Gram’tum hic omnem , Cilicfèquemontes , et Syriam, [Egy-planque prœtercunliôu:

Framas, ingemia spei gloriàque incitamenm r:-fzrêbat. Reprehtnsos en: fugd Perses pugnatûras,quia juger: non passent : tarifant dicm jam mua«mangues, armi: sui: oneràtos , in cédant wu-h’lio hœrêre : Indium duperait-mi: IYIôrum mains

indin’um un, quàm quôd urbes, quèd 05m: suas.

ureren! : quidyuid non torrupùsent, hostfum essecanfusi. Nomz’nu modù veina 501:1]an t’gnatârum

ne czlimescerenf : tuque enim ad 6:11: distrîmenpertfnêre, qui ab hi: Srytlzæ , quia: Cadusiiappellentur .- ab id [gnan , quàd I’gnôh’ «un! ,

ignobileq un; nunquàm ignoràri riras forte: :a! imbelles a: lambris suis arums , nihil pré-Iernomina affin. Matcdônes virtûtt asscrûtas, nequi: tôle orbe locus en", qui tàIe: lira: igno-

M..- .-.-.. .-.--r----

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LIVRE 1V. on". XIV. saOn n’était pas encore à la portée ’du trait,gu’un trans uge nommé Bien vint, à toute

ride, avertir Alexandre que Darius avoit seméen terre des chausse-Ha es de fer, par ou ilcroyoit que déboucheroit a cavalerie ennemie ;et’qu’il avoit mar ne l’endroit par des signesnon équivoques, a m que les siens pussent évi-ter le pie . Après s’être assuré du transfuge.il assembfi: les chefs , leur communi ne l’avisqu’il vient de recevoir , les avertit e se dé-tourner de l’endroit indiqué, et de prévenirla cavalerie de ce danger. Au reste, cet avisne pouvoit être entendu d’une si grande mul-titude, parce que les oreilles étoient étourdiespar le bruit excessif des deux armées; mais leroi, courant à cheval partout, disoit en pré-sence de tous, aux chefs et à tous ceux quiétoient les plus proches: » *

XlV. 54. Qu’après avoir’parcouru tant de paysdans l’espérance de la victoire , pour laquelleils alloient combattre, il ne leur restoit quece péril à essuyer. Lia-dessus il leur rappelait,comme de grands motifs d’espérance et degloire , le sassage du Granique et des monta-gnes de la ilicie, la Syrie et l’Egypte enlevéesaux ennemis u’ils poussoient en avant. ll ajou-toit que les erses , ramenés au combat aprèsavoir fui, ne combattroient ne faute de pou-voir fuir encore z que, glacgs de eur depuistrois jours, et surchargés .1 poi s de leursarmes, ils étoient , comme immobiles , a lamême place: ne la preuve la plus certainede leur désespoxr étoit, qu’ils incendioient leursvilles et leurs campagnes, avouant ainsi quetout ce qu’ils laissoient intact étoit aux en-nemis. Que seulement il ne falloit pas s’effrayerdes vains noms des nations inconnues: parce

n’en fait de guerre, il n’importe pas de dis-tinguer ceux qu’ils appellent Scythes et ceuxqu’ils nomment Cadusiens: que par la raisonmême qu’ils n’étoient pas connus, ils ne mklitoient pas de l’être : que des hommes couru»

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au Quiura-Cvnca.irira. Intuerentur Barbarôrum incondilum ag-men : alium nihil prêter iatalwn habêre, aliumfundd saga ’librâre; pafirk arma fana esse.Ilaque filin: plürn mire. bine plüres d’imita-lûtes .- ne: postula" se, ut fouit" tapasseren!prælium , ni ipse raierisfarlitudinù fuisse! exem-plum : se ante prima signa dimiranîrum : spon-lêr: pro se, que! cicatrices, totidem tarpon?lacera : "in ipsas, iman pitié se pràdœ rom-nünis essor-tan : in illis (dudit ornandz’sque usur-pâre victoria præmia. Hæc sefoflibus vin] (litere-Si qui dissimiles eôrnm usent. illa fuis-se dic-tûrurn : pervenùte et), nndi juger: non pouah.la! terrâmm spatia amenais , la! mnibus, nanti.turque pas! targum objecfis, iter in patriam etpanâtes manu en: fatr’endum. Sic duces , sicproximi militum instincti surit.

55T Darius in lévo cornu crut , magna suôrurn

agmine, delectis equitum peditumque stipâtus:contempseratque paucitâtem hostis 5 vinantaciem esse extensis cornibus ratus. Cæterùm ,sicut curru eminêbat , dextrâ lèvàque ad circulas.tantinm agmina oculos manusque circumferens:Terrârum , inquit , qua! Oceanus [zinc allait;filin: daùdit Hallespanlus, paûlà and domina ,

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LivaaiY. CHAR XIV. auV aux n’étaient jamais inconnus; mais que des

"ches, arrachésde leurs retraites , n’appor-toient au combat ne leurs noms -. que quantaux Macédoniens, ils avoient mérité , par leurvaleur, qu’il n’y eût pas un coin sur toute laterre’où l’on eût connoissance de gens aussibraves. Qu’ils jetassent les yeuxsur cette troupeconfuse de Barbares, ou l’un n’avoit que lejavelot, un autre la fronde, et bien peu desarmes convenables: de sorte ne de ce côté-là il K avoit plus d’hommes, à a vérité, mais

ne e celui-ci il ï auroit plus de combattans.au’au reste il ne es exhortoit à agir vaillam-ment, u’autant qu’il en donneroit lui-mêmel’exemp e aux autres : u’il combattroit à latète des enseignes; et qu’i en avoit pour garansautant de témoignages honorables quîil avoitde cicatrices sur le c0 s : u’ils n’ignoroient

as qu’il étoit preSque e se qui n’eût point’e part au butin , ni appartenoit à tous ,1!qui employoit les ruits de la victoire a me.luter leur attachement et à les enrichir. Qu’ildevoit arler ainsi à de vaillans hommes. Que,s’il avait pensé qu’il y en eût d’autres parmieux, il leur auroit dit qu’ils en étoient au pointde ne ouvoir plus fuir; qu’a rès avoir traversétant e vastes contrées, et aissé derrière eux qtant de fleuves et de montagnes, ils ne pou--voientplns retourner dans leur patrie et versleurs pénates, qu’en ,s’en ouvrant le cheminl’épée a la main; C’est ainsi qu’il anima leschefs et les soldats qui se trouvèrent les plusproches de lui.

55. Darius étoit à son ailé gauche, environnéd’unIgros des siens, élite de sa cavale ’ et deson infanterie; il avoit pris en dédaiâpetitnombre des ennemis , persuadé qu’il oientréduit à rien leur corps de bataille en étendantleurs ailes. Au surplus, du haut du char surlequel il étoit élevé , tournant ses regards et sesmains à droite et à gauche vers les troupes quil envuonaoœnt : Martres, il r53 a pas long-temps".

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ne vanrn-Cuncs,jam non de gloria, sed de sulfite, et quad salün’præponitis. de lz’berlâte pugnandum est. Hic die:impcn’um , quo nullum ampliùs vîdzl ælas , au!

constituer, au! finief. Apud Granicum minimd"Hum parle mm haste terfavimus. In Ciliridvidas Syrie: paiera! guipera. Magna munimenlaregm’ Tigris arque Euphrate: nant. V enlum esta) , unde pulsât ne fugæ quidam locus est, amm’aMm diun’no billa azimuta paf! targum sunl. N oninrolas suas urbt: , non cultôres habent terra.Coniugts quuque et liberi Jequuntur banc au’em :partita hosiibus prrèda, m’si pro carissimis pigno-ribus rorpora opponimus. Oued meârum fuit par-n’um , e:rerrflum, quem pênê immense: planifies

riz tapera, tomparâvi. Equos, arma distribui .-aammeàtu: , ne tanne multiludîni dussent, procfiai : [arum , in quo aie: emplicâri passe! , elëgï.

Cælera in outra pansait: saut : audête modàtinter: : fârnamque, infirmissz’mum advenu: farte:

riras têlum, contemnite. Temeritas est, quem. dilua pro virtüte tirnuîstis; quœ ubz’ prïmum

impelum tfidü, relut quàdam animalia minaarnica, torptt. Hi vërà campi deprchcndëre pau-citâicm. quam Cîliciœ monte: abstondcrant. Vi-Jên’s ordines nifes, cornua attenta, mtdiam adamaânam et exhausfam. Nain uliîmi, que: lorâvitaduersos, [ergo jam, pràbent : aluni mekerculâcquôrum ungulis possunt, ett’amsi nil prêter fal-câlos’ rus emisero : et belle vù’en’mus, si vin-

tîmusgîælîo .- nam ne illz’s quidam ad fugam

locus est. Hint Euphrâles (x), filins Tigrïs pra-lzibet inclüsos : et quæ anfea’ pro illi: tram, in

(I) flint Enphratts. Auctor obliviacitur, Darium indudhammam, non in Moscpotamü. and ullrà Tarin.

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LIVRE 1V. CHAP.X1V.131leur dit-il, des terres baignées d’un me par[Océan , et terminées de l’autre par l’HelIespont ,

naus vœu forces de combattre, non plus pour lagloire , mais our la vie, et ce ui vous est pluscher que la me, pour la liberte’. e jour afiermiraau renversera le plus grand Empire qui fût jamais.Sur le Granique , se ne fut quhavec la moindrepartie de nos farces ue nous combattîmes ; aprèsnotre defaite dans L Cilicie, la Syrie pouvoitencore nous servir de retraite, le Tigre et l’Eu-phrate etoient encore deux puissans boulevards demon royaume : mais nous voici au point, qu’il nenous reste pas meme ou fuir si nous sommes re-pousses. Tout ce qui est derrière nous est épuisépar la longueur de la guerre .- les villes n’ont plusdhabitans ; les campagnes , de cultivateurs : nosfemmes et me’me nos enfans sont a la suite de cettearmee; ils vont devenir la proie des ennemis,si nos rorps ne servent de remparts à ces chersobjets de notre amour. Tout ce ui étoit de mondevoir est fait : l’ai mis sur pie une armée quecette plaine immense peut à peine contenir; je I. aifournie de chevaux et d’armes,- i’ai pourvu a lasubsistante d’une si énorme multitude; j’ai choisiun lieu propre pour la ranger en bataille. Le restedépend de vous; ayez seulement la hardiesse devaincre; et ne faites aucun cas de la réputation desennemis , arme bien faible contre des gens coura-geux. Ce n’est que "mente , ce que vous avez re-doute iusqu’ici comme valeur,- temerite’ qui, après

son premier feu , semblable a certains animauxqui ont erdu leur aiguillon, tombe dans la Ian-fueur. ailleurs , ces plaines ont mis en évidenceeur petit nombre , que les montagnes de la Cilicienous avoient cache : vous voyez que leurs rangssont clairs , leurs ailes etendues, et leur corps debataille faible et epuise; car ceux qu’il a juilpasser e la m: aux derniers rangs , tournentdeià le dos; pour les fouler aux ieds des che-vaux, il ne faut en ve’rite’ que la: er contre tu:mes chariots armes de faux. Au reste, le sucresde la guerre est entièrement pour nous . si nous

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sa! quxrn-Cu-nceocontrarium conversa sunt. Nostrum mobile etexpedïtum agmen est; illud pràdd grave. Impli-ctîtos ergo spoliis nostris trucidabimus : eademqueres et causa victoria: erit, et fructus. Quàd siquem e vobis nômen gentis movet. cogita Mac:-dînum illic arma esse, non corpora. Multumenim sanguinis invicem hausimus, et semper gra-uior in paucitâte iattûra est. Nom Alexanderquantuscumque ignàvis et timidis vidêri potes! ,ünum animal est , et si quid mihi creditis , te-merarium et vEcors, adhue nostro povôre , quartzsud virtûte, felicius. Nihil aütem potes! esse diu-turnum, cui non subest ratio. Licét jelicitas aspi-

râre r.) -; r. l 5d "li. ÎGMUIIUJJI; "onsujicit. Prœterea breves et mutablles vices rërumsunt, et fartüna nunquam simpliciter indulget.Farsitan ità 1117 fétu ordinavërunt:Persârum

tmperium quad secundo cursu per ccxxx. aunasad summum fastigium evexerant, magna metuconcuterent mugis , quàm afiigerent , admonê-vrentque nos fragilitàtis humânœ, cujus nimia inprosperis rébus oblivio est. Modo Gràcis ultrabellum inferebâmus r nunc in sedibus nostrispropulsâmus illâtum. Jactâmur invicem varietâte

fortünæ. Videlicet imperium quad mutuà aju-tàmus, ûna gens non capit. Cæterùm , si spesnon subesset, necessz’tas tamen stimulâre debêret.

Ad extrêma perventum est. Mâtrem meam , duosfilins , Ochum in spem hûfus imperii genitum ,illos principes , illam sobolem regina stirpis, ducesvestros Eëgum instar, vinctos habet : nisi quadin vôbis est, ipse ego maiôre parte captîvus sum.

Eripite viscera mea ex vineulis, restituite mihipignora, pro quibus ipse mari non reaïso. Pa.-

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LIVRE 1V. CAP. x17. 239’Igagnons la bataille; car ils n’ont aucune issuepour fuir : l’Euphrate d’un me, le Tigre del’autre, ils sont enfermes de toute part; et ce quiauparavant leur etoit favorable, leur est devenucontraire. Notre armée peut aisément se mouvoir ,et n’a point d’empêchement; la leur est surchargée

butin : nos dépouilles, qui les embarrassent.nous aideront donc à les tailler en pictes; et lamame chose deviendra la cause et la récompensede la victoire. ’il est uelqu’un parmi vous surqui le nom de ce peupZe fasse impression , qu’ilpense que ce sont la en eflet les armes, mais non.les personnes des Macédonien ; car nous avons delàrépandu du sang de part et d’autre, et la perteest toujours plus marque’e du me du petit nombre,Pour Alexandre, quelque haute opinion qu’en aientles lâches et les poltrons, ce n’est qu’un brutal ,et, si vous m’en croyez , un temeraire, un furieux ,plus heureua: jusqu’ici par notre frayeur que parson courage. Mais rim de ce qui monque’de con-duite ne peut être durable,- quoique le bonheursemble d’abord seconder la te’me’rite’ , a la fin pouf-tant il lui manque : d’ailleurs les révolutions des.choses sont rapides et changeantes , et les faveursde la Fortune ne sont jamais constantes. Peut-e’tre les Dieux ont-ils arre’te dans leurs décrets ,qu’après avoir eleve’ [Empire des Perses au tamil].de la loire par une prospérité de deux cent trente0M, Il: lui feroient essuyer un grand choc , ca-pable de l’ebranler plutôt que de lobait"; 3’qu’ils nous feroient souvenir ainsi dela fragilitédes choses humaines, qu’on oublie trop aisemenldans les grands succès. Il n’ a pas long-tempsque nous portions chez les (arecs une guerre af-fenn’t’h aujourd’hui nous sommes redoit: à ladefe’ISÏVc sur nos propres terres; nous 30mm"tour a" tour les fouets de l’inconstante Fortune .-t a" que 1’ Empire auquel nous pretendons les unset les autres, est superieur out forces d’une seulenation. Au reste, quand nous n’aurions plus d’es-pérance , la necessite’ seule devroit nous animer;nous en sommes aux dernie’res extremite’s.- Ma

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ne Quncre-Cunck;rentent , liberas ( nain conjugem in illo careereamîsi) credite nunc omnes , tendere ad vos manus,implarâre patrios Deos; opem vestram , miseri-eardiam, fidem exposcere , ut servitüte, ut com-

.l pedibus, ut precario victu ipsos liberêtis. Ancreditis niqua anima iis servîre, quôrum Hëgesesse fastidiunt ? V ideo admovêri hostium aciem :sed quo propiùs discrîmen accéda , hoc minushi: quœ dixi , possum esse contentus. Precorvos per Deos patrios, æternumque ignem , quiprœfertur altaribus, julgôremque sôlis intra finesregni mei orientis , per æternam memoriam Ciri,qui ademptum Médis Ljdisque imperium prîmusin Prrsidem intulit, vindicâte ab ultimo dedecorenômen gentemque Persârum. Ite alwes et speplèni, ut quam gloriam accepistis à maioribusvestris, posteris relinquâtis. In dextris vestris.iam libertàtem, opem , spem futûri temporis ge-ritis. Efugit mortem, quisquis contempserit : timi.dissimum quemque consequitur. Ipse non patriemôre sôlùm, sed etiam ut conspici passim, currurehor. Nec remisa quominùs imitemini me, si?!Iortitudinis, exemplum , sîve ignaviœ fuero.

KV. 56. lnterîm Alexander , ut’ et damons-trâtum à transfugâ insidiârum locum circumiret,et Dario , qui liman cornu tuebâtur occurreret ,

me".

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La" 1v. C’EAP. xv. neitère , mes deuxfilles, Ochus par sa naissance l’es-’poir de cet Empire , ces rinces , ces rejetons de mamaison, vos chefs , sem [ables à des rois, sont dansles fers; a ma personne près , qui est encore armivous , je suis captif dans la meilleure partie e moi-me’me. Tirezdeleurs liens ces objets dema tendresse ;rendez-moi ces gages precieuz, pour lesquels je nerefuse pas de faire le sacrifice de ma vie : pensez quema mère, mes enfans (carj’aiperdu mon epousedanscette prison ) , tendent maintenant leurs mains versvous; qu’ils invoquent les Dieux de notre patrie gqu’ils réclament votre assistance , votre compassion,votre fide’lite’ , afin que vous les delivriez de leurcaptivité, de leurs (haines, du genre de vie pre-caire où ils gémissent. Croyez-vous qu’17s se voienttranquillement esclaves de ceux dont ils dedaignentd’étre rois. Je vois s’avancer l’armee ennemie; maisplus l’approche du moment fatal . moins je peuxme contenter de ce que je vous ai dit. Je vousconjure par nos Dieux tutelaires , par le feu eter-nel qu’on porte devant nous sur les autels , et parla spbndeur du soleil, qui se lève dans f enceintede mon royaume,- je vous conjure par [immortellemémoire de Cyrus , qui le premier enleva i’Em-pire aux Medes et aux lydiens , et le transfe’radans la Perse, sauvez du dernier opprobre notregloire et notre nation. Allez, pleins d’ardeur etde confiance,- et la glaire que vous tenez de vosancetres , songez a la transmettre à vos descen-.dans. Vous portez aujourd’hui dans vos mainsvotre liberté , votre salut , l’espérance de l’avenir.Le moyen d’ échapper a b mort , c’est de la me-priser; ce sont ceux qui la redoutent le plus, quien sont les victimes. Quant a moi, ce n’est passeulement pour me conformer à notre usage, c’estpour pouvoir être vu de tout le monde, que je suis-sur un char; et je consens que vous m’imitiez ,quelque exemple que je vous donne, de courage oser

de ldchete’. ’XV. 56. Cependant Alexandre , tant pour tour-

ner l’endroit périlleux que le transfuge avoit faitconnoître , que pour aller à la rencontre de

Tome I. L

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’34: erwrn-Cvncz;agmen obliquum incedere jubet. Darius quoqueeôdem suum obvertit, Besso admonito , utMassagêras equites in 15mm: Alexandri cornuinilehi jubëret. Ipse ante se falcâtos currushabëbat, quos signa data universos in hostemeflüdit. Ruêbant laxitis habënis aurigæ , quèplûtes, nondùm satis provîso impetu , obte-terent. Alios ergô haatæ multùm ultra temônememinentes, alios ab utrôque latere demissæLfnlces laceravâre. Nec sensim Macedônes cmdébant , sed cama turbaverant fugà ordines.Muni-rus quoque perculsis metum incluait, milleequitibus ad diripienda hostis impedimenta cir-cumvehi jasais : ratas captivos quoque , qui51mn! asservabantur , ruptûros vincula , cùmsucs appropinquantes vidissent. Non fefelleratParmeniônem, qui in lève cornu erat. Properèigitur Polydamanta mittit ad Bëgem , qui etpericulum ostenderet, et quid fieri jubéret ,consuleret. lue. audito Polydamante : Ali,nantie, inquit. Par-meniôni, si aria vùerùnus ,non 110:er sôlùm ne: recuperatüros , sed omm’a ,

que hoslium sur" occupatûros. Proindë non estquad quidquam virium subdûcat et aria. sed,u! me et Philippe par" dignum ut, tonfemptosarcinârum damna , [nuiter dimftet. lnterimBarbari impedimenta turbavernnt , câsisqueplerisque cusbôdum, captivi, vinculis ruptis,quidquid obvium crut, quo armâri passent,rapiunt : et aggregâti suôrum .equîtibus, Mace-flânas ancipiti circumventos. male invidunt;lètique circa Sisygambim, viciant: Darium, in-genti cède prostrâtos hastes, ad ultimum etinmimpedimentin exùtos esse nuncinnt : quippe

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Live! 1v. 6319.11 a:Darius , qui menoit son aile gauche , fit avancerson armée par un mouvement oblique. Dariusavança aussi avec la même intention , aprèsavoir enjoint a Bessus de charger en flanc l’ailegauche d’Alexandre avec la cavalerie des Mas-sagètes ; de son côté il avoit devant lui leschariots armés de faux, qu’il fit artir tous en-semble contre l’ennemi par un m me signal. Lesconducteurs couroient à bride abattue , afin derenverser un plus grand nombre d’ennemis parun choc qu’ils n’auroient as le temps de pré-venir s en effet les uns rent blessés ar lespiques qui sailloient loin à l’avant des timons,es autres par les faux i débordoient de cha-

que côté; et les Macé oniens plièrent , non encédant peu à peu , mais en fuyant dans leplus grand désordre. Dans cette première épou-vante , Mazée leur donna encore une autrealarme , en faisant couler par les derrières millechevaux pour iller les bagages de l’ennemi;imaginant ne es prisonniers, qui étoient tousnous la m me garde , rom roient en mêmetemps leurs chaînes , quandi verroient appro-cher leurs gens. Il n’avoit as donné le changeà Parménion, qui étoit à ’aile gauche; celui-cienvoie donc promptement Polydamas vers leroi, pour l’avenir du danger , et prendre sesordres en conséquence. Le roi ayant entenduPolydamas : Allez , lui répondit-il , et dites àParme’m’on , que, si nous remportons la victoire .non-seulement nous recouvrerons traçai est à nommais nous serons encore les maîtres de tout cequi est aux ennemis .- il nîy a donc pas de raisonpour ajoz’blir en rien le corps de bataille ; mais,sans s’embarrasser de la perte du bagage , qu’ilsonge à combattre courageusement et d’une ma-nière digne de moi et de Philippe mon prre. Ce-pendant les barbares avoient mis le désordredans les bagages z a rès qu’ils eurent égorgéune grande ortie de a garde , les prisonniersde leur côt , brisant leurs fers, se saisissentde tout ce qu’ils rencontrent de propre a faire

La

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au Qurara-Cunca;eamdem forttünam ubique esse credêbant , etvictôres Persas ad pridam discurrisse. Sisygam-bis, hortantibus captivis ut animum ’a mœrôreallevâret, in eôdem, quo antan fait, perceve-rîvit. Non vox alla excidit ci; non ôris colo:vultusve mutatus est : sed sédit immobilis :( credo præcoce gaudio verita fortùnam irri-tire,) adeo ut, quid manet, intuentibus eam.fuerit incertum.

57. Inter hæc Amyntas præfectus equitum’Alexandri, cum pariois turmis opem impedi-mentis latûrus advenerat ; incertum , suônooonsilio, aut Régis imperio : sed non sustinuitCadusiôrum , Scythârumque impetum : quippèvix tentâto certamine, eflügit ad Régem, amis-sôrum impedimentôrum testis magis , quemvindex..Jam consilium Alexandri vicerat dolor.et ne cura recuperandi sua militem à prælioaverteret, non immeritô verebâtur. ltaque Arê-tem, ducem hastatôrum , (quos Sarîssopharo:vocibant,) adversùs Scythas mittit. Inter hæccurrus, qui circa prima signa turbaverant aciem,in phalangem invecti erant. Macedônes, con-firmâtis mimis. in medium agmen accipiunt..Vallo similis acies erat; junxerant bastas, etab utrôque latere temerè incurrentium ilia suf-fqiiëbant ; circumire deinde carras, et pro:

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Lrvnn 1V. CnAP. KV. :45arme; et, se joignant à leur cavalerie , ils ton-,dent sur les acédoniens , qui de cette manièreont affaire au dedans et au dehors : tressail-lant donc de joie autour de bisygambis , ils luifont entendre que Darius est vainqueur, queles ennemis ont été taillés en pièces , et qu’enfinils ont perdu jusqu’à leurs bagages ; car ilscroyoient qu’il en étoit de même partout , etque ce n’était qu’après la victoire que les Persesavoient couru au pilla e. Sisygambis , quelqueinstance que lui fissent es prisonniers de mettrefin a son affliction , demeura toujours dans lamême disposition d’esprit qu’auparavant : il nesortit pas de sa bouche une seule parole, ilne lsont pas Ale moindre changement ans sa.ce eur ou dans son air; mais elle resta assisesans se mouvoir, dans la crainte je pense,d’irriter la Fortune par une joie prématurée;de sorte qu’à la voir on ne put juger ce qu’elledésiroit le plus.

57. Cependant Amyntas , qui commandoitla cavalerie d’Alexandre , étoit venu avec quel-ques escadrons au secours des bagages; je nesais si ce fut de son pro re mouvement, oupar ordre du roi : mais i ne ut soutenir lechoc des Cadusiens et des Scyt es ; car a peineeut-il tenté le combat qu’il se retira vers leroi, ayant été le témoin plus que le vengeurde la perte des équipages. Le dépit alors l’em-porta sur la première résolution d’Alexandre ,et ce fut avec raison u’il craignit que le désirde recouvrer ce ui ui appartenoit ne dé-tournât le soldat u combat: il envo a donc,contre les Scythes,Arétès, chef des anciers,qu’ils appeloient Sarissophorts. Pendant ce tempsles chariots, qui avoient mis le désordre dansles ramiers rangs , s’étoient ortés jusqu’à la

ha an e ; et les Macédoniens es re urent avecintrépi ité au milieu de leurs balai] ons. Leurslignes étoient comme deux palissades , et leur;lances réunies perçoient de droite et de gaucheles flancsdes chevaux qui s’y engageoient au

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:46 IQUIITI-CUICI,pagnatôres præcipitire empirant. lngens ruinaeqnôrum aurigârumque aciem compleverat. Hiterritos regere non poterant z equi crêbrâ jac-tatiône cervxcum , non jugum modù excusserant.sed etiam cnrms everterant : vulnorâti inter-fectot flambant: nec consistera terriü, necprogredi debiles poterant. Paücæ tamen eva-site quadrige: in ultimam aciem, iis quibus in-cidêrunt, miserabili morte consumptis 3 quippèamputâm virôrum membra bruni jacébant. Etquia calidis adhuc vulneribus aber-ut dolor ,înmci quoque , et debiles, arma tamen nonomittébant z dônec malt» sanguine efuso eus,nimâti procumberent,

58. Interim Arêtes, Scythârum , qui impedî.menta diripiébant, duce occise, graviùs ter.ritis instâbat. Supervenéne deindè missi à Dax-i0Bactriini, pngnâaque vertére fortûnam. Muniergù Macedônum primo impetu obtriti sunt aplûtes ad Alexandrum refugérunt. Tarn Permclamôre sublâto, quâlem victôres soient edere,ferociter in hostem quasi ubiquè profligâtum ,incurrunt. Alexander terrîtes castigâre, adhon.tari ; prælium , quad jam elanguerat , sôlusaccendere; confirmâtisque tandem mimis irein bastera ’ubet. Barior acies en: in dexterocornu Persârum : namque indè Bactriâni de-cesserant ad opprimenda impedimenta. huqueAlexander luxâtos ordines invâdit, et multâcède hostium invehitur. At qui in Hava cornutant Persæ, spa passe ouin Iinclüdi, 85men

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Livan 1V. C’aAr. KV. a."hasard : ils se mirent ensuite à investir inchariots et a faire tomber ceux qui y étoientmontés pour combattre. Un cama e affreux dechevaux et de conducteurs couvrit e cham debataille : ceux-ci ne pouvoient plus con uireleurs coursiers épouvantés 3 et les chevaux ,par les fréquens mouvemens de leurs tètes,avoient , non-seulement secoué le joug, maisrenversé même les chariots : les blessés entraî-noient les morts, et ils ne pouvoient ni s’ar-rêter à cause de leur effroi , ni avancer a causede leur faiblesse. Il y eut pourtant quelques cha-riots qui percèrent ’uSqu’à l’arrièr arde, enfaisant périr misérab ement ceux qu’i a rencon-itrèrent dans leur passage ; on ne voyoit parterre que membres coupés g et ceux qui avoientreçu des blessures , ne sentant oint de douleurtant que la chaleur subsistait ans leurs plaies,quoiqu’estropiés et affaiblis. n’abandonnoient

as leurs armes , jusqu’a ce qu’épnisés de sang

xis tomboient sans Vie sur la place. a l58. Cependant le chef des Scythes qui pillaient

le bagage ayant été tué, Arétès les oursui-voit vivement dans leur eH’roi. Mais es Bac-triens, envoyés bientôt a res par Darius à leursecours, changèrent la ace du combat :plu-sieurs Macédoniens furent renversés du premierchoc 3 et un plus grand nombre regagnèrentle quartier d’Alexandre. Les Perses poussantalors un grand cri comme on a coutume dansla victoire , donnent avec furie sur l’ennemi .comme s’il étoit défait de tous côtés. Alexandregourmande ses soldats eErayés , les excite, ra-nime seul le combat qui ne se soutenait plus’et après avoir enfin réchauffé leur cours e ,, illes renvoie à la charge. L’aile droite des ersesétoit affaiblie, parce qu’on en avoit détachéles Bactriens pour assurer la prise des bagages:Alexandre attaque donc ces rangs éclaircis, et

fait un rand carnage des ennemis. Mais les-erses de ’aile gauche , comptant pouvoir l’en-

velopper, viennent en force le prendre pxL4

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au ’.Qu1nra-Cvncn,.suum à tergo dimicantis oppônuntdngensquepericulum in media hèrens adiisset, ni equitesAgriâni, calcaribus subditis, circumfi’isos Rêgi

Barbaros adarti essent , aversosque cædendoin se obverti mégissent. Turbâta erat utraquanoies. Alexander et à fronte et à tergo bastenthabébat. Qui averso ei instâbant, ab Agriânismilitibus premebantur. Bactriâni, impedimentishostium direptis, reversi, ordines suas recu-perîre non poterant. Plùra simul abrupta àcæteris agminap ubicumque ulium alii fors mis-cuernt, dimicâbant. Duo Rëges, junctis propèagminihus, prælium accendêbant. Plûres Per-sæ cadëbant. Par ferme utrimque numerusvulnerabâtur. Curru Darius , Alexander equoVehebâtur. Utrumque delecti tuebantur, su!immemores : quippè amisso Rêge nec volëbantsuivi esse, nec poterant. Ante oculos sui quis-que Régis mortem occumbere ducêbat egre-glum. Maximum tamen periculum adibat, quimaximè tuebâtur : quippè sibi quisque cèsiRégis expetêbat decus.

59. Cæteriun, sive ludibrium ocnlôrum, sivevëra species fuit, circa Alexandrum orant,vidisse se credidêrunt paululùm super caputRégis placide volantem aquilam ; non sonituarmôrum, non gemitu morientium territam;diüque circa equum Alexandri , pendenti mugis,quam volanti similis, apparaît. Certè VâtesAristander albâ veste indütus, et dextrà præ-ferens lauream, militibus in pugnam intentis .avem monstrâvit, baud dubium victoriæ aus-picium. lugeas ergo alacritas ne fiducia wifi

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Livaa’lV. CHAR KV. a4,’derrîère pendant qu’il combat; entre deux ca aennemis, il étoit dans un grand danger, si acavalerie Agrienne , fondant a toute bride surles Barbares qui investissoient le rai, ne les enteforcés, en les chargeant en ueue, de faire volteface cantre elle-même. Les eux armées étoientégalement en désordre. Alexandre avoit l’en-nemi par devant et par derrière 5 ceux uil’attaquoient ar derrière , étoient pressés parles Agriens; es Bactriens , revenus du bagagequ’ils avoient pillé , ne pouvoient re rendreleurs rangs gplusieurs trou es , détac ées deleurs corps , combattoient es unes d’un côté ,les autres de l’autre , selon que le hasard lesavoit engagés. Les deux rois , s’étant presquejoints, animaient l’action z il tombait plus demorts du côté des Perses; le nombre des bles-sés étoit à peu près égal de part et d’autre.Darius étoit sur un char; Alexandre, a cheval :tous deux étoient environnés de gens d’élite,entièrement détachés d’eux-mêmes; car , si leurroi étoit venu à périr , ils ne vouloient ni ne

cuvoient lui survivre : chacun d’eux tenoita’honneur de mourir sous les yeux de son.prince; cependant les plus exposés étoient ceuxqui le serroient de p us près , parce que delautre côté chacun ambitionnoit la gloire detuer de sa main le roi ennemi.

59. Au reste, soit illusion, soit réalité , ceuxqui étoient rès d’Alexandre murent avoir vu,un peu au- essus de la tète de ce prince, unaigle voler paisiblement, sans être effrayé nidu bruit des armes ni des gémissemens desmourans;et il leur arut pendant long-remplutôt sus endu en l’air que volant autour eson cheva z du moins dans le fort de l’action,le devin Aristandre, revêtu de sa robe blanche,et portant en main une branche de laurier,montra-t-il cet oiseau aux soldats , cnmme un,augure infaillible de leur victoire. La gaité etune grande confiance prenant donc alors laplace de l’épouvante qu’ils venoient d’avoir.

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:50 Qurakra-Caacs,ante territos accendit ad pugnam-; utique poséteâquam auriga Darii, qui ante ipsum sedensequos regëbat. basta transfixus est. Nec au:Persæ, sut Macedônes dubitavëre , quin ipse Boxesset occisus. Lugubrl ergo ululâtu, et inconditoclamôre, gemitûque, tôtam ferè aciem adhucàquo Marte pugnantium , turbavëre cognîtiDarii et armigeri; làvumque tuentes cornu,n fugam eEùsi , destituerant currum, quema dextrâ parte stipsti in medium agmen rece-pêrunt. Dicitur. acinace stricto, Darius dubi-tasse , an fugæ dedecus honestà morte vitâret.Sed.eminens curru, nondùm omnem suôrurnaciem prælio excedentern destituera embes-eêbat. Dilrn inter spem et desperatiôuem in»sitat, sensim Persæ eedëbant, et laxaverantordines. Alexander, mutito equo, ( quippèplûres fatigaverat, ) resistentiurn adversa ôrafodiêbat, fiigientium terga. Jamque non pagina,sed cèdes erat , cùm Darius quoque currumsuum in fugam vertit. Hærëbat in tergis fa.jeannin Victor, sed prospectum oculônunaubes pulveris, quæ ad ciblant ferebâtur. abs-tulerat. Ergo baud accus quàm in tenebris er-ribant, ad sonitum nôtæ vôcis, ut siguum ,subindè coeuntes. Exaudiebantur tantùm stre-

Ïpîtus habenïrum , quibus equi currum vehentesidentidem verberabantur. Hæc sôla fugientislycstigia excepta sunt.’ XVl. 60. At in lèvo Macedônum cornu,quad Parmenio, ( sicut ante dictum est) me.bâti", longé aliâ fortùnâ utriusque partis resgerebâtur. Mazaïlus cum omni suürum equitâtuwhementer inventas, urgëbat Macedânum filas.

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nival 1V. Cam. KV. 25xils chargèrent avec plus d’ardeur. Elle redoubla ,surtout , quand le conducteur de Darius , assisdevant ce prince ont conduire ses chevaux.ayant été percé ’une javeline, ni Perses niMacédoniens ne doutèrent que ce ne fût le roilui-même qui avoit été tué. Aussitôt par deshurlemens effroyables . par des cris confus ,par des gémissemens , les parens et les écuyersde Darius portèrent le trouble dans presquetous l’armée , qui avoit combattu jusques-làavec avantage; et l’aile gauche ayant été misoen fuite , ils avoient abandonné le char du roi ,que ceux de la droite reçurent au milieu d’euxen se serrant autour. On dit que Darius tirason cimeterre , et délibéra s’il ne devoit paséviter une fuite honteuse par une mort hono-rable. Mais du haut de son char , voyant queson armée n’e’toit as encore hors de combat,il eut honte de l’a andonner. Tandis qu’il flot-toit entre l’espérance et le désespoir , es Persesplioient insensiblement , et leurs rangs s’étaientéclaircis. Alexandre , ayant changé de cheval,après en avoir excédé plusieurs , ne cessoitde tuer par devant ceux qui lui résistoient , etpar derrière ceux qui fuyoient. Ce n’était déjà

lus un combat , c’etoit une boucherie , lorsquearius tourna aussi son char pour prendre la

fuite. Le vainqueur poursuivoit de près lesfuyards ; mais un nuage de poussière, qui s’éle-vait jus u’aux eiem, ôtoit l’usage de la vue.Aussi a oit-on a l’aventure comme dans lesténèbres, et on ne se rallioit u’au son desvoix de connaissance , ui servment de signal :on entendoit seulement es coups de fouet dont.on frappoit de temps en temps les chevaux duchar de Darius g c’est le seul indice auquel onput reconnoître la trace de sa fuite.’ XVl. se. Mais àl’aile gauche des Macédoniens,qui étoit comme on l’a dit sous le commande-’ment de Parménion , la fortune des deux partis.étoit bien différente. Mazée , ayant chargé vj..goureusement avec toute sa cavalerie, pressoit.

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s52. Quinte-Cuites,J amque abundans multitudine aciem circnmvehicœperat, cum Parmenia equites nunciâre jubetAlexandra, in quo discrimine ipsi essent; nisÎmatùrè subvenirêtur, non posse sisti fugam.Jam multùm via: processerat En, imminentfugentium tergis , eùm à Parmeniône tristis’nuncius vênit. Refrænîre equos jussi, qui vehe-bantur , agmenque constitit : frendente Alexanodro, eripi sibi victoriam è manibus, et Darium’feliciùs fugere, quam sequi se. lnterirn ad Maizèum superâti Régzs fâma pervenerat. [taquequanquam validior erat, fortünà tamen partiumterritus. perculsis languidius instâbat. Parmenioignorâbat quidem caüsam suâ sponte pugnæremissæ: sed qccasiône Vincendi strenuè estissus. Thessalos equites ad se vocîri jubet:Ecquid, inquit, vidais intis, qui farad!" modbinua’banh perlent referma subito pavôre parter-n’tos Y Nz’mîrùm m3613 quoque Régis nostri far-

:üna durit. Omnia Persàrwn aède strâm surit:quid cessàlis ? un ne fugîentibus quidam paresurf: 7 Vêra dicere videbâtur, et spes languentesquoque erexerat : subditis calcaribus protuërein hastem : et illi jam non sensim, sed citâtogradu recedebant : nec quidquam fugæ, niaiquad terga nondùm verte-rami, deerat. Par-menio tamen ignârus, qua’enam in dextre cornufortune Régis esset, repressit suas. Mazârus,data fugæ spatio, non recto iiinere, sed ma-jore, et 0b id tutiôre circuitu, Tigrim superat,et Babylônem cum reliquiis devicti exercitûsintrat.

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laura: W. CHAP. KV]. 253les Macédoniens en flanc : et il commençoitdéjà a les cuvela per par la multitude de sestroupes, quand arménion détacha des cava-liers vers Alexandre , pour lui apprendre ledanger ou il étoit; que , s’il n’était romptementsecouru , il ne pouvoit plus empèc er ses gensde prendre la fuite. Le roi étoit déjà loin a lapoursuite des fuyards , uand il reçut de Par-ménion cette triste neuve le. il commanda a sescavaliers de retenir leurs chevaux, et toute satroupe fit halte; mais Alexandre frémit derage , de ce que la victoire lui étoit arrachéedes mains, et que son ennemi étoit plus heu-reux dans sa fuite que lui en le poursuivant.Cependant le bruit de la défaite de Dariusétoit venu jusqu’à Mazée : aussi quoiqu’il eûtla supériorité , étonné toutefois du malheurde son parti , il poussoit moins vivement lesennemis déjà ébranlés. Iarménion ignoroit à.la vérité la cause de ce ralentissement spon-tané du combat, mais il profita habilementde cette occasion pour ramener la victoire. Ilfait ap roche: la cavalerie Théssalienne z Voyez-9ous , eur dit-il , que (aux qui nous pressoientover fureur il n’ a qu’un moment , lâchent le piedet son! saisis une ferreur soudaine? C’est quela fortune de notre roi remporte la vidoir: ,même peur nous : tout est jonche de Perses massa-cres? Que lardez-vous? ne valez-vous pas biendes en; qui fuient? Ce discours étoit vraisem-blabfe , et il avoit ranimé leurs espérances. Il!fondirent à toute bride sur leurs en: amis z etceux-ci reculèrent, non d’une manière insen-sible mais au pas redoublé; et il ne leur man-anlt peur être décidément en fuite, que d’avoirtournï le dos. Cependant Parménion , ignorant

ne! s! ccès le roi avoit-eu àl’aile droite, mo-éra ïm’eur de ses soldats. Mazée de son côté,

trow mit de lafacilité dans sa fuîte,alla passerle Tigre non par le droit chemin ,Imais par uncircuit plus long et par la même plus sûr , et ilentra dans Babylone avec les’débris de l’armée

vaincue. . r

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254 Qurura-Cuacx,6:. Darius, paùcis fugua comitibus ad Lueurs: N

lumen: contenderat: quo trajecto, dubitâviten solveret pontem : quippè hostem jam alibi-enunciabîtur. Sed millia suôrum, quæ nondùm

ad amnem pervenerant, ponte reciso» prèdamhostis fore vidébat. Abeuntem , cùm intactum,sineret pontem , dixisse constat, malle inse-iquentibus iter tiare, quàm enferre fugientibus.lpse ingens spatium fugâ emensus, medià ferànocte Arbëla pervènit. Quis tot ludibria for-tùnæ, ducum agminumque cédem multiplicem,devictôrum fugam, clades nunc singulôrum,nunc universôrum , aut anima assequi queat,aut oratiône complecti ? Propemodùm sæculires in imum illum diem fortune cumulâvit. Aliiqua brevissinium patêbat iter . alii diversoasaltus , et ignôtos sequentibus dalles petêbant.Eques pedesque confïisi sine duce , armadainermes, integris debiles implicabantur. Deindè ,misericordià in metum versa , qui sequi nonpoterant, inter mutuos gemitus deserebantur.Sitis præcipuè fatigâtos et saucios exurëbat,passimque omnibus rivis prostraverunt corpora,præterfluentem «quem hianti 6re captantes.Quam cùm avide turbidam hausissent, tende-bantur extemplo præcordia premente lima z re-solütiSque et torpentibus membris, cùm super-venisset hostis, novis vulneribus excitabantur.Quidam, occupâtis proximis rivis, d’iverterantlanguis , ut, quidquid occuiti humôris usquàmmanant. exciperent. Nec alla adeô avia etsicca lamina erat, que: vestigantium sitim fal-leret. E proximis varia itineri vicis, senau)

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lava: 1V. Cuir. XVI. 255tr. Darius , en accompagné dans sa fuite.

avoit tiré vers e fleuve Lycus : et quand il l’eutpassé, il délibéra s’il romproit le pont , parcequ’on lui faisoit entendre que l’ennemi alloitle suivre de près : mais il voyoit que tant demilliers de ses soldats. qui n’avaient as encorega né le fleuve , seroient la proie e l’ennemisi e pont étoit coupé; et il est certain que,le laissant subsister, il dit en partant , qu’ilaimoit mieux donner ce passage a ceux qui lepoursuivoient que de l’ôter à ceux ’se sau-voient. Ce prince , après avoir travers en fu ontune rande étendue de pays , arriva en n aArbè es vers le milieu de la nuit. Qui pourroit-se représenter en esprit ou rendre fidèlementdans un discours tant de jeux outrageans dela Fortune , les massacres si variés des chefset des corps de troupes , la fuite des vaincus,les malheurs généraux et particuliers ? Peu s’enfallut que la Fortune n’accumulât dans cetteseule journée les événemens de tout un siècle.Les uns fuyoient par le plus court chemin qu’ilspouvoient trouver , les autres gagnoient diversdéfilés et des sentiers inconnus à ceux qui lespoursuivoient. Cavaliers et fantassins , arméset non armés , sains et malades, tous, sansordre et sans chef, étoient dans une confusioné ouvantable. Bientôt la compassion faisantp ace à la crainte , après des gémissemens réci-proques on abandonnoit ceux qui ne pouvoientsuivre. Une soif ardente surtout pressoit yin-lemment ces malheureux , excédés de fatigueet enflammés par leurs blessures; et ventre àterre de tous côtés le long des ruisseaux, il:avaloient à. longs traits l’eau du courant : maisaprès qu’ils avoient étanché a loisir leur soifardente dans cette eau trouble , le limon leurgonfloit aussitôtjes entrailles; et leurs mem-

res demeurant comme engourdis , l’ennemisurvenoit et les ranimoit par de nouvelles bles-sures. Quelzuespuns , trouvant accu és les ruis-seaux qui toient à leur portée , laient plusloin , pour recueillir toute l’eau des sources les

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:56 quurn-Cuncn.ululât!!! fœminârui’nque enndiebantur, barqu-baro ritu Duium adhuc Rêgem clamantium.

62.. Alexander, ut suprà dictum est, inhibitosuôrum cursu. ad LSœum amnern pervenerat)ubi ingens multitùdo fugientium oneraveratpontem , et planque, cùm hostie urgèret, inflùmen se præcipitaverant, gravesque armis .et præiio ac fugâ defatigâti, gurgitibus hantie-bantur. Jamque non pans modè fugientes. seane amnis quidem capiébat. agmina sua impro-vidâ fugà subindè cumulanles : quippè ubi in-trâ’vit animes pavot, id sôlum metuùnt , quadprîmum formidâre cœpêrnnt. Alexander, insatantibus suis,.impime abeuntem.bostem sequipermitteret; hebetia téla esse , et menus fati-gâtas, tant rque cnrsu corpora exhausta , etprieceps in noctem diéi tempus, causâtus est ;revérâ de la’evo cornu , quad adhuc in aciestâre cnedéh t, soll citus, reverti ad ferendnmopem suis statuit. Jmnque signa converterat,cùm equites à Parmeniône missi, filins quoquepartis victoriam nunciant. Sed nullum eo dieursins periculum adiit, quart: dùm copias re-dücit in castra. Paùcieum et incompositi sequo-bantur ovarites victotià. Quippè omnes hastes,lut in fugam efiùsos, aut in acie cecidissecredebant. Cùm repentè ex naverso apparaîtIgmen equitum, qui primo inhibuëre cnrsum:deindè Macedo’num paucitâte conspectà, tannas

in obvias concitavërunt. Ante signa fiez mat,

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Livnn’lv. c-un.-xvr. 257plus cachées; et il n’y eut mare si écartée ou siréduite à sec , qui ût se dérober aux recher-ches de gens si ait tés. Dans les villa es près.desquels on passoit, on entendoit les c ameursdes vieillards et des femmes , qui , à la manièredes barbares, crioient que Darius étoit encoreleur roi.

62.. Lorsqu’Alexandre , comme nous l’avonsdit , suspendit la marche des siens, il étoitarrivé au fleuve Lycus : là, la foule des fuyardsremplissoit le pont 3 et plusieurs pressés parl’ennemi -, s’étaient préci ités dans l’eau , ou,

appesantis par le poids es armes et harassésdu combat et de la fuite, ils étoient prompte-ment en loutis. Alors, non-seulement le pont,mais le ieuve même regorgeoient de la quan-tité des fuyards , dont les bandes venoientcoup sur coup slentasser inconsidé ément lesunes sur les autres: c’est e , quan une foisla terreur a saisi les es rits, 1 s ne redoutent la:

ne ce qui leur a ’abord causé de l’e oi.omme Alexandre étoit vivement sollicité par

les siens , de leur laisser poursuivre l’ennemiui se retiroit impunément , il prétexta queeurs armes étoient émoussées et leurs mains

lasses de frapper, qu’une si longue course avoitépuisé leurs forces, et que le jour ton.ê.oit z lavérité est qu’étant inquiet de son aile gauche ,qu’il croyoit encore tre aux mains, il avoitrésolu de revenir sur ses pas ponr lui portersecours. Déjà ses enseignes avoient fait volte-face, uand des cavaliers que Parménion luiavoit dîpêchés lui apprirent la victoire rem-

ortée aussi de ce côté-là. Mais il ne courut ceJour-là aucun danger plus grand, que lorsqu’ilramenoit ses troupes au camp. ll étoit suiv: de

eu de gens , qui marchoient en désordre,ans la joie où ils étoient de la victoire , croyant

tous les ennemis en fuite ou restés sur le champde bataille ; lorsque tout à coup il parut en faceun gros de cavalarie , qui d’abord alla bride en.min, puis ayant reconnu le petit nombre de!

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:58 Qurnr-a-Cvncz,dissimulito mugis periculo , quam sprëto. Netdefuit ei perpetua in dubiis rébus felicitas. Nana-que præfectum equitâlûs avidum certaminis,et ob id ipsum incantius in se ruentem, hast!transfixit. Quo ex equo lapso, proximum , acdeindè plures, eôdem têlo confôdit. lnvasêreturbâtos amici quoque, nec Persæ inulti cadè-bant : quippè non universæ scies , quàm hæ

- tumultuariæ manas, vehementiùs iniëre cer-tâmen. Tandem Barbari, cùm obscùrà’ lucefuga tutior viderétur esse, quàm pugna, diversis

agminibus abiére. ne): extraordinario periculodefunctus, inconnues mon reduxit ad cama.

63. Cecidare Fer-53mm , guarani numermvictâres finire potuêrunt, millia xL. Macedônumminus quàm ccc. desiderâti sunt. Cæterùm lianevictoriam Rex majôre ex parte virtûti, quàmfortùnæ suæ debuit’; anima , non (ut antea)loco vîcit. Nain et aciem peritissîmè instruxityet promptissimè ipse pugnîvit , et magno consiliojactûram sarcinirum impedimentôrumque con-tempsit , ciun in. ipsâ acie summum rei vidéretesse discrimen z dubiôque adhuc pugnæ eventu ,pro victôre se gessit. Perculsos deindè hostosfidit : fugientes, quod in illo ardôre uniraivix crêdi potest, prudentiùs quàm avidiùs per-secùtus est. Nain si parte exercitûs adhuc inacie saute , instâre cedentibus perseverasset,

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Lrvx: 1V. Case. XVI. :59Macédoniens , fondit impétueusement sur eux.Le roi marchoit a la tète de ses enseignes , dis-simulant le danger plus qu’il ne le méprisoit. Lebonheur qui le suivoit constamment dans toutesles occasions périlleuses , ne l’abandonne pasdans celle-ci : car le commandant de cette ca-valerie désirant d’en venir aux mains , et l’ayanten conséquence atta né avec assez peu de pré-caution , il le perça e son javelot 5 et quand ill’eut renversé de son cheval . il tua avec lemême trait le cavalier le plus proche . et plu-sieurs ayrres ensuite. Ses gens tombèrent enm’émé’thtemps sur les Perses, que cet accidentavoit e’ I nués : mais ceux-ci vendoient cher leurvie; car les deux armées entières n’avaient pascombattu avec plus de vigueur, que ne le firentces deux trou es qui s’étaient rencontrées for-tuitement. E n les barbares , jugeant que dansl’obscurité il étoit plus sûr de fuir que de com-battre , se retirèrent par pelotons. Le roi .échappé de ce danger qui n’était pas dans l’or-dre accoutumé , ramena ses gens au camp sansaucune perte.

63. Quarante mille’Perses, selon le compteque purent en faire les vainqueurs , périrent

ans cette journée ; et les Macédoniens perdi-rent mains de trois cents hommes. Au reste , leroi fut en général plus redevable de cette vic-toire à sa bravoure qu’a son bonheur; il I’obtintpar la force de son courage , et non , comme au.trefois par l’avantage du oste. En effet, il dis--posa son armée en très-ha ile homme; il aya desa personne en homme de courages ce ut avecsagesse qu’il ne tint compte de la perte deshardes et du bagage , jugeant bien que le. pointcapital étoit de gagner la bataille; uoique lesuccès en fût encore douteux , il ne aissa p?de se com orter en vainqueur 3 des qu’il Vitles ennemis ébranlés , il acheva de les mettraen déroute; et quand ils prirent la fuite , chosequ’on a eine à croire d’un couru e si bouillant,

mit à sur poursuite plus de pru ence que d’ar-

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:60 Qururs-Cuuca, .-uut sua culpâ victus esset, aut aliênâ virtùtovicisset. Jeux si multitudinem equitum occur-rentium extimuisset, victôri aut fâedè fugien-dura, aut miserabiliter cadendum fait. Necduces quidem copiârum sua lande fraudandisunt. Quippe vulnera quæ quisque excëpit, tuadicia virtùtis surit. Hephæstiônis brachium hastâ

icturn est. Perdiccas ac Camus. et Menidas,sagittis propè occisi. Et, si vers æstimâre Marre;

dônas, qui tune erant, volumus; fatebimur,et Bêgem talibus ministris, et i110: tante Ragefuisse dignissiinos.

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leaa W. Case. tu. sesdeur : car si, pendant qu’une partie de l’arméeétoit encore aux mains , il se fût obstiné à lapoursuite des fuyards 3 ou il auroit perdu la vic-toire par sa faute , ou il ne l’aurait due n’a lavaleur d’autrui. Enfin s’il eût été intimi é par

le nombre des cavaliers qui le rencontrèrent ,il étoit réduit , malgré sa victoire , ou a fuirhonteusement ou a périr misérablement. Il nefaut pas non plus refuser aux chefs les élogesqui leur sont dus , puisque les blessures quere ut chacun d’eux, sont des preuves de leurva eur. Héphestion eut un cou de javelot dansle bras : Perdiccas, Cénus , et énidas faillirentd’être tués à coups de flèches : et , si nous vou-lons apprécier au vrai les Macédoniens de cetemps- a , nous avouerons que le rai étoit (lignad’être servi par de tels hommes , et que ceshommes étaient bien dignes d’un tel rai.

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:61 QUINTE-601.614.0-4-4-

LIBER V.r. D1310 Merlin fine. lunes». Arbelil potin: Alexan-der, et Babylone , cujus situe, amplitude , et corrupti mon!

deecrÎbuntur. .a. Militibua plantain promit, ut il! otium excuteret.Surinam urbain, ac Rama Perrin thon-ures reciplt , etSisynmbim solatun

3. Uxiorum regione supentl, Madatem præfectum , acdodine et captiva: , (un: libertate, tum immunitate donat:Penidemque illum cogitant , ab Ariobarune renocedereconnu.1.. Captiva quodam iter paucis cognitum aperiente, Per-

nrurn exercitum ipso Ariobarnne occiso dalot Alexander.6. At! Pernopolim [napel-am captivorum Graacorum qua-

tuor mima liberat.6. Opulentiuimi Peraepoli direpti , lntoriorem Penidia

regionem petit, ne Mardorum domat «mon.1. Alexander in convivlo à fluide aliiaque cash-ensilant

Icortie lmpulaun, Panama: regina lncendit : deindè per."qui Darium statuât.

8. Darii mon ad pugnam hortantie matie.o. Varia mainatum «Menthe , le tumulhn , oh Nabu-

nuia . qui cum Bossa modifierait endentent iraient,comilium.

la. 5°in et Nablmnie de Dax-i0 prodende au! occiolleude nefaria dellberatio : quam miria anibue occultant.

n. [midis proditorum Dario nperiuntur, qui Græcorumprunus tutumque rospuit auxilium, pal-nue perire , nilalvum «se nollent oui milites.

n. Boum Darium fictis urbi. et lacrymal» delusumcomprehendit. aurehque vincturn compcdibue , in sordidevehicule deduci carat.

:3. Alexander, audito Darii periculo, ad Persarum exer-citum contendit. Beau: amerri cum parricidis allia armavultumque mamans victoria , Darium multi: confonurnvulneribus relinquit, fugâque sibi comulere connut.

:4. Darii corpus repmum Alexander lacrymir mon.Quitus, et ad Sirygllnbim Iepeliendum niait.

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Lux: V.CnAr.!. 263’ ’w’" ’ ’W’nt’JN

LIVREfiV.v. D Aria: [me entré la: la men, 41:14::er u

rend maître d’Arbèlr et de Babylane , dont on décru la lasituation , la grandeur , et le: maure corrampuu.

u. Il repue du ria: au: soldate , our la cannerl’atrium: : il reçoit la ville de sur avec u trésor: du rotade Perse , et console Jisygambie.

3. Aprù avoir roumis le canton les Uxiuu , Alexandre«carde et la liberté et l’exemption 11mm charge à Mafia!"Ni.) cnmrncruioh . et à aux qui s’étaient rendue ou qutuoit»! été pris .- puis laraqu’il pro’ête d’entrer dans la Perce ,

Artebargmua l: contraint de reculer.a. Un prieonnier ayant indiqué un chemin mm; à

de au , Alexandre défait l’armée des Pneu , et Aria r-une: lui-même en tué.

6. Aleagandn , tu allant à Persépolit , rend Iibertl àquatre "Il": prisonniers Grecs.

6. April le pillage de la née-op lente ville de Persépolia ,il enflure: du: l’intérieur de la au , et lampa la nationdu min.

1. Mercure , pour! dans un fretin in Tluûr a; pard’une: CDIYIWMS qui mincirai l’année , râle le palan duBi: la: P61." ,- nuum il prend la rênlutlon de paurluivn

cr ne.I. Discours de Dorine pour mimer la tiens au tomba.q. Diverau opinion: du Grande , ce "01:qu à l’amidon

li l’avis de Naburunu , qui avait tramé une trahison avecmue.no. Déliblraim criminelle le En": et le Nabqrum

pour livrer ou tuer Daim ,- rnu’e il: cachent leur projet pardes artifices étonnant.

u. On cul-ouvra la embûche du traîtres à Baril" , quirefus; le «mm préau: et «suri du Grau , état décennalIl périr ci au soldate le veulent pas le murer. ’

Il. A (à avoir tram é Burin par du fausseté: et je:larme: une: , Brun filtrât: ; et l’ayant chargé de chuml’or , lefaie emmener dans une misérable charrette.

13. Alu-alu , internât du danger où étoit Dariuq ;marelle cantre l’année des Persea. Benne , pi Il que Burin:le voulut pu cuivre le: Damien; du: leur faire , le lulu:percé le pluriel" coupa.

. Alexandre que "on! m carpe le pleure cerâlai. a Singmilbù , afin «au; lui m’a la baniande la effilure.

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la; QUIRIB-Cvlcfi.l.fa glu: interirn ductu imperiôque Alexandrî.fol ÎIL ræcià, vel in Illyriis. ac Thracià gestasurit, si quinine suis temporibus reddere voluero,interrumpendæ surit res Asiæ; quas utique adlingam mortemque Dan-ü universae in conspectu«lori, et aient inter se cohérent tempore, inopere ipso conjungi, baud paülô aptius vldêripotest. lgitur ante, quæ prælio apud Arbëlaconjuncta sunt, ordiar dicere. Darius mediiferè nocte Arbëla pervênit , eôdemque magna!partis amicôrum êjus ac militum fugua: for-tùna compulerat. Quibus convocâtis, expônit.baud dubitâre se , quin Alexander celeberrimas ’tubes, agrosque omni copià rêrum abundantes’,petitürus esset z prèdam opimam parâtamqueipsum et milites ëjus spectîre. Id suis rêbuetâli in statu salüti fore : quippe se desertn cumexpedità manu petitûrum. Ultimo. regni adhuointacte esse : indè hello vires baud égrè re-paratïirum. Occupâret saine gâzam avidissimagens, et ex longâ fume satiâret se nùro, maxfuture prix!!! sibi. Didicisse ùsu. pretiôsam su-pellectilem , pellicesque et spadônum agmina,nihil aliud fuisse , quàm onera et impedimenta.Eadem trahentem Alexandrum, quibus anteàvicisset, inferiôrem fore. Plêna omnibus despe-ratiônis videbâtur oratio : quippè Babylônemurbem opulentissiniam dêdi cementibus : jamSise, jam cætera omnmentn regni , cuùsamquebelli, victôrem occupatürum. At ille docëropergit, non speciôsa dictu, sed üsu necessarinin rébus adversis aequendn esse. Ferro geribelle, non ente; viris, non urbium tectis:

t cumin

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L r v1 le 1V. Cu ne; I: 25sl. r. SI je voulois rapporter dans l’ordre chro-nologique tout ce qui se fit, sous la directionet par les ordres d Alexandre , tant en Grècequ’en lllyrie et en-Thrace, il faudroit interromprele fil des affaires de l’Asie ’ mais il peut paroitrebeaucoup plus convenab e d’en présenter desuite le spectacle tout entier jusqu’à la fuite etla mort de Darius, et de lier ensemble dansmon ouvrage des événemens qui sont enchaîanés les uns aux autres parla suite des temps : -je vais donc commencer par ceux qui tiennentcomme dépendances à la bataille d’Arbèles. Da-rius arriva en cette ville vers le milieu de la.nuit; et la. Fortune y avoit conduit aussi dansleur fuite une grande partie de ses principauxofficiers et de ses soldats. Les ayant donc as- rsembles, il leur fait entendre ,Iqu’il ne faitaucun doute qu’Alexnndre ne son e à s’emparer 1des villes les plus célèbres et es campagnesabondantes en toutes sortes de biens; 111mbutin si riche et si facile fixe ses regnr s etceux de ses soldats : que pour lui, dans l’étatoù il est, cela même deviendra sa ressource ,parce qu’il en gagnera plus aisément les dé-,sorts avec un cum volant; que les provincesles plus reculées e son royaume sont encoreintactes, et qu’il y trouvera sans peine de nou- vVelles forces pour soutenir la narre : qu’il con-sent que cette nation insatiab e s’empare de ses.richesses et se rassasie enfin de, l’or qu’elle con-’

.voite depuis si long-temps, parce qu’elle netardera pas à devenir sa proie. à lui-même; quel’expérience lui a appris , que des meubles pré-cieux , des concubines , des troupes d’eunuques.ne faisoient que surcharger et embarrasser; etqu’Alexandre , à son tour , les traînant après lui,sera vaincu par les choses même qui lui ontd’abord procuré la victoire. Tous jugèrent quece discours étoit dicté par le désespoir; parcequ’ils voyoient clairement e Babylone , cettepille si opulente , une fois a andonn’é’e ,le vain;

Tome I. M.

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:66’ Q0 rac-1 s-Gv 1re l,omnin sequi armâtes. Sic majôres sucs per-culsos in principio rêrum , celeritefpristinnmrepartisse fortünam. Igitur sîve coutil-matis eôrum

mimis, sima imperium magis , quàm consiliumsequentihus, Mediæ fines ingresms est.

2. l’aîné post Alexandro Arbâln traduntur, regil

supellectili , ditique gazé. replëta. Quatuor milliatalentùm fuëre : prætereà pretiôsâe vestes, tatin:

( ut sapai dictum me) exercitûs opibm in illamadent congestio. Ingruentibus deindè morbis ,quo: od’or cndaverum tôtis jacentipm campisvulgaverat , maturiùa castra môvit. Euntibusnperit se! à làvâ Aubin , odârum fertilitâtenobilis régie. Campestre’iter est 5 inter Tigrîm

et Euphrâtem tam aberi’, et pingui solo , utà pastu repelli pecom dicantur, ne satietaspeuimat. Gain fertilititîs est hùmor, qui exme amnrmânat : tôto ferè solo proptervinas aquârum resudante. Îpsî amnes ex Ar-meniæ montibus profluunt. ac magna deindèaqtüvum divorhio: iter, quad cepâre , permutant.Duo millia- et’ quingenta- stadiai emensi sunt,qui nmplîssimum intervallum’ citca Armem’æ

montes nonne-mm. lidem. cùm Mediæ et Gor-dimôm tenus acare enquérant, mâtin: in

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Liant V; CELLJ. 267lieur seroit bientôt maître de Suse ,’des autres

p aces qui faisoient la gloire du royaume , et dece qui etoit le véritable sujet de la guerre. Maisle: roi continuel de remarquer , que dans desconjonctures fâcheuses , il faut-s’attacher , nonà des projets magnifiques , mais aux chosesnécessaires : que c’est par le fer que les guerresse terminent, et non par l’or; par le couragedes hommes, et non par les maisons des villes,que W réussità. ceux qui ont les armes a, lamain; et que c’est ainsi ne ses prédécesseurs .nant eu de mauvais suce s dans les commen-cemens de la monarchie , ont promptementréparé leurs pertes. Soit donc qu’il eût en effetrassuré leur contage. ou qu’ils déférassent plusà ses ordres qu’a ses opinions , il entra dans laMédie.

. a; Peu de temps après on rendit Arbèles àAlexandre, qui y trouva quantité’üe meublesde la couronne et un trésor considérable : il yavoit uatre mille miens et des habits écieuxgltoutes es, richesses de l’armée ayant été): commeon l’a dit ci-dessus-, transportées dans cetteplace. Les multidies , causées par l’odeur descadavres répandus dans toute la campagne, levforcèrent bientôt de.décamper. lllaissa a gauchel’Arabie , pu s célèbre par l’abondance de ses

arfums; et i n’eut à traverser que des plaines.lies terres entre le Tigre et l’Euphrate sont sigrasses, qu’on «tiercé , dit-on , de retirer le

étail des pâturages, de pour u’il ne périssede ré létion z la cause de cette gammé est une

umi ’té qui provient des deux fleuves, et quifait sourdre des veines d’eau dans presque toute!les parties de. ce territoire. Quant aux fleuvesmêmes, le ont leur source. dans les montagnesde l’Arménie, d’où ils continuent leurs coursdans des lits très-éloignés l’un de l’autre ; ceux

qui ont mesuré la plus grande distance ni lessépare vers les montagnes de l’Arménie , a fontde deux mille cinq cents stades : uand ils sontune fois entrés dans la’Médie et ans les terres

M2

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268 QVl’NTB-CUR’CB,arctius coëunt, et quo longiùs minant, hocangustius inter se spatium terras relinquunt..Vicini maxime sunt his campi , quos incolæMesopotamiam appellent : mediam namque abutrôque latere conclüdunt. lidem per Bahylo- ’niôrum fines in rubrum Mare (l) prorumpunt.’Alexander quartis castris ad Mennin urbempensait. Cavema ibi est z ex quâ fons ingentemvim bituminis eEnndit 5 adeo, ut satis constat, IBabylonios muros ingentis open’s, hûjus fontis ’

bitumine interlitos fuisse. n3. Cæterùm Babylônem procedenti Alexan-

dre Mazæ’eus, qui ex acie in urbem eam con-figerat, cum adultis liberis supplex occurrit;urbem, sèque dêdens. Grâtus adventus ëjusfait Râgi z quippe magni 0peris future erat.obsidio tain munitæ urbis. Ad hoc vit illustris,’et manu promptus, filmique etiam proximoprælio celebris, et cæteros ad deditiônem suîincitatûrus. exemple videbâtur. lgitur hunequidem benignè cum liberis excëpit. Cæterùrn’

quadrâto agmine , quod ipso ducëbat . velutin aciem îrent. ingredi sucs jubet. Magna parsBabyloniôrum constiterat in mûris, avide cog-noscendi novum Régent. Pline: obviam egressisurit. Inter quos Bagophanes, arcis et regiæpecuniæ custos, ne studio à Mazëo vinoerëtur,tôturn iter floribus corônisque constraverat 5argenteis altaribus ab utrôque latere. dispositis,que non thüre modo, sed omnibus ’odoribuscuniulaverat. Eum dona sequebantur, gregespecorum, equôrumque : icônes quoque et par-

(4) In "bruni M4". Non in rubana , sed inune.

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LivnaV. Canal. 469des Gordiens , ils se rapprochent peu à peu;et 1plus ils avancent, moms ils laissent d’inter-va e entre eux; le plus étroit est celui desplaines que les habitans nomment Mésopotamie ,parce qu’ils bornent des deux côtés cette con-

. trée qui est entre deux z ils vont de-là , entra-versant les terres des Babyloniens , se jeterdans la mer rouge. Alexandre arriva en quatrejournées en la ville de Mennis: on’y trouve,dans une caverne, une fontaine qui jette unesi grande quantité de-bitnme , qu’il est assezconstamment reçu que les murs de Babylone,ouvrage énorme, en ont été cimentés.

S. Au reste, Alexandre s’avan ont vers Ba-bylone , Mazée , qui s’y étoit ré ugié après la

bataille , vint humblement, avec ceux de sesenfans qui étoient en âge de raison, remettre

r entre ses mains la ville et sa personne. Son arri-. vée fit grand plaisir au roi; parce que c’étoith une entreprise de conséquence , ne le siège

d’uneville silbien fortifiée; que ’ailleurs un* homme de distinction , recommandable par saavaleur, et dont la réputation avoit acquis un(nouvel éclat dans la dernière bataille , semibloit devoir , par son exemple , orter les autresa se soumettre aussi. Il le reçut onc avec bontéainsi que ses enfans. Quant a la ville , il y fit

.entrer ses troupes en bataillon quarré, mari-chant lui-même à la tête , comme su elles alloientau combat. La plupart des Babyloniens s’étoientplacés sur les murailles, dans l’impatience deconnaître leur nôuveau roi. Plusieurs étoientallés dehors au-devant de lui 5 et de ce nombreétoit Bagoplianes , gouverneur de la forteresseet garde du trésor royal, ni, pour ne as mon-trer moins de zèle que azée, avoit ait jon-cher toute la route de fleurs et de’couronnes ,et disposer des deux côtés des autels d’argent, ’chargés , non - seulement d’encens , mais detoutes sortes de parfums : après lui suivoientses pressens , qui consistoient en troupeaux et

M3

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un ’chwrn-ptrncn.Mes mais Mur. Magi démit , mebôme yttrium cum ennemies. Post bers Chal-flëi’hahyhniômmqurm vites modb sed etiamartifices . cum Indibus sui,g-eneris iban-t: laides üRêgum macre-solfiai; cm aidants môtns , etsans tamponna viocs catalane. lignites deindèRubylonii , me atque equôfmn cultu, ad luxu-riam mugis, qu’un ad magnificenüam emto,ukimi fiant. fluctuais nipitns , «oppidanôrmnMm yen unîmes pedibes ire jasât. Ipse cumcum: urbem, ne Idein’dè Tegiani baïram. Pos-

garo die spellenülem Dam. et omnem pecu-æIiAnI necogmivit.

.5. Carmina, épina urbi: puddla-Mao ce n-anas, mon fugis manié), sed etimn omniuÏnoculus in sëmét baud immerîtù convertit. Semi-

A ramis mm vcoxr’didemt, vel (ut plérique medi-dêne) Bele «(0, biffins reg]: ostendibur. Minus

’Âmtructus hmm-mm; bimine immuns,spatium xxx. ’et dudrnm’ pedum iatitudînein

nmplectitur : quadrige: inter se. occmentessine periculo 00!!me dicuntur. Altitùdo mûricentum cùbitôrum -em’met spatio. Tunes dénis

LPedibusv, quàm mürus , animes 51mn (Talusoperjs ambitus cchxvm. stgdîa qoinplecutur.,ôinguJÔIa-nm stad’iôrrnm stambîtrnmushxgiflis dia-

bus perfectam esse , marita- prodîtàm est.Ædificià non sur: admôta mûris, sed ’ferè spa-

tium tanins jugeris ahanath ne 5mm quidamurbern tennis occupavinnt. ne: ne. dandin hu-bjtâtur : nec cumin confirma saut; uëdo , quia

(4) Mu. Qùi ,I Ipud Safran» «leur, Nomod vacant.

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LuwuaW. CHAP. i. 27xen chevaux; let ils étoient précédés par des vos.

et des anthères que l’on portait dans descafres. enoient,ensuite les mages, chantantse on leur rit le cantique du ays. ils étoientsuivis des Obaldëens,*puis les evins de Bah -lone et même des musiciens ,-chacun avec l sinstrumens de son genre : ceux-ci font proies-Sion de chanter les louanges des rois; ceux-là,dlex liguer les mouvemens des astres et lesrévo litions réglées des saisons. La cavalerieBabylonienne marchoit la dernière , hommeset chevaux dans .un’appareil plutôt de luxequede magnificence. Le roi, au milieu de sesgardes , fit marcher le peuple à la queue deson infanterie; il entra sur un char dans la vineet se rendit de suite au palais. [je lendemainil pnit connaissance des meubles et de toutesJes finances de Darius.

.4. Au reste. la beauté et l’ancienneté de laville même fixèrent avec justice lattention ,înon-seulement du roi, mais encore de tout leWonde. Elle avoit été [bâtie par’Sémiramis, ou,famine plusieurs Pour cru , par (Reins, dont on,montre encore lefæalais. La mur " qui enferme l’enceinte ,. nife de brique cimentée

Île bitume , a trente-deux ypieds d’épaisseur;431’011 assure que des «grammes , venant à s’y

ameutant, privant y paner miscible sanspéril : elle a cent coudées de hantait, et lestours sont o lus hautes de dix pieds z l’enceinteentière est etrois cent soixante-huit stades. Oufient var tradition que , quand on Île. construisit,imbu faine! gr du" la dengueur d’un stade.Les maisons ne touohentqaoint aux .murs.maisen sont élo’ nées à-peu-près d’un arpent; etmême toute aire de la ville n’est oint occu-

’pée par des maisons z il n’y en a d abité que.quutro-wingtp-dixnados; et tous les bâtiment;ne sont pas de suite, parce qu’on a jugé, jepense, qu’il étoit plus sûr de les disperser endifférens endroits 2 on ensemence et on cultivede reste , afin , si l’on fioit attaqué par les fle-

M4

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:7: Qururn-Cuncu;hutins vîsum est pluribus lacis spargi. cumsemnt, coluntque : ut si externa vis ingruat,obnessisl alimenta ex ipsiun urbis solo submi-uistrentur. Euphrâtes interfluit , magnèque’môlis crepidinibus coercêtur. Sedlomnium opo-rum magnitudinem circumveniunt cavernæ in-gentes, in altitudinem pressæ ad accipiendumimpetum fluminis : quod ubi appositæ crepi-dinis fastiginm excessitrurbls tecta corriperet,nisi essent specus lacusque , qui exciperent.Coctili laterculostructi sunt. Tôtum opus bitu-mine astringitur. Pons lapideus, llumini impo-situs , jungit urbem. Hic quoque inter mirabilia.0rieutis open numerâtus est: quippè Enphrâtesaltum limum vehit, quo penitua ad fandamenmjacienda egesto, vix sufl’ulciendo operi firmumreperinnt solum. Arênæ subiudè cumulâtæ,et saxis quibus pans sustinëtur, annexæ, mo-tatar amnem : qui retentus acriùs, quàm silibero cwu meâret, illiditur. Arcem quoquenmbitu viginti stadia complexam habet z tri-ginta pedes in terrain turrium fundnmentademissa surit. Ad octoginta summum muni-menti fastigium pervenit.

5. Super arce , vulgâtum Græcôtum fabulismiraculum, pensiles horti sunt, summum mu-rôrum altitudinem æqunntes; multlrumque ur-borum umbrâ et proceritâte nmôeni. Sucepilæ, quæ thum onus sustinent, instructæsurit. Super pilas lapide quadrâto solum stri-tum est, patiens terræ, quam altam injiciunt.

et humôris, quo rigant terras, adeoque validasarborum sustinent môles, ut stipites eârum octocubitôrum (x) spatium .crassitudine. àquenç, in

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LtvnaV.CnAr.I. ":75hors , de trouver sur le sol même de l’intérieurla subsistance des assiégés. L’Euphrate traversela ville , et est contenu par des quais très-élevés

set très-larges z mais ces grands ouvrages sont’environnés de souterrains immenses , creusésà une grande profondeur pour recevoir les cruesrapides du fleuve , qui, venant a s’élever au-dessus du quai , entraîneroit par sa violenceles maisons de la ville , si ces antres et ces bas-sins ne l’interceptoient; ils sont construits enbrique , et toute la maçonnerie est enduite debitume. Un pont de pierre , élevé sur le fleuve.

. joint les deux côtés de la ville : on l’a mis aussiau nombre des merveilles de l’Orient; car l’Eu-

’ I brate ahurie quantité de limon , qu’il faut en-ever entièrement pour creuser les fondemens,

et sous lequel on trouve a peine un fond pourasseoir solidement l’ouvr e 5 d’ailleurs les sablesqui s’amoncellent journel ornent et s’attachentaux piles du pont , arrêtent le cours de l’eau,qui. a raison de cet obstacle, brise ses flotsavec plus d’impétuosité e si e le couloit libre-

. ment. il y a aussi une orteresse qui a vingtstades de circuit : les tours ont trente ieds efondation dans la terre; et le sommet u rem--part est à quatre-vingt pieds d’élévation.

a

5. Sur le haut de la forteresse sont placésses jardins suspendus, merveille dont les Grecsont tant parlé; ils sont au niveau du faîte desmurailles, et agréablement ombragés or quan-tité d’arbres très-grands. Les piles qui soutien-ment tout l’ouvrage , sont construites en pierresquarrées , propres à soutenir la terre qui y estentassée à une grande hauteur, et à résister àl’eau des arrosemens; et ces masses portent des

’ arbres si forts qu’ils ont des troncs épais de huitcoudées et hauts de cinquante pieds, aussi riches

(A) Cibùonm. Cubitul uni pali cum dirîiîdio aquitain.

9

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.944 .Q .9 x. NrT-E?’C une a..guinquagintaupedun altitudinem mimant, sefrugiferæ flaqué oint, ac si tenâ sua alerentur.Et , olim montas-non tapera ssôlùm manufacta .sed etiam îpsam natûram paulitim exedendoperimat z hæc môles, que toc arborum radi-

heibus premitur, tannique memoris pondere one«site est, inviolâta diirat : qtüppè viginti lâtilpurie’tes sustinent, undecim pedum intervalledistantes. en phocul viaontibus sylvm montibus

. suis. imnhiae videantur. Syriæ (i) Rëgem Ba-bylone regnantem hot: opus esse molitum , me-

.moriæ proditiun est. même conjugis victum,’quæ desiderio nemonmn sylvirumque in carn-pestribus lotis, virum compulit, nstfiræ geniumamœnitâte hùjus Operis imitâri. Diutiùs in hâc

urbe quàm usqunm constiiit En, nec ulluslocus disciplina: militari mugis aconit. Nihilurbis êjus corruptius morions. mon ad irri-tandas fliiciendasque immodic’as foluptâtes ins-tructius. Convivâles lîidi tôtâ Perside Regibuspurpurâtiaque suait. Babylonii maxime in vî-num , et que ebrietâtem sequuntur, efiüsi sunt.

6. Inter bæc flagitia exercitus ille domitorAsiæ per xxxw. dies sagînâtus, ad en quetequebanmr discrimina; baud dubiè debiliorfutûrus fait, si hostem babuisset. Cæterùm, queminus damnnm sentirent, îdentidem incre-

,mento novabantur. Namque Amyntas Andro-mënis ab Antipatro Miscedôuum peditnm senmima adduxit : quing’entos pnete’reà ejusdemgeneris equites. mm hîs Dc. Tbrâcas , adjunctispeditibus sua-2 gentis tribus millibus et quin-r

»gentis -. et ex Peloponnâso maestrias miles

(Il bric. id est, Assyrie.

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LivasV. Clan]. :75m’fruitsqae s’ils étoient élevés dans leur terroir

naturel : quoique le temps consume humble-I-ment et détnuse enfin non-seulement les ouvra-ges faits de main d’homme , mais jusqu’à la naturemême 5 cette grande masse ,’tourmentée par lesmines de tant d’arbres et charriée du poidsd’une forêt si considérable ,, ne aisse pas desubsister sans altération 1: c’estqu’elle est soute-nue par vin t murailles épaisses, à la distancede onze pie s les unes des autres; de manièreque deloîn on croit voir ides forets ombragerles montagnes ou elles sont nées. La auditionest . qu’un roi de Syrie. régnant à Babylone, fitfaire ces ouvrages par amour pour son épouse,qui , regrettant les bois et les forets de la cam-pagne , engagea son mari aimiter parcetouvrsingulier le spectacle délicieux de-la nature.roi séjourna lus long-temps en cette ville qu’enaucun autre ieu ;et nul autre ne fut plus nui-sible a la discipline militaire. Rien de plus cor-rompu que les mœurs de cette ville ,ni de plus

ropre a animer et à faire aimer les voluptés1 es plus dissolues. Les plaisirs de la table sont ,dans toute la Perse, la passion des rois et des

satrapes; les Babyloniens sont princlpéiemeritenclins ùl’ivrognerle et aux désordres qui ehsont la suite.

6. Cette armée victorieuse de l’Asie , a 2..avoir croupi trente-quatre jours de suite ansces impudentes débauches , se fût sans doute

trouvée trop affaiblie pour se tirer.des.périls ouelle auroit été ensuite exposée, si elle eût euun ennemi en tète. Au reste une chose qui luilaissoit moins sentir cette perte , c’est qu’ellese renouvelloit de tenu s en temps par des res-crues z car Amyntas , fi s d’Andromènes , amenasix mille hommes de pied Macédoniens, en-voyés par Antipater, outre cinq cents chevauxdu même pays; ils étoient accompagnés de sixcents chevaux Thraces, avec trois mille cm3cents hommes d’infanterie de cette nation 3 ’

M6

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316 garnira-canez;and quatuor mimi ndvenerat, cum «101.!:ngquuitibus. Idem Amyntns adduxerat quinqua--ginta principum Macedoniæ liberos ndultos ad

’ custodihm corporis. Quippè inter epulas hi sunt.Rêgis ministri. Iidemque equos inennti ptælium.admovent, venantemque comitnntur, et vi-güiânun vices ante cubiculi fores servant zmagnômrnque Præfectôrum et Ducumhæc in-crementa gant, et rudimenta. lgitur arci Ba-byloniæ Rex Agathône præsidêre iusso, cumseptingentis Macedônum , trecentisque mercëdeconductis; Prætôres , qui regiôni Babyloniæ ,et civitâti præeasent, Menêtem et Apollodorumreliquit. His duo millia peditum cum milletalenfis data. Utrîque præceptum, ut in sup-plementum milites legerent, Mazèum trans»-fugatn Satrapià Babyloniæ dônat. Bagophnnem ,qui arcem tradiderat, se sequi jussit. ArmeniaMitbrëni Sardium proditôri data est. Ex pe-cunià deindè Babyloniæ Macedonibus equitibus;excëni denarü tribüti : peregrînus eques quin-gênas accêpit : ducênis pedestrium stipendiant

mensum est. .l1. 7. His ità compositîs, in regiônem , qnæ

Satrapëne vocâtur, pervênit : fertilis terra ,copiâ rêrum, et omni commeâtu abundans.huque diutius ibi subgtitit : ac, ne desides otiodemit-terent animes, indices dedit. præmiaqueproposuit de virtüte militâri certantibus. Octo,qui fortjssüni judicâti essent, singulis militumminibus; præfutüri amant. Chzlz’arclms vocâbant:

tum primüm in hunc numemm copiis distrihü-, .tis. Namque anteà quingenariæ cohortes ennt,

mec fortitudînis præmia gesserant. lugent!»-

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Lava: V. Cuir. Il; niétoit encore arrivé du Péloponnèse quatre millehommes soudoyés, et trois cent quatre-vingtschevaux. Amyntas avoit de plus amené cin-

name jeunes gens, fils des plus rands seigneurs3e Macédoine , pour être Gar es-du-Corps duRoi; et ce sont aux ui le servent a table ,qui lui présentent ses c evaux pour le combat,qui l’accompa nent à la chasse, et qui font toutà tour la gar e à la porte de sa chambre : ettel est le premier dégré et l’apprentissage des

ouverneurs et des généraux les plus distingués.e roi, a ont donc donné àA athon le comman-

dement e la forteresse de abylone avec septcents Macédoniens et trois cents soudoyés , laissale ouvernement de la Babylonie et de la ville aMënès et à A ollodore; il leur remit deux millehommes d’in anterie et mille talons , avec ordreà l’un et à l’autre de se compléter par des re-crues: il donna à Mazée , qui avoit quitté leparti de Darius, la satrapie e la province; il

rit à sa suite Bagophanes qui lui avoit remisa forteresse 5 et confia l’Arménie à Mithrènes,ui avoit livré Sardes. Ensuite sur l’argent de

a Babylonie , cha ue cavalier Macédonien reçutune ratification e six cents deniers; chu neenv ier étron er, une de cin cents; et la ré-tribution des antassins fut reg ée à deux cents;

Il. 7. Après ces dispositions", il arriva dans le’pays qu’on nomme Sitacène. C’est un pays fer-tile , riche , et abondant en vivres de touteespèce : aussi le roi y séjourna-t-il plus long-temps; et dans la crainte que le courage deses gens ne se- ramollit dans les douceurs del’oisiveté , il nomma des juges et proposa desprix pour ceux qui pourroient disputer l’hon-neur de la bravoure militaire. Les huit qui se-roient jugés les: plus veillons , devoient avoirchacun le commun ement d’un corps de millehommes z on leur donnoit le nom de Chili’ar-que: , dans cette nouvelle composition destroupes-5 car auparavant les corps étoient de

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378 ’QUINT’B-CUIË’B,

Iitum turba convenerat , egregio interfutiîracertamini. testis eadem cujusque imam , etde judicibus latüra sentedtiam : quippè verônean falsô honos cuique haberêtur, .ignorâri nonpoterat. Primns omnium vinütis causâ ’donâtm

est Adarchias senior, qui omissum apud Hali-camassum à iunioribus prælium. ünus maximeaccenderat : proximus ei Antigones visus est:tertium locum Philôtas Angëus ahanait : quar-tus Amyntæ datus. est z post bos Antigonus ,et ab eo Lyncestes-Amyntas fait : septimumlocum Theodotus -. ultimum obtinuit Hellanicus.In disciplinà quoque militâris rei planque àmajoribus tradita, utiliter matâvit. Nain cum’ante equites in suam quisque gentem describel-rentur, seorsùm à cæteris : exempta natiônumdiscrimine, Præfectis, non utiquè suârum gen-tium, sed delectis attribuit. Tuba, cum castra’movêre vellet, signum dabat 5 cujus sonus ple-rumque, tumultuantium fremitu exoriente , baudsatis exaudiebâtur. Ergo perticam, quæ undi-que conspici posset, supra prætorium statuit’:ex qui signum eminêbat pariter omnibus com-pionnai. Observabâtur iguis noctu , futons in-terdili.

8. Jonque Sima aditüro, Abulites regiônisêjus Præfectus, sîve Darii jussu , ut Alexandrum

précis retinëretrsîve sponte , filium obviammîsit, traditürum se urbem promittens. Benîgnè

juvenem excêpit Rex, et eo duce ad Choaspenamnem pervenit, delîcîtam (ut fâma est) ve-hentem «quant. Hic Abuütes cum dénis re-

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LIVIIV.CIIAP.»1L 27,oinqlcents hommes , et n’avaient point encoreété v e rix .de la valeur. Les soldats s’étaientassemblés en foule, pour assister à cet illustre

’ minceurs , lactame témoins des actions de chu-cun des calcul-zens et avec l’intention de ’ugerles juges mêmes; car il étoit impassible e nepas savoir si l’honneur des prix seroit accordéa chacun avec justice au sans fondement. Lepremier qui obtint celui du courage , fut leviellard adouciras . qui , devant Halicarnasse ,fut seul le plus ardent il ramener au combatla jeunesse qui avoit lié :Antigènefi en fut in?le plus digne a res ai: Philotas-An ée eut e

V troisième prix: equatrièmeïut donn à Amyn-i tas : après en: on nomma Antigone, puis Lyn-

restes-Amyntas 2 le septième ran fut pourThéodote ; et le dernier pour He lanicus. ilchangea aussi avec avantage; dans la disci-pline militaire, plusieurs dispositions qu’on te-noit de la tradition des anciens. Car au lieuqu’auparavant les cavaliers formoient des corpsséparés . distingués chacun par sa nation; il mitla cavalerie , sans égard à cette distinction ,sous des chefs , non nationaux, mais choisis ason gré. Quand il vendoit décamper , il donnoitle signal par le son de letton ette, que biensouvent on avoit peine à enten re , a cause dubruit qu’occasionnait alors le mouvement même;il 5th conséquence élever au haut de sa tenteune perche, qui pût être vue de tous côtés ,au sommet de laquelle se plaçoit le signal é a-lement visible à tout le monde; c’était du eupendant la nuit, et de la fumée pendant le

Jour. fi8. Comme il approchait de. Suse, Abulites,ouvemeur de la province, soit par ordre dearias, dans la vue d’amuser Alexandre par le

pillage, sait de son propre mouvement , en-voya son fils au-devant de lui, avec promessede lui remettre la ville. Le roi reçut ce jeunehomme avec bonté , et le prenant pour guide,se rendit au fleuve Choaspes, dont l’eau. ace

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ne Quanra-buace;gâlis opulentiæ occurrit. Dromades camêli interdans orant, velocititis eximiæ z duodecim Ele-phanti a Dario ex lndià acciti; non, jam terrer

e ( ut speravarant ) Macedônum , sed auxiliurn;opes victi ad victôrem trausferente fartünâ. Ut

and urbem intrâvit, incredibilem ex thesaùrissummum pecuniæ egessit, quinquaginta milliatalentûm argenti, non signiti formâ, sed rudipondere. Multi nages tentas opes longâ ætâtecumulaverant liberis , posterisque, ut arbitra-bantur 3 que: ima hôra in externi Régis manu.intulit. Consëdit deindè in regia sella. multi)excelsiôre, quàm pro habita corporis. [taquepedes cum imam gradum non contingerent,ûnus ex Régis pueris mensam subdidit pedibus;et cum spadônem, qui Darii fuerat, ingemis-centem conspexisset Re: , caûsam mœstitiærequisivit. me indicat , Darium vesci in eâaolitum : séque sacram êjus mensam ad ludi-brium recidentem gaine lacryinis conspicere nonpasse. Subiit ergo Regain verecundia violandihospitâles Deos. Jainque suhdüci jubëbat, cumPhilôtas : Minima père) han: fends, Rem, sediman quoque ont): : malsain , ex qud Iibtîrîltortis opales, luis pedibus and subiectam.

9. Box Persidis fines aditûrus, Sima urbemArchelâo , et præsidium trium minium tradi-dit. Xenophilo arcis cura mandata est : milleMacedônum ætâte gravibus præsidëre arciscustodiæ jasais. Thesaurôrum Callicrati tutelapermissa; San-apis. regiônis Susæ restitita Abu-

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’LivnaV.Cnar.II. inqu’on dit , est délicieuse a boire. Ce fut-là

u’Abulites vint.le trouver avec des présens’une magnificence royale z on y voyoit entre

autres choses des dromadaires d’une vitessepeu commune; douze éléphans , que Dariusavait fait venir de l’lnde , devenus alors un se-cours pour les Macédoniens au lieu d’en êtrela terreur , comme on l’avait espéré , la For-tune faisant passer en ce moment les forces duvaincu dans les mains du vainqueur. Mais quandil fut entré dans la ville, il tira des trésors qui

. y étoient une somme prodigieuse; savoir cin-quante mille talens d’or ont non monnayé , maisen lingots non travaill s; plusieurs rois avoientaccumulé pendant un très-long-temps , pourleurs enfans et leurs descendans , selon ce qu’ils

A imaginoient , ces richesses immenses , qu’uninstant fit passer au pouvoir d’un roi étranger.Il prit ensuite séance sur le trône des rois , quise trouvoit beaucoup plus haut qu’il ne conve-noit à sa taille; de sorte que ne pouvant dedessus le siégé atteindre à la dernière marche ,un de ses pages lui mit une table sous les pieds:lia-dessus le roi ayant vu gémir un eunuque qui

v avoit été à. Darius, il lui demanda la cause desa tristesse ; et celui-ci fit entendre , que Darius

. avoit coutume de manger sur cette table, etqu’il ne pouvoit voir sans verser des larmes cemeuble sacré retomber dans l’avilissement. Leroi sentit alors uelque honte d’avoir man uéde res ect aux 3ieux hospitaliers , et il al oitfaire oter cette table,quand Philotas lui dit:N’en faire: rien , Seigneur g regardez au contrairecomme un heurta: présage, Javoz’r sous vos piedsla Môle où votre ennemi mangeoit.

9. Alexandre , se proposant de pénétrer dansla Perse , confia le gouvernement de la villede Suse a Archelaüs , avec une garnison de troismille hommes;a Xéno hile, celui de la forte--resse;a d’anciens sol ats macédoniens up e-santls par l’âge, la arde de cette place: al-

.licrates fut chargé e celle des trésors; et la

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:8: Qvnu-n-Cunvsfliti. Mitrem quoque Dll’ii et liberos in aidai:urbe depônit. Ac fortè Macedonicas vestes ,multamque purpuram dôno ex Macedonià sibimissam , cum lis , qui cum .confecerant, trâdiSisygambi jasait. 0mni namque honôre cum ,et filii quoque pictâte prosequebâtur. Admo-narique jussit. ut si cordi quoque vestis esset ,conficere eum neptes suas assuefaceret , dôno-qne docëret dans. Ad banc vaccin lacrymæobortæ, prodidëre animum aspemantis id mû-:nus : quippè non alind mugis in contumeliamPersârum fœminæ nccipiunt, quàm admovêre15net: manus. Nunciant, qui dam minant,tristern esse Sisygambim; dignaqne res excu-satiône et solatio visa. lpse ergù pervënit adeam , et : Imiter, inquit, 1mm: vestcm , gudinclinas sain, sorôrum non sôIùm «imam, sederz’am opus Vides. Nosfri-Jttrpêre mmôns. Cave,obsccro , in confumelîam arq’pùu ignoratîônan

meam, Que lui mûris en: (WVÏ, ut qërç,«bandé servira suai. 5&0qu maffia: in rons-pecru màrris najas en: ransïdtre, m’ai tu)»: filapermîsit : quofizscwnquc ad te mini, dôme , uttonsiderem, annucres, multi. Prombens vene-

.ràri me :èpè reluisît ; inhibai. Dukîssùnœ mêmri

Ûlyinpïadi nômen debitum , [ibi reddo.

HI. 10. Mitigâto ëjus miam). ne: quartislassais pervënît ad Tigrim fluvium. Padn’grr’m

incolæ vacant. Oriturjn montibus Uxiôrum ,

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Livre V. Cana»; HI. 283satrapie de in ’Susiane fut rendue à AbulitesfIl laissa pussions cette villeh mère et les en--fans de Darius. Il s’avisa de faire donner à Sy-sygambis, des robes macédoniennes et quantitéd’étdffes de pourpre qu’on hi avoit envoyées ’

de]: Macédoine , et d’y joindre même les on-vrières ui havoient faites ,; rem- il rendoit àcetre pnncesse tous les honneurs I ossibles , etavoit our efle une vérûable ten resse filiale:flini dire en même-temps , que, si cette es-pèceaâe vêtement émît à son gré, elle pouvoit

accoutumer ses petites-Mes a y travailler etlieur apprendre a en faire des pesons. A cesmots les larmes tombant des yeux à cette prin-cesse firent connaître combien dans son ainesite avoit d’horreur pour ce présent 5 c’est qu’il

n’est rien que Jesfemmes de Perse regardentcomme lus déshonorant , que de mettre lamain à es ouvrages de laine : ceux qui avoientporté ces présens, vinrent dire au roi que Si-

vvygmnbis en étoit affligée , et il jugea conve-nable de lui en foirades excuses et de in con-soler. Il vint donc la trouver lui-même . et luiait : Ma mère, voue voyez , dans l’habit quejeporto , non-yeulement un présent de me: sœurs ,Jouir mime [ouvrage de rieurs mains: Ce sontau: usages qui (n’ont trompé ; ne prenez par ,je vous prie , pour une insulte (a qui n’est qu’unciel de mon ignorante. Ce que j’ai su être ton-forme à vos manières , je me flanc de l’avoirexactement observé J: je trais, par («temple , quechez mais un fil: ne doit s’asseoir en présentedesa mère , «parquant! elle le lui a permis,- aussichaque fois que je saïs venu vous voir, je me sui:tenu debout jusqu’à 1re que vous me fissiez signede m’mæir mouvent vous avez voulu vous pros-leer Juan! moi pour m’honorer; je l’ai emperhe’:je vous donne le titre qui est véritablement du àma très-chére mère Olympias. I

hl. Après avoir ainsi calmé cette princesse,le roi arrimer: quatre journées au bord dufleuve , que les riverains nomment Pasitigre .

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184 w Quncrn-Cuncrxiet per millestadia sylvestribus rîpis pmcepsinter son devolvitnr. Accipiunt deinde cumcampi, quos Clementiôre alveo præterit, jamnavium patiens. oc. stadia sunt molliôris soli,par quod lèni tractu aquârnm Persico mari seinsinuat. Alexander, nmne superâto, cum lx.minibus peditum , et Agriânis, orque Græcôrummercenariis minibus m. additis minibus Thri-cum, in regiônem Uxiôrum pervênit. FinitimaSùsis est, et in primam Persidem excurrit:arctum inter se et Susiânos Iditum relinquens.Madates erat hüjus regiônis Præfectus , houasânè temporum multôrum homo. Quippe ultimapro fide experiri decreverat. Sed peritilocôrumAlexandrum docent, occnltum iter esse petcelles, et aversum ab urbe: si paücos misissetleviter armâtos , super capita hostium evasüros.cum consilium placuisset, iidem itinerum filâ-runt duces : mille et quingenti mercëde con-ducti, et Agriâni ferè mille Taurôni Præfectodati, ne post sôlis occâsum iter ingredi joui.lpse tertiâ vigiliâ castrîs métis , circa lücis ortum

supenverat angustias : mimique imateriâ cra-tibus et pluteis faciendis, ut qui tunes admo-vërent, extra tèlî ictum essent , urbem obsidêre

coapit. Prærupta erant omnin, suis et cotibusimpedita. Multis ergo vulneribus depulsi, utquibus non cum haste sôlùm, sed. etiam cumloco dimièandum esset, subibant tamen z quiafiez inter primas constiterat. interrogeras toturbium victôr’es au erubescerent hærëre in ob-sidiône castelli exigui et ignobilis simul ? Juininter-«bec eminùs-petebâtur -. cum testitudino

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Liv’nsv. CHALIH. :85il a sa source dans les montagnes des Uxiens ,d’où il se précipite avec impétuosité dans un .espace de cin liante stades a travers les bois etles rochers 3 ’ trouve ensuite des plaines , où ilcoule plus paisiblement , et est déjà en étatde porter bateau r et après un cours tranquillede six cents stades sur un sol plus un! , ilentre doucement dans le golfe Persique. Ayanttraversé le fleuve , Alexandre , avec neuf millehommes de pied , outre les Agriens et les troupesGrecques soudoyées , et un renfort de troismille Thraces, arriva dans le payrdes Uxiens.Il est. dans le voisina e de Suse et s’étend jus-qu’aux frontières de erse, n’étant séparé des

usiens que parun passa e étroit. Il étoit sousv le commandement de adates, homme assu-

rément dont la fidélité ne se régloit pas sur lesconjonctures; car il étoit résolu de tenir à toute ’extrémité z mais des gens qui connoissoient lepays apprirent à Alexandre , qu’il y avoit pardes sentiers un chemin détourné gagnant lesderrières de la ville; que , s’il envoyoxt par-làun petit nombre de gens armés à la légère ,ils parviendroient à se loger sur la -tête desennemis. Cet avis ayant plu , ils servirent eux-mémes,de ides; quinze cents hommes detroupes son oyées, et environ mille Agrieus ,mis sous le commandement de Tauron, eurentordre de se mettre eh chemin après le coucherdu Soleil : le roi de son côté , ayant décampéà la troisième veille , avoit franchi les gorgesvers la pointe du jour; et après avoir fait cou.perles bois nécessaires pour faire des claieset des mantelets, afin de mettre à l’abri destraits ceux qui pousseroient les tours en avant,Il commença le siège de la ville. Cé n’étoit detous côtés que précipices , qu’embarras de ro-chers et de cailloux : les soldats exposés enconséquence à beaucoup d’accidens , commeayant La lutter, non-seulement contre l’ennemi ,mais encore contre les incommodités du lieu ,île laissoient pas d’aller en avent; parce que le

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:86. QUINTE-C0168;objectai milites. qui, ut inti; discederet, perdpellere nequiverant , tnebantur.

n; Tandem Taùron super arcem urbis secum suc Igmine ostendit : adcûjus conepectum,et: mimi hostium lubine, et Macedônes acriùnprælium inire cœpêmnt. Anceps oppidânos mn-llirn urgé-bat, nec sisti vis hosüuml patent.Paûcis ad moflendum, pluribus ad fugnm ani-mas fait. Magna pars in arcem concessit. lndètrigînta orntoribus missis ad deprecnndum ,triste responsum à Rêge redditur , non esseveniæ locum. laque suppliciômm mon] per-culsi , ad Sisygambim Darii mati-cm, occultoitinere, ignôtoque hostibus, mittunt, qui pe-Àterent, ut ipso Régent: mitigâret, baud ignâriparentis en: loco diligi, colique. Et Marinesnorôris filiam sëcmn matrimonio jointent, Da-rium propinquâ cognatiône contingents. DiùSisygambia supplicum precibus repugnâvit 3abnnens deprecatiônem pro mis convenire for-tûnæ, in quâ esset: ndjêcitque, metuere sësen’e victôris indulgentîam’fatigâret , sæpiûsqqe

cogitâre , captivam esse se , quàm reginlm fuisse.Ad ultimum victa, litterisv Alexandrum in de-precâta est, ut ipsam excusâret qnod depre.cnrëtur : petere se ut illis quoque, si mimissibi , ignosceret : pro necessnrio ac propinquosuc , jam non hosto, sed supplice tantiun vitauxprecâri. Moderatiônem clamentiamque Régis,qui: tùnc fidt,’vel ana hæc res possit osteng

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Lift! V. CHAP. IIl. 181roi tenoit lui-même parmi les plus avancés , etleur demandoit si, après avoir forcé tant devilles , ils avoient honte de s’amuser au siègedione petite et chétive bicoque. Cependant ontimit sur lui de loin-5 mais les soldats , n’ayantpu rengagera nitrer ce oste . firent la tortueavec leurs bouc ’ers pour e mettre à couvert.

u. Enfin Tauron parut avec sa troupe au-dessus de la citadelle z et à cette vue les enne--’-mis commencèrent à perdre courage ; et lesMacédonien» à se porter au combat avec plusd’ardeur. Les habitans de la ville étoient pressésdes deux côtés , et il étoit impossible de résisteraux forces supérieures des ennemis -. très-peueurent le courage de sacrifier leur vie; plusieursprirent le parti de la fuite : la plupart se reti-rèrent dans la forteresse : trente ambassadeurs,qulils députèrent au roi pour lui demander grâce,en rapportèrent cette triste ré onse , qu’ils neméritoient point de ardon. pouvante’s à lavue des chntimens , l s envoyèrent donc à Si-sygambis , mère de Darius , par un chemin’détourné et inconnu aux ennemis , pour la sup-plier d’apaiser le roi, n’ignorent pas ’il l’ai-mait et ’honoroit comme sa mère : ’ailleursMadates avoit épousé la fille de sa sœur, et setrouvoit ainsi proche allié de Darius. Sisygam-bis se refusa long-terri s à leurs prières, pré-tendant que d’intercéser en leur faveur étoitune démarche peu convenable à l’état présentde sa fortune : elle ajouta qu’elle craignoit delasser l’indulgence du vainqueur , et qu’elle serappelloit plus souvent quelle étoit actuelle-ment captive, qu’elle ne se souvenoit d’avoirété reine. A la fin se laissant vaincre , elle écri-vit à Alexandre, et le pria d’excuser sa har-diesse à se rendre médiatrice : qu’elle le conjuroitde faire: grâce du moins à ces malheureux ,quand même il ne lui pardonneroit as-à elle-méme son importunité; qu’elle lui emandoituniquement la vie d’un homme dont elle étoitparente et alliée. et qu’il nedevoit plus regel-4

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2.88 il Q’v i urgé-C u n c 1;.dere : non Madati mode ignôvit, sed omnes îet deditos et captives libertâte atque immu-nitâte donâvit, urbem reliquit intactam : agrossine trihùto colere permisit. A victôre Darioplûra mâter non impetrasset. Uxiôrum deindegentem subactam, Susianôrum Satrapiæ con-tribuit: divisisque cum Parmeniône copiis, illumcampestriitinere procedere jubet : ipse cumexpedito agmine jugum montium cëpit, quô- -mm perpetuum dorsum in Persidem excurrit.

la. Omni hac regiône vastâtà, tertio diepPer-sidem , quinto angustias (quas illi Susi’das Py’las

vacant) intrat. Ariobarzanes-has cum vigintiquinque millibus peditum occupaverat râpes ,lbscissas et undiquè .præruptas , in quârum .eacuminibus extra tëli jactum Barbari stâbant:de industriâ quiëti , et paventibus similes, dônecin arctissimas faùces’ penetrâret agmen. Quod

ubi contemptu sui pergere vident, turn vétoingentis magnitudinis sua per montium prônadevolvunt, quæ inçussa sæpiùs , subjacentibuspétris, majores vi incidëbant : nec singulosmorio, sed agmina proterëbant. Fundis quoque

’. excussi lapides, et sagittæ ingerebantur undi-que. Nec id miserrimum fortibus viris erat,sed quod inulti, ferirum rîtu , velut in foveâdeprehensi , cæderentur. tri igitur in rabiemversa, eminentia saxe. complexi, ut ad hosteinperveniant , alius aliurn levantes conabanturAscendere.5 en ipse multôrum simuI nimbus

si",

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Livns V. Casa. tu. sa,Ier comme son ennemi mais comme un sup-pliant. Jusqu’où alloit encore la modération et laclémence du roi , voici un trait qui peut seul lefaire connaître. Non-seulement il fit grâce aMadates ; il accorda encore à tous les autres,soit qu’ils se fussent rendus , soit qu’ils eussentété faits prisonniers, la liberté et l’exemptionde toute charge ;il conserva la ville sans aucundommage; il n’impose aucun tribut sur la cul-ture des terres z Darius vainqueur n’auroitpas accordé davanta e a sa mère. Ayant ensuitesoumis la nation des xiens, il les comprit dansla satrapie de la Susiane : et partageant sestroupes avec Parménion , il le in avancer parla plaine; au lieu u’avec un camp volant il pritlui-même par le aut des montagnes, dont lachaîne s’étend jusque dans la Perse.

n. Ayant fait le dégât dans toute cette con-trée , il arriva le cinquième jour dans les gorges ,que dans le pays même on appelle le Pas de aux.Ariobarzanes . avec vingt-cinq mille hommesd’infanterie , s’étoit posté sur ces rochers , cou-pés à pic et escarpés de toutes parts 3 et les

arbares en occupoient les sommets hors de laportée du trait , ne faisant à dessein aucun mou-veinent et paraissant meme avoir peur , juSqu’ice que l’armée ennemie se fût engagée dansles passages les plus étroits. Voyant qu’elle avan-çoit en eEet et sembloit les mépriser ,.ils semirent à faire rouler sur la penle des mon.tagnes, des ierres d’une grandeur rodigieuse,qui faisant p usieurs bonds sur les roc ers qu’ellesrencontroient en descendant, tomboient en-core avec plus de violence . et écrasoient . nonquelques hommes par-ci par-la, mais des batail-lons entiers; il tomboit encore de. tous côtésdes ierres lancées avec la fronde et une grêlede ècbes. Ce n’était pas la ce qui fâchoit le-plus ces hommes courageux , c’étoit de se voire

ris comme dans une fosse ,ainsi que des bêtessauvages , et d’y être écrasés sans pouvoir enter vengeanceHLeur colère se tournant donc

Paris I. N

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2,0 stlNTl-CURCB,correpta et convulsa, in ces , qui commoverant,recidébant. Nec stère ergo, nec niti, nec tes-tudine quidem protegi poterant’, cùm tantæ.môlis onera propellerent Barbari. Regina non,dolor morio, sed etiam pudor temerè in lilasaugustins conjecti exercitûs angëbat. Invictusante eam diem fuerat , nibil frustra aùsus :impunie Ciliciæ fonces intraverat, mari quoquenovum iter in Pamphyliam aperuerat. Tunehæsitâbat deprebensa felicitas; nec aliud re-medium erat, quam reverti qui! venerat. Iliaquesigno receptui dato , densâtis agminibus , soû-tisque super capita consertis, retro evadecoBe): ex angustiis jubet z triginta fuste stadia,quæ remensi surit.

1V. :3. Tum eastris undiquè aperto loco po-,sitis, non eonsultâre modô quid agendum esset,sed vites quoque adhibêre coepit a supersti-tiône animi. Sed quid tune prædicere Aristan-der, cui tum plurimùm credebâtur ex vatibus ,poterat ï [taque damnâtis intempestivis sacri-ficiis , peritos locôrum convocâri jubet. PerMediam iter ostendëbant tùtum apertumque :sed fiez dimittere milites insepultos embes-cêbat, ità tradito more. ut via ullum militiæsain solemne esset mimas ,r’quam humandi sans. ICaptivos ergo, quos nüper exceperat , vocârijubet : inter quos erat quidam Grècæ Persi-cèque linguæ pentus, qui frustra cum in Per...

s

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LIVRE V.CnAr. 17’. sa:en rage , ils embrassoient les rochers qui avan-çoient, et faisoient tous leurs efforts, en sesoulevant les uns les autres , pour gravir et arri-Ver jusqu’à l’ennemi; mais ces rochers, déra-cinés par les efforts de tant de mains qui lessaisissoient à la fois , tomboient bientot surceux qui les avoient ébranlés: ils ne pouvoientdonc ni s’arrêter, ni monter, ni même se ga-rantir en faisant la tortue , à cause du poidsénorme des grandes masses que les barbarespoussoient contre eux. Le roi etoit outré, .non-seulement de douleur, mais encore de honte.d’avoir engagé inconsidérément son armée dansces gorges: invincible jusqu’alors , il n’avoitrien tenté sans succès; il avoit percé sans perteles détroits de la Cilicie; il s’étoit ouvert parmer une nouvellerroute pour la Pamphylie :ici sa fortune chancelante étoit arrêtée , et il n’yavoit de remède que de retourner par où ifétoit ivenu. Ayant donc donné le signal de laretraite, il ordonne à ses troupes de se retirerdes gorges en serrant les rangs et en rappro-.chant leurs boucliers tau-dessus de leurs têtes ails eurent ainsi trente stades à rétrograder. p

1V. r3. Alors il assit son camp dans un lieuentièrement découvert, et se mit , non-seuleament à délibérer sur ce qu’il falloit faire , maisencore, par un mouvement de superstition, àconsulter même les devins. Mais que pouvoit.dans cette conjoncture , prédire Aristandre,

’ alors le plus accrédité des devins ? Aussi, blâ-mant des sacrifices hors de saison, se borna-t-il à faire a peler des personnes bien instruitesdu local. Elfes lui indiquoient un chemin sûret découvert ar la Médie : mais le roi avoithonte d’aban onner ses morts sans se ulture;car il étoit établi pal-un usage 1mm morial,qu’à peine y avoit-il une fonction militaireaussi respectable e celle d’ensevelir ses morts:Il fait donc appe er les risonniers qu’il avoitfaits récemment, parmi esquels il s’en trouvaun qui , parlant-grec et persien, Faisans qu’en

i . N a

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x

sa: (Janus-Cures,sidem montium dorso exercitum ducere afiirmat:sylvestres esse celles, vix singulis pervios , omniacontegi frondibus, implexœque nrborum râmossylves committere. Namque Persis ab alterolatere perpetuis montium iugis clauditur, quadin longitudinemi une. stadia , in latitudinemcnxx. procurrit. Hoc dorsum à Caucnso montead rubrum Mare (x) pertinet : quâque deficitmons , aliud munîmentum fretum objecturn est.Planities deindè sub radicibus montium spatiôsaprocumbit : fertilis terra, mulüsque vicis at-que urbibus frequens. Araxes amnis per ho:campos multôrum niquas torrentium evolvit inMédum. Merlus ad mare, meridiem versus,minot munis eo quem recêpit, evehitur; gig-nendæque herbæ non alius est aprior, quid-quid allait, floribus vestiens. Platani quoqueet populi contegunt ripas, ità ut procul visen-tibus continuita videantur montibus nemoraripârum. Quippe obumbrîtus alunis, presso incolum dilabitur alveo: imminentque colles, ipsiquoque frondibus lèti . radices eôrum humôreIubeunte. Regio non alla tôtâ Asià salubriorLabëtur : temperâtum cèlum. Hinc perpetuumjugum opîcum et umbrosum , quad æstus levat :illinc mare adjunctum. quod modico repèreterras fovet.

x 4. Hi: expositis , captîvu: interrogitus à Rêge,

ludîtu-ne an oculis comperta habêret , quadiceret : pastôrem se fuisse , et omnes eos celles ’

(a) Muni Man. Id est. intitulai.

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Li’vnn V. Cuir. W. 293vain il esaaieroit de mener son armée en Persepar le haut des montagnes : qu’il y avoit, àtravers les bois, des sentiers ou l’on pouvoità peine passer un à un, que tout y étoit cachésous un épais feuillage, et que les branches desarbres entrelacées y formorent une forêt ini-pénétrable. En effet, la Perse , de l’autre côté ,est fermée par une chaîne de montagnes, quia seize cents stades de lon neur, sur une lar-gaur de cent soixante et in : cette barrières’étend du mont Caucase jusqu’à la mer Rouge;et ou la montagne finit, la mer se présentecomme un autre rempart.’lrnmédiatement auxpieds des montagnes se trouve une plaine s a-cieuse, fertile, remplie de villages et de villes.Le fleuve Araxe orte dans le Mède, à traversces campagnes, es eaux de plusieurs torrens :le Mède , moins considérable en lui-mËme àl’Araxe qu’il reçoit, va se rendre àla mer du coté "du Midi. Au reste, nul autre fleuve n’est pluspro re à faire croître l’herbe, puisqu’il couvre

e eurs toutes les terres qu’il arrose; ses rivessont aussi couvertes de platanes et de peu liers,de manière que de loin on diroit qu’a es nefont, avec les montagnes, qu’une meme forêt:en effet, le fleuve ainsi ombragé, coule dansun lit profond, et il est dominé par des col- .lines, également revêtues d’une agréable ver-dure,à cause de l’humidité qui s’y insinue parle bas. il n’y a pas, dans toute l’Asie, une con-trée plus saine : l’air y est tempéré; car, d’uncôté, on a cette longue chaîne de montagnescouvertes de bois, qui par sa fraîcheur modèrela chaleur du climat; de l’autre , la mer voi-sine, qui entretient dans les terres une chaleur

douce.I4. Après cet exposé, le roi ayant demandé

au risonnier s’il parloit d’a rès des oui-direou ’après ce qu’il avoit vu ui-méme, il ré-pondit qu’il avoit été berger, qu’il avoit par-couru tous les sentiers de ce canton; et qu’ilavoit été pris deux fois, l’une en Lycie par

l ’ N 3

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en Qurnra-Çunclx,percurrisse respondit; bis captum , semel a,Persis in Lycià, iterum ab ipso. Subit animum:memoria Régis oraculo editæ sortis. Quippeconsulenti responsum eut, ducem in Persiamferentis viæ Lycium civem fore. Igitur pro--missis, quanta et priseras necessitas exigëbat,et ipsius fortüna capiebat, onerâtum, armârijubet Macedônum more z et, quod benè ver-teret, monstrâret iter; quamvis arduum etprêceps , evasürum se esse cum paûcis s nisiforte crederet, que. ipse pecoris causa isset-,

,fiAlexandrum pro gloriâ et perpetuâ lande iremon posse. Etiam atque etiam docêre captîvus,quartz diflicile iter esset, maxime armâtis. Tumfiex : Pràdem me, inquit, drape , neminem eôrumqui sèquunhtr, retusatûrum in quà dûtes. Cra-

Îflëro igitur ad custodiam castrôrum relicto,pum peditibus queis yassueverat, et i.is copiis,fluas Meleagern ducêbat , et sagittariis equitibusnulle præçëpit, ut castrôrum specie manente,plüres de industrià ignes fieri imperâret, quomugis Barbari- crederent , ipsum Rëgem in«stria esse. cæterùm, si fortè Ariobarzanescognovisset, pet ca’llium iniractus eum intrâre,

1 et ad occupandum iter suum, partem copiârumtentasset opponere ; Cratërus in cum .illâto ter-rôre, retinêret ad propius periculum conversusagmen. Sin autem ipse hostem fefellisset , etsaltum occupasset, cum trepidantium Barba-rôrum tumultum exaudisset persequentium Rê-gem, id ipsum iter, quo pridiè pulsi fuerant,ne dubità’ret ingredi : quippe vacuum fore ,hostibus in sëmet aversis.

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Lin: V. Cairn-1V. est"les Perses, et l’autre par lui-même. Lib-dessusle roi se rappela ce que l’oracle lui avoit pré.

.dit, car ce prince le consultant, il lm avortrépondu qu’un Lycien le dirigeroit dans la routequi conduit en Perse. Après lui avoir donc faittoutes les promesses qu’exigeoit la nécessité descirconstances et qui convenoient au conditiondu risonnier, il le fait armer à la Macédonienne,et ui commande , en faisant des vœux pour lesuccès, de lui montrer le chemins il lui assureque, quelque rude et escarpé qu’ii pût être , ily passera avec une petite troupe; si ce n’est

eut-être qu’il crût qu’Alexandre, pour acquérire la gloire et une réputation immortelle, neourroit pénétrer dans des lieux ou il avoit é é

ui-même pour y faire paître son troupeau. Leprisonnier insiste sur la difficulté du chemin,surtout our des gens armés : Crois, sur maparole, uidit alors le roi, que pas un de mqsuite ne refusera a” aller par où tu nons con-duiras. Ayant donc laissé à Cratère la garde du

Tcamp-avec l’infanterie qu’il commandoit d’or- ..dinaire, les troupes qui étoient sous les ordresde Méle’agre, et mil e archers a cheval, il luienjoignit de ne rien chan er a la forme exté-rieure du camp , et d’ aire allumer exprèsa uantité de feux, afin e mieux persuader auxgarbares ne le roi y étoit en personne. Sid’ailleurs i arrivoit qu’Ariobarzanes eût con-noissance qu’il cherchoit à entrer par ces sen-

tiers détournés, et qu’avec une partie de sestroupes il essayât de lui couper chemin , Cra-ntère, en lui donnant l’alarme, devoit le retenir;et forcer ce corps à tourner tête pour faireface au péril le plus prochain; et si au con-traire le roi trompoit l’ennemi et se rendoitmaître du défilé, des que Cratère entendroitle bruit des Barbares occupés à poursuivre leroi, il devoit, sans hésiter. se jeter dans lechemin d’où les Macédoniens avoient été re-poussés la veille , parce qu’il seroit’libre, le roiflyant attiré sur soi les forces des ennemis. i -

N4

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:96 vanrn-Cuncz,15! Ipœ tertiâ vigiliâ, silenti agraine, ne neAlubâ quidenî date signo, pergit ad damons--

trâtum iter osmium. Tridui alimenta portâremilitem jusserat leviter armâtum. Sed prêterinvita râpes, ne prærupta 5mm, vestigium sub-indè failentia, nix cumulâta venta ingredientés

Iatîgâbat. Quippe v’elut in fovens deliti han-tiebantnr, et cùm à commilitonibus levarentur,trahêbant mugis àdjuvnntes, quàm sequebançur.No: quoqpe’, et ignôta agio, ac du, incertainun satis fidus, multiplicâbant metum z si cus-tôdes fefellisset, quasi feras bestins ipso: passedeprehendi. Ex unius captivi vel fide vel animàipantière , et Régis salîntem et suam. Tandemvenëre in jugum. A dextrà iter ad ipsum Ario-harzanem erat. Hic Philôtam et Cœnon cumAmyntà et Polysperconte, expedîtnm habenteamanum , fehquit; monitos, ut quia çques peauIerat mixtus , et quàm pinguissinnun esset, sa.1mn, et pabuli fertile , sensim procederent.’Duces erant itineris de captivîs dati. Ipse cumarmigeris , et âlâ , quàm Agêma appellant ,arduâ semitâ , sed longiùs à stationibus hostiumremôtâ , multà cum vexatiône processit. Mediuscrut dies , et fatigâtîs necessaria quies. Quippètantumdem itineris supererat, quantum emensiayant, sed mimis præcipitîs atque ardui. Ita-que refectis cibo somnôque militibus, secundâvigiliâ surgit , et cætera’ quidem baud iegrèpræteriit. Cæterùm. quà se jugum montiumpaplâtim ad planiôra demittit , ingens vorâgoConcursu cavâta torrentium , iter taperait. Adhæc arborum rami alias alio implicâti etcoëuntes , ut perpetuam objecerant sëpem. Des-

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Livet: V. Cas-r. 1V. 3,,t5. A la t’ième veille , il se met en route

par les sentiers qu’on lui indique, son escortegardant un pro 0nd silence, et n’ayant pasmême re u le signalide la trompette. Il avoitcomman é à ses soldats, qui étoient armésà la légère, de se charger de vivres pour troisjours. Mais outre la difficulté du passage pardes montagnes inaccessibles et des rochers es-ca és, qui manquoient quel uefois sous lespie s , la neige amoncelée par e vent augmen-toit encore la fatigue de la marche : aussi lessoldats étoient-ils engloutis comme dans desfosses; et si leurs camarades cherchoient à lesretirer, ils les entraînoient plus souvent qu’ilsne les suivoient. D’ailleurs la nuit, un aylinconnu, et un guide de la fidélité duque on

’n’étoit point assuré, tout contribuoit à redou-

bler leur crainte: si ce guide venoit à échapperà ses gardes , on pouvoit les prendre touscomme des bêtes dans un piégez de la bonnefoi ou de la.vie d’un seul prisonnier dépendoitle salut du roi et le leur pro re. Enfin ils par-vinrent au sommet le plus levé. il y m’ait Edroite un chemin pour joindre Arîobarzanes rce fut là que le roi se sé ara de Philotas, deCénus , d’Amyntas et de Po ysperchon, qui com-mandoient un cum volant; arce qu’ils avoientde la cavalerie me ée avec ’infanterie, il leurordonna d’avancer doucement ar où le terreinseroit le plus gras et le plus ertile en pâtu-rage , et il leur donna des prisonniers pourguides. Pour lui, accomfia ne de ses gardes etdu corps de cavalerie qu’is appellent 436mo,il rit, avec bien de la peine, par un sentierdiâcile,»mais éloigné des gardes ennemies. Ilétoit midi, et ses gens excédés de fatigue,avoient besoin de se reposer; car ils avoientencore autant de chemin a faire qu’ils en avoientfait, quoique moins escar é et moins rade saprès avoir donc fait ,pren re à ses soldats Il.la nourriture et du repos, il se lève à la second.nille , et le reste du passage ne fut pas difiicile.

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fias .er,u,rs-Çunc,ap.flperatio igitur ingens , adeo * .vix lacrymilabstinêrent , incesserat. Præcipuè ohscurituterrôri crut. Nam etiam, si que: aidera inter-nitëbant, continenti fronde tectæ arbores cons-picere prohibêbant. Ne aurium quidem insu:supererat; sylves quatiente vento , quæ concu-tientibua ramis majôrern quin pro 115m sont!!!reddëbant.

,r6. Tandem expectâta lux omnia, quæ ter-ribiliôra nox fecerat, minuit. Circumiri brevisputio poterat eluvies, et sibi quisque dux iti-neris cœperat’iieri. Evâdunt ergo in editumverticem, ex quo hostiumstatiône conspectâ,ptrenuè armâti à tergo se ostendunt nihil râle smetuentibus. Quômm paüci, qui congredi amicraint, cèsi surit. [taque hinc morientium ge-mitus, bine, ad sucs rerurrentium miserahilisfacies, integros quoque, nntequam discrimenexperirentur, in fugam avertit. F remitu deindèin castra, quais Cratërus præerat ,. illâto, adoccupandas angustias , in quibus pridiè hæsi-tairai: . miles educitur. Simul et Philôtas cumPolysperconte, Amyntàqne et Ccïeno, diversurniter ingredi jussus ulinm terrèrem intulit Bar-baris. Ergo uridiquè Macedônum armis fulgen-tibus ., ancipili main oppressi , memorabiletamen præliurn êdunt. Ut opinor, ignaviamquoque necessitas acuit; et sëpè desperatiospei causa est. Nùdi complectebantur armâtes,

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Lrvna v. Crus. tv. 29,Kif reste, Ivers’l’endroit oilles monta es pren-nent insensiblement une pente plus once, unegrande ravine, creusée ar des torrens, avoitrompu le chemin; d’ail eurs les branches desarbres, entrelacées les unes dans les autres etformant un tout, avoient préparé une espècede haie sans fin. Le déses ir avoit donc saisiles soldats. à tel point qu’i s en étoient resqueaux larmes. L’obscurité surtout les effiayort;carî s’il brilloit elques étoiles au milieu des,ténèbres, les ar res couverts d’un épais feuil-lage. ne les laissoient point voir. On nepouvoitmême plus s’entendre , à cause des secoussesqlllie le vent donnoit aux arbres, dont les bran-c es, agitées les unes contre les autres, faisoientplus de bruit que le vent même.

16. Enfin la lumière tant désirée diminuatoutes les horreurs que la nuit avoitiinspirées:on cuvoit, par un petit détour, tourner lafan rière, et chacun commençoit à se guiderlui-même. Ils montent donc sur un sommetélevé, d’où ayant découvert la garde des en-nemis, ils mettent promptement leurs armesen état, et se montrent au dos des Barbares,

i ne s’attendoient à rien de pareil : le peu’entre eux qui osèrent en venir aux mains,

furent taillés en ièces; si bien que d’une par-tles gémissemens es mourans, de l’autre l’effroide ceux qui regagnoient le gros de leur troupe,firent prendre la fuite aux bataillons entiersavant qu’ils eussent tenté le hasard du combat.Le bruit de ce désordre s’étant porté jus u’aucamp de Cratère, il fait avancer ses so datapour s’emparer des orges où ils avoient étéarrêtés la veille; P ilotas , ayant en mêmetemps reçu ordre de donner, par un autreendroit, avec Polysperchon , Amyntas et Cénus ,donna aux Barbares un nouveau sujet d’épais-vante. Quoiqu’ils se sentissent donc pressés detoutes parts, et qu’ils vissent briller de toutcôté les armes des Macédoniens, ils ne laissè-rent pas de combattre d’une manière glorieuse:

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300 n-QUJpI’s-Cunos,et ingénu ccrpprum môle semai ad terraidetrahentes, ipsômm tèlis plerosque forliëbant.Ariobarzanes tamen a. fermé equitibus et quin.que minibus peditum stipâtus, par mediamaciem Macedônum cum pulto suôrum atque vbostium sanguine erïrplt , Persepolim urbem.caput regiônis occupâre festinans. Sed à cus-todibus urbis exclüsus, consecütis strenuè hos-tibus, olim omnibus fugæ comitibus renovâtopræiio cecidit. Cratêrus quoque raptirn agrainaacto supervênit.

V. l7. ne: eôdem in loco, quo hostium copiasfuderat, castra communivit. Quanquam enimundlquè fugâti hostes victoriarn concasserant,tamen præaltæ præcipitesque fossæ , pluribuslocis objectæ, abruperant iter,’ sensimque etsainte progrediendum erat; jamlnon hostium,sed locôrum fraude suspectâ. Proèedenti cilitteræ redduntur a Tyrida’te custôde regiæpecuniæ; indicantes eos, qui in urbe essent,audito èjus adventu, diripere velle thesaüros;properâret occupâre : expeditum iter esse,quanquam Arues amnis interfluat. Nullamvirtütem Régis istius mugis, quàm celer-ita-tem laudaverirn : relictis enim pedestribus co-piis, tôtâ nocte.cum equitibus itineris tantospatio fatigâtis, ad Araxem primâ luce pervênit.Viol ersnt in propinquo : quibus direptis acdimtis, pontem ex materià eôrum subditis suisstrenuè induxit. Jamque Vhaud procul urbe.orant, cum miserabile agmeu , inter paies

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Ervaa Y. Cuir. V. soila nécessité , je crois , inspire du courage àla lâcheté même , et souvent l’espérance naîtdu désespoir. Sans armes, ils saisissoient deshommes armés; et. les entraînant par terre aveceux par la pesanteur énorme de leurs corps , ilsen percoient plushurs de leurs propres armes.Cepen ant Ariobarzane, suivi d’environ qua-rante chevaux et de cinq mille hommes depied, se fait jour à travers les bataillons Ma-cédoniens, avec un grand carnage des siens etdes ennemis , ayant dessein de se jeter dansPersépolis , capitale du pays : mais la garnisonlui ayant fermé les portes , et les ennemisl’ayant suivi de près , il soutint, avec tous lescom agrions de sa fuite , un nouveau combat,ou i demeura sur le champ de bataille; Cratère,ayant hâté la marche de ses troupes, survintencore au même instant.

V. r7. Le roi campa au même lieu ou il avoitdéfait les ennemis. Car quoi u’ils eussent cédéla victoire ar la déroute g nérale : toutefoisde grandes ondrières et des précipices que l’onrencontroit en diiÏérens endroits, n’otfroientque des chemins rompus; et il falloit avancerlentement et avec précaution , parce qu’on avoitencore a se délier, non des ennemis, mais deslieux mêmes. En avançant, il reçut de Tyri-dates , garde du trésor royal, des lettresdonnoient avis que ceux qui étoient dans laville, sachant qu il approchoit, vouloient pillerl’argent; qu’il-se hâtat de s’en saisir; que lechemin étoit aisé, quoiqu’il eût le fleuve Araxeà traverser. De tontes les qualités de ce rince,je n’en trouve point qui mérite plus ’éloges

ne sa diligence E en effet, laissant la son in-anterie, il marcha toute la nuit avec sas cava-

lerie , qu’une si longue traite fatigua beaucoup ,et arriva au point du jour sur les rives. del’Araxe. ll y avoit des villa es dans les envi-rons ; il les fit démolir, et es matériaux il enconstruisit diligemment un pont, u’il appuyasur des piles de pierres. on étoit éjà proche

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sa: *Q.ururs-Cuncr,”"-fortûnæ exempla memorandum, Rêgi occurrif.Clptivi avant Grèci ad quatuqr millia ferè,quos Persæ varia suppliciôrum modo affecerant.Alice pedibus, quosdam manibus auribusquemputâtis, inustisque barbarârum litterârumnotis, in longum sui ludibrium reqervaverant;et cùm se quoque aliéna: ditiônis esse çernè-

rent, volantes régi occurrere non prohibueranb.Inusitâta simulâcra, non homines videbantur’.

nec quidquam in illis prêter vôcem pétergtagn05ci. Plùres igitur lacrymas commovêre.quàm profuderant ipsi z quippè in tain maltâtpliai variâque fortûnâ singulôrum , intuentibussimiles quidem, sed tamen dispares pâmas, quiz:maximè miserabilis esset, liquëre non patent.Ut vèrà Jovem illi tandem Græciæ ultôrem ape-ruisse oculos conclamavëre, omnes pari sup-plicie aHecti sibi videbantur. Rex, qbstersis ,glus profuderat. lacrymis, bouma. habëre uni.mùm jubet; visüros urbes suas , cçnjugesque ;et castra indè duo ab.urbe stadia commünit.

:8. Grêci excesserant vallo ,. deiiberathfi;quid potissimùm à [lège peterent. Cùmque alliâtaèdes in Asiâ rogâre’, aliis reverti damas plan

cérat ; Euthymon Cymæus (l) ità locütus adcos fertur : Nos qui mini!) ad open [mandant entenabri: ai tarare protederc erubuimus , a! nuncest , supplicia tantra ’( quôrum na: paient mugi; ,ln pœnifml’, inrartum est ) (vimaire Græciæ«la! Lita!!! spectaculum tupimus. dt ü optima)

û) Ciment). Ex urbe Cumi.

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LivanV.,CaAr.Y. 393de la ville, lorsqu’une troupe malheureuse ,digne d’être comptée dans le petit nombre des

exemples frappans de la Fortune , vint à laremontre du roi. C’étoit environ quatre milleprisonniers grecs, a qui les Perses avoient faitsubir différentes sortes de supplices z a rès avoircoupé aux uns les ieds, a d’autres es mainset les oreilles, et es avoir marqués avec lefeu de caractères barbares, ils les avoient ré-

:servés pour être long-temps l’objet de leursplaisanteries insultantes 3 et les Perses , sevoyant a leur tour asses sous une domination.étrangère, n’empêc èrent pas les Grecs d’aller,comme ils le désiroient, au-devant du roi. [laressembloient à des spectres extraordinaires ,et non a des hommes; et l’on ne cuvoit re-connoître en eux e la parole. s tirèrentdonc plus de larmes es eux, qu’ils n’en avoient:eux-mêmes versé; car ans cette complication

- des divers malheurs .de chacun , à la vue demaux semblables, a la vérité, et néanmoinsdifférens, il n’étoit pas possible de juger lequel

i étoit le plus à plaindre; mais quand il s’écrie-rent unaniment qu’enfin Jupiter, vengeur dela Grèce, avoit ouvert ,les yeux , il n’y eutpersonne qui ne crût avoir subi le même sup-

lice. Le roi, après avoir essuyé ses propresarmes. les exhorta à prendre courage , puisqu’ils

reverroient leurs villes et leurs femmes; etvilalla camper à deux stades de la ville. A

18. Cependant les Grecs étoient sortis du ,camp , our délibérer sur ce qu’ils devoientprincipe ement demander au roi 5 et commees uns étoient d’avis de lui demander des éta-

blissemens en Asie , les autres , de retournerdans leur patrie . on ra orte qu’Eutymon deCymé leur parla ainsi : ou, qui tantôt avionshonte de sortir des ténèbre: et du cachot pourdemander du secours, nous voulons , dans laconjoncture présente, aller montrer à la Grèce,comme un spectacle bien agréable, l’horreur dems maux , dont je ne sais lequel dei: muret"

v

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304 Quinra-kCUnc’a:misen’as ferunt, qui abscondunt .- nec alla est lajamx’liâri: infelicz’bus patria, quàm solitûdo , etstalâslpn’âris oblivio- Nam quimultùm in suâmes:

misen’cordid pônunt, ignômnt quam celerîter la:crymœ inaresrant. Nëmo fidelz’ter diligit , quem

fastidit: nom et calmiras querula est, et superbafelicitas. Ira mon quisque fortûnam in comiliumlimbe! , cùm de aliênd deliôerat .- et m’si mutuàanimas miseri , ami. alias alt’i’potuz’ssemus en:jash’dio. Quid mîrum- est fortunàtos semper pâ-

rem qaœrere P Obrecro vos, olim and defuntti.quœramus 10mm, in quo hœc semêsa membraobruzïmus , ubi horribiles cicatrices cèle! militent.Grâti prorsùs roniugibus , qua: illIÏGMJ durâmes ,revertëmur. Liberi in flôre et œnîtit et rêrum , utpatres agnasrent ergastuli detrimentaP Et quôtapar: nostri to! obîre terras putest? protul Eurôpdin ultima Orientis relegâti , unes, debiles , ma-jôre membrôram parte mulctàti, tolerabr’mus sci-

Iiret que granito: et sidères fatigavërunt P Con-juges dental! , qua: taptis son et netessita; unieum"(miam applituit , parvosque liberos trahîmes:nobisrum, an reliaquz’mus P Cam hie "même:pâma agnus": volet. Belinquëmus ergo extempüpræsentia pignons, cùm incertain si! an visün’

aimas en quœ petimus ? Inter ho: bandana est,qui nos misera: nous tœpërunt.

19. Hæc Enthymon. Contra Theætêtus Atheoniensia orsus est idicere : Nominal: mon habitas

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LIvnnV.Cnar.V. 053la. plus sensible de la honte ou de la peine. Orle meilleur moyen de supporter ses malheurs , estde les: cacher; et il nest point de patrie aussiconvenable à des malheureux, que la solitude etl’ oubli de leur premier état ; car qui compte beaucoupsur la commisération des siens , ignore combienles larmes tarissent promptement. On n’a pas unattachement durable pour qui cause du dégoût ,parce que les malheureux aiment à se plaindre.et que les heureux sont enclins à l’orgueil .- ainsi,chacun pense à son intere’t avant tout , quand ilest question de l’intere’t Jautrui; et, si notre mal-heur ne nous étoit cammun , il y a long-tempsque nous aurions pu nous deplaire les uns au:autres. En quai est-il étonnant que les heureuxcherchent louioursiqui leur ressemble P Mortsdepuis long-temps , cherchons, je vous en conjure,un lieu où nous puissions ratiner ces membres àdemi censume’s , où notre exil dérobe à tous lesyeuse nos horribles cicatrices. Notre retour vrai-ment fera grand plaisir à nos femmes , que nousavons e’pousees dans notre jeunesse l Nos cajuns ,aujourd’ hui dans la fleur de leur tige et de leurfortune , ne manqueront pas de reconnaître pourleurs pères des échappes de l’esclavage .’ mais com-bien .d’entre nous sont en e’tat de traverser tantde pays 5’ loin de l’ Europe, relégués au: extré-mités de l Orient, vieux, afoiblis, prives de laplupart de nos rnenlhres, supporterons-nous une.ment des fatigues ni ont made des gens arme’set victorieux P D’ailleurs ces femmes, que la Fortuneet la nécessite nous ont donnez: pour toute ronsa-lation dans notre esclavage, les jeunes enfans quenous en avons eus, les traînerons-nous à notresuite, ou les abandonnerons nous P à notre arrivéeavec eux, personne ne voudra nous reconnaitre.Allons-nous donc quitter des biens prescris , quandnous n’avons nulle certitude de revoir jamais auxaprès lesquels nous soupirons Î Il nous faut deu-meurer caches au miligu de ceumqui n’ont commencéà nous connaître que depuis nos malheurs.

19. A ce discours d’Eutymon, Théétète d’A-vthènes se mit a répliquer; Que personne d’hu-

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306 Quncrk-Cuncn’,tamaris "in: œsfimahîrum ; urique sævih’d hosh’s,’

non natûrd calamitôsos. Dignum en: omni male ,qui embattre! Yortuitu : tiistem enfin de mortu-Il’tâte ferra amandaie , et desperâre misai-iron-diam, quia ipse alter-i denegatùrus sit. D30; ( quadiin nunquam aûsi optâre forent) (lierre parfum. ,conjugcs, filmas, et quicquid homines val vîntestimant, val morte redimunl. Qui» illi a: hoccarter: erumperent : alium demi au: 021i flans;lum, alium Iûtis asparum. Môre: , sacra, linguerommercium en’am à Barbarïs airai . quœ iu-genita [psi omissüri sin! sud sponte : non ab aliudMm calamitôsi, quàm quàd illi: carêre touaiusent. Se carié reditûrum ad panâtes .2! în pa-triam , tanrôque benqficîo Régis usürum. Si quos

.tontubenu’i , libarôrumque , que: servit!" mégisse:agnasrart , amer detinëret , rclz’nqueren! , quibusnil palria’ tarin: est. Pgûci hûjus sententiæ fuére.Cæteros nonsuetüdo , natîxrâ potentior , vîcit.

Consensénmt- petendum esse à liège,- ut ali-quam ipsis attribuerai: sèdem. Centum Iad hoclecti sunt; (pics Alexandenrafns , quad ipsepræstâre cogitâbat, petitûros : Jumema, inquit,asîgmïri, quæ vos "tinrent, et singuli; vestrümmille danarz’üm dari inski. Cùm radieritiiïn Græ-

dam , præslêba , ne qui: statumnsuum , si hæccalamitas absit, antre (redut un mzliôrem. 111i,obortis lacrymis, terram nintuebanjzur, nec am:erigere vultus, mit loqui audêbant. TandemRëge tristitiæ caïwam exigente, Euthyrnon si-milin iis, quæ in consilio dixerat. respondit.Aulne ille, non fortünæ sôlùm eôrum , sedetiam pœnitentiæ mYsertus , tema millia deni-riûnf singulis dari jussit. Dênæ Rites adjectæ

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Livnev. CHlP. V. 34:1main ne régleroit , sur les disgraces du corps,les, sentimens u’il devoit à ses proches, qui,après tout, n’etoient malheureux que par lacruauté de l’ennemi et non par un vice denature : que c’était mériter tout son malheur,que de rougir des caprices de la Fortune; nec’étoit juger peu fdvorablement du genre u-main; et qu’on ne désespéroit d’y trouver dela compulsion, que parce qu’on étoit disposé àn’en avoir point our autrui: que les Dieux leuroffroient, ce qu’iË n’eussent jamais osé souhaiter,

leur patrie, leurs femmes, leurs enfans, et toutce que les hommes estiment autant que la vieou rachèteroient aux dépens de leurs jours :qu’ils devoient donc sortir de cette prison; qu’on.respiroit dans sa patrie un autre nix- , que le joury étoit différent : que les Barbares mêmes sontattachés à leurs usages, à leurs rits reli ieux,à leur langue; et que ses compagnons a oientnéanmoins renoncer volontairement à ces avan-

rtages naturels , quoiqu’ils n’eussent été malheu-’

Jeux que our en avoir été privés par violence :que pour ni, ilretourneroit certainement danssa patrie , et profiteroit d’une si grande faveurdu prince ; que, si quelques-uns étoient retenus

ar attachement aux femmes et aux enfans que’esclavage les avoient forcés de reconnoître ,

ils laissassent aller ceux i n’ont rien deplus cher que leur patrie. l. y en, eut peu decet avis; les autres cédèrent à l’habitude, pluspuissante que la nature même. Ils convinrentâu’il falloit prier le roi de leur accorder un en-

toit pour s’établir. Cent députés furent choisisà cet effet z le roi s’imaginent qu’ils alloient luidemander ce u’il se proposoit lui-même deleur donner, ’ai commande, leur dit-il, qu’onvous distribuât les montures nécessaires pour voustransporter,.el qu’on délivrât dirham]: de vousmille deniers : quand vous serez de retour dans laGrèce, je disposerai les choses Je manière, quepersonne , à votre malheur. ne , ne ourm jugerjacondüùm meilleur: que votre. l-dessus lesr

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308 Quinte-603chtant, et arment! cum pecoribus ac friment.data, ut coli serique attribmus iis ager posset.

V1. 20. Postero die convocâtos duces copii-rum docet, nullam infestiôrem urbem Grëcisesse, quai-n regina: veterum Persidis Rëgum.Hinc illa immense agmina infusa: bine Dariumipubis, deindè Xerxem , Eurôpæ impium intu-

Vlisse bellum. Excidio mm parentandum esse.majoribus. Jamque Barbari , deserto oppido ,qui: quemque metus agêbat, diEugerant; cùmBex phalangem nil cuhctâtus indùcit. Multasurbes refertas opulentià regià partim expug-nàrat, parfin: in fidem acceperat. Sed urbi!hüjus divitiæ vicêre præterita. ln banc totiusPersidîs opes congesserant Barbari : aürnm ,argentumque cumulâtum erat: vestis ingenamodus : supellex , non ad ilsum mode, sed adostentatîônem luxûs comparâta. ltaque interipso: victôres ferra dimicabâtur. Pro haste en:qui pretiosiôrem occupaverat prédam. Et cùmomnia quæ reperiebantur, capere non possent,jam res non occupabnntur, sed æstimabantur. hLacerâbnnt régiras vestes, ad se quisque partemtrabentes : dolâbris pretiôsæ artis vâsa cædê-bnnt ; nihil neque intactum erat, nec integrumferebàtur. Abruptn simulacrôrum membra, ut

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LivnsV.CnAr.Vl. 3o,larmes leur venant aux yeux, ils les tenoientbaissés contre terre, et n’osoient ni les lever niparler : à la fin , le roi voulant savoir la causede cette tristesse, Eutymon lui répéta , dans saréponse , les mêmes choses qu’il avoit dites dans »l’assemblée. Le prince, touché , non-seulementde leur malheur, mais encore de l’aflliction qu’illeur causoit , leur fit distribuer a chacun troismille deniers; on y ajouta dix habits, et onleur donna du gros et du menu bétail avec dufroment, afin que les terres qui leur seroientassignées pussent être cultivées et ensemencées.

V]. 20. Le lendemain , ayant convoqué leschefs, il leur représenta qu’aucune ville n’avoitété plus fatale aux Grecs que Persépolis, rési-dence des anciens rois de Perse; que rie-làétoient sortis ces déluges d’années 5 que de-là

.Darius d’abord , ensuite Xerxès avoient portéen Europe la guerre la plus abominable : qu’ilfalloit, en l’exterminant, l’immoler aux mânes ,de leurs ancêtres. Déjà les Barbares, qui l’a-voient abandonnée, s’étaient enfuis chacun deson côté suivant les diverses impressions de lapeur , lorsque le roi, sans différer, y lit entrersa phalange. Il avoit pris jusqu’alors , ou deforce ou ar com osition, beaucoup de villesd’une opu ence éga e à celle des rois; mais celle-ci étoit infiniment plus opulente que les autres:les Perses y avoient ramassé toutes les richessesde leur pays; l’or et l’argent y étoient amon-celés : il y avoit une provision immense d’habil-lemens , et un mobilier destiné, non-seulementà l’usa e , mais surtout à l’ostentation du luxe.Aussi es vainqueurs même se disputoient-ilsle pillage les armes à la main; on traitoit enennemi, celui qui étoit saisi du meilleur butin ;et comme il n’étoit pas pOSsible d’enlever toutce qu’on trouvoit , on ne se jetoit plus sur tousles objets, mais on choisissoit ce qui paraissoitle plus précieux. On déchiroit. les vétemensroyaux, chacun en tirant une partie de sonpâté 5 on brisoit à coups de haches les vases

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.319 Qurn-rn-Cvncn,quisque avellerat , trahêbat : neque aurifiasôlùm . sed etiam crudelitas in captà urbe gras-sâta est. miro, argentèque onusti, vilin cap-tivôrum corpora trucidâbant,- passimque obviicædêbantur, quos anteà pretium sui misera-biles feeerat. Multi ergè hostium manas V0111!!-tariâ morte occupavërunt, pretiosissimâ vestiqmindùti, è mûris semetipsos cum. conjugibus meliberis in prèceps jactantes. Quidam igues ,quad paùlè post’factürus hoslis videbâtur, sub-

jecerant ædibùs , ut cum suis vivi cremarentur.Tandem sucs Bex corporibus, et cultu fœrgi-nârlun abstinêre jussit. lngens pecuniæ cup-tîvæ modus traditmj, propè ut fidem excédat.Cæterùm lut de aliis quoque dubitâmus, au:credimus.în hüjus urbis gâzà fuisse c. et xx.millia talenta, ad quæ vehenda ( narnque adüsus belli sëcum portâre decreverat) jument:et camëlos à Sùsis et Babylône contrahi jussit.Accessëre ad banc pecuniæ summum cnptiaPersagadis sex mülin talentôrum. Gin-us Per-sagadum urbem condiderat, quam AlexandrePræfectus êjus Gobares tradidit.

v au. Bex nrcem Persepolis , tribus minibusMacedônum præsidio relictis, Nicarthiden tuërijubet. Tyridati quoque , qui gâzam tradiderat,servâtus est honos, quem lpud Darium ha-buerat 5 magnâque exercitûs parte , et impedi-mentis ibi relictis, Panneniônem Cratënunqnepræfêcit. lpse cum mille equitibus, peditumquecxpeditâ manu a interiôrem Persidjs regiônem,

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Liv]!!! V.*Cnar. V1. 3u’précieux par l’art du travail; rien ne fut épar-gné; rien ne fut emporté entier; les statuesmises en pièces , chacun enlevoit la partie qu’ilavoit arrachée. Ce ne fut pas seulement auxemportemens. de l’avarice, ce fut encore auxhorreurs de la cruauté ne cette.vi.lle fut ex-posée après que l’ennemiqlieut prise; les soldats,chargés d’or et d’argent, tuoient par dédainleurs prisonniers , et massacroient partout ouils les rencontroient ceux-mêmes a qui l’espoird’une rangonpavoit d’abord fait accorder quel-que pitié. Plusieurs, en conséquence, voulant,par une mort’volontaire, prévenir la fureur desennemis ,.se revêtirent de leurs habits les plusprécieux, et se précipitèrent du haut des mu-raillesavec leurs famines et leurs enfans; d’au-tlîes, pigeant que l’ennemi ne tarderoit pas à.le faire, mirent le feu à leurs maisons, our s’ybrûler vifs avec leurs familles. Le roi éfenditenfin d’attenter à la pudicité des femmes et deles dépouiller de leurs ornemens. On porte àune uantité presque incroyable l’ar eut qu’onprit ans cette place : au surplus. il aut douterdeltout le reste , ou croire qu’il Se trouva dansle trésor de cette ville ’asqu’à cent vingt milletalenS’ et Alexandre les ayant destinés auxfrais e la guerre , lit venir de Suse et deBabylone des bêtes de charge et des cha-meaux pour les emporter. A cette somme fu-rent encore ajoutés six mille talens de la prisede Persagade : cette ville, fondée par Cyrus,fut livrée à Alexandre par Gobarès, qui en étoit

gouverneur. , ’’ 2:. Ce prince donna , à Nicarthides, le com-mandement de la forteresse de Persépolis, avecune garnison durois mille Macédoniens : d’autre

art , il maintint dans le rang qu’il avoit auprèse Darius, Tyridates, ui avoit livré le trésor;

et laissant la une grau e partie de son arméeavec les bagages , il en chargea Parménion etCratère. Pour lui, suivi de mille chevaux et

’ d’un camp volant d’infanterie, il s’avança dans.

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3re Quinte-Canca;euh ipsum Vergiliârum sidus (r) petiit: multisqneimbribus et prope intolerabili tempestâte vexâ-

tus, procedere tamen, qui) intenderat, perse-verâvi Ventum erat ad iter perpetuis obsitumnivibus, quas frigoris vis gelu adstrinxerat.Locôrum squàlor et solitudiues inviæ fatigâtummilitem terrêbant, humanârum rêrum terminas

ce vidêre credentem. Omnia vasta, atque sineullo humâni cultûs vestigio, attoniti intueban-tur : et antequam lux quoque et cœlum ipso: ldeficerent, reverti jubëbant. ne: castigâre ter-ritos supersêdit : cæterùm ipse equo desiliît,pedesque par nivem et concrêtam glaciem in-gredi ’co’epit. Embuêrunt non sequi , primùm

amici , deindè copiârum duces , ad ultimurnmilites. Primnsque Bex dolâbrâ glaciem per-fringens, iter sibi fioit. Exemplum Régis cæteriimitâti sunt. Tandem propemodùm inviae syl-îas emensi . humani cultûs rare vestigia, etpassim errantes pecorum greges reperêre : etincolæ , qui sparsis tuguriis habitâbant, cumse callibus inviis septos esse credidissant, utconspexêre hostium agmen, interfectis qui fusgientes comîtâri non poterant , devios montes ,et obsitos nivibus petiverunt. 1nde per colloquiacaptivôrum paulâtim feritâte mitigâtâ , tradi-dére se Régi. Nec in deditos gravius consultum..Vastâtis deindè agris Persidis, vicisque com-pluribus redactis in potestâtem, ventum est inMardôrum gentem bellicosissimam, et multùm

L (l) 5:5 Vzrgilianun aidas. Vagin» se! mut nous ml-nores, in Tauro cœlesti site. Auctor indican videur: illudnuai tannin, que soli unit opposites, id est, lutinaihum, que tempera sol-Sacrum deum mixât.

tintaient;

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LIVRIV.CHAP. V1. 313l’intérieur de la Perse , au commencement del’hiver; et quoique contrarié par d’abondantespluies et par une saison presque insoutenable ,

ne laissa pas d’avancer et de suivre son rejet.On étoit parvenu à n’avoir plus qu’un c emin.couvert de neiges éternelles durcies par la gelée ;l’horreur de ces lieux et la vue de ces déserta-impénétralsles épouvantoient les soldats , excé-dés d’ailleurs de fatigue et se croyant au boul:du monde; ils contemploient avec étonnementces immenses solitudes, où il ne paroissoit au-cune trace d’habitation humaine; et ils deman-doient fortement à retourner, avant que le cielet la lumière vinssent à leur manquer tout alfait.Le roi ne voulut pas ajouter la réprimande àl’elfroi; mais il descendit de son cheval , et semit à marcher à pied à travers la neige et la.glace la plus dure. La honte de ne le pas suivre.

t impression, d’abord sur ses courtisans, puissur les chefs des troupes, et enfin sur les sol-dats; et le roi le premier, rompant la glaceavec une-cognée , s’ouvrit un chemin; les autre!suivirent son exemple. Enfin a rès avoir tra-Versé des forêts presque inaborda les , ils trouvè-rent quelques traces d’hommes et des troupeauxerrans ça et la; et les habitons, qui logeoientdans des cabanes éparses , arce u’ils secroyoient assez défendus-par a diificu té d’a-border chez eux , n’eurent pas plutôt aperçul’armée ennemie , que tuant ceux qui ne pou-voient les accompagner dans leur fuite, ils ga-gnèrent des montagnes écartées et couvertes (laneiges; mais ensuite s’étant apprivoisés peu iBen par leurs entretiens avec les prisonniers,

s se rendirent au roi; et on ne.les traita pasplus mal a rès leurs soumissions. Après qu’oneut ravagé es campagnes de la Perse et soumis vplusieurs bourgades , on arriva chez les Mardes.nation très-belliqueuse et bien éloignée de la.manière de vivre des Perses. Ils creusent danales montagnes des cavernes, ou ils se cachent:lvecleurs femmes et leur; enfilas a ils se nour-l

[Tome L Q

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au; Qur-N’na-CUIca,a cæteris Persis cultu vitæ abhorentem. Spccusin montibus fodi t, in quos se, ac conjuges,et liberos condun&’ecorum aut fera-tram. carnevescuntur. Nec œminis quidem pro natureshabita molliôra ingenia sunt. Comte prominentluttas, vestis super genua est. Fundà vineiuntfrontem : hoc et ornamentum capitis , et tëlumest. Sed banc quoque gentem idem fortünmimpetus domuit. ltaque trigesimo die, potea-quamà Persepoli profectus erat, eôdem rediit.Dôna deindè amicis cæterisque pro cujusquemerito dedit. Propemodùm omnia, que: in ciurbe ceperat, distribùta.

Vil. 22. Cæterùm ingentia animi bona, illumindolem , qui: omnes [lèges antecessit , illam insubeundis periculis constantiam, in rébus mo-liendis eûciendisque velocitâtem, in deditosfidem , in captivos clementiam, in voluptatibuspermissis quoque et nsitâtis temperantiam ,baud tolerabili vini cupiditâte fœdâvit. Hostcet æmulo regni reparante tum cum maximabellum; nüper subactis ,s quos vicerat , no-vumque aspernantibus ; de die inibat convivia,quibus foeminæ intererant. Ex bis ùna Thaîs,et ipsa temulenta, maximam apud omnes Grâ-cos initürum gratiam afiirmat, si regiam Per-sârum jussisset incendi : exspectâre hoc cos,quorum urbes Barbari delessent. Ebrio scortode tantà re ferenti sententiam , üuus et alter,et jpsi mero onerâti assentiuntur. Rex quoquefait avidior, quàm patientior z ouin [gaur ul-cisrimur Græriàm , et uréifaces subdimus, 3’, 0mnes

incaluerant mero. [taque -surgunt temulenti adincandendam urbem, cui armâti pepercerant.

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Lrvux V. CEAP. Vil. 3:5rissent de la chair de leurs troupeaux ou desbêtes sauvages. Les femmes même, dont lenaturel promet toute autre chose, n’y ont le!le caractère plus doux; leurs cheveux sonttissés, leur vêtement ne asse as les genoux;-elles se ceignent la tête ’une ronde, qui leursert d’ornement et d’arme tout à la fois. Maiscette nation, cédant comme les autres au tor- prent de la fortune , fut également domptée.Ainsi, trente jours après son départ deuPersé-.polis , Alexandre y retourna; il y fit des présens,aux Grands de sa Cour et aux autres, selon le-mérite de chacun : il distribua de cette manièrepresque tout ce qu’il avoit pris dans cette ville.

Vil. 22. Au reste, ces grandes qualités derame , ce naturel qui l’a mis au-dessus de tous.les rois , cette fermeté dans les périls, cettecélérité pour entreprendre et pour exécuter ,cette bonne foi envers ceux qui se rendoient,cette clémence envers les prisonniers, cette.modération jusque dans les laisirs permis et:ordinaires, tout cela fut souill par son penchant-insupportable pour l’ivrognerie. Tandis que sonennemi, son concurrent à l’Empire, faisoit letplus rands efforts pour recommencer la guerre,

ne es peuples nouvellement soumis voyoientde mauvais œil la nouvelle puissance qui lesavoit subjugués, il donnoit en plein jour desfestins ou assistoient des femmes. Thaïs, l’uned’entre elles, s’avise dans l’ivresse de soutenir,que le. roi s’assureroit au plus haut de ré Ifbienveillance de tous les. Grecs , s’il aisoitmettre le feu au palais des rois de Perse; quec’était l’attente de ceux dont les barbares avoientdétruit les villes. Quoique ce ne fût qu’une cour-tisane orgée de vin qui donnoit son avis surune a aire si grave, chacun, dans la chaleurdu vin , se hâte d’applaudir; le roi lui-même ,plus empressé que circonspect, s’écrie : Quetardons-nous donc à venger la Grêrô et à brûkç.

’ v . z

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316 Qvnrrx-Cvnca,Prîmuslfiex ignem regiæ injëcit. Tum convîvæ

et ministri, pellicesque. Multà cedro ædificâtacrut regia, quæ celeriter igne conceptov laitéfûdit incendium. Quod ubi exercitus, qui baud

* procul ab urbe tendêbat, conspexit, fortuitumrams, ad opem ferendam concurrit. Sed utad vestibulum regiæ ventum est , vident Rëgemipsum adhuc nggerentem faces. Omissâ îgitur,quam portaverant , aquâ, aridam materiam inincendium jacere cœpërunt.

:3. Huns exitum habujt regia totîus Orientis ,undè tot gentes ante jüra petèbant : patrie. toi:Béguin, unicus quondarn Græciæ terrer, mo-lita mille navium classem , et exercitus , quibusEurôpa inundâta est ; contabulâto mari mo-libus, perfossisque montibus , in quôrum specu!

.fretum im’missum est. Ac ne longâ quidemætâte, quæ excidinm êjus secûta est, resur-roxit. Alias urbes babuëre Macedônum Bëges ,quas nunc habent Parmi z hûjus vestîginm noninvenirëtur, nisi Araxes amnis ostenderet. Haudproculmœnibus fluxerat : indè urbem fuisse xx.stadiis distantem crêdunt mugis; quàm sciantaccolæ. Pudëbat Macedônes tatn præclâram ur-bem à comessabundo Bêge delêtam esse. Ita-que res in serium versa est, et imperavênuntsibi , ut crederent i110 potissimùm mode fuissedelendam. Ipsum , ut prîmùm gravâtam ebrie-

- tâte mentem quies reddidit, pænituîsse constat,et dixisse , majôres pâmas Persas Grècis datâtesfilme, si ipsum in sono , regiâque Kamis cons-

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Lx-vns V. CnAr. V11. 3:771a ville P ils étoient tous échauffés par le vin; ilsse lèvent donc pour brûler , dans l’emportementde l’ivresse , une ville qu’ils avoient épargnéeles armes à la main z le roi le premier mit le feuau palais , et après lui les convives, les officierset les courtisanes. Ce alois, pour la plus grandepartie , étoit en bois e cèdre, qui, ayant bien-tôt pris feu, porta aisément l’incendieau loin.L’armée , qui n’étoit pas campée loin de la ville ,pensa e c’étoit un accident fortuit, et s’em-pressa ’apporter du secours : mais arrivés à laporte du palais, les soldats voient le roi lui-meme animer encore le feu; alors au lieu defaire usage de l’eau qu’ils avoient a portée, ilsse mettent à jeter-aussi dans le feu es matière:combustibles. 1’ ’

23. Telle fut la fin de la Capitale de toutl’Orient, qui auparavant donnoit des lois à tantde nations , qui avoit été la patrie de tant derois , et qui seule depuis long-temps étoit la.terreur de la Grèce; ville qui, ayant équippéune flotte de mille voiles et mis sur pied enarméesdont l’Europe fut inondée , établit par.des jetées un pont sur la mer, perça les mon-tagnes, et fit entrer la mer dans leur sein. Etdans le long intervalle qui s’est écoulé depuissa destruction, elle ne s’est point relevée desa chute. Les Macédoniens ont possédé d’autresvilles , qui sont au’ourd’hui au pouvoir des Par-thes; mais de cel e-ci on netrouveroit aucunvestige, si le fleuve d’Araxe ne servoit de ren-seignement: il avoit son cours peu loin de cetteplace ; et c’étoit à la distance de vingt stades,à s’en rapporter, sinon aux preuves , du moinsà l’opinion des gens du ays. Les Macédoniensavoient honte qu’une vile si distinguée eût étédétruite par leur roi dans une partie de dé-bauche ’ aussi toumèrent-ils la chose au sérieux,et ils prirent sur eux de se persuader que c’étaituniquement de cette muni re qu’elle avoit dûêtre détruite: mais il est certain que le prince,quand le sommeil eut dissipé les fumées du vins,

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en Quru’ra-Cum’ct,piccr’e coacti essent. Poster-b die, Lycie, itinefls’quo Persidem intraverat dùci, triginta talent!dôno dedit. Hinc in regiônem Mediæ transiit,ahi supplementum novôrum militum è Ciliciâ’occurritJPeditum’erant quinque millia, equites’tnille : utrisque Plate ’Atheniensis præerat. fils

topiis -auctus ,. Darium ipersequi statuit.

VIH. :4. inleîam Ecbat’ana pervenerat , caput

"ediæ. Urbem banc nunc tenent Parthi : eaqueestiva agentibus sèdes est. Adire deindè Bactradeoreverat : sed veritus ne celeritzîte Alexandri’ocouparëtur, consilium iterque mutâvit. Aberat

ab eo Alexander stadia un. sed jam nullumjntervallum adversùs celeritâtem ëjus satis lon-gum videbâtur. ltaque prælio magis quem fugæu præparâbat. Tringinta millia peditum seque-’bantur : in quibus Græcôrum erant quatuor

l millia, [ide ergs Bëgem ad ultimum invictâ.Æunditôrum quoque et sagittariôrum mannequatuor millia expleverat. Primer bos tria milliaet trecenti equites erant, maximè Bactrianô-mm. His Bessus præerat, Bactriânæ urbis re-giônisque Præfectus. Cum hoc agmine Dariuspaùlùm declinâvit vià militâri , jussis prosce-dere lixis impedimentôrum custodibus. Consiliodeindèladvocâto : Si me cum ignâvis, inquit, etplürissqualemcumqle vilain mon: honestd œsti-

Jmantilms, fortifia iunisset, lacèrem potiù: ,qudm frustrà 9054 consumerem. Sed maiôr:yuàm vellem documenta, et vîrtüæm entrain etidem emperlas , macis niant connût Mao , tu,

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lens V. CHAP. V111. 31,G1 fut fâché , et qu’il dit que les Grecs auroientété mieux Vengés des Perses , si ceux-ci avoientété contraints de le voir sur le trône et dans lepalais de Xerxès. Le lendemain, il fit présentde trente talens au Lycîen qui lui avoit montréle chemin de la Perse. De-la il passa dans laMédie , ou il rencontra des recrues qu’on luiamenoit de la Cilicie; elles consistoient en cinqmille hommes de pied et mille chevaux; les unset les autres étoient sous les ordres de Platond’Athènes 2 avec ce renfort , il résolut de poumsuivre Darius.

VIH. 24. Ce prince étoit déjà arrivé à Et?-batane , Capitale de la Médie: Cette ville estaujourd’hui au pouvoir des Parthes, et c’est làque leurs rois passent l’été. Il avoit eu dessein.

e paSser de-là à Bactres; mais dans la craintequ’Alexandre ne fît assez de diligence pour legréveiiir, il changea d’avis et de route : Alexan-

re étoit a quinze cents stades de lui, mais ilne trouvoit plus de distance assez longue pourle rassurer contre la célérité de sa marche 5ainsi, il se tenoit prêt pour le combgt plutôt,que pour la fuite. Il avoit à sa suite trente millehommes de (pied, y compris quatre mille Grecs,qui lui gar èrent jusqu’à la fin une fidélité in-violable. ll avoit encore un corps complet dequatre mille frondeurs et archers, et en outretrois mille trois cents cavaliers, principalementcomposés de Bactriens : ils étoient sous les or-dres de Dessus , Satrape de la Bactriane et de saCapitale. Avec cette armée , Darius s’écarte uneu de la voie militaire, après avoir fait prendre

es devants aux valets qui étoient chargés de lagarde des bagages. Ayant ensuite assemblé sonConseil, Si la Fortune, dit-il , n’eût associé à dulâches , guifissenr plus de cas de la vie, à quelquecondition que ce fût, que dune mort honorable, .j’aimerais mieux me faire, que de perdre me: pairaies avec aux .- mais ayant tu par mon expériencedes preuves plus fortes que i: ne vaudrai: de votrevaleur et de votre M11?! , il dois bien plutôt m’ef-

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au Qurura-Cbncniligua talibus amicts si": , quàm dubitâre un en?!similes adhuc sîtis. Et rot millibus, que subÜnperi’o fuêrunl mec, bis me m’aum , bis jugientem

persecûti catis. Fides vestra, et consumiez, Î!)1155m me esse aérium , fait. Proditôres et trans-fugœ in urbibus mais regnont, non hercule quitante honore dégni habeontur, sali ut præmû’s«7mm vestri sollicitentur animi. Meam tamen for-lûnam quàm vitlôris maluistis sequi : dignissz’mi

quibus, si ego non passim, Dit. pro me gratina:rcîernnt; et me hercule refirent. Nulla en’t tan:surda posteritas , nulle [am ingrâta fâma , quanon in cilum vos debilis budz’bus ferot. Dague,nîomd ronsilïum fugæ à qud multùm abhorre:animus agitassem , entré tamen virtüle frétas ,I)Iwiam issem boni. Quousque enim in regina exu-Iàbo , et per fines Aimperii mei exterminaet advenom Régent, cùm litent emperla belli for-Iûnarn , au! reperdre quæ amîsi , au! [zones-Idmorte defungi ? nisi forte satins est aspectât?pictôris arbitrium, et Muzài, et Mûbrênis axera.p10 pretarium arcipere regnum notiônis unius ,-ut jam mâh’t ille gloriæ sua! , qua’m îrà obsequi.

Net Dii sz’verint, u! hoc deru: mei tapz’tis au!demi" mihi quisquam , au! condonâre passif. Nethoc imperium vîpus amîllam, ïdemque erit regni

mei qui et spiritüs finis. Si bic animus, si lunelet, nulli non parla libertas est : nëmo a vôbîsfastidz’um IlIacaIônum, nEmo vulfum superbumferre cogëtur. Sun caïque dextre ont ulliônem to:malôrum parier, out fine"). Equidem quàm 9er-satz’lis fortüno sit, documentum ipse mm. Ne:immerito mz’tz’ôres vices ëius inspecta. Sed si juste

oc pin balla D1? aversantur , [embus tamen 511’er

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L’IiVll V. c tu r. VIH. 32!forcer, de mon coté, à me rendre digne de telsamis, que de douter si vous étes encore semblablesa vous-mêmes. De tant de milliers J hommes quiétoient sous mes ordres , vous avez eu le courage

t’de me suivre,’quoique vaincu deux fois, quoiqueobligé deux ou de prendre la fuite,- il n’y a plusque votre fi élité et votre confiance qui me hissentcroire que je suis roi. Les traîtres et les transfuges.règnent dans mes villes ; et ce n’est pas, je le jure,qu’on les croie dignes de cet honneur, mais c’estpour tenter votre courage par l’appdt des récom.penses qu’on leura accordées. Vous avez cependantmieux aimé vous attacher à ma fortune qu’à celledu vainqueur, bien dignes en cela. si je ne le peux:faire moi-mime, ue les D’eux vous en récom-pensent,- et ils le eront. j’en suis sur: la postériténe sera jamais assez stupide , la renommée ne serajamais assez injuste , pour ne pas porter voslouanges jusqu’au ciel. Aussi , quand j’aurais enquelque dessein de lâcher le pied, ce dont maricourage est bien éloigné , soutenu par votre valeur ,je ne laisserois pas daller au-devant de l ennemi.Car jusqu’à quand enfin serai-je exilé dans monpropre royaume , et forcé de fuir dans toute l’é-tendue de mon Empire devant un prince étranger,et un aventurier, tandis qu’avec l’expérience quej’ai de la guerre, je peux encore, ou réparer me:pertes , ou obtenir une mort glorieuse P si ce n’estpeut-étre qu’il me soit plus convenable d’attendrece qu’il [aira au vai neur d’ordonner, et, à1’ exemp e de Mazée et e BIithrénes , de recevoir;de lui la permission précaire de régner sur uneseule province, pourvu toutefois qu’il aime mieuxsatisfaire les intérets de sa gloire que ceux de sacolère. Veuillent les Dieux ne permettre jamais quepersonne puisse m’dter ou me laisser , a son gré,la couronne dont ma téte est ornee.’ tant que jevivrai , je ne perdrai point mon Empire, et je necesserai de régner qu’en cessant de vivre. Si Lion:(tes dans cette disposition , si c’est la loi que vousvous prescrivez , la liberté de tans est assurée : per.sonne de vous ne serajorcd d’essuyer les dedains ,

*0v5

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au ”-,Qvlura-C1anc,n;licîbit [rouste mari. Per ego vos mon: major-uni,qui tatin: Orientis rqna cum memorabili Iaûdatenuârunt ; per illos viros’, quibus stipendiumMatedonia quondam tulit; per to! navium classes,in Graciam missas : per tot trophàa Béguin , ôroet obtestor, ut nobilitâte vestrd gentisque dignesspiritus capùîtis, ut eôdem constantid animômm’,

qui præterita tolerastis , experiamini quidquiddeindè sors talent. Die certé in perpetuum , onvictorùl egregz’a nobilitâbit ,. out pugna.

1X. :5. Hæc dîcente Dario , præsentis periculî

species omnium simul corda animosque hor-sôre perstrinxeràt z nec au; consilium suppo-tèbat,.aut vox; cùm Artobazns vetustissimusmicôrum , quem hospitem fuisse Philippi sèpèdiximus z Nos vërà , inquit, pretiosissimam vestem.indüti , armisque quanto maximo cultu possumusçdornàti, ,Bêgem in aciem sequêmur. Ed quidem

mente , virtoriam ut sperëmus , mortem non recu-sëmus. Assensu excepëre- cæteri banc vôcem.Sed Naborzanesjqui in eôdem consüio crut,cum Besso inauditi amen fucînoris societâteinitâ, Bégem suum per milites, quibus umboprenant, comprehendere et vinaire decreve-

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LIVII’V- cour me 323ile supporter les regards insultons des Macédo-niens ; chacun saura de sa propre main venger outerminer tant de maux. Je suis sans doute ungrand e.remple de l’instabilité de la Fortune , etje suis fondé à attendr’e de sa part quelque révo-lution plus favorable ; mais si les Dieux ne java-rirent pas des entreprises inspirées par la justiceet par la piété, des hommes courageux pourrontdu moins mourir avec honneur. C’est donc par lagloire de vos ancétres qui ont tenu l’Empire detout l’ Orient d’une maniére si digne de louangr,c’est les cendres de ces grands hommes dontla acédoine fut anciennement tributaire, c’estpar le souvenir de tant de flottes nombreuses expé-diées contre la Grèce , c’est enfin par tant de vio-toires de vos rois , que je vous prie et vous conjurede prendre des sentimens dignes de la gloire na-tionale et de votre propre noblesse, afin que voussouteniez par la suite tous les caprices de la For-tune , avec autant de confiance et de courage quevous en avez montré dans les événemens passes :pour moi, mon parti est pris pour toujours, de mesignaler par une illustre victoire, ou au moins par,un combat glorieux.

1X. 1.5. Pendant ce discours de Darius, l’imagedu danger présent avoit saisi d’horreur les esprits

-et les cœurs de tout le monde , et on ne savoitni que faire ni que dire, lorsqu’Artubaze, le

lus ancien de ses confidens, qui, comme nous .l’avons souvent dit, avoit été à la Cour de Phi-lippe , parla ainsi : Couverts de nos plus richeshabits et de nos plus belles armes, nous suivronsnotre roi au combat, bien determinés à espérer lavictoire et à ne pas craindre la mort. Les autres

, furent du même sentiment. Mais Nabarzanes,ni assistoit à ce Conseil, ayant comploté avecessus un crime juSqu’alors inoui, avoit résolu

de se saisir du roi et de le charger de chaînes,ar le ministère des troupes qui étoient souses ordres de ces deux olficiers: leur intention

émit , s’ils étoient poursuivis par Alexandre , enlui remettant le roi vif entre les mains , d’ob-

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n

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:3z4 -qun’r:-Gun-cn.tant; eâ mente , ut si Alexander ipso» inse- Jeütns foret, tradito Rêge vivo mirent gratinavictôrîs, magni profecto cepisse Darium asti»matüri. Sin aütem cum efïugere potuissçnt ,interfecto Dario, regnum sibi occupèrent bel:lumque renovârent. floc parricidium cùm dîivolutassent , Nabarzanen aditum nefariæ speipræparans : Scio me, inquit, sentenliam en:dictûrum prîmd specie hum! quoque": aurions fui:(râtam : sed medici quoque graviôres morbos a:-pen’s remediî: türant : et gubernâlor, ubi nau-

fraginm limer , jactûrd , quidquid servâri potesf,redimit. Ego tamen , non ut damnum quidem fa-das, modem ; sed ut le, ac regnum hmm, salubriraliône conserües. D175 aversis bellum in’imus, etperlinax forlûna Perses urgëre non Jeu’m’t. Novù

initiis et ominibus opus est. Auspîcium et imperiumalii [rôde interim , qui la»: div En: appellêtur,Jones .4313 decëdut bonis. Victor Jeîndë regnum

tibi redda! : hoc nûnm ornai julûrum ratio pro-mim’t. Boum intacte sunt : Indi et Socæ in tupointât: ; la! populi, la! amerriras , to! equîtumpedîtumqw millia ad renouandum bellum viresparâtos bahut, ut mâior hm mêlai sapera? ,’uàm exhausla 51?. Quid ruimu: belluârum ria;in perm’ciem non neressarz’am ’5’ Fortium vil-Brun

est mugis morlem tontemnere , qudm odîssc vilain.Sèpè tædio [abêtis ad vilitârem sui compelluniur

ignâvi : a! vinas m7117 inexperfum omitlit. Ifaqùultimum omnium mors est ; ad quem non pîgréfiîre

catis ont. Proindé si Boum, quad tutùsimum Ie-teptaculum est, petimus , Præfectum regiônis 51’»:Btssum , Bêgem temporis gram! statuâmus. Com-

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-LHnn V. Crue. 1x. e325tenir les bonnes grâces du vainqueur, qui comp-teroit sans doute beaucoup la prise de Darius;si au contraire ils pouvoient lui échapper, detuer Darius, de s’emparer pour eux-mêmes duroyaume, et de recommencer la guerre. Commeils étoient depuis Ion -temps occupés du pro-ie: de ce parricide, abarztmes, pour frayere chemin à l’exécution de ses criminelles espé-

rances , Je sais, dit-il , que je vais ouvrir un avisque du premier abord il vous déplaira d’entendre ;mais c’est and que, dans les maladies les plusgraves, les medecins ont recours aux remèdesviolens; et qu’un pilote , menacé du naufrage ,consent à perdre quclzqîe chose pour retenir toutce qu’il peut sauver. on avis cependant a pourobjet, non de vous causer quelque dommage, maisde vous présenter un moyen salutaire four comserver votre personne et votre Empire. es Dieuxnous sont contraires dans la guerre que nous fai-sons , et la Fortune opinidtre ne cesse de persécuterles Perses : nous avons dans besoin de recommencerla guerre sous d’autres auspices; ce’dez pour untemps k: auspices de [Empire à un autre, à lacharge u’il ne gardera le nom de roi ne jusqu’àce que ennemi ait évacue l’Asie, et qu après cettevictoire il vous rendra la couronne. Or, que.cetterévolution ait bientôt lieu , il est assez raisonnablede l’egpe’rer : la Bactriane est encore intacte; lesIndiens et les Suce: sont encore en votre dispo-sition; tant de peu les, tant d’armées, tant demilliers d’hommes a: cavalerie et d infanterie vousairent des forces toutes pretes pour recommencer-vla guerre ; qu’il reste en eflet plus de moyens pourla terminer, qu’il n’en a coûte jusqu’à présent.

Pourquoi courons-nous , sans nécessite , commedes brutes , a notre perte 5’ Le propre des grandscourages est plutôt de mépriser la mort , que dehaïr la vie; souvent le degoût du travail porte leslâches a ne faire aucun vos d’eux-mêmes , maisla valeur essaie de toutes les ressources : puis doncque la mort est la dernière de toutes , c’est assezde s3 présenter sans lâcheté. Par consequent, si

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3:6 [Quncrn-Cuncintpositis rëbus. iusto Bégi tibifiducian’um restitue?

imperium.

:6. Haud mimrn est, Dariurl non temperasseanimo, quanquam tam impiæ vôci quantumnefas subesset latëbat. ltaque :Pessi’mum, inquit,

mancipium , reperisti optâtum tibi tempus, queparrù’idium aperîres ? strictoque acinace inter-fectüms videbàtur, ni properè Bessus Bactriâ-nique , tristium specie , cæteriun si perseveraretvinctüri, circumstetissent. Nabnrzanes interimelapsus . mox et Bessus consecûtus , copiasquibus præerant à cætero eXercitu secederejubent, secrëtum initùri consilîum. Artabazusconvenientem præsenti fortimœ sententiam or-sus, mitigâre Darium, temporum identidem ad-monens cépit z Ferret æquo anima qualiumcurnque, suôrum tamen . vel stultitiam vel errôrem.Instâre Alexandrum gravem, etiamsi omnes plus»

tuent : quid futurum , sipersecûti jugam ipsiusalimentur a liège 3’ Eâ re paruit Artabnzo, et

quanqnam movêre castra statuerat, turbâtistamen omnium animis eôdem in loco substitit.Sed attonitus mœstitià simili et desperntiône,tabemaculo se inclûsit. Ergô in castris, quenullius regebantur imperio , varii animôrummotus esant: nec in commune , ut anten, con-aulebâtur. Dux Græcôrum militum Patron armacapere suos jubet, parâtosque esse ad exse-vquendum imperium. Persæ secesserant. Bassincum Bactriânis crut, tentâbatque Perses ab-

l

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Lava: T..CEA!. 1.x. 3:7bous prenons le chemin de la Bactriane; qui estune retraite fies-assurée, deferons, a cause desmalheurs du temps, la royauté à Dessus , qui ale gouvernement de cette province .- quand les af-faires seront rétablies, il vous remettra, commeau prince légitime, l’ Empire que vous lui aurezconfie. .

26. Il n’est pas étonnant que Darius ne se soitEus modéré , quoiqu’il ne vît pas toute l’horreur

ù crime que voiloit un si détestable langage.Méchant esclave , dit-il, crois-tu avoir trouve unmoment conforme a tes désirs , pour oser mettreau jour tan projet parricide P et tirant son cime-terre , il parut qu’il alloit le tuer , s’il n’eût été

sur-le-champ environné par Bessus et les Bac-triens, ui, en affectant un air de tristesse,étoient ’ailleurs dans la résolution de se saisirde lui s’il eût voulu asser outre. CependantNabarzanes s’étant ée appé , et Bessus l’ayantsuivi de près , séparèrent , du reste de l’armée ,les troupes qu’i s commandoient, pour tenirentre eux un Conseil secret. Artabaze , ouvrantun avis conforme aux conjonctures, essaya decalmer Darius, en les lui rappelant de tempsen temps; il l’exhorta à supporter patiemmentla folie ou l’erreur de veus qui , tels qu’ilsétoient, ne laissoient pas d’être a lui : qu’il étoitaux prises avec Alexandre, qu’il étoit difficilede vaincre même en réunissant toutes ses forces 5que seroit-ce donc, si ceux qui s’étoient atàtachés à lui dans la fuite , venoient à l’aban-

, donner? Le roi déféra ace conseil d’Artabaze;et quoiqu’il eût résolu de décamper, voyantnéanmoms tous les esprits dans le trouble , ilse tint au même poste; mais, plongé tout àla fois dans la tristesse et dans le déSespoir, ils’enferme dans sa tente. Ainsi, dans un cadont personne n’avoit la conduite, les mouve-iriens de tous les esprits étoient différens, etl’on ne délibéroit plus en commun comme au-. aravant. Patron, qui commandoit les Grecs,

in: enjoignit de prendre les armes et de sex

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5:8 ,QUINrI-Cvncs.’ducere 3 Bactra, et intacte regiônis opulentîamv:simulque quæ manentibuo instârent perîcnhostentans. Persârum omnium eadem ferè fuitvox, nefas esse deserl Rëgem. Inter hæc Arm-bazus omnibus imperatoriis fungebâtur oflîciis.111e Persârum tabernaculn circumire, hortâri,’monêre nunc singulos, nunc univ-ersos 5 non.antè destitit, quàm satis constâret imperâta fac-türos. Idem ægrè à Dario impetrâvit, ut cibumcaperet, animumque Régis.

X. 27. At Dessus et Nabarzanes, ôlî’m agitâ-

tum scelus exsequi statupnt, regni cupiditâteaccensi. Dario gâteux incolumi, tantas opes spe-râre non poterant. Quippe in illis gentibus Rê-gum eximia mnjçstas est. Ad nômen quoquèBarbari conveniunt, et pristinæ vènerntio for-tünæ sequitur adversam. lnflâbat impios animos

segio cui præerant, armis virisque et spatiolocôrum nullLeàrum gentiùm secunda. Tertiampartem Asiæ tenet. Multitùdo juniôrum exer.citas, quos Çamiserat Darius, æquâbat. huquemon illum modô, sed etiam Alexandrum sper-nêbant 3 undè vires imperiî refictitùri , si re-giônis potîri contigisset. Diù omnibus cogitâtis,

placuit pet milites Bactrirmos ad omne obse-quîum destinâtos Bêgem comprehendere, mit-tique nuncium ad Alexandrum, qui indicâretvîvum asservâri eum. Si, id quad time’bant,proditiônem aspemâtus esset, occisùri Darium ,et Entra cum mima: gentium manu petitùri.

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LIVREV.CHAP.X. 3:9tenir prêts au premier ordre. Les Perses avoientfait bande à part; Bessus étoit avec ses Bac-triens , et essayoit de débaucher les Perses , eninsistant avec affectation sur la Bactriane, surl’opulence de cette province qui n’était pointencore entamée , et sur les dangers dont étoientmenacés ceux qui restoient : mais les Perses ré-

ondirent unanimement, que c’étoit un crimeinfâme d’abandonner le roi. Pendant ce temps ,Artabaze remplissoit toutes les fonctions deGénéral: parcourir les tentes des Perses, lesencourager, leur donner des avis tantôt ar-ticuliers et tantôt généraux, c’est ce qu’i necessa de faire u’après s’être bien assuré de leurdisposition à o éir : il’ obtint aussi, non sanspeine, de Darius, qu’il prit quelque nourriture

» et qu’il montrât un courage digne d’un roi.

X. 27. Cependant Bessus et Nabarzanes, brû-lant du désir de régner , sont résolus d’exécuterl’attentat qu’ils projettent depuis long-temps:mais tant que Darius vivroit, ils ne pouvoientse promettre un si and succès : car parmi cespeuples, rien de p us sacré que la majesté desrois; au nom seul du prince, les Barbares seréunissent 5 et, dans sa mauvaise fortune, ilshonorent encore son premier état. Ce qui en- 1fioit le cœur de ces traîtres, c’était la province”même où ils commandoient; province la pluspuissante de ces contrées’en armes, en hommeset en étendue z elle fait le tiers de l’Asie, etune jeunesse nombreuse y égaloit les armées

ne Darius avoit perdues. Ainsi, ce n’étoit pasui seulement, c’étoit Alexandre même qu’ils

mé lisoient; bien persuadés qu’ils tireroient de-là es forces nécessaires au maintien de leurEmpire, s’ils étoient une fois maîtres du pa s.Aprës avoir long -temps médité sur tous espoints, ils arrêtèrent qu’ils se saisiroient de lapersonne du roi par le moyen des Bactriens,

ui leur étoient entièrement dévoués, et qu’ilscroient donner avis à Alexandre qu’on le lui

gardoit vif; déterminés, au surplus , s’il défile I

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330 (gourre-Coach"Cæterùm propalàm comprehendi Darius non

i poterat , tot Persârum minibus. lah’xris opemBëgi. Græcôrum quoque fides timebâtur. ita-gue quod non poterant vi, fraude assequitentant. Pœnitentiam secessiônis simulâre de-creverant, et excusâre apud Rêgem constancetiônem suum.

1

28.1nterîm qui Persas sollicitèrent, mittuutur.Hinc spe , bine metu militâtes animes versant:ruinæ rèrum illos subdere capita; in perniciemtrahi z cum Bactra pateant, exceptûra cos boniset opulentià, quantnm animis concipere nonpossint. Hæc agitantibus Artabazus supervènit,sive Régis jussu, sive suâ sponte , aifirmans mi-tigâtum esse Darium, et eumdem illis amîcitiægradum patère apud Bëgem. illi lacrymantes,nunc purgâre. se, nunc Artabazum orire, utcaïnsam ipsôrum tuerëtur, precesque perferret.Sicperactâ nocte , sub lücis ortu, Nabarzanes cumBactriânis militibus in vestibulo Prætorii aderat ,titulum solemnis oflîcii occulte sceleri præferens.Darius , signo ad eumdem dato , currum pris-’tino more conscendit. Nabarzanes cæteriqneparricidæ, procumbentes bruni , quem paillé postin vinculis habitüri erant, sustinuêre venerâri:lacrymas etiam pœnitentiæ indices profudêrunti

ladeè humains ingeniis parâta simulatio est. Pre-ces deindè suppliciter admôtæ, Darium natürâ

simplicem et mitem , non crédere modo quechambrant. sed etiam Rare coëgêrunt. Ac ne

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LivasV..Cnar.x. 8Hfait leur trahison, comme ils l’appréhendoient,il tuer Darius, et a se retirer dans la Bactnaneavec les troupes de ce pays. Au reste, il n’étaitpas possible de se saisir de Darius avec éclat,au milieu de tant de milliers de Perses qui nemanqueroient pas de le secourir 1 on redoutentd’ailleurs la fidélité des Greés. Ce qU’gls nepouvoient doncsemporter par violence , ils. es-sayèrent de l’obtenir par artifice; ils avoient

ris le parti de feindre qu’ils se repentoient deeur retraite, et de la colorer auprès du roi du

prétexte de la crainte que leur avoit inspirée

son indignation. I28. Cependant on envoie des émissaires pourtenter les Perses : on essaie d’ébranler les espritsdes soldats, tantôt par l’espérance, tantôt parla crainte ;on leur insinue qu’ils se dévouenteux-mêmes sous les ruines de l’Etat, qu’on les

entraîne à leur perte; tandis qu’ils ont la libertéde se retirer dans la Bactriane, qui leur four-nira des biens et une opulence supérieure à toutce qu’ils peuvent imaginer. Durant ces menées,Artabaze, soit par ordre. du roi , soit (le songropre mouvement, vient tout à coup assurerv essus et Nabarzanes, ne Darius est calmé,et qu’ils ont encore la m me part à ses bonnesgrâces : les traîtres, fondant en larmes , cher-chent à se disculper, puis à engager Artabnze,

ar leurs prières , à prendre leur défense et àaire agréer leurs excuses. La nuit s’étant ainsi

passée, Nabarzanes, au point du jour, paroitavec les soldats Bactriens, à la tente du roi,couvrant le secret de son projet criminel sousle prétexte du devoir ublic de sa charge.Lorsque Darius eut donn le signal du départ,il monta sur son char comme de coutume.Nabarzanes et les autres parricides, se pros-ternant a terre, prirent sur eux d’adorer unprince qu’ils alloient bientôt charger de chaînes;ls en vinrent même jusqu’aux larmes , dpour

donner des signes de repentir; tant la issi-nulation entre aisément dans les cœurs des’

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33: ’Qurnrs-Cvnck,tutu quidem cogitâti sceleris pœnituit , ouin in:tuerentur, quâlem et Régem et virum fallerent.me quidem’ secürus periculi quod instâbat ,Alexandri manas quas sôlu timêbat elîugereproperâbat.

Xi. 29. Patron auteur Græcôrum du præcëpitsuis, ut arma quæ in sarcinis antes ferebanturinduerent, ad omne imperium suum parâti , etintenti. lpse currum Régis sequebâtur, occa-siôni imminens alloquendi eum; quippe Bessifacinus præsenserat. Sed Bessus id ipsum me-tuens, custos veriùs quàm cornes, a curru nonrecedébat. Dia ergo Patron cunctâtus, ac sœ-piùs sermône revocâto, inter fidem timôrem-que hæsitans Bêgem intuebâtur. Qui ut tandemadvertit oculus, Bubâcem spadônem inter proxi-mos currum sequentem percunctâri jubet, numquid ipsi velit dicere i Patron se vêrù, sed re-motis arbitris , loqui velle cum eo resPondit.Jussusque propiùs accedere , sinè interprete( nam baud rudis Gra’ecæ linguæ Darius erat) :Bar, inquit, en: quinquaginla millibar Grætôrumsupers-amas mûri, omnes fortünæ tua comites .-et in hot: tua stafuliîdem , quijlorenfe te faimus.Quascumque aèdes elegen’s , pro palrid et domes-licis rébus peh’türi. Secundæ adversêque res me

copulavëre nos têtum. Per hum: fidem invitas»:5m et chester, in noslris ensuis lïbi tabernaru-Ian statue ,- ms tarpans lui mailles au peut

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LIVRE V. CHAP. Xi. 333hommes l Les humbles prières qu’ils y ajou-tèrent ensuite firent que Darius, prince sansdéguisement et plein de douceur, non-seulementajouta foi à leurs protestations , mais en vintmême jusqu’à répandre des larmes; et danscette conjoncture , ils n’eurent pas le moindrepemords de leur crime, quoiqu’ils vissent que!roi et quel homme ils avoient la lâcheté detromper. Pour Darius, rassuré sur le péril quile menaçoit, il faisoit diligence our ne pastomber dans les mains d’Alexan re, le seulennemi qu’il redoutât.

sXI. 29. Mais Patron, chef des Grecs, leurenjoignit de se pourvoir de leurs armes , u’onportoit auparavant avec les bagages, et e setenir prêts et attentifs à exécuter tout ce u’illeur ordonneroit. Pour lui , il suivoit le c ardu roi. épiant l’occasion de lui parler; car ils’étoit douté du crime de Bessus. Celui-ci , aucontraire, qui craignoit de son côté d’avoir étépénétré, gardant plus véritablement le char qu’ilne l’accompagnoit, avoit grand soin de ne pass’en éloigner. Après avoir donc attendu long-temps et s’être retenu lusieurs fois au momentde parler, Patron, h sitant entre le devoir etla crainte , avoit le regard fixé sur le roi, qui ,ayant enfin tourné les yeux vers lui, lui fitdemander par l’eunuque Bubace, qui étoit undes plus proches a la suite du char , s’il avoitquelque chose à lui dire. Patron répondit qu’il

ésiroit véritablement de lui parler, mais sanstémoins. Le roi l’ayant fait approcher, Patronlui dit, sans le secours d’un interprète, car.Darius n’entendoit pas mal la langue grecque aSeigneur, de cinquante mille Grecs que nous trions,nous ne sommes plus qu’un petit nombre, rompa-5nons de votre fortune en tout: circonstance; lesmimes dans [du où vous (les, que dans votre,plus brillante prospérité, et résolus de fixer notrepatrie et nos triaires domesliques en quelque lieuqu’il vous plais: de choisir votre domicile : vos succèset vos tu": nous ont avalement attache; à rang

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334 Qunurn-Cuncs; ’tiâris. Amisimus Græciam : nulle Bach-a sa!!!nôbis. Spa omni: in te , urinàm et in cœterisun! .’ Plüra diri non affiner: Cunodiam tamarislui murmu- et aliem’gena non degosterem , si cr:-derern d’un: pas: præsiâre.

3o. Bessus quanquam erat Grâci sermônîsignârus, tamen stimulante conscientiâ, indiciumprofectô.Patrônem detulisse credêbat : et in-terpretis Grëci relâto sermône, exempta du-bitatio est. Darius afitem , quantùm ex vultllconspici poteràt, baud sânè tçrritus, percunc-

tari Patrôna caüsam consilii, quad nEerret.cœpit. me non ultrà difïerendum ratas -. Basa; ,inquit , et Nabarzanes x’rzszh’z’antur tibi; in ultimo

V Jinriminc es fortünœ et vitæ. Me dies au: par-rt’cîdis, dut ubi [mâtas ultimus. Et Patron qui-dem egregîam conservâti Régis gloriam tillent.Elùdçint licet quibus ferté ac te’merè humâna

negotia volvi agîque persuâsum est : equidemæternâ constitutiône crediderim nexûque cau-sârum lutentium, et multi) antè destinatârum,suum qltemque ordinem immutabili lège per-currere. Darius certè.re5pondit z Quanquam sibiGræcôrum milimmfides nôta si! , nunquàm tamenà fiopulan’bus suis reczssürum. Difiicîlius sibi en:

dammîrc, quàm dem’pi ,- qut’dquid sors tulùsd,

inter me: ferpeh’ malle quàm transfigura fieri.-sErà se paire, si salvum esse sui milites nouent;Patmn desperâtâ salüte Régis, ad ces, quiq’

f

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’van v. Crus. x1. 335personne. Je vous prie donc et vous conjure, aunom de tette fideh’te’ a toute epreuve , de fairedresser votre tente dans notre quartier , et de nouspermettre d’itre vos gardes-du-mrps. Nous avonsabandonne la Grue ,- la Bartrl’ane n’est rien pournous ; toute notre espérance est en vous , et plûtaux Dieux qu’ellepût être de Infime dans les autres .’

Je ne dois pas en dire davantage. Cependant,étant étranger et ne hors de vos Etats, je nedemanderois as la garde de votre personne, sije croyois ou un autre pût s’en acquitter.

30. Quoique Bessus n’entendît pas le grec ,les remords de sa conscience ne laissèrent pasde lui faire penser que Patron avoit, à coup sur,donné quelque indice au roi; et le soin u’onavoit eu d’éloigner l’interprète grec, ne lui aissa.là-dessus aucun doute. Mais Darius , sans s’ef-frayer, du moins à en juger par l’air de sonvisage , demanda à Patron pour uoi il lui don-noit ce conseil. Celui-ci , ersuad qu’il n’y avoitplus de temps à perdre, essus, dît-il, et Nabar-eues vous dressent des embûches; votre couronneet votre personne sont dans le dernier péril ; et cedoit être aujourdhui le dernier four des parricidesau le votre. Il faut convenir que Patron avoitfait tout ce qui dépendoit de lui pour sauverle roi. Qu’ils restent , s’ils veulent, dans leurerreur, ceux qui croient que les choses humainessont abandonnées au hasard et roulent à l’aven-ture g pour moi, je suis persuadé qu’une dispo-sition éternelle et un enchaînement de causescachées et préordonnées depuis long-temps,fait parcourir à chacun sa carrière d’après uneloi immuable. Ce qu’il y a de certain , c’est queDarius répondit, que tout assuré qu’il étoit de

la fidélité des soldats Grecs, il ne se sépareroitjamais de ceux de sa nation 5 qu’il se faisoitplus de. peine de les condamner que d’en êtretrompé 5 que, uelque malheur que la fortunelui préparât , i aimoit mieux le souffrir aumilieu des siens. que de s’y dérober en trans-fuge; et. qu’après tout il mourroit encore trop

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336 Qururs-Cunct.bus præèrat , redût; omnia pro [ide experîri

parâtus. eX11. 3x. At Bessus occidendi protinùsd Régis

inapetum conceperat. Sed veritus, ne gratiamAlexandri; ni vivum cum trudidisset, inîrenon posset, dilâto in proximam noctem scelerisconsilio , agere gratias incipit, quod perfidi ho-minis insidias, jam Alexandri opes spectantis.prudente: caütèque vitasset : dônum cum hostilatürum fuisse Régis caput 5 nec mirâri , hominemmercëde conductum omnia habëre venalia; sinepignore , sine lare , terrâmm arbis exsulem .ancipitem hostem, ad nütum licentium circum-ferri. Purganti deindè se , Deosque patries testesfidei sua! invocanti, Darius vultu assentiebâtur.baud duqus quin vëra deferrentur à Grêcis :sed eô rërum ventum erat, ut tan: periculôsumesset non credere suis, quàm decîpi. Trigintamillia erant, quôrum inclinant in scelus levâtestimebâtur. Quatuor millia Patron habêbat; qui-bus si credidisset salïltem suam , damnâtâ popu-larium fide, parricidio excusatiônem vidëbat

V, oflerri. huque præoptâbat immeritô, quàm jüreviolâri. Besso tamen insidiâfum consilium pur-ganti , respondit : Aleæandri sibi non mini): jus?tiliam , quàm virtütem en: perspcclam. Falli ce:qui proditiôm’s ab ca præmz’um exspccfent. Vio-

lâtæ fidei mminem acriôrem fan.- pindîtcm allô-

remque. Jamque nox eppetêbat, cùm Persæmare solito armis pbsitis , ad necessaria exproximo vice ferendæ discutant, A: Bac-

tard.

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trva-n 7v. Carmin. 537tard , si sespropressoldats ne vouloient plus qu’ilvécût. Patron, désespérant alors de sauver laroi , rejoignit ceux qu’il commandoit, dans larésolution de tout tenter pour remplir ses enga-gemens avec fidélité.

X11. 31. Cependant il vint à Dessus une vio-lente envie de tuer le roi dans le moment: maisdans la crainte de ne pas rendre un sbrViceassez agréable à Alexandre, s’il ne lui livroit son.ennemi vif, il différa jusqu’à la nuit suivante,et se mit à féliciter Darius, de ce qu’il avoiten la prudence :et d’adresse d’esquiver les andbûches d’un traître que tentoient les richessesd’Alexandre 5 qu’il n’auroit pas manqué de faireprésent à ne prince de la tête du roi; et qu’iln’étoit point surpris-qu’un mercenaire mît touta prix d’argent 3 qu’un homme sans bien , sansaveu , exilé de tout pays, également ennemi des- eux partis, passât perpétuellement du côté deCeux qui lui ofl’roien’t le plus. Comme il entamaensuite son a ologie, et qu’il prenoit à témoin;de sa fidelité lles Dieux de la patrie , Dariuseutl’air de le croire , quoiqu’il ne doutât point queravis des Grecs ne fût vrai; mais les choses enétoient au point, qu’il couroit autant de risqueà se défier de ses sujets qu’a se laisser tromper :il y avoit trente mille hommes , dont il avoit:à: craindre la légèreté trop portée au crime .;pour les quatre mille aux ordres de Patron, si,en leur confiant la garde de sa personne, il eût"rendu suspecte la fidélité des siens , il voyoit:que c’étoit donner par-là une couleur spécieuseau parricide; c’estpourquoi il aimait mieux:être victime de l’injustice que de donner lepmoindre fondement à cet attentat, Cependant .Bessus se discul nt toujours de tout projet ringsidieux, illui-r pondit que la justice d’Alexan-dre ne lui étoit pas moins connue que sa valeur;

e ce seroit se tromper que d’attendre deluîla récompense d’une trahison , et (pie personnene punira": et ne vengeroit une de oyauté avecplus d’ardeur que lui. :DéJà la. nuit approchoit 4

Tome [a ç

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338 Qururm-CoacaJmini ( ut imperium: erat à Basso) armât!gabant.

’ 3:. Inter hac Darius Artabazum accîri jubet;expositisque quæ Patron detulerat, baud du-bitâre Artabazus, quin transeundum esset incastra Græcôrum: Persas quoque periculo vul-.gâta secutüros. Destinâtun sorti suæ , et jamnullius salubris consilii patiens , unicarn in illi .fortünà opem, Ambuum, ultimum illum vi-sürus amplectitur; perfisusque mutais lacrymisvinhærentern sibi avelli jubet : capite deindè vealàto ne inter gemitus digredientem vel à tergo.intuerëtur. in humum prônum corpus abjëcit..Tum van) custodiæ êjus assuëti, quos Régissalâtem vel periculis vitæ tuêri oportêbat, di-lapsi sunt,:armâtis quos jam adventâre cre-dëbant baud rati se futüros pares. lngens ergoin tabernlculo solitüdo eut, panois spadonibus,(quia qui) discederent non habëbant) circums-tantibus Régem. At ille , remotis arbitris, du;ahuri atque aliud consilium animo volutâbata.Jonque solitudinem , quàm paùlo ante pro so-

ila’tio petiverat, perôsus, Bubâcem vocâri jubet;

quem intuens: Ire, inquit, consume nabis,- adultimurn castra ( ut des-Eh)! ) fidc tahibüd.’E50 lui: 1553m [fifi mai empatta. Forsi’tan mirërîs ,

q’uàd virum non finiam .- aliéna strier: quàm mec

mari mâle. Post banc vôcem, spado gemitu non.and!) tabernaculum, sed eham castra compli-Nüv limpëre deindc ahi, lacergtisque vestibus

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’Lr’v aillât. C nia n Kit... ’33,

lorsque les-Perses, ayant quitté les armes à.l’or maire, allèrent au fourrage dans ’un’ villa evoisin; au lieu que les «Bactrlens, par ordre e

ossus , demeurèrent armés.

. 32. Cependant Der-irisât appeler Artabaze;et après v u’il lui eût appris ce que Patron luiaxoit vrévé é , .Art’abazel ne douta; point que la

roi ne dût se retirer auvquartier des Grecs, etque les Perses ne l’yqsuivïissent des u’ils lesauroient en danger. Mais livré par sa estiméeà son malheureux sort, et ne pouvant plusécouter unau conseil salutaire , il. embrasse ,pour la dernière Fois ,,Artabaze , son unique conqsolution dans Cette conjoncture , et tout baignédes larmesrqll’ils répandoient l’lm et l’autre, il8e le fait arracher d’entre’les’bras ; se couvrantensuite" la-tètezpour ne pas même le voir, pafderrière, sortir de chez lui dans cet étatd’af-

iction , il se jette le visage contre terre. Dansce même moment, ses gardéS-dü-corps ordi-naires, obligés a la défense du prince au périlmême de leur vie, s’échapper-eut les uns a "à!les autres, ne se jugeant pas en état de airatête aux gens armés qu’ils croyoient déjà avoit,sur les bras : sa tente devint donc déserte,flétri-ut. resté auprès du roi qu’un petit”nombrddieunuques, parce qu’ils ne savoient ou: se re-tirer. Darius , après la retraite de tous ces té’a:moins, s’occupa’ long-temps à rouler dans sonses ’rit divers projets; et bientôt détestantllu.si) itude, qu’un peu auparavant il avoit désiréecomme un moyen de.cdnsolation ,. il faitpeler Bubace z des qu’il le voit, Alla, luidibil’g;songez tous à votre sûreté, après avoir éle’fidc’lesj

"à votre roi jus-qu’au dernier moment, pomme (au;le deviez. Pour moi , j’attends id l’arrif de me: pleurantes-ru surpris gaffe ne NM)du: par le fil de me: jours; c’est que faim: mica:

ne ma mort soit le crime J un autre que le mien.ce discours l’eunuque lit retentir de sesqgé.

missemens, nonbseulement la tente du roi; maisltout. le camp z les’autres accoururîpt ensuite,

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349 Quiurap-cizaîearvlugubri et barbaro ululatu Rêgem déplaira

cœpêrunh. ’ . 4 H I, a ’ â

Î 33. Perses ad illosaclamôre perlite, atterrit!metu, nec arma capere, ne in Bactriânos inci-derent, nec quiescere audèbant , ne impiè de-serere Rêgem vliderentur. Varius ac clissai-lusclamor sine duce , ac sine imperio , tôtis cash-i:referebâtur. Besso et Nabarzani nunciaverantsui , Régem a semetipso- interemptum esse.Planctus cos deceperat. ritaque citâtis equis ad-iroient, sèquentibus quod ad ministérium sce-leris delegerant: et cum tabernaculum intras-sent, quia Rëgem’ vivere spadônes indicâbant ,

comprehendi , vincirique jussërunt. Rex currupaùlÔ ante vectus , et Deôrum a suis honoribuscultus, nullà externâ ope admôtâ captivus ser-.vorum suôrum , in sordidum vehiculum pellibusundiquè contactoit: imponitur. .Pecunîa Régis et(rappelle: , quasi jurelbelli , diripitur : onustiqueprédis, per scelus ultimum partir , fulgura inten-dunt. Artabazus cum iis , qui imperio parëbant;Grècisque militibus , Parthiënem petêbat; om-nin tutiôra parricidârum contuitu ratus. Persæpromissiez Bessi onerâti , maximè quia nêmodîna crut quem aequerentur , conjlmxêre seBactriânîs; agmen eôrum tertio assecùtl die.Ne tamen (honos Rëgi non haberëtur , aureiscompedibus Darium vinciunt , nova ludibrialubindè excogitante fortùnâ. Et ne forte cultu.regio posset agnosci , sordidis pellibus voili-sultan intexerant. Ignôti jumenta agêbant , ne

1

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L l v 131v. c u ni. un. 34’:et déchirant leurs vètemens , une mirent à"pousser, sur le sert du roi, des hurlemens ladgubres à la manière des Barbares.

33. Les Perses, au bruit de ces cris , saisisd’épouvante , n’osoient , ni prendre les armes deEst]: d’avoir affaire aux Bactriensrni demeurer

ans l’inaction dans la crainte’de paraître avoirman ué a un devoir sacré en abandonnant leurroi. ’e n’était que clameurs confuses et dis-Jcordantes par tout le camp , ou il n’y avoitplus ni chef ni commandement. Les partisan!de Bessus et de Nabarzanes leur avaient andnoncé’que le roi s’était tué lui-même; etc’étaient les gémissemens qu’ils avoient entendusqtllxi les avoient jetés dans cette erreur : cesc efs accourent donc à bride. abattue , suivisde ceux qu’ils avoient choisis pour l’exécutionde leur crime; et des l’entrée de la tente, leseunuques leur ayant fait entendre ne le roivrvoit encore, ils le firent saisir et c urger dechaînes. Ce roi, élevé peu auparavant sur unchar, et à qui ses peuples rendoientbles hou-neurs des Dieux mêmes, devenu alors prison-vnierlde ses propres sujets , sans qu’aucuneguissance étrangère s’en soit mêlée, est jeté

ans une misérable charette couverte de peau);de tous côtés. On pille , comme par le droitde la guerre , l’argent et les équipages du roi;et les traîtres , chargés d’un butin qui est le-

rix de leur dernier crime, prennent enfina fuite. Artabaze, accompagné de ceux qui

demeuroient dans l’obéissance,’ et des soldatsGrecs , vprit la route. de la Parthienne , jugeant.ltout autre arti plussûr que de rester avecdes parrici es. Les Perses , comblés des ro-messes de Bessus, mais décidés surtout par ’em-barras de choisir un chef, s’associèrent auxBactriens, qu’ils rejoignirent trois jours après»Cependant , pour ne pas manquer de rendrO.’honneur au roi, on l’attache. avec des chaînes,d’oc; la Fortune’invçntant de foîs’a autre de(tourelles lumières pour seijouçr de ceuprince’?

23:

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34.? .1 .01" Hi tir-9." H: l -perçummmmus in agmine momifiai posai,

(:th prend seqpebantnn . r

xm. 34. Alexander , andîto Darium novilloab Ecbntanis, amisso itinere quad patêbat inMediam , fagienùem insequi pergit strenuè. Tacbas oppidum est in Pgrætacëne ultimâ : quù ubiRervêpit, ibi transfugæ nunciant, précipitera.fugâ Hacha petere Darium.. Certiôra deîndè;

cognoscit ex Bagysthane Babylonio : min equi-wdam vinctum Bëgem , sed in periculo esse eutmortis , mat vincuiômm. Rex , ducîbus convœtitis : M minium , inquit, opus , sed [du bre-.lîsn’mus superfin Darius hwdproml dulitühn àsuis , au! vineras , au! oppressas est. In fila corpora-posz’là est Vittoria noflrav, et Ianta res èeleritân’s;

a; prænii’qm. omnes pariter conclâmant , pari-rtoc ipsos sequi : nec labôri , nec periculo par-,caret. Igitur raptim agmen ,cursûs. mugis quàrnitineris morio. , ducit 3 ne noctumâ quidemquiète diumum labôrem relaxante. huque quin.genta stadia processit , perventumque crut invîcnim , in que Darium Dessus comprehenderat.,khi Mëlon Darii interpres excipitur ; empotafiger, non palment agmen sequi : et .depre-n.hensusi’celeritâte Régis , transfugam se? essesimulâbat. Ex hoc acta cognoscit : sed fut-igâtisvnecessarinlquieâ erat. huque delectis equitumqse): minibus, trecento: quosJDzlmadaa; appelli-barn , adjungit. Dense hi gmviôrn arma porta-n.bant : cæterîim eqm’s vehebaùtur; cùm res lo-Fusque poseefet-m (pzdeêërîs ,aèiea,.ew En;

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Lava: V. CHAR ,XHI. 34Set afin qu’aucune décoration royale ne pût lefaire reconnoître, on avoit couvert la charettede mauvaises peaux; les conducteurs ne le con-naissoient pas, afin u’ils ne ussent ie montrerà aucun de ceux qui e cherc croient; cela quile gardoient ne le suivoient que de loin.

X11]. 34. Alexandre, ayant a pris que Dariusétoit arti d’Ecbatane, au lieu e suivre la routede Medie , se mit promptement; sur les tracesde sa fuite. Il y a, aux extrémités de la Paré-tacène ,une ville nommée Tubas; la des trans-fugesiapportent la nouvelle que Darius s’enfuitprécipitamment vers la Bactriane. On sait en-suite , avec plus de certitude du BabylonienBagystène, par: à la vérité ,v quelle roi soit ar-rêté, mais qui] est en rand danger des erdrela vie ou la liberté. Aexantlre assembe selschefs, et leur dit : Il nous reste à faire le couple plus important, mais de l’exécution la plus. Ifacile. Darius est, à peu de distante (Titi, aban-donnef ou maltraîæ’ par les siens : c’est sa per-ianne qui est l’objet principalat notre victoire;et un si grand succès sera le prix de noir: diligente.

ous répondent unanimement , qu’ils sont prêtsà le suivre , et qu’ils ne craignent pour eux nipeine ni danger. Il emmène donc son arméeprécipitamment, la faisant plutôt courir quemarc er, et ne lui accordant pas même, peu?dam: la nuit , le repos nécessaire après la fatiguedu jour : il parcourut de cette manière Cinq;cents stades: on étoit parvenu au bourâ ouDessus avoit arrêté Darius. On y prit Me on,son interprète : une indisposition l’avoit em-pêché de suivre l’armée; et se voyant surprispar la célérité d’Alexandre , il feignit de passefà son service. C’est de lui ne l’on sut tout cequi s’était fait; mais les sol ats fatigués avoientbesoin de repos : le roi ayant donc composéun corps de six mille chevaux d’élite, y ajoutatrois cents hommes de ceux qu’ils appellentDimathes : ils étoient armés pesamment, et ilsfioient à clic-val; mais quand l’occasion et le,

F5

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«344- outrera-Concluugentem Alexandrum adieunt Orsillos et n’y?-thracenes, qui Bessi parricidîum ,. exôsi trans.-fugerant : nunciàbantque , stadia quingentaabesse Persas z ipsos brevius *iter monstratûros.Grâtus Rëgi adventns transfugârum fuit. huqueprima vesperâ, ducibus iîsdem , cum expeditâequitum manu monstrâtam viam ingrediturl,phalange quantum festinâre posset sequi jussâ.lpse quadrâto agmine incëdens , ita cursum re-gêbat , ut primi conjungi ultimis posaient.

35. Trecenta stadiaprocesserant, cum coeur-ri!Brocubêlus Mazëi filius, Syriæ quondam Pre-ratonla quoque transfuga , nunciâbat Bessum baudampliùs quàm ducenta stadia abesse : exercitumutpotè qui nihil præcavëret , incompositum-înordinâtumque procedere z Hyrcaniam vidëripetitûros ; si festinâret sequi, patautibus super.fventùrum z Darium adhuc vivere. Strenuo alioquicupiditâtem consequendi transfuga injecerat;Italque cakaribus subditis, eflîxso cursu eunt.Jamqne fremitus hostium iter ingredîentiurnexaudiebâtur: sed prospectum ademerat pubveris turbes. Paulisper ergo inhibuit cursum ,dônec con-sideret pulvis. Jamque conspecti à»Barbaris erant , et ubeuntium agmen conspex.e«rant, nequâqnam futûri pares, si Besso tantùmanimi fuisset ad prælium , qmntùm, ad parrici.dium fuerat. Namque et Barba-ri numem præs-tâbnnt , et robera. Ail hoc refecti cum fatigâtiscertâmen initüri orant. Sed nômen Alexandriet fâma , maximum in belle utique momon-1tum , pavidos in fugua: convertit. Dessus en

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Lrv’aIaV. Cul!» X1111 345lieu le requéroient, ils combattoient à pied;Tandis qu’Alexandre faisoit ces dispositions ,arrivent Ursille et Mythracènes , qui avoientabandonné Bessus en haine de son parricide ;ils annoncent au roi que les Perses ne sont qu’àcinq cents stades, mais qu’ils lui montrerontun chemin plus court. L’arrivée de ces trans-fuges lui fit plaisir; aussi, à l’entrée de la nuit,

rit-il, sous leur direction, la route qu’ils lui.indiquèrent, accompagné d’un gros de cavalerielégère, ayant laissé l’ordre a sa phalange de le-:uivre le plus vite qu’elle pourroit; pour lui ,.marchant en bataillon quarré , il modéroit la,course de manière que les premiers pussent fairecorps avec les derniers,

35. On étoit déjà avancé de trois cents stades,quand on rencontra Brocuhèle, fils de Mazée,et ancien gouverneur de Syrie -. ce transfugedéclara aussi, que Bessus n’étoit plus qu’à deuxcents stades 3e que son armée ,. ne se défiant derien , marchoit débandée et sans ordre ;- qu’elle-paroissoit tourner versa l’Hyrcanie; mais que ,.s’il se mettoit promptement à la suite des eu--nemis , il les surprendroit dans leur désordre 5.

u’au reste Darius vivoit encore. Alexandre ,’ailleurs lein de feu, trouva dans ce rapport

un nouvel3 aiguillon qui l’anima a la poursuite»Les Macédoniens, piquant donc des deux ,par-vtout à toute bride : et ils entendoient dép lebruit des ennemis dans leur marche; mais un.nuage de poussière en déroboit la vue. Alexanrdre suspendit donc un peu sa marche, ju n’a-ce que la poussière fût tombée. Déjà les ar-bares avoient aperçu les Macédoniens, et ceux--ci les voyoient battre en retraite; quoique lapartie n’eût pas été égale, si Dessus avoit en.autant de’résolution our le combat que pour"lo parricide; car les arbares l’emportoient et

ar le nombre et par la vigueur; d’ailleurs:c’étaient des troupes rafraîchies qui auroient:eu affaire à des gens harassés : mais le nom et.préputation d’Alexandre , ce qui a la guerre:

P. à.

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3’46. .. QI: n: 11-6.» mon.cæterî lacinoris êjus participes, vehiculum’Dn:

rii assecûti , cœpërunt hortâri eum , ut cons.cenderet equum , et se hosti fugâ eriperet. meDeos ultôres adesse testâtur , et Alexandri fidem1implôrnns , negat se parricidas velle comitârit,Tnm vërô îrâ quoque accensi, tëla iniiciunt in.Bêgem , multiSque confossum vulneribus relin-.quunt. Juménta quoque , ne longiùs prosequiZpossent , convulnerant ; duôbus servis , qui Réa.gem qomitahanmx: occisis,.

36. Hou edito flemme, ut vestîgia fugæ sparâ.gercent , Nabarzmes Hyrcaniam , Bessus Bactra Hpanois equitum comitantibus , petêbant. Bar-.bar! ducihus destinant qui: quemque qui spes.ducëbat, eut pavot. , dissipabantur. Quingentitantùm equites congregaverant ça, incerti adhuc, àresistereme melius esset, en fngere. Alexander ,îhostium trepidatiône compertâ , Nicanorem.cum equitum parte ad inhibendam fugam præ-mittitt lpse ouin cæteris sequitur : tria fermèzmilliaresistentium occîsa suai: : reliquum agmen.môre pecudum intactum dgebâtur , jubente..Rêge, ut cædibus abstinerâtur. Nëmo captî-Kvôrum eratA, qui monstrâre Darii vehicn]uln.;posset : singuli, ut quéque prehenderant, 5cm.tabantur; nec tamen ullum vestigium Vfugæ.Régis exstâbat. Festinantem Alexandrum vit,tria millia equitum persecüta sunt. At in e03;qui ’lentiùs. sequehnntur incidêbant univers»:1

fugientium agmina. Vix credibile dicta, plürçs:captivi , quàm qui.caperent erant : ndeà omnçnL

mimi: mm. forum» plenitùs excusent; usa

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Livk-n V. CAP. X111; 347’ost du plus grand poids, les épouvanta au peintde les mettre en fuite. Dessus et les autrescomplices de son crime, s’étant approohés duchar de Darius, entre rirent de lui persuaderde monter à cheval et e se dérober à l’ennem

ar la fuite : mais il leur fait remarquer quei es Dieux vengeurs se montrent; et en invo-quant la protection d’Alexandre, il leur déclarequ’il ne veut point suivre des arricides. Outrés-alors de colère , ils décochent eurs dards sur ceprince , et le laissent percé de plusieurs coups;on blesse en même temps les chevaux qui letraînent , afin qu’ils ne puissent aller plus loin;et deujr esclaves qui accompagnoient le roi sontmassacrés.

36. Ce crime consommé, Nabarzanes et Bes--sus, dans la vue de répandre, de plusieurs côtés,les vestiges. de leur fuite , se dportèrent, ao-compagnés d’un petit nombre e cavaliers , lepremier vers l’ngcanie, le second vers la Bac-triane : les Bar ares, n’ayant plus de chefs,prirent difièrentes routes, selon les suggestionsdifférentes de l’es érance ou de la crainte; cinqcents chevaux sen, ement se rallièrent sans savoirencore s’il valoit mieux faire face que de fuir.Alexandre , voyant l’épouvante des ennemis ,fait avancer Nicanor avec une partie de la cava-lerie pour les arrêter dans leur fuite; et lui-même se met à leurs trousses avec le reste.Environ trois mille hommes qui se mirent endéfense, furent taillés en pièces; on mena le»reste comme un troupeau de bêtes, sans coupférir , parce que le roi avoit ordonné qu’ons’abstînt de répandre le sur)". Aucun des pri-sonniers n’étoit en état de tfaire connoître la.Ivoiture de Darius : chacun avoit soin de lesexaminer toutes à mesure qu’on les prenoit; etnéanmoins il ne paraissoit aucun vestige de la:fuite de ce roi. Alexandre avoit fait tant dedili ence, qu’à peine trois mille chevaux avoient-pu e suivre ; mais tous les pelotons de fuyardsnimboient entre les mains de ceux qui venoient:

86-

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.318 Qururs-Cuncr,nec hostium paucitâtem , nec multitudînenisuum satis cernerent. lnterim jumenta quæ Damrium vehëbant , nullo regente , d’ecesserantvmilitari vià , et errôre delàta par quatuor sta-.dia, in quidamvalle constiterant , testa, simul-.mg vulnerjbus fatigâta. Baud procul erat fous,ad quem monstrâtum à peritis Polystratus Ma-cedo siti macerâtus accessit. Ac .dùm galeâshaustam aquam sorbet, têla jumentôrum dei-if.cientium corporibus inhxa conspexit. Mirâtus--.que confessa potiùs, quàm abacta esse, semi-Jrivi hominis corpus , cum propiùs accessissetmin sordide. vehiculo pellibus contecto situais

.reperit : atque Darium, multis quidem vulneq-ribus confossum.,. adhuc tamen spirantem esse.Icognôvit, Qui applicito captivo, cum civem ex.vôce cognovisset, id saltem præsentis fortünæsolatium se habëre dixit, quod apud intellec-tûrum locut,ürus.esset, nec incass’um postrëmas.vôces emissürus ;- hæcque Alexandra perferri;jubet. Se nullis in eum meritôruxn olficiis ,..maximôrum autem illi debitôrem- mori. Ageretamen ei maximas gratins pro beneficjis in m5.,Vtrem, conjugem, liberosque suos impensis: ilsenim vitam , et pristini status reverentiam , dif-.gnitâtemque concessam : sibi autan: à cognâtis.atque amicis quibuset regna et vitam dederit ,illa omnia crepta esse. Precâri se, ut- illi victôri.terrârum omnium imperium contingat; Ultiô-.-hem sceleris ergs se perpetrâti , non sôlùm.suâ, sed exempli omniumque Rëgum caiisâ,non. negligere , illi, cum decôrum , tum utilefuturum. Jamque deficiens aquam poposcit :.quem allâtam postquam bibit , Polxstrato. , qui.

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Ltvna V. CEAP. Xlll. 34,plus lentement après lui. Chose incroyable l il

avoit lus de prisonniers que de gens pourl’es pren re; la Fortune avoit tellement troubléle sens à ces malheureux dans leur ellroi , qu’ilsne firent pas assez d’attention ni: au petit nom-bre des ennemis ni a leur supériorité. Cependantles chevaux qui traînoient Darius avoient , fautede conducteur, quitté la voie militaire ; et aprèsavoir erré l’espace de quatre stades, ils s’étoientarrêtés dans un vallon, excédés par la chaleuret par leurs blessures. Il y avoit près de la unefontaine ou vint, sur l’indication de ceux quila connoissoient, le Macédonien Polystrate ,pressé par la soif 3 et tout en buvant l’eau qu’ily avoit puisée avec son casque, il remarqua

ne des chevaux mourans avoient le corps percéde javelots. Etonné qu’on les eût blessés de lasorte plutôt qu’emmenés , il s’approche de plusprès, trouve le corps d’un homme demi-mortcouché dans une mauvaise charette couvertede eaux, et reconnoît que c’est Darius, véri-tab ement criblé de coups, mais respirant en«core. Il fait approcher un prisonnier; et leprince, l’ayant reconnu. pour Perse a son lan-gage, dit que, dans l’état où il se trouve, ilva du moins avoir la consolation de parler à.que] u’un qui l’entendre; et d’être assuré que

ses ernières paroles ne seront point perdues..Il le charge de dire il Alexandre , qu’il meurtsans l’avoir jamais obligétet qu’au contraireil lui a les plus grandes obligations; que ce en-dant il lui rend mille grâces pour les bien site,dont il a comblé sa mère , son épousa et sesenfans, puis u’il leur a conservé la vie avec.tout l’appareil et toute la dignité de leur pre-.mier état; au lieu que ses pro res compatrioteset ses amis, qui tenoient de ni des royaumes.et la vie même, viennent de lui ravir l’un etl’autre : qu’il prie les Dieux d’accorder à sonxvainqueur l’Empire de l’Univers : que non...seulement son intérêt ersonnel , mais celui.même de lÏexemple et. e tous les. Souverains»

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w-550 Oeuvre-C VICE),cum talera: : Quisquis a; mortali’um , inquit 5.,hoc milu’ extrëmum unipare mlarm’hîtis germa

octidi: , ut pro tarira in me benefino dignas tibi’grêles referma nequeam. At refont- Alezander :vAlexandra vêrà D1? pro ëius summd in mens [lu-æmani’târe ne rlementid. Cul horfidei regiæ unz’alm

alarma pignus pro me dabis. Hæc dicentem , ac-r-ceptô. Polystrati manu, vîta destituit. Quibus Ale-

xandro nunciâtis , ad corpus demortui perve-niens, tain indignam illo fastigio mortem lacrymiæprosecütus est. Demptâque sibi chlamyde, cor-.pas illius contexit; atque regio ornâtum calta,ad mâtrem Sysigambim,- patrie regiôque môreesepeliendum , disque rêgiis maiôrum snôrulnihallalis inferendum , luisit.

Finis. ami prunus.

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brun: V. Cane. Kilt. r51lui montre la vengeance de l’attentat commis.en si personne, comme une entreprise hono-rable et utile. Alors se sentant défaillir , ildemanda de l’eau; quand on la lui eut pré-sentée, il but, et dit a Polystrate , qui l’avoitapportée z Qui’que vous rayez , voici le ramble detous me: malheurs , d! ne pouvoir vous témoignerdignement ma reconnaissance pour le service in-signe que vous venez de me rendre : mais veuille-Alemandre vous en tenir compte ;. et daignent les.

.Dicux le récompenser lui-mame de l’arrêt de ses.bonté: et de sa clémente envers les miens : aumoins donnez-lui , pour assurance de mon af-fection royale , (e gage unique de ma main. Là-dessus , prenant la main de Polystrate, il-renditl’esprit. Ces. choses ayant (été rapportées a.Alexandre , il se rendit auprèsdu prince mort,et répandit des larmes sur une fin si peu con-forme à l’élévation de sa fortune : détachantensuite son manteau , il en couvrit son corps ;et après l’avoir fait revêtir desornemens royaux,.il l’envoya a Sysigarnbis sa mère, pour lui fairedes funérailles selon l’usage du pays et des rois,de Perse , et le déposer dans les tombeaux de-les. prédécesseurs. ’

En du premier volume.

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(355)

à,fifi..-CHRONOLOGIA IPHILIPH ET ALEXANDBI MAGNI.

PHIL lPPUS Macedonum rex , arme primoOlympiadis 105, ante Christum 360Nascîtur Alexander, ante C. 355Demosthenis orationes in Philippum , . 35:’Phîlippns Thermopylas invadit , 346Philippus du): Græcorum contra Persas cli-

’ gitur, 331Alexander Philippo succedit, anno primoOlympiadis 112 , ante C. 338

Alexander Thebas diruit , 334Alexander in Asiam transit : pugna ad Gra-

nicum ,Pugna ad Issum. Tyri obsidîo , , 332Alexander templum Jovis Ammonîs adit, 331Pugna ad Arbela: mors Darii,l 336,Defçctio et dadas Lacedæmoniorum. Philotæn

conjuratio , 329,Scythæ debellantur: mors Clytî, 32.8:- Alexander petit Indiam . 37.7Porus vincitur , n . . 32.6Alexander ab Indiâ revertîtur, l 325Alexander moritur, anno primo Olympia-

dia, ultraùte C. 3240 De Olympiadz’ôus.

Oîympîades, quibus Græcî utebantur în auna;

mm computation, nomen originemque ducnntà ludis solemnibus, qui, quarto quoque :1an

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(35:)3Olympiæ. in Peloponneso celebrabantur. Uni:quæque Olympias quatuor annorum aplatiumrcompleçtitur 3 primaque omnium incidit in an-num ante Christum natum 776. -

De 111’2er Nactiumqw division.

. Dies constabat duodecim horis’, brevioribu:Ve] longioribus pro varietate tempestatum anni àità ut bora prima inciperet ad ortum solis,duodecimn sole accidente desineret.

Nox in quatuor erat divisa vigilias , quarumunaquæque tres horas complectebatur. Primavigilia ad salis occasum incipiebaÏ 3 secunda,Versus horam quam dicimus nonarn serotinam ;tertia, mediâ noctç 3 quarta deniquè; versusboum quæqnobis est tertia matutinal , et oriente

sole desinebat. -D: Phalange.

Phalanx , exércîtûs Macedonîci rebut , scies

ont peditum, qui, prælongis hastis instructî,spissf5que ordinibus adunati , sepem ferream etpropè impervîam hosti opponebant. Sexdecimhominuxn millibus constabat.

U De Denariis et Talenrù.Denarius decem ferè àssibus gallicis æquiva-

lebat. Multiplex fuît Tulentorum gel-ms: interquæ, sapins apudr auctores memoratum , talen-’tutu Atti’cum 3000 circiter libris nostratibus

respondebat. ,Sestertius , de quo , licèt Græcis ignobo , sc-me] aut bis agitur apud Curüum , pars en:quarta. Denarii græci. r

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( 535,).

mm oI -N D E Xloran-lm qua in Tabuli’: geagraphia’: repu-influa k

ACESINISaAchaia. -Acarnanîa.

Ægæum me":Ægyptus.Æîolia. rÆthiopia.

Africa. lAlexandria (Æmtl).Alexandria ( lndiœ J.Alexandria ( SCythiæ )-Alindl.Alpes.Amanicæ pylb.Amazones.Amphipolis.Anchiale.Ancym.Andros.Acrnos.Aubin.

Aubin). "Arabus. ’Arachosîl.

Audin.Are Alexandrî.

4mm ( Amanite ).Anna (Pornidls ).Arbela.Arcadin.Argos.Arii.Amenin unionArmada miner.

AttacacnmAns.A352. -Afin mina. .Athenæ.huiez.

---Babylon.Babylonîa.

Entra.Bactriann.Bacfrus.Barcanîl

Bannis.nuira.BithyningBœotia.Borysthenes.Bosphorus.Branchids. *BucephaluuBumadus..Bynntinrn.

I l. I. .Caduoii;Cnppadodl.Catin.Cannnnîl...

Carrhæ.Carthage.Caspinm miro.

’ Castabalus.,

Castra Cyrir(Imam.

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WCancan".Cclœnæ.

C haldæa.Chœronel.Cheuonesul.Chics. lChoaspes C lndiæ ).Chouan! ( Pouidit ).Chorasmii.Cillcia.Ciliciæ pylæ.Cilicium mare.Cordubl.Corinthus.Cou. ’Cossæi mental.Cran.Cumn.Cydnus.Cyprus.Cyrena.Cympolit.Cythero.Cyzicu.

Dædnla.Dnhæ.

Damascm- « .Delphi.Derbîces.

Draugæ.

----V AEcbatana.Ecbolimn.nia.Eoüs.

Ephesua.Epirua.Erythræum mm.Eubæa.Europa.turfiste.

l356ï

Gatien.Galatîa. .

Gnllia.Gange» vGaza.

.qurosia.Germain.Cote. -Gordæi monter.Gordium.Gmcîa.

Granicus.

Halycamassus.Halys.Hammam

a Hecatompylor.Hallespontua-Herculeum flûtant»H i spania .Hœmua.florin: .Hyarotes.Hydaspes.Hypasis.Hyrcanîa.

I...-110m9.

lllyrium.lmbroa.lndin.

- ludul.,lonia.hulula.Issus.later-hall].

I -Lacedcpmon.Larisn.

labos. 4. «I A

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LimasLocrlu. ’” l”Lutotin.Lycaonia.Lycia.Lycul.Lydia.

Mncedonin.Mander.Humain.Milan.muni.Mallus.Maracanda.

Marathua. .Mardi ( ad Caspîum mue).’

Mardi ( propo Parnldem ).Mareotis paludMugiana.Marginia.

Mauyas. .jManagers. . 4»Malaga.Nadia. rMedîtemneum marc.

Modus. . -. - -Magalopollu. .’ ,l. ’

Menin. ,Memphis.Marot.Mesopoumh.Methone.Merhymne.Miletus.Mltylene.Mœotin palu.Molosnls.Musicanl.Myndul.Mysia.

-Natation». V

(3577Nana;Nia-m.Nilm.

lNumidîn. "rN na.

-Oceanm.Ochuc.Odryw.Olympîl.

Olynlhlu.Ors.Oxldraœ.

’Oxua.

---. Pamphylia.Paphlagonia.Parapamisus.Panneau.Parthlene.Pasitlgris.

.’ Paulin.

’ Pella.

’ l’allure.

Peloponaem., Pelusium.Persagardus.Persepolis.

. Persicum mua.Per-sis.Peu-a.Pouce.

J Phares.’ Phasin

Phocîs.

Phœnlcia.Phrygia.Pîaîdia.

Puma.Pœonîa.

Polytimema -Ponticum man.Forum.

Page 371: Notes du mont Royal ←  · Cette Traduction est conforme au texto latin au Quinte-Curce qui fait partie de la Collection les Classiques , par A, M. D. 63’"

"v ’vm

.. Î: 3585 l, .humât. -.-Pmmus. - r Tabll.

--- A Taurin.Eh]. Tapyfi.Rhldagus. * Tan-entamaRhodia. * Taxons.Rubmm mm. Taurus. . r -

- Tendon.Salomon. Thapaacus.Suez. l’habit: (Gracie )..Samarie. fichu (Ægypti J.Surnom . Themiscyn.Sanguin. l Thermodoon.

, Sardes. Theusalia.Sulfite. Thracil.Scythin. Tigrin.Sicilia. Tumeurs.Bidon. - Triballi.Siucena. Tripolii.Smyrna. ïron.Sobii. . l Troglodym.Sogdiuu. Trois.Soli- Tyran.Sunium. V " fiSun. Uxii. l ’Smianl. ---Sucidæ pyla. Veneti. lSyphnol. Vindobona.

r Syracusu. . -...-Syria. Xenippa. xSyrie Wh». ---- lSurin major.8min minot.