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CETTE PUBLICATION A ÉTÉ PRODUITE AVEC L’ASSISTANCE DE L’UNION EUROPÉENNE. LE CONTENU DE CETTE PUBLICATION RELÈVE DE LA SEULE RESPONSABILITÉ DE LA RMSU ET NE REFLÈTE EN AUCUN CAS LA POSITION DE L’UNION EUROPÉENNE MATIÈRE À PENSER Patrimoine partagé et tourisme en Méditerranée P Ar GEorGEs s. ZouAin, ProjECt MAnAGEr dE LA rMsu Editorial Les recherches, conférences, séminaires et publicaons sur le tourisme prolifèrent, et de nouveaux créneaux pour cee lucrave acvité mondiale sont en émergence constante : le géo-tourisme nous semble naïvement désuet, comparé à ce que nous avons à portée de main, et que nous appellerons cyber-tourisme. En effet, le voyage virtuel par simulaon électronique est un créneau aussi nouveau que légime. Il permet à ses parcipants de voyager « affranchis des habituelles restricons de temps, d’espaces, d’argent et de fragilité physique » (1) . Une recee pour environne- mentalistes et pour consommateurs affectés par, dirons-nous, les aléas économiques. Il semblerait a priori qu’il n’y pas grand- chose à ajouter ; et pourtant si. Surtout s’il est queson de la région du bassin méditerranéen qui reçoit un ers des revenus émanant du tourisme internaonal (2) avec les retombées connexes, incluant celles du patrimoine. Généralement, le tourisme côer (surtout en Espagne, France, Italie et Malte) est responsable de la plupart des dégâts occasionnés à la région, mais de récentes études montrent aussi qu’entre 2000 et 2006, les pays partenaires de la région méditerranée (MPC) ont connu une croissance de 8,4% du nombre de nuitées pour les seuls touristes (3) . Si le MPC monte dans le train du tourisme de masse, une grande vigilance sera alors nécessaire afin d’éviter les décisions hâves et à court terme, conduisant à des praques et un développement inappropriés. Chrisane Dabdoub Nasser, Chef d’équipe, Unité Régionale de Suivi et de Souen (RMSU) 1. Citaon de Prodeaux et Singer dans Cyber-tourisme : Une nouvelle forme de tourisme, Éditorial de Bruce Prodeaux, Tourisme et Recherche récréave, Vol 30 (3), 2005 : 5-6 2. Stasques WWF 3. Spörel et Täube, Tendances du tourisme dans les pays partenaires de la région méditerranée. Industrie, commerce et services, Stasques au point Eurostat, 95/2008 MATIÈRE À PENSER 1 ACTUALITÉS EUROMED HERITAGE 4 2 NOTRE ARTICLE DE CHOIX 4 UNE CONVERSATION AVEC... 6 PERSPECTIVE SUR LE PATRIMOINE CULTUREL 10 LES MEILLEURS CLICHÉS 11 DIVERS 12 A cause de la géographie si parculière de la région Méditerranéenne, nous partageons le même substrat culturel, le même inconscient et la même vision de la vie. Alors, si tel est le cas, pourquoi parler de dialogue interculturel et de tourisme culturel comme moyen de rencontre et d’échange alors qu’il n’a jamais cessé ? Les agences de tourisme et les publicités naonales y tablent majoritairement sur trois thèmes: le soleil, la gastronomie et l’hospitalité, le patrimoine historique et archéologique. Les tradions et les coutumes locales sont aussi devenues un produit de tourisme, et la demande d’un tourisme de pets groupes à la recherche d’une relaon avec l’habitant connaît une forte croissance. Mere ensemble patrimoine culturel bâ et archéologique avec les coutumes et les tradions, assurer la réappropriaon de ces patrimoines par les habitants de ces lieux et les en rendre fiers sont les objecfs principaux du programme. Par son intervenon dans le tourisme, EH 4 cherche à favoriser en premier non pas la croissance de la fréquentaon des lieux et les revenus, mais le contenu même de l’acvité. La queson à laquelle tente de répondre le programme est : comment transformer le tourisme en un instrument de rencontre et de respect et de connaissance de l’autre et de son devenir ? Cela ne pourra venir que d’une rencontre à double sens, d’un respect mutuel et d’une quête idenque de l’autre. C’est ainsi que des partenaires des deux rives s’aellent ensemble à trouver des soluons communes à l’usage de quarers historiques ou de grands monuments archéologiques, favorisant en cela le dialogue et l’échange, constuant des réseaux de lieux, rendant plus visibles les similitudes et smulant la floraison d‘un tourisme intelligent. Au delà du tourisme tradionnel, classique, friand de rêve et de passé, notre souhait serait d’arriver à développer des jumelages producfs entre communautés professionnelles ou géographiques, entre jeunes, pour un tourisme acf, producf et rassembleur. Le tourisme ne se limiterait ainsi plus à la jouissance visuelle des seuls sites archéologiques et des monuments et villes patrimoniales perçues comme des objets de musées sans âme. A terme, il s’agira de faire éclater le secteur du tourisme, de le soustraire à la dominaon du tourisme de masse et de le transformer en une acvité complémentaire à d’autres secteurs des échanges entre les rives de la Méditerranée n RMSU pour le programme Euromed Héritage 4 rue d'Egmont 15 B-1000 Bruxelles t. +32 (0)2.609 55 50 - f. +32 (0)2 511 63 11 [email protected] http://www.euromedheritage.net Palermo, Italy - C. Graz 2010

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CETTE PUBLICATION A ÉTÉ PRODUITE AVEC L’ASSISTANCE DE L’UNION EUROPÉENNE. LE CONTENU DE CETTE PUBLICATION RELÈVE DE LA SEULE RESPONSABILITÉ DE LA RMSU ET NE REFLÈTE EN AUCUN CAS LA POSITION DE L’UNION EUROPÉENNE

MATIÈRE À PENSERPatrimoine partagé et tourismeen Méditerranée PAr GEorGEs s. ZouAin, ProjECt MAnAGEr dE LA rMsu

Editorial

Les recherches, conférences, séminaires etpublications sur le tourisme prolifèrent, etde nouveaux créneaux pour cette lucrativeactivité mondiale sont en émergenceconstante : le géo-tourisme nous semblenaïvement désuet, comparé à ce que nousavons à portée de main, et que nousappellerons cyber-tourisme. En effet, levoyage virtuel par simulation électroniqueest un créneau aussi nouveau que légitime.Il permet à ses participants de voyager« affranchis des habituelles restrictions detemps, d’espaces, d’argent et de fragilitéphysique »(1). Une recette pour environne-mentalistes et pour consommateursaffectés par, dirons-nous, les aléaséconomiques.Il semblerait a priori qu’il n’y pas grand-chose à ajouter ; et pourtant si. Surtout s’ilest question de la région du bassinméditerranéen qui reçoit un tiers desrevenus émanant du tourismeinternational(2) avec les retombéesconnexes, incluant celles du patrimoine.Généralement, le tourisme côtier (surtouten Espagne, France, Italie et Malte) estresponsable de la plupart des dégâtsoccasionnés à la région, mais de récentesétudes montrent aussi qu’entre 2000 et2006, les pays partenaires de la régionméditerranée (MPC) ont connu unecroissance de 8,4% du nombre de nuitéespour les seuls touristes(3). Si le MPC montedans le train du tourisme de masse, unegrande vigilance sera alors nécessaire afind’éviter les décisions hâtives et à courtterme, conduisant à des pratiques et undéveloppement inappropriés.

Christiane Dabdoub Nasser,Chef d’équipe, Unité Régionale de Suivi etde Soutien (RMSU)

1. Citation de Prodeaux et Singer dans Cyber-tourisme : Unenouvelle forme de tourisme, Éditorial de Bruce Prodeaux,Tourisme et Recherche récréative, Vol 30 (3), 2005 : 5-6

2. Statistiques WWF3. Spörel et Täube, Tendances du tourisme dans les pays

partenaires de la région méditerranée. Industrie, commerceet services, Statistiques au point Eurostat, 95/2008

MATIÈRE À PENSER 1

ACTUALITÉS EUROMED HERITAGE 4 2

NOTRE ARTICLE DE CHOIX 4

UNE CONVERSATION AVEC... 6

PERSPECTIVE SUR LE PATRIMOINE CULTUREL 10

LES MEILLEURS CLICHÉS 11

DIVERS 12

A cause de la géographie si particulière de la région Méditerranéenne, nous partageons le mêmesubstrat culturel, le même inconscient et la même vision de la vie. Alors, si tel est le cas, pourquoiparler de dialogue interculturel et de tourisme culturel comme moyen de rencontre et d’échangealors qu’il n’a jamais cessé ?Les agences de tourisme et les publicités nationales y tablent majoritairement sur trois thèmes:le soleil, la gastronomie et l’hospitalité, le patrimoine historique et archéologique. Les traditionset les coutumes locales sont aussi devenues un produit de tourisme, et la demande d’un tourismede petits groupes à la recherche d’une relation avec l’habitant connaît une forte croissance. Mettreensemble patrimoine culturel bâti et archéologique avec les coutumes et les traditions, assurerla réappropriation de ces patrimoines par les habitants de ces lieux et les en rendre fiers sont lesobjectifs principaux du programme.Par son intervention dans le tourisme, EH 4 cherche à favoriser en premier non pas la croissancede la fréquentation des lieux et les revenus, mais le contenu même de l’activité. La question àlaquelle tente de répondre le programme est : comment transformer le tourisme en uninstrument de rencontre et de respect et de connaissance de l’autre et de son devenir ? Cela nepourra venir que d’une rencontre à double sens, d’un respect mutuel et d’une quête identiquede l’autre. C’est ainsi que des partenaires des deux rives s’attellent ensemble à trouver dessolutions communes à l’usage de quartiers historiques ou de grands monuments archéologiques,favorisant en cela le dialogue et l’échange, constituant des réseaux de lieux, rendant plus visiblesles similitudes et stimulant la floraison d‘un tourisme intelligent. Au delà du tourisme traditionnel,classique, friand de rêve et de passé, notre souhait serait d’arriver à développer des jumelagesproductifs entre communautés professionnelles ou géographiques, entre jeunes, pour untourisme actif, productif et rassembleur. Le tourisme ne se limiterait ainsi plus à la jouissance visuelle des seuls sites archéologiques etdes monuments et villes patrimoniales perçues comme des objets de musées sans âme. A terme,il s’agira de faire éclater le secteur du tourisme, de le soustraire à la domination du tourisme demasse et de le transformer en une activité complémentaire à d’autres secteurs des échangesentre les rives de la Méditerranée n

RMSU pour le programme Euromed Héritage 4rue d'Egmont 15 B-1000 Bruxellest. +32 (0)2.609 55 50 - f. +32 (0)2 511 63 [email protected]://www.euromedheritage.net

Palermo, Italy - C. Graz 2010

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ACTUALITÉS EUROMED HÉRITAGE 4

CONNECTING - ISSUE N°4 - MARS 2010

Activités futures de lA rMsu

Atelier thématique : Gestions des objets et dessites patrimoniaux(Petra, Jordanie, 17-19 mai 2010)La gestion d’objets et de sites patrimoniaux appelled’importantes améliorations. Cet atelier thématiqueaura donc vocation à initier ses participants auxprincipes fondamentaux du Plan de GestionPatrimonial (HMP). il inclut l’intégration des aspectstouristiques garantissant une préservation durabledu patrimoine et des sites et, concurremment,représente une possibilité de développementéconomique et social au niveau local. Parmi lesexemples variés d’approches et de mises en œuvreimputables au HMP, le cas de Petra sera abordécomme un cas d’école majeur, parallèlement àd’autres exemples de gestion de centres historiquesurbains, de monuments et sites archéologiques, demusées, d’itinéraires, etc., appartenant au pourtourméditerranéen. L’objectif consiste à procurer auxparticipants le dernier cri en matière de Plan deGestion Patrimoniale (HMP) et à les inciter àdévelopper les aspects de HMP aptes à être traduitsen plan d’affaires viables pour leurs activitésprojectives. Cet atelier produira une liste derecommandations pour des approches plusadaptées aux besoins, et servira ultérieurement de“document de référence”.des informations complémentaires serontaccessibles sur le site web d’Euromed Heritage 4dans les semaines à venir n

Module de formation : cartographie culturelle etcommunautaire (Nicosie, chypre, 17-19 juin 2010)La cartographie culturelle acquiert une notoriétégrandissante et se révèle un important outil degestion de patrimoine culturel et d’accroissementparticipatif, mais aussi de réappropriation publiquede ce même patrimoine. des méthodes decartographie conventionnellement établies sontcomplétées d’approches créatives pour les espacespublics grâce à l’intervention d’artistes etd’architectes. Ces méthodes peuvent aussitransformer les exercices de cartographie en“événements” publics d’attraction participative, etdéboucher sur des moyens innovants aptes à capterles flots dynamiques de l’espace culturel. Lacartographie culturelle est aussi un instrument aupotentiel significatif pour améliorer les politiquesculturelles. À cet égard, cet atelier initiera lesparticipants à un éventail de méthodes élaborées à

partir d’applications cartographiques auxprocédures bien établies, vers des techniques depointe. il ouvrira un débat sur son utilité commeoutil de travail, et sur la manière dont il peut êtreintégré aux pratiques actuelles et à venir. il évoquerades exemples de techniques mises en œuvre dansla région, notamment celle de nicosie, où desinitiatives prise lors de précédentes phasesd’Euromed Héritage sont maintenues dans lesactivités courantes. En outre, il démontrera lapertinence de pratiques appliquées dans le domainede la cartographie culturelle et, conjointement, deleur durabilité projective.des informations complémentaires sur cet atelierseront accessibles sur le site web d’EuromedHéritage dans les semaines à venir n

“Points de vue croisés : Patrimoine vivant enMéditerranée”, le Prix international de laPhotographie Numérique d’eH 4 – rehabiMedsera bientôt lancé.Concours international de photographie organisépar Euromed Heritage 4 et rehabiMed, “Points devue croisés : Patrimoine vivant en Méditerranée” apour but de montrer la richesse du patrimoineculturel régional sous son aspect à la fois matérielet immatériel, la place qu’il tient dans les sociétés– qu’elles soient “harmonieuses” ou “conflictuelles”–, ainsi que la relation qui existe entre tradition etmodernité. À cette fin, le thème choisi tourneautour des pratiques et expressions sociales etculturelles, des traditions orales, des savoir-faireet connaissances, ainsi que des rites transmis degénération en génération en tant que reflet del’esprit des peuples et des communautés,expression de leurs croyances et systèmes devaleur. des informations supplémentaires sur ceconcours, lancé en may 2010, seront bientôtdisponibles sur les sites web d’Euromed Héritage4 et rehabiMed. restez donc en attente ! n

Pour plus d’information : www.euromedheritage.netwww.rehabimed.net

les plus récentes informations sur lerenforcement des structures législatives etinstitutionnelles dans la région Méditerranée. Comment concilier les besoins en matière depréservation de bâtiments anciens et les usagesadaptés aux nécessités actuelles en prenant encompte impératifs économiques et revitalisation

sociale ? un rapport succinct et des recom-mandations résultant de l’atelier régulationsd’aménagement et réhabilitation urbaine qui s’esttenu à rabat les 8 et 9 décembre 2009, dresse lebilan de la situation présente sur la préservationd’anciennes demeures en déshérence, et leuradaptation aux besoins actuels de la région, enfaisant l’énoncé des mesures qui s’imposent. uneattention particulière est apportée à l’habitat, ainsiqu’aux politiques socialement responsables dulogement, visant à améliorer les normes de vie etinduire un processus de développement durable àun niveau local n

Les documents sont accessibles sur le site :http://www.euromedheritage.net/intern.cfm?menuID=8&submenuID=26&subsubmenuID=15

Activités des ProJets d’eH 4

redécouvrir l’atmosphère symbolique duhammam et de ses traditions : “la porte cachéedu hammam, trésor vivant” et l’exposition “Jourdu hammam”.(damas, syrie, du 23 mars au 17 avril 2010)Parallèlement à la journée internationale de l’Eaudu 22 mars 2010, l’iFPo - institut Français duProche oriente, partenaire local du projetHammamed, a organisé à damas, syrie, La journéedu Hammam, événement entièrement dédié aumonde fascinant des hammams. À cette occasion,femmes et enfants ont été initiés à la significationdu hammam en tant que patrimoine culturel, etdécouvert la fonction et l’évolution desimplications sociales sur son existence dans lescentres historiques des cités de la Méditerranée.un autre événement public – Allons au hammamd’Al Qaramini – a permis aux citadins de visiter cetimportant hammam et de découvrir les objets etartéfacts en usage dans les établissements debains publics. L’exposition “La porte cachée duhammam, trésor vivant”, inaugurée au complexetekyeh as-suleimaniyeh de damas le 23 mars, etouvert aux visiteurs jusqu’au 17 avril, donne unaperçu de l’histoire passée, présente et à venir duhammam dans la région euro-méditerranéenne.L’événement se présente sous la forme d’unvoyage symbolique par l’exemple de hammamsparticulièrement caractéristiques du fait de leurvaleur architecturale et de leur importance socialeen tant que lieu de rencontres servant unaccroissement des activités sociales au sein des

GHARDAIA, ALGERIA - RMSU 2009 MARRAKECH, MOROCCO - REMEE 2009 RHODES, GREECE - MARE NOSTRUM 2009

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CONNECTING - ISSUE N°4 - MARS 2010

communautés locales. L’exposition inclutégalement différentes sortes d’objets artisanaux,dont certains émanent des collections du MuséeAzem, ainsi que quelques exemples de plans deconstruction et de rénovation de hammams n

Pour un complément d’informations consulter le site : http://www.euromedheritage.net/intern.cfm?menuID=9&submenuID=7&idnews=311

site web d’Hammamed : http://www.hammamed.net/

les écoliers de tanger découvrent leur patri-moine culturel(tanger, Maroc, mars-juin 2010) Le 13 mars 2010, le projet “siwa et tanger :Patrimoine culturel pour une vie meilleure” amarqué le lancement d’une initiative pédagogiqueappelé “un voyage dans la Médina”, destiné à desenfants issus de cinq écoles primaires de laMédina de tanger. Cette initiative alternera dessessions pédagogiques en salle de classe, et desexcursions au cœur de la Médina où, outre partirà la découverte des richesses patrimoniales de lavieille ville, de ses maisons traditionnelles et sesremparts, de Borjih et du musée de la Casbah, lesélèves pourront approcher des artisans dans leurséchoppes. ils seront également invités à participerà un jeu-concours spécialement dédié à l’histoirede la Médina, à son architecture, ses traditions,mais aussi à la vie et l’histoire de ses habitants.Cette initiative bénéficie du soutien de ladélégation régionale du Ministère de l’Éducationet se poursuivra durant tout le mois de juin n

Pour un complément d’information concernant ceprojet accéder au site :http://www.euromedheritage.net/intern.cfm?menuID=12&submenuID=13&idproject=47

conférence Mutual Heritage : réappropriation dupatrimoine culturel de la Médina de tunis(24 mars 2010, à tours, france)Cette conférence, qui fait partie d’une sérierecouvrant plusieurs aspects du patrimoineculturel, appartenant notamment au Maroc, à laPalestine et à la tunisie, etait centrée sur desquestions traitant de réappropriation de valeursculturelles architecturales et urbaines par lasociété civile de la tunisie contemporaine. Elle aabordé également des questions touchant à laperception du public sur son patrimoine cultureldans une Médina économiquement etsocialement marginalisée, sur l’information

dispensée par les médias et autres outils deconscientisation, ainsi que sur les enjeuxentourant l’aménagement urbain. Elle a aussi tracéles grandes lignes de l’état actuel de la techniqueet des connaissances dans le domaine desinterventions publiques sur le patrimoine cultureltunisien. jellal Abdelkafi, architecte paysagiste etconférencier, commente les enjeux politiques quesoulevèrent les débats sur la Médina de tunis ences termes : “Durant la décolonisation qui s’estdéroulée au cours de la première décennie qui asuivi l’indépendance, la Médina de Tunis et sonavenir ont fait l’objet de débats houleux parmi lesarchitectes et les urbanistes. C’était à la fois unproblème politique et conflictuel entre la classemoyenne traditionaliste et les partisans d’unmouvement national désirant tourner la page surle passé et entreprendre la réforme et lamodernisation du nouvel État. La création d’uneassociation pour la sauvegarde de la Médina deTunis en 1967 aura été la première en son genre àrefléter dans le monde arabo musulman une prisede conscience intellectuelle sur la valeur dupatrimoine culturel.” n

Pour un complément d’information concernant ceprojet consulter le site :http://www.euromedheritage.net/intern.cfm?menuID=9&submenuID=7&idnews=313

site web de Mutual Heritage : http://www.mutualheritage.net/

redécouvrir le territoire d’Hammamet, sespaysages et ses cultures traditionnelles : festivaldes Agrumes(Hammamet, tunisie, 19-21 mars 2010) dans le cadre du projet rEMEE, un festivalsimultanément dédié à la valorisation de l’eau etaux paysages de la région d’Hammamet a étéorganisé par “L’AErE – Association pour l’Éducationrelative à l’Environnement d’Hammamet”. Aucours de ces trois journées, les communautéslocales ont eu l’occasion de redécouvrir lespaysages d’Hammamet et ses cultures, dégusterdifférentes sortes d’agrumes, et se familiariser avecles techniques et les méthodes traditionnelles degestion aquatique employées par les agriculteurslocaux. un écomusée de l’orangeraie mettant enrelief le patrimoine architectural et le savoir-fairerelatif à l’arboriculture de la région – de mêmequ’un jardin éducatif et un verger-modèle installésdans le parc du Centre Culturel d’Hammamet –sera créé et intégré à un parcours touristique avantla fin du projet prévu en 2011. Ces initiatives

contribueront à accroître les atouts touristiquesd’Hammamet et à promouvoir des activitésécologiques et durables n

Pour un complément d’informations concernantce projet consulter le site :http://www.euromedheritage.net/intern.cfm?lng=en&menuID=9&submenuID=7&idnews=318

site web de rEMEE : http://www.remee.eu/

communautés locales protagonistes dans larevitalisation de l’architecture méditerranéennetraditionnelle : premier forum local à salé, Maroc(salé, Maroc, le 20 février 2010)dans le cadre du projet MontAdA, visant à lapréservation et à la revitalisation de l’architecturetraditionnelle par l’implication active despopulations locales d’Algérie, du Maroc et detunisie, s’est tenu, le 20 février dernier, le premiermeeting du forum local de salé, destiné àprésenter le projet dans sa dimension et sesobjectifs. Ce meeting a rassemblé des associationset des résidents locaux, des politiciens, desreprésentants des secteurs public et privé, desartisans, des commerçants, etc., tous actifs au seinde la médina. Ce forum a eu pour thème lesprincipales composantes du patrimoine cultureldevant être promulguées durant les activitésprévues pour 2010 et 2011 n

site web de MontAdA : http://www.montada-forum.net

Consultez les nouveaux ajouts à la bibliothèquede MAnuMEd, collection numérisée demanuscrits, langues et calligraphiesméditerranéens :http://www.manumed.org/fr/bibliotheque_numerique.htm

Autres articles sur euromed Héritage 4replacer le hammam au cœur de la communauté- EnPi site web info Centre :http://www.enpi-info.eu/files/features/a103026%20ENPI%20Hammamed%20Interview%20%28en%29.v.2.pdf

Les biens culturels, une richesse à préserver contrele trafic illicite - Lettre d’information de la délégationde l’union européenne au Liban, issue 1/2010 :http://www.dellbn.ec.europa.eu/en/info/newsletter.htm

Pour recevoir les prochains“euromed Héritage 4 connecting”,inscrivez-vous à notre liste de diffusion surhttp://www.euromedheritage.net

GHARDAIA, ALGERIA - RMSU 2009 ALGERIA - RMSU 2009 PALERMO, TRAINING WORKSHOP - RMSU 2010

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NOTRE ARTICLEDE CHOIX

initiatives touristiqueset rôle du secteurprivéPAr HAni ABu dAyyEH, dirECtriCE nEt tours

GHARDAIA, ALGERIA - C. GRAZ 2009

dans une volonté d’attribuer un rôle au secteur publicen matière de tourisme et de culture rattachés à lanotion de développement, trois domaines doiventêtre pris en considération : celui du tourisme, de laculture et du développement. Embrassant pour unelarge part les interactions et expériences humaines, detels domaines sont, de fait, très complexes, et le devien-nent davantage quand ils interagissent avec celui despréoccupations humaines et environnementales : “letourisme a trait aux relations entre une population etd’autres populations, d’autres lieux, un passé. ilentrecroise des champs de compétences tels quel’organisation, l’éducation, la santé, l’environnement,les transports, le développement et la culture.”(1)

La culture se définit en tant que système deconnaissances partagées par un groupe de personnesrelativement important. Partant, elle se réfère à unréceptacle cumulatif de connaissances, d’expériences,de croyances, de valeurs, d’attitudes, de clefs, dehiérarchies, de religions, de temporalité, de rôles, derelations dans l’espace, de conceptions de l’univers,de possessions et d’objets matériels acquis par unensemble de gens au fil des générations par le biaisd’efforts individuels et collectifs.Ce point de vue étant acquis, il importe de mettrel’accent sur les cinq points suivants :1. Le caractère transmissif d’une culture à d’autres

cultures à travers les générations : le dr Ali Qleibo,anthropologue palestinien, nous explique : “aucours de l’Histoire, une grande diversité de popu-lations a migré vers la Palestine pour en faire sapatrie : jébuséens, Cananéens, Philistins de Crête,Grecs d’Anatolie et de Lydie, Hébreux, Amorites,Édomites, nabatéens, Araméens, romains, Arabeset Croisés venus d’Europe pour n’en nommer quequelques-uns. d’autres, comme Les anciensÉgyptiens, les Hittites, les Perses, les Babyloniens etles Mongols ne furent que des “événementshistoriques”, dont les invasions successives furentaussi dévastatrices d’un tremblement de terre deforte magnitude. telles des étoiles filantes, cescultures brillèrent un court instant puiss’évanouirent. toutefois, les populationssurvécurent ; elles survécurent dans leurs us etcoutumes, telles des fossiles de civilisationsanciennes jusqu’à atteindre la modernité…”(2).

2. La culture est tout autant une contribution qu’unextrant du développement. L’on ne peut nier quele patrimoine religieux de la terre sainte constituele principal attrait du tourisme religieux queconnaît notre région depuis des milliers d’années ;de même que l’on ne peut réfuter l’influenceculturelle et l’apport économique émanant deproduits culturels comme les films, la musique etl’artisanat traditionnels.

3. il n’existe pas de culture majeure ni de culturemineure, car chacune d’elles revêt une importancefondamentale et recèle intrinsèquement sa proprerichesse. Pour s’en aviser, il suffit de se remémorerl’événement historique survenu deux mille ans plustôt à Bethléem, modeste et indéfinissable village àla périphérie de l’Empire romain, ainsi que l’influ-

ence déterminante des enseignements du Christ,issus de ses humbles origines ; enseignements quibouleversèrent les traditions religieuses etrévolutionnèrent la politique de l’Empire. Autreexemple plus récent, l’influence prépondérante dela musique noire africaine sur l’éclosion de lamusique nord-américaine : deux influencesculturelles ressenties à part égale à travers laplanète, alors et aujourd’hui encore.

4. il n’existe pas davantage de déterminisme culturel.une rétrospective de la thèse de Weber, quant aurôle décisif des composantes culturelles de l’éthiqueprotestante dans l’essor triomphant de l’économieindustrielle capitaliste, nous permet de constaterl’obsolescence d’un tel concept, et que touteculture, si “étriquée” soit-elle, ne peut êtreindéfiniment reléguée dans les bas-fonds del’obscurantisme et du sous-développement.

5. La mondialisation, incluant le fait que le tourisme etl’invasion culturelle globale par le biais ducommerce et du tourisme peuvent contribuer à ladestruction des cultures locales – destructionparticipant à l’appauvrissement des sociétés nonoccidentales – ne doit pas représenter une menacemais, à l’inverse, offrir des possibilités deconnaissances, d’appréciation, d’émulation etd’enrichissement des cultures locales.

Certains facteurs doivent être pris en compte : toutd’abord, ne jamais oublier que le tourisme demeureau premier chef une entreprise devant idéalementconduire à une croissance économique soutenue, àune élévation du niveau de vie des populations, aupassage d’une économie à bas revenus à uneéconomie moderne à hauts revenus. son ampleurinclut le processus et les politiques par lesquels unenation accroît le bien-être économique, politique etsocial de sa population. s’il est vrai que leséconomistes utilisent largement le produit intérieurbrut comme indicateur de santé de l’économie d’unpays, ce même PiB ne prend pas en compte laredistribution des biens ni même la notion dedéveloppement durable. Les exemples ne manquentpas, qui démontrent qu’un pays peut momentané-ment afficher un PiB élevé grâce à une surexploitationde ses ressources naturelles à ou des investissementsdélocalisés ; de même qu’une croissance économiqueaux dépens de l’environnement peut se révéler à latoute fin extrêmement onéreuse. nous en avons eurécemment un éclatant exemple aux États-unis. Pour revenir au sujet principal, culture et tourismesont deux piliers essentiels au développement. Etpuisque nous sommes confrontés au fait que lecapitalisme porte en lui ses propres faiblesses, l’ondoit considérer d’autres modes de développement, ycompris le tourisme. de fait, le développementdurable est la référence que nombre d’économistes etde pays s’efforcent d’intégrer à leurs politiques dedéveloppement. Ce développement durable a été défini comme étantun équilibre entre l’accession aux besoins despopulations et la protection de la nature, sans perdrede vue les perspectives d’avenir. En d’autres termes,c’est un développement qui satisfait aux nécessités dumoment sans compromettre la possibilité pour lesfutures générations de satisfaire les leurs(3). Fort d’unetelle approche, l’on doit également envisager quelsseront ces besoins futurs. En l’espèce, il faut se référer

au mode de développement proposé par Amartyasen, et la manière dont il doit être évalué en termes“d’expansion d’aptitude” des populations à opterpour un mode d’existence qu’elles apprécient – et ontdes raisons d’apprécier(4)”, définition fondamentale dela liberté que nous livre Mme sen. une telledémarche replace les populations dans le contexte deleurs propres cultures et des valeurs qu’ils enperçoivent, de celles qu’elles aspirent à voir s’étendreet s’accroître, mais aussi des entraves et archaïsmesdont elles voudraient se départir. À l’inverse del’accroissement du revenu, l’expansion du potentieldes populations repose concurremment sur l’élimina-tion de l’oppression et sur l’apport d’équipements telsque réseaux d’éducation primaire, de santé et desécurité sociale. En ce sens, la croissance enproduction réelle per capita conduit aussi à l’accrois-sement probable des capacités humaines. Ce modede développement réoriente le développementéconomique issu de la gestion du revenu national versdes politiques axées sur les populations.À partir de cet état de fait, l’on peut inférer que lechamp du développement durable peut êtreconceptuellement divisé en quatre sphères : sociale,économique, environnementale et institutionnelle.Les trois premières induisent le principe-clé de ladurabilité, sauf que des chevauchements et despriorités conflictuelles inhérents au capital social,économique et naturel compliquent la répartition depolitiques précisément ciblées. À la vue de cespréoccupations conflictuelles, l’on peut discerner ladifficulté à développer des schémas de politiquestouristique et culturelle. Le débat sur ces nombreuxproblèmes se révèle plus laborieux encore quand cessphères confluent et s’entrecoupent.Comme son nom l’indique, la sphère institutionnelleou dimension renvoie à des problèmes-clés inhérentsaux politiques et aux potentiels institutionnels. Enmatière de tourisme, cette dernière dimension revêtune importance accrue et doit être conséquemmentabordée avec circonspection. Le développementdurable allie la préoccupation de maintenir lapotentialité de systèmes naturels à des défis sociauxconfrontés à une humanité perçue dans sa globalité.Ces questions, quant à maintenir un potentieltouristique, sont aujourd’hui très sérieusementabordées ; c’est pourquoi les gouvernements locauxet nationaux commencent seulement à réfléchir aumaintien de leurs parcs, leurs sites patrimoniaux, leurscentres historiques, ainsi qu’à la dégradation maté-rielle de leur capital touristique. récemment, legouverneur de la Banque Centrale israélienne allouaun surplus de crédits en faveur du tourisme avecl’espoir d’attirer, aux abords de 2012, huit à dix millionsde touristes par an. Cependant, pour méritoire qu’ilsoit, cet intérêt pour le tourisme achoppe sur lesvéritables problèmes de politiques régionale et locale,comme la distribution d’eau et les capacités d’entre-tien matériel des sites, pour n’en citer que quelques-uns.Pour preuve, personne n’ira reconstruire ou étendreles églises du saint-sépulcre et de la nativité, la mosquéeAl-Aqsa, le dôme du rocher ou même la Place du Murdes Lamentations pour faire face au nombregrandissant de visiteurs. Ces exemples reflètentconcrètement les véritables limites de croissance etde développement, sans possibilité d’ouverture.Le secteur public joue un rôle crucial dans cette

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EL ATTEUF, ALGERIA - M. SIBLEY 2009

convergence relationnelle complexe régissant lemonde du tourisme, de la culture et du développe-ment. depuis une très longue période, les paysoccidentaux, sous la houlette des États-unis, ont élevécapitalisme au rang de moteur de croissance et dedéveloppement. Leur influence indue sur les agencesde développement comme la Banque Mondiale, leFonds Monétaire international et la BanqueEuropéenne d’investissement a souvent conduit audéveloppement de pays du tiers-monde, lequeldéveloppement a engendré une pauvreté plus grandeencore : car au cœur du système capitaliste se trouvele secteur privé.il est à présent plus qu’évident que le capitalisme telque pratiqué de nos jours est voué à l’échec ; aussidoit-on réévaluer la théorie de “la main cachée” sichère à Adam smith, laquelle constitue le cœur mêmedu système capitaliste. il est extrêmement malaisé denier que les échanges et le commerce tels que prônéspar Adam smith peuvent conduire à une prospéritééconomique accrue, et par là-même à en répandre lesbienfaits parmi les populations. Cependant, dans lemonde d’aujourd’hui, l’économie est conduite par desinstitutions de très grande envergure, issues dusecteur privé et “trop importantes pour permettrequ’elles fassent faillite”, mais qui ont néanmoinscorrompu le système concurrentiel entier jusqu’à sonplus bas niveau. Par les monopoles qu’ils ont créés,ces institutions ont concouru à la délocalisation desressources à seule fin de protéger leurs positionsprivilégiées sur les marchés internationaux. Leparadigme dont nous sommes les témoinsaujourd’hui n’est pas celui de “la main cachée”, maisdu “poing serré” dont on use délibérément àl’encontre des nations, des peuples et desgouvernements. Alors que les biens et le pouvoirpolitique sont de plus en plus centralisés,l’épanouissement de la démocratie à échelle humainese révèle de plus en plus aléatoire. Conséquemment, la question se pose fatalement ences termes : qui reste-t-il, en réalité, pour sepréoccuper du “bien commun”, quand le pouvoir estsi étroitement concentré ? Les prérogatives desgouvernements, par le truchement de lois, règles etautres décrets, aurait dû être l’un de ses principauxattributs au service du bien commun ; maisl’expérience démontre que le politique tend àcorrompre le monde des affaires et vice versa. Aussi,comment le secteur privé peut-il être de manièredélibérée un vecteur de développement, quand lacupidité, sa motivation première, l’incite à optimiserses bénéfices en un laps de temps minimal ? Au coursd’une interview de Michael Moore, producteur dufilm documentaire “Capitalisme : une histoired’amour”, conduite par nation Magazine, M. Mooreobserve que “Le capitalisme n’est que la légalisationde cette cupidité. de toute éternité, elle fut etdemeure inhérente à la nature humaine. notreespèce recèle un certain nombre de caractéristiquesque l’on pourrait nommer “côté obscur”, et la cupiditéest de celles-là. En l’absence de structures et demesures restrictives à l’encontre de ce “côtéobscur “de notre être, notre cupidité devient alorshors de contrôle”. Lorsque les bénéfices d’une entreprise s’évaluent surune base trimestrielle, l’étendue de la détériorationéconomique, environnementale et socioculturelle se

mesure, elle, sur un temps beaucoup plus long. dans“Effondrement : Comment les sociétés décident deleur disparition ou de leur survie”, jared diamond,biologiste évolutionnaire écrit : “Les civilisations onten commun une courbe descendante très abrupte. Eneffet, la disparition d’une société peut s’amorcer unedécennie ou deux après qu’elle aura atteint sonapogée démographique, financière et dominatrice.”– si tel est le cas, pourquoi ne pas instaurer desmesures préventives visant à mettre un terme audéclin et à la chute d’une société ? – il ajoute ensuite :“Malheureusement, quelle que soit l’option choisie,elle repose sur le courage d’élaborer une réflexion àlong terme, et de prendre des décisions hardies,énergiques et prévoyantes, à un moment où lesproblèmes sont devenus perceptibles, sans attendrequ’ils atteignent des proportions de crise.”Cela n’infère pas pour autant que le secteur privé n’apas de rôle à jouer : parallèlement auxgouvernements, il en a effectivement un ; mais cesdeux secteurs doivent trouver un modérateur en laparticipation d’une société civile active, laquelle estl’autre bras armé du développement durable.La société civile représente cette composante de la viesociale œuvrant en dehors des champs decompétences des gouvernements et du commerce,néanmoins préoccupée par la construction de sapropre communauté. En tant que telle, elle constituele secteur qui devrait appuyer les contrôles qu’imposele capitalisme, afin d’assurer que toute forme decupidité soit systématiquement jugulée. Partant, undes rôles significatifs de la société civile réside dans lefait de dresser une barrière entre le commerce (c’est-à-dire le secteur privé) et les gouvernements. ilincombe ainsi à chaque citoyen de maintenir unevigilance ininterrompue pour faire obstacle, d’unepart à l’influence indue de l’argent sur les politiciens,et d’autre part, au désengagement des gouvernementsquant au bien-être des populations. Leur participationimmédiate et démocratique dans la mise en forme del’environnement bâti, de l’exploitation des terres, desdépenses, des impôts et des politiques, sans oublier letourisme, fait intrinsèquement partie du dévelop-pement durable. il est vital que cette participations’exerce par le biais de canaux spontanés, et non parles seuls procédés gouvernementaux conventionnels.“Associations, organisations à but non lucratif, unionscommerciales, institutions religieuses, librairies, cafés,et ressources communautaires connexes jouent unrôle prépondérant dans l’accueil et la modélisation dela société civile. Elles fournissent aux citoyens desmoyens soutenus d’engagement pour les grandsdébats sur le sens et l’orientation de leur société. untel dialogue favorise l’exploration de valeurs fonda-mentales, de même que l’émergence de profondsremaniements ; il représente un contre-pouvoiressentiel et concomitant, allant à l’encontre desprocessus de gouvernance conventionnels et del’expression des valeurs consuméristes à court termesur les marchés. Pour atteindre une économie perfor-mante et durable, les pays doivent promouvoir lasociété civile par un accroissement des responsa-bilités et des contrôles locaux, et par une volontéd’équité sociale. un capital localement enraciné réagitfavorable aux préoccupations locales.”(5) Comme lesouligne Mme Amartya sen, les citoyens dotés d’unsens sécuritaire aigu, et dont les besoins fondamen-

taux sont comblés, sont les plus à même de modelerla société civile. En retour, le tourisme durable et ledéveloppement culturel reposent essentiellement surune évolution constante des valeurs, qui ne peutrésulter que d’un débat public raisonné. non contentede permettre l’accomplis-sement d’un véritable déve-loppement, une telle voie contribue concurrem-mentau maintien et à la stabilité du processus politique. un atelier ayant pour thème “Méditerranée, merd’unions, mer de divisions” choisit pour point deréférence une observation de Fernand Braudel : “Cequi caractérise l’histoire des contacts sur le pourtourméditerranéen est la métaphore du “recouvrement”,superpositions et imbrications de cultures les unespar-dessus les autres. En Méditerranée, il n’est rienqui puisse être assimilé à une culture intacte, pure etauthentique. Chacune d’elles a vécu au sein d’unvoisinage ; chacune d’elles a exprimé ses propresnotions de valeurs, ses préférences, des traditions quine sont pas exclusivement les siennes, mais quiappartiennent aussi à ces cultures officiellementdéclarées antagonistes, voire inamicales ».Peu de régions au monde peuvent conjuguer laprofondeur de leur expérience historique, leurdiversité ethnique et religieuse, et la complexité deleurs interactions sociales. Et tous ces facteurscontribuent à créer à travers le monde un produittouristique unique et sans précédent. dans son livreMezzaterra, l’écrivain égyptien bien connu Ahdafsouief admet pareillement l’unicité de cette richesse,propre aux pays méditerranéens. Elle y décrit, d’unepart, l’aisance avec laquelle les peuples de la région –sûrement des pays arabes – se traçaient un chemin àtravers ces cultures aussi diverses qu’interférentes ;de l’autre, à présent, elle fustige la dissolutionininterrompue de cette même Mezzaterra. À cela ilconvient d’ajouter l’appauvrissement de la régionméditerranéenne dans son ensemble, et sûrement larichesse de nos produits touristiques et culturels.toutefois, le rôle du tourisme ne se borne pas à unecontribution développementale ; il doit aussi concou-rir à la reconstruction de la Mezzaterra, de sorte quenous puissions bénéficier de la prolifique diversité deses cultures ; que nous puissions aussi tirer desenseignements au contact d’autres cultures, et ainsinous reconnaître en chacun d’entre nous. Pour citer lepoète et philosophe indien rabindranathtagore :“Quoi que nous comprenions et appréciions de lacréation humaine, nous pouvons le faire nôtre quellesque soient ses origines. je m’enorgueillis de monhumanité quand j’appréhende les poètes et artistesdes autres pays comme étant du mien”.

La culture et les produits culturels, incluant letourisme, sont plus qu’une simple géographie ou leproduit d’une certaine origine géographique n

1. Tourisme, culture et développement durable, par Mike Robinson etDavid Picard. Programme “Culture, tourisme et développement”,Division des politiques culturelles et dialogues interculturels, Secteurculturel, UNESCO 2006.

2. Dr. Ali Qleibi (28 juillet 2007). “Troglodytes palestiniens et sanctuairessacrés : Le flux des sociétés tradionnelles” Cette semaine en Palestine.

3. Notre avenir commun, aussi connu sous le nom de “BrundtlandReport”, émis par La Commission mondiale des Nations unies surl’environnement et le développement (WCED), publié en 1987.

4. Le développement en tant que liberté, par Amartya Sen, OxfordUniversity Press, 2009.

5. http://www.reliableprosperity.net/civic_society.html

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UNE CONVERSATION AVEC… MAre NostruMÀ la découverte des anciennes cités portuairespar les routes maritimes phéniciennes

disséminées le long des anciennes routes maritimes de la Méditerranée, les cités portuairesphéniciennes développèrent des échanges intensifs à travers toute la région, entraînant uneactivité commerciale florissante, et contribuant ainsi à l’enrichissement de la cultureméditerranéenne. raviver les vestiges de cette civilisation, aujourd’hui passablement délaissée,représente une véritable opportunité pour un surcroît d’activités économiques et sociales, enles agrégeant à un tourisme durable et de qualité. Cela devient un défi quand ce processus dedéveloppement requiert l’implication d’institutions publiques et de communautés locales. Envisant à la création d’un parcours touristique englobant six pays méditerranéens – Grèce, italie,Liban, Malte, syrie et tunisie – Mare nostrum relève ce défi. Elena di Federico, chercheuse àParalleli, partenaire du projet Mare nostrum, nous explique comment…

Quelles villes seront intégrées à ce parcours touristique ?

nous en avons sélectionné six ayant un passé commun avec lacivilisation phénicienne, et où des traces matérielles etimmatérielles de cette importante culture sont encore, en diversesfaçons, présentes : Carthage en tunisie, rhodes en Grèce,syracuse en italie, tartous et Arwad en syrie, tyr au Liban et LaValette à Malte. Les vestiges et les bâtiments anciens de ces villesnécessitent une remise en état et l’interconnexion physique entreces ports et les cités qui se sont subséquemment développéesdans leur périphérie mérite d’être stimulée et mieux valorisée. Parla création d’un circuit culturel ayant pour fil conducteur le passéphénicien, Mare nostrum veut attirer l’attention des citadins etdes autorités locales sur la spécificité de ce patrimoine. il souhaiteégalement contribuer à la restauration des sites archéologiquesdu front de mer, étendre leur influence sur l’activité des citéscontemporaines, et créer des possibilités de développement

économique et social par l’institution de plans de gestionpromouvant et soutenant un tourisme de qualité.

Qu’inclut un tel parcours et de quelle manière sera-t-il mis enœuvre ?

Ce parcours intervient sur deux plans : d’une part les villespartenaires, de l’autre la région. Ainsi, chaque ville promouvra unparcours culturel qui lui sera propre. Ce parcours comprendra uncircuit pédestre urbain mettant en exergue l’interconnexion entre laville et le front de mer à l’aide de cartes, de photographies, degravures, etc., mais aussi de panneaux multilingues affichant destextes explicatifs. Le parcours fera le lien entre tous les lieux d’intérêtarchéologique, historique et culturel : monuments, sitesarchéologiques, lieux de culte, bâtiments historiques et tout espacedétenteur d’une mémoire. Ce circuit patrimonial dévoilera

CONNECTING - ISSUE N°4 - MARS 2010

ARWAD, SYRIA - F. FUCCELLO 2009 TARTOUS, SYRIA - F. FUCCELLO 2009RHODES, GREECE - F. FUCCELLO 2009

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également la répartition des activités et des artisanats traditionnelsencore en développement entre les fronts de mer et le cœur descités pour chacune des villes que je viens de citer, afin de recréer,dans la mesure du possible, un “circuit artisanal” – ateliers etdemeures d’artisans, échoppes, etc. signalés par des panneaux etdes sigles similaires à toutes les villes impliquées dans le projet. Lacréation d’un label “Mare nostrum” permettra aux visiteurs des’orienter, et favorisera la publicité et l’exploitation de son potentieldans le domaine commercial et de ses possibilités d’expansion. surun plan beaucoup plus large, un itinéraire méditerranéen sera conçu,qui connectera les six villes portuaires appartenant à ce projet.

Quelle sorte d’approche entendez-vous appliquer dans ledéveloppement du plan de gestion touristique ?

notre travail se fonde sur une « approche participative planifiée »permettant de rassembler et d’intégrer les apports et les points devue de toutes les parties prenantes, y compris l’ensemble desinitiatives d’ores et déjà prises par les administrations locales ; celaafin d’avoir une compréhension sans équivoque des exigencestouristiques et des réponses à y apporter, mais aussi de moduler desopérations en accord avec les caractéristiques propres à un contexteparticulier. Cette méthodologie, nous l’avons déjà mise en œuvre àrhodes, en 2009, au cours du second semestre. Grâce à desinterviews de représentants des autorités locales, et des réunionsd’experts mandatés par le Bureau de la Préservation et de larestauration de la municipalité, nous avons défini un secteur – enl’occurrence la partie est de la ville – dignes d’être revalorisé. nousavons, par la suite, interrogé les résidents afin de savoir quel étaitleur sentiment de vivre dans des lieux historiques pleins de charme,mais souvent affectés par des problèmes logistiques, avec toutes lesconséquences que cela entraîne sur leur quotidien – absenced’infrastructures, de magasins, de transports publics, etc. – et lesaspects qu’ils en perçoivent et qu’il serait souhaitable de voiraméliorés ou changés. un dernier atelier basé sur les informationsrecueillies et rassemblant habitants locaux, politiciens,administrateurs, techniciens, représentants d’associations devoisinage, etc. a permis de définir quelques parcours et servicespouvant être mis en œuvre, parmi lesquels un circuit le long du frontde mer et des murs de la cité, une promenade à travers différentslieux offrant un intérêt culturel, une mise à disposition de bicyclettes,des points d’information, etc. Cette “approche participativeplanifiée” sera bientôt appliquée de la même façon à tyr, dès leprintemps 2010.

en quoi peut-on dire que Mare Nostrum contribue àl’accroissement de la qualité touristique en Méditerranée ?

surtout par l’approche que nous proposons, et qui opère à denombreux niveaux. dès le parachèvement de nos activités àrhodes et à tyr, et à la lumière des résultats probants que nousaurons obtenus, nous élaborerons un manuel exposant desprincipes directeurs de développement pour une approcheparticipative planifiée destinée à être mise en œuvre dansl’ensemble de la région Méditerranée. En outre, nous assureronsla formation d’une centaine de guides touristiques, afin deprésenter les six villes de notre parcours, ainsi que leur

patrimoine, de façon exaltante et dynamique. Cela inclut tous lesaspects du patrimoine bâti – monumental ou courant – les arts etartisanats traditionnels, les événements religieux et culturels, lestechniques et savoir-faire ancestraux, la gastronomie, etc. Lesoffices du tourisme locaux, et pas moins de cent cinquante tour-opérateurs, guides et agents de voyage seront également invitésà promouvoir ce parcours à travers la syrie, le Liban, la tunisie,l’italie, la Grèce et Malte.

Quelles activités avez-vous prévu pour accroître laconscientisation locale de l’existence d’un patrimoine phénicien,et éveiller un intérêt touristique pour ce parcours ?

tout d’abord, nous nous efforcerons de toucher un public aussi largeque possible. À cette fin, nous organiserons un concours conceptuelinternational, ouvert à divers médias comme la bande dessinée, ledessin animé, la photographie, la poésie, etc. à l’intention de lycéens,mais également un concours international de design destiné auxétudiants en architecture. La finalité de ces concours est decomprendre la manière dont ces étudiants perçoivent et interprètentl’espace dans lequel ils vivent – en particulier la zone partagée entrele front de mer et la ville – et de les inciter à proposer de nouvellesformes d’interconnexion et de revitalisation de ces zones, incluantle parcours patrimonial. Par le biais de diverses expositions relativesà ces concours, nous ferons en sorte d’appréhender un public plusétendu au sein des pays partenaires – y compris les résidents et lesgroupes d’usagers – de manière à ce qu’ils prennent conscience dece patrimoine, et faire en sorte de leur montrer la façon dont ilsperçoivent leur relation avec les communautés rattachées auparcours phénicien. des expositions, de même que des festivals etautres activités culturelles organisés tout au long de la durée duprojet, offrirons également la possibilité de rendre les circuits àl’intérieur des cités et à travers les régions encore plus attrayantspour les touristes. Le résultat revêt une importance d’autant plusgrande qu’il révèlera la relation géographique et culturelle, tellequ’elle est perçue par les populations, avec les autres communautésdu bassin méditerranéen n

Propos recueillis par Giuliano Salis

Pour un complément d’information concernant ce projet,consulter le site :http://www.eh4-marenostrum.net/

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TYRE, LEBANON - C. GRAZ 2003

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UNE CONVERSATION AVEC… silvia Barbone

Gestion de projets et développement durable sont au centre dePM4esd-Gestion de projet pour le développement durableeuropéen, initiative financée par le programme Long Life Learning*de l’union Européenne, et géré par un partenariat mi-public, mi-privé visant à instaurer une méthodologie de gestion de projetinternationale s’appliquant aux deux secteurs-clés dudéveloppement durable : le tourisme et la culture. PM4Esd consistesimultanément en une méthodologie de gestion de projet (leprocessus de développement sera bientôt achevé et les premiersrésultats seront communiqués aux abords de septembre 2011), etun partenariat composé de huit participants publics et privés issusde cinq pays. Ces participants se composent d’une municipalité(Frigento, italie), de deux petites moyennes entreprises (QrP MMiet jLag), de deux chambres de commerce (celles d’Édimbourg etd’istanbul), d’une université (celle de Lodz) et de deux organisationsà but non-lucratif spécialisées en formation et gestion locale (scuolaCamigliati et Auxilum). Cette phase-pilote de PM4Esd recouvre lesrégions suivantes : l’Europe de la Méditerranée (italie, turquie),l’Europe du nord (royaume-uni), Europe centrale (Autriche) etl’Europe de l’Est (Pologne). Le programme de PM4Esd se fonde surdeux concepts-clés : “Gestion de projets” et “développementdurable”. Ces concepts représentent la base de son argumentation,en particulier celui de développement durable appliqué aux secteursdu tourisme et de la culture. une fois validés, les résultats serontprêts à être exploités dans des contextes variés, y compris celui dela région euro-méditerranéenne.

une méthodologie innovatrice

“PM4ESD se fonde sur les même schèmes de ceux de Prince2 (projetsÀ L’INTÉRIEUR d’Environnements Contrôlés), méthode structurée quiest de facto le standard intensément utilisé par le gouvernement duRoyaume-Uni, et largement reconnu et exploité dans le secteur privé,à la fois à l’international et au Royaume-Uni. Notre partenariatinnovera l’ensemble des méthodes de Prince2 en l’adaptant à deuxsecteurs-clés : le tourisme et la culture. PM4ESD vise également àdevenir une méthodologie reconnue sur le plan international, et enusage par les gouvernements à la fois locaux et nationaux, lessociétés, ainsi que toutes les parties prenantes des secteurstouristique et culturel. Gestionnaires de projets, législateurs etentrepreneurs jouant un rôle décisif dans l’aménagement et lagestion des sites touristiques et culturels, des entreprises et desinitiatives particulières, il est grand temps de pouvoir disposer dequalifications et de compétences certifiées, lesquelles doivent, de jouren jour, coopérer dans un cadre de gestion de projets aux standardsélevés” nous explique silvia Barbone.selon les stratégies européennes établies par les observatoireséconomiques et sociaux internationaux, le “développement durable”est le passage obligé de tous les pays pour atteindre un réeldéveloppement au profit des futures générations. néanmoins, ledéfi réside dans le fait de savoir comment accéder au“développement durable” dans les domaines du tourisme et de laculture. “Que nous conduisions un programme public ou industriel,

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FEZ, MOROCCO - C. GRAZ 2009 PALERMO, ITALY - C. GRAZ 2010 JBEIL, LEBANON - C. GRAZ 2003

tourisme et culture ne peuvent être générateurs de croissance économique et de développementsocial que par une gestion en osmose avec des approches efficaces et durables, embrassant à lafois méthodologie et contentement. silvia Barbone, directrice de gestion de jLAG Ltd, sociétéspécialisée en gestion touristique et culturelle, ainsi qu’en formation de gestionnaires de cesmêmes domaines, nous présente le PM4Esd (Gestion de projet pour le développement durableeuropéen), méthodologie innovatrice de gestion de projets spécialement conçu pour le secteurtouristique et culturel…

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statue Silvia Barbone, la notion de développement durable doit êtreplanifiée dès le départ et aussitôt intégrée au monde des affaires.Adapter Prince2 en tant qu’approche de développement durable pourles secteurs touristique et culturel impose le développement d’uneméthodologie de gestion de projet et un produit de formationpouvant être aisément employés comme instrument pratique degestion d’initiatives publiques et privées. Toutes les statistiquesdisponibles démontrent que l’industrie touristique revêt uneimportance économique capitale, et qu’elle contribue aux principauxobjectifs d’une politique économique, comme l’amélioration de lacroissance et les changements de structures et d’emplois.”

le tourisme et la culture peuvent être créateurs de croissanceéconomique et sociale, dans la mesure où ils sont planifiés etgérés dans un esprit de méthodologie soutenue, et nonsimplement pour satisfaire à une tendance.

Les partenaires du PM4Esd ont débattu du besoin d’élaborer unestratégie de gestion de projets apte à piloter les autorités locales etautres parties prenantes dans leur marche quotidienne vers ladurabilité. “Le point de départ consistait en une réflexion conjointe :Le tourisme et la culture peuvent être créateur d’une croissanceéconomique et sociale dans la mesure où ils sont planifiés et gérésdans un esprit de méthodologie soutenue, et non simplement poursatisfaire à une tendance, insiste silvia Barbone. Cela procède de laprésomption que, pour rendre certains objectifs durables, il ne suffitpas d’installer des panneaux solaires, de dresser des listes derestaurants ou d’établir des mesures incitatives pour des moyens detransport intelligents : un système de gestion garantissant une actiondurable doit également être instauré. Plusieurs projets touristiqueset culturels ont été élaborés grâce à des fonds publics, alors que peud’entre eux en ont retiré des bénéfices concrets. une analyse a étéfaite à des niveaux nationaux. Elle nous a permis de découvrir quel’absence de méthodologie a favorisé, au cours de la précédentedécennie, une gestion de fonds publics dans les secteurs du tourismeet de la culture, sans la moindre qualification ni contrôle. denombreux fonds ont été dépensés pour la réalisation de projetstouristiques et culturels, mais rares sont ceux qui ont abouti à desrésultats pérennes pour les communautés. Les raisons concrètes decet échec tiennent souvent à des problèmes de gestion de projets,comme des responsabilités mal définies, une trop faible implicationde la part des utilisateurs finaux à l’intérieur du processus, unecommunication défaillante, un mauvais suivi des bénéfices, ouencore la prépondérance surtout ou exclusivement accordée aucontrôle administratif”.

une méthodologie ayant un rôle et des responsabilitésclairement définis pour la mise en œuvre d’actions concrètes, etproduisant un réel impact sur les communautés locales.

La prérogative du PM4Esd réside en une méthodologie de gestionmise en pratique quelle que soit l’organisation – publique ou privée– nécessitant la planification et la gestion d’un projet. Elle offre auxautorités locales la garantie que le projet débouchera sur des actionsconcrètes, avec des rôles et des responsabilités clairement définis.Elle contribue auprès des autorités locales à une administrationtransparente, et à ne pas perdre de vue qu’à chaque initiative doit

correspondre des retombées concrètes. ses caractéristiques-clés sedéfinissent par la focalisation sur les justifications commerciales, unestructure organisationnelle bien établie pour l’équipe de gestion deprojet, une approche de planification axée sur les produits,l’importance à accorder à la division de l’ensemble du projet enétapes gérables et contrôlables, et une flexibilité adaptée aucontexte donné. “PM4ESD sera profitable aux gestionnaires deprojets, aux administrateurs et à toute autre forme d’organisation,grâce à l’utilisation contrôlable des ressources, et à la capacité àgérer les affaires et les risques inhérents aux projets de manière plusefficace. PRINCE2 incarne des pratiques éprouvées et solidementétablies parmi les meilleures qui existent en matière de gestion deprojet. Il est largement reconnu et compris, car il instaure un langagecommun à tous les participants d’un projet. PRINCE2 favorise aussila reconnaissance formelle des responsabilités au sein d’un projet etse focalise sur ce que ce projet doit offrir, pourquoi, quand et pourqui. De même, PRINCE2 implique tous les intervenants, y compris lesutilisateurs finaux, dans le comité directeur du projet. Aussi, toutesles caractéristiques essentielles de PRINCE2 seront-elles employéespar PM4ESD, sauf que PM4ESD sera spécifiquement destiné à laplanification et la gestion de projets touristiques et culturels”,explique silvia Barbone.

instruments utiles dans d’autres contextes et régions

Les principaux résultats du PM4Esd conduiront à l’élaboration d’unmanuel sur le thème “Gestion de projets pour le développementdurable européen”, outil essentiel pour les gestionnaires désireuxd’obtenir une qualification et d’accéder aux outils de formationproduits (Fondation et Praticiens). Le projet va bientôt entamer saphase d’adaptation, alors qu’un “Atelier international d’adaptation”se tiendra fin mai en Autriche. Cette phase achevée, un essai-pilotesera effectué et le processus de validation pourra commencer.“PM4ESD vise à devenir une méthodologie standard flexible, àl’usage des gestionnaires de projets dans les domaines du tourismeet de la culture, afin de faciliter la gestion de projets, tout en enétendant l’impact. Il aspire également à l’obtention d’unecertification internationale, reconnue par les systèmes formatifseuropéens, de sorte que l’ensemble de ses méthodes soit perçues partoute organisation comme une garantie de gestion durable” n

Propos recueillis par Giuliano Salis

Pour un complément d’informations :www.prince2.org.ukwww.apmgroup.co.ukwww.pm4esd.eu

* Programme financé par l’UE dans le domaine de l’éducation et de la formation conçu pour permettre auxindividus de poursuivre tout au long de la vie des opportunités d’apprentissage et qui intègre différentes initiativesen Europe. http://eacea.ec.europa.eu/llp/index_en.php

CONNECTING - ISSUE N°4 - MARS 2010

TIARA, SYRIA - C. GRAZ 2003

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PERSPECTIVESUR LE PATRIMOINECULTUREL

La fréquentation croissante des sitespatrimoniaux répond aux attentes despopulations locales, désireuses de valoriser leurpatrimoine, et des touristes, attirés par ladécouverte de nouvelles destinations. il enrésulte une plus grande attention pour lepatrimoine et des retombées économiquesintéressantes pour le développement local.toutefois, une fréquentation incontrôléereprésente une sérieuse menace pour l’intégritéd’un site et la qualité de l’expérience desvisiteurs. depuis longtemps, les professionnelsdu patrimoine ont tiré la sonnette d’alarme.Plus récemment, l’industrie du tourisme a prisconscience du danger d’insatisfaction de sesclients. il importe donc de maîtriser lafréquentation touristique.

une coopération s’impose entre les acteursconcernés, sous l’égide des autorités publiques,pour concilier trois objectifs : - une bonne conservation du patrimoine, dans

ses dimensions tangibles et intangibles, - un développement local équilibré, dans le

respect des communautés d’accueil,- un tourisme culturel de qualité.

une telle gestion globale peut se fonder sur leCode mondial de déontologie de l’oMt et laCharte du tourisme culturel de l’iCoMos.

une approche au cas par cas est nécessaire. iln’y a pas de recette universelle. il s’agit plutôtde poser les bonnes questions et de proposeraux acteurs concernés une panoplie de mesurespour traiter chaque situation concrète.

Au plan opérationnel, on prendra en comptetrois principales phases : - la demande : au moment où le visiteur choisit

une destination et une date,- la destination : l’accueil dans la région ou la

ville,- le site visité (une agglomération ou un édifice

particulier).

La gestion de la demande vise à répartir lesvisites dans le temps et dans l’espace, par des

offres avantageuses hors saison ou un éventaild’attractions diverses. il s’agit d’inciter lesvisiteurs à programmer une visite en dehors despériodes de pointe et de considérer d’autresdestinations moins fréquentées. La gestion de la destination accueille le visiteurarrivé dans la région de destination, selon deuximpératifs : développement local et satisfactiondu visiteur. il est communément admis qu’unséjour d’au moins une nuit est la condition deretombées économiques locales. Les acteurslocaux chercheront dès lors à proposer unevariété des sites et attractions et à améliorerleur capacité opérationnelle, notamment parune bonne coordination des actions : accueildans les gares ou aéroports, gestion du trafic,implication des hôtels, restaurants et cafés,etc… La coopération des diverses attractionsculturelles d’une destination (sites, édifices,musées…) permet de proposer un “paquetglobal”. souvent, il convient aussi d’améliorer lacapacité physique d’accueil : hôtels etrestaurants, infrastructures de transport,signalisation. La gestion de la destination viseaussi à minimiser les effets sociaux, culturels oupsychologiques pervers d’une fortefréquentation de visiteurs sur la communautéd’accueil.

La gestion du site est évidemment la dimensionessentielle d’une bonne conservationdes valeurs matérielles et immatériellesdu patrimoine.divers modèles opérationnels ont été mis aupoint, notamment :- La “Capacité d’accueil” est le modèle le plus

courant pour fixer une limite physique aunombre de visiteurs.

- un autre modèle est le “degré de changementacceptable” qui porte sur une gestion parobjectifs et un plan opérationnel tenant mieuxcompte de la spécificité du site.

L’accent est mis sur la présentation etl’interprétation pour permettre aux visiteurs demieux saisir toutes les valeurs d’un site. Cettedémarche contribue au respect du site etsensibilise le visiteur aux problèmes de laconservation. des enquêtes de satisfactionpermettent aussi d’améliorer les conditions devisite.

dans la gestion du site, une amélioration de lacapacité opérationnelle permet de bien définirles responsabilités et d’assurer la coopérationde tous les acteurs concernés (autocaristes, touropérateurs, guides, etc…). Les horairesd’ouverture tiennent compte des variationsdans l’afflux des visiteurs. Les prix d’entréepeuvent être modulés en fonction de la saison

et des heures d’accès. des priorités d’accès ausite peuvent être accordées aux visiteurs quiséjournent au moins une nuit dans la région.Plusieurs circuits de visite peuvent êtreproposés, de manière à mieux répartir lesvisiteurs sur l’ensemble du site. une limiteabsolue journalière peut être fixée pour l’accèszones sensibles.

Par ailleurs, des aménagements d’infrastructuresont aussi à considérer. La zone d’accueil estimportante pour contrôler les flux de visiteurset leur offrir l’information requise. Lescheminements sont aménagés de manière àcanaliser les circulations et à réduire l’impact dupassage des visiteurs, en les distribuantéventuellement en plusieurs circuits. unesignalisation soignée permet de guider lesvisiteurs et de réduire les attroupements.L’accessibilité aux personnes handicapées estune question délicate, puisqu’il s’agit deconcilier le respect des réglementations et lasauvegarde du site.

En conclusion, il est clair que toutes les mesuresde conservation préventive s’imposentdavantage encore lorsqu’un site est ouvert àune large fréquentation. Les diverses procédéstechniques sont bien connues : au cas par cas etsans concession.

n.b. Cet exposé se réfère à un rapport préparé pourl’OMT en 2005 : “La gestion touristique des sitesculturels et naturels”.

Maîtriser lafréquentationtouristique des sitespatrimoniauxPAr jEAn-Louis LuxEn,

ExPErt juristE sEnior dE LA rMsu

SALE, MOROCCO - C. GRAZ 2009

PALERMO, ITALY - C. GRAZ 2010

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LES MEILLEURS CLICHÉS

Vous trouvez ici une sélection des plus belles photos collectées dans le cadre du programme Euromed Héritage 4 pour illustrer toute la richesse du patrimoine culturelméditerranéen. dans le mois de mai la rMsu et l’Association rehabiMed lanceront un Prix de Photographie pour accroître la sensibilisation du public envers le patrimoineculturel dans la région. Les photos primées seront ensuite publiées dans cette section ainsi que sur le diaporama EH 4 : http://www.euromedheritage.net/intern.cfm?lng=fr&menuID=88

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SICILIAN PUPPETS, PALERMO - C. GRAZ 2010 FEZ, MOROCCO - C. GRAZ 2009

FEZ, MOROCCO - C. GRAZ 2009 BENI ISGUEN, ALGERIA - M. KACICNIK 2009

FEZ, MOROCCO - C. GRAZ 2009 RABAT, MOROCCO - C. GRAZ 2009

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DIVERS

Notre agenda

évènements rMsu

l Mai 2010“Points de vue croisés : Patrimoine vivantde la région Méditerranée”, un Prixinternational de la Photographienumérique d’EH 4 et rehabiMed

l 17-19 mai 2010 - Petra, jordanieModule de formation : Gestion des siteset des objets patrimoniaux

l 6-8 juin 2010 - damas, syrieAtelier juridique: Economie et financementdu patrimoine

l 10-14 juin 2010 - rabat, Maroc15ème édition du Festival jazz au Chellah www.jazzauchellah.com

l 17-19 juin 2010 - nicosie, ChypreAtelier thématique: Cartographie descommunautés et groupes culturels

évènements internationaux

l 15-16 avril 2010 - Casablanca, Marocséminaire Mutual Heritage “tourisme etpatrimoine”

l 24 mai 2010 - date limite d’inscription etd’envoi des films Prix international du documentaire et dureportage méditerranéen de la CMCAhttp://www.cmca-med.org/fr/actualites/detailActu.php?idnews=122

l 23-25 mai 2010 - Alexandrie, ÉgypteConférence Manumed : La continuitépatrimoniale. origines et préludes dupatrimoine arabo-musulmanhttp://www.manumed.org/fr/actualites/4-septieme_conference_internationale_du_centre_de_manuscrits_de_la_bibliotheca_alexandrina.htm

l 17 septembre-29 octobre 2010 - rome, italieiCCroM’s training course in First Aid toCultural Heritage in times of Conflict(Application deadline: 14 May 2010) http://www.iccrom.org/

RMSU pour le programme Euromed Héritage 4rue d'Egmont 15 B-1000 Bruxellest. +32 (0)2.609 55 50 - f. +32 (0)2 511 63 [email protected]://www.euromedheritage.net

n

Euromed Heritage 4 Connecting - une publication trimestrielle de la RMSU pour le programme Euromed Héritage 4L’équipe de la RMSU : Christiane Dabdoub Nasser, Chef d’équipe - Christophe Graz, Directeur de projet - George Zouain, Directeur de projetJean-Louis Luxen, Expert légal senior - Giuliano Salis, Expert en communication - Giulia Bertelletti, Event manager - Dario Berardi, Expert NTIC

Pour recevoir les prochains“Euromed Héritage 4 Connecting”, inscrivez-vous à notre liste de diffusion sur http://www.euromedheritage.netnCO

NCEPTION GRAPHIQUE : M

ARTINE LAMBERT

CONNECTING - ISSUE N°4 - MARS 2010

Pour cette édition de connecting nous avons sélectionné pour vous une courte bibliographie depublications disponibles en ligne, y inclut de rapports de conférences et de réunions de et pourla région, particulièrement pertinents pour euromed Héritage et que de manière directe ouindirecte portent sur des questions liées au tourisme en Méditerranée.

1. Euromed Ministerial Conference on tourism, 2 & 3 April 2008, Fez, Morocco, Agreed Conclusionshttp://ec.europa.eu/external_relations/euromed/conf/tourism/conclusions_en.pdf

2. tourism trends in Mediterranean Partner Countries, 2000-2006:http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-SF-08-095/EN/KS-SF-08-095-EN.PDF

3. Le tourisme dans le bassin Mediterranéen :http://www.mfnu.org/docs/MFNU6_Le_tourisme_dans_le_bassin_mediterraneen.pdf?1e68c76b13285837176f3c7305f9df4e=3c288995d812760f548ab2a3c20651e0

4. Guidelines for community-based ecotourism development, WWF international, july 2001http://www.icrtourism.org/Publications/WWF1eng.pdf

5. results: Five year Programme of the Barcelona summit 2005http://ec.europa.eu/external_relations/euromed/summit1105/five_years_en.pdf

Atelier international « Patrimoine urbain en Méditerranée : développement économique et social »,Arles, France, 22-23 avril 2010

La mise en valeur du patrimoine, notamment du patrimoine urbain, peut êtreun levier efficace pour le développement et l’aménagement des villes et pourleur réappropriation par les habitants. Par ailleurs, la complexité desinterventions sur l’existant est un moteur pour les innovations dans ledomaine technique (produits, savoir-faire, outils informatiques, etc.) maiségalement dans celui de la communication. Enfin un espace réhabilité ou rénové dans de bonnes conditions est un facteurd’attractivité du territoire pour l’implantation des familles mais aussi pour lacréation de nouvelles activités telles que le tourisme ou la construction. information et inscriptions : http://www.avecnet.net/Agenda/atelier2010/page80/page80.html

le coin du lecteur

sondage auprès des Européens sur leurs comportements touristiques, phase 2 – direction GénéraleEntreprise et industrie de la Commission Européenne

Ce sondage concernait :- La nature des voyages effectués en 2009 par les personnes interrogées – distinguant

« séjours brefs et privés » et « voyages de vacances ».

- Les raisons pour lesquelles les personnes interrogées ne sont pas parties en vacances en 2009.

- Les caractéristiques du voyage de grandes vacances effectué par les personnes en2009 (moyens de transport utilisé).

- Les vacances sous leur aspect financier (comment faire des économies pendant lesvacances).

- Les comportements variés des personnes à l’égard du tourisme (destinations préférées).

- Les projets de vacances pour 2010 des personnes interrogées.

Cette enquête a été effectuée du 5 au 9 février 2010. Plus de trente mille personnes choisies au hasard,de quinze ans et plus, ont été interrogées à travers les vingt-sept pays de l’union Européenne plus cinqautres pays (Croatie, turquie, ancienne république yougoslave de Macédoine, norvège et islande). Lataille des échantillonnages variait en fonction des pays, allant de cinq cents personnes pour le plus petità deux mille pour les plus grands (se référer à la section détails de sondage dans l’annexe de détails destailles d’échantillonnages actuels pour les trente-deux pays).Les résultats du sondage sont disponibles sur le lien suivant : http://ec.europa.eu/enterprise/newsroom/cf/document.cfm?action=display&doc_id=5668&userservice_id=1&request.id=0