17
S ince the beginning of the 80s, the « universal precaution » principle to reduce the risks of cross-contaminations has led to the development of infection control protocols of materials including those necessary for dental impression pro- cedures. These protocols have been widely debated concerning the risks of alterations of the impressions or plaster models poured from them, the implementation complexity of suitable protocols and doubts on their advantage and effi- cacy. This has led to a refusal of this step by most practitioners although the risks of cross-contamination are undeniable. The first part of this article treats the instrumental design relating to working procedures, the disinfection of impressions as well as the nature of disinfectants. The literature published between 2005 and 2008 is then analyzed to update the influence of disinfection procedures on the quality of impressions and replicas. It shows that simple protocols allow an effective disinfection of current materials without alteration of impression or model. Certain combinations of disinfecting solution, impression material and plaster are preferable. Immersion in a disinfecting solution is to be privileged. Sodium hypochlorite is, in particular, a validated and less expensive solution and its preparation must respond to certain rules which are detailed in this review. The evaluated published protocols are summarized in a table of synthesis. In a dental health care structure,disinfection of impressions must be systematically practiced to control the risks of cross-contamina- tions. It must be controlled by the practitioner who must inform the laboratory on the performed disinfection mode to avoid double disinfection which can lead to alterations of impressions or working models. Keywords : Disinfection Dental impressions Immersion Spraying Cross-contaminations D epuis le début des années 80, la notion du principe de « précaution universelle » pour limiter les risques de conta- minations croisées a abouti à l’émergence de protocoles de désinfection du matériel et des matériaux nécessaires à la séquence des empreintes. Ces procédures ont été largement controversées compte tenu des risques d’altéra- tion des enregistrements ou des modèles en plâtre, de la complexité de mise en place de protocoles adaptés et des dou- tes quant à leur utilité et à leur efficacité. Cela a aboutit à un rejet de cette étape par la plupart des praticiens alors que les risques de contaminations croisées sont avérés. La première partie de ce travail traite des objectifs liés à l’er- gonomie de la séquence de travail et à la décontamination des empreintes ainsi que de la nature des solutions désin- fectantes. Puis une analyse de la littérature publiée entre 2005 et 2008 permet d’actualiser l’influence des procédures de désinfection sur la qualité des empreintes et des répliques. Elle met en évidence que des protocoles simples per- mettent de décontaminer efficacement l’ensemble des matériaux actuels sans risque d’altération de l’empreinte ou du modèle. Certaines associations, solution désinfectante - matériau d’empreinte – plâtre, sont préférables. Les procédu- res d’immersion dans une solution décontaminante sont à privilégier. L’hypochlorite de sodium est, en particulier, une solution validée et peu onéreuse dont la préparation doit répondre à certaines règles qui sont détaillées. Les protocoles validés sont repris dans un tableau de synthèse. La décontamination des empreintes peut être systématique et avoir lieu dans la structure de soins pour répondre à la logique de contrôle des risques de contaminations croisées. Le laboratoire de prothèses doit être clairement informé du mode de désinfection réalisé afin d’éviter les risques de double déconta- mination pouvant être à l’origine d’altérations des empreintes ou des modèles de travail. résumé abstract Patrick FOURNIER*, Daniel DOT** * Assistant hospitalo-universitaire, Université Paris Descartes - Service de prothèses. ** Maître de conférences - Praticien hospitalier, Université Paris Descartes - Service de prothèses. Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009 Contaminations croisées et empreintes. Mots clés : Désinfection Empreintes dentaires Immersion Pulvérisation Contaminations croisées PROTHÈSE 157 soumis pour publication le 13/03/09 accepté pour publication le 24/06/09 Rev Odont Stomat 2009;38:157-173 Cross-contamination and dental impressions.

Mise en page 1 - SOP

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Mise en page 1 - SOP

Since the beginning of the 80s, the « universal precaution » principle to reduce the risks of cross-contaminations hasled to the development of infection control protocols of materials including those necessary for dental impression pro-cedures. These protocols have been widely debated concerning the risks of alterations of the impressions or plaster

models poured from them, the implementation complexity of suitable protocols and doubts on their advantage and effi-cacy. This has led to a refusal of this step by most practitioners although the risks of cross-contamination are undeniable.The first part of this article treats the instrumental design relating to working procedures, the disinfection of impressionsas well as the nature of disinfectants. The literature published between 2005 and 2008 is then analyzed to update theinfluence of disinfection procedures on the quality of impressions and replicas. It shows that simple protocols allow aneffective disinfection of current materials without alteration of impression or model. Certain combinations of disinfectingsolution, impression material and plaster are preferable. Immersion in a disinfecting solution is to be privileged. Sodiumhypochlorite is, in particular, a validated and less expensive solution and its preparation must respond to certain ruleswhich are detailed in this review. The evaluated published protocols are summarized in a table of synthesis. In a dentalhealth care structure,disinfection of impressions must be systematically practiced to control the risks of cross-contamina-tions. It must be controlled by the practitioner who must inform the laboratory on the performed disinfection mode toavoid double disinfection which can lead to alterations of impressions or working models.

Keywords :DisinfectionDental impressionsImmersionSprayingCross-contaminations

Depuis le début des années 80, la notion du principe de « précaution universelle » pour limiter les risques de conta-minations croisées a abouti à l’émergence de protocoles de désinfection du matériel et des matériaux nécessairesà la séquence des empreintes. Ces procédures ont été largement controversées compte tenu des risques d’altéra-

tion des enregistrements ou des modèles en plâtre, de la complexité de mise en place de protocoles adaptés et des dou-tes quant à leur utilité et à leur efficacité. Cela a aboutit à un rejet de cette étape par la plupart des praticiens alorsque les risques de contaminations croisées sont avérés. La première partie de ce travail traite des objectifs liés à l’er-gonomie de la séquence de travail et à la décontamination des empreintes ainsi que de la nature des solutions désin-fectantes. Puis une analyse de la littérature publiée entre 2005 et 2008 permet d’actualiser l’influence des procéduresde désinfection sur la qualité des empreintes et des répliques. Elle met en évidence que des protocoles simples per-mettent de décontaminer efficacement l’ensemble des matériaux actuels sans risque d’altération de l’empreinte ou dumodèle. Certaines associations, solution désinfectante - matériau d’empreinte – plâtre, sont préférables. Les procédu-res d’immersion dans une solution décontaminante sont à privilégier. L’hypochlorite de sodium est, en particulier, unesolution validée et peu onéreuse dont la préparation doit répondre à certaines règles qui sont détaillées. Les protocolesvalidés sont repris dans un tableau de synthèse. La décontamination des empreintes peut être systématique et avoir lieudans la structure de soins pour répondre à la logique de contrôle des risques de contaminations croisées. Le laboratoirede prothèses doit être clairement informé du mode de désinfection réalisé afin d’éviter les risques de double déconta-mination pouvant être à l’origine d’altérations des empreintes ou des modèles de travail.

su

ab

stra

ct

Patrick FOURNIER*, Daniel DOT*** Assistant hospitalo-universitaire, Université Paris Descartes - Service de prothèses.** Maître de conférences - Praticien hospitalier, Université Paris Descartes - Service de prothèses.

Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Contaminations croisées et empreintes.Mots clés :DésinfectionEmpreintes dentairesImmersionPulvérisationContaminations croisées

PROTHÈSE

157soumis pour publication le 13/03/09accepté pour publication le 24/06/09 Rev Odont Stomat 2009;38:157-173

Cross-contaminationand dental impressions.

Page 2: Mise en page 1 - SOP

158Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

PROTHÈSE

Au début des années 80, une prise de consciencea émergé concernant les risques de dissémina-tions virales, en particulier du VIH. Des auteurs

ont alors mis en évidence l’importance de vecteursinfectieux au sein des organismes de santé. Ils ontmontré que certaines professions présentaient un risqued’exposition accru de contracter l’hépatite B. Ceci s’estvérifié pour le personnel dentaire y compris les techni-ciens de laboratoire, comme Runnels (1988) et Cottoneet coll. (1983) l’ont établi, avec un risque 6 à 8 foisplus élevé que pour la population générale. Ils montrentdonc les possibilités de contamination croisée entre le« cabinet » et le laboratoire via les éléments échangésentre les professionnels, à savoir principalement lesempreintes, les moulages et les prothèses.Ces observations ont conduit à adopter une approcheglobale de prévention des risques de contaminationdans les structures de santé, notamment la chaîne pro-thétique et le traitement des empreintes. Aux Etats-Unis, les CDC (Centers for Disease Control and preven-tion) ont publié dès 1986 les premières recommanda-tions concernant l’emballage, la désinfection et letransport des empreintes bucco-dentaires. Ces consi-gnes, reprises et synthétisées par l’ADA (AmericanDental Association) (1988), sont périodiquement réac-tualisées (1996). En 2003, les CDC (Kohn et coll., 2003)créent le « principe de précaution standard » qui main-tien le « principe de précaution universelle » dans lecas des empreintes. Ce principe est actuellement suivipar de nombreuses instances de santé, y compris bri-tannique (2003) et française (2006).Cependant il n’existe pas de procédure uniformisée dedésinfection et les protocoles décrits sont variables(temps d’application, concentration des solutions,mode opératoire) selon les pays concernés. Celaconduit à des procédures non standardisées dont l’ef-ficacité n’est pas toujours garantie. La difficulté demise au point d’un protocole unique tient au fait queles familles de matériaux d’empreinte se comportentdifféremment et avec plus ou moins d’altérations,selon la nature chimique et le mode d’application duproduit de désinfection.Ces procédures de traitements des empreintes, actuelle-ment suivies à 79 % dans les hôpitaux et les écoles den-taires européennes (Müller-Bolla et coll., 2004),seraient appliquées par seulement la moitié des prati-ciens privés japonais (Egusa et coll., 2008). Il existebien un décalage entre les recommandations unanimesde la communauté scientifique et leur mise en pratique.L’objectif de cet article est d’exposer et d’analyser lespistes de réflexions les plus récentes concernant lecontrôle des risques infectieux lors des séquences pro-thétiques mettant en jeu une empreinte intrabuccale.

At the beginning of the 80s, an awarenessconcerning the risks of viral transmission, inparticular HIV, appeared and the significance

of infection spreading within health care establish-ments has been emphasized. Certain professionswere found to present a greater risk of exposure tohepatitis B infection. This is the case for dentalhealth care professionals including laboratory techni-cians who are at a higher risk of 6-8 times than thegeneral population, as reported by Runnels (1988)and Cottone et al. (1983). The possibilities of cross-contamination between « dental offices » and labora-tories were shown through exchanges between theprofessionals of elements, especially dental impres-sions, casts and prostheses.Therefore, a global prevention of contamination hasbeen adopted by health care establishments, notablyduring prosthetic fabrication process and manipulationof dental impressions. In the United States, the Centersfor Disease Control and prevention (CDC) published in1986 the first recommendations concerning packaging,disinfection and transport of dental impressions. Theseguidelines, resumed and synthesized by the AmericanDental Association (ADA) in 1988, are periodicallyupdated (ADA, 1996). In 2003, the CDC developed the« standard precautions » which maintains the « univer-sal precautions » for treatment of dental impressions(Kohn et al., 2003). This principle is at present follo-wed by numerous health care authorities, includingBritish (2003) and French (2006).

However, there is no standardized procedure of disin-fection and those described protocols are variable, forexample in application time, concentration of disinfec-ting solutions and operating mode, depending on theconcerned countries. The efficacy of these non-stan-dardized procedures is not always guaranteed. The dif-ficulty to establish a unique protocol lies on the factthat impression materials of various families different-ly behave with relative changes of quality due to disin-fection procedures, depending on the chemical natureand the application mode of disinfectants.These treatment procedures of dental impressions, pre-sently followed by 79 % in European hospitals anddental schools (Müller-Bolla et al., 2004), would beapplied by only half of Japanese private practitioners(Egusa et al., 2008). A discrepancy clearly exists bet-ween the unanimous guidelines of the scientific com-munity and their real application.The objective of this article is to present and analyzethe most recent thoughts concerning the infectioncontrol during prosthetic procedures involving dentalimpressions.

Page 3: Mise en page 1 - SOP

159Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Les vecteurs de transmissions pathogènes sontle sang, la salive, le biofilm. Cette contamination seproduit exceptionnellement du professionnel vers lepatient. Aux Etats-Unis, sur 551 000 personnes issuesdes personnels des cabinets dentaires et de laboratoi-res les CDC ne relèvent aucune transmission déclarée deVIH au patients depuis 1992, aucune transmissiond’hépatite B depuis 1987 et aucune concernant l’hépa-tite C (guideline 2003). Le risque principal repose surla contamination du personnel par le patient, que cesoit par les virus cités précédemment mais aussi par lescytomégalovirus, l’herpes simplex virus de type 1 et 2,le mycobactérium tuberculosis, les staphylocoques, lesstreptocoques et les candida en particuliers. S’agissantdes empreintes, la transmission des germes pathogènesdu patient vers le personnel soignant peut avoir lieuindirectement via le porte-empreinte, le modèle, l’ins-trumentation, les matériaux ou les surfaces. Dans uneétude de 2008, Egusa et coll. ont retrouvé systémati-quement la présence d’agents pathogènes susceptiblesde transmettre des maladies opportunistes sur desempreintes aux hydrocolloïdes et des moulages issus deces empreintes. Notons cependant que le risque detransmission du Creuztfeld-Jacob n’existe pas durantcette séquence clinique.

L’extraction dentaire qui s’inscrit dans uneséquence continue sans rupture de la chaîne d’asepsieprésente moins de risques de contaminations croiséesque la séquence d’empreinte où les vecteurs de conta-minations sont multiples. Après les avoir identifié,seule une bonne ergonomie permet de contrôler et res-treindre les surfaces contaminées avant de les traiterpar un protocole de désinfection systématique.Il est indispensable de distinguer l’instrumentation spé-cifique qui doit être préparée en amont sans risque decontact avec des germes de la cavité buccale (Fig. 1)et l’instrumentation contaminée qui doit être isolée(Fig. 2).Une approche ergonomique doit aboutir à une instru-mentation contaminée qui se limite aux empreintes(porte empreinte, adhésif, matériau polymérisé, trans-

The vectors of pathogenic transmissions areblood, saliva and biofilm. This contamination excep-tionally occurs from health care professionals towardspatients. In the United States, on 551 000 staffs ofdental offices and laboratories, the CDC have foundno declared HIV transmission in patients since 1992and no hepatitis B and C transmission since 1987(Guideline 2003). The main risk is a contamination ofhealth care professionals from patients by not only theviruses previously cited but also cytomegalovirus,herpes simplex virus type 1 and 2, tuberculosis myco-bacterium, staphylococci, streptococci and in particu-lar, candida. Concerning dental impressions, the trans-mission of pathogenic microorganisms from patientstowards health care professionals can indirectly occurvia impression trays, models, instrumentation, mate-rials or contact surfaces. In one study, Egusa et al.(2008) systematically found the presence of pathoge-nic agents susceptible to transmit opportunistic disea-ses on hydrocolloidal impressions and models pouredon them. It should be noted, however, that the trans-mission risk of Creuztfeld-Jacob does not exist duringthis clinical procedure.

Tooth extraction which is part of a continuousprocedure without breach of the asepsis chain presentsfewer risks of cross-contamination than the impres-sion taking procedure where contamination vectorsare multiple. The contaminated surfaces can becontrolled and restricted only by a proper ergonomicsbefore subject to a systematic disinfection.

A distinction must be made between specific instru-mental procedures primarily prepared without risk ofcontact with microorganisms of the oral cavity (Fig. 1)and contaminated instrumental procedures which mustbe isolated (Fig. 2).An instrument design must lead to a contaminatedinstrumentation limiting only to impression taking(impression tray, adhesive, polymerized material,

Instrumentation, germespathogènes et empreintes

Instrumentation, pathogenicmicro-organisms and impressions

Objectifs liés à l’améliorationde l’ergonomie

Improvement of ergonomicsand instrument design

Page 4: Mise en page 1 - SOP

160Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

PROTHÈSE

ferts d’implant…) et aux systèmes d’injection en bou-che. L’aide d’un malaxeur automatique (Fig. 3) oud’une assistante facilite cet abord du travail.L’organisation et le choix de l’instrumentation permet-tent d’isoler les vecteurs pathogènes qui devront ensui-te être éradiqués.La plupart des systèmes d’injection de matériau de fai-ble viscosité sont constitués du pistolet, de la cartou-che et de l’embout injecteur jetable. Afin d’éviter lesrisques de contamination croisée (Fig. 4) lors dutransport et du stockage, cet embout doit être jetéaprès utilisation, en dépit des recommandations desfabricants. Le bouchon d’origine sera replacé ce qui per-met une décontamination de la cartouche par pulvéri-

implant transfers, etc.) and injection systems inmouth. This work approach can be facilitated by theuse of an automatic mixer (Fig. 3) or a dental assis-tant. The organization and the choice of instrumentscan isolate the pathogenic vectors to be eradicated.

Most injection systems of low-viscosity material arecomposed of a dispensing gun, a cartridge and dispo-sable injection tips. To avoid a cross-contamination(Fig. 4) during transport and storage, injection tipsmust be thrown away after use despite the manufactu-rers’ recommendations.The original cap will be repla-ced allowing a disinfection of the cartridge byspraying, without affecting the material contained in

Fig. 1 : Plateau préparé de l’instrumentation spécifique.

Tray prepared for specific instruments.

1 2

Fig. 2 : Plateau d’isolement contenant l’instrumentationcontaminée.

Tray to be isolated containing contaminated instruments.

Fig. 3 : Système d’injection automatique de matériau à empreintehaute viscosité.

Automatic injection system of high-viscosity impression material.

3 4

Fig. 4 : Contamination de l’embout mélangeur de la cartouche.

Contamination of the cartridge’s mixing tip.

Page 5: Mise en page 1 - SOP

sation, sans risque pour le matériau contenu dans lacartouche (Fig. 5). L’immersion n’est pas souhaitablecompte tenu du risque de pénétration du produit dansles cylindres non étanches. Le pistolet peut par contresubir une désinfection par immersion dans le bac utili-sé pour l’instrumentation traditionnelle (Fig. 6).Cette prise de conscience du problème a conduit desfabricants à commercialiser récemment des systèmespermettant de s’affranchir des contraintes de la décon-tamination des cartouches. Pour ce faire, Coltène®(Fig. 7) propose un système de cartouche entièrementincluse dans le corps du pistolet, alors que Dentsply®commercialise des cartouches jetables associées à despistolets autoclavables (Fig. 8).

the cartridge (Fig. 5). Disinfection by immersion isnot desirable considering the risk of product penetra-tion into the unsealed cylinders. The dispensing guncan be, on the other hand, disinfected by immersion ina tub generally used for instruments (Fig. 6).This awareness of the problem has led manufacturersto recently market new systems allowing a disinfec-tion of cartridges. For example, Coltène® (Fig. 7) pro-poses a system that the cartridge is completely inte-grated in the dispensing gun body, while Dentsply®markets disposable cartridges and autoclavabledispensing guns (Fig. 8).

161Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Fig. 5 : Bouchon replacé sur la cartouche, embout injecteurusagé à jeter.

Cap replaced on the cartridge, disposable used injecting tip.

5 6

Fig. 6 : Immersion du pistolet dans un bac désinfectant classique.

Immersion of the dispensing gun in a classic disinfection tub.

Fig. 7 : Président Microsystem Coltene®.

President Microsystem Coltene®

7 8

Fig. 8 : Aquasil Ultra Digit Dentsply®.

Aquasil Ultra Digit Dentsply®

Page 6: Mise en page 1 - SOP

162Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

PROTHÈSE

L’objectif du traitement est d’assurer une dés-infection complète de l’empreinte en préservant sesqualités dimensionnelles sans dégrader l’état de sur-face de la réplique. La réplique obtenue doit êtreexempte de germes pathogènes, suffisamment fidèlesur le plan dimensionnel ou le niveau de détail, etprésenter une résistance compatible avec la chaîned’élaboration prothétique.

Les empreintes sont considérées comme dumatériel à risque devant subir une décontaminationvisant à éliminer certains types de microorganismes età réduire la quantité d’autres agents jugés moinspathogènes. La stérilisation n’est pas souhaitée dansce cas, d’autant qu’elle serait impossible compte tenudes altérations engendrées sur les empreintes. De nom-breuses solutions désinfectantes sont proposées pourassurer la décontamination. Les quatre paramètres quirégissent l’efficacité de ces solutions sont la nature duprincipe actif, le mode d’application du désinfectant(immersion ou pulvérisation), la durée d’application etla concentration du ou des principes actifs.

Nature du principe actifIl doit répondre à des normes qui garantissent lescaractères bactéricide, virucide, fongicide voire sporici-de des désinfectants adaptés aux empreintes. Pour laFrance, cela correspond aux normes AFNOR et NF :Bactéricide : NF EN 1040, AFNOR NFT 72-170,171Fongicide : NF EN 1275, AFNOR NFT 72-190, 200, 201Virucide : AFNOR NFT 72-180Sporicide : AFNOR NFT 72-190, 230, 231Les principes actifs retenus le plus fréquemment pourcette utilisation sont à base d’aldéhydes, d’ammoniumquaternaires, d’hypochlorite de sodium, de phénols etde peroxyde.

Mode d’application du désinfectantL’immersion assure un contact du produit actif sur l’en-semble de l’empreinte. L’ADA préconise ce type de dés-infection qui nécessite cependant de disposer d’un bacalloué à cette procédure et de renouveler fréquemmentla solution. Par vaporisation l’application de la solutionest aisée mais il existe des risques inhérents à cetteprocédure comme la toxicité par potentiel allergisantlors de l’inhalation (Look et coll., 1990) et le risque dene pas désinfecter l’intégralité des surfaces.

A complete disinfection of dental impressionsmust be obtained with preserved dimensional accura-cy and without degrading the surface quality of thereplica. The obtained replica must be free from patho-genic microorganisms and dimensionally accurate ondetail, and presents a resistance compatible with theprosthetic elaboration process.

Impressions are considered as material at riskrequiring a disinfection to eliminate certain types ofmicroorganisms and reduce the quantity of otheragents considered less pathogenic. The sterilization isnot desirable in this case since it will lead to altera-tions of impressions. Numerous disinfecting solutionsare proposed. Four parameters governing the efficacyof these disinfectants are the nature of active principle,the mode of application (immersion or spraying), theduration of application and the concentration of one orseveral active principles.

Nature of active principleThe bactericidal, virucidal, fungicidal even sporicidalcharacters of disinfectants must conform to specificstandards concerning dental impressions. For France,the AFNOR and NF standards are used :Bactericidal: NF EN 1040, AFNOR NFT 72-170,171Fungicidal: NF EN 1275,AFNOR NFT 72-190, 200, 201Virucidal: AFNOR NFT 72-180(Sporicidal: AFNOR NFT 72-190, 230, 231)The active principles the most frequently used for thispurpose are based on aldehydes, quaternary ammo-niums, sodium hypochlorite, phenols and peroxide.

Disinfectant’s mode of applicationAn immersion assures a contact of the active producton the whole impression. The ADA recommends thistype of disinfection which requires however a tub assi-gned to this procedure and a frequent renewal of thesolution. By evaporation, the application of the solu-tion is easy but some risks inherent to this procedureexist such as the toxicity by allergenic potential of thesolution upon inhalation (Look et al., 1990) and therisk of not disinfecting the total surfaces.

Objectifs liés à la décontami-nation des empreintes

Disinfection of impressions

Solutions désinfectantes Disinfecting solutions

Page 7: Mise en page 1 - SOP

163Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Efficacité du désinfectantsur les micro-organismesL’efficacité d’un désinfectant répondant aux normescitées précédemment dépend des conditions d’utilisa-tion. C’est un point qu’il est cependant nécessaire devérifier expérimentalement, in situ, et des études éva-luant l’efficacité du traitement de désinfection ontété publiées par différents auteurs cités dans ce para-graphe. Conduites avec des solutions du commerce oudes solutions préparées extemporanément sans proto-cole standardisé, elles font parfois apparaitre des dif-férences de performances pour une solution chimiqueidentique. Ces résultats sont liés aux différents proto-coles utilisés pour lesquels on relève des variationssur le processus de désinfection utilisé, les bactériessélectionnées, le matériau d’empreinte testé ou enco-re le mode de contamination bactérienne.

Sur ce dernier point, certains auteurs utilisent desempreintes in vivo (Al-Jabrah et coll., 2007), d’autres,in vitro, d’une arcade sur un bloc métallique enduit degermes (Schwartz et coll., 1996 ; Turhan et coll.,2007) d’autres encore, sur un modèle propre avecenduction secondaire de l’empreinte (Memarian etcoll., 2007). Pour Berg et coll. en 2005, il reste cepen-dant à démontrer quel protocole de contamination invitro reproduit le mieux la réalité clinique. Notonségalement que pour l’hypochlorite de sodium lesconcentrations utilisées, le pH de la solution et sonétat d’oxydation sont des facteurs essentiels à connaî-tre pour en maîtriser son efficacité (Schwartz et coll.,1996 ; Memarian et coll., 2007).L’analyse des études les plus récentes qui s’intéressentdonc aux matériaux d’empreinte de dernière généra-tion, tant à montrer que :• rincer l’empreinte réduit significativement le nombrede microorganismes mais ne les élimine pas (Al-Jabrahet coll., 2007 ; Turhan et coll., 2007),

• l’alginate est le matériau qui retient le plus de micro-organismes (Al-Jabrah et coll., 2007),

• l’immersion de l’empreinte assure une désinfectionsatisfaisante des silicones et polyéther contrairementà la pulvérisation excepté avec une solution alcoo-lique et la mise sous sachet 10 minutes (Al-Jabrah etcoll., 2007),

• l’alginate est correctement décontaminé aprèsimmersion dans une solution à base d’aldéhydes oud’hypochlorite de sodium, ou après pulvérisationd’une solution alcoolique et mise sous sachet 10 mn(Al-Jabrah et coll., 2007).

La concentration du ou des principes actifs, les tempsd’application et les marques testées sont reportés dansle Tableau 1.

Efficacy of disinfectantson microorganismsThe use of a disinfectant conforming to the standardsmentioned previously outlines its efficacy on its spe-cific indication. It is however necessary to experimen-tally verify, in situ, this efficacy and several studiesevaluating the disinfection efficacy have been publis-hed by various authors. An application of commercialsolutions or solutions immediately prepared for usewithout standardized protocol can sometimes showdifferences in performances for an identical chemicalsolution. These discrepancies are related to variousemployed protocols or disinfection processes, selectedbacteria, tested impression or even tested bacterialcontamination mode.

For the latter, certain authors use in vivo impressions(Al-Jabrah et al,. 2007), while others in vitro impres-sions of an arch made of a metal block coated withmicroorganisms (Schwartz et al., 1996 ; Turhan etal., 2007) or secondary impressions on a cleanmodel (Memarian et al., 2007). It remains howeverto be determined on which in vitro contaminationprotocol reproduced at best the clinical reality (Berget al., 2005). It should be noted that, for sodiumhypochlorite, the used concentrations, the solutionpH and its status of oxidation are essential factorscontrolling its efficacy (Schwartz et al., 1996;Memarian et al., 2007).

An analysis of the most recent studies concerning theimpression materials of the latest generation show that :

• rinsing the impression significantly reduces thenumber of microorganisms but does not eliminatethem (Al-Jabrah et al., 2007; Turhan et al., 2007),

• alginate is the material which retains the most ofmicroorganisms (Al-Jabrah et al., 2007),

• immersion of the impression assures a satisfactorydisinfection of silicones and polyether in contraryto spraying except with an alcohol-based solutionand enclosed in a bag for 10 minutes (Al-Jabrah etal., 2007),

• alginate is correctly disinfected after immersion inan aldehyde-based solution or sodium hypochlori-te, or after spraying of an alcohol-based solutionand enclosed in a bag for 10 minutes (Al-Jabrah etal., 2007).

The concentration of one or several active products,the application times and the tested brands are sum-marized in the Table 1.

Page 8: Mise en page 1 - SOP

164Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Duréeimmersion

10 min

10 min

5 min

10 min

30 min

10 minet 60 min

10 min

10 minet 60 min

10 min

15 min

Matériauxd’empreinte

Algininoplast®,Provil®,Aquasil®,Xantopren®,Impregum F®

Impregum®,Provil®, Aquasil®porte empreintesen résine acrylique

Impregum®,Provil®, Aquasil®porte empreintesen résine acrylique

P2® (Kulzer)Impregum penta softet Penta®

10 Alginates sur 11

Impregum PE®,Aquasil®

Algininoplast®,Provil®, Aquasil®Xantopren®,Impregum F®

Impregum PE®,Aquasil®

P2® (Kulzer)Impregum penta softet Penta®

10 Alginates sur 11

Plâtrede coulée

Non étudié

Kaffir-D®SouthWesternindustrialplaster UK(type III)

Kaffir-D® SouthWesternindustrialplaster UK(type III)

Non étudié

New Plastone(type V)

Non étudié

Non étudié

Non étudié

Non étudié

New Plastone(type V)

Produitsdésinfectants

- Sterilox® (Peroxydede carbamide)Optident LTRoyaume Uni- Perform-ID®

Perform-ID®(Peroxomonosulfatede potassiumBenzoate de NaAcide tartrique)Schülke et Mayr GmbHAllemagne

MD 520®(GlutaraldéhydeChlorure d'ammonium)Durr Dental Allemagne

Super-On®(Glutaraldéhyde 2%)Pulheim/BrauweilerAllemagne

Sterihyde®(Glutaraldéhyde 2%)Maruishi, Japon

Prophène Plus®(Phénol dual)Certol international, LLC,US

NaOCl 0,525 %

Clorox®Clorox CO, OaklandNaOCl 0,5 %

NaOCl 0,525

Purelox®Oyalox, Tokyo, Japon

Paramètresétudiés et validés

% de variationlinéairede l'empreinte

Précisionet variationsdimensionnellesdu modèle

Précisionet variationsdimensionnellesdu modèle

% de variationlinéairede l'empreinte

Dureté du plâtre

% de variationlinéairede l'empreinteEtat de surface

% de variationlinéairede l'empreinte

% de variationlinéairede l'empreinteEtat de surface

% de variationlinéairede l'empreinte

Dureté du plâtre

Auteurs

Martin et coll.2007

Jagger et coll.2007

Jagger et coll.2007

Yilmaz at coll.2007

Hiraguchi et coll.2006

Walker et coll.2007

Martin et coll.2007

Walker et coll.2007

Yilmaz at coll.2007

Hiraguchi et coll.2006

AGENTSOXYDANTS

HYPOCHLORITEDESODIUM

0,5à1%

ALCOOLS

GLUTARALDEHYDES

Tableau 1 - Synthèse des études publiées entre 2005 et 2008 concernant les durées d’immersion,les triades ou binômes de produits étudiés et les paramètres validés à l’issu de la désinfection

PROTHÈSE

Page 9: Mise en page 1 - SOP

165Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Duration ofimmersion

10 min

10 min

5 min

10 min

30 min

10 minand 60 min

10 min

10 minand 60 min

10 min

15 min

Impressionmaterials

Algininoplast®,Provil®,Aquasil®,Xantopren®,Impregum F®

Impregum®,Provil®, Aquasil®,acrylic impressiontray

Impregum®,Provil®, Aquasil®,acrylic impressiontray

P2® (Kulzer)Impregum penta softand Penta®

10 out of 11Alginates

Impregum PE®,Aquasil®

Algininoplast®,Provil®, Aquasil®,Xantopren®,Impregum F®

Impregum PE®,Aquasil®

P2® (Kulzer)Impregum penta softand Penta®

10 out of 11Alginates

Plaster

Not studied

Kaffir-D®SouthWesternindustrialplaster UK(type III)

Kaffir-D® SouthWesternindustrialplaster UK(type III)

Not studied

New Plastone(type V)

Not studied

Not studied

Not studied

Not studied

New Plastone(type V)

Disinfectingproducts

Sterilox® (Carbamideperoxyde)Optident LTEnglandPerform-ID®

Perform-ID® (PotassiumperoxomonosulfateSodium benzoateTartric acid)Schülke and Mayr GmbHGermany

MD 520®(GlutaraldehydeAmmonium chloride)Durr Dental Germany

Super-On®(Glutaraldehyde 2 %)Pulheim/BrauweilerGermany

Sterihyde®(Glutaraldehyde 2 %)Maruishi, Japan

Prophene Plus®(Phenol dual)Certol international, LLC,US

NaOCl 0,525 %

Clorox®Clorox CO, OaklandNaOCl 0,5 %

NaOCl 0,525 %

Purelox®Oyalox, Tokyo, Japan

Studied and eva-luated parameters

% of linearvariationof the impression

Dimensionalaccuracyand variationsof models

Dimensionalaccuracyand variationsof models

% of linearvariationof the impression

Plaster hardness

% of linearvariationof the impressionSurface quality

% of linearvariationof the impression

% of linearvariationof the impressionSurface quality

% of linearvariationof the impression

Plaster hardness

Authors

Martin et al.,2007

Jagger et al.,2007

Jagger et al.,2007

Yilmaz et al.,2007

Hiraguchi et al.,2006

Walker et al.,2007

Martin et al.,2007

Walker et al.,2007

Yilmaz et al.,2007

Hiraguchi et al.,2006

OXIDATIVEAGENTS

SODIUM

HYPOCHLORITE0.5-1%

ALCOHOLS

GLUTARALDEHYDES

Table 1 - Synthesis of the studies published between 2005 and 2008 concerning the durations of immersion,the combination of three or two studied products and the parameters evaluated after disinfection

Page 10: Mise en page 1 - SOP

166Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

PROTHÈSE

Désinfecter sans altérer l’enregistrement ou laréplique est l’objectif à atteindre. C’est le domaine derecherche qui a donc naturellement conduit au plusgrand nombre de publications. Pour conduire l’analysede la littérature nous avons tenu compte de la date depublication en considérant 2005 comme année char-nière. En effet, Kotsiomiti et coll. ont publié en 2008une revue de synthèse conduite selon l’analyse de ladentisterie fondée sur la preuve, qui analyse les résul-tats des études publiées entre 1980 et 2005. Ce travailfait référence pour les publications antérieures à 2005et nous en reprenons donc dans une première partie lespoints clefs avant d’exposer des données complémen-taires plus récentes.

Afin d’évaluer l’incidence du traitement chi-mique sur les paramètres de précision indispensables ànotre exercice clinique de nombreuses études ont portésur les variations dimensionnelles des matériaux àempreinte lors de la désinfection et sur l’état de surfa-ce des matériaux de réplique obtenu après ces procé-dures de désinfection. La précision dimensionnellepeut être analysée par mesures linéaires comparativesà partir de repères figurant sur l’empreinte ou sur lemodèle positif. Elle peut également l’être par apprécia-tion tridimensionnelle de la précision d’adaptation dela pièce prothétique entre le modèle initial et le modè-le positif. Kotsiomiti et coll. concluent que l’immensevariabilité des protocoles de tests utilisés compliquel’analyse de la littérature et ne permet pas de statuersur la stabilité dimensionnelle des empreintes désin-fectées. Un protocole unique accepté par tous devraitfaire foi. Toutefois, les études révèlent que la désin-fection chimique induit des modifications dimension-nelles et des modifications de surface qui peuvent res-ter compatibles avec les applications cliniques desempreintes tout en permettant d’assurer une désinfec-tion suffisante. Mais certains matériaux sont plus sen-sibles à la décontamination et suscitent des règles deprécautions en termes de durée et de mode opératoire.

To disinfect without altering the recording orthe replica is the main objective of this procedure. It isthe research domain naturally leading to the largestnumber of publications concerning the contaminationduring the impression taking procedure. To conduct ananalysis of the literature for this review, only the arti-cles published on this subject since 2005 are taken intoaccount. Indeed, Kotsiomiti et al. recently published in2008 a review of synthesis conducted according to theevidence-based dentistry, by analyzing the results ofthe studies published between 1980 and 2005. Theirwork will serve as a reference for the publications priorto 2005 and some key informations will be summari-zed before presenting of more recent additional data.

To evaluate the incidence of chemical treatmenton the parameters of accuracy indispensable to clinicalpractice, numerous studies concern dimensional varia-tions of impression materials during disinfection andthe surface quality of the replica obtained after disin-fection procedures. The dimensional accuracy can beanalyzed by comparative linear measures from refe-rence points on the impression or the positive modelbut also by three-dimensional evaluation of the varia-tions by evaluating the accuracy of prosthetic adapta-tion on the initial model and the positive controlmodel. Kotsiomiti and colleagues conclude that theimmense variability of the test protocols used in diffe-rent studies complicates the analysis of the literatureand an evaluation of the dimensional stability of dis-infected impressions was not allowed.A unique protocol accepted by all should be establis-hed. However, the studies show that sufficient chemi-cal disinfection induces dimensional changes andmodifications of surface quality but within the rangecompatible to the clinical applications of impressions.Certain materials are however more sensitive to disin-fection and precautions are required in terms of dura-tion and operating mode of disinfection.

Influence des procéduresde désinfection sur la qualitédes empreintes et des répliques

Influence of disinfectionprocedures on the qualityof impressions and replicas

Etude de Kotsiomiti et coll. (2008) Study by Kotsiomiti et al. (2008)

Page 11: Mise en page 1 - SOP

167

Ces précautions dépendent de la nature chimique desmatériaux :1. Les hydrocolloïdes doivent subir une désinfection

de courte durée. L’immersion est plus efficace que lapulvérisation. Les alginates contenant des agentsantimicrobiens dans leur composition doiventquand même subir cette décontamination.

2. Les polyéthers, matériaux hydrophiles, sont plus sen-sibles à l’immersion qu’à la pulvérisation. Cependantles polyéthers modernes semblent supporter l’immer-sion même si celle-ci est de longue durée.

3. Les silicones modernes hydrocompatibles ont étépeu étudiés avant 2005.

4. Les silicones hydrophobes traditionnels peuventêtre immergés sans conséquences dans le désinfec-tant y compris sur une longue durée.

5. Les porte empreintes à base de résine polyméthacry-late ont fait l’objet de peu d’étude et nous ne con-naissons pas leur comportement en particulier lorsd’une longue durée d’exposition au décontaminant.

Nous avons réalisé une réactualisation de cetterevue de la littérature en pratiquant sur la base de don-nées Pubmed une recherche des articles publiés dansdes revues internationales depuis 2005. Les mots clefsutilisés étaient « dental, materials, disinfection ». Surles 9 références obtenues, 8 articles ont été retenus(Oderinu et coll., 2007 ; Hussain et coll., 2006 ; Ahmadet coll., 2007 ; Hiraguchi et coll., 2006 ; Yilmaz etcoll., 2007 ; Martin et coll., 2007 ; Walker et coll.,2007 ; Jagger et coll., 2007), un seul n’a pu être ludans son intégralité (Oderinu et coll., 2007). Cetteréactualisation va dans le sens des conclusions deKotsiomiti et coll. mais elle peut être complétée pardes précisions sur les protocoles de tests utilisés et parde nouvelles données sur les matériaux les plusemployés actuellement lors de prises d’empreintes.

Protocoles de testsLes études les plus récentes utilisent des protocolessimilaires pour étudier les variations dimensionnellesen s’inscrivant dans la législation d’accréditation desélastomères. Aux États Unis, il existe la norme ADAn° 19 que l’on retrouve en Europe sous la forme desnormes ISO. Ces tests consistent à réaliser desempreintes d’un disque métallique gravé de 3 lignes(bloc test AFNOR 91205) et à analyser leur enregistre-

These precautions depend on the chemical nature ofmaterials :1. Hydrocolloids must be disinfected for a short dura-

tion. Immersion is more effective than spraying.Alginates containing antimicrobial agents in theircomposition must be all the same disinfected.

2. Polyethers, hydrophilic materials, are more sensiti-ve to immersion than spraying. However, modernpolyethers seem to withstand immersion even for along duration.

3. Modern hydrocompatible silicones were less stu-died before 2005.

4. Traditional hydrophobic silicones can be immer-sed without consequences in disinfectant even fora long duration.

5. Impression trays made of polymethacrylate resinwere the least studied subject and their behavior inparticular during a long duration of exposure todisinfectant is not known.

An update of this review of the literature wasperformed by searching for articles published in inter-national journals since 2005 on the Pubmed database.The employed keywords were « dental, materials, dis-infection ». On 9 obtained references, 8 articles wereretained (Oderinu et al., 2007 ; Hussain et al., 2006 ;Ahmad et al., 2007; Hiraguchi et al., 2006 ; Yilmaz etal., 2007 ; Martin et al., 2007 ; Walker et al., 2007;Jagger et al., 2007) and the only one of them could notbe read in its completeness (Oderinu et al., 2007). Theresult of this literature update agrees with the conclu-sions of Kotsiomiti et al. (2008) and it can be comple-ted by precise used test protocols and new data on den-tal impression materials the most presently employed.

Test protocolsThe most recent studies use similar protocols to studythe dimensional variations by following the accredita-tion standards of elastomers. In the United States, theADA specification n°19 corresponds to the ISO stan-dards used in Europe. These tests consist in takingimpressions of a metal disc engraved by 3 lines(AFNOR 91205 block test) and analyzing these recor-ding. To conform to the ISO standard 4823, elastomers

Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Etudes publiéesentre 2005 et 2008

Studies publishedbetween 2005 and 2008

Page 12: Mise en page 1 - SOP

168Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

PROTHÈSE

ment. Pour répondre à la norme ISO 4823, les élasto-mères doivent montrer une variation dimensionnellelinéaire inférieure à 0,5 %. Le niveau de détail enre-gistré et l’état de surface sont validés par la norme ISO1563. Les matériaux doivent autoriser la reproductionde la ligne médiane profonde de 50 microns pour lesalginates et celle de 25 microns pour les élastomères.Pour répondre à cette norme au niveau de la réplique,les fabricants d’alginates doivent indiquer plusieursplâtres compatibles.Certaines études valident leurs protocoles de désinfectionen réalisant ces tests ADA ou ISO sur les matériaux avantet après décontamination du matériau d’empreinte.

Les hydrocolloïdes irréversiblesLes alginates sont les matériaux les plus étudiés comp-te tenu de leur plus grande susceptibilité à la conta-mination et aux procédures de désinfection.Leur hydrophilie naturelle a incité les cliniciens à les dés-infecter par pulvérisation. L’empreinte est alors placéedans un sachet hermétiquement fermé pendant la duréed’application du produit pulvérisé (Fig. 9), puis rincéeavant son moulage. Mais en réalité les publications mon-trent que les déformations dues à une désinfection parimmersion ne provoquent pas de variation dimensionnel-le cliniquement significative dans certaines conditions.L’étude de Hussain et Coll., 2006 met en évidence qu’u-ne immersion de 10 minutes dans l’eau ne provoquepas de perte de précision au niveau de l’empreinte oudu modèle. En revanche, elle montre que le principeactif du désinfectant peu altérer la précision ou ladureté du plâtre.

must show a linear dimensional variation inferior to0.5 %. The detailed record and the surface quality arevalidated by the ISO standard 1563. The materialsmust be able to reproduce the deep median line of 50microns for alginates and that of 25 microns for elas-tomers. By respecting this standard for the replica, themanufacturers of alginates must indicate several com-patible plasters.

Certain studies validate their disinfection protocols byperforming these ADA or ISO tests on materials befo-re and after disinfection of impression materials.

Irreversible hydrocolloidsAlginates are materials the most studied consideringtheir highest susceptibility to both contamination anddisinfection procedures.Due to their hydrophilic nature, clinicians are obligedto disinfect them by spraying. The impression is thenplaced in a hermetically-closed bag during the appli-cation duration of the sprayed product (Fig. 9), thenrinsed before its pouring. The publications show,however, that deformations due to disinfection byimmersion do not clinically and significantly provokedimensional variation in certain conditions.The study by Hussain et al. (2006) demonstrates that a10-minute immersion in water does not provoke anaccuracy loss of the impression or the poured model.On the other hand, it shows that disinfectant activeprinciples can slightly alter the accuracy or the hard-ness of the used plaster.

Fig. 9 : Empreinte à l’alginate décontaminée par pulvérisation.

Alginate impression disinfected by spraying.

9 10

Fig. 10 : Empreinte à l’alginate décontaminée par immersion.

Alginate impression disinfected by immersion.

Page 13: Mise en page 1 - SOP

169

Ces matériaux poreux montrent des modifications del’état de surface ainsi qu’une rétention possible duproduit désinfectant pouvant altérer les répliques enplâtre. C’est donc plus le principe actif que le proces-sus d’immersion qui peut altérer les alginates. Deplus, certaines combinaisons alginate-désinfectant-plâtre ne sont pas souhaitables pour l’obtention demodèles précis. C’est là une des spécificités de la dés-infection des hydrocolloïdes réversibles et une desdifficultés majeures du processus. Dans les conditionsde cette étude l’association du PerformID® quicontient du peroxomonosulfate de potassium (immer-sion de 10 minutes) avec un alginate et du plâtre detype III n’est pas souhaitable car elle ne permet pasde répondre à la norme de précision de 50 microns etdiminue la dureté du plâtre.Dans un travail similaire, Ahmad et coll. (2007) ontmontré que l’Alginoplast fast set® (Kulzer)) désinfectéavec le PerformID® et coulé avec un plâtre de type IIICrystacal D® (BPB Formula) ne répond pas à cettenorme.Hiraguchi et coll. (2006) ont néanmoins mis en évi-dence que l’immersion dans l’hypochlorite durant 15minutes n’a pas d’effet néfaste sur le plâtre de couléealors qu’ils testaient 11 marques d’alginate. Seule unemarque le Hi-Technicol® (GC-Tokyo, Japon) en immer-sion 30 minutes dans du Glutaraldéhyde 2 % a montréune diminution significative de la dureté du plâtre decoulée dans les conditions de l’étude.Il convient de nuancer les répercussions cliniques detelles procédures de désinfection sur les empreintesaux hydrocolloïdes irréversibles. En effet, l’utilisationclinique de ces matériaux consiste la plupart du tempsà réaliser des modèles d’étude, antagonistes ou primai-res, et rares sont les praticiens qui en ont l’usage pourréaliser des empreintes de précision de prothèse fixée.

Les PolyéthersLes polyéthers en malaxage manuel ou automatiqueont été étudiés sous la forme commerciale del’Impregum ®, matériau de plus en plus utilisé en pro-thèse fixe dento ou implanto-portée. Yilmas et Coll.(2007) et Martin et Coll. (2007) n’observèrent pas devariation dimensionnelle cliniquement significativelors des procédures d’immersion d’une dizaine de minu-tes. Des doutes subsistent concernant l’état de surfaceet ses répercussions sur les modèles en plâtre en par-ticulier la résistance à l’abrasion. Walker et Coll. (2007)ont étudié le Penta Soft® (3M ESPE) lors de désinfec-tions au PerformID® en immersion pendant 10 minuteset dans l’hypochlorite 0,5 %.Seule l’immersion dans l’hypochlorite provoque unesurface mate pour 30 % des empreintes sans pour

These porous plaster materials show modifications ofthe surface quality as well as possible retention of thedisinfecting product which can alter the plaster replicas.It is thus the active principle rather than the immersionprocess that can alter alginates. Furthermore, certainalginate-disinfectant-plaster combinations are not desi-rable for precise models. It is the most important cha-racter of the disinfection specificities of reversiblehydrocolloids and one of the major difficulties of theprocess. In the conditions of this study, the associationof PerformID® which contains potassium peroxomono-sulfate (immersion for 10 minutes) with an alginate andtype III plaster is not desirable because it does notconform to the precision standard of 50 microns and theplaster hardness is decreased.

In a similar study, Ahmad et al. (2007) show thatAlginoplast fast set® (Kulzer) disinfected withPerformID® and poured with a type III plaster,Crystacal D (BPB Formula), does not either conformto this standard.Nevertheless, Hiraguchi et al. (2006) show, in a test ofeleven alginate brands, that a 15-minute immersion inhypochlorite has no fatal effect on the model plaster.Only a brand Hi-Technicol (GC-Tokyo, Japan) with15-minute immersion in 2 % Glutaraldehyde shows,within a limit of their study, a significantly decreasedhardness of the plaster.It is advisable to qualify clinical significance of suchprocedures of disinfection on irreversible hydrocolloidimpressions. Indeed, these materials are used to makestudy models, opposing or primary models, and rarelyto perform precise impressions for fixed prosthesisfabrication.

PolyethersPolyethers, with manual or automatic mixing, werestudied under the commercial from of Impregum®which is the material increasingly used in tooth- orimplant-supported fixed prosthesis. Yilmas et al.(2007) and Martin et al. (2007) do not observe any cli-nically significant dimensional variation during a 12-minute immersion. However, some doubts remain ondisinfection with this product concerning the surfacequality including other effects on the plaster models,in particular, the resistance to scratch. Walker et al.(2007) studied a disinfection of Penta Soft® (3MESPE) by 10-minute immersion in PerformID® and inhypochlorite 0.5 %.Only the immersion in hypochlorite provokes a mattesurface in 30 % of impressions without, however, animplication on the quality of the plaster models. No

Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Page 14: Mise en page 1 - SOP

170Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

PROTHÈSE

autant que cette modification puisse avoir une impli-cation sur la qualité des modèles en plâtre. Aucuneétude sur les répliques issues de telles empreintes n’aété publiée.

Les Polyvinylsiloxanes (PVS)Différents auteurs se sont intéressés aux polyvinylsilo-xanes commercialisés sous l’appellation « hydrophile »ou « ultrahydrophile », partant du principe que l’adjonc-tion de surfactants à des silicones A, hydrophobes, peutmodifier leur comportement par rapport aux PVS tradi-tionnels. Walker et Coll. (2007) et Martin et Coll. (2007)les ont exposés à divers protocoles de désinfection.Jagger et Coll. (2007) ont pratiqué une étude similairemais sur des modèles en plâtre issus de ces empreintesen utilisant les normes ISO 4823 et 1563.Les résultats obtenus montrent que ces matériaux sup-portent bien les procédures d’immersion même de lon-gue durée. Les variations dimensionnelles mesurées,variables selon les marques, restant sans significationclinique d’après les auteurs.

Synthèse sur l’efficacité des protocolesde désinfections par immersion, rapportésdans la littérature entre 2005 et 2008La désinfection complète des empreintes peut être assu-rée par une immersion de 10 mn dans une solution accré-ditée. Les produits commercialisés doivent répondre à desnormes antiseptiques et de compatibilité avec les maté-riaux employés, en particulier les alginates (Fig. 10).Des études ont mis en évidence des interactions possi-bles pouvant diminuer la précision des alginates et deleur réplique et altérer la qualité du plâtre. Certainesassociations de produits sont donc à éviter.Tout praticien souhaite appliquer une procédure de dés-infection des empreintes, éprouvée et validée. Nousavons fait le choix de reporter dans le Tableau 1, uni-quement la synthèse des protocoles d’immersion validéspar la littérature récente, c’est à dire ceux dont les para-mètres d’altérations analysés sont respectueux desobjectifs cliniques à atteindre. Les noms commerciauxdes triades de produits étudiées (matériaux à empreinte,produits désinfectants et plâtres de coulée) ainsi que lanature des tests effectués (variations dimensionnelles,niveau de détail, état de surface ou dureté du plâtre)sont précisés. Cette synthèse met en évidence que l’hy-pochlorite de sodium est l’agent désinfectant le plusréférencé. Il est utilisé avec des concentrations de 0,5 à1 % de chlore actif en immersion de 10 à 15 minutes.L’hypochlorite de sodium est un agent simple d’utilisa-tion et peu coûteux dont la préparation peut être mai-trisée à partir d’une solution commerciale concentrée.

study on the replicas poured from such affectedimpressions has been published.

Polyvinylsiloxanes (PVS)Various authors paid attention to « hydrophilic » or «ultrahydrophilic » polyvinylsiloxanes, since an addi-tion of surfactants in hydrophobic silicones A canmodify their behavior with regard to traditional PVS.Walker et al. (2007) and Martin et al. (2007) studiedthese materials with different disinfection protocols.Jagger et al. (2007) performed a similar study but onplaster models poured from these impressions byusing the ISO standards 4823 and 1563.

The obtained results show that these materials withs-tand well the immersion procedures even for a longduration. Moderate dimensional alterations are varia-ble depending on the tested brands but without clinicalsignificance according to the authors.

Synthesis on the efficacy of immersiondisinfection, reported in the literaturebetween 2005 and 2008The complete disinfection of dental impressions canbe assured by 10-minute immersion in an accreditedsolution. Commercial products must conform to stan-dards of antiseptics and be compatible with employedimpression materials, in particular alginates (Fig. 10).These studies have demonstrated possible interactionswhich can decrease the precision of alginates and theirreplica and alter the quality of plaster. Certain productassociations are thus to be avoided.

A disinfection procedure of dental impressions whichis tested and validated is desirable for any practitioner.Only the synthesis of the immersion protocols valida-ted by the recent literature is selected and presented inthe Table 1. These articles analyzed parameters ofchanges which are clinically relevant and significant.The commercial names of the combined three products(impression materials, disinfectants products and plas-ters) as well as the nature of the performed tests(dimensional variations, detail, surface quality or plas-ter hardness) are specified. This synthesis shows thatsodium hypochlorite is the most referenced disinfec-ting agent. It is used with concentrations from 0.5 to1 % active chlorine in 10-15-minute immersion.Sodium hypochlorite is easy-to-use and less expensiveand can be prepared from a concentrated commercialsolution.

Page 15: Mise en page 1 - SOP

171

L'activité germicide des dérivés chlorés est dueà leur pouvoir oxydant qui leur permet de détruire lesprotéines structurales et enzymatiques de la cellulemicrobienne particulièrement au niveau de la membra-ne cellulaire et des enzymes intra-cytoplasmiques.L'action bactéricide est obtenue généralement enquelques secondes ou minutes. Elle est fonction de laquantité d'halogène libre utilisable et du temps decontact. Les dérivés chlorés ont un spectre d'actionlarge. L’hypochlorite à 3,8 % de chlore actif a une acti-vité bactéricide à large spectre, sporicide, virucide (HB,HIV) et fongicide. Il n’a pas d’action efficace sur lesprions. L’action détergente n’apparaît qu’à partir de 1 %de chlore actif, mais cette action n’est pas nécessairepour la désinfection des empreintes contrairement uneutilisation pour l’irrigation endodontique.L’activité antibactérienne est maximale à pH = 5 etcommence à partir de 0,5 % de chlore actif.Le virus de l’hépatite B est inactivé en 1 h par unesolution à 0,15 % de chlore actif. Le VIH est inactivéen 5 mn par une solution à 0,016 % de chlore actif.L’hypochlorite est influencé par la température. Sa sta-bilité diminue quand la température augmente mais lesdérivés chlorés sont plus rapidement actifs à 37 °C qu'à22 °C. Les ultraviolets favorisent la formation de chlo-rates inactifs, ce qui implique une conservation de l’hy-pochlorite à l'abri de la lumière.L’hypochlorite de sodium est issu d’une réaction entrele chlore et l’hydroxyde de sodium :

Cl2 + 2NaOH NaOCl + NaCl + H2O

La concentration d’hypochlorite est exprimée en pour-centage de chlore actif qui est la quantité de chlorenécessaire pour préparer un litre de solution.Le milieu odontologique exprime souvent en pourcen-tage d’hypochlorite alors qu’il diffère du pourcentagede chlore actif. Le poids moléculaire du dichlore(71 g/mol) n’est pas le même que celui de l’hypochlo-rite (74,5 g/mol). Il en découle que le pourcentage d’hy-pochlorite correspond au pourcentage de chlore actifmultiplié par 1,05 (74,5/71 = 1,049). Ainsi, 0,5 % deChlore actif correspond au 0,525 % d’hypochlorite.L’hypochlorite sans adjuvant du commerce permet despréparations simples et peu coûteuses.Un berlingot de 250 ml présente une concentration de9,6 % de chlore actif. Un flacon d’un litre est à 2,5 %.Nous pouvons obtenir de l’hypochlorite 0,525 % équi-valent à 0,5 % de chlore actif validée par de nombreu-ses études en diluant 60 ml du berlingot ou 200 ml duflacon dans 1 l d’eau (Fig. 11).

The germicidal activity of chlorinated derivati-ves is due to their oxidizing power allowing them todestroy structural and enzymatic proteins of microbialcell, in particular cellular membrane and intra-cyto-plasmic enzymes. The bactericidal action is generallyobtained in a few seconds or minutes and dependenton the quantity of usable free halogen and the contacttime. Chlorinated derivatives have a broad spectrumof action. Hypochlorite solution with 3.8 % activechlorine has a broad-spectrum bactericidal, sporicidal,virucidal (HB, HIV) and fungicidal activity. It has noeffective action on prions. The cleansing action onlypresents from 1 % active chlorine, but this action isnot necessary for disinfection of impressions contraryto its use in endodontic irrigation.The antibacterial activity is maximum at pH=5 andstarts from 0.5 % active chlorine.Hepatitis B virus is inactivated in a 1-hour immersionin a solution of 0.15 % active chlorine. HIV is inacti-vated in a 5-minute immersion in a solution of 0.016 %active chlorine.The quality of hypochlorite solution is influenced by tem-perature. Its stability decreases when the temperatureincreases but chlorinated derivatives are more rapidly activeat 37°C than at 22°C. A conservation of hypochlorite solu-tion must be shielded from light since an exposure to ultra-violet light will favor the formation of inactive chlorates.Sodium hypochlorite results from a reaction betweenchlorine and sodium hydroxide :

Cl2 + 2NaOH NaOCl + NaCl + H2O

The concentration of hypochlorite is expressed in per-centage of active chlorine which is the quantity ofchlorine necessary to prepare one liter of solution.In dentistry, the percentage of hypochlorite is oftenexpressed and differs from that of active chlorine. Themolecular weight of dichlorine (71 g/mol) is not thesame as that of hypochlorite (74.5 g/mol). The percen-tage of hypochlorite corresponds to the percentage ofactive chlorine multiplied by 1.05 (.74.5/71 = 1.049).Therefore, 0.5 % active chlorine corresponds to 0.525 %hypochlorite.Hypochlorite without commercial adjuvant allowssimple and less expensive preparations.A 250-mL berlingot presents a concentration of 9.6 %active chlorine. A flask of 1-L solution contains 2.5 %active chlorine. As validated by numerous studies,0.525 % Hypochlorite equivalent to 0.5 % active chlo-rine can be obtained by diluting in water 60-mL ber-lingot or 200mL from 1-L flask (Fig. 11).

Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

Hypochlorite de sodium Sodium hypochlorite

Page 16: Mise en page 1 - SOP

172Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009

PROTHÈSE

ConclusionLe contrôle des risques de contaminations croisées lors d’une séquence de prise d’empreinte nécessite

une organisation et une instrumentation ergonomiques afin de limiter et de contrôler le matériel contaminé.Des protocoles de désinfection simples permettent de le traiter efficacement et sans altération, y compris pourles empreintes. Cette étude de la littérature permet donc d’affirmer que :• Les procédures de désinfection sont nécessaires et compatibles avec l’usage clinique des matériaux courantsemployés lors de prise d’empreintes. Un rinçage soigneux de l’empreinte sous l’eau courante n’est pas suffisant.

• L’immersion est préférable à la pulvérisation car elle permet une désinfection plus compète tout en rédui-sant le temps de décontamination

• Les désinfectants doivent être utilisés selon les recommandations des fabricants• Les hydrocolloïdes irréversibles sont les matériaux les plus sensibles à cette procédure et il importe de choi-sir une triade désinfectant – matériau - plâtre compatible.

• L’usage de l’hypochlorite de sodium à 0.5 % de chlore actif en immersion 10 minutes est une solution sim-ple, éprouvée et peu coûteuse.

La décontamination des empreintes doit avoir lieu dans la structure de soins pour répondre à la logique decontrôle des risques de contaminations croisées. Elle doit être contrôlée par le praticien qui doit prévenir lelaboratoire du mode de désinfection réalisé afin d’éviter les risques de double décontamination pouvant être àl’origine d’altérations des empreintes ou des modèles de travail.

The control of cross-contamination risks during an impression taking procedure requires an ergonomicorganization and instrumentation. Simple disinfection protocols can effectively manage this process andwithout material modifications, including dental impressions. From this study of the literature, the followingconclusion can be made :• The disinfection procedures are necessary and compatible with clinical application of common materialsused during impression taking. A careful rinsing of the impression under running water is not sufficient.

• Immersion is preferable to spraying because it allows a more complete disinfection while reducing the appli-cation time.

• Disinfectants must be used according to the manufacturers’ recommendations.• Irreversible hydrocolloids are materials the most sensitive to this procedure and it is important to choose acompatible combination of disinfectant- material-plaster.

• Sodium hypochlorite at 0.5 % active chlorine for 10-minute immersion disinfection is a simple, tested andless expensive solution.

In a dental health care structure, disinfection of impressions must be systematically practiced to control the risksof cross-contaminations. It must be controlled by the practitioner who must inform the laboratory on the per-formed disinfection mode to avoid a double disinfection leading to alterations of impressions or working models.

Demande de tirés-à-part :Patrick FOURNIER - Faculté de chirurgie dentaire - 1, rue Maurice Arnoux - 92120 Montrouge - FRANCE.

Traduction : Ngampis SIX

Fig. 11 : Préparation d’une solutionde 0,5 % de chlore actif à partird’une solution du commerce.

Preparation of a 0.5% active chlorinesolution from a commercial solution.

11

Page 17: Mise en page 1 - SOP

ADA 1988Infection control recommendations for the dental officeand the dental laboratory. Council on Dental Materials,Instruments, and Equipment. Council on Dental Practice.Council on Dental Therapeutics.J Amer dent Ass 1988;116(2):241-248.Erratum in: J Amer dent Ass 1988;116(6):614. Cat. 1

ADA 1996Infection control recommendations for the dental officeand the dental laboratory. ADA Council on ScientificAffairs and ADA Council on Dental Practice.J Amer dent Ass 1996;127(5):672-80. Cat. 1

AHMAD S., TREDWIN C.J., NESBIT M., MOLES D.R.Effect of immersion disinfection with Perform-IDon alginate, an alginate alternative, an addition-curedsilicone and resultant type III gypsum casts.Brit dent J 2007;13;202(1):E1; discussion 36-37. Cat. 2

AL-JABRAH O., AL-SHUMAILAN Y., AL-RASHDAN M.Antimicrobial effect of 4 disinfectants on alginate,polyether, and polyvinyl siloxane impression materials.Int J Prosthodont 2007;20(3):299-307. Cat. 1

BERG E., NIELSEN O., SKAUG N.High-level microwave disinfection of dental gypsum casts.Int J Prosthodont 2005;18(6):520-525. Cat. 2

BRITISH DENTALASSOCIATION. ADVICE SHEETA12. LONDON: BDA, 2003http://www.bda.org/advice/docs/A12.pdf Cat. 1

CENTERS FOR DISEASE CONTROL (CDC).Recommended infection-control practices for dentistry.MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 1986;18;35(15):237-242.Cat. 1

COTTONE J.A., GOEBEL W.M.Hepatitis B: the clinical detection of the chronic carrierdental patient and the effects of immunization via vaccine.Oral Surg 1983;56(4):449-454. Cat. 1

EGUSA H., WATAMOTO T., ABE K., KOBAYASHI M.,KANEDAY., ASHIDA S., MATSUMOTO T., YATANI H.An analysis of the persistent presence of opportunisticpathogens on patient-derived dental impressionsand gypsum casts. Int J Prosthodont 2008;21(1):62-68.Cat. 1 et Cat. 2

HIRAGUCHI H., NAKAGAWA H., WAKASHIMA M.,MIYANAGA K., SAIGO M., NISHIYAMA M.Effects of disinfecting alginate impressions on the scratchhardness of stone models.Dent Mater J 2006;25(1):172-176. Cat. 2

HUSSAIN S.M., TREDWIN C.J., NESBIT M.,MOLES D.R.The effect of disinfection on irreversible hydrocolloidand type III gypsum casts.Eur J Prosthodont Restor Dent 2006;14(2):50-54. Cat. 2

JAGGER D.C., VOWLES R.W., MCNALLY L.,DAVIS F., O'SULLIVAN D.J.The effect of a range of disinfectants on the dimensionalaccuracy and stability of some impression materials.Eur J Prosthodont Restor Dent 2007;15(1):23-28. Cat. 2

KOHN W.G., COLLINS A.S., CLEVELAND J.L.,HARTE J.A., EKLUND K.J., MALVITZ D.M. CENTERS

FOR DISEASE CONTROLAND PREVENTION (CDC).Guidelines for infection control in dental health-care set-tings--2003.MMWR Recomm Rep. 2003 ;19;52(RR-17):1-61. Cat. 1

KOTSIOMITI E., TZIALLAA., HATJIVASILIOU K.Accuracy and stability of impression materials subjectedto chemical disinfection - a literature review.J Oral Rehabil 2008;35(4):291-299. Cat. 1

MARTIN N., MARTIN M.V., JEDYNAKIEWICZ N.M.The dimensional stability of dental impression materialsfollowing immersion in disinfecting solutions.Dent Mater J 2007;23(6):760-768. Cat. 2

MEMARIAN M., FAZELI M.R., JAMALIFAR H.,AZIMNEJAD A.Disinfection efficiency of irreversible hydrocolloidimpressions using different concentrationsof sodium hypochlorite: a pilot study.J Contemp Dent Pract 2007;8(4):27-34. Cat. 2

MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SOLIDARITÉSGuide de prévention des infections liées aux soinsen chirurgie dentaire et en stomatologie (DeuxièmeEdition, juillet 2006) http://www.sante.gouv.fr/htm/dos-siers/infect_chirdentaire/sommaire.htm Cat. 1

MULLER-BOLLA M., LUPI-PÉGURIER L.,VELLYA.M., BOLLA M.A survey of disinfection of irreversible hydrocolloidand silicone impressions in European Union dentalschools: epidemiologic study.Int J Prosthodont 2004;17(2):165-171. Cat. 1

ODERINU O.H., ADEGBULUGBE I.C., SHABA O.P.Comparison of the dimensional stability of alginateimpressions disinfected with 1% sodium hypochloriteusing the spray or immersion method.Q J Hosp Med 2007;17(2):69-73 Cat. 2

RUNNELLS R.R.An overview of infection control in dental practice.J Prosthet Dent 1988;59(5):625-629. Cat. 3

SCHWARTZ R.C, HENSLEY D.H., BRADLEY D.V.Immersion disinfection of irreversible hydrocolloidimpressions in ph-adjusted sodium hypochlorite.Part1 : microbiology.Int J Prosthodont 1996;9:217-222. Cat. 3

TURHAN BAL B., YILMAZ H., AYDIN C., AL F.D.,SULTAN N.Efficacy of various disinfecting agents on the reductionof bacteria from the surface of silicone and polyetherimpression materials. Eur J Prosthodont Restor Dent2007;15(4):177-182. Cat. 2

WALKER M.P., RONDEAU M., PETRIE C., TASCAA.,WILLIAMS K.Surface quality and long-term dimensional stabilityof current elastomeric impression materials afterdisinfection.J Prosthodont 2007;16(5):343-351. Cat. 2

YILMAZ H., AYDIN C., GUL B., YILMAZ C., SEMIZ M.Effect of disinfection on the dimensional stabilityof polyether impression materials.J Prosthodont 2007;16(6):473-479. Cat. 2

bi

bl

io

gr

ap

hi

e

173Revue d’Odonto-Stomatologie/septembre 2009