MEDIENSPIEGEL 22.07 · 2019. 7. 23. · Armée recherche soldates 05 16.07.2019 Journal du Jura On mangeait italien, en 1944 09 16.07.2019 La Côte Armée recherche soldâtes 12 16.07.2019

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16.07.2019 ArcInfoArmée recherche soldâtes 01

16.07.2019 Journal du JuraArmée recherche soldates 05

16.07.2019 Journal du JuraOn mangeait italien, en 1944 09

16.07.2019 La CôteArmée recherche soldâtes 12

16.07.2019 La LibertéSOLDATES RECHERCHÉES 15

16.07.2019 La LibertéOpération séduction de l’armée envers les femmes 18

16.07.2019 laliberte.chSoldates recherchées 20

16.07.2019 Le NouvellisteArmée recherche soldates 21

16.07.2019 Le Quotidien JurassienOù sont les femmes de l’armée suisse? 25

16.07.2019 Le Quotidien JurassienElles ne sont pas légion 29

15.07.2019 rts.chLes officiers proposent des aides pour encourager les femmes à s'engager 30

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Ar-ée recherche soldatesSERVICE MILITAIRE Les officiers suisses se mobilisent pour accueillir davantage de femmes

dans leurs rangs. Leur objectif? Recruter, à terme, entre 3000 et 5000 femmes dans l'effectif total.PAR LOUIS ROSSIER

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La Société suisse des officierssouhaiterait que l'armée suissecompte entre 3000 et 5000femmes dans ses effectifs.KEYSTONE

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Elies ne sont qu'un petitmillier à avoir choisi dese rendre sous les dra-peaux, soit 0,7% des ef-

fectifs totaux de l'armée suisse.C'est le taux le plus bas d'Eu-rope, et pour la Société suissedes officiers (SSO), ce n'est pasassez. Réuni à la fin du mois dejuin à Paudex (VD), son comitéexécutif a rédigé à l'attentionde la ministre de défense ViolaAmherd un programme enquatre points visant à favoriserl'intégration des femmes.

"C'est incroyable d avoir

renonce ace potentiel

jusqu'ici."

STEFAN HOLENSTEINCOLONEL, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ

SUISSE DES OFFICIERS

«C'est incroyable d'avoir renon-cé à ce potentiel jusqu'ici», dé-clare le colonel Stefan Holen-stein, président de la SSO.L'officier d'état-major généralbalaie l'argument du physique:«Les femmes apportent aussi deprécieuses compétences civilesdans des domaines comme lasécurité numérique, la méde-cine, le soutien logistique, etc.»

Des mesures concrètesEntre 3000 et 5000 femmes surl'effectif global de l'armée, c'estl'objectif que la SSO se proposed'atteindre d'ici quatre ans.Pour ce faire, les officiers évo-quent l'octroi de crédits de for-mation, l'attribution d'un certi-

ficat à l'issue du service, unemeilleure coopération avec lesemployeurs et les organisationsféminines, enfin, sur la base decette coopération, un accès faci-lité à la journée d'information,obligatoire pour les hommesseulement. L'employeur est, enprincipe, tenu de payer cellequi choisirait d'assister à lajournée d'information. Le Con-seil fédéral le soulignait, en no-vembre dernier, dans une ré-ponse à la conseillère nationaleSylvia Flückiger-Bâni. Dans lesfaits, les Suissesses qui entre-prennent les démarches pourse rendre à la journée d'infor-mation ne sont pas systémati-quement récompensées.C'est pourquoi la conseillèrenationale Yvette Estermann(UDC/LU) a déposé deux mo-tions pour faciliter l'accès àcette journée. «J'ai rencontré detrès jeunes hommes qui affi-chaient des compétences deleadership qu'ils n'auraient ja-mais pu acquérir sans l'armée»,témoigne la politicienne pourqui l'armée a quelque chose àapporter aux femmes.A gauche, on accueille l'idéeavec prudence: «Je soutiendraila motion si cette journéedonne aussi des informationssur le service civil et la protec-tion civile», avise la conseillèrenationale socialiste BrigitteCrottaz. «Ces trois engagementssont, à mon avis, d'utilité équi-valente.» Et la Vaudoise de souli-gner la nécessité de mettre enplace des conditions pour allé-ger le poids de cette journéed'information: défraiementpour le trajet, indemnité en casde perte de gain et non-interfé-rence avec le plan d'études

pour les citoyennes encore enformation. La conseillère fédé-rale Viola Amherd a fait savoirpar sa porte-parole «qu'elle seréjouissait que des réflexionssoient entamées pour augmen-ter le nombre de femmes à l'ar-mée.» La ministre a émis unmandat à l'interne pour étudierdes pistes dans ce sens.

Besoin d'effectifsUne meilleure ouverture à lapopulation féminine pourraitsoulager le commandementd'un autre souci: le manque

"Il faudrait songer à

un modèle où chaque citoyen

serait mobilisable

selon ses compétences."BRIGITTE CROTTAZ

CONSEILLÈRE NATIONALE (PS/VD)

d'effectifs. L'armée a besoinde 18 000 nouveaux conscritschaque année pour maintenirl'effectif réglementaire de100 000 soldats et cadres. Or,ces dernières années, ce chif-fre a été péniblement - lors-qu'il l'a été - atteint.Stefan Holenstein minimise lepoids de cet argument dans lagenèse du programme trans-mis à Viola Amherd: «Noussommes toujours heureux d'ac-cueillir davantage de monde»,admet l'officier, «mais le chiffrede 5000 femmes est dérisoireen comparaison des 140 000nécessaires à la sécurité et à la

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prospérité de la Suisse.»

Inspiration scandinaveS'il met en avant le caractèreprogressif du programme sou-mis par la SSO, Stefan Holen-stein souligne que la Suisse aun retard à rattraper sur sesvoisins. L'officier renvoie no-tamment à la Norvège, où uneconscription militaire «sexuel-lement neutre» a été mise enplace en 2015, dans l'espoir dedoubler la proportion fémininedes effectifs.La Norvège est également unesource d'inspiration à gauche:«Il faudrait songer à un nou-veau modèle où chaque citoyenserait mobilisable en fonctionde ses compétences et des be-soins de l'armée», espère Bri-gitte Crottaz. «Mais cela signi-fierait aussi d'abandonner lesystème de milice tel qu'ilexiste actuellement.»Or l'abandon du système de mi-lice risque de marquer unebaisse des effectifs au sein del'armée: «Nous nous montronsplutôt critiques à l'idée d'unservice citoyen à la carte où toutle monde pourrait choisir l'en-gagement qu'il désire.» Pour lecolonel, le moment est d'autantplus malvenu que la protectioncivile et le service civil sont enpasse d'être réformés.

Deux motions déposées

Dans son combat pour une meilleure intégration desfemmes dans l'armée, Yvette Estermann (UDC) se sentun peu seule contre tous: «Mon projet ne séduit ni ladroite conservatrice, frileuse à l'idée de voir des fem-mes dans les casernes, ni la gauche, traditionnellementopposée à l'armée», se désole la Lucernoise. Sa pre-mière motion visait à rendre la journée d'informationobligatoire pour les Suissesses: elle est balayée par leConseil national le 14 juin par 117 voix contre 43. La poli-ticienne porte maintenant ses espoirs sur une secondemotion plus «light», déposée en mars, qui vise à chan-ger la loi sur l'armée pour «vivement recommander»aux femmes de participer à la journée d'information.Hélas pour la Lucernoise, le Conseil fédéral a d'ores etdéjà recommandé aux chambres de rejeter le texte,tout en reconnaissant l'importance de promouvoirl'intégration des femmes dans l'armée. «Une journéed'information leur permettrait pourtant de faire lechoix de rejoindre l'armée ou non en connaissance decause», argumente Yvette Estermann.

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TROIS QUESTIONS À...

OLIVIA DE WECI(AVOCATE À GENÈVE ET CAPITAINE DE L'ARMÉE SUISSE

«On nous teste parce que c'est inhabituelde voir une femme a l'armée»Que vous a apporté l'armée?Enormément de choses. C'est d'abord uneouverture sur la population suisse: on y ren-contre des gens de milieux très différents.Vu que j'ai eu la chance de grader, j'ai ac-quis des compétences précieuses en termesde gestion humaine et administrative. Laformation des cadres est très aboutie.

Y avez-vous rencontré des problèmes liés àvotre sexe?Non et ce alors que j'étais la toute premièrefemme chasseuse de chars à mon arrivée en2005. Evidemment, on nous teste parce quec'est inhabituel de voir une femme à l'armée,pour voir ce qu'on a dans le ventre. Ayantgrandi avec deux frères, j'ai pris goût aux dé-fis et je ne l'ai jamais pris personnellement. Etje n'ai jamais eu affaire à des propos déplacésou sexistes.En termes d'infrastructures, ce n'était pas en-

core un problème parce que les femmesétaient rares, mais c'est une réflexion à menerà l'avenir. Enfin, les démarches pour conci-lier ma vie professionnelle et mon engage-ment militaire étaient aisées: j'ai pu repousserdes cours de répétition lors de mes examenset je tente moi-même, en tant que comman-dant de compagnie, de trouver un juste milieuqui ne nuise ni à l'employé, ni à l'employeur,ni au bon déroulement du cours.

Etes-vous en faveur d'un service obligatoirepour les femmes?Non, ce n'est pas là qu'il faut discuter del'égalité des sexes. Il sied de rappeler quel'effectif a été limité à 100 000 militaires- pourquoi alors élargir le service obliga-toire? Ça poserait aussi un énorme pro-blème de budget et de matériel. Enfin, cetteabsence au travail, qui s'ajouterait au congématernité, affecterait l'économie.

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Le Journal du Jura2501 Bienne032/ 321 90 00www.journaldujura.ch/



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"C'est incroyable d'avoir

renoncé à ce potentiel

jusqu'ici."STEFAN HOLENSTEIN

COLONEL, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉSUISSE DES OFFICIERS



ficat à l'issue du service, unemeilleure coopération avec lesemployeurs et les organisationsféminines, enfin, sur la base decette coopération, un accès faci-lité à la journée d'information,obligatoire pour les hommesseulement. L'employeur est, enprincipe, tenu de payer cellequi choisirait d'assister à lajournée d'information. Le Con-seil fédéral le soulignait, en no-vembre dernier, dans une ré-ponse à la conseillère nationaleSylvia Flückiger-Bâni. Dans lesfaits, les Suissesses qui entre-prennent les démarches pourse rendre à la journée d'infor-mation ne sont pas systémati-quement récompensées.C'est pourquoi la conseillèrenationale Yvette Estermann(UDC/LU) a déposé deux mo-tions pour faciliter l'accès àcette journée. «J'ai rencontré detrès jeunes hommes qui affi-chaient des compétences deleadership qu'ils n'auraient ja-mais pu acquérir sans l'armée»,témoigne la politicienne pourqui l'armée a quelque chose àapporter aux femmes.A gauche, on accueille l'idéeavec prudence: «Je soutiendraila motion si cette journéedonne aussi des informationssur le service civil et la protec-tion civile», avise la conseillèrenationale socialiste BrigitteCrottaz. «Ces trois engagementssont, à mon avis, d'utilité équi-valente.» Et la Vaudoise de souli-gner la nécessité de mettre enplace des conditions pour allé-ger le poids de cette journéed'information: défraiementpour le trajet, indemnité en casde perte de gain et non-interfé-rence avec le plan d'études





serait mobilisable



d'effectifs. L'armée a besoinde 18 000 nouveaux conscritschaque année pour maintenirl'effectif réglementaire de100 000 soldats et cadres. Or,ces dernières années, ce chif-fre a été péniblement - lors-qu'il l'a été - atteint.Stefan Holenstein minimise lepoids de cet argument dans lagenèse du programme trans-mis à Viola Amherd: «Noussommes toujours heureux d'ac-cueillir davantage de monde»,admet l'officier, «mais le chiffrede 5000 femmes est dérisoireen comparaison des 140 000nécessaires à la sécurité et à la

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prospérité de la Suisse.»




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«On nous teste parce que c'est inhabituelde voir une femme à l'armée»Que vous a apporté l'armée? core un problème parce que les femmesEnormément de choses. C'est d'abord une étaient rares, mais c'est une réflexion à menerouverture sur la population suisse: on y ren- à l'avenir. Enfin, les démarches pour conci-contre des gens de milieux très différents. lier ma vie professionnelle et mon engage-Vu que j'ai eu la chance de grader, j'ai ac- ment militaire étaient aisées: j'ai pu repousserquis des compétences précieuses en termes des cours de répétition lors de mes examensde gestion humaine et administrative. La et je tente moi-même, en tant que comman-formation des cadres est très aboutie. dant de compagnie, de trouver un juste milieu

qui ne nuise ni à l'employé, ni à l'employeur,Y avez-vous rencontré des problèmes liés à ni au bon déroulement du cours.votre sexe?Non et ce alors que j'étais la toute première Etes-vous en faveur d'un service obligatoirefemme chasseuse de chars à mon arrivée en pour les femmes?2005. Evidemment, on nous teste parce que Non, ce n'est pas là qu'il faut discuter dec'est inhabituel de voir une femme à l'armée, l'égalité des sexes. Il sied de rappeler quepour voir ce qu'on a dans le ventre. Ayant l'effectif a été limité à 100 000 militairesgrandi avec deux frères, j'ai pris goût aux dé- - pourquoi alors élargir le service obliga-fis et je ne l'ai jamais pris personnellement. Et toire? Ça poserait aussi un énorme pro-je n'ai jamais eu affaire à des propos déplacés blème de budget et de matériel. Enfin, cetteou sexistes. absence au travail, qui s'ajouterait au congéEn termes d'infrastructures, ce n'était pas en- maternité, affecterait l'économie.

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TRAM ELAN

On angeait italien, en 1944La cuisine italienne avait ses adeptes à Tramelan à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Interné, Armando Bottacchi était derrière les fourneaux.PAR ALAIN MEYER

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L'escouade de cuisiniers du camp avec Armando Bottacchi au premierrang (avec un couteau dans la main). Loo

Le ski faisait partie des passe-temps dont les prisonniers pouvaientparfois profiter. Loo

Le réfugié politique ita-lien Armando Bottac-chi, chef cuisinier ducamp d'internés de Tra-

melan-Les Reussilles, officiaitavec maestria en cuisine. Ilavait fait ses gammes commeapprenti dans des grands hô-tels de Milan et de la station deski de Courmayeur, dans la val-lée d'Aoste, avant d'être para-chuté dans le Jura bernois enraison de la guerre.En été 1943, la Sicile est enproie aux troubles. Les alliésdébarquent. On croit alors à lachute du régime fasciste. Er-reur. Le 9 septembre, le GrandHôtel de Riccione, sur la côteAdriatique, là où ArmandoBottacchi, âgé alors de 18 ans,oeuvrait en cuisine, doit fer-

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mer. Chômage technique.Le mirliton doit rentrer au ber-cail, à Oggiogno, dans la pro-vince de Verbania, sur la rivedroite du lac Majeur. A 20 kmdu Tessin. Mal lui en prit: Beni-to Mussolini fonde exacte-ment au même moment, dansle nord de l'Italie, la fantocheRépublique de Salô (septem-bre 1943-avril 1945).

Maquis en hiverLes jeunes Italiens comme Ar-mande Bottacchi sont rapide-ment invités à incorporer lesrangs de cette armée éphé-mère. Mais ce dernier refuse etdécide de rejoindre dans lesmontagnes d'Oggiogno ungroupe de résistants armés,commandé par le capitaine Fi-lippo Beltrami. Suivront quatremois de maquis, avec le dangerd'une capture pesant commeune épée de Damoclès sur satête jusqu'à l'aube de 1944. Lestroupes fascistes passent au cri-ble toute la région et tentent demettre la main sur chaque dé-serteur potentiel.La frontière suisse n'est pastrès éloignée d'Oggiogno. Ar-mando Bottacchi prend soncourage à deux mains et par-court, en plein hiver, les sen-tiers sinueux menant jusqu'àPiodina, hameau reculé dansles environs de Brissago. Maisson effort se brise sur l'intran-sigeance des policiers suisses,qui le refoulent. Motif l'arri-vant n'avait pas été capable defournir la preuve de son enrôle-ment de force dans les troupesmussoliniennes. Première ten-tative de fuite ratée et erranced'Armando Bottacchi sur lesroutes du retour forcé.

Interrogatoires serrésMais la menace persiste. Fascis-tes italiens et soldats alle-mands battent la campagne etratissent large. Armando Bot-tacchi va pourtant tenter unenouvelle fois, en février 1944,de fuir vers la Suisse. DirectionBrissago où des parents ontune pension. Puis, de Brissago,départ pour Bellinzone, cachédans un camion La policesuisse l'interroge copieuse-ment. Trois interrogatoires du-rant lesquels le cuisinier avoue-ra en effet avoir participé, avecd'autres résistants, au saccagedu siège du parti fasciste à In-tra, au bord du Lac Majeur.De peur d'être refoulé, le futurinterné du camp de Tramelantait en revanche à la maré-chaussée sa première tentativepour rejoindre la Suisse enhomme libre. A Berne, le Dé-partement fédéral de justice et

On était respecté. On ne s'est

jamais permis de faire

quelque chose de pas bien."ARMANDO BOTTACCHI

INTERNÉ AU CAMP DE TRAMELAN

police l'accepte finalement entant que «réfugié civil» ayantdemandé l'asile pour des rai-sons politiques.

Plus d'un an à TramelanAprès une visite sanitaire obli-gatoire au camp de Büsserach(SO) pour désinfection (qua-rantaine), le jeune réfugié re-

joint le 20 mars 1944 le campd'internés de Tramelan. Il yrestera jusqu'au 4 mai 1945,soit un peu plus d'une annéeDes informations et des souve-nirs ont été compilés par laBruntrutaine Marie-Angèle Lo-vis dans le Bulletin de la Socié-té jurassienne des officiers*.D'après son récit, deux campscohabitaient alors à Tramelan:un pour les civils et l'autrepour les militaires. A l'arrivéede Bottacchi, une cinquan-taine de réfugiés civils du nordde l'Italie y séjournaient déjà.Vu son pedigree, le dernier ar-rivé s'était vu confier le postede chef cuisinier du camp.Une aubaine pour les ressor-tissants italiens du Jura ber-nois. Car les gnocchis auxpommes de terre allaient dé-sormais remplacer au menules roestis habituels.D'autres réfugiés travaillaientvolontairement à cette épo-que-là dans les tourbières de larégion. Des travaux rémuné-rés, qui leur offraient, certesmodestement, une forme d'au-tonomie financière. Les inter-nés du camp descendaient aus-si parfois des Reussilles jusqu'àTramelan pour se changer lesidées. Il n'y a eu apparemmentaucune tension avec la popula-tion locale, expliquera Bottac-chi. «On était respecté. On res-pectait tout le monde. On nes'est jamais permis de fairequelque chose de pas bien.» Ilfallait assurément bannir toutécart de conduite avec les fillesd'ici pour éviter les conflits.

Retour désenchantéLe 25 avril 1945, la Républiqueéphémère de Salô sombre

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corps et âme. Dix jours plustard, Armando Bottacchi ob-tiendra son avis de sortie ducamp de Tramelan-Les Reus-silles. Son retour en Italie estexpéditif. Départ du Jura ber-nois en train jusqu'à Domo-dossola. Passage par Verbaniapuis stop à Intra. A cela s'ajou-tèrent 13 km à pied à parcourirpour rejoindre Oggiogno, lacasa de Bottacchi. Le cuistotpensa aux gnocchis de Trame-lan jusqu'à la fin de sa vie etéprouva une forme de recon-naissance pour cette Suisse quil'avait hébergé. Il avouera ausurplus s'être très bien enten-du avec les gardiens de soncamp.A son retour en Italie, il estqualifié de déserteur par lepouvoir transitoire en place.Le jeune homme est contraintd'accomplir ses 18 mois de ser-vice militaire dans son pays.Mais il reprendra au début desannées 1950 son métier de cui-sinier dans des hôtels, avant deservir la Compagnie interna-tionale des wagons-lits. Pointd'orgue d'une vie en mouve-ment, Armando Bottacchi seranommé responsable du pa-villon abritant le restaurantitalien aux Jeux olympiquesd'été de Rome, en 1960. Il arendu l'âme le 30 avril 2011 àMilan, là où l'ancien maîtrequeux du camp de Tramelanavait finalement élu domicile.* Bulletin de la Société jurassiennedes officiers, numéro 28, février 2012,

pages 71 à 79

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lies ne sont qu'un petitmillier à avoir choisi dese rendre sous les dra-peaux, soit 0,7% des ef-

fectifs totaux de l'armée suisse.C'est le taux le plus bas d'Eu-rope, et pour la Société suissedes officiers (SSO), ce n'est pasassez. Réuni à la fin du mois dejuin à Paudex (VD), son comitéexécutif a rédigé à l'attentionde la ministre de défense ViolaAmherd un programme enquatre points visant à favoriser

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l'intégration des femmes.

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COLONEL, PRESIDENT DE LA SOCIETESUISSE DES OFFICIERS

«C'est incroyable d'avoir renon-cé à ce potentiel jusqu'ici», dé-clare le colonel Stefan Holen-stein, président de la SSO.

L'officier d'état-major généralbalaie l'argument du physique:«Les femmes apportent aussi deprécieuses compétences civilesdans des domaines comme lasécurité numérique, la méde-cine, le soutien logistique, etc.»

La Société suisse des officierssouhaiterait que l'armée suissecompte entre 3000 et 5000femmes dans ses effectifs.K EY5 TON E

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Des mesures concrètesEntre 3000 et 5000 femmes surl'effectif global de l'armée, c'estl'objectif que la SSO se proposed'atteindre d'ici quatre ans.Pour ce faire, les officiers évo-quent l'octroi de crédits de for-mation, l'attribution d'un certi-ficat à l'issue du service, unemeilleure coopération avec lesemployeurs et les organisationsféminines, enfin, sur la base decette coopération, un accès faci-lité à la journée d'information,obligatoire pour les hommesseulement. L'employeur est, enprincipe, tenu de payer cellequi choisirait d'assister à lajournée d'information. Le Con-seil fédéral le soulignait, en no-vembre dernier, dans une ré-ponse à la conseillère nationaleSylvia Flückiger-Bâni. Dans lesfaits, les Suissesses qui entre-prennent les démarches pourse rendre à la journée d'infor-mation ne sont pas systémati-quement récompensées.C'est pourquoi la conseillèrenationale Yvette Estermann(UDC/LU) a déposé deux mo-tions pour faciliter l'accès àcette journée. «J'ai rencontré detrès jeunes hommes qui affi-chaient des compétences deleadership qu'ils n'auraient ja-mais pu acquérir sans l'armée»,témoigne la politicienne pourqui l'armée a quelque chose àapporter aux femmes.A gauche, on accueille l'idéeavec prudence: «Je soutiendraila motion si cette journéedonne aussi des informationssur le service civil et la protec-tion civile», avise la conseillèrenationale socialiste BrigitteCrottaz. «Ces trois engagements

sont, à mon avis, d'utilité équi-valente.» Et la Vaudoise de souli-gner la nécessité de mettre enplace des conditions pour allé-ger le poids de cette journéed'information: défraiementpour le trajet, indemnité en casde perte de gain et non-interfé-rence avec le plan d'étudespour les citoyennes encore enformation. La conseillère fédé-rale Viola Amherd a fait savoirpar sa porte-parole «qu'elle seréjouissait que des réflexionssoient entamées pour augmen-ter le nombre de femmes à l'ar-mée.» La ministre a émis unmandat à l'interne pour étudierdes pistes dans ce sens.




serait mobilisable



d'effectifs. L'armée a besoinde 18 000 nouveaux conscritschaque année pour maintenirl'effectif réglementaire de

100 000 soldats et cadres. Or,ces dernières années, ce chif-fre a été péniblement - lors-

qu'il l'a été - atteint.Stefan Holenstein minimise lepoids de cet argument dans lagenèse du programme trans-mis à Viola Amherd: «Noussommes toujours heureux d'ac-cueillir davantage de monde»,admet l'officier, «mais le chiffrede 5000 femmes est dérisoireen comparaison des 140 000nécessaires à la sécurité et à laprospérité de la Suisse.»


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Deux motions déposéesDans son combat pour une meilleure intégration desfemmes dans l'armée, Yvette Estermann (UDC) se sentun peu seule contre tous: «Mon projet ne séduit ni ladroite conservatrice, frileuse à l'idée de voir des fem-mes dans les casernes, ni la gauche, traditionnellementopposée à l'armée», se désole la Lucernoise. Sa pre-mière motion visait à rendre la journée d'informationobligatoire pour les Suissesses: elle est balayée par leConseil national le 14 juin par 117 voix contre 43. La poli-ticienne porte maintenant ses espoirs sur une seconde

motion plus «light», déposée en mars, qui vise à chan-ger la loi sur l'armée pour «vivement recommander»aux femmes de participer à la journée d'information.Hélas pour la Lucernoise, le Conseil fédéral a d'ores etdéjà recommandé aux chambres de rejeter le texte,tout en reconnaissant l'importance de promouvoirl'intégration des femmes dans l'armée. «Une journéed'information leur permettrait pourtant de faire lechoix de rejoindre l'armée ou non en connaissance decause», argumente Yvette Estermann.

«On nous teste parce que c'est inhabituelde voir une femme à l'armée»



Que vous a apporté l'armée?Enormément de choses. C'est d'abord uneouverture sur la population suisse: on y ren-contre des gens de milieux très différents.Vu que j'ai eu la chance de grader, j'ai ac-quis des compétences précieuses en termesde gestion humaine et administrative. Laformation des cadres est très aboutie.

Y avez-vous rencontré des problèmes liés àvotre sexe?Non et ce alors que j'étais la toute premièrefemme chasseuse de chars à mon arrivée en2005. Evidemment, on nous teste parce quec'est inhabituel de voir une femme à l'armée,pour voir ce qu'on a dans le ventre. Ayantgrandi avec deux frères, j'ai pris goût aux dé-fis et je ne l'ai jamais pris personnellement. Etje n'ai jamais eu affaire à des propos déplacésou sexistes.En termes d'infrastructures, ce n'était pas en-core un problème parce que les femmes

étaient rares, mais c'est une réflexion à menerà l'avenir. Enfin, les démarches pour conci-lier ma vie professionnelle et mon engage-ment militaire étaient aisées: j'ai pu repousserdes cours de répétition lors de mes examenset je tente moi-même, en tant que comman-dant de compagnie, de trouver un juste milieuqui ne nuise ni à l'employé, ni à l'employeur,ni au bon déroulement du cours.

Etes-vous en faveur d'un service obligatoirepour les femmes?Non, ce n'est pas là qu'il faut discuter del'égalité des sexes. Il sied de rappeler quel'effectif a été limité à 100 000 militaires- pourquoi alors élargir le service obliga-toire? Ça poserait aussi un énorme pro-blème de budget et de matériel. Enfin, cetteabsence au travail, qui s'ajouterait au congématernité, affecterait l'économie.

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Les officiers suisses se mobilisent pour accueillir davantage de femmes dans les rangs de l'armée

Sous les drapeaux, les femmes sont encore largement sous-représentées, mais elles ne sont pas les moins motivées. Keystone-archives

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«LOUIS ROSSIER

Service militaire » Elles nesont qu'un petit millier à avoirchoisi de se rendre sous les dra-peaux, soit 0,7% des effectifstotaux de l'armée suisse. C'est letaux le plus bas d'Europe, etpour la Société suisse des offi-ciers (SSO),, ce n'est pas assez.Réuni à la fin du mois de juin àPaudex (VD), son comité exécu-tif a rédigé à l'attention de laministre de la Défense ViolaAmherd un programme enquatre points visant à favoriserl'intégration des femmes dansl'armée.

«C'est incroyabled'avoir renoncéà ce potentieljusqu'ici»

Stefan Holenstein

«C'est incroyable d'avoir re-noncé à ce potentiel jusqu'ici»,déclare le colonel Stefan Holens-tein, président de la SSO. L'offi-cier d'état-major général balaiel'argument du physique: «Lesfemmes apportent aussi de pré-cieuses compétences civilesdans des domaines comme lasécurité numérique, la méde-cine, le soutien logistique, etc.»

Des mesures concrètesEntre 3000 et 5000 femmesdans l'armée, c'est l'objectif que

la SSO se propose d'atteindred'ici quatre ans. Pour ce faire,les officiers évoquent l'octroi decrédits de formation, l'attribu-tion d'un certificat à l'issue duservice, une meilleure coopéra-tion avec les employeurs et lesorganisations féminines, enfin,sur la base de cette coopération,un accès facilité à la journéed'information, obligatoire pourles hommes seulement.

L'employeur est en principetenu de payer celle qui choisi-rait d'assister à la journée d'in-formation. Le Conseil fédéral lesoulignait en novembre dernierdans une réponse à la conseil-lère nationale Sylvia Flückiger-Bâni (udc, AG). Dans les faits,les Suissesses qui entre-prennent les démarches pourse rendre à la journée d'infor-mation ne sont pas systémati-quement récompensées.

C'est pourquoi sa collègueYvette Estermann (udc, LU)a déposé deux motions pourfaciliter l'accès à cette journée(voir ci-dessous). «J'ai rencon-tré de très jeunes hommesqui affichaient des compé-tences de leadership qu'ilsn'auraient jamais pu acquérirsans l'armée», témoigne lapoliticienne pour qui l'arméea quelque chose à apporteraux femmes.

A gauche, on accueille l'idéeavec prudence: «Je soutiendraila motion (d'Yvette Estermann,ndlr) si cette journée donneaussi des informations sur leservice civil et la protection ci-vile», avise la conseillère natio-nale socialiste Brigitte Crottaz.«Ces trois engagements sont àmon avis d'utilité équivalente.»Et la Vaudoise de souligner lanécessité de mettre en place desconditions pour alléger le poids

de cette journée d'information:défraiement pour le trajet, in-demnité en cas de perte de gainet non-interférence avec le pland'études pour les citoyennesencore en formation.

La conseillère fédérale ViolaAmherd a de son côté fait savoirpar sa porte-parole «qu'elle seréjouissait que des réflexionssoient entamées pour augmen-ter le nombre de femmes à l'ar-mée». La ministre a égalementémis un mandat à l'interne pourétudier des pistes dans ce sens.

Besoin d'effectifsUne meilleure ouverture à lapopulation féminine pourraitsoulager le commandement del'armée d'un autre souci: lemanque d'effectifs. L'armée abesoin de 18 000 nouveauxconscrits chaque année pourmaintenir l'effectif réglemen-taire de 100 000 soldats etcadres. Or, *ces dernières an-nées, ce chiffre a été pénible-ment atteint (lorsqu'il l'a été).

Stefan Holenstein minimisele poids de cet argument dans lagenèse du programme transmisà Viola Amherd: «Nous sommestoujours heureux d'accueillirdavantage de monde, admetl'officier, mais le chiffre de5000 femmes est dérisoire encomparaison des 140 000 né-cessaires à la sécurité et à laprospérité de la Suisse.»

Inspiration scandinaveS'il met en avant le caractèreprogressif du programme sou-mis par la SSO, Stefan Holens-tein souligne que la Suisse a unretard à rattraper sur ses voi-sins. L'officier renvoie notam-ment à la Norvège, où uneconscription militaire «sexuel-lement neutre» a été mise enplace en 2015, dans, l'espoir dedoubler la proportion féminine

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des effectifs.La Norvège est également

une source d'inspiration àgauche: «Il faudrait songer à unnouveau modèle où chaque ci-toyen serait mobilisable enfonction de ses compétences etdes besoins de l'armée, espèreBrigitte Crottaz. Mais cela si-gnifierait aussi l'abandon dusystème de milice tel qu'il existeactuellement.»

Or cela risque de marquerune baisse des effectifs au seinde l'armée: «Nous nous mon-trons plutôt critiques à l'idéed'un service citoyen à la carte,où tout le monde pourrait choi-sir l'engagement qu'il désire.»Pour le colonel, le moment estd'autant plus malvenu que laprotection civile et le servicecivil sont en passe d'être réfor-més. «Le service citoyen univer-sel est une idée irréalisable etpolitiquement douteuse, avertitStefan Holenstein. Elle ne man-querait pas d'affaiblir les insti-tutions, notre armée de miliceen premier lieu.»

DEUX MOTIONS SUCCESSIVES

Dans son combat pour une meil-leure intégration des femmesdans l'armée, la conseillère na-tionale Yvette Estermann (udc,LU) se sent un peu seule contretous: «Mon projet ne séduit ni ladroite conservatrice, frileuse àl'idée de voir des femmes dansles casernes, ni la gauche, tradi-tionnellement opposée à l'ar-mée», se désole-t-elle. Sa pre-mière motion visait à rendre lajournée d'information obligatoirepour les Suissesses: elle a étébalayée en juin par le National,par 117 voix contre 43.La politicienne porte mainte-nant ses espoirs sur une se-

TROIS QUESTIONS À OLIVIA DE WECK

OLIVIA DE WECK

Avocate à Genève et capitaine

à l'armée

Que vous a apporté l'armée?Enormément de choses. C'estd'abord une ouverture sur la po-pulation suisse: on y rencontredes gens de milieux très diffé-rents. Vu que j'ai eu la chance degrader, j'ai acquis des compé-tences précieuses en termes de.gestion humaine et administra-tive. La formation des cadres esttrès aboutie.

Y avez-vous rencontrédes problèmes liés à votre sexe?Non, et ce alors que j'étais la toutepremière femme chasseuse dechars à mon arrivée en 2005. Evi-demment, on nous teste parce

tonde motion plus light, dépo-sée en mars, qui vise à changerla loi sur l'armée pour «vive-ment recommander» auxfemmes de participer à la jour-née d'information. Hélas pour laLucernoise, le Conseil fédéral ad'ores et déjà recommandé auxChambres de rejeter le texte,tout en reconnaissant l'impor-tance de promouvoir l'intégra-tion des femmes dans l'armée.«Une journée d'information leurpermettrait pourtant de faire lechoix de rejoindre l'armée ounon en connaissance de cause»,argumente Yvette Estermann.

LRO

que c'est inhabituel de voir unefemme à l'armée, pour voir cequ'on a dans le ventre. Ayantgrandi avec deux frères, j'ai prisgoût aux défis et je ne l'ai jamaispris personnellement. Et je n'aijamais eu affaire à des proposdéplacés ou sexistes.

En termes d'infrastructures, cen'était pas encore un problèmeparce que les femmes étaientrares, mais c'est une réflexion àmener à l'avenir. Enfin, les dé-marches pour concilier ma vieprofessionnelle et mon engage-ment militaire étaient aisées: j'aipu repousser des cours de répéti-tion lors de mes examens et je

tente moi-même, en tant que com-mandante de compagnie, de trou-ver un juste milieu qui ne nuise nià l'employé, ni à l'employeur, ni aubon déroulement du cours.

Etes-vous en faveur d'un serviceobligatoire pour les femmes?Non, ce n'est pas là qu'il faut dis-cuter de l'égalité des sexes. Il siedde rappeler que l'effectif a été limi-té à 100 000 militaires-pourquoialors élargir le service obligatoire?Ça poserait aussi un énorme pro-blème de budget et de matériel.Enfin, cette absence au travail,qui s'ajouterait au congé mater-nité, affecterait l'économie. » LRO

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Opération séduction de'ar ée e vers es e es

Entre 3000 et 5000 femmes dans l'armée, c'est l'objectif que la SSO se propose d'atteindre d'ici quatre ans. Keystone-archives

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SERVICE MILITAIRE C'est le genre derecord dont l'armée suisse se passeraitvolontiers. Les femmes ne sont qu'un petitmillier à faire le service militaire, soit 0,7%des effectifs totaux. C'est le taux le plus basd'Europe. Pour la Société suisse des offi-ciers (SSO), c'est très insuffisant et il s'agitmaintenant de rendre la vie en gris-vertplus attractive pour les femmes. Crédit deformation, meilleure collaboration avecles employeurs ou journée d'informationmieux suivie sont des mesures citées. »

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Soldates recherchées16.07.2019

Les officiers suisses se mobilisent pour accueillir davantage de femmes dans les rangs de l’armée

Louis Rossier

Service militaire, Olivia De Weck » Elles ne sont qu’un petit millier à avoir choisi de se rendre sous les drapeaux, soit0,7% des effectifs totaux de l’armée suisse. C’est le taux le plus bas d’Europe, et pour la Société suisse desofficiers (SSO), ce n’est pas assez. Réuni à la fin du mois de juin à Paudex (VD), son comité exécutif a rédigé àl’attention de la ministre de la Défense Viola Amherd un programme en quatre points visant à favoriser l’intégrationdes femmes dans l’armée.

«C’est incroyable d’avoir renoncé à ce potentiel jusqu’ici», déclare le colonel Stefan Holenstein, président de la SSO.L’officier d’état-major général balaie l’argument du physique: «Les femmes apportent aussi de précieusescompétences civiles dans des domaines comme la sécurité numérique, la médecine, le soutien logistique, etc.» Desmesures concrètes

Entre 3000 et 5000 femmes dans l’armée, c’est l’objectif que la SSO se propose d’atteindre d’ici quatre ans. Pource faire, les officiers é



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COLONEL, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉSUISSE DES OFFICIERS



ficat à l'issue du service, unemeilleure coopération avec lesemployeurs et les organisationsféminines, enfin, sur la base decette coopération, un accès faci-lité à la journée d'information,obligatoire pour les hommesseulement. L'employeur est, enprincipe, tenu de payer cellequi choisirait d'assister à lajournée d'information. Le

Conseil fédéral le soulignait, ennovembre dernier, dans une ré-ponse à la conseillère nationaleSylvia Flückiger-Bâni. Dans lesfaits, les Suissesses qui entre-prennent les démarches pourse rendre à la journée d'infor-mation ne sont pas systémati-quement récompensées.C'est pourquoi la conseillèrenationale Yvette Estermann(UDC/LU) a déposé deux mo-tions pour faciliter l'accès àcette journée. «J'ai rencontré detrès jeunes hommes qui affi-chaient des compétences deleadership qu'ils n'auraient ja-mais pu acquérir sans l'armée»,témoigne la politicienne pourqui l'armée a quelque chose àapporter aux femmes.A gauche, on accueille l'idéeavec prudence: «Je soutiendraila motion si cette journéedonne aussi des informationssur le service civil et la protec-tion civile», avise la conseillèrenationale socialiste BrigitteCrottaz. «Ces trois engagementssont, à mon avis, d'utilité équi-valente.» Et la Vaudoise de souli-gner la nécessité de mettre enplace des conditions pour allé-ger le poids de cette journéed'information: défraiementpour le trajet, indemnité en casde perte de gain et non-interfé-rence avec le plan d'études





serait mobilisable



d'effectifs. L'armée a besoinde 18 000 nouveaux conscritschaque année pour maintenirl'effectif réglementaire de100 000 soldats et cadres. Or,ces dernières années, ce chif-fre a été péniblement - lors-qu'il l'a été - atteint.Stefan Holenstein minimise lepoids de cet argument dans lagenèse du programme trans-mis à Viola Amherd: «Noussommes toujours heureux d'ac-cueillir davantage de monde»,admet l'officier, «mais le chiffrede 5000 femmes est dérisoireen comparaison des 140 000nécessaires à la sécurité et à laprospérité de la Suisse.»

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«On nous teste parce que c'est inhabituelde voir une femme à l'armée»Que vous a apporté l'armée? c'est inhabituel de voir une femme à l'armée, dant de compagnie, de trouver un juste milieuEnormément de choses. C'est d'abord une pour voir ce qu'on a dans le ventre. Ayant qui ne nuise ni à l'employé, ni à l'employeur,ouverture sur la population suisse: on y ren- grandi avec deux frères, j'ai pris goût aux dé- ni au bon déroulement du cours.contre des gens de milieux très différents. fis et je ne l'ai jamais pris personnellement. EtVu que j'ai eu la chance de grader, j'ai ac- je n'ai jamais eu affaire à des propos déplacés Etes-vous en faveur d'un service obligatoirequis des compétences précieuses en termes ou sexistes. pour les femmes?de gestion humaine et administrative. La En termes d'infrastructures, ce n'était pas en- Non, ce n'est pas là qu'il faut discuter deformation des cadres est très aboutie. core un problème parce que les femmes l'égalité des sexes. Il sied de rappeler que

étaient rares, mais c'est une réflexion à mener l'effectif a été limité à 100 000 militairesY avez-vous rencontré des problèmes liés à à l'avenir. Enfin, les démarches pour cond- - pourquoi alors élargir le service obliga-votre sexe? lier ma vie professionnelle et mon engage- toire? Ça poserait aussi un énorme pro-Non et ce alors que j'étais la toute première ment militaire étaient aisées: j'ai pu repousser blème de budget et de matériel. Enfin, cettefemme chasseuse de chars à mon arrivée en des cours de répétition lors de mes examens absence au travail, qui s'ajouterait au congé2005. Evidemment, on nous teste parce que et je tente moi-même, en tant que comman- maternité, affecterait l'économie.

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SERVICE MILITAIRE

Où sont les fe es de l'ar ée suisse?

La Société suisse des officiers se fixe pour objectif un total de 3000 à 5000 femmes dans l'armée contre 1000 actuellement.

Les officiers suissesse mobilisent pouraccueillir davantagede femmes dans les rangsde l'armée.

Elles ne sont qu'un petitmillier à avoir choisi de se ren-dre sous les drapeaux, soit0,7% des effectifs totaux del'armée suisse. C'est le taux leplus bas d'Europe, et pour laSociété suisse des officiers(SSO), ce n'est pas assez. Réu-ni à la fin du mois de juin àPaudex (VD), 'son comité exé-

cutif a rédigé à l'attention de laministre de la Défense ViolaAmherd un programme enquatre points visant à favoriserl'intégration des femmes dansl'armée.

«C'est incroyable d'avoir re-noncé à ce potentiel jusqu'ici»,déclare le colonel Stefan Ho-lenstein, président de la SSO.L'officier d'état-major généralbalaie l'argument du physi-que: «Les femmes apportentaussi de précieuses compéten-ces civiles dans des domainescomme la sécurité numéri-que, la médecine, le soutien lo-

gistique, etc.»

Des mesures concrètesEntre 3000 et 5000 femmes

dans l'armée, c'est l'objectifque la SSO se propose d'at-teindre d'ici quatre ans. Pource faire, les officiers évoquentl'octroi de crédits de forma-tion, l'attribution d'un certifi-cat à l'issue. du service, unemeilleure coopération avec lesemployeurs et les organisa-tions féminines, enfin, sur labase de cette coopération, unaccès facilité à la journée d'in-formation, obligatoire pour les

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hommes seulement.L'employeur est en principe

tenu de payer celle qui choisi-rait d'assister à la journée d'in-formation. Le Conseil fédéralle soulignait en novembre der-nier dans une réponse à laconseillère nationale SylviaFlückiger-Mni (UDC, AG).

Dans les faits, les Suissessesqui entreprennent les démar-ches pour se rendre à la jour-née d'information ne sont passystématiquement récompen-sées.

C'est pourquoi sa collègueYvette Estermann (UDC, LU)a déposé deux motions pourfaciliter l'accès à cette journée(voir ci-dessous). «J'ai rencon-tré de très jeunes hommes quiaffichaient des compétencesde leadership qu'ils n'auraientjamais pu acquérir sans l'ar-mée», témoigne la politicien-ne pour qui l'armée a quelquechose à apporter aux femmes.

À gauche, on accueille l'idéeavec prudence: «je soutiendraila motion (d'Yvette Ester-mann, n.d.l.r.) si cette journéedonne aussi des informationssur le service civil et la protec-tion civile», avise la conseillèrenationale socialiste BrigitteCrottaz. «Ces trois engage-ments sont à mon avis d'utilitééquivalente.» Et la Vaudoisede souligner la nécessité demettre en place des conditionspour alléger le poids de cettejournée d'information: dé-fraiement pour le trajet, in-

demnité en cas de perte degain et non-interférence avecle plan d'études pour les ci-toyennes encore en formation.

La conseillère fédérale ViolaAmherd a de son côté fait sa-voir par sa porte-parole«qu'elle se réjouissait que desréflexions soient entaméespour augmenter le nombre defemmes à l'armée». La minis-tre a également émis un man-dat à l'interne pour étudier despistes dans ce sens.

Besoin d'effectifsUne meilleure ouverture à

la population féminine pour-rait soulager le commande-ment de l'armée d'un autresouci: le manque d'effectifs.L'armée a besoin de 18 000nouveaux conscrits chaque an-née pour maintenir l'effectifréglementaire de Zoo 000 sol-dats et cadres. Or, ces derniè-res années, ce chiffre a été pé-niblement atteint (lorsqu'il l'aété). Stefan Holenstein mini-mise le poids de cet argumentdans la genèse du programmetransmis à Viola Amherd:«Nous sommes toujours heu-reux d'accueillir davantage demonde, admet l'officier, maisle chiffre de 5000 femmes estdérisoire en comparaison des4o 000 nécessaires à la sécu-rité et à la prospérité de laSuisse.»

S'il met en avant le caractèreprogressif du programme sou-

mis par la SSO, Stefan Holen-stein souligne que la Suisse aun retard à rattraper sur sesvoisins.

L'officier renvoie notam-ment à la Norvège, où uneconscription militaire «sexuel-lement neutre» a été mise enplace en 2015, dans l'espoir dedoubler la proportion fémini-ne des effectifs.

Inspiration scandinaveLa Norvège est également

une source d'inspiration àgauche: «Il faudrait songer àun nouveau modèle où chaquecitoyen serait mobilisable enfonction de ses compétenceset des besoins de l'armée, es-père Brigitte Crottaz. Maiscela signifierait aussi d'aban-donner le système de milicetel qu'il existe actuellement.»

Or cela risque de marquerune baisse des effectifs au seinde l'armée: «Nous nous mon-trons plutôt critiques à l'idéed'un service citoyen à la carteoù tout le monde pourraitchoisir l'engagement qu'il dé-sire.» Pour le colonel, le mo-ment est d'autant plus malve-nu que la protection civile et leservice civil sont en passed'être réformés. «Le service ci-toyen universel est une idée ir-réalisable et politiquementdouteuse, avertit Stefan Ho-lenstein. Elle ne manqueraitpas d'affaiblir les institutions,notre armée de milice en pre-mier lieu.» LOUIS ROSSIER

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Les femmes sont très minoritaires dans l'armée. Seul 0,7% de l'effeCtif est féminin. ARCHIVES KEY

Deux motions déposées pour la journée d'informationDans son combat pour une meilleure inté-

gration des femmes dans l'armée, laconseillère nationale Yvette Estermann(UDC, LU) se sent un peu seule contre tous:«Mon projet ne séduit ni la droite conserva-trice, frileuse à ridée de voir des femmesdans les casernes, ni la gauche, traditionnel-lement opposée à l'armée», se désole-t-elle.

Sa première motion visait à rendre la jour-née d'information obligatoire pour les Suis-sesses: elle a été balayée par le Conseil na-tional le 14 juin par 117 voix contre 43.

La politicienne porte maintenant ses espoirssur une seconde motion plus light, déposée enmars, qui vise à changer la loi sur l'armée pour«vivement recommander» aux femmes de par-ticiper à la journée d'information. Hélas pour laLucernoise, le Conseil fédéral a d'ores et déjà re-commandé aux Chambres de rejeter le texte,tout en reconnaissant l'importance de pro-mouvoir l'intégration des femmes dans l'ar-mée. «Une journée d'information leur permet-trait pourtant de faire le choix de rejoindre l'ar-mée ou non en connaissance de cause», argu-mente Yvette Estermann. LRO

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Trois questions à

Olivia De WeckAvocate à Genève et capitaine

Que vous a apporté l'armée?Énormément de choses. C'est d'abord une ouverturesur la population suisse: on y rencontre des gens demilieux très différents. Vu que j'ai eu la chance degrader, j'ai acquis des compétences précieuses entermes de gestion humaine et administrative. Laformation des cadres est très aboutie.

Y avez-vous rencontré des problèmes liés àvotre sexe?

Non, et ce alors que j'étais la toute première fem-me chasseuse de chars à mon arrivée en 2005. Évi-demment, on nous teste parce que c'est inhabituelde voir une femme à l'armée, pour voir ce qu'on adans le ventre. Ayant grandi avec deux frères, j'aipris goût aux défis et je ne l'ai jamais pris person-nellement. Et je n'ai jamais eu affaire à des proposdéplacés ou sexistes. En termes d'infrastructures,ce n'était pas encore un problème parce que les

femmes étaient rares, mais c'est une réflexion àmener à l'avenir. Enfin, les démarches pour conci-lier ma vie professionnelle et mon engagement mi-litaire étaient aisées: j'ai pu repousser des cours derépétition lors de mes examens et je tente moi-même, en tant que commandante de compagnie,de trouver un juste milieu qui ne nuise ni à l'em-ployé, ni à l'employeur, ni au bon déroulement ducours.

Êtes-vous en faveur d'un service obligatoirepour les femmes?

Non, ce n'est pas là qu'il faut discuter de l'égalité dessexes. Il sied de rappeler que l'effectif a été limité à100 000 militaires - pourquoi alors élargir le serviceobligatoire? Ça poserait aussi un énorme problèmede budget et de matériel. Enfin, cette absence au tra-vail, qui s'ajouterait au congé maternité, affecteraitl'économie.

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Elles ne sont pas légion

Avec un petit de recrues féminines,soit moins d'un pour cent de ses effectifs, l'arméesuisse est en retard d'une guerre en comparaisoneuropéenne. Une proportion très insuffisantepour la Société suisse des officiers, qui a rédigéun programme visant à favoriser l'intégrationdes femmes dans l'armée. L'objectif est ambitieux:3000 à 5000 soldates d'ici quatre ans.

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Les officiers proposent des aides pour encourager les femmes às'engager

Les officiers proposent des aides pour encourager les femmes à s'engager La Matinale / 1 min. / à 07:00

La Société suisse des officiers propose plusieurs mesures pour augmenter la part de soldates au sein de la troupe.Elle veut notamment des incitations financières pour encourager les femmes à s'engager.

Les femmes ne représentent actuellement que 0,7% de l'effectif de l'armée suisse et la nouvelle conseillèrefédérale en charge de la Défense, Viola Amherd, veut augmenter cette proportion - elle en a fait l'un de sesobjectifs.

La Société suisse des officiers (SSO), elle aussi, a planché sur la question et fait aujourd'hui quatre propositions,dévoilées par la NZZ et que la RTS s'est également procurée.

Un crédit de formation pour les soldates

La première est financière: il s'agirait de verser un crédit de formation à quatre chiffres (la SSO n'en précise pas lemontant exact.) Les femmes auraient ce petit avantage sur les hommes, car elles font l'armée sur base volontaire,rappelle la SSO.

Les officiers veulent également rendre la journée d'orientation obligatoire et remboursée aussi pour les femmes,réaliser une campagne de sensibilisation auprès des employeurs et créer un diplôme ou un certificat pour toutesles femmes qui s'engagent dans l'armée.

Ces quatre mesures rendraient l'armée un peu plus attractive pour les potentielles soldates, selon la SSO. La balleest désormais dans le camp de la cheffe du département, Viola Amherd.

Thibaut Schaller/oang

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