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Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpandUnder / n°13 / JUin-JUil 2015 upandunder.fr 13 raisons de regarder le Xiii / SUpporterS bâiLLonnés / a L'envers, à l'endroit / et si La Corée du sud intégrait la pacific nationS cUp? / lUke braid / leS femmes de L'ombre / safi n'diaye / le rUgby féminin à XV en danger / folie deS datas / La déCentraLisation dU rUgby HEmisphEre nord HEMISPHERE SUD Rugby féminin CULTURE OVALE NUMERO 13 Du bonheur sur tous les terrains

Mag Up and Under n°13

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Le webzine des sites de rugby indépendants / @magUpandUnder / n°13 / JUin-JUil 2015

upandunder.fr

13 raisons de regarder le Xiii / SUpporterS bâiLLonnés / a L'envers, à l'endroit / et si La Corée du sud intégrait la pacific nationS cUp? / lUke braid / leS femmes de L'ombre / safi n'diaye / le rUgby féminin à XV en danger / folie deS datas / La déCentraLisation dU rUgby

HEmisphEre

nord

hEmisphErE sud

Rugby féminin

culture ovale

Numero 13 Du bonheur sur tous les terrains

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Antoine Aymond, Antoine Deymier, Audrey Rubach, Benjamin Chattey, Boris Selle, Cédric Besnard, Cédric

Turlan, Céline Ollier, Charles Pecusseau, Christelle Garcia, David Arrieta, David Arrou, Emmanuel Fregans,

Eric Lanuza, Frédéric Delaunay, Frédéric Devaux, Frédéric Sallé, Frédérique Kermorgan, Grégory Gomez-

Robira, Guillaume Boisson, JB Ducastel, Jérémy Marchandeau, Jérémy Sarda, Jessica Page, Jonathan

Olieu, Julian Vicente, Julie Counquet, Julie Segura, Julien Lepolard, Laurent Dion , Laurent Nigou, Léon Buchet, Marc De Jongy, Marco Casterinho, Maryne, Le Goff, Mélodie Marty, Murray Kinsella, Nicolas Menard, Nicolas Poulain, Olivier Bernasson, Olivier Henry,

Pauline Carrere, Pauline Maingaud, Philippe Manhes, Pierre Ammiche, Pierre Sigaud, Pierre-Marie Conte,

Raphaël Ribeton, Riwan Demay, Romain Issart, Sabine Larcher, Sandie Lacomme, Sophie Surrullo, Stéphane

Vuillemenot, Sylvain Salomon, Thomas Casteran, Toussaint Cognat, Vanina Nicoli, Merci !

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kick off

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… notre passion réside en un objet qui à lui seul cristallise un ensemble de valeurs sportives et humaines telles que le fighting spirit, la solidarité, les tournées de bières et les chants de supporters. du cuir ovoïde ont vu le jour nombre d'anecdotes et de légendes qui ont fait de la passe arrière une discipline de guerriers, un sport qui à tous nous fait vibrer.

Quand Up and Under m'a demandé de participer à sa 13e édition, j'ai immédiatement été séduite par la perspective d'un numéro spécial - si tant est que U&U mag puisse l'être encore plus, spécial - ce nombre mystérieux m'évoquant tellement à vous raconter.

cette occasion qui m'est donnée de vous parler Xiii, son histoire et sa culture si particulières, son évolution depuis toujours

source d'inspiration pour les autres disciplines de la balle elliptique, m'a permis de prendre l'aubaine de volée et tenter l'essai.

mais il ne sera pas question que de rugby league dans cette livraison, on vous promet treize fois plus de passion rugbystique, d'émotion, d'info et tout le talent de vos chroniqueurs préférés à la puissance 13.

aussi, si la perspective d'une tablée aux nombre de convives situé entre douze et quatorze vous inquiète ou que vous n'osez sortir quand le treize du mois tombe le jour des rtt - que la triskaïdékaphobie vous guette en somme - rassurez-vous : le nouvel opus Up and Under n'est pas de mauvais augure, bien au contraire.

QU'il Soit à XV, Xiii, 7, nine... QU'il Soit pratiQUé en chaiSe roUlante, caSQUé oU en débardeUr SUr la plage... QUe l'on Soit JoUeUr pro oU amateUr, fan, édUcateUr oU bénéVole de bUVette... QUe l'on Soit françaiS, anglaiS oU géorgien – papoU, néozèd' oU aUStralien...

agnés @TehoraDutenu

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13 bonnes raisons d'aimer Le 13. @tehoraDutenu

state against state mate against mate @tehoraDutenu

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rUgby àXiii

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rappelons comment et surtout pourquoi une nouvelle fédération de rugby à vu le jour voici 120 ans. alors que la rugby football Union n'accéda pas aux requêtes de clubs du nord de l'angleterre de prendre en charge les frais occasionnés aux joueurs pour la pratique du rugby, pas moins de vingt cercles décidèrent de verser 6 Shillings à leurs athlètes.

Un mois plus tard, 22 clubs se réunirent à huddersfield pour y créer la northern rugby football Union (qui deviendra l'actuelle rugby football league dès 1922).

il faudra une dizaine d'années pour que, graduellement, évoluent les codes du rugby league afin de mieux protéger la santé des joueurs et de le rendre plus attractif au regard des spectateurs.

la mayonnaise prendra vite et bien puisqu'en moins de 15 ans à partir de la création de la nouvelle institution, plus de 200 clubs quitteront la rfU pour rejoindre la révolution rugbystique.

la france créera sa propre fédération en 1934 après qu'une démonstration du « rugby du futur » ait été organisée à paris et que nombre de rugbymen tricolores se trouvaient alors en délicatesse avec leur propre bureau.après un succès foudroyant du rugby à Xiii en france, le régime de Vichy interdira purement et simplement la pratique de la discipline, non sans auparavant spolier la fédération treiziste de tous ses biens.

de nos jours, les raisons qui ont fait naître la nrfU voici plus de 100 ans restent une priorité pour l'ensemble

des clubs de rugby league de par le monde. la proximité avec l'environnement social, l'implication auprès des jeunes et de leur insertion, l'utilisation des fonds récoltés par le spectacle à des fins humanitaires sont autant de priorités que s'imposent les associations treizistes.

Sans aucun doute, la première raison qui doit faire aimer le Xiii ce sont l'humanité et la solidarité qui en dégage naturellement.

1/ pour son histoire et son impLiCation soCiaLe

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13 bonnes raisons d'aimer le rUgby à Xiii

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comme son ancêtre quinziste, le rugby à Xiii se veut « de contact ». c'est sur les terrains du league que se donnent sans conteste les plus beaux tampons de la galaxie. là où la performance se fait majeure, c'est qu'au treize les joueurs ne contestent pas les rucks qui sont ici appelés tenus : l'attaquant doit talonner pour faire jouer sa balle tandis que les défenseurs doivent rejoindre une ligne fictive située à 10 mètres de l'action. de la sueur et placages qui claquent, c'est déjà du beau rugby.

mais la finesse de la discipline réside aussi dans le fait qu'il

s'agit d'un sport très rapide. avec l'abolition de deux postes d'un XV classique (les flankers) des intervalles se sont créés, permettant un jeu de trois-quarts plus délié et des essais à la pelle.

car oui, là où est un des intérêts majeurs du Xiii, c'est le nombre hallucinant d'essais inscrits lors d'une rencontre treiziste. bien sûr, vous pourrez tomber sur de ces rencontres cadenassées à souhait où les défenses sembleront taillées dans du roc, auquel cas il y aura peut-être moins d'essais mais vous êtes assurés de vivre 80 minutes de grand spectacle.

Vous avouerez que peu de sports peuvent en dire autant dans notre doux pays. la france, où le rugby à Xiii n'est pas une discipline majeure, est 5e nation mondiale derrière l'australie, la nouvelle-zélande, l'angleterre et les Samoa.

il faut dire que la vie du Xiii français est loin d'avoir été un long fleuve tranquille. bien souvent victime de la rancœur quinziste, la ligue française de rugby à Xiii connût bien des déboires dès sa création puisque le comité national des Sports lui refusa l'agrément pour devenir une fédération à part entière. pourtant, le têtu treiziste parviendra à créer sa propre identité et se verra en moins de 10 ans pourvu d'environ 160 clubs (dont 13 nationaux).

la Seconde guerre mondiale et le régime de Vichy interdiront toute

légitimité au rugby à Xiii en france. Un communiqué de la lfr Xiii en date du 15 octobre 1940 sera d'abord envoyé à tous les clubs, un appel « conseillant » aux institutions du Xiii de jouer au rugby à XV dès le dimanche suivant. puis en décembre 41, le treize sera tout bonnement interdit par Vichy et dépouillé au bénéfice de la fédération quinziste.

à la libération, le Xiii reprendra ses droits et retrouvera peu à peu un immense succès. Une finale un peu « voyante » au début des années 80 entre Villeneuve-Sur-lot et le Xiii catalan permettra une fois de plus à de bien jaloux esprits de faire pression sur les médias et de provoquer la censure du spectacle treiziste.

mais les temps changent et, toujours en évolution, le rugby à Xiii a compris que l'explosion des médias sociaux ne

permettrait plus qu'au public de faire son choix quant au fait de suivre ou non le « néo-rugby ». avec l'inclusion des dragons catalans au système franchisé de la Super league (compétition d'élite de l'hémisphère nord) en 2006 et le retour prochain du toulouse olympique Xiii aux compétitions de la rfl, l'angleterre treiziste fait montre de grands espoirs à l'égard de son homologue tricolore.

la chaîne bein Sports est désormais l'un des meilleurs vecteurs du rugby à Xiii sur les écrans gaulois. depuis sa création, la chaîne multisports propose les rencontres de la Super league, de la nrl (championnat d'élite australien), les matchs internationaux, les événements prestigieux (tels que le State of origin) et, depuis cette année, les rencontres finales de la coupe d'angleterre de rugby à Xiii.

la plupart des matchs de rugby à Xiii qu'ils soient joués par des enfants ou aux plus hauts niveaux mondiaux offrent les émotions du roller coaster. Si un temps d'appréciation de l'adversaire est souvent nécessaire après le coup d'envoi, les événements ont la bonne habitude de s'accélérer le reste de la partie. aussi, il n'est pas rare à Xiii de voir la partie changer de mains plusieurs fois au cours des 80 minutes réglementaires, même lorsque l'écart de points est déjà grand, et la décision ne sera définitive qu'à la sirène.

il s'agit là d'une des plus grandes raisons qui font du rugby à Xiii l'un des sports les plus attractifs et les plus spectaculaires de tous, l'un des plus riches en sensations fortes aussi.

2/ pour La beauté du jeu

4/ parCe que La franCe est La 5e nation treiziste

3/ pour Le suspense insoutenabLe d'une renContre à Xiii

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13 bonnes raisons d'aimer le rUgby à Xiii

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ce qu'il faut savoir du Xiii outre-équateur c'est qu'il est le second sport le plus pratiqué (423 600 licenciés en 2008) en australie et qu'il y est le premier en matière de fréquentation des stades et d'audiences télévisuelles. la seule ville de Sydney renferme près de 10 clubs professionnels et compte des milliers de licenciés. d'ailleurs, la terra australis joue inlassablement d'inventivité pour rendre le spectacle et l'excitation du rugby à Xiii plus intenses encore.

depuis 1980, se joue annuellement une série de trois matchs entre deux sélections d'élite du footy australien. l'événement a été baptisé State of origin et oppose deux formations de joueurs issus de deux grandes régions treizistes.

Si l'occasion vous en est donnée, vous ne pouvez manquer la série à venir les 27 mai, 17 juin et 8 juillet prochains.

nombre de pays ont d'ores et déjà été contaminés par la passion treiziste. de nombreuses fédérations émergent partout autour du monde, sur tous les continents. asie, amérique, europe, afrique voient le nombre de clubs et d'adhérents augmenter plus chaque année.

en europe, l'aerl (fédération espagnole) peut se prévaloir d'une multitude de nouveaux clubs essentiellement basés en catalogne et en pays Valencian. le but affiché de l'ibère institution, postuler à la prochaine coupe du monde. en outre, l'aerl serait actuellement en collaboration avec la filr (fédération italienne) en vue d'échanges pour le développement commun du league.

les clubs du pays-bas et de la belgique se sont associés pour créer un championnat attractif.

on retrouve le Xiii en Serbie, grèce, danemark, république tchèque, Suède... bref, dans une majorité de pays du Vieux continent.

5/ parCe que Le speCtateur austraL n'est pas une « pipasse »

7/ parCe que Le Xiii séduit partout en europe

la formation française ne cesse d'envoyer ses pousses les plus prometteuses outre-frontières, dans les nations majeures de la discipline que sont l'angleterre et l'australie. en plus du contingent impressionnant de français au sein des dragons catalans, on ne retrouve pas moins 7 athlètes bien de chez nous disséminés dans les deux principales compétitions de la rfl.

on ne compte plus les bonnes graines que nous avons envoyées se former en albion ou dans des clubs australiens, mais la grande fierté de notre nation réside désormais, et jusqu'à nouvel ordre, dans le passage d'un an au sein des Sydney roosters, légendaire club de nrl, d'un rémy casty redevenu dragon en 2015.

non content d'avoir pu évoluer auprès des plus grands noms du Xiii international contemporain, l'audois a largement marqué les esprits du côté de moore park.

on ne présente plus Jonah lomu, Sonny bill Williams, israel folau ou encore Sam burgess, mais il est important de noter que de tous temps maints joueurs ont passé le Styx, voire plusieurs fois, dans un sens ou dans l'autre.

mais le saviez-vous de tana Umaga, Jean dauger, christian labit, andy farrell ou bien lote tuqiri ?

il était temps, me direz-vous, que ce sport soit enseigné aux enfants et étudiants de france. mais quoi qu'on en pense, il faudra passer la première décennie des années 2000 pour que meurent enfin les vieux a-priori au sujet du league et voir des conventions se ratifier entre l'éducation nationale et la ffr Xiii.

bientôt, c'est à parier, la france aura une équipe nationale universitaire treiziste à proposer en coupe du monde.

6/ parCe que nos « CoqueLets » s'eXportent bien

8/ parCe que nombre de stars du Xv ont été formées à Xiii

9/ parCe que Le rugby à Xiii est désormais enseigné dans Les éCoLes françaises

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13 bonnes raisons d'aimer le rUgby à Xiii

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… mais juste changer de code, découvrir de nouvelles règles et une autre culture ovale. aucun treiziste qui se respecte ne viendra vous expliquer que vous devez oublier le sport que vous aimez, ses rucks et ses mêlées à rallonge. Son idée serait plutôt de vous proposer une alternative dans le but de vous procurer deux fois plus de plaisir elliptique.

il est loin le temps où Union et league se livraient une guerre sans merci. à l'image des clubs de rugby de perpignan (l'Usap et les dragons catalans), Xiii et XV cohabitent sans que de vieilles querelles ne viennent plus entacher la beauté du rugby, de tous les rugbys.

non pas que, du 1 au 3, le rugbyman quinziste manque de charme, d'humour ou encore de gentillesse mais il est un parallèle difficile à faire entre le pilar d'Union et son cousin du league.

ces dernières années, les travées du top 14 se sont garnies de supportrices averties du travail des lignes arrières mais boudant largement la grâce du talonneur rigolo prêt à se coucher sous leurs talons aux abords d'une flaque. à ces chevronnées passionnées, je conseille le Xiii où la bouée ventrale et le fessier rase-mottes sont d'une ultime rareté.

l'avantage ici, les filles, c'est que des gladiateurs il y en a 13 et vous avez plus de chances de les approcher qu'en campant devant un vestiaire quinziste car l'égo dilaté n'est pas non plus de mise à ce jeu.

10/ parCe que suivre Le rugby à Xiii n'est pas Changer de reLigion

12/ parCe que... (ce paragraphe ne s'adresse qu'à la gent féminine)

des disciplines en réalité. extrêmement athlétique, le rugby à Xiii demande une hygiène de vie et un rythme d'entraînement soutenu.

plus le degré de jeu est élevé, plus les règles à suivre se font drastiques. Soins, massages, temps de récupération, régimes alimentaires, renforcement musculaire... deviennent alors nécessaires à la pratique de haut-niveau.

mais il ne s'agit pas à Xiii que de discipline physique, la contestation envers les arbitres ou représentations officielles par joueurs et staffs est sévèrement réprimandée qu'elle soit directe ou par presse interposée, tout comme les frasques hors terrain. de plus, les écarts de conduite de supporters zélés font l'objet de plaintes judiciaires car l'image et la moralité des clubs et du sport doivent être un exemple pour la jeunesse.

Sans vouloir vous imposer ma biographie, je voudrais préciser que je suis moi-même issue de la culture du tournoi des V nations et du challenge yves du manoir, passant grande partie de mon enfance à user mes jupons de fillette à aimé giral et ignorant cet « autre rugby » qui se jouait pourtant tout à côté.

puis un jour j'ai moi aussi passé la frontière et j'ai été subjuguée par cette ovalie dont je ne connaissais rien jusque là. Jamais je n'abandonnerai le XV et ses 12 minutes de temps de jeu effectif mais je connais désormais une nouvelle ivresse.

et puis quoi, vous ne me faites pas confiance ? essayer le Xiii, c'est forcément l'adopter.

11/ parCe que pratiquer Le Xiii demande de La disCipLine

13/ parCe que je vous Le ConseiLLe personneLLement

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@tehoraDutenuphoto : marvel.com

13 bonnes raisons d'aimer le rUgby à Xiii

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@tehoraDutenuphoto : batemansbaypost.com.au

Qu'il ait disputé son premier championnat senior en Queensland ou en nouvelle-galles du Sud, le joueur impliqué dans tel tournoi sait combien repose sur ses épaules la fierté de toute une région. d'ailleurs, le State of origin est une affaire d'état qui divise chaque année à même période l'est australien.

au Queensland, les guerriers ont été baptisés maroons et leur totem est incarné par le crapaud-buffle. en nouvelle-galles, on a pris l'attitude et les couleurs de la blatte, on est les blues.

entre amphibiens et blattoptères se livrent des combats sans merci pour l'honneur de leur pays et pour la beauté du sport.

il faut dire que certains pensent fermement que le State of origin est

au plus haut niveau du rugby à Xiii mondial, au-dessus du championnat de nrl et de n'importe quelle compétition internationale.

c'est également le cas de centaines de milliers de spectateurs et téléspectateurs qui font de l'événement sportif le plus populaire en océanie. avec une moyenne de 60 000 entrées sur les trois matchs de 2014, la fréquentation ne cesse de s'accroître depuis 1980.

2009 a vu la création du Women's State of origin, la version féminine de la compétition. depuis 2012, c'est la version des moins de 20 ans qui se joue chaque année en un seul match.

la secousse annuelle du State of origin déclenche de nombreuses rivalités entre

originaires de l'un ou l'autre région. huit ans durant à partir de 2006, les maroons de mal meninga ont régné en maîtres sur le State of origin mais une seule série (2010) sera entièrement remportée par le Queensland.

l'édition de 2014 aura vu les blues du new South Wales remporter enfin leur premier Soo depuis 2005, les méthodes du coach laurie daley s'avérant plus payantes que celles de ses prédécesseurs.

ainsi donc les 27 mai, 17 juin et 8 juillet 2015 se déroulera un State of origin plus indécis que jamais. Vous, bande de petits veinards, aurez la possibilité de suivre ces rencontres commentées en français par rodolphe pires et louis bonnery.

ne manquez surtout pas ça.

depUiS mai, a lieU l'éVénement Sportif QUi décoiffe le monde treiziSte depUiS 1980. en Une Série annUelle de troiS rencontreS S'oppoSent deUX SélectionS forméeS de la crème aUStralienne.

state against state mate againSt mate

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frenCh connection

L'envie n'a pas suffi renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

supporters baiLLonnés renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

frenCh bavardages renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

LioneL beauXis renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

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L’envien’a paS SUffi

ils avaient pourtant fait leur part du travail, les joueurs bayonnais, en remportant une victoire bonifiée face à des rochelais peut-être pas venus mourir au combat à Jean-dauger, mais qui ont néanmoins joué le jeu.

les cinq points pris devant les « maritimes » auraient pu suffire si brive n’avait pas fait de même à amédée-domenech contre le Stade français. ces cinq points auraient pu sauver l’aviron si grenoble n’avait pas arraché, difficilement, le bonus défensif sur le terrain du loU qui n’a jamais lâché l’affaire.

l’an prochain, l’aviron bayonnais disputera donc le championnat de prod2, sous réserve d’une validation de ses comptes par la dnacg, qui n’est pas acquise. cette prod2 que les ciel-et-bleu avaient quittée il y a un peu plus de dix ans et qu’ils avaient déjà failli rejoindre à plusieurs reprises les saisons passées. cette fois, le couperet est tombé. la faute à un parcours trop irrégulier, à un hiver insuffisamment riche en points, à des

occasions bêtement gâchées en cours de route et qui donneront aux joueurs comme à leurs supporters une belle impression de gâchis.

on sait combien il est difficile de remonter dans l’élite, d’autant que la course à l’armement financier se poursuivra certainement pendant que l’aviron bataillera sur les terrains de la deuxième division.

rebâtir une équipe, en espérant trouver les financements nécessaires, voilà désormais la misssion des dirigeants basques. c’est loin d’être gagné…

de l’envie, l’Ubb en a démontré sur la pelouse d’ernest-Wallon, devant un Stade toulousain toujours aussi irrégulier dans ses performances. réduits à 14 en première mi-temps après un carton rouge reçu par census Johnston, les hommes de guy novès ont bafouillé leur rugby quand ceux de raphaël ibanez ont joué crânement leur chance. mais comme pour les basques, l’envie n’a pas été

suffisante pour permettre à la formation girondine de remplir son objectif. Sur une ultime mêlée pénalisée dans les arrêts de jeu, à quelques encablures des perches toulousaines, lionel beauxis avait la possibilité de passer les trois points de la victoire synonyme de qualification pour les barrages.

las pour les bordelo-béglais, le pied de l’ancien toulousain a manqué l’immanquable, plongeant ses partenaires comme lui-même dans l’infinie déception d’avoir raté une première pour le club. après avoir régalé son public et les spectateurs du top14, l’Ubb a donc regardé les barrages à la télévision tout en en préparant un autre, face au club anglais de gloucester pour une place en champions cup.

au final, c’est l’US oyonnax qui a obtenu le droit de défier le Stade toulousain en barrages. de l’envie, l’USo en a fait preuve tout au long de la saison, avec une régularité qui lui a permis de décrocher ce billet amplement mérité.

antoine @renvoiaux22photo : rugbyrama

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SUpporterS bâiLLonnés

et les supporters dans tout cela ?

Si les biarrots semblent se faire discrets, les bayonnais ont cherché à se faire entendre, en organisant des manifestations et en tentant d’obtenir via leurs représentants des informations plus précises sur les intentions réelles des dirigeants de leur club. las, loin de clarifier les choses, tout cela n’a abouti jusqu’à présent qu’à désorienter un peu plus les aficionados ciel-et-blancs.

Un moment, il fut même question d’un divorce entre les dirigeants des associations de supporters et leurs membres, au sortir d’une rencontre avec le président mérin.

au-delà de ce qu’elle a de triste pour les fidèles supporters des deux équipes, cette situation reflète le peu de considération dont jouissent celles et ceux qui sont les vrais dépositaires de la culture des clubs. Une culture dont les joueurs sont de moins en moins les vecteurs, professionnalisation oblige, alors que

les dirigeants sont désormais des chefs d’entreprises (qu’ils sont le plus souvent par ailleurs) attachant plus de prix aux considérations économiques qu’au maillot qu’ils sont censés défendre.

on rétorquera qu’aujourd’hui les impératifs financiers l’emportent sur le sentimentalisme. plus encore, sans garanties financières, c’est la disparition du paysage professionnel qui guette les clubs basques, que les mécènes se lassent de maintenir à flot avec leur chéquier. l’amour rend aveugle, dit-on, et les réactions des supporters bayonnais confirment cet adage, eux qui ne voudraient pas voir que la fusion des deux frères ennemis représentent la seule solution de pérenniser l’existence d’une formation du pays basque dans l’élite du rugby.

a cet égard, on rappellera l’exemple des WaSpS en angleterre, partis à coventry pour s’installer près d’un investisseur acceptant de financer une infrastructure sportive en rapport avec les ambitions du club.

il reste qu’on ne gagne rien à se couper des supporters ou à les prendre pour quantité négligeable, quand bien même leurs positions de principe seraient inconciliables a priori avec les projets des dirigeants de leur club.

on oublie trop souvent qu’à l’origine ces clubs sont des associations, montées par des passionnés pour permettre la pratique de leur sport de prédilection. ces associations qui restent le support obligatoire des sociétés à objet sportifs constituant les clubs pros.

de toute évidence, le professionnalisme ne saurait exister sans un soutien populaire, sauf à considérer que les clubs sont des entités « hors sols ».

le rugby français est riche de ses supporters, qui contribuent pleinement à rendre le « produit » attrayant, pour reprendre une terminologie à la mode. le chant de la peña baiona avant les matchs de l’aviron, le pilou-pilou toulonnais ou les grosses caisses qui tambourinent à clermont et toulouse donnent aux rencontres ce relief que beaucoup nous envient à l’étranger. Quel aurait été le spectacle d’un stade de twickenham sans aucun des supporters varois et auvergnat, qui ont accepté de débourser des sommes rondelettes pour assister à la dernière finale de la coupe d’europe et encourager leurs couleurs ?

Si les supporters ne sont pas les principaux apporteurs de fonds au rugby français qui en a de plus en plus besoin, ils constituent une richesse autrement plus précieuse, celle du cœur et de l’enthousiasme, formant le terreau sur lequel s’enracinent les ambitions sportives les plus fructueuses et les plus durables.

on est convaincu qu’à vouloir les bâillonner, le rugby se condamnera lui-même au silence.

antoine @renvoiaux22photo : iroz gaizka - afp

relégUé en prod2, l’aViron bayonnaiS, QUi n’aVait Vraiment paS beSoin de ça, a VU Sa fin de SaiSon pertUrbée par la réVélation de tractationS entre leS dirigeantS de l’aViron et dU bo en VUe d’Une éVentUelle fUSion. leS démentiS deS UnS et le Silence deS aUtreS n’ont fait QUe renforcer l’impreSSion de grand floU aUtoUr d’Un doSSier dont on a le Sentiment QU’il aVance ineXorablement, danS le Secret deS bUreaUX de manU mérin et Serge blanco.

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french bavardages

même s’il est aujourd’hui illusoire et, sans doute, peu pertinent de réclamer que le rugby professionnel se joue en silence, force est de constater que le terrain est devenu une véritable cacophonie.

il ne s’agit plus seulement pour le demi-de-mêlée de pousser des cris de vierge effarouchée en levant les bras au ciel mais pour chaque corps de métier de manifester sa désapprobation sur la façon dont son secteur d’activité est perturbé par l’adversaire : le pilier proteste car son vis-à-vis pousse en travers, le deuxième-ligne parce qu’il est gêné dans l’alignement, le centre victime d’un écran ou l’ailier dont l’homologue est parti devant le coup de pied. et au milieu se trouve l’arbitre de plus en plus en peine pour faire valoir son autorité.

l’exemplarité du rugby en matière d’arbitrage a pu longtemps, et à bon droit, être revendiquée comme un des signes distinctifs, d’aucuns diraient « marqueurs », les moins discutables de ce sport. certes, le respect de l’arbitre n’a jamais exclu la perpétration de mauvais gestes ou les manifestations d’énervement de joueurs emportés par leur tempérament. la « sonorisation » des arbitres, dotés désormais de micros, amplifie également

l’impression de bavardages incessants. mais on a aujourd’hui la désagréable sensation que la décision de l’homme au sifflet était autrefois bien plus rarement contestée qu’elle ne l’est aujourd’hui. chaque samedi, il lui faut désormais parlementer régulièrement, non seulement avec le capitaine mais aussi le fautif. entre la demande d’explication et la tentative (le plus souvent désespérée) d’infléchir la décision, la frontière est poreuse, et comme telle souvent franchie.

on n’en est pas encore, et c’est heureux, à des scènes d’encerclement de l’arbitre par toute une équipe voire aux protestations hurlées à dix centimètres du visage de l’homme en noir (ou mauve, ou jaune) comme c’est le cas dans le football. mais qu’on ne s’y trompe pas. le rugby prend doucement une inclinaison fâcheuse. il n’est qu’à voir les réactions de certains joueurs sur les réseaux sociaux après les rencontres, où les tweets sont moins des gazouillis que des règlements de compte par clavier interposé.

la faute naturellement à la pression grandissante du résultat, aux exigences des dirigeants toujours avides de rentabiliser rapidement leurs investissements et jamais avares de

critiques sur le corps arbitral. la faute également à la vidéo, dont le recours systématique impose aujourd’hui une forme d’impératif d’infaillibilité aux arbitres.

ce n’est pas là la moindre des ambiguïtés pour un dispositif censé contribuer à la régulation du jeu.

mais il serait trop facile d’exonérer les joueurs eux-mêmes. est-ce l’effet du professionnalisme qui jette sur le terrain des jeunes trop vite montés en graine, auxquels les entraîneurs (on n’ose plus écrire éducateurs) n’ont pas su inculquer d’autres valeur que celles figurant à l’article « rémunération » de leur premier contrat pro ? Sans doute.

mais c’est aussi, malheureusement, la conséquence d’une évolution de nos sociétés contemporaines, promptes désormais à réclamer le « zéro défaut » chez autrui et le « zéro devoir » pour soi.

de grâce, messieurs les joueurs, laissez les bavardages aux supporters et aux spectateurs de tout poil, dont c’est, finale-ment, l’apanage. faites chanter plutôt le cuir que vos cordes vocales. c’est après tout dans cet exercice que vous êtes les plus doués.

antoine @renvoiaux22photo : allomatch.com

il fUt Un tempS, paS Si lointain, SUr leS préS de notre belle oValie, où le Simple fait de parler à l’arbitre SanS être capitaine paSSait poUr pire QU’Une faUte, Un manQUe de SaVoir-ViVre. le capitaine lUi-même, emprUnt d’Un Sacro-Saint reSpect poUr l’homme aU Sifflet, héSitait à S’oUVrir d’Une erreUr oU d’Un oUbli SanS y aVoir été préalablement inVité.

on eXagère ? certainement. maiS paS tant QUe cela.

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LioneL beauXis,reSponSable maiS paS coUpable.

accablé, l’arrière de l’Union bègles-bordeaux a eu droit à quelques accolades de réconfort de la part de ses coéquipiers et des joueurs du Stade toulousain, adversaires du jour avec lesquels il a partagé le même maillot rouge-et-noir jusqu’à la saison dernière.

au micro de canal+ son coach, raphaël ibanez, a rappelé qu’il savait personnellement combien le sport est fait de joies merveilleuses et de déceptions profondes, et que l’échec fait partie de la vie du sportif de haut niveau. pourtant, le manager bordelais ne pouvait naturellement s’empêcher d’afficher la mine sombre de celui qui mesure également tout ce que l’Ubb a perdu avec ce coup de pied raté, en particulier la qualification directe pour la champions cup et ses matchs de haut niveau aux affiches alléchantes pour les supporters…et le trésorier du club.

les journalistes de la presse écrite n’ont évidemment pas manqué de relever la faillite au pied de lionel beauxis, allant même jusqu’à parler, le mot est fort, de faute professionnelle. il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir fleurir sur

les réseaux sociaux les critiques à l’égard des plumitifs accusés de ne pointer que la responsabilité de lionel beauxis et d’en faire le bouc émissaire de l’échec bordelo-béglais.

ces réactions, qui sont tout à fait compréhensibles et animées de bons sentiments, ne doivent pas faire oublier que le jugement d’une performance est consubstantielle au journalisme sportif dont le regard n’est pas celui du supporter ou même du simple amateur

et même si le rugby est une discipline éminemment collective, on sait qu’un résultat, en particulier au plus haut niveau, est souvent tributaire d’un fait de jeu provoqué par une initiative, une réussite ou un échec individuel. Si lionel beauxis avait réussi son coup de pied, nul doute que la presse l’aurait relevé pour saluer « un pied qui n’a pas tremblé » et son apport décisif.

l’ouvreur ou arrière bordelais est un buteur reconnu. c’est même l’une de ses principales qualités de joueurs, qui lui ont permis d’être recruté par des clubs prestigieux ou ambitieux. en tant que

joueur professionnel, lionel beauxis est employé pour contribuer avec le plus d’efficacité possible aux performances de son club. il est rémunéré pour cela, et peut compter sur son encadrement pour l’aider à travailler ce secteur de jeu.

il n’est donc pas incongru de la part des médias de pointer sa défaillance et de souligner combien elle a pesé sur le résultat du match. d’évidence, lionel beauxis n’est pas coupable de l’échec de l’Ubb. outre que le terme sera toujours impropre à qualifier un sportif (ce n’est que du sport !), c’est collectivement que le club a failli, en n’étant pas capable de décrocher sa qualification avant ce match. pourtant, le joueur porte bien une responsabilité indéniable dans le résultat de la rencontre face à toulouse, condamnant son équipe à regarder les barrages à la télévision, en ratant une pénalité facile, qu’il réussit habituellement sans problème.

pas coupable, donc, mais responsable. c’est finalement la marque des joueurs de haut niveau, dont le talent justifie qu’on soit exigeant avec leurs performances.

antoine @renvoiaux22photo : 20minutes.fr

c’est l’une des images fortes de la dernière journée de la saison régulière du top14.

lionel beauxis allongé sur la pelouse d’ernest-Wallon, défait par son échec

au pied alors qu’il pouvait donner à son équipe un avantage définitif, synonyme de qualification pour les barrages du top14.

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cocoriCo

à L'envers, à L'endroit renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

36 + 1 renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22

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comme son homologue français, lancaster n’a pas été épargné par les critiques sur les choix qu’il a opérés, en particulier s’agissant de Steffon armitage et nick abendanon, désignés « meilleurs joueurs européens » des deux dernières saisons et qui ne seront pas de l’aventure anglaise. il est cependant un point sur lequel il sera bien difficile de trouver des similitudes entre les deux sélectionneurs : celui de la méthode employée pour déterminer le groupe des mondialistes. alors que la démarche de Saint-andré provoque un sentiment d’hésitation, voire d’improvisation, celle de lancaster apparaît bien plus maîtrisée, reposant – au moins en apparence – sur des certitudes.

ainsi, quand pSa présente une liste de 36 joueurs, auxquels s’est ajouté le nom de Jules plisson, la faisant passer à « 36+1 » en cours de conférence de presse, le sélectionneur anglais propose 50 noms, parmi lesquels il choisira les heureux élus à l’issue d’une première phase de préparation. en cela Stuart lancaster se

conforme aux directives de World rugby qui demande que lui soient communiquées une première liste de 50 joueurs avant la fin du mois de juin, puis la sélection définitive des 31 mondialistes en août prochain.

cette méthode permet à tous, joueurs comme observateurs, de savoir à quoi s’en tenir. les discussions autour des choix des sélectionnés se concentrent en amont du processus de préparation, ce qui permettra certainement au coach anglais et à son groupe de travailler dans une relative sérénité, quand philippe Saint-andré et ses collègue devront revenir sur la question mi-juin lorsqu’il leur faudra annoncer leur liste des « 50 ».

de surcroît, lancaster maintient ainsi une émulation qui paraît bien plus saine que la valse hésitation dont semble faire preuve son homologue tricolore, même si, dans un cas comme dans l’autre, il existe un socle de joueurs qui feront partie de l’aventure de manière certaine.

les « non capés » retenus par le sélectionneur anglais auront ainsi quelques semaines pour justifier leur présence dans le groupe définitif, tout en acquérant des repères bien utiles au sein du squad élargi.

on l’a dit, le reproche adressé à lancaster de ne pas retenir les joueurs expatriés a refait surface. mais on ne pourra pas dire que l’intéressé n’avait pas prévenu de son intransigeance à faire respecter cette règle édictée par la rfU. la confiance accordée à un groupe stable auquel sont venus s’agréger quelques révélations ces derniers mois conduit le sélectionneur anglais à privilégier une certaine forme de cohésion, voire de cohérence.

bref, à la différence de philippe Saint-andré, le sélectionneur anglais semble faire les choses à l’endroit. ce n’est pas ce qui en fera automatiquement un champion du monde.

mais, sans aucun doute, cela pourrait y contribuer.

a L’envers, à l’endroit

aU lendemain de la conférence de preSSe donnée par philippe Saint-andré, le SélectionneUr StUart lancaSter a déVoilé à Son toUr Sa liSte deS JoUeUrS appeléS à préparer la coUpe dU monde QUi Se déroUlera SUr le territoire britanniQUe en Septembre prochain.

Stuart l.

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a L’envers, à l’endroit

antoine @renvoiaux22photo : Universal/ sportbuzzbusiness.fr

ashton (Saracens), attwood (bath), barritt (Saracens), brookes (newcastle), brown (harlequins), burrell (northampton), burgess (bath), Care (harlequins), Cipriani (Sale), Clark (northampton), Cole (leicester), Corbisiero (northampton), Cowan-dickie (exeter),

daly (Wasps), dickson (northampton), eastmond (bath), easter (harlequins), farrell (Saracens), ford (bath), goode (Saracens), hartley (northampton), haskell (Wasps), itoje (Saracens), joseph (bath), Lawes (northampton), Launchbury (Wasps),

Kruis (Saracens), Kvesic (gloucester), marler (harlequins), may (gloucester), myler (northampton), morgan (gloucester), mullan (Wasps), nowell (exeter), parling (leicester), robshaw (harlequins), slade (exeter), slater (leicester), strettle (Saracens),

twelvetrees (gloucester), m. vunipola (Saracens), b. vunipola (Saracens), watson (bath), webber (bath), wigglesworth (Saracens), wilson (bath), wood (northampton), yarde (harlequins), b. youngs (leicester), t. youngs (leicester).

La Liste des 50 joueurs séLeCtionnés par stuart LanCaster

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36 + 1 cocorico !

on attendait des surprises, il y en a eu.

des grosses et des petites. a ranger dans la première catégories, les absences de camille lopez, en froid avec le staff depuis l’épisode de sa blessure au genou avant angleterre-france et celle de maxime mermoz, qu’on pensait revenu en grâce lors du même match et qui affichait une belle santé jusqu’à sa récente blessure à la main. dans la catégorie des « petites » surprises, la non sélection de maxime médard qui pouvait peut-être prétendre à un strapontin depuis qu’il est revenu à un excellent niveau, et la présence de françois trinh-duc dans le groupe. non pas, évidemment, que le montpelliérain ne méritait pas de s’y trouver, mais parce que le staff tricolore s’était toujours montré réservé jusqu’à présent sur sa candidature.

a cet égard, la sélection de frédéric michalak, dont Saint-andré a clairement fait son « buteur numéro un », et l’annonce que la porte restait entrouverte pour Jules plisson qui se bat contre la montre pour soigner son épaule, fait craindre que françois trinh-duc ne sorte du groupe lorsqu’il s’agira de le réduire à 31 joueurs. en tout état de cause, c’est une liste de 36 + 1 joueurs qu’a livrée pSa, se réservant

eLLe est sortie, La fameuse Liste,

aUtoUr de laQUelle Se preSSent toUS leS obSerVateUrS dU rUgby tricolore comme aUtoUr d’Un berceaU dont on ignore S’il abrite Un filS prodige QUi brandira le trophée William-Webb-elliS le 18 octobre prochain oU celUi, prodigUe, QUi dilapidera le reSte de confiance placé danS le SélectionneUr aprèS Un dernier toUrnoi médiocre.

St. andré

* Les 36 appeLés

aVantS : atonio (la rochelle), ben arous (racing-métro), Chiocci (toulon), debaty (clermont), mas (montpellier), slimani (Stade français), guirado (toulon), Kayser (clermont), szarzewski (racing-métro), flanquart (Stade français), maestri (toulouse), vahaamahina (clermont), papé (Stade français), dusautoir (toulouse), Le roux (racing-métro), nyanga (toulouse), ouedraogo (montpellier), Chouly (clermont), goujon (la rochelle), picamoles (toulouse)

arriereS : Kockott (castres), parra (clermont), tillous-borde (toulon), michalak (toulon), tales (castres), trinh-duc (montpellier), bastareaud (toulon), dumoulin (racing-métro), fickou (toulouse), fofana (clermont), Lamerat (castres), dulin (racing-métro), guitoune (bordeaux-bègles), huget (toulouse), nakaitaci (clermont), spedding (bayonne)

*

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donc le droit de changer, c’est le cas de le dire, son fusil d’épaule jusqu’au dernier moment. difficile, en tout cas, de ne pas en conclure que le staff n’a pas vraiment de certitude sur l’identité de l’ouvreur qui aura la lourde tâche de conduire l’attaque tricolore. rémi talès, dont on sait combien le sélectionneur apprécie la solidité défensive et les qualité de « gestionnaire » sans surprise mais sans grande faiblesse, a vraisemblablement conservé toutes ses chances de faire partie du groupe définitif.

devant, on note que Xavier chiocci a été préféré à son collègue du rct alexandre menini, tout comme le deuxième-ligne clermontois Sébastien Vahaamahina l’a été à un autre Wallisien qu’on pensait pourtant un peu devant lui, le toulonnais romain taofinenua. le talonneur dimitri Szarzewski fait un retour remarqué et devrait faire partie de l’aventure, puisque le staff partira très certainement avec trois joueurs évoluant à ce poste.

a lui, cependant, de tout faire pour bousculer une hiérarchie qui le place

actuellement derrière guilhem guirado et benjamin kayser.

pascal papé, qui en a terminé avec sa suspension, devra prouver qu’il peut apporter autre chose que de l’indiscipline au XV de france.

en troisième-ligne, louis picamoles est également de retour, lui qui a souffert de gros pépins de santé l’ayant éloigné un bon moment des terrains. il aura à affronter la concurrence de damien chouly, moins perforant mais plus efficace en touche, et loann goujon, révélation du dernier tournoi à ce poste.

côté flankers, pas de surprise même si on peut s’interroger sur les chances de yannick nyanga, éternel recalé ces derniers mois.

chez les trois-quart, l’absence de maxime mermoz, on l’a dit, a fait beaucoup réagir les internautes. la présence de gaël fickou et rémi lamerat confirme l’inclination du staff à rester sur des positions plutôt conservatrice, au risque

d’appeler des joueurs ayant peu joué ces dernières semaines, à l’image d’alexandre dumoulin et fickou.

enfin, on constate que trois ailiers seulement ont été sélectionnés, qui devraient donc, sauf blessure, partir pour londres en septembre.

lors de sa conférence de presse, philippe Saint-andré a indiqué qu’une liste de 50 joueurs serait communiquée à World rugby d’ici la mi-juin. Sa composition fera l’objet d’une annonce après la finale du top14. c’est dans cette liste élargie que pSa puisera en cas de blessure au sein du squad de 31 joueurs qui sera quant à lui déterminé le 23 août.

comme on pouvait le penser, le groupe de 36 joueurs dévoilé par pSa est loin de faire l’unanimité. l’intéressé s’en moque. de son propre aveux, il est désormais en mode « coupe du monde », et bien décidé à faire un coup avec ses joueurs.

pour l’heure, les pronostics sont pessimistes. mais il ne faut jurer de rien.

antoine @renvoiaux22photo : paramount pictures / patrick hamilton - afp

frédéric michalak Sera mon « bUteUr nUméro Un ».

on attendait des surprises, il y en a eu ...‘‘

36 + 1 cocorico !

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all oVal the worLd

LuKe braid, Le futur fLanKer de L’ubb superrugbynews.fr / @superrugbynews

et si La Corée du sud japonrugby.net / @Japonrugbynet

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presque 80 matches de Super rugby en 5 saisons et demi : luke braid fait partie de ces joueurs qu’on pourrait qualifier de « valeurs sures » du championnat même s’il n’a toujours pas connu les joies d’une sélection chez les blacks. portrait d’un flanker réputé pour son leadership et son énergie…

originaire de tauranga, ville la plus peuplée de la région de bay of plenty en nouvelle-zélande, luke braid est, tout naturellement, allé au tauranga boys’ college, école où sont passés pas mal de all blacks dont récemment : Sam cane, tanerau latimer ou encore Jarrad hoeata.

une famiLLe de aLL bLaCKsmême s’il n’a jamais porté le maillot à la fougère argentée, il peut se vanter d’avoir deux all blacks dans sa famille. Son père, gary braid, a revêtu la tunique noire à deux reprises en 1983 (au poste de deuxième ligne). Son frère aîné daniel, évolue aux Sale Sharks depuis 2012 et, a aussi eu ce privilège puisqu’il a joué six matches avec sa sélection nationale entre 2002 et 2010. Souvent comparés, les deux frères ont pratiquement le même physique (environ 1,85 m et 100 kgs) et le même style de jeu.

a bientôt 27 ans et, n’entrant pas forcément dans les plans de Steve hansen, particulièrement à cause d’une grosse concurrence (il est derrière mccaw, cane ou encore todd), luke braid a décidé de « sécuriser » son avenir, notamment financièrement.

L’ubb, une destination évidente ?le club girondin ne cesse de se développer ces dernières années et, les hommes du président laurent marti forment l’une des équipes les plus agréables à regarder dans notre top 14.

LuKe braid, le fUtUr flanker de l’Ubb

c’eSt le retoUr de noS portraitS SUr ceS JoUeUrS SUdiSteS QUi reJoindront notre top 14 la SaiSon prochaine. aUJoUrd’hUi, groS plan SUr lUke braid, troiSième ligne aile deS blUeS.

le 3 ème ligne néo zélandais s’est engagé avec l’Ubb pour 2 saisons

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l’Ubb avait déjà contacté luke braid en 2013 pour lui proposer un contrat mais ce dernier avait décliné car il sentait qu’il avait encore des choses à accomplir avec les blues (et certainement chez les all blacks). cette nouvelle offre en novembre dernier a suscité l’intérêt du joueur car il semble avoir fait une croix sur son avenir

chez les blacks et qu’il ne savait pas si une telle opportunité se ré-offrirait à lui.

le bon contact avec le manager raphael ibanez a été un accélérateur dans le transfert du joueur pour qui, vivre dans le sud de la france ne devrait pas être une torture.

LuKe braid, le fUtUr flanker de l’Ubb

de L’ambition…le top 14 est un championnat qui attire de par son pouvoir financier, ses nombreuses stars et ses stades (plus ou moins) remplis, et luke braid n’a pas hésité à évoquer son impatience de jouer en top 14 et l’ambition qu’il a de jouer la champions cup.

…pour un Leader dans L’âmeplusieurs fois capitaine aussi bien en Super rugby avec les blues qu’en itm cup avec bay of plenty ou auckland, il a toujours été un leader depuis ses débuts. malgré ses deux récentes opérations à l’épaule, il reste un plaqueur très actif ainsi qu’un gratteur invétéré, de plus, il n’est pas maladroit non plus avec un ballon entre les mains.

on verra s’il réussira à s’adapter à ce nouveau championnat et s’il parviendra à atteindre les phases finales avec l’Ubb, l’an prochain…

jules @superrugbynews - superrugbynews.frphoto : fiona goodall - getty images asiapac / getty images asiapac

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Suite à son succès contre hong kong en asia rugby championship (33 à 26), la corée du Sud vient de monter à la 22ème place au classement World rugby. Sa meilleure position au classement mondial, en dépassant au passage la namibie, qui participera en septembre prochain à la coupe du monde de rugby en angleterre! alors une question me vient. et si la corée du Sud intégrait dans le futur la pacific nations cup?

a l'heure où un tournoi des 6 nations américain va voir le jour l'an prochain et où la géorgie et la roumanie frappent aux portes d'un futur 8 nations, ne serait-il pas temps de faire bouger les choses en asie?

bernard lapasset, le président de World

rugby, dit que la coupe du monde de rugby de 2019 au Japon va faire passer un cap au rugby sur le continent asiatique. Un argument totalement faux quand on connait l'état actuel du rugby en asie.

car l'argent est indispensable pour faire développer le rugby sur le continent asiatique. de l'argent qui fait justement gravement défaut. ainsi, depuis le retrait du sponsor hSbc, les tournois de l'asia rugby championship survivent grâce à l'asian rugby football Union avec un budget total annuel équivalent à celui d'un club moyen de fédérale 1. certaines sélections nationales ne peuvent même pas participer faute de budget nécessaire dans leur fédération (mongolie, etc...).

dans ce contexte continental tendu, la

corée du Sud fait face à une situation compliquée. très peu de licenciés (moins de 3 000), et sur le peu de clubs, le pays a vu la disparition de l'équipe de rugby corporative de Samsung Sdi après que l'entreprise sud-coréenne ait annoncé des pertes.

malgré cela, les sud-coréens disposent d'un potentiel clairement non exploité (surtout physique). l'équipe dispose ainsi aujourd'hui d'une belle génération (Jegal bin, Jang Sung min, kim nam yung, kim kwangsik,park Soon chai) sans oublier de belles révélations cette année (lee myung Jun, chang yong heung). plusieurs joueurs à l'image de son international Jegal bin (ntt Shining arcs), évoluent comme joueurs professionnels au Japon.

et si La Corée du sud intégrait la pacific nationS cUp ?

Le jeune ailier Chang Yong Heung fait partie de cette nouvelle belle génération de joueurs de rugby sud-coréens

Suite à son succès contre hong kong en asia rugby championship (33 à 26), la corée du sud vient de monter à la 22ème place au classement World rugby. Sa meilleure position au classement mondial, en dépassant au passage la namibie, qui partici-pera en septembre prochain à la coupe du monde de rugby en angleterre! alors une question me vient.

et Si la corée dU SUd intégrait danS le fUtUr la pacific nationS cUp?

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historiquement 2ème meilleure sélection nationale de rugby en asie, la corée du Sud doit évoluer pour enfin atteindre ce top 20 mondial, toujours inaccessible à l'heure aujourd'hui. mais avec certainement l'une des fédérations les plus conservatrices au monde, le pays va devoir compter sur son ennemi de la région, le Japon. alors que la top league japonaise va se voir réformer en profondeur avec l'arrivée de la franchise nippone en Super rugby, c'est l'occasion rêvée pour voir une équipe professionnelle sud-coréenne intégrer le championnat nippon (1ère ou future 2ème division).

Une intégration à l'image de ce qu'ont connu par exemple les argentins avec les pampas XV dans la Vodacom cup sud-africaine pour préparer l'argentine à intégrer en 2012 le rugby championship. dans le même style, une équipe sud-coréenne en top league japonaise permettrait à la corée du Sud de progresser et de pouvoir légitimer à intégrer la pacific nations cup et jouer des tests matchs internationaux avec des tournées en europe par exemple. car l'un des grands problèmes de cette nation et de toutes les autres nations asiatiques (hormis le Japon évidemment), c'est le faible nombre de rencontres jouées.

la corée du Sud ne participera ainsi cette année qu'à l'asia rugby championship,soit quatre matchs! bien trop insuffisant pour permettre aux internationaux sud-coréens d'engranger de l'expérience et de progresser quand on sait que la moyenne des rencontres

jouées annuellement par les équipes du top 20 mondial est bien supérieure à douze. dans le cadre envisagé où la corée du sud aurait une équipe professionnelle basée en top league japonaise, on verrait vite des progrès de la sélection en comptant aussi sur des efforts entrepris par World rugby pour permettre à l'équipe de pouvoir effectuer des tournées annuelles en novembre en europe contre des équipes comme le portugal, la russie, l'espagne ou encore la belgique.

plus de matchs joués, plus d'expériences engrangées pour les internationaux sud-coréens. la corée du Sud entamerait alors la dernière étape de sa progression en intégrant une pacific nations cup à 8 nations avec l'arrivée aussi de la russie. avec la possible création d'un futur 8 nations en europe, il serait plus intéressant d'un point de vue sportif pour les russes d'intégrer lapacific nations cup avec un tournoi très relevé.

Voir la russie au passage intégrer un futur asia rugby championship à quatre équipes (avec Japon, corée du Sud et hong kong) serait aussi très bon pour relever le niveau du tournoi asiatique et permettre à la corée du Sud et hong kong de progresser. dans ce tournoi étendu, on garderait le système actuel de 2 poules en passant de trois à quatre équipes.

pour permettre aux sud-coréens de ne pas prendre trop l'eau pour leur débuts, nous les intègrerions dans la poule hémisphère sud, ce qui nous donnerait le tableau suivant:

avec cette formule, la corée du Sud débuterait en affrontant le Japon, le canada, les etats-Unis et la russie. Un démarrage tout en douceur qui permettrait aux sud-coréens de jouer avec les tests matchs de novembre une douzaine de rencontres annuelles et de progresser ainsi année après année et de pouvoir envisager dans le futur, à l'image de leur voisin japonais, de se qualifier enfin pour la coupe du monde de rugby et régulièrement. tout ceci n'est que fiction, mais si bernard lapasset veut voir le rugby se développer en asie, cela commencera par la corée du Sud. car le manque de rivalité compétitive sur le continent asiatique nuit grandement à l'heure actuelle...

et si La Corée du sud intégrait la pacific nationS cUp ?

HémispHère NordJaponCanadaetats-unisrussie

HémispHère sudsamoaFidjiTongaCorée du sud

paCifiC nations Cup à 8 nations

sébastien @japonrugbynet

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euroStarS

Le patron, C'est touLon renvoiaux22.fr / @Renvoiaux22 26

antoine @renvoiaux22

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défaite pour la deuxième fois consécutive, l’aSm clermont-auvergne semble condamnée dans la compétition européenne à un sort qui rappelle celui du championnat domestique : partir avec la faveur des pronostics et passer à côté de sa finale. après celle perdue à dublin il y a deux ans, la formation auvergnate vient donc d’échouer à londres. et, disons-le tout net, si la défaite irlandaise ressemblait un peu à un hold-up, on ne peut pas en dire autant de sa cousine anglaise, tant les auvergnats ont été dominés dans la maîtrise et l’envie par un rct en mode champion.

pourtant, les vingt première minutes ont été entièrement à l’avantage de clermont. Une domination sanctionnée par un essai de Wesley fofana après un contre de morgan parra sur Sébastien tillous-borde. mais l’aSmca n’a jamais décroché toulon, et, plus grave, a permis à son adversaire de prendre le score juste avant la mi-temps. au lieu de trouver la touche, un coup de pied de camille lopez, puis un autre tout aussi malvenu de nick abendanon, ont permis aux toulonnais de jouer une dernière contre-attaque. payante, ladite contre-attaque, puisque conclue par un essai de mathieu bastareaud.

Sans être brillants, les hommes de bernard laporte ont été remarquables dans la gestion de la partie, profitant notamment de l’énorme déchet défensif auvergnat, à l’image de l’essai de drew mitchell inscrit en seconde période après un festival de plaquages manqués.

au rayon des déceptions clermontoises, on signalera tout particulièrement la charnière parra – lopez, dont la responsabilité dans l’échec de l’aSmca est largement engagée. Symbole de l’absence symptomatique de lucidité de l’ouvreur jaune-et-bleu dans les moments cruciaux, cette passe au pied dans les bras de brian habana à la sirène, quand le jeu commandait d’insister à la main.

la déchirure musculaire subie par brock James à l’échauffement, suscitant son remplacement par lopez, aura joué un rôle majeur dans le sort de cette finale, même si la performance mitigée du pack auvergnat aura aussi eu son importance.

fritz lee a été fantomatique, tout comme damien chouly, et l’essai magistral de nick adendanon à l’heure de jeu ne fera pas oublier ses 60 premières minutes calamiteuses, très loin de sa

démonstration du quart-de-finale face à northampton.

mais on s’en voudrait d’imputer la victoire toulonnaise aux seules carences auvergnates.

conduite par un matt giteau très en jambes à l’ouverture, l’équipe du rct a rappelé qu’on ne gagnait pas à ce niveau sans une défense de fer. et la faculté de l’attaque varoise – avant et trois-quarts confondus – à se projeter vers l’avant la rend redoutable dans l’art du contre. encore une fois, la troisième ligne Smith – armitage – masoe a été impressionnante et certainement à créditer d’une de ses meilleures prestations de la saison.

bien qu’opposant deux clubs de l’hexagone, faisant craindre bien moins de saveurs qu’avec une confrontation franco-anglaise ou celte, cette finale aura tenu ses promesses.

même si la qualité du jeu n’a pas toujours été au rendez-vous, le suspens a tenu jusqu’au bout en haleine les supporters comme les spectateurs plus « neutres ».

et avec ce nouveau sacre, le rct a rappelé cette évidence : aujourd’hui, et sans conteste, le patron, c’est toulon.

antoine @Renvoiaux22Photo : Getty/ walesonline.co.uk/ PA Photos

le patron, C’est touLon

aU terme d’Une finale QU’il eSt parVenU à contrôler pendant la QUaSi-totalité de la rencontre, le rUgby clUb toUlonnaiS a réUSSi là où toUloUSe, leiceSter et le leinSter aVaient JUSQU’à préSent échoUé.

C’est historique.

Pour la première fois depuis la création de la coupe d’Europe de rugby il y a vingt ans, un club a été sacré champion trois saisons d’affilée.

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Ladies

Photo : Rugbyshop

Les femmes de L'ombre bajadita.com / @obasaan66

tête à tête safi n'diaye bajadita.com / @obasaan66

Le rugby à Xv en danger ? bajadita.com / @SOSurrullo

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cEs fEmmEs dE l'ombrE

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Les femmes de L’ombre

il y a certes, audrey zitter, seule femme entraîneur, s’occupant de l’équipe de rugby à Xiii de montpellier ; il y a aussi pascale lambrechts, médecin référent du rct. ces femmes restent cependant des exceptions dans le milieu professionnel.

il y a aussi bien entendu, et depuis peu, des femmes journalistes, et isabelle ithurburu, ainsi que marie-alice yahé, clémentine Sarlat et cécile grès, symbolisent parfaitement leur fonction, qui reste cependant une fonction de prestige.

certains goguenards, pourraient ajouter « potiche à la mode », mais leur professionnalisme, leur connaissance du

milieu du rugby, ainsi que leurs réparties, ont rapidement fait taire les détracteurs.

Qu’en est-il des autres, les bénévoles, les étudiantes, les mamans, celles qui sont là les mercredi et / ou les samedi, à suivre des hordes de mouflets, celles qui ont pu entendre que « le rugby féminin, ce n’est ni du rugby, ni féminin » ou « qu’ils n’aiment pas le rugby féminin »…

Qu’en est-il de ces femmes de l’ombre qui oeuvrent pour que des minots morveux aient leur goûter en fin d’entrainement, pour qu’ils soient consolés après un coup ou que tout simplement leurs lacets soient faits ? Qu’en est-il surtout de celles qui donnent

de leur temps en tant qu’éducatrices, pour que des petits garçons et des petites filles s’épanouissent dans un sport dont on nous décrit régulièrement les Valeurs ?

dans un précédent article, «dessine-moi un ballon », j’avais évoqué avec des joueurs, maintenant pour certains en top 14 et en equipe de france, leurs souvenirs de l’école de rugby.

aujourd’hui, il est intéressant d’étudier avec des femmes éducatrices des catégories m6 à m14, leur parcours, le parcours assez méconnu et reconnu de l’univers parfois impitoyable des ecoles de rugby. tu seras un homme mon fils, grâce aux valeurs…

connaiSSez-VoUS beaUcoUp de femmeS danS le milieU dU rUgby, QUi Soient entraîneUrS, préSidenteS de clUb, managerS, SoigneUSeS, oU QUi aient Une fonction, aUtre QUe, « maman de JoUeUr » oU « femme de JoUeUr » ?

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quelles catégories de joueurs entraines-tu, depuis combien de temps et ou as-tu entraîné à l’edr ?

marie bouchillou (rugby club paris XV) : actuellement, j’entraîne les m10 et les m14. avant je faisais les m7 et j’ai toujours été au rcp XV.

julie Chazarenc (comité de paris) : J’entraîne depuis 10 ans, donc j’ai fait à peu près toutes les catégories possibles… l’année dernière, je m’occupais des m13, des minimettes et des cadettes. cette année, je ne m’occupe que des filles. J’ai commencé à entraîner à l’accbb (boulogne billancourt), puis à clichy, avant de rejoindre le rcp XV, puis cette année le Stade français pour le comité de paris.

rim Chelhi (rugby club paris XV) : Je m’occupe des m8 depuis 2 ans.

Christelle Le duff (comité du pays catalan) : Je suis passée par toutes les

catégories, allant des m6 au m14. cela fait 11 ans que je suis éducatrice et je suis passée par gennevilliers (92), ponteilla (66), l’USap (66), bompas (66) et maintenant toutes les edr du département.

Caroline roy (rugby club de l’aber à plouguerneau dans le nord finistère) : J’entraîne depuis 4 ans. avec la nouvelle réforme de cette saison, je m’occupe des m6 et des m8.

il m’arrive de donner aussi un coup de main le mercredi aux catégories m10-m12 et m14. nous faisons alors un entrainement technique individuel commun. nous sommes une petite ecole de rugby avec 70 licenciés.

anonyme (Sud ouest) : J’entraîne les m8 et les m14 ; c’est ma 2ème année en tant qu’éducatrice.

as-tu toi-même joué au rugby étant « enfant » et donc avec des garçons ?

mb : oui après les matchs de l’équipe de france avec mes frères, à l’école pendant la récréation, mais jamais en club.

jC : petite je ne connaissais pas trop le rugby ; j’ai découvert ce sport vers 16 ans. Je me suis mise au rugby à 25 ans, grâce à mon amoureux de l’époque … ca m’a donné vraiment envie.

rC : cela fait 3 saisons que je pratique le rugby et 1 fois par semaine je fais un entrainement avec les garçons.

CLd : J’ai effectivement commencé le rugby avec les garçons quand j’étais petite.

Cr : comme j’habitais en normandie, le premier club était à 50 km… et à l’époque, j’étais plus branchée gym Je n’ai joué au rugby qu’en séniors en fédérale 2.

a : J’ai commencé tard, vers 18 ans, donc je n’ai pas connu le rugby avec les garçons en tant que joueuse.

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c’est pourquoi, j’ai demandé à marie bouchillou, Julie chazarenc, rim chelhi, christelle le duff, caroline roy et d’autres qui ont préféré rester dans l’ombre de nous évoquer leUr rugby avec les enfants. femme entre 17 et un peu plus de 50 ans, elles nous font part de leurs expériences, ô combien intéressantes et différentes. aujourd’hui celles qui travaillent dans l’ombre vont être mises en lumière…

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quelle différence fais-tu entre le terme « éducateur(trice) ou « entraîneur » ?

mb : l’éducateur est en premier un formateur ; l’entraîneur travaille sur le perfectionnement du joueur.

jC : l’éducateur s’occupe des plus jeunes, disons jusqu’en m14. on y parle apprentissage de la discipline et des valeurs. on est pas encore dans la compétition à 100%, même si pour les petits chaque match est important.

malgré cela, nous avons un rôle d’intégration pour que tous trouvent une place au sein de l’équipe.

rC : pour moi 1 éducateur(trice) a une réelle influence sur la construction du joueur, aussi bien sur le terrain qu’à l’extérieur. cela comprend aussi bien le comportement sur et en-dehors du terrain, le partage, le respect… 1 entraîneur intervient après cela et après le passage en edr ; 1 entraîneur enrichit le rugby d’un joueur.

CLd : Un entraîneur entraîne, un éducateur éduque ! Un entraîneur gère son équipe avec de la stratégie et de la tactique ; il doit avoir des résultats. Un éducateur a pour mission d’enseigner les

fondamentaux du rugby aux enfants, mais aussi d’éduquer l’adulte de demain.

Cr : Je suis éducatrice et non entraîneur ; la dimension éducative est essentielle, transmettre les valeurs du savoir vivre ensemble, du respect de l’autre avec le rugby comme base. Un des objectifs du collectif, est que l’enfant passe sa balle.pour autant, je ne mets pas de côté les objectifs sportifs. c’est aussi dans la réussite et la compétition que l’éducation se mène ! entraîneur, c’est pour les seniors.

y ‘a-t-il autant de garçons que de filles dans les équipes que tu entraînes ?

mb : chez les m10, nous sommes 2 éducatrices pour 4 entraîneurs en tout. dans notre effectif il n’y a qu’une seule petite fille, inscrite après la coupe du monde de l’été dernier d’ailleurs, pour 54 garçons.

jC : dans les équipes que j’ai entraîné, j’ai eu très peu de filles, sauf à clichy où il y avait vraiment la volonté de développer le rugby féminin. il y avait donc 8 filles totalement intégrées à l’équipe.

ce club m’avait justement recrutée pour que les filles aient dans leur staff une

éducatrice.et cette année au comité de paris, on a 27 licenciées cadettes et 6 minimettes.

rC : il y a 35 joueurs m8 et pas une seule fille…

CLd : il y a beaucoup plus de garçons. Quant aux effectifs, ça dépend des saisons, ça peut varier, par moment 14 ou 15 par catégorie et par moment, plus de 20. dans notre petit comité, nous avons 61 joueuses dans nos 23 écoles de rugby (27 en m14, 13 en m12, 10 en m10 et 11 en m8).

Cr : c’est la première année où je n’ai aucune fille. d’habitude, j’en ai toujours 1 ou 2, mais pas là. en fait, il y a peu de filles en edr, 1 en m12 et 1 en m14. Je pensais que l’effet coupe du monde aurait un impact, mais non… pour les effectifs, j’ai 6 m6 et 10 m8 cette année. nous avons eu une baisse des effectifs liés aux nouveaux rythmes scolaires.

a : les garçons sont largement majoritaires en edr. il y a cependant beaucoup de filles qui commencent en cadettes. en ce qui me concerne, j’ai 86 licenciés en m8 et 94 en m14.

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pourquoi as-tu fait ce choix d’entraîner en edr ?

mb : J’ai entraîné pendant 8 ans des séniores féminines ; je voulais retrouver l’enthousiasme et la joie qui caractérisent les jeunes joueurs. Je voulais leur faire découvrir un sport complet que j’adore, leur apprendre à plaquer aux jambes, à ne pas avoir peur du contact et leur faire comprendre qu’avec une bonne technique, on peut mettre en échec les plus costauds. Je voulais leur apprendre que la solidarité est importante.

jC : J’adore le contact avec les enfants et j’aime l’échange que l’on arrive à créer. Quand j’étais plus jeune, je voulais être institutrice. ma vie professionnelle a beaucoup évolué depuis, mais du coup, le fait d’entraîner m’a permis de retrouver ce contact avec les enfants.

rC : J’ai toujours souhaité encadrer des jeunes, même dans les autres sports que j’ai pratiqués avant.

CLd : Je voulais mettre à disposition mon expérience en tant que joueuse et apporter mon savoir et mes compétences. de plus j’adore les enfants et c’est vraiment un plaisir d’être avec eux et de voir leur sourire quand on arrive à l’entraînement.

Cr : Je n’ai pas eu le choix ! il n’y avait personne pour encadrer les m7. mon fils jouait, mon mari donnait un coup de main…Je ne voulais pas que cette catégorie disparaisse…

a : entraîner en edr fait partie de ma formation bpJepS, c’est une formation en alternance qui demande donc d’être sur le terrain et comme le rugby est ma spécialité…

y a-t-il d’autres filles qui entraînent avec toi dans ta catégorie ou dans d’autres catégories ?

mb : avec les m10 il y a 2 éducatrices et 1 en m8.

jC : oui 1 des mes anciennes cadettes puis coéquipière est venue en stage l’année dernière et cette année elle est

l’une des 3 entraîneurs.

rC : oui 2 autres filles dans la catégorie m10.

CLd : au départ, j’étais la seule fille à entraîner dans le club, puis par la suite, d’autres filles sont venues encadrer les petits.

Cr : non, je suis la seule fille qui entraîne, même si des mamans donnent parfois des coups de main. et quand nous avions des seniors, la co-entraîneur était une fille, il y a 2 ans.

a : oui, il y a énormément de filles en tant qu’éducatrice ; beaucoup de joueuses viennent donner un coup de main le mercredi.

quelles sont tes relations avec les entraîneurs masculins ?

mb : bonnes, car nous avons tous la même vision du rugby et que l’objectif est de faire progresser le groupe. et comme nous avons instauré un plan d’apprentissage du joueur à l’edr, ça facilite les rapports.

jC : en général je m’entends bien avec les autres entraîneurs.

rC : relations plutôt bonnes, même s’il reste toujours quelques éducateurs machos qui cherchent à imposer leur autorité.

CLd : les relations avec les entraîneurs masculins sont bonnes. Je crois aussi que le fait d’être sportive de haut niveau m’aide beaucoup de ce côté-là.

Cr : J’estime avoir de bonnes relations au sein du club, mais aussi à l’extérieur.

Je supporte difficilement les éducateurs et entraîneurs qui parlent mal aux enfants. il m’est arrivé, alors que j’arbitrais des enfants, d’intervenir et de calmer certains, qui, par exemple, rentraient sur le terrain pendant un match. ca fonctionne. Je suis persuadée qu’ils ne réagissent pas du tout de la même manière, parce que je suis une fille ; ils ne sont pas dans le rapport de force.

a : elles sont très bonnes.

quelles sont tes relations avec les parents ?

mb : Je suis toujours étonnée quand les parents viennent me remercier pour le travail que l’on fait, alors que ça me semble normal. certains parents tiquent, quand ils découvrent que c’est une fille qui entraîne, mais après quelque temps, ils réalisent qu’une fille peut avoir autant de compétences qu’un garçon.

Je pense avoir de bonnes relations avec les parents, mais j’avoue que je suis plus intéressée par les progrès de leur enfant que par leurs discussions…

jC : les parents apprécient le fait de voir une femme entraîner leurs enfants. certains hommes sont parfois un peu « bourrins », alors que ce n’est pas du tout ma manière de faire. Je suis plus dans l’explication et la répétition, que dans les hurlements.

Je m’entends donc assez bien avec les parents, sauf une fois, où un père était très présent, très envahissant et se prenait pour le coach. il m’a hurlé dessus, parce qu’il trouvait que son fils ne jouait pas assez. Je lui ai expliqué que s’il ne jouait pas beaucoup, c’est que sur ce match, il serait dangereux de le faire rentrer vu les gabarits en face… il a tellement insisté que je l’ai fait rentrer, que le gamin s’est fait « exploser » et qu’il a demandé à sortir, en larmes, au bout d’une minute…

rC : bonnes en général, les parents restant ouverts à l’échange.

CLd : Je m’entends très bien avec les parents ; ils sont ravis que ce soit une joueuse de l’equipe de france qui entraîne leurs petits.

Cr : Je pense avoir une relation de confiance avec les parents ; j’essaie de les tenir au courant de l’évolution de leur enfant, qu’elle soit positive ou non. ca permet parfois de comprendre pourquoi des enfants sont à côté de l’activité.

a : cela dépend des catégories ; Je suis plus à l’aise avec des m14 qu’avec des m8. c’est surement mon côté compétitrice qui prend le dessus…

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te vois-tu entraîner en edr longtemps ?

marie bouchillou (rugby club paris XV) : oui, tant que je peux apporter au club et aux joueurs et que rien ne m’en empêche.

julie Chazarenc (comité de paris) : oui, je m’organise car c’est assez compliqué avec mes boutiques Ultrapetita et rUgby corner, mais je m’organise. c’est pour moi une véritable passion de transmettre ce que j’ai appris.

rim Chelhi (rugby club paris XV) : J’aime beaucoup ce qu’apporte l’edr, donc y rester, oui.

Christelle Le duff (comité du pays catalan) : cela fait déjà pas mal de temps que je le fais et je pense que je continuerai encore longtemps.

Caroline roy (rugby club de l’aber à plouguerneau dans le nord finistère) : c’est très prenant et ça me prend une grande partie de mon temps libre… tous mes samedi, mes mercredi après-midi… la préparation…mais j’aime ça. mais c’est épuisant.

anonyme (Sud ouest) : cela dépend de quelle catégorie.

que penses-tu des diplômes demandés

pour entrainer des enfants ?

mb : ce qui peut poser des problèmes, ce ne sont pas les diplômes, mais la formation qui demande des disponibilités qui ne sont pas forcément compatibles avec les obligations professionnelles d’éducateurs bénévoles. c’est une bonne chose de demander des diplômes, car il faut des compétences pour que les enfants jouent en toute sécurité.

mais il faut que la ffr fasse attention à ne pas alourdir les obligations des clubs et des éducateurs ; cela pourrait constituer un obstacle au recrutement de gens compétents pour l’encadrement des enfants et donc nuire à leur formation.

jC : Je trouve cela important d’être cadrés et formés avant de se retrouver face à des enfants. c’est quand même

J’en profite pour remercier chaleureusement isabelle ithurburu, marie-alice yahé, clémentine Sarlat et cécile grès pour leur soutien et le partage de la première partie de cet article. Souhaitons que le second ait autant de succès… Je ne pensais pas qu’il serait autant lu et partagé. force est cependant de constater, que les femmes ont encore un long chemin à faire, non pour s’imposer (ce n’est pas le but), mais pour se faire admettre et respecter. et vous, en tant que femmes journalistes, comment vous considérez-vous et surtout, comment vous considère t’on ? cela mérite aussi un article, non ?

merci aussi, marie, Julie, rim, christelle, caroline et les autres, de faire ce que vous faites pour nos enfants. Vous êtes une belle partie de ce maillot bleu qui fait tant rêver nos petits et que certains porteront un jour …

à droite, Julie chazarenc et marc lièvremont,

ambassadeur de sa marque de vètements Ultrapetita.

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un sport de contact. les formations sont intéressantes et elles demandent aux éducateurs un travail personnel assez important.

rC : actuellement, je passe le bfedr (brevet fédéral ecole de rugby). cela m’éclaire beaucoup sur les nouvelles choses que l’on peut apporter aux joueurs.

CLd : Je pense qu’il est normal que chaque éducateur se forme. pour entraîner des enfants en toute sécurité, il faut avoir une certaine pédagogie et connaissance de l’enfant, et c’est ce que nous apprenons dans ces formations.

de plus, la formation, c’est apprendre à ordonner ses idées pour mieux les transmettre, admettre qu’il faut écouter un autre discours pour le confronter au sien. c’est aussi accepter l’idée que ses idées ne sont pas forcément les meilleures et sa propre formation ne s’arrête jamais.

Cr : J’ai mon brevet fédéral edr. J’ai trouvé que les attentes de la formation étaient en grand décalage avec la réalité des séances. en formation on nous parle de « mouvement général », « d’intelligence situationnelle »… et peu de comment gérer 10 zozos qui ont décidé de courir partout. bref, comment d’abord, on construit une séance pour canaliser leur attention.

a : Je pense que les diplômes sont bien, en sachant que pour l’edr, il y a beaucoup de parents qui aident et qui ne sont pas forcément habitués à entraîner. les diplômes sont un bon support qui aident à connaître les thèmes à aborder selon les catégories.

as-tu envie un jour de quitter l’edr pour entrainer des juniors et / ou des seniors et donc de passer les diplômes requis ?

mb : J’ai le diplôme fédéral sénior et j’ai déjà entraîné des seniors. tant que je m’éclate avec les enfants et que j’arrive à les faire progresser, la question de quitter l’edr ne se pose pas. Un jour, je serai peut-être tentée de retrouver une génération de joueurs particulièrement attachants et doués que j’ai eu petits…

alors là, je franchirai le pas.

jC : Une équipe séniore féminine, oui. le reste, non pour le moment. J’ai besoin de sentir que je suis utile à un groupe et pour le moment, je ne pense pas avoir la capacité d’être performante pour des juniors ou des seniors.

rC : dans l’avenir, pourquoi pas ? mais pour l’instant je suis encore trop jeune pour entraîner des juniors ou des seniors.

CLd : c’est aussi intéressant de pouvoir encadrer toutes sortes de catégories ; j’ai entraîné des cadets, des juniors et des seniors. J’ai obtenu les diplômes demandés et je suis actuellement en train de passer mon deJepS (diplôme d’etat de la Jeunesse de l’education populaire et du Sport).

Cr : non, je n’en ai pas envie…et nous n’avons ni juniors (ils sont en entente), ni seniors…pour l’instant.

a : pour l’instant, je ne me sens pas capable d’entraîner à plus haut niveau que des m14, ou alors pas seule. J’aime beaucoup tout ce qui est développement de techniques individuelles, mais je ne gère pas tout ce qui est stratégie.

penses-tu qu’il soit difficile en tant que femme, d’entrainer dans un sport, considéré comme « viril » et « machiste » ?

mb : ca dépend de qui et qui fait appel à vous. en général, oui, surtout si les personnes ne vous ont pas connue en tant que joueuse. il vaut mieux avoir beaucoup de caractère et passer outre les remarques débiles de certains, avoir des convictions et savoir les défendre.

Je n’ai pas de problème à l’edr, mais lorsque j’entrainais l’équipe féminine séniore, je sentais bien que certains entraineurs ne me faisaient pas confiance et ne tenaient pas compte de mes

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remarques. c’était rageant et décourageant, car j’avais l’impression d’être inutile et de laisser tomber le groupe, alors que je savais que je pouvais apporter quelque chose. cette question ne se posera plus quand la ffr montrera l’exemple.

jC : bonne question. cette saison, j’aurais adoré emmener mes m13 de l’année dernière en m14 et au jeu à 15 que je maitrise. mais, « on » m’a expliqué qu’à partir d’un certain âge, les garçons doivent être entraînés par des hommes… tant que certaines personnes auront ce genre de mentalité, je pense qu’il sera toujours difficile pour une femme de se sentir à sa place, malgré ses diplômes et ses résultats…le plus drôle se passe sur les tournois, quand les autres entraîneurs ne viennent jamais te voir, car ils pensent que tu es une maman…mais quand ils comprennent que tu es l’entraîneur et que tu arbitres, là ils changent de tête.

le plus agréable, c’est quand l’équipe va en finale et gagne. là tu sens les regards changer et franchement, c’est une douce revanche…

rC : bien qu’il y ait eu une belle évolution cers dernières années, il reste encore des personnes qui pensent que le rugby est une « histoire d’hommes ». il faut juste bien savoir ce qu’on veut et s’imposer

dans ces moments là…

CLd : Je ne pense pas qu’il soit difficile en tant que femme d’entraîner au rugby, à partir du moment où vous avez du coffre et un certain savoir sur le rugby, tout est beaucoup plus simple.

Cr : non, je pense que c’est ce qu’il se passe sur le terrain qui amène de la légitimité ; homme ou femme, peu importe.

a : bien sur, pourquoi une femme n’aurait-elle pas sa place ? Je pense qu’une femme apporte des atouts différents d’un homme, mais qui sont tout aussi intéressants.

Connais-tu des femmes dirigeante de club, soigneuse, encadrante, ou autre ?

mb : oui.

jC : J’en connais beaucoup qui sont toutes hyper dévouées, patientes, gentilles et tellement disponibles que certains en abusent parfois…des parents surtout, jamais contents, qui ne se rendent pas compte que si chaque parent faisait comme eux, ce bénévolat occuperait toutes leurs journées ! ce qui n’est pas très loin du compte certaine fois…

rC : oui, il ya un certain nombre de femmes dans le club.

CLd : oui, j’en connais quelques unes, des femmes soigneuses ou kiné/osthéo (anna boixadera, laura parramon, marjorie leroy), des présidentes qui gèrent des clubs de garçons (christine carreno au club de pollestres) et aussi des entraîneurs femme qui encadrent des équipes de garçons (aline Sagols, nathalie amiel…)

Cr : il y en a dans tous les clubs depuis des années, mais on semble le découvrir maintenant…

a : oui, la gérante de mon edr est une femme, ainsi que l’entraîneur de mon équipe.

une petite fille de 8 ans te demande des conseils pour commencer à jouer au rugby ; que lui dis-tu ?

mb : Je lui dis super, que si elle écoute bien ses éducateurs, elle sera plus forte que les garçons, que parfois on peut se faire mal, mais que ce n’est pas bien grave et que c’est comme lorsque l’on se cogne… et je la fais me plaquer.

jC : Qu’elle y aille et qu’elle voit si le sport lui plaît. Qu’elle essaie de venir avec une copine, car les garçons ne font pas toujours de cadeaux. mais je l’encouragerais bien sur, car c’est un sport magnifique.

Julie Chazarenc donnant les dernières consignes et encourageant les enfants du RCP 15

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rC : Qu’elle est la bienvenue et je lui dirai la même chose qu’aux garçons : ne pas avoir peur, se donner à fond et s’amuser.

CLd : Je lui dis que le « rugby c’est l’école de la vie », qu’il faut prendre plaisir à jouer sur un terrain.

Cr : de foncer et de ne pas avoir peur de se salir !

a : Je lui dis de tout faire à fond, de ne pas avoir peur. bien souvent à cet âge là, les filles apprennent plus vite que les garçons !

selon toi, les enfants font-ils une différence entre un entraineur homme et un entraineur femme ?

mb : non, ils ne font pas de différences. ils ont bien des maitres et des maitresses à l’école. ca ne change rien pour eux. tant que vous leur apprenez des choses, qu’ils jouent et qu’ils marquent des essais, la vie est belle pour eux.

jC : oui, bien sûr et c’est normal. mais c’est aussi bien quand un staff d’entraîneur est mixte. nous devenons complémentaires, nous ne voyons pas les mêmes choses et nous n’avons pas le même ressenti. il faudrait demander à mes co-coachs comme ils se sentent d’entraîner avec une femme ϑ

rC : ca peut leur arriver, surtout quand on leur donne l’habitude de ne dire bonjour qu’au coach homme.

CLd : oui, je crois qu’au début ils font la différence, puisqu’ils sont souvent habitués à ce que ce soit un homme qui les entraîne. ils sont un peu surpris qu’une fille puisse jouer au rugby ; après ils ne font plus de différence du moment où on arrive à faire en sorte qu’ils prennent du plaisir à jouer au rugby et à s’amuser sur le terrain.

Cr : pas du tout et quelque soit l’âge.

a : Je pense que cela dépend des catégories. plus les enfants augmentent en âge et en niveau, plus ils y prêtent attention.

s’ils font une différence, vers quel âge

intervient-elle et pourquoi selon toi ? que faire pour y remédier ?

mb : Quand leur libido les titille… ce qu’il faut, c’est entrainer avec un éducateur masculin pour montrer les gestes sur lui, leur expliquer qu’il n’y a pas de différence. et il faut leur mettre un bon plaquage pour leur montrer qu’ils ne sont pas supérieurs ϑ

jC : pour moi, ils y font surtout attention quand ils sont plus grands. pour y remédier, il faut plus de femmes entraîneurs à qui l’on laisse les manettes d’équipes plus âgées si elles se sentent de le faire.

jC : Quand tu as un éducateur homme et femme dans une même catégorie, il faut apprendre aux enfants à respecter l’un et l’autre, pas l’un oU l’autre. et leur faire comprendre qu’un homme = une femme !

CLd : c’est surtout entre 8 et 10 ans que cela intervient.

Cr : pas du tout, quelque soit l’âge.

a : il faut pouvoir se faire respecter que ce soit dans la tenue du groupe ou des séances proposées.

un homme t’a-t-il déjà dit que tu n’avais pas ta place dans les vestiaires ?

mb : non, mais c’est peut être aussi parce que mon surnom c’est « bouchon » et qu’il y a certaines choses que je ne tolère pas et qu’il vaut mieux ne pas me dire si on ne veut pas affronter ma colère. mais en général, j’évite ces personnes, car s’ils sont capables de dire des choses pareilles, c’est qu’ils n’y connaissent rien au rugby.

jC : oh oui, malheureusement. il a d’abord dit que le rugby féminin ne l’intéressait pas.

ensuite je me suis faite « saquée » de chez les m13, avec comme argument « politiquement correct », qu’il fallait que les joueurs voient autre chose… mais ce que je trouve gravissime, c’est qu’il m’a expliqué que toutes façons, une femme n’avait rien à faire sur un

terrain, ni en tant que joueuse, ni en tant qu’entraineur…qu’il tolérait cela sur les petites catégories, car une femme éducatrice, c’était comme une deuxième maman…mais pour des m14, il leur fallait des hommes…que le coach devait pouvoir aller dans les vestiaires…etc…ce sont vraiment des propos très mysogynes que je trouve intolérable.

et finalement, il m’a remplacé par des juniors qui n’avaient jamais entraîné et qui au bout de 3 mois ne connaissaient pas le prénom des joueurs ! J’ai vraiment été très peinée par cette attitude.

rC : non, heureusement ça ne m’est encore jamais arrivée.

CLd : oui, un père de l’un de mes gamins quand j’étais à l’edr. il m’a dit que je ne devais pas entraîner son fils, car j’étais une fille. J’ai donc sorti mes diplômes afin de lui montrer que j’avais les compétences pour entraîner les jeunes et bien sur tous les autres parents m’ont soutenue. par la suite, ça s’est bien passé et il m’a demandé d’entraîner son fils individuellement, ce que j’ai refusé, puisque le but est d’entraîner l’équipe ensemble, surtout quand on a 9 ans !

Cr : non, je n’ai pas entendu ça. mais apparemment un parent n’a pas inscrit son fils au club quand il a appris que c’était une fille qui encadrait son fils ! c’est un état d’esprit qui n’a pas sa place dans notre club… finalement c’est bien qu’il ne soit pas venu.

a : non cela ne m’est jamais arrivée, bien heureusement !

en tant qu’entraineur, quel est ton sentiment lorsque ton équipe gagne un tournoi ?

mb : de la fierté et de la joie de les voir heureux.

jC : J’exulte ! Je suis fière d’eux, tellement fière. et un peu fière pour moi aussi d’avoir réussi à les emmener vers ces victoires.

rC : Je suis très fière de mes joueurs. J’ai le sentiment du devoir accompli.

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CLd : c’est une satisfaction lorsque l’équipe gagne un tournoi ; Je crois que tous les éducateurs/ entraîneurs ont cette réaction. après, pour moi, le plus important est que les enfants prennent du plaisir sur le terrain et s’amusent.

Cr : ce n’est pas le résultat qui compte, mais la manière avec laquelle les enfants ont gagné. mais je suis fière de leurs résultats.

a : on est heureux de voir les joueurs contents. ils sont entre copains et réussir ensemble à faire un résultat c’est magique. tout parait tellement plus grand quand on est jeune.

pour des enfants, gagner un tournoi équivaut à remporter le brennus ou la coupe du monde ; arrives-tu à retomber en enfance et à partager leur sentiment ou es-tu définitivement passé dans le monde adulte ?

mb : parfois c’est la coupe du monde et parfois c’est le championnat de france ; c’est un peu pour cela que j’aime les entraîner, partager des joies simples, rirent à leurs blagues de toto, les faire rigoler… par moment, j’ai leur âge.

jC : complètement. entraîner, c’est le retour en enfance assuré. Quand tu

entraînes, tu te prends complètement au jeu. Quand ça fonctionne, c’est magique. tu vis des moments inoubliables à chaque fois et ils sont tellement contents dans ces moments là que c’est très émouvant.

rC : Je me sens très, très contente et pour les gros tournois, je me sens aussi euphorique qu’eux, même si je ne le montre pas de la même manière.

CLd : Je partage le sentiment et la joie des enfants lorsqu’ils gagnent un tournoi. ils sont très contents de pouvoir soulever une coupe et c’est un plaisir de les voir heureux. ils ont le droit eux aussi d’avoir leur petit moment de gloire.

Cr : Je suis contente, mais je suis surtout intéressée par la manière. maintenant je peux aussi retomber en enfance. les grands clubs raflent tout, ce n’est pas toujours la victoire qui compte et c’est ce qu’on tente de leur transmettre. maintenant, je partage aussi le plaisir de la victoire et je suis fière d’eux.

a : Je pense malheureusement être dans le monde des adultes, ce qui ne m’empêche pas de comprendre leur bonheur.

Lorsque tu te déplaces en tournoi ou en plateaux avec les enfants, comment

réagissent les équipes adverses en voyant une femme entrainer ?

mb : ca dépend qui, la plupart des clubs n’y attachent pas d’importance, les autres sont surpris surtout quand j’encourage ou donne des consignes à mes joueurs, mais ça passe très vite.

jC : les coaches adverses me prennent souvent pour une maman, mais finalement ils comprennent assez vite que j’entraîne, car je fais du bruit au bord du terrain pour donner des consignes.

d’ailleurs je trouve que les entraîneurs femmes devraient avoir le droit d’avoir un porte voix pour se faire entendre, car la mienne est toujours couverte par la grosse voix des hommes ϑ d’ailleurs je m’arrange toujours pour être du côté où il y a le moins de monde pour que mes joueurs m’entendent.

rC : Je n’ai jamais été confrontée à des réactions déplacées.

CLd : disons que certains enfants savent qui je suis, du fait de jouer en équipe de france. ils viennent me parler, prendre des photos ou demander des autographes. c’est assez marrant et en même temps un simple autographe ou une photo peut les rendre heureux.

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Les femmes de L’ombre2/2

Cr : le regard des gens reste positif. Quand j’entends les gens dire que les enfants jouent ou plaquent bien, qu’ils sont collectifs, c’est ce qui compte, pas le fait que je sois une fille.

a : Je ne vois pas de différence. il y a quand même pas mal de femmes qui encadrent.

s’il t’arrive d’arbitrer, le public des parents est-il moins « tendre » avec toi que s’il s’agit d’un homme ?

mb : arbitrer n’est pas une question de sexe, mais la fonction fait que certains auront toujours quelque chose à redire. mais c’est comme tout, si on maîtrise et si on fait preuve d’autorité, il n’y a pas de problème.

jC : Sur ce point, je ne trouve pas. et puis si certains se permettent des réflexions, je me fais un plaisir de les remettre en place ; gentiment, mais fermement.

lorsque j’arbitre, je regarde avant tout et surtout la sécurité des joueurs, et je laisse place au jeu. S’il y a de petites fautes de mains notamment, j’essaie de laisser jouer au maximum l’équipe qui a l’avantage. après tu ne peux pas toujours tout voir et donc forcément tu prends des

réflexions, mais c’est le cas que tu sois un homme ou une femme.

rC : comme j’entraîne des m8, je discute plus avec les parents, que je ne le ferai avec des m14. c’est normal, les enfants sont encore petits. au niveau arbitrage, ils ne sont pas moins tendres…

CLd : en effet, il m’arrive d’arbitrer, mais ils ne sont pas plus tendres avec moi qu’ils le sont avec un homme…

Cr : non, c’est la connaissance de la règle, l’arbitrage qui fait la légitimité…et évitent les commentaires !

a : J’évite de faire de l’arbitrage ϑ

que souhaites-tu ajouter ?

mb : Qu’il y a trop de questions ! faire partie du rcpXV et d’un comité important m’a peut-être facilité les choses. il faut être passionnée et avoir du caractère pour entraîner. etre à l’écoute, analyser l’évolution des joueurs et des joueuses, croire en eux, leur proposer des exercices intéressants et ludiques, les valoriser, les questionner, leur faire prendre conscience qu’être à disposition du collectif et le servir, est la chose la plus importante, ainsi que leur apprendre le respect ;

tout cela doit être une priorité pour un éducateur.

jC : Qu’être une femme dans le rugby n’est pas toujours chose aisée. parfois on a l’impression que certains hommes ont peur qu’on leur prenne leur place et ils sont très hostiles.

mais globalement à part certains très misogynes, je trouve que les femmes sont de plus en plus acceptées au sein des structures de club et j’espère que cela va encore progresser car nous avons beaucoup de choses à apporter.

rC : Que le rugby est plus qu’un sport. c’est une façon de vivre merveilleuse. il faut que les filles continuent de se « battre » pour prouver qu’elles font aussi bien que les garçons.

CLd : Je souhaite dire qu’entraîner des enfants est vraiment magique et j’encourage tous les éducateurs et éducatrices à continuer. Je les félicite tous pour le travail qu’ils produisent avec les enfants. et surtout, il faut faire les formations proposées pour entraîner les enfants en toute sécurité.

# spéciale dédicace au petit tom né sous une belle étoile ovale…

sabine @obaasan66 - bajadita.com Photo : Anthony Georgis/ Twitter

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Club formateur ? castres rugby féminin

Club actuel ? montpellier

a quel poste as-tu évolué ? 8

a quel âge as-tu commencé à jouer au rugby ? 12 ans

pourquoi avoir choisi ce sport ? pour ses valeurs, pour la dimension physique et le combat.

qu’est ce qui te plait dans le rugby ?

pareil.

donne nous ta définition d’une bonne 3ème ligne centre ? puissante, agile, et bonne vision du jeu.

as-tu déjà ouvert la « boîte à baffes » en match ? boite à baffes ? Je ne connais pas…

qu’est ce que tu voulais faire quand tu étais petite ? travailler dans l’humanitaire.

quel est ton joueur préféré ? Sergio parisse.

quelle est ta joueuse préférée ?

Sandrine agricole.

quel est ton équipe préférée dans le jeu pour les femmes et les hommes (équipe nationale ou internationale) ? les blacks à 7 ou à 15 sont impression-nantes. et pour les hommes j’aime beaucoup le jeu des crusaders.

Le rugby à vii te tente t’il ? J’adore le regarder mais je n’ai pas les qualités requises pour le pratiquer.

tu es d’origine sénégalaise ; qui inviterais-tu à un diner sénégalais ? tous les gens qui aiment les plats africains et la convivialité qui va avec.

rUgby proUSt safi n’diaye

nom : n’diaye / prénom : Safi / surnom : Saf / age : 26 ans

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pourquoi as-tu choisi un métier d’éducatrice spécialisée ? car c’est avec ce public que je me sens épanouie et utile.

Les enfants sont-ils tes premiers supporters ? oui après ma maman

3ème à paris pour la coupe du monde et des stades à guichets fermés mi- août, ça t’inspire quoi ? Une aventure extraordinaire et un bon en avant pour le rugby féminin.

Le grand Chelem l’année dernière et 2ème cette année au tournoi des 6 nations ; es tu déçue ? Je suis une compétitrice et bien sur, nous avions à cœur de conserver le titre mais au final le bilan est positif nous travaillons pour la prochaine coupe du monde.

tu as dit : « La france et l’angleterre, on est pas vraiment amies» ; est-ce

de l’humour, et / ou les inviterais-tu à diner chez toi ? bien sur que c’est de l’humour, après le match ma porte reste grande ouverte.

battre les anglaises à twickenam, l’un des « temples » du rugby, ça te fait quoi ? c’est toujours génial de battre les anglaises surtout qu’elles sont championnes du monde et à twickenham c’est encore plus fort.

que te vois-tu faire dans 30 ans ? gâter mes enfants et mes petits enfants.

Les retransmissions tv du top 8 féminin sont-elles une bonne chose ? oui, pour le top 8 les medias sont très importants, les clubs ont besoin de visibilité, de jouer dans des grands stades, d’attirer le maximum de public.

penses-tu que cet engouement et cette

médiatisation pour le rugby féminin vont et peuvent durer ? nous avons vu que les gens nous suivent toujours, les stades pendant le tournoi 2015 étaient pleins et les médias sont présents.

doit-on parler de « rugby féminin », de « rugby au féminin » ou de « rugby tout court » en ce qui concerne les filles, alors que les règles sont les mêmes pour les filles et les garçons ? de rugby féminin.

que penses-tu du professionnalisme dans le rugby féminin ? Je suis pour un statut de semi professionnel pour que les joueuses puissent avoir un double projet, nous savons toute qu’une carrière de rugbywomen est courte et que notre rémunération ne nous permet pas d’investir dans l’immobilier ou le commerce.

rUgby proUSt safi n’diaye

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quel est selon toi, le meilleur système : celui des anglaises qui sont passées pro, ou le français, semi-pro qui assure un avenir professionnel en dehors du rugby aux filles ? Je pense qu’un modèle semi pro pour les joueuses est le plus intéressant.

avant une grosse compétition comme les Jo ou une coupe du monde les filles pourraient ne faire que cela, afin de bien se préparer et de pouvoir récupérer.

une petite fille de 8 ans qui veut commencer à jouer au rugby, que lui dis-tu ? fonce ! éclates toi !

pourquoi le top 8 féminin a-t-il autant de mal à s’implanter en france ? car il est exigeant et a besoin de sponsors et de clubs structurés pour les infrastructures, l’encadrement, le

recrutement etc…

serais-tu prête à passer dans des ecoles de rugby pour rencontrer des jeunes joueurs et joueuses pour promouvoir la discipline ? oui, depuis la coupe du monde j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de jeunes.

tu es plutôt sac de sport ou sac à main ? Sac à main.

y a-t-il un objet dont tu ne te sépares jamais ? oui mon portable.

y a-t-il quelque chose qui te fasse stresser et si oui comment l’arrêtes-tu ? les bouchons quand je suis en retard, j’écoute la musique à fond.

Le monde du rugby (joueurs,

entraineurs, dirigeants, diffuseurs …) est-il machiste, voire sexiste ? ce n’est pas le monde du rugby qui est machiste, ce sont des individualités à l’image de notre société.

Le maillot de l’edf, tu le préfères bleu ou blanc ? bleu ou blanc je l’adore même si le blanc va bien au teint des blacks.

y a-t’il un french flair chez les filles ? oui bien sur.

tu es plutôt talons plats ou talons hauts ? les 2, ça dépend pour quelles occasions.

avec qui aimerais-tu passer 24 heures ? avec ma meilleure pote qui est loin.

avec qui aimerais-tu faire 1 selfie ? J’aurais adoré faire un selfie avec nelson mandela.

rUgby proUSt safi n’diaye

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rUgby proUSt safi n’diaye

de quoi parlez-vous dans les vestiaires ? de rugby, de potins, de garçons…

quel est ton juron favori sur un terrain et / ou dans la vie ? putainnnn!!!!

qualité préférée chez 1 rugbywoman ? la générosité.

quelle est la première chose que tu fais en arrivant dans les vestiaires ? J’allume ma baffle.

quelle est la première chose que tu fais en arrivant chez toi ? J’enlève mes chaussures.

ton héros et / ou héroïne préférée dans la vie et dans la fiction ? ma mère.

ton rêve de bonheur ? Je suis déjà très heureuse.

quel est le bruit que tu préfères entendre ? la voix de ma filleule.

ta couleur, ta fleur et ton oiseau préféré ? le camel, l’oiseau du paradis, la colombe pour sa signification.

quel est ton plat préféré ? le yassa.

quelle est ta boisson préférée ? le blanc doux.

don de la nature que tu aimerais avoir ? remonter le temps.

y a-t-il un don ou une qualité supplémentaire au rugby, que tu aimerais avoir ? la vitesse.

quelle est la faute au rugby pour laquelle tu as le plus d’indulgence ? l’en avant.

quelle est ta devise sur le terrain ? force et honneur.

quelle est ta devise dans la vie ? positive attitude.

Le rugby disparait : une épitaphe ? Que vais je faire de mes soirées, de mes week-end ?

que souhaites-tu ajouter ? merci, bravo pour tous ces portraits.

nous découvrons des joueurs et des joueuses plus en détails.

sabine @obaasan66 - bajadita.com Photo : Bertrand Desprez/...

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le rUgby féminin françaiS à XV eSt-il en danger ?

des signauX très positifs

le rugby féminin dans le monde est en augmentation de 270 000 pratiquantes*.

les matchs de top 8 diffusés sur nos écrans ont remporté un beau succès d’audience, à l’instar de ceux du tournoi des 6 nations de france féminines.

les bleues ont terminé à la seconde place du tournoi des 6 nations, prouvant par là-même que la transition (changement de staff et arrivée d’un certain nombre de joueuses non capées en remplacement de certaines cadres parties au 7) a été très bien et rapidement digérée. mais ces bons résultats ne doivent pas cacher la réalité de nos championnats et le fait que les anglaises,

championnes du monde en titre, une fois leur propre transition assimilée, repartiront de plus belle. parce qu’elles bénéficient du soutien intégral de leur fédé, qui leur attribue davantage de moyens et qui développe une véritable stratégie au niveau des clubs et de la formation des jeunes joueuses. alors, derrière la belle vitrine de france féminines, quelle est la réalité du rugby féminin français, à savoir celle des clubs ?

ChaLLenge de La fédération : une joLie masCarade

la ffr a décidé, lors de la réforme du top 8, que les clubs de l’élite 1 et 2 ne joueraient pas pendant le tournoi des 6 nations. ainsi, le top 8 et le challenge armelle-auclair observent

t-ils respectivement une « trêve » de deux mois et d’un peu plus d’un mois. comment occuper les joueuses non appelées avec les bleues durant tout ce temps ?

avec le challenge de la fédération : une compétition sans enjeux, et non obligatoire. en interrogeant des clubs à dix jours du coup d’envoi des premières rencontres, certains se demandaient même encore s’ils allaient y participer.

cette compétition engendre en effet des coûts de transport supplémentaires que certains ne peuvent pas prendre en charge, préférant organiser, à l’instar du Stade toulousain rugby féminin par exemple, des matchs amicaux entre équipes géographiquement proches.

la fin de SaiSon deS championnatS de rUgby féminin a, cette année, plUS QUe JamaiS, rimé aVec interrogationS. l’heUre deS bilanS a Sonné. il Semblerait QU’il y ait encore beaUcoUp à dire, et malheUreUSement beaUcoUp à redire SUr cette année 2014-2015, QUi aVait commencé aVec la création d’Une fédérale à XV UniQUe. regroUper troiS niVeaUX en Un, Une Véritable gageUre QUi n’a paS effrayé Une SeUle Seconde la ffr… en dépit deS doUteS et deS crainteS QUe leS acteUrS directement impliQUéS et leS obSerVateUrS QUe noUS SommeS poUVionS aVoir.

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le rUgby féminin françaiS à XV eSt-il en danger ?

au départ, 4 poules de 3 équipes avaient été constituées à partir de celles qui avaient accepté de s’engager dans la compétition. Soit douze équipes sur les 23 potentiellement engageables.

pouLe 1

Selestat, lmrcV, chilly mazarin.

Selestat et chilly mazarin ont finalement déclaré forfait.

pouLe 2

nérac, Stade rennais rugby,

Stade bordelais. nérac a déclaré forfait.

pouLe 3

rc lons, bayonne, bSorf.

bayonne a déclaré forfait.

pouLe 4

rugby Sassenage isère, USap XV féminin roussillon, rugby club Valettois revestois.

l’USap XV féminin roussillon et Sassenage ont déclaré forfait.

en demi-finaLe, sont donc arrivées : lmrcV / Stade rennais rugby bSorf. la Valette. bSorf a déclaré forfait.

la finale a donc opposé la Valette (qualifiée sur forfait de l’équipe adverse) au club de lmrcV. les joueuses de lmrcV ont remporté le challenge 36 à 7, après le forfait de 7 équipes sur 12.

elles sont arrivées en finale après n’avoir joué… que la demi-finale et la finale. Sans rien enlever au mérite des joueuses, qui ont de surcroît, répondu présent tout au long de la compétition, on peut légitimement s’interroger sur l’intérêt sportif d’une telle compétition, qui, organisée de cette manière, ressemble plutôt à un véritable simulacre.

la question que nous posons à nouveau ici concerne le mode de fonctionnement autocratique de la ffr et ses conséquences.

peut-on en effet systématiquement réformer le rugby féminin sans consulter

les clubs concernés qui eux, connaissent la réalité de leur sport et la vivent sur le terrain au quotidien depuis des années ?

d’autre part, où la fédé veut-elle emmener le rugby féminin, sans vision à moyen terme ?

parce que ce qui est certain, c’est que ce n’est pas à coup de réformes mal préparées, mal suivies, difficilement applicables parfois, comme on va le voir avec celle de la fédérale, que le rugby féminin va pouvoir se développer harmonieusement et efficacement.

fédéraLe unique à Xv : Chronique annonCée de La disparition de Certains CLubs

réunir trois fédérales en une seule a très vite eu des conséquences malheureuses. plus ou moins, en fonction du hasard de la répartition des équipes dans les poules. mais au final, aucune n’a été véritablement épargnée. hormis la poule 13, chaque poule a connu au moins un match en effectif incomplet et une rencontre avec un forfait. parmi celles les plus touchées, on note : la poule 2, avec deux rencontres à effectif incomplet, vingt forfaits et la disparition de mulhouse.la poule 3, avec une rencontre à effectif incomplet et dix-sept forfaits, avec la disparition des Jarjilles. la poule 7, avec seize forfaits dont quatorze pour le club de guyenne-gascogne. la poule

8 enregistre vingt-six forfaits, et la disparition du club de nord-béarn alors que cette équipe avait disputé la finale de la fédérale 3 secteur Sud-ouest l’an dernier. enfin, la poule 12 a comptabilisé une rencontre en effectif incomplet et dix-neuf forfaits. gif-dourdan est en très grande difficulté. « Sans compter les équipes comme, en normandie, les frocquettes de flamanville qui évoluaient en championnat depuis plus de neuf ans.

depuis cinq ans, elles évoluaient à 12 avec un effectif autour de 20 joueuses et même 25 joueuses f+18 au dernier décompte avant la réforme, en avril 2014. au dernier état d’effectif, elles étaient 8 licenciées, ce qui signifie que l’équipe est morte, tuée par la réforme. Quant aux 19 joueuses disparues, où sont-elles passées ? » observe grégory Santaner, le manager des dieselles du havre rugby club.

enfin, si l’on regarde les scores de la plupart des rencontres, on se rend compte qu’il y a des écarts astronomiques et que les niveaux sont beaucoup trop hétérogènes pour offrir une compétition attractive et constructive pour tous les clubs. en effet, chaque week-end, et tout au long de la saison, certaines équipes se sont pris de véritables raclées, ne marquant aucun point, alors que d’autres ont gagné leurs matchs avec plus de 50 points d’écart, parfois 100 !

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le rUgby féminin françaiS à XV eSt-il en danger ?

... Un championnat à deux, voire à trois vitesses, beaucoup moins intéressant que l’an dernier. dans notre poule, sur les 8 équipes (au départ, il y en avait neuf avant que calais ne se désiste) entre le 25 janvier et le 8 mars, on ne joue pas du tout. le rythme n’est pas stable.

on a une équipe qui est largement au-dessus avec le rassemblement Villeneuve / tourcoing, c’est une équipe 2 d’une équipe de top 8 même si elle n’est pas considérée comme telle administrativement. on retrouve ensuite la fédérale 1 avec arras. puis nous qui étions en fédérale 2 et en dessous 5 équipes dont des équipes qui se prennent des taules (équipes de fédérale 3). nous avons même dû jouer à 12 contre 12 la dernière journée contre grande Synthe car elle n’avait plus d’effectif (elles nous ont d’ailleurs dit qu’elles redescendraient probablement à 7 l’année prochaine). on retrouve donc les niveaux, même si on a mis tout le monde dans une même poule !

parfois, on joue des matchs équilibrés et c’est intéressant, parfois on a des matchs à plus de 100 points d’écart dans certaines poules… cette hétérogénéité est très perturbante. la motivation n’est pas la même en fonction des équipes, même si on ne manque de respect à personne. d’autant plus qu’il n’y a pas de descente et que les chances de monter sont extrêmement faibles. Que ce soit vers le

haut ou vers le bas, c’est un championnat qui n’est pas motivant. »

reste, en outre, le problème de la qualification pour les phases finales du championnat de france. pour le résoudre, la ffr a créé une qualification à deux vitesses : les équipes 2 des équipes d’élite (top 8 et armelle auclair) vont participer à un championnat entre elles, au terme duquel elles gagneront un trophée… qui ne donne droit à rien.

les autres équipes vont participer à des vraies phases finales (32 équipes qualifiées) pour les 16e. les deux équipes qui vont s’affronter en finale pourront accéder à l’étage du dessus. « dans notre poule, précise le manager des dieselles du havre rugby club, l’aSrUc est une équipe en entente, et ne va donc pas participer à la phase finale. pour tourcoing et Villeneuve, qui est l’équipe 2 de lmrcV en top 8, je me suis dit que ce serait la même chose, d’autant plus qu’elles sont vraiment un cran au-dessus.

certaines de leurs joueuses jouent d’ailleurs parfois en top 8. Sauf que administrativement, le club support est tourcoing parce que Villeneuve a déjà une équipe 2, mais à 7.

donc cette équipe- là va participer aux phases finales classiques. Qu’est-ce qu’il se passe si elles montent ? c’est une autre aberration, certes à la marge,

mais pas vraiment, il y a vraiment des conséquences. »

et cela ne va pas s’arranger… Un élément supplémentaire va sans aucun doute venir faire « tomber » les petits clubs un peu fragiles. en effet, pour être inscrit en fédérale féminine, il fallait, pour la saison 2014-2015 : une équipe senior à XV, une équipe cadette à 7 ou à XV en association ou en rassemblement (si rassemblement, l’équipe ne compte que pour le club support et il doit avoir au moins 5 licenciées). ce qui, au passage, n’était déjà pas le cas cette année pour la plupart des équipes… mais à partir de 2015 2016, il faudra : une équipe senior à XV, une équipe senior réserve à XV ou à 7, une équipe cadette à 7 ou à XV en association ou en rassemblement.« Quelles équipes parmi toutes celles engagées en fédérale féminine cette année vont être capables de supporter le passage à une équipe réserve (même à 7) et le passage au 10 cadettes en étant club support ? car cela suppose en effet de disposer encore plus d’effectifs, de moyens (les dépenses étant plus importantes car il faudra doubler les compétitions), de staff (comment faire quand il y a une compétition à XV en même temps qu’une à 7 et qu’une compétition cadette ?), … », souligne grégory Santaner.

bref, le défi ne fait que commencer ! "

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le rUgby féminin françaiS à XV eSt-il en danger ?

reCherChe vision, stratégie et ConCertation de CompétenCes…

Que propose dès lors la ffr pour aider ces clubs à faire face aux nouvelles exigences qu’elle leur impose ? Quel est son objectif ?

obliger les clubs à se structurer ? en les plongeant dans de plus grandes difficultés, ce n’est sans doute pas la manière appropriée.

détruire progressivement le rugby féminin à XV, pour privilégier le 7 ? déshabiller paul pour habiller Jacques n’a jamais été ni équitable (où sont ces valeurs tant prônées par la fédé ?), ni concluant. parce que le 7 exclut certains gabarits, certains profils de joueuses et ne plait pas à tout le monde.

faire des économies ? « au global, l’année prochaine, il y aura moins d’équipes, donc moins de déplacements ou moins d’équipes isolées à financer par la ffr. en nombre de licenciées, il faudra voir ce que cela donne, notamment chez les seniors. a bernay par exemple, il y a

une équipe cadettes mais pas d’équipe seniors. donc, où vont-elles aller après ? Je ne sais pas si cette réforme a été faite pour ça, mais il est évident qu’à l’horizon trois à quatre ans, la fédé va faire des économies, » note grégory Santaner. « Quoi qu’il en soit, on aurait vraiment aimé connaître les raisons de cette réforme. cela nous aurait permis de comprendre. et nous consulter aurait sans doute évité les dérives que l’on constate aujourd’hui. »

au final, la ffr, sensée soutenir le rugby féminin et oeuvrer, avec les clubs, à son développement, a tendance à oublier que ce sont précisément ces mêmes clubs qui forment les joueuses et les emmènent au meilleur niveau. on a pu le constater avec les U20 et les joueuses issues de clubs d’armelle auclair qui ont très bien tenu leur rang avec les bleues.

or, non seulement la fédé ne les aide pas à se structurer, mais en plus, elle leur met des bâtons dans les roues en imposant des réformes et des compétitions qui, sans l’ombre d’un doute aujourd’hui, ne vont pas dans le bon sens. alors, quelle solution pour

accompagner le rugby féminin à XV vers de plus hauts sommets ? changer enfin, à la ffr, ces mentalités d’un autre siècle, en désaccord criant avec les valeurs qu’elle n’a de cesse de prôner ? créer une ligue du rugby féminin qui fédèrerait tous les clubs ? mais comment et avec quels moyens financiers ?

pendant combien de temps encore les clubs, quel que soit leur niveau, vont-ils supporter de subir le mépris affiché dans les décisions unilatérales et bien peu inspirées de la fédération à leur égard, et accepter de voir tous les efforts quotidiens réduits, progressivement, en miettes ?

ces questions restent toujours d’actualité… et la balle, toujours dans le camp de la fédé. a moins que les clubs ne décident de s’en saisir pour tenter d’aller marquer l’essai et le transformer. la reconnaissance du rugby féminin, qui commence à éclore et à essaimer, passera en effet, en premier lieu, par celle de sa propre fédération.

sophie @SOSurrullo- bajadita.comPhoto : 20minutes.fr/ les Dieselles du Havre Rugby Club

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foLie des datas, que CaChent Les statistiques ? @PierreAmmiche

La déCentraLisation du rugby @TeamSportEco

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CuLture oVale

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Il y a tRoIs soRtEs dE mEnsongEs : lEs PEtIts mEnsongEs, lEs gRos mEnsongEs Et lEs statIstIquEs. disraeli

folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

‘‘disraeli, qui n’en avait probablement rien à carrer du rugby, avait déjà vu venir le truc. le chiffre, la stat, le numérique et son pouvoir d’aveuglement.

c’est la grande mode des « datas ». les chiffres expliqueraient tout, seraient implacables, et traduiraient de la qualité individuelle d’un joueur. a l’heure où l’on doit justement individualiser la performance.

c’est une arme qu’on dégaine pour expliquer pourquoi un joueur est meilleur que l’un ou moins bon que l’autre.

et autant vous le dire tout de suite, je suis moi aussi passionné par les chiffres. c’est pour cela que je vous propose de voir en quoi les chiffres peuvent dire des choses mais surtout permettent, en creux, de comprendre tout ce qu’ils ne disent pas.

pour cela j’ai choisi de manière tout à fait arbitraire de prendre les données individuelles des troisièmes ligne centre du top 14. pour moi, il existe peu de postes où :

> un joueur touche autant de ballon

> le registre du joueur change d’un club à l’autre de manière presque caricaturale

> il n’y en a qu’un seul sur le terrain

> son influence détermine le style de son équipe.

pour ça, j’ai compilé les matchs de tous les joueurs ayant joué plus de 5 matchs en tant que troisième ligne centre dans le top14.

Je me suis intéressé à des chiffres bien spécifiques : mètres gagnés ballon en main, franchissements nets, défenseurs battus, passes après-contact, plaquages réussis, touches gagnées, ballons perdus, plaquages manqués et pénalités concédées.

23 joueurs sont concernés par cette analyse et l’influence qu’ils peuvent avoir sur l’équipe autour d’eux :

armitage, masoe (toulon), Lee, Chouly (clermont), parisse, Lakafia (Stade français), beattie (castres) smith (lyon), Claassen (racing), Clarkin, tui’fua (bordeaux), gourdon, qovu (la rochelle), ollivon (bayonne), Koyamaibole (brive), galan, picamoles (toulouse), wannenburg, ma’afu (oyonnax), grice, faure (grenoble), tulou, qera, ben mowen (montpellier)

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folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

Un 8, il doit aVancer

mètreS gagnéS :Le meilleur ?

avec 64,6m de moyenne par match, Sergio parisse, est le leader dans cette catégorie. loin d’être le plus massif, c’est d’abord sa technique individuelle qui lui permet de gagner beaucoup de terrain.

il devance Sisa koyamaibole (58,6,), et fritz lee (52m). dernier représentant des « 50m et + » : louispicamoles (50,6m)

Le moins bon ?

le titre peu enviable du 8 qui gagne le moins de terrain revient à gilian galan avec ses 19,2m par match.lakafia (20,6) et clarkin (20,16) complètent le podium.

en vrai !

il faut avoir conscience que ce critère de « mètres gagnés » va beaucoup reposer sur la stratégie d’une équipe vis à vis du jeu au pied adverse. exemple avec le Stade français où Sergio parisse décroche beaucoup dans le champ profond. il bénéficie ainsi d’espace et donc de mètres « faciles ». ce que ne va pas toujours faire raphael lakafia, peut-être plus « guerrier » que l’italien et plus présent en défense (comme nous allons le voir plus tard).

a l’inverse, certains joueurs ne décrochent jamais et doivent se peler chaque mètre gagné. c’est ainsi le cas pour de rares numéro 8 comme akapusi Qera.

autre facteur : le nombre de ballons touchés. Quand parisse peut parfois toucher la balle près de 30 fois dans un match (28 vs montpellier, 27 vs la rochelle), masoe lui n’en touche parfois que 10 (cf match aller vs Stade français) ou ollivon 7 contre le racing. le parisien gagne en moyenne deux fois plus de mètres, mais il touche aussi plus de deux fois plus de ballons.idem dans le cas de koyamaibole qui va bénéficier d’un nombre de ballons très important et surtout de ballons lui étant destinés sur des combinaisons directes.

partons de 5 hypothèses de départ. 1 ère hypothèse :

il est de coutume de dire qu’un 8 doit remettre l’équipe dans le bon sens. L’idée est que le numéro 8 doit être capable de remettre de l’avancée au moment où son équipe est à court de solution. on a tendance souvent à croire que ce sont les 8 les plus massifs qui remplissent le mieux ce rôle là. premier préjugé …

parisse est le joueur qui gagne le plus de mètres ballon en main

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folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

Un 8, il doit aVancer franchiSSementS :Le meilleur ?

avec 1 franchissement par match, fritz lee est le numéro 1 du top 14. il devance rory grice (0,71) et une nouvelle fois Sergio parisse (0,69)

Le moins bon ?

avec un petit franchissement en 7 matchs, Jonny Qovu affiche une moyenne de 0,14 franchissement par match. il devance un quatuor à 0.16 : g.Smith, f.faure, d.chouly et m.clarkin.

en vrai !

Si le chiffre des franchissements laisse imaginer que le franchissement se gagne seul, les situations où un joueur, même surpuissant, se crée son propre intervalle sont rares. le plus souvent, le joueur est « mis dans le trou » par un coéquipier. dès lors, le franchissement tient d’avantage de l’instinct, du bon placement du talent des autres que du joueur seul.

c’est ainsi que malgré sa puissance, Qovu n’a pas la même efficacité qu’un joueur comme lee, qui lui va bénéficier du jeu de mouvement de l’aSm et des trous qu’il permet. comment expliquer alors que chouly soit dans les moins bon chiffres ? il s’agit d’une moyenne et chouly a disputé 6 matchs dont 5 sans jamais franchir. fritz lee lui a disputé 11 matchs et…. 5 sans jamais franchir.

comment lire leS chiffreS> toujours penser à regarder le ratio mètres gagnés/ballons touchés

> penser qu’un franchissement est le fruit d’une action collective et rarement d’un exploit pur et simple.

Un joueur qui croque en sur un deux contre un et qui passe comptera comme un franchissement, quand celui qui donne n’apparaîtra nul part.

fritz lee est le joueur qui franchit le plus par match.

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folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

Un 8, c’eSt Un JoUeUr complet

paSSe aprèS contact :

Le meilleur ?

avec un moyenne de 2,33 passes après contact par match, ils sont en réalité deux à se partager le titre : louis picamoles et Sisa koyamaibole. ils devancent un trio composé de m.clarkin (1,33) , g.Smith(1,41) et k.gourdon (1,63)

Le moins bon ?

largement en tête de cette catégorie : tuifua avec 1 offload en 10 match (0,1 par match). derrière suivent florian faure (seulement 6 matchs à 0,16) et Jonny Qovu (0,42).

défenSeUrS battUS :Le meilleur ?

ca n’est pas vraiment une surprise : le meilleur dans cet exercice est kevin gourdon avec 3,72 défenseurs battus par match quand il joue 8. Sur l’ensemble de la saison, c’est même l’avant qui gagne le plus de duels.

derrière, les candidats se bousculent : Sergio parisse, encore une fois, avec 3,07 est le seul à suivre le rythme du rochelais. en dessous, Sisa koyamaibole (2,9) et rory grice (2,35)

Le moins bon ?

les chiffres sont cruels puisqu’il a fait quelques apparitions à ce poste et souvent pas à 100%, mais c’est raphael lakafia qui a battu le moins de défenseurs avec ses 0,4 de moyenne. deuxième : florian faure(0,5). mais ses chiffres sont insignifiants vu le peu de match disputés.

parmi les joueurs qui ont les plus mauvais chiffres en dépit d’un nombre bien plus considérable de matchs : claassen (0,55) fait figure d’exception. il est le seul avec masoe (0,92) et Qera (0,8) à être sous le duel gagné par match.

en vrai !

evidemment, il est plus confortable d’avoir des joueurs capable de tout

faire. Sauter, contester, avancer et faire vivre. mais difficile de concilier technique, puissance et qualité en l’air. le critère « off-loads » est un moyen de savoir si le joueur est capable de faire jouer après lui. mais cela ne dit en rien la capacité d’un 8 à concentrer la défense. exemple avec clarkin capable de jouer après contact assez facilement (1,33) mais loin du compte en terme de « défenseurs battus » (1).

a l’inverse, les spécialistes du défenseur battu comme tuifua (1,1) ne sont pas toujours les rois de la passe après contact (0,1).

ensuite, sans caricaturer, il faut distinguer les joueurs capables de jouer après contact parce que le duel est gagné (picamoles et koyamaibole), de ceux qui ont une vraie volonté de faire jouer au contact (comme par exemple g.Smith). ainsi il existe une corrélation naturelle entre le nombre de défenseurs battus et les passes après contact. mais il faut parfois considérer que l’un peut-être la conséquence de l’autre.

2 ème hypothèse :

un troisième ligne centre doit être capable de joueur après contact, de sauter en touche, de faire le lien entre les avants et les 3/4. bref, il doit savoir tout faire ou presque. mais la encore tous les 8 ne sont pas capables de faire tout et certains préfèrent éviter de faire n’importe quoi.

le briviste koyamaibole cherche souvent à faire jouer derrière lui

kevin gourdon, le 8 qui bat le plus de défenseurs et qui plaque le plus

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folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

Un 8, c’eSt Un JoUeUr complet en toUche :Le meilleur ?

avec près de 2,57 touches de moyenne captées, ben mowen est sur le papier le meilleur sauteur. il devance damien chouly (2,3), le capitaine de touche de clermont et le bayonnais charles ollivon (1,42).

a noter que le meilleur contreur se trouve être Sergio parisse (0,61), décidément très complet.

Le moins bon ?

pas de distinction cette fois : ils sont 8 à avoir capté moins de 0,5 touches par match.

les qualités de jump d’un numéro 8 n’a pas grand intérêt sinon d’avoir une solution supplémentaire. exemple avec mowen qui est un très bon sauteur mais qui ne devient une option prioritaire que dans le cas où ouedraogo, bias et battut ne lui sont pas associés. a l’inverse, sur le terrain, Sergio parisse est l’option numéro 1 devant alexandre flanquart et hugh pyle.

il arrive parfois que le rôle d’homme à tout faire soit dévolu à un autre joueur de la 3ème ligne. exemple avec la rochelle et l’association de gourdon en 7 et Qovu en 8, ou à montpellier avec mowen en 7 etQera ou tulou en 8.

enfin certains joueurs sont statistiquement complets mais ses chiffres ne sont que la résultante d’un jeu stéréotypé. exemple avec koyamaibole ou picamoles dans un registre répétitif : la puissance.

comment lire leS StatS> penser à regarder la complémentarité du paquet d’avant : est-il la 1ère, 2ème, 3ème option aérienne ?

> regarder le ratio passes après contact / ballons perdus. Une balle perdue coute plus cher que ce qu’un ballon donné après contact peut rapporter. en terme de turnovers concédés, c’est par exemple g.Smith devant clarkin et parisse. trois joueurs qui ont une tendance à chercher avant ou après contact.

ben mowen le 8 qui prend le plus de ballons en touche

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folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

Un 8 eSt Un 3ème ligne comme leS aUtreS

eXemplarité :

Le meilleur ?

au petit jeu du plaqueur, c’est kevin gourdon qui l’emporte haut la main.

Quand il joue 8, il affiche une moyenne monstrueuse de 14,6 ! Un seul joueur affiche une moyenne supérieur à 10 : g.Smith (10,75)

Suivent rory grice (9,64), raphael lakafia (9,6) et charles ollivon (9,28)

Le moins bon ?

deux critères totalement différents : le moins bon défenseur est-il celui qui plaque le moins, ou celui qui loupe le plus ?

les joueurs qui plaquent le moins sont ben mowen (4 plaquages par match), gilian galan (4,28), pedrieWannenburg (5,2) et alex tulou (5,6)

plus inquiétant, les joueurs qui manquent le plus de plaquages sont Sergio parisse (1,3 plaquages manqué en moyenne), tuifua et Wannenburg (1,2) et fritz lee (1,18) en vrai !

le nombre de plaquages n’est pas toujours symbolique du bon défenseur et le meilleur défenseur est parfois

celui qui plaque peu, mais qui rate peu. exemple avec beattie (5,5 réussis pour 0,4 manqués) ou a fortiori Qera (9,2 pour 0,2). a l’inverse, Sergio parisse plaque autant que les autres (6), mais son déchet peut mettre son équipe dans la difficulté.

le bon défenseur peut aussi dépendre du travail des autres. Steffon armitage est un gratteur exceptionnel, pour peu que J.Smith, b.botha ou encore m.bastareaud se chargent de mettre l’attaque sur le reculoir et lui donne du temps au contest.

Steffon armitage va donc avoir des stats défensives moyennes (8,6, 0,33) mais un impact défensif très important.

enfin des joueurs peuvent briller par leur défense parce que leur équipe à très peu le ballon. exemple avec kevin gourdon qui doit à la fois compenser le manque de mobilité de Qovu et multiplier les interventions, mais aussi être sollicité plus que les autres en raison du grand nombre de séquences défensives. idem avec g.Smith et c.ollivon.

et à l’inverse des joueurs peuvent afficher des statistiques défensives individuelles faméliques parce que leur équipe a le ballon, et que le système défensif fait briller d’autres joueurs.

3 ème hypothèse :

un troisième ligne est un grand défenseur. C’est en tout cas comme ça qu’on le voit. un joueur capable de plaquer plus de 10 fois par match, de mettre des timbres cosmiques dans tous les sens et de ne pas rater. Le 8 doit donc être un défenseur naturel et exemplaire.

comment lire leS StatS > plus que le nombre de plaquages réussis, il faut là encore penser à mettre en avant le ratio. réussir 25 plaquages c’est bien. ne pas en louper un seul, c’est parfois mieux.

> prendre en considération le temps de jeu effectif et la possession de balle. exemple avec charteris qui claque une performance énorme face à l’irlande… alors que son équipe à la tête sous l’eau et en n’ayant jamais eu a défendre à plus de 3 mêtres du ruck.

kevin gourdon, le 8 qui fait le plus de passes après contact

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folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

Un 8, c’eSt monSieUr propre

la diScipline :

Le meilleur ?

la palme du joueur le plus discipliné revient à damien chouly avec ses 0,16 pénalités de moyenne par match. il est suivi par 3 joueurs qui sont sous les 0,3 de moyenne : galan (0,28), ma’afu (0,26) etWannenburg (0,2).

Le moins bon ?

ils sont deux à se partager le trône : ben mowen et Steffon armitage. avec 1,5 pénalités de moyenne, ils devancent koyamaibole (1,26) et Smith (1,25).

en vrai !

effectivement, une pénalité est le meilleur moyen de faire craquer entraineurs et supporters. mais n’oublions pas que l’indiscipline la plus grave reste le carton. laisser ses petits camarades à 14, ça craint. et à ce petit jeu, aucun 8 ne fera mieux que beattie et son carton rouge face à montpellier.

4 ème hypothèse :

Le bon 3ème ligne ne fait pas de fautes et ne perd pas de ballons. C’est d’ailleurs le constat que l’on peut faire avec à peu près n’importe quel poste. mais disons que le numéro 8 est auréolé de cette image de joueur qui ne doit pas vomir ses ballons et qui peut éviter la faute. on tiendra toujours plus rigueur à un 3ème ligne hors-jeu qu’à un pilier en travers. pour ça un critère d’importance majeure :

comment lire leS StatS> penser que les joueurs qui portent le ballon et ceux qui contestent sont les plus susceptibles d’être sanctionnés. les joueurs « neutres » ne le seront jamais.

> toutes les fautes ne se valent pas : une faute dans les 22 adverses fait perdre une occasion de marquer, une faute dans son propre camp donne une occasion à l’adversaire de scorer.

> ne pas oublier qu’une pénalité coute plus cher que ce qu’un ballon gratté peut apporter.

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folie deS dataS, que CaChent Les statistiques ?

on a paS de Vrai 8 en éQUipe de france5 ème hypothèse :

du simple point de vue statistique, les 8 tricolores sont au niveau des meilleurs du monde (parisse, smith), mais en réalité, ils sont peu à avoir eu la chance de gouter au Xv de france. voici donc les stats des 8 joueurs potentiels avec le Xv de france. a vous de vous faire votre propre opinion à la lumière des quelques explications précédentes. alors, quel est votre 8 pour la Coupe du monde ?

choUly> 6 matchs

> 37,16m gagnés de moyenne

> 0,16 franchissements

> 1,33 défenseurs battus

> 1 passe après contact pour 0,83 ballons perdus

> 2,3 touches et 0,66 contres

> 8,6 plaquages pour 0,83 loupés

> 0,16 pénalité concédées / match

picamoleS> 9 matchs

> 50,6m gagnés de moyenne

> 0,33 franchissements

> 2,6 défenseurs battus

> 2,33 passe après contact pour 1,2 ballons perdus

> 0,55 touches et 0,0 contres

> 6,44 plaquages pour 0,77 loupés

> 1,1 pénalité concédées / match

lakafia> 5 matchs

> 20,6m gagnés de moyenne

> 0,2 franchissements

> 0,4 défenseurs battus

> 0,6 passe après contact pour 0,8 ballons perdus

> 0 touches et 0,0 contres

> 9,6 plaquages pour 0,8 loupés

> 0,8 pénalité concédées / match

faUre> 6 matchs

> 35,66m gagnés de moyenne

> 0,16 franchissements

> 0,5 défenseurs battus

> 0,16 passe après contact pour 0,5 ballons perdus

> 0,5 touches et 0,0 contres

> 5,83 plaquages pour 0,5 loupés

> 0,5 pénalité concédées / match

claaSSen> 18 matchs

> 34,8m gagnés de moyenne

> 0,22 franchissements

> 0,55 défenseurs battus

> 0,66 passe après contact pour 1,05 ballons perdus

> 0,33 touches et 0,05 contres

> 6,7 plaquages pour 0,94 loupés

> 0,55 pénalité concédées / match

galan> 7 matchs

> 19,2m gagnés de moyenne

> 0,28 franchissements

> 1,14 défenseurs battus

> 1 passe après contact pour 0,4 ballons perdus

> 0 touches et 0,0 contres

> 4,28 plaquages pour 0,14 loupés

> 0,28 pénalité concédées / match

goUrdon> 11 matchs

> 42,72m gagnés de moyenne

> 0,63 franchissements

> 3,72 défenseurs battus

> 1,63 passe après contact pour 0,54 ballons perdus

> 0,54 touches et 0,09 contres

> 14,6 plaquages pour 0,72 loupés

> 0,45 pénalité concédées / match

olliVon> 14 matchs

> 32,85m gagnés de moyenne

> 0,35 franchissements

> 1,5 défenseurs battus

> 1,14 passe après contact pour 0,64 ballons perdus

> 1,42 touches et 0,0 contres

> 9,28 plaquages pour 0,35 loupés

> 0,64 pénalité concédées / match

pierre @PierreAmmichePhoto : Bryn Lennon/Getty Images Europe/ Paul Kane/Getty Images AsiaPac / tresconnus.fr/ sudouest.fr/ rugbyrama.fr

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La déCentraLisation du rugby par la ffr

la diagonale du vide, terme cher à nos géographes hexagonaux, s’applique aussi au ballon ovale : « historiquement, dans la france du rugby, la loire est une frontière, témoigne alain doucet, Secrétaire général de la ffr. non pas en nombre de licenciés mais plutôt en termes d’équipes phares.

hormis quelques bastions dont paris, les grands noms du rugby sont au Sud du fleuve. dans ces régions-là, il y a un beau match tous les quinze jours ! cela est donc plus facile pour y populariser le rugby ! en revanche, pour attirer et fidéliser monsieur tout le monde au nord de la loire, cela est beaucoup plus difficile ». heureusement, le XV de france est là ! diffiCiLe de trop utiLiser Les a

pour l’équipe masculine (les a), la ffr est toujours liée par contrat avec le consortium du XV de france : tous les

matchs du tournoi et une « affiche » (un match contre une nation majeure de l’hémisphère Sud) de la tournée d’automne doivent obligatoirement avoir lieu à Saint-denis. il reste donc la seconde « affiche » et le troisième match de la tournée d’automne, face à une plus petite équipe (iles du pacifique, argentine, etc.) qui peuvent donc avoir lieu en province.

malgré ce nombre limité d’opportunités annuelles, les villes de province à l’instar de nantes, marseille, le havre ou Sochaux, qui ont reçu une ou plusieurs rencontres du XV de france ces dernières années, se battent pour accueillir ce type de matchs d’autant qu’elles disposent d’enceintes récentes et modernes.

cependant, outre l’attrait de la ferveur provinciale, l’équation n’est pas si simple pour la ffr, comme en témoigne alain doucet : « parfois la logique économique prime. la fédé

gagne plus en faisant 50 000 personnes à Saint-denis qu’à guichets fermés en province, dans un stade de 20-25 000 places. le XV de france fait vivre le rugby français, on ne peut pas toujours faire ce que l’on veut ».

autre raison avancée : « aujourd’hui, en france, il existe encore peu de stades d’une capacité de 35-40 000 places et des villes comme toulouse, bordeaux, montpellier, même si elles nous sollicitent, ont déjà des affiches de qualité tout au long de l’année. »

là où veut donc aller la ffr, c’est parfois – logistiquement - difficile d’organiser ces rencontres : « on ne nous autorise pas toujours à jouer dans les stades, afin de ne pas abimer les pelouses, utilisées tout au long de l’année par les footballeurs. récemment, on aurait pu jouer à Strasbourg, mais pour ces raisons, au dernier moment ça ne s’est pas fait, regrette alain doucet. »

popUlariSer et inStaller le rUgby danS toUte la france et attirer de noUVeaUX licenciéS aU-delà deS contréeS habitUelleS de l’oValie : telS Sont leS enJeUX actUelS de la fédération françaiSe de rUgby. poUr cela, la ffr, QUi peUt compter SUr toUteS leS éQUipeS de france, a miS en place Une Vraie politiQUe de décentraliSation de SeS matchS internationaUX.

les féminines et les bleuets, fleurons de la promotion du rugby en france

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La déCentraLisation du rugby par la ffr

Le saLut vient des féminines et des u20

Qu’à cela ne tienne ! la ffr, pour occuper le terrain, a décidé de faire

des sélections féminines et des moins de vingt ans, ses plus fervents ambassadeurs. « de plus en plus, ces matchs proposent du très beau spectacle et le côté patriote rassemble

les supporters qui se déplacent en nombre », se réjouit alain doucet.

les villes qui accueillent les rencontres et les comités territoriaux qui les organisent sont là aussi très demandeurs. « chaque rencontre est l’occasion de faire une belle fête. ce sont de belles récompenses pour les comités et leurs bénévoles qui voient leur travail reconnu. c’est fédérateur, ça motive, ça renforce les liens entre les équipes », rappelle alain doucet. pour les localités, le fait que ces rencontres soient maintenant diffusées sur france 4, est également une belle opportunité de mettre son territoire en avant.

cette année, les moins de 20 ans ont affronté les gallois à Saint-gaudens (haute-garonne).

pour patrick forgeois, président du Stade Saint-gaudinois luchonnais XV, le club hôte, « l'évènement fût une réussite totale. il restera gravé dans les cœurs et dans les têtes de tous. l'apothéose fut évidement le match des bleuets mais ce fut bien plus, puisque trois jours d'animations diverses ont été organisées autour de l'évènement. la ville fût embellie, les commerces décorés, un village rugby avec exposants, gourmandises,

artisans locaux, bars musicaux créé et un colloque avec des grands noms du rugby organisé ».

au-delà de la rencontre les retombées seront aussi sur le long terme : « le club en sort grandi, honoré, fier d'avoir réussi dans le projet. cela a permis de tisser des liens, et aussi de recruter quelques bonnes volontés. le rugby commingeois (la région autour de Saint-gaudens, ndlr) a besoin de se retrouver dans de tels évènements, pour se faire entendre loin de la métropole toulousaine », appuie le président forgeois.

des souvenirs Comme CeLui de saint-gaudens, iL pourrait y en avoir pour Chaque renContre !

car depuis 2008, les moins de vingt ans et les féminines n’ont cessé de découvrir l’hexagone ! pour 40 matchs disputés en france, pas moins 34 villes (grenoble – 4 fois -, pau, bourgouin et montauban (2 fois) font figure de

récidivistes, 28 départements (l’isère – 6 fois – est en tête) et 18 régions (midi-pyrénées -8 fois- et rhône-alpes - 7 fois) ont été visitées.

a son tableau d’honneur, alain doucet se souvient d’un match des bleuets contre l’italie, en 2008, à porto-Vecchio : « la corse le voulait vraiment et ce fut une réussite populaire extraordinaire. » il garde surtout en mémoire le grand

chelem des bleuets en 2014, couronné par une victoire face à l’irlande, à tarbes, en armagnac-bigorre, le comité dont il est originaire : « le stade était pas loin de son record d’affluence et la fête y était mémorable ! » plusieurs matchs se sont également déroulés à grenoble car « le stade y est à chaque fois rempli. »

u20FémiNiNes

éCosse pAYs de GALLes ANGLeTerre 489 000 417 000 585 000 371 000 871 000 513 000

audienCes réaLisées par Les bLeuets et Les féminines Lors du tournoi des vi nations 2015 (source ffr)

LoCaLisation des matChs des bLeuets et des féminines Lors du tournoi des vi nations depuis 2008 (source teamSporteco)

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un Cahier des Charges Lourd

tous ces bons souvenirs ne doivent pas occulter qu’organiser un tel match est difficile et représente une « immense charge de travail », comme se souvient patrick forgeois. « nous avons reçu le cahier des charges en octobre 2014.

dès lors, nous avons mis en place un organigramme spécifique au sein du club pour l'évènement. nous nous sommes mis en relation avec les collectivités locales (mairie, sous-préfecture, département, etc.) avec qui nous avons planifié des réunions de travail. »

car de l’organisation et de la planification, il en faut pour mettre en place le cahier des charges imposé par la ffr et également répondre aux demandes des équipes visiteuses.

d’ailleurs, des anecdotes sur ce sujet, alain doucet n’en manque pas : « accueillir les U20 anglais relève de l’exploit tant leur délégation demande tellement de choses ! il faut que la ville du match soit bien desservie, un certain standing d’hôtel et même un

jacuzzi pour la récupération ! ». patrick forgeois enfonce le clou : « le cahier des charges fût un dossier très épineux quant aux autorisations diverses, à la sécurité, à la faisabilité de l'opération et aussi cela eut un coût très élevé. »

pour cela, la ffr subventionne une partie (et laisse les recettes du match au comité et au club qui organisent), le reste – vital - étant trouvé auprès des collectivités locales : « nous avons heureusement obtenus des subventions du conseil général et régional.

la municipalité de Saint gaudens et la communauté des communes nous ont aidés matériellement et

logistiquement », tient à rappeler patrick forgeois. et quand, il y a un souci, le bon sens et l’entraide entre tous les acteurs sont de rigueur.

« par exemple, une des contraintes fut l'augmentation du nombre de lux de l'éclairage du stade. comme le match est retransmis à la télévision et se déroule en soirée, france 4 demandait impérativement 1200 lux de luminosité.

le stade de Saint gaudens en possédait 850. heureusement le personnel de la ffr et du comité midi pyrénées nous ont bien aidés et ont accompagné nos démarches », témoigne le président saint-gaudinois.

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La déCentraLisation du rugby par la ffr

et demain ?

avec l’arrivée du grand Stade de la ffr, cette politique de délocalisation se poursuivra-t-elle ? du côté de la ffr, on nous informe que le grand Stade n’y changera rien car le plus souvent les matchs ont lieu sur les mêmes week-ends. des levers de rideaux du XV de france pourraient être envisagés mais la ffr préfère privilégier un stade de province qui s’est porté candidat qui répond au cahier des charges car « les rares fois où on l'a fait, on a eu moins de monde au Stade de france que pour un match à pau ou montauban ».

la ffr reprendra donc son bâton de pèlerin hexagonal. bien entendu, elle répondra avant tout aux sollicitations des villes qui se porteront volontaires.

toutefois les idées d’implantation ne semblent pas manquer comme le souligne alain doucet : « c’est important de continuer à balayer la france. bien sûr, on continuera à se rendre dans les terres historiques du rugby. c’est utile que certains clubs qui ont fait le succès du rugby français restent sur le devant de la scène. Je pense à des villes comme Valence ou lourdes. »

cependant, ce sont les contrées méconnues du rugby qui attirent : « on l’a vu à gueugnon cet hiver, le nord-est de la france possède de beaux stades. la bretagne et la normandie nous attirent aussi. tout comme le pays niçois. »

et les dom-tom dans tout cela ?

alain doucet conçoit que ce sera très difficile de voir un jour un XV de france outremer : « ces contrées sont lointaines et souvent les infrastructures ne sont pas au rendez-vous. pour autant, nous y avons été (la réunion et madagascar) avec l’équipe de france fédérale. c’était une tournée de promotion du rugby, nous avons joué contre des équipes locales mais l’opposition a été assez faible.

en revanche, on peut imaginer un stage de l’équipe de france de Vii en guyane si elle se qualifie pour les Jo de rio. »

a ce jour, le programme des matchs pour l’an prochain n’est pas encore décidé si ce n’est quelques appels du pied de quelques localités. avis aux candidats !

les bleuets de passage avant leur match contre galles au Village rugby saint-gaudinois

pierre @TeamSportEcoPhoto : Ginto64 et SSGLXV pour rugbyamateur.com

Remerciements : Alixia Gaidoz (Attachée de presse) et Alain Doucet (Secrétaire Général) de la Fédération Française de Rugby, Patrick Forgeois (Président du du Stade Saint-Gaudinois Luchonnais XV)

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