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HAL Id: hal-00885264 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00885264 Submitted on 1 Jan 1990 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines C Huyghe To cite this version: C Huyghe. Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines. Agronomie, EDP Sciences, 1990, 10 (1), pp.29-49. <hal-00885264>

Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

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HAL Id: hal-00885264https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00885264

Submitted on 1 Jan 1990

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Les cultures in vitro chez les légumineuses à grossesgrainesC Huyghe

To cite this version:C Huyghe. Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines. Agronomie, EDP Sciences,1990, 10 (1), pp.29-49. <hal-00885264>

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Amélioration des plantes (synthèse)

Les cultures in vitro chez les légumineusesà grosses graines

C Huyghe

SAPF, INRA, 86600 Lusignan, France

(Reçu le 13 décembre 1988 ; accepté le 7 novembre 1989)

Résumé &mdash; Les techniques de culture in vitro sont des instruments pour une meilleure connaissance de la physiologievégétale. Elles sont aussi des outils à la disposition des généticiens pour la création de génotypes améliorés en per-mettant un élargissement de la variabilité génétique disponible et une accélération des schémas de sélection. Si lesrésultats sont nombreux chez certaines familles, ils restent rares chez les légumineuses à grosses graines que ce soitpour la culture d’embryons interspécifiques, la culture de protoplastes, l’embryogenèse somatique ou l’androgenèsein vitro. Pour chaque technique utilisée, les résultats et les voies ayant permis un progrès sont analysés. L’exploitationdes possibilités offertes par ces techniques reste limitée par les problèmes liés à la régénération de plantes. Seule,une meilleure compréhension des mécanismes par analogie au développement dans l’ovule peut conduire à une amé-lioration importante. Les nouvelles perspectives concernant une amélioration des milieux de culture et du milieu phy-sique environnant sont étudiées.

légumineuse à grosses graines / croisement interspécifique / culture d’embryon / protoplaste / embryogenèsesomatique / androgenèse in vitro

Summary &mdash; In vitro techniques in grain legume crops (literature review). In vitro techniques are very useful for abetter understanding of the physiology of plants and tissues especially from the points of view of organogenesis andreaction to different chemicals or growth regulators. They are also useful tools for geneticists in breeding highperformance genotypes because they help to enlarge the available genetic variability and accelerate the breedingprograms. Results are positive for several botanical families but poor for the grain legume crops. Most of the attemptsat interspecific embryo culture, protoplast culture, somatic embryogenesis or in vitro androgenesis have beenunsuccessful. In the present paper, the results and an analysis of progress made in each technique are reviewed.New possibilities for improving culture media and physical environment of explants are studied.

grain legume / interspecific hybridization / embryo culture / protoplast culture / somatic embryogenesis / invitro androgenesis

INTRODUCTION

Les légumineuses à grosses graines ont uneimportance économique considérable dans lemonde. Sur une grande partie du globe, ellessont cultivées à des fins alimentaires et, par leurhaute teneur en protéines, elles complémententles céréales dans l’alimentation humaine. Parmiles principales, les haricots couvrent 25,4 Mha etle pois chiche 10,2 Mha. Puis viennent le pois, lafève, le lupin ainsi que les Vigna. Dans cesrégions, les progrès des génotypes cultivés sontliés à une sélection empirique imposée par l’hom-me pour quelques caractères (non-déhiscence

des gousses, graines non dures, grossesgraines) et l’amélioration génétique rationnelle deces espèces est très récente.

Pour les pays industrialisés, les oléoprotéagi-neux et les protéagineux représentent des

enjeux économiques importants et entrent dansles filières industrielles agroalimentaires (huile,aliments de bétail). En 1984, les légumineusesde type oléoprotéagineux représentaient une

production mondiale de 120 Mt dont 100 Mt pourle soja. L’économie de marché et les enjeuxfinanciers ont justifié la mise en place, dès lesannées 1940, de programmes de sélection pourl’amélioration génétique des espèces légumi-

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neuses concernées (soja, arachide, pois, févero-le, lupin essentiellement). Ces programmesbasés sur des méthodes conventionnelles ont

permis de mettre à la disposition des utilisateursdes variétés améliorées pour le rendement, lateneur en protéines et en huile, la résistance auxmaladies.

Les sélectionneurs travaillant sur l’ensembledes légumineuses à grosses graines sont à larecherche de moyens permettant d’accélérer lesschémas de sélection et sont donc intéressés parles possibilités offertes par les méthodes in vitro.

Les cultures in vitro constituent un domaine en

pleine expansion et l’apparition presque continuede nouvelles techniques, notamment en géniegénétique, augmente les potentialités de ces

méthodes. Elles sont un outil de connaissancefondamentale en permettant des études physio-logiques précises sur des cellules isolées ou surdes ensembles cellulaires réduits et donc en évi-tant la complexité liée à l’étude sur une planteentière ou un fragment de tissus.

Les techniques de culture in vitro peuvent êtredes outils précieux à la disposition du généticienou de l’améliorateur pour la recherche de varié-tés performantes. Elles ne constituent pas uneméthode de sélection mais trouvent leurs appli-cations dans les différentes étapes qui jalonnentun schéma d’amélioration : la recherche de varia-bilité, les alternances de phases de croisement etd’autofécondation et l’utilisation de cribles.

L’utilisation de ces différentes méthodes doitêtre raisonnée en fonction de ce qu’elles appor-tent aux méthodes conventionnelles. Ainsi, pourla recherche de variabilité, faut-il envisager descroisements interspécifiques ou faut-il envisagerdes prospections de populations de l’espèce étu-diée ? Si dans quelques cas, les techniquesin vitro peuvent sembler concurrentes, elles sontd’une façon générale un outil en amélioration desplantes et apparaissent complémentaires desméthodes classiquement utilisées dans cette dis-cipline.

Le choix de l’utilisation de ces méthodes

dépend avant tout de leur taux de réussite. Si lespossibilités offertes sont larges en ce qui concer-ne les Solanacées et les Crucifères et commen-cent à être importantes chez les céréales et lemaïs, le nombre de succès reste limité chez leslégumineuses et surtout les légumineuses à

grosses graines.Certains aspects relatifs aux légumineuses

fourragères ont été analysés par Ladizinski et al(1987) et Ramsay et al (1987). Aussi, dans cetarticle, en se concentrant sur les légumineuses àgrosses graines, nous nous attacherons à l’étudedes résultats obtenus, des techniques employées

ainsi que des problèmes rencontrés et nous

essaierons de définir les nouveaux champs derecherche ouverts et les perspectives possiblesd’amélioration des techniques in vitro.

LES CROISEMENTS INTERSPÉCIFIQUES ETLE RECOURS AUX TECHNIQUES IN VITRO

La taxonomie et les résultats

par les méthodes conventionnelles

La taxonomie des légumineuses à grossesgraines, et dans une certaine mesure des légu-mineuses fourragères, a été révisée afin d’inté-grer la meilleure compréhension des relationsentre les types cultivés et les apparentés sau-vages les plus proches (Polhill et Van der Mae-sen, 1985). Dans quelques genres (Pisum,Lens, Medicago) des taxons sauvages sont

maintenant inclus dans la forme cultivée, en par-tie à cause de la facilité avec laquelle les typessauvages et cultivés se croisent et échangentdes gènes. Cela signifie que beaucoup d’exem-ples cités comme des hybrides interspécifiquessont maintenant considérés comme des intraspé-cifiques. Ceci amène à discuter la notion d’espè-ce, définie par le botaniste sur des critères taxo-

nomiques et par le géniticien, par la possibilité detransfert d’informations génétiques par voiesexuée.

Passons en revue quelques genres et lesrésultats obtenus par voie sexuée classique chezles légumineuses à grosses graines.

L’espèce sauvage la plus proche du poischiche cultivé et qui est son ancêtre probable estmaintenant incluse dans l’espèce Cicer arieti-num en tant que C arietinum ssp reticulatum.Des gènes peuvent être transférés entre les

sous-espèces sauvages et cultivées de C arieti-num mais aucun cultivar n’a de caractère intro-duit à partir des types sauvages. Une graineviable a été obtenue entre C arietinum et C echi-

nospermum (Ladizinski et Adler, 1976). Lesautres espèces sauvages qui ont des caractèresde résistances intéressants en particulier Cjudaicum et C bijugum ne produisent pas d’hy-brides viables avec C arietinum. Il y a pollinisa-tion et fécondation mais les embryons avortent àun stade très jeune (Ahmad et al, 1988). Deshybrides ont été obtenus entre C judaicum etC bijugum, 2 espèces très proches.

Le genre Glycine comporte 2 sous-genres, lesous-genre Glycine et le sous-genre Soja, lesbarrières aux croisements étant très sévèresentre les 2 groupes et contournables uniquement

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à l’aide de culture in vitro d’embryons (Newell etHymowitz, 1982).Au sein du sous-genre Soja, l’espèce G max

ne diffère de l’espèce sauvage G soja Sieb etZucc (G ussuriensis Regel et Maack) que parquelques caractères liés à la domestication, et

les barrières aux croisements sont très faibles.

L’espèce G gracilis pourrait provenir de croise-ments entre ces 2 espèces. Ces 3 espèces pour-raient être regroupées au sein d’une même espè-ce G max comportant 3 sous-espèces.

L’évaluation des lentilles sauvages n’apportepas non plus beaucoup d’information sur la façonde les utiliser pour l’amélioration de la lentille cul-tivée. Celles qui furent considérées comme 4

espèces sauvages de lentilles (Lens orientalis,L odemensis, L nigricans et L ervoides) sontmaintenant ramenées au niveau intraspécifiquedans 2 espèces : L culinaris spp orientalis et sppodemensis, L nigricans spp nigricans et sppervoides. Les lentilles sauvages dans L culinarisse croisent avec la lentille cultivée soit directe-ment soit avec des croisements ponts. Les 2

sous-espèces de L nigricans sont aussi interfer-tiles, mais les hybrides entre L culinaris etL nigricans sont impossibles par les voiesconventionnelles. Bien que les transferts géné-tiques entre les lentilles sauvages et cultivéessoient possibles, aucune utilisation pratique desressources génétiques de types sauvages n’aencore été réalisée (Muelhbauer et al, 1985).

Au sein du genre Lupinus et du groupeméditerranéen de ce genre, seul le croisement

interspécifique entre Lupinus rothmaleri Klink etLupinus luteus L (Kazimierski et Kazimierska,1970a) a permis d’élargir la variabilité génétiqueexploitable pour l’amélioration d’une espèce culti-vée de ce groupe de lupin. Parmi les espècessauvages à grosses graines de ce groupe, lecroisement de Lupinus atlanticus Gladst avecL cosentinii Guss permet de produire des

hybrides fertiles après sélection des parents (Royet Gladstones, 1985). Des plantes hybrides fer-tiles ont également été obtenues entre Lupinusatlanticus Gladst et L digitatus (Roy et Glastones,1988).

Au sein du groupe américain dont le nombre

d’espèces est très élevé (plus de 300), les croise-ments interspécifiques par voie conventionnellepermettent d’introduire dans l’espèce cultivée

Lupinus mutabilis Sweet, des caractères d’es-

pèces voisines L elegans Dougl et L subcarno-sus Dougl, notamment en ce qui concerne ladurée du cycle végétatif (Lenoble, non publié).

Les pois sauvages précédemment traitéscomme Pisum elatius et P humile sont mainte-nant considérés comme des variétés au sens

botanique (var elatius et var pumilio respective-ment) au sein d’une sous-espèce sauvage deP sativum (Polhill et Van der Maessen, 1985). Ilss’intercroisent librement avec le pois domestiqueet pourraient avoir contribué au pool génétiquedes types cultivés au travers d’hybridations natu-relles. La seule autre espèce de Pisum, P ful-vum peut être croisée avec le pois domestiqueavec des moyens conventionnels mais dans unseul sens. Par conséquent, il n’y a pas de difficul-té insurmontable aux transferts de gènes entreles pois sauvages et cultivés mais il n’y a pas depublication de caractères très intéressants dansles types sauvages.

La féverole n’a pu encore être croisée avecsuccès avec aucune autre Vicia. Aucun moyenn’a encore été trouvé pour exploiter les résistan-ces aux parasites et aux maladies des espècessauvages dans l’amélioration de Vicia faba

(Ramsay et Pickersgill, 1984).

L’introduction de nouvelles méthodes

Les méthodes conventionnelles ne suffisent pasà l’obtention de plantes hybrides exploitables ensélection. Différentes méthodes ont été utiliséesafin d’augmenter les taux de réussite ou d’obtenirun résultat impossible sans cela. Les principalestechniques utilisées sont la culture d’ovules oud’embryons et l’application in vivo de régulateursde croissance.

Cultures d’ovules ou d’embryons

De nombreuses barrières à l’hybridation interspé-cifique chez les légumineuses à graines se

situent après la fécondation (Sangduen et al,1983 ; Ramsay et al, 1987). L’échec du dévelop-pement complet des embryons dans des croise-ments est souvent attribué à un développementretardé de l’albumen (Fridriksson et Bolton,1963 ; Gritton et Wierzbicka, 1975 ; Rabakoari-hanta et al, 1979 ; Phillips et al, 1982 ; Ramsayet Pickersgill, 1984) même si certains auteursattribuent l’avortement de l’embryon à desdéfauts du suspenseur (Haq et al, 1973) quel-quefois associés avec l’échec du transfert desréserves vers l’embryon (Sangduen et al, 1983).De nombreuses associations entre un avorte-

ment de l’embryon et des phénomènes cytolo-giques ont ainsi été notées, mais les relationscausales sont impossibles à établir.

Cependant, dans le cas où l’avortement

embryonnaire se produit pour des raisons nutri-tionnelles (mauvais fonctionnement des tissus

maternels, de l’albumen ou du suspenseur), la

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culture d’embryons sur milieu artificiel peut théo-riquement conduire au développement de l’em-bryon.

Le premier succès de croisement interspéci-fique avec culture in vitro sur légumineuse futobtenu dans le genre Trifolium par Keim (1953).

Une trentaine d’articles ont été publiés par lasuite sur l’emploi avec succès de culture d’em-bryons dans les croisements interspécifiques delégumineuses dont 17 parmi les légumineuses àgrosses graines (Tableau I).

La majorité des publications portent sur unnombre réduit de genres, les Phaseolus étantbien représentés. Les croisements interspéci-fiques avec culture d’embryon ont été tentéssans réussite, c’est-à-dire obtention de plantes,sur un grand nombre d’espèces. La plupart n’ontmalheureusement pas donné lieu à publication.Parmi les légumineuses qui nous intéressent, lescroisements entre Lupinus albus et L mutabilisont été intensivement suivis (Vuillaume et Hoff,1986 a et b). Il est difficile d’expliquer pourquoicertains groupes sont bien représentés et pour-quoi d’autres ne le sont pas; cependant, des fac-teurs comme la quantité d’efforts consentis, l’apti-tude à la culture in vitro ou la divergencetaxonomique entre les parents peuvent être évo-qués. Étant donné l’importance économique deslégumineuses à grosses graines et l’effort d’amé-lioration qui est fourni, le faible succès de ces

techniques pour élargir la base génétique exploi-table est particulièrement décevant.

Quelles peuvent être les causes de ces

échecs ?

Le stade de développement atteint par l’em-bryon après un croisement interspécifique varie

depuis la maturation occasionnelle en une graineviable (Cicer arietinum x C echinospermum,Ladizinski et Adler, 1976), l’avortement au stadec&oelig;ur (Medicago sativa x M scutellata, Sangduenet al, 1983), l’avortement au stade globulaire(Vicia faba x plusieurs Vicia, Ramsay et Pickers-gill, 1986) ou l’avortement après quelques divi-sions seulement (Pisum sativum x Vicia faba,Gritton et Wierszbicka, 1975). Il est clair que lestade atteint in vivo par l’embryon est détermi-nant pour la réussite des cultures in vitro ulté-rieures. Les embryons au stade c&oelig;ur peuventêtre isolés et cultivés facilement même si desalbumens de type «nurse» sont parfois néces-saires.

Les problèmes liés à la culture d’embryons austade jeune se rencontrent de la même façonchez les embryons issus de croisement intraspé-cifique. Ceci suggérerait qu’un des facteurs deréussite de la culture in vitro des embryonsjeunes soit le maintien de l’intégrité de l’embryonet de ses structures nourricières, les problèmesliés à sa structure génomique n’intervenant qu’ul-térieurement.

La bibliographie ne rapporte pas de succès deculture d’embryons globulaires que ce soit à lasuite de croisements interspécifiques ou intra

spécifiques. Ceux-ci dépendent vraisemblable-ment d’un albumen vigoureux pour leur alimenta-tion. En outre, le contact intime entre les cellulesdu suspenseur et les cellules de l’embryon (Kinget Heyes, 1986) et les structures sécrétoires spé-cialisées trouvées sur les suspenseurs de cer-taines légumineuses (Lersten, 1983) indiquentque le suspenseur joue un rôle important dansl’alimentation de l’embryon. Yeung (1980), par

Page 6: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

l’utilisation de marqueurs radioactifs, précise queles nutriments migrent vers l’embryon, d’abordpar l’albumen, puis au travers du suspenseur. Cesuspenseur présente des structures cellulaires

particulières avec des niveaux de ploïdie très éle-vés qui signifient peut-être des synthèses biochi-miques particulières. Ces structures cellulaires

fragiles sont facilement endommagées lors de ladissection, ce qui pourrait être une cause majeu-re de l’échec des cultures d’embryons jeunes.

D’autres études sur la physiologie des grainesde légumineuses pourraient apporter des élé-ments importants sur les rôles de l’albumen et dususpenseur et ces connaissances peuvent aiderà améliorer les milieux de culture.

Fellenberg (1978, 1982) et Naylor (1984) rap-portent les hautes teneurs en auxines et en gib-bérellines lors du développement du jeuneembryon et leur transfert du suspenseur et del’albumen vers l’embryon. Nesling et Morris(1979) ont relié les faibles teneurs en cytokininesà l’avortement de l’embryon dans les croisementsinterspécifiques chez Phaseolus.

Des informations à partir de ce type d’étudepourraient permettre le développement de traite-ments chimiques in situ pour retarder l’avorte-ment ainsi que l’amélioration des milieux de cul-ture artificiels.

Une autre approche reste à tester, à savoirl’utilisation comme parents d’hybrides interspéci-fiques des génotypes qui se comportent bienpour la culture d’embryons issus d’autoféconda-tion ou de fécondation intraspécifique. Cette

approche est possible là où une variabilité géné-tique a été mise en évidence comme cela a puêtre fait pour le comportement avec d’autres

techniques.L’exploration d’une gamme de génotypes

simultanément à l’amélioration des techniquespermettra peut-être de trier des génotypes moinsrécalcitrants qui se comporteront égalementmieux vis-à-vis de la culture d’embryons interspé-cifiques.

Techniques in vivo

Outre l’amélioration des milieux de cultures, desstratégies in vivo peuvent conduire, soit à l’obten-tion d’embryons viables in vivo, soit surtout à

l’augmentation des chances de réussite des cul-tures in vitro. L’utilisation de génotypes adaptés àla culture d’embryons est une de ces stratégies.On peut également citer la recherche de géno-types présentant un taux accru de fécondationinterspécifique et la recherche de techniques per-mettant le prolongement de développement invivo de l’embryon interspécifique.

L’amélioration des fréquences de fécondationest d’un intérêt évident. Ramsay et Pickersgill(1984) ont démontré que les génotypes à petitesgraines de Vicia faba, en particulier var pauciju-ga et un sous-groupe à petites graines de varminor, étaient des parents plus efficaces pourl’obtention de fécondations interspécifiques queles parents à grosses graines, à la fois commeparents mâle et femelle. Cependant les stadesd’avortement embryonnaires n’ont pas été com-parés.

L’effet génotypique sur le stade maximal de

développement des embryons interspécifiquesn’a jamais été étudié. Cependant sur Phaseolus,Pratt et al (1985) ainsi que Belivanis et Dore

(1986) ont montré l’effet bénéfique de parentshétéro-zygotes sur les croisements interspéci-fiques. Cet effet pourrait s’exercer soit à traversun phénomène d’hétérosis soit grâce à la diversi-té des gamètes.

Là où la production d’hybrides interspécifiquesest difficle, il pourrait être avantageux de sélec-tionner le génotype ou l’espèce sauvage sur descaractères qui favorisent la compatibilité (quandcette sélection est possible) plutôt que simple-ment sur la possession des gènes que l’on veuttransférer à la culture. Cela souligne l’importanced’utiliser pour les croisements interspécifiquesune large variabilité génétique tant pour l’espèceque l’on souhaite améliorer que pour les sources

potentielles du ou des caractères recherchés.Cubero (1982) a suggéré que, comme Viciafaba a un contenu en ADN nucléaire très diffé-rent de ses proches apparentés, il conviendraitde sélectionner l’espèce à croiser avec Viciafaba sur la base du contenu en ADN. En appli-quant cette suggestion, Ramsay et Pickersgill(1986) ont montré que les croisements entre

parents avec un contenu similaire en ADN sedéveloppaient effectivement davantage, même sicela était encore insuffisant pour obtenir des

embryons d’une taille compatible avec leur cultu-re in vitro.

Johnson et Hanneman (1982), sur l’exemplede Solanum, ont émis l’hypothèse selon laquellela stabilité et donc le fonctionnement de l’albu-men dépendraient des rapports de ploïdie entreles génomes. Cette suggestion pourrait être tes-tée même si peu de tétraploïdes sont dispo-nibles.

L’application de substances de croissance surla fleur après fécondation peut être bénéfique.Dans les croisements interspécifiques chez Ara-chis (Mallikarjuna et Sastri, 1985a) et Cajanus(Kumar et al, 1985), l’application d’acide gibbé-rellique s’est révélée bénéfique pour la nouaisonet le développement de la gousse. Sur Arachis,l’application permet le démarrage de la croissan-

Page 7: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

ce du gynophore. Le traitement préconisé parKumar et al (1985), injection avec une seringuehypodermique de GA3 à 75 ppm dans la fleur 24à 48 h après la pollinisation, a permis l’obtentiond’hybrides interspécifiques dans le genre Cicerentre C judaicum et C chorassanicum (Ahmad etal, 1987), 2 espèces très différentes.Ce type d’étude mériterait d’être poursuivi

notamment en cherchant à comprendre lesmécanismes cellulaires en cause.

Le retardement de l’avortement et l’utilisationde techniques in vitro devraient conduire à uneaugmentation des taux de réussite.

Utilisation des techniques de cultured’embryons en sélection conventionnelle

Les techniques de sauvetage d’embryons inter-spécifiques peuvent être appliquées sur des

embryons issus de fécondation intraspécifiquechez certaines légumineuses pour accélérer lesgénérations. Ces techniques appliquées avec

succès sur tournesol permettent jusqu’à 5 géné-rations par an. Elles pourraient permettre deréduire la période fécondation-graine mature-

jeune plantule en passant directement du jeuneembryon à la jeune plantule. En réalité, les

embryons issus de croisements intraspécifiquesou d’autofécondation constituent un support inté-ressant pour la mise au point des techniques deculture in vitro. Ils peuvent être prélevés à desstades variables permettant ainsi une améliora-tion progressive des techniques.

LES PROTOPLASTES : CULTURE ET FUSION

Les techniques d’hybridations somatiques pour-raient permettre de contourner les barrières aucroisement sexué, qu’elles se situent avant lafécondation ou après la fécondation par mauvaisfonctionnement des tissus supportant le dévelop-pement de l’embryon.

Le fait que les hybrides somatiques totauxsont amphidiploïdes évite le doublement chromo-somique généralement nécessaire pour restaurerla fertilité même si, dans certains cas, cela peutêtre considéré comme un handicap, l’apparie-ment préférentiel réduisant la probabilité de cros-sing-over introduisant des gènes nouveaux dansles chromosomes de l’espèce cultivée. Dans lapratique, il est fréquent que les produits régéné-rés à partir de fusions soient des hybrides par-tiels qui permettent d’intégrer une partie plus oumoins importante de chaque génome, (sur Medi-cago, Teoule (1983)).

Il n’y a pas de limite théorique à la distancetaxonomique entre les parents de la fusionmême si l’on peut s’interroger sur la viabilité deshétérocaryons obtenus. Une sélection très rapidedes chromosomes d’un des parents peut se pro-duire. Cela a été mis en évidence par Kao (1977)sur les hybrides soja-Nicotiana glauca. Cepen-dant cette élimination chromosomique pourraittout de même permettre d’introduire quelquesfragments de chromosomes dans un génome.

La fusion de protoplastes permet de créer denouvelles combinaisons noyau-cytoplasme soit

par fusion de cellules somatiques soit en créantet en fusionnant des sous-protoplastes sans

noyau (Bracha et Sher, 1981) ou avec noyaumais une quantité réduite de cytoplasme (Bengo-chea et Dodds, 1986). Les fusions permettentaussi de créer de nouveaux cytoplasmes commece fut le cas pour le colza (Pelletier et al, 1983)ou le tabac (Belliard et Pelletier, 1978).

Cette création de nouveaux cytoplasmes peutêtre intéressante dans les schémas classiquesd’amélioration des plantes pour le transfert, voirel’amélioration de caractères à hérédité cytoplas-mique comme la stérilité mâle. C’est par exemplele cas pour la féverole.

L’utilisation des techniques de fusion de proto-plastes n’a pas permis de progrès significatifdans l’amélioration des plantes, en particulier deslégumineuses à grosses graines. La principaleraison est que l’obtention d’hybrides somatiquesest conditionnée par la culture des pro- toplasteset le développement de plantes à partir de ceux-ci.

La condition préalable à l’obtention d’hybridessomatiques est donc le développement de tech-niques permettant la régénération de plantesentières à partir de protoplastes.

Culture de protoplasteschez les légumineuses à grosses graines

Les résultats publiés sur la culture de proto-plastes des légumineuses à grosses graines(espèce cultivée + espèces apparentées) sontrépertoriés dans le tableau II.

Il y a une accélération des résultats notam-ment pour la régénération de cals au cours desdernières années. Plusieurs raisons peuvent êtreavancées pour cela.

Une amélioration des milieux

Des milieux plus riches sont maintenant généra-lement utilisés, qui permettent de compenser lespertes de métabolites. Les milieux les plus fré-

Page 8: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

quemment rencontrés s’appuient sur ceux deKao et Michayluk (1975) et de Kao (1977). Ilssemblent permettre une croissance et une divi-sion de cellules impossibles avec d’autresmilieux moins riches, et accélèrent les vitessesde division. On trouve parfois quelques variantesà ces milieux, notamment en ce qui concerne lateneur en sucres et donc la pression osmotique.Sur le milieu de Kao (1977) utilisé sur Cicer,

le passage de la teneur en glucose de 0,36 M à0,6 M permet de doubler le taux de première divi-sion (50% au lieu de 25%) et d’obtenir des pre-mières divisions plus rapidement (3 j de cultureau lieu de 4 j).

L’utilisation du milieu de culture solidifié, géné-ralement à l’aide d’agarose, permet une augmen-tation des fréquences des premières divisions.Ainsi, l’utilisation de l’inclusion dans l’agarose(0,6%) de protoplastes de pois a permis uneaugmentation importante des fréquences de divi-sions (Puonti-Kaerlas et Eriksson, 1988). Chez lepois, cultivar Filby, ces fréquences passent ainside 17% en milieu liquide à 80% en milieu solide.

Un changement des milieuxau cours du développement

Le premier changement du milieu utilisé avecsuccès est la diminution de la pression osmo-tique par dilution. D’une façon générale, la réduc-tion de l’osmolarité est favorable à la croissanceultérieure des cals. La régénération, quand régé-nération il y a, est obtenue sur milieu sans ouavec très peu de substances de croissance.

Le choix des génotypes

Certains auteurs, en vue de fusion somatique,ont étudié une gamme de génotypes pour l’apti-tude à produire des cals de protoplastes ou/etpour l’aptitude à la régénération. Dans quelquesgenres, certaines espèces se sont avérées plusfaciles à cultiver. Il a été suggéré qu’elles pour-raient être utilisées comme partenaires de fusionavec l’espèce cultivée afin de lui transférer l’apti-tude à régénérer (Hammatt et al, 1987b).

Une autre approche consiste à tester une

gamme de génotypes au sein d’une espèce. Unelarge variation est souvent trouvée. Cela a étémis en évidence sur la luzerne où certains géno-types régénèrent directement des embryons etd’autres des cals, certains ayant même un trèsmauvais comportement en culture (Dijak et

Brown, 1987). Puonti-Kaerlas et Eriksson (1988)ont montré une grande variété de réponse parmiles 10 génotypes de pois étudiés ainsi qu’uneinteraction entre le génotype et la compositionhormonale du milieu. L’effet génotypique permetpeut-être d’expliquer les résultats positifs obte-nus sur soja par Wei et Xu (1988) alors quebeaucoup d’autres équipes ont échoué.

Cependant, peu d’espèces ont été étudiéesavec un nombre suffisant de génotypes, ce quipeut laisser espérer des progrès. D’autre part,une technique permettant de prédire le compor-tement des protoplastes en culture à partir du

Page 9: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

comportement des cultures de tissus serait uneaide précieuse.

Le type de tissu utilisé commesource de protoplastes

Traditionnellement, les feuilles ont été utiliséescomme sources de protoplastes car elles sontfaciles à manipuler, disponibles en grande quan-tité et généralement plus faciles à digérer.Cependant, les suspensions cellulaires issues decals embryogènes sont de plus en plus souventutilisées. Cette source de protoplastes a permisles premières régénérations de plantes à partirde certaines graminées (Abdullah et al, 1986).Cette approche n’a pas encore abouti chez leslégumineuses.

Des études récentes d’utilisation de proto-plastes à partir de cotylédons de graines ger-mantes ont montré que, en dépit du faible rende-ment d’obtention, ces protoplastes se divisaient àplus haute fréquence (Ahuja et al, 1983, Gilmouret al, 1987), étaient plus aptes à former des cals(Arcioni et al, 1985) et permettaient des régéné-rations (Hammatt et al, 1987a). Cependant, l’ob-tention de protoplastes de cotylédons ne semblepossible que sur les espèces à germination épi-gée. Il n’y a pas eu de publication de ce type derésultats sur les espèces cultivées de légumi-neuses à grosses graines.

Ces 4 voies (amélioration des milieux, change-ment des milieux, recherche de meilleurs géno-types, le type de tissu à utiliser) ont permis desprogrès notamment sur les légumineuses fourra-gères. On peut penser que les légumineuses àgraines profiteront des optimisations de tech-

niques.

Les fusions somatiques

La fusion de protoplastes est un processus phy-sique et les techniques développées sur n’impor-te quelle espèce peuvent être appliquées auxlégumineuses à grosses graines. Les méthodesemployées sont brièvement résumées ici.

La fusion comporte 2 étapes : la mise encontact très intime des plasmalemmes des proto-plastes qui ne peut se produire que si les répul-sions électrostatiques naturelles ont été dépas-sées, puis la rupture localisée des membranespour que la fusion se produise.

La méthode peut utiliser des agents chi-

miques, soit une haute teneur en Ca2+ et un pHélevé (Keller et Melchers, 1973) soit, plus cou-ramment, l’utilisation de polyéthylène glycol (Kaoet Michayluk, 1974). Plus récemment, des tech-

niques d’électrofusion ont été mises au point. Unchamp alternatif à haute fréquence met les proto-plastes en contact intime puis un choc électriqueà haut voltage de très courte durée amorce lafusion (Tempelaar et Jones, 1985). Des essaisont montré que ces techniques fonctionnent trèsbien sur les protoplastes de Cicer.

Après fusion, il peut être souhaitable de trierles hybrides somatiques. Des méthodes repo-sant sur des phénomènes de complémentationgénétique ont été développées (Power et Coc-king, 1977), mais elles nécessitent des systèmesgénétiques complexes et ne sont donc pas géné-ralisables. Des méthodes de tri manuel à l’aidede micromanipulations ont été utilisées avec suc-cès (Hein et Schieder, 1986) ou de tri automa-

tique à l’aide de trieur de cellules (Glimelus et al,1966). L’enrichissement en hétérocaryons est

également possible par l’utilisation de gradientsde centrifugation (Harms et Potrykus, 1986).

L’enrichissement a comme conséquence dediminuer le volume traité. Il faut donc parallèle-ment développer des techniques permettant laculture de volumes réduits, voire de protoplastesisolés (Koop et Schweiger, 1985), et disposer deméthodes très efficaces de régénération.

Cependant, à ce jour, les résultats de régéné-ration d’hybrides somatiques chez les légumi-neuses sont maigres puisque seuls ont été obte-nus des hybrides de Medicago sativa et deM falcata (Teoule, 1983), ces espèces étant parailleurs proches et interfertiles sexuellement, etdes hybrides entre Lotus corniculatus etL conimbricensis (Wright et al, 1987). Aucunrésultat positif n’a été publié chez les légumi-neuses à grosses graines.

LES MANIPULATIONS D’ADN

L’introduction de gènes intéressants dans un

génome de façon contrôlée est potentiellementd’un grand bénéfice pour le sélectionneur enoffrant la possibilité de transférer un gène avan-tageux sans les gènes délétères liés. Cependant,le succès de ces techniques repose sur 2 fac-teurs : d’une part un système fiable pour introdui-re le gène dans la cellule et l’intégrer au génome,d’autre part la nécessité d’identifier et d’isoler lesgènes et leurs promoteurs qui correspondent auxcaractères recherchés. Ce deuxième point s’avè-re une tâche lourde et difficile.

Les systèmes de plasmides Ti ont été amélio-rés en ôtant l’aptitude tumorigène du plasmide,en introduisant des marqueurs (gènes de résis-tance à des antibiotiques) et en construisant desvecteurs intermédiaires. Les légumineuses étant

Page 10: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

sensibles aux Agrobacterium, l’emploi de ce sys-tème est possible. Deak et al (1986) ont montréque Medicago sativa pouvait être transformée.Ce système fonctionne également sur Lotus cor-niculatus où Armstead et Webb (1987) ont mis enévidence un effet du tissu et aussi du génotypesur l’importance de l’infection. Sur 3 espèces deGlycine, Byrne et al (1987) ont également mis enévidence un effet spécifique et génotypique pourla réponse à l’infection et donc le succès de latransformation des tissus. A l’aide de vecteursbinaires, des transformations ont été obtenuespar Phaseolus vulgaris (Hamill et al, 1987).

Une autre technique est l’électroporation. Ellea permis la transformation de protoplastes deVigna aconitifolia (Kohler et al, 1987), espèce quia également pu être transformée par choc chaudde protoplastes en présence de PEG et de plas-mides. Des colonies transformées ont égalementété obtenues par la technique PEG-électropora-tion sur soja (Lin et al, 1987).

Une alternative à l’électroporation est la micro-injection intranucléaire qui a pu être réalisée surluzerne (Reich et al, 1986) avec des taux deréussite élevés.

Une nouvelle méthode commence à donnerdes résultats sur les espèces habituellement ma-nipulées. Il s’agit de la transformation de couchescellulaires minces. Une couche cellulaire minceisolée de hampes florales est transformée avecAgrobacterium. Des fleurs régénérées à partir decellules transformées produisent du pollen trans-formé qui peut être utilisé en croisement. Cettetechnique efficace sur tabac et tournesol com-mence à être utilisée sur colza (Charest et al,1988) sur couches minces issues de tiges. Lescouches minces semblent être des explants trèsfavorables à la régénération. La littérature ne

signale pas de résultats sur des légumineuses àgrosses graines.

Les transferts de gènes peuvent concernerdes gènes de qualité (gènes de protéines parexemple) dont un bon nombre ont été isolés etidentifiés. Un autre domaine d’application est larecherche et le transfert de résistance à des

maladies, des parasites, voire des herbicides. Onpeut utiliser dans le génie génétique des gènesprovenant de tous les types d’organismes.

Ces techniques permettraient donc l’additioncontrôlée de gènes favorables par étapessimples. Cependant, dans le contexte pratique, ilest peu vraisemblable que de nouveaux cultivars

pourront être créés par addition de systèmesmonogénétiques. Même dans les systèmes lesplus simples comme la sélection pour les résis-tances, les sélectionneurs sont conscients descarences des systèmes monogéniques. L’intro-

duction de gènes en vue de modifier des carac-tères plus complexes, résistance au froid, élabo-ration du rendement, sera hautement difficile.L’introduction de caractères par génie génétiquene peut être séparée des techniques classiquesd’amélioration des plantes.

MULTIPLICATION VÉGÉTATIVEET EMBRYOGENESÈ SOMATIQUE

La mise en culture de tissus végétaux organiséspeut répondre à deux objectifs différents, àsavoir la multiplication végétative conforme, et larecherche de variation somaclonale. Elle consti-tue également un support expérimental intéres-sant pour l’étude et la compréhension des phé-nomènes de régénération (développement deracines, de tiges, etc.).

Si le microbouturage répond au premier objec-tif, l’embryogenèse somatique peut répondre auxdeux.

Microbouturage

Cette méthode est d’un intérêt évident en amélio-ration des plantes en permettant la multiplicationthéoriquement à l’infini de plantes. Elle supposed’éviter tout passage par un stade cal susceptibled’induire des variations.

Peu de cas d’utilisation sur légumineuses àgrosses graines sont rapportés par la littérature.

Suite à la mise en culture de fragments detiges portant des bourgeons axillaires, si l’onobtient fréquemment la croissance d’une jeuneplantule, de grosses difficultés existent pour l’ob-tention de racines.

Embryogenèse somatique et organogenèse

Ces techniques consistent en l’obtention d’em-

bryons (embryogenèse) ou de bourgeons (orga-nogenèse) à partir d’explants différenciés avecou sans passage par un stade cal. Les résultatsobtenus avec ces techniques sont présentés autableau III.

Outre la multiplication végétative conforme etla recherche de variation somaclonale, l’embryo-genèse somatique et l’organogenèse peuventégalement être une approche de l’aptitude destissus et des génotypes à régénérer in vitro.

Durant ces deux dernières années, il y a une

augmentation des résultats de l’embryogenèsesomatique, en particulier grâce à l’utilisation

Page 11: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

comme explant d’embryons zygotiques. Les tauxde réponse peuvent être très élevés : certainsgénotypes de pois produisent des embryonssomatiques à partir de 90% des explants (LeDeunff, comm pers).

Le stade de développement des embryonszygotiques semble important. Hammatt et Davey(1987) ont obtenu sur soja les meilleuresréponses pour le stade cordiforme, donc à unstade de développement jeune. Toujours sur

soja, Finer (1988) a mis en culture des embryonssomatiques obtenus sur des embryons zygo-tiques immatures. Il a alors observé sur leszones apicales le développement d’embryonssomatiques secondaires à partir d’amas cellu-laires de la surface ou proches de la surface.Selon cet auteur, ces structures cellulaires pour-raient s’apparenter à des tissus cotylédonnaires

très jeunes. Cela conforte les observationsd’Hammatt et al (1987a).

Les suspensions cellulaires peuvent être uneautre source de matériel embryogène qui est

alors utilisé soit pour la production de proto-plastes soit pour la production de plantules parembryogenèse somatique. Peu de données exis-tent sur légumineuses à grosses graines. Onpeut citer la régénération d’embryons somatiquesà partir de suspensions cellulaires de soja (Phil-lips et Collins, 1981), de Vigna aconitifolia

(Kumar et al, 1988a) et de Phaseolus acutifolius(Kumar et al, 1988b).

La plupart des auteurs mentionnent l’importan-ce des milieux et des séquences de milieux pourobtenir des cals ou les maintenir d’une part etpour la régénération des plantules d’autre part.

Page 12: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

L’existence de différences spécifiques ou

génotypiques est parfois soulignée par exemplepar Hammatt et al (1987b) sur Glycine commecela a été mis en évidence sur Medicago parBianchi et al (1988). Il serait intéressant deconnaître si l’aptitude à l’embryogenèse soma-tique d’un génotype est synonyme d’une aptitudeà bien se comporter pour les autres manipula-tions in vitro (protoplastes, culture d’embryons,etc.) Komatsuda et Ohyama (1988) ont montrésur une large gamme de soja qu’une bonne apti-tude à l’embryogenèse ne signifiait pas une

bonne aptitude à la callogenèse et ont mis enévidence une interaction génotype-compositionhormonale du milieu pour la production d’em-bryons somatiques.

Si cette situation se confirme sur d’autres

espèces, cela pourrait remettre en cause la pos-sibilité de généraliser à l’ensemble des méthodesin vitro l’aptitude de certains génotypes mis enévidence avec une technique donnée, parexemple l’embryogenèse somatique.

Barwale et Widholm (1987) sur Glycine maxont mis en évidence des taux de mutation de 0 à4%, une part de ces mutations étant transmisesà la descendance par voie sexuée. Il est intéres-sant de comparer les fréquences et les types demutations induites par embryogenèse somatiqueet par mutagenèse ionisante. Cette étude n’a pasété conduite sur légumineuse à grosses grainesmais sur maïs. Sur cette espèce, Novak et al(1988) ont montré que, sur des caractères mor-phologiques, seules les fréquences de mutationsont été augmentées par embryogenèse soma-tique. S’il en est de même pour l’ensemble descaractères physiologiques, c’est le nombre deplantes qui peuvent être testées ainsi que la faci-lité d’utilisation de l’embryogenèse somatique(nombre de plantules produites par explant misen culture) qui détermineront le choix de l’une oul’autre méthode de création de variabilité.

La création de variation somaclonale parembryogenèse somatique peut être suivie decribles de sélection in vitro. Cela peut être envi-sagé dans le cadre de recherche de résistance àdes parasites végétaux, en faisant pousser lescals sur un milieu contenant des toxines pro-duites par des champignons pathogènes parexemple. Cette démarche qui semble avoirdonné de bons résultats chez d’autres espècescomme le céleri (Heath-Pagliuso et al, 1988) n’aapparemment pas encore abouti chez les légumi-neuses à grosses graines.

Ces deux utilisations potentielles de l’embryo-genèse somatique sont subordonnées à la miseau point de techniques très performantes, notam-ment en ce qui concerne la régénération. Pour

l’ensemble des légumineuses à grosses graines,cet aspect reste un facteur très limitant.

L’HAPLOIDISATION IN VITRO

Outre la création de variabilité exploitable pourl’amélioration de l’espèce cultivée et la possibilitéde cribles rapides, les techniques in vitro offrentdes possibilités d’optimiser les méthodes desélection. L’haplodiploïdisation permet de rac-

courcir la phase de consanguinisation à uneseule génération. C’est une méthode d’un intérêtpotentiel important chez l’ensemble des légumi-neuses à grosses graines qu’elles soient amélio-rées en tant qu’autogames comme la majorité ouen tant qu’allogames.

Les possibilités d’haploïdisation in situ sontréduites ; des haploïdes ont été obtenus parpolyembryonie haploïde-diploïde chez Glycinemax (Kenworthy et al, 1973 ; Cutter et Bingham,1977 ; Kennel et Horner, 1985) et chez Lupinusluteus (Kazimierski et Kazimierska, 1970b). Lesfréquences d’obtention sont faibles. Ces phéno-mènes n’ont pas été détectés chez les espècessauvages car cela demande qu’un nombre trèsélevé de graines soit observé. Même s’ils ne doi-vent pas être écartés a priori, les mécanismes deproduction d’haploïdes in situ ne sont pas facile-ment utilisables ni surtout généralisables.

La mise au point de techniques d’haploïdisa-tion in vitro par culture d’anthères ou d’ovulesserait donc très intéressante pour l’améliorateur.Les résultats en matière de cultures d’anthères etd’ovules chez les légumineuses à grossesgraines et les espèces apparentées sont relative-ment rares (tableau IV).

Le nombre de cas avec régénération de plan-tules est réduit (3) et la plupart des publicationsne relatent que des formations de cals de petitetaille. D’autre part, à la différence des proto-plastes, la plupart des résultats sont relativementanciens. Il faut peut-être y voir un phénomène demode, l’haploïdisation in vitro ayant cédé lavedette aux cultures de protoplastes, mais c’estsans doute révélateur de la difficulté du travail etdu mauvais comportement une fois encore de cegroupe d’espèces.

Les résultats obtenus sont uniquement issusde cultures d’anthères. Quelles peuvent être,dans ce contexte, les voies de progrès ?Comme pour les cultures de protoplastes, une

amélioration des milieux de culture a conduit àune amélioration des résultats en permettant desrégénérations sur des graminées en C3 et en C4.On peut penser que les légumineuses à grossesgraines pourront également en profiter.

Page 13: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

Les conditions de culture des plantes mèresainsi que leur génotype ont un effet marqué surles résultats chez d’autres espèces, de mêmeque la disposition de l’explant sur le milieu,comme a pu le montrer Hunter (1985) sur l’orge.Mais là encore, peu de résultats sont publiéspour les espèces prises en compte dans cetarticle.

PERSPECTIVES

De l’ensemble des travaux sur les légumineusesà grosses graines, il apparaît que la plupart desrésultats restent très ponctuels. Fréquemment,les publications font état d’un faible nombre deplantes obtenues ou se rapportent à l’obtentionde structures moins organisées, de cals dans lecas de travaux sur protoplastes, d’embryonsdans le cas de travaux d’embryogenèse soma-tique ou de bourgeons ou tiges après organo-genèse. Ces publications ne font que rarementallusion de façon explicite aux difficultés rencon-trées, notamment dans les phases de régénéra-tion et d’obtention de plantes transférables enserre. De ce fait, les résultats sont souvent peurépétables et la technique présentée ne peut êtregénéralisée à tous les génotypes de l’espèce nitransférée pour un usage de routine à un autrelaboratoire.

Ces résultats fragmentaires apparaissent sou-vent comme issus d’une démarche par tâtonne-ment visant à résoudre un problème ponctuel.On peut aussi déplorer l’absence fréquente

d’analyses statistiques globales des travaux. Lamajorité des tests utilisés se limitent à vérifier la

signification statistique d’une différence observéeentre 2 niveaux d’un même facteur. Peu d’ana-

lyses statistiques se rapportent à des expé-riences comportant plusieurs facteurs avec untest sur la signification de l’interaction. Il est bienévident qu’il est presque impossible de mettre enplace un plan d’expérience comportant différentstraitements pour l’ensemble des paramètres(composants chimiques, milieu physique) quiinterviennent dans ces expérimentations. Cepen-dant, l’analyse statistique de l’ensemble des tra-vaux déjà effectués d’une part et la mise en

place d’essais reposant sur un modèle statistiqued’autre part permettraient selon toute vraisem-blance de dégager des pistes de travail intéres-santes, notamment en ce qui concerne les inter-actions entre facteurs.

L’amélioration notable des résultats obtenusavec les différentes techniques in vitro nécessiteune meilleure compréhension des mécanismesphysiologiques mis en jeu aux différentes étapesqui conduisent à l’obtention de plantes. L’en-semble de processus s’enchaînant en série,l’échec de l’un d’eux ruine le succès des étapesprécédentes rendant ainsi difficile l’étude desmécanismes situés en amont ou en aval. Ildevient alors nécessaire de développer des sys-tèmes modèles pour lesquels un certain nombred’étapes sont bien maîtrisées afin d’étudier lesautres.

Dans le cas des légumineuses à grossesgraines, la régénération semble être une étapetrès délicate. En effet, de nombreux travaux

notent le démarrage de phénomènes mitotiqueset le développement de cals qui n’aboutissent

que rarement au développement de plantes. Les

Page 14: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

problèmes peuvent provenir soit de difficultés aucours du processus de régénération lui-même,soit du fait que l’on cherche à régénérer desplantules à partir d’explants présentant desdéfauts de fonctionnement. La compréhensiondes mécanismes de la régénération et de l’origi-ne des difficultés est nécessaire.

Ainsi, une des explications pourrait être queles premières divisions cellulaires conduisent àdes structures présentant des aberrations chro-mosomiques (Simmonds et Setterfield, 1986 ;Meijer et al, 1988).

Pour améliorer les résultats en culture in vitro,il ne faut pas écarter a priori l’emploi de tech-niques in vivo ou de méthodes permettant unemeilleure préparation des plantes mères, mais onse concentrera ici sur l’amélioration des tech-

niques de culture in vitro.Deux aspects seront abordés : le milieu chi-

mique et l’environnement physique. Il sera faitréférence à des travaux conduits sur légumi-neuses à grosses graines ainsi que sur d’autresfamilles botaniques.

Le milieu chimique

Des progrès ont été réalisés dans le passé pourla composition des milieux dans les différentsdomaines de la culture in vitro. L’apparition desmilieux de Kao et Michayluk (1975) et Kao (1977)a permis un progrès important dans la culturedes protoplastes. Ces milieux demandent à êtreconstamment améliorés. Des progrès doiventêtre accomplis en ce qui concerne l’état oxydé ouréduit de l’azote fourni par le milieu. Les résultatsdes cultures de protoplastes sur Vigna aconitifo-lia par Shekhawat et Galston (1983) peuventpeut-être s’expliquer par la présence d’arginine,d’asparagine et de glutamine dans le milieu.Atkins et al (1975) ont démontré que des grainesde Lupinus albus en croissance recevaient la

majeure partie de leur azote sous forme d’aspa-ragine dont une grande part était à son tour

métabolisée en d’autres composés dont la gluta-mine. Les publications sur l’efficacité de l’apportd’asparagine ou de glutamine dans le milieu deculture ont été analysées par Collins et Grosser(1984). On peut penser que les légumineusesfixant symbiotiquement l’azote atmosphérique levéhiculent dans la plante et vers les organesreproducteurs sous une forme particulière. Uneanalyse plus fine de la nutrition azotée et dudevenir des produits de la symbiose pourraitapporter des progrès substantiels dans cette

voie.

On peut également s’interroger sur la compo-sition de substances complexes comme l’hydroly-

sat de caséine ou le lait de coco. Leur rôlesemble important, mais l’absence de standardi-sation peut expliquer en partie des différencesentre expériences, comme Hammatt et al

(1987a) le soulignent pour le lait de coco, d’où ladifficulté à reproduire dans un autre laboratoireune expérience fructueuse.

La plupart des milieux solides utilisés en cultu-re de tissus notamment pour la croissance descals et la régénération sont autoclavés. Quellessont les conséquences de ces hautes tempéra-tures sur les composantes chimiques du milieu ?On peut en particulier s’interroger sur le devenirdes substances de croissance qui sont pour laplupart thermosensibles. L’utilisation de milieuxstérilisés par filtration, au moins pour une partiedes composantes, permettrait vraisemblablementune amélioration du comportement en culture decertains tissus.

Le rôle des différents régulateurs de croissan-ce dans les processus physiologiques mis en jeudurant les cultures in vitro n’est pas encoreconnu très précisément. Une meilleure connais-sance des mécanismes de l’embryogenèse zygo-tique pourrait fournir des éléments précieuxpour l’amélioration des techniques in vitro. Ainsi,l’effet positif de la présence d’ABA en embryoge-nèse somatique, meilleur développement desembryons somatiques sans germination précoce(Ammirato, 1988), peut être rapproché de ce quise passe durant le développement des embryonszygotiques. Sur blé, Carman (1988) montre quela présence de 1,9 mol.l-1 d’ABA dans le milieu

augmente la croissance des embryons zygo-tiques, réduit le taux d’anomalies et inhibe une

germination précoce, cette dormance pouvantêtre levée par une dessication; la teneur en ABAutilisée est environ la moitié de celle rencontréedans les embryons zygotiques avant la maturité.

Des études récentes mettent en évidence l’ac-tion d’autres familles chimiques dans les méca-nismes d’embryogenèse. C’est notamment le casdes polyamines. Des résultats existent sur

d’autres espèces (Mengoli et al, 1989; Kaur-

Sawhney et al, 1989) mais aucun n’a été publiésur les légumineuses à grosses graines.On peut aussi s’interroger sur la façon d’élimi-

ner les composés phénoliques fréquemment pro-duits par les cultures de tissus, de légumineuses.L’accumulation de ces composés entraîne le bru-nissement puis la mort des tissus. Différentes

techniques comme la culture sur des papiersfiltres (Arcioni et al, 1982) ou l’addition de PVPP(polyvinylpolypyrrolidone) (Saxena et Gill, 1986)ont permis une amélioration de la croissance desprotoplastes de Medicago et Cyamopsis tetrago-noloba respectivement.

Page 15: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

On peut également se demander si les cel-lules trouvent effectivement dans le milieu tout cedont elles ont besoin, et si les composés sontsous une forme assimilable. On peut penser quedans certains cas au moins, il y a carence, désé-

quilibre ou inadéquation. L’emploi de techniquesde cultures «nurse» permet parfois de pallier cesinconvénients. C’est le cas des albumens«nurse» (Williams et Delautour, 1980). C’est lecas aussi des techniques de co-culture (Evanset Bravo, 1983). Par exemple, dans le cas des

protoplastes, on peut proposer de cultiver les

espèces difficiles en milieu liquide sur une

couche de milieu solidifié à l’agarose et conte-nant des protoplastes d’une espèce facile à culti-ver. Ces techniques de couches nourricières

pourraient simuler les systèmes de co-culture.

L’environnement physique

Le pH et la pression osmotique

Une composante physique des milieux est le pH.De façon générale, les pH utilisés sont relative-ment bas aux environs de 5-6. Cependant, danscertains cas très précis, sans que l’on comprennebien pourquoi, le passage de 5,6 à 6,2 (Saxenaet al, 1986) a permis une augmentation significa-tive des taux de divisions sur Cyamopsis tetra-gonotoba.

Les constituants chimiques agissent égale-ment sur les tissus par l’intermédiaire de la pres-sion osmotique qu’ils engendrent, ce qui est

particulièrement important dans le cas des proto-plastes, cellules dépourvues de leur paroi pecto-cellulosique. L’augmentation de l’osmolarité peutentraîner une amélioration du comportement descultures. Une étude de Russel et al (1988) a per-mis de suivre l’évolution de la pression osmo-tique de culture de protoplastes de peuplier dansdes plaques à 24 puits. Les puits se situant surles coins ou sur les bords de la plaque voient leurpression osmotique croître rapidement, ce qui aun effet négatif sur les divisions des protoplastes.

Cette variation de pression osmotique ainsi

que les hétérogénéités dans un milieu de cultureet les effets sur cette hétérogénéité du récipientdans lequel est réalisée la culture n’ont pas enco-re fait l’objet de travaux de fond.

La structure du milieu

L’état physique du milieu peut avoir son impor-tance dans le comportement des explants enmilieu artificiel. Cette structure est souvent choi-

sie a priori pour des raisons de commoditésde manipulations : gros explants (anthères,embryons) sur milieu solide, cellules ou proto-plastes en milieu liquide. Pourtant, dans certainscas, cet état du milieu ne convient pas. Ainsi laculture d’embryons en milieu liquide a permisl’obtention de résultats impossibles autrement.C’est le cas du sauvetage d’embryons immatureschez le peuplier (Savka et al, 1987).

Un autre exemple est la culture de proto-plastes de soja dans des gouttes d’alginate (Tri-coli et al, 1986) ou de protoplastes de pois dansde l’agarose (Puonti-Kaerlas et Eriksson, 1988)qui améliore leur comportement.

Une des explications possibles de ce phéno-mène peut être une répartition des protoplastesplus régulière et plus constante et donc unemoindre accumulation de substances inhibitrices

qui pourraient être secrétées par les cellules.

L’environnement gazeux

L’influence de la composition gazeuse sur le

comportement des cellules végétales in vitro esttrès mal connue. Pourtant l’atmosphère gazeusesemble très importante.

Ce problème est souligné par une expériencede co-culture conduite par Hein et Schieder

(1986). Dans une boîte de culture Falcon à plu-sieurs compartiments, les cellules du comparti-ment central, en l’occurrence des hétérocaryons,ne poussent que si les compartiments périphé-riques contiennent des cellules en croissance.Les seuls échanges possibles sont dans ce casdes échanges gazeux. L’éthylène n’est apparem-ment pas en cause dans cette expérience.

Cependant, on ne peut ignorer totalement cegaz qui est un régulateur de croissance et qui aune action directe sur le cytosquelette. L’effetéventuel d’inhibiteurs de l’action de l’éthylènedevrait être étudié.

On peut également s’interroger sur l’effet de

l’oxygène. Comparées à la situation in vivo où lapression partielle en oxygène dans les tissus estréduite, les cellules en culture in vitro se trouventen situation d’hyperoxie vraisemblablement nui-sible à leur croissance. Des travaux sur blé (Car-man, 1988) ont cherché à simuler pour des tra-vaux d’embryogenèse somatique les conditionsrencontrées par l’embryon zygotique dans l’ovu-le. La réduction de la teneur en O2 de 7,4 à3,2 mol.l-1 permet d’augmenter le nombre d’em-bryoïdes normaux émis par cal et d’inhiber leurgermination. Les teneurs en O2 auxquelles sontsoumis les explants dans des boîtes de Petriscellées avec du parafilm sont donc excessives.L’effet bénéfique des teneurs réduites en O2

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pourrait être expliqué par une inhibition de l’acti-vité des oxidases.

Des dosages effectués sur Cicer montrent uneaccumulation de CO2 qui entraîne une baisse dupH durant les premiers jours de culture de proto-plastes. Une légère augmentation de la pressionpartielle de CO2 pourrait-elle améliorer le com-

portement des cultures ? Rappelons que l’en-semble des cultures de tissus animaux se faitdans des chambres à CO2 avec 5% de CO2.

Par analogie aux substances de croissance,c’est un équilibre gazeux qui est important pourle développement des tissus in vitro. Cela pour-rait expliquer les modifications de comportementobservées suite à un changement du contenantde la culture - il y a alors modification de la formeet/ou du volume - ou de la façon de sceller lescontenants. L’utilisation de films plus ou moinsétanches (scello-frais ou parafilm) modifie les

échanges gazeux, ce qui peut engendrer desréponses différentes des explants.

L’environnement lumineux

Les cultures in vitro se font soit à l’obscurité aumoins au départ (cultures de protoplastes ouhaploïdisation in vitro) soit en chambre de cultu-re. Dans ce dernier cas, on essaie généralementde contrôler l’intensité lumineuse afin d’avoir unequantité suffisante de lumière pour éviter l’étiole-ment. On se préoccupe relativement peu du

spectre lumineux que l’on impose aux plantes.Ce spectre est généralement décalé vers le bleupar rapport au rayonnement extérieur. Schoch etal (1987) et Schoch et al (1988) ont montré l’in-fluence de la quantité et de la qualité du rayonne-ment sur le comportement in vitro d’explants debananier, notamment sur la différenciation stoma-tique, ainsi que l’influence sur le comportementde plants régénérés à leur sortie de tubes. Ils ontégalement montré une accumulation de CO2importante, la respiration étant supérieure à la

photosynthèse. La recherche de l’atmosphèregazeuse optimale doit se faire conjointement àl’étude de l’environnement lumineux. Selon Scho-ch (comm pers), un certain équilibre dans les

rayonnements rouge proche et rouge lointain

permettrait une amélioration du comportement,particulièrement des régénérations de tiges et deracines.

Le milieu électrique

Les travaux de Goldsworthy et Rathore (1985)ont montré que le passage d’un courant de faibleintensité (1-2 A) au travers d’un cal a une consé-

quence sur sa croissance et sur la formationde tiges. Les résultats obtenus sur tabac ontété confirmés sur blé (Rathore et Goldsworthy,1985). Le sens du courant a une conséquencesur le lieu d’apparition des tiges et sur le taux decroissance.

Ces résultats surprenants ont eu un écho enculture de protoplastes de Medicago où Dijaket al (1986) ont montré que des protoplastes fraî-chement isolés et soumis à un champ électriquefaible présentaient après agrégation des phéno-mènes d’embryogenèse importants, le témoin enétant quasiment dépourvu.

Dans les deux cas, la repolarisation des tissuspeut être évoquée. Durant la production des pro-toplastes et des cals, l’organisation et la polaritédes tissus sont perdues. Les hauts niveaux de2-4 D ou d’autres auxines requis pour obtenirune croissance forte des colonies cellulairesfavorisent des cals hautement désorganisés etprobablement des altérations chromosomiquesqui à leur tour réduisent les possibilités d’orga-nogenèse. Un champ électrique favoriseraitl’installation d’une polarité nécessaire soit à l’em-bryogenèse soit à l’apparition de zones méristé-matiques sur un cal.

Dans le cas de protoplastes, la digestion detissus organisés permet la production des proto-plastes et entraîne une modification du cytosque-lette et du réseau de microtubules qui se trans-forme en un réseau anastomosé. Or, c’est la

position des microtubules qui conditionne le suc-cès des mitoses. Simmonds et Setterfield (1986)sur Vicia hajastana montrent que la désorganisa-tion des réseaux microtubulaires entraîne desanomalies de division induisant des phénomènesde polyploïdisation ou des divisions d’un noyauen 3 sous-noyaux. Ces anomalies réduisent

l’organogenèse et vraisemblablement empêchentl’embryogenèse.On peut penser que les microtubules étant

des polymères de protéines, l’application d’un

champ électrique faible puisse induire une

réorientation des réseaux du cytosquelette, quecela se fasse pour chaque cellule isolément, oudans le contexte d’un groupe de cellules (calsou agrégats de protoplastes), l’agrégation étantapparemment nécessaire à la régénération enl’absence de champs électriques (Dijak et Brown,1987).Ce domaine d’étude s’appuyant à la fois sur la

cytologie et la culture in vitro est totalement inex-ploré. Les résultats obtenus et ceux que l’on peutespérer ainsi que l’impact possible d’une meilleu-re compréhension des phénomènes cytologiquesjustifieraient un effort dans ce domaine.

Page 17: Les cultures in vitro chez les légumineuses à grosses graines

CONCLUSION

Il apparaît que seule la compréhension réelle desmécanismes physiologiques impliqués dans le

développement et la régénération in vitro et l’ana-lyse des causes d’échecs peuvent permettre unprogrès important et éviter les tâtonnements suc-cessifs que doit actuellement effectuer l’utilisa-teur de ces techniques.

Ces recherches fondamentales sont une

condition à la possibilité de transfert des tech-niques d’une espèce à l’autre et d’un grouped’espèces à l’autre. Elles devraient conduire éga-lement à une meilleure connaissance du matériel

végétal et expliquer pourquoi certaines famillesse comportent mieux que d’autres ou pourquoiles espèces pérennes sont en moyenne plusfaciles à manipuler in vitro.

Les techniques in vitro offrent un large éventailde possibilités dont l’ensemble des légumineusesà grosses graines n’a, à ce jour, tiré qu’un maigreparti. L’importance économique de ces espècesjustifie qu’un effort de recherche soit consenti.

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