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Les cartes pour guider la planification intersectorielle et le suiviRAPPORT TECHNIQUE
21 novembre 2014
Conseil canadien des déterminants sociaux de la santé
Les cartes pour guider la planification intersectorielle et le suivi – Rapport technique
Also available in English under the title: Maps to Inform Intersectoral Planning
and Action — Technical Report
ISBN : 978-0-9937151-5-0
Pour obtenir plus de renseignements ou des copies supplémentaires, veuillez
communiquer avec le Conseil canadien des déterminants sociaux de la santé
Courriel : [email protected]
On peut obtenir, sur demande la présente publication en médias substituts.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE i
PréfaceLe présent rapport repose sur une recherche commandée par le Conseil canadien sur les
déterminants sociaux de la santé (CCDSS).
Le CCDSS est un groupe de collaboration composé d’intervenants multisectoriels dont
le mandat consiste :
• à conseiller l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) relativement à la mise en œuvre
de la Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé (2012), y compris
en ce qui a trait à la planification, à la surveillance et à l’établissement de rapports;
• à favoriser l’action sur les déterminants sociaux de la santé par l’intermédiaire de ses réseaux
membres et d’initiatives intersectorielles précises.
Le CCDSS comprend diverses organisations qui ont un rôle à jouer par rapport aux facteurs qui
façonnent la santé. Le CCDSS regroupe également des particuliers choisis en fonction de leur
connaissance et de leur expérience des politiques, de la recherche ou des actions intersectorielles
sur les déterminants sociaux de la santé.
Le Conseil remplit son mandat en exerçant diverses activités, notamment en créant ou
en adaptant des outils qui favorisent l’action sur les déterminants sociaux de la santé.
Les cartes pour guider la planification intersectorielle et le suivi constituent l’un de ces
outils. En rédigeant le présent rapport, le CCDSS souhaite fournir aux personnes et aux
organismes des connaissances utiles sur le potentiel de la cartographie en ce qui a trait
à l’amélioration de la santé et du bien-être au niveau individuel et communautaire.
Le Sous-comité sur la priorité aux actions locales du CCDSS a orienté l’élaboration du présent
rapport. Le CCDSS espère que le rapport sera largement partagé et utilisé à l’appui du dialogue
intersectoriel et de mesures visant l’intégration des données et la collaboration au Canada.
ii LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
CONSEIL CANADIEN SUR LES DÉTERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTÉ
KRISTA OUTHWAITE, COPRÉSIDENTE
Sous-ministre déléguée, Agence de la santé publique du Canada
PEGGY TAILLON, COPRÉSIDENTE
Présidente et directrice générale, Conseil canadien de développement social
KIMBERLY ELMSLIE (À TITRE D’OFFICE)
Sous-ministre adjointe, Direction Générale de la Santé et de la Prévention des Maladies Chroniques, Agence de la santé publique du Canada
MICHAEL BLOOM
Vice-président, Efficacité organisationnelle et Apprentissage, Conference Board du Canada
ED BULLER
Aîné
PAUL BORN
Président et directeur général, Tamarak Institute for Community Engagement
BARBARA BYERS
Première vice-présidente, Congrès du travail du Canada
CONNIE CLEMENT
Directrice scientifique, Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé
IAN CULBERT
Directeur général,
Association canadienne
de santé publique
JEFFREY CYR
Directeur exécutif,
Association nationale
des centres d’amitié
ERICA DI RUGGIERO
Directrice associée, Instituts
de recherche en santé du
Canada, Institut de la santé
publique et des populations
JOEY EDWARDH
Directeur, Community
Development Halton
GERRY GALLAGHER
Directrice généraleDirection des déterminants sociaux et de l’intégration scientifique, Agence de la santé publique du Canada
MARGO GREENWOOD
Leader pédagogique,
Centre de collaboration
national de la santé
autochtone
TREVOR HANCOCK
Professeur et chercheur
principal, School of Public
Health and Social Policy,
Université de Victoria
JEAN HARVEY
Directeur, Initiative sur
la santé de la population
canadienne, Institut canadien
d’information sur la santé
BEN HENDERSON
Représentant, Fédération
canadienne des municipalités
et conseiller de la ville
d’Edmonton
CORY NEUDORF
Médecin-hygiéniste en chef,
Région sanitaire de Saskatoon
HILARY PEARSON
Présidente, Fondations
philanthropiques Canada
LOUISE POTVIN
Directrice scientifique,
Léa-Roback, Centre de
recherche sur les inégalités
sociales de santé de Montréal
ANDREW SACRET
Directeur, Politiques et
affaires publiques, Institut
canadien des urbanistes
ARUNA SADANA
Directrice générale intérimaire,
Politique stratégique,
Planification et Information,
Direction générale de la
santé des Premières Nations
et des Inuits, Santé Canada
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE iii
Sous-comité sur la priorité aux actions localesCORY NEUDORF (PRÉSIDENT)
Médecin-hygiéniste
en chef, Saskatoon
JEFFREY CYR
Directeur exécutif,
Association nationale
des centres d’amitié
JOEY EDWARDH
Directeur, Community
Development Halton
TREVOR HANCOCK
Professeur et chercheur
principal, School of Public
Health and Social Policy,
Université de Victoria
BEN HENDERSON
Représentant, Fédération
canadienne des municipalités
et conseiller de la ville
d’Edmonton
RemerciementsLe présent rapport technique repose sur des
travaux réalisés pour le Conseil canadien
sur les déterminants sociaux de la santé par
Acacia Consulting and Research en 2011-2012.
Le CCDSS remercie Acacia Consulting and
Research qui a contribué au projet.
Le CCDSS aimerait également remercier les
membres du Sous-comité sur la priorité aux
actions locales qui ont éclairé la rédaction
du présent rapport.
iv LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE v
Table des matièresRésumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2. Cartographie des facteurs qui façonnent la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1. Déterminants sociaux de la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2. Cartographie : pourquoi et comment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Approches de cartographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.3. Émergence de l’utilisation de la cartographie comme outil de planification
intersectorielle et de prise de mesures relatives aux déterminants sociaux de la santé . . . 10
3. Études de cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.1. Étude de cas no 1 : Espace montréalais d’information sur la santé (EMIS) . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Contexte institutionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Cadre sur la santé de la population. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Système de cartographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Outils et produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Directions géographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Structure de gouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Utilisateurs cibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Partenariat et collaboration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Financement et viabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Influence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2. Étude de cas no 2 : Community View Collaboration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Contexte institutionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Cadre sur la santé de la population. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Système de cartographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Outils et produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Structure de gouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Utilisateurs cibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Partenariat et collaboration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Financement et viabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Influence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
vi LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
4. Bilan et répercussions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Avantages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Défis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Rôle des partenaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Considérations techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Les leçons apprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Annexe 1 – Acronymes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter les sites suivants . . . . . . . . . . . . . . 40
TABLEAUXTableau 1. Données contenues dans le système CVC (Ugolini et Holden, 2011) . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Tableau 2. Facteurs qui contribuent au succès des initiatives de cartographie en fonction des études de cas sur l’EMIS et CVC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
FIGURESFigure 1. Composantes du Programme de santé publique du Québec (MSSS, 2002) . . . . . . . . . . . . . 13
Figure 2. Chiffres-clés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Figure 3. Défavorisation matérielle et sociale à Montréal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Figure 4. Modèle de données et d’information sur les déterminants sociaux de la santé . . . . . . . . 22
Figure 5. Choix de données de CVC selon les sous-thèmes des déterminants sociaux de la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Figure 6. Catalogue des ressources de Community View Collaboration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Figure 7. Carte à une variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Figure 8. Carte à deux variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 1
RésuméDe plus en plus, les cartes deviennent des outils populaires de recherche et de communication.
Elles permettent d’illustrer une gamme de données sociales, économiques et sanitaires sur une
même image, ce qui facilite l’analyse des relations entre différents facteurs. Plus précisément,
elles peuvent servir à représenter de l’information sur les déterminants sociaux de la santé tels
notre travail, notre niveau de scolarité, notre revenu, l’endroit où nous vivons, la qualité des
expériences que nous avons vécues pendant notre enfance et l’environnement physique qui
nous entoure.
Le présent rapport vise à illustrer, à l’intention des planificateurs, des responsables de l’élaboration
de politiques, des groupes communautaires et des professionnels, le rôle que peuvent jouer
les technologies de cartographie en matière de soutien aux actions relatives aux déterminants
sociaux de la santé en indiquant où les mesures sont nécessaires à l’échelle locale. Le rapport
présente deux études de cas exhaustives portant sur des initiatives collaboratives de cartographie
qui intègrent des données sanitaires et des données sociales : Espace montréalais d’information
sur la santé (EMIS) à Montréal (Québec) et Community View Collaboration (CVC) à Saskatoon
(Saskatchewan). Les études de cas ont été choisies suivant une analyse du contexte touchant
des initiatives de cartographie de la santé partout au Canada.
Les initiatives EMIS et CVC ont utilisé efficacement les capacités de la cartographie afin de
mieux comprendre et de prendre en compte les facteurs liés à la santé et au bien-être dans leur
collectivité respective. Chaque initiative compte un modèle de gouvernance, des protocoles de
partage des données ainsi que la participation de partenaires et d’organisations à l’élaboration et
à la gestion des initiatives. De plus, les deux études mettent l’accent sur la façon dont les outils
de partage et de cartographie des données peuvent contribuer à la prise de décisions fondées
sur des éléments probants en vue d’une action intersectorielle.
ESPACE MONTRÉALAIS D’INFORMATION SUR LA SANTÉ (EMIS)L’EMIS est intégré au système de santé québécois en vertu de la Loi sur la santé publique de 2001
qui comprend une exigence en matière de surveillance de la santé de la population. L’initiative
EMIS satisfait à cette exigence et est entièrement financée par l’Agence de la santé et des services
sociaux de Montréal (ASSSM) (Québec). Comme la santé publique relève également du ministère
québécois de la Santé et des Services sociaux (MSSS), la collaboration entre les secteurs est
facilitée et appuyée.
L’EMIS intègre les données sur les inégalités sociales de santé, la santé de la population et le
recours aux services de santé. Des données regroupées et anonymisées sont disponibles sur
Internet. Les outils sont conviviaux; les intervenants ont accès à de l’information qui contribue
à un processus de prestation de services plus efficient.
2 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Le partage de données est une composante clé de l’EMIS. Les intervenants, les partenaires
et d’autres collaborateurs participent à la conception et à l’exploitation du système alors que
des comités d’utilisateurs prennent part à la gestion et à la conception de projets.
Les données et les indicateurs sont présentés dans un éventail d’atlas thématiques pour différents
secteurs géographiques, y compris des données de quartiers, de centres locaux de services
communautaires (CLSC) et de centres de santé et de services sociaux.
Les principaux utilisateurs sont les gestionnaires et les professionnels de la santé, les partenaires
de l’extérieur qui démontrent un intérêt pour le domaine de la santé et le grand public. Les
données de l’EMIS ont influé sur les actions à l’échelle locale dans des secteurs comme
l’élaboration de politiques et l’affectation des budgets sur la préparation à la vie scolaire, les
études sur la privation matérielle dans certains quartiers, l’élaboration de stratégies pour une
saine alimentation, la planification des ressources médicales et la détermination des facteurs
de risque rattachés aux inégalités afin de soutenir les programmes de prévention du suicide.
COMMUNITY VIEW COLLABORATION (CVC)La création de CVC, partenariat de la Ville de Saskatoon, de l’Université de la Saskatchewan et
de la région sanitaire de Saskatoon, était motivée par la volonté de créer un outil afin d’alimenter
le rapport d’étape sur la santé du médecin-hygiéniste en chef. Une approche plus exhaustive
de planification de la santé était mise à l’essai, ce qui demandait des données locales sur les
déterminants de la santé pour soutenir la prise de décisions fondées sur des données probantes.
L’initiative CVC a été délibérément conçue comme un outil de collaboration ayant une incidence
sur les causes profondes d’un mauvais état de santé. CVC s’appuie sur des données provenant
d’un éventail de sources et comprend des outils conviviaux. Les données sont classées
par déterminants sociaux de la santé et regroupées en fonction des limites géographiques
directement rattachées aux mandats des principaux partenaires et intervenants. Actuellement, les
données comprennent des données à l’échelle provinciale et sur le recensement, les inscriptions
dans les écoles, les statistiques sur la criminalité et des indicateurs de santé sélectionnés.
L’initiative CVC est hébergée par l’Observatoire de la santé publique (OSP) de la Région sanitaire
de Saskatoon (RSS) et est exploitée en collaboration avec un éventail de partenaires de manière à
assurer le partage des données et l’accès à celles-ci d’un secteur ou d’une administration à l’autre.
Le modèle de gouvernance de CVC est composé de comités qui étudient des questions comme
les communications, les politiques et le renforcement des capacités. Les utilisateurs comprennent
des ministères et des organismes provinciaux, des organismes de services communautaires et le
grand public. Les cartes et les données de CVC servent à soutenir un éventail d’initiatives allant
d’études sur la cartographie des écarts en santé entre les quartiers à faible revenu et les quartiers
privilégiés à la réaffectation des ressources médicales en passant par l’attribution de ressources
pour la revitalisation des quartiers et l’habitation à loyer modique.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 3
INCIDENCESDans les deux études de cas, un modèle conceptuel de déterminants sociaux de la santé a servi
à orienter la sélection des données, des indicateurs et des thèmes. Un élément clé de chaque
approche est le fait que leurs travaux ne reposent pas exclusivement sur la santé; elles peuvent
ainsi obtenir un vaste soutien et une grande collaboration au-delà du secteur de la santé.
Cet aspect est venu renforcer la capacité d’obtenir des ressources, a amélioré la crédibilité et
a accru le potentiel de viabilité.
L’accessibilité accrue et la plus grande utilité des données, surtout celles qui prennent la forme
de cartes et d’outils d’analyse conviviaux, ont renforcé la capacité des organismes de planifier et
de gérer efficacement les programmes et les services. L’EMIS et CVC permettent aux utilisateurs
de créer leurs propres cartes, ce qui accroît par le fait même l’utilité de ces outils d’analyse pour
les institutions qui ne disposent pas d’une technologie de cartographie à l’interne. Le partage
de données et l’utilisation de produits normalisés ont permis de limiter les coûts, de réduire
les doubles emplois et d’accroître l’efficience.
Les deux initiatives démontrent que de nombreux facteurs contribuent à la réussite des systèmes
collaboratifs de cartographie. Il ne suffit pas d’avoir une technologie efficace. Les données
doivent être partagées et intégrées dans une plateforme unique. Des modèles conceptuels
clairs orientent le projet, la sélection des variables et des indicateurs ainsi que l’organisation des
données. Il est important que les systèmes répondent aux besoins des utilisateurs, contiennent
de l’information exacte et à jour, soient faciles à utiliser, aient fait l’objet d’un processus de
commercialisation efficace et fassent participer les intervenants au processus permanent de
développement et d’entretien.
Les institutions qui hébergent l’EMIS et CVC ont déjà utilisé des cartes pour étoffer la prise
de décisions; elles ont été en mesure de démontrer que les cartes peuvent contribuer à
la planification et aux mesures intersectorielles, fondées sur des éléments probants.
4 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 5
1. IntroductionLa pratique consistant à afficher de l’information visuellement sur des cartes est de plus en
plus populaire parmi les outils de recherche et de communications. Les cartes permettent de
rattacher un lieu physique à des aspects de l’environnement social; par exemple, il est possible
de superposer les limites de la communauté ou de la région ou d’autres limites avec des
données sur la densité des services ou la composition de la population, des caractéristiques
socioéconomiques ou d’autres paramètres.
Les cartes offrent une occasion unique de présenter plusieurs couches de données en une seule
image, de manière à illustrer géographiquement les relations entre les déterminants sociaux de la
santé et d’autres facteurs, par exemple, le lien entre le revenu et les maladies du cœur dans divers
quartiers d’une ville. En outre, elles nous permettent de mieux analyser et de comprendre les
facteurs de la santé et les inégalités en santé au Canada, d’établir les priorités ainsi que de cibler
et de réorienter nos efforts d’intervention.
La cartographie est un outil qui peut aussi contribuer à améliorer la sensibilisation et la
compréhension au sujet des déterminants sociaux de la santé, soit l’éventail diversifié des
facteurs sociaux, économiques et environnementaux qui influent sur la santé. Les déterminants
sociaux englobent notre travail, notre niveau de scolarité, notre revenu, l’endroit où nous vivons,
la qualité des expériences que nous avons vécues pendant notre enfance et l’environnement
physique qui nous entoure (Agence de la santé publique du Canada, 2008). La cartographie offre
une occasion unique de présenter un éventail de données sanitaires, sociales, économiques
et environnementales sur une même image afin d’illustrer, à l’aide de graphiques, les relations
qui existent entre ces facteurs. La cartographie des variables sociales et économiques peut
également servir à décrire les besoins sanitaires ou d’autres besoins communautaires.
Le présent rapport vise à illustrer, à l’intention des planificateurs, des responsables de l’élaboration
de politiques, des groupes communautaires et des professionnels, le rôle que peuvent jouer
les technologies de cartographie en matière de soutien aux actions relatives aux déterminants
sociaux de la santé en indiquant où les mesures sont nécessaires à l’échelle locale. Le rapport
s’adresse aux professionnels de la santé, de même qu’à d’autres personnes, comme les urbanistes
et les membres de groupes communautaires, qui travaillent avec les déterminants sociaux de
la santé.
Le rapport est organisé en sections. La section 2 du rapport passe en revue les déterminants
sociaux de la santé au Canada et donne un aperçu des technologies de cartographie et de la
façon de les utiliser pour afficher et analyser de l’information. La section 3 présente deux études
de cas exhaustives portant sur des initiatives collaboratives de cartographie qui intègrent des
données sanitaires et des données sociales : Espace montréalais d’information sur la santé (EMIS)
à Montréal (Québec) et Community View Collaboration (CVC) à Saskatoon (Saskatchewan).
6 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
La section 4 résume la façon dont les facteurs qui façonnent la santé et le bien-être à l’échelle
locale peuvent être cartographiés afin d’appuyer la planification intersectorielle et les mesures
relatives aux déterminants sociaux de la santé en fonction des deux études de cas. Cette section
porte aussi sur les répercussions. Enfin, la section 5 présente les conclusions.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 7
2. Cartographie des facteurs qui façonnent la santé
2.1 DÉTERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTÉNotre travail, notre niveau de scolarité, notre revenu, l’endroit où nous vivons, la qualité des
expériences que nous avons vécues pendant notre enfance et l’environnement physique qui
nous entoure sont des éléments qui ont une incidence sur notre santé (ASPC, 2008). Ces
facteurs sont désignés sous le nom de « déterminants sociaux de la santé » (DSS). Les DSS font
ressortir les écarts sur le plan de l’état de santé entre différents groupes démographiques. Ces
écarts découlent principalement d’inégalités dans la répartition des déterminants sous-jacents
de la santé entre les groupes démographiques (Groupe de travail sur les disparités sur le plan
de la santé, 2004).
Les connaissances sur les DSS sont généralement limitées chez les Canadiens (Institut canadien
d’information sur la santé [ICIS], 2005; Raphael, 2008). Les Canadiens ont plus tendance à
penser que la santé est davantage influencé par des facteurs comportementaux (tabagisme,
régime alimentaire, niveau d’activité physique et accès à des soins de santé), que par des
facteurs socioéconomiques (revenu adéquat, niveau de scolarité, emploi ou relations sociales)
(ICIS, 2005). Lorsqu’il est question d’informer la population au sujet des DSS, la difficulté consiste
notamment à présenter des concepts abstraits, comme le statut socioéconomique, au moyen
de termes plus concrets et à établir le lien entre ces concepts et des résultats précis en matière
de santé. La représentation visuelle de l’information sur les DSS grâce à des cartes permet de
simplifier ces messages complexes.
2.2 CARTOGRAPHIE : POURQUOI ET COMMENT
Les cartes sont devenues très importantes dans la santé publique. Les renseignements
géographiques facilitent le transfert de connaissances et permettent de constater
les tendances et de cerner des solutions, de voir les liens entre divers enjeux…
Bref, les cartes facilitent la compréhension des enjeux.
Entrevue réalisée dans le cadre d’une étude de cas, 2011
La cartographie est une méthode de saisie, de gestion, d’analyse et d’affichage de renseignements
à référence géographique. Elle peut servir à répondre à des questions et à régler des problèmes
en illustrant des données d’une façon facile à comprendre et à diffuser.
8 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
APPROCHES DE CARTOGRAPHIE
Il existe plusieurs moyens de cartographier des données. Les trois approches courantes sont
l’infrastructure de données géospatiales, la cartographie Web et les systèmes d’information
géographique. Chacune de ces approches est brièvement décrite ci-après.
Infrastructure de données géospatiales (IDG)
L’IDG est un cadre de technologies, de politiques et d’ententes institutionnelles qui, ensemble,
facilitent la création, l’échange et l’utilisation de données géospatiales et de ressources
d’information connexes à travers une communauté de partage de l’information (Environmental
Systems Research Institute [ESRI], 2010). Les cadres peuvent être mis en œuvre pour permettre
le partage de données géospatiales au sein des organisations ou d’une façon plus générale
à l’échelle régionale, nationale ou mondiale. En règle générale, l’IDG constitue une méthode
permettant aux producteurs et aux utilisateurs de renseignements d’afficher, de découvrir,
d’évaluer et d’échanger des données géospatiales.
Géo Connexions est le programme du gouvernement du Canada qui fournit l’Infrastructure
canadienne de données géospatiales (ICDG). Géo Connexions aide des initiatives de partout au
Canada à se conformer aux normes de l’ICDG. On estime qu’une initiative est conforme à l’ICDG
si elle adopte et applique des normes, des spécifications et des protocoles de l’ICDG qui sont
ouverts et interexploitables (c.-à-d., la capacité de faire fonctionner ensemble les systèmes).
Certaines cartes en ligne comportent des protocoles et des accords technologiques, ce qui
permet d’extraire des données à partir de bases de données éloignées et de les utiliser comme
cartes ou données de base dans leurs propres systèmes. On parle alors d’un système de
cartographie réparti. En règle générale, les utilisateurs ne savent pas qu’ils visualisent des cartes
créées à l’aide de données consultées en temps réel à partir de bases de données réparties. Dans
un système réparti, les données restent entre les mains de leurs responsables; cela signifie qu’elles
sont conservées et mises à jour par des experts en la matière tandis que les utilisateurs peuvent
visualiser sans problème des cartes créées à l’aide des données les plus exactes et les plus à jour.
Ainsi, les organismes dépositaires de données peuvent faire des échanges et collaborer.
Cartographie Web
La cartographie Web est le processus consistant à concevoir, à mettre en œuvre, à produire et
à fournir des cartes sur Internet. Les applications de cartographie Web diffusent des données
géospatiales fournies dans des cartes interactives et dynamiques. Les logiciels de cartographie
Web souvent utilisés comprennent Géo Clip, Map Server et Arc Internet Map Server (ARC IMS).
Géo Clip est un outil interactif en ligne de cartographie Web qui extrait des renseignements de
vastes bases de données afin de créer des cartes faciles à lire. Géo Clip a gagné en popularité,
car il est convivial et relativement facile à utiliser. Map Server est un environnement de
développement libre pour concevoir des services et des applications de cartographie Web à
référence spatiale. ARC IMS permet de créer des cartes interactives pouvant être superposées de
manière à inclure des caractéristiques précises, au choix de l’utilisateur. Il existe toute une gamme
d’autres outils libres de cartographie Web (comme Google Mashups), et de nombreux laboratoires
de recherche créent leurs propres systèmes de cartographie Web.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 9
Qu’est-ce qui peut être cartographié?
Des emplacements : Trouver des lieux aux caractéristiques particulières et découvrir
des tendances.
Des quantités : Apprendre quels endroits répondent à certains critères. Les responsables
de la santé publique peuvent cartographier le nombre de médecins par 1 000 personnes
dans chaque secteur de recensement afin de repérer les lieux où les services sont
adéquatement assurés.
Des densités : Mesurer certaines caractéristiques pour en vérifier la répartition. Cela
est particulièrement utile lors de la cartographie d’éléments de différentes tailles.
Ce qui se trouve dans un lieu : Décrire ce qui se trouve dans un lieu en particulier.
Par exemple, les policiers peuvent vérifier si des arrestations pour des crimes liés
à la drogue ont eu lieu près des écoles.
Ce qui se trouve à proximité : Découvrir ce qui se passe à une certaine distance
d’un lieu en particulier.
Les changements : Documenter les changements dans un lieu ou d’un indicateur afin
de prévoir des conditions, déterminer un plan d’action ou évaluer les résultats d’une
mesure ou d’une politique.
Source : Adapté de Environmental Systems Research Institute, 2010 : www.esri.com
En règle générale, les technologies de cartographie Web ne permettent pas d’analyser les
données. Elles sont habituellement conçues pour permettre l’accès à des ensembles de
données et pour transposer ces mêmes données dans des cartes ou, dans certains cas, dans
des graphiques, des tableaux et des métadonnées. Certaines technologies de cartographie Web
sont conformes aux normes de l’ICDG ou permettent d’accéder à distance à des données d’un
système réparti. Les applications collaboratives de cartographie Web permettent à de multiples
utilisateurs d’ajouter leurs propres données dans un système central et de créer des cartes sur
Internet sans disposer de la technologie à l’interne.
Systèmes d’information géographique (SIG)
Un SIG est un système informatique permettant de saisir, d’entreposer, de vérifier, d’intégrer,
de manipuler, d’analyser et d’afficher des données relatives à des positions sur la surface
terrestre (Stanford University Library, 2006). Un SIG est habituellement considéré comme un
système de cartographie de bureau (comme Map Info ou ESRI) ou un système de cartographie
d’entreprise (comme Map Guide) qui permet aux utilisateurs de réaliser une analyse spatiale sur
une variété de sujets.
10 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
2.3. ÉMERGENCE DE L’UTILISATION DE LA CARTOGRAPHIE COMME OUTIL DE PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET DE PRISE DE MESURES RELATIVES AUX DÉTERMINANTS SOCIAUX DE LA SANTÉLa cartographie est devenue, au cours des dix dernières années, plus accessible aux
différents secteurs en raison de son utilité pour l’analyse et la communication d’information
complexe. Les facteurs qui y ont contribué comprennent notamment la disponibilité
des données géographiques, l’émergence des outils de cartographie en ligne et gratuits
et la mise en place de réseaux favorisant l’accès aux données. Avec cette information
et cette infrastructure en place, les intervenants ont accru leur capacité à intégrer des
cartes à leurs activités. Par exemple, Géo Connexions II a notamment pour thème la santé
de la population; le gouvernement du Canada a financé un certain nombre d’initiatives
de cartographie Web sur la santé de la population. Géo Connexions a aussi produit un
guide intitulé Manager’s Guide to Public Health Geomatics (Géo Connexions, 2010).
Les intervenants du milieu de la santé de la population qui contribuent à la cartographie Web
reconnaissent la force du processus de cartographie des indicateurs de la santé et permettent aux
autres d’utiliser les données cartographiées. La collaboration intersectorielle et interdisciplinaire
a joué un rôle clé quant à l’adoption de la cartographie dans le secteur social et dans celui
de la santé. Plus précisément, la collaboration intersectorielle nécessaire pour s’attaquer aux
divers enjeux à la base des DSS a contribué aux efforts visant à créer des méthodes normalisées
(par thème et par secteur géographique) pour faciliter l’échange de données.
Certaines organisations travaillent à l’élaboration d’applications de cartographie Web sur la santé
de la population qui sont fondées sur des normes et qui sont interexploitables. Ces organismes
permettent l’accès à bon nombre d’ensembles de données-cadres de base à l’échelle locale
(p. ex., en fonction des limites des districts de santé ou des quartiers) (Iton, 2009).
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 11
3. Études de casOn a sélectionné deux initiatives de cartographie afin qu’elles décrivent leurs approches en
pratique. La sélection des initiatives a reposé sur une analyse nationale effectuée pour éclairer
le présent rapport.
Les initiatives incluses dans l’analyse devaient :
• s’appuyer sur un cadre conceptuel orienté sur une approche fondée sur les déterminants
sociaux de la santé qui appuie la cartographie de variables socioéconomiques;
• reposer sur un partenariat intersectoriel éclairé par un modèle de gouvernance et des
protocoles de partage de données;
• compter des partenaires et des organisations dotés de capacités et de moyens permettant
de gérer l’initiative (p. ex., soutien technologique, espace physique, ressources humaines);
• inclure des données cartographiques d’un ou de plusieurs secteurs géographiques locaux
(p. ex., district de santé ou quartier);
• diffuser des cartes sur Internet;
• avoir une incidence sur les décisions prises à l’échelle locale, ou éclairer celles-ci.
Les deux études de cas sélectionnées sont Espace montréalais d’information sur la santé (EMIS)
de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal et Community View Collaboration
(CVC) de la Région sanitaire de Saskatoon. Dans les deux cas, il s’agit d’infrastructures
d’information et de cartographie Web interactives et collaboratives en ligne qui comprennent
des réseaux d’individus, d’organisations, de données et de technologies. Les deux études de
cas illustrent le potentiel de la cartographie en tant qu’outil permettant d’avoir une meilleure
compréhension et de mieux soutenir les mesures favorisant la santé de la population,
particulièrement les déterminants sociaux de la santé qui façonnent la santé et le bien-être.
Même si aucune des deux études de cas ne porte exclusivement sur la santé, les données
recueillies et publiées permettent de mieux saisir les liens entre les facteurs socioéconomiques
et les écarts des résultats en matière de santé auprès de différents groupes.
3.1 ÉTUDE DE CAS NO 1 : ESPACE MONTRÉALAIS D’INFORMATION SUR LA SANTÉ (EMIS)L’EMIS est une plateforme de partage et d’analyse de données qui réunit de l’information sur l’état
de santé des Montréalais, les déterminants sociaux de la santé et les services de santé disponibles
(EMIS, 2011). Les buts de l’EMIS sont les suivants : fournir des données, des cartes et des
renseignements pour faciliter la surveillance, la planification et l’évaluation de la santé de même
que renseigner les résidents au sujet de leur état de santé et des déterminants s’y rattachant.
12 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
CONTEXTE INSTITUTIONNEL
L’EMIS fait partie du réseau de santé montréalais, élément du système de soins de santé
québécois. La collecte, le partage et la diffusion de données sur la santé de la population et la
surveillance dans la province sont exigés aux termes de la Loi sur la santé publique (2001) du
Québec, qui est unique. Au Québec, les services sociaux et de la santé sont intégrés au ministère
de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Celui-ci est responsable des services sociaux et
de santé, ce qui favorise la collaboration entre ces deux secteurs.
Le MSSS administre la santé par l’intermédiaire d’un réseau de 18 régions sociosanitaires,
appelées « Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) ». Chaque ASSS est responsable
de la mise en œuvre du Programme national de santé publique – la principale mesure prévue
par la Loi sur la santé publique pour orienter les activités en santé publique à l’échelle nationale,
régionale et locale (MSSS, 2002). L’EMIS est hébergé par l’ASSS de Montréal (ASSSM) et donne
son soutien au réseau montréalais des partenaires en santé1.
CADRE SUR LA SANTÉ DE LA POPULATION
L’EMIS suit le modèle conceptuel de santé de la population qu’utilise le MSSS (figure 1) et
recueille de l’information au besoin pour satisfaire aux exigences de la Loi sur la santé publique.
Les données de l’EMIS sont organisées selon un certain nombre de grands thèmes qui sont
représentés par le modèle conceptuel (figure 1), tandis que bon nombre d’indicateurs sont
intégrés à ceux du Ministère.
SYSTÈME DE CARTOGRAPHIE
Le système interactif et coopératif de cartographie Web utilisé par l’EMIS est Géo Clip. Le personnel
de l’EMIS utilise aussi Map Info comme SIG analytique à l’interne.
Le système de cartographie de l’EMIS est conforme à l’ICDG et respecte les spécifications
ouvertes si d’autres organismes de santé souhaitent adopter cette approche. L’EMIS compte
actuellement une fonction de données réparties.
DONNÉES
L’EMIS publie des données sur la santé de la population et les services de santé, qui sont
essentiellement produites et recueillies par la Direction de santé publique (DSP) par l’intermédiaire
de la Surveillance de l’état de santé à Montréal (SÉSAM), ainsi que par le bureau du directeur
général adjoint de l’ASSSM, par l’intermédiaire du Service de la gestion de l’information (SGI).
Ces deux équipes travaillent en étroite collaboration avec l’ensemble des directions de l’ASSSM.
1 L’ASSSM fonctionne au moyen de douze centres de santé et de services sociaux (CSSS). Un CSSS est un réseau comprenant les CLSC, les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et, dans certains cas, les hôpitaux généraux et spécialisés de la région. Le CSSS et ses partenaires forment un réseau local de services (RLS) fournissant des services sociaux et de santé. Le CSSS coordonne les services fournis par l’ensemble des partenaires du RLS et facilite la collaboration avec les autres domaines d’activités afin de tenir compte des déterminants sociaux de la santé. Pour coordonner les services de santé et sociaux, le CSSS a besoin de différents produits d’information (données et cartes) afin de bien comprendre les populations qu’ils servent ainsi que les problèmes à surmonter. http://emis.santemontreal.qc.ca/
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 13
Même s’il a été difficile de regrouper les ensembles d’outils et de renseignements, cette formule
fournit aux utilisateurs un endroit à partir duquel ils peuvent accéder à des données sanitaires
et sociales et permet de simplifier les produits de données et de regrouper les ressources
technologiques. Cette façon de procéder prévient les efforts en double et réduit les coûts.
Figure 1 – Composantes du Programme de santé publique du Québec (MSSS, 2002)
Objectifs
Valeurs et principeséthiques
Stratégies
Population ou groupesparticuliers
Déterminants,problèmes de santé et
problèmes psychosociaux
Activités en santé publique
(incluant l’ensemble des services communs offertsdans les régions et les territoires locaux de CLSC)
ÉVALUATION
FONCTIONSDE SANTÉ PUBLIQUE
Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec, 2002, Programme national de santé publique, 2003-2012, accédée en avril 2011 à l’adresse suivante :
(français) http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2002/02-216-01.pdf et (anglais) http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2003/03-216-02A.pdf
Le partage de données est un volet clé de l’EMIS. Le partage d’information réduit les demandes
ponctuelles de données et de cartes, fait gagner du temps au personnel, réduit le chevauchement
des efforts et diminue les coûts liés à l’acquisition de données. La plus grande partie de ces
données est partagée sans qu’il y ait d’entente de partage de données étant donné que les
membres du réseau de la santé et des services sociaux sont légalement tenus d’échanger
de l’information aux termes de la Loi sur la santé publique.
14 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Même si les données du SGI et de la DSP sont intégrées dans un même site Web, les
programmes sont responsables de la tenue à jour des différents ensembles de données. SÉSAM
supervise la section sur la santé de la population, tandis que le SGI se concentre principalement
sur l’information relative au système de santé. SÉSAM et le SGI travaillent en collaboration pour
soutenir les outils de l’EMIS (ce point est abordé ci-après) ainsi que la gestion technologique du
site et des données. Cet environnement de travail en collaboration nécessite un effort soutenu.
L’EMIS propose la cartographie des données et des indicateurs dans un éventail d’atlas thématiques
et permet aux utilisateurs de faire un choix à partir d’une liste de secteurs géographiques. Par
ailleurs, les cartes sont intégrées à de nombreux rapports. Les données et les produits d’information
sont organisés selon les sous-thèmes suivants :
• Portrait général
• État de santé
•Déterminants de la santé
• Secteurs d’intervention
• Sous-groupes de la population
• Inégalités sociales de santé
•Maladies déclarables
Dans chaque sous-thème, les produits d’information peuvent être consultés sous forme
de rapports, d’indicateurs ou de documents. Tous les produits d’information de l’EMIS sont
accompagnés de métadonnées et de renseignements méthodologiques. De nombreux produits
de l’EMIS sont normalisés afin qu’ils concordent avec ceux produits par le MSSS.
Pour tous les thèmes, les utilisateurs peuvent accéder à des données brutes ou à des produits
d’information regroupés sur les onglets Données et Analyses. Ils peuvent sélectionner des
données pour chacune des douze sous-régions à Montréal (Centre de santé et de services
sociaux – CSSS). Les utilisateurs peuvent trouver des cartes et des données sur les indicateurs, de
même que des explications méthodologiques, des secteurs géographiques et des métadonnées.
Il est possible d’accéder aux données sur Internet; les données sont regroupées et anonymisées
pour en assurer la confidentialité (ASSSM, 2009). L’équipe du SIG réduit la complexité de
l’infrastructure des technologies et de l’information afin d’en faciliter l’accès et l’utilisation en
mobilisant les intervenants et les utilisateurs. Les utilisateurs naviguent dans le contenu au
moyen d’une interface conviviale et intuitive. Un accès transparent aux données est essentiel
pour aller chercher la fidélité des utilisateurs; les outils de l’EMIS sont reconnus pour leur facilité
d’utilisation. Les intervenants profitent d’un accès à l’information leur permettant de gérer,
de suivre et de planifier plus efficacement la prestation de leurs services.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 15
Des normes d’interexploitabilité sont mises en œuvre avec des partenaires d’organisations
de la société civile, la Ville de Montréal et le MSSS. Cela permet l’échange de données entre
différentes applications de SIG et renforce la capacité des décideurs au niveau de l’obtention
de renseignements utiles de différentes sources en temps réel. Les normes Service Web
cartographique (WMS) et Service de mise en correspondance des données tabulaires (TJS)
permettent d’accéder à des données à partir de nombreuses sources externes selon une méthode
répartie. Ces normes garantissent aussi l’interexploitabilité de l’EMIS avec l’ICDG, ce qui donne
davantage d’options au moment de travailler avec des organismes externes.
Maintenant, il faut nous convaincre de ne pas partager de données. Les groupes
communautaires ne doutent pas que nous utiliserons judicieusement les données dont
nous disposons, et nous avons d’excellents antécédents, ce qui nous confère la crédibilité
nécessaire pour continuer ce travail.
Entrevue réalisée dans le cadre d’une étude de cas, 2011
L’interexploitabilité assure aussi un meilleur accès aux données. Une infrastructure Web
interexploitable facilite l’intégration des données à partir de multiples sources et réduit le délai
requis pour intégrer et transposer les données à des fins multiples. Les données sont normalisées
de façon à ce qu’elles puissent être interchangées d’une échelle à l’autre plus rapidement et
efficacement, ce qui augmente l’utilisation et le transfert des connaissances.
OUTILS ET PRODUITS
L’EMIS fournit trois principaux outils : Chiffres-clés, l’Atlas Santé Montréal et Statistiques interactives.
L’outil Chiffres-clés (figure 2) est un ensemble d’indicateurs fondés sur des données provenant
d’une base de données qui compte des variables traitant d’un éventail de sujets (données
démographiques et de l’état civil). Ces données sont mises à jour régulièrement; elles sont
également utilisées pour documenter d’autres produits de l’EMIS (Drouin, 2011). Les indicateurs
de Chiffres-clés sont les mêmes que ceux produits par le MSSS, ce qui permet de faire des
comparaisons multiscalaires normalisées.
L’Atlas Santé Montréal a été créé en 2006 (Bourguignon, 2006) à l’aide de la technologie
Géo Clip, système de cartographie Web conforme à l’ICDG. Parmi les fonctions de Géo Clip,
on compte la capacité de générer des tableaux et des graphiques dynamiques en fonction
de divers secteurs géographiques, notamment de l’information sur la méthodologie et les
sources de données. Pour pouvoir organiser des services de santé au Québec, il faut avoir
une bonne connaissance des services disponibles dans un secteur donné et connaître les
caractéristiques de la population, les besoins en santé et les tendances relatives à l’utilisation
des services de santé. Les données sanitaires et sociales sont regroupées en différents
secteurs géographiques, comme le démontre la carte sur l’indice de défavorisation (figure 3).
16 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Le but de l’Atlas est de transmettre cette information aux décideurs et au réseau
d’intervenants. Les intervenants peuvent également créer leurs propres cartes, qui
peuvent être enregistrées dans le système et exportées en tant qu’images ou fichiers PDF.
De plus, les créateurs de cartes peuvent télécharger leurs propres données, à la condition que
les données soient organisées selon les secteurs géographiques standards utilisés dans l’Atlas.
Figure 2 – Chiffres-clés
Population totale
Population
CSSS Mtl CSSS de Mtl
Val. Val. Min. Max.UnitéN
Écart entre le CSSS et Mtl
CSSS min. Mtl CSSS max.
Conditions démographiques,culturelles et socio-économiques
CSSS de la Pointe-de-l’Île
CHIFFRES-CLÉS
Familles
Langue et immigration
Population de 0-4 ans
Population de 20-44 ans
Population de 45-64 ans
Population de 65 ans et plus
Familles avec enfants
Familles monoparentales
Familles mono : 2 enfants et plus
Langue maternelle non officielle
Langue non officielle parlée à la maison
Aucune connnaissance langues officielles
Population immigrante
Population d’immigrants récents
Population de 5-19 ans
-
10 185
60 165
58 825
33 635
33 755
11 895
4 400
47 340
21 620
2 945
35 355
5 735
31 780
194 585
5,2
30,9
30,2
17,3
63,0
35,2
13,0
25,5
12,0
1,5
18,8
3,1
16,3
1886480
5,6
37,2
26,3
15,7
62,8
32,9
12,0
33,7
20,4
2,6
30,7
7,5
15,1
106 605
4,3
28,9
22,7
10,4
46,8
22,1
9,6
20,0
10,6
1,5
18,4
3,1
8,9
219 770
7,6
52,3
30,6
18,1
69,3
41,1
14,7
59,3
38,7
5,3
50,1
13,9
20,6
N
%
%
%
%
%
%
%
%
%
%
%
%
%
Adaptée de : http://emis.santemontreal.qc.ca
Statistiques interactives (SI), outil Web dynamique qui fournit l’accès aux données tabulaires,
fait aussi partie de l’EMIS. Les données sont organisées en fonction de thèmes et de sous-thèmes
communs. Cet outil permet aux utilisateurs d’inclure ou d’exclure des variables sélectionnées,
de déterminer la méthode de visualisation des données et d’exporter les variables sélectionnées.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 17
Figure 3 – Défavorisation matérielle et sociale à Montréal
Quintile de défavorisation matérielle 2006, zone de référence : Montréal
Source : MSSS, Direction de santé publique de l’Agencede la santé et des services sociaux de Montréal
Quintile 1 – plus favorisé
5 km
Quintile 5 – plus défavorisé
Données non disponibles
Quintile 2
Quintile 3
Quintile 4
0
Adaptée de : Atlas Santé Montréal http://emis.santemontreal.qc.ca/outils/atlas-sante-montreal
DIRECTIONS GÉOGRAPHIQUES
L’EMIS donne accès à des cartes, à des données et à des indicateurs réunis par secteur
géographique. Les données sont regroupées en 12 réseaux de santé locaux liés aux douze
CSSS. Ceux-ci veillent à ce que les services locaux soient accessibles et de grande qualité pour
les populations desservies. Au sein du CSSS, on compte 29 CLSC, qui comprennent au total
41 unités responsables des services de santé et des services sociaux de prévention directe,
de réadaptation et de réintégration.
18 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Si un problème est plus fréquent dans un quartier en particulier, par exemple un quartier
où se produit un plus grand nombre d’accidents, ces données permettront de l’exposer et
de proposer des solutions. Et comme ces données proviennent de la Direction de santé
publique, elles sont considérées comme fiables et elles ont une incidence sur le changement.
Entrevue réalisée dans le cadre d’une étude de cas, 2011
De plus, l’EMIS fournit des données pour 111 quartiers. Le quartier est la plus petite unité créée
par le SGI et SÉSAM, en collaboration avec d’autres intervenants du réseau local. Les limites des
quartiers correspondent à celles des CLSC et des CSSS. En plus d’utiliser les quartiers, l’EMIS
rassemble certaines données par service d’incendie, service de police, école, hôpital ou service,
circonscription et code postal, en plus de publier des données par établissement de soins de santé.
L’EMIS ne regroupe pas toutes les données en fonction de l’ensemble des limites géographiques.
L’accent est mis sur les quartiers lorsque cela est possible; l’EMIS compte aussi sur les limites des
CSSS et des CLSC. Le fait que les limites soient imbriquées les unes dans les autres facilite les
analyses multiscalaires.
STRUCTURE DE GOUVERNANCE
La structure de gouvernance de l’EMIS se fonde sur des thèmes comme les renseignements sur la
santé de la population, Internet et les technologies, le rendement et l’évaluation. L’EMIS a adopté
une approche axée sur l’utilisateur en vertu de laquelle des intervenants, des partenaires et d’autres
collaborateurs participent à la conception et à l’exploitation du système. On consulte des comités
d’utilisateurs afin de mieux comprendre les besoins liés au contenu et à la structure de l’EMIS.
UTILISATEURS CIBLES
Les utilisateurs cibles de l’EMIS comprennent : (i) les gestionnaires et les professionnels de
la santé dont le mandat touche la planification de la santé publique ou des services de santé;
(ii) les partenaires de l’extérieur qui démontrent un intérêt pour le domaine de la santé et
(iii) le grand public. L’EMIS est une infrastructure centralisée d’accès à des données normalisées
qui permet à différents utilisateurs de créer des produits d’information comparables.
Étant donné que de nombreux intervenants utilisent le site Web, l’équipe de l’EMIS mène des
consultations et adapte le contenu au besoin pour donner suite à la rétroaction obtenue. De plus,
une formation est fournie pour permettre aux utilisateurs de se familiariser avec le contenu du site
et l’utilisation des outils de publication.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 19
Lors de la production de cartes, nous tenons compte de nos utilisateurs et tentons de
les produire sur papier et sur Internet, mais pas nécessairement au moyen de Géo Clip.
En outre, nous reconnaissons qu’il existe différents niveaux de compréhension des cartes,
nous sommes à l’écoute des utilisateurs et nous simplifions les classes, et de nombreux
groupes locaux reproduisent des cartes de Géo Clip; on se demande si on doit ou non régir
les cartographes et, dans l’affirmative, dans quelle mesure. Il y a beaucoup à apprendre,
et les renseignements géographiques doivent être utilisés le plus possible : ils facilitent
l’acquisition des connaissances.
Entrevue réalisée dans le cadre d’une étude de cas, 2011
PARTENARIAT ET COLLABORATION
L’EMIS est une initiative menée en collaboration et en partenariat. Conformément à ce qui a été
mentionné précédemment, l’EMIS intègre les données du SGI et de la DSP en plus de fournir de
l’information à l’ASSSM. Parmi les autres partenaires, on retrouve le MSSS, la Ville de Montréal,
les services de police et d’incendie, les commissions scolaires, les garderies, le Comité régional
d’utilisateurs d’information sociosanitaire (CRUIS) et le grand public.
SÉSAM gère le contenu Web de l’EMIS sur l’onglet Santé des Montréalais, tandis que le contenu
sur l’onglet Système de santé est surtout géré par le SGI. Le reste du contenu Web est géré
conjointement pour éviter les chevauchements et réduire les coûts. Il a fallu beaucoup de temps,
d’efforts et de coopération pour réussir à créer un site Web unique.
FINANCEMENT ET VIABILITÉ
L’EMIS fait partie intégrante des budgets opérationnels du SGI et de SÉSAM (DSP); l’initiative
est financée entièrement par l’ASSSM. L’EMIS contribue au mandat de l’ASSSM en matière de
publication et de gestion de l’information en fournissant des plateformes Web, et reçoit donc un
financement stable. L’EMIS a aussi reçu du financement pour soutenir l’infrastructure de la part
de Géo Connexions. Ce financement a servi à garantir la conformité des cartes et des données
à l’ICDG et à appuyer le développement d’une fonction de données réparties.
INFLUENCE
Les données de l’EMIS ont été utilisées dans un certain nombre d’initiatives de recherche et de
planification et d’autres initiatives qui ont influé sur les actions à l’échelle locale, notamment :
• données et cartes ayant documenté l’élaboration de politiques et les affectations budgétaires
sur la préparation à la vie scolaire (DSP, 2011);
• études sur la privation matérielle dans les CLSC et les quartiers ayant évalué les concentrations
des inégalités et les tendances relatives à ces dernières (EMIS, 2014);
20 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
• étude entreprise pour évaluer l’accessibilité aux fruits et aux légumes dans le cadre de travaux
visant à étoffer le processus d’élaboration de stratégies sur une saine alimentation (DSP, 2007);
une initiative semblable a examiné la proximité des parcs et des installations de loisirs
(EMIS, 2010);
• cartes utilisées pour la planification des ressources médicales en vue de favoriser une répartition
plus égalitaire des médecins;
• cartes indiquant l’emplacement des établissements de santé, des utilisateurs et des praticiens
utilisées par l’équipe de planification de la santé mentale pour documenter le processus de
création de zones de partenariat;
• cartes ayant contribué à étoffer le processus de planification et d’évaluation des délais d’attente
pour des services de santé;
• données utilisées pour cibler les facteurs de risque rattachés aux inégalités afin de soutenir
les programmes de prévention du suicide.
3.2 ÉTUDE DE CAS NO 2 : COMMUNITY VIEW COLLABORATIONCommunity View Collaboration (CVC) est un système d’information communautaire sur le Web
faisant appel à de multiples partenaires régionaux2. Ce système est hébergé à l’Observatoire de
la santé publique (OSP) de la Région sanitaire de Saskatoon (RSS)3 et est exploité en collaboration
avec un éventail de partenaires. L’initiative CVC a été élaborée pour répondre aux besoins des
régions à l’égard d’un processus de surveillance et de production de rapports et d’une diffusion
efficiente et opportune des données. CVC a pour but de fournir de l’information et des preuves
locales fiables et pertinentes pour étoffer la planification, la prise de décisions et l’élaboration
de politiques pour Saskatoon et les environs. Ainsi, CVC vise à créer des données probantes
afin d’agir (CVC, 2011).
CVC permet l’échange de données entre les secteurs et les administrations et l’accès aux
données d’une organisation à l’autre. L’initiative compte un éventail de sources de données
ainsi que des outils faciles d’utilisation qui permettent de combiner, d’analyser et de visualiser
les données à l’aide de tableaux, de graphiques et de cartes. Le système de CVC se caractérise
principalement par la collecte de données provenant de multiples sources et par un système
d’information qui facilite l’analyse des données sur les utilisateurs finaux, notamment un SIG.
2 www.communityview.ca3 La Région sanitaire de Saskatoon (RSS) a été créée en 1992; il s’agit de la plus grande région sanitaire de la Saskatchewan
avec ses 300 000 résidents. La RSS est responsable de la prestation de soins actifs et de longue durée, de services de réadaptation, de soins à domicile, de services de santé mentale, de soins prénataux, de soins palliatifs et de services de santé publique (RSS, 2011). La mission de la RSS est d’assurer le meilleur état de santé à sa population et à ses communautés et d’offrir un service exceptionnel. Les limites de la RSS s’étendent à l’extérieur de la Ville de Saskatoon et englobent des municipalités rurales. On compte plus de 100 villes, agglomérations, villages, municipalités régionales et collectivités des Premières Nations dans la RSS.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 21
CONTEXTE INSTITUTIONNEL
Le premier projet pilote de CVC a été lancé au milieu des années 1990 par la RSS en collaboration
avec la Ville de Saskatoon et l’Université de la Saskatchewan. L’actuelle version de CVC est parue
en 2010 à des fins d’essai et a été officiellement lancée en juin 2011.
La motivation première de CVC était de créer un outil pour alimenter le rapport d’étape sur la
santé du médecin-hygiéniste en chef (Muhajarine et Neudorf, 1998). À cette époque, la prestation
des soins de santé était en voie d’être décentralisée tandis que les mandats des conseils de santé
locaux et régionaux étaient élargis. Une nouvelle approche plus exhaustive de la planification de
la santé à l’échelle régionale était mise à l’essai, ce qui demandait des données locales sur les
déterminants de la santé pour soutenir la prise de décisions fondées sur des données probantes.
CVC a contribué à répondre à ces besoins en recueillant des renseignements quantitatifs et
qualitatifs pouvant faire l’objet d’un suivi au fil du temps de manière à améliorer la base factuelle
pour chaque organisation ou organisme participant aux décisions sur la planification, l’affectation
des ressources, les services devant être fournis de même que les endroits et les secteurs de
recherche à approfondir (Neudorf, 2008).
La Ville de Saskatoon appuie CVC parce que le système fournit des données intégrées permettant
de documenter la planification. Elle soutient la création de profils disponibles au public des quartiers
de Saskatoon qui comptent sur les données et les cartes. La nécessité pour la RSS d’obtenir des
données sur les déterminants de la santé et l’information de nature socioéconomique demandée
par la Ville ont donné lieu à une collaboration durable (Holden, 2011). Une relation solide entre
la Ville et CVC a été établie compte tenu de la volonté de CVC de recueillir des données qui ne
mettent pas exclusivement l’accent sur la santé (Holden, 2011).
L’initiative CVC a été conçue pour en permettre l’éventuelle adoption par l’ensemble des régions
sanitaires de Saskatchewan. Des représentants de CVC se penchent, avec des partenaires
provinciaux, sur la faisabilité d’une mise en œuvre à l’échelle provinciale.
CADRE SUR LA SANTÉ DE LA POPULATION
Le cadre conceptuel qui alimente CVC est décrit à la figure 4. Ce cadre définit la portée de ce
que l’on entend par la santé, ses déterminants et ses conséquences. Les données de CVC sont
regroupées en fonction de grands thèmes qui traduisent ce modèle conceptuel. Ainsi, le modèle
permet de justifier la sélection des données et l’établissement de mesures dans trois secteurs :
(i) santé et fonction; (ii) déterminants de la santé; (iii) conséquences des menaces pour la santé.
SYSTÈME DE CARTOGRAPHIE
CVC a adopté le système interactif et collaboratif de cartographie Web Géo Clip. Il est conforme
à l’ICDG, respecte les spécifications ouvertes et est interexploitable et évolutif.
22 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
DONNÉES
Les données de CVC sont organisées en fonction d’une approche axée sur les déterminants
sociaux de la santé (figure 5). Les utilisateurs peuvent filtrer les données par secteur
géographique, par sous-catégorie et par année. CVC compte aussi des descriptions de
métadonnées (Ugolini, 2011).
Figure 4 – Modèle de données et d’information sur les déterminants sociaux de la santé
Cond
itio
ns so
cioéco
nomiques, culturelles et environnementales générales
Conditions de vieet de travail
Milieu detravail
Scolarité
Productionagroalimentaires
Chômage
Eau ethygiène
Services desoins de santé
Logement
Rése
aux s
ociaux et communautairesFa
cteu
rs lié
s au style de vie personnel
Facteurs liés àl’âge, au sexeet à l’hérédité
Whitehead et Dahlgren, (2006) Concepts and Principles for Tackling Social Inequities in Health: Levelling Up, Part I, WHO Europe, Copenhague, Danemark.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 23
Figure 5 – Choix de données de CVC selon les sous-thèmes des déterminants sociaux de la santé
Culture –mobilité ethnique
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Profil démographique – Sécurité des collectivités
Revenu – mode de vie
Éducation– Viabilité
des collectivités
Emploi et
santé au travail
Logement développe-ment sainde l’enfant
Adaptée du site Web de Community View Collaboration : http://www.communityview.ca
Le tableau 1 donne ci-dessous un aperçu des données présentement incluses dans l’initiative CVC.
Quand de nouveaux partenaires s’ajoutent, d’autres données peuvent être intégrées au système
de CVC. La RSS et la Ville achètent toutes deux des données de recensement personnalisées
sur les quartiers auprès de Statistique Canada en vertu d’un permis de consortium.
Tableau 1 – Données contenues dans le système CVC (Ugolini et Holden, 2011)
DONNÉES GÉOGRAPHIE
Données de recensement : 1996, 2001, 2006, 2011 et estimation pour 2013
Sous-divisions de quartier et de recensement (zones rurales dans la RSS à l’extérieur de Saskatoon)
Nombre d’élèves inscrits Quartiers de Saskatoon et bassins des écoles
Statistiques sur la criminalité Quartiers de Saskatoon
Indicateurs de santé sélectionnés (p. ex., maladies transmissibles, maladies chroniques et taux d’hospitalisation)
Quartiers de Saskatoon
24 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
CVC offre aux partenaires la possibilité de partager et de fournir des données en plus d’accéder à
des données. Le partage des données est important pour réduire le chevauchement des efforts et
les coûts liés à l’acquisition et à la gestion des données intersectorielles ainsi qu’à la capacité en
ressources humaines requise pour l’analyse et la surveillance des données. De plus, le partage des
données augmente les possibilités pour les organisations d’accéder à des données normalisées
organisées en fonction de limites géographiques communes en plus de renforcer la capacité
de prendre des décisions et d’élaborer des politiques en se fondant sur des données probantes
(RSS, communication personnelle, 2011).
L’accès aux données se fait à deux niveaux : accès par le public et accès par les partenaires.
Certaines données sont exclusivement accessibles aux partenaires et sont protégées par un mot
de passe. Ces données sont regroupées par secteurs géographiques plus petits.
OUTILS ET PRODUITS
En plus de permettre un accès aux données, CVC offre un certain nombre d’outils conviviaux qui
aident les utilisateurs à analyser, à interpréter et à visualiser les données. L’outil de cartographie
est l’une des caractéristiques les plus importantes de CVC. Les ressources figurant dans le
catalogue (figure 6) sont également disponibles.
Figure 6 – Catalogue des ressources de Community View Collaboration
Profil des collectivités
Sécurité des collectivités
Viabilité des collectivités
Culture et origine ethnique
Caractéristiques démographiques
Éducation
Emploi et population active
Santé
Comportements liés à la santé
Développement sain de l’enfant
Logement
Revenu
Mobilité
Environnement physique
Opinion publique
Catégories incluses dans le catalogue des ressources
Adaptée du catalogue des ressources de Community View Collaboration : http://www.communityview.ca/Catalogue/ResourceList
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 25
L’outil permet de cartographier une ou deux couches de données (p. ex., variables et indicateurs
de recensement – voir les figures 7 et 8). Les utilisateurs peuvent aussi s’en servir pour sélectionner
les variables aux fins de cartographie. L’outil présente également un certain nombre de fonctions
qui facilitent la personnalisation.
Figure 7 – Carte à une variable
N/A (29)
Source: Recensement de Statistique Canada
1,770 à 3,515 (13)1,405 à 1,770 (13)1,000 à 1,405 (12)630 à 1,000 (12)70 à 630 (12)
Total de logements privés occupés, Saskatoon, 2006
Adaptée de : Community View Collaboration. 2014-09-02
26 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Figure 8 – Carte à deux variables
Nombre total de ménages comprenant plus de deux personnes – échantillon de 20%, 2006
N/A (29)
Source: Recensement de Statistique Canada
Taux d’hospitalisation attribuable au diabète, 2007
1,260 à 2,800 (12)975 à 1,260 (12)725 à 975 (11)440 à 725 (13)95 à 440 (12)
Source: Province de la Saskatchewan, Ministère de la Santé
9
2
Adaptée de : Community View Collaboration. 2014-09-02
L’outil de graphique permet aux utilisateurs de visualiser des données dans un certain nombre
de formats de graphique prédéfinis. Les utilisateurs peuvent aussi visualiser des données sous
forme de tableaux ou exporter des données dans Excel. La fonction d’exportation de cartes,
de graphiques ou de tableaux permet aux utilisateurs de sélectionner des données et de créer
leurs propres cartes qu’ils peuvent ensuite annoter, sauvegarder et exporter. Les intervenants
et les partenaires de CVC ont demandé expressément cette fonction puisque de nombreuses
institutions ne disposent pas de ressources technologiques à l’interne pour créer leurs
propres cartes.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 27
GÉOGRAPHIE
CVC regroupe des données en fonction de limites géographiques directement rattachées
au mandat des principaux partenaires (limites des districts de santé) et des intervenants
(p. ex., districts scolaires, quartiers). Les données sont également regroupées en fonction
de limites administratives et de limites de recensement.
De plus, CVC utilise un ensemble unique de limites locales, les quartiers. Il y a actuellement
89 quartiers au sein de la sous-division de recensement de Saskatoon, dont 64 sont
essentiellement résidentiels. Toutes les données de CVC sur ces limites sont cumulées.
À l’origine, les quartiers ont été créés dans les premières années de Saskatoon afin de servir
de bassins pour les écoles primaires, étant donné que les écoles étaient considérées comme
essentielles aux collectivités des quartiers.
À Saskatoon, les quartiers sont considérés comme le fondement de la planification et servent
à la prestation des services locaux. Ils ne sont pas officiellement inscrits dans la politique, mais
sont utilisés par CVC, car ils sont bien connus des résidents et reconnus par ceux-ci. Un tel niveau
d’agrégation peut nécessiter le regroupement de certaines variables pour garantir la protection
des renseignements personnels. On s’attend à ce que CVC permette également aux utilisateurs
de faire un choix à partir d’un éventail d’autres limites géographiques.
La volonté de collaborer est nécessaire pour assurer le succès.
Entrevue réalisée dans le cadre d’une étude de cas, 2011
STRUCTURE DE GOUVERNANCE
Le modèle de gouvernance de CVC est en cours de modification. Plus précisément, un certain
nombre de comités sont créés pour étudier les besoins en matière de données et d’aspects
techniques, les communications, les politiques et les procédures et le renforcement des
capacités. Ces comités réuniront des collaborateurs, des partenaires et des employés. Tous
les organismes qui fournissent des données, le Comité intersectoriel régional et des experts
clés (au besoin) formeront le Comité directeur.
UTILISATEURS CIBLES
Les utilisateurs de CVC comprennent les organismes de services sociaux des régions et du
gouvernement provincial, des organisations de services communautaires, des organisations de
recherche, des Comités intersectoriels régionaux, les principaux ministères et organismes du
gouvernement provincial, comme la Santé, les Services sociaux, l’Éducation et l’Enseignement
postsecondaire, l’Emploi et le Travail, les Affaires municipales, le Service correctionnel, la Sécurité
publique et les Services de police, les Relations avec les Premières Nations et les Métis et
l’Entreprise (RSS, communication personnelle, 2011).
28 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
D’une personne à l’autre, la perception de ce qu’est un quartier peut varier, mais une
personne qui recherche de l’information sur un quartier la trouvera en fonction des limites
de ce dernier. On met en place des associations et des centres autour des quartiers, et au fil
du temps, ces secteurs géographiques prennent forme dans l’esprit des gens. La Ville est une
collectivité de collectivités, on la conçoit selon ces quartiers; on planifie les politiques et les
pratiques à l’échelle du quartier.
Entrevue réalisée dans le cadre d’une étude de cas, 2011
PARTENARIAT ET COLLABORATION
L’initiative CVC a été conçue comme outil de collaboration et de partenariat. Les concepteurs
de celle-ci ont reconnu qu’une réponse coordonnée de nombreux secteurs, dont les politiques
ou les programmes sont liés aux déterminants de la santé, s’imposait (Neudorf, 2008). Même
s’il existait déjà certaines relations de collaboration, les dirigeants de CVC ont investi beaucoup
de temps et d’efforts pour établir de nouvelles relations avec de multiples institutions. Ainsi,
l’initiative CVC est devenue un projet commun qui a solidifié les relations existantes et contribué
à en créer de nouvelles. En plus des partenaires fondateurs (la RSS, la Ville et l’Université de la
Saskatchewan), on compte parmi les autres participants majeurs le Comité intersectoriel régional
de Saskatoon (CIRS), le gouvernement de la Saskatchewan, le service de police de Saskatoon,
Centraide, la division scolaire publique de Saskatoon, la division scolaire catholique du Grand
Saskatoon et Project Line Solutions (développeur de logiciels).
Les partenariats ont contribué à bâtir CVC. Le soutien fourni par l’Université de Saskatoon a
été primordial pour élaborer le modèle conceptuel et le plan d’évaluation de même que pour
faciliter la rédaction de la proposition. Les documents universitaires ainsi obtenus ont joué
un rôle essentiel pour donner de la crédibilité à CVC (Neudorf, Muhajarine et Gardner, 1998).
L’infrastructure de TI existante qui a été établie par l’intermédiaire de la Corporate Information
and Technology Branch de la province a favorisé l’acquisition de données par CVC (Muhajarine
et Neudorf, 1998). L’adoption de CVC par le CIRS4 a appuyé la nature multisectorielle de l’initiative.
CVC a contribué à l’atteinte des buts du CIRS relatifs à la collaboration interorganisationnelle
et à une plus grande centralisation des processus et des outils (p. ex., demandes de subvention
normalisées). De son côté, le CIRS a contribué à façonner la vision de CVC, les approches de
partage de données, la définition des principaux ensembles de données et la sélection des
modèles de présentation interexploitables. Par ailleurs, les principaux dirigeants des secteurs
de la santé, de l’éducation, des services sociaux et de la justice ont aussi participé.
4 Le CIRS est l’un des dix comités multijuridictionnels en Saskatchewan mandatés pour travailler en partenariat avec des chercheurs et des organismes communautaires afin de définir les politiques, les programmes et le processus d’affectation des ressources dans le but de répondre aux besoins des familles vulnérables.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 29
FINANCEMENT ET VIABILITÉ
Le financement de CVC provient de diverses sources, notamment la Ville, la RSS, le ministère
provincial des Services communautaires et des Services sociaux, le Comité consultatif provincial
de géomatique, la division scolaire catholique du Grand Saskatoon, la division scolaire publique
de Saskatoon et Géo Connexions. Les partenariats ont été établis progressivement. C’est pour
cette raison que les différentes phases de CVC ont été élaborées lorsque le financement requis
pour atteindre les principaux jalons est devenu disponible (Ugolini, 2011).
Le financement actuel des partenaires suffit à CVC. CVC envisage de poursuivre ses activités
en comptant davantage sur des ressources humaines en nature de la RSS et d’autres partenaires
et intervenants.
INFLUENCE
Les cartes et les données de CVC servent à soutenir un éventail diversifié d’initiatives concernant
la recherche, les pratiques et les politiques. Par exemple, la RSS a publié une étude sur la
cartographie des écarts en santé entre les quartiers à faible revenu et les quartiers bien nantis
au moyen des données de recensement et des données recueillies à l’échelle locale. Cette
étude a mené à l’élaboration de programmes et de services tant dans le secteur de la santé qu’à
l’extérieur de celui-ci (Neudorf, 2008). Cette étude a donné, entre autres, les résultats suivants :
• réaffectation de 10 % des fonds réservés à des services de santé publique de la RSS vers un
programme visant l’équité en santé en vue de cibler des services de santé publique dans
certains quartiers à faible revenu de la ville (RSS, 2012);
• réaffectation d’un médecin à temps partiel dans deux écoles de milieux défavorisés pour
permettre aux élèves d’accéder à des services pédiatriques (RSS, 2012);
• versement de fonds des gouvernements provincial et municipal pour des projets
de revitalisation de logements à loyer modique et d’autres projets de revitalisation
de quartiers (ibidem);
• affectation de fonds provenant de Centraide de Saskatoon à des programmes parascolaires
dans des quartiers défavorisés et accent mis sur la réduction des écarts en santé dans le
financement global;
• intégration des points « réduction des écarts en santé » et « amélioration de la santé des
Autochtones » en tant que priorités ou buts stratégiques pour la RSS (ibidem);
• entente pour travailler à une synthèse de recherche sur la réduction des écarts en santé ainsi
qu’à un examen des politiques se fondant sur des données probantes pour le CIRS à des fins
d’établissement d’un plan d’action communautaire visant à réduire la pauvreté et les écarts
en santé (ibidem).
30 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Les cartes de CVC ont aussi servi à démontrer la relation entre un faible revenu et le logement
afin de faire ressortir les endroits où des services de planification des services sociaux et
de santé seraient des plus nécessaires et d’informer le service d’incendie et les inspecteurs
de la ville au sujet des améliorations requises au niveau de la qualité des logements locatifs
(Neudorf, Muhajarine et Gardner, 1998). Les cartes démontrant le lien entre le taux de natalité
et le revenu, la fertilité et les mères adolescentes ont permis de repérer les secteurs ayant
besoin de services d’éducation et de planification des naissances. Finalement, les cartes
présentant la morbidité et la mortalité liées aux maladies cardiovasculaires combinées aux taux
d’utilisation des services hospitaliers et à l’état civil ont contribué à documenter les programmes
de prévention.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 31
4. Bilan et répercussionsLes deux études de cas, EMIS et CVC, mettent en évidence l’importance d’infrastructures
d’information interactives et collaboratives en ligne de cartographie Web qui produisent et
diffusent des cartes, des données et des produits d’information connexes. Les deux initiatives
appliquent un modèle conceptuel sur les DSS pour orienter la sélection des données, des
indicateurs et des thèmes; elles sont dirigées par des intervenants en santé. Toutefois, aucun
des deux projets n’a axé exclusivement son travail sur des enjeux touchant la santé. Ainsi, des
données sont disponibles sur un éventail diversifié de sujets; cette approche a aidé les deux
projets à mettre en place une bonne base pour le travail en collaboration. Les partenariats font
partie intégrante des deux projets et ont contribué à l’obtention de financement, à la crédibilité
et à la viabilité.
AVANTAGES
Tant pour l’EMIS que pour CVC, le partage de données a accru l’accessibilité et l’utilité des
données pour ce qui est de documenter la recherche, la planification et les actions. Les deux
initiatives sont devenues des « guichets uniques » pour obtenir des outils d’accès à des données
normalisées ou d’analyse et de visualisation de telles données, ce qui permet à leurs utilisateurs
respectifs de renforcer les capacités, d’améliorer les produits d’information existants ou d’en créer
de nouveaux et d’utiliser des données pertinentes et fiables pour éclairer les décisions. De plus,
les projets ont réduit le chevauchement des efforts entre les organismes, diminué les coûts
rattachés à l’acquisition de données et, par le fait même, accru l’efficience. La cartographie est
une approche particulièrement importante et fréquemment utilisée pour présenter des données
sanitaires et sociales dans les deux projets. Les utilisateurs estiment que les cartes jouent un rôle
important, car elles éclairent et appuient leurs travaux.
Les gens comprennent les variables présentées sous forme de cartes. Il est plus difficile de
conceptualiser des tableaux et des figures pour représenter une soixantaine de quartiers, et
il est plus difficile de glaner des renseignements de tels outils. Une fois que les données sont
cartographiées, l’efficacité des cartes devient manifeste.
Entrevue réalisée dans le cadre d’une étude de cas, 2011
DÉFIS
Les deux projets ont eu de la difficulté à intégrer des équipes de divers organismes
et à s’assurer que les produits répondent aux multiples besoins des différents
utilisateurs. En ce qui concerne l’EMIS, la demande de données brutes et les produits
d’information devaient être mis en concordance. Ce problème a été réglé en
intégrant à la fois des données et des fonctions d’analyse dans le système de l’EMIS.
32 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Le regroupement de données, d’outils, de produits et de technologies de deux secteurs de
programme utilisant et produisant des données de différentes façons a présenté plusieurs
difficultés. Un effort soutenu est requis sur une base continue pour maintenir les collaborations
et établir de nouvelles relations de travail. Pour assurer la pertinence de l’initiative EMIS, sa
convivialité et sa popularité, il faut également mettre en œuvre des activités continues de
consultation et de sensibilisation sur l’outil au sein de l’ASSSM, ce qui permet d’obtenir son
soutien continu.
En Saskatchewan, il a été encore plus difficile d’établir une collaboration intersectorielle
puisqu’aucune loi n’oblige la collaboration et le partage des données et que les services sociaux
et de santé relèvent de ministères provinciaux distincts. Les principaux représentants de CVC
ont consacré du temps et de l’énergie pour faire connaître l’initiative et favoriser l’établissement
de relations. De plus, il a été difficile d’obtenir du financement dans ce contexte. Bien qu’elle
soit hébergée dans la RSS, l’initiative CVC ne traite pas exclusivement de la santé, ce qui pourrait
causer de la confusion en ce qui a trait aux secteurs de responsabilité pour le financement.
RÔLE DES PARTENAIRES
L’EMIS et CVC sont des infrastructures d’information créées en collaboration avec un grand
nombre de partenaires. Les deux projets ont constaté par expérience qu’il faut déployer des
efforts pour informer et mobiliser les utilisateurs, les partenaires et les intervenants. Les deux
initiatives ont adopté une approche axée sur l’utilisateur en vertu de laquelle les utilisateurs,
les clients, les partenaires et les collaborateurs contribuent au projet en prenant part à des
comités de gouvernance et en offrant un appui non financier.
CONSIDÉRATIONS TECHNIQUES
L’EMIS et CVC utilisent les systèmes interactifs et collaboratifs de cartographie Web de Géo Clip.
Les deux initiatives sont conformes à l’ICDG, respectent les spécifications ouvertes et sont
interexploitables et évolutives, ce qui permet une mise en œuvre à plus grande échelle. L’EMIS
compte une fonction de données réparties; CVC prévoit ajouter une telle fonction à une date
ultérieure. L’accès aux données de recensement tant à l’EMIS qu’à CVC est tributaire des ententes
de contrat de données respectives de ces initiatives avec Statistique Canada.
Les initiatives EMIS et CVC regroupent toutes deux les données en fonction de limites
géographiques directement rattachées aux mandats des principaux partenaires et intervenants.
De plus, chaque initiative a créé des divisions géographiques locales spécialisées : les quartiers.
On met l’accent sur les limites locales parce qu’elles ont une signification pour les utilisateurs
et qu’elles sont compatibles avec d’autres limites importantes, ce qui facilite la réalisation
d’une analyse multiscalaire. Aucune des deux initiatives ne regroupe l’ensemble des données
en fonction de toutes les limites géographiques possibles. Les choix se font d’après la fonction
des produits d’information créés et la façon dont les données initiales ont été fournies.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 33
Les initiatives EMIS et CVC offrent un accès public et privé à leurs systèmes. Certaines données
peuvent être librement téléchargées, tandis que bon nombre d’ensembles de données ne sont
accessibles qu’à certains utilisateurs, ce qui en garantit la confidentialité et rend possible l’accès
à des secteurs géographiques plus petits.
LES LEÇONS APPRISES
L’EMIS et CVC ont déterminé les conditions requises pour obtenir du succès. La technologie
efficace est un élément clé, mais elle n’est pas suffisante à elle seule. Le système doit répondre
aux besoins des utilisateurs, contenir de l’information exacte et à jour, être convivial, avoir fait
l’objet d’un processus de promotion efficace et faire participer les intervenants à son processus
continu de développement et d’entretien. Par ailleurs, un modèle conceptuel clair permet
de garder le projet ciblé en plus d’orienter la sélection des variables et des indicateurs et
l’organisation des données.
Le fait de définir l’initiative de façon plus générale, et non essentiellement en fonction de la santé,
contribue à renforcer le soutien et à mobiliser les partenaires. Si l’EMIS et CVC avaient intégré
uniquement des données sanitaires ou regroupé les données seulement en fonction des limites
des régions sanitaires, les autres secteurs ne seraient pas capables d’accéder à l’information
qui leur est pertinente. En regroupant les données à l’intérieur des secteurs géographiques
administratifs actuels ou secteurs desservis, on s’assure que les données cadrent avec les
structures décisionnelles préexistantes.
Le contexte institutionnel dans lequel se trouve l’initiative doit être pris en compte. Les différentes
façons d’organiser les systèmes de services de santé et de services sociaux au Québec et en
Saskatchewan ont eu une incidence sur l’approche, la gouvernance et la mise en œuvre des
deux initiatives.
Les cartes sont des outils puissants qui peuvent servir à communiquer la façon dont la santé
et le bien-être dépendent d’un certain nombre de facteurs sociaux et économiques. L’EMIS et
CVC ont reçu une attention positive à l’échelle nationale en tant qu’outils importants à l’appui
des connaissances et de la prise de mesures. Le fait de permettre aux utilisateurs de créer leurs
propres cartes a entraîné une augmentation dans l’utilisation de celles-ci au sein d’institutions
qui ne disposent pas d’une technologie de cartographie à l’interne.
Les organisations qui hébergent l’EMIS et CVC ont déjà utilisé des cartes pour étoffer la prise de
décisions; elles ont été en mesure de démontrer que les cartes apportent quelque chose de plus
en matière de planification et de mesures efficaces et fondées sur des données probantes. Les
deux initiatives ont conçu et mis en œuvre des systèmes répondant aux besoins des décideurs
du fait qu’elles établissent un lien entre les données et leur secteur de responsabilité respectif.
34 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Le tableau 2 souligne ci-dessous les facteurs qui contribuent au succès de la cartographie,
d’après les deux études de cas.
Tableau 2 – Facteurs qui contribuent au succès des initiatives de cartographie en fonction des études de cas sur l’EMIS et CVC
DONNÉES Intégration de données de différents partenaires, comme les services sociaux, les services de police, les commissions scolaires et les districts de santé, les données statistiques provenant d’un recensement, les inscriptions dans les écoles, les statistiques sur la criminalité et les indicateurs de santé sélectionnés, p. ex., les taux de maladies transmissibles et chroniques.
TECHNOLOGIE Utilisation de systèmes interactifs et collaboratifs de cartographie Web,
comme Géo Clip, qui sont conformes à l’ICDG, respectent les spécifications ouvertes et sont interexploitables et évolutives, ce qui permet une mise en œuvre à plus grande échelle.
GÉOGRAPHIE Données regroupées non seulement par limites des régions sanitaires, mais aussi par limites géographiques, service d’incendie, service de police, école, hôpital ou service, circonscription et code postal.
PARTENAIRES Participation d’un large éventail de partenaires des domaines de la santé et des services sociaux, comme les écoles, les universités locales, les gouvernements provinciaux, les organismes sans but lucratif, le secteur privé et les services de police.
GOUVERNANCE Approche axée sur l’utilisateur : les utilisateurs, les partenaires et les collaborateurs contribuent au projet en prenant part à des comités de gouvernance et en offrant un appui non financier.
UTILISATEURS Utilisateurs nombreux, y compris organismes de services sociaux des régions et du gouvernement provincial, organisations de services communautaires, organisations de recherche, comités régionaux, principaux ministères et organismes du gouvernement provincial, comme la Santé, les Services sociaux, l’Éducation et l’Enseignement postsecondaire, l’Emploi et le Travail, les Affaires municipales, le Service correctionnel, la Sécurité publique et les Services de police, les Relations avec les Premières Nations et les Métis et l’Entreprise.
ACCÈS Accès public et transparent à des données conviviales et intuitives. Accès permettant aux intervenants de gérer, de suivre et de planifier plus efficacement la prestation de leurs services.
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 35
5. ConclusionLe présent rapport décrit le rôle de la cartographie à l’appui de la planification et de la prise
de mesures relativement aux déterminants sociaux de la santé. Elle indique, à l’échelle locale,
où des mesures doivent être prises. Les deux études de cas démontrent que l’intégration
des données sur la santé et socioéconomiques s’est traduite par des mesures collaboratives
concrètes à l’échelle locale.
Les approches utilisées à Montréal et à Saskatoon confirment que les actions locales et les
pratiques s’attaquant à des préoccupations communes en matière de santé et de services
sociaux – dans le présent cas, le regroupement de données et la création d’outils d’analyse
servant les intérêts de divers partenaires – peuvent produire des résultats concrets. De plus,
ces initiatives contribuent à réduire le chevauchement des efforts, à normaliser les produits
de données, à renforcer la crédibilité et à accroître la capacité des organisations d’utiliser
des données probantes fiables pour éclairer leur travail.
Bien qu’il soit difficile d’établir des partenariats entre les secteurs et d’intégrer les systèmes
d’information, les avantages sont nombreux. Les données partagées et les outils d’analyse
conviviaux apportent de la transparence au processus décisionnel. Les outils de cartographie
rendent les besoins communautaires évidents et apparents. Les organismes gouvernementaux
et non gouvernementaux, les autres secteurs et le public peuvent ainsi réagir plus efficacement
en tenant compte des déterminants sociaux de la santé en fonction des meilleures données
probantes disponibles.
36 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE 37
Annexe 1 – AcronymesASSS Agence de la santé et des services sociaux
ASSSM Agence de la santé et des services sociaux de Montréal
ARC IMS Arc Internet Map Server
ICDG Infrastructure canadienne de données géospatiales
ICIS Institut canadien d’information sur la santé
CLSC Centre local de services communautaires
CRUIS Comité régional d’utilisateurs d’information sociosanitaire
CSSS Centre de santé et de services sociaux
CVC Community View Collaborative
DSP Direction de santé publique
EMIS Espace montréalais d’information sur la santé
ESRI Environmental Systems Research Institute
SIG Système d’information géographique
IDG Infrastructure de données géospatiales
TJS Service de mise en correspondance des données tabulaires
MSSS Ministère de la Santé et des Services sociaux
ASPC Agence de la santé publique du Canada
OSP Observatoire de santé publique
RLS Réseau local de services
DSS Déterminants sociaux de la santé
SÉSAM Surveillance de l’état de santé à Montréal
SGI Service de la gestion de l’information
RSS Région sanitaire de Saskatoon
SI Statistiques Interactives
CIRS Comité intersectoriel régional de Saskatoon
SCW Service de cartes Web
38 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
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40 LES CARTES POUR GUIDER LA PLANIFICATION INTERSECTORIELLE ET LE SUIVI – RAPPORT TECHNIQUE
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter les sites suivants :EMIS, À propos de l’EMIS : http://emis.santemontreal.qc.ca/info/a-propos-de-lemis/
EMIS, Cartographiez vos données :
http://emis.santemontreal.qc.ca/outils/atlas-sante-montreal/cartographiez-vos-donnees/
GANIS, Geographic and Numeric Information Systems: http://ganis.spno.ca/about/
Géo Connexions, Santé publique :
http://www.geoconnections.org/en/communities/publichealth/index.html
Geographic Information Systems (GIS) in the Health Field – An Opportunity to Bridge
the Gap Between Researchers and Administrators:
http://journal.cpha.ca/index.php/cjph/article/view/1580/1769
L’Atlas Santé Montréal, un outil Web précieux! http://www.quebecgeographique.gouv.qc.ca/
approfondir/bibliotheque/geoinfo/geoinfo-13janvier-2006.asp
Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec, 2002,
Programme national de santé publique, 2003-2012 :
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2002/02-216-01.pdf
Geomatics and Cartographic Research Centre, Université Carleton :
https://gcrc.carleton.ca/confluence/display/GCRCWEB/Overview
Agence de la santé publique du Canada, Qu’est-ce que l’approche axée sur la santé de
la population? http://www.phac-aspc.gc.ca/ph-sp/approach-approche/index-fra.php
Observatoire de la santé publique de la région sanitaire de Saskatoon :
https://www.saskatoonhealthregion.ca/PHO/
Web-Based Interactive Cartography: the Example of Géo Clip in Canada, Geomatica, vol. 63, no 1 :
http://www.geostat.ca/doc/article_geomatica.pdf