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Théodore Bray / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 1 L’émancipation des Noirs dans la Guyane hollandaise Extrait du journal d’un planteur dunkerquois Par Théodore Bray. Union Faulconnier Tome XIII Transcrit, illustré et mis en page par Jean-Marie Muyls Quoeque ipse miserrima vidi et Quorum pars magna fui. 24 Juin 1863 J'ai reçu hier seulement le journal de dimanche dernier. Ce journal contient, à l'égard des futurs affranchis, l'article suivant : « Le travail d'au moins quatre jours par semaine, pendant les trois mois de juillet, août et septembre, auquel sont tenus à leurs habitations ceux des anciens esclaves qui désireraient changer de maîtres et n'auraient pas encore conclu le contrat avec d'autres maîtres ou propriétaires, qui, par conséquent, n'auraient pas encore pu s'assurer un domicile, commence le lundi 6 juillet et doit être effectué sans interruption pendant les quatre jours consécutifs du lundi, mardi, mercredi et jeudi. Les ci- devant esclaves ont toutefois le droit de travailler pour leurs anciens maîtres avant le lundi 6 juillet, et pendant les deux jours du vendredi et du samedi, s'ils le désirent. » Après la lecture de cet article, j'appelle mon cuisinier, un jeune homme de 23 ans, le personnage le plus important de l'habitation. Source Internet Carte du Surinam ou Guyane Hollandaise

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Théodore Bray / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 1

L’émancipation des Noirs dans la Guyane hollandaise Extrait du journal d’un planteur dunkerquois

Par Théodore Bray. Union Faulconnier Tome XIII Transcrit, illustré et mis en page par Jean-Marie Muyls

Quœque ipse miserrima vidi et Quorum pars magna fui. 24 Juin 1863

J'ai reçu hier seulement le journal de dimanche dernier. Ce journal contient, à l'égard des futurs

affranchis, l'article suivant :

« Le travail d'au moins quatre jours par semaine, pendant les trois mois de juillet, août et septembre, auquel sont tenus à leurs habitations ceux des anciens esclaves qui désireraient changer de maîtres et n'auraient pas encore conclu le contrat avec d'autres maîtres ou propriétaires, qui, par conséquent, n'auraient pas encore pu s'assurer un domicile, commence le lundi 6 juillet et doit être effectué sans interruption pendant les quatre jours consécutifs du lundi, mardi, mercredi et jeudi. Les ci-devant esclaves ont toutefois le droit de travailler pour leurs anciens maîtres avant le lundi 6 juillet, et pendant les deux jours du vendredi et du samedi, s'ils le désirent. »

Après la lecture de cet article, j'appelle mon cuisinier, un jeune homme de 23 ans, le personnage le plus important de l'habitation.

Source Internet

Carte du Surinam ou Guyane Hollandaise

Théodore Bray / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 2

Coq, mon ami, lui dis-je, dans quelques jours vous allez être libre et je vous ai fait appeler pour savoir si vous voulez rester à mon service. Vous savez que la loi vous donne toute latitude à cet égard, c'est-à-dire que si je ne vous conviens plus, vous pouvez chercher un autre maître, me quitterez-vous ou ne me quitterez-vous pas ?

- Moi... vous quitter!!! Jamais, mon bon maître, jamais !!! J'ai été élevé par vous ; Madame m'a soigné comme une mère pendant ma dernière maladie; vous êtes tous deux les pépés de mon premier-né ; le jour de mon mariage, vous m'avez prêté votre montre ; Madame a répandu près d'un flacon d'eau de Carogne (sic) sur le mouchoir de mon épouse...; quoique nègre, j'ai aussi un cœur; je... je... je... (ici l'émotion lui coupe la parole et lui remplit le nez; pour soulager cet organe, il appuie son index sur sa narine gauche et soufflant violemment de la narine droite, il lance sur mon parquet la preuve de son émotion), je.... je vous aime trop tous deux pour jamais vous quitter.

Source Tropenmuseum

Esclave avec un nouveau né dans les bras (aquarelle de Théodore Bray)

-Je m'attendais à ce que vous venez de me dire, car je vous sais un bon nègre. Ainsi c'est dit: je puis compter sur vous ?

-Oui, mon cher maître, pendant quatre jours. -Comment pendant quatre jours? Et les autres jours? Car vous comprenez que je désire manger

chaque jour? -Oh ! mon excellent maître, ceci est votre affaire...; quant à moi, il me sera impossible de cuire

comme jadis, les vendredi, samedi et dimanche. Ce serait trop exiger de mes forces...; le roi lui-même en est

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convaincu, puisqu'indépendamment du dimanche, il accorde deux jours de repos par semaine à tous les nègres.

- Mais, vous vous trompez ; le roi ne vous accorde ces deux jours que pour chercher un autre maître, si vous n'êtes pas content du vôtre.

- Hum ! Si le roi avait voulu que j'employasse ces deux jours à chercher un autre maître, n'aurait-il pas, pour nous affranchir, choisi la sécheresse au lieu de la saison des pluies ? D'ailleurs, pourquoi chercherais-je un autre maître, puisque je ne veux pas vous quitter ?

- Mais puisque vous ne voulez pas me quitter, pourquoi voulez-vous de ces deux jours? - Pour me reposer, maître chéri. - Terminons. Voulez-vous ou ne voulez-vous pas rester à mon service ? - Je veux rester, nais je veux aussi mes deux jours de repos. - Et moi, animal que vous êtes, je prendrai un autre cuisinier ; de sorte qu'au lieu de deux jours de

repos, vous pourrez prendre toute la semaine. Sortez!!! Je vous chasse... - Merci, maître.

Et il s'éloigne joyeux. Je lui appliquerais volontiers le bout de ma botte dans la partie du corps qu'il me montre en partant,

mais à quoi cela me servirait-il ? Mieux vaut paraître indifférent et chercher un autre cuisinier qui n'ait pas besoin de se reposer pendant trois jours des fatigues des quatre autres.

Ce cuisinier, le trouverai-je? Et en attendant, que manger ?

Pour calmer l'agitation de mon sang, je reprends la lecture de mon journal et trouve, à la dernière page, l'anecdote suivante :

« Dans une ville de garnison, les bourgeois et les militaires en venaient si souvent aux mains que les autorités se virent obligées d'intervenir. Leur médiation n'ayant pas obtenu les résultats qu'ils en avaient attendu, le colonel fit savoir, par un ordre du jour, que tout militaire qui, se trouvant dans un endroit public, se prendrait de querelle avec un bourgeois, devrait vider son verre sans mot dire et quitter sur-le-champ l'établissement, sous peine de huit jours de salle de police. »

Quelques jours après on arrêtait un militaire qui avait battu un bourgeois.

- Qu'avez-vous à alléguer pour votre défense, lui demanda le juge. - Je n'ai pas à me défendre le moins du monde, répondit le troupier, et c'est le bourgeois qui est dans

son tort, car aux premiers mots que nous avons échangés, j'ai vidé son verre sans rien dire, et je me dirigeais vers la porte, lorsqu'il m'a flanqué une calotte.

Ce soldat avait raison, et mon cuisinier n'avait pas tort, car tous deux interprétaient la loi de la manière qui leur était le plus profitable.

29 Juin

Sur la plupart des habitations, on distribue des bananes toutes les semaines, de la morue tous les mois, et du tabac, des pipes, de la mélasse et du sel tous les trimestres. Comme c'est généralement le premier dimanche de chaque mois que cette distribution a lieu, mes noirs eussent eu droit à une distribution de tous ces articles le dimanche 5 juillet si, dès le premier, ils n'avaient été libres. Prévoyant que ce dimanche-là ils devraient se fournir eux-mêmes de ces objets, ils se sont concertés pour m'extorquer encore quelques vivres avant l'émancipation, et se réunissant, ce matin, une centaine environ devant ma maison, ils m'ont demandé à grands cris de la morue, du sel, des bananes et du tabac. C'est en vain que je leur ai répondu qu'ils n'y avaient aucun droit; leurs cris ont étouffé les miens. De guerre lasse et dans l'impossibilité de me faire entendre de ces furieux, je les ai envoyés se faire f….. En entendant ce juron plus grossier encore en langue nègre, ils se sont avancés, menaçants, jusque sur le perron et là, l'œil en feu et bégayants de colère, ils m'ont signifié que si je refusais les articles demandés, ils n'iraient

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pas au travail ce jour-là. Or, ce jour-là, j'avais du cacao à cueillir ! Si je refusais, c'était une récolte de perdue ; si je cédais, c'était montrer qu'ils étaient les plus forts! Que f ai re?. . . Je refusai, et m'avançant au-devant d'eux, les mains dans les poches, je leur dis d'un ton très calme que si, dans un quart d'heure, ils n'étaient pas tous partis pour les champs, ce laps de temps expiré, j'enverrais chercher main-forte...

Vingt minutes après, j'envoyais un exprès au commissaire du district pour lui demander quelques militaires et le porteur de ma lettre était à peine parti que tout l'atelier se rendait au travail.

La récolte a été de 1600 livres. 30 Juin

Ma femme, qui avait tenu bon jusqu'au dernier moment, est devenue tellement nerveuse à

la suite de la scène que j'ai eue hier avec mes moricauds, que je l'ai envoyée en ville ce matin à sept heures.

Source BNF

Habitation de planteur

A huit heures, j'ai reçu du commissaire du district la réponse suivante à ma lettre d'hier :

« Le commissaire du district fait savoir à M. Bray qu'il n'entre en fonctions que le 1er

juillet et que, par conséquent, tout différend qui s'élèvera entre ce dernier et ses noirs avant cette date devra être traité et par celui-ci et à l'ancienne manière. »

Quoiqu'à beaucoup d'habitations on ait exigé et obtenu des noirs le travail habituel, j'ai

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cru convenable de donner ce jour aux miens : ils sont venus m'en remercier vers huit heures et j'ai profité de ce qu'ils étaient tous réunis pour leur tenir à peu près ce langage :

« Noirs de Spieringshoek,(0) malgré la scène déplorable à laquelle vous vous êtes tous livrés hier, je vous donne la journée d'aujourd'hui, afin que vous puissiez vous préparer, par la méditation et la prière, au grand jour de demain. Cette nuit, à minuit, l'esclavage aura cessé : toutes les églises de Paramaribo vont fêter, par des actions de grâces, cette nuit solennelle ; celles du district seront ouvertes demain dans le même but. Que pas un de vous ne manque de s'y rendre pour remercier le Seigneur de ce qu' il vous a donné la liberté; que pas un de vous...

-N'aille sans passe? Me demande un noir. -Non, car demain on n'exigera de passes de personne ; mais que pas un de vous n'entre

dans le temple du Seigneur sans la ferme intention d'en sortir renouvelé. -Et cette n u i t ? me demanda une négresse, pourrons-nous.., danser? -Non, et je m'étonne que vous n'ayez pa s h o n t e de me faire une pareille demande; comment !

dans toute la colonie, on va prier le bon Dieu, pendant cette nuit, et vous demandez à danser?... Ne sera-t-il pas temps demain?,

-Brute, crie un nègre; folle, dit un second; bête..., sotte.... ajoutent quelques autres... Danser? A quoi pensez-vous?... Dormir... Oui...Voilà!

-Ni l’un ni l'autre; vous passerez comme partout, cette nuit en prières. Avant minuit, vous demanderez au Seigneur qu'il vous donne la force nécessaire de vous conduire désormais comme des hommes libres; après minuit, vous le remercierez de ce qu'il vous a permis de le devenir: J'ai dit. »

Là-dessus, ils se sont éloignés, et pendant toute la journée un calme profond a régné dans les nègreries.

Tué un bœuf pour demain.

Discussion avec le maître (Aquarelle de Théodore Bray)

Source Tropenmuseum

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1er Juillet

Hier soir, je suis allé me coucher à 9 heures. Tous mes domestiques (ils sont cinq) m'ayant demandé la permission de se joindre aux- autres noirs pour passer la nuit en prières, je me suis vu forcé de m'enfermer moi-même dans mon logis. Seul dans ma maison, pour la première fois depuis onze ans que j'habite Spiringshoek (car il y a toujours au moins deux négresses de garde en cas d'accident), mille pensées me tiennent éveillé, et mon grand lit créole m'est insupportable. Vers 11 heures, cependant, mes paupières s'alourdissent et la confusion commence à s'emparer de mon esprit, lorsqu'un coup de canon tiré à une habitation voisine me rappelle à la réalité; un second coup de canon se fait entendre... puis un troisième... Presqu'au même instant, j'entends ronfler les rouages de ma pendule... Il est minuit... L'esclavage a cessé... Le dernier coup vibre encore dans le silence, qu'un formidable hourrah, parti de mes cases à nègres, me fait dresser les cheveux sur la tête ; mais, de même que les coups de canon, ce hourrah est répété trois fois. A la troisième, il est suivi des cris de « Vive le Roi! » et j'en conclus que ces hourrahs sont le premier salut de mes noirs à la liberté qui vient de naître.

Source Internet

Partage de la nourriture

J'essaie en vain de me rendormir ; ce n'est que, vers 4 heures du matin que je m'assoupis un instant, pour être de nouveau réveillé, une demi-heure plus tard, par ce hurlement tout particulier du nègre dont un parent vient de mourir. Cette fois-ci, éveillé tout de bon, je m'habille et descends ; il est 5 heures. Je suis à peine dans ma vérandah, qu'un nègre m'apprend que Calista vient de mourir.

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Source Tropenmuseum

Un esclave est enterré sur la plantation (Aquarelle de Théodore Bray) -En voilà une qui n'a pas joui longtemps de sa liberté, me dit le noir en riant. -Savez-vous combien de temps vous jouirez de la vôtre? lui demandai-je d'un ton sec. -Maintenant que je ne suis plus exposé à mourir sous les coups, me répondit-il d'un ton

brutal, j'espère bien que ce sera de vieillesse... Ce ne sera pas de travail en tous cas... murmura-t-il entre ses dents.

Tous les nègres sont venus me saluer, vers sept heures, et m'ont remercié du bœuf que j'ai fait tuer hier à leur intention. Puis ils ont été s'habiller et sont partis pour l'église.

A six heures du soir, ils sont venus très poliment me demander la permission de danser, et cette permission leur ayant été accordée, le al a commencé vers huit heures.

2 Juillet, 9 heures du matin

Le bal vient de cesser, faute de danseurs. Les hommes sont ivres, les femmes sont saoules. Tout est tranquille.

La suite à la prochaine malle, si les évènements en valent la peine.

Plantation Spieringshoek, 2 juillet 1863.

5 Juillet, 8 heures du soir

Pendant les cinq j o u rs qui, en dépit du proverbe, viennent de se suivre et de se ressembler, l'ordre le plus parfait a régné chez moi. Favorisés d'un temps magnifique pendant le jour, et d'un admirable clair de lune pendant la nuit, ces messieurs et ces dames (dès le premier jour, ils se sont donné ce titre) ont joui à

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gogo des douceurs d'une liberté telle qu'ils la comprennent. Ainsi, levés chaque matin, entre sept et huit heures, ils sont restés étendus au soleil jusqu'à dix. De dix à onze, ils ont fait leur toilette ; puis, gantés de frais, les uns en sabots, les autres chaussés de vieux souliers ou de savates (1), tous munis d'un parapluie - pour préserver leur teint probablement; car il fait le plus beau temps du monde —ils se sont mis à fai re des visites dans le voisinage. De retour vers cinq heures, i ls se sont mis à table jusqu'à neuf, et

La cérémonie faite, Mironton, mironton, mirontaine, La cérémonie faite. Chacun s'en fut s 'coucher; (ter). Les uns avec leurs femmes Mironton, mironton, mirontaine, Les uns avec leurs femmes, Et les autres tout seuls.

Pendant ces cinq jours, je n 'a i vu ni ivresse, ni rixe, r ien en un mot qui annonçât

qu'on venait de lâcher la bride à tous les appétits grossiers de la race noire ; ceci soit même dit à l'honneur des nombreux affranchis. Ils ont été non-seulement plus polis que jamais, mais encore, ils ont essayé — sed frustra de parler hollandais et de manger avec des fourchettes.

Source Internet

Promenade dans les rues de Paramaribo

Vers quatre heures, ils sont venus très poliment me redemander de la morue.

-Nous savons parfaitement, m'a dit l'un d'eux, que nous n'y avons aucun droit; mais nous savons aussi que vous êtes trop juste pour ne pas vouloir comprendre que n'ayant encore rien gagné, il nous est

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tout a fait impossible d'acheter des vivres. Avant l'émancipation, vous avez été pour nous un bon maître, mieux qu'un bon maître, un père. Répudierez-vous ce titre au moment où nous avons le plus besoin de vous ?

-Non, certes, ai-je répondu, et je suis heureux de voir que la liberté, loin de vous avoir tourné la tête, n'a fait qu'accroître les sentiments d'affection et de respect que vous m'avez témoignés pendant dix ans. Ces sentiments, Messieurs, sont réciproques, vous aurez de la morue.

Le commandeur (2) est venu à six heures me demander mes ordres pour le travail de demain ; je les lui ai donnés, comme d'habitude, désignant les uns pour tel travail, les autres pour tel autre, et après un souper froid, je me suis couché à neuf heures et endormi à dix, dans la douce illusion que des noirs qui raisonnèrent si bien ne manqueraient pas d'obéir à la loi qui ordonnait de reprendre les travaux ordinaires le lendemain 6 juillet.

6 Juillet, 7 heures du soir

Ce matin, en me levant comme d'habitude à cinq heures, mon premier regard, en ouvrant- mes volets, a été pour la meule, où jadis en m'éveillant je voyais les travailleurs occupes à aiguiser leurs instruments aratoires. La meule est déserte et quoiqu'il fasse déjà jour, tout est encore silence dans les nègreries. Ce silence de mauvais augure me faisait battre le cœur. Je m'habille et descends ; j'appelle le commandeur.

-Est-ce que les noirs ne sont pas aux champs, aujourd'hui ? -Je ne sais pas, Monsieur (hier encore il m'appelait Maître). -Comment! Vous ne savez pas? Allez, donc le leur demander alors.

Source Tropenmuseum

Travail dans la plantation (Aquarelle de Théodore Bray)

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Le commandeur retourne dans les nègreries.

Une demi-heure se passe et il n'est pas encore revenu : dans les cases à nègres rien ne bouge et le silence continue. Je suis sur le point de les croire abandonnées, lorsque je vois sortir de l'une d'elles un mossieu portant vieux souliers et chapeau neuf, et qui, dans sa toilette du matin, fume avec un flegme inouï une pipe allemande dont le tuyau a quatre pieds de long. Ce Monsieur vient de mon côté; lorsqu'il n'est plus qu'à deux pas de moi, je l'arrête.

-Où allez-trous ? Pas de réponse.

-Pourquoi n'allez-vous pas aux champs ? Pas de réponse.

-Voulez-vous bien me répondre, sacré vilain puant et sale nègre que vous êtes 1 -Moi aller... moi aller... moi aller... où... vouloir.., moi libre... et pas plus nègre que vous..., moi

blanc... maintenant. -Ah ! c'est comme çà ?... Ainsi, vous refusez d'aller au travail? -Oui...

Source Tropenmuseum

Repos devant la case (Aquarelle de Théodore Bray)

Et il passe son chemin, majestueux comme Jupiter, et s'enveloppant comme ce dieu d'un nuage... de fumée. Et non seulement lui ne va pas aux champs, mais personne n'y va, et de tous ceux — apparent rari nantes — que je vois sortir de leurs cases et auxquels je fais la même demande, j'obtiens la même réponse :

-Je suis libre. Le commandeur vient enfin :

-Eh bien? -Eh bien! Monsieur, personne ne veut aller aux champs aujourd'hui.

Théodore Bray / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 11

-Mais pourquoi ? - Parce qu'ils avoir reçu hier du frère Morave du district l'ordre de se rendre tous à l'église,

aujourd'hui, pour que le bon Dieu bénisse leurs travaux. -Ils mentent : il n'y a d'église nulle part, aujourd'hui ; si c'était le cas, le frère Morave, qui est la

politesse même, n'eût pas manqué de m'en prévenir, moi tout le premier: Aujourd'hui, lundi 6 juillet, les travaux doivent recommencer : m'avez-vous entendu?

-Oui, Monsieur. -Eh bien! dites-le leur, et si, à huit heures, tout l'atelier n'est pas parti pour les champs, ces

messieurs apprendront à leurs dépens qu'il y a des lois et dans chaque district un commissaire de police pour les faire respecter, et que le nôtre n'est pas homme à se laisser, comme moi, payer en monnaie de singe! Allez!

Source Tropenmuseum

Habitations d’esclaves affranchis (Aquarelle de Théodore Bray)

Cette conversation a lieu à vingt-cinq pas des cases à nègres, et je m'arrête, tourné de leur côté,

pour écouter quelle sera la réponse des nouveaux affranchis au message que je viens de leur envoyer. Ce que j'entends, le voici :

Le commandeur. — Monsieur dit que vous êtes tous des menteurs et que le Bon Dieu à autre chose à

faire que de bénir les travaux d'un nègre. Il dit: que si vous n'allez pas au travail, il appellera le commissaire de police pour vous faire mettre en prison. Il dit que vous êtes tous des singes!

Les nègres en chœur.-Ah ! Ah ! Ah ! Forcer des gens libres, des blancs à travailler ! Ah ! Ah ! Ah !... c'est à mourir de rire... Ah! Ah ! Des singes ! C'est lui qui est un singe !...

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Le commandeur.- Voulez-vous aller aux champs?

A cette nouvelle demande, les rires dégénèrent en huées, et je me retire furieux pour aller dans mon bureau écrire au commissaire la lettre suivante :

«Monsieur Le Commissaire,

« Je me vois, à mon grand regret, forcé de vous prévenir que les noirs de Spieringshoek ont refusé aujourd'hui d'aller aux champs. Deux d'entre eux, les nommés Nicodème Confiture et Jean Pitaud, les premiers que j'ai vu sortir de leurs cases et auxquels j'ai demandé pourquoi ils n'allaient pas au travail, n'ayant pas même daigné me répondre, je prends la liberté de vous les signaler, dans l'espoir que vous voudrez bien leur faire comprendre -- à tous deux en particulier — que le premier devoir d'un homme libre est d'obéir aux lois, et le second d'être poli envers tout le monde. »

Ma lettre terminée, j'allais appeler un négrillon pour 1a porter à son adresse, lorsque Nicodème vint; suivi de tout l'atelier endimanché, me demander une passe générale pour aller a l'église. Je refusai.

Source Tropenmuseum

Femmes affranchies, endimanchées (Aquarelle de Théodore Bray)

Théodore Bray / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 13

-Veuillez alors nous en donner une pour aller chez le commissaire, me dit-il, afin que nous puissions nous plaindre à ce fonctionnaire de ce que vous ne voulez pas que nous assistions à la bénédiction des travaux.

-Volontiers, répondis-je : j'ai justement pour M. le Commissaire la lettre que voici, et que vous voudrez bien lui remettre vous-même.

…Et le voilà, lui et les autres, ayant chacun leur dame au bras, et qui, puisque je leur refuse d'aller à l'église, vont demander cette permission au commissaire. Je le croyais du moins. Ce ne fut que vers cinq heures que j'appris que tous les nègres valides du district (deux mille personnes environ), s'étaient réunis ce jour-là chez le commissaire, sous prétexte de lui demander des éclaircissements, et en réalité dans le but de donner, dès le premier jour, aux blancs une preuve de leur peu de respect pour la loi qu'ils avaient faite, et qui avait ordonné de reprendre les travaux, le 6.

Quant au commissaire, en voyant arriver de droite et de gauche (car il demeure au centre du district) des masses de noirs dont il ignorait les intentions, il prit le parti très spirituel de s'embarquer à bord du vapeur qui faisait précisément ce jour-là le service des habitations et qui, par le plus grand des hasards encore, se trouvait à son débarcadère au moment où arrivaient les députations nègres. C'était prouver à celles-ci qu'il ne se souciait que fort peu de leurs démonstrations, et ce qu'elles comprirent, après avoir, en vain, passé toute une journée au soleil à l'attendre. N'avais-je pas raison de dire que ce commissaire était un homme d'esprit ?

Source Internet

Bateau vapeur à roues (photo plaque de verre)

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Vers sept heures, le commandeur est venu de nouveau me demander mes ordres pour la journée de demain.

-Hier soir, lui ai-je répondu, vous êtes venu me faire la même demande, et croyant avoir affaire à des gens qui ont leur bon sens, je vous ai dit quels seraient les travaux d'aujourd'hui. Au lieu d'aller aux champs, vous êtes allés vous promener jusque chez le commissaire. Je dois donc supposer que vous ne me faites cette demande que pour la forme et que ces Messieurs n'iront pas plus au travail demain qu'aujourd'hui.

-Oh ! Monsieur, comment pouvez-vous supposer cela ? Je suis moi-même un nègre et par conséquent tout ce qu'il y a de plus stupide et de plus bête au monde; mais je comprends cependant et eux aussi que la liberté ne nous donnant pas à manger gratis, nous devons travailler pour vivre.

- Si vous pensez un mot de ce que vous dites, et je l'espère, dites-leur que les ordres donnés hier restent les mêmes pour demain.

12 Juillet

Avant l'émancipation, j'avais chaque jour une moyenne de 35 travailleurs aux champs, soit environ 200 tâches par semaine (3). Voici quel a été, pendant les cinq derniers jours, le nombre de ceux qui ont compris qu'il fallait travailler pour vivre :

Jour Hommes Femmes Nombre de tâches Mardi 7 15 40 25 Mercredi 8 10 3 13 Jeudi 9 9 9 Vendredi 10 4 4 Samedi 11 Personne Personne 0 Total 51

Pendant toute la semaine, il a plu, de sorte que je n'ai pu aller aux informations. Mes voisins ont fait comme moi : ils sont restés chez eux. Depuis le 6, je n'ai donc vu âme qui vive. Mes nègres, par contre, ont été voir leurs voisins; ceux-ci sont venus visiter les miens, et par quelques mots que j'ai saisis, j'ai compris que non seulement ils avaient suspendu les travaux partout, mais encore qu'ils s'étaient concertés dans toute la colonie pour opposer leur inertie aux vigoureuses mesures qui devaient réprimer la paresse et le vagabondage. Comprenant dès lors que, les plaintes étant générales, le commissaire ne saurait où donner de la tête, j'ai laissé les événements suivre leur cours, intimement persuadé que l'inertie des noirs ne tarderait pas à se changer en révolte; que comme toujours le signal en viendrait des ateliers des grandes plantations à sucre, et qu'enfin le gouverneur, qui est un homme ferme et résolu, n'attendait que leur initiative pour frapper un grand' coup.

Ce que j'ai prévu est arrivé, car j'ai reçu ce matin, de la ville, une lettre d'un de mes amis, qui m'écrit:

« Vous pouvez vous estimer très-heureux d'avoir eu cinquante-un travailleurs pendant la semaine dernière, car les noirs refusent partout de retourner aux champs. Ils sont en pleine révolte à l'habitation Rudolphe et Werther (cinq cents noirs), malgré l'énergie du commissaire, qui en a mis une vingtaine, aux fers. Aux Rapides (quatre cent-cinquante noirs), ils ont voulu assassiner le gérant, et hier vendredi, le vapeur a emmené en ville quatre-vingts des plus furieux. Cette mesure, au lieu de calmer les esprits, n'ayant fait que les exaspérer davantage, le gouverneur s'y est rendu ce matin avec un navire de guerre.»

Indépendamment de cette lettre, j'en ai reçu une de ma femme, qui m'annonce avoir trouve un cuisinier, et une autre de ma fille Louise, datée de Dunkerque, 14 juin. La chère enfant m'écrit :

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« Quel dommage que vous n'étiez pas ici le jour de la procession ; c'était si joli : vous auriez eu bien du plaisir. Quand donc viendrez-vous à Dunkerque ? J'espère bientôt, car je désire beaucoup vous voir. » (Et moi donc ?)

Source Tropenmuseum

Travailleurs de la plantation en conciliabule (Aquarelle de Théodore Bray)

Heureux âge... Le père à la veille d'une ruine certaine, si les travailleurs lui font défaut, passe ses jours dans d'insupportables angoisses et ses nuits dans l'insomnie ; et sa fille, sa fille pour laquelle il supporte tout, insolences, angoisses et nuits sans sommeil, sa fille n'a qu'un seul regret, c'est que son père n'ait pu assister au défilé d'une procession ! ! Heureux enfant.

Ce soir, j'ai eu la visite de trois de mes voisins, qui m'ont confirmé les détails que je viens de donner au sujet des noirs. Ils sont, comme moi, persuadés que cette simple démonstration (la présence du gouverneur) suffira pour remettre toute chose en place, et que ces messieurs, voyant qu'ils n'ont à opter qu'entre deux partis : gagner de l'argent ou se laisser mettre en prison, préféreront le premier.

Autant pour nous réjouir de cette bonne nouvelle que pour fêter mon anniversaire, qui a eu lieu aujourd'hui, je les retiens à souper. Six bouteilles de Chambertin-Romanée, dont mon excellent beau-père m'a fait cadeau, à l'occasion de ma quarante-cinquième année, ne nous mettent pas peu en gaieté. De six

Théodore Bray / Généalogie et Histoire du Dunkerquois / G.H.Dk. Page 16

que nous sommes à table, quatre n'en ont jamais bu : ce sont mes trois voisins et mon économe. On n'en a pas bu depuis le jour où Napoléon 1er fit son entrée à Amsterdam (1810)(4) : c'est mon vieil oncle, M. Van Bommel ; le sixième, votre serviteur, n'en a pas bu depuis le jour — summa dies — où M. Mollet, à qui il envoie ses affectueux compliments, eut l'amabilité de lui en faire déguster chez lui. Pour tous, c'est donc un vin rare; c'est aussi, à ce qui paraît, un vin qui met l'esprit en relief, car un de mes convives; auquel je n'en soupçonnais guère, propose un très joli toast à la liberté.

Source Internet

Maisons de Paramaribo

Ainsi, il prétend que l'émancipation étant un progrès pour le noir, ce progrès ne peut manquer de tourner à notre profit. A l'appui de ce qui me parait, pour le moment, un paradoxe, il parle libre-échange, renversement de barrières, suppression de douanes, que sais-je encore? Il parvient cependant à nous convaincre et nous vidons nos verres à la réalisation de ses rêves.

Plus modeste et moins savant, mon économe boit à la santé de mes parents et de mes amis. Une larme me roule dans l'œil, en lui serrant la main pour le remercier de ce toast, car il me transporte à la fois en plein Dunkerque et dans la maison de Paramaribo qu'habitent ma femme et mes fils, et quel toast pouvait m'être plus sensible?

19 Juillet

Les travaux ont repris lundi dernier avec plus d'ardeur que jamais, et non seulement aucun des

anciens travailleurs n'a manqué à l'appel, mais encore beaucoup d'individus qui avant l'émancipation se disaient trop vieux ou trop faibles pour travailler, et qui, par conséquent, vivaient à mes dépens, sont venus me demander de l'ouvrage. Je parlais plus haut des 200 tâches que j'obtenais par semaine avant l'émancipation ; pendant celle qui vient de s'écouler, j'en ai eu 324 de 45 travailleurs, dont la plupart ont travaillé double.

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Et voilà, mes très chers, comment les noirs de Surinam ont passé de l'esclavage à la liberté. N'avais-je pas raison de vous dire, Mademoiselle, que tout est bonheur ici-bas? Et toi, mon cher Alphonse (5), toi qui as assisté à l'émancipation des noirs, à la Martinique, as-tu pu penser que notre excessive sévérité ferait notre salut? Non, n'est-ce pas ! Eh bien ! Ni moi non plus. Répétons donc avec le moraliste : « Que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », et avec le poète : « Post-nebulus phoebus, post tristix fata triumphus. »

Théodore Bray. 1863 Lexique : (0) Spieringshoek est une plantation de café sur le Commewijne dans le quartier Commewijne au Suriname . La plantation est située en aval côté de la plantation ami et politique des soins de Parent et en amont à côté de la plantation Tyronne . Le terrain a été délivré à Gerrit Haarlem. En 1745, Ce qui s'est passé après le fort New Amsterdam était terminée et la terre entre le fort et le fort Sommelsdijk étaient protégés. Les motifs ont été publiés dans une taille de 500 acres. Le nom de la plantation était encore beaucoup Alte et le nom de la plantation voisine était Sorg mère. Famille Spierin En 1752 Jacoba Hendrina était Voltelen, veuve de Guillaume François de Senilho le propriétaire. Jacoba marié cette année Jacob Henrik Carel Spiering. En 1758, semble être en Spieringshoek avec le propriétaire Jacob Spiering. Changé le nom de la plantation Spiering de 1745 semble avoir fonctionné au Suriname, mais la première trace écrite vient de 1751, quand lui et un détachement de soldats est arrivé avec le navire "Vreede Empire" d'Amsterdam. A cette époque, il a servi dans les troupes que l'on appelle l'État, mais vers 1756, il rejoint la Société du Suriname . Grâce à son mariage, il est entré en possession de plantation beaucoup de Alte et il a mis trois autres plantations. Deux d'entre eux étaient à l'Creek Matapica. Ceux-ci ont par la suite le café et le coton plantation Spierings soins. Après avoir discuté avec Jan Nepveu , probablement au sujet de la succession de Wigbold Crommelin Spiering doivent quitter le pays. Populairement le Spierie de plantation dérivé de Spiering. Famille Nepveu La plantation est vendue aux enchères en 1761 et est possédée par Jan Nepveu qui a été marié en 1767 à Elisabeth Buys. Ce fut à son tour le propriétaire des plantations Achète Lust et industrie du minerai Stolk, dont elle avait hérité de Isack et Jan Stolkert. Il faudra attendre une bonne partie du 19e siècle, avant que les colis Spieringshoek, Stolk Ore Diligence et achète Lust ont été fusionnées en une plantation. En attendant, le Thyronne de jardin ajouté en 1838 à la Spieringshoek de plantation. Nepveu contribue la propriété à sa fille, la veuve Van der Velden. 1790 est, en plus de plantations le long de la Commewijne coton cultivés. De Nepveu est l'autre nom ou Nepveu Nove. Famille Bray Ensuite, la plantation a été vendue à Jean Frouin et Théodore Bray. Bray conduit l'administration et a été directeur. Il est venu au Suriname en 1841, et a travaillé plusieurs années en tant que surveillant vraisemblablement blanc. Il a épousé une fille du Frouin familiale et devint copropriétaire de Spieringshoek. Théodore était le frère aîné de Heloise Stephany Bray, mariée à Jacob Isaac Spiering, le petit-fils de Jacob Spiering. Theodore Bray dispose d'un grand nombre de dessins et d'aquarelles faites de la vie sur une plantation. La famille Bray a conservé la propriété jusqu'en 1910. Dans la période 1880 - 1928 sont arrivés 325 travailleurs et un grand nombre d'hindous javanais sur la plantation. Bray, qui a fini en 1876, était devenu le propriétaire de tous les lots, fondée avec sa famille NV West Indian Agricultural Society Spieringshoek sur le cacao pour produire. A cette époque, il ya aussi le cacao et, dans une moindre mesure, de la banane cultivée. L'opération a été poursuivie de 1907 à 1955 par NV Spieringshoek Culture Company, fondée par Jansje et Elisabeth Swijt et Alfred de la Parra. Vers 1925, il y a aussi le riz cultivé sur la plantation. La plantation est l'un des très rares, encore en usage et se développe maintenant agrumes . Le propriétaire actuel est la famille Bagwat. Autour de 1870, la maison de plantation mis en place est toujours là. La construction est entièrement en fonte. (Source Wikipedia) (1) Quoiqu'on n'ait jamais défendu aux esclaves de porter des souliers, il a toujours, dans toutes les colonies, été tacitement convenu qu'un homme libre avait seul le droit de se chausser ou plutôt de s'estropier

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les pieds. Cette partie du vêtement a même donné lieu chez les esclaves au proverbe que voici : « La liberté est bonne, mais elle engendre des cors (c'est-à-dire des soucis) ». (2) Le commandeur est toujours le meilleur noir d'une habitation. Il est chargé de surveiller les travaux, de transmettre à l'atelier les ordres du planteur et de veiller à l'ordre dans les nègreries. (On appelle ainsi un assemblage de cases à nègres.) (3) On entend par tâche, la quantité de travail qu'un nègre de force ordinaire peut effectuer en un jour. Voici quelles sont les taches à une cacaoyère : Planter, un nègre par avre (l'avre vaut 10 ares) ; Sarcler, 6 nègres par avre ; Nettoyer les arbres, 200 arbres par nègre; Cueillir, 75 à 100 livres par nègre. (4)NDLR : il doit y avoir erreur de date, Napoléon Bonaparte a fait son entrée à Amsterdam le 9 octobre 1811. (5) M. Théodore Bray a épousé une créole et eut deux fils et deux filles. II est le cousin de M. Alphonse Bray qui fonda Bray-Dunes et le Sanatorium de Saint-Pol.

Source Internet

Le Palais du gouverneur et les administrations à Paramaribo