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    UNIVERSITE DE PARIS I PANTHEON SORBONNE

    U. F. R DECONOMIE

    NUMERO ATTRIBUE PAR LA BIBLIOTHEQUE

    Anne 2006

    THESE

    Pour obtenir le grade de

    DDOOCCTTEEUURRDDEELLUUNNIIVVEERRSSIITTEEDDEEPPAARRIISSII

    Discipline : Sciences Economiques

    Prsente et soutenue publiquement par :

    Marjor ie Lecerf

    Janvier 2006

    LLEESSPPEETTIITTEESSEETTMMOOYYEENNNNEESSEENNTTRREEPPRRIISSEESSFFAACCEE

    AALLAAMMOONNDDIIAALLIISSAATTIIOONN

    Directeur de thse :

    MonsieurRoland Lantner,Professeur lUniversit de Paris I

    Panthon Sorbonne

    Jury :

    M. Xavier Greffe, Professeur lUniversit de Paris I

    M. Jean-Pierre Chamoux, Professeur lUniversit de Paris V

    M. A Hamdouch, Matre de Confrence lUniversit de Lille

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    A tous ceux qui me sont chers,

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    Luniversit Paris 1 Panthon Sorbonne nentend donner aucune approbation ni improbation

    aux opinions mises dans les thses ; ces opinions doivent tre considres comme propres

    leurs auteurs.

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    Remerciements

    Lessentiel de ces travaux a t men grce au soutien de lENSR (European Network for

    SME Research) et de lAgence Franaise pour le Dveloppement International des

    Entreprises, au sein dun laboratoire de recherche de la Maison des Sciences Economiques

    Paris.

    Mes premiers remerciements iront mon directeur de thse, Monsieur Roland Lantner,

    Professeur LUNIVERSITE DE PARIS I,PANTHEON SORBONNEqui a accept dencadrer cette

    thse et qui ma tmoign son soutien et sa confiance. Je lui exprime ma profonde gratitude

    pour mavoir fait bnficier de son exprience et de ses comptences.

    Les tudes concernant les PME ont t ralises par l ENSR et encadres notamment par

    Monsieur Van der Horst, Bruxelles. Je le remercie vivement de mavoir fourni de manire

    dsintresse tous les documents de travail ncessaires mes recherches.

    Je remercie galement Madame Jeanin et Monsieur Berchtikou de la Chambre de

    Commerce et dIndustrie de Paris ainsi que Madame Launey dUBIFRANCE Paris, pour leur

    collaboration et leur aide dans ma collecte dinformations pertinentes sur les PME.

    J'ai apprci l'aide que m'a apport Monsieur Yannick Chtelain, Docteur, Enseignant

    GRENOBLE ECOLE DE MANAGEMENT, sur lanalyse des Technologies de lInformation et de la

    Communication. Je le remercie aussi pour le soutien et la sympathie qu'il m'a tmoign.

    Mes remerciements ne sauraient oublier le Professeur Docteur Woywode, Directeur du

    laboratoire de Management International lUniversit RWTH, qui a bien voulu mapporter

    son soutien quant au dveloppement de lanalyse concernant lobservation stratgique des

    PME. Je remercie Monsieur Karoubi, tudiant la Maison des Sciences Economiques, pour

    son aide concernant les dveloppements empiriques des recherches.

    Que Monsieur Andreas Nel, Sybaweb Afrique du Sud, Dirigeant de PME et Monsieur Peter

    Salvage, Sybaweb Afrique du Sud, Co-Dirigeant de PME reoivent ma sincre amiti ainsi

    que mes vifs remerciements pour leur collaboration.

    Toute ma reconnaissance ira aussi Madame Annick Morin, merci pour son soutien

    administratif.

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    SSOOMMMMAAIIRREE

    Introduction gnrale

    PREM I ERE PART I E : La mondialisation et le commerce

    international

    Chapitre I- La mondialisation : de quoi sagit-il ? Quelle position pour la

    PME ?

    Chapitre II- Elments du commerce international et consquences sur

    les PME

    Conclusion : La petite et moyenne entreprise en situation de faiblesse

    DEUX I EME PART I E : Les PME face la mondialisation

    Chapitre III- Facteurs cls dinteraction entre PME et internationalisation

    Chapitre IV- Les obstacles linternationalisation des PME et les moyens

    de les surmonter (enqute et analyse de donnes sur linternationalisation

    de la PME)

    Conclusion : Difficults et chances de la PME dans la mondialisation

    TRO I S I EME PARTI E : Possibilits stratgiques des PME dans le

    cadre de la mondialisation

    Chapitre V- Lanalyse de la position stratgique de la PME

    Chapitre VI- Les stratgies dinternationalisation adaptes aux PME

    Chapitre VII- La PME et lacquisition des comptences

    dinternationalisation

    Conclusion : Proposition de solutions

    Conclusion gnrale et perspectives

    Bibliographie

    Table des matires

    Annexes

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    Introduction

    IInnttrroodduuccttiioonnggnnrraallee

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    Introduction

    Lune des problmatiques majeures pour les entreprises au cours des dernires dcennies

    consiste en un accroissement permanent de la matrise de leur environnement. Le

    phnomne de mondialisation joue donc un rle majeur sur lactivit des firmes. Le

    commerce, les technologies, la vie sociale et culturelle ainsi que le fonctionnement des

    structures politiques dans les diffrentes parties du monde sont aussi affects et soumis ce

    mcanisme de transformation. La scne conomique mondiale et europenne a donc subit

    un grand nombre de modifications importantes. Aujourdhui, les PME vocation

    exportatrices sont videmment touches par ces transformations environnementales, mais

    aussi les PME qui navaient lorigine quune vocation nationale.

    PPrroobbllmmaattiiqquuee

    La mondialisation met-elle en danger lactivit des PME? Doit-on craindre une disparition

    progressive de la petite ou moyenne entreprise au profit dun dveloppement massif des

    grandes entreprises multinationales ? La rponse classique cette question bascule de plus

    en plus frquemment en faveur dune vision alarmiste lie aux mouvements de concentration

    prsents dans un nombre croissant de secteurs. Le dploiement massif des stratgies de

    cots et la tendance Big is beautiful qui dbuta dans les annes 1980 lchelle mondiale

    ont engendr le dveloppement de gants internationaux contre lesquels la PME a vu ses

    parts de march rduites progressivement la peau de chagrin allant bien souvent jusqu

    sa disparition. Aussi au cur dune telle analyse retrouve-t-on la notion du jeu somme

    nulle o lun gagne ce que lautre perd ; ds le XVIe sicle, Jean Bodin 1affirmait que La

    grandeur dun prince, en bien parler, nest autre chose que la ruine, ou diminution de ses

    voisins ; et sa force nest rien que la faiblesse dautrui. Cette vision archaque mais

    nanmoins toujours dactualit dans certaines analyses mne la dbat vers un constat

    inquitant qui souligne la supriorit du plus fort (la grande entreprise) conduisant une

    diminution permanente et dfinitive du plus faible (la PME).Cette vision prsente cependant un caractre restrictif fatal sa pertinence ; le succs de la

    PME ne dpend pas de la faillite des multinationales. Les petites et moyennes entreprises

    souffrent de carences en terme de capacits dinternationalisation et de ce fait accumulent

    un retard majeur sur les marchs mondiaux. La faiblesse dune entreprise nest pas un fait

    immuable, il est possible dy remdier afin den assurer sa survie. Par ailleurs, certaines

    caractristiques des PME leur confrent des forces non ngligeables en ce qui concerne

    lacquisition dune position concurrentielle meilleure2. Bien que nettement plus importantes

    1JEAN BODIN,Les six livres de la Rpublique de J.B., Paris, 1576

    2TORRES G.,Les PME, Paris, Flammarion, 1999

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    Introduction

    en terme de taille, la France ou encore lAllemagne sont loin de mettre en pril les

    conomies Suisse ou encore Hollandaise. Dotes de facteurs cls de succs diffrents et

    dun dynamisme prcieux, les petits acteurs peuvent, sils ralisent les bons choix

    stratgiques, rejoindre les plus grands. Les consquences des relations entre les grandes

    entreprises et les plus petites ne peuvent donc pas tre prvues longtemps lavance. La

    globalisation et lapparition des firmes multinationales en grand nombre ont remis en

    question le positionnement de la PME. Pour cette dernire, les enjeux sont vitaux, il y va de

    sa prennisation ou de sa disparition. Afin de mieux comprendre les relations complexes

    existantes entre mondialisation et PME, observons le cas des entreprises europennes qui

    doivent sadapter des largissements frquents de leurs marchs lis lUnion

    Europenne en plus de la globalisation gnrale des conomies.

    Lanalyse dune enqute, mene par lENSR3(The European Network for SME Research),

    en 2003, concernant linternationalisation des PME dans les 18 pays partenaires de lpoque

    plus la Suisse, permet de faire le point sur quelques indicateurs cls. Les entretiens passs

    avec les chefs dentreprises de plus de sept mille PME devaient apporter des rponses

    concrtes aux diffrentes motivations sinternationaliser et aux freins lis une telle

    dcision. Les hommes et femmes interrogs, impliqus quotidiennement dans les

    problmatiques lies aux petites structures, ont soulign comme premier point de faiblesse

    les lacunes en terme de qualification du personnel, en effet, dans le cadre duneinternationalisation, la PME doit faire face des rglementations administratives plus

    nombreuses qui ncessitent des connaissances largies notamment en terme de droit. Les

    secondes insuffisances dsignaient un investissement financier trop consquent et des

    lacunes en terme de soutien et de conseils. Ces deux manques indiquent une insuffisance

    en informations institutionnelles qui prive lentreprise de multiples soutiens existants. Le

    rsultat le plus dterminant de cette enqute concerne la vision focalise en nationale voire

    en locale de la PME, en effet, plus de la moiti des chefs dentreprises sollicits ont soulign

    le fait de navoir jamais envisag une internationalisation de leur activit. Alors quun simplediagnostic de lenvironnement ainsi quune planification stratgique internationale pourrait

    permettre une anticipation concernant les opportunits ou menaces, 60% des PME ngligent

    ses outils de gestion qui sont pourtant monnaie courante dans la totalit des grandes

    entreprises. Grce une optimisation de ces diffrents facteurs, la position des PME se

    verrait nettement amliore et les perspectives de dveloppement des petites structures

    connatraient un avenir meilleur. Il convient cependant de se poser la question des

    mthodologies appliquer afin dagir favorablement sur ces derniers.

    3Pour de plus amples informations concernant lENSR, consulter annexe 14

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    Introduction

    En complment de lanalyse de lenqute ENSR, une srie de tests a t ralise afin

    dobserver les principaux facteurs issus de lanalyse prcdente et denrichir cette dernire

    par le biais de critres jusquici ignors. Ainsi, les facteurs ont t approfondis de mme que

    leurs effets sur la PME. Afin de raliser ces tests, une base de donne a t cre, elle

    comporte, dans son ensemble 255 entreprises de 1 250 employs. Afin de rendre cet

    chantillon reprsentatif, il a t constitu selon la mthode alatoire stratifie. Aussi, les

    proportions de la base totale (70 000 PME franaises) ont t conserves en terme de

    nombre demploys et de secteurs. Les conditions de la constitution de lchantillon

    permettent lapplication de la thorie asymptotique. Au total, 20 facteurs ont t tests, ils

    regroupent : lanciennet de lorganisation, lexistence dun milieu internationalisant,

    linfluence du secteur, ltendue gographique de lactivit de lentreprise, lexistence dun

    site Internet (suivi client, vente en ligne), la taille de la firme, lexistence dune organisation

    spcifique linternationalisation, le chiffre daffaires, le chiffres daffaires export, la valeur

    ajoute, la rentabilit, les salaires et traitements, le dirigeant (dynamisme, ouverture, langues

    trangres parles, exprience internationale, niveau dtudes) et la technologie de la PME.

    La plupart de ces donnes proviennent dun croisement de deux bases diffrentes,

    (ASTREE et DIANE), mais aussi de deux questionnaires administrs aux PME de

    lchantillon. Ainsi plus de 255 PME ont t contactes par tlphone afin de dterminer

    diffrents facteurs dinternationalisation absents des bases de donnes car trop prcis et

    parfois privs.Lindicateur qui apparat comme le plus corrl et influant sur le niveau dinternationalisation

    est lorganisation interne spcifique linternational. Il semblerait vident que la totalit ou

    presque des PME exportatrices disposent de cette structure, or 52% des PME qui exportent

    nen ont pas. Ce nest donc pas la fonction export qui cre lorganisation exportatrice. Une

    organisation spcifique corrle la propension exporter, cette dernire est extrmement

    motrice en ce qui concerne le ratio du chiffre daffaires export.

    Le site Internet prsente galement une influence non ngligeable sur le chiffre daffaires

    export, les PME les plus quipes ne sont par ailleurs pas celles qui ont dj une activit linternational puisque seule 49% des entreprises faisant plus de 20% de leur chiffre

    daffaires lexport disposent dun site Internet. Alors que 30% des PME disposant dun site

    Internet ne travaillent pas linternational. Le second test effectu sur les sites Internet eux-

    mmes ont rvl que la vente en ligne a une influence majeure sur linternationalisation de

    lentreprise. Il paratrait vident que les PME travaillant lInternational squipent de ce fait

    dun site Internet de vente or, 33% des entreprises disposant dun site de vente en ligne ne

    travaillent pas linternational.

    Un facteur li au chef dentreprise a galement une influence importante sur le niveau

    dinternationalisation de la PME. Il sagit du degr douverture du dcideur de la PME quant

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    Introduction

    son environnement social et gographique. Deux critres sont tests afin de mettre en

    vidence ce facteur :

    la participation active, du ou des responsables de lentreprise prenant les dcisions

    stratgiques, des associations ou clubs sportifs

    la ralisation de voyages de tourisme ltranger de manire rgulire

    Le sens commun voudrait que les dirigeants travaillant linternational voyagent de manire

    plus active que ceux travaillant uniquement en local, or, plus de 35% de ces derniers ne font

    jamais de tourisme ltranger. Il en est de mme pour le critre li la participation des

    associations, plus de 32% des dirigeants de PME internationalises ne participent pas ce

    type dactivit. Une tude complmentaire ralise sur le secteur des services fournis

    principalement aux entreprises, fait tat dun rsultat lgrement diffrent, le facteur de la

    langue passe avant celui de louverture.

    Lavance technologique est galement un indicateur qui sest rvl fortement influant sur

    le chiffre daffaires lexport. Il semblerait vident davoir une influence de

    linternationalisation qui permettrait un dveloppement technologique plus rapide de la firme,

    cependant plus de 30% des PME faisant moins de 20% de leur chiffre daffaires lexport

    font partie des entreprises les plus avances technologiquement. Cest bien le niveau

    technologique qui influence linternationalisation et non linverse. Ainsi, ltude de ces

    facteurs permet de dterminer avec plus dexactitude les attitudes adopter afin damliorer

    linternationalisation et par ce biais la comptitivit des entreprises de taille moyennes ou

    petite.

    Les menaces de la mondialisation sont, elles, bien relles, lintensification de la

    concurrence4et limplantation croissante des multinationales5peuvent donc tre dtournes

    par un diagnostic international rvlateur dopportunits et une stratgie adapte au secteur

    de la PME et prenant en compte les principaux leviers dactions cits prcdemment. La

    seule possibilit daccrotre sa clientle devrait tre une raison suffisante lentreprise pour

    ne pas ignorer un phnomne vecteur de croissance. Une prise de conscience collective

    passionne aujourdhui un grand nombre de PME qui se trouvent dans des situations de

    prcarits lies un manque de comptitivit en comparaison des grandes entreprises qui

    ont commenc tirer profit de la globalisation des marchs depuis plusieurs dcennies. Le

    succs des multinationales sattribue certes une capacit dinvestissement importante 6

    mais aussi et surtout une observation permanente de leur environnement ainsi qu une

    adaptation de leurs stratgies aux exigences des marchs. Elles utilisent, bien souvent,

    4

    DENIS H., Stratgie d'entreprise et incertitude environnementales, Paris, Economica, 19905MUCCHIELLI JL.,Multinationales et mondialisation, Manchecourt, Edition du Seuil, 1998

    6TORRES G.,L'influence de la taille de la firme sur son financement, Thse de Gestion, Paris IX, 1999

    9

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    Introduction

    larme des cots ; la PME pourrait utiliser celle de la diffrenciation linternational. Ces

    stratgies ont toujours t utilises dans un nombre croissant de PME, pourquoi seules 40%

    des directions de petites et moyennes entreprises voquent-elles ces solutions

    linternational?7Doit-on conserver la PME dans un isolement dangereux ? Les institutions

    offrent des solutions multiples quant au financement de projets ltranger des petites

    entreprises, aux conseils en terme de mode dinternationalisation, la rsolution de multiples

    dtails oprationnels cependant quelles sont les organisations actives dans lintgration de

    lentreprise la dynamique conomique de la mondialisation ? Qui, en amont de la dcision

    daccder aux marchs mondiaux intervient en faveur de cette dernire ?

    En accumulant un retard dj important en terme de globalisation, les petites et moyennes

    entreprises amplifient le risque de se voir dpasses par les multinationales de manire

    drastique. Au mme titre que les enjeux des TIC, qui ne ncessitent plus dtre souligns

    aujourdhui, linternationalisation reprsente un must en matire de dveloppement. Si

    des secteurs restent encore aujourdhui abrits, ils sont dsormais marginaux et pour

    combien de temps le resteront-ils ? Une entreprise peut-elle aujourdhui dvelopper une

    stratgie de long terme en national ? La mondialisation provoque des polmiques

    permanentes, limmuabilit de son dveloppement est pourtant dsormais un fait acquis et

    mme si ce dernier peut tre orient de manire diffrente par les politiques des pays, il nen

    est pas moins une transformation implacable de lenvironnement de la grande entreprise,prive ou publique mais aussi de la PME. Lindispensable adaptation de lentreprise son

    environnement est devenue une vidence. Le risque majeur de la PME est dtablir des

    stratgies en occultant un phnomne considrable influant sur son environnement direct qui

    peut lui apporter prosprit ou pauvret. Concevoir des ambitions sans prendre en compte

    lenvironnement international revient construire des dcisions caduques fondes sur une

    vision partielle de la ralit.

    AArrttiiccuullaattiioonnddeellaatthhssee

    Un dveloppement en trois parties nous permettra de donner des indications concernant le

    phnomne de mondialisation, de dfinir les difficults causes par ce dernier ainsi que les

    cls de succs des petites et moyennes entreprises et enfin de proposer des solutions

    adaptes en terme de stratgie.

    7Enqute ENSR,Linternationalisation des PME , 2003

    10

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    Introduction

    DDmmaarrcchheessuuiivviieeeettppllaann

    La plus grande partie des lments thoriques et statistiques a t reporte en annexe dans

    un souci dallgement du texte. Une premire partie analyse limpact de la mondialisation surles petites et moyennes entreprises, tout dabord sont prsents des lments de la

    mondialisation ainsi que le processus du phnomne et ses consquences sur la PME

    (chapitre 1) Puis des lments du commerce international sont mis en lumire afin de

    dterminer le nouvel environnement de la petite et moyenne entreprise (chapitre2).

    Aux vues de ce nouvel environnement, la rflexion sur son internationalisation en tant que

    mode de survie savre indispensable (chapitre 3) Il est, ainsi, utile de se pencher sur les

    facteurs dune internationalisation russie (chapitre 4). Une enqute ralise sur plus de sept

    mille PME europennes sera analyse afin de dterminer la position de la petite et moyenne

    entreprise par rapport linternationalisation. Puis un driv Probit sera utilis dans le but de

    dterminer les principaux facteurs en corrlation et influant sur linternationalisation.

    Enfin, une troisime partie dterminera les dmarches stratgiques adaptes aux vues des

    conclusions de la seconde partie. La question dun diagnostic appropri sera aborde

    (chapitre 5) de mme que les principaux choix stratgiques dont la PME dispose lorsquelle

    envisage un accs des marchs trangers (chapitre 6) et enfin les moyens dacqurir les

    comptences dans le domaine de linternationalisation (chapitre 7).

    Ltude de cette thse porte uniquement sur les entreprises de moins de 250 employs, hors

    commerce de proximit 8 , localises soit en France soit au sein de la communaut

    europenne afin de centrer lanalyse sur des impratifs plus homognes. En effet,

    lensemble des petites et moyennes entreprises regroupe des firmes trs diverses, de taille

    variable (allant jusqu quatre cent quatre-vingt-dix neuf employs) et localises dans le

    monde entier. Afin de gagner en simplicit, cette dmarche sera concentre sur les firmes

    europennes bien que le march de ces dernires soit parfois mondial.

    8De grands noms de commerce de proximit ont connu un succs international brillant (Boulangerie Paul, Jean

    Louis David), cependant, ils restent des exceptions et ne reprsentent quune infime minorit.

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    Mondialisation

    PPRREEMMIIEERREEPPAARRTTIIEE::LLaammoonnddiiaalliissaattiioonneettlleeccoommmmeerrccee

    iinntteerrnnaattiioonnaall

    12

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    Mondialisation

    Beaucoup de discours et de dbats se sont accumuls concernant la mondialisation. Le

    sujet est devenu un thme majeur travers le monde. En France, citons en novembre 2004

    les multiples dclarations du Prsident de la Rpublique ce sujet, le 14 Marseille, le 19

    lUniversit dOxford et le 25 Ouagadougou. Les travaux de multiples organismes ou

    encore les articles de presse toujours plus nombreux.

    Les premiers diffrends en matire de mondialisation commencent ds son historique, en

    effet, alors que pour certains le concept est moderne et la tendance nouvelle, pour dautres

    la mondialisation existe depuis des sicles et ne fait que subir des mutations 9. Trois phases

    sont mises en vidence afin de dterminer une chronologie. A lorigine de chacune de ses

    phases, le progrs technique a toujours jou un rle crucial10. La premire phase est celle de

    la naissance et du dveloppement de civilisations antiques. Deux rgions, favorises sous

    plusieurs aspects par rapport aux autres, en auraient particulirement profit : l'Asie et

    l'espace mditerranen. La seconde phase se situe aux XVeet XVIesicles avec la priode

    des Grandes Dcouvertes. L'picentre de la mondialisation se dplace alors de la

    Mditerrane vers l'Atlantique. Enfin, la troisime phase dbute au XIXe sicle avec la

    Rvolution Industrielle. C'est l're de la colonisation et rares sont les parties du globe

    pargnes par cette nouvelle phase de la mondialisation. La premire phase a vu le

    dveloppement de l'criture, la seconde de l'imprimerie et de la navigation et la troisime de

    la machine vapeur et de la presse crite. En suivant son cours, le progrs technique a

    entran des changements dans le domaine de linformatique et plus prcisment dans celui

    des technologies de linformation et de la communication11, le monde s'est organis, comme

    un systme complexe o la multiplication des rseaux et des individus, capables de s'y

    exprimer, a mis en place un espace de changements acclrs.

    Les dtracteurs de la mondialisation sont nombreux et le phnomne est souvent considr

    comme un danger lgard des plus dfavoriss. On note la fin des annes 1990 une

    monte importante des mouvements alter-mondialistes. A la source de ces

    mcontentements sont souvent critiques les principales organisations internationales

    vocation conomiques (OMC, FMI, Banque mondiale et G8) qui se prsentent comme les

    matres duvres de la mondialisation librale. Il existe rellement un danger en terme

    daggravation des carts conomiques entre les acteurs mondiaux12, cependant les

    opportunits sont multiples et des interventions ponctuelles des Etats peuvent permettre un

    9MICHALET C.A., Qu'est-ce que la mondialisation?, La Dcouverte, Paris, 200410LAFAY G., Comprendre la mondialisation, Paris, Economica, 200211

    REIX R.,L'impact organisationnel des technologies de l'information, Revue Franaise de Gestion, jan-fv199012STIGLITZ J.E.,La grande dsillusion, Paris, Fayard, 2002

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    Mondialisation

    contrle du rythme de progression de la mondialisation. Toute tentative darrt du

    mouvement conomique mondial serait, toutefois, vaine, il est tout au plus envisageable de

    modifier sa direction, dacclrer ou ralentir son rythme, daugmenter ou diminuer son

    ampleur.

    Le commerce international joue galement un rle important dans la mondialisation ainsi que

    lessor des changes internationaux. Entre 1800 et 1913 la valeur du commerce mondial de

    biens par tte est multipli par 25, et de manire globale, la croissance du commerce

    mondial entre 1980 et 1998 voit sa valeur multiplie par 2,613. Tout autant que le commerce,

    cest la finance qui merge comme un champ majeur de la mondialisation. La mondialisation

    des flux financiers est si dveloppe quil est possible de constater le fonctionnement dun

    march unifi des capitaux lchelle de la plante. Les changes du commerce

    international doivent se lire, la fois, comme la consquence du principe de libre

    concurrence et la rsultante de la spcialisation internationale conforme la thorie

    traditionnelle ricardienne des avantages comparatifs. Les rendements croissants et la

    diffrenciation des produits analyss par la nouvelle thorie du commerce international sont

    galement des variables explicatives de la mondialisation.

    Aussi afin de mettre en lumire ce phnomne aux faces multiples et ses consquences sur

    la PME, une partie sera consacre en apprendre plus sur le processus de mondialisation

    et ses dimensions qui peuvent influencer les entreprises (chapitre 1). Puis, une approche du

    commerce international, thorique et chiffre peut en suite utilement contribuer dessiner le

    cadre dans lequel s'inscrit le phnomne (chapitre2).

    13RAINELLI M.,Le commerce international, Paris, La Dcouverte, 2003

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    CChhaappiittrree11LLaammoonnddiiaalliissaattiioonn::ddeeqquuooiissaaggiitt--iill??

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    Il est essentiel dans un premier temps de dfinir plus clairement le concept de mondialisation

    afin de comprendre ses liens avec les PME. En effet, les dfinitions sur le sujet sont

    nombreuses et ne traitent bien souvent que dune partie de la mondialisation. Cest

    seulement avec une ide plus prcise de ce quimplique la mondialisation quil sera possible

    de dterminer ses multiples consquences sur les petites et moyennes entreprises.

    Afin de mieux cerner ce quon entend par mondialisation , il convient de replacer

    historiquement les faits qui participent sa construction. Son dveloppement alterne les

    phases dacclration et de stagnation. Lun des tous premiers outils de la mondialisation est

    lcriture, base indispensable la communication indirecte et lchange dinformations.

    Cest aux Ier et IIe sicles de notre re que lcriture romaine atteignit sa perfection et devint

    loutil de multiples communications inter-pays. Une seconde acclration importante dans ledveloppement de la mondialisation intervint ds la fin de XVe sicle avec les grandes

    dcouvertes. LEurope se lance la conqute conomique et culturelle de la plante. Lessor

    des transports maritimes reprsente alors un moyen de dveloppement essentiel pour la

    mondialisation. Puis cest au milieu du XIXe sicle que le processus de mondialisation subira

    une nouvelle acclration. Cest lintensification du systme dchanges de lconomie

    mondiale Europenne : la colonisation moderne. La rvolution industrielle va jouer un rle

    majeur dans le dveloppement de la mondialisation, en effet, lEurope va subir une

    croissance dmographique pousse et une modernisation accrue des moyens de transportet de communication notamment avec larrive du tlphone et de la radiocommunication.

    Depuis 1990, la croissance de la demande mondiale, la rduction des obstacles aux

    changes et la constitution dune communaut internationale de plus en plus homogne ont

    vivement encourag le phnomne de mondialisation.

    Il est galement important dexpliciter la notion de mondialisation ainsi que ses multiples

    dimensions. Lexpression tant de nos jours beaucoup utilise et pas toujours bon escient

    il est donc ncessaire de la replacer dans son contexte. Deux visions de la mondialisation

    dominent actuellement les dbats. La premire considre les aspects de dveloppement

    bnfique du phnomne et la seconde ses risques. Ces deux visions peuvent apporter des

    prcisions importantes sur la perception de la mondialisation ainsi que sur les politiques

    conomiques possibles. Etant un phnomne complexe, la mondialisation est compose de

    plusieurs dimensions, laspect plutt conomique renvoie au rapprochement des conomies

    nationales vers une conomie globale. Laspect financier de la mondialisation est essentiel et

    fait rfrence la croissance des flux financiers entre Etats. La mondialisation commerciale

    est constitue par la croissance des changes de biens et services dans le monde. La

    16

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    Mondialisation

    technologie joue un rle majeur dans la mondialisation, notamment par le biais de

    linformation. Il en est de mme pour le rapprochement des socits et des cultures, de ces

    rapprochements sont ns des rseaux qui ont une action importante sur la scne mondiale.

    Ces diffrents facteurs ont tous des rles jouer dans la mondialisation et il convient de les

    prciser afin de mieux cerner le phnomne ainsi que ces consquences sur les PME. Alors

    que certaines dimensions seront porteuses dopportunits, dautres constitueront des

    menaces pour lentreprise. Il convient donc de les identifier et de dfinir linfluence de

    chacune delle sur la petite et moyenne entreprise.

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    Mondialisation

    111...111 EEElllmmmeeennntttsssdddeeelllaaammmooonnndddiiiaaallliiisssaaatttiiiooonnn

    Le terme globalisation est seulement apparu aux Etats-Unis dans les annes 80 pour

    qualifier l'interdpendance conomique croissante cre par le nouveau mode de production

    dlocalise, la libre circulation des biens, des capitaux et de l'information. La mondialisation

    se dveloppera, pour ensuite connatre un recul durant la premire moiti du XXe sicle,

    marque par les deux guerres mondiales, l'avnement du communisme et la grande

    dpression des annes 3014. Le commerce international connatra un nouvel essor dans la

    foule des dcisions ou des vnements constituant des ractions ces phnomnes

    historiques. On peut ici rappeler les recettes keynsiennes appliques pour relancer les

    activits aprs la dpression, le plan Marshall15et l'tablissement des institutions de Bretton

    Woods, ainsi que l'croulement du systme communiste. Dans les annes 80, les diffrentes

    tapes de la mondialisation taient dj accomplies: les flux d'exportation taient

    consquents, l'investissement tranger direct tait devenu un moteur de dveloppement et

    les rseaux de production et d'information fonctionnaient. Les autres lments conomiques

    qui constituent la toile de fond de cette progression de l'intgration conomique sont les

    suivants: le choc ptrolier des annes 70, l'application des thories conomiques no-

    librales, l'mergence des pays nouvellement industrialiss, la fin des discussions du cycle

    Uruguay du GATT (comme cit prcdemment), le formidable dveloppement de la

    tlcommunication et l'adoption de la dlocalisation ; l'implantation des Compagnies

    TransNationales comme mode de production, la signature des accords de Marrakech en

    1994, l'mergence de nouveaux blocs conomiques rgionaux et l'avnement de la

    comptition l'chelle mondiale. Ce processus a connu plusieurs phases de dveloppement

    dont une dans les annes 90, suite au triomphe de l'conomie de march, aprs la faillite du

    modle communiste. Dsormais l'ordre conomique mondial est capitaliste et la logique

    financire s'impose tous, partout. D'o les nouveaux credos que sont rentabilit et

    efficacit. Les PME nchappent pas ce phnomne, elles ont aujourdhui la mme prioritque les grandes entreprises, savoir : tre comptitive afin de conserver ou conqurir une

    place sur le march national ou international. Afin de rpondre ce critre de comptitivit,

    cest lorganisation et la stratgie de lentreprise, dans leurs ensembles, qui doivent tre

    tournes vers une logique de rentabilit. Le financement tant le moteur de cette rentabilit,

    la fonction financire est devenue essentielle la PME et son contrle est la condition cl

    dune future russite.

    14Consulter un bref historique et la chronologie de la mondialisation en annexe 115

    Le plan Marshall fut un des plans de reconstruction de l'Europeaprs la Seconde Guerre mondiale connuofficiellement aprs son laboration comme Programme de Rtablissement Europen (European RecoveryProgramouERP)

    18

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Europehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondialehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondialehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Europe
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    Mondialisation

    Ainsi, la globalisation n'est pas un phnomne naturel mais elle est le rsultat d'un choix

    motiv par la recherche de profits pour les producteurs. La mme motivation avait

    occasionn l'internationalisation de la production, il y a quatre sicles. Le mme dfi se pose

    aujourd'hui avec la globalisation. Les PME se doivent donc de le relever afin dassurer leur

    prennit.

    Pour une PME, la globalisation est le stade ultime de son internationalisation. En effet, plus

    les taux dexport, dimport et dinvestissement direct ltranger augmentent, plus

    lentreprise tend vers sa forme globale. La globalisation pourrait tre dfinie comme tant "le

    processus d'intgration des marchs nationaux de biens, capitaux, financiers et des marchs

    en devises en un unique march global fonctionnant selon des rgles universelles".

    Le Fonds Montaire International dfinit la globalisation comme tant "l'interdpendance

    conomique croissante de l'ensemble des pays du monde, provoque par l'augmentation duvolume et de la varit des transactions transfrontalires de biens et de services, ainsi que

    des flux internationaux de capitaux, en mme temps que par la diffusion acclre et

    gnralise de la technologie". Cest donc sur plusieurs fronts que lentreprise doit lutter et

    sadapter de faon toujours plus rapide.

    1.1.1 Deux visions opposes

    1.1.1.1 Une vision plutt librale

    Selon l'interprtation librale des choses, la globalisation serait la rsultante d'un

    dterminisme par les forces technologiques qui pousseraient une intgration de toutes les

    parties du monde en une seule conomie globale. Ce "village global" est cens tre

    bnfique pour tous ceux qui s'y intgreraient et accepteraient d'obir aux rgles, tandis que

    ceux qui y rsisteraient seraient exclus de l'essor conomique et du dveloppement. Daprs

    cette interprtation, la mondialisation devrait tre bnfique toutes les entreprises qui syimpliqueraient, les PME auraient donc un avantage majeur et mme vital sinternationaliser

    toujours plus de faon participer la mondialisation et en tirer un maximum de profit.

    Depuis toujours, les dveloppements technologiques donnent les impulsions des

    changements conomiques et politiques16. La technologie est un facteur vital la socit se

    trouvant derrire tous les progrs culturels, politiques et mme conomiques. Le phnomne

    auquel nous assistons maintenant semble cependant fondamentalement diffrent.

    Lintgration du dveloppement informatique et des communications a donn un lan

    16Consulter la partie suivante pour de plus amples informations : 1.3.5 Dimensions technologiques de la

    mondialisation

    19

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    Mondialisation

    important de croissance conomique. Cette conclusion est cependant nuancer le paradoxe

    de Solow nayant toujours pas t totalement cart par la recherche17. Il est cependant

    incontestable que le dveloppement technologique mne une plus grande mobilit, allant

    de pair avec une plus grande dpendance envers le secteur tertiaire au sein du processus

    de production. L'intgration de l'informatique et des tlcommunications a commenc btir

    un systme de rseaux pour l'conomie mondiale. Les entreprises sont ainsi capables

    d'intgrer la production et de servir leurs clients partout dans le monde. Ainsi, Lantner R.et

    Hamdouch A.ont mis en vidence le point suivant: La mutation technologique catalyse la

    mondialisation, travers la globalisation financire mais aussi travers des slectivits

    accrues sur les marchs des biens et services, et la reconfiguration des structures de

    gouvernance. L'intgration conomique mondiale est porteuse dopportunit et cest

    galement un phnomne invitable. Dimmenses bienfaits ont t permis travers lemonde grce au phnomne de mondialisation, cest sur elle que lAsie orientale a fond

    son succs, notamment sur les changes commerciaux et le meilleur accs aux marchs et

    aux technologies. Cest elle qui a permis de grands progrs en matire de sant, et qui cre

    une socit civile mondiale dynamique luttant pour plus de dmocratie et de justice

    sociale. 18Il nexiste pas d'autre alternative logique. Mme si le chemin pour y parvenir est

    sem dembches, la mondialisation semble incontournable.

    Un angle danalyse : Le seuil daccumulation des connaissances et le dveloppement technologique

    Lvolution rapide des connaissances et laccroissement de leur seuil daccumulation sont

    des moteurs essentiels au phnomne de mondialisation. La recherche et les nouvelles

    technologies occupent des positions de plus en plus importantes ce qui a pour consquence

    daccrotre le seuil daccumulation des connaissances de chaque personne. Le graphique en

    page suivante nous prsente les exigences en terme de connaissances auxquelles un cadre

    doit faire face au cours de sa vie.

    17En 1987, Robert Solow nona un paradoxe, connu depuis sous le nom de paradoxe de la productivit , ou

    paradoxe de Solow , selon lequel l'ordinateur est partout, sauf dans les statistiques de productivit . Eneffet, la croissance annuelle de la productivit apparente du travail et du progrs technique a considrablementralenti partir de 1973 (c'est--dire alors que l'ordinateur se diffusait dans l'conomie). De 1966 1973, lacroissance annuelle de la productivit horaire apparente du travail, hors secteur marchand, tait de + 2,4 et la

    croissance annuelle du progrs technique de +1,9. De 1974 1995, une croissance annuelle de la productivithoraire apparente du travail (hors secteur marchand) de + 1,5 tait enregistre, lors de cette mme priode, lacroissance annuelle du progrs technique ntait que de +1. (La productivit apparente du travail se dfinitcomme la production par heure de travail. Elle dpend fortement du stock de capital, et en particulier desmachines dont disposent les travailleurs. Ainsi, son augmentation ne traduit pas forcment une plus grandeefficacit du capital ou de la main-d'oeuvre : elle peut dcouler d'une simple augmentation du capital, de

    l'investissement.)

    18Joseph E. Stiglitz

    20

    http://matisse.univ-paris1.fr/lantner/indexp.phphttp://matisse.univ-paris1.fr/hamdouch/indexp.phphttp://matisse.univ-paris1.fr/hamdouch/indexp.phphttp://matisse.univ-paris1.fr/lantner/indexp.php
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    Mondialisation

    Reprsentation graphique de l volution des connaissances dun cadre au cours de sa vie.

    25 ans 35 ans 45 ans 55 ans 65 ans

    Connaissances scientifiques et technologique (optimale)

    Connaissances scientifiques et technologique (relle)

    Oubli

    C : connaissance

    Croissance de 7% tous les ans (doublement tous les 10 ans)

    Source: Roland Lantner

    Ces courbes prennent en compte la formation initiale reue par la personne, mais aussi son

    autodidactie et son exprience. Lexprience, lautodidactie et la formation permanente

    forment lensemble des connaissances accumules par une personne ; celles-ci sont en

    progression permanente malgr leur diminution afflige par la courbe de loubli. Les progrs

    techniques19et sociaux jouent un rle dans laugmentation du seuil de connaissances dune

    personne. Cet accroissement des connaissances est un rouage important du cycle de

    mondialisation que lon peut schmatiser de la manire suivante :

    19Consulter titre dexemple, labaissement des cots informatique et de communication en annexe 2

    CChhaammppssddeellaa

    ffoorrmmaattiioonn

    ppeerrmmaanneennttee

    Exprience + autodidactie +formation permanente

    Massecritiqueinitiale

    21

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    Mondialisation

    Mutations technologiques et soc iales

    La recherche comme facteurde comptitivit : augmentation

    de la recherche en sciences ettechnologies(Spcialement dans les

    secteurs de llectronique etdes biotechnologies)

    Franchissement dun seuildans laccumulation des

    connaissances : croissance dela masse critique des

    connaissances initiales

    Augmentationdes

    dlocalisations

    Recherche demaximisation

    de la rentabilit

    Mondialisationdes marchs

    Besoin

    dautomatisation

    des traitements et

    de la mmorisation

    de linformation :

    augmentation de

    lutilit de

    linformatique

    Croissance dela production

    Augmentation du besoin en qualification de la mainduvre et accroissement de la productivit du travail

    Laccroissement du seuil daccumulation des connaissances (recherche et technologie) a

    entran une augmentation du besoin de loutil informatique. La recherche est en effet un

    facteur cl de succs pour beaucoup dentreprises, notamment dans les domaines de

    llectronique ou encore des biotechnologies. La main duvre ncessite donc une formation

    initiale plus pousse qui accrot le niveau de qualification de la main duvre. Dautre part

    loutil informatique tant de plus en plus utilis, le niveau de la formation a cr afin de suivre

    les tendances technologiques des entreprises. Dune manire gnrale, les mutations

    technologiques en interrelations avec laccroissement des connaissances ont engendr une

    augmentation de la productivit et de la production des entreprises. La recherche est

    aujourdhui perue comme un facteur de comptitivit essentiel aux entreprises.

    1.1.1.2 Quelques arguments alter mondialistes

    L'autre interprtation, qui s'inspire de thories de l'conomie opposes la premire,

    considre la globalisation comme tant ni plus ni moins qu'une tentative de forcer les

    gouvernements et les Etats se soumettre une hgmonie no-librale. Ce ne serait en fin

    de compte qu'une nouvelle forme d'imprialisme. Cette interprtation prsente les dangers

    22

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    Mondialisation

    de la mondialisation, dans laquelle les PME seraient alors soumises des lois du march

    trs dures fixes par ses plus grands acteurs. Elles ne bnficieraient alors daucune

    protection ni aide quelles quelles soient des Etats. Et elles seraient amenes devenir

    gantes o disparatre totalement20.

    Les limites de la mondialisation

    La globalisation se distingue des autres phnomnes d'internationalisation prcdents. Ces

    autres phnomnes poussaient une intensification des relations entre nations alors qu'ici

    nous assistons une relle interpntration des nations. Les firmes globales qui sont les

    dispositifs essentiels de la globalisation diffrent de la firme internationale en ce sens que

    cette dernire fonctionne dans un cadre national prcis tandis que pour les firmes globalesles frontires nationales et les Etats ne sont plus des obstacles leur expansion. Avant la

    cration de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les mcanismes de rgulation du

    commerce, tels le GATT, graient un paradigme de frontires - et d'changes aux frontires -

    tout en laissant la souverainet aux Etats. L'OMC pour sa part intervient au sein des Etats.

    Aussi, la globalisation implique une diminution du rle de l'Etat: il cde une partie de ses

    prrogatives, au niveau extrieur, aux organisations internationales ou rgionales, et,

    l'intrieur, au secteur priv.

    Parmi les bouleversements dus la mondialisation, lun dentre eux nous touche de manirepersonnelle, il sagit du changement dans le rapport lautre. En effet, il nest plus possible

    aujourdhui dignorer ou encore de rejeter nos voisins ou encore ltranger , il faut

    dsormais vivre avec et son contact permanent. Depuis des sicles, la mfiance envers

    lautre a occup une place importante dans nos socits, elle tait par ailleurs lun des

    moteurs principaux des haines raciales ou religieuses. Ainsi, il parat difficile de constituer

    une socit monde sur de telles bases, les individus des diffrents pays industrialiss

    tendant se rapprocher en terme de mode de vie. Cependant, le chemin parcourir

    concernant les rapprochements des mentalits et lacceptation de lautre est encore long. La

    mondialisation conomique est bien avance, mais la cohsion sociale du mouvement nen

    est qu ses balbutiements. Le dcalage dans le dveloppement de ces deux dimensions de

    la mondialisation cre par ailleurs de nombreux conflits, en effet, cest bien la mondialisation

    conomique qui est au cur des dbats et qui anime les mouvements alter mondialistes.

    Les dlocalisations effraient et le pouvoir accru des grands groupes internationaux laisse

    entrevoir une redistribution des rles qui ne semble pas jouer en faveur des ouvriers et du

    personnel moins qualifi des pays dvelopps. Ces phnomnes effraient et tout

    20Argumentation plus dveloppe dans la partie suivante :III. Limites de la mondialisation

    23

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    particulirement le chmage, consquence premire inluctable lors dune dlocalisation

    dusine. La mondialisation apparat donc certains comme un mcanisme dangereux et

    porteur de consquences nfastes pour les individus. Nous tacherons dexpliquer cette

    perception, quelque peu simpliste, vhicule par certains groupes, dans la partie suivante.

    La mondialisation semble donc constituer une menace pour certains individus, quen est-il

    des Etats ? Sont-ils tous gaux face cette tendance ? La mondialisation joue, en effet,

    dsormais, un rle vital dans la dtermination de la croissance intrieure. Une grande partie

    des volutions subies par les conomies nationales de diffrents pays sont fortement lies

    leurs internationalisations. On attendait de louverture des frontires un effet rducteur des

    ingalits internationales et des revenus, en effet, chaque pays devrait, en principe, profiter

    de cette ouverture et notamment les pays en voie de dveloppement. Ces pays bnficient

    de gains dus aux changes, mais aussi, dune diffusion internationale du savoir-faire. Legain est galement important en terme daccs aux technologies industrielles et la

    transmission des connaissances par de multiples canaux. Cependant, ces retombes

    bnfiques ne peuvent prendre effet seulement si les conditions de croissance, de niveau de

    vie et de production sont harmonises. Or ce nest pas le cas aujourdhui, en effet, la masse

    des pays en dveloppement fait lobjet dune croissance, certes mais quel prix ! Les

    ingalits sociales se multiplient et ces socits paient un lourd tribut leur croissance

    conomique.

    Dlocalisation et chmage

    De nombreux cas de dlocalisation touchent les pays industrialiss21. Les restructurations

    dactivit des firmes sont menes au niveau plantaire et correspondent la dispersion

    gographique des entreprises et de leurs fournisseurs afin dexploiter au mieux les

    drgulations et les conditions favorables offertes dans les pays les plus pauvres. Bien

    souvent, les licenciements sont annoncs lors de la publication des rsultats trimestriels et

    les actionnaires informs le jour mme peuvent ragir aux mesures de redressement. Les

    priodes dactivit faible sont ponctues de licenciements et les priodes de reprise dactivit

    entranent des embauches ralises des conditions diffrentes des premires. Contre ce

    phnomne, le dsaccord politique nest plus suffisant, des mesures internationales sont

    ncessaires. La comptition mondiale entrane de faon inluctable une destruction massive

    demploi faible niveau de qualification dans les secteurs les plus exposs et caractriss

    par des dsavantages comparatifs. Afin de contrebalancer ce phnomne, il faudrait

    parvenir crer suffisamment de nouveaux emplois haute valeur ajoute dans les secteurs

    21Consulter en annexe 3, Approfondissement du phnomne de dlocalisation

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    Mondialisation

    les plus comptitifs et profiter pleinement de leurs avantages comparatifs en augmentant le

    nombre dembauches dans ces secteurs. Cependant, la drglementation non

    accompagne de contre-pouvoirs fait peser sur lemploi dans les conomies dveloppes

    une menace qui touche dj les couches de travailleurs non qualifis menacs dexclusion.

    Lingalit dans les revenus de ceux qui travaillent se creuse galement de manire

    considrable.

    Ces considrations sont cependant plus justifies en matire de peur collective face la

    mondialisation et aux changements quen matire conomique. Le climat social est dtrior

    de par ces craintes et ce phnomne nest pas ngligeable et ncessite un

    accompagnement de lEtat dans ces transitions. 22Dans bien des cas, si la firme navait pas

    dlocalis, les situations auraient t les suivantes :

    Disparition de la firme due une comptitivit insuffisantePoursuite de la production nationale et exportation ou consommation interne

    Affaiblissement progressif de la comptitivit de la firme

    Dans le premier cas, la dlocalisation ne change rien en terme demploi dans la mesure o

    sans celle-ci, la firme aurait disparu en mme temps que ces emplois. Le second cas est

    dcal de la ralit et ne tient pas compte des motivations des entreprises lors de leurs

    procdures de dlocalisation. Le troisime cas ne prsente quun effet court terme, en

    effet, la firme ne pourra pas poursuivre son dclin ternellement et elle devra tt ou tard

    procder une restructuration et une relance de son activit.

    La dlocalisation, en terme conomique apparat comme beaucoup plus clmente et ne

    justifie pas les agitations quelle provoque au sein de la socit. Laccompagnement de lEtat

    doit donc se situer beaucoup plus en terme de communication et dducation de la

    population quen terme dinterventionnisme conomique pur.

    22Les effets des dlocalisations sur lemploi : Dans lanalyse conomique, on dnombre quatre effets

    principaux directs ou encore indirects des dlocalisations sur lemploi. Les effets sur lemploi sont, quant eux,diviss en deux catgories : substitution ou complmentarit. La production trangre remplace la productionnationale, il y a effet de substitution, les emplois sont dtruits en national et crs ltranger, la filiale trangrese fournit en pices dtaches la maison mre dans le pays dorigine, il y a donc effet de complmentarit, desemplois sont crs de faon indirecte par stimulation des exportations, la dlocalisation ltranger de la

    production est accompagne dun travail dencadrement dans la maison mre, il y a donc un effet decomplmentarit et la cration demplois de cadre dans le pays dorigine, o, la dlocalisation de lusine ltranger entrane en national une augmentation des services annexes (bancaires, consultants, avocats), il y adonc un effet de complmentarit. Les effets directs de la dlocalisation sur lemploi peuvent tre visualiss par

    la relation suivante : L = Qx L

    L : nombre demplois perdus

    Q: accroissement de la production de la filiale trangre engendr par linvestissement

    : fraction des ventes des filiales qui auraient pu tre ralises par des exportations de la maison mre partir du

    pays dorigine, il peut varier de 0 1, leffet final direct sur lemploi dpend de son estimationL : ratio travail/ output de la production de lusine trangre, nombre demploys par unit de production ralise

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    Mondialisation

    Un dveloppement mondial htrogne: des PME mondiales ingales

    Globalisation et rpartition

    On voit saffirmer des villes globales telles que New-York, Chicago, Paris, Londres, Milan,

    Hong Kong, Sao Paulo de plus en plus dconnectes de leur environnement proche.Ainsi, ces mgalopoles sintgrent de plus en plus dans un rseau mondial et se sparent de

    leurs zones gographiques les plus proches. Les carts en terme de mode de vie et

    dconomie sont de plus en plus consquents entre ces villes et leurs pays dorigines.

    Les rseaux de mgalopoles : lAMM Archipel Mgalopolitain Mondial (O. Dollfus,

    gographe)

    Source : Durand, Lvy, Retaill/ Gimeno, 1992, Dolfus, 1995

    Rseau de mgalopoles : curs du centre

    Ples conomiques principaux et secondaires

    Mgalopoles existantes et en devenir

    Ples conomiques et politiques principaux et secondaires

    Relations entre ples principaux et ples secondaires

    Ainsi, la globalisation nest pas plantaire mais polarise sur un nombre concentr de pays.

    Les conomies nationales ne participent pas mme hauteur, les pays les moins

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    Mondialisation

    dvelopps restent en retrait. De 1966 2000, trente pays ont reu 93,3% des

    investissements directs23, 98,9% de ces mmes investissements sont originaires de trente

    pays (engendrent 91% des exportations et reoivent 98,8% des paiements technologiques)

    Aussi peut-on diviser le monde en quatre groupes, sans cesse remis en question et

    fortement variables de par leur constitution, quil est possible de schmatiser ainsi :

    Les trois groupes de pays dans la division du monde

    TRIADE

    Economies

    mergeantes

    PMA

    Economies mergeantes :

    - Asie :Chine, Core du Sud, Taiwan, Malaisie, Singapour, Hong Kong

    - Amrique latine : Mexique, Brsil, Argentine, Chili

    - Pays en transition : Pologne, Rpublique Tchque, Hongrie, Slovnie

    Pays les Moins Avancs : Afrique sub-saharienne, autres pays dAsie et dAmrique latineLe quatrime groupe tant form dconomies en marge des conomies mergeantes

    (Maroc, Tunisie, Egypte, Russie)

    Les pays des groupes 3 et 4 varient de faon consquente et sont sujets aux crises

    financires ainsi quaux soubresauts de leur vie politique.

    LA TRIADE

    Les pays de la triade occupent les premiers rangs mondiaux en terme dexportation,

    dimportation et dinvestissements directs. Ils sont en mme temps les prteurs et les

    emprunteurs des capitaux financiers. Dans cette zone, la spcialisation est intra-industrielle

    (conomies dchelle et diffrenciation des produits) Le march de capitaux de la triade

    concentre les placements de fonds de pension et de fonds dinvestissement, les oprations

    de prts et demprunts en monnaies internationales et enfin les grandes missions

    obligataires publiques et prives ainsi que les augmentations de capital. Cest une zone o

    23World Investment Report, publi par le CNUCED

    27

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    Mondialisation

    les prfrences des consommateurs sont proches et o circulent des produits fortement

    diffrencis et sophistiqus.

    NOUVELLE ECONOMIES

    Les pays de la nouvelle conomie sont proches des conomies de la Triade. Leurs produits

    sont moins sophistiqus, et les productions se situent plus en amont de la chane de la

    valeur de par la fabrication de composants de produits finis, de pices dtaches Les

    gammes de produits des pays de nouvelle conomie correspondent aux anciennes

    productions de la Triade. Le processus suivi par ces pays learning by doing pourrait

    transformer ces pays, long terme, en dangereux comptiteurs pour les pays de la Triade.

    Cependant, pour le moment, leurs exportations de capitaux sont plutt ngligeables et leursmonnaies nationales sont bien souvent rattaches au dollar. La convergence entre les pays

    de la Triade et ces pays a connu un essor important lors de ces dernires dcennies. Leur

    position reste cependant dpendante des choix stratgiques de la Triade 24.

    ECONOMIES MARGINALISEES

    Ces pays courent un risque majeur dans la mondialisation, il sagit de leur marginalisation

    probable. Les exportations de ces pays restent constitues de produits primaires, du sol ousous-sol alors que leurs importations sont constitues de produits manufacturs

    (agroalimentaire ), de services et de capitaux. La majeure partie des capitaux imports

    reste constitue de fonds relevant daides publiques au dveloppement. Par ailleurs, les flux

    entrants dinvestissement sont trs faibles et ils se concentrent dans un nombre trs restreint

    dactivits. Les rares implantations trangres produisent des biens trs faible valeur

    technologique et qui requirent un niveau de qualification faible. Les pays de ce groupe ne

    font pas dinvestissement ltranger et nexportent pas de capitaux. Les rares mouvements

    de capitaux sont constitus par des dons et des prts multilatraux.

    Taux de croissance des PIB

    En observant lvolution des taux de croissance du Produit Intrieur Brut, il est possible

    dobserver plus en dtail les carts conomiques entre les pays. Ces volutions nous

    renvoient aux diffrents vnements intervenus lors des annes coules tels que les chocs

    24Galbraith J., La Voix des pauvres ou Ce qu'ils ont nous dire sur l'conomie, Ides 495, Gallimard198418-

    Saint-Amand

    28

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    Mondialisation

    ptroliers de 1973 et 1979, la crise de lendettement international des annes 1980 et

    leffondrement du bloc communiste.

    Taux de croissance des PIB dans dif frentes zones et priodes

    (croissance annuelle en %)

    73/ 60 80/ 73 89/ 90 89/ 2000

    PVD dAsie (a) 3,8 5,1 6,8 7,0

    4 dragons dAsie (b) 9,1 7,6 8,2 6,1

    Afrique du Nord (c) 4,5 6,9 4,0 3,2

    Etats-Unis 4,3 2,5 3,3 3,1

    Amrique Latine (d) 6,0 5,2 1,5 2,9Union Europenne 4,8 2,3 2,4 2,2

    Afrique Noire (e) 4,0 2,0 2,0 2,0

    Japon 9,6 3,4 3,9 1,7

    Europe de lEst (f) 5,4 4,4 2,2 - 4,1

    Source :Grard Lafay, Comprendre la mondialisation,Economica, 2002/ CHELEM-PIB25

    (a) Chine, Inde, Indonsie, NPI dAsie 2e vague, Asie nda.

    (b) Core du Sud, Taiwan, Hong Kong, Singapour

    (c ) Algrie, Maroc, Egypte, Tunisie, zone excluant la Libye et spare du Moyen Orient

    (d) Mexique, Amrique centrale et Sud

    (e) Autres pays dAfrique lexclusion de lAfrique du Sud

    (f) Pays de lex-URSS et dEurope Centrale et orientale, lexclusion de lex-Yougoslavie

    Depuis la fin des annes 80, le phnomne de mondialisation joue un rle important, la

    hirarchie des taux de croissance reflte les distorsions des taux de changes. Aussi de 1989

    2000, les taux de croissance les plus levs ont t enregistrs dans les zones o la

    monnaie tait sous-value comme par exemple dans les pays asiatiques en voie dedveloppement ou encore les quatre dragons dAsie.

    Ces deux interprtations ont lavantage de prsenter brivement la surface des multiples

    polmiques engendres par la mondialisation, cependant, elles ont linconvnient dtre

    superficielles et de ne prsenter quun point de vue extrme et une vue brve du

    phnomne.

    25Grard Lafay, Comprendre la mondialisation,Economica, 2002/ CHELEM-PIB

    29

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    Mondialisation

    1.1.2 Un systme dynamique et complexe

    La dynamique de la mondialisation est due la grande quantit dagents autonomes

    qui la composent. En effet, de par son indpendance, chaque agent peut influer sur lesautres. Le dveloppement du systme se fait de faon turbulente, chaque variation aussi

    infime soit-elle peut entraner des consquences plus ou moins importantes, parfois

    indtectables et peu valuables, sur lensemble du systme. Ces consquences sont

    invitables et renvoient au chaos dterministe26. Les donnes initiales sont incertaines de

    par la complexit accrue du systme. Lvolution du systme peut donner naissance

    lmergence de nouveaux tats entranant une rorganisation de celui-ci.

    La mondialisation est un systme complexe en raison du nombre lev de ses agents et

    dintrication de ses processus. Linteraction des agents est caractrise par les relations

    quils entretiennent entre eux. Par exemple, un individu et une entreprise sont des agents

    diffrents qui entretiennent des relations diffrentes, lindividu comme salari ou

    consommateur et lentreprise comme productrice de services.

    111...222DDDiiimmmeeennnsssiiiooonnnsssdddeeelllaaammmooonnndddiiiaaallliiisssaaatttiiiooonnneeetttiiinnnfffllluuueeennnccceeesssuuurrrllleeesss

    eeennntttrrreeeppprrriiissseeesss

    Mme si lorsque nous parlons de la globalisation nous le faisons souvent par rfrence

    celle conomique, nous devons constater que le phnomne n'affecte pas uniquement

    l'conomie. Le commerce, les technologies, la vie sociale et culturelle ainsi que le

    fonctionnement des structures politiques dans les diffrentes parties du monde sont aussi

    affects et soumis un mcanisme d'uniformisation. Les medias audiovisuels tendent

    s'uniformiser aussi bien du point de vue de leur support physique (tlvision) que de leurcontenu (films et informations fonctionnent dans un march restreint) Cest une multitude de

    fonctions de la PME qui sont soumises un environnement mouvant. Les fonctions

    conomiques sont toujours au cur des dbats, elles ne sont nanmoins pas les seules

    influencer la PME.

    26Voir dtails en annexe 4, Le chaos dterministe

    30

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    Mondialisation

    1.2.1 Economique

    La globalisation conomique signifie avant tout la tendance des diffrentes conomies

    nationales fusionner pour donner lieu une unique structure conomique globale. Elleimplique une libralisation des secteurs de l'conomie qui n'obiraient plus qu'aux seules

    forces du march et des prix. Cette libralisation de l'conomie concerne les deux facteurs

    les plus importants d'une infrastructure conomique: la circulation du capital et la circulation

    de la force du travail. Le dbat sur la mondialisation est essentiellement polaris autour de la

    mondialisation conomique, en effet, les nouveaux agents mondialiss que sont les

    entreprises multinationales ou les regroupements transnationaux prennent de plus en plus le

    pas sur les collectivits publiques traditionnelles. La disparition des frontires permet de

    trouver sans cesse de nouvelles forces de travail ou de nouvelles ressources naturelles. Les

    grandes entreprises peuvent de ce fait de plus en plus chapper aux rglementations

    nationales en se dlocalisant dans des pays qui attirent leur implantation par labsence de

    toute rglementation. On le comprend bien, ce processus augmente de faon importante les

    risques lis lenvironnement ou encore ceux lis lenvironnement social de tous les pays.

    Les stratgies adoptes par ces firmes concernent bien souvent le court terme voir le trs

    court terme ce qui empche une vision raliste du cot social long terme de se dvelopper.

    La concurrence mondiale se durcit dans bien des domaines et provoque parfois un

    aveuglment cherchant toujours plus de dbouchs et ayant de moins en moins de

    considration pour leurs employs ou mme leurs consommateurs. La diminution du rle

    protecteur de lEtat est lun des reproches majeurs des groupements mondiaux anti-

    mondialistes. Les comportements conomiques de prdation sont galement grandement

    favoriss par des vides juridiques importants sur le plan mondial.

    Cependant il ne faut pas perdre de vue que lchange entre nations est normal et essentiel

    de mme que les largissements de zones dchanges. Il est trs avantageux de participer

    de vastes zones dchanges diriges par des administrations nationales et internationales

    puissantes. Cette rgulation vise viter les concentrations monopolistiques et contrler

    les flux financiers. Afin doptimiser ce fonctionnement, la coopration internationale doit tre

    trs forte, malheureusement cest encore trop rarement le cas. Dun point de vue national, on

    a souvent constat que larrive de comptiteurs extrieurs influence le march de faon

    positive. En Europe, le cas fut flagrant ces dernires annes avec le tlphone et louverture

    la concurrence de ce march. Incontestablement, la concurrence a fortement augment,

    de mme que les prix ont diminu et loffre augmente. De nouvelles rgulations publiques

    sont essentielles au maintien de lquilibre national, cependant, il est dautant plus important

    31

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    Mondialisation

    de laisser suffisamment de place la concurrence mondiale. L'un des dispositifs centraux de

    la globalisation est la firme globale.

    - Qu'est-ce qu'une firme globale?

    Une firme globale ou encore "compagnie transnationale", est une structure dont l'existence

    et les activits se situent l'chelle plantaire. Une comparaison avec une firme

    internationale classique aide mieux comprendre la firme globale. La firme internationale

    fonctionne en prdominance dans un cadre national prcis mme si ses activits peuvent

    s'exercer en dehors des frontires nationales tandis que pour les firmes globales les

    frontires nationales et les Etats sont avant tout des obstacles leur expansion. Les firmes

    globales issues d'annexions d'entreprises, de rachats, fusions et autres alliances

    stratgiques sont des conglomrats reprsentant souvent une concentration importante de

    capital. Ce sont aussi des structures travers lesquelles se font des transferts de capitaux et

    de technologies, et en consquence de nouveaux modes et normes de production. Les PME

    globales ont un mode dinsertion dans lconomie diffrent des PME vocation nationale.

    Selon Porter27, la firme est globale si elle adopte une stratgie qui coordonne et intgre

    fortement ses activits disperses lchelle mondiale. En clair, la stratgie mondiale

    unifie constitue le stade ultime de linternationalisation o lespace de travail se confond

    avec le quasi-march internationalis et transnational (Koenig et Joffre28)

    - La dlocalisation

    La dlocalisation signifie le transfert de certaines activits de production des pays plus

    dvelopps vers d'autres pays o les cots de production sont moins levs. Toutefois, ce

    sont surtout les units de production, la distribution ou encore les services aprs-vente qui

    sont dlocaliss; les fonctions essentielles des entreprises (recherche, conception, contrle

    financier) restent souvent dans les pays du nord. Les progrs technologiques (rseaux de

    communication, Internet, etc.) ont grandement contribu ce phnomne de dlocalisation.

    Les dlocalisations se traduisent souvent par de la sous-traitance chez les PME, en effet, les

    investissements, tels que lachat dune usine ou la cration dun site de fabrication,

    prsentent souvent un investissement trop consquent pour les PME. Certaines dentre elles

    procdent cependant ce type dinvestissement, par exemple lorsquelles entretiennent dj

    27

    PORTER M., L'avantage concurrentiel : Comment devancer ses concurrents et maintenir son avance, 6metriage, Paris : Interditions, 199628COURET A., JOFFRE P., KOENIG G.,De nouvelles thories pour grer l'entreprise, Paris, Economica, 1987

    32

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    Mondialisation

    des relations linternational depuis suffisamment de temps pour avoir acquis une

    exprience importante dans linternationalisation de leur activit.

    - La libralisation du march de l'emploi

    La libralisation du march de l'emploi dcoule de la libralisation des mouvements de

    capitaux. L'ouverture des conomies implique aussi une drglementation de la structure du

    march de l'emploi. Aussi, la globalisation implique l'application d'une politique conomique

    inspire du libralisme et de ce fait minimise l'intervention de l'Etat. Ainsi, la PME dispose

    dun choix concernant sa main duvre beaucoup plus important, elle a la possibilit de

    trouver du personnel qualifi dans plusieurs pays. Le problme du recrutement se pose

    alors. La main duvre existe, cependant il faut savoir la trouver et lintresser. LorsquunePME souhaite raliser une opration de recrutement dans un pays autre que le sien, elle

    devra connatre les spcificits du march du travail tranger de mme que les rseaux et

    mthodes de recrutement efficaces dans le pays en question. Ces informations ne sont pas

    toujours simples runir et la PME peut tre amene perdre beaucoup de temps et ne

    pas exploiter au mieux les possibilits offertes par une offre importante de main duvre.

    Ces techniques de recrutement sont aujourdhui essentielles pour la russite de lentreprise.

    Daprs un sondage ralis par lENSR en 2003, la premire source de difficult pour les

    PME est le recrutement de personnel qualifi. On voit alors toute limportance et le bnficeque pourrait avoir un mode de recrutement international efficace. La fonction Ressource

    Humaine peut tre un atout majeur pour les PME qui arriveraient recruter un personnel

    bien qualifi. La motivation et limplication du personnel sont plus simples obtenir dans une

    petite structure que dans une grande, le personnel peut donc se transformer en un atout

    majeur des PME dans le cadre de la mondialisation.

    1.2.2 Politique

    Les implications politiques de la mondialisation ont une importance cruciale de nos jours. Les

    organes nationaux luttent pour ne pas perdre leur autorit, les organes internationaux, de

    plus en plus puissants, tablissent les nouvelles rgles qui devront permettre un

    panouissement correct du commerce mondial. Les gants de lconomie tels que les

    multinationales ont galement une influence et un pouvoir grandissant sur les Etats. Les

    critiques les plus nombreuses visent les organes inter-nationaux, qui sont accuss de

    ngligence envers les rgions du monde les moins favorises, et les multinationales qui

    choisissent bien souvent de favoriser leur profit au dtriment de lenvironnement social.

    33

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    Mondialisation

    Avant toute chose, il est important de souligner que la mondialisation est un fait, quelle est

    issue dun phnomne volutif sur le long terme qui comporte des entits de plus en plus

    complexes et un nombre croissant dindividus. Ainsi, lamlioration des conditions sociales

    de mme que laide aux rgions du monde dfavorises sont des combats importants

    mener, cependant la mondialisation nest pas la source de ces maux. Lengagement dune

    lutte contre ce phnomne apparat comme totalement inutile et peut-tre mme comme un

    facteur aggravant. Lhypothse dun retour dans le pass ne semble pas non plus tre une

    possibilit envisageable afin damliorer nos niveaux de vie et notre bien tre. La

    mondialisation ne prsente pas de danger en soi, cependant, les grandes entreprises qui

    tirent profit du phnomne afin daccrotre leur domination sans apporter le moindre surplus

    aux autres individus constituent une menace. Il est essentiel que les Etats nabandonnent

    pas face aux multinationales et quils poursuivent leur rle de protecteurs vis vis desoccupants de leur nation. De nouvelles rgles doivent tre appliques et les actions

    publiques ont un besoin vident de sadapter au phnomne de mondialisation, il ne sagit

    pas de participer passivement mais de prendre conscience des effets pervers que peut

    porter la mondialisation et de tenter de les apaiser. Le phnomne ne sera jamais

    matrisable ou contrlable, et surtout pas par un Etat unique, sauf en se rsignant se

    couper du monde. Comme expriment dans le pass, ces politiques nont pas

    grandement amlior le bien-tre des individus. Les solutions envisageables pour les

    Etats relvent donc de mesures qui attnuent les effets ngatifs et encouragent les effetspositifs dans leur territoire. Le ralentissement du phnomne par diverses mesures laisse

    la socit et aux individus le temps de sadapter aux transformations irrmdiables que

    subissent les conomies et les socits du monde.

    Mondialisation et dveloppement durable

    La mondialisation prsente un grand nombre de possibilits pour lhumanit. Une

    harmonisation des socits permettrait un dveloppement important des conditions de vies

    des pays aujourdhui en grande difficult. Ces bienfaits ne peuvent cependant pas arriver

    seuls et il sera essentiel que les Etats interviennent afin de donner un sens juste et quitable

    au phnomne de mondialisation. Le jeu de la concurrence seul ayant tendance accentuer

    les ingalits et les effets de dominance, une lutte doit se dvelopper afin de soutenir les

    plus dfavoriss et de les aider accder au niveau de vie des plus favoriss. LEurope

    pourra jouer un rle important dans cette lutte en impliquant lopinion internationale dans un

    partage plus quitable des ressources. Pour aboutir un tel rsultat, de nombreux privilges

    devront tre abolis et rengocis au profit des pays les plus pauvres. Ceci impliquera un

    34

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    Mondialisation

    nombre de conflits importants et invitables qui viseront la remise en cause de certains

    avantages.

    Un exemple de procd qui interviendrait en faveur dune galit plus grande est celui de la

    taxe Tobin29. Si lensemble des pays avait la capacit de former une entente de ce type,

    lquit du monde en serait grandement amliore. Cependant ce type de possibilit reste

    totalement utopique car afin de ne pas dfavoriser le pays qui la mettrait en place, tous les

    Etats du monde devraient lappliquer ce qui revient dire que chacun accepterait duvrer

    non pour lui mais pour le bien tre gnrallentente internationale ne semble pas prte

    ce type daccord. Cette dernire reste en effet trs faible, il suffit dobserver la ralisation du

    protocole de Kyoto, le principal pays concern (responsable de 36% des missions de gaz

    effet de serre30) sest retir de lentente en mars 2001 car le protocole allait lencontre de

    ses intrts conomiques immdiats. En revanche, lun des effets favorables de lamondialisation est de mieux contrler et tudier les impacts du dveloppement de la

    consommation et de la production des hommes. Le milieu environnemental est tudi dans

    sa globalit et permet une vue densemble plus juste. Les pays occidentaux ont aujourdhui

    un choix majeur faire et un quilibre vital trouver entre le dsintressement et le soutien

    aux zones gographiques les plus pauvres, et les intrts court terme des europens eux-

    mmes. Le dveloppement durable se trouve au cur de lintrt de tout pays aujourdhui.

    En 2002 lors du sommet de Johannesburg pour le dveloppement durable, les Nations

    Unies ont entrin la dclaration d assumer notre responsabilit les uns envers lesautres, envers tous les tres vivants et envers les gnrations futures . En relevant les dfis

    de la protection des socits, de lconomie et de lenvironnement les Etats auraient tout

    gagner dans le phnomne de mondialisation.

    Les organisations citoyennes

    La force des grandes entreprises et des investisseurs des marchs financiers internationaux

    ont pris une ampleur telle que les Etats ont peine y faire face. Les citoyens des Etats ontun pouvoir de ngociation quasi-nul face aux multinationales. Les contrles dmocratiques

    qui donnent aux citoyens un droit de regard et de contrle sur les politiques menes par les

    Etats nont pas lieu dtre pour les entreprises, si bien que lorsque celles-ci font pression sur

    les collectivits afin dobtenir telle ou telle dcision en leur faveur, lordre dmocratique nest

    plus respect. Ces nouveaux acteurs chappent en gnral aux juridictions et

    rglementations nationales et de ce fait se trouvent hors de contrle des Etats. Afin de

    contrer le pouvoir de ces entreprises internationales, les individus de diffrents pays se sont

    29Voir plus amples informations en annexe 5

    30Etats-Unis dAmrique

    35

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    Mondialisation

    regroups en organisations diverses, pour la dfense des consommateurs, de

    lenvironnement, de la sant publique etc. Lune des plus mdiatise est lorganisation

    Greenpeace ou encore Ralph Nader (US), ces organisations sont souples et ractives,

    capables dorganiser des actions ponctuelles fortement dstabilisantes pour les entreprises

    (boycott, campagne de presse.) Lune dentre elle est particulirement structure, il sagit

    dAttac, lAssociation pour la Taxation des Transactions pour lAide aux Citoyens, fonde en

    1998 elle promeut et mne des actions en vue de la reconqute, par les citoyens, du

    pouvoir que la sphre financire exerce sur tous les aspects de la vie politique, conomique,

    sociale et culturelle dans lensemble du monde 31. Fin 2004, Attac est prsente dans une

    cinquantaine de pays les membres sont des personnes morales ou des comits locaux. Il

    existe une coordination dlus Attac lAssemble Nationale, au Snat et au Parlement

    Europen. Ces organisations agissent la plus part du temps de faon tout fait anonyme etont la possibilit de reprsenter un contre pouvoir important face aux trs grandes firmes.

    Leur crdibilit est malheureusement fortement remise en question frquemment, les drives

    tant trop importantes et la discipline trop absente de ce type dorganisation. Cependant, si

    elles adoptaient des stratgies et des comportements plus rigoureux, elles reprsenteraient

    des entits importantes et actives pour le dveloppement durable.

    1.2.3 Financire

    C'est toutefois dans le secteur financier que la globalisation de l'conomie a t le plus loin.

    Trois points-cls ont marqu la globalisation financire et montaire:

    - La drgulation

    La drgulation amorce aux Etats-Unis fin 70, s'est poursuivie avec le Japon en 83/84, et

    l'Europe, qui en 1990 a cr un march de capitaux (capital market) unique. Qu'est-ce que la

    drgulation? La drgulation signifie la libralisation montaire et financire. Cela se fait

    par le dmantlement progressif des divers rglements qui rgissent les mouvements

    financiers et montaires (contrle de prix des services bancaires et des changes de devises

    ainsi que le contrle des intrts long terme) Cette drgulation profite aux PME comme

    aux autres entreprises. En effet, les transferts financiers sont simplifis et ne demandent plus

    un savoir-faire compliqu et des tches administratives coteuses.

    Le secteur le plus boulevers par la mondialisation se trouve tre celui des marchs

    financiers. En effet, cest dans ce dernier, que les plus grandes modifications ont t

    imposes.

    31www.attac.org/indexfr/, site Internet consult le lundi 11 avril 2005

    36

    http://www.attac.org/indexfr/http://www.attac.org/indexfr/http://www.attac.org/indexfr/http://www.attac.org/indexfr/
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    Mondialisation

    Flux dinvestissements f inanciers directs et ind irects de 1970 2000

    Source : FMI32

    Depuis 1980, les flux dinvestissement vers les pays en voie de dveloppement se sont

    gnraliss. Par ailleurs les investissements directs ont connu une croissance moins volatile

    que celle des investissements indirects.

    - L'limination des intermdiaires

    Les oprateurs internationaux n'ayant plus besoin de passer par des institutions, telles les

    banques, pour effectuer les transactions, ils ont un accs direct aux diffrents marchs

    financiers et boursiers.

    - L'ouverture des marchs financiers nationaux

    L'limination des intermdiaires, institutions bancaires, a ouvert les diffrents marchs

    financiers nationaux et les a amens une plus grande interpntration.

    32Archives du Fonds Montaire International, anne 2000

    37

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    Mondialisation

    1.2.4 Commerciale

    La globalisation commerciale est fondamentalement le processus par lequel les barrires

    commerciales entre Etats sont dmanteles tendant faire du globe un unique march obiens et services circulent librement. Dans ce processus, il y a eu deux tapes importantes:

    le GATT et l'OMC.

    - Le GATT, (GATT - General Agreement on Tariffs and Trade)

    Accord Gnral sur les Tarifs douaniers et le Commerce est un ensemble d'accords visant

    l'limination graduelle des barrires douanires et commerciales. Le premier GATT a t

    sign en 1947 (entr en vigueur en 1948) et celui de 1994 Marrakech a institu l'OMC. Ces

    accords sont bass sur la reconnaissance de la suprmatie des forces du march et des prix

    dans le commerce international. Ils couvrent diffrents domaines commerciaux travers des

    dispositifs spcifiques tels le GATS (General Agreement on Trade in Services) pour le

    secteur des services, le TRIP (Trade-Related Intellectual Property rights Agreement) sur la

    proprit intellectuelle, le TRIM (Trade-Related Investment Measures) sur la protection des

    investissements, l'AMI (l'Accord Multilatral sur l'Investissement). Cette diminution des

    barrires profite pleinement aux PME, en effet, linternationalisation est simplifie et moins

    coteuse.

    - OMC - Organisation Mondiale du Commerce

    L'OMC, institu par les Accords de Marrakech, est entre en opration au dbut de 1995.

    Elle est charge de la programmation de la mise en oeuvre de ces accords. Elle veille leur

    mise en application et est habilite prendre des sanctions contre les Etats contrevenants.

    Elle est aussi l'instance o sont rgls les litiges entre pays signataires.

    1.2.5 La dimension Technologique o les fondements de la globalisation

    On peut dire que la globalisation technologique, soit la diffusion acclre et gnralise du

    progrs technologique, est l'une des composantes essentielles du processus de

    globalisation. Comme vu prcdemment, chaque priode dessor technologique, la

    mondialisation a connu des phases de dveloppement importantes.

    Lamlioration des transports physiques a jou un rle dterminant dans le dveloppementde la mondialisation. Les flux physiques ont t fortement amliors, ils deviennent de plus

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  • 7/26/2019 Lecerf Marjorie These

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    Mondialisation

    en plus efficaces et rapides. Ces flux concernent laccs aux matires premires,

    lexportation de produits agricoles et de biens manufacturs, lmigration/ immigration de la

    main duvre, le tourisme De loptimisation des transports dcoule un phnomne fort

    controvers de la mondialisation : les dlocalisations.

    Mais le poids de ces avances technologiques se fait plus particulirement sentir dans le

    domaine de la communication (tlphonie, informatique, autoroutes de l'information et

    Internet) Les parties du globe tendent tre ramenes en un unique rseau de

    communication qui ignore les frontires nationales et o l'information circule trs vite - en

    temps rel. Lre de linformation, nous y sommes dj, et les consquences sur les

    volutions de nos socits sont irrsistibles. La numrisation de linformation et son

    caractre instantan et universel, les outils de recherche et traitement des donnes de plus

    en plus intelligents, bouleversent les relations entre les hommes et les habitudes dessocits. Les hirarchies sont de mme fortement transformes. Chacun a accs aux

    mmes informations ce qui modifie la nature des liens hirarchiques, les modalits de

    celles-ci doivent, par consquent, sadapter ces changements.

    La socit de linformation est structure autour de rseaux internationaux o linformation et

    la communication se font en temps rels. Les Etats ne peuvent dsormais plus se retirer de

    ces rseaux dinformations, les risques pour ceux-ci seraient en effet trop importants.

    Laccs aux informations est devenu lune des sources principales de cration de richesse

    dans les socits post industrielles. Lune des causes de ce phnomne est limportance delinvestissement immatriel depuis ces dix dernires annes, linvestissement matriel ayant

    t relgu au second rang. Il est devenu impossible de priver une socit ou une catgorie

    de personnes de laccs linformation, la diffusion de celle ci tant devenue mondiale. Les

    frontires sont bouscules et les cultures mises en contacts permanents.

    Le transfert de technologies, autres que celle de la communication, se fait aussi par le biais

    des dlocalisations d'entreprises. Cette mondialisation technologique prsente galement un

    intrt majeur pour les PME, en effet, du fait de leur petite taille et de ressources financires

    limites, les PME ne disposent pas de qualits exceptionnelles dans le domaine de la

    recherche et de linnovation. De par la diffusion mondiale des technologies, les PME ont une

    chance plus importante dy accder. Cela se fait souvent par le biais de partenariats

    internationaux. Les bnfices sont grands pour la PME qui seule naurait pu accder des

    technolo