Le testament d’un négociant en meubles - ikea.com · suédois est même devenu un modèle pour le monde entier, maintes ... voilà de quoi il est toujours et sans cesse question

Le testament d’un négociant en meubles

ΙΚΕΑ® les mots-clés

Ingvar Kamprad, fondateur de IKEA

PubLIé PAr IntEr IKEA SyStEmS b.V.

2007

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© Inter IKEA Systems B.V. 2009

2 © Inter IKEA Systems b.V. 1976 - 2007Le testament d’un négociant en meubles. IKEA les mots-clés 3© Inter IKEA Systems b.V. 1976 - 2007 Le testament d’un négociant en meubles. IKEA les mots-clés


Les mots 24Humilité 25Volonté et détermination 26Simplicité 27Le plus grand nombre 28Faire avec les moyens du bord 29Expérience 30une ligne différente 31bli ve´ – rien n’est impossible 32La crainte de l’erreur 33Prestige 34Etre IKEA 35bureaucratie 36Honnêteté 37bon sens 38Conscience des coûts 39La volonté de donner et de prendre des responsabilités 40Etre proche de la réalité 41Appartenance et enthousiasme 42

SommaireLe testament d’un négociant en meubles

Améliorer le quotidien du plus grand nombre 61. L’assortiment : notre identité 8 2. L’esprit IKEA : une réalité forte et vivante 103. Le profit nous procure des moyens 124. Atteindre de bons résultats avec peu de moyens 135. La simplicité est une vertu 156. une ligne différente 167. La concentration des forces : fondamentale pour notre succès 178. Prendre des responsabilités : un privilège ! 189. L’essentiel reste à faire : merveilleux avenir ! 20

4 © Inter IKEA Systems b.V. 1976 - 2007 5© Inter IKEA Systems b.V. 1976 - 2007 Le testament d’un négociant en meubles. IKEA les mots-clés

Le testament d’un négociant

en meubles


Améliorer le quotidien du plus grand nombreen proposant une vaste gamme d’articles d’ameublement, esthétiques et fonctionnels, à de si bas prix que le plus grand nombre pourra les acheter.

Une fois pour toutes, nous avons décidé d’être du côté du plus grand nombre. Ce qui est bon pour nos clients l’est à long terme pour nous. Un tel objectif engage notre responsabilité.

Tous les pays et tous les systèmes de gouvernement, tant à l’Est qu’à l’Ouest, utilisent de façon disproportionnée une grande partie des biens à satisfaire une petite fraction de la population. Dans notre branche d’activité, par exemple, nouveautés et designs de qualité restent trop souvent le privilège des gens aisés, c’est-à-dire d’une minorité. Un tel état de fait a grandement contribué à la formulation de nos objectifs.

Nous avons déjà atteint de bons résultats. Un industriel et homme politique bien connu a même déclaré que IKEA avait davantage contribué au développement de la démocratie que bien des mesures issues des pouvoirs publics. Il est vrai que notre action a incité bon nombre de nos concurrents à œuvrer dans notre sens, et que notre marché intérieur suédois est même devenu un modèle pour le monde entier, maintes nouveautés ayant été conçues d’emblée pour le plus grand nombre, c’est-à-dire les non-privilégiés. En ce sens, nous pouvons dire que nous sommes des précurseurs.

Mais là ne s’arrêtent pas nos ambitions. Nous savons nous rendre utiles sur la plupart des marchés, et contribuer de la sorte au processus de démocratisation auquel nous sommes attachés. Nous savons en outre que les fabrications en grandes séries nous procurent de nouveaux avantages sur le plan national, tandis que notre dispersion sur les différents marchés permet une répartition de nos risques. D’où la nécessité de notre expansion !

Les moyens mis en œuvre pour atteindre nos objectifs sont marqués par l’absence de tout préjugé, par ce que l’on peut appeler notre « ligne différente », par notre recherche de la simplicité et de la franchise dans nos rapports quotidiens, tant au travail qu’ailleurs.

Même si le terme « style de vie » peut paraître fort, je n’hésite pas à l’employer. Améliorer le quotidien signifie aussi s’affranchir des clichés et des conventions, et accéder à une plus grande liberté en tant qu’être humain. Dans ce domaine encore nous tendons à forger nos propres concepts, tant pour notre satisfaction personnelle que pour inspirer notre entourage. Etre libre mais responsable, et exiger beaucoup de soi-même, voilà de quoi il est toujours et sans cesse question !

Aucune méthode ne vaut le bon exemple !J’ai déjà mentionné notre contribution au processus de démocratisation. Afin d’éviter tout malentendu, je tiens à préciser que nous ne prenons pas ici position en matière d’égalité des salaires ou autres. On pourrait même dire que là encore, nous voulons aborder le problème dans une autre optique.

Les points évoqués ci-après présentent notre politique en matière de prix et d’assortiment, véritable épine dorsale de notre travail. Puis sont décrites les règles et les méthodes qui, avec le temps, sont devenues les éléments fondamentaux de notre philosophie, cette philosophie qui fait et fera toujours d’IKEA une entreprise unique en son genre !

Ingvar Kamprad, 20.12.1976


1L’assortiment : notre identité

« Nous devrons proposer une vaste gamme d’articles d’ameublement, esthétiques et fonctionnels, à de si bas prix que le plus grand nombre pourra les acheter. »

EtendueNotre assortiment devra s’étendre à tout l’habitat, c’est-à-dire à tous les types d’aménagements domestiques, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, fixes ou mobiles. Il pourra également inclure des articles utilitaires et décoratifs ainsi que des objets à réaliser soi-même. Dans une proportion moindre, l’assortiment pourra enfin comprendre des produits destinés à l’installation des bureaux, restaurants et autres lieux publics. L’assortiment devra toujours être limité de manière à ne pas nuire à notre niveau général de prix. Il s’ensuivra toujours une concentration des forces autour des produits essentiels dans chaque groupe d’articles.

ProfilL’essentiel de notre assortiment devra toujours se référer à notre choix de base, c’est-à-dire à ce qui est « typiquement IKEA ». Cet assortiment de base devra avoir son profil propre, refléter notre pensée, être simple et sans détour, tout comme nous-mêmes. Il devra être durable et attrayant, exprimer un genre de vie plus décontracté, plus libre et plus naturel. Enfin, il devra être synonyme de forme, de couleur et de gaieté, et s’adresser à toutes les personnes jeunes d’esprit.

En Scandinavie, l’assortiment de base devra être considéré comme « typiquement IKEA », et à l’étranger comme « typiquement suédois ». En dehors de notre assortiment de base, il pourra exister un assortiment plus restreint, plus traditionnel, susceptible de plaire à un grand nombre de personnes, et facilement adaptable au choix de base. Hors de Scandinavie, nous devrons fortement limiter cette partie de l’assortiment.

Fonctionnalité / qualité techniqueChez IKEA, pas d’articles camelote ! Le consommateur doit pouvoir jouir durablement de son achat. C’est pourquoi la fonction et la qualité technique devront être bonnes. Jamais cependant la qualité ne devra constituer un but en soi, mais elle devra être adaptée au besoin des consommateurs. Ainsi, par exemple, la surface d’un plan de travail bénéficiera-t-elle d’un traitement plus résistant que celle d’un rayon de bibliothèque. Bien que plus coûteux, ce traitement procurera une satisfaction durable au consommateur. Un revêtement aussi cher pour un simple rayonnage nuirait aux intérêts du client puisqu’il coûterait plus sans offrir davantage.

La qualité devra toujours être adaptée aux intérêts à long terme du consommateur, et notre fil conducteur en la matière sera constitué par les exigences de base des tests Möbelfakta ou autres normes de qualité.

Des bas prix toujours justifiésLes revenus du plus grand nombre sont le plus souvent limités. C’est pourtant au service de ce plus grand nombre que nous voulons être. Une condition essentielle à cela : des prix extrêmement bas. Mais ces bas prix doivent être justifiés et ne nuire en aucune façon à la fonction ou la qualité technique.

Aucune peine ne devra être épargnée afin de maintenir ces prix au niveau le plus bas. La marge ainsi créée par rapport à nos concurrents devra être très importante, et nous devrons rester les plus avantageux dans tous les domaines. Chaque groupe d’articles devra proposer des « offres époustouflantes », et jamais notre assortiment ne devra s’accroître au point de compromettre notre niveau général de prix. Ces bas prix toujours justifiés imposent donc d’énormes exigences à tous nos collaborateurs : au créateur, au constructeur, au responsable des achats, à l’administrateur, au magasinier, au vendeur, ...bref à tous ceux qui ont une influence sur le prix de revient et tous les coûts annexes. Autrement dit, à tous sans exception ! Sans une limitation stricte de nos frais, jamais nous ne pourrions remplir notre tâche !

Modification de notre politique d’assortimentNotre politique de base, « être au service du plus grand nombre », ne saurait en aucune façon être modifiée. Les lignes directrices données ici pour la composition de notre assortiment ne pourraient être remises en cause qu’après décision commune des Conseils d’Administration de Ingka Holding B.V. et Inter IKEA Systems B.V..


2L’esprit ΙΚΕΑ® :

une réalité forte et vivante !Tu l’as certainement vécu toi-même. Peut-être l’as-tu même compris à ta façon. Certes, il était autrefois plus facile de le maintenir vivant, à l’époque où nous étions moins nombreux, où nous pouvions nous côtoyer et nous parler à tous moments.

C’est à n’en pas douter plus difficile aujourd’hui, alors que l’individu disparaît de plus en plus derrière une fiche d’employé ou dans l’anonymat des conventions collectives.

Autrefois, nous étions plus proches du concret. Nous cherchions à nous entraider, nous savions nous débrouiller avec les moyens du bord, nous contenter de peu, être économes (à la limite de l’avarice), modestes, résolument enthousiastes, et merveilleusement unis pour le meilleur et pour le pire.

La société aussi bien que IKEA ont changé depuis lors. Cependant l’esprit IKEA est encore présent, pour ainsi dire à chaque poste de travail, chez les anciens collaborateurs comme chez les nouveaux. Des efforts héroïques sont encore accomplis chaque jour, et nombreux, très nombreux, sont ceux qui continuent à éprouver les mêmes sentiments qu’autrefois.

Dans le vaste groupe qu’est IKEA, chacun ne peut ressentir la même responsabilité ou le même enthousiasme. Certains considèrent leur travail comme une tâche quelconque, comme un simple gagne-pain. Parfois toi ou moi en sommes responsables, soit que nous n’ayons pas su transmettre notre feu sacré, soit que nous-mêmes, à l’occasion, nous soyons résignés, ou que tout simplement nous n’ayons pas eu le courage de communiquer un peu de vie et de chaleur à une tâche au premier abord monotone.

Le vrai esprit IKEA repose toujours sur notre enthousiasme, notre recherche constante de la nouveauté, notre sens de l’économie, notre volonté d’aider et de prendre des responsabilités, notre modestie face à la tâche à accomplir et sur la simplicité de notre manière d’être. Nous devons prendre soin les uns des autres, nous inspirer mutuellement.

Ceux qui ne le peuvent ou ne le veulent, m’attristent. Un travail ne devrait jamais être un simple gagne-pain. Manquer d’enthousiasme au travail revient à gâcher un tiers de sa vie ! Et ce n’est pas en feuilletant des magazines pendant les heures de travail qu’on peut remédier à la chose.

Pour toi qui exerces à un quelconque niveau des fonctions de dirigeant, ceci est particulièrement important : motiver et faire avancer tes collaborateurs, telle est ta tâche primordiale. L’esprit d’équipe est une belle chose, à condition que chaque membre dans le groupe s’intéresse à sa tâche. En tant que capitaine, tu décides en accord avec l’équipe. Après, il est trop tard pour discuter. Prends pour exemple une équipe de football !

Préoccupe-toi de ceux qui sont les piliers de l’entreprise ! Ces gens simples, silencieux et sans problème, toujours prêts à tendre une main secourable. Ils font leur devoir et prennent leurs responsabilités sans se faire remarquer. Pour eux, le mot «domaine de responsabilité », quoique nécessaire, sonne désagréablement. Pour eux, l’idée de totalité est aussi évidente que la disponibilité et le don de soi. Si je les appelle « piliers de l’entreprise » c’est simplement parce qu’ils sont nécessaires dans tout système social. Et chez nous, ils sont particulièrement nombreux. On en trouve partout : dans nos dépôts, dans nos bureaux, parmi le personnel de vente... Ils sont l’essence même de l’esprit IKEA.

Certes, l’esprit IKEA est toujours présent mais lui aussi doit être entretenu et développé au fil du temps. Or, évolution n’est pas toujours synonyme de progrès. C’est donc souvent à toi, en tant que responsable, de faire en sorte qu’elle le soit !


3Le profit nous procure des moyens

Un meilleur quotidien pour le plus grand nombre ! Pour atteindre nos objectifs, nous avons besoin de moyens, notamment sur le plan financier. Nous ne croyons pas que tout va nous tomber du ciel. Nous croyons que seul l’acharnement au travail porte ses fruits.

Le profit est un mot merveilleux auquel il convient avant tout de rendre son vrai sens. Les hommes politiques usent et abusent de ce mot. Le profit nous procure des moyens. Il existe deux manières de se les procurer : le profit ou les subsides. Toute subvention accordée par l’Etat a elle-même deux origines possibles : le profit tiré d’une quelconque activité, et les impôts que toi et moi payons sous une forme ou sous une autre. Alors, comptons plutôt sur nous-mêmes lorsque nous avons besoin de fonds !

L’objectif dictant notre recherche de moyens financiers peut être formulé ainsi : Atteindre un bon résultat à long terme. Les exigences, tu les connais : nous devons avoir le niveau de prix le plus bas et allier à ce niveau de prix une bonne qualité. En faisant payer trop cher, nous ne pouvons maintenir nos bas prix. En faisant payer trop peu, nous n’obtenons aucun moyen financier. Quel merveilleux problème que celui qui nous contraint à nous améliorer au niveau de la conception des produits, à acheter intelligemment et à réduire nos frais de façon acharnée. Là est tout notre secret et la clef de notre succès !

4Atteindre de bons résultats

avec peu de moyensC’est là une ancienne idée de IKEA, toujours plus actuelle. Nous avons montré maintes fois que l’on peut obtenir de bons résultats avec peu de moyens. Chez IKEA, le gaspillage est un péché capital. Rien de plus facile que d’atteindre les objectifs fixés lorsqu’on n’est pas tenu de prendre les frais en considération. N’importe quel architecte peut concevoir une table de travail de 5 000 francs. Mais créer pour seulement 1 000 francs un produit de ce type, à la fois fonctionnel et solide, voilà qui n’est permis qu’aux meilleurs ! Les auteurs de solutions coûteuses sont généralement des médiocres.

Nous ne prenons aucune solution en considération avant d’en connaître le coût. C’est pourquoi un produit IKEA sans indication de prix est toujours une erreur. Tout comme c’est une erreur de la part de l’Etat de ne pas communiquer aux contribuables le prix moyen des repas servis dans les cantines scolaires.

Avant d’opter toi-même pour une solution, estimes-en le coût ! Ce n’est qu’alors que tu pourras émettre un jugement.

Le gaspillage des biens est l’un des plus grands maux de l’humanité. Nombre de constructions modernes sont plus des monuments consacrant la bêtise humaine qu’une réponse rationnelle à des besoins donnés. Mais le gaspillage nous coûte davantage lorsqu’il s’étend aux petites affaires de chaque jour : mettre de l’ordre dans des papiers que tu n’emploieras de toute façon jamais ; perdre ton temps à prouver aux autres que tu avais quand même raison ; renvoyer une affaire à la prochaine réunion parce que tu ne veux pas en assumer tout de suite la responsabilité ; téléphoner quand tu pourrais tout aussi bien écrire une note ou envoyer un fax ou mail. Et la liste est loin d’être exhaustive !

Exploite tes ressources à la manière IKEA ! Tu pourras alors atteindre de bons résultats avec peu de moyens.


“Rien ne vaut le bon exemple.”

Ingvar Kamprad

5La simplicité est une vertu

Pour qu’un grand nombre d’individus puissent cohabiter sans problème au sein d’une société ou d’une entreprise, il doit y avoir des règles. Plus celles-ci sont compliquées, plus elles sont difficiles à suivre. Des règles tatillonnes sont paralysantes.

Le poids de l’histoire, la crainte et le refus de prendre des responsabilités, tels sont les fondements de la bureaucratie. L’indécision entraîne un surcroît de statistiques, de recherches, de réunions et une recrudescence de la bureaucratie qui complique et paralyse.

La planification est souvent synonyme de bureaucratie. S’il est vrai qu’elle est nécessaire à l’établissement des lignes directrices de ton travail et au bon fonctionnement à long terme de toute entreprise, il n’empêche qu’une planification exagérée est souvent la mort d’une entreprise. Une planification exagérée restreint ta liberté d’action et réduit ton temps d’exécution. Une planification compliquée est paralysante. Lorsque tu planifies, laisse agir la simplicité et la raison.

Chez nous, la simplification est une belle tradition. Des procédures simples donnent une plus grande percussion, et la simplicité de notre comportement accroît notre force. Nos relations entre collègues, celles avec nos fournisseurs et nos clients, sont caractérisées par la simplicité et la modestie. Ce n’est pas seulement par mesure d’économie que nous évitons les hôtels de luxe. Nous n’avons besoin ni de voitures prestigieuses, ni de titres ronflants, ni de vêtements sur mesure ou autres signes distinctifs. Nous comptons sur notre propre force et sur notre volonté !


6Une ligne différente

Si nous avions jadis demandé aux experts ce qu’ils pensaient de l’éventuelle construction à Älmhult d’une entreprise comme IKEA, ils nous l’auraient certainement déconseillée. C’est pourtant dans cette petite ville que se trouve aujourd’hui le centre d’activité d’un des plus grands distributeurs de meubles au monde.

C’est en se demandant sans cesse « pourquoi » on agit de telle ou telle manière, que l’on trouve des méthodes nouvelles. Nous allons de l’avant par notre refus d’accepter un modèle, sur le simple fait qu’il est reconnu par tous. Nous osons être différents ! Non seulement lorsqu’il s’agit de grands problèmes, mais aussi au niveau des petites difficultés quotidiennes. Si nos acheteurs s’adressent à une fabrique de fenêtres pour des piètements de table et à une fabrique de chemises pour des coussins, ce n’est pas un hasard mais tout simplement la réponse à la question « pourquoi » !

Notre remise en question de tout ce qui est établi n’est pas un but en soi, mais une volonté consciente d’évoluer et de progresser constamment.

L’une de nos tâches primordiales est de conserver le dynamisme de notre entreprise et de le développer. J’espère, par exemple, que nous n’aurons jamais deux magasins de meubles identiques. Nous sommes persuadés que le dernier aura encore des défauts, mais que l’un dans l’autre, il sera le mieux de tous. Le dynamisme et le goût de nouvelles expériences nous feront toujours aller de l’avant. « Pourquoi » demeure pour nous un mot-clef.

7La concentration des forces :

fondamentale pour notre succès !Le commandant d’armée qui éparpille ses forces part irrémédiablement perdant. Et même le décathlonien, cet athlète qui dispute dix épreuves, n’est pas sans rencontrer de problèmes.

Pour nous aussi, l’important est de rassembler nos forces, de concentrer nos efforts. De toute façon nous ne pouvons pas tout faire et être partout à la fois.

Notre assortiment ne doit pas être trop vaste. Jamais, de toute manière, nous ne pourrons satisfaire tous les goûts. Nous devons nous concentrer sur notre choix le plus représentatif. Jamais nous ne pourrons promouvoir tous nos produits en même temps ni conquérir tous les marchés à la fois. Nous devons concentrer nos forces pour créer, avec des ressources bien souvent limitées, le plus grand impact possible.

Tout en concentrant nos forces dans des domaines particulièrement importants, nous devons « nous tirer d’affaire » dans d’autres, fût-ce avec des moyens extrêmement limités.

Lorsque nous pénétrons un marché, nous concentrons nos efforts sur son analyse.

La concentration des forces nous oblige parfois à négliger des questions pourtant importantes, comme par exemple la protection des biens. Aussi est-il primordial que nos collaborateurs soient tous d’une honnêteté et d’une loyauté sans reproche.

Concentration des forces : la notion elle-même respire la force. Mets-la en pratique dans ton travail quotidien et tu réussiras !


8Prendre des responsabilités :

un privilège !Dans chaque type d’entreprise ou de société, il existe à tous les niveaux, des individus qui préfèrent prendre leurs propres décisions plutôt que de se dissimuler derrière celles des autres. Des individus qui osent prendre des responsabilités. Moins une entreprise ou une société renferme de ces personnes responsables, et plus règne la bureaucratie. La frénésie des réunions et des discussions provient souvent de la répugnance ou de l’incapacité des responsables à prendre des décisions, même s’ils se réfugient derrière des notions comme la démocratie ou la concertation.

Savoir prendre des responsabilités n’a rien à voir avec la formation, la situation financière ou la position. Des gens prêts à prendre des responsabilités, nous en trouvons au dépôt, au bureau, parmi les acheteurs et les vendeurs, bref partout ! Nécessaires dans tous les domaines aussi bien qu’à tous les progrès, ce sont eux qui veillent à ce que le mécanisme fonctionne.

Dans notre famille IKEA, nous entendons conserver une place centrale à la personne, et nous aider mutuellement. Chacun y a ses droits mais aussi ses devoirs. Nous sommes libres mais responsables. Tes initiatives et les miennes sont décisives, tout comme notre capacité à prendre des décisions et des responsabilités.

Seul celui qui dort ne commet pas d’erreurs ! Commettre des erreurs est le privilège de l’homme d’action, le privilège de celui qui sait rectifier.

Nos objectifs nous contraignent à nous exercer constamment à prendre décisions et responsabilités ainsi qu’à sans cesse combattre notre crainte de commettre des erreurs. Cette crainte de commettre des erreurs est le commencement de la bureaucratie et l’ennemi de toute évolution. Une décision ne peut jamais prétendre être la seule valable. C’est le dynamisme dont elle est issue qui la justifie. Nous avons tous le droit à l’erreur. Seuls les gens médiocres et négatifs passent leur temps à prouver aux autres qu’ils ne s’étaient pas trompés. Celui qui est fort est toujours positif et va de l’avant.

Ce sont toujours les individus positifs qui gagnent. Ils sont une source permanente de satisfaction tant pour les autres que pour eux-mêmes. Mais gagner ne signifie pas nécessairement que quelqu’un doit perdre. Les plus belles victoires sont gagnées sans perdant ! Si un concurrent copie l’un des nos modèles, loin de nous embarquer dans un procès, avec tout ce qu’il comporte de négatif, nous résolvons le problème en créant un modèle qui dépasse de loin le précédent.

Tu as le privilège, le droit, le devoir de prendre des décisions et des responsabilités. Alors fais-le !


9L’essentiel reste à faire :

Merveilleux avenir !Le sentiment d’en avoir fini est un soporifique efficace. Celui qui, parvenu à l’âge de la retraite, pense avoir accompli son devoir, périt rapidement. De même, l’entreprise qui estime avoir atteint les objectifs fixés stagne et perd son dynamisme.

Le bonheur n’est pas d’arriver au but mais d’être en chemin ! Notre destin a ceci de merveilleux que nous n’en sommes encore qu’au début, dans tous les domaines. Ce n’est qu’en nous demandant constamment comment mieux faire demain ce que nous avons fait aujourd’hui, que nous progressons. La joie positive du pionnier nous animera aussi à l’avenir.

Le mot « impossible » est et restera toujours banni de notre vocabulaire. « Expérience » est par contre un mot auquel nous devrons faire attention.

L’expérience est un frein à toute évolution. Elle est souvent l’excuse de gens qui ne veulent pas tenter de nouvelles expériences. S’il est parfois raisonnable de s’en tenir à l’expérience, alors préfère la tienne ! En général, elle vaut mieux que de longues recherches.

Nous devons rester très ambitieux pour ce qui est de notre évolution en tant qu’individu et collaborateur. Le mot-clef est « modestie ». Pour nous, la modestie a une signification particulière, que ce soit dans notre travail ou nos loisirs. Elle joue même un rôle décisif dans notre vie d’individu. Non seulement elle signifie égard et respect envers notre prochain, mais aussi amabilité et générosité. La volonté et la force sans la modestie amènent souvent des conflits. Combinées à la modestie, la volonté et la force sont les armes secrètes qui te permettront de te réaliser toi-même en tant qu’individu et membre de la collectivité.

Pense que le temps est ta principale ressource ! Tu peux faire tant de choses en dix minutes. Dix minutes passées, c’est dix minutes écoulées pour toujours. Tu ne les retrouveras jamais plus ! Dix minutes, ce n’est pas seulement ton salaire horaire divisé par six. Dix minutes, c’est un instant de toi-même. Partage ta vie en unités de dix minutes et gaspilles-en le moins possible.

L’essentiel reste à faire. Restons une équipe de fanatiques constructifs refusant avec obstination l’impossible et tout ce qui est négatif. Ce que nous voulons faire, nous le pouvons et nous le ferons ensemble : merveilleux avenir !

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Les mots- une partie importante de l’héritage IKEA

Chez IKEA, plus que dans beaucoup d’autres sociétés, certains mots et expressions représentant des valeurs ont fini par avoir une signification qui n’est pas toujours identique à celle du monde extérieur à IKEA. Les avantages que cela comporte pour la communication interne et les valeurs communes, ne doivent pas cacher les risques qui s’ensuivent.

Ces mots peuvent être mal interpretés par le monde environnant ou le nouveau collaborateur. Dans un monde en changement perpétuel, ces mots peuvent se voir attribuer des valeurs auxquelles nous n’aspirions pas. J’espère que ce petit glossaire permettra d’éviter certains malentendus.

Ingvar Kamprad, Février 1996

HumilitéUn beau mot – mais souvent utilisé à tort et à travers. Il signifie avant tout, respect. Nous sommes humbles vis-à-vis de nos concurrents, autrement dit, nous respectons leurs compétences et savons que nous devons constamment nous améliorer afin de ne pas leur céder de parts de marché. Nous respectons nos collègues et leurs opinions, nous savons qu’il est important de savoir les écouter avec attention et nous comprenons que seules les victoires où il n’y a pas de perdant sont durables. Nous respectons également nos propres tâches et missions : elles sont plus grandes que nous ne l’imaginons. Nous savons que ce sont les mesures de base les plus simples et non les plus spectaculaires, qui forment la base de notre succès.

Manquer de respect vis-à-vis des autres c’est compliquer le travail de ses collègues, par exemple en ne transmettant pas des informations nécessaires à ses collaborateurs ou en n’indiquant pas où l’on peut te joindre.

Chez IKEA, il est important de ne pas perdre notre humilité face au succès. Le succès génère toujours la jalousie et peut vite devenir le pire ennemi de l’humilité. Nous devons aussi être conscients que le succès d’aujourd’hui peut demain se transformer en défaite si on se laisse griser par la réussite au lieu de garder la tête froide et de préserver son autocritique. Nous devons toujours être attentifs à nos faiblesses afin de les corriger rapidement. Nous devons être à l’écoute des clients, des fournisseurs et de tous ceux qui nous entourent. La gentillesse, l’appréciation et les compliments ne coûtent rien et sont toujours un bon investissement. Etre humble signifie admettre ses erreurs et ne pas rejeter la faute sur quelqu’un d’autre. Savoir dire pardon est une force.

Etre humble ne signifie pas garder un profil bas. Lorsque tu as quelque chose d’important à dire, il faut le faire. Etre humble, c’est reconnaître ses faiblesses et tenter de les compenser.

Etre humble ne signifie pas non plus être complaisant à outrance. Un chef qui laisse son collaborateur continuer à mal faire son travail sans rien lui dire est tout sauf humble.

Considération et respect, gentillesse et générosité, honnêteté, savoir reconnaître ses erreurs, être à l’écoute des autres, voici des exemples de qualités que nous encourageons chez IKEA. C’est ce que nous entendons par humilité.


Volonté et déterminationLa volonté est une autre qualité que nous apprécions. On ne doit jamais confondre humilité avec complaisance ou relâchement. Nous savons ce que nous voulons et cette détermination ne peut être bridée. Nous voulons être un groupe d’enthousiastes humbles et déterminés, appréciant un mode de vie simple et positif, et faisant avancer les choses. Si la solution n’est pas parfaite à 100%, on se contentera d’en mener une à bien qui soit presque aussi bonne. On peut toujours apporter des améliorations plus tard, à condition que cela n’entraîne pas trop de frais. Il s’agit d’assumer ses responsabilités, de prendre des décisions et d’avoir le courage d’agir.

Etre déterminé ne signifie pas forcément n’en faire qu’à sa tête. Essayer de s’imposer par la force sans humilité, c’est-à-dire sans respecter les opinions des autres, n’aboutit à aucun résultat. Cela entraîne des discussions interminables et des réunions sans fin.

Volonté et détermination signifie d’abord se mettre d’accord sur des objectifs communs et ensuite ne reculer devant aucun obstacle pour les atteindre.

SimplicitéSimplicité est un mot compliqué, car souvent et facilement mal interprété. La simplicité n’a rien à voir avec une attitude réactionnaire, ni avec une aversion innée pour l’informatique ou d’autres outils modernes. Etre simple ne signifie pas non plus tenues débraillées et bureaux désordonnés. La simplicité pourrait plutôt se traduire par naturel, efficacité et bon sens. Car si nous nous efforçons de faire les choses naturellement, nous éviterons automatiquement les complications. Moins il y a d’instructions et de règles, plus il est facile et naturel de les suivre. Plus l’explication est courte et simple, plus la compréhension, et par conséquent l’adhésion, sont grandes. Mais attention, il n’y a pas de tâche si simple qu’elle ne nécessite aucune explication. Et personne ne peut s’épanouir dans un travail dont il ou elle ne comprend ni le sens ni l’utilité.

Eviter les ordinateurs n’est pas un signe d’efficacité et n’a donc rien à voir avec la simplicité. Parler avec ses collègues au lieu de rédiger de longs documents face à son écran, est simple et efficace. Répondre à une note interne en y ajoutant quelques lignes écrites à la main, produit une réponse plus rapide.

Bien entendu, la simplicité s’associe à la conscience des coûts et cela est encore plus important pour notre entreprise, dont les bas prix font partie du concept. Il faut faire attention cependant : le mot simplicité doit être adapté au contexte. Réunir 200 personnes pour regarder des transparents mal préparés et illisibles, est contraire au sens de l’économie. Autre exemple: une étude réalisée par une seule personne peut souvent remplacer un groupe de projet coûteux.

Un comportement simple, des habitudes simples et l’absence de signes extérieurs de réussite font partie du comportement IKEA. Mais il ne faut jamais oublier le respect de l’autre. Certains aiment s’habiller de manière différente, certains aiment les voitures de sport d’autres aller à l’opéra. Au travail, nous prônons le sens de l’économie. Dans la vie privée, nous respectons le droit de chaque individu de faire son choix.


Le plus grand nombreNous devons prendre parti pour le plus grand nombre et cela nous engage davantage qu’on pourrait le penser à priori. Etre du côté du plus grand nombre signifie représenter l’intérêt des gens ordinaires, que cela aille dans le sens ou à l’encontre de nos propres intérêts à court terme. Cela veut dire écarter des produits design à coûts de production élevés, même s’ils se vendent bien. Refuser de vendre dans des devises fortes aux consommateurs des pays à devise non convertible, même si cela impliquerait des gains importants et moins de problèmes.

Développer un assortiment et le présenter de manière astucieuse et sympathique dans nos magasins, exige de grandes connaissances sur les conditions et souhaits du plus grand nombre. La meilleure méthode d’apprentissage est celle de notre propre expérience, mais pas en tant que touristes, la caméra autour du cou. Les transports collectifs sont un bon moyen.

Contribuer à améliorer le quotidien du plus grand nombre signifie permettre à tous ceux qui ont de petits moyens, de pouvoir goûter au plaisir d’un chez-soi agréable et chaleureux.

Faire avec les moyens du bord« Lista sig », une vieille expression originaire du Småland, peut se traduire par « l’art de faire avec les moyens du bord ». Le mot « list » signifie sage, rusé. « Si je retourne la couette, elle pourra encore me servir quelque temps. » « Si je baisse l’étagère de 50 cm, je n’aurai pas besoin d’un chariot élévateur, le vieux transpalette me suffira. » Cette expression fait référence aux solutions ingénieuses et économiques et s’applique à tous ceux qui tentent de se débrouiller avec peu de moyens et en renonçant aux investissement qui ne sont pas indispensables.

Chez IKEA, nous appliquons aussi l’expression aux solutions provisoires, à la capacité à résoudre des problèmes inattendus sur le champ, sans tout reporter au lendemain. On fait avec un cadenas en attendant la réparation/l’installation de la serrure définitive, etc.


ExpérienceL’expérience est un frein à l’évolution et elle peut servir de prétexte pour ne rien essayer de nouveau. Il y a 100 ans, les personnes d’expérience déclaraient impossible la réalisation d’une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui. De grandes inventions ont vu le jour par défi envers l’expérience, et même grâce à un manque d’expérience.

Personne ne peut cependant être performant sans expérience personnelle. Les expériences personelles positives et négatives sont la base de nos futures actions. Elles nous permettent d’utiliser les expériences positives accumulées. Les expériences négatives nous enseignent la prudence. Un premier échec ne signifie pas forcément que l’idée n’est pas bonne.

Une ligne différentePenser différemment ne veut pas dire porter des vêtements bizarres ou agir de façon étrange simplement pour sortir de l’ordinaire. Remettre les choses en question est une chose, choisir des solutions moins bonnes en est une autre. Notre ligne différente doit toujours avoir un but. Augmentation de l’efficacité, baisse des coûts. Sinon elle se transforme en un but en soi. Il existe déjà, pour la plupart des tâches, des solutions sensées. Mais cela ne doit pas nous empêcher de remettre en question les méthodes de fabrication et la technique existantes, de nous demander pourquoi, pourquoi pas ou s’il n’existe pas d’autres alternatives ?

Oser être différent est un des principaux critères de réussite d’IKEA. Plusieurs de nos concepts ont vu le jour grâce à cette manière de penser. Par exemple : lorsque la plupart de distributeurs de meubles vendaient les modèles des fabricants, IKEA a commencé à concevoir ses propres modèles. Lorsque les magasins de meubles ouvraient des boutiques dans le centre-ville, IKEA construisait ses grands magasins à la périphérie. Tandis que les autres fabriquent des tables chez les fabricants de meubles, IKEA les fabrique chez les fabricants de portes. Tandis que les autres vendent des meubles montés, IKEA les fait monter par ses clients.

Nous encourageons les idées originales et le courage de les tester, tout en restant dans le cadre de notre concept. Cependant il ne faut pas confondre esprit d’innovation et témérité. Il suffit d’inventer le fil à couper le beurre une fois. Nous avons l’habitude de dire que seul celui qui dort ne fait pas d’erreurs. Chez IKEA, on peut toujours essayer de nouvelles idées dans le cadre de notre concept.


Bli ve´ – Rien n’est impossibleBli ve´ (s’accrocher) exprime l’acharnement, notre volonté de fer d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Ceci est particulièrement vrai lorsque nous entreprenons un véritable travail de pionnier dans de nouveaux pays.

Nous pouvons également éviter beaucoup d’erreurs stupides et nous empêcher d’éparpiller nos ressources si seulement nous réalisons qu’il ne faut pas commencer des projets que nous ne pourrons probablement jamais mener à bien. Un voyage inutile dans un éventuel nouveau pays d’achat, un cours intensif d’une langue que tu n’utiliseras pas régulièrement, un investissement en machines dans une usine qui manque de techniciens. Tous ces exemples de gaspillage peuvent être évités si nous nous contentons d’accomplir notre tâche principale.

« S’accrocher » ne signifie pas, bien entendu, qu’on ne doit jamais s’arrêter. On ne compte plus le nombre de projets qui auraient dû être arrêtés depuis longtemps. Mais en revoyant régulièrement les objectifs et les limites fixées du projet en cours, on apprend rapidement à distinguer travail laborieux avec profits en bout de course, et projets interminables ne portant jamais fruit.

La crainte de l’erreurLa crainte de l’erreur ouvre la voie à la bureaucratie. Elle est l’ennemi de tout développement. Nous devons combattre cette crainte – il est permis de se tromper. Nous devons encourager l’esprit d’initiative et la force d’action. Nous devons donner des responsabilités aux jeunes collaborateurs. Nous devons sans cesse clamer que les possibilités manquées représentent un coût indirect, qui peut être bien plus important que la plupart des coûts directs.

Le droit à l’erreur s’accompagne toutefois du devoir de corriger. N’essayons pas de défendre les mauvaises solutions, ne perdons pas de temps à expliquer pourquoi les choses se sont mal passées. Modifions et améliorons et si besoin, modifions de nouveau.

Le droit à l’erreur ne doit pas être confondu cependant avec le droit de faire un mauvais travail. Si nous voulons accomplir quelque chose, nous ne pouvons pas toujours attendre d’avoir la totalité des données. Cependant, nous ne devons pas prendre de décision sans aucune information, nous ne devons pas bâcler notre travail ou remettre des projets à moitié terminés.


Prestige Voici un mot chargé de valeurs et par conséquent, souvent mal interpreté. Il s’agit notamment de la position que l’on occupe par rapport à d’autres. Nous disons que nous ne voulons pas de symboles de réussite sociale. Traduit dans notre contexte professionnel, cela signifie que le principal atout du bon manager consiste à donner l’exemple. Un PC dont on ne se sert pas souvent, des lignes téléphoniques directes quand on peut facilement vous joindre par la ligne interne, des canapés volumineux dans un bureau trop petit, sont des exemples de gaspillage des ressources qui risquent d’avoir un effet boule de neige.

IKEA est une entreprise à bas coûts et cet état de chose doit être clairement visible. Des voitures de fonction luxueuses, des voyages par avion en première classe, des cantines ou des toilettes réservées à la direction – voilà des exemples de symboles « prestigieux », que certes certains directeurs travaillant dur mériteraient peut-être, mais qui cadrent mal avec notre profil bas coûts. Que les choses soient claires cependant : les collaborateurs méritants doivent être récompensés chez IKEA. Il s’agit plutôt de crédibilité. Les objets de luxe n’ont pas leur place dans notre entreprise à prix bas, pas plus que les titres ronflants dans une entreprise peu conventionelle comme la nôtre. Cela nous fait plaisir que les personnes-clés de notre entreprise soient reconnues, mais il faut que ce soit pour leurs qualités professionnelles et non pour leur carte de visite.

Etre ΙΚΕΑ® Nous voici devant l’expression la plus mal utilisée : quelqu’un à court d’arguments lâche trop facilement « ce n’est pas IKEA ». « Etre IKEA », englobe en fait toutes nos valeurs de base, et constitue la synthèse de tout ce en quoi nous croyons. Se contenter de conclure qu’une chose n’a pas été faite « à la manière IKEA » ne suffit pas. L’argument doit être complété par la raison; « aucun sens de l’économie », « un gaspillage de ressources », « contraire aux intérêts du plus grand nombre », « manque d’humilité », « autosatisfaction », « pas d’étiquette de prix ». Sans explication approfondie, « être IKEA » devient une expression dénuée de sens utilisée par des gens sans intérêt.


BureaucratieBureaucratie signifie littéralement « le pouvoir du bureau » et c’est la définition de l’administration lourde et formelle. Cela existe-t-il chez IKEA ? Oui, et et au plus haut degré. Si tu passes trop de temps dans des réunions, si tu essayes de prendre des décisions importantes avec plus de 10 personnes, si tu as plus de 15 personnes dépendant directement de toi, si tu reçois quotidiennement des rapports que tu n’as pas le temps de lire le jour-même, s’il t’arrive certains jours de n’avoir pas eu le temps de rappeler quelqu’un pour un problème urgent, alors cela veut dire que tu fais toi-même partie intégrante du problème, que tu as cessé de combattre la bureaucratisation.

Commence dès aujourd’hui à lutter contre! N’oublie pas que la peur de l’erreur signifie manque de décisions, d’enquêtes, de groupes de projets et des discussions sans fin. Pense simplicité – les systèmes compliqués et les règles paralysent. Rappelle-toi que les études, les rapports et la paperasserie exigent du temps, de l’énergie et beaucoup d’argent. Prends des décisions aussi réalistes que possible. Rappelle-toi que le pire ennemi de la bureaucratie est un groupe réduit de décisionnaires.

HonnêtetéL’esprit d’honnêteté chez IKEA! C’est peut-être le meilleur concept que nous ayons créé dans notre communication avec les clients. Or, ceci peut facilement se retourner contre nous si nous ne sommes pas à la hauteur de nos promesses, si nous ne disons pas constamment la vérité, qu’elle soit bonne ou mauvaise, sur nos produits.

Dans toutes nos relations à l’intérieur d’IKEA, l’honnêteté est d’une importance primordiale. Il faut que nous puissions communiquer de manière directe et franche entre nous. Nous devons pouvoir dire ce que nous pensons sans avoir peur des conséquences. Bien entendu, il ne faut pas pour autant blesser les autres. Il faut accepter les gens tels qu’ils sont. Nous devons leur montrer que nous leur faisons confiance et faire naître en eux un sentiment de force et la capacité d’agir.

Nous devons apprendre à critiquer de manière constructive. Rien ne peut être à tel point mal fait qu’aucun trait positif ne peut en être extrait. Il appartient à chaque responsable d’effectuer un suivi et de formuler des critiques. Commence toujours par le côté positif, sans oublier de discuter l’aspect moins bon. Telle est la nature profonde de l’honnêteté.


Bon sensPrends l’habitude de remettre les choses en question! Pas seulement les choses qui existent déjà mais aussi surtout tout ce qui est nouveau. Toute nouvelle proposition, avec les possibilités qu’elle engendre, a tendance à susciter l’enthousiasme, faisant oublier les problèmes. Essaie d’être de ceux qui gardent les pieds sur terre et savent faire la différence entre projets réalisables et produits imaginaires.

Apprends à faire des évaluations réalistes dans ton travail quotidien! Combien de visiteurs reçoit le magasin ? Combien de stock faut-il pour satisfaire ces besoins ? Elabore un certain nombre de chiffres-clefs qui pourront te servir de base! Quelle est le prix moyen au mètre cube? Combien de mètres carrés sont nécessaires pour une place de parking? Quel est le prix moyen d’une page publicitaire, tout compris? Apprends à utiliser ces chiffres-clefs ! Remets les choses en question et demande-toi « pourquoi? »!

Apprends à utiliser ton bon sens. Apprends à dire non et à mettre fin à des activités que l’on n’aurait jamais dû commencer! Apprends à limiter le nombre de décisions, car l’excès de décisions aboutit à de mauvaises exécutions! Tu ne te rendras sans doute pas populaire, mais tu seras respecté et tu obtiendras des résultats durables!

Conscience des coûtsIl s’agit probablement de la notion la plus facile à comprendre, car elle est directement liée à notre idée des affaires. Dans celle-ci les bas prix sont indiqués comme étant une des conditions de notre réussite. Bas prix, bonne qualité et bonne rentabilité sont irréalisables sans un niveau de coûts bas. C’est la raison pour laquelle la conscience des coûts doit servir de fil rouge au travers de tout ce que nous entreprenons, jusqu’à la limite de la radinerie. Voici quelques exemples :• Des produits simples, adaptés à la production• Concentration sur le prix d'achat• Des magasins simples, à coût de construction réduit, situés dans

la périphérie• Atteindre de bons résultats avec peu de moyens• Un produit ou un service sans prix est toujours une erreur• Loger et voyager simple• Ne pas négliger les petits frais• Le temps c’est l’argent ; apprends à utiliser au mieux ton temps


Etre proche de la réalitéNous avons appris que le sentiment d’avoir terminé est dangereux. La fin est souvent suivie par la stagnation et la mort. Lorsqu’une tâche est accomplie, c’est au tour de la suivante. La certitude de se savoir toujours en route, d’avoir devant soi quelque chose de nouveau et de passionnant, nous aide à faire de nouveaux efforts. Bien entendu, nous devons aussi nous sentir satisfaits par moments. Mais pas pour longtemps – cela mettrait fin à notre ferveur.

La crainte des théories et des « produits de bureau » nous a menés à donner la priorité à la réalité dès que cela est possible. Nous savons qu’un des principaux problèmes de notre époque est le grand nombre de bureaux et que ceux-ci sont souvent loin de la réalité. Pour nous il est important de suivre toutes les décisions jusque sur nos surfaces de vente ou de fabrication et de féliciter les exécutants. Les semaines anti-bureaucratiques nous permettent de nous rapprocher de la réalité. Les rapports communiqués directement par nos « exécutants » sont davantage persuasifs que les rapports rédigés. C’est pourquoi nous sommes des adeptes du « management by walking around » (management sur le terrain qui a été baptisé de façon pertinente “management by running around”). Un trait essentiel du profil d’un responsable chez IKEA est l’intérêt pour le détail. RETAIL IS DETAIL (Distribution égale détail).

La volonté de donner et de prendre des responsabilités

Dans une entreprise en croissance, il n’y a ni le temps ni les ressources nécessaires pour faire des descriptions précises et dresser les limites entre domaines de responsabilités. Il y aura toujours un grand nombre de postes à pourvoir.

La volonté de donner et de prendre des responsabilités doit toujours être forte. Faire des erreurs est le privilège de celui ou de celle qui agit – celui ou celle qui sait corriger.

Souvent nous devons promouvoir quelqu’un suivant son potentiel plutôt que suivant son expérience sur papier. Les personnes qui osent et qui veulent prendre des responsabilités à l’intérieur de cadres relativement souples, sont vivement encouragées. Nombreux sont les jeunes collaborateurs qui ont pris des responsabilités et gravi les échelons, comme cela se fait rarement dans d’autres entreprises.

42 © Inter IKEA Systems b.V. 1976 - 2007Le testament d’un négociant en meubles. IKEA les mots-clés 43© Inter IKEA Systems b.V. 1976 - 2007

Appartenance et enthousiasmeLes sociétés où les collaborateurs considèrent le travail comme un simple gagne-pain, ont un problème. Aucun être humain ne peut se sentir bien et faire un bon travail s’il ou elle ne se plaît pas sur son lieu de travail. C’est malgré tout là que nous passons la majeure partie de notre temps d’éveil. Se sentir apprécié et motivé est la base d’un bon résultat.

De nombreuses études montrent que le salaire, les horaires, la voiture de fonction, etc, ne sont pas les principaux critères pour un collaborateur, mais plutôt les tâches qu’il doit accomplir, l’appréciation que montrent le responsable et les collaborateurs pour le travail accompli, les relations sur le lieu de travail et au-dehors, la participation dans une équipe qui réussit, etc.

Nous respectons les efforts de chacun et nous savons que nous dépendons les uns des autres. Nous sommes tous prêts à donner un coup de main lorsque nécessaire.

Entretenir le sentiment d’appartenance et l’enthousiasme pour le travail est d’une importance primordiale pour notre réussite. C’est ce petit avantage en plus qui attire de bons collaborateurs et qui fait que nos collaborateurs actuels sont prêts à faire ce petit effort supplémentaire qui nous permet d’être meilleurs que nos concurrents. Les exemples illustrant cet enthousiasme sont nombreux. Regardez nos équipes de lancement, les efforts fournis pour une ouverture de magasin, les heures de travail nocturne pour des statistiques ou le bilan, le travail d’équipe pendant la période de Noël, les acheteurs dans les pays étrangers et lointains, etc.

PubLIé PAr IntEr IKEA SyStEmS b.V.

2007

Le testament d’un négociant en meubles

IKEA les mots-clés

Le concept IKEA a été développé il y a plus de 60 ans en Småland, au sud de la Suède, où est né Ingvar Kamprad, fondateur de IKEA.

Les valeurs, normes et règles informelles de IKEA sont des éléments forts et omniprésents qui offrent à des collaborateurs IKEA dans le monde entier un sentiment d’appartenance et une forte identité commune.

En 1976 Ingvar Kamprad met noir sur blanc tous les éléments qui seront ensuite rassemblés sous le titre du “Testament d’un Négociant en Meubles”. En 1996 Ingvar décide d’apporter une définition des expressions qui font partie intégrante de notre héritage dans le glossaire “Les mots-clés”.

toutes les personnes travaillant avec le concept IKEA doivent connaître et comprendre ces documents.

Selon Ingvar Kamprad, il est absolument crucial de préserver cette culture IKEA forte et vivante afin que perdure le succès du concept IKEA.

Ce sont les hommes et les femmes qui font IKEA.

© Inter IKEA System

s b.V. 2007. Coûts de production de cette publication : 0,80 €. n° art. :272610. Fr

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Le testament d’un négociant en meubles - ikea.com · suédois est même devenu un modèle pour le monde entier, maintes ... voilà de quoi il est toujours et sans cesse question