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OCTOBRE 2014 - N° 813 4 VÉRITÉS FRANÇOIS BAYLET, LA COQUE DE NACRE DOSSIER SPÉCIAL LE RENOUVEAU DE LA PERLE DE CULTURE TEST DE MONTRE BURBERRY THE BRITAIN TRAVEL DUAL TIME

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OCTOBRE 2014 - N° 813

4 VÉRITÉS

FRANÇOIS BAYLET, LA COQUE DE NACRE

DOSSIER SPÉCIAL

LE RENOUVEAU DE LA PERLE DE CULTURE

TEST DE MONTRE

BURBERRY THE BRITAIN TRAVEL DUAL TIME

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DOSSIER PERLES / PEARLS FEATURE

Le renouveau de la perle de cultureThe revival of the pearl culture industry

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31visitez www.lebijoutier2.com

DOSSIER PERLES / PEARLS FEATURE

Par/by Romain Rivière

A l’heure où le développement durable est au cœur de toutes les préoccupations, le marché de la perle de culture prend conscience de son avantage : les pratiques responsables – écologiques ou sociétales – constituent, de fait, son pilier. En effet, la production de perles de qualité nécessite un traitement raisonnable des mers, et, donc, le plus souvent, une implication forte des communautés locales. Si les producteurs le savent bien, reste aux marques, ainsi qu’aux détaillants, de prendre la mesure de cette réalité, a�n de mettre en avant cet argument nouveau et de séduire des consommateurs, notamment jeunes, de plus en plus soucieux de participer à un monde durable. Parallèlement, d’autres initiatives voient le jour, et la technologie, par exemple, s’invite maintenant dans la perliculture pour tenter de mettre en place un système d’étiquetage de la perle, à la façon du vin, avec l’ambition de revaloriser cette gemme auprès d’une clientèle en manque de connaissances, de repères concrets et de con�ance./ At a time when

sustainable growth lies at the heart of every consideration,

the cultured pearl market is well aware of its advantage:

responsible practices – environmental and social – are

actually its linchpin. High quality pearl production certainly

does involve good handling of the seas, and invariably

also involves local communities to a signi!cant extent.

Producers know this very well, and it is for the marques

as well as the retailers to take measure of this reality in

order to draw attention to this new sales proposition

and to appeal to consumers, especially young ones,

who are increasingly keen to be a part of a sustainable

world. Alongside this, other initiatives are coming on-

stream, for example, technology is now making its way

into the cultured pearl industry in an attempt to establish

a labelling system for pearls, rather like wine - the idea

being to boost the value of this gem to a clientele that

lacks knowledge and concrete reference points.

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Quand la perle s’inspire du vin Jean-Pierre Le Pollès travaille depuis deux ans sur la mise en place d’un système d’hologramme, destiné à étiqueter les perles de culture à la façon du vin. Baptisé Heart of Pearls – Hop –, ce procédé a vocation à revaloriser la gemme. Explications.

Par Romain Rivière

Y a-t-il un point commun entre la perle de culture et

le vin ? Non. Mais les choses pourraient changer.

C’est précisément l’ambition de Jean-Pierre Le

Pollès, ingénieur et

spécialiste de l’électronique,

qui travaille, depuis deux

ans, sur un projet baptisé

Heart of Pearls – Hop – et

dont il a présenté, en mars

dernier à Bâle, la preuve du

concept. Ce projet porte sur

un système d’étiquetage

microscopique des perles,

épais comme quatre

cheveux et donc invisible

à l’œil nu, mais lisible au

moyen d’un microscope

ordinaire connecté à un

ordinateur. Reposant

sur la technologie de

l’hologramme, cet étiquetage

peut recueillir plusieurs

couches d’informations. En

l’occurrence, l’idée est d’y

inscrire les éléments relatifs

à la perle, à son producteur,

son année de production,

son origine, ou encore à ses

caractéristiques physiques. A

la base du projet, un constat :

« un grand cru, c’est un vin

dont on connaît l’origine, le cépage, le vigneron, l’année

de production, et que l’on identifie facilement grâce à

son étiquette. Plus exactement, c’est la confiance en sa

qualité qui lui confère sa valeur. En matière de perle,

faute d’éléments concrets hormis un certificat de faible

Invisible à l’œil nu,

l’hologramme permet

d’inscrire sur chaque perle de

multiples informations : année

de production, ferme, etc.

Invisible to the naked eye,

the hologram means that

multiple information items can

be put on each pearl : year of

production, farm etc

DOSSIER PERLES / PEARLS FEATURE

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visitez www.lebijoutier2.com 39

L’hologramme

doit permettre

à la perliculture

de s’organiser

autour de

marques

commerciales

valeur, cette confiance n’existe pas. Comme pour le vin, la

qualité d’une perle dépend des aléas météorologiques, des

fermes, des soins apportés à la culture, etc. C’est donc en

identifiant chacune d’entre elle que le marché retrouvera

confiance, et sera, mécaniquement, revalorisé », explique

Jean-Pierre Le Pollès.

L’objectif du procédé paraît simple : en permettant au

marché de la perle de culture de s’organiser autour de

marques, articulées en fonction des producteurs et de

leurs différentes productions, le système doit redonner

confiance au marché. En fait, il s’agit de faire comprendre

aux producteurs l’importance de la notion de branding,

peu répandue chez eux, et destinée à connecter plus

efficacement le produit et son consommateur. « Chacun

aura la possibilité de mettre en avant telle ou telle

production, selon ses qualités et les arguments qu’il

souhaite mettre en avant », ajoute Jean-Pierre Le Pollès,

qui entend également, avec Hop, créer des opportunités

pour des producteurs inconnus aujourd’hui, mais dont

le travail s’avère qualitatif. « Il est certain que, de fait, les

savoir-faire seront rapidement récompensés », assure-t-il.

Présenté, déjà, à une grande partie de la profession, en

Australie, au Japon, aux Philippines et, bien entendu, à

Tahiti, Hop entame désormais sa phase d’industrialisation.

Mis, technologiquement fiable, le système n’en demeure

pas moins dépendant de la volonté du secteur à se

l’accaparer. Ainsi, Jean-Pierre Le Pollès avoue être dans

l’attente du jour où un premier producteur jouera le jeu,

incitant, nécessairement, les autres à le suivre. Car, « dès

lors qu’un producteur étiquettera ses perles, le marché

distinguera les gemmes marquées des autres. Comme pour

le vin, il y aura les productions dont on saura tout et qui

donneront confiance, et les autres qui, pour rester dans

la course, devront suivre », estime-t-il. Et, quand sonnera

le temps du déploiement à grande échelle, le procédé

s’imposera, pour les marques et les détaillants, comme

un levier de développement et comme un argument

de vente supplémentaire. « L’identification permettra

de mettre en place des marketing précis autour de

productions spécifiques. Il ne s’agira pas d’un bijou en

perles quelconques, mais d’une création avec des perles

de chez untel », explique l’ingénieur. Le consommateur, de

son côté, disposera de tous les éléments nécessaires pour

distinguer les différentes perles.

Pour l’heure, Hop se heurte à de nombreux détracteurs

affirmant que son utilisation reste utopique : coût

d’utilisation inaccessible aux petits producteurs, procédé

élitiste, conséquences tarifaires pour la perle, etc. Mais

Jean-Pierre Le Pollès se montre rassurant : d’une part,

l’augmentation des tarifs, engendrant une augmentation

des marges, se veut bénéfique pour tous les acteurs du

secteur. D’autre part, « il n’est pas question d’entacher le

cœur du marché. Le système à vocation à s’étendre à tous

les producteurs, raison pour laquelle l’investissement

demeure limité. Un grand cru n’est un grand cru que

parce qu’il s’oppose à une piquette. Il ne représente pas

l’essentiel des ventes et n’empêche pas le consommateur

de se tourner vers un vin d’entrée de gamme. Il doit en être

de même pour la perle. »

PEARLS FEATURE / DOSSIER PERLES

Jean-Pierre

Le Pollès travaille

depuis 2 ans sur

le développement

de Hop

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DOSSIER PERLES / PEARLS FEATURE

By bringing technology

into the pearl culture

industry, Jean-Pierre

Le Pollès is setting out

to boost the industry’s

value on the world

market

En invitant la

technologie dans la

perliculture, Jean-

Pierre Le Pollès entend

la revaloriser sur les

marchés mondiaux.

For two years, Jean-Pierre Le Pollès has been working on the implementation of a hologram system, the purpose of which is to label cultured pearls, rather like wine. Named Heart of Pearls – Hop – the idea of the procedure is to boost the value of the gem. We take a closer look.

The pearl takes its inspiration from wine

By Romain Rivière

Is there some common ground between

the cultured pearl and wine ? No, but things

can change. This is in fact the ambition of

the engineer and electronics specialist Jean-

Pierre Le Pollès, who for two years has been

working on the project referred to as Heart of

Pearls – Hop – and whose proof of concept

he presented in March at Basle. The project

centres on a microscopic labelling system

for pearls that is four hair strands thick and

therefore invisible to the naked eye, but which

can be seen using an ordinary microscope

connected to a computer. The system

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The hologram will enable the pearl culture

industry to align itself around commercial marques

draws on hologram technology, and the

labelling system could comprise several layers

of information. In this case, the idea is to put

on it information items relating to the pearl, its

producer, its year of production, its origin and

even its physical characteristics. At the core of

the initiative is the proposition that “a grand cru

is a wine whose origin, vine type, grower and

production year is known and which is easily

identi�ed by its label. More importantly, it is the

con�dence in its quality that confers value upon

the product. As far as the pearl is concerned, for

want of concrete information items aside from a

certi�cate that has little value, this con�dence is

not there. As with wine, the quality of the pearl

depends on the vagaries of the weather, of

farms and of the care taken with the culturing

and so on. So it is by identifying each one of

them that the market can get some con�dence

back and will automatically have its value

boosted” explains Jean-Pierre Le Pollès.

The aim of the process appears

straightforward enough: by enabling

the cultured pearl market to align itself

around marques, linked in accordance with

producers and their various productions, the

system ought to restore confidence to the

market. What it actually entails is getting

producers to understand the importance

of the concept of branding, which is not

really widespread among them. The idea

is also to connect the producer with the

consumer more effectively. “Everyone will

have the opportunity to highlight this or

that production, in accordance with the

qualities and the sales propositions that

they wish to advance,” adds Jean-Pierre Le

Pollès who along with creating Hop is keen

to create opportunities for producers that

are presently unknown but whose output is

proving to be of a high quality. “It is certain

that this way, the expertise will be quickly

rewarded,” he promises.

Hop has already been presented to a large

proportion of the trade in Australia, Japan,

the Philippines and of course Tahiti, and

the system is now embarking upon its

mass production phase. Though reliable

technology-wise, it has to be said that the

system is dependent on the willingness of

the sector to embrace it wholeheartedly.

Jean-Pierre Le Pollès concedes that he is

waiting for the day when a first producer

gets on board, which would of course

trigger others to follow on, since “as soon

as one producer labels his pearls, then the

market will distinguish the marked gems

from others. As with wine, there will be

pearls produced about which everything

is known and that give rise to a degree of

confidence, and then there will be others

who, in order to stay in the race, will have

to follow suit” he reckons. And when the

time comes for the system to be deployed

on a large scale, the procedure will act as

a lever for growth and as a supplementary

sales proposition for marques and

retailers. “The identification means that

specific marketing can be introduced

around specific pearl productions. It

is not about a jewel with any old pearl,

but about a creation with pearls from a

specific producer” explains the engineer.

As for the consumer, they will have all

of the information they need to hand to

distinguish between the different pearls.

Right now, Hop is coming up against a

number of naysayers who claim that its

use is unrealistic citing usage costs that

cannot be met by small producers, elitist

procedures, the impact on the cost of the

pearl and so on, but Jean-Pierre Le Pollès

remains confident: on the one hand, the

price increase will automatically lead to

increased profit margins which has to be

good for every player in the sector. And on

the other hand “it is not about tainting the

core of the market. The system is intended

to be rolled out to all producers, which is

why the investment is still limited. A grand

cru is not a grand cru just because it is

up against some local plonk. It does not

account for the bulk of the sales and does

not prevent consumers from opting for

an entry level wine. The same goes for the

pearl.”

DOSSIER PERLES / PEARLS FEATURE