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Tous droits réservés © Santé mentale au Québec, 2001 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Document generated on 04/11/2020 7:58 p.m. Santé mentale au Québec Le bien-être psychologique et ses concepts cousins, une analyse conceptuelle comparative Philippe Voyer and Richard Boyer Paternité et santé mentale Volume 26, Number 1, printemps 2001 URI: https://id.erudit.org/iderudit/014521ar DOI: https://doi.org/10.7202/014521ar See table of contents Publisher(s) Revue Santé mentale au Québec ISSN 0383-6320 (print) 1708-3923 (digital) Explore this journal Cite this article Voyer, P. & Boyer, R. (2001). Le bien-être psychologique et ses concepts cousins, une analyse conceptuelle comparative. Santé mentale au Québec, 26 (1), 274–296. https://doi.org/10.7202/014521ar Article abstract Psychological well-being and related concepts: a conceptual comparative analysis The concept of psychological well-being acquired more importance in the field of health over the last decade. Ever since research paid more attention to "quality of life", psychological well-being became popular. The increasing interest in this concept entailed the development of many scales of measure. However, less importance has been given to the conceptual development of its construct, thus creating confusion between terms which at first appear similar: psychological well-being, subjective well-being, quality of life, spirit, satisfaction in life, happiness and mental health. The objective of this literature review (n:57) was to conduct a conceptual and comparative analysis (Morse et al., 1996) of psychological well-being with competitive concepts according to a comtemporary approach of analysis. Results show that these concepts are distinct and should not be used in an interchangeable way. They are distinct on various levels: type of measure (objective/subjective), type of evaluation (cognitive and affective), attributes, antecedents, consequences and influence of time (temporary/stable). Results of this review brings new light at the conceptual level for several terms. Graphic 1 illustrates its various positions thus favoring a better use of these terms in research.

Le bien-être psychologique et ses concepts cousins, …...Le bien-être psy cho lo gi que et ses concepts cou sins, une ana lyse conceptuelle com pa ra tive Phi lippe Voyer* Ri chard

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Tous droits réservés © Santé mentale au Québec, 2001 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit(including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can beviewed online.https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/

This article is disseminated and preserved by Érudit.Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal,Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is topromote and disseminate research.https://www.erudit.org/en/

Document generated on 04/11/2020 7:58 p.m.

Santé mentale au Québec

Le bien-être psychologique et ses concepts cousins, une analyseconceptuelle comparativePhilippe Voyer and Richard Boyer

Paternité et santé mentaleVolume 26, Number 1, printemps 2001

URI: https://id.erudit.org/iderudit/014521arDOI: https://doi.org/10.7202/014521ar

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Publisher(s)Revue Santé mentale au Québec

ISSN0383-6320 (print)1708-3923 (digital)

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Cite this articleVoyer, P. & Boyer, R. (2001). Le bien-être psychologique et ses concepts cousins,une analyse conceptuelle comparative. Santé mentale au Québec, 26 (1),274–296. https://doi.org/10.7202/014521ar

Article abstractPsychological well-being and related concepts: a conceptual comparativeanalysisThe concept of psychological well-being acquired more importance in the fieldof health over the last decade. Ever since research paid more attention to"quality of life", psychological well-being became popular. The increasinginterest in this concept entailed the development of many scales of measure.However, less importance has been given to the conceptual development of itsconstruct, thus creating confusion between terms which at first appear similar:psychological well-being, subjective well-being, quality of life, spirit,satisfaction in life, happiness and mental health. The objective of this literaturereview (n:57) was to conduct a conceptual and comparative analysis (Morse etal., 1996) of psychological well-being with competitive concepts according to acomtemporary approach of analysis. Results show that these concepts aredistinct and should not be used in an interchangeable way. They are distinct onvarious levels: type of measure (objective/subjective), type of evaluation(cognitive and affective), attributes, antecedents, consequences and influenceof time (temporary/stable). Results of this review brings new light at theconceptual level for several terms. Graphic 1 illustrates its various positionsthus favoring a better use of these terms in research.

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Le bien-être psy cho lo gi que et sesconcepts cou sins, une ana lyseconceptuelle com pa ra tive

Phi lippe Voyer*

Ri chard Boyer**

Le bien-être psy cho lo gi que est de puis une dé cen nie un con cept beau coup plus im por tantdans le do maine de la santé. De puis que les cher cheurs ac cor dent pres que au tant d’at ten tionà la « qua lité de vie » qu’à la « quan tité de vie », ce con cept est de venu po pu laire. L’at traitmar qué a en traîné le dé ve lop pe ment de plu sieurs échel les de me sure. Tou te fois, moins detemps a été con sa cré au dé ve lop pe ment con cep tuel du cons truit en traî nant ainsi une con fu -sion entre plu sieurs ter mes qui sem blent, a priori, si mi lai res : le bien-être psy cho lo gi que, lebien-être sub jec tif, la qua lité de vie, le mo ral, la sa tis fac tion dans la vie, le bon heur et la santémen tale. Ainsi, le but de cette re vue (n : 57 ar ti cles) a été d’ef fec tuer une ana lyse con cep tuellede type com pa ra tif (Morse et al., 1996) du bien-être psy cho lo gi que avec les con cepts com -pé ti teurs, se lon une ap pro che con tem po raine d’a na lyse. Les ré sul tats dé mon trent que cescon cepts sont dis tincts et ne de vraient pas être uti li sés de fa çon in ter chan ge a ble. Ils sont dis -tincts à di vers ni veaux : type de me sure (ob jec tive/sub jec tive), type d’é va lua tion (co gni -tive/af fec tive), les at tri buts, les an té cé dents, les con sé quents, et l’in fluence du temps (tran si -toire/sta ble). Les ré sul tats de cette re vue ap por tent un éclair cis se ment au ni veau con cep tuelpour plu sieurs ter mes et, à l’aide d’une fi gure, les pla cent sur un échi quier fa vo ri sant par lefait même, une meilleure uti li sa tion de ces der niers en re cher che.

Le bien-être psy cho lo gi que est de puis une dé cen nie un con cept beau -coup plus im por tant dans le do maine de la santé. Ainsi, de puis que

les cher cheurs ac cor dent pres que au tant d’at ten tion à la « qua lité de vie »qu’à la « quan tité de vie », ce con cept est de venu po pu laire. L’at traitmar qué pour ce con cept a en traîné le dé ve lop pe ment de plu sieurs échel -

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* Phi lippe Voyer est étu diant au doc to rat en scien ces in fir miè res dans le pro gramme con jointde l’uni ver sité de Mont réal/McGill Uni ver sity. Au cours de son pro gramme de doc to rat, ila été bour sier de la fa culté des scien ces in fir miè res (FSI) de l’uni ver sité La val, de la FSI del’uni ver sité de Mont réal, du Con seil qué bé cois de la re cher che so ciale, de la Fon da tion desin fir miè res du Ca nada, de l’Ins ti tut de re cher che en gé ron to lo gie so ciale du Qué bec et dugroupe de re cher che sur les as pects so ciaux en santé et en pré ven tion (GRASP). Il est depuispeu professeur assistant à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval.

** Ri chard Boyer, M.A. (Soc.), Ph.D., est professeur chercheur au Département de psychiatrieà la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et chercheur boursier senior du FRSQ.Il œuvre au Cen tre de re cher che Fernand-Seguin et est le directeur scientifique de l’équipeCQRS « Intégration sociale et bien vieillir ».

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les de me sure. Par contre, moins de temps a été con sa cré au dé ve lop pe -ment con cep tuel du cons truit. Ainsi, on cons tate que dif fé ren tes si gni fi -ca tions con cep tuel les et opé ra tion nel les sont prê tées au con cept de bien-être psy cho lo gi que dans la lit té ra ture.

Pro blème

Les écrits le dé mon trent clai re ment, il existe une cer taine con fu sionen tou rant le con cept de bien-être psy cho lo gi que. D’ailleurs, plu sieurs cher -cheurs (Bryant et Ve roff, 1982 ; Camp bell, 1976 ; George, 1981 ; Sauer etWar land, 1982) ont cons taté que le con cept de bien-être sub jec tif ou psy -cho lo gi que, la santé men tale, le bon heur, la sa tis fac tion dans la vie, entre au -tres, sont uti li sés de ma nière in ter chan ge a ble sans res pect pour leur si gni fi -ca tion con cep tuelle res pec tive. Par exem ple, des cher cheurs qui ont réa liséune re vue des écrits (38 étu des re cen sées) afin d’é va luer la re la tion entrel’ac ti vité phy si que et le bien-être psy cho lo gi que ont ré per to rié parmi ces re -cher ches, l’u ti li sa tion de 85 ins tru ments de me sure dif fé rents du bien-êtrepsy cho lo gi que (McAu ley et Ru dolph, 1995). Ceci dé mon tre que le con sen -sus est loin d’ê tre at teint quant à la si gni fi ca tion et la me sure de ce con cept.

Le but de cette re vue est de ré ali ser une ana lyse con cep tuelle detype com pa ra tif du bien-être psy cho lo gi que se lon une ap pro che con tem -po raine d’a na lyse (Morse, 1995) afin d’é clair cir l’es sence de ces con -cepts (bien-être sub jec tif, bon heur, dé tresse psy cho lo gi que, sa tis fac tionavec la vie, santé men tale, mo ral, etc.).

Mé thode d’a na lyse

Les éta pes (Morse, 1995) d’une ana lyse com pa ra tive sont :(a) iden ti fier le phé no mène, (b) iden ti fier les con cepts com pé ti teurs, (c)ré ali ser une re vue des écrits, (d) iden ti fier les at tri buts, les an té cé dentset les con sé quen ces de cha cun des con cepts, (e) con tras ter les at tri butsde cha cun des con cepts, (f) iden ti fier les li mi tes de cha cun des con ceptspour ex pli quer le phé no mène.

Tech ni que d’é chan tillon nage

Les ar ti cles ont été sé lec tion nés à par tir de dif fé ren tes ba ses dedon nées (CI NAHL, Med Line, Cur rent Con tent, Psy chInfo, Eric) dans lebut d’a na ly ser des ar ti cles pro ve nant de dis ci pli nes dif fé ren tes commele sug gè rent Rod gers et Knafl (1993) et Morse et al. (1996). Les ar ti clesont été sé lec tion nés se lon le ti tre. En ef fet, le ti tre de vait nom mer uncon cept d’in té rêt tel que le bien-être psy cho lo gi que, le bon heur, la santémen tale… Par ailleurs, comme il est sug géré, les ar ti cles con si dé réscomme étant des clas si ques ont été ana ly sés (par exem ple, Brad burn,

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1969). Un to tal de 57 ar ti cles ap pa rais sent dans la liste de ré fé ren ces àla fin de l’ar ti cle, mais plus de 100 ar ti cles ont été ana ly sés.

Iden ti fier le phé no mène

Le phé no mène d’in té rêt est de nom mer adé qua te ment ce que plu -sieurs cher cheurs obs er vent chez les in di vi dus. En ef fet, plu sieurs cher -cheurs étu dient le bien-être ou le mo ral ou le bon heur ou la qua lité devie, etc., pour dé crire une per sonne qui sem ble bien dans sa peau, heu -reuse et qui s’a dapte aux chan ge ments.

Iden ti fier les con cepts com pé ti teurs

Les con cepts fré quem ment uti li sés pour re pré sen ter ce phé no mènesont : le bien-être psy cho lo gi que, la dé tresse psy cho lo gi que, le bien-êtresub jec tif, la qua lité de vie, le mo ral, la sa tis fac tion dans la vie, le bon -heur et la santé men tale.

Re vue des écrits

Le bien-être psy cho lo gi que

Brad burn (1969) est re connu pour avoir été le pre mier à dé fi nir avecbeau coup de pré ci sions le bien-être psy cho lo gi que. Il a sou levé le man quede me sure du sens po si tif du con cept. Ainsi, pour Brad burn, les sen ti mentsin té rieurs tels que le sen ti ment de com pé tence, l’es time de soi, les re la -tions af fec ti ves, l’op ti misme et le bon heur sont des di men sions clés, lebien-être psy cho lo gi que étant la pré pon dé rance des af fects po si tifs sur lesaf fects né ga tifs. Pour Bryant et Ve roff (1982), le bien-être psy cho lo gi quese dé fi nit par le sen ti ment de bien-être, la per cep tion de soi, les symp tô -mes de dé tresse et l’a dap ta tion de la per sonne au ma riage, au rôle de pa -rent et au tra vail. À la même épo que, An drews et McKen nell (1980) sug -gè rent de dis tin guer les sen ti ments et le co gni tif pour dé fi nir le bien-êtrepsy cho lo gi que. Se lon ces der niers, la co gni tion a un rôle aussi im por tantque l’af fec tif dans l’é va lua tion du con cept. En ef fet, ils sou tien nent quel’é va lua tion co gni tive de la per sonne face à ses buts et sa vie est im por -tante pour dé ter mi ner le bien-être psy cho lo gi que. Ber rera (1988), Pear lin(1985) et House et Khan (1985) ont ap porté à l’at ten tion des cher cheursl’im por tance du sou tien so cial. Ces der niers es ti ment que l’in fluence duré seau est fon da men tale sur le bien-être psy cho lo gi que. En fin, Reich etZau tra (1981) sou li gnent et pro po sent que la no tion de con trôle sur la viesoit une va ria ble im por tante du bien-être psy cho lo gi que. Rous seau etDubé (1993) ont pro posé qu’il y ait qua tre di men sions pour ex pli quer lebien-être psy cho lo gi que. La pre mière di men sion se rap porte aux ca rac té -ris ti ques per son nel les (âge, état ci vil, mode de ré si dence, en ra ci ne ment,

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ho mo gé néité d’âge). La deuxième di men sion obs erve le stress per son nelet en vi ron ne men tal (la per cep tion de la ré si dence, du quar tier, de la santéet du re venu). La troi sième di men sion est le fac teur co gni tif (sys tème decroyan ces). La der nière di men sion s’in té resse aux va ria bles re la tion nel les(sa tis fac tion du sou tien, sou tien émo tion nel, ré seau to tal, fré quence desren con tres et sou tien ins tru men tal). Ainsi, se lon ces cher cheurs, ces qua -tre di men sions re pré sen tent l’es sence du bien-être psy cho lo gi que. Ryff(1995) pro pose une dé fi ni tion qui en globe les prin ci paux ajouts men tion -nés ci-dessus. Sa dé fi ni tion du bien-être psy cho lo gi que est com po sée desix di men sions. Le ta bleau sui vant pré sente les six di men sions :

Ta bleau I

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Di men sions Dé fi ni tion s

Ac cep ta tion de soi L’ac cep ta tion de soi se dé fi nit par une at ti tude po si tive en verssoi, re con naî tre et ac cep ter les mul ti ples fa cet tes de soi, in cluantles bon nes et mau vai ses qua li tés, et se sen tir bien avec son passé.

Re la tions avecles au tres

Cette di men sion si gni fie avoir des re la tions avec les au tres quisoient cha leu reu ses, sa tis fai san tes et de con fiance. De plus, l’in -di vidu doit être pré oc cupé par le bien-être des au tres et être ca -pa ble d’em pa thie, d’af fec tion et d’in ti mité. Fi na le ment, pourcette di men sion, la per sonne doit com pren dre le prin cipe de don -ner et de re ce voir dans les re la tions avec les au tres.

Au to no mie L’au to no mie re pré sente l’au to dé ter mi na tion et l’in dé pen dance.De plus, la per sonne doit être ca pa ble de ré sis ter aux pres sionsso cia les afin de pen ser et de se com por ter comme elle le croit.Éga le ment, les com por te ments doi vent avoir ori giné de l’in té -rieur et la per sonne doit s’é va luer se lon ses pro pres ba rè mes.

Maî trise sur l’en vi ron ne ment

Cette der nière ré fère au sen ti ment de maî trise et de com pé tencepour gé rer son en vi ron ne ment et de con trô ler un nom bre im por -tant d’ac ti vi tés ex ter nes. Aussi, cela si gni fie faire un usage ef fi -cace des op por tu ni tés et de choi sir ou de créer des con tex tes pro -fi ta bles pour ses be soins et ses va leurs per son nel les.

But dans la vie En plus d’a voir un but dans la vie, la per sonne doit per ce voir unsens dans sa vie pré sente et son passé. Éga le ment, la per sonnedoit avoir des croyan ces qui don nent un sens à la vie et avoir desob jec tifs dans cette vie.

Crois sance per son nel le

La per sonne a le sen ti ment de s’é pa nouir, gran dir et se dé ve lop -per. Elle est ou verte aux nou vel les ex pé rien ces et elle a le dé sirde ré ali ser son plein po ten tiel. Elle re mar que une amé lio ra tionde soi et de ses com por te ments avec le temps. En fin, les chan ge -ments qu’elle a ef fec tués et qu’elle ré alise sem blent être in fluen -cés par la con nais sance de soi et de son ef fi ca cité per son nelle.

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Une per sonne qui ré pond po si ti ve ment aux six di men sions aura unhaut ni veau de bien-être psy cho lo gi que et vice-versa.

Les dé fi ni tions qu’on re trouve ci-haut ont tou tes été éla bo réesd’une ma nière dé duc tive. Par ailleurs, à l’ex cep tion de Ryff (1995), lesdé fi ni tions du bien-être psy cho lo gi que se com po sent d’au moins une di -men sion né ga tive (anxiété, dé pres sion, agi ta tion, frus tra tion). Il estmain te nant re connu que le bien-être psy cho lo gi que doit s’é va luer uni -que ment à par tir de di men sions po si ti ves (Die ner, 1994 ; Ryff, 1995 ;Massé et al., 1998 ;1998a ; Veit et Ware, 1983). Massé et al. (1998) ontjus te ment dé ve loppé un ins tru ment de me sure du bien-être psy cho lo gi -que en pre nant en con si dé ra tion ces deux élé ments. Ils ont donc for muléune dé fi ni tion du bien-être psy cho lo gi que se lon un pro cédé in duc tif etcom posé uni que ment de di men sions po si ti ves. Les six di men sionscréées in duc ti ve ment et de na ture po si tive du bien-être psy cho lo gi quesont les sui van tes (Massé et al., 1998) :

Tableau 2

La dé tresse psy cho lo gi que

Les ou tils de me sure de la dé tresse psy cho lo gi que sont gé né ra le -ment cons truits à par tir de lis tes de symp tô mes as so ciés à des cas cli ni -ques de dé pres sion, d’an xiété et d’au tres dés or dres psy cho lo gi ques(Got lib et Cane, 1989 ; Il feld, 1976 ; Santé Qué bec, 1988). Il sem ble quela grande pro por tion d’ou tils de me sure de la dé tresse psy cho lo gi queme sure des cons truits tels que le dé ses poir, la tris tesse, l’an xiété, les

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Di men sions Dé fi ni tions

L’es time de soi se dé fi nit par le fait de se sen tir en con fiance, ap pré cié et aimé,utile, fier de soi et sa tis fait de ses ré ali sa tions.

s’ex prime au ni veau émo tif mais aussi au ni veau des ac ti vi téspro fes sion nel les et fa mi lia les.

L’é qui li bre

s’ex prime à tra vers l’in té rêt pour ce qui se passe au tour de la per -sonne et le goût d’en tre pren dre des ac ti vi tés.

L’en ga ge mentsocial

une pro pen sion à so cia li ser avec l’en tou rage dans l’hu mour, lajoie tout en étant à l’é coute des au tres.

La so cia bi li té

un sen ti ment de con trôle de soi et des évé ne ments, de se sen tirca pa ble d’af fron ter de fa çon cons truc tive et dans le calme lesdif fi cul tés de la vie.

Le con trôle de soi

le fait de se sen tir bien dans sa peau, de jouir de la vie, d’a voirun bon mo ral et de se sen tir en forme.

Le bon heur

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trou bles co gni tifs, la dé mo ra li sa tion, la dé pres sion, l’ir ri ta bi lité, la so -ma ti sa tion, l’ob ses sion, la com pul sion et la perte de con trôle sur lesémo tions et les com por te ments (Got lib et Cane, 1989 ; Massé et al.,1998b ; Weiss man et al., 1988). Dans ce sens, la com mu nauté scien ti fi -que s’ac corde pour dire que les con cepts de dé pres sion et d’an xiétépren nent une place cen trale dans la dé tresse psy cho lo gi que (Massé etal., 1998b ; Pré ville et al., 1995). Massé et al. (1998b) ont dé ve loppé unins tru ment de me sure de la dé tresse psy cho lo gi que à par tir d’une ban -que de ma ni fes ta tions de dé tresse psy cho lo gi que. La dé tresse psy cho lo -gi que se com pose de qua tre di men sions : 1) l’au to dé va lo ri sa tion qui ré -fère à une perte de con fiance en soi, un sen ti ment d’i nu ti lité, une fai blees time de soi et une ten dance à s’i so ler de son en tou rage ; 2) l’ir ri ta bi -lité / agres si vité qui s’ac com pa gne d’ar ro gance et de con flits avec l’en -tou rage ; 3) l’an xiété / dé pres sion cou plée à un état de stress ; 4) un dé -s en ga ge ment so cial as so cié à un dés in té rêt gé né ra lisé (Massé et al.,1998b). Se lon cer tains au teurs (Massé et al., 1998b ; Ro berts et Ver non,1983), la va li dité de cons truit et con co mi tante de la dé tresse psy cho lo -gi que est fra gi li sée par une fai ble va li dité de con tenu. Tou te fois, des ré -sul tats d’en quê tes tel les Santé Qué bec (1995) ont dé mon tré qu’une per -sonne ayant une dé tresse psy cho lo gi que éle vée con sul tera da van tage lesser vi ces de santé et con som mera da van tage de mé di ca ments. D’ailleursune ana lyse en pro fon deur des don nées de Santé Qué bec (Pré ville et al.,1995) dé mon tre l’in fluence d’un ni veau élevé de dé tresse psy cho lo gi quesur la pré sence d’i dées sui ci dai res, la per cep tion de la santé et l’é tat phy -si que. Dans la même veine, Link et Doh ren wend (1980) sou tien nentl’im por tante cor ré la tion entre la dé tresse psy cho lo gi que et l’es time desoi, la tris tesse, l’an xiété, la dés orien ta tion et l’ab sence d’es poir.

Le mo ral

Le con cept de mo ral a pris ori gine en gé ron to lo gie (Law ton, 1972)et dans les scien ces so cia les. Il était dé fini comme étant un sen ti ment deco hé sion so ciale, de mo ti va tion et d’en ga ge ment en vers un groupe(George, 1981). Pour Sto nes et Kozma (1980), le mo ral se dé fi nit par ladis ci pline et la con fiance. Le mo ral se me sure par les com po san tes sui -van tes : « l’ab sence de symp tô mes de dé tresse, la sa tis fac tion de soi, lasyn to nie entre soi et l’en vi ron ne ment et l’ha bi leté à lut ter de ma nière ap -pro priée tout en ac cep tant l’in évi ta ble. » (Law ton, 1972, p. 161, tra duc -tion li bre). La no tion de temps est am bigu, par mo ment, ce con cept estpré senté comme étant un état sta ble (Law tin, 1972), alors que d’au tresl’é va luent comme un sen ti ment tran si toire face à la vie (George, 1981).

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Qua lité de vie

La qua lité de vie est un con cept com plexe et ab strait qui com prendtous les as pects de la vie (Bo wling, 1991). Tar tar et al. (1988), Dal keyet Rourke (1973) et Young et Long man (1983) in ter prè tent la qua lité devie comme étant un con cept com posé de mul ti ples fa cet tes qui est au-dessus des au tres con cepts et qui en globe les com por te ments des in di vi -dus, leur ca pa cité co gni tive, leur sen ti ment de bien-être, leur ha bi leté àef fec tuer les tâ ches do mes ti ques et à ré ali ser leur rôle pro fes sion nel etso cial. Se lon Mee berg (1993), la qua lité de vie se com pose de qua tre at -tri buts. Le pre mier est le sen ti ment de sa tis fac tion face à la vie en gé né -ral. Le deuxième est la ca pa cité men tale d’é va luer sa vie comme étantsa tis fai sante ou pas. Le troi sième est de pos sé der un état ac cep ta ble auni veau phy si que, men tal, so cial et émo tion nel. En fin, une per sonne del’ex té rieur doit por ter une éva lua tion ob jec tive sur les con di tions de viede la per sonne. Les échel les de me sure por tant sur la qua lité de vie tou -chent aux as pects sui vants : la sa tis fac tion au tra vail, dans le ma riage etsur le style de vie (Mee berg, 1993). Se lon McCall (1975), la qua lité devie peut être obs ervée à deux ni veaux : le pre mier étant in di vi duel et lese cond au ni veau de la so ciété. Bergsma et En gel (1988) ont éta bli quela qua lité de vie se me sure sur qua tre ni veaux hié rar chi ques soit : ma cro(la si gni fi ca tion ac cor dée à la vie en so ciété), méso (vie en com mu -nauté), per son nel (per cep tion de sa santé, du fu tur…), phy si que (la santéphy si que, les com por te ments, etc.). Éga le ment, d’au tres per son nes doi -vent éva luer la qua lité de vie de la per sonne et être en ac cord pour af fir -mer que les con di tions de vie de la per sonne sont adé qua tes et qu’el lesré pon dent aux be soins de la per sonne. Pour Jon sen et al. (1986) et Twy -cross (1987), la qua lité de vie se rap porte à la sa tis fac tion sub jec tive desgens face à leur si tua tion sur les plans phy si que, men tal et so cial.

La sa tis fac tion dans la vie

La sa tis fac tion dans la vie se dé ter mine par l’é va lua tion gé né raledes con di tions de vie d’un in di vidu. La com pa rai son entre les as pi ra -tions d’une per sonne et ses ré ali sa tions per met d’é va luer la sa tis fac tionde vie d’un in di vidu (An drews et Wi they, 1976 ; Camp bell et al., 1976 ;George, 1979). Pour Neu gar ten et al. (1961) et Phillips (1986), la sa tis -fac tion dans la vie est un con cept mul ti di men sion nel se dé fi nis sant parla vi ta lité, le cou rage, l’at teinte de ses ob jec tifs, le con cept de soi et l’hu -meur. Pour Sto nes et Kozma (1980), la sa tis fac tion dans la vie se dé fi nitpar l’at teinte d’une pro por tion im por tante des dé sirs si gni fi ca tifs de lavie.

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Le bien-être sub jec tif

An drews et Wi they (1976) sou tien nent que le bien-être sub jec tifest com posé de deux ni veaux. Le pre mier ni veau se rait une éva lua tiongé né rale de la vie et le deuxième ni veau tou che rait des do mai nes spé ci -fi ques de la vie tels que le ma riage et le tra vail. Se lon Hor ley (1984), lebien-être sub jec tif est l’au to per cep tion de ses sen ti ments po si tifs. Poursa part, Fuh rer (1994) sou tient que le bien-être sub jec tif est un ju ge mentsur la vie en gé né ral de l’in di vidu et ne re pré sente pas l’hu meur ou lessen ti ments de ce der nier. Il ajoute que le bien-être sub jec tif est com posédes me su res du bon heur, du mo ral, et de la sa tis fac tion dans la vie. Se -lon Bur leigh et Far ber (1998), le bien-être sub jec tif est sy no nyme de laqua lité de vie qui se ré fère au ju ge ment glo bal d’une per sonne face à savie, se dis tri buant sur un con ti nuum positif-négatif.

Le bon heur

Le bon heur est une éva lua tion af fec tive et sub jec tive de la qua litéde vie. Le bon heur est vu comme étant tran si toire, sus cep ti ble de chan -ger à court terme (Brad burn, 1969). Le bon heur se me sure par le sen ti -ment de bien-être (heu reux ou mal heu reux) et l’hu meur (joyeux, tristeet neu tre) (For dyce, 1988). Se lon Sto nes et Kozma (1980), le bon heur serap porte à une ac ti vité ou à un état dans la sphère des sen ti ments. Kam -mann et al. (1979) n’of frent pas de dé fi ni tion du bon heur, mais leuréchelle de me sure est com po sée de 100 items dont le choix de ré ponseest heu reux ou mal heu reux.

Santé men tale

Se lon Sto nes et Kozma (1980), les ins tru ments de me sure sur la sa -tis fac tion dans la vie, le bon heur et le mo ral sont trois in di ca teurs de lasanté men tale. Lors que les cher cheurs s’in té res sent à la santé men tale, ily a pres que tou jours pré sence de me su res tou chant des pro blè mes psy -cho lo gi ques ou de dé tresse psy cho lo gi que (Ber gin, 1983 ; Bus field,1989, Doh ren wend et Doh ren wend, 1976 ; Feh ring et al., 1987 ; Gart neret al, 1991 ; Mic kley et al., 1995 ; Miller, 1985 ; Payne et al., 1991 ;Thoits, 1983). Se lon Pu gliesi (1992), il existe deux moyens pour me su -rer la santé men tale. La pre mière vise le bien-être et la deuxième fa çon,la santé (ma la die) men tale. Cer tains au teurs ont me suré la santé men talepar des ca pa ci tés ou des ha bi le tés in tel lec tuel les ou so cia les. Lar son etLar son (1991) ont me suré le fonc tion ne ment psy cho lo gi que pour éva -luer la santé men tale. John son et Spilka (1991) de même que Ra leigh(1992) ont obs ervé la ca pa cité de « co ping » des su jets comme in di ca teurde la santé men tale. Par ga ment et al. (1988) vont dans le même sens en

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éva luant la ré so lu tion de pro blè mes. De fa çon gé né rale, les pro pos desau teurs men tion nés ci-haut sur la santé men tale in di quent que cette der -nière se me sure par des di men sions né ga ti ves et po si ti ves.

Ré sul tats de l’a na lyse

Con tras ter les con cepts pour iden ti fier les si mi li tu des et les dif fé ren ces

Sur le plan des in di ca teurs, il y a cinq con cepts (le bien-être psy -cho lo gi que, le mo ral, la sa tis fac tion dans la vie, le bien-être sub jec tif etle bon heur) qui se me su rent uni que ment à par tir de l’é va lua tion sub jec -tive de la per sonne. Les trois au tres con cepts (qua lité de vie, santé men -tale et dé tresse psy cho lo gi que) se com po sent d’au moins une me sure« ob jec tive ». La me sure ob jec tive de la qua lité de vie tou che les con di -tions de vie, celle sur la santé men tale et la dé tresse psy cho lo gi que a traità l’an xiété et la dé pres sion.

Tableau 3

Sur le plan du type d’é va lua tion fait par la per sonne, les écrits dé -mon trent qu’il y a deux ty pes : une éva lua tion co gni tive et l’au tre af fec -tive ou émo tive. L’ap pré cia tion de l’en sem ble des con cepts se fait par lesdeux ty pes d’é va lua tion, à l’ex cep tion du con cept du bon heur qui est,fon da men ta le ment, une éva lua tion af fec tive ou émo tive.

Tableau 4

282 Santé mentale au Québec

Caractéris-tiques

Bien-êtrepsycho-logique

Moral Qualité devie

La sa tis -faction

dans la vie

Le bien-être

sub jec ti f

Le bon heur Santé men ta le

Dé tressepsy cho -logi que

In di ca teurssub jec tifs

et/ouobjectifs

Subjectifs Subjectifs Subjectifset ob jec tifs

Sub jec tifs Sub jec tifs Sub jec tifs Sub jec tifset « ob jec -

tifs »

Sub jec tifset ob jec tifs

Caracté-ristiques

Bien-êtrepsycholo-

gique

Moral Qualité devie

La sa tis- fac tion

dans la vie

Le bien-être

sub jec ti f

Le bon heur Santé men -ta le

Dé tressepsychologi

que

Évaluationco gni tive

et/ouaffecti ve

Co gni tiveet af fec ti ve

Co gni tiveet af fec ti ve

Co gni tiveet af fec ti ve

Co gni tiveet af fec ti ve

Co gni tiveet af fec ti ve

Af fec ti ve Co gni tiveet af fec ti ve

Co gni tiveet af fec tive

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Au ni veau des at tri buts, les nuan ces entre les con cepts sont sub ti les :

Tableau 5

Dans un pre mier temps, il y a qua tre con cepts qui sem blent êtrebien dis tincts des au tres. La qua lité de vie, la santé men tale, le bon heuret la dé tresse psy cho lo gi que, mal gré qu’ils sont sou vent con fon dus avecd’au tres con cepts, ils pos sè dent des at tri buts ex clu sifs. La par ti cu la ritéde la qua lité de vie est qu’une per sonne de l’ex té rieur doit por ter uneéva lua tion ob jec tive sur les con di tions de vie du su jet éva lué. Les au tresat tri buts de ce con cept, comme le dé mon tre le ta bleau, sont pré sentsdans d’au tres con cepts. De plus, des con cepts com pé ti teurs tels que le« bien-être » et la « sa tis fac tion » se re trou vent comme des di men sionsde la qua lité de vie.

Le bien-être psychologique et ses concepts cousins… 283

Ca rac té ris ti que s At tri buts

Le bien-êtrepsycho lo gi que

1- ac cep ta tion de soi, 2-les re la tions avec les au tres, 3- l’au to no -mie, 4- la maî trise sur l’en vi ron ne ment, 5- des buts dans la vie,6- la crois sance per son nelle, 7- le bon heur.

Le mo ral 1- le ni veau d’en ga ge ment dans la vie, 2- la pré sence ou l’ab -sence de symp tô mes de dé tresse, 3- la sa tis fac tion de soi, 4- lasyn to nie entre soi et son en vi ron ne ment, 5- ca pa cité d’ac cep terl’in évi ta ble (la mort, la dou leur, l’é loi gne ment).

La qua lité de vie 1- un sen ti ment gé né ral de bien-être, 2- la sa tis fac tion des be -soins (phy si ques, psy cho lo gi ques, et so ciaux), 3- une per sonnede l’ex té rieur doit por ter une éva lua tion ob jec tive sur les con di -tions de vie de la per sonne, 4- me sure de symp tô mes (dé tresse)de mal adies men ta les.

La sa tis fac tiondans la vie

1- la con gruence entre les as pi ra tions d’une per sonne et ses ré a -li sa tions, 2- le ni veau de vi ta lité ou de dy na misme.

Le bien-êtresubjec tif

1- éva lua tion gé né rale de la vie, 2- il y a éva lua tion des do mai -nes spé ci fi ques de la vie tels que le ma riage et le tra vail.

Le bon heur 1- sen ti ments (heu reux), 2- hu meur (joyeuse).

La santé men tale 1- di men sion po si tive : la sa tis fac tion dans la vie ou le bon heurou le bien-être psy cho lo gi que, 2- di men sion né ga tive : le ni veaude dé pres sion et d’an xiété, ou de dés or dres. Cer tains cas : - fonc -tion ne ment psy cho lo gi que, - ca pa cité de ré so lu tion de pro blè -mes.

La dé tressepsycho lo gi que

1- dé pres sion, 2- anxiété, 3- dés or dres psy cho lo gi ques

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Pour sa part, la santé men tale se ca rac té rise par la pré sence d’at tri -buts s’in té res sant aux as pects po si tifs et né ga tifs de l’é tat psy cho lo gi -que. Le bon heur et la sa tis fac tion dans la vie sont des di men sions de lasanté men tale. Ces di men sions per met tent de vé ri fier lors qu’un in di vidune pré sente pas de si gnes de dé pres sion ou d’an xiété, s’il est heu reux ousa tis fait avec sa vie ou a un bien-être psy cho lo gi que élevé. Le but estd’é vi ter une er reur fré quem ment com mise, c’est-à-dire d’in ter pré terl’ab sence de symp tô mes de dé pres sion comme étant un in dice de bon -heur ou de sa tis fac tion. Les at tri buts tou chant aux as pects né ga tifs serap por tent à l’ab sence de symp tô mes de dé pres sion et d’an xiété et dedés or dres psy cho lo gi ques (par exemple, in som nie, perte d’ap pé tit). Parailleurs, dans cer tains cas, l’em phase est mise sur le bon fonc tion ne mentco gni tif. Le bon fonc tion ne ment co gni tif est re pré senté par les at tri butssui vants : le fonc tion ne ment psy cho lo gi que et la ca pa cité de ré so lu tionde pro blè mes.

Le con cept de bon heur a la par ti cu la rité d’é va luer que les sen ti -ments po si tifs et l’hu meur. Ainsi, le bon heur vise à être sen si ble aux sen -ti ments heu reux et à l’hu meur joyeuse. À l’in verse, la dé tresse psy cho -lo gi que ne s’in té resse qu’aux as pects né ga tifs (anxiété, dé pres sion…).

L’a na lyse du con cept de bien-être psy cho lo gi que et du mo ral dé -mon tre quel ques si mi li tu des, mais ils de meu rent des con cepts dif fé rents.Le bien-être psy cho lo gi que est un con cept tou chant à plu sieurs élé mentspo si tifs de la vie d’un in di vidu. Le con cept est glo bal et il est com poséde 7 at tri buts dis tincts et com plé men tai res. Le con cept de mo ral est dif -fé rent du bien-être psy cho lo gi que et cela même, si cer tains at tri buts (en -ga ge ment dans la vie, la sa tis fac tion de soi) se re trou vent dans les di -men sions du bien-être psy cho lo gi que. Le con cept de mo ral de meurequand même par ti cu lier puis qu’il s’in té resse aux symp tô mes de dé tresseet à l’ac cep ta tion de l’i né vi ta ble. Les at tri buts du con cept de mo ral cher -chent, en fait, à éva luer l’a dap ta tion de la per sonne à la vieillesse (Law -ton, 1972). Ce con cept s’ap pli que sur tout chez les per son nes âgées depar l’im por tance qui est ac cor dée à l’ac cep ta tion de l’i né vi ta ble, tan disque le bien-être psy cho lo gi que a une per ti nence pour tous les âges de lavie (Massé et al., 1998 ; Ryff et Keyes, 1995).

Les con cepts de sa tis fac tion dans la vie et de bien-être sub jec tifsont sans con tre dit les con cepts où la dis tinc tion est la plus dif fi cile àtra cer. La sa tis fac tion dans la vie est orien tée vers la réa li sa tion des ob -jec tifs fixés par la per sonne. En ef fet, la pré sence de cet at tri but est fon -da men tale, car dans les écrits c’est cette orien ta tion qui spé ci fie ce con -cept. Comme on obs erve dans le ta bleau, le bien-être sub jec tif est trèssi mi laire. La dif fé rence si gni fi ca tive entre les deux est que la sa tis fac -

284 Santé mentale au Québec

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tion dans la vie s’é va lue à par tir des ob jec tifs fixés par la per sonne, alorsque le bien-être sub jec tif est es timé à par tir de do mai nes spé ci fi ques pré -dé ter mi nés tels que la vie de cou ple et le tra vail. Par exem ple, le bien-être sub jec tif se prête mal à l’é tude d’une femme, cheffe de fa mille mo -no pa ren tale et sans em ploi. La sa tis fac tion dans la vie se rait unemeilleure me sure. L’a na lyse per met de con clure, pour ce qui est des at -tri buts, que ces con cepts sont dis tincts et ne de vraient pas être uti li sés defa çon in ter chan ge a ble.

Au ni veau des an té cé dents, les écrits s’ex pri ment peu sur les an té -cé dents ou les fac teurs re quis pour obs er ver les con cepts à l’é tude. Ilfaut in fé rer ou « lire entre les li gnes ». Le terme an té cé dent fait ré fé renceau fac teur pré ala ble pour obs er ver le con cept. Par exem ple, en gé né ralpour obs er ver une dé pres sion post-partum, il y a eu nais sance, ou pourobs er ver le deuil, il y a eu né ces sai re ment une perte.

À tout le moins, six con cepts pré sen tent des an té cé dents qui sontas sez sem bla bles. En ef fet, dans les écrits sur les con cepts sui vants : lebien-être psy cho lo gi que, la qua lité de vie, la sa tis fac tion avec la vie, lebon heur, la santé men tale et la dé tresse psy cho lo gi que, on cons tate queles an té cé dents men tion nés ont tous un ef fet sur les dif fé rents cons truits.À no ter, que ces an té cé dents se rap por tent da van tage à une sé rie de co -va ria bles qui in fluen cent la fa çon dont un con cept se com porte.

Les an té cé dents rap por tés peu vent se clas ser en trois ca té go ries :les ca rac té ris ti ques de l’in di vidu : l’âge, le sexe, l’é tat ci vil, le ni veaude sco la rité, le quo tient in tel lec tuel, le ni veau de stress, l’es time de soi,la né ces sité d’un sen ti ment d’ef fi ca cité per son nelle, le ni veau de dé pres -sion, l’al coo lisme, la pré sence de pro blè mes de santé, la pré sence de lavie, un état de cons cience, l’in dé pen dance, la pré sence d’es poir, avoirdes prio ri tés et des ob jec tifs dans la vie qui soient ré alis tes, avoir une viespi ri tuelle, une ca pa cité de mé mo ri sa tion su pé rieure, la per cep tion de lasanté, la per cep tion des fi nan ces ; l’en vi ron ne ment so cial : le fait d’a -voir des en fants, le ma riage, les re la tions avec les au tres, un mi lieu devie stres sant, avoir des loi sirs, la sa tis fac tion au tra vail, avoir une vie pri -vée et un es pace per son nel ; des évé ne ments stres sants : la mort d’unpro che, les dé mé na ge ments et la pré sence de dif fé rents stres seurs. Onpeut lo gi que ment pré ten dre, sans évi dence em pi ri que, que ces an té cé -dents ont une in fluence éga le ment sur le mo ral et le bien-être sub jec tifde par la na ture de ces cons truits.

La quasi-absence d’in for ma tion sur les an té cé dents dans la lit té ra -ture sem ble être per çue comme étant in trin sè que. En ef fet, comme lescon cepts à l’é tude sont mul ti di men sion nels, les di men sions sont pré sen -

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tées comme étant les an té cé dents du con cept. Par exem ple, Ryff (1995)pré sente les an té cé dents du bien-être psy cho lo gi que comme étant cha -cune de ses di men sions éva luées de ma nière po si tive pour un bien-êtrepsy cho lo gi que élevé et une éva lua tion né ga tive de ses di men sions pourun fai ble bien-être psy cho lo gi que. Se lon cette lo gi que qui sem ble êtrepar ta gée chez les cher cheurs, l’exer cice de vient le même pour cha cundes con cepts à l’é tude. Cette fa çon de faire est lo gi que, même si ellepeut pa raî tre sim pliste. Éga le ment, comme tout le monde a un cer tainbien-être psy cho lo gi que, un mo ral, ou un ni veau de bon heur, les an té cé -dents, comme le pro pose Mee berg (1993) se raient la pré sence de la vieet de la ca pa cité men tale d’un in di vidu à por ter un ju ge ment.

Le même pro blème se pré sente pour les con sé quen ces. Les écritssont dis crets sur les con sé quen ces puisque ces con cepts mul ti di men -sion nels sont con si dé rés comme étant des con sé quen ces ou des ré sul tatsen soi. Il y trois con cepts dans les ar ti cles con sul tés qui pré sen tent descon sé quen ces. Cette liste de con sé quen ces dé cou lant des ar ti cles con sul -tés n’est pas ex haus tive, mais elle note les con sé quen ces gé né ra le mentre tro uvées en re la tion avec ces con cepts. Ces con sé quen ces sont pré sen -tées dans le ta bleau ci-dessous :

Tableau 6

On cons tate que les con sé quen ces rap por tées sont des cons truitssou vent ab straits et sont des con sé quen ces qui sont im pli ci tes au con -cept. Se lon cette lo gi que, les con sé quen ces du con cept de bon heur se -raient : une per sonne heu reuse et joyeuse. Tou te fois, Massé et al.(1998a,b) dé mon trent l’in fluence des dif fé rents ni veaux de bien-être

286 Santé mentale au Québec

Ca rac té ris ti ques Con sé quen ces

Le bien-êtrepsycho lo gi que

1-abordera mieux son vieillis se ment, 2- di mi nu tion de la con -som ma tion de psy cho tro pes, d’al cool et du re cours aux pro fes -sion nels de la santé, 3- plus sa tis fait avec la vie, 4- per cep tionplus po si tive de sa santé.

La qua lité de vie 1-la sa tis fac tion, 2-le bon heur, 3-le sen ti ment de bien-être, 4-unsen ti ment de va lo ri sa tion de soi, 5-de la fierté face à la vie, 6-permet de se ré ali ser.

La dé tressepsycho lo gi que

1- dé pres sion, 2- di mi nu tion du ré seau so cial, 3- per cep tion né -ga tive de sa santé 4- con som ma tion de psy cho tro pes et d’al cool,5- l’es time de soi, 6- la tris tesse, 7- la dés orien ta tion, 8- l’ab -sence d’es poir, 9- pré sence d’i dées sui ci dai res, 10-l’état phy si -que

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psy cho lo gi que et de dé tresse psy cho lo gi que sur la per cep tion de lasanté, la con som ma tion d’al cool, la con som ma tion de psy cho tro pes et lasa tis fac tion avec la vie en gé né ral.

L’in fluence du temps sur le con cept est un élé ment nou veau qu’ilsem ble im por tant d’in tro duire dans le ta bleau d’a na lyse. Ce point d’a -na lyse ne fait pas par tie de la mé thode d’a na lyse con cep tuelle pro po séepar Morse (1995), mais il ap pa rais sait fon da men tal de l’in té grer dansl’a na lyse pour sa per ti nence en re cher che.

Tableau 7

Tout d’a bord, les qua li fi ca tifs de sta ble et de tran si toire sont un peusi mi lai res aux qua li fi ca tifs uti li sés no tam ment en psy cho lo gie de« trait » ver sus « ma ni fes ta tion » de l’an xiété par exem ple. Dans cetteana lyse, le fait de dé ter mi ner si un con cept se rap porte da van tage à unétat sta ble ou tran si toire re pose sur ses at tri buts. C’est donc un tra vail in -tel lec tuel de ré flexion qui a per mis d’é ta blir le type d’é tat de cha quecon cept. Donc, ce n’est pas à par tir de tests sta tis ti ques de sta bi lité (test-retest) que l’é tat a été dé ter miné.

Ainsi, on re mar que qu’il y a cinq con cepts qui se raient sen si blesau temps. Le bien-être psy cho lo gi que, le mo ral, le bon heur, la santémen tale et la dé tresse psy cho lo gi que sont des con cepts sen si bles autemps. Lors qu’ils sont éva lués, il faut gar der à l’es prit que les ré sul tatsob te nus ne re pré sen tent que le bien-être psy cho lo gi que, le mo ral ou lebon heur… au mo ment de la col lecte des don nées. À l’in verse, les at tri -buts des au tres con cepts sont moins sus cep ti bles d’ê tre in fluen cés par letemps à court et moyen terme. Par exem ple, les ré sul tats ob te nus lors del’é va lua tion de la sa tis fac tion dans la vie se raient théo ri que ment les mê -mes si une deuxième col lecte avait lieu trois à six mois plus tard. Tou te -fois, le bien-être psy cho lo gi que et la dé tresse psy cho lo gi que se raientplus sen si bles au temps. Le bien-être psy cho lo gi que a des com po san tesde bon heur, de so cia bi lité et d’es time de soi qui sont plus su jets auxchan ge ments… Aussi, la dé tresse psy cho lo gi que com po sée de di men -sions « ir ri ta bi lité/agres si vité, anxiété/dé pres sion » est re con nue pourêtre plus sen si ble au temps.

Le bien-être psychologique et ses concepts cousins… 287

Caracté-ristiques

Bien-êtrepsy cho lo -

gi que

Mo ral Qua lité devie

La sa tis fac -tion dans la

vie

Le bien-être sub jec -

ti f

Le bon heur La santémen ta le

La dé tressepsycholo-

gique

État Stableet/ou

transi toi re

S ta bleet/ou

transi toire

Sta ble S ta ble Sta ble Tran si toi re S ta bleet/ou

transi toi re

ran si toire

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Dis cus sion

L’a na lyse dé mon tre que les con cepts n’ex pli quent pas le mêmephé no mène. Ils ne sont pas des con cepts com pé ti teurs. Ils sem blent sim -ple ment être con fon dus par le monde scien ti fi que. Ces con cepts peu ventêtre uti li sés dans une mul ti tude de con tex tes, par exem ple : l’a dap ta tionà la vieillesse, le « bien-être » d’un groupe de tra vailleurs, les sen ti mentsdes ado les cents, etc. Il est sur tout im por tant pour le cher cheur de con -naî tre la si gni fi ca tion des con cepts pour s’as su rer que le con cept choisiré pon dra au phé no mène étu dié.

Ainsi, un cher cheur in té ressé par la qua lité de vie n’u ti li sera pasuni que ment une me sure du bon heur pour dé ter mi ner la qua lité de vie desin di vi dus. Par contre, s’il veut com pa rer le ni veau de bon heur de deuxpo pu la tions (par exemple, Mon tréa lais et Ri mous kois), des me su res surle bon heur sont ap pro priées. La con nais sance de la si gni fi ca tion de cescon cepts évi tera, par exem ple, de dé ter mi ner la santé men tale d’une po -pu la tion à par tir de me su res sur le bon heur ou le mo ral. Il est évi dent queces con cepts sont « cou sins » pour ne pas dire « frè res », mais par une at -ten tion sou cieuse de la si gni fi ca tion de cha cun des con cepts, il est pos si -ble pour un cher cheur d’é vi ter de con tri buer à une cer taine con fu sion.

Par ailleurs, il s’a vère par ti cu liè re ment im por tant de con naî tre lasi gni fi ca tion de ces dif fé rents con cepts dans les re cher ches éva lua ti ves.En ef fet, lors qu’un cher cheur est in té ressé à éva luer une in ter ven tion au -près des adul tes ou des per son nes âgées, il est très im por tant de bienchoi sir le fac teur (con cept) qu’il veut me su rer. Des ré sul tats peu vent êtrenon si gni fi ca tifs sta tis ti que ment suite à une in ter ven tion en rai son dumau vais choix du con cept me suré. Par exem ple, il sem ble peu adé quatd’é va luer l’im pact d’une ac ti vité de groupe sur la sa tis fac tion avec la viecar ce con cept est plu tôt sta ble dans le temps et peu pro ba ble au chan -ge ment. Il se rait beau coup plus adé quat de me su rer la dé tresse psy cho -lo gi que ou le bon heur. En ef fet, ces deux con cepts sont plus sen si blesaux in ter ven tions en rai son de la na ture même des at tri buts de ces con -cepts (con cepts tran si toi res et éva lua tion af fec tive et sub jec tive). À no -ter que les étu des qui pré sen tent des ré sul tats sta tis ti ques con cer nant lasta bi lité tem po relle ap puient gé né ra le ment les con clu sions de la pré -sente re cher che (An drews et Wi they 1976 ; Brad burn, 1969 ; Camp bellet al., 1976 ; Camp bell, 1976 ; For dyce, 1988 ; Law ton, 1972 ; Pal moreet Ki vett, 1977 ; Phillips, 1986 ; Ryff et Keyes, 1995).

Pour faire un re tour sur le con cept cen tral qui a poussé la réa li sa -tion de cette ana lyse con cep tuelle, il sem ble qu’il y ait deux vi sions dubien-être psy cho lo gi que. La re vue des écrits per met d’ap puyer deux ty -

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pes de vi sion du bien-être psy cho lo gi que qui ont été dé ve lop pés avecbeau coup de ri gueur. La pre mière dé fi ni tion est de type dé duc tif étant lemo dèle de Ryff (1995) comme dé fi ni tion du bien-être psy cho lo gi que.Aussi, la dé fi ni tion in duc tive du bien-être psy cho lo gi que de Massé et al.(1998) est éga le ment un cons truit très in té res sant.

Dans un au tre or dre d’i dée, on cons tate dans l’en sem ble de la lit -té ra ture scien ti fi que que les dif fé rents cher cheurs se sont in té res sés sou -vent qu’à un seul con cept à la fois. En ef fet, que ce soit Brad burn(1969), Law ton (1972), Massé et al. (1998), Mee ger (1993), Ryff(1995), etc., ces der niers ten tent d’i den ti fier les di men sions d’un con -cept par ti cu lier. Tou te fois, au cun au teur n’of fre une vi sion gé né rale deces con cepts. La fi gure ci-dessous a été cons truite dans le but de don nerun ou til aux cher cheurs qui s’in ter ro gent sur les con cepts à in clure dansleurs étu des. L’ob jec tif est d’é clair cir, un temps soit peu, ce sur quoi,cha cun de ces con cepts se pen che.

Figure 1

Les con cepts sur la ver ti cale me su rent des as pects po si tifs et né ga -tifs de l’é tat psy cho lo gi que. Les au tres con cepts ont des at tri buts uni -

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Hiérarchie des différents construitssur l’état psychologique

Évaluation globale

La qualité de vie

Aspects positifs Aspects négatifs

La santé mentale

Le moral

Le bien-être psychologique

La satisfaction avec la vie

Le bien-être subjectif

Le bonheur La détresse psychologique

Évaluationspécifique

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que ment po si tifs ou né ga tifs. Aussi, plus le con cept est si tué vers le hautde la fi gure plus il est glo bal dans son éva lua tion de l’é tat psy cho lo gi -que. À la lu mière de cette fi gure, on com prend que la qua lité de vie estun con cept plus glo bal que la santé men tale et le mo ral et tous ces con -cepts tou chent à des as pects po si tifs au tant que né ga tifs. Aussi, on cons -tate que le bien-être psy cho lo gi que est plus glo bal que le bon heur et cesdeux con cepts ont des at tri buts tou chant à des as pects uni que ment po si -tifs. En fin, cette fi gure se veut une amorce dans le but de bien di ri ger lechoix du con cept à in clure dans une re cher che.

Con clu sionL’a na lyse dé mon tre que les dif fé rents con cepts n’ex pli quent pas le

même phé no mène. Ils ne sont pas des con cepts com pé ti teurs. Ils sontsim ple ment con fon dus dans les écrits. La con fu sion peut se re trou ver àdif fé rents ni veaux : (a) il se peut que le cher cheur n’ait pas une con nais -sance adé quate sur le plan con cep tuel ; (b) qu’il con naît bien le con ceptmais ne choi sit pas l’ins tru ment de me sure ap pro prié pour ce con cept ;(c) qu’il con naît bien la si gni fi ca tion du con cept mais ce der nier n’esttout sim ple ment pas ap pro prié pour le phé no mène étu dié.

Dans ce sens, la con nais sance de la si gni fi ca tion de ces con ceptsévi tera des er reurs tel les que cel les obs er vées dans les écrits, par exem -ple, dé ter mi ner la santé men tale d’une po pu la tion à par tir de me sure surle bon heur ou le bien-être psy cho lo gi que.

La prin ci pale li mite de cette re vue se trouve dans le tra vail mêmed’une ana lyse con cep tuelle. C’est-à-dire que cela de meure dif fi cile caril est évi dent qu’un cher cheur ne peut con sul ter l’en sem ble des écrits surcha cun des con cepts. Ainsi, cet ar ti cle n’a pas la pré ten tion d’ê tre unefin en soi, mais s’ins crit comme un sti mu lant pour les cher cheurs surl’im por tance de bien choi sir les con cepts d’une re cher che. Il se rait per -ti nent de dé ve lop per da van tage la fi gure afin d’i den ti fier et d’in clure lesins tru ments de me sure qui cor res pon dent ré el le ment aux at tri buts descon cepts.

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AB STRACT

Psy cho lo gi cal well-being and re la ted con cepts : a con cep tualcompa ra tive ana ly sis

The con cept of psy cho lo gi cal well-being ac qui red more im por -tance in the field of health over the last de cade. Ever since re search paidmore at ten tion to “qua lity of life”, psy cho lo gi cal well-being be came po -pu lar. The in crea sing in ter est in this con cept en tai led the de ve lop ment ofmany sca les of mea sure. Ho we ver, less im por tance has been gi ven to thecon cep tual de ve lop ment of its cons truct, thus crea ting con fu sion bet -ween terms which at first ap pear si mi lar : psy cho lo gi cal well-being, sub -jec tive well-being, qua lity of life, spi rit, sa tis fac tion in life, hap pi nessand men tal health. The ob jec tive of this li te ra ture re view (n :57) was tocon duct a con cep tual and com pa ra tive ana ly sis (Morse et al., 1996) ofpsy cho lo gi cal well-being with com pe ti tive con cepts ac cor ding to a com -tem po rary ap proach of ana ly sis. Re sults show that these con cepts aredis tinct and should not be used in an in ter chan ge a ble way. They are dis -tinct on va rious le vels : type of mea sure (ob jec tive/sub jec tive), type ofeva lua tion (co gni tive and af fec tive), at tri bu tes, an te ce dents, con se quen -ces and in fluence of time (tem po rary/sta ble). Re sults of this re view

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brings new light at the con cep tual le vel for se ve ral terms. Gra phic 1illus tra tes its va rious po si tions thus fa vo ring a bet ter use of these termsin re search.

RE SU MEN

El bienestar siquológico y sus conceptos sobrinos, una análisisconceptual comparativa

El bienestar siquológico es un concepto mucho más importante enel campo de la salud desde hace un decenio. Este concepto se volviópopular desde que los investigadores acuerden casi tanto atención a lacalidad de vida que a la cantidad de vida. Sigue de este atractivo marca -do un desarrollo de varias escalas de medida. Sin embargo, menostiempo ha sido consecrado al desarrollo conceptual del concepto lo queocasiona una confusión entre varios terminos cuales parecen, a priori,similares: el bienestar siquológico, el bien-estar subjetivo, la calidad devida, el espíritu, la satisfaccion en la vida, la felicidad y la salud mental.Asi, el objetivo de esta revista (n:57 artículos) ha sido de efectuar unaanálisis conceptual de tipo comparativo (Morse et al., 1996) del bie -nestar siquológico con los conceptos competidores, según un aprochecontemporánea de análisis. Los resultados demuestran que estos con -ceptos son distintos y no deberian ser utilisados de manera interca -mbiable. Son distintos a varios niveles : tipo de medida (objetivo/subjetivo), tipo de evaluación (cognoscitivo/afectivo), los atributos, losantecedentes, las consecuencias, y la influencia del tiempo (transito -rio/estable). Los resultados de esta revista llevan un esclaracimiento alnivel conceptual de varios terminos y, con la ayuda de una figura, estanubicados sobre un tablero favoreciendo así una utilización mejor duranteinvestigaciones.

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