Langue Francaise Monde Integral

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    La langue française dans le monde 2010

    Coordination et rédaction : Alexandre Wolff, responsable de l’Observatoire de la langue françaiseRédaction : Josiane Gonthier, chargée de missionAssistance : Patricia Chalvin

    L’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la Francophonie travaillesous l’autorité de M. Frédéric Bouilleux, directeur de la langue française et de la diversité culturelle

    et linguistique. Depuis 2007, à la suite du Haut Conseil de la Francophonie qui assurait, entreautres, cette fonction d’observation au sein de l’OIF depuis 2002, l’Observatoire de la langue fran-çaise inscrit notamment son activité dans le cadre de la Résolution sur la langue française adoptéepar les chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage lors du Sommet dela Francophonie qui s’est tenu à Québec (Canada-Québec) en octobre 2008.

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    Cartographie : AFDECCouverture, conception maquette et mise en page : Anne-Danielle Naname

    Références photographiques :p. 6, joSon/Taxi/Getty-Images ; p. 102, Cécilia Olsson/Shadows/OIF ; p. 120 : Boubacar TouréMandémory/OIF ; p. 180 : Julie Tilman/OIF ; p. 200 : Jeux de la Francophonie/Patrick Lazic/OIF ;p. 253 : Viloa Krebs/ICVolunteers/OIF ; p. 266 : Mairie de Ouagadougou/OIF ; p. 286 : Affi chede la Semaine de la langue française, ministère français de la Culture et de la Communication.Graphisme : Olivier Larcher ; p. 313 : OIF.

    © Éditions Nathan, Paris, 2010ISBN : 978-2-09-882407-2

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    PréfaceLe présent ouvrage est la traduction concrète de l’un des objectifs fixés en 2008 par la Résolution sur

    la langue française adoptée au Sommet de la Francophonie de Québec : poursuivre et perfectionnerl’observation du français.

    Source, fondement et raison d’être de notre Communauté, la langue française est le lien qui nous unit.Engagés tous ensemble dans une organisation – la Francophonie –, nous travaillons sans relâche à resserrerles liens de solidarité et de fraternité entre ses 70 États et gouvernements membres tout en entretenantun dialogue permanent avec d’autres organisations internationales et d’autres espaces linguistiques.

    Afin de mettre en œuvre les décisions prises lors des Sommets, nous nous devons d’appréhenderde la façon la plus exacte possible la réalité du monde dans lequel s’inscrivent nos actions, tant surle plan politique que sur celui de la Coopération, et d’avoir, au premier chef, une vision claire de lasituation de la langue française dans le monde.

    Si nous attachons tant d’importance à ce travail d’observation, c’est qu’il nous permet non seule-

    ment de suivre l’évolution du français dans le monde, mais aussi de l’anticiper en cernant mieux lesenjeux et les défis auxquels elle doit répondre et en harmonisant ses échanges avec les autres espacesgéolinguistiques. Le travail d’observation est une condition essentielle à la définition d’une véritablepolitique de la langue française établissant des stratégies claires et se dotant de moyens suffi santspour les mettre en œuvre. Cette démarche suppose la mobilisation de tous, États, gouvernements,OIF, opérateurs, société civile, qui travailleront ensemble pour définir et construire les outils de saréalisation. Les Pactes linguistiques, que de nombreux États ont appelé de leurs vœux lors du Sommetde Québec, illustrent bien cette approche basée sur la concertation et la collaboration.

    En parcourant cet ouvrage on prend la mesure des différentes dimensions dans lesquelles unelangue se déploie et on se rend bien compte qu’elle concerne tous les aspects de la vie, même si lessituations varient selon chacun des pays de la Communauté francophone.

    Pratiqué au sein de la famille ou non, le français côtoie parfois une ou plusieurs autres langues dansl’environnement quotidien de l’enfant, de l’écolier, de l’étudiant, de l’adulte, et forge leur identité enstructurant leur pensée.

    Langue d’enseignement ou apprise comme une langue étrangère, le français donne aussi accèsà l’information internationale et aux savoirs. Utilisé dans la vie professionnelle, il est un atout dans lavalorisation des carrières des individus, et sa maîtrise demeure une condition nécessaire à la progressiondans les échelons des organisations internationales.

    Langue administrative et juridique dans de nombreux États et gouvernements, le français permetl’expression du droit essentiel des citoyens à l’exercice de leur citoyenneté et à leur sécurité.

    Présente sur les cinq continents, elle ouvre également aux expressions culturelles de communautésmultiples de tailles et de traditions diverses.

    C’est à une véritable promenade au travers de paysages très variés que nous convie La langue françaisedans le monde 2010 et le parcours prendra, selon les points de vue et les intentions du lecteur, tantôt laforme d’une exploration scientifique minutieuse, tantôt celle d’une traversée épique de territoires en-core largement inexplorés. Mais avant tout, elle sera une source vive d’étonnement et d’enrichissement.

    Abdou Diouf 

    Secrétaire général de la Francophonie

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    AvertissementEn 2007 sortait la dernière livraison d’une série de rapports intitulés La Francophonie dans le monde.

    Son ambition était, depuis 1986, sous des tutelles et des formats divers, de rendre compte tout à lafois d’une réalité linguistique (présence et diffusion du français), d’une activité institutionnelle (del’Organisation internationale de la Francophonie, des opérateurs de la Francophonie, de certainesassociations affi liées…) et d’une actualité qui changeait d’angle de vue selon les années et qui, sielle prenait pour prétexte et grille de lecture des pays appartenant à l’OIF, n’avait pas forcément unrapport direct avec la langue française : espace économique, santé, migration, démocratie, environ-nement… Depuis le Sommet de la Francophonie de Québec, le cap fixé à l’OIF et à son Observatoirede la langue française s’est précisé : la Résolution sur la langue française adoptée à cette occasionl’encourage « à poursuivre et à perfectionner l’observation de l’usage de la langue française ». Héritierreconnaissant du travail accompli par ses prédécesseurs, l’Observatoire, avec le présent rapport, inau-gure une nouvelle série dont les rendez-vous seront désormais quadriennaux, entièrement centréesur la langue française observée dans ses usages.

    Ce recentrement va de pair avec l’exigence bien comprise de continuer à progresser dans la fiabilitédes données présentées et, dans une large mesure, de renouveler les méthodes pour y parvenir.

    L’Observatoire de la langue française de l’OIF, à l’initiative de Samir Marzouki, son responsable del’époque, s’est associé au réseau « Dynamique des langues et Francophonie »1 de l’Agence universitairede la Francophonie (AUF) pour organiser, en partenariat avec le Secrétariat à la politique linguistique(SPL) du gouvernement du Québec et la Délégation générale à la langue française et aux langues deFrance (DGLFLF), un séminaire sur la méthodologie d’observation de la langue française2 , séminairequi s’est déroulé du 12 au 14 juin 2008, au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie.

    C’est ainsi qu’une cinquantaine d’experts et de responsables d’organismes concernés par les lan-gues, de chercheurs et universitaires représentant une dizaine de disciplines, en provenance d’unequinzaine d’États et gouvernements, membres ou non de l’OIF : Algérie, Bulgarie, Burkina Faso, Com-munauté française de Belgique, Canada, Canada-Québec, Canada-Nouveau-Brunswick, États-Unis

    d’Amérique, France (universités d’Antilles-Guyane, Aix-en-Provence, La Réunion, Montpellier, Paris,Rennes, Rouen, Tours), Gabon, Liban, Mali, Maurice, Mexique, Sénégal, Suisse, Vietnam, ont rédigé descontributions et travaillé pendant trois jours.

    Les principales conclusions qui ont guidé le travail de l’Observatoire de la langue française serésument à deux principes :1. L’observation est légitime, revient à l’OIF et doit servir à élaborer des stratégies indispensables car le

    laisser-faire consacre la victoire de l’unilinguisme, surtout en Europe. Ces stratégies sont nécessairespour corriger des errements, se donner des objectifs politiques au service des locuteurs, commel’a fait le Québec par exemple (grâce aux enquêtes et aux lois), mais sans s’arrêter à un objectif purement utilitariste.

    2. L’observation n’est donc pas inactive : observer, c’est déjà agir. Elle suppose néanmoins une réflexionsur ses présupposés et ses conséquences éventuelles car « la langue est une existence et pas une es-sence ». Il faut donc tenir compte de ses représentations différentes suivant les pays et parfois mêmeles communautés humaines. Les cas évoqués de l’Algérie, du Vietnam, de Madagascar ou du Québecont montré toute la diffi culté d’unifier la définition de « francophone ».Leur traduction dans le travail d’observation suppose des changements de méthode :

    1. Lorsque c’est possible, la question de la compétence (on a parlé de « Seuil minimum de compétence– SMIC » francophone) est à intégrer à toute grille d’observation, tout en renforçant la place del’utilisation réelle et de la production en langue française.

    1. Intégré aujourd’hui au pôle « Langues pour le développement ».2. Les actes complets, les contributions écrites, les synthèses et les conclusions sont consultables sur le site de l’OIFà la rubrique « Analyses et études » (http://www.francophonie.org/-Analyses-et-etudes-.html).

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    2. L’observation du français doit être pensée et comprise dans l’interaction, le « frottement » avec lesautres langues. Les notions d’hybridation, de transcode ou d’interlecte viennent souligner la diffi cultéqu’il y a parfois à distinguer même la langue maternelle de la langue seconde ou d’une autre langue.

    3. Autant que possible, il faut considérer la complexité des situations, des « niches linguistiques »(plusieurs par pays !) et multiplier les moyens de l’observation.

    4. Il faut être attentif à la question des représentations de la langue (sociales, symboliques, intimes…).En effet, la francophonie est avant tout un univers sociodiscursif dont on pourra rendre compte àl’aide de différents modèles présentés pendant le séminaire (Maurer-Domergue, Landry, Bulot-Blan-chet, Calvet…), grâce à des monographies et dans une approche nécessairement pluridisciplinaireen confrontant différentes sources.

    5. Il est nécessaire d’investir tous les champs possibles de l’observation sans céder aux idées reçues (parexemple, la science est sans doute moins unilingue qu’il n’y paraît) ; prendre en compte la questionde l’affi chage et des enseignes, la présence sur la Toile…, d’autant que la mise au jour d’une situationmoins alarmante que supposée encourage et entraîne des forces favorables au plurilinguisme.

    6. Il faut exploiter les données démolinguistiques existantes et favoriser l’introduction de questionsportant sur les langues dans les enquêtes liées aux recensements (même si le mode déclaratif poseproblème) car la régularité et l’assiette des données collectées permettent de dégager une tendancequi, elle, est juste.

    7. Il est indispensable de nouer des partenariats entre tous les acteurs de l’observation afin de croiserles sources et les données : l’AUF et ses réseaux (« Dynamique des langues et Francophonie »,« Dynamiques démographiques et sociétés »), OIF, TV5MONDE, RFI, Observatoire démographiqueet statistique de l’espace francophone…Modestement, le présent ouvrage prétend avoir mis en œuvre l’ensemble de ces conclusions dont

    le lecteur retrouvera la traduction concrète en articles, cartes, graphiques et contributions diversestout au long de ce rapport. À cette occasion, nous tenons à remercier tout particulièrement, outre noscollègues de l’OIF et des opérateurs de la Francophonie, nos partenaires institutionnels et les différentscontributeurs dont les noms sont cités ci-dessous. Une mention spéciale revient naturellement auxfonctionnaires, diplomates et agents des réseaux de coopération des États et gouvernements membreset observateurs qui ont contribué de façon décisive, en répondant à nos questionnaires d’enquête eten nous envoyant des documents et des informations complémentaires, à l’immense travail de col-lecte de données préalable à la rédaction de ce rapport. Parmi eux, qu’il nous soit permis d’exprimernos profonds sentiments de gratitude aux responsables et collaborateurs de la Sous-direction de ladiversité linguistique et du français du ministère français des Affaires étrangères et européennes, ainsiqu’aux agents des services de coopération et d’action culturelle du réseau français qui ont assumé unepart importante de la collecte, notamment dans les pays non membres de la Francophonie.

    Nous remercions pour leurs contributions directes à la rédaction :Les experts : Évelyne Adelin – Aminata Aithnard – Moussa Bougma – Mamadou Konaté – RéjeanLachapelle – Jacques Leclerc – Richard Marcoux – Élodie Ressouches.Les étudiants stagiaires des années 2008, 2009 et 2010 : Camille Bouchard-Coulombe (Canada-Québec,boursière du ministère des Relations internationales) – Gabriela Caracaleanu (Roumanie, boursièrede Wallonie-Bruxelles International) – Paul Constantin (France) – Olivia Gecit (France) – CristinaVuillermin (Val d’Aoste).

    Les articles présentés dans cet ouvrage se veulent descriptifs et objectifs. Lorsqu’ils sont signés, ilsn’engagent que leurs auteurs et les commentaires et analyses proposés par les rédacteurs anonymes(collaborateurs permanents ou ponctuels de l’Observatoire) ne constituent en aucune manièrel’expression d’une position offi cielle de la Francophonie.

    Enfin, pour des raisons évidentes de délais d’édition, et à de rares exceptions près, seules lesinformations antérieures au 15 mai 2010 ont pu être prises en compte pour l’ensemble des sujetsabordés et des données fournies.

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    PREMIÈRE  PARIE

    Ledénombrement

      des francophones

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    Océan

    Pacifique

    Océan

    Indien

    Océan

    Atlantique

    SLOVAQUIE

    ARMÉNIE

    LIBAN

    ISRAËL

    CHYPRE

    RÉP. DÉM.DU

    CONGO

    MADAGASCAR

    MOZAMBIQUE

    DJIBOUTI

    MAROC

    ALGÉRIE

     TUNISIE

    MALINIGER  TCHAD

    ÉGYPTE

    SÉNÉGAL

    MAURITANIECAP-VERT

    CAMEROUN

    FRANCE

    ANDORRE MONACOVAL D’AOSTE

    UKRAINE

    RÉP. TCHÈQUE

     T

    CANADA

    ÉTATS-UNIS

    Guyane (Fr.)

    HAÏTI

    DOMINIQUESTE-LUCIE

    Martinique (Fr.)Guadeloupe (Fr.)

    St-Pierre-et-Miquelon (Fr.)

    GUINÉE-BISSAUGUINÉE

    BURKINAFASO

    CÔTED'IVOIRE

    GHANA TOGO

    BÉNIN

    GUINÉEÉQUATORIALE

    SÃO TOMÉ ET PRÍNCIPEGABON

    CONGO RWANDA

    BURUNDI

    CENTRAFRIQUE

    POLOGNE

    COMMUNAUTÉFRANÇAISE

    DE BELGIQUE

    BELGIQUE

    CANADA-NOUVEAU-

    BRUNSWICK

    CANADA-QUÉBEC

    LUXEMBOURG

    LITUANIELETTONIE

    SUISSE

    AUTRICHE

    HONGRIEROUMANIE

    BULGARIEEx-Rép. yougoslavede MACÉDOINE

    ALBANIEGRÈCE

    Réunion (Fr.)

    MAURICE

    CROATIESLOVÉNIE

    MOLDAVIE

    SEYCHELLES

    COMORES

    Mayotte (Fr.)

    2 000 km Échelle à l’équateur 

    Population francophone dans les pays de l’OIF+ Algérie, États-Unis, Israël et Val d’Aoste

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    Généralités

    L’estmaton globale du nombre de francophones donnée c (y comprs les francophones « partels »)ne concerne que les populatons des pays membres et obserateurs de l’Organsaton nternatonalede la Francophone. Nous y agrégeons néanmons quelques données dsponbles pour des paysn’appartenant pas à l’OIF mas dont nous saons, comme pour l’Algére (11,2 mllons en 20081),Israël (entre 0,3 et 0,7 mllon selon des chffres souent reprs2) ou le Val d’Aoste (enron 90 000personnes

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    ), qu’y résdent – pour des rasons de nature hstorque – de nombreu francophones, et/ou pour lesquels des données fiables estent, comme pour les États-Uns (2,1 mllons de personnesparlent le franças à la mason d’après le recensement de 2000). Au total, près de 220 mllons depersonnes peuent être défines comme francophones de façon certane, sachant que ce calculmnmalste, non seulement ne tent pas compte de ceu qu sont capables de s’eprmer en françasou de le comprendre dans les autres pays de l’échantllon4 décrt c-dessus, mas auss mnore cetteréalté dans beaucoup de pays membres (cf. note méthodologque en annee de ce chaptre).

    Quo qu’l en sot, depus notre dernère enquête, le nombre de francophones dans le mondea globalement progressé, mas la comparason n’est pas toujours pertnente aec l’estmatonantéreure pour les rasons que nous eplquons en détal dans la note méthodologque qusut la présentaton des données. En résumé, les dfférences substantelles qu nous nterdsentde mesurer alablement une éoluton sont de deu ordres : scentfique et épstémologque.

    Scentfique d’abord, car la érficaton systématque des données produtes antéreurementet la fiablté des nouelles sources utlsées (recensements, enquêtes statstques européennesou natonales) nous ont condut, ben que pour très peu de pays, à reor des estmatons an-cennes manfestement amplfiées, auss ben à la hausse qu’à la basse (cas de Madagascar, pareemple). L’absence de chffres actualsés nous oblge également à reporter les chffres anté-reurs, sans possblté séreuse de leur applquer un tau de araton, ce qu donne un ordre degrandeur utle au lecteur mas ne permet aucune analyse alable (cas de l’Égypte, par eemple).Enfin, deu noueau pays pour lesquels nous ne dsposons pas d’nformatons jusqu’alors sontétudés depus leur ntégraton comme obserateurs à l’OIF en 2008 (Lettone et Taïlande).

    Épstémologque d’autre part, car un cho noueau a été fat pour une ngtane de paysdu contnent afrcan et de l’océan Inden qu représentent une part essentelle du nombre totalde francophones. En effet, comme l est eplqué dans la note méthodologque présentée en an-

    nee, le cho de puser à la source des recensements de populatons lorsque cela état possble, et

    1. Nombre de personnes âgées de cnq ans et plus déclarant saor lre et écrre le franças, d’après lesdonnées du recensement de 2008 communquées par l’Offi ce natonal des statstques d’Algére.

    2. Vor, par eemple : « 60 ans de francophone – À la poursute d’un "rêe" médterranéen », trbune deDad Mendelson et Ben Issembert dans Le Devoir.com du 17 ma 2008.

    3. D’après Plurilinguisme administratif et scolaire en Vallée d’Aoste (PASVA), enquête effectuée en 2001, ctéepar Profil de la politique linguistique éducative – Vallée d’Aoste – Rapport régional , Assessorat à l’Éducaton et à laCulture, Département Surntendance au études, férer 2007.

    4. Nous dénombrons tout de même une parte sgnficate de ces francophones dans les tableau del’ensegnement du et en franças dans le monde présentés dans la parte « Une langue pour apprendre » .

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    GÉNÉRALIÉS

    CINQ À SIX MILLIONS DE FRANCOPHONES AUX ÉTATSUNIS ?

    1. Rapport final sur le travail de recherche – Francophonie des Amériques (définition et localisation) – Dans le cadred’un projet d’exposition du Musée de la civilisation de Québec , présenté à Mme Paulne Curren, agente de recherche,Serce de la recherche et de l’éaluaton, Musée de la clsaton, et préparé par Étenne Rard (Ph.D.), géographeet coordonnateur scentfique au Centre nterunerstare d’études québécoses (CIEQ), Unersté Laal, pour leCentre de la Francophone des Amérques (http://www.francophonedesamerques.com/), arl 2008 .2. Vor à ce sujet le ste du Centre de la Francophone des Amérques.

    D’après un rapport1 de recherche récent,

    le nombre de francophones aux États-Unisest probablement supérieur aux 2,1 millionsde locuteurs recensés en 2000 et ayantdéclaré parler le français à la maison.En effet, selon le recensement de 2000,plus de 11 millions d’individus ont déclaréune origine « ethnique » : « française »,

    « canadienne-française », « cadjine » ou

    « haïtienne ». Si cela ne permet pas d’estimerle nombre exact de personnes capables des’exprimer en français ou de le comprendre,on peut raisonnablement considérer, commel’avancent les auteurs de l’étude, que lenombre se situe entre ces deux chiffres2.

    d’utlser des données d’enquêtes sur la connassance des langues, l’alphabétsaton et la scolarsaton,ce dans un contete afrcan où le franças est une langue apprse et d’ensegnement, nous a condut àne consdérer comme « francophones », sans dstncton de neau, que les personnes sachant lire etécrire en français. Cette décson, qu dans certans cas entraîne une basse et dans d’autres une aug-mentaton de l’estmaton antéreure, prooque une rupture entre les deu séres de chffres concer-nant ces pays, qu nterdt la comparason terme à terme. En reanche, elle nous permet d’approcherau plus près la réalté d’un usage certan du franças, qutte à le sous-estmer dans les cas – nombreuen Afrque, comme le montrent les enquêtes réalsées par l’nsttut TNS Sofres qu sont présentées c– où la capacté à s’eprmer dans cette langue ecède souent sa maîtrse scolare (comme en Côted’Iore, par eemple). C’est néanmons la garante de pouor, à l’aenr, dsposer d’un ndcateur de

    mesure ncontestable de l’éoluton des stuatons lngustques et d’apprécer dans le même temps lesaratons nterenant dans le secteur stratégque, pour la Francophone comme pour tous les acteursdu déeloppement, de l’éducaton. Pour plus de clarté, un tableau dstnct permettra au lecteur deprendre connassance des données nouelles concernant ces pays.

    Il est cependant au mons un pays pour lequel la régularté et la fiablté des statstquesprodutes à l’échelle natonale (fédérale en l’occurrence) permettent au spécalstes de se lrerà de raes analyses comparates basées sur une obseraton longue : c’est le Canada. Grâce auquestons précses, nombreuses et récurrentes posées sur la connassance et l’usage des languesoffi celles dans les recensements, l’ancen drecteur de la dson des études démolngustquesde Statstque Canada, M. Réjean Lachapelle, nous trace un tableau d’une remarquable précsonsur la populaton francophone du Canada.

    Afin d’apprécer la dynamque partculère qu caractérse la francophone afrcane, le drecteurde l’Obseratore démographque et statstque de l’espace francophone (ODSEF), M. RchardMarcou, nous lre son analyse et, aec la collaboraton de chercheurs assocés à l’ODSEF, nouspropose un résumé des traau récents conduts à partr de l’eplotaton des derners recensementsnterenus au Burkna Faso et au Mal. Les ndcatons sensblement dfférentes qu’ls réèlent pourl’un et l’autre pays permettent d’apprécer la arablté des contetes lngustques afrcans et leurnfluence sur la place qu’y occupe la langue françase, tout comme la grande enquête condute,sous la coordnaton scentfique de M. Arnaud Carpooran, par les chercheurs du pôle « Languespour le déeloppement » de l’Agence unerstare de la Francophone nous permet de le fare pourl’océan Inden.

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    CHAPIRE

    1Panoramachiffré

    AFRIQUE : LES INDIVIDUS SACHANT LIRE ET ÉCRIRE LE FRANÇAIS

    Zone/paysPopulation

    en 2010

    (en milliers)

    Francophones(sachant lire et

    écrire ; en milliers)

    En pourcentagede la population

    totale

    En pourcentage dela population âgée

    de 10 ans et plus

    AFRIQUE DU NORD ET MOYENORIENT

    Afrique du Nord et Moyen-Orient

    Maroc 32 381 10 366 32 % 39 %

    Mauritanie 3 366 429 13 % 18 %

    AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET OCÉAN INDIEN

    Afrique subsaharienne

    Bénin 9 212 2 984 32 % 47 %

    Burkina Faso 16 287 3 195 20 % 30 %

    Cameroun 19 958 7 078 36 % 60 %*

    Centrafrique 4 506 1 306 29 %  40 %

    Congo 3 759 2 094 56 % 78 %

    Congo (Républiquedémocratique)

    67 827 30 990 46 % 68 %

    Côte d’Ivoire 21 571 7 390 34 % 48 %

    Gabon 1 501 829 55 % 73 %

    Guinée 10 324 2 223 22 % 31 %

    Mali 13 323 2 416 18 % 27 %

    Niger 15 891 1 970 12 % 20 %

    Rwanda 10 277 311 3 % NDSénégal 12 861 3 132 24 % 35 %

    chad 11 506 1 617 14 % 21 %

    ogo 6 780 2 252 33 % 46 %

    Océan Indien

    Comores 691 142 21 % 33 %*

    * : pays où le pourcentage est rapporté à la populaton âgée de 15 ans et plus.ND : non dsponble.

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    Comme annoncé dans les généraltés et précsé dans la note méthodologque en annee,

    les chffres présentés dans ce premer tableau peuent être consdérés comme les estmatons

    les plus fiables produtes par l’Obseratore de la langue françase et les organsmes qu l’ont

    précédé. Les sources1 utlsées (recensements et enquêtes natonales) et la méthode de calculqu a été applquée au données sont scentfiquement reconnues2. De plus, les statstques

    de base nous ayant été fournes par les admnstratons et nsttutons publques des États

    eu-mêmes, nous pouons être sûrs de leur aldaton.

    En reanche, ce cho comporte, un rsque de sous-estmaton du nombre réel de fran-

    cophones et mérte, dans quelques cas, d’être commenté pour eplquer une araton ap-

    parente mportante par rapport à l’estmaton produte antéreurement, même s, comme

    nous l’aons montré dans les généraltés, la comparason n’est pas pertnente compte tenu de

    la dfférence radcale des termes en présence.

    En remarque générale, il faut inviter le lecteur à s’attacher plutôt à la colonne

    présentant le pourcentage de la population âgée de 10 ans et plus. En effet, le contexte

    plurilingue dans lequel évolue la langue française pour ces pays et le fait qu’elle soit dans

    tous les cas apprise à l’école (sauf dans quelques configurations familiales trop rares pour

    peser sur les chiffres) laissent à penser qu’en dessous de 10 ans, la réalité de la francophonie

    africaine, bien que probable, n’est pas très importante et, surtout, encore fragile. En effet,

    en supposant même qu’un enfant commence son apprentissage scolaire à six ou sept

    ans – ce qui est loin d’être une règle dans nombre de ces pays aux taux de scolarisation

    parfois faibles –, sa connaissance du français ne saurait être correcte avant trois ou quatre

    ans d’apprentissage. D’où l’importance de l’éducation, dont les progrès conditionnent le

    développement de ces pays et vont de pair avec le maintien et la diffusion du français.

    Ainsi, très logiquement, le pourcentage de cette population (âgée de 10 ans et plus,

    voire 15 ans et plus) capable de lire et d’écrire en français est le plus souvent supérieur à

    celui présenté dans les rapports antérieurs, même s’il convient de s’arrêter sur quelques

    exceptions : les Comores, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Rwanda. Un commentaire nous

    a semblé également utile pour le Cameroun, le Sénégal et le Tchad.

    Au Cameroun, l’une des enquêtes utlsées (ECAM3), réalsée en 2007, ne concernat que

    les personnes âgées de 15 ans et plus. Or, la populaton de mons de 15 ans étant supéreure à

    hut mllons de personnes (sur 19,9 M), l’effet réducteur est plus fort que pour les autres pays

    dans lesquels nous aons pu aor des données concernant les mons de 10 ans. Le même

    cas de figure se retroue aec les Comores dont nous gnorons les connassances en franças

    (pourtant probables) des personnes de mons de 15 ans. De plus, ces pays sont offi cellement

    multlngues. Certanes pronces du Cameroun et une parte du système d’ensegnement desComores dspensent un ensegnement dans une autre langue que le franças (l’anglas dans

    1. Les références complètes des sources utlsées figurent dans la notce bblographque stuée après lanote méthodologque.

    2. Nous tenons c à remercer tout partculèrement l’Obseratore démographque et statstque del’espace francophone (ODSEF) et son drecteur Rchard Marcou qu nous ont éclarés de leurs consels etadés à encadrer le traal de la stagare-boursère du gouernement québécos, Camlle Bouchard-Coulombe,spécalement affectée à l’Obseratore, ans que le mnstère des Relatons nternatonales du Québec pourcette mse à dsposton.

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    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    le premer cas et l’arabe dans le second), ce qu rédut l’effectf scolarsé à prendre en compte

    pour le calcul des francophones (francophones parce que scolarsés, selon la méthode

    applquée au pays où le franças est seule langue d’alphabétsaton).

    Concernant la Côte d’Iore, les obserateurs s’accordent à dre que le franças y est

    beaucoup meu parlé qu’écrt ou lu, ce qu affecte notre résultat unquement fondé sur ces

    compétences. Les enquêtes réalsées à Abdjan par l’nsttut NS Sofres, et présentées plus

    lon, confirment d’alleurs cet état de fat aec des dfférences supéreures à 20 ponts selon

    qu’l s’agt de la capacté à parler le franças (99 % des répondants) ou à l’écrre (75 %).

    S’agssant de la Gunée, on dot sans doute parler d’ajustement d’une estmaton jusque-là

    non étayée.

    Pour le Sénégal, outre la relate stagnaton des tau de scolarsaton, l faut précser que,

    faute de résultats d’une enquête antéreure, nous n’aons pu retenr que le tau constaté

    pour l’année 2005 et l’applquer drectement à l’année 2010, alors qu’l est rasonnable de

    consdérer qu’une augmentaton est nterenue entre-temps, comme c’est le cas danstous les pays pour lesquels nous dsposons de deu repères temporels permettant de

    calculer un rythme théorque de progresson. Il en a de même pour le chad, pour lequel

    nous ne dsposons de données sur la populaton et le neau d’étude que pour une seule

    année (2004) et où l a fallu également tenr compte de la présence d’une autre langue

    d’ensegnement (arabe).

    Enfin, dans le cas du Rwanda, le pourcentage figurant dans le recensement de 2002

    nous donne la répartton de la populaton totale sachant parler le franças, sot 3,9 % des

    Rwandas, ce qu correspond à une basse, comparé au calcul effectué en 1991. Celu-c,

    produt à partr des données des enquêtes réalsées sur le nombre d’années d’études par

    tranches d’âge de la populaton, aboutssat à une estmaton de 5,1 % de francophones.Faute de résultats plus récents, nous aons su la tendance ndquée par ces deu repères

    temporels, d’autant que nous tenons compte de la forte présence du knyarwanda dans

    l’ensegnement.

    La présentaton des données figurant dans le tableau c-après se troue eposée dans

    le détal par la note méthodologque annee à ce chaptre. Néanmons, afin d’épargner

    le lecteur non spécalste, nous aons jugé préférable de lrer aec le tableau lu-même

    quelques clés de lecture qu essayent d’antcper les nterrogatons que pourrat suscter sa

    consultaton.

    out d’abord, l faut sgnaler que tous les pays marqués d’un astérsque n’ont pu fare

    l’objet d’une actualsaton et que nous aons donc reprs les estmatons antéreures. Paralleurs, le manque de précson ou de fiablté de certanes sources nous a fat renoncer, dans

    quelques cas, à la dstncton « francophones partels », trop ncertane, ce qu se tradut par la

    présentaton d’un chffre global dans la colonne « francophones », mas ne dot pas condure

    le lecteur à conclure à l’homogénété des neau de maîtrse de la langue françase par les

    nddus ans dénombrés.

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    POPULATION FRANCOPHONE DES ÉTATS ET GOUVERNEMENTSDE LA FRANCOPHONIE

    Zone/paysPopulation

    en 2010 (a)Francophones Pourcentage

    Francophones

    partielsPourcentage

    AFRIQUE DU NORD ET MOYENORIENTAfrique du Nord et Moyen-Orient

    unisie 10 374 000 6 639 000 64 %

    Moyen-OrientÉgypte 84 474 000 300 000 0,4 % 2 500 000 3 %

    Liban* 4 255 000 765 900 18 % 851 000 20 %

    AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET OCÉAN INDIENAfrique subsaharienneBurundi* 8 519 000 425 900 5 % 255 600 3 %

    Cap-Vert 513 000 18 000 3,5 % 30 000 6 %

    Djibouti 879 000 439 500 50 %Ghana 24 333 000 1 000 000 4 % 331 200 1 %

    Guinée-Bissau 1 647 000 82 300 5 % 164 700 10 %

    Guinée équatoriale 693 000 50 000 7 % 150 000 22 %

    Mozambique 23 406 000 70 000 0,3 %

    São omé et PrÍncipe* 165 000 33 000 20 % 74 200 45 %

    Océan Indien

    Mayotte (France)* 199 000 59 700 30 % 139 300 70 %

    La Réunion (France)* 837 000 664 600 79 % 126 400 15 %

    Madagascar* 20 146 000 1 007 300 5 % 3 021 900 15 %

    Maurice 1 297 000 194 500 15 % 748 400 58 %

    Seychelles 85 000 25 500 30 % 59 500 70 %AMÉRIQUE ET CARAÏBE

    Amérique du Nord

    Canada (total) 31 612 900 9 590 700 30 %

    Nouveau-Brunswick(Canada)

    730 000 313 900 43 %

    Québec (Canada) 7 546 100 7 028 700 93 %

    Saint-Pierre-et-Miquelon (France)*

    6 000 6 000 100 %

    CaraïbeDominique* 67 000 1 500 2 % 5 000 7,5 %

    Guadeloupe (France)* 467 000 374 500 80 % 69 600 15 %

    Martinique (France)* 406 000 324 800 80 % 62 900 15,5 %

    Haïti 10 188 000 1 222 600 12 % 3 056 400 30 %

    Sainte-Lucie* 174 000 3 000 2 %

    ASIE ET OCÉANIEAsie centrale

    Arménie 3 090 000 20 000 0,6 % 180 000 6 %

    Géorgie 4 219 000 ND

    Extrême-OrientCambodge 15 053 000 406 400 3 %

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    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    POPULATION FRANCOPHONE DES ÉTATS ET GOUVERNEMENTSDE LA FRANCOPHONIE

    Zone/paysPopulation

    en 2010 (a)Francophones Pourcentage

    Francophones

    partielsPourcentage

    Laos 6 436 000 173 800 3 %TaÏlande 68 139 000 562 000 0,8 %

    Vietnam* 89 029 000 623 200 0,7 %

    OcéanieNouvelle-Calédonie(France)* 

    254 000 203 200 80 % 25 400 10 %

    Polynésie française(France)*

    272 000 217 600 80 % 27 200 10 %

    Vanuatu 246 000  110 700 45 %Wallis-et-Futuna(France)*

    15 000 15 000 100 %

    EUROPE

    Europe centrale et orientaleAlbanie* 3 169 000 316 900 10 %

    Bulgarie 7 497 000 301 100 4 % 249 500 3 %

    Croatie 4 410 000 24 300 0,6 % 107 700 2 %

    Ex-Rép. yougoslavede Macédoine

    2 043 000 150 000 7 % 80 000 4 %

    Hongrie 9 973 000 40 200 0,4 % 46 400 0,5 %

    Lettonie 2 240 000 20 800 0,9 %

    Lituanie 3 255 000 67 000 2 % 61 200 2 %

    Moldavie* 3 576 000 894 000 25 %

    Pologne 38 038 000 447 800 1 % 622 500 2 %

    Rép. tchèque 10 411 000 153 900 1,5 % 93 600 0,9 %

    Roumanie 21 190 000 1 853 000 9 % 2 903 100 14 %

    Serbie 9 856 000 ND

    Slovaquie 5 412 000 75 500 1 % 46 400 0,9 %

    Slovénie 2 025 000 38 600 2 % 34 400 2 %

    Ukraine 45 436 000 285 800 0,6 %

    Europe de l’Ouest

    Andorre 87 000 34 900 40 % 26 100 30 %

    Autriche 8 387 000 406 400 5 % 497 200 6 %

    Belgique (total) 10 698 000 6 838 100 64 % 1 405 800 13 %

    Comm. françaisede Belgique

    4 505 000 4 415 000 98 %

    Chypre 880 000 36 600 4 % 73 800 8 %

    France (métropole) 62 637 000 62 483 600 100%

    Grèce 11 183 000 415 300 4 % 475 200 4 %

    Luxembourg 492 000 352 800 72 % 87 000 18 %

    Monaco* 33 000 25 800 78 %Suisse 7 597 000 3 827 300 50 % 1 599 300 21 %

    (a) Source : World Population Prospects : Te 2008 Revision Population Database , http://esa.un.org/unpp/, sauf pour Canada, Québecet Noueau-Brunswck : 2006, année du recensement et Communauté françase de Belgque : 2008, État.* : reprse des ancennes données en l’absence de noueau éléments.ND : non dsponble.Les pourcentages ont été arronds à la moté la plus proche (sauf ente 0 % et 1 %) et les chffres à la centane.

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    L’attenton du lecteur dot être partculèrement attrée sur deu pays pour lesquels la prse

    en compte – nouelle et systématque cette année – des données sur la connassance du franças

    (enquête « Eurobaromètre » 2005 et Adult Education Survey 2007 pour la Belgque et Recense-

    ment fédéral de 2000 pour la Susse) et l’ensegnement du et en franças (statstques natonales)a prooqué une augmentaton de l’estmaton du nombre de francophones. En effet, pour la Bel-

    gque comme pour la Susse, la langue françase est, selon la communauté lngustque à laquelle

    on appartent, apprse comme une langue étrangère (parfos très tôt) ou la seule langue de scola-

    rsaton ntale, ce qu nous a autorsé à compter précsément les uns et les autres en dstnguant

    les francophones (langue maternelle, très bonne et bonne connassance du franças, apprenants

    en franças pour les mons de 15 ans) des francophones partels (connassance basque, appre-

    nants du franças pour les mons de 15 ans). De plus, elle fat parte ntégrante de l’enronnement

    de la plupart des ctoyens, ce qu nfluence faorablement sa maîtrse, même partelle.

    Autre grand pays francophone européen, la France est tratée comme les années

    précédentes aec une dstncton entre la métropole et les départements, collecttés etterrtores d’outre-mer. Pour ces derners, en l’absence de données nouelles, les pourcentages

    présentés lors de l’édton précédente ont été applqués à la populaton de 20101 , en tenant

    compte, le cas échéant, des résultats de l’étude condute par l’équpe de chercheurs de l’AUF

    sur la stuaton du franças dans l’océan Inden (pour Mayotte et La Réunon).

    L’nfluence des données concernant l’ensegnement du franças sur notre estmaton est

    tout auss mportante pour les pays dans lesquels sa maîtrse en dépend entèrement. Leurs

    aratons à la hausse ou à la basse, que le lecteur retrouera dans les tableau de la parte

    consacrée à l’ensegnement, se retrouent dans les chffres présentés c. À ttre d’eemple,

    on peut cter les basses enregstrées en Bulgare, en Grèce, en Pologne ou en Roumane ;

    auss ben que les hausses (modestes) constatées en Hongre, en Ltuane et en Républque

    tchèque.

    Quelques pays dsposaent d’enquêtes spécfiques comprenant des données natonales sur

    la connassance des langues, dont le franças, que nous aons drectement reprses : Andorre2 ,

    Canada3 , Québec (Canada)4 , Noueau-Brunswck5 , Luembourg, Susse et Ukrane. Dans le cas

    de Monaco6 , le chffre fourn par le derner recensement ne concernat que la langue maternelle

    du répondant, ce qu, dans le contete monégasque, ne rend pas du tout compte du nombre

    réel de francophones.

    Pour certans pays, en l’absence de statstques ou d’enquêtes précses, nous aons chos

    de reprendre – lorsqu’elles étaent cohérentes aec les données antéreures, aec les chffres de

    1. Sauf menton contrare, le chffre retenu pour la populaton des pays et des terrtores est ssu de  WorldPopulation Prospects : Te 2008 Revision Population Database , http://esa.un.org/unpp/.

    2. Dans ce cas, l ’enquête ne comptablsat pas les enfants de zéro à quatre ans qu ont le franças commelangue maternelle.

    3. Réponse offi celle du Canada au questonnare de l’Obseratore selon les données du recensement de2006 concernant la connassance des langues offi celles (franças seulement + anglas et franças).

    4. Selon les données du recensement de 2006 concernant la connassance des langues offi celles (françasseulement + anglas et franças).

    5. Idem.6. Selon le recensement de 2008, le nombre de personnes dont la langue maternelle est le franças en

    Prncpauté s’élèe à 17 808 personnes, ce qu représente 57,2 % de la populaton.

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    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    l’ensegnement du et en franças dsponbles et aec d’autres constatatons7 – les estmatons

    proposées par les autortés natonales dans leurs réponses à notre questonnare (Arméne,

    Cambodge, Égypte, Gunée équatorale, Maurce, E-Rép. yougoslae de Macédone et

    Seychelles) ou, à défaut, celles suggérées par les réseau de coopératon culturelle etlngustque francophones (Burund, Cap-Vert, Djbout, Ghana, Gunée-Bssau, Haït, Laos,

    Lban, Madagascar, São omé et PrÍncpe, Taïlande, Vanuatu et Vetnam). Dans ces cas de

    figure, nous aons tenu compte, pour les pays de l’océan Inden, des résultats présentés par

    les chercheurs de l’AUF.

    Enfin, en l’absence totale de toute source, même peu fiable, nous aons préféré ne

    communquer aucune estmaton (Géorge et Serbe), sauf pour la Domnque et Sante-

    Luce, pays pour lesquels des obseratons drectes rapportées lors de mssons d’agents de

    l’OIF ont été jugées suffi samment crédbles, en rason, notamment, du nombre peu éleé de

    la populaton totale de ces terrtores.

    Note méthodologiqueDepus les années 1990, l’OIF assure une estmaton du nombre de francophones à l’échelle

    mondale. Dans les années antéreures, l reenat à chaque pays d’éaluer le nombre de

    personnes ayant une connassance de la langue françase, qu’elle sot partelle ou complète8.

    En cumulant les chffres obtenus d’un pays à l’autre, l’OIF fournssat le nombre estmé de

    francophones dans le monde. Ces estmatons de référence apparassaent cohérentes et réalstes.

    Il état néanmons possble de les actualser et d’amélorer la fiablté des chffres. En effet, pour

    certans pays, une mse à jour s’mposat car le nombre ou le pourcentage de francophones état

    systématquement reprs d’un rapport à l’autre. Pour d’autres pays, les estmatons semblaent

    sous-estmer ou surestmer le nombre de francophones. Dans le souc d’actualser et de fiablser

    ces données, l’OIF a chos de alder, par le bas de sources eternes, les estmatons des États.

    Comme l sera démontré dans cette note, le processus de aldaton a condut à apporter

    des modficatons à la définton même des francophones pour pluseurs pays, surtout afrcans.

    Cette modficaton est justfiée par le fat que les données dsponbles ne concernent pas tou-

     jours la connassance de la langue françase à l’oral mas plutôt à l’écrt. Par alleurs, toujours pour

    les pays afrcans, les nformatons ne concernaent pas les francophones âgés de mons de 10 ans.

    Par conséquent, pour pluseurs pays, le pourcentage de francophones a dû être calculé au

    moyens de deu méthodes d’estmaton qu ont être précsées c-dessous. Ce changement de

    définton et la réducton du champ d’obseraton à la populaton des 10 ans et plus entraînent

    une forme de cassure entre les estmatons présentées dans les derners rapports et celles de ce-

    lu-c. Les estmatons présentées c s’nscrent donc dans une nouelle démarche de aldaton

    et de fiablsaton plutôt que dans le processus de contnuté nstauré depus les années 1990.

    7. La grlle d’obseraton étable par le professeur Robert Chaudenson, dont les résultats ont été publéspour pluseurs pays dans Robert Chaudenson et Dorothée Rakotomalala (coordonnateurs), Situationslinguistiques de la Francophonie. État des lieux , réseau « Obseraton du franças et des langues natonales » del’Agence unerstare de la Francophone, 2004, nous a partculèrement ser dans ce cas.

    8. Les États et gouernements membres et obserateurs de l’OIF étaent sass offi cellement parun questonnare comportant, entre autres, la queston suante : « Quelle est l’estmaton du nombrede francophones? Précser : Francophones (personnes capables de fare face, en franças, au stuatonsde communcaton courante) et Francophones partels (personnes ayant une compétence rédute en franças,leur permettant de fare face à un nombre lmté de stuatons). »

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    La comparason entre les estmatons produtes antéreurement et celles-c est par conséquent

    déconsellée dans le cas de pluseurs pays. C’est par le recours à tros grandes sources de données

    que ce noueau processus de aldaton a pu être ms en œure.

    Sources de donnéesÀ quelques eceptons près, estmer le nombre de francophones dans les États membres et

    obserateurs n’est pas une tâche facle. Peu de pays ont à leur dsposton une base de données

    qu présente un olet très élarg sur la connassance des langues, quelle qu’en sot la définton.

    Pour analyser les estmatons produtes par les pays, tros sources de données ont été moblsées :

    les recensements, les enquêtes sur des thèmes ders ayant en commun de permettre d’ndure

    des nformatons sur la connassance du franças et les données sur l’éducaton.

    RecensementsDans la majorté des pays membres et obserateurs, un recensement de la populaton est

    effectué tous les cnq ou 10 ans et les données sont mses à la dsposton des requérants surdemande. Les recensements consttuent une source de données déale pour produre des

    estmatons car les questonnares sont normalement rempls par l’ensemble des habtants du

    terrtore, ce qu nous fournt un portrat complet et totalement représentatf de la populaton

    à l’étude. D’un pays à l’autre, les questons posées dans les recensements arent. Certans

    recensements tennent sur une page alors que d’autres contennent pluseurs questons répartes

    sous dfférents thèmes. Cependant, ms à part le recensement canaden qu compte un olet

    lngustque très détallé, peu de recensements comportent plus d’une queston sur les langues.

    Dans la majorté des recensements européens et asatques, une seule queston est

    posée sur la langue. rès souent, l s’agt d’une queston portant sur la langue maternelle.

    Cependant, cette seule queston n’est pas suffi sante pour alder les estmatons du nombre

    de francophones car dans la très grande majorté des pays membres et obserateurs de l’OIF,la langue françase n’est pas la prncpale langue maternelle des habtants. Par conséquent,

    l n’est pas possble de repérer au moyen de cette seule queston les gens qu connassent

    peut-être la langue françase mas qu déclarent une autre langue maternelle. Il s’agt là d’une

    part très mportante des francophones dans le monde.

    Dans quelques recensements figure une queston sur la langue maternelle et sur la

    langue d’usage au foyer. Les réponses à cette queston nous permettent d’dentfier des

    francophones supplémentares, c’est-à-dre les francophones qu n’ont pas le franças comme

    langue maternelle mas qu parlent cette langue à la mason. outefos, dans pluseurs pays, ces

    francophones « supplémentares » sont peu nombreu et ne représentent pas l’ensemble des

    francophones qu connassent la langue françase ben qu’elle ne sot n leur langue maternelle

    n leur langue d’usage au foyer. Les résultats obtenus ne sont donc pas non plus suffi santspour alder les estmatons.

    Dans certans pays, dont la Hongre, la Ltuane et la Lettone, s’ajoute à la queston sur la

    langue maternelle une queston sur la connassance d’autres langues. Le répondant est dès

    lors en mesure d’affi rmer s’l connaît une autre langue que sa langue maternelle, et de précser

    laquelle ou lesquelles. Par ce bas, l est asément possble de alder les estmatons du nombre

    de francophones, pusqu’est réélé le nombre de personnes qu ont une connassance de la

    langue françase, que le franças sot langue maternelle ou non. Malheureusement, peu de

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    19

    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    pays posent une telle queston à l’occason de leurs recensements, ce qu nous contrant à

    utlser d’autres sources pour procéder à la aldaton des estmatons.

    Dans quelques pays afrcans, une queston sur la langue d’usage ou sur la langue couram-

    ment parlée est ajoutée. Ces deu questons ne permettent d’estmer que très sommarementle nombre de francophones, car ne peuent pas être comptablsés ceu qu n’utlsent pas

    le franças à la mason ou qu parlent plus couramment une autre langue. Cependant, dans

    quelques États, une queston sur la langue dans laquelle le répondant sat lre et écrre est pré-

    sente. Sachant que le franças n’est qu’à de très rares eceptons près une langue maternelle et

    qu’l est apprs à l’école, le nombre de personnes alphabétsées en franças recoure la quas-

    totalté des francophones. outefos, comme précsé plus lon, le fat d’utlser cette arable

    amène à modfier la définton des francophones dans certans États afrcans.

    Dans pluseurs pays afrcans, les recensements sont une ecellente source de données

    pusqu’ls permettent de dénombrer les francophones alphabétsés qu consttuent, comme

    dt précédemment, la part majortare des francophones locau. outefos, pluseurs de ces

    recensements ne sont pas très récents. En Europe, les recensements sont généralement produtstous les 10 ans alors que dans certans pays afrcans, les nteralles de temps ntercenstares ne

    sont pas constants. De plus, étant donné que la comptablsaton et l’analyse des questonnares

    prennent du temps, l n’a pas toujours été possble dans le présent rapport de alder le

    dénombrement des francophones aec les tout derners recensements produts (cas du

    Burund). Malgré ces nconénents, l n’en reste pas mons que plus de 20 pays membreset observateurs de l’OIF possèdent une base de données tirée des recensements oùdes arables sur la connassance des langues sont dsponbles et suffi santes pour aancer desestmatons fiables pour quelques pays afrcans et européens ans que pour le Canada.

    Enquêtes

    Pour beaucoup de pays, les questons posées sur les langues dans les recensements ne sontpas suffi santes pour estmer le nombre de francophones . Par conséquent, pour étayer ses

    estmatons, l’OIF a eu recours au données trées d’enquêtes réalsées dans certans pays

    européens et afrcans. Les enquêtes, quel qu’en sot le thème, s’adressent généralement à une

    classe d’âge précse de la populaton. La nature de l’nformaton are en foncton du thème

    de l’enquête et des questons qu y sont relées. Très peu d’enquêtes natonales contennent un

    olet lngustque. Pour paller cette lacune, dans le cas des pays européens, l’OIF s’est fondée sur

    les résultats trés de deu enquêtes réalsées par Eurostat dans plus d’une ngtane de pays au

    cours des dernères années. Dans le cas des pays afrcans, les Enquêtes démographques et de

    santé (EDS), financées par l’Agence amércane pour le déeloppement nternatonal (USAID)

    et réalsées dans plus de 85 pays, collectent entre autres des données sur la scolarsaton et

    l’alphabétsaton. Ben qu’aucune queston ne sot drectement posée sur la connassance deslangues, des nformatons obtenues sur l’alphabétsaton permettent d’éaluer ndrectement

    le nombre de francophones pour pluseurs pays afrcans dans lesquels le franças est la langue

    d’ensegnement.

    Au total, les données d’enquêtes auront perms de alder les estmatons du nombre de

    francophones dans près d’une qunzane de pays afrcans et d’une ngtane de pays européens.

    Ben souent, ces enquêtes ne concernent pas l’ensemble de la populaton et les

    questons sont régulèrement posées au gens âgés de 15 ans et plus. Dès lors, pour dresser

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    un portrat de l’ensemble de la populaton francophone, l a fallu moblser des données sur

    l’éducaton, et plus précsément sur le nombre d’élèes nscrts à des cours de franças, langue

    d’ensegnement, langue seconde ou langue étrangère.

    Données concernant l’éducationUne secton des questonnares adressés par l’OIF au États portat sur l’éducaton. Dans cette

    secton, l état demandé d’nscrre le nombre d’élèes receant des cours en franças ou des cours

    de franças langue seconde/étrangère et ce, pour les neau prmare, secondare et supéreur.

    Pour certans pays, notamment dans le cas des pays européens, ces données ont perms d’estmer

    le nombre des « jeunes francophones », c’est-à-dre des francophones âgés de mons de 15 ans.

    Dans les pays où le franças est la langue d’ensegnement, nous aons également obtenu le

    nombre de jeunes francophones par le bas des données dffusées en lgne par l’Insttut de

    statstque de l’Unesco (ISU)1. Chaque année, l’ISU collecte de nombreuses données concernant

    une multtude de arables lées à l’éducaton dans tous les pays du monde. Ces données

    sont communquées par les mnstères de l’Éducaton et sont lbres d’accès. Dans certanscas, les données de l’ISU ont perms de confirmer les données communquées par les États.

    Par le bas des tros sources précédemment éoquées, nous aons été en mesure de alder

    les estmatons de près de 50 pays des contnents amércan, européen, afrcan et asatque.

    Malheureusement, pour près d’une ngtane de pays, l n’aura pas été possble de fare aboutr

    le processus de aldaton, faute de données. Pour ces pays, nous aons donc dû appuyer nos

    estmatons sur les chffres fourns dans les derners rapports portant sur le nombre d’apprenants,

    le tau de scolarsaton et sur certanes enquêtes réalsées par les réseau de chercheurs de

    l’Agence unerstare de la Francophone. La méthodologe sue pour produre ces estmatons

    are d’une régon du monde à l’autre. En effet, en foncton des données dsponbles et du statut

    de la langue dans chaque pays, une méthodologe adaptée deat être applquée. Dans la sute

    de ce chaptre sont précsées la méthodologe et les sources de données utlsées. La défintondes francophones et les résultats obtenus pour certans pays sont également commentés.

    Afrique et Moyen-OrientDénombrer les francophones en Afrque et au Moyen-Orent est très complee car le

    statut de la langue françase are énormément d’un pays à l’autre. Alors que dans certans

    pays, le franças est la seule langue offi celle, dans d’autres l est une des langues offi celles et

    dans d’autres encore, l n’a aucun statut. Il en est de même pour la langue d’ensegnement.

    Certans pays membres ou obserateurs ont un système d’éducaton où le franças est la

    seule langue d’ensegnement, d’autres offrent une éducaton en franças à partr d’un certan

    neau scolare seulement, en alternance aec une autre langue du pays. Dans d’autres pays

    enfin, le franças est unquement ensegné comme langue étrangère. Conséquemment,sachant en plus que le type de données dsponbles are largement d’un pays à l’autre, l est

    mpossble d’applquer une méthode d’estmaton unforme pour cette trentane de pays.

    Pour chosr la méthodologe approprée à chaque pays, cet ensemble a été dsé en deu

    catégores : une premère catégore de pays où le franças est la seule langue d’ensegnement

    et où une premère méthode d’estmaton ndrecte a été applquée ; une seconde catégore

    de pays où le franças n’est pas la seule langue d’ensegnement ou ben est ensegné à

    1. http://www.us.unesco.org/e.php?ID=2867_201&ID2=DO_OPIC.

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    21

    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    ttre de langue étrangère et pour lesquels une méthodologe beaucoup plus smple a suffi .

    Ben édemment, cette catégorsaton suppose l’obtenton de données eternes pour

    produre les estmatons. Ans, pluseurs pays ont dû être placés dans une catégore « Autres »

    pour laquelle la méthode d’estmaton est mons rgoureuse et un peu plus subjecte.Cette catégore est reprse en fin de secton car elle ne comprend pas unquement des pays

    afrcans.

    Pays où le français est la seule langue d’enseignementDans les pays où le franças est la seule langue d’ensegnement, même s les données drectes

    sur la connassance des langues sont nsuffi santes, nous sommes en mesure d’éaluer assez

     justement le nombre de francophones par le bas de données sur l’éducaton. Pusque les

    nddus apprennent le franças à l’école (où le franças est la seule langue d’ensegnement),

    la populaton des francophones équaut à peu près à la populaton scolarsée du pays. Par

    conséquent, dès lors que le recensement donne le nombre de personnes alphabétsées, le

    nombre appromatf de francophones est connu. Certes, le neau de compétence are enfoncton du nombre d’années d’études, mas cette arable permet tout de même de dresser

    un portrat assez complet et réalste de la stuaton. Dans pluseurs pays afrcans où le franças

    est la seule langue d’ensegnement, sot les recensements ne contenaent pas de queston sur

    la langue d’alphabétsaton, sot ls dataent de pluseurs années, ore de plus d’une décenne.

    L’objectf ultme de notre eercce étant de produre des estmatons qu soent les plus justes

    et les plus actuelles possble, une autre source de données a été moblsée, à laquelle a été

    applquée une méthode d’estmaton ndrecte.

    Méthode d’estimation indirecteL’objectf de cette méthode est d’estmer le pourcentage de personnes qu ont une

    connassance de la langue françase, qu’elle sot partelle ou complète, dans les pays afrcansoù le franças est la prncpale langue d’ensegnement. Elle a été déeloppée par une étudante

    démographe, Camlle Bouchard-Coulombe, grâce à une bourse du mnstère des Relatons

    nternatonales du Québec ; cette étudante a effectué un stage professonnel à l’Obseratore

    de la langue françase. Sa méthode a été aldée par Rchard Marcou, responsable de l’ODSEF,

    partenare de l’OIF.

    Dans pluseurs pays afrcans, les données ssues des recensements ou des enquêtes ne nous

    permettent pas d’estmer drectement la proporton de personnes ayant une connassance

    de la langue françase car aucune queston n’est posée sur le sujet. Pour paller cette lacune,

    Camlle Bouchard-Coulombe s’est basée sur le traal de Moussa Bougma2. Dans son étude,

    M. Bougma a utlsé les données des recensements burknabés de 1985, 1996 et 2006 dans

    le but d’analyser l’éoluton des dynamques lngustques au Burkna Faso. Sachant que lefranças est la langue offi celle du pays mas que pluseurs autres langues détennent le statut

    de langues natonales ou locales, l s’est, entre autres, ntéressé à la place du franças dans cette

    socété par rapport au autres langues en consdérant les arables sur l’alphabétsaton et la

    langue couramment parlée.

    2. Moussa Bougma, Dynamique des langues locales et de la langue française au Burkina Faso : un éclairageà travers les recensements généraux de la population (1985, 1996 et 2006) , rapport de recherche de l’ODSEF(Obseratore démographque et statstque de l’espace francophone), Unersté Laal, Québec, 2010, http://www.odsef.fss.ulaal.ca/Upload/odsef_rrmbougma2010._18022010_110928.pdf.

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    À partr des données du recensement burknabé de 1985, M. Bougma (2010) a élaboréune grlle dans laquelle la proporton des personnes alphabétsées en franças est nscrte

    en foncton du nombre d’années d’études et du groupe d’âge (tableau 1). Le tableau tent

    unquement compte de la populaton âgée de 10 ans et plus. Par eemple, s nous nousréférons à cette grlle, nous saons que sur 100 personnes âgées de 35 à 44 ans et qu

    ont poursu tros années d’études, 71,86 d’entre elles sont alphabétsées en franças.

    Cette grlle nous démontre donc que nous pouons estmer ndrectement le nombre

    de personnes alphabétsées en franças même s nous n’aons pas l’nformaton. Pour ce

    fare, l suffi t de créer, pour un pays afrcan donné, un tableau dans lequel l’effectf de

    populaton est catégorsé selon le groupe d’âge et le nombre d’années d’études (tableau 2).

    Une fos ce tableau produt, nous applquons les proportons de M. Bougma (2010)  àl’effectf correspondant. Prenons l’eemple où nous saons que 2 620 personnes ont entre10 et 24 ans et ont su cnq années d’études. Sachant que 95,14 % (tableau 1) de ces

    personnes sont alphabétsées en franças , l suffi t de fare le calcul 2 620 95,14 % pour

    saor que sur ces 2 620 personnes 2 493 sont réellement alphabétsées en franças. Unefos ce calcul fat pour chaque cellule du tableau (tableau 3), nous addtonnons l’ensemble

    des effectfs obtenus. Cette somme nous donne concrètement le nombre de personnes

    que nous estmons de façon ndrecte comme alphabétsées en franças. En dsant le

    nombre d’nddus que nous estmons alphabétsés en franças par la populaton totale,

    nous obtenons le pourcentage des personnes qu ont une connassance du franças pour

    un pays afrcan donné (tableau 4).

    TABLEAU 1 : PROPORTION % DES PERSONNES ALPHABÉTISÉES EN FRANÇAISEN FONCTION DU NOMBRE D’ANNÉES D’ÉTUDES SELON LESGROUPES D’ÂGE AU RECENSEMENT DE 1985

    Nombred’annéesd’études

    Groupe d’âge

    10-24 25-34 35-44 45-54 55+ otal

    0 0,03 0,09 0,06 0,08 0,05 0,06

    1 31,89 32,25 36,90 38,54 34,62 32,49

    2 44,57 44,60 45,84 47,16 46,69 44,72

    3 68,04 70,56 71,86 66,75 63,62 68,62

    4 87,50 85,97 84,15 83,68 79,59 87,11

    5 95,14 93,42 92,23 92,47 88,39 94,76

    6 97,76 96,82 96,44 95,88 92,53 97,35

    7 99,13 96,03 97,81 92,09 96,92 98,81

    8 99,09 95,93 96,23 93,55 93,18 98,58

    9 98,83 96,38 97,19 97,93 89,33 98,32

    10 98,56 96,62 97,12 96,92 94,18 97,84

    11 99,17 95,51 96,06 96,90 95,65 98,28

    12 99,09 96,28 97,10 93,44 98,15 98,26

    13+ 99,31 97,96 95,62 93,20 93,20 98,30

    Source : M. Bougma, op. cit. , 2010, p. 61.

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    23

    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    TABLEAU 2 : POPULATION FICTIVE RÉPARTIE SELON LE GROUPE D’ÂGEET LE NOMBRE D’ANNÉES D’ÉTUDES

    Nombred’annéesd’études

    Groupe d’âge10-24 25-34 35-44 45-54 55+ otal

    0 8 200 6 944 4 711 3 843 5 111 52 780

    1 597 184 94 53 42 3 925

    2 1 479 499 248 146 116 4 915

    3 2 178 554 228 155 110 4 585

    4 2 448 522 260 102 78 3 945

    5 2 620 935 516 257 176 4 711

    6 1 945 445 246 202 208 3 078

    7 1 821 227 169 52 24 2 298

    8 1 287 272 227 46 37 1 871

    9 1 143 347 348 81 56 1 97910 773 225 211 94 79 1 385

    11 461 99 77 39 18 696

    12 476 205 189 149 27 1 046

    13+ 550 564 328 231 100 1 774

    Total 25 978 12 023 7 852 5 450 6 183 88 986

    TABLEAU 3 : POPULATION FICTIVE ALPHABÉTISÉE EN FRANÇAIS UNE FOISLES PROPORTIONS CORRESPONDANTES APPLIQUÉES

    Nombred’annéesd’études

    Groupe d’âge

    10-24 25-34 35-44 45-54 55+ otal

    0 2 6 3 3 3 17

    1 190 59 35 21 14 319

    2 659 223 114 69 54 1 119

    3 1 482 391 163 103 70 2 210

    4 2 142 449 218 85 62 2 956

    5 2 493 874 476 237 156 4 236

    6 1 901 430 237 194 192 2 9547 1 805 218 166 48 23 2 260

    8 1 275 261 219 43 34 1 8329 1 130 335 338 79 50 1 932

    10 762 217 205 91 75 1 350

    11 458 95 74 38 17 682

    12 471 197 184 139 27 1 019

    13+ 547 552 313 216 93 1 721

    Total 15 317 4 308 2 745 1 366 871 24 608

    N.B. : Les totau ne correspondent pas toujours à la somme de l eurs éléments consttuants en rason de la suppresson des chffresaprès la rgule.

    N.B. : Les totau ne correspondent pas toujours à la somme de leurs éléments consttuants en rason de la suppresson des chffresaprès la rgule.

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    24

    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    TABLEAU 4 : ESTIMATION DE LA PROPORTION DE FRANCOPHONES

    Individus alphabétisés en français 24 608

    Population totale (10 ans et plus) 57 486

    Population totale 88 986

    Population francophone(rapportée à la population 10 ans +)

    42,8 %

    Population francophone(rapportée à la population totale)

    27,8 %

    Pays à l’étudeNous aons été en mesure d’applquer cette méthode à 13 pays afrcans car ben quecertans pays aent un système d’éducaton où le franças est la seule langue d’ensegnement,faute de données sur l’éducaton, ces pays ont dû être classés dans la catégore « Autres »,déeloppée dans une autre secton. Les pays à l’étude sont les suants : Bénn – Burkna

    Faso – Centrafrque – Congo – Congo (Républque démocratque du) – Côte d’Iore –Gabon – Gunée – Mal – Nger – Sénégal – chad – ogo.

    SourcesComme mentonné, pour applquer la méthode d’estmaton ndrecte, l faut smplementbâtr un tableau dans lequel la populaton de chaque pays est catégorsée en foncton dugroupe d’âge des nddus et du nombre d’années d’études attent. Pour dresser ces tableauont été eplotées les données des fichers « ménages » des enquêtes EDS. Ces enquêtes ontété réalsées dans plus de 85 pays et concernent prncpalement la fécondté, la mortaltéet la santé des nddus nterrogés. Fnancées par la Unted States Agency for InternatonalDeelopment (USAID), elles collectent une multtude d’nformatons sur chacun desmembres des ménages étudés, qu forment un échantllon représentatf de la populaton,

    et sont utlsées au fins de nombreuses études. Dans chacune des études sont posées desquestons sur l’éducaton. À partr des arables h108 (éducaton en année) et h105 (âge),l est très facle de construre le tableau de base auquel applquer ensute les proportons deM. Bougma. Pour pluseurs pays à l’étude, dfférentes enquêtes EDS ont été réalsées dansles 15 dernères années. Par conséquent, dans pluseurs pays, le nombre de francophones apu être estmé à deu moments précs dans le temps. Lorsque nous dsposons de ces deuestmatons, nous aons actualsé le pourcentage de francophones en 2010 à l’ade d’uneprojecton lnéare. Dans les cas où nous ne dsposons pas de deu enquêtes, nous aonsdû applquer le tau ressortant de l’enquête dsponble à la populaton de 2010 du payscorrespondant.

    Pour quelques pays ctés dans cette secton, des données trées d’un recensement ou

    d’enquêtes natonales permettaent d’estmer le nombre de francophones. La méthoded’estmaton ndrecte leur a également été applquée dans le but de comparer les résultatsde cette méthode au résultats trés des recensements et des enquêtes, et de s’assurer ansde la aldté de la méthode d’estmaton ndrecte. En comparant les données natonalesbénnoses, burknabées et sénégalases au résultats obtenus à l’ade des enquêtes EDS et dela méthode d’estmaton ndrecte, nous aons constaté que les estmatons du nombre desfrancophones étaent les mêmes. La fiablté de cette nouelle méthodologe d’estmaton dunombre de francophones dans les pays où le franças est la seule langue d’ensegnement setroue donc érfiée.

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    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    LimitesBen que cette méthode permette d’estmer ndrectement le nombre de francophones dansdes pays où, à premère ue, l état mpossble de le fare drectement à partr des données

    dsponbles, elle comporte néanmons certanes lmtes qu’l conent de précser.

    Francophones âgés de 10 ans et plusDe nombreuses études, dont celles de M. Bougma (2010) et de l’Unesco, démontrent qu’l fautenron quatre à s années d’études pour être à l’ase dans une langue. Sachant que les enfantsentrent à l’école ers s ans, ls commenceraent donc à maîtrser la langue françase ers l’âge de10 ans. Par conséquent, nous pouons alablement les consdérer comme francophones à partrde cet âge. N’ayant pas de données sur la connassance des langues à l’oral, quel que sot l’âge,nous n’aons pas d’autre cho que de baser nos estmatons sur des données de scolarsaton.Par le fat même, nos francophones ne peuent théorquement pas aor mons de 10 ans. Enestmant la populaton francophone âgée de 10 ans et plus, deu cho se présentent à nous.Nous pouons sot présenter la proporton de francophones (âgés de 10 ans et plus) par rapportà la populaton totale, sot la rapporter à la populaton totale âgée de 10 ans et plus. Selon l’une oul’autre opton, les résultats sont grandement modfiés dans les pays afrcans où la populaton esttrès jeune. Prenons, par eemple, le cas du Congo où plus de deu mllons de personnes âgées de10 ans et plus sont estmées francophones. Rapporté à la populaton totale, le nombre permet deconclure que 56 % de la populaton congolase est francophone en 2010, alors que la proportonde francophones état estmée à 60 % dans le derner rapport. S ce nombre est rapporté au totaldes personnes âgées de 10 ans et plus, la proporton de francophones s’élèe à 78 %.

    Francophones et alphabétisationDans les rapports précédents, les francophones étaent défins en foncton de leur capactéà s’eprmer en franças. Une personne ne sachant n lre n écrre cette langue, dans la

    mesure où elle la parlat, état tout de même consdérée comme francophone. Par le basde la méthode d’estmaton ndrecte ne peuent être prs en compte que les francophonessachant lire et écrire le français. Ce qu pose problème, notamment en Côte d’Iore, où laproporton de francophones « nformels », c’est-à-dre de personnes parlant le franças masne sachant n le lre, n l’écrre, semblerat assez mportante. outefos, très rares sont les paysoù des données sur l’apttude des gens à parler le franças sont dsponbles. Conséquemment,en ayant recours à cette méthode d’estmaton ndrecte, nous sommes conduts à modfierla définton des francophones dans tous les pays afrcans où nos estmatons sont produtesà partr de données lées à la scolarsaton. Sont donc défins comme francophones tous ceuqu saent lre et écrre la langue françase, ndépendamment du neau de compétence.

    Une seule catégorie de francophones

    Dans les rapports précédents, les francophones étaent scndés en deu catégores. Dans lapremère catégore se trouaent les francophones défins comme personnes « capables defare face, en franças, au stuatons de communcaton courante ». Dans la deuème catégorefiguraent les « francophones partels », c’est-à-dre les personnes « ayant une compétencerédute en franças, leur permettant de fare face à un nombre lmté de stuatons ». La méthoded’estmaton ndrecte ne nous permet pas de dstnguer auss asément deu catégores defrancophones. Certes, l serat possble de consdérer tous les gens ayant acheé le cycle d’étudesprmares comme francophones, et comme francophones partels tous ceu qu n’ont pas termnéleurs études prmares. Cependant, comme déjà précsé, la méthode ne permet pas d’éaluer le

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    neau de compétence des nddus concernés. Par conséquent, l serat totalement arbtrare etsubjectf de dser les francophones en deu catégores en foncton du nombre d’années d’études,d’autant que les âges d’entrée et de sorte comme les tau de redoublement sont arables. Nous

    aons donc fat le cho de grouper en une seule catégore tous les francophones estmés à partrde cette méthode, donc tous les francophones ssus de pays où le franças est la seule langued’ensegnement et pour lesquels nous dsposons de données trées des enquêtes EDS.

    ExemplesLe recours à cette nouelle méthodologe entraîne une forme de cassure aec les estmatons

    publées dans les derners rapports. En effet, pusque la méthodologe, la définton et la populaton

    étudée ne sont plus les mêmes, nous ne pouons pas comparer les estmatons de 2010 à celles

    présentées antéreurement. Dans les rapports précédents, les estmatons étaent communquées

    par les États sans que les sources soent précsées. Une des egences du présent rapport état de

    alder ces estmatons au moyen de sources fiables et actuelles. Conséquemment, pour certans

    pays comme le Burkna Faso, les estmatons antéreures ont dû être reues à la hausse. Alors que

    5 % des Burknabés étaent consdérés comme francophones dans le derner rapport, l’utlsatonde nouelles sources de données a perms de confirmer qu’en réalté 20 % des Burknabés sont

    francophones en 2010 et que 30 % de la populaton burknabée âgée de 10 ans et plus est

    francophone. Pour d’autres pays, on constate que les précédents rapports manquaent de précson

    dans l’estmaton. Par eemple, au Sénégal, où 31 % de la populaton état estmée francophone en

    2006-2007 (dont 21 % de francophones partels), les nouelles données nous permettent d’estmer

    les francophones, sans dstncton de neau, à 24 % de la populaton totale et à 35 % de la populaton

    âgée de 10 ans et plus. Pour d’autres pays encore, comme le Mal, les estmatons des derners

    rapports se trouent confirmées. 16 % des Malens étaent consdérés comme francophones dans

    le derner rapport ; ls représentent 18 % de la populaton totale en 2010.

    Les estmatons produtes cette année s’nscrent daantage comme un « noueau

    départ » plutôt que dans un processus de contnuté. Ben qu’elles ne permettent pas, en toutergueur, de mesurer l’éoluton du nombre de francophones pour les pays consdérés depusle derner rapport, en contreparte, elles permettent de alder la plupart des estmatonsprodutes antéreurement et d’aor une mage plus juste, ben que mnmalste, de la stuaton.

    Pays où le français n’est pas la seule langue d’enseignement,ou bien est enseigné à titre de langue étrangère ou secondeDans les pays où le franças n’est pas la seule langue d’ensegnement et où l est ensegné à ttre delangue étrangère/seconde, c’est l’estence de données natonales sur la connassance des languesqu a rendu possble l’estmaton des francophones. Cnq pays sont concernés par cette méthodede aldaton : Cameroun – Comores – Maroc – Maurtane – Rwanda.

    Ms à part pour le Cameroun, l’ensemble des données permet de alder les estmatons tréesdes recensements natonau. Dans le cas du Cameroun, les données proennent de la trosèmeenquête camerounase auprès des ménages 2007 (ECAM3). Ben entendu, d’un pays à l’autre,les questons figurant dans les recensements ne sont pas les mêmes. Dans le cas du Camerounet des Comores, les estmatons du nombre de francophones ont pu être aldées au moyen dedonnées concernant la langue dans laquelle les habtants saent lre et écrre. Au Cameroun etau Comores, la queston a été posée au gens âgés de 15 ans et plus. Pour les tros autres pays(le Maroc, la Maurtane et le Rwanda), des nformatons étaent dsponbles sur la/les langue(s)parlée(s) par les répondants. Au Maroc et en Maurtane, la queston état posée au nddus âgés

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    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    de 10 ans et plus, et au Rwanda, au nddus de tous âges. Grâce à ces données, les estmatonsdu nombre de francophones dans ces cnq pays d’Afrque ont pu faclement être aldées.

    LimitesL’utlsaton de ces données permet de confirmer ou d’aancer des estmatons à partr de chffrescrédbles et fiables. Leur eplotaton troue cependant deu lmtes. Premèrement, à l’ecep-ton du Rwanda (où la queston état posée à toute la populaton), nous sommes contrantsd’estmer le nombre de francophones à partr d’un certan âge, sot 10 ans ou 15 ans. Il estra qu’un nombre très fable d’enfants de mons de 10 ans sont susceptbles d’être consdéréscomme francophones, surtout dans un pays où le franças n’est pas la langue d’ensegnement.En reanche, dans le cas du Cameroun et des Comores, où le nombre de francophones est es-tmé en tenant compte unquement des personnes âgées de 15 ans ou plus, l s’agt d’une raelacune que nous n’aons pas les moyens de combler. Nous pourrons certes utlser les donnéessur l’éducaton, mas ne dsposant pas de données par groupe d’âge, l nous est dffi cle d’estmerle nombre de francophones comorens et camerounas âgés de 10 à 15 ans. Deuèmement,

    les données n’étant pas les mêmes d’un pays à l’autre, la définton du mot « francophone »peut également arer selon les pays. Alors qu’au Cameroun et au Comores, les francophonessont défins comme ceu sachant lre et écrre en franças, au Maroc, en Maurtane et auRwanda, ls sont défins comme ceu qu parlent la langue françase, à quelque neau decompétence que ce sot. Là encore, dans le premer cas, l y a un rsque de sous-estmaton dunombre de francophones.

    La vigilance s’imposeIl faut être très glant dans l’analyse des résultats car ls ne sont pas forcément comparablesaec les résultats présentés dans les derners rapports. Pusque les estmatons concernent lapopulaton âgée de 10 ou 15 ans et plus, l est mpossble de les nclure dans une perspectede contnuté aec les estmatons dffusées dans les années antéreures. À ttre d’eemple,alors que 45 % de la populaton camerounase état estmée francophone dans le rapport de2006-2007, les données de l’enquête camerounase nous ont perms de constater que, benque 36 % de la populaton camerounase totale sot alphabétsée en franças, ce sont en fat60 % des Camerounas âgés de 15 ans et plus qu le sont dans cette langue.

    EuropeEn Europe, horms les États et gouernements où le franças est langue offi celle (souent aucôtés d’autres langues), le statut de la langue françase est celu de langue étrangère. Il a doncété plus smple de alder les estmatons du nombre de francophones car nous aons appl-qué une méthode unforme à l’ensemble des pays à partr des  données (peu nombreuses) dequelques enquêtes natonales et européennes sur l’éducaton. Des estmatons sur le nombre

    de francophones ont ans été produtes pour 19 des 26 pays européens.

    SourcesÀ l’ecepton des données sur l’éducaton, les pays européens sont peu nombreu à fournrdes données natonales de nature lngustque, que ce sot par le bas des recensements oudes enquêtes natonales. Pratquement aucune donnée concernant la connassance de lalangue françase n’est dsponble. Et lorsque des données sont dsponbles, elles concernentdaantage la langue maternelle ou la langue d’usage au foyer. Ces deu arables ne noussuffi sent donc pas pour produre des estmatons réalstes du nombre de francophones à

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    1Panorama chiffré

    CHAPIRE

    l’échelle natonale d’un pays. outefos, à l’échelle européenne, des données sur les langues sont

    dsponbles a deu enquêtes réalsées par Eurostat. Comme ces enquêtes contennent des

    arables concernant le neau de connassance de la langue françase, l nous a été possble de

    classer les francophones en deu catégores (« francophones » et « francophones partels »)ans que précédemment. Par conséquent, en Europe, la définton des francophones reste

    dentque à celle donnée dans les derners rapports.

    Enquête Eurobaromètre 63.4 : Les Européens et les languesEn 2005, Eurostat a aé l’une de ces enquêtes Eurobaromètre1 sur la connassance des

    langues dans plus de 25 États membres de l’Unon européenne, ans qu’en Bulgare, Croate,

    Roumane, urque et dans la communauté chyprote turque (pays alors canddats à l’UE).

    Dans chaque pays, un échantllon représentatf de la populaton âgée de 15 ans et plus a été

    nterrogé. Des questons concernant la langue maternelle ans que la connassance d’autres

    langues (aec des précsons sur les neau de compétence) lu ont été adressées. Lorsque

    les partcpants affi rmaent aor la connassance d’une langue étrangère, ls deaent qualfierleur neau de connassance en chosssant parm tros réponses : basque, bon ou très bon.

    À partr des résultats de cette enquête, nous aons été en mesure d’estmer la proporton de

    gens âgés de 15 ans et plus qu sot ont le franças comme langue maternelle, sot ont une

    connassance partelle ou complète de cette langue à ttre de langue étrangère.

    Enquête sur l’éducation des adultesEn 2007, Eurostat a réalsé une enquête sur l’éducaton des adultes dans 29 pays européens2.

    L’objectf état de collecter des données sur l’éducaton tout au long de la e des adultes âgés

    de 25 à 64 ans ant dans des ménages prés. Cette enquête a le grand aantage d’aor

    concerné un échantllon assez mportant des populatons européennes et de contenr un

    olet sur la connassance des langues. Une fos de plus, les partcpants deaent précser leur

    langue maternelle, les langues étrangères qu’ls maîtrsaent ans que leur neau de connassance

    (basque, bon, très bon).

    Enquête suisseLa Susse n’étant n membre de n canddate à l’Unon européenne, Eurostat n’a pas réalsé

    les deu enquêtes précédemment mentonnées sur ce terrtore. outefos, dans le cadre

    d’un programme natonal de recherche nttulé « Dersté des langues et compétences

    lngustques en Susse », une enquête sur les condtons faorables et défaorables au

    multlngusme3 a été produte en 2006. Le questonnare a été adressé à un échantllon

    représentatf de la populaton âgé de plus de 18 ans. Dans le cadre de cette enquête, l a

    été possble de récolter des données par neau sur   la connassance de la langue françasedans les régons lngustques susses. Les questons sur la connassance du franças étaentposées à tous les Susses qu n’aaent pas le franças comme langue maternelle. Pour paller

    cette lacune, nous aons auss eu recours au données sur la langue maternelle trées du

    recensement susse de 2000.

    1. Eurostat, « Les Européens et les langues », Eurobaromètre Spécal 237 – Vague 63.4 – NS Opnon &Socal, 2005, http://www.dglf.culture.gou.fr/rapport/eurobarometre.pdf.

    2. Eurostat, Adult Education Survey , 2007.3.  Sprachkompetenzen der erwachsenen Bevölkerung in der Schweiz , Insttut für Sprachwssenschaft,

    Iwar Werlen, août 2008.

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    PREMIÈRE  PARIE

    Le dénombrement des francophones

    Enquête luxembourgeoiseDans le cadre de l’enquête luembourgeose « Balene Bs4» effectuée en 2008, l a étépossble de recuellr des nformatons sur la connassance des langues parm la populaton

    luembourgeose âgée de 18 à 70 ans. Eurostat n’ayant pas effectué l’enquête sur l’éducatondes adultes au Luembourg, l’enquête « Balene Bs » a perms de corroborer les résultats fournspar l’enquête « Eurobaromètre ». Les résultats portent non seulement sur la connassancegénéral