L'Alterite en Tant Que Premisse de Litterature Comparee

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Jose Manuel Losada GoyaComparative literature

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  • Laltrit en tant que prmissede la Littrature Compare

    Jos MANUEL LosADA GoyA. U.C.M.

    Personne na jamais dout de limportance des tudes portant sur lalittrature nationale. Par ailleurs, II ne pourrait tre que dommageable dene pas initier nos tudiants dans la connaissance des principaux auteurs,ides et textes dont sest nourrie, depuis toujours, la mentalit de notrepays. Cela, on le fait depuis fon longtemps, ji faut continuer ~le faire.

    II est certain, en revanche, quon est parfois tomb dans un nationalismevoire un provincialisme, qui nest pas sans nuire la formation souhai-table de la personnalit dun lycen ou dun tudiant. Le principal obstaclea 1 :ude interculturelle es: le prjug du provincialisme, a-t-on dit (Miner,1989: 179). Comme tout extrmisme, cette recherche dsordonne et nar-cissiste qul emprunte des voies nationalistes et qui est le plus souvent orlen-te vers des buts idnlogiques (Guilln, 1985: 14), appara?t fondamentale-ment vicie. Cette exclusivit des littratures nationales ainsi pratiques(Doubrovsky, 1910: 14) a ses propres limites, on ne saurait le cacher(Weisstein, 1975). Ainsi, nous nous trouvons sur la ligne de dmarcationentre deux domaines quon a trop souvent con9us comme des entits oppo-ses: lidentit et Ialtrit. Diderot stait djh heurt ce prob1~me quandil avait pos les principes de la dialectique des clectiques: La sit ou lesoi, la quiddit ou le ce, 1 identit, la diversit ou 1 altrit nc son: pas, dproprementparler, les qualits de 1 &re; mais ce son: ses proprits, desconcomitants ncessaires de 1 existence actuelle (Enc-yclopdie, 1976, t.VII: 86). Or, rien de plus faux que de les sparer comme sil sagissaitdabstractions antinomiques: de m6me que lidentit na aucun sens, privede la dimension sociale, laltrit, coupe de la constante rfiexion sur soi-mme, sombre dans le nant.

    Revista de Filologa Francesa, 5. Editorial Complutense, Madrid, 994.

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    II est question, par consquent, de se fixer comme objectif une forma-tion la plus complte possible, car la dcouverte dautres littratures peut etdoit collaborer au plein panouissement des mentalits. En effet, on montrevolontiers ses griffes contre toute approche qui puisse constituer une me-nace contre la paisible situation des acquis; or, il ne sagit pas ici dinimi-ti, mais dune vritable coopration dans un mme but. Sil est vrai que larelation culturelle qui occupe les comparatistes est presque toujours unrapport de force, il ne lest pas moins que celui-ci ne diffre point dudessein ultime qui est de parvenir A un dialogue de cultures, dapr~s lex-pression de Guillermo de Torre. Cette affirmation ne signifie nullementfavoriser, souligne Daniel Pageaux, un quelconque type de manichisme ouune vision belliqueuse de lunivers comparatiste, mais plutt nous rappelerlindispensable fondement des rapports littraires et culturels qui, jusquun certain point, ne sont pas autonomes mais dpendants des conjonctureshistoriques late sensu (Pageaux, 1990: 23). On ne saurait trop insister surcette dimension unificatrice de la littrature compare. Peut-tre le termechoisi depuis sa naissance nest-il pas pour rien dans ce malentendu: lalittrature compare ne doit jamais se donner pour but de comparerdans lacception pjorative du terme, mais de mettre en rapport envue daboutir A une interprtation plus quilibre du fait littraire.

    En effet, la constatation de lautre incite A mieux nous connaitre lalit:ra:ure compare raous aide a mieux comprendre, e: pourquoi pas? amieux dfendre chacune de nos lit:ratures, disait Mmt Nieeupako?eva(tiemble, 1963: 88). Elle nous permet dtre plus conscients des acunesde notre littrature comme de mieux savoir jouir des innovations quelle asu exporter. Nous ne saurions que trop attirer lattention sur les probl~mesqui naissent de ce repli sur soi. Qui plus est, la thorisation culturelle peutsouvent tre greve par la mconnaissance de autre, de celui quon amaintes fois ignor ou, qui pis est, mpris. Miner la montr avec unegrande force de conviction dans son analyse sur les tudes compares inter-culturelles, o il attaque latavisme vicieux de limprialisme occidentalselon lequel la littrature non occidentale nexiste pas, ou si elle existe ellena pas dimportance (Miner, 1989: 177). Des progr~s sont en train de sefaire dans ce domaine, et il est sans doute encourageant de voir publidesdes tudes orientes en ce sens. Le concept daltrit est donc une partieessentielle de la littrature compare ou, encore, la considration habituellede lexistence de lAu:re (Pageaux, 1986: 69); comme disait Octavio Paz:Lo vritable vie rae s oppose ni ~ la vie quotidienne ni a la vie hrotque;

    Mettons pour cas le Sixihne Syinposium de la Socit Espagnole de Liflrature Gnralea Compare (1989), qul a eonsacit une importante paule de sea travaux aux contiucaceslittrnirts eL textuelles entre lOrient eL Europe.

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    elle es: la perception de 1 cla: in:ermit:ent de la otredad dans :ous nosactes, saras exception dii plus petfr (Paz, 1976: 266).

    Mais laltrit ne finit pas 1k; elle est beaucoup plus quune donne, plusencore que la constatation dune ralit: elle est surtout une attitude, uncertain prjug en quelque sorte, si lon mus permet lexpression. De 1kque laltrit soit pour le critique de littrature compare ce quest lobjecti-vit la Wenfreihei:, dirait Max Weber (Madelnat, 1989: 110) pour lesociologue. A proprement dire, on pourrait meme avancer que cest 1k orside lobjectivit du comparatiste: la constatation pure et simple de lexis-tence de autre. Ensuite, u faut savoir le distinguer, car le regard nctmoigne pas toujours dune image de lextriorit: par leffet de distancepeu importe quelle soit ici spatiale ou temporelle, les yeux du sujet quisadonne k cette tache ne sont pas toujours forcment bien adapts auxdimensions de lobjet k tudier; il tui faut alors se servir des moyens ad-quats, do lattitude de cette discipline. Effectivement, grce k celle-ci, ladimension du texte crit acquiert une autre perspective, une perspective quedaucuns ont appele tlescopique (M. Schmeling). Ainsi, cette disciplinenous aiderait ainsi k regarder de pr&s les productions littraires trangres.II est vrai que rien ne pourra liminer exception faite et de louverturetotale et du bilinguisme parfait, lobstacle vident quest la verri~re, lematriel linguistique tranger. Mais u ne faut pas oublier que cest cettemme verri~re qui rend possible en grande partie ce rapprochement.

    Dailleurs, puisque lon ne peut oublier que lun des objectifs spcifi-ques de la littrature est le plaisir, la lecture de textes autres que ceux de lalittrature nationale ne pourra-t-elle pas, le moment venu, apporter cettesatisfaction intellectuelle?

    La prmisse de laltrit, point capital des tudes interculturelles, rendraison de la vritable nature de la littrature compare. Grce k son ouver-ture desprit, celle-ci a un caract~re minemment expansif, aussi bien par lapluralit des littratures nationales quelle touche, que par la diversit duchamp dapplication ou, encore, par ses rapports avec les autres disciplines(Gorceix, 1983: 127). Cette tendance la dilatation suffirait expliquerpourquoi les authentiques tudes comparatistes ne connaissent dobstacles nidans lespace ni dans le temps. Logiquement, les principaux problmespourraient naitre du fait que les frontires existent, tout comme existentaussi les priodisations entre les diffrentes poques de lhistoire littraire.Mais nous sommes ici face k une discipline soucieuse de dcloisonner leseraseignemen:s littraires (Pageaux, 1986: 72).

    Si les frontires existent, il serait illusoire, voire ridicule, de les igno-rer. Elles peuvent tre politiques, historiques, culturelles, linguistiques,etc., et le comparatiste doit tenir compte des diffrents aspects qui entrenten action ds que lon franchit lune de ces barrires. Ainsi, par exemple,le critique sricux nc peut ignorer les conditionnements culturels quaconnus, ou que connatt encore par endroits, limportation de nouvelles

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    ides littraires dans les pays qui sont soumis -ou lont t- A un rgimecommuniste. Cest une donne qui doit &tre prise en considration lors detoute tude de rception concernant ces ensembles culturels. Un autre do-maine daction o les frontires doivent tre bien dlimites avant de passerk lanalyse litt&aire, est celul des tudes intraculturelles, qui sont nettementdistinctes des tudes interculturelles. Celles-ci sont exerces sur des languesnappartenant pas A la mme famille et dont linfluence nest pas discute(Miner, 1989: 164). II nen demeure pas rnoins que le point de reprecapital est celui des frontires ayant pour fondement les critres dordreIinguistique (Weisstein, 1975: 37-42). Mais k nouveau encore il y aurait iciquelques remarques A faire. Que faire, par exemple, des littratures duneseule et unique langue qui se dveloppent dans diffrents pays? Peut-on lesconsidrer comme des ensembles dans lesquels on aurait la possibilit demener A bien la mise en apptication des relations voques plus haut? Cestle cas, par exemple, de la communaut francophone, celui de la commu-naut hispanophone ou encore celui de la communaut lusophone... Lors dela publication dun rcent manuel dintroduction A la littrature compare,on a ouvert un dbat abordant ce suje?; sans nullement ddaigner la tradi-tionnelle frontire linguistique, II est en effet trs intressant de reprerdautres frontires qui passent A lintrieur dune mme langue: celles de laculture, de la tradition, du niveau social...

    La consquence de La remarque prcdente serait lun des postulatsqu ont toujours dfendu les critiques comparatistes: U nexiste pas tout dumoins de fa~on gnrale de littrature en vase dos (Lambert, 1986: 52).Les courants et les ides, les belles trouvailles textuelles et les aphorismestraversent les frontires. Qn pourra nuancer les circonstances de ces passa-ges, aussi bien que leur dbit ou leur ressemblance au modle, mais cespassages existent bel et bien.

    II est un autre type de frontires qul prsente aussi ses conditionnementsspcifiques: cest celui des coordonnes temporelles. De nos jours cest deplus en plus vident. Le dveloppement technologique offre la possibilit dese procurer k has prix et dans les moindres dlais nimporte quel ouvragecrit il y a A peine quelques mois ou quelques dcennies A lautre bout dumonde. Mais u nen a pas toujours t ainsi, et Von pourrait objecter uncloisonnement littraire A travers les Ages. Ce qui pourrait signifier tantdonn lexigult dune telle approche de la littrature une srieuse entra-ve; laquelle devient un dfi sans cesse os par les tudes de littrature

    ~ Vid. Rulletin de Liaison e, d Injormaflon de la Socit Fran~aisede Liltrature Gn-rule el Compare. printemps 990. no 8, pp. 38-42. Le manuel est ccliii dYves Chevrel, LaUllralure co,npare. Paris: Presses Universitaires de France, col. Que sais-je?, 1989. Le n~12, prinleunps 992, dc ce Balletin sugg=rede reinarquables des ~ ce sujet; II est consacr Ala littrature cotnpare el la francophonie.

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    compare. Cette discipline a t parfois dfinie comme un lift, un ascen-seur qui met en rapport la littrature de diffrents tages ou sicles delhistoire, ceux du pass et ceux du prsen. En effet, lapproche compara-tiste sait que le prsera: es: :oujours charg de moments du pass, c es:--dire, u apparal: :oujours comme une accumulation de momerais passs(Nethersole, 1989: 8?), tel quon peut le dduire des principaux textes ola rcration du pass acquiert des dimensions ontologiques; nous pensonsmaintenant aux Mmoires d ou:re-:ombe, A la recherche du :emps perdu ouk leuvre biographique de Julien Green. Ceci expliquerait, A notre avis,lnorme dveloppement quont connu dans les derniers temps les tudes dephilologie classique dans bus les domaines: histoire, rhtorique, mytholo-gle... Ce que lon comprend mieux quand on sait que lesprit comparatistenie par principe lexistence simultane de structures discontinues qui ca-ractriseraient les priodes particulires (Nethersole, 1989: 87). Tel dail-leurs est le dessein que Victor Hugo avait pour sa Lgende des Sicles:Exprimer 1 humanit dans une espce d ceuvre cyclique; la peindre successi-yemen: e: simultanmen sous tous ses aspeas, histoire, Jable, philosophie,religion, science, lesqucis se rsumen en un seul et immense mouvemeratdascension vers la lumire (Hugo, 1950: 3). Ainsi donc, non seulement lestudes synchroniques, mais aussi les tudes diachroniques centres Sur lalongue dure acqui&ent dans la littrature compare un vritable droit decit (Pageaux, 1986: 68).

    Par voie de consquence, la littrature compare doit faire grand cas descirconstances historiques particuli~res A un pays dtermin. Grce k cetabord on peut comprendre, par exemple, lvolution littraire du pays enquestion ou dun groupe littraire de ce mme pays. II est mme des cas otil serait difficile de suivre autrement les diverses manifestations qui nerpondent pas A des causes habituelles. Pensons par exemple A lvolutiondes littratures tchque et frangaise. Leurs relations culturelles remontent aumoyen ge; pourtant la plus grande influence sest surtout manifeste Apartir des lumi~res et pendant tout le XIXt sicle. Apr~s la premi~reguerre, ces relations se sont encore intensifies el cela aussi bien en cequi concerne les tendances dites progressistes que le courant catholique,plus particulibrement le catholicisme social. Toutefois, quelques donneshistoriques ne sauraient tre mutiles: le rapprochement progressif de lalittrature frangaise nest pas seulement le rsultat du prestige de cettecivilisation auprs des inrellectuels tchques: un approfondissement plussrieux nous permettrait de constater lloignement progressif, lui aussi, parrapport k linfiuence autrichienne, clivage qui se fit notoire lors du Congrsde Vienne et qui devint presque incontrlable vers 1867, A partir du dua-lisme austro-hongrois. Cest en agissant de la sorte que la littrature com-pare atteint lun de ses principaux objectifs: celui dclairer une nature etune volution littraires en retragant la courbe des relations entre deux ouplusieurs pays. De cene rfiexion A propos des passages quune littrature

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    fait rellement sans entraves spatiales ou temporelles, on peut dduirequelle se prsente comme loutil idal au moment de dresser un constatobjectif dun rapport littraire prcis. Quelles seraient donc les limites ducomparatiste? A notre avis, il nen aurait que celles de son bagage culturel,qu il doit sans cesse rafratchir et largir: langue, formation, connaissances,esprit... Aussi, par les ouvertures quelle suscite et quelle pratique endirection des littratures et des cultures trangres, par laccent mis sur lecaractre relationnel des textes littraires et des faits de culture (Pageaux,1986: 67), la littrature compare se veut une discipline sans fronti~res, etelle peul dire comme MphistophI~s dans l\tuvre de Goethe: Le largelib2re 1 esprit, et la u n est pas besoin d aiguiser le gnie (Faustus, partieII, acte V, sc~ne 3).

    II nexiste pas de vritable comparatisme sans la confrontation des mani-festations de deux littratures, et il est fort A souhaiter que cette mise enrapport embrasse celles de plusieurs langues et pays: tel est le principefondamental de la multinationalit.

    Mais il est un deuxi~me principe gui a t souvent nglig dans le passet qui est pourtant la condition indispensable pour une authentique approchecomparatiste, et qui nest autre que la supranationalit. A elle seule, cettecaractristique de littrature supranationale contribue A une meilleurecomprhension de la vocation de la littrature compare; justement Guillnla tr~s bien montr en la confrontant A celle de la littrature internationale.II insiste ainsi sur un aspect fondamental de ces tudes: elles ne surgissentpas des littratures nationales ou des relations entre ces littratures,mais dun effort pour claircir les proprits de la communication littraire(Guilln, 1985: 3-14; 93-121). Pour continuer dans le sens de la rflexionde ce critique, nous dirions, par exemple, que ce nest pas ltude de telleou telle pice tragique qui va nous apprendre ce quest la tragdie; enrevanche, tude, prenons pour exemple le cas des diffrentes mtamor-phoses dune pi~ce tragique dEuripide au travers des ges, des langues etdes pays, semble plus apte pour rpondre A notre question sur lessence dela tragdie. En effet, ce nest pas parce quon tudie une priode littraireen plusieurs langues quon devient comparatiste: il faut de surcroit suivreune dmarche neutre dans ltude des macrostructures philologiques etculturelles. Hugo Dyserinck en apporte la preuve A travers lexemple duclassicisme allemand, dont les nanifestations sont circonscritcs entre lamoiti du xviiie si&le et celle du XIXC: le comparatiste, dit Dyserinck,doi: 1 tudier non pas dans le sens de 1 interprtation allemande du termeclassique, mais aussi dans la perspec:ive d une class4fication tout a fai:dtfrente, celle de la France, par temple avec sa priode classique duxvi, sicle. E: u devra tudier aussi les rapports entre la priode classi-que allernande e: la liura:ure anglaise e: les relatioras entre 1 Angleterree: la France a cette poque (Dyserinck, 1990: 6 et Pageaux, 1990: 23-24),autrement, il naurait fait ce qul nest par ailleurs que trs licite quun

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    approfondissement dune littrature nationale. Ceci nous convie la r-flexion Sur la mani~re dont on doit mener k bien ces tudes. II est nces-saire que le comparatisme se lib~re des entraves du temps et de lespace,des frontires, disions-nous plus haut; mais il doit en mme temps acqurirle recul ncessaire par rapport k sa propre littrature, bref, il doit dpassertout nationalisme qui puisse nuire lobjectivit dont il est le garant.

    SiJ agit de la sorte, u atteindra les principaux objectifs de la littraturecompare dans le domaine des changes interculturels. Ainsi, dabord, IIsera mieux k mme de connaitre et de respecter une littrature nationaledtermine. Ensuite, dans un deuxime temps, lobjectivit et le reculncessaires laideront-ils sans doute k mieux discerner la vrite, k ne pasconfondre les tendances accidentelles (...) avec luniversel (Miner, 1989:166). Finalcment, cet largissement des perspectives gui est la base de lalittrature compare (Wellek et Warrren: 112) le rendra capable de redfi-nir la littrature et, avec elle, de mieux comprendre lHomme.

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