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Saint Marcellin Champagnat et Vénérable Frère François LA SOURCE ET LE RUISSEAU

LA SOURCE - ChampagnatDieu.(Document du 20ème Chapitre général, n 15). 1. A 8 ans il est un des enfants qui suivent les caté-chismes du jeune vicaire de La Valla et les leçons

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Saint Marcellin Champagnatet Vénérable Frère François

LA SOURCE

ET LERUISSEAU

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MOT D’INTRODUCTION

La Source et le Ruisseau est une sorte de parallèle entre notre Fonda-teur, Marcellin Champagnat (la source), et le frère François qui serason premier successeur, « son portrait vivant ». Notre Congrégation,sous le frère François, connaîtra une croissance étonnante : la sourcedevient ruisseau.Le Père Champagnat et le frère François ont vécu la même histoire,les mêmes débuts, ont partagé le même idéal, le même charisme, lamême aventure vers la sainteté. Ces pages les rapprochent fortementpour que tous les deux soient accueillis par les frères avec une mêmeaffection, un même enthousiasme et une même gratitude.Deux personnalités différentes mais qui collaborent au maximum.C’est que la sainteté est d’abord l’œuvre de l’Esprit qui burine avecpatience et intelligence chaque personne ; c’est aussi l’envahissementdu cœur et de la vie par la puissance de la résurrection du Seigneur.Marcellin et François témoignent qu’on peut marcher vers Dieu avecdes dons naturels différents.Le style se veut léger, s’exprime souvent par des raccourcis et lestextes proposés sont brefs.Peut-être ces pages peuvent renforcer dans notre famille l’habituded’étendre à tous nos premiers frères, à tous les frères qui nous ontprécédés sur le chemin de l’amour et du service, cette affection spon-tanée et forte que nous portons à notre Père et Fondateur, MarcellinChampagnat. La fierté des origines consolide l’identité mariste d’au-jourd’hui.

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Dans la grâce de la famille, une mère exceptionnelle . . . . . . .7

Un enfant précoce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

La responsabilité sur des jeunes épaules . . . . . . . . . . . . . . .15

1826 : C’est alors que l’ami s’engage . . . . . . . . . . . . . . . . . .19

Le disciple honore le maître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23

Ce que François nous lègue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27

Mais c’est le même esprit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31

Une longue intimité avec Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35

Sur le visage, le rayonnement de l’eucharistie . . . . . . . . . . .39

Enfant privilégié de Marie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43

Je vous ai toujours tendrement aimés . . . . . . . . . . . . . . . . .47

La joie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51

Et le leur dire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55

Démission : 1860 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59

Mais sur la même route . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .63

Prends une hache... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67

Lettre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69

Le portrait vivant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

Prière d’un frère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75

Gabriel Rivat, Frère François: les grands moments de la vie 77

Prière pour obtenirla béatification du vénérable frère François . . . . . . . . . . . . .78

Prière pour l’année des vocations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79

Dans la grâce de la famille, un père exceptionnel . . . . . . . . .6

La peine de se former . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Assumer des responsabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

1826 : Quand la maladie fait le vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

Deux amis sur le chemin de la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

Ce que Marcellin nous donne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26

Les dons sont différents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30

Exposé au soleil de Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34

Jésus, centre de la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38

Marie : la bonne mère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42

Je ne respire que pour vous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46

La joie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50

Aimer les enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54

Mort : 6 juin 1840 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58

Bien différents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62

Nous la mangerons ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66

Lettre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68

Un passionné pragmatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72

Prière d’un disciple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .74

Marcellin Champagnat: les grands moments de la vie . . . . . .76

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TABLE DES MATIÈRESSAINT MARCELLIN CHAMPAGNAT

TABLE DES MATIÈRESVÉNÉRABLE FRÈRE FRANCOIS

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

DANS LA GRÂCE DE LA FAMILLE,UNE MÈRE EXCEPTIONNELLE

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SAINT MARCELLINCHAMPAGNAT

DANS LA GRÂCE DE LA FAMILLE,UN PÈRE EXCEPTIONNEL

1. Au hameau de Maisonnettes, dans la paroisse deLa Valla, les Rivat sont surtout une famille de pay-sans.

2. Il est peu fait allusion au père , Jean Baptiste Rivat.

3. La mère, Françoise Boiron, est un modèle de mèrechrétienne. Elle marquera profondément le petitGabriel par sa dévotion mariale (elle consacre l’en-fant à Marie à l’âge de cinq ans),et aussi par sa dispo-sition à une ascèse volontaire : elle a porté le cili-ce. Longtemps paralysée, elle restera sereine dansl’épreuve disant : « C’est là-haut qu’il faut aller ».

4. Ce foyer aura sept enfants, quatre garçons et troisfilles ; Gabriel est le dernier-né.

5. Les Rivat d’une santé précaire connaissent parcontre une longévité plus longue que les Cham-pagnat, plusieurs dépassent les 70 ans, notammentla mère Françoise et son fils Gabriel. (La médeci-ne avait fait des progrès, nous sommes une géné-ration après celle des Champagnat.)

6. Gabriel naît le 12 mars 1808. En lui va beaucoupse refléter l’image de la mère et probablementaussi la discrétion du père.

7. Avec Napoléon la société française ne connaît plusles horreurs de la Révolution. Par contre l’empe-

1. Les Champagnat, au hameau duRosey, près de Marlhes, sontune famille de paysans et depetits commerçants.

2. Le père, Jean Baptiste, estune présence forte, possèdeune certaine culture, est so-cialement engagé en faveurdes idéaux révolutionnai-res: « Son père était unhomme de beaucoup de jugement, très instruitpour le temps et le pays où il vivait… De caractè-re prudent, conciliant, arbitre dans les différendsdes gens » (p.2). C’est aussi l’homme capable detous les petits métiers nécessaires dans une fer-me.

3. La mère, Marie-Thérèse Chirat, forme le cœur deMarcellin, elle le soutient surtout aux momentsde crise. C’est une femme ferme, de piété solide,d’une grande dévotion à la sainte Vierge, de bonjugement.

4. Jean Baptiste et Marie-Thérèse auront 10 enfants :5 garçons et 5 filles. Marcellin est l’avant-dernier-né.

5. Dans la famille une tante paternelle, Louise, sœurde Saint Joseph, aidera beaucoup la maman dans laformation spirituelle de Marcellin.

6. Marcellin naît le 20 mai 1789. En lui vont se reflé-

Pour Marcellin

Champagnatles citations

sont habituellement

prisesdans la Vie

écrite par lefr. Jean

Baptiste,édition du

bicentenaire,Rome, 1989.

Pour le fr. Françoisles pagesindiquéesrenvoientau livre“FrèreFrançois,GabrielRivat:La joied’être frère”,Rome,décembre2003.

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reur est constamment en guerre et a besoin dejeunes sous les drapeaux. Deux frères de Françoissont appelés au service des armes.

« Frère François est arrivé à s’identifier à tel pointau Père Champagnat que les frères ne faisaient au-cune différence entre les deux. Lorsque le fr. Fran-çois parlait ou écrivait, c’était le Père Champagnatqui parlait ou écrivait. » (Fr. Pierre Zind, ConseilsSpirituels du frère François, p. 20).

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ter le père avec son sens social, son entregent etses habiletés pratiques, et la mère avec sa fermetéet sa piété.

7. La France va vers les années tragiques de la Révo-lution, bien que les soubresauts de la capitale arri-vent amortis dans la campagne.

Le frère Paul Sester fait cette réflexion à la lecture deces pages :« Mettre ces deux hommes en parallèle ceserait plutôt mettre en évidence ce qui les différencieque ce qui les rapproche. Ce sont deux personnalitésopposées, deux formes différentes de sainteté. C’estun travail qui n’est pas facile à réaliser…»

L A S O U R C E E T8

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Nous regardons Marcellin,

comme l’enfant regarde son père,

et apprend de lui les valeurs

essentielles. En lui nous voyons :

un homme de foi qui vit dans la

présence de Dieu et qui regarde

le monde en Lui. Un homme

épris de Jésus et de Marie. Un

homme de prière. Un pèlerin de

la foi. Un cœur passionné pour

Dieu. (Document du 20ème

Chapitre général, n° 15).

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1. A 8 ans il est un des enfants qui suivent les caté-chismes du jeune vicaire de La Valla et les leçons dupremier maître laïc engagé par Champagnat. Mar-cellin est arrivé dans la paroisse le 12 août 1816.A dix ans la maman, Françoise, le confie au PèreChampagnat. Il est le sixième frère de la jeunecongrégation.

2. Marcellin lui donne des leçons de latin ; il sait dé-jà lire et écrire. Il a un frère qui est prêtre, ce quipeut indiquer une famille ouverte à la culture.François est attiré par les travaux intellectuels. Lorsde son séjour àl’Hermitage, en1826, il montreune grande curio-sité intellectuelleet acquiert unebonne culture enlittérature, mathé-matiques, sciencesnaturelles, histoirede la bible…

3. Il va se rendre re-marquable en deuxdomaines :– la médecinedont il se tient aucourant des der-

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VÉNÉRABLE

FRERE FRANCOIS

UN ENFANTPRÉCOCE

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SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

LA PEINE DE SE FORMER

1. Marcellin n’aura pas desuccès dans les études.Une gifle que l’instituteurdonne à un élève le décideà ne plus aller à l’école.Décision ferme. « Né dans lecanton de Saint-Genest-Malifaux(Loire), j’ai senti par les peines infiniesque j’avais éprouvées à lire et à écrire,l’urgente nécessité de créer une Socié-té qui pût procurer aux enfants des cam-pagnes le bon enseignement que les excel-lents frères des Ecoles Chrétiennes procurent auxvilles. » (534).

2. Il reprend des études à 15 ans pour se préparer àentrer au séminaire. C’est difficile. Il lui faudrabeaucoup de volonté et de travail pour continuerses études au séminaire où, la première année, onlui conseille de rester à la maison, probablement àcause de ses pauvres résultats scolaires. Il veille lanuit pour étudier.

3. Par contre, à la ferme, avec son père, il apprendbeaucoup de choses pratiques : maçonnerie, me-nuiserie, le travail au moulin et les affaires aussiavec l’élevage des moutons. Le travail manuel luisera facile toute sa vie.

4. Chez Marcellin, le pratique prévaudra habituelle-ment sur le théorique. Son intelligence, son juge-

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nières nouveautés: il sera un infirmier doué et pra-tiquera ce métier toute sa vie. C’est une de sesmanières de se faire proche des frères.– une certaine gourmandise spirituelle ; il collec-tionne les réflexions de saints qui remplissent sescarnets.Ses lettres révèlent une plume habile et il écritbeaucoup. Il reste aussi attentif à la formation in-tellectuelle des frères. Il ouvrira le premier scolas-ticat en 1849.

4. Son esprit réfléchi et sa timidité créent une cer-taine distance. Pourtant il sera un frère attentif etdévoué aux autres. Ses lettres et son travail d’in-firmier le disent bien.

ment, son entregent sont d’ordre pratique. Celacrée une proximité plus immédiate, plus forte etplus facile avec les gens.

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Nous regardons Marcellin,

comme l’enfant regarde son

père, et apprend de lui les

valeurs essentielles. En lui nous

voyons :

un père qui prend soin des

frères comme de ses enfants. Un

homme plein de vigueur et de

tendresse, qui sait cultiver la

joie et la bonne humeur. Un

cœur paternel et maternel.

(Document du 20ème Chapitre

général, n° 15)

Il faut sans doute craindre

d’acquérir la science

qui enfle,

si l’on ne se perfectionne

en même temps

dans la charité qui édifie.

(Fr. Pierre Zind,

Conseils Spirituels

du frère François, p. 74)

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1. François entre graduellement et sous le signe dela précocité dans le monde des responsabilités :directeur d’école à 17 ans puis de la maison del’Hermitage et du noviciat à 18 ans ; secrétaire etbras droit du Père Champagnat à 28 ans. Le 12 oc-tobre 1839 il lui succède. Il a 31 ans.

2. Il sera Directeur général1 puis Supérieur général de1852 à 1860.Pendant 21 ans il se trouve à la tête d’unInstitut encroissance rapi-de et dans unmonde de plusen plus exigeantpour les éduca-teurs. Respon-sable d’unecongrégation lé-galement re-connue, éten-due sur presquetoute la Franceet en dehors, ilentreprend lespremières dé-marches à Ro-me pour que laCongrégationdevienne dedroit pontifical.

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

LA RESPONSABILITÉ SUR DES JEUNES ÉPAULES

1. Marcellin a 27ans quand il estordonné prêtreet qu’ il est en-voyé comme vi-caire à La Valla.Il y arrive le 12août 1816.

2. Le 2 janvier1817, il n’a pasencore 28 ans,il fonde la nou-velle Congréga-tion des PetitsFrères de Ma-rie. Fondateur,formateur, ilforge des reli-g ieux-éduca-teurs. Il assu-mera cette charge pendant 24 ans.

3. Il crée un style d’éducation fait d’amour, de pré-sence, de qualités mariales et donc maternelles. Ilbâtit aussi l’Hermitage et fait sauter le roc.Responsabilité de pionnier, de celui qui ouvre denouveaux chemins : homme de l’Esprit, charisma-tique avec les deux pieds sur terre.

4. Il se fait attentif à l’Esprit et aux signes des tempspour que le charisme et la mission de la nouvelle

L A S O U R C E E T14

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

ASSUMER DESRESPONSABILITÉS

Fr. Françoisest d’abordDirecteurgénéral, de1839 à 1852,tant que lePère Colin estle Supérieurgénéral detoute laSociété deMarie.Quandles deuxcongrégations,pères et frères, seséparent, en1852,Françoisreçoit le titrede Supérieurgénéral. –Cependantquand le PèreChampagnatest à Paris, dejanvier à mai1838,Françoissigne déjà aubas de seslettres, d.g.=Directeurgénéral, etcesse demettre ce titredès que lePèreChampagnatrevient àl’Hermitage.(Cf.Régistredes vêtures I).(Mais d.g.pourraitaussi vouloirdire déléguégénéral).

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3. Très tôt il fait de l’Hermitage un sanctuaire maris-te, le reliquaire du Fondateur dont il favorise la dé-votion parmi les frères.

4. Mais responsabilité de disciple : il doit être enmême temps fidèle et créatif. Il sera l’homme desstructures solides : Règles Communes, Constitu-tions, Règles du Gouvernement. Homme de la Rè-gle : c’est sa forme d’attention à l’Esprit et aux si-gnes du temps.

5. A 52 ans il donne sa démission. Le rythme decroissance étonnant de la Congrégation laisse de-viner la quantité de travail qu’elle demande à sonSupérieur. Marcellin meurt à 51 ans ; François à52 ans est épuisé.

congrégation deviennent plus limpides et unifiés. Ilébauche une spiritualité engagée.

5. Il meurt épuisé de travail et de maladie le 6 juin1840, à 51 ans.

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Nous regardons Marcellin, comme

l’enfant regarde son père, et

apprend de lui les valeurs

essentielles. En lui nous voyons :

un pasteur qui écoute et accueille

les personnes. Un apôtre au cœur

brûlant pour annoncer la Bonne

Nouvelle de Jésus. Un ami des

enfants et des jeunes. Un éducateur

qui sait être miséricordieux et

exigeant. Une personne créative et

audacieuse. Un cœur d’apôtre.

(Document du 20ème Chapitre

général, n°15).

On craint,

on déteste les pensées,

les paroles et les actions

contraires à la sainte vertu, …

en use-t-on de même

pour les pensées,

les paroles et les actions

contraires à la vocation ?

(Fr. Pierre Zind,

Conseils Spirituels

du frère François, p. 65)

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1. 1824 : François a 16 ans. Il est à l’Hermitage par-mi ceux qui prennent part aux travaux de la cons-truction.

2. 1825 :A 17 ans il est directeur de l’école de Bou-lieu. Face à cette nouvelle charge il demande àMarcellin de lui écrire une prière spéciale. Le Fon-dateur invite François à tout remettre entre lesmains de Marie.

3. 1826 : Il fait les vœux perpétuels et s’engage totale-ment en faveur de la jeune Congrégation. Il a 18 ans.Alors que cer-tains se retirent,lui se donne.

4. Marcellin appel-le François àl ’ H e r m i t a g epour être direc-teur de la mai-son, du noviciatet, bien vite, in-firmier de lacommunauté. Ilest le premierconseiller deMarcellin et leremplace lorsde ses absences.

1. 1824 :Achat de la propriété de l’Hermitage et aumois de mai début de la construction de la mai-son.Travail exténuant que Marcellin réussit à ache-ver au milieu de beaucoup de tracasseries.

2. 1825 : mois de mai, la nouvelle Congrégation s’ins-talle à l’Hermitage: grand dénuement, dettes, cri-tiques et menaces d’abandon.

3. 1826 : Marcellin tombe gravement malade aprèsNoël 1825. Il ne se remettra jamais totalement decette maladie.Courveille intrigue pour être reconnu supérieuret pendant la maladie de Marcellin menace de toutabandonner, livrant les frères aux créanciers.Terraillon, prêtre qui avait aussi fait la promesse deFourvière, quitte l’Hermitage, Jean Marie Gran-jon, le premier frère, abandonne la Congrégation,

L A S O U R C E E T18 19L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

1826 : C’EST ALORSQUE L’AMI S’ENGAGE

1826 : QUAND LA MALADIE FAIT LE VIDESAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

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Etienne Roumezy, doué pour l’économat s’en vapour une autre vocation.Courveille doit se retirer suite à son comporte-ment ambigu.

4. Le vide se fait à l’Hermitage : Marcellin reste seul,malade, avec des dettes. Jean Baptiste, le biogra-phe, parle de l’état déplorable de la communauté.

5. Le Fr. Stanislas - illettré, mais de grand jugement etapprécié à Saint-Chamond - se fait le confident,l’infirmier, le soutien de Marcellin et le sauve. Il ra-nime le courage des frères et permet à la Congré-gation de franchir ce cap difficile.

L A S O U R C E E T20 21L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

5. Désormais François vit avec Marcellin.Tout autantque Marcellin, il devient l’homme de l’Hermitage. Ily reste de 1826 à 1858, puis de 1860 à 1881 : 53ans. (Il passe 2 ans à Saint-Genis-Laval de 1858 à1860.) Il sera la mémoire et le saint de l’Hermitage.

Nous regardons Marcellin, comme

l’enfant regarde son père, et

apprend de lui les valeurs

essentielles. En lui nous voyons :

un homme qui voit au-delà de son

époque. Un homme qui embrasse

le monde entier dans ses vues et

prépare des missionnaires.

Quelqu’un qui vit son idéal avec

une telle intensité que beaucoup

d’autres veulent lui ressembler et

vivre avec lui. Un cœur sans

frontières. (Document du 20ème

Chapitre général, n°15)

Conseils à un frère Directeur.Attachez-vous spécialement à faire régnerdans votre maison et surtout parmi les frèresle bon esprit, un grand dévouement à l’Institut, … une vraie piété, et avant tout :la charité, l’humilité, la modestie,la discrétion.Tâchez surtout de les prémunircontre la tristesse…Faites-les souvenir, de temps en temps,de ces paroles de notre bon Père Fondateur :« La croix et les afflictions sontnécessairement le partage de tout homme quifait l’œuvre de Dieu et qui travaille utilementau salut des âmes. Celui, donc, qui craint les contradictions… ne connaît pas le mystèrede la croix ni l’économie du salut des âmes,ni les voies de la perfection. »Le Père Champagnat disait qu’un frèredirecteur doit tout son temps, tout son talent,tous ses soins, tous ses travaux à sa communauté. (Fr. Pierre Zind, ConseilsSpirituels du frère François, p. 69-70)

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

1. Marcellin reçoit Gabriel, un enfant de 10 ans. Il se-ra le maître qui forme le disciple.Au début il laisse une vocation ouverte, avec lapossibilité d’aller vers la prêtrise: il lui donne descours de latin.

2. Marcellin reconnaît trèsvite la valeur du frèreFrançois. L’estime semontre par les chargesqu’il lui confie : il de-vient son secrétaire etson remplaçant durantses absences, puis sonsuccesseur.

3. Marcellin est à l’origi-ne de la confiance queles frères témoignentau fr. François. Il expri-me sa joie lors de sonélection comme Di-recteur général. Il n’-hésite pas à dire publi-quement aux frères: «Celui que vous avezchoisi fera mieux quemoi. » « A La Valla, la plupartdes familles ont l’ima-ge du frère Françoisexposée au mur de la

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SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

DEUX AMISSUR LE CHEMIN DE LA VIE

1. François décided’être « le portraitvivant de Marcellin »et de ne rien chan-ger de ce qui se fai-sait du temps duFondateur.Il gagne l’estime desfrères, devient pluschaleureux, plus pro-che d’eux et leur ma-nifeste son affection.

2. Il prend note des in-structions du Fonda-teur, nous laissantprès de 1.500 pages où nous pouvons retrouver desaspects de nos origines et de la pensée de Marcellin.

3. De 1819 à 1865 François écrit des notes spiri-tuelles. Elles reflètent 45 ans d’histoire spirituelledes frères, dont 11 où le Fondateur vivant aveceux est la source de leur spiritualité.

4. La circulaire sur l’Esprit de Foi, de 1848 à 1853, pré-sente la première synthèse de la spiritualité de lajeune Congrégation.

5. François est pour beaucoup dans la dévotion queles frères portent au Fondateur : « Adressez-

LE DISCIPLEHONORE LE MAÎTRE

Lesréflexionsqui suivent,2-7, sontinspiréespar lechapitre:“Ledisciple etle Maitrespirituel” deAndréCanfrey.FrèreFrançois,GabrielRivat: Lajoie d’étreFrère,pp. 5-10.

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vous au P. Champagnat.Vous verrez qu’il arrange-ra tout avec sa Ressource Ordinaire, la SainteVierge. »

6. La retraite du 8 septembre 1840 est un long mé-morial de Marcellin ; l’Hermitage devient sanc-tuaire mariste, le reliquaire du Fondateur.

7. Le 10 août 1841, fr. François demande aux frèresd’envoyer des témoignages sur le Fondateur pourconstituer le fonds de la première biographie.

chambre commune, à côté de celle du VénérableChampagnat. Dans ces familles on l’invoque tousles jours. »(Témoignage du fr. François de Borgia, Summarium,pp. 611-655).

L A S O U R C E E T24 25L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

De toute évidence

l’intimité

avec Jésus

était le but

du voyage de foi

de Marcellin

Champagnat.

(Circ. Une révolution

du cœur, pp. 27-28,

6 juin 2003,

Seán Sammon, S.G.).

Toute la maison de Notre-Dame

de l’Hermitage peut être

considérée comme le grand

reliquaire du Vénérable Père

Champagnat. C’est lui qui l’a

bâtie. Il l’a habitée pendant

16 ans.Tout y parle de lui,

car il mettait la main à tout,

tout en dirigeant tout. (Frère

François, Gabriel Rivat: La joie

d’étre Frère, p. 126)

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

CE QUE FRANÇOISNOUS LÈGUE

1. A sa mort, 1840, Marcellin laisse :• Une maison-mère : l’Hermitage,• Un noviciat : l’Hermitage,• Un premier ensemble de Règles: 1837.• 280 frères, 48 écoles, 7.000 élèves.• La Congrégation est présente autour de Lyon etdans le Nord de la France, des frères travaillentdans la mission d’Océanie.• Marcellin avait établi des liens avec les frères deSaint-Paul-Trois-Châteaux, dirigés par le Père Ma-zelier.

2. Il nous lègue un charisme, une mission, un esprit,une nouvelle Congrégation, et beaucoup d’a-mour.Encore aujourd’hui l’amour réciproque du Fonda-teur et des frères caractérise la Congrégation.

L A S O U R C E E T26

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

CE QUE MARCELLINNOUS DONNE

1. A sa démission, en 1860, François laisse :• Une Congrégation légalement reconnue, (1851).• Cinq noviciats.• Le premier scolasticat, en 1848, à la Grange-Payre.• De nouvelles Règles Communes, 1852,• Le Guide des Ecoles, 1853,• Des Constitutions et des Règles du Gouverne-ment, 1854,• Un vœu nouveau, celui de stabilité, 1855.• La première biographie du Fondateur, (Fr. JeanBaptiste Furet), 1856.• Une nouvelle maison générale : Saint-Genis-La-val, 1853-1858.• 2.086 frères, 379 écoles, 50.000 élèves.• La Congrégation est présente dans toute laFrance, en Belgique, Angleterre, Ecosse et 19 frè-res travaillent en Océanie.• Les premières démarches sont entreprises àRome, en 1858, pour la reconnaissance de droitpontifical.• François a donné à la Congrégation des struc-tures solides.

Le frère Pierre Zind, à propos du frère François etpour montrer son action dans l’accroissement de laCongrégation, rapproche nos statistiques de cellesdes frères de Ploërmel :

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Année Frères Maristes Frères de Ploërmel

1840 280 395

1860* 2086 935

* Année de la démission du fr. François.* Année de la mort de Jean Marie de La Mennais,

fondateur des Frères Ploërmel.

Le frère François déclare : « Je veux être le portrait vi-vant du Fondateur ». Cela s’est traduit par :• Un premier temps de gouvernement sans changements;• Puis réponse aux événements dans l’esprit de

Champagnat, comme si Marcellin était présent,donc avec des innovations.

3. Marcellin avait dit au fr. Stanislas: « Je vous pré-viens qu’après ma mort les choses iront bienmieux que maintenant. » (Vie. p. 233)

L A S O U R C E E T28 29L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

« Voici quatre moyens

de succès (auprès des enfants)

que je peux vous donner

comme infaillibles…

Ces quatre moyens consistent :

- à aimer,

- à se faire aimer,

- à encourager,

- à ne jamais se décourager. »

(Fr. Pierre Zind,

Conseils Spirituels

du frère François, p. 77)

La spiritualité de Marcellin

était éminemment transparente.

La simplicité marquait

et caractérisait cet homme.

Le Fondateur était direct,

enthousiaste, confiant.

Son humilité aussi était

évidente : on ne l’a jamais

décrit comme quelqu’un

de prétentieux.

(Circ. Une révolution du cœur,

p. 28– Seán Sammon, S.G.).

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

1. Marcellin est d’une nature généreuse, robuste,sympathique, qui aime et cherche la relation.

2. Il est porté à l’action et au pratique.

3. Attentif aux situations humaines et aux appels deDieu, il s’engage totalement et invite les autres às’engager. Il lui est impossible de rester indifférent:il vit pour Dieu et pour les autres, avec enthou-siasme.

4. C’est un leader naturel, charismatique, qui possèdefacilement les cœurs. « Il avait l’esprit droit, le ju-gement sûr et profond, le cœur bon etsensible…Son caractère était gai, ouvert, franc, fer-

me, courageux, ardentet toujours unifor-me… facile, préve-nant, conciliant… Sesmanières simples etaffables… lui ga-gnaient les cœurs… »(p. 274)

5. Il y a un courantd’affection réci-proque fort entreMarcellin et ses frè-res. Il le leur dit : « Iln’y a rien que je nesois disposé à faire

L A S O U R C E E T30

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

LES DONSSONT DIFFÉRENTS...

MAIS C’EST LE MÊME ESPRIT

1. François est d’unenature plus timide,recueillie, un peufroide et distante etd’une santé plutôtfragile.

2. Il est porté à la cu-riosité intellectuelle.Il écrira beaucoup,surtout à partir de1860 et collectionneles maximes dessaints… Infirmier ex-pert : il joint savoir,affection et prière.

3. Dans la vie spirituelle, il semble davantage portévers la vie mystique que Marcellin.

4. C’est un leader intellectuel et mystique.

5. François est estimé de ses frères. Il est élu Direc-teur général à une large majorité : 87/92. Bien desfrères définissent son affection comme paternelleet maternelle. Il leur écrit des lettres longues, ri-ches, de bon style ; souvent pleines d’affection :« Vous savez bien, frères, que je vous ai toujourstendrement aimés. »

Page 17: LA SOURCE - ChampagnatDieu.(Document du 20ème Chapitre général, n 15). 1. A 8 ans il est un des enfants qui suivent les caté-chismes du jeune vicaire de La Valla et les leçons

6. Il se montre très énergique quand les intérêts dela Congrégation sont en jeu.

7. Homme de prudence et de sagesse, il est consul-té par beaucoup.

8. François fait de l’Hermitage le reliquaire mariste,le sanctuaire du Fondateur. Avec lui l’estime duFondateur devient mémoire, dévotion et culte.

9. François est l’homme de la Règle, dans le sensnoble du terme et qui est une autre manière d’é-couter l’Esprit. Il donne à une Congrégation quigrandit rapidement les structures dont elle a be-soin: Règles Communes, Constitutions, Règles duGouvernement ; vœu de stabilité ; des structuresqui vont durer pratiquement un siècle.

pour votre bien… Je suis prêt à partager avecvous jusqu’au dernier morceau de pain. » Il leurécrit des lettres courtes, pratiques, affectueuses. Ilest vraiment un père pour ses disciples.

6. Marcellin est le bâtisseur de l’Hermitage et l’hom-me qui fait sauter le rocher. Energique, il transmeténergie, enthousiasme et générosité. Il sait embar-quer les autres dans son aventure spirituelle ethumaine.

7. Surtout Marcellin est le Fondateur, l’homme d’uncharisme, d’une mission et d’une Congrégation:l’homme de la fidélité à l’Esprit.

L A S O U R C E E T32 33L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

La vaine gloire

est un voleur subtil

qui nous dérobe

nos bonnes œuvres

et se glisse si secrètement

qu’il a plutôt fait son coup

que nous ne nous en soyons aperçus.

(Fr. Pierre Zind, Conseils Spirituels

du frère François, p. 38)

Voici l’invitation que je vous

adresse : être des Champagnat

aujourd’hui ! Osez être

Champagnat !… L’essentiel est

que les frères incarnent le

Fondateur dans leur vie de

consacrés et qu’ils deviennent

signe prophétique des valeurs et

de la réalité qui forment

l’essence de leur vie.

(Fr. Benito Arbués, S.G.

Lettre du 7 avril 1999)

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

UNE LONGUEINTIMITÉ AVEC DIEU

1. C’est dans la prière qu’il a conçu et arrêté tousses projets et toutes les œuvres qu’il a accom-plies. C’est par la prière qu’il commençait, qu’ilcontinuait et qu’il terminait tout : « Jamais je n’o-serai entreprendre une chose sans l’avoir long-temps recommandée à Dieu… » (p. 309).

2. La prière était le point capital dans la formationdes frères… Avoir le don d’une solide piété c’étaitposséder toutes les vertus… Un frère sans piétéest un homme de rien. (p. 313).

3. « Rien ne m’a tant frappé ni édifié que la piété deM. Champagnat ; en l’entendant prier on estconvaincu que c’est un saint; ceux qui ont le bon-heur de vivre avec lui ne peuvent manquer d’êtrepieux. » (p. 288)

4. Il aimait par-dessus tout les prières de l’Eglise etles préférait à toutes les autres. (p. 311). Il tenaitsurtout à la méditation et à la sainte messe. (p.315)… « Si vous êtes fidèles à faire votre médita-

L A S O U R C E E T34

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

EXPOSÉ AU SOLEIL DE DIEU

1. « Le fr. Françoisn’entreprenait riensans avoir mûre-ment réfléchi, sansavoir beaucoupprié et fait prier…Il se recommandaità Dieu. Examinaitavec soin, consul-tait, prenait sontemps… Le BonDieu était songrand conseiller. »(p. 105).

2. « Rendez vos frères pieux, vous les rendrez heu-reux et vous les sauverez infailliblement. »(p.122).

3. « Participation abondante de l’esprit filial de Jésus-Christ envers son Père, la piété nous donne cetabandon d’enfant, cette confiance absolue qui nousfont porter à Dieu, comme au meilleur des pères,nos moindres besoins et nos plus légères peines. »(p. 122).

4. « Qui nous délivrera de cette dureté de cœur sifuneste ? Qui nous donnera ce cœur tendre, cecœur dilaté qui fait goûter la loi de Dieu, qui lafait embrasser avec courage et persévérance ?

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C’est la piété. Naturellement dur et indocile,ingrat et rebelle, enclin au plaisir des sens etopposé à la loi de l’Esprit, notre cœur s’amollitpar l’oraison, par la prière. » (p. 129).

La présence de Dieu« Prenons une telle habitude des oraisons jaculatoi-res qu’elles tiennent notre esprit et notre cœurcontinuellement tournés vers Dieu.Retirons-nous souvent dans le sanctuaire de notreâme, par la foi nous trouverons Dieu. » (p. 125)

tion, je réponds de votre salut et … vous devien-drez de bons religieux. » (p. 317)

5. « Je porte un tel intérêt aux frères…que je nepeux me rassasier de prier pour eux, et que je lesprésente sans cesse à Notre Seigneur et à sa Sain-te Mère… » (p. 312).

La présence de DieuL’exercice favori du Père Champagnat était celui de laprésence de Dieu. (Vie p. 321)… Faire souvent desoraisons jaculatoires et les rendre si fréquentes qu’el-les fassent du travail une véritable prière… (p. 310).

L A S O U R C E E T36 37L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Oh ! que vous connaissez

peu la bonté de Dieu ! Si vous

compreniez ce que c’est que cette

bonté, vos fautes vous

enflammeraient d’amour et

de contrition ; mais jamais elles

ne vous rendraient triste et

ennuyé, car cette tristesse vient

du démon.Pourquoi donc vous

chargez-vous si facilement

de cette mauvaise relique ?

Quelle reconnaissance devez-vous

à la tristesse ? Vous a-t-elle jamais

fait quelque bien ?

(Fr.Pierre Zind, Conseils Spirituels

du frère François, p.36)

Le titre de Père et Fondateur

n’est pas seulement un rappel

historique; le Fondateur est

aussi le dépositaire d’un

charisme dont la réponse

devient spiritualité et mission

pour nous. Plus encore, ce

charisme c’est aujourd’hui qu’il

doit s’exprimer afin qu’il donne

l’apport de sa richesse

spécifique. (Fr. Basilio Rueda,

S.G., Circ. du 2 janvier 1968)

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SUR LE VISAGE,LE RAYONNEMENT DE L’EUCHARISTIE

1. « Sa piété dans la célébration de la messe étaitadmirable; sa contenance pleine de modestie, sonair pénétré, grave… Tout annonçait les sentiments dont son cœur sur-abondait et l’impression profonde que faisait surlui la sainteté de l’auguste sacrifice qu’il offrait àDieu. » (p. 337)

2. « Si vous compreniez les bienfaits immenses de l’Eu-charistie… (p.338). Si nous savions combien les vi-sites au Saint Sacrement nous sont profitables,nous serions sans cesse prosternés devant le SaintSacrement… » (p. 333)

3. Jésus au Saint Sacre-ment était son refuge ;c’est à ses pieds qu’ilexaminait ce qu’il avait àfaire, et jamais il ne pre-nait une décision tantsoit peu importantesans lui avoir recom-mandé la chose.(p.334).

4. Faire connaître Jésus-Christ, faire aimer Jésus-Christ,voilà la fin de votrevocation et le but de l’Ins-titut… La science de lareligion consiste toute àconnaître Jésus-Christ…(p.340).

38

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

JÉSUS,CENTRE DE LA VIE

L A S O U R C E E T

1. « C’est surtout dans la communion que, nousunissant intimement à Jésus, nous devenons unmême corps et un même esprit avec lui, que nousvivons de sa vie, qu’il nous communique sa pure-té, son humilité, sa sainteté, toutes les vertus ».(pp. 122-123)

2. Il allait chercher près du Saint Sacrement la solu-tion des difficultés. (p. 89).

3. Celui qui a connu Jésus-Christ… ne peut plus fai-re attention à ce qui l’accommode ou lui fait de lapeine… il ne pense qu’à s’attacher à Jésus-Christ.(p. 134)

4. Approchons-nous de Jésus-Christ par la connaissan-ce et l’amour, mais surtout par l’imitation. (p. 134).

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5. Quand François revenait de la communion unsourire extraordinaire rayonnait sur son visage.« C’était quelque chose qui semblait avoisiner lesurnaturel et qui pourtant paraissait se produirenaturellement. » (p. 62)

6. « La vie me serait insupportable si je n’avais rien àsouffrir pour le nom de Jésus-Christ. » (p. 129).

5. Quand Marcellin, avant la communion, disait :« Voici l’agneau de Dieu », on avait l’impres-sion qu’il voyait Jésus. (p. 290).

L A S O U R C E E T40 41L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Tous les chrétiens

sont comme des peintres

qui doivent copier Jésus-Christ.

Il faut que leurs yeux

soient attentivement appliqués

à ce divin original,

afin d’exprimer en eux-mêmes

les traits de ses vertus.

Faites-en l’épreuve, et vous

reconnaîtrez bientôt

que la contemplation

de ses mystères et l’exemple

de sa vie,

comme un admirable pinceau,

feront de vous une parfaite

copie de ce divin Sauveur.

(Fr. Pierre Zind,

Conseils Spirituels

du frère François, p. 23)

Nous nous sentons appelés

à centrer passionnément

nos vies et nos communautés

sur Jésus Christ,

comme Marie.

(Document du XXème

Chapitre Général, n° 18).

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

ENFANTPRIVILÉGIÉ DE MARIE

1. La dévotion à Marieest présente dès laplus tendre enfance.(p. 341). Elle lui vientde sa mère et de satante paternelle (Loui-se).

2. C’est dans de longsentretiens avec Ma-rie, aux pieds de sesautels, qu’il compritque Dieu voulait lesanctifier. (p. 341). …C’est dans une desvisites à la SainteVierge que lui vint lapensée de fonder laCongrégation… et de lui donner le nom mêmede celle qui lui en avait inspiré le projet. (p. 342).

3. Elle est la Bonne Mère, la Ressource Ordinaire,celle qui a tout fait chez nous, la Première Supé-rieure. Il regarde Marie comme sa Mère et la voiequi le conduit à Jésus. (p. 341)

4. Sa devise est : « Tout à Jésus par Marie et tout àMarie pour Jésus ». (p. 341).

5. Tout dans l’Institut doit appartenir à Marie, toutdoit être employé à sa gloire. (p. 346).

L A S O U R C E E T42

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

MARIE :LA BONNE MÈRE

1. Né un samedi, mort un samedi. Sa mère le consa-cre à Marie quand il a cinq ans, puis le reconsacresouvent et encore le jour où elle le remet à Mar-cellin Champagnat. François se considère l’enfantprivilégié de Marie. (p. 41).

2. « Le jour de l’Immaculée, j’ai résolu de viser à laperfection en chacune de mes actions. » (p. 46).

3. « Allons à Marie en toute confiance, car il n’y arien qu’elle ne puisse sur l’esprit de son Divin Filsqui est tellement à elle qu’elle dispose de Lui,qu’elle use de sa puissance comme d’une chosequi est à elle et qu’elle applique à ce qu’elle veut,tant Jésus aime Marie et d’un amour qui est le

principe de cette puissance. »(Lettre du 6 décembre 1858. Fr.Pierre Zind, Conseils Spirituelsdu frère François, p. 24).

4. « Prier l’aimable Mèrede Dieu, l’étoile de lamer, et ma bonne mère,de conduire elle-mêmela barque qu’elle m’aconfiée. » (p. 46).

5. « Travailler à former Jé-sus en nous et dans nosenfants ; avoir pour nos

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frères et nos enfants la même affection que Mariepour Jésus, écouter et conserver dans notre cœurla parole de Dieu comme Marie; mener, commeMarie, une vie cachée. » (p. 43).

6. Dès 1830 le Salve Regina sera chanté tous les ma-tins pour mettre la Congrégation sous la protec-tion de Marie et lui dire notre confiance. (p. 351).Le « Souvenez-vous des neiges » est un des plusbeaux signes de la protection de la Bonne Mère.(pp. 352-354).

L A S O U R C E E T44 45L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

“C’est du cœur de Marie

que part le sang

qui vivifie celui de Jésus

et c’est du cœur de Jésus

que part la grâce

qui sanctifie celui de Marie.”

(Gabriel Michel -

Frère François, Gabriel Rivat:

60 ans d’histoire mariste, p. 341)

J’invite chaque frère et chaque

communauté à entreprendre

un pèlerinage spirituel

pour nous renforcer dans le charisme

du Fondateur qui reste

pour le monde une grâce toujours

actuelle. Je suis sûr que nous tous

nous trouverons quelque chose

de bon « pour le corps et pour l’âme »,

quelque chose qui allume en nous

la passion pour Champagnat.

(Fr. Charles Howard, S.G.

Le Fondateur interpelle ses frères,

1989).

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

JE VOUS AI TOUJOURSTENDREMENT AIMÉS

1. Un père n’a jamais aimé plus tendrement ses en-fants que le Père Champagnat n’a aimé ses frères :« Vous êtes, mes chers frères, l’objet spécial de masollicitude ; tous mes vœux, tous mes désirs sontpour votre félicité… » (p. 437)

2. « Vous savez que je ne respire que pour vous,qu’il n’est aucun véritable bien que je ne demandeà Dieu pour vous chaque jour, et que je ne soisdisposé à vous procurer au prix des plus grandssacrifices. » (p. 438)

L A S O U R C E E T46

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

JE NE RESPIREQUE POUR VOUS...

1. Me voilà placé à la tête de mes frères pour les ai-mer et les chérir avec des entrailles de père, pouren être en tout temps et en tout lieu le guide etle modèle,… » (Gabriel Michel - Frère François, Gabriel Rivat : 60 ansd’histoire mariste, p. 73)

2. « Mes très chers frères,en me déchargeant sur un au-tre des pénibles et importantes fonctions que je nepouvais plus remplir, je sens que mon affection, monattachement pour vous et ma sollicitude pour tout cequi regarde l’avantage de l’Institut, ne diminueront ja-mais et qu’au contraire ils ne feront qu’augmentertant que le Bon Dieu me laissera sur la terre….En effet, quand on a été pendant 20 ans à la têted’une Société si chère et si intéressante que la So-ciété des Petits Frères de Marie, quand on a eudes rapports si fréquents, si intimes, si agréablesavec les membres qui la composent, pourrait-onles oublier ? Oui, mes bien chers frères, je vous aitoujours aimés tendrement et je vous aimerai tou-jours de même.Oui, toujours votre souvenir sera cher à ma mé-moire et je ne cesserai jamais de m’occuper devous... » (Circulaire pour annoncer l’élection du vi-caire : fr. Louis-Marie, 1860)

3. Il y a des phrases qui caractérisent la correspon-dance du frère François :

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« Je vous aime, vous savez que je vous aime et queje ne veux que votre bien. »« Vous savez que je vous aime beaucoup et que jedésire ardemment votre avancement dans la per-fection. »« Vous savez, mon cher frère, que je vous ai tou-jours tendrement aimé. »(Gabriel Michel - Frère François, Gabriel Rivat : 60 ansd’histoire mariste, p. 215)

3. « Une mère n’a pas plus de tendresse pour ses en-fants que lui n’en avait pour nous. » Fr. Laurent, (pp.336-337).

4. “Je vous prie, mes très chers frères, de toute l’af-fection de mon âme et par toute celle que vousavez pour moi de faire en sorte que la sainte cha-rité se maintienne toujours parmi vous. Aimez-vous les uns les autres comme Jésus-Christ vous aaimés. Qu’il n’y ait entre vous qu’un même cœuret un même esprit. Qu’on puisse dire des PetitsFrères de Marie comme des premiers chrétiens:“Voyez comme ils s’aiment!… ”… C’et le vœu de mon cœur le plus ardent à cedernier moment de ma vie.” (Testament Spirituel)

L A S O U R C E E T48 49L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Nous voudrions nous sauver,

mais sans qu’il nous en coûtât rien ;

nous ne voudrions pas brûler

éternellement dans l’enfer,

mais il faudrait aussi que nous ayons

toutes les commodités sur la terre.

Nous voudrions avoir le mérite

et la récompense de la pauvreté,

sans manquer de rien ;

de la chasteté, sans nous mortifier ;

de l’obéissance en faisant

ce qui nous plaît.

Nous consentirions à demeurer

en religion, pourvu que nous soyons

mieux que dans le monde

et même que nous y soyons

beaucoup mieux.

(Fr. Pierre Zind, Conseils Spirituels

du frère François, p. 39)

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

LA JOIE

1. Son caractère était gai, ouvert, facile, prévenant etconciliant… « Il est si bon, il sait si bien arranger les choses… »(p. 274)

2. « Ce qu’il y avait de plus admirable dans le carac-tère du Père Champagnat, c’est qu’il était toujoursle même. Les contradictions, les épreuves, les fati-

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SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

LA JOIE

1. « Je n’ai jamais vu le serviteur de Dieu perdre lecalme que possède celui qui ne veut en tout quela volonté de Dieu… Nul accident ou insuccès nel’accablait… Il ne se décourageait jamais, aucontraire, plus il avait des difficultés, plus il avaitconfiance… En cas d’échec il attendait le momentde Dieu. » (p. 89). Pourtant, malade, il aura aussises moments d’impatience.

2. « Ne vous mettez pas en prison pour vos élèves.Vous avez besoin de vos récréations. Il vaut mieuxque les élèves apprennent moins et qu’ils s’atta-chent aux frères et les aiment que s’ils se ré-criaient et trouvaient que les frères les traitentdurement pour les faire travailler. » (Fr. François : 60ans d’histoire mariste, p. 222.)

3. « Faites donc bien attention : jamais de tristesse,jamais de bouderie, jamais de taciturnité, mais tou-jours et quoi qu’il arrive, douce gaîté, sainte joie,égalité d’humeur, parfaite résignation. » (Lettre dé-but 1853 ) « Tâchez de ne jamais perdre la paix del’âme ni la joie du cœur » (Conseils Spirituels du V.Fr. François, p. 36 - Pierre Zind) « Sachez que vousferez beaucoup plus et beaucoup mieux en allantau Bon Dieu avec joie, simplicité et confiance com-me un enfant à son Père qu’en vous laissant domi-ner par la crainte… Cette crainte excessive serrele cœur et nous glace dans le chemin vers la per-fection. » (Ibid. p. 36)

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4. « Quand le serviteur de Dieu voyait un confrèreen proie à une mélancolie obstinée, il poussait lacondescendance, lui, si grave, jusqu’à chanter unechanson humoristique et il ne se retirait qu’aprèslui avoir arraché un sourire et une parole religieu-se de confiance. » (p. 100).

gues…rien n’altérait la paix de son âme et la sé-rénité de son visage…jamais on ne l’avait vu tristeet découragé… » (p. 274).

3. « Pour conserver parmi les frères cette joie de l’â-me et cette gaîté douce et modeste qu’il s’effor-çait de leur inspirer, le Père Champagnat leur per-mettait de jouer pendant les récréations, et il pré-férait les voir se livrer à des jeux innocents plutôtque de les voir causer ou se promener… Lui-mê-me jouait quelques fois avec les frères. » (p. 278).

4. « Dans un voyage qu’il faisait à pied avec un frère,comme ce dernier paraissait triste… Marcellin necessait de relever son courage et de l’égayer…Ilentonna l’hymne Memento salutis auctor, qu’il chan-ta seul et en entier, répétant trois fois la strophe,Maria, Mater gratiae… et procura à ce frère un ra-fraîchissement. » (275)

5, « C’est aux démons d’être tristes, et aux religieuxà se réjouir, parce qu’ils sont les enfants de Dieu…Après le péché il n’y a rien de pire et de plus dan-gereux que la tristesse et la mauvaise humeur. »(p. 278).

L A S O U R C E E T52 53L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Vous savez,

ce n’est pas le succès,

mais le travail

et la bonne volonté

que Dieu récompense.

Voilà l’avantage de travailler

pour Dieu.

Voilà pourquoi

les saints étaient

toujours contents,

toujours en paix,

toujours joyeux.

(Fr. Pierre Zind,

Conseils Spirituels

du frère François, p. 75)

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1. Pour bien réussir avecles enfants il faut s’en fai-re aimer et respecter.Quand les élèves aimentle frère qui est avec eux,ils sont contents et heu-reux avec lui et ils ne vou-draient pas lui faire de lapeine; quand ils le respec-tent, sa présence les re-tient dans l’ordre et mo-dère leur légèreté et leurdissipation naturelle. Pourse faire aimer il faut aimer;il faut être au milieu desélèves comme un pèreavec ses enfants. Il fautqu’ils s’aperçoivent qu’onles aime, qu’on s’intéresseà tout ce qui les concer-ne, leur santé, leurs pei-nes, leurs joies, leur travail,leurs amusements, et… ilfaut témoigner d’êtrecontent avec eux et de nevouloir que leur bien spi-rituel et temporel. (Ga-briel Michel - Frère Fran-çois,Gabriel Rivat : 60 ansd’histoire mariste, p. 159.)

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

ET LE LEUR DIRE

1. « Marcellin Champagnat est un éducateur-né…Lesecret de son succès d’éducateur réside dans sasimplicité de relations et la confiance qu’il a en sesjeunes disciples. » (La mission éducative mariste, p.30-31).

2. Pour Marcellin le cœur de la mission est de « fai-re connaître et aimer Jésus-Christ » (La missionéducative mariste, p. 51, et Const. 2).« Je ne puis voir un enfant sans éprouver l’enviede lui faire le catéchisme, sans désirer lui faireconnaître combien Jésus-Christ l’a aimé. »(Const. 2).

3. « Pour bien élever les enfants il faut les aimer etles aimer tous également. » (p. 550)

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SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

AIMER LES ENFANTS...

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2. Le frère Avit, un frère très intelligent, est nomméVisiteur des écoles. Parmi bien des conseils de sa-gesse le frère François lui écrit : « Dans les visi-tes des classes, faites attention de ne rien dire de-vant les enfants qui puisse faire de la peine aux frè-res, s’il y a quelque chose à corriger… Vous nepouvez pas même reprendre ou donner des avis àaucun enfant devant les autres, mais le reprendreen particulier et lui parler cœur à cœur, c’est-à-di-re, avec bonté et douceur. »(Gabriel Michel - Frère François, Gabriel Rivat : 60ans d’histoire mariste, p. 140.)

3. François est réfléchi et calculateur.

4. Il faut vivre avec les enfants ; principe de la pré-sence. (Mission éducative mariste, p. 61)

5. Une présence avec les aspects maternels de Marie.(La Mission éducative mariste, p. 66). « …elle est laMère de tous les enfants qui sont dans nos écoles. »(Lettre au fr. Barthélemy)

6. Une présence éducative où domine l’esprit de fa-mille. (La Mission éducative mariste, p. 63).

7. Marcellin est franc et spontané.

L A S O U R C E E T56 57L E R U I S S E A U

VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Je suis, avec les sentiments

de l’affection

la plus cordiale

et en union avec vos prières,

dans la chapelle,

dans la maison

et sur le tombeau

du Père Champagnat,

votre tout dévoué

frère François.

(Fr. Pierre Zind, Conseils

Spirituels du frère François, p. 25)

Marcellin Champagnat

était reconnu pour sa simplicité.

Il n’y avait aucune malice en lui.

Il était direct, honnête, effacé,

et il encourageait ses frères

à développer les mêmes

caractéristiques. Le Fondateur

était sans ambiguïté : de même

que la pauvreté caractérise

un Franciscain, la simplicité devrait

caractériser chaque Petit Frère

de Marie et, de fait, elle caractérise

aujourd’hui la vie de tous ceux

qui revendiquent son charisme.

(Message de Seán Sammon, S.G.,

06 juin 2004)

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VÉNÉRABLE

FRÈRE FRANÇOIS

DÉMISSION : 1860

Marcellin meurt à 51 ans, épuisé par les travaux etpar la maladie.Ecrivant aux frères qui étaient en Océanie, le frèreFrançois a cette phrase :

« Vous vous étonnez sans doute, N.T.C.F., de nepas entendre nommer celui que nous appelions na-guère notre Père et notre Supérieur. Voilà bientôtsix mois que le bon Dieu l’a retiré de ce monde…Sa dernière maladie l’avait tellement épuisé et abat-tu qu’il n’était plus que comme un squelette vivant.Sa mort comme sa vie a été pleine d’édification .»(Lettre du 20 novembre 1840)

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SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

MORT : 6 JUIN 1840

François démissionne à 52ans à cause d’une santé dé-labrée. Le fr. François deBorgia, assistant général dutemps du fr. Diogène, (1920-1942), dans son témoignageécrit :« Il n’est pas étonnant que lasanté de ce modeste ouvrierdu Seigneur fut ébranlée etmême compromise à 52 ans.Depuis longtemps le fr. Fran-çois souffrait de maux de tê-te. Les difficultés, les soucis,les occupations, les sollicitu-des ne lui laissaient aucun re-lâche. Les maux de tête pas-sèrent à l’état chronique etatteignirent un tel degré d’acuité qu’il demanda à êtredéchargé du gouvernement de l’Institut… » (Cf. Positio super virtutibus, p. 611-655).

Sentiment des gens à sa mort.A sa mort… « Le reflet de la gloire du ciel était si ap-parent que chacun désirait lui faire toucher des objetsde piété. Tout le dimanche le local ne désemplitpresque pas. Le Père Rabier, à la grand’messe, avaitsuggéré de prier pour le défunt, mais surtout, il se re-commandait à la prière « d’une âme si juste ».

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Le jour des funérailles il faisait très froid et il y avait 20 centimètres de neige… Le frère Stratonique y était avec d’autres frères « joyeux et réconfortés à la pensée que c’était aux funérailles d’un saint que nous allions assister ».

(Fr. François, Gabriel Rivat,60 ans d’histoire mariste, p. 370)

Sentiment des gens à sa mort.« Le sentiment de la douleur était tempéré par l’en-tière conviction où chacun était que ses souffrancesétaient changées en un poids immense de gloire…Auprès de lui on se trouvait à l’aise ; on aimait à leregarder et à lui baiser les pieds. » (p. 255)

« Pleurons un tendre Père, un digne Supérieur etFondateur, un saint prêtre, notre appui, notre guide etnotre consolateur… Sa mort, comme sa vie, a étépleine d’édification, et nous ne doutons pas qu’ellen’ait été précieuse aux yeux de Dieu. » Fr. François, (p.257).

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FRÈRE FRANÇOIS

MAIS SUR LA MÊME ROUTE

1. De constitutionrobuste ; taille:1,79 m.

2. Dans la famille lepère est une pré-sence forte, pos-sède une certai-ne culture, estsocialement en-gagé. La mère estdécisive aux mo-ments de crise…Elle forme lecœur de Marcel-lin. Les Cham-pagnat sont une famille de paysans, de petits com-merçants, ouverts à l’engagement social.

3. Marcellin peine dans les études.

4. Marcellin a fait partie de la bande joyeuse qui fré-quente, une fois ou l’autre, le café du village.

5. Il assume de vraies responsabilités à l’âge de 27ans : vicaire, puis fondateur…

6. Leader naturel : chez lui domine l’assurance, l’é-nergie, l’action et l’affection : bâtisseur de maisonset d’hommes. Il a le don de l’amitié, crée des liensde père à fils avec les frères dans une affectionspontanée et manifestée. De caractère gai, il doit

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SAINT MARCELLIN

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1. De constitution faible : maladif.

2. Dans la famille le père est effacé. La mère a unepersonnalité marquée, très spirituelle qui passedans l’âme de François. Famille plus nettementpaysanne… Profondément chrétienne : un frèreprêtre, une sœur porte le cilice, comme la mèreaussi ; un neveu prêtre.

3. François étudie le latin à 10 ans… Il sera toujoursprécoce.

4. Il semble avoir eu une as-cension spirituelle cons-tante, conservant l’inno-cence baptismale.

5. Il assume de vraies res-ponsabilités à 17 ans : di-recteur d’école de Bou-lieu, en 1825.

6. C’est un leader intellec-tuel, porté à la réflexion,au recueillement et à lacontemplation ; il est con-sulté comme homme deconseil et de sagesse. Sé-rieux par nature, il doitcultiver la joie. Il préfère

BIEN DIFFÉRENTS...

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l’action qui s’insinue et vit des liens de supérieur àinférieur, d’infirmier à malade mais avec tendresse.Il cultive le respect de la nature et a le sens de l’é-cologie.Sa vie sera discrète, active, longue : 72 ans.

7. Sensible au détail, à la règle, au silence, sans négli-ger l’ensemble.

8. Homme de la Règle, des structures…

9. Il fait la première synthèse de la spiritualité ma-riste: Circulaire sur l’Esprit de Foi, 1848-1853. Il latraduit en Règles et Constitutions.

10.Vrai apôtre, dans la discrétion, il commence à don-ner corps au rêve de Marcellin : « Tous les diocè-ses du monde entrent dans nos vues ! ».

11.François veut être « le portrait vivant du Fonda-teur ». Il réchauffe son cœur au cœur du Fonda-teur… tout en restant lui-même : admirateur, imi-tateur mais différent de Marcellin.

cultiver le sérieux. Sa vie sera active, dense, courte.

7. Attentif à l’ensemble sans négliger le détail.

8. Homme de l’Esprit, du charisme…de la nouveauté.

9. Crée une spiritualité active qui s’adapte aux cir-constances de la fondation: rien de figé encore.

10.Apostolat de conquête: « Tous les diocèses dumonde entrent dans nos vues. »

11.Le Père Champagnat a formé François, l’a choisi,mis aux postes-clés, l’a entraîné à être chef, l’abeaucoup estimé.

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FRÈRE FRANÇOIS

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

Nos Constitutions nous rappellent

que « L’Institut est un don de

l’Esprit Saint à l’Eglise et il est

pour le monde une grâce toujours

actuelle ». Nous devons nous

réjouir des dons reçus qui sont

comme l’héritage que nous lègue

le Fondateur. Mais nous devons

aussi nous efforcer d’être encore

plus fidèles au Père Champagnat,

à son esprit et à sa spiritualité.

(Fr. Charles Howard, S.G. Le

Fondateur interpelle ses frères, 1989).

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PRENDS UNE HACHE...

Le frère Jean Pierre Martinol, di-recteur de Boulieu, (Ardèche),fit, en 1824, une visite à La Valla.Le lendemain, à son départ, quieut lieu de grand matin, le Véné-rable Père lui dit :– Puisque le frère cuisinier n’est pas levé, prenez cet-te brioche, c’est le pain bénit qu’on m’a donné diman-che en qualité d’officiant de la grand’messe, vous lamangerez en marchant, pour votre déjeuner.– Non, mon Père, répliqua le frère, je la porterai àmes frères, nous la mangerons ensemble avec tant deplaisir, car tout ce qui vient de vous et de notre mai-son-mère de La Valla, nous est doux, agréable et nousfait tant de bien. Je suis bien aise de procurer ce bon-heur à mes frères ; je suis sûr que je les ferai tressaillirde joie et que nous ne parlerons que de vous et denos frères de La Valla pendant le dîner.Charmé de tels sentiments, le Vénérable Père s’écria :– Mon frère, vous me faites pleurer de joie, en meparlant ainsi ; ce sont bien là les sentiments de l’espritde famille qui doit animer tous les frères de Marie ;conservons bien ces sentiments et cet esprit, et nousjouirons dans sa plénitude du bonheur de la vie reli-gieuse. (Avis, Leçons, Sentences : Ed. 1927, p. 321-322).

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NOUS LA MANGERONSENSEMBLE

La première raison qui me faitcroire à sa sainteté est la permis-sion étrange qu’il m’a donnéelorsque je lui ai fait connaître dequelle manière nous avions vécupendant cette malheureuse année 1854-1855 à Quincié.Voici ses propres paroles. « Si jamais vous vous trou-vez à l’avenir dans une maison semblable, et qu’onvous laisse seul des journées entières dans l’établisse-ment, venez à la maison-mère et si pour vous procu-rer de l’argent, il est nécessaire, prenez une hache, bri-sez le secrétaire, prenez l’argent et venez. »

Deuxième raison. En 1860, me trouvant à l’Hermitagecomme infirmier provisoire, il est arrivé ce qui suit. Unfrère nommé Zéphirin, de la spéciale, fut opéré desamygdales ; celle de la gauche ayant été opérée tropprofondément fut suivie d’une hémorragie considéra-ble de 4 à 8 heures du soir. A cette heure-là, laissantle malade à un confrère, je courus appeler le Révérendfrère qui vint aussitôt.Y étant arrivé, il me demanda leflacon d’acide sulfurique et ayant pris une pincée decoton mouillé avec l’acide il l’appliqua un instant à l’ex-térieur du cou, côté gauche ; à l’instant l’hémorragiecessa. Est-ce l’application de l’acide qui la fit cesser oules prières du fr. Supérieur : car il priait en faisant l’ap-plication ; je ne sais… Toujours est-il que l’hémorragiefut arrêtée instantanément et que le malade qui étaiten syncope reprit aussitôt ses sens. (Témoignage du fr.Juventin – Positio super virtutibus, pp. 500-501).

En 1824 La Valla est la maison-

mère…L’Hermitage

est peut-être enconstruction.

Le frèreFrançois sera

directeur de Boulieu

en 1825.

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LETTRE

Mon bien cher frère Barthélemy et votre cher collaborateur,

J’ai été bien content d’apprendre de vos nouvelles. Je suisbien content de vous savoir en bonne santé.

Je sais aussi que vous avez un bon nombre d’enfants, vous au-rez par conséquent un bon nombre de copies de vos vertus,car c’est sur vous que vos enfants se forment, c’est d’aprèsvos exemples, qu’ils ne manquent de régler leur conduite.

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LETTRE

Mon cher frère,

J’aime à vous donner cedoux nom bien que voussoyez éloigné de nous unpeu de temps parce quevous êtes toujours lié à laSociété, que vous l’aimeztoujours et que je suis tou-jours votre Supérieur.J’ai reçu votre lettre avecbeaucoup de plaisir et desatisfaction. Je désirais quevous m’écriviez pour medonner de vos nouvelles,me faire part de votreétat actuel, de vos disposi-tions, afin que je puisse vous être utile et vous donnerquelques avis.Car je vous aime toujours avec beaucoup de tendresseet je pense souvent à vous. J’ai bien prié pour vous. Sij’eusse connu plus tôt votre adresse, je vous aurais écrit,ou, mieux encore, je serais allé vous voir.J’ai été saisi d’une grande tristesse et d’une vive douleurlorsque j’ai appris que je n’aurais pas le plaisir de vousrencontrer à Beaucamps. Combien j’ai regretté de n’a-voir pu vous parler, vous consoler, vous encourager et,que de fois je me suis dit à moi-même : si j’avais pu levoir, il ne serait pas sorti. (p. 52). (Ce frère revint dansl’Institut).

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Mon cher frère,

…La maladie du cher fr. Acaire me porte à vous re-commander de plus en plus de fournir abondammentà vos collaborateurs tout ce qui leur est nécessaire poursoutenir les fatigues de l’enseignement : la conserva-tion de leur santé est la plus grande économie que vouspuissiez faire dans l’intérêt de la Société, toujours envous renfermant dans les bornes de la Règle, à moins,- je n’ai pas besoin de vous le dire - d’une nécessité ex-traordinaire qu’une attention toute paternelle sait dé-couvrir souvent même avant que le sujet l’ait manifes-tée… (p. 55).

Que votre occupation est relevée, qu’elle est sublime !Vous êtes continuellement avec ceux avec qui Jésus-Christfaisait ses délices, puisqu’il défendait expressément à sesdisciples d’empêcher les enfants de venir à lui. Et vous,mon cher ami, non seulement vous ne voulez pas les em-pêcher, mais vous faites tous vos efforts pour les luiconduire. Oh ! que vous en serez bien reçu par ce divinmaître, ce maître libéral qui ne laisse pas un verre d’eaufroide sans récompense.

Dites à vos enfants que Jésus et Marie les aiment bientous : ceux qui sont sages parce qu’ils ressemblent à Jésus-Christ qui est infiniment sage et ceux qui ne le sont pasencore parce qu’ils le deviendront. Que la Sainte Vierge lesaime aussi, parce qu’elle est la Mère de tous les enfantsqui sont dans nos écoles. Dites-leur aussi que je les aimebien moi-même, que je ne monte pas une fois au saint au-tel sans penser à vous et à vos chers enfants.

Que je voudrais avoir le bonheur d’enseigner, de consacrerd’une manière plus immédiate mes soins à former ces ten-dres enfants…

Notre Dame de l’Hermitage, 21 janvier 1830.Cf. Lettres, p. 53 – Doc 14.

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FRÈRE FRANÇOIS

Quel héritage Marcellin a-t-il laissé à ses frères ? Cer-tainement pas une bibliothèque de réflexions théolo-giques et religieuses.

Son héritage consiste plutôt dans un cœur généreux,une passion pour l’Evangile de Jésus, un grand bonsens et une approche pratique de la vie. Dit en motssimples, il a été un homme de passion et d’action.

L’Hermitage, bâti par le futur saint et ses premiers frè-res, nous laisse voir quelque chose du caractère brû-lant de cet homme : le bâtiment construit avec despierres grossièrement taillées, révèle ses qualités :force, détermination, constance…

Dans l’âme de Marcellin il y avait un feu qui brûlait etéclairait.

Son accueil était toujours chaleureux ; c’était unhomme de cœur, plein d’affection.

Il n’y a pas de doute, c’était cette passion qui fit dufondateur la personne charismatique que nousconnaissons, et pas seulement pour les jeunes qu’il at-tire comme naturellement, mais aussi pour tous ceuxqui viennent à le rencontrer.

(Un coeur sans frontières, p. 93,Fr. Seán Sammon, S.G.)

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UN PASSIONNÉ PRAGMATIQUE

« Le frère Françoischercha de toutes sesforces à être l’imagevivante du Père Cham-pagnat, par l’amour deJésus dans l’Eucharistie, l’imitation de la Sainte Vierge,l’action de grâces pour les bienfaits reçus, exhortanttout le monde à entrer dans ces sentiments.

Caché en Dieu, il aimait le silence, l’humilité, la mo-destie : remarquable par l’innocence de son âme etpoussant la mortification corporelle volontaire jusqu’àla discipline et au cilice.

Miséricordieux, bon, aimable envers tous, surtout lesjeunes, les pauvres, les malades, il savait merveilleuse-ment encourager et réconforter…

Dans l’état actuel… il n’y a plus de doute au sujet desvertus théologales de Foi, Espérance et Charité tantenvers Dieu que le prochain, et aussi des vertus car-dinales de Prudence, Justice, Force et Tempérance, etautres qui en dépendent : le Serviteur de Dieu, frèreFrançois, Supérieur général de l’Institut des Petits Frè-res de Marie les a pratiquées au degré héroïque. »

Donné à Rome, le 4 juillet 1968.Card. Benno Gut, Préfet de la S.C. des Rites.

DÉCRET SUR L’HÉROÏCITÉDES VERSUS

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Frère François,tu as vécu ton don à Dieu et à tes frères et sœursavec plénitude et générosité ;nous te demandons de nous aidersur ce chemin du don et de l’amour,de sorte que Jésus devienne le centre de notre vieet soit reconnu comme Seigneur par ceux qui vivent avec nous.

Tu as été « la Règle vivante »,inspire-nous l’amour de nos Constitutions,comme les pauvres de Yahweh aimaient la Loi.

Tu as vu notre famille croître, s’étendre et accueillir de nombreuses vocations.Aujourd’hui nous marchons dans le désert,intercède pour que nous puissions dire avec joie :« Don de Dieu sont les fils de la jeunesse ! »

Tu as été un excellent infirmier,et tu as su joindre le cœur d’une mère au sang-froid d’un médecin,aujourd’hui nous te prions pour…

François, écoute nos prières.

Amen !

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FRÈRE FRANÇOIS

PRIÈRE D’UN FRÈRE

Père Champagnat,je suis heureux d’être un de tes disciples.J’admire ton ardeur au travail,ton amour pour tes frères,pour les jeunes et pour les pauvres,ton solide bon sens et la simplicité de ton cœur,et encore ton amour pour Marie et pour Jésus dont tu voudrais que tout le monde découvre l’immense bonté.

Ton dynamisme et ta joie prenaient naissancedans les heures passées devant le Saint Sacrement.

Marcellin, fais que je te ressemble un peu,aide-moi à rayonner la joie et l’enthousiasme comme toi,à aimer notre grande famille mariste :les frères, les jeunes, ceux qui partagent ton esprit.Surtout, fais grandir en moi l’amour pour le Seigneuret pour sa Mère que tu appelais « Notre Bonne Mère ».

Je te remercie pour tout ce que tu as faitet pour l’amour que tu me portes.

Glorifie le Père et le Fils et le Saint Esprit dans ma vie et dans la grande famille mariste.

Amen !

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PRIÈRED’UN DISCIPLE

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FRÈRE FRANÇOIS, GABRIEL RIVAT:LES GRANDS MOMENTS DE LA VIE

1. 1789, 20 mai, naissance au hameau du Rosey, Marl-hes – France.Au baptême il reçoit les noms de Joseph, Benoît,Marcellin.

2. 1816, juillet, il est ordonné prêtre à Lyon – France.

3. 1816, le 12 août, il arrive comme vicaire à La Valla.

4. 1817, le 2 janvier, il fonde la Congrégation à La Valla.

5. 1824, il construit l’Hermitage.

6. 1825, la communauté s’établit à l’Hermitage.

7. 1826, maladie très grave de Marcellin.

8. 1836, 1838 : Démarches à Paris pour l’autorisationlégale de la Congrégation.

9. 1839, Dernière maladie de Marcellin.

10. 1840, 6 juin, mort à l’Hermitage.

11. 1889-1891, Procès Ordinaire à Lyon.

12. 1920, Décret de l’héroïcité des vertus par le papeBenoît XV.

13. 1955, 29 mai, Béatification par le pape Pie XII.

14. 1999, 18 avril, Canonisation par le pape Jean Paul II.

L A S O U R C E E T76

SAINT MARCELLIN

CHAMPAGNAT

MARCELLIN CHAMPAGNAT:LES GRANDS MOMENTS DE LA VIE

1. 1808, 12 mars, naissance au hameau de Maison-nettes, La Valla. – France.Au baptême il reçoit le nom de Gabriel.

2. 1813, sa maman le consacre à la Vierge Marie ausanctuaire de Valfleury.

3. 1818, 6 mai, entrée dans la Congrégation. Il a dix ans.

4. 1819, 8 septembre, s’engage par une promessed’obéissance et prend le nom de François paramour pour sa mère Françoise Boiron.

5. 1826, émet ses vœux perpétuels.

6. 1839, 12 octobre, il est élu Directeur général.

7. 1852, il devient Supérieur général.

8. 1852-1854, Chapitre général : Règles Communes,Guide des Ecoles, Constitutions et Règles duGouvernement.

9. 1858, François et l’Administration générale se dé-placent à Saint-Genis-Laval.

10. 1860, il donne sa démission et se retire à l’Hermi-tage.

11. 1876, attaque d’apoplexie. Il reste paralysé.

12. 1881, le 22 janvier, il meurt à l’Hermitage.

13. 1910-1934 : Procès Ordinaire à Lyon.

14. 1968,4 juillet :Décret d’héroïcité des vertus (Paul VI).

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PRIÈRE POUR OBTENIR LA BÉATIFICATIONDU VÉNÉRABLE FRÈRE FRANÇOIS

O Dieuqui avez daigné attirer à la vie religieuseGabriel Rivat (Fr. François),dès sa plus tendre enfance,pour qu’il devint l’un des premiers disciplesde Saint Marcellin Champagnat,puis son successeur dans le gouvernement de l’Institutvoué à la très Sainte Vierge Marie,accordez à vos serviteurs, nous vous en prions,la joie de voir bientôt son nomresplendir parmi ceux des Bienheureux.Nous vous demandons de multiplier les grâces en faveur des fidèlesqui réclament son intercession auprès de vous.Daignez, ô Marie, notre Bonne Mère,hâter le jour où nous verrons sur les autelscelui qui fut ici-bas votre serviteur. Amen !

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Seigneur Jésus,ouvre nos yeux pour quenous prenions conscience

des besoins immensesdes enfants et des jeunes d’aujourd’hui.

Donne-leurdes messagers d’espérance etdes témoins de ton amour.

Nous te rendons grâce, Seigneur,de nous appeler personnellementà vivre une vocation de service.

Fais-nous vivrede telle sorte que notre témoignage

soit source d’espérance et d’encouragement

pour les différentes vocations dans ton Église :laïcs, prêtres et religieux.

Nous te prions pour celles et ceuxque tu invites aujourd’hui

à vivre le rêve de Marcellin:évangéliser les enfants et les jeunes,

surtout les plus délaissés.

Nous te prions spécialementpour ceux que tu appelles à être frères maristes.

Que les jeunes qui entendent cet appelaient l’audace de te suivre avec passionet qu’ils soient généreux dans la fidélité.

Marie, modèle de don et de fidélité,intercède pour nous, ta famille !

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Présentation et textes: Fr. Giovanni Bigotto, Postulateur généralEditeur: Institut des Frères Maristes – Maison générale – Rome, septembre 2004

® Institut des Frères MaristesC.P. 10250 – Roma. Italia.Tél. (39) 06545171Fax (39) 0654517217E-mail: [email protected] et [email protected] Web: www.champagnat.org

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