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Koster 1962 Traité de métrique grecque 3e Impression OCR

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  • TRAIT DE MTRIQUE GRECQUE

    Auf Seite 98 mui! es in Zeile 24 folgendermaEen hei6en: A man and his HOBBY-HORSE, tho' 1 cannot say that they act and re-act exactly after

  • DU MME AUTEUR TRACTATUS GRAECI DE RE METRICA INEDIT!. Paris, 1922 SCHOLIA IN AruSTOPHANIS PLUTUM ET NUBES, vetera,

    Thomae Magistri, Demetrii Triclinii nec non anonyma recentiora partim inedita. Leyde, 192 7.

    LE MYTHE DE PLATON, DE ZARATHOUSTRA ET DES CHAL-DENS. Leyde, 1951 [jusqu' 1953]

    82.0

    KOSTERMJ metrlque

    446717000001

    1

    MTRIQU SUIVI D'UN

    1 u PAR

    W. J. W.

    TROISIME IMPRESSION CORRIGE ADDENDA

    A. W. SYT OFF - LEYDE 1962

  • Copyright A. W. Sythoff, 1953 No part of this book may he repraduced in any farm, by print, photoprint, micro:6Jm or any other means,

    without written permission from the publisher

    -Printed in the Netherlands

    AVANT -PROPOS

    Bien que les tudes concernant la versification des Grecs et des Romains se soient multiplies pepdant ces dernires annes, il n'existe pas encore, que je sache, un manuel d'une tendue suffisante pour l'tude approfondie de cette science. Tout en reconnaissant les mrites des traits plus ou moins dtaills parus depuis le commencement de ce sicle, il faut cependant reconnatre qu'aucun d'eux ne saurait remplacer le manuel de Christ ou celui de Masqueray, datant de la dernire partie du sicle prcdent. Depuis, des hypothses nouvelles ont t formules par les mtri-ciens, et notre connaissance de la posie grecque s'est accrue d'une faon inattendue, grce aux donnes nouvelles fournies par les papyrus. Dans le prsent livre, l'auteur a tch de rsumer l'tat actuel des tudes sur la mtrique et d'en contrler la doctrine en l'appliquant aux textes des potes. Tout en se rservant des points de vue personnels, il s'est gard de juger tous les phnomnes qui se prsentent d'aprs des thories prconues.

    Pour le texte des vers cits, je me suis servi ditions suivantes: pour schyle, l'editio minor de Wilamowitz; (Weidmann) et l'dition de Maz;on (Bud); pour Sophocle, l'dition de Masqueray (Bud); pour Euripide, l'dition de Murray (Bibliotheca Oxoniensis) et les tomes I-V de l'dition de Mridier, Parmentier et Grgoire (Bud); pour Aristophane, r dition de Coulon et Van Dae1e (Bud); pour le texte de Mnandre, souvent douteux cause des supplments des diteurs, celui de Van Leeuwen (IIIme d., Sijthoff, Leyde) et de Krte (IIIme d., Teubner, Leipzig); pour les parties lyriques de tous les potes scniques, les Cantica de Schrder (Teubner); pour Pindare, l'editio minOT de Schrder (Teubner), celle de Puech (Bud) et celle de A. Turyn (Cracovie, 1948); pour Bacchylide, l'dition de Blass, revue par Snell (Teubner); pour les autres lyriques, les Potae lyrici graeci de Bergk et r Anthologia lyrica de Diehl (lIme d., Teubner); pour les fragments des potes tragiques et comiques, les recueils bien connus de Nauck (lIme d.) et de Kock.

    Il m'a t impossible de discuter toutes les questions concernant la constitution du texte des vers que j'ai cits; en gnral, je me

  • VI

    born relever les diffrents points de vue diteurs, quand ils se rapportent la composition mtrique des vers.

    Quant aux schmas ajouts aux textest le lecteur se rendra compte que je ntai employ le symbole de la pause mtrique (1\) qu'inci-demment. Bien qu'en thorie, les cla ou vers catalectiques se ter-..... ".,,,, .. ,1' par une pause quivalente la dure de la syllabe finale du clon ou vers acatalecrique, rien ne nous autorise croire que les potes toujours ajout cette pause la fin des cla ou vers

    je ne rai pas indiquet quand il s'agit de 1.d.1.41C:I.U'UU\;;:' rpts Kcrr o-rfxov (par exemple le ttramtre

    catalectique); d'autre part, j'ai employ le symbole de la pause l o le clon catalectique, prcd d'un clon acatalectique, se trouve fin d'une priode ou d'un systme (par exemple le

    glyconens). Dans de mtriqu.e latine, les questions pineuses con-

    cernant des vers du drame archaque n'ont t superficiellement. Quant la nature de l'accent de

    en gnral, je me suis abstenu de me ranger du de l'cole franaise ou de l'cole allemande; dans

    ajout les ictus dans un but purement pratique, sans vouloir dclarer par l que le vers latin aurait eu des accents

    nature dynamique. Quant aux vers grecs, la question ne se pose mme plus; l'ictus d'intensit n'y jouait aucun rle.

    Bien que je n'aie nglig, autant que possible, aucune tude rcente de quelque importance sur tout ce qui concerne la mtrique, je n'ai pu consulter autant de livres et de. revues que j'aurais dsir. Sans doute, le lecteur avis dc

  • 1. Introduction

    1. par les et continue par les la richesse des rythmiques pr-

    sentes par la grecque rendaient ncessaire l'tude scient-des mtres, sans laquelle on de perdre la connaissance

    approfondie et complte de cet art complexe. Beaucoup de pomes devaient tre chants ou rcits avec accompagnement musical; aussi la ncessit de connatre la forme exacte des mtres se faisait sentir spontanment. Dans les langues modernes, la musique n'est plus intimement la parole; par consquent, l'importance la nt est la mme. compositeur moderne se soucie peu de la valeur rythmique que les mots prsentent eux-mmes; chez; Grecs, le compositeur n'tait autre que le pote; en com-posant le texte, il indiquait dj le rythme de sa mlodie, et il nt avait

    ajouter des signes rythmiques aux syllabes dure prolonge et d'autres signes pour indiquer la hauteur des sons de la mlodie, Voici une ligne pourvue d'annotation complte:

    ~I C Z Z KIZ 1

    oo-ov ~ij), cpaivou 1) La srie de le rythme, la srie infrieure

    la mlodie; les superposs annoncent la de chaque mtre rythmique), qui tait l'autre par l'abaisse-ment ou du syllabe ne porte pas de signe rythmique, serait vi la syllabe cpa- est galement dpourvue de signe, la tant indique suffisamment., par les trois signes mlodiques; elle vaut trois et pourrait porter le signe t qui se trouve au-dessus de la -vou; enfin le bien connu de la longue ordinaire valant deux (_) ne fait pas dfaut, transscription moderne la

    1) Le premier vers de l'Epitaphium Sieili, inscription trouve i:ur la pierre tombale d'un certain LeK1os Aidin (Asie Mineure) par Ramsay; on l'attribue au premier sicle aprs La pierre a disparu depuis 1923; v. J. F. Mountford dans New chapters in the history of Greek literature, Sec. seT., Oxford 1929, p. 147 suiv. Trait de mtrique grecque l

  • l l, 2

    2. mtrique est proprement parler une subdivision de la rythmique, mais l'annotation musicale a t relgue de bonne heure au second plan, et aprs la priode des grandes compo-sitions rythmiques, le rapport entre la musique et la posie devenant moins troit, on lisait ordinairement le texte seul, sans avoir aucune intention de la chanter; ds lors, les grammairiens ne comptaient plus avec les rythmes plus compliqus et se con-tentaient de r axiome fondamental, que la syllabe longue vaut deux brves (_ = v v). La rythmique, au contraire, toujours intimement lie la musique, n'observait point cette restriction, mais elle pouvait attribuer une dure arbitraire aux syllabes, tout en ne dpassant pas certaines bornes. Elle connaissait des syllabes brves plus brves que les brves ordinaires, des syllabes plus longues que les brves ordinaires, mais plus brves que les longues ordinaires, et des longues valant de trois cinq fois une brve ordinaire 1). Quant aux mtriciens, qui n'taient pas des musiciens, mais des grammairiens, ils distribuaient les longues et les brves de chaque vers en les rangeant suivant des groupes fixes (les pieds, '!TOES) et mesuraient pour ainsi dire le vers (IJETPE1V, IJ.ETplKi] TXVf]). La diffrence entre les deux arts rsulte clairement d'un passage d'Aris-toxne de Tarente (p. 292 Mor., p. 413 Marqu.):

    Norrrov XCpis -ra TE -ri]v TOV TroMs owa!J.1V

  • 4 l 5 (environ aprs J.-C.), potes des strophes libres bases sur le nouveau principe; Romanos est le plus

    ces mlo des. on se contenta une strophe connue (appele hirmus, Eip~6~); le nombre et l'accent des des strophes nouvelles (les trop aires, 7porraplcx) taient ceux Au lieu de l'hexamtre de classique, on se servait du ver s pol i t i que 1TO!71KOS) pour des pomes dans

    ._~...,_. __ le mme vers appliqu sans il se compose syllabes et il se divise en deux dont le prlemier

    compte huit et le second syllabes. Dans le membre, ctest l'antpnultime ou l.ernire qui doit porter l'accent (dynamique); le second l'avant-dernire syllabe est toujours accentue. Voici un de chaque

    vers politique: O1S~ S 1TaVTCrJS 6:Kpt~ws, Il 1TWS' m'xcrcxv oIocx' !31!3ov K cr-rf)6ovs 'TE Kcxl cr-r6j..1a-ros Il OVTGVS hoi~CrJS ySlV

    (T:::;et:::;s, Chil. l 275 suiv.). Ce vers, aussi appel SeKcxrrsV'TO:oVcxf3oS' le nombre des

    VH,"Ut;:;)l. jouit d'une popularit temps modernes 1).

    La prose rgle par l'accent dyna-mique; la clausula tait telle manire que le nombre des syllabes entre les deux syllabes accentues tait toujours un nombre pair 4, 6), phnomne connu sous le nom de de Guillaume

    5. Nous ne savons presque rien les plus 4"i"'LEYXEtpfS10V

    ~pOOVt qui a t tout temps le de chevet des mtriciens, est parvenu aux temps modernes.

    Les grammairiens latins ont beaucoup sur la mtrique, mais manquent presque tous d'originalit. De ces mtriciens, dont les dissertations prolixes composent le tome VI des Gram-matici Latini de Keil, Caesius Bassust vcut au temps Nron, est le plus important. Parmi les auteurs de r poque tardive, Trentianus Maurus se distingue par la forme de son trait, qu'il a compos dans les mmes mtres que ceux qu'il expliquait. Les travaux de Juba, qui s'inspirait de la doctrine d'Hliodore, ne subsistent plus dans leur forme authentique; on peut relever leurs traces dans le trait de Marius Victorinus, le commentaire de Servius et d'autres ouvrages. A part les ouvrages des grammairiens et des mtriciens de profession, il faut mentionner le dialogue De Musica de Saint Augustin (Migne 32; H. Davenson, Trait de la musique selon l'esprit de Saint Augustin, Neuchtel 1942), qui traite en grande partie de la et qui renferme, ct dt erreurs grossires, plusieurs dtails d'un haut intrt.

    A ct des mtriciens de profession, plusieurs philosophes et presque tous les rhteurs se sont incidemment occups de la mtrique, ces derniers cause des clausulae de la prose rythme (par exemple Cicron et Quintilien); la premire catgorie appartient Hraclide du Pont, qui drivait les mtres d'un prototype de six pieds spon-daques; v. Prcis de mtro lat. 20 E.

    Il va sans dire que les ouvrages des musiciens contiennent

    1) Les thories de Damon ont t exposes par C. Del Grande, Damone metricQ. Giorn. Ital. di Filol., l, 1948. p. 3-16.

  • 6 1 5, 6 beaucoup d'aperus se rapportant la rythmique et la mtrique; aprs Aristoxnet il faut consulter surtout Aristide Quintilien (troisime sicle aprs 1).

    Les fragments d'Aristoxne ont t dits plusieurs fois par Westphal (avec les autres fragments des rythmiciens dans Fragmente und die Lehrsiitze Griechischen Rhythmiker, Leipz;. r86r; en dernier lieu dans Aristoxenus von Tarent, Leipz. Its~S=!--1893); les fragments qui se trouvent dans les manuscrits de ses 'APIlOVIKO:, ont t ajouts l'dition de Marquard (Berl. 1868).

    La doctrine d'Hliodore a t tudie par Henset Heliodoreische Untersuchungen, Leip2:. I870; on trouve scholies d'Aristophane dont l'origine remonte Hliodore, chez White, The verse of Greek comedy, Lond. 19I2.

    d'Hphestion est celle de Consbruch, Leipz. 1906; il Y a les anonymes et le commentaire de Choeroboscus, plusieurs autres d'poque tardive.

    Les mtriciens dans Grammatici Latini de Keil; il ne faut pas setUernelll: consulter le tome dj indiqu, mais les plusieurs travaux de pas nglige

    exemple U.lu! . "' .... " par Barwick, Leipz. 1 uba artigrapho,

    L'ouvrage les autres musiciens

    dans M usici Scriptores 6. Au moyen-ge

    par bien leurs opuscules devenu le mtricien KaT tins ne sont pas tout dnus compliqus de la posie lyrique

    celui-ci a dit sparment on peut consulter Hense, De

    Berl. en majeure

    1895.

    on s'en essentiellement aux vers drame (hexamtre dactylique, partie ces traits a t dite par Graeca 1, Berl. et par l'auteur de re metrica inediti, Paris 1922.

    il ne faut pas Ht;:~H;o;

  • 8 l 6, 7 prhension plus de la mtrique il partait lui de la rythmique, mais il sut viter les gnralisations dcevantes. C'est le grand mrite du Trait de Masqueray.

    1. Dans la dernire moiti dix-neuvime sicle, la mthode historique st empara de la mtrique des philologues allemands.

    a domine ce jour. On une explication gn-tique des mtres connust la base desquels on suppose un vers primitif hypothtique (Urvers); on recherchait en premire ligne l'origine de l'hexamtre. Bergk fit Usener ont cultiv d'abord cette mthode; elle a t dveloppe par Wilamowitz et surtout par

    Schrder. prend comme point de dpart la posie populaire de diffrentes nations dont la forme prsente un aspect plus ou moins primitif; le rle potes individuels se rduit la norma-lisation des mtres libres de la chanson anonyme. Ainsi Archiloque, Sappho et les autres inventeurs)J des mtres grecs n'auraient fait que rgulariser vers des chansons populaires datant d'une poque prhistorique.

    Les rsultats de cette mthode sont peu encourageants; l'una-nimit est loin d'tre atteinte. Elle repose sur des donnes incer-taines ou fausses. Nous n'avons aucune chanson populaire des Grecs dont l'ge remonte aux temps des premiers potes. Les chansons populaires des Allemands eux-mmes ne sauraient rem-

    ces ( missing links des Darwinistes parmi les mtriciens. Mais le plus grand inconvnient vient de la nature mm~ du vers grec. Les adeptes de la mthode historique. qui supposent des vers primitifs dont seul le nombre des syllabes longues accentues cause du rythme aurait t fix (

  • IO l 8 auteurs); trois tomes cQntiennent la Griechische Rhythmiky Griechische H armonik und Melopoeie et Griechische Metrik; celle-ci se 'compose de deux parties, Allgemeine Theorie der Griechischen Metrik et Specielle Griechische Metrik, Berlin 1885-1889.

    dj parl des mrites de ces deux systmes" seuls qui originaux et complets, et dont la valeur, bien qu'amoindrie

    par suite temps coul, est indiscutable. Le grand ouvrage Rossbach-Westphal est le complet qui existe sur la Mtrique grecque l) (Masqueray),

    U. v. Wilamowitz-Mllendorff, Griechische Verskunst, Berlin 19:u. Bien que d'une importance capitale, le livre du clbre hellniste ne sera jamais le Hermann l) ou le Westphalll ce temps-ci; la composition est trs ingale, J'exposition des vues de r auteur est fort difficile suivre. Son rudition immense, sa proccupation de comparer toujours textes aux schmas;t r ont

    des erreurs auxquelles mtrique historique des Alle-mands donne trop souvent lieu.

    W. Christ, Metrik der Griechen and Romer, IIme d., Leipz;. 1879. C'est le seul trait aprs l'ouvrage de Hermann et avant celui de Kohif mentionn ci-dessous, o la mtrique des Grecs, ct de celle des Romains. est traite sur une grande chelle.

    Gleditsch, Metrik (tome II, 3 du Handbuch d'!. Mller). Munich IgOI. Contient lui aussi la mtrique des Grecs et des Romains.

    P. Masqueray, Trait de mtrique grecque, Paris 18g8. Expo-sition trs claire et assez complte, sans trop d'hypothses encom-brantes; ses avantages lui ont valu une traduction allemande.

    Schrder. Grundriss der Griechischen Versgeschichte, Heidel-berg 1930. Comme le titre l'indique, d est plutt une esquisse qu'une exposition complte et systmatique. Schrder est l'auteur de olusieurs autres livres et de nombreux articles, dont on trouvera les "titres dalls son Grundriss; ses thories, dont le caractre a t

    ~lluAqu dans le paragraphe prcdent, quoique souvent remanies, nt ont pas d'altrations essentielles.

    A. Kolaf, De re metrica poetarum Graecorum et Romanorum, Prague 1947. Disciple de Kral, le savant tchque continue la doctrine de son matre, tout en y apportant certaines modifications impor-tantes; comme G. Thomson, dont le livre sur les mtres lyriques sera mentionn ci-dessous, il se base sur l'ide de la connexion intime reliant l'ethos et le rythme, mais il se garde d'y subordonner

    l 8 compltement l'analyse des mtres. uvre se distingue par un

    tendu et par un traitement mthodique et clair de matire. travaux antrieurs ~Oh.f, cite Logaoden (Bratislav

    1933) et dactylepitritis (ibid. I935). II. Pr c i spI u sou moi n s som m r es:

    et Duvau, lmentaire mtrique et latine, Ivme Par.

    Rupprecht, Griechische Metrik, IIme d., Munich 1933; la trolS1eme (Munich 1950) est intitule: Einfiihrung in Griechische Metrik,

    Griechische Metrik (tome l, 7 de r Einleitung in die Altertumswissenschaft de et Norden), et Berl. 1923; rimpression quelques additions de 1929.

    Laurand, Mtrique (grecque et latine) le fascicule VII des grecques et latines, Ivme d., 1929;

    1946. A a~~ ~

    ...... " .. U'lU'" l'indique le sont pas envisags.

    F.

    (camp. Franke1

    mtrique latine metrica poetarum latinorum nr,'l/)f,PT

    et Leipz;, 1894. en une d'observations

    sont tudis et Trence

    assez complet, prosodia e metrica

    dans

    1948 (fond

    grecs avec

  • 12 l 8 la mtrique d'autres langues de caractre notamment du sanscrit.

    C. del Grande, Sviluppo musicale dei metri greci, Naples (comp. Lenchantin dans Rivista di Filologia 1929. N. VII, p. 390 et du mme auteur: Espressione mUsicale dei poeti

    Naples 1932. J. Kral, Beitrge zur Griechischen Metrik, 1925. Extrait

    des grands ouvrages du mme auteur crits en langue tchque (Rythmique grecque, IIme d., Prague 1915; ,iVltrique grecque, Prague 19o6-1913). Dfenseur la mtrique de Westphal; v. 7.

    A. Neuere Forschungen zur Griechischen Metrik. dans Nel1.e Wege zur Antike Leipz;. et ~er1. 1929. L'auteur passe en revue et discute publications rcentes; les mtriciens a~tres pays sont presque entirement passs sous silence.

    Th. D. Chapters on metric, New Haven Igo1. Certains points controverss sont discuts ampl~ment; les sources authentiques sont toujours consultes sans intentions de nature hypothtique.

    Weil, tudes de littrature et de rythmique grecques, Paris 19o2. Recueil de comptes-rendus et d rartic1esr dont l'intrt rside surtout dans le sens critique et l'originalit des points de vue de l'auteur.

    W. Hardie, Res metrica, Oxford 1920. Les discussions de cet auteur concernent les scansions nouvelles proposes par les mtriciens allemands, qui sont critiques avec un conservatisme avis. Ce livre est en outre un manuel trs pratique.

    P. Maas, Die nel1.en Responsionsfreiheiten bei Bakchylides und Pindar, l, Berl. 1914; II, Berl. 1921. Les licences que Schrder et d'autres savants admettent dans la correspondance strophique de la lyrique dorienne sont rejetes d'une manire nergique.

    J. W. White, The verse of Greek comedy, Lond. 191:2. Je rien ajouter ce que j'ai dit de ce livre magistral, v. 7.

    G. Thomson, (Jreek lyric metre, Cambridge 1929. Hypothtique et subjectif; l'auteur, qui ne se soucie qu'incidemment des travaux des autres mtriciens et de la thorie antique, prend pour guide le sentiment exprim par les potes.

    P. I~G~aukat TIepi TOOV AKov Kat :Lo:Tq>ovs Kcd > AVo:Kpol1TOS IlTpu:>Vr Riga 1928 (du mme auteur: Mtres de la posie grecque monodique, Riga 1931, cit par KoIaf, passim, et: Quelques questions de la mtrique grecque, dans Acta Universitaiis Latviensis, Riga 1939). Le savant letton rejette, comme Kolrt la scansion choriambique

    1 8 13 "" .... ", ........ par l'cole de et de Schrder; il part, comme

    fait Westphal, du rythme isochrone. Wifstrand, Kallimachoszu Nonnos, Lund 1933.

    pntrantes sur l'hexamtre de l'poque tardive. The lyric metres drama, "-'aJ..Ul'U.' .. ~'" 1948.

    important, dont trait amplement article recentibus etc., la note l, p. 9.

    Rupprecht, der Griechischen Verslehre, Munich 1949. Dans cet s'est dparti mthode Imnemnle il y discute comme prototype des mtres eXiist,mts. des sur la concidence la fin des mots et lments

    Georgiades, Der Griechische Rhythmus, Hamburg [1949]. Comparaisons entre les rythmes de la musique et la danse grecque contemporaines et la rythmique antique; cepen-dant, conclusions d'ordre gntique tires de ces comparaisons ne sont pas toujours iU!,tltlee:s,

    Gentili, Metrica arcaica, Messine et Florence [I950], Continuateur des doctrines allemande historiquet prend pour point dpart un dimtre morphe sur la quantit syllabes; il ses audacieuses thories aux de Sapphot d'Alce et d'Ana-cron. Il n'hsite pas des dochmiaques la versification eOJ,rme et scinder en membres de composition htrogne

    vers dactyliques (v. IV II suivv.)t voire mme mtre dactylique ordinaire (dans le II7 de Sappho).

    Le rythme en gnral par! Groot, Der (Neophilologus 17, 1932).

    Sonnenschein, is Rhythm?t 19~5. Il va sans dire que tudes concernant le rythme sont innom~

    brables; j'ai cit les ouvrages de deux auteurs dont la connaissance de la littrature antique se joint la avec les ".lI..l-'

  • 14 l 8 de E. A. Leemans dans Antiquit Classique 17, 1948, p. 43-412, un expos sur l'tymologie et sur la smantique du mot Pv6IlOs.

    Enfin, les travaux de musicologues savants, comme J. Combarieu (Histoire de la Musique, Vme d., Paris 1930), sont d'un grand intrt pour l'tude du rythme dans 1'Antiquit.

    Pour les questions de rythmique et de mtrique que soulvent les maigres restes de la musique grecque, on peut consulter:

    R. Wagner, Der Berliner Notenpapyrus [6870], Philologus 57, I92I, 256-3IO.

    J. Mountford, Greek music in the papyri and inscriptions, dans New chapters in the history of Greek literature, sr., Oxford I929, p. 146-183_

    C. del Grande, Intorno ai papyri musicali scoperti in Egitto, Chronique dt gypte 12, 1931, p. 441~455.

    Analyses compltes des chants lyriques de divers potes grecs! O. Schrder, Aeschyli Cantica, IIme d., Leipz. 1916.

    O~ Schrder, Sophocles Cantica, Leipz. 1907; rimpression de 1923 (avec des corrections).

    O. Schrder, Euripidis Cantica, 1910; rimpression de 1928 (avec des corrections).

    O. Schrder, Aristophanis Cantica, Leipz. 1909; rimpression de 1930 (avec des corrections).

    O. Schrder, Pindarus Carmina, ume d., Leipz. 1914; rim-pression de 1930 (avec supplment).

    Les analyses de Schrder reposent sur ses thories concernant r origine vers grecs; nanmoins, elles peuvent tre consultes, quoique, videmment, avec quelque circonspection, par ceux qui ne partagent point ses opinions. Les rimpressions sont en grande partie des reproductions anastatiques.

    F. Blass, Bacchylidis Carmina, Leipz. 1898; la quatrime dition a t procure par Suess (1912), la cinquime et la sixime par Snell (1934 et 1949). L'introduction de Blass a fait poque pour la thorie des mtres lyriques.

    n n'existe pas d'analyses compltes des mtres des autres lyriques; les schmas de l'dition de Bergk ne sont pas trs instructifs, ceux de l'Anthologia lyrica de Diehl sont parfois trs utiles, mais il n'y en a pas assez; par exemple, le fragment clbre d'Alcman, 58 D., en est dpourvu. J'ai donn une analyse des mtres de Simonide dans la Revue des tudes Grecques XXXIX, 1926; pour Sappho, Alce et Anacron, on peut consulter le livre de Gentili mentionn plus h~11t, ~: .L on en approuve la partie thorique.

    15

    II. Notions gnrales

    1. La science de la versification grecque se divise en trois parties: 1) La pro sad i e (doctrine concernant la valeur quanti-

    tative syllabes et quelques autres particularits se rapportant aux lments constitutifs des pieds mtriques).

    2} La m tri que proprement dite (doctrine des units mtriques primaires et de leurs combinaisons).

    3) La s t r 0 phi que, c.--d. la thorie de la forme ext-rieure des pomes et des manires combiner les vers et les membres de vers.

    2. Liste de quelques termes et signes 1): La dure d'une syllabe brve s'appelle mora (Xp6vos). Une syllabe brve (brevis, !3poxeia:) est indique par le signe v. Une syllabe longue (longa, IlCXKp6:), valant deux morae, est indique

    par le signe 2). Une syllabe indiffremment longue ou brve s'appelle anceps

    (&l6:

  • II3 Le mot mtre ayant plusieurs significations, nous prfrons employer l'autre nom pour viter des confusions fcheuses 1).

    N.B. Tou sIe spi e d s cl i s s y Il a b i que set tri s-syllabiques dont l'tendue ne dpasse pas q u Cl t r e morae, e x cep tl e d a c t y 1 e deI' h e x a m t r e pi que e t d u pen t a m t r e d a c t y 1 i que, son t co m p ts par s y Z y g i es (KaTa: llTpOV); ainsi on nomme trimtre le vers iambique qui se compose de six pieds, c.--d. de trois mtres ou syzygies. Il va sans dire que cette scansion n'est pas possible quand le nombre des pieds est impair; alors, la scansion KaTa: Tr6Sa (tripodie, pentapodie, heptapodie) s'impose.

    Un c 1 0 n ou me m b r e (membrum, KWOV) se compose de quelques pieds ou syzygies dont l'ensemble ne forme pas un vers indpendant; d'ordinaire, son ampleur ne dpasse pas morae (comme le trimtre iambique); les cla crtiques peuvent compter jusqu' 25 morae 2).

    Un ver s (versus, cnlX0S') se distingue d'un clon parce que cette combinaison de pieds ou de syzygies forme une unit ind-pendante; d'ordinaire son ampleur dpasse celle du clon; il compte jusqu' quatre syzygies et 30 morae (le ttramtre anapestique catalectique). Une agglomration de syzygies plus considrable s'appelle h y p e r m t r e (hypermeter, 1Tpl-u:rpov).

    Une p rio d e (periodus, TrSp{o6os) se compose de cla en nom-bres diffrents; son ampleur gale celle du vers ou la surpasse, mais elle a pas le caractre fixe et n'est rpte qu'incidemment 3).

    1) Selon Marius Victorinus, p. 47, 3 K., la terminologie grecque tait la suivante: 1) basis, combinaison de deux pieds en gnral, 2) dipodia ou tautopodia, appliqu dans le cas o ces pieds sont gaux, 3) syzygia, quand ils sont ingaux. La terminologie d'Atilius Fortunatianus (p. 280, 8 suivv. K.) est diffrente. Chez Hphestion et ses scholiastes, (j\J~vyio: et SmoSia: sont des termes identiques (v., par exemple, p. 84, 21 Consbr.).

    2) Le clon est dsign galement par le nom de TIo) ou de pul1lloS'; dans ce cas, il s'agit de phrases rythmiques isochrones d'une faible tendue rptes plusieurs fois. Aristophane appelle le glyconen un '!TOVS ('Op~S 'TOV TIoSa: 70i:iTOV; Gren. 1323); le dochmiaque est dsign expressment comme un pul11l0S dans les scholies d'schyle (v. XII 4), et le mtre des hymnes de Msomds est expliqu par la mention de pv6llo! contenant un certain nombre de morae (par exemple, l'analyse du mtre de l'Hymne Isis (II) contient ces mots: pv6lloS 5eKO:O"l'Hlo, c.--d. les cla comptent dix morae;,en effet, ils se composent de deux crtiques ou pieds apparents, comptant chacun cinq morae; comp. XI 14).

    3) Chez les rythmiciens et les mtriciens de l'Antiquit, 'ITsp1050s dsigne aussi bien des sries de pieds (de prfrence ingaux) dpassant l'tendue

    II3 17 Une s t r 0 p h e (stropha, cnpoq>fJ) se compose de quelques

    priodes ou vers; elle forme l'unit mtrique la plus considrable. Bien que son tendue soit -thoriquement illimite, elle oscille d'ordinaire entre huit et soixante syzygies.

    Un s ys t me (systerna, oVcrrr)l..Ia) se compose d'une succession de cla de structure rgulire (le plus souvent des dimtres) du mme mtre d'une tendue considrable; comme nous l'avons vu, on peut galement considrer la notion de systme comme quivalente celle d'hypermtre.

    N.B, Toutes les units plus considrables qu'un clon (vers, priode, strophe, systme) se terminent par une pause; e Il e est m a r q u e par l' h i a tus e t 1 a syllaba anceps, c.--d. que la dernire syllabe peut se terminer par une voyelle quand la syllabe suivante commence par une voyelle, et qu' elle peut tre brve quand le mtre exige une syllabe longue.

    A ct de l'indice principal, qui consiste dans la prsence de l'hiatus ou de la syllaba anceps, il ya quatre indices secondaires, dont aucun ne constitue un critre absolu.

    a) Un indice de caractre ngatif est prsent par la nature du mot final et du mot initial des cla. Un vers indpendant ou une priode ne se termine que rarement par un mot prpositif (par exemple par une prposition) et elle ne comn:e~ce qu';xceptio~nell;ment par un mot postpositif (par exemple par un enchtlque, IlEV, SE, yap, ow; comp. III 14)1). En raison de la pr~p0r;tdrance qu'a la structu~e ,mtrique sur la structure syntactique et rhetonque, on ne peut pas consIderer la valeur de cet indice comme absolue.

    b) Parfois, la concidence de la fin d'un mot et de la fin d'un clon rpte partout o on lit des cla correspondant l'un l'autre, indique la fin d'une priode. Mais il ne faut pas perdre de vue qu'il existe une tendance oppose . celle que nous venons de mentionner: dans certaines strophes, la con-cl~~n~e. de la fin, d'un mot et de la fin ~'un clon a t vite propos dehbere 2). Que 1 on compare la fin des cola mtriques et celle du dernier mot qui en fait partie, dans la strophe aussi bien que dans l'antistrophe, dans les Sept d'schyle, vs. 720-733, dans l'dipe Colone de Sophocle, vs. 668-693, dans les Hraclides d'Euripide, vs. 358-369 (on peut y ajouter l'pode en son entier), et dans l'lectre du mme pote, vs. 733-746: on verra que le dernier mot embrasse constamment une syHabe de plus que le dernier lment mtrique et que, par consquent, la discordance a t voulue par le pote.

    d'une. s~:;:ygie, .qu.e. des sries dpassant l'tendue de l'hexamtre dactylique; v. ArIstIde Qumtlhen, P: 37 Meib. (p. 56, 15 Westph.), Hphestion, p. 65, 13 C?nsbr., avec le schohaste, p. 168, 19 suivv., et Marius Victorin us, p. 55, 1 SUIVV. K.

    1) On trouvera un exemple d'une priode commenant par TI. au chapitre X 24 (Pindare, Nm. IV, 64 (104.

    2) Wilamowitl; a dj attir l'attention sur ce phnomne (Gr. Versk., p. 2 63).

  • 18 c) La prsence d'un clon catalectique (ou brachycatalectique ou bien

    hypercatalectique) peut indiquer la fin d'une priode; cependant, ces mmes cla ne sont pas toujours employs comme clausulae d'une priode, et, inversement, les cla acatalectiques font parfois fonction de clausula.

    d) Le dernier indice secondaire est limit au genre des dactylo-pitrites. Quand, dans ce genre. le clon prcdant se termine pa.r un lev (comp. 15) et le clon suivant commence par un lev, ces cla appartiennent des priodes diffrentes ou bien ils concident avec des priodes; mais, au chapitre 6, on verra que cette rgle, eUe-aussi, ne va pas sans exception 1).

    contre, la dernire syllabe d'un clon qui n'est pas en mme temps la dernire syllabe d'une unit plus considrable, et la pre-mire syllabe du clon suivant sont lies immdiatement; elles ne sont pas autrement traites que les syllabes appartenant au mme clon ou vers. Aussi un mot est asse~ souvent interrompu la fin d'un clon. Cette liaison immdiate entre les cla s'appelle s y n a phi e (owelO:) 2).

    Par exception, potes ont admis la synaphie entre deux vers; elle se manifeste par l'lision de la voyelle finale, par exemple

    HlJ.tcrV j.Ie.V I.puxfis n 'TO rrvov, f}1J.1OV S' OW oiS' "Epos, eh' 1 AiSl1S f}p1TO:O'E, 1TT)V &c:pO:VS

    (Callimaque, pigr. XLI Cah.). Sophocle a admis plusieurs fois cette licence; aussi eUe est appele

    l'etSos crOq>oKEI0V. Je cite les vers suivants du pote: 'Eyro oVr' IJ,CXV'TOV oVre cr' &yw1J. 'Ti 'To:V-r' O::oos eYXE1Si (d. R. 332 suiv.) S).

    1) J'ai tudi les questions qui concernent la dlimitation des cla et des priodes dans Studia ad colometriam poseos graecae pertinentia, Mnemosyne Ser. III, t. 9 (1940), p. 1-43

    2) li semble qu'Euripide n'a pas toujours tenu compte du caractre spcial de la syllabe finale. quand il s'agit d'un clon se terminant par un lev, et qu'il a trait quelque fois cette syllabe comme une anceps, quand il y a synaphie avec le clon suivant. J'ai not les exemples suivants:

    'ATao.s \mO llaTpOS 'Ap Y el -[ CV - 0vIJo:! S' ktrhveorro XpvO"l) ;Ux -[TOt (l" vs. 699 et 713),

    et 'Ayye{cxv 1101 WtyKO:T', 1 ICXl

  • 20 II 5, 6 Dans la poeSle dramatique la paragraphos indique le change-

    ment d'interloc~teurs ou de chanteurs dans le dialogue ou le chant alterns. Pour sparer la strophe et l'antistrophe, on ajoutait une couple de petits traits convergeant en dedans (6mfj aw veveVI

  • 22 HS tenant un pied ou une syzygie peuvent tre supprimes, surtout dans vers ambiques, trochaques et ioniques; ce sont des syllabes s y n c 0 p e s. la dure de ces syllabes est ajoute la dure de la syllabe voisine, la syncope s'appelle pro t r a c t i 0 nt on se sert aussi du terme musical 'Tovilt qui indique la prolongation d'une note, Ainsi les syllabes longues deviennent des syllabes de trois et de morae (v. 2).

    la thorie antique (comp. V 3) et ce qui nous reste des partitions musicales des Grecs (comp. l 1) nous autorisent affirmer que les Grecs ont connu et pratiqu la protraction. Malheureusement nous n'avons aucune indication sre de pro-traction dans l'immense majorit des cas o la syncope est certaine et la protraction possible. Aussi des mtriciens circonspects comme White ajoutent un point au lieu de la syllabe syncope (par exemple v _ devient . _), mais ils n'indiquent pas de chan-gement rythmique la syllabe qui reste (v deviendrait -.J).

    La mme question se prsente fin de cla ou de vers cata-lectiques. La dure de la syllabe ou des syllabes omises est-elle reprsente par une pause de la mme dure ou non'? On peut supposer que la dure de ces syllabes est ajoute au moyen d'une pause de la mme valeur, quand le clon catalectique conclut une sene cla acatalectiques; par contre, il est peu probable que les choses se soient passes ainsi dans les vers catalectiques rpts KCXT: cr-rIXOV.

    Du temps de Westphal et Christ, les mtriciens, s'appuyant sur l'analogie de la musique de leur temps, exigeaient que la dure des syllabes tombes dans le texte ft toujours ajoute la dure des syllabes qui restent; ainsi, la syncope non accompagne de protraction n'existait pas pour eux, et ils employaient partout, dans les cas o je me contente, avec plusieurs autres mtriciens contemporains, d'ajouter un point aux mtriques, les signes de la 'Tp!crrnlOs et de la TE'TPO:crrll.\OS. voir mme de la 1TEVTo:crTl~OS, comme le fait encore de nos jours Kol:H". Cependant, on est presque unanime, aujourd'hui, reconnatre que les Grecs n'ont pas connu le dogme de l'isochronie du rythme; chez eux, le changement du rythme (~E'To:!30i] pWI-\I1~ll; transitus in aliud genus rhythmi, Quintilien, Inst. Or. IX 4, 50) tait pratiqu couramment, mme l o il se produisait l'intrieur de phrases rythmiques d'une falble tendue (comp. le premier vers de la Seconde Olympique, cit dans le chapitre V, 4). La thorie antique, elle aussi, comptait

    7, 8, 9 23 avec la !lS'To:[30ll, soit dans ses formes attnues, soit dans sa forme extrme, quand le rythme est renvers compltement comme le cas le vers de Pindar~ :&rov (.ISlrW ITllI6::5o: e~lOV KaT' ~IlOV (fr. 4 D.).

    Cette mtarythmie est constate expressment par Hermogne (ITepi !5e&v

  • lO, II

    On ne peut pas toujours dfinir la structure d'un clon ou d'un vers avec une certitude absolue; alors il faut considrer la struc-ture des vers avoisinants et deviner de cette manire la nature vritable du clon (vers) dont il s'agit.

    La cration de c1a ou vers nouveaux par l'omission ou l'addition d'une ou de plusieurs syllabes au commencement d'un clon (vers) est indique chez; les mtriciens anciens par le terme epiploce (n1TOKT]. de 1TKOO, enlacer); l'omission s'appelle aphaeresis (&cpo:p()1s), l'addition prosthesis (TIp6cre

  • 26 lIn Les dix pieds qui restent, sont les pro t 0 t Y P e s (1Tpc...)TOTV'ITCC,

    sc. J.lpcc) 1); ce sont l'iambe, l'anapeste, le crtique, le choriambe, le troche, le sponde, le bacche, l'ionique a minore; le dac-tyle, l'ionique a maiore. Les Anciens (notamment Hphestion) distinguaient neuf prototypes; ils y ajoutaient l'antispaste, mais ils en exceptaient le sponde 2); les bacches et les crtiques taient compts parmi les pieds poniques, dont la valeur mtri-que est la mme.

    On distingue les pieds aussi d'aprs le g e n r e (genus, yvos), lequel est dtermin par la proportion qui existe entre les deux parties de chaque pied. Par exemple, le dactyle se divise en une syllabe longue et deux syllabes brves; chaque partie compte deux morae; ainsi la proportion est de l : ~.

    Au yVOS crov (la proportion est de l ! 1) appartiennent, parmi les prototypes, le sponde, l'anapeste, le dactyle et le choriambe.

    Au yVOS 8m\acrlOv (la proportion est de l : a) appartiennent l'iambe, le troche et les deux ioniques.

    Au yVOS 1J.lIO\10V (la proportion est de a: 3) appartiennent le crtique et le bacche.

    Au yVOS 1TlTpr-fOV (la proportion est de 3 : 4) appartiennent, comme l'indique le nom, les pitrites, s'ils sont considrs comme des pieds indpendants.

    L'pitrite vritable, qui prsente la proportion 3 ! 4, est rare 3) ; la deuxime moiti du dimtre ionique a minore chang par anaclase (v. IX 1) pourrait en prsenter l'exemple le plus frquent, bien qu'ici l'pitrite provienne d'un changement du mtre normal et qu'il ne puisse tre considr comme lment constitutif du clon (1Tp(J.)TOTV'ITOV). Aristoxne va mme jusqu' nier formellement le caractre rythmique des divisions auxquelles se prte un pied de sept morae 4). En ralit, l'immense majorit des pitrites ne sont que des pitrites apparents, dont une longue est irrationnelle (v. la); par consquent, ils appartiennent au yVOS 8macrlov.

    ') Les prototypa s'appellent aussi archigona (Atilius Fortunatianus, p. 2831 5 K.).

    2) Le sponde remplace presque toujours des pieds dissyllabiques ou tris-syllabiques de structure diffrente; mais il ya des chants qui se composent entirement de spondes; v. XIII.

    3) ~TI'O:VIOS 5 1 XpfiO'lS w;ov, Aristide Quintilien, p. 35 Meib. (p. 53, 8 Westph.).

    4) Tb 5 'ITTO:O'l']l.1oV Ilye60S OVK aXEI 51aipEO'lV TI'051Kilv KT., p. 302 Mor. ( 35 Westph.).

    II II, la a7 Quant la signification des noms des pieds, elle est incon-

    nue ou incertaine, quand il s'agit des pieds les plus anciens et les plus ordinaires. Quelques pieds portent le nom des tribus hellniques auxquelles on attribuait l'invention ou l'usage ori-ginel de ces pieds (crtique, ioniques) ; d'autres empruntent leur nom leur constitution mtrique (amphibraque, tribraque, pitrites); enfin, quelques-uns sont dnomms d'aprs l'action laquelle ils sont associs (comme le cnrov8eio, de cnrv8(J.) , faire des libations).

    12. Les pieds peuvent subir des modifications de nature dif- frente; nous en avons dj indiqu quelques-unes dans les paragraphes 7 et 9. En outre, les prototypes peuvent tre rem-placs par des pieds secondaires de la mme valeur mtrique; par exemple, l'ambe se substitue le tri braque comptant lui aussi trois morae (v _ = uv u).

    Ensuite, des syllabes de dure diffrente peuvent tre substi-tues des syllabes de dure lgale dans certains mtres et en certains endroits du clon ou du vers. Par exemple, la premire syllabe d'une syzygie iambique est longue ou brve selon la volont du pote. Ainsi l'ambe lgal se substitue un pied prsentant l'aspect mtrique d'un sponde et qui semble appartenir un genre diffrent (v _ v _ : __ v _). Cependant, la valeur rythmique de ce pied n'est pas identique celle d'un sponde vritable; la syllabe longue rsultant de cette substitution est une i rra t ion n e Il e (irrationalis, a:oyos). Par ce nom, Aristoxne 1) et d'autres rythmi-ciens dsignaient l'absence d'une proportion simple perceptible par les sens; dans ce cas, le rapport qui existe entre la dure des syllabes n'est plus un 6yo, mais une aoyicc, situe quelque part entre les 6y01 _: _ (a: a) et u: _ (1 : a). Par consquent, la dure de la syllabe irrationnelle dpasse celle de la brve, mais elle reste infrieure celle d'une longue (normale). Le phnomne de l'aoyicc n'est pas confin aux 'iambes, mais il se rencontre aussi ailleurs lorsqu'une syllabe brve est remplace pas une longue.

    Il y a des vers qui se composent de deux cla, lesquels diffrent le plus souvent l'un de l'autre. Le vers constitu ainsi s'appelle a s y n art t e (aovvapT'llTO, de OVVCCpTW, joindre); la dirse entre les deux membres est de rgle. Exemple:

    ') P. 292 suiv. Mor. = 20 Westph.

  • 12, 13

    'EpacrlJ,ovi511 Xapfae, xpflJ,O: 'TOI ySoov: v vv_vv_vll v_vl_.v

    (Archiloque, fr. 79 B. 107 D.). Une srie de dactyles est combine avec une srie de troches.

    13. Enfin il y a des catgories de mtres o les cla se com-posent d'lments varis. Nous en indiquerons les principaux groupes.

    Les vers 0 1 i e n s se rencontrent, comme l'indique le nom, surtout chez les potes qui se servirent du dialecte olien: Sappho et Alce, les lyriques clbres de l'le de Lesbos. La marque dis-tinctive de cette catgorie de vers, et qui en fait un groupe part dans la posie grecque, est l'i sos y 11 a b i et c.--d. le nom-bre fixe des syllabes des cla et des vers. Ils commencent par une base (v. 9) ou une syzygie entire dont les syllabes nt ont pas de quantit fixe; la partie du vers dont le rythme est nette-ment marqu, se compose de dactyles ou de choriambes 1).

    Les d a c t y 1 0 pi tri tes prsentent des cla dans les-quels des lments dactyliques et trochaques, et des lments anapestiques et iambiques se rencontrent en proportion presque gale. Le plus souvent, les mtres trochaques et ambiques sont construits de telle manire que les syzygies prsentent la longue irrationnelle (v. I2); elles deviennent ainsi des {< pitrites . Les dactylo-pitrites appart\ennent aux chants choraux, aussi bien ceux du drame que ceux de la posie lyrique (Pindare, Bacchylide).

    Les log a des forment une catgorie apparente la cat-gorie prcdente; ici une srie plus considrable de dactyles ou d'anapestes est suivie d'une partie beaucoup plus petite qui se

    1) La libert de la base n'est pas absolue; quelques formes en sont prf-res aux autres. Quant aux vers (cla) dans lesquels une sy:;:ygie prcde la partie choriambique, leur structure est encore moins libre. Voyez, pour plus de dtails, la discussion spciale rserve ces vers (IV 10 suivv.; X 2 suivv.). Meiliet (Les origines etc., p. 31 suivv.) et, aprs lui, G. B. Pighi (I ritmi eolici nella poesia greca, dans EPANO:2:, Raccolta prof. C. Adami, Verona I941) ont insist sur les caractres spciaux des vers oliens pour en faire ressortir l'analogie avec les vers vdiques. Cependant, les diffrences entre les deux genres de versification sont trop considrables pour qu'on puisse supposer une parent quelconque, la parent gnrale des langues elles-mmes dont se servirent les potes mise part; comp. mon compte-rendu du livre de Meillet (Museum 31, 1924, col. 281 suivv.). On trouvera un rsum des caractres distinctifs de la versification olienne, mise en rapport avec la langue employe par les potes, dans l'article de C. Gallavotti, Studi sulla lirica greca 8, Studi Italiani di Filol. Class. 1950, p. 97 sqq.

    29 compose de troches et d'ambes; les derniers pieds du vers n'af-fectent pas de prfrence la structure pititrique; leur tendue ne surpasse pas celle -d'une sYl!;ygie. Le nom de ces vers s'explique par le caractre des dactyles et des troches, qui s'y trouvent mlangs; ceux-ci se prtent surtout des compositions non chantes, tandis que les dactyles appartiennent aux chants piques 1).

    14. Les mtres diffrents ont tous leur caractre propre et appar-tiennent des genres de posie spciaux. On distingue les vers chants, les vers dont la rcitation est dnue d'lments musi-caux, et les vers rcits avec accompagnement musical. A la pre-mire catgorie appartiennent les monodies et les chants choraux de la posie lyrique et du drame. La seconde catgorie embrasse la posie pique et les parties du drame qui appartiennent au dialogue (il va sans dire que la dclamation des dactyles par les rhapsodes avait un tout autre caractre que la rcitation des 'iambes par les acteurs). Le dernier genre de dbit s'appelait 1TapaKaTaoyi]; ct est notre rcitation mlodramatique. en attribue l'invention Archiloque (Plutarque, De Musica c. 28, 277 suivv. Weil et Reinach); il se servait de la 1TapaKa'Taoyi] pour la rcitation de ses ambes. Elle tait aussi applique dans le drame, mais nous ne savons pas exactement en quels endroits. Xnophon nous apprend que des ttramtres (trochaques) taient rcits de cette manire par un acteur (Sympos. VI 3); on suppose gnralement qu' part les ttramtres trochaques, les systmes anapestiques de la parodos et de r exodos appartenaient aussi la 1TCXpaKaTaoy~.

    Le caractre de l'iambe est dfini par les Anciens comme EK'TIK6S (propre la langue parle), du troche comme 'TpOxcxS (rapide) et KOpOaKIK6s (ptulant), du dactyle comme O"El-lv6s (majestueux), des ioniques comme lJaeaKOs (effmin). L'anapeste tait le rythme propre la marche; il exprimait galement le mouve-ment ordonn des rameurs.

    15. Les thoriciens grecs ignorent compltement l'accent mtrique; il faisait d'ailleurs entirement dfaut dans la posie

    1) Apparemment l'inventeur du terme oyao15n

  • ou, tout au plus, son rle secondaire et minime I}. n faut faire abstraction de la versification des langues germani-ques, qui repose sur l'accent dynamique, quand on veut com-prendre la mtrique grecque.

    Grecs ne connurent que l'accent musical des mots; le terme 1TpoO"~6(a (accentus, de

  • II 15 de chaque pied 1). Bentley et beaucoup d'autres philologues ont employ les termes dans ce sens; che~ eux, la premire syllabe de l'ambe constitue la thesis du pied, tandis qu'elle en tait originellement r arsis.

    Rsumons: notre lev prcde le frapp dans les pieds de rythme ascendant, comme l'iambe; au contraire, il suit le frapp dans les pieds rythme descendant, comme le troche. Aucun ictus d'intensit ne les diffrenciait; si le dclamateur faisait ressortir les frapps par une tension plus forte de sa voix, c'tait son affaire lui; la constitution du vers ne l'exigeait pas.

    Le frapp compte au moins deux morae, abstraction faite du pyrrhique, lequel n'a pas de caractre rythmique bien dfini. Le lev compte au moins une mora. La dure du lev est gale Ou surpasse par celle du frapp; les sy~ygies avec longue irrationnelle forment une exception plutt apparente que relle.

    Le frapp tait indiqu par un point J"nYlJ.ll) superpos 2); le signe est appliqu de cette manire dans l'inscription d'Aidin cite dans l'introduction de ce livre; v. 1. Mais il semble que par suite de la mme confusion, qui a conduit l'inversion du sens des termes arsis et thesis, la O"T1Yf.l1l peut marquer aussi le lev; du moins, quelques fragments de musique dcouverts rcemment sur des papyrus semblent admettre ce point de vue 3). Les thoriciens antiques ne mentionnent la O"TIYlJ.ll qu'une seule fois; mais nous ne pouvons pas dcider en quel sens r auteur anonyme de basse poque dont il se servait des termes arsis et thesis 4). En tout cas, les 0"T1YIlCd sur les ambes de

    1) Est enim arsis sublatio pedis sine sono, thesis positio pedis cum sono: item arsis elatio temporis, soni, vocis, thesis depositio et quaedam contractio sylla-barum, Marius Victornus 1 9, p. 40, 15 swvv. K. Comp. pour les termes sublatio et depasitio les termes similaires employs par Saint Augustin, cits dans la flote 2 au I?aragraphe 15.

    2) C'tait dj l'opinion de Westphal (Theorie I, p. 108 suiv.); elle est suivie par la n ajorit des mtriciens de ce temps, par exemple par White (Verse of Gr. corn., p. 3, note I), Del Grande (Chronique d'gypte 12, 1931, p. 445). On peut comparer la discussion impartiale de Mountford, New chapters etc., p. 160-163.

    3) Dans son analyse du papyrus musical de Berlin, Wagner arrive la conclusion que la crnYIl1 dsigne toujours le lev (Philol. 1921, p. 297). Del Grande pense qu'ici les O"TlYllo:i ne se rapportent pas au rythme, mais l'accompagnement instrumental, op. cU. p. 447.

    4) 'H Ilv oVv 6crlS crTjl-\o:lvETO:I. cmxv mw, TO cr1')lleiov aO"TIKTOV Tj -' ft S' apcrlS. >T(xV O"TIYI-lVOV, Anon. de musica, ed. Bellermann, p. 21 3.

    r6, III l 33 l'Epitaphium Sicili et sur les dochmiaques de d'Euripide (v. XII 7) ne peuvent dsigner que le frapp.

    16. Il reste l'emploi particulier de certaines lettres, surtout des consonnes, dont le son contribue produire l'effet acoustique voulu par le pote. Il s' agit en premier de la rp-tition consonnes ayant un rude et dsagrable r6b). Voici' quelques frappants emprunts : TVq>Ms Ta: "r' (f:mx 'TOV 'TE VOW Ta: 'T OlJ.lJ.aT' eT, Soph., 37I; TIOiVlll

  • 34 l, 2 lments constitutifs d'un compos, la syllabe est longue par position (a). Par exemple, le mot 1TE1TpO'~EVKO:S', insr dns un vers ambique, la premire syllabe est communis et elle est considre comme brve, tandis que la syllabe suivante ne peut tre que longue; par contre, la premire syllabe des mots K !\O:KESalJOVos et du compos Ke{1Too est toujours longue.

    Parmi mediae se prtent difficilement la pra-que, parmi les liquides au sens large du

    terme, nasales prtent moins facilement que les liquides proprement dites; aussi, les combinaisons ~, Y, yv, Sv, YIl, OIJ. n'admettent jamais ou presque jamais la communis; les syllabes auxquelles ces consonnes se rapportent, sont presque toujours longues par position. Par contre, le p et, un moindre degr, le se joignent dans la prononciation la muette qui les prcde; en fait, c'est cette fusion qui rend possible la quantit brve de la syllaba communis.

    La position grce laquelle une syllabe peut tre brve, s'appelle po s i t ion fa i b 1 e (positio debilis). La comml1.nis tant surtout considre comme brve dans la comdie attique, ce phnomne est indiqu par le terme correptio attica.

    Quant la localisation muta cam liquida, la position faible s'effectue plus facilement, quand les deux consonnes se trouvent au commencement d'un mot (par exemple dans SO"Tl [3POTWV), que quand elles sont situes l'intrieur d'un mot (par exemple dans [3~pooKa).

    2. Exceptions la rgie !a. Une voyelle longue ou une diphthongue qui se trouve la fin

    d'un mot dans le lev d'un pied, est le souvent abrge, quand le mot suivant commence galement par une voyelle 1); dans le frapp, elle ne subit pas l'abrviation. Parfois r abrviation est applique l'intrieur d'un mot devant une voyelle; dans ce cast il s'agit presque toujours de diphthongues, surtout de al et de 012); par exemple, la syllabe 01 du verbe 1TOIW est souvent brve, et elle

    1) La ponctuation n'empche pas l'abrviation, mme si elle est assez; forte, par exemple: "HPT1' l.lol KT. (- vv _ v etc.) A 523.

    2) Une voyelle longue est abrge dans les formes i)pooo, (-ss, -as) chez; Homre (fjpooo [

  • III 2, 3 lph. en A. 68, et . \.1l1lCfTSV j.lOlV1IE1TS). Cependant, cette explication ~'es~ pas, su;nsa~t~ ~ to~ les gards. Si l'on veut appliquer la meme explicatlOn a ,1 abrevlatlOn !il l'intrieur d'un mot, on se demande pourquoi ce phnomene ne se serai; produit que sporadiquement. ~t. P?s, il faut faire 1::1:1 trs la,rge appe,l a l'analogie pour expliquer l'abrevlatlOn des voyelles Simples, ou le 1 n est pas l pour nous venir ~n aide.

    III 3, 4 37 combinaisons de consonnes et de la double consonne auxquelles

    est limite; on ne trouvera, par exemple, aucun exemple d'abr-devant un mot 1:ommenant par les doubles consonnes ~

    et \jJ. puis, la contrainte du mtre n'est pas toujours absolue; par exemple, un cas du mot crKl" se terminant par une voyelle peut trs bien dans un hexamtre sans que la position soit nglige, si le pote le fait suivre d'un mot commen-

    par une voyelle, de sorte que la rgle vocalis ante vocalem entre en jeu. C'est ainsi qu'Homre a employ ce mot (5 O1

  • III 4 contenant des fragments de lyriques (Alcman, Sappho,

    Corinne). de cette consonne disparue se fait un peu partout la posie par contre, elle est dj absente de dramatique.

    La prolongation par les consonnes que j'ai nommes concerne, quelques des syllabes qui se trouvent dans le du pied; par contre, elle se trouve dans le premier vers 'f 493 (Atav 'ISOIlEVeV Te), dans celui deuxime vers K 36 et 60 (Al6ov, forme corrige par plusieurs diteurs) et quelques autres vers.

    Indpendamment consonnes qui suivent la voyelle brve, une syllabe brve peut compter pour longue dans le frapp du pied, si le mtre l'exige. Ainsi une syllabe qui se trouve au milieu de cinq brves (media inter quinque) et celle qui est la premire d'une de trois syllabes sont considres comme longues, par la troisime syllabe de llETS1avooTo

    (1\ 36; dir. b) Il d'une particularit exc:epl:iol:lltlel.le

    l'hexamtre vers dits dKq>CXOI, et aussi dans IlEiovp01 ; v.

    5. Extension de lC. plusieurs mots la appartenant aux (v. la

    note au paragraphe l), n'a pas quantit fixet de sorte que syllabe est considre comme encore, il en premire ligne vers pique de l'poque Un exemple frappant est prsent par vers E 31 et commencent par le vocatif ritr .,. Apes la syllabe initiale est longue,

    brve. La des oixpova peut

    la premire des mots O'os et dans la langue homrique, dans le dialecte quantit est variable genres et d'autres diah;ctes. la premire des mots aviJp et vwp et de leurs cas est souvent longue; dans la dramatique, formes avec brve sont de Dans la posie notamment lyriques du drame, le v 1); ailleurs la voyelle est longue.

    Il y a encore beaucoup cause 81Xpovov nt est pas nous ne pouvons pas

    compliques "'.I\.jp .. ' .... 'LVU mtrique, tlrm()!oliiique ou linguis-

    En gnral, il est souvent trs difficile de VLVUl>'U"""U d'une syHabe brve ou abrviation d'une

    ou bien si la tait considre comme instable sans Qu'on considre les exemples suivantsl On peut bien pos'?! que la

    scansion A1T6AA@llt : - - - '" (A 36) est due la contrainte du de sorte que cette rentrerait dans la des mots cow..me :tiwerros traite dans 4; d'autre part, peut trs bien aPIJi1Qluer des formes la mme suite de avec 0: initial

    comme dans (npocnlqJ1"J): v - _ - ($ 435). On sait que la dH'fren!:e de la quantit de laos (Tacs) et de KC!6s (de et *KC!f6S

    1) On trouve chez Euripide

    chez Pindare

  • III 5, 6 peut tre explique par le traitement diffrent de la syllabe la suite de la chute du ft cependant, les potes n'ont pas hsit employer des formes de quantit diffrente brve distance rune de ,l'au:,re; par exemple Thognide a une fois l
  • III 8 une succession de voyelles qui s'entrechoquent d'une manire greable l'oreille. Quand cette succession n'est pas vite, il y a

    i a tus: le rythme est interrompu par un U1ll:>ni:ia1tioin. comme un seul, de sorte que la suite et initiales ne donne pas lieu l'hiatus; ainsi,

    on lit souvent oo eIs et I.lTJ dans la comdie; on trouve cas de aos, S 236, Hsiode, Trav. et J. 713, et Xnophane, fI'. 26 B. = 22 D., 2, Apoll.

    1111 wpaO"t et 1.l11 wpas, par exemple Aristoph., 391, et .1V~it::n"U1Ulrt:,

    de oI5a, par exemple ttuence du F hOJmJrlQ1

    131; ev devant plusieurs formes ots' OTt, Aristoph., Paix 1296 (ici, rm-

    est Dans le drame, est parfois tolr l o des cla lis entre

    eux par synaphie et appartenant au mme se font la faon d'un systme, s'il y a changement tion; cet hiatus se trouve surtout VII I4). Voici un exemple emprunt dactyliques acatalectiques:

    1) Comp. la note de Leaf il B 87, 2) V. la note 2.

  • 44 IlIS A. "H yvw f) !3ewv Tl rpOrlJl.f'o:TE. H B. 'WS Tiva: (Si!) p1JS ra:O:Ila:v rOT;

    (Soph., Phil. 1205 suiv.) Dans ces mmes conditions, l'hiatus se trouve, bien qu'excep-

    tionnellement, dans la csure et dans la dirse: A. 'Ws mTjotrr,. B. 'Id> id> SVO'Tl'lVS av

    (Sophocle, Phil. 759); A. TW 6eoov !3WIlO\ ro:Tp4'0l. B. oVS aV rOpeTjO"wv mxpsl

    (Eurip., Phn. 604) 1). Puis, la rptition d'un mot peut accentuer une coupe mtrique

    et la rendre assez forte pour excuser l'hiatus, par exemple Allo:Tl OElv4', a:'illo:Tl vyp4' (Eurip., Phn. 1497) 'fTI' ov TiO' ov; ov T;{5r:: vIl1;J (Eurip., Cye!. 49).

    Enfin la prosodie dfectueuse de beaucoup de dilettantes, dont les inscriptions et les papyrus ont ternis les vers, et de plusieurs potes de basse poque se trahit par une grande incurie l'gard de l'hiatus, comme c'est le cas dans le pentamtre suivant d un pote anonyme de l'Anthologie (VII 42, 4):

    AIlq> TE 6:6a:v6:Tovs O:Ilq>i Te TU.u6ovs. On trouve d'autres exemples tirs de l'Anthologie dans A. Hecker,

    Commentatio critica de Anthologia Graeca, p. 178. Nous concluons ce paragraphe par deux remarques gnrales. Il ne saurait plus exister d'hiatus quand il y a eu lision; alors

    la liaison entre les deux mots est devene si troite qu'ils n'en font, pour ainsi dire, qu'un seul; par exemple: iAye' 61)KEV, Hom. A 2.

    Comme nous 1'avons dj constat par rapport l'abrviation mtrique (camp. la note 1 au paragraphe 2), la ponctuation n'est pas un obstacle l'influence exerce par la voyelle initiale du mot suivant; elle n'empche pas l'lision, mme quand la ponctuation est assez forte, par exemple:

    "'Ol.f" . TlIlOS 5' mi 56prov 6:vfjp 6:yopfi6ev o:vO'Tl'l (Il 439) Dans le drame, la ponctuation peut se joindre au changement

    d'interlocuteurs : A. !cb61) G', ocrov ye TOVir' I.1'. B.'" W Ko:TO: O"Tya:s

    (Eurip., Or. 1345)

    1) Murray a accept dans son texte la correction des Byzantini 1Tcnpcj>(J,)V.

    IIIg 45 9. L o l'hiatus est admis, l'lision n'est plus de rigueur; dans

    certains cast elle ne se produit jamais. Aprs Homre, le l du datif de la troisime dclinaison nt est pas

    lid au singulier 1); les potes attiques n'lident pas non plus le l du mme datif au pluriel.

    Quant l'lision de la dsinence pique (d'origine olienne) du gnitif sing. en -010, dsinence qui n'est pas lide dans les manuscrits d'Homre, il n'en existe que quelques rares vestiges, comme la leon du scholiaste SvKoi' au lieu de eVKoi (/\ 35) et la leon des manuscrits de Pindare, Pyth. XII 13 (~4):

  • 9, 10

    des verbes (o l'accent) 1),

    elle est compte comme brve par rapport

    b) al au datif "'LAJ'~u.J.L"'J. pronoms personnels, notamment la fin de ~Ot et de OilOl (c'{:lbJ.Ot chez Sappho, fr96, 5 D.), compos dont le mot prE:C1dellt est un lment constitutif.

    L'lision de ces quente aprs Homre; de ot partout dans la

    devient galement moins fr-en est rare dans la tragdie, celle

    10. A p h r se: mot commence par une voyelle brve, celle-ci peut tre il s'agit le plus souvent du E. L'aphrse est surtout une de la posie dramatique; dans la posie homrique, le mot &pa peut subir 1'aphrse (&pa: pa). Voici d'autres !.I.ij O:(jae& devient ~ij '\J.aews (Mnandre, Cithar. 47) 2); ~ij devient Ji] '1,;00 (Soph.; Aj. 742).

    Dans plusieurs cas la crase II) est galement possible; alors les deux mots n'en font dans l'criture (J.lTjoo), tandis que les mots restent spars quand il y a aphrse.

    L'aphrse concerne le plus souvent! a) des formes verbales dont l'augment est supprim cette manire, par exemple rrEi 'oaEVOS ct de O:q>VEtos, J.lEO"TjIlj3picx de *!.I.EO'1')I-IEpa. phnomne d'ordre phontique appartient la mtrique en ce sens qu'il met parfois le pote mme de conformer les mots au mtre.

    Il. Cr as e! la dernire voyelle d'un mot prfrence mono-il s'agit surtout de l'article, et de &) et la pre-

    voyelle du mot suivant sont lies et deux mots sont contracts en un seul; Kat 6 devient xoo, Ta: &a devient 'T&a.

    dissyllabiques, yw et quelques composs du partide 'Ta! ...... ,,'1-P~,f- le plus souvent la crase avec le mot suivant (yoo oH5a

    y!:>oa, !.I.V'TOl &v devient IlV'TO:v). la contraction a lieu conformment aux lois de la

    COl1tr'::lC'lhon l'intrieur d'un mot ( q>6pet devient OVq>6pEt, comme OVOES devient Sovovs), tantt l'influence de la voyelle du premier mot, tant tout fait subordonn l'autre , ne se pas (6 o:vilp devient vilp). La seconde forme

    1) Une autre de la forme Tl1TIE a t propose par E. Schwyzer, Gr: Gramm. l, I939t p. ~66: *T15-fE, comme en latin *quid-pe> q~lPpe. Elle me semble fort problmatique; en grec, on ne connat pas d exemple du suffixe *-n:e ou du 5 aprs Tl.

  • II

    la crase notamment au dialecte attique ( CwllP devient OOVllP chez les potes lesbiens, par exemple Sappho, 2, 2 et vTjp devient ~vTjp chez par exemple IV 161). Le 1 des diphthongues appartenant au mot dispa-rat (T X"ct> devient TOOX"ct.

    La crase concerne presque toujours des combinaisons de deux mots dont le premier est le plus faible; Aristophane, l'ordre des mots est quelquefois inverti (K"aVO"o:pa, Paix 532; oi~ooo:pa, Plut. 876, et quelques autres exemples, qui sont douteux).

    La crase est rare dans la homrique, et a mme t conteste par quelques savants (surtout par Van Leeuwen) 1). Par contre, elle est frquente dans la posi dramatique, notamment dans la comdie attique et, une poque plus tardive, dans le mime (Thocrite et Hrondas); on la trouve souvent chez; potes lyriques.

    Le signe servant indiquer la crase s'appelle cornis; v. la note 4 au paragraphe IO. Si la cornis se trouve ainsi jointe un esprit, elle est le plus souvent omise, par exemple O:v1jp.

    cas ordinaires mis part, les diteurs ne sont pas tous d'accord quand on a affaire deux mots dont le premier ne subit pas r lision, mais se prte soit la crase soit la synalphe. Par exemple, Van Leeuwen crit, dans les vers d'Aristophane mentionns plus haut, K"aVO"El apa: et o!.aooEl apa:, mais Coulon KaVO"apa: et olJOOa:pa: (avec ces accents). D'un autre ct, les mots de Sappho: oopavVJ a:reepos, que nous citerons comme un exemple de la synalphe, sont contracts en un seul par suite de la crase dans le texte de Diehl et de Lobel: oopoo,Wteepos.

    S y n i z s e 'et s y n a 1 p he: deux voyelles se succdant l'une l'autre sont prononces peu prs comme une seule voyelle, mais elles restent spares dans l'critur. Nous employons le premier de ces noms quand les voyelles appartiennent un seul mot, le second quand la premire voyelle se trouve la fin d'un mot et l'autre au commencement du mot suivant; dans ce dernier cas, la premire voyelle est longue.

    1) On admet gnralement (pace Van Leeuwen) la crase dans les formes homriques T&J\Aa, KiTOS (-Tl'j), Xt1IlES; dans les autres cas, le texte est souvent corrig; par exemple, au lieu de Ci)TOS ou de Ci)TO, (E 396), on crit souvent iTs ou oToS. On est galement enclin corriger O\llJos. wp1CJTOS 6 O:P1CJTOS), ooplYVCi)TE & :plyvCi)TE. P 375). Che::: Hsiode, on lit un exemple indiscutable appartenant la dernire catgorie: TWIJ!{J\J (TO TlIJ1{J\J). Trav. et ]. 559.

    II

    Exemple de synizse: 11'~v (a: 183; Timocron, fI'. l w); exemple synalphe: oopoo,e.;('ai6spos (_ v _ v_;

    1 B. et D., II).

    49 et D.,

    Sappho,

    synizse a lieu d'ordinaire entre une voyelle brve et une brve ou longue; la premire voyelle est le plus souvent

    un Et peu souvent un t ou v, rarement un a:, 0 ou 11; par exemple, KapSGs, sch., Sept 288; 'EPlv5'VJV, Eurip.,lphig. en T. 931; BeXpwv, Hom. U) 769; '011'6EVTOS, Pind., 01. IX 58 (87); EirTleTcxvov et -vO:, Hs., Trav. et J. 607; Hymn. Mere. II,.

    Il faut distinguer les cas o la synizse correspond une con-traction rgulire (par exemple 'OTI6EVTOS ct de la forme pro-saque 'OTIOWTOS), et ceux o la synizse s'applique des formes qui ne se prtent pas la contraction proprement dite (par exemple SEO!, 'EpwvVJv).

    La syllabe ne par suite de la syniz;se est longue; il n'y a que trs peu d'exceptions cette rgle: 66s, Pind., Pyth. l 56 (IOg), et autres cits par Hphestion (p. 9 Consbr.): nll,,~6a:, Sotads, fr. 4 D. (comp. la note 3 au chapitre II 9); fua:vEKwS. Corinne, fr. l B. et (exemple douteux); T6v, Praxilla, l B. et D.

    Comme la synizse, la synalphe est plus rare dans la posie pique que dans le drame et surtout dans le mime alexandrin. La synalphe est confine en majeure partie quelques monosyllabes se terminant en -il (Tj, 11 et ~, !lit) et aux mots yoo et 11'El, suivis d'un mot qui commence par une voyelle. Quant aux cas isols, on les trouve relativement le plus souvent chez les lyriques les-biens 1), mais on en trouve aussi chez Homre, comme s["crrr!vr1'll (a: 226).

    rduction plus on moins complte d'une suite de syllabes appartenant deux mots ne s'arrte pas au nombre de deux; Hlio-dore (dans le commentaire de Choeroboscus Hphestion, p. 209, 16 suivv. Consbr.) a dj constat que trois syllabes peuvent compter pour une; comme exemple, il cite (j'lVJ O'TE (v _ v), Anacr. 72 B.

    64 D. (synizse et synalphe); un exemple similaire se lit chez Sappho: KE10"sa:l oOTe' (_ v), ft. 68 B. 58 D. 2). Le papyrus

    1) Lobel a runi les exemples de Sappho et d'Alce la page LXII de son dition de Sappho; il ne distingue pas entre la crase et la synalphe, et il se sert pour les deux phnomnes du mme terme de synecphonesis.

    2) Lobel et Diehl changent la leon des manuscrits t

  • III II, 12 d'Hrondas prsente des combinaisons de crase et de synalphe! XO &ywv et 1
  • entre la langue crite et la langue parle, quand nous avons affaire la sparation des mots (par exemple dans la csure ou dans un zeugma, camp. II 6); cependant, la dpendance des mots prpositifs et postpositifs l'gard du mot principal n'est pas toujours gale. Ainsi les mots sont toujours traits conune des units indpendantes les unes des autres, quand il s'agit de l'lision, de l'hiatus et de la rgle vocalis ante vocalem corripitur (v. 8 et 2); cette rgle est aussi de rigueur, jusqu' un certain point, l'gard de la prfrence ou de l'aversion que les potes ont eues localiser certains types de mots certains endroits du vers 1).

    14. Les mots prpositifs sont vits la fin d'un vers ou d'une priode; les mots postpositifs ne se trouvent presque jamais au commencement des vers et des priodes (comp. II 3). Les mots pr-positifs se rencontrent parfois dans la position indique, notamment dans la comdie attique, chez; Sophocle et chez Pindare; par exemple, le clon 17 de la premire Pythique finit par le mot prpositif TSarS, tandis que le clon suivant commence par le mot principal (pnraicn), avec leque11e mot prcdent est en rapport troit. La fin du clon est en mme temps la fin d'une priode; on s'en aperoit facile-ment quand on considre le mot final du mme clon dans la strophe correspondante (5: crq.lacrw), dont la dernire syllabe doit tre considre comme syllaba anceps (comp. II 3).

    Il y a galement une tendance plus ou moins marque viter les mots prpositifs devant la csure et la dirse, et les mots post-positifs aprs ces incisions.

    L'lision ne se trouve qu'exceptionnellement la fin d'un vers (v. II 3); elle ne se trouve jamais la fin d'une priode. Par contre, on l'admet dans une csure, et quoique avec une moindre frquence, dans une dirse et dans un zeugma; comp. V 15 C, 5 et I.

    IS. Voil quelques-unes des particularits concernant la rela-tion qui existe entre le mtre et le mot dans le vers. La thorie antique ne s'en' est occupe 'qu'incidemment; c'est aux tudes des savants moderJ;les qu'on doit la connaissance de plus en plus appro-fondie d'une foule de rgles subtiles. Elles montrent clairement le zle extrme que les potes grecs dployaient en s'occupant de l'harmonie intrieure de leurs vers, et la relation intime existant ---.. _ .. _._------_.

    1) Enclitics and the like are ta be cansidered as mare are less independant wards rather than merely parts of the words which precede or follaw them, O'Neill, Ward-Types, p. 108 suiv.

    III 15 53 entre le rythme et la langue dans la posie. Elles montrent aussi ~a ~i~rence qui existe entre les genres de posie et entre les potes mdlvldue1s, non seulement -l'garcl- du mtre mais aussi quant la rpartition et la sparation des mots dans 1: vers.

    Il va sans dire que ce sont surtout les vers de forme fixe et dont l'usage tait le plus rpandu, qui se prtrent des raffinements subtils dans ce domaine; aussi l'hexamtre dactylique et le mtre 'iambique en prsentent le plus grand nombre. Par contre les vers plus ou moins libres de la posie lyrique se distinguen~ surtout par leur :onsti~ution mtrique; ici, la csure, le zeugma et les autres partlculants du mme ordre, dont nous mention-nerons quelques-unes dans les paragraphes rservs aux vers usuels, n'ont qu'une influence secondaire.

    Pour une tude approfondie des matires dont nous avons trait dans ce chapitre, on peut consulter les traits de mtrique de plus g~ande envergure que j'ai nomms la fin du chapitre 1; les pr-os de ~aas et de Havet et Duvau contiennent aussi beaucoup de renseIgnements utiles. J'y ajoute quelques ouvrages o le sujet est trait fond, le plus souvent par rapport l'hexamtre:

    J . !filberg, Das Prinzip des Silbenwiigung, Vienne 1879. Kuhner-B12SS et Khner-Gerth, Ausfiihrliche Grammatik der

    Griechischen ~prache l et II (4 vo!.), Hanovre 1890-1904. P. Chantratne, Grammaire homrique, t. Ii Paris 1948 J. van Leeuwen, Enchiridium dictionis epicae, d. II, Leyde 1918, W. Sc~uh;et quaestiones epicae, Gueterslohae 1891 K. ~elstert Dle Homerische Kunstsprache, Leipz. 19:U. R. SJolund, Metrische Kiirzung im Griechischen, Uppsala I938 D. Martella, L'allungamento metrico nei poeti omerici, Lanciano

    194 ,H. Pipping, Zur homerischen Metrik, dans Commentationes Hum.

    LEtt., ~e la Societas Scientiarum Fennica IX, 6, Helsingfors 1937 (stanstlques sur C, 11, cp, 'i, ro, fi, 4'>, 1J, dans le frapp la fin d'un mot).

    G. O'Neill, Word-types in the Greek hexameter dans Yale Classical Stu~ies 8, 1942, p. 15-178 (statistiques trs dtailles sur les endr01ts de l'hexamtre o des mots d'une certaine forme

    peuv~nt tre employs, suivies d'une tude historique sur cette questlOn; l'auteur a analys cette fin 1000 vers de l'Iliade de l'Odysse, d'Hsiode, de Callimaque, d'Apollonius de Rhodes :t de Thocrite, et les II 52 vers des P haenomena d'Aratus; la page r60,

  • 54 15, IV 1

    nous lisons que l'analyse de l'auteur confirme la plupart des conclusions tires auparavant de l'observation des csures).

    F. Marx, Molossische und baccheische Wortformen in der Vers-kunst der Griechen und Romer, Leipz. 1922.

    E. Lobel, !o:-rr AKcdov MTJ. ibid. 1927 (contiennent tudes minutieuses sur la prosodie de Sappho et d'Alce).

    L Radermacher, Das Epigramm des Didius, dans Sitzungsber. d. Wiener Ak. 170, 9, 1912, et Synizese von Iota, Philol. 84, 1929, p. 25y459 (sur la syni~e relativement rare de t).

    A. W. de Groot, Wesen und Gesetze der Caesur, Mnemosyne S. III, 2. 1935, dite aussi sparment (Brill, Leyde; contient

    en outre une tude sur la loi de Porson; l'auteur vise une expli-cation gnrale des problmes prsents par le phnomne de l'incision mtrique, en l'tudiant du point de vue esthtique et psychologique).

    IV. Le dactyle

    1. Led a c t y 1 e (_ v v) Le pied dactylique se compose d'un frapp d'une syllabe lon-

    gue et d'un lev de deux syllabes brves; par consquent il appar-tient au yVOS iO"ov et son rythme est descendant. Sa. dure est de quatre morae; le spon~e, dont la dure est gale et le rythme descendant ou ascendant volont, peut le remplacer; par contre, l'anapeste, pied rythme ascendant, n'est substitu au dactyle qu'exceptionnellement, bien que sa dure soit gale. Enfin, le proc1eusmatique (v v u v), dont la dure embrasse quatre morae et dont le caractre rythmique n'est pas fixe, est insr trs rarement dans une srie dactylique. La substitution de r anapeste et du procleusmatique au dactyle ne se trouve que dans les vers destins au chant 1).

    1) Exemple de l'anapeste: ~ae'Ko-lrrov vo:p\jIaTO Tro:p!.lvov A-[ylVO:V (" v _ _ v v _ v V t Pind., Pan VI 136), correspondant au clon Ko:t 6a10:V TpOq>OV "cros ' ATro[wvoS (_ v v v v v v _, ibid. 14). A. Turyn a accept dans son dition de Pindare les conjectures de P. Maas, l'aide desquelles l'anapeste est chang en dactyle (~a6vKOTrWV vsp\jIaTO KT.); mais alors, l'pithte j3aeVKo"Tros serait drob la Trap!.lvos et transfr aux Trp0!.lvpo: du vers qui prcde, ce qui va l'envers de toute probabilit.

    E .. emples du procleusmatique: &"IKa$, icroKEq>6:"OV$, Vlyviov$ (_ v v ":"' \..' V "" __ , Ibyc. I6 B. = 2 D., vs. 2); ~pvE Te"ecrl6:5a (_ v v uv v ~ ,Pmd.,

    lsthm. IV 45 (77; Tro:H56: Te 8vaq>povos ep160S VTrEp (. v v _ V V vv v~,

    IV l, 2, 3 55 Il noter que les rythmiciens employrent le mot o

  • IV 3, 4 ~evSpoI
  • 58 5 (3) Xeipes Si: 'Kat 11TOP icrov:

    (Pind., 01. IV 25 (38.

    (Pind., Pyth. 6 (IO)). Exemples de forme hypercatalectique du prosodiaque plein et

    du prosodiaque acphale: N t'K~ O"TE

  • 60 IV 6, 7 6. Pentapodie dactylique (_vv _vu _vv _vv vv) Elle se trouve parfois dans les strophes dactyliques, par exemple:

    ll6~CX1 ' vpwv l

  • IV 8, 9

    8. Les dactyliques dont l'tendue dpasse celui du tri-mtr, doivent tre divises en cla de dimension plus petite, de prfrence des dimtres; ainsi les dactyles d'schyle par Aristophane dans les Grenouilles, v. I273-74, se dcomposent en un dimtre et une tripodie:

    Ev

  • IV 9, 10, II

    complte; les syllabes longues et brves sont distribues avec une symtrie remarquable; seuls les dactyles initiaux du clon l et 2 1) et le dactyle nnal du clon 6 sont remplacs par des spondes dans l'antistrophe. La structure particulire du clon 3 (trois spondes de suite, dont chacun est form d'un mot spar) et celle du clon 7, sur laquelle nous avons dj appel l'attention du lectew:, est rpte exactement.

    10. Dac t y 1 e s 0 1 i e n s. Nous avons dj vu que les vers oliens se dinstinguent par

    l'isosyllabie et la base libre (II 13). Aussi les dactyles des vers de cette catgorie ne peuvent pas tre remplacs par des spon~ des, car la substitution d'un sponde un dactyle diminuerait le nombre des syllabes. La base se compose de deux syllabes longues ou brves, qui peuvent tre combines de quatre faons (-' Ut v _, _ Vt - _);.le troche et le sponde en sont les formes les plus usites.

    Le dernier pied de la srie dactylique est incomplet; il n'en reste qu'une syllabe longue. La partie finale dissyllabique du vers entier est de forme iambique; dans les vers catalectiques, il n'en reste qu'une syllable.

    lI. a) Hep t a p 0 die 0 1 i e n n e catalectique :::1 Vv _vu _vv _uv .... Iv)

    L'heptapodie est le clon le plus tendu des dactyles oliens; il renferme quatre dactyles complets. Hphestion en cite l'exemple suivant:

    Kollcd TlVCX Tv XCXpiEVTCX Mvoovcx KaJu;O"O"o:1, cxi xpfi ovllnoO"lcxs ffi' OVCXO"lV IJOt yE yVEoBcxl

    (Alce, fr. 46 B. = 99 D.). On voit que la base pyrrhique et la base spondaque sont repr~

    sentes dans cet exemple. b) H e x a p 0 die 0 li e n n e ou O"CX1TQHKv TEO"O"CXpEO"KCXISEKCXoVl\CX!30V C=:::: 1 v v _ v v vu 1 v v) Ce vers compte, comme l'indique le nom grec, quatorz;e syl-

    labes; la partie mdiane comprend trois dactyles complets. Le vers a t le plus en vogue parmi les dactyles oliens. Hphestion nous apprend (p. 23 Consbr.) que le deuxime livre de Sappho tait crit entirement en ce mtre; le plus considrable des fragments

    1) On peut garder le dactyle au commencement du clon 2, en lisant 'ATpESo:S avec dirse (vers 123).

    s'y rapportent, est celui dsigne par le titre de Noces d'Hector et d'Andromaque (55 D.). L'hexapodie s'y trouve employ KaTe: O"Tixov, comme plus tard par Thocrite (TIm15tKoV 0:IO1KOV (X' XXIX).

    Les exemples d'hexapodie qui suivent, montrent quatre formes de la la base pyrrhique est rare; Thocrite ne ra pas employe. seul exemple suffira pour la plupart des autres cla dactyles oliens.

    'Hp6:iJ,cxv iJ,v Syoo O"6ev, "Arlh, n:al nOTee - v 1 v v - v v - v v 1 v v (Sappho, fr. 33 = 40 P.). '0 o KO:y0:6os mfTIKCX Kcxi K6:OS O"O"ETCXt: v vi - v v _ v v v v _1 v (Sappho; lOI B. = 2). "EKTOOp KCXI OVVTCXlpOl O:yOlO"' l1

  • 66 IV 13 16). Rcemment Kikauka a propos la drivation que nous rejetons, dans ses livres cits dans le chapitre l, 8; v. nEpi 'TooV > AI,KCdov K'TI,. iJ'Tpwv, p. 21 et Kol
  • 68 IV 13 Parmi les autres pieds, le et le second sont le plus sou-

    vent de forme spondaIque, tandis le sponde est le moins usuel au troisime pied, surtout potes piques de basse poque (Quintus de Smyrne, Nonnus); les vers de cette structure ris-quent d'avoir l'apparence vers composs de deux membres; comp. ISb.

    Le nombre de spondes va en che:.:; les potes post-rieurs; c' est surtout l'agglomration spondes dans la deuxime moiti du vers qui est vite. Homre, on trouve des vers dont les trois derniers pieds sont spondes, par exemple:

    OTS TIOT' sis TI6sjJ.ov cqJ.cx a

  • mre ne l'est que rarement 1). La csure est obligatoire, tandis que la dirse est une pause accessoire.

    Exemples des csures et de la dirse: b) MfvIV aE15e, BEa, Il nTl11aSE) AX1fos:

    1. ..... 2", ~ v4v ~ Il _ \.IV _vv _v (A 1). d) "AvSpa !Jal VVETrE, Mocra, I1TOVrpo1Tov, Il Os ~at..a 1Toa:

    _ 1, V 2 3 'II Il - (... ) _ \.IV ,J V _vv 1 _vV _v '" 1. a + c) lltOYEVS Il I\O:Ep'T1a011. 1 1TOwnXCXV' 'OSvcrCl"E:

    !.v2v:! Il ~ ~v6-, ~ Il vv _vv --c) > ApYEiolcrlV \.lvv!lEVO:l Il XCX'Tsovcrl 1TEp !l1TTJS

    (8 173). (1 518).

    Les csures principales ne sont pas empches par l'lision, par exemple: b) Xepes !lo:i 5tTrovcr' . Il 'Tp Tjv 1TO'TE 5o:cr!ls K11'Tat (A 166). d) ~WS IJv M.1o: Ko:eSE'T' Il 1Tl 6p6vov' Il ouS!ltv "HpTJ (A 536).

    Chez Homre, la csure penthmimre est peu prs aussi frquente que la csure KCX'T 'Tv 'Tphov 'TpoXo:ov; sa frquence diminue chez Callimaque et devient encore beaucoup plus rare chez les potes piques de basse poque (Quintus de Smyrne, Nonnus); eux, la dirse bucolique est galement moins frquente.

    Nous avons dj trait de l'influence exerce par la. csure et la dirse sur la syllabe qu~ la prcde; v. III 4 vers la fin (syllabe brve considre comme longue) et III 8 (l'hiatus est tolr).

    15. Quant aux zeugmata, on constate les rgles suivantes, qu'on peut contrler l'aide des statistiques de O'Neill dans son Word-types (v. 15):

    a) Il y a zeugma entre le troisime et le quatrime pied, si le troisime dactyle concide avec un mot trissyllabique ou avec la dernire partie d'un mot de plus de trois syllabes, et si le mot suivant compte deux ou plus de deux syllabes. Ce zeugma est absolu, si l'on fait abstraction de la combinaison de deux mots dont la dernire est un enclitique, considre comme un seul mot. Dans le cas o ce zeugma ne serait pas observ, le vers ne pour-rait avoir aucune des csures obligatoires, et, par suite de l'incision mdiane, l'hexamtre se dcomposerait automatiquement en deux

    ~~~ ........ ~ _ .... -~~--~~--~-------

    ) On trouvera une liste des vers de l'Iliade et de l'Odysse dont les principales csures sont absentes chez Lehrs, De Aristarchi studiis homericis, p. 396 sulvv. de l'dition de 186S.

    IV 71 membres de dimension gale; ainsi, le vers serait bris, par exemple, la variante forge du vers E 126:

    comme,

    ''HSe t E1TEt'Tl:X G'COOl~OS i'fl''fI'

  • IV 15 KapT1Cl'TOl ST) KEivOl "ITacnv ~V &eavO:TOtCnV; K6:pT1Cl'TOl 5T) KEivOl ~mx60v{(j,')v Tp6:
  • 74 syllabe brve dans le lev d'un pied, dissonance particulirement choquante la fin du vers, o le rythme se dessine nettement (par exemple TI51a If;:" v).

    Pour une tude approfondie des particularits que je viens de mentionner, on peut consulter les ouvrages indiqus la fin du chapitre prcdent ( 15); on peut y ajouter le livre de Wif-strand mentionn l 8, H. Franke1, Der Kallimachische und der Homerische Hexameter, dans Nachr. der Ges. der Wiss. zu Gottingen, Phil. hist. KI., 1926, et H. N. Porter, Hesiod and Aratus, dans Transact. and Proc. of the Am. Philol. Assoc. 77, 1946, p. 158-170 (sur l'influence exerce par Hsiode sur la mtrique d'Aratus). Enfin, on trouvera dans les Appendices de l'excellente dition. de l' Ilia de de Leaf beaucoup de renseignement~ utiles sur ce sUJet.

    16. Les mtriciens de l'antiquit distinguaient plusieurs e5ll et 5la

  • IV 17. 1

    1T EPI 0 t 1< V: OVOIlVi)V, 11 IlVpl' AXcnois CiAye' 6r]1

  • IV r8, 19 Le troisime 1T
  • 80 d'adresser une lgie Alcibiade, il ne pouvait faire entrer le nom son ami dans son pome qu'en employant le trimtre:

    Kai vw KSIVIOV viov A6r}vaiov o-rs

  • 8a IV 20, 21 penses. Chez l'lgie prend

    un caractre rotique, dans la posie latine. a introduit une lgie une tragdie (Andromaque, vers

    fonction chant funbre. Thocrite a dlUO.Hl.\;" en lgiaques son Idylle

    Le est de prfrence l' P i-gr a m m et d'abord une insription vritable sur les monuments et les dons votifs. Bientt la posie litt-raire s'en empara; Simonide de Cos s'est surtout distingu ce genre. Quelquefois diffrence entre l'lgie et l'pigramme est fort difficile mme par rapport r tendue pome; par l'pigramme Mlagre, Anth. Pal. IX 363. compte 23 vers et est plus longue que beaucoup d'lgies.

    21. Le d a c t y 1 edit c y cl i que. Du temps la mtrique de Westphal, les dactyles des loga-

    des, y compris ceux que nous dsignons comme mtres olo-choriambiques, et des dactylo-pitrites n'taient pas considrs comme des dactyles de dure normale. Le dogme du rythme isochrone exigeait que les dactyles et les troches, qu'on trou-vait juxtaposs dans les mmes cla, fussent de dure gale (_ vv = _v).

    Or, il existe un endroit dans le trait De compositione verborum de Denys d'Halicarnasse (c. 17; p. 71, 8 suivv. Usener-Rader-macher), o il est question de dactyles et d'anapestes dont la syllabe longue est considre comme cmoyoS, tant plus brve que la longue ordinaire; comp. II 12. On empruntait Denys ( tort, comme nous le verrons) le nom de KOO10S pour dsigner le dactyle des vers logadiques, dont la tran~osition en notes musicales modernes ne serait plus J ' mais J. ; ainsi il aurait la dure du troche (J [) 1).

    Avant de discuter les points litigieux que soulve la question du dactyle de Denys, nous transcrirons r endroit tout entier:

    napaSslYIla: S hov (sc 0V Sa:tcrVtKOV) .0Se 'II06ev \.lE

  • TV 21 Georgiades (Der Gr. Rhythm. p. 104 suivv.), qui suppose

    que KVKi\lKoS ou KVKi\(l)OS dsigne un rapport avec les danses de chur, supposition assez arbitraire 1),

    Cette explication prsente une difficult insurmontable; les auteurs suivis par Denys reconnaissent galement d'anapestes du mme type. Or, la syllabe longue de l'anapeste

    toujours tre remplace par deux brves, v. I. Wif-a propos une hypothse pour sortir de l'impasse; selon

    lui, le groupe d'anapestes dsign par les rythmiciens comme KVK1KOf, serait celui des systmes anapestiques, o les cla con-sistent en syzygies dont la fin concide rgulirement avec la d'un mot (comp. VII 5). Comme Wifstrand s'est rendu compte du fait que le rythme anapestique exige l'isochronie stricte du lev et du frapp, il pense que la diffrence entre la dure de la syllabe irrationnelle et celle du frapp tout entier est supple par la pause entre chaque paire de syzygies; v. Von Kallimachos ZI1. Nonnos, p. 28 suivv. Il y a deux faits qui s'opposent cette hypothse: premirement, le frapp du second pied de la syzygie tre form de deux syllabes brves (v. les exemples cits 9) valant une longue normale, de sorte que la pause 1't"I,r1"'l"111lp Wifstrand est exclue aprs les syzygies de cette on ne voit pas pourquoi la sparation des mots, comporterait tantt une pause mtrique, tantt en resterait prive. Ensuite, dans le dimtre anapestique catalectique des mmes systmes, la syzygie ne concide pas toujours avec la fin d'un mot (v. 12), de sorte que la pause indispensable la scansion rythmique anapestes propose par M. Wifstrand ne peut pas ces cla. L'ex-plication du passage de Denys propose Maas et Wifstrand me parat inadmissible.

    D'aprs E. Fraenkel (Rhein. Mus. p. 163 suivv.), le KVKi\IKOS serait le dactyle avec anacrouse; selon lui, les vers du yvos crov chez les auteurs de la posie lyrique des churs archaque (Stesichorus, vers dactyli-ques, mme s'ils commencent par syllabes brves; celles-ci

    1) Les termes KVK1K6 etc. n'ont aucune relation avec la danse des churs en soi, mais ils se exclusivement la disposition du chur dans certains genres surtout dans le dithyrambe. Les rythmes de cette catgorie de danses sont bien loigns du ryth..'11e du vers pique; aussi, l'hypothse de Georgiades, d'aprs laquelle l'hexamtre aurait t, l'origine, un rythme de danse, me parat intenable.

    comme anacrouse du reste du vers. Ainsi KVK1K6s cit par Denys permettrait la scansion

    vv I_vv _vV _vv

    dissyllabique propose par Fraenkel, qui suppose une identification complte des rythmes ascendants et descen-

    (identification qu'aucun texte ne nous autorise admettre), nous semble extrmement improbable. En tout cas, le pied men-tionn par Denys ne peut pas tre un pied dactylique, parce qu'il est expressment signal comme le pendant du dactyle: VTtCTTpO

  • 86 V l, 2, vers se dcompose en syzygies (v _ v _); le premier pied de chaque syzygie, ou bien chaque pied de nombre impair du clon ou du vers, peut commencer par une syllabe longue au lieu d'une brve. Nous avons dj touch la question concernant la dure de cette syllabe dite irrationnelle (II I2); son importance est moindre par rapport aux vers rcits, o la dure des syllabes ne saurait tre indique d'avance avec une prcision chronomtrique. Mme quand il s'agit de vers chants, une prcision absolue ne me semble pas ncessaire; ici encore, il faut faire abstraction de la rythmique de la musique classique de ces derniers sicles, selon laquelle la plus minime addition de temps doit tre justifie par rapport la mesure choisie par le compositeur. Inversement, l'oreille des Grecs n'tait pas choque par l'insertion au milieu de pieds iambiques d'un pied quadrisyllabique comptant une mora de moins qu'une syzygie (v v v _); v. 3.

    Le fait que le second pied des syzygies doit toujours compter le nombre exact de morae, prouve que l'allure du rythme se faisait sentir surtout dans les pieds de nombre pair, tandis qu' eUe tait moins prononce dans le premier pied des syzygies. L'application des crnYlla{ dans l'Epitaphium Sicili, qui se trouvent toujours sur le second pied des syzygies iambiques, concorde avec cette consta-tation 1); par consquent, dans chaque syzygie le second pied constitue le frapp par rapport au premier pied.

    2. Dans la syzygie mbique, tous les pieds de dure gale peuvent remplacer l'iambe et le sponde, except le troche; l'iambe se substitue le tribraque (v.:.v), au sponde l'anapeste (uv.:) et le dactyle (_ ':""'). La substitution du procleusmatique est excessivement rare (VJ vv) Il}. La seconde partie de chaque pied en constitue toujours le frapp,. comme nous l'avons indiqu, le rythme tant toujours ascendant.

    La substitution de ces pieds aux pieds purs nt est pas illimite; elle est diffrente selon les genres auxquels les vers ambiques appartiennent. Chez les comiques, elle est frquente dans le dialogue, mais beaucoup plus rare dans les vers lyriques. Dans les dactylo-pi tri tes, le premier iambe de chaque syzygie est presque toujours remplac par un sponde.

    L'anapeste est substitu galement au second pied de la

    l) V. 1 1 et le livre de Mountford cit dans la note, p. 161. 2) Comp. 14 A.

    V 2, 3

    sy~ygie, bien qu'ici il ne puisse pas tre interprt comme un sponde rsolu. Le dernier pied du vers est toujours un ambe pur.

    3. Quand le premier pied -cl!une s-yzygie est syncop, le schma rythmique devient --.J \J _; quand le second pied est atteint de syncope, on obtient le schma rythmique v _ --.J (ou __ --.J avec longue irrationnelle); le schma devient -,....J, quand les deux pieds sont syncops. Comme il est, le plus souvent, impossible de s'assurer si la dure de la syllabe lide tait ajoute la dure des autres syllabes ou non, nous prfrons l'indiquer par un point (par exemple. _ v _); comp. II 7.

    Si la protraction n'a pas eu lieu, la syzygie atteinte par syncope devient un crtique (_ v _), un bacche, un molosse (v __ ou _) ou un sponde ( __ ). Ce cas se prsente partout o la syllabe longue d'un pied syncop quivaut deux syllabes brves; si cette syllabe avait t prolonge par protraction, elle aurait la valeur de trois brves (-1 u v v). Par exemple, dans les strophes dela Deuxime Olympique de Pindare, le mme clon se termine tantt par un crtique, tantt par un pon quatrime (_ v _ = v v v _); par cons-quent, la premire syllabe du crtique ne peut pas tre une TpiO'TlIlO. On peut comparer ce clon dans la premire strophe et dans la premire antistropne:

    ~ "EO'TCX01OV

  • 88

    savants sont loins d'tre d'accord sur la lgitimit de cette forme correspondance strophique; par exemple. Jebb

    les vers que je Viens correspondance exacte en crivant au Heu de 7oierS' au vers. En tout cas, il faut corriger un nombre des exemples prsents

    les manuscrits. 1) la protraction est d'une manire

    par fragments d'un trait conservs dans