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Introduction aux relations internationales QUATRIÈME ÉDITION Diane Éthier Les Presses de l’Université de Montréal paramètres Extrait de la publication

Introduction aux relations internationales...10 w introduction aux relations internationales notamment les sciences sociales telles que le droit, l’histoire, l’économie, la philosophie,

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Introduction aux relations internationales

Q U A T R I È M E É D I T I O N

Diane Éthier

Les Presses de l’Université de Montréal

Les relations internationales sont les rapports multiformes que dévelop-

pent entre eux les individus, les organisations privées et les gouverne-

ments des États, dans les diverses sphères de l’activité humaine. Cet ouvrage

traite des relations politiques et économiques interétatiques qui demeurent

l’épine dorsale des relations internationales.

Il examine d’abord les principales théories qui ont marqué ce champ

d’étude : le réalisme, le libéralisme, le marxisme et leur évolution jusqu’au

postmodernisme et au constructivisme. Il présente ensuite les acteurs

majeurs que sont les États et les organisations internationales, en particulier

l’Organisation des Nations Unies. Puis il analyse la politique étrangère des

États : Qui sont les décideurs et quels facteurs infl uencent les décisions ?

Comment se traduit cette politique dans les faits ? Quels sont les fonde-

ments et les instruments de la diplomatie et de la stratégie ? Le chapitre

dédié aux relations économiques internationales répond notamment aux

questions suivantes : Quelles sont les principales composantes des échanges

commerciaux et financiers ? Comment sont-ils comptabilisés dans la

balance des paiements ? Pourquoi le protectionnisme a-t-il été supplanté

par le libre-échange ? Quels sont les principaux stades de l’intégration éco-

nomique internationale ? Le dernier chapitre explore les mutations et les

perspectives des relations internationales post-guerre froide.

Conçu prioritairement pour les étudiants de science politique et d’études

internationales, ce manuel demeure très accessible aux étudiants d’autres

disciplines et au grand public.

Diane Éthier est professeure au Département de science politique de l’Université

de Montréal. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur les processus de

libéralisation économique et de démocratisation politique.

29,95 $ • 27 ewww.pum.umontreal.ca

isbn 978-2-7606-2182-4

Introduction aux relations internationalesQ U A T R I È M E É D I T I O N

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Diane Éthier

introduction aux relations internationales

Quatrième édition

Les Presses de l’Université de Montréal

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Éthier, DianeIntroduction aux relations internationales

4e éd.

(Paramètres)Comprend des réf. bibliogr.

isbn 978-2-7606-2182-4

1. Relations internationales. 2. Droit international. 3. Organisations internationales. I. Titre. II. Collection : Paramètres.

jz1242.e83 2010 327 c2010-941833-6

isbn (version imprimée) 978-2-7606-2182-4isbn (version numérique pdf) 978-2-7606-2670-6

Dépôt légal : 3e trimestre 2010Bibliothèque et Archives nationales du Québec© Les Presses de l’Université de Montréal, 2010

Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouverne-ment du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

imprimé au canada en août 2010

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Je dédie cet ouvrage à tous les étudiants qui ont suivi mon cours d’introduction aux relations internationales. Par leurs questions déconcertantes ou pertinentes, leurs

commentaires positifs ou leurs critiques justifiées, leurs travaux de recherche souvent innovateurs, ils ont

largement contribué à enrichir la matière de ce manuel. Je le dédie également à tous les étudiants qui suivront ce

cours dans l’avenir. Leur apport sera tout aussi important pour l’amélioration des futures éditions.

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introduction

L’expression « relations internationales » désigne généralement les rap-ports entre États alors, qu’au sens littéral, elle signifie rapports entre nations. Ce problème vient du fait que l’État a longtemps été confondu avec la nation, en raison de l’aspiration des États modernes à unifier en une seule nation les groupes humains résidant sur leurs territoires. Si certains y sont parvenus, la plupart sont demeurés des États plurinatio-naux. En outre, le caractère multiethnique des États s’est accentué au xxe siècle à cause des déplacements de population et des mouvements migratoires engendrés par la décolonisation, les guerres et les inégalités de développement. L’expression « relations internationales » n’est donc plus justifiée. Elle continue néanmoins d’être d’usage courant, bien que certains spécialistes aient tenté de lui substituer celle de « relations inter-étatiques� ».

Les relations internationales constituent un objet d’études extrême-ment vaste puisqu’il englobe les rapports de toute nature que les orga-nismes publics et privés, les groupements de personnes et les individus des divers États ont noués entre eux dans le passé, entretiennent dans le présent et prévoient développer dans le futur. Toutes les sciences et

1. Voir notamment Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations (Paris : Calmann-Lévy, 1984) ; Marcel Merle, Sociologie des relations internationales (Paris : Dalloz, 1982) ; Charles Zorgbibe, Les relations internationales (Paris : Presses universitaires de France, 5e éd., 1994).

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notamment les sciences sociales telles que le droit, l’histoire, l’économie, la philosophie, la psychologie, la démographie, la sociologie et la science politique s’y intéressent donc. Chaque discipline aborde évidemment ces relations sous un angle différent en privilégiant l’analyse de certains types d’interactions entre certaines catégories d’acteurs. Cela dit, la plupart des disciplines s’intéressent à l’action législative des gouvernements et des organisations multilatérales gouvernementales puisque celle-ci oriente la conduite des activités humaines dans tous les domaines.

Depuis le début de l’humanité, les groupements d’individus ont déve-loppé diverses formes d’interactions : guerres, alliances, échanges de biens, mariages, etc. Ces relations se sont toutefois diversifiées et étendues à des espaces géographiques plus vastes au fil du temps, concurremment à l’expansion et aux conquêtes des entités politiques (cités, empires, principautés, États-nations), au développement de la production et du commerce et à l’évolution des moyens de transport et de communication. Ce n’est cependant qu’au cours de la seconde moitié du xxe siècle que les relations internationales sont véritablement devenues mondiales, englo-bant tous les pays de la planète et la plupart des activités humaines. Le terme « mondialisation », équivalent français du terme anglais globaliza-tion, a été inventé durant les années 1950� pour rendre compte de cette transformation des relations internationales. Selon plusieurs auteurs, la mondialisation, à l’instar des stades antérieurs d’évolution des relations internationales, a été déterminée par l’extension géographique des acti-vités économiques et l’essor des facilités de déplacement et de communi-cation. La planétisation du marché, engendrée par la multinationalisation des entreprises, la libéralisation des échanges, et les innovations techno-logiques dans les transports (avions subsoniques et supersoniques, trains à grande vitesse) et les communications (internet, téléphones sans fil, satellites) constituent les principales sources et traits distinctifs de la mondialisation.

La majorité des définitions du terme mondialisation insistent sur ces aspects. Ainsi, pour Pascal Boniface, ce qui distingue la mondialisation

2. Selon Bertrand Badie, le terme mondialisation a été répertorié pour la première fois par le dictionnaire Robert en 1953. Voir Guy Hermet, Bertrand Badie, Pierre Birnbaum et Philippe Braud, Dictionnaire de la science politique (Paris : Armand Colin, 4e éd., 2000), 177-178.

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des stades antérieurs de l’évolution des relations internationales, ce ne sont pas « les interrelations entre les différentes parties du monde, mais la modification des notions d’espace et de temps� », le fait que les distan-ces aient été supprimées. Pour Robert Reich, ce qui caractérise l’écono-mie mondialisée, c’est que :

L’argent, la technologie, l’information, les marchandises franchissent les frontières avec une rapidité et une facilité sans précédent. Le coût du trans-port et des télécommunications dégringole. Dans la plupart des pays indus-trialisés, les transferts de capitaux ne sont plus contrôlés. Même les drogues, les immigrants pénètrent dans les pays développés, et les armes secrètes en sortent, malgré les efforts des gouvernements�.

Pour le Fonds monétaire international (FMI), la mondialisation est :

l’interdépendance économique croissante de l’ensemble des pays du monde provoquée par l’augmentation du volume et de la variété des transactions transfrontalières de biens et de services, ainsi que des flux internationaux de capitaux, en même temps que par la diffusion accélérée et généralisée de la technologie�.

Sans renier ces définitions, plusieurs spécialistes anglo-saxons insistent sur les effets théoriques et sociologiques du concept de mondialisation�. C’est également le cas de l’explication proposée par Bertrand Badie.

Mondialisation. Concept de relations internationales décrivant l’état du monde contemporain marqué en même temps par un renforcement des interdépendances et des solidarités, par le désenclavement des États et des espaces régionaux et par une uniformisation des pratiques et des modèles sociaux à l’échelle de la planète tout entière. Ce processus n’a du sens que sur un plan macro-sociologique et ne renvoie pas à des indicateurs empiri-ques très précis ni très rigoureux. Son intérêt est davantage théorique : il

3. Pascal Boniface, Le monde contemporain : grandes lignes de partage (Paris : Presses universitaires de France, 2001), 9.

4. Robert Reich, L’économie mondialisée (Paris : Dunod, 1993), 17.5. Boniface, Le monde contemporain, 11.6. Voir notamment Jean-Marie Guéhenno, « Globalization and Fragmentation » in

Marc F. Plattner et Aleksander Smolar (dir.), Globalization, Power and Democracy (Baltimore : The John Hopkins University Press, 2000), 14-28 ; Suzanne Berger, « Intro-duction » in S. Berger et R. Dore (dir.), National Diversity and Global Capitalism (Ithaca, NY : Cornell University Press, 1996). Pour une analyse des nombreuses définitions du concept de mondialisation, voir Claire Sjolander, « The Rhetoric of Globalization : What’s in a Wor(l)d ? », International Journal, 51, 4 (1996), 603-616.

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suggère, en effet, que les phénomènes politiques, économiques et sociaux ne peuvent pas être étudiés en vase clos, indépendamment de leur insertion dans un système-monde qui, contrairement à autrefois, s’étend à l’ensemble du globe. Il suggère aussi que les catégories classiques de l’analyse interna-tionale s’en trouvent ébranlées : distinction entre l’interne et l’externe, ter-ritoire, souveraineté… Son analyse est souvent associée à celle de l’essor du particularisme, de plus en plus conçu comme une réaction de protection face aux effets de la mondialisation�.

S’il existe un certain consensus sur l’essence de la mondialisation, les spécialistes divergent d’opinion quant à sa portée et à ses effets. Les auteurs réalistes et néoréalistes tendent généralement à relativiser son importance. Ainsi, pour Gilpin�, l’activité économique est encore large-ment concentrée au sein des États. La libéralisation des échanges n’est pas plus grande aujourd’hui qu’elle ne l’était au début du xxe siècle et elle est concentrée dans trois régions : Europe occidentale, Amériques et Asie de l’Est. Bien que l’augmentation du nombre et du pouvoir des firmes multinationales (FMN) limite l’autonomie de décision des gouverne-ments nationaux, notamment dans le domaine économique, ces derniers demeurent les acteurs majeurs des relations internationales car ce sont eux qui édictent les normes et les règles du droit interne et international. Les néolibéraux, néomarxistes et constructivistes comme Rosenau, Cox, Busan et Risse-Kapen� accordent une importance beaucoup plus grande à la mondialisation. Ils insistent sur le déclin du pouvoir des États, en raison de la montée en puissance des FMN et de l’influence grandissante qu’exercent les autres organisations non gouvernementales (ONG), à cause de leur capacité de mobilisation des sociétés civiles et de leur implication dans les activités des organisations internationales (OI), celles du système des Nations Unies par exemple. La plupart des auteurs,

7. Hermet et al., Dictionnaire de la science politique, 177-178.8. Robert Gilpin, Global Political Economy. Understanding the International

Economic Order (Princeton : Princeton University Press, 2003).9. James Rosenau et E. Czempiel (dir.), Governance without Government : Order

and Change in World Politics (Cambridge : Cambridge University Press, 1992) ; Robert Cox, The Political Economy of a Plural World (Londres/New York : Routledge, 2002) ; Bary Busan, From Internationial to World Society ? (Cambridge : Cambridge University Press, 2004) ; Thomas Risse-Kapen (dir.), Bringing Transantional Relations Back In : Non State Actors, Domestic Structures and International Institutions (Cambridge : Cambridge Univerity Press, 1995).

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y compris les constructivistes, considèrent cependant que l’action des acteurs non étatiques demeure dépendante des États, notamment occi-dentaux, et des OI. Dans son bilan de la littérature sur les relations internationales des trente dernières années, Risse conclut qu’il est pré-maturé de proclamer la fin du système interétatique�0.

Pour les libéraux et les néolibéraux la mondialisation est bénéfique car elle contribue à l’enrichissement des nations, à l’atténuation des inégalités de développement et à l’expansion de la démocratie. Les autres écoles de pensée considèrent que la mondialisation n’élimine pas, et même accentue les inégalités économiques, sociales ou culturelles au sein et entre les États. Certains auteurs néoréalistes ou néomarxistes, comme Huntington et Wallerstein��, sont très pessimistes et considèrent qu’elle peut engendrer une multiplication des conflits, voire un état de chaos généralisé. La plupart des réalistes et des néoréalistes sont fatalistes car ils constatent que cet ordre mondial est difficile à changer. La majorité des néomarxistes et constructivistes sont, quant à eux, plus optimistes, car ils croient à la capacité de mobilisation et de transformation de la société civile transnationale. Ces auteurs demeurent cependant très vagues sur les modalités d’organisation d’une telle contestation et les caractéristiques de la nouvelle société globale auquelle elle donnerait naissance. Seuls les écologistes proposent une alternative précise à la mondialisation capita-liste, en prônant une réduction de la production et de l’exploitation des ressources naturelles, une diminution de la consommation et l’adoption d’un mode de vie davantage centré sur les valeurs humaines et le respect de la nature que sur l’acquisition de biens matériels.

Ce manuel s’adresse principalement aux étudiants de divers programmes universitaires qui exigent ou recommandent une initiation aux relations internationales. Il est cependant accessible à tous ceux qui désirent se familiariser avec le sujet. Il aborde les relations internationales principa-lement du point de vue de la science politique, mais compte tenu du fait que cette discipline est devenue polyvalente au fil du temps, les lecteurs

10. Thomas Risse, « Transnational Actors and World Politics » in W. Carlnaes, T. Risse et B.A. Simmons (dir.), Handbook of International Relations (Londres : Sage Publications, 2002), 255-275.

11. Samuel Huntington, Le choc des civilisations (Paris : Odile Jacob, 1997) ; Immanuel Wallerstein, After Liberalism (New York : New Press, 1995).

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de divers horizons peuvent aussi bénéficier de ses enseignements. Bien que ce manuel se veuille éclectique du point de vue théorique, il accorde une place prépondérante aux États et aux OI, sans faire abstraction toutefois des acteurs non étatiques. En ce sens, il est conforme à l’idée consensuelle selon laquelle les États et les OI demeurent les acteurs majeurs des relations internationales. Le premier chapitre expose les éléments essentiels des théories classiques, néoclassiques et critiques des relations internationales. Le second chapitre définit les caractéristiques des acteurs des relations internationales (États, OI, individus, FMN, ONG légales et illégales) et évalue leur poids respectif au sein des rela-tions internationales. Le troisième chapitre analyse le processus de décision de la politique étrangère des États et les instruments sur lesquels s’appuient ses deux dimensions : la diplomatie et la stratégie. Le qua-trième chapitre s’intéresse aux relations économiques internationales. Il présente les principales théories de l’économie internationale, explique comment sont comptabilisés les échanges internationaux à travers les balances de paiements et analyse les causes des changements de modèles économiques depuis le xviie siècle jusqu’à nos jours. Le lecteur pourra compléter ses connaissances en consultant les notes bibliographiques et les sources de références recensées à la fin du volume.

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chapitre 1

L’analyse des relations internationales

Préalables épistémologiques 17

Les théories générales classiques 21Le réalisme 21

Les précurseurs du réalisme 22Les réalistes du xxe siècle 26Principaux concepts du réalisme 29

Le libéralisme 32Les précurseurs du libéralisme 34Les libéraux du xxe siècle 36Principaux concepts du libéralisme 37

Le marxisme 38Les fondateurs du marxisme 38Les successeurs du marxisme 41

Les théories générales néoclassiques 45Le néoréalisme 46Le néolibéralisme 51Néoréalisme et néolibéralisme 55Le néomarxisme 57

La critique des théories générales 61Le postmodernisme 62Le constructivisme 64La perspective communautarienne 66Théories critiques et postpositivisme 71

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Préalables épistémologiques

Selon Philippe Braillard, « on peut dire, d’une façon tout à fait générale, qu’une théorie est une expression, qui se veut cohérente et systématique, de notre connaissance de ce que nous nommons la réalité. Elle exprime ce que nous savons ou ce que nous croyons savoir de la réalité� ». La principale fonction d’une théorie est d’expliquer un phénomène en éta-blissant des liens, notamment causals, entre les éléments qui le compo-sent. Une autre fonction de la théorie est de prévoir l’évolution future de la réalité qui constitue son objet.

Aucune théorie n’est en mesure d’expliquer une réalité dans toute sa complexité. Toute théorie est une simplification ou une schématisation d’un phénomène, l’expression abstraite de certains de ses aspects jugés importants. Cela signifie que « la théorie implique une activité de sélec-tion et de mise en ordre des phénomènes et des données� » qui n’est jamais neutre. Comme l’ont montré Jürgen Habermas et Thomas Kuhn, cette structuration de la réalité est conditionnée par divers facteurs, notam-ment l’intérêt, parfois inconscient, du chercheur pour telle épistémologie ou conception de la connaissance, le contexte socioculturel dans lequel

1. Philippe Braillard, Théories des relations internationales (Paris, Presses univer-sitaires de France, 1977), 12.

2. Ibid., 13.

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se déroule la recherche, le système de valeurs et la méthodologie privilé-giés par le chercheur�.

Il existe différentes conceptions de ce qu’est une théorie dans le domaine des sciences. Dans le cadre des sciences de la nature ou des sciences exactes, une théorie est un ensemble cohérent de propositions déductibles logiquement entre elles et vérifiables empiriquement. Selon Anatol Rapoport, c’est le lien déductif entre les propositions qui est la caractéristique fondamentale de cette théorie�. En sciences sociales, il existe, selon Braillard, trois orientations fondamentales de la théorie. Premièrement, les théories essentialistes « dont le but est la mise à jour de l’essence des diverses entités sociales soit par le moyen d’une réflexion philosophique […] soit à travers une compréhension intuitive ». Ces théories sont souvent dites « normatives » parce qu’elles tendent à mon-trer, plus explicitement que les autres théories, « quelle est la meilleure forme d’organisation sociale ou au moins quelles sont les valeurs qui doivent guider » les conduites humaines. Deuxièmement, l’orientation empirique envisage la théorie comme un ensemble logiquement cohérent de propositions soumises à vérification ou à falsification par une confron-tation avec les faits. Le but de ces théories n’est pas de découvrir l’essence des choses, mais d’expliquer les données qui se rapportent aux divers comportements, interactions et processus sociaux. Elles impliquent une description et une classification de ces données et tendent plus ou moins directement à une prévision des phénomènes qu’elles expliquent. Ces théories, tels le behavioralisme et le positivisme, procèdent d’une démar-che analytique hypothético-déductive et tendent à se rapprocher des théories des sciences exactes, bien qu’elles font face à d’énormes difficul-tés à relier d’une manière précise leurs concepts aux phénomènes étudiés. Certaines d’entre elles font toutefois également appel à une démarche intuitive ou rationnelle pour comprendre les comportements sociaux�. La troisième orientation théorique, illustrée notamment par le marxisme,

3. Jürgen Habermas, La technique et la science comme idéologie (Paris : Gallimard, 1973) ; Thomas Kuhn, La structure des révolutions scientifiques (Paris : Flammarion, 1972).

4. Anatol Rapoport, « Various Meanings of Theory », American Political Science Review, 52 (1958), 972-988.

5. Voir Karl Popper, La logique de la découverte scientifique (Paris : Payot, 1973) ; Rapoport, « Various Meanings of Theory ».

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procède d’une démarche dialectico-historique. Elle aborde la société comme une totalité et cherche à révéler ses antagonismes structurels et ses contradictions et à mettre à jour le sens objectif ou les lois dialectiques de l’Histoire. Elle se veut non seulement un outil de connaissance mais un instrument de critique sociale et un guide pour l’action�.

Selon Braillard, on peut définir une théorie des relations internatio-nales

comme un ensemble cohérent et systématique de propositions ayant pour but d’éclairer la sphère des relations sociales que nous nommons interna-tionales. Une telle théorie est ainsi censée présenter un schéma explicatif de ces relations, de leur structure, de leur évolution, et notamment d’en mettre à jour les facteurs déterminants. Elle peut aussi, à partir de là, tendre à prédire l’évolution future de ces relations, ou au moins à dégager certaines tendances de cette évolution. Elle peut également avoir pour but plus ou moins direct d’éclairer l’action. Comme toute théorie, elle implique un choix et une mise en ordre des données, une certaine construction de son objet, d’où sa relativité�.

Dans les faits, les théories des relations internationales englobent un grand nombre d’approches qui ne répondent pas à cette définition res-trictive. Il est d’usage courant, comme dans plusieurs disciplines des sciences sociales, de qualifier de « théories » des méthodes, des modèles, des typologies, des taxinomies ou des ensembles d’hypothèses qui n’abou-tissent pas à la formulation d’un ensemble logiquement cohérent de propositions. Il est également fréquent que l’on confonde théorie et para-digme. Un paradigme, selon Raymond Boudon et François Bourricaud, est un ensemble d’énoncés portant, non sur tels aspects de la réalité sociale, mais sur la manière dont le chercheur doit procéder pour cons-truire une théorie explicative de cette réalité�.

L’analyse des relations internationales a été pendant plusieurs siècles l’apanage des juristes — philosophes qui ont tenté d’expliquer les relations d’État à État à l’aide de théories essentialistes-normatives. Avec le déve-

6. Braillard, Théories des relations internationales, 15-16.7. Ibid., 17.8. Raymond Boudon et François Bourricaud, Dictionnaire critique de la sociologie

(Paris : Presses universitaires de France, 3e éd., 1990), 563. Il existe d’autres définitions du terme paradigme. Ainsi, pour Imre Lakatos, un paradigme est un ensemble de théories qui partage le même système de valeurs.

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loppement des sciences sociales, aux xixe et xxe siècles, les théories des relations internationales se sont multipliées et plusieurs ont tenté de se démarquer de ce cadre juridico-philosophique par l’emploi d’approches empiriques ou dialectico-historiques. L’élargissement, la complexifica-tion et la fragmentation du domaine d’études des relations internatio-nales ont largement contribué à cette diversification théorique. Celle-ci a donné lieu à de nombreux débats au sein de la communauté scienti-fique. Ainsi, les théories empiriques positivistes et behavioralistes ont été accusées de camoufler leurs postulats normatifs « conservateurs » sous une pseudo-neutralité par les partisans des théories essentialistes et dialectico-historiques. Les théoriciens empiristes, pour leur part, ont critiqué la nature « aléatoire », « approximative » et « peu scientifique » des théories essentialistes et dialectico-historiques.

Un des points sur lesquels le débat s’est cristallisé est le recours à la formalisation et à la quantification. Comme le souligne Braillard, cette controverse a donné lieu à bien des confusions épistémologiques. D’une part, plusieurs empiristes ont eu tendance à surestimer la valeur du formalisme scientifique en considérant que l’on pouvait expliquer les phénomènes sociaux à l’aide des mêmes instruments mathématiques que ceux des sciences exactes. D’autre part, les tenants des approches essen-tialistes et dialectico-historiques ont sous-estimé l’apport de ces emprunts aux sciences exactes et la possibilité d’élaborer des outils de formalisation et de quantification plus conformes à l’essence des relations sociales. Une autre polémique a opposé les ethnocentristes et les relativistes, les seconds dénonçant l’incapacité des théories des sciences sociales — et des rela-tions internationales — à expliquer adéquatement la réalité globale en raison de leurs présupposés explicites ou implicites occidentalo-centris-tes, et les premiers reprochant aux relativistes leur idéalisme et leur subjectivisme�.

Il existe plusieurs classifications différentes des théories des relations internationales. La plupart établissent néanmoins une distinction entre les théories générales, soit les trois philosophies qui ont proposé une explication normative, historique et relativement globale des relations

9. Braillard, Théories des relations internationales, 18-23 ; Baghat Korany et al., Analyse des relations internationales. Approches, concepts et données (Montréal : Gaëtan Morin, 1987).

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Le système politique américainQuatrième éditionSous la direction de Michel Fortmann et Pierre Martin

TéléréalitéQuand la réalité est un mensongeLuc Dupont

Les temps du paysageSous la direction de Philippe Poullaouec-Gonidec, Sylvain Paquette et Gérald Domon

La terminologie : principes et techniquesMarie-Claude L’Homme

Traité de criminologie empiriqueQuatrième éditionSous la direction de Marc Le Blanc et Maurice Cusson

L’univers social des adolescentsMichel Claes

Violences au travailDiagnostic et préventionSous la direction de François Courcy, André Savoie et Luc Brunet

Les visages de la policePratiques et perceptionsJean-Paul Brodeur

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Page 22: Introduction aux relations internationales...10 w introduction aux relations internationales notamment les sciences sociales telles que le droit, l’histoire, l’économie, la philosophie,

Introduction aux relations internationales

Q U A T R I È M E É D I T I O N

Diane Éthier

Les Presses de l’Université de Montréal

Les relations internationales sont les rapports multiformes que dévelop-

pent entre eux les individus, les organisations privées et les gouverne-

ments des États, dans les diverses sphères de l’activité humaine. Cet ouvrage

traite des relations politiques et économiques interétatiques qui demeurent

l’épine dorsale des relations internationales.

Il examine d’abord les principales théories qui ont marqué ce champ

d’étude : le réalisme, le libéralisme, le marxisme et leur évolution jusqu’au

postmodernisme et au constructivisme. Il présente ensuite les acteurs

majeurs que sont les États et les organisations internationales, en particulier

l’Organisation des Nations Unies. Puis il analyse la politique étrangère des

États : Qui sont les décideurs et quels facteurs infl uencent les décisions ?

Comment se traduit cette politique dans les faits ? Quels sont les fonde-

ments et les instruments de la diplomatie et de la stratégie ? Le chapitre

dédié aux relations économiques internationales répond notamment aux

questions suivantes : Quelles sont les principales composantes des échanges

commerciaux et financiers ? Comment sont-ils comptabilisés dans la

balance des paiements ? Pourquoi le protectionnisme a-t-il été supplanté

par le libre-échange ? Quels sont les principaux stades de l’intégration éco-

nomique internationale ? Le dernier chapitre explore les mutations et les

perspectives des relations internationales post-guerre froide.

Conçu prioritairement pour les étudiants de science politique et d’études

internationales, ce manuel demeure très accessible aux étudiants d’autres

disciplines et au grand public.

Diane Éthier est professeure au Département de science politique de l’Université

de Montréal. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur les processus de

libéralisation économique et de démocratisation politique.

29,95 $ • 27 ewww.pum.umontreal.ca

isbn 978-2-7606-2182-4

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