Introduction a la psychanalyse by Freud Siegmund; S. JankelevitchReview by: L. GuinetIsis, Vol. 5, No. 1 (1923), pp. 196-198Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/223631 .

Accessed: 15/06/2014 12:23

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Isis. v. 1923 Isis. v. 1923

air and of its changes during breathing )) by Miss CLARA M. TAYLOR

and one on (( The impossibility of perpetual motion)) by ALEX. WOOD.

We look forward to reading them, with genuine impatience. G. S.

Freud Siegmund- Introduction a lapsychanalyse. Traduction de l'al- lemand avec l'autorisation de l'auteur, par le Dr S. Jankelevitch, 484 p., 230 X 145. Paris, PAYOT et Cie, 1922. [18 fr.]

L'apparition de la methode psychanalytique a certainement une

importance considerable dans l'histoire de la recherche psychologique, et (lans le domaine de la psychiatrie; or, si on fait abstraction de

cinq conferences donnees par FREUD en 1919 a Clark University, et traduites en frangais l'an dernier par YvEs LE RAY, avec une intro- duction d'EDOUARD CLAPAREDE, cette Introduction a la psychanalyse est le premier travail de FREUD directement accessible au lecteur fran?ais. La recherche psychanalytique a deja cependant a son actif une litterature extremement abondante, puisqu'un office special a ete cree recemment a Vienne par le Dr REIK pour la centraliser; elle a pour point de depart cette decouverte faite en 1880-82 par JOSEPH BREUER,

a propos d'un cas d'hysterie, mais publiee seulement une douzaine d'annees plus tard, que les symptnomes morbides de certains nerveux ont un sens. La publication de l'Introduction etait d'autant plus neces- saire qu'on parlait beaucoup en France de la psychanalyse, sans savoir

toujours tres bien ce qu'elle est, et qu'on accumulait a son sujet une foule d'erreurs que rien ne pourra plus desormais excuser.

Cette Introductionl, dit la preface, est la reproduction fidele de le9ons faites en 1915-16 et 1916-17 devant un auditoire compose de medecins et de profanes. Cette genese du livre explique certaines de ses parti- cularit6s :meme sujet traite a plusieurs occasions, questions reprises, abandonnees, puis de nouveau reprises, quelques connaissances nou- velles s'ajoutant chaque fois a celles precedemment acquises. Et tout cela donne a l'ceuvre autre chose que , le calme froid d'un traite

scientifique )); FREUD s'en excuse, et il a bien tort a mon sens, son

travail y gagne plus de vie, plus de force de persuasion, et se presente meme comme un modele d'expose didactique.

Apres avoir note qu'on ne trouvera dans ces legons que la Theorie de la psychanalyse, et que la formation intellectuelle des medecins

imprime a, leur pensee une certaine orientation qui les ecarte de cette

psychanalyse, laquelle pretend donner a la psychiatric la base psycho- logique qui lui manque et qui lui permettra de connaltre enfin le contenu de la psychose ou de la nevrose, FREUD aborde son sujet en mettant en lumiere deux des pr6misses de la psychanalyse qui choquent tant de monde et lui attirent la desapprobation des medecins et des

air and of its changes during breathing )) by Miss CLARA M. TAYLOR

and one on (( The impossibility of perpetual motion)) by ALEX. WOOD.

We look forward to reading them, with genuine impatience. G. S.

Freud Siegmund- Introduction a lapsychanalyse. Traduction de l'al- lemand avec l'autorisation de l'auteur, par le Dr S. Jankelevitch, 484 p., 230 X 145. Paris, PAYOT et Cie, 1922. [18 fr.]

L'apparition de la methode psychanalytique a certainement une

importance considerable dans l'histoire de la recherche psychologique, et (lans le domaine de la psychiatrie; or, si on fait abstraction de

cinq conferences donnees par FREUD en 1919 a Clark University, et traduites en frangais l'an dernier par YvEs LE RAY, avec une intro- duction d'EDOUARD CLAPAREDE, cette Introduction a la psychanalyse est le premier travail de FREUD directement accessible au lecteur fran?ais. La recherche psychanalytique a deja cependant a son actif une litterature extremement abondante, puisqu'un office special a ete cree recemment a Vienne par le Dr REIK pour la centraliser; elle a pour point de depart cette decouverte faite en 1880-82 par JOSEPH BREUER,

a propos d'un cas d'hysterie, mais publiee seulement une douzaine d'annees plus tard, que les symptnomes morbides de certains nerveux ont un sens. La publication de l'Introduction etait d'autant plus neces- saire qu'on parlait beaucoup en France de la psychanalyse, sans savoir

toujours tres bien ce qu'elle est, et qu'on accumulait a son sujet une foule d'erreurs que rien ne pourra plus desormais excuser.

Cette Introductionl, dit la preface, est la reproduction fidele de le9ons faites en 1915-16 et 1916-17 devant un auditoire compose de medecins et de profanes. Cette genese du livre explique certaines de ses parti- cularit6s :meme sujet traite a plusieurs occasions, questions reprises, abandonnees, puis de nouveau reprises, quelques connaissances nou- velles s'ajoutant chaque fois a celles precedemment acquises. Et tout cela donne a l'ceuvre autre chose que , le calme froid d'un traite

scientifique )); FREUD s'en excuse, et il a bien tort a mon sens, son

travail y gagne plus de vie, plus de force de persuasion, et se presente meme comme un modele d'expose didactique.

Apres avoir note qu'on ne trouvera dans ces legons que la Theorie de la psychanalyse, et que la formation intellectuelle des medecins

imprime a, leur pensee une certaine orientation qui les ecarte de cette

psychanalyse, laquelle pretend donner a la psychiatric la base psycho- logique qui lui manque et qui lui permettra de connaltre enfin le contenu de la psychose ou de la nevrose, FREUD aborde son sujet en mettant en lumiere deux des pr6misses de la psychanalyse qui choquent tant de monde et lui attirent la desapprobation des medecins et des

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psychologues traaitionalistes. Voici ces deux premisses : A, les

processus psychiques conscients sont l'exception, il y a une pensee inconsciente et une volonte inconsciente; B, les impulsions sexuelles

jouent un role extremement important, mais non cependant exclusif, en tant que causes determinantes des maladies nerveuses et psychiques, et prennent une part considerable dans les creations du domaine de la culture, de l'art, et dans la vie sociale.

L'etude des actes manques (lapsus d'6criture, de lecture, d'audition, oubli momentaln d'un nom, d'un projet, d'une impression, perte passagere d'un objet soigneusement mis de cote), phenomenes courants

qui n'ont irien 'a voir 'avec 1'etat morbide, est la base sur laquelle la construction tout entiere sera possible. De ces actes manques, la

psychanalyse trouve tres simplement le sens, et conclut qu'ils resultent de l'interference des expressions verbales de deux intentions et du refoulement de l'une d'entre elles; elle concoit les phenomenes comme la manifestation de tendances ayant un but defini et travaillant soit dans la meme direction, soit dans des directions opposees; elle cherche a se former une conception dynamique des phenomenes psychiques.

Comme un acte manqu6, le reve est un phenomene ordinaire se pro- duisant chez les gens bien portants, et dont la psychologie classique, sans doute par reaction contre l'importance exagreee qui lui avait ete attribuee par les anciens, deprecie la valeur; la psychanalyse essaie de montrer que le reve est, lui aussi, un phenomene psychique, et d'en decouvrir le sens. Aux reves enfantins, qui sont des actes psychiques, intelligibles, complets, apportant la realisation directe d'un desir, et

qui sont aussi un moyen de suppression d'excitations venant troubler le solmmeil, se rattache directement le groupe des reves non deformes de l'adulte, generalement provoques par les besoins organiques : faiin, soif, sommeil, besoins sexuels. - Mais en general, les reves d'adultes, a cause de leurs deformations, sont plus difficiles a analyser. Cette deformation du reve, qui nous le fait apparaitre comme etrange, incom-

prehensible, a surtout pour cause une censure imposant des attenua- tions a la pensee veritable, masquant les desirs inacceptables, inconscients. Elle peut etre due aussi au symbolisme dans les reves, decouvert par K.-A. SCHERNER (1861), modifie par la psychanalyse, et

d'apres lequel les objets qui trouvent dans le reve une representation symbolique sont: le corps humain, represente par la maison, les parents symbolises par des personnages 6minents, les enfants par de petits animaux, la naissance par une action quelconque dont l'eau est le prin- cipal facteur; tout ce qui concerne la vie sexuelle est represente par des symboles extremement nombreux et tres disparates. - I1 est a noter que la psychanalyse retrouve ici le folk-lore, la linguistique, la

mythologie et l'anthropologie.

197 REVIEWS

VOL v- 1 14

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isis. v. 1923 isis. v. 1923

FREUD passe ensuite a l'etude de l'elaboration du reve, c'est-a-dire de la transformation du reve latent en reve manifeste. I1 y a d'abord en general condensation : le reve manifeste est une traduction abregee du reve latent, puis deplacement (sous l'influence de la censure), trans- formation d'idees en images visuelles, souvent apparition d'un trait

archaique de 1'esprit humain. Cette conception du reve ne pouvait pas manquer de donner nais-

sance a de nombreuses objections : FREUD les examine dans le dernier

chapitre de cette deuxieme partie de l'ouvrage. La troisieme partie est consacr6e a la Theorie generale des nevroses.

En voici le plan: psychanalyse et psychiatric; le sens des symptomes; rattachement a un traumatisme, l'inconscient; resistance et refoule-

ment; la vie sexuelle de l'homme; d6veloppement de la libido et orga- nisations sexuelles; points de vue du developpement et de la regression, etiologic; les modes de formation des symptomes; la nervosite commune; l'angoisse; la th6orie de la libido et le narcissisme; le

transfert; la therapeutique analytique. Je ne suivrai pas l'auteur dans ses d6veloppements, et je noterai simplement 'a nouveau que tandis

que la psychiatrie ne s'interesse pas au contenu ni au mode de manifes- tation des symptomes, la psychanalyse porte son attention sur l'un et sur l'autre et a reussi a etablir que chaque sympt6me a un sens et se rattache etroitement a la vie psychique du malade.

Au reste, l'inteiet de la psychanalyse deborde infiniment le point de vue medical; j'ai fait voir qu'elle tend a renouveler la psychologie et tente de faire de sa conception elargie de la sexualite la source de toute

energie psychique; son point de vue central deviendrait ainsi, comme le notait recemment R. MOURGUE (Rev. de Metaph. et de Mor., janv.- mars 1922, p. 92) celui d'une theorie gen6rale de l'activite humaine. Que de controverses en perspective!

(Bruxelles.) L. GUINET.

Friedrich Dannomann. - Aus der Werkstatt grosser Forscher.

Allgemeinverstandliche, erliiuterte Abschnitte aus den Werken

hervorragender Naturforscher aller Volker und Zeiten. Vierte

Auflage. xiI+442 p. Leipzig, Engelmann 1922.

As no previous edition of this well-known book has been reviewed in Isis, it is worth while to examine this one with care and the more so in that the publication of a similar book in English is highly desirable. It is hardly possible to teach the history of science well to a large class without such a collection of extracts from the great classics of science.

DANNEMANN'S selection includes 80 extracts and each one is preceded by a few words of introduction. These introductory remarks, I

FREUD passe ensuite a l'etude de l'elaboration du reve, c'est-a-dire de la transformation du reve latent en reve manifeste. I1 y a d'abord en general condensation : le reve manifeste est une traduction abregee du reve latent, puis deplacement (sous l'influence de la censure), trans- formation d'idees en images visuelles, souvent apparition d'un trait

archaique de 1'esprit humain. Cette conception du reve ne pouvait pas manquer de donner nais-

sance a de nombreuses objections : FREUD les examine dans le dernier

chapitre de cette deuxieme partie de l'ouvrage. La troisieme partie est consacr6e a la Theorie generale des nevroses.

En voici le plan: psychanalyse et psychiatric; le sens des symptomes; rattachement a un traumatisme, l'inconscient; resistance et refoule-

ment; la vie sexuelle de l'homme; d6veloppement de la libido et orga- nisations sexuelles; points de vue du developpement et de la regression, etiologic; les modes de formation des symptomes; la nervosite commune; l'angoisse; la th6orie de la libido et le narcissisme; le

transfert; la therapeutique analytique. Je ne suivrai pas l'auteur dans ses d6veloppements, et je noterai simplement 'a nouveau que tandis

que la psychiatrie ne s'interesse pas au contenu ni au mode de manifes- tation des symptomes, la psychanalyse porte son attention sur l'un et sur l'autre et a reussi a etablir que chaque sympt6me a un sens et se rattache etroitement a la vie psychique du malade.

Au reste, l'inteiet de la psychanalyse deborde infiniment le point de vue medical; j'ai fait voir qu'elle tend a renouveler la psychologie et tente de faire de sa conception elargie de la sexualite la source de toute

energie psychique; son point de vue central deviendrait ainsi, comme le notait recemment R. MOURGUE (Rev. de Metaph. et de Mor., janv.- mars 1922, p. 92) celui d'une theorie gen6rale de l'activite humaine. Que de controverses en perspective!

(Bruxelles.) L. GUINET.

Friedrich Dannomann. - Aus der Werkstatt grosser Forscher.

Allgemeinverstandliche, erliiuterte Abschnitte aus den Werken

hervorragender Naturforscher aller Volker und Zeiten. Vierte

Auflage. xiI+442 p. Leipzig, Engelmann 1922.

As no previous edition of this well-known book has been reviewed in Isis, it is worth while to examine this one with care and the more so in that the publication of a similar book in English is highly desirable. It is hardly possible to teach the history of science well to a large class without such a collection of extracts from the great classics of science.

DANNEMANN'S selection includes 80 extracts and each one is preceded by a few words of introduction. These introductory remarks, I

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