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Consommateurs de cannabis. Non consommateurs. Différences entre groupe. Mémoire 0-9. 7.83 (2.37). 7.42 (3.77). ns. Mémoire 10-19. 6.83 (1.94). 9.14 (1.67). T(2,11) = 2.3 ; p = .041. Mémoire >20. 8.83 (2.56). 9.28 (2.14). ns. Mémoire 12 derniers mois. 10.16 (1.72). 8.43 (2.07). ns. - PowerPoint PPT Presentation
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Conséquences de la consommation de cannabis chez des patients schizophrènes
Boulanger, M. & Blairy, S.
University of Liège, Department of Cognitive Sciences
Introduction
Il semble maintenant reconnu que la schizophrénie est une pathologie accompagnée par un déficit de la mémoire autobiographique. Cette
perturbation prend la forme d’un style de récupération surgénéral. Une recherche antérieure a montré, que, chez les patients atteints de
schizophrénie, la capacité à organiser l’information, de façon intentionnelle et stratégique, dans le but de se souvenir d’évènements spécifiques, était
déficitaire (Rizzo et al.,1996). Ainsi, lorsqu’il est demandé aux patients de rappeler un évènement spécifique situé dans le temps et dans l’espace,
ceux-ci ont tendance à rapporter un évènement étendu (par ex. « lorsque j’étais étudiant »), ou, un évènement qui s’est répété plusieurs fois (par ex.
« tous les dimanches matins ») (Tamlyn et al., 1992; Wood et Brewin, 2006). Ce déficit en mémoire autobiographique est accompagné,
généralement, d’une réduction de la conscience autonoétique (Danion et al., 1999). Une autre constatation a aussi été mise en évidence concernant
cette population. En effet, les patients schizophrènes représentent la population clinique qui consomme le plus de substances addictives (entre 40%
et 60%) (Cantor-Graae et al., 2001), et plus particulièrement, du cannabis (Potvin et al., 2004). Des auteurs ont relevé qu’une consommation
chronique et élevée de cannabis entraîne des déficits cognitifs, entre autres, des déficits en mémoire épisodique (une entité de la mémoire
autobiographique). Ces défaillances persistent aussi longtemps que les utilisateurs sont intoxiqués, et semblent être, ou ne pas être, réversibles
après une abstinence prolongée au cannabis (Lundqvist, 2005). La présente étude tente d’évaluer les effets à long terme du cannabis sur la mémoire
autobiographique et la conscience autonoétique chez des anciens consommateurs de cannabis affaiblis au niveau de ces composantes mémorielles.
Méthode
Les participants : Treize patients ont participé à l’étude. Six participants sont d’anciens consommateurs de cannabis qui ont arrêté leur
consommation depuis plusieurs semaines, voire, plusieurs mois. Sept participants n’ont jamais consommé de cannabis. De plus, aucun sujet ne
prenait de benzodiazépines au moment de l’étude, et, aucun d’entre eux n’avait jamais consommé d’alcool ou de drogues. Les participants recevaient
tous des antipsychotiques atypiques ou typiques, et, certains d’entre eux, des médicaments antiparkinsoniens et/ou des antidépresseurs, au moment
de l’étude. Les critères d’exclusion étaient les suivants : (1) problèmes actuels ou passés avec l’alcool ou d’autres drogues, (2) affection organique
cérébrale, et, (3) la probabilité d’une modification du traitement médical durant l’étude. Le protocole a été approuvé par les comités d’éthique des
différents hôpitaux où les patients étaient recrutés. En outre, après avoir décrit l’entièreté de l’étude aux participants, ceux-ci nous ont accordé leur
consentement écrit concernant l’utilisation de leurs données pour des investigations et des communications scientifiques.
Les variables dépendantes : La spécificité de la mémoire autobiographique et la conscience autonoétique ont été évaluées à l’aide du
TEMPau (Test Episodique de Mémoire du Passé lointain autobiographique) (Piolino, 2000). Le TEMPau évalue la mémoire autobiographique et la
conscience autonoétique en fonction de quatre périodes de vie ( 0-9 ans, 10-19 ans, > 20 ans, et, les 12 derniers mois) et à travers trois thèmes
différents (une rencontre, un voyage ou un déplacement, et, la famille). Il était donc demandé aux participants de récupérer des évènements
spécifiques personnels suivant la période et le thème abordé. Ainsi, douze évènements spécifiques devaient être récupérés par les patients. Après
chaque rappel, il était demandé aux participants d’indiquer leur niveau de conscience (« je me souviens », « je sais », ou, « je devine ») associé au
contenu, au lieu et au temps de chaque souvenir (Danion et al., 2005). Un retest indicé était planifié 14 jours, plus ou moins 2 jours, après le test, afin
de vérifier la véracité des souvenirs rappelés.
L’évaluation : Le score de la mémoire autobiographique a été mesuré en prenant en compte différents éléments tels que le lieu, le moment, les
émotions et la spécificité du souvenir. Pour chaque élément présent, nous avons accordé un point. En ce qui concerne la conscience autonoétique,
nous avons accordé un point lorsque le niveau de conscience du sujet pour les différents éléments (contenu, lieu et temps) était « je me souviens ».
L’évaluation du TEMPau a été réalisée par deux évaluateurs indépendants à l’étude. Ceux-ci ne connaissaient pas la répartition des différents sujets
au sein des groupes.
Résultats
Comparaison des résultats du groupe consommateurs de cannabis et du groupe non consommateurs
Consommateurs de cannabis Non consommateurs Différences entre groupe
Mémoire 0-9 7.83 (2.37) 7.42 (3.77) ns
Mémoire 10-19 6.83 (1.94) 9.14 (1.67) T(2,11) = 2.3 ; p = .041
Mémoire >20 8.83 (2.56) 9.28 (2.14) ns
Mémoire 12 derniers mois 10.16 (1.72) 8.43 (2.07) ns
Conscience autonoétique 0-9 2.66 (2.16) 2.28 (2.43) ns
Conscience autonoétique 10-19
2 (1.41) 3.28 (1.5) ns
Conscience autonoétique >20
3.33 (1.21) 3.85 (2.73) ns
Conscience autonoétique 12 derniers mois
4.5 (1.51) 3.14 (1.34) ns
Discussion
Les présents résultats ne supportent pas l’idée que les consommateurs de cannabis rappellent moins de souvenirs spécifiques et ont un niveau plus bas de conscience autonoétique que les non consommateurs, excepté pour la période comprise entre 10 et 19 ans. Cette période semble correspondre à la période où trois participants ont débuté leur consommation de cannabis. Les déficits en mémoire autobiographique pourraient être associés au commencement de cette consommation, car, l’utilisation du cannabis démarre dans le courant de l’adolescence. Néanmoins, d’autres recherches ont besoin d’investiguer cette hypothèse.