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J’aime sentir que la peinture ne s’arrête pas aux bords du forma ; que ce que montre le cadre Qu'est-ce que l'art ? Qu'est-ce que le cochon ? (introduction citationnelle + notes ; cf annexe) n’est qu’un moment d’une réalité plus ambitieuse. J’utilise parfois une marge unie out autour Horizontalité de l'histoire de l'art ; après tout, que s'est-il fait de « mieux » depuis Lascaux ? Ne pas de la toile, particulièrement lorsque la peinture que je manipule est très liquide. La coulure qui concevoir l'histoire de l'art comme une progression hiérarchisée ; l'inverse est également vrai (le va jusqu’au bord de la toile/planche/carton, quel que soit le support, porte son histoire de passé comme modèle absolu, hegel et les sculptures grecques) manière trop claire : un début, une fin, disparaître parce qu’on n’a plus de sol sous les pieds. Digestion historique des avants-garde ; « rupture » (Rosalind Krauss) avec système classique La marge me permet de travailler la coulure comme un signe sans sens de lecture, sans précédent, académisme ; manifeste, expression de la seule vision valable de l'art, exclusion d'autres trajectoire, comme n’importe quel autre coup de pinceau. version, transformation en système académique ; le dogme digère-t-il toujours le décalage ? Ou bien Pourquoi des coulures ? Il paraît qu’il y a un moment où la simple jubilation n’est plus une est- ce le décalage qui est déjà systémique ? justification suffisante. Le plaisir, donc, d’avoir prise sur l’imprévisible, de sentir vivre une De l'arrogance des avants-garde, vers syndrome du prophète, complexe du messie ; « l'art pour leur peinture qu’on provoque, dont on guette les accidents, les étincelles, impatient de récupérer le ouvrir les yeux ». absurde idée selon laquelle l'angle du poète serait meilleur qu'un autre ; butin. La coulure, c’est aussi une ligne parfaitement pure dans son imperfection, harmonieuse autojustification bourgeoise ? dans son tracé, élégante et sobre, ou plutôt sobre et élégante. le beau, but de l'art ? passage au sublime glissement vers le drôle et tout coexiste Transparence. Couche de lavis, couche de pâte, couche de lavis. Une sorte de maigre sur gras à peu près sur maigre, version acrylique. Chercher une texture, une lumière, pas de profondeur ou de Qui est artiste ? Etendue/ technique, ère des virtuoses volume, pas d’artifices destinés à créer une dimension illusoire. Rancière, partageant le Localisation/ talent, ère des génies sensible : avec l’abstraction, la peinture réinvestit le support. Frontalité. Savoir que la Emplacement/ ? Poètes, relation, je suis artiste relativement à tel ou tel référentiel ; i would prefer perspective existe suffit (rutault). not to, Jouannais et l'artiste-personnage. Le souci de l'archive, c'est que souvent elle ne fait plus du tout trace, simplement document. Se proclame-t-on artiste, est-on reconnu comme tel (relativité des réseaux, « l'artiste de la famille ») J'écris plus difficilement quand je veux faire autre chose, plus rien ne vient vite. ou quelque chose dans le monde nous force-t-il à le devenir ? (Fred/Deleuze, il ya quelque chose Il est pourtant toujours tentant – aisé – de parler peinture, encore dans le monde qui force à penser, différentes manières de faire exister la pensée) est-ce l'art ou Mais comme il faut bien sortir de pour continuer à, l'artiste qui s'expose ? Les doubles sont sortis du format et c'est eux qui doivent parler, s'étoffer s'épaissir, passer enfin du critique/poésie ; l'artiste est-il dans l'invention, l'élaboration nécessaire d'une fiction qui serait le « clone au personnage. phi » qui sépare l'art de la vie ? Place de la fiction, du mensonge, différence d'angle. Cf mauvaise Programme, donc : foi et raccourcis chez Jean-Yves Jouannais ; inventions, mensonges, manipulations des faits (du reprise et/ou fragment ( réel?) critique-artiste sans dogme de la vérité. où l'on reparle ping-pong, coulures jusqu'à Rosset, toujours les mêmes valises et le même bonnet). Critique. Nick Hornby (in Fever Pitch) – la critique pour élaborer, préciser, en réaction, en

heteronymû 2.0 - note d'intention

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J’aime sentir que la peinture ne s’arrête pas aux bords du forma ; que ce que montre le cadreQu'est-ce que l'art ? Qu'est-ce que le cochon ? (introduction citationnelle + notes ; cf annexe)n’est qu’un moment d’une réalité plus ambitieuse. J’utilise parfois une marge unie out autourHorizontalité de l'histoire de l'art ; après tout, que s'est-il fait de « mieux » depuis Lascaux ? Ne pasde la toile, particulièrement lorsque la peinture que je manipule est très liquide. La coulure quiconcevoir l'histoire de l'art comme une progression hiérarchisée ; l'inverse est également vrai (leva jusqu’au bord de la toile/planche/carton, quel que soit le support, porte son histoire depassé comme modèle absolu, hegel et les sculptures grecques)manière trop claire : un début, une fin, disparaître parce qu’on n’a plus de sol sous les pieds.Digestion historique des avants-garde ; « rupture » (Rosalind Krauss) avec système classiqueLa marge me permet de travailler la coulure comme un signe sans sens de lecture, sansprécédent, académisme ; manifeste, expression de la seule vision valable de l'art, exclusion d'autres trajectoire, comme n’importe quel autre coup de pinceau. version, transformation en système académique ; le dogme digère-t-il toujours le décalage ? Ou bien Pourquoi des coulures ? Il paraît qu’il y a un moment où la simple jubilation n’est plus uneest- ce le décalage qui est déjà systémique ?justification suffisante. Le plaisir, donc, d’avoir prise sur l’imprévisible, de sentir vivre uneDe l'arrogance des avants-garde, vers syndrome du prophète, complexe du messie ; « l'art pour leur peinture qu’on provoque, dont on guette les accidents, les étincelles, impatient de récupérer leouvrir les yeux ». absurde idée selon laquelle l'angle du poète serait meilleur qu'un autre ; butin. La coulure, c’est aussi une ligne parfaitement pure dans son imperfection, harmonieuseautojustification bourgeoise ?dans son tracé, élégante et sobre, ou plutôt sobre et élégante. le beau, but de l'art ? passage au sublime glissement vers le drôle et tout coexisteTransparence. Couche de lavis, couche de pâte, couche de lavis. Une sorte de maigre sur grasà peu prèssur maigre, version acrylique. Chercher une texture, une lumière, pas de profondeur ou deQui est artiste ? Etendue/ technique, ère des virtuoses volume, pas d’artifices destinés à créer une dimension illusoire. Rancière, partageant leLocalisation/ talent, ère des génies sensible : avec l’abstraction, la peinture réinvestit le support. Frontalité. Savoir que laEmplacement/ ? Poètes, relation, je suis artiste relativement à tel ou tel référentiel ; i would prefer perspective existe suffit (rutault).not to, Jouannais et l'artiste-personnage.Le souci de l'archive, c'est que souvent elle ne fait plus du tout trace, simplement document.Se proclame-t-on artiste, est-on reconnu comme tel (relativité des réseaux, « l'artiste de la famille »)J'écris plus difficilement quand je veux faire autre chose, plus rien ne vient vite.ou quelque chose dans le monde nous force-t-il à le devenir ? (Fred/Deleuze, il ya quelque chose Il est pourtant toujours tentant – aisé – de parler peinture, encoredans le monde qui force à penser, différentes manières de faire exister la pensée) est-ce l'art ou Mais comme il faut bien sortir de pour continuer à,l'artiste qui s'expose ?Les doubles sont sortis du format et c'est eux qui doivent parler, s'étoffer s'épaissir, passer enfin ducritique/poésie ; l'artiste est-il dans l'invention, l'élaboration nécessaire d'une fiction qui serait le « clone au personnage.phi » qui sépare l'art de la vie ? Place de la fiction, du mensonge, différence d'angle. Cf mauvaise Programme, donc : foi et raccourcis chez Jean-Yves Jouannais ; inventions, mensonges, manipulations des faits (du reprise et/ou fragment (réel?) critique-artiste sans dogme de la vérité.où l'on reparle ping-pong, coulures jusqu'à Rosset, toujours les mêmes valises et le même bonnet).Critique. Nick Hornby (in Fever Pitch) – la critique pour élaborer, préciser, en réaction, en

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heteronymû 2.0évocation pratique, théorique puis plastique de l’artiste fictif

François Belsoeur / note d’intention

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(extraits de la note d'intention d'heteronymû #1, juin 2013)

heteronymû est un projet d'écriture plastique à la fois pièce et recherche, se proposant de générer et gérer des doubles fictifs. Dans le cadre du master de création littéraire, ce projet a d'abord pris la forme de onze éditions de seize pages au format A5 : 00 Ce que je sais de ce que je fais / 01 Affichage (Livre) / 02 Refusé (l'autodéception est le seul art populaire / 03 Portrait de l'artiste en-pître / 04 Inventer l'eau tiède encore / 05 Hollis Brown, a re-trospective / 06 Désolé / 07 Section rythmique / 08 And now for something completely different / 09 Super sur trace / 10 Ce à quoi je me heurte.

Ma pratique plastique s'articule entre obsession et éparpillement, trou-vant parfois un style par accident, dans le rebond. Beaucoup de pistes, de tentatives et d'idées mal, bien ou pas faites ; mais aussi, un travail systématique de tri avant toute monstration, où il s'agit de chasser les tics, les pièces mal finies, celles qui n'appartiennent pas à la direction, réelle ou visée, du travail. C'est cette phase de tri que je veux transformer en sélection (penser/classer) : c'est le point de départ d'heteronymû.L'argument est simple : si je veux cesser de jeter, ne pas laisser à l'aban-don les victimes du tri et leur donner une existence quelle qu'elle soit, il me faut trouver un système permettant de structurer ces formes et idées. Proposition : pour chaque décision que je prends, chaque geste que je fais, un personnage fictif (artiste ou non) doit assumer la décision contraire ou le geste opposé. Ma production découle de ce que je fais et ce que je décide ; les hétéronymes se chargent à ma place d'explorer au mieux les pistes que j'ignore.

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Les éditions rassemblent les traces de cette expérience, textes et images produits, images et idées fréquentées et quelques schémas logiques, pro-positions de description du mouvement de sélection et répartition. Des personnages émergent de cette collection fragmentaire, et puis des dé-marches d'artistes, des positions de critique, des détails de vie sans rap-port direct à l'art. Je reconnais mes obsessions qui remontent à la surface du texte comme des images : l'abstraction, la peinture, l'héritage et la référence, l'innovation, le talent et le génie. heteronymû est un espace de remise en jeu de mes certitudes, de rangement des tentatives et de jeu constant. (…)

Parler d'art donc, mettre en jeu, comme un roman éclaté, boursouflé : si ce doit être un puzzle, aucune pièce ne doit rentrer tout à fait, la cor-respondance suffit. « Substituer la simultanéité à la linéarité », c'est le programme d'Apollinaire qui conditionne mon processus et ses résultats. J'emprunte forcément à Pessoa, double et fragment ; à Joyce, abstraction narrative. Gasiorowski, Rothko, Filliou et Bublex, ils apparaissent tous certainement quelque part, et sont au moins aussi nombreux que ceux qu'ils engendrent.J'oublie Manuel Joseph, enchevêtrer l'expression, les voix, les lignes nar-ratives, et puis Danto, inventer des artistes pour pouvoir les courber à l'échelle de ses idées. Je cherche différents formats d'écriture, du slogan au délire, du dialogue au schéma mi-texte mi-poème – ils doivent être abstraction matiériste puis discours logique. (…) Désormais, ma pratique plastique est au moins double, sans arrêt précisée par les choix qui génè-rent les hétéronymes ; alimentée par mes travaux, heteronymû me permet de dégager l'esthétique qui m'est propre – jusque dans le rendu de ce pro-jet, et d'explorer des possibilités critiques et plastiques.Tout revient en fait à ça : faire autre chose, en faire quelque chose.

Je suis très étonné de toujours assumer cette note d'intention, pourtant déjà vieille de plus de six mois. Cela signifie sans doute que j'avance dans le bon sens (j'imagine) et que le fait que ce soit difficile veut surtout dire que ça travaille. Le projet sort du béta, et doit maintenant trouver les spécificités thématiques (et formelles, mais tout ça est solidement noué) de sa version 2014. 2.0, donc.

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Proposition de quatrième semestre

Cette année donc, on fait du propre. Ouste cigale, c'est l'heure de la fourmi. Donc : trois volumes plutôt que onze ; environ 67 pages chacun plutôt que seize, et même format (A5-). 1-Erudition panique : compilation de fragments, réels et fictifs, inventions, commandes et emprunts. L’appa-rente cacophonie d’une hétéronymie. Des textes sur l’art, le dehors, les oeuvres et la mort ; vues d’expositions en vacances, schémas scienti-fiques et autres entretiens journalistiques. 2-Mémoire universitaire men-teur : créer et faire exister un artiste fictif. A quoi bon, pourquoi pas, et alors. Qui l’a fait, ce qu’ils en ont fait, comment l’autre fictif détermine l’artiste réel, même lorsque celui-ci n’existe pas non plus. 3-Schmürzbau : versant plastique. Dessins, projets, pièces et poésie cri-tique (si j’ai le temps) ; cette fois-ci, tout est de moi, et signé par moi.

Le premier volume (Erudition panique) devra agir comme une préface : lisible avant tout, saisissable par fragments, par moments, puis réelle-ment éclairée et tout à fait compréhensible après lecture de l'ensemble, du coeur du texte. Le dernier volume (Schmürzbau) fonctionnera comme postface, apportant les pistes d'usage et de projection proprement plas-tiques au projet, son ouverture. Enfin, la deuxième partie, Mémoire universitaire menteur, devra donc être logiquement le coeur du texte, introduit et conclu par les deux vo-lumes qui l'encadrent, leur apportant à son tour un éclairage explicite.Une simplification s’opère durant les trois volumes : la foutraquerie du premier laisse place à l’organisation théorique, qui doit devenir écono-mie plastique. Il s'agit de revenir au but initial du projet, à savoir un double mé-canisme de production permanente (ne rien gâcher / faire autre chose) et de définition personnelle (préciser mes propres objectifs). Cela nécessite un tour complet des possibilités, un inventaire to-tal des chemins à prendre ; le monde étant vaste et l'année, courte (sans compter la place à ménager à l'instinct, sans compter la ba-lade, sans compter les emmerdements), cette tentative globale suivra pour le moment six pôles : geste, idée, artiste, l'autre, trace, endroit. Ces six possibilités incluent en creux une septième, l'oeuvre d'art

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elle-même. Ces pôles ont été logiquement extraits de mes obses-sions personnelles, de mon travail littéraire et plastique dont ils sont les thèmes fondateurs. A eux six, ils forment un taquin structura-liste légèrement perverti, comme décrit dans le schéma ci-dessous.

Les quinze combinaisons possibles (sur le modèle a+b) fournissent un plan en 1-4-2-1-2-4-1 (voir pages suivantes) qui structure chacun des trois volumes, fonctionnant ainsi comme un fil rouge, filet de secours tant pour le lecteur que pour moi-même : s’y retrouver, absolument.Afin de développer cette évocation partielle successivement pratique, théorique et plastique de l’artiste fictif, il s’agit d’explorer les possibili-tés de conception, d’existence et de construction de ceux-ci. Cela passe notamment par une étude rigoureuse des termes employés : hétéronyme ou pseudonyme, clone ou double, artiste fictif ou personnage concep-tuel. Il faut voir - et faire, pour saisir - à quoi correspondent ces types en pratique. Triple expérience, donc : comment s’expriment-ils (volume 1), comment fonctionnent-ils (volume 2), que puis-je en faire (volume 3). Mes propres hétéronymes (ce terme étant pour l’instant abusif, ce ne sont pour le moment que des clones, parfois partagés, mais clones encore) doivent eux-mêmes apparaître dans les trois volumes, comme sujet de fiction, objets de construction critique et puis outils plastiques. Entre un artiste inconnu et un artiste inventé, personne ne fait la différence : je ne cache pas que tout est faux (même ce qui l’est moins), la supercherie n’est toujours pas le but du projet. «Tout artiste est une fiction» devient la thèse à défendre ; je vole à Danto ou Jouannais l’invention d’artistes pratiques pour exemplifier des théories précises, à Pessoa le double pour voyager et à Gasiorowski, Le Gac ou Bublex la fiction comme strata-gème de contournement plastique.

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(1) Erudition panique (2) Mémoire universitaire menteur (3) Schmürzbau

Geste + idée Introduction multipiste « autre chose » : pourquoi la fiction ? Schmürzbau manifesta (performance)

Idée + artiste La nécessaire sensibilité de l'artiste-femme T'as changé, mec : trajectoire de l'artiste

Schémas et fragments ex-logiques

Artiste + endroit Autodidacte et académie : la technique Faire-épave, devenir-éponge : in situ et influence

Endroit + geste Manifeste de l'appauvrisme L'atelier du non-faire : l'oeuvre sue et l'oeuvre vue

Autre + endroit « La locomotive et les passants » Les bruits du dehors : le rapport au monde

Geste + artiste Fragments de poésie antique Plus ça rate : faire exister l'artiste fictifPoésie critique

Artiste + trace « Robert Filliou n'existe pas » Effacer l'anecdote : signature et formule

Autre + artiste Syndrome du prophète, complexe du messie Des histoires sans paroles : la posture Performance / conférence d'application

Endroit + idée Cadre, espace, écran Economie du peu : effets et gestes 1Poésie critique

Trace + autre « Le rire est un frisson » Un peu peur et un peu rire : effets et geste 2

Geste + trace À Piranèse, Le problème du contemporain L'éloquence du geste : l'artiste fictif comme outil critique

Espace : boîtes et expositions potentielles

Trace + endroit Exposer l'art dans l'architecture (1920) Réorganiser le connu : outil conceptuel

Idée + trace Manuel photocopiste Un faire plutôt qu'un fini : outil plastique 1

Geste + autre 54 raisons de ne pas faire de l'art Liquider le pinceau : outil plastique 2

Autre + idée La mort de l'artiste Qui a tué l'idiot : en finir avec son personnage conceptuel

Déploiement réel

Définitions / Méthodes Justification de la création d'un double (A quoi bon / Pourquoi ?)

Conditions d'existence de l'artiste fictif (Pourquoi pas / Comment?)

Utilisations de l'artiste fictif (Et alors / Quoi?)

Il est à noter que sont mentionnés ici les textes et chapitres principaux, sans développement approfondi. Un espace est toujours ménagé aux idées et aux gestes qui pourraient apparaître au cours du travail, ainsi qu'à ceux qui semblent pour le moment moins aboutis ou plus anecdotiques.

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(1) Erudition panique (2) Mémoire universitaire menteur (3) Schmürzbau

Geste + idée Introduction multipiste « autre chose » : pourquoi la fiction ? Schmürzbau manifesta (performance)

Idée + artiste La nécessaire sensibilité de l'artiste-femme T'as changé, mec : trajectoire de l'artiste

Schémas et fragments ex-logiques

Artiste + endroit Autodidacte et académie : la technique Faire-épave, devenir-éponge : in situ et influence

Endroit + geste Manifeste de l'appauvrisme L'atelier du non-faire : l'oeuvre sue et l'oeuvre vue

Autre + endroit « La locomotive et les passants » Les bruits du dehors : le rapport au monde

Geste + artiste Fragments de poésie antique Plus ça rate : faire exister l'artiste fictifPoésie critique

Artiste + trace « Robert Filliou n'existe pas » Effacer l'anecdote : signature et formule

Autre + artiste Syndrome du prophète, complexe du messie Des histoires sans paroles : la posture Performance / conférence d'application

Endroit + idée Cadre, espace, écran Economie du peu : effets et gestes 1Poésie critique

Trace + autre « Le rire est un frisson » Un peu peur et un peu rire : effets et geste 2

Geste + trace À Piranèse, Le problème du contemporain L'éloquence du geste : l'artiste fictif comme outil critique

Espace : boîtes et expositions potentielles

Trace + endroit Exposer l'art dans l'architecture (1920) Réorganiser le connu : outil conceptuel

Idée + trace Manuel photocopiste Un faire plutôt qu'un fini : outil plastique 1

Geste + autre 54 raisons de ne pas faire de l'art Liquider le pinceau : outil plastique 2

Autre + idée La mort de l'artiste Qui a tué l'idiot : en finir avec son personnage conceptuel

Déploiement réel

Définitions / Méthodes Justification de la création d'un double (A quoi bon / Pourquoi ?)

Conditions d'existence de l'artiste fictif (Pourquoi pas / Comment?)

Utilisations de l'artiste fictif (Et alors / Quoi?)

Il est à noter que sont mentionnés ici les textes et chapitres principaux, sans développement approfondi. Un espace est toujours ménagé aux idées et aux gestes qui pourraient apparaître au cours du travail, ainsi qu'à ceux qui semblent pour le moment moins aboutis ou plus anecdotiques.

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A l’occasion de la soutenance du projet de deuxième année, nous dési-rons, avec Angèle Del Campo Edouard, nous associer afin de faire dia-loguer nos travaux sous la forme d’une exposition en face à face. Outre l’évidence de la rencontre de deux projets connexes (fiction plastique, défi du rendu et de la trace, projection de l’écriture en espace), ce sont les dissonances, les options éditoriales et esthétiques différentes, qu’il nous semble pertinent de confronter.

Les multiples schémas qui structurent heteronymû, de même que les amorces plastiques que Schmürzbau dévoilera, appellent naturellement la mise en espace. Ma pratique demeure une mise en formes, dont l’écri-ture est un véhicule particulier.Faire une exposition, c'est donc entériner le double statut de trace et par-tition de cette écriture, qui doit être à la fois le support de fixation du projet plastique (rendu sous la forme d'éditions) et le point de départ d'un nouveau déploiement (exposition, donc). L'enjeu est encore une fois de parvenir à une production plastique qui déborde de l'image (« le monde ne suffit pas »), et le défi devient de trouver des solutions de rendu de l'écriture dans l'espace. Parmi ces solutions, j’envisage la conception de livres silencieux, totalement façonnés mais vierges, à l’exception des couvertures et des fragments qui composent le volume 1 d’heteronymû 2.0, venant interrompre le blanc des pages. Ces livres viendraient re-joindre ceux de ma bibliographie dans une petite bibliothèque consul-table. Vaudou normand, une procédure de réinterprétation d’oeuvres et d’artistes au moyen de soldats en plastique et de peinture que je partage avec Frédéric Vaysse, pourrait également trouver sa place. Le pavillon estonien de la biennale d'art contemporain de Venise en 2013, consacré au travail que développe l'artiste Denès Farkas vis à vis du Trac-tatus de Ludwig Wittgenstein, mettait particulièrement en jeu l'écriture en exposition, et fonctionne pour moi autant comme stimulation que comme provocation : quelles solutions lui voler (emprunter), lesquelles inven-ter (construire), comment parvenir à l'équilibre trouvé par Farkas entre abstraction et texte, entre contemplation et participation ? Sans oublier Thomas Hirschhorn, Guillaume Desanges, autant d’exemples du rapport de déploiement / superposition du textuel et du plastique. L'exposition aussi est de l'écriture.

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Bibliographie sélective

Adorno, Theodor - Théorie esthétiqueBalzac, Honoré de - Le Chef-d’oeuvre inconnuBenjamin, Walter - OeuvresBublex, Alain – GlooscapeChanson, Maxime - 600 démarches d’artistesChevillard, Eric - PalafoxDanto, Arthur C. - La Transfiguration du banalDeleuze, Gilles et Guattari, Félix – Qu'est-ce que la philosophie ?Deleuze, Gilles - L’Île déserteDesanges, Guillaume - Théorème de l’art mauditDi Folco, Philippe – Les Grandes impostures littérairesFarkas, Denès - Evident in AdvanceGasiorowski, Gérard - Worosis KigaGenette, Gérard - L’Oeuvre de l’artGenette, Gérard - PalimpsestesGuelton, Bernard - ArchifictionJouannais, Jean-Yves – Artistes sans oeuvres (i would prefer not to)Joyce, James - Finnegans WakeJoyce, James - UlysseKierkegaard, Soren – Ou bien... ou bienKierkegaard, Soren - La RepriseLevé, Edouard - AutoportraitLevé, Edouard - OeuvresMelville, Herman – BartlebyMorsillo, Sandrine - Habiter la peintureNietszche, Friedrich – Ainsi parlait ZarathoustraPerec, Georges – Espèces d'espacesPessoa, Fernando - Bureau de tabacPessoa, Fernando – Le Livre de l'intranquillitéPessoa, Fernando - Sur les hétéronymesRémond-Petiot, Camille - L’Âge d’or du néonRémond-Petiot, Camille - Robert Filliou n’existe pasRosset, Clément - Le Réel et son doubleTabucchi, Antonio - La Nostalgie du possible, Sur Pessoa

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François Belsoeur

heteronymû 2.0note d’intentionMaster 2 de création littéraireUniversité du Havre / Esadhar2014 ZA/

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J’aime sentir que la peinture ne s’arrête pas aux bords du forma ; que ce que montre le cadreQu'est-ce que l'art ? Qu'est-ce que le cochon ? (introduction citationnelle + notes ; cf annexe)n’est qu’un moment d’une réalité plus ambitieuse. J’utilise parfois une marge unie out autourHorizontalité de l'histoire de l'art ; après tout, que s'est-il fait de « mieux » depuis Lascaux ? Ne pasde la toile, particulièrement lorsque la peinture que je manipule est très liquide. La coulure quiconcevoir l'histoire de l'art comme une progression hiérarchisée ; l'inverse est également vrai (leva jusqu’au bord de la toile/planche/carton, quel que soit le support, porte son histoire depassé comme modèle absolu, hegel et les sculptures grecques)manière trop claire : un début, une fin, disparaître parce qu’on n’a plus de sol sous les pieds.Digestion historique des avants-garde ; « rupture » (Rosalind Krauss) avec système classiqueLa marge me permet de travailler la coulure comme un signe sans sens de lecture, sansprécédent, académisme ; manifeste, expression de la seule vision valable de l'art, exclusion d'autres trajectoire, comme n’importe quel autre coup de pinceau. version, transformation en système académique ; le dogme digère-t-il toujours le décalage ? Ou bien Pourquoi des coulures ? Il paraît qu’il y a un moment où la simple jubilation n’est plus uneest- ce le décalage qui est déjà systémique ?justification suffisante. Le plaisir, donc, d’avoir prise sur l’imprévisible, de sentir vivre uneDe l'arrogance des avants-garde, vers syndrome du prophète, complexe du messie ; « l'art pour leur peinture qu’on provoque, dont on guette les accidents, les étincelles, impatient de récupérer leouvrir les yeux ». absurde idée selon laquelle l'angle du poète serait meilleur qu'un autre ; butin. La coulure, c’est aussi une ligne parfaitement pure dans son imperfection, harmonieuseautojustification bourgeoise ?dans son tracé, élégante et sobre, ou plutôt sobre et élégante. le beau, but de l'art ? passage au sublime glissement vers le drôle et tout coexisteTransparence. Couche de lavis, couche de pâte, couche de lavis. Une sorte de maigre sur grasà peu prèssur maigre, version acrylique. Chercher une texture, une lumière, pas de profondeur ou deQui est artiste ? Etendue/ technique, ère des virtuoses volume, pas d’artifices destinés à créer une dimension illusoire. Rancière, partageant leLocalisation/ talent, ère des génies sensible : avec l’abstraction, la peinture réinvestit le support. Frontalité. Savoir que laEmplacement/ ? Poètes, relation, je suis artiste relativement à tel ou tel référentiel ; i would prefer perspective existe suffit (rutault).not to, Jouannais et l'artiste-personnage.Le souci de l'archive, c'est que souvent elle ne fait plus du tout trace, simplement document.Se proclame-t-on artiste, est-on reconnu comme tel (relativité des réseaux, « l'artiste de la famille »)J'écris plus difficilement quand je veux faire autre chose, plus rien ne vient vite.ou quelque chose dans le monde nous force-t-il à le devenir ? (Fred/Deleuze, il ya quelque chose Il est pourtant toujours tentant – aisé – de parler peinture, encoredans le monde qui force à penser, différentes manières de faire exister la pensée) est-ce l'art ou Mais comme il faut bien sortir de pour continuer à,l'artiste qui s'expose ?Les doubles sont sortis du format et c'est eux qui doivent parler, s'étoffer s'épaissir, passer enfin ducritique/poésie ; l'artiste est-il dans l'invention, l'élaboration nécessaire d'une fiction qui serait le « clone au personnage.phi » qui sépare l'art de la vie ? Place de la fiction, du mensonge, différence d'angle. Cf mauvaise Programme, donc : foi et raccourcis chez Jean-Yves Jouannais ; inventions, mensonges, manipulations des faits (du reprise et/ou fragment (réel?) critique-artiste sans dogme de la vérité.où l'on reparle ping-pong, coulures jusqu'à Rosset, toujours les mêmes valises et le même bonnet).Critique. Nick Hornby (in Fever Pitch) – la critique pour élaborer, préciser, en réaction, en