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forêts privées et orientations de gestion Orientations régionales de production Schéma régional de gestion sylvicole tome 2 2001 Languedoc-Roussillon

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forêts privéeset orientationsde gestionOrientations régionales de production

Schéma régional de gestion sylvicoletome 2

2001

Lang

uedo

c-R

ouss

illon

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Ministère de l’Agriculture et de la Pêche

Arrêté du 10 juillet 2001 portant approbation

d’orientations régionales de production

Par arrêté du ministre de l’Agriculture et de la Pêche

en date du 10 juillet 2001,

sont approuvées les orientations régionales de production

des forêts privées de la région Languedoc-Roussillon.

(Journal officiel de la République française - 27 juillet 2001)

T O M E 2 - F O R Ê T S P R I V É E S E T O R I E N T A T I O N S D E G E S T I O N 1

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

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2 T O M E 2 - F O R Ê T S P R I V É E S E T O R I E N T A T I O N S D E G E S T I O N

Le personnel techniquedu Centre Régional de la Propriété Forestièredu Languedoc-Roussillona participé à la rédaction du tome 2 de ce document.

◆ Alain GUIRAUD,directeur

◆ Bernard CABANNES,adjoint au directeur

◆ Christine BOYER,technicienne responsable du département du Gard

◆ Michèle LAGACHERIE,ingénieur responsable de la diversification

◆ Jacky BEDOS,technicien responsable du département de l’Aude

◆ Maurice CAVET,technicien responsable du département de l’Hérault

◆ Laurent GOLLIARD,technicien dans le département du Gard

◆ Alban LAURIAC,technicien responsable de l’information, de la formation et de la communication

◆ Bruno MARITON,technicien responsable du département des Pyrénées-Orientales

◆ Francis MATHIEU,ingénieur responsable du département de la Lozère

◆ Aurélien NARBONNE,technicien dans le département de la Lozère

◆ Hélène VIALLA,technicienne dans le département de l’Hérault

◆ La rédaction a été assurée par Benoît LECOMTE,ingénieur responsable des ORP

Nous remercions toutes les personnesqui ont pris la peine de relire ce documentet nous ont fait part de leurs judicieuses remarques.

Crédit photos : Sylvie CARLES, Jean-Louis CALVET, Maurice CAVET, Alban LAURIAC, Benoît LECOMTE

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Sommaire

Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5

Première partie - Les forêts privées

- Les caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 8

- Les propriétaires et leurs attentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15

- Les moyens d’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 18

Deuxième partie - Les orientations de gestionpour les forêts privées du Languedoc-Roussillon

- Les bases des orientations : la politique forestière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 24

- Les forêts privées du Languedoc-Roussillonet les objectifs de la politique forestière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 29

- Généralités sur les régimes et les traitements sylvicoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 34

- Les traitements possibles par objectif et par peuplement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 43

- La gestion forestière dans les espaces protégés réglementairementou autres périmètres particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 54

Troisième partie - Les orientations pour les forêts privées par région naturelle

Pour chacune des 27 petites régions définies en Languedoc-Roussillon,les points suivants sont détaillés dans un tiré à part :

- Présentation de la région (généralités, le milieu naturel, l’agriculture, la forêt, les forêts privées,les jeunes boisements, la desserte, l’environnement économique)

- Orientations de gestion (les objectifs, traitements et méthodes sylvicoles recommandés,boisement et reboisement, gestion forestière dans les espaces protégés réglementairementou autres périmètres particuliers)

- Bibliographie

Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 67

1. Caractéristiques par département des essences présentes dans les forêts privées

2. Caractéristiques par département des peuplements présents dans les forêts privées

3. Répartition de la propriété forestière par tranches de surface

4. Structure foncière de la forêt privée par petite région (Inventaire forestier national)

5. Glossaire des termes techniques

6. Matériels, provenances et zones de récolte recommandés en Languedoc-Roussillon

7. Organismes consultés

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Avant propos

Les orientations régionales de production (ORP) du Languedoc-Roussillon sont constituéesde deux tomes.

Le tome 1 est commun aux ORP et aux orientations régionales forestières (0RF). Il a été jugé eneffet naturel et opportun de disposer d’un unique document, véritable monographie régionale, pourprésenter la forêt, ses produits et ses enjeux. Il s’agit d’un document de référence pour l’ensemblede la filière forêt-bois régionale.

Le tome 2 constitue les orientations proprement dites. Il est lui-même divisé en trois parties :

La première partie présente les forêts privées, les propriétaires et leurs attentes, ainsi que les moyensd’action disponibles.

La deuxième partie expose les orientations générales, avec des rappels de politique forestière, lesobjectifs possibles, des généralités sur les régimes et traitements sylvicoles, les traitements possiblespar objectif et par peuplement, et enfin un chapitre particulier à la gestion forestière dans lesespaces protégés, particulièrement nombreux dans la région.

La troisième partie donne les orientations pour chacune des 27 régions naturelles retenues. C’est eneffet la volonté du conseil d’administration du CRPF de pouvoir mettre à disposition de chaquepropriétaire concerné un fascicule peu volumineux (une vingtaine de pages) lui donnant l’essentieldes orientations utiles, ciblées sur sa petite région.

Cet important travail de rénovation des ORP (les anciennes dataient de 1972) à été mené à bienavec un très grand souci de concertation : ensemble des personnels et des administrateurs du CRPF,collectivités, administrations, organismes de la forêt privée, structures de l’environnement.

Les propriétaires forestiers de la région disposent ainsi d’un cadre, à la fois pratique et complet, leurpermettant d’être guidés en toute connaissance de cause dans leurs décisions de gestion.

Hubert LIBOUREL

Président du CRPF Languedoc-Roussillon

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P R E M I È R E P A R T I E

Les forêts privées

Les caractéristiques

Les propriétaires et leurs attentes

Les moyens d’action

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Proportion et évolutionEn Languedoc-Roussillon, lesforêts privées représentent lagrande majorité de la surfaceboisée (74,5%), le resteappartenant à l’Etat (forêtsdomaniales) ou à des col-

lectivités territoriales (surtout communes maisaussi départements). Cette proportion est biensûr variable selon les départements : de 64% dansles Pyrénées-Orientales à plus de 80% dans

l’Hérault. Elle est encore plus forte si l’on ne consi-dère que les forêts de production (au sens del’inventaire forestier national)(1) puisque, danscette catégorie, les forêts privées représentent75,3% de la surface totale en Languedoc-Roussillon. Elles entrent d’ailleurs essentiellementdans cette catégorie : de 78% de la superficiedans l’Aude à près de 95% dans l’Hérault. Le resteest constitué de formations boisées de protec-tion(2).

Une majoritéde forêtsprivées et deforêts deproduction

(1) Définition de l’inventaire forestier national : « Formation végétale qui, principalement constituée par des arbres ouarbustes appartenant à des essences forestières, satisfait aux conditions suivantes :- soit être constituée de tiges de circonférence à 1,30 mètre égale ou supérieure à 24,5 cm dont le couvert (…) est d’au

moins 10% de la surface du sol, soit présenter une densité à l’hectare d’au moins 500 jeunes tiges (semis, plants, rejets)vigoureuses et bien réparties ; dans le cas de plantations à grand écartement régulièrement entretenues la densité estramenée à 300 sujets à l’hectare,

- avoir une surface d’au moins 5 ares avec une largeur moyenne d’au moins 15 mètres,- ne pas avoir essentiellement une fonction de protection ou d’agrément.N.B. : les vergers autres que les châtaigneraies sont exclus ainsi que les noyeraies et les truffières cultivées (…) ».

(2) Définition de l’inventaire forestier national : d’une part « des forêts inexploitables car inaccessibles ou situées sur de tropfortes pentes », des forêts « dont le rôle de protection interdit que des coupes y soient faites » et, d’autre part, « des espacesverts boisés à but esthétique, récréatif et culturel ». La majeure partie des taillis de chênes méditerranéens (vert etpubescent) sont donc inclus par l’IFN dans les forêts de production. Ne pas confondre ces « forêts de protection » au sensde l’inventaire forestier national avec les forêts classées par l’Etat en « forêts de protection » selon des dispositionslégislatives et réglementaires définies dans le code forestier.

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8 P R E M I È R E P A R T I E - L E S C A R A C T É R I S T I Q U E S

En Languedoc-

Roussillon,

les forêts privées

couvrent les

trois-quarts de la

superficie boisée.

Elles sont

constituées de

feuillus pour plus

de 60% de leur

surface. Ceux-ci

représentent

55% du volume

sur pied, mais

l’accroissement

des résineux est

plus important

que celui des

feuillus (54%

contre 46%).

En forêt privée,

les taillis et les

peuplements

clairsemés peu

productifs

représentent

63% de la surface

des peuplements.

Les futaies,

peuplements les

plus productifs,

représentent 47%

de la production

annuelle dans

les forêts privées.

Les caractéristiques

Les résineuxreprésentent 45%du volume de bois sur pieden forêt privée.

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En Languedoc-Roussillon, lesforêts privées ont subi unetrès forte pression humainejusqu’à la fin du siècle dernierdu fait de l’utilisation inten-sive du bois pour l’industrie(forges, verreries, briquete-ries, mines de charbon, etc.)et les particuliers (bois dechauffage et de construc-tion). La tendance s’inverse

depuis le début du siècle, du fait de l’exode ruralprovoquant un important abandon des parcel-les cultivées qui retournent à la friche puis àla forêt. C’est donc très majoritairement par

boisement naturel que cette superficie augmente,ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser de problè-mes en termes :- de qualité des arbres, par rapport à une

plantation réalisée avec des plants d’originesélectionnée, et même par rapport à une régé-nération naturelle guidée par l’homme qui sélec-tionne les semenciers et les semis,

- de difficultés pour les gérer, du fait de l’absenced’équipements (notamment de desserte),

- de motivation des propriétaires, qui se retrou-vent propriétaires forestiers « malgré eux »,

- de risques d’incendie, du fait du dévelop-pement d’une forêt jeune non aménagée etnon gérée.

Une constanteprogressiondepuis ledébut du siècleau dépens desterres enfriches parcequ’abandonnéespar l’agriculture

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Aude Gard Hérault Lozère Pyr. Or Région(3)

Surface 129 945 157 671 164 464 183 272 90 585 725 937

% du totalboisé

72,0% 72,6% 80,9% 78,9% 64,1% 74,5%

% de forêtsde production

77,9% * 94,7% 94,1% 84,2% *

Répartition du foncier forestier par département

Source : Inventaire forestier national* Impossible à préciser (on ne connaît pas la surface de forêts de production non inventoriée en forêt privée dans le Gard)(3) La différence de surface totale entre les deux tableaux des pages 9 et 14 tient à l’origine des chiffres (Inventaireforestier national et cadastre). De nombreuses parcelles boisées ne sont pas cadastrées en bois.

1er inventaire 2ème inventaire 3ème inventaire(a) (b) (c)

Surface Surface Taux de Surface Taux de Taux deprogression progression progression

entre entre entre(a) et (b) (b) et (c) (a) et (c)

Aude (1969) (1977-78) + 11,8% (1989-90) + 16,3% + 30,0%99 961 111 710 129 945

Gard (1973) (1983) - 6,9% (1993) + 28,4% + 19,6%131 857 122 788 157 671

Hérault (1974) (1984) + 13,2% (1996) + 27,2% + 44,0%114 210 129 301 164 464

Lozère (1969) (1979) + 0,7% (1992) + 13,1% + 13,9%160 861 162 017 183 272

Pyr. Or. (1970-71) (1980) + 24,4% (1991) + 25,7% + 56,3%57 944 72 064 90 585

Région 564 833 597 880 + 5,9% 725 937 + 21,4% + 28,5%

Evolution de la surface des forêts privées par département en 20 ans (ha)

Source : Inventaire forestier national

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Les essencesPAR RAPPORT À LA SURFACEBOISÉE TOTALE, TOUTESPROPRIÉTÉS CONFONDUES

En Languedoc-Roussillon,84% de la surface couvertepar les essences feuillues etprès de 65% de la surfacecouverte par les essencesrésineuses se trouvent dansles forêts privées. Les troisquarts du volume de feuilluset 59% du volume de rési-neux se trouvent dans lesforêts privées. Enfin, près de

80% de la production annuelle des essencesfeuillues et plus de 60% de la production annuelledes essences résineuses sont issues des forêtsprivées.

PAR RAPPORT À LA SURFACE TOTALEDES FORÊTS PRIVÉES

Les essences feuillues sont majoritaires en surface(un peu plus de 60%). Le chêne vert couvre prèsde 20% de la superficie totale, suivi par le chênepubescent (16%) et le châtaignier (10,4%). A ellesseules, ces trois essences couvrent les trois quarts

de la surface de feuillus et 45% de la surface totaleen forêt privée. Les conifères couvrent près de 39%de cette surface avec une essence largement entête, le pin sylvestre : 42% de la surface résineuse.

PAR RAPPORT AU VOLUME SUR PIEDDANS LES FORÊTS PRIVÉES

Fort logiquement, les feuillus représentent aussila majorité du volume sur pied (55%). Trois essen-ces (chêne pubescent, châtaignier et hêtre) cons-tituent 63% du volume de feuillus sur pied. Lepin sylvestre est aussi l’essence résineuse reineen volume puisqu’il représente 46% du volumerésineux.

PAR RAPPORT À LA PRODUCTIONDANS LES FORÊTS PRIVÉES

Malgré leur dominance en surface et en volume,les feuillus ne produisent annuellement que 46%du volume en forêt privée. Parmi eux, le châ-taignier et le chêne pubescent représententrespectivement 23% et 21% de la productiondes feuillus. Les conifères produisent annuelle-ment 54% du volume en forêt privée. A lui seul,le pin sylvestre représente 38% de la productiondes résineux.

En forêtprivée, lesfeuillus sontmajoritairesen surface eten volume.Mais leurproductionannuelleest inférieureà celle desrésineux

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10 P R E M I È R E P A R T I E - L E S C A R A C T É R I S T I Q U E S

Retenons qu’en moyenne, entre le 2ème et le3ème inventaire, la surface totale des forêts privéesdu Languedoc-Roussillon augmente de plus de10 000 hectares par an. A titre de comparaison,

la statistique Daubrée (1908) faisait état de278 413 hectares boisés en Languedoc-Roussillon :la surface des forêts privées aurait donc augmentéde deux fois et demi depuis le début du siècle.

Répartition entre feuillus et résineux dans les forêts privées

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Source : Inventaire forestier national (Formations boisées de production)* Robinier, frênes, érables, cerisiers, peupliers, eucalyptus, aulnes, bouleaux, tremble, saules, noisetier, arbousier, fruitiers divers, ormes** Mélèze d’Europe, cèdre de l’Atlas, sapin de Nordmann, sapin de Vancouver, épicéa de Sitka, cyprès, pin mugho(4) Proportion du total des forêts privées de production(5) Proportion du total toutes propriétés confondues (forêt privée et forêt soumise)(6) Chiffres partiels puisque, dans leur grande majorité, les peuplements de chêne vert n’ont pas été inventoriés dans le Gard.(7) La différence de certains totaux de ce tableau avec les totaux du tableau des caractéristiques par type de peuplement (page 13)

vient des calculs de l’Inventaire forestier national.

P R E M I È R E P A R T I E - L E S C A R A C T É R I S T I Q U E S 11

Le Chêne vertcouvre près de 20%de la surfacedes forêts privées.

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Surface Volume Production(ha) (milliers de m3) (m3/an) Production

S. %(4) %(5) V. %(4) %(5) P. %(4) %(5)(m3/ha/an)

Chêne pédonculé 2 813 0,5% 88,4% 274,8 0,6% 78,4% 13 300 0,6% 80,0% 4,73

Chêne rouvre 14 399 2,4% 81,2% 1 485,9 3,1% 60,9% 48 800 2,2% 57,7% 3,39

Chêne pubescent 95 926 16,0% 88,1% 5 934,2 12,3% 84,8% 229 500 9,9% 86,1% 2,39

Chêne vert 115 088 19,2% 85,7% 3 478,9 7,2% 86,9% 150 350 5,4% 87,5% 1,31

Chêne-liège 6 615 1,1% 100% 337,4 0,7% 100% 11 400 0,5% 100% 1,72

Hêtre 37 549 6,3% 56,5% 4 759,6 9,9% 48,4% 165 650 7,2% 53,7% 4,41

Châtaignier 62 437 10,4% 93,7% 6 047,4 12,5% 89,7% 258 000 10,7% 89,2% 4,13

Autres feuillus* 32 662 5,4% 89,3% 4 213,8 8,7% 85,6% 231 100 9,7% 87,0% 7,08

Total feuillus(6) 367 489 61,3% 84,0% 26 532,0 55,0% 75,2% 1108100 46,2% 78,6% 3,02

Pin maritime 21 248 3,5% 80,1% 1 882,0 3,9% 82,4% 98 150 4,6% 82,5% 4,62

Pin sylvestre 97 112 16,2% 84,0% 9 979,8 20,7% 80,5% 443 200 20,3% 82,0% 4,56

Pin laricio 10 929 1,8% 49,7% 1 169,4 2,4% 47,9% 73 800 3,4% 64,9% 6,75

Pin noir d’Autriche 15 808 2,6% 47,7% 1 267,0 2,6% 29,0% 92 650 4,1% 45,3% 5,86

Pin pignon-Pin d’Alep 35 435 5,9% 88,6% 1 417,6 2,9% 89,2% 75 250 3,4% 89,7% 2,12

Pin à crochets 8 350 1,4% 26,3% 874,0 1,8% 23,4% 33 000 1,5% 26,3% 3,95

Sapin pectiné 11 050 1,8% 40,7% 2 204,6 4,6% 40,9% 86 050 3,9% 43,7% 7,79

Epicéa commun 15 621 2,6% 48,3% 1 356,2 2,8% 37,4% 132 700 5,8% 47,3% 8,49

Douglas 7 155 1,2% 62,5% 820,4 1,7% 53,7% 79 700 3,7% 58,8% 11,14

Autres résineux** 9 378 1,7% 50,0% 752,6 1,6% 56,2% 71 900 3,1% 65,0% 7,67

Total résineux 232 086 38,7% 64,7% 21 723,6 45,0% 59,2% 1186400 53,8% 62,3% 5,11

Total général(7) 599 575 100% 75,3% 48 255,6 100% 67,1% 2294500 100% 68,9%

Page 14: forêts privées et orientations de gestiondraaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/... · ORP DU LANGUEDOC-ROUSSILLON - TOME 2 2 TOME 2 - FORÊTS PRIVÉES ET ORIENTATIONS DE GESTION

Les peuplementsEn forêt privée, les taillissont les peuplements lesplus importants avec 38%de la surface. Les futaies,aux trois-quarts résineuses,arrivent ensuite (31%). Envolume, ces proportionss’inversent : 44% pour lesfutaies et 31% pour lestaillis. Le quart de la surfaceest occupé par des boise-ments peu productifs (boisde ferme, boisements lâches

et morcelés). Ces derniers, qui constituent avecles taillis les peuplements les moins productifsdu Languedoc-Roussillon, se trouvent essentiel-lement dans les forêts privées (plus de 80% dela surface et plus de 90% du volume). Enrevanche, le volume des futaies, peuplementsles plus productifs, se trouvent pour moitiéseulement dans les forêts privées.Enfin les surfaces boisées ou reboisées depuismoins de quarante ans se trouvent pour 54%de leur superficie dans les forêts privées, pro-portion faible puisque les forêts publiques nereprésentent que le quart de la surface boisée.

Les futaiescouvrent àpeine le tiersdes forêtsprivées. Plusde 80% despeuplementsles moinsproductifs setrouvent chezles particuliers

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

12 P R E M I È R E P A R T I E - L E S C A R A C T É R I S T I Q U E S

Les taillissont les peuplements

les plus répandusen forêt privée.

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La structure de la propriétéEn Languedoc-Roussillon, lastructure de la propriété esttrès hétérogène. Les surfa-ces des forêts vont de

quelques ares à plus de 2 000 hectares pour laplus grande. Les propriétés dont la surface estsupérieure à 10 hectares représentent 6,4%du total en nombre mais 65,3% en surface.Les grandes forêts (de surface supérieureà 100 hectares) sont peu nombreuses. Enrevanche les petites (de surface inférieure à4 hectares) représentent tout de même 86%du nombre total.

Bien évidemment, ces chiffres varient forte-ment selon les départements et surtout selonles régions naturelles. Invariablement, danstoutes les régions, les petites propriétésreprésentent plus de 80% du total des forêts ennombre. Très souvent, les propriétés de surfacemoyenne sont nombreuses alors que lesgrandes forêts sont rares (Corbières, Basses-Cévennes, Somail-Espinouse, Aspres…). Maisdans quelques cas, les grandes propriétés sontégalement bien représentées (Montagne Noire,Garrigues, Avant-Monts, Margeride, Hautes-Cévennes, Vallespir).

La structure dela propriétéest hétérogène

P R E M I È R E P A R T I E - L E S C A R A C T É R I S T I Q U E S 13

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Répartition des peuplements dans les forêts privées

(4) Proportion du total des forêts privées de production(5) Proportion du total toutes propriétés confondues (forêt privée et forêt soumise)(6) Chiffres partiels puisque, dans leur grande majorité, les peuplements de chêne vert n’ont pas été inventoriés dans le Gard.(7) La différence de certains totaux de ce tableau avec les totaux du tableau des caractéristiques par essence (page 11)

vient des calculs de l’Inventaire forestier national.

Surface Volume Production

(ha) (milliers de m3) m3/an m3/haType de peuplement S. %(4) %(5) V. %(4) %(5) P. %(4) %(5) /an

Futaie 187 532 31,3 58 21 106,8 43,8 51 1 083 350 47,0 57 5,78

Feuillus dominants 20 295 58 2 774,1 48 85 700 52 4,23

Résineux dominants 141 713 58 15 152,2 51 867 400 58 6,12

Mélange feuillus-résineux 25 524 62 3 180,5 52 130 250 56 5,10

Taillis(6) 228 322 38,1 84 15 122,2 31,3 95 648 500 28,1 89 2,84

Mixtes 34 575 5,8 75 2 930,9 6,1 72 146 300 6,3 73 4,23

Autres 149 146 24,8 94 9 095,6 18,8 93 426 700 18,6 95 2,86

Total(7) 599 575 100 75 48 255,5 100 68 2 304 850 100 70

Boisements artificiels(moins de 40 ans)

28 314 49,9 55

Reboisements artificiels(moins de 40 ans)

28 418 50,1 53

Total 56 732 100 54

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POUR EN SAVOIR PLUS • Annexe 1 : Caractéristiques par département des essences présentes enforêt privée

• Annexe 2 : Caractéristiques par département des peuplements présentsen forêt privée

• Annexe 3 : Répartition de la propriété forestière par tranches de surface

• Annexe 4 : Structure foncière de la forêt privée par région IFN

Répartition des propriétés par tranches de surface

Source : données cadastrales au 31 décembre 1996(3) La différence de surface totale entre les deux tableaux des pages 9 et 14 tient à l’origine des chiffres (Inventaire forestiernational et cadastre). De nombreuses parcelles boisées ne sont pas cadastrées en bois.

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

14 P R E M I È R E P A R T I E - L E S C A R A C T É R I S T I Q U E S

Moins de 4 ha de 4 à 10 ha de 10 à 25 ha de 25 à 100 ha Plus de 100 ha Total(3)

Nombre 112 981 10 656 5 320 2 642 482 132 081

S. en ha 89 655 19,9% 66 446 14,8% 81 577 18,1% 119 422 26,5% 93 212 20,7% 450 312 100%

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Les propriétairesLes forêts privées sont tousles espaces boisés dont lepropriétaire n’est pas l’Etat ni

une collectivité territoriale (commune, départe-ment, région). En Languedoc-Roussillon, ellesappartiennent à 132 000 propriétaires dont128 500 particuliers (97%) pour 627 000 hec-tares (86%), 1 300 groupements à objet agri-cole (groupement foncier agricole, groupementagricole d’exploitation en commun…) pour13 600 hectares (2%), 275 groupements fores-tiers pour 36 000 hectares (5%), 23 institution-nels (banques, assurances, Caisse des dépôts etconsignations...) pour 2 600 hectares (1%), et1 900 autres sociétés pour 46 800 hectares (6%).Parler « des forêts privées » (et non de « la forêtprivée ») n’est pas innocent. Selon le type de pro-priétaire, ses origines (urbaines ou rurales), l’ori-gine de sa propriété (héritage ou achat), ladistance de son habitation à sa forêt, la surfaceet les peuplements qu’il possède, la région natu-

relle où est située sa forêt, ses motivations et sesobjectifs peuvent être très différents. L’enquêtesur les structures économiques de la forêt privéepubliée en 1987 par le service central des enquê-tes et études statistiques du Ministère de l’agri-culture(1), montre qu’en Languedoc-Roussillon :

- à propos du lieu de résidence des propriétaires :• 70% de la surface forestière est possédée par

des personnes résidant dans des communes demoins de 5 000 habitants,

• 77% de cette surface est possédée par des per-sonnes résidant dans le département où setrouve leur forêt,

• les habitants de la région parisienne ne pos-sèdent que 5% de la surface (contre 10% pourla moyenne nationale),

- à propos du mode d’acquisition de la forêt :• 66% de la surface a été acquis par donation

ou héritage, et 33% par achat (contre 69% et31% pour la moyenne nationale).

La forêt privéeest plurielle

P R E M I È R E P A R T I E - L E S P R O P R I É T A I R E S E T L E U R S A T T E N T E S 15

Comme dans la

plupart des

régions françaises,

les propriétaires

forestiers du

Languedoc-

Roussillon sont

très divers par

leur nature

(particuliers ou

sociétés), par leur

profession, leur

origine urbaine

ou rurale, etc.

Leurs attentes

sont bien sûr

également

diverses mais

presque tous

expriment le

besoin

d’information, de

formation, de

contacts avec des

professionnels

pour être

conseillés quant

aux objectifs à

donner à leur

forêt.

(1) Cette enquête seraréalisée à nouveau en2000 auprès despropriétaires forestiers.

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Les propriétaires etleurs attentes

La plupart des propriétairesressent un besoin d’information

et de contact sur le terrain.

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Les attentes despropriétaires

A l’initiative du Centre régio-nal de la propriété forestière,une enquête de motivationdes propriétaires forestiers aété menée en 1993 dans lesdépartements du Gard et deLozère auprès de personnespossédant des forêts dansles Garrigues (Gard) et enMargeride (Lozère). Cette

étude n’a pas été conduite dans l’ensemble duLanguedoc-Roussillon ; ses résultats ne sont doncpas extrapolables à toute la région. Dans certai-nes régions naturelles où l’esprit forestier est plusfortement ancré, la forêt et la production de boisseront vues sous un angle différent.Cependant, ces résultats semblent assez géné-raux et paraissent assez conformes à l’esprit dela majorité des propriétaires de la région pourêtre cités ici.Qu’elles soient Lozériennes ou Gardoises, les per-sonnes interrogées (à de très rares exceptionsprès) ne se considèrent pas « propriétaires fores-tiers » car, disent-elles, elles n’exploitent pas leurbois pour en tirer un revenu. De la même façon,leur propriété n’est pas une forêt mais un boiscar elle est de faible superficie et ne rapporte rien.Pour la plupart, elle permet de fournir du boisde chauffage et, pour certains, elle constitue uneréserve financière. En Lozère, elle est souventpâturée par les troupeaux alors que, dans le Gard,sa fonction sociale de détente, de préservationdu paysage et de « poumon vert » est souventmise en avant. Les propriétaires les moinsmotivés envisagent de vendre leur propriété. Lesautres souhaitent y réaliser des interventions degestion, surtout tournées vers la protection contrel’incendie dans les garrigues gardoises.Il apparaît que le principal frein à la gestion estle manque de rentabilité de la forêt (coûts élevésdes investissements, prix des bois bas avec unecommercialisation difficile, rapport de la forêt àlong terme), complété par le peu de motivationdes propriétaires. En Lozère, ni l’âge du pro-priétaire, ni la surface qu’il possède n’ont uneinfluence sur son investissement dans la gestion.En revanche, dans les garrigues gardoises où laproduction forestière est faible, l’intensité de lagestion augmente avec la surface boisée.

Les attentes sont d’autantplus précises et pertinentesque les propriétaires sontimpliqués dans la gestion deleur forêt. Les personnes les

moins motivées n’attendent rien, ni de leur forêtni des organismes qui pourraient les conseiller.Elles refusent même systématiquement toutcontact. La grande majorité des propriétaires fontétat avant tout d’un besoin d’information, deformation et de contacts sur le terrain pour êtreconseillés sur les interventions à réaliser dans leurforêt et sur les objectifs qu’ils pourraient donner

à leur propriété. Les plus motivés, ceux qui s’in-vestissent beaucoup dans la gestion et connais-sent bien le monde forestier, attendent que lesorganismes défendent les intérêts des proprié-taires, qu’ils aient une action en aval de la filièrepour trouver de nouveaux débouchés pour lesbois et maintenir les prix. Ils souhaitent aussi unemeilleure coordination des différents intervenantsdont l’action leur semble parfois un peu désor-donnée.

Les enjeuxCette enquête montresurtout le manque de moti-vation des propriétaires pourla forêt dans une régiondont l’économie a de touttemps été basée sur l’éle-vage. La forêt a toujours étéconsidérée comme faisantpartie intégrante des espacespastoraux et les limites forêt-pâturage ont longtemps étéfloues et le sont encore trèssouvent. Le bois a toujoursété exploité, soit pour l’au-toconsommation (chauffage,outils, construction...), soit

pour l’artisanat (boulange, tonnellerie...), soit pourl’industrie (verrerie, forge, mines...). Il a mêmesouvent représenté une richesse importante. C’esttoujours le cas dans certaines régions naturellesoù le bois produit traditionnellement trouveaujourd’hui des débouchés intéressants (sapin duPays de Sault par exemple). C’est aussi le cas dansdes régions où de nombreux massifs forestiersont été constitués de toutes pièces et où les peu-plements sont gérés et produisent des bois dequalité (Montagne Noire, Somail par exemple).Mais dans la plupart des cas, les propriétairesn’ont jamais tourné la page. Ils gardent la nos-talgie des anciennes activités qui utilisaient lesforêts ou le bois, et qui ont disparu pour laplupart. Toute la difficulté consiste à leur faireprendre conscience qu’une reconversion de leurpropriété est nécessaire pour qu’elle produise cequ’on en attend aujourd’hui, et aussi ce qu’onpense en attendre demain.L’enjeu de cette prise de conscience par la sen-sibilisation des propriétaires forestiers est assezconsidérable. L’étude de la ressource enLanguedoc-Roussillon, réalisée par l’Inventaireforestier national en 1997 à la demande duService régional de la forêt et du bois, a mis enévidence la différence entre les disponibilités enbois réalisables selon deux scénarios : le prolon-gement de la gestion actuelle et la gestion idéaledéfinie par « ce que l’on souhaiterait faire ». Cetteétude montre notamment que les disponibilitésen forêt privée présentent un écart importantentre les deux scénarios et témoigne ainsi desprogrès possibles dans la gestion de la forêtprivée. Le taux de réalisation des coupes passeainsi de 45% dans le scénario actuel à 60% dansle scénario optimal. Mais l’augmentation du

L’enjeu de lasensibilisationdespropriétairesestl’augmentationdu volume debois récoltémais aussil’aménagementd’espaces peuproductifs etla préventiondes incendies

Besoind’informationet deformation

Un freinimportantà la gestionest sa faiblerentabilité(peu de revenuspour desinvestissementsélevés)

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

16 P R E M I È R E P A R T I E - L E S P R O P R I É T A I R E S E T L E U R S A T T E N T E S

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volume de bois exploitable en Languedoc-Roussillon n’est pas le seul enjeu de la sensibi-lisation. La prévention des incendies est souventdirectement liée à la prise de conscience par lespropriétaires de leur patrimoine ainsi qu’aux inter-ventions de gestion menées dans les propriétés.Par ailleurs, l’aménagement de nombreux espacesméditerranéens actuellement peu productifspasse par le développement de produits autres

que le bois dont la valeur économique peut jus-tifier les investissements à réaliser et, parfois, parl’organisation des propriétaires autour de ces pro-duits. Il peut s’agir d’une offre touristique, de laproduction de truffes ou d’autres champignons,etc. Enfin, un enjeu essentiel est l’organisationet le regroupement des propriétaires qui leur per-mettront de constituer des interlocuteurs vala-bles et des forces de propositions.

P R E M I È R E P A R T I E - L E S P R O P R I É T A I R E S E T L E U R S A T T E N T E S 17

La prévention desincendies est liéeaux interventionsde gestion menéesdans les propriétés.

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

POUR EN SAVOIR PLUS • Enquête sur les structures économiques de la forêt privée - Service centraldes enquêtes et études statistiques du Ministère de l’agriculture - 1987et 2000

• Feuilles forestières du Languedoc-Roussillon N020 - CRPF du Languedoc-Roussillon, Union régionale des syndicats de propriétaires forestierssylviculteurs - 1988

• Etude des motivations des propriétaires forestiers du Languedoc-Roussillon -L. Boissier, L. Cockx, E. Réa, P. Thomas - ISARA, CRPF du Languedoc-Roussillon - 1993

• Etude de la ressource forestière et des disponibilités en bois en Languedoc-Roussillon - N. Hamza, G. Pignard - Inventaire forestier national,Direction régionale de l’agriculture et de la forêt - 1997

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Le Centre Régional de laPropriété Forestière (CRPF)

C’est un établissement publicà caractère administratif dontles missions fondamentalesfigurent à l’article L. 221-1 du

code forestier(1) :- le développement des groupements forestierset de la coopération, tant pour la gestion desforêts que pour l’écoulement des produits ;- la vulgarisation des méthodes de sylvicultureintensive ;- l’élaboration d’orientations régionales de pro-duction et l’approbation des plans simples degestion.Les orientations de la politique actuelle conser-vent ces rôles en les amendant pour tenir comptede la notion de gestion durable et des nouvel-les demandes environnementales et sociales.En Languedoc-Roussillon, le centre régional dela propriété forestière a été mis en place en 1968.Depuis cette date, il contribue au développementde la forêt privée en réalisant chaque année de

nombreuses actions d’animation auprès despropriétaires forestiers : conseils individuels,réunions d’information sur différents thèmes tech-niques et, à partir de 1978, rédaction et diffu-sion d’un bulletin d’information. Il participeégalement à l’amélioration de la gestion des forêtsprivées grâce à son action au niveau des planssimples de gestion (information des propriétai-res, instruction et agrément). Les essais techniquesqu’il installe et suit, seul ou en liaison avec d’au-tres organismes, contribuent à une meilleureconnaissance des techniques sylvicoles, desessences et des produits de la forêt. Il crée etanime des structures de regroupement des pro-priétaires et de leurs forêts pour faciliter la gestion.Enfin, il a contribué à la création, à la mise enplace et au développement des coopérativesforestières et apporte un appui administratif ettechnique aux syndicats départementaux pourleur contribution à l’organisation et à l’informa-tion des propriétaires.

L’établissementpublic de laforêt privée

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

18 P R E M I È R E P A R T I E - L E S M O Y E N S D ’ A C T I O N

Depuis plusieurs

dizaines d’années,

les propriétaires

forestiers

bénéficient, pour

mettre en valeur

leur propriété, de

différents moyens

d’action. Juste

après la deuxième

guerre mondiale,

la création du

Fonds forestier

national permet

d’obtenir des

aides financières

intéressantes. Plus

tard, des

organismes se

mettront en

place, parfois à

l’initiative des

propriétaires eux-

mêmes, pour

animer, regrouper

et gérer. Ces

structures

forestières ont

copié en grande

partie

l’organisation du

monde agricole.

Les moyens d’action

Les organismes de gestion en communet les experts forestiers

commercialisentle bois des forêts privées.

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Les organismesprofessionnels

LES SYNDICATS DE

PROPRIÉTAIRES FORESTIERS

SYLVICULTEURS

Dans chacun des cinq dépar-tements du Languedoc-Rous-sillon existe un syndicat de

propriétaires forestiers sylviculteurs. Ces orga-nismes sont fédérés au sein d’une Union régio-nale qui représente les syndicats départementaux(et, depuis 2001, les coopératives forestières)auprès de la Fédération nationale des syndicatsde propriétaires forestiers sylviculteurs et dans denombreuses instances nationales et régionales.Le rôle des syndicats départementaux est dedéfendre les droits des propriétaires forestiers, deles représenter auprès des pouvoirs publics et d’in-former leurs adhérents sur les questions tech-niques et les problèmes d’actualité. Les cinqsyndicats du Languedoc-Roussillon sont assez dif-férents quant à leurs moyens. Deux d’entre eux(Pyrénées-Orientales et Gard) emploient untechnicien forestier à plein temps. Leur repré-sentativité est également différente selonles départements : le nombre d’adhérents vade 117 dans l’Aude à 315 en Lozère, ce qui repré-sente une très faible proportion (de 0,5% à 1,7%)du nombre de propriétaires forestiers. En revan-che, la représentativité des syndicats en surfaceest significative : les adhérents possèdent 10%de la surface boisée dans le Gard, environ 15%dans l’Aude, l’Hérault et la Lozère, et 46% dansles Pyrénées-Orientales.

LES ORGANISMES DE GESTION EN

COMMUN

Le Languedoc-Roussilloncompte quatre organismesde gestion en commun despropriétés boisées : troiscoopératives forestières etun groupement de gestionforestière. En outre, il existe

dans l’Aude une coopérative de travaux fores-tiers, la coopérative agricole et forestière de l’Aude(CAFA), créée en 1964 pour réaliser des travauxd’exploitation et de sylviculture (plantations,entretiens, élagages, dépressages…).A part cette dernière structure, ces organismessont relativement jeunes :- le groupement de développement et de gestionforestière héraultais (GGFH) est né en 1973,- la société coopérative des sylviculteurs de l’Aude(COSYLVA) a été créée en 1980 à l’initiative del’association forestière de l’Aude qui existedepuis 1924. En 1999, elle compte 377 adhé-rents pour 19 000 hectares et commercialise58 630 m3 dont près de 80% bord de route,- la coopérative « La forêt privée lozérienne » aremplacé le groupement de gestion de Lozèreen 1985 et est devenue par la suite « La forêtprivée lozérienne et gardoise ». En 1998, ellecompte 1 340 adhérents pour 25 000 hectareset commercialise 53 155 m3,

- la coopérative forestière des Pyrénées Roussillon(COFOPYR) a été fondée en 1987. En 1998, ellecompte 166 adhérents pour 9 300 hectares etcommercialise 20 391 m3 bord de route.Le CRPF a participé au lancement de ces orga-nismes de gestion en commun dans le cadre del’incitation au regroupement et à l’organisationdes propriétaires. Ces structures vivent surtoutde la commercialisation des coupes de bois etde la maîtrise d’œuvre qu’elles assurent pour laréalisation des travaux forestiers. Ce derniersecteur s’est beaucoup restreint depuis quelquesannées avec la baisse des aides publiques.Quant au premier, il est totalement tributaire desaléas du marché du bois. Ces organismes restentdonc relativement fragiles économiquement. Lesimportants dérèglements dans le commerce dubois que provoque la tempête de la fin de l’année1999 risquent de les mettre dans une situationdifficile.

Les experts forestiersPar rapport à d’autres ré-gions, le Languedoc-Rous-sillon compte peu d’expertsforestiers, sans doute à causede l’importante superficie deboisements méditerranéens

de faible production. En 2000, six experts fores-tiers agréés par le ministère chargé des forêts ontleur siège social dans la région. Des experts desrégions voisines (Midi-Pyrénées, Auvergne…)gèrent également des forêts en Languedoc-Roussillon, notamment dans l’Aude et en Lozère.Les contraintes économiques citées plus haut pourles coopératives pèsent aussi sur cette professionmême s’il s’agit de structures plus légères.

La Compagnie duBas-Rhône-Languedoc (BRL)

Cette structure, créée pourl’équipement hydraulique dela région dans le but dereconvertir une partie de laviticulture de plaine, a éga-lement reçu pour missionl’aménagement de l’arrièrepays. A ce titre, elle a jouéun rôle particulier pour lesforêts privées. En effet, sonservice forestier est à l’origine

de la création de nombreuses structures deregroupement (groupements forestiers, associa-tions syndicales…) dans certains départements,notamment l’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales. Il a également été le maître d’œuvrede nombreux boisements, en particulier dans lessecteurs méditerranéens où les autres acteurs sontsouvent absents. BRL a aussi réalisé des étudesd’aménagement de l’espace, notamment dansle cadre de la protection des forêts contrel’incendie, ainsi que des schémas de desserteforestière. Dans les années 90, cette sociétéa été restructurée : ce sont maintenant les

Une sociétéd’aménagementcréée surtoutpourl’équipementhydraulique dela région etl’aménagementde l’arrière pays

Les expertsforestiers sontrelativementpeu nombreuxdans la région

Un groupementde gestion,trois coopéra-tives forestièreset unecoopérativede travauxforestiers

Représenter lespropriétairesforestiers etdéfendre leursdroits

P R E M I È R E P A R T I E - L E S M O Y E N S D ’ A C T I O N 19

(1) La loi d’orientationforestière du 11 juillet2001, parue entre larédaction du présentdocument et son édition,redéfinit les rôles desCRPF :- Développement des

différentes formes deregroupement techniqueet économique depropriétaires forestiers,notamment lesorganismes de gestion etd’exploitation encommun des forêts(gestion des forêts,commercialisation desproduits et services,demandeenvironnementale etsociale).

- Statistiques sur lesgroupements forestiers.

- Formation,développement,vulgarisation.

- Elaboration des Schémasrégionaux de gestionsylvicole (qui remplacentles Orientationsrégionales deproduction) et des Codesde bonnes pratiquessylvicoles, agrément desplans simples de gestion,approbation desRèglements type degestion.

- Les CRPF concourent audéveloppement durableet à l’aménagementrural.

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

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Départements et la Région qui président à sa des-tinée. Le service forestier a été intégré dans lafiliale « Espaces naturels ». Ses activités princi-pales restent des actions de maîtrise d’œuvre detravaux et la réalisation d’études avec l’appuid’une autre filiale « BRL Ingénierie » qui possèdeune compétence spécifique en écologie forestière.

Les associationsLA FORMATION

DES PROPRIÉTAIRES

Le besoin de formation despropriétaires forestiers estimportant. En effet, en Lan-guedoc-Roussillon, la sylvi-

culture n’est jamais un métier pour lespropriétaires qui exercent toujours une activitéprofessionnelle dans un domaine souvent tota-lement différent. La plupart ne connaissent doncni les techniques forestières, ni d’autres sujets toutaussi importants pour eux (législation, fiscalité…).Depuis 1985, des associations de formation à lagestion forestière (les « fogefor ») existent danstous les départements du Languedoc-Roussillon,créées par les organismes forestiers et incluantles chambres d’agriculture. Ces associations loi1901, souvent animées par le centre régional dela propriété forestière, proposent aux propriétairesqui souhaitent se former, des stages de basebalayant en quelques journées les sujets les plusimportants avec la possibilité d’approfondir cer-tains thèmes au cours d’un deuxième stage. Lebut n’est pas de transformer les propriétairesforestiers en techniciens mais de leur donner lapossibilité de comprendre les principes de lagestion forestière et de discuter efficacement avecles personnels des différents organismes qu’ils sontamenés à rencontrer. En 1992 a été créée l’as-sociation « Arbres formations » qui fédère les cinqfogefor départementaux au niveau régional.

L’INFORMATION DES PROPRIÉTAIRES

Elle est assurée par le CRPF qui organise, en liaisonavec les autres organismes forestiers, une tren-taine de réunions d’information par an pour lespropriétaires forestiers sur des sujets divers. Dansle département du Gard, les forestiers, proprié-taires et techniciens, ont éprouvé le besoin d’unestructure associative qui ne se consacre qu’à l’in-formation des sylviculteurs. C’est ainsi qu’est néle Groupement de développement forestier(GDF) du Gard divisé lui-même en trois sections(« Cévennes viganaises », « Cévennes alésiennes »et « Garrigues »).

Les plans simples de gestionCes documents de gestion,obligatoires pour toutes lespropriétés à partir d’une cer-taine surface (actuellement25 hectares mais les nouvel-les orientations de la poli-

tique forestière envisagent d’abaisser ce seuiljusqu’à 10 hectares), sont des outils de gestionpour les propriétaires. Ils ont largement contri-bué (et contribuent encore) au développementforestier en faisant prendre conscience aux pro-priétaires de l’utilité de gérer leurs forêts.En Languedoc-Roussillon, depuis 1974,1 050 plans simples de gestion ont été agréés.Au 31 décembre 1999, 732 sont en vigueur pourprès de 95 000 hectares. Ceci représente un tauxde plans de gestion en vigueur (dans les propriétésde plus de 25 hectares) de 30% en nombre et39% en surface. Ce dernier taux varie bien sûrgrandement selon les régions considérées : ildépasse 70% dans les régions très productives(75% en Montagne Noire, 84% dans le Pays deSault et 90% dans le Somail-Espinouse) pourtomber au-dessous de 25% dans les secteurs médi-terranéens (24% dans les Garrigues, 20% dansles Corbières Orientales et 13% dans les Aspres).

Des documentsindispensablespour lagestionforestière

La formationdespropriétairesest assurée parles « fogefor »

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20 P R E M I È R E P A R T I E - L E S M O Y E N S D ’ A C T I O N

Les plans simples degestion contiennent

une carte despeuplements :ils contribuent

à la bonneconnaissance de

la forêt parson propriétaire.

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L’un des problèmes qui se pose est le renouvelle-ment des plans simples de gestion arrivés à expi-ration, notamment dans les régions où la forêt n’estpas productive. Il semble que la notion de plansimple de gestion est trop fortement associée à lanotion de production de bois alors que l’objectifprincipal d’un propriétaire peut être tout autre,notamment dans les secteurs méditerranéens.Globalement, de génération en génération (pourcertaines forêts, c’est la troisième génération deplans simples de gestion qui est actuellement encours d’application), la qualité du document s’a-méliore, notamment pour ce qui est de la des-cription de l’existant et des règles de culture despeuplements. Il faut sans doute y voir l’intérêtdes propriétaires et des gestionnaires à disposerd’un document précis, plus pratique d’utilisation.

Les aides publiquesA part dans quelques secteursbien déterminés, les forêts duLanguedoc-Roussillon ont eusouvent et ont encore besoind’interventions d’amélio-ration, de rénovation, deconversion ou de transfor-mation. En effet, les peu-plements peuvent êtredégradés, les essences non

adaptées : ils ne répondent plus aux besoins d’au-jourd’hui. Ces interventions importantes nepeuvent être réalisées sans les aides publiquesqui représentent le moyen d’action le plus fortpour les propriétaires.Pendant 50 ans, de 1949 à 1999, le Fonds fores-tier national (FFN) a été le moteur financier leplus puissant, permettant de réaliser des inter-ventions d’envergure, notamment des boise-ments sur des surfaces importantes. Il a étésupprimé à la fin de l’année 1999 et remplacépar des lignes budgétaires individualisées sur le

budget de l’Etat. Pendant ses 20 premières annéesd’existence, de 1949 à 1969, le FFN intervientseul et permet le boisement de près 60 000 hec-tares en Languedoc-Roussillon dans les forêtsprivées et communales (dont 43% en Lozère et26% dans l’Aude). A cette époque et jusqu’à1980, les interventions du FFN dans les forêtsprivées se font souvent dans le cadre des prêtssous forme de travaux (plus connus sous le nomde « contrats FFN »). Avec ce type d’aides, tousles travaux sont engagés aux frais de l’Etat. Celui-ci assure la gestion des peuplements créés jusqu’àremboursement de la dette qui sera effectué parprélèvement d’une partie du revenu procuré àl’avenir par les coupes. L’expérience prouve quece système généreux connaît ses limites dans biendes cas car la charge qui pèse sur l’Etat est troplourde : en 1999, celui-ci a engagé une vasteopération pour proposer aux propriétaires deracheter leur dette à un prix intéressant. En Lan-guedoc-Roussillon, des prêts sous forme detravaux ont été engagés dans 200 propriétés pour26 000 hectares. La répartition de cette surfaceest très variable selon les départements : 42%concernent la Lozère, 31% l’Hérault, 15% l’Aude,11% le Gard et seulement 1% les Pyrénées-Orientales.De 1970 à 1979, le FFN est toujours la princi-pale source de financements complétée, pour cer-taines interventions, par le budget de l’Etat dontune partie est gérée par BRL (cette délégationprendra fin en 1998). Ces aides permettent leboisement de plus de 30 000 hectares en Lan-guedoc-Roussillon dans les forêts privées et com-munales, dont 39% en Lozère et 32% dansl’Hérault. A partir de 1980, la Communauté euro-péenne (future Union européenne) participe auxfinancements des actions forestières par l’inter-médiaire du Fonds européen d’orientation et degarantie agricole (FEOGA). Jusqu’en 1999, dif-férents programmes européens (Programme

Pendant les 50dernièresannées, leFonds forestiernational a étéla principalesource definancementspour la forêt

P R E M I È R E P A R T I E - L E S M O Y E N S D ’ A C T I O N 21

La créationet l’améliorationde la desserteforestière ne peuventpas être réaliséessans les aidespubliques.

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intégré méditerranéen, Plan de développementdes zones rurales, Plan de développement rural)complètent le FFN et les budgets de l’Etat et dela Région, cette dernière prenant de plus en plusd’importance dans les financements forestiers. Cesaides permettent de financer le boisement de prèsde 35 000 hectares en Languedoc-Roussillon dansles forêts privées et communales ainsi que desinterventions d’amélioration, l’aménagementdes forêts dans le cadre de la protection contrel’incendie et la réalisation ou l’amélioration denombreuses pistes de desserte forestière. L’en-tretien de ces dernières se pose de manière cru-ciale dans certains secteurs et les propriétairesregrettent que des aides publiques ne soient pasallouées pour réaliser ces travaux.Au cours des dix dernières années, on n’a pu queconstater le fléchissement du niveau global desaides publiques en forêt qui nécessite un redé-ploiement des moyens. Priorité est désormaisdonnée à l’amélioration de ce qui existe parrapport aux opérations de boisement en exten-sion. Ces tendances ont été confirmées à l’oc-casion du récent renouvellement des Orientationsrégionales forestières. Par ailleurs, l’an 2000marque un véritable tournant en matière d’aidespubliques, avec le changement de Contrat deplan Etat-Région et de programme européend’accompagnement, la réforme des subventionsforestières de l’Etat et la disparition du Fondsforestier national. En compensation de ce dernier,un engagement financier équivalent est cepen-dant pris sur le budget général du Ministère del’agriculture et de la pêche.

Les structures deregroupement

Comme dans beaucoup derégions françaises, l’un desobstacles à la gestion et à lamise en valeur des forêtsprivées du Languedoc-Rous-sillon est la petite taille despropriétés due en partie aumorcellement lors des suc-cessions. C’est ce qui aconduit les forestiers àregrouper les propriétaires ou

les propriétés, surtout pour constituer des entitésde superficie suffisante pour pouvoir bénéficierdes aides au boisement ou à l’amélioration despeuplements existants. Actuellement, une nou-velle voie semble s’ouvrir avec les opérations derestructuration foncière.LES GROUPEMENTS FORESTIERSLe regroupement des petites propriétés pourformer des groupements forestiers s’est beaucouppratiqué en Languedoc-Roussillon avant lesannées 80. Ces sociétés, dans lesquelles chaquepropriétaire apporteur de parcelles devientporteur de parts, ont bénéficié d’aides intéres-

santes, notamment de prêts sous forme detravaux. Depuis quelques années, des proprié-taires soucieux du non démantèlement de leurforêt lors de leur succession créent des groupe-ments forestiers dits « familiaux ». Enfin, des socié-tés bancaires et d’assurances ont créé desgroupements forestiers dits « d’investissement »pour placer des capitaux à long terme. Actuel-lement, il existe dans la région 275 groupementsforestiers pour environ 36 000 hectares. Les trois-quarts ont été constitués pour regrouper despetits propriétaires.Si ces groupements forestiers sont une des formesde regroupement les plus efficaces pour la gestionforestière, leur constitution est longue et labo-rieuse et leur suivi est difficile et lourd. En effet,au gré des successions, le nombre de porteursde parts augmente constamment jusqu’à devenirdifficilement gérable. Par ailleurs les nouveauxporteurs de parts ne s’entendent pas forcémentaussi bien que leurs prédécesseurs et certainsgroupements forestiers seront peut-être poussésà la dissolution lorsqu’ils arriveront au terme deleur durée de fonctionnement.Depuis quelques années, existent les groupe-ments fonciers ruraux qui, contrairement auxgroupements forestiers, ont la possibilité d’affi-cher parallèlement un objectif agricole et unobjectif forestier.

LES ASSOCIATIONS SYNDICALES

Les associations syndicaleslibres ou autorisées sont desformules de regroupementplus souples et plus faciles àmettre en place que lesgroupements forestiers. Làaussi, le principe est deregrouper des propriétaires

pour créer une entité de superficie suffisantepour réaliser des interventions et obtenir lesaides nécessaires. Mais chaque associé restepropriétaire à part entière de ses parcelles. EnLanguedoc-Roussillon, il existe un peu plus de100 associations syndicales regroupant environ10 000 hectares avec des objectifs divers (boi-sement, amélioration de peuplements existants,aménagement pour la protection contre l’in-cendie, sylvopastoralisme…) ou pour réaliser despistes de desserte forestière. Des associations syn-dicales particulières (associations foncières agri-coles ou pastorales) ont également été crééesdans certains départements pour réaliser des amé-nagements agricoles ou pastoraux. Même si leurobjectif principal n’est pas forestier, elles peuventtout de même réaliser ponctuellement des inter-ventions en forêt.Si l’association syndicale est une bonne formulepour regrouper les propriétaires, l’un des prin-cipaux problèmes est l’animation de ces struc-tures qui ont tendance à entrer en sommeil dèsque les premiers travaux sont effectués.

Une formulederegroupementsouple maisdontl’animationresteprimordiale

Lesgroupementsforestiers sontdes structures deregroupementefficaces pourla gestionforestière maisleur suivi esttrès lourd

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22 P R E M I È R E P A R T I E - L E S M O Y E N S D ’ A C T I O N

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T O M E 2 - F O R Ê T S P R I V É E S E T O R I E N T A T I O N S D E G E S T I O N 23

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

D E U X I È M E P A R T I E

Les orientationsde gestion

pour les forêts privéesen Languedoc-Roussillon

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La politique forestièreEn France, la réglementationforestière est très ancienne.Elle a toujours eu pour butla protection et la mise envaleur des forêts, que cesoit pour favoriser le gibieret la chasse (au moyen âge)ou pour garantir l’avenirdes ressources ligneuses(comme c’est le cas depuis

le 17ème siècle). Le code forestier élaboré en1827 est constamment enrichi au gré des nou-velles lois. Parmi les textes importants qui ont

eu une influence notable sur les forêts françaises,il faut citer les lois de 1860 et 1882 sur larestauration des terrains en montagne (RTM)et celle de 1946 créant le fonds forestier natio-nal (FFN). La première loi importante concer-nant la mise en valeur des forêts privées datede 1963, suivie par celle de 1985. Depuis 1995,la protection des forêts est intégrée à l’amé-nagement global du territoire à l’intérieur des« Plans de prévention des risques naturels »(PPR) qui sont élaborés pour tout typede risques (inondations, séismes, tempêtes,incendies, etc.).

Une politiqueancienne deprotection etde mise envaleur desforêts, baséesur la « multi-fonctionnalité »

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24 D E U X I È M E P A R T I E - L E S B A S E S D E S O R I E N T A T I O N S

Les présentesorientations sontbasées sur lapolitiqueforestière qui, enFrance, relève dela compétence del’Etat, même si lesnouvellesorientations de lapolitique forestièreprévoient lapossibilité pourles collectivitésterritoriales depasser descontrats avecl’Etat pour samise en œuvre.Les Orientationsrégionalesforestières (ORF)la précisent (etéventuellementl’adaptent) auniveau régional.Les Orientationsrégionales deproduction doiventen tenir compte.Le grand principede cette politiqueest la « multifonctionnalité » quiconsiste àfaire jouersimultanémentaux massifsforestiers les troisgrands rôlescourammentreconnusà la forêt :production,protection etagrément.

Les basesdes orientations :

la politique forestière

Un massif forestierjoue à la fois

les trois grands rôlesde production,

de protectionet de loisir.

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La politique forestière française est basée sur leprincipe de la multifonctionnalité, c’est à dire surla reconnaissance du fait qu’un massif forestierjoue simultanément les trois grands rôles assignésà la forêt : production, protection et loisir. Bienentendu, selon les situations, l’un de ces rôles peutêtre prioritaire. Ce principe de multifonctionna-lité vient en opposition à celui de spécialisationdes massifs qui consisterait à créer des espacesforestiers entièrement voués à la production, d’au-tres à la protection et d’autres aux loisirs.Depuis une dizaine d’années, deux données nou-velles viennent infléchir la politique forestière :- les engagements internationaux pris par laFrance en matière de gestion durable, et l’at-tention de plus en plus grande que la popula-tion porte aux questions de préservation del’environnement,- la demande de plus en plus importante despopulations citadines en matière de loisir et dedétente.Par ailleurs, la tempête qui a touché la plupartdes grandes régions forestières françaises à la findécembre 1999, impose un appui à l’organisa-tion de la filière-bois et à la reconstitution desmassifs sinistrés.

En 1998, le rapport de Jean-Louis Bianco « La forêt, unechance pour la France », meten évidence le besoin d’unegestion forestière durable etmultifonctionnelle, la néces-sité du renforcement de lafilière forêt-bois et la capacité

de la forêt française à créer des emplois. Dansle courant de l’année 1999, les professionnelsmettent au point, pour 15 ans, une stratégie fores-tière nationale qui apporte une vision prospec-tive à long terme et privilégie quatre orientations :une approche ancrée sur les territoires, un objec-tif économique majeur, une alliance renouveléeentre les acteurs et une inscription responsabledans les engagements internationaux. Au coursde cette même année 1999, intervient uneréforme des financements forestiers de l’Etat etla suppression du Fonds forestier national (FFN)en tant que compte spécial du Trésor.Tenant compte de tous ces paramètres, de nou-velles orientations de politique forestière tententde répondre aux nouveaux enjeux de la forêt etdu bois selon cinq axes principaux :1. Développer une gestion durable et multi-

fonctionnelle de la forêt.2. Favoriser la compétitivité de la filière forêt-bois.3. Inscrire la politique forestière dans la gestion

des territoires.4. Renforcer la protection des écosystèmes fores-

tiers ou naturels.5. Mieux organiser les institutions et les profes-

sions relatives à la forêt.L’évolution du contexteinternational est telle qu’ilsera rapidement indispensa-ble de donner aux acheteursde produits en bois desgaranties sur la chaîne de

production. C’est pourquoi différents systèmesde certification ont été créés depuis quelquesannées par diverses organisations. Parmi eux, le« Pan european forest certification (PEFC) », enfrançais « Système pan européen des forêts cer-tifiées », a été créé par les forestiers européens.La certification répond à un triple objectif :- donner au consommateur la garantie que leproduit en bois (ou à base de bois) qu’il acquierta été fabriqué à partir d’arbres récoltés dans uneforêt gérée durablement,- valoriser l’amélioration continue de la gestiondes forêts françaises,- doter la filière bois d’un argument concurren-tiel face aux autres matériaux.La « gestion durable », expression consacrée en1992 au Sommet de la Terre à Rio, a été repriseen 1993 par les ministres européens qui en ontadapté la définition comme suit : « Gérance etutilisation des forêts et des terrains boisés, d’unemanière et à une intensité telles qu’elles main-tiennent leur diversité biologique, leur produc-tivité, leur capacité de régénération, leur vitalitéet leur capacité à satisfaire, actuellement et pourle futur, les fonctions écologiques, économiqueset sociales pertinentes, aux niveaux local, natio-nal et mondial et qu’elles ne causent pas de pré-judice aux autres écosystèmes ».Cette définition est assortie de six critères (« cri-tères d’Helsinki ») qui précisent les grands axesde la gestion multifonctionnelle des forêts euro-péennes :1. Conservation et amélioration appropriée des

ressources forestières et de leur contributionaux cycles mondiaux du carbone.

2. Maintien de la santé et de la vitalité des éco-systèmes forestiers.

3. Maintien et encouragement des fonctions deproduction des forêts (bois et hors bois).

4. Maintien, conservation et amélioration appro-priée de la diversité biologique dans les éco-systèmes forestiers.

5. Maintien et amélioration appropriée des fonc-tions de protection de la gestion des forêts(notamment sols et eau).

6. Maintien d’autres bénéfices et conditionssocio-économiques.

Depuis quelques années, lescollectivités territoriales par-ticipent de plus en plus à lamise en œuvre de la poli-tique forestière. Depuis 1986,la Région apporte sonsoutien financier et institu-tionnel à l’ensemble de lafilière forêt-bois, notammentdans le cadre des contrats deplan et des programmeseuropéens. La Région inter-

vient dans des domaines aussi divers que l’a-mélioration de la production forestière,l’environnement technique de la filière, la moder-nisation des entreprises, la formation… LesDépartements interviennent plus ponctuelle-ment dans les actions forestières. Outre ladéfense des forêts contre l’incendie dans laquelle

Depuisplusieursannées, lescollectivitésterritorialess’impliquentdans la miseen œuvre de lapolitiqueforestière

Vers unecertification dela gestionforestièredurable

Un projet deloid’orientationforestière pourrépondre auxnouveauxenjeux

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ils sont très impliqués au niveau de la préven-tion et de la lutte (leurs financements venant com-pléter ceux du Conservatoire de la forêtméditerranéenne), leurs interventions sont dif-férentes selon leur situation et leurs priorités. Ilspeuvent participer à la diffusion de l’informationet à l’animation à travers certains organismes (syn-dicats de propriétaires forestiers, CRPF, Institutméditerranéen du liège). Ils peuvent aussi inter-venir pour la mise en place d’expérimentationset d’études sur des sujets spécifiques concernantfortement leur territoire (liège, châtaignier, tech-niques sylvicoles et d’exploitation en faveur del’environnement, etc.), ou même pour la gestionet le suivi des structures de regroupement despropriétaires. Enfin, les collectivités territorialesou, plus souvent, les regroupements de collec-tivités (syndicats intercommunaux, chartes inter-communales...) sont de plus en plus partieprenante dans des projets de développementlocaux sur des territoires bien définis. Ceux-cipeuvent concerner la forêt qui y est alors recon-nue comme une entité à part entière et unélément fort dans l’aménagement de l’espace.Les nouvelles orientations de la politique fores-tière souhaitent donner aux collectivités territo-riales la possibilité de s’impliquer dansl’application de la politique forestière en passantdes contrats avec l’Etat.

Les orientations régionalesforestières

Leur but est de préciser, auniveau régional, la politiqueforestière nationale. Le Codeforestier définit les modalitésde leur élaboration : « Desorientations régionales fores-tières sont élaborées par lescommissions régionales de laforêt et des produits forestierset arrêtées par le ministrechargé des forêts après avisdes conseils régionaux ».

En Languedoc-Roussillon, elles ont été réviséesen 1998 et approuvées par arrêté ministériel du10 novembre 1998. Les principales orientationsconcernent :1. LA FILIÈRE AMONT (LA FORÊT)- La gestion durable : ce concept a des implica-tions écologiques (contribution au cycle ducarbone, santé et vitalité des écosystèmes fores-tiers, diversité biologique, défense et restaurationdes sols), sociologiques (accueil du public) et éco-nomiques (maintien et encouragement des fonc-tions de production). Il est forcément pris encompte dans la gestion forestière dans la mesureoù « un aménagement ou un acte de gestion

Produire dubois d’œuvrede qualité sansnégliger lesautresproductionsqui peuventvaloriserl’espaceforestier

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Une bonne santé despeuplements forestierspasse par unesylviculture dynamique.

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L’amélioration de lacompétitivité despetites unités de premièretransformationest primordiale.

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bien compris ne peut être que durable ». Leservice régional de la forêt et du bois a définides critères propres à la région pour pouvoirévaluer l’évolution de la qualité des écosystèmesforestiers.- La production ligneuse : lorsque les conditionsstationnelles le permettent, la production de boisd’œuvre de qualité reste un objectif intéressantcompte tenu des incertitudes qui pèsent sur lecommerce du bois à l’avenir. En zone basse, lerespect de l’équilibre entre la production ligneuseet les autres enjeux (agricole, paysager, agrément)est important.- Les incendies de forêts : l’orientation principaleest la prévention des feux.- La protection des sols : les principales orienta-tions concernent la gestion des peuplements àl’aide de techniques adaptées (irrégularisation),l’entretien des ouvrages de génie civil, et la priseen compte du risque (érosion, éboulements, ava-lanches) dans les Plans de protection contre lesrisques naturels majeurs.- La protection phytosanitaire : l’orientation prin-cipale consiste à privilégier la prévention (plan-tation d’essences adaptées aux stations,sylviculture dynamique...).- La préservation du paysage et de l’environne-ment : toute orientation sur ce thème devra êtretestée. « Les problèmes paysagers seront appré-hendés au cas par cas en liaison avec les respon-sables de l’environnement ». « Les sujétionsparticulières liées à l’intérêt collectif serontappréciées en termes de patrimoine avant d’êtreéventuellement chiffrées. Elles ne devront pasincomber au seul propriétaire mais entrer dansune démarche globale de contractualisation ».- La chasse et la faune sauvage : l’orientation prin-cipale est le retour à un équilibre entre la fauneet la forêt par tous les moyens compatibles avecla législation en vigueur. Cet équilibre peut êtreassimilé à la capacité pour la forêt de se régé-nérer naturellement ou artificiellement sans pro-tection. La nécessité d’une indemnisation despropriétaires forestiers n’est pas écartée.

- La ressource génétique forestière : l’orientationprincipale est le complément du programmenational de conservation et de valorisation desessences forestières pour mettre à disposition desutilisateurs des graines et des plants de bonnequalité adaptés aux besoins régionaux.- L’accueil et les loisirs : l’orientation principaleest l’accompagnement de toute démarche d’ac-cueil en forêt à partir du moment où celle-ci estorganisée dans un contexte partenarial.- Les productions, enjeux et utilités annexes :l’orientation principale est la prise en considéra-tion de ces productions forestières autres que lebois qui peuvent constituer des alternatives inté-ressantes pour la valorisation de l’espace forestier(le liège, les truffes, les autres champignons comes-tibles, les lichens, les feuillages, les petits fruits...).

2. LA FILIÈRE AVAL

(LA TRANSFORMATION DU BOIS)- La mobilisation de la res-source : l’orientation princi-pale est l’augmentation dela récolte de bois par l’amé-lioration des équipementsde desserte des massifs etla résorption des « pointsnoirs » sur la voirie publique,par l’intensification des

actions d’animation auprès des propriétaires, parla recherche d’une meilleure organisation col-lective en matière d’exploitation forestière et parune meilleure valorisation des catégories de boisactuellement inutilisées et donc sous-exploitées.- L’exploitation forestière : les orientations prin-cipales concernent l’amélioration de la qualité desexploitations et un soutien aux entreprises en dif-ficulté par une meilleure organisation collective.- La première transformation : les principalesorientations concernent l’amélioration de lacompétitivité des entreprises et l’incitation desscieurs à se regrouper pour exporter.- La promotion des bois locaux : les principa-les orientations consistent à développer l’utili-sation régionale des bois locaux et à en assurerla promotion.

Augmenter larécolte de boiset améliorer lacompétitivitédes entreprisessur lesmarchésnationaux etinternationaux

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- La filière bois-énergie : la principale orientationconsiste à maintenir la part de bois de chauffagedomestique. Les filières bois-énergie pour lavalorisation des produits forestiers non com-mercialisables et des déchets industriels sont àencourager.

3. L’IMMATÉRIEL

Les investissements immaté-riels sont indispensables etcomplémentaires à l’actionde terrain. Ils devront êtreencouragés, surtout en cequi concerne les domainessuivants :- la recherche et l’expéri-mentation qui doivent être

mieux adaptées aux besoins des utilisateurs,- la vulgarisation et la formation, aussi bien enamont de la filière (propriétaires et techniciens)qu’en aval (bûcherons, débardeurs, ouvriers d’en-treprises de transformation),- l’animation, notamment pour la maîtrise dufoncier (regroupement des propriétaires ou despropriétés), la mobilisation de la ressource, la créa-tion et le suivi de filières innovantes,- les études techniques, notamment les étudesde disponibilité ligneuse, les études de marchépour la commercialisation des bois, les schémasde desserte et de mobilisation de la ressource,les plans d’aménagement des forêts contre l’in-cendie, les études foncières diverses et travauxpréalables à caractère scientifique,- la communication, notamment pour éliminerles idées toutes faites et valoriser l’image de laforêt régionale.

4. LA ZONE CENTRALE DU

PARC NATIONAL DES CÉVENNES

« L’Etat entend en effet contri-buer à garantir une gestionforestière exemplaire au seinde cet espace protégé. (...) Lesorientations spécifiques auParc national des Cévennessont basées sur la reconnais-

sance du caractère multifonctionnel de la gestiondes forêts. (...) Les fonctions patrimoniale, paysa-gère, culturelle sont systématiquement associéesà l’objectif de production ligneuse et donc prisesen compte dans les itinéraires sylvicoles pratiqués.L’objectif prioritaire sinon exclusif de protection(sols, espèces, écosystèmes rares ou menacés) nes’appliquera qu’à des espaces dûment identifiés parune expertise préalable . La gestion de tels espacessera contractualisée avec les propriétaires ». Les prin-

cipales orientations (développées dans le chapitreconsacré aux espaces protégés réglementairement)concernent la conservation d’espaces ouverts, l’af-firmation de l’importance de conserver tous lesrégimes et traitements sylvicoles, le maintien del’équilibre global entre les feuillus et les résineux,les techniques de régénération (préférence si pos-sible à la régénération naturelle, réduction des par-quets de régénération, liste d’essences à introduire,etc.), la protection des sols, de la qualité des eauxet du patrimoine culturel, le retour à un équilibrefaune-flore, la complémentarité entre les activitésagricoles et forestières... Enfin, elles donnent desrègles de financement des actions forestières à l’in-térieur de la zone centrale du Parc.

Vers une politique forestièreeuropéenne ?

Le bois ne figure pas parmiles produits agricoles de l’an-nexe 2 du traité de Rome. Iln’existe donc pas de poli-tique forestière commune.Pourtant un ensemble demesures a été adopté concer-nant la forêt et notammentla protection contre lesincendies, la surveillance dela pollution atmosphérique,la conservation et l’utilisationdes ressources génétiques, la

commercialisation des graines et des plantsforestiers dans l’Union, ainsi que des mesuresd’accompagnement de la politique agricolecommune (boisement des terres agricoles), et desmesures incluses dans le développement rural oudans les programmes de fonds structurels(modernisation de l’exploitation forestière et desscieries). Les fonds européens destinés à la gestionde l’environnement pourront à l’avenir financeren partie des actions sylvicoles, en particulier cellesmenées dans les sites du réseau Natura 2000.Par ailleurs, le parlement européen s’est prononcéà plusieurs reprises pour la conservation et le déve-loppement des forêts dans les états de l’Union.En janvier 1997, il a même adopté une résolutiondemandant une stratégie forestière commune. Ily souligne l’importance d’une gestion durable desforêts, de la reconnaissance de leur diversité et deleur rôle multifonctionnel. Il rappelle enfin la néces-sité du respect de la déclaration de principe deRio et des résolutions d’Helsinki.

Il n’existe pasde politiqueforestièrecommune,mais l’Europeintervientbeaucoupfinancièrementdans lesdomaines dela forêt et dubois

Associer lesfonctionsenvironnemen-tales etculturelles dela forêt à sesfonctions deproduction

Expérimenter,animer, formeret informer :des actionsindispensablespour améliorerles productionsen qualité eten quantité

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POUR EN SAVOIR PLUS • Code forestier• Conférence régionale de la forêt et du bois (brochure d’information) -

Région Languedoc-Roussillon - 1996• Les Nouvelles Feuilles Forestières - N°53 « Spécial filière forêt-bois » -

CRPF Languedoc-Roussillon - Février 1998• Orientations régionales forestières du Languedoc-Roussillon -

Direction régionale de l’agriculture et de la forêt - 1998-1999• La forêt : une chance pour la France - Rapport de Jean-Louis Bianco -

Août 1998• Projet de loi d’orientation sur la forêt - 2000

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DEUXIÈME PARTIE - FORÊTS PRIVÉES ET OBJECTIFS DE LA POLIT IQUE FORESTIÈRE 29

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En Languedoc-Roussillon, ladiversité desforêts privées(et de leurspropriétaires)les rendparticulièrementaptes à répondreaux objectifs dela politiqueforestière. Lecontexte social etéconomique de larégion dû à sasituationgéographiqueentre des plaineslittoralesagricoles maisaussi trèsurbanisées ettouristiques,et un arrière-paysmontagneux,rural mais aussifortement touchépar la dépriseagricole, donneaux forêts privéesun rôle socio-économiquetrès fort.

Les forêts privéesdu Languedoc-Roussillon

et les objectifs dela politique forestière

En secteur de montagne, l’essentiel du volume exploité est utilisé en bois d’œuvre.

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30 DEUXIÈME PARTIE - FORÊTS PRIVÉES ET OBJECTIFS DE LA POLIT IQUE FORESTIÈRE

La gestion durablemultifonctionnelle

Le concept de gestiondurable telle qu’il a été définilors de la conférence d’Hel-sinki comprend les dimen-sions environnementale,économique, patrimonialeet sociale de la forêt. Lagestion des forêts privées duLanguedoc-Roussillon intègre

assez naturellement ces dimensions. D’une part,le cadre législatif français élaboré depuis plus d’unsiècle dans le sens de la préservation de l’étatboisé est parfaitement en accord avec le conceptde gestion durable. D’autre part, dans la région,la rentabilité de leur forêt n’est pas la premièrepréoccupation de la plupart des propriétairesmême s’ils attendent au moins que les revenuscouvrent les dépenses. Ceci les conduit à prati-quer une gestion patrimoniale, voire mêmeconservatrice, nullement en contradiction avecle concept de gestion durable. Ils seront amenésdans les prochaines années à s’engager formel-lement dans un système de certification de lagestion forestière durable démontrant ainsi laqualité de leur gestion.La multifonctionnalité des forêts est le principeselon lequel une même forêt ou un même massifassure à la fois les différentes fonctions environ-nementale, économique et sociale. En Langue-doc-Roussillon, la diversité des peuplementsforestiers selon leur situation géographique et leurhistoire, le grand nombre et la diversité des pro-priétaires conduisent à une diversité des objec-tifs de gestion à toutes les échelles, que ce soitcelle de la région bien sûr, mais aussi du dépar-tement, de la région naturelle, du massif fores-tier ou même souvent de la propriété.

La vocation économiqueLA PRODUCTION DE BOIS

C’est la commercialisationdes bois qui procure le prin-cipal revenu forestier auxpropriétaires. La récolte debois a également un rôlesocial puisqu’elle fournit des

emplois aux salariés des entreprises d’exploita-tion et de transformation. La plupart des forêtsprivées du Languedoc-Roussillon sont aptes à pro-duire du bois. L’Inventaire forestier national classeenviron 90% de la surface des forêts privées enforêt de production(1).

En secteur méditerranéen, l’essentiel du boisexploité (chêne vert) sera plutôt utilisé pour le chauf-fage même si, localement, certaines essences (pins,cèdre, exceptionnellement feuillus…) peuventaussi produire du bois d’œuvre. En secteur de mon-tagne, où le climat est plus favorable à la forêt,certains taillis (chêne et hêtre) produisent aussi dubois de chauffage ou de trituration mais l’essen-tiel du volume exploité est utilisé en bois d’œuvre.C’est le cas par exemple des pins sylvestre de Lozère,

des sapins du Pays de Sault, des pins maritime desCévennes. C’est le cas également des bois produitspar les nombreux boisements réalisés en Marge-ride, dans les Cévennes, en Montagne Noire oudans le Somail et l’Espinouse. Rappelons que l’undes peuplements de douglas les plus productifs deFrance est situé en Montagne Noire héraultaise dansla commune des Verreries-de-Moussans (produc-tion moyenne de 27m3/ha/an) !Les principaux handicaps, qui conduisentd’ailleurs à une sous-exploitation (45% seulementde la production courante mobilisable), sont :- le relief très souvent accidenté (Cévennes, Pyré-nées, Avant-Monts du Languedoc…) et la diffi-culté d’accéder aux peuplements, même si uneffort sans précédent a été consenti au cours desvingt dernières années pour la desserte forestière,- la surface unitaire réduite des propriétés dansla plupart des régions qui entraîne des lots debois peu importants, donc difficilement com-mercialisables,- la faiblesse des débouchés pour les bois dequalité mauvaise ou médiocre, nombreux danscertains secteurs.En revanche, il existe de nombreux atouts. Desentreprises d’exploitation et de transformationdu bois d’œuvre sont présentes dans la plupartdes secteurs de production. Les ports de la façademéditerranéenne, notamment celui de Sète, pour-raient être utilisés pour l’exportation des boislocaux. Depuis 1998, à l’initiative de la Région,a été créée l’association régionale de la forêt etdu bois. L’un des objectifs de cette structure inter-professionnelle est de promouvoir l’utilisation desbois locaux, notamment dans la construction. Lebois de chauffage se commercialise bien, mêmesi les exploitants regrettent la concurrencedéloyale de nombreux « bûcherons » non décla-rés. Depuis quelques années, dans le Gard et lesPyrénées-Orientales se développe une filière dechauffage au bois déchiqueté qui permet l’utili-sation des bois de mauvaise qualité et des déchetsindustriels.

LES AUTRES PRODUITS

Leur commercialisation peutprocurer des revenus nonnégligeables aux propriétai-res, notamment dans les sec-teurs où la production debois est faible. Mais la plupartd’entre eux ne bénéficientpas d’une filière économiqueétablie et les flux d’argentqu’ils représentent sont dif-

ficilement chiffrables. En outre, ils ont rarementun objet seulement économique mais participentsouvent à d’autres objectifs (protection contrel’incendie, aménagement de l’espace, maintienou installation d’agriculteurs, etc.). Les exemplesqui suivent ne sont pas exhaustifs : d’autres pro-duits sont tirés des forêts dans certaines régions(les lichens, les feuillages, le nectar et le pollendes fleurs de certains arbres…).La chasse est certes un loisir mais elle pourraitêtre avant tout pour les propriétaires forestiersl’un des produits qui rapporte le plus. Or, en

Les produitsdits« annexes »peuvent êtretrèsintéressantsdans lessecteurs où laproduction debois est faible

Les forêtsprivées duLanguedoc-Roussillonproduisent dubois

La gestion desforêts privéesdu Languedoc-Roussillon est,la plupart dutemps, unegestiondurable

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Languedoc-Roussillon, peu de propriétaires entirent un revenu. Ceci est lié à des traditions etdes habitudes qu’il faut changer petit à petit.Le liège est produit exclusivement dans certai-nes forêts privées des Aspres et des Albères (Pyré-nées-Orientales) qui bénéficient de la présenced’industries de transformation (fabrication debouchons). Depuis vingt ans, de vastes actionsde rénovation de la suberaie sont menéesnotamment dans le cadre de la prévention contreles incendies. Aujourd’hui, ces interventionscommencent à porter leurs fruits dans uneconjoncture très favorable d’augmentation desprix du liège. La gestion et l’amélioration dessuberaies jouent un rôle à la fois économique,social (levée et transformation du liège, main-tien d’exploitations agricoles), patrimonial etenvironnemental (maintien de l’écosystème« suberaie », préservation des paysages…).Les truffes peuvent être produites dans tous lessecteurs calcaires de la région, depuis les Garri-gues jusqu’aux Causses. Elles peuvent procurerun revenu élevé aux propriétaires dans des régionsoù le bois est souvent peu rémunérateur. En outre,la remise en valeur ou la création de truffièrescontribue souvent à la protection contre les incen-dies, à la mise en valeur paysagère et à la diver-sité des milieux. Actuellement, les syndicats detrufficulteurs et leur fédération régionale mettenten œuvre un important programme de planta-tion d’arbres truffiers.Les champignons sont présents dans de nom-breuses forêts du Languedoc-Roussillon. Ils sontrécoltés, parfois en grande quantité, par desramasseurs et vendus à des collecteurs qui lescommercialisent ensuite pour la restauration.Dans la quasi totalité des cas, leur récolte n’ap-porte aucun revenu aux propriétaires. A l’avenir,ceux-ci devront s’organiser pour que les habi-

tudes changent petit à petit et qu’ils puissentbénéficier du commerce de leurs champignons.

La protectioncontre l’incendie

Parce qu’il est soumis auxinfluences méditerranéennessur la plus grande partie deson territoire, le Languedoc-Roussillon est l’une desrégions françaises les plus

concernées par la protection des forêts contrel’incendie. Ces conditions naturelles sont ampli-fiées par la déprise agricole et l’abandon degrands espaces pastoraux envahis par une végé-tation basse très combustible. Sauf dans certainssecteurs d’altitude exempts de forte sécheresseestivale où les risques d’incendie sont très res-treints, la gestion forestière doit tenir compte dece facteur. Les aménagements de prévention sontétudiés à l’échelle des départements dans lesschémas départementaux d’aménagement desforêts contre l’incendie (SDAFI) et, à l’échelle desmassifs, dans les plans d’aménagement des forêtscontre l’incendie (PAFI ou PIDAF). A l’avenir, lesPlans de protection contre les risques d’incen-die (PPRIF), accompagnés d’une cartographie deszones sensibles, prendront une importance pré-pondérante. La voie qui est actuellement privi-légiée, en dehors des équipements ponctuels(pistes, points d’eau…) est la réalisation de cou-pures de combustibles arborées ou non, culti-vées ou pâturées, permettant de cloisonner lesmassifs forestiers et de canaliser les feux éven-tuels. L’entretien de ces coupures permet souventde maintenir ou de conforter l’installation d’uneexploitation agricole.

Presque toutela région estconcernée parles risquesd’incendie

Les truffes peuventprocurer un revenuélevé aux propriétairesdans des régions où lebois est souvent peurémunérateur.

(1) Définition del’inventaire forestiernational : « Formationvégétale qui,principalement constituéepar des arbres ou arbustesappartenant à desessences forestières,satisfait aux conditionssuivantes :- soit être constituée detiges de circonférence à1,30 mètre égale ousupérieure à 24,5 cm dontle couvert (…) est d’aumoins 10% de la surfacedu sol, soit présenter unedensité à l’hectare d’aumoins 500 jeunes tiges(semis, plants, rejets)vigoureuses et bienréparties ; dans le cas deplantations à grandécartement régulièremententretenues la densité estramenée à 300 sujets àl’hectare,- avoir une surface d’aumoins 5 ares avec unelargeur moyenne d’aumoins 15 mètres,- ne pas avoiressentiellement unefonction de protection oud’agrément.N.B. : les vergers autresque les châtaigneraiessont exclus ainsi que lesnoyeraies et les truffièrescultivées (…) ».

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32 DEUXIÈME PARTIE - FORÊTS PRIVÉES ET OBJECTIFS DE LA POLIT IQUE FORESTIÈRE

La préservationdu milieu naturel

Ce rôle de la forêt est pri-mordial en Languedoc-Rous-sillon où il revêt plusieursaspects.La protection des solscontre l’érosion est une cons-tante dans la région qui doitêtre toujours présente àl’esprit du gestionnaire. Lescaractéristiques physiquesdéfavorables (fortes pentes,

sols légers très sensibles à l’érosion comme l’arènegranitique…) dans certains secteurs de piémontet de montagne ont été amplifiées au cours dessiècles précédents par des défrichements intensifs.La surface reboisée depuis la fin du 19ème siècledans le cadre de la restauration des terrains enmontagne (75% de la surface des forêts doma-niales) en est le témoin comme les classementsen forêt de protection dans les Hautes-Cévennes,en Pays de Sault, en Conflent...La prévention des crues est également depremière importance dans cette région soumiseà de fortes précipitations sur un laps de tempstrès court. Les phénomènes naturels sont ampli-fiés par le manque d’entretien des cours d’eauet des rives ou par des aménagements (notam-ment dans les villes) qui ont tendance à aug-menter la vitesse de l’eau. Les crues font la unedes journaux presque chaque année et certainesinondations exceptionnelles ont marqué lamémoire collective. La plus récente est celle denovembre 1999 qui a durement touché l’Aude,l’Hérault et les Pyrénées-Orientales. Une gestion

adéquate des ripisylves peut, dans certains cas,participer à la prévention de ces phénomènes.La protection des habitats et des espècesvégétales et animales inféodées aux forêts estimportante car le Languedoc-Roussillon est unerégion très riche écologiquement, couverte à lafois par les domaines biogéographiques alpin(Pyrénées), atlantique (ouest audois), continen-tal (Lozère) et bien sûr méditerranéen. Grâce àces différentes influences, les habitats et lesespèces sont divers et nombreux. Les échangesentre les organismes chargés de leur protectionet les gestionnaires forestiers doivent devenir habi-tuels pour que ces derniers soient correctementinformés de la présence de telle espèce ou detel milieu à préserver. De nombreuses étudesdoivent également être menées pour connaîtreles comportements des différentes espèces et lesmodes de gestion qui leur sont favorables.

Le rôle social de la forêtA part les aspects évoquésplus haut de maintien desemplois dans les entreprisesd’exploitation et de trans-formation, de maintien oud’installation d’exploitationsagricoles, les forêts privées duL a n g u e d o c - R o u s s i l l o npeuvent avoir un véritablerôle social à jouer, notam-ment pour la détente des

populations citadines et pour le développementde la pluriactivité dans les secteurs de piémontet de montagne.Le Languedoc-Roussillon est la troisième régiontouristique de France avec 14 millions de visi-teurs chaque année, surtout sur le littoral mais

Les forêtsprivées sontappelées àjouer un rôlesocialimportantaussi bien surle littoral quedans l’arrièrepays

Le Languedoc-Roussillon esttrès concernépar lesdifférentsaspects querevêt lapréservationdu milieunaturel

De grands espacessont envahis par

une végétation bassetrès combustible.

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aussi dans l’arrière pays. Par ailleurs, toutes lesprévisions convergent pour prédire une très forteaugmentation de la démographie au cours des10 prochaines années due à un afflux de popu-lation qui viendrait s’installer autour des villes,grossissant et agrandissant les couronnes périur-baines, notamment dans l’Hérault. Déjà par-courue par les chasseurs et les chercheurs dechampignons, il est donc vraisemblable que lesforêts privées et leurs propriétaires devronts’adapter dans un futur proche à une fréquen-tation plus ou moins importante de promeneursen quête de détente. Les possibilités de contrac-tualisation entre les propriétaires et les collecti-vités pour l’ouverture des forêts au publicdoivent pouvoir permettre la réalisation d’amé-nagements conciliant l’accueil et les autresobjectifs de gestion.Dans les secteurs de piémont et de montagne,le maintien des exploitants agricoles est souventfonction des possibilités de diversification maisaussi de pluriactivité. Dans ce cadre, la forêt joue

un rôle qui pourrait devenir plus important àl’avenir, en fournissant pendant une partie del’année un complément d’activité aux agricul-teurs ou aux éleveurs, soit dans leur propre pro-priété dont une partie peut être boisée, soit chezd’autres propriétaires. Il peut s’agir de travauxde sylviculture (plantations, dégagements, éla-gages…) ou de travaux d’exploitation (le plussouvent de bois de chauffage). Cette pluriacti-vité concerne avant tout les exploitants agrico-les mais elle peut aussi intéresser des personnesexerçant une activité saisonnière (guides de mon-tagne, salariés des stations de ski…). A la condi-tion que ces personnes soient formées aux travauxforestiers, la forêt peut leur fournir des ressour-ces économiques complémentaires leur per-mettant de vivre à l’année dans l’arrière pays.Compte tenu des nouvelles politiques agricoleet forestière, les possibilités de financement serontvraisemblablement élargies, notamment poursoutenir l’activité en forêt.

Les forêts sont de plusen plus fréquentéespar des promeneursen quête de détente.

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Les taillisLes taillis sont des peuple-ments composés de brinsissus de rejets de souches.Dans les forêts privées duLanguedoc-Roussillon, laplupart des peuplementsfeuillus sont des taillis aussibien dans les secteurs médi-

terranéens (chêne vert, chêne pubescent), queplus haut dans l’arrière pays (châtaignier) et enaltitude (hêtre). Ces peuplements ont toujoursété voués à la production de bois-énergie pour

le fonctionnement des industries (four à chaux,forges, verreries...), puis de charbon de bois oude bois de chauffage. Les taillis de châtaignierde l’ouest de la région, après avoir eux aussi ali-menté les forges, ont ensuite fourni la matièrepremière pour la tonnellerie.Les traitements applicables dans ces peuplementssont :LE TRAITEMENT RÉGULIER

- Appelé traitement en « taillis simple », il portebien son nom puisqu’il consiste à exploiterrégulièrement (autrefois tous les 15 à 30 ans,

Le taillis simpleporte bienson nom : unecoupe à blancréaliséerégulièrementsuffit

D’une manière

générale,

la sylviculture

pratiquée dans

les peuplements

est différente

selon qu’ils ont

pour origine

des graines ou

des rejets

(notion de régime)

et selon qu’ils

sont composés

d’arbres de

caractéristiques

(âge et

dimensions)

voisines ou

très différentes

(notion de

traitement).

Généralités sur les régimeset les traitements sylvicoles

Dans un taillis simple,tous les brins

ont le même âge.

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aujourd’hui tous les 30 à 60 ans selon les essen-ces, la vitesse de croissance et les dimensions dési-rées) tous les brins présents dans la parcelle. Cettecoupe unique est la « coupe de taillis ». Lessouches rejettent ensuite pour reformer le peu-plement. Tous les brins qui le composent ontdonc exactement le même âge. Aucune inter-vention n’est réalisée avant la prochaine coupede taillis, sauf dans le cas du châtaignier déve-loppé ci-après. L’allongement de la périodicitéactuelle des coupes de taillis par rapport auxexploitations traditionnelles est dû bien sûr auxchangements des conditions économiques maisaussi à l’apparition de la tronçonneuse qui permetde couper des arbres plus gros sans déployer plusd’efforts. Par ailleurs, la production maximale deschênes méditerranéens intervenant vers 60 ans,le sylviculteur n’a pas intérêt à les exploiter troptôt.

- Le cas particulier destaillis de châtaignier dequalité(1) (traitement en« amélioration de taillis ») :ce type de traitement a pourbut d’améliorer un taillispour pouvoir produire dubois d’œuvre. Il est recom-mandé dans les conditionssuivantes : • stations (sol, climat, re-

lief…) favorables à la pro-duction de châtaignier,

• châtaigneraies qui comptent peu de roulure(bien que cette caractéristique soit difficile àconnaître) et peu de chancre.

Il faut savoir que l’on prend un risque sur la qualitéde la production finale puisque la roulure peutaffecter le bois et que le chancre peut attaquerles arbres.Les interventions consistent :• pour les taillis jeunes (moins de 20 ans), en un

dépressage (ou une éclaircie) conservant de2 à 5 brins par cépée selon la densité de l’en-souchement initial, et des brins de franc-pied(pour assurer un renouvellement des souchesà l’avenir),

• pour les taillis plus âgés (plus de 20 ans), enune coupe à blanc suivie, dans un délai de7 à 12 ans selon la vitesse de croissance, d’undépressage intensif (ou d’une éclaircie) conser-vant de 2 à 5 rejets par cépée selon la densitéde l’ensouchement initial, et des brins de franc-pied (pour assurer un renouvellement dessouches à l’avenir).

La réalisation d’un dépressage (ou une éclaircie)avant 20 ans permet de produire, à terme, aumoins des petits sciages. Pour la production debois de plus grosses dimensions, au moins uneéclaircie supplémentaire est nécessaire.

LE TRAITEMENT IRRÉGULIER

Le véritable traitement irré-gulier est le traitement en« taillis fureté ». Il consiste àexploiter régulièrement unepartie seulement (la moitié leplus souvent) des brins pré-sents dans la parcelle. Ceuxqui restent sur pied serontexploités lors de la prochainecoupe. Cette interventionest la « coupe de furetage ».Les souches rejettent ensuitepour reformer un peuple-ment complet. Celui-ci estdonc composé de brins

d’âges différents. Le volume prélevé lors d’unecoupe de furetage est moins important que lorsd’une coupe de taillis mais, dans un taillis fureté,les exploitations ont lieu plus souvent. EnLanguedoc-Roussillon, ce traitement n’est appli-qué traditionnellement que dans les taillis dechêne vert de certains secteurs, surtout dans lesPyrénées-Orientales. Il consiste en fait à prélevertous les gros brins.Depuis quelques années, les organismes dedéveloppement testent un autre type de traite-ment, notamment dans les taillis de chênes vertet pubescent, dit « éclaircie de taillis ». Il consisteà passer en coupe tous les 15 à 30 ans pour exploi-ter au maximum la moitié des brins, ceux-ci étantchoisis parmi les moins vigoureux au profit desplus beaux. Le peuplement sera peu à peuconverti en futaie sur souche. Ce type d’inter-vention qui n’est pas rentable économiquementpeut être réalisé surtout si le propriétaire a desobjectifs autres que la production de bois :protection des sols, préservation du paysage,sylvopastoralisme... Il est important de donnerdans les documents de gestion un indicateurquant à l’intensité de l’intervention envisagée :cet indicateur peut être soit la proportion de tigesexploitée (au maximum 1 tige sur 2), soit la pro-portion du volume exploité en pourcentage duvolume sur pied (au maximum 30% du volume),soit enfin le nombre de brins restant sur pied aprèsla coupe (au minimum 600 brins à l’hectare soitun arbre tous les 4 mètres). Quand le couvert n’estpas complet, on évite de pratiquer ce traitement.

De véritablestraitementsirréguliersne sontpratiquementjamaisappliquésdans les taillis.En revanche,une nouvelleméthode està développer :« l’éclaircie detaillis »Les taillis

de châtaignierde qualitépeuvent êtreamélioréssous certainesconditionspourproduiredu boisd’œuvre

(1) La croissance et la vigueurd’un taillis de châtaignier sontjugées suffisantes pour qu’il soittraité en « taillis amélioré » ouconverti en futaie si, à un âgedonné, la hauteur des brinsdominants est au moins celleindiqué dans le tableau ci-contre.

Age Hauteur

6 ans 5 mètres 1/2

7 ans 6 mètres10 ans 8 mètres12 ans 9 mètres14 ans 10 mètres16 ans 11 mètres20 ans 12 mètres 1/2

25 ans 14 mètres

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LE TRAITEMENT

EN CONVERSION

Ce type de traitement apour but de convertir untaillis en futaie pour pouvoirproduire du bois d’œuvre. Iln’est applicable que dans lesconditions suivantes :

• les essences en place doivent être adaptées àla station et capables de produire du boisd’œuvre commercialisable,

• le taillis doit être composé de brins de qualité,droits, hauts, élancés avec un houppier déve-loppé et bien équilibré (au moins 50 brins debonne qualité à l’hectare),

• les brins ne doivent pas être trop âgés pouravoir la capacité de réagir aux interventions(moins de 60 ans pour les hêtre et chêne rouvre,et moins de 30 ans pour les feuillus précieux).

Les interventions de conversion consistent :- Dans les taillis de hêtre, de chêne et defeuillus précieux :• si la densité de baliveaux est suffisante (au moins

100/ha), en un balivage intensif réservant cesbaliveaux et des tiges de bourrage pour arriverà un total minimum de 500 à 700 arbres (pluscouramment 800 à 1100) conservés à l’hec-tare,

• si les baliveaux sont jeunes ou si leur densitéest faible (entre 50/ha et 100/ha), en un« détourage » (éclaircie forte localisée autourdes seuls baliveaux).

Sitôt après l’exploitation qui suit le balivage inten-sif, les brins étant bien individualisés, le peuple-ment a l’aspect d’une jeune futaie. On parle alorsde « futaie sur souche ». Par la suite, on traitece peuplement comme une futaie.- Dans les taillis de châtaignier de qualité(1),on peut également envisager une conversion enfutaie régulière pour produire, à terme, desgrumes de 40 à 50 cm de diamètre à 40-60 ans.

Ce traitement n’est pas traditionnel dans larégion : c’est pourquoi les techniques permet-tant d’atteindre cet objectif sont à l’étude. Onrégénère naturellement la châtaigneraie si pos-sible sur semis acquis. Les jeunes semis naturels,doivent être dégagés de la concurrence, notam-ment des rejets de souche. Les interventionssuivantes seront les travaux et les coupes tradi-tionnels de futaie régulière.Au cours des interventions de conversion réali-sées dans les taillis, on pourra avantageusementfavoriser les semis naturels d’essences intéres-santes, feuillues ou résineuses (en particulier sapinpectiné et hêtre), partout où ils sont présents.Ceci permettra d’obtenir des peuplementsmélangés de feuillus et de résineux.- Dans les taillis pauvres en arbres de qualitéou sur station moins riche, quand la conversionn’est pas possible, une autre voie expérimentaleest actuellement à l’étude : l’enrichissement dutaillis. Elle consisterait à réaliser une plantation àgrands espacements :• sur toute la parcelle, après coupe à blanc, les

rejets de souche formant un accompagnement.On se dirigera ainsi vers une futaie régulière,

• dans des trouées existant dans le peuplement,celles-ci devant être assez importantes (aumoins 40 ares). On se dirigera de cette façonvers une futaie irrégulière.

Le repérage des plants au départ est indispensa-ble, par exemple par la pose de gaines de pro-tection. Ces dernières sont actuellement enexpérimentation. Elles présenteraient l’avantaged’accélérer la croissance juvénile de certaines essen-ces mais on n’a aucune certitude sur l’avenir desplants protégés. Enfin le suivi (dégagements, taillesde formation) est impératif, aussi bien pour lesplants introduits que pour les semis naturels d’es-sences intéressantes (chêne, hêtre, feuillus précieux)qui pourront ainsi être favorisés.

Les beauxtaillis de hêtreet de feuillusprécieuxméritent d’êtreconvertis enfutaie

Sitôt aprèsl’exploitation

qui suitle balivage intensif,

le peuplementa l’aspect

d’une jeune futaie.

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

LA TRANSFORMATION

Elle a pour but de transfor-mer un taillis, c’est à dire del’exploiter pour reboiser arti-ficiellement, la plupart dutemps avec une autreessence. Ceci est justifiésurtout si le propriétaire sou-haite absolument changerd’essence ou si une conver-

sion n’est pas envisageable (essence en place nonadaptée à la station ou incapable de produiredu bois d’œuvre commercialisable, brins présentsdans la parcelle de mauvaise qualité, trop âgésou en trop petit nombre). Dans ce cas, il fauttout de même s’assurer que les potentialités dela station sont suffisantes pour pouvoir espérerproduire du bois d’œuvre avec une autreessence.

Les futaiesLes futaies sont des peuple-ments composés d’arbresissus de graines. (Tous lespeuplements résineux sontdonc des futaies.) Ces peu-plements produisent despetits bois (bois de chauffage,

d’industrie ou de trituration) utilisés le plussouvent pour la fabrication de pâte à papier oude panneaux de particules, et des gros bois (boisd’œuvre) utilisés le plus souvent en sciage pourla fabrication de charpentes et de menuiseries, ouen déroulage pour la fabrication d’emballages.Les traitements applicables dans ces peuplementssont :LE TRAITEMENT RÉGULIER

C’est le traitement en « futaie régulière ». L’ob-jectif recherché à terme est la production de boisd’œuvre de qualité. Une futaie régulière est issued’une plantation artificielle ou de semis naturelsd’âges très voisins. Tous les arbres y ont donc lemême âge (ou presque) et sont de hauteur trèsvoisine. Dans la conduite de ces peuplements,on a l’habitude de distinguer :

1. Une phase de régénéra-tion qui comprend la miseen régénération du peuple-ment à renouveller et lestravaux nécessaires à l’ins-tallation du nouveau.La régénération naturelleLe principe est d’obtenir dessemis à partir des arbres

adultes qui constituent le peuplement à renou-veler. Ceux-ci doivent donc être de bonne qualité,bien adaptés à la station et capables de produiredu bois d’œuvre. Les interventions consistent : - en une forte mise en lumière du sol par l’ex-ploitation d’au moins la moitié des arbres enprenant soin de laisser les plus beaux semencierssur pied (coupe dite « d’ensemencement »).

Cette coupe doit s’accompagner d’un nettoyagecomplet de tout le sous-bois et éventuellement,quand c’est possible, d’un griffage grossier dusol de la parcelle pour faciliter la germination desgraines,- en la mise en lumière des semis au fur et àmesure qu’ils apparaissent, par une ou deuxcoupes dites « secondaires »,- en l’exploitation des derniers semenciers quandles semis sont présents sur toute la parcelle parune coupe dite « définitive ».Cette technique est la méthode « par coupes pro-gressives ». La durée qui sépare la coupe d’en-semencement de la coupe définitive peut êtretrès variable selon les objectifs et les contraintesdu propriétaire. Selon la définition de l’Officenational des forêts, elle peut aller jusqu’à la moitiéde l’âge d’exploitabilité du peuplement ! Unevariante, utilisée surtout pour renouveler les peu-plements de pins, consiste à exploiter à blancrégulièrement (tous les 30 mètres environ) desbandes (de largeur égale à une à deux fois lahauteur du peuplement soit 20 à 40 mètres). Cesbandes bien nettoyées se régénèrent grâce auxinterbandes encore boisées. Ces dernières sontensuite renouvelées par coupes progressives.Le propriétaire qui utilise les méthodes de régé-nération naturelle s’expose au risque de ne jamaisobtenir de semis naturels ou de ne les obtenirque très partiellement, en quantité très insuffi-sante pour obtenir plus tard un peuplement.Il risque donc de perdre du temps et de l’argent.C’est pourquoi il est conseillé :- quand c’est possible, de régénérer « sur semisacquis », c’est à dire quand les semis sont déjàprésents sous le peuplement à renouveler. L’ex-ploitation de ce dernier peut alors être réaliséeen une ou deux fois. Dans le cas de peuplementscomposés d’essences dites d’ombre (sapins,hêtre…), la mise en lumière des semis naturelssera obligatoirement réalisée en deux fois,- de surveiller la fructification des arbres et nepas hésiter à avancer ou retarder un peu la miseen régénération d’une parcelle par rapport à cequi était prévu pour profiter d’une année où lesgraines sont abondantes,- de ne jamais s’acharner et ne pas hésiter à régé-nérer artificiellement si les semis n’apparaissentpas rapidement, ou à compléter la régénérationnaturelle par la plantation des secteurs vides desemis. Sauf cas particuliers (sensibilité paysagèredu site, sensibilité des sols à l’érosion parexemple), la régénération d’une parcelle ne doitpas prendre plus de 5 à 10 ans.Nota : une régénération naturelle pouvantéchouer, il faut toujours prévoir l’éventualité d’unreboisement artificiel pour y suppléer. Mais le pluscourant est une réussite partielle de la régéné-ration naturelle : il est donc indispensable deprévoir la mise en place de compléments de régé-nération dans les secteurs où les semis seraientabsents.

La régénérationnaturelleest l’une desméthodesenvisageablesmaisà certainesconditions

L’objectif finald’une futaieest laproduction debois d’œuvrede qualité

Latransformationpeut êtreenvisagéeaprès que lesautressolutions aientété étudiées

(1) Voir page 35.

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38 D E U X I È M E P A R T I E - R É G I M E S E T T R A I T E M E N T S S Y L V I C O L E S

La régénération artificielleElle consiste à introduire desplants, élevés en pépinière,après exploitation du peu-plement à renouveler. L’uti-lisation de cette méthodepeut être souhaitée par lepropriétaire qui peut la pré-férer à la précédente, oumotivée par des raisons syl-vicoles : essence en placenon adaptée à la station ouincapable de produire du

bois d’œuvre de qualité, arbres présents dans laparcelle de mauvaise qualité ou trop âgés. Dansce cas, il faut tout de même s’assurer que lespotentialités de la station sont suffisantes pourpouvoir espérer produire du bois d’œuvre avecune autre essence. Les avantages de la régéné-ration artificielle sur la régénération naturelleconsistent en outre en une amélioration géné-tique des peuplements, par conséquent en uneamélioration de la forme des arbres, de laproduction de bois et de sa qualité. L’utilisationd’organismes génétiquement modifiés estproscrite sauf dans le cas où celle-ci a donné lieuà un débat public qui a conclu favorablement.Les interventions consistent :- en une exploitation de l’ensemble du peuple-ment à renouveler, sauf dans les cas particuliersde plantation sous abri (utilisée notamment pourles sapins) ou de plantation par petits placeaux(utilisée notamment pour les feuillus précieuxpour conserver une ambiance forestière autourdes plants),- en un nettoyage de la parcelle après exploita-tion (rangement des rémanents),

- en un travail du sol « en plein » c’est à diresur toute la surface (sous-solage et labour surterrain plat ou sur faible pente parallèlement auxcourbes de niveau) ou localisé (réalisation depotets travaillés à l’emplacement de chaque plantà la pelle mécanique, à la tarière ou à la piochesur terrain plat, et à la pelle-araignée ou à lapioche sur les versants) pour favoriser la réten-tion en eau du sol et le développement racinairedes plants. Sur versant, la réalisation au bulldozerde bandes terrassées en courbes de niveau està bannir (sauf cas très particuliers) à cause desnombreux problèmes que pose cette technique.Ces derniers sont d’ordre économique (exploi-tation future des bois difficile), esthétique(cicatrice sur les versants) et agronomique(bouleversement du sol en place). Le travailmécanique du sol n’est pas indispensablepartout. Notamment dans le cas de plantationaux étages montagnards et subalpin, la mise enplace des plants peut être réalisée dans des potetstravaillés manuellement,- en la mise en place des plants, en accordantune attention particulière à leur réception et àleur conservation (mise en jauge pour les plantsà racines nues ou maintien à l’abri pour les plantsen godet).Les essences à planter seront choisies en fonc-tion des conditions naturelles (sol et climat) etdes souhaits du propriétaire (voir détail pourchaque région naturelle). Le choix des plants feral’objet d’une attention particulière ainsi que leurprovenance (voir annexe 6).Les travaux liés à la régénérationDès l’apparition des semis naturels ou la mise enplace des plants, certains travaux d’entretien sontindispensables pour la réussite de la régénéra-tion. Il s’agit :

Unerégénérationartificielle doitêtre bienétudiée et lechoix desessences et desprovenancesdes plants doitfaire l’objetd’un soinparticulier

La régénérationartificielle consiste

à introduiredes plants après

exploitationdu peuplement

à renouveler.

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- des dégagements des semis ou des plants contrela végétation qui les concurrence pour la lumière(fougères, ronces, rejets ligneux, etc.) et pour l’a-limentation racinaire (graminées surtout). Selonles cas, on pourra utiliser des moyens manuels,mécaniques ou chimiques. Les dégagements sontrépétés tant que les plants ne dominent pas défi-nitivement la végétation adventice,- de la protection des plants contre le gibier sicelui-ci est en surdensité, ce qui est de plus enplus souvent le cas (surtout pour le chevreuil).La protection peut être périmétrale (pose d’uneclôture haute autour de la parcelle) ou individuelle(pose d’une protection pour chaque plant),- des tailles de formation (surtout sur certainsfeuillus) qui ont pour but de supprimer les doublestêtes et les grosses branches qui remontent versla cime pour obtenir un arbre au tronc uniqueet droit.L’utilisation de pesticides n’est autorisée que dansle cas de produits agréés, appliqués par le pro-priétaire ou des entreprises agréées conformé-ment aux prescriptions de l’agrément. L’usagede fertilisants ou d’amendements peut être utiledans les cas où il a été vérifié que la vitalité dela forêt est perturbée par le manque d’élémentsnutritifs ou par des déséquilibres entre ceux-ciet où il s’avère que les effets positifs de la ferti-lisation ont été objectivement vérifiés. On sait en

particulier que l’apport de potassium à la plan-tation favorise la croissance juvénile des plants. On prendra notamment des précautions dansl’utilisation des pesticides, des fertilisants et desamendements dans les situations suivantes :- sur terre précédemment cultivée où des ferti-lisants et amendements ont pu être utilisés pourles anciennes cultures et peuvent être encore pré-sents dans le sol,- sur les parcelles situées en bordure de coursd’eau où, pour éviter de polluer le cours d’eau,une distance de précaution non traitée serarespectée,- auprès des périmètres de captage de sourcequi devront être rigoureusement respectés,- en milieu karstique : lorsqu’il y a risque de pol-lution directe de la nappe phréatique, les trai-tements seront proscrits.

2. Une phase d’améliora-tion qui commence dès lespremières interventions dedépressage ou d’éclaircie etqui se termine à la mise enrégénération du peuple-ment. Son but est de des-

serrer les arbres petit à petit pour leur permettrede se développer en conservant un bon équili-bre, tout en les sélectionnant sur leurs qualitésextérieures. Les interventions consistent :

Les éclairciessontnécessairespour produiredes arbresde qualité

La première éclairciedoit intervenir tôt. Laplupart du temps, elleest sélective aveccloisonnement.

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- en dépressage, surtout dans les semis obtenuslors d’une régénération naturelle qui, la plupartdu temps, sont beaucoup trop nombreux oudans une plantation qui aurait été réalisée à unedensité trop élevée, ce qui ne se produit prati-quement plus actuellement. Les jeunes arbresse gênent rapidement et une intervention estsouvent nécessaire pour abaisser leur densité. Cedépressage est manuel sauf sur terrain plat oùl’intervention d’un débroussailleur pour réaliserdes couloirs de pénétration est possible. Il estréalisé avant que les arbres aient atteint 5 à6 mètres de haut. Les tiges exploitées ne sontdonc pas commercialisables et sont laissées surla coupe. Cette intervention doit ramener ladensité à celle d’une plantation classique (800à 1 000 arbres à l’hectare),- en éclaircies ou « coupes d’amélioration » quiinterviennent régulièrement dans un peuple-ment. La période qui sépare deux éclaircies est« la rotation ». Elle doit être notée dans les docu-ments de gestion. Elle doit être fixée de tellefaçon que la croissance des arbres ne soit pasralentie (entre 5 et 10 ans pour les résineux etentre 5 et 15 ans pour les feuillus, selon l’es-sence, l’âge et la vitesse de croissance desarbres). La première éclaircie doit intervenir asseztôt (quand la hauteur dominante des arbres seracomprise entre 12 et 15 mètres) pour que lacroissance des jeunes arbres ne soit pas ralen-tie. Les difficultés de commercialisation des boisrendent parfois difficile l’application de cetterègle. En effet la première éclaircie porte sur despetits bois utilisés en trituration et n’apporte pra-tiquement pas de revenu. Le plus souvent, elleest « sélective avec cloisonnement » (un layonest exploité systématiquement tous les 10 à20 mètres pour permettre la sortie des bois etle reste du peuplement est éclairci sélective-ment). Dans les peuplements artificiels, elle peutêtre « systématique » (une ligne sur deux outrois est exploitée). Les éclaircies suivantes sontsélectives et concernent des arbres de plus enplus gros qui ont donc de plus en plus de valeur.Une autre caractéristique des éclaircies qu’il estindispensable d’indiquer dans les documents degestion est le taux de prélèvement en pour-centage du volume ou du nombre de tiges. Lenombre de tiges à l’hectare restant sur piedaprès exploitation de l’éclaircie est égalementune bonne indication permettant de bienvisualiser l’intervention. Enfin, le facteur d’élan-cement(2) du peuplement est un excellent indi-cateur de sa stabilité. Il peut justifier desinterventions plus ou moins dynamiques. Il seraittrès souhaitable que les gestionnaires prennentl’habitude de le calculer ainsi que le facteurd’espacement(3) et de les noter dans les docu-ments de gestion.Un élagage jusqu’à une hauteur de six mètresdes plus beaux arbres (100 à 200 à l’hectare pourles feuillus, 200 à 400 à l’hectare pour les rési-neux) est recommandé pour certaines essences.Il a pour but la production de bois de grandequalité (sans nœud) qui se vendra plus cher. Ilest réalisé en plusieurs passages.

LE TRAITEMENT IRRÉGULIER

C’est le traitement en « futaieirrégulière » qui permet unmélange pied à pied ou parbouquets d’arbres de diffé-rentes classes d’âge dansune même parcelle. Traite-ment traditionnel des sapi-nières du Pays de Sault, lafutaie irrégulière peut êtreappliquée quelle que soitl’essence. Toutefois ce trai-

tement est particulièrement adapté aux peuple-ments composés d’essences qui se régénèrentbien naturellement (hêtraies, sapinières, pessiè-res, peuplements de douglas et de pin à crochets).Une parcelle traitée en futaie irrégulière ne sup-porte pas la fréquentation par les troupeaux quiempêchent le développement des semis natu-rels. Ces peuplements produisent simultanémentdes petits bois, des bois de dimension moyenneet des gros bois. A caractéristiques des peuple-ments égales (hauteur, élancement) et pour lesmêmes conditions de station (sol, exposition),ce traitement semble assurer une meilleure sta-bilité aux peuplements que la futaie régulière.L’intervention unique consiste en un passage en« coupe de jardinage » tous les 8 à 12 ans. Cescoupes ont pour but à la fois l’amélioration, larégénération et la récolte. Elles prélèvent les grosarbres arrivés à maturité (ce qui permet de mettreen lumière les semis existant ou de créer destrouées pour qu’ils apparaissent) et éclaircissentles bouquets d’arbres de dimension moyennepour permettre aux plus beaux de se dévelop-per. Toutefois les parcelles sont rarement homo-gènes et deux peuplements irréguliers peuventêtre très différents l’un de l’autre. Il est doncindispensable de bien caractériser l’interventionen matière de régénération, d’amélioration, derécolte et de structure des peuplements.Le dégagement éventuel des semis naturelscontre la végétation adventice qui peut lesconcurrencer pour la lumière (fougères, ronces...)ou pour l’alimentation racinaire (graminéessurtout) doit être prévu ainsi que la plantationéventuelle de compléments de régénération s’ilapparaît un déficit important de semis naturels.

Pour une gestion correcte en futaie irrégulière,il est indispensable de bien connaître à partir dequel peuplement on va travailler. Il est doncconseillé :• de faire un inventaire des parcelles à exploiter

avant chaque passage en coupe pour savoir,par comparaison avec une norme existante,combien d’arbres exploiter selon leur dimen-sion. En effet, la présence des différentes classesd’âge dans la parcelle repose sur un équilibreprécaire qu’une coupe inadéquate peut briser.Par exemple, il est courant d’observer un déficitd’exploitation dans les gros arbres, ce quientraîne un déficit de régénération car les semisn’ont pas suffisamment de lumière pour sedévelopper. Dans le cas de peuplementsvieillissants, il est indispensable de définir un

La présencede différentesclasses d’âgerepose surun équilibreprécaire qu’ilfaut savoirgérer lors dela coupe dejardinage

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

indicateur montrant l’aptitude des peuplementsà se renouveler (pourcentage de surface ense-mencée, inventaire des perches d’avenir parexemple),

• si l’irrégularité des peuplements n’est pas bienmarquée, notamment si les semis et les jeunesclasses d’âge sont absents ou peu nombreux,une première coupe ayant pour but de des-serrer les arbres et de mettre en lumière lessemis existants ou créer des trouées pour faireapparaître la régénération devra être pratiquée.

Il est également indispensable de bien connaî-tre le peuplement auquel on souhaite arriver. Ilest donc nécessaire de définir sa structure, sasurface terrière et sa composition en essences.

Le taillis sous futaieCité pour mémoire car il n’est pratiquement pasutilisé dans la région (sauf dans certains secteurstrès localisés dans l’Aude), ce régime combinesur la même parcelle un taillis simple et une futaie

irrégulière (de chêne le plus souvent). L’inter-vention unique est une « coupe de taillis sousfutaie » qui intervient régulièrement (tous les 30à 50 ans) et consiste en une « coupe de taillis »dans le taillis, et, dans la futaie, en la réserve dejeunes arbres nommés « baliveaux » (origine duterme « balivage »), l’éclaircie des arbres d’âgemoyen et la récolte des vieux arbres. Utilisé tra-ditionnellement dans toutes les grandes forêtsfeuillues françaises, ce traitement présentaitl’avantage de fournir régulièrement à chaquecoupe du bois de chauffage (coupe de taillis) etdu bois d’œuvre pour la construction (coupe dansla futaie). Mais l’équilibre de ces peuplementsest précaire et ils ont souvent tendance soit à sedégrader en devenant des taillis avec quelquesréserves, soit à prendre naturellement l’aspectd’une futaie. Au 20ème siècle, la plupart de cestaillis sous futaie ont été convertis en futaie régu-lière mais actuellement on aurait plutôt tendance,dans certains cas, à vouloir réhabiliter ce régime.

La futaie irrégulièrepermet un mélangede différentesclasses d’âge dansla même parcelle.

(2) Rapport entre lahauteur d’un arbreexprimée en mètres et sondiamètre à 1,30 mètre dusol exprimé en mètres(coefficient H/D). Pour unpeuplement, c’est lahauteur moyenne et lediamètre moyen qui sontpris en compte. On acoutume de dire que :- si ce rapport est inférieurà 80, le peuplement eststable,- si ce rapport est comprisentre 80 et 100, lepeuplement est instable,- si ce rapport estsupérieur à 100, lepeuplement est trèsinstable.(3) Rapport entrel’espacement moyen entreles arbres exprimé enmètres et la hauteurdominante (moyenne deshauteurs des 100 plusgros arbres à l’hectare)exprimée aussi en mètres.La valeur « normale » dece rapport varie selon lesessences.

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POUR EN SAVOIR PLUS

SUR LA SYLVICULTURE EN GÉNÉRAL : • Précis de sylviculture - L. Lanier - Ecole nationale du génie rural deseaux et des forêts

• Forêt et sylviculture - Tome 1 : Sylviculture appliquée - M. Boudru - Pressesde Gembloux

• Forêt et sylviculture - Tome 2 : Traitement des forêts - M. Boudru - Pressesde Gembloux

• Forêt et sylviculture - Tome 3 : Boisements et reboisements artificiels -M. Boudru - Presses de Gembloux

• Sylviculture - Tome 1 : Principes d’éducation des forêts - J.P. Schütz -Presses romandes

• Sylviculture - Tome 2 : La gestion des forêts irrégulières - J.P. Schütz -Presses romandes

• Vade mecum du forestier - Société forestière de Franche-Comté

• Les terrains boisés, leur mise en valeur - M. Hubert - Institut pour ledéveloppement forestier

• Guide technique du forestier méditerranéen français - Centre du machi-nisme du génie rural des eaux et des forêts

SUR QUELQUES TECHNIQUES SYLVICOLES : • Amélioration des taillis par balivage intensif - M. Hubert - Institut pourle développement forestier

• Cultiver les arbres feuillus pour récolter du bois de qualité - M. Hubert -Institut pour le développement forestier - 1981

• Pour une production de qualité : bien choisir son matériel végétal - Forêt-Entreprise N°38 - Institut pour le développement forestier - 1986

• Elagage et taille de formation des arbres forestiers - M. Hubert, R. Courraud -Institut pour le développement forestier - 1987

• Dépressages et éclaircies des jeunes peuplements - Ecole nationale dugénie rural des eaux et des forêts - 1988

• Réussir la forêt - Contrôle et réception des travaux - Direction de l’espacerural et de la forêt - 1990

• Boiser une terre agricole - Institut pour le développement forestier -1990

• Gestion des futaies irrégulières mélangées - M.S. Duchiron - 1994

• Feuillus précieux : conduite des plantations en ambiance forestière -G. Armand - Institut pour le développement forestier - 1995

• Régénération naturelle ou artificielle : quelques éléments de réflexion -A. Bailly - Informations-Forêt N°499 - Association forêt-cellulose - 1995

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

GénéralitésL’objectif donné à la forêt estdu ressort du propriétaire. Ildoit lui permettre de trouverune juste rémunération. Bienentendu, un propriétaire asouvent plusieurs objectifs.Pour assurer une compatibi-lité entre eux et une cohé-rence dans la gestion, lestraitements et les interventionsdoivent en tenir compte pourque chaque objectif puisse

être atteint. Deux objectifs peuvent être poursui-vis simultanément : par exemple on peut très bienproduire du bois en réalisant des interventions avecun objectif de départ différent. De même, la pro-tection du milieu naturel ou du patrimoine cultu-rel (anciennes terrasses de culture, anciennesbornes, ruines diverses) est souvent prise en compteautomatiquement dans la gestion sans constituerpour autant un objectif particulier. Enfin les objec-tifs du propriétaire ne sont pas toujours purementforestiers mais peuvent être liés à son activité prin-cipale (agriculture, élevage, accueil touristique, etc.).

Le propriétairechoisit, dans lecadre de laloi, le ou lesobjectifs qu’ilassigne à saforêt et lesinterventions àréaliser pourles atteindre

Bien identifier les

objectifs que l’on

donne à sa forêt

pour l’avenir

constitue un

passage obligé

essentiel dans la

gestion. La

détermination de

ces objectifs

entraînera la

conduite d’un

certain nombre

d’interventions

dans les

peuplements. Elle

conditionnera

donc l’aspect de

la forêt dans le

futur.

Les traitementspossibles par objectif

et par peuplement

Le traitement enfutaie régulièrepratiqué dans lespeuplements de pinpermet de produiredu bois d’œuvre.

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Certains objectifs, notamment la production debois, sont difficilement compatibles avec unedensité élevée de gibier qui nuit au renouvelle-ment des peuplements et provoque des dégâtsaux arbres sur pied (frottis, écorçage).Pour une gestion durable des forêts, il est essen-tiel que les propriétaires forestiers puissent dispo-ser d’un réseau de pistes adapté aux objectifset aux fonctions et services qu’elles rendent. Lacréation de ces voies de desserte doit être jus-tifiée sur le plan économique. C’est en partiel’objet des schémas de desserte élaborés pourles massifs forestiers. Leur tracé doit minimiserles impacts sur les écosystèmes (notamment surles biotopes rares, menacés ou en danger recon-nus comme tels dans les documents établis parles autorités publiques) et sur le paysage. Dansle périmètre de certains espaces protégés régle-mentairement, il peut être nécessaire d’étudierla conception de telles voies en liaison avecl’organisme en charge de l’espace protégé.Par ailleurs, il est important de préserver, quandc’est possible, un mélange d’essences, notam-ment entre résineux et feuillus. La diversité desessences est un facteur de bonne santé et devigueur des peuplements mais aussi un élémentimportant pour la diversité biologique dans l’é-cosystème forestier. C’est enfin un critère déter-minant pour la qualité des paysages et, parconséquent, d’intégration locale des forêts. Dèsles premières interventions (dégagements, dépres-sages) mais aussi lors de la réalisation des éclair-cies, le gestionnaire aura tout avantage à prendreen compte ce critère.Les objectifs possibles dans les forêts privées duLanguedoc-Roussillon et les traitements etinterventions qui leur sont associés sont déve-loppés ci-dessous. Ils varieront ensuite selon lespetites régions forestières (voir les orientationspar petites régions). Pour l’objectif « produc-tion de bois », les interventions dans les diffé-rents types de peuplements sont détaillées auchapitre précédent.

La production de boisLE BOIS DE CHAUFFAGE

Cet objectif est envisageablepour tous les taillis situés enzone basse (surtout chênesvert et pubescent) et en alti-tude (surtout hêtre ou mêmechâtaignier de mauvaisequalité). Le traitement prati-

qué peut être le taillis simple ou le traitementpar « éclaircies de taillis » bien que ce derniertraitement soit rarement choisi avec l’objectif deproduire du bois, sauf dans les régions où il esttraditionnel. Il répond plutôt à un objectif pay-sager, sylvopastoral ou de protection des sols.Dans certains départements (Pyrénées-Orientales,Gard), une filière bois-énergie est en cours dedéveloppement. Le principe est l’installation,notamment dans les collectivités, de systèmesde chauffage au bois déchiqueté (copeaux ouplaquettes de bois). Ceci peut procurer des

débouchés à des bois feuillus ou résineux noncommercialisables (châtaignier roulé, petits boisissus de dépressage ou de débroussaillement,bois brûlés...).

LES BOIS DITS « DE SERVICES »Ce terme désigne tous les bois qui sont com-mercialisés en petite quantité, sur des marchéslocaux et pour lesquels il n’existe pas de filièreétablie. Avec le développement des petitesunités de sciage (scies mobiles) permettant latransformation de très petits volumes, cette caté-gorie de bois est appelée à s’étendre. Actuelle-ment, elle concerne surtout les piquets. Cetobjectif est alors envisageable surtout dans lestaillis de châtaignier et de robinier. Le traitementà pratiquer préférentiellement sera le taillissimple, la coupe de taillis intervenant entre 15 et30 ans selon la vitesse de croissance des brins etle diamètre d’exploitabilité désiré.

LE BOIS DE TRITURATION

Ce type de bois est presque toujours un produitintermédiaire dont la récolte conditionne la pro-duction à venir de bois d’œuvre. Sa productionne représente donc quasiment jamais l’objectif dupeuplement. Pourtant, à titre expérimental pourle moment, des plantations sont parfois réaliséesavec l’objectif de produire du bois de trituration.Cet objectif est alors envisageable pour des peu-plements d’essences à croissance rapide (peupliers,eucalyptus) qui pourraient être traités en taillissimple à courte rotation (entre 5 et 10 ans).

LE BOIS D’ŒUVRE

Cet objectif est envisageable :- par amélioration des peu-plements résineux, des futaiesfeuillues, des taillis de hêtre,de chêne sessile, de feuillusprécieux et de châtaignier dequalité,- à long terme, dans les plan-tations résineuses et feuillues,et dans les terrains nus àplanter,- par substitution d’essencedans tous les peuplements,surtout s’ils sont de mauvaisequalité ou non adaptés à lastation.

Les traitements pratiquéspeuvent être :- la conversion en futaie par balivage intensif oupar détourage, souhaitable dans les taillis dehêtre, de chêne sessile et de feuillus précieuxde qualité. Elle peut également être pratiquéepar régénération naturelle de taillis de châtai-gnier de qualité. Enfin, pour les taillis moinsriches, une technique d’enrichissement estactuellement en cours d’expérimentation. Aucours des interventions de conversion, onpourra avantageusement mettre en lumière lessemis d’essences nobles (feuillus précieux, enmontagne sapin pectiné) partout où ils sont pré-sents. Ceci permettra d’obtenir des peuplementsd’essences diverses mélangées,

La productionde boisd’œuvre estun objectif àlong termeque l’on peutatteindre paraméliorationdespeuplementsde qualitéou partransformationdespeuplementsmédiocres

La productionde bois dechauffage peutconstituerl’objectifprincipal d’untaillis

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- le « taillis amélioré » par dépressage et éclair-cies des taillis de châtaignier de qualité, dans desconditions bien précises. L’âge et le diamètre d’ex-ploitabilité dépendront de la vitesse de croissancedes arbres et des objectifs du propriétaire. Il estpourtant conseillé de ne pas amener les arbresà un âge trop avancé (au-delà de 50 ans) car lesrisques sanitaires et de roulure augmentent avecles années,

- la futaie régulière dans lespeuplements naturels feuillus(hêtre, chênes, feuillus pré-cieux surtout) ou résineux(pin pignon, pin d’Alep, pinsylvestre, sapin pectiné, pinà crochets) et dans les peu-plements artificiels (douglas,épicéas, sapins, pins...). L’âgeet le diamètre d’exploitabi-lité dépendront de l’essence,de la vitesse de croissancedes arbres et des souhaits du

propriétaire. La régénération sera soit naturelle(par coupes progressives ou par bandes pour lespins), soit artificielle. Dans les jeunes peuplementsnaturels denses feuillus ou résineux, d’unehauteur moyenne inférieure à 6 mètres, on réali-sera avantageusement un dépressage vigoureuxqui pourrait permettre par la suite de réaliser unepremière éclaircie plus intéressante sur le planfinancier. Les autres interventions d’amélioration(éclaircies et élagages) seront menées de tellefaçon que la croissance des arbres ne soit pascompromise. Le facteur d’élancement, indicateurde la stabilité des peuplements, pourra êtreavantageusement pris en compte ainsi que lefacteur d’espacement dans les prévisions d’in-tensité et de rotation des éclaircies. Les jeunespeuplements artificiels (plantations résineusesou feuillues) bénéficieront des entretiens

indispensables (dégagements, protection contrele gibier, tailles de formation),- la futaie irrégulière, applicable quelle que soitl’essence mais plus particulièrement adaptée auxpeuplements composés d’essences se régénérantbien naturellement (hêtre, sapins, douglas,épicéa commun, pin à crochets). Il faut noter queles parcelles traitées en futaie irrégulière com-portent en permanence des zones en régénéra-tion. Elles ne souffrent donc pas la fréquentationdes troupeaux. Le diamètre d’exploitabilitédépendra de l’essence, de la vitesse de croissancedes arbres et des objectifs du propriétaire.

La protectioncontre l’incendie

Cet objectif sera pris enconsidération partout maisplus particulièrement dansles zones dites « à hautrisque », qui correspondenten fait aux secteurs de gar-rigues et de basses monta-gnes qui cumulent leshandicaps :

- un climat méditerranéen avec de longues pério-des de sécheresse et des vents forts,- de vastes espaces délaissés par l’agriculture etl’élevage depuis le début du siècle, et envahisd’une végétation basse hautement combustibleprésentant le maximum de risques pour le départd’un feu et pour sa transmission aux peuplementsforestiers.

Les interventions doivent être pensées dans lecadre d’un aménagement global des massifs enliaison avec les services forestiers et les sapeurs-pompiers, et doivent être réalisées à desendroits stratégiques. Les grandes lignes en sontdéfinies dans les schémas départementaux

Aménager lesforêts et leursabords pourprotégerglobalementles massifsboisés contrel’incendie

En futaierégulière, laproduction debois d’œuvrede qualité estconditionnéepar laréalisationjudicieuse desinterventionsen tempset en heure

Pour prévenirles incendies,la parcelledoit faire l’objetd’une véritablegestion sylvopastorale.

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d’aménagement des forêts contre l’incendie(SDAFI), les plans d’aménagement des forêtscontre l’incendie (PAFI ou PIDAF) du massif et, àl’avenir, dans les Plans de protection contre lesrisques d’incendie de forêt (PPRIF). Elles peuventporter sur des peuplements forestiers ou sur desterrains situés en bordure des peuplements. Leprincipe est de contrôler la végétation basse dansles secteurs stratégiques pour limiter les risquesde propagation du feu. C’est pourquoi la plupartdes interventions sont à coupler le plus souventavec le pastoralisme ou l’agriculture.Dans les peuplements forestiers, il est possiblede réaliser une éclaircie légère ayant pour objec-tif principal de supprimer les petits brins (« remon-ter le couvert »). Cette éclaircie peut être suivied’un élagage des brins restant sur pied, et de pâtu-rage en sous-bois pour éviter un développementimportant de la végétation basse. L’expériencemontre que ce développement est difficile àcontrôler. Pour obtenir le meilleur résultat, la par-celle doit donc faire l’objet d’une véritablegestion sylvopastorale. Le débroussaillementmécanique de la parcelle (si le relief le permet)est souvent inévitable au bout de quelques années.Si le couvert est clair et le sous-bois trèsembroussaillé, il est conseillé, quand le relief lepermet, de réaliser un débroussaillement méca-nique avant de faire pâturer la parcelle. Si cetteintervention préalable n’est pas réalisable, il estpossible de faire passer des animaux lourds(bovins ou équins) pour entamer un débrous-saillement progressif.En bordure des peuplements forestiers, pourconstituer une protection, les parcelles non boiséesconstituées de landes pourront être aménagées.Le principe est ici aussi de contrôler la végétationbasse pour éviter qu’un feu parte en bordure deforêts et pour diminuer l’intensité d’un éventuelincendie qui se dirigerait vers les parcelles boisées.

Pour arriver à un bon résultat, le meilleur moyenest de vouer les terrains à une activité agricole :élevage bien sûr mais aussi verger, vigne, etc.D’autres aménagements sont réalisables (instal-lation de points d’eau, création de pistes de pro-tection contre l’incendie). Tout projet de ce typedoit faire l’objet d’une concertation avecl’Administration car ces aménagements sontréfléchis à l’échelle des massifs dans les PAFI,PIDAF ou, à l’avenir, dans les PPRIF.Dans le domaine de la réglementation, une bonnefaçon de protéger les massifs forestiers contre l’in-cendie est d’interdire l’accès des secteurs à risquesau cours des périodes critiques.

Les aménagementsagroforestiers

LES AMÉNAGEMENTS

SYLVOPASTORAUX

Cet objectif est envisageabledans tous les types de peu-plement (sauf en futaieirrégulière en raison de lapermanence des zones enrégénération), en dehorsdes phases de régénérationpendant lesquelles l’avenirdes arbres peut être com-promis par la présenced’animaux. Ceux-ci peuvent

en effet piétiner les jeunes arbres, les casser ouconsommer leurs jeunes pousses et leurs feuillestant qu’elles ne sont pas hors d’atteinte. C’estd’ailleurs pourquoi il existe une réglementationstricte quant au pâturage des animaux en forêt.Selon les régions, cet objectif peut être associéà l’objectif de protection contre les incendies(par exemple dans les peuplements de chênesméditerranéens). Il peut aussi constituer un objec-tif prioritaire de gestion pour les propriétés

Lesaménagementsmixtes,associationétroite entreles activitésagricoles etsylvicoles,doivent êtrebien étudiéstechniquement

Le sylvopastoralismeest envisageablepour les éleveurs

dont les troupeauxmanquent de parcours,à condition de protéger

les jeunes arbres.

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appartenant ou louées à des éleveurs qui man-quent de parcours pour leurs troupeaux quandelles comportent des parcelles qui se sontboisées naturellement à la suite d’une diminu-tion de la pression humaine (par exemple dansles peuplements de pin sylvestre de Margerideou dans les jeunes frênaies du Vallespir). Le prin-cipe est de concilier les deux objectifs, sylvicoleet pastoral :- en réalisant une éclaircie des peuplements fores-tiers, plus forte qu’une intervention classique,suivie d’une mise en tas ou d’un broyage desrémanents d’exploitation, pour permettre unretour des herbacées sur le sol mis en lumièreet, par conséquent, le pâturage des troupeauxsous les arbres,- en adaptant et contrôlant la pression pastorale.Mais il ne s’agit pas simplement de faire pâturerdes animaux en forêt. La gestion sylvopastoraledoit être réfléchie, dans le double cadre de l’é-leveur (place de la forêt dans l’utilisation globaledes parcours et dans le calendrier de pâturage)et du propriétaire forestier (cohérence avecl’aménagement global de la propriété). Uneréflexion devra aussi porter sur les aménagementspastoraux à réaliser (pose de clôture, sursemis)et sur la charge d’animaux à faire pâturer pourassurer la pérennité de la ressource sans nuire àl’avenir des arbres.Des aménagements de ce type existent mais nosconnaissances techniques doivent être appro-fondies par le suivi pastoral et forestier de parcellesexpérimentales. A priori, le sylvopastoralisme pré-sente des avantages paysagers et pour la diver-sité biologique car il permet d’obtenir desmélanges d’espèces et une alternance entrecouvert dense et couvert clair.

L’AGROFORESTERIE

Cet objectif peut intéresser des agriculteurs oudes propriétaires de terres actuellement cultivées.

Il ne concerne pas la mise en valeur de parcel-les déjà boisées. Ces nouvelles techniques, expé-rimentées en France depuis quelques années,consistent à associer très étroitement sur unemême parcelle les arbres et les cultures. Elles sontétudiées pour émettre des propositions alterna-tives à la déprise agricole ou à la mise en jachère,mais elles constituent aussi un système écono-mique de production garantissant une pérennitédes milieux que l’on peut qualifier de gestiondurable. Des aménagements de ce type doiventêtre étudiés de façon approfondie avec l’exploi-tant agricole. Là encore nos connaissancesdoivent être complétées par le suivi agricole etforestier des parcelles de référence.

LE CAS PARTICULIER DES BOISEMENTS LINÉAIRES

Cet objectif concerne tous les alignementsd’arbres qui bordent, dans certaines régionsnaturelles, les parcelles agricoles. Ils prennentdifférents aspects. En Roussillon, il peut s’agird’une ligne de chêne pubescent, de platane, depeuplier ou de pin souvent âgés mais aussi,comme dans les Costières, de haies de cyprèsqui forment un véritable mur autour des vergers.En Aubrac, on trouve aussi des bandes boiséesconstituées de plusieurs lignes de résineux.Le but de ces boisements linéaires est toujoursla protection des cultures ou, en pays d’élevage,des troupeaux contre le vent et le froid. Ils four-nissaient souvent du bois de chauffage et, danscertains cas, des petits fruits. Leur utilité enmatière de régulation du régime des eaux et depréservation de la faune n’est plus à démontrer.Or, force est de constater qu’ils sont souvent àl’abandon. Les arbres sont âgés, leur état sani-taire est souvent médiocre, certains cassent àcause du vent ou de la neige…Des interventions pour la remise en état de cesboisements linéaires peuvent être pratiquées. Ellespeuvent consister :

En Aubrac, on trouvedes bandes boiséescomposées deplusieurs lignesde résineux : undépressage estsouvent nécessaire.

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- dans les bandes boisées, en un dépressage réaliséentre 10 et 20 ans suivi d’une éclaircie entre 20 et30 ans. Des regarnis ou enrichissements doiventêtre réalisés, notamment lorsque les bandesboisées comptent trop de vides qui les rendentmoins efficaces. Les clôtures doivent être entre-tenues ou rétablies si elles sont en trop mauvaisétat,- dans les alignements et les haies qui comptentencore suffisamment d’arbres jeunes ou vigou-reux, en une éclaircie prélevant les arbresdominés, âgés ou dépérissants. Comme dans lesbandes boisées, des regarnis sont parfois néces-saires pour combler des vides trop importants,- dans les alignements et les haies où la majo-rité des arbres sont vieux ou dépérissants, en laplantation d’une nouvelle ligne. La plantation estréalisée sur paillage, avec un arbre de haut jettous les 6 mètres environ pour assurer une pro-tection haute, à base d’arbustes et d’espèces buis-sonnantes installés tous les mètres pour laprotection basse. En pays d’élevage, une clôturesera posée à 1,50 mètre ou 2 mètres de l’ali-gnement pour éviter que les animaux viennentse frotter aux arbres et les casser en tirant sur lesbranches.

La préservationdu milieu naturel

Dans les espaces protégésréglementairement, certainsobjectifs de préservation dumilieu naturel sont à prendreobligatoirement en considé-ration selon l’objet de ceslégislations et le motif duclassement de chacun de ces

espaces (voir chapitre suivant). Ces objectifs sontenvisageables partout ailleurs et dans tous les peu-plements, surtout s’il y a risques de dégradation

en raison de la fragilité de certains éléments dumilieu (crues, menaces pour des espèces végé-tales ou animales protégées, sensibilité paysagère,etc.), et plus particulièrement en montagne(érosion des sols, avalanches ou éboulements).Les aménagements pourront alors être réalisésen liaison avec les services compétents (Restau-ration des terrains en montagne, Directionrégionale de l’environnement, Direction dépar-tementale de l’agriculture et de la forêt pour lesforêts classés en « forêt de protection », etc.),en recherchant une gestion contractuelle avecl’organisme en charge de la protection.Pour la protection des sols et la lutte contrel’érosion, les éboulements et avalanches, leprincipe est de ne pas découvrir complètementle sol. A ce titre on préférera donc les traitementsirréguliers qui n’imposent pas une mise à nupériodique des parcelles (« éclaircie de taillis »et futaie irrégulière) ou, en cas de traitementrégulier, des méthodes de régénération très pro-gressives ou sur de petites surfaces.Pour la protection contre les crues, le principeest de ne pas laisser dans le lit du cours d’eauou à sa proximité immédiate (moins d’1 mètre)des bois morts ou dépérissants, ou de gros arbrespouvant casser facilement (aulne, peuplier).Ceci permet d’éviter la formation, en cas de crue,de barrages végétaux dont la rupture provoqueune vague dévastatrice. Les interventions vise-ront donc à exploiter les bois morts ou dépéris-sants, les gros arbres âgés et tous ceux qui setrouvent dans le lit du cours d’eau ou à moinsd’un mètre de celui-ci. Les jeunes arbres et rejetsde souche seront préservés ainsi que les feuillusprécieux qui peuvent produire des bois intéres-sants économiquement. Si l’on est dans l’obli-gation de laisser les bois sur la berge, on lesdébitera en petite longueur.

La préservationdu milieunaturel doittoujoursêtre prise encompte à desdegrés divers

La préservation dupaysage est aussi une

question d’échelle :éviter les coupes rasesde faible superficie sur

un versant étendu.

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L’entretien des ripisylves est également favo-rable à la qualité des eaux et à la préservationdes espèces qui sont inféodées au cours d’eau(Desman des Pyrénées, loutre, écrevisse, poissonsdivers, etc.). En effet, leur présence est souventcompromise par la surabondance de bois endécomposition dans l’eau, par les embâcles etpar l’ombre au niveau de l’eau due à un couvertarboré trop dense.En général, la préservation des espècesanimales et végétales rares ou protégées entraî-nera des interventions différentes selon les besoinsde chacune des espèces. La gestion est alors àétudier au cas par cas en liaison et contractuel-lement avec les organismes concernés.Pour la préservation des habitats prioritaires(au sens de la directive « Habitats»), des recom-mandations de gestion figurent ou figurerontdans différents documents (cahiers d’habitats,documents d’objectifs des sites du réseau Natura2000…). Ces recommandations seront appliquéesdans le cadre de contrats pérennes pour la pré-servation des habitats.Pour la préservation des paysages, l’essentielest de prendre, lors de la réalisation d’interven-tions sylvicoles, des précautions pour éviter quel’œil d’un observateur extérieur soit choqué. Cesprécautions consistent principalement à :• respecter l’échelle du paysage concerné :

éviter les coupes à blanc de taille trop impor-tante par rapport au massif mais éviter aussiles coupes rases de trop faible superficie dansun peuplement très étendu et bien en vue,

• respecter les lignes dominantes du paysage :par exemple, éviter les coupes aux formes géo-métriques et préférer des limites qui épousentla topographie du terrain (parallèles auxcourbes de niveau, aux crêtes, etc.). De même,sur un versant, éviter si possible les coupes quiforment des bandes dans le sens de la pente,

• respecter l’harmonie du paysage en évitant cequi peut représenter une rupture brutale entrela partie exploitée et les peuplements voisinsrestés sur pied. Toutes les lisières entre les par-celles exploitées et des peuplements adultesseront traitées de façon progressive sur unebande d’au moins dix mètres de large. A l’in-térieur de cette bande, on réalisera une simpleéclaircie du peuplement,

• éviter, par souci d’esthétique, que les rémanentsd’exploitation soient disposés en andains paral-lèles bien que cette technique reste accepta-ble en deçà d’une certaine pente si la mise enandains est bien réalisée. Deux autres solutionsexistent : le broyage (difficile à réaliser dès quele relief est accidenté et le versant rocheux) etle démontage des houppiers suivi d’un épar-pillement sur le parterre de coupe. Ces tech-niques entraînent des surcoûts importants etne peuvent être envisagées raisonnablementqu’au cas où elles seraient financées,

• éviter la création de plaies importantes dans lepaysage par la réalisation sans méthode deroutes forestières accessibles aux camions ou depistes de débardage. Ces dernières sontindispensables pour sortir le bois de la parcelle.

Elles ne devront pas accuser une pente trop forte(ne pas excéder 15%) pour éviter l’érosion,surtout sur les sols légers. Leur fermeture aprèsl’exploitation sera prévue. La création de nou-velles routes forestières accessibles aux camionssera étudiée avec un souci d’intégration dansle paysage. On essaiera toujours de réutiliser aumaximum les plates-formes de chemins pré-existants, quitte à les remettre en état (débrous-saillement, légers élargissements si nécessaire…).Par ailleurs, il est important de prévoir des placesde dépôt pour stocker les bois exploités avantqu’ils soient chargés sur camion.

L’agrémentLes aménagements particu-liers permettant à des tiersd’exercer des activités deloisir et notamment sportives(chasse, randonnée, prome-nade à cheval, vélo tout-terrain, etc.) peuvent êtreréalisés dans toutes les forêtssauf celles qui sont classéesen « forêt de protection »lorsque la fréquentation dupublic est incompatible avecl’objet de leur classement etréglementée voire interdite

de ce fait (article R.412-15 du Code forestier).

L’ACCUEIL TOURISTIQUE

Actuellement, l’accueil volontaire de touristes enforêt est souvent une partie seulement d’unedémarche plus générale qui comprend héberge-ment et/ou restauration. La gestion des peuple-ments forestiers pourra alors s’inscrire dans ce cadreet les interventions pratiquées auront un objectifpaysager (voir ci-dessus « La préservation du milieunaturel »), surtout pour les parcelles visibles depuisles bâtiments. Des aménagements spécifiquespourront être également conçus, notamment dessentiers pédestres menant à des sites remarqua-bles ou à des points de vue. Ils peuvent égale-ment avoir un but pédagogique pour donner aupublic des connaissances sur la nature, la forêt, lepatrimoine... Dans ce cas, des supports seront uti-lement élaborés (panneaux explicatifs, dépliants,topoguides...). D’autres types de sentiers (éques-tres, VTT) peuvent aussi être aménagés.Les propriétaires qui ont des projets de ce typeont tout intérêt à se rapprocher des structuresd’animation pour le développement écono-mique (comité départemental du tourisme,chambre de commerce, parc naturel régionals’il en existe un...) pour s’organiser avec d’autresprestataires de services au niveau d’un ouplusieurs cantons (notion de « pays »). Bienentendu, des aménagements d’accueil du mêmetype (sentiers, jeux, aire de détente, etc.)peuvent être réalisés même si le propriétaire nepossède pas d’infrastructures d’hébergement oude restauration. Le propriétaire intéressé pourraexaminer la possibilité de convention avec lescollectivités territoriales pour la prise en chargede certains aménagements

L’accueil enforêt depersonnesextérieurespour lapratiqued’activités deloisir doit êtreréfléchi pourla réalisationd’aménagementsadaptés

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LA CHASSE

Cet objectif restera accessoire, à concilier avecles objectifs prioritaires donnés à la forêt. S’ildevient lui-même un objectif prioritaire, le pro-priétaire prend le risque de voir classer sa forêtcomme terrain d’agrément, ce qui n’est pas sansconséquence pour la fiscalité.Cet objectif peut être poursuivi par les proprié-taires qui veulent chasser eux-mêmes dans leurpropriété ou qui veulent louer des actions dechasse à des tiers. Dans les deux cas, des amé-nagements spécifiques pour rendre le milieu trèsfavorable au gibier pourront être réalisés. Les inter-ventions sont de deux types :- sur le milieu lui-même : le principe est de diver-sifier au maximum les milieux pour qu’ils puis-sent parfaitement remplir tous leurs rôles vis à visdu gibier (abri, nourriture, etc.) et pour multiplierles effets de lisière très favorables à son dévelop-pement. On réalisera donc les coupes et lestravaux nécessaires pour obtenir une alternancede haies, de friches, de bois clair, de bois plusépais, de clairières herbeuses et de cultures àgibier. Dans les forêts de l’arrière pays, le main-tien d’un équilibre harmonieux entre feuillus etrésineux, d’une diversité des essences et des dif-férents étages verticaux (herbacé, buissonnant,arbustif et arboré) dans les peuplements, ainsi quela création d’unités de gestion et de régénéra-tion de superficie réduite sont autant de facteursfavorables au gibier. Dans les secteurs méditer-ranéens, toutes les interventions ayant pour butd’ouvrir et d’hétérogénéiser le milieu (débrous-saillement, création d’allées, mise en place de cul-tures à gibier, etc.) sont favorables au gibier,- l’installation d’équipements particuliers ayantpour but le maintien du gibier et l’exercice dela chasse.

Les produitsautres que le bois

De telles productions peuventêtre envisagées dans les situa-tions qui le permettent. Lepropriétaire devra toutefoiss’assurer que la réalisation desaménagements qu’il prévoitpour de telles productions nesont pas incompatibles avecd’éventuels engagementsfiscaux ou avec la législationsur le défrichement, notam-ment dans le cas d’interven-tions abaissant nettement la

densité des peuplements forestiers.

LE LIÈGE

Cet objectif peut être envisagé (sous certainesconditions de qualité) dans les futaies et les taillisde chêne-liège situés essentiellement dans lesAlbères et dans les Aspres (Pyrénées-Orientales)ou, à plus long terme, dans les jeunes planta-tions de chêne-liège.Les interventions à réaliser passent la plupart dutemps par une remise en valeur des peuplementsqui sont le plus souvent à l’abandon depuis plu-sieurs dizaines d’années et qui ont parfois subi lepassage d’un ou plusieurs incendies. Quand c’estpossible, un débroussaillement peut être réalisé,suivi, sauf dans les parcelles à régénérer, d’unentretien pastoral. Les peuplements pourront êtretraités en futaie régulière (réalisation d’éclairciesou renouvellement des peuplements âgés) ou enfutaie irrégulière (éclaircies et régénération parbouquets). Le liège présent sur les arbres estsouvent de mauvaise qualité (liège mâle, liègebrûlé, liège surépais). La première levée sera aussiune intervention de remise en valeur. Les levées

Lesaménagementsà mettre enplace pourfavoriserd’autresproductionsforestières sontsouvent encours d’expé-rimentation

Des sentierspédestres peuvent

être aménagéspour conduire à des

points de vue.

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suivantes interviendront à rotation de 12 à 15 ansselon la rapidité de croissance du liège.

LES TRUFFES

Cet objectif peut être envisagé pour valoriser cer-taines parcelles sur les roches calcaires, en ter-rains non argileux (Garrigues, Causses, Corbières,Fenouillèdes…). Le principe est de concilier lesdeux objectifs, sylvicole et trufficole, par laconduite d’une « sylviculture truffière » pour réha-biliter d’anciennes truffières ou en créer de nou-velles, sachant qu’en forêt, la trufficulture resteraextensive.Pour réhabiliter d’anciennes truffières, on repé-rera les meilleurs arbres à conserver (100 à 400à l’hectare à plus de 800 mètres, 50 à 200 à l’hec-tare à moins de 800 mètres d’altitude) et onexploitera les autres. On pratiquera ensuite unélagage très brutal et si possible un crochetagedu sol ou un labour pour faire réapparaître uneproduction de truffes.Pour créer une truffière de toutes pièces, la plan-tation d’arbres mycorhizés est nécessaire. Onchoisira des essences adaptées aux conditions éco-logiques du secteur (voir dans les orientationspar petite région). Les truffes à utiliser sont latruffe de Bourgogne (Tuber uncinatum) à plus de800 mètres et la truffe du Périgord (Tuber mela-nosporum) à moins de 800 mètres d’altitude. Leterrain sera travaillé. Si l’entretien mécanique dusol n’est pas facilement envisageable, il estconseillé d’installer les arbres sur paillage. Ladensité à utiliser est d’environ 400 plants à l’hec-tare pour la truffe de Bourgogne, et de 300 à400 plants à l’hectare pour la truffe du Périgord.Quand il est possible, un arrosage raisonné peutêtre très bénéfique. Vers 20 ou 25 ans, une éclair-cie prélevant les arbres non producteurs de truffeest nécessaire, suivie plus tard d’autres inter-ventions pour éviter que le milieu se referme.

LES AUTRES CHAMPIGNONS

Cet objectif peut être envisagé pour apporter unevaleur supplémentaire à certaines parcelles. Lepropriétaire doit bien maîtriser la cueillette pourne pas subir la pression de ramasseurs incontrô-lés. Le principe est de concilier les deux objec-tifs sylvicole et de production de champignonen menant des interventions adéquates dans lespeuplements. Ces interventions sont encoreexpérimentales. Il s’agit de la plantation d’arbresmycorhizés (notamment avec des lactaires) oude l’éclaircie de peuplements adultes avec desmoyens bouleversant le moins possible le milieu,notamment le sol.

LES ESSENCES MELLIFÈRES

La plantation d’essences productrices de nectar(qui donne le miel après récolte et transformationpar les abeilles) ou de pollen est actuellement encours d’expérimentation. Elle peut concerner despropriétés où sont installées des ruches et où lepropriétaire souhaite accentuer le caractère mel-lifère de certaines parcelles pour éviter la trans-humance par exemple. Le principe est de concilierles deux objectifs sylvicole et mellifère.

LES FEUILLAGES

Cet objectif est envisageable pour alimenter cer-taines filières (alimentation, parfumerie, décora-tion de bouquets...). Il peut permettre devaloriser des interventions sylvicoles indispensa-bles (élagages) dans les peuplements résineuxproductifs (sapins) mais aussi de mettre en valeurdes formations peu productives comptant desessences secondaires intéressantes (buis, arbou-sier, cistes, fenouil, romarin...). Des plantationsayant pour objectif la production de feuillage sontégalement envisageables avec des essences dontles feuilles sont recherchées (eucalyptus en zonebasse par exemple).

La productionde champignonspeut donner unevaleur supplémentaireà la parcelle,pourvu quele propriétaire maîtrisebien la cueillette.

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D’autres productions sont envisageables (lichenpar exemple), parfois à la limite entre les pro-ductions forestière et agricole (sapin de Noël, châ-taigne par exemple).

Le maintien en l’étatObjectif d’attente, il peut parfois se justifier à partirdu moment où il ne met pas la forêt en péril àcourt ou à long terme. Il peut permettre au pro-priétaire d’améliorer sa forêt progressivement enconcentrant les opérations sur certaines parcel-

les. Toutefois il convient de le réserver aux peu-plements d’un certain âge. Il faut en effet attirerl’attention des propriétaires sur les risques insi-dieux qu’il comporte pour la plupart des peu-plements : la croissance des arbres en diamètreest très vite ralentie à cause de la forte densité,alors que la croissance en hauteur n’est pas affec-tée. S’ils ne bénéficient pas d’interventions, lespeuplements se trouvent donc rapidement et défi-nitivement fragilisés. Ils sont notamment de plusen plus exposés aux accidents climatiques (neigelourde, vent...).

POUR EN SAVOIR PLUS

FICHES TECHNIQUES :

• Eléments de diagnostic pour les châtaigneraies lozé-riennes - Centre régional de la propriété forestière -2001

• Les possibilités forestières de la châtaigneraie lozérienne -Centre régional de la propriété forestière - 2001

• La régénération naturelle du châtaignier en Lozère -Centre régional de la propriété forestière - 2001

• L’amélioration des taillis par balivage ou éclaircie -Centre régional de la propriété forestière - 2001

• Les travaux du sol avant plantation - Centre régionalde la propriété forestière - 2001

• La plantation des arbres forestiers - Centre régionalde la propriété forestière - 2001

• Les entretiens de plantation - Centre régional de lapropriété forestière - 2001

• L’amélioration des futaies régulières - Centre régionalde la propriété forestière - 2001

• La futaie irrégulière ou futaie jardinée - Centre régio-nal de la propriété forestière - 2001

• L’élagage des arbres forestiers - Centre régional de lapropriété forestière - 2001

• Les tailles de formation - Centre régional de la pro-priété forestière - 2001

AUTRES DOCUMENTS :

A propos de la production de bois

• La culture du peuplier - C. Barneoud - Ed. Couesnon -1979

• Le merisier, arbre à bois - IDF - 1980• Le hêtre - E. Teissier du Cros - INRA - 1981• Le douglas - IDF - 1981• Le peuplier aujourd’hui et demain - Institut pour le

développement forestier - 1982• Le chêne rouge d’Amérique - J. Timbal, A. Kremer,

N. Le Goff, G. Nepveu - INRA - 1983• Les noyers à bois - IDF - 1983• Le noyer à bois - J. Lefièvre - Groupement de déve-

loppement du noyer à bois en Aquitaine - 1985• Le châtaignier : à la recherche d’une sylviculture

adaptée à vos taillis du Languedoc-Roussillon - BernardCabannes - Forêt méditerranéenne - 1988

• Sylviculture des taillis de chêne vert - Pratiques tradi-tionnelles et problématiques des recherches récentes -M. Ducrey - Revue forestière française N°4 - 1988

• Quelle sylviculture pour le chêne vert ? - Maurice Cavet -Les Nouvelles Feuilles Forestières N°26 - CRPF - 1991

• Le balivage dans le Razès-Chalabrais, 1er bilan - VincentKarche - Centre régional de la propriété forestièredu Languedoc-Roussillon - Juillet 1993

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D E U X I È M E P A R T I E - L E S T R A I T E M E N T S P O S S I B L E S 53

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

• Le balivage intensif - Comment produire du bois d’œuvreà partir d’un taillis - V. Karche - B. Cabannes - Lesnouvelles feuilles forestières N°44 - Septembre1995

• Techniques d’amélioration de la châtaigneraie à boisdans les Cévennes - B. Drouin - Centre national depromotion rurale - 1985

• Le pin maritime - JP Maugé - IDF, Centre de pro-ductivité et d’action forestière d’Aquitaine - 1987

• Dépressage et éclaircies des jeunes peuplements - Ecolenationale du génie rural des eaux et des forêts - 1988

• Boiser une terre agricole - Institut pour le dévelop-pement forestier - 1990

• Sapins méditerranéens, adaptation, sélection et sylvi-culture - Institut national de la recherche agrono-mique - 1990

• Quels peupliers utiliser en Languedoc-Roussillon ? -M. Cavet - Les Nouvelles Feuilles Forestières - CRPF -1990

• Le châtaignier, un arbre, un bois - C. Bourgeois -Institut pour le développement forestier - 1992

• Cultivons notre douglas - Benoit Lecomte - LesNouvelles Feuilles Forestières - CRPF - 1993

• Le romanichel des bois - Benoit Lecomte - LesNouvelles Feuilles Forestières N°37 - CRPF - 1993

• Le pin d’Alep - Forêt méditerranéenne - Tome XIII N°3 -1992 et Tome XIV N°3 - 1993

• Propositions pour la garrigue - P. Rutten - Groupe-ment de gestion forestière du Gard - 1993

• Manuel de sylviculture du pin maritime – Associationforêt-cellulose - 1994

• Votre châtaigneraie - Cévennes « Les cahiers pra-tiques » - Parc National des Cévennes - 1995

• Le noyer à bois, guide pratique de la taille - J. Lefièvre -1995

• Pour une sylviculture dynamique de l’épicéa commun -P. Monchaux - Association forêt-cellulose - 1995

• Cultivez vos parasols - Alain Guillot - Les NouvellesFeuilles Forestières N°46 - CRPF -1996

• La culture du platane hybride en Catalogne espagnole -S. Peyre, C. Bernard - Les Nouvelles Feuilles Fores-tières - CRPF - 1996

• Châtaignier : savoir choisir et s’adapter - B. Lecomte -Les Nouvelles Feuilles Forestières - CRPF - 1996

• Le douglas - J. de Champs - AFOCEL - 1997

A propos de la préservation du milieu naturel

• Ecologie appliquée à la sylviculture - C. Jacquiot - Ed.Gauthier-Villars - 1983

• Paysage et aménagement forestier - H. Lambert -Centre du machinisme du génie rural des eaux etdes forêts - 1987

• L’aménagement et la gestion forestière dans lesespaces naturels protégés - JP Hétier - Forêt médi-terranéenne - tome X - N°1 - 1988

• Mesures de protection prises pour la sauvegarde duGrand tétras dans le massif vosgien - MH Maire - Officenational des forêts - 1990

• La forêt dans le paysage - B. Fischesser - Centre dumachinisme du génie rural des eaux et des forêts -1991

• Prise en compte de la diversité biologique dans l’amé-nagement et la gestion forestière - Office national desforêts - 1993

• Approche paysagère des actions forestières - P. Breman -Centre du machinisme du génie rural des eaux etdes forêts - 1993

A propos du sylvopastoralismeet de la protection contre l’incendie

• La forêt et l’élevage en région méditerranéennefrançaise - Ministère de l’agriculture - Direction del’espace rural et de la forêt - 1987

• Intégrer les activités pastorales et forestières dans lagestion de l’espace méditerranéen - B. Hubert - Forêtméditerranéenne - Tome III - N°3 - 1989

• Espace forestier, élevage et incendie - INRA, CERPAM -Revue forestière française - N° spécial - 1991

• Les vergers à bois précieux du Languedoc-Roussillon -V. Roudier - ENGREF, INRA - 1993

• Comment intervenir dans les taillis de chêne vert -Association française de pastoralisme - 1995

A propos d’aménagements agroforestiers

• Des systèmes agroforestiers pour le Languedoc-Roussillon - Impact sur les exploitations agricoleset aspects environnementaux - C. Dupraz, M. Laga-cherie, F. Liagre, B. Cabannes - INRA, CRPF - 1996

• L’arbre et le blé (film) - C. Dupraz (INRA) - Réalisa-teur : B. Bézineau (Télé Promotion Rurale)

A propos des aménagements pour les loisirs

• Forêt et récréation : signalisation - Centre nationald’études techniques et de recherches technologiquespour l’agriculture, les forêts et l’équipement rural -1971

• La forêt des loisirs - P. Roisin - Ed. Les presses agro-nomiques de Gembloux - 1975

• Le grand livre des aménagements de chasse - J.C. Chan-telat, M. Jacob - Ed. Solar - 1994

A proposdes produits autres que le bois• Subériculture - J. Vieira Natividade - Ecole nationale

du génie rural des eaux et des forêts - 1956• Ecologie et culture des champignons supérieurs -

Institut national de recherches agronomiques -Station de recherches sur les champignons - 1976

• La truffe et sa culture - J. Delmas - Institut nationalde la recherche agronomique - 1983

• Liège : le bouchon sort du maquis ! - S. Peyre - LesNouvelles Feuilles Forestières - CRPF - 1992

• L’arbre à bois... et à miel - M. Lagacherie - Les Nou-velles Feuilles Forestières - CRPF - 1992

• Guide pratique de trufficulture - P. Sourzat - Stationd’expérimentation sur la truffe - 1994

• La haie, outil d’aménagement de l’espace - A. Lauriac,J.Y. Magaud - Les Nouvelles Feuilles Forestières -CRPF - 1995

• La truffe, ce joyau terrestre - A. Lauriac, T. Vallès - LesNouvelles Feuilles Forestières - CRPF - 1995

• Truffe et trufficulture - JM Olivier, JC Saignac,P. Sourzat - Ed. Fanlac

• Reconquête d’espaces agricoles abandonnés parl’étude et la plantation d’arbres et arbustes à intérêtmellifère, ornemental et cynégétique – CRPF duLanguedoc-Roussillon - 2000

• Des plantations forestières multifonctionnelles à carac-tère paysager, mellifère ou cynégétique – M. Lagacherie,B. Cabannes - Les Nouvelles Feuilles Forestières –CRPF - 2000

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

54 D E U X I È M E P A R T I E - G E S T I O N F O R E S T I È R E E N E S P A C E P R O T É G É

La gestion forestièredans les espaces protégésréglementairement(1) ou

autres périmètres particuliers

(1) Seuls les espacesqui peuvent concernerdes forêts privéeset qui existent enLanguedoc-Roussillonsont définis ici.C’est pourquoi il n’est pasfait mention de ceux qui,dans la région, concernentles forêts publiques(réserves biologiquesdomaniales, réservesnationales de chasse, etc.)ou les espaces naturelsacquis par leConservatoire du littoral.

Le classementen forêt de protection

interdittout changement

d’affectation ou moded’occupation du sol

de natureà compromettrela conservation

des boisements.

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D E U X I È M E P A R T I E - G E S T I O N F O R E S T I È R E E N E S P A C E P R O T É G É 55

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Les forêts de protectionGÉNÉRALITÉS

Le classement en « forêt deprotection » peut intervenirau titre de la protectioncontre des phénomènesnaturels (érosion, avalanches,glissements de terrain, enva-hissements des eaux et des

sables) ou de la préservation du bien-être despopulations, surtout à la périphérie des grandesagglomérations. Peuvent donc être concernéespar ce classement les forêts périurbaines, litto-rales ou de montagne. La prise en compte desobjectifs du classement dans la gestion de cesforêts est contrôlée par la Direction départe-mentale de l’agriculture et de la forêt (DDAF).En Languedoc-Roussillon, 12900 hectares deforêts publiques et privées de montagne ont étéclassés « forêts de protection » entre 1926 et1953 (dont 7200 hectares dans l’Aude, 4700dans les Pyrénées-Orientales et 1000 hectaresen Lozère).

LES INCIDENCES SUR LA GESTION

DES FORÊTS PRIVÉES

La réglementation impose aupropriétaire d’une forêtclassée « forêt de protec-tion » de conserver l’étatboisé (interdiction de défri-

cher) et, de manière plus générale, interdit « toutchangement d’affectation ou tout moded’occupation du sol de nature à compromettrela conservation ou la protection des boisements ».A chaque fois qu’il souhaite réaliser une coupe,le propriétaire doit déposer une demande

d’autorisation auprès de la DDAF. Il peut aussifaire approuver par le Préfet un règlementd’exploitation prévoyant les coupes et les travauxà effectuer dans les années à venir. D’autres acti-vités pouvant s’exercer en forêt (élevage, fré-quentation, tourisme...) sont égalementréglementées.En Languedoc-Roussillon, dans les forêts privéesclassées « forêts de protection », le CRPF et lesDDAF ont mis au point une procédure permet-tant au plan simple de gestion de valoir égale-ment règlement d’exploitation au titre de cettelégislation. Le plan simple de gestion rédigé parle propriétaire ou son gestionnaire, est déposéau CRPF après que les règles de culture et lestableaux des coupes et des travaux aient reçul’accord de la DDAF. Cette procédure sera peut-être obsolète après le vote de la loi d’orientationet de modernisation forestière qui prévoit derégler cette harmonisation.D’une manière générale, étant donné les objec-tifs de classement en « forêt de protection » desforêts de montagne, la sylviculture à y mener doitpermettre la pérennité et la stabilité du couvertforestier. On préférera donc les traitements irré-guliers qui n’imposent pas une mise à nu pério-dique des parcelles (futaie irrégulière, traitementpar « éclaircie de taillis ») ou, en cas de traite-ment régulier, des méthodes de régénération trèsprogressives ou sur de petites surfaces. Pouraccroître la capacité de rétention de la neige, onessaiera de maintenir ou de créer des peuple-ments mélangés feuillus-résineux. Enfin, on favo-risera, quand c’est possible, les essences àenracinement puissant, plus efficaces pour pro-téger contre les glissements de terrain ou lareptation de la neige.

La gestiondoit assurerla pérennitéet la stabilitédu couvertforestier

Près de13 000 hectaresde forêtsde montagneconcernéesen Languedoc-Roussillon

Bien évidemment, pour les propriétés incluses dans le périmètre de ces espaces, il peut y avoir

des interférences entre la gestion forestière et la préservation de ces éléments. Le plus souvent,

c’est par une discussion et un travail en partenariat que l’on arrive aux meilleurs résultats. En

effet, gestion forestière et préservation de l’environnement ne sont pas opposées

fondamentalement. Toutefois, ponctuellement, il peut être nécessaire d’apporter quelques

modifications à un projet pour qu’il satisfasse à tous les enjeux. Dans ce cas, les modalités

particulières de gestion devront être clairement identifiées à l’intérieur d’une convention passée

entre le propriétaire et l’organisme en charge de la préservation. Cette convention précisera

entre autres les surcoûts ou les manques à gagner qui feront l’objet de compensations

financières. L’état d’esprit évolue en France et, même s’il reste encore du chemin à parcourir,

l’on est peu à peu en train de passer de la protection stricte des espèces ou des milieux à un

travail de gestion en partenariat entre les acteurs locaux et les « protecteurs ».

1. Les espaces protégés réglementairement

En Languedoc-

Roussillon, de

nombreux espaces

font l’objet de

réglementations

particulières dans

le but de

préserver certains

éléments de

l’environnement

(milieux, espèces,

paysages...) qui

peuvent être

remarquables ou

en danger.

Certaines de ces

réglementations

« s’empilent »

bien souvent sur

un même site qui

peut être classé

plusieurs fois pour

des raisons

diverses.

L’harmonisation

entre les

différentes

réglementations

souhaitée par les

nouvelles

orientations de la

politique

forestière ne peut

être que

bénéfique. Les

propositions ci-

dessous sont

faites à titre de

simple conseil

dans un contexte

en perpétuelle

évolution.

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

56 D E U X I È M E P A R T I E - G E S T I O N F O R E S T I È R E E N E S P A C E P R O T É G É

Le Parc national des CévennesGÉNÉRALITÉS

La principale motivationpour la création d’un parcnational est écologique :« (...) lorsque la conservationde la faune, de la flore, dusol, du sous-sol, de l’atmo-sphère, des eaux et, engénéral, d’un milieu naturelprésente un intérêt spécial(...) ». Mais ses finalités sontplus larges et concernentprincipalement : la conser-vation, la restauration et la

gestion du patrimoine du parc, la connaissancede ses richesses par l’observation scientifique etla découverte par le public (structures d’accueil,formation, information), l’encouragement deréalisations et d’améliorations d’ordre social, éco-nomique et culturel dans un souci de dévelop-pement durable.Il est géré par un établissement public nationalconformément à un décret en Conseil d’Etat. Sonconseil d’administration compte tous les respon-sables de la gestion du territoire. Il est égalementdoté d’un conseil scientifique.Le Parc national des Cévennes a été constituéen 1970 et couvre 321 380 hectares dont198 720 en Lozère, 99 780 dans le Gard et22 880 en Ardèche. Il est constitué de plusieurspérimètres concentriques : la zone centrale(91 270 hectares dont 82% en Lozère) et la zonepériphérique (230 110 hectares dont 54%

en Lozère). Depuis 1985, un périmètre de320 930 hectares (dont 57% en Lozère et 36%dans le Gard) est classé « réserve de biosphère ».C’est le parc national le plus boisé de Francemétropolitaine avec 52 000 hectares de forêts(60% du territoire de sa zone centrale) dont22 000 hectares de forêts privées. Ses principauxobjectifs pour la période 2000-2006 sont :- conserver et développer les potentialités deshabitats et milieux naturels,- protéger les espèces d’intérêt patrimonial,- contenir la faune gibier à un niveau compa-tible avec la sauvegarde des milieux et des acti-vités qui contribuent à leur richesse,- garder vie et caractère au paysage desCévennes,- associer sauvegarde du patrimoine et déve-loppement culturel,- proposer la destination « Parc national desCévennes »,- privilégier un tourisme de découverte et de loisirsréparti de façon équilibrée sur l’ensemble del’espace,- favoriser une vie permanente en relation avecmilieux et paysages,- encourager une agriculture respectueuse de l’en-vironnement et adaptée à la diversité des terroirs,- construire et développer une forêt riche et diver-sifiée,- valoriser l’origine Parc national des produits duterritoire issus d’un mode de production ditdurable,- développer un partenariat de projet avec lescollectivités et les acteurs locaux.

La conservationdes milieuxnaturelset la protectiondes espècesmenacéescomme objectifprioritairepour le parcnational le plusboisé de Francemétropolitaine

L’un des objectifsdu Parc national

des Cévennesest de conserver

et développerles potentialités

des habitatset des milieux naturels

(ici, une tourbière).

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D E U X I È M E P A R T I E - G E S T I O N F O R E S T I È R E E N E S P A C E P R O T É G É 57

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

LES ORIENTATIONS RÉGIONALES

FORESTIÈRES EN ZONE CENTRALE

DU PARC

Les orientations régionalesforestières consacrent unchapitre à la gestion fores-tière en zone centrale duParc. Les principales orien-tations concernent :- la place de la forêt en termed’aménagement du terri-toire : la principale orienta-tion est la conservation desespaces encore ouverts sur leCausse Méjean, les hautesterres du Mont Lozère, dumassif de l’Aigoual et desCévennes,- les régimes sylvicoles etmodes de traitement : la

principale orientation est l’affirmation de l’im-portance du maintien de tous les régimes et trai-tements sylvicoles pour la biodiversité et lespaysages,- le développement des cycles forestiers : les prin-cipales orientations sont le maintien lors descoupes d’un petit nombre d’arbres morts (ousénescents) et la conservation des arbres remar-quables ainsi que, dans certains espaces, l’al-longement des durées de renouvellement despeuplements et de l’âge d’exploitabilité desdifférentes essences,- la composition des peuplements : la principaleorientation est le maintien de l’équilibre globalentre les feuillus et les résineux à l’échelle de lazone centrale du Parc,- le mode de régénération et le choix des essen-ces : la principale orientation est l’affirmation dela possibilité de régénérer les peuplements arti-ficiellement ou naturellement en réduisant tou-tefois les parquets de régénération. En cas deplantation, une liste des essences utilisablesen zone centrale doit être validée par le conseild’administration du Parc national des Cévennesaprès avis de l’ensemble des partenaires de lafilière. Des dérogations à cette liste peuvent êtredonnées. Les densités de plantation à utiliser sontles plus faibles des normes imposées pour les boi-sements financés par l’Etat,- la répartition des essences et la cohérencepaysagère : la principale orientation est d’éviterla banalisation des paysages en respectant lescaractères montagnard des Hautes-Cévennes etsupraméditerranéen des Basses-Cévennes,- les actions en faveur de la châtaigneraie : laprincipale orientation est la relance de la châ-taigneraie forestière par différentes actions (pro-duction de bois de qualité transformable dansune filière locale, constitution de boisementsmélangés de feuillus précieux, développementdes itinéraires sylvicoles privilégiant la régéné-ration naturelle, mise au point de techniquessylvopastorales, amélioration des peuplementsexistants en bon état sanitaire, maintien et déve-loppement de petites unités locales de transfor-mation des bois...),

- l’exploitation des peuplements et l’appro-visionnement de la filière bois : la principaleorientation est l’affirmation de l’intérêt écono-mique de la forêt. Sa gestion doit permettrel’approvisionnement régulier de la filière bois,- la protection des sols : la principale orientationest de veiller à ce que les techniques sylvicolesne créent pas de reprise d’érosion,- la protection de la qualité des eaux : la princi-pale orientation est le maintien ou la restaurationdes ripisylves, et leur traitement en peuplementsmélangés feuillus-résineux,- la protection phytosanitaire : la principale orien-tation est la constitution de peuplementsrésistant bien naturellement aux risques phyto-sanitaires et aux perturbations en général,- la desserte des massifs : les projets d’équipe-ments nouveaux (routes forestières) doivent fairel’objet d’une autorisation du directeur du Parcsauf s’ils figurent dans un plan de gestion auquelle Parc a donné un avis favorable et si un dossiertechnique détaillé a été joint au plan de gestion.Ils pourront avantageusement être étudiés enliaison avec les services du Parc. Les tires de débar-dage et les places de dépôt ne sont pas soumisesà autorisation mais doivent respecter les enjeuxécologiques et paysagers,- l’équilibre faune-flore : les principales orienta-tions concernent l’information des propriétairessur la présence d’espèces protégées dans leurforêt, et le retour à un équilibre forêt-gibier assi-milable à la capacité de la forêt à se régénérernaturellement ou artificiellement sans protection(sauf dans les zones ponctuelles de concentra-tion de grands animaux),- la conservation du patrimoine culturel : les prin-cipales orientations concernent l’informationdes propriétaires sur la présence dans leur forêtd’éléments culturels et patrimoniaux à protéger,- la complémentarité entre activités forestières,agricoles et pastorales : la principale orientationconcerne l’encouragement des techniques inno-vantes permettant des systèmes d’exploitationpluriactifs économiquement viables,- les aides publiques : les principales orientationsconcernent l’impact des aides qui doiventmettre à égalité de chances les sylviculteurs dela zone centrale du Parc et les autres, et l’éla-boration d’un cahier des charges en concerta-tion avec les différents acteurs qui préciserait lescritères d’éligibilité des projets aux aidespubliques. En matière d’interventions propres auterritoire du Parc, ces aides pourront concernertoute étude permettant de localiser et de hié-rarchiser les enjeux environnementaux et de lesconcilier avec les enjeux économiques et sociaux,l’élaboration de plans simples de gestion com-portant une étude des milieux naturels et despaysages, la réalisation de travaux d’intérêt bio-logique sur les habitats remarquables, ainsi quele financement de surcoûts démontrés quidécouleraient de prescriptions particulières,édictées par le Parc ou dans les chapitres desORF ou des ORP consacrés spécialement auxespaces protégés.

Un chapitreentier desorientationsrégionalesforestières estconsacré auParc nationaldes Cévennescar « l’Etatentend en effetcontribuerà garantirune gestionforestièreexemplaireau seinde cet espaceprotégé »

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

58 D E U X I È M E P A R T I E - G E S T I O N F O R E S T I È R E E N E S P A C E P R O T É G É

LES INCIDENCES SUR LA GESTION

DES FORÊTS PRIVÉES

Le décret de création du Parc,tenant compte du fait queson territoire est habité etqu’il s’y pratique des activi-tés économiques à mainte-nir, pose comme principedans son article 4 que « lesactivités agricoles, pastoraleset forestières continuent àêtre librement exercées (...)sous réserve des dispositions

du présent décret ». Les seules réserves à cetteliberté figurent, pour les forêts privées :- à l’article 7 qui prévoit :• que le Parc donne un avis lors de l’instruction

des plans simples de gestion,• que certaines exploitations, boisements et

travaux forestiers qui ne figurent pas dans leplan de gestion ou qui concernent une forêtqui n’en est pas dotée, sont subordonnés à l’au-torisation préalable du directeur du Parc.D’après la décision du 10 juin 1977 du conseild’administration du Parc national des Céven-nes, sont soumises à autorisation, si elles nesont pas inscrites dans un plan de gestion,toutes les coupes rases sauf celles de moins de

5 hectares dans les peuplements traités en taillis,et les éclaircies sauf celles dont la superficien’excède pas 5 hectares pour toutes les essen-ces et tous les peuplements,

- à l’article 18 qui prévoit qu’aucun travail publicou privé susceptible de modifier l’état ou l’aspectdes lieux du Parc national, ne peut être exécutésans autorisation du directeur. Il est maintenantadmis que certains travaux forestiers, notammentla création de routes forestières pérennes acces-sibles aux grumiers entrent dans ce cadre saufpour les projets de desserte qui figurent dans unplan de gestion auquel le Parc a donné un avisfavorable et si un dossier technique détaillé a étéjoint au plan de gestion.Dans les forêts situées en zone centrale du Parcnational, il semble normal qu’un effort particu-lier soit apporté par chacun pour assurer unmaximum de cohérence entre les objectifs despropriétaires forestiers et ceux du Parc national.Quels que soient les objectifs de leurs proprié-taires, les forêts privées seront gérées avec unsouci de prise en compte des éléments envi-ronnementaux importants (habitats prioritaires,espèces animales et végétales à préserver, pay-sages typiques, éléments du patrimoine, etc.).Ceci implique une réelle concertation avec le Parcqui devra notamment :

La gestion desforêts privéestiendra comptedes enjeux envi-ronnementauxpour unmaximum decohérenceentre lesobjectifs despropriétaireset ceux du Parc

Le parc doitse donner en priorité

les moyens de réduireles populations de

gibier à une densitésupportable pour les

sylviculteurs.

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D E U X I È M E P A R T I E - G E S T I O N F O R E S T I È R E E N E S P A C E P R O T É G É 59

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

- en priorité, se donner les moyens de réduirefortement et rapidement les populations de grandgibier à une densité supportable par les sylvi-culteurs, densité qui peut être définie par la pos-sibilité de régénérer les peuplements sans avoirà recourir systématiquement aux protections.Cette réduction des populations est prioritairepour que les gestionnaires forestiers puissentprendre en compte sereinement les élémentsenvironnementaux cités ci-dessus. Le retour à unéquilibre faune-flore est également devenu unobjectif incontournable et prioritaire pour le Parc,- communiquer aux gestionnaires forestiers lessecteurs stratégiques sur le plan environnemen-tal (points à forte sensibilité paysagère, localisa-tion d’espèces et de milieux prioritaires oud’éléments du patrimoine à préserver, etc.).Cette concertation est également indispensa-ble pour la mise au point de convention degestion entre les propriétaires et le Parc, pré-voyant notamment le financement des surcoûtset des manques à gagner.A ce titre, les recommandations de sylvicultureétablies par le Parc national des Cévennes etapprouvées par son conseil d’administration,prévoient que « le Parc aide les propriétairesprivés dans leur connaissance du milieunaturel afin qu’ils s’approprient les intérêtsécologiques présents sur leur propriété et qu’ilsen deviennent les défenseurs. Le Parc appor-tera son concours technique et financier auxpropriétaires qui le souhaiteront pour larédaction des plans simples de gestion com-portant une analyse approfondie des enjeuxsociaux et environnementaux ».D’ores et déjà, dans le cadre de la prise en comptedes éléments environnementaux dans la gestiondes forêts privées, on peut donner quelquesrecommandations simples, même si elles sontappelées à évoluer dans le temps :- pour les travaux de desserte accessible aux gru-miers : les projets pourront être étudiés en concer-tation avec le Parc, si la route traverse des secteursà sensibilité particulière. Ils doivent faire l’objetd’une demande d’autorisation au directeur du Parcsauf pour les projets de desserte qui figurent dansun plan de gestion auquel le Parc a donné un avisfavorable et si un dossier technique détaillé a étéjoint au plan de gestion. S’ils sont prévus dans unschéma de desserte élaboré en liaison avec le Parc,ceci ne les exempte pas de l’autorisation du direc-teur du Parc au moment de leur réalisation. Lespistes (ou tires) de débardage ne sont pas concer-nées par ces demandes d’autorisation,- pour les coupes en général :• dans les secteurs à forte sensibilité (paysage,

patrimoine, espèces protégées, etc.) qui aurontété communiqués aux propriétaires et aux ges-tionnaires forestiers, il est conseillé d’étudier lesprojets d’exploitation avec le Parc national,

• si c’est possible, on essaiera de favoriser unmélange feuillus-résineux dans les peuplements,

• on essaiera de maintenir, quand elles existent,les essences disséminées (merisier, bouleau, sor-biers, frênes, etc.),

- pour les coupes à blanc : elles sont bénéfiquessous certains angles et négatives sous d’autres.Il est rappelé que, dans les forêts non soumisesà plan simple de gestion et dans celles qui n’ensont pas dotées, ces coupes sont soumises à auto-risation si leur superficie dépasse 5 hectares (saufdans le cas de taillis simple). Pour les forêts dotéesd’un plan de gestion, on essaiera de ne pasprévoir d’exploitation à blanc sur une surfacesupérieure à 20 hectares d’un seul tenant sur lesCausses et 10 hectares d’un seul tenant ailleurs.Cette limite ne s’applique pas pour les cas decatastrophe climatique ou sanitaire. Il est sou-haitable que les gestionnaires forestiers étudientle périmètre des exploitations à blanc en concer-tation avec le Parc.On essaiera également d’intégrer la coupe dansle paysage : pour ce faire, le respect de quelquesrègles simples (voir page 49, paragraphe « Lapréservation des paysages ») est souvent beau-coup plus important que la superficie de la coupe.Enfin, on maintiendra de gros arbres âgés quandils présentent un intérêt par leur forme ou quandil existe un enjeu paysager ou de préservationd’espèces d’oiseaux (pic noir, chouette de Teng-malm…) ou d’insectes. Le maximum d’arbres àpréserver en moyenne est fixé à 1 feuillu à l’hec-tare ou 4 résineux à l’hectare. Leur répartitionsera décidée au cas par cas en concertation avecle Parc national. La conservation, à la demandedu Parc, d’un nombre d’arbres supérieur entraî-nera une indemnisation pour le propriétaire,- pour les méthodes de régénération : si les essen-ces en place sont adaptées aux conditions destation, si elles sont cohérentes avec les objec-tifs du propriétaire et si les arbres sont de bonnequalité, la régénération naturelle sera préférée àla régénération artificielle, surtout si elle est entre-prise sur semis acquis, mais sans jamais vouloirs’acharner (si les semis n’apparaissent pas rapi-dement en densité suffisante pour reconstituerle peuplement, on entreprendra un reboisementartificiel),- pour les travaux de boisement :• il est conseillé d’étudier les projets en concer-

tation avec les autres partenaires, notammentavec les éleveurs dans les secteurs encorepâturés (Causse Méjean, Mont Lozère,Aigoual...), et avec le Parc dans les secteurs àforte sensibilité qu’il aura communiqués auxpropriétaires et aux gestionnaires forestiers(paysage, patrimoine, espèces protégées, etc.),

• on utilisera les densités de plantation les plusfaibles parmi celles conseillées par l’Etat,

• en ce qui concerne les essences utilisables, uneliste est validée par le conseil d’administrationdu Parc national des Cévennes après avis del’ensemble des partenaires de la filière. Le prin-cipe de base est de favoriser les essences pré-sentes « naturellement » sans exclure lesessences « exotiques » adaptées aux conditionsde station. Ces notions de « naturelles » et« exotiques adaptées » sont tellement floueset sujettes à contestation que des dérogationssont toujours possibles. Les propriétaires nedoivent pas hésiter à en demander,

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- pour l’entretien des plantations (dégagements,protection...) :• on essaiera, dans la mesure où cela ne nuit pas

aux essences plantées, de maintenir un mélangefeuillus-résineux dès les premiers dégagements,

• l’utilisation de produits phytocides pour ledégagement des plantations est soumise à l’au-torisation du directeur du Parc,

• pour les traitements phytosanitaires, la lutte bio-logique et les traitements localisés seront pri-vilégiés. En cas d’infestation, l’utilisation deproduits agropharmaceutiques est soumise àl’autorisation du directeur du Parc,

• les populations de grand gibier sont tellementimportantes dans le Parc national que la pro-tection des plantations est indispensable à leurréussite.

Les réserves naturellesGÉNÉRALITÉSLa création d’une réservenaturelle poursuit des objec-tifs purement écologiques :« (...) lorsque la conservation

de la faune, de la flore, du sol, des gisements deminéraux et de fossiles et, en général, du milieunaturel présente une importance particulière ».

Un décret prévoit les mesures nécessaires à cetteconservation. Le gestionnaire d’une réserve natu-relle peut être indifféremment une collectivitéterritoriale, une association ou un établissementpublic. Il assure, sous la responsabilité du Préfet,la surveillance, l’entretien, le suivi scientifique etl’accueil du public. Un comité consultatif regroupeles partenaires concernés par la gestion du terri-toire. Un « plan de gestion » de la réserve doitêtre élaboré par le gestionnaire. Une réserve natu-relle volontaire résulte des mêmes dispositions.Mais sa création est le résultat d’une démarchevolontaire du propriétaire et elle est simplementagréée par le Préfet du département.La région compte 17 réserves naturelles (dont9 dans les Pyrénées-Orientales) et 8 réserves natu-relles volontaires.

LES INCIDENCES SUR LA GESTIONDES FORÊTS PRIVÉESL’acte de classement en« réserve naturelle » régle-mente ou interdit « touteaction susceptible de nuireau développement naturelde la faune et de la flore et,plus généralement, d’altérerle caractère de ladite réserve(...) » (article L. 242-3 du

code rural). Mais le même article précise quel’acte de classement tient compte de l’intérêt dumaintien des activités traditionnelles existantes.Il est impossible ici de citer les actes des 17 réser-ves naturelles. Généralement, quand un massifforestier est inclus dans le périmètre d’une réserve,l’acte de classement précise que les activités fores-tières « continuent de s’exercer conformémentaux usages en vigueur » mais apporte souventdes réserves à cette liberté (en particulier pourla création de desserte, souvent considéréecomme faisant partie des « travaux de nature àmodifier l’état ou l’aspect de la réserve » et soumisde ce fait à autorisation préfectorale, après avisdu comité consultatif). Une autre limite concernesouvent l’introduction d’espèces non présentesinitialement dans la réserve naturelle et pourlaquelle une dérogation est alors nécessaire.Dans les forêts situées dans le périmètre d’uneréserve naturelle dont l’objectif est la préserva-tion du milieu naturel ou qui nécessite des inter-ventions particulières de gestion forestière, ilsemble normal qu’un effort particulier soitapporté par chacun pour assurer un maximum de

Bien que l’actede classementlaisse présagerune grandeliberté,pratiquementles contraintespour la gestionforestière sontimportantes

25 réservesnaturelles enLanguedoc-Roussillon

Le motif decréation d’une réservenaturelle peut êtrela conservationde la flore :c’est le cas pourla Réserve naturelled’Eyne en Cerdagne.

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cohérence entre les objectifs des propriétairesforestiers et ceux de la réserve. Quels que soientles objectifs de leurs propriétaires, les forêts privéesseront gérées avec un souci de prise en comptedes éléments environnementaux importants(habitats prioritaires, espèces animales et végé-tales à préserver, éléments du patrimoine, etc.).Ceci implique une réelle concertation avec legestionnaire de la réserve qui devra communiqueraux forestiers les secteurs stratégiques sur le planenvironnemental (points à forte localisationd’espèces et de milieux prioritaires ou d’élémentsdu patrimoine à préserver, etc.).Cette concertation est également indispensablepour la mise au point de convention de gestionentre les propriétaires et la réserve, prévoyantnotamment le financement des surcoûts et desmanques à gagner.D’ores et déjà, dans le cadre de la prise en comptedes éléments environnementaux dans la gestiondes forêts privées, on peut donner quelquesrecommandations simples, même si elles sontappelées à évoluer dans le temps :- dans les secteurs à forte sensibilité (patrimoine,espèces protégées, etc.), il est conseillé d’étudierles projets de coupes, de travaux forestiers et dedesserte en liaison avec le gestionnaire de laréserve,- dans tout secteur :• si c’est possible, on essaiera de favoriser un

mélange feuillus-résineux dans les peuplements,dès les travaux accompagnant la régénération(dégagements) et lors du marquage descoupes. On essaiera en particulier de mainte-nir, quand elles existent, les essences dissémi-nées (merisier, bouleau, sorbiers, frênes, etc.),

• pour les méthodes de régénération, si lesessences en place sont adaptées aux conditions

de station, si elles sont cohérentes avec lesobjectifs du propriétaire et si les arbres sont debonne qualité, la régénération naturelle serapréférée à la régénération artificielle, surtout sielle est entreprise sur semis acquis, mais sansjamais vouloir s’acharner (si les semis n’appa-raissent pas rapidement en densité suffisantepour reconstituer le peuplement, on entre-prendra un reboisement artificiel),

• pour les coupes à blanc, un bon compromisentre les aspects positifs et négatifs consiste(sauf cas particuliers) à ne pas exploiter à blancune surface supérieure à 10 hectares, et à main-tenir si possible quelques gros arbres âgés (aumoins 1 feuillu ou 4 résineux à l’hectare) pourles oiseaux et certains insectes.

Les sites classésGÉNÉRALITÉS

Le classement d’un site autitre des « sites classés » estle plus souvent motivé par ses

qualités paysagères : « (...) sites dont la conser-vation ou la préservation présente au point de vueartistique, historique, scientifique, légendaire oupittoresque, un intérêt général ». Les travaux ouinterventions de nature à modifier l’état du sitesont soumis à l’autorisation du ministre chargé dessites ou, par délégation, de la DIREN, après avisde la Commission départementale des sites dontles forestiers font partie depuis la parution du décretdu 23 septembre 1998. En Languedoc-Roussillon,on compte actuellement 120 sites classés.Le classement au titre des « sites inscrits » relèvedes mêmes dispositions mais il confère une pro-tection plus légère.

Un objectifsurtoutpaysager

Le Pic Saint-Loupest classé au titredes sites classés.

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LES INCIDENCES SUR LA GESTIONDES FORÊTS PRIVÉESLes travaux forestiers, certai-nes coupes (notamment lescoupes à blanc) et a fortiorila création de desserte sontsoumis à autorisation, même

s’ils sont prévus dans un plan simple de gestionagréé. La demande doit être effectuée auprès dela commission départementale des sites. A ce titre,par souci de simplification, une procédure pour-rait être étudiée en concertation entre la Direc-tion régionale de l’environnement (DIREN), encharge des sites classés, et le CRPF. Proposée lorsde l’étude du projet de classement des gorgesde l’Hérault, elle consisterait, si le propriétaire estd’accord, à soumettre les plans simples de gestioninclus dans un site classé à l’avis de la commis-sion des sites avant son agrément par le CRPF.Les coupes prévues dans les plans de gestion pourlesquels la commission a donné un avis favora-ble auraient ainsi un accord de principe (sans êtretoutefois dispensées de l’autorisation officielle dela commission des sites).Dans le périmètre d’un site classé, quels quesoient les objectifs de leurs propriétaires, les forêtsprivées seront gérées avec un souci de prise encompte du paysage, principal critère de classe-ment des sites. Toutefois, à l’intérieur d’un site,tous les secteurs n’ont pas la même sensibilité.Les contraintes de gestion ne seront donc paséquivalentes sur l’ensemble du périmètre. LaDIREN devra communiquer aux gestionnairesforestiers les secteurs particulièrement sensiblessur le plan paysager. A ce titre, il serait extrê-mement utile qu’un petit document donnant desrecommandations générales pour la gestion despeuplements forestiers situés à l’intérieur du siteclassé soit élaboré par la DIREN en concertationavec le CRPF (à l’instar des fiches établies lors del’étude du projet de classement des gorges del’Hérault). Ce document pourrait être rédigé trèsen amont de la procédure, et joint au dossierd’enquête publique. Il constituerait une infor-mation indispensable pour les propriétaires.Dans le cadre de la prise en compte du paysagedans la gestion des forêts privées, les recomman-dations simples figurant ci-dessus (voir page 49,paragraphe « La préservation des paysages ») serontappliquées.

Les sites inscritsGÉNÉRALITÉSL’inscription d’un site surune liste départementale desmonuments naturels et dessites dont la conservation ou

la préservation présente au point de vue artistique,historique, scientifique, légendaire ou pitto-resque, un intérêt général est prononcée par arrêtéministériel. Les travaux ou interventions autres queceux d’exploitation courante doivent être décla-rés quatre mois à l’avance à la DIREN qui nepossède alors qu’un droit de discussion amiableet ne peut s’opposer aux travaux prévus qu’enengageant une procédure de classement du site.

LES INCIDENCES SUR LA GESTION DES FORÊTS PRIVÉES

La loi de 1930 qui réglemente les sites inscritsprévoit qu’en ce qui concerne les fonds ruraux,les travaux d’exploitation courante et d’entre-tien normal restent libres. La gestion forestièren’est donc concernée par la procédure de décla-ration que pour des travaux ou des coupes degrande ampleur tels que la création de desserteou la réalisation de coupes à blanc sur de grandessurfaces.

Les abordsdes monuments classés

GÉNÉRALITÉS

Le classement de certainsmonuments historiques (sitesbâtis ou monuments naturels)au titre de la loi de 1913 apour objectif la préservationdu patrimoine historique ou

artistique. La réglementation liée au classementconcerne seulement les terrains situés dans unrayon de visibilité autour de ce monument, doncpotentiellement des parcelles boisées.

LES INCIDENCES SUR LA GESTION DES FORÊTS PRIVÉES

Pour tous travaux ou coupes à réaliser dans cerayon de visibilité, susceptibles d’affecter l’aspectdu monument classé, une demande d’autorisa-tion doit être déposée auprès de l’architecte desbâtiments de France à la Direction régionaled’action culturelle.

Les arrêtés de biotopeGÉNÉRALITÉS

C’est un arrêté préfectoralqui est pris pour préserver lebiotope d’une ou plusieursespèces en danger. Il fixe lesmesures nécessaires à la pro-tection de ce biotope. En

Languedoc-Roussillon, il existe 18 biotopes pro-tégés par arrêté, dont 9 pour l’Aigle de Bonelli.

LES INCIDENCES SUR LA GESTION DES FORÊTS PRIVÉES

L’arrêté peut imposer des contraintes de gestionliées à la protection de l’espèce en danger. Dansle périmètre concerné, tout projet de coupesou de travaux forestiers sera étudié en colla-boration avec la Direction régionale de l’envi-ronnement si l’objet de l’arrêté et ses dispositionsle justifient.

Le réseau Natura 2000GÉNÉRALITÉS

Le réseau Natura 2000 estdevenu une réglementationdepuis la parution en avril2001 d’une ordonnancetransposant les directiveseuropéennes « Habitats » et« Oiseaux » en droit français.Les décrets d’applicationrestent à paraître. Ces textestransforment le réseau en

Le réseauNatura 2000a pour objectifla préservationdynamiquedes milieuxnaturelset des espècesanimaleset végétales

Neufpérimètresréglementéspour protégerl’aigle deBonelli

Un rayonde visibilitéautour desmonumentsclassés estréglementé

Les travauxsont seulementsoumis à unedéclaration

La gestion desforêts privéestiendracompte desenjeuxpaysagers

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une réglementation opposable aux propriétai-res dès classement des projets de sites en zonespéciale de conservation (ZSC – directive « Habi-tats ») ou en zone de protection spéciale (ZPS– directive « Oiseaux »). Toutefois, même si cestextes imposent inévitablement certaines dispo-sitions pour tous les propriétaires des forêts quiy seront incluses, ils laissent une large place àla contractualisation pour les propriétaires quiadhérent à la démarche. Issu de deux directiveseuropéennes (directive « Habitats » et directive« Oiseaux »), c’est un ensemble de secteurs desurfaces très diverses (de quelques hectares à plu-sieurs dizaines de milliers d’hectares) destiné àpréserver, à l’échelle européenne, des milieuxparticuliers ou des habitats d’espèces animaleset végétales rares ou menacées. Sa mise en placedéfinitive sera réalisée en 2004.Pour chaque secteur, les recommandations pourune gestion favorable à la préservation des milieuxou des espèces seront formulées dans un « docu-ment d’objectifs » élaboré par tous les acteursconcernés sous la responsabilité du Préfet. Le suivide l’évolution des milieux et des espèces à pré-server sera confié indifféremment à la structurela plus à même de l’assurer (collectivité territoriale,

syndicat mixte, association, établissementpublic...). Cette structure sera chargée en parti-culier de passer des conventions avec les ges-tionnaires de l’espace rural qui le souhaitent (dontles propriétaires forestiers) pour la mise en placedes recommandations de gestion du documentd’objectifs.

LES INCIDENCES SUR LA GESTION

DES FORÊTS PRIVÉES

Le document d’objectifsélaboré pour chaque sitecontiendra des recomman-dations pour la gestion deshabitats. Les forêts serontdonc concernées. Cepen-

dant, c’est volontairement que chaque pro-priétaire pourra adhérer à la démarche. Uneconvention de gestion sera alors passée avecl’organisme en charge du suivi du site qui pré-voira notamment le financement des surcoûtset des manques à gagner. Si le propriétaire neconventionne pas sa gestion, il s’expose à nepas pouvoir obtenir d’aides publiques si sagestion va à l’encontre des recommandationsdu document d’objectifs.

Une gestioncontractualiséeavec lespropriétairesvolontairespour adhérerà la démarche

Le réseau Natura 2000 sera mis en place définitivement en 2004 :parmi les sites pressentis, les gorges du Gardon dans les Garrigues gardoises.

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Les espaces boisés àconserver ou à créer

GÉNÉRALITÉS

Ils sont créés dans le cadredes plans locaux d’urbanisme(PLU) qui ont remplacé lesplans d’occupation des sols(POS). Ils concernent lesforêts publiques ou privéesdont la conservation est jugéeutile par la commune pour

des raisons d’équilibre dans l’aménagement duterritoire communal, sauf pour les communes dulittoral qui sont obligées de classer les parcs etboisements « les plus significatifs ».

LES INCIDENCES SUR LA GESTION DES FORÊTS PRIVÉES

La réglementation prévoit que les coupes (saufles chablis, les arbres dangereux ou dépéris-sants) prévues dans une forêt classée en espaceboisé à conserver ou à créer dans un Plan locald’urbanisme doit faire l’objet d’une demanded’autorisation auprès du maire de la communeconcernée . Il en est de même pour toute coupeintervenant sur le territoire d’une commune où

un Plan local d’urbanisme est prescrit mais n’estpas encore rendu public. Elle ne peut être léga-lement interdite pour des motifs autres que laconservation de l’état boisé en vue du main-tien pérenne de l’affectation du sol à la forêt.Cette autorisation n’est pas nécessaire si la forêtest dotée d’un plan simple de gestion agréé oùl’intervention en question est prévue. De même,pour certaines coupes (en général les exploi-tations dites « traditionnelles »), des arrêtés pré-fectoraux dispensent souvent les propriétairesde l’autorisation du maire.Il est donc utile de se renseigner avant d’entre-prendre toute intervention.

Les espaces naturelssensiblesDans le cadre de cette réglementation, le Conseilgénéral peut aussi classer des espaces boisés àconserver dans lesquels sont applicables lemêmes règles d’autorisation de coupe que dansles espaces boisés à conserver ou à créer par lesPlans d’occupation des sols (POS) ou les Planslocaux d’urbanisme (PLU).

L’autorisationdu maire estnécessairepour toutecoupe nonprévue dans unplan simple degestion agréé

La plupart des bois de pin pignon de Petite Camarguesont classés en Espace boisé à conserver dans les documents d’urbanisme.

2. Espaces où les coupessont soumises à des règles d’autorisation

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Les parcs naturels régionauxGÉNÉRALITÉS

Il ne s’agit pas d’espaces pro-tégés mais l’importance deschartes qui les réglemen-tent fait qu’il sembleindispensable de les évoquer

ici. La création d’un parc naturel régional est àl’initiative de la Région sur des territoires « à l’é-quilibre fragile et au patrimoine naturel et cul-turel riche ». Ils ont donc pour objectif laprotection de l’environnement et du patri-moine, mais ils doivent aussi concourir à « la poli-tique d’aménagement du territoire, dedéveloppement économique et social et d’édu-cation et de formation du public ». Ils sont géréspar un syndicat mixte qui inclut toutes les col-lectivités locales concernées. Les actions qu’ilsmènent sont conformes à une charte établie pour10 ans en concertation avec tous les acteurs duterritoire et approuvée par toutes les collectivi-tés. Ces actions sont souvent conduites dans lecadre de conventions avec les professionnels etl’Etat. Un parc naturel régional est donc fonda-mentalement différent d’un parc national aussibien au niveau de ses objectifs qu’au niveau dela façon de mener ses actions.En Languedoc-Roussillon, seul existe en 2001 leParc naturel régional du Haut Languedoc. Sa pre-mière charte a été approuvée en 1973 et a étérécemment renouvelée. Il concerne deux régions(Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées). Ilcouvre 260 600 hectares dont 46% dans l’Hé-rault. C’est l’un des deux parcs naturels les plusboisés de France métropolitaine avec 180 000hectares de forêts (70% du territoire). Dans ledomaine forestier, les grands objectifs décrits dansla charte sont la constitution « d’un massif fores-tier de référence sylvicole et environnementale »,la valorisation de la forêt, des métiers et usagesdu bois, l’affirmation de l’entité du massif fores-tier du Haut-Languedoc ainsi que l’harmonisa-tion des relations entre forêt, agriculture ettourisme.Trois autres parcs sont en gestation :- le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes,dont la charte est en cours d’élaboration, couvre130 000 hectares dans la haute vallée de la Têtet les hauts plateaux de Cerdagne et Capcir dansles Pyrénées-Orientales. La forêt occupe 45% desa surface,- le Parc naturel de Margeride en Lozère qui estau stade de la préétude de faisabilité,- le projet de Parc naturel régional du Pays nar-bonnais qui couvre 100 000 hectares sur le lit-toral audois, pour lequel un syndicat mixte

regroupant les collectivités et les organismessocio-professionnels a été constitué. Les princi-paux enjeux pour les forêts restent paysager etde protection.

LES INCIDENCES SUR LA GESTION

DES FORÊTS PRIVÉES

La charte d’un parc naturelrégional ne peut pas édicterde réglementations. Elle fixeseulement des orientationset des bases de travail encollaboration avec les orga-nismes professionnels. Tou-tefois, la prise en compte del’environnement dans lagestion forestière est forcé-

ment un objectif des parcs régionaux. C’est pour-quoi la concertation entre ces derniers et lesforestiers est indispensable pour assurer unmaximum de cohérence entre les objectifs dechacun. Les parcs régionaux devront communi-quer aux gestionnaires forestiers les secteurs stra-tégiques sur le plan environnemental (points àforte sensibilité paysagère, localisation d’espèceset de milieux prioritaires ou d’éléments du patri-moine à préserver, etc.). La mise au point deconvention de gestion entre les propriétaires etles parcs régionaux, prévoyant notamment lefinancement des surcoûts et des manques àgagner, sera l’aboutissement du travail encommun.

Les ZNIEFF et les ZICOLes zones naturelles d’intérêtécologique, faunistique etfloristique (ZNIEFF) et leszones d’intérêt communau-taire pour les oiseaux (ZICO)sont des inventaires et nul-lement des espaces protégésréglementairement. Ils déli-

mitent un secteur parfois étendu pour lequel sontprécisées les espèces animales et végétales quiprésentent un intérêt (espèces rares, endé-miques, menacées, protégées au niveau natio-nal...). Les menaces qui pèsent sur ces espècessont également notées ainsi que quelquesconseils de gestion. Ces sites ont constitué la basedes premières propositions scientifiques pour laconstitution du réseau Natura 2000. Normale-ment, les ZNIEFF et les ZICO ne sont pas oppo-sables au tiers. Il peut toujours être intéressantpour les propriétaires de prendre connaissancede ces documents avant de prendre une déci-sion de gestion.

Ce sontseulement desinventairesmais attentionà l’utilisationqui peut enêtre faite

Le travail encommun estessentiel pourune gestionforestière quisatisfasseà la fois auxobjectifs despropriétaireset à ceuxdes parcs

Encourager ledéveloppementlocal dansle respect del’environnement

3. Les autres périmètres n’entraînant pasl’instauration d’une réglementation spécifique

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POUR EN SAVOIR PLUS • Textes de référence :• - sur les forêts de protection : articles L. 411-1 à L. 413-1, R. 411-1 à

R. 411-10, et R. 412-1 à R. 412-18 du code forestier,• - sur les parcs nationaux : articles L. 331-2 à L. 331-4 du code de

l’Environnement,• - sur les réserves naturelles : article L. 332-1 du code de l’Environnement,• - sur les parcs naturels régionaux : article L. 244-1, et R. 244-1 et suivants

du code rural,• - sur les sites classés et sites inscrits : articles L. 341-1 à L. 341-10 et

L. 341-12 à L. 341-22 du code de l’Environnement,• - sur les arrêtés de biotope : articles L. 411-1 et L. 411-2 du code de

l’Environnement,• - sur les espaces boisés à conserver ou à créer : articles L. 130-1,

L. 130-4 et L. 142-11 du code de l’urbanisme,• - sur les monuments historiques : loi du 31 décembre 1913,• - sur le paysage : directives de protection et de mise en valeur des

paysages : article L. 350-1 du code de l’Environnement,• - sur le réseau Natura 2000 : article L. 414-4 du code de l’Environnement.

• Ecologie appliquée à la sylviculture - C. Jacquiot - Ed. Gauthier-Villars - 1983• Eléments pour une gestion écologique des espaces forestiers littoraux et arrière-

littoraux méditerranéens - J.P. Hétier - Conservatoire de l’espace littoral etdes rivages lacustres - 1992

• Ecologie forestière - Professeur H. Jürgen Otto - 1994• Espaces naturels protégés du Languedoc-Roussillon - Guide pédagogique - P. Vau-

consant - Agence méditerranéenne de l’environnement, Direction régio-nale de l’environnement - 1994

• Atlas du patrimoine naturel du Languedoc-Roussillon (ZNIEFF) - Agence médi-terranéenne de l’environnement - 1994

• Les zones importantes pour la conservation des oiseaux en France - G. RocamoraEd. Birdlife - 1994

• Approche paysagère des actions forestières - P. Breman - Centre du machi-nisme du génie rural des eaux et des forêts, Office national des forêts -1995

• Recommandations de sylviculture pour la zone centrale du Parc national desCévennes - P. Aumasson - Parc national des Cévennes - Approuvé par leConseil d’administration du Parc national des Cévennes en décembre 1997

• Les forêts de protection en France - J. Roblet, J.M. Stephan - Direction del’espace rural et de la forêt - 1997

• Gestion forestière, écologie et paysage en Languedoc-Roussillon - Agence médi-terranéenne de l’environnement, Direction régionale de l’agriculture et dela forêt, Direction régionale de l’environnement - 1998

• L’écologie forestière enseignée par Philibert Guinier - Ecole national du génierural des eaux et des forêts

• Atlas du Parc national des Cévennes – Février 2000• Programme d’aménagement du Parc national des Cévennes 2000-2006 –

Juillet 2000

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Annexes

T O M E 2 - F O R Ê T S P R I V É E S E T O R I E N T A T I O N S D E G E S T I O N 67

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

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68 A N N E X E S

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Annexe 1

Caractéristiques par départementdes essences présentes dans les forêts privéesSurface couverte par les principales essences dans les forêts privées par département (ha)

Source : Inventaire forestier national (Formations boisées de production) * Robinier, frênes, érables, cerisiers, peupliers, eucalyptus, aulnes, bouleaux, tremble,saules, noisetier, arbousier, fruitiers divers, ormes.

** Mélèze d’Europe, cèdre de l’Atlas, sapin de Nordmann, sapin de Vancouver,épicéa de Sitka, cyprès, pin mugho.

*** Ce chiffre est partiel puisque la grande majorité des peuplements de chêne vertn’ont pas été inventoriés dans le Gard. A titre d’information, l’inventaire pré-cédent (1983) faisait état de 42 620 hectares de chêne vert dans les forêts privéesdu Gard.

Aude Gard Hérault Lozère Pyr. Or. Région

Chêne pédonculé 2 186 483 144 2 813

Chêne rouvre 3 703 1 589 2 421 5 151 1 535 14 399

Chêne pubescent 25 688 22 601 29 300 5 892 12 445 95 926

Chêne vert 13 080 11 945*** 68 374 2 610 19 529 115 088

Chêne-liège 6 615 6 615

Hêtre 9 268 1 731 4 476 18 362 3 712 37 549

Châtaignier 2 757 20 844 13 318 16 265 9 253 62 437

Autres feuillus* 5 972 4 387 6 454 7 042 8 807 32 662

Total feuillus 62 654 62 647*** 124 343 55 805 62 040 367 489

Pin maritime 2 413 12 004 712 5 990 129 21 248

Pin sylvestre 4 989 3 462 996 83 103 4 562 97 112

Pin laricio 1 699 3 217 1 932 3 742 339 10 929

Pin noir d’Autriche 4 499 768 2 775 7 716 50 15 808

Pin pignon-Pin d’Alep 8 534 9 713 16 784 404 35 435

Pin à crochets 376 275 473 7 226 8 350

Sapin pectiné 7 108 958 2 834 150 11 050

Epicéa commun 3 511 140 2 218 9 539 213 15 621

Douglas 1 691 1 231 1 881 2 261 91 7 155

Autres résineux** 3 772 548 3 085 936 1 037 9 378

Total résineux 39 592 31 358 31 341 116 594 14 201 232 086

Total général 101 246 94 005*** 155 684 172 399 76 241 599 575

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A N N E X E S 69

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Volume des principales essences dans les forêts privées par département (m3)

Source : Inventaire forestier national (Formations boisées de production)* Robinier, frênes, érables, cerisiers, peupliers, eucalyptus, aulnes, bouleaux,

tremble, saules, noisetier, arbousier, fruitiers divers, ormes** Mélèze d’Europe, cèdre de l’Atlas, sapin de Nordmann, sapin de Vancouver,

épicéa de Sitka, cyprès, pin mugho*** Ce chiffre est partiel puisque la grande majorité des peuplements de chêne

vert n’ont pas été inventoriés dans le Gard. A titre d’information, l’inventaire

précédent (1983) faisait état d’un volume sur pied de 1 049 300 m3 dechêne vert dans les forêts privées du Gard.

(1) Regroupé avec le chêne pubescent(2) Inclus dans « Autres résineux »(3) La différence de certains totaux de ce tableau avec les totaux du tableau

des volumes des différents types de peuplement de l’annexe 2 vient descalculs de l’Inventaire forestier national.

Aude Gard Hérault Lozère Pyr. Or. Région

Chêne pédonculé 247 900 26 900 274 800

Chêne rouvre 394 900 130 100 (1) 849 900 111 000 1 485 900

Chêne pubescent 1 840 800 1 288 300 1 726 900 354 100 724 100 5 934 200

Chêne vert 574 500 576 300*** 1 528 000 152 100 648 000 3 478 900

Chêne-liège 337 400 337 400

Hêtre 972 500 311 500 632 600 2 487 900 355 100 4 759 600

Châtaignier 391 200 2 040 200 1 109 500 1 472 100 1 034 400 6 047 400

Autres feuillus* 815 200 763 000 694 200 1 049 400 892 000 4 213 800

Total feuillus 5 237 000 5 109 400*** 5 691 200 6 392 400 4 102 000 26 532 000

Pin maritime 204 800 1 217 800 (2) 452 800 6 600 1 882 000

Pin sylvestre 520 100 232 200 71 000 8 594 000 562 500 9 979 800

Pin laricio 355 400 377 400 143 000 277 700 15 900 1 169 400

Pin noir d’Autriche 355 400 377 400 143 000 277 700 15 900 1 169 400

Pin pignon-Pin d’Alep 430 900 439 100 547 600 (2) 1 417 600

Pin à crochets 15 200 23 100 835 700 874 000

Sapin pectiné 1 697 700 3 700 85 800 384 500 32 900 2 204 600

Epicéa commun 378 400 23 900 367 100 585 600 1 200 1 356 200

Douglas 200 800 47 600 336 300 235 700 820 400

Autres résineux** 223 200 36 200 396 700 76 200 20 300 752 600

Total résineux 4 339 200 2 468 900 2 119 600 11 320 000 1 475 900 21 723 600

Total général (3) 9 576 200 7 578 300*** 7 810 800 17 712 400 5 577 900 48 255 600

Production des principales essences dans les forêts privées par département (m3/an)

Source : Inventaire forestier national (Formations boisées de production)* Robinier, frênes, érables, cerisiers, peupliers, eucalyptus, aulnes, bouleaux,

tremble, saules, noisetier, arbousier, fruitiers divers, ormes** Mélèze d’Europe, cèdre de l’Atlas, sapin de Nordmann, sapin de Vancouver,

épicéa de Sitka, cyprès, pin mugho*** Ce chiffre est partiel puisque la grande majorité des peuplements de

chêne vert n’ont pas été inventoriés dans le Gard. A titre d’information,

l’inventaire précédent (1983) faisait état de 61 250 m3 de chêne vertproduit annuellement dans les forêts privées du Gard.

(1) Regroupé avec le chêne pubescent(2) Inclus dans « Autres résineux »(3) La différence de certains totaux de ce tableau (notamment le total du

département de l’Hérault) avec les totaux du tableau des productionsdes différents types de peuplement de l’annexe 2 vient des calculs del’Inventaire forestier national.

Aude Gard Hérault Lozère Pyr. Or. Région

Chêne pédonculé 12 600 700 13 300

Chêne rouvre 16 850 4 350 (1) 23 900 3 700 48 800

Chêne pubescent 75 150 46 500 68 050 11 700 28 100 229 500

Chêne vert 26 350 21 000*** 71 300 6 200 25 500 150 350

Chêne-liège 11 400 11 400

Hêtre 34 550 9 850 18 750 90 300 12 200 165 650

Châtaignier 19 950 74 900 57 450 54 550 51 150 258 000

Autres feuillus* 43 950 48 950 45 650 47 150 45 400 231 100

Total feuillus 229 400 205 550*** 261 200 234 500 177 450 1 108 100

Pin maritime 10 150 59 550 (2) 28 250 200 98 150

Pin sylvestre 25 150 11 450 (2) 382 000 24 600 443 200

Pin laricio 29 250 20 650 23 050 850 73 800

Pin noir d’Autriche 19 100 5 900 12 550 55 000 100 92 650

Pin pignon-Pin d’Alep 21 750 22 550 30 950 (2) 75 250

Pin à crochets 1 200 1 550 30 250 33 000

Sapin pectiné 51 500 300 8 000 24 900 1 350 86 050

Epicéa commun 39 250 2 150 32 500 58 600 200 132 700

Douglas 5 300 30 400 22 550 (2) 79 700

Autres résineux** 19 650 2 600 44 300 3 850 1 500 71 900

Total résineux 237 250 131 650 158 700 599 750 59 050 1 186 400

Total général (3) 466 650 337 200*** 419 900 834 250 263 500 2 294 500

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70 A N N E X E S

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Annexe 2

Caractéristiques par départementdes peuplementsprésents dans les forêts privéesSurface couverte par les principaux peuplements dans les forêts privées par département (ha)

Source : Inventaire forestier national * Ce chiffre est partiel puisque la grande majorité des peuplements de chêne vertn’ont pas été inventoriés dans le Gard. A titre d’information, l’inventaire précé-dent (1983) faisait état de 69 480 hectares de taillis dans les forêts privées du Gard.

Type de peuplement Aude Gard Hérault Lozère Pyr. Or. Région

Futaie 29 172 13 262 18 842 106 405 19 851 187 532

Feuillus dominants 2 090 1 256 1 096 7 802 8 051 20 295

Résineux dominants 24 618 10 652 17 701 79 313 9 429 141 713

Mélange feuillus-résineux 2 464 1 354 45 19 290 2 371 25 524

Taillis 48 260 39 040* 77 107 27 013 36 902 228 322

Peuplements mixtes 8 111 19 506 6 958 34 575

Autres 15 703 22 197 52 777 38 981 19 488 149 146

Total 101 246 94 005* 155 684 172 399 76 241 599 575

Boisements artificiels (<40 ans) 9 144 1 283 4 902 11 474 1 511 28 314

Reboisements artificiels (<40 ans) 5 316 2 716 8 767 11 298 321 28 418

Total 14 460 3 999 13 669 22 772 1 832 56 732

Volume des principaux peuplements dans les forêts privées par département (m3)

Source : Inventaire forestier national* Ce chiffre est partiel puisque la grande majorité des peuplements de chêne

vert n’ont pas été inventoriés dans le Gard.

** La différence de certains totaux de ce tableau avec les totaux du tableaudes volumes des différentes essences de l’annexe 1 vient des calculs de l’In-ventaire forestier national.

Type de peuplement Aude Gard Hérault Lozère Pyr. Or. Région

Futaie 3 923 600 1 369 600 1 933 300 11 916 300 1 964 000 21 106 800

Feuillus dominants 269 500 233 800 251 400 1 367 100 652 300 2 774 100

Résineux dominants 3 127 000 1 027 000 1 673 900 8 333 100 991 200 15 152 200

Mélange feuillus-résineux 527 100 108 800 8 000 2 216 100 320 500 3 180 500

Taillis 3 672 800 2 422 500* 3 929 600 2 411 000 2 686 300 15 122 200

Peuplements mixtes 727 600 1 766 300 437 000 2 930 900

Autres 1 252 300 2 019 900 1 510 900 3 385 000 927 500 9 095 600

Total** 9 576 300 7 578 300* 7 810 800 17 712 300 5 577 800 48 255 500

Production des principaux peuplements dans les forêts privées par département (m3/an)

Source : Inventaire forestier national* Ce chiffre est partiel puisque la grande majorité des peuplements de chêne

vert n’ont pas été inventoriés dans le Gard.

** La différence de certains totaux de ce tableau avec les totaux du tableau desproductions des différentes essences de l’annexe 1 vient des calculs de l’In-ventaire forestier national.

Type de peuplement Aude Gard Hérault Lozère Pyr. Or. Région

Futaie 202 600 68 100 147 750 591 350 73550 1 083 350

Feuillus dominants 9 100 6 900 4 750 42 650 22 300 85 700

Résineux dominants 178 650 55 100 142 750 452 450 38 750 867 400

Mélange feuillus-résineux 14 850 6 100 550 96 250 12 500 130 250

Taillis 162 250 97 950* 179 650 89 900 118 750 648 500

Peuplements mixtes 39 150 81 550 25 600 146 300

Autres 62 700 89 600 77 250 153 000 44 150 426 700

Total** 466 700 337 200* 430 250 834 250 236 450 2 304 850

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A N N E X E S 71

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Annexe 3

Répartition de la propriété forestièrepar tranches de surface

Par rapport à la surface totale des forêts privées

Par rapport au nombre total des forêts privées

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72 A N N E X E S

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Annexe 4d

e 0 à

4 h

ad

e 4 à

10 h

ad

e 10 à

25 h

ad

e 25 à

100 h

a100 h

a et

plu

sT

ota

lLa

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ombr

eSu

rfac

eN

ombr

eSu

rfac

eN

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eSu

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eN

ombr

eSu

rfac

eN

ombr

eSu

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eN

ombr

eSu

rfac

eSu

rfac

e11

041

MO

NTA

GN

E N

OIR

E1

700

1 35

117

81

104

113

1 75

298

4 80

919

3 57

22

108

12 5

8811

042

BAS

CAB

ARD

ES M

INER

VOIS

814

591

5030

538

571

2397

32

242

927

2 68

211

043

LAU

RAG

AIS

2 06

51

555

171

1 07

863

978

341

451

597

52

338

6 03

811

044

RAZE

S2

316

2 15

136

42

337

246

3 83

714

56

722

182

910

3 08

917

957

1104

5 VA

LLEE

VIT

ICO

LE A

UD

E4

469

2 27

515

898

474

1 24

937

1 66

93

357

4 74

16

534

1104

6 C

ORB

IERE

S O

CC

IDEN

TALE

S1

847

1 92

426

71

652

152

2 36

288

4 33

510

1 79

62

364

12 0

6811

047

CO

RBIE

RES

ORI

ENTA

LES

2 25

41

466

134

817

6195

331

1 48

99

1 38

32

489

6 10

811

048

PAYS

DE

SAU

LT3

440

2 80

218

31

044

4366

236

1 89

415

5 70

73

717

12 1

08A

UD

E18 9

05

14 1

16

1 5

05

9 3

19

790

12 3

65

492

23 3

42

81

16 9

42

21 7

73

76 0

83

94 9

34

3005

1 RH

ON

E-C

OST

IERE

S5

881

2 24

286

499

4160

817

733

373

36

028

4 81

430

052

PETI

TE C

AMAR

GU

E70

939

731

194

815

25

215

338

475

61

342

3005

3 G

ARRI

GU

ES22

004

14 4

871

240

7 62

258

88

991

327

14 9

6653

8 09

824

212

54 1

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A N N E X E S 73

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Annexe 5

AbroutissementDégât provoqué par les cervidés lorsqu’ils broutentles jeunes pousses des plants ou des semis.

Accompagnement (essences d’)Ensemble de végétaux issus de régénération naturelleou de plantation qui vont accompagner une essenceprincipale.

Accroissement (d’un arbre ou d’un peuplement)Augmentation d’une caractéristique (diamètre, hauteur,surface terrière, volume…) d’un arbre ou d’un peu-plement pendant une période donnée. L’accroissementen volume est souvent utilisé : l’accroissement« courant » est le volume de bois fabriqué pendantune année (ou une période) donnée, l’accroissement« moyen » est le volume de bois fabriqué depuis lanaissance de l’arbre ou l’origine du peuplement.

AccruesTerrains abandonnés gagnés spontanément par unevégétation ligneuse.

AccrusPeuplements forestiers souvent clairs et désordonnésqui ont colonisé naturellement ces accrues.

AdretVersant d’une vallée exposé au sud (synonyme :« soulane »).

AgroforesterieEnsemble de techniques associant sur une même par-celle une culture agricole et une production ligneuse.Les parcelles se présentent le plus souvent sous formede plantations en lignes régulièrement espacées avecdes cultures intercalaires.

AméliorationEnsemble des interventions ayant pour but de mainte-nir la croissance et la vigueur maximales d’un peuple-ment et d’en sélectionner les arbres sur des critères dequalité. Ces interventions regroupent les dépressages,les éclaircies (appelées aussi « coupes d’amélioration »)ainsi que les opérations de conversion des taillis en futaie.

Balivage intensifOpération d’amélioration d’un taillis simple consis-tant à choisir et marquer un grand nombre de jeunesarbres d’avenir (baliveaux) ainsi qu’une végétationd’accompagnement en vue de produire à l’avenir dubois d’œuvre de qualité.

Biodiversité (ou diversité biologique)Variété biologique à toutes les échelles : variété d’éco-systèmes sur un territoire, variété d’espèces dans lesécosystèmes, variété d’individus dans les espèces.

Bois de chauffage (ou bois de feu)Ensemble des bois (bois rond, fendu, scié, coupé enbûches, en quartiers, rondins de petite longueur, boisdéchiqueté en bûchettes) destinés à être brûléspour chauffer les habitations ou pour l’agrément, ouutilisés pour le charbonnage (transformation encharbon de bois).

Bois d’industrieBois destinés à la fabrication de pâtes de cellulose, pardes procédés mécaniques, chimiques ou mi-chimiques,ou encore à la fabrication des panneaux de fibres etdes panneaux de particules. Il s’agit généralement debois de faible diamètre issus de coupe intervenant dansles taillis ou de première éclaircie de futaies.

Bois d’œuvreBois débité à des dimensions (et formes) convenantpour la fabrication d’éléments de construction (char-pente), meuble, emballage, aménagements. Le boisd’œuvre est couramment utilisé en sciage, déroulageou tranchage. Généralement, les arbres utilisésdoivent être assez gros (diamètre à 1,30 mètre supé-rieur à 30-35 cm).

Bois rondTous les bois abattus ou façonnés en grumes, billes,rondins ou bûches.

Bois de triturationVoir bois d’industrie.

BraceletBracelet identifiant un gros gibier une fois tué. Le bra-celet est attribué dans le cadre d’un plan de chassedestiné à maintenir l’équilibre sylvocynégétique.

BrinArbre issu de rejet de souche.

Brûlage dirigéIntervention consistant à brûler la végétation d’unelande, le plus souvent pour la nettoyer, favoriser lapousse de l’herbe et le pâturage des animaux. Cetteopération n’est pas une simple mise à feu. C’est uneintervention technique qui demande beaucoup desavoir-faire et qui exige de multiples précautions.

Catalogue de stationsDocument présentant l’inventaire de toutes les sta-tions forestières existant dans un périmètre donné(le plus souvent une région naturelle) et les décrivantprécisément à l’aide de critères permettant à un uti-lisateur de les reconnaître sur le terrain.

CépéeEnsemble des brins issus des rejets d’une même souche.

Cerne (d’accroissement)Anneau qui, sur une section transversale de la tige,représente le bois formé dans l’année.

CB

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Glossaire des termes techniques

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74 A N N E X E S

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

ChablisArbre ou ensemble d’arbres déraciné, le plus souventà la suite d’un incident climatique (vent fort, neigelourde).

ChandelleDans un volis, partie du tronc de l’arbre qui est restéesur pied.

ClimaxEtat d’un écosystème ayant atteint un stade d’équilibrerelativement stable à l’échelle humaine.

CloisonnementsEnsemble de layons créés dans une parcelle permettantla réalisation de travaux sylvicoles (cloisonnementsculturaux) ou la sortie des bois lors des éclaircies (cloi-sonnements d’exploitation).

CloneEnsemble d’individus génétiquement semblables issusde la multiplication végétative d’un seul individu. Cetype de multiplication est très utilisé pour le peuplier.

ConifèreArbres présentant, en général, un feuillage composéd’aiguilles ou d’écailles persistantes, des fruits en formede cônes et un bois riche en résine.

Coupes d’améliorationVoir « éclaircies » et « amélioration ».

Coupe d’irrégularisationExploitation intervenant dans une futaie régulière quel’on souhaite convertir en futaie irrégulière. Elleconsiste à éclaircir le peuplement et, sur une partiede la surface, à créer des trouées pour provoquerl’apparition de semis naturels ou mettre en lumièreceux qui sont déjà présents.

Coupes de conversionTerme générique couvrant les coupes qui permettrontde passer du taillis à la futaie (et en pratique du taillisà la futaie sur souche).

Coupe de furetageExploitation intervenant dans un taillis fureté. En Lan-guedoc-Roussillon, elles sont réalisées presqu’exclusi-vement dans le chêne vert : tous les 20 ans, ellesprélèvent tous les brins âgés de 40 ans et laissent surpied tous les brins âgés de 20 ans. Ces coupes, tra-ditionnelles dans certaines régions naturelles, consis-tent surtout aujourd’hui en un prélèvement de tousles gros arbres.

Coupes de jardinageExploitations intervenant dans une futaie irrégulièreou jardinée, répétées régulièrement tous les 8 à 10ans. Ces coupes consistent à la fois :- à récolter de gros arbres qui ont atteint le diamètreobjectif, ce qui permet également de mettre en lumièredes taches de semis naturels,- à éclaircir les bouquets d’arbres d’âge moyen,- à dépresser les jeunes arbres,- à récolter les arbres malades ou dépérissants.

Coupes de régénérationTerme générique couvrant toutes les coupes qui per-mettent de régénérer naturellement un peuplement(coupes préparatoires, coupe d’ensemencement,coupes secondaires, coupe définitive, coupes enbandes…).

Coupe de taillisExploitation intervenant dans un taillis simple. Elleconsiste à couper tous les brins systématiquement tousles 20 à 50 ans.

Coupe en bandesEnsemble d’interventions ayant pour but de renou-veler naturellement une futaie régulière. Cette méthodeest surtout utilisée pour les peuplements de pin (arbresà graines légères). Des bandes de 30 à 40 mètres delarge sont alternativement coupées à blanc et conser-vées en l’état. Les arbres conservés ensemencent lesbandes vides et sont ensuite eux-mêmes renouveléspar la méthode des coupes progressives.

Coupes progressivesEnsemble d’interventions ayant pour but de renou-veler naturellement une futaie régulière. Le peuple-ment est d’abord très fortement éclairci pour provoquerl’apparition des semis (coupe d’ensemencement). Lessemenciers sont ensuite exploités peu à peu pourmettre en lumière les semis installés (coupes secon-daires). Quand la parcelle est entièrement ensemencée,tous les arbres qui subsistent sont exploités (coupedéfinitive).

Coupe rase (ou coupe à blanc)Exploitation systématique de tous les arbres présentsdans une parcelle. Cette intervention est généralementréalisée pour renouveler un peuplement artificiellementpar plantation ou, plus rarement, par semis.

Coupe sanitaireExploitation intervenant généralement dans les peu-plements âgés en attente d’être renouvelés ou ayantsubi une attaque parasitaire (ou un accident clima-tique), ayant pour but de prélever les arbres maladesou dépérissants.

Coupure stratégique (ou coupure verte)A l’intérieur d’un massif forestier, grandes zones ouver-tes où sont pratiquées des activités agricoles (viticulture,arboriculture, élevage, etc.). Ces coupures cloisonnentle massif boisé en vastes parcelles de plusieurs dizai-nes d’hectares. Elles ont pour but de canaliser ou defractionner le feu, et de permettre l’intervention dessecours en toute sécurité.

Courbe de niveauCourbe qui réunit tous les points de même altitude.

Couvert (forestier)Proportion de la surface couverte par la projection ver-ticale des houppiers de l’ensemble des arbres d’un peu-plement.

DébardageOpération d’exploitation forestière consistant à amenerles arbres abattus depuis la parcelle jusqu’à une placede dépôt où un camion viendra les chercher. Géné-ralement, le débardage s’effectue avec un « porteur »(tracteur qui porte les bois) sur terrain plat et avec un« skidder » (tracteur qui traîne les bois) sur terrain enpente.

DébarderRéaliser le débardage.

DébardeurPersonne qui réalise le débardage ou tracteur utilisépour débarder.

Débroussaillement (ou débroussaillage)Intervention consistant à supprimer la végétation basseet à couper les branches basses des arbres dans uneparcelle, un pare-feu ou en bord de piste. Elle a géné-ralement pour but de prévenir les incendies (réduc-tion de la masse combustible et des risques de départde feu) ou de reconquérir des pâturages. Ces deuxobjectifs sont souvent complémentaires.

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A N N E X E S 75

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

DébusquageOpération d’exploitation forestière qui consiste à tirerles bois de leur point d’abattage jusqu’à une tire dedébardage ou une piste.

DégagementIntervention consistant à supprimer la végétation quiconcurrence des plants ou des semis naturels en lesprivant de lumière (concurrence aérienne) ou en lesprivant d’eau (concurrence racinaire). Les dégagementspeuvent être manuels, mécaniques ou chimiques.

DégagerRéaliser un dégagement.

DélignureChute de bois résultant du sciage d’un bois rond.

DépressagesTravaux d’amélioration intervenant dans des semisnaturels (de toutes essences) ou dans un jeune taillis(généralement de châtaignier), plus rarement dans desplantations. Le dépressage a pour but d’abaisser ladensité des jeunes arbres pour maintenir leur crois-sance et pour les sélectionner d’après leur qualité. Lesarbres coupés sont laissés au sol car ils sont trop petitspour être commercialisés (leur hauteur est de 6 mètresmaximum).

DépresserRéaliser un dépressage.

DétourageDans un taillis, éclaircie localisée autour des beaux sujetspour favoriser le développement de leur houppier dansle but de produire, à l’avenir, du bois d’œuvre.

DétourerRéaliser un détourage.

Deuxième transformationEnsemble des industries de transformation du boisintervenant sur un matériau semi-fini, préalablementproposé par les industries de première transformation :toutes industries de l’ameublement, de la construc-tion, de l’emballage, de la fabrication de papier, deplacage...

DrageonTige issu du développement d’un bourgeon situé surla racine d’un arbre. En grandissant, le drageon se créeson propre système racinaire et devient un individuautonome. Le chêne vert, le merisier, le robinier sontdes essences utilisant couramment ce mode de repro-duction.

Durée de survieDélai séparant l’âge limite d’un peuplement de sonâge actuel.

EclaircieIntervention consistant à abaisser la densité des arbresdans une futaie régulière pour maintenir leur crois-sance, les sélectionner sur leur qualité, et conserverun bon état sanitaire et une bonne stabilité au peu-plement. Les arbres exploités sont commercialisés etfournissent un revenu au propriétaire qui est minimelors de la première éclaircie puis va en augmentant.Suivant l’âge des arbres et leur vitesse de croissance,les éclaircies sont réalisées tous les 4 à 10 ans.

Eclaircie sélectiveEclaircie où les arbres prélevés font l’objet d’un choixindividuel.

Eclaircie systématiquePrélèvement systématique de 1 ligne sur 2 ou 1 lignesur 3 dans un peuplement issu de plantation.

« Eclaircie de taillis »Expression désignant une intervention consistant àabaisser la densité des brins (ou des cépées) dans untaillis. Elle peut intervenir dans les taillis de chênes médi-terranéens et a alors souvent, outre la production debois de chauffage, un objectif paysager, sylvopastoralou de protection des sols. Elle peut aussi intervenirdans les taillis de hêtre ou de chênes rouvre et pédon-culé de qualité, suite à un balivage intensif, avecl’objectif de produire, à terme, du bois d’œuvre.

EclaircirRéaliser une éclaircie.

EcobuageOpération consistant à brûler la végétation des landesavec ses mottes et ses racines que l’on retourne à l’aided’un outil nommé « écobue ». L’écobuage n’est qua-siment plus pratiqué aujourd’hui. Par abus de langage,on désigne sous ce nom les opérations de brûlagedirigé.

EcorceTerme employé couramment pour désigner tous lestissus extérieurs de l’arbre destinés à le protéger contreles éléments extérieurs (agents climatiques, insectes,champignons...)

EcosystèmeSystème biologique fonctionnel intégrant l’ensembledes êtres vivants présents dans une station donnée.

ElagageCoupe des branches basses des arbres pour produireun bois sans nœud sur une hauteur de 6 mètres engénéral. L’élagage se pratique suivant des règles bienprécises : précocement, modérément, progressivement.

ElaguerRéaliser un élagage.

EndémiqueSe dit d’une espèce qui ne se rencontre qu’en un lieuou une région donnée.

EnrichissementTechniques sylvicoles permettant d’introduire (oud’augmenter l’importance) des essences intéressantescompte tenu des objectifs du propriétaire.

EntretiensEnsemble des interventions réalisées pour favoriser lacroissance des jeunes plants ou semis naturels. Les pluscourants sont les dégagements, les tailles de forma-tion et la pose de protection contre le gibier.

Essence dominanteEssence qui occupe la plus grande surface dans l’étagedominant d’un peuplement.

Essence principaleC’est l’essence qui détermine la sylviculture à appli-quer. On l’appelle aussi « essence objectif ». L’essenceprincipale peut être différente de l’essence dominante.

Essence secondaireEssence associée à l’essence principale dans un butcultural, économique, écologique ou esthétique.

EstivePâturage d’altitude utilisé chaque année par les trou-peaux de mai à octobre. Cette période passée en estiveest indispensable pour la croissance des jeunesanimaux et pour l’état sanitaire du troupeau.

Etages d’un peuplementOrganisation d’un peuplement dans un plan vertical.On distingue :• l’étage dominant qui rassemble les arbres les plushauts dont les houppiers forment la strate supérieure,• les étages dominés qui regroupent les arbres les plusbas, dominés par les précédents,• le sous-étage qui forme la strate la plus basse, net-tement dominée, soit que les arbres soient plus jeunes,soit qu’il s’agisse d’arbustes.

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76 A N N E X E S

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Etage de végétationEnsemble des séries de végétation présentes dans unezone bioclimatique donnée.

ExploitabilitéNotion liée à la récolte d’un peuplement forestier. Lorsde la réflexion sur la gestion de la forêt (souvent aumoment de l’élaboration du plan simple de gestion),des critères (diamètre et âge d’exploitabilité) sont fixésà partir desquels cette récolte sera possible.

FeuillusArbres qui portent des feuilles par opposition aux coni-fères (ou résineux) qui portent des aiguilles.

Feuillus précieuxFeuillus qui, s’ils sont de bonne qualité, ont une grandevaleur économique due à leur relative rareté et auxqualités technologiques de leur bois. Il s’agit princi-palement du merisier, du frêne commun, des érableset des noyers. On peut également classer dans cettecatégorie le tilleul et les alisiers.

FrottisDégâts consistant en un décollement et un effilochagede l’écorce des jeunes arbres dus au frottement desbois de cervidés.

FûtPartie du tronc d’un arbre commercialisable commebois d’œuvre. Elle est comprise entre la souche et lehouppier.

FutaiePeuplement forestier composé d’arbres issus degraines. Les arbres sont alors dits « de franc pied ».L’objectif donné à une futaie est généralement la pro-duction de bois d’œuvre. En Europe, un peuplementde résineux est toujours une futaie.

Futaie irrégulièreFutaie composée d’arbres d’âge et de dimensions trèsdifférents. Ce traitement, traditionnel dans les sapinièresdu Pays de Sault (Aude), peut s’appliquer à toutes lesessences qui se régénèrent bien naturellement.

Futaie jardinéeFutaie irrégulière qui compte des arbres de toutes lesclasses d’âge (ou de hauteur), depuis les semis jus-qu’aux arbres arrivés à maturité.

Futaie par bouquetsFutaie irrégulière caractérisée par une juxtaposition debouquets, peuplements réguliers de quelques ares.

Futaie par parquetsFutaie irrégulière caractérisée par une juxtaposition deparquets, peuplements réguliers de surface supérieureà plusieurs dizaines d’ares.

Futaie régulièreFutaie où les arbres ont approximativement la mêmehauteur. Ce traitement peut s’appliquer à toutes lesessences.

Futaie équienneFutaie où les arbres ont approximativement le mêmeâge. Une futaie régulière est souvent équienne.

Futaie mélangéeFutaie composée d’arbres de différentes essences, soituniquement feuillues, soit uniquement résineuses.

Futaie mixteFutaie composée d’un mélange de feuillus et de rési-neux.

Futaie sur souchesPeuplement forestier issu du vieillissement ou du bali-vage intensif d’un taillis, ayant l’aspect d’une futaieet étant traité comme tel.

GélifSe dit d’arbres ou d’essences sensibles à la gélivure.

GélivéSe dit d’un arbre dont le tronc porte des fentes duesà la gélivure.

GélivureFente radiale et longitudinale affectant l’écorce et lebois d’un arbre, généralement provoquée par l’arri-vée brutale de grands froids.

Gestion durableConcept définissant, depuis la Conférence de Rio(1992), une gestion susceptible de fournir à la popu-lation actuelle les biens et services qu’elle attend dela forêt, sans remettre en cause la possibilité, pour lesgénérations futures, de faire de même. Cette notiona été précisée ensuite, par grands groupes de pays.En Europe, les gouvernements ont défini la gestiondurable comme une gestion respectant les 6 critèresd’Helsinki (du nom de la conférence où ces critèresont été adoptés) : maintien des capacités de pro-duction, maintien du bon état sanitaire, satisfactionde la fonction de production, respect de la biodiver-sité, protection du sol et des eaux, fournitures de diver-ses « aménités » (accueil, qualité du paysage...).

GrumeTronc ou section de tronc d’un arbre abattu, ébran-ché, recouvert ou non de son écorce.

HabitatConditions physiques et biologiques dans lesquellesse maintient une espèce animale ou végétale à l’étatspontané.

HouppierEnsemble des ramifications (tige et branches) d’unarbre situé au-dessus du fût.

LabourTravail du sol effectué avant plantation, le plus souventavec une charrue à disques. Le labour retourne la terreet son but est d’aérer le sol, de faciliter la pénétrationdes racines et de limiter l’évaporation en changeantla structure du sol en superficie.Un labour peut être effectué « en plein » (sur toutela surface) ou en bandes, sur une partie de la surface.

MycorhizeAssociation d’un champignon avec un arbre, dontchacun tire des bénéfices. Elle se fait entre le mycé-lium et les racines et permet à l’arbre d’améliorer sanutrition minérale.

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Mycorhizé (plant)Se dit d’un plant sur les racines duquel on a inoculéartificiellement du mycélium pour provoquer lamycorhize.

Parcelle forestièreDivision élémentaire de la forêt qui représente une unitéterritoriale de gestion. Elle doit être la plus homogènepossible au niveau des peuplements et des conditionsécologiques mais doit surtout être assise sur des limitespérennes (routes, cours d’eau, crêtes, etc.).

PédologieEtude des sols et de leur formation à partir de l’alté-ration de la couche superficielle de l’écorce terrestre,de leur répartition et de leur évolution au cours dutemps.

Pelle-araignéePelle mécanique pourvue de 2 roues, de 2 pieds etd’un bras télescopique, pouvant se déplacer et tra-vailler dans des pentes très fortes.

PerchisJeune peuplement composé d’arbres issus de grainesdont les tiges ont un diamètre de 10 à 15 cm enmoyenne (ce qui les fait ressembler à des perches).

PeuplementEnsemble d’arbres, jeunes et vieux, constituant lavégétation ligneuse poussant sur un terrain forestier,à l’exception des arbustes, arbrisseaux et de la végé-tation herbacée.

PeupleraiePeuplement de peupliers.

PlaquettesProduit du broyage grossier de bois destiné à la fabri-cation de pâte à papier, panneaux de particules ouau chauffage.

PotetEmplacement où la terre est travaillée soit manuel-lement soit par des moyens mécaniques en vue demettre en place un jeune plant.

Première transformationEnsemble des industries de transformation du boisintervenant sur le bois brut directement issu de forêt :sciage, tranchage et déroulage, fabrication de pâte àpapier, de panneaux de particules ou de fibres.

RégimeNotion qui fait référence au mode de renouvellementdes peuplements : le taillis est renouvelé à partir desrejets de souche, la futaie à partir de graines.

RecépageIntervention consistant à couper un arbre le plus prèspossible du sol.

RecéperRéaliser un recépage.

Régénération artificielleRenouvellement d’un peuplement par plantation(plus rarement par semis) après coupe à blanc et, sinécessaire, travail du sol.

Régénération naturelleRenouvellement d’un peuplement (par coupe enbandes ou par coupes progressives) pour lequel on utiliseles arbres en place comme semenciers. Cette méthoden’a de « naturelle » que l’origine des graines car elleest conditionnée par des interventions humaines. Il seraitpréfèrable de l’appeler « régénération assistée ».

Rejet (de souche)Jeune brin qui se développe sur une souche au prin-temps suivant la coupe. On dit que la souche rejette.Ce système de reproduction asexuée n’est utilisé quepar les feuillus (en Europe).

Relèvement du couvertExtraction de tout ou partie des arbres dominés. Cetteintervention est pratiquée le plus souvent dans les taillisde chênes méditerranéens pour prévenir les départsd’incendie.

RéserveArbre maintenu sur pied lors du passage en coupe.Ce terme est utilisé surtout dans les taillis sous futaie.

RésineuxVoir conifère.

RévolutionDurée séparant deux coupes définitives d’un peuple-ment.

RipisylveFormation boisée située en bordure de la plupart descours d’eau. Elle est composée d’essences inféodéesà la présence de l’eau. L’entretien des ripisylves estimportant pour la protection contre les crues, le main-tien des berges et de l’écosystème aquatique.

RotationIntervalle de temps séparant deux coupes de mêmenature dans un peuplement.

RoulureDéfaut du bois de châtaignier (plus rarement dechêne) qui consiste en un décollement des cernes decroissance. La roulure est bien visible sur les arbrescoupés. On dit d’un arbre touché par ce défaut qu’ilest « roulé ». Son bois est fortement déprécié et nepeut pas être commercialisé pour des utilisationsnobles.

Semis naturelJeune arbre issu d’une graine arrivée au sol sans qu’unhomme l’ait semée.

Série de végétationEnsemble de la végétation parfaitement développéeet en équilibre si le « climax » est atteint, ou ensem-ble des groupements qui conduisent au « climax »par évolution.

Soulane (ou soula)Versant d’une vallée exposé au sud (synonyme :« adret »).

Sous-solageTravail du sol effectué avant plantation avec un outil(sous-soleuse) armé d’une ou plusieurs dents qui des-cendent en profondeur dans le sol (jusqu’à 1 mètre)et le font éclater. Le sous-solage a pour but de facili-ter la pénétration de l’eau et des racines des arbres.

Station forestièreEtendue de terrain de superficie variable homogènedans ses conditions de topographie, de climat, de solet donc de végétation.

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Structure (d’un peuplement)Organisation dans l’espace des éléments d’un peu-plement forestier du point de vue du régime, des âges,des dimensions, des étages… D’une manière plus pra-tique, c’est la façon dont les tiges sont répartis parâge sur la parcelle forestière.

SuberaiePeuplement de chêne-liège.

Surface terrièreLa surface terrière d’un arbre est la surface de sa sectionà 1,30 mètre du sol. La surface terrière d’un peuple-ment est la somme des surfaces terrières de tous les arbresqui le composent exprimée en mètres carrés par hectare.

SylvicultureEnsemble des techniques de culture des peuplementsforestiers.

Sylvocynégétique (équilibre)Maintien des populations de gibier à un niveau tel queles diverses fonctions de la forêt puissent être assu-rées normalement et sans surcoût important, en par-ticulier la régénération naturelle et artificielle despeuplements.

SylvopastoralismeTechnique consistant à faire pâturer des troupeaux dansune parcelle boisée en adaptant la pression des animauxà la ressource alimentaire disponible de façon que lesarbres ne souffrent pas de leur présence. La gestionsylvopastorale doit être réfléchie, dans le double cadrede l’éleveur (place de la forêt dans l’utilisation globaledes parcours et dans le calendrier de pâturage) et dupropriétaire forestier (cohérence avec l’aménagementglobal de la propriété). Une réflexion doit aussi portersur les aménagements pastoraux à réaliser éventuelle-ment (pose de clôture, sursemis).

Taille de formationIntervention consistant à supprimer les « têtes multi-ples » (fourches) ou les très grosses branches d’un jeunearbre. Elle a pour but de former un tronc droit et uniquesur au moins 6 mètres de haut.

TaillerRéaliser une taille de formation.

TaillisPeuplement forestier composé par des brins issus derejets de souche. Seuls les feuillus peuvent constituerdes taillis (en Europe).

Taillis furetéTaillis composé de brins d’âge et de dimensions dif-férents. En Languedoc-Roussillon, ce traitement estappliqué presqu’exclusivement au chêne vert dans cer-taines régions naturelles. La coupe a lieu environ tous

les 20 ans et exploite les arbres âgés de 40 ans. Ceuxqui ont 20 ans restent en place et seront exploités20 ans plus tard. Dans le même taillis, on a donc desbrins de 2 âges, de 20 ans de différence. Actuellementle traitement appliqué n’a souvent qu’une pâle res-semblance avec le taillis fureté et consiste surtout àexploiter tous les brins les plus gros.

Taillis simpleTaillis composé de brins qui ont tous le même âge.Ils sont tous coupés en même temps et les souchesrejettent toutes la même année.

Taillis sous futaiePeuplement associant un taillis simple et une futaieirrégulière. Le taillis est exploité régulièrement et fournidu bois de chauffage ou des piquets. En même temps,on réalise dans la futaie une coupe de futaie irrégu-lière. L’ensemble de ces interventions est appelé« coupe de taillis sous futaie ». Ce traitement n’estpratiquement pas utilisé en Languedoc-Roussillon.

Tarif de cubageTableau donnant le volume approché des arbres surpied.

TransformationRemplacement d’un peuplement composé le plussouvent d’essences mal adaptées de qualité médio-cre par une plantation d’essences différentes.

Typologie de peuplementDéfinition, classification et système de mesure d’ap-préciation de types de peuplements.

Typologie des stationsMise en évidence, étude et définition des différentstypes de stations forestières, généralement à l’échelled’une région naturelle.

UbacVersant d’une vallée exposé au nord.

VolisArbre ou ensemble d’arbres dont le tronc est cassé,le plus souvent à la suite d’un incident climatique (ventfort, neige lourde).

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Sources partielles

- Vocabulaire de typologie des stations forestières – R. Delpech, G. Dumé, P. Galmiche – Ministère del’agriculture, Institut pour le développement forestier

- Lexique disponible sur site « foretpriveefrancaise.com »- Guides des stations forestières du Conflent et des Basses-Cévennes à pin maritime – CRPF Languedoc-

Roussillon- Manuel d’aménagement – Office national des forêts

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Annexe 6

Les provenances sont présentées dans un ordre de caté-gorie réglementaire décroissante de la gauche vers ladroite (étiquette bleue, verte, jaune et blanche), etpar ordre alphabétique dans chaque catégorie.

Les principes généraux de recommandations peuventêtre :- pour les espèces autochtones dans leur aire natu-

relle : priorité au matériel local de la catégorie régle-mentaire la plus élevée possible en préfèrant, àcatégorie égale, un verger à un peuplement ;

- pour tous les autres cas : priorité au matériel de caté-gorie réglementaire la plus élevée possible sousréserve d’une bonne adaptation à la station (voir casparticulier du douglas et des vergers à graines laluzette et Darrington).

Les essences non citées ne peuvent faire l’objet deconseils d’utilisation précis, compte-tenu de nosconnaissances actuelles (chêne rouge, pin maritime,frêne commun, peupliers [voir liste des clones sub-ventionnés]...).

A NOTER :

Les directives 66/404/CEE et 71/161/CEE sont abro-gées avec effet au 1er janvier 2003 et refondues dansla nouvelle directive européenne 1999/105/CE duConseil du 22 décembre 1999 concernant la com-mercialisation des matériels forestiers de reproduction.“L’actuel système français de régions de provenanceassociatif doit passer à un système partitioniste : leterritoire national sera divisé en un certain nombre derégions de provenance variable selon les espèces.Les frontières entre les régions de provenance serontétablies selon des critères écologiques, géographiqueset génétiques”.

Les appellations et les conseils donnés dans le présentdocument seront bien entendu à revoir après la miseen place de ce nouveau système.

Matériels, provenances et zones de récolterecommandés en Languedoc-Roussillon

Document réalisé par :

- Unité de recherches forestières méditerranéennes - INRA Avignon- INRA Orléans- Cemagref Nogent-sur-Vernisson- DRAF - SRFB Languedoc-Roussillon

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E PA

GE 8

2

Page 84: forêts privées et orientations de gestiondraaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/... · ORP DU LANGUEDOC-ROUSSILLON - TOME 2 2 TOME 2 - FORÊTS PRIVÉES ET ORIENTATIONS DE GESTION

82 A N N E X E S

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

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SUIT

E PA

GE 8

3

Page 85: forêts privées et orientations de gestiondraaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/... · ORP DU LANGUEDOC-ROUSSILLON - TOME 2 2 TOME 2 - FORÊTS PRIVÉES ET ORIENTATIONS DE GESTION

A N N E X E S 83

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

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MAT

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Mat

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SUIT

E PA

GE 8

4

Page 86: forêts privées et orientations de gestiondraaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/... · ORP DU LANGUEDOC-ROUSSILLON - TOME 2 2 TOME 2 - FORÊTS PRIVÉES ET ORIENTATIONS DE GESTION

84 A N N E X E S

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

MAT

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tagn

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néen

18 -

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A N N E X E S 85

O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

ZONES DE RÉCOLTE RECOMMANDÉES EN LANGUEDOC-ROUSSILLON(Essences soumises à l’arrêté du 28 novembre 1991)

Etages de végétation Zones de récolteEssences (carte Godron 1988) recommandées Espèces de substitution Observations

Altitudes

Sapin de Bornmüller Montagnard FRANCE : Verger de CAYROLS Abies cephalonica : MAINALON (1) Ménerbes : certains doutes subsistentAbies bornmuelleriana Matt. Supraméditerranéen (CANTAL) (10) et PINDE : PALEOTOURNOS sur ce matériel de base ; préférer

TURQUIE : ARAC, CANGAL Abies equitrojani : KAZDAG SAUMON ET MONT-VENTOUX. Cedrus atlantica : matériels (10) Verger de CAYROLS = peuplement

forestiers de reproduction contrôlés : d’origine CATAK près d’ARAC.SAUMON / MONT-VENTOUX / (11) Le sapin de Nordmann est à

MENERBES) (1) déconseiller chaque fois que du sapin dePseudostuga menziesii Bornmüller est disponible.(voir conseils ci-dessus) Attention aux risques d’hybridation avec le

Abies nordmanianna (11) sapin pectiné.

Sapin de Céphalonie Supraméditerranéen inférieur Grèce Mainalon Abies bornmuelleriana Attention aux risques d’hybridation ou de Grèce Mésoméditerranéen supérieur (Vlahica, Kapota, Lagada, Vityna) dans le supraméditerranéen. avec le sapin pectiné.

Abies cephalonica Loud. altitude supérieure à 400m Cedrus atlantica : matériels (1) Ménerbes : certains doutes subsistent (mais éviter zones gélives) forestiers de reproduction contrôlés : sur ce matériel de base ; préférer

SAUMON / MONT-VENTOUX / SAUMON ET MONT-VENTOUX.MENERBES) (1)

Sapin Concolor Supraméditerranéen USA - CALIFORNIE - Bon comportement en crête Abies concolor Montagnard inférieur Montagnes rocheuses (voir arboretum du Col des trois sœurs).

Châtaignier Montagnard HERAULT - FD des Les peuplements cités sont proposés au Castanea sativa Mill. méditerranéen inférieur Avants-Monts - Plle 112p classement mais la soumission du châtai-

Supraméditerranéen PYRENEES-ORIENTALES - gnier aux dispositions du code forestier (400 à 900 mètres FC de RABOUILLET - Plle 23p est pour l’instant suspendue.

en versant nord) GARD - ALZON - Plle Z12b Les MAZELS

Cyprès vert horizontal Mésoméditerranéen et Origine méditerranéenne Cupressus arizonica Seule la variété “horizontalis” est concer-Cupressus sempervirens Thermoméditerranéen française née par l’arrêté du 28 novembre 1991.

L. var horizontalis sur sol calcaire (non marneux) De préférence verger à graines Forme : En dehors des clones, les variétésSensibles au chancre INRA quand disponible de cyprès sont généralement un

sauf variétés brevetées * (évaluation à partir de l’an 2000) mélange de forme. Les futures graines issues du verger de PALAYSON devraientproduire une vraie variété à port horizontal.Chancre (Seiridium cardinale) : En dehorsde quelques clones sélectionnés pour leurforte tolérance, les variétés de cyprès sontsensibles. Toutefois le chancre se dévelop-pera plus ou moins selon les conditions de milieu. La future variété issue du verger de PALAYSON est en cours de testvis à vis du chancre.Utilisation :1/Ornemental et brise vent :(*) clones sélectionnés sur la formeet la résistance au chancre2/Peuplement forestier :Il semble préférable d’attendre quelquesannées la variété verger à graines dePALAYSON (tolérance chancre + porthorizontal). En attendant, possibilitéd’utiliser des variétés commercialesseulement dans les zones climatiquementdéfavorables au chancre.DFCI : A noter une technique utilisée enTURQUIE - coupure arborée en périphériedes peuplements de pin brutia. Possibilitéde planter un mélange de clones sélec-tionnés. Les deux espèces d’Afrique dunord (C. atlantica et C. dupreziana)pourraient également être utilisées dansce cadre.

Cyprès de l’Arizona Thermo et USA - ARIZONACupressus arizonica Greene. Mésoméditerranéen FRANCE - GARD - VALBONNE

SUITE PAGE 86

(*) Variétés brevetées de cyprès résistant au chancre de l’écorce

Nom Type Sélectionné par : Utilisation Breveté en :

Cupressus sempervirens

Florentia clone CNR = Consiglio Nationale brise-vent Italie - 1987delle Ricerche (ITALIE)

Etruria clone CNR brise-vent Italie - 1987

Agrimed 1 clone CNR (Italie) • INRA (France) brise-vent • ornement Italie - 1992France - 1992FRI (Grèce)

Bolgheri clone CNR ornement Italie - 1992France - 1992

Mistral 5 clones INRA brise-vent France - 1991

Sancorey clone Pépinières REY ornement France - 1990

Cupressus glabra

Pegaso clone CNR brise-vent Italie - 1987

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

ZONES DE RÉCOLTE RECOMMANDÉES EN LANGUEDOC-ROUSSILLON (suite)(Essences soumises à l’arrêté du 28 novembre 1991)

Etages de végétation Zones de récolteEssences (carte Godron 1988) recommandées Espèces de substitution Observations

Altitudes

Pin brutia Supraméditerranéen inférieur TURQUIE - TAURUS Cedrus atlantica (matériels (1) Ménerbes : certains doutes subsistentPinus brutia Ten. et Mésoméditerranéen moyenne altitude (400 à 900m) forestiers de reproduction contrôlés : sur ce matériel de base ; préférer

SAUMON / MONT-VENTOUX / SAUMON ET MONT-VENTOUX.MENERBES) (1)

Pinus laricio (voir ci-dessus)

Pin de Salzmann Zone méditerranéenne FRANCE - (12) Il est conseillé de ne pas envisager Pinus nigra clusiana Clem. altitude supérieure à 500m SAINT-GUILHEM-LE-DESERT de reboisement artificiel en pin de (Pinus salzmanni Dunal) (HERAULT) Salzmann dans l’immédiat. Attendre

FRANCE - BESSEGES (GARD) notamment les résultats des études de pour les sols acides (12) la variabilité génétique du pin de Salz-

mann et cahier des charges Natura 2000.

Mélèze hybride Montagnard méditerranéen FRANCE - Verger à graines (13) Attention, le taux de graines hybrides Larix eurolepis Henry (Pyrénées-Orientales) (FH201) produites en vergers peut être faible.

altitude inférieure à 1200m DANOIS La pollinisation contrôlée développée (sauf FP203 et FP211) (13) par le Cemagref de Nogent et mise en

œuvre dans le verger de mélèze hybride du LOT (Taux 99 > 90%).La détermination du taux d’hybrides est maintenant possible.

Aulne à feuilles Montagnard méditerranéen FRANCE - DROME - SAOU A.subcordata (14) - (14) A.subcordata est un peu plus résistanten coeur Supraméditerranéen Arboretum du RUSCAS (VAR) Arboretum du RUSCAS (VAR) à la sécheresse.

alnus cordata Loisel. supérieur Origine locale - CORSE(versant frais En second choix : ITALIE

et fond de vallée)

Cormier ORIGINE LOCALE (15) Les plantations tests de Sorbus domestica L. (zone méditerranéenne cormiers sélectionnés sont trop récentes

LR et PACA) (15) (1997 à 99) pour des conclusions transférables. Il a été cependant observé :- d’une part la croissance et la reprise

exceptionnelles des plants élevés enconteneur 1200 cm3 à la pépinièreexpérimentale des MILLES ;

- d’autre part, des différences spectaculairesde croissance entre les plants issus decormiers sélectionnés en PACA ou enLanguedoc-Roussillon et ceux issus degraines commerciales ; par exemple à lalivinière, accroissement 1999 de 14 cmpour les provenances commercialescontre 30 cm pour les meilleuresdescendances méditerranéennes.

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Annexe 7

- Conseil régional du Languedoc-Roussillon- Conseil général de l’Aude- Conseil général du Gard- Conseil général de l’Hérault*- Conseil général de la Lozère- Conseil général des Pyrénées-Orientales

- DRAF-SRFB du Languedoc-Roussillon*- DIREN du Languedoc-Roussillon*- DDAF de l’Aude*- DDAF du Gard*- DDAF de l’Hérault*- DDAF de Lozère*- DDAF des Pyrénées-Orientales*

- CRPF Auvergne- CRPF Midi-Pyrénées- CRPF Provence-Alpes-Côte d’Azur- CRPF Rhône-Alpes

- Chambre régionale d’agriculturedu Languedoc-Roussillon

- Chambre d’agriculture de l’Aude- Chambre d’agriculture du Gard- Chambre d’agriculture de l’Hérault- Chambre d’agriculture de Lozère- Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales*

- Syndicat des propriétaires forestiers sylviculteursde l’Aude

- Syndicat des propriétaires forestiers sylviculteursdu Gard

- Syndicat des propriétaires forestiers sylviculteursde l’Hérault

- Syndicat des propriétaires forestiers sylviculteursde Lozère

- Syndicat des propriétaires forestiers sylviculteursdes Pyrénées-Orientales

- Coopérative « La forêt privée lozérienne etgardoise »*

- Coopérative forestière des Pyrénées-Roussillon(COFOPYR)

- Coopérative des sylviculteurs de l’Aude (COSYLVA)- Groupement de gestion forestière de l’Hérault*- Compagnie du Bas-Rhône Languedoc (BRL)*- Alain Valette, représentant régional de la CNIEFEB*

- Institut méditerranéen du liège

- Parc national des Cévennes*- Parc naturel régional du Haut-Languedoc- Syndicat mixte de préfiguration du Parc naturel

régional de la Narbonnaise- Projet de parc naturel régional des Pyrénées

catalanes*- Projet de parc naturel régional de Margeride

- Syndicat mixte pour la gestion et la conservationde la Camargue gardoise

- Réserve naturelle de Prats de Mollo- Réserve naturelle de Conat- Réserve naturelle de Jujols- Réserve naturelle de Mantet- Réserve naturelle Nohèdes*- Réserve naturelle de Py- Réserve naturelle d’Eyne

- Membres de la Commission régionale de la forêtet des produits forestiers

* Organismes ayant répondu à la consultation.

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O R P D U L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N - T O M E 2

Organismes consultés

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