former en français langue seconde

8/7/2019 former en franais langue seconde

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Catherine LAUNAY

Former en franais langue second

L 'H an na tta n H on gr ie

Knyvesbolt

Kossuth L. u. 14-16

1053 Budapest

U ne pdagogie active

L'Harmattan5-7, rue de l'cole-Polytechnique; 75005 Paris

FRANCE

Espace L'Harmattan KinshasaFac..des Sc. Sociales, Pol . e t

Adm.; B P243, K IN X I

Universit de Kinsh..a- ROC

L'Harmattan ItaliaVia Degli Arti.ti, 15

10124 TorinoITALIE

L'Harmat tan Burkina Faso1200 logements villa 96

12B2260Ouagadougou 12


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S O M M A I R E

POURQUOI CE LIVRE?

CHAPITRE I: QUI SONT -ILS? COMMENT S'Y PRENDRE?A. Le publicB. Une sance de formation

CHAPITRE II: COMMENT A VA AUJOURD'HUI? PARLER

CHAPITRE III: QUE LISEZ-VOUS DANS CE TEXTE? LIREA. L'alphabetB. L'identification du motC. L'acte de lire .

CHAPITRE IV: CRIRE SEUL, OUI, M AIS COMM ENT? CRIREA. Une belle critureB. La production crite

CHAPITRE V: COMMENT CONSTRUIRE DES SAVOIRSENSEMBLE?

A. Les ateliersB. Les projets collectifs

CHAPITREVI: COMMENT RUSSIRLAFORMATION?A. Les procduresB. Les outils

CHAPITRE VII: COMMENT VALUER LA FORMATION?A. valuer, donner de la valeurB. Mesurer les acquisC. Les outils d'valuation

EN G UISE D E C ON CLU SIO N

ANNEXESA.B.C.D.E.

TextesThmes et termesFragm ents de sanceAteliersJournal de bord d'un Projet-Thtre

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POURQUOI CE LIVRE?

Un rapide historique

Cet ouvrage est le tmoignage d'une exprience professionnelde douze annes en tant que formatrice dans le domaine de la lucontre l'illettrisme. Il y a quinze ans, avec pour toile de fondm onte du chm age, des stages spcifiques financs par l'Etat ovu le jour: un vaste projet de form ation linguistique, tem ps pleet rmunre, a t mis en place en 1991 en direction de demandeurs d'em ploi d'origine trangre ou non, que la difficult communiquer en franais empchait d'accder au monde du travaEn partenariat avec la DDTEI et le FAS2, organism es financeuret l'ANPE3 pour le recrutement, des centres de formation pouradultes ont mis en uvre des stages sous l'appellation de CentrPermanent Linguistique4 (CPL), d'une dure de six neuf moau dpart, raison de trente-cinq heures par semaine, pour dgroupes de quinze personnes en moyenne; avec le temps et lnouvelles donnes politiques, ces form ations ont t rduites peupeu, en dure et en nombre de places. Aujourd'hui le contexteencore chang avec l'instauration du c.A.P, mais le public resle mme, compos de personnes d'origine trangre, d'unemoyenne d'ge de quarante ans, avec une majorit de femmepour qui le franais est une langue seconde.

1. D OTE: Direction Dpanem entaledu Travail et de l'Em ploi, aujourd'huiD DTEFP, D irection D partem entaledu Travail, de l'Emploi et de laFormation Professionnelle.2. FAS: Fonds d'Action Sociale,aujourd'hui FASILD, Fonds d'Actionet de Soutien pour l'Intgration et la

Lutte contre les Discriminations .3. ANPE: Agence Nationale Pourl'Emploi.4. Comme son nom l'indique, ce typed'action de formation prvoit desentres-sorties permanentes.5. c.A.l.: Comrat d'Accueil etd'Intgration.

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Pourquoi ce guide pdagogique?

Fin 1991, la direction de l'ADEP m 'a confi la responsabildu Centre Perm anent Linguistique, ce qui im pliquait plusiefonctions: form er, runir l'quipe pdagogique et coordonnerrelations avec les institutions dans le cadre des recrutements evaluations. Nous avons accueilli 75 nouveaux stagiaires (5 gpes de 15), qui furent renouvels tous les 6 mois en continuplusieurs annes. Les dbuts, on s'en doute, furent laborieuxtous les plans. M on organism e de form ation possdait heureument une certaine exprience avec les Ples Lecture, mais pcette chelle-l. Dans le cadre de cette action, une formationformateurs avait t finance; les formateurs des centres de fotion partenaires du projet se retrouvaient rgulirem ent (2 jones par m ois en tout) pour travailler ensem ble avec des spcites de ce public et de ces apprentissages (le CLAp? et l'ADProvence8); nous avons pu y exposer nos difficults, confronnos pratiques, laborer des situations de travail, construireoutils d'valuation. Avec le tem ps, aprs beaucoup de ttonments et d'erreurs, nous avons adopt une dmarche qui nparaissait convenir le mieux notre public et aux objectifs dform ation. C haque form ateur avait ses m thodes propres pourm ission com mune tous.

Encore en activit, je pensais souvent que tout ce que j'avchafaud et expriment ne devait pas se perdre, qu'il serait uncessaire, de le formaliser, le rendre intelligible, le capitaliserun jour le transm ettre d'autres. Je voyais autour de m oi com bles nouveaux form ateurs se trouvaient dm unis devant ce puinconnu et souvent mconnu. Avec l'arrive de ma retraite iun an, le moment est venu d'entreprendre ce travail d'critu

6. ADEF: Association Dpartementaled'E tUdes et de Formation.7. C LA P: C om it de Liaison d'associa-tions pour l'Alphabtisation et la

Promotion.8. ADL: Association pour leDveloppement de la Lecture enProvence.

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Peu peu une trame s'est dessine, qui reprenait tous les aspecd'un dispositif de form ation labor et construit avec le tem ps. Opeut parler ici d'crit professionnel, puisque les matriauxbase utiliss proviennent de mon quotidien de formatrice esituation, mme si les formations que j'ai pu moi-mme suivm'ont fortement aide formaliser mes ides.

crire cet ouvrage m'a aussi permis de donner du sens momtier de formatrice, riche en recherches, en ralisations etrencontres.

A qui s'adresse ce livre?

Cet ouvrage a d'abord t crit pour faciliter le travail des prfessionnels de l'apprentissage et la matrise d'une langue seconque la formation soit longue ou non, intensive ou non, rmunrou non; tout au long de ce guide, c'est une formatrice qui parledes form ateurs; cependant il est clair que l'exprience dcrite dces pages peut intresser d'autres professionnels, notam mentenseignants appels travailler avec des jeunes arrivant de l'tranou sim plem ent en grande difficult face la langue franaise.

La plupart du temps, le formateur en langue seconde est propuls du jour au lendemain et sans prparation (il n'existe pas,trs peu, de formation proprement dite, si l'on excepte les formtions FLE 9)devant un groupe de stagiaires que l'on a qualifisd'analphabtes ou d'illettrs la suite de tests souvent rducteuqui n'apportent que trop peu d'indications sur les acquis de cpersonnes dans le dom aine de la langue...

Com ment dfinir ces qualificatifs, com ment les distinguer?

Disons que 1' analphabte n'a jamais t l'cole ni appris let crire par ailleurs, et que 1' illettr , lui, a appris lire etcrire, mais peu et laborieusement: il n'est jamais arriv bie

9. FLE : F ranais Langue Errangre.

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comprendre le sens d'un texte parce que l'effort de dchiffoccupait tout son esprit, et il y avait toujours trop de fautes dla dicte, alors... depuis longtemps il ne lit plus, il n'crit plu

M ais finalem ent, quel est l'intrt de cette tentative de dftion, bien partielle de surcrot? En effet, on s'aperoit vite quralit est beaucoup plus complexe: le formateur est confrondes adultes de tous ges, qui apportent avec eux leur histoireont tous t confronts la langue franaise des degrs diverpossdent tous des connaissances, des savoir-faire, qu'ils ontau vol souvent, sans passer par l'cole pour nombre d'entrecertains ont m is au point des techniques souvent trs astuciepour dissimuler leurs difficults avec l'crit dans la vie quotid ie

Le formateur va trs vite se rendre compte de cette diverdans les savoirs et savoir-faire des uns et des autres: il se sentempar, il peut difficilement installer und'abordet unensuite,mettre en place une progression d'ensemble.

Il lui faudra piloter un peu l'aveuglette au dbut, mettre en ppetit petit une vritable relation entre tous; au cours de ce teml'on fait connaissance, o l'on s'apprivoise mutuellement, le foteur demande aux stagiaires de parler de leurs attentes, leurs beIl coute, il reform ule, pour transform er ensuite ces dem andeobjectifs de form ation; il est patient, persuasif, il se fait peu estim er, apprcier, pour que les stagiaires acceptent et adoptefaon de travailler. Il ne doit pas s'tonner des regards refltantcomprhension, l'impuissance parfois, mais aussi fascins, rivformateur quisait tout,mais raconte des choses inintelligibles.

Ces premires heures de la formation, on l'aura compris,primordiales. A la faveur des discussions, des propositions deres, des productions crites si c'est le cas, le formateur note le m

mum d'informations pour arriver le plus vite possible reprerprcisment chez les uns et les autres ce qu'ils savent, ce qusavent faire et comment ils s'y prennent pour apprendre; il vrise ces acquis, aussi tnus soient-ils, pour qu'ils (re) dcouvredsir d'apprendre et de partager leurs connaissances; enfin i

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en place des situations d'apprentissage appropries et indites; ccette dm arche pdagogique, trs em pirique, qui est proposeA vous, formateurs, de piller, de vous servir sans vergogne, toen sachant que vous seuls apprendrez peu peu innover vofaon et personnaliser votre pdagogie, condition essentielle pque votre m tier de form ateur reste passionnant avec le tem ps.

Prsentation de l'ouvrage

Le choix des contenus des chapitres et leur hirarchisation sorvlateurs de la problm atique pdagogique qui m et en tensideux grands courants. L 'un prconise l'apprentissage traditionnfond sur la transmission des connaissances; dans l'autre, le fmateur met en place des situations de travail qui conduisentpersonnes, ensemble, chercher, faire des hypothses, et construelles-mmes leur savoir. Ce deuxime courant pdagogique,s'appuie surfauto-socio-construction des savoirsJO,est plus satis-faisant, car non seulement il permet la personne de mieux coprendre et donc de mieux apprendre, mais on constate galemeune forte motivation et des prises d'initiatives, moteurs deformation.

Aprs plusieurs annes d'exprience, mon constat est le suivail serait dommage de ne pas exploiter les diffrentes approches pgogiques, plutt que de les mettre en opposition; suivant la sitution, les acquis de la personne, le formateur propose des activis'appuyant sur l'un ou l'autre courant dcrit plus haut, avec peutre, nous le verrons, une prfrence pour le dernier, qui s'appudavantage sur le dtour pdagogique, toujours bnfique 11.

10. C oncept issu de la recherche pda-gogique m ene par le G roupe Franaisd'Education Nouvelle (GFEN).R esponsables G FEN P rovence, O detteet Michel Neumayer.

Il. L'im age du drour, ou de la spirale,reflte bien ce type de dm arche m ulti-~lian~ les ,lieux d'apprentissage et lesliens a operer entre eux.

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Il est toujours dlicat de dcouper en chapitres une dmarpdagogique non linaire: en effet, vu la diversit des situationdroulement des chapitres ne correspond pas la chronologieparcours de formation de chacun: tout le monde ne fera pas tsuivant les individus et leur degr d'avance dans la langue, lemateur slectionnera les activits proposes dans tel ou tel chaen les mlant s'il le faut dans une mme squence. M ais dansles cas, chaque sance de form ation est organise de telle sorte

tous les stagiaires soient sollicits dans les trois domaines de lague,parler, lire , crire ,avec un tem ps collectif privilgiant l'oralsuivi d'un tem ps d'individualisation des activits 12. Le choidroulem ent et le rythm e des squences sont poss, garantis pform ateur, qui va bien sr prparer avec soin la sance, consiensuite ce qui s'est rellem ent pass, et reprendre rguliremses notes pour m ieux suivre le parcours de chacun.

M ais tout cela peut paratre a priori bien thorique: le formteur peut se demander comment il va s'y prendre concrtemesurtout au dbut. Beaucoup de questions se posent lui: quisont les stagiaires, d'o viennent-ils, pourquoi sont-ils en fortion? Comment se passe en ralit une sance de formation,sont tous si diffrents! A quel moment vais-je installer telle ousituation de travail? L aussi mon exprience du terrain est pr

cieuse. Il me parat donc pertinent d'apporter au lecteur, avd'exposer la dmarche pdagogique proprement dite et pmieux l'utiliser ensuite, quelques exemples vcus, tangibles, dbut de faire davantage exister cette form ation: parler du publidfinir et le dcrire, et montrer comment s'y prendre danssance pour grer l'htrognit du groupe, ressentie de prabord com me une contrainte.

12. Certe trame pourra rre moduledans certaines situations, com me dansles ateliers er les projers collecrifs(Chapirre v).

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I.Q U I S O N T -IL S ? C O M M E N T S 'Y P R E N D

A . L EPUBLIC

Voici donc le portrait des personnes que j'ai accompagnes eform ation pendant plusieurs m ois, A ubagne.

Alemnesh H. est thiopienne. Elle a 35 ans, vit seule avec sfille. En France depuis 5 ans, elle est arrive Aubagne il y a 2 an

Ses connaissances en langue franaise sont minimes, elle arrive tdifficilem ent com muniquer oralem ent, elle n'crit pas seule,lit pas. M algr cela Alemnesh est trs prsente, elle coute, elessaie de parler. Son but est surtout de trouver du travail et poucela m ieux com prendre et se faire com prendre.

Dsire G. est ne au Zimbabwe, l'ancienne Rhodsie. Ag

de 37 ans, elle est anglophone; son mari est franais. Ils ontenfants et habitent en France depuis 15 ans. Elle a parfois du m trouver ses mots pour s'exprimer mais cela ne la rebute pas, eose crire seule des petits textes, la lecture est plus aise. Motivechaleureuse, elle est trs prsente dans le groupe, parle avec tole monde.

Dora H. vient de Hongrie. C'est la plus jeune, elle a 26 ansElle vient d'arriver en France avec son mari, c'est la seule prim oarrivante du groupe. Diplme dans son pays, infirmire-puricutrice, elle veut repasser un diplme en France pour y exercer somtier. E lle parle avec aisance, demande qu'on lui corrige ses erre

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l'oral, participe avec plaisir aux activits. Elle lit toutes sortetextes, et cherche surtout amliorer sa production crite: enrson vocabulaire (le dictionnaire est porte de la main), compreet apprendre les conjugaisons, crire des vraies phrases. . .

Fatima M., algrienne, 34 ans, est marie; elle a 4 enfanencore jeunes. Son mari travaille, elle n'envisage pas pour l'insde trouver un em ploi. En France depuis 10 ans, elle s'exprim e

en franais et com prend ce qu'on lui dit. Ses crits sont phonques, elle dchiffre des mots, elle veut apprendre mieux lircrire.

Fatma K. vient de Tunisie. M arie, elle a 40 ans. Elle ne papratiquem ent pas, par timidit sans doute, se sent peut-tre tloin de ce qui se passe, n'ose pas se mettre en situation d'appren

sage. Elle est souvent absente. Arrive il y a 5 ans en France,donne l'im pression d'tre reste chez elle tout ce tem ps-l, saucun contact avec son nouvel environnement.

Hlna S. est polonaise. M arie, mre de 3 enfants, elle aans. Installe en France depuis 20 ans, elle a fait des tudes surieures dans son pays en graphisme, a travaill en France com

reprsentante. Elle s'exprime trs bien avec toujours un paccent, possde beaucoup de vocabulaire, crit des textes loqu'elle veut am liorer sur le plan de la structure et des verbes.lit beaucoup: on peut parler ici de perfectionnem ent de la lanArtiste, dynamique, elle est l'aise avec tous.

Hulya E. vient de Turquie. Elle a 38 ans, est marie et mre

famille. Arrive en France il y a 10 ans, c'est une personnemotive pour apprendre, malgr de grosses difficults pour secomprendre l'oral. Elle manifeste beaucoup d'nergie pour des petites phrases, faire les exercices, dchiffrer des petits teH ulya sait se concentrer sur son travail.

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MariataA., comorienne, ge de 40 ans, est marie, elle a desenfants. En France depuis une quinzaine d'annes pour rejoindson mari, elle a travaill de temps en temps pour des socitsnettoyage. Elle se fait com prendre en franais, elle com muniquavec aisance. Elle crit des petites phrases en phontique, lit difcilement. Sa motivation est grande, surtout pour trouver du trvail, m algr des problm es de genou, m ais aussi dans les activid'apprentissage proposes.

Nacra B. est algrienne. A 45 ans elle est grand' mre. Depuune trentaine d'annes en France, elle est bien intgre et connales us et coutumes de son pays d'adoption. Elle a fait des mnagchez des particuliers pendant plusieurs annes. De caractraffirm, maternelle avec les femmes plus jeunes, elle joue un rde leader, et connat toutes les petites histoires qui courent dansgroupe. Elle prend la parole souvent, parle couramment le fraais. Elle crit mais avec difficult des textes longs, avec des erred'orthographe, de verbes, de structures de phrases parfois, matrs comprhensibles. E lle lit sans problme des textes simples. Tdynamique, elle est toujours prte apprendre et s'amliorer.

Nama T. vient de Tunisie, elle a 42 ans et habite ici depui

20 ans. Marie et mre de 4 enfants, c'est une personne dynamque, qui a le projet de russir socialement. Elle arrive se faicomprendre malgr un franais trs approximatif, elle essayd'crire des mots, son nom et son prnom, de lire des mots sylbes simples. Cette motivation dans l'apprentissage se retrouvdans sa recherche d'emploi. Elle a toujours fait des mnages,elle a le projet de monter une entreprise avec son mari, dans

secteur de la petite restauration.Safi M. est le seul homme de ce groupe. Les hommes son

rares dans ces formations, 3 ou 4 par groupe au maximum.Comorien, en France depuis 3 ans, g de 43 ans, il est pre d

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famille et vit en concubinage. Il fait partie de ces stagiaires qui

prim ent dans un franais trs approxim atif, m ais sont l'aisetOut le monde et communiquent sans problme. Il n'crit palit pas; pour lui cette formation est un tremplin pour trouvertravail. Il ne faut pas oublier que les stagiaires doivent effecplusieurs sem aines de stages en entreprise pendant la form atSafi a une exprience professionnelle en cuisine, et, ce qui estil sera embauch comme aide-cuisinier la suite d'un stage

entreprise et quittera la form ation avant la fin.Yamina B. est tunisienne; elle a 46 ans, est marie, mre d

enfants. En France depuis 10 ans, elle ne parle pas le franais,trs difficile de communiquer avec elle. Yamina n'a jamaisl'cole, elle est reste dans sa fam ille, en Tunisie puis en Francn'a pas eu l'occasion ou le besoin d'apprendre lire et crire.

trouve sans doute un certain intrt venir en stage, pour ycontrer d'autres femmes et parler avec elles dans leut land'origine.

Zahia H . vient d' A lgrie. Veuve, elle a 50 ans m ais parat becoup plus ge. Elle habite en France depuis 20 ans. Comm etres personnes voques ici, elle sem ble se trouver en form a

sans savoir vraiment pourquoi elle est l. Cette dame sembleseule, recluse. Fait trs rare chez nos stagiaires, elle ne souritElle reste l'cart, ne participe pas, mais essaie de faire ce quest demand.

Zana S., franaise de M ayotte, a 33 ans. Elle est maman dpetite fille, son mari est au chmage. En France ds l'ge de

ans, elle a voyag, a travaill en usine plusieurs annes. M algrabsences dues des problmes familiaux, elle montre unevolont de dveloppersesacquis dans la langue: elle communiquetrs facilement, lit et comprend des textes simples, produit detes longs dj comprhensibles, qui seront de plus en plus cor

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Zoulika Y. est algrienne. Age de 45 ans, elle est en Francdepuis 15 ans. M arie, eUe a 2 enfants. On la sent bien intgrelle connat le m ilieu associatif, participe aux runions de parend'lves. EUe s'exprim e bien, avec peu d'erreurs, donne son avau cours des discussions, tout en restant toujours calme et rservTrs srieuse dans son travail, eUe essaie d'amliorer son crit, stresse la gram maire, aux conjugaisons, lit le plus possible polargir son vocabulaire.

QueUe htrognit, pas seulement sur le plan de la languemais dans les parcours, les cultures, les projets!

Vous retrouverez le public avec ses caractristiques danstableau qui suit.

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Les stagiaires Sexe Paysd'origine

En France Age Situation dedepuis famille

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Exprienceprofessionnelle

N iveau linguistique enfranais

Motivation: *faible,**moyenne, ***forte

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Les stagiaires Sexe Paysd'origine

En France Age Situation dedepuis famille

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Exprienceprofessionnelle

Niveau linguistique enfranais

Motivation: *faible,**moyenne, ***forte

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2. Prsentation de la sance8 h40 Bonjour tous! C om ment a va aujourd'hui? Com me tous les ludis nous commenons par l'Atelier M onde14.Nous allons parlercomme prvu de la Thalande. C 'est le pays choisipar Zoulika. Maje vais d'abord vous distribuer le texte crit la semaine dernire avvous sur la Turquie. Nous allons le lire et en discuter.Ensuite, aprs la pause, vous travaillerez seuls ou en petits groupeH lna, D ora, Zana et Zoulika continueront dcrire leur histoirD sire, Nacera, M ariata et H ulya s'entraneront crire un petittexte. Pour les autres, Safi, Fatima, Zahia, Alemnesh, YaminaNama, nous reprendrons le tableau o nous avons inscrit des m opour arriver lire tout seuls. Ensuite, si on a le tem ps, des exercicseront proposs chacun.

L' atelier monde est une activit qui se droule sur plusieusances.J'aiexpliqu au pralable en quoi consiste cet atelier: Onva apprendre lire une carte, connatre des p ays, leur histoire eleur gographie. Chacun va choisir un pays qui l'intresse.J'en aitabli une liste avec en face les prnoms des stagiaires et les dades sances. Une carte du monde a t affiche au mur. Toutmonde s'est dplac pour y reprer les continents, les ocans,pays de chacun 15.Une carte du monde vide en A3 a t distribu

et les stagiaires y ont inscrit les noms des continents et de queques pays, avec des modles pour les moins avancs. Pour chaqsance, je prpare des cartes du continent et du pays concernainsi qu'un petit rsum de la gographie et de l'histoire de cpays; j'essaye de trouver des articles de journaux ou des textesInternet pour les lecteurs.Nous avons aussi prpar l'atelier monde en travaillant sur u

ligne du temps avec diffrents repres chronologiques qui le14.J'ai choisi ce thme par got per-sonnel et parce que je me suis aperue l'usage que les stagiaires s'y intres-saient beaucoup. On voyage, on s'ins-

truit, la parole se libre.15. Pour ceux qui n'ont jamais vu unecarte, nous reprendrons souvent cetexercice.

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parlent, pour apprhender ensuite la notion de sicle, les chi

romains et comprendre pourquoi l'on dit avant, aprs Jsus-Christ . Une fois de plus, ce sont des activits que tout le gropeut faire.

3. Retour du texte de la sance prcdente8 h50Je distribue le texte formalis et retranscrit sur ordinateur:

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CPL Aubagne Atelier MONDE dulundi9 dcembre 2002

1. Aujourd'hui nous avons parl de la Turquie, pays chopar Hulya.Comme d'habitude nous avons commenc par situer

Turquie sur la grande carte du monde affiche au mupuis sur la carte de l'Europe de chaque stagiaire: on aque ce pays se trouve la limite de l'Europe, vers l'ELa Turquie est situe cheval entre l'Europe et l'Asie.Puis nous avons travaill sur une carte de la Turquie slem ent. Nous avons dessin avec le crayon bleu les ctet nous avons vu que la Turquie bordait la Mer

Mditerrane au Sud, et une autre mer au Nord qus'appelle la Mer Noire. On s'est demand pourquoi eavait ce nom. Hulya qui est turque nous a racont quy avait une lgende *: on dit la M er N oire parce quec'tait une mer dangereuse et que beaucoup de bateacoulaient.. .Nous avons situ et not sur la carte de la Turquie l

noms de la capitale Ankara et de la ville la plus connuIstanbul.Aprs ce travail qui nous a permis de bien reprerTurquie parmi les autres pays d'Europe et du mondon a parl ensemble sur ce pays.

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6. La mre de Dora qui est hongroise (la Hongrie n'est paloin de la Turquie) avait l'habitude de venir en Turquiepour acheter des vtements en cuir, des objets en or, decigarettes.Hulya nous a dit: c'est un pays touristique; on y trouvede trs beaux tapis et plusieurs lacs; les gens sont trsaccueillants; c'est bien de venir avec les enfants, parcequ'ils sont les bienvenus; Ankara tout est neuf; c'est unpays musulman; l'hiver est trs froid, il neige et l't estrs chaud. Chez nous il n'y a pas d'aide, d'allocationschmage. Les femmes travaillent.Dsire nous a racont: on loue des bateaux pour unefamille et on va pcher; le soleil brille bien.Presque tout le monde connat un chanteur turc qui s'appelle T arkan: il est trs beau, il a 28 ans environ, il est nen Allemagne. Il a de beaux yeux bleu-vert, il chante de lmusique pop-orientale.

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ID. Pour term iner j'ai racont l'histoire de la Turquie:Il. Ce pays est habit depuis trs longtemps, 7000 ans avan

]sus-Christ.12. Il avait un autre nom: l'Anatolie.13. Les Grecs se sont installs en Anatolie en 1000 avan

]sus-Christ.14. A partir de 1300 jusqu'en 1918, un peuple venu de

Mongolie en Asie s'est install en Turquie. C 'est l'EmpireOttoman, de religion musulmane, qui est devenu trspuissant et a envahi les pays voisins comme la Grce. Lchef s'appelait le sultan .

15. Pendant la guerre 1914-1918, la Turquie qui s'tait alliavec l'Allemagne a t vaincue. En 1920, MustaphaKemal, un militaire, a pris le pouvoir et a fond un nou-veau gouvernement, les sultans ont t remplacs par lRpublique.

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16. La ville historique d'Istanbul a eu 2 autres noms: elle sappele d'abord Byzance, puis Constantinople.

17. Aujourd'hui la Turquie a pos sa candidatUre pour endans la Com munaut Europenne.

* U ne lgende est une histoire qui est raconte depuis trs lontemps; on ne sait pas si elle est vraie ou non.

Avant de comm encer la lecture, je pose des questions sur ce qa fait la semaine dernire, je m 'adresse aussi Hulya et Alemne16qui parlent difficilement, on ressort la carte de la Turquie, orappelle ensemble ce qu'on avait dit de ce pays.Je propose ensuite Hlna puis Nacra17de lire ce texte, len-tement, voix forte; je me sers de la numrotation des phrapour que les personnes qui lisent difficilement se reprent.s'arrte de temps en temps, je vrifie que tout le monde suit,ceux qui ne lisent pas du tout, qui je demande d'couter sement, d'tre attentifs. Quand on rencontre des termes nouveou peu connus18j'arrte la lecture pour une fois encore ques-tionner le public: qu'est-ceque a veut dire ' touristique: 'mili-taire '? . A la lecture de ce qu'ils ont eux-mmes dit sur

Turquie, je les interpelle: C'est bien a que vous avez dit? Je nem e suis p as trom pe? 19.

16. Les autres personnes qui s'expri-m ent difficilem ent seront galem entsollicites d'autres moments de lasance.

17. Les autres lecteurs du groupeseront in terpells d iffrents momentsde la sance.18. Je choisis seulement 2 ou 3 motsou expressions, pour v iter la lassitude.Je suis consciente que certains stagiai-res ne com prennent pas rout, loin s'en

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faut, mais rous ou presque savent dequoi on parle et entendent des motsqu'ils connaissent.19. Il arrive que l'on corrige des fautes

de frappe repres par un stagiaire oum m e des erreurs de transcription.Les d its des stag iaires sont retranscritsau plus prs, m ais parfois je reform uleavec la personne ce qu'elle dit pouren faire un texte comprhensible enfranais correct.


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4. Atelier Thalande9 h15On va reprer sur la carte du monde affiche au mur, puis sul'exemplaire en A3 de chacun o se trouve la Thalande, dans qcontinent.Une carte vide de ce pays est distribue, les stagiaires vont y inscrirnoms les plus importants, et ceux des pays voisins.J'ai galementdonn aux plus avances deux textes sur le tourisme et l'conomiela Thilande: com me elles vont plus vite pour rem plir la carte, e

ont le temps de lire ces textes qui vont enrichir la discussion.J'apporte quelques informations plus gnrales sur le pays, la poption, la langue, la religion, le climat, le systme de gouvernement.Puis je lance la discussion Vousconnaissezla Thalande? Vousenavez entendu parler? Vous avez vu des films la tl?Je suis chaque fois tonne de constater qu'il y a toujoursquelqu'un qui se lance, suivi par quelques autres. L aussi

m 'adresse ceux qui ne parleraient pas d'eux-m m es, et j'obtiequelques prcieuses bribes de phrases qui vont tre inscritestableau comme le reste et feront partie du texte futur: la boxethalandaise, prostitution, filles trsjeunesou bien, avec ceuxqui s'expriment plus facilement: En Thalande, ily a des usinesNike, parce que la main-d'uvre est moins chre l-bas. Les gedorment sur place, dans des internats.

Tout en notant au tableau, je demande tel ou telle commens'crit un mot en choisissant les personnes en consquence, uverbe pour les plus avancs, un mot court pour un autre, toujoupour impliquer le groupe dans son htrognit. Le scribe dujour, aujourd'hui c'est Dora, recopie mesure le texte du tablesur une feuille que j'emporterai avec mes notes pour en fairenouveau texte collectif.

Enfin, je propose un aperu de l'histoire de la Thalande, en m'artant sur certains termes, connaissez-vousce mot? . On prendle tem ps de l'expliquer, en le com parant des situations connue

Fin de l'atelier monde.

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5. Pause 10 heures

Un caf est mis en route, Zoulika a apport des gteauxmaison, on bavarde...

6.lndividualisation des activits 10h20A ujourd'hui le groupe va se diviser en trois sous-groupes.

Groupe 1

Les personnes plus avances, plus autonom es, vont travaseules; elles sont encourages reprendre leur fiche auto-crective20avant d'crire.

D epuis quelques sances, D ora, H lna, Zana et Zoulikacommenc une histoire, une petite nouvelle. Elles ont chun type d'crit (histoire d'am our, polar, rom an d'aventure

ont dcid un lieu, une poque, des personnages. Avec l'adu dictionnaire et d'un tableau reprenant les principalconjugaisons, elles vont crire une page ou deux chaquepuis les relire pour corriger le plus possible d'erreurs; je trverai un temps pour revoir avec chacune leur dernire mou-ture , rajouter ventuellement sur leur fiche des petites rde gram maire non sues. S'il reste du tem ps, elles ont toujo

un livre en route, ou elles choisissent un exercice parmipochettes de photocopies prpares leur intention 21.

Groupe 2Dsire, Hulya, M ariata et Nacera vont crire un texte code 10 15 lignes, sur un sujet de leur choix. Aujourd'hui en'ont pas d'ides et je leur suggre de parler des ftes de N

et du Nouvel An qui arrivent bientt: Que faites-vousdansvotre famille cette occasion? Nous prenons un temps pour

20. Fiche auto-corrective: voir lesoutils d'valuation, C hap. V II.

21. Voir le chapirre VI, B -Les outils(documents-ressources)

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consigne). Je profite de cet intermde pour aller jeter un cd' il sur les travaux des autres, encourager, relancer...retour vers le 3e groupe, je vrifie les cahiers et nous passoautre chose: je distribue un exercice qui prsente des imaavec les m ots correspondants auxquels il m anque une ou dlettres. Ils connaissent dj ce type d'exercice, on n'a pbesoin aujourd'hui d'expliciter la consigne. Je prpare pYamina et Zahia leur prnom et leur nom sur des tiquet(j'ai toujours sous la m ain du papier, des ciseaux et de la coElles lisent (reconnaissent) ces mots puis je dcoupe lesquettes en syllabes, je mlange et elles doivent les reconstitAu bout de 2 ou 3 tentatives, elles y arrivent, lisent et encollent les m ots com plets sur leur cahier.

. Vers la fin de la sance, Hlna et Zana lisent haute v

leur texte au groupe. Nous prenons 10 minutes24 pour nrappeler ensemble ce qu'on a fait, comment a s'est passremplis mesure le cahier de liaison. Je n'ai pas pu voaujourd'hui les productions crites de Dora et de Zoulikale note, il faudra commencer par elles la prochaine fois. Ples stagiaires du 2e groupe, des petits textes sont bauchsn'ai pas cherch corriger toutes les erreurs, M ariata et

H ulya crivent encore en phontique; aujourd'hui je les aitravailler toutes les quatre sur la ponctuation: commechoisir l'endroit o il faut mettre un point pour donnersens au texte . N ous en ferons un texte collectif la prochasance.

Voici un tableau reprenant les capacits linguistiques et les

vits de chacun pendant la sance dcrite plus haut. Le rleformateur est galement dcrit au dbut de ce tableau.

24. Attention de ne pas se faire pren-dre par le temps; ces quelques

minutes font partie de la formation.

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LE R6LE DU FORM ATEUR

- Sollicite la prise de parole, les changes, lesdigressions contrles.- S'adresse tout le monde, interpelle ceux qui neparleraient pas d 'eux-mmes.

PA R L E R - Utilise l'hypothse, l'erreur, relance les stagiairespour qu'ils proposent d'autres rponses.-coute, reformule, questionne, valorise.- Favorise le discours des stagiaires, rduit sonpropre discours.

AC - Amne chacun lire des lettres, son nom, quel-T ques phrases, un texte. Vrifie la comprhension deI tout texte lu.y

LIRE - Propose des textes lire, fait en sorte que chacunI en retire des indices, des inform ations, du sens,T quel que soit son degr d'avance dans la langue.

S

- Amne chacun crire seul des lettres, son nom,quelques phrases, un texte.- Contrle et apprcie les crits, choisit et argu-mente les erreurs travailler, claircit des confu-

CRIREsions, des notions de grammaire.

- Propose des exercices, vrifie la comprhensiondes consignes.- Suit les travaux en cours, encourage les stagiaires en discuter entre eux, chercher, finir.

ACTIVITS D'UNE SANCE

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LES STAGIAIRES

GROUPES CAPACITS LINGUISTIQUES ACTUELLES

Groupe 1 : -O ral trs com prhensible avec accenr langue d'ori-gine (quelques erreurs de tem ps de verbes).

D ora, H lna, Zana, -Lecture / com prhension plutt aise.-Ecrits longs (erreurs sur les verbes et l'orthographe,Zoulika. structures de phrases maladroites).

Groupe 2 : -O ral plutt com prhensible, fort accent.

Dsire, Hulya, Mariata,-LectUre / dchiffrage.

Nacra. -Ecrits courts parfois phontiques.

Groupe 3 : -O ral: difficult de com munication (sauf Sifi etNama).

Alemnesh , Fatima, -Lecture de textes, de m ots sim ples.Nama, Safi, Yamina, -Ecriture / copie (graphie); exercices avec supportsZahia. (images).

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L ES S TA GW RE S

ACTIVITS

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II. C O M M E N T A V A A U J O U R D 'H U I?

PA R L E R


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apporter quelque chose dans le panier com mun. Plus tard dan

sance on passera l'individualisation des tches, par petits gpes de taille variable; le form ateur a repr dans le grand grouquelques stagiaires ayant un tem ps T les m m es objectifs dprentissage: ils travaillent sur la m m e tche, discutent entresur telle ou telle rponse; d'autres se lancent seuls, soit pad'un texte travaill pralablement avec le groupe, soit surexercices divers; les uns s'attellent une explication de texte

les autres un exercice de graphie par exemple; et l aussi, creconnaissancemutuelle continuera exister et empchera lfo r-mation de petits groupes bass sur le niveau scolaire et si nuisi tout apprentissage quand ils s.uscitent - chez les stagiairesaussi chez les formateurs malheureusement- l'emploide qualifi-catifs tels que bons, meilleurs, moins bons, sans parler de mvais ou ceux-l (les plus avancs) ils sont bien... Sil'on

emploie le mot niveau, on va parler tout naturellement de dirence de niveau et tendre cette notion au plan intellectuel, cturel, social, hum ain... ce qui am ne des situations aberranton est gn de demander un tranger qui a un bac + 5 de pasdes tests d'entre en form ation alors qu'on ne se gne pas de ptionner des personnes jam ais scolarises... N 'est-ce pas avecpersonnes qu'on devrait tre gn, alors qu'on leur deman

l'impossible?

Chaque formateur utilise diffrents incipit25pour lancer ladiscussion, soit sur des thm es qu'il a prpars, soit sur des vm ents tirs des inform ations ou des concepts partager suscbles d'intresser les uns et les autres. Parfois une remarque d

stagiaire peut tre l'origined'un change fructueux. On peutaussi demander chacun de choisir un thme (Annexe B) don

25. Incipit: dbut de phrase facilitantl'critu re d'un tex te.

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Regards sur le m onde

L'histoire et la gographie sont des sujets qui attirent particurement les stagiaires, toujours dsireux d'en connatre davantune carte du monde affiche en permanence leur permet dsituer, de reprer les pays d'origine, les continents, les mersquatre points cardinaux... Quand on voque un lieu au cod'une discussion, on peut utiliser la carte du m onde affichey rechercher ce lieu et faire une rvision rapide des cinq contindes principaux ocans, m ers, pays, ete.

Chacun va pouvoir les nom mer, les crire si possible, les rrer sur la carte affiche et aussi sur une carte du monde sur padistribue chacun, pour mieux apprhender la notion derepr-sentation du m onded'une carte, son aspect virtuel, les petites etgrandes cartes reprsentant le mme pays, la mme ville, d'o

notion deproportion.De faon gnrale, tous les travaux s'appuyant sur des caont cet intrt de proposer un support commun permettantous de travailler ensemble, mme si les consignes se diffrcient ensuite. La gographie d'un pays conduit tout naturement son histoire, comme nous l'avons vu dans le chapitravecl'atelierMonde.

",-! Pour que le travail soit vivant et stimulant, il est bon d~ varier les approches, de faire des digressions m ais il fasavoir recadrer et revenir l'activit de dpart,boucler la boucle;les stagiaires doivent savoir d'o ils sont partis, o ils sont, ovont. Varier, oui, mais se disperser, non. Sans aller jusqu'

rituel, il est im portant que les diffrentes squences reviennde faon rgulire, que le dcoupage d'une sance soit condes stagiaires; ils s'intgreront m ieux, se sentiront plus l'adans la formation.

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III. QUE LISEZ-VOUS DANS CE TEXTE?

LIRE

Rappelons ici ce qui est indiqu plus haut: ce chapitre esdivis en trois parties pour des besoins de clart et de lisibilit. Cne veut pas dire que ce sont des tapes progressives pour toussuivant le degr d'avance de chacun, le form ateur choisira de tvailler ces trois composantes un moment donn, mais toutmonde sera confront au texte ds le dbut de la formation,texte, seul porteur de sens, et par consquent, selon Foucam ber la plus petite unit d 'crit}) .

A . l'A L P H A B E T

L'alphabet et l'ordre alphabtique doivent le plus vite possble tre connus des non-lecteurs et souvent les lecteurs encorlaborieux y reviennent pour se (r) conforter avec un savoiconnu. Il est donc bnfique pour beaucoup de prendre du tempour y travailler, sans en faire non plus un passage oblig poualler plus loin.

*Ici nous abordons un principe pdagogique dj voqu:

jilr. chaque individu a appris sa faon des notions de languefranaise, com me toute personne en pays tranger il a d trs vise dbrouiller pour se faire com prendre et comprendre ce qu'onlui disait; il a t confront l'crit, il connat souvent son nomson adresse et quantit d'autres choses sans en tre vraiment

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conscient; le groupe est donc htrogne sur le plan de l'appretissage de la langue et ses membres ne vont pas capter ce quiprsent par le formateur au mme moment. Il y a progressidans le parcours individuel, mais pas dans le droulement dactivits.

Le form ateur, pour viter la lassitude et le dcouragem entn'attend pas que tout le m onde connaisse l'alphabet par exempour passer l'tape suivante, quitte reprendre souvent deple dbut cet apprentissage, m m e si certains s'y sentent l'aisepassent alors l'assimilation j'ai bien com pris com ment afonctionne , puis l'appropriation j'ai intgr le systm e et jepeux m 'en resservir .

Dans tout cela le formateur, qui trs vite sait o en est chcun, va m oduler la dure (la notion de tem ps est aussi un factde dcision) de ces retours en arrire, en proposant ventuelment une autre activit ceux pour lesquels il juge ce travavraiment superflu ce moment-l.

En dbut de formation, toute personne ne connaissant paspas entirem ent les lettres reoit un alphabet sur papier, tablm ajuscules et en m inuscules (lettres d'im prim erie et crituresive). Le stagiaire garde en perm anence ce docum ent sous la met des exercices de lecture de ce document sont proposs rgulment, en variant les approches; chacun son tour lit trois ou clettres par exemple, il doit suivre avec attention pour prendreparole quand c'est son tour, ete.

Pour introduire la notion d'ordre alphabtique, on peutprendre de la faon suivante:

Qu'est-ce quel'ordre? Ils donnent des exemples de la viecourante. Q ue veU t direclasser?Qu'est-ce que l'ordre chronolo-gique? (des annes, des mois, des jours?)

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O n passe ensuite l'ordre alphabtique. A l'occasion une petdigression sur les diffrents alphabets, ceux de leur langue m atnelle, sur l'origine de l'alphabet franais, perm et de com parer,relativiser.. .

Le form ateur crit les prnom s des stagiaires au tableau (ce soeux qui les donnent, attention bien les orthographier), rangsuivant l'organisation gographique du groupe dans la sallecours. Illes questionne sur l'ordre d'apparition des prnomstableau. Il peut aussi crire au tableau d'autres mots qu'on auratrouvs ensem ble pour le m m e objectif.

Ensuite il leur est demand de les ranger par ordre alphabtique; si certains n'ont pas com pris la consigne, il leur faut recou l'alphabet distribu en dbut de formation. Si besoin est, unrapide rvision de l'alphabet est alors lance, chacun son tour ougroupe entier ou en sous-groupes, en lisant ou par cur, etc.

M ais de toutes faons tout le monde peut russir cet exercicavec l'alphabet sous les yeux s'il le faut; tout en cherchant clasdes m ots, m m e s'il n'y parvient pas toujours, le stagiaire fait d'atres tentatives: il essaie de lire, il reconnat certains mots, etL 'important, c'est d'avancer, on n'est pas oblig de tout comprendd'un seul coup 27.

Si quelques-uns ont fini l'exercice avant les autres, il faudra le

proposer le mme exercice avec d'autres mots, les jours desem aine, les m ois de l'anne. Pour les autres, si cela leur est posble ils crivent seuls ces m ots, sinon le form ateur les critavec euxau tableau.

27. Apprendre, c'est aussi accepterl'ide de ne pas tout savoir tout desuite, de ne pas tout savoir tout court,

de ne pas savoir en mme temps queles autres.

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On peut aussi prendre des noms de villes, de pays, en faisantsorte le plus possible que ce soit eux28qui fassent des propositions

A partir du moment o un stagiaire reconnat et lit toutes lelettres ou presque, car il faut qu'il puisse se reprer, m m e partilement, on lui propose d'apprendre lire le mot.

B. L ' I D E N T I F I C AT I O NDU MOT

Naturellement je me suis aperu que nos anctres Ont appelconsonneun certain nombre de signes qui ne sonnent pas seuls,quisonnent avec,c'est pour cela qu'on les appelle des consonnes.

C Gattegrlo,La lecture en couleurs

Le formateur amne tout d'abord les stagiaires distinguer lvoyelles des consonnes, pour certains reconnatre des form edes signes: il nomme et crit les voyelles au tableau en gros et vticalement, sollicite la lecture de ces voyelles haute voix parou tel, puis le reprage des voyelles sur l'alphabet sur papier;peuvent les entourer d'un cercle de couleur en vrifiant leurhypothses grce aux lettres inscrites au tableau.

Puis il prsente les consonnes: Pourquoi distingue-t-on deuxsortes de lettres? Parce qu'elles ne se lisent pas de la m m e faonDans un mot les consonnes ne peuvent pas tre lues toutes seulcom me les voyelles, elles ont besoin des voyelles poursonner avecelles, elles apportent leur son un son de voyelle et cela donne u

seul son... Le form ateur joint le geste la parole, il crit uneconsonne devant une, puis plusieurs voyelles dj crites a

28. Toujours encourager l'implicationpersonnelle, pour relancer la m otiva-

ton et permettre une appropriation del'apprentissage.

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tableau, lit le nouveau son obtenu, propose une autre consodevant les voyelles, puis une autre, et dans la foule il propquelquesvraismots; ensuite c'est le tour des stagiaires, chacunessaie de lire haute voix les syllabes, puis les mots entiers. Ppeu ils comprennent que ce n'est pas chaque lettre qui reprsun son, m ais la syllabe29.

On peut aussi les amener bien distinguer la suite des sd'un mot en dcoupant les syllabes par des traits verticaux d

autre couleur, on lit ensemble, son par son, et c'est ensuite audu stagiaire de dcouper un nouveau mot en syllabes surcahier ou en venant au tableau.

Au cours de cette sance qui demande beaucoup d'attentionde concentration de tous et qui devra tre reprise plusieurscomme nous l'avons dit, le formateur n'a pas attendu que tom onde arrive faire la lecture des sonsconsonne-voyelle(comm e il

n'a pas attendu que tous sachent lire l'alphabet) pour leur prser au tableau des mots connus forms de syllabessimples.Il fautqu'ils puissent se dire trs vite30 je peux lire des vrais mots etsurtout qu'ils com prennent que savoir lire ce n'est pas apprenpar cur des montagnes de mots mais utiliser une mthodebien assimile va leur permettre peu peu de lire suffisammenm ots d'une phrase pour com prendre le m essage qu'elle conti

Les graphies des sons de voyelles simples et complexes

Afin que le stagiaire arrive le plus vite possible lire des mil faut qu'il apprenne les graphies de tous les sons des voyellessons en plus des cinq sons de base (a, e, i, 0, u)3l.

29. Et c'est parfois une personne quine connat pas encore toutes ses lettresqui va lire un mot ou une syllabe avantles autres, ce qui ravit le formateur etle conforte dans sa dmarche.30. Il faut trouver le juste m ilieu entreprendre le temps et russir vite, car la

prcipitation et le dcouragement sontgalement craindre.31. La sixime voyelle (le y) est men-tionne mais laisse de ct momenta-nment, vu sa fonCtion double deconsonne ou de voyelle suivant lesmots.

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L nous sommes devant le mme type d'apprentissage qucelui de l'alphabet: l'aide de toutes sortes d'exercices, l ausrepris rgulirem ent, il faut apprendre par c ur.

_~~ Apprendre par cur n' est pl~s de m od~, et .pourtant, quelP}X-dommage de ne pas se servir de sa memOlre pour avan-cer dans son apprentissage! Il n'est pas question d'en faire unactivit systm atique, m ais d'y avoir recours de tem ps en tem p

Pour les am ener reconnatre et retenir les graphies com plexede sons des voyelles (on, in, ou...), plusieurs exercices d'entranement ou d'application sont possibles, chacun pouvant tre cravec ou par les stagiaires:- Construire un tableau com prenant plusieurs colonnes, chaqucolonne reprsentant un son diffrent; la (ou les) graphie(s) lplus courantes du son est inscrite en haut de la colonne, qui seremplie de mots trouvs avec eux o l'on retrouve ce son 32.

Rgulirement ces tableaux (retranscrits sur le cahier puis saisur ordinateur par le formateur et distribus aux stagiaires) solus et relus, rviss voix basse, par groupes de deux ou trois, luhaute voix d'abord par le form ateur, puis par le groupe entier, ucolonne pour un stagiaire; les colonnes sont num rotes pour faliter le reprage; il faut varier les approches, refaire des tableauavec eux pour lire des mots nouveaux, etc.- crire au tableau avec eux les diffrentes graphies retenir et dmots o l'on retrouve ces graphies, le tout dans le dsordre, et ledemander de venir au tableau et de relier d'une flche la graphiele m ot qui la contient.

32. On dnombre quinze graphiesparmi les plus courantes (ou, on, ai,

au, eau, in, ain, un, , er, ai, es, er, en,an)

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-crire au tableau les quinze graphies des sept sons dans le ddre: les stagiaires devront rapprocher avec des flches cellesont le mme son.- Trouver dans un texte un mot o l'on retrouve une graphie,tout quinze m ots donc si cela est possible.- Im aginer des petits dessins pour illustrer telle graphie (un vide profil, pouroreille, bouche, menton...), ou un tableau com pre-nant pour chaque graphie trois cases (une pour la graphie,pour le m ot, une pour le dessin correspondant).- Une petite dicte de mots ou de phrases courtes va parfois complter utilement ces temps d'apprentissage; on vrifie ensembqui est correct ou non, on cherche savoir pourquoi, ce qui spass dans les deux cas; on peut dater et conserver ces travauxles tenter nouveau un mois plus tard... Le formateur aura ndans ses tablettes une liste de mots syllabes simples et compleet de petites phrases dj utilises avec les stagiaires.

Ces activits d'apprentissage (loin de la ralit du texte,qu'on pourrait taxer d'artificielles) prsentent un risque: certstagiaires ne font pas tout de suite le lien33entre ce type de lec-ture (bouts de mots, m ots seuls) et la lecture d'un texte: pourlier cette difficult, il faut constamment les amener oprerlien, en les associant au groupe pendant des temps de lecturhaute voix, et en leur demandant de retrouver dans un textem ots qui contiennent telle graphie, pour qu'ils constatent parm m es que cette graphie, ces m ots n'existent qu'en tant que pintgrante d'un texte.

Bien sr, la lecture ne se rduit pas savoir lire le coupconsonne / voyelle et reconnatre les diffrentes graphies desde voyelles: souvent le lecteur va achopper devant des mots

33. On constate le mme clivage entreles exetcices de gtammaire et leur utili-sation dans l'crit.

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demandent une prononciation diffrente de la graphie, suivantcontexte, et ce sera l l'occasion, ne pas manquer, de remarquerque oui l c'est diffrent, pourquoi? Qu'est-ce qui fait que lrglene marche pas ici? (voir les fragments de sance,Annexe c)

Cette approche, malgr ses imperfections, fonctionne bien; eperm et au stagiaire delirerapidem ent, suffisam ment de m ots de laphrase pour en comprendre le sens gnral, ce qui n'empche ple formateur de travailler comme on l'a dit plus haut les cas parculiers, et d'utiliser le plus possible le texte comme documentbase de la lecture, avec recherche d'indices et reprages divers.

C. L'ACTE DE LIRE

A pprendre lire, c'est deviner d'abord, puis de plus en plus just]. Foucambert, Question de lecture, Retz/AFL Paris 1989

En alternance avec l'apprentissage proprem ent dit du systmde la langue crite, ds le dbut de la formationtousles stagiairessont confronts des textes, de sources diverses, souvent retran

crits partir des discussions en dbut de sance, ou apports pun stagiaire ou par le formateur. Ces textes doivent dans touscas prsenter un intrt pour le stagiaire pour faciliter leur apprpriation; ils seront toujours introduits par le form ateur, afin qla personne se mette enprojet de lecture:comme dans toute acti-vit, s'appuyer sur leconnu, ressentidu stagiaire facilite l'accs l'inconnudu texte.

Une fois de plus, nous assistons une activit collective, leture/comprhension du texte, lecture par le formateur ou un sgiaire lecteur, discussion et comprhension par tous, puis usrie de travaux individuels. Ici l'htrognit du groupe est t

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bnfique, les rponses des uns stimulent celles des autres,chacun peut en retirer quelque chose suivant ce qu'il sait dj

*"De l'htrognit comme parti-pris pdagogique.

Qu'il soit bien entendu que le formateur garde constammentl'esprit que le groupe est com pos de personnes diffrentes,l'origine, la culture, l'ge, le sexe, et surtout, pour ce qui noconcerne, par leur degr d 'avance dans l'apprentissage de la lafranaise et la faon dont ils ont appris, autrement dit dans lrapport la langue; les entres-sorties permanentes contribuaussi cette diversit, dans le domaine du temps: impossibleaussi d'adopter une dmarche linaire; le formateur aura donc ur d'am ener toutes ces personnes avancer dans leurs apprtissages, en installant des situations de travail de plusieurs ty

Comme nous l'avons crit, elles peuvent comprendre tod'abord un tem ps en com mun, suivi d'activits diversifies pdifficiles grer pour le formateur; il va devoir passer de l'ul'autre, d'un sous-groupe l'autre, et risque d'tre vite dborune m ise en place de docum ents-ressources et un entranem en

leur utilisation de m anire autonom e par les stagiaires plus avcs rendra peu peu le travail plus ais pour tout le monde.est tentant pour le form ateur de s'en tenir l'individualisation,qui revient une form ation de type A .P.P. (A telier PdagogiPersonnalis), et ne convient pas du tout notre public quivaille difficilem ent seul, sans parler de l'intrt pdagogiquejouer justement des diffrences pour mieux apprendre. C'est

effet l'htrognit qui permet une mise en tension du grouqui vit, qui volue, qui bouge34, qui se transform e... Le travai

34. Lemouvementest essentiel en fot-mation, ilia rend riche et vivante;l'htrognit du groupe et les

entres-sorties perm anentes y contri-buent fortemem.

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collectif stim ule et largit la pense, et chacun va y contribueravec sa personnalit propre, car l'htrognit n'a de sens quesi les interactions entre les personnes prdominent(J.Foucambert, Question de lecture).

O n constate galem ent que la confrontation cre naturellem ent par l'htrognit du groupe rejaillit sur les apprentissages individuels dans la m esure o, la faveur d'une discussion, luns vont dcider d'utiliser les connaissances des autres. M aiattention: le formateur ne doit pas demander aux plus avancd'aider les autres de faon systmatique, chacun doit pouvoiavancer et progresser.

1. L 'approche du texte par le groupe

Pour travailler sur un texte qui raconte une histoire, un contpar exemple, le formateur commence par lire lentement le texen attirant l'attention de chacun, puis engage une discussion surqu'ils ont compris du texte et sur la marche de l'histoire; ce travpralable permet aux stagiaires non-lecteurs de prendre possessdu texte l'avance, avant qu'il leur soit distribu: certains devroy retrouver deux ou trois mots importants voqus dans la discusion, des noms de personnages ou de lieux par exemple, ces moseront inscrits au tableau; d'autres rechercheront des m ots qu'connaissent dj, et d'autres encore liront des phrases entires. Opourra galem ent rappeler l encore le sens des term es qu'on utilautour d'un texte (paragraphe, phrase, ligne.. .), leur dem anderles crire sur le cahier, les am ener faire telle ou telle rem arque

passant sur tel son crit diffrem mentif, ph),telle consonne outelle graphie de voyelle prononce diffrem ment (les: ssou z, leentprononce dans les pluriels de verbes).

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Il est toujours intressant d'entrer dans la lecture par destes forts , (cf. Annexe A) qui portent sur de grands thmcomme la libert, la citoyennet, la religion; dans ce cas, lemateur engage unquestionnement pralableavant m m e de distri-buer le texte, ce qui les amnera changer, donner leur aargumenter; ils seront alors plus rceptifs et motivs pour ccher savoir ce que dit le texte sur le sujet; le formateur paussi laisser dans un premier temps les stagiaires prendre con

sance du texte, puis interroger les lecteurs sur ce qu'ils ont cpris, avant de lire lui-mme haute voix le texte et s'assurertout le monde suit.

Ces moments de lecture o le non-lecteur est entran m alui par le groupe regarderun texte sans le lire encore ont leurimportance; quand l'enfant est confront aux livres trs jeuntexte fait partie de son univers bien avant qu'il ne sache lire:

les stagiaires adultes la familiarisation avec l'crit facilite, copour l'enfant, l'apprentissage de la lecture.

2. L 'individualisation des tches

-Pour us non-ucteursc'est la recherche d'indices pertinents sur lfonctionnement de la langue: Qu'est-ce que vous voyez?

Activits possibles:- Numroter les lignes pour mieux s'y retrouver (vrifierchacun lit les chiffres) ;- Reprer les points: on les entoure et on les compte... : quosert le point? ;

-Reprer les m ajuscules, se poser la question de leur place datexte;-Entourer les mots qu'on arrive lire;-Reprer et entourer les petits mots de deux lettres, de trois let

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l'crit35, m ais il ne doit surtout pas devenir systmatique,demande en pralable que le groupe soit suffisamment soud l'aise pour que les uns acceptent de lire devant les autres,bredouiller, de se tromper. Dans tous les cas, il faut s'assurel'accord du stagiaire.

Il est conseill de travailler sur un texte qu'ils connaissent, dils connaissent le sens, fait par exemple avec eux auparavantun thm e qui les a intresss.

Le form ateur lit le texte lentem ent haute voix, puis quelqstagiaires (ceux qui lisent, plus ou m oins lentem ent, ceux quilent essayer) prennent le relais, chacun une phrase, ou un pgraphe, les autres suivent avec le doigt sur leur texte, les ligsont numrotes et de temps en temps le formateur vrifiedes questions que tout le monde suit et comprend le texte.

Il peur aussi lire et s'interrompre de temps en temps en dem

dant au groupe, ou une personne en particulier de lire le mqui suit (le choix du mot lire sera fait en tenant compte des aces de chacun). Ces exercices demandent une forte concention: l'entranem ent la concentration est aussi un objectif en

Les histoires avec dialogues et diffrents personnages sontcasion de lecture plusieurs voix qui stimulent les stagiairesobligeant maintenir leur attention pour ne pas rater leur tou

provoquant fous rires et exclamations diverses. .. ces momentsvilgis, o l'on peut se moquer sans que l'autre pense se veo l'on exprime son contentement d'tre l, ensemble, contrib susciter la motivation de chacun et la cohsion du groupe36

Une autre lecture haute voix})consiste pour le formateulire lui-mme au groupe un livre, ou plutt une nouvelle, par

tes quantits, raison de cinq dix minutes chaque fois, en d

35. On apprend nager en nageant.36. Attention: surveiller les signes delassirude, ne pas hsiter varier l'ap-

proche, ou passer rout autrechose.. .

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ou en fin de sance. Il est intressant de dcouper le texte pou

obtenir si possible un suspense en fin de lecture; cette activit am rite de rassem bler le groupe, lecteurs et non-lecteurs, dans umme coute d'une histoire, et de montrer le plaisir procur parlecture.

La lecture silencieuseLes stagiaires qui lisent seuls, mme lentement, mais avec suf

samment de comprhension du texte pour y trouver leur comptsont convis des temps de lecture silencieuse, mme si, pour clecteurs, la lecture reste souvent oralise et l'effort de lire certaim ots freine la com prhension de l'ensem ble. Ils peuvent fouilldans la petite bibliothque compose de livres choisis pour leuthmes et pour leurs diffrentes difficults d'accs (voir chapitreou apporter un journal ou un livre de chez eux.

Pendant ce temps de lecture silencieuse, qui ne doit pas trtrop long (vingt m inutes environ), ils peuvent aussi, pour enrichleur vocabulaire:-Chercher le sens de quelques m ots, pas trop, dans le dictionnair(il faut qu'ils arrivent admettre l'ide qu'on n'a pas besoin dconnatre tous les mots d'un texte pour le comprendre) ;- Ecrire les dfinitions des mots qui leur paraissent importantsretenir dans leur cahier;-Ecrire un rsum en choisissant dans le texte les m ots im portanmais en vitant de reprendre mot pour mot des phrases du texteaussi ils doivent utiliser leurs m ots eux).Et aussi:- Dire au groupe pourquoi ils ont choisi tel livre, ce qu'ils y ontrouv, ce qui a l'air intressant, ce qui est incomprhensible,

nom mer et com parer les diffrents types d'crits;-Raconter au groupe ce qu'ils ont lu (activit qui leur parat justitre trs difficile au dbut, entre autres parce qu'ils ont du malpasser des mots du texte leurs mots eux, comme si on avaaffaire deux langues diffrentes, ce qui n'est pas faux; ils son

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invits dcrire leurs difficults 37).Ces moments o les stags'adressent au groupe donnent souvent lieu des discussionslarges autour du sens de certains m ots dsignant des conceptsexemplecivilisation,et chacun est alors sollicit pour donner sonavis, et parfois cela donne un texte collectif

37. Nous sommes l dansl'valuationformative(Chap. VIl)

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,

IV . E C R IR E S E U L , O U I, M A IS C O M M E N,E C R I R E

D s le dbut de la form ation, en parallle avec l'apprentissagede la lecture, tout le monde crit; pour se familiariser avec cetactivit, certains s'exercent l'aide de petits exercices avec suppopour commencer, mais avec l'ide dj d'crire trs vite seulmme si les premiers crits seront phontiques et bourrs d'erreul'im portant tant de se lancer... D 'autres crivent dj en arrivan des degrs diffrents de m atrise: les activits proposes seromodules en consquence._

N'oublions pas que l'activit d'criture englobe l'activit de leture, alors que l'inverse n'est pas vrai: crire dem ande encore pld'nergie et de concentration pour ceux qui ont presque toutapprendre dans ces deux dom aines si com plexes!

...:xk- Certains formateurs pensent que des personnes peuins-~. truites ne peuvent pas accder l'abstraction ou lacomplexit, que ce sont des genssimples.Que veut-on dire parl, qu'ils sont un peu simplets, pas trs intelligents? Quelleimpudence! Cela fait penser l'expressionlesgens modestespourles gens revenus modestes;pourquoi les pauvres devraient-ilstre m odestes? Les deux notions d'abstraction et de com plexitfont partie de leur pense, oui, ils pensent! Simplement, dansles domaines de l'apprentissage de la langue, certains n'ontjamais manipul la grammaire, et pour le reste, ils manquentcruellem ent de vocabulaire. Une des m issions du formateur esdonc de les amener sur ces terrains de rflexion. Essayez, vouverrez des rsultats tonnants!

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A . U N E B E L L E C R IT U R E

la g ra p h ie

Certains stagiaires n'ont jamais utilis un crayon et ont beacoup de mal reproduire les lettres, d'autres ont appris criseulem ent en m ajuscules, d'autres crivent irrgulirem ent stenir compte de la ligne: ils devront s'entraner rgulirement,chaque sance, mais pas trop longtemps; par exemple ils auroncrire la date du jour, et/ou leur nom et leur prnom, et/ou leadresse; il faut qu'ils arrivent ce que leur crit soit agrable lil'accent est mis sur l'importance de l'impression, favorable ou nqu'ils vont donner au lecteur suivant leur faon d'crire.

Les 3 consignes: il faut arriver -crire sur la ligne (prendre appui sur la ligne) ;-crire petit et rgulier;-passer de la majuscule la minuscule et inversement (avec, pusans modle).

Pour cet exercice toutes sortes de situations sont possibles:

-Partir de l'criture de la date au tableau pour crire tous les joude la sem aine dans les deux critures;-Faire le m m e exercice avec les m ois de l'anne;- Retrouver au tableau des mots proposs pralablement paruns et les autres et inscrits par le form ateur dans les deux graphi(cursive et m ajuscule); chacun va essayer de reprer le ou les mqu'il a proposs, puis les recopier sur le cahier;

- Avec des mots trouvs avec les stagiaires, toujours dans ucontexte donn, jam ais de faon artificielle et arbitraire, ces mayant dj t travaills (recherchs, crits au tableau, lus par ctains, crits sur le cahier...), on passe de l'criture en majusculel'criture en minuscule, et inversement.

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B. LA PRODUCTION CRITE

Pour les personnes qui n'crivent pas encore seules et esont plutt la lecture-reprage, voici quelques exercices d'en-tranement que le formateur peut proposer; la plupart d'entrepeuvent tre comtruitsavec ou pardes stagiaires seuls ou en peti-tes quipes de deux ou trois; afin d'viter de travailler avec

exercices construits pour les besoins de la rgle, plus artificielse servira de textes dj crits par eux ou avec eux.Enfin, suivant le degr d'avance du stagiaire, le formate

apportera une explication, un rappel, un modle, ou bienlaissera se dbrouiller seul:

- Noter des mots (donner un chiffre: au moins cinq motsexemple) qu'ils auront reprs dans les rues de leur ville; retour ils les montrent au formateur qui crit tous ces motseux au tableau: lecture, questions sur le sens de certains m otsconnus. Tout le monde participe ce travail, ceux qui n'crivpas se sont fait aider, et nous rcoltons ainsi une moisson de m taper sous form e de liste avec les prnom s des stagiaires pourchacun puisse retrouversesm ots et les lire;

- Chercher dans l'alphabet les lettres qui composent leur nom,prnom , les entourer, les crire... ;- crire dans l'ordre des term es connus qui se dclinent chrongiquement;- Fabriquer un exercice: partir de catalogues publicitaires, dper des photos ou dessins d'objets, de produits. .. les coller rgrem ent sur une feuille, crire les m ots correspondants dans le

ordre, num roter les im ages. Le form ateur photocopie les traet les distribue. Il faudra crire le num ro de chaque dessin endu m ot qui convient;- Complter des mots connus auxquels il manque une ou plusielettres, ou des m ots auxquels est accol le dessin qui les reprs

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- Choisir dans trois petites phrases celle qui raconte le dessicorrespondant;- Re-segmenter correctement une phrase dont les mots ont collsentre eux38;

- Recopier dans les deux graphies sur le cahier des mots ou depetites phrases crites au tableau partir de ce qui est dit;-crire le ou la, unou unedevant une srie de m ots;- crire seul des petites phrases, avec supports (banque de motpour faciliter le dmarrage;- Classer des mots concrets dans des colonnes proposant descatgories abstraites;-A partir de deux listes de mots, relier par une flche ceux qui oun rapport entre eux;- Complter les textes trous: tout texte peut tre trs rapidementtransform en texte trous, directement au tableau ou sur papi

(vive le correcteur blanc et la photocopieuse!) par le form ateurles stagiaires pour obtenir un exercice de reprage/comprhensioque tout le monde, mme un non-lecteur, peut faire: il suffit dmoduler la consigne (donner ou non, dans l'ordre ou dans le dordre, les mots ou les lettres replacer dans les trous, donner onon le texte d'origine com plet, etc.).

Il existe galement en librairie des recueils d'exercices qui s'i

titulentcomprendre et crireou deviner et complter;ils sont bienfaits et remplissent la mme fonction:- Remettre en ordre les phrases d'un texte;- Remettre en ordre les mots d'une phrase;- Remettre en ordre les lettres d'un mot;- Faire des mots croiss (pour tout le monde).

I

38. Cet exercice est difficile: il fautl'introduire l'aide d'exemples; ici,

com me souvent, le rle de l'intuitionchez le stagiaire est essentiel.

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Regards sur l'im age:apprivoiser les gestes mentaux et les formes de l'crit.

Surtout dans les groupes o les non-lecteurs sont nombrele dtour par l'im age facilite l'approche de l'criture, il aiguiregard (discrim ination visuelle), perm et de parler sur, de renatre, de se reprer, et facilite le passage au texte.

Plusieurs exercices sont possibles; certains ont sim plempour objet de faire travailler letrait,l'utilisation du crayon, tandisque d'autres vont tre des trem plins l'critU re.

PLAN DE M AISON: reprer les lments, le mobilier, crire les mau tableau puis sur le cahier, dessiner un plan de sa maison.C hacun dessine son PO RTRA IT, ses OBJETS favoris.DESSIN comprenant des lettres, des chiffres, des formes gomques: colorier les signes reconnus.M OITI D E V ISA GE: com plter (la sym trie).PATRO NS D E V TEM EN T: choisir et dessiner ses propres vtem eDRAPEAUX: dessiner et colorier son drapeau, crire le nom du pde sa capitale.UNE IM AGE, U NE PHOTO.: observer, identifier et distinguer lesm ents, les nuances, l'explicite, l'im plicite. D calquer les diffren

zones repres, en dessiner les contours.PLUSIEURSIMAGES,PLUSIEURSPHOTOS.: comparer, dire les reblances, les diffrences, sur tel ou tel plan, le dcor, les vtemles personnes, l'vnement.CARTESPOSTALES(reproductions de tableaux, de mosaquchoisir et com menter son choix, l'oral, l'crit.LOGos: les identifier et les dessiner.

PICTO GRA MM ES:les reproduire; les num roter et crire (spossible) le ou les termes correspondants.

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P o u r les personnes qui crivent seules,comme pour la dis-cussion en dbut de sance, il faut trouver avec eux un thme qleur donne envie d'crire. Une liste de thmes varis qui ont bifonctionn est propose la fin de cet ouvrage (A nnexe B); les sgiaires peuvent crire sur des thm es choisis individuellem entcollectivement.

Dans ce dernier cas, voici une manire de lancer les stagiairdans l'crit:

-discuter, questionner sur le thme;

- constituer avec le groupe unebanquede m ots qui se rapportentde prs ou de loin au sujet choisi (possibilit de faire unmanda!d39);- apporter des textes portant sur le thme, les donner lire cetains, les lire d'autres; riches de tous ces apports, les stagiairpeuvent alors m ieux oser s'affronter la page blanche.

Pour obtenir un crit correct, il leur faudra travailler la structure du texte, de la phrase, et pour certains m ettre en applicatiodes rgles de grammaire au sens large quand le moment sera vencependant il est peu efficace d'apprendre des rgles dans le vide' est donc partir de leurs crits que le formateur relvera avdiscernem ent40 les erreurs corriger, l'aide d'une fiche indivduelle auto-corrective41 qui leur permettra peu peu de trouv

et de corriger eux-m m es leurs erreurs: petit petit l'crit deviedra plus lisible parce que mieux structur, puis de plus en plucorrect. O n s'aperoit trs vite que les erreurs les plus frquentportent sur les verbes, qu'il faudra travailler de faon intelligent

39. Le mandala, que les enseignantsappellent le m ot-po ut-m ot, est utilisen form ation pour am ener les stagiai-res parler autour d'un mot, non pasle dfinir, mais plutt rpondre laquestion({ quoi ce m ot vous fait-ilpenser? . C'est une activit collective,anime par le formateur qui a inscrit lemot au milieu du tableau et note

mesure autour du mot ce que disentles stagiaires, qui se sentent stim uls,plus l'aise pour proposer leurs mots eux.40. Le formateur doit laisser de ctpour le moment certaines erreurs, enle lgitimant auprs du stagiaire.41. Voir les outils d 'valuation,

chapitre VII.

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en trouvant des liens entre les diffrentes form es verbales: ilpas question d 'apprendre parc u r des tableaux de conjugaisondu Bescherelle , mais de construire ensemble des rgles simtires des remarques des uns et des autres, et qui peuvent trelises dans la m ajorir des cas, tout ouvrage de gram maire serde document-ressourcepour des situations particulires.

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V. COMMENT CONSTRUIRE DES SAVOIRS

ENSEMBLE?

Avant d'aborder des activits collectives qui n'ont plus pouobjectif central!' entranem ent la langue com me dans les chatres prcdents, mais plutt une pratique, une utilisation delangue comme source d' changes, notons qu'il existe d'autreactivits impliquant aussi le groupe entier en situation rellecommunication.

Dans toute formation mais plus encore pour un public em ajorit d'origine trangre, l'ouverture vers le m onde extrieest essentielle pour une m eilleure intgration; une dcouvertela ville, des associations, des institutions, des lieux culturels (bibthque, m uses etc.), enrichit et dynam ise les activits proposau Centre de Formation; certains continueront mme aprs la fmation se dplacer dans la ville, frquenter ces lieux qui letaient inconnus ou leur paraissaient inaccessibles.

Pour le form ateur, c'est aussi une occasion de prparer ces so

ties avec le groupe, puis au retour d'crire ensem ble un texte, outravailler sur les plans de la ville, du quartier o l'on est all, dmtro; on essaie d'y retrouver les noms des rues, de lieux, le traqu'on a fait pied, de dessiner au tableau et sur son cahier un plsimplifi avec les endroits importants...

Inversement, les visites d'intervenants extrieurs (SantPlanning Familial, ANPE.. .), ont galement cette fonction po

les stagiaires d'largir leur champ de connaissances; de plus,cours de ces sances, ils sont engags poser des questions etparticiper au dbat, donc oser prendre la parole.

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A. LES ATELIERS

L'atelier dsigne une situation de travail qui sollicite fortemla participation des stagiaires: c'est un moment privilgi pourtiquer uneauto-socio-construction42des savoirs, suivant l'expressionconsacre qui peut paratre pdante, mais qui dcrit bien touqui est mis en jeu. En effet l'atelier met contribution le gro

entier, en alternant les travaux en grand groupe, sous-groupeindividuels; uneproblmatiqueest pose en pralable, qui suscitedes temps de discussion, d'interactions entre les stagiaires,rflexions partir de textes ou docum ents parfois; despistes de tra-vailsont ensuite proposes, puis les stagiaires s'engagent par pgroupes43 dans l'tape de production proprem ent dite, en sudesconsignes44clairem ent poses, et en tenant com pte galem en

du temps imparti chaque tape. Les productions sont critedes grandes feuilles qui sont ensuite affiches et lues par lauteurs devant le groupe, ce qui entrane une nouvelle discusEn fin de sance est prvu un temps de rflexion sur la dynamde l'apprentissage collectif accompli au cours de l'atelier; canalyse rflexivepermet chacun de faire le point, de nommer lerussites et les difficults, de prendre du recul par rapport au tr

effectu.Les textes sur affiche sont ensuite saisis sur ordinateur et dibus la sance suivante pour une lecture-discussion de rapp

42. Voir note 10, p. 13

43. Ces petits groupes sont reprsenta-tifs du grand groupe, donc htrog-nes; celui qui ne lit pas et n'crit paspartic ipe oralement, e t ses propositionssont transcrites par celui qui crit; onne travaille pas ici sur la langue pour lacorriger m ais on s'en sert pour s'expri-

m er, com muniquer, l'oral, l'crit.44. La consigne n'est pas rigide, c'estune contrainte libratoire(GFEN),elle facilite le dclenchement de l'acti-vit, de mme que les temps donnspour chaque tape maintiennent ladynamique.

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ATELIERNAISSANCE D'ARLEQUIN

(1 h 10)

Problmatique

Aujourd 'hui, on va travailler sur la manire dont fonctionngroupe, com ment on peut raliser quelque chose ensem ble. Navons du mal travailler en groupe. Rapidement, on perd dece qu'on fait ensemble.

Pour m oi, travailler en groupe,c'est s'couter, com prendre le chem inem ent de l'autre,c'est tre d'accord, aller dans le mme sens, converger maussi tre d'avis diffrents, regarder d'un autre angle, divergc'est ngocier.

Pistes de travail(a u ta b le a u )

tre capables ensemble de rpondre une consigne qui pdrouter.tre capables ensemble de faire une chose, puis de l'crire etdire , de l'analyser.tre capables ensem ble de se doter d'un vocabulaire, d'un lexsur le travail en com mun.

Consigne 1 (15' -en groupes de 3)Sur une mme feuille, donner naissance un arlequin en ajoutachacun son tour un lment colori, SANS UN MOT.M ettre disposition des feutres de couleurs diffrentes.

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B. LES PROJETS COLLECTIFS

L'action se dclenche lorsqu'elle est de nature satisfairbesoin ou l'intrt du moment... Pour faire agir un individufaur le placer dans des conditions propres faire natre le beque l'action que l'on dsire susciter a pour fonction de satisfa(Claparde,L ducation fonctionnelle,Delachaux-Niestl 1990).

A insi toute action doit-elle tre prcde d'un tem psdchauffement,de mise en projet, install par le formateur. Mais c'edans le projet collectif que les stagiaires sont vraim ent am enrflchir sur cette notion et la vivre eux-m m es concrtem ent,l'intrieur.

UN PROJETCOLLECTIFs'inscrit de faon exemplaire danspdagogie dite active, qui sous-tend la dmarche proposeau long de cet ouvrage, centre sur le stagiaire, privilgiantprise de parole, l'amenant prendre en main sa formation,l'valuer, la rguler. Ici, plus qu'ailleurs, le stagiaire dispd'une marge de manuvre; il peut nous surprendre et se sprendre, montrer de quoi il est capable, oser, lancer des idfaire des hypothses, poser des questions, tourner autour, achercher de la documentation pour les besoins du projet.

Engager une dynam ique de projet avec les stagiaires, c'estamener formuler leurs attentes, leurs ides dans le choix edroulement du projet mais aussi prendre en comptecontraintes, puis laborer des stratgies de ralisation pconstruire le projet et russir le produit final. Ces phases succves seront ponctues de dtours, de retours en arrire, d'avanrapides, de m om ents de confrontation ou de dcouragem entm ais paradoxalement, cette mise en projet suscite avec le teune nouvelle cohsion dans le groupe et un sentim ent de ration de soi, parfois de dpassem ent de soi, qui m aintient et rel

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la motivation. Rappelons enfin que dans le cas de stagiairesformation de langue franaise comme les ntres, le travail surprojet les amne pratiquer la langue crite et orale dans dsituations de communication authentique.

Le projet ouvre vers l'extrieur, il a besoin pour avancede l'avis des autres, il est rgulable, adaptable, il n'est pas rigidc'est une porte ouverte vers ce qu'on pourrait devenir, sur le posble et pas seulement sur le faisable; on est ici en rupture avecdterminisme.

De plus tout projet engage la personne se confronterdes situations-modles, qu'elle retrouvera dans un autre contexs'y entraner lui permet de matriser davantage son environnemeet de se sentir en capacit d'agir, ce qui la conduira peu peu frayer une voie vers l'autonom ie: elle s'autorise agir, elle predes initiatives, elle anticipe l'avenir.

On constate d'ailleurs souvent que les personnes en form ation, qui ont bien sr dj dans leur vie t am enes fairedes projets , et parfois les raliser, ont des notions trs justestout ce qu'im plique ce term e en thorie. A titre d'illustration, voce que les stagiaires avaient retenu comme dfinition au coud'une sance pralable au dm arrage d'un projet collectif:

En gnral, le projet, c'est unrve,une ide,un but qui tournedans la tte avec l'espoir de raliser dans l'avenir ce qu'on sepropose de faire. Avec de la patience, des efforts et un peu de chance, onmet enpratique sesides. Se mettre en projet, cela permet d'avancer, dese dvelopper,de

progresser. Le tempsest important dans le succs d'un projet. Un projet, c'estvital pour l'homme.

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D ans la pratique cependant, quand il faut s'engager et persrer et tenir jusqu'au bout, c'est une autre histoire; lancer et m son term e, avec les stagiaires, un projet, quel qu'il soit, est cune aventUre passionnante: mais il faut savoir qu'il se prsetoujours des freins, des rsistances; le formateur qui s'engageun projet collectif a besoin du soutien de tout ou partie de l'qpdagogique45, m ais c'est lui m algr tout de m aintenir et stler l'nergie de tous, de transformer les contraintes pour endes atouts.

Parm i de nom breux m ini-projets ou projets plus am bitieuxliss au cours de ces annes, de prfrence culturels, nous amont plusieurs pices de thtre.

Pourquoi ce choix du thtre? Par got personnel, et paqu'il oblige l'acteur en herbe oprer un travail sur soi, redresser, s'affirm er, tre vu: l'attention porte au jeu, au

effectuer, libre la parole et le corps; enfin, comme tout amode d'expression artistique le thtre est un lieu o l'actemme de faon phmre, participe de la cration, atteint l'versel. C 'est ce qu'on appelle en formation la mdiation cra-trice , qui favorise l'apprentissage, l'expression, l'appropriatde la langue et la socialisation, sans oublier qu'elle est en sovnement, une exprience valorisante.

Vous trouverez en annexe le Journal de Bord d'un de Projets Thtre (Annexe E).J'ai eu la possibilit au cours de ceprojet de prendre des notes jour aprs jour sur les sances de ttre, sans oublier les ractions des stagiaires, jusqu'au produitC'est l tout l'intrt de ce compte-rendu, pris sur le vif, otrouve entre autres une quinzaine de petits exercices utilisaailleurs.

45. Le projet doit tre celui de l'quipepdagogique, qui se m et, elle aussi, enprojet.

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V I. C O M M E N TRUSSIRL A F O R M A T IO N ?

Ce chapitre et le suivant se dm arquent des prcdents portasur la description et l'analyse des diverses situations de travail, pconduire le form ateur sur un autre plan, celui de la m thodologde la formation. Tour d'abord, et c'est l'objet de ce chapitre Vquelques procdures et outils sont proposs, dans un objectif d'ficacit: le stagiaire et aussi le form ateur ont besoin de matrisla situation, de se reprer, d'installer des garde-fous, de m ettreplace des tuteurs, ou plutt des espaliers, telle jardinier souciede faire grandir de beaux arbustes tout en respectant leur nature

A. LES PROCDURES

Ce terme de procdure recouvre toutes sortes de manires dtravailler pour le formateur et pour le stagiaire,de rgles m et-tre en place, qui courent tout au long de la formation, ne pa

oublier, qui perm ettent une plus grande efficacit de l'apprentisage, car ce sont la fois des aides et des facteurs d'appropriationde la formation par le stagiaire et par le formateur; toutes sortde procdures ont merg avec le temps, et certaines se sont rvles inoprantes; celles proposes ici ont bien fonctionn; ellrefltent cependant un point de vue personnel, comme toutreste de ce qui est expos dans ce petit guide: vous d'en prend

et d'en laisser, d'en dtourner, d'en inventer, suivant votre propfonctionnem ent et suivant le groupe d'apprenants.

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- Num roter les docum ents, les lignes de textes, les m otdes listes, les colonnes des tableaux pour retrouver un mot, uphrase, pour faciliter la lecture.

- Sortir rgulirement la ou les pochettes o sont rangles documents (exercices, textes, productions crites, listes de metc.) pour vrifier que tout est rang et accessible.

- Relire les notes prises dans le cahier lors de la derniresance: on reprend les termes, on se souvient de ce qu'ils veuledire, et on continue sur le mme thme ou on passe autre choCe rappel sur ce qui a t travaill la dernire fois peut s'effectusous la form e d'un com pte-rendu par les stagiaires prsents cesance ceux qui taient absents.

- Reprendre certains textes plus anciens, listes de motsdj travaills, pour s'entraner la lecture nouveau, dans ucontexte connu (important pour les non-lecteurs).

D 'autres procdures concernent davantage LEFORM ATEU R:

~, Voici largle d 'ordu formateur46, savoir:

toute activit propose doit- tre lgitime;

- s'appuyer sur du connu;-tre comprise;~ tre ralisable.

- Il est un aspect de la formation qui la traverse en toussens, savoir la notion detemps:la gestion du temps, du drou-lement des squences au parcours individuel de chacun, revie

au formateur; mais n'oublions pas que cette notion n'a pas toujours le mme sens pour des personnes de cultures diffrentesle temps est cyclique et non linaire; il est souvent difficile po

46. Il faut se mfier des vidences, souvent unilatrales.

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certains de respecter des horaires, des heures de rendez-vous;un travail en soi pour le formateur, comm e lorsque nous essade les amener grer leur temps sur un exercice.

De plus, le formateur constate trs vite qu'en formation, ccomme dans la vie; le temps dans sa dure n'est pas apprhendla m m e faon, selon l'activit, le plaisir, l'im plication ou nonpersonne; certains stagiairestrouvent le temps long,alors que d'au-tresn 'ont pas vu le temps passer:on peut parler de temps forts et detemps vides.

Et justement, cette implication, ce dsir d'apprendre, devailler, s'appuient sur le cognitif, mais aussi sur l'affectif esocial. On peut parler de plus avanc et de moins avanc, maun temps T de la formation chacun va apporter, au-del dequ'il sait ou ne sait pas47, chacun va apporter dans le panier

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