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Les Bibliothèques d’Amiens Métropole présentent Bibliothèque Louis Aragon - Espace Image et Son Du 8 au 27 novembre 2013 LA FILMOGRAPHIE Sélection de films à emprunter ou à visionner sur place autour de l’exposition Regards documentaires.

filmo mois du doc 2013 - Amiens

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Les Bibliothèques d’Amiens Métropole présentent

Bibliothèque Louis Aragon - Espace Image et Son Du 8 au 27 novembre 2013

LA FILMOGRAPHIE Sélection de films à emprunter ou à visionner sur place

autour de l’exposition Regards documentaires.

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Cette filmographie fait écho à l’exposition Regards documentaires dont chaque panneau aborde un thème particulier et renvoie à quelques films emblématiques proposés en DVD à l’Espace Image et son.

REGARDS DOCUMENTAIRES (1)

NANOUK L’ESQUIMAU / Robert Flaherty. - 1922, 64 min. Cote : 791.439 FLA

Nanouk l’Esquimau est le premier grand film tourné en Arctique, en 1922. L’explorateur et cinéaste Robert Flaherty nous fait partager les joies et les peines de la rude vie du chasseur Nanouk et de sa famille dans le Grand Nord canadien des années vingt. Scènes de vie et d’amour, humour et tendresse de la maman et de ses enfants esquimaux, poésie des images, beauté des

grands déserts glacés constituent l’ambiance noir et blanc de ce film mythique, considéré comme le premier documentaire de l'histoire du cinéma. L’HOMME A LA CAMERA / Dziga Vertov. - 1929, 67 min. Cote : 791.43 VER

La vie d'Odessa : la ville s'éveille le matin et l'agitation grandit. Midi : la pause. Le soir tombe. La caméra s'emballe, les images se bousculent. Film expérimental sans sous-titres, sans scénario, décor ni acteur, conçu dans le but de créer un langage cinématographique dégagé de l'influence des autres arts et de tout élément de fiction. Il reste l'application la plus célèbre des théories cinématographiques de Dziga

Vertov sur le montage et le cinéma-vérité.

A PROPOS DE NICE / Jean Vigo. - 1930, 23 min. Cote : F VIG

Une promenade dans Nice où l'on voit le décor et son envers. Avec ce court-métrage qu'il décrivait comme un «point de vue documenté», Jean Vigo se positionne en faveur d'un art engagé, construisant son film sur des contrastes, des associations d'images chocs et portant un regard satirique sur le monde fortuné des estivants.

LE SEL DE LA TERRE (2) Le grouillement du monde vivant en ses multiples métamorphoses

L’HIPPOCAMPE / Jean Painlevé. - 1933, 13 min. Cote : 590 PAI

Sans doute le film le plus célèbre du scientifique cinéaste, le seul qui aura eu les honneurs d'une distribution en salle, et de l'hommage de nombre des plus grands artistes de son temps. Lorsqu'on voit (et entend) comment la beauté, la précision et l'humour s'allient pour si bien décrire les mœurs étonnantes de cet espèce, on comprend pourquoi le film a eu un tel succès, qui le fait figurer parmi les classiques de l'histoire du cinéma.

Film présent dans le DVD « Jean Painlevé. Compilation n°1 », comprenant aussi « Les amours

de la pieuvre », « Oursins », « Acera ou le bal des sorcières »…

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MEDITERRANEE / Jean-Daniel Pollet. - 1963, 44 min. Cote : 910 POL

Sur un texte de Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet nous emmène dans un périple de 3 500 kilomètres autour de la Méditerranée : visions furtives de jardins, de portiques, de corridas, de masques funéraires qui ont le mystère éclatant d'un lieu de béatitude éternel opposées au visage serein d'une jeune femme sur une table d'opération.

LE TERRITOIRE DES AUTRES / François Bel, Gérard Vienne. - 1970, 92 min.

Cote : 590 BEL

Sept ans de tournage pour aboutir à une symphonie visuelle et musicale. Lois, moeurs et coutumes du monde animal : un grand classique du cinéma documentaire avec une musique de Michel Fano.

« Le Territoire des autres est un trésor qui doit être chéri par les générations de cinéphiles à venir comme par ceux de la génération

d'aujourd'hui qui retrouvent en lui son expression propre. Tous ceux qui le verront seront touchés et y trouveront la présence d'une magie. »

(Orson Welles)

LES SAISONS / Artavadz Pelechian. - 1975, 29 min. Cote : 956.62 PEL

La mise en scène lyrique de quelques moments forts de la vie quotidienne de bergers d'Arménie qui s'inscrivent dans le cycle des saisons : la fenaison, la transhumance sont les principaux leitmotivs de ce poème cinématographique. Glissades à flanc de montagne sur des traîneaux de paille, brebis égarées dans un torrent bouillonnant, Pelechian et sa caméra se laissent emporter par une ronde de la vie menée par les bergers arméniens. Moissons,

transhumances, les saisons se suivent, prolongeant les rites de ces éleveurs dans un éternel recommencement. Sans commentaire et d’une force visuelle qui fonctionne comme un effet de boucle, ce n’est pas un documentaire mais un véritable poème qui nous hypnotise.

FARREBIQUE / Georges Rouquier. - 1946, 90 min. Cote : 630 ROU

Georges Rouquier décrit la vie d’une famille aveyronnaise, dans le Rouergue, au rythme des quatre saisons. Avec les habitants de la ferme de Farrebique et des paysans de la région, Georges Rouquier filme une sorte de poème bucolique. Ce sont les aventures d’une famille en vase clos. Mais alors que dans la nature, un lapin détale

dans la neige, qu’un ver de terre se trémousse dans les sillons labourés, que les jonquilles éclatent, des choses sérieuses se passent chez les humains. Le fils aîné Roch doit rester à la ferme, le fils cadet Henry doit partir, le grand-père repousse le partage de la terre à la Saint glinglin. Il y a le manque d’argent, l’accident du travail. La fée électricité arrive, mais peut-on l’installer sans que ça coûte trop cher ? Les paysans acteurs parlent rarement. La vie continue. Le printemps revient toujours. Ce film poétique et âpre conserve toute sa richesse de document ethnologique.

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ET LA-BAS, QUELLE HEURE EST-IL ? (3) Le cinéma, ce "voyage immobile" qui fait découvrir

comment vivent les hommes, là-bas, dans les pays lointains. LES MAITRES FOUS / Jean Rouch. -1958, 29 min. Cote : 960.32 ROU

Tourné en un seul jour, le film montre les pratiques rituelles d'une secte religieuse. Les pratiquants du culte Hauka, des travailleurs des régions du Niger venus à Accra, se réunissent à l'occasion de leur grande cérémonie annuelle. Dans la "concession" du grand prêtre Mountbyéba, après une confession publique, commence le rite de la possession. Bave, tremblements, respiration haletante… sont les signes de l'arrivée des "génies de la force", personnification emblématique de la domination coloniale…

ROUTE ONE USA / Robert Kramer. - 1989, 125 min. Cote : 973.92 KRA

La route numéro 1 qui longe la côte atlantique, de la frontière canadienne, dans l'état du Maine, à Key West en Floride, était jusqu'en 1936 la route la plus fréquentée des États-Unis. Aujourd'hui, un tiers de la population des États-Unis vit le long de cette ancienne voie de 5 000 kilomètres. Parcourir cette fine bande de macadam que les autoroutes immenses ont reléguée au second plan, c'est s'offrir un voyage en plein cœur de l'Amérique. Robert Kramer, a descendu du nord au sud les 5 000 kilomètres de la route

numéro 1, caméra à la main. Rarement un cinéaste a offert un carnet de voyage aussi riche en portraits d'hommes et de femmes. À travers ces portraits c'est un peu l'envers du rêve américain qui se dessine, l'image d'une Amérique marginale, en détresse. LES STATUES MEURENT AUSSI / Alain Resnais. - 1953, 30 min. Cote : 027 RES

À travers l’art africain et plus spécialement les statues et les masques nègres, Alain Resnais filme une virulente diatribe contre les insoupçonnables méfaits du colonialisme qui a détruit toute la richesse intime des créations authentiques, liées à la spécificité de la culture panthéiste et magique de ces régions pour la remplacer, petit à petit, par

une activité artistique commerciale, mercantile et de série... (Film présent dans le DVD Toute

la mémoire du monde).

LES VIES DETRUITES (4) Comment montrer les heures noires de l’histoire ?

NUIT ET BROUILLARD / Alain Resnais. -1956, 32 min. Cote : 944 RES

1955 : Alain Resnais, à la demande du comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, se rend sur les lieux où des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont perdu la vie. Il s’agit d’Orianenbourg, Auschwitz, Dachau, Ravensbrück, Belsen, Neuengamme, Struthof. Avec Jean Cayrol et l’aide de documents d’archives, il retrace le lent calvaire des déportés.

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SHOAH / Claude Lanzman. - 1985, 542 min. Cote : 940 LAN

Shoah de Claude Lanzmann initie en 1985 un tournant radical dans l'histoire des représentations du génocide. Construit uniquement à partir de témoignages, le film exclut pratiquement tout recours à la fiction, reconstructions ou encore utilisation d'images d'archives. Mais comment représenter l'inimaginable? Comment nommer l'indicible?

Seule ici la parole filmée tente de relater, avec parfois ses limites, la monstruosité du dispositif. Conçu comme une enquête en deux parties, menée essentiellement sur les lieux du génocide, la première partie montre le processus d'acheminement, les convois et l'arrivée aux camps et la seconde est consacrée au processus d'extermination. Dix années de recherches et d'enquêtes, près de 350 heures de tournage ont été nécessaires pour réaliser ce film de plus de 9h20. L'enquête préparatoire a duré quatre ans dans quatorze pays, avant la dizaine de tournages, entre 1976 et 1981, sur les lieux mêmes du génocide.

Comprend 2 DVD : « Shoah : première époque » et « Shoah : deuxième époque ».

RECITS D’ELLIS ISLAND / Robert Bober, Georges Perec. - 1978-1980, 60 min. Cote : 973.91 BOB

Consacré à l’îlot situé face à New York par lequel sont passés la plupart des immigrants de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, ce récit est composé de deux parties. La première "Traces" évoque l'arrivée des émigrés de 1892 à 1924 à Ellis Island et la seconde "Mémoires" est un témoignage filmé à New York, sur les émigrants juifs et italiens entrés aux Etats-Unis par Ellis Island.

S21, LA MACHINE DE MORT KHMER ROUGE / Rithy Panh. -2002, 101 min.

Cote : 959 PAN

Depuis quelques années, l'hypothèse d'un procès des responsables génocidaires khmers rouges agite la société cambodgienne. C'est dans ce contexte que le cinéaste Rithy Panh a entrepris un travail filmique de confrontation des mémoires des victimes rescapées et de leurs anciens bourreaux. Pendant plus de 2 ans, il a mené une enquête pour les retrouver

et les convaincre de se rencontrer à Tuol Sleng, le centre de torture de Phnom Penh où, il y a 25 ans, ils étaient les uns dans l'horreur quotidienne, les autres au service de la machine de déshumanisation et d'extermination programmées. Leurs témoignages croisés permettent de reconstituer le fonctionnement quotidien de Tuol Sleng. Mais plus encore, si le film fait émerger la parole pour vaincre la terreur, tenter de vivre après l'horreur du génocide, il permet de reconstituer une mémoire collective en confrontant les mémoires individuelles. LE TEMPS DETRUIT / Pierre Beuchot. - 1985, 73 min. Cote : 940.54 BEU

Pendant les longs mois d’attente de la "drôle de guerre", trois soldats ont écrit presque chaque jour à celles qu’ils aimaient : Maurice Jaubert était musicien, Paul Nizan écrivain et Roger Beuchot (le père du réalisateur) était ouvrier. "Le Temps détruit" est l’histoire de cette vie quotidienne racontée à travers les lettres d’amour que les trois hommes envoient inlassablement à leur

femme, avant d’être tués. Les voix finissent par se confondre dans l’expression de la même déchirure, de la même révolte contre tout ce temps perdu, ce temps détruit.

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LE PASSE RECOMPOSE (5) On regarde toujours le passé à partir de son propre présent

IMAGES DU MONDE ET INSCRIPTION DE LA GUERRE / Harun Farocki. - 1988, 75 min.

Cote : 940.22 FAR

"Images du monde et Inscription de la guerre" est un essai dont le motif central est la photographie aérienne du 4 avril 1944 du camp d’Auschwitz prise par un avion de reconnaissance américain. Sur cette photographie, les analystes identifièrent les usines environnantes mais pas le camp de concentration et d'extermination. Un montage dialectique et un commentaire

distancié composent ce film qui analyse les conditions d'une lisibilité des images, du "voir" et du "savoir" et entrelace polysémie des mots et des photographies. VEILLEES D’ARMES : HISTOIRE DU JOURNALISME EN TEMPS DE GUERRE / Marcel Ophuls. - 1994, 233 min. Cote : 070.4 OPH

Ce documentaire polyphonique dresse le portrait d’un métier, celui des reporters, photographes et autres envoyés spéciaux et de ce qu’ils estiment être leur rôle et leur devoir, par le biais d’un moment précis (le siège de Sarajevo en 1992) correspondant à celui où le film a été tourné.

CHUTE LIBRE / Peter Forgàcs. - 1996, 75 min. Cote : 940.540 5 FOR

Free Fall -Az örveny, titre que l’on peut traduire par chute libre, est le dixième film d’une série réalisée à partir d’archives privées par le réalisateur hongrois Péter Forgàcs. A partir des images du cinéaste amateur György Petö qui a filmé sa famille entre 1937 et 1944 dans la ville de Szeged, Péter Forgàcs met en parallèle l’histoire privée et l’histoire collective. La vie de cette famille, la législation anti-juive et sa progression inexorable au cours de ces années.

LES RAISINS DE LA COLERE (6) Le cinéma militant, haut lieu de l’expérience documentaire.

LA BATAILLE DU CHILI / Patricio Guzman. -1975, 6h46 min. Cote : 983.06 GUZ

Le film, démarré neuf mois avant le coup d'état militaire au Chili, est la preuve cinématographique, jour après jour, de l’agonie d’une expérience révolutionnaire qui touche le monde entier parce qu’elle se présente comme une expérience pacifique du passage au socialisme. Primé en Europe et en Amérique latine.

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LE TOMBEAU D’ALEXANDRE / Chris Marker. - 1993, 120 min. Cote : 791.43 MAR

Chris Marker lit six lettres qu'il aurait pu écrire au cinéaste russe Alexandre Medvekine, mort en 1989 et dont il fut l'ami. Alexandre, c'est Alexandre Ivanovitch Medvedkine, le seul cinéaste russe né en 1900 et certainement le meilleur fil conducteur pour explorer la tragédie de notre siècle. Pour définir le mot "tombeau", les dictionnaires disent aussi : "composition poétique, œuvre musicale en l'honneur de quelqu'un". C'est ainsi que Chris Marker a composé

son film, d'archives en entretiens, de fiction en documentaire, de la Russie à l'URSS, de l'URSS à aujourd'hui, à la mémoire du dernier des bolchéviques. Un remarquable portrait qui retrace conjointement l'histoire de l'URSS et celle d'un artiste partagé entre idéologie et indépendance. ERNESTO CHE GUEVARA, JOURNAL DE BOLIVIE / Richard Dindo. - 1994, 90 min. Cote : 972 DIN

En octobre 1967, le monde entier apprend la mort du guerillero légendaire Ernesto "Che" Guevara. L'armée bolivienne prétend que le "Che" est mort au combat et présente, lors d'une conférence de presse, le journal qu'il a écrit pendant les onze mois de sa guerilla. Le film suit le "Che" pas à pas et le fait revivre à travers son journal.

LE TRAVAIL INVISIBLE (7) Comprendre comment les activités humaines sont liées entre elles.

L’USINE / Sergueï Loznitsa. - 2004, 30 min. Cote : 331.7 LOZ

Une journée dans une usine… Dans cet essai en deux parties, Loznitsa filme le travail dans une fonderie (Acier) -un univers d'hommes, et dans une usine de briques où sont employées surtout des femmes (Argile). Aucune parole, aucun discours. Des images, des cadres -l’observation patiente des gestes répétitifs du travail, des sons, car, comme dans ses précédents films, le cinéaste réalise un

travail remarquable sur la bande son : bruits de la matière en fusion, bruits de pas, bruits des machines, chuchotements des hommes lors de la pause... Lumière et couleurs rappellent l’univers du peintre Vermeer. GENESE D’UN REPAS / Luc Moulet. - 1978, 117 min. Cote : 363.8 MOU

Prenez du thon en boîte et des bananes, remontez la filière de production, agitez bien les bananiers, observez les conditions de travail des dockers équatoriens, interrogez les ouvrières des conserveries du Sénégal et de Bretagne, comparez les salaires... De la production à la consommation en France, l'économie comparée d'une boite de thon sénégalaise, d'une omelette

française, d'une banane équatoriale et de la pellicule cinématographique. Une recette visionnaire de notre belle mondialisation.

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LES TRAVAUX ET LES JOURS (8) Il arrive que les hommes soient dépossédés

de la possibilité d’inventer leur vie. ET LA VIE / Denis Gheerbrant. - 1991, 90 min. Cote : 306 GHE

Pendant un an, Denis Gheerbrant s'est rendu à Marseille, à Charleroi, à Bruay, à Genève, dans les banlieues industrielles en déclin. Les propos de différents personnages concourent à dresser les contours d'un système de références commun à tous les grands bassins industriels, qu'ils soient du Nord ou du Sud. Un grand thème les rassemble : la disparition de ce que l'on appelait la classe ouvrière. « Et la vie » est le début d’une passionnante et

indispensable série de films qui vont, au-delà de leur richesse propre, chercher à définir quelle est la nature du contrat qui s’établit entre le filmeur, le spectateur et celui qui accepte d’être filmé. UNE VIE HUMBLE / Alexandre Sokourov. -1997, 75 min. Cote : 952 SOK

Une maison retirée, perdue dans les montagnes, dans le village d’Ask au Japon, où une vieille femme, Umeno Mtshueshi, vit seule. Elle reste silencieuse tout au long du film, cousant des kimonos, cuisinant et mangeant, s’occupant du feu, coiffant ses cheveux, faisant l’aumône… puis, comme une prière finale, elle récite ses haikus sur la vie qui touche à sa fin… Sur une musique traditionnelle

japonaise et des mélodies de Tchaïkovski, ce film est un poème en image, évoquant une culture millénaire et une nostalgie du pays natal, la Russie, lors du voyage de Sokourov à travers les villages et cités du Japon. LE JOUR DU PAIN / Sergueï Dvortsevoï. - 1998, 55 min. Cote : 947.086 DVO

Le film décrit une journée dans un village russe presque abandonné situé à une centaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg. Ce village, posiolok N°3, était connu sous le nom de "village des travailleurs de la tourbe". À l’époque du blocus de Léningrad (septembre 1941 – janvier 1944), il fournissait à la ville assiégée, par le lac Ladoga, la tourbe qui servait de combustible. Dans le village, ne restent plus que quelques personnes âgées isolées. Une fois par semaine elles reçoivent du pain par un wagon allemand abandonné pendant la guerre. Le train s’arrête à la gare de Jikharevo à plusieurs kilomètres du village. Au-delà les voies ferrées, non entretenues, sont devenues inutilisables par les trains. Ce sont les vieux du village qui vont pousser le wagon pour les derniers kilomètres. LES GLANEURS ET LA GLANEUSE / Agnès Varda. - 2000, 82 min. Cote : 305 VAR

Un peu partout en France, Agnès a rencontré des glaneurs et glaneuses, récupérateurs, ramasseurs et trouvailleurs. Par nécessité, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur univers est surprenant. On est loin des glaneuses d'autrefois qui ramassaient les épis de blés après la moisson. Patates, pommes et autres nourritures jetées, objets sans maître et pendule sans

aiguilles, c'est la glanure de notre temps. Mais Agnès est aussi la glaneuse du titre et son documentaire est subjectif. La curiosité n'a pas d'âge. Le filmage est aussi glanage.

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MISERE AU BORINAGE / Henri Storck, Joris Ivens. - 1933, 28 min. Cote : F VIG

Crise dans le monde capitaliste. Des usines sont fermées, abandonnées. Des millions de prolétaires ont faim ! C'est sur ces mots de manifeste et de révolte que s'ouvre ce film fondateur du cinéma belge et une des références les plus importantes du film documentaire. En 1932, une grande grève avait paralysé les charbonnages de Wallonie et la réponse patronale et policière avait été sans pitié, le tout dans la sous-information et l'indifférence de la

majorité du pays. André Thirifays, Pierre Vermeylen et tous les jeunes gens du club de l'écran indignés décidèrent de témoigner de cette misère noire avec leur arme à eux, une caméra. Film présent dans le DVD : « L’intégrale Jean Vigo ».

FRANGES INTERIEURES (9) Le fou inquiète les apparences.

Il oblige à s’interroger aussi bien sur la normalité que sur les représentations. SEULS / Thierry Knauff, Olivier Smolders. - 1989, 12 min. Cote : 618.92 KNA

Ce portrait d’enfants autistes en institution psychiatrique nous confronte à leur intimité, à leurs gestes saccadés, aux balancements des corps et des regards. Les réalisateurs n’expliquent rien mais montrent en assemblant avec rigueur sons et images pour mieux réveiller nos émotions les plus enfouies

HISTOIRES AUTOUR DE LA FOLIE / Paule Muxel, Bertrand de Solliers. - 1993, 100 min., 2 épisodes. Cote : 616.89 MUX

Ce film concerne la vie et les relations d'un certain nombre de personnes, soignants et soignés, à partir d'un important hôpital de soins en santé mentale de la région parisienne, Ville-Evrard, un ancien grand asile, appartenant à l'institution publique. La parole et la mémoire restituent des situations relatives à l'enfermement, au rejet, à l'exclusion, mais aussi à l'évolution, surtout du point de vue des mentalités, du XIXe siècle jusqu'à la période contemporaine.

LE SOUCI DE SOI (10) L’émergence d’un cinéma à la première personne

qui va de la confession intime à la chronique journalière. HISTOIRE D’UN SECRET / Mariana Otero. - 2003, 90 min. Cote : 155.92 OTE

La construction du film suit le dévoilement progressif, la découverte de la vérité, retraçant le chemin de la réalisatrice lorsqu'elle a appris la cause réelle de la mort de sa mère : un avortement clandestin. Le film s'ouvre sur d'autres histoires identiques et Joëlle Kaufmann témoigne de façon concise de l'état d'esprit des médecins et de la société des années 60. A l'intérieur

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de cette mise en scène se produisent des moments d'intense émotion, avec le père et la sœur de la réalisatrice et lorsqu'enfin elle ose s'approcher des tableaux peints par sa mère. VACANCES PROLONGEES / Johan van der Keuken. - 1999, 140 min. Cote : 791.43 KEV

Octobre 1998, Johan van der Keuken apprend que son cancer de la prostate ne lui laisse que quelques années à vivre. Caméra à l’épaule, il part en compagnie de sa femme pour un dernier voyage, dont il fera son dernier film. De Noël 1998 à l’été 1999, il sillonne les pistes du Mali, les contreforts himalayens du Bhoutan, les rues de Rio de Janeiro, les aéroports américains... Partout, Johan van der Keuken a filmé des êtres dans leur quotidien : le rituel des ablutions

et la prière des bonzes ; la misère des favelas de Rio ; des Africains encore épargnés par une culture de la consommation qui corrompt le rapport au monde ; des enfants maliens défilant dans une innocence grave... Et puis, un jour, à New York, l’espoir renaît : le médicament miracle existe.

VIVRE SA VIE (11) L’apprentissage relève à la fois de la transmission, de l’héritage,

de la réception, d’une quête, d’un effort. CHRONIQUE D’UN ETE / Jean Rouch, Edgar Morin. - 1961, 86 min. Cote : 301 ROU

Tourné dans les rues de Paris pendant la douloureuse crise de décolonisation de l'Algérie, ce film est largement improvisé. Les personnages sont créés au cours du tournage sur la base d'une simple question : "Êtes-vous heureux ?"

Montrant les rushes aux participants, Jean Rouch et Edgar Morin les invitent à approfondir leur propos. En prêtant attention à la relation filmeur et filmé, au tournage conçu comme une expérience révélatrice et en créant des situations grâce à la caméra, Rouch crée un style nouveau qui annonce la naissance du cinéma-vérité.

RECREATIONS / Claire Simon. - 1992, 54 min. Cote : 372.21 SIM

Récréations de Claire Simon est un incontournable et intemporel portrait de l’enfance. "Il existe une sorte de pays, très petit, si petit qu'il ressemble

un peu à une scène de théâtre. Il est habité deux ou trois fois par jour par

son peuple. Les habitants sont petits de taille. S'ils vivent selon les lois, en

tout cas, ils n'arrêtent pas de les remettre en cause, et de se battre

violemment à ce propos. Ce pays s'appelle "La Cour", et son peuple "Les

Enfants". Lorsque "Les Enfants" vont dans "La Cour", ils découvrent, éprouvent la "force de

sentiments ou la servitude humaine", on appelle cela “La Récréation". » Claire Simon.

ÊTRE ET AVOIR / Nicolas Philibert. - 2002, 104 min. Cote : 372.1 PHI

Il existe encore, un peu partout en France, des écoles à classe unique qui regroupent, autour du même maître ou d’une même institutrice, tous les enfants d’un même village, de la maternelle au CM2. Entre replis sur soi et ouverture au monde, ces petites

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troupes hétéroclites partagent la vie de tous les jours pour le meilleur et pour le pire. C’est dans l’une de ces classes, quelque part au coeur de l’Auvergne, que Nicolas Philibert est venu filmer durant 10 semaines, de décembre 2001 à juin 2002… SVYATO / Viktor Kossakovsky. - 2005, 40 min. Cote : 155.41 KOS

Un petit garçon de deux ans, Svyatoslav, se voit dans un miroir pour la première fois. Il ne sait pas encore ce qu'est un reflet. Et il ne sait pas que son cinéaste de père fait de lui le héros d'une aventure. En découvrant un "autre" petit garçon, entouré de ses jouets, Svyato teste l'image inconnue. Son frère aîné et son grand-père accompagnent la

découverte, en images familières des "autres", presque silencieuses, attentives.

L’ART D’AIMER (12) Que cherchent les cinéastes en filmant les autres arts?

LE MYSTERE PICASSO / Henri-Georges Clouzot. - 1955, 78 min. Cote : 759.6 PIC

"Pour savoir ce qui se passe dans la tête d'un peintre,

il suffit de suivre sa main. Il marche, il glisse sur la corde raide.

Une courbe l'entraîne à droite, une tache l'entraîne à gauche.

S'il rate son rétablissement, tout bascule, tout est perdu.

Le peintre avance en tâtonnant comme un aveugle,

dans l'obscurité de la toile blanche,

et la lumière qui naît peu à peu, c'est le peintre qui la crée,

paradoxalement en accumulant les noirs.

Pour la première fois, ce drame quotidien et confidentiel de l'aveugle de génie va se jouer en

public, puisque Pablo Picasso a accepté de le vivre aujourd'hui, devant vous et avec vous."

Henri-Georges Clouzot

INTRODUCTION A L’ART OCEANIEN / André S. Labarthe. - 1949, 46 min. Cote : 791.43 LAB

"Dans la nuit de velours du musée imaginaire, les masques de Nouvelle

Irlande et du Vanuatu lévitent en toute quiétude, sous la surveillance imbécile

des appareils hygrométriques. Puis un téléphone sonne, interminablement.

"Quand les tubéreuses se décomposent, note Zola, elles ont une odeur

humaine". André S. Labarthe

L’ABECEDAIRE DE GILLES DELEUZE / Pierre-André Boutang. - 1995, 7h30 min. Cote : 194 DEL

Deleuze ne voulait pas d'un film sur lui, mais il avait accepté l'idée d'un film avec lui, et avec Claire Parnet qui fut son élève. C'est un abécédaire dont chaque lettre renvoie à un mot, de A comme animal à Z comme zigzag. Existe-t-il un lien entre Spinoza et Minnelli ? Entre Marcel Proust et Francis Bacon ? Entre les poux et la culture ? L'abécédaire nous montre l'expérience d'une pensée à l'œuvre, d'une

parole qui fit dire à Michel Foucault : "Une fulguration s'est produite, qui portera le nom de Deleuze... Un jour peut-être, le siècle sera deleuzien." Comprend 3 DVD : « L’abécédaire de Gilles Deleuze 1

ère partie », « 2

ème partie » et « 3è partie ».

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REGARDS DOCUMENTAIRES Exposition du 8 au 20 novembre 2013

Bibliothèque Louis Aragon

Le documentaire est le premier mouvement du cinéma. Il commence avec le

regard que l’on porte sur le monde autour de soi. Un regard qui trouve dans le

cinéma le moyen de se rendre visible. Il n’est donc ni un genre en soi, ni le

contraire de la fiction ; il est une démarche esthétique qui s’enracine dans une

curiosité initiale.

Jean Breschand, co-auteur de l’exposition. L'exposition s'attache à montrer l'originalité de l'approche du cinéma documentaire à travers des films réalisés depuis les débuts du cinéma jusqu'aux années 2000. Chaque panneau explore une thématique (nature, travail, histoire...) et l'illustre par une courte filmographie et des citations de documentaristes. Exposition réalisée par la Bibliothèque publique d’information / Centre Georges Pompidou et l’association Images en Bibliothèques.

L’exposition Regards documentaires sera également présentée du 3 décembre au 4 janvier à la Bibliothèque Edouard David.

Bibliothèques d’Amiens Métropole Bibliothèque Louis Aragon 50, rue de la République

80000 AMIENS

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