Des bâtiments plus sains au Canada 2016...18 des entrepreneurs. Toutes les conclusions analysées au total dans l’ensemble du rapport comprennent les réponses de ces trois groupes

Des bâtiments plus sains au Canada 2016 : Transformer la conception et la construction des bâtiments

BÂTIR

TRAVAILLE

R

APPRENDRE

EN SANTÉ

DES BÂTIMENTS PLUS SAINS AU CANADA 2016 : TRANSFORMER LA CONCEPTION ET LA CONSTRUCTION DES BÂTIMENTS 2

Conseil du bâtiment durable du Canada

47, rue Clarence, bureau 202 Ottawa (Ontario) K1N 9K1 Tél. : +1 613 241 1184 Télec. : +1 613 241 4782 Numéro sans frais : +1 866 941 1184 www.cagbc.org

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Tél. : +1 781-430-2010Télec. : +1 781-430-2324

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Personne-ressource : Donna Laquidara-Carr, PhD., LEED AP

Directrice de la recherche, Renseignements sur l’industrie

[email protected]


Au sujet du chercheur Dodge Data & Analytics (DD & A) est un fournisseur de données, d’analyses et d’informations sur les projets de construction axées sur les technologies. Dodge offre des renseignements fiables sur le marché qui aident les professionnels de la construction à faire croître leur entreprise, et qui redéfinissent et recréent les outils et les processus sur lesquels se fie l’industrie. Dodge crée une plateforme intégrée qui unifie et simplifie le processus de conception, appel d’offres et construction, et qui fournit en un seul endroit des données sur les personnes, les projets et les produits à l’intention de toute l’industrie, allant des fabricants de produits de construction aux entrepreneurs généraux et spécialisés et aux architectes et aux ingénieurs. La société offre les produits Dodge Global Network, Dodge SpecShare®, Dodge BuildShare®, Dodge MarketShareMC et la famille de produits ConstructionPoints et Sweets.

Commanditaire du projetLe Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa) est un organisme national à but non lucratif qui se voue depuis 2002 à l’avancement des pratiques liées aux bâtiments durables et à l’aménagement de collectivités durables au Canada. Par ses programmes de pointe, dont le Leadership in Energy and Environmental Design (LEED®), et en collaboration avec ses membres de plus de 1200 entreprises de l’industrie qui œuvrent à la conception, à la construction et à l’exploitation de bâtiments et d’habitations et à l’aménagement de collectivités, le CBDCa a accompli d’importants progrès vers la réalisation de sa mission de réduire l’impact environnemental du cadre bâti au Canada. www.cagbc.org


Stephen A. Jones Directeur principal RechercheRenseignements sur l’industrie

Donna Laquidara-CarrPh. D., LEED APDirectrice de la rechercheRenseignements sur l’industrie

Stephen A. Jones dirige la division Recherche sur les renseignements de l’industrie de DD & A. Il joue un rôle actif dans plusieurs organisations de l’industrie et prononce souvent des conférences dans le cadre d’événements organisés par l’industrie partout dans le monde. Avant de se joindre à DD & A, il a été vice-président chez Primavera Systems (qui fait maintenant partie d’Oracle). Avant cela, il a été l’un des directeurs et membres du conseil d’administration de Burt Hill, un grand cabinet d’architectes et d’ingénieurs (maintenantfusionné avec Stantec). Il est titulaire d’un BA de Johns Hopkins et d’un MBA de Wharton.

[email protected]

Donna Laquidara-Carr est la principale auteure de ce rapport et elle offre actuellement l’orientation éditoriale, l’analyse et le contenu des rapports SmartMarket de DD & A. Avant d’occuper ce poste, elle a travaillé pendant près de 20 ans au sein de l’équipe éditoriale de Dodge de DD & A, où elle a acquis une connaissance approfondie de l’industrie de la construction. Elle est titulaire d’un doctorat de la Tulane University, d’une MA de la Boston University et d’un BA du Middlebury College.

[email protected]

Notes sur les donnéesCe rapport est basé sur les données provenant de deux études menées en ligne dans le premier trimestre de 2016.

Étude auprès des intervenants de l’industrie de la conception et de la construction Les répondants, des propriétaires, des designers et des entrepreneurs, provenaient principalement du Canada (185) et des É.-U. (671).

L’analyse du présent rapport repose essentiellement sur les réponses du Canada. Elle comporte parfois des références aux réponses des États-Unis pour illustrer des différences intéressantes entre les répondants des deux pays. Ces deux groupes sont représentatifs de la vraie population des professionnels de la construction (firmes de conception, entrepreneurs et promoteurs/fiducies de placement immobilier (FPI)/propriétaires) dans les deux pays. Il est de pratique courante en recherche de comparer deux groupes indépendants – dans ce cas-ci, ceux des États-Unis et du Canada – pour déterminer s’il y a des différences statistiquement importantes entre eux. Les commentaires présentés dans ce rapport portent sur ces différences.

Sur les 185 répondants canadiens, 53 étaient des propriétaires, des promoteurs, des exploitants de bâtiments ou des FPI (tous désignés comme propriétaires dans le rapport), 114 étaient des firmes de conception, et 18 des entrepreneurs. Toutes les conclusions analysées au total dans l’ensemble du rapport comprennent les réponses de ces trois groupes. Toutefois, les comparaisons entre des types d’entreprises se limitent aux propriétaires et aux firmes de conception, en raison du bassin de répondants.

Pour un supplément d’information sur la définition de la santé utilisée dans l’étude et sur la définition de la durabilité utilisée pour déterminer le niveau d’activité en durabilité examiné dans l’analyse, voir la méthodologie à la page 52.

Étude auprès des professionnels de la santé publiqueL’étude auprès des professionnels de la santé publique a été menée au Canada et aux États-Unis. Parmi les 122 répondants, 30 étaient des professionnels de la santé publique du Canada et 62 étaient des professionnels de la santé publique et 30 des travailleurs sociaux des États-Unis. L’analyse du présent rapport repose principalement sur les réponses du Canada et certaines comparaisons sont faites pour souligner des différences statistiquement intéressantes entre les réponses des deux groupes de professionnels de la santé publique. Pour en savoir davantage, voir la méthodologie à la page 52.

ÉQUIPE ÉDITORIALE DE DODGE DATA & ANALYTICS


Introduction

Depuis l’introduction du programme Leadership in Energy and Environmental Design (LEED®) au Canada, les promoteurs du bâtiment durable se penchent sur les impacts des bâtiments sur la santé et le bien-être de leurs occupants. Ils ont réalisé que les bâtiments durables et sains avaient des incidences positives réelles en ce domaine lorsqu’ils ont constaté une réduction du roulement de personnel et de l’absentéisme et une amélioration de la productivité dans ces bâtiments. Force est toutefois de constater que les pratiques et les caractéristiques du bâtiment plus sain ne sont pas largement utilisées et on ne comprend pas toujours pourquoi.

Pour tenter de répondre à cette question, Dodge Data & Analytics a entrepris une vaste étude de marché auprès de 975 intervenants de la construction des bâtiments, comprenant des propriétaires, des architectes, des designers d’intérieur et des entrepreneurs de partout dans le monde. La société a également invité 122 travailleurs de la santé publique à donner leurs points de vue sur la santé des occupants. Le résultat de cette étude a été publié sous le titre The Drive Toward Healthier Buildings 2016 : Tactical Intelligence to Transform Building Design and Construction SmartMarket Report.

Comme sous-rapport à ce rapport de plus grande portée, le Conseil du bâtiment durable du Canada a voulu présenter les conclusions propres au Canada. Le présent rapport, Des bâtiments plus sains au Canada 2016 : Transformer la conception et la construction des bâtiments, est fondé sur les réponses de 20 pour cent de l’ensemble des participants. Il porte sur les facteurs qui influencent les propriétaires de bâtiments, les architectes, les designers d’intérieur, les entrepreneurs et les professionnels de la santé publique du Canada dans leurs décisions d’adopter des pratiques et des caractéristiques du bâtiment plus sain.

Ce rapport permet de mieux comprendre les divers points de vue sur la conception des bâtiments en lien avec la santé et le bien-être, et il jette les bases d’une adoption généralisée des principes fondamentaux du bâtiment durable plus sain par tous les acteurs de l’industrie. Il révèle que les propriétaires des bâtiments du Canada sont souvent influencés par la santé et le bien-être de leurs occupants lorsqu’ils prennent des décisions de conception et de construction. Il nous apprend par exemple que les propriétaires canadiens constatent un impact positif sur la valeur des bâtiments utilisant des pratiques plus saines et qu’ils sont beaucoup plus conscients que leurs pairs des États-Unis de l’impact des caractéristiques de conception d’un bâtiment plus sain sur leur capacité de louer les propriétés plus rapidement.

Ce rapport révèle que la priorité numéro un des propriétaires qui visent à avoir des bâtiments sains est d’avoir des occupants et des employés plus heureux et en meilleure santé. Pourtant, les trois principaux avantages qu’ils voient à des bâtiments sains sont l’augmentation de la valeur du bâtiment, la capacité de louer les espaces plus rapidement et la capacité de fixer des loyers plus élevés.

Quelles que soient leurs motivations pour des bâtiments plus sains, les propriétaires canadiens ont sélectionné sept autres facteurs déterminants pour leurs décisions d’investissements, ce qui laisse croire que la santé est encore une considération moins prioritaire aux phases de la conception et de la construction. Dans un objectif d’accroître l’attention portée à la santé, il serait toutefois possible de tirer parti d’au moins trois de ces sept autres facteurs – la demande des locataires (79 %), la performance et la valeur sur le marché (77 %) et le rendement du capital investi (72 %) – si l’on disposait de plus de données établissant des liens entre les bâtiments plus sains et leurs incidences positives sur chacun de ces facteurs.


Lorsqu’on leur demande quels sont les principaux déterminants qui favorisent une plus grande attention aux impacts des bâtiments sur la santé et le bien-être des occupants, les propriétaires et les firmes de conception classent respectivement la plus grande demande des occupants et la sensibilisation du public au premier rang et ils classent les incitatifs gouvernementaux au deuxième rang. LEED est le principal programme de certification des bâtiments durables et sains utilisé par la plupart des architectes, des entrepreneurs et des propriétaires qui désirent se distinguer sur le marché canadien. Cela étant, il est peut-être plus convaincant d’aider les propriétaires à établir une analyse de rentabilité que de démontrer l’atteinte de pourcentages d’amélioration spécifiques. Il est peut-être aussi plus facile de fournir des données sur la productivité découlant de ces investissements.

Dans l’ensemble, les résultats de cette étude portent à croire que l’industrie ne fait que commencer à créer des bâtiments qui améliorent la santé dans le cadre de son approche plus globale à l’amélioration de la durabilité de l’environnement bâti. Comme les bâtiments plus sains suscitent un intérêt croissant et que leurs avantages importants pour les entreprises sont en voie d’être démontrés, les perspectives sont bonnes pour un investissement accru dans la santé et le bien-être comme partie intégrante de la conception et de la construction de bâtiments durables au cours des prochaines années.

Introduction SUITE

Les avantages des bâtiments durables et sains ne se limitent pas à la santé, et ce n’est pas étonnant. Près de la moitié des propriétaires d’immeubles signalent qu’ils peuvent louer plus rapidement leurs espaces dans un tel bâtiment, et plus du tiers d’entre eux observent une hausse de 7 % ou plus de la valeur de leurs bâtiments plus sains.


TABLE DES

MATIÈRESSommaire 8

1. Influence de la santé et du bien-être des occupants sur la conception et la construction des bâtiments 15

Facteurs les plus influents sur les décisions de conception et de construction 15

2. Caractéristiques et pratiques du bâtiment plus sain 18

Buts poursuivis par les propriétaires dans l’utilisation de pratiques et de produits du bâtiment plus sain 18Degré d’intérêt envers les caractéristiques du bâtiment plus sain 19 Utilisation des caractéristiques du bâtiment plus sain 21ÉTUDE DE CAS : Première expérience en conception de bureaux plus sains 26

3. Avantages et indicateurs d’évaluation 29

Indicateurs servant à évaluer les impacts des bâtiments sur la santé et le bien-être des occupants 29 Raisons pour lesquelles les propriétaires évaluent les impacts de leurs bâtiments sur la santé 30Principaux facteurs incitant à évaluer les impacts des bâtiments sur la santé dans le futur 31Impact des pratiques du bâtiment sain sur les avantages d’entreprise et financiers 32Avantages d’entreprise et avantages financiers qui offrent le meilleur rendement du capital investi 34

4. Déterminants et défis reliés à une plus grande attention aux impacts des bâtiments sur la santé et le bien-être des occupants 35Principaux déterminants qui favoriseront une plus grande attention aux impacts des bâtiments sur la santé et le bien-être des occupants aux étapes de la conception et de la construction 35Principaux défis reliés à l’intégration de la santé des occupants dans les processus de conception et de construction 36ENCADRÉ : Points de vue de chefs de file parmi les propriétaires, les promoteurs et les exploitants d’immeubles et les conseillers en bâtiment du Canada sur le mouvement en faveur de la création de bâtiments plus sains 38

5. Possibilités de partenariats et d’apprentissage 42

Partenariats potentiels avec d’autres organisations 42Obtenir de l’information sur les activités de conception et de construction plus saines 42Informations nécessaires pour améliorer la capacité de concevoir, de construire et d’exploiter des bâtiments plus sains 43


6. Professionnels de la santé publique au Canada 45

Introduction 45 Facteurs influant sur la santé et le bien-être des occupants des bâtiments 45Faire mieux comprendre les impacts des bâtiments sur la santé 46Principaux résultats attendus d’une plus grande attention à la santé et au bien-être des occupants 47Indicateurs nécessaires à l’évaluation des impacts des bâtiments 48Recherche et politiques en appui à la réalisation de bâtiments plus sains 49

7. Méthodologie 52

Sondage auprès de l’industrie canadienne de la construction 52Activité dans le bâtiment durable 53Sondage auprès des professionnels de la santé publique 53

TABLE DES

MATIÈRES


Des données sur les avantages autres que sur la productivité – y compris sur la location et sur la satisfaction des occupants – peuvent favoriser de plus grands investissements dans les bâtiments plus sains au Canada. Les données sur la productivité ne sont peut-être qu’une pièce du puzzle pour renforcer le marché du bâtiment plus sain. Les propriétaires s’intéressent aussi à la santé en tant que commodité pour les locataires ou les employés. La plus grande sensibilisation du public et l’obtention de données sur les avantages d’entreprise liés à l’utilisation de produits et de pratiques du bâtiment plus sain sont donc des mesures aussi essentielles l’une que l’autre. Ces données seront peut-être plus facilement accessibles au fil du temps. Il demeure par ailleurs très important de susciter un plus grand intérêt des locataires et des occupants des bâtiments envers les impacts de ceux-ci sur la santé, même si c’est en faisant valoir certains avantages moins tangibles, comme la satisfaction et l’engagement des employés.

Influence de la santé et du bien-être des occupants sur les décisions de conception et de construction 72 % des propriétaires du Canada, par rapport à 67 % des propriétaires des États-Unis, mentionnent que la santé et le bien-être des occupants sont un facteur d’influence dans leurs décisions de conception et de construction. Toutefois, plus de 72 % des propriétaires sélectionnent aussi sept autres facteurs comme étant d’influence.

• Trois de ces facteurs—économies sur les coûts d’exploitation, économies sur les coûts de conception et de construction et performance énergétique du bâtiment—peuvent être en concurrence directe avec les améliorations relatives à un bâtiment sain, ce qui suggère un besoin de prioriser davantage la santé parmi les propriétaires.

• Trois autres – la demande des locataires, la performance et la valeur sur le marché et le rendement du capital investi – pourraient éventuellement favoriser une hausse de l’investissement dans la santé si l’on pouvait démontrer par des données fiables que les bâtiments plus sains ont un impact positif sur ces facteurs.

Sommaire

Les avantages d’entreprise parmi les principaux buts des propriétaires de bâtiments plus sains Les avantages d’entreprise sont également un facteur déterminant des investissements dans des bâtiments plus sains. Les propriétaires qui investissent dans des bâtiments plus sains pour en retirer des avantages d’entreprise, comme la satisfaction des locataires ou des employés et l’amélioration de leur marque – du fait qu’ils considèrent la santé comme une commodité du bâtiment – sont plus nombreux que ceux qui procèdent à de tels investissements dans le but d’améliorer la productivité ou de respecter les politiques de responsabilité sociale de l’entreprise. Le facteur qui se classe au deuxième rang – des occupants plus heureux et en meilleure santé – se rapporte autant à l’expérience du locataire ou de l’occupant qu’à toute autre question spécifique sur la santé et la productivité.

Près de la moitié (46 %) des propriétaires disent qu’ils peuvent louer leurs espaces plus rapidement dans les bâtiments qui adoptent des pratiques plus saines. Cela démontre que l’intérêt des locataires est déjà évident, même si le mouvement du bâtiment plus sain est encore jeune.

Environ le tiers (30 %) des propriétaires constatent un impact positif sur la valeur des bâtiments qui adoptent des pratiques plus saines, et plus du tiers (38 %) d’entre eux disent observer une augmentation de 7 % ou plus de la valeur de leurs bâtiments. Toutefois, près de la moitié (47 %) des propriétaires ne connaissent pas l’impact de leurs investissements dans des bâtiments plus sains sur la valeur des bâtiments. C’est sans doute parce qu’il est relativement nouveau de se pencher sur ces impacts en tant que facteur distinct.

• L’aspect esthétique peut faire partie des investissements dans des bâtiments plus sains, notamment par l’utilisation de l’art, l’ajout d’éclairage et des éléments biophiliques, mais le fait de mettre l’accent sur l’esthétique peut amener à prioriser des éléments et des matériaux qui n’ont pas d’incidence positive sur la santé.


Les propriétaires considèrent que les avantages d’entreprise offrent le plus grand potentiel de rendement du capital investi. Lorsqu’on leur demande d’identifier parmi plusieurs avantages potentiels des investissements dans un bâtiment plus sain ceux qui leur offriraient le plus grand rendement du capital investi, les propriétaires nomment d’abord les avantages d’entreprise. L’amélioration de la productivité des occupants se classe au quatrième rang et cet avantage a été choisi par moins du tiers des répondants. Cela démontre que la productivité peut être un argument convaincant en faveur de l’avantage financier de l’investissement dans des bâtiments plus sains, mais que ce n’est pas le seul argument. Bien qu’un supplément d’information sur les avantages tangibles aurait certainement un solide impact positif sur la hausse des investissements dans la santé, bien des entreprises connaissent également le succès en offrant des avantages intangibles qui favorisent l’intérêt des locataires et qui contribuent ainsi à réaliser les trois principaux avantages (la capacité de louer plus rapidement les locaux, la capacité de demander des loyers plus élevés et l’augmentation de la valeur du bâtiment). Bien des propriétaires ne considèrent pas la forte demande locative comme un facteur déterminant dominant en faveur des bâtiments sains, mais ils croient que ce sera un facteur essentiel dans le futur.

Quand on leur demande pour quelles raisons ils évaluent les impacts sur la santé, les propriétaires de bâtiments canadiens ont des réponses bien différentes de celles de leurs pairs américains. Ils ont plus tendance à le faire dans le but d’améliorer

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Raisons pour lesquelles les propriétaires évaluent les impacts de leurs bâtiments sur la santé (différences importantes entre les répondants du Canada et ceux des États-Unis)

Impacts des pratiques du bâtiment plus sain (selon les propriétaires)

leur marque et la valeur de leur marque, d’accroître la valeur du bâtiment et de se positionner de manière concurrentielle dans le marché.

Harmoniser les perceptions des propriétaires et des équipes de projet par rapport aux bâtiments plus sains

Les concepteurs qui considèrent que la santé et le bien-être des occupants sont un facteur décisionnel influent sont plus nombreux (78 %) que les propriétaires (72 %), et la santé se classe au troisième rang des priorités générales des concepteurs, après les économies sur les coûts de conception et de construction (86 %) et la performance énergétique des bâtiments (82 %). Toutefois, cette étude révèle que les propriétaires s’intéressent davantage à la santé que nombre de concepteurs le croient. Les firmes de conception sous-estiment souvent l’influence des relations avec les locataires et du rayonnement de la marque dans les décisions d’investissement des propriétaires, et ils sous-estiment également l’intérêt de ces derniers envers une amélioration de l’éclairage naturel et de l’accès à des éléments naturels, un emplacement qui favorise l’intégration communautaire et des aménagements qui encouragent l’activité physique.

30 %

Capacité de louer rapidement les espaces

Capacité de demander un loyer plus élevé

Valeur du bâtiment

47 %

28 %

30 %

46 %

24 %

Impact positif

Ne savent pas

Améliorer la réputation de l’entreprise ou le leadership dans l’industrie

67 %

Accroître la valeur du bâtiment

38 %

Pression concurrentielle

33 %

47 %

17 %

16 %

Canada

États-Unis


De façon générale, les concepteurs reconnaissent l’importance qu’accordent les propriétaires à une plus grande satisfaction des locataires et des employés, mais ils sous-estiment considérablement l’influence de l’amélioration de la marque et ils surestiment l’influence de la conformité aux politiques de responsabilité sociale de l’entreprise pour leurs clients. Les concepteurs et les entrepreneurs qui cherchent à inciter les propriétaires à investir dans des bâtiments plus sains doivent donc considérer ces avantages comme étant des commodités essentielles et prisées.

Obstacles à une hausse des investissements dans la santé Dans tous les segments, les préoccupations et les restrictions budgétaires sont identifiées comme un obstacle majeur à l’intégration de la santé dans le processus de conception et de construction. Environ les trois quarts des propriétaires et des concepteurs conviennent que les préoccupations budgétaires sont parmi les principaux obstacles à une hausse des investissements dans les produits et les pratiques du bâtiment plus sain. Toutefois, une solide analyse de rentabilité fondée sur une meilleure documentation des avantages de tels investissements pourrait faire contrepoids à ces préoccupations, car, comme cette étude permet de le croire, les coûts initiaux des bâtiments durables et sains peuvent ultérieurement être récupérés.

Près de la moitié des firmes de conception considèrent que le peu d’intérêt des clients est un obstacle important, alors qu’une proportion semblable de propriétaires considèrent qu’une analyse de rentabilité non clairement établie et d’autres priorités concurrentes sont des entraves. Ces préoccupations relatives au besoin d’une analyse de rentabilité claire ont été soulignées abondamment dans une série d’entrevues en profondeur menées dans le cadre de ce projet avec des chefs de file parmi les propriétaires qui ont également souligné l’importance d’obtenir de plus amples données fiables en vue d’une prise de décisions.

Les propriétaires des États-Unis accordent une plus grande importance aux données que leurs homologues canadiens, puisque 40 % d’entre eux classent les données sur les impacts en matière de productivité parmi les trois principaux facteurs déterminants pour porter une plus grande attention aux bâtiments plus sains, par rapport à 21 % des propriétaires du Canada. Ils sont également plus nombreux (26 %) que les propriétaires canadiens à classer les données sur les impacts des produits sur la santé comme déterminant principal.

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Buts des propriétaires pour des bâtiments plus sains (selon les propriétaires)Pourcentage d’architectes, de designers d’intérieur et d’entrepreneurs qui croient que leurs clients désirent atteindre ces buts

65 %

79 %

Améliorer la satisfaction des locataires et des employés

Rendre les occupants du bâtiment plus heureux et en meilleure santé

Améliorer la marque

S’acquitter de ses obligations professionnelles

Satisfaire aux demandes des occupants des bâtiments

Améliorer les résultats �nanciers en raison d’une plus grande productivité des employés

Respecter les valeurs fondamentales ou les politiques de RSE

66 %

64 %

60 %

46 %

57 %

42 %

55 %

45 %

53 %

53 %

51 %

65 %

Buts des propriétaires pour des bâtiments plus sains

DES BÂTIMENTS PLUS SAINS AU CANADA 2016 : TRANSFORMER LA CONCEPTION ET LA CONSTRUCTION DES BÂTIMENTS

Buts BÂTIMENTS SAINS

60 %

46 %

AMÉLIORER LA MARQUE

66 %RENDRE LES OCCUPANTS DU BÂTIMENT PLUS HEUREUX ET EN MEILLEURE SANTÉ 64 %

53 %

53 %

AMÉLIORER LES RÉSULTATS FINANCIERS EN RAISON D’UNE PLUS GRANDEPRODUCTIVITÉ DES EMPLOYÉS

57 %

42 %

SATISFAIRE À LA DEMANDE DES OCCUPANTS DU BÂTIMENT

55 %S’ACQUITTER DE SES OBLIGATIONS PROFESSIONNELLES

45 %

79 %AMÉLIORER LA SATISFACTION DES LOCATAIRES ET DES EMPLOYÉS ENVERS LE BÂTIMENT

66 %

Les buts des propriétaires

Les firmes de conception

RESPECTER LES VALEURS FONDAMENTALES ET LES POLITIQUES DE RSE 65 %

51 %

ONT SOUS-ESTIMÉl’intérêt des propriétaires enversl’amélioration de la marque

ONT SURESTIMÉla volonté des propriétaires de politiques de RSE

Buts que les firmes de conception croient

être ceux des propriétaires

Buts des propriétaires pour des bâtiments plus sains


Les propriétaires de bâtiments interrogés dans le cadre de la présente étude ont le pro�l suivant :

Avantages d’entreprise

46 %louent leurs espaces plus rapidement

38 %des propriétaires qui rapportent une augmentation de la valeur du bâtiment font état d’une hausse de 7 % ou plus

28%peuvent demander des loyers plus élevés

DéfisLa santé et le bien-être des occupants présentent un degré de priorité moins élevé que les économies de coûts et la performance énergétique

Les préoccupations et les limites budgétaires

Le besoin de données additionnelles

Occasions

Valeurs annuelles des projets500 M$ - 1 G$

10 M$ - 100 M$

Moins de 10 M$

S. O.

100 M$ - 500 M$

8 %

26 %

40 %

11 %

15 %

Nombre d’employés

1000+

10 à 49

1 à 9

500 à 99918 % 2 %

30 %

14 %

7 %

29 %

100 à 499

50 à 99

ProfilPROPRIÉTAIRES DEBÂTIMENTS SAINS

Nouveaux codes et règlements

Évaluation des incidences �nancières

Mesure des impacts sur la santé des occupants

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Le bâtiment durable stimule l’utilisation des pratiques et des produits principaux du bâtiment plus sain

Les produits et pratiques les plus usuels des bâtiments plus sains – comme l’éclairage naturel, les produits à faible teneur en COV et les stratégies de ventilation mécanique qui améliorent la qualité de l’air – sont également ceux qui sont exigés par les systèmes de certification des bâtiments durables. Cela démontre à quel point les programmes du bâtiment durable ont sensibilisé aux produits et pratiques du bâtiment plus sain et en ont favorisé l’utilisation.

De plus, les propriétaires canadiens ont été beaucoup plus nombreux à déclarer l’utilisation de détecteurs de CO2 (70 %) et de la ventilation naturelle (47 %) que les propriétaires américains (51 % et 28 %, respective-ment). Par contre, 65 % des répondants américains, par rapport à 40 % des répondants canadiens, ont mentionné l’existence de politiques gouvernementales qui favorisent la santé, le bien-être et la sécurité des occupants, y compris la non-utilisation de matériaux dangereux, des produits contenant des COV et des produits chimiques préoccupants. Le secteur auquel ap-partient le bâtiment joue également un rôle important dans le niveau d’utilisation de produits et de pratiques du bâtiment plus sain.


Tendances pour lesBÂTIMENTS SAINS

StratégiesBÂTIMENTS SAINS

Les �rmes dont plus de 60 % des projets sont des projets verts s’intéressent à l’amélioration du confort thermique (75 %) et à l’amélioration de la ventilation (70 %)

84 %84 %82 %64 %

Produits à faible teneur en COV Stratégies de ventilation mécaniqueÉclairage naturel Contrôle par les occupants

71 %64 %50 %56 %

Produits à faible teneur en COV Éclairage naturel Contrôle par les occupants

71 %60 %59 %

Accès à des vues sur l’extérieurStratégies de ventilation naturelle Accès à des éléments naturels

54 %42 %34 %

Détecteurs de CO2

Trottoirs et pistes cyclablesStratégies de ventilation naturelle

Produits à faible teneur en COV Stratégies de ventilation mécanique Éclairage naturel

Soins de santé

Bureaux

Éducation

Canada

76 %62 %59 %

78 %71 %71 %

72 %67 %64 %

86 %79 %79 %

De plus, les écoles s’intéressent davantage aux pratiques suivantes :

67 %

Produits qui améliorent le confort thermique

Principes de conception biophilique

Espaces qui améliorent l’interaction sociale

Meilleur éclairage / plus grandaccès à la lumière naturelle

Contrôle par les occupants

Caractéristiques des bâtiments plus sains qui seront utilisées plus fréquemment dans les 5 prochaines années

63 %63 %

56 %51 %

50 %

Amélioration de la qualité de l’air

États-Unis


Les professionnels de la santé publique peuvent être des alliés dans la promotion de la recherche et des politiques en matière de bâtiment plus sain Une étude distincte menée auprès des professionnels de la santé publique du Canada permet de tirer plusieurs conclusions :

• Plus de la moitié des professionnels de la santé publique interrogés reconnaissent que bien des caractéristiques et des pratiques du bâtiment ont des incidences sur la santé de leurs occupants. Cela permet de croire qu’ils peuvent être des partenaires efficaces pour mieux faire connaître au public les liens entre les bâtiments sains et la santé des occupants.

• Les professionnels de la santé publique des États-Unis utilisent beaucoup plus les systèmes de certification des bâtiments par des tierces parties que ceux du Canada (23 % par rapport à 10 %).

• À l’exception des politiques relatives à l’alimentation saine, les politiques gouvernementales les plus courantes pour améliorer la santé et le bien-être des occupants des bâtiments au Canada portent principalement sur la qualité de l’air, notamment les codes qui réglementent la qualité de l’air, les règlements qui exigent la mesure de la qualité de l’air, et la plus grande utilisation prévue de mesures incitatives pour améliorer la ventilation et l’apport en air frais.

• Les principales sources d’information des professionnels de la santé publique du Canada sur les impacts des bâtiments sont les autorités gouvernementales, mais ils aimeraient avoir plus d’information sur la façon de mesurer les impacts des bâtiments sur la santé, les avantages pour la santé et les produits chimiques préoccupants. Il serait important que l’industrie offre plus de formation et d’ateliers à ces professionnels.

• Les travailleurs de la santé publique des États-Unis s’intéressent davantage aux stratégies qui favorisent l’activité physique (56 %) et à une plus grande transparence sur les matériaux de construction (52 %) que leurs pairs canadiens (27 % et 27 % respectivement).

• La diminution des coûts des soins de santé figure parmi les trois principaux résultats attendus d’une plus grande attention à la santé et au bien-être aux étapes de la conception et de la construction, par le pourcentage le plus élevé (47 %) des professionnels de la santé publique.

Incidences de l’étude

Il ressort clairement de cette étude que l’industrie a besoin de données additionnelles. Comme l’intérêt envers les bâtiments plus sains est croissant, bien des répondants sont d’avis que la meilleure façon de stimuler le marché est de lui démontrer les avantages sur la productivité et les économies des coûts de santé, même s’il est difficile de recueillir les données à ce sujet et de les relier à des pratiques particulières du bâtiment sain. Il est toutefois peut-être plus facile d’obtenir des données sur la hausse de la valeur des bâtiments, la rapidité de location et les loyers moyens des bâtiments plus sains que d’essayer de relier les améliorations de la productivité et la diminution des coûts de soins de santé aux investissements dans des bâtiments plus sains.

Il semble bien que le manque de données soit la raison la plus courante pour justifier que les impacts sur la santé et le bien-être ne sont pas un facteur d’influence aussi important qu’ils devraient l’être. Il faudrait déployer de plus grands efforts pour communiquer les résultats des études qui portent sur cette relation aux intervenants de l’industrie. Les sondages sur la perception de l’industrie peuvent donner l’élan aux différents intervenants en faisant valoir les éléments importants.

L’industrie du bâtiment durable continue de relever les défis liés à la diffusion d’une information suffisamment transparente sur les impacts des matériaux de construction. Elle devra maintenant tenir compte de l’émergence d’un nouveau paradigme, celui des impacts du bâtiment sur la santé et le bien-être. On reconnaît maintenant que les bâtiments ne doivent pas se contenter d’éviter les impacts négatifs sur la santé, mais qu’ils peuvent et qu’ils doivent aussi optimiser activement la santé et le bien-être de leurs occupants.

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