Cours de Finance Internat

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  • 8/2/2019 Cours de Finance Internat

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    Cours de finance internationale- Balance des paiements et mcanismes dajustement- Systme montaire international- Globalisation financire

    Professeur : Hassan BOUGANTOUCHE

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    Partie I

    La Balance des paiements

    Objectifs

    - Mettre en place le cadre danalyse de linternationalisationmontaire et financire

    - Prsenter et analyser les paiements internationaux travers les notions de balance des paiements et deliquidits internationales- Prsenter les mcanismes dajustement de la balance

    des paiements

    Pour prsenter les comptes extrieurs des conomies nationales, le FMI propose une

    mthodologie qui a beaucoup volu depuis la seconde guerre mondiale. Actuellement, la

    majorit des pays utilisent le 5me manuel de la balance des paiements publi par le FMI en

    1993.

    1- Mthodologie de la balance des paiements et principaux soldes :

    La balance des paiements est labore partir de sources dinformation diverses (

    dclarations des banques et des entreprises, informations douanires, enqutes,).La

    balance des paiements nest pas un document comptable mais elle utilise les principes de la

    comptabilit (enregistrement des flux en crdit et en dbit,).

    1-1- Dfinition :

    La balance des paiements est un document statistique qui relve pour une priode donne

    les transactions conomiques et financires entre les rsidents dun pays 1 et le reste du

    monde. Les transactions conomiques portent sur les changes de biens et de services

    (marchandises, transport international, tourisme). Les transactions financires quant

    elles portent sur des mouvements de capitaux (investissements directs trangers,

    investissements de portefeuille, prts et emprunts internationaux).

    1

    Au sens de la comptabilit nationale, les rsidents dun pays sont constitus par lesnationaux rsidents et les trangers exerant une activit sur le territoire national pour unepriode dpassant deux ans.

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    1-2- Intrt de la balance des paiements :

    La balance des paiements met en vidence plusieurs soldes significatifs ce qui

    permet pour les pouvoirs publics dun pays :

    - danalyser les relations conomiques avec le reste du monde ;

    - de dterminer et de suivre la situation montaire du pays ;

    - de situer la position du pays dans lenvironnement financier international ;

    - dvaluer la capacit dajustement du pays aux chocs externes.

    1-3- structure de la balance des paiements :

    La balance des paiements se compose de quatre balances partielles :

    - La balance des paiements courants

    - La balance des capitaux

    - La balance des rglements

    - Les erreurs et omissions

    1-3-1- La balance des paiements courants ou des transactions courantes

    Elle comprend trois balances partielles :

    1-3-1-1- La balance commerciale (balance du commerce extrieur)

    Elle enregistre les exportations et les importations de marchandises (ex. des matires

    premires, des produits industriels) du pays concern. Ils sagit de biens matriels

    qui transitent par les services de douane .

    1-3-1-2- La balance des services

    Elle rend compte des biens immatriels changs entre les rsidents dun pays et

    lextrieur. Les statistiques internationales disponibles distinguent clairement entre

    services et revenus des facteurs de production. Ces derniers ne reposent pas sur une

    prestation. Il sagit gnralement de flux financiers de retour : revenus desinvestissements extrieurs, bnfices des filiales extrieures, revenus des brevets et

    licences exploits. Pour ce qui est des services proprement parl, ce sont des biens

    immatriels donnant lieu des changes internationaux tels que les transports

    internationaux et les assurances, le tourisme, les services aux entreprises (conseil,

    formation, expertise) et aux personnes.

    1-3-1-3La balance des transferts unilatraux (transferts sans contrepartie)

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    Ce sont des transferts de biens ou de capitaux entre un pays et le reste du monde et

    qui ne donnent lieu aucune rmunration en contrepartie. Les transferts peuvent

    tre publics et privs.

    - Les transferts publics sont gnralement des dons ou des aides internationaux

    reus ou verss par un pays. A titre dexemple on peut citer le produit dune qute

    ralise par un pays et son versement un pays sinistr.

    - Les transferts privs sont constitus des conomies sur revenus transfrs par

    les nationaux dun pays rsidant ltranger (ex. Le transfert des conomies sur

    salaire des rsidents marocains ltranger).

    Chacune des trois balances dgage un solde qui est le rsultat de la diffrence entre

    le dbit (paiements ltranger) et le crdit (recettes reues de ltranger). La

    somme des soldes des balances partielles nous donne le solde de la balance des

    paiements courants. Le solde dune balance est compens par celui des autres

    balances.

    Le solde de la balance des paiements est trs significatif dun point de vue

    conomique, car il nous donne une ide globale sur la sant financire dun pays et

    donc sa capacit de paiement sur le plan international. Ainsi, par exemple une

    balance des paiements courants dficitaire pendant plusieurs annes signifie que le

    pays concern vit au dessus de ses moyens et que tt ou tard, il doit procder

    des ajustements de son conomie. Alors quune balance des paiements

    excdentaires reflte une bonne capacit de paiements du pays sur le plan

    international. Le pays concern peut participer au financement des autres pays sur la

    scne internationale2.

    1-3-2- La balance des capitaux

    Elle donne des informations sur les mouvements de capitaux entre un pays et le restedu monde. On distingue les flux de capitaux long terme et moyen terme et les

    mouvements de capitaux court terme.

    1-3-2-1- Les capitaux long et moyen terme (LMT)

    Ils se composent en gnral de quatre catgories de capitaux :

    2 Exemple le Maroc se trouvait dans le premier scnario au dbut des annes quatre-vingt. Sesdficits chroniques lont oblig procder aux ajustements qui simposent. Le deuximescnario peut tre illustr par le Japon qui depuis les annes soixante-dix est devenu le

    banquier du monde grce aux excdents accumuls surtout au niveau de sa balancecommerciale. Pour les diffrents mcanismes dajustements, nous renvoyons le lecteur ladeuxime section de ce chapitre.

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    - Les prts et emprunts internationaux : Ils peuvent tre privs et publics.

    Les prts/emprunts privs sont des oprations financires ralises gnralement

    entre les oprateurs dun pays et des banques commerciales internationales (ex. les

    euro-banques).

    Les prts/emprunts publics peuvent tre raliss avec des sources bilatrales (entre

    deux Etats) et des sources multilatrales (entre un pays et des instances financires

    internationales)3.

    - Les crdits commerciaux LMT

    Ce sont des flux financiers lis des oprations commerciales. On peut citer titre

    dexemple les crdits fournisseurs pour lachat dune centrale lectrique ou dun

    quipement lourd

    - Les investissements de portefeuille

    - Les investissements directs

    1-3-2-2- Les capitaux court terme

    On distingue les oprations du secteur non bancaire et du secteur bancaire.

    Les oprations du secteur non bancaire sont des oprations financires ralises

    par les agents non financiers dun pays sur une priode ne dpassant pas un an.

    Elles comprennent, les prts/emprunts et les crdits commerciaux moins dun an.

    - Les prts/emprunts court terme

    - Les crdits commerciaux court terme

    1-3-3- La balance des rglements

    La prise en considration des mouvements de capitaux nous permet de dgager

    dautres soldes de la balance des paiements.

    Ainsi, si lon additionne le solde de la balance des paiements courants au solde de la

    balance des capitaux LMT, on obtient ce que lon appelle la balance de base. Si

    lon ajoute le solde de cette dernire au solde des capitaux court terme du secteurnon bancaire (oprations ralises par les entreprises non financires) on dbouche

    sur le solde de la balance globale. Cette dernire peut tre excdentaire ou

    dficitaire. Le solde de la balance globale est compens par le solde des capitaux

    court terme du secteur bancaire (priv et officiel). Le solde des capitaux court terme

    du secteur bancaire est appel position montaire du pays.

    3 Les oprations bilatrales s sont des protocoles financiers entre deux pays. Les oprations

    multilatrales sont ralises entre un pays et les instances financires internationales legroupe de la Banque mondiale, les Banques de dveloppement (exemple la Banque africainede dveloppement, La Banque islamique de dveloppement).

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    On dit quun pays a amlior sa position montaire lorsque les crances du secteur

    bancaire et du secteur officiel sont suprieures leurs engagements vis--vis du

    reste du monde. Une amlioration de la position montaire signifie que le pays a plus

    de rserves de change (ses avoirs en devises trangres augmentent).

    1-3-4- Les erreurs et omissions

    Les Erreurs et omissions reprsentent les diffrences entre le total des ressources et

    des emplois recenss. Ces diffrences sexpliquent par la sur ou sous dclaration des

    flux de marchandises, blanchiment dargent, dfiscalisation

    1-4- Principes denregistrement comptable :

    Lenregistrement des oprations dans une balance des paiements est fait travers la

    technique comptable du compte ; on a ainsi deux colonnes principales appeles

    respectivement crdit - affecte dun signe (+)- et dbit -affecte dun signe (-).

    Une troisime colonne reprsente le solde des deux prcdentes.

    Linscription des oprations en crdit ou en dbit sappuie sur les variations

    augmentation ou diminution- qui affectent le patrimoine4 des agents rsidents. Ainsi :

    - Toute opration qui entrane une diminution du patrimoine net des rsidents est

    inscrite en crdit (exemple : une exportation se traduit par une diminution des

    avoirs rels car le bien export ntant plus la disposition des rsidents).

    - Toute opration qui entrane un accroissement du patrimoine net des rsidents

    est inscrite en dbit (exemples : une importation se traduit par une augmentation

    des avoirs rels des rsidents ; le remboursement dun emprunt contract auprs

    dune banque non rsidente entrane une diminution des engagements des

    rsidents).

    Avoirs rels ou financiers(y compris montaires)

    Crdit (+) Dbit (-)

    en cas de diminution (cession) en cas daugmentation (acquisition)

    Engagements financiers (y compris montaires)

    Crdit (+) Dbit (-)

    4

    Le patrimoine des agents comprends les avoirs rels (biens), les actifsfinanciers(crances,comme des dpts en banque ltranger par exemple) et lesengagements financiers (emprunts, actions,).

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    en cas daugmentation(cession) en cas de diminution (acquisition)

    NB ( la mise en page et les schmas seront faits par la cellule

    de frappe)

    2 - Les mcanismes dajustement de la balance des paiements

    Lajustement de la balance des paiements simpose lorsquun pays enregistre durant

    plusieurs annes des excdents ou des dficits au niveau de ses paiements

    courants. En effet, une balance des paiements excdentaire ou dficitaire peut avoir

    des effets indsirables sur les principaux quilibres internes du pays. Ainsi des

    excdents durables peuvent avoir pour consquence une apprciation de la monnaie

    nationale par rapport dautres monnaies trangres, chose qui peut pnaliser les

    exportations du pays dans certains secteurs. Par contre, un dficit chronique, peut

    avoir pour consquence une augmentation du niveau gnral des prix dans le pays.

    Cest pourquoi depuis le 19 Sicle des conomistes ont cherch dvelopper des

    thses sur les mcanismes dajustement de la balance commerciale et plus tard de la

    balance des paiements. Sans faire lhistoire des thses de lajustement de la balance

    des paiements (par les mcanismes du march ou par les interventions de lEtat)

    nous pouvons dire que la thse la plus gnralement admise aujourdhui est celle qui

    tablit une relation entre les soldes de la balance des paiements et des soldes

    internes significatifs.

    2-1- Liens entre les principaux soldes internes et les soldes de la

    balance des paiements courants

    Le point de dpart de cette thse est lquation dquilibre macro-conomique :

    Ressources = Emplois

    La thse fait une comparaison entre une conomie ferme hypothtique et une

    conomie ouverte sur le monde.

    2-1-1- Le cas dune conomie ferme

    Ressources = Production (P )

    Emplois = Consommation intermdiaire (CI) + Consommation finale prive (CF) +

    Dpenses publiques (G) + Investissement brut (I )

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    P CI = Valeur ajoute= Revenu national=Y

    Donc on a :

    Y= CF+G+I

    - Dans une optique revenu, Yd peut scrire :

    Yd = Y + T (1) o Yd = Revenu Disponible et T = impts

    - Dans une optique utilisation du revenu, Yd peut scrire :

    Yd = CF+ S (pargne) (2)

    Si on remplace (1) dans (2), on a :

    (S-I ) = (G-T)

    Selon cette thse, dans une conomie ferme, les pouvoirs publics ne peuvent avoir

    un dficit budgtaire (G-T) que sil y a un excdent de lpargne nationale sur

    linvestissement. Autrement dit, il ne peut y avoir un excdent de G sur T que si les

    agents conomiques privs (mnages et entreprises) dgagent une capacit de

    financement suffisante pour financer le dficit public.

    2-1-2 Le cas dune conomie ouverte

    Dans le cas dune conomie ouverte, on doit ajouter les relations avec le reste du

    monde. Lquation dquilibre peut alors scrire comme suit :

    Y + M = CF+G+I+X

    M et X reprsentent les importations et les exportations de biens et services.

    Cette quation peut galement scrire comme suit :

    CF+S+T = CF+G+I+(X-M)

    (X- M) : reprsente le dficit des paiements courants (balance commerciale et

    balance des services).

    La balance des paiements globale est toujours en quilibre. Si on part de cette

    hypothse, on a donc :

    X-M = Capitaux sortants du pays (Ks) capitaux entrants (Ke).

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    Cette galit signifie que le solde de la balance des transactions courantes trouve sa

    compensation dans la balance des capitaux. Un solde des transactions courantes

    ngatif implique un recours des financements externes sous forme

    dinvestissements directs, dinvestissements de portefeuille, de crdits commerciaux

    et demprunts (cas des USA et dun grand nombre de pays en dveloppement dans

    les annes soixante-dix). En revanche un solde des transactions courantes positif

    implique une exportation de capitaux vers le reste du monde (le cas du Japon et de

    lAllemagne dans les annes 1970).

    A partir de l, on peut crire les identits suivantes :

    (S- I) (G-T) = (X-M) = (Ks Ke)

    Ainsi dans une conomie ouverte, lEtat peut accrotre ses dficits internes ( G-T et

    S-I) grce limportation de capitaux trangers (sous forme dinvestissements et

    dendettement international ).

    2-2- Principes de lajustement de la balance des paiements courants

    Il existe trois approches complmentaires de lajustement :

    2-2-1- Lapproche par une action sur la dpense globale (labsorption)

    Il sagit de lapproche privilgie par le Fonds montaire international (FMI)

    lorsquil intervient dans un pays connaissant une crise financire. Selon cette

    approche, il sagit de lutter contre les dsquilibres externes (causant linsolvabilit

    financire dun pays) par une rduction du niveau de dpense globale.

    Y + M = C + I + G + XC + I + G = dpense globale = A (absorption)

    Donc :

    Y A = (X M)

    Selon cette thse, tout excdent ou dficit de la balance des paiements courants doit

    se traduire soit par une rduction de la demande globale en cas de dficit (cas du

    Maroc depuis le milieu des annes quatre-vingt) ou par une relance de la demande

    globale en cas dexcdents importants (le cas du Japon pendant des annes).

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    Les variables dajustement sont en gnral de trois types : le niveau des taux

    dintrt (la variation des taux dintrts agit positivement ou ngativement sur le

    niveau de la consommation et de linvestissement), le niveau des revenus

    (laugmentation ou le gel de certains revenus agit sur le niveau de la demande

    globale) et le taux de change (la variation du taux de change agit directement sur le

    solde extrieur).

    2-2-2- Lajustement par une action sur le solde ( S I)

    Selon cette approche, le solde de la balance des paiements courants sadapterait

    aux comportements nationaux dpargne et dinvestissements. Les variables

    daction sont les suivantes :

    - Le revenu puisque dans la tradition Keynsienne, toute augmentation du

    revenu se traduit par une augmentation de lpargne, car la propension

    marginale consommer tendance stagner ou augmenter moins

    proportionnellement que le niveau du revenu.

    - Le taux dintrt rel5, car la baisse ou laugmentation de ce dernier

    encourage ou dcourage linvestissement ou lpargne.

    - Le taux dinflation influence le taux dintrt rel et par voie de

    consquence le niveau de lpargne. La hausse du taux dinflation

    dcourage lpargne, mais encourage les emprunts. La baisse du taux

    dinflation incite linvestissement, mais dcourage le niveau de lpargne.

    - La structure de la population est un facteur structurel qui peut son tour

    influencer le niveau de lpargne. Une population vieillissante est de nature

    augmenter lpargne, alors quune population jeune peut rduire lpargne

    dans un pays donn.

    2-2-3 Lajustement par une action sur le solde ( G T)

    Selon cette approche, le dficit des paiements courants trouve son originedans le dficit budgtaire. Elle repose sur lanalyse en terme de dficit

    jumeaux applique au cas des Etats-Unis durant toute la dcennie quatre-

    vingt. Cette analyse a pu montrer que dans le cas de ce pays, le dficit de la

    balance des transactions courantes a volu dans le mme sens que le dficit

    budgtaire. Lajustement de la balance des paiements courants dans cette

    approche passe par des actions sur les deux principales composantes du

    budget de lEtat savoir les impts et les dpenses publiques.

    5 Le taux dintrt rel est la diffrence entre le taux dintrt nominal et le taux dinflationpour une priode dtermine.

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    En cas de dficit par exemple, lajustement doit se traduire par une augmentation des

    impts ou une baisse des dpenses publiques ou les deux la fois6.

    3- De la balance des paiements aux moyens de paiement : la notion de liquidits

    internationales

    Pour ce point je pense quon doit surtout parler de la composition des liquidits

    internationales et leur volution et cela pour faire la transition au 2me chapitre SMI.

    ou on peut lintgrer dans le 2me chapitre.

    De tte faon jai cette partie

    Pour les statistiques marocaines elles sont disponibles

    6 Toutefois il faut souligner que ces scnarios peuvent connatrequelques limites. La hausse des impts peut confronter des limitessociologiques (fraude fiscale, vasion fiscale, corruption) et conomiques,car toute augmentation excessive des impts peut dcourager les efforts destravailleurs et des entreprises ( limpt tue limpt dans la conception delconomiste Amricain Laffer). La baisse des dpenses passe par larduction du service de la dette, ce qui implique sa restructuration, et larduction de la masse salariale supposerait des ngociations dlicates entredes groupes aux intrts opposs.

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    Partie II

    Le systme montaire international

    Objectifs

    - Dfinir le systme montaire international (SMI)

    - Prciser les rgles et mcanismes du systme montaire

    international- Analyser les principaux systmes montaires internationaux

    - Analyser le systme montaire europen (SME)

    Le systme montaire international (SMI) est lensemble des rgles et mcanismes

    qui facilitent les changes sur le plan international. Le (SMI) est donc le cadreinstitutionnel des changes entre rsidents et non rsidents.

    1- Rgles et mcanismes du systme montaire international

    (SMI) :

    La croissance des changes internationaux entrane une intensification accrue des

    flux montaires entre les conomies nationales. Ces flux ne sont possibles que sil

    existe un ensemble de rgles communes qui permet aux monnaies nationales decirculer et de schanger entre elles hors de leurs frontires naturelles.

    1-1- Une monnaie internationale

    Lexistence dune monnaie internationale commune reconnue permet de dpasserles questions de dsquilibres des balances de paiements. La monnaie

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    internationale ou pivot sert de moyen de paiement entre les pays participant,

    permettant dajuster les soldes des balances de paiements : le pays en dficit doit

    rgler ce dernier avec cette devise. Mais la monnaie internationale fournit aussi une

    unit commune de rfrence aux monnaies qui participent au systme et qui

    annoncent leur cours (en parit) par rapport la monnaie internationale qui est ainsi

    ltalon du systme montaire. Ceci suppose que les monnaie soient convertibles

    dans cette devise.

    Le statut de monnaie internationale renvoie aux relations de pouvoir caractrisant

    les relations conomiques internationales depuis des sicles. Lhistoire nous

    confirme que seules les nations dominantes (conomiquement, politiquement voire

    mme militairement) sont mme dimposer leur monnaie nationale en tant que

    monnaie internationale. Il apparat en effet nettement quune conomie dominante

    comme celle de la Grande-Bretagne avant 1914 ou comme celle des Etats-Unis

    depuis 1945 confre sa monnaie nationale un statut de facto suprieur.

    1-2- Un rgime de changeCest le rgime de conversion dune monnaie par rapport aux autres. La conversion

    suppose lexistence dune monnaie reconnue par tous et qui doit jouer le rle de

    monnaie internationale. 7

    1-3- Un rgime de rserve de change officielCe sont des moyens dont dispose chaque Etat pour assurer le financement de sa

    balance des paiements et intervenir sur le march de changes en cas dattaques

    contre la monnaie nationale sur le march. En gnral les banques centrales sont

    vendeuses de devises contre la monnaie nationale en cas de forte dprciation de

    cette dernire ou dacheteuse de devises en cas de forte apprciation de la monnaie

    nationale.

    1-3- Un systme dajustement

    - 7 En gnral on distingue entre deux type de rgimes de change :- Le rgime de change fixe o il existe une parit officielle servant de base la

    dtermination des cours effectifs. Ces derniers ne peuvent varier que dans unetroite fourchette dtermine lavance par les participants au systme. Ce rgimea domin le monde entre 1945-1976.

    - Le rgime de changes flexibles ou flottants o les monnaie nont pas de parits

    officielles. Leurs cours se forme sur le march des changes. Le flottement desmonnaies na jamais t pur, car les banques centrales ont toujours gard unpouvoir de rgulation sur le march.

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    En cas de difficults de la balance des paiements, le rgime de change dfinit les

    mcanismes permettant de revenir une situation de viabilit financire . Ces

    ajustements peuvent prendre plusieurs formes (actions sur les soldes extrieurs,

    actions sur les soldes intrieurs, variation du cours de change).

    2- les principaux systmes montaires internationaux

    Depuis le 19 sicle le monde a expriment deux systme montaires internationaux

    majeurs : Le Gold standard (systme talon-or) et le Gold exchange standard

    (systme talon-or-devise). Rappelons brivement les fonctionnement de chacun de

    ces systmes.

    2-1- Le rgime de ltalon-or

    Cest un systme qui concidait avec lintensification des changes mondiaux la fin

    du 19 Sicle.

    Dans un tel rgime, toutes les monnaies sont convertibles en or, selon une

    parit fixe. Cest lor seul qui peut servir de devise commune et donc constituer lesfonds de rserves de change des banques centrales. Les dficits des balances des

    paiements sont rgls par des sorties dor.

    Dans la ralit, la place de Londres jouait un rle primordial dans le domaine de

    march de lor et le march financier Londonien tait le principal pourvoyeur de fonds

    pour le reste du monde. Ceci a attribu la livre sterling une valeur particulire de

    monnaie internationale, qui repose sur la confiance dans la prosprit britannique.Mme si la Grande-Bretagne (G-B) ne dtenait plus que 3.6 % des rserves dor

    mondial la veille de la premire guerre mondiale (contre 28 % pour le Etats-Unis),

    sa puissance financire lui assurait une balance des paiements rgulirement

    bnficiaire, grce en particulier aux revenus de ses 4 milliards de livres sterling de

    placements externes long terme.

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    La guerre de 1914-1918 met fin ce systme, en sapant ses bases . En effet un

    tel systme tait bien adapt une re de faible croissance du commerce mondial,

    de stabilit des prix et dexpansion coloniale. Mais ces conditions ont t affectes

    par la guerre qui a confirm le premier rle conomique des Etats-Unis et a prcipit

    la crise de lconomie britannique. Il en a rsult une suspension des convertibilits

    des monnaies, une inflation galopante, une explosion des dettes publiques et la

    plupart des monnaies flottent et se dprcient.

    La Grande-Bretagne seffora de revenir au systme de ltalon or qui a t

    pendant plus dun sicle le symbole de la puissance de livre sterling et de la

    Grande-Bretagne. Mais ses efforts nont pas pu arrter lcroulement du systme.

    Parmi ces tentatives, on peut citer :

    - La confrence montaire de Gnes en 1922 essaya de mettre fin une

    priode dinstabilit et dincertitudes. Elle accordait au dollar amricain et

    la livre sterling un statut de monnaies de rserve quivalentes lor. On a

    institu de facto un systme talon de change -or o ces deux monnaies

    jouent un rle de rfrence pour les autres monnaies quivalent en

    principe celui de lor.

    - Pour essayer de conforter leur place dans ce systme, le gouvernement

    britannique dcida en 1925 de rtablir la parit or davant-guerre de la

    livre ainsi que sa convertibilit. Pour cela, la G-B devrait mener une

    politique dflationniste, pour rduire les prix intrieurs et retrouver ceuxdavant-guerre. Ceci prcipita la crise conomique et sociale qui frappait le

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    pays depuis 1920, et il fallut suspendre la convertibilit de la livre en or en

    1931.

    Au dbut des annes trente, le SMI recompos cesse dexister dans les faits. Des

    blocs montaires se crent, autour de quelques monnaies plus fortes : zone dollar,

    sterling, franc. La principale justification du SMI savoir les changes internationaux

    se restreignent des deux tiers en valeur.

    2-2- Le rgime du Gold- Exchange standard (talon changes - or)

    La seconde guerre mondiale dbouche sur une bipolarisation du monde. Seul le

    monde occidental se dote dun rel SMI, plac sous la tutelle rapidement sans

    partage des Etats-unis et du dollar. Cette domination svit mme au dsordre

    montaire international qui rgne depuis 1971.

    2-2-1 - le fonctionnement du rgime

    La confrence de Bretton-woods (1944) marque le dbut dune nouvelle re

    montaire internationale. Son objectif tait de mettre en place un systme assurant

    la convertibilit des monnaies (indispensable au commerce international) et mettre fin

    lanarchie ambiante caractrise par des dvaluations comptitives qui ont marqu

    la priode de lentre-deux-guerre. La confrence de Bretton-woods tait en fait le lieu

  • 8/2/2019 Cours de Finance Internat

    17/91

    o on allait assister une recomposition de la hirarchie montaire internationale.

    Deux projets de rformes se sont confront :

    - Le plan Britannique dfendu par lconomiste Britannique KEYNES (et

    chancelier de lchiquier lpoque).

    - Le plan amricain dfendu par White (Prsident de la rserve fdrale

    amricaine).

    Sur le fond, ces deux plan dfendait lide de la mise en place dun rgime de

    change fixe et de la cration dune institution charge de prter aux pays traversant

    une crise de paiement rversible.

    Mais cest la nature de cette institution qui posait problme.

    Keynes pensait une banque supra-nationale (sorte de banque centrale lchelle

    mondiale) quil a appel union de clearing . Cette banque aura sa propre

    monnaie appel le bancor mise en fonction des besoins du commerce

    international. Le bancor doit tre converti par rapport toute les autres

    monnaies mais inconvertible en or. Le plan Keynes dfendait les intrts dune

    puissance financire et commerciale rvolue et qui na plus les moyens de ses

    ambitions savoir la G-B.

    Le plan white proposait un systme talon changes-or, car les Etats-Unis dtenaient

    lpoque les deux tiers du stock dor mondial. Donc pour les USA, impos un

    systme talon-or-devises, revenait tout simplement imposer le dollar US comme

    monnaie internationale.

    Sur le plan institutionnel, les Amricains pensaient la cration dune institution

    charge de rguler le systme. Les Amricains dfendaient lide dun organisme de

    coopration montaire internationale limage du Fonds montaire international

    (FMI).Cest finalement le plan Amricain qui a en gain de cause.

    Les accords de Bretton-woods (B-W) taient destins mettre fin lanarchie qui

    avait prcd la guerre dans le domaine montaire.

    Les accords de B-W installent deux institutions montaires et financires

    internationales : La Banque mondiale et le FMI.

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    La Banque mondiale

    Cre lorigine pour financer la reconstruction des pays europens dtruits par laguerre, la banque mondiale est devenue une institution de financement dudveloppement.

    On dsigne par le groupe de la Banque mondiale les institutions les institutionssuivantes :- La BIRD, la Banque internationale de reconstruction et de dveloppement et lAID,association internationale de dveloppement, cre en 1960, qui accorde des prts des taux trs faibles pour les pays les moins avancs.- La Socit financire internationale (SFI), cre en 1956, destine dvelopper lesecteur priv dans les pays en dveloppement. La SFI sest intresse dans lesannes 90 dvelopper les marchs de capitaux dans les pays en dveloppement.Elle a galement jou un rle de conseiller dans les oprations de privatisation et derestructuration des entreprises publiques dans les pays dEurope centrale etorientale (PECO).

    - Lagence multilatrale de Garantie des investissements (AMGI), cre en 1988,offre une protection aux investisseurs trangers contre les pertes rsultant de risquesnon commerciaux afin dencourager les flux dinvestissement directs en directions depays en dveloppement.La BIRD dispose de ressources propres qui proviennent des souscriptions des paysmembres et surtout des emprunts raliss sur les marchs financiers internationaux.La BIRD finance par des prts long et moyen terme (15 20 ans) :- Des infrastructures- Des programmes dagriculture et de dveloppement rural- Des projets touchant aux domaines de lducation, le secteur social oulenvironnementDans ses politiques dintervention, la BIRD encourage llargissement du secteurpriv dans les pays en dveloppement.Les prts sont consentis aux gouvernements ou des entreprises avec la garantiedu gouvernement concern. Les projets financs doivent conomiquement justifiset le revenu quil dgagent doit tre suffisant pour rembourser le prt consenti dansles dlais prescrits. Les taux dintrts sont fonction des taux demprunt sur lemarch mais sont particulirement intressants.

    Le FMI est le garant dun ordre reposant sur la libre convertibilit des monnaies entre

    elles et des parits fixes tablies par rapport lor ou au dollar. Donc le contrle et lagestion du systme taient confis au FMI

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    Le FMI

    Cest un fonds de coopration montaire internationale rpartissant ses ressources

    constitues par les pays membres entre les pays connaissant des difficults de paiements.

    Ses missions sont :

    - Faciliter lexpansion harmonieuse du commerce international et Promouvoir la libre

    circulation des capitaux

    - Maintenir entre les Etats membres des rgimes de changes ordonns

    - Aider tablir un systme international de rglement des transactions courantes et liminer

    les restrictions de change.

    - Donner confiance aux Etats membres en mettant les ressources gnrales du fonds la

    disposition des pays ayant des difficults de paiements

    - Rduire lampleur des dsquilibres de la balance des paiements grce des politiques

    dajustement structurels imposs aux pays en difficult.

    Pour remplir sa mission, le FMI possde des ressources constitues par les versements

    effectus par les pays membres appels quote-part. La quote-part est compose de deux

    lments :

    - Une partie en or reprsentant le quart du versement

    - Les trois-quart restant sont libells en monnaie nationale.

    Lors de la cration du FMI, la premire rpartition de la quote-part a t fonction du stock

    dor, des rserves de devises convertibles dtenues par chaque pays et de sa part dans lecommerce mondial des annes 1934-1938. Les quote-part servent dterminer le droit de

    vote lintrieur de linstitution et les capacits demprunt de chaque pays.

    25% de la quote-part est accorde automatiquement sous forme de crdit pour les pays en

    difficult. Au-del de 25 % de la quote-part, les emprunts deviennent conditionnels. Mais en

    tout tat de cause, les tirages dun pays ne peuvent tre de plus 200% de sa quote-part.

    Pour rpondre aux besoins de liquidits internationales long terme, un nouvel instrument

    de rserve internationale avait t mis en 1971, le droit de tirage spcial ou DTS 8. Depuis

    1978, le premier quart peut tre vers en devises dfinies par le FMI ou en DTS.Le remboursement des crdits du FMI doit se faire dans un dlai de 3 5 ans, le pays

    emprunteur doit racheter sa propre monnaie.

    8 Le DTS tait lorigine compos de 16 monnaies, pondres selon leur importance dans lecommerce international. Actuellement le DTS est compos des monnaies de cinq paysmembres du FMI, dont les exportations de biens et services ont t, en valeur, les plus levs.

    Le DTS a t utilis comme unit de compte dans les transactions et oprations du FMI, decertaines organisations internationales et par le secteur priv. Il sert aussi de rfrence pourcertaines monnaies.

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    Le systme montaire international de B-W repose sur des rgles que lon peut

    rsumer comme suit :

    La parit du dollar par rapport lor

    Le dollar amricain est pour cela dclar convertible en or, la valeur fixe de 35 US

    dollars pour une once dor. Il devient ainsi aussi bon que lor (as good as Gold) et

    simpose rapidement comme un lment essentiel des rserves de devises

    internationales. Tous les pays participant au systme doivent dclarer la parit de

    leur monnaie par rapport au dollar et donc par rapport lor

    La livre sterling perd quant elle rapidement un tel rle, malgr des tentatives

    infructueuses (1947). En ralit il y a un systme dtalon dollar, renforc par le poids

    dominant des Etats-Unis dans le FMI et la possession des deux tiers du stock dor

    mondial. Cette hgmonie va faire le succs du systme, puis provoquer son

    sabordage au profit des Etats-Unis.

    Rgime de change fixe marge de fluctuation faible (+/- 1%)

    Les pays devaient sengager suivre des politiques conomiques et montaires

    appropries pour que les marges de fluctuation restent lintrieur des marges.

    Cest--dire que la banque centrale de chaque pays devait intervenir en vendant ou

    en achetant les devises pour que le cours ne scarte pas de son taux pivot.

    Toutes les dvaluations ou rvaluations suprieures 5% devaient obtenir laccord

    du FMI.

    Engagement des USA de convertir le dollar en orsur la base de la parit fixe en

    1944. Le dollar a jou donc de facto le rle de monnaie international

    Une mcanique dendettement a t mise en place pour financer le commerce

    international. En effet, lapprovisionnement du monde en liquidit internationale

    dpendait de ltat de la balance des paiements des Etats-Unis. Toute balance

    dficitaire se traduisait par des sorties de dollars des USA, ce qui donnait aux

    partenaires des Etats-Unis (Europe et Japon) les moyens de paiements ncessaires

    au financement de leur commerce extrieur, alors que tout excdent avait pour

    consquence un rtrcissement du commerce international.

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    Donc, le financement du monde dpendait de variables lies lconomie

    amricaine.

    2-2-2 - les limites du SMI de B-W

    Le SMI de B-W souffrait de plusieurs limites qui ont prcipit son clatement.

    En effet, avant la premire guerre mondiale, la G-B fournissait lessentiel de capitaux

    au reste du monde. Ce rle sera dvolu aux USA dans le systme de B-W.

    Faute dun cadre institutionnel prcis, le financement du monde dpendait alors

    du dficit de la balance des paiements des USA. Lconomiste Amricain R. Tiffin

    a montr la non-viabilit du systme. Selon cet conomiste, trop de dficits de

    paiements courants des USA impliquent terme une tendance linconvertibilit du

    dollar (la valeur des dollars circulation en dehors des USA dpasserait celle du stock

    dor dtenu par le pays), alors quun excdent de la balance des paiements courants

    aura un effet ngatif sur le commerce international (il ny aura pas suffisamment deliquidits en circulation dans le monde).

    La forte croissance conomique des annes soixante a provoqu de fortes

    tensions inflationnistes. Or un systme de change fixe ne peut fonctionner que si

    les pays optant pour ce systme ont des taux dinflation similaires. Ceci ntait pas

    possible tant quil ny avait pas une harmonisation des politiques conomiques

    conjoncturelles (politique montaire, politique budgtaire).

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    La reconstruction de lEurope aprs la deuxime guerre mondiale avait

    entran une survaluation du dollar. Cette phase tait qualifie de dollar-gap

    o les pays en reconstruction manquent de dollars ncessaires pour finacer leur

    commerce extrieur. Le plan daide amricain (Plan Marshal en 1947) ainsi que les

    investissements raliss par les firmes amricaines ont aid la reconstruction du

    potentiel productif Europen. La comptitivit retrouve et renforce dans les pays

    de lEurope occidentale avait provoqu dimportants dficits des paiements courants

    des Etats-Unis dans les annes cinquante. Ds 1958, en effet, la balance des

    paiements amricaine se dtriore. Do un gonflement des crances du reste du

    monde sur lconomie marocaine. On est pass une phase de surabondance du

    dollar sur le plan international. Mais pour les USA, il ntait pas question de dvaluer

    le dollar, car cela risquait de remettre en question le statut du dollar comme monnaie

    internationale.

    Ds 1963-1964 les crances en dollars dtenus par le reste du monde dpassent la

    valeur du stock dor montaire dtenu par les Etats-Unis, ce qui fait que le systme

    repose avant tout sur la confiance dans la puissance amricaine.

    Plusieurs mesures ont t mises en uvre afin de sauver le systme. En 1960, a

    t cre le pool de lor par les principales banques centrales occidentales pour

    maintenir le cours officiel et stable de lor (35 USD par once). Ds lors les banques

    centrales limitent leurs interventions en garantissant plus que le prix de lor de

    rserve montaire. Les Etats-Unis laissent la charge du maintien des dsquilibres

    aux banques centrales trangres, obliges de soutenir le cours officiel de lor et

    dacheter des quantits croissantes de dollars. Le pool de lor clate en 1968,

    lorsque des pays comme la France ont cherch changer leurs avoirs en dollar

    contre de lor amricain. Les Amricains ont galement cherch convaincre leurs

    partenaires conomiques changer leurs avoirs en dollar contre des bons duTrsor Amricain.

    Mais toutes ces mesures nont pas permis dviter des sorties massives dor des

    Etats-Unis vers lEurope. Le 15 aot 1971, le prsident Nixon suspend la

    convertibilit-or du dollar, le dollar est dvalu la fin de lanne de 7.8%, le 1er

    fvrier 1973, le dollar est nouveau dvalu de 10 %. Ceci prcipite la fin du SMI et

    des parits fixes en mars 1973. Cen est fini du systme Gold- exchange standard.

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    Avec la fin du SMI de B-W marque le dbut dune nouvelle re de turbulences

    montaires. Parmi ses consquences, on peut citer :

    - La naissance dun vaste march des eurodollars, dbut de lacclration de la

    globalisation financire.

    Les eurodollars

    Ils apparaissent la fin des annes 1950 et se dveloppent aux cours des deux

    dcennies suivantes. Il sagit davoir en dollars dtenus par les personnes rsidant

    en dehors du territoire des Etats-Unis sous forme de transfert entre banques

    europennes. Il sagit dune monnaie purement scripturale et qui enfle par le biais de

    transferts multiples de banque banque, le volume de dollars en circulation.

    Rsultant dimportantes sorties de capitaux amricains (dpenses militaires,

    investissements directs amricains), ces avoirs se concentrent essentiellement en

    Europe occidentale, do leur nom.

    Les ptrodollars peuvent tre tenus pour une forme particulire deurodollars. Il

    sagit dinvestissements issus des pays ptroliers. Ils sont libells en dollars

    amricains, monnaie dans laquelle seffectue le commerce du ptrole. Ils proviennent

    surtout du Moyen-orient, brutalement enrichi suite aux chocs ptroliers de 1973

    (quadruplement du prix de ptrole) et de 1979 (une augmentation du prix du baril

    lus de 125%) et sont placs dabord dans les banques et sur les marchs de

    lEurope occidentale.

    Les dollars qui y circulent font lobjet de prts et demprunts, chose qui a favoris le

    dveloppement du commerce international indpendamment du systme bancaire et

    de la politique montaire des Etats-Unis. La masse considrable de capitaux qui

    allait se dplacer dune place financire une autre a aliment dimportants

    mouvements spculatifs profitant du moindre cart des parits des taux de change

    ou des taux dintrt. Les eurodollars vont alimenter les tensions inflationnistes dans

    le monde.

    - Les monnaies sont devenus des marchandises. Leur cours se fixe sur un

    march de change mondial. Ce dernier est un march des devises. Les plus

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    importants sont ceux de New York, Londres, Tokyo, Frankfurt, Zurich et Paris. Ce

    sont des marchs qui fonctionnement 24h/24h. Le march de change nest pas

    gographiquement dfini, puisque les transactions se font entre oprateurs situs

    dans des lieux diffrents et qui communiquent grce aux technologies de

    linformation et de la communication.

    Les oprations sur le march de change

    Le march des changes assure la confrontation des offres et des demandes des

    devises.

    Il comprend deux principaux compartiments : le march au comptant (ou march

    spot) et le march terme.

    Le march au comptant comprend le march interbancaire (march de gros) et le

    march au dtail (banques - entreprises).

    Le march de change est le plus important march financier du monde (1300

    milliards de dollars de transaction par jour)

    Le transfert tlgraphique de dpts bancaires constitue le principal actif utilis dans

    les transactions sur le march de change.Sur le march au comptant, les transactions sont faites pour livraison immdiate

    savoir 2 jours ouvrables (J+2) sauf pour les transaction USD/CAD (j+1).

    Le systme de cotation peut tre soit lincertain (cotation directe, right quote ) au

    certain (cotation indirecte, left quote ).

    Lcart entre les deux cous dachat et de vente est appel le Spread . Ce dernier

    est fonction de la volatilit de la devise, de sa liquidit, de taille de la transaction

    Sur le march au comptant en liquide les positions de change des oprateursinternationaux (importateurs/exportateurs, investisseurs internationaux), mais on

    peut aussi effectuerdes oprations darbitrage.

    Ce sont des oprations qui visent raliser un profit en tirant momentanment

    partie des diffrences de cours de change entre plusieurs places financires. A tout

    moment, le cours des principales devises se forment sur les marchs en fonction de

    loffre et de la demande. Il y a possibilit darbitrage, si et seulement si, il existe une

    srie de transactions qui rapporte instantanment du profit sans risque (profit

    certain).

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    Intuitivement il sagit de prouver que lachat dune devise en un lieu A et sa revente

    immdiate en un lieu B nous permettent de raliser un profit certain.

    Larbitrage est une opration requiert un aller-retour (entre devises, entre places

    financires)

    Il y a deux type darbitrage sur le march au comptant : larbitrage gographique et

    larbitrage triangulaire.

    Il y a possibilit pour faire un arbitrage gographique lorsque le cours acheteur

    dune banque est suprieur au cours vendeur dune autre banque.

    La forme la moins stricte de larbitrage est appele Least-cost dealing . On fait

    une transaction au meilleur prix. Il ny a pas arbitrage puisque loprateur va

    seulement changer de position. Il fait un aller simple.

    Les deux opration permettent de maintenir lquilibre sur le march de change.

    Larbitrage triangulaire a lieu lorsquil y a une diffrence entre les cours croiss de

    deux devises par une devise de rfrence. Il fait intervenir trois devises. (voir cas de

    journe pour une illustration)

    Le march de change terme

    Cest un march sur lequel schange des devises un cours dtermin, mais dont

    la livraison seffectue une date future prcise

    Le contrat terme de gr gr ( forward ) sur le march terme est un accord

    pass entre une banque et une entreprise (ou une autre banque) pour lachat ou la

    vente dun montant dtermin de devises une date dtermine et un cours

    dtermin.

    A cot des oprations de couverture, on peut distinguer deux autres types

    doprations sur le march terme de gr gr: larbitrage de taux dintrt couvert

    et la spculation.

    Larbitrage de taux dintrt couvert peut avoir lieu si le diffrentiel dintrt

    entre deux devises est plus lev ou plus faible que le taux du report annualis

    (variation du cours de change sur une priode dtermin).

    Cet arbitrage conduit une galisation entre le diffrentiel dintrt et leur taux de

    report ou de dport (pour une illustration voir cas de journe).

    La spculation sur le march terme, cest prendre dlibrment un risque de

    change en achetant ou en vendant terme des devises et les revendre sur le

    march au comptant sur la base dun cours anticip. La spculation cest jou unemonnaie la hausse ou la baisse.

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    Le gain de spculation, incertain par dfinition, sera fonction de la ralisation ou non

    des prvisions par un spculateur (pour une illustration voir car de journe).

    Les dterminants du taux de

    change

    long terme, les taux de change sont essentiellement dtermins par la balance courante. Les flux financiers

    spculatifs, dun montant lev, ont une influence forte sur les fluctuations court terme. Les flux de capitaux

    long terme ont un rle plus incertain.

    Sil y a un diffrentiel dinflation important entre deux conomies, le solde courant de lconomie la plusinflationniste tend se dtriorer car les biens et services nationaux deviennent plus chers. Cela finit par peser

    sur le taux de change nominal, qui baisse de faon rtablir le taux de change rel. Cest pourquoi on raisonne

    en gnral en termes de taux de change rel et non nominal. En revanche, le taux de change qui assure

    lquilibre de la balance courante na pas de raison dtre gal au taux de change de la parit des pouvoirs

    dachat, cest--dire au pouvoir dachat relatif des monnaies, notamment en raison de lexistence de biens non

    changeables, et du fait que les paniers de biens formant les indices de prix ne sont pas les mmes dans les

    diffrents pays car les structures de productions et de consommations sont diffrentes.

    Lanalyse conomique permet de dgager un certain nombre de dterminants du taux de change rel de long

    terme. Le type de spcialisation, les prfrences de consommation, le prix des matires premires jouent sur la

    comptitivit dun pays et donc sur son taux de change rel. Si la demande mondiale pour un produit dans lequel

    est spcialis le pays augmente de faon durable, son taux de change rel sapprcie long terme. Le taux

    dpargne joue galement sur lquilibre courant et sur le taux de change. Cest la raison pour laquelle des

    dterminants structurels du taux dpargne telle que la dmographie peuvent influer sur le taux de change rel de

    long terme. Si le taux dpargne des mnages dcrot avec les dparts en retraite, cela tend dtriorer la

    balance courante, ce qui pse sur le taux de change rel.

    La productivit dun pays a galement une influence sur le taux de change de long terme. Dans un pays o la

    productivit crot plus vite que chez ses partenaires commerciaux, la baisse relative des cots de production

    induit une apprciation du taux de change nominal. Limpact sur le taux de change rel est incertain. Mais en

    prsence dun secteur de biens non changeables, Balassa (1964) a montr quun diffrentiel de productivitdans le secteur des biens changeables pouvait se traduire par une apprciation du taux de change rel via une

    hausse gnrale des salaires. Cette hausse du taux de change rel ne pse pas sur la comptitivit du pays et

    sur la balance courante. Cette thorie permet dexpliquer que les pays dvelopps aient en gnral des taux de

    change effectifs rels plus levs que les pays en dveloppement, et que le taux de change rel de ces derniers

    connaisse une apprciation.

    court terme, les anticipations jouent donc un rle essentiel dans la dtermination du taux de change car la

    demande dactifs financiers dpend de la rentabilit anticipe des placements. Entre des conomies

    financirement intgres, les oprations darbitrage permettent une galisation des rendements anticips. Selon

    le principe de la parit des taux dintrt, sur deux actifs en tout point comparables, le taux de change se fixe au

    niveau tel que la variation anticipe du taux de change soit gale au diffrentiel de taux dintrt. Ce principe peut

    tre gnralis en introduisant de laversion au risque et des primes de risque, ainsi que toute une gamme

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    dactifs financiers (thorie de lallocation des portefeuilles). La politique conomique et des comportements privs

    ont galement une influence court terme. Une politique montaire accommodante pse sur le taux de change,

    alors quau contraire, une politique budgtaire expansionniste ou une baisse du taux dpargne du secteur priv

    font monter les taux dintrt et le taux de change.

    Dans la perspective dallocation de portefeuille, il nest pas indiffrent de savoir si les taux de change

    dpendent des rendements rels ou nominaux. A priori, seuls les rendements nominaux anticips sont prendre

    en compte. Mais un diffrentiel dinflation important risque terme se traduire par une dprciation du change, ce

    qui amne les investisseurs sintresser au taux de rendement rel anticip. Les capitaux long terme

    Le solde de la balance courante est un lment dterminant du taux de change rel de long terme, puisqu

    tout dficit doit correspondre une demande dactifs financiers du pays par un investisseur international pour viter

    une dprciation. Mais a contrario, rien ne justifie que le compte courant dune conomie soit quilibr, tout

    comme une entreprise peut tre en bonne sant tout en ayant un besoin de financement. Si les investisseurs

    internationaux considrent que leurs fonds sont utiliss plus efficacement dans un pays, il est conomiquement

    rationnel quils y investissent. Les flux dinvestissement direct trangers (IDE) ne sont pas dtermins par des

    comportements spculatifs, ni par les fluctuations conomiques conjoncturelles. Une conomie qui a durablementune croissance de sa productivit plus forte que les autres doit thoriquement attirer des capitaux finanant

    linvestissement long terme. En consquence, le taux de change rel dquilibre de long terme de cette

    conomie ne correspond pas lquilibre courant, mais un dficit courant. Il assure lquilibre de lensemble

    des flux courants et des flux de capitaux structurels (par opposition aux flux spculatifs). Le statut des

    investissements de portefeuille est plus ambigu. Lorsquils rpondent des objectifs dconomie relle (prsence

    dans le capital dentreprises trangres, prsence sur le march...), ils soutiennent le taux de change rel de long

    terme. Mais sil sagit doptimisation de rendement court terme, il sagit de flux spculatifs qui ne font que

    modifier court terme le taux de change.

    2-3- Le SMI actuel

    Avec la crise du SMI de B-W, le monde est entr dans une phase de turbulences. La

    primaut du dollar survit cet clatement, malgr les tentatives des Europens de

    se doter dune zone de stabilit montaire depuis le dbut des annes soixante-dix.

    Les accords de la Jamaque (Kingston) en 1976, consacrent le flottement

    gnralis des monnaies. Les monnaies ne sont plus dfinies par rapport lor. Un

    nouvel talon montaire est gnralis, les DTS mis en place en 1969 et 1974. Les

    DTS sont grs par le FMI et dont la valeur repose sur un panier de devises clefs (16

    puis 5). Mais le systme nest pas stable. On a vu apparatre des monnaies qui

    sapprcient (franc suisse, mark allemand puis le yen aprs 1985) alors que dautres

    ont vu leur cours se dprcier (franc franais, livre sterling, peseta).

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    Les vertus dun rgime de changes flottants

    Pour les conomistes montaristes, le flottement des monnaies prsente un nombre

    davantages que lon peut rsumer comme suit :

    - Il restitue la politique montaire son autonomie. La politique montaire sera

    exclusivement conduite en fonction de considrations internes (la lutte contre

    linflation par exemple) et non plus pour agir sur des variables externes

    notamment la dfense de la valeur externe de la monnaie nationale ;

    - Le deuxime argument concerne les conditions dajustement en cas de choc

    extrieur. Le flottement libre du taux de change permet de rtablir lquilibre de la

    balance des paiements. Dans ces conditions, il nest plus utile de faire supporter

    la totalit de lajustement des variables relles de lconomie comme la

    demande intrieure, la production, les salaires

    - Avec le flottement des monnaies la spculation et larbitrage sur les marchs ont

    des effets stabilisants en cas de variation des cours.

    Ces avantages thoriques sont contests par lobservation de la ralit.

    Les effets stabilisants de la spculation nont pas toujours jou, chose qui a pouss

    la plupart des banques centrales (et mme les plus montaristes) intervenir pour

    ramener les cours des niveaux plus conformes avec les donnes conomiques

    fondamentales.

    De mme les politiques conomiques sont loin dtre autonomes vu que le cours de

    change est une variable stratgique pour la conduite de la politique conomique

    (prix, comptitivit et emploi). Lautonomie est loin dtre une ralit face

    lintensification des mouvements de capitaux sur le plan mondial.

    Enfin le constat dchec du rgime de change flottant ncessite le retour la

    concertation et la coopration montaire internationale.

    Mais le nouveau systme a surtout mis en place une nouvelle mthode de

    gestion des relations montaires internationales. Cest un systme moins formel

    et plus pragmatique. Il est caractris par des procdures que le FMI doit appliquer

    et des comportements que les pays doivent adopter.

    Lactuel systme se caractrise par sa capacit trouver des solutions auxproblmes qui se posent lensemble des pays.

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    29/91

    Trois problmes ont domin la scne montaire et financire internationale depuis

    les annes soixante-dix.

    2-3-1 - Trouver des solutions aux problmes du financement du

    dveloppement.

    Cela sest traduit par la multiplication des tirages sur le FMI et des mcanismes de

    financement. On peut dire que chaque dsquilibre au niveau de la BP trouve

    aujourdhui son moyen de financement (mcanisme compensatoire, mcanisme de

    financement largi, mcanisme ptrolier). La Conditionnalit est devenu une

    constante des financements du dveloppement, puisque tous les tirages sur le FMI

    taient soumis des conditions dajustement structurel (politique de la demande

    mme sil y a depuis quelques annes une volution vers les politiques de loffre).

    2-3-2 - La matrise de lendettement international

    Lendettement rsulte de labsence de rgulation institutionnelle des liquidits

    internationales. Do un rle important du systme bancaire priv international et de

    lconomie amricaine dans le financement du dveloppement.

    Linsolvabilit de certains pays a dmontr la fragilit du systme bancaireinternational. La crise de la dette de certains pays en dveloppement au dbut des

    annes quatre-vingt a donn un rle primordial du FMI travers la surveillance

    accentue des pays endetts engags dans des programmes dajustement

    structurels. Une nouvelle stratgie de la dette est exprimente notamment la

    naissance dun march secondaire de la dette, rchelonnement de la dette,

    annulation de la dette

    Mais ces solutions ont laiss un problme en suspens : lendettement des USA(dsquilibre des paiements et dficit budgtaire). Les USA salimentent de lpargne

    des autres.

    2-3-3 - La coordination des politiques conomiques

    Cette coordination passait par une concertation entre les principales puissances

    conomiques du monde. Cette coordination a concern trois domaines cls :

    2-3-3-1 - La gestion concerte des taux de change, institue par le groupe des 5

    lors de la confrence de Plaza hotel New York (1985) et du Louvre (1987).

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    Cest une technique qui consiste dterminer des zones cibles (target zones)

    pour les cours de change. Ce sont des marges de fluctuation secrtes et modifiables

    selon les besoins et les banques centrales doivent maintenir les cours dans ces

    marges. Dans les faits ce qui sest pass lors de ces runions cest tout simplement

    un forte rvaluation de yen (endaka) et un dprciation du dollar ds 1987 de 40%

    par rapport au Deutsche Mark et au yen.

    Mais pour les Etats-Unis il sagit avant tout dviter une catastrophe budgtaire

    annonce, en rduisant un dficit norme et non de renoncer leur politique

    dexploitation des avantages lis au dollar. Ds 1989, ils laissent flotter leur monnaie,

    au moment o le Mark ne cesse de rapprcier. Le dollar conserve son rle de

    monnaie internationale.

    2-3-3-2 - La coordination des politiques conomiques grce des runions

    annuelles de chefs dtat et de gouvernement des pays du G7. Cette coordination

    consiste examiner collectivement leurs objectifs et prvision conomiques travers

    un ensemble dindicateurs (croissance, taux dinflation, taux dintrt, ration de dficit

    budgtaire, solde de la balance courante, niveau des rserves de change, et taux de

    change).

    2-3-3-3- La diversification des monnaies est une priorit avec laccroissement

    des dficits des Etats-unis. La valeur du dollar est instable. Il ne peut continuer de

    jouer son rle de monnaie internationale. Son remplacement est confront un

    double dfi la fois conomique et politique.

    3- Le systme montaire europen

    Face aux difficults du dollar, qui menaaient clairement lquilibre du SMI, un accord

    fut sign en dcembre 1971 Washington, qui prvoyait un retour des parits

    fixes, avec une marge de fluctuation de plus ou moins 2.25% autour dun cours pivot.

    Les pays membres de la communaut conomique europenne (CEE)

    considraient que ces nouvelles marges taient trop large pour ne pas mettre en

    danger des politiques communes, piliers de lintgration march europen (politique

    agricole surtout).

    Une runion sest tenue Ble (Suisse) 1972 entre pays de la CEE et a dcid de

    ramener la marge de fluctuation plus ou moins 1.125% autour dun cours pivot. On

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    parle alors de Serpent montaire europen appel fluctuer lintrieur du

    tunnel montaire international cr Washington.

    Ce systme devait bnficier dun fonds europen de coopration montaire

    (FECOM), mis en place effectivement en avril 1973. Mais les difficults des balances

    de paiements survenues aprs le renchrissement des prix des matires premires

    et du ptrole ont mis mal cette organisation. Les Etats aux monnaies faibles ne

    purent respecter les marges prvues. La France par exemple elle-mme tait

    amene sortir du systme deux reprises en 1974 et 1976.

    La fin du serpent montaire europen devait marqu le dbut dun nouveau

    systme montaire europen (SME) devant prparer lunion conomique et

    montaire . Le SME a t cr Bruxelles en 1978 et entra en fonction en 1979.

    Le SME conserve les dispositions du serpent montaire concernant les fluctuations

    des monnaies communautaires entre elles. Il introduit lusage dune unit de compte

    commune appele lECU (European Currency Unit) dont la valeur est calcule

    chaque jour selon les cours des devises rattaches, pondre en fonction des poids

    respectifs des conomies nationales. Ceci confre une influence dominante au

    Deutsche Mark.

    Mais le SME na survcu que grce des radaptations frquentes des parits en

    acceptant que des monnaies, comme la livre sterling, reste en dehors du systme.

    La solidarit de principe entre banques centrales europennes afin de garantir la

    stabilit des parits, na pas pu rsister trop long face aux tendances des diffrents

    faire de la dvaluation de leur monnaie un moyen pour restaurer leur comptitivit

    internationale. En revanche le Deutsche Mark est rest la seule monnaie

    durablement solide de la CEE et a pu imposer sa loi aux autres pays.

    3-1- Le SME a survcu la divergence des politiques conomiques nationales.

    Les pays de la zone ECU ne ralisaient pas les mmes performances conomiques.

    Ces divergences remettent en question les bases du SME. La survie du SME depuis

    le dbut des annes 80 dpendaient essentiellement des rajustements montaires.

    Cest un systme qui fonctionnait de manire asymtrique. LAllemagne tait le

    pays qui dterminait depuis le dbut des annes 80 la politique montaire de la zone

    ECU (politique du Mark fort). Les autres pays membres devaient suivre le modleallemand en adaptant leur politique montaire de faon stabiliser leurs monnaies

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    vis--vis de Mark. Donc le SME a exerc une forte contrainte sur la croissance

    conomique dans les pays monnaie faible (Italie, Espagne, Grce, Portugal), car

    le succs contre linflation se traduit par une croissance faible et donc par une

    augmentation du chmage.

    En 1995, lunion montaire prvue par les accords de Maastricht a t reporte

    jusqu 1999. Elle devait assurer la mise ne place dune monnaie commune, mais

    suppose que soit respects des critres de convergence drastique et qui

    implique une politique de rigueur et dconomie budgtaire dans chaque pays

    dsirant rejoindre lunion.

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    3-2- Lunion conomique et montaire europenne

    A Maastricht, les 9 et 10 dcembre 1991, les chefs de gouvernement europens ont

    dcid la mise en place dune union montaire europenne. Lapplication de celle-ci

    impliquant une fixit irrvocable des taux de change entre les diffrents pays

    participants. Le trait de Maastricht voulait concrtiser lintroduction dune monnaie

    unique (lEuro). Il a t ratifi par douze pays de la communaut (la zone Euro).

    Lunion conomique et montaire (UEM) vient complter le mcanisme commenc

    avec lunion douanire du trait de Rome (1957) et le grand march de lacte unique

    (1986).

    Quelle diffrence y a-t-il entre le Systme montaire europen et l'Unionconomique et montaire ?

    Mis en place en 1979, le SME n'tait en aucune faon une union montaire mais il acontribu prparer le terrain pour une telle union en favorisant l'instauration d'uneplus grande stabilit entre les monnaies des Etats membres et une coordination etune convergence plus troites de leurs politiques conomiques et montaires. LeMcanisme de change europen (MCE) qui tait au coeur du SME, prvoyait desparits "fixes mais ajustables" entre les monnaies. Ceci signifie que les monnaiespouvaient fluctuer dans des marges les unes par rapport aux autres. Si ces margestaient atteintes, les autorits responsables des monnaies concernes devaientragir par des mesures appropries. Le MCE a contribu stabiliser les taux dechange des pays participants et la frquence des changements de parits a

    rgulirement dclin entre 1979 et 1995.Les principales diffrences qui existent entre le SME et l'UEM sont que cette dernirerepose sur une monnaie unique, cre par le Trait, qui remplace les monnaies detous les Etats participants ; sur une banque centrale europenne, responsable de laconduite d'une politique montaire unique, et sur une convergence plus troite despolitiques conomiques et budgtaires. Dans le SME, les Etats membresconservaient chacun leur monnaie et leur politique montaire nationale. A l'poquede sa cration, toutefois, le SME a reprsent un transfert de souverainet montairesans prcdent car les parits entre les taux de change ne pouvaient tre modifiesque d'un "commun accord".

    3-2-1- Les objectifs de lUEM

    Ils sont au nombre de trois :

    - Adoption dune politique conomique fonde sur la coordination troite entre les

    politiques conomiques des Etats membres, au sein du conseil Ecofin, qui

    regroupe les ministres de lEconomie et des finances.

    - Fixation irrvocable des taux de change conduisant une monnaie unique

    - Conduite dune politique montaire unique ayant pour objectif la stabilit des prix

    et le soutien des politiques conomiques gnrales dans les pays de la

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    communaut.

    3-2-2- Les avantages dune union montaire

    La fin des fluctuations montaires devait se traduire par une srie davantages quon

    peut rsumer comme suit :

    - Llimination des cots de transaction sur les changes et des cots de lincertitude ;

    - Une plus grande transparence des prix ;

    - Des marchs financiers plus performants, car une monnaie entrane une plus

    grande liquidit des marchs ;

    - Une plus grande crdibilit vis--vis de lextrieur.

    Les pays les plus inflationnistes devaient mener une politique de stabilit des prix.

    LUEM a dautres effets positifs. Elle se traduit par la baisse des anticipations de

    dprciation des monnaies et le baisse des primes de risque incorpores dans les

    taux dintrt, chose qui peut encourager linvestissement. De mme la baisse des

    taux dintrt nominaux permise par le ralentissement de la croissance diminuerait

    les effets rcessifs en accroissant linvestissement et en permettant une diminution

    des charges de la dette.

    La ralisation progressive de l'UEM a aussi facilit et consolid l'ouverture du march

    intrieur. Malgr les secousses conomiques et financires qui ont branl le monde

    (guerre en Iraq, crises boursires, attentats terroristes), la zone euro a bnfici de la

    stabilit et de la prdictibilit dont ont besoin les investisseurs et les consommateurs.

    La russite de l'introduction des pices et des billets, plus rapide que prvu, ds le

    premier trimestre de 2002, a galement confirm l'adhsion des citoyens. Ceux-ci

    peuvent maintenant comparer plus facilement les prix d'un pays l'autre et faire

    jouer la concurrence pour leurs achats.

    L'euro est devenu la deuxime monnaie du monde et a vocation devenir une

    monnaie de rserve et de paiement ct du dollar. Le rythme d'intgration des

    marchs financiers de la zone euro s'est nettement acclr et se traduit par des

    regroupements entre les intermdiaires et les bourses des valeurs.

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    3.2.3- Les cots de lunion montaire et conomique

    LUEM comportent des cots conomiques et sociaux non ngligeables.

    LUME implique ladoption de critres de convergences draconiens en matire de

    dficit public, de dette, dinflation, de taux dintrt et de taux de change et dont

    lobjectif la stabilit de la monnaie et la lutte contre linflation, et prsentent plusieurs

    cots conomiques et sociaux :

    Sur la croissance : les politiques montaires et budgtaires restrictives vont

    accentuer la menace dflationniste (baisse cumulative des prix, de la production et

    des emplois) et les risques de rcession par tarissement de la demande interne ;

    Le cot social : les politiques publiques daustrit et la guerre conomique

    entre entreprises, visant rduire au maximum les cots de production, entranent

    des suppressions demplois, la baisse des salaires rels, le dmantlement de

    systmes de protection sociale et le signe dune forte mobilit gographique de la

    main duvre ;

    La mise en place de leuro risque dexacerber les fractures sociales et

    territoriales, notamment en instaurant une Europe plusieurs vitesses.

    Qu'est-ce que le Pacte de stabilit et de croissance ?

    Le Pacte de stabilit et de croissance (PSC) est l'instrument dont les pays de la zone euro sesont dots afin de coordonner leurs politiques budgtaires nationales et d'viterl'apparition de dficits budgtaires excessifs. Il impose aux tats de la zone euro d'avoir terme des budgets proches de l'quilibre ou excdentaires.

    Le PSC a t adopt au Conseil europen d'Amsterdam en juin 1997. Il prolonge l'effort derduction des dficits publics engag en vue de l'adhsion l'Union conomique et montaire(UEM). Cependant, l'inverse de la politique montaire, la politique budgtaire demeure une

    comptence nationale.

    Le PSC comporte deux types de dispositions :

    - La surveillance multilatrale, disposition prventive : Les tats de la zone euro prsententleurs objectifs budgtaires moyen terme dans un programme de stabilit actualis chaqueanne. Un systme d'alerte rapide permet au Conseil Ecofin, runissant les ministres del'conomie et des Finances de l'Union, d'adresser une recommandation un tat en cas dedrapage budgtaire.

    - La procdure des dficits excessifs, disposition dissuasive. Elle est enclenche ds qu'un

    tat dpasse le critre de dficit public fix 3 % du PIB, sauf circonstances exceptionnelles.Le Conseil Ecofin adresse alors des recommandations pour que l'tat mette fin cette

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    situation. Si tel n'est pas le cas, le Conseil peut prendre des sanctions : dpt auprs de laBCE qui peut devenir une amende (de 0,2 0,5 % PIB de l'tat en question) si le dficitexcessif n'est pas combl.

    ce jour, trois pays ont fait l'objet de cette procdure et sans encourir de sanction :

    l'Allemagne, le Portugal et la France.

    En novembre 2003, la France et la RFA se trouvant durablement au-dessus de la barredes 3% du PIB. La Commission voulait soumettre les deux tats la procdure des dficitsexcessifs et leur imposer ses exigences pour amliorer la situation en 2004 et 2005. Faute dequoi, des sanctions financires leur seraient infliges. Mais ses recommandations, quivalantdonc une mise sous tutelle, ne purent recueillir une majorit au Conseil des ministres. Celui-ci adopta, le 25 novembre 2003, des recommandations inspires de celles de la Commission,mais avec des objectifs dassainissement budgtaires pour 2004 moins rigoureux, et surtouthors du cadre de la procdure concernant les dficits excessifs. lapplication automatiquedes articles du Pacte de stabilit se substituait donc une lecture plus politique du Pacte.

    Saisie par la Commission, la Cour de justice des Communauts europennes (CJCE), dansun arrt du 13 juillet 2004, a annul la dcision du Conseil des ministres de suspendre lencontre de lAllemagne et de la France la procdure pour dficits excessifs. Si ellereconnat que labsence de majorit au Conseil ne permettait pas ladoption desrecommandations de la Commission, et si elle reconnat que le Conseil dispose dun pouvoirdapprciation dans la mise en uvre du Pacte, celui-ci ne pouvait pas pour autant modifier [les recommandations] sans une nouvelle impulsion de la Commission, qui disposedun droit dinitiative dans le cadre de la procdure pour dficit excessif . Ds lors, ladcision du Conseil est annul, il devra en voter une autre sur la base dune recommandationde la Commission.

    Cependant, un certain consensus prvaut dsormais pour rformer le Pacte de stabilit etde croissance afin de mieux ladapter aux cycles conomiques, la Commission elle-mmeayant prsent des propositions en ce sens en janvier 2004.En juillet 2004, six pays parmi les 12 de leurogroupe connaissaient un dficit suprieur lalimite des 3%.

    3-2-3- Les institutions de lUEM

    LUEM est la suite logique du systme montaire europen.

    LECU devait se transformer en monnaie unique. Les pays de lunion doivent

    galement adopter une politique montaire commune avec la cration dune

    banque centrale europenne (BCE).

    Sur le plan institutionnel lUEM se traduit par le cration :

    - De banques centrales nationales indpendantes

    - De la Banque Centrale Europenne.

    La rpartition du pouvoir entre la BCE et les Banques centrales nationales sera

    fonde sur deux principes fondamentaux :

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    - Le principe dindivisibilit de la dcision de la dcision de politique

    montaire. Ce principe signifie que la dfinition de la politique montaire

    sera centralise et assume par le conseil des gouverneurs et le directoire

    de La BCE.

    - Le principe de subsidiarit selon lequel la BCE ne peut intervenir que dans

    la mesure o les objectifs envisags ne peuvent tre raliss par les

    banques nationales.

    LES GRANDES TAPES DE L'EURO

    7 fvrier 1992 : signature du trait de MaastrichtLe trait sur l'union politique et l'Union conomique et montaire (UEM) est conclu Maastricht en dcembre 1991. Il sera sign en fvrier 1992 et il entrera en vigueur ennovembre 1993. Les monnaies nationales laisseront la place une monnaie unique certaines conditions. Les pays qualifis devront respecter plusieurs critres conomiquesdont le plus important est celui du dficit budgtaire qui ne doit pas dpasser de maniredurable 3 % du produit intrieur brut (PIB). La dette publique ne devra pas tre suprieure 60 % du PIB. Les critres prvoient galement une stabilit long terme des prix, des tauxd'intrt et des cours de change des monnaies concernes.

    Janvier 1994 : l'Institut montaire europenL'Institut montaire europen (IME) est mis en place, ainsi que de nouvelles procdures de

    surveillance pour encourager la convergence conomique.Juin 1997 : le pacte de stabilit et de croissanceLe Conseil europen d'Amsterdam adopte le pacte de stabilit et de croissance et le cadredu nouveau mcanisme de change (SME bis) destin garantir la stabilit entre l'euro et lesmonnaies des tats membres non participants. Le dessin des faces europennes des picesen euros est adopt.

    Mai 1998 : les Onze qualifisDu 1er au 3 mai 1998 Bruxelles, les chefs d'tat ou de gouvernement dcident que onzetats membres sont qualifis pour faire partie de la zone euro et ils annoncent les taux dechange bilatraux irrvocables et dfinitifs entre les monnaies participantes.

    1er janvier 1999 : naissance de l'euroAu 1er janvier, les onze monnaies des tats participants disparaissent au profit de l'euro quidevient ainsi la monnaie commune de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Espagne, de laFrance, de l'Irlande, de l'Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de l'Autriche, du Portugal etde la Finlande (la Grce les rejoint le 1er janvier 2001). La Banque centrale europenneremplace l'IME : elle est dsormais responsable de la politique montaire qui est dfinie etexcute en euros. Les oprations de change en euros dmarrent le 4 janvier 1999 uncours proche de 1,18 dollar. C'est le dbut de la priode de transition qui durera jusqu'au 31dcembre 2001.

    1er janvier 2002 : introduction des pices et des billets

    Au 1er janvier 2002, les billets et les pices libells en euros sont mis en circulation. C'est ledbut de la priode de retrait des pices et des billets nationaux qui s'est termine

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    dfinitivement le 28 fvrier 2002. Depuis lors, seul l'euro peut tre utilis dans toutes lestransactions scripturales et fiduciaires.

    La notion de zone montaire optimale

    On peut se demander pourquoi les pays membres de lUEM se sont fixs des

    critres de convergence en vue dinstaurer une monnaie unique lhorizon de

    1999 ?

    La rponse cette question, nous conduit dfinir le concept de zone montaire

    optimale. Cest un concept qui a t dvelopp par lconomiste Amricain Arthur

    Mundel (1961). Selon cet auteur dans une union entre pays o chacun garde sapropre monnaie, le rajustement se fait par la variation des taux de change (refltant

    les diffrentiels dinflation et les diffrences de productivit).

    Dans une zone montaire optimale (zone o circule une monnaie unique),

    lajustement se fait par la libre circulation des facteurs de production en cas de

    divergence).

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    La banque centrale europenne et la politique montaire commune

    Le trait de Maastricht institue un systme Europen des banques centrales (SEBC).

    Au cur du systme se trouve la BCE. Cette dernire est la seule habilite

    autoriser lmission des billets de Banque dans lUnion.La BCE exerce pleinement ses fonctions de contrle sur la circulation de lEuro.

    La SEBC est dirige par les organes de dcision de la BCE : le conseil des

    gouverneurs et le directoire.

    - Le Directoire est charg de la mise en uvre de la politique montaire

    conformment aux orientations et dcisions arrtes par le conseil des gouverneurs

    - Le Conseil des gouverneurs dfinit la politique montaire de lUnion, y compris les

    dcisions concernant les objectifs montaires intermdiaires, les taux directeurs etlapprovisionnement en rserves dans le SEBC

    - Le Conseil Gnral est compos du Prsident et du vice-prsident du Directoire

    ainsi que des gouverneurs des banques centrales nationales de touts les Etats

    membres de la Communaut.

    Lobjectif principal du SEBC est de maintenir la stabilit des prix.

    La BCE est entirement indpendante. Il est prvu expressment que ni la BCE, ni

    une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de

    dcision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes

    communautaires, des gouvernements des Etats membres ou de leurs organismes

    (article 109 B).

    Le conseil des Ministres peut prendre des sanctions (amendes) lgard dun pays

    membre qui aurait un dficit excessif. Il peut aussi inviter la BEI revoir sa politique

    de prt lgard de ce pays.

    La Banque europenne de dveloppement (BEI)

    La BEI , cre en 1958, par le trait de Rome a pour objectif le dveloppement

    quilibr de la Communaut Europenne. Elle constitue linstitution bancaire

    europenne pour le financement long terme. Le conseil des gouverneurs, compos

    dun ministre de chaque Etat membre, gnralement le Ministre des finances , donne

    les orientations gnrales et nomme les membres des autres organes de dcision.

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    Le conseil dadministration, dcide des emprunts, des prts et des taux dintrt sur

    proposition du comit de direction. Ce dernier est lorgane excutif qui prpare les

    dcisions du conseil dadministration.

    Les ressources de la BEI ont deux origines savoir les ressources propres (les

    souscriptions des Etats membres) et les emprunts sur le march des capitaux.

    Dans ses interventions au niveau de lUnion Europenne la BEI rpond aux

    diffrents objectifs des politiques communautaires et renforcer la cohsion

    conomique et sociale de lUnion dans les domaines suivants :

    - Dveloppement rgional notamment dans les pays qui bnficient de laction

    prioritaire des fonds europens : Portugal, Grce, Irlande du Nord et certaines

    rgions dEspagne et dItalie ;

    - Rseaux transeuropens (transport, tunnel sous la Manche, capacits

    aroportuaires, tlcommunications)

    - Protection de lenvironnement

    - Modernisation ou conversion industrielle

    La BEI a aussi des actions en dehors de lUnion Europenne. Ces interventions

    sinscrivent dans le cadre de la politique de coopration financire. Ses principales

    zones dactions sont :

    - Les Etats dAfrique, des Carabes et du pacifique (ACP) o laction est mise sur le

    dveloppement du secteur priv pour stimuler la croissance. Les prts sont assortis

    de bonification dintrt du Fonds europen de dveloppement (FED). Les prts de

    la BEI ont port sur des projets industriels, projets dquipement nergtiques,

    projets dapprovisionnement en eau et des constructions dinfrastructures de

    transport ;

    - Les pays du bassin mditerranens o lintervention porte su des programmes

    dirrigation, de rseaux dassainissement deau, de financements des entreprises dusecteur priv, construction dautoroutes

    - Les pays de lEurope centrale et orientale (PECO) o la BEI finance des projets de

    remise en tat de la capacit de production et de distribution dlectricit et de gaz,

    de protection de lenvironnement, financement des PME, mise niveau du secteur

    bancaire afin quil puisse travailler dans le cadre dune conomie de march.

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    A lissue de ce paragraphe, on peut dire que lunion conomique et montaire

    dpasse largement le cadre du march intrieur puisquelle a des consquences sur

    le plan social. LEuro est devenu une monnaie pilote europenne pour les pays

    europen et pour les non europens qui pourraient sy attacher. Trois zones

    montaires importantes existent aujourdhui : la zone Dollar (monnaie internationale

    par excellence), la zone Euro et la zone Yen. LEuro est, comme le dollar ou le yen,

    soumis aux contraintes du systme montaire international, mais lunion Europenne

    pourrait contribuer lamlioration de lordre montaire international.

    Seulement force est reconnatre que le dollar reste la monnaie des transactions

    internationales par excellence.

    Dans un article paru dans le quotidien franais Le Monde ( 6janvier 1999 p. 16), on a

    avanc quatre argument en faveur de cette thse :

    - L'conomie amricaine se porte mieux que l'conomie europenne quand

    on considre son taux de croissance, son dynamisme technologique, ses

    crations d'emplois, la taille de ses entreprises, l'importance de ses

    capitalisations boursires, ...

    - - Le budget amricain est en excdent, ce qui donne aux tats-Unis un

    outil de relance conomique prcieux9

    - - Pour les investisseurs internationaux, les tats-Unis ne sont pas

    seulement une zone montaire intgre mais aussi un espace conomique

    homogne avec une unicit des politiques sociale et fiscale.

    - - Les tats-Unis bnficient d'effets d'exprience et d'apprentissage en

    matire de gestion du change.

    La forte domination du dollar comme monnaie internationale est parfaitement

    illustre par les chiffres suivants.

    9 Il faut remarquer que cet argument est contest depuis les vnement s du 11 septembre

    2001, car le budget fdral amricain est de plus en plus dficitaire. La guerre amricainecontre le terrorisme et les efforts de guerre ltranger (Afghanistan, Irak) explique pour unebonne partie ces dficits publics.

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    Mais cela ne signifie pas que lEuro restera une monnaie marginale sur la scnemondiale. Tt ou tard cette monnaie refltera la dimension conomique et financire

    de la zone Euro. Des facteurs objectifs peuvent augurer dune amlioration de la

    place de lEuro comme monnaie internationale dans un futur proche.

    Il y a deux sries d'arguments qui militent en faveur d'une rapide progression

    internationale de l'euro, spcialement comme monnaie de portefeuille, c'est--dire de

    placement financier :

    - Des arguments tenant la polarisation de l'conomie mondiale : il y a une

    "surdimension montaire" vidente du dollar quand on compare, l'importance de la

    zone dollar avec la puissance conomique relle des tats-Unis. Certains en

    concluent qu'un rquilibrage est invitable au profit de l'euro et estiment que le

    dollar est survalu de 15 20% tandis que l'euro est sous-valu d'environ 15%. -

    Des arguments tenant l'conomie amricaine : Plus les tats-Unis accumulent les

    dficits courants, au contraire de l'UE ; plus le niveau de l'pargne baisse

    rgulirement ; plus il y a une marge de baisse encore possible des taux d'intrt

    alors que les autorits montaires europennes estiment ne pas avoir baisser

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    davantage les leurs. Ceci rendra plus attractive la zone Euro comme lieu place

    financire de choix pour les investisseurs internationaux.

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    Partie 3

    La globalisation financire

    A lissue de cette partie, les participants doivent connatre :- Les principales phases de la globalisation financire- Origines et supports de la globalisation financire actuelle- Les acteurs de la globalisation financire- Les effets de la globalisations financires- Les projets de rforme du systme financier international

    La globalisation financire est un des principaux facteurs de la mondialisation de

    l'conomie.

    Certes, les mouvements de capitaux lchelle mondiale ne sont pas un phnomne

    no