Cours Assurance 1

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION

    CHAPITRE I: FONDEMENTS THORIQUES DE LCONOMIE DASSURANCEo Thorie du risque et de lincertitude

    o Thorie des choix financiers

    o Thorie du capital humain

    CHAPITRE II: RGLES TECHNIQUES

    o Loi des grands nombres

    o Loi de la slection

    o Loi de la division des risques

    CHAPITRE III: DISPOSITIF PRUDENTIEL

    o Marges de solvabilit

    o Contrle de placements

    o Provisions techniques

    CHAPITRE IV: TYPOLOGIE DASSURANCES

    o Assurances gres en rpartition et assurances gres en capitalisation

    o Assurances de dommages et assurances des personnes

    o Branches des assurances au Maroc

    CHAPITRE V: DEMANDE DASSURANCE

    o Proposition

    o Acceptation

    o Accord de lassureur

    o Contrat dassurance

    CHAPITRE VI: ASSURANCE COOPRATIVE

    o

    D

    finitions

    o Gense et volution

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    o Diffrence entre assurance cooprative et assurance commerciale

    o Principes de lassurance cooprative

    o Caractristiques de lassurance cooprative

    INTRODUCTION

    I- Dfinitions

    1. Dfinition technique

    L'assurance est l'opration par laquelle un assureur organise en mutualit une

    multitude d'assurs exposs la ralisation de risques dtermins, et indemnise

    ceux d'entre eux qui subissent un sinistre grce la masse commune des primes

    collectes.

    2. Dfinition juridique

    L'assurance est le contrat par lequel une partie, dnomme le souscripteur se fait

    promettre par une autre partie, dnomme l'assureur, une prestation en cas de

    ralisation d'un risque, moyennant le paiement d'un prix appel prime ou cotisation.

    3. Dfinition conomique

    Il s'agit d'un produit commercialis par les entreprises d'assurance, sous la forme

    d'un package de garanties, souvent prendre ou laisser.

    C'est pourquoi, on parle souvent de contrats d'adhsion, notamment l'gard des

    particuliers.

    L'assurance est un moyen de couvrir les consquences financires des risques qui

    ne peuvent tre limins par les mesures de prvention. Elle satisfait donc un besoin

    de scurit.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Comme les autres mesures de prvention, l'assurance a un cot proportionnel au

    montant des garanties prvues et qui se trouve donc ncessairement inclus dans

    celui des produits ou prestations vendues ou fournies par l'assur.

    C'est pourquoi, l'entreprise doit essayer d'adapter au plus juste le montant de ses

    primes par rapport aux risques encourus.

    Ainsi, le chef d'entreprise choisira selon son budget:

    Soit une garantie partielle :

    o Plafond de garantie en matire de responsabilit civile

    o Franchises systmatiques

    o Sous-assurance en matire de dommages aux biens

    Soit une garantie totale, c'est dire quivalente au montant maximum du

    dommage prvisible en assurance de chose, ou illimite dans son montant

    (notamment en matire de Responsabilit Civile pour les dommages corporels

    causs aux tiers).

    II- historique

    1- Ds l'Antiquit

    De premires mthodes de transfert de risques sont signales chez les Babyloniens,

    ds le IIe millnaire (18e sicle) avant Jsus-Christ. Le systme dvelopp est repris

    dans le code d'Hammourabi. Si un marchand effectue un emprunt pour effectuer un

    transport, il paye une somme supplmentaire au prteur. Le prt n'a pas tre

    rembours si la marchandise se fait voler.

    Mille ans plus tard, les Grecs inventent la mutualisation. Les marchands dont les

    biens arrivent destination remboursent ceux dont les biens ont t dtruits lors

    d'une tempte.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Babylonien_(habitant_de_Babylone)http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_d'Hammourabihttp://fr.wikipedia.org/wiki/Babylonien_(habitant_de_Babylone)http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_d'Hammourabi
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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Les Grecs et les Romains introduisent l'assurance sant et l'assurance vie. Les

    guildes (corporations) du Moyen ge remplissent un rle similaire, en participant aux

    frais d'obsques de leurs membres dcds.

    Mais, ces formes d'assistance mutuelle ne sont pas vritablement l'origine de

    l'assurance.

    2- Les bases modernes: origine de lassurance

    Le prt la grosse aventure: origine de l'assurance maritime

    Pour le commerce maritime, les marchands avaient besoin de beaucoup d'argent. Ils

    s'adressaient des banquiers qui leur prtaient les capitaux ncessaires. Si le

    bateau faisait naufrage, le marchand ne remboursait rien au banquier. En revanche,

    en cas de russite de l'expdition, le prteur tait non seulement rembours, mais

    touchait en plus une participation trs leve en compensation du risque encouru.

    L'intrt pouvait atteindre 40 voire 50%.

    Pour permettre au banquier d'tre certain du remboursement de son prt, un

    nouveau systme fut mis en place et a donn naissance l'assurance maritime: des

    banquiers ou des groupements de commerants acceptrent de garantir, en cas de

    perte, la valeur du navire et de sa cargaison, moyennant le paiement d'une somme

    fixe au pralable.

    La premire socit d'assurance maritime apparat Gnes (Italie) en 1424.

    la fin du 17e

    sicle, l'importance croissante de Londres en tant que centre decommerce tire la demande pour des assurances maritimes. Edward Lloyd ouvre une

    taverne (palace, auberge) qui devient un repre pour les marins et les affrteurs et

    par la suite une source d'information sur le monde maritime. Il devient un lieu de

    rencontre pour les personnes cherchant assurer leurs bateaux, et ceux proposant

    une couverture. Aujourd'hui encore, le Lloyd's de Londres reste le haut lieu de

    l'assurance maritime.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8cle
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    L'assurance maritime des navires et des cargaisons s'accompagne de l'assurance

    des ngociants en cas de capture, pour payer leur ranon, et de l'assurance des

    esclaves en tant que cargaison.

    Mais, l'assurance vie n'apparat qu' la fin du 17e sicle, grce des travaux

    mathmatiques. La premire socit d'assurance vie est cre en Angleterre en

    1762.

    L'incendie de Londres: origine de l'assurance terrestre

    Au sens moderne, l'assurance remonte au grand feu de Londres de 1666, qui

    dtruisit 1300 btiments et 90 glises dans 400 rues rparties sur 75 hectares.

    Frapp par ce dsastre, le gouvernement anglais favorisa la cration des

    compagnies dassurance contre lincendie; ceci dboucha en 1684 sur la cration de

    la premire compagnie dassurance incendie (Friendly Society Fire Office).

    Dans les colonies d'Amrique, les trois branches d'assurance (transports, incendie et

    vie-dcs) apparaissent au dbut du 18e sicle. Aux tats-Unis, la premire

    compagnie est cre en 1732.

    Cependant, la prdominance agricole et la faiblesse du peuplement limitaient la

    diffusion des contrats. Le dveloppement des compagnies d'assurance ne s'est

    tendu en Occident qu'avec les progrs de la rvolution industrielle dans les pays

    encore peu nombreux o s'instauraient un Etat de droit et un environnement

    favorable la libert d'entreprise. C'est pourquoi, il faut attendre la 2 e rvolution

    industrielle pour que l'activit d'assurance s'intgre aux structures institutionnelles du

    capitalisme.

    La technique de couverture des risques par l'assurance impliquait la construction de

    nouveaux outils de calcul. Mais, surtout l'assurabilit d'un risque est dpendante de

    la qualit des informations statistiques. Or, les bases du calcul de probabilit,

    d'origine principalement franaise, remontent la fin du 17e sicle et au 18e sicle

    (Pascal, Bernoulli, Fermat) de mme que les outils mathmatiques et statistiques

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    (Condorcet, Gauss, Lagrange, Laplace). Le raisonnement actuariel de Pascal et

    Fermat (1650) et les premires estimations de population de langlais John Graunt

    (1662) ont influenc les prcurseurs de larithmtique politique (William Petty [1690]

    et Gregory King [1696]). Un sicle plus tard, une nouvelle gnration darithmticienspolitiques est apparue (Condorcet, Expilly, Lavoisier et Messance en France). Ils

    utiliseront des mthodes plus rigoureuses de dnombrement de la population et

    destimation des tendances de la mortalit. Elles sesquissent alors les tables de

    mortalit. Les techniques actuarielles se forgeaient galement autour dune forme de

    lacement recherche ds le 17e sicle : la rente viagre.

    Les mesures des risques et la tarification des assureurs reposaient encore sur desmthodes intuitives. La dmarche mathmatique et statistique a pntr lentement

    les professions dassurance.

    III- Principes fondamentaux de la thorie du risque et opration dassurance

    1. Le risque et sa couverture

    Il sagit dun vnement incertain qui ne dpend pas exclusivement de la volont desparties et la survenance duquel est subordonne lobligation de lassureur

    dexcuter la prestation convenue. vnement incertain = vnement alatoire du

    calcul des probabilits.

    Le risque est un vnement le plus souvent redout (lincendie, les frais dun procs,

    la mort), mais aussi heureux (le mariage, la survie, la naissance). Lincertitude porte

    soit sur la ralisation de lvnement envisag (lincendie ou un accident), soit sur lemoment o se ralisera un vnement qui se produira invitablement (le dcs).

    Tous les risques ne sont pas assurables:

    certains sont exclus en raison de leur illicit ;

    dautres sont exclus pour des raisons propres la technique des assurances.

    Pour quun risque soit assurable, il doit tre:

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    d au hasard

    clairement dfini

    dune importance relle

    dune probabilit calculable

    non catastrophique pour lassureur

    Le terme "risque" dsigne la fois la cause du risque, lobjet du risque ou encore les

    consquences du sinistre.

    Le risque est la raison de lassurance. Lactivit dassurance sest dveloppe donc

    du fait de laversion au risque des agents conomiques (entreprises, individus). En

    effet, tous les agents conomiques sont soumis des alas (incendie, accident,

    dcs, maladie, faillite, chmage, ...) dont les consquences financires peuvent

    menacer voire anantir leur patrimoine.

    Les agents conomiques tant averses au risque ds que les montants en jeu

    peuvent rduire sensiblement leur patrimoine, ils vont chercher rduire ces risques

    et sen prserver (sen protger) en les transfrant, en tout ou en partie, dautres

    agents.

    Ces risques ont souvent des consquences conomiques susceptibles dtre

    values objectivement.

    Pour cela, ils vont se regrouper de manire mutualiser les risques et substituer

    un montant fixe (la prime) un montant alatoire et donc risqu (le sinistre).

    Lopration dassurance a pour effet donc le transfert (total ou partiel) des

    consquences financires du risque subi par lassur vers une socit dassurance.

    Les dpenses prises en charge par la socit peuvent correspondre :

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    soit des indemnits verser des tiers, au titre de la responsabilit

    (civile, professionnelle, ou autre) de lassur ;

    soit la rparation des dommages subis par ce dernier (dommages

    aux biens et aux personnes).

    2. Mthodes de gestion des risques

    La gestion de ces risques peut tre opre par :

    Prcaution et auto-assurance: le risque est conserv et gr par lagent

    conomique (par ex. via une diversification approprie) ;

    Mutualisation des risques: limination globale des risques par

    agrgation au sein dun portefeuille ;

    Partage des risques: rpartition des risques importants (souvent

    catastrophiques) entre un grand nombre dagents (les citoyens par

    exemple).

    3. Vhicules de gestion de risque

    La gestion des risques peut tre vhicule par :

    La famille

    Les marchs financiers

    Les compagnies dassurance

    LEtat

    IV- Perception du rle conomique de lassurance

    1. Rle crucial de lassurance dans lconomie

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Lorigine de lassurance moderne illustre bien le rle quelle joue dans le

    dveloppement de lconomie.

    Les premiers dispositifs assimilables des contrats dassurance (14me sicle) taient

    souscrits par des marchands qui devaient disposer de sommes considrables pour

    armer des navires. Ils empruntaient le capital ncessaire des banquiers avec les

    conditions de remboursement suivantes :

    En cas de naufrage et de perte de la cargaison, il ny aura pas de

    remboursement ;

    En cas de succs de lexpdition, le remboursement du capital et dunintrt pouvant atteindre jusqu 30 % du capital.

    Sans ce systme dassurance, gageons que peu de marchands auraient risqu leur

    fortune personnelle sur un coup du sort, savoir la russite dune expdition

    maritime.

    Lassurance permet ainsi lconomie de se dvelopper en permettant le transfert

    dun risque qui ne serait pas supportable par un unique individu ou socit vers une

    socit plus mme de les supporter du fait de la mutualisation des risques.

    En consquence, le mcanisme dassurance facilite les initiatives conomiques. Son

    efficience est garantie par le contrle prudentiel des socits dassurance.

    Dans les conomies de march, les compagnies dassurance jouent de plus un rle

    dinvestisseur institutionnel.

    Du fait de linversion du cycle de production, lassureur a la possibilit (le temps) de

    placer sur les marchs financiers les primes perues avant de payer les sinistres.

    Les sommes en jeu sont considrables et permettent aux entreprises cotes ou

    faisant appel public lpargne de se dvelopper grce cet apport massif de

    capitaux.

    La prennit des socits dassurance profite donc au dveloppement conomique.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    2. incidences micro conomiques

    Lincidence budgtaire de lassurance pour les mnages est trs ingale au sein des

    pays. Tout dpend de la pntration des assurances, de leur prix et de la proportion

    reprsente par des contrats individuels effectivement pays par les assurs.

    Pour les entreprises, la charge du budget dassurance reflte les prfrences de

    scurit et denvironnement et la propension des victimes et de leurs avocats

    dclencher des procs. Ce surcot risque dalourdir considrablement le prix de

    revient et de contribuer la perte de comptitivit des exportations.

    3. incidences macro conomiques

    Lincidence des dpenses dassurances sur le produit national brut est mesure par

    la part que reprsente lassurance dans le revenu national.

    Dans les pays de lOCDE, les dpenses dassurance de personnes (accidents,

    maladie, dcs, invalidit et prvoyance en cas de survie) occupent une place

    considrable. Cependant, des effets de substitution peuvent tre constats quand la

    protection sociale prend en charge lessentiel des dpenses de sant et de vieillesse.

    Les assurances obligatoires organises par la protection sociale gagnent de place

    contre les assurances complmentaires de personnes.

    Ainsi, on peut distinguer deux notions : lconomie de lassurance et lconomie de la

    sant.

    Economie de lassurance : attire par la logique de lconomie prive et de laprvoyance familiale.

    Economie de la sant : attire par la logique de lconomie publique et de la

    protection sociale.

    V- limites du r

    le

    conomique de lassurance

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    La non transparence statistique : Les informations statistiques

    disponibles en assurance sont tardives (dcalage temporel) et discordantes

    (difficiles harmoniser en raison de la diversit des leurs sources : DAPS,

    profession) ;

    La non transparence conomique :

    o Comptabilit nationale ;

    o Lanalyse conomique se heurte des difficults dapplication dues en

    partie la carence des informations chiffres (apprciation de loffre

    partir du nombre des contrats alors que la plupart des mnages sont

    pourvus de nombreux contrats et que des contrats collectifs dentreprise

    peuvent concerner des centaines de milliers de personnes ;

    o Prix de vente ; facteur dajustement entre loffre et la demande,

    comment comparer les degrs de concurrence, alors que les contrats

    proposs sont trs divers et ne permettent pas de confronter ltendue des

    garanties offertes aux primes demandes ?

    o Prix de revient (lment de comptition) non affich ce qui pousse

    certaines socits et branches dassurance perdurer avec des rapports

    sinistres primes catastrophiques et des cots de distribution trop levs,

    sans vritable localisation des sources des surcots ;

    o Mobilisation de lpargne longue par les assureurs et contraintes

    rgissant son placement. La dspcialisation des professions financires

    et le rseau dinterdpendance entre banquiers, assureurs et gestionnaires

    de ces placements les rendent vulnrables aux risques systmiques :

    risque actuariel et risque financier.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    CHAPITRE I: FONDEMENTS THORIQUES DE LCONOMIE DASSURANCE

    En fait, lintroduction de lincertitude dans les thories de lquilibre gnral et de

    loptimum remonte au dbut des annes cinquante. Ce nest que dix ans plus tard

    que lon a commenctudier srieusement les choix dassurance comme activit

    conomique pour se protger contre certains vnements alatoires (Mossin 1968,

    traduction franaise par Dionne 1980).

    Cest donc dans les annes soixante que la thorie du risque connatra son vritable

    essor, avec notamment la modlisation des dcisions individuelles en matire de

    portefeuille et dassurance. Ces premiers modles de choix en situation dincertitude

    concernaient exclusivement des risques financiers.

    Ce nest que plus tard que les problmes lis la gestion des risques non financiers

    (avec notamment les risques de sant, de mort ou les risques environnementaux)

    ont t analyss par les conomistes.

    La thorie conomique des assurances est attire par trois ples dintrt :

    1. la thorie du risque et de lincertitude ayant pour objet didentifier les

    conditions permettant de parvenir lquilibre des marchs et de concilier les

    principes defficacit et dquit ;

    2. la thorie des choix de portefeuille et des marchs efficients apprcie

    lapport de la dmarche actuarielle pour optimiser la gestion des actifs

    financiers ;

    3. la thorie du capital humain et du cycle de vie trouve de nombreuses

    applications en conomie de lassurance, soit pour valuer les pertes

    conomiques et sociales associes aux accidents et aux dommages

    corporels, soit pour expliquer les comportements patrimoniaux au cours du

    cycle des ges et les transferts des revenus ou des capitaux entre les

    gnrations.

    Section 1 : Thorie du risque et de lincertitude

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Lobservation des techniques dassurance a apport lanalyse conomique de

    nombreux enseignements pour adapter les mthodes de calcul et dvaluation

    conomique aux situations dincertitude.

    Le point de dpart de la thorie du risque est lvaluation dune situation risque (par

    exemple une loterie) par un dcideur. Les travaux de Blaise Pascal et Pierre de

    Fermat au 17me sicle associaient une situation risque son esprance

    mathmatique, en additionnant chacune des consquences possibles dun

    vnement alatoire pondr par la probabilit quelle se matrialise. Ainsi, dans

    leurs prises de dcision, les individus taient censs ne tenir compte que de la

    moyenne des consquences dun vnement alatoire et prfrer systmatiquementceux donnant une esprance de gain suprieure.

    Cependant, ce critre desprance de rsultat ne met pas en vidence le fait quun

    individu, indpendamment de la moyenne dun vnement alatoire, peut ne pas

    aimer le risque qui y est associ. Ce constat a donn naissance au 18me sicle la

    thorie de lutilit espre (expected utility theory) dveloppe par Bernoulli.

    Suivant ce principe, chaque rsultat nest plus utilis en tant que tel mais est

    transform en utilit par une fonction. Cette fonction dutilit sera concave (drive

    seconde de la fonction dutilit ngative) si on veut reprsenter les prfrences dun

    individu manifestant de laversion pour le risque (risquophobe), linaire (drive

    seconde de la fonction dutilit nulle) si on veut reprsenter celles dun individu

    neutre vis--vis du risque et convexe (drive seconde de la fonction dutilit

    positive) si on veut reprsenter celles dun individu aimant le risque (risquophile). On

    pourra ainsi calculer lutilit attendue dun individu en sommant chaque rsultat

    transform pondr par sa probabilit.

    Mais, il reste deux grandes rflexions thoriques ayant port leur empreinte sur la

    thorie du risque et de lincertitude, celle de Franck Knight et Kenneth Arrow.

    I- Lhritage de Franck Knight (1921) : comment contenir lincertitude ?

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Frank Knight (7novembre1885 - 15avril1972) est un conomiste principalement

    connu pour la distinction entre risque et incertitude qu'il propose en 1921 dans Risk,

    Uncertainty and Profit (le risque, lincertitude et le profit).

    Le risque dsigne une situation o les possibilits de l'avenir sont connues et

    probabilisables. Par opposition, l'incertitude dsigne une situation o l'on ignore tout

    cela.

    Knight distingue donc des situations risques (o la distribution de probabilit des

    cas possibles n'est pas connue) des situations incertaines (o les cas possibles ne

    sont mme pas connus). Une incertitude knightienne est donc une situation o non

    seulement l'avenir n'est pas connu, mais il ne peut l'tre.

    Donc, il existe selon lui deux types de risques :

    o Le risque assurable, dont l'occurrence est probabilisable et pour lequel

    on peut sassurer ;

    o Le risque dentreprise ou incertitude, o l'entreprise doit faire plusieurs

    choix successifs (que produire, en quelle quantit, quel prix) et o la

    possibilit d'une erreur est importante. Si lentrepreneur se trompe dans un ou

    plusieurs choix, il y aura perte sche. Aucune assurance ne pourra

    compenser cette perte, car les erreurs viennent de la politique de lentreprise

    et non pas d'alas indpendants.

    Le risque de lentrepreneur est typiquement inassurable, parce que non mesurable

    [] ce risque appartient sa prise de dcision, son jugement [] Le risque moral

    empche un regroupement efficient des risques par un intervenant extrieur au

    processus de dcision et leur consolidation par un assureur

    L'incertitude de Knight dcrit un risque qui n'est pas mesurable.

    La sanction des erreurs est rapide et impitoyable, il faut donc une compensation plus

    forte : le profit. Il propose donc que les entrepreneurs peroivent un profit lorsqu'ils

    ne font aucune erreur, et que les "bons" entrepreneurs fassent plus de profits.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/7_novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1885http://fr.wikipedia.org/wiki/15_avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1972http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1921http://fr.wikipedia.org/wiki/7_novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1885http://fr.wikipedia.org/wiki/15_avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1972http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1921
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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    L'importance de l'incertitude rside dans le fait que l'absence de profit potentiel

    pourrait mener une situation sans entrepreneurs.

    Cette thorie est souvent vue comme faisant la liaison entre celle de Adam Smith

    (ide de risque) et celle de Keynes (notion dincertitude)

    Selon Knight, la possibilit de rduire lincertitude dpend de deux ensembles de

    conditions. Dune part, lincertitude est plus faible dans les groupes que dans les

    situations isoles. Si le calcul dune probabilit a priori est possible, lincertitude tend

    disparatre compltement quand lchantillon augmente. Dautre part, la rduction

    de lincertitude dpend des diffrences de comportements face lincertitude. Il en

    rsulte deux mthodes de gestion de lincertitude, lune fonde la rduction des alas

    par regroupement, lautre sur la slection des individus, respectivement et la

    consolidation et la spcialisation.

    De toutes les institutions qui permettent de grer lincertitude par consolidation,

    lassurance est la plus connue, la mesurabilit va dpendre de la possibilit

    dassocier un cas isol des cas semblables et conduire une dfinition de groupes

    et de classes de risque extrmement fine.

    Lapplication du principe de lassurance, consistant convertir une perte ventuelle

    en une charge fixe dun montant beaucoup plus faible, dpendra de la mesurabilit

    de la probabilit et dune classification prcise.

    La dmarche de Knight est particulirement adapte aux proccupations de gestion

    des entreprises, celles des professions dassurances et des gestionnaires de risques

    dans les grandes entreprises industrielles. Knight dlimite les frontires entre les

    risques qui devraient tre transfrs vers lassurance et la rassurance et ceux qui

    resteront assums par lentreprise. Lauteur estime que lentrepreneur pouvait

    adopter une grande diversit de stratgies pour rduire les incertitudes et faire face

    au risque.

    La gestion globale des risques dans les grandes entreprises doit sintgrer dans une

    prvision long terme et inclure la prvention des accidents autant que celle des

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    risques conomiques et financiers. La gestion des risques devient une composante

    de la planification long terme de la croissance de lentreprise. Franck Knight

    voquait deux faons de regrouper les risques, la croissance ou la spculation. La

    croissance de la firme peut tre interne (conqute de parts de marchs) ou externeextension par fusions et acquisitions). Lauteur estimait que la croissance permet de

    contenir lincertitude, en regroupant les risques par consolidation. Lautre stratgie

    est celle de la spculation (rationnelle) qui correspond une tactique de

    spcialisation des agents et services financiers en fonction de leur capacit

    prendre des risques.

    Les dveloppements actuels de la thorie conomique des assurances sont dans laligne de cette premire approche spcifique : mesure et classification des risques,

    aversion pour le risque, slection adverse, risques moraux et imperfection de

    linformation.

    II- Lhritage de Kenneth Arrow (1953)

    En 1953, le futur laurat Nobel - Kenneth Arrow 1972 a t lorigine du

    renouveau de la thorie du risque et de lincertitude.

    Louvrage dArrow sur la thorie de lassomption des risques a fortement influenc

    les recherches thoriques en conomie de la sant et de lassurance. Trois

    raisonnements apparatront essentiels:

    1. La demande de scurit se fonde sur laversion naturelle des individus

    pour le risque.

    2. La couverture des risques par un intervenant extrieur ne permet

    dassurer un quilibre concurrentiel satisfaisant entre loffre et la demande de

    scurit quen prsence dune information parfaite.

    3. Larbitrage entre la couverture prive par le march et la couverture

    publique des risques ne peut rsulter que dune dmarche doptimisation.

    1- Laversion au risque est-elle naturelle ?

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Lhypothse initiale de la thorie du risque est que les individus ont une aversion

    naturelle pour le risque et que la demande de scurit concerne autant les biens que

    les personnes.

    La rserve apporte par Arrow, suivant laquelle certains individus peuvent avoir une

    prfrence pour le risque, voire contribuer sa ralisation (risque moral), ne se limite

    pas en assurance une dviance dexception. Certaines populations sont plus que

    dautres portes lacceptation du risque et la fraude, ce qui rend plus alatoire

    lhypothse daversion universelle pour le risque.

    2- Lasymtrie dinformation et lquilibre des marchs

    Lquilibre entre loffre et la demande de scurit sur les marchs dassurances est

    confront par les thoriciens no-classiques au modle dquilibre gnral qui

    complte les hypothses de concurrence parfaite. Lajustement par les mcanismes

    de march suppose en particulier une information parfaite, transparente et

    accessible tous. Or, non seulement linformation est incomplte, partielle et

    souvent fausse, mais laccs linformation est souvent asymtrique aussi bien

    pour les assureurs que pour les assurs et les autorits de contrle. Tantt

    lassureur est victime de slection adverse et de risques moraux, tantt, il bnficie

    dinformations privilgies, slectionne les bons risques et les bons placements. Dun

    autre ct, les clients de lassureur peuvent galement accder une information

    privilgie ou tout ignorer sur la mauvaise gestion de leur assureur. Enfin, les

    autorits de contrle ont une information galement imparfaite sur la situation relle

    des intervenants.

    Cette objection classique lefficience des marchs est le plus souvent propose par

    les partisans dune re-rglementation de lassurance et du transfert de certaines

    branches vers la couverture publique.

    3- Couverture optimale des risques et rapport efficacitquit

    Conformment la thorie du risque et de lincertitude, la couverture optimale des

    risques ne saurait concilier au mieux les prfrences individuelles et collectives que

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    par le recours aux critres doptimisation de lanalyse Walraso-partienne ;

    autrement dit la construction dchelles de prfrence et la comparaison des gains et

    pertes du bien-tre correspondant lallocation de ressources la couverture des

    risques. Arrow estime que les choix collectifs et sociaux peuvent tre dlimits parun nombre restreint dalternatives.

    La question fondamentale est celle de la rpartition entre les risques que lassurance

    prive et lassurance publique sont susceptibles de couvrir dans le meilleur rapport

    entre le cot et lefficacit. Dans laprs guerre, les thoriciens ont t enclins

    transfrer vers lassurance sociale, lassistance et la responsabilit publique des

    risques qualifis de collectifs ou sociaux , que lopration inverse de privatisation des risques sociaux.

    Le hasard moral, souvent associ la slection adverse, serait lune des raisons

    expliquant le mauvais fonctionnement des solutions de march aux problmes

    dassurances, ce qui conduira les gouvernements mettre en place des systmes

    dassurances sociales obligatoires.

    Section 2 : Les choix financiers

    Lactivit de placement des intermdiaires financiers importants que sont les

    compagnies dassurances les expose assumer des risques propres lincertitude

    des marchs financiers. Ces risques concernent les taux dintrt et taux de change

    et surtout les taux dinflation et les risques de gains ou pertes de valeur des actifs.

    La thorie des marchs efficients sefforce de montrer que, mme en prsence dune

    information imparfaite et asymtrique, les oprateurs peuvent suivre une stratgie de

    gestion optimale en sadaptant aux tendances du march et en choisissant un

    quilibre satisfaisant entre le risque et la scurit. La gestion financire optimale des

    intermdiaires financiers peut-elle assurer cet ajustement tant recherch entre

    pargne et investissement, besoins et capacits de financement ?

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    La premire orientation, celle de la thorie des choix de portefeuille, fonde une

    interprtation micro-conomique ; la deuxime orientation, la thorie du financement,

    fonde une interprtation macro-conomique des fonctions dintermdiation.

    I- Choix de portefeuille et gestion financire optimale

    Les coles montaristes et keynsiennes restent partages sur la rationalit des

    placements. Comment concilier les motivations de liquidit, d e scurit et de

    rentabilit avec lassomption dun risque de perte ou de gain et les mobiles de

    spculation ? Lassureur est souvent invoqu par les thoriciens des choix de

    portefeuille et les experts en stratgie boursire. La technique de couverture des

    risques de lassureur repose sur le calcul de probabilit, elle consiste compenser

    par la loi des grands nombres les petits et les gros risques en valuant leur

    frquence et leur cot. Lassureur est tenu par des rgles prudentielles spcifiques

    rpartir ses actifs de faon prserver sa solvabilit. Ses placements sont

    rglements et sa marge de libert est plus faible que celle des autres

    intermdiaires. La diversit des branches dassurances contraint galement les

    groupes financiers dassurance adapter leurs provisions la nature et lvolutiondes risques. Les rgles de choix des placements et les arbitrages boursiers

    recommands par la thorie financire sont conus pour des agents librs de ces

    contraintes et les recommandations des experts risquent de ne pas tre applicables.

    Arbitrages dactifs : James Tobin

    La thorie du choix de portefeuille, appele galement ratio Q, nonce par James

    Tobin dispose que quand la valeur marchande dun actif (valeur de march dune

    entreprise) rapport son cot de remplacement (stock de capital physique) est

    infrieure 1, il faut privilgier un placement financier. En revanche si ce ratio est

    suprieur 1, un investissement en actifs physiques sera prfrable. Le ratio Q est

    donc un arbitrage entre le choix dacquisitions dactifs physiques ou dactifs financiers

    Prvisions de rentabilit de placements : Harry Markowitz et William Sharpe

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    La thorie des choix de portefeuille sera nouveau slectionne par le comit Nobel

    en 1990 pour les mthodes de prvision labores par Markowitz et Sharpe :

    Le modle d'valuation des actifs financiers (MEDAF) de Markowitz confronte la

    composition effective des placements de loprateur et la dispersion de ses actifs

    celle dun portefeuille defficience , pour laborer une mthode de prvision

    de la rentabilit future des placements. Il expose donc comment des investisseurs

    rationnels utilisent la diversification afin d'optimiser leur portefeuille, et quel

    devrait tre le prix d'un actif tant donn son risque par rapport au risque moyen

    du march ;

    Cette mthode sera perfectionne par le modle diagonal de Sharpe. Ce

    dernier a propos une valuation fonde sur le coefficient de risque imputable

    au march et sur le taux de volatilit de lactif. Le coefficient bta est le

    coefficient cl du MEDAF. C'est un rapport historique de la volatilit du prix d'un

    actif (par exemple le cours de bourse d'une action) sur celle des prix du march

    en gnral (par exemple un indice boursier significatif). C'est un indicateur utile

    pour mettre en place une stratgie de diversification des risques.

    Gestion financire des entreprises : thormes de Merton Miller

    Miller (Nobel 1990) a tgalement coauteur avec Franco Modigliani (Nobel 1985)

    de thormes concernant la gestion financire des entreprises. Il sagit de dterminer

    les choix de financement des entreprises. Dans un premier thorme dmontre que,

    dans un monde dpourvu d'impt et exonr de cot de transaction, le cot du

    capital (la valeur de l'actif conomique) n'est pas affect par le choix d'une structure

    de financement. Il est indpendant de la faon dont cet actif conomique est financ

    entre dettes et capitaux propres. Le second thorme tablit que la valeur dune

    entreprise est indpendante des dividendes distribus. Dans le premier cas, un choix

    dendettement aura un effet de levier qui accrot la rentabilit des fonds propres, du

    fait que les risques sont transfrs sur les actionnaires. Dans le second cas, la

    distribution des dividendes peut favoriser court terme une hausse des cours, mais

    elle rendra plus coteuse dans lavenir les augmentations de capital.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Portefeuille_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Volatilit%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Volatilit%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)#Cours_et_valeur_des_actionshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_boursierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Portefeuille_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Volatilit%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)#Cours_et_valeur_des_actionshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_boursierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=1
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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Conclusion

    Les modles de choix de slection de portefeuille sont gouverns par la rationalit

    financire. Lattraction des revenus financiers et des plus-values reflte une hantise

    du profit court terme mais loigne lassureur autant que le banquier de la

    surveillance de lensemble de leurs risques. Deux cueils (obstacles) pourront tre

    redouts, la mconnaissance des risques long terme et lmergence de risques

    systmiques de solvabilit.

    Dans le premier cas, on retient la rserve de nombreux assureurs devant la

    multiplication des nouveaux instruments financiers. Les placements doivent

    permettre une gestion sur une priode longue, garantissant un revenu suffisant

    pour rpondre aux engagements pris (indemnits) quelques que soient les

    volutions des marchs financiers. La fonction dune gestion en continu pour un

    investisseur institutionnel cest la couverture des risques plus que larbitrage et

    surtout que la spculation.

    Dans le second cas, un renforcement du risque systmique peut stendre

    lensemble des intermdiaires financiers, en accompagnant les rpercussions en

    chane de la dfaillance des concurrents ruins. La franchise de la frontire

    defficience bien que le modle dcrit bien lefficience du march et son auto-

    rgulation, peut conduire la possibilit de faillite qui nest pas une condition de

    lconomie de concurrence.

    II- Gestion de lpargne longue, besoins de financement et partage des risques

    Au-del des motivations propres aux investisseurs et des choix concernant le

    financement des entreprises, lactivit financire des socits dassurances exerce

    une influence importante et croissante sur les quilibres macro-conomiques, plus

    particulirement lajustement entre les besoins et capacits de financement des

    nations, et entre loffre dpargne et les besoins dinvestissement. La fonction

    dintermdiation financire des assureurs et celle des gestionnaires de fonds de

    pension seront dautant plus importants si les systmes financiers ont amorc une

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    dsintermdiation bancaire , alors que persiste un foss entre une pargne trop

    liquide et des besoins dinvestissement long terme.

    Lintermdiation des assureurs est opportune pour deux raisons :

    A la diffrence des banques, les compagnies dassurances, notamment en

    branche vie, sont en position de prteurs nets structurels et leur contribution la

    formation de lpargne collective longue est forte et croissante ;

    Le dcalage de terme entre une pargne trop liquide et des besoins

    dinvestissement plus longs rend indispensable la cration de mcanismes de

    transformation et dintermdiation. Lintermdiation par les assureurs apporte plusde garanties de solvabilit et de protection contre une transformation inflationniste

    que le recours aux banques.

    Effets dviction et de rpression fiscale

    Les facteurs contribuant expliquer la baisse des taux dpargne portent sur :

    Les taux dintrts rels levs, les dsquilibres internationaux, le

    ralentissement de la croissance et le vieillissement des populations ;

    Laugmentation des prlvements obligatoires (impts et cotisations sociales)

    contribue la formation deffets dviction de lpargne des mnages ;

    Lendettement public alimente un effet dviction financire des emprunteurs

    privs. Laccroissement des besoins de financement du secteur public induit les

    mmes effets pervers sur les marchs financiers, car lappel lpargne lors du

    lancement demprunts publics assche les marchs financiers, de telle sorte que

    les entreprises prives sont vinces par le calendrier des missions et ne

    trouvent plus de contreparties pour placer des obligations prives ou procder

    des augmentations du capital.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Effets de substitution et dviction de la couverture de risque

    Leffet dviction de la prvoyance se produit galement quand les garanties offertes

    par les rgimes de protection sociale et les ressources quelles mobilisent ont pour

    effet de dtourner les demandeurs potentiels dassurances volontaires et

    complmentaires de sengager dans une protection qui ne leur semble plus

    ncessaire. La souscription de nouveaux contrats dcline et les personnes assures

    renoncent leurs contrats ou en rduisent les garanties. Leffet de substitution de la

    protection sociale la prvoyance volontaire est particulirement sensible pour les

    contrats de prvoyance but de retraite. Si les rgimes de protection sociale et les

    complments de lentreprise garantissent le maintien du revenu dactivit, lapropension pargner baisse.

    Section 3 : Capital humain et cycle de vie

    La thorie du capital humain et la thorie du cycle de vie ouvrent la voie une

    analyse conomique du rle conomique de lassurance, qui est rarement intgre

    la thorie du risque et de lincertitude. La question centrale sera dvaluer la

    contribution que des garanties dassurances peuvent apporter la valorisation des

    ressources humaines, par la prvention et lindemnisation. Les assurances de

    personnes, en cas daccident, maladie, invalidit ou dcs, de mme que les

    assurances de capitaux organisent des transferts privs tout au long de la vie

    humaine. Dune part, la thorie du KH offre des raisonnements et des mthodes

    dvaluation des prjudices conomiques associs aux dommages corporels et la

    mort. Dautre part, les assurances contractuelles rgissent autant de relations avec

    les tiers que des relations avec les proches et la famille ; elles facilitent lorganisation

    des transferts entre gnrations.

    I. Assurances et protection du capital humain (Gary Becker, Michel Le

    Net)

    Certains conomistes, dont Gary Becker (Nobel 1992) ont contribu appliquer le

    raisonnement conomique et les hypothses de la thorie no-classique de

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    lquilibre gnral lexplication de comportements de la vie quotidienne, en

    prsence de situations qui chappent lconomie du march et ne font pas lobjet

    dvaluations montaires. Becker interprte les choix individuels ou collectifs de la

    vie en socit par des comportements conomiques rationnels. Ces choix implicitesconcernent le mariage, le nombre des enfants et leur ducation, les attitudes

    concernant la maladie et la vieillesse ou enfin limmigration et la criminalit ou la

    toxicomanie. Ces comportements quotidiens, que les assureurs doivent apprcier en

    proposant leurs garanties, obissent en partie une logique conomique et une

    rationalit : celle qui incitera migrer, se marier, faire des enfants, dpenser pour

    les duquer et les maintenir en bonne sant. Lenrichissement du KH (bonne sant

    et bonne formation) sera lgitim par le rendement escompt de linvestissement en

    ducation et en sant.

    Pour valuer le prix de la vie humaine, la valeur de lducation, le cot de la maladie

    ou de linvalidit, les conomistes proposent de nombreuses mthodes. Celles-ci

    diffrent de celles des assureurs qui sont attachs par le droit de la responsabilit

    valuer les seuls prjudices personnels donnant droit indemnit (a posteriori,

    contractuels et personnaliss), alors que lconomiste apprcie galement un cot

    indirect, celui des pertes conomiques et sociales collectives (ex-ante).

    Il existe deux approches principales pour valuer le prix de la vie humaine :

    la mthode du KH consiste valuer les pertes de production rsultant de la mort

    dune victime, compte tenu du revenu perdu et de lesprance de vie perdue ;

    la mthode des prfrences individuelles consiste valuer par enqute auprs

    des mnages le prix que les individus sont prts payer pour proroger la mort ou

    viter linvalidit.

    II. Cycle de vie, pargne et transferts intergnrationnels (Andr

    Babeau, Denis Kessler, Genevive Reday-Mulvey)

    Certaines tudes empiriques ont soulign limportance des fluctuations

    professionnelles (emploi, chmage) et des vnements familiaux (mariage, divorce,

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    viduit, successions) dans les motivations dpargne. Outre les transferts sociaux,

    les aides et donations des parents leurs enfants et les transmissions successorales

    influencent fortement la demande de protection et les comportements de

    prvoyance. Par consquent, leffort dpargne et de prvoyance en vue de seprmunir contre les alas de la vie professionnelle doit tre replac dans un rseau

    dinterdpendance familiale. Les aspects redistributifs de la solidarit entre

    gnrations sont complexes, la fois intergnrationnels et intragnrationnels, ils

    ne parviennent pas toujours combler les ingalits dans le temps entre les jeunes

    gnrations et les retraits.

    La diversit des formes de la famille dans le monde et les mutions encourageantlclatement familial ne permettent pas de retenir lhypothse dun modle

    prdominant de solidarit et de prvoyance familiale. Ce modle est de toute

    vidence plus enracin aujourdhui dans les socits asiatiques et les communauts

    musulmanes que dans les socits occidentales.

    Les hypothses de base, inspires des travaux empiriques (Etats-Unis) su-cits

    impliquent que les comportements dpargne obissent galement lhypothse du

    cycle de vie. Les revenus saccroissent par effet hirarchique jusquau milieu de la

    vie adulte, puis dcroissent fortement au moment de la retraite. La propension

    pargner tant fonction du niveau de revenu.

    Les comportements de prvoyance des mnages sont en partie destins favoriser

    des transferts privs (des parents leurs enfants) pour compenser les ingalits

    entre gnrations. Ds lors, laide apporte par les parents et les donations en

    avance dhritage absorbent une partie de lpargne potentielle, ce qui contribue

    expliquer la redistribution partielle des patrimoines familiaux.

    Les comportements de consommation et dpargne et les dterminants de la

    demande dassurance de personnes sont influencs par la prsence ou labsence de

    ces transferts privs. Laide familiale favorise la dcohabitation des jeunes mnages,

    puis laccession limmobilier par lemprunt ou lachat. Donc, lassurabilit des

    jeunes mnages encore peu solvables est favorise par ces transferts familiaux, leur

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    permettant daccder la proprit ou la location de leur logement ou dinstaller

    leur entreprise ou commerce.

    Aujourdhui, la solidarit sociale transfre des actifs vers les retraits et la solidarit

    familiale des personnes ges et adultes vers les jeunes adultes.

    Les principaux systmes de retraite occidentaux montrent que les ressources

    mobilises pour la couverture du risque de vieillesse reposent sur quatre piliers

    ingaux :

    1) le premier pilier le plus important par les masses financires est la mise en place

    de systmes de couverture sociale universelle grs en rpartition. Ces rgimesde base, garantis par les mcanismes de protection sociale, doivent prendre en

    charge des prestations non contributives pour couvrir ceux qui nont jamais cotis

    ou dont lactivit est reste prcaire, avec de longues priodes de chmage ou

    dinactivit ;

    2) le deuxime pilier est form par les retraites complmentaires et sur

    complmentaires organiss par lemployeur pour les personnels cadres et noncadres salaris et pour les travailleurs indpendants. Ces rgimes sont grs en

    rpartition ou en capitalisation ;

    3) le troisime pilier est form par lpargne volontaire et la constitution dun capital

    gr personnellement ou confi un intermdiaire ;

    4) le quatrime pilier est la possibilit de complter les sources de revenu du

    troisime ge par un travail temps partiel au-del de la retraite.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    CHAPITRE II: RGLES TECHNIQUES

    Selon Joseph Hmard: lassurance est une opration par laquelle une partie,

    lassur, se fait promettre, moyennant une rmunration (prime), pour lui ou pour un

    tiers, en cas de ralisation dun risque, une prestation, par une autre partie,

    lassureur qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense

    conformment aux lois de la statistique.

    Lassurance est une opration organise, comportant des lments et des rgles

    techniques. Quatre lments apparaissent dans la dfinition prcite : le risque, la

    prime, la prestation de lassureur et la compensation.

    Section 1. Mcanismes de base: tarification et inversion du cycle de production

    1. Inversion du cycle de production

    Lassurance consiste tarifer un service aujourdhui (encaissement dune prime) qui

    aura demain un cot alatoire (indemnisation dun sinistre): cest linversion du cycle

    de production.

    Contrairement aux autres branches dactivits, lassureur peroit ncessairement sa

    rmunration (cotisation) avant deffectuer son hypothtique prestation, en cas de

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    sinistre. Habituellement, hors assurance, lentreprise livre le produit ou assume la

    prestation avant que le prix lui en soit acquitt.

    Linversion du cycle de production engendre des avantages de trsorerie mais, elle

    perturbe la ncessit dtre rentable pour une compagnie dassurance.

    au cours de lexercice, le cash provient dune tarification dun

    risque futur (frquence et cot moyen sont inconnus) tandis que les

    charges sont lies des engagements pris dans le pass sur des

    risques dsormais actuels ;

    le simple dcalage entre tarification et indemnisation autour dunmme risque rend lactivit dassurance dlicate ;

    les fonds reus par les assureurs doivent tre placs en

    sret sous la forme de provisions techniques.

    2. Tarification

    2.1. Assurances des personnes

    La tarification est une opration par laquelle lactuaire calcule quel taux il doit

    vendre les produits. Les tables de tarification servent aux assureurs calculer la

    prime charger aux clients

    Les principaux facteurs de tarification sont : le taux de mortalit, le taux dintrt et

    les frais dadministration.

    La table de mortalit est la reprsentation dun ensemble de donnes portant sur le

    nombre de dcs survenus parmi des groupes de personnes qui ont des

    caractristiques communes. Les principaux facteurs qui peuvent faire varier un taux

    de mortalit et donc une prime sont: lge, le sexe, le pays de rsidence,

    loccupation, la classe socio-conomique, ltat de sant, la consommation de tabac,

    les habitudes de vie (usage de drogues, alcool, etc.).

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Il existe trois niveaux dacceptation de risques: rgulier, privilgi et aggrav.

    Lorsque le risque est aggrav, si les facteurs disparaissent, lassur peut demander

    la rvision de sa surprime.

    2.2. Assurances contre les accidents ou la maladie

    Trois facteurs considrs dans le calcul de la prime : taux de morbidit, frais

    dadministration, taux dintrt.

    Frais dexploitations plus leves quen assurance vie : frquence des

    rglements, le fait que la prestation soit payable lassur.

    Principaux facteurs dassurabilit: lge, le sexe, les antcdents mdicaux,

    les antcdents familiaux, ltat de sant actuel, les habitudes de vie, le lieu

    de rsidence, la pratique de sports dangereux, les revenus gagns et non

    gagns, les activits professionnelles, les couvertures existantes.

    Diffrences avec lassurance vie :

    table de morbidit : ex: allergies, maux de dos etc.

    les rponses des futurs assurs doivent tre plus prcises

    possibilit de contestation des rclamations si maladie prexistante

    Dautres facteurs dassurabilit relvent du jugement de lassureur :

    Les revenus dterminent le montant de protection ;

    Ltat de sant dtermine sil est assurable ;

    Les activits professionnelles dterminent la prime et lventail des

    garanties disponibles, do sa grande importance.

    Section 2. Elments dune opration dassurance

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Selon la dfinition nonce plus haut, lassurance est une opration qui comporte

    quatre lments : le risque, la prime ou cotisation, la prestation et la compensation.

    a. le risque

    Le mot risque en assurance recouvre plusieurs notions :

    - il dsigne lobjet assur : tel btiment est qualifi de risque assur ;

    - il est utilis en matire de tarification : on parle de risque industriel, de risque

    de particulier, de risque automobile, etc. ;

    - il correspond lvnement assur.

    Cest cette dernire signification que nous allons retenir pour qualifier le risque dun

    vnement dommageable contre larrive duquel on cherche se prmunir.

    Par ailleurs, tous les vnements ne sont pas assurables. En effet, seuls les

    vnements revtant trois caractres pourront tre assurs :

    1er caractre : lvnement doit tre futur (le risque ne doit pas tre

    dj ralis) ;

    2e caractre : il doit y avoir incertitude. On parle dvnement

    alatoire, cest--dire qui dpend du hasard. Lincertitude ou ala, rside :

    Soit dans la survenance de lvnement : on sait pas sil y aura

    incendie ou vol ;

    Soit dans la date de survenance de lvnement : on ne sait

    pas quelle date le dcs interviendra.

    3e caractre : larrive de lvnement ne doit pas dpendre

    exclusivement de la volont de lassur.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Le risque est donc un vnement futur, incertain et ne dpendant pas exclusivement

    de la volont de lassur ; ou un vnement certain mais dont la date de survenance

    est inconnue.

    Outre ces trois caractres, il doit sagir dun risque dont lassurance nest pas

    prohibe. Les interdictions varient selon les rglementations des pays.

    b. la prime ou cotisation

    La prime est la contribution que verse lassur (souscripteur ou contactant)

    lassureur en change de la garantie qui lui est accorde. Elle est payable au dpart

    de lopration dassurance ou de lanne dassurance, do son nom de prime (deprime abord, primeur).

    Lorsque lorganisme dassurance est une socit mutuelle ou forme mutuelle dans

    laquelle lassur est en mme temps un socitaire, la prime sappelle cotisation .

    La contribution du souscripteur est gnralement dtermine forfait ; il sagit alors

    dune cotisation fixe qui ne peut, en principe, tre modifie en cours de validit du

    contrat sans le consentement du souscripteur quelques soient les rsultats de

    lassureur.

    Le calcul de la prime dun produit donn se fait en procdant aux tapes suivantes:

    Lidentification des caractristiques de la personne assurer

    Lvaluation du niveau de risque

    Le choix du produit appropri pour le client selon trois lments:

    o Volume dassurance

    o La dure du contrat

    o La priode du paiement de la prime

    La consultation des tables de tarifs

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Le calcul proprement dit de la prime:

    o du produit choisi

    o du taux, etc.

    o des avenants et garanties complmentaires

    o des frais de police

    Avant dtablir un contrat, lassureur doit:

    valuer la nature du risque assurer

    Encaisser la premire prime verse

    Si risque accept, il doit mettre et dlivrer le contrat

    c. la prestation de lassureur

    Lengagement pris par lassureur en cas de ralisation du risque consiste verser

    une prestation. Il sagit, dune manire gnrale, dune somme dargent destine :

    soit au souscripteur et assur, par exemple en assurance incendie ;

    soit un tiers, par exemple en assurance de responsabilit ;

    soit au bnficiaire, par exemple en assurance vie (en cas de dcs).

    En pratique, il convient de distinguer deux sortes de prestations :

    des indemnits qui sont dtermines aprs la survenance du

    sinistre en fonction de son importance (par exemple : incendie dun

    btiment) ;

    des prestations forfaitaires qui sont dtermines la

    souscription du contrat avant la survenance du sinistre (par exemple :

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    assurance vie). Ces prestations se traduisent par le versement dun

    capital, ou dune rente ou encore dune somme journalire.

    d. la compensation au sein de la mutualit

    Chaque souscripteur verse sa cotisation sans savoir si cest lui ou un autre qui en

    bnficiera, mais conscient du fait que cest grce ses versements et ceux des

    autres souscripteurs que lassureur pourra indemniser ceux qui auront t sinistrs.

    Lensemble des personnes assures contre un mme risque et qui cotisent

    mutuellement pour faire face ces consquences, constitue une mutualit.

    Lassurance est don lorganisation de la solidarit entre les gens assurs contre la

    survenance dun mme vnement.

    Cette solidarit est trs forte :

    si le risque saggrave (par exemple, sil y a plus daccidents

    dautomobiles, ou si chaque accident cote plus cher), lensemble de la

    mutualit devra acquitter une cotisation plus leve ;

    si le risque diminue (si par exemple, il y a moins de dcs en

    assurance vie), la cotisation de chacun diminuera ;

    si des assurs trichent en ne dclarant pas la gravit de leurs

    risques ou en exagrant limportance dun sinistre, lensemble de la mutualit

    en ptira (souffrir).

    Ainsi, lide de compensation au sein de la mutualit implique que tous les membres

    de cette mutualit soient traits sur un pied dgalit (avec quit). Cela explique la

    ncessit de prvoir des sanctions en cas de tricherie . Cela justifie galement

    lapplication de rgles strictes de souscription et de paiement des sinistres.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Section 3. Les lois fondamentales de lassurance

    Lassurance est rgie par trois lois fondamentales : la loi des grands nombres, la loi

    de la slection et la loi de la division des risques.

    A- la loi des grands nombres et les probabilits

    Les risques doivent tre connus et matriss depuis longtemps. On peut parler dune

    certaine prvisibilit du risque. Cest le cas pour lassurance incendie qui existe

    depuis plusieurs sicles. Cette connaissance va permettre dadapter la cotisation la

    sinistralit.

    Toutes les matires de lassurance, quelles portent sur les biens, la responsabilit

    ou les personnes, doivent faire lobjet dtudes statistiques.

    La ralisation du risque doit prsenter une certaine frquence pour permettre des

    observations nombreuses et affines :

    mortalit humaine

    frquence de sinistres

    gravit des accidents routiers

    climatologie gnrale et locale pour les chutes de grle avec leurs

    caractristiques cycliques.

    Cependant, la rptitivit des sinistres ne doit pas tre contraire lintrt

    conomique de lassureur. En effet, pour une entreprise dassurance, le minimum

    exig pour sa survie est un quilibre parfait entre ses recettes et ses dpenses.

    Cette connaissance doit tre galement introspective. Lassureur doit connatre les

    rsultats de sa propre clientle. Pour en avoir une parfaite information, des

    statistiques sont tablies par segments avec de nombreuses sous divisions:

    1- par catgories dassurances : incendie, automobile, transport, sant.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    2 - par formule de garantie :

    Pour lautomobile : responsabilit, vol, incendie, bris de glaces ;

    Pour lincendie : incendie, vol, dgts des eaux, responsabilit civile

    3- par rgions avec son classement par zone :

    forte densit urbaine avec une forte sinistralit

    communes rurales

    dpartements avec des pathologies lies lalcoolisme en sant

    4- par caractristiques individuelles :

    ge, sexe, situation maritale

    catgorie socioprofessionnelle

    5- par nature des biens :

    Type de construction : pavillon, appartement, immeuble de standing,

    immeuble de grande hauteur

    Nature de lactivit : avocat, chirurgien, usine, raffinerie.

    Lassurance nest donc pas un pari li exclusivement au hasard, mais une technique

    financire issue de la matrise des probabilits. Le service spcialis est capable de

    dterminer au centime prs le montant de lconomie prvisible si une franchise

    bris de glace affecte la garantie.

    En outre, pour viter des carts dans les frquences, la souscription doit reposer sur

    un grand nombre de risques. Un certain nombre dincertitudes ne sont pas

    matrisables lorsque la mutualit des risques repose sur un faible potentiel.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Pascal mathmaticien franais du 17me sicle, a tudi le hasard et a dmontr quil

    tait rgi par des lois. Au 18me sicle, Bernoulli, mathmaticien suisse, nona,

    partir des tudes prcdentes, la loi des grands nombres. Selon cette loi, plus une

    exprience est rpte, plus les rsultats de cette exprience se rapprochent de laprobabilit thorique de survenance d'un vnement.

    Ainsi, avec un d jouer 6 faces, la probabilit de sortir le 1 est de 1/6e puisque

    chaque face a autant de chances de sortir. En jouant un nombre de fois limit, 10 par

    exemple, la possibilit de sortir le 1 est de 0, 1, 2, 10 fois peut tre avec de la

    chance, soit un rsultat trs proche ou trs loign des 1/6e. Mais en jouant

    beaucoup plus, 10.000, 1.000.000 de fois, le nombre total de sorties du 1, lafrquence observe se rapproche de la probabilit thorique de 1/6e.

    Le principe qui sous-tend la thorie de lassurance est la loi des grands nombres qui,

    dans le contexte de l'assurance, se formule ainsi : mesure que le nombre

    d'expositions au risque augmente, les pertes relles approchent d'assez prs leur

    valeur escompte. La perte collective escompte est ainsi partage de faon

    proportionnelle par tous les assurs sous forme de prime. Avec l'assurance, les

    individus ou les organisations changent le risque de pertes incertaines, mais

    possible.

    Autrement dit, si on possde des tudes portant sur un trs grand nombre de cas et

    sur des priodes longues, on connat de manire suffisamment prcise, la probabilit

    de survenance dun vnement. Ainsi, en raisonnant globalement, on peut matriser

    le hasard.

    Si la probabilit c'est la chance de survenance d'un vnement, la frquence c'est

    l'observation du nombre d'vnements raliss sur le total des lments

    d'observation.

    Le calcul de la frquence s'obtient par la formule suivante :

    Frquence = nombre de cas observs o l'vnement se produit/ nombre

    total de cas observs

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Cette frquence est ncessairement comprise entre 0 (pas d'vnements raliss

    sur 100 vnements observs), et 1 (100%). En assurance, cette frquence est

    exprime le plus souvent en taux pour mille, 0,1%o par exemple.

    Les dveloppements qui prcdent ne doivent pas conduire surestimer les effets

    de la loi des grands nombres. Certes la loi des grands nombres joue un rle central

    en assurance, mais nanmoins, tout ne repose pas entirement sur elle.

    En effet, dans le cas o le risque connat une volatilit importante d'une anne une

    autre, la tarification ne peut pas se faire de manire proportionnelle la prime pure

    (cot moyen du risque par contrat x frquence) mais galement en prenant en

    compte une mesure de la dispersion (l'cart type par exemple).

    On peut, en effet, montrer que la tarification la prime pure sans intgration d'un

    coefficient de scurit li la dispersion conduirait la ruine de la socit.

    La mutualisation des risques se fait non seulement en vertu de la loi des grands

    nombres sur l'ensemble du portefeuille, mais aussi dans la dure, c'est--dire au

    cours du temps.

    La tarification en assurance ne peut pas reposer seulement sur l'accumulation des

    statistiques caractre rtrospectif que l'on extrapole dans l'avenir, mais aussi grce

    une anticipation de ce que sera le risque l'avenir. C'est notamment le cas des

    risques nouveaux pour lesquels on ne connat pas le pass. Un bon exemple en est

    l'assurance des satellites (Ariane) pour lesquels au dbut on ne disposait pas de

    statistique. La tarification rsulte alors d'un processus d'apprentissage.

    B- la loi de la slection

    1- Elimination des risques rares

    Lassurance va de pair avec la multitude. Une socit ne doit accepter les risques

    rares quavec prudence. Le rejet des particularits peut tre, toutefois, un frein

    linnovation. Le lanceur Ariane est assur depuis sa conception. Compte tenu du

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    cot de cette fuse et des satellites transports, le manque de recul par rapport la

    sinistralit aurait pu dcourager. La coopration de nombreuses compagnies

    dassurance avec le concours de la CCR (caisse centrale de rassurance) rend

    possible la garantie dun tel investissement technologique. Chaque chec pselourdement sur la rentabilit. Les risques atypiques sont rejets ; risque nouveau,

    rare, inconnu, norme ou isol.

    2 homognisation des risques

    Les risques sont classs dans des catgories troites de faon leur donner une

    grande homognit. Les risques du particulier ne sont pas mlangs avec les

    garanties accordes pour une usine. Les premiers sont des risques simples avec

    une sinistralit faible ; les seconds, des risques industriels avec des possibilits

    dinflammabilit importante, des stockages parfois considrables et des machines

    coteuses. Si cette distinction ntait pas ralise, le particulier verrait sa cotisation

    augmente en fonction de la vulnrabilit dun risque auquel il est tranger. Ce serait

    donc inquitable pour lui.

    A lintrieur du risque simple comme du risque industriel, des catgories regroupant

    des biens ou des activits semblables sont constitues :

    Pour les habitations :

    Risque de loccupant propritaire, copropritaire, locataire

    Risque propritaire non occupant, etc.

    Pour le risque automobile :

    Les deux-roues ,

    Les vhicules de tourisme,

    Les jeunes conducteurs.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Le recours des plafonnements de garantie, des franchises contribue amnager

    cette homognisation. Dans ce but, des risques sont parfois carts ou accepts

    moyennant une cotisation aggrave.

    L'assureur doit choisir des risques homognes, normaux, prsentant

    approximativement les mmes caractristiques que les risques observs pour

    l'tablissement des statistiques.

    Les risques aggravs sont, soit refuss, soit accepts moyennant une surprime.

    On sait cependant :

    en assurance de dommage : que l'assureur ne peut refuser d'assurer

    les (mauvais) risques dans certains domaines d'assurances obligatoires

    (automobile, mdical...), moyennant la fixation de la prime par un Bureau de

    Tarification ;

    en assurance de personne: que l'assureur ne peut refuser de garantir

    les salaris bnficiant d'une police d'assurance groupe obligatoire souscritepar une entreprise, pour des affections prexistantes leur adhsion.

    3 lassurance des groupes

    Il existe plusieurs techniques permettant un souscripteur de contracter une police

    d'assurance pour le compte d'un tiers, avec ou sans mandat.

    Les adhrents doivent avoir un lien de mme nature avec le souscripteur :

    un banquier contracte pour le compte de ses clients emprunteurs une

    garantie d'assurance concernant le remboursement des prts en cas de

    maladie, d'invalidit, ou de chmage ;

    les membres d'une association sportive sont assurs par l'intermdiaire

    d'une fdration...

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    Cette technique permet de rationaliser les frais administratifs offrant plusieurs

    adhrents des protections uniformes lintrieur dun mme contrat.

    4- la dispersion des risques

    La concentration de biens assurs un mme endroit, dans une mme rgion peut,

    par le fait de la propagation, de la densit dun vnement catastrophique naturel ou

    technologique, alourdir la charge financire de lassureur.

    Par exemple : une socit assure tous les immeubles dune avenue, lun deux prend

    feu et le communique aux immeubles voisins.

    Les compagnies doivent parpiller les risques de faon ne pas compromettre

    gravement lquilibre de leur trsorerie en cas de survenance de sinistres sriels

    (conscutifs) comme les inondations, les catastrophes naturelles, les explosions

    survenant dans une localisation limite.

    Cette condition peut paratre contradictoire avec la recherche en effet de taille des

    grands groupes dassurance et les fusions rcentes. Lparpillement nest pas

    contradictoire avec leffet de taille. Celui-ci influe, selon la loi des grands nombres,

    sur la matrise du risque ainsi que sur l'importance des frais de gestion.

    En pratique, cette rgle est parfois difficile respecter. Nous verrons que les

    techniques de la rassurance et de la coassurance permettent de limiter les

    ventuels cumuls.

    C la loi de la division des risques

    Il ne suffit pas de slectionner et de disperser les risques, il faut encore viter

    daccepter un trop gros risque dont le cot, en cas de sinistre, ne pourrait tre

    compens par les primes. Il ne faut pas quun seul sinistre puisse menacer la

    mutualit. Dans ce cas, lassureur recourt aux techniques de division des risques

    savoir la coassurance et la rassurance.

    1 la coassurance

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    La coassurance est "l'opration par laquelle plusieurs socits d'assurance

    garantissent au moyen d'un seul contrat un mme risque ou un mme ensemble de

    risques".

    Elle est trs souvent utilise dans la pratique des assurances, et notamment pour

    garantir les risques d'une certaine importance, tels qu'industriels.

    Elle permet de rpartir la charge de risques de moyenne ou de grande importance

    sur plusieurs assureurs, chacun d'eux percevant une part de la prime proportionnelle

    son engagement.

    Elle permet ainsi un assureur de couvrir partiellement un risque qu'elle n'aurait

    jamais accept d'assumer seul.

    En pratique, la coassurance est ralise par le biais d'un contrat d'assurance unique,

    appel communment "police collective quittance unique", sur lequel s'engage

    partiellement chaque co-assureur.

    Chacun donne l'un d'eux, dnomml'apriteur, le mandat d'valuer le risque, desouscrire le contrat pour son compte, de percevoir les primes, de rgler les sinistres,

    voire de le reprsenter en justice.

    Cet apriteur, choisi par le courtier du souscripteur, a le devoir de vrifier le risque et

    de procder sa tarification pour le compte des co-assureurs, en procdant une

    valuation soigneuse du sinistre maximum possible (SMP).

    Il peut engager sa responsabilit l'gard de ses mandants, s'il commet une faute

    dans sa gestion.

    Toutefois, le souscripteur ne souscrit pas pour le compte des co-assureurs qui

    s'engagent seuls sur leur part, au vu des lments d'apprciation du risque qu'il leur

    fournis, et matrialisent leur accord sur un imprim spcial.

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    En principe, il n'y a pas de solidarit entre les co-assureurs, comme il l'est rappel

    dans l'exemplaire de la Police remise au souscripteur.

    Toutefois, l'apriteur a l'obligation de rgler la totalit du sinistre pour le compte de la

    coassurance, compte tenu de son mandat gnral de reprsentation, notamment

    dans le cadre d'une police collective prime et quittance unique.

    Mais, dans certains cas, la coassurance peut tre solidaire, chacun des co-assureurs

    pouvant tre alors tenu pour l'intgralit du sinistre l'gard du bnficiaire.

    2 la rassurance

    Malgr les prcautions prises par les assureurs (homognit, dispersion, division

    des risques) et lexploitation scientifique des statistiques pour le calcul des primes, la

    mutualit des assurs peut tre menace.

    Tout dabord, comme nous lavons signal, les lois fondamentales de lassurance ne

    sont pas toujours faciles respecter. En particulier, la rgle de dispersion est parfois

    carte et cela conduit des cumuls de risques.

    En second lieu, les statistiques, la base de lassurance, concernent le pass. La

    ralit des sinistres peut en diffrer. Il peut y avoir ce que les assureurs appellent

    des sries noires, cest--dire des sinistres rptitifs ou dont lampleur (le cot) est

    exceptionnelle).

    Ces deux aspects justifient pleinement la mise en uvre dune scurit

    supplmentaire, la rassurance, qui est une autre forme de rpartition des risques.

    D'origine trs ancienne, puisqu'on la retrouve en 1370 dans un contrat d'assurances

    de marchandises entre Gnes et les Pays-Bas, la rassurance est le pivot de

    l'assurance moderne, dans la mesure o elle permet un assureur de se faire lui-

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    mme "rassurer" pour tout ou partie des risques qu'il prend en charge. Sans

    rassurance, il ne peut y avoir couverture des grands risques.

    La rassurance est un contrat par lequel un assureur, dnomm cdant, se rassure

    pour tout ou certains des risques qu'il a pris en charge auprs d'un assureur

    spcialis, appel rassureur ou cessionnaire.

    La rassurance sert rpartir les risques afin dviter quil soit catastrophique. On y

    recourt donc, pour rduire la possibilit de risque catastrophique, augmenter la

    capacit dmission daffaires, maintenir la rentabilit et avoir accs lexpertise du

    rassureur.

    Elle diffre de la coassurance, dans la mesure o l'assur n'a aucun lien de droit

    avec le rassureur qu'il ne connat pas. Lassureur direct (le cdant) est seul

    responsable vis--vis des assurs.

    Mais, la rassurance rsulte, le plus souvent d'un partage d'affaire (ensemble de

    contrats) entre la cdante et le rassureur, concrtis par la conclusion d'un trait de

    rassurance qui dtermine notamment :

    les contrats qui entrent dans le cadre de la rassurance ;

    la prime due au rassureur ;

    la date deffet et la dure des engagements.

    En ralit, on distingue deux grandes formes de conventions en matire de

    rassurance :

    les traits qui organisent ce quil est convenu dappeler la rassurance

    obligatoire ;

    Les contrats tudis et accepts cas par cas, risque par risque, et qui

    correspondent la rassurance facultative.

    Il existe, de mme, deux grandes catgories de rassurance :

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    ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE

    la rassurance proportionnelle ;

    la rassurance non proportionnelle.

    a. la rassurance proportionnelle :

    La rassurance proportionnelle est dtermine en fonction des capitaux assurs sur

    chaque contrat relevant du champ dapplication du trait. Cette rassurance est donc

    dtermine la souscription des contrats, avant tout sinistre. Elle est toujours

    proportionnelle aux capitaux garantis (rassurance de sommes ou de capitaux).

    En effet, pour chaque contrat, le rassureur prendra en charge un certain

    pourcentage du risque, recevra le mme pourcentage de prime et paiera la mme

    proportion des sinistres.

    En pratique, il existe deux formes de rassurance proportionnelle :

    la rassurance dite en quote-part ou en participation pure, dans

    laquelle le rassureur garantit le mme pourcentage sur tous les risques;

    la rassurance dite en excdent de plein, dans laquelle le rassureur

    intervient lorsque la garantie de chaque contrat dpasse une certaine

    somme ; par exemple rassurance au del de 100.000 DH.

    La rassurance proportionnelle est trs utilise pour les assurances incendie,

    individuelle-accidents ou les assurances vie.

    b. la rassurance non proportionnelle

    La rassurance non proportionnelle est dtermine en fonction du montant des

    sinistres concernant les contrats relevant du champ dapplication du trait

    (rassurance de sinistres).

    Elle nest pas proportionnelle aux garanties. Cette rassurance ne peut tre

    calcule quaprs la survenance des sinistres.

    En pratique, il existe deux formes de rassurance non proportionnelle :

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    la rassurance dite en excdent de sinistre (excess loss) dans

    laquelle le rassureur intervient pour les sinistres dpassant un certain

    montant ; par exemple trait pour les sinistres suprieurs 200.000 DH ;

    la rassurance dite en excdent de pertes (stop loss) dans laquelle le

    rassureur intervient lorsque lensemble des sinistres dune anne dpasse

    un certain pourcentage des primes encaisses (selon le rapport sinistres

    primes soit S/P).

    La rassurance non proportionnelle est caractristique dans les assurances de

    responsabilit.

    3- la rtrocession

    Les rassureurs prouvent eux-mmes la ncessit de protger leurs engagements.

    Souvent, ils procdent une rtrocession. Celle-ci est lopration par laquelle le

    rassureur cde, son tour, une partie des risques quil a assurs un

    rtrocessionnaire qui peut tre une socit de rassurance ou une socit

    dassurance.

    4 les pools

    Il existe galement des pools de coassurance ou de rassurance, permettant

    d'augmenter les capacits de prise en charge de sinistres particulirement

    importants : nuclaire, pollution (Assurpol), aviation, bris de machine, cinma,transfusion sanguine, manifestations sportives, etc...

    Ils permettent de couvrir des risques qui ne seraient normalement pas pris en charge

    par des rassureurs. Mais l'assur ne connat que l'assureur auprs duquel il a

    souscrit sa Police.

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    CHAPITRE III: DISPOSITIF PRUDENTIEL

    Introduction

    Lorsquune entreprise souhaite commercialiser un nouveau produit ou service, ellefixe son prix de vente en regard son prix de revient. La seule inconnue reste alors

    le chiffre daffaires, savoir le nombre de biens ou services qui vont tre vendus.

    Lassurance est le seul secteur conomique dans lequel ce processus est invers.

    La socit dassurance fixe a priori sa prime (prix de vente) et vend ses contrats. Elle

    connat donc son chiffre daffaire avant de constater a posteriori les montants de

    sinistres et frais affrents (prix de revient). Les primes vont donc tre fixes en

    fonction destimations statistiques des montants futurs de sinistres.

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    Afin d'tre en mesure de tenir leurs engagements envers les assurs et garantir leur

    intrt, les socits d'assurance sont soumises tout un ensemble de normes

    prudentielles et comptables. Elles doivent constituer des rserves (provisions

    techniques) partir de tout ou partie des primes. Ces provisions lui permettront dergler les sinistres et constituent donc une dette envers les assurs.

    Lassureur pourrait tre tent de diminuer le montant de ces rserves de manire

    dgager du rsultat, en attendant de rgler effectivement les sinistres. Une telle

    politique mettrait en pril la continuit de la socit et au travers delle les intrts

    des assurs.

    En consquence, dans lintrt des assurs, la capacit des socits dassurance

    faire face leurs engagements doit tre contrle.

    Le systme prudentiel marocain repose sur deux principaux piliers, savoir les

    provisions techniques suffisantes (au passif du bilan car reprsentant les sinistres

    payer ou les capitaux dus aux assurs et aux bnficiaires des contrats), et des

    fonds propres (qui constituent la marge de solvabilit) gaux ou suprieurs des

    minima rglementaires.

    I- Les provisions techniques

    Elles apparaissent au passif du bilan de lassureur. Leur montant est dtermin de

    manire ce que la socit soit en mesure de rgler les sinistres

    Pour la constitution, lvaluation, la reprsentation et le dpt des provisions

    techniques, les entreprises dassurances et de rassurance doivent regrouper les

    oprations dassurances selon la distinction suivante :

    1. affaires directes non-vie : pour les oprations d'assurances contre les risques

    d'accidents corporels, maladie maternit et oprations d'assurances des corps

    des vhicules terrestres;

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    2. affaires directes accidents du travail et maladies professionnelles : pour les

    oprations d'assurances contre les risques rsultant d'accidents ou de maladies

    survenus par le fait ou l'occasion du travail ;

    3. affaires directes vie et capitalisation : pour les oprations d'assurances vie et

    dcs, nuptialit-natalit, oprations ayant pour objet l'acquisition d'immeubles au

    moyen de la constitution de rentes viagres et les oprations faisant appel

    l'pargne dans le but de runir les sommes verses par les assurs en vue de la

    capitalisation en commun, en les faisant participer aux bnfices des socits

    gres ou administres directement ou indirectement par l'entreprise

    d'assurances et de rassurance ;

    4. affaires directes vie et capitalisation lies des fonds d'investissement ;

    5. affaires acceptes non-vie : pour les oprations de rassurance accepte qui

    se rapportent au groupe d'activits non-vie ;

    6. affaires acceptes vie : pour les oprations de rassurance accepte qui se

    rapportent au groupe d'activits vie.

    1) Vie et dcs : toute opration d'assurances comportant des engagements dont

    l'excution dpend de la dure de la vie humaine ;

    2) Nuptialit-natalit : toute opration ayant pour objet le versement d'un capital

    en cas de mariage ou de naissance d'enfants ;

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    3) Capi