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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE I: FONDEMENTS THORIQUES DE LCONOMIE DASSURANCEo Thorie du risque et de lincertitude
o Thorie des choix financiers
o Thorie du capital humain
CHAPITRE II: RGLES TECHNIQUES
o Loi des grands nombres
o Loi de la slection
o Loi de la division des risques
CHAPITRE III: DISPOSITIF PRUDENTIEL
o Marges de solvabilit
o Contrle de placements
o Provisions techniques
CHAPITRE IV: TYPOLOGIE DASSURANCES
o Assurances gres en rpartition et assurances gres en capitalisation
o Assurances de dommages et assurances des personnes
o Branches des assurances au Maroc
CHAPITRE V: DEMANDE DASSURANCE
o Proposition
o Acceptation
o Accord de lassureur
o Contrat dassurance
CHAPITRE VI: ASSURANCE COOPRATIVE
o
D
finitions
o Gense et volution
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
o Diffrence entre assurance cooprative et assurance commerciale
o Principes de lassurance cooprative
o Caractristiques de lassurance cooprative
INTRODUCTION
I- Dfinitions
1. Dfinition technique
L'assurance est l'opration par laquelle un assureur organise en mutualit une
multitude d'assurs exposs la ralisation de risques dtermins, et indemnise
ceux d'entre eux qui subissent un sinistre grce la masse commune des primes
collectes.
2. Dfinition juridique
L'assurance est le contrat par lequel une partie, dnomme le souscripteur se fait
promettre par une autre partie, dnomme l'assureur, une prestation en cas de
ralisation d'un risque, moyennant le paiement d'un prix appel prime ou cotisation.
3. Dfinition conomique
Il s'agit d'un produit commercialis par les entreprises d'assurance, sous la forme
d'un package de garanties, souvent prendre ou laisser.
C'est pourquoi, on parle souvent de contrats d'adhsion, notamment l'gard des
particuliers.
L'assurance est un moyen de couvrir les consquences financires des risques qui
ne peuvent tre limins par les mesures de prvention. Elle satisfait donc un besoin
de scurit.
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Comme les autres mesures de prvention, l'assurance a un cot proportionnel au
montant des garanties prvues et qui se trouve donc ncessairement inclus dans
celui des produits ou prestations vendues ou fournies par l'assur.
C'est pourquoi, l'entreprise doit essayer d'adapter au plus juste le montant de ses
primes par rapport aux risques encourus.
Ainsi, le chef d'entreprise choisira selon son budget:
Soit une garantie partielle :
o Plafond de garantie en matire de responsabilit civile
o Franchises systmatiques
o Sous-assurance en matire de dommages aux biens
Soit une garantie totale, c'est dire quivalente au montant maximum du
dommage prvisible en assurance de chose, ou illimite dans son montant
(notamment en matire de Responsabilit Civile pour les dommages corporels
causs aux tiers).
II- historique
1- Ds l'Antiquit
De premires mthodes de transfert de risques sont signales chez les Babyloniens,
ds le IIe millnaire (18e sicle) avant Jsus-Christ. Le systme dvelopp est repris
dans le code d'Hammourabi. Si un marchand effectue un emprunt pour effectuer un
transport, il paye une somme supplmentaire au prteur. Le prt n'a pas tre
rembours si la marchandise se fait voler.
Mille ans plus tard, les Grecs inventent la mutualisation. Les marchands dont les
biens arrivent destination remboursent ceux dont les biens ont t dtruits lors
d'une tempte.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Babylonien_(habitant_de_Babylone)http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_d'Hammourabihttp://fr.wikipedia.org/wiki/Babylonien_(habitant_de_Babylone)http://fr.wikipedia.org/wiki/IIe_mill%C3%A9naire_av._J.-C.http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_d'Hammourabi7/30/2019 Cours Assurance 1
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Les Grecs et les Romains introduisent l'assurance sant et l'assurance vie. Les
guildes (corporations) du Moyen ge remplissent un rle similaire, en participant aux
frais d'obsques de leurs membres dcds.
Mais, ces formes d'assistance mutuelle ne sont pas vritablement l'origine de
l'assurance.
2- Les bases modernes: origine de lassurance
Le prt la grosse aventure: origine de l'assurance maritime
Pour le commerce maritime, les marchands avaient besoin de beaucoup d'argent. Ils
s'adressaient des banquiers qui leur prtaient les capitaux ncessaires. Si le
bateau faisait naufrage, le marchand ne remboursait rien au banquier. En revanche,
en cas de russite de l'expdition, le prteur tait non seulement rembours, mais
touchait en plus une participation trs leve en compensation du risque encouru.
L'intrt pouvait atteindre 40 voire 50%.
Pour permettre au banquier d'tre certain du remboursement de son prt, un
nouveau systme fut mis en place et a donn naissance l'assurance maritime: des
banquiers ou des groupements de commerants acceptrent de garantir, en cas de
perte, la valeur du navire et de sa cargaison, moyennant le paiement d'une somme
fixe au pralable.
La premire socit d'assurance maritime apparat Gnes (Italie) en 1424.
la fin du 17e
sicle, l'importance croissante de Londres en tant que centre decommerce tire la demande pour des assurances maritimes. Edward Lloyd ouvre une
taverne (palace, auberge) qui devient un repre pour les marins et les affrteurs et
par la suite une source d'information sur le monde maritime. Il devient un lieu de
rencontre pour les personnes cherchant assurer leurs bateaux, et ceux proposant
une couverture. Aujourd'hui encore, le Lloyd's de Londres reste le haut lieu de
l'assurance maritime.
http://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8clehttp://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIe_si%C3%A8cle7/30/2019 Cours Assurance 1
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L'assurance maritime des navires et des cargaisons s'accompagne de l'assurance
des ngociants en cas de capture, pour payer leur ranon, et de l'assurance des
esclaves en tant que cargaison.
Mais, l'assurance vie n'apparat qu' la fin du 17e sicle, grce des travaux
mathmatiques. La premire socit d'assurance vie est cre en Angleterre en
1762.
L'incendie de Londres: origine de l'assurance terrestre
Au sens moderne, l'assurance remonte au grand feu de Londres de 1666, qui
dtruisit 1300 btiments et 90 glises dans 400 rues rparties sur 75 hectares.
Frapp par ce dsastre, le gouvernement anglais favorisa la cration des
compagnies dassurance contre lincendie; ceci dboucha en 1684 sur la cration de
la premire compagnie dassurance incendie (Friendly Society Fire Office).
Dans les colonies d'Amrique, les trois branches d'assurance (transports, incendie et
vie-dcs) apparaissent au dbut du 18e sicle. Aux tats-Unis, la premire
compagnie est cre en 1732.
Cependant, la prdominance agricole et la faiblesse du peuplement limitaient la
diffusion des contrats. Le dveloppement des compagnies d'assurance ne s'est
tendu en Occident qu'avec les progrs de la rvolution industrielle dans les pays
encore peu nombreux o s'instauraient un Etat de droit et un environnement
favorable la libert d'entreprise. C'est pourquoi, il faut attendre la 2 e rvolution
industrielle pour que l'activit d'assurance s'intgre aux structures institutionnelles du
capitalisme.
La technique de couverture des risques par l'assurance impliquait la construction de
nouveaux outils de calcul. Mais, surtout l'assurabilit d'un risque est dpendante de
la qualit des informations statistiques. Or, les bases du calcul de probabilit,
d'origine principalement franaise, remontent la fin du 17e sicle et au 18e sicle
(Pascal, Bernoulli, Fermat) de mme que les outils mathmatiques et statistiques
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(Condorcet, Gauss, Lagrange, Laplace). Le raisonnement actuariel de Pascal et
Fermat (1650) et les premires estimations de population de langlais John Graunt
(1662) ont influenc les prcurseurs de larithmtique politique (William Petty [1690]
et Gregory King [1696]). Un sicle plus tard, une nouvelle gnration darithmticienspolitiques est apparue (Condorcet, Expilly, Lavoisier et Messance en France). Ils
utiliseront des mthodes plus rigoureuses de dnombrement de la population et
destimation des tendances de la mortalit. Elles sesquissent alors les tables de
mortalit. Les techniques actuarielles se forgeaient galement autour dune forme de
lacement recherche ds le 17e sicle : la rente viagre.
Les mesures des risques et la tarification des assureurs reposaient encore sur desmthodes intuitives. La dmarche mathmatique et statistique a pntr lentement
les professions dassurance.
III- Principes fondamentaux de la thorie du risque et opration dassurance
1. Le risque et sa couverture
Il sagit dun vnement incertain qui ne dpend pas exclusivement de la volont desparties et la survenance duquel est subordonne lobligation de lassureur
dexcuter la prestation convenue. vnement incertain = vnement alatoire du
calcul des probabilits.
Le risque est un vnement le plus souvent redout (lincendie, les frais dun procs,
la mort), mais aussi heureux (le mariage, la survie, la naissance). Lincertitude porte
soit sur la ralisation de lvnement envisag (lincendie ou un accident), soit sur lemoment o se ralisera un vnement qui se produira invitablement (le dcs).
Tous les risques ne sont pas assurables:
certains sont exclus en raison de leur illicit ;
dautres sont exclus pour des raisons propres la technique des assurances.
Pour quun risque soit assurable, il doit tre:
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d au hasard
clairement dfini
dune importance relle
dune probabilit calculable
non catastrophique pour lassureur
Le terme "risque" dsigne la fois la cause du risque, lobjet du risque ou encore les
consquences du sinistre.
Le risque est la raison de lassurance. Lactivit dassurance sest dveloppe donc
du fait de laversion au risque des agents conomiques (entreprises, individus). En
effet, tous les agents conomiques sont soumis des alas (incendie, accident,
dcs, maladie, faillite, chmage, ...) dont les consquences financires peuvent
menacer voire anantir leur patrimoine.
Les agents conomiques tant averses au risque ds que les montants en jeu
peuvent rduire sensiblement leur patrimoine, ils vont chercher rduire ces risques
et sen prserver (sen protger) en les transfrant, en tout ou en partie, dautres
agents.
Ces risques ont souvent des consquences conomiques susceptibles dtre
values objectivement.
Pour cela, ils vont se regrouper de manire mutualiser les risques et substituer
un montant fixe (la prime) un montant alatoire et donc risqu (le sinistre).
Lopration dassurance a pour effet donc le transfert (total ou partiel) des
consquences financires du risque subi par lassur vers une socit dassurance.
Les dpenses prises en charge par la socit peuvent correspondre :
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soit des indemnits verser des tiers, au titre de la responsabilit
(civile, professionnelle, ou autre) de lassur ;
soit la rparation des dommages subis par ce dernier (dommages
aux biens et aux personnes).
2. Mthodes de gestion des risques
La gestion de ces risques peut tre opre par :
Prcaution et auto-assurance: le risque est conserv et gr par lagent
conomique (par ex. via une diversification approprie) ;
Mutualisation des risques: limination globale des risques par
agrgation au sein dun portefeuille ;
Partage des risques: rpartition des risques importants (souvent
catastrophiques) entre un grand nombre dagents (les citoyens par
exemple).
3. Vhicules de gestion de risque
La gestion des risques peut tre vhicule par :
La famille
Les marchs financiers
Les compagnies dassurance
LEtat
IV- Perception du rle conomique de lassurance
1. Rle crucial de lassurance dans lconomie
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Lorigine de lassurance moderne illustre bien le rle quelle joue dans le
dveloppement de lconomie.
Les premiers dispositifs assimilables des contrats dassurance (14me sicle) taient
souscrits par des marchands qui devaient disposer de sommes considrables pour
armer des navires. Ils empruntaient le capital ncessaire des banquiers avec les
conditions de remboursement suivantes :
En cas de naufrage et de perte de la cargaison, il ny aura pas de
remboursement ;
En cas de succs de lexpdition, le remboursement du capital et dunintrt pouvant atteindre jusqu 30 % du capital.
Sans ce systme dassurance, gageons que peu de marchands auraient risqu leur
fortune personnelle sur un coup du sort, savoir la russite dune expdition
maritime.
Lassurance permet ainsi lconomie de se dvelopper en permettant le transfert
dun risque qui ne serait pas supportable par un unique individu ou socit vers une
socit plus mme de les supporter du fait de la mutualisation des risques.
En consquence, le mcanisme dassurance facilite les initiatives conomiques. Son
efficience est garantie par le contrle prudentiel des socits dassurance.
Dans les conomies de march, les compagnies dassurance jouent de plus un rle
dinvestisseur institutionnel.
Du fait de linversion du cycle de production, lassureur a la possibilit (le temps) de
placer sur les marchs financiers les primes perues avant de payer les sinistres.
Les sommes en jeu sont considrables et permettent aux entreprises cotes ou
faisant appel public lpargne de se dvelopper grce cet apport massif de
capitaux.
La prennit des socits dassurance profite donc au dveloppement conomique.
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2. incidences micro conomiques
Lincidence budgtaire de lassurance pour les mnages est trs ingale au sein des
pays. Tout dpend de la pntration des assurances, de leur prix et de la proportion
reprsente par des contrats individuels effectivement pays par les assurs.
Pour les entreprises, la charge du budget dassurance reflte les prfrences de
scurit et denvironnement et la propension des victimes et de leurs avocats
dclencher des procs. Ce surcot risque dalourdir considrablement le prix de
revient et de contribuer la perte de comptitivit des exportations.
3. incidences macro conomiques
Lincidence des dpenses dassurances sur le produit national brut est mesure par
la part que reprsente lassurance dans le revenu national.
Dans les pays de lOCDE, les dpenses dassurance de personnes (accidents,
maladie, dcs, invalidit et prvoyance en cas de survie) occupent une place
considrable. Cependant, des effets de substitution peuvent tre constats quand la
protection sociale prend en charge lessentiel des dpenses de sant et de vieillesse.
Les assurances obligatoires organises par la protection sociale gagnent de place
contre les assurances complmentaires de personnes.
Ainsi, on peut distinguer deux notions : lconomie de lassurance et lconomie de la
sant.
Economie de lassurance : attire par la logique de lconomie prive et de laprvoyance familiale.
Economie de la sant : attire par la logique de lconomie publique et de la
protection sociale.
V- limites du r
le
conomique de lassurance
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La non transparence statistique : Les informations statistiques
disponibles en assurance sont tardives (dcalage temporel) et discordantes
(difficiles harmoniser en raison de la diversit des leurs sources : DAPS,
profession) ;
La non transparence conomique :
o Comptabilit nationale ;
o Lanalyse conomique se heurte des difficults dapplication dues en
partie la carence des informations chiffres (apprciation de loffre
partir du nombre des contrats alors que la plupart des mnages sont
pourvus de nombreux contrats et que des contrats collectifs dentreprise
peuvent concerner des centaines de milliers de personnes ;
o Prix de vente ; facteur dajustement entre loffre et la demande,
comment comparer les degrs de concurrence, alors que les contrats
proposs sont trs divers et ne permettent pas de confronter ltendue des
garanties offertes aux primes demandes ?
o Prix de revient (lment de comptition) non affich ce qui pousse
certaines socits et branches dassurance perdurer avec des rapports
sinistres primes catastrophiques et des cots de distribution trop levs,
sans vritable localisation des sources des surcots ;
o Mobilisation de lpargne longue par les assureurs et contraintes
rgissant son placement. La dspcialisation des professions financires
et le rseau dinterdpendance entre banquiers, assureurs et gestionnaires
de ces placements les rendent vulnrables aux risques systmiques :
risque actuariel et risque financier.
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CHAPITRE I: FONDEMENTS THORIQUES DE LCONOMIE DASSURANCE
En fait, lintroduction de lincertitude dans les thories de lquilibre gnral et de
loptimum remonte au dbut des annes cinquante. Ce nest que dix ans plus tard
que lon a commenctudier srieusement les choix dassurance comme activit
conomique pour se protger contre certains vnements alatoires (Mossin 1968,
traduction franaise par Dionne 1980).
Cest donc dans les annes soixante que la thorie du risque connatra son vritable
essor, avec notamment la modlisation des dcisions individuelles en matire de
portefeuille et dassurance. Ces premiers modles de choix en situation dincertitude
concernaient exclusivement des risques financiers.
Ce nest que plus tard que les problmes lis la gestion des risques non financiers
(avec notamment les risques de sant, de mort ou les risques environnementaux)
ont t analyss par les conomistes.
La thorie conomique des assurances est attire par trois ples dintrt :
1. la thorie du risque et de lincertitude ayant pour objet didentifier les
conditions permettant de parvenir lquilibre des marchs et de concilier les
principes defficacit et dquit ;
2. la thorie des choix de portefeuille et des marchs efficients apprcie
lapport de la dmarche actuarielle pour optimiser la gestion des actifs
financiers ;
3. la thorie du capital humain et du cycle de vie trouve de nombreuses
applications en conomie de lassurance, soit pour valuer les pertes
conomiques et sociales associes aux accidents et aux dommages
corporels, soit pour expliquer les comportements patrimoniaux au cours du
cycle des ges et les transferts des revenus ou des capitaux entre les
gnrations.
Section 1 : Thorie du risque et de lincertitude
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Lobservation des techniques dassurance a apport lanalyse conomique de
nombreux enseignements pour adapter les mthodes de calcul et dvaluation
conomique aux situations dincertitude.
Le point de dpart de la thorie du risque est lvaluation dune situation risque (par
exemple une loterie) par un dcideur. Les travaux de Blaise Pascal et Pierre de
Fermat au 17me sicle associaient une situation risque son esprance
mathmatique, en additionnant chacune des consquences possibles dun
vnement alatoire pondr par la probabilit quelle se matrialise. Ainsi, dans
leurs prises de dcision, les individus taient censs ne tenir compte que de la
moyenne des consquences dun vnement alatoire et prfrer systmatiquementceux donnant une esprance de gain suprieure.
Cependant, ce critre desprance de rsultat ne met pas en vidence le fait quun
individu, indpendamment de la moyenne dun vnement alatoire, peut ne pas
aimer le risque qui y est associ. Ce constat a donn naissance au 18me sicle la
thorie de lutilit espre (expected utility theory) dveloppe par Bernoulli.
Suivant ce principe, chaque rsultat nest plus utilis en tant que tel mais est
transform en utilit par une fonction. Cette fonction dutilit sera concave (drive
seconde de la fonction dutilit ngative) si on veut reprsenter les prfrences dun
individu manifestant de laversion pour le risque (risquophobe), linaire (drive
seconde de la fonction dutilit nulle) si on veut reprsenter celles dun individu
neutre vis--vis du risque et convexe (drive seconde de la fonction dutilit
positive) si on veut reprsenter celles dun individu aimant le risque (risquophile). On
pourra ainsi calculer lutilit attendue dun individu en sommant chaque rsultat
transform pondr par sa probabilit.
Mais, il reste deux grandes rflexions thoriques ayant port leur empreinte sur la
thorie du risque et de lincertitude, celle de Franck Knight et Kenneth Arrow.
I- Lhritage de Franck Knight (1921) : comment contenir lincertitude ?
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
Frank Knight (7novembre1885 - 15avril1972) est un conomiste principalement
connu pour la distinction entre risque et incertitude qu'il propose en 1921 dans Risk,
Uncertainty and Profit (le risque, lincertitude et le profit).
Le risque dsigne une situation o les possibilits de l'avenir sont connues et
probabilisables. Par opposition, l'incertitude dsigne une situation o l'on ignore tout
cela.
Knight distingue donc des situations risques (o la distribution de probabilit des
cas possibles n'est pas connue) des situations incertaines (o les cas possibles ne
sont mme pas connus). Une incertitude knightienne est donc une situation o non
seulement l'avenir n'est pas connu, mais il ne peut l'tre.
Donc, il existe selon lui deux types de risques :
o Le risque assurable, dont l'occurrence est probabilisable et pour lequel
on peut sassurer ;
o Le risque dentreprise ou incertitude, o l'entreprise doit faire plusieurs
choix successifs (que produire, en quelle quantit, quel prix) et o la
possibilit d'une erreur est importante. Si lentrepreneur se trompe dans un ou
plusieurs choix, il y aura perte sche. Aucune assurance ne pourra
compenser cette perte, car les erreurs viennent de la politique de lentreprise
et non pas d'alas indpendants.
Le risque de lentrepreneur est typiquement inassurable, parce que non mesurable
[] ce risque appartient sa prise de dcision, son jugement [] Le risque moral
empche un regroupement efficient des risques par un intervenant extrieur au
processus de dcision et leur consolidation par un assureur
L'incertitude de Knight dcrit un risque qui n'est pas mesurable.
La sanction des erreurs est rapide et impitoyable, il faut donc une compensation plus
forte : le profit. Il propose donc que les entrepreneurs peroivent un profit lorsqu'ils
ne font aucune erreur, et que les "bons" entrepreneurs fassent plus de profits.
http://fr.wikipedia.org/wiki/7_novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1885http://fr.wikipedia.org/wiki/15_avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1972http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1921http://fr.wikipedia.org/wiki/7_novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Novembrehttp://fr.wikipedia.org/wiki/1885http://fr.wikipedia.org/wiki/15_avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Avrilhttp://fr.wikipedia.org/wiki/1972http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/19217/30/2019 Cours Assurance 1
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L'importance de l'incertitude rside dans le fait que l'absence de profit potentiel
pourrait mener une situation sans entrepreneurs.
Cette thorie est souvent vue comme faisant la liaison entre celle de Adam Smith
(ide de risque) et celle de Keynes (notion dincertitude)
Selon Knight, la possibilit de rduire lincertitude dpend de deux ensembles de
conditions. Dune part, lincertitude est plus faible dans les groupes que dans les
situations isoles. Si le calcul dune probabilit a priori est possible, lincertitude tend
disparatre compltement quand lchantillon augmente. Dautre part, la rduction
de lincertitude dpend des diffrences de comportements face lincertitude. Il en
rsulte deux mthodes de gestion de lincertitude, lune fonde la rduction des alas
par regroupement, lautre sur la slection des individus, respectivement et la
consolidation et la spcialisation.
De toutes les institutions qui permettent de grer lincertitude par consolidation,
lassurance est la plus connue, la mesurabilit va dpendre de la possibilit
dassocier un cas isol des cas semblables et conduire une dfinition de groupes
et de classes de risque extrmement fine.
Lapplication du principe de lassurance, consistant convertir une perte ventuelle
en une charge fixe dun montant beaucoup plus faible, dpendra de la mesurabilit
de la probabilit et dune classification prcise.
La dmarche de Knight est particulirement adapte aux proccupations de gestion
des entreprises, celles des professions dassurances et des gestionnaires de risques
dans les grandes entreprises industrielles. Knight dlimite les frontires entre les
risques qui devraient tre transfrs vers lassurance et la rassurance et ceux qui
resteront assums par lentreprise. Lauteur estime que lentrepreneur pouvait
adopter une grande diversit de stratgies pour rduire les incertitudes et faire face
au risque.
La gestion globale des risques dans les grandes entreprises doit sintgrer dans une
prvision long terme et inclure la prvention des accidents autant que celle des
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
risques conomiques et financiers. La gestion des risques devient une composante
de la planification long terme de la croissance de lentreprise. Franck Knight
voquait deux faons de regrouper les risques, la croissance ou la spculation. La
croissance de la firme peut tre interne (conqute de parts de marchs) ou externeextension par fusions et acquisitions). Lauteur estimait que la croissance permet de
contenir lincertitude, en regroupant les risques par consolidation. Lautre stratgie
est celle de la spculation (rationnelle) qui correspond une tactique de
spcialisation des agents et services financiers en fonction de leur capacit
prendre des risques.
Les dveloppements actuels de la thorie conomique des assurances sont dans laligne de cette premire approche spcifique : mesure et classification des risques,
aversion pour le risque, slection adverse, risques moraux et imperfection de
linformation.
II- Lhritage de Kenneth Arrow (1953)
En 1953, le futur laurat Nobel - Kenneth Arrow 1972 a t lorigine du
renouveau de la thorie du risque et de lincertitude.
Louvrage dArrow sur la thorie de lassomption des risques a fortement influenc
les recherches thoriques en conomie de la sant et de lassurance. Trois
raisonnements apparatront essentiels:
1. La demande de scurit se fonde sur laversion naturelle des individus
pour le risque.
2. La couverture des risques par un intervenant extrieur ne permet
dassurer un quilibre concurrentiel satisfaisant entre loffre et la demande de
scurit quen prsence dune information parfaite.
3. Larbitrage entre la couverture prive par le march et la couverture
publique des risques ne peut rsulter que dune dmarche doptimisation.
1- Laversion au risque est-elle naturelle ?
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
Lhypothse initiale de la thorie du risque est que les individus ont une aversion
naturelle pour le risque et que la demande de scurit concerne autant les biens que
les personnes.
La rserve apporte par Arrow, suivant laquelle certains individus peuvent avoir une
prfrence pour le risque, voire contribuer sa ralisation (risque moral), ne se limite
pas en assurance une dviance dexception. Certaines populations sont plus que
dautres portes lacceptation du risque et la fraude, ce qui rend plus alatoire
lhypothse daversion universelle pour le risque.
2- Lasymtrie dinformation et lquilibre des marchs
Lquilibre entre loffre et la demande de scurit sur les marchs dassurances est
confront par les thoriciens no-classiques au modle dquilibre gnral qui
complte les hypothses de concurrence parfaite. Lajustement par les mcanismes
de march suppose en particulier une information parfaite, transparente et
accessible tous. Or, non seulement linformation est incomplte, partielle et
souvent fausse, mais laccs linformation est souvent asymtrique aussi bien
pour les assureurs que pour les assurs et les autorits de contrle. Tantt
lassureur est victime de slection adverse et de risques moraux, tantt, il bnficie
dinformations privilgies, slectionne les bons risques et les bons placements. Dun
autre ct, les clients de lassureur peuvent galement accder une information
privilgie ou tout ignorer sur la mauvaise gestion de leur assureur. Enfin, les
autorits de contrle ont une information galement imparfaite sur la situation relle
des intervenants.
Cette objection classique lefficience des marchs est le plus souvent propose par
les partisans dune re-rglementation de lassurance et du transfert de certaines
branches vers la couverture publique.
3- Couverture optimale des risques et rapport efficacitquit
Conformment la thorie du risque et de lincertitude, la couverture optimale des
risques ne saurait concilier au mieux les prfrences individuelles et collectives que
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
par le recours aux critres doptimisation de lanalyse Walraso-partienne ;
autrement dit la construction dchelles de prfrence et la comparaison des gains et
pertes du bien-tre correspondant lallocation de ressources la couverture des
risques. Arrow estime que les choix collectifs et sociaux peuvent tre dlimits parun nombre restreint dalternatives.
La question fondamentale est celle de la rpartition entre les risques que lassurance
prive et lassurance publique sont susceptibles de couvrir dans le meilleur rapport
entre le cot et lefficacit. Dans laprs guerre, les thoriciens ont t enclins
transfrer vers lassurance sociale, lassistance et la responsabilit publique des
risques qualifis de collectifs ou sociaux , que lopration inverse de privatisation des risques sociaux.
Le hasard moral, souvent associ la slection adverse, serait lune des raisons
expliquant le mauvais fonctionnement des solutions de march aux problmes
dassurances, ce qui conduira les gouvernements mettre en place des systmes
dassurances sociales obligatoires.
Section 2 : Les choix financiers
Lactivit de placement des intermdiaires financiers importants que sont les
compagnies dassurances les expose assumer des risques propres lincertitude
des marchs financiers. Ces risques concernent les taux dintrt et taux de change
et surtout les taux dinflation et les risques de gains ou pertes de valeur des actifs.
La thorie des marchs efficients sefforce de montrer que, mme en prsence dune
information imparfaite et asymtrique, les oprateurs peuvent suivre une stratgie de
gestion optimale en sadaptant aux tendances du march et en choisissant un
quilibre satisfaisant entre le risque et la scurit. La gestion financire optimale des
intermdiaires financiers peut-elle assurer cet ajustement tant recherch entre
pargne et investissement, besoins et capacits de financement ?
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
La premire orientation, celle de la thorie des choix de portefeuille, fonde une
interprtation micro-conomique ; la deuxime orientation, la thorie du financement,
fonde une interprtation macro-conomique des fonctions dintermdiation.
I- Choix de portefeuille et gestion financire optimale
Les coles montaristes et keynsiennes restent partages sur la rationalit des
placements. Comment concilier les motivations de liquidit, d e scurit et de
rentabilit avec lassomption dun risque de perte ou de gain et les mobiles de
spculation ? Lassureur est souvent invoqu par les thoriciens des choix de
portefeuille et les experts en stratgie boursire. La technique de couverture des
risques de lassureur repose sur le calcul de probabilit, elle consiste compenser
par la loi des grands nombres les petits et les gros risques en valuant leur
frquence et leur cot. Lassureur est tenu par des rgles prudentielles spcifiques
rpartir ses actifs de faon prserver sa solvabilit. Ses placements sont
rglements et sa marge de libert est plus faible que celle des autres
intermdiaires. La diversit des branches dassurances contraint galement les
groupes financiers dassurance adapter leurs provisions la nature et lvolutiondes risques. Les rgles de choix des placements et les arbitrages boursiers
recommands par la thorie financire sont conus pour des agents librs de ces
contraintes et les recommandations des experts risquent de ne pas tre applicables.
Arbitrages dactifs : James Tobin
La thorie du choix de portefeuille, appele galement ratio Q, nonce par James
Tobin dispose que quand la valeur marchande dun actif (valeur de march dune
entreprise) rapport son cot de remplacement (stock de capital physique) est
infrieure 1, il faut privilgier un placement financier. En revanche si ce ratio est
suprieur 1, un investissement en actifs physiques sera prfrable. Le ratio Q est
donc un arbitrage entre le choix dacquisitions dactifs physiques ou dactifs financiers
Prvisions de rentabilit de placements : Harry Markowitz et William Sharpe
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
La thorie des choix de portefeuille sera nouveau slectionne par le comit Nobel
en 1990 pour les mthodes de prvision labores par Markowitz et Sharpe :
Le modle d'valuation des actifs financiers (MEDAF) de Markowitz confronte la
composition effective des placements de loprateur et la dispersion de ses actifs
celle dun portefeuille defficience , pour laborer une mthode de prvision
de la rentabilit future des placements. Il expose donc comment des investisseurs
rationnels utilisent la diversification afin d'optimiser leur portefeuille, et quel
devrait tre le prix d'un actif tant donn son risque par rapport au risque moyen
du march ;
Cette mthode sera perfectionne par le modle diagonal de Sharpe. Ce
dernier a propos une valuation fonde sur le coefficient de risque imputable
au march et sur le taux de volatilit de lactif. Le coefficient bta est le
coefficient cl du MEDAF. C'est un rapport historique de la volatilit du prix d'un
actif (par exemple le cours de bourse d'une action) sur celle des prix du march
en gnral (par exemple un indice boursier significatif). C'est un indicateur utile
pour mettre en place une stratgie de diversification des risques.
Gestion financire des entreprises : thormes de Merton Miller
Miller (Nobel 1990) a tgalement coauteur avec Franco Modigliani (Nobel 1985)
de thormes concernant la gestion financire des entreprises. Il sagit de dterminer
les choix de financement des entreprises. Dans un premier thorme dmontre que,
dans un monde dpourvu d'impt et exonr de cot de transaction, le cot du
capital (la valeur de l'actif conomique) n'est pas affect par le choix d'une structure
de financement. Il est indpendant de la faon dont cet actif conomique est financ
entre dettes et capitaux propres. Le second thorme tablit que la valeur dune
entreprise est indpendante des dividendes distribus. Dans le premier cas, un choix
dendettement aura un effet de levier qui accrot la rentabilit des fonds propres, du
fait que les risques sont transfrs sur les actionnaires. Dans le second cas, la
distribution des dividendes peut favoriser court terme une hausse des cours, mais
elle rendra plus coteuse dans lavenir les augmentations de capital.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Portefeuille_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Volatilit%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Volatilit%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)#Cours_et_valeur_des_actionshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_boursierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=1http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Portefeuille_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d'%C3%A9valuation_des_actifs_financiershttp://fr.wikipedia.org/wiki/Volatilit%C3%A9http://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)#Cours_et_valeur_des_actionshttp://fr.wikipedia.org/wiki/Action_(finance)http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_boursierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Diversificationhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_du_risquehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Actif_%C3%A9conomique&action=edit&redlink=17/30/2019 Cours Assurance 1
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
Conclusion
Les modles de choix de slection de portefeuille sont gouverns par la rationalit
financire. Lattraction des revenus financiers et des plus-values reflte une hantise
du profit court terme mais loigne lassureur autant que le banquier de la
surveillance de lensemble de leurs risques. Deux cueils (obstacles) pourront tre
redouts, la mconnaissance des risques long terme et lmergence de risques
systmiques de solvabilit.
Dans le premier cas, on retient la rserve de nombreux assureurs devant la
multiplication des nouveaux instruments financiers. Les placements doivent
permettre une gestion sur une priode longue, garantissant un revenu suffisant
pour rpondre aux engagements pris (indemnits) quelques que soient les
volutions des marchs financiers. La fonction dune gestion en continu pour un
investisseur institutionnel cest la couverture des risques plus que larbitrage et
surtout que la spculation.
Dans le second cas, un renforcement du risque systmique peut stendre
lensemble des intermdiaires financiers, en accompagnant les rpercussions en
chane de la dfaillance des concurrents ruins. La franchise de la frontire
defficience bien que le modle dcrit bien lefficience du march et son auto-
rgulation, peut conduire la possibilit de faillite qui nest pas une condition de
lconomie de concurrence.
II- Gestion de lpargne longue, besoins de financement et partage des risques
Au-del des motivations propres aux investisseurs et des choix concernant le
financement des entreprises, lactivit financire des socits dassurances exerce
une influence importante et croissante sur les quilibres macro-conomiques, plus
particulirement lajustement entre les besoins et capacits de financement des
nations, et entre loffre dpargne et les besoins dinvestissement. La fonction
dintermdiation financire des assureurs et celle des gestionnaires de fonds de
pension seront dautant plus importants si les systmes financiers ont amorc une
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
dsintermdiation bancaire , alors que persiste un foss entre une pargne trop
liquide et des besoins dinvestissement long terme.
Lintermdiation des assureurs est opportune pour deux raisons :
A la diffrence des banques, les compagnies dassurances, notamment en
branche vie, sont en position de prteurs nets structurels et leur contribution la
formation de lpargne collective longue est forte et croissante ;
Le dcalage de terme entre une pargne trop liquide et des besoins
dinvestissement plus longs rend indispensable la cration de mcanismes de
transformation et dintermdiation. Lintermdiation par les assureurs apporte plusde garanties de solvabilit et de protection contre une transformation inflationniste
que le recours aux banques.
Effets dviction et de rpression fiscale
Les facteurs contribuant expliquer la baisse des taux dpargne portent sur :
Les taux dintrts rels levs, les dsquilibres internationaux, le
ralentissement de la croissance et le vieillissement des populations ;
Laugmentation des prlvements obligatoires (impts et cotisations sociales)
contribue la formation deffets dviction de lpargne des mnages ;
Lendettement public alimente un effet dviction financire des emprunteurs
privs. Laccroissement des besoins de financement du secteur public induit les
mmes effets pervers sur les marchs financiers, car lappel lpargne lors du
lancement demprunts publics assche les marchs financiers, de telle sorte que
les entreprises prives sont vinces par le calendrier des missions et ne
trouvent plus de contreparties pour placer des obligations prives ou procder
des augmentations du capital.
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
Effets de substitution et dviction de la couverture de risque
Leffet dviction de la prvoyance se produit galement quand les garanties offertes
par les rgimes de protection sociale et les ressources quelles mobilisent ont pour
effet de dtourner les demandeurs potentiels dassurances volontaires et
complmentaires de sengager dans une protection qui ne leur semble plus
ncessaire. La souscription de nouveaux contrats dcline et les personnes assures
renoncent leurs contrats ou en rduisent les garanties. Leffet de substitution de la
protection sociale la prvoyance volontaire est particulirement sensible pour les
contrats de prvoyance but de retraite. Si les rgimes de protection sociale et les
complments de lentreprise garantissent le maintien du revenu dactivit, lapropension pargner baisse.
Section 3 : Capital humain et cycle de vie
La thorie du capital humain et la thorie du cycle de vie ouvrent la voie une
analyse conomique du rle conomique de lassurance, qui est rarement intgre
la thorie du risque et de lincertitude. La question centrale sera dvaluer la
contribution que des garanties dassurances peuvent apporter la valorisation des
ressources humaines, par la prvention et lindemnisation. Les assurances de
personnes, en cas daccident, maladie, invalidit ou dcs, de mme que les
assurances de capitaux organisent des transferts privs tout au long de la vie
humaine. Dune part, la thorie du KH offre des raisonnements et des mthodes
dvaluation des prjudices conomiques associs aux dommages corporels et la
mort. Dautre part, les assurances contractuelles rgissent autant de relations avec
les tiers que des relations avec les proches et la famille ; elles facilitent lorganisation
des transferts entre gnrations.
I. Assurances et protection du capital humain (Gary Becker, Michel Le
Net)
Certains conomistes, dont Gary Becker (Nobel 1992) ont contribu appliquer le
raisonnement conomique et les hypothses de la thorie no-classique de
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
lquilibre gnral lexplication de comportements de la vie quotidienne, en
prsence de situations qui chappent lconomie du march et ne font pas lobjet
dvaluations montaires. Becker interprte les choix individuels ou collectifs de la
vie en socit par des comportements conomiques rationnels. Ces choix implicitesconcernent le mariage, le nombre des enfants et leur ducation, les attitudes
concernant la maladie et la vieillesse ou enfin limmigration et la criminalit ou la
toxicomanie. Ces comportements quotidiens, que les assureurs doivent apprcier en
proposant leurs garanties, obissent en partie une logique conomique et une
rationalit : celle qui incitera migrer, se marier, faire des enfants, dpenser pour
les duquer et les maintenir en bonne sant. Lenrichissement du KH (bonne sant
et bonne formation) sera lgitim par le rendement escompt de linvestissement en
ducation et en sant.
Pour valuer le prix de la vie humaine, la valeur de lducation, le cot de la maladie
ou de linvalidit, les conomistes proposent de nombreuses mthodes. Celles-ci
diffrent de celles des assureurs qui sont attachs par le droit de la responsabilit
valuer les seuls prjudices personnels donnant droit indemnit (a posteriori,
contractuels et personnaliss), alors que lconomiste apprcie galement un cot
indirect, celui des pertes conomiques et sociales collectives (ex-ante).
Il existe deux approches principales pour valuer le prix de la vie humaine :
la mthode du KH consiste valuer les pertes de production rsultant de la mort
dune victime, compte tenu du revenu perdu et de lesprance de vie perdue ;
la mthode des prfrences individuelles consiste valuer par enqute auprs
des mnages le prix que les individus sont prts payer pour proroger la mort ou
viter linvalidit.
II. Cycle de vie, pargne et transferts intergnrationnels (Andr
Babeau, Denis Kessler, Genevive Reday-Mulvey)
Certaines tudes empiriques ont soulign limportance des fluctuations
professionnelles (emploi, chmage) et des vnements familiaux (mariage, divorce,
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
viduit, successions) dans les motivations dpargne. Outre les transferts sociaux,
les aides et donations des parents leurs enfants et les transmissions successorales
influencent fortement la demande de protection et les comportements de
prvoyance. Par consquent, leffort dpargne et de prvoyance en vue de seprmunir contre les alas de la vie professionnelle doit tre replac dans un rseau
dinterdpendance familiale. Les aspects redistributifs de la solidarit entre
gnrations sont complexes, la fois intergnrationnels et intragnrationnels, ils
ne parviennent pas toujours combler les ingalits dans le temps entre les jeunes
gnrations et les retraits.
La diversit des formes de la famille dans le monde et les mutions encourageantlclatement familial ne permettent pas de retenir lhypothse dun modle
prdominant de solidarit et de prvoyance familiale. Ce modle est de toute
vidence plus enracin aujourdhui dans les socits asiatiques et les communauts
musulmanes que dans les socits occidentales.
Les hypothses de base, inspires des travaux empiriques (Etats-Unis) su-cits
impliquent que les comportements dpargne obissent galement lhypothse du
cycle de vie. Les revenus saccroissent par effet hirarchique jusquau milieu de la
vie adulte, puis dcroissent fortement au moment de la retraite. La propension
pargner tant fonction du niveau de revenu.
Les comportements de prvoyance des mnages sont en partie destins favoriser
des transferts privs (des parents leurs enfants) pour compenser les ingalits
entre gnrations. Ds lors, laide apporte par les parents et les donations en
avance dhritage absorbent une partie de lpargne potentielle, ce qui contribue
expliquer la redistribution partielle des patrimoines familiaux.
Les comportements de consommation et dpargne et les dterminants de la
demande dassurance de personnes sont influencs par la prsence ou labsence de
ces transferts privs. Laide familiale favorise la dcohabitation des jeunes mnages,
puis laccession limmobilier par lemprunt ou lachat. Donc, lassurabilit des
jeunes mnages encore peu solvables est favorise par ces transferts familiaux, leur
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
permettant daccder la proprit ou la location de leur logement ou dinstaller
leur entreprise ou commerce.
Aujourdhui, la solidarit sociale transfre des actifs vers les retraits et la solidarit
familiale des personnes ges et adultes vers les jeunes adultes.
Les principaux systmes de retraite occidentaux montrent que les ressources
mobilises pour la couverture du risque de vieillesse reposent sur quatre piliers
ingaux :
1) le premier pilier le plus important par les masses financires est la mise en place
de systmes de couverture sociale universelle grs en rpartition. Ces rgimesde base, garantis par les mcanismes de protection sociale, doivent prendre en
charge des prestations non contributives pour couvrir ceux qui nont jamais cotis
ou dont lactivit est reste prcaire, avec de longues priodes de chmage ou
dinactivit ;
2) le deuxime pilier est form par les retraites complmentaires et sur
complmentaires organiss par lemployeur pour les personnels cadres et noncadres salaris et pour les travailleurs indpendants. Ces rgimes sont grs en
rpartition ou en capitalisation ;
3) le troisime pilier est form par lpargne volontaire et la constitution dun capital
gr personnellement ou confi un intermdiaire ;
4) le quatrime pilier est la possibilit de complter les sources de revenu du
troisime ge par un travail temps partiel au-del de la retraite.
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
CHAPITRE II: RGLES TECHNIQUES
Selon Joseph Hmard: lassurance est une opration par laquelle une partie,
lassur, se fait promettre, moyennant une rmunration (prime), pour lui ou pour un
tiers, en cas de ralisation dun risque, une prestation, par une autre partie,
lassureur qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformment aux lois de la statistique.
Lassurance est une opration organise, comportant des lments et des rgles
techniques. Quatre lments apparaissent dans la dfinition prcite : le risque, la
prime, la prestation de lassureur et la compensation.
Section 1. Mcanismes de base: tarification et inversion du cycle de production
1. Inversion du cycle de production
Lassurance consiste tarifer un service aujourdhui (encaissement dune prime) qui
aura demain un cot alatoire (indemnisation dun sinistre): cest linversion du cycle
de production.
Contrairement aux autres branches dactivits, lassureur peroit ncessairement sa
rmunration (cotisation) avant deffectuer son hypothtique prestation, en cas de
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
sinistre. Habituellement, hors assurance, lentreprise livre le produit ou assume la
prestation avant que le prix lui en soit acquitt.
Linversion du cycle de production engendre des avantages de trsorerie mais, elle
perturbe la ncessit dtre rentable pour une compagnie dassurance.
au cours de lexercice, le cash provient dune tarification dun
risque futur (frquence et cot moyen sont inconnus) tandis que les
charges sont lies des engagements pris dans le pass sur des
risques dsormais actuels ;
le simple dcalage entre tarification et indemnisation autour dunmme risque rend lactivit dassurance dlicate ;
les fonds reus par les assureurs doivent tre placs en
sret sous la forme de provisions techniques.
2. Tarification
2.1. Assurances des personnes
La tarification est une opration par laquelle lactuaire calcule quel taux il doit
vendre les produits. Les tables de tarification servent aux assureurs calculer la
prime charger aux clients
Les principaux facteurs de tarification sont : le taux de mortalit, le taux dintrt et
les frais dadministration.
La table de mortalit est la reprsentation dun ensemble de donnes portant sur le
nombre de dcs survenus parmi des groupes de personnes qui ont des
caractristiques communes. Les principaux facteurs qui peuvent faire varier un taux
de mortalit et donc une prime sont: lge, le sexe, le pays de rsidence,
loccupation, la classe socio-conomique, ltat de sant, la consommation de tabac,
les habitudes de vie (usage de drogues, alcool, etc.).
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Il existe trois niveaux dacceptation de risques: rgulier, privilgi et aggrav.
Lorsque le risque est aggrav, si les facteurs disparaissent, lassur peut demander
la rvision de sa surprime.
2.2. Assurances contre les accidents ou la maladie
Trois facteurs considrs dans le calcul de la prime : taux de morbidit, frais
dadministration, taux dintrt.
Frais dexploitations plus leves quen assurance vie : frquence des
rglements, le fait que la prestation soit payable lassur.
Principaux facteurs dassurabilit: lge, le sexe, les antcdents mdicaux,
les antcdents familiaux, ltat de sant actuel, les habitudes de vie, le lieu
de rsidence, la pratique de sports dangereux, les revenus gagns et non
gagns, les activits professionnelles, les couvertures existantes.
Diffrences avec lassurance vie :
table de morbidit : ex: allergies, maux de dos etc.
les rponses des futurs assurs doivent tre plus prcises
possibilit de contestation des rclamations si maladie prexistante
Dautres facteurs dassurabilit relvent du jugement de lassureur :
Les revenus dterminent le montant de protection ;
Ltat de sant dtermine sil est assurable ;
Les activits professionnelles dterminent la prime et lventail des
garanties disponibles, do sa grande importance.
Section 2. Elments dune opration dassurance
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
Selon la dfinition nonce plus haut, lassurance est une opration qui comporte
quatre lments : le risque, la prime ou cotisation, la prestation et la compensation.
a. le risque
Le mot risque en assurance recouvre plusieurs notions :
- il dsigne lobjet assur : tel btiment est qualifi de risque assur ;
- il est utilis en matire de tarification : on parle de risque industriel, de risque
de particulier, de risque automobile, etc. ;
- il correspond lvnement assur.
Cest cette dernire signification que nous allons retenir pour qualifier le risque dun
vnement dommageable contre larrive duquel on cherche se prmunir.
Par ailleurs, tous les vnements ne sont pas assurables. En effet, seuls les
vnements revtant trois caractres pourront tre assurs :
1er caractre : lvnement doit tre futur (le risque ne doit pas tre
dj ralis) ;
2e caractre : il doit y avoir incertitude. On parle dvnement
alatoire, cest--dire qui dpend du hasard. Lincertitude ou ala, rside :
Soit dans la survenance de lvnement : on sait pas sil y aura
incendie ou vol ;
Soit dans la date de survenance de lvnement : on ne sait
pas quelle date le dcs interviendra.
3e caractre : larrive de lvnement ne doit pas dpendre
exclusivement de la volont de lassur.
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
Le risque est donc un vnement futur, incertain et ne dpendant pas exclusivement
de la volont de lassur ; ou un vnement certain mais dont la date de survenance
est inconnue.
Outre ces trois caractres, il doit sagir dun risque dont lassurance nest pas
prohibe. Les interdictions varient selon les rglementations des pays.
b. la prime ou cotisation
La prime est la contribution que verse lassur (souscripteur ou contactant)
lassureur en change de la garantie qui lui est accorde. Elle est payable au dpart
de lopration dassurance ou de lanne dassurance, do son nom de prime (deprime abord, primeur).
Lorsque lorganisme dassurance est une socit mutuelle ou forme mutuelle dans
laquelle lassur est en mme temps un socitaire, la prime sappelle cotisation .
La contribution du souscripteur est gnralement dtermine forfait ; il sagit alors
dune cotisation fixe qui ne peut, en principe, tre modifie en cours de validit du
contrat sans le consentement du souscripteur quelques soient les rsultats de
lassureur.
Le calcul de la prime dun produit donn se fait en procdant aux tapes suivantes:
Lidentification des caractristiques de la personne assurer
Lvaluation du niveau de risque
Le choix du produit appropri pour le client selon trois lments:
o Volume dassurance
o La dure du contrat
o La priode du paiement de la prime
La consultation des tables de tarifs
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Le calcul proprement dit de la prime:
o du produit choisi
o du taux, etc.
o des avenants et garanties complmentaires
o des frais de police
Avant dtablir un contrat, lassureur doit:
valuer la nature du risque assurer
Encaisser la premire prime verse
Si risque accept, il doit mettre et dlivrer le contrat
c. la prestation de lassureur
Lengagement pris par lassureur en cas de ralisation du risque consiste verser
une prestation. Il sagit, dune manire gnrale, dune somme dargent destine :
soit au souscripteur et assur, par exemple en assurance incendie ;
soit un tiers, par exemple en assurance de responsabilit ;
soit au bnficiaire, par exemple en assurance vie (en cas de dcs).
En pratique, il convient de distinguer deux sortes de prestations :
des indemnits qui sont dtermines aprs la survenance du
sinistre en fonction de son importance (par exemple : incendie dun
btiment) ;
des prestations forfaitaires qui sont dtermines la
souscription du contrat avant la survenance du sinistre (par exemple :
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
assurance vie). Ces prestations se traduisent par le versement dun
capital, ou dune rente ou encore dune somme journalire.
d. la compensation au sein de la mutualit
Chaque souscripteur verse sa cotisation sans savoir si cest lui ou un autre qui en
bnficiera, mais conscient du fait que cest grce ses versements et ceux des
autres souscripteurs que lassureur pourra indemniser ceux qui auront t sinistrs.
Lensemble des personnes assures contre un mme risque et qui cotisent
mutuellement pour faire face ces consquences, constitue une mutualit.
Lassurance est don lorganisation de la solidarit entre les gens assurs contre la
survenance dun mme vnement.
Cette solidarit est trs forte :
si le risque saggrave (par exemple, sil y a plus daccidents
dautomobiles, ou si chaque accident cote plus cher), lensemble de la
mutualit devra acquitter une cotisation plus leve ;
si le risque diminue (si par exemple, il y a moins de dcs en
assurance vie), la cotisation de chacun diminuera ;
si des assurs trichent en ne dclarant pas la gravit de leurs
risques ou en exagrant limportance dun sinistre, lensemble de la mutualit
en ptira (souffrir).
Ainsi, lide de compensation au sein de la mutualit implique que tous les membres
de cette mutualit soient traits sur un pied dgalit (avec quit). Cela explique la
ncessit de prvoir des sanctions en cas de tricherie . Cela justifie galement
lapplication de rgles strictes de souscription et de paiement des sinistres.
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ECONOMIE DES COMPAGNIES DASSURANCE
Section 3. Les lois fondamentales de lassurance
Lassurance est rgie par trois lois fondamentales : la loi des grands nombres, la loi
de la slection et la loi de la division des risques.
A- la loi des grands nombres et les probabilits
Les risques doivent tre connus et matriss depuis longtemps. On peut parler dune
certaine prvisibilit du risque. Cest le cas pour lassurance incendie qui existe
depuis plusieurs sicles. Cette connaissance va permettre dadapter la cotisation la
sinistralit.
Toutes les matires de lassurance, quelles portent sur les biens, la responsabilit
ou les personnes, doivent faire lobjet dtudes statistiques.
La ralisation du risque doit prsenter une certaine frquence pour permettre des
observations nombreuses et affines :
mortalit humaine
frquence de sinistres
gravit des accidents routiers
climatologie gnrale et locale pour les chutes de grle avec leurs
caractristiques cycliques.
Cependant, la rptitivit des sinistres ne doit pas tre contraire lintrt
conomique de lassureur. En effet, pour une entreprise dassurance, le minimum
exig pour sa survie est un quilibre parfait entre ses recettes et ses dpenses.
Cette connaissance doit tre galement introspective. Lassureur doit connatre les
rsultats de sa propre clientle. Pour en avoir une parfaite information, des
statistiques sont tablies par segments avec de nombreuses sous divisions:
1- par catgories dassurances : incendie, automobile, transport, sant.
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2 - par formule de garantie :
Pour lautomobile : responsabilit, vol, incendie, bris de glaces ;
Pour lincendie : incendie, vol, dgts des eaux, responsabilit civile
3- par rgions avec son classement par zone :
forte densit urbaine avec une forte sinistralit
communes rurales
dpartements avec des pathologies lies lalcoolisme en sant
4- par caractristiques individuelles :
ge, sexe, situation maritale
catgorie socioprofessionnelle
5- par nature des biens :
Type de construction : pavillon, appartement, immeuble de standing,
immeuble de grande hauteur
Nature de lactivit : avocat, chirurgien, usine, raffinerie.
Lassurance nest donc pas un pari li exclusivement au hasard, mais une technique
financire issue de la matrise des probabilits. Le service spcialis est capable de
dterminer au centime prs le montant de lconomie prvisible si une franchise
bris de glace affecte la garantie.
En outre, pour viter des carts dans les frquences, la souscription doit reposer sur
un grand nombre de risques. Un certain nombre dincertitudes ne sont pas
matrisables lorsque la mutualit des risques repose sur un faible potentiel.
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Pascal mathmaticien franais du 17me sicle, a tudi le hasard et a dmontr quil
tait rgi par des lois. Au 18me sicle, Bernoulli, mathmaticien suisse, nona,
partir des tudes prcdentes, la loi des grands nombres. Selon cette loi, plus une
exprience est rpte, plus les rsultats de cette exprience se rapprochent de laprobabilit thorique de survenance d'un vnement.
Ainsi, avec un d jouer 6 faces, la probabilit de sortir le 1 est de 1/6e puisque
chaque face a autant de chances de sortir. En jouant un nombre de fois limit, 10 par
exemple, la possibilit de sortir le 1 est de 0, 1, 2, 10 fois peut tre avec de la
chance, soit un rsultat trs proche ou trs loign des 1/6e. Mais en jouant
beaucoup plus, 10.000, 1.000.000 de fois, le nombre total de sorties du 1, lafrquence observe se rapproche de la probabilit thorique de 1/6e.
Le principe qui sous-tend la thorie de lassurance est la loi des grands nombres qui,
dans le contexte de l'assurance, se formule ainsi : mesure que le nombre
d'expositions au risque augmente, les pertes relles approchent d'assez prs leur
valeur escompte. La perte collective escompte est ainsi partage de faon
proportionnelle par tous les assurs sous forme de prime. Avec l'assurance, les
individus ou les organisations changent le risque de pertes incertaines, mais
possible.
Autrement dit, si on possde des tudes portant sur un trs grand nombre de cas et
sur des priodes longues, on connat de manire suffisamment prcise, la probabilit
de survenance dun vnement. Ainsi, en raisonnant globalement, on peut matriser
le hasard.
Si la probabilit c'est la chance de survenance d'un vnement, la frquence c'est
l'observation du nombre d'vnements raliss sur le total des lments
d'observation.
Le calcul de la frquence s'obtient par la formule suivante :
Frquence = nombre de cas observs o l'vnement se produit/ nombre
total de cas observs
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Cette frquence est ncessairement comprise entre 0 (pas d'vnements raliss
sur 100 vnements observs), et 1 (100%). En assurance, cette frquence est
exprime le plus souvent en taux pour mille, 0,1%o par exemple.
Les dveloppements qui prcdent ne doivent pas conduire surestimer les effets
de la loi des grands nombres. Certes la loi des grands nombres joue un rle central
en assurance, mais nanmoins, tout ne repose pas entirement sur elle.
En effet, dans le cas o le risque connat une volatilit importante d'une anne une
autre, la tarification ne peut pas se faire de manire proportionnelle la prime pure
(cot moyen du risque par contrat x frquence) mais galement en prenant en
compte une mesure de la dispersion (l'cart type par exemple).
On peut, en effet, montrer que la tarification la prime pure sans intgration d'un
coefficient de scurit li la dispersion conduirait la ruine de la socit.
La mutualisation des risques se fait non seulement en vertu de la loi des grands
nombres sur l'ensemble du portefeuille, mais aussi dans la dure, c'est--dire au
cours du temps.
La tarification en assurance ne peut pas reposer seulement sur l'accumulation des
statistiques caractre rtrospectif que l'on extrapole dans l'avenir, mais aussi grce
une anticipation de ce que sera le risque l'avenir. C'est notamment le cas des
risques nouveaux pour lesquels on ne connat pas le pass. Un bon exemple en est
l'assurance des satellites (Ariane) pour lesquels au dbut on ne disposait pas de
statistique. La tarification rsulte alors d'un processus d'apprentissage.
B- la loi de la slection
1- Elimination des risques rares
Lassurance va de pair avec la multitude. Une socit ne doit accepter les risques
rares quavec prudence. Le rejet des particularits peut tre, toutefois, un frein
linnovation. Le lanceur Ariane est assur depuis sa conception. Compte tenu du
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cot de cette fuse et des satellites transports, le manque de recul par rapport la
sinistralit aurait pu dcourager. La coopration de nombreuses compagnies
dassurance avec le concours de la CCR (caisse centrale de rassurance) rend
possible la garantie dun tel investissement technologique. Chaque chec pselourdement sur la rentabilit. Les risques atypiques sont rejets ; risque nouveau,
rare, inconnu, norme ou isol.
2 homognisation des risques
Les risques sont classs dans des catgories troites de faon leur donner une
grande homognit. Les risques du particulier ne sont pas mlangs avec les
garanties accordes pour une usine. Les premiers sont des risques simples avec
une sinistralit faible ; les seconds, des risques industriels avec des possibilits
dinflammabilit importante, des stockages parfois considrables et des machines
coteuses. Si cette distinction ntait pas ralise, le particulier verrait sa cotisation
augmente en fonction de la vulnrabilit dun risque auquel il est tranger. Ce serait
donc inquitable pour lui.
A lintrieur du risque simple comme du risque industriel, des catgories regroupant
des biens ou des activits semblables sont constitues :
Pour les habitations :
Risque de loccupant propritaire, copropritaire, locataire
Risque propritaire non occupant, etc.
Pour le risque automobile :
Les deux-roues ,
Les vhicules de tourisme,
Les jeunes conducteurs.
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Le recours des plafonnements de garantie, des franchises contribue amnager
cette homognisation. Dans ce but, des risques sont parfois carts ou accepts
moyennant une cotisation aggrave.
L'assureur doit choisir des risques homognes, normaux, prsentant
approximativement les mmes caractristiques que les risques observs pour
l'tablissement des statistiques.
Les risques aggravs sont, soit refuss, soit accepts moyennant une surprime.
On sait cependant :
en assurance de dommage : que l'assureur ne peut refuser d'assurer
les (mauvais) risques dans certains domaines d'assurances obligatoires
(automobile, mdical...), moyennant la fixation de la prime par un Bureau de
Tarification ;
en assurance de personne: que l'assureur ne peut refuser de garantir
les salaris bnficiant d'une police d'assurance groupe obligatoire souscritepar une entreprise, pour des affections prexistantes leur adhsion.
3 lassurance des groupes
Il existe plusieurs techniques permettant un souscripteur de contracter une police
d'assurance pour le compte d'un tiers, avec ou sans mandat.
Les adhrents doivent avoir un lien de mme nature avec le souscripteur :
un banquier contracte pour le compte de ses clients emprunteurs une
garantie d'assurance concernant le remboursement des prts en cas de
maladie, d'invalidit, ou de chmage ;
les membres d'une association sportive sont assurs par l'intermdiaire
d'une fdration...
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Cette technique permet de rationaliser les frais administratifs offrant plusieurs
adhrents des protections uniformes lintrieur dun mme contrat.
4- la dispersion des risques
La concentration de biens assurs un mme endroit, dans une mme rgion peut,
par le fait de la propagation, de la densit dun vnement catastrophique naturel ou
technologique, alourdir la charge financire de lassureur.
Par exemple : une socit assure tous les immeubles dune avenue, lun deux prend
feu et le communique aux immeubles voisins.
Les compagnies doivent parpiller les risques de faon ne pas compromettre
gravement lquilibre de leur trsorerie en cas de survenance de sinistres sriels
(conscutifs) comme les inondations, les catastrophes naturelles, les explosions
survenant dans une localisation limite.
Cette condition peut paratre contradictoire avec la recherche en effet de taille des
grands groupes dassurance et les fusions rcentes. Lparpillement nest pas
contradictoire avec leffet de taille. Celui-ci influe, selon la loi des grands nombres,
sur la matrise du risque ainsi que sur l'importance des frais de gestion.
En pratique, cette rgle est parfois difficile respecter. Nous verrons que les
techniques de la rassurance et de la coassurance permettent de limiter les
ventuels cumuls.
C la loi de la division des risques
Il ne suffit pas de slectionner et de disperser les risques, il faut encore viter
daccepter un trop gros risque dont le cot, en cas de sinistre, ne pourrait tre
compens par les primes. Il ne faut pas quun seul sinistre puisse menacer la
mutualit. Dans ce cas, lassureur recourt aux techniques de division des risques
savoir la coassurance et la rassurance.
1 la coassurance
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La coassurance est "l'opration par laquelle plusieurs socits d'assurance
garantissent au moyen d'un seul contrat un mme risque ou un mme ensemble de
risques".
Elle est trs souvent utilise dans la pratique des assurances, et notamment pour
garantir les risques d'une certaine importance, tels qu'industriels.
Elle permet de rpartir la charge de risques de moyenne ou de grande importance
sur plusieurs assureurs, chacun d'eux percevant une part de la prime proportionnelle
son engagement.
Elle permet ainsi un assureur de couvrir partiellement un risque qu'elle n'aurait
jamais accept d'assumer seul.
En pratique, la coassurance est ralise par le biais d'un contrat d'assurance unique,
appel communment "police collective quittance unique", sur lequel s'engage
partiellement chaque co-assureur.
Chacun donne l'un d'eux, dnomml'apriteur, le mandat d'valuer le risque, desouscrire le contrat pour son compte, de percevoir les primes, de rgler les sinistres,
voire de le reprsenter en justice.
Cet apriteur, choisi par le courtier du souscripteur, a le devoir de vrifier le risque et
de procder sa tarification pour le compte des co-assureurs, en procdant une
valuation soigneuse du sinistre maximum possible (SMP).
Il peut engager sa responsabilit l'gard de ses mandants, s'il commet une faute
dans sa gestion.
Toutefois, le souscripteur ne souscrit pas pour le compte des co-assureurs qui
s'engagent seuls sur leur part, au vu des lments d'apprciation du risque qu'il leur
fournis, et matrialisent leur accord sur un imprim spcial.
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En principe, il n'y a pas de solidarit entre les co-assureurs, comme il l'est rappel
dans l'exemplaire de la Police remise au souscripteur.
Toutefois, l'apriteur a l'obligation de rgler la totalit du sinistre pour le compte de la
coassurance, compte tenu de son mandat gnral de reprsentation, notamment
dans le cadre d'une police collective prime et quittance unique.
Mais, dans certains cas, la coassurance peut tre solidaire, chacun des co-assureurs
pouvant tre alors tenu pour l'intgralit du sinistre l'gard du bnficiaire.
2 la rassurance
Malgr les prcautions prises par les assureurs (homognit, dispersion, division
des risques) et lexploitation scientifique des statistiques pour le calcul des primes, la
mutualit des assurs peut tre menace.
Tout dabord, comme nous lavons signal, les lois fondamentales de lassurance ne
sont pas toujours faciles respecter. En particulier, la rgle de dispersion est parfois
carte et cela conduit des cumuls de risques.
En second lieu, les statistiques, la base de lassurance, concernent le pass. La
ralit des sinistres peut en diffrer. Il peut y avoir ce que les assureurs appellent
des sries noires, cest--dire des sinistres rptitifs ou dont lampleur (le cot) est
exceptionnelle).
Ces deux aspects justifient pleinement la mise en uvre dune scurit
supplmentaire, la rassurance, qui est une autre forme de rpartition des risques.
D'origine trs ancienne, puisqu'on la retrouve en 1370 dans un contrat d'assurances
de marchandises entre Gnes et les Pays-Bas, la rassurance est le pivot de
l'assurance moderne, dans la mesure o elle permet un assureur de se faire lui-
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mme "rassurer" pour tout ou partie des risques qu'il prend en charge. Sans
rassurance, il ne peut y avoir couverture des grands risques.
La rassurance est un contrat par lequel un assureur, dnomm cdant, se rassure
pour tout ou certains des risques qu'il a pris en charge auprs d'un assureur
spcialis, appel rassureur ou cessionnaire.
La rassurance sert rpartir les risques afin dviter quil soit catastrophique. On y
recourt donc, pour rduire la possibilit de risque catastrophique, augmenter la
capacit dmission daffaires, maintenir la rentabilit et avoir accs lexpertise du
rassureur.
Elle diffre de la coassurance, dans la mesure o l'assur n'a aucun lien de droit
avec le rassureur qu'il ne connat pas. Lassureur direct (le cdant) est seul
responsable vis--vis des assurs.
Mais, la rassurance rsulte, le plus souvent d'un partage d'affaire (ensemble de
contrats) entre la cdante et le rassureur, concrtis par la conclusion d'un trait de
rassurance qui dtermine notamment :
les contrats qui entrent dans le cadre de la rassurance ;
la prime due au rassureur ;
la date deffet et la dure des engagements.
En ralit, on distingue deux grandes formes de conventions en matire de
rassurance :
les traits qui organisent ce quil est convenu dappeler la rassurance
obligatoire ;
Les contrats tudis et accepts cas par cas, risque par risque, et qui
correspondent la rassurance facultative.
Il existe, de mme, deux grandes catgories de rassurance :
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la rassurance proportionnelle ;
la rassurance non proportionnelle.
a. la rassurance proportionnelle :
La rassurance proportionnelle est dtermine en fonction des capitaux assurs sur
chaque contrat relevant du champ dapplication du trait. Cette rassurance est donc
dtermine la souscription des contrats, avant tout sinistre. Elle est toujours
proportionnelle aux capitaux garantis (rassurance de sommes ou de capitaux).
En effet, pour chaque contrat, le rassureur prendra en charge un certain
pourcentage du risque, recevra le mme pourcentage de prime et paiera la mme
proportion des sinistres.
En pratique, il existe deux formes de rassurance proportionnelle :
la rassurance dite en quote-part ou en participation pure, dans
laquelle le rassureur garantit le mme pourcentage sur tous les risques;
la rassurance dite en excdent de plein, dans laquelle le rassureur
intervient lorsque la garantie de chaque contrat dpasse une certaine
somme ; par exemple rassurance au del de 100.000 DH.
La rassurance proportionnelle est trs utilise pour les assurances incendie,
individuelle-accidents ou les assurances vie.
b. la rassurance non proportionnelle
La rassurance non proportionnelle est dtermine en fonction du montant des
sinistres concernant les contrats relevant du champ dapplication du trait
(rassurance de sinistres).
Elle nest pas proportionnelle aux garanties. Cette rassurance ne peut tre
calcule quaprs la survenance des sinistres.
En pratique, il existe deux formes de rassurance non proportionnelle :
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la rassurance dite en excdent de sinistre (excess loss) dans
laquelle le rassureur intervient pour les sinistres dpassant un certain
montant ; par exemple trait pour les sinistres suprieurs 200.000 DH ;
la rassurance dite en excdent de pertes (stop loss) dans laquelle le
rassureur intervient lorsque lensemble des sinistres dune anne dpasse
un certain pourcentage des primes encaisses (selon le rapport sinistres
primes soit S/P).
La rassurance non proportionnelle est caractristique dans les assurances de
responsabilit.
3- la rtrocession
Les rassureurs prouvent eux-mmes la ncessit de protger leurs engagements.
Souvent, ils procdent une rtrocession. Celle-ci est lopration par laquelle le
rassureur cde, son tour, une partie des risques quil a assurs un
rtrocessionnaire qui peut tre une socit de rassurance ou une socit
dassurance.
4 les pools
Il existe galement des pools de coassurance ou de rassurance, permettant
d'augmenter les capacits de prise en charge de sinistres particulirement
importants : nuclaire, pollution (Assurpol), aviation, bris de machine, cinma,transfusion sanguine, manifestations sportives, etc...
Ils permettent de couvrir des risques qui ne seraient normalement pas pris en charge
par des rassureurs. Mais l'assur ne connat que l'assureur auprs duquel il a
souscrit sa Police.
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CHAPITRE III: DISPOSITIF PRUDENTIEL
Introduction
Lorsquune entreprise souhaite commercialiser un nouveau produit ou service, ellefixe son prix de vente en regard son prix de revient. La seule inconnue reste alors
le chiffre daffaires, savoir le nombre de biens ou services qui vont tre vendus.
Lassurance est le seul secteur conomique dans lequel ce processus est invers.
La socit dassurance fixe a priori sa prime (prix de vente) et vend ses contrats. Elle
connat donc son chiffre daffaire avant de constater a posteriori les montants de
sinistres et frais affrents (prix de revient). Les primes vont donc tre fixes en
fonction destimations statistiques des montants futurs de sinistres.
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Afin d'tre en mesure de tenir leurs engagements envers les assurs et garantir leur
intrt, les socits d'assurance sont soumises tout un ensemble de normes
prudentielles et comptables. Elles doivent constituer des rserves (provisions
techniques) partir de tout ou partie des primes. Ces provisions lui permettront dergler les sinistres et constituent donc une dette envers les assurs.
Lassureur pourrait tre tent de diminuer le montant de ces rserves de manire
dgager du rsultat, en attendant de rgler effectivement les sinistres. Une telle
politique mettrait en pril la continuit de la socit et au travers delle les intrts
des assurs.
En consquence, dans lintrt des assurs, la capacit des socits dassurance
faire face leurs engagements doit tre contrle.
Le systme prudentiel marocain repose sur deux principaux piliers, savoir les
provisions techniques suffisantes (au passif du bilan car reprsentant les sinistres
payer ou les capitaux dus aux assurs et aux bnficiaires des contrats), et des
fonds propres (qui constituent la marge de solvabilit) gaux ou suprieurs des
minima rglementaires.
I- Les provisions techniques
Elles apparaissent au passif du bilan de lassureur. Leur montant est dtermin de
manire ce que la socit soit en mesure de rgler les sinistres
Pour la constitution, lvaluation, la reprsentation et le dpt des provisions
techniques, les entreprises dassurances et de rassurance doivent regrouper les
oprations dassurances selon la distinction suivante :
1. affaires directes non-vie : pour les oprations d'assurances contre les risques
d'accidents corporels, maladie maternit et oprations d'assurances des corps
des vhicules terrestres;
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2. affaires directes accidents du travail et maladies professionnelles : pour les
oprations d'assurances contre les risques rsultant d'accidents ou de maladies
survenus par le fait ou l'occasion du travail ;
3. affaires directes vie et capitalisation : pour les oprations d'assurances vie et
dcs, nuptialit-natalit, oprations ayant pour objet l'acquisition d'immeubles au
moyen de la constitution de rentes viagres et les oprations faisant appel
l'pargne dans le but de runir les sommes verses par les assurs en vue de la
capitalisation en commun, en les faisant participer aux bnfices des socits
gres ou administres directement ou indirectement par l'entreprise
d'assurances et de rassurance ;
4. affaires directes vie et capitalisation lies des fonds d'investissement ;
5. affaires acceptes non-vie : pour les oprations de rassurance accepte qui
se rapportent au groupe d'activits non-vie ;
6. affaires acceptes vie : pour les oprations de rassurance accepte qui se
rapportent au groupe d'activits vie.
1) Vie et dcs : toute opration d'assurances comportant des engagements dont
l'excution dpend de la dure de la vie humaine ;
2) Nuptialit-natalit : toute opration ayant pour objet le versement d'un capital
en cas de mariage ou de naissance d'enfants ;
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3) Capi