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Attention addictionw w w . c o t e m a g a z i n e . c o m
G e n è v e - N y o n - L a u s a n n e - M o n t r e u x - V e v e y - N e u c h â t e l - B â l e - A n n e c y - M e g è v e
N°
64 -
MA
I /
JUIN
201
4 -
CH
F 8
.50
MARFA, OASIS D’ARTISTES -LA FONDATIONCARTIERFAIT SON SHOW - COLLECTORS2014 - BEAUGOSSEPIERRE ASSOULINE -HERMÈS EN LUMIÈRE -CHANEL //CAMELIA -MILAN 2014THE BEST-DESIGN MIAMI
Step in the legend
couv 64 ok_Mise en page 1 08.05.14 11:24 Page1
fondation pour genève - avec les honneurs - ice world - l’or & la bourse gala scopus 2014 - children action / jamais seul - news jet & yacht - auto
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news eco [ fondation pour genève ] Par Sebastian Justiniano
on la connaît sans la connaître vraiment, on la côtoie, on lui passe devant, on la salue à distance sans vraiment savoir ce qui se passe dans ses entrailles : elle, c’est la Genève internationale, celle qui contribue
SJ : Sebastian Justiniano : 35 ans après y avoir débuté votre
carrière, vous voilà pour la quatrième fois en poste à Genève.
Tous les chemins de l’ONU mènent-ils d’une façon ou d’une autre
à Genève?
MM : Certainement la route m’a conduit à Genève plusieurs fois !
J’ai commencé ma carrière ici, au bureau du Haut-Commissariat
des Nations Unies pour les réfugiés. Quinze ans plus tard, j’étais de
retour en tant que conseiller politique auprès du directeur général
de l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG) et puis à nouveau
15 ans plus tard comme directeur exécutif de la Fondation Kofi
Annan. Dans un contexte plus large, la Genève internationale est
une plateforme grâce à laquelle beaucoup d’activités de l’ONU sont
générées. Donc les chemins mènent aussi bien à Genève que de
Genève vers le reste du monde.
SJ : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant votre carrière
au chevet de « l’Union des nations » qui vous a porté aux quatre
coins du monde ? Quel souvenir est le plus beau ? Le plus
mauvais?
MM : Ce qui m’a toujours impressionné est l’excellente qualité des
personnes qui travaillent sur le terrain, souvent dans des conditions
très difficiles, pour aider ceux qui en ont besoin. Aider les réfugiés à
se remettre sur pieds et aider les parties belligérantes à faire la paix
sont deux des exemples où nous avons pu faire une différence
physique réelle dans la vie des gens. Mes pires souvenirs sont
ceux qui montrent clairement la profondeur de l’inhumanité de
l’homme, tels que la guerre Iran-Irak.
SJ : Vous aviez un modèle quand vous avez débuté à travailler
dans la coopération internationale ? Est-ce encore le cas
aujourd’hui?
MM : Mon premier modèle était mon père, qui était diplomate. Il
est toujours dans mon esprit comme un exemple de droiture, de
professionnalisme et de compassion. Mon autre modèle fort est
l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, vers qui je
me tourne chaque fois que je ressens le besoin de conseils éclairés.
SJ : Ce « virus ONU » dont vous dites être un des porteurs est-il
encore contagieux notamment auprès des jeunes ?
MM : Absolument ! Un des points forts du système des Nations
Unies est qu’il attire des gens extraordinaires qui veulent faire du
monde un endroit meilleur.
SJ : L’ONU fête l’an prochain ses 70 ans. On pourrait dire qu’elle
est une dame du troisième âge. Comment se porte-t-elle et quels
vœux lui adressez-vous ?
MM : Oui, l’ONU est à bien des égards une vieille dame. Et même si
elle peut avoir besoin d’un lifting, l’ossature est forte. Les principes
fondamentaux des Nations Unies – l’expérience, le savoir-faire et
le capital humain – sont extraordinaires. Ce qu’il faut est que la
structure soit mieux adaptée aux défis d’aujourd’hui et surtout ceux
de demain. Mon souhait serait de le faire plus tôt plutôt que plus
tard parce que le monde a besoin d’une ONU efficace.
série « Je suis la Genève internationale »-/ Series “I am International Geneva“
largement au rayonnement de la cité de calvin et de toute la suisse au-delà du folklorisme du Jet d’eau ou de l’Horloge Fleurie. Vous l’ignorez peut-être, mais nombreux sont les aspects de votre vie quotidienne qui ont été débattus ici : vaccins, sécurité routière, trafic aérien, médicaments, lois audiovisuelles…en partenariat avec la Fondation pour Genève, coTe a décidé de sonder les profondeurs d’une Genève Internationale qui mérite qu’on la place dans la lumière.
Première rencontre de cette série avec M. Michael Møller, directeur général ad intérim des nations Unies à Genève.
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news eco [ fondation pour genève ] Par Sebastian Justiniano
SJ : En quoi l’ONU a-t-il un impact sur le quotidien des Suissesses et des Suisses ?
MM : Tout ce qui se passe dans la Genève Internationale à travers les Nations Unies et leurs
partenaires, chaque décision et chaque action a un impact sur chaque individu sur cette
planète. Il en va de même pour toute personne en Suisse. Que l’on parle de santé, commerce,
technologie, droits de l’homme, aide humanitaire, emploi et bien d’autres domaines, il y a un
impact direct sur la paix, les droits et le bien-être de chaque Suisse. Lorsque les citoyens suisses
font un appel international, écoutent la radio, montent à bord d’un avion, attachent la ceinture
de leur voiture ou vaccinent leurs enfants, ils le font donc grâce aux mesures prises à un moment
ou à un autre par des organisations ayant leur siège à Genève. Je pense que, en raison de la
présence de l’ONU à Genève, l’importance de la Suisse et du peuple suisse est mise en valeur et
plus présente aux yeux du monde. Nous nous renforçons mutuellement.
SJ : Ces derniers mois, vous avez souvent parlé de revaloriser la Genève Internationale. Que
signifie la Genève internationale à vos yeux et qu’est-ce qui a changé au cours de ces trois
décennies au point de devoir la valoriser?
MM : Je parle de recentrer la perception globale sur ce que la Genève internationale a toujours
été, depuis qu’elle est devenue un centre mondial pour l’action humanitaire et le berceau des
Nations Unies. Les travaux entrepris dans la Genève Internationale font une réelle différence
dans la vie des gens partout dans le monde. Il n’est pas juste de percevoir Genève juste comme
une autre ville chère. Il est extrêmement important de maintenir et porter cet atout inestimable
au premier plan. Ce qui rend ce besoin encore plus important maintenant est la situation
financière difficile dans laquelle se trouvent la plupart des pays, et qui nécessite la recherche
d’économies. Il s’agit d’une réalité à laquelle nous sommes tous confrontés, mais il est important
que nous le fassions donc en nous concentrant sur nos mandats et les exigences des peuples
que nous devons aider afin que les priorités que nous nous sommes fixées soient les bonnes.
SJ : A quoi ressemble votre agenda ces prochains jours ?
MM : Les principaux moteurs de mon programme sont l’amélioration de la perception de la
Genève internationale, la restauration du Palais des Nations, pousser à davantage d’actions
importantes sur le désarmement, la gestion de la Commission économique des Nations Unies
pour l’Europe, de veiller à ce que les plus de 10 000 réunions que nous accueillons chaque
année au Palais des Nations fonctionnent comme une horloge suisse et plus généralement
gérer les milliers de personnes qui travaillent au bureau des Nations Unies à Genève.
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Sebastian Justiniano: 35 years after you started your career here, you are for
the fourth time in function in Geneva. Do all UN roads lead in a way or another
to Geneva?
MM: Certainly my road has led to Geneva several times! I started my career
here at the Office of the United Nations High Commissioner for Refugees.
Fifteen years later I was back as the Political Adviser to the Director-General
of the United Nations Office at Geneva (UNOG) and then again 15 years later
as the Executive Director of the Kofi Annan Foundation. In a broader context,
International Geneva is a platform through which much UN activity is generated.
So the roads lead as well into Geneva as out of Geneva to the rest of the world.
SJ: What has impressed you the most during your career committed to the
“union of nations” that has brought you all over the world ? What is your best
souvenir? The worst?
MM: What has consistently impressed me is the excellent quality of the people
who work in the field, often under very difficult conditions, to help those in need.
Helping refugees get back on their feet and helping warring factions to make
peace are two examples where we were able to make a real physical difference
in people’s live. My worst memories are those that clearly showed the depth of
man’s inhumanity, such as the Iran-Iraq war.
SJ: Did you have a model when you started working in international
cooperation? Do you still have one today?
MM: My first model was my father, who was a diplomat. He is still in my mind as
an example of rectitude, professionalism and compassion. My other strong role
model is former United Nations Secretary-General Kofi Annan, to whom I turn
to until this day whenever I feel the need for wise counsel.
SJ: Is the « UN virus » you say you are one of the holders still contagious in
particular among the young people?
MM: Absolutely the ‘UN virus’ is still contagious among young people! One of
the strengths of the UN system is that it attracts extraordinary people who want
to make the world a better place.
SJ: The UN will celebrate its 70th anniversary next year. Some might say that
she is an old lady. How is she doing and what are the wishes you would like to
offer her on this occasion?
MM: Yes, the UN is in many ways an old lady. And while she may need a facelift,
the bone structure is strong. The fundamentals of the UN – experience, expertise
and human capital – are extraordinary. What is needed is for the structure to be
better adapted to the challenges of today and especially those of tomorrow. My
wish would be for this to happen sooner rather than later because the world
needs an efficient UN.
SJ: What is the impact of the UN on the lives of Swiss people?
MM: Everything that happens in International Geneva by the UN and our
partners, every decision and action has an impact on every individual on this
planet every day. The same is true for every person in Switzerland. Whether
we speak of health, trade, technology, human rights, humanitarian assistance,
-/ First interview of the series with Mr Michael Møller, Acting Director General of the United Nations Office at Geneva.
news eco [ fondation pour genève ] Par Sebastian Justiniano
We know it, we go by it, we mix with it but we are not aware of what’s going on: it is of course the International Geneva which contributes to the influence of the Calvin city and of Switzerland beyond the flower clock and the water jet. You may not know but many of your daily life have been discussed here: vaccines, road safety, air traffic, drugs, audiovisual laws…in partnership with the Fondation pour Genève, COTE decided to investigate the International Geneva to bring it to light.
employment and many other areas, there is a direct impact on the peace,
rights and wellbeing of every Swiss person. When Swiss citizens make an
international phone call, listen to the radio, board a plane, fasten their seat
belts in their cars or vaccinate their children, they do so thanks to actions
taken at some point by organizations based in Geneva. I think that because
of the UN’s presence in Geneva, the importance of Switzerland and the
Swiss people in the eyes of the world is enhanced and more present. We
strengthen each other.
SJ: You have often talked about rebranding International Geneva over the
past few months. What do International Geneva mean to you and what
has changed over the last three decades to the extent there is a need to
rebrand it?
MM: I am talking about refocusing global perception on what International
Geneva has always been, ever since it became a global centre for humanitarian
action and home to the UN. The work undertaken in International Geneva
makes a real difference in the lives of people around the world. It’s not fair to
perceive Geneva as just another expensive city. It is extremely important that
we maintain and bring this invaluable asset to the forefront. What makes this
need even more important now is the current difficult financial situation in
which most countries find themselves, and which necessitates the search for
savings. This is a reality we all face, but it is important we all do so focusing
on our mandates and the requirements of the people we have to help so that
the priorities we set are the right ones.
SJ: What does your agenda look like in the next days?
MM: The main drivers of my agenda are the enhancement of the perception
of International Geneva, the restoration of the Palais des Nations, the push
for greater action on disarmament, managing the United Nations Economic
Commission for Europe, ensuring that the over 10,000 meetings we host
each year at the Palais des Nations run like a Swiss clock, and generally
managing the several thousand people who work at the United Nations
Office at Geneva.
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L’Office des Nations Unies à Genève (ONUG) est le Bureau de représentation du Secrétaire général à Genève et abrite deux organes permanents des Nations Unies, le Conseil des droits de l’homme et la Conférence du désarmement.
Les racines des Nations Unies d’aujourd’hui sont
à Genève, où la Société des Nations, première
organisation internationale permanente avec
pour mission le maintien de la paix dans le monde,
s’installe en 1920. Cette tradition de construction
de la paix, de diplomatie préventive et d’action
internationale est restée un aspect important
du Palais des Nations et de « l’Organisation des
Nations Unies à Genève ». Aujourd’hui, l’ONUG
est une base opérationnelle importante pour les
activités de l’ONU, spécialement dans les domaines
de l’aide humanitaire, du développement
économique, des droits de l’homme et du
désarmement. Les groupes d’experts disponibles
dans ces entités offrent un éventail extraordinaire
d’assistance aux personnes dans le monde entier.
Pour aller plus loin, l’ONUG continuera de faire
appel aux traditions uniques et à l’esprit de
Genève comme une plate-forme multilatérale,
réunissant les différentes parties prenantes et les
différents points de vue. Il s’efforcera de renforcer
les partenariats essentiels à ce travail collaboratif.
Et il encouragera la valeur et la substance de
la Genève Internationale et de ses nombreux
acteurs, qui touchent directement la vie de
chacun sur cette planète.
L’ONUG est :... L’un des centres de conférences les plus
fréquentés au monde : chaque année, l’ ONUG
assure environ 10’000 réunions.
... Un lieu unique qui attire des visiteurs du monde
entier et inspire les nouvelles générations :
environ 100 000 visiteurs viennent chaque année
à l’ONUG.
... La preuve vivante que les gens du monde entier
peuvent travailler ensemble pour des objectifs
communs : plus de 9 400 employés travaillent
pour les entités du système des Nations Unies à
Genève. Plus de 1 600 employés, représentant 115
nationalités, travaillent pour l’ONUG seul.
... Un lieu où la plupart des pays dans le monde
ont une voix : 175 pays sont représentés avec leur
mission permanente.
... Une source essentielle d’information pour la
presse mondiale : plus de 200 conférences de
presse sont organisées et plus de 500 journalistes
accrédités au Palais des Nations chaque année.
... Un point de référence pour la recherche : en
2013, la bibliothèque de l’ONUG a reçu 56 000
visiteurs.
... Un terrain fertile pour la culture : en 2013,
l’ONUG a accueilli près de 100 manifestations
culturelles.
-/ The United Nations Office at Geneva (UNOG) serves as the representative office of the Secretary-General in Geneva and is home to two permanent UN organs, the Human Rights Council and the Conference on Disarmament.
The roots of today’s UN are in Geneva, where the
League of Nations, the world’s first permanent
international organization with the mission
of maintaining world peace, settled in 1920.
This tradition of peace-building, preventive
diplomacy and international action has remained
an important aspect of the Palais des Nations
and the United Nations in Geneva. Today,
UNOG is an important operational base for UN
activities, specifically in the areas of humanitarian
assistance, economic development, human rights
and disarmament.
The combined pool of expertise available in
these entities provides an extraordinary array of
assistance to people around the world.
Going forward, UNOG will continue to draw on
the unique traditions and spirit of Geneva as a
multilateral platform, bringing together different
stakeholders and points of view. It will work to
strengthen the partnerships essential to this
collaborative work. And it will promote the value
and substance of International Geneva and its
many actors, which directly touch the lives of
everyone on this planet.
UNOG is:... One of the busiest conference centres in the
world: Every year, UNOG services approximately
10,000 meetings.
... A unique place that attracts visitors from all over
the world and inspires new generations: Around
100,000 visitors come to UNOG every year.
... Living proof that people from all around the
world can work together for common goals: More
than 9,400 staff work for entities of the United
Nations system in Geneva. More than 1,600 staff,
representing 115 nationalities, work for UNOG
alone.
... A place where most countries in the world have
a voice: 175 countries are represented with their
permanent mission.
... A key source of information for the global press:
More than 200 press conferences are held and
more than 500 journalists accredited at the Palais
des Nations annually.
... A reference point for research: in 2013, the
UNOG Library received 56,000 in-person visits.
... Fertile ground for culture: in 2013, UNOG hosted
around 100 cultural events.
l’office des nations unies à Genève-/ The United Nations Office at Geneva
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