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Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org 1 B B U U L L L L E E T T I I N N D D I I N N F F O O R R M M A A T T I I O O N N S S H H . . P P - - S S . . V V . . P P N°013-0812 (Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul) 23 Août 2012 MAGAZINE POUR LA PROMOTION DE LA SANTE MENTALE EN COTE D’IVOIRE ET DANS LE MONDE Equipe d’édition Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI Mr. Jean Clément ISHIMWE Mr. Mathieu KOFFI Mr. Gérard YEO NANGA Fr Armel Daly Adresse: Hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul Yamoussoukro BP 2473 Cél. + (225)05306109 ou + (225) 08712560. Email: [email protected] Web: www.hpsvp.org www.mspbrothers.blogspot.com Dans notre prochaine édition : L’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul célèbre sa première décennie au service du peuple ivoirien. Le magazine HP-SVP vous proposera des articles sur certains sujets ayant marqué ses 10 ans de service. Par ailleurs, vos suggestions et critiques pour son élaboration seront les bienvenues.

Bulletin d'information HP Saint-Vincent de Paul

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MAGAZINE POUR LA PROMOTION DE LA SANTE MENTALE EN COTE D’IVOIRE ET DANS LE MONDE

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BBBUUULLLLLLEEETTTIIINNN DDD ’’’ IIINNNFFFOOORRRMMMAAATTTIIIOOONNNSSS HHH...PPP---SSS...VVV...PPP N°013-0812 ((HHôôppiittaall PPssyycchhiiaattrriiqquuee SStt VViinncceenntt ddee PPaauull)) 23 Août 2012

MAGAZINE POUR LA PROMOTION DE LA SANTE MENTALE EN COTE D’IVOIRE ET DANS LE MONDE

Equipe d’édition

Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI

Mr. Jean Clément ISHIMWE

Mr. Mathieu KOFFI

Mr. Gérard YEO NANGA

Fr Armel Daly

Adresse:

Hôpital Psychiatrique

Saint Vincent de Paul

Yamoussoukro

BP 2473

Cél. + (225)05306109 ou

+ (225) 08712560.

Email: [email protected]

Web:

www.hpsvp.org

www.mspbrothers.blogspot.com

Dans notre prochaine édition:

L’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul célèbre sa première

décennie au service du peuple ivoirien.

Le magazine HP-SVP vous proposera des articles sur certains sujets ayant

marqué ses 10 ans de service.

Par ailleurs, vos suggestions et critiques pour son élaboration

seront les bienvenues.

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2

Editorial :……………………………………………………………………page 3 & 4

Formation :…………..…………………………………………………….page 4 & 5

Un regard su nos stagiaires: …………………………………….…….page 21

Pastorale:……………………………………………………………………page 6 & 7

Reportage:………..………………………………………………….…pages 21 - 24

Page 18 – 20 Interview : entretien avec Fr Armel

Daly sur son expérience de stage à la HP-SVP.

Page 25 – 27

Saint Vincent de Paul : Qui est cet homme dont nous portons fièrement le

nom ?

Page 27

Nécrologie

Page 28

Nouvelles de l’Hôpital

Page 17

Rire un peu : Histoires drôles

Page 8

Pour en savoir plus : Qu’est-ce que la toxicomanie ?

Page 29 10 Octobre 2012 : Journée Mondiale de

la santé mentale

Dossier Spécial : TOXICOMANIE

Page 8 – 10

La prise en charge médicale

Page 10 – 14

Que pensent les éducateurs

de la toxicomanie

Page 14 – 16

Une lecture psychologique de

la toxicomanie

Page 17

Comment réhabiliter un sujet

toxicomaniaque ?

La culture urbaine et le comportement de l’individu: qu’en est-il du constat?

Dans ces mots d’ouverture, le Fr Stanislas nous fait découvrir les

Atelier de formation des médecins généralistes d’Ouest de la Côte

d’Ivoire organisé par le PNSM et la HP-SVP à Yamoussoukro.

Reportage de Daar

Mr Koffi Mathieu nous propose un récit sur l’événement de fin de stage de deux stagiaires de l’ONG IRESA

formant les aides-soignants.

Venir au secours de celui qui souffre ; quel grand amour pour autrui ! Les textes bibliques nous

parlent de l’approche des personnes souffrantes de la

maladie mentale.

Pourquoi les rejettent-ils ? Le service de réhabilitation nous propose le

reportage sur la vie quotidienne de nos malades. Tout le monde peut

contribuer au développement humain de la société.

enjeux du développement économique face aux comportements humains.

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Editorial

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le

monde entier n’a cessé de connaître une

transformation sociale profonde. En d’autres termes le

monde entier est un véritable chantier social. Cette

transformation est à l’origine du développement des

centres urbains avec toutes ces conséquences a tel

point qu’il est devenu un véritable phénomène social

qui attise l’appétit de la science

sociale.

En effet, l’urbanisation crée des

problèmes liés à l’intégration et à la

cohésion sociale qui méritent d’être

pris en compte par la psychologie

sociale du fait de la crise identitaire ou

de la crise de personnalité qu’elle peut

engendrer et constitue à son tour un

problème de la santé mentale à cause

du lien que ces dernières (identité et

personnalité) peuvent tisser avec la

santé mentale.

Le phénomène de l’urbanisation met en relation

quatre éléments de base : la population,

l’environnement, l’organisation sociale, et la

technologie ; et produit ainsi une nouvelle forme de la

culture dite la culture urbaine. Par culture urbaine

nous entendons un système spécifique des normes ou

valeurs, ou au niveau des acteurs, de comportements,

attitudes, opinions. Ce système est l’expression d’une

certaine forme d’activité et d’organisation sociale

caractérisée par une très grande différenciation des

interactions, l’isolement social et personnel, la

segmentation des rôles, la superficialité et

l’utilitarisme des relations sociales, la spécialisation

fonctionnelle et la division du travail, l’esprit de

concurrence, une très grande mobilité, l’économie du

marché, la prédominance des relations secondaires

sur les primaires. Ces normes ou valeurs modifient

sensiblement le comportement de l’individu et

influencent le processus de la formation de

personnalité et les étapes du développement humain.

A partir de cette influence, l’on peut parler du

comportement dit urbain et le comportement dit

villageois.

La vie humaine est pleine de sens que lorsqu’elle est

fondée sur des relations interpersonnelles saines.

Or la culture urbaine telle que nous avons décrite, est

loin de fournir des ingrédients pour l’établissement

d’une telle relation. Elle brise au contraire la solidarité

mécanique, elle évanouit la communauté et rend

superficielle la relation interpersonnelle. La question

de cette relation ne se pose plus en termes de

nécessité comme raison et fin de l’existence humaine

mais en termes de l’utilité et cela crée

un véritable problème d’identitaire

car, l’idée que se fait un individu et de

sa nature naît dans des interactions et

se développe à travers elles. Ceci étant,

l’intégration qui est une condition sine

qua non pour vivre heureux et en

sécurité est hypothéquée et l’exclusion

devient le nouvel ordre social. Cette

situation est à la cause, de la

pharmacodépendance, de la

criminalité, et autres formes de

délinquance que nous connaissons

aujourd’hui.

Toute fois, nous ne disons pas que l’urbanisation est

mauvaise, mais nous nous souhaiterions qu’elle soit

bien réfléchie afin d’être un stimulus pour le

développement intégral et harmonieux de l’humain.

Sinon ça ne vaut la peine d’avoir des grandes villes

avec un taux élevé de criminalité où tout le monde vit

dans l’incertitude, une ville transformée en une plate

forme de trafic des stupéfiants, ou encore des grandes

villes où les anti valeurs sont transformées en valeurs.

Par ailleurs, sur le continent, nous souhaiterions une

urbanisation qui tient compte de nos valeurs

culturelles car nous constatons qu’en Afrique

l’urbanisation est synonyme de l’occidentalisation au

point que nous assistons à une forme d’assimilation

ou même une colonisation culturelle qui est la pire

forme de colonisation si l’on s’en tient à la définition

de la culture que l’UNESCO nous propose nous

citons : la culture dans son ensemble au sens le plus

large est considérée comme l’ensemble des traits

distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et

affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe

social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les

modes de vie, les droits fondamentaux de l’être

humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les

croyances. (Continue à la page 4)

La culture urbaine

modifie le comportement de

l’individu et influence la formation de sa

personnalité

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L’atelier de Yamoussoukro a pour objectif le renforcement des

capacités techniques des médecins généralistes en matière de la prise en charge des urgences psychiatriques et autres pathologies psychiatriques

Editorial (suite)

Des études dans le domaine démontrent que les idées

suicidaires et la psychose avec délires d’oppressions et

certains troubles de comportement liés à la prise des

stupéfiants proviennent de ce phénomène.

Face à cela nous pensons qu’il serait judicieux d’avoir

une planification urbaine qui est un programme

d’intervention du système politique sur le système

économique pour régler les goulots d’étranglement

produits dans l’urbanisation. Car l’urbanisation est le

produit de la société capitaliste libérale.

Fr Stanislas Ndiguissi

Formation

Pour Remédier à la Souffrance Psychologique Dans L’ouest De La Côte D’ivoire (par daar)

Une vingtaine des médecins généralistes de la région ouest de la Côte d’Ivoire a pris part à un atelier de formation pour le renforcement de leur capacité dans la prise en charge la pathologie psychique en vue de remédier à la souffrance psychologique de la population de cette partie de la Côte d’Ivoire. Cet atelier s’est tenu au centre diocésain catholique de Yamoussoukro.

Le territoire ivoirien est inégalement reparti en

services psychiatriques. Seules les villes

d’Abidjan, Bingerville, Bouaké et Yamoussoukro

disposent de médecins spécialisés en psychiatrie.

Or nos populations sont confrontées à tant de

problèmes liés à la santé mentale. Pis encore, la

décennie de crises militaro-politiques, atteignant

son paroxysme dans la

crise postélectorale, a

aggravé la souffrance

psychologique. « La

hausse des demandes de

soins de santé mentale au

service d’Hygiène

Mentale (12,5℅) et au

Centre de Guidance

Infantile (3,2℅) de

l’Institut National de la

Santé Publique en constitue un indicateur ». Cette

souffrance est même galopante dans l’ouest du

pays, car cette région a connu les pires atrocités

des crises ivoiriennes.

C’est sans doute dans le souci de traquer cette

souffrance psychologique que le Programme

National de la Santé Mentale (PNSM) a non

seulement, depuis quelques années, jugé bon

d’affecter « des infirmiers et sages femmes

spécialistes en psychiatrie dans les hôpitaux de

l’intérieur du pays ; mais aussi il « a identifié

l’amélioration de la qualité de la prise en charge

des problèmes de la santé mentale comme l’un de

ses axes stratégiques quant à la politique de la

promotion de la santé

mentale ».

C’est dans ce même élan qu’il

organise des séminaires de

formations dans le but de

renforcer les capacités des

spécialistes en psychiatrie,

pour prise en charge des

troubles psychiatriques et

autres pathologies en Côte

d’Ivoire. Mais, se voulant dynamique, le PNSM

n’entend pas limiter ces formations uniquement

qu’aux spécialistes en psychiatrie.

Ainsi du 4 au 5 juillet, 20 médecins généralistes

de l’Ouest, plus précisément des Districts

Sanitaires de Tonkpi et de Cavally-Guemon, ont

bénéficié d’un atelier de formation, qui s’est tenu

au centre diocésain de Yamoussoukro. ( pg 5)

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(Formation, suite)

Cet atelier a été organisé pour contribuer à la

promotion de la santé mentale de la population de

cette région du pays, meurtrie par la guerre. Pour

se faire, il convenait de renforcer les capacités

techniques de ces médecins généralistes en

matière : de prise en charge des urgences

psychiatriques et autres pathologies

psychiatriques et de prise en charge des

traumatismes psychiques. Quant au suivi du

patient les résultats escomptés étaient la

prescription et la surveillance du traitement

psychiatrique, l’accompagnement psychologique du

patient, l’éducation des familles au traitement et

la prise en charge sociale des patients

psychiatriques.

L’ouverture officielle de cet atelier s’est faite par

le DR de Yamoussoukro, Dr TRA BI Gaston qui,

félicitant le PNSM pour l’organisation de cette

formation, s’est réjouit de ce qu’elle aura comme

bienfait dans la vie des peuples de l’ouest ivoirien.

Il a aussi salué le Fr Félicien, Directeur de

l’Hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul de

Yamoussoukro, qui était chargé de l’organisation

matérielle de cet atelier.

De gauche à droite, le Dr. Roger Delafosse, coordonateur national du PNSM, le Dr. Tra bi Gaston…, Direction Régionale de la santé et, Fr. Félicien NGENDAHIMANA, directeur de l’hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul de Yamoussoukro.

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« Ils réquisitionnent pour porter sa croix un passant qui venait de la

campagne. Simon de Cyrène, le père… » Mc. 15, 21 Le récit de réquisitionnement de Simon de Cyrène nous révèle la volonté de Dieu de faire participer l’homme à l’œuvre de

la rédemption de l’humanité. Ainsi, Simon de Cyrène devient le prototype des hommes qui acceptent volontiers de

participer à une œuvre de charité quelconque en vue de soulager la souffrance de leurs frères et sœurs dans le but de leur

témoigner le plus grand amour de Dieu pour eux.

Chères lectrices, Chers lecteurs, Dans cette parution nous avons choisi de porter avec vous un regard sur la passion du Christ en faisant une lecture de l’attitude de Simon de Cyrène dans ce cheminement aussi douloureux que salvateur du Christ notre Seigneur.

Notre objectif en relisant cet événement, n’est pas de faire une catéchèse mais plutôt demander au Messie souffrant de nous donner la grâce de cette promptitude simonnienne et de cet amour pour pouvoir porter secours à nos frères et sœurs souffrant que nous rencontrons

quotidiennement sur le chemin de notre vie. Car, il s’identifie en eux : « tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mat. 25,36). En effet, selon les dispositions juridiques romaines, le condamné devrait porter lui-même l’instrument du supplice. Mais

devant l’épuisement de Jésus, les bourreaux ont jugé mieux de réquisitionner un homme pour l’aider. Pour un homme de foi, cet acte n’est pas sans intérêt, car il nous place devant notre responsabilité morale de ne pas condamner mais que notre cœur se laisse touché par la misère des autres si nous voulons que la justice règne dans ce monde. La justice est justice que si elle est fondée sur la miséricorde dans le but d’aider le coupable à retrouver le chemin d’une vie digne d’un être humain. Un seul mouvement qui retient notre attention dans ce cheminement est celui des

regards croisés de deux personnes : le regard du Christ qui croise celui de Simon de Cyrène. Nous pouvons imaginer que Simon de Cyrène a accepté de porter la croix de Jésus parce qu’il se sent interpellé au fond de lui en voyant le visage défiguré de Jésus suite aux injures, aux bastonnades, aux

crachats. En découvrant ce visage que la tradition nous relate qu’il a été essuyé par une femme Véronique (cf VIIème station du chemin de croix), Simon de Cyrène a oublié ses propres fatigues suite aux travaux champêtres et il vient secourir le Christ en portant sa croix. Dans ce regard du Christ, nous lisons une invitation de Dieu à l’homme pour prendre part à sa vie en empruntant le chemin le plus difficile mais qui conduit à la gloire. Cette attitude de Simon est pleine de sens car, elle nous

rappelle le critère de devenir le vrai disciple du Christ : « si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix et qu’il me suive » (Mc. 8,34). pg 7

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(Pastorale, suite) Aujourd’hui, encore le Christ continue à nous rencontrer avec sa croix au coup, visage défiguré qui croise notre visage à travers nos frères et sœurs souffrant, les personnes défigurées. Des personnes qui, à la suite du prophète Isaïe nous pouvons dire à leur sujet « des personnes qui n’avaient ni aspect, ni beauté, pour que nous les regardions, ni apparence pour que nous nous complaisions en elles. Hommes de douleurs et connu de la souffrance, ceux devant qui on se voile la face, on détourne le regard, les méprisés, les déconsidérés » (Is. 53,2-3). Nous pouvons faire un listage de ces personnes à la tête desquelles se trouvent les malades mentaux parfois abandonnées par les siens, les arriérés mentaux, les personnes vivantes avec un handicap quelconque et sont souvent prises dans la société des sorcières ou qui pactisent avec le démon et dont elles sont entraines de payer le prix. Simon de Cyrène est un paradigme pour toute personne qui aspire à devenir le disciple du Christ, qu’elle sache lire la miséricorde divine, fondement de toute justice

divine ayant pour objectif la rédemption de l’homme et saisisse l’opportunité pour devenir amour en se reniant lui-même pour soulager la souffrance de ses frères.

Par ailleurs, nous comprenons aussi que c’est un manque d’amour envers nos prochains notamment les condamnés s’il nous arrive de ne pas voir en eux, une personne humaine ainsi que des malades dont nous supposons connaître l’origine (les victimes de VIH, les toxicomanes…). Simon de Cyrène nous invite de leur manifester

notre amour que de les condamner. Car seul l’amour peut les rétablir dans leur dignité de la personne humaine. Tandis que, notre condamnation les conduit au calvaire pour être crucifié de façon inhumaine et cela ne nous fera pas grandir humainement. A ce titre, nous implorons la bénédiction divine sur toute personne ayant été touché par la misère de leurs frères et sœurs les malades mentaux et s’engagent comme Simon de Cyrène pour soulager leur souffrance et à encourager leurs parents de garder l’espoir et d’espérer au-delà de toute espérance en posant des actes concrets en nous fournissant des aides spirituelles (prière, intention de messe), financières, matérielles et morales pour l’accomplissement de notre mission comme Frères de la Charité dans l’Eglise et dans le monde. C’est une façon pour eux de devenir comme nous des Simon de Cyrène. Puisse le Seigneur les rendre en grâce et comble leur aspiration à la sainteté.

Par Fr Stanislas M. Ndiguissi

Ils ont dit :

« Si vous devez interrompre la prière pour vous rendre chez un malade, faites le. Vous quittez Dieu pour Dieu, vous le trouverez dans ce malade ». Saint Vincent de Paul ‘’Voilà’’ a dit le saint père Bernard, « le véritable amour qui descend dans l’hôpital où habitent des malades et toute sorte des personnes malheureuses et misérables : ne vivre que pour servir ces personnes là ». Veillez donc à la dignité de votre vocation, en la remplissant d’une manière impeccable et loyale, puisqu’en servant les pauvres, vous représentez Dieu.

Pierre Joseph TRIEST

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DOSSIER SPECIAL

LA PRISE EN CHARGE MEDICALE DE LA

TOXICOMANIE

(Par Mathieu KOFFI)

Pour des raisons familiales, sociales et

psychologiques, 17 jeunes sur 100 intoxiquent leurs

organismes par des substances toxiques entraînant

un état de dépendance physique, et psychiques à

l’égard de leurs effets. En considération des

conséquences de cette intoxication sur la santé tant

physique que mentale, la toxicomanie devient un

sérieux problème de la santé publique. Alors

comment se fait-il sa prise en charge médicale?

Une étude des experts en psychiatrie a

montré que les pathologies psychiatriques

affectent plus les jeunes, les adolescents qui

peuvent constituer plus de 80% des acteurs du

développent et l’avenir de la planète. Ce qui

constitue un véritable problème de la santé

publique voir un danger pour toute l’humanité.

Parmi ces pathologie, celles liée à la

toxicomanie gagnent énormément de terrain.

Mais alors, que dire de la toxicomanie ?

Pour le citoyen lambda, la toxicomanie se

définit comme la prise exagérée des toxiques

comme tabac, drogue etc. cette prise peut

mettre le sujet dans un état de dépendance vis

à vis de ses toxiques.

En effet il convient de savoir que la prise

des toxiques peut affecter le cerveau et crée un

disfonctionnement de celui-ci, ce qui va

provoquer un trouble de comportement chez le

sujet. Ce comportement affectera sensiblement

sa relation avec son environnement immédiat

(famille, voisin) et la société toute entière. Ce

comportement jugé d’anormal par son

Encadré 1: La Toxicomanie 1. Définition : la toxicomanie est l’état d’intoxication de

l’organisme par des substances toxiques entrainant un

état de dépendance physique et psychique à l’égard de

leurs effets

2. Epidémiologie : la population la plus concernée est la

population masculine dont l’âge si situe entre 15 à 30

ans. Et la grande majorité est célibataire avec une forte

concentration dans les banlieues et les milieux

défavorisés.

3. Les principaux produits: les drogues les plus souvent

consommées sont, par ordre décroissant: la cannabis

(chanvre indienne), l’héroïne, les médicaments, la

cocaïne, la polytoxicomanie qui associe au produit

habituel l’alcool. (cf. le tableau pg 10)

4. Etiologie : les causes de la toxicomanie sont d’ordre

familial, psychologique et social :

i. Causes familiales: elles sont liées à des

carences affectives précoces, des attitudes

super protectrices des parents favorisant la

dépendance, la dissociation du couple

parental, un alcoolisme chez le père, l’abus de

psychotropes chez la mère.

ii. Causes psychologiques : des difficultés

précoces d’adaptation sont souvent

rencontrées, à l’école tout d’abord (fugues,

échecs scolaires), dans le milieu du travail

ensuite (accidents) ;

iii. Causes sociales: le nombre d’exclus de la

société actuelle augmente de plus en plus en

raison du chômage, des problèmes de

logement, de l’échec scolaire. Les jeunes

essentiellement dans les banlieues ont des

difficultés à se projeter dans un avenir de plus

en plus incertain. Certains se marginalisent et

ont recours à la violence hétéro ou auto

agressives. La société est en crise : crise de

valeurs, des structures, quelles qu’elles soient.

Conseil: avez-vous un parent ou un proche toxicomane? L’essentiel n’est pas de le rejeter ou le condamner, mais adresser-le au service psychiatrique pour l’aider à s’en sortir. Car il n’est pas totalement perdu, il est bel et bien utile à sa communauté. Il est porteur d’un talent qui peut contribuer à l’édification de sa société. Source: psychiatrie et soins infirmiers adolescents, adultes. Module n°5

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entourage va se manifester par plusieurs

symptômes tels que la nervosité, l’agressivité

tant verbale que physique, la colère, le

comportement anti social en général, des

hallucinations etc.

Face à une telle situation quelle attitude

faut-il avoir pour éviter le pire ?

Un processus de désintoxication du sujet doit

être amorcé : de nos jours nous avons des ONG

comme « la croix bleue » qui sont spécialisées

dans la désintoxication des sujets toxicomanes.

Et pour corriger les troubles comportementaux

causés, le sujet doit être adressé à des centres

ou hôpitaux psychiatriques pour une meilleure

prise en charge.

Ainsi la toute première action consiste à

détacher le sujet de son groupe ou sa

compagnie en prise avec les toxiques. Ensuite

éviter tout contact entre l’assujetti et les

produits.

La thérapie pourrait être amorcée et

diligentée sous deux axes fondamentaux :

1. La psychothérapie qui est un soin

psychologique mené de préférence par un

psychologue ou un psychiatre toutefois, un

éducateur spécialisé, un sociologue ou

même un philosophe peut jouer ce rôle de

psychothérapeute. La psychothérapie

consiste entretenir le sujet ou l’amener à

prendre conscience du danger qu’il encourt

en prenant les toxiques. Il doit lui mettre au

courant de tous les risques à savoir les

risques : du sida, d’hépatite B et C. les

infections bactériennes, des infections

ostéo-articulaires, des endocardites. C’est

un travail qui doit durer dans le temps car il

doit amener le sujet à décider de lui-même

de mettre fin à la prise des toxiques.

Et aussi cette thérapie vise à développer la

maturité du patient toxicomaniaque

2. La pharmacothérapie : qui est une thérapie

médicamenteuse. Celle-ci consiste à mettre

le sujet sous traitement médicamenteux sur

plusieurs mois, exclusivement à base de

neuroleptiques tels que Dipiperon, l’haldol,

le largactil ou le nozinan selon la

symptomatologie présentée et les

orientations thérapeutiques du traitant.

L’expérience dans ce cas a montré que les

neuroleptiques à action prolongée (nap)

donnent plus de résultat que les formes orales ;

et le pronostic est favorable que si toutes ces

mesures sont prises notamment l’arrêt des

toxiques.

La toxicomanie est un véritable problème

de la santé publique qu’il ne faut pas prendre à

la légère. 90% de toxicomanes ont rencontré le

virus de l’hépatite et plus de 30%sont

contaminés par le virus du sida. A en croire ces

données, si des actions concrètes n’ont pas été

menées, notre lutte contre le sida et les

maladies sexuellement transmissibles et autre

maladies virales restera vaine.

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Quelques produits et leurs effets

Produits Effets Risques cliniques

Héroïne Effet analgésique, diminution des réactions

émotives et des perceptions. Maintien ou

diminution de la conscience vigile. Etat de

béatitude psychologique

Altération de l’attention et de la mémoire,

hypotension, nausées, vomissements.

Asphyxie et œdème aigu du poumon.

Hépatites virales B et C, encéphalopathie,

désinsertion sociale, un tableau pseudo-

grippal.

Cannabis Troubles des perceptions à type d’illusion,

d’hallucinations. Modification de

l’affectivité et de l’humeur. Altération du

contenu et du cours de la pensée. Troubles

de la conscience vigile

Dépersonnalisation, déréalisation, altération

de la santé physique, une dégradation

intellectuelle et sociale avec syndrome

amotivationnel, psychose aigue

Cocaïne Voir les effets d’Héroïne Une irritabilité, une idée de persécution, une

dépression, une anxiété, une angoisse

profonde, des troubles physiques intenses

(respiration bruyante, crachements de sang,

accélération du rythme cardiaque, arythmies,

convulsion pouvant entrainer la mort

Amphéta

mines,

café, thé,

tabac

Stimulation de la vigilance, excitation

intellectuelle psychologique et motrice,

hyperactivité avec disparition de la fatigue.

Une anorexie, des symptômes physiques

(hypertension artérielle, tachycardie,

mydriase importante, nausées, vomissement,

diarrhée, frissons, insomnie complète.

Psychose amphétaminique (délire paranoïde

avec mécanisme interprétatif hallucinatoire

et thème de persécution, un état de

subconfusion mentale chronique dû aux

troubles du sommeil et l’alimentation.

(Source psychiatrie et soins infirmiers adolescents, adultes, janvier 1999)

QUE PENSENT LES EDUCATEURS DE LA TOXICOMANIE ? Par Gérard Yéo Nanga, mesp

Du fait que la toxicomanie affecte plus particulièrement l’état d’âme du sujet, les éducateurs comme

premiers responsables de la formation de conscience ne veulent pas rester en marge de cette

problématique. Ainsi l’éducation spécialisée se veut une des réponses à ce fléau à côté de la

psychiatrie. Dans sa démarche, elle pense attaquer aussi bien à la cause qu’aux conséquences.

L’éducation joue un rôle du

premier plan dans le processus

de l’humanisation de l’homme.

Jean Jacques Rousseau nous fit

savoir qu’on naît humain à

travers une hérédité biologique,

et qu’on va le devenir à travers

un héritage social et culturel et

une dimension éthique. pg 11

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(suite de la pg 10)

Cela constitue un processus qui

se fait à travers l’éducation.

Cependant force est de

constater que l’éducation ne

joue plus le rôle qu’elle devrait

jouer dans ce processus

indispensable pour le devenir

de l’humanité. Les parents se

démissionnent devant leur

responsabilité éducative ceci

induit comme conséquence la

délinquance, les

comportements anti sociaux, la

toxicomanie. Un comportement

anti social ? Oui parce que

l’éducation est le socle de la

socialisation c'est-à-dire le

vecteur de la transmission de

l’héritage culturel humain.

Faute de l’éducation, l’on

devient parent par accident.

Nous voulons dire sans une

préparation au préalable pour

assumer cette responsabilité

dont l’avenir de notre humanité

y dépend énormément, ou l’on

tâtonne de le faire mais sans

prendre en compte ces deux

aspects pour parvenir à une

réelle socialisation. Si bien

qu’on pense que la meilleure

façon d’éduquer un enfant

c’être un super protecteur, lui

donner tout ce qu’il demande

sans lui inculquer l’idée de

l’existence des contraintes qui

rendent la socialisation

possible.

Car, elle aide à se servir

de sa propre liberté. Ces deux

aspects de l’éducation sont : la

discipline qui correspond à

l’ensemble des contraintes qui

pèsent sur un individu pour

qu’il se socialise ; qu’il accepte

de se conduire, de se

comporter, d’agir en fonctions

des règles, qu’il apprenne à se

situer dans les respects de la

loi, qu’il s’impose des efforts.

C’est ce qui fait penser à

E. Kant quand il élucida que la

discipline est ce qui transforme

l’animalité en humanité. Puis

l’instruction et la conduite qui

est la mise en pratique des

fruits de l’éducation. De ce qui

précède, il ressort que c’est

l’éducation qui permet à

l’homme de se servir de sa

liberté. Car, la liberté ne signifie

pas l’absence des contraintes.

L’absence des contraintes est

un état de vie de l’homme qui

n’existe pas.

Du coup la liberté ne

saura exister sauf à la

considérer comme idéal

inaccessible. Dans l’éducation

la famille joue un rôle

important, elle est la cellule

mère de toute entreprise

éducative.

Le premier devoir des

parents est l’éducation de leurs

enfants pour les humaniser. Si

aujourd’hui nous constatons de

plus en plus le problème de la

socialisation des enfants, nous

avons le plein droit de nous

demander au sujet de la

responsabilité des parents en ce

qui concerne l’éducation de

leurs enfants. Il nous semble

que la question au sujet du

devenir des enfants ne se pose

plus dans notre société ou tout

semble être permis.

Conséquence :

toxicomanie avec la baleine de

ses conséquences sur la vie

sociale et sur la santé publique.

Mais, au fait comment pouvons

expliquer les causes de la

toxicomanie du point de vue

éducatif ? En d’autres termes,

comment pouvons-nous faire

une approche éducative de la

toxicomanie ? Parmi tant des

perspectives d’approche qu’on

peut avoir sur la question, nous

allons nous intéresser à

l’impact psychopédagogique du

comportement alcoolique d’un

père sur le devenir de ses

enfants.

En effet, un sujet ou une

personne devient de manière

impulsive et difficile à contrôler,

obligé de recourir à un

comportement ou à l’usage

d’un produit (alcool, drogues,

médicaments…) pour rétablir

son homéostasie interne, c'est-

à-dire pour abaisser sa tension

et pour se procurer pg 12

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12

(Suite de la page 11)

un certain plaisir ; et deuxième

critère nécessaire c’est que

recourant à cette conduite ou ce

produit de manière répétitive, il

le fait malgré qu’il ait

conscience du caractère

potentiellement nuisant de ce

comportement.

Au niveau de

l’alcoolisme, le point de vue est

souvent divers selon les

différentes approches à savoir

approche médicale et approche

judiciaire. Même si nous

n’avons pas envie de nous

positionner sur cette divergence

d’opinion, nous tenons

cependant à signaler que la

personne alcoolique est une

personne plus ou moins

dangereuse pour elle-même,

pour sa famille, et pour sa

société en générale.

Toujours au plan

éducatif, nous ne pouvons

comprendre un avocat qui

défend son client uniquement

sur ce fait, en oubliant l’autre

facette nébuleuse de son

comportement alcoolique. Par

exemple, rouler en état

d’ébriété, ne pas payer la

scolarité de ses enfants, rentrer

toujours tard à la maison et

bafoue l’éducation de ses

enfants or tout enfant a droit à

l’éducation nous stipule la

convention universelle du droit

des enfants. Il s’avère important

de souligner que parler de

l’éducation de l’enfant ne

signifie pas seulement le

scolariser. La scolarisation seule

ne suffit pas de socialiser

l’enfant.

A ce sujet, Kant fait une

distinction entre l’éducation et

l’instruction en précisant la

visée de chacune de ces

démarches. Ainsi a t- il

souligné que l’instruction tenue

par un professeur, un

précepteur n’éduque pour

l’école pour acquérir, le savoir,

la connaissance. Alors que

l’éducation tenue par un

pédagogue n’éduque en vue de

la vie, en vue de chercher à

devenir meilleur, à devenir un

vertueux comme l’a remarqué

Socrate à ses compatriotes les

athéniens. Pour atteindre le

paroxysme de notre humanité il

nous faut les deux bornes.

A ce titre, les parents

sont les premiers pédagogues

(éducateurs) de leurs enfants.

Vous comprenez pourquoi, un

parent alcoolique est nuisible à

sa famille, à sa société. Certes,

il y peut avoir des alcooliques

modérés, toute fois, ils mettent

leur propre vie en danger par

des ivresses démesurées qui se

remarquent dans des tests

hépatiques catastrophiques.

Pour certains, l’imprégnation

alcoolique entraine :

Un comportement agressif et

violent, des idées délirantes

avec thèmes de persécution et

jalousie etc.

Cependant vous

conviendrez avec nous que

cette manière d’irresponsabilité

conduit à plusieurs

conséquences néfastes dans la

famille et dans la société. Nous

pouvons énumérer entre

autres : les divorces du couple,

la déscolarisation des enfants,

la désocialisation des enfants,

et les comportements anti

sociaux souvent emprise avec la

loi.

Ainsi faut-il annoncer

que les parents par leur

comportement entrainent leurs

enfants vers l’abus des

substances psychoactives ou la

pharmacodépendance ?

Suite au comportement de la

personne alcoolique, l’enfant

devient sujet de sa propre

éducation. Il décide de ce qu’il

veut faire de sa vie, il perd tout

repère dans sa vie, le repère qui

doit l’orienter vers un agir

humain. Cela engendrera le

problème de l’intégration dans

la société, induisant à la

toxicomanie comme

compensation en vue de

suppléer au vide éducationnel.

pg 13

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13

(Suite de la page 12)

Pour remédier à la crise

toxicomaniaque, nous pensons

qu’en plus des mesures

législatives en vigueur, il faut

aider les structures de la prise

en charge, créer des centres de

rééducation en vue de la

réhabilitation psychosociale

pour permettre à ces personnes

de se redéfinir et devenir acteur

du développement. Il faut aussi

instituer un service de

counselling familial à côté des

assistants sociaux pour veiller à

l’accompagnement psychosocial

des parents en vue de les aider

à s’impliquer davantage dans

l’éducation et la formation de

leurs enfants.

Car si les parents n’ont pas joué

leur rôle, il faut redouter

l’avenir de notre humanité. Or

force est de constater que les

parents eux-mêmes ne sont

pas préparés pour faire face à

cette nouvelle responsabilité

qui est les leurs.

Enfin appuyer les

structures de prise en charge

déjà existantes, il faut renforcer

leur capacité techniques et les

dotant des compétences pour

parer à ce défi. Parmi ces

compétences, on peut évoquer

le rôle que peut jouer un

éducateur spécialisé. Son travail

consiste donc à mettre en place

un programme des soins

éducatifs qui consiste à inciter

le patient à suivre une cure de

désintoxication, à se faire

suivre médicalement. Il le fait

en exposant au patient tous les

risques cliniques qu’il encourt

s’il n’accepte pas cette

démarche. D’autre part aussi, il

développe un plan éducatif

individuel qui prend en compte

la formation de sa personnalité

en vue de rompre aux types de

personnalité toxicomaniaque

qu’il a forgé avec la prise des

toxiques. L’éducateur joue le

rôle d’un guide pour le patient

qui l’aide à re- entrér dans la

vie et de faire face avec courage

et détermination aux réalités de

la vie sans faire recours à

substances toxiques pour créer

un environnement paradisiaque

où les soucis, les difficultés, la

souffrance sont gommés.

Nous pensons qu’une préparation à la vie active de ces sujets semble

indispensable

Les jeunes qui ont des besoins

éducatifs spéciaux doivent

être aidés à passer dans des

bonnes conditions de l’école à

la vie active. L’école devrait

leur faciliter l’entrée dans la

vie active et leur donner le

savoir faire qu’exige la vie

quotidienne en les

familiarisant avec les

compétences de

communication nécessaires à

un adulte dans la société.

Il convient de recourir à des

techniques de formation

appropriées et de procurer à

ces jeunes une expérience

directe de situation de la vie

réelle en dehors du milieu

scolaire. Il faut comprendre

aussi que dans nos sociétés

africaines fascinées par la

logique de la société de

consommation, lorsque tu

n’as rien, rien aussi ne va chez

toi. Alors les jeunes sans cette

réalité de formation de la vie

sont exposés à des idées

néfastes pour eux-mêmes et

pour la société.

pg 14

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14

Ainsi les programmes des

écoles terminales devraient

comporter à l’intention des

élèves ayant des besoins

éducatifs spéciaux des cours

de transition et une aide au

passage dans l’enseignement

supérieur chaque fois que

c’est envisageable, suivis

d’une formation

professionnelle destinée à leur

permettre de mener, une fois

qu’ils quittent l’école une vie

indépendante en tant que

membres actifs de la

communauté. Ces activités

devraient être conduites avec

la participation des

collectivités locales et des

différents organismes

internes.

Cette action permettra aux

jeunes d’intégrer la dignité de

la famille, d’avoir de la

considération dans la famille

et de participer au

développement de son pays

puis d’éviter d’autres actions

négatives (alcool, cigarette,

drogue, prostitution….)

La lecture psychologique de la toxicomanie par Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, f.c.

Une lecture psychologique de la toxicomanie vise à nous aider à comprendre les causes

psychologiques de la prise des produits toxiques.

La toxicomanie est

l’état d’intoxication de

l’organisme par des

substances toxiques

entrainant un état de

dépendance physique et

psychique à l’égard de leurs

effets. Depuis 1969, l’OMS a

retenu le terme

pharmacodépendance pour

remplacer celui de la

toxicomanie. Par cette

expression, l’OMS désigne

tout état physique et

psychique résultant de la prise

d’une drogue, caractérisé par

une modification du

comportement comprenant un

besoin compulsif de reprendre

cette drogue afin d’éprouver

les même effets et parfois

d’éviter les effets de sevrage.

Faire une lecture psychologique de ce phénomène

récurrent de la toxicomanie dans notre société, c’est chercher à

comprendre du point de vue psychologique les causes de la prise

de drogue chez les sujets toxicomanes.

En effet, des études nous prouvent que les causes de la prise de

toxique sont en grande partie psychosociales (famille,

psychologie et société). Ces résultats sont-ils une simple

aberration ou sont-ils vérifiés et alors doivent ils être pris au

sérieux ?

La santé physique et mentale est tributaire de son

écosystème. Toute dépendance est une réalité extérieure à

l’homme. Car

aucun homme

ne peut choisir

volontairement

être

dépendant

d’une

substance qui

peut porter

atteinte à sa liberté si cela ne lui a pas été imposée par son

écosystème tout simplement parce que chaque être humain veut

s’auto déterminer. pg 15

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15

Il ne s’agit pas

de nier la

responsabilité

des

toxicomanes.

Mais il nous faut

insister sur les

mesures

sociales à

prendre pour

stopper cette

tempête qui

souffle sur notre

jeunesse.

(Suite de la page 14)

Or l’auto détermination

est un processus qui arrive à

son terme avec la formation

d’une personnalité forte.

Toutefois, il s’avère important

de ne pas ignorer le rôle que

la famille, doit jouer comme

fournisseuse des ingrédients

essentiels pour le

développement et la formation

de cette personnalité forte. A

cet effet, si la famille ne

fournit pas ces ingrédients,

attendons-nous à une

délinquance qui a pour

essence dans la plus part des

cas la toxicomanie. Il est lieu

de préciser que la crise que

notre siècle traverse sur tous

les plans est purement

axiologique.

Une lecture de la

théorie éricksonnienne nous a

permis de comprendre que

dès les premières années

après la naissance il y a risque

de développement d’une

disposition à la toxicomanie.

Rappelons qu’Erickson est l’un

des quelques rares

psychologues qui ont élaboré

une théorie du développement

humain. Ainsi pour lui, les

changements issus du

développement s’opèrent tout

au long de notre vie, selon

huit (8) étapes distinctes. Ces

étapes se produisent selon

une séquence fixe et identique pour tous les êtres humains.

Chacune de ces étapes présente un conflit que l’individu doit

absolument résoudre pour lui permettre de répondre aux

exigences du développement ultérieur.

En considération des quatre

premières étapes du développement

humain d’Erickson, on peut se rendre

compte de l’enjeu de l’éducation sur le

devenir des enfants. L’option éducative

détermine le reste de la vie de l’enfant.

Ainsi une éducation trop permissive

pourrait facilement rendre l’enfant

incapable d’affronter les obstacles qu’ils

rencontreront inévitablement par la suite

dans des milieux moins permissifs. Et

alors il lui sera difficile de s’actualiser car

cette option ne lui permet pas de s’ouvrir

à l’expérience. Par ailleurs l’option trop

coercitive rend l’enfant timide et alors il

ne peut pas avoir une considération

positive inconditionnelle à l’égard de lui-

même. Il ne peut pas être entrepreneur

ni risquer de prendre des initiatives, car

il doute de sa propre compétence, il est

replié sur lui-même par le fait qu’il se sent à l’insécurité en

présence des autres. Quand aux parents superprotecteurs, ils

causent préjudice à l’aspiration à l’autonomie de leurs enfants.

A cet effet, pour compenser à tous ces maux, la drogue

devient le seul palliatif. Pour les uns elle sert à gommer les

soucis, les difficultés, la souffrance ; elle est source d’une

béatitude psychologique (un paradis artificiel). En ce que le sujet

est produit d’une éducation permissive, par conséquent, il n’est

pas préparé pour affronter avec courage et détermination ces

situations difficiles, ou encore il n’est pas outillé pour confronter

les contraintes dans les négociations avec son milieu qui

conditionnent son actualisation. Pour les autres, elle sert à

produire une puissance intellectuelle ou à susciter une excitation

intellectuelle psychologique et motrice.

pg 16

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16

(Suite de la page 15)

Choses qui le manquent

à prendre parole devant la

publique, à mener un meeting,

un groupe… C’est aussi le cas

pour ceux qui la prennent

pour vaincre leur peur, briser

leur timidité. Telles sont les

conséquences de l’option pour

une éducation coercitive et de

la superprotection.

Que faire pour réussir

la lutte contre le fléau de la

toxicomanie ?

Il ne s’agit pas de nier la

responsabilité des

toxicomanes. Mais il nous faut

insister sur les mesures

sociales à prendre pour

stopper cette tempête qui

souffle sur notre jeunesse.

Nous pensons que les

mesures répressives ne

suffisent pas car elles ne

s’attaquent qu’aux

conséquences, mais nullement

aux causes.

Il faut noter que la famille joue

un rôle du premier plan dans

la prévention à l’égard des

risques des produits toxiques.

Des études montrent que les

jeunes issus des familles unies

et structurées s’exposent

moins à la toxicomanie.

Par contre les sujets qui

ont connu des carences

affectives précoces, qui ont

été abandonnés par l’un des deux parents soit les deux parents,

qui proviennent des couples dissociés avant la fin de la première

étape de la formation de leur personnalité, d’un père alcoolique

ou d’une mère qui abuse de psychotrope sont les plus explosés.

En effet, là où les parents créent une atmosphère confiante,

gèrent

honnêtement leurs

conflits naissants,

consacrent de

temps à leurs

enfants, savent

leur apprendre à

choisir et à ne pas

satisfaire leurs

désirs immédiatement ; le risque est minimisé.

Face à cette situation, il est urgent d’informer et d’éduquer

les jeunes par rapport à la toxicomanie et ses effets. Les collèges

et les lycées doivent servir des espaces appropriés pour la

réflexion sur ces problèmes. Les enseignants, les éducateurs, les

animateurs culturels et sportifs doivent jouer leur partition en

étant attentifs aux jeunes vulnérables et exposés, pour les

conseiller, oser les aider à s’accepter comme personne dans leur

corps et leur sexualité. Il sera souhaitable de mettre sur pied ‘’un

counselling familial’’ sachant écouter et comprendre les jeunes

sans les juger, puis les préparer à une vie de couple responsable

car l’avenir de notre humanité dépend exclusivement des parents

responsables. Enfin, pour que les actions de prévention soient

cohérentes, elles devraient s’inscrire dans les différents lieux de

vie.

A cet égard, le milieu professionnel est un des lieux

privilégiés pour ces actions. Car outre les problèmes de

logements ou de l’échec scolaire qui sont des causes sociales de

la toxicomanie, il ya aussi le problème de chômage, des

conditions du travail (pénibilité, mauvaises relations humaines…).

Les actions de préventions dans ce contexte peuvent en outre

développer des conduites de solidarités envers les personnes en

risques.

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HISTOIRES DROLES

Cours de vocabulaire Cours de vocabulaire au CM1 devant

l’inspecteur de l’école. Le maître dit aux élèves : « Un animal domestique est un animal qui vit à

la maison avec les hommes. Exemple le chat, le coq. »

« Un animal sauvage est un animal qu’on voit rarement. Exemple le lion, la panthère » Le maître demande aux élèves donner un

exemple d’animal sauvage. Seri levé la main et donne son exemple : « L’inspecteur est un animal sauvage parce

qu’on le voit très rarement à l’école

Une fille demande à sa mère, maman pourquoi

as-tu quelques cheveux blancs alors que pour tous sont noirs ? J’ai des cheveux blancs parce que tu ne m’obéis pas. A chaque fois que tu ne

fais pas ce que je te demande, mon cheveux devient blanc lui répond sa maman. Et la fille

dit ah bon maman je suis désolée ! Et pour la grande mère que tous ses cheveux sont blancs, c’est parce que tu ne veux pas l’obéir

maman ?.....

COMME REHABILITER UN SUJET TOXICOMANE ? Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, f.c.

La réhabilitation psychosociale est l’une des approches thérapeutiques en psychiatrique. Réhabiliter

un sujet toxicomaniaque, c’est l’accompagner à se redéfinir, à reconstruire et à repenser sa vie avec

objectivité et de favoriser sa réinsertion socioprofessionnelle

La personne toxicomaniaque est un malade,

mais sa maladie n’est pas comme les autres, son mal

ne vient pas d’une attaque extérieure, contre laquelle

il suffirait de trouver le remède efficace. Bien souvent,

elle ne veut pas se reconnaître malade, elle s’enferme

dans une attitude de déni et refuse tout contact avec

un soignant. Même si elle est admise à

l’hospitalisation, la plus part du temps elle termine

son séjour hospitalier par évasion. Alors la première

étape de la thérapie de réhabilitation psychosociale

consiste à l’amener à reconnaitre son état.

Aussi l’enjeu du

thérapeute en

réhabilitation

psychosociale n’est pas

dépanner un engin pour

qu’il soit comme avant et

éventuellement que le

patient puisse

recommencer à prendre

les toxiques, mais il s’agit

bien évidemment d’aider

le sujet pour lequel il n’ya

pas de recette universelle.

Il ne s’agit pas de soigner

un organe, indépendamment de la personnalité du

patient, de son histoire, de ses relations… il s’agit d’établir un traitement peu importe sa durée dans

le temps dont le but est double : d’une part permettre à une personne de se réconcilier avec elle-

même, de prendre conscience de sa dignité, de reconstruire et de repenser sa vie dans un projet

intégrant positivement l’abstinence de la toxique. D’autre part, aider cette personne à s’épanouir dans

toutes les dimensions de son existence : familiale, sociale et professionnelle. Pour cela un traitement

de l’environnement (entourage, institutions) est également nécessaire. Les thérapies familiales ont

pour finalité d’identifier les modes de communication dans les cellules familiales et de favoriser un

nouveau réseau d’échange.

L’institution de réhabilitation doit proposer au patient des activités d’expression pour lui

permettre d’exprimer ses émotions. Elle doit également favoriser la réinsertion sociale,

professionnelle en collaborant avec des partenaires facilitant la réinsertion : formation, travail

physique proche de la nature.

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ENTRETIEN (Propos recueillis par Gérard Yéo Nanga)

Fr. Armel Daly (daar) est un religieux de la congrégation des religieux du sacré cœur de Bétharram connus sous le nom

des bétharramites. Depuis (10) mois, il a effectué son stage apostolique dans notre institution. Arrivé au terme de son

stage, il accepté de nous donner son impression.

Mag HP-SVP : Bonjour frère, avant tout propos, nous vous demandons de vous présenter

Fr Armel : Je suis étudiant en théologie, au

Centre Missionnaire d’Abidjan (CFMA). Je suis en

stage d’apostolat dans cette structure sanitaire

depuis le mois de septembre 2011.

Mag HP-SVP : Comment distingue-t-on un Frère (un religieux) d’une autre personne ?

Fr Armel : Un religieux d’une quelconque autre

personne voulez-vous dire ? A priori, c’est difficile

quand dans un milieu banal tous sont en civil. C’est

là où l’habit ‘‘religieux’’

pourrait permettre

cette distinction. Mais

de façon plus concrète,

la différence est faite

au niveau : de notre

appartenance à une

Congrégation

religieuse ; des conseils

évangéliques que nous

professons (les vœux

de chasteté,

d’obéissance et de

pauvreté) ; de nos charisme et règle de vie ; de

notre vie communautaire etc.

Mag HP-SVP : Qu’est-ce qui vous différentie des Frères de la Charité ?

Fr Armel : La différence se situe au niveau de nos

règles de vie et de nos charismes. Tout fondateur

a un esprit propre qu’il laisse comme héritage.

L’héritage qui a été laissé chez nous c’est d’imiter

Jésus dans son obéissance et son abaissement.

Cette imitation nous donne d’aller exercer

partout ; surtout là où les autres ne voudraient pas

aller. Ouverts à tout, nous n’avons pas une activité,

un travail spécifique à faire. Et contrairement aux

Frères de la Charité, nous, les Bétharramites,

sommes un Institut clérical (nous devenons

Prêtres) ayant pour charisme de reproduire l’élan

du Verbe Incarné (Jésus) disant à son Père « Me

voici, envoi moi ! ». Les Frères de la Charité vivent

plus l’amour

de Jésus

pour les plus

pauvres. Ils

ont un amour

préférentiel

pour les

démunis, les

nécessiteux,

les personnes vulnérables. Ils servent ces derniers

(personnes frappées de toutes sortes d’handicaps)

afin de leur permettre de retrouver leur dignité de

personne humaine.

Mag HP-SVP : Pourquoi avez-vous choisi de faire

un stage à l’hôpital Psychiatrique saint Vincent de Paul de Yamoussoukro ?

Fr Armel : Ce stage, je ne l’ai pas choisi. On m’a

plutôt demandé de le faire afin de puiser des

richesses à la Source des Frères de la Charité :

éveil à la générosité, à l’ouverture.

Mag HP-SVP : Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez été confronté ?

Fr Armel : Mes premières difficultés qui me sont,

heureusement, vite passées étaient des

appréhensions : comment entrer en communication

avec les malades de cet Hôpital ; comment

entreprendre une activité avec eux.

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(Entretien, suite de la page 18)

Je pensais avoir affaire à des personnes hostiles à

la communication, à une vie avec les autres. Au

fond, j’avais à l’idée la manière d’être et de faire

des ‘’malades mentaux de la rue’’. Et cette idée m’a

quelque peu hanté. Les autres difficultés (de mes

trois premiers mois) étaient liées à mon état de

santé. Je gère quotidiennement des douleurs au

niveau de la colonne vertébrale et de la hanche ; il

y avait donc des activités qui me fatiguent par

moment, quand en nombre réduit, il fallait faire un

grand travail de nettoyage. A part cela, il y a eu de

rares moments d’incompréhensions avec quelques

patients, des temps où il fallait hausser le ton (la

voix) pour faire des redressements.

Mag HP-SVP : Quels ont été vos rapports avec le personnel de l’HP-SVP et aussi avec les malades?

Fr Armel : Avec le personnel les relations ont été

bonnes dans l’ensemble. J’ai apprécié son bon

accueil. Je n’ai pas

eu de problème

avec ce personnel.

Mais permettez

que je salue

préférentiellement

trois personnes.

D’abord, M. Yéo

Gérard (Responsable de l’Ergothérapie) avec qui la

collaboration a été parfaite. Il a été un grand

formateur et ami pour moi. J’ai été frappé par la

qualité de sa relation amicale, fraternelle même,

dirai-je. Ensuite, K. Louise (Cuisinière) qui dès mes

premiers moments ici m’a adopté et m’a simplement

partagé son expérience, qui m’a aidé dans mon

approche des malades. En fin, K. Dongo Angèle

(Auxiliaire en pharmacie) qui m’a fasciné par : son

esprit d’équipe, la qualité de sa relation amicale,

son amour du travail bien fait et sa volonté

d’apprendre davantage et d’aller de l’avant.

Quant aux patients, je peux dire que nos relations

ont été formidables. Dès le début, il y a eu des

malades qui facilement m’ont approché. Leur

contact facile a fait que mes appréhensions sont

vite tombées et c’est à partir d’eux que j’ai tissé

des liens amicaux avec tout le reste. Ça a toujours

été une joie pour moi quand je sentais

l’amélioration de leur santé. J’ai beaucoup appris

d’eux. Ils m’ont communiqué leur joie. J’ai surtout

aimé ce qu’ils m’ont enseigné comme valeur à

l’espérance. J’ai fréquenté des personnes dont la

situation était critique ; des personnes qui savaient

qu’elles devaient porter leur souffrance toute la

vie. Mais au lieu de sombrer dans un désespoir sans

précédent, elles acceptaient dignement leur mal ;

ambitionnant un avenir heureux avec l’aide de leur

traitement médical.

Mag HP-SVP : Quels sont les insuffisances que

vous avez pu relever ?

Fr Armel : Je note plus les problèmes de

communication et de visions non partagées dont j’ai

eu écho. La sortie ou libération de quelques

malades posait des problèmes de désaccord au

niveau des duos : équipe médical-service social et

ergothérapie-réhabilitation. Il se poserait pour ma

part un problème de vision. Je me pose la question

de savoir si les visions de chaque Service sont

discutées puis portées (soutenues) par tous ; est-

ce que ces duos susmentionnés ne s’ignorent-ils pas

vice-versa. Aussi, le problème que je note au niveau

de l’hygiène, je souhaite qu’une solution autre soit

étudiée.

Mag HP-SVP : Que retenez-vous de la maladie mentale ?

Fr Armel : Je la considère désormais comme toute

autre maladie. Elle est à traiter de façon

minutieuse. L’on a trop de préjugés sur cette

maladie, ce qui fait que les malades psychiatriques

sont la plus part du temps marginalisés, rejetés. Au

lieu de chercher à les soigner, on les met en

quarantaine, on leur attribue des démons

inexistants, et ils sont enfermés dans de soit

disant camp de prière. pg 20

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20

L’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul (HP-SVP) arrive à sa dixième année de fonctionnement grâce à

Dieu qui œuvre à travers les hommes et les femmes de bonne volonté. Nous voulons leur exprimer notre

gratitude.

Par ailleurs, la HP-SVP ne pourra pas continuer effectivement ses services envers les personnes

souffrantes de la maladie mentale sans VOTRE incessante générosité. Vous pouvez faire partie de nos

collaborateurs par un simple geste de contribution pour la bonne santé mentale de la population ivoirienne

et mondiale. Pour tout don ou toute contribution, veillez contacter :

MSP St Vincent de Paul E-mail : [email protected]

B.P 2473 Yamoussoukro Tel : + 225 05 30 61 09 / + 225 05 47 47 98

Côte d’Ivoire Web : www.hpsvp.org

Compte SIB Yakro : Frères de la Charité MSP St Vincent de Paul Nº 37 679 582 9 001

NºC.C. 0216714 H

(Entretien : suite de la page 19)

Vous convenez avec moi que cette manière de faire

n’améliora en rien leur état de santé. C’est plutôt le

contraire qui sera constaté. Sachons que nul est

n’est à l’abri (à 100℅) de ce mal. Je profite de

cette occasion pour dire que la Santé Mentale doit

être développée dans notre Pays, et ce, pour le

bien de tous. Nos populations ignorent beaucoup de

choses (même les plus banales) pouvant conduire à

des souffrances psychologiques, d’où la nécessité

de faire des sensibilisations, en dehors même du 10

octobre où l’on célèbre la journée mondiale de la

santé mentale.

Mag HP-SVP : Faites votre autocritique

Fr Armel : Je crois qu’en toute chose il faut viser

une amélioration. Toutefois, je voudrais me réjouir

de tout ce que j’ai pu faire de bien. Cette

réjouissance, je voudrais la tirer de mes actions

positives qui ont été : les moments où par amour

j’ai rendu service. Je déplore les moments où je

n’ai pas été suffisamment attentif, coopératif,

disponible. J’ai quelque fois fait preuve de paresse,

de nonchalance… je m’en excuse, tout simplement.

Mag HP-SVP : Votre mot de fin

Fr Armel : Je suis heureux du temps que j’ai passé

dans cet Hôpital. Mon expérience ici me restera

gravée toute la vie. Je voudrais manifester toute

ma gratitude aux Frères de la Charité. Chaque

Frère m’a légué quelques choses de ses richesses

humaines, spirituelles et professionnelles… Je

pense aussi à deux absents qui m’ont beaucoup

apporté. Ils ont été, chacun à son niveau, de grands

soutiens pour moi et des modèles. Il s’agit de

Jean-Clément ISHIMWE (ex Infirmier Major ; il

était véritablement au service des patients de l’HP

SVP) et Didier (candidat Frère de la Charité,

actuellement au Kenya).

Je remercie tout le personnel de cet Hôpital pour

son bon accueil. Je voudrais demander à ce

personnel de renforcer la collégialité. Dans un

Service, il faut avoir un esprit d’équipe. Mais si on

se fait ‘‘une compétition’’ voilée, finalement,

l’objectif visé ne peut pas être atteint et c’est la

structure qui en souffre. Il faut aussi avoir un

esprit d’initiative et d’ouverture. Il ne faudrait pas

se figer carrément sur ce qui a été fait : ce qui a

été fait c’est ce qui se fera, toujours. Non, il faut

oser des aventures nouvelles, il faut aimer aller de

l’avant. Autrement dire, il faut entrer dans une

mobilité d’esprit et d’action. FIN

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UN REGARD SUR NOS STAGIAIRES

Depuis sa création, jusqu’à ce jour, le HP-SVP ne cesse de recevoir des stagiaires du monde sanitaire. A

cet effet, il a reçu les élèves aides soignantes de l’ONG IRESA et par le canal des autorités sanitaires

locales du 30 Avril au 30 Juin 2012. Il s’agit des demoiselles : Kouadio Affoué Sandrine et Kouassi Ahou

Patricia.

Ainsi la supervision et l’évaluation de fin de stage ont eu lieu le

mardi 26 Juin 2012 en présence du directeur du HP-SVP, des

encadreurs techniques de l’ong IRESA et du personnel de

permanence. Après deux (2) mois de formation pratique, les

stagiaires ont su répondre aux interrogations techniques

donnant la preuve que leur stage leur a permis d’acquérir de

nombreuses connaissances, et surtout de connaître les malades

mentaux qu’elles

regardaient par le

passé avec beaucoup

de frayeur et de mépris.

Les responsables de l’IRESA ont remercié la direction du HP-

SVP et tout son personnel pour la franche et enrichissante

collaboration tout en promettant de faire venir d’autres

stagiaires pour la bonne cause. De sa part, le HP-SVP a

vivement souhaité que les capacités du personnel de l’IRESA

soient renforcées pour former en qualité des agents de santé

prêts pour le service.

Mathieu KOFFI

REPORTAGE : Ils peuvent apporter à la société ; pourquoi les rejeter t-ils ?

La maladie mentale est toujours perçue comme synonyme de mort. Si bien la victime n’est pas comptée

parmi les membres de sa communauté. Une telle perception freine tout effort visant la réhabilitation du

sujet même si aujourd’hui l’intelligence humaine est entrainée de faire une prouesse. L’hôpital

psychiatrique saint Vincent de Paul de Yamoussoukro est un paradigme de cet effort de réhabilitation

produit de l’intelligence humaine au service de l’homme. Loin d’être un centre hospitalier, le HP-SVP est

une véritable école de vie pour la vie les pensionnaires et les soignants ; chacun apprend quelque chose de

l’autre.

Le projet thérapeutique ébauché par l’Hôpital

psychiatrique Saint Vincent de Yamoussoukro

vise la réhabilitation du patient dans le réseau

de la communication humaine.

Ce long processus est enclenché dès

l’admission du patient à l’hospitalisation et doit

être continué dans la famille pour qu’il puisse

être abouti. pg 22

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22

(Reportage : suite de la page 21)

Le malade mental ne doit pas être considéré

comme un être déshumanisé, mais un être

humain à part entière capable d’apporter

quelque chose de positive à sa communauté.

Si Saint Vincent de Paul a expérimenté à son

époque que les pauvres nous évangélisent,

nous pouvons dire à partir de ce que nous

vivons au quotidien avec nos frères et sœurs

souffrants de la pathologie psychique qu’ils

nous moralisent.

D’eux, nous vivons la responsabilité morale

envers les plus faibles de façon concrète, un

devoir moral devant lequel nous faillons dans

un monde où les relations humaines deviennent

superficielles et ne se nouent pas par nécessité

mais par l’utilitarisme.

1. Les patients stabilisés et intégrés dans le

projet de réhabilitation psychosociale

prennent soins des autres.

Chaque matin, K.J. et G.V. interviennent à la

cuisine pour préparer le petit déjeuner pour les

autres alors que O.F s’occupe d’apprêter le

réfectoire, faire la table, et ceci de façon

spontanée dans le souci de jouer un rôle dans

sa communauté de vie, se rendre utile aux

autres. O.F. a une attention particulière pour les

plus faibles notamment du SI qui ayant été

souffert du rhumatisme ne pouvant pas se

mettre dans les rangs pour se servir de son

repas, O.F prend les soins de servir d’abord son

co-pensionnaire avant d’aller faire le rang pour

ses propres plats et à la fin du repas il reprend

les assiettes pour les vaisselles, mettre de

l’ordre dans le réfectoire, faire les vaisselles des

plus faibles avant de se rendre au jardin. Quant

à K.J., elle stimule les femmes pour se laver, les

amène dans la douche les lave et les conduit à

la salle audio visuelle pour les activités

ergothérapeutiques. Ayant terminé cette activité

elle reprend sa place à la cuisine pour assister

la cuisinière dans sa fonction en vue de

permettre aux autres de manger à temps. Par

ailleurs elle s’occupe de l’encadrement de la

petite pris sous la conduite du personnel

éducatif de l’Hôpital.

2. Les pensionnaires prêtent attention aux uns

et aux autres.

Certes il ya barrières linguistiques entre certains

pensionnaires et le personnel d’une part et

entre les pensionnaires eux-mêmes d’autre

part. Mais ces barrières ne constituent pas un

motif d’indifférence et de méfiance les uns

envers les autres. Dame AK. est la première à

nous démontrer lorsqu’elle a été sollicitée pour

faire les lessives de sa voisine de chambre

malade. Elle l’as fait et le soir elle est venue les

chercher au séchoir pour y mettre dans le

placard de sa voisine. pg 23

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23

(Reportage : suite de la page 22)

La dame Do. Durant le petit déjeuner a constaté

l’absence d’un pensionnaire, sachant qu’il se

trouve à l’isoloir après avoir fini son petit

déjeuner, ayant constaté que le personnel

s’occupe encore des autres patients au

réfectoire, est partie ouvrir l’isoloir pour

permettre à ce dernier de manger. Des petits

gestes banaux mais pleins de sens de part leur

nature caritative qui nous rappelle la sensibilité

que nous devons avoir vers nos prochains

surtout ceux qui ont plus besoin de nous.

3. Les pensionnaires développent la correction

fraternelle

La correction fraternelle est ce qui manque à

notre société au nom du respect de liberté de

l’autrui et du principe de non ingérence dans la

vie privée de l’autre or elle est la garante de la

justice sociale, de l’intégrité et de l’honnêteté.

Le manque de la correction fraternelle témoigne

la crise de confiance présenté dans notre

société et justifie la thèse de la superficialité de

la relation interpersonnelle. Mais les

pensionnaires du HP-SVP nous apprennent

que c’est possible de se corriger fraternellement

et cela contribue efficacement à la cohésion

sociale, au respect de soi et de l’autre. Nous

nous rappelons encore d’un patient qui dans

ses délires traitait sa maman d’une

démoniaque. La réaction et la condamnation

des autres ne se font pas attendre. La réaction à

chaude et celle d’YV faisait attendre au

concerné qu’il n’est pas normal que tu traites ta

maman qui a souffert pour te mettre au monde

d’une démoniaque. Cela veut dire que « toi

aussi tu es démon, par conséquent je ne me

traite avec toi car tu es démon fils d’une

démoniaque. » Il l’invite de quitter la salle

puisque « le démon ne peut pas faire corps avec

les hommes ». Aussitôt le concerné a demandé

pardon et promet de ne plus recommencer. Les

mêmes constats sont faits pendant les travaux

de jardinage et autres activités

ergothérapeutiques notamment la

communication pour un changement de

comportement (CCC) où les pensionnaires

s’encouragent les uns et les autres à bien suivre

le traitement pour une meilleure amélioration

de son état de santé, de pratiquer

régulièrement l’hygiène corporelle et bucco

dentaire sans vexer les indexés.

Quand un a mal agit les autres le disent comme

frère : « ce que tu as fait n’est pas bien . Si tu le

fait à l’extérieur on va dire que tu es fou et l’on

ne va pas te respecter. Et si tu continues, nous

allons dire aux responsables pour prendre des

mesures qu’il faut ».

4. Les pensionnaires s’encouragent

mutuellement à développer une relation

filiale avec Dieu

Les visiteurs qui viennent pour des séances de

prière avec les pensionnaires sont émus de la

discipline pendant les activités orantes. A la fin,

nombreux sont ceux qui témoignent qu’ils ont

été disciplinés par nos pensionnaires alors

qu’en venant ils se disent que leur apostolat

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sera difficile car avec les fous, il ne peut pas y

avoir du sérieux.

A l’heure du rosaire, partage d’Evangile, de la

messe, les premiers arrivés au lieu de rendez-

vous préparent le lieu pour les autres et vont les

appeler dans leur chambre en leur disant « Dieu

nous appelle il nous attend, allons le rencontrer

car il est notre Père ».

« Si nous sommes traités des fous par notre

société voire les membres de notre famille, Dieu

ne peut pas nous rejeter car nous sommes ses

fils. Allons le louer, l’écouter pour ne pas le

trahir ». Ceux qui sont agités, les autres

l’invitent poliment à retourner en chambre pour

ne pas perturber la prière : « nous ne sommes

pas venus ici pour nous amuser mais pour prier

Dieu il faut tout prendre au sérieux », ont-ils

ajouté. Ils font la promotion de l’œcuménisme.

Les chrétiens font savoir aux musulmans que

tous nous sommes enfants d’un même Père. En

Dieu il n’ya pas de différence, on peut se mettre

ensemble pour prier un seul et unique Dieu.

« Nous ne vous obligions pas de devenir

chrétien, mais nous vous invitons de se joindre

à nous pour louer Dieu notre Père à nous

tous ». Alors notre messe devient une messe

œcuménique, ouverte à tout le monde, le

partage d’évangile se fait avec les musulmans et

les chrétiens de toutes dénominations

confondues. Tout le monde se dit, « l’essentiel

pour moi est d’entrer en communication avec

Dieu, entretien avec lui, une relation filiale ».

La maladie mentale est parfois si forte que les

proches de la personne sont portés à penser

que jamais elle ne s’en sortira et la personne

malade a elle-même la tentation de désespérer.

Il est bon de se souvenir de la résurrection de

Jésus. Celle-ci nous rappelle que l’échec n’est

jamais le dernier mot de Dieu. Même si cette

maladie est souvent mystifiée et est subie

comme absurde, même si parfois la guérison

est hors de portée, nous pouvons continuer à

espérer au delà de toute espérance car

« l’espérance ne trompe pas », nous dit saint

Paul. (Rm. 5,5).

IL EST AUSSI TEMPS DE RECONSIDERER NOTRE

APPREHENSION DE LA MALADIE MENTALE ET

RECONVERTIR NOTRE ATTITUDE VIS-A-VIS DES

VICTIMES DE CETTE MALADIE. QUE NOTRE

ESPERANCE NOUS CONDUISE A LES AIDER A

RETROUVER LEUR PLACE DANS LA

COMMUNAUTE. ILS PEUVENT BEAUCOUP

APPORTER À LA SOCIÉTÉ.

Par les services de réhabilitation et d’ergothérapie.

Séance de la prière du rosaire avec les légionnaires de

la paroisse sainte Monique de Sopim

Séance de la prière du rosaire avec les légionnaires de

la paroisse sainte Monique de Sopim

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Qui est l’homme dont nous portons fièrement le nom ?

Il s’appelle Vincent de Paul ! (par Fr Stanislas M. Ndiguissi, fc)

Vincent de Paul (1580-1660) fut

un prêtre français. Il était issu

d’une famille très pauvre à tel

point qu’il a découvert toutes les

facettes de la misère humaine.

Sortir ses parents de la pauvreté

était sa seule motivation à devenir

prêtre. Mais après son ordination

presbytérale en 1600 les choses

ne vont pas mieux comme il

s’entendait. Il a été capturé et

vendu comme esclave à un

pécheur qui l’emmena en Tunisie puis vendu de nouveau à un

alchimiste auprès de qui il va recevoir une courte formation en

soins infirmiers. Rendu libre après deux ans de captivité, le P.

Vincent va rencontrer un autre prêtre qui vivait avec trois

femmes qu’il a réussit à convertir, et

avec qui il rentra en Toulouse en

France où il va s’inscrire en théologie.

Partagé sa chambre avec un de ses

collègues, le P. Vincent sera accusé par

ce dernier du vol de son argent ; une

accusation qui le conduira en prison.

Après son baccalauréat en théologie, il

quitta Toulouse pour Clichy où il devint

le curé de la paroisse locale puis

conseiller spirituel des enfants de

Pierre Emmanuel GONDI.

Suite au conseil de son ami Pierre de

BERULLE, le P. Vincent quitta de

nouveau Clichy pour s’occuper de la

paroisse de Chatillon – les Dombes une paroisse longtemps

abandonnée par ses pasteurs à cause de la pauvreté matérielle

de ses fidèles. Cette nouvelle mission révèle à Vincent le sens et

la profondeur de sa vocation presbytérale. Il oublia sitôt sa

pauvreté et il porta au cœur celle de ses fidèles. pg 26

Pour saint

Vincent de Paul, le seul moyen de

parvenir à sainteté est de

pratiquer la charité envers les

pauvres. La charité est la

praxis de l’amour.

Prière à Saint-Vincent de

Paul

Ô glorieux Saint-Vincent,

céleste patron de toutes les

associations de charité et père

de tous les malheureux qui,

durant votre vie, n'avez

repoussé aucun de ceux qui ont

eu recours à vous, oh ! Voyez

de combien de maux nous

sommes accablés et venez à

notre aide. Obtenez du

Seigneur qu'Il daigne secourir

les pauvres, soulager les

malades, consoler les affligés,

protéger ceux qui sont

délaissés, inspirer aux riches

une charité compatissante,

convertir les pécheurs, animer

les prêtres du zèle des âmes,

donner la paix à l'Église, le

repos au peuple et le salut à

tous les hommes. Que tous

éprouvent l'efficacité de votre

miséricordieuse intercession,

afin qu'après avoir été

secourus par vous dans les

différents besoins de la vie

d'ici-bas, nous soyons unis à

vous là-haut, où il n'y aura plus

ni tristesse, ni gémissement, ni

douleur, mais où régneront la

joie, les délices et l'éternelle

félicité.

Ainsi soit-il

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26

(Saint Vincent de Paul : Suite de la page 25)

Ainsi comme pasteur, il chercha à relever le double défi auquel

sont confrontés ses fidèles : la

pauvreté spirituelle et la pauvreté

matérielle. Avec l’aide de quelques

dames riches le P. Vincent mettra sur

pied la première œuvre caritative

dans l’Eglise. Ce groupe des dames

deviendra le premier groupe fondé

par Vincent en Août 1617 et porta le

nom des dames de la charité. En

1618, Vincent va rencontrer Mgr

François de Sales évêque de Genève dont sa spiritualité va

l’influencer. Notons que Mgr François de Sales développe la

spiritualité de l’appel universel à la sainteté. A partir de cette

spiritualité salésienne, le P. Vincent de Paul développera sa

propre spiritualité qui se résume en : la redécouverte de la

grandeur de l'amour de Dieu et l'union personnelle de chaque

chrétien avec le Christ. Saint Vincent de Paul mit un accent

particulier sur la pratique de la charité qui selon lui se définit à

travers un don total à Dieu c'est-à-dire un abandon à la divine

providence, une action se manifestant dans l’amour pour Dieu et

pour les autres et plus particulièrement les

marginalisés, les abandonnés et par une

union avec Dieu biaisée par Jésus Christ.

En 1626, le P. Vincent fondait la

congrégation de mission pour s’occuper de

la formation des futurs prêtres et la mission

dans les campagnes. En 1632 le prieuré de

saint Lazare de paris lui a été donné pour

son quartier général ainsi à partir delà il

organisa sa future mission d’où le nom des

lazaristes donnés à ses fils spirituels.

En 1624, Vincent rencontra Louise de Marillac la veuve d’Antoine

Legras qui sera dévouée aussi comme Vincent aux œuvres de la

charité et au service des pauvres. En novembre 1633, elle

constata avec Vincent que les dames de la charité ne sont

proches des pauvres qu’elles veulent servir, ainsi ils ont fondé

les filles de la charité qui

apporteront une nouvelle et

originale vision apostolique

dans la vie religieuse. Les

filles religieuses sont les

premières religieuses dans

l’histoire de l’Eglise qui ne

sont pas cloitrées. Grâce à

elles, Le P. Vincent de Paul et

Louise de Marillac sauveront

entre 1640-1660 la vie à

plus de 10.000 enfants

abandonnés. Durant la

guerre qui divisa la France,

le P. Vincent de Paul

organisa la collecte des

fonds au nom de la charité

pour venir en aide aux

victimes.

Vincent de Paul fit ses

adieux à ses proches

collaborateurs et ses

fils et fils le 27

septembre 1660 et

fut canonisé en 1737.

Jusqu’à nos jours,

Saint Vincent reste la

grande figure de la

charité dans l’Eglise

et l’histoire lui a

attribué la paternité

du terme la charité. Il

est le saint Patron des

œuvres caritatives et des

actions humanitaires dans

l’Eglise et dans le monde.

Pg 27

Saint Vincent de Paul est le fondateur des prêtres de la mission (les

pères lazaristes) et

des religieuses les filles de la

charité.

Plus de associations caritatives laïques

vivent la spiritualité de saint

Vincent dont la société saint

Vincent de Paul (SSVP)

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27

(Saint Vincent de Paul : suite de la page 26)

Aujourd’hui plus de 200 associations caritatives

dans l’Eglise et dans le monde se réclament de sa

paternité spirituelle ainsi que les congrégations

religieuses exerçant des œuvres de charité.

De saint Vincent de Paul nous gardons pour

toujours cette célèbre phrase qui anime notre

motivation apostolique au service des pauvres :

« les pauvres sont les icônes de Christ, ils sont

nos maîtres que nous devons servir avec amour

et respect. Les pauvres nous évangélisent »

Joyeuse fête patronales à tous les vincentiens.

Saint Vincent de Paul prompt à subvenir à toutes les nécessités des pauvres, priez pour nous

Saint Vincent de Paul prêcha aux pauvres

NECROLOGIE

Admis le 12 Octobre 2011 dans le cadre de l’opération Yamoussoukro ville sans

malades mentaux, lancée par le HP-SVP lors de la célébration de la journée

mondiale de la santé mentale du 10 Octobre 2011, KABORE Ibrahim,

pensionnaire de nationalité Burkinabé nous a quitté le samedi 07 Juillet 2012 suite à

une longue maladie.

En effet, dès son admission, le personnel médical a diagnostiqué outre la pathologie

psychiatrique, un antécédent asthme qui évoluait depuis longtemps sans traitement.

Un traitement a été institué pour la prise en charge, ce qui lui a permis de vivre

jusqu’au mois de Juillet où son état somatique s’est altéré. Malgré les multiples

tentatives de HP-SVP pour le sauver en l’orientant au service de médecine général

du CHR de Yamoussoukro, il s’est éteint, malheureusement, dans l’après midi du

07 Juillet 2012 à l’âge de 65 ans environs. Il a été inhumé le dimanche 08 Juillet

2012 par les frères de la Charité et le personnel du HP-SVP.

Que le Tout Puissant lui réserve un bon accueil dans son Royaume !

Mathieu KOFFI

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NOUVELLES DE L’HOPITAL

Du 6 au 10 Juillet 2012, l’équipe de la pharmacie du HP-SVP a suivi une formation sur le

nouveau produit d’Apromex Pharma. Ce produit est un logiciel de la gestion de la

pharmacie. Cette formation s’inscrit dans le cadre du partenariat que le HP-SVP compte

nouer avec cette entreprise de la gestion des pharmacies créée pour la gestion des

pharmacies des institutions sanitaires appartenant à des religieux et religieuses

catholiques.

Le Fr. Armel Daly religieux betharamites en stage à HP-SVP a fini son stage apostoliques de

dix (10) mois ce lundi 16 Juillet 2012. L’ensemble du personnel du HP-SVP et l’équipe de

l’édition du Mag.hp-svp disent merci pour tout ce que le frère Armel a fait pendant son

stage à ces entités. Par ailleurs, ils implorent la bénédiction du Tout Puissant sur lui pour

la suite de sa formation religieuse.

Le 29 Juillet 2012, deux aides soignantes à savoir : AYA Odile et DOUAIS Nathalie ont pris

part à une formation sur la prise en charge du paludisme organisée par la direction

régionale de la santé. Par ailleurs, DOUAIS Nathalie est rentrée de son congé et repris son

service le 1er Juillet 2012. Toujours dans le chapitre des congés, ZEZE Agnès est partie en

vacances. L’équipe de Magazine souhaite bonne reprise de service à Nathalie et heureuse et

douce vacances à Agnès.

Le Fr. Henri MBELE NGETA, frère de la charité de la communauté des frères de la charité

d’Abidjan est arrivé à Yamoussoukro le 27 Juillet 2012 pour un séjour d’un mois dans le

cadre de son congé. Toute fois, le Fr. Henri a accepté de rendre sa présence utile au HP-

SVP, ainsi il a intégré l’apostolat. Alors pendant un mois, le Fr. Henri interviendra à HP-

SVP comme stagiaire.

Dans notre prochaine édition, nous ébaucherons deux dossiers spéciaux le premier sur

l’évaluation de la célébration de la journée mondiale de la santé 1ère édition Yamoussoukro

2011, et le deuxième sur la première décennie du HP-SVP au service du peuple ivoirien.

Vos suggestions et critiques pour l’élaboration de ce dossier seront les bienvenues.

Le site internet officiel de l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul (HP-SVP) est actif. Vous pouvez nous visite sur :

www.hpsvp.org

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Le 10 Octobre 2012 : Journée Mondiale de la Santé Mentale

Exactement dans 2 mois le monde célébrera la Journée Mondiale de la Santé Mentale. C’est bien

dit, on célèbre la santé mentale et pas la maladie mentale. D’abord, parce que c’est la santé qui

nous préoccupe. Si on s’en tient à bien préserver la santé, énormément, beaucoup de cas de

maladies mentales rencontrées dans notre société n’existeraient plus. Le but de la journée

mondiale pour la santé mentale est premièrement la sensibilisation du public aux questions

liées à la santé mentale. Il faut qu’on commence à faire connaitre l’importance de la santé

mentale. La population doit connaitre les troubles mentaux et leurs causes ; les conduites à

tenir pour éviter ces troubles mentaux, et l’importance de se soigner quand on est affecté par

ces troubles. On ne nait pas malade mental, mais pourrait le devenir.

Pour cette année 2012, le thème choisi par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) est :

« INVESTIR DANS LA SANTE MENTALE ». Les gouvernements réservent un grand budget dans le

volet de la santé physique uniquement; or on ne peut pas guérir le corps sans guérir l’esprit.

Dans tout le territoire national, les instituts qui promeuvent de la santé mentale sont non-

existants. Le petit nombre de ceux qui existent se battent pour survivre et pérenniser leurs

actions. Ainsi ils répondent efficacement, malgré leurs conditions difficiles de travail, aux

grandes sollicitations des personnes affectées par les troubles mentaux. Il faut que ceci

change ! Les autorités et tous ceux qui ont le pouvoir de mener un changement doivent réaliser

l’importance de la santé mentale pour la population.

Ce changement doit commencer par tout individu qui pense que tout le monde affecté par la

maladie mentale est un « fou », et donc, invalide, inutile à la société. Cette mentalité ne doit

plus exister. NOUS VOULONS VOIR LE GOUVERNEMENT S’IMPLIQUER ACTIVEMENT DANS LA

PROMOTION DE LA SANTE MENTALE. Nous voulons aussi voir les agents de la santé mentale

débout pour défendre la cause de la santé mentale. Enfin, nous voulons voir toute la population

unie pour la fin de la discrimination faite aux individus souffrants de la maladie mentale. Nous

devons commencer à parler de la « JUSTICE SANITAIRE ». Laissons-nous interpeller par les

propos de cette femme samoane : « lorsque quelqu’un se casse un bras, vous le plaignez. Mais

lorsque le problème est d’ordre psychiatrique, les gens ne savent pas comment réagir parce que

les troubles ne sont pas visibles. Cela ne veut pas dire pourtant que la personne ne souffre pas,

cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas besoin de soins et d’appui. » (Femme samoane de 29 ans

atteinte de troubles bipolaires, Auckland, Nouvelle-Zélande)

Jean-Clément Ishimwe, BSN

Le programme pour la célébration de cette importante journée à la HP-SVP vous sera communiqué dans nos prochaines éditions.

Aussi, visitez www.hpsvp.org pour plus de détails.