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MAGAZINE POUR LA PROMOTION DE LA SANTE MENTALE EN COTE D’IVOIRE ET DANS LE MONDE
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Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
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BBBUUULLLLLLEEETTTIIINNN DDD ’’’ IIINNNFFFOOORRRMMMAAATTTIIIOOONNNSSS HHH...PPP---SSS...VVV...PPP N°013-0812 ((HHôôppiittaall PPssyycchhiiaattrriiqquuee SStt VViinncceenntt ddee PPaauull)) 23 Août 2012
MAGAZINE POUR LA PROMOTION DE LA SANTE MENTALE EN COTE D’IVOIRE ET DANS LE MONDE
Equipe d’édition
Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI
Mr. Jean Clément ISHIMWE
Mr. Mathieu KOFFI
Mr. Gérard YEO NANGA
Fr Armel Daly
Adresse:
Hôpital Psychiatrique
Saint Vincent de Paul
Yamoussoukro
BP 2473
Cél. + (225)05306109 ou
+ (225) 08712560.
Email: [email protected]
Web:
www.hpsvp.org
www.mspbrothers.blogspot.com
Dans notre prochaine édition:
L’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul célèbre sa première
décennie au service du peuple ivoirien.
Le magazine HP-SVP vous proposera des articles sur certains sujets ayant
marqué ses 10 ans de service.
Par ailleurs, vos suggestions et critiques pour son élaboration
seront les bienvenues.
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
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Editorial :……………………………………………………………………page 3 & 4
Formation :…………..…………………………………………………….page 4 & 5
Un regard su nos stagiaires: …………………………………….…….page 21
Pastorale:……………………………………………………………………page 6 & 7
Reportage:………..………………………………………………….…pages 21 - 24
Page 18 – 20 Interview : entretien avec Fr Armel
Daly sur son expérience de stage à la HP-SVP.
Page 25 – 27
Saint Vincent de Paul : Qui est cet homme dont nous portons fièrement le
nom ?
Page 27
Nécrologie
Page 28
Nouvelles de l’Hôpital
Page 17
Rire un peu : Histoires drôles
Page 8
Pour en savoir plus : Qu’est-ce que la toxicomanie ?
Page 29 10 Octobre 2012 : Journée Mondiale de
la santé mentale
Dossier Spécial : TOXICOMANIE
Page 8 – 10
La prise en charge médicale
Page 10 – 14
Que pensent les éducateurs
de la toxicomanie
Page 14 – 16
Une lecture psychologique de
la toxicomanie
Page 17
Comment réhabiliter un sujet
toxicomaniaque ?
La culture urbaine et le comportement de l’individu: qu’en est-il du constat?
Dans ces mots d’ouverture, le Fr Stanislas nous fait découvrir les
Atelier de formation des médecins généralistes d’Ouest de la Côte
d’Ivoire organisé par le PNSM et la HP-SVP à Yamoussoukro.
Reportage de Daar
Mr Koffi Mathieu nous propose un récit sur l’événement de fin de stage de deux stagiaires de l’ONG IRESA
formant les aides-soignants.
Venir au secours de celui qui souffre ; quel grand amour pour autrui ! Les textes bibliques nous
parlent de l’approche des personnes souffrantes de la
maladie mentale.
Pourquoi les rejettent-ils ? Le service de réhabilitation nous propose le
reportage sur la vie quotidienne de nos malades. Tout le monde peut
contribuer au développement humain de la société.
enjeux du développement économique face aux comportements humains.
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
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Editorial
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le
monde entier n’a cessé de connaître une
transformation sociale profonde. En d’autres termes le
monde entier est un véritable chantier social. Cette
transformation est à l’origine du développement des
centres urbains avec toutes ces conséquences a tel
point qu’il est devenu un véritable phénomène social
qui attise l’appétit de la science
sociale.
En effet, l’urbanisation crée des
problèmes liés à l’intégration et à la
cohésion sociale qui méritent d’être
pris en compte par la psychologie
sociale du fait de la crise identitaire ou
de la crise de personnalité qu’elle peut
engendrer et constitue à son tour un
problème de la santé mentale à cause
du lien que ces dernières (identité et
personnalité) peuvent tisser avec la
santé mentale.
Le phénomène de l’urbanisation met en relation
quatre éléments de base : la population,
l’environnement, l’organisation sociale, et la
technologie ; et produit ainsi une nouvelle forme de la
culture dite la culture urbaine. Par culture urbaine
nous entendons un système spécifique des normes ou
valeurs, ou au niveau des acteurs, de comportements,
attitudes, opinions. Ce système est l’expression d’une
certaine forme d’activité et d’organisation sociale
caractérisée par une très grande différenciation des
interactions, l’isolement social et personnel, la
segmentation des rôles, la superficialité et
l’utilitarisme des relations sociales, la spécialisation
fonctionnelle et la division du travail, l’esprit de
concurrence, une très grande mobilité, l’économie du
marché, la prédominance des relations secondaires
sur les primaires. Ces normes ou valeurs modifient
sensiblement le comportement de l’individu et
influencent le processus de la formation de
personnalité et les étapes du développement humain.
A partir de cette influence, l’on peut parler du
comportement dit urbain et le comportement dit
villageois.
La vie humaine est pleine de sens que lorsqu’elle est
fondée sur des relations interpersonnelles saines.
Or la culture urbaine telle que nous avons décrite, est
loin de fournir des ingrédients pour l’établissement
d’une telle relation. Elle brise au contraire la solidarité
mécanique, elle évanouit la communauté et rend
superficielle la relation interpersonnelle. La question
de cette relation ne se pose plus en termes de
nécessité comme raison et fin de l’existence humaine
mais en termes de l’utilité et cela crée
un véritable problème d’identitaire
car, l’idée que se fait un individu et de
sa nature naît dans des interactions et
se développe à travers elles. Ceci étant,
l’intégration qui est une condition sine
qua non pour vivre heureux et en
sécurité est hypothéquée et l’exclusion
devient le nouvel ordre social. Cette
situation est à la cause, de la
pharmacodépendance, de la
criminalité, et autres formes de
délinquance que nous connaissons
aujourd’hui.
Toute fois, nous ne disons pas que l’urbanisation est
mauvaise, mais nous nous souhaiterions qu’elle soit
bien réfléchie afin d’être un stimulus pour le
développement intégral et harmonieux de l’humain.
Sinon ça ne vaut la peine d’avoir des grandes villes
avec un taux élevé de criminalité où tout le monde vit
dans l’incertitude, une ville transformée en une plate
forme de trafic des stupéfiants, ou encore des grandes
villes où les anti valeurs sont transformées en valeurs.
Par ailleurs, sur le continent, nous souhaiterions une
urbanisation qui tient compte de nos valeurs
culturelles car nous constatons qu’en Afrique
l’urbanisation est synonyme de l’occidentalisation au
point que nous assistons à une forme d’assimilation
ou même une colonisation culturelle qui est la pire
forme de colonisation si l’on s’en tient à la définition
de la culture que l’UNESCO nous propose nous
citons : la culture dans son ensemble au sens le plus
large est considérée comme l’ensemble des traits
distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et
affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe
social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les
modes de vie, les droits fondamentaux de l’être
humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les
croyances. (Continue à la page 4)
La culture urbaine
modifie le comportement de
l’individu et influence la formation de sa
personnalité
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
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L’atelier de Yamoussoukro a pour objectif le renforcement des
capacités techniques des médecins généralistes en matière de la prise en charge des urgences psychiatriques et autres pathologies psychiatriques
Editorial (suite)
Des études dans le domaine démontrent que les idées
suicidaires et la psychose avec délires d’oppressions et
certains troubles de comportement liés à la prise des
stupéfiants proviennent de ce phénomène.
Face à cela nous pensons qu’il serait judicieux d’avoir
une planification urbaine qui est un programme
d’intervention du système politique sur le système
économique pour régler les goulots d’étranglement
produits dans l’urbanisation. Car l’urbanisation est le
produit de la société capitaliste libérale.
Fr Stanislas Ndiguissi
Formation
Pour Remédier à la Souffrance Psychologique Dans L’ouest De La Côte D’ivoire (par daar)
Une vingtaine des médecins généralistes de la région ouest de la Côte d’Ivoire a pris part à un atelier de formation pour le renforcement de leur capacité dans la prise en charge la pathologie psychique en vue de remédier à la souffrance psychologique de la population de cette partie de la Côte d’Ivoire. Cet atelier s’est tenu au centre diocésain catholique de Yamoussoukro.
Le territoire ivoirien est inégalement reparti en
services psychiatriques. Seules les villes
d’Abidjan, Bingerville, Bouaké et Yamoussoukro
disposent de médecins spécialisés en psychiatrie.
Or nos populations sont confrontées à tant de
problèmes liés à la santé mentale. Pis encore, la
décennie de crises militaro-politiques, atteignant
son paroxysme dans la
crise postélectorale, a
aggravé la souffrance
psychologique. « La
hausse des demandes de
soins de santé mentale au
service d’Hygiène
Mentale (12,5℅) et au
Centre de Guidance
Infantile (3,2℅) de
l’Institut National de la
Santé Publique en constitue un indicateur ». Cette
souffrance est même galopante dans l’ouest du
pays, car cette région a connu les pires atrocités
des crises ivoiriennes.
C’est sans doute dans le souci de traquer cette
souffrance psychologique que le Programme
National de la Santé Mentale (PNSM) a non
seulement, depuis quelques années, jugé bon
d’affecter « des infirmiers et sages femmes
spécialistes en psychiatrie dans les hôpitaux de
l’intérieur du pays ; mais aussi il « a identifié
l’amélioration de la qualité de la prise en charge
des problèmes de la santé mentale comme l’un de
ses axes stratégiques quant à la politique de la
promotion de la santé
mentale ».
C’est dans ce même élan qu’il
organise des séminaires de
formations dans le but de
renforcer les capacités des
spécialistes en psychiatrie,
pour prise en charge des
troubles psychiatriques et
autres pathologies en Côte
d’Ivoire. Mais, se voulant dynamique, le PNSM
n’entend pas limiter ces formations uniquement
qu’aux spécialistes en psychiatrie.
Ainsi du 4 au 5 juillet, 20 médecins généralistes
de l’Ouest, plus précisément des Districts
Sanitaires de Tonkpi et de Cavally-Guemon, ont
bénéficié d’un atelier de formation, qui s’est tenu
au centre diocésain de Yamoussoukro. ( pg 5)
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
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(Formation, suite)
Cet atelier a été organisé pour contribuer à la
promotion de la santé mentale de la population de
cette région du pays, meurtrie par la guerre. Pour
se faire, il convenait de renforcer les capacités
techniques de ces médecins généralistes en
matière : de prise en charge des urgences
psychiatriques et autres pathologies
psychiatriques et de prise en charge des
traumatismes psychiques. Quant au suivi du
patient les résultats escomptés étaient la
prescription et la surveillance du traitement
psychiatrique, l’accompagnement psychologique du
patient, l’éducation des familles au traitement et
la prise en charge sociale des patients
psychiatriques.
L’ouverture officielle de cet atelier s’est faite par
le DR de Yamoussoukro, Dr TRA BI Gaston qui,
félicitant le PNSM pour l’organisation de cette
formation, s’est réjouit de ce qu’elle aura comme
bienfait dans la vie des peuples de l’ouest ivoirien.
Il a aussi salué le Fr Félicien, Directeur de
l’Hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul de
Yamoussoukro, qui était chargé de l’organisation
matérielle de cet atelier.
De gauche à droite, le Dr. Roger Delafosse, coordonateur national du PNSM, le Dr. Tra bi Gaston…, Direction Régionale de la santé et, Fr. Félicien NGENDAHIMANA, directeur de l’hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul de Yamoussoukro.
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« Ils réquisitionnent pour porter sa croix un passant qui venait de la
campagne. Simon de Cyrène, le père… » Mc. 15, 21 Le récit de réquisitionnement de Simon de Cyrène nous révèle la volonté de Dieu de faire participer l’homme à l’œuvre de
la rédemption de l’humanité. Ainsi, Simon de Cyrène devient le prototype des hommes qui acceptent volontiers de
participer à une œuvre de charité quelconque en vue de soulager la souffrance de leurs frères et sœurs dans le but de leur
témoigner le plus grand amour de Dieu pour eux.
Chères lectrices, Chers lecteurs, Dans cette parution nous avons choisi de porter avec vous un regard sur la passion du Christ en faisant une lecture de l’attitude de Simon de Cyrène dans ce cheminement aussi douloureux que salvateur du Christ notre Seigneur.
Notre objectif en relisant cet événement, n’est pas de faire une catéchèse mais plutôt demander au Messie souffrant de nous donner la grâce de cette promptitude simonnienne et de cet amour pour pouvoir porter secours à nos frères et sœurs souffrant que nous rencontrons
quotidiennement sur le chemin de notre vie. Car, il s’identifie en eux : « tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mat. 25,36). En effet, selon les dispositions juridiques romaines, le condamné devrait porter lui-même l’instrument du supplice. Mais
devant l’épuisement de Jésus, les bourreaux ont jugé mieux de réquisitionner un homme pour l’aider. Pour un homme de foi, cet acte n’est pas sans intérêt, car il nous place devant notre responsabilité morale de ne pas condamner mais que notre cœur se laisse touché par la misère des autres si nous voulons que la justice règne dans ce monde. La justice est justice que si elle est fondée sur la miséricorde dans le but d’aider le coupable à retrouver le chemin d’une vie digne d’un être humain. Un seul mouvement qui retient notre attention dans ce cheminement est celui des
regards croisés de deux personnes : le regard du Christ qui croise celui de Simon de Cyrène. Nous pouvons imaginer que Simon de Cyrène a accepté de porter la croix de Jésus parce qu’il se sent interpellé au fond de lui en voyant le visage défiguré de Jésus suite aux injures, aux bastonnades, aux
crachats. En découvrant ce visage que la tradition nous relate qu’il a été essuyé par une femme Véronique (cf VIIème station du chemin de croix), Simon de Cyrène a oublié ses propres fatigues suite aux travaux champêtres et il vient secourir le Christ en portant sa croix. Dans ce regard du Christ, nous lisons une invitation de Dieu à l’homme pour prendre part à sa vie en empruntant le chemin le plus difficile mais qui conduit à la gloire. Cette attitude de Simon est pleine de sens car, elle nous
rappelle le critère de devenir le vrai disciple du Christ : « si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix et qu’il me suive » (Mc. 8,34). pg 7
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(Pastorale, suite) Aujourd’hui, encore le Christ continue à nous rencontrer avec sa croix au coup, visage défiguré qui croise notre visage à travers nos frères et sœurs souffrant, les personnes défigurées. Des personnes qui, à la suite du prophète Isaïe nous pouvons dire à leur sujet « des personnes qui n’avaient ni aspect, ni beauté, pour que nous les regardions, ni apparence pour que nous nous complaisions en elles. Hommes de douleurs et connu de la souffrance, ceux devant qui on se voile la face, on détourne le regard, les méprisés, les déconsidérés » (Is. 53,2-3). Nous pouvons faire un listage de ces personnes à la tête desquelles se trouvent les malades mentaux parfois abandonnées par les siens, les arriérés mentaux, les personnes vivantes avec un handicap quelconque et sont souvent prises dans la société des sorcières ou qui pactisent avec le démon et dont elles sont entraines de payer le prix. Simon de Cyrène est un paradigme pour toute personne qui aspire à devenir le disciple du Christ, qu’elle sache lire la miséricorde divine, fondement de toute justice
divine ayant pour objectif la rédemption de l’homme et saisisse l’opportunité pour devenir amour en se reniant lui-même pour soulager la souffrance de ses frères.
Par ailleurs, nous comprenons aussi que c’est un manque d’amour envers nos prochains notamment les condamnés s’il nous arrive de ne pas voir en eux, une personne humaine ainsi que des malades dont nous supposons connaître l’origine (les victimes de VIH, les toxicomanes…). Simon de Cyrène nous invite de leur manifester
notre amour que de les condamner. Car seul l’amour peut les rétablir dans leur dignité de la personne humaine. Tandis que, notre condamnation les conduit au calvaire pour être crucifié de façon inhumaine et cela ne nous fera pas grandir humainement. A ce titre, nous implorons la bénédiction divine sur toute personne ayant été touché par la misère de leurs frères et sœurs les malades mentaux et s’engagent comme Simon de Cyrène pour soulager leur souffrance et à encourager leurs parents de garder l’espoir et d’espérer au-delà de toute espérance en posant des actes concrets en nous fournissant des aides spirituelles (prière, intention de messe), financières, matérielles et morales pour l’accomplissement de notre mission comme Frères de la Charité dans l’Eglise et dans le monde. C’est une façon pour eux de devenir comme nous des Simon de Cyrène. Puisse le Seigneur les rendre en grâce et comble leur aspiration à la sainteté.
Par Fr Stanislas M. Ndiguissi
Ils ont dit :
« Si vous devez interrompre la prière pour vous rendre chez un malade, faites le. Vous quittez Dieu pour Dieu, vous le trouverez dans ce malade ». Saint Vincent de Paul ‘’Voilà’’ a dit le saint père Bernard, « le véritable amour qui descend dans l’hôpital où habitent des malades et toute sorte des personnes malheureuses et misérables : ne vivre que pour servir ces personnes là ». Veillez donc à la dignité de votre vocation, en la remplissant d’une manière impeccable et loyale, puisqu’en servant les pauvres, vous représentez Dieu.
Pierre Joseph TRIEST
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DOSSIER SPECIAL
LA PRISE EN CHARGE MEDICALE DE LA
TOXICOMANIE
(Par Mathieu KOFFI)
Pour des raisons familiales, sociales et
psychologiques, 17 jeunes sur 100 intoxiquent leurs
organismes par des substances toxiques entraînant
un état de dépendance physique, et psychiques à
l’égard de leurs effets. En considération des
conséquences de cette intoxication sur la santé tant
physique que mentale, la toxicomanie devient un
sérieux problème de la santé publique. Alors
comment se fait-il sa prise en charge médicale?
Une étude des experts en psychiatrie a
montré que les pathologies psychiatriques
affectent plus les jeunes, les adolescents qui
peuvent constituer plus de 80% des acteurs du
développent et l’avenir de la planète. Ce qui
constitue un véritable problème de la santé
publique voir un danger pour toute l’humanité.
Parmi ces pathologie, celles liée à la
toxicomanie gagnent énormément de terrain.
Mais alors, que dire de la toxicomanie ?
Pour le citoyen lambda, la toxicomanie se
définit comme la prise exagérée des toxiques
comme tabac, drogue etc. cette prise peut
mettre le sujet dans un état de dépendance vis
à vis de ses toxiques.
En effet il convient de savoir que la prise
des toxiques peut affecter le cerveau et crée un
disfonctionnement de celui-ci, ce qui va
provoquer un trouble de comportement chez le
sujet. Ce comportement affectera sensiblement
sa relation avec son environnement immédiat
(famille, voisin) et la société toute entière. Ce
comportement jugé d’anormal par son
Encadré 1: La Toxicomanie 1. Définition : la toxicomanie est l’état d’intoxication de
l’organisme par des substances toxiques entrainant un
état de dépendance physique et psychique à l’égard de
leurs effets
2. Epidémiologie : la population la plus concernée est la
population masculine dont l’âge si situe entre 15 à 30
ans. Et la grande majorité est célibataire avec une forte
concentration dans les banlieues et les milieux
défavorisés.
3. Les principaux produits: les drogues les plus souvent
consommées sont, par ordre décroissant: la cannabis
(chanvre indienne), l’héroïne, les médicaments, la
cocaïne, la polytoxicomanie qui associe au produit
habituel l’alcool. (cf. le tableau pg 10)
4. Etiologie : les causes de la toxicomanie sont d’ordre
familial, psychologique et social :
i. Causes familiales: elles sont liées à des
carences affectives précoces, des attitudes
super protectrices des parents favorisant la
dépendance, la dissociation du couple
parental, un alcoolisme chez le père, l’abus de
psychotropes chez la mère.
ii. Causes psychologiques : des difficultés
précoces d’adaptation sont souvent
rencontrées, à l’école tout d’abord (fugues,
échecs scolaires), dans le milieu du travail
ensuite (accidents) ;
iii. Causes sociales: le nombre d’exclus de la
société actuelle augmente de plus en plus en
raison du chômage, des problèmes de
logement, de l’échec scolaire. Les jeunes
essentiellement dans les banlieues ont des
difficultés à se projeter dans un avenir de plus
en plus incertain. Certains se marginalisent et
ont recours à la violence hétéro ou auto
agressives. La société est en crise : crise de
valeurs, des structures, quelles qu’elles soient.
Conseil: avez-vous un parent ou un proche toxicomane? L’essentiel n’est pas de le rejeter ou le condamner, mais adresser-le au service psychiatrique pour l’aider à s’en sortir. Car il n’est pas totalement perdu, il est bel et bien utile à sa communauté. Il est porteur d’un talent qui peut contribuer à l’édification de sa société. Source: psychiatrie et soins infirmiers adolescents, adultes. Module n°5
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
9
entourage va se manifester par plusieurs
symptômes tels que la nervosité, l’agressivité
tant verbale que physique, la colère, le
comportement anti social en général, des
hallucinations etc.
Face à une telle situation quelle attitude
faut-il avoir pour éviter le pire ?
Un processus de désintoxication du sujet doit
être amorcé : de nos jours nous avons des ONG
comme « la croix bleue » qui sont spécialisées
dans la désintoxication des sujets toxicomanes.
Et pour corriger les troubles comportementaux
causés, le sujet doit être adressé à des centres
ou hôpitaux psychiatriques pour une meilleure
prise en charge.
Ainsi la toute première action consiste à
détacher le sujet de son groupe ou sa
compagnie en prise avec les toxiques. Ensuite
éviter tout contact entre l’assujetti et les
produits.
La thérapie pourrait être amorcée et
diligentée sous deux axes fondamentaux :
1. La psychothérapie qui est un soin
psychologique mené de préférence par un
psychologue ou un psychiatre toutefois, un
éducateur spécialisé, un sociologue ou
même un philosophe peut jouer ce rôle de
psychothérapeute. La psychothérapie
consiste entretenir le sujet ou l’amener à
prendre conscience du danger qu’il encourt
en prenant les toxiques. Il doit lui mettre au
courant de tous les risques à savoir les
risques : du sida, d’hépatite B et C. les
infections bactériennes, des infections
ostéo-articulaires, des endocardites. C’est
un travail qui doit durer dans le temps car il
doit amener le sujet à décider de lui-même
de mettre fin à la prise des toxiques.
Et aussi cette thérapie vise à développer la
maturité du patient toxicomaniaque
2. La pharmacothérapie : qui est une thérapie
médicamenteuse. Celle-ci consiste à mettre
le sujet sous traitement médicamenteux sur
plusieurs mois, exclusivement à base de
neuroleptiques tels que Dipiperon, l’haldol,
le largactil ou le nozinan selon la
symptomatologie présentée et les
orientations thérapeutiques du traitant.
L’expérience dans ce cas a montré que les
neuroleptiques à action prolongée (nap)
donnent plus de résultat que les formes orales ;
et le pronostic est favorable que si toutes ces
mesures sont prises notamment l’arrêt des
toxiques.
La toxicomanie est un véritable problème
de la santé publique qu’il ne faut pas prendre à
la légère. 90% de toxicomanes ont rencontré le
virus de l’hépatite et plus de 30%sont
contaminés par le virus du sida. A en croire ces
données, si des actions concrètes n’ont pas été
menées, notre lutte contre le sida et les
maladies sexuellement transmissibles et autre
maladies virales restera vaine.
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10
Quelques produits et leurs effets
Produits Effets Risques cliniques
Héroïne Effet analgésique, diminution des réactions
émotives et des perceptions. Maintien ou
diminution de la conscience vigile. Etat de
béatitude psychologique
Altération de l’attention et de la mémoire,
hypotension, nausées, vomissements.
Asphyxie et œdème aigu du poumon.
Hépatites virales B et C, encéphalopathie,
désinsertion sociale, un tableau pseudo-
grippal.
Cannabis Troubles des perceptions à type d’illusion,
d’hallucinations. Modification de
l’affectivité et de l’humeur. Altération du
contenu et du cours de la pensée. Troubles
de la conscience vigile
Dépersonnalisation, déréalisation, altération
de la santé physique, une dégradation
intellectuelle et sociale avec syndrome
amotivationnel, psychose aigue
Cocaïne Voir les effets d’Héroïne Une irritabilité, une idée de persécution, une
dépression, une anxiété, une angoisse
profonde, des troubles physiques intenses
(respiration bruyante, crachements de sang,
accélération du rythme cardiaque, arythmies,
convulsion pouvant entrainer la mort
Amphéta
mines,
café, thé,
tabac
Stimulation de la vigilance, excitation
intellectuelle psychologique et motrice,
hyperactivité avec disparition de la fatigue.
Une anorexie, des symptômes physiques
(hypertension artérielle, tachycardie,
mydriase importante, nausées, vomissement,
diarrhée, frissons, insomnie complète.
Psychose amphétaminique (délire paranoïde
avec mécanisme interprétatif hallucinatoire
et thème de persécution, un état de
subconfusion mentale chronique dû aux
troubles du sommeil et l’alimentation.
(Source psychiatrie et soins infirmiers adolescents, adultes, janvier 1999)
QUE PENSENT LES EDUCATEURS DE LA TOXICOMANIE ? Par Gérard Yéo Nanga, mesp
Du fait que la toxicomanie affecte plus particulièrement l’état d’âme du sujet, les éducateurs comme
premiers responsables de la formation de conscience ne veulent pas rester en marge de cette
problématique. Ainsi l’éducation spécialisée se veut une des réponses à ce fléau à côté de la
psychiatrie. Dans sa démarche, elle pense attaquer aussi bien à la cause qu’aux conséquences.
L’éducation joue un rôle du
premier plan dans le processus
de l’humanisation de l’homme.
Jean Jacques Rousseau nous fit
savoir qu’on naît humain à
travers une hérédité biologique,
et qu’on va le devenir à travers
un héritage social et culturel et
une dimension éthique. pg 11
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
11
(suite de la pg 10)
Cela constitue un processus qui
se fait à travers l’éducation.
Cependant force est de
constater que l’éducation ne
joue plus le rôle qu’elle devrait
jouer dans ce processus
indispensable pour le devenir
de l’humanité. Les parents se
démissionnent devant leur
responsabilité éducative ceci
induit comme conséquence la
délinquance, les
comportements anti sociaux, la
toxicomanie. Un comportement
anti social ? Oui parce que
l’éducation est le socle de la
socialisation c'est-à-dire le
vecteur de la transmission de
l’héritage culturel humain.
Faute de l’éducation, l’on
devient parent par accident.
Nous voulons dire sans une
préparation au préalable pour
assumer cette responsabilité
dont l’avenir de notre humanité
y dépend énormément, ou l’on
tâtonne de le faire mais sans
prendre en compte ces deux
aspects pour parvenir à une
réelle socialisation. Si bien
qu’on pense que la meilleure
façon d’éduquer un enfant
c’être un super protecteur, lui
donner tout ce qu’il demande
sans lui inculquer l’idée de
l’existence des contraintes qui
rendent la socialisation
possible.
Car, elle aide à se servir
de sa propre liberté. Ces deux
aspects de l’éducation sont : la
discipline qui correspond à
l’ensemble des contraintes qui
pèsent sur un individu pour
qu’il se socialise ; qu’il accepte
de se conduire, de se
comporter, d’agir en fonctions
des règles, qu’il apprenne à se
situer dans les respects de la
loi, qu’il s’impose des efforts.
C’est ce qui fait penser à
E. Kant quand il élucida que la
discipline est ce qui transforme
l’animalité en humanité. Puis
l’instruction et la conduite qui
est la mise en pratique des
fruits de l’éducation. De ce qui
précède, il ressort que c’est
l’éducation qui permet à
l’homme de se servir de sa
liberté. Car, la liberté ne signifie
pas l’absence des contraintes.
L’absence des contraintes est
un état de vie de l’homme qui
n’existe pas.
Du coup la liberté ne
saura exister sauf à la
considérer comme idéal
inaccessible. Dans l’éducation
la famille joue un rôle
important, elle est la cellule
mère de toute entreprise
éducative.
Le premier devoir des
parents est l’éducation de leurs
enfants pour les humaniser. Si
aujourd’hui nous constatons de
plus en plus le problème de la
socialisation des enfants, nous
avons le plein droit de nous
demander au sujet de la
responsabilité des parents en ce
qui concerne l’éducation de
leurs enfants. Il nous semble
que la question au sujet du
devenir des enfants ne se pose
plus dans notre société ou tout
semble être permis.
Conséquence :
toxicomanie avec la baleine de
ses conséquences sur la vie
sociale et sur la santé publique.
Mais, au fait comment pouvons
expliquer les causes de la
toxicomanie du point de vue
éducatif ? En d’autres termes,
comment pouvons-nous faire
une approche éducative de la
toxicomanie ? Parmi tant des
perspectives d’approche qu’on
peut avoir sur la question, nous
allons nous intéresser à
l’impact psychopédagogique du
comportement alcoolique d’un
père sur le devenir de ses
enfants.
En effet, un sujet ou une
personne devient de manière
impulsive et difficile à contrôler,
obligé de recourir à un
comportement ou à l’usage
d’un produit (alcool, drogues,
médicaments…) pour rétablir
son homéostasie interne, c'est-
à-dire pour abaisser sa tension
et pour se procurer pg 12
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(Suite de la page 11)
un certain plaisir ; et deuxième
critère nécessaire c’est que
recourant à cette conduite ou ce
produit de manière répétitive, il
le fait malgré qu’il ait
conscience du caractère
potentiellement nuisant de ce
comportement.
Au niveau de
l’alcoolisme, le point de vue est
souvent divers selon les
différentes approches à savoir
approche médicale et approche
judiciaire. Même si nous
n’avons pas envie de nous
positionner sur cette divergence
d’opinion, nous tenons
cependant à signaler que la
personne alcoolique est une
personne plus ou moins
dangereuse pour elle-même,
pour sa famille, et pour sa
société en générale.
Toujours au plan
éducatif, nous ne pouvons
comprendre un avocat qui
défend son client uniquement
sur ce fait, en oubliant l’autre
facette nébuleuse de son
comportement alcoolique. Par
exemple, rouler en état
d’ébriété, ne pas payer la
scolarité de ses enfants, rentrer
toujours tard à la maison et
bafoue l’éducation de ses
enfants or tout enfant a droit à
l’éducation nous stipule la
convention universelle du droit
des enfants. Il s’avère important
de souligner que parler de
l’éducation de l’enfant ne
signifie pas seulement le
scolariser. La scolarisation seule
ne suffit pas de socialiser
l’enfant.
A ce sujet, Kant fait une
distinction entre l’éducation et
l’instruction en précisant la
visée de chacune de ces
démarches. Ainsi a t- il
souligné que l’instruction tenue
par un professeur, un
précepteur n’éduque pour
l’école pour acquérir, le savoir,
la connaissance. Alors que
l’éducation tenue par un
pédagogue n’éduque en vue de
la vie, en vue de chercher à
devenir meilleur, à devenir un
vertueux comme l’a remarqué
Socrate à ses compatriotes les
athéniens. Pour atteindre le
paroxysme de notre humanité il
nous faut les deux bornes.
A ce titre, les parents
sont les premiers pédagogues
(éducateurs) de leurs enfants.
Vous comprenez pourquoi, un
parent alcoolique est nuisible à
sa famille, à sa société. Certes,
il y peut avoir des alcooliques
modérés, toute fois, ils mettent
leur propre vie en danger par
des ivresses démesurées qui se
remarquent dans des tests
hépatiques catastrophiques.
Pour certains, l’imprégnation
alcoolique entraine :
Un comportement agressif et
violent, des idées délirantes
avec thèmes de persécution et
jalousie etc.
Cependant vous
conviendrez avec nous que
cette manière d’irresponsabilité
conduit à plusieurs
conséquences néfastes dans la
famille et dans la société. Nous
pouvons énumérer entre
autres : les divorces du couple,
la déscolarisation des enfants,
la désocialisation des enfants,
et les comportements anti
sociaux souvent emprise avec la
loi.
Ainsi faut-il annoncer
que les parents par leur
comportement entrainent leurs
enfants vers l’abus des
substances psychoactives ou la
pharmacodépendance ?
Suite au comportement de la
personne alcoolique, l’enfant
devient sujet de sa propre
éducation. Il décide de ce qu’il
veut faire de sa vie, il perd tout
repère dans sa vie, le repère qui
doit l’orienter vers un agir
humain. Cela engendrera le
problème de l’intégration dans
la société, induisant à la
toxicomanie comme
compensation en vue de
suppléer au vide éducationnel.
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(Suite de la page 12)
Pour remédier à la crise
toxicomaniaque, nous pensons
qu’en plus des mesures
législatives en vigueur, il faut
aider les structures de la prise
en charge, créer des centres de
rééducation en vue de la
réhabilitation psychosociale
pour permettre à ces personnes
de se redéfinir et devenir acteur
du développement. Il faut aussi
instituer un service de
counselling familial à côté des
assistants sociaux pour veiller à
l’accompagnement psychosocial
des parents en vue de les aider
à s’impliquer davantage dans
l’éducation et la formation de
leurs enfants.
Car si les parents n’ont pas joué
leur rôle, il faut redouter
l’avenir de notre humanité. Or
force est de constater que les
parents eux-mêmes ne sont
pas préparés pour faire face à
cette nouvelle responsabilité
qui est les leurs.
Enfin appuyer les
structures de prise en charge
déjà existantes, il faut renforcer
leur capacité techniques et les
dotant des compétences pour
parer à ce défi. Parmi ces
compétences, on peut évoquer
le rôle que peut jouer un
éducateur spécialisé. Son travail
consiste donc à mettre en place
un programme des soins
éducatifs qui consiste à inciter
le patient à suivre une cure de
désintoxication, à se faire
suivre médicalement. Il le fait
en exposant au patient tous les
risques cliniques qu’il encourt
s’il n’accepte pas cette
démarche. D’autre part aussi, il
développe un plan éducatif
individuel qui prend en compte
la formation de sa personnalité
en vue de rompre aux types de
personnalité toxicomaniaque
qu’il a forgé avec la prise des
toxiques. L’éducateur joue le
rôle d’un guide pour le patient
qui l’aide à re- entrér dans la
vie et de faire face avec courage
et détermination aux réalités de
la vie sans faire recours à
substances toxiques pour créer
un environnement paradisiaque
où les soucis, les difficultés, la
souffrance sont gommés.
Nous pensons qu’une préparation à la vie active de ces sujets semble
indispensable
Les jeunes qui ont des besoins
éducatifs spéciaux doivent
être aidés à passer dans des
bonnes conditions de l’école à
la vie active. L’école devrait
leur faciliter l’entrée dans la
vie active et leur donner le
savoir faire qu’exige la vie
quotidienne en les
familiarisant avec les
compétences de
communication nécessaires à
un adulte dans la société.
Il convient de recourir à des
techniques de formation
appropriées et de procurer à
ces jeunes une expérience
directe de situation de la vie
réelle en dehors du milieu
scolaire. Il faut comprendre
aussi que dans nos sociétés
africaines fascinées par la
logique de la société de
consommation, lorsque tu
n’as rien, rien aussi ne va chez
toi. Alors les jeunes sans cette
réalité de formation de la vie
sont exposés à des idées
néfastes pour eux-mêmes et
pour la société.
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Ainsi les programmes des
écoles terminales devraient
comporter à l’intention des
élèves ayant des besoins
éducatifs spéciaux des cours
de transition et une aide au
passage dans l’enseignement
supérieur chaque fois que
c’est envisageable, suivis
d’une formation
professionnelle destinée à leur
permettre de mener, une fois
qu’ils quittent l’école une vie
indépendante en tant que
membres actifs de la
communauté. Ces activités
devraient être conduites avec
la participation des
collectivités locales et des
différents organismes
internes.
Cette action permettra aux
jeunes d’intégrer la dignité de
la famille, d’avoir de la
considération dans la famille
et de participer au
développement de son pays
puis d’éviter d’autres actions
négatives (alcool, cigarette,
drogue, prostitution….)
La lecture psychologique de la toxicomanie par Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, f.c.
Une lecture psychologique de la toxicomanie vise à nous aider à comprendre les causes
psychologiques de la prise des produits toxiques.
La toxicomanie est
l’état d’intoxication de
l’organisme par des
substances toxiques
entrainant un état de
dépendance physique et
psychique à l’égard de leurs
effets. Depuis 1969, l’OMS a
retenu le terme
pharmacodépendance pour
remplacer celui de la
toxicomanie. Par cette
expression, l’OMS désigne
tout état physique et
psychique résultant de la prise
d’une drogue, caractérisé par
une modification du
comportement comprenant un
besoin compulsif de reprendre
cette drogue afin d’éprouver
les même effets et parfois
d’éviter les effets de sevrage.
Faire une lecture psychologique de ce phénomène
récurrent de la toxicomanie dans notre société, c’est chercher à
comprendre du point de vue psychologique les causes de la prise
de drogue chez les sujets toxicomanes.
En effet, des études nous prouvent que les causes de la prise de
toxique sont en grande partie psychosociales (famille,
psychologie et société). Ces résultats sont-ils une simple
aberration ou sont-ils vérifiés et alors doivent ils être pris au
sérieux ?
La santé physique et mentale est tributaire de son
écosystème. Toute dépendance est une réalité extérieure à
l’homme. Car
aucun homme
ne peut choisir
volontairement
être
dépendant
d’une
substance qui
peut porter
atteinte à sa liberté si cela ne lui a pas été imposée par son
écosystème tout simplement parce que chaque être humain veut
s’auto déterminer. pg 15
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Il ne s’agit pas
de nier la
responsabilité
des
toxicomanes.
Mais il nous faut
insister sur les
mesures
sociales à
prendre pour
stopper cette
tempête qui
souffle sur notre
jeunesse.
(Suite de la page 14)
Or l’auto détermination
est un processus qui arrive à
son terme avec la formation
d’une personnalité forte.
Toutefois, il s’avère important
de ne pas ignorer le rôle que
la famille, doit jouer comme
fournisseuse des ingrédients
essentiels pour le
développement et la formation
de cette personnalité forte. A
cet effet, si la famille ne
fournit pas ces ingrédients,
attendons-nous à une
délinquance qui a pour
essence dans la plus part des
cas la toxicomanie. Il est lieu
de préciser que la crise que
notre siècle traverse sur tous
les plans est purement
axiologique.
Une lecture de la
théorie éricksonnienne nous a
permis de comprendre que
dès les premières années
après la naissance il y a risque
de développement d’une
disposition à la toxicomanie.
Rappelons qu’Erickson est l’un
des quelques rares
psychologues qui ont élaboré
une théorie du développement
humain. Ainsi pour lui, les
changements issus du
développement s’opèrent tout
au long de notre vie, selon
huit (8) étapes distinctes. Ces
étapes se produisent selon
une séquence fixe et identique pour tous les êtres humains.
Chacune de ces étapes présente un conflit que l’individu doit
absolument résoudre pour lui permettre de répondre aux
exigences du développement ultérieur.
En considération des quatre
premières étapes du développement
humain d’Erickson, on peut se rendre
compte de l’enjeu de l’éducation sur le
devenir des enfants. L’option éducative
détermine le reste de la vie de l’enfant.
Ainsi une éducation trop permissive
pourrait facilement rendre l’enfant
incapable d’affronter les obstacles qu’ils
rencontreront inévitablement par la suite
dans des milieux moins permissifs. Et
alors il lui sera difficile de s’actualiser car
cette option ne lui permet pas de s’ouvrir
à l’expérience. Par ailleurs l’option trop
coercitive rend l’enfant timide et alors il
ne peut pas avoir une considération
positive inconditionnelle à l’égard de lui-
même. Il ne peut pas être entrepreneur
ni risquer de prendre des initiatives, car
il doute de sa propre compétence, il est
replié sur lui-même par le fait qu’il se sent à l’insécurité en
présence des autres. Quand aux parents superprotecteurs, ils
causent préjudice à l’aspiration à l’autonomie de leurs enfants.
A cet effet, pour compenser à tous ces maux, la drogue
devient le seul palliatif. Pour les uns elle sert à gommer les
soucis, les difficultés, la souffrance ; elle est source d’une
béatitude psychologique (un paradis artificiel). En ce que le sujet
est produit d’une éducation permissive, par conséquent, il n’est
pas préparé pour affronter avec courage et détermination ces
situations difficiles, ou encore il n’est pas outillé pour confronter
les contraintes dans les négociations avec son milieu qui
conditionnent son actualisation. Pour les autres, elle sert à
produire une puissance intellectuelle ou à susciter une excitation
intellectuelle psychologique et motrice.
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(Suite de la page 15)
Choses qui le manquent
à prendre parole devant la
publique, à mener un meeting,
un groupe… C’est aussi le cas
pour ceux qui la prennent
pour vaincre leur peur, briser
leur timidité. Telles sont les
conséquences de l’option pour
une éducation coercitive et de
la superprotection.
Que faire pour réussir
la lutte contre le fléau de la
toxicomanie ?
Il ne s’agit pas de nier la
responsabilité des
toxicomanes. Mais il nous faut
insister sur les mesures
sociales à prendre pour
stopper cette tempête qui
souffle sur notre jeunesse.
Nous pensons que les
mesures répressives ne
suffisent pas car elles ne
s’attaquent qu’aux
conséquences, mais nullement
aux causes.
Il faut noter que la famille joue
un rôle du premier plan dans
la prévention à l’égard des
risques des produits toxiques.
Des études montrent que les
jeunes issus des familles unies
et structurées s’exposent
moins à la toxicomanie.
Par contre les sujets qui
ont connu des carences
affectives précoces, qui ont
été abandonnés par l’un des deux parents soit les deux parents,
qui proviennent des couples dissociés avant la fin de la première
étape de la formation de leur personnalité, d’un père alcoolique
ou d’une mère qui abuse de psychotrope sont les plus explosés.
En effet, là où les parents créent une atmosphère confiante,
gèrent
honnêtement leurs
conflits naissants,
consacrent de
temps à leurs
enfants, savent
leur apprendre à
choisir et à ne pas
satisfaire leurs
désirs immédiatement ; le risque est minimisé.
Face à cette situation, il est urgent d’informer et d’éduquer
les jeunes par rapport à la toxicomanie et ses effets. Les collèges
et les lycées doivent servir des espaces appropriés pour la
réflexion sur ces problèmes. Les enseignants, les éducateurs, les
animateurs culturels et sportifs doivent jouer leur partition en
étant attentifs aux jeunes vulnérables et exposés, pour les
conseiller, oser les aider à s’accepter comme personne dans leur
corps et leur sexualité. Il sera souhaitable de mettre sur pied ‘’un
counselling familial’’ sachant écouter et comprendre les jeunes
sans les juger, puis les préparer à une vie de couple responsable
car l’avenir de notre humanité dépend exclusivement des parents
responsables. Enfin, pour que les actions de prévention soient
cohérentes, elles devraient s’inscrire dans les différents lieux de
vie.
A cet égard, le milieu professionnel est un des lieux
privilégiés pour ces actions. Car outre les problèmes de
logements ou de l’échec scolaire qui sont des causes sociales de
la toxicomanie, il ya aussi le problème de chômage, des
conditions du travail (pénibilité, mauvaises relations humaines…).
Les actions de préventions dans ce contexte peuvent en outre
développer des conduites de solidarités envers les personnes en
risques.
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HISTOIRES DROLES
Cours de vocabulaire Cours de vocabulaire au CM1 devant
l’inspecteur de l’école. Le maître dit aux élèves : « Un animal domestique est un animal qui vit à
la maison avec les hommes. Exemple le chat, le coq. »
« Un animal sauvage est un animal qu’on voit rarement. Exemple le lion, la panthère » Le maître demande aux élèves donner un
exemple d’animal sauvage. Seri levé la main et donne son exemple : « L’inspecteur est un animal sauvage parce
qu’on le voit très rarement à l’école
Une fille demande à sa mère, maman pourquoi
as-tu quelques cheveux blancs alors que pour tous sont noirs ? J’ai des cheveux blancs parce que tu ne m’obéis pas. A chaque fois que tu ne
fais pas ce que je te demande, mon cheveux devient blanc lui répond sa maman. Et la fille
dit ah bon maman je suis désolée ! Et pour la grande mère que tous ses cheveux sont blancs, c’est parce que tu ne veux pas l’obéir
maman ?.....
COMME REHABILITER UN SUJET TOXICOMANE ? Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, f.c.
La réhabilitation psychosociale est l’une des approches thérapeutiques en psychiatrique. Réhabiliter
un sujet toxicomaniaque, c’est l’accompagner à se redéfinir, à reconstruire et à repenser sa vie avec
objectivité et de favoriser sa réinsertion socioprofessionnelle
La personne toxicomaniaque est un malade,
mais sa maladie n’est pas comme les autres, son mal
ne vient pas d’une attaque extérieure, contre laquelle
il suffirait de trouver le remède efficace. Bien souvent,
elle ne veut pas se reconnaître malade, elle s’enferme
dans une attitude de déni et refuse tout contact avec
un soignant. Même si elle est admise à
l’hospitalisation, la plus part du temps elle termine
son séjour hospitalier par évasion. Alors la première
étape de la thérapie de réhabilitation psychosociale
consiste à l’amener à reconnaitre son état.
Aussi l’enjeu du
thérapeute en
réhabilitation
psychosociale n’est pas
dépanner un engin pour
qu’il soit comme avant et
éventuellement que le
patient puisse
recommencer à prendre
les toxiques, mais il s’agit
bien évidemment d’aider
le sujet pour lequel il n’ya
pas de recette universelle.
Il ne s’agit pas de soigner
un organe, indépendamment de la personnalité du
patient, de son histoire, de ses relations… il s’agit d’établir un traitement peu importe sa durée dans
le temps dont le but est double : d’une part permettre à une personne de se réconcilier avec elle-
même, de prendre conscience de sa dignité, de reconstruire et de repenser sa vie dans un projet
intégrant positivement l’abstinence de la toxique. D’autre part, aider cette personne à s’épanouir dans
toutes les dimensions de son existence : familiale, sociale et professionnelle. Pour cela un traitement
de l’environnement (entourage, institutions) est également nécessaire. Les thérapies familiales ont
pour finalité d’identifier les modes de communication dans les cellules familiales et de favoriser un
nouveau réseau d’échange.
L’institution de réhabilitation doit proposer au patient des activités d’expression pour lui
permettre d’exprimer ses émotions. Elle doit également favoriser la réinsertion sociale,
professionnelle en collaborant avec des partenaires facilitant la réinsertion : formation, travail
physique proche de la nature.
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ENTRETIEN (Propos recueillis par Gérard Yéo Nanga)
Fr. Armel Daly (daar) est un religieux de la congrégation des religieux du sacré cœur de Bétharram connus sous le nom
des bétharramites. Depuis (10) mois, il a effectué son stage apostolique dans notre institution. Arrivé au terme de son
stage, il accepté de nous donner son impression.
Mag HP-SVP : Bonjour frère, avant tout propos, nous vous demandons de vous présenter
Fr Armel : Je suis étudiant en théologie, au
Centre Missionnaire d’Abidjan (CFMA). Je suis en
stage d’apostolat dans cette structure sanitaire
depuis le mois de septembre 2011.
Mag HP-SVP : Comment distingue-t-on un Frère (un religieux) d’une autre personne ?
Fr Armel : Un religieux d’une quelconque autre
personne voulez-vous dire ? A priori, c’est difficile
quand dans un milieu banal tous sont en civil. C’est
là où l’habit ‘‘religieux’’
pourrait permettre
cette distinction. Mais
de façon plus concrète,
la différence est faite
au niveau : de notre
appartenance à une
Congrégation
religieuse ; des conseils
évangéliques que nous
professons (les vœux
de chasteté,
d’obéissance et de
pauvreté) ; de nos charisme et règle de vie ; de
notre vie communautaire etc.
Mag HP-SVP : Qu’est-ce qui vous différentie des Frères de la Charité ?
Fr Armel : La différence se situe au niveau de nos
règles de vie et de nos charismes. Tout fondateur
a un esprit propre qu’il laisse comme héritage.
L’héritage qui a été laissé chez nous c’est d’imiter
Jésus dans son obéissance et son abaissement.
Cette imitation nous donne d’aller exercer
partout ; surtout là où les autres ne voudraient pas
aller. Ouverts à tout, nous n’avons pas une activité,
un travail spécifique à faire. Et contrairement aux
Frères de la Charité, nous, les Bétharramites,
sommes un Institut clérical (nous devenons
Prêtres) ayant pour charisme de reproduire l’élan
du Verbe Incarné (Jésus) disant à son Père « Me
voici, envoi moi ! ». Les Frères de la Charité vivent
plus l’amour
de Jésus
pour les plus
pauvres. Ils
ont un amour
préférentiel
pour les
démunis, les
nécessiteux,
les personnes vulnérables. Ils servent ces derniers
(personnes frappées de toutes sortes d’handicaps)
afin de leur permettre de retrouver leur dignité de
personne humaine.
Mag HP-SVP : Pourquoi avez-vous choisi de faire
un stage à l’hôpital Psychiatrique saint Vincent de Paul de Yamoussoukro ?
Fr Armel : Ce stage, je ne l’ai pas choisi. On m’a
plutôt demandé de le faire afin de puiser des
richesses à la Source des Frères de la Charité :
éveil à la générosité, à l’ouverture.
Mag HP-SVP : Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez été confronté ?
Fr Armel : Mes premières difficultés qui me sont,
heureusement, vite passées étaient des
appréhensions : comment entrer en communication
avec les malades de cet Hôpital ; comment
entreprendre une activité avec eux.
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(Entretien, suite de la page 18)
Je pensais avoir affaire à des personnes hostiles à
la communication, à une vie avec les autres. Au
fond, j’avais à l’idée la manière d’être et de faire
des ‘’malades mentaux de la rue’’. Et cette idée m’a
quelque peu hanté. Les autres difficultés (de mes
trois premiers mois) étaient liées à mon état de
santé. Je gère quotidiennement des douleurs au
niveau de la colonne vertébrale et de la hanche ; il
y avait donc des activités qui me fatiguent par
moment, quand en nombre réduit, il fallait faire un
grand travail de nettoyage. A part cela, il y a eu de
rares moments d’incompréhensions avec quelques
patients, des temps où il fallait hausser le ton (la
voix) pour faire des redressements.
Mag HP-SVP : Quels ont été vos rapports avec le personnel de l’HP-SVP et aussi avec les malades?
Fr Armel : Avec le personnel les relations ont été
bonnes dans l’ensemble. J’ai apprécié son bon
accueil. Je n’ai pas
eu de problème
avec ce personnel.
Mais permettez
que je salue
préférentiellement
trois personnes.
D’abord, M. Yéo
Gérard (Responsable de l’Ergothérapie) avec qui la
collaboration a été parfaite. Il a été un grand
formateur et ami pour moi. J’ai été frappé par la
qualité de sa relation amicale, fraternelle même,
dirai-je. Ensuite, K. Louise (Cuisinière) qui dès mes
premiers moments ici m’a adopté et m’a simplement
partagé son expérience, qui m’a aidé dans mon
approche des malades. En fin, K. Dongo Angèle
(Auxiliaire en pharmacie) qui m’a fasciné par : son
esprit d’équipe, la qualité de sa relation amicale,
son amour du travail bien fait et sa volonté
d’apprendre davantage et d’aller de l’avant.
Quant aux patients, je peux dire que nos relations
ont été formidables. Dès le début, il y a eu des
malades qui facilement m’ont approché. Leur
contact facile a fait que mes appréhensions sont
vite tombées et c’est à partir d’eux que j’ai tissé
des liens amicaux avec tout le reste. Ça a toujours
été une joie pour moi quand je sentais
l’amélioration de leur santé. J’ai beaucoup appris
d’eux. Ils m’ont communiqué leur joie. J’ai surtout
aimé ce qu’ils m’ont enseigné comme valeur à
l’espérance. J’ai fréquenté des personnes dont la
situation était critique ; des personnes qui savaient
qu’elles devaient porter leur souffrance toute la
vie. Mais au lieu de sombrer dans un désespoir sans
précédent, elles acceptaient dignement leur mal ;
ambitionnant un avenir heureux avec l’aide de leur
traitement médical.
Mag HP-SVP : Quels sont les insuffisances que
vous avez pu relever ?
Fr Armel : Je note plus les problèmes de
communication et de visions non partagées dont j’ai
eu écho. La sortie ou libération de quelques
malades posait des problèmes de désaccord au
niveau des duos : équipe médical-service social et
ergothérapie-réhabilitation. Il se poserait pour ma
part un problème de vision. Je me pose la question
de savoir si les visions de chaque Service sont
discutées puis portées (soutenues) par tous ; est-
ce que ces duos susmentionnés ne s’ignorent-ils pas
vice-versa. Aussi, le problème que je note au niveau
de l’hygiène, je souhaite qu’une solution autre soit
étudiée.
Mag HP-SVP : Que retenez-vous de la maladie mentale ?
Fr Armel : Je la considère désormais comme toute
autre maladie. Elle est à traiter de façon
minutieuse. L’on a trop de préjugés sur cette
maladie, ce qui fait que les malades psychiatriques
sont la plus part du temps marginalisés, rejetés. Au
lieu de chercher à les soigner, on les met en
quarantaine, on leur attribue des démons
inexistants, et ils sont enfermés dans de soit
disant camp de prière. pg 20
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L’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul (HP-SVP) arrive à sa dixième année de fonctionnement grâce à
Dieu qui œuvre à travers les hommes et les femmes de bonne volonté. Nous voulons leur exprimer notre
gratitude.
Par ailleurs, la HP-SVP ne pourra pas continuer effectivement ses services envers les personnes
souffrantes de la maladie mentale sans VOTRE incessante générosité. Vous pouvez faire partie de nos
collaborateurs par un simple geste de contribution pour la bonne santé mentale de la population ivoirienne
et mondiale. Pour tout don ou toute contribution, veillez contacter :
MSP St Vincent de Paul E-mail : [email protected]
B.P 2473 Yamoussoukro Tel : + 225 05 30 61 09 / + 225 05 47 47 98
Côte d’Ivoire Web : www.hpsvp.org
Compte SIB Yakro : Frères de la Charité MSP St Vincent de Paul Nº 37 679 582 9 001
NºC.C. 0216714 H
(Entretien : suite de la page 19)
Vous convenez avec moi que cette manière de faire
n’améliora en rien leur état de santé. C’est plutôt le
contraire qui sera constaté. Sachons que nul est
n’est à l’abri (à 100℅) de ce mal. Je profite de
cette occasion pour dire que la Santé Mentale doit
être développée dans notre Pays, et ce, pour le
bien de tous. Nos populations ignorent beaucoup de
choses (même les plus banales) pouvant conduire à
des souffrances psychologiques, d’où la nécessité
de faire des sensibilisations, en dehors même du 10
octobre où l’on célèbre la journée mondiale de la
santé mentale.
Mag HP-SVP : Faites votre autocritique
Fr Armel : Je crois qu’en toute chose il faut viser
une amélioration. Toutefois, je voudrais me réjouir
de tout ce que j’ai pu faire de bien. Cette
réjouissance, je voudrais la tirer de mes actions
positives qui ont été : les moments où par amour
j’ai rendu service. Je déplore les moments où je
n’ai pas été suffisamment attentif, coopératif,
disponible. J’ai quelque fois fait preuve de paresse,
de nonchalance… je m’en excuse, tout simplement.
Mag HP-SVP : Votre mot de fin
Fr Armel : Je suis heureux du temps que j’ai passé
dans cet Hôpital. Mon expérience ici me restera
gravée toute la vie. Je voudrais manifester toute
ma gratitude aux Frères de la Charité. Chaque
Frère m’a légué quelques choses de ses richesses
humaines, spirituelles et professionnelles… Je
pense aussi à deux absents qui m’ont beaucoup
apporté. Ils ont été, chacun à son niveau, de grands
soutiens pour moi et des modèles. Il s’agit de
Jean-Clément ISHIMWE (ex Infirmier Major ; il
était véritablement au service des patients de l’HP
SVP) et Didier (candidat Frère de la Charité,
actuellement au Kenya).
Je remercie tout le personnel de cet Hôpital pour
son bon accueil. Je voudrais demander à ce
personnel de renforcer la collégialité. Dans un
Service, il faut avoir un esprit d’équipe. Mais si on
se fait ‘‘une compétition’’ voilée, finalement,
l’objectif visé ne peut pas être atteint et c’est la
structure qui en souffre. Il faut aussi avoir un
esprit d’initiative et d’ouverture. Il ne faudrait pas
se figer carrément sur ce qui a été fait : ce qui a
été fait c’est ce qui se fera, toujours. Non, il faut
oser des aventures nouvelles, il faut aimer aller de
l’avant. Autrement dire, il faut entrer dans une
mobilité d’esprit et d’action. FIN
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
21
UN REGARD SUR NOS STAGIAIRES
Depuis sa création, jusqu’à ce jour, le HP-SVP ne cesse de recevoir des stagiaires du monde sanitaire. A
cet effet, il a reçu les élèves aides soignantes de l’ONG IRESA et par le canal des autorités sanitaires
locales du 30 Avril au 30 Juin 2012. Il s’agit des demoiselles : Kouadio Affoué Sandrine et Kouassi Ahou
Patricia.
Ainsi la supervision et l’évaluation de fin de stage ont eu lieu le
mardi 26 Juin 2012 en présence du directeur du HP-SVP, des
encadreurs techniques de l’ong IRESA et du personnel de
permanence. Après deux (2) mois de formation pratique, les
stagiaires ont su répondre aux interrogations techniques
donnant la preuve que leur stage leur a permis d’acquérir de
nombreuses connaissances, et surtout de connaître les malades
mentaux qu’elles
regardaient par le
passé avec beaucoup
de frayeur et de mépris.
Les responsables de l’IRESA ont remercié la direction du HP-
SVP et tout son personnel pour la franche et enrichissante
collaboration tout en promettant de faire venir d’autres
stagiaires pour la bonne cause. De sa part, le HP-SVP a
vivement souhaité que les capacités du personnel de l’IRESA
soient renforcées pour former en qualité des agents de santé
prêts pour le service.
Mathieu KOFFI
REPORTAGE : Ils peuvent apporter à la société ; pourquoi les rejeter t-ils ?
La maladie mentale est toujours perçue comme synonyme de mort. Si bien la victime n’est pas comptée
parmi les membres de sa communauté. Une telle perception freine tout effort visant la réhabilitation du
sujet même si aujourd’hui l’intelligence humaine est entrainée de faire une prouesse. L’hôpital
psychiatrique saint Vincent de Paul de Yamoussoukro est un paradigme de cet effort de réhabilitation
produit de l’intelligence humaine au service de l’homme. Loin d’être un centre hospitalier, le HP-SVP est
une véritable école de vie pour la vie les pensionnaires et les soignants ; chacun apprend quelque chose de
l’autre.
Le projet thérapeutique ébauché par l’Hôpital
psychiatrique Saint Vincent de Yamoussoukro
vise la réhabilitation du patient dans le réseau
de la communication humaine.
Ce long processus est enclenché dès
l’admission du patient à l’hospitalisation et doit
être continué dans la famille pour qu’il puisse
être abouti. pg 22
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
22
(Reportage : suite de la page 21)
Le malade mental ne doit pas être considéré
comme un être déshumanisé, mais un être
humain à part entière capable d’apporter
quelque chose de positive à sa communauté.
Si Saint Vincent de Paul a expérimenté à son
époque que les pauvres nous évangélisent,
nous pouvons dire à partir de ce que nous
vivons au quotidien avec nos frères et sœurs
souffrants de la pathologie psychique qu’ils
nous moralisent.
D’eux, nous vivons la responsabilité morale
envers les plus faibles de façon concrète, un
devoir moral devant lequel nous faillons dans
un monde où les relations humaines deviennent
superficielles et ne se nouent pas par nécessité
mais par l’utilitarisme.
1. Les patients stabilisés et intégrés dans le
projet de réhabilitation psychosociale
prennent soins des autres.
Chaque matin, K.J. et G.V. interviennent à la
cuisine pour préparer le petit déjeuner pour les
autres alors que O.F s’occupe d’apprêter le
réfectoire, faire la table, et ceci de façon
spontanée dans le souci de jouer un rôle dans
sa communauté de vie, se rendre utile aux
autres. O.F. a une attention particulière pour les
plus faibles notamment du SI qui ayant été
souffert du rhumatisme ne pouvant pas se
mettre dans les rangs pour se servir de son
repas, O.F prend les soins de servir d’abord son
co-pensionnaire avant d’aller faire le rang pour
ses propres plats et à la fin du repas il reprend
les assiettes pour les vaisselles, mettre de
l’ordre dans le réfectoire, faire les vaisselles des
plus faibles avant de se rendre au jardin. Quant
à K.J., elle stimule les femmes pour se laver, les
amène dans la douche les lave et les conduit à
la salle audio visuelle pour les activités
ergothérapeutiques. Ayant terminé cette activité
elle reprend sa place à la cuisine pour assister
la cuisinière dans sa fonction en vue de
permettre aux autres de manger à temps. Par
ailleurs elle s’occupe de l’encadrement de la
petite pris sous la conduite du personnel
éducatif de l’Hôpital.
2. Les pensionnaires prêtent attention aux uns
et aux autres.
Certes il ya barrières linguistiques entre certains
pensionnaires et le personnel d’une part et
entre les pensionnaires eux-mêmes d’autre
part. Mais ces barrières ne constituent pas un
motif d’indifférence et de méfiance les uns
envers les autres. Dame AK. est la première à
nous démontrer lorsqu’elle a été sollicitée pour
faire les lessives de sa voisine de chambre
malade. Elle l’as fait et le soir elle est venue les
chercher au séchoir pour y mettre dans le
placard de sa voisine. pg 23
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
23
(Reportage : suite de la page 22)
La dame Do. Durant le petit déjeuner a constaté
l’absence d’un pensionnaire, sachant qu’il se
trouve à l’isoloir après avoir fini son petit
déjeuner, ayant constaté que le personnel
s’occupe encore des autres patients au
réfectoire, est partie ouvrir l’isoloir pour
permettre à ce dernier de manger. Des petits
gestes banaux mais pleins de sens de part leur
nature caritative qui nous rappelle la sensibilité
que nous devons avoir vers nos prochains
surtout ceux qui ont plus besoin de nous.
3. Les pensionnaires développent la correction
fraternelle
La correction fraternelle est ce qui manque à
notre société au nom du respect de liberté de
l’autrui et du principe de non ingérence dans la
vie privée de l’autre or elle est la garante de la
justice sociale, de l’intégrité et de l’honnêteté.
Le manque de la correction fraternelle témoigne
la crise de confiance présenté dans notre
société et justifie la thèse de la superficialité de
la relation interpersonnelle. Mais les
pensionnaires du HP-SVP nous apprennent
que c’est possible de se corriger fraternellement
et cela contribue efficacement à la cohésion
sociale, au respect de soi et de l’autre. Nous
nous rappelons encore d’un patient qui dans
ses délires traitait sa maman d’une
démoniaque. La réaction et la condamnation
des autres ne se font pas attendre. La réaction à
chaude et celle d’YV faisait attendre au
concerné qu’il n’est pas normal que tu traites ta
maman qui a souffert pour te mettre au monde
d’une démoniaque. Cela veut dire que « toi
aussi tu es démon, par conséquent je ne me
traite avec toi car tu es démon fils d’une
démoniaque. » Il l’invite de quitter la salle
puisque « le démon ne peut pas faire corps avec
les hommes ». Aussitôt le concerné a demandé
pardon et promet de ne plus recommencer. Les
mêmes constats sont faits pendant les travaux
de jardinage et autres activités
ergothérapeutiques notamment la
communication pour un changement de
comportement (CCC) où les pensionnaires
s’encouragent les uns et les autres à bien suivre
le traitement pour une meilleure amélioration
de son état de santé, de pratiquer
régulièrement l’hygiène corporelle et bucco
dentaire sans vexer les indexés.
Quand un a mal agit les autres le disent comme
frère : « ce que tu as fait n’est pas bien . Si tu le
fait à l’extérieur on va dire que tu es fou et l’on
ne va pas te respecter. Et si tu continues, nous
allons dire aux responsables pour prendre des
mesures qu’il faut ».
4. Les pensionnaires s’encouragent
mutuellement à développer une relation
filiale avec Dieu
Les visiteurs qui viennent pour des séances de
prière avec les pensionnaires sont émus de la
discipline pendant les activités orantes. A la fin,
nombreux sont ceux qui témoignent qu’ils ont
été disciplinés par nos pensionnaires alors
qu’en venant ils se disent que leur apostolat
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24
sera difficile car avec les fous, il ne peut pas y
avoir du sérieux.
A l’heure du rosaire, partage d’Evangile, de la
messe, les premiers arrivés au lieu de rendez-
vous préparent le lieu pour les autres et vont les
appeler dans leur chambre en leur disant « Dieu
nous appelle il nous attend, allons le rencontrer
car il est notre Père ».
« Si nous sommes traités des fous par notre
société voire les membres de notre famille, Dieu
ne peut pas nous rejeter car nous sommes ses
fils. Allons le louer, l’écouter pour ne pas le
trahir ». Ceux qui sont agités, les autres
l’invitent poliment à retourner en chambre pour
ne pas perturber la prière : « nous ne sommes
pas venus ici pour nous amuser mais pour prier
Dieu il faut tout prendre au sérieux », ont-ils
ajouté. Ils font la promotion de l’œcuménisme.
Les chrétiens font savoir aux musulmans que
tous nous sommes enfants d’un même Père. En
Dieu il n’ya pas de différence, on peut se mettre
ensemble pour prier un seul et unique Dieu.
« Nous ne vous obligions pas de devenir
chrétien, mais nous vous invitons de se joindre
à nous pour louer Dieu notre Père à nous
tous ». Alors notre messe devient une messe
œcuménique, ouverte à tout le monde, le
partage d’évangile se fait avec les musulmans et
les chrétiens de toutes dénominations
confondues. Tout le monde se dit, « l’essentiel
pour moi est d’entrer en communication avec
Dieu, entretien avec lui, une relation filiale ».
La maladie mentale est parfois si forte que les
proches de la personne sont portés à penser
que jamais elle ne s’en sortira et la personne
malade a elle-même la tentation de désespérer.
Il est bon de se souvenir de la résurrection de
Jésus. Celle-ci nous rappelle que l’échec n’est
jamais le dernier mot de Dieu. Même si cette
maladie est souvent mystifiée et est subie
comme absurde, même si parfois la guérison
est hors de portée, nous pouvons continuer à
espérer au delà de toute espérance car
« l’espérance ne trompe pas », nous dit saint
Paul. (Rm. 5,5).
IL EST AUSSI TEMPS DE RECONSIDERER NOTRE
APPREHENSION DE LA MALADIE MENTALE ET
RECONVERTIR NOTRE ATTITUDE VIS-A-VIS DES
VICTIMES DE CETTE MALADIE. QUE NOTRE
ESPERANCE NOUS CONDUISE A LES AIDER A
RETROUVER LEUR PLACE DANS LA
COMMUNAUTE. ILS PEUVENT BEAUCOUP
APPORTER À LA SOCIÉTÉ.
Par les services de réhabilitation et d’ergothérapie.
Séance de la prière du rosaire avec les légionnaires de
la paroisse sainte Monique de Sopim
Séance de la prière du rosaire avec les légionnaires de
la paroisse sainte Monique de Sopim
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
25
Qui est l’homme dont nous portons fièrement le nom ?
Il s’appelle Vincent de Paul ! (par Fr Stanislas M. Ndiguissi, fc)
Vincent de Paul (1580-1660) fut
un prêtre français. Il était issu
d’une famille très pauvre à tel
point qu’il a découvert toutes les
facettes de la misère humaine.
Sortir ses parents de la pauvreté
était sa seule motivation à devenir
prêtre. Mais après son ordination
presbytérale en 1600 les choses
ne vont pas mieux comme il
s’entendait. Il a été capturé et
vendu comme esclave à un
pécheur qui l’emmena en Tunisie puis vendu de nouveau à un
alchimiste auprès de qui il va recevoir une courte formation en
soins infirmiers. Rendu libre après deux ans de captivité, le P.
Vincent va rencontrer un autre prêtre qui vivait avec trois
femmes qu’il a réussit à convertir, et
avec qui il rentra en Toulouse en
France où il va s’inscrire en théologie.
Partagé sa chambre avec un de ses
collègues, le P. Vincent sera accusé par
ce dernier du vol de son argent ; une
accusation qui le conduira en prison.
Après son baccalauréat en théologie, il
quitta Toulouse pour Clichy où il devint
le curé de la paroisse locale puis
conseiller spirituel des enfants de
Pierre Emmanuel GONDI.
Suite au conseil de son ami Pierre de
BERULLE, le P. Vincent quitta de
nouveau Clichy pour s’occuper de la
paroisse de Chatillon – les Dombes une paroisse longtemps
abandonnée par ses pasteurs à cause de la pauvreté matérielle
de ses fidèles. Cette nouvelle mission révèle à Vincent le sens et
la profondeur de sa vocation presbytérale. Il oublia sitôt sa
pauvreté et il porta au cœur celle de ses fidèles. pg 26
Pour saint
Vincent de Paul, le seul moyen de
parvenir à sainteté est de
pratiquer la charité envers les
pauvres. La charité est la
praxis de l’amour.
Prière à Saint-Vincent de
Paul
Ô glorieux Saint-Vincent,
céleste patron de toutes les
associations de charité et père
de tous les malheureux qui,
durant votre vie, n'avez
repoussé aucun de ceux qui ont
eu recours à vous, oh ! Voyez
de combien de maux nous
sommes accablés et venez à
notre aide. Obtenez du
Seigneur qu'Il daigne secourir
les pauvres, soulager les
malades, consoler les affligés,
protéger ceux qui sont
délaissés, inspirer aux riches
une charité compatissante,
convertir les pécheurs, animer
les prêtres du zèle des âmes,
donner la paix à l'Église, le
repos au peuple et le salut à
tous les hommes. Que tous
éprouvent l'efficacité de votre
miséricordieuse intercession,
afin qu'après avoir été
secourus par vous dans les
différents besoins de la vie
d'ici-bas, nous soyons unis à
vous là-haut, où il n'y aura plus
ni tristesse, ni gémissement, ni
douleur, mais où régneront la
joie, les délices et l'éternelle
félicité.
Ainsi soit-il
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
26
(Saint Vincent de Paul : Suite de la page 25)
Ainsi comme pasteur, il chercha à relever le double défi auquel
sont confrontés ses fidèles : la
pauvreté spirituelle et la pauvreté
matérielle. Avec l’aide de quelques
dames riches le P. Vincent mettra sur
pied la première œuvre caritative
dans l’Eglise. Ce groupe des dames
deviendra le premier groupe fondé
par Vincent en Août 1617 et porta le
nom des dames de la charité. En
1618, Vincent va rencontrer Mgr
François de Sales évêque de Genève dont sa spiritualité va
l’influencer. Notons que Mgr François de Sales développe la
spiritualité de l’appel universel à la sainteté. A partir de cette
spiritualité salésienne, le P. Vincent de Paul développera sa
propre spiritualité qui se résume en : la redécouverte de la
grandeur de l'amour de Dieu et l'union personnelle de chaque
chrétien avec le Christ. Saint Vincent de Paul mit un accent
particulier sur la pratique de la charité qui selon lui se définit à
travers un don total à Dieu c'est-à-dire un abandon à la divine
providence, une action se manifestant dans l’amour pour Dieu et
pour les autres et plus particulièrement les
marginalisés, les abandonnés et par une
union avec Dieu biaisée par Jésus Christ.
En 1626, le P. Vincent fondait la
congrégation de mission pour s’occuper de
la formation des futurs prêtres et la mission
dans les campagnes. En 1632 le prieuré de
saint Lazare de paris lui a été donné pour
son quartier général ainsi à partir delà il
organisa sa future mission d’où le nom des
lazaristes donnés à ses fils spirituels.
En 1624, Vincent rencontra Louise de Marillac la veuve d’Antoine
Legras qui sera dévouée aussi comme Vincent aux œuvres de la
charité et au service des pauvres. En novembre 1633, elle
constata avec Vincent que les dames de la charité ne sont
proches des pauvres qu’elles veulent servir, ainsi ils ont fondé
les filles de la charité qui
apporteront une nouvelle et
originale vision apostolique
dans la vie religieuse. Les
filles religieuses sont les
premières religieuses dans
l’histoire de l’Eglise qui ne
sont pas cloitrées. Grâce à
elles, Le P. Vincent de Paul et
Louise de Marillac sauveront
entre 1640-1660 la vie à
plus de 10.000 enfants
abandonnés. Durant la
guerre qui divisa la France,
le P. Vincent de Paul
organisa la collecte des
fonds au nom de la charité
pour venir en aide aux
victimes.
Vincent de Paul fit ses
adieux à ses proches
collaborateurs et ses
fils et fils le 27
septembre 1660 et
fut canonisé en 1737.
Jusqu’à nos jours,
Saint Vincent reste la
grande figure de la
charité dans l’Eglise
et l’histoire lui a
attribué la paternité
du terme la charité. Il
est le saint Patron des
œuvres caritatives et des
actions humanitaires dans
l’Eglise et dans le monde.
Pg 27
Saint Vincent de Paul est le fondateur des prêtres de la mission (les
pères lazaristes) et
des religieuses les filles de la
charité.
Plus de associations caritatives laïques
vivent la spiritualité de saint
Vincent dont la société saint
Vincent de Paul (SSVP)
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
27
(Saint Vincent de Paul : suite de la page 26)
Aujourd’hui plus de 200 associations caritatives
dans l’Eglise et dans le monde se réclament de sa
paternité spirituelle ainsi que les congrégations
religieuses exerçant des œuvres de charité.
De saint Vincent de Paul nous gardons pour
toujours cette célèbre phrase qui anime notre
motivation apostolique au service des pauvres :
« les pauvres sont les icônes de Christ, ils sont
nos maîtres que nous devons servir avec amour
et respect. Les pauvres nous évangélisent »
Joyeuse fête patronales à tous les vincentiens.
Saint Vincent de Paul prompt à subvenir à toutes les nécessités des pauvres, priez pour nous
Saint Vincent de Paul prêcha aux pauvres
NECROLOGIE
Admis le 12 Octobre 2011 dans le cadre de l’opération Yamoussoukro ville sans
malades mentaux, lancée par le HP-SVP lors de la célébration de la journée
mondiale de la santé mentale du 10 Octobre 2011, KABORE Ibrahim,
pensionnaire de nationalité Burkinabé nous a quitté le samedi 07 Juillet 2012 suite à
une longue maladie.
En effet, dès son admission, le personnel médical a diagnostiqué outre la pathologie
psychiatrique, un antécédent asthme qui évoluait depuis longtemps sans traitement.
Un traitement a été institué pour la prise en charge, ce qui lui a permis de vivre
jusqu’au mois de Juillet où son état somatique s’est altéré. Malgré les multiples
tentatives de HP-SVP pour le sauver en l’orientant au service de médecine général
du CHR de Yamoussoukro, il s’est éteint, malheureusement, dans l’après midi du
07 Juillet 2012 à l’âge de 65 ans environs. Il a été inhumé le dimanche 08 Juillet
2012 par les frères de la Charité et le personnel du HP-SVP.
Que le Tout Puissant lui réserve un bon accueil dans son Royaume !
Mathieu KOFFI
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
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NOUVELLES DE L’HOPITAL
Du 6 au 10 Juillet 2012, l’équipe de la pharmacie du HP-SVP a suivi une formation sur le
nouveau produit d’Apromex Pharma. Ce produit est un logiciel de la gestion de la
pharmacie. Cette formation s’inscrit dans le cadre du partenariat que le HP-SVP compte
nouer avec cette entreprise de la gestion des pharmacies créée pour la gestion des
pharmacies des institutions sanitaires appartenant à des religieux et religieuses
catholiques.
Le Fr. Armel Daly religieux betharamites en stage à HP-SVP a fini son stage apostoliques de
dix (10) mois ce lundi 16 Juillet 2012. L’ensemble du personnel du HP-SVP et l’équipe de
l’édition du Mag.hp-svp disent merci pour tout ce que le frère Armel a fait pendant son
stage à ces entités. Par ailleurs, ils implorent la bénédiction du Tout Puissant sur lui pour
la suite de sa formation religieuse.
Le 29 Juillet 2012, deux aides soignantes à savoir : AYA Odile et DOUAIS Nathalie ont pris
part à une formation sur la prise en charge du paludisme organisée par la direction
régionale de la santé. Par ailleurs, DOUAIS Nathalie est rentrée de son congé et repris son
service le 1er Juillet 2012. Toujours dans le chapitre des congés, ZEZE Agnès est partie en
vacances. L’équipe de Magazine souhaite bonne reprise de service à Nathalie et heureuse et
douce vacances à Agnès.
Le Fr. Henri MBELE NGETA, frère de la charité de la communauté des frères de la charité
d’Abidjan est arrivé à Yamoussoukro le 27 Juillet 2012 pour un séjour d’un mois dans le
cadre de son congé. Toute fois, le Fr. Henri a accepté de rendre sa présence utile au HP-
SVP, ainsi il a intégré l’apostolat. Alors pendant un mois, le Fr. Henri interviendra à HP-
SVP comme stagiaire.
Dans notre prochaine édition, nous ébaucherons deux dossiers spéciaux le premier sur
l’évaluation de la célébration de la journée mondiale de la santé 1ère édition Yamoussoukro
2011, et le deuxième sur la première décennie du HP-SVP au service du peuple ivoirien.
Vos suggestions et critiques pour l’élaboration de ce dossier seront les bienvenues.
Le site internet officiel de l’Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul (HP-SVP) est actif. Vous pouvez nous visite sur :
www.hpsvp.org
Tél: + (225) 05 30 61 09 ou + (225) 08 71 25 60 Web: www.hpsvp.org
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Le 10 Octobre 2012 : Journée Mondiale de la Santé Mentale
Exactement dans 2 mois le monde célébrera la Journée Mondiale de la Santé Mentale. C’est bien
dit, on célèbre la santé mentale et pas la maladie mentale. D’abord, parce que c’est la santé qui
nous préoccupe. Si on s’en tient à bien préserver la santé, énormément, beaucoup de cas de
maladies mentales rencontrées dans notre société n’existeraient plus. Le but de la journée
mondiale pour la santé mentale est premièrement la sensibilisation du public aux questions
liées à la santé mentale. Il faut qu’on commence à faire connaitre l’importance de la santé
mentale. La population doit connaitre les troubles mentaux et leurs causes ; les conduites à
tenir pour éviter ces troubles mentaux, et l’importance de se soigner quand on est affecté par
ces troubles. On ne nait pas malade mental, mais pourrait le devenir.
Pour cette année 2012, le thème choisi par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) est :
« INVESTIR DANS LA SANTE MENTALE ». Les gouvernements réservent un grand budget dans le
volet de la santé physique uniquement; or on ne peut pas guérir le corps sans guérir l’esprit.
Dans tout le territoire national, les instituts qui promeuvent de la santé mentale sont non-
existants. Le petit nombre de ceux qui existent se battent pour survivre et pérenniser leurs
actions. Ainsi ils répondent efficacement, malgré leurs conditions difficiles de travail, aux
grandes sollicitations des personnes affectées par les troubles mentaux. Il faut que ceci
change ! Les autorités et tous ceux qui ont le pouvoir de mener un changement doivent réaliser
l’importance de la santé mentale pour la population.
Ce changement doit commencer par tout individu qui pense que tout le monde affecté par la
maladie mentale est un « fou », et donc, invalide, inutile à la société. Cette mentalité ne doit
plus exister. NOUS VOULONS VOIR LE GOUVERNEMENT S’IMPLIQUER ACTIVEMENT DANS LA
PROMOTION DE LA SANTE MENTALE. Nous voulons aussi voir les agents de la santé mentale
débout pour défendre la cause de la santé mentale. Enfin, nous voulons voir toute la population
unie pour la fin de la discrimination faite aux individus souffrants de la maladie mentale. Nous
devons commencer à parler de la « JUSTICE SANITAIRE ». Laissons-nous interpeller par les
propos de cette femme samoane : « lorsque quelqu’un se casse un bras, vous le plaignez. Mais
lorsque le problème est d’ordre psychiatrique, les gens ne savent pas comment réagir parce que
les troubles ne sont pas visibles. Cela ne veut pas dire pourtant que la personne ne souffre pas,
cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas besoin de soins et d’appui. » (Femme samoane de 29 ans
atteinte de troubles bipolaires, Auckland, Nouvelle-Zélande)
Jean-Clément Ishimwe, BSN
Le programme pour la célébration de cette importante journée à la HP-SVP vous sera communiqué dans nos prochaines éditions.
Aussi, visitez www.hpsvp.org pour plus de détails.