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bibliothquedel131ecol

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  • BIBLIOTHQUEDE L ECOLE

    DES HAUTES TUDESPUBLIKK SOUS I.KS AUSI'IGIOS

    DU MINISTEKK DE LINSTHUGTION PUDLlOUE

    SCIENCES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQUES

    CENT-TRENTE ET UNIME FASCICULE

    LE KOVAUMK DE ."UOVENCE SOIS LES C.MIOLLNOIEN^PAR REN POUPARDIN

    UN, EDirKIH67, liU K lK i; ICII KM KC, AT l' ilK M IKII

    UUlTons ilroits rserva.

  • AS

    Case. \3\

  • LE

    ROYALME DE PROVENCE

    sous LES CAROLINCIENS

    (800-983?)

  • LE

    ROYAUME DE PROVENCE

    sous LES CAROLINGIENS

    855-933?

    Ren POUPARDINARCHIVISTE-PALOGRAPHE

    LKVE DIPLM DE l'COLE DES HALTES-TUDES

    PARISli 1 1

    A

    I n 1 1-: K MIL 1 : h ( ) i ' i l l o x , i : dit e l'

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    G7, iti'K im: liicii r, i.iK.r. Al' ri'.i'.Miii;

    Tiius droits rse vs.

  • Sur l'avis de M. Arthur Giry, directeur adjoint desconfrences d'histoire, et de MM. G. Monod et FerdinandLot, commissaires responsables, le prsent mmoire a valu M. Ren Poupardin le titre dCElve diplm de la sectiond'histoire et de pJUolof/ie de Vcole pratique des HautesEtudes.

    Le directeur de la Confrence,

    Sign: A. Giry.Paris, le 5 novembre 1899.

    Le Prsident de la Section,

    Sign : G. Monod.

    Les Commissaires responsables,

    Sign : G. Moxod, Ferd. Lot.

  • LA iMMOlKK DK MON MAITRE

    M. AuTHUH GIRY

  • INTUODUCTION

    On a crit l'histoire du royaume d'Arles au temps o le gou-

    vernaient les souverains germaniques et leurs reprsentants'.

    On n'a pas encore tudi d'une manire suffisante l'histoire

    des origines de ce royaume, c'est--dire l'histoire des deux

    tats qui l'ont compos, celui que fonda Boson en 879, et

    celui qui se constitua en 888 sous l'autorit de Rodolphe P'"'.

    L'ohjet du prsent travail est de tenter de combler en partie

    cette lacune, en donnant une histoire aussi complte que

    nous avons pu la faire, du premier de ces deux royaumes.

    Nous ne croyons pas qu'il soit ncessaire, pour une tude de

    ce genre, do remonter jusqu' l'poque mrovingienne. Nousrappellerons seulement que Lyon et Vienne, aprs avoir fait

    partie du royaume des Burgondes, furent rattachs aux pays

    occups par le roi de Bourgogne , en mme temps que laplus grande partie du Dauphin actuel, et les cits d'Arles

    et de Toulon. Au contraire, une mince bande de territoires,

    avec Avignon, Aix, Cavaillon, Frjus tait unie l'Auvergneaustrasienne '. La Provence forme dj jusqu' un certain

    1. P. FoiJRNiER, Le roi/aiime dWrU-s d rie Vienne. Paris. 1890. in-8.2 Pour ce dernier, "il faut cependant sisinaler la dissertation de

    Trog sur Rodolphe 1 et Rodolphe II, o l'on trouve un examen con-sciencieux de tous ou presque tous les textes relatifs a ces deuxsouverains, mais un travail d'ensemble sur le royaume Uodolphienreste la Provence soumise Sigebert 1 d'Aus-

    trasie (Lononon, (k-ographie de In (iaule au V7 sicle, p. PJl).

    f'oupAKiiiN. lioyaume de Provence.

  • X INTRODUCTION

    point une unit, une circonscription gographique et mmeadministrative assez tendue ayant sa tte un patrice' ouun recteur-. Mais la runion sous l'autorit d'un souverainparticulier et indpendant de Vienne, de Lyon et d'Arles", estun fait qui ne se produit qu'en 855 l'avnement de Charlesde Provence. L'histoire du court rgne de ce dernier formedonc le prliminaire presque oblig de celle des rgnes deBoson et de Louis l'Aveugle. D'autre part, Boson, commueun autre fondateur de dynastie, son contemporain, Eudes deFrance, a jou un rle important ds avant son avnement.S'il s'est fait Mantaille proclamer roi de Provence, c'estqu'il tait en ralit ds une poque antrieure matre de cepays. Il est donc ncessaire de parler de Boson, comte, avantde parler de son rgne. Louis l'Aveugle et Hugues d'Arlesont t en outre rois d'Italie. Il a donc fallu esquisserbrivement l'histoire de leurs expditions dans ce pays. Unehistoire de ce genre se rattacherait surtout une tude d'en-semble sur les vnements dont l'Italie du nord fut le thtredepuis la mort de l'empereur Louis II. Nous n'avons pu songerici

  • INTRODUCTION XI

    la province d'Arles, durant la priode qui correspond celle

    des invasions sarrasines. Cependant les textes diplomatiquesconstituent la source principale, sinon unique, de nos rensei-

    gnements. Les sources narratives en effet n'existent pour

    ainsi dire pas en ce qui touche Tliistoire mme du royaumede Provence. On peut juger de cette pauvret par un dtail :entre les deux dates de 905 et de 931, pas un annaliste, pasun chroniqueur, n'a l'occasion de placer dans son rcit le nom

    de l'empereur Louis l'Aveugle. Heureux, dit l'un des rcents

    historiens des Carolingiens du Nord, ceux qui tudient une poque plus favorise et qui trouvent, dans des uvres contemporaines d'une relle valeur, des dtails qui leur permettent de suivre pas pas leur hros' . Nous dirons

    notre tour : heureux ceux qui ont leur disposition des

    uvres telles que la Chronique de Rginon et les Annales deSaint- Vaasf, ou mme des annales plus sches encore, carrien n'est plus incertain en mme temps que plus aride qu'unehistoire faite avec des chartes et dans laquelle des discussions

    doivent trop souvent remplacer le rcit.

    Malgr cette pnurie de documents, on a, plus d'unereprise, tent d'crire l'histoire du royaume fond par Boson.Honor Bouche lui consacre de nombreuses pages de sonHistoire (jnra/e de Provence, et, bien que cet rudit ait tota-lement manqu de critique, qu'il n'ait eu qu'une connaissamceforcment incomplte des documents, c'est lui cependant quireprsente pour ainsi dire l'tat de la science sur ce point auxvif sicle et au xviii" sicle". VHistoire de Provence, dePapon, donne un rcit plus sur, mais moins complet, et cesont les deux volumes de Bouche qui restrent jusqu'au milieude notre sicle l'ouvrage fondamental sur la matire.En 1851 et 1853 l'rudit suisse Gingins-la-Sarra a consacr

    Histoire desroi/aumes de Provence et de Bourgogne-Juranedeux volumes, qui constituent le travail le plus complet sur

    t. Favre, Eudes, comte de Paris et roi de France, introd., p. xi.2. Nous ne parlons pas des ouvrages de G. de Nostre-Dame. de

    d'Elbne, de Bouis, (jui figurent cependant dans notre bibliographieet ([ue nous citons (luehjiiefois, parce que c'est d'eux que semblentvfMiir un certain nombre d'affirmations tmraires ou errones, repro-duites li'op siiuvent la suite de Bouche par des historiens plus mo-dernes. Il faut galement faire, cot de Bouche, une place part Chorier, dont Vlfisloin; de Dauphin a souvent t cite et utilise.

  • XII l.NTUOblCTli

    la question, rouvrage en quelque sorte classique que citent

    couramment les historiens modernes. Les Bosonides et lesHugonides sont le fruit de recherches assez tendues, et lesconclusions de Gingins se trouvent tre, sur beaucoup depoints, les mmes que celles du prsent mmoire. Mais sonouvrage a des dfauts assez graves pour qu'un nouvel examen

    de la question demeure indispensable. Tout d'abord l'auteurfait preuve d'un manque absolu de critique ; de l sa prdi-lection particulire pour les chroniques sans valeur commeles Annales Metteuses, dont il oppose volontiers l'autorit celle des Annales de Saint-Bertin, et pour les documentsmanifestement faux comme le diplme de Boson pour i'vchde Maurienne. D'autre part, ce qui est encore plus grave, lestextes rapports par lui sont souvent volontairement alt-

    rs, ce qui ne permet d'accepter aucune de ses allgations

    sans recourir de nouveau aux documents sur lesquelles ilprtend s'appuyer. Plus consciencieux est l'ouvrage deM. de Terrebasse sur V Histoire de Boson. Moins complet,moins dtaill que le livre de Gingins, interrompu en outrepar la mort de son auteur avant le rcit du rgne deLouis l'Aveugle, c'est, peut-on dire, une uvre de vulga-

    risation, dont une bonne part est occupe par la traductionin extenso des documents les plus intressants.

    C'est surtout au point de vue gographique que se place lercent historien du second royaume de Bourgogne, M. Philipon.

    Le travail de ce dernier, actuellement en cours de publication

    dans les Annales de la Soeit d'mulation de l'Ain, plusspcialement consacr l'histoire des Rodolphiens, touchecependant par bien des points celle de Charles de Provence,

    de Boson et de Louis l'.\veuglo. Mais si l'on peut trouver

    dans les premiers articles de M. Philipon des renseignementssur l'tendue et les partages des Etats carolingiens de la

    valle du Rhne, tout ce qui concerne la gnalogie, la diplo-matique, l'histoire proprement dite des princes de ces rgions

    reste en dehors du cadre de son tude.Sur deux priodes enfin de l'histoire qu'^' nous tudions il

    existe des travaux spciaux et dfinitifs. Le mmoire deM. A. Longnon sur Girard de Roussillon embrasse la plusgrande partie des vnements du l'gne de Charles de Provence.Pour le rgne d(! Louis l'Aveugle, la thse de M. de Manteycrsui- la Manhf dr /'rorr/irr cl ses comtes, trs obligeamment

  • IMnoDrCTIliN Mil

    communique en manuscrit par son auteur, a beaucoup abrgnotre travail. Nous avons eu nanmoins dire un mot decertaines questions traites par lui, notamment pour ce quiconcerne Hugues d'Arles et son r(31e durant les premiresannes du x" sicle.Un mot encore sur le plan gnral de ce volume, destin

    prendre place dans les Annales de l'histoire de France l'poque carolingienne, entreprises sous l'inspiration et ladirection de notre regrett matre M. A. G'wy. Nous avonscherch suivre autant que possible les principes qui ontguid les auteurs des premiers volumes de cette collection,examinant tous les textes, discutant autant que nous le pou-vions toutes les questions de dtail dont la solution pouvaitparatre avoir quelque intrt. Mais nous n'avons pu, en l'ab-sence d'annales contemporaines susceptibles de nous fournirun cadre, et en raison des normes lacunes qui existent dansla srie des vnements, donner rigoureusement notre tra-vail la forme \\)inales. C'est ainsi que nous avons runi enun chapitre spcial tout ce qui concerne les invasions sarra-sines dont les dates sont d'ailleurs tellement incertaines qu'ilserait chimrique de chercher classer ces faits dans desAnnales. D'autre part notre travail, prsent d'abord commethse de sortie l'cole des Chartes, comprenait alors unetude sur la diplomatique des souverains carolingiens deProvence, accompagne d'un catalogue d'actes dvelopp, dutexte et de la critique de divers diplmes. Cette partie diplo-matique formera l'objet d'une publication ultrieure; nousnous sommes borns reporter dans nos notes ceux desrsultats de cette tude qui nous ont sembl ncessaires pourjustifier certaines conclusions historiques ou chronologiques.

    Nous tenons en terminant remercier tous ceux qui ontbien voulu nous fournir des renseignements et des indica-tions. Nous adressons surtout nos remerciements M. F. Lot,qui a, sur bien des points, apport notre travail de pr-cieuses rectifications, ainsi (^u' M. G. Monod, qui a revuavec M. Lot les preuves de ce volume.

  • SOURCES

    A. SOURCES NARRATIVES

    Tandis que pour Ihistoire du nord de lancienne Gaule au i\^ etau x^ sicle nous disposons d'une quantit relativement considrable

    de textes narratifs, on sait que le Midi est cet gard d'une pauvretaffligeante. La Provence, le Viennois, le Lyonnais n'ont ni Annalesni Chroniques. Il faut sans doute chercher la raison, ou du moinsl'une des raisons de ce fait dans l'absence d'un texte analogue auxAnnales royales d'o drivent, mdiatement ou immdiatement,la plus grande partie des textes annaiistiques du nord. Ces Annalesroyales^ sous quelque forme qu'elles se prsentent, sont essentielle-

    ment consacres retracer les actions du souverain. Or, jusqu'Charles le Jeune, le souverain ne rside pas en Provence ; le roi mro-vingien ou carolingien possde le pays et l'administre par l'inter-mdiaire de ses comtes, mais il n'y vient pas lui-mme. Ses faits etgestes, par consquent, doivent peu intresser les quelques mridio-

    naux qui pourraient avoir le got ou le talent de les noter pour les

    transmettre la postrit. Dans le Nord, il y a d'autre part des chro-

    niques et des histoires monastiques. Mais dans le Midi l'absence dechroniques s'explique sans doute par celle de toute production an-

    luilisliquc antrienrc. Quant aux histoires monastiques, elles sontcomposes en gnral d'aprs des annales et le chartrier de l'tablis-sement. Or, dans le Midi il ny a point d'annales et ceux qui ontaccs dans les chartriers se bornent en gnral compiler des car-

    tulaires, d'un intrt pratique plus considrable que des uvres

    historiques. Aussi la prodnclion historique est-elle pen prs nulle.

    Les textes narratifs, tous trangers par leur composition aux

    pays du lihne et des Alpes, ne fournissent donc gure s\ir leroyaume de Provence qu'une seule catgorie de renseignements,

    ceux qui sont relatifs son histoire extrieure. Ce n'est en ellel que

    lorsque ses souverains se trouvent en relations avec ceux des pays

  • SOURCES XV

    voisins, que les annalistes et les chroniqueurs de ces derniersdaignent s'intresser eux et les mentionner.

    Les sources historiques que nous avons utiliser sont en gnraltrop connues pour qu'il soit hesoin d'insister sur leur compte. Nousnous bornerons le plus souvent les numrer en indiquant lanature des renseignements qu'il est possible de tirer de chacuned'elles au point de vue du sujet qui nous occupe.

    1 . GRANDES ANNALES

    La seconde partie des Annales dites de Saint-Bertin, uvre del'vque Prudence de Troyes, est notre source principale pour l'his-toire du court rgne de Charles de Provence et des tentatives faitespar ses oncles pour s'emparer de la part d'hritage lui laisse parson pre, l'empereur Lothaire. La troisime partie de ces mmesAnnales, uvre du clbre Hincmar', est une source de premierordre, tant pour l'histoire du comte Boson que pour celle de laguerre que ce mme Boson, iiroclam roi, soutint contre les princesfrancs coaliss. Mais Iliucmar, s'il tait videmment bien informde ce qui concernait le beau-frre de Cliarles le Chauve, est partial,hostile l'usurpateur contre lequel lui-mme soutenait avec Huguesl'Abb et quelques autres, les droits des hritiers de la famillecarolingienne. Comme Prudence il pche souvent par prtrition,par attnuation, et ces annalistes quasi-ofleiels du royaume francde rOuest sont toujours suspects d'avoir pass sous silence ou faitglisser inaperu le rcit de quelque chec prouv par leur matre.C'est l nanmoins, pour la priode qui s'tend jusqu'en 882, qu'ilest possible de trouVer les renseignements les plus abondantscomme les plus srs -. Il faut remarquer cependant que pour l'poquede la guerre contre Boson, Iliucmar parait commettre (pielqueserreurs et que son rcit doit tre alors corrig et complt l'aidede celui des Annales Vedaslini. Celles-ci, composes dans le cou-vent de Saint-Vaast par un auteur inconnu, ont toute l'exactituded'annales officielles, tout en tant moins partiales, et pour les v-nements des annes 880-882 consiituent une source de premierordre.

    1. Ou du moins crite sou.s son influence directe et dans son eiitou-rafie immdiat, peu prs sous sa dicte.

    2. La valeur du tcmoifiiaii'e d'IIincmar a t l'objet d'une dissertationspciale de tirKciiTiNfi, ClduhtcardiiikciL llinlnnars von Jenns im 'A'''"Theil dt;r sof/citannteii A/nialen von S. Berlin. Halle, 1887, in-8. Maisson travail se rduit souvent un peu tro]) examiner la conformit desAnn. Bcrtiniani avec les conclusions de Diiinmler, ou avec les Annalesde Fulda. source moins sre.

  • wi surncKS

    Les Annales de Fiilda jouent pour le royaume franc de l'est peu prs le mme rle que les Annales de Sainl-Bertin pour celuide Touest. La partie qui peut intresser l'histoire de Boson est

    l'uvre d'un certain Meginhard *, lequel faisait partie de l'entouragede Liutbert, archevque de Mayence et archichapelain de Louis leGermanique. Meginhard est extrmement violent l'gard de tousles ennemis de son souverain, notamment de Charles le Chauve etdu comte Boson. Aussi, si son rcit peut servir quelquefois corrigercelui des Annales de Sainf-Bertin. partiales dans le sens oppos,ne faut-il admettre (lu'avec rserve ses renseignements et ses appr-ciations en ce qui concerne le caractre des personnages du royaumede l'ouest et mme en ce qui concerne leurs actes, lorsque ceux-cise trouvent en opposition avec les intrts de.s souverains germa-niques.

    ^ 2. RKGINOX

    Bginon-, abb de Priim, de 89'2 899, musicographe et cano-

    niste, mort en 915 abb de Saint-Martin de Trves, mais retir Saint-Maximin de la mme ville, a laiss ime chronique s'tendantjus(iu' l'anne 90(3 '. indpendante depuis l'anne 813 et qu'il ddiaen 908 Tvque d'Augsbourg, Adalbron. Il fournit un assez grandnombre de l'enseignements, mais la chronologie trs dfectueuse(pTon lui re|)r()che % les fait souvent accueillir avec une certainemfiance.Connue sources crites il a eu sa disposition une colleclion de

    documents canoni(|ues relatifs latlaire de Theul berge, accessoi-rement celle dHngellrudc ', el il parat avoir utilis pour sonuvre histori

  • SOURCES XVll

    dans sa collection canonique '. Il a eu en outre sous les yeuxdes

    Annales de Priim - aujourd'hui perdues, mais dont drivent d'autres

    {nnales Prumicnses\ (jue nous possdons encore et par lesquelles

    'nous pouvons jui^er que celles dont se servit Rginon taient extr-

    mement brves. Cest donc la tradition orale qui, parla- de 1 anne

    813, constitue la source principale de Rginon, comme il le dit lui-

    mme ' et comme le prouvent d'ailleurs certaines expressions, tellesque ut aiiini , nt ferlur % qui reviennent de temps en temps sous

    sa plume. Le ton mme de certains rcits, leur tendue quelquefoispeu en rapport avec limportance des vnements qu'ils concernent ^

    seraient une preuve indirecte s'il en tait besoin. Cettetradition

    orale pouvait lui fournir dans certains cas de bons renseignements

    et souvent il peut arriver qu'il nous transmette ainsi des rcitsde

    tmoins oculaires, ou tout au moins de gens bien informs.

    M. Schulz' estime que Rginon pouvait avoir environ cinquante

    ans lorsqu'il devint abb du'monastre de Prm en 892, ce quireporterait sa naissance 842 eiiviron, donc il pourrait tre consi-

    dr comme un bon observateur des faits de son temps depuis

    l'anne 860 ou 862. C'est possible, mais exact seulement dix ou

    vingt ans prs, et ce n'est gure en ralit qu' partir de l'anne 886,

    ou environ que nous pouvons considrer sa chronique comme

    le tmoignage d'un intelligens spectaior, et il est naturellement

    surtout bien renseign sur les vnements de la Lorraine, auxquels

    il se trouvait ml. En outre Rginon semble avoir rdig sa chro-

    nique en une seule fois, dans un intervalle de temps assez court

    et non au jour le jour partir d'une anne dtermine. Il a mis

    en uvre des rcits recueillis par lui soit alors, soit unepoipie

    antrieure. On n'a pas affaire des notes prises par lui au fur et

    mesure des vnements. Or ces rcits, lorsqu'il s'agit de faits

    loigns dans l'espace ou dans le temps, comme les affaires de

    1 La comparaison des deux ouvrages n'a peut-tre pas t faite

    ce point de vue, mais on peut certainement rapproclier : De spnod

    rfls/.s-, I. Il, 5i Lxxvn et Clvon.. p. 86. Dp syn. caits., 1. H, 5? cxni

    et Chron., p. 50.1. Schulz, loc. cit., Knizi:, p. viii.S. Neues Archiv, t. XII, p. 403. Mon. Cnm.. SS.. t. Mil, p. 219.

    it)id..\. XV. p. 2 et 1289.4. P. 73. H ne s'agit dans tout ceci bien entendu que de la i)aitit

    postrieure 813.. , e

    5 Cf p 113 pour la mort de Charles le Chauve: est autemfama...

    6. Bataille de Ballon d). 79). mort de Robert le Fort (p. 92),invasion

    de sauterelles (p. 105), histoire de Vurfand et de Pascwitcn (p. 10. )portrait de Hoson (p. 115).

    7. Glanhwnrfli(jl;eit (1er Chronik Rerjtnos p. 1.8 KuuzE. iiitrd., p. ix. {{ginon indique parfois qu il compose

    >>

    sa chronique, en renvoyant des vnements (pi'il va raconter, ce quiprouve qu'il n'crit pas au jour le jour.

  • XVIII SOURCES

    Bretagne, d'Aquitaine, de Provence, d'Italie \ Rginon ne sait pastoujours trs bien quoi les rattacher, ses Annales Prumienses nepouvant lui fournir qu'un cadre insuffisant. 11 parat s'embrouillerdans les faits, pour employer une expression vulgaire ; il ne lesclasse pas leur date, et on a beau jeu lui reprocher des fautesde chronologie-^.En ralit cette chronologie dfectueuse provient, en partie au

    moins, du caractre oral des renseignements recueillis par Rginon.Il reoit pour ainsi dire un paquet de nouvelles ^ relatives unvnement dtermin, l'expdition de Charles le Chauve en Italiepar exemple ; sa situation est bien diffrente de celle d'un chroni-queur travaillant d'aprs des annales, des sources crites, et trou-vant chaque fait isol class sous une anne dtermine, exacte ounon, peu importe. Aussi, le plus souvent, propos d'un fait plac une date approximativement exacte, il raconte toute la srie desfaits du mme groupe sans d'ailleurs en intervertir trop l'ordrerelatif, remontant plus haut dans le pass, ou rapportant, proposd'un fait, tous les vnements qui s'y rattachent jusqu' une datetrs postrieure. En dautres termes, bien qu'il cherche videmmenth suivre en gnral Tordre chronologique, il insre fr(iuemment enbloc les vnements d"une mme srie, sans insister sur l'intervallede temps qui peut sparer deux d'entre eux. C'est au lecteur entenir compte, l'historien remettre chaque dtail la place qued'autres textes narratifs ou diplomatiques permettent de lui assigner, se souvenir en un mot que l'ouvrage de Rginon est une chronique,non des annales. Si par exemple il raconte sous l'anne 866*toute l'histoire du comte abb Hubert, il ne faut pas en conclureque toute cette histoire se soit passe en 866. Rginon a d'ailleurssoin de prvenir que sa chronologie n'est qu'approximative, et cene sont pas les mois hoc anno, mais des expressions vagues commehac lempeslnte-, hi's icmponhus^, per idem lenipus'

    ,

    qui lui ser-vent amener un groupe de faits de ce genre.

    1. Bien que contemporain de Louis l'Aveugle, il commet des erreursen ce qui touche rexpdition de ce prince en Italie.

    2. C'est cette tude qti'est principalement consacre la dissertationde M. Schulz.

    :{. Nous empruntons cette expression M. A. Carrire {Annuaire der Ecole (les /faiitrs-h'tudes, anne 1898, p. 20) propos d'un passage de(irgoire de Tours o les faits sont groups d'une manire analogue.

    4. Chron., p. 91.5. Ihid., p. 95.(). Ihid., p. 105, 11."., 117.7. En voici des exetnj)les :Anne 818, p. 7.'{. A propos de l'r))in, gnalogie des comtes qui

    descendent de ce prince.Anne 853, p. 76. Histoire de l'])iii 11 d'Aquitaine jusqu'en 86 'i et

  • SOURCES XIX

    11 est d'ailleurs bien vident qu'il ne faut pas trop tendre la

    porte de notre observation. C'est un fait incontestable qu'il y a

    dans la chronique de Tabb de Prinn des erreurs grossires, des

    vnements inexactement rattachs certaines annes, des inter-

    versions dans l'ordre des faits, que Rginon s'est souvent tromp,

    que les trangers et les vieillards auprs desquels il cherchait des

    informations "ont pu et ont d avoir des dfaillances de mmoire,

    cela n'empche pas qu il faille tenir grand compte de ce que nous

    fournit l'uvre de Rginon, mme pour une poque antrieure 886, quitte adopter pour le classement des dtails un cadre dif-

    frent de celui que fournil la chronique elle-mme'.

    ^ 3. sorr.r.Es rf.latives ai \ affaires d itai.te

    Bien que sa chronologie soit souvent plus dfectueuse (lue celle

    de Rginon, il y a beaucofip prendre dans VAnlapodosis de

    l'Italien Liutprand, vque de Crmone (y 972). Celui-ci n'est pasprcisment un contemporain. 11 tait jeune encore, parvuliis, en927, c'est--dire l'poque de la mort de Louis l'Aveugle. Mais il a

    connu personnellement, et diu-ant longtemps, le roi d'Italie, Hugues,

    l'ancien comte de Vienne. Par consquent il est bien renseign en

    tout ce qui concerne la famille et les actions de cet important per-

    sonnage. Pour la premire partie du x'^ sicle il a eu pour source

    il peu prs unique la tradition orale, souvent mme des lgendespopulaires. Mais entin il a connu des contemporains de Louis

    l'Aveugle et c'est lui qui, somme toute, fournil le meilleur rcit des

    deux expditions de ce prince en Italie. P()urrpo(|ue du roi Hugues,

    ce propos rappel de l'histoire de Ppin I. Schilz. op. ril.j). 2. admet tort que Rginon croit que tous ces faits ont eu lieu en 851!.Anne 860. I^vnements de Bretagne, se suivant peu prs dans

    Tordre chronologique l'exception des renseignements concernant lecomte Gauzbert, runis en une srie spciale.

    .\nne 864, sqq. Dtails du procs de Waldrade. qui sont mis ([uel-quefois des annes fausses, mais se suivent dans Tordre exact.Anne 866, p. 91. Histoire d'Hubert, qui se droule en mmo

    temps que celle du procs de sa sur.Anne 867. Affaires de Bretagne.Anne 868. Histoire des Bulgares de 864 893.Anne 869. Dmls relatifs au partage des tats de Lotliaire.

    869-870.Anne 87(. iliisemble de renseignements au sujet des entants de

    Charles le Chauve.1. .Ajoutons que Ton a t svre pour Rginon. parce qu'd a poiu'

    eette priode servi de source aux Aiinnles Melloisci dont le caractreannalistique accentue encore ces fautes de chronologie, ce (lui entraneil des erreurs ceux qui, comme Gingins ou M. Philipon, utilisent pourThistoire carolingienne ces annales du .x"-' ou du xi"^ sicle.

  • XX SOURCES

    notamment en ce qui concerne les expditions contre les Sarrasinsdu Frainet, il est bien inform et presque tmoin oculaire. Mais,lorsqu'il est question de personnages italiens, il faut toujours semfier de sa passion politique, de sa partialit, et ne pas considrercomme autant de vrits les injures qu'il aime prodiguer sesadversaires. Ajoutons que comme uvre littraire, VAnfapocIosisa une trs grande valeur et que sans parler de la langue, un peurecherche, mais pittoresque et originale, seule parmi les chroniquesdu x*^ sicle elle est amusante , tant par l'expression des senti-ments personnels de Liutprand que par les anecdotes, toujoursvivantes, quelquefois mme un peu ralistes, dont il aime maillerson rcit. Si cet ouvrage, par son caractre tout personnel, lequel se montre aussi dans le peu de soin que l'auteur prend de la chronologie doit tre class comme source historique aprs beau-ce coup d'autres qui ne sont que de sches annales, il faut dire par contre qu'il a beaucoup d'avantages sur ces annales. Il motive les faits, il juge gnralement bien les relations politiques et il offre des dtails d'une grande richesse, qui font revivre le pass. Considre comme cration littraire cette histoire... est le plus original, et le plus important des ouvrages en prose de cette priode ' .Un pote anonyme, vivant dans l'Italie du Nord au dbut du

    x" sicle, a crit en vers le pangyrique historique de l'adversairede Louis de Provence, le roi Brenger-. Ce pome contient natu-rellement quelques dtails sur les luttes entre les deux comptiteurs,permettant de complter un peu, sur les vnements de 900-905, lercit de Liutprand. Malheureusement le morceau qui nous intressepartieulii-ement est fort bref et passe mme sous silence la pre-mire campagne de Louis. Ln outre le style de l'ouvrage est singu-lirement obscur, fort peu prcis, si bien qu'un contemporain del'auteur a cru devoir y ajouter des gloses^explicatives qui ne sontpas toujours inutiles ^ C'est une source, en somme, assez difficile

    1. KitEisr. I.illf'raturc Uttiiie du vini/m qe en Orrideiil. trad. franc,1. II. ]i. '.7.

    2. Ce pome a t en dernier lieu publi par K. Dcemmler (Gestalicrengarii impera loris. Halle, 1871, in-8) avec une tude sur la com-l)Osition et la valeur de l'uvre, une introduction liistorique tenduesur le rgne de lirenger et de nombreux rensei^mempnts sur lespersonnages mentionns dans le texte. Mnlheiireusement, l'absence detable empcbe do tirer facilement de ces abondants matriaux tout lej)arti qu'ils peuvent fournir.

    :!. Sur l'autour des closes voy. f^i:itMii:iM. Dcr Cloanalor dcr Gp.stnlifi-niiiarii, flans les For>;rlii(n;/en :. firutsr/ini (k'scliichlc t. XIV,p. 1;8, (|ui tablit que ce personnage est distinct do l'auteur, maisson contemporain et son compatriotes, et numre les sources litt-raires auxquelles il a puis.

  • SOIHCES XXI

    utiliser, importante cependant en fabsence d'antres documents plusprcis.

    C'est galement en ce qui touche les expditions d'Italie que l'onpeut trouver des renseignements dans le De adminislrandoimperio de Constantin Porphyrognte (905-959). L'empereur grecconfond parfois les dates et les faits. Mais pour le thme de Lom-hardie , il parait assez bien inform, du moins en ce qui concerneles vnements dont l'Italie elle-mme fut le thtre, car les gna-logies qu'il entreprend de donner fourmillent d'inexactitudes. Il ya cependant bien des erreurs dans son rcit, surtout pour la priodeantrieiu-e l'expdition de Rodolphe II en Italie. les renseignements(|u'il fournit doivent tre soigneusement conti'ls.

    ; i. sorur.Es fklatuks aix invasions des sarrasins

    La discussion de la valeur de ces sources se confondent souventavec le rcit des faits et l'histoire des invasions san-asines formantun ensemble part dans le cadre gnral de notre travail, nousavons plac en tte de cette histoire l'tude sur ses sources. Nousnous bornerons dire ici que ces sources sont toutes de provenanceoccidentale. On pourrait s'attendre trouver dans les chroni(|ucsbyzantines (|uelqnes dtails touchant l'expdition entrei)rise contrele Fraxinet par le roi Hugues, de concert avec la tlotle grecque.mais les historiens du basileus, proccups sans doute des luttescontre les Russes, sont muets sur les vnements d'Occident. Lesravages exercs par les Sarrasins, qui furent si terrifiants pour lespopulations provenales, paraissent ne pas avoir frapp l'imagina-tion des historiens musulmans, occups pour cette priode desvnements du Mauhrel) et des invasions dans le Klialifat d'Orient '.

    A ct des aiuiales et des chroniques il faut placer un certainnombre de textes assez divers qui ne peuvent tre rangs parmi lessources narratives.

    Les lettres tiennent parmi eux le premier rang: les bulles etlettres des papes nous ont fourni (pielques renseignements, celles

    \. Les seules mentions que nous ayons eu relever dans les chro-iii(iues arabes sont celles du passage des Danois sur les etes d'Espagneen 859. Quant au Frainet, c'e.st peine si une allusion l'lablisse-rnent des .Maures se rencontre dans un ouvrage gographique ai-abe trspostriour.

  • XXI r SOURCES

    de Nicolas I" en ce qui touclie la famille maternelle de Boson, cellesde Jean VIII en ce qui concerne ce dernier, dont l'histoire est pen-dant quelque temps en rapports troits avec celle du souverainpontife ^ Les lettres les plus intressantes aprs celles des papes,pour Ihistoire du royaume de Provence, sont celles de Tarchevquede Reims Ilincmar. Plusieurs d'entre elles intressent notre sujeten raison des biens tendus du patrimoine de saint Rmi quel'glise de Reims possdait dans la province d'Arles. Elles nenous sont malheureusement pour la plupart parvenues que dans lesanalyses de r//t-^/of7-e (7e rglise f/e /?ejm s compose vers 948 parFlodoard^, chanoine de cette glise, qui a mis contribution sesriches archives, mais n'a pas conserv les dates des documentsqu'il utilisait. Il faut donc dater les lettres d'aprs les mentions quiy sont contenues et aussi d'aprs ce fait, mis en lumire parSchrrs^ que dans chaque srie de lettres adresses un mmepersonnage, les analyses de Flodoard se suivent en gnral dansl'ordre chronologique.

    Il faut mentionner ct des lettres d'Hincmar un crit canonique(ht mme auteur, le De dirortio Lotharii crit en 860, dans laseconde partie de l'anne l'occasion du divorce de la reine Theut-berge et qui fournit un certain nombre de renseignements sur le ducHubert et le comte italien Boson, mari d'Engeltrude.

    Les CapitaJaires des rois francs, procs-verbaux d'assembles,traits de paix, peuvent tre utiliss tant au point de vue gogra-phifiue, pour les questions de limites et de partages, qu'au point devue des menlions, en gnral bien dates, de tel ou tel person-nage. Il en est de mme des actes des conciles. Mais en tudiantces derniers au point de vue gographique il faut se garder d'uneerreur parfois commise, qui est de considrer la souscription d'unI)rlat la suite des actes d'un concile tenu dans les tats d'unprince, comme un indice certain (|ue l'autoril de ce pi'ince taitl'cconnuc par le prlal cl pnr son diocse.

    1.- I>es letti-es de Jean VIII so trouvent pour la plupart au t. CXXVIde la Patr. latine de Mione. La dcouverte et la jjuhlication par Ewald,au t. V (lu Neues Archiv de la collection canonique dite lirltnnnica. quicontient plusieurs lettres de ce Pape, a ajout au recueil plusieurs do-cuments intressants. Sur le registre de Jean \\\\. cf. A. Lapthe,Jean VIII, p. 1-29.

    2. Flodoard a galement compos des Annales (9\9-9(]i)) aux(iueilesnous avons emprunt (pielques mentions, mais [ue nous avons cruinutile d'tudier dans cotte introduction. Un texte correct de Vllist.Hem. Eccl. a t donn par IIki.i.ki et Waitz au t. Xlll des Srriptoren.niais sans notes et sans dtermination de dates.

    '.\. Ilinliuiar, h'rcljsc/iof von /leims, \). r)12 et suiv. 11 a dress, enoutre, des lettres d'Hincmar un utile regeste, mais o l'on pourraitprciser quelques dates.

  • SOURCES XXIII

    B. SOURCES DIPLOMATIQUES

    C'est elles que l'on ci est rduit pour une grande partie del'histoire de la France mridionale au ix" et au x'' sicle. Mais leschartes ne permettent gure l'histoire proprement dite, le rcit desfaits. En dehors de la diplomatique et de l'histoire des institutions,elles ne peuvent gure fournir que des renseignements chronolo-giques, gnalogi(pies et gographiques. Mme dans ce dernier ordred'tudes, leur emploi est souvent bien incertain. Les actes dats desans de rgne d'un roi ne portent pas toujours de date de lieu et lamention rgnante lally^ impliquant la reconnaissance de l'autoritde ce prince, peut par consquent se rapporter, soit au lieu de lasituation des biens, *oit celui par exemple o se trouve l'abbayequi reoit la donation de ces biens '. En outre l'existence simulta-ne de plusieurs rois portant le mme nom, comme Raoul de Franceet Rodolphe II de Bourgogne, est une source d'obscurits. C'estainsi encore que le grand nombre de princes ayant entre 850 et 950port le nom de Louis, peut prter des confusions, permettrel'attribution d'un diplme de Louis l'Aveugle Louis II, et a fhrlioride considrer comme dat des ans de rgne de Louis le Pieux telacte qui l'est en ralit de celles de Louis de Provence, lesmentions diverses (noms de comtes, d'vques, etc.) ne fournissantpas toujours d'lments suffisants d'apprciation et les rdacteursd'actes n'ayant pas en gnral la prcaution de spcifier, connuecertains scribes soigneux d'Avignon ou d'Apt, en telle amie durgne de Louis, fih- de Bosnn - .

    1. Ajoutons que les mots frontires . limites , autoi-it re-connue dsignent des ides peut-tre moins prcises au i\'- siclequ'au xixe sicle.

    2. Cari. S. Victor, n tO'iO. Cart. d'Apt (Bibl. Nat. ms. lat. 17778)fol. 51. Remerville, Hisl. irAptijns), p. ^12, 48, 51, 54, 55. Manteveu,p. just. n" XIV. On peut comparer avec le anno \'I rgnante domnonostro Karolo filium Judit d'un acte viennois {Carlul. de Saiiit-Andr.:-le-Bas, d. Ciiev.alieu, p. 217, n 8*.

    PoLi'AiiiiiN. Hiiyaiime de Provence.

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    x

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    -

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    1. Nous citons quelciuefois, au cours du prsent travail, les BegestaHincmari. qui terminent cet ouvrage par l'abrviation ScnR

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    ^

    1. Toutes nos citations de VHist. de Languedoc, sauf indication con-traire, se rapportent la nouvelle dition. Lorsqu'il y a lieu, nousindiquons que le passa^icit est une addition des nouveaux diteurs.

    2. .Nous n'avons pas ci1;, dans la prsente bibliographie : 1" les livresou articles qui ne nous ont fourni que des indications isoles relatives des points spciaux ; 2" les collections d'un caractre gnral et d'unusage courant comme le recueilde Dom Bouquet et de ses continuateurs{Ilist. de Fr.), les diverses sries des Monumcnla Germaniae, les An.-ticjuitatcs Ilaliae de Muratori, les Monumenta Historiae patriae, leSpicilegiuni de d'Achery, YAmplissima Colleclio de Martne etDurand, etc.

  • LE ROYAUME DE PROVENCESOUS LES CAROLINGIENS

    CHAPITRE PREMIER

    CHARLES DE PROVENCE ET SES FRRES

    (28 septembre 853-24 dcembre 870).

    Le 28 ou le 29 septembre 855, l'empereur Lothaire termi-nait, clans la clbre abbaye de Priim o il s'tait retir sixjours auparavant pour y recevoir la tonsure et l'habit monas-tique, son existence mouvemente'. 11 at-ait profit de ce courtespace de temps pour rgler, en prsence des grands de sonroyaume % le partage entre ses deux fils cadets, Lothaire etCharles, de la part de territoire qu'en 843 le trait de Ver-dun lui avait accorde au nord des Alpes. Lothaire, ditl'annaliste Prudence ', reut la Francie, et son jeune frre,Charles, reut la Provence. L'empereur avait un autre fils,Louis, qui hritait et du titre imprial et de l'Italie, dont ilavait t couronn roi ds l'anne 844".

    C'est avec raison qu'on a vu ', dans ce partage, un progrsmarqu dans la dissolution de cet empire carolingien dont letrait conclu douze ans auparavant entre les trois fils de Louisle Pieux avait prtendu, thoriquement du moins, conserver

    1. Textes runis et discuts dans Duemmi.er, Geschichto des oslfran-Insrhen licichs, t. I. p. ;{91, n. 5. et Hikiimeh-Mueiilmaciier, Die Heges-ten (les Kaiserreichs uitler deu Karolinger, p. \'d7, n 11 4:5 b.

    2. RiioiNON, Chron/ite, a. 855, p. 77..'{. Anii. Berlin., a. 855, p. 45 : Dispositoque inter filios qui secum

    moraI)antur regno, ita ut Lotharius, cognomen ejus, Kranciain, Karius vero Provinciam obtiiiorent.

    4. DuEMMLER, Ostfr. lieich, t. I, p. 251.5. Ihid., t. I, p. 392.

    Pouf>ARDiN. Royaume de Provence. 1

  • PARTAGE DES ETATS DE LOTHAIUE I" [855]

    l'existence. Dsormais la longue bande de territoires queLothaire avait gouverne est fragmente en trois sectionsrecueillies par un roi de Lorraine, par un roi de Provence, et,selon l'expression lgrement ddaigneuse d'Hincmar, par unempereur d'Italie, ou plus simplement par un roi desItaliens comme l'avait crit Prudence quelques annesauparavant \ Ce dernier va s'absorber dans les affaires dela pninsule, sans pouvoir mettre la prtention de jouer,entre ses oncles, le rle de mdiateur. Quant aux deux tron-ons situs au nord des Alpes, ils vont, partir de cettedate, vivre d'une vie propre et indpendante.

    Celui du Nord, outre la Francie proprement dite-, com-prend une portion mridionale, correspondant l'ancien paysdes Burgondes, c'est--dire notre Franche-Comt et unepartie de la Suisse actuelle, qui, aprs avoir pass entre lesmains d'un assez grand nombre de matres, se dtachera dela Francie pour devenir le royaume de Bourgogne jurane. Aucontraire les territoires laisss par Lothaire I son plus jeunefils, bien que parfois politiquement spars pour un temps lesuns des autres par le hasard des partages et des successions,ne se fractionneront plus en deux royaumes distincts. A par-tir du rgne de Charles il y a entre le Fihne, les Alpes et laMditerrane un tat, on pourrait presque dire une nation sile mot n'tait trop moderne, dont l'histoire pendant le tempsde son indpendance forme l'objet du prsent travail.Le nom de Provence'^, par lequel la plupart des anna-

    listes et beaucou}) d'historiens modernes dsignent l'ensem-ble des rgions dont l'empereur Lotljaire avait form la partde territoires par lui laisse son plus jeune fils tant assezvague, il est ncessaire avant tout de chercher fixer avecun peu plus de prcision, ou au moins avec une approxima-tion plus grande, les limites et l'tendue du nouveau royaume.

    Les textes narratifs, parlant du partage fait en 855 parl'empereur mourant, sont trs sobres de dtails. Selon lesAnnales de Saint-Bertin, Charles aurait reu la Provence et le

    1. J. DoiZK, Les fih de Louis Je Pieux et Vvuit de V Empire, dans loMoyen Jje, 1H98, p. 2G2.

    1. Sur l'otenduo de la Francie au ix'' sicle, cf. Lon^non, AlUu his-larifjiir, texte, p. 'i8. I.c sens du mot est ici restreint la Francieorientale, l'Austrasie.

    3. Sur ce nom, cf. infra, Appcn

  • LA TROVENCE 3

    duch de Lyon ' ; selon la Chronique d'Adon de Vienne, ilaurait eu dans son lot la Provence et une partie de la Bour-gogne". Ce dernier auteur ajoute plus loin un dtail prouvantque, selon lui du moins, le royaume de Charles comprenaitune partie de la Bourgogne transjurane^ C'est le sens deces deux textes qu'il faut tenter d'claircir et de prciserautant que possible.Le mot Provincia'*, comme l'on sait, ne dsigne plus tout

    fait alors la totalit de l'ancienne Province Romaine ; mais aprsavoir tendu se restreindre au pays au sud del Durance, il arepris une partie de son extension et dsigne le pays entre lesAlpes et le Rhne"

    . Cependant il a encore un sens plus res-treint et dans lequel, semble-t-il, l'emploie Adon de Vienne,la Provincia est essentiellement le pays d'Arles, la rgionqui a alors sa tte le comte Fulcrad. Celui-ci, rvolt en845^ mais bientt rentr en grce*, parat avoir joui eneffet d'une autorit particulire, tout au moins d'une sorte

    1. Ann. Berlin., a. 856. p. 47 : Karlo tamen... Provinciamet ducatum Lugdunensem juxta paternam dispositionem... Au contraire, sousl'anne 855, ces mmes annales ne mentionnent que la Provence. Cf.p. \, note 3. Il en est de mme de certains autres chroniqueurs, commeAndr de Bergame (flist., c. 7, Script. Rer. Lang., p. 226) et Erchem-PERT {Hist. Lang., c. 19; ibid., p. 241).

    2. Adon, Chrunique, Mon. Germ. SS., t. II, p. 322. Lotharius impe- rator infirmari se conspiciens regnum inter filios dividit. Carolo mi- nori Provinciam et partem Burgundiae, ... consignari jubet.

    3. Adon, Chronique, ibid.,\). 323, dit en parlant de l'empereur Louisrecueillant l'hritage de son jeune frre : Accepit autem partem transjurensis Burgundiae simul et Provinciam.

    4. Longnon, tlaa historique, texte, p. 46 et 88.5. Certains textes mettent Vienne en Provence : Ann. Bertin.,a. 834,

    p. 8: Cf. PniLiPON, Le second rogaume de Bourgogne, dans lesAnnales de la Socirt d'mulation de VAin, anne 1896, p. 366-70.

    6. Encore au x

  • 4 LA PROVENCE. LE DUCH DE LYON

    de prminence sur les comtes des pays voisins. Les sourcesannalistiques semblent en faire un personnage d'une impor-tance exceptionnelle, non pas seulement un comte d'Arles,mais une sorte de duc des Provenaux', de marquis, bien quece terme, pour ce pays, ne se rencontre qu'un peu plus tard.

    Les documents, il est vrai, sont trop peu nombreux pour qu'ilsoit possible de donner des preuves, mais il faut ajouter quele rang lev du comte Fulcrad, et sa situation exceptionnelle,sont galement attests par d'autres faits. C'est ainsi qu'ilfigure en deuxime ligne, immdiatement aprs le rgent deProvence, Girard, dans la liste des comtes assembls Sermo-rens vers les annes 858-860-, qu'il est galement mentionnl'un des premiers dans la liste du capitulaire de 846 \ et enfinqu'il parat comme amba^ciator au lieu du comte Girard dansl'un des rares diplmes de Charles de Provence relatifs lapartie mridionale des tats de celui-ci qui nous aient tconservs*. Il semble donc que le mot de Provence ait pu, dscette poque, en mme temps qu'une rgion gographique,dsigner une circonscription politique'.

    Quant au duch de Lyon, dont parlent les Annales deSaint-Bertin, nous pouvons en constater non les origines, maisl'existence ds une poque un peu plus ancienne. En 817 eneffet un nomm Bertmond est mentionn par Nithard avec letitre de Prfet de la Province de Lyon w''. Plus tard lecomte Warin, qui joua un certain rle dans les guerres desuccession entre les fils de Louis le Pieux parait avoir eugalement dans ces rgions un pouvoir trs tendu, s'exer-ant sur Lyon et sur Vienne, en mme temps d'ailleurs que

    coL 1467). Le rapprochement cependant n'a t fait ni par MM. Boretiuset Krause ni par M. Woldemar Lippert, qui avait prcdemment tudice capitulaire. {Nencs Archiv., t. XII, p. 531-541).

    1. Les A nn. Fuld., lue. cit., lui donnent expressment le titre deduc.

    2. Bai.uze, CapiluUiria, t. II, col. 1467. Les dates extrmes sontfournies par les miMitions de Rmi, archevque de Lyon depuis 858, etd'Ebbon, voque de Grenol)le, mort en 860.

    3. Le troisime sur dix.4. Diplme pour l'glise d'Orange, pub. par A. de Mas-Lathie, dans

    la nilil. (Il' l'Er. dm Ckarlca, t. I, ]). 495.5. Il ne faut ])as bien entendu vouloir trop prciser, mais il semble

    l)i(!n qu'il faille tirer une consquence du titre de duc ])ort par Kul-crad, et de l'analogie df!s expressions qui lui sont appliques avec cellesqui le seront plus tard Hugues d';\rles.

    6. NniiAiii), llisloriac, 1. I, c. 2.

  • LE DUCHE DE LYON 5

    sur d'autres comts, comme ceux de Mcon et d'Autun \qu'il est cependant impossible de faire rentrer dans le ducatuaLugdunensis, car ils ne faisaient certainement point partiedu royaume de Provence gouvern par Charles. Nous igno-rons d'ailleurs l'poque de la constitution de ce duch, qui neparait pas dans les textes de la priode mrovingienne", et lescauses qui motivrent dans ces rgions la runion de plu-sieurs comts sous l'autorit d'un duc, une poque laquelle il n'y avait point dans le voisinage de la Bourgognede royaume ennemi contre lequel il ft ncessaire d'organiserune marche .Nous ignorons galement quelles taient les limites du

    duch, mais il semble bien probable que Vienne en faisaitalors partie. Sur le titulaire en effet, lors de l'avnement deCharles de Provence, il ne saurait y avoir aucun doute :c'tait le clbre Girard, dit Girard de Roussillon, qui inter-vient dans deux diplmes relatifs l'glise de Lyon'\ l'unde Charles de Provence\ et l'autre du pre de celui-ci,l'empereur Lothaire^ Il porte dans ce dernier acte le titrede marchio, qui correspond trs vraisemblablement au duca-tus dont parlent les Annales Bertiniennes. Un autre docu-ment d'ailleurs'^ donne expressment Girard le titre de duc.D'autre part nous savons qu'il exerait son autorit Viennecomme Lyon : il intervient dans les diplmes relatifs l'glise devienne'; c'est l qu'en 870 il tentera de rsister

    1. Ilist. de Languedoc, d. Privt, t. II, p. 298.2. Il n'est du moins mentionn ni par Grgoire de Tours ni par Fr-

    dgaire.3. i\ous avons, du reste, une autre preuve des relations de Girard

    avec Lyon dans la nappe d'autel que sa femme Berthe broda pour l'ar-chevque Rmi (MNESTRIER, llixL. de Lyon, p. 238-239), toutes rservesfaites d'ailleurs sur l'ge rel de la nappe que virent dans le trsor dela cathdrale d'anciens rudits lyonnais, mais qui semble avoir disparud'assez bonne heure. Cf. note de Stevert, dans De La Mure, llist. desducs (le Bourbon et des comtes de Forez, t. 1, p. 18. Les vers formantl'inscription brode sur la najjpe ont t publis en dernier lieu par'J'rauhe. Poelae hilini medii nevi, t. III, p. 687.

    4. I/isl. de Fr., t. 'VIII, p. 396.5. Ifist. de Fr., t. VIII, p. 389, diplme sans date de Lothaire I

    restituant l'glise de Lyon la villade Lucennay: (jcrardus illusti'iscomes at(|uc marchio nobis fidelissinms .

    6. Il lui est donn, par une lettre que lui adressa le pape Adi'ien II(.Iakf, IV 2923) et dont la C/m>ni(/ue de Hikiues ue Flavicnv (Mon.Germ., .S'.S'., t. \'III, p. 35'i), nous a conserv wne analyse tendue.

    7. Ilist. de Fr., t. VIII, p. 397 ; CHEVALIER, Description amdi/liQue du

  • 6 LE DUCH DE LYON

    Charles le Chauve ; il tait enfin possesseur de bnfices dansle Viennois \ Nous inclinerions donc croire que le ducatusLiigdunensu confi k Girard, comprenait en 855, runies sousl'autorit du marquis, les cits de Lyon et de Vienne avec leursterritoires. Le pagus de Vienne tait alors divis en deuxcomts" : le sige de l'un tant ncessairement Vienne, etl'autre Tolllcmum\ aujourd'hui TuUins dans l'Isre"^. Quantau Lyonnais proprement dit il parat avoir eu cette poque unegrande extension, et avoir compris une partie des territoiressitus sur la rive gauche du Rhne, puisqu'un diplme deCharles de Provence y place Tournon', et que le lieu deMacheville^ compris ds 962 dans le Valentinois, avait faitautrefois partie du. pagus Lugdunemis' . Ces pays transrho-daniens se trouvaient donc tout naturellement, comme dpen-dances du Lyonnais, compris dans le royaume de Charles deProvence. Il est mme possible qu'il faille rattacher au duchde Lyon le Vivarais. C'est en effet Girard qui intervient pourfaire restituer par le roi Charles l'glise de Viviers et sonvque Bernoin une le du Rhne indment enleve l'v-ch au profit du domaine comtal*. D'autre part, dans les par-

    Carlulaire de Sainl-Maunce de Vienne, p. 56. Ce qui complique, il estvrai, la question relativement Girard, c'est qu'il est. en mme tempsque comte de tel ou tel comt, le principal conseiller, le tuteur deCharles, et qu'il est difficile de savoir en quelle qualit il intervient.

    1. Ilist. de Fr., t. Mil, p. 397, diplme cit, pag. prcd.. note 7.2. In pago viennensi seu in comitatu tullianensi . Ibid.3. Le comt de Tullins disparut au X'^^ sicle et la ville n'tait plus

    au xi

  • ETENDUE DU ROYAUME DE PROVENCE 7

    tages, Viviers et Uzs suivent le sort de Lyon et de Vienne,ce qui pourrait faire supposer que ces villes taient adminis-trativement rattaches au duch du comte Girard.

    Si l'on rapproche du texte de Prudence relatif aux limitesdu royaume de Provence celui de la chronique d'Adon deVienne, il semble bien que Ton doive identifier ce que cedernier dsigne par l'expression assez vague de pars Burgun-dlar avec le ducatiis Lugdiniensis dont parlent les Annales deSaint-Bertin. Nous savons d'ailleurs, en effet, que le Lyonnais,au ix" sicle et au x, faisait partie des pays connus sous lenom de Burgundia', ce qui a pu entraner Adon comprendredans celle-ci la ville de Vienne, souvent rattache la Provin-cia. Mais un autre passage de la chronique du mme Adon,dj relev plus haut, pourrait faire hsiter au sujet des limitesdu royaume de Provence, car il y fait rentrer une partie dela Bourgogne transjurane. Il faut entendre par l quelques-uns des comts qui firent plus tard partie du royaume Rodol-phion, forms des anciens pays burgondes soumis aux Francsen 534 et situs l'Est du Jura, correspondant aux diocsesde Belley, de Genve, de Sion, et sans doute aussi de Taren-taise et d'Aoste^ Or on verra plus bas que Charles de Pro-vence reut en 858 de son frre Lothaire les deux vchs deTarentaise et de Belley; ces deux diocses ultrajurans furentcertainement occups par Louis II en 863 ^ puisque leurs nomsne se retrouvent pas dans la liste dos comts du royaume deLothaire II partags, en 870, entre Charles le Chauve et Louisle Germanique. Cela suffit expliquer le texte d'Adon, sansqu'il soit ncessaire d'admettre qu'en 855 Charles reut de sonpre une partie de la Transjurane. Aussi faut-il reconnatre,

    MuEHLi., no 1297; Ilisl. de Languedoc, t. Il, pr., col. 3;]6). Cette resti-tution d'une terre cointale (sur le sens de ce mot, cf. infiri) la re-qute de Girard n'emi)rcherait pas, du reste, d'admettre l'existence Viviers d'un comte ])articulier, subordonn au duc de Lyon. C'est ainsi(pie dans la donation l'^dise d'Oran.^e d'une terre ii'alement com-tale, le comte d'Arles, Fulcrad, duc de Provence, intervient en mmetemps qu'Aldric, qui est vraisemblablement le comte particulierd'Orange (diplme de Cliarles de Provence du 25 aot 862 : IJokhmeu-MuEiu.B., n" 12!)8; Bihl. Ec. des C/i., 1. 1, p. 'i95). 11 semble y avoir eu uncomte de \iviers au temps de Louis le Pieux (Ilist. de Fr., t. \'l, p. 50;{).

    1. LoNONON, Atlas liisloriquc, texte, p. 88.2. Sur le TransJKrrnxis par/us, cf. iiifrn. Appendice I.3. C'est l'occasion des vnements de cette anne qu'Adon parle

    de Bourgogne transjurane.

  • 8 TENDUE DU ROYAUME DE PROVENCE

    avec M. Lon'gnon\ que les expressions employes par Adonnerendent qu'assez inexactement compte des limites du royaumede Charles. D'autre part les textes diplomatiques, en attes-tant la souverainet de ce prince sur les diocses de Lyon ,devienne-, de Viviers^. d'Orange", d'Uzs^ de Grenoble",d'Apt^ de Maurienne^ surrarchidiocse et vraisemblablementtoute la province d'Embrun ', sur le pagus de Sisteron " con-

    1. Girard de Roussillon dans Vhistoire {Revue histor.. VIII, p. 258).2. Charles de l'rovence accorde l'glise de Lyon plusieurs dipl-

    mes (Bhmer-Muehlb., n 1290, 1298, 1299: Hist. de Fr., t. Vlll.p. 396, 399 [nos y et vi]; Mitlh. des Iiist. filr slerr. Geschichlsfors-chung, t. X\'l. 1895, p. 214), l'archevque Rmi joue dans le royaumeun rle important (cf. infra). Charles confirme, en outre, en 859. lafondation de Tabbaye d'Ainay au diocse de Lyon (diplme sans date,publi par A. Dopsch, Milth. des Insl. f. . G F., t. X VI, p. 2 1 3 ; fragmentd'un diplme dont le texte complet vient d'tre publi par E.Mueulbacherdans le Neues Arc/iiv.. t. XXV, p. 648 : notice dans Guichenon (Ilist.de Bresse et de Bufjey, pr.. p. 228, Charles de Provence donne, le22 aot 861, un prcepte confirmant les privilges d'immunit du mo-nastre de rile-Harbe, au mme diocse (BhmekMl'EULb., n" 1294:Ilist. de Fr., t. Vlll, p. 400). Nous ne pai'lons pas du comt deBelley, mentionn par le premier des diplmes cits dans cette note,car il ne fut que postrieurement cd Charles.

    3. Pour les divers diplmes accords par Charles l'glise de Vienne,cf. ce que nous disons plus bas, p. 15, de l'archevque Agilmar.

    4. Diplme du 22 dcembre 862 (Bhmer-Muehlb., n 1297; Ilist. deLanguedoc, t. Il, pr., col. 336. Cf. Ilist. de Lang., t. I, p. 1089.

    5. Diplme cit, p. 6, n. 8. Bhmer-Muehlb., n 1298.6. C'est de cette ville qu'est dat le diplme cit la note prc-

    dente.7. L'vque de Grenoble assiste une assemble des grands et des

    prlats du royaume de Charles, tenue entre 858 et 860 Sermorens(Baluze, Capilularid, t. II, col. 1467).

    8. Ihid.9. Ibid.10. Le mtropolitain d'Embrun assiste cette mme assemble de

    Sermorens. Il est peu prs certain que toute la province d'Embrundpendait du royaume de Charles et M. Lononcin (.Xllas histor., })!. VI,n" 3) n'a pas hsit la lui accorder. Mais, quoi qu'en pensent certainshistoriens (cf. j)ar ex. Philu'on, Le second royaume de Bourgogne,dans A7in. Soc. F mut. Ain, 1896, p. 257), la possession d'une cit ar-chipiscopale n'entraine pas ncessairement celle de toute la provinceecclsiastique, comme le prouve dans le cas actuel l'exemple de Lyon,dont le mtropolitain tait sujet de Charles de Provence, tandis queses sulfragants de Langres, de Chalon, d'Autun, de Mcon dpendaientpolitiquement de ("harles le Chauve.

    11. Une assemble d'vques est tenue en 859 Saltus dans lepagus de Sisteron, sur l'ordre de Charles de Provence, et le procs-verbal de ses actes est dat des ans du rgne de ce prince (M.auillon,Aria Sanci. ord. S. Ben., saec. IV, ])art. i, p. 500). Elle est mention-ne dans un prcepte de Charles (.)/////*. des Insl. f. . GF., t. X\'l,

  • TENDUE DU ROYAUME DE PROVENCE 9firment ce qu'il tait permis de conclure de l'interprtation destextes annalistiques, plutt qu'ils n'apportent des renseigne-ments nouveaux. Il faut cependant faire une exception en cequi concerne le Vivarais et l'Uzge ; les chartes permettent devrifier que ces deux diocses, rattachs depuis le v" sicle la Provence par la conqute franque, et attribus par lepartage de 843 l'empereur Lothaire ', faisaient partie encoredu royaume de Charles, mais c'est l le seul point sur lequel,les textes narratifs laissant quelque doute, les diphjmespeuvent fournir des renseignements complmentaires '. Ensomme, ce que l'on peut dire de plus gnral et en mmetemps de plus certain, c'est que l'empereur Lothaire, enrunissant les deux units territoriales alors existantes etdsignes sous les noms de Provence et de Duch de Lyonpour en constituer la part de son plus jeune fils, faisait decelui-ci le souverain des pays compris entre la mer, les Alpes,la limite septentrionale des diocses de Maurienne et deVienne, et le Rhne, augments de la portion du pagiis Liig-diuifinsis qui s'tendait sur la rive droite du fleuve, et sur cettemme rive du Mvarais et de l'Uzge.

    Le souverain qui rgnait sur les Etats dont les limites vien-nent d'tre ainsi dtermines, Charles de Provence, ou Charlesle Jeune, comme l'appellent certains historiens modernes ^ estcertainement, parmi les rois de l'poque carolingienne, lafigure la plus efface ^ La date de sa naissance esta peu prsinconnue. Le mariage de ses parents, l'empereur Lothaire etErmengarde, fille du comte Hugues de Tours, est du mois

    p. 213, cit, n. 2). non dat, mais qu'il faut rapprocher de ce procs-verbal et placer en 859.

    1. Lo.NGNON, Atlas hislor., pi. Vf, n" 2, et Pakisot, Le roijoume deLorraine, p. 16.

    2. A moins que l'on ne considre comme certain que le \'ivaraisdpendait du ducahis Lugdunensis.

    3. LoNGNON, Atlas hist., texte, p. 74. ("e nom est moderne, semble-t-il. Au moyen ge, Aubhi de Trois-Fontaines (Mon. (icrm., SS.,t. XXill, p. 7:iH) emj)loie Te.xpression de Carolus junior . mais c'estpour distinguer Charles de Provence; de son oncle et homonyme le roides Francs occidentaux. Ce n'est donc pas un surnom datant du moyenge, a furdori pas de l'poque carolingienne comme celui de Charlesle Chauve.

    1. 11 l'est si bien (jue, ds 880 cnvii'oii, le continuatcui- (ri'h'chcmpcrt(Mon. (Jerm., SS., t. Il, p. 32'.)) traitant du ])ai-tage entre les (ils de Lo-thaire I, ignore son existence.

  • 10 CHARLES DE PROVENGE

    d'octobre 821 \ mais Ermengarde ne mourut qu'en 85P, et lefait que souvent les rois francs pousrent de trs jeunesfilles empche de resserrer beaucoup de ce ct les limitesentre lesquelles on peut placer la naissance de Charles. On saitcependant qu'il tait le dernier n des trois fils do l'empereur \et assez jeune pour tre encore en 856 qualifi de puer''. Sajeunesse, en mme temps que son tat maladif, l'empchentd'agir par lui-mme, ou du moins jamais l'on ne rencontre detraces de son activit personnelle. En 856 ce sont ses fidlesqui l'arrachent ses frres, alors que ceux-ci cherchent le

    tonsurer; ses sujets le considrent comme impropre aux fonc-tions de souverain', et, dans son royaume, c'est le comte deVienne, le rgent Girard, qui gouverne.

    Girard, si clbre dans la lgende sous le nom de Girard deRoussillon ^ a t l'objet de rcents travaux ', et sa biographie

    1. Bhmer-Muehlbacher, n 716 d.2. A7in. Bcrtln.. a. 853, p. 43, et les textes cits par Dlemmler, Ostfr.

    fieich, t. I, p. 397, auxquels on peut joindre les Ann. Eiiisidlenses (.1/on.Germ.. SS., t. III, p. 140) et les Ann. Lausannensen (Mun. Germ.. SS.,t. XXIV, p. 779).

    3. AnON, Chronique, loc. cit. L'on ne peut tirer un renseignement in-direct de Tse du frre an de Charles, l'empereur Louis 11, que sonpitaphe (///.s/, de /->., t. Vil, p. 321) qualifie de puer lors de son avne-ment en 844. Cette expression, en effet, surtout dans une uvre potique,s'appliquerait mme encore au cas o Louis serait n peu aprs 821.M. Parisot (Le royaume de Lorraine, p. 78)acru pouvoir, d'autre part,par une srie de considrations ingnieuses, arriver la conclusionque Lothaire II devait tre n vers 837 ou 839. Cela mettrait la naissancede Charles aprs 838-840. Si l'on admet, comme M. Parisot, que leterme de puer s'applique surtout ceux qui n'ont point encore atteintr;i.ij;e de majorit, c'est--dire 15 ans, selon la loi Ripuaire, qui taitcelle des princes carolingiens, Charles, encore puer en 856 (cf. n. 6),serait n postrieurement 840-841. Mais c'est peut-tre vouloir pren-dre trop au pied de la lettre les expressions peu rigoureuses des auteursd'uvres liistoricpies ou littraires, non d'crits juridi(|ues.

    4. Ann. Berlin., a. 856, p. 47.5. C'est du moins le prtexte invoqu par les rebelles qui. en 8(')1,

    appellent Charles le Chauve.6. Du nom d'un chteau que la lgende plaait sur le .Mont-Las-

    sois ou Mont de \'ix. prs de Chtdlon-sur-Sane, et dont les restesaui-aicnt encore exist au xvu'' sicle, au tmoignage de DrciiESNE(I/ist. di' /iourf/(i;/ne, t. 1, p. 232). Schoei'FLI.n {Ahalia Jllustrata, t. I,p. 779) parle aussi de ces ruines, mais seulement, semble-t-il, d'aprsI)uchesne. Aujourd'hui, il n'y a plus l de vestij^e.sdu moyen ge, maisseulement des restes de constructions anticiues (I'. Mever, Girarl de/ti)Us.>iillon, iiitrod., j). x.\x).

    7. A. LoNONOS, Girard de liouRsUlo)) dan.H illisUiire dans Unniehislor., t. VIII (1878), p. 241-278; P. Mkver, La lfjcnde latine de Girarl

  • LE COMTE GIRARD H

    n'est plus faire. Il suffit d'en rappeler sommairement lesprincipaux traits jusqu'au moment o cette histoire devientcelle du royaume de Provence. Son pre, le comte alsacienLeuthardS avait t Tun des fidles de Louis le Pieux et futen 801 cr par ce dernier comte de Fzensac, ce qui pro-voqua une rvolte des Vascons^ Leuthard suivit plus tardl'empereur dans son expdition d'Espagne ^ pour revenir en-suite finir ses jours dans le Parisis, s'il faut l'identifier, ce quiparait bien vraisemblable, avec le comte de mme nom quifigure au 3 janvier dans l'obituaire de Saint-Germain-des-Prs^. Son fils Girard, possesseur, ds le temps de Louis lePieux, de biens tendus sis dans TAvalonnais", pousa, unedate antrieure 819^ Bertlie, fille d'un certain Hugues, peut-tre comte de Sens '. Girard, aprs avoir, semble-t-il, rempli

    de Roussillon, dans la Romania, t. VII, p. 178 et suiv.; et aussi la prfacede sa traduction, Girarl de RoussiUon, Paris, 1884, in-8, qui rendentinutiles les travaux vieillis et trop souvent fantaisistes de MM. deTerrebasse, Mignard, Clerc, Chrest, etc.

    1. Girard nomme son pre Leuthard et sa mre Grimilde dans lacharte de fondation du monastre de Vzelaj' (Quantin, Cartul. deV Yonne, t. I, p. 80). L'identification avec le comte alsacien, dj pro-pose par SciiPFLiN (op. cit., ibid.), a t accepte et rendue trsvraisemblable par M. Longnon. Ce Leuthard tait peut-tre parent,frre mme, du comte Hugues, beau-pre de Lothaire 1. Cette parentest expressment indique dans un diplme de Lothaire II de 858(Bhmer-Muehlb., n 1252), mais il semble bien que cet acte soit unfaux (cf. Parisot, Le royaume de Lorraine, p. 754-762).

    2. Vita Illudovici, c. 13 et c. 16, Mon. Germ,,bb,t. II. p. 612 et 615.3. Ermoldus Nigellus, Carmen, 1. 1, v. 271; Lononon, op. cit.,

    p. 247.4. A. Longnon, Soc. JList. France, Nol. et doc, p. 4_5. Le sif/num

    d'un comte Leuthard figure ct de celui du comte Etienne, dans ladonation faite par ce dernier l'glise cathdrale de Paris du domaine deSucy (Tardif, Cartons des rois, n 101) : mais cet acte est malheureu-sement suspect (R. DE Lasteyrie, La charte de donation du domainede Sucy, dans la HUA. de FEc. des Cli., t. XLIIl, p. 60 et suiv.).

    5. C'arlulnire de Vzelny, w"" ni, v, vi, dans Bandini, Calai, codicumlalinorum liH)liolhccae Mediceae Laurentianae,i. 1, col. 129; P. Meykr,Cirarl de Houssillon, introd., p. x-xi. C'est d'ailleurs dans cettepartie de la Bourgogne, dans l'Avalonnais et le Lassois, que la traditiona conserv le souvenir de Girard.

    6. Elle intervient cette date dans un acte relatif Girard {Cartul.de Vzelay, 1. cit., n" ni).

    7. Hugues, pre de Berthe, est nomm dans la charte de fondationdes monastres de Pothires et de Vzelay (Quantin, Cartul. del'Yonne, t. I, p. 80). La (}ualit de comte de Sens luie.st donne par laLgende latine de Girart (d. Mi;yi:r. ? 7). 11 faut peut tre l'identitiei'avec le vir inluster Hugo cornes , la retiutc ducjuel Louis le

  • 12 LE COMTE GIRARD

    quelque temps en Italie les fonctions de ?7iissi(s\ devint comte

    de Paris ^ En 837, la suite du partage d'Aix, qui met^^^it leParisis dans le lot du plus jeune des fils de Louis le Pieux,le futur Charles le Chauve, le comte prta ce dernier le ser-

    ment de fidlit en mme temps qu'Hilduin, abb de Saint-Denise Cela ne l'empcha pas, d'ailleurs, lorsque s'ouvrit lasuccession de l'empereur Louis, de se laisser ramener au parti

    de Lothaire par les missaires de ce prince \ et de s'opposer,en coulant les barques ou en coupant les ponts, au passage de

    la Seine par Charles qui revenait d'une expdition en Aqui-

    taine \ Aussi, lorsque les partisans du fils de Judith eurentroccup le comt de Paris, que le trait de 843 devart fairetomber dfinitivement dans le lot de ce prince, Girard dut-ill'abandonner pour se retirer dans les tats de l'empereurLothaire, la souverainet duquel il demeurait fidle ^

    Il parat avoir t de bonne heure investi d'une certaineautorit dans la portion mridionale de ces tats. En 846 eneffet il figure dans une liste de grands ' qui doivent l'empe-

    reur un service militaire, la suite d'un certain nombred'vques de la rgion bourguignonne et provenale, en com-

    Pieux accorde un diplme l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre(QlJANTIN, op. cit., t. 1, p. 30).

    1. SiMSON, Ludwig der Frommc, t. I, p. 183.2. L'identification du comte de Paris et du futur comte de Vienne,

    propose en 1878 ])ar M. Longnon comme possible, accepte commetelle par M. Meyer, a t depuis rendue peu prs certaine par lapublication de l'ancien obituaire de Saint-Germain-des-Prs {Soc. Ilisl.Fr., Notices et Documaiils, 1884, p. 25) qi,ii donne pour le comte pari-sien Girard le mme jour de dcs (5 mars) que les obituaires bour-guignons pour le rgent de Provence.

    3. NiTiiArii), Ilistoriae, 1. I, c. 6.

    'i. Sur ces vnements, cf. J. Doiz, Le f/ouvernewcnt confraternelet Vunit de ri-Jmpire. dans le Moyen f/e, 1898, p. 25'i.

    5. NiTUAiiD, Ilial., 1. II, c. 6.fi. Postrieurement au 26 juin 83'.) (B()i:iimeh-Mii;mi,u., n" OGi), mais

    antrieurement au 12 novembre 8'r2 (l!(*:n.\iEU-MuF.iii.i., n" 1270,Bevei!.Millelrheiiiiaches Urkimdenhxch, t. 1, p. 78), il remplit avec le titre decointe palatin les fonctions d'excuteur testamentaire d'un comteRichard, dont nous reparlerons plus loin. Cf. Longnon, (Girard de/iou.ssillon, p. 2'i9.

    7. Cnpitularc LoUtrii de expeditione ndvprsun Sarracenos faciendu(846), BoHETius-KitAUSE, t. Il, p. 67. Ni M. Longnon, ni M. Meyer neparaissent avoir relev cette mention du comte Girard, dont ridentili-cation i)arait ctqiendant bien ])rol)able en l'aison du caractre mri-dional des i)ersormages dont les noms accomi)agnent le sien sur cetteliste.

  • LE COMTE r.IRARD 13

    pagnie du comte d'Arles Fulcrad', et du comte d'OrangeAldric^ Cela ne l'empchait pas, du reste, de continuer pos-sder des biens en Avalonnais^. Un peu plus tard, on le ren-contre portant dj le titre de marquis, et Lothaire 1, vers853, restitue sa requte, l'glise de Lyon, des biens sisdans les comts de Lyon et de Vienne*. Il avait galement,avant la mort de l'empereur, reu de lui en bnfice des terresenleves l'glise de Vienne". 11 est donc vraisemblable queGirard, ds cette poque, devait se trouver la tte du duca-tus Lugdunensis. Deux ans plus tard c'est lui qu'tait con-fi le gouvernement du royaume laiss par Lothaire son plusjeune tils. Son intervention dans un grand nombre de diplmes,comme les lettres que lui adressait l'archevque de Reims,Hincmar", comme les noms que, dans certains diplmes, ilreoit de son protg, Charles de Provence \ tout tmoignede l'importance du rle jou par lui. 11 s'agit bien l d'un

    1. Sur ce personnage, cf. supra, p. 3 et 4.2. Nous attribuons Aldric la qualit de comte d'Orange, parce qu'il

    intervient dans un diplme de Charles donnant l'glise de cette villeune terre in comitatu Arausicensi (Diplme du 25 aot 862; Moehmer-MuEHLB., n 1294, pub. p. Mas-Latrie, Hibl. Ec. des Ch., t. I, p. 495).

    3. Charte de 852. Cartul. de Vzelay, n" n.4. BoEUMER-MuEHLB., n" 1124; Ilisl. de Fr., t. VIII, p. 389.5. Un diplme de Charles de Provence (sans date, mais antrieur au

    6 juin 860. poque de la mort de l'archevque Agilmar) restitue, larequte du comte Girard et de Rmi de Lyon, l'glise de Vienne, lesvillac de Tullins et de Gnissieux (Drme, arr. Valence, canton Ro-mans) dont la dernire avait t donne en bnfice audit comte(BoEUMER MuEHLR., n 1293. Ilisl. de Fr., t. VIII, p. 397). Cette resti-tution tait, en outre, mentionne par le ncrologe de Saint-Maurice deVienne (Chorier, Ilist. de Dauphin, t. I, p. 683 ; Longnon, op. cit.,p. 255).

    6. FLODOARn, Hist. Rem. EccL, 1. III, c. 26, Mon. Germ., Sciirrs,Beg., n" 392-394. Hincmar s'adresse mme Berthe pour la prierd'intervenir auprs de son poux dans cette affaire qui concernaitles biens de l'glise de Reims, sis en Provence (76., c. 27, p. 550;Sciirrs, Reg., n" 343). Mais il est inexact de donner, en raison de ceslettres, Girard, le titre de comte d'Arles, comme le fait M. Dei.ocheSaint-Rmi de Provence au Moyen ge^ dans Mm. Acad. Inscr., t.XXXIV, p. 58-59).

    7. Inlustrissimus cornes et parens noster ac nutritor (Bceiimer-MuEmjACiiER, n" 1290, /list. de Fr., t. VIII, p. 396); illustris comes acmagistor noster (Bueiimer-Mueulb., n" 1297, Hist.de. Fr., t. VIII,}). 401). Lothaire I, dans le diplme cit plus haut (p. 7, n. 5), ledit sinq)lement illustris comes atquc marchio . Dans d'autres actes(Biimer-.Muemuj., n" 1293 et n" 1300; Ilisl. de Fr., t. VIII, p. 397 et401 n" n) il n'a pas de titre spcial.

  • 14 LES GRANDS DU ROYAUME DE PROVENCE

    vritable rgent, dont l'autorit s'tendait en fait tout leroyaume, et non pas seulement d'un duc ou d'un marquispuissant, mais analogue aux autres fonctionnaires du mmeordre \En dehors de cet important personnage, on est assez mal

    renseign sur les hommes qui formaient l'entourage de Charlesde Provence et ad