4
Patrimoine Gestois Mémoire Vivante du Association Association "Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois" 1, rue du Centre - 49600 Gesté Site internet : http://www.eglisedegeste.fr La Gazette - Exemplaire gratuit - septembre 2015 - Page 1 La Gazette N° 10 Septembre 2015 Une classe à Gesté en 1932 « Cé bintôt l’heure d’la soup’, l’pére « Untel » s’en r’vin d’son jardin du bourg avec son terr’béchet su sa berouette ramprès d’une bouillée d’pouré et deuz, troué choux-navot ». C’était comme ça dans l’temps , dans le bourg... On entretenait sa parcelle de jardin par nécessité, c’était le garde-manger extérieur. Elle était située à côté du jardin de la mère « Chose » et de celui du père « Truc », on s’causait, on s’faisait des politesses, on s’entraidait. Bref ! On créait un lien social spontané et naturel. Qu’en est-il aujourd’hui ? A l’heure où l’on cherche à éradiquer ces espaces conviviaux du centre des communes pour les remplacer par un univers concentrationnaire bétonné et goudronné à l’excès, nous acheminons-nous réellement vers la plénitude existentielle à laquelle tout un chacun est en droit d’aspirer ? Mais n’est-il pas trop tard ? On peut penser que non !... Ne dit-on pas que « seuls les imbéciles ne changent pas d’avis » ? Bonne lecture à tous, Joël Sécher trônait fièrement dans un coin de la classe et servait à l’apprentissage du calcul. Et puis il y avait l’imposant tableau noir accroché au mur… Combien d’enfants on tremblé devant lui avec la peur de ne pas savoir répondre aux questions du maître ?... Les ordinateurs remplacent de plus en plus souvent le tableau noir, les livres et les cahiers. Mais où est donc passé le plaisir de faire de beaux pleins et de beaux déliés à la plume ? Où est donc passée cette odeur si caractéristique du livre de classe que tous les enfants d’une même famille ont lu avec plus ou moins d’assiduité ? Nostalgie… Ne sont plus que souvenirs les coups de règle sur les doigts, la mise au coin et le bonnet d’âne… Nous en rions aujourd’hui... Et vous, enfants de ce siècle, un jour aussi vous rirez de vos souvenirs d’école les moins roses... ÉDITO La rentrée des classes vers 1930 Les enfants rentraient à l’école à l’âge de 5 ans. Dans les petites villes, il n’y avait souvent qu’une seule classe mixte. En ce temps-là, n’y avait pas de car scolaire. Pour arriver à 8 heures à l’école, les enfants habitant les hameaux voisins partaient dès l’aube et devaient parcourir à pied 4 ou 5 kms, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, chaussés de galoches à semelle de bois. Les garçons étaient vêtus d’une blouse noire ou grise, les filles d’un sarrau, et une pèlerine en tissus épais leur permettait d’affronter les rigueurs de l’hiver. Et pas le temps de se réchauffer auprès du vieux poêle à bois installé au fond de la classe… Aussitôt que le maître avait donné la permission de s’asseoir, il fallait écouter le cours de religion à l’école catholique, ou le cours de morale à l’école publique. Il n’y avait pas non plus de cantine joliment décorée. C’est pourquoi chaque élève venant des hameaux apportait son repas, le plus souvent composé de tartines de pain, dans un sac en toile appelé « musette ». Il y avait bien aussi quelques livres, quelques crayons et une ardoise qui faisaient partie du voyage. La machine à calculer, même si elle a été inventée par Blaise Pascal au 17 ème siècle, ne faisait pas partie de la panoplie du petit écolier. Un boulier

Association La Gazette Mémoire Vivante du Septembre › app › download › 8382574 › 10+LA+GAZETTE... · Cette ancienne ferme située sur la route de Tillières porte aujourd’hui

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Association La Gazette Mémoire Vivante du Septembre › app › download › 8382574 › 10+LA+GAZETTE... · Cette ancienne ferme située sur la route de Tillières porte aujourd’hui

Patrimoine Gestois

Mémoire Vivante du

Association

Association "Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois"1, rue du Centre - 49600 Gesté

Site internet : http://www.eglisedegeste.fr La Gazette - Exemplaire gratuit - septembre 2015 - Page 1

La Gazette

N° 10

Septembre

2015

Une classe à Gesté en 1932

« Cé bintôt l’heure d’la soup’, l’pére « Untel » s’en r’vin d’son jardin du bourg avec son terr’béchet su sa berouette ramprès d’une bouillée d’pouré et deuz, troué choux-navot ».C’était comme ça dans l’temps , dans le bourg... On entretenait sa parcelle de jardin par nécessité, c’était le garde-manger extérieur. Elle était située à côté du jardin de la mère « Chose » et de celui du père « Truc », on s’causait, on s’faisait des politesses, on s’entraidait. Bref ! On créait un lien social spontané et naturel.Qu’en est-il aujourd’hui ? A l’heure où l’on cherche à éradiquer ces espaces conviviaux du centre des communes pour les remplacer par un univers concentrationnaire bétonné et goudronné à l’excès, nous acheminons-nous réellement vers la plénitude existentielle à laquelle tout un chacun est en droit d’aspirer ?Mais n’est-il pas trop tard ? On peut penser que non !... Ne dit-on pas que « seuls les imbéciles ne changent pas d’avis » ?

Bonne lecture à tous,Joël Sécher

trônait fièrement dans un coin de la classe et servait à l’apprentissage du calcul. Et puis il y avait l’imposant tableau noir accroché au mur… Combien d’enfants on tremblé devant lui avec la peur de ne pas savoir répondre aux questions du maître ?...

Les ordinateurs remplacent de plus en plus souvent le tableau noir, les livres et les cahiers. Mais où est donc passé le plaisir de faire de beaux pleins et de beaux déliés à la plume ? Où est donc passée cette odeur si caractéristique du livre de classe que tous les enfants d’une même famille ont lu avec plus ou moins d’assiduité ? Nostalgie…

Ne sont plus que souvenirs les coups de règle sur les doigts, la mise au coin et le bonnet d’âne… Nous en rions aujourd’hui... Et vous, enfants de ce siècle, un jour aussi vous rirez de vos souvenirs d’école les moins roses...

ÉDITO La rentrée des classes vers 1930

Les enfants rentraient à l’école à l’âge de 5 ans. Dans les petites villes, il n’y avait souvent qu’une seule classe mixte.

En ce temps-là, n’y avait pas de car scolaire. Pour arriver à 8 heures à l’école, les enfants habitant les hameaux voisins partaient dès l’aube et devaient parcourir à pied 4 ou 5 kms, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, chaussés de galoches à semelle de bois. Les garçons étaient vêtus d’une blouse noire ou grise, les filles d’un sarrau, et une pèlerine en tissus épais leur permettait d’affronter les rigueurs de l’hiver. Et pas le temps de se réchauffer auprès du vieux poêle à bois installé au fond de la classe… Aussitôt que le maître avait donné la permission de s’asseoir, il fallait écouter le cours de religion à l’école catholique, ou le cours de morale à l’école publique.

Il n’y avait pas non plus de cantine joliment décorée. C’est pourquoi chaque élève venant des hameaux apportait son repas, le plus souvent composé de tartines de pain, dans un sac en toile appelé  « musette ». Il y avait bien aussi quelques livres, quelques crayons et une ardoise qui faisaient partie du voyage. La machine à calculer, même si elle a été inventée par Blaise Pascal au 17ème siècle, ne faisait pas partie de la panoplie du petit écolier. Un boulier

Page 2: Association La Gazette Mémoire Vivante du Septembre › app › download › 8382574 › 10+LA+GAZETTE... · Cette ancienne ferme située sur la route de Tillières porte aujourd’hui

Cette ancienne ferme située sur la route de Tillières porte aujourd’hui la pancarte « La grande Ogerie », mais si nous cherchons une éventuelle « Petite Ogerie », on ne la trouvera pas. A-t-elle existé réellement, et si non, pourquoi appeler l’actuelle « la Grande » ? Sans doute pour la distinguer d’une autre Ogerie, Logerie, ou Loge dans une commune proche comme à l’exemple de « la Petite Poterie » de Gesté qui se différencie de la Poterie de Tillières très proche et beaucoup plus importante. L'Ogerie apparaît sur la carte de Cassini au XVIIIè siècle ainsi que sur le cadastre napoléonien de 1834, mais orthographiée « Logerie ».

Des loges existaient un peu partout. C'étaient de petits bâtiments de rangement de matériel, pour les animaux ou les habitants, mais qui pouvaient être parfois un véritable domaine comme la Loge de Beaupréau. Nous pouvons rapidement chercher l’origine du nom de l’Ogerie dans ces constructions appelées Loges, l’endroit où nous logeons.

Grâce aux documents archivés et mis à disposition des passionnés d’histoire locale par le Conseil Général du Maine-et-Loire nous apprenons beaucoup de choses sur notre Ogerie gestoise. L'emplacement du bâti de l'Ogerie, visible sur le cadastre de 1834, n'a pas changé mais des extensions du corps de ferme ont été effectuées. En 1835 deux propriétaires se partageaient la ferme : Mme Jamin, veuve de Pierre Jamin, pour 3/8è et Angebault pour 5/8è. Un champ appelé « la grande pièce de Logerie » appartenait à Mme Massicot, veuve au bourg. Bonaventure Dufou de Nantes possédait « la lande de Logerie ».

La ferme voisine du Cormier n’existait pas encore en 1834. Par contre on découvre, dessiné, l’emplacement d’un calvaire appelé « la Croix de Logerie » à une autre place que l’actuel calvaire. C’est seulement en 1872 qu’une croix de fonte posée sur un magnifique ouvrage de granit rose fut inaugurée. Et nous devons ce splendide calvaire à la famille Samson de l’Ogerie.

L’importance des routes avait évolué et le carrefour de la route de Tillières avec la ferme du Gré devait être plus passager que le chemin qui existe toujours et qui mène encore à la Vieille-Haie puis à la Musse de Tillières.

Louis Samson est né le 6 avril 1811 à Bois-Ferré, une ferme voisine de l’Ogerie. Son père Louis et sa mère Michelle Ortion exploitaient Bois-Ferré. De son mariage du 1er juillet 1844 avec Renée Laurent de Launay-Barbot naîtront (au moins) deux fils à Bois-Ferré, Louis en août 1845 et René en décembre 1849.

Devenu exploitant à l’Ogerie, ce bon père voit ses deux fils tirés au sort pour se battre comme hussard pour l’empereur Napoléon III. Il demande à la Bonne Vierge de lui ramener ses deux fils vivants et promet l’édification d’un calvaire si son vœu est exaucé. Les deux fils reviennent vivants. Le calvaire fut béni par Monseigneur Freppel le dimanche 27 octobre 1872. Une Indulgence de 40 jours aux fidèles qui auront récité un Pater et un Ave au pied de cette croix fut proclamée ce jour-là. C’est pourquoi tous les ans pendant longtemps, le lundi des rogations, les fidèles venaient prier au pied du calvaire pendant que le prêtre bénissait les cultures environnantes.

Au moins quatre jeunes de Gesté, sûrement connus et amis de Louis et René Samson ne sont pas revenus comme eux de la guerre de 1870, René Chupin 22 ans, René Clémot 23 ans, Joseph Cussoneau 21 ans et Henri Merceron 22 ans. Ils étaient du 29è Mobile, 1ère et 2è compagnie.

LA GRANDE OGERIE

Extrait du cadastre napoléonien - 1834

Association "Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois"1, rue du Centre - 49600 Gesté

Site internet : http://www.eglisedegeste.fr La Gazette - Exemplaire gratuit - septembre 2015 - Page 2

Calvaire de L'Ogerie

Page 3: Association La Gazette Mémoire Vivante du Septembre › app › download › 8382574 › 10+LA+GAZETTE... · Cette ancienne ferme située sur la route de Tillières porte aujourd’hui

La petite ferme était pourvue des équipements nécessaires à la vie d’une époque maintenant révolue. Comme dans toutes les fermes il y avait un puits bien placé, et aussi un four à pain. D’ailleurs, une majorité des fermes gestoises en possédait un. À l’Ogerie le pressoir était également présent et il n’est pas besoin d’être si âgé que cela pour se souvenir du « 54 » et du cidre du père René de l’Ogerie.

La suite de l’histoire des habitants de l’Ogerie est simple. René Samson, rescapé de la guerre de 1870, se marie avec Augustine Poirier et exploite la ferme à la suite de son père. Leur fils René Jean Marie, né le 19 janvier 1894, est mobilisé pour la guerre de 1914/1918. Voici son parcours militaire :

Incorporé comme soldat de 2è classe au 109è Régiment d’Infanterie à la garnison de Chaumont le 9 septembre 1914, il part au front le 28 janvier 1915.Blessé le 9 mars 1915, il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze et il est cité à l'ordre du Régiment le 3 avril : « S’est porté courageusement en avant à travers un terrain où l’on s’enfonçait dans la boue jusqu’au ventre en tête de la compagnie qui avait reçu l’ordre d’exécuter une contre-attaque sur des tranchées perdues la veille, a par son attitude résolue, repoussé l’ennemi qui se préparait lui-même à attaquer, l’ordre d’attaque ayant été rapporté peu après, a contribué à consolider définitivement une position restée jusque là très précaire, a été blessé.  »Puis il retourne au front le 23 septembre 1915. Fait prisonnier le 8 mars 1916 au Fort de Douaumont il est interné à Sagau, et rapatrié le 30 décembre 1918 venant de Görlitz (ville frontalière de l'est de l'Allemagne). Il est démobilisé le 7 septembre 1919.

De retour à Gesté, il continue l'exploitation de la ferme et se marie avec Célestine Anne Usureau le 29 juin 1925. Leur fils, prénommé lui aussi René, abandonnera l’exploitation de la ferme trop petite pour y faire vivre une famille et changera de métier. Avec son épouse Hélène et sans quitter l’Ogerie, ils construiront la maison familiale au bord de la route de Tillières en 1964.

Alain Durand - MVPG

LA GRANDE OGERIE - Suite

L'Ogerie

JOURNÉE DU PATRIMOINE À GESTÉ

Dimanche 20 septembre 2015, nous organisons une visite patrimoniale du Château du Plessis à Gesté à l’occasion de la Journée du Patrimoine.

Le château racontera son histoire, celle connue à nos jours, sa place en Anjou et aussi en Bretagne, mais surtout son architecture, du 14è au 18è siècle en passant par les guerres de Vendée et avec quelques particularités à déceler sur place.

Nous ferons le tour de l’édifice, avec description des façades et divers ouvrages s’y rapportant, mais sans y pénétrer bien sûr, car le lieu est habité. Une première visite se fera le matin à 10 h, une deuxième en début d’après-midi à 14 h 30 puis une troisième à 16 h 30.

Gratuit pour les moins de 110 ans.

Attention, l’arrivée au Château ne se fera que par la route principale indiquée sur place, les autres accès par les grandes allées étant fermés pour raison de chasse.

Association "Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois"1, rue du Centre - 49600 Gesté

Site internet : http://www.eglisedegeste.fr La Gazette - Exemplaire gratuit - septembre 2015 - Page 3

Page 4: Association La Gazette Mémoire Vivante du Septembre › app › download › 8382574 › 10+LA+GAZETTE... · Cette ancienne ferme située sur la route de Tillières porte aujourd’hui

Tcheuqu’ bonn’paroles de cheu nous - Quelques bonnes paroles de chez nous.

Le monde rural est plein de trésors, d’anecdotes qui existent aussi chez les citadins mais différemment quand même dans le contenu. En ville on va parler facilement de « brève de comptoir », chez nous on dira « des brèves de caves » et les « paroles de salons » deviendront des « causeries de cuisines ». Voici quelques histoires réputées absolument authentiques, même si « ma ouésine a dji tou’l’temps : su cent milles ment’ries, yen a s’smen pas djune de vrai » (Ma voisine dit tout le temps : sur cent milles mensonges, il n’y en a pas seulement un de vrai.)

Tcheuques zéchantchillons  - Quelques échantillons

Au début des années cinquante, un banquier spécialisé dans le monde agricole démarche un brave homme en lui expliquant tout l’avantage qu’il tirerait d’un compte bancaire agrémenté d’un carnet de chèque. Il lui explique donc le fonctionnement du fameux carnet de chèque : « Voyez donc monsieur, vous placez à la banque, chez nous où nous protégeons votre argent, une certaine somme, puis lorsque vous en avez besoin chez un commerçant, un fournisseur, vous inscrivez le montant exact de la somme que vous devez, au centime près, puis vous signez. Le commerçant dépose le chèque à la banque et l’affaire est faite. C’est comme si vous aviez fabriqué un billet de banque du montant exact de la transaction. Pas d’argent liquide dont vous pourriez être volé, et les voleurs ne possèdent pas non plus votre signature ». Notre brave père de famille trouvant cela fort confortable mit rapidement le système à exécution. Au début cela fonctionnait fort bien, trop bien sans doute puis le banquier se rendit rapidement compte qu’il était temps d’intervenir afin de remettre les pendules à l’heure. Notre homme avait trouvé facile, d’autant plus garanti par une banque sérieuse, de fabriquer des billets. Donc en commençant par une mobylette pour le gars qu’approchait les 25 ans, une machine à laver pour la patronne de la maison, à laver le linge bien sûr car on ne soupçonnait pas encore qu’il pouvait exister la même chose pour la vaisselle, et puis pourquoi pas un tracteur, oh pas un gros, un p’tit gris ou un D22 pour remplacer le cheval qui vieillissait et puis, et puis ...Le banquier conscient de n’avoir pas affaire à un voleur mais seulement à quelqu’un qui manque d’explication se déplace et présente l’affaire. « Vous voyez monsieur, vous ne pouvez plus faire de chèque, votre compte n’est plus approvisionné ». « Ah bas dame pas d’problème » répond notre brave homme, et appelant son épouse il lui lance : éh ben fé don un chèque à nout’ bantchier, y zon pu d’sou chez eux. (Eh bien fais donc un chèque à notre banquier, ils n’ont plus d’argent chez eux)

Autre histoire de banquier : Une brave dame bien de chez nous déboule le jour du marché dans le bureau de banque, permanence ouverte spécialement ce jour là. Elle déborde d’une colère non feinte et s’explique bruyamment devant tout le monde en secouant un papier dans sa main : « Compte débiteur, compte débiteur, qué csé qu’ça, va falloir me r’biter ça te t’d’suite mon pchi messieu » (Compte débiteur, compte débiteur, qu’est ce que cela, il va falloir me « rebiter » cela tout de suite mon petit monsieur) Le verbe « rebiter » est introuvable dans quelque dictionnaire que ce soit, il est à remettre dans l’action du drame qui se joue ce jour là pour cette dame.

Quelques simples personnes pouvaient cataloguer facilement les gens comme cette jeune bonne qui signalait à ses patrons l’arrivée d’un nantais : « Cé un parisien d’Nantes qui vous attend dans le salon » comme quoi quand on est de la ville, on est obligatoirement de Paris.Et cette autre avec qui on parlait de départ trop rapide pour l’au delà, et qui répond : « Tu pal pas que j’me réveil demain matin pi qu’ché morte » (Tu t’imagines que je me réveille demain matin puis que je serais morte)

Encore une, mais un peu crue, peu délicate mais naturelle ... on ne peut plus :Une mère de famille se présente chez un marchand de vêtements qui fait également bonneterie : « Bonsoèr messieu, cé a cause que j’voudrai un r’tchin pis pour ma fille tcha seuze ans » (Bonsoir monsieur, je voudrai un soutien-gorge pour ma fille qui a seize ans)

Une dernière sympathique connue à Gesté tant l’homme était apprécié de tous : Si vous le croisiez dans le bourg filant en direction de son jardin qu’il nettoyait en fin de saison en effectuant un « brulon » (brûlot) :« Dj’où t’en va tu ? » qu’on nyi d’mande. et pi y repon : « j’m’en vâ fér brûler du feu tchi nous dji » (Ou va tu ? Lui demande t-on. Je m’en faire brûler du feu répond-t’il)

A c’t’heure que mon peigner à contes il é vide, y m’en va faire le piein pour une aut’ foè, alors a tché fêtes à tertous.Maintenant que mon panier à histoires est vide, je m’en faire le plein pour une autre fois, alors au revoir à tout le monde.

LE PARLER DE CHEZ NOUS

Association "Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois"1, rue du Centre - 49600 Gesté

Site internet : http://www.eglisedegeste.fr La Gazette - Exemplaire gratuit - septembre 2015 - Page 4