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NANOTECHNOLOGY MIGHT HELP FIGHT
DEADLY “CYTOKINE STORM” OF COVID-19
Vie de campus
LES PHYSICIENS ONT RENDEZ-VOUS
AU H-BAR
Espace technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 1er étage, 91190 Saint-Aubin – France www.universite-paris-saclay.fr
Adresse Site internet
L’Édition de l’université paris-saclay juin
04
06
Formation
Médiation des sciences
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LE PREMIER CYCLE À L’UNIVERSITÉ PARIS-SACLAY
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LES PHASES TOPOLOGIQUES DE LA MATIÈRE
EN STOP-MOTION
Rubrique
Rubrique
08Recherche – Science ouverte
Page Rubrique et thématique
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Recherche – Rayons cosmiques et astrophysique de haute énergie
Vue d’ailleurs
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Rubrique
Rubrique
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Recherche – Noyau atomique et physique nucléaire
Business & Innovation – Cybersécurité
Recherche – Agriculture urbaine et biodiversité
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Rubrique et thématique
Rubrique et thématique
Rubrique et thématique
13France2020
Numéro
Année Pays
Rubrique et thématique
Titre
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Titre
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RÉCOMPENSES & PRIX Rubrique
Ane Aanesland, chercheuse au Laboratoire de physique des plasmas (LPP – Université Paris-Saclay, CNRS, École polytechnique), est lauréate de la Médaille de l’innovation 2019 du CNRS pour la conception d’une technologie unique qui permet d’accélérer à la fois ions posi-tifs et électrons via une tension radiofréquence.
Olivier Allix, professeur en génie mécanique à l’ENS Paris-Saclay, est lauréat du Prix de recherche Gay-Lussac Humboldt, en reconnaissance de ses travaux dans les domaines de la modélisation et de la simulation des matériaux et structures.
Aurélie Albertini de l’Institut de biologie intégrative de la cellule (I2BC – Université Paris- Saclay, CEA, CNRS), Milena Jakšić de l’Institut des sciences sociales du politique (ISP – Université Paris-Saclay, ENS Paris-Saclay, CNRS), et Nicolas Morange du Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Université Paris-Saclay, CNRS), ont reçu la Médaille de bronze 2020 du CNRS.
Isabelle Guyon, chercheuse au Laboratoire de recherche en informatique (LRI – Université Paris-Saclay, CNRS), a reçu le Prix Frontières de la connaissance de la Fondation BBVA dans la catégorie Technologies de l’information et de la communication, pour ses contributions fondamentales au machine learning.
Laurent Mugnier, chercheur à l’ONERA, s’est vu attribuer le Prix Lazare Carnot 2019 de l’Académie des sciences pour la mise au point d’outils mathématiques et algorith-miques remarquablement performants pour l’analyse et le traitement des données.
Manuel Rodrigues et Pierre Touboul, chercheurs à l’ONERA, se sont vus décerner le Prix Servant 2019 de l’Académie des sciences pour leur travail sur la mission MICROSCOPE, premier microsatellite du CNES dédié à la physique fondamentale.
Denis Sipp, chercheur à l’ONERA, est lauréat du Prix Paul Doisteau-Emile Blutet 2019 de l’Académie des sciences pour ses recherches fondamentales sur les instabilités hydro- dynamiques et leur contrôle, qui améliorent la compréhension de la transition vers la turbulence.
Claire Chenu, chercheuse en science des sols à AgroParisTech, a reçu le Grand Prix de la recherche agronomique de l’INRAE. Elle est récompensée pour l’ensemble de sa carrière.
ÉTUDIANTSMatthieu Acker, Antoine Arnoult, Jacques Bois, Alexandre Kreber et Grégoire Souverain, élèves-ingénieurs de 1re année à CentraleSupélec, ont remporté le concours d’innovation Thalès Tech Challenge au niveau de la France avec leur projet Scan Ocean, une solution de drone autonome sous-marin, équipé d’un sonar passif plus efficace utilisant du machine learning.
Jacqueline Cherfils, chercheuse au Laboratoire de biologie et pharmacologie appliquée (LBPA – Université Paris-Saclay, ENS Paris Saclay, CNRS), a reçu le Prix Emile Jungfleisch décerné par l’Académie des sciences pour ses contributions majeures dans le domaine des petites GTPases.
Philippe Dillmann du laboratoire Nanosciences et innovation pour les matériaux, la biomédecine et l’énergie (NIMBE – Université Paris-Saclay, CEA, CNRS), a reçu la Médaille d’argent 2020 du CNRS.
Loic Esteve, Alexandre Gramfort, Olivier Grisel, Bertrand Thirion et Gaël Varoquaux, chercheurs au centre Inria de Saclay – Île-de-France, ont reçu le Prix Innovation Inria – Académie des sciences – Dassault Systèmes pour leur outil open source « scikit-learn » dédié à l’apprentissage statistique.
Yves Gaudin, chercheur à l’Institut de biologie intégrative de la cellule (I2BC – Université Paris- Saclay, CEA, CNRS), a reçu le Prix Bettencourt Coup d’élan pour les travaux réalisés avec son équipe sur le virus de la rage.
Jean-Daniel Fekete et Catherine Plaisant, chercheurs au centre Inria de Saclay – Île-de-France, ont été distingués par le Special Interest Group on Computer-Human Interaction, de l’Association for Computing Machinery (ACM) en récompense de leurs recherches sur les interactions Humain-machine.
© Hugo Noulin
Lauriane Aufrant, Lina Benajiba, Samuel Bitoun, Alexandre Bordat, Célia Dupain-Jourda, Carole Lazarus et Alexander Enrique Fox Ramos, tous docteurs de l’Université Paris-Saclay, sont lauréats des Prix de la Chancellerie des Universités de Paris pour l’excellence de leurs travaux de recherche en sciences, médecine et pharmacie.
Chaimae Azdad et Raed Hlaylel, étudiants de l’Institut d’Optique Graduate School, ont obtenu le premier prix du meilleur pitch étudiant décerné par le Conseil Européen de la recherche pour leur présentation Characterizing skin fundations : Soft focus.
Eva Borakiewicz, Jahnavi Kantharaju et Marine Ruffenach, doctorantes respectivement en matériaux, aérodynamique et physique à l’ONERA, ont été récompensées pour leurs travaux en remportant le prestigieux Prix Amelia Earhart du club Zonta International.
Céline Boufette, Hélia Briaud et Rachel Locquet, en 3e année de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) à l’Institut d’Optique Graduate School, ont remporté le premier prix du concours de pitch Dare Award organisé par HEC, Start’HEC et L’Oréal, pour leur projet SecureLight, qui vise à améliorer la sécurité des cyclistes.
© Laurent Zylberman
Yann Honnoré (ENS Paris-Saclay), Emilie Renouard (ENS Paris-Saclay), Manon Riché (Strate) et Perrine Weffling (AgroParisTech), ont remporté le Prix Design & Science 2020 de l’Université Paris-Saclay pour leur projet « Typik », qui réinvente la notion de terroir au sein de l’agriculture urbaine.
Jean Maillard, doctorant au laboratoire d’Énergétique moléculaire et macroscopique, combustion (EM2C – Université Paris-Saclay, CNRS, CentraleSupélec), est lauréat du Filippi Spirit Award d’aviron, pour la première fois attribué à un Français.
Fy Antenaina Rakotomaharo, étudiant en licence Sciences, technologies et santé à l’Université Paris-Saclay, est devenu champion de France universitaire d’échecs et s’est qualifié pour les championnats d’Europe de Belgrade.
L’équipe IGEM d’Évry a décroché une Médaille d’or à la compétition internationale en biologie de synthèse iGEM 2019 grâce à leur projet de production biologique d’acides gras rares.
Une équipe constituée d’étudiants du magistère de Physique fondamentale d’Orsay et de l’ENS Paris-Saclay, a été classée dans la catégorie « Médaille d’Or » lors la 7e édition du French Physicists’ Tournament à Paris.
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CHERCHEURS
Aurélie Albertini © Hugo Noulin
ÉDITORubrique
L’Université Paris-Saclay
Le monde entier vit une crise très difficile. Elle est encore plus difficile pour ceux qui ne bénéficient pas des infrastructures, de l’accompagnement et des leviers financiers sur lesquels nous pouvons compter en France. Je suis particulièrement affectée par ces conséquences qui soulignent tant d’inégalités, et je sais que nous sommes aujourd’hui nombreux à questionner sincèrement nos modes de vie et à défendre un développement soutenable.
Face à cette crise, le monde universitaire se montre, une fois de plus, à la hauteur. J’échange régulièrement avec mes homolo-gues d’Europe, des États-Unis et d’ailleurs dans le monde, et qui ont, comme nous, jeté toutes leurs forces dans la bataille : les facultés de médecine et de pharmacie sont nuit et jour aux avant-postes, et tous les laboratoires de recherche médicale, chimique et biologique sont mobilisés pour résoudre les milliers de questions que soulève ce virus, avant de trouver un remède ou un vaccin pour endiguer sa transmission. Toutes les disciplines sont concernées, car cette crise sanitaire, nous le savons bien, n’occasionnera pas seulement un vide épouvantable laissé par les hommes et les femmes que la maladie emporte.
Politiques et éditorialistes nous prédisent une crise économique, que nous percevons déjà, car l’Université génère une immense activité économique directe et indirecte. Malgré nos efforts pour soutenir nos fournisseurs et nos partenaires, nous avons dû, nous aussi, mettre à l’arrêt pendant deux mois des pans entiers de notre activité. Mais nous redémarrons en ce moment même tout ce qui peut l’être, en res-tant sur le qui-vive et en respectant, bien sûr, les mesures sanitaires et de sécurité qui s’imposent. Nos chercheurs en économie et sciences humaines et sociales sont particulièrement sollicités : éthique, évolution des modèles, science ouverte et développement soutenable… dans ce numéro vous trouverez quelques-uns des pans stratégiques du posi-tionnement de notre Université.
La situation sanitaire actuelle nous a, bien sûr, conduits à adapter nos habitudes et nos outils pédagogiques. Notre priorité est de pouvoir à nouveau accueillir étudiants et personnels sur nos campus à la rentrée universitaire 2020-2021, et recréer ce lien social et ce dialogue en pré-sentiel indispensables à nos missions.
Je vous souhaite une bonne lecture et un été apaisé, et vous donne ren-dez-vous pour le prochain numéro de notre revue à l’automne prochain.
Sylvie Retailleau, Présidente de l’Université Paris-Saclay
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FORMATION
Le premier cycle à l’Université Paris- Saclay : des formations engageantes,
stimulantes et innovantes !
Rubrique
L’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay est la composante interne de l’Université Paris-Saclay consacrée aux diplômes de premier cycle. Elle s’inscrit dans l’environnement académique, scientifique et économique de l’Université, et a l’ambition de construire sa dynamique pédagogique autour du projet personnel et des aspirations de ses étudiants. Pour cela, elle mise sur la qualité de ses formations, l’innovation pédagogique et l’accompa-gnement personnalisé.
L’objectif de l’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay ? Faire en sorte que l’étudiant trouve sa place dans le milieu universitaire, assurer et accompagner sa réussite. Au préa-lable, l’équipe pédagogique a dû se poser un certain nombre de questions car au-delà de l’ac-quisition de compétences et de connaissances disciplinaires, l’École universitaire accompagne
École universitaire – Licences double diplôme – Design Spot – Sciences et architecture
Mots-clefs
Titre
l’étudiant de façon plus globale, en tant que
citoyen responsable et ouvert au monde.
Un enseignement au plus près des intérêts des étudiants
L’École universitaire se consacre aux licences disciplinaires classiques et professionnelles, aux DUT et DEUST, et s’adresse également aux étudiants souhaitant accéder aux études de santé. On y trouve un large choix de disci-plines. À la rentrée prochaine, l’École regrou-pera un peu plus de 13 000 étudiants. « Ils seront répartis dans 76 formations différentes. C’est tout l’enjeu de cette École, de sa dynamique pédagogique et des opportunités qu’elle offre à un étudiant pour tracer sa voie », explique Isabelle Demachy, vice-présidente Formation, innovation pédagogique et vie étudiante à l’Université Paris-Saclay.
L’enseignement est assuré par des enseignants et enseignants-chercheurs de l’Université Paris-Saclay, et des intervenants extérieurs. « La transmission, par le personnel académique, de connaissances et de compétences liées aux disciplines est primordiale pour construire des formations qui apportent des bases solides aux étudiants. Les professionnels des métiers visés par la formation les accompagnent, eux, sur
d’autres aspects, plus transversaux, tels que la mobilisation de leurs compétences dans des situations professionnelles, l’acquisition de soft-skills », précise Isabelle Demachy.
L’accompagnement des étudiants comme priorité
L’accompagnement des étudiants est au cœur de l’École universitaire, qui affiche plusieurs dispositifs à cet effet. Le maître mot : apporter à l’étudiant ce dont il a besoin pour dévelop-per un parcours de réussite. Des dispositifs de soutien lui permettent d’effectuer sa pre-mière année au sein de la discipline choisie, moyennant quelques séances de renforce-ment jusqu’à un parcours aménagé. Le Pro-jet personnel d’étude et d’insertion (PPEI) est, quant à lui, un module étalé sur trois ans où l’étudiant développe son éloquence, sa connaissance des entreprises et des métiers, ou sa capacité à mener un projet. Les innova-tions pédagogiques ne sont pas en reste : res-sources en ligne, classes inversées, projets… Enfin, l’École développe la capacité d’analyse des défis scientifiques actuels : « Tout étudiant de licence suivra un cours interactif conçu par des experts internationaux sur la transition écologique et sur la science en société, à travers des notions de vérités et contre-vérités », signale
Une École pour accompagner au mieux les étudiants de premier cycle
© Christian Dao
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Les licences double diplôme de l’Université Paris-Saclay proposent un cursus centré sur une bi- ou pluridisciplinarité, et une formation par la recherche précoce et visible vis-à-vis des enjeux et défis scientifiques.
Réparties en 14 formations, les licences double diplôme (LDD) de l’Université Paris-Saclay offrent un panel de formations variées. Elles associent soit plusieurs disciplines scienti-fiques, comme la licence « chimie, sciences de la vie », soit des disciplines scientifiques et sociales et humaines, comme la licence « éco-nomie et mathématiques ». Les étudiants se forment à deux disciplines ou se spécialisent sur l’une d’entre elles tout en s’ouvrant à un large spectre de disciplines complémentaires.
Un apprentissage multipleCar toutes les LDD de l’Université ne sont pas bi-disciplinaires. « Par exemple, la licence double diplôme “ Droit, science, innovation ” a pour but de former des juristes et de renforcer leur culture scientifique. Cela améliorera leur appréhension des problématiques scientifiques et leur dialogue avec celles liées à l’innovation, de manière à faire évoluer le droit et la règlementation dans ces domaines », explique Isabelle Demachy, vice-présidente Formation, innovation péda-gogique et vie étudiante à l’Université Paris-Saclay. « Les licences double diplôme font appel à la même philosophie que celle de l’École univer-sitaire de premier cycle Paris-Saclay : permettre à un étudiant, qui a choisi un projet particulier et pluridisciplinaire, de pouvoir le réaliser », com-plète Pascal Aubert, chargé de mission École universitaire de premier cycle Paris Saclay (voir article ci-contre).
Une formation sélectiveLes licences double diplôme sont des forma-tions intensives. Les contraintes liées à l’étude de plusieurs disciplines, à l’initiation précoce à la recherche et à la projection dans des défis
scientifiques, signifient un niveau d’engage-ment et d’exigence important pour les étu-diants. « Tous ne sont pas forcément prêts à cela, avertit Isabelle Demachy. Toutefois, comme les LDD et les licences de l’École universitaire mutua-lisent certains de leurs enseignements, des pas-serelles sont tout à fait possibles. Les étudiants peuvent alors rejoindre une licence classique depuis une licence double diplôme, ou inver-sement, postuler à une licence double diplôme depuis une licence classique. »
Une palette de débouchés en masterPar la suite, les LDD conduisent en master, notamment ceux de l’Université Paris Saclay, mais aussi à des masters à l’international, et sont construites de manière à assurer une continuité avec eux. Un étudiant en LDD aura la possibilité de poursuivre dans un master monodisciplianaire ou bi-disciplinaires cor-respondant à ses compétences initiales.
www.universite-paris-saclay.fr/formation/ licence-double-diplome
Pascal Aubert, chargé de mission École univer-sitaire de premier cycle Paris-Saclay.
Les diplômés ont ensuite toutes les compé-tences pour soit poursuivre en master, soit s’insérer dans la vie professionnelle grâce à la richesse des partenaires industriels et socio-économiques.
https://ecole-universitaire-paris-saclay.fr/ecole- universitaire/
Architecture et sciences, un lien plus que natu-rel ? Ce ne sont certainement pas l’École nor-male supérieure Paris-Saclay et l’École natio-nale supérieure d’architecture Paris-Malaquais qui diraient le contraire. En décembre 2019, ces deux écoles ont signé une convention pour éta-blir une formation pluridisciplinaire alliant leur expertise respective.Dès 2020/2021, les normaliens (élèves et étu-diants) de l’ENS Paris-Saclay bénéficieront d’un cursus mixte conjuguant sciences et architecture. Ils suivront trois années d’en-seignement à l’ENS Paris-Saclay pour y être formés à la discipline scientifique choisie et l’équivalent de deux à trois années de forma-tion en architecture à l’ENSA Paris-Malaquais, à l’issue desquelles ils obtiendront un diplôme en architecture. En échange, les étudiants de l’ENSA Paris-Malaquais bénéficieront d’un accès aux équipements de l’ENS Paris-Saclay pour des expérimentations à grande échelle dans des enseignements ou des projets conjoints entre les deux écoles.Sur le long terme, le cursus formera des profes-sionnels aptes à répondre aux grands enjeux sociétaux en matière d’urbanisme ou d’archi-tecture durable.
www.ens-paris-saclay.fr/actualite/devenir- architecte-normalien
Un cursus mixte entre sciences et architecture
S’initier au design
Un lieu à Paris-Saclay, où étudiants, scienti-fiques et entrepreneurs tentent d’imaginer et d’inventer les usages de demain ? À coup sûr, il s’agit du Design Spot, centre de design créé il y a deux ans par l’Université Paris-Saclay pour promouvoir le design auprès de ses publics.Le Design Spot propose des formations courtes, réparties en trois modules de trois heures cha-cun, et accessibles sans prérequis. « Le premier module, appelé “ L’indispensable ”, est théorique. Il apporte une vision large de ce qu’est le design, précise Yoann Montenot, chargé de projets design au sein du Design Spot. Car les champs du design sont vastes, allant du design d’in-terface à la création d’une identité de marque, en passant par le design de produits ». Avec ce module, les participants s’initient à l’histoire du design, aux méthodes et outils utilisés par les designers.Le deuxième module, « L’atelier », se veut plus pratique : les participants choisissent un pro-duit déjà existant, analysent et décodent les différents aspects de sa conception pour en proposer une version améliorée. Ils imaginent ce que deviendrait le produit après une nou-velle étude de design. Le dernier module, dit « Les spéciales », est un cycle d’ateliers thématiques dispensés par des intervenants experts de leur domaine : écoconception, design d’interface, design de marque… « Notre objectif est que les parti-cipants cernent davantage ce qu’est le design, qu’ils apprennent à travailler avec des designers et à comprendre leur approche », souligne Yoann Montenot.
Alors, on s’inscrit ?
www.designspot.fr/formations
Des licences pour cultiver la pluridisciplinarité
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MÉDIATION DES SCIENCESRubrique
Les phases topologiques de la matière
en stop-motion
Nobel chevelu – Chiche – Léonard
Mots-clefs
Illustrations page de droite
et page 22 :Simon Bailly
Titre
L’art et la science, deux façons différentes de voir le monde, mais qui partagent la même curiosité, recherche de beauté et rigueur dans l’exécution. Qui d’autre que Léonard de Vinci (1452 – 1519), cet artiste prolifique et pluri-disciplinaire, pour symboliser au mieux cette union ? À l’occasion du cinquième centenaire de sa mort, le musée du Louvre et l’Université Paris-Saclay se sont associés pour proposer une série de rencontres autour de l’œuvre du maître et son goût pour les sciences : une formation à
Léonard et les sciences
Cette initiative d’envergure nationale, portée par Inria et le ministère de l’Éducation natio-nale et de la Jeunesse, cherche à sensibiliser les élèves de classe de seconde à la recherche dans le numérique et à susciter chez eux un engouement envers le nouveau cursus sciences numériques et technologie, accessible en classe de première.
Chaque classe sera visitée par un scientifique spécialiste du numérique. « On veut que son intervention soit interactive et se construise comme un échange », commente Alain Cou-vreur, référent en médiation au sein du centre Inria Saclay – Île-de-France. Elle apportera aux élèves une idée plus claire de ce qu’est la recherche en sciences du numérique et de son impact sur leur vie quotidienne et leur usage du numérique.https://chiche-snt.fr/
Trouver de nouvelles manières d’expliquer la physique à un large public, tel est le crédo de l’équipe « La physique autrement », qui s’attaque aujourd’hui aux phases topologiques de la matière.
« On ne fait pas réellement de la physique autre-
ment, avertit en préambule Julien Bobroff,
enseignant-chercheur à l’Université Paris-
Saclay et membre permanent de l’équipe « La
physique autrement ». En revanche, on réfléchit
à comment présenter et enseigner autrement
cette discipline. » Cette équipe originale du
Laboratoire de physique des solides (LPS –
Université Paris-Saclay, CNRS), qui comprend
des physiciens et des spécialistes du design et
« Un scientifique, une classe, chiche ! »
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de la médiation, cherche à trouver de nou-
velles manières de vulgariser les sciences et
à développer de nouvelles méthodes d’ensei-
gnement. Elle couvre des sujets allant de la
physique quantique à celle de la matière.
Sa dernière production en date et à destina-tion du grand public – le film « Le Nobel che-velu » – aborde les propriétés topologiques de la matière, une thématique qui a valu un prix Nobel aux chercheurs américains David Thouless, Duncan Haldane et Michael Kosterlitz en 2016. Peu vulgarisée, cette thématique s’est beaucoup développée ces dernières années et a incité l’équipe à s’en emparer. Pour leur vidéo, réalisée en stop-mo-tion, les chercheurs ont travaillé en collabo-ration avec Charlotte Arene, spécialiste de l’animation.
Deux explications valent mieux qu’une
Le film donne une explication précise des états topologiques de la matière. On y apprend ce qu’est un invariant topologique ou l’effet Hall. Il revisite également l’aspect historique des découvertes scientifiques et décrit la nais-sance d’un domaine de recherche aujourd’hui devenu très large. C’est aussi un formidable outil de communication interne : « C’est une façon de montrer la science, pas uniquement aux chercheurs, mais à tous ceux qui travaillent dans le monde de la recherche, les personnels adminis-tratifs, les techniciens, les ingénieurs, les commu-nicants, etc. », souligne Julien Bobroff. Prenez le temps de visionner « Le Nobel chevelu », une belle réalisation qui s’adresse à tous !
http://hebergement.u-psud.fr/supraconductivite/projet/le_nobel_chevelu/
destination des enseignants et des étudiants en novembre 2019, et une conférence grand public le 30 janvier 2020 au H-Bar d’Orsay. Jacques le Roux, conférencier au Louvre, y a apporté son éclairage d’historien de l’art. Emeline Faugère, enseignante au Départe-ment génie mécanique de l’ENS Paris-Saclay, est intervenue sur « La formation de Léonard », et Pierre Pansu, professeur de mathématiques à l’Université Paris-Saclay, a abordé le thème « Léonard et les mathématiques ».
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Encourager une science ouverte autant que possible
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RECHERCHERubrique
Science ouverte
Mots-clefs
« La France s’engage pour que la science ouverte devienne la pratique quoti-dienne par défaut des chercheurs. »Frédérique Vidal
Les initiatives destinées à promouvoir la science ouverte se multiplient à l’Université Paris-Saclay. L’Université définit son positionnement politique et se retrouve au cœur de dispositifs nationaux, européens et internationaux.
« La science est un bien commun que nous devons partager le plus largement possible », déclarait le 4 juillet 2018 la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, dans son discours de lan-cement du « Plan pour la science ouverte ». Ce plan de politique publique porté par le ministère fait écho à la loi pour une Répu-blique numérique du 7 octobre 2016. Il vient réaffirmer la nécessité d’ouvrir davantage les résultats de la recherche scientifique (articles, ouvrages et données), et d’assurer leur diffu-sion sans entrave, ni délai ou paiement.
Sa raison d’être ? Un système éditorial devenu incohérent, où les chercheurs publient leurs articles dans des revues à comité de lecture, mais pour lesquels leurs institutions doivent payer de plus en plus cher afin d’accéder au contenu des publications de leurs pairs, pour-
tant fourni et évalué gratuitement. Un système oligarchique, verrouillé par une poignée de gros éditeurs, propriétaires de la majeure partie des revues – notamment les plus pres-tigieuses –, et qui rend le public captif. Un sys-tème dévoyé, qui privatise des connaissances produites avec l’argent public, matraque les institutions à coups d’abonnements prohibitifs et crée des inégalités. Pour exemple, l’Univer-sité Paris-Saclay dépense en 2020 deux mil-lions d’euros en frais d’abonnements, dont 700 00 euros pour Elsevier, et a fait le choix de se désabonner de Springer depuis 2018.
Pour corriger ce mode de fonctionnement, des principes de science ouverte alimentent depuis plusieurs années initiatives et straté-
gies d’action aux échelles institutionnelle, nationale et européenne. Comme l’annonçait Frédérique Vidal : « La France s’engage pour que la science ouverte devienne la pratique quo-tidienne par défaut des chercheurs ». De fait, le plan français souhaite généraliser l’accès ouvert des publications, que le dépôt se fasse dans des revues nativement en accès ouvert ou en parallèle d’une publication dans une revue traditionnelle, dans une archive ouverte publique comme les plateformes HAL portée par le CNRS ou ArXiv de l’université Cornell aux États-Unis.
Car l’article 30 de la loi de 2016 fournit un nou-veau droit aux auteurs et change la donne : en cas de recherche financée au moins à 50 % par l’État, l’auteur peut déposer sa publication scientifique dans une archive ouverte six mois – pour les sciences techniques et médicales – ou douze mois – pour les sciences humaines et sociales – après sa parution chez un éditeur. « Et si le contrat avec l’éditeur mentionne le contraire, il est réputé non écrit », ajoute le spécialiste du ministère, Marin Dacos, conseiller scientifique pour la science ouverte auprès du Directeur général de la recherche et de l’innovation. Résultat : en 2019, 49 % des publications des chercheurs français ont été déposées en accès
Biologie Chimie Informatique et sciences
de l’information
Terre, écologie, énergie et biolo-
gie appliquée
Ingénierie Sciences humaines
Mathématiques Recherche médicale
Physique, sciences,
astronomie
Sciences sociales
61,2 %
42,3 %
50 % 49,6 %
37,2 % 39,1 % 41,7 %
59,4 %
38,5 %
71,6 %
TYPE D’HÉBERGEMENT
Éditeur Éditeur et archives
Archives ouvertes Publications non
ouvertes
TAUX DE PUBLICATIONS EN ACCÈS OUVERT 2018 PAR DISCIPLINE (mesuré en 2019, en France, source : Unpaywall, traitements MESRI)
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« Nous allons consolider notre charte en science ouverte et encore davantage inciter les personnes à publier sur les plateformes en accès ouvert. »Sylvie Retailleau
« Publier sa recherche en accès ouvert, ce n’est pas mettre en danger sa recherche, c’est montrer ce sur quoi on travaille. »Julien Sempéré
ouvert. Un chiffre qui croit d’année en année, avec quelques disparités selon les disciplines.
Vers 100 % des publications en libre accès
À Paris-Saclay, on suit le mouvement et l’Uni-versité définit ses propres orientations en la matière, en accord avec le cadrage national et les réseaux nationaux, européens et inter-nationaux. Sylvie Retailleau, la Présidente de l’Université Paris-Saclay, commente : « Il nous faut désormais franchir un cap politique. En 2020, nous allons consolider notre charte en science ouverte et encore davantage inciter les personnes à publier sur les plateformes en accès ouvert. Nous avons atteint une maturité suffisante pour nous positionner sur celles à privilégier, mettre des outils à disposition des chercheurs et réfléchir à la façon de valoriser les personnes qui s’inscrivent dans une démarche de science ouverte, notamment lors des campagnes de recrutement ou de promotion. L’application des premières dispositions interviendra pro-bablement en 2021, après discussion et vote au conseil académique de l’Université. »
Étienne Augé, récemment nommé Vice-Pré-sident adjoint science ouverte à l’Université Paris-Saclay, confirme : « Il nous faut encore faire de gros efforts d’information et de sensibi-lisation des chercheurs, dès le doctorat, et mettre en place des modalités de formation ciblées en fonction des disciplines. Mais tout le monde a envie de bien faire. »
« Un certain nombre d’actions ont été déclinées à cet effet : fiches pratiques, formations, journées d’étude…, commente Julien Sempéré, préfi-gurateur de la direction en charge des biblio-thèques à l’Université Paris-Saclay, direction très impliquée dans l’accompagnement de cet axe. Nous développons aussi une échelle de com-pétences attendues et réalisons des vidéos péda-gogiques ayant pour thème ce qu’est une archive ouverte, un éditeur prédateur, etc. »
En 2018, sur les 15 133 publications signées par les chercheurs de l’Université Paris-Saclay, 7 241 ont été déposées sur des plateformes en libre accès, soit 47 %. « Publier sa recherche en accès ouvert, ce n’est pas mettre en danger sa recherche, c’est montrer ce sur quoi on tra-vaille », souligne Julien Sempéré. Parfois, le chercheur n’ose pas déposer sa publication sur une archive ouverte car il pense que le droit de l’éditeur l’emporte sur le droit national. Il faut désormais l’aider à adopter une attitude décom-plexée à ce sujet. »
Aujourd’hui, la plateforme HAL héberge une grande partie de la production de l’Univer-sité, qui y possède une collection spécifique. L’objectif est maintenant d’apporter aux cher-cheurs une expérience utilisateur de meilleure qualité, « comme afficher les publications dans une interface utilisateur adaptée. On va encore davantage les accompagner dans le dépôt de leurs publications et leur faciliter la vie », com-mente Julien Sempéré. Outre HAL, l’Université promeut également d’autres plateformes assu-rant une diffusion des publications selon un modèle économique vertueux, telles que DOAJ (Directory of Open Access Journals), ArXiv ou OpenEdition.
Des données qui ont de la valeurAutre production inhérente à tout travail de recherche, les données – « la matière première de la connaissance », rappelle Frédérique Vidal – représentent le second gros volet du Plan national pour la science ouverte. « Les partager, c’est ouvrir de nouvelles perspectives scientifiques ». L’article 6 de la loi pour une République numérique fait d’ailleurs état d’un principe d’ouverture par défaut de toutes les
données administratives, qui englobent les données de recherches achevées. « Les insti-tutions publiques – universités et organismes de recherche – ont désormais une nouvelle obligation vis-à-vis des données, car si les cher-cheurs possèdent leurs articles, les données de la recherche appartiennent à leur employeur. C’est une vérité juridique et aux établissements de s’en saisir ! », signale Marin Dacos.
À l’Université Paris-Saclay, la réflexion est lancée mais « l’application de mesures claires nécessitera davantage de temps que pour les publications, confie Sylvie Retailleau. Il nous faut d’abord développer des politiques de sau-vegarde, initier un travail technique et faciliter la compréhension de ce que représente la science ouverte pour les données de recherche. » Car vou-loir ouvrir les données n’empêche pas quelques restrictions, certaines données – personnelles, financières, médicales, défense… – devant res-ter fermées. « Ceci n’est souvent pas le critère limi-tant, car, par manque de sensibilisation et d’effort global auprès et au sein de la communauté de la recherche, on n’a pas osé partager des données qui auraient pu l’être », note Julien Sempéré.
S’assurer une bonne gestion des données
Pour appuyer dans ce sens, aujourd’hui tout projet de recherche financé par la Commis-sion européenne et l’Agence nationale de la recherche (ANR) doit obligatoirement dis-poser d’un plan de gestion des données (Data
management plan). « Celui-ci indique par
exemple quels types de données de recherche
vont être récupérés et sous quelles formes, et les
utilisations prévues », explique Étienne Augé.
Une bonne gestion des données comporte de nombreux avantages : une fois déposées dans un entrepôt, les données deviennent visibles et peuvent être citées en référence, au même titre que les publications scientifiques. « Les rendre
accessibles, c’est aussi un gage de confiance vis-à-
vis de la recherche effectuée », continue Étienne Augé. Marin Dacos abonde : « La science est
cumulative. Des efforts de recherche qui res-
teraient fermés ont de grandes chances d’être
redondants, et d’engendrer un manque à gagner
et une perte d’innovation. Le premier bénéfi-
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Science ouverte
Mots-clefs
« Il faut valoriser le travail de ces personnes, et cela passe par l’animation de cette communauté et la mise au point d’outils dédiés. »Étienne Augé
« La pratique entre doucement dans les mœurs, même si elle se heurte à un obstacle de taille : il faut investir du temps pour bien ranger et indexer les données. »Julien Sempéré
Références
∙ www.ouvrirlascience.fr
∙ www.universite-paris-saclay.fr/recherche/science-ouverte
∙ www.youtube.com/watch?v=1IOnCEh34Nc&list=PLyeHq-UkjFkUIwwTZO4BS39qP-lmIlO-na&index=18&t=0s
ciaire de tout ça, c’est finalement le chercheur qui, en déposant ses données sur un entrepôt, s’assure de leur bonne conservation et facilite leur réutilisation. »
Produire des métadonnées
Instrumentation, archives, imagerie… Les données produites à l’Université Paris-Saclay sont d’ailleurs d’une extraordinaire diversité. « Elle est telle qu’il est très complexe d’en avoir une vision globale et que cela nécessitera une implication collective », souligne Julien Sem-péré. Pour l’heure, sur les 400 projets H2020 – terminés ou non – portés par des chercheurs de l’Université et soutenus par l’ANR, 38 d’entre eux ont déposé des données en libre accès, soit 10 %.
« La pratique entre doucement dans les mœurs, même si elle se heurte à un obstacle de taille : il faut investir du temps pour bien ranger et indexer les données, autrement dit produire des métadonnées, concède Julien Sempéré. Par exemple, avec Christine Hatté, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l’en-vironnement (LSCE – Université Paris-Saclay, UVSQ, CNRS, CEA), nous mettons au point un vocabulaire précis de description du lœss, ces sédiments déposés par les vents pendant les périodes glacières. Pour qu’un échantillon puisse ensuite être repris par d’autres chercheurs, il faut correctement répertorier les conditions et le contexte de son prélèvement et de sa conserva-
tion – météo du jour, matériaux environnants, orientation magnétique de la paroi, préparation et nettoyage de la paroi, température et temps de séchage après échantillonnage… »
Autre enjeu appliqué aux données : le stockage et le traitement. L’Université dispose depuis quelques années, sur le campus d’Orsay, d’une installation – Virtual Data – hébergeant gra-tuitement et localement les données déposées par les chercheurs. « On envisage maintenant de mutualiser à plus grande échelle d’autres ressources informatiques et tester un système de stockage sous la forme de cloud », signale Étienne Augé.
Encore plus de participation citoyenne
Dernier volet du Plan national pour la science ouverte, la science citoyenne trouve un fort écho à Paris-Saclay. « L’Université s’y investit beaucoup, notamment par le biais de la Dia-gonale Paris-Saclay qui amène les citoyens à réfléchir et débattre autour de sujets clés de société. Avec la MISS – Maison d’initiation et de sensibilisation aux sciences –, nous veillons également à diffuser la culture scientifique auprès des scolaires, un côté « main à la pâte » non dépourvu de sens citoyen. Un aspect qui se retrouve aussi dans les enseignements dispensés aux étudiants, puisque les enseignants de l’Uni-versité y intègrent des problématiques liées à l’éthique, l’intégrité, l’égalité homme-femme, le développement soutenable, etc. », détaille Sylvie Retailleau.
La science citoyenne, c’est aussi la participa-tion des citoyens à de vastes projets scienti-fiques faisant appel à une main d’œuvre moti-vée pour la réalisation de tâches ne nécessitant pas de connaissances scientifiques spécifiques. « La science participative est un moyen de pro-duire des connaissances de première importance sur certains sujets difficiles, et d’amener le grand public à s’intéresser à la science. Il faut valori-ser le travail de ces personnes, et cela passe par l’animation de cette communauté et la mise au point d’outils dédiés », commente Étienne Augé.
Le 30 avril dernier, l’Université Paris-Saclay
a répondu au premier appel à projet financé par le Fonds national pour la science ouverte et doté d’une enveloppe globale de deux mil-lions d’euros. « Nous avons postulé pour finan-cer l’évolution de la plateforme Bibliolabs. Nous avons également candidaté avec la revue Pssst ! (Paris-Saclay sciences et société) et proposé la création des annales de l’Institut Pascal », indique Étienne Augé. Résultats attendus en octobre 2020.
Agriculture urbaine – Biodiversité
Mots-clefs
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Recherche et agriculture : une fertilisation croisée à Saclay
Chercheurs, agriculteurs, associations locales et collectivités territoriales œuvrent ensemble à la co-construction de projets de recherche opérationnels sur le plateau de Saclay.
Depuis quelques années, les attentes de la société vis-à-vis de l’agriculture ont bien changé et prennent souvent les agriculteurs au dépourvu. « On leur demande de modifier des systèmes installés de longue date et la tran-sition n’est pas toujours évidente pour eux. Par sa dimension prospective, la recherche peut leur apporter des réponses et les aider à savoir où ils vont, sans mettre en danger leur exploitation et leurs salariés », explique Dorian Spaak, coor-dinateur général de l’association Terre & Cité, qui avec le laboratoire d’excellence (LabEx) BASC (Biodiversité, agroécosystèmes, société, climat) de l’Université Paris-Saclay, concourt à monter des projets de recherche associant chercheurs et acteurs du plateau de Saclay.
Historiquement, le plateau s’inscrit dans une longue tradition agricole. Avec l’installation du CEA dans les années 50, cette région natu-relle d’Île-de-France devient progressive-
Titre
ment un important pôle d’enseignement et de recherche. À la création du LabEx BASC en 2010, les collaborations entre chercheurs, agriculteurs et associations sont pourtant minimes, alors que « la composante en sciences du vivant est très forte », remarque Dorian Spaak : le LabEx fédère quatorze laboratoires de recherche travaillant sur l’agroécologie et la dynamique des socio-écosystèmes dans un contexte de changement climatique.
Progressivement, Terre & Cité et BASC se rap-prochent et en 2015, l’association candidate au
RECHERCHERubrique
programme européen de développement rural LEADER. Le LabEx s’y associe en apportant une enveloppe de co-financement. Des journées de rencontres entre acteurs locaux et chercheurs s’organisent et en 2016, les premiers projets communs voient le jour.
« Grâce au programme LEADER, nous avons soutenu des projets de recherche portant sur des volets complémentaires, pour travailler plus concrètement sur des problématiques impliquant acteurs publics, privés et associatifs. La force de ce programme, c’est le processus de co-construction des projets », souligne Dorian Spaak. « C’est un vrai dialogue, une façon de s’assurer que les projets sont intéressants à la fois pour les chercheurs, les agriculteurs et les collectivités territoriales, et répondent vraiment aux besoins du territoire », confirme Paul Leadley, le coordinateur du LabEx BASC.
Un verger conservatoire bientôt sur le plateau
Depuis, bien des projets ont émergé, comme celui porté par Amandine Cornille, du labo-ratoire Génétique quantitative et évolution – Le Moulon (GQE – Université Paris-Saclay, INRAE, CNRS, AgroParisTech). Cette installa-tion d’un verger conservatoire, expérimental
« Par sa dimension prospective, la recher- che peut apporter aux agriculteurs des réponses et les aider à savoir où ils vont, sans mettre en danger leur exploitation et leurs salariés. »Dorian Spaak
Guyancourt
Villiers-le-Bâcle
Voisins-le-Bretonneux
Saint-Aubin
OrsayGif-sur-Yve�e
Les Loges-en-Josas
Palaiseau
Jouy-en-Josas
Saclay
Vauhallan
Buc
BièvresToussus-le-Noble
Montigny-le-Bretonneux
Bures-sur-Yve�e
Forêt Espaces verts
Espaces agricoles
Zones résidentiellesVUE AÉRIENNE DU PLATEAU DE SACLAY
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et pédagogique en lisière du plateau de Saclay valorisera une collection patrimoniale du pommier sauvage (Malus sylvestris), ancêtre de certaines variétés actuelles de pommier cultivé (Malus domestica). Le projet bénéficie d’un financement LEADER et implique une large variété d’acteurs locaux, territoriaux et nationaux : agriculteurs et associations du plateau, lycées agricoles et entreprises locales, agence des espaces verts de la région Île-de-France, communauté d’agglomération Paris-Saclay, établissement public d’aména-gement Paris-Saclay, association française d’agroforesterie, office national des forêts… Généticiens, écophysiologues, climatologues et écologues de l’Institut diversité écologie et évolution du vivant (IDEEV – Université Paris-Saclay, CNRS, AgroParisTech) sont également mis à contribution. Source de pépins et de greffons, le verger sera un lieu de formation et de vulgarisation, une station de recherche expérimentale et un site pilote de conservation de la diversité locale.
Sa genèse ? Le constat d’une menace sur l’in-tégrité génétique du pommier sauvage euro-péen. « On a montré qu’à l’échelle de sa distribu-
tion naturelle en Europe, 23 % des populations
s’hybrident localement avec le pommier cultivé
des alentours », signale Amandine Cornille. En cause : des mécanismes de transfert de gènes – ou introgressions – du génome du pom-mier cultivé vers celui du pommier sauvage. Les chercheurs mettent à jour l’existence de cinq groupes génétiques (ou populations) de pommier sauvage européen. Ils montrent que les semences vendues dans les pépinières pri-vées françaises sous le nom de Malus sylvestris sont soit des hybrides soit issues de pépins de pommiers cultivés, et que les pépins de pom-miers sauvages utilisés pour un programme de reforestation en Europe ne viennent que d’un seul clone.
« Alors que les chênes et les hêtres sont les arbres
les plus étudiés, on connaît très peu la réponse
des espèces fruitières, comme le pommier sau-vage, au réchauffement climatique et à l’émer-gence de nouveaux ravageurs ou pathogènes. En étudiant sa diversité génétique, on pourrait y trouver des gènes d’adaptation, et tenter de les “ introgresser ” dans des espèces de pommiers cultivés et améliorer ces variétés sur le long terme », remarque Amandine Cornille.
Un aménagement spécifique
laboratoire Écologie, systématique et évo-lution (ESE - Université Paris-Saclay, CNRS, AgroParisTech), croisent leur expertise au sein du projet TerriBio Saclay, destiné à l’étude des espaces cultivés dans le milieu périurbain. Le projet porte sur les jardins pavillonnaires et les champs, vus comme potentiels vecteurs de biodiversité et de représentations sociales, et objets d’une action publique locale. « Ces espaces ouverts fournissent un certain nombre de services écosystémiques mais demeurent mal connus », commente Romain Melot. L’étude se fera à l’échelle individuelle et territoriale, « car une partie des processus écologiques se déroulent à des distances supérieures à celles des jardins », explique Emmanuelle Baudry.
TerriBio Saclay est la suite d’un travail prélimi-naire réalisé en 2018 grâce à un financement Émergence de la MSH Paris-Saclay, qui lui a octroyé un financement Excellence en 2019. L’équipe, qui compte sociologue, géographe, écologue, ethno-écologue et psychologue de l’environnement, réalisera un série d’en-quêtes sur l’été 2020. Elle proposera notam-ment aux acteurs locaux de répondre de façon individuelle ou en groupe à un questionnaire portant sur leur perception des services éco-systèmiques rendus par ces espaces ouverts et cultivés. Elle s’intéressera également à un panel cible d’environ 100 jardins du pla-teau, identifiés par photo-interprétation, et proposera à leurs propriétaires de répondre en porte-a-porte à un questionnaire fermé. Puis, sur la base du volontariat, certains par-ticiperont à des entretiens semi-directifs. Les données seront analysées à l’automne et les résultats communiqués fin 2020.
Des lieux d’échanges privilégiésLe projet souhaite interroger le rapport à la nature des usagers du plateau de Saclay, habitants, travailleurs et étudiants, « et l’im-portance de leur trajectoire de vie », commente Romain Melot. « On sait qu’il y a une relation très forte entre le milieu – urbain ou rural – dans lequel une personne a grandi et sa sensibilité à la nature et sa motivation à la protéger. Plus
Le verger s’insèrera sur une parcelle « zéro phyto » de 1 km2, à proximité du futur bâti-ment de l’IDEEV en construction sur le pla-teau. À l’automne 2020, 400 pommiers, tous caractérisés génétiquement et issus de la ger-mination de pépins de pommiers sauvages de toute l’Europe, y seront plantés. À terme n’en resteront que 120. « On va voir si des génotypes spécifiques vont mourir ou croître plus facile-ment, et si les populations locales, comme celle de Fontainebleau, sont mieux adaptées. » Une haie bocagère viendra ceinturer l’ensemble. Sa composition a été travaillée pour favoriser la colonisation naturelle du verger. Elle regrou-pera différentes espèces locales d’arbustes, dont la floraison s’étalera sur l’année pour être une source de nourriture et d’abri potentiel pour la faune locale.
Quelques pommiers sauvages seront plantés sur le campus d’Orsay ou donnés aux agriculteurs. « On prévoit aussi d’organiser des animations à caractère grand public. » À ce titre, la Diagonale Paris-Saclay finance la réalisation de panneaux explicatifs et de livrets pédagogiques. « À terme, nous souhaitons répliquer le projet dans le Nord et le Sud de la France, puis en Europe (Roumanie, Danemark, Espagne), et voir de quelle façon les cinq groupes génétiques de pommier sauvage réa-gissent dans ces différentes zones géographiques », signale Amandine Cornille.
Des jardins pavillonnaires et des champs comme objets d’étude
Intéressés par les questions de développe-ment rural en Île-de-France, Romain Melot, de l’unité Sciences pour l’action et le déve-loppement : activités, produits, territoires (SADAPT – Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech), et Emmanuelle Baudry, du
« Ces espaces ouverts fournissent un certain nombre de services écosystémiques mais demeurent mal connus. »Romain Melot
« C’est un vrai dialogue, une façon de s’assurer que les projets sont inté-ressants à la fois pour les chercheurs, les agriculteurs et les collectivités territoriales. »Paul Leadley
Agriculture urbaine – Biodiversité
Mots-clefs
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Références
∙ A. Cornille et al., A Multifaceted Overview of Apple Tree Domestication. Trends in Plant Science, 2019.
∙ E. Baudry et al., Domestic gardens as favorable pollinator habitats in impervious landscapes. Science of the Total Environment, 647, 2018.
∙ R. Melot. Réglementer la ville périurbaine : choix politiques locaux et registres de justification, Revue française de sociologie, 2016. 4(57), 711-734.
∙ www.terreetcite.org
∙ www6.inrae.fr/basc
elle y a été en contact enfant, plus sa motivation est grande. Mais la fenêtre de sensibilité – l’âge jusqu’auquel elle est sensible – est mal connue, complète Emmanuelle Baudry. Avec l’appui de Terre & Cité, on souhaite d’ailleurs savoir si les étudiants du plateau s’y situent encore. »
L’idée de TerriBio Saclay est aussi d’évaluer la contribution des jardins et des champs à la bio-diversité. « Les plantes et les pollinisateurs vivent à des échelles et à des distances pour lesquelles ils constituent un habitat suffisant, souligne Emmanuelle Baudry, qui remarque que « pour beaucoup d’habitants des milieux périurbains, le jardin est le principal mode d’interaction avec la biodiversité sauvage ».
Les chercheurs vont également s’intéresser à la portée sociale des jardins. Alors que les espaces pavillonnaires sont souvent vus comme le domaine de l’entre soi, plusieurs études socio-logiques montrent le contraire. « C’est l’occa-sion de rencontres entre voisins, d’échanges de savoirs et de dons de production », signale Romain Melot. Le projet examinera également la contribution des jardins à la consommation des ménages et les conséquences de l’interdic-tion de l’emploi de substances phytosanitaires par les non-professionnels (loi « Zéro phyto » de janvier 2019).
Au final, les chercheurs vont clarifier les ser-vices rendus par ces espaces ouverts et cultivés, appréciés des habitants périurbains. Pour les décideurs, cela représentera un complément d’information pour ajuster leurs mesures.
« Souvent, une partie des mesures bénéfiques à la biodiversité sont perçues négativement par les habitants : par exemple, laisser les feuilles mortes sur les parties communales est vu comme un manque d’entretien alors que cela fournit de la matière organique », mentionne Emma-nuelle Baudry. « La crise du logement en Île-de-France est telle que beaucoup de particuliers convertissent un bout de leur jardin en logement locatif. Cette densification spontanée est plus ou moins régularisée après coup par les communes. Bien réfléchie, elle peut pallier un problème de logement, mais reste problématique si elle n’est qu’une bétonisation anarchique motivée par des intérêts particuliers », constate Romain Melot.
Un ancrage territorial déterminant
En définitive, les projets ne manquent pas sur le plateau : d’aucuns concernent l’agriculture bio et le recyclage des matières organiques pour améliorer les sols et les rendements, ou les mélanges de variétés de blé plus résistants aux maladies ; d’autres l’impact du développe-ment de l’Université sur les sols et le stockage du carbone. « Le plateau offre un terrain de jeu incroyable pour essayer d’inventer de nouvelles synergies et mettre en place des systèmes plus durables et résilients, signale Dorian Spaak. Malgré les bouleversements, il a conservé un cœur agricole cohérent et fonctionnel, géogra-phiquement et socialement, et la concentration de chercheurs y est assez exceptionnelle. Avec l’arrivée d’AgroParisTech en 2021, un quart de la recherche agronomique française y sera localisé. C’est considérable ! »
Cette excellence s’inscrit dans la réalité de son territoire, pour connecter étudiants et cher-cheurs aux grands enjeux de société. « Je suis ravi de voir que l’Université travaille étroitement avec les agriculteurs et les collectivités territo-riales, et acquiert un ancrage local très fort. Il
est important de protéger les terres agricoles, les espaces verts et les forêts de cette région périur-baine de Paris », témoigne Paul Leadley. Un sentiment partagé par la Présidente de l’Uni-versité, Sylvie Retailleau : « L’Université doit montrer son implication à l’international mais aussi territorialement. Il est impossible de créer une grande université sans les gens qui habitent autour d’elle – acteurs locaux et citoyens – et sans qu’ils sachent ce qu’il se passe dans ses laboratoires. »
« On sait qu’il y a une relation très forte entre le milieu – urbain ou rural – dans lequel une personne a grandi et sa sensibilité à la nature et sa moti-vation à la protéger. »Emmanuelle Baudry
« Malgré les bouleversements, le plateau de Saclay a conservé un cœur agricole cohérent et fonctionnel, géographiquement et socialement, et la concentration de chercheurs y est assez exceptionnelle. »Dorian Spaak
La cybersécurité à l’Université Paris-Saclay
Titre
6
7
1
42
5
3
PARIS
Versailles
Thiverval-Grignon
Villejuif
Boulogne-Billancourt
Ivry-sur-Seine
Massy
Évry
Orsay
PARIS- SACLAY
Saint-Aubin
Gif-sur- Yvette
Aéroport d’Orly
M 18
RER C
RER B Palaiseau
14
BUSINESS & INNOVATIONRubrique
Cybersécurité
Mots-clefs
Principaux axes de recherche— Simulation et vérification formelle de la décision de véhicule autonome en présence de cyberattaques— Simulation et vérification des propriétés de cybersécurité de protocoles de stockage de données dans un cloud computing public— Protection du droit d’auteur, protection de la vie privée, équivalence observationnelle— Protocoles cryptographiques, protocoles de distribution de contenu, algorithmes de chiffrement, preuve de sécurité, logique— Systèmes multi-agents, perte de données, communi-cation, diagnostic de défauts, tolérance aux défauts, commande / observation, véhicules / drones— Cryptologie, cryptographie, cryptanalyse, sécurité des systèmes d’information, sécurité informatique— Algorithmique fondamen-tale pour la cryptographie, constructions prouvées en cryptographie symétrique,
algorithmes et protocoles cryptographiques pour les applications émergentes, méthodes cryptographiques pour la sécurité des codes embarqués— Surveillance de marchés financiers pour les activités frauduleuses, en particulier les produits dérivés, surveillance des enchères en ligne, détec-tion automatique d’anomalies— Analyse d’images pour détection de falsification d’images— Algorithmes garants de confidentialité et analyse de vigilance pour les traite-ments de bases de données— Surveillance des flux d’information, prédiction d’alarme dans les réseaux— Codes informatiques— Apprentissage statistique pour la détection de comportement malveillant— Sécurisation par la méthode à contrario des résultats de l’apprentissage— Arithmétique efficace pour la cryptographie et la cryptanalyse— Analyse de sécurité de l’identification biométrique
15doctorants
146 étudiants de master
LES LABORATOIRES ET STRUCTURES DE RECHERCHE QUI TRAVAILLENT SUR LA THÉMATIQUE
1 – IBISC (UPSaclay, Univ. Evry)2 – LSV (UPSaclay, ENS Paris-Saclay, CNRS)3 – LMV (UPSaclay, UVSQ, CNRS) 4 – ONERA 5 – LIST (UPSaclay, CEA)
3 Graduate schools :• Mathématiques • Computer science• Sciences de l’ingénierie et des systèmes
Une école doctorale :• Sciences et technologies de l’information et de la communi-cation (STIC)
154 chercheurs et enseignants- chercheurs
Deux laboratoires d’excellence :— LabEx Digicosme— LabEx Mathéma-tiques Hadamard
Masters et formation d’ingénieurs :— Parcours cybersécurité de CentraleSupélec
— Master 1 & 2 Compu-ter & Network Systems— Master 1 & 2 Sécurité des contenus, des réseaux, des télécommunications et des systèmes
— Master 2 Algèbre appliquée— Master 2 Systèmes automatiques mobiles— Ingénieur Polytech Paris-Saclay spécialité Informatique
Un Institut de recherche technologique : — IRT SystemX
Un événement majeur annuel : Un hackathon proposé par la DGSE et organisé chaque année par Centrale-Supélec
6 – DAVID (UPSaclay, UVSQ)7 – Centre Borelli (UPSaclay, ENS Paris-Saclay, CNRS) 8 – IRISA (UPSaclay, Inria, CNRS, Centrale-Supélec)
8
Rennes
15
Frama-C, Binsec, AI vs Wild : la cybersécurité au CEA List
Assurer la sûreté des véhicules de demain
RISQ et la révolution post-quantique
Protéger les données personnelles sensibles
Le numérique tient aujourd’hui une place cen-trale dans la société, que ce soit au niveau des communications ou des transports. Le projet RISQ – Regroupement de l’industrie française pour la sécurité post-quantique –, auquel par-ticipe notamment l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et le CEA List, fédère à la fois des acteurs académiques et industriels qui réfléchissent ensemble à la cybersécurité de demain.
La cryptographie intervient dans chacun des domaines de la vie courante faisant appel à des outils numériques. Elle est un élément essentiel de la sécurisation des échanges de
L’industrie du transport est en constante évo-lution et les véhicules deviennent toujours plus performants et connectés. De nouveaux systèmes d’assistance à la conduite – auto-nome ou non – voient le jour. Ces véhicules « intelligents » comportent de nombreux avan-tages, mais soulèvent aussi des questions de cybersécurité. La partie électronique et infor-matique qui s’ajoute à la partie mécanique des véhicules implique l’utilisation de logiciels pouvant être la cible d’attaques, notamment lors de leur connexion à Internet pour leurs mises à jour.
Pour comprendre et répondre à ces nouvelles menaces, le projet CTI (Cybersécurité du transport intelligent), porté par l’Institut de recherche technologique (IRT) SystemX et comprenant de nombreux partenaires acadé-miques (Télécom ParisTech, Université d’Évry) et industriels (Airbus, Alstom, IDnomic, Prove&Run, PSA Groupe, RATP, Renault, Trialog et Valeo), a développé un simulateur composé uniquement de la partie électronique de futurs véhicules intelligents. Il permet de simuler des attaques et de mettre au point
L’utilisation accrue du numérique – notam-ment d’Internet – et la collecte croissante d’in-formations personnelles impose de protéger la vie privée des individus, pour éviter d’éven-tuels actes malveillants. Mais les méthodes utilisées impliquent souvent une perte d’infor-mation sensible et donc d’utilité des données : les analyses statistiques assurant la qualité des services perdent en pertinence. Avec son projet HYPATIA – Privacy and Utility Allied, l’équipe-projet Comete (Concurrence, mobi-lité, transport) du centre Inria Saclay – Île-de-France a décidé de relever le défi de concilier l’utilité statistique des données personnelles issues du Big data avec la préservation de la vie privée.
L’équipe a mis au point une méthode pro-babiliste de confidentialité différentielle. La technique repose sur l’ajout d’un bruit de fond statistique par le fournisseur de service ou l’uti-lisateur lui-même, et qui brouille l’information fournie par l’utilisateur. Les données restent alors exploitables pour un usage statistique. « Toute la difficulté consiste à conserver la préci-sion de l’information collectée malgré l’ajout de ce bruit », précise Catuscia Palamidessi, respon-sable de l’équipe-projet Comete.
https://project.inria.fr/hypatia/
Le recours à des technologies toujours plus performantes et complexes requiert de nou-veaux outils de cybersécurité. Alors que cer-tains programmes informatiques représentent des millions de lignes de code que l’Humain ne peut appréhender seul, le List (Université Paris-Saclay, CEA) développe des analyseurs de logiciels, comme les plateformes Frama-C ou Binsec. Ces plateformes facilitent l’analyse des programmes, aident à en comprendre le fonctionnement et corrigent d’éventuels défauts de programmation. Frama-C est notamment utilisée sur des algorithmes de cryptographie. « On s’assure que ces logiciels ne contiennent pas de vulnérabilités exploitables par des acteurs malveillants », précise Florent Kirchner, directeur du Laboratoire pour la sûreté et la sécurité du logiciel au CEA List. Dans d’autres cas, Binsec est utilisée pour comprendre le comportement des malwares et contrer leurs attaques. « Il ne s’agit plus de vérifier si les logiciels qui nous protègent sont vulnérables, mais de s’assurer qu’on comprend ce que font les logiciels malveillants », indique Florent Kirchner.
Des technologies comme l’intelligence arti-ficielle (IA) sont également vulnérables aux attaques. AI vs Wild est un projet du List qui consiste à contrer des attaques modifiant de manière imperceptible à l’œil humain l’envi-ronnement immédiat des machines et alté-rant leur prise de décision. « L’attaquant peut par exemple légèrement modifier l’apparence d’un panneau de signalisation sur une route, qui est alors perçu différemment par l’IA d’une voiture », commente Cédric Gouy-Pailler, cher-cheur au CEA List. En modifiant les réseaux de neurones de l’IA, les scientifiques la rendent plus robuste à l’ensemble de ces attaques.
www-list.cea.fr
données. Avec l’arrivée des ordinateurs quan-tiques, plus puissants que les ordinateurs classiques actuels, les algorithmes de crypto-graphie deviendront obsolètes. De nouveaux systèmes de cryptographie seront à mettre en place pour assurer la sécurité des systèmes et des installations du futur. RISQ prépare cette transition en développant des logiciels de cryptographie efficaces, à même de résister aux attaques de calculateurs quantiques très performants. Lors de l’appel international lancé par le NIST (National Institute of Stan-dards and Technology, USA), parmi les 25 algo-rithmes post-quantiques sélectionnés en 2019 en 2e phase mondiale, six sont issus de RISQ, dont deux du Laboratoire de mathématiques de Versailles (LMV – Université Paris-Saclay, UVSQ, CNRS).
www.cryptoexperts.com/research/projects/risq
des outils pour les contrer, afin d’intégrer la cybersécurité dans les étapes de conception et de maintenance des véhicules.
www.irt-systemx.fr/projets/cti
16
Quand la physique nucléaire fait fructifier le noyau
RECHERCHERubrique
Titre
Noyau atomique – Physique nucléaire
Mots-clefs
Constituant de la matière formé de protons et de neutrons, le noyau atomique est source d’interrogations : ses propriétés intriguent les chercheurs de l’Université Paris-Saclay, qui sondent les réactions nucléaires et les sites astrophysiques de l’Univers à l’origine des éléments chimiques.
De sa découverte en 1911 par Ernest Ruther-ford et ses premiers modèles, à la vision qu’en ont actuellement les physiciens nucléaires, le noyau atomique se révèle bien plus complexe qu’il n’y paraît. D’un diamètre d’environ un femtomètre (10-15 mètre), cet assemblage de protons – chargés positivement – et de neu-trons – neutres –, autour duquel « gravitent » les électrons – chargés négativement – dans un atome, n’a pas encore révélé tous ses secrets. Brique élémentaire de la matière, il présente une structure interne, un temps de vie, une forme et des comportements d’une grande diversité, qu’étudient sans relâche certains chercheurs de l’Université. Un de leur but est d’expliquer la formation des différents élé-ments chimiques de l’Univers, dont certains se
émerger de nouvelles propriétés. On enrichit le noyau en protons ou en neutrons, ou on explore ceux aux confins de la masse – les noyaux super-lourds – pour voir comment ils résistent, mettre en valeur les termes de l’interaction nucléaire et comprendre son origine profonde », commente David Verney, chercheur au Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Université Paris-Saclay, CNRS).
retrouvent sur Terre. Chacun de ces éléments chimiques est associé à un nombre précis de protons (Z), et des noyaux présentant un Z identique mais un nombre de neutrons (N) différent sont dits isotopes.
On compte actuellement 291 noyaux stables ou quasi-stables, naturellement présents sur Terre. Ces noyaux, dont le nombre de neu-trons est souvent plus important que celui de protons, se caractérisent par des temps de vie d’au moins plusieurs centaines de mil-lions d’années. Le noyau stable le plus lourd actuellement connu est le plomb 208, avec 82 protons et 126 neutrons. Sans être complète-ment stables, le thorium 232, l’uranium 235 et l’uranium 238 sont également présents dans la croûte terrestre. Certains – ceux dont le nombre de protons ou de neutrons correspond aux chiffres 2, 8, 20, 28, 50, 82 et 126 – sont dits magiques voire doublement magiques. Grâce à des phénomènes de mécanique quantique opérant à l’intérieur de ces noyaux, ils sont particulièrement stables.
Repousser les limites du noyauPour expliquer ces phénomènes, les cher-cheurs utilisent le noyau comme un labora-toire. « On crée les conditions requises pour faire
Grâce aux réacteurs nucléaires et aux accé-
lérateurs de particules apparus ces dernières
dizaines d’années, les physiciens nucléaires
du monde entier ont créé artificiellement
près de 3 000 autres noyaux. Tous sont ins-
tables ou radioactifs : ils se transforment en
un autre noyau, plus stable, par désintégra-
tion radioactive (α, β), par fission – le noyau
« On crée les conditions requises pour faire émerger de nouvelles propriétés. »David Verney
neutrons→
prot
ons →
184
126
82
50
2820
82
126
50
20
8
2
CARTE DES NOYAUX
Noyaux radioactifs Noyaux stables
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se casse en deux –, ou émettent des photons γ sans changer de nature. Certains ont des temps de vie si brefs qu’ils ont à peine le temps de s’entourer d’électrons pour former un atome. Des prédictions estiment qu’il resterait entre 3 000 à 5 000 noyaux exotiques à découvrir.
Une représentation à double entrée – la carte des noyaux - répertorie tous ces noyaux en fonction de leur nombre de protons et de neutrons, et intègre également une troisième dimension, leur degré de stabilité (temps de vie). De ce nuage de cases, pour certaines encore vides, émerge un ensemble médian bien particulier : la vallée de la stabilité, qui regroupe tous les noyaux stables ou qua-si-stables. De part et d’autre de ce sillon se trouvent les noyaux instables, qui cherchent à rejoindre la stabilité par le biais de désinté-grations nucléaires.
Réactions nucléaires et fortes accélérations
Dans les réacteurs nucléaires, les noyaux radioactifs sont produits soit par capture de neutrons ou de protons, soit par fusion de noyaux. Par exemple, l’uranium 238 (Z=92 ; N=146) capture un neutron et se transforme en uranium 239 (Z=92 ; N=147) qui subit une désintégration β - et perd un électron. Un neu-tron se transforme alors en proton et le noyau devient du neptunium 239 (Z=93 ; N=146). « Si on a suffisamment de neutrons, la réaction peut continuer et créer des noyaux plus lourds, comme le plutonium. Le noyau le plus lourd créé de cette façon est le fermium 257, qui contient 100 protons », signale Antoine Drouart, du Labora-toire d’études du noyau atomique (LENA) au Département de physique nucléaire (DPhN – Université Paris-Saclay, CEA/Irfu).
Avec les accélérateurs, les chercheurs fusionnent deux noyaux en un noyau plus lourd. Chargés positivement, les noyaux se repoussent naturellement et seule l’accélé-ration leur fait passer cette barrière coulom-bienne. À chaque fois, plusieurs combinaisons sont possibles, certaines plus efficaces que
« Si on a suffisam-ment de neutrons, la réaction peut continuer et créer des noyaux plus lourds, comme le plutonium. »Antoine Drouart
« En créant des populations de ces noyaux, qui deviennent des sources radioactives très éphémères et manipulables, on peut déterminer les propriétés fondamentales de ces ions. »Nicolas de Séréville
« Les réactions nucléaires mises en œuvre dans les accélérateurs ressemblent le plus possible à ce qu’on observe dans les étoiles. »David Verney
d’autres. « Par exemple, pour créer un atome de copernicium (Z=112), on peut bombarder une cible d’uranium (Z=92) avec un faisceau de noyaux de calcium 48 (Z=20), ou utiliser une cible de plomb (Z=82) avec un faisceau de noyaux de zinc (Z=30) », souligne Antoine Drouart.
Les étoiles, ces usines à noyauxMême s’ils n’ont pas tous été observés, les sites astrophysiques que renferme l’Univers pro-duisent peut-être l’ensemble des noyaux iden-tifiés sur la carte des noyaux, à l’aide de pro-cessus nucléaires mettant en scène des milliers de réactions et de noyaux. « Comme on ne peut pas tous les étudier, on identifie les réactions clés grâce à des modélisations stellaires, comme la capture d’un proton par le phosphore 30 dans les novae - des systèmes d’étoiles binaires – ou celle d’un noyau d’hélium par l’azote 13, importante lors de l’explosion de supernovae », explique le chercheur Nicolas de Séréville, de l’IJCLAB.
« Les réactions nucléaires mises en œuvre dans les accélérateurs ressemblent le plus possible à ce qu’on observe dans les étoiles, commente son collègue David Verney. S’il n’est pas possible de réaliser la réaction exacte, on en utilise une de substitution. » Comme pour la réaction entre l’hydrogène et le phosphore 30. « On ne peut pas étudier de façon directe la capture d’un pro-ton ciblé par un faisceau de phosphore 30, dont le produit résultant – le noyau de soufre 31 – émet un photon gamma pour se désexciter. Alors avec ALTO – l’accélérateur linéaire et Tandem d’Orsay – de l’IJCLAB, on a réalisé une mesure indirecte d’échange de charge en envoyant un faisceau stable d’hélium 3 sur une cible stable de phosphore 31 et peuplé le soufre 31 de manière indirecte », signale une autre collègue, Faïrouz Hammache.
Tenter de comprendre l’origine de ces élé-ments est un travail de longue haleine pour les physiciens nucléaires. La chercheuse de l’IJCLAB s’est longuement intéressée à la for-mation du lithium 7 lors de la nucléosynthèse.
« Le modèle standard prédit les quantités des pre-miers éléments chimiques – hydrogène, hélium, deutérium, lithium, béryllium – formés au cours du Big Bang, commente Faïrouz Hammache. Dans le cas du lithium 7, la différence entre la prédiction et la quantité effectivement observée dans l’Univers est d’un facteur 3. Nous avons étudié toutes les réactions nucléaires possibles, aucune n’explique cet écart. La cause est donc à chercher ailleurs, peut-être au-delà du modèle standard. »
La promesse des faisceaux radioactifs de noyaux
Si la physique nucléaire sait produire des faisceaux d’ions stables depuis les années 50, d’abord très légers puis plus lourds, tout l’en-jeu actuel est d’enrichir la palette des faisceaux radioactifs disponibles sur des accélérateurs comme ALTO ou le GANIL – grand accélé-rateur national d’ions lourds – situé à Caen. Nicolas de Séréville explique : « On sait que des noyaux riches en neutrons et de masse intermé-diaire interviennent dans la capture rapide de neutrons lors de la fusion d’étoiles à neutrons, responsables de la formation de la moitié des élé-ments plus lourds que le fer. En créant des popu-lations de ces noyaux, qui deviennent des sources radioactives très éphémères et manipulables, on peut déterminer les propriétés fondamentales de ces ions, comme la masse qui est la clé de l’énergie nucléaire ».
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Noyau atomique – Physique nucléaire
Mots-clefs
Former ces nouveaux noyaux implique d’em-prunter des chemins nucléaires passant par d’autres noyaux radioactifs, qui, étant ins-tables, ne peuvent servir de cible. « La seule solution est de les produire de façon continue, de les transporter dans un faisceau à la bonne énergie et de frapper avec eux une cible stable », signale David Verney. Transposer aux fais-ceaux instables les connaissances acquises avec les faisceaux stables est un pari compliqué et obtenir avec eux les mêmes performances n’est pas acquis. « On compte entre 104 à 105
particules/seconde dans un faisceau radioactif, contre 1011 particules/seconde, voire plus, dans un faisceau stable. La sensibilité qu’on demande aux détecteurs n’est donc pas la même », conti-nue le chercheur.
Des superlourds mal connus
« En physique nucléaire, on se situe encore dans une phase où les données expérimen-tales apportent beaucoup à la théorie pour progresser dans la description du noyau. »Antoine Drouart
À ce jour, l’oganesson 294 (Z=118) est l’élé-ment le plus lourd créé à l’aide d’un accélé-rateur. Seuls trois noyaux ont été obtenus dans le monde en bombardant de très fines feuilles de californium 249 (Z=98) avec des ions stables de calcium 48 (Z=20) à des inten-sités très élevées. Leur durée de vie s’élève à 900 ms. « Pour qu’on parle officiellement d’un nouvel élément, il faut que le noyau créé ait une durée de vie supérieure à 10-15 s, que le cor-tège électronique ait le temps de se réorganiser autour de lui. En pratique, nous sommes limi-tés par nos capacités de détection qui se situent actuellement aux alentours de 10 μs (10-5 s) », relève Antoine Drouart, qui étudie la structure des noyaux transfermiens (entre 100 et 104 protons) par spectroscopie et lorgne vers les noyaux superlourds.
Ces noyaux de plus de 104 protons, avec des temps de vie sensibles, ne devraient d’ailleurs pas exister, et ce sont à nouveau des effets quantiques qui rendent leur existence pos-sible. « Les protons et les neutrons s’organisent pour augmenter la stabilité du noyau. Ces effets de couche nous renseignent sur l’interaction nucléaire. Aujourd’hui, les modèles théoriques prédisent même un nombre ou un îlot magique entre 114 et 126 protons pour un nombre de neutrons d’environ 184, avec des noyaux qui auraient des temps de vie supérieurs à un an », signale Antoine Drouart.
Publications
∙ Verney D. et al. Features of the Fission Fragments Formed in the Heavy Ion induced 32S+197Au reaction near the interaction barrier. Eur. Phys. J. A 56, 6 (2020)
∙ de Séréville N., Hammache F. et al. Experimental Study of the 30P(p,y)31S Reaction in Classical Novae. Proceedings in Physics. 219, 195-200 (2019)
∙ Drouart A. et Bender M., À la recherche des élé-ments superlourds, La Recherche 524, 44 (2017)
Comme les accélérateurs du monde entier n’ont réussi à en créer qu’une dizaine, voire une centaine, ces noyaux superlourds restent mal connus. « On connaît un peu leurs pro-priétés de décroissance – par désintégration α ou par fission spontanée – caractéristiques du noyau produit. En revanche, on connaît très mal leur masse, leur état fondamental, leurs niveaux d’excitation ou leur structure », constate Antoine Drouart.
Une spirale vertueuse
Pour corriger cela, une seule solution : en créer davantage. C’est un des buts de l’accélérateur SPIRAL 2, en phase de démarrage au sein du GANIL. L’intensité des faisceaux stables utili-sés est une des plus élevées au monde. « Pour étudier les noyaux créés, il est nécessaire de les transporter loin de la cible. Il faut éliminer ceux qui n’ont pas réagi ou ont donné des réactions parasites, isoler les noyaux superlourds et les envoyer dans un dispositif de détection adapté », souligne Antoine Drouart. Ce sera tout le tra-vail de l’instrument S3, le super séparateur spectromètre de SPIRAL 2, opérationnel d’ici 2022. Il se chargera de sélectionner les noyaux superlourds et de les amener au poste de détection au moyen d’une combinaison de champs électrique et magnétique. « Si on arrive à créer plus de noyaux superlourds, on peut aussi utiliser des techniques de détection moins sen-sibles, mais plus précises », commente Antoine Drouart.
Aujourd’hui, cent ans après sa découverte, le noyau atomique s’échappe encore. Aucun modèle n’est capable d’expliquer l’ensemble de ses propriétés. Tous sont partiels, plus ou moins phénoménologiques. « En physique nucléaire, on se situe encore dans une phase où les données expérimentales apportent beaucoup à la théorie pour progresser dans la description du noyau », constate Antoine Drouart. David Verney abonde : « On peut très bien revenir sur un noyau déjà connu depuis de nombreuses années, parce qu’en améliorant significati-vement la précision des machines, on arrive à mieux en sonder l’intérieur. » La physique nucléaire a encore de beaux jours devant elle.
Des gerbes jailliront les sourcesTitre
1 – Sattelite FERMI2 – Télescopes de petite, moyenne et grande taille de CTA 3 – Cuves d’eau de l’observatoire Pierre Auger
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Rayons cosmiques – Rayons gamma – Astrophysique de très haute énergie
Mots-clefs
RECHERCHERubrique
Depuis ses origines jusqu’à son arrivée sur Terre, le rayonnement cosmique porte avec lui des particules aux énergies phénoménales. Pour mieux le comprendre, les chercheurs partent sur les traces laissées dans le ciel et au sol.
Découvert en 1912 par le physicien autrichien Victor Hess, le rayonnement cosmique fas-cine toujours, autant qu’il questionne. Venus des méandres interstellaires, ces rayons invi-sibles à l’œil humain, bombardent la Terre en un flux régulier de particules - des protons en majorité, mais aussi des noyaux d’hélium et quelques noyaux d’atomes plus lourds. Leur énergie s’étale sur 11 ordres de grandeur. Les plus énergétiques, quoique très rares, affichent des énergies hors du commun : « On parle ici d’énergies macroscopiques, de l’ordre de 1020 électron-volt (eV), soit plus de 10 joules, trans-portées par des particules d’un millionième de milliardième de mètre (10-15 m) », s’exclame Thierry Stolarczyk, chercheur au Départe-ment d’astrophysique (DAp – Université Paris-Saclay, CEA/Irfu).
Où et comment ces particules acquièrent-elles leurs énergies cinétiques phénoménales, dignes pour certaines d’un ace à Roland-Garros ? Quels sont les processus physiques et les objets astrophysiques à leur origine ? Voilà certains des mystères que tentent de lever les astro-physiciens de l’Université Paris-Saclay, pour faire un pas de plus dans la compréhension de l’Univers.
Où sont les sources ?Mais espérer reproduire en laboratoire de tels phénomènes relève de la gageure : les plus puissants accélérateurs de particules du monde produisent des faisceaux de protons « d’à peine » quelques TeV (1012 eV) au maxi-mum. Les scientifiques scrutent alors l’espace, galactique et extragalactique, à la recherche de ces particules énergétiques. Les restes de supernova, les étoiles à neutrons et les sur-sauts gamma (γ) figurent parmi les sources envisagées. « Lorsqu’une étoile très massive n’a plus d’hydrogène ou d’hélium à brûler, elle s’effondre sur elle-même et crée instantané-ment un astre compact, trou noir ou étoile à neutrons. Les couches externes lui tombent dessus, y rebondissent et sont éjectées dans l’espace galactique. Elles balayent la matière interstellaire et la poussent en une déferlante
qui accélère des particules, électrons et protons, explique Thierry Stolarczyk. Ces particules créent localement des rayons γ, qui poursuivent leur trajectoire en ligne droite sans s’arrêter et constituent de très bons indicateurs d’un proton cosmique amont. »
Les sursauts γ, quant à eux, sont de très brèves
émissions qui proviennent de l’explosion d’une
étoile massive en fin de vie ou de la coalescence
de deux astres compacts. « On suppose que ce
sont des sources de rayonnement cosmique car
ils sont liés à des événements très violents qui
donnent lieu à une forte accélération de parti-
cules », commente Fabian Schüssler, chercheur
au Département de physique des particules
(DPhP – Université Paris-Saclay, CEA/Irfu) et
Limite
de l’atmosphère terrestre
« On parle ici d’énergies macroscopiques, de l’ordre de 1020 électron- volt (eV). »Thierry Stolarczyk
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spécialiste de ces phénomènes. Mais comme le souligne Thierry Stolarczyk : « Il n’y a proba-blement pas une origine unique du rayonnement cosmique, car plusieurs types de sources sont nécessaires pour expliquer le spectre d’énergie et le flux observés ».
Gerbes de particules et photons Tcherenkov
Réussir à remonter la trace du rayonnement cosmique est un vrai casse-tête, car « les rayons cosmiques, étant chargés, sont déviés par les champs magnétiques qu’ils traversent au cours de leur voyage vers la Terre », continue Thierry Stolarczyk. Comme les rayons γ proviennent des mêmes sources supposées que les rayons cosmiques, les chercheurs font alors appel à l’astronomie γ pour débrouiller la piste. Étant neutres, ces rayons voyagent en ligne droite à travers l’espace. À basse énergie, les flux sont suffisamment importants pour être repérés par des détecteurs embarqués sur des satellites, comme FERMI. À partir de 10 GeV (109 eV), des surfaces collectrices bien plus grandes sont requises et des observatoires sur Terre néces-saires, tels que H.E.S.S. en Namibie ou CTA en cours de construction aux îles Canaries et au Chili.
Comme les rayons cosmiques, les rayons γ frappent les noyaux atomiques de l’air lors de leur arrivée dans l’atmosphère terrestre. L’énergie de ce choc produit des particules
secondaires, qui entrent ensuite en collision avec d’autres noyaux atomiques de l’air, émet-tant à leur tour d’autres particules… et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’énergie de la particule d’origine se soit entièrement répartie entre les milliers de milliards de particules créées.
Alors que la gerbe initiée par un rayon γ est faite de photons γ, d’électrons et de positrons, celle initiée par un proton cosmique comprend en majorité des pions, qui se désintègrent en neutrinos, difficilement détectables, et des muons. Pendant un court moment, les parti-cules de ces gerbes dépassent la vitesse de la lumière dans l’air et produisent dans l’atmos-phère un effet Tcherenkov, l’émission d’une lumière bleutée. En détectant au sol, à l’aide de télescopes, directement ces particules ou la lumière émise, les scientifiques remontent à la direction et à l’énergie de la particule inci-dente, et à la position de la source sur la voûte céleste.
Un observatoire hybride pour voir les rayons cosmiques de très haute énergie
Avec ses 3 000 km2, Pierre Auger est un des plus grands observatoires terrestres, dédié à l’étude et à la mesure des rayons cosmiques à très haute énergie, ceux au-delà de 1018 eV. À de telles énergies, les rayons voyagent si vite qu’ils ne sont quasiment pas déviés au cours de leur trajectoire. Les 1 600 détecteurs – des cuves d’eau – d’Auger recueillent au sol les particules de la gerbe via la lumière Tche-renkov produite. « On détermine ainsi le profil latéral de la gerbe : la densité de particules arri-vant au sol en fonction de la distance à l’axe de la gerbe. Grâce à cette empreinte, on remonte à l’énergie de la particule cosmique à l’origine de la gerbe. Pour un maximum de précision, on croise nos mesures avec celles des détecteurs de fluorescence », signale Isabelle Lhenry-Yvon, chercheuse au Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Univer-sité Paris-Saclay, CNRS) et membre de cette collaboration qui regroupe plus de 400 cher-cheurs de 18 pays.
Car en plus des cuves, 24 télescopes à fluores-cence, équipés de caméras à photomultipli-cateurs, enregistrent par nuit claire et dans
différents pixels, la fluorescence émise par une gerbe en fonction du temps. « La gerbe comporte un cœur extrêmement dense en par-ticules. Celles-ci excitent les molécules d’azote de l’air qui se désexcitent en émettant de la fluorescence, très focalisée le long de l’axe de la gerbe. On obtient alors son profil longitudi-nal et on peut déterminer son niveau d’énergie en analysant son déploiement. » Comme ce déploiement suit un processus bien défini – la gerbe démarre, gonfle puis décroit lorsque les énergies deviennent trop faibles et qu’elle n’est plus alimentée – les chercheurs établissent un maximum de développement. Ce point correspond à l’altitude à laquelle la gerbe contient son maximum de particules. « Cette altitude dépend de la masse de la par-ticule cosmique incidente. Plus elle est lourde, plus le maximum de développement sera haut dans l’atmosphère. Ça nous permet de dire si le rayon cosmique était léger ou lourd », révèle Isabelle Lhenry-Yvon.
La piste se resserreSes collègues ont dernièrement démontré l’anisotropie des rayons cosmiques. « Pour des énergies au-delà de 8×1018 eV, les rayons cosmiques viennent majoritairement d’une direction située à 125° du centre galactique, donc de l’espace extragalactique. » En corré-lant des catalogues d’objets déjà répertoriés et des évènements à encore plus haute énergie (au-delà de 40×1018 eV) observés par Auger, ils ont réussi à pointer, dans le catalogue des galaxies à flambées d’étoiles, deux zones du ciel visible depuis l’hémisphère Sud comme sources potentielles de rayons cosmiques. « On va prochainement travailler avec l’expérience Telescope Array, installée dans l’hémisphère Nord, pour voir si on trouve une troisième zone », signale la chercheuse.
Avec le programme AugerPrime, toute l’élec-tronique du site est actuellement refaite et des détecteurs à scintillation seront instal-lés au-dessus des cuves d’ici fin 2020. « Nous pourrons alors mieux évaluer la part de muons présents dans les gerbes, ajouter des contraintes aux modèles de développement de ces gerbes, et davantage gagner en précision », annonce Isabelle Lhenry-Yvon.
« Il n’y a probable-ment pas une origine unique du rayonne-ment cosmique, car plusieurs types de sources sont nécessaires pour expliquer le spectre d’énergie et le flux observés. »Thierry Stolarczyk
« Grâce à cette empreinte, on remonte à l’énergie de la particule cosmique à l’origine de la gerbe. »Isabelle Lhenry-Yvon
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Révolutionner l’exploration du ciel en rayons γ
Dans le champ de l’astronomie γ, les explo-rations vont également bon train. Grâce aux données de H.E.S.S., Fabian Schüssler et ses collaborateurs ont récemment observé des émissions de très haute énergie dans des sur-sauts γ. Une première mondiale, qui vient enrichir les modèles actuels. « Les sursauts γ donnent lieu à un violent jet de particules, qui sont accélérées à haute énergie. Dans les modèles simples, ce sont des électrons, qui produisent de la lumière synchrotron, visible en rayons X. D’autres électrons du jet communiquent alors leur énergie à ces photons, qui deviennent des rayons γ à très haute énergie », explique Fabian Schüssler. Contre toute attente, les chercheurs les ont encore détectés dix heures après le début du sursaut γ. « En mesurant leur spectre et leur temps d’arrivée, on peut remonter aux électrons accélérés et obtenir des informations sur les processus et les échelles de temps. »
En cours de démarrage, CTA – Cherenkov Telescope Array – aura pour tâche d’observer une large étendue du ciel en rayons γ, pour mieux comprendre les sources γ déjà réper-toriées et en détecter de nouvelles. Ce projet international réunit 31 pays et 1 500 personnes de plus de 200 instituts, dont 232 chercheurs français de 16 laboratoires. Ceux de l’Univer-sité Paris-Saclay sont largement impliqués : les Départements d’astrophysique (DAp), d’élec-tronique des détecteurs et d’informatique pour la physique (DEDIP), d’ingénierie des systèmes (DIS), et de physique des particules (DPhP) du CEA/Irfu, et l’IJCLAB apportent leur contribution.
Ses 118 télescopes – petits, moyens et grands – munis, chacun, d’une caméra, enregistreront le moindre photon Tcherenkov réfléchi par leurs miroirs. La NectarCam, dont l’intégra-tion est pilotée par le CEA/Irfu, est un des deux modèles qui équipera des télescopes de taille
moyenne. Les photomultiplicateurs implantés dans les caméras transformeront la lumière bleue Tcherenkov en signaux numérisés. CTA balayera tout le plan galactique – centre galac-tique compris – et sondera l’espace extraga-lactique. En 2025, sa capacité scientifique sera atteinte. L’observatoire fonctionnera alors pour 30 ans.
De l’art de discriminer photons γ et protons
Pour l’heure, avec son équipe, Thierry Stolarczyk développe la chaîne d’analyse des données caméras : le logiciel qui sera utilisé en rou-tine pour traiter les images brutes récoltées par les caméras des télescopes. Tout l’enjeu est de correctement distinguer une gerbe de particules issue d’un rayon γ de celles initiées par un rayon cosmique, 100 000 fois plus nombreuses.
En premier lieu, le programme doit nettoyer les images et éliminer le bruit de fond de la nuit. Il doit ensuite savoir reconnaître le signal d’une gerbe de rayons γ suivant ses caracté-ristiques géométriques. Et grâce à la dizaine de télescopes impliqués en moyenne dans une observation, il doit finalement pouvoir recons-truire l’intensité lumineuse et la direction de la gerbe dans l’atmosphère.
Pour développer un tel programme, les cher-cheurs réalisent un ensemble de simulations comprenant la production, la propagation des rayons γ et des protons cosmiques, puis la détection et la numérisation des photons Tcherenkov, qu’ils confrontent aux données réelles. Ils utilisent également l’apprentis-sage machine pour apprendre à un code à dif-férencier un photon γ d’un proton cosmique. Ils contribuent, par ailleurs, à fournir un cer-tain nombre d’outils scientifiques – des pro-grammes informatiques et mathématiques – destinés à analyser la carte du ciel, décoder ses images et y déceler la présence d’une source.
« Aujourd’hui, grâce au satellite FERMI, on dis-pose d’une liste de plus de 3 000 sources de photons γ à haute énergie. Grâce à H.E.S.S, le catalogue TeVcat recense environ 250 sources de rayons γ au TeV. Avec CTA, on espère multiplier ce nombre par 10 ! », s’enthousiasme Thierry Stolarczyk. Pour ainsi, encore réaliser un pas de plus.
Rayons cosmiques – Rayons gamma – Astrophysique de très haute énergie
Mots-clefs
« En mesurant leur spectre et leur temps d’arrivée, on peut remonter aux électrons accélérés et obtenir des informations sur les processus et les échelles de temps. »Fabian Schüssler
Publications
∙ Abdalla, H. et al. A very-high-energy component deep in the γ-ray burst afterglow. Nature 575, 464–467 (2019)
∙ A. Aab et al. Data-driven estimation of the invisible energy of cosmic ray showers with the Pierre Auger Observatory. Phys. Rev. D 100, 082003 (2019).
∙ Science with the Cherenkov Telescope Array. The CTA Consortium. World Scientifc Ed. ISBN : 978-981-3270-08-4. March 2019.
VUE D’AILLEURSRubrique
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Journal
Journal
ISABELLE GUYON, BERNHARD
SCHÖLKOPF AND VLADIMIR VAPNIK
WIN THE BBVA FRONTIERS AWARD
IN ICT
OBŘÍ SRŠNĚ V USA, MENŠÍ „BRATŘI“
U ČESKÝCH HRANIC. MŮŽOU
SE K NÁM DOSTAT, ŘÍKÁ ODBORNÍK
Titre
Titre
The BBVA Foundation Frontiers of Knowledge Award in Information and Communications Technology has gone in this 12th edition to Isabelle Guyon, Bernhard Schölkopf and Vladimir Vapnik, for their “fundamental contributions to machine learning”
https://www.eurekalert.org/pub_releases/ 2020-02/bf-igb021920.php
Vypadají strašidelně a strašidelně se i chovají. Invazivní druhy sršní původem z druhého konce planety poslední roky děsí nejednoho včelaře na Západě. USA řeší obrovskou sršeň mandaríns-kou, evropské země zase sršeň asijskou. Oba druhy spojuje fakt, že se chovají agresivně a dokážou napáchat velké škody, navíc se těžko likvidují. Sršeň asijská již poletuje kolem českých hranic a není vyloučeno, že je překoná, říká Tomáš Görner z Agentury ochrany přírody a krajiny České republiky (AOPK ČR). Bude to ale záležet na více faktorech.
www.blesk.cz/clanek/zpravy-udalosti/642878/obri-srsne-v-usa-mensi-bratri-u-ceskych-hranic-muzou-se-k-nam-dostat-rika-odbornik.html
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www.chicagotribune.com/coronavirus/ ct-nw-nyt-coronavirus-children-sick- 20200511-pmhefff56vfenngyneakkagayy- story.html
For many COVID-19 patients battling for their lives in the ICU, a runaway immune system response – known as a “cytokine storm” – is their primary foe.
www.medicalxpress.com/news/2020-04-nano-technology-deadly-cytokine-storm-covid-.html
The European Commission and EU member states have launched the #EUvsVirus pan-European Hackathon, aiming to connect innovators, partners and buyers across Europe that seek for innovative solutions to help tackle the coronavirus (Covid-19).
https://news.gtp.gr/2020/04/22/euvsvirus- hackathon-seeks-solutions-tackle-covid-19/
【大纪元2020年05月03日讯】究竟有多少法国人感染了中共病毒(武汉肺炎)呢?法国公共卫生部将联合国家统计局等多个研究机构对20万法国人进行大规模的调查。
www.epochtimes.com/gb/20/5/3/n12079777.htm
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#EUVSVIRUS HACKATHON SEEKS
SOLUTIONS TO TACKLE COVID-19
法国采取大规模人口调查 统计染疫抗体状
况
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Les physiciens ont rendez-vous
au H-Bar
Titre
Son petit nom fait référence à la constante de Planck – constante fondamentale de la physique quantique – mais évoque aussi la convivialité. Et pour cause : le bâtiment ħ, ou H-Bar, a été conçu pour accueillir plus de 1 000 étudiants et étudiantes en licence ou en mas-ter de physique à l’Université Paris-Saclay, et des enseignants-chercheurs et enseignantes- chercheuses, jusqu’ici dispersés dans trois lieux différents du campus d’Orsay. Localisé au sud du plateau du Moulon, ce nouveau bâtiment leur a ouvert ses portes à la rentrée 2019/2020. Ce regroupement dans un lieu proche des laboratoires de physique déjà installés sur le plateau de Saclay favorise les échanges et les rencontres entre étudiants et chercheurs.
L’agence Dominique Lyon Architectes a tra-vaillé en concertation avec les physiciens pour construire un bâtiment adapté à leurs besoins, capable d’accueillir à la fois les activités de for-mation et de recherche de l’Université. « Les amphis et les salles de travaux dirigés et de tra-vaux pratiques ont été conçus spécifiquement pour des cours et des expériences de physique », se réjouit Alain Abergel, enseignant-chercheur au Département de physique de l’UFR des sciences de l’Université. Le bâtiment comporte également une nouvelle coupole d’observation du ciel, gérée par le Département de physique et l’Institut d’astrophysique spatiale (IAS – Université Paris-Saclay, CNRS). Elle accueille les étudiants dans le cadre de leurs travaux pratiques d’astrophysique ou d’optique, mais est également utilisée pour des manifestations grand public, par exemple les soirées d’obser-vations organisées par l’association étudiante ALCOR (Association astronomie et lumières du campus d’Orsay).
Enfin, les concepteurs du H-Bar ont prêté attention aux conditions de travail des étu-diants et des personnels, en mettant en place des espaces d’enseignement et des lieux de convivialité modernes, au grand plaisir de tous les utilisateurs. « C’est très plaisant d’avoir cours dans un bâtiment neuf. L’agence-ment, les lumières, les amphis, tout est propre et spacieux », confie Alexis, étudiant en M1 « Physique fondamentale ». Un environne-ment dynamique et agréable qui ne pourra que profiter aux physiciens et physiciennes de l’Université.
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H-Bar – Chaires universitaires – Campus solidaires
Mots-clefs
VIE DE CAMPUSRubrique
Les chaires de la Fondation Paris-Saclay Université
Lieux de science ouverte, les chaires universi-taires regroupent des activités de recherche, d’enseignement et/ou de médiation, por-tées par un(e) scientifique. Elles partagent l’ambition de diffuser les derniers résultats de recherche auprès d’un large public, et de répondre aux grands enjeux sociétaux actuels en favorisant « le meilleur pour tous ». La Fon-dation Paris-Saclay Université apporte son soutien à huit d’entre elles : Achat public ; AXA Biologie des invasions ; Cosmologie mode B ; Cuisine du futur ; Chaire européenne de l’immatériel ; Chaire internationale du droit des technologies et des services du futur ; La physique autrement ; Langages dynamiques orientés données. Ces chaires aident à déve-lopper des champs de recherche novateurs et des formations de pointe. Elles sont financées par un ou plusieurs partenaires et bénéficient de la visibilité internationale de l’écosystème Paris-Saclay.
www.fondation.universite-paris-saclay.fr/les-chaires/
Titre
25
Les fondations d’AgroParisTech, de Centrale-Supélec, de l’UVSQ, Paris-Saclay Université, l’Université d’Évry et l’Institut des hautes études scientifiques, mutualisent leurs res-sources et compétences pour encourager les actions solidaires sur les campus et dynamiser les démarches de développement durable et de responsabilité sociétale. Suite à un appel à projets lancé en ce sens en octobre 2019 auprès des étudiants et des personnels de la commu-nauté d’établissements de l’Université Paris-Saclay, huit projets ont été sélectionnés pour un financement : le potager solidaire L’oasis du Soleil, le Ticket alimentaire solidaire, la collecte d’invendus de fruits et légumes, une chorale inclusive, les olympiades Paris-Saclay Games, le cycle d’ateliers Inspiraction, HelpOut – la junior solidaire, et les Rencontres de la solidarité internationale et de la citoyen-neté. Recouvrant un large spectre, chacun de ces projets, réalisés d’ici fin 2020, fait résonner un seul maître mot : le partage !
www.fondation.universite-paris-saclay.fr/projets-en-cours/des-campus-responsables/
Campus solidaires : des
lauréats engagés
Titre
© Fa
culté
des
scie
nces
UPS
acla
y©
Facu
lté d
es sc
ienc
es U
PSac
lay
AGENDARubrique
Description
JUIN
NOVEMBRE
AOÛT
SEPTEMBRE
OCTOBRE
Palaiseau
Château de Villiers- le-Mahieu
Campus d’Orsay
Design Spot
Labex LERMIT, Ariis, Aviesan, Inserm, Leem
Université Paris-Saclay
Lieu
Lieu Lieu
Hôte
Hôte Hôte
Date
DateDate
jeudis de juin
12 – 1418
Durant 3 jours, 40 chercheurs du privé et du public et 40 doctorants, sélectionnés par un jury d’experts, se familiariseront à la complexité de la R&D pharmaceutique grâce à des confé-rences, des ateliers et des rencontres.
https://evenium-site.com/site/jrs-eit-ecole- de-l-innovation-therapeutique-2020;jsessionid =kYS8HU5S1du3NtQ9fDoTA3BQ.gl3
Venez découvrir la faune nocturne du Jardin botanique de Paris-Saclay, en particulier les espèces d’oiseaux et de chauves-souris qui habitent le campus.
https://openagenda.com/universite-paris-sud/events/rendez-vous-au-jardin-nocten-nat_410488?lang=fr
Le Design Spot, le centre de design de l’Université Paris-Saclay, propose un module d’initiation au design de 3h, accessible gratuitement, sans aucun prérequis, mais avec inscription obligatoire.
www.designspot.fr/formations/latelier
L’annuel festival scientifique !
www.fetedelascience.fr
Une soirée de la recherche scientifique pour rencontrer les plus grands chercheurs et passionnés de science et partager avec eux l’enthousiasme pour la recherche.
https://savant-melange.ihes.fr/
Une journée de rencontres entre plateformes et entreprises, où les plateformes des sciences de la vie de l’Université Paris-Saclay peuvent découvrir les autres plateformes du territoire, se faire connaître d’elles et des entreprises, présenter leur savoir-faire et leurs équipements, et où les entreprises ou unités de recherche qui ont besoin d’utiliser des équipements de pointe en sciences de la vie, peuvent élargir leur réseau de partenaires universitaires.
www.universite-paris-saclay.fr/evenements/meet-my-platform-universite-paris-saclay-sciences-de-la-vie-2
L’ATELIER – MODULE D’INITIATION
AU DESIGN
Étant donné la pandémie actuelle de Covid-19 et l’incertitude liée à cette crise sanitaire, les événements mentionnés ci-après sont susceptibles de subir un report ou une annulation après la parution de ce journal.
ÉCOLE DE L’INNOVATION THÉRAPEUTIQUE
2020
RENDEZ-VOUS AU JARDIN –
NOCT’EN NAT’
Description
Description
TitreTitre
26
NE MANQUEZ PAS
Description
Campus Pierre et Marie Curie – Paris
Lieu Hôte Date
26 – 28
Conférence présentant la recherche liée à l’humain physiologique virtuel et plus largement à la biomédecine des systèmes informatiques, ainsi qu’à leurs applications en milieu clinique, soutenant ainsi la transition vers une médecine prédictive personnalisée.
https://vph2020.sciencesconf.org/
VIRTUAL, PHYSIOLOGICAL, HUMAN – VPH 2020 :
LA CONFÉRENCE DES EXPERTS EN MÉDECINE IN SILICO
Inria
Campus Paris-Saclay
La Sorbonne, Paris
Université Paris-Saclay et Genopole
Université Paris-Saclay
IHES
Crédit Agricole Consumer Finance, Massy
Lieu
Lieu
Lieu Hôte
Hôte
Hôte Date
Date
Date
2 –12
13
17
« FÊTE DE LA SCIENCE 2020 »
SAVANT MÉLANGE
MEET MY PLATFORM – SCIENCES DE LA VIE #2
Description
Description
Description
Covid-19Management de la santé
MagnétismePhysique théorique
DANS LE NUMÉRO 14
À PARAÎTRE EN OCTOBRE 2020
Ont contribué à ce numéro :
∙ Nazim Agoulmine, chercheur au laboratoire Informatique, biologie intégrative & systèmes complexes (IBISC - Université Paris-Saclay, Université d’Évry) ∙ Pascal Aubert, chargé de mission École Universitaire de premier cycle Paris-Saclay ∙ Étienne Augé, vice-président adjoint science ouverte à l’Université Paris-Saclay ∙ Emmanuelle Baudry, chercheuse au laboratoire Écologie, systématique et évolution (ESE – Universi-té Paris-Saclay, CNRS, AgroParisTech) ∙ Michel Beaudouin-Lafon, chercheur au Laboratoire de recherche en informatique (LRI – Université Paris-Saclay, CNRS) ∙ Farid Benboudjema, directeur du département de génie civil ENS Paris-Saclay ∙ Julien Bobroff, chercheur au Laboratoire de physique des solides (LPS – Université Paris- Saclay, CNRS) ∙ Amandine Cornille, chercheuse au laboratoire Génétique quantitative et évolution – Le Moulon (GQE – Université Paris-Saclay, INRAE, CNRS, AgroParisTech) ∙ Alain Couvreur, référent en médiation au sein d’Inria Saclay ∙ Isabelle Demachy, vice-présidente Formation, innovation pédagogique et vie étudiante à l’Université Paris-Saclay ∙ Antoine Drouart, chercheur du Laboratoire d’études du noyau atomique (LENA) au Département de physique nucléaire (DPhN – Université Paris-Saclay, CEA/Irfu) ∙ Jean-Michel Fourneau, chercheur au laboratoire Données et algorithmes pour une ville intelligente et durable (DAVID – Université Paris-Saclay, UVSQ) ∙ Louis Goubin, chercheur au Laboratoire de mathématiques de Versailles (LMV – Université Paris-Saclay, UVSQ, CNRS) ∙ Cédric Gouy-Pailler, chercheur au List (Université Paris-Saclay, CEA) ∙ Faïrouz Hammache, chercheuse au Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Université Paris-Saclay, CNRS) ∙ Jürgen Kiener, chercheur au Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Université Paris-Saclay, CNRS) ∙ Florent Kirchner, directeur du Laboratoire pour la sûreté et la sécurité du logiciel au List (Université Paris-Saclay, CEA) ∙ Witold Klaudel, chef de projet à IRT SystemX ∙ Paul Leadley, coordinateur du LabEx BASC ∙ Pascale Le Gall, chercheuse au laboratoire Mathématiques et informatique pour la complexité et les systèmes (MICS - Université Paris-Saclay, CentraleSupélec) ∙ Pierre Gilles Lemarié-Rieusset, chercheur au Laboratoire de mathématiques et modélisation d’Évry (LAMME – Université Paris-Saclay, CNRS, Université d’Évry) ∙ Isabelle Lhenry-Yvon, chercheuse au Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Université Paris-Saclay, CNRS) ∙ Romain Melot, chercheur dans l’unité Sciences pour l’action et le développement : activités, produits, territoires (SADAPT – Université Paris-Saclay, INRAE,AgroParis-Tech) ∙ Yoann Montenot, chargé de projet design
Membres du Comité éditorial ayant participé au numéro :
Julie Bernede ∙ Loraine Borges Pereira ∙ Bruno Chanetz ∙ Morgann Crozet ∙ Christine Jez ∙ Isabelle Huteau ∙ Jean-Marie Jourand ∙ Simon Jumel ∙ Sophie Martin ∙ Magalie Quet ∙ Éric Valdenaire ∙ Anaïs Vergnolle
Directrice de la publication : Sylvie RetailleauDirectrice de la rédaction : Marie-Pauline GacoinRédactrice en chef : Véronique MederRédaction : Mehdi El Sadek Fadel, Flore Kapusta-Loyer, Véronique Meder, Irène TanneurDirection artistique : The Shelf CompanyTraduction : ABAQUEImpression : Stipa
ISSN 2679-4845 – Dépôt légal à parution
au Design Spot ∙ Catuscia Palamidessi, responsable de l’équipe-projet Comete à Inria Saclay ∙ Franck Richecoeur, chercheur au laboratoire d’Énergétique moléculaire et macroscopique, combustion (EM2C – Université Paris-Saclay, CNRS, CentraleSupélec) ∙ Caroline de Sa, vice-présidente déléguée Études et vie étudiante ENS Paris-Saclay ∙ Nicolas Sabouret, chercheur au Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (LIMSI – Université Paris-Saclay, CNRS) ∙ Fabian Schüssler, chercheur au Département de physique des particules (DPhP – Université Paris-Saclay, CEA/Irfu) ∙ Julien Sempéré, préfigurateur de la direction en charge des bibliothèques à l’Université Paris-Saclay ∙ Nicolas de Séréville, chercheur au Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Université Paris- Saclay, CNRS) ∙ Dorian Spaak, coordinateur général de l’association Terre & Cité ∙ Thierry Stolarczyk, chercheur au Département d’astrophysique (DAp – Université Paris-Saclay, CEA/Irfu) ∙ David Verney, chercheur au Laboratoire de physique des 2 infinis – Irène Joliot-Curie (IJCLAB – Université Paris- Saclay, CNRS)
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Témoignage : Enseigner les sciences expérimentales à l’heure de la distancia-tion socialeJulien Bobroff et Frédéric Bouquet, enseignants-chercheurs en physique à l’Université Paris-Saclay, et Ulysse Delabre, de l’Université de Bordeaux, font un retour d’expérience quant à leurs enseignements expérimentaux à distance en période de confinement.www.theconversation.com/temoignage- enseigner-les-sciences-experimentales- a-lheure-de-la-distanciation-sociale-138146
Starlink : les dommages collatéraux de la flotte de satellites d’Elon MuskRoland Lehoucq, chercheur au Départe-ment d’astrophysique (DAp- Université Paris-Saclay, CEA/Irfu), et François Graner, de l’Université de Paris, alertent sur les possibles dégâts liés au lancement du réseau de satellites Starlink (pollution lumineuse, embouteillage sur les orbites basses, augmentation des déchets, concurrence exacerbée…).www.theconversation.com/starlink-les-dommages- collateraux-de-la-flotte-de-satellites-delon-musk- 135330
À LIRETHE CONVERSATION
Espace Technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France
17
UPSaclay vue par Andrew Archer
« Discuter avec des personnes qui changent véritable-ment le monde. »
universite-paris-saclay.fr
AdresseIllustration Site internet
05
07, 16
Pages
Miho Janvier
BIENTÔTSUR
LE PLATEAUDE SACLAY
LA PHYSIQUE DANS TOUS SES ÉTATS
LE CLUSTERTECHNOLOGiES DE L’INFORMA-TiON ET DE LA COMMUNiCA-
TiON
Page Rubrique
France2017 05FormationATTOLAB : un scalpel de lumière 10
12Une visualisation interactive et collaborative
Page Titre
03
Vie de campus
Page
Gilles Bloch
Rubrique
« Créativité et imaginaire croisés sont au programme de cette rentrée universitaire. »
20
Page Auteur
Titre
18
Page
Titre
Innovation
Rubrique
Titre
Titre Page
14Le robot, un être social ?
Page Titre
Numéro Année Pays
8Surtout (ne) tirez (pas) la sonnette d’alarme
Page Titre
l’Édition del’universitéparis-saclayseptembre
Page Auteur
« Notre enquête interroge les enjeux liés à l’étalement urbain. »
17
« Un état d’esprit confiant et ambitieux pour démarrer cette nouvelle année. »
Espace Technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France
UPSaclay vuepar Andrew Archer universite-paris-saclay.fr
AdresseIllustration Site internet
France06 2018
Numéro Année Pays
07, 16
Pages
l’Édition de l’universitéparis-saclayjanvier
THE DESIGN
SPOT
18
Page
Titre
Innovation
Rubrique
03Gilles Bloch
Page Auteur
05Formation
Page
QUI SONT NOS
DOCTORANTS ?
Rubrique
Titre
10La fin de la Tour de Babel
Page Titre
LA VIE EST UNE BOÎTE DE CHOCOLATS, N’EST-CE-PAS ?
BIENTÔT SUR LE PLATEAU DE SACLAY
Vie de Campus 20
Page Rubrique
Titre
Page
Une riche carrière qui inspire encore
Titre
08
12Le Li-Fi, promis à un brillant avenir
Page Titre
Page Auteur
Anaïs Tondeur
14La cuisine aux interfaces
Page Titre
PARTNERSHIP BETWEEN
UNIVERSITÉ PARIS-SACLAY AND MCGILL UNIVERSITY
Vie de campus
PREMIERS COUPS DE PIOCHE
POUR LE PÔLE BIOLOGIE-
PHARMACIE-CHIMIE
Espace technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France universite-paris-saclay.fr
Adresse Site internet
L’Édition de l’université paris-saclay septembre
04
06
Formation
Médiation des sciences
Page
Page
L’INSERTION DES DOCTORANTS
DE L’UPSACLAY FAIT BOUGER LES
LIGNES
SALE TEMPS POUR LES CLIMATO-
SCEPTIQUES !
Rubrique
Rubrique
Rubrique
Titre
Titre
Titre
08Recherche – Mobilité urbaine
Page Rubrique et thématique
10 16
18
20
Recherche – Simulation multiéchelle Recherche – Thérapies géniques
Vue d’ailleurs
Page Page
Page
Page
Rubrique et thématique Rubrique et thématique
Rubrique
Rubrique
12
14
Business & Innovation – L’intelligence artificielle
Recherche – Intelligence artificielle
Page
Page
Rubrique et titre
Rubrique et thématique
8France2018
Numéro
Année Pays
1
“THE EXCHANGE OF IDEAS AND
CULTURE HAS BEEN VERY FRUITFUL”
Suzanne Higgs
Vie de campus
PLUS LOIN, PLUS HAUT, PLUS SPORT
Espace technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France universite-paris-saclay.fr
Adresse Site internet
L’Édition de l’université paris-saclay mai
04
06
Formation
Médiation des sciences
Page
Page
MASTERS INTERNATIONAUX :
L’ORIGINALITÉ FAIT L’UNION
LE TUTORAT : UN PARI
GAGNANT
Rubrique
Rubrique
Rubrique
Titre
Titre
Titre
08Recherche – Cyberphysique
Page Rubrique et thématique
10 16
18
20
Recherche – Astrophysique Recherche – Climat
Vue d’ailleurs
Page Page
Page
Page
Rubrique et thématique Rubrique et thématique
Rubrique
Rubrique
12
14
Business & Innovation – FabLabs : créer, prototyper, partager
Recherche – Patrimoine
Page
Page
Rubrique et titre
Rubrique et thématique
7France2018
Numéro
Année Pays
#05Technologies
de l’information et de la communication
#06Design
#07Renouveau industriel
#08Intelligence artificielle
MANAN SURI, FROM THE INDIAN
INSTITUTE OF TECHNOLOGY
IN DELHI
Vie de campus
LE C2N A EMMÉNAGÉ
DANS SES NOUVEAUX
LOCAUX
Espace technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 1er étage, 91190 Saint-Aubin – France universite-paris-saclay.fr
Adresse Site internet
L’Édition de l’université paris-saclay janvier
04
06
Formation
Médiation des sciences
Page
UN ÉTÉ RICHE D’EXPÉRIENCES
DANS LES LABORATOIRES
Page
APPRENDRE À JOUER (ET VICE VERSA) AVEC LES
DONNÉES
Rubrique
Rubrique
Titre
Titre
Titre
8Recherche – Ingénierie quantique
Page Rubrique et thématique
10
16
19
20
Recherche – Microfluidique
Recherche – Santé environnementale
Vue d’ailleurs
Page
Page
Page
Page
Rubrique et thématique
Rubrique
Rubrique
12
14
Business & Innovation – Photonique
Page Rubrique et titre
9France2019
Numéro
Année Pays
Recherche – Nanoparticules & Biomédical
Page Rubrique et thématique
Rubrique et thématique
6,51
MURAT BASTEPE, MASSACHUSETTS
GENERAL HOSPITAL AND HARVARD
MEDICAL SCHOOL
Vie de campus
UN NOUVEAU BÂTIMENT POUR L’INSTITUT DES
NEUROSCIENCES DE PARIS-SACLAY
Espace technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 1er étage, 91190 Saint-Aubin – France universite-paris-saclay.fr
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L’Édition de l’université paris-saclay mai
04
06
Formation
Médiation des sciences
Page
MASTERS DE CHIMIE : DE MULTIPLES
RICHESSES SOUS LE MICROSCOPE
Page
CHICS PLANÈTES
Rubrique
Rubrique
Titre
Titre
Titre
08Recherche – Virus et médecine
Page Rubrique et thématique
10 16
19
20
Recherche – Interdisciplinarité SHSRecherche – Comportements alimentaires
Vue d’ailleurs
Page Page
Page
Page
Rubrique et thématique
Rubrique
Rubrique
12Business & Innovation – Chimie verte
Page Rubrique et thématique
10France2019
Numéro
Année Pays
Rubrique et thématique
14Recherche – Nanomatériaux
Page Rubrique et thématique
AREG MICKAELIAN, OBSERVATOIRE
D’ASTROPHYSIQUE DE BYURAKAN,
ARMÉNIE
Vie de campus
TOUS EN SCÈNE !
Espace technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 1er étage, 91190 Saint-Aubin – France www.universite-paris-saclay.fr
Adresse Site internet
L’Édition de l’université paris-saclay mars
04
06
Formation
Médiation des sciences
Page
LES ÉCOLES D’ÉTÉ INTERNATIONALES :
UN REGARD VERS DEMAIN
Page
QUAND LE SOUFFLE DE L’AÉRONAUTIQUE ATTEINT LES LYCÉES
Rubrique
Rubrique
Titre
Titre
Titre
08Recherche – Climat, environnement, biodiversité
Page Rubrique et thématique
19
23
24
Recherche – Batteries électrochimiques
Vue d’ailleurs
Page
Page
Page
Rubrique
Rubrique
16
14
11
Recherche – Neurosciences et machine learning
Business & Innovation – Les sciences de la vie et de la santé
Recherche – Matériaux anciens et patrimoniaux
Page
Page
Page
Rubrique et thématique
Rubrique et thématique
Rubrique et thématique
12France2020
Numéro
Année Pays Rubrique et thématique
Titre
TSUYOSHI KAWAI, DU NAIST,
JAPON
Vie de campus
ICE, UN BÂTIMENT POUR LES SCIENCES
DU CLIMAT ET DE L’ENVIRONNEMENT
Espace technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 1er étage, 91190 Saint-Aubin – France universite-paris-saclay.fr
Adresse Site internet
L’Édition de l’université paris-saclay septembre
04
06
Formation
Médiation des sciences
Page
LES LABORATOIRES D’EXCELLENCE
ÉTOFFENT L’OFFRE DE FORMATION
DES DOCTORANTSPage
FESTIVAL CURIOSITAS :
REGARDER AU-DELÀ DES APPARENCES
Rubrique
Rubrique
Titre
Titre
Titre
08Recherche – Histoire de la chimie et éthique
Page Rubrique et thématique
10
16
19
20
Recherche – Chimie & théranostique
Recherche – Chimie, énergie et environnement
Vue d’ailleurs
Page
Page
Page
Page
Rubrique et thématique
Rubrique
Rubrique
12Business & Innovation – La chimie à l’Université Paris-Saclay
Page Rubrique et thématique
11France2019
Numéro
Année Pays Rubrique et thématique
14Recherche – Chimie théorique
Page Rubrique et thématique
Titre
#09Photonique
#10Chimie verte
#11Chimie
#12Sciences de la vie
et de la santé
1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000
14Le James Webb Space Telescope : un double défi
Page Titre
10Promenons-nous dans des graphes montagneux
Page Titre
12
17
03
Une lumière chaotique ouvre de nouvelles possibilités en photonique
Espace Technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France
UPSaclay vue par Clément Vuillier universite-paris-saclay.fr
Patrick Couvreur
« Vous y découvrirez nos points forts et nos jeunes pousses. »
« Il est important pour nous de montrer ce que nous faisons au grand public. »
DÉVELOPPONS L’INGÉNIERIE
PÉDAGOGIQUE
18
L’Asie contribue moins que prévu au changement climatique mondial
Formation
Innovation
Page Auteur
Page
Page
Titre
AdresseIllustration Site internet
Auteur
Page
06
Page
Titre
Rubrique
LE CLUSTERAÉROSPATIAL,
SÉCURITÉ & DÉFENSE
Titre
Titre
Rubrique
BIENTÔT SUR LE PLATEAU DE SACLAY
France01 2016
Numéro Année Pays
08
Page
07, 16
Pages
20
Page
Titre
Vie de campus
Rubrique
l’Édition del’universitéparis-saclaymai
Gilles Bloch
0
0
0,1
0,05
0,1
0,15
0,2
0,25
0,3
0,35
0,4
0,45
0,5
0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
temps
posit
ion
du sp
écul
ateu
r
A
14
12Spéculer vite pour spéculer bien
Page Titre
Mémoires d’une modélisation à toutes les échelles
Page Titre
03
17
Espace Technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France
BIENTÔTSUR
LE PLATEAU DE SACLAY
UPSaclay vue par Clément Vuillier
Une plateforme pour créer de nouvelles plantes
Vie de campus
universite-paris-saclay.fr
« Ces étudiants nous ont confié le soin immense de porter haut et fort leur diplôme de par le monde. »
Vincent Minier
« L’exposition interactive se trouve au cœur de la recherche sur l’Univers. »
Page
Page Auteur
Auteur
Adresse
20
Page
Titre
Rubrique
Illustration Site internet
Titre
UN ACCORDAVEC
SINGAPOUR
France02 2016
Numéro Année Pays
07, 16
10
Page
Pages
04
Gilles Bloch
Page
Titre
Formation
Rubrique
l’Édition del’universitéparis-saclayseptembre
PP P
StSt St
SS
S
2 3
C
C
C
4♂ ♀ ♂ ♀
18Innovation
Page
LE CLUSTERMOBILITÉ
Titre
Rubrique
08HTAP : une nouvelle cible identifiée
Page Titre 08Comment booster votre entreprise
Page Titre
17
03
Espace Technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France
« L’art et la science dialoguent pour le plaisir des sens. »
10
Page
BIENTÔT SUR
LE PLATEAU
Auteur
Nanomédecine : un atout contre le cancer
UPSaclay vue par Andrew Archer
Vie de campus
universite-paris-saclay.fr
05Formation
Gilles Bloch
« Le plus grand nombre de bourses ERC en France. »
Page
Page Auteur
UN M2 INTERNATIONAL
ET INNOVANT
Adresse
Rubrique
20
Page
Page
Titre
Rubrique
Illustration Site internet
Titre
France
Jean-Hugues Berrou
04 2017
Numéro Année Pays
07, 16
Pages
l’Édition del’universitéparis-saclaymai
LE CLUSTERSANTÉ
18
Page
Titre
Innovation
Rubrique
12Cybersécurité : détecter pour mieux contrer
Page Titre
Titre
Les matériaux sous contrainte pour le nucléaire
Titre
14
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PENSER LA NOURRITURE
DE DEMAIN
10Le froid est venu après la glace
Page Titre
03
12Le ferrite de bismuth, un matériau révolutionnaire
Page Titre
17
Espace Technologique, Bât. Discovery – RD 128 – 2e étage, 91190 Saint-Aubin – France
« L’Université Paris-Saclay fête ses deux ans. »
08
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BIENTÔT SUR
LE PLATEAU DE SACLAY
Auteur
Le jeu de structure des protéines 3D
La protection des données auscultée
UPSaclay vuepar Clément Vuillier
Vie de campus
universite-paris-saclay.fr
18Innovation
Jérôme Perez
« Et maintenant, je vais vous poser des questions. »
Page
Page Auteur
LE CLUSTER ÉNERGIE
Adresse
Rubrique
20
Titre
Page
Page
Titre
Rubrique
Illustration Site internet
Titre
France
Gilles Bloch
03 2017
Numéro Année
04
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Titre
Formation
Rubrique
Pays
14
Page
07, 16
Pages
l’Édition del'universitéparis-saclayjanvier
Titre
#01 Aérospatiale,
sécurité & défense
#02 Mobilité
#03Énergie
#04Santé
L’INNOVATION AU SERVICE DES ENJEUX SOCIÉTAUX,AU GRÉ DES NUMÉROS DE L’ÉDITION
DE L’UNIVERSITÉ PARIS-SACLAY
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