27 Serie Entie Reel Eve

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  • 8/20/2019 27 Serie Entie Reel Eve

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    Les séries entières

    Définition 1

    Pour tout  z0  ∈  C  et tout  r   0, on note  D(z0, r)  le disque ouvert de centre  z0  et de rayon  r   et  D(z0, r)   le disque fermé correspondant :

    D(z0, r) = {z  ∈ C, |z − z0| < r}   et   D(z0, r) = {z ∈ C, |z − z0| r} .

    On note  C (z0, r) le cercle de centre  z0  et de rayon  r   :

    C (z0, r) = {z ∈ C, |z − z0| =  r} .

    Définition 2

    Soit  (f n)n∈N  une suite de fonctions définies sur une partie  E  de  R  ou  C  et à valeurs dans  R  ou  C. On note (S n)n∈N  la suite définie par :

    ∀n ∈ N, S n =n

    k=0f k  =  f 0 + f 1 + · · · + f n.

    La suite de fonctions  (S n)n∈N  est appelée la  série de fonctions  de terme général  f n  et not́ee  n0

    f n.

    Pour tout z  ∈  E  tel que la série numérique  n0

    f n(z)  converge, on notera  S (z)  la somme +∞k=0

    f n(z)  de cette 

    série numérique.

    En posant  D  =

    z  ∈  E,   la série  

    f n(z)  converge 

    , la   fonction somme  de la série de fonction n0

    f n  est

    la fonctionS   :   D →   C

    z   →

    +∞k=0

    f n(z).

    1 Séries entières d’une variable complexe

    1.1 Définition et rayon de convergence

    Définition 3

    Soit  z0  un nombre complexe. Une série entière centrée en  z0  est une série de fonctions de  C dans  C  dont le terme général est de la forme  f n :   C   →   C

    z   →   an(z − z0)noù  an  est un nombre complexe.

    Dans la suite, cette série entière sera plus simplement notée  n0

    an(z − z0)n. Les complexes  an   s’appellent

    les coefficients de la série entière.En notant  D  =

    z  ∈ E ,   la série 

     n0

    an(z − z0)n converge 

    , la   fonction somme  de la série entière est la 

    fonctionS   :   D →   C

    z   → +∞

    k=0 an(z − z0)n.

    Remarque.– Les fonctions polynômes sont des cas particuliers de fonctions sommes de séries entières, la suite des coeffi-

    cients étant nulle à partir d’un certain rang.– Le but ici est de déterminer le domaine de définition de cette série entière, c’est-à-dire l’ensemble des com-

    1

  • 8/20/2019 27 Serie Entie Reel Eve

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    plexes  z  tels que la série n0

    an(z − z0)n converge, et d’étudier les propriétés de la fonction somme.

    – Pour simplifier, on considérera souvent dans ce chapitre des séries entières centrées en 0, c’est-à-dire de laforme

     n0

    anzn. Les résultats restent valables pour les séries centrées en  z0.

    Définition 4

    Soit n0

    anzn une série entière. L’ensemble 

    r ∈ R+, n0

    |an|rn converge 

    est un intervalle de la forme  [0, R[ (où R > 0  est un nombre réel ou  +∞), ou de la forme  [0, R] (où R  ∈ R+).Ce nombre  R   (appartenant à  R+ ∪ {+∞}) est le   rayon de convergence  de la série entìere 

     n0

    anzn.

    Exemples.

    1. Soit P   = N 

    0   akxk un polynôme à coefficients complexe. Comme la somme

    n0 |ak|rk =N 

    0 |ak|rkest finie pour tout tout  r  ∈ R+, la série converge pour r  ∈ R+. Donc le rayon de convergence est +∞.

    2. Pour tout   n   ∈   N, on pose   an   = 1. La série entière centrée en 0 estn0

    zn. Soit   r   ∈   R+, on étudie la

    convergence de la série :

    S N (r) =N 0

    rn = 1 − rN +1

    1 − r

      →   11−r   si  r  0.

    – Pour tout  z  ∈ C  tel que   |z| < R, la sérien0

    anzn converge absolument.

    – Pour tout  z  ∈ C  tel que   |z| > R, la sérien0

    anzn diverge.

    Si  R  est un réel strictement positif, le disque ouvert  D(0, R)  est appelé le disque de convergence de laśerie entière n0 anzn .

    Remarque. Pour  |z| =  R, c’est à dire sur le cercle  C (0, R), tout peut arriver.

    Exemple.

    2

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    1.2 La règle de D’Alembert pour les séries entières

    Théorème 6

    Soit n0

    anzn une série entière dont les coefficients  an   sont   tous non nuls.

    Si la suite

    |an+1|

    |an|

    n∈N

    admet une limite   dans  R, alors le rayon de convergence  R  de la série entìere

    n0 anzn est donné par  R  =

      1

    .  (avec la convention  1

    +∞

     = 0  et  1

    0

      = +∞).

    Démonstration. On étudie la convergence de n0

    |an|rn pour   r   ∈  R+. Pour   r   = 0, on a une série à terme

    strictement positif et|an+1|r

    n+1

    |an|rn  = r

    |an+1|

    |an|  donc lim

    n→∞

    |an+1|rn+1

    |an|rn  = r

    Par la règle de d’Alembert des série, on a donc convergence si  r  1,c’est à dire  r >   1

    . Donc le rayon de convergence est  R  =   1

    .

    Remarque. La règle de D’Alembert peut être appliquée avec une série entière dont tous les coefficients sont

    tous non nuls au delà d’un certain rang.Exemple. Calculer le rayon de convergence de la série entière

     n1

    2n

    n zn.

    1.3 Opérations sur les séries entières

    On définit sur l’ensemble des séries entières une addition et la multiplication par un scalaire :

    Définition 7

    Soit n0

    anzn et

     n0

    bnzn deux séries entières et  λ  un nombre complexe.On pose :

    n0

    anzn +

    n0

    bnzn =

    n0

    (an + bn)zn et   λ

    n0

    anzn =

    n0

    (λan)zn.

       

       

    Proposition 8

    Soitn0

    anzn et

    n0

    bnzn deux séries entières de rayons de convergence respectifs Ra et  Rb. On considère

    la śerie entièren0

    (an + bn)zn dont on note  Ra+b   le rayon de convergence.

    1. On a  Ra+b    min(Ra, Rb)  et sur le disque ouvert centré en  z0   de rayon  min(Ra, Rb), les troisséries entières sont convergentes et l’on a

    ∀z ∈ D

    0, min(Ra, Rb)

    ,+∞n=0

    (an + bn)zn =

    +∞n=0

    anzn +

    +∞n=0

    bnzn.

    2. Si  Ra = Rb  alors  Ra+b  = min(Ra, Rb).

    Remarque. Si  Ra  =  Rb   le rayon de convergence  Ra+b  peut être supérieur à  Ra.

    Exemple.

    3

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    Proposition 9

    Soitn0

    anzn une série entière dont on note  Ra  le rayon de convergence et soit  λ  ∈ C.

    1. Si   λ  = 0, alors le rayon de convergence de la série entièren0

    λanzn est égal à   Ra. Les séries

    entièresn0

    anzn et

    n0

    λanzn convergent alors pour les mêmes nombres complexes   z   et leurs

    sommes vérifient+∞n=0

    λanzn

    = λ

    +∞n=0

    anzn

    .

    2. Si λ  = 0 alors la série entìeren0

    λanzn a un rayon de convergence infini et vaut 0 en tout point.

    Test 1. Soit n0

    anzn une série entière de rayon de convergence 2, et

     n0

    bnzn une série entière de rayon de

    convergence 3. Les séries (numériques) n0

    an

    32

    n, n0

    an

    − 12n

    et n0

    an3n convergent-elles ? Que peut-on

    dire sur n0

    an2n et

     n0

    an(−2)n ? Que peut-on dire sur le rayon de convergence de

     n0

    (an − bn)zn ?

    2 Série entière d’une variable réelle

    Soit n0

    anxn une série entière d’une variable réelle  x  de rayon de convergence  R > 0. Le rayon de convergence

    de cette série entière est défini de la même manière que précédemment, mais on parle maintenant d’intervallede convergence. Cet intervalle de convergence peut être [−R, R], [−R, R[, ] − R, R] ou ] − R, R[ suivant que lasérie entière converge ou non en  R  et  −R.

    2.1 Continuité - dérivabilité

    Théorème 10

    Soit n0

    anxn une série entière de rayon de convergence  R > 0  dont on note  S   la fonction somme.

    1. La fonction S   est continue sur l’intervalle  ]  − R, R[.

    2. Si la sérien0

    anRn converge alors la fonction  S  est continue sur  ]  − R, R].

    3. Sin0

    an(−R)n converge alors la fonction  S  est continue sur  [−R, R[.

    4. Si n0

    anxn converge pour  x  =  −R  et  x =  R  alors la fonction  S  est continue sur  [−R, R].

    5. La  série entière d́erivée

    n1nanx

    n−1 a aussi pour rayon de convergence  R.

    6. La fonction somme  S  est dérivable sur  ]  − R, R[  et pour tout  x  ∈ ] − R, R[,  on a

    S (x) =+∞n=1

    nanxn−1 (on dérive la série entière terme à terme).

    Remarque. La série entìere dérivée s’́ecrit aussi :n0

    (n + 1)an+1xn.

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    3.2 Unicité et écriture du développement en série entière d’une fonction

    Théorème 14

    Soit  f  une fonction réelle développable en série entière sur   ] − r, r[  (avec  r > 0) et n0

    anxn une śerie

    entière de rayon de convergence  R r  telle que l’on ait :

    ∀x ∈] − r, r[, f (x) =+∞

    n=0 anxn.

    La fonction   f   est de classe   C ∞ sur   ] −  r, r[   et les coefficients   an   sont uniques et déterminés par laformule :

    ∀n ∈ N, an = f (n)(0)

    n!  .

    Démonstration. On a vu précédemment que la fonction somme  S  de la série entière qui coı̈ncide avec  f   sur] − r, r[ est de classe  C ∞ sur ] − r, r[ et l’on a pour tout n  ∈ N,  f (n)(0) = S (n)(0) = n!an. Ceci donne pour tout

    n ∈ N,  an = f (n)(0)

    n!  .

    Remarque. Si   f  est développable en série entière sur ] −  r, r[, la valeur des coefficients   an   montre que l’onobtient un développement limité de   f   en 0 à n’importe quel ordre en tronquant le développement en sérieentìere de  f .Attention :  Ce n’est pas parce qu’une fonction est de classe  C ∞ sur ] − r, r[ qu’elle est développable en sérieentière sur ] − r, r[.Corollaire 15

    Soit f   une fonction développable en série entière sur  ]  − r, r[  etn0

    anxn la série entière telle que :

    ∀x ∈] − r, r[, f (x) =+∞

    n=0anx

    n.

    1. Si  f   est paire alors pour tout  n  ∈  N, on a  a2n+1   = 0. (ie les coefficients devant les monômes de degréimpair sont tous nuls).

    2. Si  f   est impaire, alors pour tout  n  ∈  N,  a2n   = 0.   (ie les coefficients devant les monômes de degré pairsont tous nuls).

    3.3 Opérations sur les fonctions développables en série entières

    Théorème 16

    L’ensemble des fonctions développables en série entière sur   ] −  r, r[   est un sous-espace vectoriel del’ensemble des fonctions définies sur ] − r, r[. Autrement dit, si  f   et g  sont deux fonctions développablesen série entìere sur  ]  − r, r[  et  λ  un réel, alors  f  +  λg  est développable en série entière sur ]  − r, r[.

      

      Proposition 17

    Soit  f   une fonction réelle définie sur   ] − r, r[. Si  f  est développable en série entière sur   ] − r, r[, alorsles dérivées à tout ordre de  f  et les primitives successives de  f   sont développables en série entière sur] − r, r[.

    3.4 Développements en série entière usuels

    On a déjà vu :

    Pour tout x  ∈ ] − 1, 1[, on a  1

    1 − x =

    +∞n=0

    xn et ln(1 − x) = −+∞n=1

    xn

    n

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    Par conséquent,

    pour tout  x  ∈ ] − 1, 1[, on a  1

    1 + x  =

    +∞n=0

    (−1)nxn et ln(1 + x) =+∞n=1

    (−1)n−1

    n  xn.

    On a vu en début de chapitre que la série entière  xn

    n! avait un rayon de convergence infini. De plus la fonction

    S  définie par :  ∀x ∈ R, S (x) =

    +∞n=0

    xn

    n!   est dérivable et pour tout  x  ∈ R, on a

    S (x) =+∞n=1

    n

    n! xn−1 =

    +∞n=1

    xn−1

    (n − 1)!  =

    +∞n=0

    xn

    n!  = S (x).

    Ainsi, la fonction S  ainsi définie, est l’unique solution sur R de l’équation différentielle du premier ordre y−y = 0telle que  y(0) = 1 et donc  S  = exp. On en déduit :

    pour tout x  ∈ R, on a exp(x) =+∞

    n=0xn

    n! .

    Pour tout  x  ∈ R, on a ch(x) = ex + e−x

    2  , donc par combinaison linéaire,

    ch(x) = 1

    2

    +∞n=0

    xn + (−x)n

    n!   terme nul pour  n  impair

    = 1

    2

    +∞ p=0

    2x2 p

    (2 p)!  =

    +∞ p=0

    x2 p

    (2 p)!.

    En écrivant que sh(x) = ex − e−x

    2  , on obtient de même que sh(x) =

    +∞ p=0

    x2 p+1

    (2 p + 1)!

    On retient :

    pour tout  x  ∈ R, on a ch(x) =+∞ p=0

    x2 p

    (2 p)!  et sh(x) =

    +∞ p=0

    x2 p+1

    (2 p + 1)!.

    Technique.  Pour déterminer le développement en série entière de sin autour de 0, nous allons utiliser uneméthode qui repose sur les équations différentielles (Méthode à retenir).

    On obtient donc que pour tout  x  ∈ R, on a sin(x) =+∞ p=0

    (−1) p  x2 p+1

    (2 p + 1)!. La fonction cos étant la dérivée de sin,

    pour tout x  ∈ R, on a cos(x) =+∞

     p=0

    (−1) p  x2 p

    (2 p)!. On retient :

    pour tout  x  ∈ R, on a sin(x) =+∞ p=0

    (−1) p  x2 p+1

    (2 p + 1)!  et cos(x) =

    +∞ p=0

    (−1) p  x2 p

    (2 p)!.

    La même méthode permet de prouver que :

    Pour tout  α  ∈ R  et tout  x  ∈ ] − 1, 1[, on a (1 + x)α =+∞n=0

    α(α − 1) . . . (α − n + 1)

    n!  xn.

    Remarque. pour  n  = 0 la formule   α(α − 1) . . . (α − n + 1)n!

      vaut 1.

    Pour  α  =  −1, on obtient  1

    1 + x =

    +∞n=0

    (−1)nn!

    n!  xn c’est-à-dire :

      1

    1 + x =

    +∞n=0

    (−1)nxn.

    7

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    Si  α  =  k  ∈ N, on obtient la formule du binôme de Newton : (1 + x)k =n

    k=0

    nk

    xk.

    Test 3. Donner le développement en série entière de la fonction   x  →   ex +   11−x , ainsi que son rayon deconvergence.

    4 Exponentielle complexe et fonctions associées

    Définition 18

    La série entière  n0

    zn

    n! de la variable complexe  z  a un rayon de convergence infini.

    L’application  exp :   C   −→   C

    z   −→   exp(z) =+∞n=0

    zn

    n!  = ez

    est appelée exponentielle complexe.

    Remarque.

    1. Lorsque z  est un nombre réel, on retrouve bien la fonction exponentielle réelle.

    2. Soit θ  ∈ R. On a d’après ce qui précède :

    cos(θ) + i sin(θ) =+∞n=0

    (−1)n  θ2n

    (2n)! +  i

    +∞n=0

    (−1)n  θ2n+1

    (2n + 1)! =

    +∞n=0

    (iθ)2n

    (2n)!  +

    +∞n=0

    (iθ)2n+1

    (2n + 1)! =

    +∞n=0

    (iθ)n

    n!

    donc on retrouve bien la formule exp(iθ) = cos(θ) + i sin(θ).

      

    Proposition 19

    Pour tout  z , z ∈ C, on a  exp(z + z) = exp(z) exp(z).

    Corollaire 20

    Pour tout  z  ∈ C  avec  z  =  x + iy   (x, y ∈ R), on a

    exp(z) = exp(x + iy) = exp(x) exp(iy)

    et donc cette définition est compatible avec la définition vue en début d’année.

    8