07.04.2018 – 24.03.2019 Exposition, Lyon · En 1967, Hugo Pratt débute la publication de La Ballade de la mer salée dans la revue Italienne Sgt Kirk. Il y créé le personnage

lignes d’horizonsHugo Pratt

dossier de pressemars 2018

07.04.2018 – 24.03.2019 Exposition, Lyon

2 | Hugo Pratt, lignes d'Horizons

Contacts presse

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Agence Alambretcommunication Perrine [email protected] T. +33 (0)1 48 87 70 77

Kathy [email protected]. +33 (0)6 11 43 50 69

Communiqués, dossierset iconographie (identifiantssur demande auprès duservice presse)www.museedesconfluences.fr/fr/espace_presse

Hugo Pratt, lignes d'Horizons | 3

Le parcours de

l'exposition

Hugo Pratt, créateur

du Grand Large— 9

Horizons— 12

Imaginaires— 26

Bibliothèque— 27

Pour en savoir

plusSignatures de

l'exposition— 30

Les éditions : prolonger

l'aventure— 32

Hugo Pratt : la réalité distillée

dans un récit imaginaire— 36

Corto Maltese, naissance

d'un héros— 38

Visiter autrement— 40

Lyon, ville de BD— 41

Ci-contre—

Bouclier figurant “The Phantom”

(Seconde moitié du 20e siècle, Océanie,

Papouasie-Nouvelle-Guinée, Hautes-Terres

occidentales, village de Banz, population

wahgi). Musée des Confluences, Lyon.

Acquis grâce au mécénat de la société River

Side

Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

Couverture—

design graphique KIBLIND Agence


En consacrant une exposition à Hugo Pratt (1927 – 1995), le musée des Confluences souhaite rendre hommage à l’un des plus grands créateurs de bande dessinée en mettant en résonance son œuvre avec les cultures et les civilisations qui l’ont inspiré. Confronter ses créations à une centaine d’objets de musée (armes, bijoux, parures, vêtements, statues…), c’est aussi prolonger son imaginaire, rencontrer ses sources d’inspiration et illustrer son goût de l’insolite et de l’improbable.

L’exposition s’ouvre par le parcours biographique d’un artiste dont la vie se partagea entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Créateur par ailleurs influencé par la bande dessinée américaine, la littérature d’aventures et le cinéma d’Hollywood, il avait le goût de la poésie, des oubliés de l’Histoire et des destins romantiques.

Voyage immersif, l’exposition propose d’embarquer vers les territoires chers à Pratt : le Grand Océan (Océanie), les Amazonies, les Peuples du Soleil (Amérique précolombienne, île de Pâques), l’Afrique des Masques et guerriers, le temps des Indiens (d’Amérique), le Grand Nord (canadien).

Pour chacune de ces régions du monde sont présentées des planches originales de son œuvre. Certains de ses dessins sont reproduits à très grande échelle : de gigantesques cases de bande dessinée d’où s’échappent les objets ethnographiques.

Hugo Pratt, Lignes d’Horizons D’après un concept original développé par Cong et le musée des

ConfluencesDu 7 avril 2018 au 24 mars 2019

Salle 11 – 750 m2

Communiqué

de presse

"Désert et mer me fascinent : cette ligne d 'horizon, je ne cesse de me demander ce qu’il y a au-delà" —Hugo Pratt

La scénographie

La scénographie est réalisée par

les équipes internes du musée

des Confluences. Leur travail s'est

enrichi du regard de la graphiste

Tiphaine Massari (c-album). Le

choix d'une graphiste a été guidé

par la volonté de faire du dessin

l'élément structurant. Les vitrines

se font cases de bande dessinée,

aux montants noirs affirmés,

qui dessinent des strips en trois

dimensions.

Le proposLe travail de recherches mené par

le musée des Confluences illustre

qu’Hugo Pratt s’est souvent

inspiré d’objets provenant de

grands musées occidentaux et

de leurs catalogues imprimés.

L’exposition propose pour la

première fois la confrontation de

ses dessins et des objets, issus

principalement des collections du

musée et de quelques emprunts à

d’autres grandes institutions.


L'exposition

en chiffres

94 objets sont présentés

dans l’exposition

130 planches et aquarelles

originales d’Hugo Pratt sont exposées

plus de 50 reproductions de

cases de bande dessinée de 3 à 7 m de

hauteur

390 portraits composent la galerie

des personnages créés par Hugo

Pratt, intégralement présentés dans

l’exposition

Écorce battue peinte, maro smo

Agus Ongge (Seconde moitié du 20e siècle,

Indonésie, Nouvelle-Guinée occidentale,

province de Papouasie, lac Sentani). Musée des

Confluences, Lyon. Photo Olivier Garcin – musée

des Confluences


Chef de projet

Yoann Cormier, musée des Confluences

Commissaires invités

Patrizia Zanotti, directrice générale de CongMichel Pierre, historien et écrivain

Experts associés

Sergio Purini, conservateur honoraire des collections Amérique aux Musées royaux d’art et d’histoire, BruxellesThierry Wendling, anthropologue, chercheur au CNRS

Direction artistique

Tiphaine Massari (c-album)

Scénographie

Gilles Mugnier, musée des Confluences

Coordination Cong

Maria-Grazia Lacidogna

Nous tenons à remercier chaleureusement les responsables des collections publiques et les collectionneurs privés pour les prêts consentis.

le musée du quai Branly – Jacques cHirac, Paris

le musée du cinquantenaire, Bruxelles (musées royaux d'art et d'Histoire) tHe oHio state university - Billy ireland cartoon liBrary & museum, columBus (états-unis)denis Buffenoir

claudine gay et gilles sournies

nadine girard

Bertrand ouillon

sergio Purini

felix roelandt



Rencontrer un

héritage

Dédié aux cultures et aux civilisations du monde entier, le musée des Confluences l’est aussi à toutes les formes de création artistique. Pour ce faire, nous avons eu l’opportunité de nous approcher de l’œuvre d’Hugo Pratt, sans doute l’une des plus importantes de l’histoire de la bande dessinée. Il fut en effet l’un des premiers à vouloir trouver de nouvelles voies entre récit et images, à se vouloir romancier et dessinateur, à parvenir à une rare osmose entre texte et graphisme.

De ses géographies diverses et de ses voyages est née l’idée de faire dialoguer son univers avec les collections du musée des Confluences. Grâce à la complicité de la société Cong et à l’initiative de sa directrice Patrizia Zanotti, nous avons développé l’idée d’une exposition où la planche dessinée, l’aquarelle, le détail d’une case retrouveraient l’objet, l’image, le récit ayant pu l’inspirer.

Rendre hommage aux horizons d’Hugo Pratt, les illustrer, les déployer, c’est parcourir une œuvre et aussi rencontrer un héritage de rêves et de signes, de souvenirs et de lectures oubliés, de films disparus de nos mémoires.

Hélène Lafont-CouturierDirectrice du musée des Confluences

Ci-dessus— photo Henri Grandjean

Ci-contre—

Canot traditionnel réalisé par Edmond Dubé (2001 - Amérique, Canada, Québec, population atikamekw de Manawan). Musée des Confluences, Lyon. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences


Le parcours

de l'exposition

Hugo Pratt (1927-1995) est un créateur dont le graphisme et l’art du récit sont reconnaissables entre tous. Il a peuplé notre imaginaire d’innombrables visages et enrichi notre géographie de lieux et d’horizons improbables.

En confrontant 130 de ses œuvres aux objets ethnographiques, le musée des Confluences pose un regard nouveau sur une œuvre monumentale et résolument moderne.


1. Hugo Pratt, créateur

du Grand Large

Avant de s'élancer vers les géographies d'Hugo Pratt, le parcours de l'exposition s'attache à sa vie, à ses influences, à ses sources d'inspiration. Il fut Vénitien, Argentin, Américain, Européen dans sa vie et curieux du monde entier.

Son ouverture au monde et son inspiration ont été enrichies par la littérature anglo-saxonne dédiée à l'aventure (Robert-Louis Stevenson, Jack London), le cinéma de l'âge d'or d'Hollywood (Corto Maltese inspiré de l'acteur Burt Lancaster) et les bandes dessinées américaines (particulièrement celles de Milton Caniff).

Hugo Pratt naît à Rimini le 15 juin 1927 de parents vénitiens et d’ascendance britannique par son père.En 1937, la famille rejoint l’Éthiopie récemment conquise par l’Italie où son père a obtenu un poste. Lorsque prend fin la domination italienne en 1942, le jeune Pratt est rapatrié à Venise avec sa mère l’année suivante.Doué pour le dessin, il souhaite en faire son métier. Il est alors recruté par un éditeur argentin de bandes-dessinées en 1949. Il s’installe à Buenos-Aires et y demeure une dizaine d’années. Le retour en Europe est celui d’un auteur à la notoriété croissante qui séjourne à Londres, en Italie et en France. En 1984, il s’installe en Suisse près de Lausanne, où il passera les dix dernières années de sa vie.

Ci-dessus, de haut en bas—

Hugo Pratt à Venise (1945) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Hugo Pratt à Venise (Années 60) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Page précédente—

Masque (20e siècle - Papouasie-Nouvelle Guinée, région du Sepik).

Collection Claudine Gay et Gilles Sournies. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences


Une culture d’Occident

Les lectures de l’enfance et de l’adolescence font les vies d’adultes. Celles d’Hugo Pratt relèvent des récits d’aventures d’auteurs essentiellement britanniques (Stevenson, Kipling, Haggard…) et américains (Curwood, Melville, Jack London…) mais aussi italien (Emilio Salgari). Son œuvre, qu’il qualifiait de “littérature dessinée” s’inscrit dans leur droite lignée. Les poètes français (Villon, Rimbaud) et, plus tard, la littérature sud-américaine (Borges, Lugones…) l’inspirèrent également.

Les inspirations du cinéphile

Hugo Pratt a fait de la bande dessinée comme d’autres ont tourné des films. Il était tout à la fois scénariste, metteur en scène, cadreur, monteur, chercheur d’effets spéciaux ou à la composition de la musique et de la bande-son. Ses aventures sont construites comme de véritables story-boards. Ses cases sont comme des plans : larges, serrés, en plongée ou contre plongée. Cet héritage est celui d’une passion qu’il voue très jeune à l’âge d’or du cinéma hollywoodien. L’exposition met en lumière quelques extraits de longs métrages qui le marquèrent, parmi lesquels His Majesty O'Keefe (Le Roi des îles) avec Burt Lancaster qui joua un rôle déterminant dans la création du personnage de Corto Maltese ou Footlight Parade, film musical américain, dont une scène chantée étonnante est à l’origine d’un autre personnage, féminin, Changhaï Li.

Corto Maltese - Tango (1985) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Affiche du film "Il trono nero" ("His Majesty O'Keefe") de Byron Haskin

© Warner Bros Productions


Une filiation : Milton Caniff

Né dans l’Ohio en 1907 et mort à New-York en 1988, Milton Caniff fut l’un des plus talentueux dessinateurs américains de bande dessinée. Ses séries Terry et les Pirates (1934) et Steve Canyon (1947) furent traduites et diffusées dans le monde entier. Par son exceptionnelle maîtrise du noir et blanc, son sens du découpage des images et le rythme de ses scénarios, il exerça une influence primordiale sur Hugo Pratt. Lorsqu’il choisit d’angliciser son nom d’Ugo Prat en Hugo Pratt en 1945, sans doute fit-il un clin d’œil graphique à la signature du maitre en doublant la consonne finale ?

Corto Maltese, naissance d’un héros

En 1967, Hugo Pratt débute la publication de La Ballade de la mer salée dans la revue Italienne Sgt Kirk. Il y créé le personnage de Corto Maltese, marin aventurier surgi des eaux, entravé sur un radeau comme un crucifié de la mer et recueilli par bien plus pirate que lui, un certain Raspoutine. Trois ans plus tard, Hugo Pratt le choisit comme héros principal d’épisodes courts et adaptés à l’hebdomadaire Pif Gadget qui le font peu à peu connaître en France. Vient ensuite le succès public et critique d’un cycle rassemblant un total de 29 aventures censées se dérouler entre 1904 et 1925.

Corto Maltese - Fable de Venise (1977) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


2. Horizons

C'est le cœur de l'exposition où le visiteur est en navigation libre, entre escales et parcours maritimes et terrestres. L'œuvre d'Hugo Pratt s'y déploie en labyrinthe à la rencontre des peuples et des cultures dont témoignent des dizaines d'œuvres et d'objets.

Les horizons d’Hugo Pratt sont ceux des voyages, des expériences et des séjours qu’il vécut. À ces réalités s’ajoute l’imaginaire suscité par la littérature, le cinéma, le reportage, l’article savant et les rencontres ordinaires ou exceptionnelles. Parfois, son imagination prend le dessus et brouille les pistes. On assiste alors à la naissance d’une géographie "prattienne", en surimpression à la géographie réelle.

Autant de territoires qui deviennent les escales pour ses personnages : le Grand Océan (Océanie), les Amazonies, les Peuples du Soleil (Amérique précolombienne, île de Pâques), l’Afrique des Masques et guerriers, le temps des Indiens d’Amérique, et le Grand Nord canadien. Ces univers sont aussi ceux parcourus par les voyageurs, les géographes et les ethnologues d’Occident. Il en reste un dialogue mêlant cet héritage et les cultures et civilisations qui ont inspiré Hugo Pratt, mis en scène par des immenses reproductions de cases de bande dessinée d’où s’échappent les objets ethnographiques.

À la périphérie de ces installations spectaculaires, 130 planches et aquarelles originales s’inscrivent dans un parcours plus linéaire.

Les albums présentés dans l'expositionLes Corto Maltese : La Ballade de la mer salée ; Corto, toujours un peu plus loin ; Sous le signe du Capricorne ; Les Éthiopiques ; Fable de Venise ; Tango ; Mū, la cité perdueCapitaine Cormorant – Ann de la jungle – Wheeling – la série des Sgt Kirk – Jesuit Joe – Cato Zoulou

Grand

Océan

Jesuit Joe – L'homme du Grand Nord (1980) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Papous de Nouvelle Irlande J'avais un rendez-vous (1994) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Corto Maltese – J'avais un rendez-vous (1994) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


Grand

Océan

La carte des géographies “prattiennes”

Au cœur de ses géographies, un dispositif audiovisuel interactif figure la carte de l’imaginaire prattien. Comme une table d’orientation, il guide le visiteur dans cet espace labyrinthique, et l’amène à rencontrer les espaces réels ou rêvés, parcourus ou imaginés par Hugo Pratt avec les peuples qu’il y situe. Cette cartographie se cristallise autour de Venise, point d’origine de son imaginaire et de son rapport à la lumière et aux couleurs.

Carte Tiphaine Massari – c-album

Venise

Masques et

guerriers

Amazonies

Les Peuples

du Soleil

Grand Nord

et Indiens

Indiens (1969) Illustration pour la publicité des cuisines Dixie © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Ann de la jungle – Wambo est mort... Wambo revient (1959) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Papous de Nouvelle Irlande J'avais un rendez-vous (1994) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


Le Grand Océan

Longtemps mystérieux en Occident, l’Océan Pacifique a fait rêver par les récits des grands navigateurs qui l’ont parcouru, par les descriptions des peuples qui habitent ses îles et archipels, par les figures récurrentes du cannibale, de la vahiné, du guerrier et du marin maori. C’est aussi la géographie des monstres marins, des volcans, des tempêtes, des naufrages et des héros disparus.

De haut en bas—

Corto Maltese - La Ballade de la mer salée (1967) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Masque (20e siècle - Papouasie-Nouvelle Guinée, région du Sepik) Collection Claudine Gay et Gilles Sournies Photo Olivier Garcin – musée des Confluences


De gauche à droite—

Corto Maltese - La Ballade de la mer salée (1967) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Modèle réduit de pirogue double, vëkêkaré (19e s.- Nouvelle-Calédonie, île des Pins) Dépôt des Œuvres pontificales missionnaires de Lyon Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin - musée des Confluences

De haut en bas—

Corto Maltese - La Ballade de la mer salée (1967) © Cong S.A. Suisse

Tous droits réservés

Masque, kavat (2009, Papouasie-Nouvelle-Guinée, archipel Bismarck,

Nouvelle-Bretagne, village de Goalim, population baining).

Musée des Confluences, Lyon photo Olivier Garcin – musée des

Confluences


Amazonies

Le vaste bassin du plus grand fleuve du monde décrit par les conquistadores, géographes et explorateurs a fait rêver aux femmes guerrières qui lui ont donné son nom, aux cités d’or de Cibola et au royaume d’El Dorado. Ils ont aussi relaté les serpents géants, les caïmans, les piranhas, les maléfices de la forêt et les rencontres avec les réducteurs de tête.

De haut en bas—

Quetzal resplendissant Pharomachrus mocinno (19e siècle - Amérique centrale) Dépôt du musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne Musée des Confluences, Lyon. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

Corto Maltese - Mū, la cité perdue (1988) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


Ci-dessus, de haut en bas—

Cravate Tsõrebdzu (fin du 20e siècle - Brésil,

Mato Grosso, population xavante) Don du docteur Aldo Lo Curto.

Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

Corto Maltese - Rendez-vous à Bahia (1970) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Ci-dessous, de gauche à droite—

Vase à anse-goulot double (100 - 600 ap. J.-C. - Amérique précolombienne,

Pérou, culture nasca) Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles

photo MRAH, Bruxelles

Corto Maltese - Têtes et champignons (1970) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


Les Peuples du Soleil

Olmèques, Mayas du Yucatan, Toltèques, Aztèques de Mexico, Incas des Andes… toutes les grandes cultures et civilisations amérindiennes fascinent écrivains et cinéastes depuis des siècles. Pyramides et sacrifices humains, religions du soleil et architectures monumentales, mythes merveilleux, oiseaux célestes, canaux et jardins, Hugo Pratt a saisi et mêlé cet univers ainsi restitué en liberté débridée dans Mú, La cité perdue, achevant un long périple scandé de multiples escales comme sur une carte mystérieuse trouvée à Saint-François-du-Désert dans la lagune de Venise.


Reproduction d’une tête colossale (d’après un original datant de 900 - 400 av. J.-C. - Amérique précolombienne, Mexique, culture olmèque) Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles

Corto Maltese Mū, la cité perdue (1988) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés



Corto Maltese - Mū, la cité perdue (1988) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Lasso à boules (fin du 19e siècle - Argentine, population charruas) Musée des Confluences, Lyon. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

De haut en bas—

Copie du Codex Nuttall Mixtèque (19e siècle - Mexique) Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

Corto Maltese Mū, la cité perdue (1988) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


Masques et guerriers

En 1959, Ann de la Jungle est la première création dont Hugo Pratt assure tout à la fois le scénario et les dessins. On y retrouve l’influence de la bande dessinée américaine (Tim Tyler’s Luke de Lyman Young) et des éléments de son adolescence en Éthiopie également utilisés dans la création de la série Les Scorpions du désert. L’Afrique est aussi présente dans Les Éthiopiques et dans Cato Zoulou avec des références liées à de nouveaux voyages et de nouvelles lectures.


Young Zulu Cato Zoulou (1990) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Bouclier (début du 20e siècle - Afrique du Sud, groupe nguni, population zoulou (?)) Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences



Coiffe (20e siècle - Éthiopie, vallée de l’Omo, population mursi) Don d’Antoine de Galbert. Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

Ann de la jungle - La cité perdue d’Amon-Râ (1959) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

De haut en bas—

Corto Maltese - Au nom d’Allah le miséricordieux (1972) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Poignard, jambiya (20e siècle - Yémen) Prêt de Nadine Girard. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences


Le temps des Indiens

Wheeling est une petite ville de l’État de Virginie Occidentale marqué par les guerres de la fin du 18e siècle. C'est le lieu où s’entremêlent la résistance de nations indiennes et l’inexorable avancée des colons, alors que commence la guerre d’indépendance américaine et que subsistent des traces de présence française. C’est à partir de cette ville et de son histoire dont il devient peu à peu un remarquable connaisseur qu’Hugo Pratt développe sa restitution en textes et images d’un certain Ouest américain.

De haut en bas—

Canot traditionnel réalisé par Edmond Dubé (2001 - Canada, Québec, population atikamekw de Manawan) Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

L’assaut du fort (1963) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


De haut en bas—

Wheeling (1962) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Arc et flèche (19e siècle – Amérique du Nord, région des Plaines) Dépôt des Œuvres pontificales missionnaires de Lyon Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

De gauche à droit—

Sgt. Kirk - Les faux visages (1956) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Poupée Kachina, talavai (20e siècle - États-Unis, Nord-Est de l’Arizona, population hopi) Collection particulière. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences


Le Grand Nord

Marqué par la lecture des œuvres de James-Oliver Curwood et de Jack London, Hugo Pratt donne son tribut au Grand Nord canadien et à la police montée de ce territoire, passage obligé des géographies du roman d’aventures. Dans Jesuit Joe, il en restitue la violence de la nature qui ne le cède en rien à celle des hommes. Il prend plaisir à dessiner la masse sombre des forêts, le blanc de la neige et des fleuves gelés, la rutilance des uniformes et la précision ethnographique des objets et des vêtements indiens.

De haut en bas—

Projet d’une histoire inachevée (Années 60) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Paire de raquettes, type “queue de morue” (20e siècle - Canada, Québec, population huron de Wendake) Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences


De haut en bas et de gauche à droite—

Modèle réduit de toboggan avec chiens (fin du 19e siècle - Amérique du Nord, région subarctique de l’Ouest) Dépôt des Œuvres pontificales missionnaires de Lyon Musée des Confluences, Lyon Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

Malemut Eskimo L’Homme du Grand Nord (Jesuit Joe) (1984) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Harpon (20e siècle - Canada, Nunavut, Kinngait, population inuit). Musée des Confluences, Lyon. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences


3. Imaginaires

La bande dessinée n'est jamais un art de l'image figée, tout bouge, donne son et mouvement d'une case à l'autre, d'une page à la suivante. C'est une œuvre totale que cette partie de l'exposition propose d'illustrer par un espace en "lanterne magique" où s'animent silhouettes, étoiles et quartiers de lune, ombres et nuages.

Corto Maltese entame une joyeuse danse macabre. Le Vaudou est paroxysme. Le chaman s'aventure dans l'avenir. Les papillons sont des Dieux et les derviches tournent sans fin. Hugo Pratt fut un grand symphoniste des bruits de l’aventure : il aimait les danses et les transes, les bruits du vent et le claquement des armes, la cornemuse et les orchestres de jazz et les bandonéons du Tango.

Lanterne IMAGINAIRES. Crédit La Méduse


4. Bibliothèque

Les pages de Lignes d'Horizons ont une bibliothèque pour dernier chapitre. On y retrouve toute l'œuvre d'Hugo Pratt, tous les récits mettant en scène Corto Maltese mais aussi les séries des Scorpions du désert et de Sgt Kirk, la saga de Wheeling, l'Afrique de Cush, d'Ann de la Jungle et de Cato Zoulou, les Cangaceiros de L'homme du Sertão, les cieux lointains d'Antoine de Saint-Exupéry et la lagune de Venise comme ultime décor de Morgan, sa dernière œuvre.

Galerie de portraits

De tous les livres de sa vaste bibliothèque, des cartes parcourues, des articles découverts, des illustrations étudiées, il a imaginé des centaines de personnages des premiers rôles, des seconds couteaux, des héroïnes, des figurants, isolés ou en foules. Hugo Pratt a sans doute été le plus grand démiurge de la bande dessinée. Pour la première fois, l’exposition présentera l’intégralité des 390 portraits en noir et blanc des personnages créés et nommés par Pratt : de Cush, guerrier rebelle africain à “Bouche dorée”, sorcière brésilienne, en passant par Raspoutine, le double maléfique de Corto Maltese et Jesuit Joe, indien métis à la gâchette facile….

Une vie en revues

Cet univers foisonnant se retrouve aussi dans l’infinie variété des couvertures de revues et magazines qu’il réalisa au long de sa vie. La bande dessinée a d’abord été connue par la presse quotidienne, par les magazines et les revues dont la couverture hebdomadaire ou mensuelle assurait le succès. Ce qu’avait bien compris Hugo Pratt qui en réalisa des centaines, tout au long de sa vie artistique. L’exposition donne un aperçu de la multitude de revues qui publièrent Pratt en présentant un mur de “unes” originales : Misterix, Hora Cero, Corriere dei Piccoli, Sgt Kirk, Frontera, Asso di Picche...

“Hugo Pratt, trait pour trait”

Le documentaire part sur les traces d'Hugo Pratt à Venise, où il a passé son enfance, mais aussi en Afrique, en Argentine, en Amazonie, au Brésil, à Londres, Gênes, Paris, et Lausanne. Des archives inédites permettent également de voyager aux côtés de Pratt et de l'entendre évoquer ses souvenirs. Coproduit par Arte, “Hugo Pratt, trait pour trait” de Thierry Thomas, est sorti en 2016.

Lien vers un extrait du film : https://vimeo.com/203841973

TURUO

AVOCAT KERSTER

FENG

BRUKOÏ

DANDY ROLL

APARIA

ABU FIRAS

KALEU VON MÖLTKE

BARIN

BUTCH CASSIDY

STEVANI

© Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

https://vimeo.com/203841973


Pour en savoir

plus

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Hugo Pratt, lignes d'Horizons | 29Hugo Pratt, lignes d'Horizons | 29


Signatures de

l'exposition

Patrizia Zanotti, commissaire invitéePatrizia Zanotti gère et dirige la société Cong, en charge de la valorisation de l’œuvre d’Hugo Pratt, depuis 1995. Elle a 17 ans lorsqu’elle commence à travailler avec Hugo Pratt en 1979. Elle débute par la mise en couleur de ses histoires en bandes dessinées, puis elle s’occupe des rapports avec les éditeurs, du graphisme et de l’impression des livres. Petit à petit, elle devient curatrice de toutes les expositions dédiées à Pratt et à Corto Maltese dans le monde entier : de Buenos Aires à Paris, de Venise à Milan, Rome, Sienne, Bologne. En 1994, elle a fondé à Rome la maison d'éditions Lizard, devenue aujourd'hui Rizzoli-Lizard.

Michel Pierre, commissaire invitéAgrégé d’histoire et licencié d’histoire de l’art et archéologie, il est spécialiste en histoire coloniale et auteur de nombreux ouvrages (dont Sahara, le grand récit, Belin, 2014 et Le temps des bagnes, Tallandier, 2017). Il fut aussi proche d’Hugo Pratt avec lequel il publia Corto Maltese, Mémoires et Les femmes de Corto Maltese (Casterman) et a été le coordinateur de plusieurs hors-séries sur son œuvre pour l’Histoire/Marianne, L’Express et Ouest-France.

Yoann Cormier, chef de projetYoann Cormier est chargé d’expositions au musée des Confluences et chef de projet de l’exposition Hugo Pratt, lignes d’horizons. Durant près d’un an, il a rassemblé de nombreux spécialistes de l’œuvre d’Hugo Pratt et d’objets ethnographiques, des chercheurs et des collectionneurs. De ce travail, comparable à une véritable enquête au cœur de l’œuvre de Pratt, il a construit le propos de l’exposition et l’a mis en récit en faisant dialoguer les dessins d’Hugo Pratt et les objets ethnographiques.Précédemment, il a produit Espèces, la maille du vivant au sein du parcours permanent, et piloté les expositions temporaires l’Art et la Machine (2015/2016) et Potières d’Afrique (2016/2017).

Gilles Mugnier, scénographeGilles Mugnier est scénographe et responsable du service technique culturel au musée des Confluences. Pour Hugo Pratt, lignes d’horizons, il a organisé le montage de l’exposition, en travaillant avec la graphiste Tiphaine Massari (c-album) dont il a rendu constructible la proposition esthétique générale (design des mobiliers, choix des vitrines…). Les grands volumes de la salle (11 m de haut) lui ont permis d’explorer de nouvelles formes expo-graphiques pour le musée, en s’appuyant notamment sur des châssis toilés grands formats.Précédemment, il a supervisé la scénographie des expositions : Le musée des Confluences dévoile ses réserves au musée gallo-romain de Lyon en 2011, Potières d’Afrique (2016/2017), Carnets de collections (2017/2018), Touaregs (2017/2018).



Thierry Wendling, expert associéThierry Wendling est anthropologue, chercheur au IIAC - Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (CNRS - EHESS). Ses recherches sur les pratiques ludiques portent aussi bien sur le jeu d'échecs international (cf. son Ethnologie des joueurs d'échecs, PUF 2002), que sur les courses de traîneaux en Alaska. Il s'intéresse aussi à l'histoire de l'ethnologie et au dialogue qu'artistes et écrivains entretiennent avec l'anthropologie. Auteur de plusieurs articles sur Hugo Pratt, il prépare une Ethnographie de Corto Maltese.

Sergio Purini, expert associéConservateur honoraire des collections Amérique des Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles, Sergio Purini est à l’origine de nombreuses expositions telles Inca-Perù, les Aztèques, Métropoles mayas, Un certain rêve indien... Il mène en parallèle différentes missions archéologiques au Pérou, au Mexique, en Colombie. Passionné par les cultures traditionnelles américaines, il s’est intéressé à la représentation de “l’indien” dans la bande dessinée.

Marie-Paule Imberti, référente collectionsMarie-Paule Imberti est chargée des collections des Amériques et du Cercle polaire au musée des Confluences, et référente scientifique de l’exposition Hugo Pratt, lignes d’horizons. Elle a recherché les pièces pouvant intégrer l’exposition, issues des collections du musée, d’autres institutions et de particuliers. Elle a également suivi le travail de restauration de quelques-unes des pièces. Ses recherches lui ont permis de découvrir, par exemple, que la lignée de sculptures champignons de l’album Mû, la cité perdue est inspirée de l’ouvrage Les plantes des Dieux de Schultes et Hofman (Plants of the Gods).

Tiphaine Massari, c-album, direction artistiqueTiphaine Massari, graphiste associée, travaille au sein de l’agence c-album. Cette agence, fondée en 1996 par Laurent Ungerer, conçoit graphisme, signalétique, identité visuelle, design pour des institutions culturelles variées comme le Muséum national d’Histoire naturelle ou la Comédie-Française. Elle collabore régulièrement avec La Méduse, créateur d'installations audiovisuelles et interactives. Le musée des Confluences lui a confié la direction artistique de l’exposition Hugo Pratt, lignes d’horizons pour en concevoir l’esthétique générale. Tiphaine Massari a auparavant travaillé pour le musée des Confluences sur l’exposition inaugurale Dans la Chambre des Merveilles (2014/2016).


Les éditions :

prolonger l'aventure

L’album et le catalogue de l’exposition rassemblent des témoignages, autant de regards sur Hugo Pratt et son œuvre. Ils plongent le lecteur dans un monde d’aventures : celles de ses personnages et la sienne.

L’album de l’exposition

Co-édité avec les éditions Courtes et Longues, l’album de l’exposition met en exergue le lien évident de l’auteur avec les musées et les collections ethnographiques. Entre dessins et photographies, cet ouvrage prend la forme d’un leporello : il se déploie, comme une invitation à voyager dans l’univers visuel d’Hugo Pratt.

Autour d’une discussion entre le musée des Confluences, Sergio Purini et Thierry Wendling, l’album revient sur le jeu de références dans l’œuvre d’Hugo Pratt, son imaginaire, et le travail de recherches mené pour retrouver ses sources.

Extraits choisis

Ces extraits choisis sont au cœur des entretiens de l’album de l’exposition. Ils illustrent le jeu entre imaginaire et réalité qu’entretient Hugo Pratt dans toute son œuvre, fil rouge de l’exposition.

À l’origine de l’exposition

“À l’origine de ce projet d’exposition, il y a une réflexion commune du musée et de Patrizia Zanotti, directrice de la société Cong en charge aujourd’hui de la valorisation de l’œuvre d’Hugo Pratt. Nous souhaitions mettre en dialogue son œuvre et ce qui avait pu l’inspirer en termes d’objets ethnographiques. Présenter l’exposition au musée des Confluences paraissait une évidence ! Les espaces et l’importante hauteur sous plafond s’y prêtaient admirablement. Il y avait une réflexion esthétique à mener entre le graphisme de Pratt et la beauté des objets du musée. Voilà comment le projet s’est mis en place !”

Yoann Cormier


L'album de l'exposition 48 pages En vente au musée des Confluences et en librairie à 16 € euros TTC Disponible à partir du 7 avril


Retrouver l’univers de Pratt dans les collections du musée

“Au musée, l’idée a été de partir du travail que vous aviez effectué Thierry, et de l’étendre aux autres horizons d’Hugo Pratt : l’Océanie, l’Amérique, et l’Afrique principalement. Nous pouvions faire le même travail que vous dans nos collections. Ainsi, à partir des objets dessinés dans les planches, on a tout simplement cherché à trouver des objets référents dans nos collections. Ils ne sont pas forcément identiques mais ce sont des typologies d’objets qui ont influencé le dessin de Pratt au moment où il réalisait ses différents albums.”

Marie-Paule Imberti

Le travail de ses sources

“[...] je l'imagine très bien travaillant énormément sur ses sources mais rêvant aussi beaucoup. Rêvant et trouvant dans ces images, dans ces photographies d'objets océaniens, de lieux où il n'était pas allé, une inspiration pour ce récit qu'il écrivait au jour le jour. [...] Comment ce conteur qu'était Hugo Pratt, en récupérant des tas d'éléments dont il s'abreuvait quotidiennement [...] les assimilait-il et les retranscrivait-il à sa façon, dans ses planches ?”

Thierry Wending

Entre fantaisie et réalité

“En apportant mon analyse sur le monde américain, j'ai distingué deux productions d'Hugo Pratt. Il y a la production Corto Maltese, où [...] on passe dans la rêverie, l'onirisme. [...] Et, à côté de cela, il y a des œuvres comme Jesuit Joe, Fort Wheeling [...] et même les Sergent Kirk, ses premières œuvres, qui sont beaucoup plus liées à la réalité.”

Sergio Purini

Le catalogue de l’exposition

Publié par la Réunion des Musées Nationaux (RMN) en coédition avec Cong, l'ensemble de ce catalogue, très immersif, offre une traversée de l’œuvre de l’artiste grâce à de très nombreuses planches originales, voire inédites, des archives, des photographies, notamment du célèbre photographe suisse Marco D’Anna qui a parcouru les lieux de Corto Maltese avec l’écrivain Marco Steiner.

Sous la direction de Patrizia Zanotti et Michel Pierre.

Le catalogue de l'exposition 240 pages, format 25 x 22,5 cm 300 illustrations En vente au musée des Confluences et en librairie à 39,90 € TTC Disponible à partir du 7 avril


Sommaire

Un monde d’aventures Patrizia Zanotti, Michel Pierre

UNE VIE, UNE ŒUVRE

Hugo Pratt, la nostalgie créatrice Dominique Petitfaux

Hugo Pratt et Federico Fellini, correspondances ou l’assomption du ver à soie Thierry Thomas

Hugo Pratt et Milton Caniff Dean Mullaney

L’éclat du noir, lettre de Will Gould

Hugo Pratt, le romancier qui dessine Didier Platteau

Galerie de portraits Michel Pierre

HORIZONS

Chroniques des mers du Sud Thierry Wendling

Un retournement d’image Michel Pierre

L’Amérique plurielle de Hugo Pratt Sergio Purini

Afrique(s), masques et guerriers Bertrand Ouillon

Ann de la jungle , un hommage à Lyman Young Michel Pierre

Sur les routes d’Asie Jean-Michel Geneste

Escales magiques et reliques sacrées Daniel Couvreur

LE SECRET DES IMAGES

Les trésors du voyage Marco Steiner

Les trois lettres d’un maudit farceur Daniel Couvreur

L’ombre, le double et la marionnette Massimo Schuster

Danses et transes Benoît Mouchart

La figure du héros Sven Ortoli

Les silences de Corto Stefano Cristante

Le vrai et le faux Laurent Beauvallet

Les univers de Corto Sven Ortoli

La part de rêve Mathias Enard

L’élégance du héros Catherine Ormen

Les séduisantes Teresa Cremisi

L’amitié, plus forte que tout Didier Platteau

La mort en son dessin Michel Pierre

Résistances et libertés Dominique Lanni

L’éternité, c’était cela Juan Díaz Canales

AU-DELÀ DE CORTO

Dans les nuages du temps, vagabonder comme Hugo Pratt Marco Steiner et Marco D’Anna

Liste des oeuvres exposées Œuvres de Hugo Pratt Objets exposés au musée des Confluences, Lyon

Biographie

Bibliographie

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HO

RIZ

ON

S

Sous son crayon, Raspoutine s’avère également être un amateur d’arts premiers, car on devine à l’arrière-plan de sa cabine la représentation d’un esprit kokorra, emblématique de l’île Buka (attenante à l’île Bougainville). Pour le dessiner, Pratt s’est inspiré d’une pagaie cérémonielle conservée au musée d’ethnographie de Budapest (fig. 48a-b) où fi gure cet être surnaturel. Sans le dire, Pratt construit un réseau de sens graphique qui relie les grandes explorations du xviiie siècle, l’imaginaire occidental du Pacifi que, l’impé-rialisme colonial et les arts de l’Océanie.

Sur son bateau, Raspoutine détient prisonniers deux cousins, Caïn et Pandora. Quand le premier tente de s’échapper, se déroule une sorte de comédie de séduction (p. 28-29) où la jeune femme minaude pour retenir Corto Maltese et donner ainsi plus de chances à son cousin. La fi n de la scène révèle cependant que Corto n’était pas dupe et qu’il a feint de se laisser manipuler. Or ce jeu de fl irt est accompagné, dans le fond des cases, par un puis deux masques (fig. 49a-b) qui traduisent le travestissement des sentiments auquel procèdent les protagonistes.

De fait, ces masques sont inspirés d’une plaque peinte où fi gurent deux faces, collectée dans la région du Maprik (actuelle Papouasie-Nouvelle-Guinée) pour le musée des Cultures de Bâle. Ici, comme pour beaucoup d’autres cas traités dans cet article, Pratt noie l’objet dans le décor

en n’en montrant qu’une infi me partie (et en convertissant les couleurs originales en noir et blanc), mais il reprend en même temps des détails si signifi catifs (par exemple le décroché d’un triangle sur le front) que l’identifi cation ne fait aucun doute.

Le village côtier où échouent par la suite Corto, Pandora et Caïn a été nommé par Pratt « Senik », allusion évidente au Sepik, le grand fl euve de Nouvelle-Guinée connu et célébré depuis les surréalistes pour les productions artis-tiques des cultures qui vivent le long de ses rives. Pour le peupler, Pratt a fait appel à une lointaine société des hauts plateaux, de la vallée Wahgi, reconnaissable aux plumes d’oiseaux de paradis dont ses représentants parent leur coiffure. Il a décoré la case où est gardé Caïn d’une série de représentations masquées ; on y distingue un ornement de faîtage Abelam (de l’American Museum of Natural History à New York), un pupitre d’orateur du lac Tchambuli, un mas-que Eharo, probablement de la baie d’Orokolo (de l’ancien Museum of Primitive Art, maintenant au Metropolitan à New York). De plus, la « grande maison » de ces Senik est inspirée d’une photographie d’une « Haus tambaram », typique de la société Abelam, parue dans le National Geo-graphic en 1951. Ces éléments empruntés à des sociétés très différentes de la Nouvelle-Guinée composent ainsi un collage qui peut sembler réaliste au profane, mais qui n’existe en fait que dans le musée imaginaire de Pratt. >

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48a | Pagaie, ose, de pirogue, fi n du xixe – début du xxe sièclePapouasie-Nouvelle-Guinée, région autonome de Bougainville, sud de l’île de Buka Bois et pigmentsParis, musée du quai Branly – Jacques Chirac

48b | Corto Maltese – La Ballade de la mer salée, 1967Encre de Chine

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49a | Élément d’un linteau de façade de maison cultuelle, milieu du xxe sièclePapouasie-Nouvelle-Guinée, East Sepik Province, district de Maprik, population AbelamBois et pigmentsParis, musée du quai Branly – Jacques Chirac

49b | Corto Maltese – La Ballade de la mer salée, 1967Encre de Chine

50a | Corto Maltese – La Ballade de la mer salée, 1967Encre de Chine

50b | Proue de pirogue, avant 1934Papouasie-Nouvelle-Guinée, East Sepik Province, district d’Angoram, village de Kambaramba, population KaprimanLanbowiBois et pigmentsParis, musée du quai Branly – Jacques Chirac

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DANS LES NUAGES DU TEMPS VAGABONDER COMME HUGO PRATT

Hugo Pratt a créé Corto Maltese en 1967, et cinquante ans plus tard son personnage, plus que jamais actuel, de-meure une icône de liberté, de curiosité et de respect des différentes cultures, sans distinction de races ni de points cardinaux. Mais quel est le lien entre Pratt et Corto, et, surtout, quel est l’esprit qui anime leur voyage ? Il existe un lien subtil entre les îles et les terres que Corto Maltese aime fréquenter, de Malte à Escondida, de la toundra sibé- rienne à la pampa argentine, des brouillards qui voilent les pierres celtiques aux Moai de l’île de Pâques. C’est un fil rouge qui relie les aventures et les rencontres de Corto à la vie réelle de Hugo Pratt, une géographie imparfaite, la carte d’un dépaysement qui possède le pouvoir d’annuler distances et frontières, de les transformer en transits, et de susciter des synchronies, des vibrations de l’imaginaire qui dépassent et relient des lieux et des moments différents.

Le cheminement de Corto est celui du nomade à la recherche de l’eau, sa navigation est celle du marin en quête de nouvelles terres, à la découverte des couleurs et des par-fums ; en effet, la vie de Pratt a été une recherche physique et intellectuelle des images qu’il a vécues enfant, poursui-vies dans les films et rêvées dans les pages des livres, dans un kaléidoscope de visions superposées, à retrouver ou à réinventer en parcourant le monde.

Et Pratt voyage, il accomplit un périple vagabond qui part des Scorpions dans les déserts de la Dancalie, puis il em-barque et traverse l’Atlantique pour rencontrer les gauchos, les chevaux sauvages et les récits de la pampa argentine, pour écouter les notes du tango et se perdre dans les bois silencieux des Indiens Iroquois de Wheeling, marcher dans

les étendues de bruyère battues par le vent d’Irlande, ou sillonner les mers du Sud tant désirées. Escondida, l’île du moine de la Ballade, n’est pas loin de l’inaccessible tombe de Stevenson, cachée peut-être au sommet de l’île au trésor où commença son grand labyrinthe harmonique. Ce voyage incessant, physique et mental, est un trésor de visions à contempler sous le vent des routes du monde, un aiguillon pour avancer, chercher encore pour continuer à rêver.

Mais rien n’est prévisible, car Pratt trace sur ses feuilles blanches des lignes et des bandes, puis les fait briser par Corto, Cush, Tir Fixe, Bouche Dorée, Banshee, Dandy Roll, ou par le marin Sardane qui attendait depuis des siècles dans le monde disparu de Mū. C’est alors qu’il est beau de se perdre et d’errer avec eux, en chantant et en dansant sur les notes de Boccherini, ou de voler dans les nuages à la recherche d’étoiles dont la lumière guide mieux qu’un phare, car elles sont lointaines, au-delà des cartes, mais par-tout visibles pour ceux qui savent lever la tête et regarder le ciel. Et Pratt nous fait voler là-haut, en commençant par regarder Corto, tous ses personnages, et nous les lecteurs, droit dans les yeux. C’est la clé de la porte secrète pour atteindre le campiello vénitien où le temps et l’espace dis- paraissent, deviennent des passages vers le vrai voyage : la surprise, l’amusement léger, la curiosité profonde.

C’est ce que j’ai tenté de faire avec Marco D’Anna depuis quatorze ans : parcourir et inventer des itinéraires sur les traces de Corto Maltese, en recherchant des vibrations et des musiques qui nous emmènent vagabonder dans le temps, dans ses histoires, même quand cela semblait im-possible car aujourd’hui tout a changé. >

Marco Steiner, écrivain, Marco D’Anna, photographe,des voyageurs à la recherche de l’imaginaire de Hugo Pratt

Union Island, Grenadines

page de droite Apia, Upolu, îles Samoa

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Hugo Pratt : la réalité

distillée dans un récit

imaginaire

Au cœur de l’exposition, certains objets témoignent de la véritable fascination des occidentaux pour le reste du monde, depuis les grandes explorations et l’établissement des empires coloniaux au 18e siècle.

À partir de cette époque, le monde occidental, avide d’exotisme et de mystère, expose les objets les plus curieux dans les cabinets de curiosité. En réponse à une forte demande, les faux objets se multiplient, nourrissant davantage l’imaginaire occidental.

Cette fascination était encore très présente dans les années 1960, à une époque où Hugo Pratt fait naitre le personnage de Corto Maltese…

Le crâne de cristal

Le mystère des temps oubliés passionne Hugo Pratt. Lui-même attise notre curiosité pour l’extraordinaire en parsemant ses albums d’artéfacts archéologiques énigmatiques. Les crânes de cristal, attribués, au début du siècle dernier, à la culture aztèque et à la vision morbide et spectaculaire qu’en avait alors l’Occident, en sont l’illustration parfaite. Dans Rendez-vous à Bahia, Hugo Pratt s’amuse à placer l’un de ces faux, en réalité fabriqués au 19e siècle en Europe, entre les mains d’un obscur prêtre sacrificateur d’apparence précolombienne.


Représentation de crâne humain (19e siècle - Mexique, district fédéral de la ville de Mexico) Don d’Alphonse Pinart Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris

Corto Maltese Rendez-vous à Bahia (1970) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés



Tête réduite tsantsa (19e siècle - Pérou, Équateur, population jivaro). Musée des Confluences, Lyon. Photo Olivier Garcin – musée des Confluences

Corto Maltese - Têtes et champignons (1970) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Les têtes réduites tsantsa des Jivaros

La technique de rétrécissement des têtes ennemies (tsantsa), pratiquée jusque dans les années 1960 par les Shuar (indiens Jivaros) des forêts de la haute Amazone terrifie et fascine à la fois. Dès la fin du 19e siècle, ces trophées rituels attisèrent la curiosité des musées occidentaux et des collectionneurs privés, favorisant la naissance d’un trafic de faux, réalisés notamment à partir de têtes de singes. La tête réduite est un motif récurrent dans l’œuvre de Pratt.

Le tatouage maori

Pratiquée aussi bien chez les femmes que chez les hommes, la tradition océanienne du tatouage a marqué l’imaginaire occidental. Les premières descriptions des tatouages maori ont été rapportées par les explorateurs anglais Wallis et Cook, ainsi que par le français Bougainville, au 18e siècle. D’origine divine, le moko est un symbole de spiritualité, et exprime l’identité d’une personne : sa généalogie, son rang social et ses accomplissements personnels. Considéré comme barbare à cause des techniques employées (os taillés, dents de requin et bois), l’art du tatouage a été interdit par les missionnaires peu après 1797. Il ne réapparaitra que beaucoup plus tard, après les années 1970.

Les lignes et les spirales qui animent le visage de Tarao, personnage récurrent des aventures de Corto Maltese, reprennent des motifs de cet art corporel traditionnel. Ils évoquent sa condition de maître de la mer.

Tarao Corto Maltese - La Ballade de la mer salée (1967) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


Corto Maltese,

naissance d'un héros

Lorsqu’Hugo Pratt donne vie à Corto Maltese, il ignore à quel point son personnage va bouleverser sa vie et, au-delà, le paysage de la bande-dessinée. Il fait son apparition en 1967 dans les premières pages de La Ballade de la mer salée. Cet album devient ainsi le premier d’une longue série qu’Hugo Pratt poursuivra toute sa vie.

Vos papiers

Lorsqu’il invente l’identité de son héros, Hugo Pratt choisit de le faire naître à Malte, au centre de la Méditerranée et de le faire résider à Antigua, dans les Caraïbes. Corto Maltese est un marin entre deux îles, entre une vieille terre d’Europe parcourue d’invasions et une nouvelle terre d’Amérique liée aux pirates et aux corsaires. Et il suffit de donner au héros un père matelot originaire de Cornouailles et une mère gitane de Gibraltar pour ouvrir tout le champ des possibles.

Comment me trouves-tu ?

Le caban se porte avec le col relevé mais laisse apercevoir la boucle sur l’oreille gauche. La lavallière n’est jamais strictement nouée et la casquette, simplement posée sur la tête, se maintient même dans la pire tempête. Avec une silhouette élancée marquée par un pantalon blanc propre à la marine, Hugo Pratt a su doter son héros d’un style immédiatement reconnaissable et d’une élégance folle.

Corto Maltese (1978) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés


Les séduisantes

Hugo Pratt a créé les figures féminines les plus séduisantes de l’univers de la bande dessinée. Elles parcourent toute son œuvre et entourent particulièrement Corto Maltese, le tentent et l’affrontent, savent l’émouvoir, le rejeter, le regardent en biais ou droit dans les yeux. Elles sont au cœur des récits mais rarement dans celui du héros qui, un jour, a été amoureux sans que nous n’en sachions davantage.

Corto collectionneur

Ne nous y trompons pas, Corto ne vit pas dans la misère. Il possède un bel appartement à Hong Kong dans un quartier « plein de truands et de jolies femmes ». Un piano à queue trône au milieu de son salon dont l’un des murs s’orne d’un Modigliani et, un temps, d’un Gauguin que lui vola Raspoutine. Il est aussi collectionneur de masques africains, de tissus précieux et de peintures chinoises et japonaises.

Corto Maltese - Les hommes léopards du Rufiji (1973) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Corto Maltese - Concert en O mineur pour harpe et nitroglycérine (1972) © Cong SA, Suisse. Tous droits réservés


Visiter autrement

Le musée propose des rencontres et événements autour de l’exposition : visites ludiques en famille, discussion sur les coulisses de l’exposition…

En juin 2018

Visite en famille – “Comme un jeu d’enfants”2, 16 et 30 juin / 10 h 30 / durée 1 h 30 / à partir de 6 ansUne visite ludique sur le thème de l'île au trésor, guidée par un médiateur autour de dispositifs numériques.

Visite sur le pouceJeudi 7 juin / 12 h 30 / durée 1 h / à partir de 13 ansUne visite express pour découvrir l’exposition pendant la pause-déjeuner.

Visites insolitesSamedi 9 et dimanche 10 juin Dans le cadre du Lyon BD Festival, des visites insolites sont proposées dans l’exposition.

Visite d’un soirJeudi 14 juin / 20 h / Durée 1h30 / à partir de 13 ansVisite de l’exposition avec Yoann Cormier, chargé de projet de l’exposition, et Michel Pierre, historien et écrivain, commissaire invité.

Table ronde – La séquence du visiteur Jeudi 7 juin / 19 h / durée 1 h 30 / à partir de 12 ansAvec Yoann Cormier, chargé de projet de l’exposition, Michel Pierre, historien, et Thiphaine Massari, graphiste c-albumDans les coulisses de la réalisation de l’exposition. Un rendez-vous Confluences des savoirs.

Une programmation déployée tout au long de l'exposition et accessible à tous les publics, à retrouver au fil des mois sur www.museedesconfluences.fr


http://www.museedesconfluences.fr


Lyon BD Festival

La 13e édition du Lyon BD Festival a lieu les 9 et 10 juin 2018. Autour de ce week-end ouvert au plus grand nombre, les professionnels sont accueillis lors d’une journée dédiée le vendredi 8 juin. Durant tout le mois, toute la ville est en effervescence autour de ce rendez-vous de la bande dessinée : une cinquantaine de lieux dont les plus grandes institutions culturelles de Lyon et de la Métropole accueillent des événements, expositions, spectacles pour la programmation “off” du festival. Création originale par les auteurs, transdisciplinarité, performance, spectacle vivant, et international sont les marqueurs d’une programmation éclectique et contemporaine autour du neuvième art.

Plus de 200 auteurs sont attendus durant le weekend du festival et 80 000 festivaliers sur l’ensemble du mois de juin.

Dossier de presse complet sur demande à [email protected]

Rendez-vous à l’Hôtel de Ville

En écho à l’exposition, Lyon BD Festival propose une exposition consacrée à la reprise de la série Corto Maltese par Rubén Pellejero et Juan Díaz Canales. Les deux auteurs reviennent sur leur histoire, et leur lien particulier avec l’œuvre d’Hugo Pratt et l’univers de Corto Maltese. Au-delà de la présentation des planches originales, l’exposition raconte leur travail sur cette série à travers les deux albums sortis ces dernières années : Équatoria et Sous le soleil de minuit (Casterman).

Lyon BD Festival : 9 et 10 juin 2018 - Hôtel de Ville, Place des Terreaux, Opéra de Lyon, Théâtre Comédie Odéon, Galerie des Terreaux, Musée d’Art Contemporain… Exposition du travail de Rubén Pellejero et Juan Díaz Canales à l'Hôtel de Ville de Lyon, 9 et 10 juin 2018

Lyon, ville de BD

Juan Díaz Canales Rubén Pellejero

Equatoria

Aventurier charmeur et ironique, Corto Maltese

– amoureux de sa liberté et des femmes – traverse

le monde, toujours en quête d’un trésor caché,

d’un ami à sauver… ou d’une cause perdue à défendre.

Par Hugo Pratt

1 La Ballade de la mer salée2 Sous le signe du Capricorne3 Corto toujours un peu plus loin4 Les Celtiques5 Les Éthiopiques6 Corto Maltese en Sibérie7 Fable de Venise8 La Maison dorée de Samarkand9 La Jeunesse10 Tango11 Les Helvétiques12 Mū la cité perdue Par Rubén Pellejero et Juan Díaz Canales

13 Sous le soleil de minuit14 Equatoria

1911, de la Méditerranée au cœur de l’Afrique équatoriale, Corto est sur la piste d’un mystérieux artefact, Le Miroir du Prêtre Jean. Comme toujours, sa route sera ponctuée de rencontres : journaliste anglaise, nationalistes grecs, trafiquant français… et surtout une séduisante allemande d’origine somalienne, à la recherche de son père, administrateur colonial porté disparu.

9:HSMCKD=U^WVVW:ISBN 978-2-203-09211-2N001 16 €

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Henri Grandjean - collectif ITEM Lyon BD festival 2017

mailto:[email protected]

http://www.lyonbd.com


Inédit dans l'univers des musées européens, le musée des Confluences met en dialogue les sciences pour comprendre l'histoire de l'humanité. Situé au confluent du Rhône et de la Saône, au cœur d'une architecture conçue pour être un lieu de rencontres et d'interrogations, le musée des Confluences aborde de grandes questions universelles : l'origine et le devenir de l'humanité, la diversité des cultures et des sociétés mais aussi la place de l'humain au sein du vivant. Soit un parcours permanent de 4 expositions dont la démarche inédite est de proposer au visiteur une approche interdisciplinaire. Décloisonnées, les sciences sont mises en dialogue pour comprendre et dénouer la complexité de notre monde. Par l'émotion et l'émerveillement, le musée des Confluences nous invite au savoir. Avec près de 725 000 visiteurs en 2017, le musée des Confluences est le musée le plus visité de France (hors Paris).

Informationspratiques

Ouverture du muséeDu mardi au vendredide 11 h à 19 hSamedi et dimanchede 10 h à 19 hJeudi nocturne jusqu’à 22 h

Accèswww.museedesconfluences.fr/ fr/informations-pratiques

TarifsEntrée 9 euros pour l’ensemble des expositions, gratuité enfants moins de 18 ans et étudiants moins de 26 ans. www.museedesconfluences.fr/ fr/tarifs-expositions

Réservation et informations04 28 38 12 12Du lundi au vendredi de 10 h à 17 hBilletterie en ligne :www.museedesconfluences.fr/ fr/billetterie-reservation

Photo Maxime Brochier

Le musée des

Confluences


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Au même moment

Photo Charles Fréger

Carnets de collections Jusqu’au 9 septembre 2018

À travers une scénographie qui évoque l’atmosphère de ses réserves, le musée des Confluences lève le voile sur ses collections d’ethnologie et de sciences naturelles.L’exposition propose de découvrir la manière dont ces collections se sont progressivement constituées, grâce aux expéditions scientifiques organisées par le musée et aux dons qui lui ont été faits par des militaires, administrateurs coloniaux, missions religieuses, marchands au 19e siècle et par des collectionneurs aux profils variés jusqu’à nos jours.Éléments du patrimoine matériel et immatériel de l’humanité, représentations d’une biodiversité fragilisée, ces collections continuent de croître, pour conserver dès à présent ce qui sera le patrimoine du futur.

Touaregs Jusqu'au 4 novembre 2018

L’exposition propose de découvrir l’univers esthétique de la population touarègue à travers les parures, les objets d’artisanat et la poésie, qui jouent un rôle important dans la construction de l’individu et dans les rapports sociaux. L’exposition montre comment ces objets sont les supports privilégiés de l’expression et de la transmission du style touareg, mais aussi comment ils témoignent du dynamisme d’une société en constante évolution.

Yokainoshima, esprits du JaponÀ partir du 7 juillet 2018 La vie quotidienne et l’imaginaire des Japonais sont peuplés de divinités, de monstres et d’esprits. Aujourd’hui, les personnages des jeux Yo-kaï watch ou des films d’animations de Miyazaki font référence à ces esprits fantastiques. Si leur image véhiculée par la pop culture nous est devenue familière, leur origine et leur histoire sont souvent méconnues.L’exposition met en lumière les liens tissés entre les Japonais et les mondes surnaturels, à travers des rituels et des pratiques festives.L’exposition Yokainoshima, esprits du Japon est née de la rencontre entre les collections du musée des Confluences et le travail de Charles Fréger, photographe contemporain.

www.museedesconfluences.fr

“Mon père avait raison, je l 'ai trouvée mon île au trésor, je l 'ai trouvée dans mon monde intérieur, lors de mes rencontres, dans mon travail. Passer ma vie dans un monde de fantaisie, ce fut mon île aux trésors.”

Corto Maltese - J'avais un rendez-vous (1994) © Cong S.A. Suisse Tous droits réservés

Documents

07.04.2018 – 24.03.2019 Exposition, Lyon · En 1967, Hugo Pratt débute la publication de La Ballade de la mer salée dans la revue Italienne Sgt Kirk. Il y créé le personnage