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LUNDI 5 NOVEMBRE – 20H Steven Stucky Silent Spring Jean Sibelius Concerto pour violon en ré mineur op. 47 entracte Anton Dvořák Symphonie n° 9 « Du Nouveau Monde » Pittsburgh Symphony Orchestra Manfred Honeck, direction Nikolaj Znaider, violon Fin du concert vers 22h. Pittsburgh Symphony Orchestra | Manfred Honeck | Nikolaj Znaider | Lundi 5 novembre 2012

| Lundi 5 novembre 2012

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LUNDI 5 NOVEMBRE – 20H

Steven StuckySilent Spring

Jean SibeliusConcerto pour violon en ré mineur op. 47

entracte

Anton DvořákSymphonie n° 9 « Du Nouveau Monde »

Pittsburgh Symphony OrchestraManfred Honeck, directionNikolaj Znaider, violon

Fin du concert vers 22h.

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Steven Stucky (1949)Silent Spring

The Sea Around Us

The Lost Wood

Rivers of Death

Silent Spring

Composition : 2011

Création : 17 février 2012, Heinz Hall for the Performing Arts, Pittsburgh.

Effectif : 4 flûtes (dont piccolo, la seconde doublant avec le piccolo), 3 hautbois (dont cor anglais), 4 clarinettes (en

mi bémol, dont clarinette basse), 3 bassons (dont contrebasson) – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones (dont trombone

basse), tuba – timbales, percussions, harpe, piano (doublant avec le célesta) – cordes.

Durée : environ 17 minutes

Il y a cinquante ans, lorsque Rachel Carson a publié en 1962 Silent Spring, j’avais douze ans. Même si le livre produisit sur moi une sensation immédiate, je ne pouvais pas m’en rendre compte à cet âge. Mais autour de quatorze ans, je me suis retrouvé plongé dans un monde à l’intersection de la science et de la politique publique. Je me souviens avoir rédigé un gros projet d’école autour du tabac et du cancer des poumons, dernières nouveautés scandaleuses d’alors – comme l’effet dévastateur du DDT et d’autres pesticides sur l’environnement, signalé par Carson dans Silent Spring. Et à ce moment-là, j’avais lu son chef-d’œuvre lequel m’avait profondément influencé. Ainsi, comme pour toute une génération, elle a façonné de manière significative ma vision du monde.

Cinquante ans plus tard, il est temps de rendre hommage à Rachel Carson pour ses écrits remarquables. J’ai été ravi lorsque le Pittsburgh Symphony, en collaboration avec le Rachel Carson Institute dans son Alma Mater de Chatham College, m’a suggéré d’écrire une composition en lien avec cet anniversaire. Mais à la fois cela me laissait perplexe. J’ai relu Silent Spring et bien entendu d’autres ouvrages de Carson, et me suis à nouveau délecté de ce mélange unique de science dure et de lyrisme éloquent qui la définit. Silent Spring est néanmoins presque entièrement de la science. Comment faire de la musique sur ce sujet ?

Au lieu de cela, j’ai regroupé quatre des titres de Carson : The Sea Around Us (son premier bestseller sur l’océanographie daté de 1951), The Lost Woods (titre de l’une de ses lettres publiée dans Lost Woods : The Discovered Writings of Rachel Carson), Rivers of Death (titre d’un chapitre de Silent Spring) et le titre Silent Spring lui-même. Avec ces titres pour répliques, j’ai pu façonner un poème symphonique orchestral en un mouvement, fait de quatre sections et qui propose du début à la fin un voyage émotionnel sans se référer spécifiquement aux détails scientifiques.

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Le résultat en est une musique à la fois « abstraite » et « à programme » (déjà deux appellations catégoriques et de ce fait peu fiables). The Sea Around Us est une musique en eau trouble : cela part des profondeurs de l’orchestre jusqu’à atteindre un choral grandiose mais mélancolique évoquant les vastes étendues marines. The Lost Wood évoque une chaconne désolée (c’est-à-dire un ensemble de variations sur une progression cyclique d’accords). L’atmosphère sombre croît en intensité jusqu’à un scherzo bref et acerbe, Rivers of Death. La musique diabolique du « scherzo de la mort » s’élève également jusqu’à un sommet sans pouvoir aller plus loin, éclatant à la place en ce chant de masse extatique qu’est Silent Spring. Cependant – comme les insectes et les oiseaux décrits par Rachel Carson – ces voix orchestrales extatiques retombent l’une après l’autre dans le silence. Nous sommes laissés dans un quasi-silence.

L’écriture incisive de Rachel Carson nous fournit des données, des ordres de marche, le courage de faire ce qui est juste ; mais, comme toute écriture de grande valeur, elle offre également un espace spirituel et psychologique dans lequel considérer ce que nous pensons de l’environnement, de notre place dans le monde, de nos espoirs et de nos peurs. La musique ne peut pas – pas plus qu’elle ne doit le tenter – expliquer, prêcher, faire du prosélytisme, commenter la vraie vie. Son domaine est la vie émotionnelle, non la « vraie » vie. Elle est tout sauf spécifique, sémantique ou représentative. Mon Silent Spring va dans ce sens : celui d’un espace dans lequel considérer ses peurs, ses espoirs et ses rêves.

Steven Stucky

Jean Sibelius (1865-1957)Concerto pour violon en ré mineur op. 47

Allegro moderato

Adagio di molto

Allegro, ma non tanto

Composition : 1903-1904, révision en 1905.

Création : le 8 février 1904, à Helsinki, par Victor Novacek, sous la direction du compositeur ; création de la version

finale le 19 octobre 1905, à Berlin, par Karel Halír et la Staatskapelle Berlin sous la direction de Richard Strauss.

Publication : 1905, Schlesinger, Berlin.

Effectif : violon solo – 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones – timbales

– cordes.

Durée : environ 32 minutes.

Des rêves de violoniste virtuose un temps caressés par Sibelius (il s’était d’ailleurs présenté à une audition du Philharmonique de Vienne, mais en vain, lors de ses études dans cette ville), il reste au compositeur un goût profond pour les sonorités de l’instrument et une connaissance certaine de sa technique. Du premier, le Concerto pour

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violon, composé au début du XXe siècle, témoigne brillamment ; et les autres pièces avec orchestre (Sérénades de 1913, Humoresques op. 87 et 89 de 1917) ainsi que les œuvres de musique de chambre, presque toutes avec violon, viennent compléter cet unique essai de concerto en marquant la prééminence de l’instrument. De la seconde, l’écriture concertante de cette œuvre atteste sans doute possible. Il n’est pas de figure instrumentale (doubles cordes, grands accords, balayages, superposition de deux strates mélodiques…) que Sibelius ne se refuse au cours de cette pièce marquée par une fréquente tendance à la virtuosité. Elle ne demande du soliste rien de vraiment insurmontable, mais présente plutôt « le genre de difficultés que les interprètes aiment à surmonter » (Robert Layton).

La première version de l’œuvre était plus difficile, plus longue également. Achevée à grand-peine au dernier moment par le compositeur – dont l’alcoolisme n’aidait en rien –, elle fut créée en février 1904 par un violoniste dont elle dépassait les capacités, Victor Novacek. Le Concerto avait pourtant été promis à l’ami Willy Burmeister, qui en avait suivi la composition avec intérêt ; mais la seconde création, à Berlin en 1905, avec rien moins que Richard Strauss à la baguette, se fit encore sans lui, achevant d’épuiser sa bienveillance. Cette nouvelle première fut accueillie avec moins de critiques que la version de 1904, mais les opinions restèrent divisées, Joseph Joachim (célèbre violoniste et compositeur en son temps grand ami de Brahms, et également ancien professeur de Karel Halír, interprète du concert berlinois) comptant parmi ses détracteurs. Ce n’est que depuis les années 1930 (notamment grâce à l’enregistrement d’Heifetz) que le Concerto a conquis sa place au premier rang des œuvres pour violon et orchestre du XXe siècle.

Le féerique début du Concerto, qui a la saveur des désirs irréalisés, selon le grand spécialiste de Sibelius Erik Tawaststjerna, donne la couleur profondément romantique qui sera celle des quelque trente minutes suivantes. Sur un nuage de cordes aiguës en oscillations de tierces, le violon entame, comme hors du temps, sa déploration à l’expression crépusculaire, qu’il développe peu à peu rythmiquement et instrumentalement (élargissant notamment son registre vers le grave). Peu à peu, l’orchestre s’étoffe et se développe, s’épanouissant en sonorités veloutées et compactes, aux timbres de bois et de cuivres ; c’est à lui que revient l’énoncé des thèmes suivants, même si le violon conserve la place prépondérante, en terme de discours, qui doit lui revenir pour Sibelius. Dans le prolongement de Mendelssohn, le compositeur choisit ainsi de lui confier la partie centrale du mouvement et prend donc d’heureuses libertés avec la forme sonate consacrée afin de lui ménager une cadence, héritière des grandes cadences romantiques à la Tchaïkovski.

L’Adagio di molto commence par la bande, avec des tierces parallèles de bois qui laissent planer un doute tonal, et qui formeront la matière du second thème, dramatisé à l’unisson par les cordes ; puis le violon entre, intensément lyrique, sur un fond sonore étale de bois et de cuivres tout juste animé de quelques pizzicati d’altos et de violoncelles. Le ton intensément post-romantique débouche dans le dernier mouvement sur une danse râpeuse, où le soliste scande avec gravité un discours véloce sur l’ostinato rythmique

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des cordes graves et des timbales (« une polonaise pour ours polaires », selon Sir Donald Francis Tovey, grand admirateur du Concerto) ; le second thème, présenté à l’unisson par les violons, altos et violoncelles dans une texture dense, poursuit dans la même veine. Entre rondo et forme sonate, cette danse macabre donne au Concerto une conclusion pyrotechnique à souhait (d’un point de vue violonistique) portée par un souffle nordique du plus pur Sibelius.

Anton Dvořák (1841-1904)Symphonie n° 9 en mi mineur op. 95 « Du Nouveau Monde »

Adagio – Allegro

Largo

Scherzo : Molto vivace

Allegro con fuoco

Composition : 1893.

Création : 16 décembre 1893, à New York, par l’orchestre philharmonique de la ville sous la direction d’Anton Seidl.

Publication : 1894.

Effectif : 2 flûtes (dont piccolo), 2 hautbois (dont cor anglais), 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones,

tuba – timbales, triangle, cymbales – cordes.

Durée : environ 40 minutes.

À l’automne 1892, Dvořák entama un long voyage qui devait le mener des terres de Bohême aux rues animées de New York, où il prit la tête du conservatoire récemment créé. Il confia alors : « Les Américains attendent de grandes choses de moi. Et avant tout, selon leurs dires, je dois leur indiquer le chemin menant à la Terre promise et au royaume de l’art nouveau et indépendant. Autrement dit, leur fournir une musique nationale. » Vaste et délicate tâche… Certains ont vu dans la Symphonie en mi mineur op. 95 une première étape sur ce chemin. Peu après son achèvement en mars 1893, Dvořák lui-même fit cette déclaration : « Cela différera considérablement de mes symphonies précédentes. Après tout, l’influence américaine doit être ressentie par quiconque a le nez fin… »

Symphonie américaine, alors, comme son sous-titre « Du Nouveau Monde » le laisse entendre ? L’affirmation n’est vraie que dans une certaine mesure. La partition se nourrit effectivement du sol sur lequel elle a vu le jour, l’inspiration du compositeur puisant aux racines noires américaines et indiennes. Des premières, il intègre les negro spirituals, ces chants des plantations, qu’il découvre notamment grâce à l’un de ses élèves au conservatoire. Des secondes, il reprend des rythmes et des intonations, mais aussi une inspiration littéraire. Dvořák a en effet lié à la fois le deuxième et le troisième mouvements au poème de Longfellow Le Chant de Hiawatha, écrit vers le milieu du siècle : le Largo est inspiré par le chapitre consacré à la famine et à la mort de Minehaha, la femme de Hiawatha, tandis que le Scherzo évoque « une scène de fête […] pendant laquelle les Indiens dansent ».

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Pour autant, le travail compositionnel est résolument européen et ne marque pas de rupture stylistique avec les symphonies précédentes du compositeur. Le caractère américain ne se situe pas au plan de la citation, mais de l’inspiration, comme l’explique Dvořák : « Je n’ai utilisé aucune des mélodies indiennes. J’ai simplement écrit des thèmes originaux englobant les particularités de cette musique et, utilisant ces thèmes comme sujets, je les ai développés avec les moyens des rythmes modernes, contrepoints et couleurs orchestrales. » La tâche est d’autant plus simple pour le musicien que la musique populaire américaine partage certains traits avec son esthétique, notamment harmonique (ainsi du pentatonisme). Bref, il « s’agit de musique tchèque : ce n’est que l’esprit de la musique noire et indienne que j’ai essayé de reproduire dans ma symphonie », insiste-t-il. Quelques années plus tard, Debussy, imaginant avec génie sa propre Espagne, ne fera pas autre chose.

Au-delà du parfum américain de la partition, d’autres caractéristiques de l’œuvre attirent tout particulièrement l’attention. Parmi celles-ci, le recours de la symphonie à un thème cyclique, un geste cher au compositeur tchèque (entre autres, car les Français, pour ne citer qu’eux, en feront vers la même époque un grand usage). Il faut attendre la fin de l’introduction lente au premier mouvement pour l’entendre pour la première fois ; mais l’auditeur attentif aura remarqué que, déjà, les cordes graves l’avaient abordé. C’est aux cors que revient l’honneur de le donner (la dramatique introduction, avec son appel sur la note mi, nous avait aussi signalé l’importance de l’instrument) : fondé sur l’accord parfait de mi agrémenté de sa sixte, dessinant une trajectoire en cloche, il confère à ce début d’exposition une fougue et une fièvre rarement égalées. Pour le compléter, deux autres motifs : l’un qui évoque une polka, chanté par les flûtes et hautbois en sol mineur naturel, l’autre à la flûte solo en sol majeur, ralentissant momentanément la course de ce mouvement. Le développement en fera grand usage, avant de bifurquer sur le thème cyclique, qui amène à la réexposition. Sol dièse mineur (motif 2) et la bémol majeur (motif 3) débouchent brusquement sur le mi mineur initial, ouvrant la coda où Dvořák sacrifie à la tradition d’une fin en gloire avec inspiration.Le Largo suivant, en ré bémol majeur, s’ouvre sur un thème de choral aux cuivres d’une belle compacité ; puis le cor anglais propose un « chant d’esclave stylisé » (ainsi que le décrit le critique William J. Henderson dans le New York Times à l’issue de la création. Il consacra à l’œuvre une analyse ne comptant pas moins de trois mille mots, un geste absolument rarissime). D’une mélancolie poignante, il plane sur un accompagnement étale de cordes et grave ses inflexions simples et touchantes au plus profond du cœur des auditeurs. Quelques nouveaux motifs forment un intermède contrastant, à la fin duquel s’invite le thème cyclique, donné fortissimo par les trombones et trompettes. Reprise du thème de cor anglais, dont le matériau se raréfie peu à peu, avant un dernier rappel du choral initial.

Le Scherzo suivant est assez développé ; il adopte la découpe traditionnelle scherzo-trio-scherzo, chacune des trois parties étant elle-même subdivisée en trois. Son thème principal rebondit d’un degré de l’échelle à l’autre avec bonhomie. Ça et là, une hémiole (effet de trois pour deux), quelques effets de percussion (triangle), des danses populaires savoureuses ; et toujours le thème cyclique, comme en suspens au début du trio, conquérant dans la coda.

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Le finale, qui représente la somme de l’œuvre, retrouve l’atmosphère fiévreuse de l’Allegro initial : il suffit d’entendre l’extraordinaire montée en puissance des cordes, qui précède la scansion vigoureuse du premier thème par les cors et trompettes, pour s’en convaincre. Comme pour le premier mouvement d’ailleurs, pas moins de deux motifs sont nécessaires pour répondre à cet épique commencement : l’un, doux à la clarinette, sur cordes en trémolos périodiquement traversées d’un frisson de violoncelles, l’autre fortissimo en doublures de violons et flûtes, sur une mélodie simple alternant longues et brèves. Le développement entame le travail de récapitulation et de remémoration en intégrant le thème principal du Largo, cette fois aux flûtes et clarinettes, que Dvořák mène de main de maître à un paroxysme. Après la réexposition, le brassage thématique se poursuit : thème cyclique en surimpression, thème de choral du Largo à pleine puissance, thème du chant d’esclave interpénétré avec le premier thème du finale sur accompagnement issu du Scherzo. Une magnifique synthèse des pages précédentes, qui clôt l’une des partitions (à raison) les plus aimées du répertoire symphonique.

Angèle Leroy

Réflexions sur la Neuvième Symphonie de Dvořák

on pourrait penser qu’une symphonie composée à New York et dite « Du Nouveau Monde » aurait un cadre exclusivement américain. Néanmoins, mis à part quelques thèmes caractéristiques, cette pièce est essentiellement tchèque. Dvořák avait écrit sa Huitième Symphonie à la campagne dans sa retraite idyllique de Vysoka où il pouvait vivre pleinement son amour de la nature, cultiver ses fruits, s’occuper d’animaux et profiter d’un environnement aussi romantique que l’étang de Rusalka. Sa Neuvième Symphonie parle de la nostalgie qu’il éprouve pour sa terre natale, idéalisée par l’éloignement. C’est, en un sens, une lettre écrite en musique à sa patrie, exprimant les émotions d’un exilé, mais encore formulée en tchèque.

Dvořák nous frappe toujours par son sens des couleurs tonales, des lignes mélodiques et de la structure rythmique. Débutant son introduction par le tapis sonore d’une douce chaleur créé par les cordes graves, le signal lancé par le cor dans le lointain et la première explosion sauvage de tout l’orchestre, il démontre son intention de rendre son style de composition encore plus ample et raffiné, plutôt que de tout retourner sens dessus dessous. Dvořák ne peut renier ses origines lesquelles le lient étroitement à la vieille culture autrichienne. Malgré les rythmes syncopés du premier mouvement, référence aux negro spirituals, il ne faut pas oublier que les éléments rythmiques tels que les syncopes ou les accents décalés jouent un rôle majeur dans toute l’œuvre de Dvořák, véritable signe distinctif de sa musique. L’effet somptueux que produisent les Danses Slaves repose dans une large mesure sur leur concision rythmique. Même chose pour le deuxième thème de l’ouverture de la Neuvième Symphonie, où le deuxième accent doit être joué bien plus fort que le précédent afin de maintenir le caractère d’une danse folklorique tchèque.

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Au début comme à la fin du deuxième mouvement, un chant funèbre se fait entendre, lequel me rappelle fortement les symphonies de Bruckner. Fait remarquable, le tuba ne joue que les quelques notes de ce choral durant toute l’œuvre, comme une harmonisation de la plainte de Hiawatha. De même, le cor anglais n’est utilisé qu’à cet endroit. Pourquoi? Dvořák aurait pu employer le basson ou la clarinette, après tout. Il semble qu’il n’ait pas seulement suivi sa propre intuition mais aussi le Traité d’instrumentation et d’orchestration modernes d’Hector Berlioz, lequel écrit au sujet du cor anglais « … C’est une voix mélancolique, rêveuse, assez noble… qui la rend supérieure à toute autre, quand il s’agit d’émouvoir en faisant renaître les images et les sentiments du passé, quand le compositeur veut faire vibrer la corde secrète des tendres souvenirs ». Je trouve la partie centrale particulièrement touchante, sa tendresse demandant une part très équilibrée de rubato, art essentiel pour rendre justice aux compositeurs de l’ancienne monarchie austro-hongroise. Avant la grande explosion et le retour des thèmes du Nouveau Monde, Dvořák se replonge dans l’univers de la Huitième Symphonie : l’évocation de jeux d’enfants et de chants d’oiseaux nous ramène à l’authenticité de la nature.

Dans le troisième mouvement, Dvořák revient de plus en plus vers sa patrie tchèque, avec des références à la Moldau de Smetana. Le trio, en particulier, témoigne fortement de la profondeur de ses racines tchèques. J’aborde sa première partie de façon plus lyrique, en accord avec le style particulier de composition de Dvořák. Sa seconde partie évoque un Ländler délibérément rustique et aurait quasiment pu être écrite par Johann Strauss.

Mis à part quelques échos mineurs des mouvements précédents, le mouvement final est vraiment tchèque. Il débute par un thème héroïque (que Dvořák a en fait adapté du Concerto pour violoncelle également composé à New York), et incorpore une polka enthousiaste – là, je donne la prépondérance aux basses selon la vieille tradition autrichienne, tout comme à la clarinette, si typique de la musique de Bohème, dans le deuxième thème – avant qu’une marche de style slavo-bohémien ne souligne avec vigueur de nouveaux accents. Il est clair que Dvořák a pioché là dans l’abondance du folklore tchèque. À la fin de ce mouvement, un chant populaire enfantin apparaît aux bassons, en grande partie couvert par la masse des cordes. Ses enfants devaient beaucoup lui manquer – eux et bien d’autres…

C’est pour moi un enjeu personnel que de rendre perceptibles les références à l’« Ancien Monde » dans la Symphonie du Nouveau Monde. Edwin Aldrin, deuxième astronaute à marcher sur la Lune après Neil Armstrong, écoutait semble-t-il cette symphonie durant son vol. Dvořák, lui-même féru de science, aurait certainement été ravi de l’apprendre – tout comme sa musique nous ravit et continue de nous ravir encore.

Manfred Honeck

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Nikolaj Znaider

Nikolaj Znaider n’est pas seulement

l’un des violonistes les plus en vue de

sa génération : cet artiste complet, qui

a su s’imposer à la fois comme soliste

et musicien de chambre, est également

reconnu en tant que chef d’orchestre.

Après avoir été réinvité par l’orchestre

du Théâtre Mariinsky, la Staatskapelle de

Dresde, le Russian National orchestra,

le Hallé orchestra et l’orchestre de la

Radio Suédoise, il a fait ses débuts à la

tête de formations comme l’orchestre

Philharmonique de Munich, l’orchestre

Symphonique de Pittsburgh, l’orchestre

Philharmonique de Radio France,

l’orchestre Symphonique de Göteborg…

Depuis la saison 2008/2009, il est le

chef invité principal de l’orchestre de

Chambre Suédois. En tant que soliste,

Nikolaj Znaider est régulièrement

sollicité par des orchestres renommés,

jouant sous la baguette de chefs comme

Daniel Barenboim, Sir Colin Davis, Valery

Gergiev, Lorin Maazel, Zubin Mehta,

Christian Thielemann, Mariss Jansons,

Charles Dutoit, Christoph von Dohnányi,

Iván Fischer et Gustavo Dudamel. En

récital et en musique de chambre, il se

produit dans les plus grandes salles.

Au cours de la saison 2008/2009,

le London Symphony orchestra lui a

consacré un « Portrait » ; en 2012/2013,

le Musikverein de Vienne lui offrira

une « Carte blanche ». Nikolaj Znaider

enregistre en exclusivité pour RCA/

Red Seal. Sa dernière parution est

consacrée au concerto d’Elgar avec Sir

Colin Davis et la Staatskapelle de Dresde.

Ses enregistrements des concertos de

Brahms et de Korngold avec l’orchestre

Philharmonique de Vienne et Valery

Gergiev, des concertos de Beethoven

et de Mendelssohn avec Zubin

Mehta et l’orchestre Philharmonique

d’Israël, ainsi que des concertos de

Prokofiev (n° 2) et de Glazounov avec

Mariss Jansons et l’orchestre de la

Radiodiffusion Bavaroise ont obtenu un

accueil chaleureux, tout comme celui

de l’intégrale de l’œuvre pour violon

et piano de Brahms qu’il a réalisé avec

Yefim Bronfman. Pour EMI Classics, il a

gravé les trios avec piano de Mozart en

compagnie de Daniel Barenboim ainsi

que les concertos de Nielsen et de Bruch

avec l’orchestre Philharmonique de

Londres. Passionné par l’enseignement

de la musique, Nikolaj Znaider a fondé,

il y a dix ans, la Nordic Music Academy,

une académie d’été dont il est le

directeur artistique. Nikolaj Znaider joue

le Guarnerius del Gesù « Kreisler » (1741),

prêt du Théâtre Royal Danois, grâce à la

générosité des Fondations Velux et de la

Fondation Knud-Højgaard.

Manfred Honeck

Né en Autriche, Manfred Honeck a étudié

à l’Académie de Musique de Vienne.

Violoniste et altiste accompli, il a été

membre pendant plus de dix ans de

l’orchestre Philharmonique de Vienne

ainsi que de l’orchestre du Staatsoper

de Vienne. Son expérience de musicien

d’orchestre a fortement influencé sa

façon de diriger, contribuant à lui donner

son style distinctif. Manfred Honeck a

été engagé comme neuvième directeur

du Pittsburgh Symphony orchestra

en janvier 2007, débutant son mandat

en ouverture de la saison 2008-2009.

Après un premier renouvellement en

2009, ce contrat a été prolongé une

deuxième fois en février 2012, ceci

jusqu’à la saison 2019-2020. Après le

succès de leur tournée européenne en

2010 et de leur tournée des principaux

festivals d’Europe en 2011 (BBC Proms de

Londres, Lucerne, Grafenegg, Rheingau,

Schleswig-Holstein et Musikfest de

Berlin), Manfred Honeck et le Pittsburgh

Symphony orchestra retrouveront

les salles européennes en octobre-

novembre 2012. La tournée de cette

saison les mènera à Barcelone, Madrid,

Paris, Luxembourg, Cologne, Francfort

et Stuttgart. Lors d’une résidence d’une

semaine au Musikverein de Vienne,

l’orchestre donnera quatre concerts. Les

enregistrements du label japonais Exton

témoignent du travail fructueux accompli

par Manfred Honeck à Pittsburgh. on

notera à ce jour les symphonies n° 1, 3,

4 et 5 de Mahler, la Symphonie n° 5 de

Tchaïkovski ainsi que Ein Heldenleben

de Strauss, parutions toutes saluées

par la critique. Leur version de la

Symphonie n° 4 de Mahler a reçu en

2012 le prix ICMA. De 2007 à 2011,

Manfred Honeck a été directeur musical

du Staatsoper de Stuttgart où il a dirigé

de nouvelles productions comme Les

Troyens de Berlioz, Idoménée de Mozart,

Aïda de Verdi, Le Chevalier à la rose

de Strauss, Dialogues des Carmélites

de Poulenc, Lohengrin et Parsifal de

Wagner ainsi que de nombreux concerts

symphoniques. Diverses institutions

l’ont également invité pour diriger des

opéras, parmi lesquelles le Semperoper

de Dresde, le Komische oper de Berlin,

le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles,

l’opéra Royal de Copenhague, le

Festival des Nuits Blanches de Saint-

Pétersbourg, le Festival de Salzbourg

et le Verbier Festival. Avec un début de

carrière de chef en tant qu’assistant

de Claudio Abbado à l’orchestre des

Jeunes Gustav Mahler à Vienne, il a

ensuite été engagé à l’opéra de Zurich

de 1991 à 1996, où il a reçu le prestigieux

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European Conductor’s Award en 1993.

En 1996, il a débuté un contrat de trois

ans en tant que l’un des trois principaux

chefs de l’orchestre Symphonique MDR

de Leipzig, et exercé durant l’année

suivante la fonction de directeur

artistique à l’opéra National de Norvège

d’oslo. Une tournée européenne à grand

succès avec le Philharmonique d’oslo

a marqué le début d’une collaboration

étroite avec cet orchestre, ce qui lui a

valu d’être engagé comme chef invité

principal, poste qu’il a occupé de 1998

à 2004. Manfred Honeck a également

été directeur musical de l’orchestre

Symphonique de la Radio Suédoise de

2000 à 2006 et chef invité permanent

de l’orchestre Philharmonique Tchèque

de 2008 à 2011. En tant que chef

invité, il a travaillé avec les principaux

orchestres européens tels que le

Deutsches Symphonie-orchester de

Berlin, l’orchestre du Gewandhaus de

Leipzig, l’orchestre Symphonique de

la Radio Bavaroise, la Staatskapelle de

Dresde, l’orchestre du Concertgebouw,

le London Philharmonic orchestra,

l’orchestre Philharmonique de

Radio France ainsi que l’orchestre

Philharmonique de Vienne, et aux

États-Unis avec le Chicago Symphony

orchestra, le Los Angeles Philharmonic,

le National Symphony orchestra et

le Boston Symphony orchestra. En

tant que chef invité pour la saison

2011/2012, il retrouvera Stockholm,

oslo, Prague et Stuttgart, et dirigera

d’autres formations prestigieuses

comme la Staatskapelle de Dresde, le

Bamberg Symphony, l’orchestre de Paris,

l’orchestre Philharmonique d’Israël et

le Chicago Symphony. Il se produira

également au Festival de Pékin et de

nouveau au Verbier Festival. En 2010,

Manfred Honeck a été fait Docteur

Honoraire du Saint Vincent College de

Latrobe en Pennsylvanie. En plus de ses

nombreuses responsabilités en tant que

chef d’orchestre, il a été pendant plus de

quinze ans directeur musical de la série

des Concerts Internationaux au château

de Wolfegg en Allemagne.

Pittsburgh Symphony Orchestra

Il y a plus de cent quinze années que le

Pittsburgh Symphony orchestra (PSo)

occupe une place essentielle dans le

paysage culturel de la ville. Reconnu pour

son excellence artistique, le PSo possède

une histoire d’une grande richesse

qu’il partage avec les meilleurs chefs

et musiciens, témoignant par ailleurs

d’un engagement fort envers la région

de Pittsburgh et ses habitants. Cette

tradition s’est poursuivie à l’automne

2008, avec le recrutement du chef

autrichien Manfred Honeck comme

directeur musical. En octobre-novembre

2012, le PSo et Manfred Honeck se

rendent à nouveau en Europe. La tournée

de cette année les mènera à Barcelone,

Madrid, Paris, Luxembourg, Cologne,

Francfort et Stuttgart. Durant une

résidence d’une semaine au Musikverein

de Vienne, l’orchestre donnera quatre

concerts. Pour cette tournée, l’ensemble

sera rejoint par le violoniste Nikolaj

Znaider et le pianiste Rudolf Buchbinder.

En tête de liste des chefs prestigieux

ayant dirigé le PSo, on trouve Victor

Herbert, directeur musical entre 1898

et 1904, lequel a profondément marqué

son développement initial. Avant lui,

Frederic Archer (1896-1899) avait été le

premier chef de l’orchestre. C’est sous

la direction d’otto Klemperer à la fin

des années trente que l’ensemble s’est

consolidé en tant qu’institution nationale.

Avant lui avaient dirigé Emil Paur (1904-

1910), Elias Breeskin (1926-1930) et

Antonio Modarelli (1930-1937). De 1938

à 1948, sous la direction dynamique de

Fritz Reiner, l’orchestre a entamé une

nouvelle phase de son histoire, avec sa

première tournée internationale et son

premier enregistrement commercialisé.

La direction inspirée de William Steinberg

(directeur musical entre 1952 et 1976) a

permis que le niveau déjà excellent du

PSo progresse de façon remarquable.

André Previn (1976-1984) a ensuite mené

l’orchestre vers de nouveaux sommets,

additionnant tournées, enregistrements

et présence à la télévision, avec la série

de PBS Previn and the Pittsburgh. C’est

en 1984 que Lorin Maazel a débuté

sa collaboration avec le PSo comme

consultant musical puis directeur

musical, poste qu’il a occupé avec succès

de 1988 à 1996. En tant que directeur

musical de 1997 à 2004, Mariss Jansons

a lui aussi favorisé le développement

artistique de l’orchestre. Après son

départ, le PSo a créé un nouveau

modèle de direction avec Sir Andrew

Davis (conseiller artistique), Yan Pascal

Tortelier (chef invité permanent) et

Marek Janowski (chef invité, Chaire

Klemperer). Ces trois chefs ont formé

le noyau directionnel de l’orchestre

jusqu’à janvier 2007, lorsque le PSo a

choisi Honeck pour prendre les rênes au

début de la saison 2008-2009. En février

2012, celui-ci a donné son accord pour

que son contrat soit prolongé jusqu’à

la saison 2019-2020. Avec une longue

histoire riche en tournées nationales et

internationales, le PSo continue depuis

1900 d’être salué par la critique comme

l’un des meilleurs orchestres au monde.

L’ensemble totalise plus de trente-cinq

tournées internationales, dont dix-neuf

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11

LUNDI 5 NoVEMBRE

en Europe, huit voyages en Extrême-

orient et deux en Afrique du Sud, la

tournée de 2002 en Extrême-orient

ayant été marquée par les premiers

concerts de l’orchestre à Kuala Lumpur

et en Australie. Touchant un public

international, le PSo a été le premier

orchestre américain à se produire au

Vatican en janvier 2004 devant feu

le Pape Jean-Paul II, dans le cadre

des célébrations du jubilé d’argent du

souverain pontife. En mai 2009, le PSo

s’est embarqué pour une tournée de

quatre concerts en Asie, voyage qui

comprenait ses premiers concerts à

Shanghai et Kaohsiung (Taiwan), en plus

de la première escale à Pékin depuis

1987. Le PSo et Honeck ont entrepris

une nouvelle tournée en Europe en

2011, participant à des festivals majeurs

comme les BBC Proms au Royal Albert

Hall de Londres, le Musikfest de Berlin,

le Beethovenfest de Bonn, ainsi que

les festivals de Lucerne, de Reingau

et du Schleswig-Holstein. Au cours de

cette tournée, le PSo s’est également

produit avec succès à Paris, Grafenegg

et Vilnius. Ce rayonnement international

est rendu possible grâce au fonds

Hillman Endowment for International

Performances. Depuis 2006, le PSo s’est

associé avec l’Allegheny Conference

on Community Development et sa

filiale marketing, la Pittsburgh Regional

Alliance, afin de mettre à profit ses

tournées internationales pour permettre

des tables-rondes sur le développement

économique et les investissements

étrangers directs. Ce partenariat,

unique aux États-Unis, a débouché sur

de nombreux investissements dans

la région de Pittsburgh. L’orchestre

peut également s’enorgueillir d’une

liste tout aussi fournie de tournées

nationales, lesquelles l’ont régulièrement

programmé dans les principaux

centres musicaux du pays, avec de

fréquents concerts au Carnegie Hall

de New York et au Kennedy Center

de Washington. Le PSo jouit d’une

longue histoire prestigieuse en matière

d’enregistrements radiophoniques. Dès

1936, ses concerts ont été diffusés dans

tout le pays, recevant une attention

nationale croissante en 1982 à travers

la série de programmes du réseau

Public Radio International, produite par

WQED-FM 89.3 à Pittsburgh. Depuis son

premier disque commercialisé en 1941, le

PSo a enregistré des centaines d’albums

tous salués par la critique, disponibles

sous les labels PentaTone, EMI, Angel,

CBS, Philips, MCA, New World, Nonesuch,

Sony Classical et Telarc. Avec le chef

Lorin Maazel et le violoncelliste Yo-Yo Ma,

l’orchestre a remporté un Grammy Award

en 1992 pour l’enregistrement chez

Sony Classical d’œuvres de Prokofiev et

Tchaïkovski. Cinema Serenade, avec John

Williams à la baguette et Itzhak Perlman

en soliste, hommage à la musique de film,

a été classé n° 1 au palmarès Billboard

tous genres confondus. La discographie

la plus récente du PSo comprend la

Symphonie n° 5 de Tchaïkovski, les

symphonies n° 1, 3, 4 et 5 de Mahler –

ceci dans le cadre d’un projet d’intégrale

des symphonies de ce compositeur

avec Honeck pour le label Exton – ainsi

qu’un cycle complet consacré à Brahms

avec le chef invité Marek Janowski chez

Pentatone. Enregistrée chez Exton avec

Manfred Honeck à la tête du PSo et la

soprano Sunhae Im, la Symphonie n° 4

de Mahler a remporté en 2012 le

prestigieux ICMA (International Classical

Music Award) dans la catégorie Musique

Symphonique.

Violons I

Noah Bendix-Balgley (1er violon solo)

Rachel Mellon Walton Chair

Mark Huggins (co-soliste)

Beverlynn and Steven Elliott Chair

Huei-Sheng Kao (soliste assistant)

Hong-Guang Jia (soliste assistant)

Jeremy Black

Ellen Chen-Livingston

Irene Cheng

Sarah Clendenning

Alison Peters Fujito

David Gillis

Selma Wiener Berkman Memorial Chair

Sylvia Kim

Jennifer orchard

Ron and Dorothy Chutz Chair

Susanne Park

Christopher Wu

Nancy and Jeffery Leininger Chair

Shanshan Yao

The Estate of Olga T. Gazalie

Kristina Yoder

Violons II

Jennifer Ross (soliste)

G. Christian Lantzsch and Duquesne Light

Company Chair

Louis Lev (co-soliste)

The Morrison Family Chair

Dennis o’Boyle (soliste assistant)

Laura Motchalov

Eva Burmeister

Carolyn Edwards

Andrew Fuller

Lorien Benet Hart

Claudia Mahave

Peter Snitkovsky

Albert Tan

Yuko Uchiyama

Rui-Tong Wang

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Altos

Randolph Kelly (soliste)

Cynthia S. Calhoun Chair

Tatjana Mead Chamis (co-soliste)

Joen Vasquez (soliste assistant)

Marylène Gingras-Roy

Penny Anderson Brill

Cynthia Busch

Erina Laraby-Goldwasser

Paul Silver

Mr. and Mrs. Willard J. Tillotson, JR. Chair

Stephanie Tretick

Meng Wang

Andrew Wickesberg

Violoncelles

Anne Martindale Williams (soliste)

Pittsburgh Symphony Association Chair

David Premo (co-soliste)

Donald I. and Janet Moritz Andequitable

Resources, Inc. Chair

Adam Liu (soliste assistant)

Mikhail Istomin

Gail Czajkowski

Irvin Kauffman (soliste assistant lauréat)

Michael Lipman

Jane and Rae Burton Chair

Louis Lowenstein

Hampton Mallory

Lauren Scott Mallory

Mr. and Mrs. Martin G. McGuinn Chair

Contrebasses

Jeffrey Turner (soliste)

Tom and Dona Hotopp Chair

Donald H. Evans, Jr. (co-soliste)

Betsy Heston (soliste assistant)

Jeffrey Grubbs

Peter Guild

Micah Howard

Stephen and Kimberly Keen Chair

John Moore

Aaron White

Flûtes

Lorna McGhee (soliste)

Jackman Pfouts Flute Chair

Damian Bursill-Hall (co-soliste)

Jennifer Conner

Hilda M. Willis Foundation Chair

Piccolo

Rhian Kenny (soliste)

Frank and Loti Gaffney Chair

Hautbois

Cynthia Koledo DeAlmeida (soliste)

Dr. William Larimer Mellon, JR. Chair

Scott Bell

Mr. and Mrs. William E. Rinehart Chair

Cor anglais

Harold Smoliar (soliste)

Johannes and Mona L. Coetzee Memorial Chair

Clarinettes

Michael Rusinek (soliste)

Mr. and Mrs. Aaron Silberman Chair

Thomas Thompson (co-soliste)

Ron Samuels

Clarinette en mi bémol

Thomas Thompson

Clarinette basse

Richard Page (soliste)

Bassons

Nancy Goeres (soliste)

Mr. and Mrs. William Gengeand, Mr. and Mrs.

James E. Lee Chair

David Sogg (co-soliste)

Philip A. Pandolfi

Contrebassons

James Rodgers (soliste)

Cors

William Caballero (soliste)

Anonymous Donor Chair

Stephen Kostyniak (co-soliste)

Zachary Smith (soliste assistant)

Thomas H. and Frances M. Witmer Chair

Robert Lauver

Irving (Buddy) Wechsler Chair

Ronald Schneider

Michael and Carol Bleier Chair

Joseph Rounds

Reed Smith Chair Honoring Tom Todd

Trompettes

George Vosburgh (soliste)

Martha Brooks Robinson Chair

Charles Lirette (co-soliste)

Edward D. Loughney Chair

Neal Berntsen

Chad Winkler

Susan S. Greer Memorial Chair

Trombones

Peter Sullivan (soliste)

Tom and Jamee Todd Chair

Rebecca Cherian (co-soliste)

James Nova

Trombone basse

Murray Crewe (soliste)

Tuba

Craig Knox (soliste)

Timbales

Edward Stephan (soliste)

Barbara Weldon Principal Timpani Chair

Christopher Allen (co-soliste)

James W. and Erin M. Rimmel Chair

Percussions

Andrew Reamer (soliste)

Albert E. Eckert Chair

Jeremy Branson (co-soliste)

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LUNDI 5 NoVEMBRE

Christopher Allen

James W. and Erin M. Rimmel Chair

Harpe

Gretchen Van Hoesen (soliste)

Virginia Campbell Chair

Instruments à frettes

Irvin Kauffman (soliste)

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Salle Pleyel | Et aussi DU SAMEDI 10 NoVEMBRE AU DIMANCHE 24 MARS

SAMEDI 10 NOVEMBRE, 20H

Sergueï Prokofiev

Concerto pour violon n° 1

Sergueï Rachmaninov

L’Île des morts

Alexandre Scriabine

Poème de l’extase

Orchestre National de Russie

Mikhaïl Pletnev, direction

Sergueï Krylov, violon

SAMEDI 24 NOVEMBRE, 20H

Wolfgang Amadeus Mozart

Danses allemandes K 536

Concerto pour piano n° 26 « Couronnement »

Symphonie n° 39

Academy of Saint Martin in the Fields

Murray Perahia, piano, direction

Coproduction Piano****, Salle Pleyel.

DIMANcHE 25 NOVEMBRE, 16H

Ludwig van Beethoven

Coriolan, ouverture

Concerto pour piano n° 3

Joseph Haydn

Symphonie n° 103 « Roulement de timbales »

Academy of St Martin in the Fields

Murray Perahia, piano, direction

Coproduction Piano****, Salle Pleyel

SAMEDI 8 DécEMBRE, 20H

Felix Mendelssohn

Les Hébrides

Robert Schumann

Concerto pour piano

Richard Strauss

Une vie de héros

Orchestre Philharmonique du Luxembourg

Emmanuel Krivine, direction

Nelson Freire, piano

SAMEDI 2 FéVRIER, 20H

Johan Wagenaar

De getemde feeks, ouverture

Richard Strauss

Mort et Transfiguration

Piotr Ilitch Tchaïkovski

Symphonie n° 5

Orchestre Royal du Concertgebouw

d’Amsterdam

Mariss Jansons, direction

Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati,

Salle Pleyel.

DIMANcHE 10 FéVRIER, 16H

Ludwig van Beethoven

Egmont, ouverture

Béla Bartók

Concerto pour piano n° 2

Johannes Brahms

Symphonie n° 2

Orchestre National Symphonique de

Washington

Christoph Eschenbach, direction

Tzimon Barto, piano

DIMANcHE 24 MARS, 16H

claude Vivier

Zipangu

claude Debussy

La Mer

Igor Stravinski

L’Oiseau de feu

Orchester Philharmonique de Los Angeles

Gustavo Dudamel, direction

Les partenaires média de la Salle Pleyel

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Salle Pleyel

Président : Laurent Bayle

Notes de programme

Éditeur : Hugues de Saint Simon

Rédacteur en chef : Pascal Huynh

Rédactrice : Gaëlle Plasseraud

Graphiste : Elza Gibus

Stagiaires : Emma Granier, Colin Bevot

www.citedelamusique.fr | 01 44 84 44 84

Cité de la musique

Du marDi au JEuDi DE 12h à 18hvEnDrEDi ET SamEDi JuSqu’à 22h DimanchE DE 10h à 18hBillETS coupE-filE En vEnTE Sur

www.citedelamusique.fr

exposition jusqu’au 23 janvier 2013

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www.citedelamusique.fr | 01 44 84 44 84

Cité de la musique

Du marDi au JEuDi DE 12h à 18hvEnDrEDi ET SamEDi JuSqu’à 22h DimanchE DE 10h à 18hBillETS coupE-filE En vEnTE Sur

www.citedelamusique.fr

exposition jusqu’au 23 janvier 2013

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L’Association est soucieuse de soutenir les actions favorisant l’accès à la musique à de nouveaux publics

et, notamment, à des activités pédagogiques consacrées au développement de la vie musicale.

Les Amis de la Cité de la Musique/Salle Pleyel bénéficient d’avantages exclusifs pour assister

dans les meilleures conditions aux concerts dans deux cadres culturels prestigieux.

Les Amis de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel

DEVENEZ MÉCÈNES DE LA VIE MUSICALE !

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CONTACTS

Patricia Barbizet, Présidente

Marie-Amélie Dupont, Responsable 

252, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 [email protected]

Tél. : 01 53 38 38 31 Fax : 01 53 38 38 01

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