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AN HISTORICAL STUDY IN THE IROQUOIAN LANGUAGES
Pierrette Blin-Lagarde
Department of Linguistics Degree of Master of Arts
Abstract
This thesis is based on extensive field work on six of the Iroquoian
languages and contains (Part A) an annotated bibliography of historical
and contemporary works on the Iroquoian languages.
The comparative study of the languages of the Six Nations and Huron
is based on a vocabulary of 111 words from Swadesh's list of 218 basic
words and contains nearly aIl the 100 words of the revised list. The
vocabularies are given alongside the reconstructed forms.
We postulate Proto-Iroquoian roots for the cognat es and formulate a
set of phonological rules for each of the languages.
Then, Part C is devoted to a lexicostatistic study of the words
and we make some chronological hypothesis about the historical development
of Proto-Iroquoian into the various attested languages.
We compare our results to those of B. Hoffman and F. Lounsbury.
,-\
J
'" . UNE ETUDE·HISTORIQUE DANS LES LANGUES DE
. .. LA FAMILLE HURONNE-IROQUOISE
Pierrette Blin-Lagarde
Department of Linguistics Degree of Master of Arts
Resume
Cette thèse est basee sur un important travail d'enquêtes linguis-
tiques dans six langues iroquoises et contient (Section A) une biblio-
graphie avec notes sur les auteurs, de travaux historiques et contempo-
rains sur les langues huronne et iroquoises.
L'etude comparative des langues des Six Nations et du Huron, porte
sur un vocabulaire de III mots à partir de la liste de 218 mots de
M. Swadesh, et contient presque tous les 100 mots de la liste revisee.
Les vocabulaires sont donnes tout le long des formes reconstruites.
Nous postulons des racines proto-iroquoises pour les cognates et
formulons un ensemble de règles phonologiques pour chacune de ces langues.
Ensuite, la Se.ction C est consacree à l'etude lexicostatistique
des mots et nous faisons une hypothèse chronologique sur le developpement
historique du Proto-Iroquois dans les langues considerees.
Nous comparons nos resultats à ceux de B. Hoffman et F. Lounsbury.
J
... " ,' .. f. •
. . ,UNE·~ HISTORIQUE DANS LES LANGUES DE
. .. LA FAMILLE HURONNE-IROQUOISE
.by
,Pierrette Blin-Lagarde
A thesis submitted to
the Facu1ty of Graduate Studies and Research McGi11 University
in 'partial fu1fi1ment of the requirements for the degree of Master of Arts
Department of Linguistics
@) Pierrette Blin-Lagarde 10/72
March 1972
'-
., TABLE DES MATIERES
Pages
INTRODUCTION 1
1. Buts de l'etude 2
- Relations du Huron et des langues iroquoises des Six Nations avec la langue d'origine commune •..•....... 2
- Evaluation des temps de séparation de chaque langue de la proto-langue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
- Méthodes utilisees et leurs limites 2
2. Limites de l'étude. Etapes de travail. Apport 3
3. Mouvements historiques des tribus huronnes et iroquoises dont les langues ont été retenues dans l'etude ...... . 5
ETUDE 9
AI DATA 10
1. Bibliographie 10
(a) Sources générales . • . . . . • . . . . .. . . . • . . . . .. . . . . . . 10
(b) Sources utilisées dans l'étude, par langue et par auteur
2. Enquêtes linguistiques (par langue)
BI RECONSTRUCTIONS
Méthode
- Règles phonologiques, par langue
- Analyse de chaque mot. ordonnees par langue.
Methode comparative. Règles Proto-formes ..•... ; ........... .
CI ETUDE STATISTIQUE DES COGNATES
11
35
38
38
41
49
78
- Cognates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
- Tableaux comparatifs . . . . . . . . . . • • . • . . . . . . . . . • . . . . . • . • 80
- Hypothèse du temps de séparation des langues .•...... 82
DI RESULTATS ET CONCLUSION 83
BIBLIOGRAPHIE GENERALE 89
j
,-
PRÉ F ACE
Dès que l'Ancien Monde découvre l'existence du continent américain,
missionnaires et voyageurs cultivés s'intéressent aux langues étranges
et complexes de ses habitants.
Par necessite et besoin, on note des mots, on communique, on prêche.
En 1534, Cartier fait suivre le recit de son premier voyage d'un vocabu-
laire. Certains missionnaires qui suivent font de même, apprecient des
langues distinctes, des parentes, écrivent des grammaires sur les modèles
du Latin et du Grec.
Ces langues indiennes, dont beaucoup ont disparu, dont d'autres
s'éteignent, deviennent tardivement, mais avec le renfort de méthodes
plus scientifiques, une substance riche en informations pour les sciences
humaines.
Progressivement, leurs caracteristiques, leurs relations, leur évo-
lution, leurs origines lointaines se précisent par l'analyse des rares
textes utilisables éparpilles sur quatre siècles d'histoire seulement,
ainsi que des langues telles que parlees actuellement après quatre
siècles de bouleversement.
Cette étude est une contribution aux chapitres des relations de
parente de la langue huronne et de six langues iroquoises, et des temps
de séparation de ces langues de la langue commune.
- i -
- ii -
Ne disposant que de sept extremités de branches vivantes et morte
de ce specimen unique de la flore linguistique, chercher à quelles hau
teurs elles pouvaient se ramifier, parait une entreprise hasardeuse.
Je suis consciente que les etudes comparative et lexicostatistique
servant à decouvrir ces ramifications sont basées sur des élements sus
ceptibles d'être ulterieurement modifiés:
- un vocabulaire presume de base.;
- un éventail incomplet de langues;
des règles phonologiques avancées sur peu d'exemples;
- une théorie de vitesse de vieillissement hypothétique;
et que la plus grande prudence doit entourer l'interpretation des resul
tats.
La rarete des publications anciennes qui en fait des valeurs de col
lections au detriment des bibliothèques et des linguistes, n'aide pas
non plus à retracer l'evolution du vocabulaire retenu.
Toutefois, utilisant les meilleurs outils linguistiques actuels
au mieux de mes connaissances, j'espère apporter quelques informations
valables sur la langue huronne et celles des Six Nations.
Je remercie le Dr. David Lightfoot qui m'a guidée pendant la creation
de ce travail, et exprime ma reconnaissance aux Iroquoinistes, Hanni
Woodbury et Jack Campisi qui m'ont aidee à trouver des informateurs, à
Michael Poster qui a contribué à completer mon data et au frère Hardy
de Caughnawaga qui m'a permis de consulter les manuscrits qui m'intéres
saient.
J
- iii -
C'est grâce à l'introduction de Georges Miller dans les milieux
indiens de Six Nations et à Frank Natawé à Onondaga, et grâce à la quali
té de mes informateurs indiens: Jessie Pierce, Florida, Julia Jamieson,
Josie Horne (Lornal Hill, N.S.), Chief Elton Greene, Michael Norton, et
plus particulièrement Frank Natawé et Robert Mt. Pleasant, que j'ai pu
recueillir le matériel essentiel à l'étude contemporaine de ces langues.
Je suis redevable à M. Gordon Day pour m'avoir conseil~elors de
mes recherches à la Bibliothèque Nationale et au Musée d'Ottawa, à
M. W. Chafe pour avoir éclairci certains problèmes de reconstruction,
et à M. G. Michelson en particulier pour son assistance dans le domaine
bibliographique et dans la langue Mohawk.
,-
Î N T R 0 DUC T' iON
1. Buts de l'étude
Cette recherche a pour buts d'analyser les relations du Huron et
des langues iroquoises des Six-Nations avec la langue d'origine commune,
par le moyen des méthodes de reconstruction interne et comparative, et
d'évaluer le temps de séparation de chaque langue de la langue commune,
en utilisant la méthode lexicostatistique.
Si la méthode comparative a fait ses preuves, et continue d'être
un o~ti1 de base en linguistique historique, la méthode lexicostatistique
a été très critiquée et même complètement rejetée par certains. Swadesh
en 1955, conscient des limites de sa méthode, a revu la liste de base ori-
gina1e: "suitable items for a test list must be universal and non
cultural". 1 Il l'a réduite considérablement et obtenu un pourcentage
de rétention plus élevé.
Un des points délicats de cette méthode est le choix du mot le plus
en usage parmi les synonymes. S.G. Gudschinsky suggère d'avoir recours
h d d . 2 au asar ans certa1ns cas. Quant aux temps de séparation. les résul-
tats sont très contestés surtout lorsque ceux-ci dépassent deux mil 1é-
naires.
Les premiers textes que nous possédions sur les langues de la famille
huronne-iroquoise. datent de 1534. Les résultats obtenus sur les langues indo-
européennes ou les langues d'un même groupe parlées sur un territoire de culture
1 M. Swadesh. "Towards Greater Accuracy in Lexicostatistic Datig". IJAL. No. 21. 1955, p. 124.
2 Sarah C. Gudschinsky. "The ABC's of Lexicostatistics (Glottochrono1ogy)", Ward, Vol. 12. No. 2. August 1956, p. 179.
- 2 -
j
- 3 -
identique, prouvent que nous pouvon~ obtenir des renseignements intéres
sants dans l'application de cette méthode aux langues indiennes de cette
étude.
2. Limites de l'étude. Etape de travail. Apport
La première étape de cette étude comparative consiste (1) à rassem
bler la documentation ecrite la plus importante sur les langues de la
famille huronne-iroquoise et sur leurs auteurs; parallèlement, et afin
d'appliquer la methode lexicostatistique à ce data, (2) à tenir des
séances de travail avec des informateurs iroquois, à Caughnawaga d'abord,
puis dans d'autres reserves indiennes -- en partant de la liste des 218
mots de M. Swadesh et de S. Gudschinsky.
La recherche a ete limitee au Huron et aux langues des Six Nations,
en particulier pour les raisons suivantes:
- absence d'informateur Cherokee;
data historique trop pauvre dans les autres langues mortes. C'est ainsi
qu'il a fallu abandonner le vocabulaire Andaste compile par Campanius
(1696) (une centaine de mots) -- ou bien encore le Laurentien car les
vocabulaires de Jacques Cartier ne couvrent qu'une cinquantaine de mots
de la liste.
L'etablissement de la bibliographie a permis de constater que très
peu d'articles abordent le sujet developpe dans cette etude.
Etant donne les difficultes rencontrees à rassembler la documentation
qui a servi à etablir le data, on a juge utile d'accorder, dans la première
'-1
,
- 4 -
partie de cette recherche, une place importante à la bibliographie et
aux auteurs considérés. Ceci permettra aux jeunes Iroquoinistes de
localiser plus facilement les ouvrages rares, et d'évaluer les condi
tions dans lesquelles les infomations linguistiques ont été recueillies.
La deuxième partie comporte une tentative de reconstruction de
proto-racines et radicaux du vocabulaire retenu, et des règles phono
logiques d'après lesquelles la comparaison a pu être établie.
Enfin, la troisième partie a été conduite en appliquant la méthode
lexicostatistique de Swadesh aussi bien par couple de langues que par
groupe de langues.
Vu les limites de la méthode, nous n'avons pas cherché à situer
la date de séparation de chacune des langues mais seulement du Tuscarora,
du Huron, et du groupe des Cinq Nations.
On notera que cette étude a la particula°rité de traiter plus de
100 mots de base dans sept langues différentes par les méthodes compara
tive et lexicostatistique.
S'il était simple d'obtenir la liste de 218 mots pour l'etude lexi
costatistique, il etait par contre difficile de reunir dans les sources
historiques, un materiel aussi riche dans les sept langues pour l'etude
comparative.
Nous en avons rassemble 111 qui couvrent la quasi totalite de la
liste révisee de 100 mots, et qui nous ont servi pour les deux études
consecutives.
- 5 -
3. Mouvements historiques des·tribus·huronrtes~itoquoises
Avant l'arrivée des blancs, les tribus de la famille huronne-iro-
quoise, occupaient les régions actuelles des Grands Lacs (Canada et
Etats-Unis) et certain groupes, la région sud-est des Etats-Unis.
Elles comprenaient:
Hurons, Tionontatis, Iroquois, Neutres, Eriés, Andastes (ou Conestogas),
TUscarorens, Meherrins, Ontationoués (Nottaway), Cherokees, Ouenros,
Iroquois '~Laurentiens" -- et certainement plusieurs autres tribus qui
ont disparu sans avoir laissé de traces.
A la suite des guerres, des Missions, de la déportation de tribus
ou de leur adoption par d'autres, de la réduction continuelle des ter-
ritoires occupés par les Indiens, jusqu'au confinement dans les réser-
ves, la carte linguistique s'est profondément modifiée.
Ainsi, pour les tribus concernées dans cette étude, et dont le choix
a été dicté par les raisons que l'on trouvera plus haut, il convient de
noter les mouvements les plus importants depuis la colonisation. l
Hurons
La confédération des Hurons "Wendat" (tribus des Ours, de la Corde,
de la Pierre et du Cerf), établie entre la baie Géorgienne et le lac
Simcoe, est disloquée en 1649 à la suite de la défaite dans la guerre
avec les Iroquois, et les tribus abandonnent leur territoire.
1 Dictionnaire biographique du Canada, Langues du monde; Encyclopedia Arnericana.
,-
- 6 -
Une partie fusionne avec les Tionontatis et prend le nom de "Wyandot".
Ces Hurons s'installent après la Conference de Montreal en 1701 autour
du Fort Ponchartrain près de Détroit pour se rediviser une autre fois
en 1738 en 2 groupes:
- Sandwich (près de Detroit);
- Sandusky (Ohio) puis la reserve Wyandot en Oklahoma.
L'autre partie se réfugie à Québec et ses environs pour se fixer defini
tivement en 1697 à la Jeune Lorette.
La langue h~onne disparatt à la fin du XIXe siècle à la Jeune
Lorette. Elle se maintient toutefois dans le folklore car M. Barbeau
a pu recueillir en 1911 des chants hurons à la Jeune Lorette.
Par contre, parmi le premier groupe, la langue s'est conservee
jusque dans les premières décades du XXe siècle, et M. Barbeau a fait
une etude approfondie parmi les speakers de Windsor et d'Oklahoma
egalement aux environs de 1911. Enfin W. Chafe (fin 1960) denombre
dans son enquête moins de cinq speakers de plus de 50 ans dans
l'Oklahoma.
Iroguois - Six Nations
Agni ers en anglais: Mohawks
Onneiouts " Oneidas
Onontagues " Onondagas
Goyogoins " Cayugas
Tsonnontouans " Senecas
Tuscarorens " Tuscaroras
>-1
J
- 7 -
Les Onontagués vivent toujours dans la partie centrale du territoire
iroquois qui fut leur possession. Il en est de même des " Tsonnontouans
dont les terres étaient situées le plus à l'ouest du pays des Cinq-Nations.
Les Goyogoins ont quitté le centre-ouest de l'Etat de New-York pour
se fixer principalement dans le sud de l'Ontario après la guerre avec
l'Amérique, et à l'établissement de "Grand River Reservation" par J. Brant
(1780) .
Une grande partie des Agniers, originaires des territoires iroquois
orientaux, s'est établie aussi à "Grand River". Quelques Agniers, con-:
vertis au christianisme, avaient déjà quitté le territoire natal pour
s'installer à Caughnawaga près de Montréal en 1668. Une partie de ce
groupe fonda en 1755 Akwesasne (St. Regis), village qui a été séparé après
la guerre américano-canadienne et qui se trouve maintenant des deux côtés
de la frontière.
Les Tuscarorens, originaires de Caroline du nord, commencèrent leur
exode vers le nord après leurs défaites aevec les Blancs et les Indiens
qui leur étaient hostiles (1713), spécialement en direction du lac Oneida
(New ":York). Dispersés pendant la Révolution américaine, on trouve quel
ques descendants à "Grand River" et près de Niagara.
Les Onneiouts ont cédé leurs terres aux U.B.A. dans l'Etat de New
York (après 1798). Leurs descendants vivent maintenant près de Green
Bay (Wisconsin), à Onondaga reservation, ou en Ontario.
'-1
- 8 -
Un certain nombre d'Iroquois parlent encore leur langue, surtout
parmi les personnes de plus de 50 ans. Pour les constructeurs indiens
des gratte-ciels New-Yorkais, l'Iroquois est souvent la langue de tra
vail. Dans les réserves, un regain d'intérêt ces dernières années pour
la culture indienne, a encouragé certains membres des communautés à créer
des cours de langue indienne pour les enfants des écoles et les adultes.
Par exemple, à Caughnawaga, l'enseignement du Mohawk est officiel dans
les trois écoles depuis septembre 1969.
'-1
É TU D E
AI DATA
1. Bibliographie
L'etude bibliographique est le resultat d'une compilation de docu -
ments, soit historiques, soit contemporains, choisis parmi les referen-
ces trouvees dans:
- James-Constantine Pilling, Bibliography of the Iroquois Language, Washington Government Printing Office, 1888;
- G.P. Murdok, Ethnographie Bibliography of North America, Human Relations Area Files, New Haven, 1960;
et dans les bibliographies citees par les linguistes iroquoinistes.
Chacun des ouvrages (dictionnaire, lexique, ou vocabulaire) ayant
servi à cette etude, est accompagne d'informations quant aux publications
ou à l'histoire du manuscrit, et de notes concernant l'interpretation
phonetique (systeme Pike) de l'ecriture employee par l'auteur.
Enfin un paragraphe est consacre à l'auteur pour localiser la sour-
ce linguistique, son âge, et sa valeur.
- 10 -
- 11 -
(b) Sources utilisées dans l'étude par langue et par auteur
(ordre chronologique)
Huron
Mohawk
Oneida
Onondaga
Seneca
Cayuga
Tuscarora
Sagard, G.
Potier, P.
Van den Bogaert, H.M.
Bruyas, J.
Schoolcraft, H.R.
Marcoux, J.
Cuoq, J.A.
Michelson, G.
Schoolcraft, H.R.
Barbeau, M.
Zeisberger, D.
Anonyme (publ. Shea)
Schoolcraft, H.R.
Barbeau, M.
Schoolcraft, H.R.
Chafe, W.
Schoolcraft, H.R.
Barbeau, M.
Lawson, J.
Schoolcraft, H.R.
Barbeau, M.
Gleason-Fickett, J.
'-
1
- 12 -
Dictionnaire de la langue huronne
nécessaire à ceux qui n'ont l'intelligence d'icelle et ont à traiter avec 1 es Sauvages du pays ...
par le Frère Gabriel Sagard
Ce dictionnaire parait en appendice de la première édition du
voyage de G. Sagard: Le Grand Voyage au ~ des Hurons, situé en
l'Amérique vers la Mer Douce, ès derniers confins de la Nouvelle-
France dite Canada, le 10 aoat 1632 chez Denys Moreau, rue St. Jac-
ques "à la Salamandre", à Paris.
Il parait également dans la quatrième volume de L'Histoire du
Canada et voyages que les Frères Mineurs Récollets ~ ont fait pour
la conversion des Infidèles en 1636 chez Claude Sonniers, rue St-
J~cques, Paris.
Les deux impressions ont été rééditées par la librairie Tross
à Paris, la première en 1865, la deuxième en 1866. Certaines copies
du dictionnaire peuvent néanmoins être trouvées séparées de ces ou-
vrages.
L'écriture dans le manuscrit n'est pas très consistante, comme
c'était le cas en français à cette époque.
au, 0: [0] q, k, ch, c: [ k]
e: [e] ou: [a] qu: [kw] ,
oU,' ou, u: [u] ou: [w] oi: [we] [wa.]
en, an: [A] oui: [wi]
ein: [e] x: [ ks]
gn: [ ny] sq, sc: [ sk]
ch: Es] ... [ts] oin: [we]
>--,
1
- 13 -
Sagard, Gabriel-Théodat.
Ses dates et lieu de naissance sont inconnus, mais son nom de fa
mille indique une origine de l'est de la France. Ceci est confirmé par
Sagard qui écrit: "qu'il a été de conununauté au couvent de Metz" et
"qu'il passa par le duché de Luxembourg". 1
Frère convers de l'Ordre des Récollets, Sagard est désigné conune
missionnaire au Canada en 1623 et quitte Paris avec le père Nicolas Viel,
à pied et sans argent, pour embarquer à Dieppe.
Débarqué à Québec le 29 juin, il part immédiatement vers le pays
des Hurons avec les pères Viel et Le Caron.
Pendant son séjour en Huronie qui ne durera que 10 mois, il s'appli
que à l'étude de la langue huronne aidé de Le Caron.
Revenu à Québec au printemps de 1624, il Y séjournera jusqu'à l'au
tomne pour repartir en France.
La permission de publier les 27 chapitres de son voyage lui a été
accordée à Rouen le 27 juillet 1632.
Il meurt en 1650.
(Dictionnaire biographique du Canada, Presses de l'Université Laval, 1966)
(R.P. L. Lejeune, Dictionnaire général du Canada, Université d'Ottawa, 1931).
1 R.P. L. Lejeune, Dictionnaire général du Canada, Tome II, p. 561.
,-1
- 14 -
E1ementa Huronicae MS 1 160 pages
Radices Huronicae MS II 295 pages
MS 1 a été achevé d'écrire en 1745 et MS II en 1751
par le Père Pierre Potier
Ces deux manuscrits ont été découverts à Sandwich, et transportés
à Montréal par Frère Felix Martin, archiviste.
Ils ont été publiés ainsi que deux autres dans le 15th Report of
Bureau of Archives for the Province of Ontario, par A~ Fraser (1918-1919),
Toronto 1920.
MS No. 1 (p. 3 - 157)
MS No. II (p. 160 - 455)
Lettres utilisées dans les manuscrits:
a - ch - d - e - g - h - i - k - x - n - 0 - 8 - r - s - t - 9
9: [thJ d: [nJ [ ndJ
s: [5J jamais [zJ n: j v -- v
ch: [~J [HJ 8: [vJ [wJ
.) ou ë: [yJ e 11: 2 syllabes
e: [eJ [sJ ê: [eJ è: [ey] -<:::.
- 15 -
Potier, Pierre
est ne à Blandain (Belgique), le 21 avril 1708.
Après des etudes superieures aux collèges jesuites de Tournai et
de Lille, il enseigne six ans à Bethune avant de prononcer ses voeux
(1743). Cette même annee, Potier embarque à La Rochelle le 18 juin et,
après 105 jours à bord, debarque à Québec le 1er octobre.
A son arrivée, il est pris en charge par le père D. Richer, mis
sionnaire à Lorette. Là, le père Potier se consacre à l'etude de la
langue huronne en utilisant les manuscrits du père E. de Carheil qu'il
copie. Neuf mois après son arrivée à Lorette, Potier pouvait prêcher
en langue huronne.
Designe pour la Mission huronne de Sandwich (près de Detroit),
Potier quitte Lorette en juin et atteint l'Ile de Bois Blanc le 25
septembre 1744.
La Mission abandonne l'Ile en 1747 et Potier rejoint celle de
Sandwich où il restera jusqu'à la fin de sa vie (1781).
Potier a écrit de nombreux ouvrages en langue huronne, très peu
de manuscrits ont survécus.
(Ref. Alexandre Fraser).
- 16 -
nVocabulary of the Maquas"
dans Narrative of a Journey into the Mohawk and Oneida Country -- Fi ---- --
Un manuscrit de ce titre a été découvert l'été de 1895 à Amsterdam
par le Général James Grant Wilson.
La rédaction, d'abord attribuée à Van Curler, semble revenir à
Harmen Mendertoz Van den Bogaert, médecin à Fort Orange en 1634.
Le manuscrit qui apparte~ait à M. W.A. White en 1909, a été emprunté
pour réviser la première traduction faite par S.G. Nissensen. l
1ère édition: Ce journal parait dans l'Independant XLVII-17l7 en 1895.
(par General Wilson et traduit par Nissensen.)
2ème édition: Avec introduction et notes dans l'AnrtualReport of the
American Historical Association pour 1895, Washington Government Printing
Office, 1896, pp. 81-104).
3ème édition: Parait en 1909 dans Narratives of-New Nether1ands, 1609-
1664, edited by J. Franklin Jameson, 1909.
Trois récits contiennent du vocabulaire Mohawk:
(1) From the Historish Verhael, par Nico1aes Van Wassenaer, 1624-1630,
(pp. 61-96), contient les dix premiers numéros et quelques noms de
mois.
1 Ref. Jameson, 1909, pp. 137-8.
'-1
- 17 -
(2) Narratives of ~Journey into the Mohawk andOneida Country, 1634-
1635, pp. 135-62. Du vocabulaire apparaît tout le long du texte,
et p. 157-162 "Vocabu1ary of the Maquas" donne 191 mots.
(3) A Short Account of the Mohawk Indians, par le révérend Johannes
Megapolensis, Jr., 1644; quelques mots et phrases le long du texte.
Seul le texte (2) a été pris en considération dans cette étude.
Ecriture employée:
c k: [k]
j: ~ y]
tc: [ts]
ch: [x]
g: [h]
gg: Cg]
'-
- 18 -
Radiees Verborum Iroquaerorum
La plus vieille grammaire iroquoise, a été écrite par le Père Jacques
Bruyas à la fin du XVIIe siècle (manuscrit de 146 pages).
1ère édition: "Radical Words of the Mohawk Language" qui comporte en
première page le titre latin et le nom de l'auteur également en latin. '.
New York Cramoisy Press, 1862 (quelques copies en grand format, les
autres, petits formats - 123 pages).
2ème édition: "The Regents of the University of the State of New York",
l5th Annual Report of the State Cabinet of Natural History, Albany, 1863.
Ecriture jésuite:
9: [th] 8: [w] en: [ -" ] on: [0-] x: [ks]
Bruyas, Jacques,
missionnaire jésuite, politicien, linguiste, est né à Lyon, France,
le 13 juillet 1635.
Il arrive à Québec le 3 aoOt 1666 et part en mission le 14 juillet
de l'annee suivante pour le village des Onneiouts. Il restera dans les
Cantons iroquois jusqu'en 1679, date à laquelle lui est confiee la mission
de Caughnawaga au Sault St-Louis.
Superieur de la Mission canadienne de 1693 à 1698, il revient s'eta
blir ensuite à Caughnawaga. C'est lui qu'on envoie chez les Onondagues
en 1701 pour poursuivre les pourparlers de paix avec les Iroquois et
préparer la conference qui eut lieu à Montreal en aoOt de la même annee.
- 19 -
Bruyas meurt à Caughnawaga le 15 juin 1712.
(Réf. : Dictionnaire biographique du Canada)
" (Bruyas) spoke the Mohawk as we11 as he did French, and was
regarded as the Master of the language in which he composed severa1
works, besides the present and other treatises on it .•.. His know1edge
of the various dia1ects of the Iroquois must have been great indeed."
. (Réf.: Shea, "The Regents ... ", ~. ci t., préface, 2ème éd.)
- 20 -
"Comparative Vocabulary of the Iroquois"
dans Notes ort the·Iroquois
de H.R. Schoolcraft
La 'première publication de ces documents para~t dans le "Report of - ft
Mr. Schoolcraft to the Secretary of State of New York", Senate Document
No. 24, 22 janvier 1846.
La deuxième édition: Notes on the Iroquois or Contributions to the
Statistics, Aboriginal History, Antiquities and General Ethnology of Western
New York, New York, Bartlett and Welford, Astor House, 1846.
La troisième édition est de 1847 (Albany, New York). Notes on the
Iroquois comporte un vocabulaire comparé de 300 mots environ dans les
langues des Six Nations, ainsi qu'un vocabulaire restreint en Wyandot,
(p. 393 à 400 de l'édition de 1847).
Ces vocabulaires paraissent également en 1852 dans Part II et Part
III, section "Language" dans "Information Respecting the History, Condition
and ~rospects of the Indian Tribes of the United States",'collected and
prepared under the direction of the Bureau of Indian Affairs, by H.R.
Schoolcraft, Philadelphia, Lippincott Grambo and Co.
Remarque: Les vocabulaires ayant été fournis par plusieurs chercheurs,
les informations concernant l'écriture des documents sont classees par
langue, mais groupe es après les renseignements sur l'auteur.
- 21 -
Schoo1craft, Henry Rowe
naît dans le Comté d'Albany, N.Y., le 28 (ou 29) mars 1793.
Minéralogiste et géologiste, il devient en 1822 agent indien
pour le "Upper Mississipi". En 1832, il est choisi par 1 '''Indian and
War Departments" pour diriger une deuxième expédition dans la région
du "Upper Mississipi".
En 1845, la législature de New York. l'autorise à faire un recen
sement et à établir des statistiques sur les Iroquois: . Notes·onthe
Iroquois.
Il meurt le 10 janvier 1864 à Washington, D.C.
Schoolcraft, qui avait épousé une Algonquine, a écrit et publié
de nombreux ouvrages sur les Indiens des Etats-Unis -- en particulier
un dictionnaire Algonquin.
- 22 -
Schoolcraft, H.R.: Notes.2!!. the Iroquois.
Langue Mohawk
Le vocabulaire a ete collecte par le Rev. Adam Eliot de Tuscarora.
220 mots. Pp. 264-70. Rapport 24.
Lettres utilisees:
ea: [ë] gh: [ hJ
ee: [ i] j: [dz] [dz]
aw: [0]
Langue Cayuga. 320 mots. Pp. 271-7. Rapport 24.
Le vocabulaire provient comme la langue Mohawk du Rev. Adam Eliot
(Canada). L'ecriture utilisee est la même que pour le Mohawk.
Langue Seneca.
Le vocabulaire a'ete rassemble en partie par E'y Parker dans la
reserve de Tonawanda et par H.R. Schoolcraft et Arch. Amer. pour le
reste.
Lettres utilisees:
aw: [oJ [oJ œ: [eJ ch: [fiJ
- 23 -
Langue Tuscarora: 350 mots. Pp. 251-8. Rapport 24.
Le vocabulaire a ete f9ll~ni par le Rev.Gilbert Rockwood qui a
utilise comme informateur William Chew, Indien Tuscaroren (Niagara
County, N.Y.).
Lettres utilisees:
un: [ -I\J hh: l fi]
Langue Onéida
La plus grande partie du vocabulaire a ete collecte par Schoolcraft
lui-même (jusqu'au mot "cold").
Les 101 derniers mots sont de Richard U. Sherman.
Rapport 24. Pp. 279-81.
Lettres utilisees:
un: [ -I\J
00: [u]
ku: [kW]
Langue Onondaga
j : ['dz] [dzJ
ee: [i J
Schoolcraft a rassemble une partie du vocabulaire, l'autre partie
ayant ete extraite par Du Ponceau dans le manuscrit de Zeisberger pour
l' edi tion de Gallatin: "Transactions and Collections of the American
Antiquarian Society", Volume II, Cambridge 1836.
Lettres utilisees:
ch: [fi]
x: [ks]
j: [y]
ai: [ey]
- 24 -
Dictionnaire Français-Iroquois Iroquois-Français
du père Joseph Marcoux
Dictionnaire Français-Iroquois (1 vol. 590 pages RO Vo)
Dictionnaire Iroquois-Français (1 vol. 820 pages RO Vo) (1844)
Ils sont rédigés selon les principes de Marcoux, exposes dans sa gram
maire.
4 voyelles A - E - 1 - 0
7 consonnes H - K - N - R - S - T - W
1 groupe de consonnes KS
Marcoux tient donc compte de l'aspiration, par contre, il ignore
le [?], il note la voyelle accentuée et longue V, la courte ~.
Il avait remarqué les sons speciaux des langues indiennes qu'il
explique dans les "Règles de prononciation" en particulier les nasales.
"En" ne se prononce pas!!!. qui n'existe pas •..
Marcoux, Joseph, naît au Canada le 16 mars 1791. Après des études à
Québec, il est ordonné prêtre le 12 juin 1813. Envoyé à St-Régis cette
même année, il y résidera jusqu'en 1819, date de son transfert à
Caughnawaga où il meurt le 29 mai 1855. (Réf. Le Jeune)
Le Père Marcoux a écrit de nombreux ouvrages en langue indienne
qu'il parlait comme un indigène -- mais les manuscrits n'ont jamais été
publiés.
'-
- 25 -
Lexique de la langue iroquoise
de Jean-André Cuoq
La première édition de ce manuscrit paraît en 1882 à Montréal chez
J. Chapleau et Fils (238 pages).
Ecriture jésuite:
t [t] [d] k [ kJ
[gJ en: [i\J ou: [ -u]
L'aspiration n'est pas toujours marquée. Le [1J est ignoré ainsi
que la longueur ou l'accent.
Cuoq s'est certainement beaucoup inspiré des travaux du père Marcoux,
en les simplifiant.
Cuoq, Jean-Andre, prêtre et missionnaire Sulpicien, est né au Puy en
Velay (France) le 6 juin 1821. Après des études secondaires chez les
Jésuites, il entre'au Séminaire de St-Sulpice à Paris en 1844.
Ordonné prêtre en 1845, il est envoyé au Canada et arrive à Montréal
le 21 novembre 1846.
Il s'établit à Oka en 1841. et étudie les langues algonquines et
iroquoises des indigènes, qu'il apprend très rapidement.
A part une interruption pour enseigner aux collèges de Montreal
et de Baltimore (1859-1860), il reste à Oka jusqu'à sa mort le 21 juillet
1898 (Ref. Catholic Encyc1opedia) ou le 23 juillet 1901 (Ref. Le Jeune).
Cuoq a publié de nombreux ouvrages, en particulier sur les langues
indiennes d'Amérique. Il devint membre de la Société Royale du Canada
en 1882. Il appartenait à la Sociéte ethnologique de Washington et à
plusieurs sociétes parisiennes.
··'~I
- 26 -
A Mohawk Dictionary
par Gunther Michelson
190 pages, 713 racines, classees par ordre alphabetique.
Informateurs de Caughnawaga: Mae Montour, Frank Natawe, Michael Norton, L. Curotte.
L'écriture employée d'après le système phonémique est la suivante:
orales a. e 0
voyelles
nasales " (ë) u(o)
demi voyell es y w
consonnes t k '1 h
s ts r n
longueur, accents tombant et montant.
Michelson, Gunther est né à Hamburg en 1920.
G. Michelson est producteur à Radio Canada.
Il se consacre depuis sa jeunesse à l'étude de la culture des Indiens
d'Amérique.
De profondes recherches en ethnologie, et l'établissement de sa
residence près de la réserve indienne de Caughnawaga, l'ont conduit à
étudier la langue Mohawk, et à écrire des ouvrages sur cette langue.
'-
- 27 -
Notes de Marius Barbeau à Six-Nations
Musée national du Canada
Notes de travail prises lors de ses enquêtes linguistiques par Marius
Barbeau à Oshweken (Ontario) dans les années 1950-1951.
Langue Oneida
Informateur: M. John A. Ninham (1950)
Langue Cayuga
Informateur: M. Cuthbert Davey (1950)
Langue Tuscarora
Informateur: Mme Cassie Ninham (1951)
Langue Onondaga
Informateur: M. David Thomas (1951)
Barbeau, Marius.
Né à Ste-Marie de Beauce (Québec) le 5 mars 1882, Marius Barbeau
a étudié à l'Université Laval, puis en Europe, à Oxford et à La Sorbonne
à Paris.
Ethnologue au Musée national du Canada à Ottawa, il est l'auteur
de nombreux ouvrages d'histoire, d'ethnologie, de linguistique et de
folklore canadien-français et indien.
Il est mort à Ottawa le 28 février 1969.
- 28 -
Indian Dictionary
de:David Zeisberger
Le manuscrit de ce dictionnaire a été trouvé dans la bibliothèque
du Collège d'Harvard par Eben Norton Horsford qui obtint de M. Winsor,
bibliothécaire, la permission de le copier.
La première publication date de 1887. John Wilson and Son.
University Press, Cambridge. 236 pages en 4 langues: anglais, âllemand,
onondaga, delaware.
Lettres utilisées dans le manuscrit:
oen: [8] sh: [sh]
j: [yl tJ: [w] x: [ ks] œ: [ë]
z: [ts] ce: [a]
sch: Es] e: [ë]
Note: accent' et ' peuvent indiquer accent principal et ton tombant, mais E.N. Horsford signale dans sa préface la difficulté de transcrire ces signes ainsi que les virgules et de différentier 1 e [c] du [e].
Zeisberger, David.
Tchèque d'origine, Zeisberger est né le 11 avril 1721 à Zeuchtenthal
(Moravie). Il arrive en Georgie en 1738, qu'il quitte en 1740 pour la
Pennsylvanie. Il sera ensuite missionnaire en Ohio pendant 60 ans.
Sachem par les Iroquois, et adopté par les Munsees, il meurt à Goshen
(Ohio) le 17 novembre 1808.
Zeisberger parlait plusieurs langues européennes et indiennes.
Il a écrit des ouvrages en particulier en anglais et delaware.
(Réf.: E.N. Horsford, préface du Dictionnaire).
.,. 29 -
Dictionnaire Iroquois~Français
Ecrit par un missionnaire anonyme, le manuscrit a été localisé par
John Dawson Gi1mary Shea, à la bibliothèque Mazarine à Paris.
Shea, homme de loi et historien, date ce manuscrit de la fin du
XVIIe siècle ou début du XVIIIe. Il l'intitule: DictionnaireFrançais
Onondagué, New York à la presse Cramoisy, 1859. 103 pages.
French Onondaga'Dictionary, New York, Cramoisy Press, 1860.
Dans la préface, J.M. Shea explique comment le manuscrit a été
classé Onondaga car, confronté avec des spécimens des dia1 ecte iroquois,
il y a substitution du niohawk [r] par [h], et on trouve le prétérit [1]
pour le mohawk [on].
Or, sur un aussi petit data que les mots que je présente, j'ai 19
cas où l'on rencontre [r] au lieu de rh].
Shea, en comparant avec la langue décrite par Zeisberger un siècle
plus tard, remarque la similarité et en conclut que la langue du manus
crit est bien Onondaga.
En examinant le data recueilli dans les différentes sources Onondaga,
il semblerait que les langues décrites par l'auteur anonyme et Zeisberger
soient des dialectes ou bien une langue avec beaucoup d'emprunts aux
langues voisines. Le titre primitif de Dictionnaire iroquois me paraî~
beaucoup plus approprié.
Ce manuscrit qui se trouve actuellement à la Bibliothèque de l'Arse
nal à Paris, a été attribué à de nombreux auteurs, en particulier à Bruyas
(V.E. Hanzeli, p. 25).
"-
1
Lettres utilisees dans le texte:
guen: [ke]
g: [gw]
qu: [k]
- 30 -
ch: [~J
8: [w] Eu] [0]
j
- 31 -
Seneca MorphologyandDictionary
de Wallace L. Chafe
a été publié en 1967 par Smithonian Press, Washington.
Il est le résultat de plusieurs mois d'enquêtes linguistiques, des
années 1956 à 1959, dans les trois réserves indiennes sénéca: Cattaraugus,
Al 1 egany , et Tonawanda.
Le dictionnaire comprend plus de deux mille racines classées par
ordre alphabétique, employées dans des contextes différents, le nombre
de mots et expressions est de plusieurs milliers. Il est précédé d'une
excellente description morphologique.
Transcription: j: [dz] e:: [ëJ 0: [ë]
Chafe, Wallace L.
est né en 1927. Après des études universitaires à Ya~e, W. Chafe
enseigne à l'Université de Buffalo, puis est spécialiste des langues
américaines indiennes au "Bureau of American Ethnology of the Smithonian
Institution" à Washington, avant de rejoindre la faculté du Departement
de linguistique de l'Université de Californie à Berkeley en 1962.
Depuis 1969, W. Chafe est Chairman de ce departement.
Ses travaux portent principalement sur les langues iroquoises et
caddo, et plus specialement sur le rôle de la semantique dans la struc-
ture du langage.
Note: Etant donne l'importance des enquêtes linguistiques et leur date recente, j'ai consideré inutile de mener une enquête linguistique personnelle dans la langue senéca.
- 32 -
History of North Carolina
par John Lawson
Les premières publications de ce journal semblent avoir commencé
en partie en 1708, sous le titre: . A New VoYagé ·toCarolina 1709,
d'autres copies sont de 1710.
La première édition complète parait à Londres en 1714, et est ré-... imprimée en 1718 (Londres).
La troisième édition date de 1860 (par Oliver H. Perry, State
1ibrarian), et la quatrième est de 1903 (Charlotte N.C. j Observer
Printing House;
Le chapitre V contient quatre pages de vocabulaire en langues
anglaise, tuscarora et woccon (avec quelques mots de pampicough).
Lettres employées dans le manuscrit:
c: [k]
sh: [~]
ch: [ts]
aw: [0] '[0.]
cq: [kh]
- 33 -
Lawson, John,
aventurier écossais, botaniste et naturaliste, arrive en 1700 en
Amérique du nord et commence son voyage à travers les Carolines le 28
décembre 1700.
On suppose que la narration de son voyage est la raison majeure
de sa nomination en 1708 à Londres au titre de "Surveyor General of
North Caro1ina". Il devient donc inspecteur général des propriétaires
pour la province de Caroline du nord.
Fait prisonnier en 1711 avec le baron suisse Christopher de
Graffernied (promoteur de la Colonisation) par les Tuscarorens, il est
torturé à mort (1711 ou 1712).
- 34 -
"English-Tuscarora Word-List"
dans The Phonology'of'Tuscarora
par Joan Gleason Fickett
Présenté comme thèse pour le degré de maîtrise en février 1967,
ce travail a été publié la même année dans'Stüdies in'Linguistics,
vol. 19.
Il comporte un vocabulaire d'une centaine de mots, soit en trans
cription phonétique (système George Trager), ou en phonémique. Le
dialecte reporté est celui de la réserve Tonawanda.
Fickett, Joan
enseigne au Département de linguistique de la "State University
of New York at Buffalo".
Après avoir travaillé de nombreuses années sur la langue Tuscarora,
elle se consacre plus particulièrement en ce moment à des recherches
sur le dialecte "black Englishu .,
,-1
j
- 35 -
2. Enquêtes linguistiques
Limitees aux 218 mots de Swadesh, elles ont ete menées en deux
temps:
(1) obtenir de l'informateur le mot correspondant le plus en usage
dans sa langue;
(2) opérer un contrale sémantique du vocabulaire fourni, par l'emploi
de chaque mot ou synonymes dans un contexte •
. Langue·mohawk
J'ai commencé la première etape de travail avec un natif de
Caughnawaga (près de Montréal, Quebec), Frank Natawe, en décembre 1970,
puis sur certaines parties du vocabulaire avec Jessie Horne et
Michael Norton, également de Caughnawage.
En aont 1971, j'étais à Six Nations près de Brantford (Ontario)
et travaillais avec Julia Jamieson d'Oshweken. Enfin, en octobre 1971,
je reprenais l'étude du vocabulaire avec Frank Natawé pour la deuxième
étape.
Langue oneida
Mes différentes recherches d'informateurs oneida n'ayant pas abouti,
j'ai dn avoir recours en grande partie aux services de Jack Campisi,
professeur à New Palz (N.Y.) et qui prepare sa thèse de doctorat en
anthropologie A·StudyofEthrtitldentity in Three OrteidaCommurtities,
à Onéida (N.Y.), Green Bay (Wisconsin), et Oneida Reservation près de
London (Ontario).
'-
.,., '.36 ""
M. Richard Kristjohn, qui a servi d'informateur pour cette étude,
demeure dans la région de Red Hook (N.Y.). Natif de la réserve Onéida
près de London (Ontario), il est arrivé à l'âge de quatorze ans à
Onondaga Reservation près de Syracuse, où il vécut jusqu'en 1951.
Langué Onondaga
La recherche sur cette langue a été faite au cours d'un séjour en
juin 1971 chez Mme Jessie Pierce à Onondaga Reservation (N.Y.).
Très connue comme speaker de cette langue, Jessie Pierce a été de
nombreuses fois informateur à l'Université de Syracuse, en particulier
pour W. Chafe.
'Langue'Cayuga
Mon premier informateur a été en juin 1971, Florida, qui a vécu
toute sa vie à Hagerville (Six Nations, Ontario).
Cette vieille personne n'avait jamais répondu à des enquêtes de
ce genre; Georges Miller, étudiant en anthropologie à l'Université
McGill, a bien vo~lu m'assister lors de l'interrogatoire.
En aoat 1971, j'ai eu pour deuxième informateur une jeune femme
originaire des Six Nations, Lorna Hill, qui a toujours parlé cayuga en
famille.
Les divergences entre ces deux sources étant assez marquées, tant
du point de vue choix de vocabulaire que du point de vue phonétique,
j'ai da prendre conseil de Michael Foster. M. Foster, ethnolinguiste
iroquois au Musée National d'Ottawa, et spécialiste cayuga, m'a fourni
de nombreux exemples d'emploi de vocabulaire.
!l-
I
- 37 -
Langue seneca
Ainsi que je l'ai note precedemment, je n'ai pas juge utile de
refaire· des enquêtes linguistiques après celles de W. Chafe.
Langue tuscarora
M. Robert Mt.Pleasant, etabli à Oshweken (Six Nations, Ontario), a
ete mon informateur en aoOt 1971. R. Mt.Pleasant est un des rares
speakers de tuscarora à Six Nations, il est l'informateur de William
Wykoff, iroquoiniste specialise en tuscarora.
Afin de comparer les dialectes, j'ai correspondu avec Chief Elton
Greene de Sanborn près de Niagara (N.Y.), auteur d'un opuscule de treize
pages: The TuscaroraLanguage, comprenant 372 mots ou expressions, publie
en 1969 par Johnson Publishing Company, Murfreesboro, N.C.
De nouveau, j'ai fait appel à R. Mt.Pleasant pour un supplement
d'information en decembre 1971.
J'ai particulièrement apprecie la celerite des reponses de mes
informateurs tuscarora et leur effort à m'aider, soit par lettre, soit
par l'envoi d'explications ou de vocabulaire enregistre sur bande magne
tique.
- 38 -
. BI RECONSTRUCTIONS pa.
En prenant pour base ce data, toutes les informations recueillies
pour chaque mot ont été réunies.
Il ne s'est trouvé que très peu de cas de divergence dans l'usage
d'un mot dans une langue, et dans le temps.
Toutefois, il convient de noter la différence très nette entre
l'Onondaga publié par Shea, et celui de Zeisberger avec l'Onondaga
recueilli par Schoolcraft, qui lui est très proche de celui donné par
l'informateur de Marius Barbeau et par Jessie Pierce.
D'autre part, le mot Huron de Sagard diffère parfois de celui de
Potier; la préférence a été donnée à ce moment-là au Huron de Potier,
d'une part à cause de la transcription plus sare et aussi pour les
raisons expliquées ci-dessous.
La précision des ouvrages de Potier, Marcoux et Chafe était une
base solide pour juger des différentes racines d'un mot et pour mener
les enquêtes linguistiques en tenant compte de la valeur sémantique
du mot.
Le but a donc été d'accumuler le plus possible de sources pour a-
voir le maximum d'informations sur un mot, puis, de déterminer le mot
le plus en usage parmi les synonymes.
Lorsque le mot était par trop général, le mot au sens restreint
sur lequel il y avait le plus de sources linguistiques, a été retenu:
ex.: écorce extérieure (au lieu de: écorce interne, ou feuille d'écorce,
ou encore écorce d'un arbre spécifié).
- 39 -
Il a fallu également considérer les changements sémantiques:
ex.: tête en Onondaga est le mot pour cervelle en Mohawk.
La reconstruction porte sur racines ou radicaux plutôt que sur
le mot entier, ce qui aurait inutilement compliqué ce travail.
Les relations retenues sont celles qui ont été obtenues après
l'application des règles phonologiques qui vont suivre.
Pour plus de clarté, les règles ont été groupées par langue.
Dans la reconstruction du mot, la règle phonologique est indiquée
suivant son numéro, ordonnée par langue.et formulée: sans traits
distinctifs. Quelques règles se retrouvent dans toutes les langues,
les autres, sont idiosyncratiques.
Sur 111 mots retenus en final, il se trouve 50 correspondances
complètes entre les sept langues considérées.
- 40 -
Abréviations
* langue d'origine commune
v
v voyelle nasale
Res. résonante
longueur
C consonne
obs. obstruente
{i i} soit - soit
cLv"lc voyelle non précisée
4 huron < * K
C ) lettre entre parenthèse: facultative
CE) *voyelle épenthétique
[s] voyellemsale antérieure COnondaga, Seneca) ou centrale [X] du Mohawk - reconstruite EN
[5] voyelle nasale postérieure - reconstruite ON [ü] la voyelle centrale [a] du Tuscarora reconstruite indifférem
ment En ou ON
Système de transcription employé: K. Pike
- 41 -
~ . REGLES PHONOLOGIQUES
HURON
(1) * N >- (a) d / - V No. 63 (Sagard)
(b) n / - V No. 11 - 75 - 105 - 109 - 142
(c) nd / - V No. 15 - 63 (Potier) - 82 -107 - 126 - 137 - 193
(2) * .1 :> y / - A No. 65 - 77 - 114 - 122
Note 1: Pas d'exemple avec d'autres voyelles. (2)
(3) * K > 4
(4) 4 > (Ij/ - r - n - d
partout
No. 24 - 45 No~ 193
Note 2: Les règles 3 et 4 sont obligatoirement ordonnees.
(5) K ~ (Ij / S - # No. 57
(6) * H ;:> (Ij / { [-s]} [s- ]
No. 18- 62
y
(7) * S ::> S / i - No. 18 - 57 - 62-
(8) * y > (Ij (sauf environnement special) No. 17 - 33
96 -
No. 14 (Potier) - 56 (Potier)
(10) * T .~ n / i - KW No. 70 .. (218)
Note 3: (10) Phenomène retrouve~n·Mohawk, et parfois en Oneida.
Note 4: Les règles (1) - (2) - (3) - (4) - (8) - (9) sont formulees
d'apres M. Barbeau, 1915.
,-1
- 42 -
MOHAWK ------
(1) 9:1 :::>" e / C - {: ~es} No. 96 - 193
(2) * l ~ Y / - A No. 77- 114 - 122 - 0 No. 91 - ON No. 117 - E No. 159
(3) * 8 ::> d z / - f'l}v No. 14 - 42 - 56 [y]
y
(4) * T8 ~ 8 / - [ hy] V No. 17
(5) * K /" 9:1 / V - # No. 65 (Mohawk moderne)
(6) (a) obs. :;::0- res. / V - KW No. 10 - 218
Note 1: On a utilise (6) les traits distinctifs exceptionnellement.
(b) 9:1 ::::-- e / [- C J - KW - res
Note 2: La règle (1) est formulee d'après Postal, 1968
(2)
(3)
(4)
" "
"
"
" "
" Barbeau, 1915
" Barbeau, 1915
" Lounsbury, 1960
- 43 -
. ONEIDA
(1) * R > 1 No. 4 - 13 - 36 - 37 - 45 -46 - 63 - 77 - 82 - 91 96 - 99 - 106 - 126 -132 - 172 - 189 - 190 -196
(2) *N:::>n
Note 1: On trouve
(3) * S > d
(4) * TS > d
(5) *.1 "> y
(6) * . Cons. ">
* N ::> ?t
Cl [y]
/ - V
! ~ ON E
Toujours
/ V - V No. 18
No. 42 - 56
No. 8 - 24 - 25 - 55 - 75 -103
No. 114 - 122 No. 91 No. 117 No. 159
Cons. vd / - V Partout V -
(7) (a) obs. ~ res. / V - KW No. 10 - 15
(h) i / [: ;e~ - KW
Note 2: (7) Les traits distinctifs ont été employés exceptionnellement.
Note 3: Les règles (1) - (3) - (4) - (6) ont été formulées d'après
Barbeau, 1915 et Lounsbury, 1953.
Les règles (2) - (5) d'après M. Barbeau, 1915.
Note 4: L'informant Christjohn a tendance à supprimer (ou soupirer)
la dernière syllabe des mots de trois syllabes ou plus.
,-1
'--
1
- 44 -
(1) * A >{~~n/ R - No. - 24 - 46 - 52 - 96 -·9~ - 126 - 132
>0/ C- Vl} (2) * R No. 24 - 45 - 46 - 52 - 77 -[h -] 82 - 91 - 96 - 99 - 126 -
172 - - 196
Note 1: Les règles (1) et (2) sont obligatoirement ordonnées . ...
hl r - :l} (3) * R~ No. 4 - 132 - 190 [V V]
(3 bis) * .R > w / 0(: ) [! ~raleJ No. 26
(4) * V. VL > V: / quand * H ou * R >0 / v .. - v .. 1 1 1 1
No. 24 - 82 - 99 - 126 - 172
(5) * l > Y / - A No. 65 - 77 - 114 - 122 - 0 No. 91 - 'àN No. 117
(6) * S ~ dl - rlJV No. 42 - 56 - 69 - 189 [y]
(7) * TS :::> dl / - i No. 36 - 55 - 103
" [HY] (8) * . TS >- S / - V No. 17
(9) * H > 0 / 0 - W No. 42
Note 2: Ces règles ont été déduites par observation du data et par
comparaison avec les découvertes faites dans les autres langues.
- 45 -
SENECA
(1) * A ::::a. m / R No. 24 - 36 - 72 - 75 -82 - 96 - 126 - 132 -169 - 172 - 204 - 218
(2) * R ::> n / - y No. 13 - 77
(3) * > W / 0(:) -e ~ralJ) No. 26
[: ~ra1J No. 36 (4) > y / i(:)
/ [+ oral] + obs - 0 ou êi No. 45
(5) ~ ~ / ailleurs No. 4 - 13 - 24 - 37 - 46 -52 - 72 - 75 - 82 - 91 -96 - 110 - 126 - 132 -169 - 172 -. - 196 -204 - 218
Note 1: Les règles (1) et (5) sont obligatoirement ordonnees.
(6)
(7)
(8)
(9)
* H :> / V [: ;es]
No. 36 - 49 - 65 - 107 -151 - 198
> ~ / V - V
/ V - obs ...
/ - obs #:
~ H / ailleurs
* V. V. 1. 1.
~ V: / quand
No. 4 - 7 - 33 - 42 - 72 - 106 - 110 190 - 196
obs
* H ou * R ~ ~ / v. V. 1. 1.
No. 4 - 75 - 82 - 106 - 169 -172
* K > ~ 1 [f obs 1 - # No. 57 t oral
'-1
"-
1
- 46 -
§. E !i E f.. ~ (Suite)
(10) a. > 5 n No. 17 - 49 - 82 - 96 - 188
V No. 204
(11) ,re > e V - '1 No. 75
V - w
V - sw
(12) * l > Y /=: A. ON
No. 65 - 77 - 114 - 122 No. 117
(13) * , TS :> dz ......, d! / - i No. 8 - 12 - 24 - 36 - 55 -103 - 119 - 167
(14) * S ;> dz j- C'J}v [y]
No. 42 - 56 - 69 - 189
(15) * AYE '> e: No. 63
(16) * W > 0 / e obs ~-.,. 1aryng No. 42 - 75
(17) * E > e / w - n No. 77
Note 2: Les règles No. (1) - (2) - (3) - (4) - (5) - (6) - (7) - (8) -
(9) - (10) - (11) sont formulées d'après les changements his-
toriques reconstruits par W. Chafe, 1959.
j
(1) * R > n /
(2) * R ':;::.- w /
(3) * R '> r
(4) * R :::> ~ /
- 47 -
- y
0: [ : oral]
/ r c ] (E) -, l t obs
ailleurs
No. (13) - 77
No. 26
No. 24 - 25
No. 37 - 46 - 63 - 72 -75 - 82 - 91 - 96 -99 - 110 - 126 - 169 -172 - 190 - 196 - 204 -218
(5) * l "> Y / - A - 0
No. 65 - 77 - 114 - 122 No. 91
- ON No. 117
(6) * K ~ ~ / [: ~ral] - # No. 57
(7) * V. V. 1. 1.
:::> V: quand * H ou * R >- ~
No. 82 - 99 - 126 - 172
Note 1: Tous ces exemples (7) sont avec environnement a-a.
(e) * AYE :> e: No. 63 W·
Note 2: A comparer avec la règle de Barbeau (1915) * AYE ae en Huron.
(9) * ts :;> dz / i No. 55 103 - 167
(10) * s -;:.- d~ / {i~;} V No. 42 - 56 - 69 - 189
Note 3: Toutes ces règles ont été formulées par observation du date et
comparaison avec les règles établies déjà dans les autres langues
iroquoises (en particulier avec celle du Seneca à laquelle elle
est fortement apparentée). La règle (3) est établie d'après
observation de M. Foster.
,-
,-1
- 48 -
TUSCARORA
(1) * T > 'ln / V - V No. 1 - 8 - 12 - 21 - 32 -41 - - 52 - 93 -109 - 116 - 119 - 132 -150 - 166 - 196
(2) * N '> t J - [~ ~asa11 No. 63 - 126 - 137 - 188
(3) * l ::::.. y / - A No. 65 - 77
(4) * H .::> S No. 2 - 18 - 36 - 137 -S >- H 142 - 151
Note 1: Chez certains informants seulement.
(5) * R .:::> ~ / 0 - # No. 26
(6) * S ::::... d'V dz / -{~:~}v No. 56
(7) * . TS > d! J i No • 55 103
(8) * T > n J s - No. 38 # - No. 193 - 45
(9) * .0 wa e obs ] [: obs J No. 201 ::::.- J + laryng. 1aryng.
Note 2: Les règles (1) et (2) sont formulées d'après Lounsbury, 1961.
Les autres règles sont déduites de l'observation du data.
- 49 -
R ECO N 8 TRU C T iON 8
Huron: H Mohawk: M Oneida: Oi Onondaga: 00
8eneca: 8 Cayuga: C Tuscarora: T
Numerotation des mots d'après la liste des 218 mots de M. 8wadesh
Mot No.
1 tout
H: a.wet i M: a.gwe: g'ü Oi: a.gwe:g'ü 00: a.kw: ke 8: ka.kwe: Ioh C: ogwe:g'ü T: twa?n
1 Règles par langue
T-l
2 T-4
et (conj. coordin.)
H: di n M: da.hn'ü Oi: na.? 00: na.?o 8: da.: h C: da. T: dTsne?
4
cendres
H: oenro. M: o?kera. Oi: 0?g510. 00: o?kehe 8: ?o?k'ë:? C: o?kehe T: u hsce?ra.re?
00-3 .
8-7 8
- KWEK -M - Oi - 00 - 8 - C
- W[V]T -H - T
T[V]HN[V] H - M - T
N[V]? t[v]H Oi - 00 - 8 - C
- A?KENRA - A?KE(N)H[V] H - M - Oi - 00 - 8 - C
1 Quand les règles sont ordonnees, elles sont indiquées par des lettres minuscules, entre parenthèses.
'--1
,-1
- 50 -
7 S-7 - HETKEN -méchant M - Di - 00 - S - C
- AHSEN H: a.esen H - T M: -hetke Di: -hetk 00: -hetke S: -etke C: -hetke T: -ahsa
8 Oi-4 - ?WATSIST -H - M - Di - C - S écorce S-13 -(extérieure) - SK[V]rAR -
H: owa.tsista. T-l 00 - T M: o?wa.t 51st e Di: owa.dzlste 00: osküta. S: ?o?wa.tsista. C: o?wa.lsta. T: uska?na.re:h
10 M-6 - TKWE(N) -M - Di - 00 - T ventre Oi-7
H: wa.sya. M: ona.kwe?ta. -shé:w(a)-Di: onT.gwüta. S 00: ot kweta. S: ?oshé:wa? C: ukhsé: ?ta. T: ut kwcs h
11 H-lb - OWAN{EN -E -gros H - M - Di - 00 - QS - C
H: f'wa.nnen M: -owa.n{;
Di: -ow{~ne
00: -0 (w)a.ne: S: -owo,ne C: -o(w)a.ne T: wl :yo
12
oiseau
H: -onsc.ho.", a.t 1 t 1 es M: tslt(e)ha. ~i: odzi?de 00 : ka. yo ha.
8-13
T-1
petit animal sauvage 8: -tsl?t (a)-C: tsl?te?a. T: d~i?na-
13 T-3 mordre Oi-1
- 51 -
- T8I?TEN -M - Oi - 8 - C - T
* - KARl -
H: -,a.rlM: -ka.ri~i: -ka.ll-00: -ga.rl-
8-2 (ou 5)
C-1
8: -ka.ny-/-ka.i C: -ka.i-T: -a.hr 1-
14
noir
H: -otslM: ka.hüdzl ~i: oswühta. 00: oswë:ta. 8: dze:ta?e:? C: swe?ta.?e T: ka.hasd~ 1
H-9
M-3
T-6
S-14
15 H-1c
sang Oi-7
H: 1 a.nd 1 gwen 1 a. M: onekwehsa. ~i: onlgwühsa. 00: utkwehsa. S: -tkwehs(a)-C: -otkwa(h)s(h)a.? T: utkwa.reh
- HU8Y[V]H - M - T
- 8YENSTA + suf. S
- 8W[V]TA -Oi - 00 - C
Note 1
* - KW[V]
préfixe - NI - en H - M - Oi - T - en 00 - S
suffixe - HS[V] - en M - Oi - 00 - S - C - I[V] - en H - R[V] - en T
1 Il est fort probable que ces trois racines soient apparentées.
....
,-1
- 52 -
17 M-4 - STSHYEN -os M - Oi - 00
00-8 H: onn{e)o. - NAYA -M: ost sye S-l1 H - S Oi: oste 00: ostye:to. H-8 S: ?o?ne:yo.? C: ush'è?to. T: oskë?re h
18 H-(a)7 - ONSI<WE?N -poitrine (b)6 M - Oi (chest)
Oi-2 - .?ASH -H: o,o.chlo. H - 00 - C - T M: -utskwe?n- T-Oi: uskwe?to. 00: o?o.hso. S: -?tê5hs(œ)-C: ?o?o.sho.? T: o?o.hse h
20 * - ?KEN -petit frère
H: -e-M: rl?keho. Di: Ilgeho. 00: kegë:?o. S: khe?ke: ? C: he~e?e T: ka ko.h
21 H-3 * - ATEK -brOler
T-1 H: o.te ",en M: -o.tek-Oi: -o.dek-00: -o.tek-S: -o.tek-C: -o.dek-T: -o.?ncek-
22 enfant
H: ot ia.tonkia. Petit enfant (Potier) M: ksa. Oi: -ksa-00: -ksa-S: -ksa-C: -ksa-T: -kas-
24 nuage
H: otslra. M: otsikera. Oi: odzl:ge 00: ot si: kee S: ?ohdzi?kce C: ot si ?kra. T: o?nehswe h
25 griffe
H: a.e(ta. M: odzl?e:ra. Oi: udzl?e? 00: o?ehta. S: odzlnonohkœ? C: o?ehta.? T: udz l?skéhga.reh
26 froid (temps)
H: othore M: yo?thore Oi: yotho 00: otho:wl S: ?ot ho: we? C: otho:we T: a.?t ho
- 53 -
_ KSA _ ?AHA-
M - Oi - 00 - S - C
_ KAS _ ?AHA -
T (semble une metathèse)
Sagard et Potier donnent en 1er lieu le mot pour nouveau-ne: a.chia.ha. < sein
H-4
Oi-(a)4 (b)6
S- (a)1 (b) 5
13
Oi-(a)4 6
00-3bis
C-2
T- (a) 5
C-3
Oo-(a)l (b)2 (c)4
note A
S-3
- TSIK(E)R[V] -H - M - Oi - 00 - S - C
- TSI?ER -M - Oi
- ?EHTA -H - 00 - C
* - ATHOR[V] -
'-1
j
27 venir
H: ie (je viens) M: -e-Di: -e-00: -e-S: -e-C: -e-T: -ce-
32 jour
(il fait jour)
H: enta. M: weta.:te Di: wende 00: wenta:te S: --et (a.)C:' e:'~e T: wa?n
33 ~tre mort
H: ,enheon (mourir) M: -They-Di: -They-00: -They-S: Tey-C: -They-T: T hcey-
3S sale
H: o ka. ho M: deyo?dz'ü Di: deyon'ü~a.nl 00: otkT S: ?otkl? C: utkT T: ut T ya.t ka.h
- S4 -
* - E -
T-I * - ENT -
H-8 * - IHEY[VJ -
S-7
C-6
- TKI -
36 chien
H: Co a.nntennon M: e?rha.r Oi: el ha. 1 00: dziha. S: dzt:ycah C: ohso:wa.s T: tst{~r
37 boire
H: iren,..eren (boire) M: hnek + i hr ~i: -hnek + thl 00: -nek + th S: C: T:
38 dry
H: M: Oi: 00: S: C: T:
(h): neke--hnek+eh -ihr-
osta.then yostcithë yusda.th oha.:?t i yoha.?toh sa.ta.:tha.s yusna.tha
41 oreille
H:' a.hontta. M: ohühtci. Oi: ohühta. 00: ohühta. S: ?05hta. C: ?ohühta. T: u? ha?Jie h
Oi-1
S- (a) 1 (b)6 (c)4
13
T-4
00-7
Oi-1
S-5
C-4
T-8
T-1
- 55 -
- E?RHAR M - Oi
- TSIHRA -00 - S - T
* - [HNEK] -{~~: ~
- STATH -H - M - Oi - C - T
- HA?T-00 - S
.* :- AHONHT -
,-1
42 terre (sol)
H: onhwent sa. M: ohwëdza. Oi: oudz i
IV odza 00: owëdza. 8: oëdza. C: ohwëdza. T: uhsna?-
43 manger (mâcher)
H: j c. ech (manger - present)
M: . j:zek (mange! )
Oi: sa.dek (mangez)
00: igeks (je mange)
8: ? j se:k! (mange!)
C: . sa.dek T: sa.ht su'": r 1
(mange! )
44 oeuf
H: M: Oi: 00: 8: C: T:
" onnonchla. onhühsa. onhühsa. onhunhsa. ?o?hohsa. onhühsa. u?rê'sa?
- 56 -
H-10 M-3
Oi-3 6
00-6 -9
8-16 -14
7
C-10
- ONHWEN8Y(V) -H - M - Oi - 00 - 8 - C
.....
* - K -H - M - Oi - 00 - C - 8
-tsu:rl T
'* :- NHONHS -
"-... 1
45 huit
H: . a.ctere M: sha.?degü Oi: tega.lo 00: de:ga 8: teky5? C: degr5: T: ncahkrë
46 oeil
H: . ~ a.,a.ra. M: oka.: hra. Oi: oga.hC la.) 00: oka.hë 8: -ka.Ca.)-C: o ka. ha. T: uga.rCeh)
48 loin
H: chi ou onda. ou heren M: Inü Oi: 1 nu 00: 1 nu 8: -we-C: Inü T: i na
49 graisse
H: cene M: ga:ye Oi: gave 00: ohna. 8: ?o: n5? C: ohna.? T: kaye h
- 57 -
H-4
Oi-l
00-2
8-4
C-3
T-8
Oi-l
Oo-Ca)l {b)2
8-5
C-4
8- Ca) 6 Cb)IO
* - TEKCV)R[VJ -
M: la regle l n'opere pas r :> rp
* - KAHR[VJ -
t t
- INON -M - Oi - 00 - C - T
- WE -8
- ENYE H - M -
- HNA -
-
00 - 8 -
Oi - T
C
'-
- 58 -
50 .:.: ?NIH -père M - Oi - 00 - S - C
H: a.1 sten-M: ra.ge?nl ha. Oi: 1 a.ken 1 ha. 00: kniha. S: ha.?nlh C: ha.?nlh T: a.krl?ah
52 Oi-1 - STO?SER -plume Oo-(a)l M - Oi
H: ohê5ra (b) 2 * - HRA?T[V] -M: ostho?seri S-(a)l 00 - S - T Oi: ostoze 00: ohëta. (b) 5
S: ?oce?ta.? 7
C: ?osdo?dra.? T-1 T: ohra.?ne h
55 Oi-(a)4 * - [V]TSISTA -flamme (b)6
feu 00-7 étincelle S-13
H: (a.t s 1 sta. C-9 M: ga.dzlsta. T-1 Oi: odz 1 st (a.) 7 00: odzlsta. S: ka.dz i : sta. C: odzlsta. T: udzlsna.?
56 H-9 * - ISY[V] -poisson M-3 H: (entson Oi-3 (incomp. ) 6 M: gê5dzü Oi: gê5dzl 00-6 00: odzyüda. S-14 S: kedzê5h C: odzüda. C-10 T: kadza 1.-6
"-
1
- S9 -
57 H-(a)5 * WI8K cinq (b)7
H: wis 8-9 M: wlsk Oi: wlsk C-6 00: wisk 8: wts C: wis T: wtsk
62 H- (a) 6 pied (b)7 * - HSI?TA -
H: ' a.ch i ta. T-M: ohs t :'?ta. Oi: ohsi?tCi. 00: ost :?ta. 8: . a.hst?t(a.) C: ohs i: da. T: uhsœh
'-t t ( (
63 H-1 (a ou c) - KAYERIH -quatre Oi-1 M - oï' - 00 - S - C H: (n)da.k 00-2 - H[V]NAHK -M: : ga.ye:rt Oi: ka.ye: (II) 8-15 H - T 00: . ga.ye: i T-2 8: ke: th C: g8: t C-4 T: hëta.k 8
6S H-2 -{~
(ou KE) fruit 00..,.5 * - AHI H: ohia. A-M: ga.hl 8-6 Oi: ka.h 1 k 12
00: ohya. C-(a)S S: ?o:ya. (b)6 C: ohya. T-3 T: uhya. M_S,
66 rassasié
H: •• sa.ta.ha. M: . ga.na.riu Oi: : ga.na.: nu 00: . ha.ga.hta.? i S: -ahta?C: . ga.na.hno T: . ka.hna1
67 donner
H: . ta.nonte M ~ë-
gunyë (1 Oi: da.keyë 00: keyëh-S: . a.kheyo C: a.goyë T: wa.kiya
68 être bon
H: 10 M: -iyo-Oi: -iyo-00: -iyo-S: -iyo-C: -Iyo-T: -kwa.hst
69 herbe
H: rota M: ohude Oi: onegell
give you)
00: od~igod~ya. S: -keo?dz(a)C: oga.?od~a. T: uhehruhgweh
- 60 -
00-6
S-14
C-10
- HTA?-H - 00 - S
- NAHNON -M - Oi - C - T
'* ~ ON -
- IYO -H - M - Oi - 00 - S - C
-KWAHST -T
- HONT -M
- K[Y):>?SYA -Oo-S-C·
70 vert
H: ot s 1 ngwa.ra. M: ohude Oi: a.wa.h 1 a. 00: a.ga.da.?a. S: ka.n'ëhta.1 khêS? C: onta.hd?a.'ë? T: uhehreh
72 cheveu
H: a.roch 1 a. M: onuhkwi s Oi: onukwi s 00: 0 nu kw'ë?a. S: ke?(œ) C: o?geha. T: ukyœ?weh
73 main
H: a.onresa. M: osnuhsa. Oi: osnêShsa. 00: o?nya. S: s?oht (a.)C: a.?suhta. T: o?ehne h
75 tête
H: a.nnontslra. l, onu:dzl Oi: onondzl 00: onuwa. S: ?onêS?'ë:? C: ?onêS?a. T: u?ta.hre h
C-4
S- (a)l (b)5 (c)7
H-1 (b)
S-(a)l (b)5 (c)8 (d)l1
16
- 61 -
Oi- (a)4 (b)6
C-4
- HONT t- suf. M C
- NONHKW -M - Oi - 00
- KEHRA -S - C
- SNONHS -M - Oi
- ?NYA -00
- S?OHTA -S - C
- NONTS! -H - M - Oi
- NON?WARA-[N] -00 - S - C
.. ---_.- .. ,1
76 entendre
H: . ta.ye 1 nton M: ":'a.t hute-Di: -a.thu:dI-00: -a.tude-S: . -a.t h5 (:.) teC:·',:",a.thude-T: -hahsyah
77 coeur
H:. a.weia.chla. M:' a.werya.sa. Di: a.we: 1 00: a.weya.hsa. S:· a.wenya.sa. C:' a.wenya.hsha.1 T:' a.werya.1·sœh
82 corne
H: onda.~a.ra. M: ona.1ga.ra. Di: onà.?ga.la. 00: ona.?ga.: S: ?on5?ka:l: 1 C: ?ona.1ga.:a. T: . a.wa?t ra.ne h
87 je
H: i M: 1: ? 1 Di: 1 : (? 1) 00: I:? 1 S: 1 Il? C: 1 :1 T: 1 :?
- 62 -
- ATHONT -H - M - Di - 00 - S - C
-hahsya h T
H-2 M-2 .,.
* ~ ERI AHSA -13
Oi-S 00-2 1 5
S- (a)12 C-(a)S (b)2 (b)l
17
T-3
H-1c Oi-1 - NA?KARA -3 H - M - Di - 00 - S - C
00-(a)2 S- (a)l (b)4 (b)S
(c)8 10
C-4 7
t (
* - I1 -
91 tuer
H: ,a.rio M: keryo Oi: -Iyo
wa.g 1 iyu 00: 'ga.yo S: . 1a.ki : yoh C: a.gyo
-wiyoh T: e1kri: yu
92 genoux
H: ondJsa. M: ogwitsha. Oi: otshci 00: gihJ?na.S: osh(a) C: got sa.1-· T:: a.wènt kwœhsah
93 savoir
H: 'c a.enteri M: -yeter-Oi: : wa.gcinüht (e) 00: geyete:ri S: (e)nohto + descrip. C:' a.ga.nuhto T: syë1na.r 1
96 feuille
H: onn~ ra. ~ Sa. M: onera.ht e Oi: on 1 a.hte 00: oneëhta. S: 1onëhta. C: ona.: hta. T: u1ë1reh
- 63 -
M-2
Oi-l 5
00-3 5
S-5
C-4 5
T-l
< (
H-lc M-l
Oi-l Oo-(a)1 (b)2
S-(a)1 C-4 (b)5 (c)l1
* - RIYO -
- ONTSHA -H - Oi - C
- YENTER -H - M - 00 - T
- NONHT -Oi - S - C
- NRAlIT -H - M - Oi - 00 - S - C
'-1
99 Oi-1 être étendu
H: ·sa.ra.ton M: '. za.ra.t
Oo-(a)l (couche toi!) (b)2
Oi: . wa.ga.la.thi 00: esa.: et . 8: -ya.shëtC: . sa.: tü T: • wa.k<i: ra.t
101 foie
H: oshwenha. M: othwëhsa. Oi:othwühsa. Oo:othwëhsa. 8: tliwëhs(a)C: ?othwëhsa.? T: u?twehsa?
102 long
H: est 1 (in comp.)
M l:yës es
Oi: i: yüs 00: uss 8: ?1 :yo: s .C: 1 :yos
u:s T: -œs-
103 pou
H: otslnnenra. M: odz i: nu Oi: odzi:nu 00: odz 1 kta. 8: tsl?no: h C: dzlnü T: dzi kh
"" 4 C-4
7
M-3
Oi-(a)4 (b)6
00-7
8-13
C-9
T-7
- 64 -
- ARATH -H - M - Oi - 00 - C - T
"'ya.shët-8
- THENHSA -M - Oi - 00 - 8 - C - T
--* [Y]S J'\J [V] 8
-- T8IN[Y] -H - M - Oi - C - 8
- T8IKHT(A) -00 - T
104 homme (personne)
H: honhwe M: rügwe ~i: lügwe 00: hegwe S: 1a: kweh C: hügwe T: rakWCBh
105 beaucoup (une certaine quantité)
H: :wa.nnen M: e: zo ~i: e:za 00: 1 :50 S: eso C: 1: zo T: kwa.: ne
106 viande (chair)
H: 'c. a.wa. t sa. M: o?wa.:'rü ~i: o?wa.h lü 00: owa.he S: ?o?wa.:? C: owa.ha T: u?wa.?reh
107 lune (mois)
H: a.ndlcha. M: ehn 1 da. ~i: a.uhni?ta. 00: wehnl?ta. S: -e:nl?t(a.) C: ohnl?da. T: ühl hta.?tse
H-1b
Oi-l
S-(a)7 (b)8
H-1c
S-6
C-6
- 65 -
* - ONKWE -
- ESO -M - Oi - 00 - S - C
- WAN[V] -H.- T
(TSA * ,.. WA1 H[V]
t ?R[V]
* ~ [V}iN!?T -
H 00 - S - C M - Oi - T
"-
1
109 montagne
H: onnonta. M: onti:dci Oi: untindote 00: d eyonodo: da. S: ?onota.te C: onoda.ge T: una?neh
110 bouche
H: eska.renta. M: tsiyehsciga.rüde Oi: lihsa.ga.h 00: k h sa.ga.hendo S: -hs(a)---ka.etC: ha.h sa.kha.âit T: uska.hraweh
111 nonnner
H: . ta., 1 a.s M: ";hse:n .. Oi: esa.yets 00: . ga.hse:· na. S: -hsen(o)C: -kse:na. T: uhsane h
114 cou
H: ongya.sa. M: onya.:ra. Oi: onya.: 00: onya.:e S: ?o:nya.?sa.? C: ?ohnya.?sa.? T: u?ha.?sa?
H-1 (b)
T-1
S-5 7
C-4
H-2
M-2
Oi-5
00-5
C-5
S-12
- 66 -
* - NONT -
-t -* ~ HS (A) KAR[V ] -
- HSEN -M - 00 - S - C - T
- YAS -H - Oi
- NIA? + suf. H - M - Oi - 00 - S - C
,-1
115 nouveau
H: a.se M: a.: ze Oi: a.ze 00: a.se S: . -a.se-C: . a.: ze T: a.: sœ?
116 nuit
H:' a.sonta. M·' a.hsut ha. Oi: gwa.hsodege 00: a.hsohe S:' a.hso:ta. C: sühe T: uhsa?neh
117 nez
H: é a.ond i a. M: o?nyuhsa. Oi: o?nyuhsa. 00: onyü hsa. S: ?o: nyohsa.? C: o?nyühsa. T: u?tsahsœ?
118 (particule négative)
H: sta.nte /"V te M: . ycihto rv: ycihte IV' ya.h Oi: he?e ~ ya.hten 00: t sye st e'''-I hya. S: he?eh C: thâi? T: sa.na? rv gwens
'--
1
- 67 -
* - ASE -
T-1 * :- AHSONH[V] - AHSONTH[V] -
Oi-5 ~ NIONHSA -M - Oi - 00 - C - S
M-2
00-5
C-5
S-12
T- * ,[YAH] TE _ "" _ TEN _ [HAiI] -
119 vieux (personne)
H: M: Oi: 00: S: C: T:
120 un
a.gonda.ch la. -ksteha. -ksteha. oksteha. -kehdzi ogedzl unaha.
H: ska.t M: esko. Oi: uska. 00: 5 ka.: ta. S: ska.:t C: ska.: t T: atsi·
122 corps (personne)
H: . ( a.nt era. M: oya.ta. Oi: ~ya.?t 00: oya.to. S: -ya.?t (a)C: oya.?da. T: ukyaheh
126 pluie
H: yondot M: yogonoru Oi: yugono: 00: usta.ë: d 1 S: ?osta.:a.? C: usta.:a.? T: watut
tl-2
M-2
Oi-5
00-5
S-12
C-5
H-1c
Oo-(a)1 (b)2 (c)4
C-4 7
- 68 -
Oi-1
S-(a)1 (b)5
T-2
- [KS ]rENHA -M - Oi - 00 - T
- KENHTSI -S - C
-[V}SKAT[V] H - M - Oi - 00 - S - C
- lA?T -H - M - Oi - 00 - S - C
- KENNOR -M - Oi
- STARA -00 - S - C
- ONNOT -H - T
127 rouge
H: o. enta. M onegweta.ra. Oi: on 1 gwüta. Ci ) 00: ct kwehta. S: tkwehta:?e:? C: t kwedzy?a. T: tlka.tkwa.ra.ya
131 chemin
H: ha.ha.ttey M: oha.ha. Oi: yoha.da.d I? 00: a.ha.da.?ge S: ?o:a.te? C: oha.da.ge T: u?ha.?ha?
132 racine
H: c a.tera. M: ohtera. Oi: ?oht: (la.) 00: okteh'ë S: ?oktea? C: okteha.? T: u?na?ra?
137 sable
H: t a.ndech 1 a. M: onehsa.rügwa. Oi: onehsa.hü 00: ohnehsa. S: ?o?nehsa.? C: ohnehsa. T: u?ta?ha?
Oi - 1
S- (a)l (b)5
T-1
H-1c
T-2 4
- 69 -
- NE~ } M - Oi KWENH - 00 - S - C H
* - HA -
• - {: TERA[A] -- TEII[V] -
* - NEHS -
138 dire
H: -enM: . kcite
(j e dis) Oi: -e-00: wa.g i he S: -e-C: -e-T: . wa.hkl rah
141 voir
H: . a.kense M: l kges Oi: -ka-00: i hke S: -ke-C: sege T: wa.?kka?
142 graine
H: onnonkwen M: . ga.h: ne Oi: oneh 00: od(y)etsha. S: ?onohkw'ëO? C: ?ono:hkweh T: . u?nasne h
150 assieds-toi!
H: . sa.t 1 en M: sa.dzy~. Oi: . sa.tye 00: . sa.d ye S: . sa.tyë: h C: shcigyëh T: . sa.?nyah
- 70 -
H-1b
T-4
* - EN -
- HNEN -M
- NONH(K)WEN -H - S - C
- NENH -Oi - T
151 peau (humaine)
H: ura.wTsta. M: - 1 hn-Oi: ( 1 ) hna.kkwa.1 00: glhnuhne S: kl:no:neh C: o?nl hwa. T: u?sna.?'ra?
153 dormir
H: • ('a.ita.wi M. - itci?wOi: - Ita.?w-00 : a.g T da.w 1 S: - ita.?w C: 'a.ze: da. T: akl:t?u?
154 petit (suffixe diminutif)
H:: a. ou tha. M: -?a.jhci Oi: -a.?j-ha.? 00: '?a. S: -a.?a.a.C: -a.?a.-T: "'ha. '" a.h
156 fumee
H: a.ta. 1 en M: oyo?gwa.ra. Oi: oyilgwa. 00: oye?gwa. S: -ye?kwa.(a) C: oye?gwa. T: uya?kwa.ra?
C-6
S-6
T-4
- 71 -
- IHN -M - Oi - 00 - S - C -T
* - ITA?W -
:k ':" Y{EN KW -ON
(En Huron l je n'ai trouve que la forme verbale - YE~ - )
,-
- 72 -
159 M-2 - . NIY[V] -neige H - M - Oi - S - C (sur le sol) Oi-5 H: onnlenso. M: o?nyehte Oi: onyeyu 00: o?g'9: < ogro. S: ?onl: yo.? C: unlye T: owl: sre h
166 T-1 * - T -être debout
H: ( o.t M: desto. Oi: wo.d 1 kt a. 00: desto.? S: -t-C: desto.? T: wo.?ko.?no.?nis
167 Oi-3 - TSISTO -étoile M - Oi - 00 H: o.ndlcho. 00-7 M: odzlsto - TSIHSON?TA -
Oi: odzlstokwo. S-13 S - C 00: odz 1 sto.nohkwo. C-9 S: odzl hso?to.? C: udzlhsodo. T: onlhsare h
169 S-(a)l - NENYA -pierre (b) 5 M - Oi - 00 H: o.rloto. (c)8
M: one:yo. - SKWARA -Oi: onu:yo. C-(a)4 S - C 00: one:yo. (b)7 S: ko.?skwo.:o.? C: kaskwo.: o.? T: ustahreh
172 soleil
H: oro.kwo M: go.ro.hkwo.? ~i: go.lo.hkwo. 00: go.: kwo. S: kœ: hkwo. ? C: go.: hkwo.? T: Hicto.e?
174 nager
H: (a., o.we M: zo.do.we ~i: wa.go.do.we 00: so.do.wi S: -a. t o.weC: o.go.do.we T: So.?no.wa
175 queue
d'animal
Oi-l
S- (a) 1 (b)5
8
H: o.ndo.so. (train de derrière) M: odo.hso. ~i: odo.hsü 00: ode?a S: kehko.:o. C: tihehdzo.? T: u?sw?e?sœ
177 celui-ci cellé-là
H: ko.kiein- (Sagard) M: thi:ge ~i: thike 00: thoge S: hi: ke: h C: thuge T: kœni ka
- 73 -
00-(a)2 (b)4
C-(a)4 (b)7
- ARAHKWA -H - M - Oi - 00 - S - C
* - AT+AWE -N
Reflex.
- ITAHS -M - Oi
* - IKEN -H - M - Oi - 00 - S - C - T
183 ceci cela
H: nde M: ne:ge Oi: ne?n 00: ne:ge S: në: kë: h C: në:ge T: ho.me?
184 toi
H: Iso. M: 1: ze Oi: Iso. 00: i: s S: ?I: s C: 1: hi T: -s-
188 langue
H: : do.ch 1 a. M: o.wë?no.hsü Oi: o.wë?no.hsü 00: go.no.hso. S: (?)œ?nêihs(a)C: o?wëhso. T: ë?to.hs
189 dent
H: o.sconchlo. M: ono.wlro. Oi: ono.wll a. 00: onod~yo. S: ?ono?dza.? C: ono?d~yo. T: u?tu?sœ?
S-10
T-2
Oi-1
00-6
S-14
C-10
- 74 -
* - NEN -f"V NE
* - 1S -
'* - [V J?NAHS[Y ] -
- NAW1R -M - Oi
- NO?SYA -00 - S,- C
- 75 -
"
201 quoi?
H: to.oten M: na.ho?te Oi: na.hut 00 : wa.ho: de S: te?eh C: hode T: ta.hwahtceh
204 blanc (être -)
H': (a. ,enra.t M: ga.ra.ge Oi: owiske 00: wa.hesta. S: ka.ke:et C: ge:ge T: uwa.hriya.kah
205 où?
H: tsinnen M: uhka. Oi: huka. 00: so: h S: 50: h C: shu: T: ka.hnceh
212 femme
H: onnhetlen M: ya.gugwe Oi: ya.gugwe 00: ot ho~yza.s S: yot how 1 : sa 5 C: a.gu:gwe T: ga.?ne: hweh
T-9 J
(métathèse)
H-3
S- (a)l (b)5 (c)l1
C-4
* - OTIEN -
(rac. - verb.)
être à un certain état, auquel on ajoute préfixe ou suffixe descriptif
- KENRA - 'V - RAKEN -H - S - (M) (M) - C - T
ONHKA M - Oi
SHONH 00 - S - C
YAKONKWE -M - Oi - C
- ATHONWIS -00 - S
'-1
218 jaune (couleur)
H: ot si ngwa.ra. N: odzinegwa.r Di: odzikwa.1 00: odzi :tkwa. 8: dZitk\\œ:?e:? C:dzitkwa.?a. T: utsitkwa.hneh
H-IO
M-6
8-1 5
- 77 -
* - T8ITKW -
- 78 -
cl ETUDE STATÎSTIQUE DES COGNATES
Sur III mots, incluant presqu'en totalité la liste réduite de 200
à 100 mots de Swadesh, 50 cognates sont communs aux 7 langues, soit 45%.
Nous avons dressé un tableau des pourcentages de paires apparentées
entre chacune des langues (Fig. 1).-
H Oi C 00 S .M T
Oi x65 79 77 72 91 55 ~ ______________________ ~o~_
C x68 79
00 x63 77 80
80 86 78 54 o
S x64 72 86. 80
80 77 056
72 49 o
M 68 91. 78. 77 72. . .. 59 x 0
Figure .!.
Remarques:
o moins de 60%
x de 60 à 70%
au dessus de 70%
Le Tuscarora présente avec chacune des ~ix autres langues des pour-
centages de paires inférieurs à 60%.
Le Huron présente des pourcentages de 63% à 68%.
Quant à l'Oneida, Cayuga, Onondaga, Seneca et Mohawk, les paires
apparentées vont de 72 à 91%
'-1
- 79 -
Selon M. Swadesh, ces pourcentages indiquent, dans l'hypothèse
d'un tronc linguistique pur et commun aux sept langues, l'ordre dans
lequel ces langues se sont séparées les unes des autres.
Grossièrement, le Tuscarora ayant conservé moins de racines communes
que le : Huron, se serait séparé le premier, puis le Huron, et enfin,
les autres langues des Cinq Nations.
Cependant, l'application de la formule de Swadesh: t - log c
2 log r
pour l'évaluation du temps de séparation de ces langues prises par paire,
offre des résultats compris entre 220 et 1600 ans, si l'on attribue
à r une valeur de .805 et 290 et 2200 ans si l'on attribue à r une valeur
1 de .85.
Pour pallier l'imprécision des résultats provenant en partie de
ce que l'on compare dans une même étude, des langues encore vivantes,2
nous avons donc opéré à nouveau sur des groupes de langues afin de consi-
dérer les pertes d'une langue par rapport à un ensemble formant des troncs
de référence plus consistants, ce qui est conforme également à la méthode
de Swadesh.
1 M. Swadesh, "Towards.Greater Accuracy in Lexicostatistic Dating", IJAL, No. 21, 1955, p. 127.
2 Sarah C. Gudschinsky, "The ABC's of. Lexicostatistics (Glottochronology)", Word, Vol. 12, August 1956, No. 2, p. 187.
'-
- 80 -
Tableau comparatif des cognat es . ~ §. des l langues
H Oi· C 00 S M T
Figure ~
Remarque:
% de cognat es entre 6 langues
45%
45%
45%
46%
45%
45%
59%
6 des 7 langues presentent des cognates dans des pourcentages de
45% à 46%. On obtient d'ailleurs un pourcentage identique de cognat es
communs aux 7 langues. Le Tuscarora est responsable de ce resultat
commun puisque son exclusion monte le pourcentage de cognat es à 59~
Il Y a ~onc confirmation d'un tronc commun à l'ensemble de ces lan-
gues correspondant à une periode remontant à:
t = log. 45
2 log r
soit 1.800 ans
avec r = .805
et 2.400 ans
avec r = .85
et indication d'une separation à cette periode-là du Tuscarora avec le
reste du groupe.
- 81 -
Reprenons notre analyse selon la même méthode sur le groupe des
six langues (H - Oi - C - 00 - S - M):
Tableau comparatif des cognat es de ~des 6° langues
H Oi C 00 S M
Figuré ~
Remarque:
% de cognates entre 5 langues
66%
59%
59%
60%
59%
59%
Dans 5 cas sur 6, le pourcentage de cognates entre 5 de ces langues,
demeure de 59 à 60%, ce qui confirme le resultat de 59% trouvé dans le
tableau précédent, et fournit une indication de séparation du Huron
lorsqu'en l'excluant le pourcentage s'elève à 66%, ce qui ferait remon-
ter la bifurcation vers:
t = log 66%
2 log r
selon la valeur du r.
1.000 ou 1.300 ans
Il'a été verifié qu'en comparant quatre de ces langues avec le
Tuscarora, les resultats etaient seulement de 1 à 2% plus élevés parfois
(Fig. 2) que ceux obtenus avec 6 langues, ce qui confirme la separation
antérieure du Tuscarora.
'-1
- 82 -
En procédant de la même façon sur le groupe des cinq langues
(M - Oi - C - 00 - S), on obtient les chiffres suivants:
Tableau comparatif descognatesde isur ~langues
Oi C 00. S .. M
Figuré!
% de cognates entre 4 langues
68%
65%
70%
69%
65%
L'application de la formule de Swadesh aux extrêmes 65 et 70% indi-
querait que les langues se sont séparées à une période comprise entre
800 ou 900 ans et 1.100 ou 1.200 ans.
Plus de précision dans la séparation individuelle de ces langues
est impossible compte tenu de la très grande proportion de paires de
cognates qui lient en se croisant les cinq langues (72 à 91%).
'-1
- 83 -
DI RÉSULTATS ET CONCLUSÎON
Les langues de la famille huronne-iroquoise considérees dans cette
étude ont déjà eté comparees entre elles par Hoffman (1959) et Lounsbury
(1961) (en partie) qui en a tiré des conclusions quant à leurs sépara
tions.
Bien que le vocabulaire d'Hoffman ne couvre que 48 mots (dont le
tiers environ n'est pas compris dans les listes de Swadesh),ce1ui de
Lounsbury 200 et le nôtre 111, il est intéressant de confronter les ta
bleaux de paires de cognat es puisque c'est de ces chiffres que nous
établissons le temps de separation des langues.
Si l'on confronte nos chiffres avec ceux obtenus par B. Hoffman,
on notera que, exception faite des relations Oneida-Huron, les pourcen
tages inférieurs à 60% dans cette étude, sont évalues egalement à moins
de 60% chez Hoffman, pour les mêmes paires de langues, ceux compris
entre 60 à 70%, et ceux supérieurs à 70%, correspondent egalement aux
mêmes langues dans les deux études. Cependant, les pourcentages chez
Hoffman sont égaux ou plus élevés entre les langues des Cinq Nations
(à part Oneida et Mohawk) et plus bas entre les langues des Cinq Nations
avec le Huron et le Tuscarora (Seneca et Tuscarora exceptes).
'-1
- 84 -
Tableau comparatif de pourcentages de paires de cognates
(entre notre étude et celle d'Hoffman)
Oi C 00 S M
H 65 68 63 64 68 55 60 60 60 60
Oi 79 77 72 91 80 80 80 80
C 80 86 78 80 90 85
00 80 77 80 80
S 72 80
M
Les pourcentages de B. Hoffman sont soulignés.
Figure ~ (extrait de la Figure I)
T
58 45
55 50
54 45
56 45
49 55
59 45
Une comparaison avec les chiffres partiels obtenus pour Cayuga,
Seneca, Toscarora et Oneida par Lounsbury (1961) (Table I, p. 12) offre
des pourcentages de cognat es inférieurs entre les 4 langues des Cinq
Natïbhs, ': et légèrement superieurs entre ces langues et le Toscarora.
J
- 85 -
Tableau comparatif de pourcentages de paires de cognat es
(entre notre étude et celle de Lounsbury)
c S T
Oi 79 72 55 72.8 64.8 59.4
C 86 71.6
S 49 50
Les pourcentages de Lounsbury sont soulignés.
Figure .§.
Plusieurs éléments peuvent expliquer ces différences, en particu-
lier:
- nombre de mots étudiés
- sources utilisées
- méthode de comparaison des cognates
- valeur des informants.
Par exemple, la différence marquée de nos chiffres entre Huron et
autres langues avec ceux d'Hoffman, peut provenir des disproportions
des vocabulaires de Sagard (source utilisée par Hoffman) et de Potier
(notre source principale).
Les différences entre les chiffres de Lounsbury et les nôtres
peuvent provenir des dialectes enregistrés.
'-
- 86 -
Il est vraisemblable en effet que les informateurs provenant de
la Reserve des Six-Nations en particulier doivent subir des influences
des langues apparentees.
Enfin, une analyse semantique comme celle que nous avons faite sur
certains mots a reduit les differences d'emploi de racines dans le cas
de synonymes.
Bien que les sources et les methodes soient variees, les resu1tats
dans l'ensemble ne sont pas contradictoires.
Menee dans l'intention d'eva1uer le temps de separation des langues,
l'etude 1exicostatistique ne peut se comparer dans sa conclusion qu'avec
celle de Lounsbury, qui, par la methode glottochrono1ogique, couvre quatre
des sept langues de notre recherche (Figure 7).
Les deux etudes font remonter la separation du Tuscarora identique-
ment.
Par contre, les langues des Cinq-Nations (dont l'Onondaga et le
Mohawk sont exclus dans l'etude de Lounsbury), paraîtraient d'après
nous,s'être separees sur une periode plus recente. En ne considerant
que le Cayuga et le Seneca comme Lounsbury, nous obtiendrions avec
les pourcentages de cognat es pour l'ensemble de ces trois langues, un
temps de separation de 850 à 1.100 ans.
Remarque!: Alors que dans l'etude de Lounsbury, il a ete determine
une marge pour le temps de separation de 500 ans pour le Tuscarora et
300 ans pour le Cayuga, l'Oneida et le Seneca, nous avons figure dans
notre etude,comme marge, 1esresu1tats obtenus par deux valeurs pour
- 87 -
le facteur r dans la formule: log c , étant donné que la liste utili-2 log r
sée chevauche les deux listes de Swadesh.
Remarque l: Si nous avions basé notre évaluation sur les pourcentages
de paires de cognates, langue par langue, plus forts que par groupe de
langues, nous aurions obtenu des valeurs de temps de séparation encore
moins élevés (et certainement plus contestables) en ce qui concerne les
langues des Cinq Nations.
Remarque~: Il faut noter également que notre informant principal
Mohawk est en relations fréquentes avec des Onneiouts et des Onontagués
et qu'il possède un vocabulaire très riche et nuancé.
'-1
- 88 -
Résultats comparés des séparations des langues
hurone et iroquoises ~ ~ de 'l'étude de Lounsbury
Figure '!....
Cayuga Oneida Mohawk Seneca Onondaga
Selon notre étude
H u r 0 n
~ s c a Ô r a
Temps de Millesimes séparation
800
1000
1200
1300
1500
1600
1800
1900 ----
2400 ----
1200
1000
800
700
500
400
200
100
a.d.
400 av. J.C.
Cayuga
Oneida
Seneca
T u s c a r o r a
Selon Lounsbury
Dix ans après l'étude de F. Lounsbury, il serait intéressant de
pouvoir évaluer si le pourcentage plus élevé de cognates découverts n'in-
diquerait pas que ces langues encore vivantes, en contact les unes avec
les autres, favorisent les emprunts et réduisent leurs différentiations.
Barbeau, Marius
Campanius, Johan
Chafe, W.
Chafe, W.
Chafe, W.
Gudschinsky, Sarah C.
Haas, Mary R.
Hale, Horatio
Hanzeli, Victor Egor
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