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Histoire de la fabrication des suppositoires Laboratoires Sandoz, Orléans (1964) André FROGERAIS [email protected] 16/12/2016 1

Histoire de la fabrication des suppositoires History of the suppositories production

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Histoire de la fabrication des suppositoires

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Laboratoires Sandoz, Orléans (1964)

André FROGERAIS [email protected]

16/12/2016 1

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Les suppositoires

1. Introduction

2. La fabrication par coulage 2.1- La préparation de la masse

2.2- Les moules

2.2.1- les cornets en papier

2.2.2- les cornets métalliques

2.2.3- les moules simples

2.2.4- les moules à refroidissement

2.2.5- les moules Uhlmann

2.2.6- les moules Citus

2.2.7- les moules automatiques

2.3- Le conditionnement

2.3.1- l’enveloppage

2.3.2- le conditionnement en plaquette

2.3.3- le conditionnement en strips

2.3.4- le conditionnement en blister

2.4- les moules emballages

2.4.1- les moules emballages Suppo Stéril

2.4.2- les moules emballages pré formés

2.4.3- les moules emballages formés sur la machine

3. La fabrication à froid par compression

4. Les suppositoires divers

5. Conclusion

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1- Introduction:

Les suppositoires sont des médicaments de consistance solide destinés à être introduit dans le rectum. Selon certains auteurs les suppositoires étaient connus des Assyriens et des Egyptiens , ils fabriquaient des suppositoires en forme de boules à base de miel, quelques formules nous sont parvenues. Ibn El Beytar au X°siècle décrit les suppositoires.

Ils figurent dans des pharmacopées depuis le XVII° siècle. On les prépare comme une masse pilulaire en utilisant la cire, la graisse, le savon ou le miel. C’est au XVIII° siècle selon Baumé que l’usage du beurre de cacao va permettre la fabrication de suppositoires avec différents principes actifs. Ils figurent au Codex de 1818 mais leur usage est limité car ils sont difficiles à fabriquer manuellement et ne sont utilisés que pour l’usage locale. Ils sont coulés dans des cornets en papier, en étain ou en fer blanc puis à partir de 1870 à l’aide de moules en deux parties qui comprennent une dizaine d’empreintes (1, 2, 3).

Au Codex de 1866 figure 3 formules puis en 1908, 4 formules. L’Officine de Dorvault en 1850 comporte 6 formules fabriquées par coulée. Les suppositoires figurent dans toutes les pharmacopées étrangères.

En 1879, le pharmacien militaire François Auguste Berquier (1832-1896) imagine un moule cylindrique et conique en bronze où la masse est comprimée à froid (4).

Moule Berquier

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1- Suppositoire coulé dans un cornet d papier

2- Forme obus obtenu par compression à froid

3- Forme ovoïde (suppositoire à la glycérine)

4- Forme torpille obtenue par coulage

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La forme suppositoire se répand lentement.

Le formulaire militaire ne comprend que 3 formules, c’est une forme peu appropriée pour les troupes en campagne. Les ouvrages de galéniques n’y consacrent que quelques lignes.

Au Codex de 1908 figurent 4 formules dont les célèbres suppositoires à la glycérine, les droguistes comme Adrian, Dausse n’en fabrique pas. Le catalogue de 1910 des Etablissements Goy comprend 8 formules, ils fabriquent des suppositoires au beurre de cacao pleins ou creux. Au Vidal de 1914 ne figurent que 8 spécialités sous forme de suppositoire dont les suppositoires Midy pour le traitement des hémorroïdes qui seront commercialisés jusqu’en 1993, de Stovaïne des Etablissements Poulenc, d’Adrénaline et de Néoquine Falliéres des Laboratoires Clin. Entre les deux guerres, la situation évolue peu.

Les suppositoires à l’origine sont utilisés pour leur action mécanique comme laxatif ou pour leur action topique locale pour le traitement des hémorroïdes, leur usage va progressivement augmenté grâce à l’utilisation du beurre de cacao et pour leur action générale. On considère à la fin du XIX° siècle et jusqu’aux années soixante que la voie rectale permet de franchir la barrière hépatique (5). Les suppositoires sont également pour alimenter les malades qui ne peuvent plus se nourrir, ils sont constitués de sels minéraux et de graisse. Les laboratoires Fumouze produisent les suppositoires Chaumel en 1922 , il y a 35 formules. Quelques spécialités s’imposent: les suppositoires Pépet du laboratoire Henry Rogier, les suppositoires laxatifs de glycérine.

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La fabrication par coulage s’effectue en plaçant plusieurs moules dans un cadre, les cadences sont faibles et la production nécessite beaucoup de main d’oeuvre, le refroidissement est un problème. La production par compression est privilégiée par les industriels car ils disposent de machines semi automatiques qui peuvent produire 600 suppositoires à l’heure. Le conditionnement est effectué en les enveloppant dans du papier paraffiné ou avec de la cellophane, ils sont rangés dans des boites métalliques ou en carton paraffiné. Quelque soit le mode de production, le prix de revient est élevé.

Après la Seconde Guerre mondiale , la forme suppositoire va se développer, en 1942 Albert Goris leur consacre 14 pages dans son traité de galénique qui contient 14 formules. Les industriels disposent de machines de coulage qui permettent des productions importantes et de nouveaux excipients synthétiques sont disponbles (6, 7, 8, 9, 10, 11). La plus part des laboratoires vont produire des suppositoires. Ils sont très appréciés comme forme pédiatrique, pour leur action en médecine générale comme antalgique, antipyrétique, antispasmodique, anti-inflammatoire, antiseptique respiratoire. Il reste très utilisés comme laxatif et pour le traitement local des hémorroïdes.

La fabrication des suppositoires par compression est abandonnée, les machines sont trop lentes et demandent trop de personnel, la forme torpille obtenue par coulage est considérée comme plus adaptée à l’anatomie du rectum.

Des spécialités sont des succès commerciaux: Campho-Pneumine Toraude, Eucalyptus et Mictasol Lebrun, Prostidausse Dausse, Spasmolyse Roche, Optalidon Sandoz, Gambéol et Calyptus Roger Bellon.

Tous les grands façonniers en fabriquent, les laboratoires Masson (Maisons Alfort),Suppo -Stéril (Paris) ne produisent que des suppositoires.

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Les sus boites en carton ou métallique, ils sont de forme coniques ou torpilles, plus adaptée à l’anatomie elle va s’imposer.ppositoires sont enveloppés dans du papier paraffiné ou avec de la cellophane et conditionnés dans de

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2- La fabrication par coulage: 

La fabrication des suppositoires par coulée a été décrite par de nombreux auteurs (12, 13, 14,15), le remplissage est d’abord collectif puis unitaire

2.1- La préparation de la masse

On procède à la fusion de l’excipient et à l’incorporation des principes actifs dans des fondoirs, ce sont des cuves à double paroi thermostatée équipées d’un agitateur et éventuellement d’un homogénéisateur. Le volume est fonction de la taille des lots. La cuve peut être placée au dessus de la surface de travail.

Fondoir Citus (1964)

Fondoir, Turbo-Désintégrateur et Cuve thermostatique Wolmak

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Laboratoires Labaz (Ambarés, 1964) Cuve mobile à double enveloppe

Laboratoires Sandoz (Orléans, 1964) Cuve avec turbo mélangeur Wolmak fixé au mur

2.2- Les moules:

2.2.1- les cornets en papier:

Ils sont fabriqués à partir d’un moule en buis

Catalogue Bachelet, 1912

2.2.2- les cornets métalliques:

Ils sont constitués de moules logés dans une boite métallique percée de trous. (USA, vers 1860)

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2.2.3- Les moules simples en deux parties verticales:

Les moules manuels à réglettes sont fabriqués à partir de 1860 aux Etats Unis par Charles Bullack et Edmund Crenshow. En France, ils sont fabriqués par les sociétés Mabille (Paris) et Ségaud (Courbevoie).

Ils sont en laiton ou en cuivre, le nombre d’empreintes varient suivant la production à obtenir. Ils sont constitués d’un assemblage de plaques où sont creusés par moitié des alvéoles. Les plaques sont immobilisées entre elles par des goupilles, le moule repose sur un châssis munis de vis de serrage, surmonté d’un entonnoir pour permettre la coulée simultanée dans toutes les cavités. Le coulage s’effectue par excès, il est enlevé en raclant avec une spatule.L’éjection est réalisée en écartant les plaques. Les moule industriels sont fréquemment revêtus de chrome dur afin de faciliter le démoulage.

2.2.4 - les moules à refroidissement:

Ils disposent entre chaque rangée d’un réseau pour permettre le passage d’un courant d’air froid qui assure un refroidissement rapide et homogène de toute la masse. Le moule est placé dans une armoire frigorifique à ventilation d’air froid. L’air est envoyé par le dessous du moule et s’échappe par les cotés après circulation entre les rangées d’alvéoles. La production est de 1 200 à 1 500 suppositoires à l’heure.

Moule à refroidissement Segaud

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Moule à refroidissement Engler (Vienne, A)

Le moule est en bronze, il est composé de deux parties: la partie inférieure contient les moules autour duquel circule un courant d’eau, que l’on peut remplacer par un mélange réfrigérant; la partie supérieure se soulève pour permettre l’éjection des suppositoires (16).

2.2.4 - Moules simples en deux éléments à séparation horizontales

En 1948 Joseph Uhlmann à Laupheim (D) à mis au point un nouveau moule plus facile à démonter, les moules traditionnels sont partagés dans le sens longitudinal et les différentes parties doivent être enlevées dans le sens de la longueur. Ces nouveaux moules sont partagés transversalement et sont constitués de deux éléments au lieu de trois. Ils sont fermés à l’aide de deux étriers. Les suppositoires sont éjectés d’un seul coup de la partie supérieure du moule par une pression à l’aide d’un cylindre fourni par le constructeur. Le montage du moule et l’éjection des suppositoires sont facilités (17).

Moule Uhlmann Erweka (Heusenstamm)

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2.2.6 - les moules semi automatiques Citus:

En 1953, la société Citus, 73 rue Jean Jaurès, Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) succède aux Etablissements Ségaud.

Le moule Citus est en duralinium traité, il est monté sur quatre galets à bille qui facilitent le glissement. Il est constitué de deux plaques reliées entre elles par une charnière et munis à la partie supérieure de deux plaques rabattables qui assurent l’éjection des suppositoires. Le moule est placé dans la machine sur deux cornières faisant office de rails, il est rempli en excès puis refroidi dans un tunnel ou dans une chambre froide. Après refroidissement la couche excédentaire est enlevée , le moule est déverrouillé et les suppositoires éjectés en vrac dans un bac. Après fermeture de la plaque inférieure le cycle recommence. La suppression des montages et démontages permet d’augmenter les rendements (18, 19, 20).

Fig 1- Moule fermé prêt pour le moulage Fig 2- Volet rabattu

Fig 3- Ouverture de la plaque inférieure Fig 4- Démoulage

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Armoire frigorifique Citus avec tables de démoulage (1964)

Les portes des armoires frigorifiques sont du même coté, l’installation fonctionne avec une personne . Les tunnels fonctionnent avec deux personnes, le coulage est effectué à l’entrée et le démoulage à la sortie.

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Atelier de fabrication de suppositoires avec du matériel Citus,

Laboratoires Houdé (L’Aigle) - Armoire frigorifique (1964)

Laboratoires Sandoz (Orléans) - Tunnel de réfrigération (1964)

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2.2.7- les moules automatiques:

Les machines automatiques fonctionnent alternativement, elles comprennent des segments qui portent plusieurs empreintes. les moules sont en deux parties, le remplissage est réalisé par des injecteurs, la quantité exacte de matière est délivrée par une pompe doseuse, après refroidissement les moules s’écartent pour permettre le démoulage.

Franco Crespi (Milan, I) construit une machine en ligne et une machine rotative.

Les machines en ligne sont moins employées, elles se composent d’une chaine sans fin qui transporte les moules dans un tunnel réfrigéré.

La machine rotative comporte une tourelle garnie de 32 stations chaque station contient 5 moules. La trémie à double parois est chauffée, elle est équipée d’un agitateur. La masse à l’état liquide est aspirée par les pompes qui refoulent le produit dans les moules. Un serpentin assure le refroidissement du plateau et des moules.Un racleur donne un aspect net au fond du suppositoire. En fin de course les moules sont ouverts (21).

Machines Crespi alternatives Modèle SG & et rotative mod B (1955)

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Vue de détail de la machine rotative Crespi

Höfliger et Karg (Waiblingen, Stuttgart, D) fabrique une machine Servac qui coule et enveloppe les suppositoires d’une feuille d’alumium.

2.2.8- le conditionnement des suppositoires en vrac:

Les suppositoires de glycérine sont conditionnés par 25, 50 ou 100 en sachets à l’aide de machines d’emballage tubulaire verticale Flow Pack.

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2.2.9- l’enveloppage unitaire:

Chaque suppositoire est enveloppé manuellement dans du papier d’étain, paraffiné, de la cellophane et plus récemment avec une feuille d’aluminium. Ils sont rangés dans des boites métalliques , ils ne doivent pas être en contact avec des parties métalliques. Il existe des machines d’enveloppage automatiques empruntées à l’industrie de la confiserie.

Les suppositoires sont déposés manuellement ou automatiquement (machine GD) sur une feuille déroulée à partir d’une bobine et coupée à la longueur nécéssaire. Un outil révolver ajuster à la forme et aux dimensions du suppositoire l’enroule dans la feuille d’aluminium.

2.3- mise sous plaques en matière plastique:

Les suppositoires sont placés entre deux plaquettes comportant chacune des demi empreintes de forme appropriée. La plaque inférieure est enduite de colle puis scellés avec la seconde par scellage sous pression. Des amorces de déchirure sont prévues pour faciliter l’extraction du suppositoire.Elles sont en acétate de cellulose et en chlorure de polyvinyle et sont fabriquées ainsi que les presses par la société Charles Nicolle à Gentilly, (Val de Marne) elles portent la marque Rhodembal. Elles sont hermétiquement fermées et munies de perforation permettant de détailler les suppositoires un à un et des amorces d’ouverture situées en tête de chaque suppositoire permettent d’ouvrir aisément l’alvéole . au dessus de chaque alvéole est imprimé le nom ou le dosage du produit.

Presse de scellage C. Nicolle Emballage Rhodembal

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Machine automatique C. Nicolle

Le conditionnement est réalisé à l’aide d’une presse manuelle avec deux plateaux rotatifs ou avec une machine qui alimente automatiquement les suppositoires dans les coques inférieures, elles sont ensuite transférées par un tapis à une opératrice et repris manuellement pour être soudées (22).

Conditionnement des suppositoires d’Optalidon sous emballage Rhodoïd avec des machines à distribuer et sceller Nicolle qui à liées à un tapis de conditionnement, de part et d’autres des conditionneuses

encartonnent manuellement. Laboratoires Sandoz, Orléans (1964).

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2.3.1 conditionnement en strips sous pellicule d’aluminium

Les suppositoires sont enveloppés entre deux feuilles thermocollantes qui se déroulent à partir de bobines, elles sont soudées entre deux mâchoires. Ces machines sont également utilisées pour le conditionnement unitaire des comprimés et des gélules. Elles sont fabriquées en Allemagne par Hassia, Servac, Wolkogom, Uhlmann. Les suppositoires sont alimentés dans un plateau rotatif soit manuellement soit automatiquement à l’aide d’un bol vibrant (23).

Machine semi-automatique à envelopper type 67 M Aupama (Lucerne, CH)

Machines Wolkogom (Bielfeld,D) type VS II, production 4 000/h et type VS I

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Uhlmann V 110 Uhlmann HAS III

Machine Servac avec alimentation automatique,Laboratoires Merck (D)

Hofliger & Karg fabrique une machine qui moule et conditionne les suppositoires sous strips aluminium (page 12).

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Les plaquettes Rhodonbal et les strips ne sont pas suffisamment rigides pour pouvoir être encartonnés avec des étuyeuses horizontales, on leur préfère les encartonneuses verticales avec alimentation manuelle ce qui augmente les coûts.

2.3.2- Conditionnement sous blisters:

Il est réalisé à l’aide de thermoformeuses alternatives identiques à celle utilisées pour le conditionnement des comprimés et gélules. Les blisters sont thermoformés à partir d’une bobine d’un complexe à base de PVC et sceller avec un film en aluminium pelable. Les suppositoires sont alimentés automatiquement par un bol vibrant. L’extraction du suppositoire doit être faite en pelant le blister afin de ne pas endommager le suppositoire, mais les patients peu familiariser avec ce type de conditionnement ont tendance à extraire le suppositoire comme pour un comprimé par pression ce qui les écrase. L’Eucalyptine Lebrun est conditionné en blister.

Thermoformeuse Uhlmann type KP

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2.3.3 - les moule emballages

2.3.3.1- Suppo-Stéril:

L’emballage est composé de trois éléments:

- un corps semi-tronconique

- une calotte formant l’élément dans lequel la masse est coulée

- un support permettant la présentation des suppositoires selon la quantité exigée

Au moment de l’emploie, il faut séparer l’élément de son support, détacher la calotte puis de prendre le suppositoire en appuyant sa base contre la pointe de cette calotte. Ils sont fabriqués par le laboratoire Suppo-Stéril à Paris dirigé par Charles Le Jamtel (24). Brevet FR 2358875 A1 publié le 1978/02/17 & FR 2395019 A2 publié le 1979/01/19.

2.3.3.2- moules emballages pré formés:

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Le moulage des suppositoires a lieu dans des moules pré formés livré en bobine (Bonnapace) ou en barrettes (Uhlmann, Crespi). La cadence est de 5 à 6 000 unités à l’heure.

Bonapace de Milan distribue les machines et les moules fabriqués par Rindev à Trezzano. Le modèle BP/ 4 coule les suppositoires et la machine BP /6 soude et découpe les moules à la cadence de 5 400 suppositoires par heure. Le modèle BP-12/13 réalise sur un même bâti les deux opérations, il produit 12 000 suppositoires à l’heure. Les moules-emballages Rotoplast sont livrés en rouleaux de 1 000 alvéoles avec ou sans impression.

Machine de remplissage Bonapace BP/4 Bonapace BP 12/13

Höfliger et Karg

Servac S (25)

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Uhlmann

Machines à remplir et sceller semi automatique Uhlman, GV 1

La machine GV 1/F dose à la cadence de 2 000 à 4 000 suppositoires à l’heure et la GV 1/S soude et découpe les bandes en strips de 1 à 6 alvéoles , production 3 000 à 5 000 à l’heure.

Machine Uhlmann type GV2

L’installation fonctionne semi automatiquement, elle comprend deux modules, le premier GV 2/F remplit et refroidit des barrettes pré formées, elles tombent sur un tapis transporteur qui les achemine vers le second module GV 2/S où elles sont soudées, et découpées en strips de 3 ou 6 alvéoles. La cadence horaire est de 20 000 suppositoires à l’heure (26).

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Crespi

L’installation PF est constituée de deux modules séparés, elle utilise des barrettes préformées.

Le modèle SB est composé de deux modules liés, le premier reçoit des barrettes pré formées, les rempli et les refroidi, le second les scelle et les découpe (27).

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2.3.3.3: moules emballages formés sur la machine:

Les alvéoles sont formés en ligne sur la machine à partir de deux rouleaux de complexes, elle thermoforme deux demi coquilles qu’elle soude en les laissant ouvertes.

Les alvéoles remplies sont introduites automatiquement dans un tunnel puis scellées et découpées. Ce sont des complexes de chlorure de polyvinyle- polyéthylène (PVC/PE), chlorure de polyvinyle- chlorure de polyvinyle. polyvinylidene-polyéthylène (PVC/PVDC /PE), aluminium-polyéthylène (Alu/PE). Ce principe permet de supprimer l’opération finale de conditionnement.

Les machines Servac forment les alvéoles en bandes, les machines Crespi Farmorest en barrettes.

Servac 200

Les machines Farmografica comprenant trois modules, le premier forme des barettes et les remplie, le second les refroidie et le troisième les découpe en strips et les scelle. Il existe trois modèles FD 7, FD 11 et FD 22 qui produisent 7 000, 11 000 et 22 000 suppositoires à l’heure.

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Lorsque le distributeur Crespi cesse son activité, les machines Farmagrafica sont commercialisées par le constructeur sous la raison sociale Farmorest, il déménage à Cervi.

Sarong

La société Sarong crée en 1972 à Réggio (I) produit des films thermformables et fabrique une machine qui forme les alvéoles à partir d’un ruban continu. La machine SG 72 va s’imposer Les modèles les plus performants permettent une production de 10 à 12 000 à l’heure. Les constructeurs allemands renoncent ,Sarong devient le leader.

A la fin des années soixante, l’utilisation des moules thermoformés s’impose, les coûts de production sont plus faibles, le conditionnement est élégant, les plaquettes sont facilement pelables. Leur rigidité permet un encartonnage automatique. les constructeurs allemands cessent rapidement la production des machines et laissent le marché aux constructeurs italiens.

3- La fabrication par compression à froid:

Ils sont fabriqués en officine à l’aide de presse horizontale ou verticale, elle produise un ou plusieurs suppositoires à la fois.Des constructeurs allemands et américains proposent des machines capables de produire des comprimés et des suppositoires.

Presse Gustav Knoche (D-1909 ) Presse N°3 Whitall Tatum Company (brevet US ,1897)

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Presse Carl Engler ,Vienne (A-1904) Presse Freck, (USA)-1908

Les machine industrielles sont verticales, elles fonctionnent semi automatiquement. La masse est comprimée dans une matrice qui compte plusieurs orifices ayant la forme et les dimensions du suppositoire à fabriquer. Lorsque le suppositoire est éjecté , il porte à son extrémité un filet qu’il faut manuellement couper. Cette méthode est lente, les machines industrielles produisent environ 1 500 suppositoires à l’ heure de forme obus, il n’est pas possible de produire des suppositoires de forme torpille. Ce procédé a été abandonné dans les années cinquante, la productivité des machines était trop faible, l’homogénéité et la conservation insuffisant (28).

Courtoy (Hal, B) Mabille, (Paris, F)

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Page 28: Histoire de la fabrication des suppositoires History of the suppositories production

Presses Colton n° 1 & 2 (Détroit, 1922, USA)

Courtoy (Hal, B), Presse n°2B (1920 & 1930)

Les moules sont interchangeables. Le cylindre de la machine est en acier trempé à double paroi avec circulation d’eau pour le refroidissement. Le cylindre pivote, ce qui permet de le dégager, le dispositif d’obturation est facile à utiliser. Selon le constructeur la production peut atteindre 8 000 suppositoires à l’heure ce qui semble optimiste par rapport aux performances des machines concurrentes.

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Atelier de fabrication des suppositoires à froid, Pharmacie Centrale de l’Armée (Malakoff,F)

Presses Frogerais (Vitry-Sur-Seine, F, 1920)

Les machines Frogerais fonctionnent hydroliquement, la machine en version manuelle produit 500 à 600 suppositoires à l’heure, la seconde en version automatique: 1 000 à 1 200.

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4 - Les formes diverses:

- les suppositoires dragéifiés:

Les médicaments français sont largement exportés dans les colonies françaises, le climat tropical déformait les suppositoires les rendant inutilisables. Des auteurs ont imaginé de les dragéifier pour les protéger avec du sirop de sucre froid. Les suppositoires tropicaux sont fabriqués sous une forme ovoïde. L’opération est délicate, le noyau de suppositoire risquant de se dilater au cours de la conservation entraine la rupture de l’enrobage. Ils sont fragiles à manipuler et doivent être conditionnés dans des sachets de polyéthylène soudé (29).

- les suppositoires creux: ils sont remplis avec un principe actif

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- les suppositoires multicouches: Ils permettent d’isoler deux principes actifs incompatibles, ils sont délicats à fabriquer , la machine doit être équipée de deux postes de remplissage. Bayer fabrique le Suppocompralgyl constitué de deux couches jaune et verte.

- les suppositoires effervescents: ils agissent en dilatant l’ampoule rectal, l’Eductyl des laboratoires Techni Pharma (Monaco)

- les suppositoires sécables: ils sont séparables en deux parties, ce qui permet d’obtenir deux posologie différentes: Vogaléne (Théraplix), Primpéran (Delagrange), Nifluril Enfants (Upsa),

- les capsules rectales: elles sont constituées d’une enveloppe en gélatine, le Proctolog (30)

- les tubes canules: ils sont utilisés comme micro lavements: Microlax (Labaz) ,Rectopanbiline (Plantier) Les suppositoires sont très fabriqués en France et au Maghreb ains qu’en Italie et en Espagne.

5- Conclusion:

A partir de la fin des années 90, la production des suppositoires diminue, des classes thérapeutiques où ils étaient très utilisés sont déremboursés, l’intérêt de la voie rectale comme barrière au système digestif est remis en question. Farmorest et Sarong sont les deux derniers fabricants de machines. Les nouvelles spécialités non injectables sont essentiellement des formes orales.

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Bibliographie

1- Liliane Pariente, Les suppositoires, Naissance et évolution de quinze formes pharmaceutiques, Edition Pariente, 257-272

2- Sandra Thépénier, Le suppositoire de l’antiquité à nos jours, Thése 2008

3- Georges Griffenhagen, A History and Evolution of the Suppository Mold, Vol 125, April 1953, n°4, 135-142

4- M.Berquier,Sur les suppositoires, Journal de Pharmacie et de Chimie, 30, 1879, 280-281

5 - A.Goris, Les suppositoires, Pharmacie Galénique, Tome II, Masson 1942, 1683

6- A.Denoël, Fr. Jaminet, Les excipients pour suppositoires, Pharmacie GaléniqueTome IV, Presse Universitaire de Liége, 1964, 32-69

7- P. Poulenc, Excipients pour suppositoires, Annales Pharmaceutiques Françaises, 1, 1943, 55-123

8- Fritz Neuwald, Les progrès accomplis dans le domaine des excipients pour suppositoires, Journal de Pharmacie de Belgique, 14, 1959, 392-400

9- A.Lombard, Industrie des suppositoires, Bulletin Technique Gattéfossé, 1962, 45-48

10- A.Lombard, Le suppositoire aspects galéniques et techniques, Bulletin Technique Gattefossé, 1964, 65-69

11- Nouvel Aspect des excipients pour suppositoire, Produits Pharmaceutiques, 1960

12- A.Denoël, Fr. Jaminet, Fabrication des suppositoires par fusion et coulée, Pharmacie Galénique, Tome IV, Presse Universitaire de Liége, 1964, 70-101

13- Anonyme, Comment faire un suppositoire, Labo Pharma, n°127, Novembre 1964, 66- 76

14- M.Poulet, La fabrication industrielle des suppositoires, Il Farmaco, Anno XXIII, n°9, Sept 1968, 447-461

15- B.Guillot, A.Lombard, La fabrication industrielle, Le suppositoire, Maloine 1973, 67-92

16- Charles-Jean Ravaud, Etude de l’administration des médicaments par suppositoires et ovules, Thése pour l’obtention du Diplôme de Docteur de l’université de Paris (mention pharmacie) 1936

17- W.Mohrschulz, G.Lucas, Essai avec un nouveau moule à suppositoires, Produits et Problèmes Pharmaceutiques, 1959, n°22, 44-40

18- Anonyme, Les moules pour suppositoires, Produits et Problèmes Pharmaceutiques, 1952, n°4, 31-35

19- Anonyme, Un appareil semi-automatique à mouler les suppositoires, Produits et Problèmes Pharmaceutiques, 1953, n°7, 21- 27

20- Anonyme, Installation Citus pour le moulage des suppositoires, Produits et Problèmes Pharmaceutiques, 1956, n°30, 59-65

21-Anonyme, Une machine entièrement automatique à mouler les suppositoires coniques ou torpilles, crayons, ovule, etc…Produits et Problèmes Pharmaceutiques, 1955, n°19, 13-19

22-Anonyme, Les conditionnements en matières plastiques, Produits Pharmaceutiques, Vol 7, n°6, Juin 1952, 388-389

23- Anonyme, Conditionnement en bandes des Suppositoires, Produits et Problèmes Pharmaceutiques, 1955, n°22, 19-30

24- Anonyme, Un conditionnement en matières plastique pour les suppositoires et ovules, Produits et Problèmes Pharmaceutiques,1952, n°3, 25-31

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Page 32: Histoire de la fabrication des suppositoires History of the suppositories production

25-Anonyme, Vollautomatische Form- Füll-und Verschiebmaschine für Zäpichenpackungen aus Aluminiumfolie von der Rolle, Pharmazeutische Industrie, 28, 1966, 434

26-Anonyme, Nouveau procédé de coulage et d’emballage des suppositoires , Labo-Pharma-Problémes et Techniques, n°129, Janvier 1965, 44-45

27- Anonyme, Suppositorien, Pharmazeutische Industrie, 26, 1964, 462

28- A.Denöel, Fr. Jaminet, Préparation des suppositoires à froid,Pharmacie Galénique Tome IV, Presse Universitaire de Liége, 1964, 101-104

29- Jean Bidard, Suppositoires pour pays tropicaux, France Pharmacie, 196 5, 46

30- A.Widmann, Les capsules rectales de gélatine, Labo-Pharma, Problèmes et Techniques, n°138, 1965, 50-53

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Page 33: Histoire de la fabrication des suppositoires History of the suppositories production

Disponible sur SLIDESHARE :

Catalogue Frogerais 1920

Les premières machines pour la production des produits pharmaceutiques en France

Histoire des comprimés pharmaceutiques en France, des origines au début du XX siècle

William Brockedon , Biographie

La fabrication industrielle des pilules

Pierre Broch (1909-1985) et la pénicilline

Henri Wierzbinski : le pionnier français des machines de conditionnement

Histoire de la fabrication des saccharures granulés

L’Aspirine en France : un affrontement franco-allemand

Les façonniers pharmaceutiques : la première génération (1920-1970)

A.Savy Jeanjean , constructeurs de machines pour les industries alimentaires, pharmaceutiques et chimiques

Les comprimés enrobés à sec / Dry Coating

Les comprimés effervescents

Les comprimés disparus : les triturés et les comprimés hypodermiques

La fabrication industrielle des comprimés en France : 1°partie, des origines à 1945

La fabrication industrielle des cachets pharmaceutiques

Histoire de la dragéification et du pelliculage pharmaceutique

La confiserie pharmaceutique

Un siècle de machines à fabriquer les comprimés (1843-1950) ; Fascicule n°1 , dispositifs manuels et machines semi

automatiques

Un siècle de machines à fabriquer les comprimés (1843-1950) ; Fascicule 2, machines à comprimer alternative

La fabrication industrielle des capsules molles La fabrication industrielle des gélulesLes origines de la fabrication des antibiotiques en FranceLa fabrication industrielle des pastilles ou tablettes pharmaceutiques

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Page 34: Histoire de la fabrication des suppositoires History of the suppositories production

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