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darbousky-jonathov
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LIBERTAD
UBUNDI
Youlsef fut réveillé par une grande détonation. Ses oreilles bourdonnaient encore. Il se leva tout
sonné et se dirigea vers le portail. Il allait ouvrir quand une série de coups répétitifs, des « tacatac »
rythmés le clouèrent sur place. Il entendait ces bruits dans les films et il ne fallait pas être soldats ou
reporter de guerre pour reconnaître le bruit d’une rafale d’arme automatique. C’est alors qu’i se
rendit compte que la maison était déserte. Hier il était revenu tout fatigue et s’était affale, presque
aussitôt le sommeil lavait emporte Il recula et prit ses jambes à son cou au moment où une rafale
déchira l’air. Il allait se réfugier quelque part se cacher quand le portail céda sous un coup de pied,
défoncé. Les hommes qui entrèrent étaient de verts vêtus, en camouflés sales. Ils avaient sur les
casques et leurs figures étaient barbouillées de noir. Youlsef n’eut même pas le temps de se
dissimuler, le temps de faire un pas. Il reçut un coup de crosse dans les reins. Un des miliciens l’avait
rattrapé. Relevé brutalement, il ré-embrassa le sol violement, face contre terre devant deux bottes
sales qui choquèrent durement sa mâchoire, lui relevant la tête. Sa bouche s’emplit de débris de ses
dents qui n’avaient pas résistés au choc. Elles étaient maintenant noyées dans le sang qui coulait de
ses gencives meurtries. Aussitôt pour ne pas lui laisser le temps de se reprendre, plusieurs paires de
bottes se relayèrent dans ses cotes, son ventre, ses parties sensibles, sur sa tête. Çà tapait de partout
comme dans un pushing Ball. C’était de la folie meurtrière. Pour la première fois il entendit :
- Sale Kasaï !
A travers son œil boursouflé il vit. Alors ses entrailles se mirent à trembler. Youlsef avait en face de
lui, le plus cruel des capitaines d’armée. Il avait comme bourreau le concentré de haine de toute la
tribu Huzu, tribu ennemie des Kasaï. Deux gardes le relevèrent par les épaules et ils sortirent de la
maison. Après leur chef dégoupilla six grenades et les balança dans celle-ci. On le jeta sans
ménagement dans un camion avec d’autres personnes tout aussi amochées que lui. Remarque, la
majorité était Kasaï. Quand il les vit il comprit. C’était une guerre civile non ! Pire une purification
ethnique. Le camion démarra. Tout le monde était silencieux. Il y avait des femmes, des enfants, des
hommes vieux comme jeunes tous muets de terreur. Sur le chemin vers l’inconnu, Youlsef eut le
temps de voir l’ampleur du désastre. La scène était apocalyptique. Partout des magasins saccagés,
maisons brûlées, on n’avait même pas épargné les lieux de culte. Il y avait des chars partout. Des
jeeps munies d’Automag et de mitrailleuses sillonnaient les rues à vive allure. Les soldats
poursuivaient les fuyards, tirant sur tout ce qui bouge n’épargnant ni femmes ni enfants. Des jeunes
lançaient de pierres, d’autres courraient dans tous les sens. Une femme enceinte courait vers une
église détruite, tenant un bébé dans les bras. L’image qui suivit s’imprima, indélébile, macabre,
horrible, inhumaine sur la rétine de Youlsef. Alors que la femme atteignait le mur façade de la nef,
brusquement un milicien caché dans le décombre surgit devant elle. Tranquillement il lui enfonça sa
baïonnette dans le ventre puis fusilla à bout portant le bébé qu’il jeta ensuite comme une pétanque
dans les décombres. Youlsef vomit par le grillage du camion. Partout des corps jonchaient les rues,
écrasés par les chars qui patrouillaient lâchant des semonces sur les maisons encore debout. Des gens
blessés étaient soit jetés dans des camions, soit abattus ou décapités sur place. Son camion prit la
direction du nord. Youlsef se rappela alors la teneur de ses écrits virulents. Il ne s’était jamais imaginé
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qu’il aurait eu 1000fois raison quand dans le journal « LIBERATION NEGRE » il avait prévu ces
événements. Depuis que l’ancien président avait confisque les voix du peuple, il avait mainte fois mis
en garde les autorités de ce pays qui l’avaient traité d’oiseau de mauvais augures, de pessimiste et de
fou, se vautrant dans l’opulence et autres vices innommables, proclamant à qui veut l’entendre leur
toute puissance. Si seulement. Il avait été pourchasse. Mais pourquoi, pourquoi Youlsef ne s’était pas
écouté lui-même et n’avait pas faire quitté le pays à sa famille.
L’opposant eut juste le temps de se sauver. Avec sa garde personnelle ils avaient essuyé des tirs
nourris et de ses soldats étaient tombés mais au grand damne de la garde républicaine. Ils s’étaient
échappés cahin-caha grâce aux réseaux qu’il avait créés
FRANCE (HERALD TIME)
Un fax sortit chez le président du journal. Dès qu’il le parcourut, il crut avoir une crise d’apoplexie.
Son ami venait de lui apprendre la nouvelle. Un coup d’éclat ! Président du PPDD en fuite,
population massacrée, journalistes kidnappés, désordre total. Gonçalves s’effondra sur sa chaise.
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PRESIDENCE DE FRANCE
- Monsieur le Président, la situation est grave, les rebelles ont été mis en déroute
- Quand ?
- Ce matin même Mr, c’est un massacre total et ce n’est que le début.
- Combien ?
- Des centaines, des milliers de morts
- Et nos ressortissants ?
- Quelques uns sont tombés, les autres faits prisonniers.
FIN FOND DE LA JUNGLE UBUNDAISE
Les gardes firent descendre les prisonniers. Le reste du trajet se fit à pieds. Impossible de fuir. Ils
étaient encadrés par les milices qui coupaient toute retraite. Et puis où iraient-ils dans cette jungle ?
L’on traversa encore 2kilomètres et demi puis devant eux apparut un pont de lianes pas très
rassurant. Il semblait là depuis des lustres. Les milices poussèrent les prisonniers devant pour
franchir le pont puis suivirent. La traversée fut pénible. Certains glissaient. Un prisonnier paniqua et
se jeta dans la rivière. Une chute de 15 mètres de haut. Un garde s’apprêtait à tirer quand le chef de
troupe posa la main sur son arme :
- Non, ce n’est pas la peine ce mnyama (bête) est mort. Aucune chance.
Après le pont l’on marcha encore des tas de kilomètres. Les prisonniers n’en pouvaient plus mais
fallait marcher ou mourir là fusiller pour servir de festins aux bêtes sauvages. Ils arrivèrent à un
camp. Cela ressemblait à une ancienne plantation dans une cuvette. Il était pratiquement invisible du
ciel et situé à voir l’épaisseur de verdure qui l’avait couverte, dans la zone la plus verdoyante de la
jungle. La végétation était presque impénétrable.
- Vous êtes au CAMP DE BAMBOULA !
Ce seul mot, Bamboula donnait des envies de suicides ou de fuite suicidaire. C’était un camp où
personne ne fourrait son nez et ne cherchait même à en connaître l’existence. Ce qui avait essaye
étaient quelque part dans la jungle sous forme de terreau. D’ailleurs il n’était situé nulle part sur
aucune carte. C’était même devenu une légende. Le seul prisonnier qui avait pu en venir en avait
raconté des horreurs dantesques et indescriptibles. Le célèbre prisonnier était le général Ailé Mongo
Mbassi.
HERALD-TIME
Gonçalves tournait en rond dans le bureau. Depuis 3 semaines Youlsef était injoignable. Bien que ce
fut un simple correspondant Youlsef avait sur susciter en lui la sympathie de par sa rigueur au
travail, sa jovialité et son caractère combatif. Le chef de l’Hérald.-Time s’arrêta devant la fenêtre. Que
faire ? Envoyer des gens là bas ? Non c’est dangereux. Il sonna sa secrétaire :
- Mélissa !
- Oui patron
- Convoquez-moi une réunion de tout le personnel inactif en ce moment dans la salle de réunion.
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La tête du boss en disait long sur la gravité des nouvelles. Après un lourd silence plein de suspense et
d’hésitation, il fit :
- Si je vous ai convoqué tous c’est pour, comme vous devez déjà le savoir, m’entretenir avec vous des
récents évènements au Ubundi. Vous n’êtes pas sans savoir que notre correspondant sur place a
disparu. Certains d’entre vous doivent avoir entendu parler de lui et d’autres le connaître pour avoir
travaillé avec lui, je veux parler de Youlsef. Les autres qui travaillent au noir pour nous ont du se
terrer. Evidement pour ceux qui le connaissent vous savez que Youlsef n’est pas de ceux qui se
cachent pour dire ce qu’il pense ce qui lui a bien attiré des inimitiés pourtant cela fait trois semaines
que nous sommes sans nouvelles. Tous étaient silencieux les yeux rivés sur lui.
Il poursuivit après un bref répit
- Je vous ai fait appel par ce que je souhaiterais envoyer des gens sur place. Autre le cas de Youlsef,
nous avons des ressortissants sur le territoire Ubundais et ici des familles qui attendent dans
l’angoisse et l’anxiété qu’on les informe. Cependant je ne veux point obliger quelqu’un à mettre sa vie
en danger car je sais bien que le reportage de guerre n’entre pas dans vos formations respectives.
Mais compte tenu de la situation et du fait que nos trois meilleurs aptes à cette tache sont en mission
- Monsieur. Je crois que même n’étant pas formés, c’est notre devoir de couvrir cet évènement. La
plupart de nous a une famille donc peut comprendre. Je me propose volontaire
- Merci Marwann
Un doigt se leva timidement :
- Moi aussi je me propose
La personne qui venait de parler du haut de ses 1.65m, peau claire aux mensurations africaines et
cheveux châtain était Jasmine. La nièce de boss. Il crut que c’était une blague
- Mais vous êtes une femme
La jeune femme accusa la remarque comme une mise en exergue de son inexpérience.
- Jaurès je me propose
Jasmine revint à la charge :
- Monsieur ce sera des interviews des autorités. Ce n’est pas compliqué ! et pas dangereux çà !
En fait ce que craignait Gonçalves, tous le savait. Jasmine bien que tenace était un casse cou qui se
fourrait toujours dans des situations délicates. Il fit :
- Non !
Ce non était catégorique. Jasmine se dit intérieurement : « Très bien, c’est ce que nous allons voir »
FRANCE (HERALD TIME)
Quand Gonçalves se rendit compte de la disparition de Jasmine, il était trop tard. L’avion en direction
de l’Ubundi avait décollé déjà depuis 2 heures de temps. Une lettre l’attendait dans son bureau,
écrite par sa nièce. Il froissa celle-ci, vert de rage. Cette petite écervelée ne savait pas là où elle mettait
les pieds.
QUELQUE PART DANS LE CIEL
Jasmine était en sueur dans la classe économique depuis maintenant deux heures de temps. Elle était
à coté d’une grosse dame qui ne sentait pas la rose. C’était vraiment le service ultra minimum. Très
peu d’hôtesse, presque pas de repas. Grâce à un ancien copain elle avait pu monter incognito.
Heureusement car si son oncle l’avait su, il l’aurait tué. De toute façon si elle ne se faisait pas tuée là
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bas c’était partie remise quand elle rentrerait, si elle rentrait. Sur mini laptot elle mit de la musique
et cala les écouteurs sur ses oreilles. Puis elle parcourut le dossier de Youlsef. Elle lut ses articles de
presse. 30 mn plutard il survolait une étendue verte puis sous les ailes du Dc10 apparut Kozangui la
capitale. L’avion bientôt atterrit sans douceur sur la piste, à croire que le pilote avait prit son permis
dans une pochette surprise. Qu’on ne s’en étonne pas. La psychose le l’Ubundi semblait avoir atteint
tout le monde. Et puis on était en classe économique. Pourquoi se plaindre ? De toute façon à
quelques cabines d’elle, les autres recevaient les secousses avec une extrême douceur, ne sentant
presque rien. Quand Jasmine descendit, elle eut envie de sauter dans l’avion où l’atmosphère était
plus clémente. Il faisait tellement chaud. Elle passa vite la douane car elle n’avait pas beaucoup de
baguage. Il y avait des miliciens partout, kalachnikov en bandoulière. Elle allait prendre ses baguages
pour partir quand elle entendit derrière elle :
- Jasmine.
Elle sursauta. Bob était derrière elle
- Mais que faites-vous ici ? le boss vous a laissé partir ?
Jasmine était embarrassée
- Ah je vois ! Vous êtes venue en clando. C’est de la folie
Les autres déjà rejoignaient Bob. Ils furent tous aussi surpris de la voir. Elle ne savait quoi dire. Elle
était faite comme un rat pour ne pas dire une « rate ». Devant leurs airs rébarbatifs elle fit :
- Bon s’il vous plait je veux rester avec vous. Je vous promets de me tenir tranquille
Ils cheminèrent ensemble. Bob avait un œil sur Jasmine
- Jasmine
Elle se retourna. Derrière elle presque dissimulée par un pilier de l’aéroport, une jeune fille habillée
d’une grande tunique et d’un buibui (voile) et qui portait un plateau d’orange sur la tête. Elle était
noire. Vraiment. Dans ses grands yeux en amande où il y avait ce mélange de peur et de lassitude.
Quand elle baissa légèrement le voile, regardant partout comme si elle était surveillée, Jasmine put
voir. La jeune fille avait une jolie bouche en cœur légèrement rougie. Un petit menton et un nez
discret. Jasmine ouvrit les yeux de surprise :
- Che…..
Elle n’eut pas le temps de poursuivre. Chéwagné fit un geste de se taire
- Non ! Chut !
Elle remit discrètement un bout de papier à Jasmine et disparut au moment où Bob venait :
- Que se passe t il ?
- Rien !
QUELQUE PART DANS LA JUNGLE
Les prisonniers étaient arrivés au camp. Sur la longue route qui menait au camp, il y avait des corps
suspendus à des arbres, mis çà et là pour dissuader ou faire peur. Peu importe l’infamie s’était assise
en maîtresse dans ce coin perdu. Les grandes portes en bois vermoulu accueillirent les condamnés
avec un grincement lugubre de gong rouillés. Il y a longtemps qu’on avait abandonné tout espoir de
revoir les siens ou même de retourner à l’humanité. Youlsef pensa une dernière fois à ce qu’aurait été
sa vie puis chassa les regrets de sa tête. Il n’avait pas à regretter d’avoir choisi le chemin des hommes
libres. De ne s’être pas rabaissé, rampé pour sauver sa vie. Au dessus des murs, il y avait des barbelés
acérés et certains pièges tout au tour des murs car il avait remarqué que les milices suivaient toutes
un chemin précis.
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Quand ils furent dans le camp, on les mit dans des cachots. 30 par cellules pouvant en contenir que
10. Ils restaient debout 24h/24. D’ailleurs où s’asseoir alors qu’ils étaient serrés les uns contre les
autres nageant dans leur sueur. Ils n’avaient pratiquement pas de bains. Ils restaient tout le temps
dans leurs habits de captivité. Les murs étaient poisseux couverts de vers de gris et le sol boueux. Au
dessus d’eux un grillage.
KOZANGUI (CAPITALE UBUNDAISE)
Quand ils arrivèrent en ville, les reporters avisèrent leur ambassade de leur arrivée. Après un
entretien avec l’ambassadeur, ils furent conduits vers leur hôtel « Le Hilton Hôtel ». Les rues étaient
quasi désertes. Arrivés à l’hôtel ils durent remettre leur passeport et payer pour avoir une chambre.
On les dispersa. Jasmine fut logée dans une chambre au fond. Quand Jasmine entra dans sa chambre
elle crut d’abord à une blague. Celle-ci faisait à peine 4 sur 4. Le sol était couvert d’un moquette où
certainement avait du se régaler les mites ou se battre des taureaux à voir comment elle était limée. Le
lit, n’en parlons pas. Si les termites ne l’on pas anéantit alors elle irait allumer des cierges à l’église car
à moins d’un miracle elle était sur de passer au travers. Puis ces draps à la propreté douteuse. Les
murs avaient été repeint dirait juste pour caché des taches. Qui c’est combien de cochonnerie se sont
passé ici au point où le seule truc neuf qu’il appelait déodorant ne puisse chasser l’odeur de sueur et
de sexe. Elle alla aux fenêtres pour ouvrir. Qu’elle ne fut pas sa surprise d’y voir des barreaux comme
dans une prison même qu’il était peinturluré quelque part dans l’angle « FOR YOUR SECURITY » Mon
œil. Jasmine entreprit de défaire son sac. Brusquement elle poussa un cri. Elle venait de voir un
cafard sur le haut du lit. La bestiole comme avertit par un sixième sens fila comme une flèche vers
l’armoire et disparut en dessous au moment même ou une des chaussures de Jasmine atterrissait sur
le sol manquant de l’écraser de justesse.
- Saleté d’hôtel
Jasmine s’assit non sans jeter le drap par terre loin d’elle pour voir s’il ne s’y cachait pas d’autres
collègues de la blatte. Elle défit le bout de papier glissé dans sa main discrètement par Chéwagné.
Elle lut :
« Salut ….Si tu cherches ce que je sais que tu cherches rendez vous au pub « Pacific club » 4h seule. Brûle ce
papier après l’avoir lu et pas un mot. »
Ce n’était même pas signé mais Jasmine reconnut bien qu’elle eut un peu changé, l’écriture.
Chéwagné ! Jasmine se rappelait bien de son amie d’enfance. Elles avaient sympathisées au détour
d’un rayon de super marché à Kigali, leur parent étant trop occupés à payer à la caisse. Elle se
rappelle de cette petite fille aux tresses disposées comme des couettes. Que s’était il passé depuis
qu’elles s’étaient séparées cela fait maintenant 15 années, elle étant rentrée au pays avec les parents et
Jasmine en France avec son papa qui avait finit sa mission sur le territoire Rwandais.
KOZANGUI (CAPITALE UBUNDAISE)
Il sonnait 3h. Les autres étaient partis faire la sieste. Normal de vouloir digérer après le repas infect
dont on leur à vanter l’exquis saveur et vendu à prix d’or. Tu parles de dormir ce devrait être l’appel
des toilettes qui avait du faire courir bob et les autres au deuxième à la vitesse à laquelle il était partis
sans même demander son reste. Parler de dormir avec le bruit de détonation au loin et celui des
mitraillettes toutes proches
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KOZANGUI
Le lendemain Bob avait établi un programme. On allait commencer par la présidence. Autant
attaquer le problème par la tête. Il y avait demandé une audience, laquelle essuya un refus.
Cependant le sous-officier avait accepté de le recevoir. Les autres parcourraient la ville en quête
d’info :
- Jasmine toi tu fais quoi ?
- Rien. Je crois que je vais rester vous attendre fit celle-ci l’air innocent
Jasmine faisait mine de continuer à manger et se débrouillait pour échapper à leur surveillance.
Quand il furent hors de vue, Jasmine se leva et demanda les toilettes. Elle remarqua bien qu’elle ne
fut pas observatrice qu’un homme caché derrière son journal les observait et que le barman toujours
revenait vite au barman comme pour ne pas quitter son poste de surveillance. De toute évidence ils
étaient surveillés. Ce qui expliquerait alors tout ces faux salamalecs de services.
Elle avait une idée derrière la tête. Quand ils furent parts, elle était à sa fenêtre au 5ème. Elle put
constata à part le départ des autres qu’ils étaient surveillés en effet un garde en civil emboîta le pas à
ses compagnons. Comment sortir ? Assise devant sa commode elle entreprit de changer son
apparence. Elle sortit la perruque blonde de son sac qu’elle attacha habillement à sa chevelure qu’elle
avait soigneusement remontée sur le sommet de son crâne. Puis se fut au tour du maquillage et des
lunettes noires énormes. Elle changea même de tenue. Conservant sa jupe elle mit un corsage flanelle
blanc en lieu et place du teeshirt beige. Un bandeau jamaïcain entourait ses faux cheveux. Quelques
minutes plu tard elle était métamorphosée. Pliant les autres vêtements elle les fourra dans le sac en
priant tous les dieux que çà marche.
Elle sortit de son appart, regarda à droit et à gauche. Le couloir était désert. Elle s’y engagea. Quand
son ascenseur vint Jasmine crut qu’elle allait piquer une crise cardiaque. Ouf ! Ce n’était pas un garde
mais un groom qui en sortit. Elle se renseigna auprès du groom:
- Le bar est où ?
- En bas, à votre gauche en sortant de l’ascenseur
Elle fut en dix minutes au rez-de-chaussée. Du bar, elle sortit discrètement avant que les gardes de
faction n’eurent le temps de s’apercevoir de quelque chose. Elle héla un taxi :
- Pacific Club
- 5000 F madame
Elle ne discuta pas. Si elle savait qu’elle venait de se faire arnaquer ? Le trajet était chaotique. Le taxi
driver ne parlait pas. Sa bouche remuait imperceptiblement. Brusquement une rafale déchira l’air. Le
taximen braqua manquant des les précipiter dans le décor en entrant malencontreusement dans un
nid de poule énorme. Jasmine sursauta violement et cogna son nez contre le dossier du siège.
Instinctivement elle mit ses deux mains sur la tête plongeant sous le siège. Le taxi s’arrêta
brusquement
- Madame, moi pas pouvoir continuer, route barrée, moi veux pas de problèmes
Elle dut descendre pour continuer à pied. Le taxi avait passé son temps à tourner en rond histoire de
faire tourner le compteur sous prétextes d’éviter les points chauds. Elle en descendit après avoir payé
la course et maudit intérieurement le taxi driver.
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Elle demanda son chemin après avoir tâtonné à un milicien. Celui-ci fit :
- Dans la ruelle, à gauche puis a droite.
- Merci
Jasmine s’aventura non sans appréhension dans la ruelle. Elle vit au loin une porte. Mais ici c’était un
cul de sac. On l’avait certainement mal renseigné. Elle allait se retourner quand elle buta contre le
milicien qui barrait le passage. Elle recula et leva les yeux. Ce qu’elle lut dans les yeux de l’homme lui
fit peur. Le milicien lui fit un sourire perfide découvrant par la même une rangée sale de chicot
durement éprouvée par un melting-pot de drogue divers, tabac et substance diverses:
- Alors vous perdue ! C’est bien.
Jasmine prenant son courage décida de faire comme si elle n’avait rien entendu et de passer.
L’homme s’énervant. Il l’attrapa par le bras et la poussa en arrière violement. Jasmine se retrouva sur
le sol. Elle vit avec horreur l’homme sortir de son pantalon un long sexe énorme et noueux. Il se
masturba en s’approchant d’elle. Jasmine voulut crier main l’homme lui ferma la bouche avec ses
énormes mains comme des battoirs, déchirant presque son corsage. A ce moment une ombre passa
derrière lui. Il poussa un rugissement et se retourna brusquement se tenant sa tête où venait de
s’abattre un tonnelet. Une jeune femme d’une tête plus courte que lui sans attendre lui envoya un
coup de pieds dans les gonades. Il s’esquiva de justesse para le pied qui s’il avait atteint son objectif
l’aurait émasculé. Il recula et c’est là qu’il s’exclama :
- La panthère Noire !
Il eut un sourire presque de joie :
- La prime serait consistante pour ta capture. Et puis on va pouvoir s’amuser avant.
La jeune femme dans une grande djellaba fendue des deux côtés se mit en garde. Le garde chargea.
La bataille dura à peine 10 mn. Chéwagné tenait tête à l’homme qui devait être plus fort.
Brusquement elle trébucha. Le soldat lui tomba dessus. A califourchon sur elle il lui brisait
méthodiquement les carotides. Un voile passait devant les yeux de Chéwagné. Jasmine dans un
sursaut de colère saisit un bâton et l’assena sur la tête du soldat. Celui-ci sembla sonné mais ne lâcha
pas pour autant Chéwagné. L’étau s’était desserré un peu. Chéwagné dans un mouvement de
détresse arriva à saisir un couteau accroché à son mollet droit. Elle l’enfonça de toutes ses forces dans
le flanc du soldat, rugissant de haine. Celui-ci poussa un cri de douleur. La jeune femme sortit le
coutela et lui plongea la lame jusqu’à la garde en plein dans les testicules avant de le saigner comme
un porc. Jasmine n’avait jamais vu une telle furie. Quand Chéwagné retrouva son souffle elle lui
retira son arme qu’elle accrocha sous sa djellaba avec les cartouches en bandoulière et poussa le corps
dans une rigole asséchées et insalubre et le couvrit de feuilles et autres débris divers, dissimulant le
cadavre. Après que fut dissimulé le cadavre, Chéwagné fit :
- Merci ! Il faut disparaître avant que les gens ne se posent des questions
Jasmine était éberluée. Elles prirent la porte que Jasmine avait vue et entrèrent par derrière dans le
« PACIFIC CLUB ». Chéwagné et Jasmine s’assirent à une table au fond à coté de l’entrée de service.
Chéwagné commanda un local punch, cette mixture de lait de coco, d’ananas et d’alcool fort.
- Biwé laisse nous seules maintenant et surveille bien l’entrée.
Le barman s’éclipsa
Dès qu’elle fut servit elle but d’une traite. Jasmine faillit suffoquer à la première gorgée. C’était de la
dynamite :
- Qu’est ce que vous êtes venus faire dans ce trou ?
- … Du reportage pour…
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- Quoi ? Vous êtes fous !
La jeune femme serrait les dents plus de colère que de déception. Son vis-à-vis répliqua avec une
désinvolture feinte :
- Non ! C’est pour notre quotidien, il faut qu’on
- Tu sais Jasmine t’es peut être sympathique mais vois tu nous ne sommes en guerre et je vois mal
quel genre de reportage tu veux faire. D’ailleurs vous n’êtes pas vraiment des reporters de guerre çà
se voit du premier coup d’œil.
- Et pourtant je ferais ce reportage, le monde doit mesurer l’ampleur parce que ce dictateur…
- Tais toi fit Chéwagné en regardant à gauche. Tu n’sais pas où on est quelqu’un pourrait t’entendre
Jasmine baissa le ton :
- C’est très important
- Vos émissaires ont été renvoyés qu’est ce que cela changera. Le gouvernement en place ne discutera
pas.
- Y a des ressortissants français ici
- De toute façon ils ne vous laisseront pas faire
- Et pourtant s’ils n’entendent pas raison il faudra bien qu’on ait des preuves pour les accusés. Les
confondre aux TPI. Je ne sais pas moi, des moyens de pressions quand même.
- Vous ne pouvez pas réussir
- Je veux bien essayer et même si les autres échouent je veux réussir
- Et comment tu comptes t’y prendre alors que même les médiations et les panels n’ont rien donne fit
Chéwagné en s’adossant à la chaise, croisant les bras sur sa poitrine la regardant, ironiquement.
- C’est justement pour cela que j’ai besoin de d’aide
- Pourquoi ?
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- Pour collecter des pellicules. On nous cache le principal
- Pourtant c’est clair
- Non Chéw…. Aurore
- Qu’est ce que tu cherches. Tu veux te tuer et te transformer en martyre ? ou en héroïne ?
- Non je
- Et puis qu’est-ce qu’on gagne nous ! on n’est pas l’armée du salut. Votre gouvernement ne fait rien
pour nous. Il étrangle le peuple en soutenant des dirigeants véreux, des dettes faramineuses sans
parler du fait qu’on prend tous les rebelles pour des terroristes alors. Au lieu de nous envoyer des
clowns en cravate. C’est plutôt de renfort en armes, Uzi kalachnikov, m16 et autre dont on a besoin
plus que des discours. Et puis des moyens de pression il y en a des tas.
Chéwagné se tut brusquement. Elle en avait trop dit. A ce moment Biwé le serveur lui apporta un jus
de tomate avec dedans un œuf cru. Signal d’alerte. La jeune milicienne se leva promptement :
- Biwé saura où l’on doit se voir prochainement. Y a des milices qui arrivent. Au revoir.
Elle disparut derrière le bar. Biwé fit semblant de nettoyer quelques verres. 2 minutes à peine et des
soldats débouchèrent en fracas tirant en l’air. Le chef s’approcha de Jasmine qui s’était comme les
autres aplati sur le sol.
- Debout
Celle-ci se leva les jambes flageolantes. Le milicien la regarda d’un regard sévère, du regard d’un
crocodile observant une jeune génisse qui s’était imprudemment aventuré dans le lac pour traverser,
droit dans les yeux :
- Que faites-vous ici ?
- …
Biwé vint à la rescousse :
- Excusez-moi Chef, commandant, pardonnez-moi. C’est moi qui a attiré elle ici. Elle promenée,
perdue, et moi dit elle quitté rue car chef n’aime pas çà… Et…
Une flamme dansa dans les yeux du commandant. Il gifla sans prévenir le serveur qui se retrouva la
bouche ensanglantée mais eut la force de dire :
- Merci Chef, commandant, pardon j’ai eu tort
S’adressant à la jeune femme il fit :
- Vous êtes descendu où ?
- Hilton Hôtel monsieur.
Le milicien s’écarta et Jasmine passa devant lui les jambes presque paralysées…
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dessous !
Crabe Vent train cas glace vache voitures
Pied moine don avenue veau pietons zoo
Solution :
42
Trouvez le mot de 8 lettres caché dans cette grille en éliminant les mots ci-dessous !
Sommaire Case
As Argent
Son Roi
Joie Dure
Sac Pli
Dé En
Triée Qui
Bois
Solution :
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