"
1
La psychologie environnementale
2
Introduction Définition « La psychologie environnementale est l’étude des
interrelations entre l’individu et son environnement physique et social, dans ses dimensions spatiales et temporelles ». (Moser, 2003)
- Au centre de la discipline : les interactions humain - environnement
- Environnement : = milieu de vie et d’évolution de l’être humain = ensemble du bâti = ensemble du cadre naturel
3
Rôles de la psychologie environnementale ¯ Identifier les processus d’interaction entre l’Homme
et son milieu ¯ Expliquer les processus d’interaction entre
l’Homme et son milieu Perceptions (visuelles, auditives, tactiles, …) Émotions (« mal à l’aise », bien-être, …) Attitudes (négatives, positives, neutres, …) Représentations Comportements
Rem. Psychologie environnementale = psychologie de l’environnement
4
Questions de la psychologie environnementale : (1) Comment l’environnement peut influencer notre
comportement, notre humeur, notre santé physique et mentale ? Notions clefs : les facteurs « nuisibles » dans
l’environnement Objectif réduire ces nuisances
(2) Quelles sont les conséquences que peuvent avoir nos comportements sur l’environnement ? Notions clefs :
• Pollution • Recyclage • Écosystème
Objectif Comment changer nos comportements ?
5
Rapide historique Années 1950 : « naissance » de la discipline
= période de l’après-guerre : - reconstruction massive des logements et habitats - recherche de la réduction des coûts de construction - développement des habitats collectifs
Essor de l’architecture et de l’urbanisme
6
Rapide historique Années 1950 : « naissance » de la discipline
= période de l’après-guerre : - reconstruction massive des logements et habitats - recherche de la réduction des coûts de construction - développement des habitats collectifs
Essor de l’architecture et de l’urbanisme
7
1956 : Lewin propose la notion d’« espace vital » - Le comportement humain doit être envisagé dans le
cadre d’un champ global ou « espace vital » - Cet espace vital est conçu comme un tout … - ... dans lequel interviennent de nombreuses forces qui
l’influencent simultanément - La notion d’espace vital distingue :
- La personne (notée « P ») - L’extérieur (noté « E ») - Le milieu psychologique (noté « M ») = faits ayant une signification pour l’individu - Le comportement (noté « C »)
8
E
M P
Espace vital = M + P
Espace vital ≠ E
C = f(P + M)
9
E
M P
Espace vital = M + P
Espace vital ≠ E
C = f(P + M)
Les comportements humains peuvent donc être déduits si on connaît P et M
P et M ne sont pas fixes : - leurs frontières se déplacent selon nos buts et envies - leurs frontières sont perméables
10
E
M P
Espace vital = M + P
Espace vital ≠ E
C = f(P + M)
Les comportements humains peuvent donc être déduits si on connaît P et M
P et M ne sont pas fixes : - leurs frontières se déplacent selon nos buts et envies - leurs frontières sont perméables
11
Période de l’après guerre Essor de l’architecture et de l’urbanisme : ¯ (re)loger des masses importantes d’individus ¯ Réduire les coûts et délais de construction Commencent à apparaître des difficultés
psychologiques et sociales : liées à l’habitat et milieux de vie (écoles, usines,
…) liées à l’impact de l’activité humaine sur
l’environnement La psychologie de l’environnement « naît » de
questionnements en : ¯ Architecture ¯ Urbanisme ¯ Design
12
« BARRE » de 1950
« Echecs » : - sentiment d’insécurité des habitants - sentiment de « ghettoïsation » des habitants - paupérisation des quartiers - désertification de certaines activités et/ou secteurs d’activités - image négative de la part des non-résidents - etc.
13
Normes de sécurité très strictes : - hauteur des structures - matériaux utilisés - etc. Comment protéger les enfants ?
Psychologie de l’environnement : - comment donner envie aux enfants de jouer ? - comment donner envie aux parents de venir ? - comment donner un sentiment sécuritaire aux parents ?
AIRE DE JEUX
Couleurs, textures, bruits, … cf. psycho-marketing
14
Normes de sécurité très strictes : - hauteur des structures - matériaux utilisés - etc. comment protéger les usagers ? comment être efficaces ?
Psychologie de l’environnement : - comment donner un sentiment sécuritaire aux usagers ? - comment donner « confiance » aux usagers ? - comment donner envie aux usagers d’utiliser ce transport ?
STATION DE METRO
Couleurs, ambiances musicales, bruits, textures, odeurs, … cf. psycho-marketing
15
1970 : Publication du 1er ouvrage de cette discipline « Environmental Psychology: Man and His Physical
Settings » Auteurs : Proshansky, Ittelson & Rivling
1975 : Eleb-Vidal = le premier psychologue à intégrer une école d’architecture
À partir de cette époque : ¯ La psychologie environnementale est intégrée à la
conception architecturale et urbanistique ¯ On anticipe et on prévoit les attitudes, les émotions
et les comportements
16
Un exemple : L’aménagement intérieur du TGV
17
Un exemple : L’aménagement intérieur du TGV
18
L’environnement est composé de 4 éléments : ¯ (1) le Micro-environnement = espace privatif Par ex., logement, poste de travail concerne l’individu et sa sphère familiale proche
(intimité).
¯ (2) le Méso-environnement = environnement de proximité partagé Par ex., espaces semi-publics, habitat collectif,
quartier, lieu de travail, parcs, espaces verts concerne les relations interindividuelles et les
collectivités de proximité.
19
¯ (3) le Macro-environnement = environnements collectifs publics Par ex., villes, villages, campagne, paysage concerne l’individu dans sa relation à la collectivité :
communautés, habitants, agrégat d'individus.
¯ (4) l’Environnement global = environnement dans sa totalité Par ex., l’environnement construit et l’environnement
naturel, les ressources naturelles concerne la population, la société dans son
ensemble.
Ces 4 niveaux interagissent !
20
Environnement global (population, écosystème, société …)
Macro-environnement (villes, villages, paysage, …)
Méso-environnement (espaces collectifs, quartiers, lieu de travail…)
Micro-environnement (logement, espace privé, …)
21
L’individu et son environnement Chaque individu est inscrit dans plusieurs
environnements (cf. graphique précédent) … … chacun de ces environnements : ¯ influençant nos comportements et nos émotions
(sentiment de peur, confiance, …) ¯ étant influencé par nos comportements et nos
émotions Chaque environnement procure à chaque individu : ¯ une identité sociale ¯ une identité culturelle ¯ une identité économique
22
Par exemple : « tu fais quoi comme travail ? » ¯ « je travaille dans telle ou telle usine » = réponse en terme de localisation environnementale … … et non d’activité ou de métier
« il a les moyens ? » ¯ « il habite dans tel ou tel quartier » = réponse en terme de localisation environnementale … … et non de revenus ou de salaires
Pour la psychologie environnementale : - l’Homme et l’environnement interagissent - Plusieurs facteurs influencent ces interactions
23
Micro-environnement
Méso-environnement
Macro-environnement
Environnement global
INDIVIDU
Histoire individuelle et
collective PASSE
Envies, besoins, aspirations, anticipations
FUTUR
Contexte culturel et
social
24
Le travail du psychologue environnementaliste
Le psychologue environnementaliste
(1) Réalise des études quantitatives et qualitatives sur le vécu de l’Homme dans son milieu
(2) Analyse comment l’Homme : - Perçoit son environnement - Réagit à son environnement - S’adapte à son environnement - S’approprie à son environnement
(3) Propose : - Des aménagements - Des outils pout sensibiliser - Des indicateurs
Cadre de vie
Espaces collectifs
Risques
Pollution
25
Pour réaliser son travail, le psychologue environnementaliste peut utiliser plusieurs outils :
Méthodes « classiques » ¯ = utilisées par tous les psychologues : ¯ Les questionnaires
Par ex., degré d’acceptation d’antennes de téléphonie mobile dans un voisinage
¯ Les entretiens Par ex., perception du confort des usagers d’une
nouvelle rame de TGV ¯ L’observation
Par ex., mesures de performances à une tâche (par ex., temps mis pour trouver son chemin dans un bâtiment complexe)
26
Méthodes « spécifiques » ¯ Les cartes mentales :
Par ex., faire réaliser aux usagers un dessin du lieu tel qu’ils l’imaginent
¯ Les trajets commentés Par ex., pour déterminer les stratégies et habitudes
d’élèves sortant de leur école Par ex., pour connaître les trajets les plus
fréquents ¯ les méthodes participatives
Par ex., demander à plusieurs personnes d’imaginer la médiathèque de « leur rêve »
27
les principaux champs d’activité du psychologue environnementaliste : ¯ (1) Architecture, ergonomie
par ex., Conseil en aménagement ¯ (2) Urbanisme, politique de la ville
Par ex., Gestion socio-environnementale ¯ (3) Ingénierie environnementale
Par ex., Prévention des risques / gestion des crises ¯ Eco-citoyenneté
Par ex., Communication et éducation environnementale
28
1) LE BRUIT - Rappels sur les mécanismes liés au bruit :
- Acoustique (aspect vibratoire) - Physiologie et anatomie
- Seuils : - De conversation = 50 dB - De nocivité = 85 dB - De douleur = 120 dB instruments de mesure
- Grandes variabilités interindividuelles : - Sensibilité - Condition physique
Quelques risques environnementaux
29
30
DOSIMETRE
SONOMETRE
SONOMETRE INTEGRATEUR
31
- Principaux effets d’une sur-exposition au bruit : - Surdité (légère moyenne profonde) :
irréversible - Perte d’intelligibilité (cf. communication orale) - Fatigue Troubles du sommeil - Acouphènes (bourdonnements) - Réduction des capacités intellectuelles Par ex., baisse de la concentration
2) LES VIBRATIONS - Transmises aux membres en contact avec la machine /
Transmises à tout le corps
32
33
- Principaux effets « syndrome des vibrations » : - Perte de sensations (tactiles et sensorielles) - Douleurs musculaires et articulaires - Gêne fonctionnelle des articulations - Souvent associés au bruit (ex., marteau-piqueur) - Phénomène de Raynaud (ou maladie ou syndrome) :
Resserrement des vaisseaux sanguins (surtout extrémités : doigts et orteils)
Ralentissement du débit sanguin Bleuissement (cyanose) et refroidissement des
extrémités Cf. perte de sensation + douleurs (par spasmes) Douleurs quand réchauffement
34
3) LES FORTES TEMPERATURES et LES CONTRASTES THERMIQUES
- Paramètres à prendre en compte : - Température de l’air - Taux d’humidité de l’air - Déplacement de/dans l’air (aération, ventilation,
déplacement motorisé, etc.) - Présence d’éléments de l’environnements
(froids / chauds) - Rappels anatomiques :
35
36
- Effets de la chaleur : - Déshydratation (perte >
5% du volume d’eau) - Augmentation du débit
sanguin rythme cardiaque
- Augmentation de la sudation + hypothermie
- Ralentissement moteur et cognitif épuisement thermique risques d’accidents
- Si incapacité à refroidir syncope décès
37
- Effets de la chaleur : - Déshydratation (perte >
5% du volume d’eau) - Augmentation du débit
sanguin rythme cardiaque
- Augmentation de la sudation + hypothermie
- Ralentissement moteur et cognitif épuisement thermique risques d’accidents
- Si incapacité à refroidir syncope décès
Risques pour la santé d’une exposition à la chaleur : symptômes et niveaux de gravité
Niveau Effets de la chaleur
Symptômes et conséquences
Niveau 1
Coup de soleil *
Rougeur et douleur, oedème, vésicules, fièvre, céphalées
Niveau 2
Crampes de chaleur
Spasmes douloureux (jambes et abdomen), transpiration
Niveau 3
Épuisement Forte transpiration, faiblesse, froideur et pâleur de la peau, pouls faible, température normale
Niveau 4
Coup de Chaleur
Température corporelle supérieure à 40,6 °C, peau sèche et chaude, pouls rapide et fort, perte de conscience possible. Décès possible par défaillance de la thermorégulation.
38
39
- Froid : - Concerne environ 100 000 travailleurs en France - Chambre froide (-30 à 0°) / Chambre climatisée (0 à 10°) - Refroidissement général et des extrémités en particulier - Ralentissement moteur et cognitif risques d’accidents
- Contrastes thermiques : - Très peu de travaux de recherches - Nécessaire acclimatation ( pb des saisonniers ?) - Chocs thermiques fatigue physique et mentale
HUMIDIMETRE
40
4) LA PRESSION - Milieu hyperbare (pression élevée : ex., caisson
hyperbare, tête de tunnelier, enceinte de confinement)
- Milieu hypobare (pression faible : ex., altitude) - Principaux effets :
- Vertiges, malaises, nausées - Nécroses osseuse, raideur, douleurs - Accidents de décompression ( œdème décès) - Atteinte de l’audition ( surdité) - Sorroche (ou mal d’altitude > 3 000 m.)
41
5) L’ELECTRICITE - Réglementation très stricte
- Principaux effets : - Électrisation (corps traversé par le courant) :
- Brûlures (légères moyennes sévères) - Contractions musculaires (tétanie) asphyxie - Nécrose des organes internes (rhabdomyolyse) - Stimulation / inhibition des phénomènes
électriques internes ( fibrillation ventriculaire arrêt cardiaque)
- Incendies
R.: contacts directs pas nécessaires arcs électriques
42
Abréviations TBT BT HTA HTB
Dénominations Très Basse Tension Basse Tension Haute Tension A Haute Tension B
Courants alternatifs 0 à 50 V 51 à 1000 V 1001 à 50 000 V > 50 000 V
Courants continus 0 à 120 V 121 à 1500 V 1501 à 75 000 V > 75 000 V
Danger de voisinage
Aucun danger d'électrocution
Danger de mort au toucher
Danger de mort à moins de 10 cm
Danger de mort à moins de 1 mètre
43
6) LES RAYONNEMENTS - Rappels physiques
Impacts différents selon : - la nature - l’intensité - la durée d’exposition
Fréquences
44
- Principaux effets : - Stimulation du système nerveux - Échauffement des tissus brûlures superficielles ou
profondes - Étincelles ( arcs électromagnétiques) - Mise en mouvement d’objets métalliques - Fatigue, irritabilité - Troubles alimentaires et du sommeil - Maux de tête, vertiges - [rayonnements optiques] :
- Infrarouges brûlures + atteinte du cristallin - [rayonnements visibles] :
- Atteinte de la rétine (si fort niveau) - Fatigue + stress+ dépression (si faible niveau)
- [Ultraviolets] : - Atteintes de la rétine - Brûlures
45
Quelques exemples de LUXMETRES : Mesure de l’intensité lumineuse
46
7) LES SUBSTANCES TOXIQUES (CHIMIQUES, ORGANIQUES, MINERALES)
- Substances toxiques / Substances potentiellement toxiques
- cf. valeurs limites d’exposition (30/06/2004) - Effets à courts, moyens et longs termes - Substances de synthèse ET naturelle (ex., amiante) - Dépend de nombreux paramètres (aération, durée
d’exposition, protection, etc.)
8) ET LES AUTRES FACTEURS …. - Les lasers - La radioactivité - Les gaz rares
47
Le Wayfinding Définition : Le « wayfinding » désigne la capacité des individus à
mobiliser les ressources physiques et/ou intellectuelles pour atteindre un point déterminé depuis un point précis
Notion centrale en psychologie environnementale Car 2 questions primordiales : - Comment aider les usagers ? - Comment adapter l’environnement aux usagers ? Le wayfinding a deux composantes : - Le mouvement - La prise de décision
48
(1) Le mouvement
= déplacement effectif dans l’environnement … … physique ou numérique est caractérisé par : - sa direction - la vélocité - la vitesse - les paramètres temporels (départ, arrivée, stations) - le mode (pédestre, motorisé, etc.).
49
(2) La prise de décision
= implique notamment la sélection de trajets parmi un ensemble de trajets possibles
Différents critères peuvent guider cette prise de décision :
- le temps imparti - la motivation associée au déplacement
(par ex., flâner, chercher une information précise) - d’éventuels obstacles physiques - la nécessité d’interrompre immédiatement le
déplacement
50
Au niveau psychologique, se déplacer nécessite 3 processus mentaux et activités :
1- élaboration d’une décision spatiale sur la base d’informations : - stockées depuis la mémoire à long terme - et sur la base d’informations prélevées depuis
l’espace environnant
2- exécution motrice de cette décision
3- traitement de l’information au fil même de l’exécution motrice
= contrôle et ajustement de son trajet
51
Formation d’un but
Sélection d’une stratégie
Perception
Représentation de l’espace
Mouvement Evaluation
Modèle des processus mentaux selon Darken & Peterson (2005)
52
Pour conclure … Le psychologue environnementaliste : - doit avoir une formation complète - doit souvent développer des « expertises » annexes
Par ex., médecine, physique, acoustique, etc. - Doit analyser les relations entre l’Homme et ses
environnements - doit tenter de limiter les impacts de l’un sur l’autre (cf.
partie sur les risques environnementaux) … - … lorsque cela est possible