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LICENCE 3

« MANAGEMENT DES ONG ET DES ASSOCIATIONS (MOA) »

Formation à distance, Campus Numérique

ECONOMIE GENERALE

Dr. Théodore KABORE

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Bibliographie

Abraham-Frois Gilbert, Introduction à la macroéconomie contemporaine, Economica, Paris, 2005Abraham-Frois Gilbert, Keynes et la macroéconomie contemporaine, Economica, Paris, 1996Bernier Bernard et Yves Simon, Initiation à la macroéconomie, Dunod, 7e éd., Paris, 1998Bernier Bernard, Robert Ferrand et Yves Simon, Macroéconomie : exercices et corrigés, Economica, 1992Guitton Henri et Vitry Daniel, Economie politique, Dalloz, Paris, 15e éd., 1991Salvatore Dominick, Macroéconomique : cours et problèmes, Série Schaum, Mc Graw Hill, 1979Gregory Mankiw, Macroéconomie, De Boeck Université, 1999.

OBJECTIF DU COURS

Le cours d’Economie générale 2 présente de manière systématique quelques unes des techniques analytiques de l’économie. Elle est traditionnellement l’une des matières les plus importantes de toute l’économie et des programmes d’études en Master. Elle est donc indispensable dans la formation des étudiants du programme.

Le but de ce cours est de permettre aux étudiants d’acquérir les fondements conceptuels et de raisonnement économique grâce à une approche méthodologique simple et pratique. Les étudiants devraient être capables, à la fin de ce cours, de mieux comprendre, d’analyser et de prévoir les phénomènes macroéconomiques découlant des politiques économiques nationales, voire internationales. Cette matière leur permettra sans doute d’intégrer la dimension économique dans la recherche des solutions aux problèmes pratiques en économie.

Afin de faciliter la bonne compréhension du cours, nous procéderons à une présentation claire de la théorie et des principes fondamentaux indispensables, à des illustrations par des exemples concrets et à la résolution d’exercices d’application.

Compte tenu du niveau des étudiants et de l’option proposée, nous nous limiterons à la présentation des parties essentielles de la matière : les déterminants de la demande globale (consommation, investissement, dépenses publiques, exportations), l’équilibre macroéconomique, l'inflation et le chômage.

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Expansion

Récession

Périodes

PIB réel Trend

CHAPITRE I : CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET BIEN-ÊTRE DES POPULATIONS

La croissance de la richesse nationale est l’objectif principal de toute économie. Elle est censée

améliorer le bien-être des populations, c’est-à-dire la satisfaction de tous les besoins, ceux qui

comblent les consommations marchandes et les autres aspirations qui échappent à toute

évaluation monétaire (liberté, éducation, santé, loisir, qualité de l’environnement, etc.). Le but de

ce chapitre est de poser la question de la finalité de l’économie : la recherche permanente d’une

croissance effrénée doit –elle demeurer l’objectif principal d’un Etat ?

I. DÉFINITION DE LA CROISSANCE ET CHOIX D’UN INDICATEUR

La croissance est caractérisée par « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes

longues, chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi-décennaux, d’un indicateur

de dimension, pour une nation, le produit global net en terme réel ». François Perroux dans

« l’économie du XXième siècle ».

Graphique 1.1. Les cycles conjoncturels

La croissance se distingue du trend qui concerne toute tendance d’une variable de long terme

qu’elle soit croissante, constante ou décroissante.

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L’expansion représente la croissance de la production à court ou moyen terme. Elle peut donc

être réversible. La récession est le ralentissement de l’activité économique. On parle de

dépression quand la récession est sévère.

Le développement fait état des transformations structurelles qui provoquent le passage d’un

système économique et social à un autre.

Le progrès économique indique l’idée d’un partage des fruits de la croissance et donc un recul

des inégalités, la satisfaction croissante des besoins humains, etc.

La croissance est extensive lorsqu’elle provient de l’augmentation quantitative des facteurs de

production (K, L). Elle est intensive lorsqu’elle résulte des gains de productivité.

La croissance est équilibrée si le respect des grands équilibres du carré magique de Nicolas

Kaldor est assuré.

La croissance est autocentrée ou introvertie lorsqu’elle trouve sa dynamique à l’intérieur même

du système productif. Elle est extravertie si elle révèle de l’ouverture sur l’extérieur.

1. Les indicateurs de mesure de la croissance d’un pays

Quel est l’indicateur qui est utilisé pour mesurer la croissance d’un pays ?

Les indicateurs généralement utilisés sont : le produit intérieur brut (PIB) et le produit national

brut (PNB).

Le PIB mesure la contribution productive des unités résidentes (sur le territoire) qu’elles soient

nationales ou étrangères.

Le PNB mesure quant à lui la contribution productive des facteurs de production fournis par les

nationaux résidents ou non résidents.

Méthodes de calcul du PIB

1ère méthode :

Le PIB est la somme des valeurs ajoutées générées dans une zone géographique donnée au cours d’une période de temps.

PIB=∑ VABAvec VAB : valeur ajoutée brute

Valeur ajoutée brute = Production totale – Consommation intermédiaire

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2ème méthode :

PIB = Rémunérations des salariés + Excédent brut d'exploitation (EBE) + Impôts à la production et à l'importation versés aux administrations publiques – Subventions d’exploitation versées par les administrations publiques

3ème méthode :

PIB = Consommation Finale + Investissement + Dépenses Publiques + Exportations -

Importations

On distingue le PIB nominal et le PIB réel.

Le PIB nominal

Le PIB nominal est le PIB d’une année donnée évalué au prix de la même année

Le PIB 2001 en francs courants est égal à la quantité de biens et services produits en 2001 multipliée par leur prix en 2001.

PIB nominal = Q01 x P01

C’est le PIB au prix courant.

Le PIB réel

Le PIB réel ou PIB à prix constant est obtenu en mesurant le volume de production d’une année au prix d’une année de référence. Cette évaluation élimine la hausse des prix entre deux périodes et mesure l’enrichissement effectif ou réel de la nation. Si par exemple l’année de base est 1990, le PIB réel pour l’année 2001 serait :

PIB réel = Q01 x P90

Le PNB diffère du PIB par la prise en compte des revenus du reste du monde.

PNB = PIB + revenu du travail de la propriété et de l’entreprise reçu du reste du monde + nets

des revenus de même nature versés au reste du monde.

La croissance est mesurée généralement en utilisant le PIB ou le PNB.

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g=PIBt−PIB t−1

PIBt−1. 100

Si le PIB est un indicateur que les nations cherchent à maximiser, sa mesure pose quelques

problèmes. Une partie de la richesse produite n’est pas toujours comptabilisée :

travail pour un ami ;

travail au noir ;

fraude fiscale ;

activités illicites ;

activités informelles, etc.

On peut notamment dire que le PIB des PVD est sous -estimé à cause du développement du

secteur informel dont les activités sont difficiles à évaluer ou mal évaluées.

Compte tenu du fait que le PIB est mal mesuré, la croissance économique est généralement

partielle dans la mesure du bien-être des populations. La croissance du PIB devrait en principe

entraîner une réduction de la pauvreté, un accroissement de l’espérance de vie, une baisse de la

pollution de l’environnement etc.

II. CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT

La notion de développement économique : le développement est la combinaison des

changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire naître durablement

son produit réel global. La croissance économique doit contribuer au développement économique

et donc assurer le bien-être de la population. Cependant compte tenu de l’indicateur qu’elle utilise

à savoir le PIB, elle est limitée dans la traduction du développement. C’est ainsi que le PNUD a

élaboré des indicateurs pour prendre en compte les composantes du développement. Il s’agit de :

L’Indicateur de Développement Humain (IDH) ;

L’Indicateur de la Pauvreté Humaine (IPH) ;

L’Indicateur de la Participation des Femmes (IPF)

Ces indicateurs sont publiés annuellement dans le rapport mondial sur le développement humain

des Nations Unies.

Pour l’IDH et l’IPH les mêmes composantes sont utilisées :

la longévité de la vie humaine ;

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les savoirs de la population (niveau d’éducation) ;

les conditions de vie des populations

L’IDH est calculé à partir des éléments suivants :

l’espérance de vie à la naissance ;

le taux d’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation ;

le revenu par habitant corrigé des différences de pouvoir d’achat (parité du pouvoir

d’achat).

L’IDH varie entre 0 et 1.

L’IPH est calculé à partir des composantes suivantes :

% d’individus risquant de décéder avant 40 ans (longévité)

taux d’analphabétisation des adultes, taux de scolarisation combiné ;

% de la population privée d’accès à l’eau potable, aux servies de santé ;

% de la population de moins de 5 ans souffrant d’insuffisances pondérales

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0

OD

P*

Q*

CHAPITRE II : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE

L’équilibre macroéconomique est étudié dans ce chapitre sous deux angles : - l’équilibre en économie fermée (pas d’échange avec l’extérieur)- l’équilibre en économie ouverte pour un petit pays

L’approche développée ici étudie les conditions de réalisation de l’équilibre ex-ante.

I. EQUILIBRE EN ÉCONOMIE FERMÉE

1. L’équilibre sur le marché des produits : la courbe IS

A. L’approche classique

Elle se préoccupe de l’offre et non de la demande. Elle s’inspire de la loi des débouchés de J. B. Say selon laquelle l’offre crée sa propre demande. Selon la pensée classique seul le marché est le lieu d’une allocation optimale des ressources. Les prix sont flexibles et constituent le mécanisme d’allocation par excellence.

On définit une fonction d’offre ou fonction de production Y=f (K, L), avec Y la production, K le facteur capital et L le facteur travail. La demande est au

Sur le marché des biens et services, la rencontre de l’offre et de la demande détermine les quantités et prix d’équilibre. On obtient alors le graphique suivant :

L’offre est fonction croissante du niveau général des prix ; la demande est fonction décroissante du niveau des prix. Tout déséquilibre est vite ramené à l’équilibre par les forces du marché.

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B. L’approche keynésienne

1.1. La courbe IS

La courbe IS traduit la relation entre le taux d’intérêt et le niveau de revenu qui prévaut sur le marché des biens et services.

Le niveau d’investissement dépend, en réalité du taux d’intérêt. Il est fonction décroissante du taux d’intérêt : I = f(i), ou I= Io – gi , avec g >0 ; i le taux d’intérêt ; Io l’investissement autonome ; f’(i) <0

Graphiquement, on a :

(a)

Le taux d’intérêt est le coût de l’emprunt destiné à financer les projets d’investissement des entreprises. Toute hausse de ce taux d’intérêt réduit donc l’investissement prévu. C’est pourquoi la pente de la fonction d’investissement est négative.

En combinant la fonction d’investissement et l’équilibre keynésien, nous déterminons comment le revenu varie en fonction du taux d’intérêt. On suppose que la demande D (ou dépense prévue) s’écrit de la façon suivante : D= C + I +G ; avec C la consommation, I l’investissement et G les dépenses publiques. Le revenu est représenté par Y. La figure ci-dessous donne une représentation graphique de l’équilibre keynésien.

Comme l’illustre la figure ci-dessous, l’investissement étant proportionnel au taux d’intérêt, une hausse de ce dernier de i1 en i2 réduit le volume de l’investissement de I1 en I2. A son tour, cette réduction de l’investissement prévu déplace vers le bas la fonction de dépense prévue.

i1

i2

II2

i

I1

I

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(b)

En conséquence, le revenu baisse de Y1 en Y2. On voit donc que la hausse du taux d’intérêt ralentit l’activité économique.

La courbe IS synthétise la relation entre le taux d’intérêt et le revenu déterminé par la fonction d’investissement et par l’équilibre keynésien. Plus le taux d’intérêt augmente, plus est faible le niveau de l’investissement et donc celui du revenu. C’est pourquoi la courbe IS a une pente négative ; elle est représentée dans la figure ci-dessous.

Algébriquement, dans un modèle bi sectoriel, on peut déterminer la courbe IS en recherchant le revenu d’équilibre ou le taux d’équilibre.

Soit Y = C + I; C = Co + cY et I= Io – gi

On a alors Y = Co + cY + Io – gi

D’où le revenu d’équilibre : Y=Co+ Io−gi

1−c , c’est l’équation IS.

Comme l’investissement est lié négativement au taux d’intérêt, le revenu d’équilibre varie en raison inverse de ce taux. Le diagramme du revenu à l’équilibre correspondant aux divers taux d’intérêt est appelé le diagramme IS.

i1

i2

Y1Y2 Y

D

i

Y1Y2 Y

IS

D1 = C + I1 + G

D2 = C + I2 + G

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3.1.2. Déplacements de la courbe IS

La courbe IS se déplace selon la politique budgétaire donnée. En supposant constant le taux d’intérêt, lorsque la politique budgétaire se modifie, la courbe IS se déplace.

Une variation de l’investissement autonome fait déplacer la courbe IS : supposons un accroissement des investissements autonomes, il s’ensuit un déplacement de la courbe IS vers la droite. En outre, les variations des dépenses publiques (pour un modèle à trois secteurs) font déplacer la courbe IS : un accroissement des dépenses publiques G entraîne un déplacement de IS vers la

droite de ΔG1−c (figure ci-dessous).

Enfin, une variation des impôts fait déplacer la courbe IS. Exemple : une diminution des impôts T

de ΔT déplace la courbe IS vers la droite de ΔT

1−c

Exemple : Déterminer l’équation IS du modèle trisectoriel dont les données sont les suivantes : C=40 + 0,80Yd ; I= 55 – 200i, G=20 et T=20

2. L’équilibre sur le marché de la monnaie : la courbe LM

A. Offre et demande de monnaie selon l’optique néo-classique

- l’offre de monnaie est exogène - une demande de monnaie aux seules fins de transactions

- l’équilibre classique

i0

i

YY1 Y2

IS1

IS2

ΔG1−c

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B. Offre et demande de monnaie selon Keynes

B.1. Les motifs de la demande de monnaie

J. M. Keynes distingue deux motifs essentiels à la demande de monnaie : la demande de monnaie pour motif de transaction et de précaution, et la demande de monnaie pour motif de spéculation.

La demande de monnaie pour motif de transaction et de précaution : les ménages conservent leur revenu sous forme liquide avant de le consommer ; de même, les entreprises conservent des liquidités avant d’engager des dépenses (volant de trésorerie). Ce sont des motifs de transaction pour les ménages et les entreprises. Par ailleurs, selon Keynes, la monnaie est demandée pour le motif de précaution lorsque les agents économiques ont le souci de parer aux éventualités qui exigent des dépenses imprévues.

La demande de monnaie pour motif de spéculation : les agents économiques peuvent détenir de la liquidité afin de réaliser des plus-values en capital, d’acheter à bas prix des actifs réels ou financiers et de les revendre quand leur prix a augmenté. On dit qu’ils font de la spéculation. Cette spéculation consiste donc en un arbitrage permanent entre la monnaie et les actifs non monétaires. La spéculation peut porter sur des immeubles, des terrains, des titres côtés en bourse, des actions ou obligations. Elle est fonction du taux d’intérêt.

B.2. La fonction de demande de monnaie

A partir des éléments fournis précédemment, l’on peut décomposer la demande de monnaie en demande de monnaie pour motif de transaction - spéculation et demande de monnaie pour motif de spéculation.

La demande de monnaie pour motif de transaction est fonction croissante du revenu. En effet, un revenu élevé induit une dépense élevée : les agents réalisent davantage de transaction lorsque leur revenu augmente. On représenter la fonction de demande de monnaie pour motif de transaction de la façon suivante :

Mt=L(Y), avec L, la liquidité ; L’(Y)>0. Algébriquement, on a Mt=kY . Le paramètre k désigne la proportion du revenu nominal qu’une population donnée désire détenir sous forme de monnaie. C’est l’inverse de la vitesse de

circulation de la monnaie, soitk= 1

V . V est la vitesse de circulation de la monnaie ; elle mesure combien de fois en moyenne la masse monétaire a été utilisée pour acheter l’ensemble de la production finale de biens et de services. En remplaçant k par ce terme, l’on retrouve l’équation de la théorie de la demande de monnaie de l’approche contemporaine : MV = Y

La demande de monnaie pour motif de spéculation est fonction décroissante du taux d’intérêt et est représentée par la fonction suivante : Ms=L (i); L’ (i) <0On a: Ms = D−βi

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La demande de monnaie totale est la somme des demandes de monnaie, soit :

MD=L(Y, i)=Mt + MsSoit MD = kY +D−βi

D’après Keynes, le motif de spéculation prédomine généralement sur le motif de transaction, de telle sorte que la courbe de demande totale de monnaie L(i, Y) a une pente négative. Sa représentation graphique est :

B.3. Offre de monnaie et équilibre sur le marché monétaire

a) L’offre de monnaie L’offre de monnaie Mo est l’œuvre de la banque centrale. C’est une variable exogène, donnée, et ne dépend pas du taux d’intérêt. Graphiquement, elle se présente sous la forme suivante :

Algébriquement, Mo=M

b) L’équilibre sur le marché monétaire

L’équilibre sur le marché monétaire est établi lorsque l’offre de monnaie est égale à la demande de monnaie.

Mo

i

M

i

M

L(i,Y)

L’offre de monnaie

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A cet équilibre correspond un taux d’intérêt d’équilibre i* et un niveau donné de monnaie Mo.

Une baisse de l’offre de monnaie accroît le taux d’intérêt et une hausse de l’offre de monnaie réduit celui-ci.

3.2.4. La courbe LM

La courbe LM exprime la relation entre le niveau de revenu Y et le taux d’intérêt i. Plus le niveau de revenu est élevé, plus la demande de monnaie s’accroît et donc, plus le taux d’intérêt d’équilibre i* est lui même élevé. Pour cette raison, la courbe LM est croissante.

Algébriquement, l’équation de la courbe LM est déterminée par l’égalité entre la demande et l’offre de monnaie, soit Mo=MD

Il vient alors que : Y= M−D

k+ β

ki

. C’est l’équation LM.

C’est la politique monétaire de la banque centrale qui fait déplacer la courbe LM. En effet, pour un niveau de revenu constant, un accroissement de l’offre de monnaie (politique monétaire expansionniste) provoque un déplacement de LM vers la droite ; le taux d’intérêt baisse de i1 à i2, équilibrant le marché monétaire (cf. graphique ci-dessous).

0 Y

iLM

i*

M

L(i,Y)

Mo

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Exemple :

Soit l’offre de monnaie Mo=200 ; La demande de monnaie pour le motif de spéculation Ms= 50 – 200iLa demande de monnaie pour le motif de transaction Mt = 0,25YDéterminer l’équation LM.

3.3. Equilibre conjoint et politiques économiques : la courbe IS-LM

3.3.1. Equilibre simultané sur les marchés des produits et de la monnaie (courbe IS-LM)

Le modèle IS-LM représente l’équilibre simultané sur le marché des produits et sur le marché de la monnaie.

La courbe IS représente les combinaisons de i et Y qui satisfont l’équation représentant le marché des biens et services, tandis que la courbe LM traduit les combinaisons de i et Y qui satisfont l’équation représentant le marché monétaire.

L’équilibre de l’économie se situe au point d’intersection entre les courbes IS et LM. En ce point d’intersection, la dépense effective est égale à la dépense prévue et la demande d’encaisses monétaires est égale à l’offre d’encaisses monétaires.

Algébriquement, on détermine le revenu et le taux d’intérêt d’équilibre sur les deux marchés en égalisant les équations IS et LM, soit IS=LM.

i*

i2

i1

i

IS

0

i

Yo Y

LM1

LM2

LM

Y* Y

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Exemple : Déterminer le revenu et le taux d’intérêt d’équilibre sur les deux marchés en vous

basant sur les données des deux exemples ci-dessus.

3.3.2. Efficacité des politiques budgétaires et monétaires

1) Les modifications de la politique budgétaire

Les modifications de la politique budgétaire affectent le niveau de l’économie par le déplacement de la courbe IS, la courbe LM restant inchangée ; il y a modification de Y et de i.

Supposons une politique budgétaire se traduisant par un accroissement des dépenses publiques. On a graphiquement :

Selon le multiplicateur des dépenses publiques de l’équilibre keynésien, pour tout taux d’intérêt i

donné, l’accroissement des dépenses publiques G accroît le niveau de revenu de ΔG1−c

C’est pourquoi la courbe IS se déplace proportionnellement vers la droite. L’équilibre de l’économie passe de A à B. La hausse des dépenses publiques accroît tant Y que i.

NB. A cause de la hausse de i, le niveau de revenu s’accroît d’une proportion inférieure àΔG1−c , ce

qui situe l’équilibre à Y2 (et non à Y3). Dans le cas présent, I(i) est non-exogène.

2) Les modifications de la politique monétaire

Les modifications de la politique monétaire déplacent la courbe LM : le modèle IS-LM nous montre comment un déplacement de LM affecte Y et i.

Une hausse de l’offre de monnaie Mo entraîne une diminution du taux d’intérêt i. par conséquent, la courbe LM se déplace vers le bas.

Y3

i2

i1

i

YY2Y1

B

A

IS1

IS2

LM

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L’équilibre passe de A à B. La hausse de Mo diminue i et accroît Y. La diminution de i favorise l’investissement et induit une expansion de la demande de biens et services (mécanisme de transmission monétaire).

3) L’interaction entre politique monétaire et budgétaire

Une modification conjointe des politiques budgétaire et monétaire entraîne un déplacement simultané de LM et IS. Quel est l’effet sur i et Y ?

Supposons une hausse des impôts afin de réduire le déficit budgétaire. Quel impact de cette politique sur le taux d’intérêt et le revenu ?

On peut envisager trois cas de figure selon la politique de la banque centrale.

a) on suppose que la banque centrale maintient constante l’offre de monnaie Mo. Dans ces conditions, LM ne se déplace pas. Une hausse des impôts entraîne un déplacement de la courbe IS vers la gauche, ce qui a pour conséquence une diminution du taux d’intérêt et du revenu : il y a récession.

b) on fait l’hypothèse que la banque centrale maintient constant le taux d’intérêt. Comme la hausse des impôts déplace la courbe IS vers la gauche, la banque centrale doit réduire Mo pour maintenir le taux d’intérêt i à son niveau initial. Il s’ensuit un déplacement de LM vers le haut. Le

LM1

i2

i1

i

YY2Y1

B

ALM2

IS

i1

i2

i

YY1Y2

IS2

IS1

LM

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taux d’intérêt ne baisse pas, mais le revenu baisse davantage que si la banque centrale avait maintenu Mo constante (hypothèse précédente). On enregistre alors une forte récession.

c) considérons que la banque centrale cherche à maintenir constant le revenu. La banque centrale s’efforce d’empêcher que la hausse des impôts réduise le revenu. A cette fin, elle doit accroître l’offre de monnaie. La hausse des impôts n’induit pas de récession mais provoque une forte baisse du taux d’intérêt. Bien que le revenu demeure constant, la combinaison de la hausse des impôts et de l’expansion monétaire modifie l’allocation des ressources de l’économie. Les impôts accrus dépriment la consommation, alors que la baisse du taux d’intérêt stimule l’investissement.

Cet exemple montre que l’impact d’une modification de la politique budgétaire dépend de l’objectif poursuivi par la banque centrale : il existe donc des interactions entre politique monétaire et politique budgétaire. Ces interactions sont propres à chaque cas d’espèce et dépendent des nombreuses considérations d’ordre politique qui sous-tendent l’élaboration des politiques économiques.

Y2

LM1

i2

i1

i

YY0

LM2

IS2

IS1

LM1

i0

i

YY1

LM2

IS2

IS1

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II- EQUILIBRE EN ÉCONOMIE OUVERTE : CAS D’UNE PETITE ÉCONOMIE

Jusqu’ici, nous avons considéré une économie fermée pour déterminer l’équilibre sur le marché des biens et sur le marché de la monnaie. Dans cette partie, nous considérons une petite économie ouverte, c’est-à-dire une économie dont les politiques économiques n’ont pas d’impact considérable sur l’économie mondiale. Nous rechercherons alors l’équilibre interne et externe de cette économie et les effets des politiques monétaire et budgétaire sur cet équilibre.

II.1 Le modèle

a) Le cadre comptable de l’économie

Trois modifications majeures de cadre comptable de l’économie s’imposent :

i) Y+M = C+I+G+X ⇒ Y = C+I+G+(X-M) (1)

La balance commerciale est : BC = X – M

- Si BC >0 ⇒ BC excédentaire (X >M)- Si BC <0 ⇒ BC déficitaire (X < M)

ii)L’ouverture de l’économie à l’extérieur donne l’accès de celle-ci aux marchés financiers internationaux. Les agents économiques prêtent (P) en cas d’excès de leur revenu sur les dépenses courantes. Ils empruntent (E) pour financer d’éventuels excès de leurs dépenses. Leur contrainte budgétaire globale est :

X + E = M + PRecettes d’exportations et emprunts = Paiements d’importation et prêts

Ou (X-M) = (P-E)Balance commerciale = prêts nets accordés à l’étranger

En distinguant les prêts et emprunts publics et privés (p) des prêts et emprunts de la banque centrale (b), on peut écrire que :

P=Pp+PbE=Ep+Eb

Alors, on a: (X-M)= (Pp + Pb – Ep – Eb)

d’où (X-M) + (EP-PP)=(Pb-Eb) (2)

Les mouvements nets des capitaux sont : MC = Ep – Pp.

Si Ep>Pp, on dit qu’il y a entrée nette des capitaux. Cela conduit à une baisse des créances nettes vis-à-vis de l’étranger.

Il y a sortie nette de capitaux si Ep < Pp, ce qui conduit à une augmentation des créances nettes vis-à-vis du reste du monde

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La variation des réserves officielles de change est : ΔR=Pb−Eb

si Pb > Eb, on a un accroissement des avoirs de la Banque Centrale sur l’étranger, d’où ΔR >0.

Si Pb < Eb, il y a baisse des avoirs de la Banque Centrale sur l’étranger, d’où ΔR<0

A partir de l’équation (2), on obtient alors la relation suivante : BC + MC = ΔR (3)

La balance des paiements (BP) est définie comme la somme des BC et des MC, soit BP = BC + MC

En tant que document comptable la balance des paiements est toujours en équilibre : tout écart entre le solde commercial et les mouvements nets de capitaux est en effet automatiquement amorti par une variation compensatoire des réserves officielles de change.

Du point de vue macroéconomique, le concept pertinent de l’équilibre de la BP implique que ΔR=0, ce qui entraîne une égalité entre BC et MCL’excédent de la BP est synonyme avec : BC+MC > 0 ⇒ ΔR > 0Et le déficit de la BP est synonyme avec : BC+MC < 0 ⇒ ΔR < 0

iii) En économie sans système bancaire privé (et donc sans monnaie interne) la contrepartie de la masse monétaire est constituée par les crédits internes accordés à l’Etat par la Banque Centrale et les réserves officielles de change.

M = D+R

avec M : Masse monétaire ou offre de monnaie, D : crédit interne accordé à l’Etat par la Banque CentraleR : Réserves officielles de change.

b) L’adaptation du modèle théorique

Le modèle présenté est un modèle néo Keynésien proposé par R.A. Mundell (1963) et M.J. Fleming (1962). C’est une approche de court terme à prix fixes (rigides).

Il existe 3 facteurs explicatifs de la balance commerciale.

- La compétitivité de l’économie exprimée par le prix relatif des biens de l’étranger en termes de biens domestiques. Elle est traduite par le taux de change réel.

RER=e . p∗¿p

¿

avec RER : taux d’échange réel (Real Exchange Rate), e : taux de change nominalp* : prix de biens de l’étranger exprimé en devisesp : prix de biens domestiques« e »  exprime le nombre d’unités de monnaie nationale obtenu en échange d’une unité de monnaie étrangère.

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Soit le taux de change nominal au temps t0 : 1$ = 500 F CFA 1. Si au temps t1, 1$ = 700 F CFA, la monnaie nationale s’est dépréciée ⇒ hausse du taux

de change nominal (e)2. Si au temps t1, 1$ = 400 F CFA, la monnaie nationale s’est appréciée ⇒ baisse du taux de

change nominal.

Une amélioration de la compétitivité (augmentation de RER) encourage les exportations tout en étant nuisible aux importations. Alors le solde commercial croit avec le niveau de compétitivité des biens domestiques.

- Le niveau de revenu intérieur YLes importations sont fonction croissante du revenu, alors la BC est fonction décroissante du revenu intérieur. M = M (Y), M’(Y) > 0

- Le niveau de revenu étranger Y*Les exportations sont fonction croissante du revenu étranger : X=X(Y*), X’(Y*) > 0La BC est alors fonction croissante du revenu étranger.

L’équilibre sur le marché des biens et services est traduit par :

Y=C(Y)+I(i)+G+ B(e, Y, Y*) (4)

0 < C’(Y) <1, I’(i) <0, B’(e) > 0, B’(Y) <0, B’(Y*)> 0

NB : on ignore les prix qui sont supposés fixes. Cet équilibre nous permet d’obtenir l’équation IS qui a une pente négative au plan (i,Y). Une croissance de G, de Y* ou de e (dépréciation de la monnaie) augmente la demande et entraîne un déplacement de IS vers la droite.

L’équilibre sur le marché de la monnaie

D + R = L (Y, i) (5)

avec L’(Y) > 0 et L’(i) <0

LM a une pente positive.

La position de la courbe LM dépend de la politique monétaire de la Banque Centrale et de l’état de la balance des paiements. En effet,- un excès de la BP (BC + MC> 0) implique une augmentation de R, la masse monétaire s’accroît et la courbe LM se déplace vers la droite.

Par contre un déficit de la BP entraîne une baisse de R et de la masse monétaire et un déplacement de LM vers la gauche.

L’équilibre externe de l’économie

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i*

BP’’

BC+MC <0

BP

Y

i

BC+MC>0

BP’

A l’équilibre on a : BC + MC = 0

Les mouvements de capitaux (MC) sont fonction du taux d’intérêt des titres nationaux (i), du taux d’intérêt des actifs financiers externes (i*) et des anticipations du taux de change (Δe )

Supposons qu’il n’ y a pas d’anticipation du taux de change (Δe =0). Le MC est alors fonction du différentiel des rendements nationaux et étrangers : MC = K(i-i*) avec K’> 0, c’est-à-dire que les entrées nettes de capitaux dans l’économie considérée seront d’autant plus élevées que le différentiel des rendements des actifs financiers est favorable aux actifs nationaux. La relation d’équilibre de la BP sera :

B(e,Y,Y*) + K(i-i*) = 0 (6)avec K’> 0

On a la représentation de la BP ci-dessous :

Nous obtenons une BP à pente positive. * A droite de BP le taux d’intérêt interne est relativement bas et le niveau de revenu est soutenu. BC + MC <0, car on constate une dégradation de la BC (hausse des importations) et de faibles entrées nettes de capitaux.

*A gauche de BP où i est relativement élevé et Y faible, la BP est excédentaire : BC +MC > 0

- Si K’ → 0, la mobilité internationale des capitaux est proche de 0 ; la BP devient une droite qui est verticale.

- Si K’ → ∞ , les mouvements des capitaux sont infiniment sensibles à un quelconque différentiel des capitaux si petit soit-il, la BP devient horizontale (BP’). C’est une situation de parfaite mobilité internationale des capitaux où i doit à l’équilibre être aligné sur i* (i = i*)

Déplacement parallèle de la BP

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La BP peut se déplacer parallèlement à elle-même vers la gauche ou vers la droite si e, Y* et i* se modifient.

- la hausse de e améliore la BC et entraîne donc un déplacement de BP vers la droite.- une baisse de i* entraîne une entrée nette de capitaux, et par conséquent la BP se déplace

vers la droite. - On aboutit au même résultat pour une hausse de Y*

Equilibre macroéconomique d’une économie ouverte

Il se définit par la réalisation simultanée de l’équilibre sur le marché des biens et de la monnaie et l’équilibre des paiements extérieurs. Il existe alors un point d’intersection des trois courbes IS, LM et BP.

L’équilibre interne équivaut à l’intersection des courbes IS et LM.Si BP ne passe pas par l’équilibre il s’agit d’un équilibre interne précaire car BP est en déséquilibre. Quand BP est en déséquilibre cela implique des mouvements compensatoires des réserves officielles de change R et/ou des ajustements correctifs du taux de change e. Cela perturbe l’équilibre interne et amènera l’équilibre à une autre position d’équilibre interne.

II.2- Politiques macroéconomiques en change fixe

Dans une situation de change fixe, les autorités monétaires se fixent un objectif intermédiaire, le maintien d’une certaine parité du taux de change. L’instrument que la Banque Centrale utilise pour atteindre cet objectif ce sont les réserves officielles de change.

Si BP est déficitaire, BP<0, BC + MC <0, la monnaie nationale subit des pressions à la baisse (elle est dépréciée) la Banque Centrale doit alors acheter la monnaie nationale en cédant des devises étrangères. Cela entraîne une augmentation artificielle de la demande de monnaie nationale et une baisse des réserves officielles de change…ΔR < 0.

Si BP est excédentaire, BC + MC > 0, la monnaie nationale s’apprécie. La Banque Centrale achète des devises pour maintenir la parité du taux de change, les réserves officielles de change augmentent.

a) Efficacité de la politique monétaireSoit une politique monétaire expansionniste cas d’open market, la Banque Centrale achète des titres publics auparavant détenus par le secteur privé.

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YPE

(1)

(2)

B

A

r

Y

LM

LM’

IS

BP

B correspond à un équilibre interne ; équation simultané sur le marché de la monnaie et sur le marché des biens. Le taux d’intérêt baisse et le niveau d’activité augmente. C’est un équilibre précaire car l’équilibre externe n’est pas réalisé.

Comme B se situe à droite de BP la monnaie nationale subit une pression à la baisse (…….e) la Banque Centrale réagit en cédant des devises étrangères.

Les réserves officielles de change (R) baissent, ce qui implique une baisse de la masse monétaire.

LM se déplace vers la gauche jusqu’à atteindre la position A.

Ainsi en situation de change fixe la politique monétaire est inefficace.

Explication

Dans un régime de change fixe, la masse monétaire est endogène : elle n’est plus contrôlable par les autorités monétaires (chargées plutôt du maintien de la parité du taux de change)Solution

Il existe deux solutions : - abandon de la parité fixe ; - politique de stérilisation par des opérations d’open market expansionnistes par exemple.

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YPE

B

C

(1)

(2)

B

A

r

Y

LM

LM’

IS

BP

IS’

b) Efficacité de la politique budgétaire- Politique budgétaire expansionniste

Cela entraîne un accroissement de la demande sur le marché des Biens et Service et donc un déplacement vers la droite de IS (IS’). On a un équilibre interne B mais pas d’équilibre externe. B est situé à gauche de la BP (BC + MC > 0). BP est excédentaire.

Le taux d’intérêt et le niveau de l’activité sont élevés, ce qui entraîne d’une part une entrée nette de capitaux et d’autre part une détérioration du solde commercial.

Cependant le 1er effet l’emporte sur le second d’où une BP excédentaire.

Cela entraîne une tendance à la hausse du taux de change.

BP > 0 ⇒ hausse de e. La Banque Centrale achète des devises, ce qui entraîne une hausse des réserves (R).

Les autorités monétaires achètent alors des devises d’où une hausse des réserves officielles de change et un déplacement de LM vers la droite. Le taux d’intérêt baisse, le revenu augmente jusqu’à YPE, l’équilibre macroéconomique se réalise au point C (intersection IS’, LM’ et BP). Ainsi en régime de change fixe la politique budgétaire est efficace.

II.3 Politiques macroéconomiques en changes flexibles

Un régime de change parfaitement flexible décrit un système où les autorités monétaires s’abstiennent de toutes les forces impersonnelles du marché déterminant librement le taux de change. Les variations du taux de change se substituent aux variations des réserves officielles de

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B

YPE

C

(1)

(2)

B

A

i

Y

LM

LM’

IS

BP

IS’

change comme mécanismes d’ajustement en cas de déséquilibre de BP. Comme les autorités monétaires n’interviennent pas sur le marché de change donc on a toujours :

ΔR¿ 0BC + MC = 0

- Un déficit de la BP ⇒ demande excédentaire de devises ⇒ .une dépréciation de la monnaie nationale

- La correction du déséquilibre de BP se traduit par des gains de compétitivité et donc une amélioration de la balance commerciale

- Un excédent de BP entraîne une offre excédentaire de devis et donc une appréciation de la monnaie nationale.

Tout au long de la BP, la valeur externe de la monnaie reste inchangée.

a) Efficacité de la politique monétaire (PM)

Hypothèse : parfaite mobilité internationale des capitaux. La courbe BP est horizontale. Quelle est l’efficacité de la PM dans une perspective de relance des activités économiques ?Supposons une opération d’open market expansionniste. Cela entraîne un accroissement de crédit à l’Eco (D) et donc de la masse monétaire.

Cela entraîne un glissement de LM vers le bas et un nouvel équilibre s’établit en B (équilibre interne). Le taux d’intérêt interne baisse et Y augmente. Or i <i*  ⇒ sortie de capitaux ⇒ dépréciation de la monnaie (e augmente) ⇒ une amélioration de la compétitivité de l’économie et du solde commercial, la demande globale augmente IS se déplace vers la droite, nouvel équilibre C.

La politique monétaire est donc efficace en régime de change flexible.

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YPE

B

C

(1)

(2)

A

i

Y

LM

IS

BP

IS’’

IS’

BP’

b) Efficacité de la politique budgétaire (PB)

Les effets de la politique budgétaire sont nuancés.

i) Cas d’une imparfaite mobilité internationale de capitaux . Une relance budgétaire (politique expansionniste) entraîne un déplacement de IS vers IS’.

Schéma

L’équilibre interne s’établit à B, le taux d’intérêt et le revenu sont plus élevés. B se situe à gauche de BP donc BP excédentaire. Ce qui entraîne une appréciation de la monnaie nationale qui se traduit par une perte de compétitivité et une dégradation du solde commercial. La demande sur le marché des biens baisse et IS se déplace vers la gauche IS’’. Parallèlement la dégradation de la BC se traduit par un déplacement de BP vers la gauche (BP’). L’équilibre macroéconomique s’établit alors au point C, conduisant à la situation de plein emploi.

La PB est alors efficace en régime de change flexible dans une situation d’imparfaite mobilité internationale de capitaux.

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i*

YPE

B

(1)

(2)

BA

i

Y

LM

IS

BP

IS’

ii) Cas d’une parfaite mobilité internationale de capitaux

Une politique budgétaire expansionniste entraîne un déplacement de IS vers la droite, l’équilibre s’établit à B où i > i*. Cela entraîne une entrée nette de capitaux, conduisant ainsi à une demande excédentaire pour la monnaie nationale. Par conséquent, le taux de change baisse, la balance commerciale devient déficitaire. La courbe IS se déplace vers la gauche.

La demande globale baisse jusqu’à ce que le taux d’intérêt intérieur s’aligne au taux d’intérêt international (retour au point d’équilibre A).

La politique budgétaire est donc inefficace.

En somme l’efficacité de la PB en change flexible décroît avec la mobilité internationale des capitaux et s’annule en cas de mobilité parfaite.

On peut résumer les effets des politiques monétaires et budgétaires en économie ouverte en fonction du régime de change dans le tableau ci-dessous :

Changes fixes Changes flexiblesRelance monétaire Inefficace Efficace Relance budgétaire Efficace Nuancée

Ambiguë

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0l

C

CHAPITRE III : MARCHÉ DU TRAVAIL, CHÔMAGE

Ce chapitre aborde le marché du travail et le chômage. Il a pour objectif de donner aux étudiants

quelques bases approfondies de ces deux questions. Tout d’abord, nous présenterons l’offre et la

demande de travail (I) ; ensuite, nous exposerons un modèle statique du chômage (II), c’est-à-dire

un modèle a-temporel et un modèle dynamique (III) ; enfin, nous étudierons le taux de chômage

dynamique (V).

I. L’offre et la demande de travail

1. L’offre de travail et choix loisir - travail

Les gens veulent à la fois consommer et disposer de loisir. L’arbitrage entre consommation et

loisir permet de définir les préférences du ménage

a. Les préférences

Soit un ménage représentatif de l’ensemble des ménages. La figure suivante donne aux

préférences du ménage représentatif en matière de consommation et de loisir la forme d’une

courbe d’indifférence.

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C : consommation ; l : quantité totale de temps de loisirs l

Le long d’une courbe d’indifférence le ménage renonce à consommer pour disposer de plus de

temps libre tout en maintenant inchangé son niveau d’utilité. Cet échange entre loisir et

consommation se fait à un taux marginal de substitution décroissant ce qui donne sa forme

concave à la courbe d’indifférence. La fonction d’utilité est : U = U(C,l)

b. La contrainte budgétaire

Elle se détermine par la quantité totale de temps l dont le ménage dispose pendant une période.

Le temps, rare, a un prix ; le prix d’une heure de loisir est le revenu que l’on aurait gagné si on

l’avait consacré à travailler, ou encore la consommation à laquelle on renonce en ne travaillant

pas. Le prix du loisir est donc un coût d’opportunité du ménage. Il est mesuré en terme de bien de

consommation : c’est le salaire réel. La contrainte budgétaire s’écrit alors :

w l=wl+C (1)

avec w : le salaire réel ; l  : le nombre d’heures totales disponible ; l : le temps de loisirs ;

(1) ⇒ w ( l−l )=C (2)

l -l : temps de travail

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B

A0 l

C

Le ménage dispose de l heures (OA) qu’il peut consacrer soit au temps libre soit au

travail. Chaque unité de temps libre à laquelle il renonce lui permet de gagner une quantité travail

de biens de consommation. Le salaire réel travail détermine la pente de la droite de budget.

c. Le choix optimal

Il est obtenu par la maximisation de l’utilité du ménage représentatif sous sa contrainte

budgétaire : Max U(C, l) s/c w l=wl+C

Graphiquement, la résolution du problème donne :

32

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RC*

l*0 l

C

0-l* : loisirs ; l*-l  : travail ; 0-C* : consommation

Etant donné la contrainte budgétaire, l’utilité maximale possible est atteinte au point R, tangence

entre la courbe d’indifférence et la droite budgétaire.

L’offre individuelle de travail

Supposons que le salaire réel augmente, cela entraîne une rotation de la droite de budget autour

du point A vers la droite. Il y a deux effets :

Tout d’abord le ménage peut consommer d’avantage tout en disposant de plus de loisir.

C’est l’effet de revenu

Désormais confronté à un coût d’opportunité accru de loisir, le ménage rationnel décide

de se reposer moins et de consommer d’avantage .C’est l’effet de substitution. On obtient

des courbes d’offre (CO) individuelle de travail à partir de ces effets

Offre individuelle de travail inélastique

Dans ce cas les effets de substitution et de richesse (effet revenu) se compensent exactement :

l’offre de travail est inélastique

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0

w

A

C

B’

B

R

R’

l* l 0Travail

0

w

A

C

B’

B

R

R’

l 0Travail

Offre individuelle de travail élastique

Si le ménage réduit son temps de loisir suite à un relèvement de son salaire réel c’est

l’effet de substitution qui domine et l’offre de travail est dite élastique.

Offre individuelle de travail décroissante (ou à pente négative)

Si l’effet dominant est l’effet de revenu la consommation et le loisir croissant en réaction

à une hausse du salaire réelle, la courbe d’offre de travail est décroissante : la hausse du salaire

réel entraîne une baisse de l’offre de travail.

34

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0

w

A

C

B’

B

R

R’

l 0Travail

0 Travail

wIndividuelle

Agrégée

d. La courbe d’offre agrégée de travail

Elle est obtenue en agrégeant les différentes courbes individuelles de travail. Elle a une pente

moins prononcée que celle de la courbe d’offre individuelle. Cela est du au fait que de nouveaux

travailleurs décident d’entrer dans la population active à mesurer que le salaire réel augmente.

2. Demande de travail, productivité et salaire réel

a. Demande de travail et fonction de production élargie

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R

A

0 L

Y

La demande de travail est le fait des entreprises. On considère que le capital est constant et

l’entreprise peut alors modifier le volume de production en fonction du facteur travail. D’où la

fonction de production Y=f(L), avec L le facteur travail.

La production augmente avec l’emploi mais à un taux décroissant. Cette production

supplémentaire est la productivité marginale du travail. Le rayon OR représente le coût de mise

en œuvre de L heures de travail au salaire réel horaire w.

La distance entre la courbe de production et la droite de coût est le profit de l’entreprise. Cette

distance est maximale en A où la pente de la courbe est parallèle à OR et où on obtient PmL=w.

PmL est supérieur à w : une heure de travail supplémentaire accroîtrait le profit de PmL et

le coût de travail. L’entrepreneur dégagerait un bénéfice net et continuera de demander du

travail jusqu’au moment où PmL=w.

Si PmL est inférieur à w l’entreprise réduirait sa demande de travail. La quantité optimale

de travail étant celle qui assure l’égalité entre la PmL s’interprète aussi comme la

demande de travail.

Ainsi on obtient une demande de travail de la façon suivante :

36

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0 Travail

w

PmL

Du point de vue de la formulation, on a :

π=f ( L)−wL

Le choix de l’emploi optimal donne : PmL=f’(L)=w

L’inverse de cette relation détermine la demande de travail :

L=L(w)=f’-1(L(w)), avec L’(w) <0

b. Les parts distributives du capital et du travailLa part distributive du travail est la fraction du PIB qui rémunère les travailleurs.

s= wLY

Le solde est la part distributive du capital qui revient au propriétaire de l’entreprise.

k=1−wLY

=1−s

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PmL’

PmL

Y’

w

L0L

Y

Y

Question : une hausse du salaire réel accroît elle la part distributive du travail .La hausse du

salaire réel relève le coût du travail, mais elle incite les entreprises à réduire leur emploi total

(L) .L’effet final est donc ambiguë.

Si l’élasticité de la demande de travail est faible, ni la demande de travail, ni la production

n’échange beaucoup à la suite d’une hausse de salaire réel. Dans ces conditions, le coût total

augmente, la part de L augmente alors que la part de capital diminue.

Par conséquent, en terme d’impact direct sur la croissance économique lorsque la demande de

travail est inélastique les hausses exogènes des salaires sont susceptibles de décourager

l’investissement et la croissance.

c. Les déplacements de la demande de travailL’extension du stock de capital ou le progrès technique permet d’accroître la quantité

produite par heure de travail. La PML et la demande de travail se déplacent vers la droite.

3. L’équilibre sur le marché du travail

A l’équilibre l’offre de travail est égale à la demande de travail.

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L*

A

0

w

Demande de travail

Offre de travail

w*

La distance L –L* mesure le chômage volontaire

III. Un modèle statique du chômage

Le chômage est défini comme la situation des personnes actuellement inoccupées mais

activement à la recherche d’un emploi.

La population active (N) est la fraction de la population occupée (L) ou inoccupée (U)

N=L+U

Sont essentiellement exclus de la population active, les jeunes poursuivant les études, les retraités

et les personnes qui ne cherchent pas un emploi.

1. Chômage involontaire et rigidité du salaire réel

Le chômage peut être interprété comme l’absence d’équilibre entre offre et demande de

travail.

39

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L*

A

0

w

Demande de travail

Offre de travail

w*

On suppose un salaire réel w0 supérieur au salaire d’équilibre w*. w0 ne s’ajuste pas.

Au niveau wo les entreprises demandent un volume de travail L1 alors que les travailleurs offre

L2. L’emploi observé est doncL1.L2-L1 est l’offre de travail non absorbé par le marché ; c’est le

chômage involontaire.

On parle de chomage involontaire lorsqu’une personne capable et désireuse de travailler au taux

de salaire réel.

Contrairement à l’approche classique qui considère que les salaires réels sont flexibles,

l’approche Keynésienne fait l’hypothèse d’une rigidité à la baisse des salaires réels

2. Le rôle des syndicats

La rigidité persistante des salaires à la baisse n’est possible que parce que certains éléments

institutionnels interfèrent avec les mécanismes normaux du marché.

Il s’agit entre autre des syndicats qui négocient généralement les salaires avec les associations

patronales.

Le chômage peut être alors individuellement involontaire mais syndicalement volontaire

a. Le rôle économique des syndicats

Les objectifs économiques des syndicats sont : l’accroissement du salaire réel et la création

d’emploi

Leurs préférences prennent la forme des courbes d’indifférences suivantes

40

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0

ww

L L(c) Priorité à l’emploi

Courbe d’indifférence des syndicats

(a) Attitude moyenne (b) Ligne dure moyenne

(a.) représente le comportement des syndicats modérés qui acceptent un arbitrage entre emploi et

niveau salarial

(b.) représente le comportement d’un syndicat plus dur privilégiant les salaires élevés. La faible

pente des courbes signifie que le syndicat n’est pas prêt à faire beaucoup des concessions en

terme de salaire réel pour accroître l’emploi.

(c.) exprime par la pente plus prononcée de ces courbes d’indifférence syndicales se substituent

aux courbes d’indifférence du ménage représentatif :l’agent négociant sur le marché du travail

n’est plus l’individu mais son syndicat.

La contrainte budgétaire du syndicat est la demande de travail de l’entreprise représenté par la

PML. Il est optimal pour le syndicat de choisir le point de tangence entre sa courbe d’indifférence

et la courbe de demande du travail.

On définit une courbe d’offre de salaire qui représente l’offre de travail par l’intermédiaire du

syndicat. Cette courbe représente les combinaisons de salaires réels et d’emploi que choisi le

syndicat. Sa pente reflète les préférences syndicales.

41

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0

ww

L L(c) Priorité à l’emploi

Courbe d’offre de salaire

(a) Attitude moyenne (b) Ligne dure moyenne

A

LB

B

0

w

Demande de travail

Offre de salaire

wB

Offre individuelle

Graphique

b. Impact des syndicats sur l’emploiSe sentant collectivement plus fort au travail de leur syndicat. Les travailleurs deviennent

plus exigeants quant aux résultats des négociations. Pour tout niveau donné de l’offre de travail, il

revendique des salaires réels plus élevés. C’est pourquoi la courbe d’offre des salaires des

syndicats se trouve toujours au dessus de la courbe d’offre individuelle de travail.

Sans syndicats, l’équilibre s’établit au point A avec un niveau d’emploi LA et un niveau de

salaire wA. Avec les négociations syndicales, le niveau des salaires s’établit à WB supérieur à

42

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WA et le niveau d’emploi d’équilibre est moindre. Le chômage LA-LB qui en résulte est

involontaire pour le syndicat qui choisit entre emploi et salaire.

3. Autres facteurs économiques du chomage involontaire

a. Le capital humainLes travailleurs ne sont pas parfaitement substituables ils se différencient notamment par leur

capital humain. Le capital humain tout comme le capital physique coûte de l’argent qui doit être

immédiatement investi mais qui ne portera ses fruits qu’au fil des années suivantes.

Au contraire du capital physique, l’investissement en capital humain n’octroie aux entreprises qui

la réalisent aucun droit de propriété sur lui. Une fois formés, les travailleurs peuvent décider de

quitter leurs emplois et de valoriser ailleurs le capital humain ainsi acquis.

Ces départs volontaires représentent une perte pour l’entreprise. Celle-ci va vouloir récupérer ses

coûts de formation en pesant à la baisse sur les salaires. Ceci peut expliquer deux choses :

les faibles salaires offerts aux jeunes travailleurs

l’hésitation des entreprises à investir dans le capital humain des travailleurs en fin de

carrière.

Il y a aussi une tendance à la hausse des salaires à l’ancienneté. Cela est dû au fait que le capital

humain spécifique à une entreprise est très important pour l’entreprise. En effet un travailleur

déjà en fonction dans une entreprise est plus productif qu’un nouvel arrivé et son capital humain

est plus utile à son employeur actuel qu’à tout autre employeur potentiel.

b. Les salaires d’efficienceLes travailleurs se différencient également par l’intensité de leur effort de travail. La difficulté de

mesurer l’effort amène les entreprises à indexer les salaires de leurs travailleurs sur leur

rendement c'est-à-dire à leur payer des salaires d’efficience supérieure à leur productivité

marginale du travail.

c. Le salaire minimumDe nombreux pays ont introduit des salaires minima afin de protéger les travailleurs des

exploitations de la part de leurs employeurs. Cependant, l’imposition d’un salaire minimum peut

provoquer du chômage.

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Licenciements

Nouveaux emploisDépart pour d’autres emplois

Employés Chômeurs

Absence de la population active

Nouvelles entrées Nouvelles entrées sans emploi

DécouragementDéparts à la retraite

Schéma dynamique des marchés du travail

d. Les règlementations du marché du travailSans doute en raison de leur résonance politique et sociale, les marchés du travail sont souvent

fortement règlementés. Les règlementations portent sur de nombreux aspects : congés payés,

durée journalière et hebdomadaire du travail, normes de sécurité et d’hygiène, représentation

syndicale ainsi que de nombreux autres aspects des relations sociales.

IV. Un modèle dynamique du chomage

1. Stocks et flux sur le marché du travailTrois situation sont possibles pour chacun d’entre nous : avoir un emploi, être au chômage ou ne

pas appartenir à la population active (cf. schéma ci-dessous).

Ces trois situations décrites au schéma ci-dessus révèlent les flux de passage de l’une des

situations à l’autre, à tout moment de nombreuses personnes passent d’une situation à l’autre.

L’ampleur de ces flux est particulièrement importante sur le marché du travail des pays

industrialisés. Contrairement à la vision statistique les marchés du travail s’avèrent donc très

dynamiques même en présence d’un taux de chomage élevé et stationnaire.

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V. Taux de chômage d’équilibre

Le chômage d’équilibre peut être défini comme la forme du chômage d’équilibre

Chômage d’équilibre= chômage frictionnel+ chômage structurel

Le chômage frictionnel s’explique par le temps qu’il faut à un chômeur pour trouver de l’emploi

correspondant à ses qualifications et à ses aspirations. Quant au chômage structurel, ses causes

sont multiples, leur base commune est essentiellement liée aux institutions et aux réglementations

qui encadrent l’offre de travail.

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Exercices de Macroéconomie approfondie

1. Répondre par VRAI ou FAUX aux propositions suivantes :

a. Le salaire minimum est un exemple de salaire d’efficience, c’est-à-dire un salaire que

l’entreprise est tenue de payer par la loi.

Réponse : Faux, un salaire d’efficience est un salaire payé volontairement par les entreprises.

b. Payer des salaires d’efficience tend à accroître le roulement du personnel, puisque les

travailleurs peuvent continuellement obtenir des salaires plus élevés en changeant d’emploi.

Réponse : Faux, les salaires d’efficience réduisent le roulement du personnel.

c. Si les salaires se situaient toujours au salaire d’équilibre, il n’y aurait aucun chômage.

Réponse : Faux, il subsisterait toujours un chômage frictionnel, de courte durée, causé par la

recherche d’emploi.

d. S’il y a présence de « travailleurs découragés » au pays, alors la mesure du taux de chômage

surestime le taux de chômage réel.

Réponse : Faux, la mesure du taux de chômage sous-estime le taux de chômage réel.

2. Dans un régime de change fixe, la politique monétaire est inefficace. Quelles sont, selon vous,

les solutions à préconiser ?

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CHAPITRE IV : L’ÉCHANGE

Ce chapitre s’intéresse à l’équilibre général, c’est-à-dire équilibre sur plusieurs marchés. La question principale est de savoir comment les conditions de demande et d’offre interagissent sur plusieurs marchés pour déterminer les prix de plusieurs biens.

I. L’ÉCHANGE : HYPOTHÈSES ET INSTRUMENTS

1) Hypothèses- Marchés concurrentiels ; - 2 biens et 2 consommateurs

L’analyse du problème se fera en deux temps :- nous considérons une économie où les individus ont des dotations fixes de biens et nous examinerons comment ils peuvent échanger ces deux biens entre eux (échange pur)- nous analyserons le comportement de production dans un modèle d’équilibre général

2) Les instrumentsNous utiliserons un instrument graphique : la boite d’Edgworth. Soient 2 individus A et B et 2 biens 1 et 2.

XA= (x A1

,x A2

) panier de consommation de l’individu A

XB= (xB1

,xB2

) panier de consommation de l’individu BLa paire de panier de consommation XA et XA est appelée allocation. Une allocation est dite réalisable si la quantité totale consommée de chaque bien est égale à la quantité totale disponible, c’est-à-dire : x A

1+xB

1=w A

1 +wB1

x A2

+xB2

=w A2 +wB

2

Avec (w A1

,w A2

) dotations initiales du consommateur A, (wB1

,wB2

) dotations initiales du consommateur B. C’est l’allocation avec laquelle les consommateurs démarrent. Ils échangent ensuite une certaine quantité d’un des biens contre l’autre et après échange ils disposent d’une allocation finale.

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2Bx2

Ax

1Ax

1Bx

M

W

01Aw

1Bw

2Bw

2Aw

bien 2

0bien 1

bien 1

bien 2

Le point W représente l’allocation de la dotation initiale de chaque consommateur. La quantité de bien 1 détenue par l’individu A est représentée par la distance mesurée par l’axe horizontal à partir de l’origine située dans le coin inférieur gauche de la boîte. La quantité de bien 1 que possède B est représentée par la distance mesurée par l’axe horizontal à partir de l’origine située dans le coin supérieur droit de la boîte. De même les distances mesurées le long des axes verticaux donne les quantités de bien 2 détenues par A et B.

Les points de la boîte donnent les paniers que les 2 individus peuvent détenir. On peut tracer les courbes d’indifférence de A et B. Toute courbe d’indifférence de A située à un niveau supérieur lui procure une satisfaction supérieure. Pour l’individu B toute courbe d’indifférence qui se situe vers la gauche (s’approchant de l’origine de A) lui procure une satisfaction supérieure.

II. L’ÉCHANGE PUR

Le point W représentant les dotations initiales de biens A et B peuvent décider d’échanger leurs biens, les individus A et B peuvent décider d’échanger leurs biens afin d’obtenir un niveau de satisfaction élevé. Ils devront alors procéder à des négociations. Au cours de leurs négociations les deux personnes impliquées trouveront un échange mutuellement avantageux (le point M par exemple).

Le déplacement de W vers M implique que l’individu A renonce à |x A1

-w A1

| unités de bien 1 et

obtient |x A2

-w A2

| unités de bien 2. Cela implique également que B renonce à |xB2

-wB2

| unités de

bien 2 et obtient |xB1

- wB1

| unités de bien 1.

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M

W

0

bien 2

0bien 1

bien 1

bien 2

III. LES ALLOCATIONS EFFICACES AU SENS DE PARETO

Les échanges continueront jusqu’au moment où il ne sera plus possible de procéder à des échanges souhaités à la fois par les deux parties.

Au point M l’ensemble des points situés au dessus de la courbe d’indifférence de A n’a pas d’intersection avec l’ensemble des points situés au dessus de la courbe d’indifférence de B la zone où l’individu A a un niveau de satisfaction supérieure est disjoint de la zone où B a un niveau de satisfaction supérieure. Cela signifie que tout mouvement qui accroît le niveau de satisfaction diminue nécessairement celui de l’autre partie. Il n’existe donc aucun échange qui soit avantageux pour les 2 parties à partir d’une allocation efficace au sens de Pareto. Une allocation efficace au sens de Pareto peut être définie comme une allocation présentant la propriété suivante : il n’est pas possible d’accroître la satisfaction d’un individu sans réduire le niveau de satisfaction d’un autre. Les courbe d’indifférence des 2 agents doivent être tangentes pour toute allocation efficace au sens de Pareto située à l’intérieur de la boite. A partir de la condition de tangence on remarque alors qu’il existe alors un grand nombre d’allocations efficaces au sens de Pareto dans la boite d’Edgeworth.

1. La courbe des contrats

La courbe des contrats ou ensemble de Pareto est l’ensemble de tous les points efficaces au sens de Pareto dans une boite d’Edgeworth (voir graphique ci-dessous). Elle va de l’origine de l’individu B à travers la boite à l’origine de l’individu A, l’agent A ne dispose d’aucun bien et B détient tout (origine). Cette situation est efficace au sens de Pareto puisque la seule façon d’accroître la satisfaction de A c’est de prendre quelque chose à B. A mesure que nous montons sur la courbe des contrats, l’agent A obtient davantage et son niveau de satisfaction augmente jusqu’à ce que l’on atteigne finalement l’origine de B.

Courbe des contrats

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2. Formulation algébrique

On peut faire ressortir les conditions mathématiques qui définissent les allocations au sens de Pareto.

Soit un niveau d’utilité donné U pour l’individu B. Examinons comment donner à l’individu A le niveau de satisfaction le plus élevé possible :

uA (x A1 , x A

2 ) , uB(x B1 , xB

2 )

Programme : max uA (x A1 , x A

2 ) s/c uB(x B1 , xB

2 )=u x A

1+xB

1=w A

1 +wB1

=w1

x A2

+xB2

=w A2 +wB

2=w2

Il faut trouver l’allocation qui procure à l’individu A le niveau d’utilité le plus élevé étant donné

un niveau d’utilité fixé u pour l’individu B.

Le multiplicateur de Lagrange s’écrit : L= uA (x A

1 , x A2 )+λ (u -uB(x B

1 , xB2 ) )+μ1 (w

1-x A

1-wB

1)+μ2 (w

2-x A

2-xB

2)

λ est le multiplicateur de Lagrange associé à la contrainte relative au niveau d’utilité. ui est le multiplicateur de Lagrange associé aux contraintes de ressources.

Il suffit de maximiser le Lagrangien L

Les conditions de premier ordre (CPO) :

Divisons (1) par (2) et (3) par (4) ; on a : ∂uA /∂ x A

1

∂uA /∂ x A2 =

μ1

μ2=TMS A

(5)

∂uB /∂ xB1

∂uB /∂ xB2 =

μ1

μ2=TMSB

(6)

Ce sont les conditions qui définissent une allocation efficace au sens de Pareto. En une allocation efficace au sens de Pareto, les TMS entre les 2 biens doivent être identiques

3. L’échange sur le marché   : la loi de Walras

Supposons un mécanisme d’échange qui simule le résultat d’un marché concurrentiel. Soit un commissaire priseur qui choisit un prix p1 pour le bien 1 et un prix p2 pour le bien 2 et les présente aux agents A et B. Chaque agent examine alors la valeur de sa dotation sur la base de ces

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2Bx2

Ax

1Ax

1Bx

W

0

bien 2

0bien 1

bien 1

bien 2

Allocation d’équilibre

prix et détermine les quantités des biens qu’il désire acheter. La demande brute de l’agent A pour

le bien 1 est la quantité qu’il désire au prix en vigueur x A1

 ; celle de B estxB1

. La demande nette ou demande excédentaire de l’individu A pour le bien 1 est la différence entre la demande totale et la dotation initiale du bien 1 dont il dispose.

e A1 =x A

1 −w A1

eB1= xB

1 −wB1

Rien ne garantit que pour des prix quelconques l’offre soit égale à la demande. En termes de demande nette cela signifie que la quantité que A désire acheter (ou vendre) ne sera pas nécessairement égale à la quantité que B désire vendre (ou acheter). En terme de demande brute, cela signifie que les quantités totales de A et B désirent obtenir des 2 biens ne sont pas nécessairement égales aux quantités totales disponibles de ces biens. C’est un marché en déséquilibre ; le commissaire priseur modifiera alors les prix. Là où il y a une demande excédentaire pour un bien, il augmentera le prix du bien et il diminuera le prix en cas d’offre excédentaire. Ce processus d’ajustement continue jusqu’à ce que la demande pour chaque bien soit égale à l’offre.

La loi de Walras

Elle stipule que dans une situation d’équilibre la valeur de la demande excédentaire agrégée est toujours nulle. Cela signifie que la valeur de la demande agrégée est nulle pour tous les choix possibles de prix et pas uniquement pour les prix d’équilibre.

e A1 ( p1 , p2 )=x A

1 ( p1 , p2 )−w A1

Droite de budget

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eB1 ( p1 , p 2=xB

1 ( p1 , p2 )−wB1

L’addition des demandes nettes de A et B pour le bien 1 donne : Z1 ( p1 , p2)=e A

1 ( p1 , p2)+eB1 ( p1 , p2 )

=x A1 ( p1 , p2 )+ xB

1 ( p1 , p2 )−w A1 −wB

1

C’est la demande excédentaire agrégée pour le bien1.

La demande agrégée pour le bien 2 est : Z2( p1 , p2)=e A2 ( p1 , p2 )+eB

2 ( p1 , p2 )

=x A2 ( p1 , p2 )+ xB

2 ( p1 , p2 )−w A2 −wB

2

On définit alors un équilibre (( p1¿ , p2

¿ )comme une situation où la demande excédentaire agrégée pour chaque bien est nulle.Z1 ( p1

¿ , p2¿ )=0

Z2( p1¿ , p2

¿ )=0

d’où : p1 Z1 ( p1¿ , p2

¿ )+ p2 Z2( p1¿ , p2

¿ )≡0

C’est le fondement d la loi de Walras : c’est parce que la valeur de la demande excédentaire de chaque agent est nulle que la valeur de la somme de leurs demandes excédentaires est nulle.

Implication de la loi de Walras et prix relatif

La loi de Walras implique qu’il y a k-1 équation indépendants dans un modèle d’équilibre général avec les biens. S’il y a égalité de l’offre et de la demande sur k-1 marché, la demande doit être égal à l’offre sur le dernier marché. Mais si nous avons k bien, nous devons déterminer k prix. Pour avoir une solution pour k prix avec k-1 équation il faudra choisir librement un des prix et le poser égal à la constante notamment à l’unité de sorte que tous les autres peut être interprétés comme mesurés par rapport à ce prix unitaire. On l’appelle ce prix numéraire.

V. LES THÉORÈMES DE L’ÉCONOMIE DU BIEN ÊTRE ET LEUR IMPLICATION

1. Premier théorème de l’économie du bien être

Ce théorème stipule que tous les équilibres de marché concurrentiel sont efficaces au sens de pareto. Ce théorème garanti qu’un marché concurrentiel exploite tous les gains découlant de l’échange. Cet équilibre est efficace mais vraisemblablement pas très équitable. En effet l’équilibre du marché peut ne pas être une allocation juste. Par exemple si l’individu A possède tout au départ, il possèdera tout après l’échange.

Implication du 1 er théorème de l’économie du bien être

L’hypothèse fondamentale est que les agents ne se préoccupent que de leur propre consommation de biens pas de ce que les autres agents consomment. Il n’y a pas d’externalités de consommation.

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0A

0B

(a) (b)

Une autre hypothèse est que les agents se comportent vraiment de façon concurrentielle, il y a suffisamment d’agents pour garantir la concurrence.

2. Deuxième théorème de l’économie du bien être

Ce théorème stipule qu’à condition que les préférences soient convexes, toute allocation efficace au sens de Pareto peut être réalisée par un équilibre concurrentiel.

Soit une allocation efficace au sens de Pareto (figure (a)) ; dans ce cas l’ensemble des allocations que A préfère à son panier actuel est disjoint de l’ensemble que B préfère. Les 2 courbes d’indifférence sont tangentes à cette allocation efficace au sens de Pareto (X).

Si chaque individu choisit le meilleur panier dans son ensemble utilitaire, l’équilibre qui en résulte correspond à l’allocation au sens de Pareto initial. Si les préférences ne sont pas convexes, le 2ème théorème de l’économie du bien être n’est pas valide. Cela est illustré par la figure (b). Dans cet exemple le point X est efficace au sens de Pareto mais il n’est pas possible de trouver un ensemble de prix pour lequel les individus A et B désireraient consommer le panier X. L’individu A préfère le panier Y tandis que B préfère le panier X.

Implication du 2 ème théorème d’économie du bien-être Les problèmes de distribution et d’efficacité peuvent être séparés quelque soit l’allocation efficace au sens de Pareto désirée ; elle peut être obtenue par l’intermédiaire d’un système de marché :

Un rôle allocatif indiquant la rareté relative des biens ; Un rôle distributif : cela consiste à déterminer quelle quantité des différents biens les

différents agents peuvent acheter.

Le second théorème d’économie du bien être indique que ces 2 rôles peuvent être séparés : on peut redistribuer les dotations des biens pour définir la fortune des agents et ensuite utiliser les prix pour indiquer la rareté relative.

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c*

L* L

Fonction de production

CI

0

*

Noix de coco

CHAPITRE V : LA PRODUCTION

Il s’agit ici d’examiner comment le phénomène de production s’intègre dans la structure de l’équilibre général.

On suppose qu’un consommateur a le choix entre travailler en ramassant des noix de coco et le loisir. Sa fonction de production représente la relation technique existant entre le temps de travail et la quantité de noix de coco qu’il produit. La courbe d’indifférence représente la préférence du consommateur-producteur pour les noix de coco et le loisir.

Dans une telle situation, à l’optimum, le taux marginal de substitution entre travail et loisir doit être égal à la productivité marginale du travail, soit : TMS=PmL

I. LA FIRME

Supposons que le prix des noix de coco soit p=1, Le profit est : π=c−wL , avec c la quantité de noix de coco.

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L* L

Fonction de production

Droite de budget

0

*

Noix de coco

c*

Droite de budget

CI

0

*

Noix de coco

c*

La droite d’isoprofit représente toutes les combinaisons de travail et des quantités de noix de coco qui procurent à l’individu un profitπ . Si l’agent gagne π F de profit, cette somme lui permet d’acheter π * noix de coco. A l’optimum, PmL=w

II. LE PROBLÈME DE L’AGENT

Une fois que l’agent a produit, il doit utiliser le profit dégagé pour acheter le bien. Il lui faudra alors maximiser son utilité sous la contrainte budgétaire.

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L* L

Fonction de production

Droite de budget

CI

0

*

Noix de coco

c*

La courbe d’indifférence a une pente positive car le travail est par hypothèse un bien non-désirable et les noix de coco constituent au contraire un bien désirable. C’est la quantité maximale de travail que l’individu peut fournir. A l’optimum, le TMS entre consommation et loisir doit être égale au taux de salaire : TMS=w

III. LA RÉUNION DES DEUX PROBLÈMES.

Ainsi, à l’optimum, TMS=PmL=w

Les pentes de la CI et de l’ensemble des productions sont identiques.

NB. Pour que l’équilibre se réalise, il faut que pour la fonction de production, les rendements d’échelle soient décroissants ou constants. Si les rendements d’échelle sont croissants, un marché concurrentiel ne permet pas de réaliser l’allocation efficace au sens de Pareto car la firme souhaiterait toujours produire une quantité d’output supérieure à ce que le consommateur demande.

IV. PRODUCTION ET THÉORÈME DE L’ÉCONOMIE DU BIEN-ÊTRE

1) Production et premier théorème de l’économie du bien-être

Si toutes les entreprises se comportent comme des concurrentes parfaites qui maximisent leur profit, un équilibre concurrentiel est efficace au sens de Pareto.

Les principales limites sont : - la maximisation du profit garantie uniquement l’efficacité et pas la justice ;

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Ensemble des possibilités de production

0

C*

P*

Noix de coco

poissons

FPP

- ce résultat n’a de sens que si un équilibre concurrentiel existe effectivement ; - ce théorème suppose implicitement qu’il n’y a pas d’externalité de production, ni

d’externalité de consommation.

2) Production et deuxième théorème de l’économie du bien-être

Toute allocation efficace au sens de Pareto peut être obtenue par un équilibre concurrentiel tant que les consommateurs ont des préférences convexes et que les ensembles de production des firmes sont convexes. On exprime ainsi la possibilité de rendements d’échelle croissants.

V. LES POSSIBILITÉS DE PRODUCTION

Soit une économie avec plusieurs inputs et plusieurs outputs, la question qui se pose est  : comment aboutir au résultat d’optimisation ?

Prenons le cas de deux biens à produire : les noix de coco et du poisson. On définit un ensemble de possibilités de production comme étant les diverses combinaisons des 2 biens qu’un agent peut produire en consacrant des temps différents à chaque activité.

Il représente l’ensemble des outputs de biens réalisables compte tenu de la technologie et des fonctions de production.

La frontière des possibilités de production (FPP) est la frontière de cet ensemble des possibilités de production.

Exemple : Soit un individu A. P=10LPC= 20LCLc + Lp=10

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P100

200

0

C

FPP

Consommation d’équilibre

0

2X

1X

bien 2

bien 1

FPP jointes

Production d’équilibre

Pente TMS

Pente TMT

Soit

P10

+ C20

=10, d’où C=200-2P

La FPP peut alors être tracée.

VI. EFFICACITÉ AU SENS DE PARETO

Considérons 2 biens et les paniers de consommations agrégés X1 et X2. Cela signifie que X1 unités de bien1 et X2 unités de bien 2 sont disponibles pour la consommation. On représente alors la boîte d’Edgeworth de la façon suivante :

59

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On trace une FPP jointes, c’est-à-dire la quantité totale des deux biens que les deux individus pourraient produire ensemble. En tout point de la FPP, on peut tracer une boîte d’Edgeworth pour représenter les combinaisons de consommation possibles. Quand le panier (X1,X2) est fixé (production d’équilibre), l’ensemble des paniers de consommation efficaces au sens de Pareto se présente ainsi : les niveaux de consommation efficaces sont situés le long de la courbe constituée des points de tangence entre les 2 CI. Ce sont des points d’égalité entre les TMS des deux consommateurs.

Le TMS de chaque consommateur est aussi égal au Taux Marginal de Transformation (TMT), c’est-à-dire, à la pente de l’ensemble des possibilités de production. C’est le taux auquel un bien peut être transformé en l’autre bien. Les facteurs de production sont déplacés de façon à produire moins d’un bien et plus de l’autre.

L’allocation est efficace au sens de Pareto si : - les TMS des deux consommateurs sont égaux ;- le TMS de chaque consommateur est égal au TMT.

60

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CHAPITRE VI : LE BIEN-ÊTRE

Ce chapitre s’intéresse à l’analyse des techniques qui peuvent être utilisées pour formaliser les conceptions relatives à la distribution du bien-être.

L’efficacité au sens de Pareto ne garantir pas forcément une distribution du bien-être entre les individus. L’élément central est le concept de fonction de bien-être qui permet d’additionner l’utilité des différents consommateurs. Mais comment additionner les préférences des consommateurs individuels pour obtenir des préférences sociales ?

I. L’AGRÉGATION DES PRÉFÉRENCES

Hypothèse : les préférences sont transitives ; chaque consommateur est doté de préférences définies par rapport à l’ensemble des allocations des biens entre tous les consommateurs. Soit x une allocation particulière, c’est-à-dire une description des quantités des divers biens dont dispose chaque individu. Soit y une autre allocation. Face à ces deux allocations, tout individu i peut dire s’il préfère ou pas x à y . Nous recherchons une méthode permettant d’agréger les préférences de tous les agents pour obtenir un système de préférence sociale.

1) Le système de vote à la majorité

x est « socialement préféré à y  » si la majorité des individus préfèrent x à y .Le problème de la méthode est qu’elle ne permet pas d’engendrer un classement de préférences sociales transitives.

Exemple. Soient trois individus A, B et C et les trois allocationsx , y etz . Individu A Individu B Individu C

xyz

yzx

zxy

Remarque : la majorité de ces individus préfèrent x à y  ; une autre préfère y à z , et une autre z à x .

L’agrégation des préférences individuelles par un vote à la majorité ne fonctionne donc pas puisque, de façon générale, les préférences sociales ne sont pas « normales » ; elles ne sont pas transitives. Il n’existe donc pas de solution qui soit la meilleure. La solution peut être prouvée en déterminant l’ordre dans lequel le vote se déroule. - supposons que les trois individus décident de voter tout d’abord entre x et y , et se prononcent ensuite sur le choix entre z et le vainqueur du premier vote. 1er vote : x et y ⇒ x ¿ y2ème vote : x et z ⇒ z ¿ x

La solution finale sera z

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- si les individus décident de voter sur x et z et d’opposer ensuite le vainqueur de ce premier vote à y , la solution finale sera y .

Ainsi, l’ordre dans lequel les alternatives sont présentées au votant détermine de façon décisive le vainqueur final.

2) Vote par classement

L’individu classe les biens en fonction de ces préférences et attribue un nombre qui indique le classement dans son ordre de préférence.3 il attribue par exemple 1 à la solution qu’il préfère, et ainsi de suite. On additionne ensuite les scores attribués à chaque alternative par l’ensemble des individus et on dira qu’un résultat est préféré socialement à un autre s’il obtient un score inférieur.

Exemple : soient deux individus A et B.

Individu A Individu Bxyz

yzx

- Supposons d’abord que seules les alternatives x et y soient accessibles. x reçoit un score de 1 de la part de A et 2 de B. y recevrait exactement les scores inverses. Résultat : chaque alternative reçoit un score agrégé de 3.

- Introduisons z dans le vote. x obtiendrait un score agrégé de 4, y un score de 3 et z un score de 5.

Ainsi un vote à la majorité peut être manipulé en changeant l’ordre dans lequel les choses sont soumises au vote de façon à donner le résultat désiré. Un vote par classement peut également être manipulé en introduisant de nouvelles alternatives qui modifient le classement final des alternatives pertinentes.

Existe-t-il des méthodes d’agrégation qui soient à l’abri de ce type de manipulation ? Autrement, existe-il- des processus de décision sociale ?

3) Conditions de décision sociale et théorème d’impossibilité d’Arrow

Un processus de décision sociale doit remplir les conditions suivantes : 1. A partir d’un ensemble quelconque de préférences individuelles complètes, réflexives et transitives, le processus de décision sociale devrait engendrer un système de préférence sociale qui possède les mêmes propriétés.

2. Si tout le monde préfère l’alternative x à y , les préférences sociales devraient classer x avant y .

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3. Les préférences entre x et y ne devraient dépendre que de la façon dont les individus classent x par rapport à y et non de la façon dont ils classent d’autres alternatives.

Le théorème d’impossibilité d’Arrow

Il est assez difficile de trouver un processus qui satisfasse toutes les trois exigences. A cet égard, Kenneth Arrow établit le résultat suivant : si un processus de décision sociale satisfait les propriétés 1, 2 et 3, il doit s’agir d’une dictature : tous les classements sociaux correspondent dans ce cas au classement effectué par un seul individu. Ainsi, si nous désirons trouver une méthode d’agrégation des préférences individuelles pour définir les préférences sociales, nous devons renoncer à une des propriétés du processus de décision sociale.

II. LES FONCTIONS DE BIEN-ÊTRE SOCIAL

Une fonction de bien-être social est une fonction quelconque des fonctions d’utilité individuelle : W(u1(x ) , …., un(x ))

Elle permet de classer différentes allocations sur base des seules préférences individuelles et elle est croissante par rapport à l’utilité de chaque individu. W(u1(x ) , …., un(x ))

1) La fonction de bien-être de Bentham Aussi appelée fonction de bien-être utilitarienne classique, elle égale à la somme pondérée des utilités :

W(u1, …., un)=∑i=1

n

ai ui, avec a i >0.

Les pondérations a1, …, an indiquent l’importance de l’utilité de chaque agent dans le bien-être social.

2) La fonction de bien-être de Rawls

Elle est aussi appelée fonction de bien-être social minimax : W(u1, …., un)=min{u1 ,. . ., un }

Cette fonction de bien-être indique que le bien-être social d’une allocation dépend uniquement du bien-être de l’individu qui a le niveau de satisfaction le plus bas, c’est-à-dire la personne avec l’utilité minimum.

III. MAXIMISATION DU BIEN-ÊTRE

Soit x ij la quantité du bien j détenue par l’individu i, n consommateurs (i=1, …,n).

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0

U2

U1

Ensemble des possibilités d’utilitésBE2

BE2

Bien-être social maximum

A

Courbe d’iso-bien-être

x la liste des quantités des divers biens que chaque individu consomme.

X k=∑i=1

n

xik

Programme de maximisation : Max W(u1(x ) , …., un(x ))s/c :

n

iixX

1

11

.

.

.

n

i

ki

k xX1

On cherche alors une allocation réalisable qui maximise le bien-être social. Cette allocation doit être une allocation efficace au sens de Pareto. Ainsi, la résolution graphique du problème nous permet d’avoir la représentation suivante :

L’ensemble des possibilités d’utilité représente l’ensemble des combinaisons possibles d’utilités dans le cas de deux individus. La frontière des possibilités d’utilité (FPU) représente l’ensemble des niveaux d’utilité associés à des allocations efficaces au sens de Pareto. Les courbes d’indifférence sont appelées courbes d’iso-bien-être : elles représentent les différentes combinaisons de bien-être qui correspondent à un niveau constant de bien-être. Si une allocation est sur la FPU, il n’existe aucune autre allocation réalisable qui procure aux deux agents des niveaux d’utilité supérieure.

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Le point optimal A est caractérisé par une condition de tangence de la courbe d’iso-bien-être à la FPU. Ce point est efficace au sens de Pareto. Toute allocation efficace au sens de Pareto doit correspondre à un niveau maximal de bien-être pour une fonction de bien-être particulière. Pour cela, il suffit que la FPU soit convexe.

IV. LES ALLOCATIONS ÉQUITABLES

Une allocation est équitable si elle est à la fois « égalitaire » et efficace au sens de Pareto. Une allocation est équitable si personne ne préfère le panier de biens d’un autre agent au sien. Soit n individus tout aussi méritants les uns que les autres auxquels on veut répartir équitablement des biens. A priori, on divisera les biens de façon équitable entre les n agents. Cette répartition est dite symétrique : chaque agent a le même panier de biens. Toutefois, une division en parts égales n’est pas forcément efficace au sens de Pareto. En effet, certains individus qui ont des goûts différents désireront procéder à des échanges et renoncer à une répartition à part égale.

Si ces échanges ont lieu, on obtient une allocation au sens de Pareto, mis cette nouvelle allocation est-elle encore équitable ?

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Exercices de Microéconomie approfondie

I. Quelques concepts généraux

1. Qu’est ce que le Taux Marginal de Substitution ? Donner l’interprétation précise de chacune des expressions suivantes. TMSxy = 1/4 et TMSxy = 1 , x = bien reçu, y = bien cédé.

2. L'observation d'une fonction de deux biens X et Y indique que lorsque le prix du bien X augmente, la quantité demandée du bien Y augmente. Quelle est la relation entre les deux biens et quel est le signe de l'élasticité-prix croisés de la demande ?

3. La fonction de demande de Pierre en biens X s’écrit : QA = Px-0,3 Py

0,1 R0,4

1) Déterminez la modification de sa demande lorsque seul le prix du bien X s’élève de 10%, le prix de l’autre bien Y et le revenu restant inchangés.

2) Démontrez que les biens X et Y sont substituables lorsque seul le prix du bien Y croît de 5%, le prix de l’autre bien et le revenu demeurant inchangés.

3) Quelle est l’incidence d’une seule augmentation du revenu de l’ordre de 10% pour des prix inchangés ?

4. Soit une fonction de production Q = KL où Q est la quantité de biens produits, K et L sont les quantités des facteurs de production.Soient PL = 3 F et PK = 2 F les prix de ces facteurs.a) Si le coût total est C = 12 F, écrivez l’équation de la droite d’isocoût. b) Quel est le niveau de production maximale pour un coût de 12 F ? c) Quel est le coût minimal pour produire une quantité Q = 24 unités ? d) Les rendements d’échelle sont-ils constants, croissants ou décroissants ?

II. L’optimum de Pareto de distribution

1. Définir l’allocation efficace au sens de Pareto

2. Vari ou faux ? Si nous connaissons la courbe des contrats, nous connaissons le résultat de tous les échanges envisageables.

3. Après avoir énoncé le premier théorème de bien-être, dégager ses implications dans un contexte d’échange.

4. On considère une économie dans laquelle deux consommateurs (1,2) se partagent deux biens X et Y, dont les quantités globales sont données.

X=100=X1 + X2 Y=100=Y1 + Y2

Les fonctions de satisfaction de ces deux consommateurs ont pour expression :

S1=5 X1

13 . Y 1

23

; S2=10 X2

13 . Y 2

23

a. Etablir les conditions pour lesquelles l’optimum de Pareto de distribution sera réalisé. b. Ecrire l’équation du lieu des points où cet optimum est atteint.c. On suppose que la répartition des quantités de biens X et Y est faite de manière autoritaire entre les deux consommateurs. Cette répartition est la suivante :

X1=20 Y1=70 X2=80 Y2=30

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S’agit-il d’une répartition qui assurera un optimum parétien ?d. Donner la représentation graphique de la situation précédente et indiquer sur ce graphique les solutions à envisager pour rétablir l’optimum.

III. L’optimum de Pareto de production

1. Si le taux marginal d’un agent économique entre les noix de coco et le poisson est de 2 et que le taux marginal de transformation entre ces deux biens est de 1, que doit faire l’agent s’il désire accroître son utilité 

2. Une entreprise fabrique un bien à l’aide de deux facteurs, du capital (K) et du travail (L). La fonction de production de cette entreprise est donnée par l’expression : QA=4 LA

13 . K A

23

Une autre entreprise fabrique un autre bien B en utilisant les mêmes facteurs de production que la première. La fonction de production de cette deuxième entreprise est de la forme : QB=8 LB

23 .K B

13

a) Chercher les conditions pour lesquelles l’optimum de Pareto est réalisé. b) En sachant que

L= LA + LB =50K= KA + KB =50

Ecrire la relation qui lie les différents points d’optimum.c) On suppose que les syndicats ont réussi à imposer aux deux entreprises un salaire commun s=4. Quels seront les prix que les entreprises devront négocier pour le bien capital, afin que l’optimum de Pareto puisse être réalisé au point où KA=20 et KB=10 ?

IV. La frontière des possibilités de production

Les deux fonctions de production des biens A et B sont identiques : QA=LA

13 . K A

23

; QB=LB

13 . K B

23

En sachant que : L= LA + LB et K= KA + KB

Déterminer l’expression de la frontière des possibilités de production et tracer cette dernière pour L=K=50.

V. Le bien-être

1. Définir les concepts suivants : i) allocation équitable ;ii) fonction de bien-être social.

2. Une fonction de bien-être de Rawls ne tient compte que du bien-être de l’individu qui a le niveau de satisfaction le plus bas. L’inverse de la fonction de Rawls pourrait être appelée la fonction de bien-être de Nietzsche. Il s’agirait d’une fonction de bien-être qui détermine la valeur d’une allocation sur base uniquement du bien-être de l’individu qui a le niveau de satisfaction le plus élevé. Quelle forme mathématique la fonction de bien-être de Nietzsche revêtirait-elle ?

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