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ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DES STRATEGIES DE SPECIALISATION INTELLIGENTE DANS LES REGIONS
ULTRAPERIPHERIQUES
RAPPORT FINAL
Jean-Marie ROUSSEAU
Le contenu de ce rapport n'engage que son auteur et ne reflète pas nécessairement la
position ou l’opinion de la Commission européenne.
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Synthesis of the main conclusions and recommendations
The purpose of this report is to analyse the state of implementation of the Smart
Specialisation Strategy (S3) of each of the eight Outermost Regions (ORs) – Azores, Canary
Islands, Guadeloupe, French Guiana, Madeira, Martinique, Mayotte and Reunion.
The methodological approach was the following: a Questionnaire was distributed to the eight
ORs’ representatives to gather their perception of the implementation of the S3, according to three
angles: a) The Outermost Region and its Smart Specialisation Strategy; b) Partnerships, active
cooperations and Entrepreneurial Discovery; c) The Outermost Region, as first beneficiary of the
innovation’s ecosystem. In line with this analysis of raw data, an S3 Assessment for each of the eight
Outermost Regions helped define the following features: a) S3 as a tool to consolidate assets and
create opportunities; b) Radical obstacles or constraints to overcome; c) Perspectives and ambitions
for the S3. In the light of this two-fold investigation, key lessons and related recommendations could
be identified as follows:
.1. The S3 as a helpful tool for further European visibility of the ORs, while informing,
marketing and advertising the ORs according to all the benefits and wealth they can yield to the EU;
Drawing up a comprehensive European inventory of the ORs’ resources in order to strengthen and
make the European economy more competitive: the national (and the EC) public authorities should
explicitly mention, through technical, scientific and economic publications, the most appreciated ORs’
resources and assets;
.2. Continuing need to adapt peculiar features to an evolving local context, while ORs are
often adopting “one-size-fits-all” and wearing “ill-fitting” policies instead of taking into account the
continually evolving interests of their territories and population above all else;
Innovative ‘Good approaches’ preferable to ‘Good practices’, for more flexibility and more
reactivity as regards the increasing technological demands and the constant emergence of new markets
and business opportunities, also in connection with the design of calls for proposal in line with the
specific expertise of the ORs, if necessary, by integration of tropical and subtropical criteria;
.3. Dazzling promises of a competitive edge obtained by the sole criterion of knowledge
transfer, that leads to question the effectiveness of policies exclusively focused on the enhancement of
applied research issues, at the expense of the reciprocal commitment of socio-professional actors;
Gauging and gaining the competitive edge through technology renewal and resourcing, with the
commitment of knowledge institutions that can play a key role as “Technology Brokers” or
“International S&T Interface” with continental Europe and indeed further afield;
.4. Problems of passive and eventually sterile partnerships, when the commitment of the
business partners within the Entrepreneurial Discovery Process is as significant as the administrative
supervision and the acquisition of skills and competences.
The ‘Entrepreneurial Discovery Process’ as the cornerstone of the S3 edifice, since local
institutions, as well as external stakeholders, should be scrupulous in creating a positive dynamic by
positioning the Entrepreneurial Discovery Process as the main entrance to the S3 implementation.
.5. Difficulties with reciprocal recognition of the EU excellence of the ORS, since their
human capital, often endorsed and enriched by R&D tangible and intangible infrastructures of the
continent, can constitute considerable key channels for a European competitive edge.
ORs’ relevance to boost European excellence, in order to shift the focus away from viewing the ORs
as peripheral partners –Tech Followers– to Frontrunners in cutting- and leading-edge technologies,
not only in their immediate environment but also within the continent and international markets.
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Analyse de la mise en œuvre des stratégies de spécialisation
intelligente dans les régions ultrapériphériques
CCI 2017CE160AT021
RAPPORT FINAL
Cette étude RUP/RIS31 a pour objectif principal l’analyse de la mise en œuvre des
Stratégies de spécialisation intelligente 2014-2020 dans huit Régions ultrapériphériques2
(RUP) – Açores, Canaries, Guadeloupe, Guyane, Madère, Martinique, Mayotte et La
Réunion – à partir d’un Questionnaire bâti autour de 29 thématiques, qui aura été complété
par des échanges de courriels, des interviews téléphoniques ou des vidéoconférences.
Comme souligné dans l’étude « Growth Factors in the Outermost Regions » publiée
en 20113, les RUP présentent dans leur ensemble des caractéristiques de « petites économies »,
généralement définies par un cumul de handicaps socio-économiques pénalisant leur
compétitivité : exiguïté du marché domestique, rareté des ressources domestiques, faiblesse
du produit intérieur brut, insuffisance d’activités de productions industrielles et
manufacturières, faiblesse des exportations en même temps que niveau élevé des importations
par rapport au PIB, conduisant à un déséquilibre structurel de la balance commerciale,
surcoûts de production, de transports et de communications, etc.
Dans le même temps, les petits États de voisinage immédiat, quoique très en retard
dans leur développement, se trouvent favorisés par rapport aux RUP, du fait d’une autonomie
plus large en matière de politique macro-économique et de délais de décision politique
généralement plus courts. En parallèle, le manque relatif de capacité d’ingénierie de projets
dans les RUP, associé à une absence de « culture de la confiance » chez les dirigeants
d’entreprise, incite peu les partenaires régionaux à mener des actions collectives, pas plus
pour l’exploration de marchés extérieurs que pour le lancement de projets innovants. La faible
compétitivité inhérente aux économies définies par les « prix », est aggravée dans les RUP par
leur appartenance à la sphère économique européenne avec des salaires élevés et des
contraintes réglementaires importantes… En revanche, les facteurs de compétitivité « hors
prix », caractérisés par une politique de qualité, voire d’excellence des produits locaux, créent
des opportunités commerciales, auxquelles les Stratégies de spécialisation intelligente
peuvent apporter une contribution utile, sinon déterminante pour le développement socio-
économique.
A – Positionnement S3 des huit RUP
Dans le document synthétique présenté en Annexe 1 – Récapitulatif du positionnement
S3 des 8 RUP – les points de vue exprimés, loin d’être unanimement accordés, reflètent
souvent des approches différentes de la S3 (Smart Specialisation Strategy) sur leurs territoires
respectifs. Les 29 thématiques ou sous-thèmes ont été abordés selon trois angles : a) La région
ultrapériphérique et sa stratégie de spécialisation intelligente (12 questions) ; b) Partenariats,
coopérations actives et découverte entrepreneuriale (7 questions) ; c) La région
1 Un glossaire des acronymes est présenté en Annexe 4 du présent rapport. 2. Le Programme FEDER de Saint-Martin – collectivité française d’outremer au statut de RUP – ne contenant pas d'actions en
matière de recherche et d'innovation, la condition ex ante des programmes FEDER relative aux Stratégies régionales
d'innovation pour la spécialisation intelligente ne s'applique pas. 3 http://ec.europa.eu/regional_policy/fr/information/publications/studies/2011/growth-factors-in-the-outermost-regions
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ultrapériphérique, bénéficiaire de l’innovation (10 questions). Les réponses apportées aux
Questionnaires RUP/S3, permettent d'analyser l'approche adoptée par chaque région,
l'implication des différents acteurs, la pertinence des Domaines d'Activités Stratégiques (DAS)
et leur potentiel dans l’écosystème de chacune des RUP.
1. Revue thématique des Domaines d’Activités Stratégiques des huit RUP
Malgré une dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur à des niveaux
sensiblement équivalents et des difficultés structurelles qui leurs sont inhérentes, les RUP ont
dû réaliser des Stratégies de spécialisation intelligente dans des contextes très distincts. Leurs
capacités de recherche et d’innovation se sont avérées aussi très variables sur des tissus
économiques plus ou moins enclins à innover. Chacune de ces régions a eu la possibilité de
préciser ses spécificités, ses atouts et son positionnement vis-à-vis d'une spécialisation
intelligente.
La Stratégie de spécialisation intelligente se fonde sur trois critères principaux qui
sont : 1) la sélection d’un nombre limité de priorités dans un contexte de mondialisation, 2)
l’identification d’avantages comparatifs et compétitifs par mobilisation du potentiel
d’innovation tourné vers les besoins du marché, 3) la recherche d’une masse critique par le
tissage de liens pour une diversification entre activités ancrées en région et évolution vers
d’autres activités à plus forte valeur ajoutée.
Alors que dans l’enquête RUP/S3, certaines RUP ont clairement explicité l’utilisation
de ces critères, d’autres semblent en avoir fait un usage implicite. Quelques grandes lignes
forces se dégagent de l’étude comparative de ces RUP :
Le choix des Domaines d'Activité stratégique (DAS), c'est-à-dire les priorités de la
stratégie reflétant les spécificités et atouts régionaux où concentrer les ressources, s'est
avéré plus ou moins sélectif : 3 aux Açores, 7 aux Canaries, 3 en Guadeloupe, 3 pour
la Guyane (avec cependant une dizaine de thèmes distincts), 5 pour Madère (pour une
quinzaine de thèmes), 4 en Martinique, 6 à Mayotte et 3 à La Réunion ;
Des « axes transversaux » se sont parfois ajoutés à ces priorités avec pour objectif de
renforcer la cohésion de l'ensemble du territoire et la cohérence entre les activités : 1
en Guadeloupe (T.I.C), 1 en Guyane (Innovation sociale et É.S.S.), 4 pour la
Martinique (Culture de l’innovation, Accompagnement des projets innovants,
Écosystème d’innovation, Gouvernance et communication autour de la S3), 2 pour
Mayotte (T.I.C. et Télécoms, Mobilité et services logistiques liés aux problématiques
de transport), 3 à La Réunion (Mobilisation des talents, Intelligence territoriale,
Parcours des porteurs de projets) ;
D’autres RUP ont délibérément misé sur des DAS de maturité et de nature
différentes dans la perspective d’une diversification des activités et dans un souci de
fertilisation croisée sur une variété de thématiques et de secteurs liés entre eux
(‘related variety’) ; un exemple particulièrement intéressant est celui de la Guyane à
propos de la ‘Télédétection’ (ou ‘Gestion et surveillance de l’environnement’)
corrélant la ‘santé et l’épidémiologique’, les T.I.C., ‘l’évaluation et la gestion du stock
carbone’, la ‘cartographie et l’aménagement du territoire’ et la ‘surveillance de
l’environnement et des ressources’;
Les Énergies renouvelables, le Tourisme, ainsi que l’Agro-alimentaire, les Agro-
ressources et la Pêche sont des thèmes centraux pour une large majorité des RUP et
ces DAS, avec ceux du Bâtiment, des Transports (Mobilité) s’orientent de plus en plus
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sur des options de développement durable, en intégrant souvent les enjeux de l’Éco-
innovation ;
Les T.I.C., les Matériaux, la Préservation de l’Environnement, la Biodiversité et la
Prévention des Risques majeurs naturels, que ce soit de façon verticale ou transversale,
sont des champs de spécialisation qui ont tendance à se généraliser. La Santé devient
une spécialisation privilégiée (avec de plus en plus d’applications high-tech en
biomédecine, biotechnologies et maladies émergentes) ;
Les RUP dans leur ensemble sont en train de réaliser que la ‘Bioéconomie’ occupe
une place prépondérante sur leur territoire et qu’il est devenu incontournable d’inscrire
cette évolution dans leur S3 sous ses différentes facettes : ‘Bioéconomies vertes’
(agriculture, agro-alimentaire, biomatériaux, énergies renouvelables et décarbonées),
‘Bioéconomies rouges’ (santé, industrie pharmaceutique, cosmétique), ‘Bioéconomies
bleues’ (biodiversité marine, aquaculture, alginate, etc.) et ‘Bioéconomies jaunes’
(traitement des déchets, élimination des pollutions, bio-médiations…) ;
De nouveaux secteurs, à dimensions scientifiques et/ou technologiques très élevées
font leur apparition dans les RUP à des niveaux d’excellence en faisant des avant-
postes géostratégiques : l’Aéronautique et le Spatial (Guyane, Canaries, Açores),
l’Astrophysique (Canaries), l’Océanographie et les Sciences maritimes et marines
(Açores, Canaries, Madère, La Réunion et Mayotte), les Télé-applications (Guyane),
les études sur l’Atmosphère et le Changement climatique (La Réunion, Açores), la
Prévention des risques naturels majeurs (Guadeloupe, Martinique, Guyane).
2. Impact potentiel de la Spécialisation intelligente sur le territoire
La Stratégie régionale d’innovation par spécialisation intelligente est généralement
considérée comme plutôt bien adaptée au contexte local. Ce constat est assez bien partagé
dans la mesure où, à l’instar de La Réunion, la valorisation des atouts régionaux est envisagée
« dans une logique de différenciation et d’excellence, en lieu et place de logiques
d’imitation » et de politiques de rattrapage qui prévalaient jusqu’à présent. À l’opposé, la
mise en œuvre d’une S3 semble prématurée dans le contexte mahorais au regard des enjeux
actuels et des besoins d’infrastructures de base. Les fondamentaux du développement de
Mayotte – la santé, l’éducation, l’approvisionnement en eau, le traitement des déchets… – ne
permettent pas en effet d’évoquer de simples “ajustements” de la S3 au contexte local.
Aux Canaries, on considère qu'il est nécessaire de trouver un équilibre entre des
activités traditionnelles importantes pour l'emploi et la cohésion sociale et des activités
nouvelles prometteuses mais aussi risquées. Le tourisme, incontestablement moteur principal
de l'économie régionale, y est devenu une priorité. Ce qui n’empêche pas pour autant de
favoriser le lancement des secteurs à fort potentiel d’innovation.
En Guadeloupe, à la Martinique et aux Açores, l’accent est plutôt mis sur le besoin de
flexibilité et de réactivité de la part des pouvoirs publics, afin de faire concorder les
évolutions technologiques et les capacités de l’écosystème innovant. D’où la nécessité,
comme à La Réunion, d’encourager une démarche proactive sur la ‘construction’ d’avantages
compétitifs, en tentant de transformer les contraintes actuelles en opportunités. La promotion
de singularités régionales en vue d’une différenciation marquée dans le contexte
géostratégique peut conduire à l’élévation des qualifications locales pour une amélioration de
la qualité des produits et services et un meilleur ciblage des marchés domestiques et extérieurs.
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En Guyane, on observe que ces capacités de différenciation sont parfois compromises
par la faible masse critique de tous les secteurs productifs et des entreprises qui les concernent.
Il en découle la nécessité de discerner ce qui d’une part incombe à la ‘recherche appliquée’
susceptible d’appuyer les filières économiques sur le long terme, et ce qui d’autre part relève
de ‘l’innovation’ en lien direct avec l’action des entreprises se traduisant concrètement par des
débouchés commerciaux immédiats ou des réalisations de production locale.
Le capital humain, souvent substantiellement amélioré suite à l’implantation
d’institutions de la connaissance (Université, centres de recherche, centres de formation), peut
contribuer avec efficacité à l’émergence d’un avantage compétitif. Cependant, on observe à
Madère que, par défaut de masse critique, la qualité des ressources humaines locales est
insuffisante et les chances d’attractivité de talents sont plus encore diminuées. L’isolement
persistant de potentiels pôles de croissance justifierait le déploiement d’efforts encore plus
soutenus pour un renforcement de coopérations avec des régions de l’Europe ‘continentale’.
3. Validité du Processus de Découverte d’opportunités Entrepreneuriales
Dans la totalité des RUP, des partenariats et des modes de coopération de type Triple
Hélice (partenariats entre autorités publiques, centres de recherche et entreprises) ou
Quadruple Hélice (avec l’intervention supplémentaire de la société civile) ont été favorisés de
façon plus ou moins structurée. La mobilisation de PME et de TPE, voire de micro-entreprises
majoritaires dans le tissu productif et commercial, est rendue difficile du fait d’une excessive
dispersion à l’intérieur des territoires.
Ainsi, les autorités publiques des Açores, région sans doute la plus marquée par un
contexte archipélagique, tentent de compenser cette dispersion des micro-entreprises et
l’éparpillement des administrations, par le regroupement d’entreprises en clusters thématiques
et en parcs scientifiques et technologiques.
Mayotte, caractérisée par une multiplicité de commerces ou d’artisans, tente de
structurer son économie par le regroupement d’opérateurs plus ou moins informels et la
création de coopératives, essentiellement sous l’égide de la Chambre de commerce et
d’industrie et dans le cadre d’un appui à l’économie sociale et solidaire.
La quasi-totalité des RUP signalent avoir initié et organisé au bénéfice des chefs
d’entreprise ou candidats entrepreneurs nombre d’actions de formation par le biais des
universités locales, des chambres consulaires et des agences de développement et
d’innovation sous couvert de pépinières et d’incubateurs, parfois aussi à l’intérieur de clusters
ou de pôles de compétitivité.
De façon moins systématique, les RUP ont en grande majorité amorcé une politique
active d’accompagnement – technique et/ou financier – des entrepreneurs. Ce qui permet
d’envisager des dynamiques partenariales en faveur d’un renforcement du tissu des
entreprises sur le territoire régional. Cette approche, qui aurait probablement été mise en place
indépendamment de la S3, ne place pas encore l'entreprise au centre de la stratégie régionale
d'innovation. L'exploration de toutes les opportunités entrepreneuriales doit être au cœur de la
politique d’innovation, pour naturellement déboucher sur un processus de découverte
entrepreneuriale, principal pivot de mise en œuvre d’une Stratégie de spécialisation
intelligente.
De même, l’implication dans le développement économique de certains laboratoires et
centres de recherche ou autres incubateurs, reste encore trop embryonnaire ou confidentielle
et ne donne par exemple pas suffisamment lieu à l’éclosion de spin-offs. À La Réunion, en
Guadeloupe, aux Canaries et aux Açores, les résultats sont encourageants mais restent trop
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modestes à cet égard. Madère obtient des résultats appréciables avec des partenariats
scientifiques de niveau international (USA) et une de ses spin-offs a même été primée en 2015
sur un projet Horizon 2020.
Des initiatives intéressantes ont été prises de la part de collectivités locales –
municipalités ou communautés d’agglomérations – pour des actions mixtes en collaboration
avec le monde entrepreneurial ou associatif. C’est le cas en Guadeloupe de la Mairie de Baie-
Mahault pour la co-organisation, partagée avec une pépinière d’entreprises et un pôle
d’innovation T.I.C., de sessions de formation et d’accompagnement d’entreprises d’agro-
transformation, de développement durable et d’énergies renouvelables ou de la Communauté
d’Agglomération du Nord Grande-Terre en appui et en compagnie d’exploitants agricoles
autour du projet de transformation, d’approvisionnement et de garanties d’achat de produits
agricoles, d’agro-transformation et d’alimentation scolaire.
Il en est de même en Martinique avec la Collectivité d’Agglomération du Centre de la
Martinique (CACEM) pour la gestion et l’animation de la Technopôle, ainsi que la
proposition de prestations de services (formations, conseils, appuis aux financements etc.)
pour faciliter l’implantation de nouvelles activités économiques.
À La Réunion également, la Communauté d’Agglomération du Territoire de la Côte
Ouest, au travers de son projet de ville tropicale nouvelle, se réfère au concept d’écologie
industrielle qui se caractérise par une gestion optimisée des ressources et le recyclage des
matières et de l’énergie et suscite directement la création d’entreprises ou l’émergence
d’initiatives en faveur des transitions énergétique et écologique, en complémentarité aux
autres approches préventives pour la réduction des impacts des activités sur l‘environnement.
De ce fait, ces initiatives témoignent d’engagements dans l’exploration d’opportunités
entrepreneuriales, avant d’espérer la maîtrise concrète d’un véritable processus de découverte
entrepreneuriale.
4. Politique d’innovation insufflée par la S3 efficace dans l’écosystème local
Certains secteurs de pointe en matière technologique et en phase avec des marchés
émergents sont en concordance avec les atouts des RUP, plus particulièrement leurs
ressources naturelles. La diversification économique, basée sur les ressources naturelles et
surtout génétiques et les connaissances traditionnelles, constitue un gisement potentiel
d’emplois et de richesse avec la création de produits et services compatibles avec
l’exploitation durable et la conservation de la biodiversité. Ces opportunités sont visibles dans
des secteurs tels que l’agriculture et la sylviculture avec toutes les technologies qui en
découlent pour innover à partir du vivant. Certaines biotechnologies dites « disruptives »
pourraient être même explorées mais ont été jusqu’à présent sous-évaluées par l’Europe
continentale : énergies ‘biomasse’, constructions en bois ‘bionique’ d’immeubles de très
grande hauteur, et autres bioéconomies. Compte tenu de l’abondance et la qualité de leur
biodiversité, les RUP, à condition de bénéficier de nouvelles expertises scientifiques,
pourraient acquérir des avantages compétitifs indéniables.
Toutes les régions ultrapériphériques sont susceptibles sans exception de bénéficier
aussi, notamment par leur condition insulaire, de ressources maritimes inestimables. Tant
dans le bassin des Caraïbes (Guadeloupe, Martinique, Guyane), que dans l’Atlantique (Açores,
Canaries, Madère) ou dans l’océan Indien (La Réunion, Mayotte), des niveaux d’excellence
scientifique ont déjà été atteints, certes peut-être encore dans de trop modestes dimensions,
mais en chemin vers une excellence internationale dans divers domaines : santé, médecine
tropicale et molécules actives, astrophysique, traitement des risques géo-climatiques,
vulcanologie et mitigation des risques naturels…
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Les atouts naturels des RUP peuvent être porteurs de réelles valeurs ajoutées à l’aune
de qualifications et savoir-faire locaux, ainsi que de compétences technologiques nouvelles
tirées des organismes de recherche et de certaines entreprises récemment implantées. Malgré
la difficulté d’attirer de nouveaux talents, les RUP peuvent déjà déployer dans leur voisinage
immédiat une expertise reconnue dans des domaines de pointe mondialement inédits. C’est la
démonstration d’une capacité des régions ultrapériphériques européennes à dépasser le
contexte régional et à s’ouvrir à l’international en élargissant les partenariats scientifiques et
technologiques avec des régions européennes ‘continentales’, sinon avec les pays les plus
compétitifs et les plus technologiquement avancés au niveau mondial.
Ainsi, au-delà des avancées dans les domaines du spatial et de l’aérospatial du Centre
spatial guyanais de Kourou, des coopérations scientifiques se développent au sein même des
Stratégies régionales d’innovation pour une spécialisation intelligente, à un niveau
international comme par exemple aux Açores avec les Etats-Unis et le Portugal (projet de
création d’un centre international de recherche sur le climat, l’énergie ou l’océanographie).
Aux Canaries, des experts de toute l’Europe, voire du monde entier, coopèrent sur les
thèmes de la « croissance bleue » et du tourisme scientifique comme dans l’île de Lanzarote
ou l’île d’El Hierro… C’est un modèle que tentent de reproduire avec des succès variés
plusieurs des régions ultrapériphériques : la Guyane avec le tourisme ‘Nature et Science’ dans
le contexte de la forêt amazonienne et la Réunion avec le « tourisme expérientiel » (tourisme
de bien-être/santé, de nature/loisirs sportifs, de culture et de gastronomie).
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B. Conclusions générales et Recommandations
L’approche thématique – partie A pour 29 questions – définie à partir du
Questionnaire RUP/RIS3 et l'approche territoriale – partie C décrivant chacune des huit
stratégies – permettent de dégager quelques grandes lignes et proposer des conclusions
générales et des enseignements utiles pour l’ensemble des RUP.
Conclusion 1 : La S3 conçue comme outil de visibilité européenne des RUP
Nombre de régions ultrapériphériques éprouvent encore des réticences à s’engager
dans une démarche S3, pourtant susceptible de les aider à lever des contraintes qui avaient été
jusqu’alors jugées insurmontables. Les RUP continuent en effet de répondre isolément à des
défis sociaux et économiques récurrents et tentent seules, au coup par coup, de surmonter des
obstacles ou dépasser des contraintes, en ayant souvent le sentiment de ne pas être comprises
ni entendues par leur État d’appartenance et par l’Europe.
Les conséquences de la S3 sur la structuration du territoire, la modernisation des
activités et l’amélioration des savoir-faire des RUP, pour autant que la mise en œuvre ait été
amorcée, sont parfois déjà perceptibles. Elles sont tout de même insuffisantes en
considération de la reconnaissance que les RUP sont en droit d’attendre de la part du
continent européen. Les efforts qu’il est demandé à chaque RUP de consentir pour la mise en
œuvre de la S3 offrent une occasion de faire connaître leurs atouts potentiels et la vision de
leur développement.
Il faut regretter la méconnaissance par les partenaires européens d’un patrimoine
préservé mais inexploité jusqu’à présent. Il en est de même pour les occasions manquées de
valorisation de projets étouffés dans l’œuf parce que totalement ignorés depuis la métropole
nationale et depuis l’Europe continentale.
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La S3 aurait pourtant une portée considérable si les RUP bénéficiaient d’un minimum
de visibilité à l’échelle européenne. Il s’agirait d’abord pour elles d’être reconnues pour les
avantages intrinsèques à leurs territoires et pour leurs capacités internes, mais aussi pour tous
les avantages comparatifs et compétitifs que chacune d’elles peut apporter à l’Europe.
Dans le domaine particulier de la Bioéconomie, dont on constate la place de plus en
plus prépondérante dans les priorités des RUP, une expérience pan-européenne pourrait être
d'un grand intérêt pour ces régions : le Bio-based Industries Consortium4 (BIC) fait état du
financement à hauteur de 3,7 milliard d’€ (2014-2020) par la Commission européenne du
projet de partenariat public-privé dans le domaine des bio-innovations. Force est de constater
que les RUP ne sont pas prises en compte dans les documents explicitant cette initiative,
contrairement à d'autres régions européennes (Sardaigne, la Sarpsborg en Norvège mais
surtout la Région de Kainuu en Finlande (75.000 habitants, pour 20.000 km² de forêts),
membre associé du BIC: cela permet de mesurer la marge de progrès importante qu’il reste à
accomplir, pour les RUP comme pour leurs potentiels partenaires (autres régions européennes,
États membres, groupements et secteurs économiques…) dans l’objectif d’un positionnement
compétitif mondial de la Bioéconomie européenne.
Le Bio-based Industries Consortium a en effet pour ambition de faire de l’Europe un
leader industriel au niveau mondial et, à cet égard, le potentiel des RUP serait susceptible
d’apporter une contribution considérable.
Recommandation 1 : Inventaire exhaustif des ressources des RUP en vue
d’enrichir et rendre plus compétitive l’économie européenne
Contrairement à l’usage courant dans les communications des autorités nationales,
ainsi que dans toutes publications techniques, scientifiques ou économiques, les ressources et
atouts des RUP ne devraient jamais manquer d’être mentionnés explicitement par le biais de
statistiques, d’états des lieux du territoire et surtout de potentialités offertes à l’Europe…
Il devient impératif pour les trois États membres concernés de dresser un inventaire
détaillé de la valeur ajoutée apportée en termes de ressources naturelles, mais aussi en termes
de capacités humaines, sociales et environnementales, géostratégiques, pour les inscrire dans
les orientations stratégiques nationales.
L’opportunité pour les RUP de rejoindre la mobilisation européenne réalisée par la
BBI Initiative dans le domaine des Bioéconomies, ne doit pas leur échapper. Ce pourrait
constituer une base expérimentale sur laquelle enclencher de nouvelles initiatives à différents
échelons (inter-régionaux, nationaux, européens) et dans d’autres secteurs économiques et
Domaines d’activités stratégiques dans lesquels elles peuvent exceller.
Conclusion 2 : Nécessités d’adaptation aux singularités d’un contexte mouvant
Beaucoup de régions européennes – y compris les plus performantes – ont la tentation
de définir la Stratégie régionale d’innovation pour une spécialisation intelligente à travers
4 ‘BBI Joint Undertaking’ a été chargée par le Conseil européen de mettre en œuvre cette initiative (Règlement n° 560/2014
du 6 mai 2014). Le SIRA - Strategic Innovation & Research Agenda – est une communication du BIC – Bio-based Industries
Consortium (http://biconsortium.eu) – qui recense toutes les activités de recherche et d’innovation européennes à mener
conjointement par ‘Technology Initiative’ en matière de Bio-industries (BBI Initiative). Le rapport est intitulé "Bio-Based
Industries for Development & Growth in Europe - Strategic Innovation & Research Agenda" (SIRA).
<http://biconsortium.eu/sites/biconsortium.eu/files/downloads/SIRA-2017-Web.pdf>
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une politique calquée sur de prétendues « bonnes pratiques. » C’est un écueil que les régions
ultrapériphériques, malgré la conviction bien ancrée d’être singulières, n’évitent pas.
Les régions ultrapériphériques sont tenues, plus que toute autre région européenne, à la
fois de prendre réellement conscience de potentiels débouchés extérieurs sans perdre de vue
l’évolution de leur contexte local. Qui plus est, les RUP sont tenaillées entre l’obsession de
combler le retard de développement et l’ambition de rejoindre le peloton de tête des régions
technologiquement performantes. Force est de reconnaître qu’il s’agit moins d’une
incompréhension du concept de Spécialisation intelligente que d’une difficulté à mettre en
œuvre lesdites Stratégies.
Recommandation 2 : Préférer les « bonnes approches » aux « bonnes pratiques »
Eu égard à leurs singularités locales, chaque RUP devra assurer un suivi et un
monitoring réguliers pour lui permettre de procéder lorsque nécessaire à des ajustements par
rapport aux objectifs assignés en 2014. Mais pour autant, il ne s’agit pas de limiter cette
approche à un exercice d’évaluation, ni de changer d’orientation stratégique de la S3 au gré
d’émergences de modes ‘disruptifs’ industriels et de nouveautés technologiques, par souci
d’imitation des régions les plus avancées. Il ne s’agit pas plus de changer de cap ou de
publics-cibles pour la concentration de ressources financières en fonction de la variation
d’intérêts sectoriels ou particuliers.
Il conviendrait plutôt, pour les autorités régionales, d'encourager et stimuler la
réorientation des DAS en considération du contexte international. Les RUP ont souvent
exprimé à juste titre le besoin de plus de flexibilité par rapport à de continuelles avancées
technologiques et à l’émergence de marchés, tout en craignant de se trouver contraintes par
les engagements pris antérieurement.
La « bonne approche » consiste à cet égard, d’une part, en la sauvegarde des lignes
forces de la Stratégie initialement définie, qui est spécifique à chaque contexte socio-
économique, et, d’autre part, en un renforcement des capacités stratégiques pour exploiter au
mieux les potentiels de chacun des DAS.
Conclusion 3 : Mirage d’une compétitivité obtenue
sur le seul critère du ‘transfert des connaissances’’
L’accent est souvent mis d’emblée sur le sommet visible de « l’iceberg » de la S3 en
accordant une place prépondérante à l’innovation technologique, dans la perspective
d’acquisition rapide d’avantages compétitifs.
La capacité de prouesses technologiques est attribuée à une collaboration fructueuse
apportée par la mise à disposition d’équipements performants par les centres de recherche
auprès des entreprises. Pourtant, le décalage entre le nombre et la qualité de ces nouveaux
instruments et les résultats obtenus, conduit à s’interroger sur l’efficacité de politiques axées
sur le renforcement unilatéral de la recherche appliquée.
La recherche publique tient une place prépondérante dans l’organisation de
partenariats de type « Triple Hélice », tandis que les entrepreneurs ne sont sollicités ou
n’interviennent que de façon marginale… comme appoint ou justificatif a posteriori.
Leur participation à la S3 se résume à une consultation sur la période de préparation de
la S3. Elle est difficilement suivie d’effets positifs pour les entrepreneurs durant la mise en
œuvre de la S3. Au mieux, il s’agit d’affichage du respect des règles de la Commission
11
européenne, doublé d’une volonté, au demeurant fort louable, d’attirer des financements
extérieurs. Mais c’est en amont qu’il faut trouver la cause de cette désaffection ou défaut de
mobilisation des entrepreneurs.
Il y a nécessité de faire passer un courant continu d’échanges réciproques entre les
entreprises et les laboratoires : dans le sens d’un mouvement de chercheurs et doctorants vers
les entreprises et les secteurs ou territoires correpondant aux marchés actuels et potentiels, y
compris par une veille d’information sur les projets européens et internationaux ; dans le sens
d’une sollicitation de la part des entrepreneurs et de leurs collaborateurs proches auprès des
laboratoires et centres de recherche, si ce n’est parfois vers les universités et centres
techniques et de formation, sur leur territoire le plus proche, mais aussi à l’extérieur de la
région.
Recommandation 3 : Compétitivité acquise par le ressourcement technologique
Les centres de recherche implantés dans les RUP doivent être proactifs et ne pas se
contenter de mettre des équipements ou infrastructures S&T à disposition des entreprises.
Toutes les institutions de la connaissance doivent pouvoir jouer le rôle de « broker
technologique » à l’instar de ce qui est institutionnalisé dans certaines régions du Royaume-
Uni, notamment en Inner-London, par l’encouragement (rémunéré par les pouvoirs publics)
des scientifiques à visiter régulièrement les entreprises et construire des relations débouchant
sur des améliorations technologiques et innovations).
De même, certaines régions européennes dont il serait utile de s’inspirer proposent des
services d’intermédiation internationale vis-à-vis de partenariats hors de la région en interface
avec des universités, des centres de recherche et des entreprises européennes – voire extra-
européennes – en particulier pour des programmes H2020, ERA-NET et/ou INTERREG. À La
Réunion, il est question de lancer des actions menées par des « ambassadeurs
technologiques » et à Madère, une coopération extrêmement fructueuse a été instaurée avec
des Universités des États-Unis dans des domaines d’excellence scientifique. L’ensemble des
RUP ont déjà aussi montré les énormes bénéfices qu’elles peuvent tirer d’une coopération
entre elles avec le projet (7ème
PCRDT) : BIONET (biodiversités des RUP).
Les échanges de personnels de recherche et les stages de longue durée pour transfert
de savoir-faire doivent pouvoir être organisés dans (ou pour) les entreprises des RUP, de
même que les séminaires technologiques et congrès scientifiques sur les sites et dans les
territoires des RUP.
12
Conclusion 4 : Problème des partenariats passifs et stériles
Pour atteindre les objectifs initialement fixés par la Spécialisation intelligente, il n’est
pas certain que la composition actuelle de partenariats régionaux soit toujours appropriée. Les
mouvements associatifs et les divers partenariats socio-professionnels sont souvent dominés
par des groupes traditionnels d’intérêt, qui n’ont qu’une faible influence sur la transformation
du territoire. Il y a vraiment nécessité de débusquer le maximum d’opportunités
entrepreneuriales, c’est-à-dire de ne pas explorer seulement les champs – territoires, secteurs
et domaines d’activités – couverts actuellement par les entreprises inscrites au registre du
commerce.
Or, l’émergence d’une opportunité entrepreneuriale ne correspond pas seulement à une
réalité objective, identifiable en tant que telle. Elle peut provenir d’une construction sociale
qui naît d’interactions et de confrontations entre des initiatives individuelles ou associatives et
un environnement en évolution permanente.
Une culture basée sur l’innovation et l’expérimentation favorise la découverte
d’opportunités entrepreneuriales. En revanche, si le contexte territorial ne permet d’accepter
que des idées émanant des acteurs établis (entreprises, centres de recherche), les possibilités
de découvertes sont plus limitées. C’est pourquoi, avant d’évoquer la « découverte », il
convient d’engager une véritable « quête » d’opportunités sur tous les secteurs et les marchés
potentiels et favoriser l’émergence de porteurs de projets, en mettant l'accent sur
l’engagement des acteurs et non plus sur la possibilité aléatoire d’une idée intéressante.
L'accompagnement des entrepreneurs pour revaloriser des filières traditionnelles ou
encourager de nouvelles activités de haute valeur ajoutée via notamment le soutien à des
pépinières pour start-ups est l'approche généralement adoptée mais elle s'avère
insuffisamment fructueuse. L’enquête a permis plus rarement de constater, presque de façon
aléatoire, l’émergence de spin-offs issues de centres de recherche, ou encore quelques
initiatives de collectivités territoriales associant ou non des opérateurs économiques privés,
toutes opérations qui ne nécessitent pas la mise en place d’une S3. Les tentatives favorisant
l’éclosion de projets de type grow-up5 ou l’essaimage de grandes entreprises pour spin-outs
6
sont trop rares pour être significatives.
Aussi, apparaît-il nécessaire de chercher ailleurs que dans le tissu conventionnel, ne
serait-ce que dans les activités artisanales et commerciales informelles7, si florissantes dans
certaines RUP. D'autres approches mettant en relation entreprises, universités, étudiants avec
le soutien des autorités publiques sont possibles comme les fablabs, les living-labs ou les
makerspaces, en plus des collaborations initiées par des collectivités territoriales avec des
entreprises et associations citées plus haut. Ce qui devrait inciter à des recours plus fréquents
– en amont – à l’exploration d’opportunités et initiatives locales, une « chasse » rationalisée et
5 Une Start-up est une entreprise à forte croissance qui valorise de nouvelles technologies et/ou des techniques innovantes, le
plus souvent nécessitant des capitaux extérieurs. La Grow-up correspond à l’émergence d’une entreprise plus structurée et
mieux armée pour affronter la compétition à niveau mondial par la saisie d’opportunités nouvelles de technologies
disruptives par anticipation de processus d’industrialisation rapide pour la conquête de marchés de grande échelle. 6 Une Spin-off est une nouvelle société créée à partir d’un laboratoire de recherche pour la valorisation commerciale d’un
résultat de recherche ou d’une découverte de technologie. Il peut subsister un lien entre la spin-off et l’université par le biais
d’un contrat de licence qui établit les conditions du transfert de la technologie du laboratoire vers la société. Par contraste,
une Spin-out correspond à une stratégie d’entreprise visant à l’externaliser sa propre recherche par la création d’une nouvelle
entité avec laquelle elle gardera des relations plus ou moins étroites de dépendance ou de filiation. 7 L’économie informelle est définie comme un ensemble d’activités économiques menées par le secteur non structuré –
échappant notamment à la régulation de l’État, telle qu’entendue par le BIT (Bureau International du Travail). Elle joue
souvent un rôle de soupape de sécurité des économies comme dans le cas de certaines RUP.
13
systématique aux projets d’entreprise, pour aboutir plus facilement et logiquement à ce qu’il
est convenu d’appeler la ‘Découverte entrepreneuriale’.
Recommandation 4 : ‘La découverte d’opportunités entrepreneuriales’,
pierre angulaire de l’édifice S3
Les institutions locales, comme les intervenants extérieurs coopérant avec la région,
doivent prioritairement s’appliquer à enclencher une dynamique nouvelle en positionnant le
Processus de découverte entrepreneuriale comme pièce principale de l’édifice S38.
Une telle dynamique, pourvu qu’elle soit précédée d'une « exploration » large
d’opportunités entrepreneuriales, peut être déterminante pour le développement socio-
économique des territoires. Cette approche requiert une implication permanente des pouvoirs
publics locaux en vue de favoriser l’émergence d’unités de production (ou de services) avec
pour objectif la structuration optimale de l’écosystème d'innovation et la conquête de
marchés.
Dans ce cadre, les ‘opportunités entrepreneuriales’ s’avèrent être l’élément majeur de
la Spécialisation intelligente, la véritable pierre angulaire de l’édifice S3 des RUP : la
conception de nouveaux produits pour de nouveaux marchés par l’innovation, sinon pour des
marchés existants par de nouveaux usages, ou encore pour la pénétration de nouvelles aires
géographiques dans la perspective de conquête de marchés proches, ou avec des ambitions
plus élevées, la conquête de marchés à l’échelle mondiale.
Conclusion 5 : Difficultés à faire reconnaître l’excellence européenne des RUP
Le capital humain des RUP, étayé et enrichi par les infrastructures matérielles et
immatérielles9 du continent, constitue une force d’influence considérable et peut contribuer
avec efficacité à la création d’un avantage compétitif10
– en compensation de l’avantage
comparatif détenu par les pays voisins dits « à bas coûts » – dans leur environnement
géostratégique.
Lorsque cette capacité est obérée par un manque de masse critique, les RUP devraient
pouvoir déployer leur expertise, en élargissant les partenariats scientifiques et technologiques
aux régions européennes ‘continentales’, sinon avec les pays les plus compétitifs et les plus
technologiquement avancés. L’ouverture aux autres régions européennes est un des concepts
clés de la Stratégie de spécialisation intelligente.
De nouveaux programmes d’Horizon 2020 se prêtent, dans certains cas particuliers, à
l’élargissement de modes de coopération, de mise en réseau et de mutualisation de la RDI.
Ainsi en est-il du programme WIDENING (« Propager l’excellence et élargir la
participation »), qui a pour objectif la mise en place de mesures spécifiques aux États
membres peu performants en matière de RDI et favoriser la diffusion de l’excellence et
l’élargissement de la participation à Horizon 2020.
8 Voir la Communication de la Commission :" Renforcer l'innovation dans les régions d'Europe : stratégies pour une
croissance résiliente, inclusive et durable" COM(2017) 376 et SWD (2017) 264. 9 Les infrastructures immatérielles concernent l’éducation, l’organisation de systèmes de formation professionnelle, le
système de santé, les réseaux de financement des entreprises et des ménages, etc. Aussi peu tangibles qu’elles soient, ces
infrastructures immatérielles sont tout autant indispensable que les infrastructures matérielles (ports, routes, bâtiments, etc.) 10 Un avantage compétitif est un avantage construit qui, pour être maintenu, doit être entretenu. La présence d'un système
éducatif particulièrement performant en est un exemple. Un avantage comparatif a un caractère plus permanent et ne dépend
pas des institutions ou des politiques locales : la présence d'un minerai par exemple.
14
Recommandation 5 : Pertinence des RUP pour l’excellence européenne
L’atout principal des RUP réside dans la capacité d’étendre l’expertise européenne
dans leurs aires géographiques respectives. Les capacités de différenciation et d’excellence
dont les RUP ont fait montre, devraient conduire l’Europe toute entière à les considérer non
plus comme des partenaires ‘périphériques’ en phase de rattrapage technologique et
économique (« followers »), mais comme des avant-postes (« frontrunners ») des
compétences et du savoir-faire européens.
Pour assurer un rayonnement de leur expertise et un renforcement de leur puissance
économique les RUP, leurs États et l'Europe doivent renforcer leurs moyens (équipements
matériels et capital humain).
Le Programme WIDENING, à condition d’être davantage adapté ou aménagé, pourrait
permettre aux acteurs de la connaissance (enseignement supérieur, recherche et innovation)
des RUP de valoriser leur expertise et de promouvoir leur savoir-faire comme partenaires
dans les États membres considérés comme les moins performants.
La réciproque serait tout aussi envisageable pour renforcer la compétence des RUP –
quel que soit l’État membre auxquelles elles appartiennent – sur divers domaines d’excellence
par l’enseignement d’équipes scientifiques et technologiques pour des coopérations entre
leurs structures locales et des institutions performantes issues de régions continentales. Les
programmes TEAMING et TWINNING dont il est fait état dans la fiche Guadeloupe seraient
également propices à de telles coopérations et mutualisations.
* *
*
C – Bilan S3 particulier à chacune des huit RUP
Outre les particularités marquées en termes de positionnement géostratégique, de
ressources naturelles et humaines et de potentiels de développement socio-économique, les
régions ultrapériphériques – Açores, Canaries, Guadeloupe, Guyane, Madère, Martinique,
Mayotte, Réunion – se singularisent dans leurs approches stratégiques d’innovation régionale,
notamment dans la mise en œuvre de leur Stratégie de spécialisation intelligente.
Pour chacune d’entre ces huit RUP, une définition de leur approche est proposée ci-
après en huit fiches synthétiques selon trois angles de vue :
(1) S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités ;
(2) Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ? ;
(3) Perspectives et ambitions pour la S3.
15
AÇORES – MISE EN ŒUVRE DE LA S311 – AÇORES
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
Située en plein milieu de l'Atlantique Nord, la région des Açores n’est pas ‘frontalement’
concurrencée par des pays voisins et sa capacité de différenciation par la qualité et les prix n’en est
que plus renforcée. Nombre de PME se positionnent sur des marchés de niche, surtout lorsqu’elles
s’appuient sur les spécificités territoriales : le fromage portugais provient pour les deux-tiers des
Açores. Cependant, l’isolement géographique, le défaut de masse critique, la taille des entreprises et la
dispersion des partenaires locaux dans l’archipel n’offrent pas les conditions les plus favorables de
compétitivité. Le transfert des connaissances est encore limité et embryonnaire, mais il s’améliore
pour deux activités traditionnelles : pêche et transformation des produits laitiers. En plus de ces
domaines et en raison d’avantages liés à la proximité de ressources, les Açores éprouvent le besoin de
s’orienter vers des activités nouvelles. Les difficultés à compenser l’éloignement de son marché
principal par des coopérations avec les autres RUP de l’Atlantique, sur des activités traditionnelles
telles que tourisme, mer et pêche, suscitent à travers la S3 un engagement sur des couples
produits/marchés (combinaison entre un ou plusieurs produits et un ou plusieurs segments de marché).
Il s’agit d’énergies renouvelables, d’océanographie, de tourisme maritime, de technologies
propres et de bioéconomies qui représentent les principales DAS. Pour ce faire, les Parcs scientifiques
de São Miguel et Terceira, en lien avec la chambre de commerce et d’industrie, organisent des
formations sur les thèmes de l'esprit d'entreprise et de l’activité internationale. Deux orientations
prévalent entre la modernisation d’activités traditionnelles et l’acquisition de compétences sur des
technologies émergentes d’excellence telles que le Spatial avec ESA, Galileo, RAEGE.
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
Compte tenu de l’évolution permanente du contexte international en termes de marchés et de
technologies, les Açores ont choisi au travers de la S3 de renforcer leurs avantages compétitifs pour la
plupart des domaines – traditionnels et/ou nouveaux – d’activités stratégiques. Ils envisagent, pour ce
faire, malgré leur intention de garder le cap sur les grandes orientations, de procéder régulièrement à
des changements dans la structuration de leur programme, au fur et à mesure de l’évolution de la
conjoncture internationale, grâce à la flexibilité offerte par la S3.
La principale contrainte se rapporte à des causes internes à l’archipel : elle tient à la dispersion
des institutions entre les différentes îles de l’archipel qui accentue le défaut de communication entre
les partenaires institutionnels de la connaissance (centres de recherche) et les acteurs économiques.
Pour y remédier, des ateliers de sensibilisation et de formation sont organisés dans les différentes îles
de l’archipel. Les entrepreneurs sont encouragés à collaborer étroitement avec les universités et les
centres de recherche établis aux Açores et hors de la région, avec des propositions de transfert de
technologies, des opérations d’incubation et d’essaimage… Pour lever les difficultés liées aux
manques de moyens financiers, des crédits spécifiques sont proposés aux entreprises de secteurs
considérés comme porteurs. Malgré des possibilités informelles d’ajustement, aucun système
d’évaluation ne fonctionne. Il n’y a pas encore de budget spécifique à la S3, mais des fonds régionaux
sont dédiés à certaines activités inscrites dans la S3 par le ministère de la recherche en synergie parfois
avec d’autres ministères pour les trois domaines prioritaires de la S3.
Perspectives et ambitions pour la S3
L’installation d’un centre d'excellence – Atlantic International Research Center (AIR Center)
– est projetée depuis 2016 pour le développement international de la recherche en matière de climat,
énergie et océanographie. Dans ce cadre, un Livre blanc – “Towards a Science and Technology
Agenda for an integrative research approach in Atlantic regions through North-South Cooperation” –
est en cours de rédaction en coopération Nord-Sud avec les pays riverains de l’Atlantique. Les Açores,
sous l’impulsion du gouvernement portugais, ambitionnent d’attribuer ainsi à un rôle clé à l’échelle
internationale dans le lancement – à bas coûts – de satellites.
11http://www.azores.gov.pt/Portal/pt/entidades/srmct/docDiscussao/Estrategia_de_Investigacao_e_Inovacao_para_a_Especi
alizacao_Inteligente.htm
16
CANARIES – MISE EN ŒUVRE DE LA S312 – CANARIES
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
Les Canaries ont de nombreux avantages concurrentiels par rapport aux pays voisins africains
pour la plupart en voie de développement, surtout en raison de meilleures conditions de vie et de
sécurité et de réglementations européennes. Mais, en l’occurrence pour certains domaines tels que le
tourisme, principal moteur économique, la concurrence ne se limite pas aux voisins africains, mais se
déploie à l'échelle mondiale. L’orientation de l’économie canarienne vers de nouveaux secteurs à fort
potentiel, s’avère capitale en complément de ses atouts géo-stratégiques. À l’intérieur de la S3, les
DAS proposés s’articulent autour de l’économie de la connaissance avec pour principales orientations
le Tourisme intelligent (s'appuyant sur la durabilité de l'environnement et la diversification des
thématiques touristiques: croissance verte, croissance bleue, durabilité), l’Économie intelligente de
l’Atlantique (aide humanitaire, transfert des talents, énergie et eau, éducation et santé), une Plateforme
commerciale et centre financier et prestataire de services, le Centre nodal (hub de transport maritime,
centre logistique et centre de télécommunications), l’Astrophysique et le Spatial (www.iac.es), les
Sciences marines et maritimes et les Biotechnologies associées avec la biomédecine à la biodiversité et
aux maladies tropicales. Entre autres actions, le séminaire international de ‘Mise en œuvre des
priorités RIS3 sur la croissance bleue’ a permis de référencer les Canaries au plan international et de
rendre la région attractive auprès d’experts issus de toute l'Europe. Dans la même veine d’expertise en
“croissance bleue”, la région des Canaries s’est engagée dans le projet hispano-portugais (voir
INTERREG-MAC dans la fiche des Açores) sur le projet RIS3-NET.
Des instruments efficaces ont été mis en place à des fins d’internationalisation et d’attractivité
de l’économie canarienne : d'une part, PROEXCA, avec la création d’un département « Investir aux
Canaries » (programme S3) et, d’autre part, la ZEC, zone franche destinée à faciliter les
investissements sur les domaines prioritaires de la S3 par des mesures fiscales appropriées. Un Atelier
d’études prospectives mobilise les partenaires socio-économiques régionaux : universités ULPCG et
ULL, centres R&D publics (IAC et PLOCAN), Clusters, associations d’entrepreneurs, Conseil
économique et Social, administrations publiques, syndicats… Une veille technologique à travers
l’Observatorio Industrial de Canarias est spécialement orientée sur l’agroalimentaire, l’eau et les
biotechnologies. Également, en complément de la S3, des actions sont proposées pour la consolidation
de Clusters et de projets collaboratifs, des aides au recrutement de personnels d’innovation dans les
PME, des accompagnements (financements, conseils) de PME sur l’international, l’usage des TIC...
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
De nombreuses entreprises ont participé à l’élaboration de la S3 – individuellement ou par le
biais des clusters ou d’organisations patronales – mais les partenaires des universités et des centres de
recherche se sont également mobilisés concrètement aux côtés de l’administration publique. Cependant, les mesures de lancement ou d’amélioration du « processus de découverte
entrepreneuriale » se sont jusqu’à présent limitées à l’attribution de bourses d'études commerciales
internationales et à des formations de personnels de recherche.
Ces efforts consentis par les autorités publiques régionales en faveur de l’intégration de
personnels d’entreprises privées au sein de centres de recherche ne permettent pas encore en mal de
véritable diversification économique ni de réussite comparable au secteur du tourisme.
Perspectives et ambitions pour la S3
Quelques projets concrets directement liés à la S3 sont en train d’émerger dans des secteurs
très prometteurs sur les technologies de pointe, parmi lesquels peuvent être cités en technologies de
pointe, comme pour une spin-off issue de l'Université de La Laguna en matière d’optique adaptative,
une autre spin-off développée à l'Institut IdETIC de l’Université de Las Palmas sur les
‘Communications par la lumière visible’ (VLV par exemple pour feux rouges, hôpitaux, hôtels, etc.),
un projet conjoint aux deux universités dans le domaine de la biopharmacie…
12 http://www3.gobiernodecanarias.org/aciisi/ris3/images/documents/ris3_canarias_v2.0.pdf
17
GUADELOUPE – MISE EN ŒUVRE DE LA S313 – GUADELOUPE
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
La S3 de la Guadeloupe se réfère essentiellement à son identité territoriale, environnementale
et socio-culturelle. La diversité de ses ressources insulaires, la prévention et la gestion des risques en
milieu caribéen (climat, santé, mitigation des risques), l’autonomie énergétique et les industries
créatives (patrimoine immatériel, identité du territoire et usages) en sont les piliers principaux.
Une Technopole des services et un Réseau d’innovation, outils-phares de la S3, sont
principalement axés sur les énergies renouvelables, la maîtrise de la consommation et les matériaux,
d’une part, l’agro-transformation et la valorisation de la biodiversité, d’autre part. Des sessions de
formation et/ou d’information sont organisées par le Pôle de compétitivité Synergîle pour les énergies
renouvelables et matériaux, par la pépinière AUDACIA pour le coaching, la gestion et le marketing, et
par la CCI IG pour la propriété industrielle, le tourisme ou le numérique.
La ‘pépinière d’entreprises’ de la mairie de Baie-Mahault coorganise avec AUDACIA
(hébergeant de Guadeloupe-Tech, pôle d’innovation T.I.C.) des sessions pour des entreprises d’agro-
transformation, de développement durable et d’énergies renouvelables. La Communauté
d’agglomérations du Nord Grande-Terre fédère des exploitants autour du projet « Lizin central » qui
assure la transformation, l’approvisionnement et les garanties d’achat de produits agricoles, ainsi que
la production de repas ‘prédécoupés’ pour l’alimentation scolaire...
Sans considération de secteurs particuliers, le budget de la S3 intervient transversalement : (a)
20 M€ sur la recherche collaborative, des équipements R&D et appels à projets ; (b) 7 M€ sur des
plateformes technologiques pour entreprises ; (c) 5 M€ sur l’animation de la S3 et la culture
scientifique et industrielle ; (d) 9 M€ sur appels à projets collaboratifs R&D. Des outils d’ingénierie
financière sont aussi proposés pour le soutien aux actions collectives et à l’hébergement d’entreprises.
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
Les normes et la réglementation européennes – surtout pour le thermique et les constructions
parasismiques – loin d’être considérées comme contraignantes, constituent un atout dans le contexte
caribéen. Cependant, la Guadeloupe souhaiterait plus de flexibilité pour la mise en œuvre de la S3.
H2020, prenant en compte l’échelon national et rarement le niveau NUTS 2, n’occasionne pas
suffisamment de projets pour les RUP. Les spécificités guadeloupéennes – risques naturels, maladies
émergentes et invasives… – ne suscitent pas assez d’échanges fructueux avec des équipes de
recherche d’Europe continentale, tandis que les dispositifs « Twining » ou « Teaming » – centres
d'excellence des États membres en coopération avec les régions peu performantes en RDI – ne sont
pas accessibles à la Guadeloupe qui dépend d'un État membre considéré comme "performant" sur le
plan de la recherche et innovation, contrairement aux RUP portugaises.
Perspectives et ambitions pour la S3
La Guadeloupe peut s’enorgueillir d’une participation au projet H2020 AgriSpin (Space for
innovations in Agriculture), par le biais de partenaires français – CIRAD et ACTA – sur intervention
du RITA Guadeloupe. AgriSpin est considéré comme précurseur d'une politique européenne pour des
expériences innovatrices en matière agricole : lutte contre le Citrus Greening ; résistance de l'igname
aux maladies ; production de miel local de qualité. La diffusion de l’excellence scientifique profite
directement aux acteurs européens de la recherche agricole et aux simples exploitants agricoles.
D’autres projets collaboratifs se sont construits qui laissent présager de grandes capacités
innovatrices liées à des singularités caribéennes : Rebecca (électricité à partir de la canne-fibre), Stecy
(stockage couplé à la photovoltaïque pour gestion intelligente de l’énergie de bâtiments), Millener
(tests smart-grids sur territoires), ERA-Alizeol (électricité par micro-éolienne pour autoconsommation
sur la plateforme technologique de l’Université des Antilles), GEOTREF (géothermie), Boisdurahmen
(Cartographie des microclimats et de l’humidité sur bois de construction).
13 http://lab-innovation.cget.gouv.fr/sites/default/files/S3%20-%20Guadeloupe.pdf
18
GUYANE – MISE EN ŒUVRE DE LA S314 – GUYANE
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
La S3 n’a pas encore été formellement mise en œuvre en Guyane, malgré un attachement
particulier des partenaires locaux lors de son élaboration au maintien d’un équilibre entre, d’une part,
la revalorisation de filières existantes telles que l’agriculture, la pêche, les mines, le bois et, d’autre
part, l’émergence de secteurs d’excellence tels que les bioressources amazoniennes, la télé-application,
la santé tropicale et l’énergie biomasse. Ces DAS se répartissent sur trois axes majeurs qui sont : 1) la
connaissance, la valorisation et l’exploitation durable des écosystèmes amazoniens (valorisation des
ressources naturelles primaires telles que les ressources forestières, l’agriculture et l’agro-
transformation, la valorisation des ressources marines et des ressources primaires, les molécules
actives et l’éco-tourisme) ; 2) les secteurs émergents (énergie, environnement, éco-construction,
biomasse, gestion et surveillance de l’environnement, éco-construction et bâti tropical), les télé-
applications, la santé tropicale et maladies émergentes ; 3) l’innovation sociale (domaine transversal).
Certaines activités, pas nécessairement inscrites dans le Programme S3 initial, offrent parfois des
synergies sur des applications high-techs comme pour les usages numériques avec la ‘m-banque’
(usage bancaire par mobile) et les ‘cyber-guichets’ (en zones isolées ou enclavées).
À cet égard, GDI a joué un rôle déterminant en tant que « bras armé de la CTG » pour
l’innovation, en dépit d’une insuffisante implication dans la S3 : la « Halle technologique » contribue
à la valorisation des bioressources ; la Ferme expérimentale pour technologies innovantes à faible
impact environnemental sert de station d’essais agricoles, d’élevage, d’aquaculture et de sylviculture.
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
Les difficultés budgétaires, rencontrées à la création récente de la Collectivité Territoriale de
Guyane (CTG), ont effectivement retardé la mise en place de la S3 et aucun chargé de mission attitré à
la S3 n’a été désigné, mais la réallocation de moyens s’est progressivement effectuée par
redéploiement interne de l’administration régionale, en lien avec le Pôle des affaires européennes.
Les TPE guyanaises se plaignent d’être particulièrement défavorisées par la réglementation et
les normes européennes par rapport aux économies voisines à bas coûts, tout en souffrant d’un déficit
d’innovations par rapport au Brésil voisin. Ces faiblesses inhérentes aux petites entreprises ne sont pas
compensées par la participation des pouvoirs publics ou du CNES : CSG de Kourou, bien au-delà de
ses activités spatiales, participe au financement d’infrastructures universitaires et apporte son expertise
dans des projets innovants en lien avec la télémédecine, l’aménagement numérique du territoire et la
téléformation, mais se trouve trop en retrait de la mise en œuvre de la S3.
Perspectives et ambitions pour la S3
L’Université de Guyane (créée en 2014) s’est résolument investie dans la promotion de
l’innovation et des métiers d’avenir en proposant des formations en phase avec la S3 : Licences
professionnelles et cursus adaptés aux orientations économiques ; Cellule de valorisation... Une start-
up canadienne exploite avec le CIRAD des écosystèmes amazoniens à partir de la biomasse forestière
pour l’industrie cosmétique ; une TPE locale, s’est associée à des centres R&D nationaux et à l’U.G.
pour l’étude de fertilité des sols amazoniens à des fins de pérennisation de l’énergie ‘biomasse’.
Quoique non inscrites dans la S3, des initiatives d’envergure internationale, mériteraient d’être
encouragées dans ce cadre. Ainsi en est-il d’une start-up récemment (2016) sortie de la pépinière GDI,
qui propose sur l’ouest guyanais et le Suriname voisin des solutions d’éclairage public en milieux
amazoniens et des projets expérimentaux d’éclairage par télé-maintenance en zones isolées.
Entre autres expérimentations intéressantes, le CNES participe au renforcement du potentiel
énergétique sur des stations d’hydroliennes en mer par hydrocinétique sur les Iles du Salut et sur
divers sites isolés. Mais, faute d’avoir mis en œuvre sa S3, avec ou sans le concours du CNES, la
Guyane est en train de manquer des occasions de réalisations high-techs sur sa principale singularité
amazonienne, le bois, comme pour les micro-centrales de biomasse ou pour le bâti tropical …
14 https://www.ctguyane.fr/ressources/File/2014/jan-fev-mar/SRI-SI.pdf
19
MADÈRE – MISE EN ŒUVRE DE LA S315 – MADÈRE
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
La Région Autonome de Madère mise, pour la réalisation de sa S3, sur un positionnement
géostratégique clé et une diversification de son économie : l’économie bleue (aquaculture marine,
énergies renouvelables marines, logistique portuaire, tourisme de croisières, sports et loisirs marins) ;
les T.I.C. associées aux biotechnologies ; l’événementiel et l’organisation de congrès pour services
financiers internationaux… Des mesures fiscales visent en effet au renforcement des compétences de
Madère en matière de services financiers internationaux pour en faire un des piliers majeurs de
l’économie dans un proche avenir et des résultats tangibles sont enregistrés déjà dans le tourisme.
La mise en œuvre de la S3 a bénéficié de la participation active d’une centaine de partenaires,
en grande majorité entrepreneurs ou représentants d’associations professionnelles. En contrepartie de
cette représentativité économique, l'Observatoire des Océans de Madère (OOM) héberge plus de 60
chercheurs, ce qui constitue une masse critique non négligeable dans le domaine de la connaissance.
En interface de ces deux milieux, le centre ProCiencia de l’IDERAM s’occupe plus particulièrement
de la promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat, avec un soutien financier d’entreprises
internationales. Dans ce cadre institutionnel, de nombreuses actions sont menées en faveur des T.I.C.
dans le domaine des activités touristiques, sur l’initiative du DRIVE (département du gouvernement
lié à l’innovation) depuis l’incubateur de Brava Valley et de la Technopole STARTUP MADEIRA.
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
Pour élargir le champ d’expertise et optimiser la politique d’innovation de la région, des
scientifiques indépendants et extérieurs sont sollicités ponctuellement ou sur des modes de
collaboration plus permanents. L’attractivité des talents ne compense cependant ni la faible capacité
des milieux scientifiques locaux ni l’isolement des entreprises dans les pôles économiques locaux.
Malgré les initiatives des pouvoirs publics en faveur de l’internationalisation, les effets de la
mondialisation sont pénalisants pour Madère, surtout du fait de l’élargissement de la concurrence et du
surcoût des transports et des facteurs de production. Cela concerne en particulier la commercialisation
et l’exportation de produits primaires traditionnels – vin, banane, fruits subtropicaux, fleurs – alors
même que la S3 ne permet pas encore de tirer d’avantages avec les secteurs innovants.
L’université et les organismes de formation sont plus préoccupés par la qualification des
jeunes que tournés vers des projets d’excellence scientifique et technologique ou vers la l’éclosion
d’activités économiques et la réalisation de entreprises et la création d’emplois qualifiés. Les fonds
dédiés à la spécialisation intelligente ne sont pas en phase avec le programme et selon des objectifs
d’'excellence et de potentiel économique. Sur les sept domaines de spécialisation reconnus au sein de
la S3, seulement deux ont donné lieu à la création de centres R&D de niveau international.
Perspectives et ambitions pour la S3
Pourtant la start-up madérienne, PRISMA, conduite par quatre doctorants en lien avec
l'Université Carnegie Mellon (USA), a été primée sur Horizon 2020 et s’investit dans d’autres appels à
projets européens (SME Instrument). Cette start-up développe un système de Spectre énergétique pour
le contrôle de la consommation d'énergie par les ménages. Un autre projet, impliquant aussi les
chercheurs de M-ITI, a été financé par la National Academy of Sciences (USA) – Keck Futures Deep
Blue Sea – en lien avec l’University of Texas (Austin) sur des études d’accessibilité, via Internet, en
temps réel à des informations sur les récifs profonds, de très faible luminosité (mésophotique).
Deux initiatives augurent d’une coopération scientifique fructueuse entre les trois RUP de
l’océan Atlantique – Madère-Açores-Canaries, pour MAC – et sont particulièrement pertinentes dans
le contexte S3 : d’une part, le Cluster Maritime de Macaronésia, plateforme d’entités publiques et
privées dédiée au thème de l’Économie de la Mer dans les Archipels, d’autre part, le projet RIS3-NET,
issu d’INTERREG-MAC, lancé à Funchal en novembre 2016 dans la perspective d’un système
partagé de gouvernance entre les acteurs publics chargés de la S3.
15 http://ris3.arditi.pt/wp-content/uploads/2012/08/RIS3-RAM_2.2.2.pdf
20
MARTINIQUE – MISE EN ŒUVRE DE LA S316 – MARTINIQUE
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
Un des objectifs premiers de la S3 de la Martinique serait de favoriser la mutation de son
modèle économique en diversifiant les activités pour atteindre une plus grande autonomie. De ce fait,
la S3 a influencé les orientations prises par la plupart des Schémas régionaux, et en tout premier lieu
ceux de la recherche et l’innovation avec le SRESRI et du développement économique avec le SRDEII.
Les DAS retenus par la S3 se répartissent entre trois catégories essentielles pour l’économie : 1)
Valorisation de l’expertise issue de la gestion et prévention des risques majeurs ; 2) Édition de services
et des applications numériques et logiciels (TIC et tourisme, TIC et santé…) ; 3) Valorisation
économique de produits issus des ressources endogènes et filières intégrées locales (espèces animales
et végétales, domaines terrestres et maritimes, agro-transformation, cosmétique, santé et biomolécules).
Parallèlement, le DAS intitulé « méthodes et outils de régulation des relations sociales »
s’avère particulièrement pertinent en matière sociale dans un contexte martiniquais de plus en plus
sujet à des conflits sociaux au sein d’organismes et d’entreprises. Un même souci d’adaptation à la S3
par rapport aux préoccupations socio-économiques prévaut pour des secteurs tels que l’Économie du
Vieillissement (silver economy) et l’Usage des énergies renouvelables (énergies thermiques de la mer,
microcentrale hydroélectrique, géothermie basse pression) rapporté à la consommation des ménages.
Le dispositif PEPITE soutenu par l’Université des Antilles en lien avec la Technopole
CACEM, vise à la sensibilisation des étudiants à l’innovation et à l’entreprenariat, en proposant des
formations diplômantes pour accompagner des porteurs de projets et faciliter leur déploiement dans le
contexte économique martiniquais. Un réseau de mise en relation entre partenaires déjà actifs depuis
plusieurs années, devrait être réanimé sur des secteurs importants comme le tourisme, les énergies
renouvelables, la valorisation culturelle et la biodiversité.
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
La S3 ne bénéficie pas encore d’un suivi opérationnel efficace, d’autant plus que l’installation
et l’organisation de la nouvelle Collectivité territoriale de la Martinique (CTM) a contrarié le
démarrage de sa mise en oeuvre. Les entreprises innovantes martiniquaises, faute de marché interne,
sont souvent conduites à exporter leurs biens et services vers le bassin caribéen et à s’exposer ainsi à la
concurrence internationale. De même, les PME locales, qui sont encore trop peu associées aux travaux
des centres locaux de recherche, se tournent le plus souvent vers des laboratoires de la France
continentale ou des centres de recherche de l’étranger.
Le vivier de projets high-tech est vraiment faible, ce qui n’est pas favorable au regain de
motivation des acteurs locaux, dont pourtant beaucoup (par le biais de la Technopole CACEM)
seraient susceptibles d’initiatives innovantes. Pour donner accès à des services et compétences aux
PME locales, il conviendrait de renforcer les équipements et les infrastructures pour des projets ciblant
de potentiels marchés, tout en accentuant la coopération entre recherche et entreprises.
Perspectives et ambitions pour la S3
De nombreux séminaires et conférences sur l’innovation sont organisés avec une orientation
marquée sur les DAS du numérique et de l’agro-transformation. Le réseau Cap Innovation de la
Martinique (CIME)17 joue un rôle déterminant pour la mise en œuvre de la S3, en développant des
outils d’ingénierie de projets innovants, d’incubation et d’appui à l’écosystème (financement,
recherche…), l’organisation d’évènements, la formation d’étudiants à l’entrepreneuriat innovant…
L’Alliance interdisciplinaire entre les centres de recherche régionaux et l’Université des
Antilles, pour la mise en place de coopérations scientifiques et technologiques avec les pays caribéens
et américains et la France métropolitaine vise à positionner la Martinique comme véritable interface de
l’innovation, bien au-delà du renforcement de sa visibilité de la Martinique dans le Bassin des
Caraïbes.
16 http://lab-innovation.cget.gouv.fr/sites/default/files/S3%20-%20Martinique.pdf 17 http://www.martiniquedev.fr/reseau-cap-innovation/
21
MAYOTTE – MISE EN ŒUVRE DE LA S318 – MAYOTTE
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
La préparation de la S3 de Mayotte a reposé sur une gouvernance partenariale entre l’Etat et le
Conseil départemental en cohérence avec l’ensemble des fonds européens. Cependant, l’Agence de
développement et de l’innovation de Mayotte, qui a pour vocation depuis sa création en 2016 de mettre
en œuvre la S3, éprouve des difficultés à lancer le processus et n’envisage de tirer un premier bilan
qu’en 2018. Pour autant, la promotion de « réseaux d’innovation » par regroupements de micro-
entreprises peut en constituer une amorce efficace et favoriser de facto une forme d’innovation sociale,
tout en prenant en compte les besoins en infrastructures de base pour un décollement économique.
Déjà, la Chambre de commerce de Mayotte a procédé à la création concrète de coopératives.
L’objectif du Programme S3 est de créer d’abord des conditions favorables à la restructuration
du contexte social et sanitaire : traitement des déchets (économie circulaire), traitement des eaux et
distribution de l’eau potable, santé, sécurité et éducation. Néanmoins, au-delà de ces mesures
d’urgence, les DAS visent à la valorisation de plusieurs secteurs : l’exploitation durable du patrimoine
naturel et culturel mahorais (écosystèmes, tourisme, biodiversité…), l’exploitation durable de la mer et
développement des activités maritimes, l’agriculture et l’agro-transformation, la valorisation des
ressources primaires (forêt, eau ‘terrestre’), la production et efficacité énergétique (solaire), avec des
domaines transversaux tels que les technologies de l’information et des télécommunications et la
mobilité (services logistiques liés aux problématiques du transport). L’offre immobilière et
l’engagement de travaux d’infrastructures matérielles avec des voies de communication et des centres
de recherche et développement pour l’innovation par les pouvoirs publics, constituent une réponse à
ces premiers défis territoriaux, dans la perspective de les intégrer à la S3.
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
L’isolement de Mayotte dans le canal du Mozambique – entre les côtes africaines et
Madagascar – et son dénuement actuel en infrastructures matérielles et immatérielles imposent de
tenter d’insérer une partie du parc embryonnaire d’entreprises à des centres de recherche. Les réseaux
d’autres territoires d’outre-mer, en particulier dans l’Océan Indien avec La Réunion, peuvent
compléter ponctuellement les partenariats entreprises-recherche dans certains secteurs privilégiés.
La permanence d’artisans et commerçants informels et la multiplication des micro-activités
accentuent les contraintes liées à un tout premier exercice RIS. En fait, le concept de spécialisation
intelligente est plutôt prématuré, sinon inadapté au regard des retards de développement accusés par
l’économie et la société mahoraises. À partir d’une situation radicalement différente des autres RUP, il
est difficile d’évoquer de simples “ajustements”. La pénurie de ressources humaines, la faible
structuration des secteurs économiques et l’absence de masse critique constituent de réels freins. Dans
ce cadre, il est prévu de renforcer les capacités d'hébergement de porteurs de projets innovants –
souvent sur des activités liées à l’économie sociale et solidaire – avec un incubateur au sein de la CCI,
un projet de Technopole et la création de pépinières d'entreprises. Des micro-crédits réservés aux
activités informelles, des fonds d’amorçage et l’aide aux systèmes coopératifs, sont proposés dans
l’objectif de favoriser en plusieurs étapes la réalisation de projets structurés et innovants.
Perspectives et ambitions pour la S3
Certains services aux entreprises et aux opérateurs institutionnels constituent un potentiel à
l’export non négligeable, sous réserve que Mayotte soit rapidement dotée d’infrastructures numériques
à haut débit et très haut débit qui sont inscrites dans les programmes et schémas régionaux.
En étant optimiste, des opportunités pourraient vite se présenter dans une perspective de
rayonnement économique et scientifique s’étendant sur toute la partie orientale de l’Océan Indien,
dans les domaines suivants : ingénierie du bâtiment adaptée aux conditions tropicales et aux risques
naturels ; énergies renouvelables et maîtrise de l’énergie ; télétransmission de données et images, télé-
surveillance d’ouvrages, télédétection satellitaire ; qualité de certains produits de consommation…
18 http://lab-innovation.cget.gouv.fr/sites/default/files/S3%20-%20Mayotte.pdf
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LA RÉUNION – MISE EN ŒUVRE DE LA S319 – LA RÉUNION
S3 : consolidation des atouts et émergence d’opportunités
S’appuyant sur des synergies avec les Schémas et Programmes nationaux, La Réunion a
orienté la mise en œuvre de la S3 selon trois axes : a) structuration de l’enseignement supérieur et de la
recherche pour une insertion dans les réseaux européens par l’excellence, b) établissement d’un lien
étroit entre l’innovation et l’exportation et c) processus de découverte entrepreneuriale par
mobilisation collective sur des niches d’activités fécondes et compétitives. Le choix des Domaines
d’activités stratégiques est essentiellement déterminé par les atouts tirés de sa position géostratégique
et de ses ressources naturelles : métabolites de la biodiversité tropicale, restauration d’écosystèmes,
‘Smart grids’ et autoconsommation énergétique, bâti tropical, e-Santé, tourisme expérientiel…
Pour le lancement de la S3, des « Semaines de l’innovation » ont été organisées sur les thèmes
de créativité, design thinking, gestion de projets ou business models dans une optique de
sensibilisation à la mise en œuvre de la S3. En parallèle et avec la même volonté de structurer la S3,
des formations pour accompagnateurs et conseillers d’entreprises et de projets ont été proposées sur
l’initiative de Chambres consulaires, de Clusters et de Pôles d’innovation. Des actions de formations,
plus directement opérationnelles, sont enfin proposées par des centres référents techniques régionaux à
des entreprises de l’agroalimentaire ou de matériaux et techniques de construction, etc.
L’université et les centres de recherche ont placé l’enjeu de l’innovation au cœur de leur
structure avec les initiatives opérationnelles suivantes : a) Pôle étudiant pour l’entrepreneuriat (statut
d’étudiant-entrepreneur), b) Semaine des ‘Doctoriales’ (projets entrepreneuriaux, Concours de création
d’entreprises pour Doctorants), c) Consortium Valorisation Thématique Sud (universités ultramarines,
CIRAD, INSERM, IRD), d) Création effective de spin-offs…
Économie de la connaissance et implication des entreprises locales
La collaboration entre les laboratoires (PVBMT, CIRAD, Armeflhor, Qualisud, UMR
Entropie, Laboratoire de Physique et Ingénierie Mathématique, PIMENT) et les entreprises donne lieu
à la création de spin-offs dans de nombreux domaines : germination des plantes endémiques et
d’hydroseeding ; identification d’organoleptiques des « crus » de vanille ; peinture anti-fouling
écologique (projet Biopaintrop) ; alternative aux farines de blé, issues de tubercules tropicaux ; mesure
d’impact environnemental sur les milieux marins ; bâtiment et énergie...
L’université dispose de plus de 1.000 chercheurs, tandis que sont mobilisés pour la S3 quatre
instituts de recherche de niveau national (BRGM, CIRAD, IFREMER, IRD), une trentaine de centres
de recherche dont 13 UMR et des plateformes technologiques telles que le CYROI (Cyclotron et
biotechnologies), l’Observatoire du Maïdo (Physique /Atmosphère), le Pôle de Protection des Plantes,
Seas-OI (Station de Télédétection), en plus du Pôle Mer.
Des masses critiques sont recherchées en réseau, par complémentarité entre des équipes R&D
européennes et l’exploration et l’exploitation de singularités locales : chercheurs pour des séjours
supérieurs à six mois dans des centres R&D étrangers, accueil de Doctorants extérieurs, financement
de ‘Post-Docs’ issus d’universités internationales, « Cellule Europe » mutualisée entre NEXA et
l’Université pour accompagner les acteurs locaux dans des appels à projets compétitifs, de type
H2020.
Parmi les 240 implications locales dénombrées dans la S3, 65 entrepreneurs ont activement
participé à sa mise en œuvre. Les engagements publics sont répartis entre des subventions pour projets
innovants des entreprises (15 M€), une assistance aux Clusters et Pôles d’innovation (18,7 €),
l’embauche de docteurs (2,3 M€) avec de l’ingénierie financière en complément.
19 http://technopole-reunion.com/wp-content/uploads/2016/07/Nexa_Innovons_StrategieSpecialisationS3_WEB.pdf
23
Obstacles rédhibitoires ou contraintes à surmonter ?
Le concept de Smart Specialisation peut paraître a priori très éloigné des réalités socio-
économiques réunionnaises par rapport à plusieurs constats : d’abord, une économie désavantagée par
le voisinage de pays à bas coûts, et, ensuite un tissu entrepreneurial totalement atomisé entre
indépendants et TPE, avec une intensité de recherche très faible (dépenses R&D à 0,58% du PIB).
La Réunion s’évertue à poursuivre la valorisation d’activités traditionnelles et promouvoir des
secteurs d’excellence, sans assurance pour autant de juguler ou d’atténuer les deux handicaps
préoccupants de la plupart des RUP, à savoir un taux de chômage élevé et des exportations
insuffisantes.
Perspectives et ambitions pour la S3
Le budget de la S3, avec 169 M€ au total, est assez bien équilibré entre une nécessité de
renforcer les infrastructures de recherche et d’innovation et d’autre part la réponse aux besoins de
modernisation des activités traditionnelles et le lancement d’une dynamique entrepreneuriale autour de
l’économie de la connaissance en phase avec les atouts de La Réunion : 54 M€ pour le soutien aux
infrastructures RDTI, 25 M€ pour le soutien aux activités de recherche agronomique, 18,7 M€ pour les
Pôles d’innovation, 15 M€ pour les projets innovants des entreprises, 10,6 M€ à l’efficacité
énergétique et aux ENR, 8,7 M€ à la culture S&TI, 7,5 M€ au renforcement de l’état sanitaire et
création d’un Hub ‘santé et biotechs’, le reste étant dédié à diverses activités telles que la promotion de
mobilité sur les trois DAS, le recrutement de jeunes diplômés, l’innovation sociale et ouverte, le
soutien à la biodiversité et aux milieux SEAS-OI, Pôle Mer, ainsi qu’à la biodiversité tropicale,
l’amélioration des compétences au service de l’économie de la connaissance…
Cette contribution financière de la S3 au développement régional, par son contenu dans
chacun de ses axes prioritaires, témoigne en effet d’une confiance en la capacité des entreprises
réunionnaises à s’ouvrir sur les marchés mondiaux avec des technologies très avancées et
complètement en phase avec les atouts naturels et humains régionaux.
On y recense une grande variété d’applications technologiques en réponse à des
préoccupations sociales et environnementales et dans l’objectif de se positionner sur des niches du
marché domestique, mais aussi commercialiser des produits susceptibles d’exportation sur le continent
européen... Quand ce n’est pas pour la réalisation de produits d’excellence européenne à l’intention du
marché mondial : les échographes portatifs connectés, la captation CO² à partir des microalgues, les
théranostiques (imagerie médicale pour le diagnostic et la libération d’un principe actif dans
l’organisme) combinant nano-particules d’or et plantes endémiques locales…
Au-delà des approches technologiques ciblées et dans une conception plus élaborée
d’intelligence territoriale à travers une logique collective de mutualisation et d’échanges, La Réunion
ne manque pas d’ambition : à l’instar du Territoire de la Côte Ouest (TCO) avec son projet de
structuration d’une ville tropicale nouvelle, ÉcoCité, qui se réfère au concept d’écologie industrielle se
caractérisant par une gestion optimisée des ressources et le recyclage des matières et de l’énergie
(réduction des déchets et sortie de la dépendance aux intrants). Ce projet, retenu dans le Programme
d’Investissement d’Avenir « Ville de demain », a pour objectif de développer un urbanisme attractif qui
préservera à la fois l’environnement, la cohésion sociale et la qualité de vie des habitants, par un
engagement dans les transitions énergétique et écologique.
Dans des perspectives plus internationales, La Réunion souhaite se positionner en tant que
« Hub européen régional de la connaissance », par l’attractivité de talents – chercheurs et étudiants
européens ou originaires de l’Océan Indien – en vue de soutenir en même temps l’évolution des
capacités de recherche locale et le rayonnement de la région à travers une diplomatie scientifique.
* *
*
24
ANNEXE 1 RÉCAPITULATIF DU QUESTIONNAIRE SUR LE POSITIONNEMENT S3 DES HUIT RUP
.1. Votre région et sa stratégie de spécialisation intelligente
.1.1. En l’état, le concept de Spécialisation intelligente avec son approche méthodologique vous
paraît-il adapté au contexte local de votre région ultrapériphérique ?
Commentaires généraux pour la question 1.1
Açores : Le concept S3 est très adapté au contexte RUP, surtout dans la perspective de renforcer les
avantages compétitifs des Açores. Il y a un engagement réel des pouvoirs publics avec l’ouverture de
lignes appropriées de crédit. Cependant, on pourrait reprocher de conditionner le financement de la
recherche à l’égibilité d’actions alignées sur le programme RIS3. Besoin de plus de flexibilité pour
adapter au fil du temps et des évolutions technologiques, réellement aux besoins de la région.
Actuellement, la région se concentre sur les critères d’évaluation et les mesures d’accompagnement
pour justement s’efforcer de tenir compte du contexte local et des réajustements qui apparaissent
nécessaires.
Canaries : S3 et son approche méthodologique adaptés, mais encore nécessité de compenser un
équilibre précaire particulier aux RUP en général, tout en promouvant les avantages et opportunités de
la région.
Guadeloupe : La S3 repose sur trois concepts majeurs : (1) découverte entrepreneuriale, (2)
technologies génériques clés (KET), (3) coopération entre acteurs et territoires. Outil de
transformation économique territoriale, la S3 favorise le passage de l’avantage comparatif à l’avantage
compétitif, ainsi qu’un développement principalement fondé sur la connaissance. La S3 met en
lumière l’importance de l’attractivité territoriale et du rayonnement à l’international, sans négliger la
nécessité de flexibilité et de réactivité en matière de politique publique.
Guyane : SRI-SI semble adaptée au contexte guyanais. Intérêt de tenir compte des bioressources
encore peu valorisées, sans nier l’importance de filières existantes telles que l’agriculture, la pêche, les
mines, le bois.
Madère : L’ultrapériphicité n’est pas un obstacle au choix de priorités, mais il y a des difficultés à
trouver une masse critique pour certains domaines d'expertise, l’attractivité des talents et l’essor des
domaines d'excellence. Egalement, problèmes de qualité et d'attractivité des universités et centres de
recherche, aggravés par l’isolement des pôles économiques potentiels.
Martinique : Le concept S3 permet une meilleure compréhension de l’écosystème régional innovant.
La mise en œuvre du processus de découverte entrepreneuriale a mis en évidence les avantages
concurrentiels et l’identification ciblée du potentiel technologique.
Mayotte : Multiplication de TPE et micro-activités avec une permanence de l’artisanat et du commerce
informel, mais volonté de créer des coopératives et regrouper les micro-entreprises en favorisant de
facto l’innovation sociale. Correspondant aux enjeux de développement des infrastructures de base –
déchets, eau, santé, éducation, etc. – la S3 ne répond que partiellement aux défis du territoire.
Réunion : Inquiétudes envers l’importation d’un concept porté par l’UE pour des écosystèmes
régionaux continentaux – de fait très éloignés des réalités réunionnaises – par rapport à (1) une
économie désavantagée par son environnement de pays à bas coûts, (2) une économie en convergence
tirée par la consommation locale et la dépense publique, (3) une économie atomisée (TPE et
indépendants), (4) une économie peu intensive en R&D (dépenses R&D : 0,58% du PIB). Risques de
déstabilisation des secteurs traditionnels et de fragilisation de la logique de rattrapage (infrastructures
de base). Craintes envers la concentration sur domaines peu en rapport avec le contexte local ou
n’ayant pas fait preuve d’impact sur deux préoccupations présentes de La Réunion : le chômage élevé
et les faibles exportations. La RIS3 a permis la mobilisation de multiples partenaires pour la
construction d’une vision partagée des nouvelles priorités, en passant à une logique de différenciation,
en contradiction avec une logique d’imitation du modèle continental européen, qui prévalait
antérieurement.
25
.1.2. Dans le cas contraire, quelles mesures d’ajustement faudrait-il prendre pour répondre à cette
nécessité d’adaptation ?
Commentaires généraux pour la question 1.2
Açores : Il est proposé d’encadrer les actions par l’instauration de lignes directrices par différents
comités de suivi. Nécessité également de mettre en place un système de suivi qui permette de réagir
rapidement. Il faut privilégier le dialogue et les échanges itératifs entre partenaires régionaux pour une
adaptation aux données changeantes en matière économique et/ou technologique, sans porter préjudice
à la communication avec les services de la Commission européenne.
Canaries : Nécessité de continuer les mesures compensatoires par rapport à l’isolement en facilitant
l’accès au système d’innovation et aux initiatives de l’EU. Le but de la politique d’innovation doit être
d’atténuer les différences de taille et de capacité des entreprises, comme pour l’excellence des centres
R&D…
Guadeloupe : Une « adaptation souple » serait plus appropriée aux RUP, à l’instar des aménagements
des aides publiques des AFR. Toutefois, la région reconnaît l’intérêt de la démarche S3. Innovation
pas exclusive-ment technologique et taux d’aide à RDI moins attractifs que taux des AFR. Trop fléché
sur innovation au détriment de la R&D et obère ainsi le potentiel d’innovation. Spécificités RUP, tels
que les risques naturels, gestion des zones non interconnectées, maladies émergentes et invasives, sont
des segments peu développés en Europe continentale, mais incontournables pour développement
socio-économique.
Guyane : Écueil du contexte géographique non pris en compte dans la SRI-SI.
Madère : Priorité à accorder à la masse critique sur des secteurs à fort potentiel (économie bleue,
biodiversité, énergie, changement climatique) où le positionnement géostratégique peut être favorable,
à condition d’être en lien et en réseaux avec les centres d'excellence européens. Il s’agit de libérer le
potentiel en s’engageant dans un cycle vertueux d'attraction des talents, et de partenariats
internationaux pour la création de véritables centres d'excellence qui détermineraient l’avenir des RUP.
Martinique : Nécessité d’adaptation à la réalité face à évolution d’écosystèmes innovants, d’où
l’intérêt d’ajuster les DAS, soit par choix de nouveaux DAS, soit par amendement de DAS déjà
retenus dans S3. Objectif consiste à couvrir les demandes difficilement anticipables par secteur
d’activité, en conservant une certaine flexibilité.
Mayotte : Il faut pratiquement engager une démarche comparable aux régions dites “en développement”
à partir d’une situation radicalement différente des autres RUP. Il n’est pas possible dans ces
conditions d’évoquer de simples “ajustements”.
Réunion : Possibilités de « guides méthodologiques spécifiques aux problématiques RUP » par :
Sensibilisation et mobilisation du tissu productif (TPE) ;
Construction d’avantages compétitifs dans régions éloignées de la frontière technologique ;
Renforcement de l’intégration technologique au sein du marché unique et coopérations en
situation d’isolement physique ;
S3 comme leviers d’intégration au sein de bassins géographiques ;
Concentration des ressources en l’absence de masse critique et d’avantage comparatif.
Malgré caractéristiques géographiques telles que l’ensoleillement, latitude au Sud de l’océan Indien,
géologie singulière, La Réunion souffre de spécialisations peu valorisées en termes d’échange
(monocultures) ou très vulnérables. D’où nécessité d’adopter une démarche proactive en construisant
des avantages compétitifs :
en faisant de nos défis et contraintes des opportunités ;
en combinant les talents territoriaux pour des solutions par singularité, différenciation via la
qualité, les cibles de marchés, autant de solutions faisant de La Réunion, l’île de solutions
durables.
* *
*
26
.1.3. Y a-t-il eu des difficultés ou d’autres contraintes empêchant la mise en œuvre de votre stratégie ?
Quelles sont-elles ?
Commentaires généraux pour la question 1.3
Açores : Les acteurs des Açores sont très dispersés à cause de la structure géographique propre à un
archipel : ce qui provoque des difficultés d’intervention en système collectif et coopératif, comme pour
la coordination des différents ministères répartis dans différentes îles.
Canaries : Le consensus sur les priorités de la RIS3 est difficile à atteindre. La prolongation de la
période d’approbation a entraîné des retards difficiles à résorber.
Guadeloupe : Le fléchage des fonds structurels européens sur les DAS oriente dans les RUP
prioritairement les financements au détriment de la dynamisation de l’écosystème de l’innovation. De
même, l’impossibilité pour le FSE de financer bourses doctorales ou postdoctorales contrarie le
principe d’excellence S&T, l’appui à l’innovation et l’attractivité des jeunes talents. Difficultés des
équipes locales à émarger aux outils compétitifs tels que Programme-cadre, etc. Les thèmes des
Appels à projets de H2020 n’embrassent pas toujours les spécificités des RUP. S3 pas adossée à outil
financier précis, et choix des thèmes S3 ne se font pas à l’échelle locale. Il est peu tenu compte de
l’article 349 du TFUE comme rappelé dans le mémorandum. Cadre de financement n’est pas attractif
pour partenariats avec régions ‘continentales’. Absence d’outils relais tels que ‘twining’ ou ‘teaming’
dans H2020. Il y aurait à mieux prendre en compte pour le POST 2020, le financement de S3 dans les
RUP, par l’introduction d’une dimension régionale pour l’émergence de réseau d’acteurs d’industrie
créative, surtout pour l’ensemble des DAS S3. Intérêt à favoriser échanges entre projets FED liés à
l’innovation (notamment Clusters ou structures d’appui à l’innovation) et ceux du FEDER. Idem pour
INCONET pour favoriser la masse critique sur pratiques d’innovation à condition de faire intervenir
des acteurs locaux plutôt que de tout organiser depuis l’Europe continentale. H2020 s’appuie sur
l’échelon national et non NUTS2, sans reconnaître spécificité RUP : par exemple, dispositifs Twining
ou Teaming sont accessibles au Portugal et bénéficient aux RUP portugaises contrairement aux RUP
françaises. INCONET tient peu compte des RUP dans les zones géographiques où ils sont parfois
déployés, alors que les partenariats gagneraient à s’appuyer préférentiellement sur les territoires RUP,
comme porte d’entrée vers l’Europe, notamment pour les problématiques S&T communes et les
collaborations de programmes Interreg.
Guyane : Difficultés budgétaires dues à création de la CTG. Il n’y a toujours pas de chargé de mission
SRI-SI. Ce qui oblige à une réallocations des moyens par redéploiement interne.
Madère : Nécessité de faire appel à des pairs indépendants et extérieurs à la région, pour viser
l'excellence scientifique de même, par exemple dans le programme MAC. Besoin d'articulation entre
l'incitation des (micro-) entreprises et des initiatives scientifiques et technologiques.
Martinique : Mise en place et organisation de la nouvelle Communauté territoriale a été chronophage.
Mayotte : Accompagnement des projets (incubateurs), financement de domaines stratégiques,
collaboration entre les principales entreprises et centres R&D décentralisés, plus : re-groupement de
PME, projet de Technopole. La pénurie de ressources humaines en recherche, la faible structuration
des secteurs et l’absence de masse critique constituent de réels freins.
Réunion : Trois types de difficultés :
S3 fondée sur l’économie de la connaissance impliquant une approche pédagogique pour la
rendre accessible et nécessitant des actions de communication et d’information ;
Faible capacité de mobilisation de la sphère privée (dépenses R&D à 0,05% du PIB) à cause
de l’atomisation du tissu productif mais aussi en raison d’un marché relativement abrité, un
manque de fonds propres, de capitaux risqueurs et d’instruments financiers ;
Face aux multiples démarches prospectives territoriales, la S3 doit proposer des orientations et
stratégies sur l’accompagnement de la transformation du territoire avec la flexibilité et la
capacité nécessaires d’adaptation aux évolutions endogènes et exogènes du territoire.
* *
*
27
.1.4. Percevez-vous des possibilités de synergies entre la SRI-SI et d'autres stratégies ou plans
régionaux et nationaux, par exemple, le Schéma régional de développement économique, d’innovation
et d’internationalisation (SRDEII) actuellement mis en place dans les régions françaises ?
Commentaires généraux pour la question 1.4
Açores : Il y a de nombreuses synergies avec des plans ou des schémas régionaux, surtout en matière
scientifique et technologique, ou sur des schémas sectoriels ou axés sur la compétitivité des entreprises.
Canaries : La RIS3 a pour objectif d’impacter le Système régional d’innovation par la prise en compte
de toutes les initiatives et sources de financement.
Guadeloupe : Ces schémas, quoique souvent concordants avec la S3, n’ont pas forcément le même
périmètre d’intervention. Adéquation entre loi NOTRé et les DAS de la S3.
Guyane : Filières à forte valeur ajoutée SRI-SI constituent des bases solides du SRDEII en élaboration.
Possibilité de synergies avec le SDTAN. Usages numériques pour la m-banque (usage bancaire par
mobile), les cyber-guichets (pour zones isolées).
Madère : Il existe des possibilités, mais l'articulation nationale et la complexité des fonds n’y
contribuent pas. Le SRDEII intégrera les préconisations de la S3.
Martinique : S3 précède et s’intègre à l’ensemble des schémas stratégiques, notamment le Schéma
régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI) et le Schéma
régional du développement économique, d’innovation et internationalisation. (SRDEII), en cohérence
et avec des synergies.
Mayotte : SRDEII intégrera les préconisations de la S3.
Réunion : Le cap est fixé sur l’accroissement de la résilience du territoire et la limitation des
dépendances et vulnérabilités économiques, écologiques, énergétiques et sociales, pour transformer
des défis majeurs en opportunités et ainsi répondre aux besoins locaux et aux marchés extérieurs. Trois
démarches :
SEFORRE (enseignement, formation, recherche) visant à structurer l’écosystème de l’ESR
pour s’insérer dans réseaux européens par l’excellence et la différenciation ;
PRIE (internationalisation des entreprises) pour liens étroits entre innovation et export ;
SRDEII visant à traduire le concept de « découverte entrepreneuriale » pour mobilisation
collective sur niches d’activités fécondes à des fins de compétitivité.
* *
*
.1.5. Pensez-vous qu’il y a risque d’effet doublon entre ces stratégies européenne et nationale ? Si c'est
le cas, pourriez-vous préciser les points de chevauchements entre la SRI-SI et les stratégies auxquelles
vous pensez ?
Commentaires généraux pour la question 1.5
Açores : Plutôt des complémentarités que des risques de chevauchement ou de contradiction.
Canaries : Malgré de probables chevauchements, la RIS3 offre des possibilités de renforcer et
d’améliorer l’approche générale.
Guadeloupe : Les orientations fortes en matière d’appui à la compétitivité et à l’innovation, les
énergies renouvelables, la lutte contre le changement climatique se retrouvent au plan national comme
au plan régional. Il convient d’avoir une articulation ou une complémentarité entre les outils financiers,
notamment entre le Fonds social et les Programmes cadres.
Guyane : Difficulté à discerner la différence entre recherche appliquée et innovation : Recherche
appliquée en appui aux filières économiques et actions innovantes portées par les entreprises, souvent
en lien avec les centres R&D.
Madère : Manque surtout de mécanismes clairs pour faire passer les projets admis sur programmes
tels qu’Horizon 2020, automatiquement le seul soutien de fonds FEDER.
28
Martinique : Non observé à l’échelle de notre territoire.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Voir question précédente à laquelle il convient d’ajouter la mention de Plan
d’Investissement d’Avenir, l’animation des Pôles de compétitivité… Implication des pouvoirs publics
locaux, notamment au sein d’institutions telles qu’AGILE.
* *
*
.1.6. Croyez-vous plus efficace sur deux enjeux capitaux pour les RUP – la création d’emplois, d’une
part, et le rééquilibrage de la balance commerciale (autonomie économique par rapport à l’Europe
continentale), d’autre part – de proposer de nouveaux Domaines d’activités stratégiques (D.A.S. de la
SRI-SI) ou d’aménager et renforcer les activités traditionnelles ?
Commentaires généraux pour la question 1.6
Açores : Il faudrait agir dans les deux directions, sans craindre de mettre en péril l’équilibre ou le
renforcement des mesures en faveur de l’emploi et de la balance commerciale. Exemple du Spatial –
ESA, Galileo RAEGE - qui en même temps n’empêche pas d’appuyer les activités traditionnelles.
Canaries : Les deux approches sont valables et applicables en parallèle : continuer de considérer le
tourisme comme priorité et moteur principal de l'économie, mais aussi favoriser l'élan des secteurs à
fort potentiel de développement. Mise à profit de situation géostratégique en Astrophysique Spatial,
sciences maritimes et marines, biotechs et biomédecine, associées à biodiversité et maladies tropicales,
TIC & croissance verte et durable. Les priorités de développement régional ne sont pas figées, mais
plutôt soumises à un mécanisme de révision et d’actualisation de la RIS3.
Guadeloupe : Création d’emplois avec niveaux de compétences vont de pair avec la balance
commerciale. Périmètre des DAS englobe autant les activités traditionnelles que les secteurs
émergents : permet à la S3 de recenser les secteurs d’avenir et de renforcer par l’innovation les
activités traditionnelles. Les transitions numérique, écologique et énergétique constituent un puissant
levier pour stimuler la compétitivité.
Guyane : Trois DAS dont l’innovation sociale avec l’importance de l’agriculture familiale. D’autres
axes paraissent légitimes comme les politiques publiques en faveur de populations traditionnelles,
l’ESS et l’économie circulaire… et enfin, les politiques publiques locales en matière d’immigration.
Madère : Activités traditionnelles sont saturées, tandis que les domaines liés à l’économie bleue, TIC,
biodiversité, énergie et changement climatique, ont besoin systématique d’investissements à long
terme, en particulier dans la S&T. Organismes de formation et d’enseignement supérieur ne sont pas
suffisamment tournés vers l’excellence S&T, car plus préoccupés par qualification des jeunes. Les
fonds devraient être utilisés plus pour la création de centres d'excellence ayant un potentiel élevé
économique. Sept domaines de spécialisation sont reconnus pour seulement deux centres R&D à
niveau international, avec 60 chercheurs sur 2 secteurs TIC et chimie en santé et agro-alimentation.
Besoins en matière de Tourisme, biodiversité et énergie.
Martinique : L’économie de vieillissement et les énergies renouvelables – à réévaluer pour conformité
à l’évolution de l’écosystème d’innovation et aux besoins existants et futurs – pourraient être élevées
au rang de DAS.
Mayotte : Enjeux de l’innovation autant sur infrastructures quasi inexistantes que sur le renforcement
de relations inter-entreprises et entre entreprises et recherche.
Réunion : Deux piliers principaux : d’une part, l’accompagnement des secteurs existants (face à la
concurrence internationale ; d’autre part, l’aide à l’émergence de nouvelles activités pour marchés et
perspectives de croissance et d’emploi (énergies renouvelables, éco-tourisme, numérique et
Bioéconomie). Pour ce faire, La Réunion mise sur la qualité et les singularités régionales : bâti
écologique pour BTP, agroécologie et valorisation des métabolites pour le secteur primaire et les
expériences sensorielles pour le tourisme…
29
.1.7. Pour développer l’innovation dans votre région, s’agit-il plus de renforcer les équipements et
infrastructures pour les entreprises et la recherche ou de renforcer le partenariat entre les milieux de
l’entreprise, de l’université et de la recherche et les pouvoirs publics ?
Commentaires généraux pour la question 1.7
Açores : Les deux stratégies sont nécessaires, compte tenu du retard accusé dans ce domaine par la
région. Le plus grand frein réside dans le défaut de communication et de partenariat entre les milieux
de la connaissance et des affaires.
Canaries : Malgré l’importance des infrastructures S&T, les flux d’information entre les entreprises,
la R&D et l’administration publique paraissent vitaux et prioritaires.
Guadeloupe : Il n’y a pas d’opposition entre ces deux approches et il devrait y avoir au contraire une
auto-alimentation entre elles : il s’agit de les rendre plus visibles au monde la R&D et plus accessibles
au tissu entrepreneurial. Nécessité de conforter les équipements des laboratoires et des entreprises ou
de les remplacer par des structures plus performantes en intégrant les dernières innovations. Toutefois
la question demeure du financement du fonctionnement et des ressources humaines. Exemple du
financement par les aides publiques d’un Cluster et le personnel qualifié pour des TPE. Aides
publiques dites AFR ont des taux différents s’appuyant sur zonage NUTS2. Cette modulation du taux
d’aides publiques est quasi absente pour la RDI, aides qui figurent dans le RGEC et reprises dans le
régime SA 40391, pour la France, ne font mention du zonage AFR que pour les investissements des
pôles d’innovation, avec un taux plafonné à 65%. Ainsi, une start-up développant un projet de RDI, ne
peut espérer qu’une aide publique plafonnée à 45%, sinon, quand son projet est partenarial, un taux
d’aide plafonné à 60%, tandis que dans le cadre du régime SA 39252 dit AFR, le taux est de 65%. Ce
qui l’incitera à investir dans un nouveau matériel plutôt dans un projet innovant. Les aides publiques
au fonctionnement des Clusters sont plafonnées à 50% et le défaut de masse critique des TPR locales
et leur faible capacité financière ne permettent pas de recruter une équipe de permanents en capacité
d’animer le pôle et de stimuler l’innovation.
Guyane : Expression sur l’utilité d’accompagner la nouvelle université de Guyane dans sa
participation à la promotion de l’innovation. L’Université de Guyane s’exprime par la création de
formations qui sont le reflet de domaines soutenus dans la SRI-SI : Cellule de valorisation à créer
pour renforcer liens avec le monde économique ; Création prévue d’un incubateur pour projets
innovants.
Madère : Ni l'un ni l'autre, car l'innovation est nécessaire pour créer une masse critique d'excellence en
vue d’attirer les talents et de promouvoir les leaders scientifiques de qualité. Les infrastructures sont
coûteuses car elles ne servent qu’à la consommation de ressources extérieures au profit de pays
exportateurs de technologies. Il faut que les PME locales investissent en RDI.
Martinique : Pour donner accès à des services et compétences du meilleur niveau aux PME locales, il
convient de renforcer les équipements et les infrastructures pour des projets innovants axés sur les
marchés de demain avec un accent prononcé sur la coopération entre l’ES et la R&D, les entreprises et
les pouvoirs publics.
Mayotte : Dans le cadre de la SRI-SI, il est prévu de renforcer les capacités d'hébergement de porteurs
de projets innovants, tels qu’un incubateur au sein de la CCI, un projet de technopole et des pépinière
d'entreprises, tout en favorisant la montée en gamme des ressources humaines.
Réunion : Équipes R&D : université de + 1000 chercheurs, 4 instituts nationaux (BRGM, CIRAD,
IFREMER, IRD), une 30aine Centres R&D dont 13 unités mixtes de recherche, et plateformes
technologiques telles que le CYROI (Cyclotron et biotechnologies), Observatoire du Maïdo (Physique
/Atmosphère), Pôle de Protection des Plantes, Seas-OI (Station /Télédétection) + Pôle Mer. La
majorité du tissu productif ne s’engage pas dans l’innovation, tandis que le métier premier des
chercheurs demeure la production de connaissances et non la prestation à des entreprises privées ou la
création de spin-offs. Faible nombre de coopérations, mais les retours d’expériences ont permis un
plus haut niveau d’innovation et une évolution des équipes. Le CRI poursuit au titre de la S3 une série
d’actions :
30
Accompagnement de l’évolution des organismes et plateformes R&D sur les problématiques
de territoire et coopérations avec des acteurs privés ;
Rencontre et échanges entre acteurs scientifiques et économiques, dans des ateliers
thématiques pour structuration des domaines prioritaires de la S3 à travers une démarche
prospective et des projets opérationnels (exemple du « bâti tropical ») ;
Accessibilité aux expertises et offres de services à travers annuaire interactif ;
Organisation d’appels à projets de recherche-innovation autour de problématiques régionales, pour
apporter des solutions partagées.
* *
*
.1.8. Quelles sont, selon vous, les « bonnes pratiques » développées dans le cadre de votre stratégie en
phase avec votre contexte socio-économique local ? Pourquoi sont-elles considérées comme des
« bonne pratiques » ?
Commentaires généraux pour la question 1.8
Açores : Exemple des parcs scientifiques qui prennent en compte le contexte socio-économique local.
L’autre axe privilégié est l’ouverture à l’international du système scientifique et technologique.
Canaries : Par le projet RIS3-NET hispano-portugais, issu d’INTERREG-MAC et présenté à Funchal
et novembre 2016, une stratégie commune de coopération entre trois régions et un système de
gouvernance pour leurs agents de la planification, l’exécution et le suivi des stratégies de
spécialisation intelligente ont été développées dans la zone dite ‘MAC’ (Madère, Açores, Canaries).
Cette « bonne pratique » a permis de coordonner des stratégies spatiales en tenant compte de
possibilités de synergies et complémentarités pour la mise en œuvre de fonds européens :
interrégionalité et transnationalité.
Guadeloupe : Les échanges provoqués pour l’élaboration des documents ont déjà constitué une
première étape de « bonnes pratiques ». Projets collaboratifs que s’en sont suivis alliant recherche
publique et recherche privée. Mise en place d’un comité local de financeurs fédérant les acteurs
institutionnels et ceux assimilés pour éviter la dispersion pour porteurs de projet en matière de
financement et d’accompagnement. Mise en place d’un Comité S&T indépendant et d’un Comité local
de sélection, avec l’exigence d’une réelle logique partenariale et un recours à évaluation scientifique
indépendante. En outre, articulation avec projets du Programme de développement rural (PDRG) dans
le domaine de l’agronomie. Serait utile d’initier articulation similaire avec programme INTERREG
CARAÏBES. La participation au sein de projets ERA-NET favorise la participation d’équipes locales
au sein de consortiums européens. Comité local de financeurs relaie appels à projets nationaux pour
participation d’acteurs locaux. Guadeloupe a été et est partenaire de projets ERA-NET (sur le FP6
avec Net-Biome sur sujet de biodiversité, cofinancé par les RUP et les PTOM, + actuellement
COFUND Biodiversa3). Intérêts pour ERA-NET : (1) permettent de mieux faire connaître aux RUP
leur dispositif R&D ; (2) Possibilités pour RUP de cibler des sujets correspondant à leurs
problématiques ; (3) pour une concurrence moindre que pour l’échelon européen sur les appels à
projets, malgré le manque de masse critique.
Guyane : Le dispositif de Pépinières d’entreprises innovantes porté par Guyane Développement
Innovation (GDI), dédié aux entreprises innovantes (TPE à 98%) + Halle technologique pour
valorisation des bioressources. La ferme expérimentale pour développement des activités de
technologies innovantes à faible impact environnemental : station d’essais agricoles et centre de
transfert technologique à disposition d’activités agricoles, d’élevage, aquacoles, sylvicoles, etc. pour
amélioration de la production… à travers outils de transformation mutualisés : tisanerie, extraction
d’huile, lyophilisation, huiles essentiel-les. Implantation prévue sur campus universitaire, pour
mutualisation entre fonctions de recherche et de formations de l’UG.
Madère : L'observatoire des océans regroupe en une seule entité un éventail de compétences (masse
critique de 60 chercheurs sur de nombreux projets dont certains sont financés par des fonds extérieurs.
L’OOM a permis de créer des synergies malgré de nombreux défis de gouvernance régionale et la
question de sa viabilité sur le long terme.
31
Martinique : La gouvernance de S3 est constituée par les socio-professionnels pour mobiliser les
acteurs de la RDI, une force de propositions stratégiques et la mise en œuvre de leurs choix.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Première « bonne pratique » : mobilisation des structures intermédiaires majeures au sein
du Comité Régional pour l’Innovation sur trois piliers : (1) développer envie et capacités d’innovation,
(2) développer coopérations, (3) adapter l’accompagnement aux besoins des usagers, dans une
démarche issue de S3 : « innovons La Réunion » ; Deuxième « bonne pratique » : actions de
sensibilisation à l’innovation et renforcement des capacités des acteurs, par la coordination du CRI
avec des outils et des vecteurs adaptés aux besoins et codes de divers publics.
* *
*
.1.9. La SRI-SI est-elle accompagnée d'un mécanisme de suivi opérationnel ? Qui est responsable de
ce suivi ? Le système d’évaluation permet-il des réajustements en cours de route ? Comment ?
Commentaires généraux pour la question 1.9
Açores : La responsabilité de la coordination et du suivi et de gestion du programme RIS3 incombe au
Directeur régional des S&T. Pas de système d’évaluation (informations encore insuffisantes) mais il
existe déjà des possibilités d’ajustements.
Canaries : Pour l'exécution et le suivi du RIS3, il a été mis au point un système de redéfinition des
priorités et des instruments en fonction des cas concrets observés et l’offre de nouvelles possibilités.
Un calendrier est avancé à l’aune d’une analyse annuelle du plan d'action de la part d’observatoires
des études, du Conseil économique et social et d'autres sources, avec la contribution d’organes de
gouvernance sur la base d’indicateurs. En outre, un calendrier annuel est prévu pour les organes de
gouvernance, avec nécessité d'informer le Parlement. Un processus d'évaluation permet d’analyser la
stratégie et la mise en œuvre des objectifs fondamentaux et des priorités, par approche globale prenant
en compte les aspects quantitatifs et qualitatifs, sans se concentrer exclusivement sur les informations
stratégiques, pour aussi évaluer le contexte dans lequel elle se développe, ainsi que les aspects S&T. À
mi-parcours, sont prévues des mesures correctives, pour assurer l’atteinte des objectifs et mesurer
l’impact final. Le processus d'évaluation comprend les procédures de suivi des résultats des enquêtes
et rapports d'observatoires R+D+i et TIC, la compilation et l'examen de rapports annuels sur la
situation économique et systèmes R&D et TIC, la collecte et l'analyse d'autres études, plus un Atelier
avec la participation d'éminents représentants de la « quadruple hélice », des études de prospective et
de veille technologique et la mise en place d’un processus de suivi, monitoring et révision. La
Quadruple Hélice est composée des universités ULPCG et ULL, d’organismes R&D publics (IAC et
PLOCAN), de représentants d’entreprises tels que clusters, associations d’entrepreneurs, du Conseil
économique et Social, d’administrations publiques, de syndicats… L’Observatorio Industrial de
Canarias a des activités de Veille technologique en matière d’industrie agroalimentaire, eau et
biotechnologie, de même que de plans stratégiques.
Guadeloupe : Il n’existe pas de suivi opérationnel, ni de référent, ni de système d’évaluation
spécifique, d’où perte de lisibilité quant au rôle du document et de son impact sur le territoire.
Indicateurs du PO, en particulier OT1, peuvent être adossés à la S3.
Guyane : Mise en œuvre et suivi assurés par le service Recherche et Innovation de la CTG, avec une
seule personne, en lien avec personnes ressources du Pôle des affaires européennes.
Madère : Sous la responsabilité du Conseil régional de l'innovation (examen et approbation des
recommandations et propositions sur lignes d'action des plateformes d'expertise), la coordination est
assurée par ARDITI (deux révisions pour ces trois dernières années).
Martinique : A ce jour, la CTM souffre du manque d’un vrai système de suivi opérationnel.
Mayotte : La SRI-SI repose sur une gouvernance partenariale Etat–Conseil départemental en
cohérence avec l’ensemble des fonds européens. Premier bilan partagé 2018 ?
32
Réunion : Triple mécanisme / suivi : Indicateurs de résultat et de réalisation par AGILE et CR ; Mise
en œuvre de la S3 fondée sur le Plan d’action transversal avec indicateurs quantitatifs : Animation par
NEXA de l’Observatoire de l’innovation (ensemble des données RDI via le web).
* *
*
.1.10. Des indicateurs de performance ont-ils été établis pour suivre la réalisation des objectifs de la
stratégie en suivant un calendrier précis (étapes et dates finales) ?
Commentaires généraux pour la question 1.10
Açores : Seulement effectif pour le programme de cohésion, car les données sur RIS3 sont encore
insuffisantes.
Canaries : Tableau d’indicateurs de performance et réalisation, tels que prescrits pour 2020.
Guadeloupe : Outils de suivi et d’évaluation inscrits au PO 2014-2020.
Guyane : En lien direct avec le FEDER.
Madère : Etablis et définis dans les documents PO et RIS3.
Martinique : Les indicateurs de Performance existent mais sont difficiles à mettre en place.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : S3, associée aux PO, s’appuie sur les indicateurs de performance, fixant des objectifs cibles
à mi-parcours (2018) et 2023, comme par exemple : l’augmentation du nombre d’activités RDI avec
accroissement des capacités ; l’augmentation de l’offre des entreprises sur les marchés locaux et les
marchés extérieurs dans les domaines de la S3.
* *
*
.1.11. Un budget a-t-il été établi pour la stratégie et pour ses différentes activités ?
Commentaires généraux pour la question 1.11
Açores : Pas encore de Budget spécifique à la RIS3, mais déjà sur les fonds régionaux dédiés par le
ministère de la recherche sur certaines des activités inscrites dans le RIS3. Intervention également des
ministères sur les trois domaines prioritaires.
Canaries : La validation du projet et la disponibilité des fonds ont permis la répartition des postes
budgétaires à des actions spécifiques, sous contrôle et suivi-monitoring.
Guadeloupe : OT1 du PO FEDER fléché S3 :
20 M€ pour R&D collaborative, équipements R&D, appels à projet compétitifs ;
7 M€ dédiés aux plateformes technologiques pour entreprises ;
5 M€ dédiés à l’animation de la S3, la culture S&T et industrielle ;
9 M€ pour appels à projets collaboratifs R&D ;
+ outils d’ingénierie financière, soutien aux actions collectives, hébergement d’entreprises.
Egalement CPER, le programme de développement rural, programme d’investissement d’avenir.
Guyane : Validation de la SRI-SI accompagnée de budgétisation des DAS sur les fonds structurels.
Madère : Budget entièrement à charge d’ARDITI.
Martinique : Budget pour la S3 à ce jour réorienté sur les axes du Feder, notamment l’axe 1 –
Innovation pour la croissance.
Mayotte : Des outils de financements adéquats ont été proposés en vue de favoriser le franchissement
de plusieurs étapes de la réalisation d’une activité depuis l'idée de produits jusqu’à leur mise sur le
marché, y compris à l'export.
Réunion : OT1 - 169 M€ pour mise en œuvre de S3, répartis comme suit :
33
Soutien aux infrastructures RDTI (54,1 M€) ;
Soutien à la Biodiversité et aux milieux SEAS-OI (2,5 M) ;
Soutien aux activités de recherche agronomique (25 M€) ;
Amélioration des compétences au service de l’économie de la connaissance (6,3 M€) ;
Renforcement de l’état sanitaire et création d’un Hub santé et biotechs (7,5 M€) ;
Promotion de la mobilité sur 3 DAS / S3 (1,3 M€)
Innovation sociale et ouverte (2,5 M€) ;
Valorisation de la Biodiversité tropicale (5 M€) ;
Efficacité énergétique et ENR (10,6 M€) ;
Pôle Mer (3,7 M€) ;
Culture S&TI (8,7 €) ;
Pôles d’innovation (18,7 M€) ;
Projets innovants des entreprises (15 M€)
+ recrutement de jeunes diplômés (2,3 M€).
* *
*
.1.12. En quoi les fonds de la politique de cohésion contribuent-ils à ces activités ? Pouvez-vous
mentionner les actions financées ainsi que le(s) fonds qui les soutienne(nt) ?
Commentaires généraux pour la question 1.12
Açores : Fonds structurels ou PO Açores 2020, ProRural, Espaço Atlântico, FEAMP, Pro-Scientia,
Mac/Interreg, H2020, FSE.
Canaries : Actions cofinancées par le FEDER, le FSE et des fonds privés :
R&D des domaines prioritaires RIS3 ;
Investissements privés pour accès aux services high-tech et transferts technologiques ;
Consolidation de Clusters et projets collaboratifs ;
Aides pour PME en recrutement de personnels d’innovation ;
Formation en S&T ;
Investissements sur innovation des process et l’esprit d’entreprise ;
Compétitivité des PME industrielles ;
Internationalisation des PME (finance, conseil) ;
Amélioration des capacités technologiques des PME innovantes en faveur du positionnement
commercial ;
Usage des TIC dans PME (Big Data, Impression 3D).
Guadeloupe : La politique de Cohésion permet de financer des équipements, des projets collaboratifs
de R&D, des structures d’hébergement, la culture de l’innovation ainsi que des entreprises innovantes.
Les projets relèvent majoritairement des TIC, dont certains avec des applications en agriculture, ou en
matière de biodiversité…
Guyane : //////
Madère : Les fonds de la politique de cohésion n’y contribuent pas.
Martinique : //////
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Voir point précédent.
* *
*
34
A.1. La région ultrapériphérique et sa stratégie de spécialisation intelligente
QUESTIONS 1 OBSERVATIONS 1 SUR IMPACT S3 DANS LES RUP
.1.1. S3 ADAPTÉE AU CONTEXTE LOCAL
.1.2. …SINON MESURES D’AJUSTEMENT
.1.3. CONTRAINTES VIS-À-VIS
DE LA MISE EN OEUVRE
.1.4. SYNERGIES DE LA S3
AVEC AUTRES SCHÉMAS
.1.5. EFFETS DOUBLON AVEC
SCHÉMAS NATIONAUX
.1.6. NOUVEAUX D.A.S. OU
ACTIVITÉS TRADITIONNELLES
.1.7. ÉQUIPEMENTS OU PARTENARIAT
DE TYPE ‘TRIPLE HELICE’
.1.8. BONNES PRATIQUES ET CONTEXTE
LOCAL PRIS EN COMPTE
.1.9. SUIVI OPÉRATIONNEL /
ÉVALUATION / RÉAJUSTEMENTS
.1.10. INDICATEURS PAR RAPPORT
AUX OBJECTIFS ET CALENDRIER
.1.11. BUDGET POUR STRATÉGIE S3
ET DIFFÉRENTES ACTIVITÉS
.1.12. POLITIQUE DE COHÉSION ET
FINANCEMENT DES ACTIVITÉS
La logique de différenciation remplace la logique d’imitation. Mais le
financement de R&D est trop conditionné par l’éligibilité des actions S3.
Le risque de déstabilisation des activités traditionnelles provoque des
tensions sans apporter de solutions CT, notamment en termes d’emplois.
Systèmes de suivi, dialogues et échanges itératifs. Attraction des talents
et engagement dans des partenariats internationaux.
Les thèmes de H2020 n’embrassent pas assez les spécificités des RUP.
Peu de prise en compte de l’Article 349 du TFUE. Le cadre de
financement est peu attractif pour des partenariats avec le continent UE.
Problèmes de masse critique. Pour chaque RUP et chaque secteur.
Synergies prétendument établies en phase avec la S3 et autres schémas,
malgré une critique récurrente à l’égard de la complexité des fonds.
Les programmes seraient plus complémentaires que rivaux.
Les deux approches ont cours en parallèle, mais besoin prioritaire de
cibler l’excellence en ignorant la constance de l’avantage comparatif.
Les deux conceptions du développement ne seraient pas incompatibles,
malgré le faible capital social et l’insuffisance du capital humain.
Oui, mais nécessité aussi de participation des équipes locales dans des
consortiums européens. Initiatives avec suivi de la qualité.
Ajustements déjà en cours avant même la mise en place de systèmes
d’évaluation.
En général, en lien avec les P.O. FEDER.
Dans la grande majorité des cas, un budget encadre la S3, mais certaines
RUP ne l’ont pas établi encore ou ne l’appliquent pas dans les faits.
Pas encore généralisée.
* *
*
35
.2. Partenariats, coopérations actives et découverte entrepreneuriale
.2.1. Comment les partenaires territoriaux – entreprises, centres de recherche, université, collectivités
territoriales et autres acteurs institutionnels – et les pouvoirs publics, collaborent-ils pour favoriser la
meilleure concertation et assurer la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie ?
Commentaires généraux pour la question 2.1
Açores : La collaboration entre les partenaires des autorités publiques a conduit à réaliser formellement
et informellement des ateliers pour interactions et partages en matière de processus de découverte
entrepreneuriale et de gouvernance (participative et inclusive). Des concours ont été lancés et des
fonds mis à disposition pour la réalisation de projets R&D alignés sur la RIS3 ou de projets
directement liés à l’économie.
Canaries : Gouvernance régionale pour un dialogue public-privé en différents groupes de travail
organisés par secteurs ou DAS de la RIS3 : R&D, économie bleue, industrialisation... Large
participation des centres R&D, des PME et autres secteurs, y compris administrations locales.
Guadeloupe : La S3 est adossée aux 3 DAS mais la dynamique est insuffisamment entretenue, sauf
pour les volets ‘Énergies renouvelables’ (pôle Synergîle) et ‘Agriculture’ (RITA), en termes
d’animation et d’appui à l’émergence de projets collaboratifs. Il est constaté une moindre réussite dans
les domaines des Industries Créatives Culturelles. L’absence d’animateurs de la S3 et le plafonnement
à 50% des aides publiques ont été des freins majeurs au mode opérationnel.
Guyane : Rôle de GDI en tant que « bras armé de l’innovation. »
Madère : Responsabilités clairement réparties dans les domaines thématiques dans le cadre du SRDITI.
Martinique : Le réseau CAP INNOVATION (concertation des ‘Innov’acteurs’) joue un rôle important
dans la mise en œuvre de la S3.
Mayotte : L’Agence de développement et de l’innovation de Mayotte, créée en 2016, a pour vocation
la mise en œuvre opérationnelle de la S3.
Réunion : Plusieurs espaces de dialogue et de concertation :
Réunions plénières pour toutes parties prenantes et exposé des objectifs, pour meilleure
connaissance des acteurs et émergence de projets conjoints ;
Groupes de travail thématiques pour sensibilisation à l’innovation, à la formation, à
l’accompagnement, au financement, ou à la valorisation de la R&D ;
Ateliers dédiés aux DAS et rassemblant les acteurs économiques, ceux de la S&T, les
institutionnels et les usagers dans l’objectif de renforcement des capacités d’innovation par
une démarche de prospective stratégique.
* * *
.2.2. Des actions de formation et/ou d’accompagnement (technique, commercial, logistique et
administratif) des entrepreneurs, ont-elles été déjà mises en place en vue du renforcement de secteurs
ou domaines d’activités particuliers ? Quelles actions et pour quels domaines ?
Commentaires généraux pour la question 2.2
Açores : Sensibilisation aux Clusters et aux projets RIS3 dans les secteurs de la mer et de la pêche, du
tourisme et de l’agriculture, de l’élevage, des agro-industries + information sur projets de recherche en
lien avec l’économie locale et RIS3. Parcs S&T de São Miguel et Terceira > activités de promotion de
l'esprit d'entreprise et aux meilleures pratiques internationales + actions de la CCI.
Canaries :
Formation des responsables Innovation,
Intégration des personnels innovateurs,
Renforcement des entreprises high-tech dans les DAS de la RIS3,
36
Appui aux Clusters ;
Appui à l’internationalisation des entreprises,
Prise en charge du réseau Innovation et esprit entrepreneurial innovant.
Guadeloupe : Actions de formation et/ou d’information mises en place par des structures formelles
et/ou des institutions régionales comme par exemple : (1) Synergîle, Synergîle (énergies renouvelables)
en matière de Veille S&T pour le potentiel d’innovation de projets, la gestion de projets collaboratifs,
la propriété intellectuelle et les accords de consortium ; (2) RITA pour l’aide d’entreprises agricoles
dans la participation à des projets H2020 : Agrispin en innovation agricole ; (3) la CCI IG (Chambre
de commerce et d’industrie des îles de la Guadeloupe) pour des formations en matière de propriété
industrielle, le tourisme ou le numérique ; (4) la pépinière AUDACIA pour des programmes de
coaching et des formations en gestion, marketing et propriété intellectuelle.
Guyane : Un soutien aux TPE est proposé par GDI au travers de pépinières d’entreprises innovantes
ainsi que des Journées d’information pour jeunes entrepreneurs.
Madère : Compétences de l'Institut Développement de la RAM.
Martinique : Séminaires, conférences sur l’innovation avec prédominance sur les DAS Numérique et
Agro-transformation.
Mayotte : Incubateur pour projets d’ESS par la CCI. Plus projet de Technopole à l’étude pour services
d’appui à projets innovants associés à disposition d’infrastructures pour l’innovation.
Réunion : 2014 > CRI et NEXA organisent « Semaines de l’innovation » sur thèmes de créativité,
design thinking, gestion de projets ou business models… En parallèle, formations pour
accompagnateurs et conseillers / Chambres consulaires, Clusters et Pôles d’innovation avec diffusion
des outils auprès des entrepreneurs (131 bénéficiaires) ; + Formations / innovation agroalimentaire -
qualité pour CRITT, matériaux et techniques construction pour CIRBAT, etc.
* * *
.2.3. Comment le secteur privé et les PME ont-ils été impliqués ex-ante, lors de la préparation de la
stratégie ? Cela s’est-il déjà traduit – au travers de la mise en place de la SRI-SI – par des engagements
concrets des pouvoirs publics auprès du privé, avec l’appui d’autres partenaires, par exemple,
l’université, les centres de recherche et autres centres techniques ?
Commentaires généraux pour la question 2.3
Açores : Réunions formelles et informelles pour lignes de crédit spécifiques à certains secteurs, pour
projets d’entreprises en partenariat avec universités et centres R&D. Coopération, partenariats et
synergies pour transfert de technologies, incubation et essaimage, création d'un écosystème
d'innovation et compétitivité internationale.
Canaries : Les entreprises ont participé à l’élaboration de la RIS3 par le biais des clusters ou
organisations patronales ou PME. Il en a été de même pour les universités, les centres R&D, les
syndicats et d’autres administrations publiques.
Guadeloupe : Groupes de travail sur chaînes de l’innovation (R&D – formation – entreprises –
intermédiaires de l’innovation). L’appel à projets R&D collaboratifs participe de l’engagement des
pouvoirs publics dans le processus de développement économique.
Guyane : La S3 est conduite en étroite collaboration avec les TPE, mais il n’y a aucun engagement
formel entre les pouvoirs publics et le privé. Le CNES intervient en cofinancement du FEDER et dans
le financement des infrastructures universitaires en apportant son expertise dans des projets en lien
avec la télémédecine, l’aménagement numérique du territoire et la téléformation.
Madère : 100 implications, dont des représentants des PME et des associations professionnelles.
Martinique : Les acteurs privés et publics ont mené une réflexion commune sur la consistance des
DAS, le repérage de projets structurants dans une dynamique collaborative et innovante, avec la
37
suggestion d’actions pour concrétiser ces choix : émergence de projets, financés par la suite aux
niveaux européen, national et régional.
Mayotte : Il n’y a pas d’engagement formel des pouvoirs publics auprès du secteur privé, mais les
organisations socio-professionnelles ont été conviées aux ateliers de préparation de la S3.
Réunion : Sur 240 implications dans la S3, 65 entrepreneurs ou représentants du privé. Engagements
publics dans PO : 15 M€ de subventions pour projets innovants des entreprises, 18,7 € pour Clusters et
Pôles innovation, 2,3 M€ pour embauche de docteurs + ingénierie financière en complément.
* * *
.2.4. Au-delà des institutions scientifiques et des centres de RDT, les grandes entreprises ‘high-tech’ –
qu’elles soient d’origine locale ou qu’elles soient extérieures – ont-elles été mobilisées dans le cadre
de la stratégie ? Si c'est le cas, sont-elles incitées à associer les PME à leurs activités permettant ainsi
de renforcer la compétitivité de ces PME ? Selon quelles modalités et sur quels domaines d’activités
stratégiques les PME sont-elles associées ?
Commentaires généraux pour la question 2.4
Açores : En l’absence de grandes entreprises, on observe des difficultés de connexion et d'interactions
entre les PME, les centres R&D et l’administration publique. Peu de données fiables, mais le
gouvernement régional essaie de renforcer la compétitivité des PME et les activités stratégiques de la
région.
Canaries : Manque de capitaux privés pour la R&DI, d’où un encouragement à la coopération des
entreprises à des fins de transformation économique. Attraction des capitaux axée sur l’excellence
technologique dans les DAS : astrophysique & spatial (www.iac.es), sciences maritimes, biotechs et
biomédecine.
Guadeloupe : L’écosystème high-tech est insuffisamment structuré en Guadeloupe et il s’avère
difficile d’attirer une grande entreprise, malgré la formation d’ingénieurs et d’autres cursus appropriés.
Attrait de taux des AFR insuffisant pour compenser l’absence d’aide à l’innovation et enfin étroitesse
du marché guadeloupéen. Frein financier, notamment pour les énergies renouvelables (très
capitalistique). Dispositif APA et loi sur biodiversité complexifient collaborations avec entreprises
hors Guadeloupe. Dispositif APA (accès et partage des avantages) permet en France des avantages en
sus du cadre européen. Cependant, la complexité administrative et les incertitudes financières et
juridiques nuisent à la réactivité que demande un projet innovant et ralentissent notablement la
signature d’accords de partenariat.
Guyane : non applicable.
Madère : Soutien de centres IDR par entreprises internationales + création de centres RDT par RAM.
Martinique : Faible vivier de projets High-tech et donc faible motivation des acteurs.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Sur-représentation des PME dans l’innovation, alors que les grandes entreprises
interviennent pour stimulation des capacités d’innovation (= mécénat, événements ou concours. +
Mobilisation des grandes entreprises sur sous-traitance, financement d’incubateurs privés, ou solutions
de financement).
* * *
.2.5. Quelles actions expérimentales ont-elles été mises en place en matière d’innovation
technologique par les PME dans l’intention de stimuler l’ensemble du secteur privé et le
développement de l’économie locale ?
Commentaires généraux pour la question 2.5
38
Açores : Participation à des actions et des événements nationaux et internationaux, avec concours des
milieux de la connaissance (université, centres R&D et écoles professionnelles), du secteur productif
afin de faciliter l’émergence d’innovations technologiques et de nouveaux processus susceptibles
d’améliorer la compétitivité et l’internationalisation de l’économie régionale.
Canaries : Programme pilote avec ensemble de mesures de relance du financement d’entreprises, sous
responsabilité SODECAN avec trois fonds : JEREMIE (20 M€) ; Fonds d'innovation (20 M€) ; Fonds
R & D (11,9 M€). Projet pilote en cours d'élaboration par le Gouvernement des Canaries pour la
réalisation d’une Unité de veille technologique associée à l'Observatoire industriel (agroalimentaire,
eau, biotech) afin d’anticipation des changements et gestion efficace de l'information S&T.
Guadeloupe : Initiatives à l’instar du Start’up week-end, ainsi que projets collaboratifs :
Rebecca (électricité à partir de canne-fibre) ;
Stecy (stockage couplé à photovoltaïque pour gestion intelligente de l’énergie de bâtiment) ;
Millener (tests smart-grids sur 3 territoires) ;
ERA-Alizeol (Système d’électricité par micro-éolienne pour autoconsommation au sein de la
plateforme technologique ERA de l’université des Antilles) ;
GEOTREF (Plateforme Géothermie haute énergie en Réservoirs Fracturés) ;
Boisdurahmen (Cartographie de l’impact de microclimats et de l’humidité sur des bois de
constructions).
Guyane : Enjeu énergétique sur le territoire / hydroliennes en rivières ; SOLAMAZ / éclairage solaire
intelligent et télé-maintenance en zones isolées ; Expérimentation CNES sur hydroliennes en mer :
Potentiel hydrocinétique des Iles du Salut pour un besoin réel sur sites isolés, comme modèle
économique simple et rentable ; COGUMER pour la transformation de produits de la mer en plats
cuisinés.
Madère : Initiatives sur systèmes d'incitation ProCiencia de l’IDERAM.
Martinique : ////////
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Appui de Qualitropic et Plan d’Investissement d’Avenir sur agroalimentaire >>>>
Plateforme d’éco-extraction, ECOEX sous forme d’ingrédients naturels, cosmétique, etc.
* * *
.2.6. Les laboratoires scientifiques ou des unités de recherche de l’université ont-ils incité les
directeurs ou jeunes doctorants à commercialiser et/ou industrialiser leurs découvertes par la création
de spin-offs, voire l’émergence d’entreprises start-up (‘jeunes pousses’) ? Dans quels secteurs ?
Pourriez-vous citer des cas concrets ?
Commentaires généraux pour la question 2.6
Açores : Unités R&D de l'Université encouragent doctorants à l’industrialisation de leurs résultats,
surtout dans trois domaines RIS 3. L’université est modeste (3 pôles) sans trop de ressources
financières ni d’infrastructures. Spin-offs du pôle Mer de l'Université (pêche, océanographie, tourisme
maritime) + deux autres DAS.
Canaries : Universités publiques orientées vers commercialisation des résultats R&D et collaboration
avec secteur privé :
Wooptix, spin-off CAFADIS de l'Université de La Laguna sur Optique adaptative ;
LightBee, spin-off de l'Institut IdETIC de l’Université de Las Palmas sur communications par
la lumière visible ;
CEAMED / Bio-pharma, spin-off des deux universités.
Guadeloupe : (a) Pépin d’AUDACIA issu de spin–off d’un grand groupe international de
communication pour logiciel de gestion dans le « big data » ; (b) Start-up issue d’INRA sur
39
vermicompostage et agroécologie ; (c) Création par Doctorante CIRAD agro-transformation du
magazine Krisalyde (sciences décodées pour votre santé.) ; (d) Post-doctorante CIRAD va tenter de
lancer spin-off en ‘protéomique’ ; (e) Soutien à mise en place du pôle étudiant pour l’entrepreneuriat,
l’innovation et le transfert (PEPITE) pour projets d’entreprises innovantes, au sein des labos des
centres de recherche.
Guyane : Pistes à creuser dans le numérique, quoiqu’en amont de l’émergence de start-ups. Numlab /
GDI offre aux étudiants des facilités de prototypage et d’activités en Impression 3D. Le FabLab est
orienté vers le numérique pour, à court terme, fournir un espace ouvert aux professionnels et fournir
aux jeunes entrepreneurs (pépites, incubés, pépins, etc.) un espace de conception et de fabrication. Le
NumLab aura ici un rôle de pré-incubation. La conception de capteurs biologiques pour la détection de
pollution aquatique est en cours de réalisation.
Madère : Start-up primée sur Horizon 2020 avec le projet PRSM et plusieurs prix de projets R&D
PRSMA sur Horizon 2020 gagné par quatre doctorants sur projet de recherche de l'Université
Carnegie Mellon.
Martinique : Le dispositif PEPITE (Université des Antilles et Technopole CACEM) vise à sensibiliser
les étudiants à l’innovation et à l’entreprenariat, proposer des sessions de formation par modules ou
formations diplômantes et accompagner des porteurs de projets pour la mise en relation avec des
partenaires sur des secteurs d’activité tels que le tourisme, les énergies renouvelables, la valorisation
culturelle et la biodiversité.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : À l’Université de La Réunion, l’enjeu de l’innovation est au cœur de son projet et s’exprime
par le biais de :
Pôle étudiant pour l’entrepreneuriat (formation, coaching, accompagnement avec partenaires
(syndicats professionnels, caisse de dépôts et consignation, NEXA) > statut d’étudiant-
entrepreneur ;
Doctoriales, manifestation rassemblant l’ensemble des doctorants sur une semaine en campus
pour découvrir compétences professionnelles et personnelles, bâtir des projets
entrepreneuriaux, appréhender outils d’innovation et organiser des Concours de création
d’entreprises innovantes.
Consortium Valorisation Thématique Sud, initiative nationale pour toutes les universités
ultramarines, CIRAD, INSERM et IRD
> Résultats : 2 spin-offs.
* * *
.2.7. Des collectivités locales de votre région se sont-elles engagées, en partenariat et concertation
avec des entreprises privées (ou du milieu associatif), sur des activités structurantes pour la région ou
pour leur territoire ? Si oui, pourriez-vous décrire ces activités ?
Commentaires généraux pour la question 2.7
Açores : Outre les communes pour l'accueil de PME dans les Parcs scientifiques et technologiques
avec des soutiens externes, il y a la politique de cohésion pour les pépinières d'entreprises, des
partenariats stratégiques entre collectivités locales, les associations professionnelles pour la production
locale et le tourisme.
Canaries : Quoique les îles dans leur ensemble archipélagique ne présentent pas une réelle cohésion, il
y a une structuration et une cohérence au sein de chacune d’elles.
Guadeloupe : Synergîle, pour les énergies renouvelables et les matériaux et RITA pour le monde
agricole, fédèrent autour de sujets porteurs pour les filières économiques, et jouent un rôle
d’ensemblier, mettant en synergie les entreprises et les compétences des organismes R&D. La mairie
de Baie-Mahault pour la pépinière d’entreprises innovantes avec AUDACIA sur l’accueil des
entreprises dans domaines suivants : TIC, agro-transformation sciences de l’ingénieur et
40
développement durable et énergies renouvelables. AUDACIA héberge Guadeloupe Tech, pôle
d’innovation en matière de TIC. La communauté d’agglomération du Nord Grande-Terre a fédéré des
exploitants autour du projet intitulé « Lizin central », pour transformation de produits agricoles et
structuration de l’approvisionnement auprès des exploitants, la garantie d’achat et la fourniture de
produits prédécoupés aux cuisines centrales d’alimentation scolaire.
Guyane : Pas encore pertinent.
Madère : Pas encore pertinent.
Martinique : ////////
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Le TCO (Communauté d’agglomération du Territoire de la Côte Ouest) a engagé une
démarche d’écologie industrielle pour la structuration d’une ville tropicale nouvelle, l’Eco-Cité :
échanges de matières et énergies entre des entreprises volontaires dans les domaines de la réduction
des déchets et de la dépendance aux intrants.
* * *
A.2. Partenariats, coopérations actives et découverte entrepreneuriale
QUESTIONS 2 OBSERVATIONS 2 SUR IMPACT S3 DANS LES RUP
.2.1. RELATIONS PARTENARIALES ET
MISE EN ŒUVRE DE LA S3
.2.2. FORMATIONS ET ACCOMPAGNE-
MENT DES ENTREPRENEURS
.2.3. IMPLICATION EX ANTE
DES PME & PRIVÉ ET ENGAGEMENT
CONCRET DES POUVOIRS PUBLICS
.2.4. ENGAGEMENT DES ENTREPRISES
HIGH-TECH ENVERS LES PME
.2.5. INNOVATION TECH DES PME ET
STIMULATION DU SECTEUR PRIVÉ
.2.6. LABORATOIRES S&T ET CENTRES
R&D POUR SPIN-OFFs ET START-UPs
.2.7. COLLECTIVITÉS LOCALES/PRIVÉ
+ACTIVITÉS STRUCTURANTES
Cette relation est vraiment effective malgré des problèmes constatés
pour trouver des animateurs et, selon certaines RUP, à cause du défaut
d’effet de levier dû à la limitation à 50% des fonds des pouvoirs publics.
C’est le type d’actions qui est le plus développé. Actions nombreuses
dans pratiquement toutes les RUP.
L’implication du privé est recherchée dans la plupart des RUP, mais
l’engagement des pouvoirs publics pour ce faire ne semble pas efficace
dans toutes les RUP.
Peu de grandes entreprises présentes dans les RUP et, le cas échéant, on
observe peu d’implication de leur part dans la S3.
Beaucoup d’actions expérimentales menées par les PME en matière
d’innovation avec des impacts en économie de la connaissance, mais ça
ne correspond pas forcément à de la « découverte entrepreneuriale. »
Beaucoup d’initiatives intéressantes dans une majorité des RUP malgré
implication (encore trop) mesurée de certains labos et une appétence
toute relative de certaines PME sur domaines phares.
C’est prématuré pour certaines RUP, mais déjà très bien ancré dans
d’autres RUP avec des résultats encourageants.
* *
*
41
.3. Votre région, bénéficiaire de l’innovation
.3.1. La SRI-SI permet-elle l’identification de Domaines d’activités stratégiques émergents et
jusqu’alors inexploités, ou d’un potentiel d’innovations – améliorations ou ruptures – tenant compte
des ressources naturelles et humaines locales ?
Commentaires généraux pour la question 3.1
Açores : Située au milieu de l'Atlantique Nord, la région autonome des Açores ne peut pas être
comparée à ses voisins. Par sa capacité de différenciation, avec la qualité de ses produits et ses prix, lui
permet de bénéficier de surcroît d’une abondance de ses ressources naturelles et de la spécificité de
son environnement.
Canaries : Des secteurs tels que les Biotechs ou la Biodiversité marine offrent un potentiel
d'innovation très élevé en même temps qu’ils sont facteurs de différenciation grâce à l’exploitation de
ses ressources naturelles et à l'existence d’un capital humain fort expérimenté.
Guadeloupe : Les atouts régionaux repris dans les DAS de la S3 sont les suivants : diversité des
ressources insulaires ; prévention et gestion des risques en milieu caribéen (risques géo-climatiques,
risques sanitaires humain, animal et végétal, mitigation des risques) ; industries créatives (patrimoine
immatériel, identité du territoire, contribution des usages).
Guyane : Les bioressources amazoniennes s’avèrent prioritaires, de même que la télé-application, la
santé tropicale, la biomasse…
Madère : Stratégie de valorisation des compétences locales par positionnement géostratégique
contrebalançant le handicap du coût des transports.
Martinique : La S3 permet d’identifier un potentiel d’innovations à exploiter avec les ressources
naturelles et humaines locales notamment dans la médecine et la santé.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : L’un des atouts majeurs de La Réunion réside dans la singularité de son patrimoine naturel,
culturel et social, autant de sources de différenciation et d’avantages compétitifs : valorisation des
métabolites de la biodiversité tropicale, restauration d’écosystèmes, Smart grids et autoconsommation
énergétique, Bâti tropical, e-Santé, tourisme expérientiel…
* * *
.3.2. Les perspectives d’affaires pour les entreprises de la région sont-elles directement en lien avec
l’approche et les activités retenues pour la SRI-SI ?
Commentaires généraux pour la question 3.2
Açores : Hormis les domaines traditionnels et les avantages comparatifs sur la disponibilité et/ou la
proximité de ressources particulières, il faut chercher de nouvelles opportunités en termes de capacité
d'adaptation au changement et d’évolution de la situation présente.
Canaries : Perspectives élevées sur le long terme, en raison des réformes engagées et d’un cadre
budgétaire stable sur une longue période.
Guadeloupe : La S3 s’appuie sur le tissu d’entreprises et les actions qui en découlent, visent à stimuler
la compétitivité et l’innovation.
Guyane : Potentiel de développement des DAS sur les secteurs traditionnels, en plus de la valorisation
des bioressources.
Madère : Orientation vers une économie essentiellement soutenue par le tourisme et les services
financiers internationaux, en utilisant la R&D comme effet de levier pour une diversification de la
base productive (économie bleue, TIC et biotechnologie).
42
Martinique : DAS retenus sont très en phase avec les besoins du territoire.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Bâti tropical, énergies renouvelables, activités numériques et tourisme constituent les
secteurs les plus prometteurs. Néanmoins, l’incitation des opérateurs à se tourner vers l’international
est devenue essentielle.
* * *
.3.3. Les pouvoirs publics essaient-ils de renforcer l’attractivité de la région pour des unités
scientifiques extérieures à la région ou pour des entreprises étrangères mais performantes dans les
domaines clés de la région, de même que pour tous talents extérieurs (investisseurs, ingénieurs et
techniciens…) ? Si c’est le cas, comment les pouvoirs publics procèdent-ils ?
Commentaires généraux pour la question 3.3
Açores : Négociations en cours pour la mise en place d’un centre d'excellence de R&D internationale.
En raison de sa situation géo-stratégique au milieu de l'Atlantique, il y a des possibilités d’exploitation
de nouvelles ressources économiques et d’activités scientifiques et technologiques. Installation
envisagée d'un centre R&D international aux Açores, en coopération entre le Portugal et les USA
(réunions de mars-avril 2016), en matière de climat, d’énergie et d’océanographie + Publication d’un
Livre blanc en novembre 2016, pour la définition de domaines d’étude et identification des principaux
défis en matière de recherche et d’infrastructures.
Canaries : Activités réalisées à travers deux instruments coordonnés par le gouvernement régional :
d'une part, PROEXCA, sur Internationalisation des entreprises et l’attractivité des Canaries avec un
département « Investir aux Canaries », spécialement dédié aux DAS de RIS3 ; d’autre part, la ZEC
(Zona Especial Canarias) pour attirer l’investissement sur RIS3 par mesures fiscales avantageuses.
Guadeloupe : Dispositif d’accueil de postdoctorants émargeant autrefois au P.O. FSE 2007-2013 est à
remplacer par le dispositif Marie Sklodowska-Curie COFUND. Participation de la région au sein
d’ERA-NET et promotion d’appels à projets nationaux et européens. Plan régional en faveur de
l’internationalisation des entreprises, permettant coordination d’acteurs locaux pour promotion du
tissu entrepreneurial local (participation à salons et renforcement de l’attractivité). En outre, la
collectivité assure une veille sur les divers appels à projets afin d’aider les organismes et les
entreprises locales à se positionner.
Guyane : Nécessité préalable de structurer le tissu économique et de consolider l’université.
Madère : Madère est classée au dernier rang national pour sa politique RTD+I en termes d’attraction
de talents, de partenariat, d’investissements étrangers… Pour y remédier, des partenariats étroits de
recherche appliquée et d’innovation ont été mis en place avec l’université de Carnegie Mellon et
l’Université du Texas à Austin par le Madeira-ITI. Dans le domaine des TIC, des initiatives du
Département régional de l'innovation pour la valorisation de l'esprit d'entreprise (DRIVE) ont été
lancées avec Brava Valley et STARTUP Madère, tandis que des mesures financières et fiscales
d'attractivité sont proposées.
Martinique : Localement, une Alliance interdisciplinaire sera créée entre des centres de R&D et
l’Université des Antilles, pour des actions de coordination et d’animation. Mise en place de
coopérations scientifiques et technologiques ont été initiées avec des pays caribéens, des pays
d’Amérique centrale et d’Amérique du sud et la France, dans le but d’en renforcer la visibilité et d’en
assurer la pérennité (SRESRI Martinique).
Mayotte : Enjeu central auquel les pouvoirs publics concourent pour répondre aux besoins sociaux
essentiels : sécurité, santé, accès à l’eau etc. L’objectif des pouvoirs publics est d’accroître l’offre
immobilière et de mettre en place des infrastructures en appui de l’innovation.
43
Réunion : La S3 propose d’atteindre des masses critiques suffisantes en réseau, par complémentarité
avec des équipes R&D européennes en mettant en évidence les singularités locales (insularité,
tropicalité, endémisme, etc.) sur plusieurs initiatives :
Fiche-action FEDER dédiée à la mobilité de chercheurs pour des séjours supérieurs à 6 mois
dans des organismes R&D extérieurs au territoire.
Accueil de Doctorants extérieurs financés à travers des allocations régionales de recherche.
Financement de Post-Doc issus d’universités européennes ou plus largement internationales.
Introduction dans des appels à projets RDI de niveau international (partenariat avec une
structure R&D extérieure)
Animation depuis 2013, d’une « cellule Europe » mutualisée entre NEXA et l’Université de
La Réunion pour accompagner les acteurs locaux, publics comme privés, dans la réponse aux
appels à projets compétitifs, de type H2020 + « Invest in Reunion. »
Cercle vicieux de la polarisation des compétences et des ressources mondiales à partir d’un nombre
restreint de hubs globaux et de la marginalisation des espaces périphériques. La Réunion mise sur
collaborations en vue d’accompagner l’excellence, l’obtention d’avantages compétitifs, et
l’augmentation de la visibilité de l’offre locale. Positionnement de la région comme « hub européen
régional de la connaissance », en favorisant l’entrée de chercheurs à travers des dispositifs incitatifs,
concernant tant des étudiants et chercheurs européens que des partenaires issus de la zone Océan
Indien, pour à la fois soutenir la structuration et l’évolution des capacités de recherche locale
(augmentation des talents présents sur le territoire) et le rayonnement de La Réunion à travers une
« diplomatie dite scientifique. »
* * *
.3.4. En quoi la SRI-SI participe-t-elle à la diminution de l’isolement de votre région ?
Commentaires généraux pour la question 3.4
Açores : Réduction de l’isolement par une collaboration entre les différentes îles, sur les thèmes du
tourisme et de la mer/pêche, en plus d’efforts communs sur la réalisation ou la participation à des
chaînes de valeur avec des homologues extérieurs.
Canaries : En grande partie, grâce à la S3 des Canaries et à la plateforme S3 de la Commission
européenne, l’événement organisé autour du thème générique de ‘Mise en œuvre des priorités RIS3
sur la croissance bleue’, a permis de référencer les Canaries à un niveau scientifique international et
d'attirer des experts de toute l'Europe.
Guadeloupe : Les financements de la R&D sont adossés aux DAS de la S3, avec une ouverture à
l’international, la participation à des colloques scientifiques et des salons internationaux… Les
secteurs prioritaires identifiés dans le PRIE sont cohérents avec les DAS de la S3.
Guyane : Non applicable.
Madère : Attraction des talents internationaux et investissement à long terme sur la diversification
d'activités par l’économie de la connaissance.
Martinique : Les entreprises, qu’elles soient innovantes ou porteuses de projets à fort potentiel, sont
conduites à exporter leurs biens et services technologiques vers le bassin caribéen et à l’international,
et ainsi permettent de réduire l’isolement de la région.
Mayotte : Promotion de « réseaux d’innovation » sous la forme de groupements d’entreprises
organisés par DAS associés à des structures R&D, avec vocation d’insertion dans les réseaux R&D
pour des dynamiques partenariales ouvertes vers les autres territoires ultramarins et de nombreux pays
de l’Océan Indien.
Réunion : Davantage de liens et de coopérations avec d’autres acteurs économiques, scientifiques ou
institutionnels en vue du passage d’une politique centrée sur l’assimilation, la dissolution des
44
spécificités réduites au rang d’anomalies et handicaps, à une stratégie offensive de valorisation des
singularités.
* * *
.3.5. En quoi la SRI-SI contribue-t-elle à la politique d’emploi menée dans votre région ?
Commentaires généraux pour la question 3.5
Açores : La politique de la S3 en faveur de l’emploi n’est pas nécessairement pertinente pour les
Açores, du moins en ces temps.
Canaries : Des mesures concrètes visent à encourager l’intégration sur le marché du travail, pour des
activités liées à des projets et des activités R&D avec l’intégration du personnel de production
innovant, la participation à des Bourses d'études commerciales internationales et des formation de
personnels de recherche…
Guadeloupe : L’offre de formation de la S3 en rapport avec la mise en place de deux cursus
d’ingénieurs, l’un pour les systèmes électriques, l’autre pour les matériaux en cohérence avec les DAS.
La Licence professionnelle ADRET (Agronomie, Développement Rural et Entreprenariat en milieu
Tropical). Le CPRDFOP identifie aussi des actions en matière d’agro-transformation et de tourisme.
Guyane : Trois appels à manifestation d’intérêt dans l’attente de résultats en termes d’emplois
scientifiques et technologiques.
Madère : Mise en place de 120 postes de chercheurs dans les TIC et les domaines de la mer. Ambition
de création d’emplois dans secteur privé, mais sans trop d’effet jusqu’à présent.
Martinique : La S3 permet l’émergence de nouveaux projets susceptibles de susciter la création
d’emplois et de mobiliser de nouvelles compétences avec pour résultat une meilleure productivité et
l’obtention de meilleures performances économiques des entreprises.
Mayotte : Formalisation de regroupements d’acteurs économiques en vue de les faire bénéficier
d’appuis et d’accompagnements (y compris pour le financement de leur activité).
Réunion : La S3 contribue à renforcer les talents, la culture et les capacités d’innovation et de création
d’entreprises. La S3 participe à la consolidation des secteurs existants et à l’élargissement des marchés
et, par là-même, à l’exploitation potentielle de gisements d’emplois.
* * *
.3.6. En quoi la SRI-SI contribue-t-elle à atténuer le déséquilibre de la balance commerciale et/ou le
renforcement d’une certaine autonomie vis-à-vis de la métropole nationale ou du continent européen ?
Commentaires généraux pour la question 3.6
Açores : Les problèmes de balance commerciale ne se posent pas vraiment, alors que la compétitivité
régionale et la promotion de l'emploi sont suivis comme indicateurs appropriés à la S3.
Canaries : La S3 devrait aboutir logiquement à un meilleur équilibre des exportations de technologies
liées aux DAS. L’augmentation de la compétitivité des PME dans certaines industries, plus
particulièrement dans le domaine de l’agro-alimentaire, devrait permettre une moindre dépendance par
l’amélioration de la compétitivité et de la balance commerciale.
Guadeloupe : Innovation à partir des atouts du territoire, sur la biodiversité et l’offre culturelle.
Guyane : Valorisation des ressources endogènes est susceptible d’entraîner une diminution des
importations et une augmentation des exportations.
Madère : Pas de données ARDITI.
45
Martinique : La S3 vise à la modernisation et la diversification de l’économie locale, dans un principe
de mutation de son modèle économique pour aboutir à une plus grande autonomie.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Avant d’envisager le comblement du déficit commercial, la S3 entend surtout renforcer la
résilience du territoire en réduisant la dépendance structurelle aux flux énergétiques, matériels et
financiers extérieurs et en plaçant la sécurité alimentaire et énergétique et l’économie circulaire au
cœur de ses objectifs et priorités.
* * *
.3.7. Les PME régionales sont-elles compétitives par rapport au voisinage immédiat de la région sur
des créneaux spécifiques ?
Commentaires généraux pour la question 3.7
Açores : L’isolement géographique et la taille des PME offrent peu d’avantages concurrentiels, mais la
croissance des PME sur les marchés de niche, associée aux spécificités territoriales (durabilité de
ressources naturelles) sont porteurs : les fromages portugais pour les sont pour les deux-tiers
originaires des Açores.
Canaries : Nombreux avantages concurrentiels, surtout en raison de meilleures conditions de vie, de la
sécurité, de la qualité des infrastructures, de la réglementation, de son adhésion à l'Union européenne,
en contrepartie des bas salaires et de l’absence de charges sociales des pays voisins. Cependant, la
concurrence ne se limite pas aux voisins africains et, dans le cas du tourisme, il s’agit d’une échelle
mondiale.
Guadeloupe : Dépend des secteurs visés dans certains cas favorables à des expertises et savoir-faire
reconnus pour devenir compétitifs : cas de la géothermie et, plus largement, des énergies
renouvelables, des risques naturels, de l’agro-transformation ‘haut de gamme’ et de la production
artistique/culturelle.
Guyane : Les TPE guyanaises, qui sont assujetties à la réglementation et aux normes européennes,
sont défavorisées par rapport aux économies voisines à bas coûts.
Madère : Pas de données ARDITI.
Martinique : La compétitivité des PME est évaluée à l’aune des coûts salariaux, différents d’une
région à l’autre, et relève donc de l’émergence de projets innovants.
Mayotte : Les services aux entreprises et aux opérateurs institutionnels constituent un potentiel à
l’export, sous réserve d’installations d’infrastructures numériques à haut débit et très haut débit :
traitement des eaux usées et distribution d’eau potable ; assainissement ; ingénierie de construction
(adaptée aux conditions tropicales et aux risques naturels) ; énergies renouvelables et maîtrise de
l’énergie ; réseaux, outils et leurs usages (télétransmission de données, d’images, télé-surveillance
d’ouvrages ; télédétection satellitaire) ; santé ; sécurité et qualité des produits de consommation.
Réunion : La démarche de compétitivité hors-prix, misant sur la singularité des biens et des services
proposés, la S3 insiste autant sur l’impératif de la différenciation et sur l’absence de fatalité de
l’insularité. Mais elle n’est pas limitée à l’adaptation au contexte tropical >>> Pépites compétitives sur
des marchés mondiaux : Oscadi (échographes portatifs connectés), Bioalgostral (captation CO2 depuis
microalgues) et TORSKAL (théranostiques combinant nano-particules d’or et plantes endémiques
locales).
* * *
.3.8. La stratégie cible-t-elle des secteurs d'innovation donnant un avantage compétitif à l'économie
régionale par rapport aux économies voisines (régions ou pays) caractérisées par des bas coûts
(salaires, charges salariales, matériaux, etc.) ?
46
Commentaires généraux pour la question 3.8
Açores : Non applicable.
Canaries : La priorisation peut et doit générer des avantages concurrentiels, mais les aides apportées
ou les investissements ne constituent pas un avantage concurrentiel en soi ; elles sont seulement un
moyen d’en favoriser la réalisation.
Guadeloupe : Face aux bas coûts de la main d’œuvre, l’innovation et la qualité des produits et des
services commercialisés sont la clé de la compétitivité. Il en est de même pour les normes et la
réglementation (thermique, constructions parasismiques…).
Guyane : Déficit d’innovations par rapport au pays voisin très avancé en nouvelles technologies qu’est
le Brésil.
Madère : La RIS3 ne repose pas sur une stratégie à bas coûts (que ce soit pour les salaires ou pour les
matériaux).
Martinique : Potentialités, autant dans les secteurs traditionnels que dans les secteurs émergents
d’innovation des RUP, reposent principalement sur la richesse de leurs ressources naturelles. Aussi, le
Numérique reste le moins sensible aux disparités des coûts salariaux.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : La S3 vise à soutenir l’émergence ou la montée en puissance de secteurs adaptés aux
marchés en pleine croissance.
* * *
.3.9. Des PME locales sont-elles associées à des laboratoires de recherche (université, organismes ou
grande entreprise) sur des thèmes d’excellence scientifique et technologique pour des débouchés
commerciaux ou mise en fabrication industrielle à plus ou moins grande échelle ?
Commentaires généraux pour la question 3.9
Açores : Le transfert des connaissances est limité et encore embryonnaire. Mais il va croissant pour la
pêche et les produits laitiers.
Canaries : Accords de coopération pour le développement de projets en partenariats entre entreprises
et centres de recherche, tels que l'Institut technologique des Canaries ou les universités canariennes.
Guadeloupe : L’examen des débouchés commerciaux, ainsi que l’analyse des risques sont des critères
de sélection des projets lors de la demande de financement. Pour le monde agricole, le partenariat se
situe davantage à l’échelle de la filière que des entreprises PME/TPE.
Guyane : . La collaboration entre une start-up canadienne (Bio-Forextra Inc.) et le CIRAD pour
l’exploitation durable d’extraits forestiers dans les écosystèmes amazoniens sur déchets de biomasse
pour l’industrie cosmétique ; SOLICAZ (TPE locale) en association avec des centres de recherche
nationaux et l’UG sur la Biomasse : étude de la fertilité des sols amazoniens pour la pérennisation de
la filière biomasse énergie ; SOLAMAZ (TPE locale dans les énergies solaires), avec partenariats au
Suriname sur technologies de l’éclairage public adaptées aux milieux amazoniens.
Madère : Par le biais de ProCiencia, des projets sont proposés sur les TIC, les biotechs et
l’agroalimentaire.
Martinique : Les PME locales sont rarement associées à des laboratoires de recherche régionaux et se
tournent le plus souvent vers des laboratoires de la Métropole ou de l’étranger.
Mayotte : Question prématurée pour la région.
Réunion : Quelques exemples de collaborations entre laboratoires et entreprises : SAPEF avec
laboratoire PVBMT des techniques de germination des plantes endémiques et d’hydroseeding ; La
Vanilleraie avec Unité mixte PVBMT pour l’identification d’organoleptiques des « crus » de vanille ;
47
Bioalgostral sur la mise au point d’une peinture anti-fouling écologique (projet Biopaintrop) ;
Qualisud avec l’entreprise Dabrita pour une alternative aux farines de blé, issues de tubercules
tropicaux ; UMR Entropie avec des partenaires privés sur la mesure de l’impact environnemental en
milieux marins ; le laboratoire de Physique et d’Ingénierie Mathématique pour l’Énergie,
l’Environnement et le Bâtiment (PIMENT) développe des coopérations avec des entreprises du
bâtiment et de l’énergie (EDF R&D).
.3.10. Quelles sont les actions de la SRI-SI dédiées au renforcement du tissu entrepreneurial et à
l’instauration d’un climat propice aux entreprises sur le territoire de la région ?
Commentaires généraux pour la question 3.10
Açores : Actions spécifiques sont ciblées sur la formation technique et l'innovation dans les entreprises.
Canaries : Les initiatives S3 visent à la création de connaissances, le développement d’infrastructures,
les transferts technologiques, etc., pour le renforcement du tissu des entreprises par :
Capital humain et attractivité des talents d’entreprises (formations et subventions) ;
Transferts technologiques et R&D privée (réseaux de conseils technologiques, subventions de
bourses d’innovation) ;
Agenda digital ;
Entrepreneuriat et compétitivité (subventions pour investissements et appui technologique des
PME, diversification et modernisation du secteur industriel) ;
Internationalisation (subventions et conseils dans cadre d’APORTA, plateforme européenne
HUB et Afrique) ;
Instruments financiers à travers le Programme pilote pour entrepreneurs, l’innovation et la
recherche dans les PME.
Le climat des affaires est très favorable en raison d’une politique économique et fiscale en vue
d’améliorer la situation financière des entreprises, l’attractivité de firmes étrangères et, en supplément,
faciliter le commerce électronique et la digitalisation de l’administration.
Guadeloupe : La mise en place d’une Technopole dédiée aux services et l’animation du réseau de
l’innovation sont des outils-phares. Pour les énergies renouvelables, la maîtrise de la consommation et
des matériaux, d’une part, et l’agro-transformation et la valorisation de la biodiversité d’autre part,
constituent une « Brique de l’écosystème. » L’hébergement d’entreprises avec offre de services
mutualisés constitue aussi un ensemble de composantes à des fins d’offre de services mutualisés tels
que la mise à disposition de salles de réunion, d’équipements de visio-conférence, l’accès à des
prestations de gestion des ressources humaines, un service juridique, des actions de communication, la
gestion de projets, etc.
Guyane : Actions en faveur de la promotion de la création d’entreprises sur DAS.
Madère : Pas de données ARDITI.
Martinique : Le DAS « méthodes et outils de régulation des relations sociales » favorise la diffusion
de « bonnes pratiques » permettant d’amortir et de résorber les conflits au sein des organismes et
entreprises.
Mayotte : voir supra avec la création de coopératives...
Réunion : S3 s’appuie sur trois piliers : (1) Culture/compétences des entreprises par des actions de
sensibilisation, de formation et de conseils ; (2) Outils /accompagnement et financements adaptés aux
besoins spécifiques des usagers à la quantité et la qualité des projets ; (3) Rapprochements et
collaborations entre les acteurs économiques, scientifiques et institutionnels, pour une compétitivité
meilleure et des projets conjoints. « Milieu fertile pour l’entrepreneuriat et l’expression des talents »
sur trois orientations : (1) des capacités personnelles, professionnelles et une culture entrepreneuriale ;
(2) l’attractivité du territoire pour soutenir la compétitivité, en préservant le cadre de vie ; (3) le
marketing territorial, l’intégration de La Réunion dans des réseaux régionaux et globaux, et enfin la
mobilité.
48
A.3. La région ultrapériphérique, bénéficiaire de l’innovation
QUESTIONS 3 OBSERVATIONS 3 SUR IMPACT S3 DANS LES RUP
.3.1. IDENTIFICATION DE D.A.S. TENANT
COMPTE DE RESSOURCES LOCALES
.3.2. PERSPECTIVES D’AFFAIRES EN LIEN
AVEC ACTIVITÉS DE LA S3
.3.3. ATTRACTIVITÉ DES TALENTS ET
S&T PAR POUVOIRS PUBLICS
.3.4. S3 PARTICIPE À DIMINUTION DE
L’ISOLEMENT DE LA RÉGION
.3.5. S3 PARTICIPE À POLITIQUE
D’EMPLOI DE LA RÉGION
.3.6. S3 PARTCIPE À ÉQUILIBRE DE
LA BALANCE COMMERCIALE
.3.7. COMPÉTITIVITÉ PME PAR RAPPORT
AU VOISINAGE IMMÉDIAT
.3.8. CIBLAGE DE LA S3 SUR
AVANTAGES COMPÉTITIFS
.3.9. PME ASSOCIÉES À LABOS POUR
EXCELLENCE S&T & INDUSTRIE
.3.10. ENTREPRENEURIAT ET
CLIMAT PROPICE AUX PME
Les atouts spécifiques aux RUP mènent de plus en plus à l’émergence de
capacités de différenciation, grâce surtout à la valorisation du capital
humain par rapport au voisinage immédiat.
De plus en plus en matière d’activités liées aux Bioressources et à la
Bioéconomie et non exclusivement dans les Énergies renouvelables.
Diverses mesures ont été prises avec des réussites encore modestes.
Oui, grâce à de nombreuses actions de coopération internationale.
Renforcement des talents et des qualifications, mais encore en décalage
avec les activités locales, d’où le peu de création d’emplois.
Quand le cas se présente, ce qui est rare, la S3 permet plutôt de favoriser
la résilience du territoire.
Oui, grâce aux infrastructures, mais dans le cas du tourisme, il s’agit
d’une plus large compétition de niveau mondial (notamment Canaries).
S3 soutient les secteurs en émergence ou ceux qui montent en puissance.
Pour toutes les RUP, mais à des degrés divers selon les secteurs et à plus
ou moins grande échelle.
Beaucoup d’actions de formation et d’accompagnement des petites
entreprises + organisation d’événements et de séminaires.
* *
*
49
ANNEXE 2
GLOSSAIRE DES SIGLES ET ACRONYMES
DAS : Domaines d’activités stratégiques (de la S3).
ÉSS : économie sociale et solidaire
PDE : Processus de Découverte Entrepreneuriale
PME : Petites et moyennes entreprises.
R&D : recherche et développement.
RDI : recherche, développement et innovation.
RIS3 (S3, SRI-SI) : Stratégie régionale d’innovation par Spécialisation intelligente.
RUP : Région ultrapériphérique.
SRI-SI (RIS3, S3) : Stratégie régionale d’innovation par Spécialisation intelligente.
S3 (RIS3, SRI-SI) : Stratégie régionale d’innovation par Spécialisation intelligente.
TPE : Très petites entreprises.
AÇORES
AIR Center : Centre international de recherche de m’Atlantique (Atlantic International Research
Center).
ESA : Agence spatiale européenne - Station de repérage par satellites (île de Santa Maria, 2005).
Galileo : Station de Suivi de Galileo GSS de l’Agence spatiale européenne (île de Santa Maria, 2014).
RAEGE : Réseau Atlantique des Stations Géodynamiques et Spatiales (2010) – géophysique,
géodésique et astronomique…
CANARIES
CAFADIS : spin-off – Phase-Distance Camera ou Stéréo-caméra – issue de l’Institut d’Astrophysique
de l’Université de La Laguna.
CEAMED : Le département recherche de CEAMED SA (entreprise pharmaceutique) est dédié à
l’exploitation de produits naturels issus de la biodiversité des archipels de Macaronésie (Madère,
Açores et Canaries) avec des dérivatifs actifs de semi-synthèse.
IAC : Institut d'Astrophysique des Canaries (Instituto de Astrofísica de Canarias) - centre de
recherche en astrophysique situé sur Ténérife et fondé en 1975 à l'Université de la Laguna.
IdETIC : Parc scientifique technologique des Canaries (Parque Científico Tecnológico) de l’ULPGC
à Las Palmas de Grande Canarie.
INTERREG-MAC : Le Conseil municipal de Tenerife est le principal bénéficiaire de cinq projets du
Programme de coopération territoriale INTERREG MAC, 2014-2020, concernant les trois RUP de
Macaronésie (Madère, Açores, Canaries), avec un taux de cofinancement FEDER de 85% pour un
montant total de plus de 3,9 M€.
PLOCAN : Plateforme océanique des îles Canaries (Plataforma Oceánica de Canarias), consortium
consacré à la recherche scientifique des secteurs maritime et marine, situé à Grande Canarie.
PROEXCA : Société canarienne de promotion économique (Sociedad Canaria de Fomento
Económico).
RIS3-NET : Projet de coopération européenne, dirigé par PLOCAN pour les Canaries en vue de la
mise en oeuvre des Stratégies de spécialisation intelligente des régions de Macaronésie (Madère,
Açores et Canaries) et tenant en compte le potentiel de développement dans les pays-tiers environnants.
50
ULL : Université de La Laguna, université publique à San Cristóbal de La Laguna à Ténérife.
ULPCG : Université de La Palmas de Grande Canarie (Universidad de Las Palmas de Gran Canaria).
ZEC : Zone Spéciale des Canaries, consortium entre le gouvernement espagnol et le gouvernement
des Canaries pour la promotion économique et sociale des Canaries (exonération des charges salariales
et des taxes fiscales), relevant du Ministère des Finances et de l’Administration publique et fondé en
2000 sous accord de la Commission européenne.
GUADELOUPE
ACTA : Réseau des Instituts des filières animales et végétales.
AFR : Les Aides à Finalité Régionale, sont des aides publiques d’État visant à stimuler la croissance et
à accroître la cohésion au sein du marché unique ; les conditions dans lesquelles elles peuvent être
accordées aux entreprises à des fins de développement régional, ont été définies avec chaque État
membre pour la période 2014-2020 par la Commission en juin 2013.
AgriSpin : Projet H2020 dédié à l’innovation dans l’agriculture – Space for innovations in Agriculture.
AUDACIA : Pépinière d’Entreprises innovantes.
CCI IG : Chambre de commerce et d’industrie des Îles de la Guadeloupe.
CIRAD : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
GEOTREF : Plateforme pluridisciplinaire d’innovation et de démonstration pour l’exploration et le
développement de la GEOThermie haute énergie dans les REservoirs Fracturés.
Guadeloupe-Tech : Cluster regroupant les acteurs du numérique en Guadeloupe qui a pour ambition
de devenir l’interlocuteur privilégié sur les questions de l’économie numérique.
RITA : Réseau d'innovation et de transfert agricole, mis en place par le CIRAD dans les Dom en 2012
et entrés depuis 2015, dans une deuxième phase de développement centrée sur l’agro-écologie.
Synergîle : Adossé au Pôle de compétitivité Capenergies, le Pôle Synergîle a pour mission principale
de renforcer la compétitivité des entreprises de son territoire dans les domaines des énergies
renouvelables, des matériaux et des constructions, en milieu tropical insulaire à risques.
TEAMING et TWINNING : Activités proposées par Horizon 2020 pour favoriser l'élargissement de la
participation à ce programme et la diffusion de l'excellence avec les Chaires « Régions européennes
entreprenantes » (E.E.R.).
GUYANE
CIRAD : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
CNES : Centre National d’Études Spatiales.
CTG : Collectivité territoriale de Guyane.
GDI : Guyane Développement Innovation.
SDTAN : Schémas directeurs territoriaux d’aménagement numérique.
SRDEII : Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation.
SOLAMAZ : entreprise guyanaise de systèmes d'éclairage en courant continu à puissance faible en
watts pour un gain optimal de consommation ; le système est éprouvé en Guyane sur des sites isolés
(Haut Maroni et Oyapock) pour une technologie disséminée mondialement (Suriname, Afghanistan,
Soudan…)
UG : Université de Guyane.
MADÈRE
ARDITTI : Agência Regional para o Desenvolvimento da Investigação Tecnologia e Inovação
(Agence régionale pour le développement de l’investissement technologique et l’innovation), a pour
51
objectif l’appui aux activités de recherche, le développement, la promotion et la diffusion
technologique, l’information et la formation scientifique et technologique ainsi que toutes les actions
pouvant contribuer à la modernisation et au développement de la Région autonome de Madère.
DRIVE : Département régional de l'innovation pour la valorisation de l'esprit d'entreprise.
IDERAM : Institut de Développement des entreprises de la Région Autonome de Madère (Instituto de
Desenvolvimento Empresarial da RAM)
INTERREG-MAC : Programme de coopération territoriale INTERREG MAC, 2014-2020, concernant
les trois RUP de Macaronésie (Madère, Açores, Canaries).
Keck Futures : Subvention accordée par la National Academy of Sciences (USA) à titre institutionnel
pour des travaux personnels de M. Nuno Jardim Nunes et sa participation à un groupe de recherche
dans le domaine des technologies informatiques appliquées aux recherches océaniques.
M-ITI : L’Institut Interactif des Technologies de Madère (Madeira Interactive Technologies Institute)
créé en 2000, est en fait un groupe de chercheurs intégrés depuis 2007 et formellement établi depuis
2010 comme institut d’Innovation ; il résulte de la collaboration entre l’Université de Madère, le
Technopole de Madère et l’Université Carnegie Mellon (USA). M-ITI est également membre du
National Associated Laboratory for Robotics and Systems in Engineering and Science (LARSyS)
depuis 2011.
OOM : Observatoire Océanique de Madère (OBSERVATÓRIO OCEÂNICO DA MADEIRA) est un
Pôle d’excellence scientifique, auquel participe le conseil municipal de Funchal et qui est dédié aux
technologies de la mer.
PRSMA : Startup issue d’un projet de recherche en coopération entre le Madeira-ITI et l’Université de
Carnegie Mellon par un partenariat sous l’égide de CMU Portugal international
(www.cmuportugal.org).
RAM: Região Autónoma da Madeira (Région autonome de Madère).
RIS3-NET : Projet de coopération européenne, en vue de la mise en oeuvre des Stratégies de
spécialisation intelligente des régions de Macaronésie (Madère, Açores et Canaries) et tenant en
compte le potentiel de développement dans les pays-tiers environnants.
MARTINIQUE
CACEM : Collectivité d’Agglomérations du Centre de la Martinique (communes de Fort-de-France,
Lamentin, Saint-Joseph et Schœlcher).
CIME Cap Innovation : Réseau Cap Innovation MartiniquE (CIME) créé en 2015 par les
représentants d’une dizaine de structures, parmi lesquelles la CACEM, Cap Nord, la CCIM, la
Préfecture, le PARM, INOVAGRO, la Maison de l’Entreprise Martinique avec l’ambition de soutenir
le développement économique par l’innovation. La coordination du réseau est assurée par Technopole
Martinique, structure de la CACEM
CTM : Collectivité Territoriale de la Martinique.
PEPITE : Pôle Étudiants pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat. Dispositif (appel à
projets) lancé en 2013 sur l’ensemble de la France par le ministère de l’Enseignement supérieur et la
Recherche, en partenariat avec la Caisse des dépôts et le ministère du Redressement productif, vise la
création ou la reprise d’entreprises par des étudiants de l’enseignement supérieur. Aux côtés de
l’Université Antilles, Technopole Martinique en constitue l’un des maillons.
SRDEII : Schéma régional du développement économique, de l’innovation et l’internationalisation.
SRESRI : Schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
LA RÉUNION
AGILE : Cellule Europe de La Réunion.
Armeflhor : Centre technique d'expérimentation spécialisé dans les fruits, les légumes et l'horticulture
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BRGM : Bureau de recherches géologiques et minières, établissement public à caractère industriel et
commercial sous double tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche et
innovation et du ministère de l'Écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, dont
l’objectif est d'améliorer la compréhension des phénomènes géologiques et d'apporter des outils pour
gérer le sol, le sous-sol et ses ressources, ainsi que de prévenir les risques naturels et les pollutions. Il
doit en outre accompagner les politiques de réponse au changement climatique.
CIRAD : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
CYROI : Cyclotron et biotechnologies, plateforme de recherche et d’innovation en biotechnologies,
mettant en œuvre un plateau technique pluridisciplinaire de haut niveau à disposition des laboratoires
publics et des entreprises.
IFREMER : Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, établissement public à
caractère industriel et commercial, sous double tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de
la recherche et innovation et du ministère de l'Écologie, de l'énergie, du développement durable et de
la mer.
IRD : Institut de Recherche pour le Développement, organisme français de recherche intervenant en
Afrique, Méditerranée, Amérique latine, Asie et dans l’outre-mer tropical français. Ses activités de
recherche, de formation et d’innovation ont pour objectif de contribuer au développement social,
économique et culturel des pays du Sud.
NEXA : Agence Régionale de Développement, d’Investissement et d’Innovation, ayant pour vocation
le développement économique, l'attractivité et l'innovation du territoire en se positionnant comme «
porte d'entrée » aux entreprises existantes souhaitant se développer dans les secteurs stratégiques de La
Réunion : bio-économie tropicale, e-co-tourisme, énergies renouvelables, santé, numérique ou
innovation territoriale...
PIMENT : Laboratoire de recherche de l’Université de La Réunion, Physique et Ingénierie
Mathématique pour l’Energie, l’environnemeNt et le bâtimenT.
PPP : Pôle de Protection des Plantes, spécialisée en recherche et expérimentation végétale et
regroupant des partenaires et des équipements de haut niveau, pour appuyer les recherches du
dispositif Biodiversité et santé végétale.
PVBMT : UMR de l’Université de La Réunion en matière de Peuplements Végétaux et Bio-agresseurs
en Milieu Tropical, dédié à la lutte contre les ravageurs, les maladies et les adventices des
agrosystèmes, mais aussi à de nouveaux modes de conservation des milieux forestiers indigènes, pour
la protection des cultures tropicales et la préservation de la biodiversité des écosystèmes terrestres.
QUALISUD : UMR créée en 2007 et placée sous la tutelle de plusieurs organismes de recherche et
d’enseignement, dont le CIRAD, SupAgro de Montpellier, l’Université de Montpellier, l’UAPV
Avignon, l’Université de La Réunion et l’Université de Guyane, et qui a pour objectif de développer
une démarche intégrée pour la production et la préservation de produits et d'aliments de qualité
organoleptique, sanitaire et nutritionnelle optimales.
SEAS-OI : Station de Télédétection et plateforme de réception d’imagerie satellite, opérationnelle
depuis 2012 ; dans un rayon de 2.500 km autour de La Réunion, SEAS-OI reçoit des images satellites
optiques (SPOT 5) et Radar (RADARSAT 2) haute résolution ; au sein de SEAS-OI, l’IRD,
l’Université de La Réunion et la région Réunion mettent en œuvre des projets de coopération
scientifique et opérationnelle dans le domaine de la télédétection.
UMR : Unité mixte de recherche, entité administrative créée par la signature d'un contrat d'association
d'un ou de plusieurs laboratoires de recherche d'un établissement d'enseignement supérieur
(notamment d'université) ou d'un organisme de recherche avec le Centre national de la recherche
(CNRS).
* *
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