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Site patrimonial d’Orléans Date ou dates d’inventaire (originale) : 1995 Révisé en date de : 2016 Numéro code du site SN01 Adresse civile 1233, rue Saint-Jean Adresse légale Gloucester, Lot 3, Concession I, Front Outaouais Type d’édifice/structure/objet Ferme avec une maison, une grange, un silo, une grainerie, un poulailler, une porcherie, et une étable. Propriétaires anciens, récents et actuels Le 21 juin 1824, W. B. Bradley reçoit de la Couronne tout le Lot 3 (200 acres) dans la Première concession du front Outaouais. Par la suite, cette propriété appartiendra à : W.H. Hamilton, 1827, Thomas Poole, 1833, Alexander Forbes, 1835, G.B. Lyon, 1847, et enfin à François Dupuis en 1847. Suite au plan du village préparé par Luc Major et enregistré en 1859, la partie sud du Lot 3 qui ferait partie du centre du nouveau village fut divisée en lots d’environ 12 à 25 acres chacun et vendus à des pionniers d’Orléans, entre autres, les Bastien, les Lachaîne et les Cousineau. Également, la partie nord du Lot 3 fut divisée en deux parties seulement et François Dupuis demeura le propriétaire de ce terrain permettant à plusieurs membres de la famille Dupuis de s’y établir. Le 17 janvier 1894, Pierre Ménard achète la partie nord-est du Lot 3 et défriche la terre afin d’en faire une ferme prospère. Le 13 septembre 1926, Pierre Ménard vend sa propriété à Joseph Drouin qui toutefois doit laisser un droit de passage le long du côté est de la ferme, et ce, jusqu’à la rivière des Outaouais. Le 30 décembre 1943, Joseph Drouin agrandit sa ferme en achetant 52.62 acres à l’ouest de sa propriété lors du règlement de la succession de feu Mary O’Connor. Il appert que les Drouin construisirent un pont de bois pour traverser le ruisseau afin d’avoir accès aux champs de cette nouvelle partie durant la saison des foins. Le 18 novembre 1948, Joseph Drouin nomme son épouse Agnès et son fils aîné Donat, copropriétaires de sa ferme. Le 14 mai 1953, Joseph Drouin détache un lot de la partie avant, côté est, sur lequel il se construira une maison pour jouir de sa retraite. Le 3 juin 1958,

 · Web viewLe premier lot fut vendu à Henri Rocque, le neveu de Joseph, et le deuxième lot, à un autre des fils de Joseph et d’Agnès, du nom d’André. En 1971, Donat fait

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Site patrimonial d’Orléans

Date ou dates d’inventaire (originale) : 1995

Révisé en date de : 2016

Numéro code du site – SN01

Adresse civile – 1233, rue SaintJean

Adresse légale – Gloucester, Lot 3, Concession I, Front Outaouais

Type d’édifice/structure/objet – Ferme avec une maison, une grange, un silo, une grainerie, un poulailler, une porcherie, et une étable.

Propriétaires anciens, récents et actuels – Le 21 juin 1824, W. B. Bradley reçoit de la Couronne tout le Lot 3 (200 acres) dans la Première concession du front Outaouais. Par la suite, cette propriété appartiendra à : W.H. Hamilton, 1827, Thomas Poole, 1833, Alexander Forbes, 1835, G.B. Lyon, 1847, et enfin à François Dupuis en 1847. Suite au plan du village préparé par Luc Major et enregistré en 1859, la partie sud du Lot 3 qui ferait partie du centre du nouveau village fut divisée en lots d’environ 12 à 25 acres chacun et vendus à des pionniers d’Orléans, entre autres, les Bastien, les Lachaîne et les Cousineau. Également, la partie nord du Lot 3 fut divisée en deux parties seulement et François Dupuis demeura le propriétaire de ce terrain permettant à plusieurs membres de la famille Dupuis de s’y établir.

Le 17 janvier 1894, Pierre Ménard achète la partie nordest du Lot 3 et défriche la terre afin d’en faire une ferme prospère. Le 13 septembre 1926, Pierre Ménard vend sa propriété à Joseph Drouin qui toutefois doit laisser un droit de passage le long du côté est de la ferme, et ce, jusqu’à la rivière des Outaouais. Le 30 décembre 1943, Joseph Drouin agrandit sa ferme en achetant 52.62 acres à l’ouest de sa propriété lors du règlement de la succession de feu Mary O’Connor. Il appert que les Drouin construisirent un pont de bois pour traverser le ruisseau afin d’avoir accès aux champs de cette nouvelle partie durant la saison des foins.

Le 18 novembre 1948, Joseph Drouin nomme son épouse Agnès et son fils aîné Donat, copropriétaires de sa ferme. Le 14 mai 1953, Joseph Drouin détache un lot de la partie avant, côté est, sur lequel il se construira une maison pour jouir de sa retraite. Le 3 juin 1958, Joseph, Agnès et Donat Drouin vendent deux lots adjacents à celui de Joseph. Le premier lot fut vendu à Henri Rocque, le neveu de Joseph, et le deuxième lot, à un autre des fils de Joseph et d’Agnès, du nom d’André.

En 1971, Donat fait encan des machines agricoles et loue la terre. Depuis le décès de Donat en 1997, la propriété appartient à son épouse Jeannine.

Valeur conceptuelle ou physique (description de chaque structure, les matériaux, tout ce qui est hors de l’ordinaire ou rare, surtout en architecture)

Lorsque Pierre Ménard acheta la ferme, on y trouvait, une vieille maison en bois équarri situé au bord de la rivière avec accès à la propriété en utilisant une route provenant de ses voisins du côté est, Pierre et Antoine Rocque. Avec l’intention de se rapprocher du village, Pierre Ménard déménagea cette maison au sud de la propriété, aujourd’hui au bout de la rue SaintJean. Qui avait construit la maison? Nos sources ne l’indiquent pas. Il y ajouta des bâtiments de ferme tels qu’une grange avec un silo, une grainerie, un poulailler, une porcherie, et une étable. Tous ces bâtiments étaient faits de planches de pin sauf le poulailler qui était fait en bois équarri. (Voir photo.)

En 1926, la famille Drouin s’installe sur la ferme et grâce à leur travail ardu, la propriété devient une ferme prospère.

La vieille maison en bois équarri comprenait une salle familiale et deux chambres ainsi qu’une cuisine d’été de même style. Cette maison devenue trop petite et désuète, fut démolie en 1938 et remplacée par une maison plus grande et plus moderne. On choisit la partie sudest du terrain pour ériger cette nouvelle maison sur des fondations en pierres naturelles. Il s’agit d’une maison rectangulaire à deux étages avec toit à pignons à deux versants et deux galeries; une de la largeur de la devanture recouverte d’un toit et ornée de poteaux de bois aux coins décorés, ainsi qu’une deuxième galerie à l’arrière de la maison de construction plus modeste.

Les murs extérieurs étaient recouverts de papier brique rouge jusqu’en 1974, alors qu’on la fit recouvrir en bardeaux de cèdre blanc avec finition "Color Lock".

Au cours des années, on a démoli certains bâtiments suite à la diminution des activités de la ferme. On a démoli l’ancien poulailler en bois équarri (voir photo), la porcherie et l’étable. Aujourd’hui il ne reste qu’une partie de la grange et du silo ainsi que la grainerie qui sert présentement de garage. Le silo est construit en blocs (de béton ou cendre?) et le toit, rongé par la rouille et balayé par les grands vents du nord, a disparu.

Tous les bâtiments de la ferme étaient faits de planches de pin et la grainerie pour l’avoine était originalement peinturée d’une couleur rouge.

Édifices sur le site n’ayant peu de valeur patrimoniale

Aucun

Valeur historique ou associative (Résumé historique ou références donnant les détails)

La ferme Drouin fut la dernière ferme en opération dans le village. La partie du ruisseau Bilberry, à partir de l’église et mieux connue sous le nom de ‘la crique chez Drouin’ a fait bien des heureux. La crue des eaux au printemps permettait la coupe du bois de chauffage à la scie ronde (voir photo); les enfants pouvaient patiner sur son eau gelée l’hiver, et les pêcheurs trouvaient des petits poissons d’appâts (des ménés d’argent) en quantité pour la grande pêche dans la rivière des Outaouais.

La ferme Drouin a longtemps vendu son lait à la laiterie National Dairy d’Ottawa et possédait aussi un grand jardin dont les fruits et légumes furent partagés au sein des familles Drouin.

La partie du terrain qui longeait la rivière a souvent servi de terrain de pique-nique aux villageois (voir photo). Bien qu’il n’y avait pas de quai, plusieurs pêcheurs connus y laissaient leur chaloupe bien cachée sous les branches d’arbres. Ces pêcheurs possédaient une grande ligne, avec un permis provincial au coût de 25 $ par année et provenait du ministère des Pêches et Océans Canada – Ontario. Une grande ligne en était une qui traversait la rivière avec des pesées à chaque distance de 50 pieds et à une profondeur d’environ 25 pieds afin d’attraper les plus gros poissons, tels des esturgeons, que l’on retrouvait souvent dans la rivière avant la construction du barrage de Carillon en 1960.

Saviez-vous que…

Un certain groupe de pêcheurs formé d’Albert Brisebois, Arthur Lavergne et Lucien Gauthier allaient lever cette grande ligne deux fois par semaine. Lucien Gauthier avait construit lui-même sa chaloupe, les rames et l’aviron. Tous les trois étaient résidents d’Orléans et des mordus de la pêche. Un samedi soir alors qu’ils avaient levé la ligne, ils avaient attrapé un esturgeon de 85 livres et à leur arrivée au village, tôt le dimanche matin, une foule d’hommes avait manqué la messe afin de voir cette pêche miraculeuse.

Valeur contextuelle Ses environs – (description d’un paysage culturel, un point de repère (culturel ou naturel))

La ferme Drouin était très connue pour sa valeur au point de vue location centrale. On y faisait la grosse culture pour nourrir le troupeau de vaches laitières, les porcs et les poules. Parmi les activités saisonnières, on y faisait la coupe du bois, et à l’aide de machines agricoles, on ramassait le blé, on entassait le foin dans la grange ainsi que les récoltes (voir photos).

Cette ferme était aussi traversée par la voie ferrée du Canadian Northern Railway Company durant la période 1913 à 1935. Il est à noter que cette compagnie fit faillite en 1923 et fut intégrée dans le nouveau Canadian National Railways. En 1942, l’Hydro-Electric Power Commission of Ontario y installe les conduits électriques pour desservir l’Est ontarien, et depuis les années 1950, cette propriété est traversée par la route transcanadienne maintenant devenue la route régionale 174. Un fait intéressant est que suite à la construction de cette route transcanadienne, le personnel de la ferme devait faire traverser le troupeau de vaches laitières par le passage sous cette route en empruntant le ponceau (culvert) aux heures de traite.

Vers 1972, la partie nord de la propriété est vendue à un développeur qui subdivise cette propriété et construit de belles maisons. Vers 1983, suite à la maladie incurable du propriétaire, Donat Drouin, la partie sud de la transcanadienne est vendue à un autre développeur qui construit aussi beaucoup de maisons réparties sur trois rues.

PHOTOS DE LA FERME DROUIN

La maison construite en 1938

Maison et propriété en 1974

La dernière famille qui a demeuré dans cette maison est la famille de Donat et Jeannine Drouin avec leurs quatre enfants : Richard, Pierre, Louise et Céline. Jeannine habite toujours dans cette maison.

Le poulailler en bois équarri

La démolition du vieux poulailler

La coupe du bois à la scie ronde. Donat Drouin, à la droite, est assisté par JeanMarie Renaud. La scie est alimentée par le moteur du tracteur à l’aide d’une courroie de cuir. À cette époque, on chauffait la maison avec du bois de chauffage.

Champ au bord de l’eau avec endroit pour pique-nique, très visité par les villageois

La saison estivale offrait de grands plaisirs aux membres des familles de cultivateurs. Ici on voit la famille de Donat Drouin faire un tour de charrette dans la prairie au bout de la terre alors que le foin avait été presque tout ramassé.

On fait la récolte de l’avoine en empochant le blé et entassant la paille. Cette machine agricole appelée «binder» en anglais et lieuse en français, était très utile puisqu’elle séparait les tiges de blé pour en faire de la paille et les grains de blé que l’on empochait.

On rentre le foin. Sur cette photo, on voit Joseph et Donat Drouin debout sur la charrette afin de bien charger les meules de foin pour une charge équilibrée. Le jeune Richard semble tout heureux de conduire le tracteur.

La récolte du blé

La préparation du terrain en utilisant une machine avec des roues en fer, que l’on appelait une «herse», et qui cassait les mottes de terre en préparation pour les semences.

Donat et Jeannine voulant développer leur habilité en communication s’étaient inscrits à un cours d’Estime de soi. Le cours se donnait au sous-sol de l’église et comprenait des thèmes tels que l’art de vaincre la gêne et parler en public.

Jeannine à l’écoute

Une pièce de théâtre!!!

Les finissants

Comité des sites patrimoniaux : Colette Côté, Guy Legault, Françoise Miller

Auteure : Colette Côté – 2017-18 (Renseignements et toutes les photos fournies par Jeannine Drouin, propriétaire actuelle.)

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