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Vigilance, Courage, Imagination Author(s): Jacques Le Goff Reviewed work(s): Source: Vingtième Siècle. Revue d'histoire, No. 15 (Jul. - Sep., 1987), pp. 126-128 Published by: Sciences Po University Press Stable URL: http://www.jstor.org/stable/3769646 . Accessed: 09/04/2012 23:48 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. Sciences Po University Press is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Vingtième Siècle. Revue d'histoire. http://www.jstor.org

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Vigilance, Courage, ImaginationAuthor(s): Jacques Le GoffReviewed work(s):Source: Vingtième Siècle. Revue d'histoire, No. 15 (Jul. - Sep., 1987), pp. 126-128Published by: Sciences Po University PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/3769646 .Accessed: 09/04/2012 23:48

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ENJEUX ENJEUX

reflexion de la societe tout entiere sur la mission des universites et la place des

disciplines.

Rene Remond

reflexion de la societe tout entiere sur la mission des universites et la place des

disciplines.

Rene Remond

VIGILANCE, COURAGE, IMAGINATION

Le tableau pessimiste brosse par Daniel Roche sur la situation des historiens en France aujourd'hui me parait surtout vrai dans la mesure ou cette situation est un

aspect de la situation generale de la recherche et de l'enseignement en France dans l'ensemble des disciplines et plus particulierement dans le domaine des sciences de l'homme et de la societe. Cette situation qui n'est pas catastrophique mais inquietante tient aussi bien a des problemes de conjoncture qu'a des aspects de structure et de long terme.

La France n'a pas un niveau de recherche

qui, malgre quelques secteurs, quelques equipes, quelques individualites grace aux-

quels elle fait ici et la bonne et tres bonne

figure, soit celui de son rang parmi les nations. Ne parlons pas des Etats-Unis ou de l'Union Sovietique, ni meme du Japon. La France accorde un moindre pourcentage de son PIB a la recherche que l'Allemagne federale ou la Grande-Bretagne. Elle tendait a rattraper son retard. Les annulations de credit de 1986 et le budget de 1987 ont marque un renversement de la tendance. Certes, les restrictions budgetaires decidees par le gouvernement et votees par le Parlement doivent etre respectees. Mais il faut faire pression pour qu'a l'interieur du budget les equilibres soient modifies et que la recherche redevienne une priorite de la France'. Le blocage dfi l'insuffisance de

1. Les bonnes intentions manifestoes en Alsace par Jacques Chirac n'ont pas ete jusqu'a maintenant (mai 1987) traduites par les faits.

VIGILANCE, COURAGE, IMAGINATION

Le tableau pessimiste brosse par Daniel Roche sur la situation des historiens en France aujourd'hui me parait surtout vrai dans la mesure ou cette situation est un

aspect de la situation generale de la recherche et de l'enseignement en France dans l'ensemble des disciplines et plus particulierement dans le domaine des sciences de l'homme et de la societe. Cette situation qui n'est pas catastrophique mais inquietante tient aussi bien a des problemes de conjoncture qu'a des aspects de structure et de long terme.

La France n'a pas un niveau de recherche

qui, malgre quelques secteurs, quelques equipes, quelques individualites grace aux-

quels elle fait ici et la bonne et tres bonne

figure, soit celui de son rang parmi les nations. Ne parlons pas des Etats-Unis ou de l'Union Sovietique, ni meme du Japon. La France accorde un moindre pourcentage de son PIB a la recherche que l'Allemagne federale ou la Grande-Bretagne. Elle tendait a rattraper son retard. Les annulations de credit de 1986 et le budget de 1987 ont marque un renversement de la tendance. Certes, les restrictions budgetaires decidees par le gouvernement et votees par le Parlement doivent etre respectees. Mais il faut faire pression pour qu'a l'interieur du budget les equilibres soient modifies et que la recherche redevienne une priorite de la France'. Le blocage dfi l'insuffisance de

1. Les bonnes intentions manifestoes en Alsace par Jacques Chirac n'ont pas ete jusqu'a maintenant (mai 1987) traduites par les faits.

credits et en particulier i la carence dans le renouvellement des chercheurs est en train de devenir dramatique. Deja en 1984 les credits affectes aux sciences de l'homme et de la societe ne representaient que 3 % du budget civil de la recherche2.

Quant a l'enseignement superieur ou les historiens sont malheureusement dans la

galere universitaire que les gouvernements depuis la Liberation n'ont guere aidee a bien flotter, c'est un probleme difficile qui, malgr6 certaines bonnes volontes, n'a pas fait l'objet de l'examen approfondi entre toutes les parties prenantes qu'elle requiert: pouvoirs publics, corps enseignant, etu- diants, parents, partenaires economiques et sociaux. Ce n'est ni l'augmentation des droits universitaires, ni telle ou telle forme de selection, qui reglera quoi que ce soit. Ce qui serait tres dangereux, et specialement pour l'histoire, c'est toute formule qui favoriserait le retour aux anciennes facultes ou pire. Tout le mouvement de l'histoire depuis cinquante ans est all vers l'inter- disciplinarite (qui bien entendu passe d'abord par une bonne assise disciplinaire). Les contacts avec economistes et juristes notamment sont restes bien limites. Les empecher serait catastrophique. II faut aussi assurer un bon fonctionnement du Conseil

scientifique, element indispensable pour une bonne recherche, une bonne marche du troisieme cycle.

Dans l'enseignement secondaire, il faut veiller a ce que les recommandations de la commission que j'ai eu l'honneur de presider de 1983 a 1985, retenues par les ministres successifs (mais le ministre actuel a supprim6 la commission, n'est-ce pas mauvais signe ?), soient correctement appliquees. On pourrait les resumer par deux principes essentiels: l'histoire (et la geographie) est une discipline fondamentale (au meme titre

2. On peut se reporter a l'interessant rapport public en janvier 1986 par le Conseil suprieur de la recherche et de la technologie, La specificite de la formation a et par la recherche en sciences humaines et sociales et Perspectives de la recherche en sciences humaines et sociales.

credits et en particulier i la carence dans le renouvellement des chercheurs est en train de devenir dramatique. Deja en 1984 les credits affectes aux sciences de l'homme et de la societe ne representaient que 3 % du budget civil de la recherche2.

Quant a l'enseignement superieur ou les historiens sont malheureusement dans la

galere universitaire que les gouvernements depuis la Liberation n'ont guere aidee a bien flotter, c'est un probleme difficile qui, malgr6 certaines bonnes volontes, n'a pas fait l'objet de l'examen approfondi entre toutes les parties prenantes qu'elle requiert: pouvoirs publics, corps enseignant, etu- diants, parents, partenaires economiques et sociaux. Ce n'est ni l'augmentation des droits universitaires, ni telle ou telle forme de selection, qui reglera quoi que ce soit. Ce qui serait tres dangereux, et specialement pour l'histoire, c'est toute formule qui favoriserait le retour aux anciennes facultes ou pire. Tout le mouvement de l'histoire depuis cinquante ans est all vers l'inter- disciplinarite (qui bien entendu passe d'abord par une bonne assise disciplinaire). Les contacts avec economistes et juristes notamment sont restes bien limites. Les empecher serait catastrophique. II faut aussi assurer un bon fonctionnement du Conseil

scientifique, element indispensable pour une bonne recherche, une bonne marche du troisieme cycle.

Dans l'enseignement secondaire, il faut veiller a ce que les recommandations de la commission que j'ai eu l'honneur de presider de 1983 a 1985, retenues par les ministres successifs (mais le ministre actuel a supprim6 la commission, n'est-ce pas mauvais signe ?), soient correctement appliquees. On pourrait les resumer par deux principes essentiels: l'histoire (et la geographie) est une discipline fondamentale (au meme titre

2. On peut se reporter a l'interessant rapport public en janvier 1986 par le Conseil suprieur de la recherche et de la technologie, La specificite de la formation a et par la recherche en sciences humaines et sociales et Perspectives de la recherche en sciences humaines et sociales.

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ENJEUX

que le franSais et les mathematiques); il faut trouver un equilibre raisonnable entre

l'indispensable acquisition de connaissances et l'apprentissage des modes de raisonne- ment, de critique, d'explication visant a la

comprehension du present par le passe qui sont a la base de la methode historique. Daniel Roche a raison de demander en outre - c'est tres important - le develop- pement de la didactique de l'histoire.

Reste que le probleme tres delicat souleve

par Daniel Roche, la possibilite pour des

enseignants du secondaire de faire de la recherche, est tres difficile a resoudre. En etudiant avec les responsables ministeriels les possibilites de mise sur pied de simples stages de formation pour les enseignants, j'ai pu mesurer combien la vie difficile en

temps normal des etablissements etait per- turbee par toute derogation accordee a un

enseignant. Mais le ministere doit aban- donner une attitude qui, selon les termes

pertinents de Daniel Roche, < esquive le

probleme selon les meilleures regles cour-

telinesques >. Sur le probleme de la these, il n'y a

pas de modele-miracle de these. Les incon- venients de la « grande » these traditionnelle me sont plus sensibles que ses vertus. La these d'Etat raccourcie en temps de pre- paration et devenant un diplome toujours national mais portant la marque de l'uni- versite de soutenance, donc ouvrant la

porte a l'emulation interuniversitaire, puis le systeme d'habilitation, m'apparaissent a

priori comme une des bonnes mesures de la loi Savary. II faudra evidemment veiller tres attentivement a ce que cette these ne se devalorise pas comme l'a fait la these dite de troisieme cycle. Un argument tres

important est que la < nouvelle > these nous rend plus attractifs pour les etudiants etran- gers dont la presence chez nous est tres enrichissante.

Sur la situation interne de la recherche et de l'enseignement dans le domaine his- torique, je serai plus nuance que Daniel Roche. L'age me permet de dire que je

vois des progres considerables depuis ce que j'ai connu quand j'etais eleve au lycee dans les annees trente, etudiant a la Sor- bonne a la fin des annees 1940 (il y avait bien entendu des exceptions, j'ai eu quelques excellents maitres et, plus rarement, de bons themes d'examen et de concours). Je suis aussi, je le dis sans demagogie, emer- veille par la qualite de beaucoup de jeunes chercheurs et de jeunes enseignants d'uni- versite. La releve est solide et brillante.

Il faudra certes que soient maintenues et developpees les passerelles qui existent entre le CNRS et les universites. Faut-il souligner que si les universites sont le lieu principal de la recherche historique avec certaines ecoles, le CNRS joue un role essentiel ? Son demantelement serait catas- trophique pour les sciences de l'homme et de la societe en general, pour l'histoire en particulier. Du point de vue des domaines de recherche, Daniel Roche craint a juste titre < un repli sur l'Hexagone ». Il est essentiel que dans les universites et au CNRS la recherche concernant les aires culturelles europeennes et extraeuropeennes se developpe.

Restent deux grands problemes. Sur le premier, je partage le jugement severe de Daniel Roche et je voudrais m'associer a son cri d'alarme. Les conditions materielles et helas aussi scientifiques du travail en histoire sont scandaleuses. Le manque de locaux, de bureaux, de secretariats fait de nous en effet la risees attristee de nos collegues etrangers. Bien pire, le mauvais etat de nos bibliotheques, Bibliotheque nationale en tete, l'insuffisance de banques de donnees, la faiblesse de l'informatisation de notre documentation sont une menace grave. Non, la recherche en sciences de l'homme et de la societe, et en histoire en particulier, ne se contente pas de besoins legers comme le croient la plupart des < decideurs » et malheureusement beaucoup de nos collegues < scientifiques ». Tout comme les physiciens, ce modele abusif de la recherche franSaise (pour l'organisation

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ENJEUX ENJEUX

et le financement de la recherche, bien entendu - pour le reste vivent nos phy- siciens !), les historiens ont leurs labora- toires (grands ou petits) et leurs instruments, certains legers mais d'autres, indispensables, lourds. La memoire historique dont un pays a besoin doit s'alimenter a des sources bien 6quipees dont le deperissement ferait reculer tout l'ensemble de la recherche nationale.

Enfin, je suis moins inquiet que Daniel Roche face < aux pressions du marche ». La production historique n'a-t-elle pas tou- jours beaucoup dependu d'appels exterieurs, des Grandes Chroniques de France aux grandes entreprises editoriales d'au- jourd'hui ? Les historiens ne doivent-ils pas plut6t lutter contre le complexe de la tour d'ivoire et ne pas bouder les medias, ne pas les laisser aux avilissements des mar- chands de soupe et au manipulations des pouvoirs, politiques et/ou 6conomiques ? Et pour cela, il ne faut que de la vigilance, du courage et de l'imagination. Je suis sur que les historiens n'en manquent pas, n'est- ce pas cher Daniel Roche ?

Jacques Le Goff

et le financement de la recherche, bien entendu - pour le reste vivent nos phy- siciens !), les historiens ont leurs labora- toires (grands ou petits) et leurs instruments, certains legers mais d'autres, indispensables, lourds. La memoire historique dont un pays a besoin doit s'alimenter a des sources bien 6quipees dont le deperissement ferait reculer tout l'ensemble de la recherche nationale.

Enfin, je suis moins inquiet que Daniel Roche face < aux pressions du marche ». La production historique n'a-t-elle pas tou- jours beaucoup dependu d'appels exterieurs, des Grandes Chroniques de France aux grandes entreprises editoriales d'au- jourd'hui ? Les historiens ne doivent-ils pas plut6t lutter contre le complexe de la tour d'ivoire et ne pas bouder les medias, ne pas les laisser aux avilissements des mar- chands de soupe et au manipulations des pouvoirs, politiques et/ou 6conomiques ? Et pour cela, il ne faut que de la vigilance, du courage et de l'imagination. Je suis sur que les historiens n'en manquent pas, n'est- ce pas cher Daniel Roche ?

Jacques Le Goff

POUR UNE HISTOIRE A PART ENTIERE

Les reponses a l'article < Les historiens aujourd'hui > ont pleinement mis en valeur les deux limites que je m'etais fixees: reflechir seulement aux problemes poses par la professionnalisation accrue par l'uni- versite, la recherche universitaire et l'en- seignement, confrontee a une situation generale du travail historique; ne pas evoquer, bien que ne sous-estimant pas leur importance, les questions soulevees par les consequences scientifiques et politiques de cette 6volution. Cette attitude devait

POUR UNE HISTOIRE A PART ENTIERE

Les reponses a l'article < Les historiens aujourd'hui > ont pleinement mis en valeur les deux limites que je m'etais fixees: reflechir seulement aux problemes poses par la professionnalisation accrue par l'uni- versite, la recherche universitaire et l'en- seignement, confrontee a une situation generale du travail historique; ne pas evoquer, bien que ne sous-estimant pas leur importance, les questions soulevees par les consequences scientifiques et politiques de cette 6volution. Cette attitude devait

favoriser le debat et l'ensemble des cor- respondances recues le montre en clair. On peut y distinguer quatre types de reponses: le temoignage personnel, I'affirmation d'un accord, le desaccord, et finalement la juste mise en valeur de questions importantes trop negligees dans ma presentation.

Temoignages et affirmation d'un accord vont dans le meme sens. Ils revelent l'existence d'un consensus fait de commu- naute d'etudes, de methodes, de carrieres. Les attestations personnelles des difficultes rencontrees me touchent beaucoup. Qu'il s'agisse de situations exemplaires ou de cas marginaux, elles evoquent la realite d'une crise qui sans conteste n'est pas propre seulement a l'histoire. Le vecu ordinaire des enseignants de tout grade rivele la situation de blocage et appelle a une mobilisation plus large, car c'est de l'avenir de tout l'enseignement qu'il s'agit. C'est desormais dans un ensemble qu'il faut reflechir au metier, a l'organisation de la recherche, a ses developpement necessaires.

Le plus souvent, les desaccords portent sur des points mineurs. Pour rassurer Pierre Guillaume et les contemporaneistes, je dirais qu'il ne m'est jamais venu a l'idee, au moins dans un debat, de conseiller la substitution de la nouvelle these a notre bonne vieille agregation. Je disais meme le contraire, pages 15-16, en parlant des , detournements » possibles. Il me parait toutefois qu'une reflexion sur le role de l'agregation, voire sa reforme, ne serait pas inutile. La lettre de Jean Favier est tota- lement encourageante et je le remercie de monter combien il lutte pour son admi- nistration. Toutefois, je n'attaquais personne et ne distribuais pas de bonnes notes aux taches accomplies. I1 est vrai que la gestion du contemporain est essentielle pour l'ave- nir; il est vrai, aussi, que l'on ne peut pas toujours faire deux choses a la fois. Certains temoignages confirment que la realite de l'administration ne coincide tou- tefois pas toujours, je ne dis pas tout le temps et partout, avec la realite de la

favoriser le debat et l'ensemble des cor- respondances recues le montre en clair. On peut y distinguer quatre types de reponses: le temoignage personnel, I'affirmation d'un accord, le desaccord, et finalement la juste mise en valeur de questions importantes trop negligees dans ma presentation.

Temoignages et affirmation d'un accord vont dans le meme sens. Ils revelent l'existence d'un consensus fait de commu- naute d'etudes, de methodes, de carrieres. Les attestations personnelles des difficultes rencontrees me touchent beaucoup. Qu'il s'agisse de situations exemplaires ou de cas marginaux, elles evoquent la realite d'une crise qui sans conteste n'est pas propre seulement a l'histoire. Le vecu ordinaire des enseignants de tout grade rivele la situation de blocage et appelle a une mobilisation plus large, car c'est de l'avenir de tout l'enseignement qu'il s'agit. C'est desormais dans un ensemble qu'il faut reflechir au metier, a l'organisation de la recherche, a ses developpement necessaires.

Le plus souvent, les desaccords portent sur des points mineurs. Pour rassurer Pierre Guillaume et les contemporaneistes, je dirais qu'il ne m'est jamais venu a l'idee, au moins dans un debat, de conseiller la substitution de la nouvelle these a notre bonne vieille agregation. Je disais meme le contraire, pages 15-16, en parlant des , detournements » possibles. Il me parait toutefois qu'une reflexion sur le role de l'agregation, voire sa reforme, ne serait pas inutile. La lettre de Jean Favier est tota- lement encourageante et je le remercie de monter combien il lutte pour son admi- nistration. Toutefois, je n'attaquais personne et ne distribuais pas de bonnes notes aux taches accomplies. I1 est vrai que la gestion du contemporain est essentielle pour l'ave- nir; il est vrai, aussi, que l'on ne peut pas toujours faire deux choses a la fois. Certains temoignages confirment que la realite de l'administration ne coincide tou- tefois pas toujours, je ne dis pas tout le temps et partout, avec la realite de la

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