35
acides Évaluation scientifique Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada

Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

acides

ÉvaluationscientifiqueÉvaluationscientifique

des dépôts acides au Canada

Page 2: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre:

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada:

sommaire des résultats clés

Texte en français.

Comprend des références bibliographiques.

ISBN 0-662-68662-4

No. de cat. En4-46/2004

1. Pluies acides – Aspect de l’environnement – Canada.

2. Précipitations acides (Météorologie) – Aspect de l’environnement – Canada.

3. Dépôts acides – Aspect de l’environnement – Canada.

4. Acidification des cours d’eau, lacs, etc. – Aspect de l’environnement – Canada.

5. Environnement – Surveillance – Canada.

I. Canada. Service météorologique.

TD195.54C3C32 2005 363.738’62’0971 C2005-98037-2

Page 3: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

Sommaire

1sommaire des résultats clés 2004

Au Canada, les retombées acides continuentd’affecter l’environnement et la santé desCanadiens, malgré les réductions qui ont été

enregistrées à la suite de l’application des mesures deréductions des émissions acidifiantes. En effet, selondeux méthodes d’estimation de scénarios, allant du plusau moins optimiste, de 21 à 75 % du territoire de l’Est duCanada (ce qui correspond à 0,5-1,8 million km2)continuent de recevoir des dépôts acides qui endépassent les charges critiques (c.-à-d. la quantité dedépôts acides que le territoire d’une région peut recevoirsans qu’il en soit affecté), et ce, malgré le fait que lestaux de dépôts acides y aient diminué. Même avecl'Accord Canada-É.-U. sur la qualité de l'air (AQA)concernant la réduction d’ici 2010 des émissions dedioxide de soufre (SO2), on estime que les deux paysdevront réduire d’un 75 % supplémentaire les émissionsde ce polluant pour préserver les écosystèmes du Canadades dommages causés par les dépôts acides. Le soufrecontinue d’être l'agent acidifiant prédominant des dépôtsacides qui touchent l’Est du Canada. Il est possiblecependant que les émissions élevées et soutenuesd’oxyde d’azote (NOx) contribuent dans le futur àl’acidification des écosystèmes.

Dans l’Ouest canadien (défini ici comme le territoireappartenant au Canada situé à l’ouest de l’Ontario), devastes portions de territoire présentent des géologiessensibles à l’acidité des dépôts atmosphériques. Cessecteurs géologiques sont situés au nord et au sud-est duManitoba, au nord de la Saskatchewan, au nord-est del’Alberta, au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, et forment la chaîne côtière de la Colombie-Britannique. Actuellement, il n’est pas possible dedéterminer si les écosystèmes qui s’y trouvent sont endanger, faute de données suffisantes sur leurs propriétéset sur les teneurs en acidité des dépôts. On ne peut doncdire pour l’instant, à quelques exceptions près, dansquelle mesure ces écosystèmes potentiellementvulnérables se trouvent affectés par les retombées acides.

Au Canada et aux É.-U., les sources majeures d’émissionsacidifiantes émanent de la production d’électricité, del’exploitation et de la fusion du minerai non ferreux, dusecteur amont de l’industrie pétrolière et gazière et dutransport. Les sources d’émissions majeures enprovenance du Canada qui affectent l’est du pays arriventde l’Ontario et du Québec. Les sources d’émissionsmajeures en provenance des É.-U. qui créent des impactssur les écosystèmes de l’Est du Canada arrivent desrégions du Midwest, des Grands Lacs, de la vallée fluvialede l’Ohio et de la Côte Est. L’Alberta, le sud de laSaskatchewan et le nord du Manitoba produisent lamajorité des émissions qui affectent les écosystèmes del’Ouest canadien.

La réduction des émissions acidifiantes n’a pas produitles effets escomptés. L’acidification des écosystèmesaquatiques et terrestres se poursuit, en raison dedifférents processus physico-chimiques et climatiquesqui continuent de se produire. Les concentrations encations basiques qui neutralisent l’acidité continuent dediminuer dans les sols en réaction aux précipitationsencore acides, faisant du coup accroître la vulnérabilitéde nombreuses régions à l’acidité des précipitations. Laréduction des dépôts acides a eu pour effet de fairepasser dans les lacs et les cours d’eau le soufreemmagasiné dans les sols forestiers bien drainés,ajoutant à la charge d’acidité dans ces écosystèmes.Après des périodes de sécheresse, le soufre – venu del’atmosphère puis emmagasiné dans les sols des milieuxhumides – est libéré dans les lacs et les cours d’eau, cequi a pour effet d’y déclencher des périodesd’acidification. En dépit des réductions des émissionsacidifiantes, de l’azote en excès continue d’être larguédes bassins versants, contribuant à acidifier leur réseaude lacs et de cours d’eau.

Malgré ces processus qui réduisent l’efficacité desmesures de réduction des émissions, on observe uneamélioration de l’état de beaucoup de lacs, en particulierceux situés dans les environs des fonderies qui ont

Page 4: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

2

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

fortement réduit leurs émissions. Le processus derétablissement de beaucoup de ces lacs est complexe etlent; des communautés biologiques pourraient êtrealtérées de façon permanente. La capacité de bien deslacs à servir d’habitat propice au développement du bioteaquatique s’est cependant améliorée; on a à cet égardobservé que la présence d’oiseaux aquatiquesaugmentait, par exemple celle du plongeon huard.

Par ailleurs, les dépôts acides sont en rapport avec biend’autres problèmes environnementaux. Ils se forment enprésence des mêmes précurseurs acides (SO2 and NOx)que l’ozone troposphérique et les matières particulaires(le smog autrement dit). Les polluants responsables del’acidité des dépôts contribuent au changementclimatique qui a lui-même l’effet potentiel d’agir surl’étendue territoriale, sur la gravité des dépôts acides eteffets associés. De plus, en présence de dépôts acides, lemercure élémentaire – qui est non toxique directement –se transforme en méthylmercure, un composébioaccumulatif extrêmement toxique. D’autres problèmes– d’ordre environnemental, économique et de santéhumaine – peuvent ainsi bénéficier des réductions del’acidité des retombées atmosphériques.

Étant donné l’ampleur des impacts causés par les dépôtsacides sur les humains et leur environnement, il y a denombreux avantages socio-économiques à tirer desmesures de réduction. Par exemple, les découvertesscientifiques récentes de l’existence de liens entre lesdépôts acides et les baisses de productivité des forêtslaissent suggérer que le secteur forestier pourraitgrandement bénéficier, au plan économique, del’application de mesures de réduction.

Le tour complet de la question des dépôts acides n’a pasencore été fait. D’autres efforts doivent être déployéspour réduire les émissions acidifiantes dans l’Est duCanada. Ce problème sera d’autant plus aisé à gérer dansle futur que s’améliorera notre compréhension de la

complexité des impacts qu’il produit à long terme. Lesgéologies sensibles à l’acidité et l’augmentation desémissions de SO2 et de NOx justifient l’établissement destations de surveillance dans les provinces de l’Ouestcanadien pour que l’on s’assure que les dépôts acides neportent pas préjudice aux écosystèmes qui s’y trouvent.

Le Rapport d’évaluation scientifique de 2004 sur lesdépôts acides au Canada a été préparé par deschercheurs des gouvernements fédéral et provinciaux etdes universités. Cette évaluation s’appuie sur lesrésultats présentés dans le Rapport d’évaluation 1997 surles pluies acides au Canada. On y présente les derniersprogrès scientifiques qui concernent:

➪ la réduction des émissions acidifiantes;

➪ la réaction de l’atmosphère au changement des

émissions passées, présentes et futures;

➪ les estimations des charges critiques des

écosystèmes aquatiques et terrestres;

➪ les effets sur les forêts et les sols, les écosystèmes

aquatiques, la faune et la santé humaine;

➪ le rétablissement des écosystèmes aquatiques;

➪ les relations entre les dépôts acides et les autres

problèmes environnementaux;

➪ l’identification d’aspects non compris du problème;

➪ la quantification des coûts et avantages associés à

la réduction des dépôts acides.

Le rapport se présente en deux documents. L’un intitulé « Sommaire des résultats clés » présente le résumé desrésultats clés de l’évaluation, sous forme de réponses auxdix questions et sous-questions qu’ont posées lesmilieux politique et scientifique. L’autre document,l’évaluation proprement dite, rend compte desconnaissances scientifiques sur les dépôts acides qui touchent le Canada.

sommaire des résultats clés 2004

Page 5: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

Le rapport 2004 sur l’évaluation scientifique desdépôts acides au Canada constitue deux premières.Il s’agit en effet de la première synthèse sur la

science des dépôts acides au Canada qui est publiéedepuis le lancement de la Stratégie pancanadienne surles émissions acidifiantes après l’an 2000. C’est aussi lapremière fois qu’on rapporte les réactions desécosystèmes aux réductions des émissions de dioxyde desoufre (SO2) entreprises en 1990 aux É.-U. sous la Phase Idu titre IV des amendements de 1990 de la Clean Air Act.

Cette cinquième évaluation scientifique sur les dépôtsacides publiée en 25 ans arrive à point nommé dansl’évolution du problème. Depuis la réalisation de ladernière évaluation1, la science a mis en évidence desliens entre l’acidification chronique des sols forestiers etle dépérissement des forêts, et le rétablissement retardédes écosystèmes aquatiques. Les augmentationsconsidérables d’émissions de SO2 et d’oxydes d’azote(NOx) (agents acidifiants des retombées atmosphériques)résultant de l’exploitation des sables bitumineux du nordde l’Alberta risquent de créer des impacts dans l’Ouest.En dépit de l’idée fausse véhiculée selon laquelle leproblème des pluies acides serait résolu, les récentsrésultats de recherche montrent au contraire que leproblème pourrait se faire sentir durant 60 ans encoredans l’Est du Canada2. La publication de ces résultatsarrive à point nommé dans un contexte où le public n’estque très peu conscientisé à ce problème. Il est temps deplanifier pour l’avenir.

Que sont les dépôts acides? Les dépôts acides sont leproduit final de réactions dans l’atmosphère entre lesoxydes de soufre (SOx), les oxydes d’azote (NOx) et l’eau.Les dépôts acides atteignent la surface de la terre par lebiais des précipitations (les pluies ou les brouillards

acides) et des gaz, des aérosols acides et des particules(dépôts secs ou sédimentation). Dans l’atmosphère,l’acidité (le pH) des dépôts acides est influencée par lesconcentrations en bases et en acides dérivés du soufre etde l’azote. Les concentrations atmosphériques des acideset des bases sont principalement déterminées par lesémissions anthropiques de SOx, de NOx, d’ammoniac etde cations basiques provenant de sources telles que lesfonderies des métaux communs, la génération thermiqued'énergie électrique, le secteur amont de l’industriepétrolière et gazière et le transport. Dans l’Est du Canada,les émissions de SO2 sont responsables de la majorité del’acidité des dépôts atmosphériques.

Les polluants qui engendrent les dépôts acides peuventvoyager sur des centaines, voire des milliers dekilomètres depuis la source qui les émet. En raison de cetransport à longue distance et de la nature destructricedes acides, les impacts des dépôts acides créés sur leshumains, leur environnement et l’économie touchent degrandes étendues géographiques. Les dépôts acidesaffectent les lacs, les cours d’eau, les sols, les forêts, lesédifices et la santé humaine. Ils réduisent la diversitébiologique des écosystèmes aquatiques et ont lepotentiel de modifier la composition des espèces dansles écosystèmes terrestres.

Les dépôts acides se forment avec les mêmes émissionsde précurseurs (SOx et NOx) avec lesquelles se formentaussi l’ozone troposphérique et les matières particulaires(MP) (smog). Les oxydes d’azote (NOx) peuventcontribuer à la formation d’ozone lorsqu’ils sont enprésence de composés organiques volatils (par ex., lessolvants) et de la lumière du jour. Les SO2 et les NOx

peuvent réagir avec d’autres composés chimiques pourformer des MP. Or, les MP et l’ozone sont reconnus pour

Introduction

3sommaire des résultats clés 2004

1Environment Canada, 1998. 1997 Canadian Acid Rain Assessment. Vols. 1-5. ISBN 0-662-2598-6. En anglais seulement2Selon les modèles de prévision de la réaction des écosystèmes à des scénarios optimistes de réduction des émissions de Clair et al. (2003) établis pour laNouvelle-Écosse et de Aherne et al. (2003) pour l’Ontario. On n’a pas cependant pas tenu compte dans ces études des facteurs qui pourraient retarder lerétablissement des écosystèmes, tels les pratiques d’aménagement forestier, les incendies forestiers et le lessivage du nitrate.

Page 6: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

4

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

affecter la santé des gens. De plus, le smog et certains deses précurseurs se dispersent pour absorber la lumièrequi traverse l’atmosphère, ce qui affecte la visibilité etcontribue au changement climatique.

Au Canada, le problème des dépôts acides requiert laréduction des SOx et des NOx autant émis au Canadaqu’aux É.-U. En effet, les É.-U., situés à proximité,émettent des émissions qui sont transportées au Canadasur de longues distances. Pour remédier à ce problème,le Canada a mis en œuvre le Programme de lutte contreles pluies acides dans l'Est du Canada (PLCPA),concrétisant en ce sens un premier effort coordonné dugouvernement fédéral et des sept provinces de l’Est. Ceprogramme, qui a été lancé en 1985, a atteint son objectifde réduire les émissions de SO2 de 50 % en 1994 parrapport aux quantités qui ont été émises en 1980. Aux É.-U., des amendements ont été apportés à la Clean AirAct des É.-U. de 1990, lesquels spécifiaient qu’il y avaitd’importantes réductions d’émissions de SO2 à appliquerpour 1997 (Phase I), puis des supplémentaires pour 2010(Phase II) de même que des réductions à faire en matièred’émissions de NOx. L'Accord Canada-É.-U. sur la qualitéde l'air (AQA), signé en 1991, a confirmé les engagementspris par les deux gouvernements de réduire les émissionsde SO2 et de NOx, sur la tenue de consultations et sur lamise en œuvre de moyens pour régler d’autres questionsde pollution atmosphérique transfrontalière.

Lorsque le PLCPA a été mis au point, on souhaitait quela réduction des émissions de SO2 au Canada et aux É.-U.réduise les quantités de sulfate présentes dans lesprécipitations (c.-à-d. pluie et neige) d’une quantité aussiélevée que 40 kg par hectare par année à moins de 20 kgpar hectare par année. Le « dépôt cible »3 de 20 kg parhectare par année, déterminé en 1983, était censéprotéger les écosystèmes aquatiques de sensibilitémodérée à l’acidité. Bien que l’on prévoit atteindre cettequantité cible en 2010, on conclut dans les rapportsd’évaluation de 19904 et de 19975 sur les pluies acides auCanada que beaucoup de lacs et de forêts continuerontd’être affectés par les dépôts acides. L’évaluation de 1990a permis de confirmer la pertinence de se doter d’une

mesure plus appropriée de la capacité d’un écosystème àabsorber des dépôts acides sans en subir de dommages :la « charge critique ». La charge critique est uneestimation de la capacité qu’a un écosystème donnéd’absorber de l’acidité, ou autrement dit, la quantité dedépôts acides (exprimée en eq/ha/a) qu’il est en mesurede recevoir sans qu’il en soit affecté.

L’accomplissement du PLCPA de 1985 a marqué la fin d’une première étape vers la résolution du problèmedes dépôts acides au Canada. En 1994, lesgouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ontcommencé à élaborer une stratégie de réduction desdépôts acides au Canada capable de mitiger les effetsproduits à long terme sur l’environnement et la santéhumaine, autant associés aux dépôts acides eux-mêmesqu’aux émissions acidifiantes. Lancée en 1998, laStratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantesaprès l'an 2000 (appelée « la Stratégie ») avait pourobjectif principal de « se conformer à long terme au seuilenvironnemental des charges critiques en matière dedépôts acides partout au Canada. » La Stratégie estprésentement en application. Elle consiste à réaliser les engagements suivants :

➪ négocier davantage de réductions d’émissions de la

part des É.-U. ;

➪ établir de nouveaux objectifs de réduction des

émissions de dioxyde de soufre (SO2) pour l’Est du

Canada;

➪ prévenir la pollution et garder les milieux sains

« propres »;

➪ s’assurer de la pertinence des programmes de

recherche scientifique et de surveillance des pluies

acides;

➪ rendre compte chaque année des émissions

actuelles et prévues de SO2 et de NOx au regard du

respect des engagements internationaux et des

progrès réalisés dans la mise en œuvre de la

Stratégie.

sommaire des résultats clés 2004

3Dans ce cas, le dépôt cible correspond à un objectif écologique qui est supérieur à la charge critique il permettrait autrement dit un certain degré de dommageécologique (Brydges, T. 2004. Acid Rain in Story and Song. Thomas and Marilyn Brydges Publ. Brampton, ON. Pp.131.)

4CCRS (Comité fédéral-provincial de coordination de la recherche et de la surveillance). 1990. Rapport canadien d'évaluation de 1990 sur le transport à distance despolluants atmosphériques et sur les dépôts acides, Comité fédéral-provincial de coordination de la recherche et de la surveillance.

5Environnement Canada, 1998. 1997 Canadian Acid Rain Assessment. Vols. 1-5. ISBN 0-662-2598-6. En anglais seulement.

Page 7: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

5

CHAPTER 1 | Introduction

La présente évaluation sert d’appui scientifique à lajustification des engagements de la Stratégie.L’évaluation est en effet fondée sur les résultats duRapport d’évaluation de 1997 sur les pluies acides auCanada et sur les fondements scientifiques actuels. Lapréparation de cette évaluation a débuté en 2001 avec latenue d’une série d’ateliers auxquels ont été conviésscientifiques et responsables de l'élaboration despolitiques des gouvernements fédéral et provinciaux etde plusieurs universités. La tenue de ces ateliers a menéà la création de la table des matières de l’évaluationprésente et à la formulation de dix questions touchantles besoins en information des communités scientifiqueet politique :

1. Est-ce qu’au Canada, les dépôts acides affectentencore l’environnement et la santé des Canadiens ?Si oui, où, et dans quelle mesure cela les affectent-ils?

2. Quelles sont les tendances actuelles des émissionsacidifiantes et celles prévues?

3. D’où proviennent les sources industrielles majeuresdes émissions acidifiantes qui affectent lesécosystèmes canadiens?

4. Faut-il réduire davantage les émissions au Canada etaux É.-U.? Si oui, de combien faut-il le faire et oùsont situées les sources?

5. Réduire les NOx peut-il compenser pour le besoin deréduire le SO2 ? Est-ce que la saturation en azoteprésente un problème ? Quels sont les impacts de laréduction des émissions de NOx sur les écosystèmescanadiens?

6. Existe-t-il d’autres facteurs qui pourraient fairediminuer l’efficacité des réductions des émissions?

7. Est-ce que les écosystèmes affectés montrent dessignes de rétablissement à la suite des mesures de

réductions des émissions de SO2 qui ont étéappliquées dans le passé ? Dans l’affirmative,comment le rétablissement s’effectue-t-il? Sinon,pourquoi ? Et quand et à quelles conditions peut-ons’attendre à un rétablissement considéré acceptableau plan environnemental? Quel rôle jouent lesémissions de NOx?

8. Quels avantages socio-économiques peut-on tirer del’atténuation des dépôts acides?

9. Quels liens relient les dépôts acides aux autrespolluants ? Quelle est l’implication des dépôtsacides dans la formation des matières particulaireset de l’ozone ? Dans la pollution par le mercure ? Et quelle part prennent-il au phénomène deschangements climatiques?

10. Où doit-on poursuivre les activités de surveillance del’atmosphère et des écosystèmes? Vers quels aspectsdu problème des dépôts acides devrions-nouscentrer les efforts de recherche?

L’objectif de cette évaluation était de synthétiser lesconnaissances scientifiques actuelles sur les dépôtsacides au Canada. Ces connaissances résumées sontprésentées sous forme de réponses aux dix questions etsous-questions rapportées dans ce sommaire sur lesrésultats clés. Publiée dans un document distinct,l’évaluation proprement dite rend compte pour sa partdes connaissances scientifiques sur les dépôts acides quitouchent le Canada. L’évaluation scientifique et leprésent sommaire sont disponibles dans le site Internetd’Environnement Canada (http://www.msc-smc.ec.gc.ca/saib/acid/acid_f.html) et à la Direction de l'évaluationscientifique et de l'intégration du Service météorologiquedu Canada, Environnement Canada, 4905 rue Dufferin,Downsview, Ontario, M3H 5T4.

sommaire des résultats clés 2004

Page 8: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des
Page 9: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

1. Est-ce qu’au Canada les dépôts acides affectentencore l’environnement et la santé desCanadiens? Si oui, où, et dans quelle mesure les affectent-ils?

Les dépôts acides affectent encore l’environnementcanadien et la santé des Canadiens.

L’environnement canadienAu Canada, le principal indicateur qui permet d’affirmersi oui ou non l’environnement est affecté par les dépôtsacides est le dépassement de sa charge critique. Dans cerapport, la charge critique se définit comme étant « uneestimation quantitative de l’exposition d’élémentsspécifiques de l’environnement à un ou plusieurspolluants, exposition qui ne leur causera pas d’effetsnocifs, étant donné les connaissances actuelles6. Sesunités sont exprimées en équivalent d’hydrogène (H+)par hectare par année (eq/ha/a)7. Pour la première fois enAmérique du Nord, une carte combinée des chargescritiques des écosystèmes aquatiques8 (les lacs) etterrestres (les sols forestiers bien drainés) vient d’êtreproduite pour les régions du Canada pour lesquellesnous disposions de données sur les dépôts acides, lachimie des lacs ou des sols. Dans cette carte, on aconsidéré l’acidité des dépôts atmosphériques secs ethumides dérivée des polluants et soufrés et azotés. Laproduction de cette carte combinée repose sur laconsidération des composantes les plus sensibles del’environnement – soit les écosystèmes aquatique ou

terrestre – pour déterminer la charge critique d’une zone particulière (c.-à-d. d’une maille de la grillecartographiée). Les dépassements des charges critiquesdes écosystèmes aquatiques et terrestres ont été calculésselon deux méthodes. La première, nommée « dépassement selon le lessivage actuel de l'azote »prend en compte l’acidité apportée par les dépôtsatmosphériques secs et humides de soufre et par lacomposante des dépôts d’azote qui acidifie actuellementles écosystèmes (c.-à-d. le nitrate lessivé des bassinsversants). Dans la deuxième méthode, nommée « dépassement à l'atteinte de l'équilibre avec les dépôtsatmosphériques » ou, plus succinctement « dépassementà l’état d’équilibre », on assume que tous les dépôts desoufre et d’azote finiront par acidifier l’environnement.

Le dépassement des charges critiques selon le lessivageactuel de l'azote est un indicateur de l’intensité actuellede l’acidité causée dans l’environnement par les dépôtsacides. Ce n’est qu’un indicateur des dommages actuelsque subit l’environnement. Pour avoir une idée desdommages que risque de subir l’environnement à pluslong terme en raison des dépôts acides actuels, il faut seréférer à l’indicateur du dépassement des chargescritiques à l’état d’équilibre. Le dépassement de la chargecritique d’un écosystème donné se produit lorsquel’acidité évaluée selon l’une ou l’aute méthode dépasse lacharge qu’il peut absorber sans qu’il en subisse d’effetsnocifs notables.

Les dépôts acides au Canada

7sommaire des résultats clés 2004

6Définition employée par la CEE-ONU (Nilsson, J. et Grennfelt, P.. 1988. Critical loads for sulphur and nitrogen. Rapport d’un atelier tenu à Skokloster, Suède.Miljørapport 1988:15, Nordic Council of Ministers, Copenhagen, Denmark. 31pp.). En anglais seulement.

7Puisque S et N ont des masses atomiques différentes, on ne peut pas calculer les valeurs des charges critiques selon une unité de masse (par ex., en kg/ha/a); onrapporte les valeurs à une unité d’équivalent (eq), c.-à-d. de mole de charge électrique réactive (par ex., eq/ha/a)

8La chimie de l’eau de 3130 lacs a été compilée pour toutes les provinces et territoires du Canada (à l’exception de l’Î.-P.-É.) afin d’évaluer leur état actuel. Pour lesprovinces de l’Est (ON et plus à l’est), où la chimie des lacs est en train de changer en réaction à la réduction des dépôts acides, la période d’échantillonnage pourévaluer cet « état actuel » est d’au plus tard de 1997. Cette contrainte a été assouplie pour les provinces de l’Ouest et les territoires. La compilation fourni unepopulation d’échantillonnage qui n’est pas représentative de la population entière des lacs. Du point du vue géographique, les lacs échantillonnés sont distribuésirrégulièrement, se trouvent souvent en grappes et sont souvent absents dans beaucoup de régions en raison de l’absence ou la vétusté de données. Les lacséchantillonnés dans les provinces de l’Est tendent à être situés sur des terrains sensibles à l’acidité tandis que ceux dans l’Ouest et au Nord sont situés sur desterrains sensibles aussi bien que non sensibles. La population des échantillons disponibles était biaisée vers des lacs de grande superficie, bien qu’il soit probableque des effets plus importants se produisent dans les petits lacs.

Page 10: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

8

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

sommaire des résultats clés 2004

Figure 1.1 : Évolution de la distribution spatiale du sulfate (SO42-) dans les dépôts humides (exprimé en kg/ha/a; et corrigé pour le sel de mer)

dans l’Est de l’Amérique du Nord du début à la fin des années 1990. La carte à gauche montre la distribution de la moyenne de cinq ans dedépôts humides pour la période 1990-1994, tandis que celle à droite montre la distribution de la moyenne de cinq ans de dépôts humides pourla période 1996-2000. La zone qui reçoit plus de dépôts que la charge cible de 20 kg/ha/a à la suite des réductions des émissions de SO2 aconsidérablement réduit. (Note: 1 kg SO4

2-/ha/a équivaut à 20,8 eq/ha/a).

Figure 1.2 : Distribution spatiale des dépôts humides de NO3- dans l’Est de l’Amérique du Nord au début et à la fin des années 1990. La

carte à gauche montre la distribution de la moyenne de cinq ans de dépôts humides pour la période 1990-1994, tandis que celle à droitemontre la distribution de la moyenne de cinq ans de dépôts humides pour la période 1996-2000. Comparé au patron de la figure 1.1, cepatron-ci de distribution entre les deux périodes demeure constant, ce qui est en accord avec la constance relative des émissions de NOx quise sont déposées dans cette région au cours de cette période. (Note: 1 kg NO3

- /ha/a équivaut à 16,1 eq/ha/a).

Page 11: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

9

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

sommaire des résultats clés 2004

Figure 1.3 : Dépassement des charges critiques d’acidité (S+N) – selon le lessivage actuel de l’azote – des milieux aquatiques ou forestiers(dépôts humides et secs exprimés en eq/ha/a) basé sur les dépôts atmosphériques moyens pour la période 1994-1998. Les charges critiquesont été calculées soit à l’aide de modèles de la chimie de l’eau (Expert ou SSWC), soit à l’aide d’un modèle adapté aux sols forestiers (SMB).On a sélectionné comme charge critique, dans une maille donnée, la valeur la plus faible entre le 5e percentile de la charge critique des lacs et le 5e percentile des polygones de sol. La légende (en bas à gauche) indique le modèle qui a été sélectionné pour évaluer chaque maille de lagrille : rouge = Expert (aquatique), jaune = SSWC (aquatique), vert = SMB (sols forestiers bien drainés). La composante des sols forestiers a étéobtenue par la superposition de la grille sur la carte du dépassement des charges critiques des polygones de sol. La carte des charges critiquesdes sols forestiers a été produite par le Groupe de travail sur la cartographie forestière du secrétariat des Gouverneurs de la Nouvelle-Angleterreet des premiers ministres de l’Est du Canada (GNA-PMEC) avec la collaboration de l’Ontario, d’Environnement Canada et du Service canadiendes forêts de Ressources naturelles Canada.

Les résultats de la présente évaluation confirme que,malgré la baisse des dépôts acides enregistrée dansl’Est du Canada au cours des dernières décennies(figures 1.1 et 1.2), de 21 à 75 % du territoire(correspondant à 0,5-1,8 million de km2) continuent de recevoir des dépôts acides qui dépassent sescharges critiques (figures 1.3 et 1.4). Ces valeursproviennent des estimations du plus au moinsoptimiste des scénarios.

Il est à noter qu’il n’existe pas de données sur la chimiedes lacs des territoires sensibles de certaines provinces,notamment dans le nord et le sud-est du Manitoba, lenord de la Saskatchewan, le Nunavut, les Territoires duNord-Ouest et la chaîne côtière de la Colombie-Britannique. Ainsi, pour ces régions, les valeursprésentées à la figure 1.3 ne sont pas représentatives de

situations régionales; toutefois, il n’existe pas encored’autres évaluations des charges critiques qui pourraientvalider ces valeurs. Dans les autres provinces, notammentTerre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, leNouveau-Brunswick, Québec et Ontario, les données dechimie des lacs ne représentent pas suffisamment deterritoire et l’intensité d’échantillonnage n’y est passuffisant pour que les valeurs de dépassement descharges critiques soient représentatives des situationsrégionales. Il faut aussi mentionner que dans le calculdes charges critiques des sols forestiers bien drainés,nous avons assumé qu’il n’y avait eu aucune exploitationforestière et aucun incendie forestier. Puisque ces deuxphénomènes rendent les forêts plus sensibles aux dépôtsacides, les valeurs des charges critiques rapportées icipour les forêts sont probablement trop élevées. De plus,ce ne sont pas tous les composés d’azote présents dansles dépôts secs qui ont été tenus en considération dans

Page 12: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

9 Watmough, S.A., Dillon, P.J. 2004. Major element fluxes from a coniferous watershed in central Ontario, 1983-1999. Biogeochemistry 67, 369-398. Enanglais seulement.

10

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

le calcul du dépassement des charges critiques, d’où lapossibilité de rapporter des valeurs de dépassement tropbasses.

Dans les régions où il y a dépassement des chargescritiques à l’état d’équilibre avec les dépôtsatmosphériques, les effets suivants ont été observés :

Effets sur les forêtsLes dépôts acides font partir des sols par lessivage deséléments nutritifs essentiels tels que les cations basiquescalcium (Ca2+), magnésium (Mg2+) et potassium (K+).Cette perte d’éléments nutritifs affecte la santé et la

croissance des arbres et épuise la capacité des sols deneutraliser les futures retombées acides de la plus grandepartie de l’Est du Canada. Les pertes nettes de cationsbasiques des bassins versants forestiers dans l’Est duCanada sont répandues, notamment pour ce qui est duCa2+. Dans une station du centre-sud de l’Ontario, on arapporté que les réserves en Ca2+ du sol avaient déclinéjusqu’à 30 % depuis le début des années 19809. Le déclinrécent des dépôts atmosphériques de sulfate a entraînéune diminution des pertes nettes en Ca2+, ce qui a ralentile taux d’acidification des sols; cependant, des pertesrépandues de Ca2+ (et, dans certains cas, de Mg2+) seproduisent encore aujourd’hui dans l’Est du Canada.

sommaire des résultats clés 2004

Figure 1.4 : Dépassement des charges critiques d’acidité (S+N) – à l’état d’équilibre avec les dépôts atmosphériques – des milieuxaquatiques ou forestiers (dépôts humides et secs exprimés en eq/ha/a) basé sur les dépôts atmosphériques moyens pour la période 1994-1998. Les charges critiques ont été calculées soit à l’aide de modèles de la chimie de l’eau (Expert ou SSWC), soit à l’aide d’un modèle adaptéaux sols forestiers (SMB). On a sélectionné comme charge critique, dans une maille donnée, la valeur la plus faible entre le 5e percentile de lacharge critique des lacs et le 5e percentile des polygones de sol. La légende (en bas à gauche) indique le modèle qui a été sélectionné pourévaluer chaque maille de la grille : rouge = Expert (aquatique), jaune = SSWC (aquatique), vert = SMB (sols forestiers bien drainés). Lacomposante des sols forestiers a été obtenue par la superposition de la grille sur la carte du dépassement des charges critiques des polygonesde sol. La carte des charges critiques des sols forestiers a été produite par le Groupe de travail sur la cartographie forestière du secrétariat desGouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’Est du Canada (GNA-PMEC) avec la collaboration de l’Ontario,d’Environnement Canada et du Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada.

Page 13: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

11

Bien que le taux d’acidification des sols ait ralenti, desréductions supplémentaires des dépôts acides doivents’appliquer pour que l’on atteingne la valeur des chargescritiques des sols forestiers bien drainés et ainsi prévenirl’appauvrissement des teneurs en cations basiques deleurs sols sous le seuil considéré inadéquat pourmaintenir la santé des forêts et leur productivité.Actuellement, de nombreuses régions forestières de l’Estdu Canada reçoivent des retombées acides qui excèdentleur charge critique. En Ontario, on a observé que lacroissance des érables à sucre était plus faible dans lesrégions où il y avait dépassement de la charge critiquedes sols10. L’analyse des données du Réseau d’étude etde surveillance des écosystèmes forestiers du Québec amontré qu’entre les années 1970 et 1990, lespeuplements forestiers feuillus et résineux, situés dansles régions où il y avait dépassement de la chargecritique, affichaient un taux de croissance de 30 % plusfaible que les peuplements forestiers situés dans lesrégions où il n’y avait pas eu ce dépassement de lacharge critique11. Même avec l’application de réductionsimportantes des émissions acidifiantes, le rétablissementdes sols de l’acidification (c.-à-d. le remplacement descations basiques perdus) sera probablement très lent enraison du processus lui-même très lent de l’altération des minéraux primaires, leur principale source de cationsbasiques.

La chimie du milieu aquatique et du solBeaucoup de lacs de l’Est du Canada sont encoreacidifiés (c.-à-d. qu’ils ont perdu partiellement ouentièrement leur capacité de neutraliser l’acidité) et nesatisfont pas la condition du pH≥6 de la charge critique;voilà un seuil critique clé pour la nourriture des poissonset d’autres biotes du milieu aquatique. Dans l’Est duCanada, entre environ 25 % (Nouveau-Brunswick) et 40 %(Ontario) des lacs échantillonnés accusaient un pH<6.Ces pourcentages comprennent les lacs qui sontnaturellement acidifiés par les acides organiquesassociées au carbone organique dissout (COD). Ces typesde lacs sont largement répandus en Nouvelle-Écosse et,dans une moindre mesure, à Terre-Neuve; par contre, ilsne sont pas communs dans les autres provinces. EnNouvelle-Écosse, 80 % des lacs échantillonnés affichaientun pH<6 et on estime que 40 % de ces lacs sont acides

en raison de la présence d’acides organiques naturels, cequi les rendraient incapables d’atteindre cette valeur depH même si l’on réduisait considérablement desémissions acidifiantes. Dans la majorité des provinces,cependant, le pourcentage de lacs ayant un pH<6constitue un indicateur valable de l’effet acidifiant desdépôts acides. Les résultats des modèles de la chimiedes lacs laissent entrevoir qu’il y aurait de 500 000 à 600 000 (soit environ 15 %) lacs sensibles à l’acidité dansl’Est du Canada (au sud du 52 °N de latitude). Ces lacsqui, historiquement, étaient caractérisés par un pH>6,sont ou seront de pH<6 sous des conditions de dépôtsatmosphériques acides qui sont semblables auxconditions actuelles.

La chimie de beaucoup de lacs réagit à la réduction desémissions acidifiantes (c.-à-d. que les lacs deviennentmoins acides), mais plusieurs facteurs viennent ralentirou mitiger cette réaction. Par exemple, il y a de plus en plus de résultats de recherche qui apportent la preuve que ce sont les réserves de cations basiquesneutralisateurs d’acidité dans les sols des bassinsversants qui déterminent dans quelle mesure les dépôtsacides acidifient les eaux de surface. Les pertes nettes encations basiques sont très répandues dans les bassinsversants forestiers de l’Est du Canada, notamment lespertes nettes en calcium (Ca2+). Ainsi, on assiste à unebaisse de la capacité des bassins versants de neutraliserles dépôts acides concomitante de la baisse de l’aciditédes dépôts atmosphériques.

De plus, la charge en sulfate larguée dans les eaux desurface est plus grande que celle reçue par les dépôtsatmosphériques dans la plupart des bassins forestiers del’Est du Canada. Ce surplus de sulfate résulteprobablement de la désorption du sulfate retenu dans lessols, du dégagement de sulfate lors de la décompositionde la matière organique et de l’oxydation attribuable à lasécheresse du soufre réduit stocké dans les milieuxhumides et autres milieux limités en oxygène. Tous cesphénomènes sont générateurs d’acidité. Ce soufre retenudans les sols provient des dépôts acides antérieurs. Lesmodèles d’évaluation des charges critiques des eaux desurface, qui sont basés seulement sur les entréesactuelles de SO4

2- en provenance des dépôts

sommaire des résultats clés 2004

10Watmough, S.A. 2002. A dendrochemical survey of sugar maple in south-central Ontario. Water, Air and Soil Pollution 136, 165-187. En anglais seulement.

11Ouimet, R., Duschesne, D., Houle, D., Arp, P.A. 2001. Critical load and exceedances of acid deposition and associated forest growth in the northernhardwood and boreal coniferous forests in Quebec, Canada. Water, Air and Soil Pollution: Focus 1, 119-134. En anglais seulement.

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Page 14: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

12

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

sommaire des résultats clés 2004

atmosphériques, se trouvent à sous-estimer ledépassement de la charge critique dans les bassinsversants qui montrent des pertes nettes considérables ensulfate.

La biologie aquatiqueLes algues, les invertébrés et la chaîne alimentaire desoiseaux aquatiques continuent de montrer des effets del’acidification, notamment dans les lacs et les cours d’eauoù les communautés de poissons ont subi des impacts.Les effets de l’acidification se répandent sur tous lesréseaux trophiques, altérant la composition descommunautés biologiques et la dynamique desécosystèmes. Les impacts comprennent les effets directsde l’acidité, la contamination par les métaux toxiques, laperte de proies et la diminution de la valeurnutritionnelle des proies restantes. Par exemple, laplupart des espèces d’invertébrés sensibles à l’aciditésont absents des lacs acidifiés à des pH<6. Les cyprins etautres petits poissons peuvent disparaître des petits lacsacidifiés et des milieux humides et causer ainsid’importants changements chez les invertébrés, quireprésentent une source de nourriture pour les oiseauxaquatiques nicheurs et d’autres prédateurs des dernierséchelons de la chaîne alimentaire. En général, on aobservé une augmentation du nombre d’oiseauxaquatiques nicheurs qui sont piscivores (par ex., leplongeon huard, le grand harle) dans une grande partiede l’Est du Canada (Ontario, Québec et Terre-Neuve). Desobservations récentes dans la région de Sudbury enOntario suggèrent que cette augmentation est en partieliée à l’amélioration des conditions d’habitat des lacs quiétaient auparavant endommagés.

Les teneurs élevées en mercure (Hg) trouvées dans lesplongons huards, leur couvée et les poissons qu’ilsconsomment inquiètent toujours. L’acidification desécosystèmes aquatiques entraîne l’augmentation desconcentrations de methylmercure toxique dans l’eau, lessédiments, le biote, ce qui fait augmenter les teneurs enHg dans les proies de la faune piscivore. Lesconcentrations en Hg dans les plongeons huards adultes,leurs oeufs, leur couvée et leur proies tendent à être plusélevées dans les lacs de bas pH. Les concentrations enHg les plongeons huards s’accroît suivant un gradient quiva de l’ouest vers l’est dans le sud-est du Canada. Desteneurs élevées en Hg dans les huards sont associées àdes impacts sur le rendement de la reproduction, dontdes baisses du succès de reproduction, de la croissancedes oisillons ainsi que des modifications du

comportement des oisillons, qui font augmenter leurrisque de mortalité juvénile.

Les populations de saumon atlantique des rivières dubas-plateau du sud de la Nouvelle-Écosse continuentd’être gravement affectées par l’acidification. Dans lesrivières qui présentent des pH près du seuil de toxicité(pH 5,0 à 5,4), les saumons risquent fort de mourir, enraison des effets subléthaux qui réduisent leur alimentationet leur croissance, qui augmentent les dommages à leursbranchies et qui perturbent leurs systèmes endocrinien etosmorégulateur. On prévoit que l’espèce saumon de laplupart des rivières du bas-plateau du sud de cette provinces’éteindra si le taux de survie des adultes demeure aussifaible qu’actuellement et que si le rétablissement du pHde ces cours d’eau continue d’être retardé.

La santé humaineLes études épidémiologiques récentes ont rapporté defaibles associations, quoique significatives, entre l’aciditédes aérosols ambiants et les paramètres suivants: lessymptômes respiratoires, les fonctions pulmonairesaffaiblies, le nombre d’admissions dans les hôpitaux et devisites au service d’urgence ainsi que la mortalité prématurée.On a pu identifier à l’aide de différents paramètres de santéquelles étaient les sous-populations sensibles. La toxicité del’acidité des aérosols peut contribuer à la relation existantentre les MP et la santé. Cependant, il est difficile de séparerles effets des MP de ceux de l’acidité des aérosols parce queles composants des MP mesurés sont généralementhautement corrélés entre eux.

Les nouvelles études cliniques indiquent que,comparativement aux gens normaux, les gens souffrantd’asthme ou d’allergies peuvent être particulièrementsensibles à l’exposition à court terme aux aérosols acidesseuls ou à l’exposition séquentielle à de l’acidesulfurique et à l’ozone. Il est à noter cependant que lesintensités d’exposition employées dans ces étudesétaient généralement plus élevées que celles mesuréesdans les villes canadiennes.

Les résultats des études toxicologiques chez les animauxsuggèrent que l’exposition aux aérosols acides, à desconcentrations semblables à celles mesurées dans l’Estdu Canada, peut avoir des effets sur les mécanismes dedéfense immunitaire. Les mélanges de polluants peuventexercer un effet aggravant (mais pas toujours) sur lasanté humaine, contrairement aux effets de l’exposition àdes polluants individuels, quoique cela dépende encore

Page 15: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

du polluant en cause, de la concentration relative dechaque polluant dans le mélange et des paramètres desanté mesurés.

2. Quelles sont les tendances actuelles desémissions acidifiantes et celles prévues?

Le dioxyde de soufreAu Canada, les émissions de dioxyde de soufre (SO2) ontdiminué d’environ 50 % entre 1980 et 2000 et il est prévuqu’elles diminueront d’un 4 % suplémentaire entre 2000et 2020 (figure 1.5). Ces prévisons d’émissions neconcernent aucune autre réduction d’émissions quecelles entendues dès 2003 en vertu des accordscanadiens. Dans l’Est du Canada, les émissions de SO2

ont diminué de 53 % entre 1985 et 2000, tandis que cellesde l’Ouest canadien ont diminué de 6 % au cours de cettepériode. Entre 2000 et 2020, on prévoit que les émissionsde SO2 diminueront de 21 % dans l’Est du Canada etaugmenteront de 15 % dans l’Ouest canadien. On prévoitque dès 2010, les émissions de SO2 dans l’Ouest canadiendépasseront celles produites dans l’Est du pays.

Aux É.-U., les émissions totales de SO2 ont diminuéd’environ 40 % entre 1980 et 2000 et il est prévu qu’ellesbaisseront d’environ 38 % entre les années 2000 et 2020(figure 1.5). Dans ces prévisions d’émissions, on n’aconsidéré aucune autre réduction d’émissions que cellesprévues par l’Accord Canada-Etats-Unis sur la qualité del’air et acceptées depuis 2003.

Les oxydes d’azoteDans l’ensemble du Canada, les émissions d’oxydesd'azote (NOx) sont demeurées relativement constantesentre 1985 et 2000, mais on prévoit qu’elles diminuerontd’environ 17 % entre 2000 et 2020 (figure 1.6). Dans cesprévisons d’émissions, on n’a considéré aucune autreréduction d’émissions que celles devant être appliquéesau Canada dès 2003 en vertu des accords. Dans l’Est duCanada, les émissions de NOx ont diminué de 17 % entre1985 et 2000 et on projette qu’elles diminuerontd’environ 39 % entre 2000 et 2020. Dans l’Ouest canadien,les émissions de NOx ont augmenté de 29 % entre 1985et 2000 et on projette qu’elles augmenteront d’environ 5 % entre 2000 et 2020. Depuis l’an 2000, les émissions

13sommaire des résultats clés 2004

0

5

10

15

20

25

30

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 (1) 2015 2020 (1)

Dioxyde de Soufre

Ém

iss

ion

s (

mil

lio

n d

e t

on

ne

s)

Année

États-UnisCanada

E. Canada

O. Canada

Figure 1.5 : Estimation des émissions de dioxyde de soufre (SO2)aux É.-U. et au Canada, comprenant l’Est (à l’est du Manitoba) etl’Ouest (à l’ouest de l’Ontario) du Canada. 1 – Les prévisionsd’émissions aux É.-U. sont basées sur les résultats sommaires sur lesémissions de REMSAD (Regional Modelling System for Aerosols andDeposition).

0

5

10

15

20

25

30

1970 (1) 1975 (1) 1980 (1) 1985 1990 1995 2000 2005 2010 (2) 2015 2020 (2)

Année

Ém

iss

ion

s (

mil

lio

n d

e t

on

ne

s) Oxyde D'Azote États-Unis

Canada

E. CanadaO. Canada

Figure 1.6 : Estimation des émissions des oxydes d’azote (NOx)produites aux É.-U. et au Canada, comprenant l’Est (à l’est du Manitoba)et l’Ouest (à l’ouest de l’Ontario) du Canada. 1 – L’évaluation desémissions canadiennes de NOx de 1970 à 1980 a été effectuée selonune méthodologie plus ancienne; on ne peut donc les comparer auxémissions de 1985 et aux plus récentes. 2 – Les prévisions d’émissionsaux É.-U. sont basées sur les résultats sommaires d’émissions deREMSAD (Regional Modelling System for Aerosols and Deposition)

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

États-UnisCanada

E. Canada

O. CanadaÉtats-UnisCanada

E. CanadaO. Canada

Page 16: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

14

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

sommaire des résultats clés 2004

de NOx produites dans l’Ouest canadien ont dépassécelles produites dans l’Est du pays. On prévoit quejusqu’en 2020, les émissions de NOx produites dansl’Ouest canadien continueront de dépasser cellesproduites dans l’Est du Canada.

Aux É.-U., les émissions de NOx ont légèrement diminuéentre 1985 et 2000 ; mais on prévoit qu’elles diminuerontd’environ 47 % en 2020 par rapport aux quantités émisesen l’an 2000 (figure 1.6). Dans ces prévisions d’émissions,on n’a considéré aucune autre réduction d’émissions quecelles prévues par l’Accord Canada-Etats-Unis sur laqualité de l’air et acceptées depuis 2003.

3. D’où proviennent les sources industriellesmajeures des émissions acidifiantes quiaffectent les écosystèmes canadiens?

Quelles sont les sourcesindustrielles majeures des émissionsacidifiantes au Canada et aux É.-U.?Au Canada, les sources majeures des émissionsacidifiantes proviennent des secteurs de l’exploitationminière et la fusion des métaux non ferreux, de laproduction d’électricité, du secteur amont de l’industriepétrolière et gazière et du transport.

Figure 1.7 : Distribution des émissions de dioxyde de soufre (SO2) au Canada en 2000 (kg/km2).

Page 17: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

15sommaire des résultats clés 2004

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Les secteurs sources des émissions de SO2 et de NOx

dans l’Est du Canada se concentrent le long du corridorWindsor-Québec, avec des points chauds situés dans lecentre de l’Ontario, le centre du Québec, le centre-sud duNouveau-Brunswick, le centre-est de la Nouvelle-Écosseet à Terre-Neuve (figures 1.7 et 1.8). Le corridor Windsor-Québec très urbanisé comprend des secteurs sourcesd’émissions tels que la génération thermique d'énergieélectrique et le transport routier. Les points chauds ducentre de l’Ontario et du centre du Québec sont là où ils’y fait de l’exploitation minière et de la fusion desmétaux non ferreux. Les points chauds du centre-sud duNouveau-Brunswick, du centre-est de la Nouvelle-Écosseet de Terre-Neuve sont associés à la productiond’électricité et à la production d’autres émissions

indutrielles (par ex., de l’exploitation minière et despâtes et papiers).

Dans l’Ouest canadien, les grands secteurs sourcesd’émissions de SOx et de NOx se trouvent en Alberta etdans des points chauds situés au Manitoba et enSaskatchewan. Les émissions émanant de l’Albertaproviennent principalement de la génération thermiqued'énergie électrique, du secteur amont de l’industriepétrolière et gazière et des raffineries de pétrole. EnSaskatchewan, les régions où les émissions sont les plusimportantes sont celles où sont installées des stations degénération thermique d’électricité. Les régions où lesémissions sont importantes au Manitoba sont associées àl’exploitation minière et à la fusion des métaux non ferreux.

Figure 1.8 : Distribution des émissions des oxydes d’azote (NOx) au Canada en 2000 (kg NO2/km2).

Page 18: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

Aux É.-U., les sources majeures des émissionsacidifiantes proviennent des secteurs de la productiond’électricité et des véhicules routiers. Les émissionsmajeures de SO2 et de NOx qui affectent l’Est des É.-U.prennent source dans la région très industrialisée eturbanisée qui s’étend du sud-est de l’Ohio à la partieouest de la Virginie et de l’ouest du Kentucky au centredu Tennessee 12.

Quelles sont les principales régionssources des émissions qui affectent lesécosystèmes canadiens?Grâce aux analyses de données des dépôts humides etsecs, à l’utilisaton de techniques d’attribution dessources et de modèles de l’atmosphère, les chercheursont pu déterminer les régions d’où proviennent lesémissions acidifiantes qui affectent les écosystèmescanadiens.

16

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

sommaire des résultats clés 2004

12Sous-comité de la coopération scientifique (SC2) – Comité sur la qualité de l'air (2004) Canada-États-Unis évaluation scientifique des particules transfrontalières. 129pp.

13Basé sur le calcul du bilan de masse.

Figure 1.9 : Moyennes sur cinq ans (1996-2000) des émissions totales (mégatonnes; MT) et des dépôts humides (MT) de soufre et d’azotedans l’Est du Canada et l’Est des É.-U. (les superficies apparaissent dans l’encadré). Les valeurs en pourcentage indiquent les proportionsdes émissions totales et des dépôts humides produites par les deux pays.

À l’intérieur du territoire de l’Est du Canada, c.-à-d. dansla zone délimitée par la frontière Manitoba-Ontario,Terre-Neuve, la frontière Canada-É.-U. et le 51 °N delatitude, les sources canadiennes y émettent moins de 10 % des émissions totales de SO2 et de NOx de tout l’Estde l’Amérique du Nord. Cette zone reçoit pourtantapproximativement 30 % des dépôts atmosphériqueshumides de sulfate et de nitrate émis dans l’Est del’Amérique du Nord (figure 1.9). Ce déséquilibreimportant est dû aux émissions du Midwest et de l’Estdes É.-U. transportées jusque dans l’Est du Canada puisretombant sous forme de retombées humides. On estimequ’entre 45 et 70 % des dépôts atmosphériques humidesde sulfate et de nitrate de l’Est du Canada proviendraientde l’Est des É.-U.13.

On a utilisé les données de dépôts atmosphériqueshumides et secs colligées par le Réseau canadien desurveillance des précipitations acides (RCSPA),combinées aux trajectoires des masses d’air, pour estimerla contribution des différentes régions sources desémissions en Amérique du Nord aux retombées en soufreet en azote à des endroits spécifiques au Canada. EnOntario, au Québec et en Nouvelle-Écosse, on estimeque 50 à 70 % des dépôts de soufre et d’azote tombésdans toutes les stations de mesures du RCSPA, situées àl’intérieur de 200 km de la frontière américaine,proviennent des émissions américaines et du sud del’Ontario et du Québec (figure 1.10). Les 30 à 50 % desdépôts restants reçus par ces stations sont issus dessources canadiennes situées au nord, à l’ouest et à l’est

Page 19: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

17sommaire des résultats clés 2004

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Figure 1.10 : La contribution (en pourcentage) des différentes régions sources aux dépôts atmosphériques totaux de soufre et d’azote dansles stations du RCSPA de tout le Canada.

de celles-ci; les régions situées à l’est des stations duRCSPA sont celles qui contribuent le moins aux dépôtsacides quelle que soit la station. Les sources d’émissionsaméricaines dans les états des Grands Lacs, de la valléefluviale de l’Ohio et du Midwest sont les sources quisemblent exercer dans l’Est du Canada le plus grandimpact sur les dépôts atmosphériques humides et secs(figure 1.10).

Dans l’Ouest canadien, il existe peu de donnéesdisponibles pour évaluer l’attribution des sourcesd’émissions. Dans une station de mesures située dans

les prairies près de la frontière entre l’Alberta et laSaskatchewan, environ 45 à 55 % des dépôts humides etsecs sont attribuables à des sources d’émissions quiproviennent du centre et du nord de l’Alberta et de laColombie-Britannique (figure 1.10). Les sourcesd’émissions du sud de l’Alberta et de la Colombie-Britannique et du nord-ouest des É.-U. comptent pourenviron 30 % des dépôts humides et secs dans cettestation, tandis que les sources d’émissions à l’est de lastation comptent pour environ 30 % des dépôts humideset secs restants.

Page 20: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

14Dans le scénario PST2010A, on assume que l’Ontario a réduit ses émissions annuelles de SO2 d’un 50 % supplémentaire par rapport au plafond établi dans le Programmede lutte contre les pluies acides dans l’Est du Canada (885 contre 443 ktonnes SO2/a), le Québec, d’un 45 % supplémentaire (500 contre 275 ktonnes/a) et le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse d’un 25 % supplémentaire (respectivement 175 contre 131 et 194 contre 146 ktonnes/a). On assume que les É.-U. réduiront les émissionsannuelles de SO2 de 55 % supplémentaire par rapport aux concentrations d’émissions projetées en 2010 tels qu’elles sont prévues selon l’Accord Canada-É.-U. sur la qualitéde l’air (12,446 contre 5,578 ktonnes/a).

15Ce scénario est très semblable au scénario PST2010A. La seule différence est que les émissions de SO2 des É.-U. sont réduites de 40 % par rapport aux concentrationsd’émissions prévues de 2010, ce qui équivaut à une réduction de 60 %, comparativement à la réduction de 55 % considérée dans le scénario PST2010A.

16Le scénario CCUSA2 prévoit les dépôts atmosphériques en 2010 à partir des concentrations d’émissions de SO2 qui se produiront lorsque sera complété le Programme1985 de lutte contre les pluies acides dans l’Est du Canada et les exigences du «Titre IV» et des Phases 1 et 2 des amendements du Clean Air Act de 1990 aux É.-U.

18

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

sommaire des résultats clés 2004

On a utilisé les modèles de chimie de l’atmosphère pourdéterminer quelles sources démissions affectaient lesécosystèmes canadiens. Les résultats du Modèle dedépôts acides et de polluants oxydants (MDAO) laissentsuggérer que les émissions de SO2 et de NOx du Canadaet des É.-U. contribuent à acidifier les dépôtsatmosphériques dans l’Est du Canada. On en est arrivé àcette conclusion après avoir comparé les diminutions desulfate présent dans les retombées humides résultant dedifférents scénarios de réduction d’émissions de la partdu Canada et des É.-U. La figure 1.11 illustre l’exempled’un scénario de réduction où 1) les É.-U. réduiraientd’un 5 % supplémentaire leurs émissions par rapport auxréductions prévues en 2010 dans l’AQA (les réductionséquivalent à 611 ktonnes/a) et où 2) le Canada necontribuerait pour aucune réduction supplémentaire quecelles prévues dans cet accord. Selon ce scénario, les

réductions de sulfate contenu dans les retombéesatmosphériques humides de l’Est du Canada seraient deplus de 0,8 kg SO4

2-/ha/a dans le sud-ouest de l’Ontario etjusqu’à 0,1 – 0,4 kg SO4

2-/ha/a dans les provinces del’Atlantique et le centre du Québec et de l’Ontario. Entermes de pourcentage (figure 1.11b), ces réductionscorrespondent à des diminutions de 1 à 4 % de sulfatedans les précipitations humides que reçoivent l’Est duCanada par rapport au scénario 2010 de l’AQA, avec lesdiminutions relatives les plus importantes prévues dansle sud de l’Ontario, le sud du Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

La figure 1.12 illustre ce qu’il adviendrait du scénarioinverse, c’est-à-dire 1) si le Canada réduisait d’un 32 %supplémentaire ses émissions de SO2 par rapport aux émissions projetées de 2010 (qui équivalent à

Figure 1.11 : Illustration de la différence dans les quantités de sulfate présentes dans les dépôts atmosphériques humides exprimées (a) kgSO4

2-/ha/a et en b) pourcentage (calculé selon (PST2010A - PST2010B) / CCUSA2), établies d’après deux scénarios MDAO de contrôle desémissions de SO2 : le scénario « PST2010A »14 et le scénario « PST2010B »15. Exprimée en termes d’émissions annuelles de SO2, la différencede quantités prévues aux É.-U. entre les deux scénarios correspond à 611 ktonnes/a, soit 5% des émissions des É.-U. considérées dans lescénario « CCUSA2 »16. (Note: 1 kg SO4

2-/ha/a équivaut à 20,8 eq/ha/a).

Page 21: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

17Ce scénario simple est très semblable à celui du CCUSA2. La seule différence est que les émissions canadiennes de SO2 dans l’Est du Canada (la zone de gestion desoxydes de soufre (ZGOS) ont baissé de 50 % par rapport aux plafonds provinciaux accordés par le Programme de lutte 1985 contre les pluies acides de. Le domaine dumodèle MDAO est approximativement le même que la ZGOS dans le sud-est du Canada.

19

619 ktonnes/a) et 2) les É.-U. ne contribuaient pouraucune autre réduction supplémentaire que cellesprévues par l’AQA. Dans ce cas, les sulfatesdiminueraient jusqu’à 15 % dans les précipitations del’Est du Canada (de 0,1 à 3,0 kg SO4

2-/ha/a), lesdiminutions étant prévues le long du corridor Sudbury,ON – Rouyn, QC et près de l’Île-du–Prince-Édouard. Desdiminutions aussi importantes que 5 % s’enregistreraientaussi dans le nord-est des É.-U. à la suite des réductionsd’émissions réalisée par le Canada. Étant donné que laréduction totale des émissions de SO2 estpresqu’identique dans ces deux scénarios, ces résultatsmontrent que la réduction d’une tonne de SO2 desémissions canadiennes créerait un plus grand impact auCanada que la réduction d’une tonne de SO2 desémissions arrivant des É.-U.

Pour l’Ouest canadien, les résultats du RELAD (modèlerégional lagrangien des dépôts acides) et du modèlelagrangien du SEA pour le soufre (MLSS) permettraient

d’affirmer que les principaux agents responsables del’acidité des retombées atmosphériques émanent desémissions canadiennes de SO2 et de NOx. Cetteaffirmation est basée sur l’examen des cartescontinentales des émissions et de la comparaison desprévisions des modèles avec des données observées. Lafigure 1.13 donne l’exemple des prévisions estimées parRELAD de 30 ans de retombées annuelles moyennes desulfate et de nitrate basées sur les données d’émissionsde 1995. Les pics de la figure 1.13a indiquent la présencede retombées humides de sulfate suivant, de l’ouest versl’est, le corridor Calgary-Edmonton puis les régions deFort McMurray en Alberta et de Flin Flon et de Thompsonau Manitoba. La figure 1.13b indique que des picsd’émissions de retombées humides chargées en nitratese produiront en Alberta le long et à l’est du corridorCalgary-Edmonton, ce qui est cohérent avec lesobservations relevées sur les différentes sources de SO2

et de NOx émises dans l’Ouest canadien.

sommaire des résultats clés 2004

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Figure 1.12 : PIlustration de la différence dans les quantités de sulfate présentes dans les dépôts atmosphériques humides exprimées en a) kg SO4

2-/ha/a et en b) pourcentage (calculé selon (CCUSA2 - 5CONLY) / CCUSA2), établies d’après deux scénarios MDAO de contrôle desémissions de SO2 : le scénario « CCUSA2 » (voir note de bas de page no. 16) et le scénario « 5CONLY »17. Exprimée en termes d’émissionsannuelles de SO2, la différence de quantités prévues au Canada à partir des deux scénarios correspond à 619 ktonnes/a ou à 32 % desconcentrations d’émissions du scénario « CCUSA2 ». (Note: 1 kg SO4

2-/ha/a équivaut à 20,8 eq/ha/a).

Page 22: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

20

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

4. Faut-il réduire davantage les émissions produitesau Canada et aux É.-U.? Si oui, de combien faut-ille faire et où sont situées les sources?

Il est clair qu’il faille réduire les émissions de SO2

et de NOx qui affectent l’Est du Canada : les dépôtsatmosphériques de soufre et d’azote dépassentactuellement les charges critiques des milieux aquatiqueset des forêts d’un vaste territoire de cette région. Dansl’Ouest canadien, le manque de données pour évaluer lescharges critiques ne permet pas de déterminer s’il y anécessité de réduire les émissions.

Le modèle MDAO prévoit que les charges critiques desulfate des écosystèmes aquatiques18 seront encoredépassées dans le centre de l’Ontario et au Québec, mêmesi l’on utilise les données les plus vraisemblables dansl’estimation des émissions futures de SO2, et ce, même sion réduisait les émissions de SO2 du Canada et des É.-U.de 50 % de plus que les réductions prévues d’ici 2010 dansle cadre de l’AQA. Ces estimations correspondent auxprévisions données par le modèle MDAO d’après desscénarios similaires présentés dans le rapport d’évaluationde 19971. On prévoit que le dépassement des chargescritiques en sulfate du milieu aquatique calculés en 1997ne pourrait être évité qu’en envisageant le scénario de

contrôle des émissions qui exige une réductionsupplémentaire des émissions de SO2 de 75 % par rapportaux réductions actuellement prévues au Canada et aux É.-U. dans le cadre de l’AQA en 2010. Il est important desouligner que les charges critiques calculées en 1997 ontété révisées dans le cadre de l’évaluation 2004 et que denouvelles estimations des charges critiques desécosystèmes aquatiques et forestiers ont été effectuées.Ces nouvelles estimations se révèlent plus faibles quecelles publiées dans le rapport d’évaluation de 1997 dansbeaucoup de régions, et plus élevées dans quelquesautres. Par conséquent, on considère que des réductionsdes émissions de SO2 plus importantes que 50 ou 75 %seraient nécessaires pour ne pas dépasser ces nouvellesestimations de charges critiques.

Pour que l’on atteigne dans l’Est du Canada et l’Est desÉ.-U. les 75 % de réductions d’émissions nécessaires pourne pas dépasser les charges critiques de 1997 des milieuxaquatiques, les É.-U. devraient contribuer, en termes demégatonnes (MT), à une baisse plus importante que leCanada. Cette différence de contribution entre les deuxpays s’explique par le fait que les émissions de SO2 dansl’Est du Canada constitue seulement 9 % des émissionsnord-américaines (selon l’estimation des émissions del’an 2000; voir la figure 1.9).

sommaire des résultats clés 2004

18Selon les charges critiques publiées dans le rapport d’évaluation de 1997 des pluies acides au Canada. En anglais seulement.

Figure 1.13 : Dépôts atmosphériques de soufre et d’azote (keq/ha/a) prévus par RELAD; prévisions basées sur les conditionsmétéorologiques moyennes du cours des années 1971 à 2000 et sur les données d’émissions canadiennes de 1995. Le domaine couvert parRELAD est indiqué par la ligne noire pleine. Chaque maille de la grille représente 1° de latitude par 1° de longitude. (Note: 1 keq/ha/a de dépôtatmosphérique humide de soufre équivaut à 48,1 kg/ha/a tandis que 1 keq/ha/a de dépôt atmosphérique d’azote équivaut à 62,1 kg/ha/a).

Page 23: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

21

Les estimations résultant du modèle MDAO donnent àpenser que sur la base de tonne par tonne, la réductiond’une MT d’émissions dans l’Est du Canada les réduiraientdavantage dans cette région que si on réduisait un MTd’émissions issues de l’Est des É.-U. Cela s’explique par lefait qu’au Canada, il y a une plus grande proportion desémissions de sources canadiennes qui s’y redéposent parrapport aux sources américaines. Ainsi, bien que lesémissions de l’Est des É.-U. doivent être réduites pouratteindre les charges critiques de l’Est du Canada (puisque45 % ou plus des dépôts en sulfate dans l’Est du Canadasont attribuables à l’apport des émissions américaines), ilreste qu’il est plus profitable de réduire l’émission d’unetonne de SO2 en Ontario et au Québec qu’une tonne deSO2 en provenance des états de la vallée fluviale de l’Ohioou du nord-est. Toutefois, réduire les émissions dans lesdeux pays s’avère la seule mesure capable d’éliminercomplètement le dépassement des charges critiques desmilieux aquatiques de l’Est du Canada.

Les analyses des données des dépôts atmosphériquessont cohérentes avec les résultats de la modélisation parle modèle MDAO, bien qu’elles ne permettent pasd’estimer l’intensité des réductions des émissions de SO2

et de NOx requises pour ne pas dépasser les chargescritiques. Les résultats des analyses nous permettentd’affirmer qu’il y aurait lieu de réduire les émissionsacidifiantes dans l’Est du Canada, le Midwest et l’Est desÉ.-U. et l’Ouest canadien si l’on veut réduire l’acidité desretombées atmosphériques dans l’Est du Canada. Dansl’Est du Canada, les plus grandes réductions desémissions doivent avoir lieu en Ontario et au Québec.Aux É.-U., les plus grandes réductions des émissionsdoivent être appliquées 1) dans les états du Midwest sil’on veut réduire les retombées acides dans le Nord-ouestde l’Ontario; 2) dans les états riverains des Grands Lacset de la vallée fluviale de l’Ohio si l’on veut aussi réduireles retombées acides dans le reste de l’Ontario et auQuébec et 3) dans les états de la vallée fluviale de l’Ohioet la Côte Est si l’on veut réduire les retombées acides duCanada atlantique. Pour réduire le plus efficacement lesémissions qui affectent le Canada, il faudait, selon desrésultats d’estimations complémentaires, que lesmesures de réduction s’appliquent dans les régionssuivantes : le tier nord des états du Midwest, les étatsriverains des Grands Lacs et dans les états de la valléefluviale de l’Ohio et de la Côte Est. En fait, la réductiondes émissions dans le tier sud des états américains necontribuerait pour le Canada que très peu en définitive àla désacidification des retombées atmosphériques.

5. Réduire les NOx peut-il compenser pour le besoinde réduire le SO2? Est-ce que la saturation enazote présente un problème? Quelles sont lesimpacts de la réduction des émissions de NOx surles écosystèmes canadiens?

Le soufre contenu dans les dépôts atmosphériquesdemeure le principal agent acidifiant des bassins versantsde l’Est du Canada; il existe seulement un petit nombrede bassins versants dont l’acidification est attribuable àl’azote, et ce phénomène déclinerait selon l’informationscientifique nouvelle. Les charges critiques ont étédéterminées par l’analyse séparée des deux composésacidifiants. Les résultats indiquent que réduire les dépôtsde sulfate seul peut se révéler dans certains cas unemesure efficace pour réduire le dépassement de la chargecritique, tandis que dans d’autres cas, réduire à la fois lesdépôts de sulfate et d’azote se révèlent nécessaire (parex., le bassin versant de la rivière Muskoka en Ontario).Ainsi, selon notre compréhension actuelle du rôle del’azote dans l’acidification, réduire les émissions de NOx

ne compensera pas pour le besoin de réduire lesémissions de SO2.

Bien que la saturation en azote ne semble pas se poser enproblème dans l’Est du Canada, nous savons que lacapacité de la portion terrestre des bassins versants deretenir les retombées en azote a des limites. Il estraisonnable de croire qu’une forte réduction des dépôtsatmosphériques d’azote préservera plusieurs stations duphénomène de saturation en azote. Pour l’instant, il n’estpas possible d’établir de seuil critique de dépôtsatmosphériques d’azote pour le Canada au-dessous duquelce phénomène ne risquerait aucunement de se produire.

6. Existe-t-il d’autres facteurs qui pourraient fairediminuer l’efficacité des réductions des émissions(par ex., la diminution ou l’augmentation desretombées en cations basiques)?

Ces facteurs existent. Ils se rapportent aux phénomènessuivants :

➪ Le lessivage des cations basiques diminue la

capacité des sols à neutraliser l’acidité des

retombées futures; autrement dit, il accroît la

vulnérabilité des sols aux dépôts acides.

➪ Dans les conditions limitées en oxygène prévalentes

dans les sédiments des milieux humides, le sulfate

sommaire des résultats clés 2004

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Page 24: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

22

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

des dépôts atmosphériques est converti en sulfures,

des composés d’entreposage stables de cet élément.

Lorsque la nappe phréatique s’abaisse aux périodes

de sécheresse, l’oxygène pénètre dans ces sols

auparavant anaérobiques, oxyde les sulfures et cela

les libère sous forme de sulfate. De tels

changements climatiques pourraient brouiller la

relation attendue entre la baisse des dépôts

atmosphériques de sulfate et les concentrations en

sulfate dans les lacs et les rivières en causant des

variations temporelles des flux de sulfate des

bassins versants dominés par les milieux humides.

➪ On prévoit que la diminution des entrées de sulfate

dans les sols, résultant de la réduction des dépôts

acides, entraînera le largage (désorption) du sulfate

entreposé. Le largage du sulfate dans les lacs et les

rivières contrecarre donc les effets de la réduction

des émissions de SO2. La quantité de sulfate

entreposée dans les sols susceptible d’être larguée

dépend des caractéristiques des sols et de la

concentration de sulfate contenue dans les dépôts

atmosphériques. Dans les bassins versants, tel que

celui de Plastic Lake situé dans la région de

Muskoka-Haliburton de l’Ontario, on prévoit que

pour des décennies à venir le sulfate entreposé

dans les sols continuera d’être largué dans les

eaux de surface19.

➪ La minéralisation (transformation de soufre

organique en sulfate inorganique) et

l’immobilisation (transformation de sulfate

inorganique en soufre organique) sont des processus

microbiens qui se produisent simultanément dans

les sols. La minéralisation peut devenir une source

de sulfate pour les eaux de drainage, à condition que

le sulfate largué des composés de soufre organique

dépasse son taux d’immobilisation. Un certain

nombre d’études ont montré que la minéralisation

était responsable de l’exportation nette du sulfate

des sols des bassins versants du Canada.

➪ Lorsque les écosystèmes terrestres deviennent

saturés en azote (c.-à-d. qu’ils reçoivent plus d’azote

que ce qu’il peuvent en utiliser), ce dernier forme un

acide qui peut être lessivé des sols et acidifier les

eaux de surface.

7. Est-ce que les écosystèmes affectés montrent dessignes de rétablissement à la suite des mesuresde réduction des émissions de SO2 qui ont étéappliquées dans le passé ? Dans l’affirmative,comment le rétablissement s’effectue-t-il? Sinon,pourquoi? Et quand et à quelles conditions peut-on s’attendre à un rétablissement considéréacceptable au plan environnemental ? Quel rôlejouent les émissions de NOx?

On a pas observé jusqu’à présent de rétablissementchimique et biologique à grande échelle dans aucunécosystème, mais certains signes encourageants prouventque du rétablissement se produit.

Dans l’Est du Canada, aux alentours des fonderies qui ontfortement réduit leurs émissions depuis un certain temps(par ex., à Sudbury et, dans une moindre mesure, à Rouyn-Noranda), on observe une remontée du pH ou d’alcalinitédes lacs, une preuve manifeste de rétablissement chimique.Par ailleurs, les lacs du sud-est du Canada qui sontprincipalement affectés par les sources des dépôts acidestransportés sur le longues distances voient leurconcentration en sulfate diminuer, malgré la remontéerelativement faible de leur pH (ou de l’alcalinité).Cependant, des phénomènes tels que le déclin des cationsbasiques dans les précipitations et les sols des bassinsversants, le largage du soufre induit par les épisodes desécheresse et les dommages causés aux phénomènesgénérateurs d’alcalinité dans les lacs limitent – et plusprobablement reportent – le rétablissement chimique; lerétablissement biologique devant nécessairement seproduire après le rétablissement chimique. En définitive, leslacs se trouveront dans un état plus « dilué » (c.-à-d. à desconcentrations ioniques plus basses et ainsi plus sensibles)qu’ils ne l’étaient avant le début de l’acidification.

Il est probable que beaucoup de lacs se rétablissent selonun état différent que leur état d’origine. Dans certains lacshautement endommagés (par ex., dans la région deSudbury), les communautés d’algues et de zooplanctonréagissent favorablement à la remontée du pH, mais lerétablissement global demeure limité par la présence demétaux toxiques et par des épisodes de réacidification. Larecherche expérimentale sur l’acidification a démontréque les écosystèmes aquatiques pouvaient être résilientsau stress d’acidité; mais certaines communautésbiologiques pourraient demeurer altérées à tout jamais à

sommaire des résultats clés 2004

19Eimers, M.C., Dillon, P.J., Schiff, S.L.. 2004. Sulphate flux from an upland forested watershed in south-central Ontario, Canada. Water Air and Soil Pollution 152, 3-22.

Page 25: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

23

la suite du processus lent et complexe de rétablissment.L’augmentation du nombre de huards et d’autres oiseauxaquatiques, qui viennent se reproduire dans le sud-est duCanada marque un signe encourageant du rétablissement,mais le taux de reproduction des huards déclineraitd’après les dernières observations; ce phénomènedeviendrait inquiétant s’il se poursuivait et se répandait.On prévoit que la qualité de l’habitat des oiseauxaquatiques qui nichent dans les petits lacs et les milieuxhumides du sud-est du Canada s’améliorera au bénéficedes oiseaux piscivores (par ex., le plongeon huard et legrand harle) et des petits poissons (par ex., les cyprins),mais ne profitera pas à certains canards plongeursinsectivores (par ex., le garrot à oeil d'or), compte tenu del’ampleur des modifications chimiques qui prévaudront.

Ces preuves de rétablissement des lacs dans certainesrégions corroborent l’hypothèse selon laquelle lespropriétés chimiques des sols (concentrations en cationsbasiques) se rétablissent aussi, puisque ce sont elles quisont en cause dans la régulation de l’acidité des eaux desurface. Cependant, des données empiriques de mêmeque des résultats de modélisation nous font supposerque les réserves en cations basiques dans les solscontinuent à diminuer dans tout le sud-est du Canada,un phénomène qui menace autant le caractère durabledes forêts que le rétablissement des lacs et des rivières.Pour qu’il y ait rétablissement des écosystèmesterrestres, il faudrait que les quantités de dépôts acidesbaissent au point que l’apport de cations basiques dansles sols issu de leur altération chimique et les apportsatmosphériques équivalent, voire dépassent, la perte deces cations par le lessivage d’acides.

Les émissions de NOx ont aussi un rôle à jouer dansl’acidification des sols des bassins versants de l’Est duCanada, mais dans une moindre mesure que lesémissions de soufre, qui demeurent l’agent acidifiantprédominant (représentant en général >90 % du lessivaged’acides des sols). Le nitrate contribue à l’acidificationdes sols de certains bassins versants, tels que le bassinversant de la rivière Muskoka situé en Ontario.

8. Quels avantages socio-économiques peut-ontirer de l’atténuation des dépôts acides?

Les dépôts acides créent des impacts négatifs sur leslacs, les rivières, les sols, les forêts, la faune sauvage, ladiversité biologique, les édifices et la santé humaine. Les

avantages socio-économiques de réduire ou d’éviter cesimpacts négatifs pourraient être considérables. De plus,les réductions des MP et de l’ozone, engendrées par lesréductions des émissions acidifiantes, présenteraient unelarge gamme d’avantages pour l’environnement,l’économie et la santé humaine.

Les dépôts atmosphériques actuels d’acides qui tombentdans les forêts font, chaque année, perdre au Canadaatlantique plus d’un demi million de mètres cubes debois, en raison des pertes d’éléments minéraux nutritifsque ces dépôts causent. Selon les prix du marché, lavaleur de ce bois perdu se chiffre en centaines demillions de dollars par an.

Le déclin des poissons dans les lacs et les rivières del’Est du Canada crée des impacts considérables surl’industrie de la pêche, du saumon atlantique enparticulier. Le déclin des populations de poissons auraaussi des répercussions non négligeables dans ledomaine de la pêche récréative, pour laquelle il s’estdépensé 1,9 milliards $ en 1996.

Les effets corrosifs des dépôts acides peuvent êtreconsidérables, notamment pour les pylônes des lignes detransport d’électricité. Les dépôts acides peuvent réduirede 50 % la durée de leur vie espérée et faire grandementaugmenter les besoins en réparation et en entretien, quicoûtent des milliers de dollars par an par pylône.

Tout indique que les dommages causés par les dépôtsacides à l’intégrité de l’environnement et desécosystèmes causeraient des impacts économiques desplus considérables. En 1996, les Canadiens ont dépenséplus de 12 milliards $ pour des activités reliées à lanature. Ce montant ne représente probablement que lapointe de l’iceberg de la valeur entière que les Canadiensaccordent à l’environnement.

Les aérosols acides, les MP et l’ozone peuvent provoquertoute une variété d’effets néfastes pour la santé humaine,qui vont de l’apparition de changements subtils et desymptômes légers jusqu’à des effets plus graves(nécessitant l’hospitalisation), voire jusqu’à la mortprématurée. Les personnes âgées, les enfants et les genssouffrant de problèmes cardiorespiratoires tel quel’asthme semblent constituer le groupe le plus vulnérableaux effets des polluants en circulation dans l’air ambiant.Ces effets font augmenter les coûts des soins médicaux.

sommaire des résultats clés 2004

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Page 26: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

24

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

La réduction des émissions de SO2 et de NOx présenteraaussi des avantages considérables qui vont au-delà de laréduction des dépôts acides (voir ci-dessous).

9. Quels liens relient les dépôts acides aux autrespolluants? Quelle est l’implication des dépôtsacides dans la formation des matièresparticulaires et de l’ozone ? Dans la pollutionpar le mercure? Et quelle part prennent-il auphénomène des changements climatiques?

Les matières particulairesLes précurseurs (SO2 et NOx) émis dans l’atmosphèreentrent tous les deux dans la formation des MP et desdépôts acides. La relation entre les matières particulairesfines (MP2.5) et les différentes concentrations de ces gazprésents dans l’air ambiant est complexe. Lesconcentrations ambiantes de SO2 et des MP2.5 tendent àlong terme à évoluer dans le même sens. La réductiondes émissions de SO2 aurait donc pour effet de réduireles concentrations des MP2.5.

La relation entre les concentrations ambiantes de NOx etles MP2.5 est aussi complexe. Cependant, on sait quedans des conditions où le NH3 est limitatif, la réductiondes émissions de SO2 – sans changement concomitantdes émissions de NOx et de NH3 – peut se traduire parune augmentation des concentrations des MP, en raisonde la formation de particules de nitrate d’ammonium quise trouve favorisée. Ainsi, les réductions des émissionsde SO2 et de NOx devraient être réalisées au mêmemoment si l’on veut réduire les MP.

L’ozoneLe précurseur NOx émis dans l’atmosphère est autantimpliqué dans la formation de l’ozone troposphérique(O3) que des dépôts acides. L’ozone troposphérique seforme par suite de réactions chimiques, les pluscommunes impliquant les oxydes d’azote, les composésorganiques volatils (COV; par ex., les solvants), et lalumière du soleil. De manière générale, l’augmentationdes émissions de NOx fait augmenter l’ozonetroposphérique à l’échelle régionale. Mais dans les zonesurbaines, ce sont les émissions de COV qui semblentdavantage influencer les concentrations d’ozone (lesmesures de contrôle des émissions de COV se révèlentplus efficaces pour réduire l’ozone que les mesures quiconcernent les NOx), l’augmentation des émissions deNOx les faisant plutôt diminuer, un phénomène appelé en

anglais « NOx disbenefit ». Il devient ainsi difficile deprévoir les effets des réductions des émissions de NOx

sur les concentrations d’ozone formé, compte tenu de larelation non linéaire qui existe entre les concentrationsde NOx, de COV et de l’ozone formé.

Les changements climatiquesLes dépôts acides et les changements climatiques sontreliés de différentes façons : 1) la combustion descarburants fossiles constitue la principale sourceanthropique i) de dioxyde de carbone (CO2) – un gaz àeffet de serre important – ii) et de SO2 et de NOx,précurseurs des dépôts acides. Par conséquent, réduirel’utilisation des carburants fossiles aidera à remédier auxdeux problèmes; 2) le SO2 et le NOx contribuent à laformation de MP et d’ozone troposphérique, lesquelsinfluencent directement – sinon indirectement – le bilanradiatif de l’atmosphère (c.-à-d. la quantité de chaleur etde lumière qui sont réfléchies dans l’espace ou endirection de la terre). La plupart du temps, l’ozonetroposphérique produit un effet réchauffant sur le climat,tandis que les particules de sulfate exercent sur lui uneffet refroidissant à l’échelle saisonnière; 3) un climatchangeant peut modifier les quantités et les patrons deprécipitations, lesquels pourraient influencer le transport,la dispersion et les apports atmosphériques despolluants acidifiants; et 4) un climat plus chaud peutfavoriser l’augmentation des émissions biosynthétiquesde NOx, de SOx et de COV. Par exemple, l’augmentatonde la température à la surface du sol peut favoriser lesémissions des NOx produites par les bactéries du sol.Notre capacité de prévoir les effets de l’augmentation oude la réduction des émissions de SO2 et de NOx demeurelimitée bien que l’on sache qu’un lien existe entre lesdépôts acides et les changements climatiques.

Le mercureL’émission de mercure et autres émissions polluantesdangereuses agissent en synergie avec le SO2 et le NOx

pour accroître les effets néfastes des dépôts acides surles faune aquatique et terrestre. Le taux de conversion dumercure (Hg) en méthylmercure (MeHg) biodisponibletoxique augmente avec l’acidité des eaux de surface. Desétudes récentes ont démontré que la baisse marquée desdépôts atmosphériques de sulfate et de Hg était corréléeaux baisses des teneurs en Hg des poissons et de lafaune piscivore, telle que le plongeon huard. C’estpourquoi la réduction des émissions acidifiantes aideraità atténuer le problème du mercure.

sommaire des résultats clés 2004

Page 27: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

25

10a.Où doit-on poursuivre les activités desurveillance de l’atmosphère et desécosystèmes ?

La surveillance de l’atmosphère doit se pousuivre danstoutes les stations de surveillance existantes. On doit deplus l’accroître dans l’Ouest et l’Est du Canada afin 1) devérifier l’efficacité des mesures de contrôle des émissions2) de fournir des données nécessaires à l’évaluation dudépassement des charges critiques et 3) d’appuyer lesétudes qui portent sur la santé humaine. De nouvellesstations de surveillance des dépôts atmosphériquesdoivent être établies en priorité en Ontario et à Terre-Neuve, faute d’un nombre insuffisant de stations.L’établissement de stations dans l’Ouest canadienconstitue une priorité élevée, car on prévoit que lesémissions acidifiantes y augmenteront d’une part et qued’autre part, il en existe très peu.

On doit poursuivre la surveillance des sols et de lachimie aquatique et augmenter la surveillance auxstations dont la charge critique en dépôts acides estdépassée ou risque de l’être. Des données sur la chimiedes eaux de surface (par ex., les petits et gands lacs, lesrivières et les milieux humides) doivent être collectéespour connaître les tendances du pH et desconcentrations en sulfate et en cations basiques. Cesdonnées sont essentielles pour évaluer le degréd’acidification des écosystèmes, leur capacité de s’enrétablir ou leur vulnérabilité à une éventuelle périoded’acidification. Elles peuvent également servir àdéterminer dans quelle mesure les dépôts acidesaffectent ou pourraient affecter la diversité biologique.

Les biotes aquatiques, la faune sauvage et les forêtsdoivent continuer d’être suivis dans les régions où il y a,ou eu, dépassement des charges critiques. Des systèmesde surveillance capables d’intégrer des données denature chimique et biologique sont nécessaires pourdéterminer de quelle façon les changements observésdans les eaux de surface et dans la chimie des solsaffectent la diversité biologique et la productivité desécosystèmes et, si nécessaire, pour justifier la mise surpied d’une gestion de rétablissement des écosystèmesaffectés.

10b.Vers quels aspects du problème des dépôts acides devrions-nous centrer les efforts de

recherche?

Les émissionsLes efforts de recherche doivent porter sur ledéveloppement et l’amélioration de statistiques, deméthodologies et de coefficients d'émission afin decaractériser les émissions qui proviennent des secteursdu transport routier, de l’agriculture et du chauffage aubois résidentiel.

Actuellement, une forte proportion des débitsd’émissions employés pour estimer les émissions enprovenance des sources industrielles et domestiques estbasée sur d’anciennes mesures effectuées aux É.-U. Ces données auraient besoin d’être ajustées à la réalité canadienne des conditions du temps, descaractéristiques des carburants, des exploitations, desprocédés industriels et des pratiques de contrôle desémissions et équipements associés.

On doit améliorer les inventaires d’émissions descomposantes qui régissent l’acidité totale des dépôtsatmosphériques. Dans le cas de certaines modélisationdes effets, on utilise l’acidité totale plutôt que le sulfate,par exemple, comme variable de l’atmosphère.Malheureusement, il est difficile de prévoiradéquatement la variable pH parce que sa mesurerequiert la mesure (en concentration ou en dépôts) detous les composés acidifiants présents dansl’atmosphère, incluant l’ammoniac total et les cationsbasiques. Or les cations basiques posent un problèmeparticulier à mesurer du fait de leur présence enproportions variables dans dans le matériel crustal (c.-à-d. les poussières libres), la nature de cette formed’émission n’étant de plus pas encore bien caractérisée.

La surveillance et l’analyse desdépôts atmosphériquesLes dépôts de soufre et d’azote constituent la cible verslaquelle doivent être dirigées les efforts de surveillancede l’atmosphère et des précipitations; ils doivent êtremieux caractérisés. L’azote est particulièrement visé parcequ’actuellement, on se trouve à sous-estimersystématiquement les quantités qui se déposent, fautede ne pouvoir mesurer toutes les espèces chimiques quicomposent les dépôts. Actuellement, la modélisationpeut fournir une estimation des dépôts acides secs et

sommaire des résultats clés 2004

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Page 28: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

26

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

humides; cependant jusqu’à tout récemment il n’était paspossible de mesurer sur le terrain les dépôts secs seulssur une base régulière dans de multiples stations. Pourcette raison, il n’a pas été possible de déterminer ni lapart précise des dépôts secs contenus dans les dépôtsacides, ni la contribution du soufre et de l’azote àl’acidité totale des dépôts atmosphériques, ni de validerpar des mesures directes les prévisions des dépôts secsseuls. En améliorant la précision des mesures des dépôtsatmosphériques totaux, nous pourrons mieux détermineroù et quand il y a dépassement des charges critiques auCanada.

Nous devons augmenter dans l’Est et l’Ouest du Canadale nombre de stations où mesurer les dépôts secs ethumides de manière à caractériser les dépôtsatmosphériques avec exactitude pour tout le pays. Grâceà ces nouvelles données, on pourra déterminer ladistribution spatiale des dépôts secs et humides de toutle Canada et, combinée aux données américaines, detoute l’Amérique du Nord. Ces données aideront àcombler notre manque de connaissances sur les régionsoù les charges critiques des écosystèmes sont dépasséeset à améliorer nos évaluations sur l’exposition deshumains aux aérosols acides. Enfin, elles constitueront labase nécessaire pour déterminer si les programmes deréduction des émissions au Canada et aux É.-U. serévèlent efficaces à réduire l’acidité des dépôts dans lesrégions là où c’est nécessaire. Cela est particulièrementimportant dans l’Ouest canadien où de telles questionsdemeurent sans réponse, faute de données suffisantes.

De plus, les efforts de recherche devraient davantage êtrecentrés sur le développement de techniques d’analysesstatistiques plus élaborées afin qu’on établisse lesrelations source-récepteur. Il sera ainsi plus faciled’évaluer l’efficacité de nouvelles mesures de réductiondes émissions au Canada et aux É.-U.

Les forêts et les solsLes effets négatifs de la baisse de la fertilité des sols surla santé des forêts sont de plus en plus rapportés dans lesétudes récentes. Les chercheurs s’inquiètent des effetsdes dépôts acides sur la productivité des forêtscanadiennes situées sur les sols faiblement tamponnés. Illeur est encore difficile de quantifier la relation entre lesdépôts acides et la santé des forêts. C’est pourquoi ilsveulent intensifier les efforts de recherche en ce sens.

Par ailleurs, il leur est aussi difficile d’évaluer le tempsque mettront les sols forestiers et les eaux de surface à serétablir, car il leur faut connaître le taux d’altération desminéraux des sols et quantifier les réserves en cationsbasiques des sols pour suivre leur évolution. La recherchedoit s’orienter vers l’étude de ces variables du sol et deleur validation.

L’excès de soufre largué des sols peut être en partiereponsable du délai observé dans le rétablissement deslacs et des rivières de l’Est du Canada; cet élémentacidifiant supplémentaire n’est pas considéré dans lesmodèles de calcul des charges critiques. Par conséquent,les processus qui contrôlent la transformation etl’exportation du soufre des sols des bassins versants versles eaux de surface doivent être étudiés, dans un contextede diminution des dépôts atmosphériques de soufre.

Par ailleurs, même si le problème de saturation en azote ne semble pas encore affecter l’Est du Canada, ilreste que la capacité des forêts à absorber les apportsatmosphériques d’azote demeure limitée. La saturation enazote des eaux de surface compte parmi les phénomènesà surveiller dans les stations de recherche existantes del’Est et de l’Ouest du Canada.

La chimie aquatiqueÀ cet égard, les activités de recherche doivent consisterdans la mise sur pied d’un cadre d’inventaire pour tout leCanada et dans l’acquisition de connaissances sur lessols.

Actuellement, notre capacité d’évaluer l’état de la chimiedes lacs du Canada est fortement limitée par le manquede données qui proviendraient d’un disposifd’échantillonnage adéquat. Idéalement, il faudrait, pourévaluer l’état actuel des lacs, réaliser un inventairestatistique régional de ceux-ci selon un dispositif tel queles dispositifs d’échantillonnage aléatoire stratifiéadoptés aux É.-U. et en Europe du Nord. Si un telinventaire des lacs était répété (approximativement unefois par décennie – un horaire tournant d’échantillonnagedes lacs serait institué pour qu’un dixième des lacs soitéchantillonné chaque année) et intégré dans uneorganisation hiérarchisée de réseaux de surveillancetemporelle et de stations spécifiques pour la recherche, ilfournirait toute l’information exigée pour évaluer l’étatdes ressources, leur évolution et les facteurs en cause,enfin, prévoir ce qu’il en adviendrait.

sommaire des résultats clés 2004

Page 29: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

27

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Le biote terrestre et aquatiqueLe rétablissement des écosystèmes constitue le principalobjectif visé par l’application de mesures de réductiondes émissions. Pour l’atteindre, il nous faut connaître lesréactions de nature biologique induites par lesréductions d’émissions, la capacité de les prévoir, et durétablissement des habitats qui s’ensuit pour évaluer lajustesse des mesures de contrôle et diriger les efforts degestion et de conservation. Déterminer la nature et letaux du rétablissement biologique requiert la mise surpied d’une équipe de recherche multidisciplinaire, unsystème de surveillance capable d’intégrer des donnéesde biologie et d’habitat et des modèles de prévisionrobustes. L’information amassée servira à déterminercomment la perte continue de diversité biologiqueinfluence les fonctions des écosystèmes, information quipermettra de proposer les mesures de réduction desémissions nécessaires à l’atteinte des objectifs derétablissement fixés.

Beaucoup d’autres facteurs de stress environnementauxviennent influencer la nature du rétablissement desécosystèmes et le rythme auquel ils se rétablissent. Lesinteractions qui se produisent entre l’acidification etd’autres phénomènes agressants pour les écosystèmesdevraient être considérés dans l’amélioration desmodèles. Les stress importants comprennent, entreautres, ceux reliés aux problèmes de l’atmosphère et duclimat, aux métaux et autres substances toxiques, àl’utilisation des terres et aux pratiques d’aménagementforestier ainsi qu’aux espèces invasives. La connaissancedes interactions entre l’acidification et les autres facteursde stress permettra de fournir des prévisions plusréalistes sur le rétablissement des écosystèmes.

Un système de biosurveillance compatible avecl’inventaire de la chimie des lacs tel qu’on l’a décrit ci-dessus permettrait de constituer une base de donnéesidéale pour évaluer l’état des ressources, déterminer leurévolution et prévoir les conditions biologiques à venir. Detelles données nous permettraient d’étudier certainsmécanismes spécifiques au rétablissement biologique etcertains facteurs, agressants pour les écosystèmes. Lesrésultats de ces études plus intensives sont requis pourque l’on puisser interpréter adéquatement les tendancesobservées et raffiner les modèles de prévision.

Peu d’attention jusqu’à présent a été portée sur l’impactque l’acidification produit sur la faune sauvage terrestre.

La perte de sources de calcium a le potentiel d’affecterles invertébrés terrestres et la faune sauvage qui endépendent (par ex., les oiseaux chanteurs). Les effetspotentiels de l’acidification sur eux pourraient êtreévalués avec les données actuelles, bien que cesévaluations gagneraient à être complétées par des étudesde terrain ciblées.

On devrait déterminer les options de gestion des lacsacidifiés, des milieux humides et des cours d’eau et deleur rétablissement rapide en les analysant sous l’anglede leur efficacité, leur coût et leur rendement global.

Le modèle d’évaluation intégrée (MEI) est employé pourprévoir les réactions chimiques et biologiques de diversscénarios de réduction des émissions de SO2. Ce modèlereprésente un outil d’évaluation intégrateur important etil nécessite d’être mis à jour et amélioré de manière à cequ’il puisse intégrer les connaissances à venir.

Les modèles de la chimie del’atmosphèreLa modélisation des dépôts acides au Canada touche unnombre de domaines pour lesquels il y des besoins enrecherche. Depuis peu, les modèles peuvent fournir desprévisions des dépôts atmosphériques secs. Pour validerces prévisions, nous avons besoin d’observationsappropriées de dépôts secs de soufre et d’azote.

Quelques-unes des propriétés clés de l’ammoniac et del’acide nitrique représentent un champ d’investigationnécessaire pour prévoir plus précisément les dépôtsatmosphériques secs et humides ainsi que la formationdu smog. Ces prévisions gagnent en importance à mesureque les responsables de l’élaboration des politiquesréclament des prévisions « scientifiquement défendables »sur les effets des émissions de multiples polluants sur laqualité de l’air y compris les effets des dépôtsatmosphériques acides.

À mesure que les scénarios de contrôle des émissionsreflètent davantage la réalité, les efforts nécessaires à lapréparation des données d’émissions de manière à lesrendre utilisables par les modèles de prévision desdépôts acides s’intensifient. Pour ce faire, nous avonsbesoin de systèmes plus complexes et plus flexibles detraitement des émissions, de même que de données surles émissions des principales MP, y compris le matérielcrustal (les poussières).

sommaire des résultats clés 2004

Page 30: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

Évaluation scientifique 2004 desdépôts acides au Canada: Sommairedes résultats clés

Éditrice/Auteure principale: Heather A. MorrisonConseillère scientifique principale, Pluies acidesDirection de l’évaluation et del’intégration scientifiquesEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Contributeurs:Auteurs principaux de l’évaluation (listés ci-dessous)

Évaluation scientifique 2004 desdépôts acides au Canada

Éditrice: Heather A. MorrisonConseillère scientifique principale, Pluies acidesDirection de l’évaluation et del’intégration scientifiques

Environnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Assistante éditrice:Silvina CarouAgente scientifique de la qualité de l'airDirection de l’évaluation et del’intégration scientifiquesEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Chapitre 1 - IntroductionHeather A. MorrisonConseillère scientifique principale, Pluies acides Direction de l’évaluationet de l’intégration scientifiquesEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, Canada

Chapitre 2 - Les émissions polluantesreliées aux dépôts acides del’Amérique du NordDavid NiemiGestionnaireRapports et sensibilisation del'information Données sur la pollution Environnement Canada351, boul. St-Joseph

Gatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Chapitre 3 - Les réactions del’atmosphère suite aux changementsdes émissions antérieuresAuteur principal:Robert Vet Spécialiste des sciences physiquesRecherche en mesure et en analyseDirection de la recherche sur la qualitéde l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Contributeurs:Jeff Brook Chercheur scientifiqueRecherche sur les processusDirection de la recherche sur la qualité de l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Chul-Un Ro Physical ScientistMeasurements and Analysis ResearchAir Quality Research Branch Environnement Canada4905, Dufferin Street

Downsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Mike Shaw Spécialiste des sciences physiquesRecherche en mesure et en analyseDirection de la recherche sur la qualité de l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Julie NarayanSpécialiste à l’analyse des donnéesRecherche en mesure et en analyseDirection de la recherche sur la qualité de l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Leiming Zhang Spécialiste à l’analyse des donnéesRecherche en mesure et en analyseDirection de la recherche sur la qualité de l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

28

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

La performance des modèles de prévision sera évaluéesur la base des comparaisons entre les prévisionsobtenues avec les données météorologiques compiléesde toute l’année utilisées comme variables d’entrée dansles modèles et les nouvelles observations sur la chimiede l’air et des précipitations.

Dans la présente évaluation, les dépôts ont été calculéspar des modèles de prévision selon une grille dont lesmailles font de 91 à 127 km. Dans certains cas (par ex.,près des sources majeures d’émission), l’emploi d’unegrille plus fine et d’une meilleure résolution spatiale desémissions amélioreraient l’exactitude des prévisions.

Les aspects socio-économiquesBien que la recherche en économie de l’environnementévolue, nous devons chercher à connaître la valeur desimpacts que causent les dépôts acides. Les quelquesmodèles d’évaluation économique des dépôts acidesexistants (par ex., le Modèle d’évaluation de la qualité del’air d’Environnement Canada) ne permettent pas deconsidérer adéquatement les avantagesenvironnementaux qui résultent de la réduction desémissions. Les prochains travaux de recherche devraientporter sur l’évaluation des avantages et coûts associésaux effets des dépôts acides sur la croissance forestièreet leur rendement, la pêche récréative, la consommationde la faune sauvage et la diversité biologique.

ConclusionLes réductions des émissions acidifiantes de la part duCanada se sont révélées efficaces. Cependant les dépôtsacides continuent encore d’affecter l’environnement et lasanté des Canadiens. En effet, selon les estimations allantdes scénarios des plus aux moins optimistes, de 21 à 75 %du territoire de l’Est du Canada (ce qui correspond à 0,5-1,8 million km2) continuent de recevoir des dépôts acidesqui dépassent ses charges critiques, malgré le fait que lestaux de dépôts acides y aient diminué. On estime qu’uneréduction des émissions de SO2 de l’ordre d’un 75 %supplémentaire sera requise de la part du Canada et desÉ.-U. – en plus des réductions prévues d’ici 2010 en vertude l’AQA – si l’on veut préserver les écosystèmes canadiensde l’Est des dommages que les dépôts acides leur causent.Actuellement, les données manquent pour déterminer lacapacité des écosystèmes de l’Ouest canadien à absorberdes dépôts acides sans qu’ils subissent de dommages; iln’est donc pas possible d’évaluer avec précision dansquelle mesure les dépôts acides les affectent. Les activitésde surveillance et de recherche doivent nécessairement sepoursuivre si l’on veut acquérir la connaissance de lacomplexité des impacts subis à long terme par lesécosystèmes – certains s’avérant irréversibles – et vérifierl’efficacité des mesures de réduction des émissions. Cesactivités de surveillance doivent s’étendre aux provinces del’Ouest; on doit s’assurer que les dépôts acidesn’endommagent pas les écosystèmes de ces régions à lagéologie sensible à l’acidité et où les émissions de SO2 etde NOx sont en hausse.

sommaire des résultats clés 2004

Page 31: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

29

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Michael D. Moran Chercheur scientifiqueRecherche en modélisation etintégration Direction de la recherchesur la qualité de l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Maris Lusis Chef, Recherche en mesure et en analyseDirection de la recherche sur la qualitéde l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Chapitre 4 - Les programmes demesures de contrôle des émissions,actuels et proposés: commentaffecteront-ils les dépôts acides?Michael D. Moran Chercheur scientifiqueRecherche en modélisation etintégrationDirection de la recherche sur la qualité de l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Chapter 5 - Effets sur les forêts et lessols des bassins versantsAuteur principal:Daniel HouleChercheur, Pluies acides Environnement Canada 105, rue McGill, 8ième étage Montréal, Québec, H2Y 2E7CanadaetDirection de la recherche forestière Complexe scientifiqueMinistère des Ressources naturelles, dela Faune et des Parcs du Québec 2700, rue EinsteinSainte-Foy, Québec, G1P 3W8Canada

Contributeurs:Shaun WatmoughTitulaire d'une bourse de recherche postdoctoraleÉtudes en ressourcesenvironnementales Université de TrentPeterborough, Ontario, K9J 7B8Canada

Rock Ouimet Chercheur en pédologie et nutrition des forêtsProfesseur associé, Département des sciences du bois et de la forêt, Université LavaletDirection de la recherche forestièreMinistère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec 2700, rue EinsteinSainte-Foy, Québec, G1P 3W8Canada

Catherine EimersChercheur Université de TrentPeterborough, Ontario, K9J 7B8Canada

Robert BoutinAgent de recherche Processus sols forestiers SCF/CFL/REC

Ressources naturelles Canada1055, rue du P.E.P.S. C.P. 3800Ste-Foy, Québec, G1V 4C7Canada

Rodney J. Foster Chercheur scientifiqueRessources forestièresRessources naturelles CanadaC.P. 4000, Fredericton, Nouveau-Brunswick, E3B 5P7Canada

Mike B. LavigneÉcophysiologisteRessources forestièresRessources naturelles CanadaC.P. 4000, Fredericton, Nouveau-Brunswick, E3B 5P7Canada

David ParéChercheur scientifique - SolsforestiersForest Ecosystems Program Centre de Foresterie des Laurentides Service canadien des forêtsRessources naturelles Canada1055, rue du PEPS, C.P. 3800Sainte-Foy, Québec, G1V 4C7Canada

Catherine Sainte-MarieGroupe de recherche en écologie forestière-interuniversitaireUniversité du Québec à Montréal C.P. 8888, Succ. Centre-villeMontréal, Québec, H3C 3P8Canada

Suzanne Couture Chargée de projets, Pluies acidesRecherche sur les écosystèmes fluviauxEnvironnement Canada105, rue McGill, 7ième étageMontréal, Québec, H2Y 2E7Canada

Christian Gagnon Chercheur scientifique, Centre Saint-LaurentEnvironnement Canada105, rue McGill, 7e étageMontréal, Québec, H2Y 2E7Canada

Jean-David MooreDirection de la recherche forestièreMinistère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec 2700, rue EinsteinSainte-Foy, Québec, G1P 3W8Canada

Fanie Corbeil-LabontéDiplôme d'Études supérieures enToxicologie EnvironnementaleDépartement de Biologie,Université du Québec à MontréalP.B. 8888, Succ. Centre-VilleMontréal, Québec H3C 3P8Canada

Chapitre 6 - Les effets sur la chimieet la biologie aquatiquesÉditeurs/Auteurs principaux:Dean S. Jeffries Chercheur scientifiqueImpacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050 Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Donald K. McNicol Chef des programmes intégrés,Service canadien de la faune – Région de l’OntarioEnvironnement Canada49, Camelot DriveOttawa, Ontario, K1A 0H3Canada

Russ C. WeeberBiologiste des pluies acidesService canadien de la faune – Région de l’OntarioEnvironnement Canada49, Camelot DriveOttawa, Ontario, K1A 0H3Canada

Contributeurs: Peter G. Amiro Biologiste Division des Poissons Diadromes Institut océanographique de Bedford 1, Challenger DriveDartmouth, Nouvelle-Écosse, B2Y 4A2 Canada

Dermot AntoniadesTitulaire d'une bourse de recherche postdoctoraleDépartement de géologieUniversité de Toronto22, Russell StreetToronto, Ontario, M5S 3B1Canada

Michelle F. BowmanTitulaire d'une bourse de recherche postdoctoraleCentre des sciences environnementalesde DorsetUniversité de Toronto & Ministère del’environnement de l’Ontario1026, Bellwood Acres RoadDorset, Ontario, P0A 1E0Canada

Rodney W. BrookAnatidae Consulting11, Cremona PlaceOttawa, Ontario, K2G 1A2Canada

Alexandra BourneSpécialiste de la qualité des eauxSection de la gestion de la qualité de l’eauGestion de l’eau du Manitoba123, Main StreetWinnipeg, Manitoba, R3C 1A5Canada

Neil BurgessToxicologiste fauniqueService canadien de la faune - Région de l'AtlantiqueEnvironnement Canada6, Bruce StreetMount Pearl, Terre-Neuve et Labrador,A1N 4T3Canada

Richard CarignanProfesseurDépartement des sciences biologiquesUniversité de Montréal, C.P. 6128Montréal, Québec, H3C 3J7Canada

Louise Champoux ÉcotoxicologisteDivision des espèces en périlEnvironnement Canada1141, route de l'Église, 9ième étageSainte-Foy, Québec, G1V 4H5Canada

Lo Chiang Cheng Gaz provoquant l'effet de serreEnvironnement Canada351, boul. St. JosephGatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Thomas A. Clair Chercheur scientifiqueService canadien de la faune, Science biologiqueEnvironnement Canada17, Waterfowl LaneSackville, Nouveau-Brunswick, E4L 1G6Canada

Suzanne CoutureChargée de projets, Pluies acidesRecherche sur les écosystèmes fluviauxEnvironnement Canada105, rue McGill, 7ième étageMontréal, Québec, H2Y 2E7Canada

Peter J. DillonProfesseur Études en ressourcesenvironnementalesUniversité de TrentPeterborough, Ontario, K9J 7B8Canada

Marianne S.V. DouglasProfesseur agrégéDépartement de géologieUniversité de Toronto22, Russell StreetToronto, Ontario, M5S 3B1Canada

Jacques Dupont Chef de service Service de l'information sur les milieuxaquatiques Direction du suivi de l'état del'environnement Ministère de l'Environnement 675, boul. René-Lévesque Est, 7e étage Québec, Québec, G1R 5V7Canada

Jill Franklyn Écologiste aquatiqueImpacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Christian Gagnon Chercheur scientifique,Centre Saint-LaurentEnvironnement Canada105, McGill, 7e étageMontréal, Québec, H2Y 2E7Canada

Mallory GillissCoordonnatriceSection des sciences de l'airMinistère de l'Environnement et desGouvernements locauxPlace Marysville20, McGloin Street, Frédéricton,Nouveau-Brunswick, E3A 5T8Canada

sommaire des résultats clés 2004

Page 32: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

30

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

Murray HildermanÉcologiste environnementalSciences de l’air et solsEnvironnement Saskatchewan224 – 3211, Albert StreetRegina, Saskatchewan, S4S 5W6 Canada

Bronwyn KeatleyChercheurÉvaluation paléoécologiqueenvironnementale et laboratoire derecherche Département de biologieUniversité de Queen’sKingston, Ontario, K7L 3N6Canada

Wendel (Bill) KellerSpécialiste de l’environnement– Northern LakesSection de la surveillance biologiqueDirection de la surveillanceenvironnementaleMinistère de l’environnement del’OntarioUnité conjointe – écologie de l’eaudouceUniversité Laurentienne de Sudbury1222, Ramsey Lake RoadSudbury, Ontario, P3E 2C6Canada

David A. KirkDirecteur généralAquila Applied Ecologists C.P. 87 Carlsbad Springs, Ontario, K0A 1K0Canada

Stéphane LégaréBiologiste des pluies acidesService canadien de la faune Région du QuébecEnvironnement Canada1141, route de l'Église C.P. 10100Sainte-Foy, Québec, G1V 4H5Canada

Shannon A. MacPheeProgramme de premier cycle del’environnement Département des sciencesenvironnementalesUniversité de GuelphGuelph, Ontario, N1G 2W1Canada

Mark L. MalloryBiologiste des oiseaux de merService canadien de la fauneEnvironnement CanadaC.P. 1714Iqaluit, Nunavut X0A 0H0Canada

Preston M. McEachernLimnologue, spécialiste de la qualité de l’eauGestion de l’environnementRégion du NordEnvironnement Alberta 4999-98th Ave.Edmonton, Alberta T6B 2X3Canada

Neal MicheluttiBoursier postdoctoralDépartement des sciences terrestres etatmosphériquesUniversity of Alberta1-26 Earth Sciences Bldg.Edmonton, Alberta T6G 2E3Canada

Katrina A. MoserProfesseure adjointeDépartement de géographieUniversity of Utah260 South Central Campus Dr., Rm. 270Salt Lake CIty, UT 84112-915USA

Denis MasseResponsable de la gestion de la fauneet des habitatsParc national de la Mauricie2141, chemin St-PaulSaint-Mathieu-du-parc, Québec, G0X 1N0Canada

Fariborz Norouzian Impacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Andrew PatersonChercheur scientifique, Centre des sciences environnementalesde DorsetMinistère de l’environnement del’Ontario1026, Bellwood Acres Road, C.P. 39Dorset, Ontario, P0A 1E0Canada

Reinhard PienitzProfesseurLaboratoire de paléolimnologie et depaléoécologieCentre d’études nordiques et dudépartement de géographieUniversité de LavalQuébec, Québec, G1K 7P4Canada

Bev Raymond Scientifique environnemental de directives de qualitéRecherche de coordination et d'applicationEnvironnement Canada

700, 1200 West 73rd AvenueVancouver, Colombie-Britannique, V6P 6H9Canada

Ron A. ReidCentre des sciences environnementalesde Dorset Ministère de l’environnement de l’Ontario Dorset, Ontario, P0A 1E0Canada

Kathleen M. RuhlandÉvaluation environnementalepaléoécologique et laboratoire de rechercheDépartement de biologieUniversité de Queen’sKingston, Ontario, K7L 3N6Canada

Anton M. Scheuhammer Chercheur spécialisé en métauxToxicologie de la fauneEnvironnement Canada1125, Colonel By Drive, Raven RoadCarleton UniversityOttawa, Ontario, K1A 0H3Canada

John P. SmolProfesseurDépartement de BiologieUniversité de Queen’s116, Barrie Street Kingston, Ontario, K7L 3N6Canada

Ed SnucinsBiologiste – Réhabilitation des lacsUnité conjointe – écologie del’eau douceUniversité Laurentienne de SudburySudbury, Ontario, P3E 2C6Canada

Keith M. SomersBiostatisticienUniversité de Trent et le Centre dessciences environnementales de DorsetMinistère de l’environnement del’OntarioDorset, Ontario, P0A 1E0Canada

Michael A. TurnerChercheur scientifique, LimnologieDivision des sciencesenvironnementalesPêches et Océans Canada501, University CrescentWinnipeg, Manitoba, R3T 2N6Canada

Alexander P. WolfeProfesseur agrégé de la géologie du quaternaireUniversity Centre in SvalbardC.P. Box 156Longyearbyen, N-9171Norway

CHAPITRE 7 - LE RÉTABLISSEMENTDES ÉCOSYSTÈMES AQUATIQUESÉditeurs/Auteurs principaux:

Russ C. WeeberBiologiste, pluies acidesService canadien de la faune – région de l’OntarioEnvironnement Canada49, Camelot DriveOttawa, Ontario, K1A 0H3CanadaDean S. Jeffries Chercheur scientifiqueImpacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Donald K. McNicol Chef, programmes intégrésService canadien de la faune – région de l’OntarioEnvironnement Canada49, Camelot DriveOttawa Ontario, K1A 0H3Canada

Contributeurs:Peter G. Amiro BiologisteDivision des poissons diadromesInstitut océanographique de Bedford 1, Challenger DriveDartmouth, Nouvelle-Écosse, B2Y 4A2 Canada

Rod G. BradfordBiologisteÉvaluations des poissons diadromes,espèces menacéesDivision des poissons diadromes Pêches et Océans CanadaC.P. 1006Dartmouth, Nouvelle-Écosse, B2Y 4A2Canada

Rodney W. BrookAnatidae Consulting 11, Cremona PlaceOttawa, Ontario, K2G 1A2Canada

Thomas A. Clair Chercheur scientifiqueService canadien de la faune, sciencebiologiqueEnvironnement Canada17, Waterfowl LaneSackville, Nouveau-Brunswick E4L 1G6Canada

Suzanne Couture Chargée de projets, Pluies acidesEnvironnement CanadaRecherche sur les écosystèmes fluviaux105, rue McGill, 7ième étageMontréal, Québec, H2Y 2E7Canada

Peter J. DillonProfesseur Études en ressourcesenvironnementalesUniversité de TrentPeterborough, Ontario, K9J 7B8Canada

Dave L. FindlayÉcologiste, AlguesDivision des sciencesenvironnementales Pêches et Océans Canada501, University CrescentWinnipeg, Manitoba, R3T 2N6Canada

Jill Franklyn Écologiste aquatiqueImpacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiques Environnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Ray H. HessleinChercheur scientifique principal, Opérations de RELDivision des sciencesenvironnementalesPêches et Océans Canada501, University CrescentWinnipeg, Manitoba, R3T 2N6Canada

Wendel (Bill) KellerSpécialiste de l’environnement - Lacs NordiquesUnité conjointe – écologie de l’eau douceMinistère de l’environnement del’Ontario1222, Ramsey Lake RoadSudbury, Ontario, P3E 2C6Canada

David Lam Chef de projetsProjet d'intégration et de modélisationde l'information sur la surveillance de laqualité

sommaire des résultats clés 2004

Page 33: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

31

CHAPTER 1 | Les dépôts acides au Canada

Environnement Canada 867, Lakeshore Road, C.P. 5050 Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Ken H. MillsChercheur scientifiqueDivision des sciencesenvironnementales Pêches et Océans Canada501 University CrescentWinnipeg, Manitoba, R3T 2N6Canada

Michael D. Moran Chercheur scientifiqueRecherche en modélisation etintégrationDirection de la recherche sur la qualité de l’airEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Fariborz NorouzianImpacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050 Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Andrew PatersonScientifique, lacs intérieursCentre des sciences environnementalesde DorsetMinistère de l’environnement del’Ontario1026, Bellwood Acres Road, C.P. 39Dorset, Ontario, P0A 1E0Canada

Michael J. PatersonÉcologiste, Communautés d'invertébrésDivision des sciencesenvironnementales Pêches et Océans Canada501, University CrescentWinnipeg, Manitoba, R3T 2N6Canada

Ed SnucinsBiologiste-Réhabilitation des lacsUnité conjointe – écologie de l’eau douceUniversité Laurentienne de SudburySudbury, Ontario, P3E 2C6Canada

Keith M. SomersBiostatisticienUniversité de Trent et le Centre dessciences environnementales de DorsetMinistère de l’environnement del’OntarioDorset, Ontario, P0A 1E0Canada

Vincent L. St. LouisMaître de conférencesécologiste aquatiqueDépartement des sciences biologiquesUniversité d’AlbertaEdmonton, Alberta, T6G 2E9Canada

Charles G. TrickProfesseurDépartement de biologieUniversité d'Ontario occidentalLondon, Ontario, N6A 5B7Canada

Michael A. TurnerChercheur scientifique, LimnologieDivision des sciencesenvironnementales Pêches et Océans Canada501, University CrescentWinnipeg, Manitoba, R3T 2N6Canada

Rolf Vinebrooke Professeur agrégéLaboratoire de biodiversité et d’eau douceDépartement des sciences biologiquesUniversité d’AlbertaEdmonton, Alberta, T6G 2E9Canada

Jennifer G. WinterMembre auxiliaire du corps professoralDépartement de biologieUniversité de Waterloo200, University Avenue WestWaterloo, Ontario, N2L 3G1Canada

Isaac Wong Gestionnaire, Tech environnementalesintelligentes de pointeProjet d'intégration et de modélisationde l'info sur la surveillance de la qualitéEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050 Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Norman D. YanProfesseur agrégé en sciences biologiquesUniversité de York4700, Keele StreetToronto, Ontario, M3J 1P3Canada

Chapitre 8 - Les charges critiques:sont-elles dépassées?Auteurs principaux:Dean S. Jeffries Chercheur scientifiqueImpacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050 Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Rock Ouimet Chercheur en pédologie et nutrition des forêts etProfesseur associé Département des sciences du bois et de la forêt, Université LavaletDirection de la recherche forestièreMinistère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs du Québec 2700, rue EinsteinSainte-Foy, Québec, G1P 3W8Canada

Contributeurs:Julian Aherne Titulaire d'une bourse de recherche postdoctoraleÉtudes en ressourcesenvironnementalesUniversité de TrentPeterborough, Ontario, K9J 7B8Canada

Paul A. ArpProfesseur, Sols forestiersFaculté en sciences forestières et engestion environnementaleUniversité du Nouveau-Brunswick

28, Dineen Drive, C.P. 44555Frédéricton, Nouveau-Brunswick, E3B 6C2Canada

Vincent Balland Associé de recherchesRessources naturelles Canada, C.P. 4000Frédéricton, Nouveau-Brunswick, E3B 5P7Canada

Ian DeMerchant Recherche en méthodologie, Taxonomie et en applications du SIGNatural Resources CanadaP.O. Box 4000Fredericton, New Brunswick E3B 5P7Canada

Jacques DupontChef de service Service de l'information sur les milieuxaquatiques Direction du suivi de l'état del'environnement Ministère de l'Environnement 675, boul. René-Lévesque Est, 7e étage Québec, Québec, G1R 5V7Canada

Jill Franklyn Écologiste aquatiqueImpacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, LakeshoreRoad, C.P. 5050Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

David LamChef de projetsDirection de la Surveillance de laqualité de l’eau Institut national de la recherche sur les eauxEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Fariborz Norouzian Impacts des activités humaines sur lesprocessus dans les écosystèmesaquatiquesEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Shaun WatmoughTitulaire d'une bourse de recherche postdoctoraleÉtudes en ressources environnementalesUniversité de TrentPeterborough, Ontario, K9J 7B8Canada

Isaac Wong Gestionnaire, -Technologiesenvironnementales intelligentes de pointeDirection de la Surveillance de laqualité de l’eau Institut national de la recherche sur les eauxEnvironnement Canada867, Lakeshore Road, C.P. 5050 Burlington, Ontario, L7R 4A6Canada

Chapitre 9 - Les effets des dépôtsacides sur la santé humaineAuteurs principaux:Marie-Ève HérouxBiologisteSection des carburants et de la qualité de l'airSanté Canada400, Cooper StreetOttawa, Ontario, K1A 0K9Canada

Barry JessimanChef, Section des carburants et de laqualité de l'airSanté Canada400, Cooper StreetOttawa, Ontario, K1A 0K9 Canada

Chapitre 10 - Les avantages socio-économiques et les coûts de réduireles dépôts acidesAuteurs principaux:Yves Bourassa Gestionnaire des politiquesDirection des Analyses Réglementaireet ÉconomiqueEnvironnement Canada10, rue Wellington, 24e étageGatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Michael Donohue ÉconomisteDirection des Analyses Réglementaireet ÉconomiqueEnvironnement Canada10, rue Wellington, 24e étageGatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Contributeur:Fadi W. Balesh Économiste PrincipalDirection des Analyses Réglementaireet ÉconomiqueEnvironnement Canada10, rue Wellington, 24e étageGatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Chapitre 11 – Les cobénéfices et lesliens avec d’autres questions dequalité de l’airMagda LittleConseillère en politiques scientifiquesService météorologique du CanadaPolitiques et affaires internationalesEnvironnement Canada10, rue WellingtonGatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Heather A. MorrisonConseillère scientifique principale, Pluies acidesDirection de l’évaluation et del’intégration scientifiquesEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Chapitre 12 – Les réponses de lascience aux questions clés, y comprissur les lacunes scientifiques et lesrecherches à venirAuteure principale:Heather A. MorrisonConseillère scientifique principale, Pluies acides, Acid RainDirection de l’évaluation et del’intégration scientifiquesEnvironnement Canada4905, Dufferin StreetDownsview, Ontario, Canada

sommaire des résultats clés 2004

Page 34: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

32

Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada

Contributeurs:Auteurs principaux de l’évaluation (listés ci-dessous)

RÉVISEURSJe tiens à remercier les réviseurs suivantsdont le temps, l’effort et l’expertise ontcompté pour une large part dans laréalisation de cette évaluation.

Évaluation scientifique 2004 desdépôts acides au Canada: Sommairedes résultats clés

Auteurs principaux de l’évaluation (listés ci-dessous)

Kerri TimoffeeGestionnaire, Programme des pluiesacidesQuestions atmosphériquestransfrontalièresEnvironnement Canada351, Boulevard Saint-Joseph Gatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Évaluation scientifique 2004 desdépôts acides au Canada

Chapitre 1 – IntroductionAuteurs principaux de l’évaluation (listés ci-dessous)

Kerri TimoffeeGestionnaire, Programme des pluies acidesQuestions atmosphériquestransfrontalièresEnvironnement Canada351, Boulevard Saint-Joseph Gatineau, Québec, K1A 0H3Canada

Chapitre 2 – Les émissionspolluantes reliées aux dépôts acidesde l’Amérique du Nord Gregory StellaAlpine Geophysics, LLC387, Pollard Mine RoadBurnsville, Caroline du Nord, 28714É.-U.

Paul J. MillerCoordonnateur de programme de qualité de l'airCommission de coopérationenvironnementale393, rue Saint-Jacques Ouest, Bureau 200Montréal, Québec, H2Y 1N9 Canada

Chapitre 3 – Les réactions del’atmosphère suite aux changementsdes émissions antérieuresCritique Anonyme

Van C. BowersoxCoordonnateur National Acid DepositionProgramIllinois State Water Survey2204, Griffith DriveChampaign, Illinois, 61820É.-U.

Neville ReidSurveillant Modélisation et qualité des donnéesDirection de la surveillanceenvironnementaleMinistère de l’Environnement del’Ontario 125, Resources RoadEtobicoke, Ontario, M9P 3V6Canada

CHAPITRE 4 – Les programmes demesures de contrôle des émissions,actuels et proposés: commentaffecteront-ils les dépôts acides?Robert BloxamChef de programme, ModélisationatmosphériqueDirection de la surveillanceenvironnementaleMinistère de l’Environnement de l’Ontario125, Resources RoadEtobicoke, Ontario, M9P 3V6Canada

Michael Hingston Chef temporaire - Section de la pollutionatmosphériqueDirection de la protection del'environnementEnvironnement Canada – Région del’Atlantique45, Alderney Drive, 5e étageDartmouth, Nouvelle-Écosse, B2Y 2N6Canada

Chapitre 5 – Les effets sur les forêtset les sols des bassins versantsMyron J. MitchellProfesseur et Directeur du Conseil de la sciencedes systèmes hydologiquesSUNY-ESF1, Forestry DriveSyracuse, New York, 13210-2788É.-U.

David ParéChercheur scientifique, processus des solsforestiersProgramme des écosystèmes forestiersRessources naturelles Canada1055, rue du P.E.P.S., Boîte postale 3800Sainte-Foy, Québec, G1V 4C7Canada

Chapitre 6 – Les effets sur la chimieet la biologie aquatiquesJohn L. StoddardChercheur scientifique Bureau de recherche et de développementU.S. Environmental Protection Agency200, 35e rue SWCorvallis, Oregon, 97333É.-U.

Rolf VinebrookeMaître de conférencesLaboratoire de la biodiversité de l’eau douceDépartement des sciences biologiquesUniversité de l’AlbertaEdmonton, Alberta, T6G 2E9

Chapitre 7 – Le rétablissement desécosystèmes aquatiquesAlan JenkinsProfesseur et Directeur de la scienceWater ProgrammeCEH Wallingford SiteMaclean Building, Crowmarsh GiffordWallingford, Oxon, OX10 8BBAngleterre

Bjørn Olav RosselandProfesseur d’écotoxicologieCoordonnateur de l’Akvaforsk-alliance,Environment and Production TechnologyRédacteur associé, Wildlife BiologyDepartment of Ecology and NaturalResource Management & Department ofPlant and Environmental SciencesNorwegian University of Life Sciences, UMBUrbygningen, Ole Sverres plass 1Boîte postale 5003, N-1432 ÅsNorvège

Tom BrydgesRetrairé, Environnement Canada39, rue Elizabeth Sud Brampton, Ontario, L6Y 1R2Canada

Rolf VinebrookeMaître de conférencesLaboratoire de la biodiversité de l’eau douceDépartement des sciences biologiques Université de l’AlbertaEdmonton, Alberta, T6G 2E9Canada

Chapitre 8 – Les charges critiques:sont-elles dépassées?Arne HenriksenChercheur scientifiqueNorwegian Institute for Water Research(NIVA) Brekkeveien 19 Boîte postale 173, KjelsaasOslo, N-0411Norvège

Eric K. MillerPrésident et chercheur scientifique principalEcosystems Research Group, Ltd.Boîte postale 1227Norwich, Vermont, 05055É.-U.

Chapitre 9 – Les effets des dépôtsacides sur la santé humaineMark S. GoldbergMaître de conférencesDépartement de médecine etDépartement commun d’épidémiologie,de biostatistiques et de médecine dutravailUniversité McGill 1020, Avenue du Pin Ouest Montréal, Québec, H3A 1A2Canada

Claude ViauProfesseur Département d’hygiène du milieuUniversité de Montréal 2375, chemin de la Côte Sainte-Catherine Montréal, Québec, H3T 1A8Canada

Joan SaaryMédecin de la santé du travailBoursier post-doctoral du IRSC Investigateur clinicienUniversité de TorontoSt. Michael’s HospitalClinique de la médecine du travail 4e étage, Aile Shuter 30, rue BondToronto, Ontario, M5B 1W8Canada

Roohi QureshiOccupational Medicine Physician and LecturerUniversité de TorontoSt. Michael’s HospitalClinique de la médecine du travail4e étage, Aile Shuter30, rue BondToronto, Ontario, M5B 1W8Canada

Chapitre 10 – Les avantages socio-économiques et les coûts de réduireles dépôts acidesPeter N. NemetzProfesseur de stratégie et de science del’économie d’entrepriseSauder School of Business Université de la Colombie-BritanniqueVancouver, Colombie-Britannique,V6T 1Z4Canada

Alan KrupnikChargé principal et directeurResources for the Future1616, rue P NWWashington, DC, 20036É.-U.

Chapitre 11 – Les cobénéfices et lesliens avec d’autres questions dequalité de l’airDavid PlummerChercheur scientifique Environnement Canadaà Ouranos550 rue Sherbrooke Ouest, 19e étageMontréal, Québec, H3A 1B9Canada

Knut von SalzenChercheur scientifique Centre canadien de la modélisation etde l'analyse climatique Environnement Canada Université de Victoria Victoria, Colombie-Britannique, V8W 2Y2Canada

Paul A. ArpProfesseur, Processus des sols forestiers, Département des sciences de la forêt etla gestion environnementale28 Dineen DriveUniversité du Nouveau-BrunswickBoîte postale 44555Fredericton, Nouveau-Brunswick, E3B 6C2Canada

Henry HengeveldEmeritus associé Direction de l’évaluation scientifique etde l’intégration Environnement Canada4905, rue DufferinDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Carrie LillymanConseillère scientifique sur la qualité de l'airDirection de l’évaluation scientifique etde l’intégration Environnement Canada4905, rue DufferinDownsview, Ontario, M3H 5T4Canada

Chapitre 12 – Les réponses de lascience aux questions clés, y comprissur les lacunes scientifiques et lesrecherches à venir

Auteurs principaux de l’évaluation (listés ci-dessous)

TraductionHélène D’AvignonTraductrice546 rue de la TourelleQuebec, Quebec G1R 1E3Canada

sommaire des résultats clés 2004

Page 35: Évaluation scientifique des dépôts acides au Canada...Évaluation scientifique 2004 des dépôts acides au Canada: sommaire des résultats clés Texte en français. Comprend des

ENVIRONNEMENT CANADA

SERVICE MÉTÉOROLOGIQUE DU CANADA

4905 rue Dufferin, Downsview (Ontario) M3H 5T4Tél : 416.739.4761 • Téléc : 416.739.4882