96
UNIVERSITY OF DUBLIN TRINITY COLLEGE DEPARTMENT OF FRENCH Senior Freshman Language Dossier 2012/2013 TSM, ES, CSLF

UNIVERSITY OF DUBLIN Language Dossier 2012-13... · Web viewUNIVERSITY OF DUBLIN TRINITY COLLEGE DEPARTMENT OF FRENCH Senior Freshman Language Dossier 201 2 /201 3 TSM, ES, CSLF Outline

Embed Size (px)

Citation preview

UNIVERSITY OF DUBLINTRINITY COLLEGE

DEPARTMENT OF FRENCH

Senior Freshman Language Dossier

2012/2013

TSM, ES, CSLF

Outline

Language ClassesThere are three hours of class in SF Oral and Written French:

(1) Language lecture with a full-time member of staff:These lectures build on the grammar lectures in JF, revising specific grammar points each week and focusing in particular on improving the accuracy and richness of your written expression. Each week students do a series of grammar exercises based on the topic of the lecture (‘Travail personnel’, see p.4-5)

(2) Written language class given by a full-time member of staff or postgraduate teaching assistant:These classes are taken in small groups and focus each week on a different text relating to a specific theme. The focus is on improving your vocabulary, reading comprehension and written expression through exercises in translation, composition and résumé (summarising a text in your own words). Each week students will prepare the text and the questions that follow it. They will also submit written exercises, eight of which will count towards their final mark (‘Contrôles continus’, see p.6-7).

(3) Oral class with a French lecteur/lectrice:These classes are taken in the same small groups as the language classes and focus on the same theme each week with an emphasis on the acquisition and use of new vocabulary and the development of confidence in oral expression.

TextbooksStudents should purchase the following textbook:Abbadie, Chovelon, Morsel, L’Expression française écrite et orale, PUG, édition 2003 (An answer book is also available but you are not required to purchase it).

Reference GrammarStudents should have the following grammar and workbook since JF:Hawkins, Roger and Richard Towell, French Grammar and Usage, Arnold, 2001Hawkins, Lamy and Towell, Practising French Grammar, Arnold, 1997

Reference WebsitesFrench-English dictionary – Oxford Language Dictionaires Online : http://www.oxfordlanguagedictionaries.com.elib.tcd.ie/French dictionary – Trésor de la langue françaisehttp://atilf.atilf.fr/Online grammar exercises – revise the basics with a range of exercises :http://www.didieraccord.comMedia – all French newspapers, magazines and TV channels have websites :Newspapers/magazines : lemonde.fr, lefigaro.fr, nouvelobs.fr, lepoint.frTelevision : euronews.net (for TV news reports), france2.fr/info (for TV news bulletins)

Examination

2

Your mark for the language component of the course will be calculated on the basis of marks awarded for three components:

(1) 2 three-hour papers in Trinity Term:

Language 1: grammar and composition 1/3 (33.3…%)Language 2: translation into English + résumé 1/3 (33.3…%)

(2) Oral examination: 1/6 (16.6…%)

(3) 8 continuous assessment assignments: 1/6 (16.6…%)

The continuous assessment mark is calculated on the basis of marks awarded for 8 mandatory assignments (‘Contrôle continu’, see p.6-7) one of which must be submitted in weeks 4, 6, 9 and 11 of each term.

Late submission: Unless there is a medical reason for late submission (justified by a medical certificate), class tutors may reasonably refuse to correct work handed up after the time they have set aside for doing so. If a student cannot produce a medical certificate, he or she must obtain permission to submit from the Head of Department.

In order to rise into the following year, students must : achieve a pass mark on the average of the two written papers achieve a pass mark on the language examination as a whole achieve a pass mark in SF French overall

3

Grammar Lectures

Programme des cours magistraux : Michaelmas Term (MT)

1. Le genre des noms Travail personnel : pour la semaine prochaine, vous devrez acheter Abbadie, Chovelon et Morsel, L’Expression française écrite et orale (EF) et Hawkins, Lamy et Towell, Practising French Grammar (PFG)

2. Les temps du passéImparfait et passé composé, accord du participe passé, passé simpleTravail personnel : EF, p.110, ex. 14 ; p.112, ex.18 ; p.36, ex. 4 ; p.37, ex. 8 et 9

3. Propositions avec « Si » et passé antérieurTravail personnel : EF, p.208, ex.1 et 2 ; p.119, ex.4 et 5 

4. Le subjonctif (1) Présent et passé composéTravail personnel : EF, p.223, ex.1 ; p.224, ex.5 ; p.225, ex.9

5. Le subjonctif (2) Imparfait et plus-que-parfait, le « ne » pléonastique (explétif) Travail personnel : EF, p.223, ex.3 et 4 ; p.224, ex.7 ; p.95, ex.1 et 3

6. Les pronoms relatifs (1) Qui, que, où, dont, pronoms relatifs et prépositionsTravail personnel : EF, p.83, ex.3 et 4 ; p.84, ex.5 et 6 ; p.85, ex.9 PFG, p. 267, ex.42 ; p. 268, ex.44 et 45

8. Les pronoms relatifs (2) Ce qui, ce que, ce dont ; « whoever, whatever, however » Travail personnel : EF, p.86, ex.12 ; PFG, p.187-190, ex.6, 7 et 8

9. La modalité Devoir, pouvoir, savoir, vouloir (must, should, would, may, might)Travail personnel : PFG, p.147, ex.7

10. Les pronoms personnelsTravail personnel : EF, p.76, ex.6 et 7 ; p.77, ex.11

11. Déterminants, expressions de quantité, négationTravail personnel : EF, p.25, ex.7 ; p.26, ex.9, 12 et 13 ; p.66, ex.2, 3 et 4 ; p.68, ex.9

12. Les verbes faire et laisser employés comme auxiliairesLes synonymes d’être et avoirL’opposition « c’est », « il est »

4

Hilary Term (HT)

1. Relations logiques et phrases complexes (1) Cause, conséquenceTravail personnel : EF, p.177, ex.1 ; p.178, ex.5 ; p.180, ex.9 ; p.184, ex.1 ; p.186, ex.5 ; p.187, ex.7

2. Relations logiques et phrases complexes (2) But, comparaisonTravail personnel : EF, p.193, ex.1 ; p.194, ex.4 et ex.5 ; p.167, ex.1 ; p.168, ex.3

3. Relations logiques et phrases complexes (3) Concession, opposition, restrictionTravail personnel : EF, p.199, ex.1 ; p.200, ex.6 ; p.201, ex.7 et ex.8

4. Relations logiques et phrases complexes (4) Hypothèse, conditionTravail personnel : EF, p.209, ex.3 ; p.210, ex.6, p.211, ex.9 ; p.211, ex.11

5. Raisonner et argumenter en françaisTravail personnel : résumé à préparer pour la semaine prochaine

6. Les prépositions  Temps, lieu, moyen, etc. - verbes suivis d’une préposition

Travail personnel : EF, p. 89, ex.1 et 3 ; p.91, ex.11 ; p.93, ex.14

8. Phrases verbales Le chassé-croissé ; comparaison entre le français et l’anglaisTravail personnel : EF, p.29, ex.1 et 2

9. Correspondance des temps, discours indirect, interrogation indirecteTravail personnel : EF, p.140, ex.2 et 4 ; p.120, ex.8, p.216, ex.2 ; p.223, ex.2 ; p.224, ex.6

10. La voix passive, la nominalisation, le participe présent, le gérondifTravail personnel : EF, p.18, ex.1 et 3 ; p.19, ex.5; p.31, ex.9 ; p.50, ex.2 ; p.51, ex.6

11. Vendredi Saint

12. Anglicismes, fautes communes et confusions à éviterTravail personnel : EF, p.235, ex.5 (2) ; p.240, ex.10

5

Composition and Written Expression Class

Michaelmas Term (MT)

Sem. Thème Page1. Introduction

Les astuces du genreDevoirs : Traduction

8

2. Immigration (1)Portrait : Ismaël Haji, épicier aux LilasDevoirs : Traduction

12

3. Immigration (2)La nouvelle vague de l’immigrationContrôle continu: Traduction*

15

4. EducationLe match public-privéDevoirs : Composition (200 mots)

19

5. Les vedettes de la société« La grande évasion »Contrôle continu: Traduction*

23

6. EmploiComment les recruteurs vous jugentDevoirs : Composition (400 mots)

25

7. Semaine d’étude

8. Rédiger un texte argumentatifMéthode et vocabulaireContrôle continu: Composition (300 mots)*

28

9. Arrêt sur image (1)L’étude des images publicitairesDevoirs : Composition (200 mots)

33

10. Arrêt sur image (2)L’art dans la rueContrôle continu: Composition (300 mots)*

37

11. Le résumé de texteLa bataille du temps : La Mecque contre GreenwichDevoirs : Résumé

40

12. RévisionGrammaire 42

*Les « Contrôles continus », dont les notes contribueront à votre note finale, doivent être rendus lors du cours de la semaine suivante

6

Hilary Term (HT)

Sem. Thème Page1. Technologie

Appels longue distanceDevoirs : Résumé

44

2. Urbanisme (1)Haussmann, créateur du Paris moderneDevoirs : Résumé

46

3. Urbanisme (2)Les Artistes contre la Tour EiffelContrôle continu: Résumé*

49

4. La presse et les médias (1)Faits diversDevoirs : Composition

51

5. La presse et les médias (2)Sur la télévision, Pierre BourdieuContrôle continu: Résumé*

53

6. Mythologies contemporaines (1)« La Déesse », Roland BarthesDevoirs : Composition

55

7. Semaine d’étude

8. Mythologies contemporaines (2)« L’euro », Philippe SollersContrôle continu: Composition (400 mots)*

57

9. Nouveaux moyens de communication« C’est du Queneau, du San Antonio, du délire ! »Devoirs : Traduction

59

10. Mouvement socialLes manifestations au QuébecContrôle continu: Traduction*

63

11. CinémaLes Tontons flingueurs, Michel AudiardDevoirs : Traduction

65

12. RévisionGrammaire 69

*Les « Contrôles continu », dont les notes contribueront à votre note finale, doivent être rendus lors du cours de la semaine suivante

7

MT Semaine 1 Les astuces du genre

« Pour les étudiants de français dont la langue maternelle est l'anglais, mémoriser le genre de chaque nom que l'on apprend est très ennuyeux. J'ai noté que la plupart des noms qui se terminent avec certaines lettres ont des genres uniformes. Avec le tableur Excel, j'ai effectué une étude de plus de 18000 noms de la langue française pour trouver les terminaisons les plus utiles pour prédire le genre d'un nom. Vous trouverez les résultats ci-dessous.

Si vous apprenez les 40 terminaisons de mots qui suivent, vous pouvez deviner les genres de 75% des noms français avec une précision d'environ 95%. Ces règles prédisent correctement les genres de plus de 13398 noms que vous auriez dû mémoriser sinon. Ne tenez aucun compte d'accents en utilisant ce tableau. »

John Walker (www.fourmilab.ch/francais/gender.html)

Masculin :Mises à part les exceptions principales notées, tous les mots qui se terminent avec les lettres ci-dessous sont du genre masculin.

Exceptions principales-age la cage, une image, la nage, une page (un page), la plage, la

rage-an la maman-c la fac-d-ème-g-i merci, la fourmi, la foi, la loi-in la main, la fin-is la brebis, une fois, la souris, une oasis-isme-iste la modiste, la liste, la piste-k-l-lon-m la faim-non-o la météo, la dactylo, la dynamo, la sténo, la moto-ome-r (mais pas abstraits -eur)

la mer, la chair, la cour, une tour 1, 2 (le tour 1, 2, 3)

8

-ron-sme-t la forêt, la nuit, la dent, la part, la plupart-taire-ton-tre la fenêtre, une huître, la vitre, la rencontre, une montre, une

lettre-u une eau, la peau, la vertu-us

Les noms qui se terminent par « -ment » sont tous masculins : un monument, un aliment, un ferment, un amusement, etc.

Les arbres sont tous masculins : un pommier, un chêne, un abricotier, un rosier, un peuplier, un frêne, etc.

Les métaux sont tous masculins : l'or, le fer, le tungstène, l'aluminium, l'argent, le chrome, etc.

Les langues sont toutes masculines : le français, le russe, le japonais, l'allemand, le chinois, le coréen, l'espagnol, etc.

Les noms en « -isme », « -osme » et « -asme » sont tous masculins : le féminisme, un microcosme, un marasme, etc.

Féminin :Mises à part les exceptions principales notées, tous les mots qui se terminent avec les lettres ci-dessous sont du genre féminin.

Exceptions principales-ade le jade, un grade, un stade-aison-ce un espace, un exercice, un bénéfice, un office, un artifice, un

précipice, le dentifrice, un armistice, un vice, un service, le silence, un prince, le commerce, un pouce

-té (les mots abstraits)

un comité

-ée le lycée, le périgée, le trophée, le pédigrée, le musée-eur le bonheur, le malheur, le labeur-ie un incendie, un génie, le foie, un parapluie, le Messie-ière un arrière, le derrière, un cimetière-ine le domaine, le capitaine, le pipeline, le moine, le patrimoine, le

magazine-ion un ion, un million, un camion, un dominion, un lampion, un

scorpion, un espion, un bastion, un avion-ite un plébiscite, un gîte, un satellite, un ermite, du granite, un rite, le

mérite, un site-lle un intervalle, un vermicelle, le braille, un mille, un gorille, un

9

vaudeville-se un vase (de la vase), un malaise, le suspense, un sconse, un

inverse, un colosse, un carrosse, un pamplemousse-tte un squelette-ude un prélude, un interlude, un coude-ure un dinosaure, un centaure, un kilowattheure, un parjure, un

murmure

Les noms abstraits se terminant par « -té » sont tous féminins : la santé, la bonté, etc.

Les noms abstraits se terminant par « -eur » sont tous féminins, sauf « le bonheur », « le malheur » et « le labeur » : la saveur, la lenteur, la blancheur, la noirceur, etc.

Les sciences sont toutes féminines, sauf « le calcul », « le droit » : la géographie, les mathématiques, la biologie, etc.

Activité : Ces noms sont-ils féminins ou masculins ?

homme million orteil secteursituation hauteur faim espacecontentement mérite espace reprochechauffage anglais tulipe vaseclimatisation image ouïe marquemaman cabaret augure victimeattitude chimie paragraphe serviceescalade chaleur syntaxe rencontreentrée séisme livre stadespectre saleté romantisme critique

Devoir : Traduction

Traduisez en anglais ce texte écrit par Simone de Beauvoir. Vous ferez en sorte que votre traduction soit soignée et puisse se lire comme un texte original en anglais.

Les jeunes écrivains américains

Je commence à connaître de jeunes écrivains et je sais les difficultés de leur vie matérielle. […] Ces écrivains ont tous sans exception des machines à écrire ; écrire à la main leur semblerait aussi extravagant que de tisser soi-même l’étoffe de ses vêtements. Mais leur vrai luxe, c’est le magnifique pick-up que j’ai trouvé chez tous, même chez R.C. qui n’a ni salle de bains ni frigidaire. Le jazz leur est aussi nécessaire que le pain ; c’est leur seule diversion au cours des journées de travail ; c’est aussi leur seul antidote contre le conformisme américain et son ennui, leur seule ouverture sur la vie. Pour pressentir ce que peut représenter le jazz pour un jeune écrivain américain, il faut connaître l’étouffante routine et la solitude désolée de ses journées. En France, en Espagne, en Italie, en Europe Centrale, la vie de café offre à l’intellectuel et à l’artiste,

10

après le travail quotidien, la détente de la camaraderie, l’émulation et la fièvre de la conversation : rien de tel ici. À Paris, la vie littéraire finit parfois par prendre le pas sur la littérature même, ce qui n’est pas un bien ; mais l’absence de toute vie littéraire est un mal encore plus débilitant. On comprend que Hollywood et tous les mirages de la facilité tentent dangereusement l’écrivain doué ; on comprend que ceux qui créent dans la peine se découragent. Il faut beaucoup d’ascétisme et de vigueur pour « tenir » longtemps. C’est ce qui explique un phénomène qui m’a longtemps paru déconcertant : que tant d’écrivains après un livre très bon ou tout au moins plein de promesses se soient tus définitivement.

11

MT Semaine 2 Immigration (1)

Portrait : Ismaël Haji, épicier aux Lilas

« Ismaël, c’était le premier fils d’Abraham, qu’il a eu avec sa servante, parce qu’il croyait que sa femme était stérile. Mais par la suite, Isaac est né et Abraham a chassé Ismaël et sa mère de chez lui. Il y a même une cliente qui m’a fait un petit tableau, elle a dessiné l’ange qui protège la mère et son enfant. Je sais pas pourquoi mes parents m’ont appelé comme ça, peut-être parce que c’est un nom qui sort de l’ordinaire. Je suis né le 21 décembre 1956, dans un village du sud du Maroc, Tefret. C’est dans le petit Atlas, à 100 km après Tiznit. On est des Berbères. Dans la famille, on est cinq sœurs et quatre frères et je suis le deuxième. Mon père travaille toujours, il est menuisier, et aussi agriculteur. Il cultive un peu de tout, surtout du blé, et puis des légumes, sur les terres qu’il a héritées de son père. Quand il n’y a pas de travail aux champs, il fabrique des meubles, des fenêtres, des portes. Mais aujourd’hui, c’est nous, les enfants, qui l’aidons pour vivre. De la famille, je suis le seul à être venu en France. Au village, il reste seulement une sœur et mon père. Tous les autres sont dispersés au Maroc.

L’aventurier

Dans mon village, c’est comme ici dans les campagnes, c’est comme partout. La plupart des jeunes partent à 15 ou 16 ans, pour continuer leurs études ou pour travailler, et il y a trente ans, c’était pareil. Moi, je suis allé à Casa dès l’âge de neuf ans. Je vivais chez une tante, avec mes cousins, et j’allais à l’école. Chez elle, j’étais bien. Mais je n’aimais pas les études. Je regrette, maintenant, c’est pour ça que mes enfants, je les pousse à aller le plus loin possible. J’ai arrêté l’école à 15 ans, à peu près. Au début, j’ai trouvé un boulot dans une petite fabrique de peinture. Quand je ne travaillais pas, je jouais au football. Mon rêve, c’était ça. Je voulais devenir un grand sportif. J’avais commencé en ville, avec les copains de la rue, et puis dans un club organisé. Mais à force de regarder les matches à la télé française, j’ai eu envie d’aller en France. Quand je me suis décidé, j’avais 20 ans tout juste. Je suis parti seul, comme un aventurier. Je me suis dit : “Je vais tenter ma chance, et puis si ça va pas, je reviens”. Finalement, je suis resté.

J’ai atterri à Paris, chez des parents éloignés. Je n’ai pas été tellement surpris par la ville. Le Maroc, c’est vraiment tout près de la France, on n’est pas si différents. Le grand effet, c’est quand j’avais quitté mon village, dans l’enfance. Après ça, je me suis toujours senti libre d’aller ici ou là. Mais pour le sport, ça n’a pas marché comme j’imaginais. Il aurait fallu s’entraîner tout le temps. Moi, je n’avais personne derrière moi, il fallait que je gagne ma vie, alors je jouais un peu, je travaillais un peu, jusqu’à ce que j’aie atteint l’âge de 25 ans. Là, j’ai été un peu raisonnable. Pour le foot, je comprenais que c’était trop tard.

En place

12

Je n’ai pas vraiment pensé à rentrer. J’avais trouvé un bon travail, dans une épicerie, je savais que le salaire serait meilleur ici. Là bas, j’aurais dû tout recommencer à zéro. J’avais beaucoup d’amis, alors qu’au Maroc, mes copains étaient tous dispersés. Il y a sûrement plein d’autres raisons, mais disons que c’est ça la base. Et depuis que les enfants sont nés, ma vie, elle est là. C’est eux qui me tiennent en place. Au début, je suis resté sept ans sans retourner au Maroc. Je me trouvais bien, j’avais coupé un peu avec la famille. Finalement, je me suis marié avec une fille de chez moi. Ici, j’avais rencontré des copines, mais aucune ne me paraissait prête à prendre des responsabilités comme il faut les prendre. Les grands-parents de Khadija viennent d’un village tout proche du mien. On a de la famille en commun du côté de ma mère et on s’est rencontrés par hasard, à Casa. On s’est plus et elle a décidé de me suivre, voilà. Au début, quand elle est arrivée ici, elle pensait vraiment qu’on allait retourner un jour. Après qu’on a eu les enfants, elle a réfléchi, elle a compris que c’était pas possible. Mais sa famille lui a manqué beaucoup, même encore maintenant. Elles sont quatre sœurs qui ont grandi ensemble. Moi, j’étais parti très jeune, j’ai été habitué à être loin, c’est ça la différence. […]

Trois beaux enfants

À la naissance de notre fils, on a pris la nationalité française. Puisque chez nous, on peut garder aussi le passeport marocain. Pour renouveler la carte de séjour, il fallait y aller très tôt le matin, attendre longtemps, c’était pas bien pratique. Et puis j’avais vécu en France déjà pas mal d’années et je me sentais pareil aux autres personnes, qu’elles soient nées ici ou même qu’elles soient françaises d’origine. C’est qu’une question de papiers, tout ça c’est pas très important. J’ai trois enfants : le plus grand s’appelle Soufiane, il est né en 1988 ; après, il y a Saafa, en 1991 et Camélia, en 1995. Trois beaux enfants, ils me rendent fier. Ils travaillent bien, je suis sûr qu’ils vont pas faire le même métier que moi. Si, c’est un beau métier, épicier, mais ils vont pas aimer ! Ils voient bien qu’il y a beaucoup d’heures, je rentre tout le temps tard, je pars le matin tôt. Et puis aucun enfant a envie de faire le métier de son père, c’est normal. […] Nos enfants, on leur a toujours parlé français à la maison, depuis qu’ils sont nés. On voulait que la base soit bonne, avec un bon français au départ. Ils parlent aussi berbère, ils ont appris avec les grands-parents, la famille. Je les ai amenés deux fois déjà là où je suis né, pour qu’ils comprennent ce qu’il y a de l’autre côté. Je leur raconte tout le temps ce que j’ai fait, ce que j’ai vécu. C’est pas une chose compliquée. Avoir deux pays, c’est quelque chose en plus, c’est bien d’aller voir les autres, de comprendre comment ils vivent. On découvre toujours quelque chose qui vaut la peine. Les gens qui ont peur des autres, c’est parce qu’ils ne les connaissent pas assez.

Là d’où je suis venu

J’ai pensé souvent à l’endroit où être enterré, parce qu’on va tous partir un jour, pas vrai ? J’aimerais bien qu’on me mette là où je suis né. J’y pense à cause de ma mère. Elle est pas enterrée au village, elle est en ville, et j’ai toujours regretté de pas l’avoir ramenée. Parce que c’est là où il y a ses proches et qu’elle pourrait être vraiment bien. Bon c’est vrai, quand on n’est plus là, on n’est plus là. Qu’on soit ici ou ailleurs, je pense qu’on s’en fiche un peu au fond. Mais quand on est vivant, on y pense. C’est comme

13

Monsieur Marcel, mon client, il a choisi son emplacement depuis longtemps, il dit comme ça qu’il aura la plus belle vue, très très très haut aux Lilas, il verra le Sacré-Cœur, le paysage. Bon, une fois que ça arrive, on se retrouve là où on a pu nous mettre et puis c’est tout. Mais moi, je préfèrerais aller là d’où je suis venu. »

Portrait réalisé par Irène Berelowitch, Monica Fantini et Xavier Baudoin de l'atelier du Bruit. © Cité nationale de l'histoire de l'immigration 2005 : www.histoire-immigration.fr (Vous pourrez écouter l’interview dont est tirée cette transcription sur le site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration).

Compréhension :

Résumez les grandes étapes de la vie d’Ismaël.

Travail sur le texte :

1. Relevez les formes de langage qui montrent qu’il s’agit ici de la transcription d’un enregistrement et donc de français parlé.2. Relevez dans le texte des expressions familières et donnez leur équivalent en français standard.3. Réécrivez à la 3ème personne du singulier le deuxième paragraphe du texte en commençant à : « Je suis allé à Casa … » : Il est allé à Casablanca… Vous ferez tous les changements nécessaires.

Devoir : Traduction

Traduisez en anglais les trois derniers paragraphes du témoignage d’Alexandros ci-dessous (p.15). Faites attention au registre ; votre traduction doit être écrite dans un anglais naturel.

14

MT Semaine 3 Immigration (2)

Diplômés mais au chômage dans leur pays, ils ont choisi la France pour s’en sortir

Alexandros 23 ans, Grec, master de politique européenne, cherche un poste

« Je [arriver] ………. à Paris le 2 janvier pour rejoindre ma copine française qui fait ses études à la Sorbonne et trouver un travail. Je [terminer] ………. mon master en Angleterre l’année dernière. Je [étudier] ……….la politique européenne – particulièrement intéressant en ce moment. Je [penser] ………. retourner en Grèce et travailler une année avant d’entamer un doctorat. Mais à Athènes, je [s’apercevoir vite] ………….. qu’il y [avoir] ………..vraiment peu de boulot. Il faut avoir énormément d’expérience ou un réseau d’enfer. Comme je parle plusieurs langues, j’ai réussi à trouver des emplois saisonniers à l’école américaine et à l’office du tourisme. Je [quitter] ………. la Grèce parce que je [avoir] ………. conscience de pouvoir trouver mieux ailleurs, avec un autre niveau de vie.

J’ai eu l’occasion de partir étudier au Canada, un pays plein de possibilités. Si j’étais resté à Athènes, je gagnerais le salaire minimum, 700 euros. Pour vivre dans la capitale, c’est peu. Et j’habiterais chez mes parents. Ils vivent dans un petit quartier peu touristique. Ma mère, fonctionnaire, doit faire face à des réductions de salaire. C’est mieux que dans le privé mais ça reste difficile. Les gens qui jusqu’alors pensaient avoir un travail à vie n’en sont plus aussi sûrs.

Avant d’aller en Angleterre, je bossais dans un magasin. J’aurais pu reprendre mon boulot mais le mec qui m’a remplacé était seul à pouvoir faire vivre sa famille.On sait qu’on n’a pas le choix. Le FMI, l’Union européenne… Tout le monde dit la même chose : on doit faire ce qu’on nous demande, sinon c’est la banqueroute. La nomination d’un nouveau Premier ministre a un peu calmé les gens, même si les partis de gauche et les communistes soulignent qu’il n’a aucune légitimité. Mais les deux gros partis grecs se sont mis d’accord pour le soutenir jusqu’à la prochaine élection afin que la Grèce ne fasse pas faillite. Retrouver le drachme (ancienne monnaie grecque – ndlr), ça serait comme revenir soixante-dix ans en arrière. Depuis la dictature militaire en 1967, c’est la première grosse crise à laquelle nous devons faire face. Notre génération n’a pas connu la guerre. Pour nous, c’est plutôt : “Je ne peux pas m’acheter l’ordinateur dont j’avais envie”.

Je crois qu’on attend trop de notre pays. A la différence de l’Allemagne, par exemple, la Grèce ne produit rien. Elle ne vit que du tourisme et son agriculture est faible. On ne peut pas prétendre à des salaires comparables à ceux des Allemands.

J’ai décidé de me rendre en France en novembre. J’avais un peu appris le français à l’école, mais avant de venir, j’ai suivi quelques cours à l’Institut français. Si je n’arrive pas à trouver de travail, j’aurai au moins appris à parler une langue. Je viens à Paris pour la première fois. J’adore l’architecture, je trouve les gens sympas. C’est une

15

aventure. Mais Paris est une ville chère. Si je ne trouve rien en février, ça va devenir difficile. Tous les jours, j’envoie des CV. Je postule pour des postes qui demandent de parler anglais ou grec, je prends des contacts avec la communauté grecque. J’ai repéré un magasin touristique près du Louvre qui cherche quelqu’un parlant anglais. Ça pourrait être bien. Ensuite, j’espère trouver une fac pour préparer mon doctorat. Puis j’irai peut-être au Canada. »

Graça 33 ans, Portugaise, doctorat en génie du procédé biologique, chercheuse chez Veolia

« Je suis doctorante depuis 2009. Je me [destiner] ………. avec bonheur à la recherche ou l’enseignement. A la fin de mes études, je [toucher] ………. une bourse pour trois ans. Ce n’est pas un vrai contrat, il n’y a pas de protection sociale. Par contre, à 1 500 euros net, ce [être] ………. bien payé. A la fin de la deuxième année, je [chercher] ………. un poste de prof-assistante à l’université. Mais, depuis la crise, le recrutement est gelé. Je [ne pas avoir] ……….. forcément envie de partir. Ma bourse [être] ………. renouvelable. Je [travailler] ………. pour un grand projet européen de recherche sur la production de bioplastique biodégradable. Je [être] ………. contente mais l’avenir était précaire à cause de la situation politique et économique de plus en plus sombre. J’étais quand même angoissée. Beaucoup de mes amis très qualifiés [devenir] ………. représentants commerciaux. Puis je [voir] une annonce chez Veolia pour un CDI dans mon domaine. Au Portugal, il y a peu d’opportunité en recherche et développement. Je [avoir] ………. immédiatement envie de venir.

Ça n’a pas été trop difficile à organiser : mon mari est consultant et programmateur informatique, il peut travailler à distance. Mes filles étaient inscrites au lycée français, comme l’était ma mère puis moi. Dans les années 60-70, le Portugal était un pays fermé sur lui-même. Mes grands-parents avaient voulu nous ouvrir sur le monde, dominé à l’époque par la France, que ce soit au niveau culturel, diplomatique ou littéraire. J’ai aussi fait un an d’Erasmus en Belgique. Enfin, je suis privilégiée. Mes parents sont médecins. Eux aussi ont envie de venir en France ! L’entreprise dans laquelle mon père travaillait a fait faillite en 2008. Il a retrouvé un travail précaire, payé à l’heure. Ma mère a une place stable à l’hôpital public mais avec les plans de rigueur, elle a perdu son treizième mois, 25 % de son salaire et d’autres revenus. Ils ont rendez-vous avec l’ordre des médecins français. Ils vont peut-être pouvoir travailler à Chartres. A 59 et 54 ans, ils partent à l’aventure !

C’est un privilège d’appartenir à l’Union européenne, pour les facilités administratives et le sentiment d’appartenance. Certains de mes amis sont partis faire de la recherche en Suède, en Angleterre, en Ecosse. C’est une perte pour le Portugal mais peut-être aussi une bonne chose. Partir a été difficile, notamment pour mes filles, mais cela permet aussi de réinventer sa vie, de se connaître mieux, de se libérer des mauvaises conditions du pays d’origine. Certains d’entre nous rentreront monter leurs entreprises. La mobilité serait encore plus positive si elle se faisait dans les deux sens. »

Propos recueillis par Géraldine Sarratia et Anne Laffeter, lesInrocks.com, 5 février 2012

16

Activités :

1. Mettez la terminaison convenable (passé composé ou imparfait) aux verbes entre parenthèses.

2. Relevez dans le texte des mots familiers et donnez leur équivalent en français standard.

Grammaire :

Terminez les phrases suivantes en employant le temps correct :1. Si je n’étais pas à l’université…2. Si… nous serions ivres de joie.3. S’ils avaient vécu en Irlande pendant la Grande famine…4. Si je réussis à trouver un boulot cet été…5. Si… je serais très angoissé(e).6. Si je devais quitter mon pays natal…7. Si tu veux trouver un poste…8. Si…il serait devenu prêtre. 9. Si elle m’avait embauché…10.Si mon père avait un travail précaire…

Contrôle continu: Traduction

Traduisez le texte suivant dans un anglais idiomatique :

Ils s’appellent Alexandros et Graça, ont 23 et 33 ans respectivement. Le premier est grec, la dernière portugaise, mais ils auraient pu être irlandais, slovaques, polonais ou italiens. Comme certains de leurs parents ou grands-parents, ces jeunes travailleurs européens ont pris la route à la recherche d’une vie meilleure. Les grands-parents d’Alexandros ont fui la guerre civile pour s’installer au Canada avant de rentrer au pays natale dans les années 90. « Leur meilleure chance était de partir, comme moi ! » Alexandros fuit, lui, une Grèce broyée par le système économique mondial.

Depuis 2007, la crise financière frappe plus sévèrement les pays du sud de l’Europe. Selon Eurostat, le taux de chômage des Grecs de moins de 25 ans est passé de 23 % en 2007 à 46,6 % en septembre 2011. En novembre 2011, 49,6 % des jeunes Espagnols étaient au chômage, contre 22,9 % de la population active. Et, contrairement à ce que l’on observe en France, les plus diplômés sont aussi les plus visés.

Contrairement à ses aînés peu qualifiés, qui ont fui misère, guerre ou dictature, l’exilé européen type d’aujourd’hui est en général ultraqualifié. « Cela diminue les coûts migratoires. En plus, la maîtrise de la langue et des réseaux sont meilleures, précise Manon Dos Santos, professeur d’économie à l’université Paris-Est. Mais c’est aussi un exode des cerveaux, une perte de capital humain, de revenu fiscal, d’innovation et de croissance future. Il peut y avoir des effets positifs grâce aux transferts de fonds et à ceux qui rentrent dans leur pays pour monter une entreprise. » Graça, bien heureuse

17

d’être européenne, estime que la mobilité est une richesse. Son seul regret ? Qu’elle ne se fasse que dans un sens.

M. Beaugé, lesInrocks.com, 5 février 2012

18

MT Semaine 4 Education

Le match public-privé

Au diable la laïcité! De plus en plus de parents [choisir – présent] ………… l'enseignement catholique pour leurs enfants. Par pragmatisme: en général, les élèves y

sont mieux encadrés, plus motivés, mais aussi plus sélectionnés. […]

Béatrice, 45 ans, grande blonde en jeans et bottes cavalières, responsable

marketing dans une société parisienne, [se définir – présent] ………… comme une

«fille de la République». Née dans une famille d'immigrés italiens, elle s'assume comme

un «pur produit de l'école laïque». Elle [suivre – passé composé] ………… toute sa

scolarité dans le 93; [aller – passé composé] ………… en fac à Tolbiac - réputée pour

être parmi les plus à gauche - a ensuite été prof d'économie en banlieue parisienne.

Dans le public, toujours. Pourtant, depuis douze ans, elle a jeté un mouchoir pudique

sur ses convictions républicaines et laïques - quitte à étonner ses amis. Sa fille et son

fils sont scolarisés dans le privé, respectivement en seconde et en quatrième, à

Fénelon-Sainte-Marie. Cet établissement catholique du chic VIIIe arrondissement de

Paris, très coté avec ses 100% de réussite au bac 2006, [occuper – présent] …………

la 87e place dans le classement national de L'Express. «Ma philosophie de l'éducation,

c'est de donner à mes enfants le trousseau de clefs le plus fourni pour qu'ils [se débrouiller – subjonctif présent] ………… dans la vie. Pour moi, les chemins de la

réussite passent par le privé. Aujourd'hui, il ne suffit plus d'avoir le bac, il faut l'obtenir du

premier coup et avec mention. J'aurais vraiment préféré les laisser dans le public, mais,

franchement, le niveau est meilleur ici», raconte-t-elle.

Comme les enfants de Béatrice, 2 014 252 élèves, soit environ 1 sur 6, [prendre – passé composé] ………… , à la rentrée 2007, le chemin des établissements

catholiques sous contrat. Ces derniers (97% du privé) accueillent ainsi plus de 6 000

nouveaux élèves. 13% des parents ayant un enfant scolarisé dans le public le

changeraient pour le privé s'ils en [avoir – imparfait] ………… la possibilité, estime un

sondage BVA commandé le 10 septembre par la Peep, association de parents d'élèves.

Et selon Eric de Labarre, secrétaire général de l'enseignement catholique, plus de 30

19

000 familles n'ont pas pu s'y inscrire, faute de place, et sont sur liste d'attente pour

l'année prochaine.

L'école privée, hier réservée à une bourgeoisie soucieuse de cultiver un «entre-

soi» garant d'une reproduction sociale rassurante, attire de plus en plus. Certes, les

«tala» - ceux qui «vont-à-la-messe», comme les [nommer – imparfait] …………, dans

les années 1990, Marguerite Gentzbittel, alors très médiatique proviseur du lycée public

Fénelon - forment toujours un peloton important. Mais ils sont aujourd'hui noyés dans la

masse des enfants parfaitement athées, voire musulmans ou juifs. «Depuis les années

1990, seuls 10 à 15% des parents viennent chez nous pour la dimension religieuse»,

estime Eric de Labarre. Plus forcément besoin de présenter un certificat de baptême

pour inscrire son enfant ni de porter un serre-tête en velours et une jupe écossaise...

Dans les rangs, on trouve des fils de syndicalistes ou d'élus politiques de gauche. Le

privé [s’ouvrir – passé composé] ………… à tous les profils, poussé par un impératif:

la demande de parents convaincus par le principe de réalité.

Pour eux, le calcul est vite fait. C'est le pragmatisme qui l'emporte: 50% des

enfants, à un moment de leur scolarité, en fonction de leur situation familiale, de leurs

résultats, de leur état psychologique, de leur lieu d'habitation, passent par le privé. Avec

des disparités selon les niveaux: 1 élève sur 7 des classes maternelles et élémentaires

et 1 sur 5 des secondaires. Plus on s'approche du bac et plus l'angoisse parentale

[courir – présent] ………… s'apaiser du côté du privé: en maternelle, 12,4% des

enfants y sont inscrits; en primaire, 14,3%; au collège et au lycée, 21,1%. Le privé est

aujourd'hui associé aux notions d'expertise et de réussite. De fait, sur les 467

établissements de notre classement considérés comme très bons, 287 [appartenir – présent] ……….. au privé, soit 61,5%. Plus on vise l'excellence, plus l'enseignement

sous contrat semble offrir le terreau le plus propice aux futures élites: sur les 100

premiers lycées de France, 78 ne sont pas publics.

Pour beaucoup de parents, ces chiffres résonnent comme une douce mélodie.

«Cela m'ennuie de critiquer l'Education nationale, mais il n'y a aucune comparaison,

confie Isabelle, mère d'Olga, 11 ans, qui [entrer – passé composé] ………… en

sixième dans le privé après avoir été en primaire à Bagnolet. Ma fille, issue du public,

20

rame un peu, mais elle va s'accrocher. Depuis la rentrée, elle [acquérir – passé composé] ………. des méthodes, a appris à travailler seule, [suivre – présent] ………… des études dirigées deux fois par semaine, passe tous les quinze jours de

petits bilans qui la motivent beaucoup. Le tout pour moins de 1 400 euros par an.

Franchement, le rapport qualité/prix est excellent.»

Il [être – conditionnel] ………. hâtif d'opposer public et privé comme Jean-qui-rit

et Jean-qui-pleure, avec d'un côté l'assurance de la réussite et, de l'autre, la garantie de

la galère. Le portrait, évidemment, demande plus de nuances, d'autant que l'issue du

match varie fortement d'un département à l'autre, tant en termes de résultats que

d'engouement. Si l'Ile-de-France, l'Alsace, les régions Paca et Rhône-Alpes figurent

parmi les zones concernées par la saturation des effectifs du privé, ce dernier perd des

élèves en Lorraine, Champagne-Ardenne, Normandie et Bourgogne. La majorité des

lycées publics [remplir – présent] ………… parfaitement leur mission, pour peu qu'ils

[être – subjonctif présent] ………… implantés dans un bassin de recrutement

socialement mélangé. Car la véritable garantie de réussite des enfants s'inscrit dans la

catégorie socioprofessionnelle des parents. […]

Laurence Debril, L’Express, le 22 novembre 2007

Grammaire : les accords 

En français, il existe quatre sortes d’accords :

1. Le verbe s’accorde avec son sujet en nombre et en personne.2. L’article s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne.3. L’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.4. Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec l’objet du verbe

dans certains cas. Le participe passé employé avec l’auxiliaire être s’accorde, en général, avec le sujet du verbe.

Travail sur le texte:

1. Quelques verbes du texte ont été mis à l’infinitif. Identifiez le sujet et insérez la forme correcte du verbe.2. Dans le deuxième paragraphe du texte, identifiez les adjectifs ainsi que les noms auxquels ils se rapportent. N’oubliez pas d’utiliser un dictionnaire de préférence monolingue pour vous aider à identifier les adjectifs.

21

3. Les participes passés sont fréquemment utilisés comme des adjectifs. Relevez, dans le texte, des exemples de participes passés utilisés comme adjectifs. Vous justifierez les accords.

Devoir : Composition

La majorité des écoles primaires et secondaires en Irlande sont sous l’égide de l’Eglise catholique. D’après vous, devraient-elles être laïques ? Expliquez votre point de vue en 200 mots.

22

MT Semaine 5 Les vedettes et la société

La grande évasion

Fuite organisée, paradis fiscal, le show-biz britannique coûte des milliards au Trésor

Jusqu'en juin dernier, Jimmy Carr n'était pas le plus connu des artistes britanniques. Deux événements lui ont donné coup sur coup une notoriété internationale. Le 5 juin, cet humoriste présentait son show à Buckingham Palace, pour le jubilé de diamant de la reine. Mais deux semaines plus tard, sa photo faisait la une du Times consacrée aux resquilleurs de l'impôt (« The tax avoiders »). La faute de Carr? Le recours au « K2 », un dispositif « invisible au radar », permettant aux très riches de ne déclarer qu'une infime partie de leur revenu. Simplissime. Un conseiller fiscal transfère les salaires dans les îles Anglo-Normandes, où une société fiduciaire « reroute » l'argent au contribuable. Considéré fiscalement comme un prêt, ce retour à la case départ est exonéré d'impôt. Evasion, et non fraude, cette échappatoire a fait scandale dans un pays en récession qui accepte mal les petits arrangements des riches avec la loi. Dénoncé comme « mauvais citoyen » par David Cameron, hué par son public, le comique a finalement reconnu une « terrible erreur de jugement ». Sans proposer pour autant de rembourser les millions dissimulés. Pas question de payer pour tout le monde. Car, de l'autre côté du Channel, l'évasion par création d'un véhicule financier est un sport national qui prive le fisc de dizaines de milliards. Principal utilisateur: le show-biz.

Après Carr, le Times a épinglé Gary Barlow, leader du groupe Take That (plus de 45 millions de CD vendus), élevé à la dignité d'officier de l'ordre de l'Empire britannique par la reine, « pour services rendus à la culture ». Les tabloïds font leurs choux gras de ces belles âmes immensément riches, abonnées aux grandes causes mais fiscalement intraitables. Numéro un: Bob Geldof, l’auteur-compositeur militant contre la famine, qui argue de sa citoyenneté irlandaise pour profiter du statut de« non-domicilié » en Angleterre et pour ne rien payer sur sa maison londonienne et son château du Kent, propriétés de compagnies établies aux îles Vierges. Un tour de passe-passe auquel a eu également recoursMick Jagger.

Alors que le Premier ministre, David Cameron, se dit « prêt à dérouler un tapis rouge » aux contribuables français, une loi anti-évasion est pourtant en préparation pour punir les resquilleurs. Une règle qui instaurerait une sorte de présomption de fraude délibérée – donc punissable –, permettant le redressement. « Mais avec quelle efficacité? », s'interroge un avocat, qui compare l'ingéniosité des fiscalistes britanniques à un satellite de navigation contournant automatiquement les obstacles. Ajoutez la proximité de Jersey et de Guernesey, paradis soustraits à la loi britannique, et vous comprendrez pourquoi le show-biz est ici le plus conquérant, et le moins taxé du monde.

Jean-Gabriel Fredet, Le Nouvel observateur, juin 2012

23

Compréhension :

1. Expliquez, utilisant vos propres mots, comment le show-biz britannique « coûte des milliards au Trésor ».

2. Pourquoi les arrangements fiscaux de Jimmy Carr ont-ils suscité une grande polémique en Angleterre ?

3. D’après ce texte, l’évasion fiscale est-elle un vice plutôt anglais que français ? 4. Dans quelle mesure peut-on dire que l’attitude du premier ministre britannique

devant l’évasion fiscale est hypocrite ?

Grammaire : Traduisez les phrases suivantes en français

1. I am pleased that you are both staying.2. Do you think the problem has been resolved ?3. He was sorry that he couldn’t make it.4. It is quite unlikely that he will return.5. The professor would like that all his students get a job after college.6. While we’re sick of reality TV, we’ll be glued to ‘X-Factor’.7. His trainer gave him performance-enhancing drugs so that he could run faster.8. The teacher said we would all pass provided that we paid attention.9. Supposing that the reply is positive, what will you do ?10.Leave the car. It’s better if you take the bike.

Traduction :

Le titre de ce texte reprend celui d’un grand film américain des années 1960. Lequel ? Serait-il correct d’utiliser le nom de la version originale de ce film pour votre traduction du titre du texte ?

Contrôle continu : Traduction

Traduisez les deux premiers paragraphes du texte ci-dessus (p.23) pour la semaine prochaine.

24

MT Semaine 6 Emploi

Comment les recruteurs vous jugent

Rédiger le CV qui fera mouche sans faire tache , préparer l'entretien [……] accrochera sans friction, cela ne s'improvise pas. Chasseurs de têtes, consultants et DRH livrent leurs conseils.

Pourquoi donc, au-delà d'un profil équivalent à celui d'autres candidats et correspondant au poste demandé, serez-vous ou non embauché? En réalité, l'arbitraire n'est guère à craindre. Les réponses des recruteurs sur leur mode personnel d'évaluation ne varient pas à l'infini et leurs pratiques présentent bien des convergences. Petit tour d'horizon des comportements et attitudes [……] séduisent ou irritent ceux qui vont vous embaucher.

Premier acte de candidature, le CV. C'est par lui [……] va s'établir le contact avec les recruteurs. Et que la sélection va commencer. Constat de la quasi-totalité de la profession: la présentation des CV s'est nettement améliorée depuis quelques années, grâce aux conseils dispensés par les spécialistes de la recherche d'emploi et aux innombrables guides sur le sujet. Attention toutefois à l'orthographe, trop souvent malmenée, et surtout aux fautes de grammaire. Et, celles-là, les logiciels de traitement de texte ne les détectent pas. «Mais la génération Internet nous a appris à être indulgents sur ce chapitre», admet François Humblot, président du directoire du groupe Humblot-Grant Alexander. De meilleure qualité, la présentation des CV s'est du coup standardisée, et il sera donc difficile de faire la différence à ce stade.

En revanche, le non-respect de certaines règles fondamentales peut vous faire éliminer bêtement. Un professionnel du recrutement lit plusieurs dizaines de CV par jour et ne s'attarde pas plus de deux minutes sur chacun d'eux, souvent moins. Minutes décisives! «Le péché mortel, c'est le CV trop long et confus, prévient Jackie Tod, PDG du cabinet de chasseurs de têtes Rossignol Tod et Associés, car il en dit déjà beaucoup sur la personnalité du candidat.» Règle d'or en forme de trilogie: un bon CV doit être bref - deux pages suffisent, et même une seule pour un débutant; clair - les données objectives essentielles (expérience, formation) doivent sauter aux yeux. Un bon CV doit enfin être précis: évitez le flou qui jette un doute sur votre sincérité. En matière de formation, par exemple: êtes-vous vraiment diplômé de cette école ou simple ancien élève? Sur les dates, surtout: «Les CV [……] ne mentionnent que les années, jamais les mois, impressionnent défavorablement, car leurs auteurs sont soupçonnés de vouloir masquer un trou dans leur carrière», commente Jean-François Drouot-L'Hermine. Ces imprécisions seront toujours détectées par les professionnels et approfondies systématiquement lors de l'entretien. «N'hésitez pas à introduire des chiffres, insiste Jackie Tod. Le chiffre d'affaires des entreprises [……] vous êtes passé, celui [……] vous aviez la responsabilité, le nombre de personnes [……] composaient votre équipe, etc. »

25

Conseil unanime: ne mentez jamais! En particulier sur votre niveau de langue, car il sera testé. Un entretien comporte presque toujours quelques minutes de conversation en anglais. Pour une langue moins courante, une brève entrevue avec quelqu'un de la société ou du cabinet qui la parle sera programmée. Vous pourrez également être sondé par téléphone quelques jours plus tard. Ne vous laissez pas surprendre. «En cas de doute sur vos capacités linguistiques, conseille François Humblot, contentez-vous d'une formule vague, du style “anglais lu et parlé” ou “langue de travail”.»

Enfin, le paragraphe «Activités extraprofessionnelles» est de plus en plus apprécié des recruteurs. «La mention des loisirs, sports, activités associatives ou humanitaires, voire des séjours à l'étranger, représente un plus dans un CV, surtout chez les jeunes», précise Charles-Henri Dumon, PDG du cabinet Michael Page. C'est déjà un bon aperçu de la personnalité du candidat, [……] sera presque toujours évoquée lors de l'entretien.

La lettre de motivation, ou d'accompagnement, cette spécialité franco-française, tombe en désuétude. Le succès des candidatures sur le Net et l'internationalisation des entreprises sont en train de lui porter un coup fatal. En principe manuscrite, cette lettre a souvent pour but, plus ou moins avoué, d'être analysée par un graphologue. Pourtant, les recruteurs jurent ne plus avoir recours à cette pratique contestée, ni à aucune autre méthode «pseudo-scientifique»! Quoi qu'il en soit, aucun d'eux ne semble regretter le déclin des lettres de motivation. «Je ne les lis jamais, ou alors en diagonale», assure Charles-Henri Dumon. «Elles n'apportent en général pas grand-chose», ajoute Jean-Paul Vermès, vice-président de TMP eResourcing.

Le candidat peut-il donc en profiter pour faire l'impasse sur ce pensum? Pas si sûr. «La lettre est au CV ce que l'enveloppe de Cellophane est au bouquet de fleurs: elle finit toujours au panier, mais elle lui est indissociable», plaisante Jean-Paul Vermès. Chez Mercuri Urval, la consultante Martine de Maintenant prend carrément sa défense: «Puisque la majorité des candidatures ne comportent plus de lettres, voilà une bonne raison de se distinguer en en rédigeant une. D'autant que certaines entreprises y sont attachées.» A condition, toutefois, de rester bref (15-20 lignes au maximum) et d'éviter les clichés. Bannissez ainsi les affirmations naïves, comme: «Je suis l'homme de la situation, celui que vous attendez!»; ou les platitudes: «J'ai toujours rêvé de travailler dans une entreprise leader comme la vôtre.» Il est également déconseillé de reprendre mot pour mot les termes de l'annonce ou, pis, d'utiliser des formules passe-partout. «Les lettres qui sentent le mailing laissent une mauvaise impression», suggère Franck Devillon, responsable du recrutement d'Ikea.

François-Xavier Beslu, L'Express du 29 août 2002

Travail sur le texte :

1. Remplissez les lacunes avec le pronom relatif qui convient.2. Traduisez en anglais les phrases ou expressions qui ont été soulignées dans le

texte.

26

Résumé :

Résumez les conseils donnés par les recruteurs concernant la rédaction d’un CV et la rédaction d’une lettre d’accompagnement. Devoir :

Vous écrirez un essai de 400 mots sur l’un des sujets suivants :

(1) « Plus on est pauvre, plus on est raciste. » (F. Caviglioli) Comment faut-il interpréter cette déclaration ?

(2) Jusqu’à quel point les immigrés devraient-ils s’adapter à la culture de leur pays d’accueil ?

Avant de rédiger votre dissertation, vous pourrez lire les conseils donnés aux élèves préparant leur baccalauréat de français sur le site suivant : www.etudes-litteraires.com/bac-francais/technique-dissertation.php N’hésitez pas à consulter également Mot à Mot (chapitre 11) pour enrichir votre vocabulaire sur la migration, l’intégration et le racisme.

MT Semaine 7 SEMAINE D’ETUDE

27

MT Semaine 8 Rédiger un texte argumentatif

Le texte ci-dessous est un texte argumentatif, écrit par un étudiant, dont le but est de convaincre le lecteur de son point de vue.

Contre la peine de mort

Rappelons que la justice a déjà condamné un bon nombre de personnes à la peine de mort, exécutant ainsi plusieurs individus sous prétexte que la mort était la meilleure façon de maîtriser la criminalité. De nos jours, avec les actes criminels de plus en plus violents et atroces, la question que l'on peut se poser est la suivante : Devrait-on abolir ou non la peine de mort ?

Selon moi, il est évident que le fait de répondre à la violence par la violence n'est en aucun cas la solution à ce problème.

En premier lieu, je crois que le système judiciaire est défaillant et qu'il peut s'y glisser quelques erreurs. Dans le passé, il y eut beaucoup trop d'erreurs condamnant des accusés à une mort qu'ils ne méritaient point. En effet, il est arrivé quelquefois qu'après l'exécution du prétendu coupable, le réel meurtrier venait se livrer et avouer son ignoble geste sur l'ordre de sa mauvaise conscience. Comme les enquêtes ne sont pas toujours menées avec le sérieux requis, il faudrait peut-être s'interroger sur la capacité du système judiciaire à juger adéquatement un individu coupable ou non.

Par ailleurs, j'ai la conviction qu'ici-bas sur terre, il n'y a pas d'humain assez parfait pour juger du comportement d'un autre et encore moins de décider de sa mort. Autrement dit, le droit de vie et de mort n'appartient pas à l'homme, mais à Dieu. Or, les juges ne sont pas infaillibles et dans le cas de la peine de mort, l'erreur judiciaire est irréparable.Enfin, il est certain que la peine de mort ne fait pas peur aux assassins et autres tueurs en série. Selon des psychologues, lorsque l'homme en arrive à vouloir commettre un crime, dans la plupart des cas, sa lucidité est absente de sa pensée. Ce qui signifie que la passion l'emporte alors sur la raison : la seule chose qui l'obsède est de parvenir à ses fins. Pendant que le crime s'effectue, rien ne peut dissuader le meurtrier ou le criminel de s'arrêter.

En conclusion, la peine de mort ne peut empêcher un criminel de perpétrer un crime. Par conséquent, on peut punir sévèrement et avec justice sans tuer car il est moralement grave de tuer un homme avant qu'il ait pu régler ses problèmes avec lui-même et avec la société, avant de lui laisser le temps de repentir.

Activités:

1. Analysez la structure de ce texte qui comporte une introduction, une série d’arguments (avec des exemples à l’appui) et une conclusion.

28

2. Repérez les mots/expressions utilisés pour marquer les différentes étapes de l’argumentation.

Les connecteurs linguistiques pour bien écrire et argumenter :

1. L'origine du problème :

Depuis un certain temps...D'année en année...Il est fortement question de...On parle beaucoup en ce moment de...

2. Pour commencer :La première remarque portera sur...Il faut d'abord se rappeler que...On commencera d'abord par...Abordons rapidement le problème de...

3. Pour insister :Il ne faut pas oublier que...Il faut souligner que...On notera que...Il faut insister sur le fait que...Rappelons que...Non seulement...mais...aussi...D'autant plus que...

4. Pour annoncer une nouvelle étape :Passons à présent à la question de...Venons-en à présent à la question de...Après avoir souligné l'importance de...

5. Pour marquer une suite d'idées exprimant une conséquence :Par conséquent,...C'est pourquoi...Ainsi,...Aussi (+ inversion du sujet)...Alors,...En conséquence,...Dès lors,...D'où...

6. Pour marquer une suite d'idées exprimant une cause :Car...En effet,...Parce que...Du fait que...

29

Étant donné que...Puisque...Sous prétexte que...Comme...

7. Pour démentir :Les bruits selon lesquels...sont dénués de tout fondement.Il n'a jamais été question de...Il ne saurait être question, un seul instant, de...Il ne peut être question, en aucun cas, de...sous prétexte que...Les rumeurs selon lesquelles il serait question de...sont sans fondement.

8. Pour énumérer des arguments :D'abord,...Ensuite,...De plus,...En outre,...Par ailleurs,...Enfin,...En premier lieu,...En deuxième lieu,...En dernier lieu,...À ce premier avantage s'ajoute...Non seulement....mais aussi...

9. Pour faire des concessions :Il est exact que...mais...S'il est certain que...il n'en reste pas moins vrai que...Il est en effet possible que...cependant...Tout en reconnaissant le fait que...il faut cependant noter que...Certes...cependant...Il se peut que...mais…Il n'est pas du tout impossible que...mais...Sans doute...mais...Il ne fait pas de doute que...mais...Bien entendu...mais...

10. Pour donner un exemple :Considérons par exemple le cas de...Tel est le cas, par exemple, de...Son cas ne fait qu'illustrer celui de...Si l'on prend le cas de....L'exemple le plus significatif nous est fourni par...Prenons le cas de...

11. Pour exprimer une opposition ou une réfutation :Cependant,...

30

Mais,...Toutefois,...Néanmoins,...Pourtant,...Par contre,...Au contraire,...En revanche,...

12. Pour conclure :Finalement...En définitive, il semble bien que...En résumé, on peut considérer que...On voit par ce qui précède que...Il résulte de ce qui précède que...En somme,...On peut conclure en disant que...Donc...Par conséquent,...Ainsi,...

13. Pour exprimer un point de vue personnel :Selon moi,...À mon avis,...En ce qui me concerne,...D'après moi,...Je pense que...Il me semble que...J'assure que...J'affirme que...Je déclare que...

14. Pour exprimer ce qui est certain :Il est certain que...Il est indéniable que...Il va de soi que...Il est évident que...Il est sûr que...Sans aucun doute,…

15. Pour exprimer ce qui n'est pas sûr :Il est probable que...Il se peut que...Il est possible que...

16. Pour indiquer ce qui se ressemble :Il va de même...On retrouve le/la même...

31

De même...

17. Pour mettre en relief :C'est...qui...C'est...que...Ce qui...c'est...Ce que...c'est...

18. Pour attirer l'attention du lecteur :Notons que...Précisons que...Il faut attirer l'attention sur le fait que...Il faut mentionner que...

19. Pour expliquer un détail :C'est-à-dire...Ce qui veut dire...Ce qui signifie...

20. Pour éviter un malentendu :Bien loin de...Non pas pour...mais...Ce n'est pas par...mais par...

21. Pour montrer son désaccord :Je condamne...Je reproche...Je proteste...Je critique...J'accuse...Je réfute l'argument selon lequelJe suis contre...

22. Pour montrer son accord :J'admets que... (Admettre)J'approuve... (Approuver)Je reconnais... (Reconnaitre)Je suis d'accord...

Le texte et le vocabulaire sont extraits du site suivant. Vous pouvez le consulter pour trouver d’autres textes argumentatifs. http://moulayidriss1ercasa.e-monsite.com/categories-de-pages-/espace-enseignant/enseignement-de-francais/rediger-un-texte-argumentatif-avec-exemples.html

Contrôle continu: Composition (300 mots)

« Les universités devraient former les étudiants pour intégrer le marché du travail. »

32

Etes-vous d’accord? Sinon quel est, d’après vous, le rôle de l’université dans la société?

Dans un texte argumentatif, vous répondrez à ces questions en utilisant le vocabulaire de l’argumentation (connecteurs de phrase et relations logiques) ci-dessus.

MT Semaine 9 Arrêt sur image (1)

Pourquoi étudier les images publicitaires ?

À la différence des images produites par les différents arts, où la dimension poétique, mais aussi critique, domine, le message publicitaire relève d'une stratégie de communication. Il est conçu en fonction d'une cible précise et a pour objectif de susciter chez le destinataire le désir d'acquérir le produit promu. La communication publicitaire a recours à la référence, au plagiat, au détournement. Elle recycle l'art, les grands mythes. Miroir du monde occidental dont elle reflète la volonté de domination économique, la communication publicitaire est le pivot de la société de consommation et contribue à l'uniformisation des modes de vie. Son étude constitue une introduction à la lecture des images dont l'organisation est intentionnelle. Elle permet de faire apparaître par quels moyens visuels, plastiques, linguistiques, les techniques discursives de l'argumentation cherchent à influencer le destinataire et à modifier ses opinions.

Source : Extrait du dossier de présentation de l’étude sur l’image publicitaire, http://www.crdp.ac-grenoble.fr/publicite/dossier_definitif/presentx.htm © CRDP de Grenoble - Thém@doc - L'image publicitaire : affiche et annonce presse.

Activités :

1. Pour chacune des images publicitaires de la page 35 vous déterminerez l’annonceur, la cible, le message, les procédés visuels et linguistiques utilisés pour communiquer ce message.

2. Pour chacune des publicités de parfum de la page 36 vous déterminerez les adjectifs qui décrivent le mieux les portraits de femmes et le portrait de l’homme figurant sur les publicités. Comment fonctionnent ces publicités pour susciter l’envie d’achat.

3. En groupe et par écrit vous ferez le portrait d’un acheteur potentiel (femme ou homme) pour l’un des produits représentés sur les publicités.

Devoir : Composition (200 mots)

Vous regarderez la publicité d’Amnesty International ci-dessous et expliquerez comment cette image nous interpelle.

33

34

Source : http://www.hku.hk/french/dcmScreen/lang3033/lang3033_galerie-pubs.htm

35

Source : http://www.hku.hk/french/dcmScreen/lang3033/lang3033_parfum_pub.htm

36

MT Semaine 10 Arrêt sur image (2)

L’art dans la rue

Depuis quinze ans, le Français Invader égaie les murs des villes du monde entier de ses mosaïques pop inspirées de jeux vidéo. Le héros est de retour à Paris.

« La honteuse lâcheté de nos mœurs nous empêche de lever les yeux pour admirer le sublime… », écrivait Fénelon. On subit ainsi la ville, n’en connaissant que ses pas sur le trottoir. On a pourtant, depuis le milieu des années 90, une bonne raison de relever la tête : de Paris à Katmandou, les envahisseurs ont débarqué parmi nous. Ces mosaïques de personnages préhistoriques du jeu vidéo, imposées aux murs comme autant de bornes d’un jeu de piste infini, sont l’œuvre mais aussi le labeur d’un Parisien nommé Invader.

A Paris, il a atteint cette semaine le seuil des mille mosaïques, connaissant pour chacune l’emplacement comme la difficulté de pose. Pour chaque invasion, il s’attribue des points, suivant des critères complexes d’audace, de hauteur, de risque… Ses interventions joyeuses offrent au regard enfin relevé des clins d’oeil colorés, une complicité, voire une intimité avec la ville.

« Même si ce n’est pas mon moteur, j’aime égayer les villes, avec ce côté pop qui contraste avec un côté plus sombre. »

Accueilli en héros dans les galeries et musées de Londres, New York ou Los Angeles, Invader bénéficie enfin d’une exposition dans la capitale.

Quand on le retrouve dans son fabuleux atelier, parmi des milliers de Rubik’s Cube et des carreaux de faïence de toutes tailles, couleurs et matières, il jubile en évoquant cette revanche sur le milieu de l’art parisien.

« C’est ma première grosse expo à Paris… L’art s’est vraiment déplacé. La France semble un peu à la ramasse aujourd’hui. Moi qui suis un noctambule pur et dur, je trouve Paris figé, un musée à ciel ouvert. Ça me désole, car je m’inscris vraiment dans la ville. C’est entre Paris et moi, cette histoire. »

C’est ainsi Paris qui, le premier, fut envahi avant des dizaines d’autres villes de la planète (et quatre mille mosaïques), dans une petite rue du quartier Bastille. Le premier acte d’un touche-à-tout encore à la recherche de son style, de son média, venu à l’art dès l’enfance.

Pour envahir les rues, il lui manque juste une identité, une aura, un mystère. Il découvre alors, émerveillé, la culture du street-art et ses codes opaques. « Je me suis un peu encanaillé. C’est l’effet Superman : je deviens un autre quand je suis Invader… Le

37

masque, l’anonymat, ça vient de cette culture qui n’est pas la mienne à la base. Aujourd’hui, nous bénéficions tous du triomphe de Banksy. Même si je suis loin de son travail, nous formons une famille. Avant lui, nous n’étions que des vandales, des gueux. C’est devenu l’art de toute une génération. »

Chaque matin, en arrivant à son studio-labo, Invader se livre à un rituel : mettre de la musique. La musique est chevillée à cet univers, à travers la cinquantaine de pochettes réalisées à partir de 225 Rubik’s Cube chacune. De Cure à Bérurier Noir, de Daft Punk à Barbara, des Smiths à Run-DMC, Invader rend ainsi depuis des années hommage aux pochettes d’albums qui ont nourri sa libido, son imaginaire, sa culture graphique.

« Je me suis formé avec la musique : c’est elle qui m’a donné envie de lire, m’a enseigné l’anglais, m’a imposé la fibre artistique… Je devais rendre hommage à ces pochettes achetées aux Puces. Je puise dans beaucoup de choses, mon enfance, les affiches de Mai 68, des logiciels comme Photoshop, qui m’a fait prendre conscience des pixels sur les images. D’ailleurs, mes premiers projets artistiques ont été consacrés aux virus informatiques. Un gros travail, qui consistait à virusser la ville, son système… Mais ça, il y a trop de risques à en parler. »

Il existe d’autres risques du métier : dégringoler de son échelle, être bloqué en douane ou se faire régulièrement alpaguer par la police. Invader se déplace pourtant discrètement : en veste jaune fluo, avec des cônes en plastique orange. « C’est encore le meilleur moyen de passer inaperçu : qui porterait du fluo pour une action illégale ? » Il s’est même fabriqué un vaste outil télescopique qui lui permet de poser, coller et même marteler ses pièces à des hauteurs inattaquables.

« Chaque pièce représente une aventure, de la tension, du travail », jure-t-il. Depuis que sa cote a flambé, des petits malins le suivent à distance et décollent ses oeuvres, immédiatement revendues pour des milliers de dollars sur eBay. On ne sait pas si ses mosaïques collées sur les gigantesques lettres « Hollywood », à Los Angeles, y sont encore. La police a débarqué en hélicoptère pour l’interpeller avant qu’il ait terminé.

« Contrairement à d’autres street-artists, je ne suis pas un bon cascadeur », s’amuse-t-il quand on évoque son avenir dans les rues. Mais la solution semble trouvée, avec une génération spontanée d’envahisseurs déjà au travail sur les murs du monde entier.

David Vincent avait donc raison. Les envahisseurs sont parmi nous, parfaitement intégrés – les voisins d’Invader pensent qu’il est carreleur.

J.D. Beauvallet, LesInrocks.com, 15 juin 2011

Pour voir les œuvres de l’artiste, consultez son site : www.space-invaders.com

Compréhension:

38

1. Selon l’auteur de cet article, l’art d’Invader est « une revanche sur le milieu de l’art parisien ». Comment expliquer ce jugement ?

2. Quels sont les éléments de la culture populaire dont il s’inspire?3. Quels sont (en vos propres mots) les risques du métier et que fait Invader pour

passer inaperçu ? 4. L’auteur de l’article s’exprime parfois sur un ton ironique. Repérez-en deux

exemples.

Opinion:

Le « street art » : expression artistique légitime où forme de vandalisme? Qu’en pensez-vous?

Contrôle continu: Composition (300 mots) 

« La honteuse lâcheté de nos moeurs nous empêche de lever les yeux pour admirer le sublime… ». A vous de réagir à ces paroles de Fénelon.

(Pour pouvoir comprendre ce que veut dire Fénelon, il va falloir découvrir qui c’est. Ses mots veulent-ils dire la même chose aujourd’hui qu’à son époque ?)

39

MT Semaine 11 Le résumé de texte

La Bataille du temps : La Mecque contre Greenwich

Depuis plus d'un siècle, il dicte l'heure qui nous mène inexorablement au bout de la journée. Le Greenwich Mean Time, ou GMT, l'heure universelle, est l'une des dernières fiertés des Britanniques et l'envie d'autres. Grâce au méridien de Greenwich de longitude zéro, matérialisé par un rail de cuivre traversant la cour de l'Old Royal Observatory de Londres, les sujets de Sa Majesté se considèrent comme le peuple de l'heure. C'est l'un des derniers lambeaux de la grandeur impériale passée.

Depuis le 12 août, le GMT doit faire face à un concurrent de poids, l'Arabian Standard Time, symbolisé par la géante horloge construite à La Mecque. Pour donner l'heure « musulmane » à 1,5 milliard de fidèles de par le monde, les autorités saoudiennes n'ont pas lésiné sur la dépense. L'horloge à quatre cadrans de 46 mètres de diamètre lacérés d'or couronne une tour de 609 mètres, la deuxième plus haute au monde après le Burj Khaila de Dubaï (828 mètres). En comparaison avec ses 96 mètres et ses cadrans d'un diamètre six fois plus petit, le célèbre Big Ben fait bien piètre figure.

L'édifice est doté de tous les atours, comme l'attestent les deux millions d'ampoules électriques éclairant l'inscription « au nom d'Allah », présente sur chaque cadran de l'horloge. Pour appeler les fidèles à prier, 21 000 luminaires verts et blancs décorant le sommet de la tour et visibles à 30 km à la ronde s'illumineront cinq fois par jour.

Emprise britannique

Pour ses promoteurs, La Mecque, et non Greenwich, est le vrai centre de l'univers. Aux yeux de l'Arabie saoudite, le développement du temps moyen islamique doit casser l'un des derniers vestiges de l'emprise coloniale et chrétienne de l'ancienne puissance tutélaire. D'après les experts de la charia, le premier lieu saint de l'islam a l'avantage sur Londres d'offrir le parfait alignement avec le pôle Nord, ce que contestent les scientifiques occidentaux.

L'enjeu est d'importance. La Mecque a trois heures d'avance sur le GMT. Et le méridien de Greenwich est aujourd'hui l'une des grandes attractions touristiques de la capitale britannique. Malgré ce défi, la direction de l'Observatoire londonien reste confiante. Après tout, le GMT a résisté avec succès à de multiples tentatives de putsch, en particulier de la part de la France. La création, en 1667, du méridien de Paris devait concurrencer l'emprise britannique. Lors de la conférence de Washington de 1884, qui avait adopté l'heure de référence de Greenwich, la France s'était d'ailleurs abstenue. Vexé que le méridien de Paris n'ait pas été retenu comme base zéro, l'Hexagone boudera le GMT jusqu'en 1911 au profit de l'heure d'Angers, situé à l'exacte longitude de Greenwich. Le dispositif a survécu à l'avènement, en 1972, du temps universel coordonné (UTC).

40

Surtout, le GMT garde sa certitude de détenir sur sa concurrente saoudienne un atout implacable. Outre-Manche, l'heure, c'est l'heure. La ponctualité est une religion.

Le Monde, 12 août 2010

Activité : Préparation au résumé

Compréhension :1) Précisez le ton et le style du texte.2) Recherchez le ou les mots clés définissant le thème du texte.3) Distinguez les différents niveaux de l’argumentation.

La thèse : c'est l'affirmation d'un jugement, l'énoncé d'une constatation.L'argument : ce sont les raisons qui servent à justifier la thèse.Les exemples : ce sont des références concrètes qui viennent illustrer l'argumentation.

4) Recherchez les liens logiques :Quels sont les mots et les expressions qui servent de lien entre les arguments ?

Le plan du texte :Faites un plan du texte. Ce plan doit donner un découpage hiérarchique du texte en parties et sous parties.

Activité :Vous remplacerez les mots ou les expressions soulignés par des mots ou des expressions de même sens.

Devoir :

A partir des notes que vous avez prises en cours, vous rédigerez un résumé du texte La bataille du temps : La Mecque contre Greenwich (150 mots environ). Vous éliminerez dans votre résumé l’accessoire et les anecdotes, pour ne garder que l’essentiel. Ne reprenez pas les expressions ou les phrases entières du texte, n’imitez pas le type d’écriture (formules, interjections), mais gardez un style neutre.

Les contraintes de l’exercice : résumer exige avant tout une excellente compréhension du texte à résumer, le repérage des éléments essentiels du texte, le repérage de l’enchaînement des arguments. Aussi, avant de rédiger un résumé, est-il préférable de retrouver la structure ou plan du texte de départ et d’éliminer les informations secondaires. Le résumé reprend les idées essentielles en les condensant et sans utiliser mot à mot les expressions du texte. Il s’agit donc d’un exercice de synthèse, mais aussi d’un exercice de réécriture. Comme ce n’est pas un commentaire, n’apparaissent ni le discours indirect (l’auteur dit que…), ni les impressions personnelles (je pense que…).

Vous pourrez lire sur le site du Dr Guy Spielmann des conseils précis sur la pratique du résumé. Vous y trouverez également des exemples de résumé : http://www9.georgetown.edu/faculty/spielmag/docs/txt/resume.htm.

41

MT Semaine 12 Révision : Grammaire

Révision : Les pronoms personnels

A. Remplacez les noms par les pronoms qui conviennent, lorsque cela est possible. (20 points)

1) A-t-on distribué suffisamment de vivres aux sinistrés ?2) Avez-vous versé des arrhes à l’hôtelier ?3) Elle a fait bouillir de l’eau.4) Les animaux ont senti venir la perturbation atmosphérique.5) Il a profité de la situation.6) Il s’est joint aux manifestants.7) Présentez-moi à vos parents.8) Si vous avez des difficultés, adressez-vous à la bibliothécaire.9) Il avait cueilli des roses pour son épouse.10)Elle ne se sert plus de sa machine à écrire.

B. Transformez les phrases suivantes, en utilisant la forme affirmative, puis la forme négative, comme dans l’exemple. (20 points)

Ex. Donne un bonbon à ta sœur. Donne-lui en un. Ne lui en donne pas.

1) Offrez une montre à votre fille.2) Faites réparer l’horloge.3) Prêtez-moi des livres.4) Montrez une des grandes toiles aux visiteurs.5) Attendez votre famille à Paris.

C. Traduisez les phrases suivantes en français. (20 points)

1) We are thinking about it.2) Did you write to her?3) You are not happy. I can tell.4) Paul did not give it to her yet. 5) My mother and I went to the concert.

Les pronoms relatifs

A. Vous compléterez les phrases avec le pronom relatif qui convient. (20 points)

1) En cas d’urgence, appelez la concierge ………… est toujours dans sa loge.

2) Jacques Prévert a écrit des poèmes ………… les jeunes apprécient.

3) C’est toi ………… es arrivé le premier.

42

4) Je ne me rappelle pas tout ce ……… elle a dit.

5) La grâce avec ………… elle danse est étonnante.

6) Je lui ai rendu les feuilles sur ………… il y avait des taches.

7) Le groupe ………… tu appartiens est très dangereux.

8) C’est un film à la fin ………… tout le monde pleure.

9) Elle était très en colère, ce ………… je ne m’étais pas rendu compte.

10) 11) Dites-moi à ………… vous avez parlé et ce ………… vous avez parlé.

12) Elle s’est excusée, sans ………… son amie ne lui aurait plus jamais parlé.

13) Au Louvre, il y avait beaucoup de groupes de touristes parmi …………… il fallait

circuler.

14) 15) Le bijou ………… elle désirait, elle l’avait vu dans la vitrine d’un magasin devant

………… elle était passée hier.

16) Prévenez-moi du jour ………… vous arriverez.

17) J’ai un gros rhume ………… m’empêche d’aller en classe aujourd’hui.

18) Apportez-moi le magazine …………vous m’avez parlé.

19) La fortune est un avantage ………… on ne doit pas se prévaloir.

20) Il ne trouvait dans la vie rien à ………… il pût se raccrocher.

B. Traduisez les phrases suivantes en français. (20 points)1) What I liked best was the music.

2) The programme in which you have taken a great interest will be repeated next

Thursday.

3) The student you spoke to was in my class last year.

4) It was the year we went to France for a holiday.

5) Where is the bag I put my keys in?

43

HT Semaine 1 Technologie

Appels longue distance

Dans les centres d'appels délocalisés en Tunisie, Soumaya devient Margot et Ali devient Dominique, pour communiquer, en français et sans accent, avec des consommateurs habitant de l'autre côté de la Méditerranée.

Chaque matin, au cœur de La Charguia, une banale zone industrielle de la banlieue de Tunis, Aïcha se transforme en Aline Martin, standardiste à la General Electric Capital Bank, opérant depuis une tour de la Défense, dans les Hauts-de-Seine. Aïcha n'a pourtant jamais mis les pieds en France et a encore moins rencontré les conseillers commerciaux de General Electric (GE) vers lesquels elle aiguille ses lointains correspondants. Alors, à Tunis, pour se mettre dans l'ambiance, elle regarde régulièrement les informations sur Euronews ou France 2 et essaie d'avoir une idée de la météo parisienne. Cela peut être utile lorsqu'un visiteur, en perdition sous la pluie au milieu de l'esplanade de la Grande Arche, à la Défense, lui demande de le guider jusqu'aux cinq étages de la GE.

Les 1.100 collègues tunisiens d'Aïcha, employés comme elle par les deux centres d'appels de Teleperformance Tunisie, filiale de Teleperformance France, n'en sont pas tous à ce point de dédoublement schizophrénique. Mais tous endossent des rôles de composition pour traiter les communications en provenance ou à destination de France. C'est le principe de la délocalisation des centres d'appel : au bout du fil, le correspondant croit parler à un interlocuteur de l'Hexagone, mais il est en réalité en communication avec un ou une standardiste installé au Maghreb, où la main-d'œuvre est meilleur marché.

Sur les plateaux de Teleperformance, tout est fait pour brouiller les pistes. Ainsi les démarcheurs téléphoniques qui essaient de prolonger des crédits pour la GE Capital Bank ont tous dû changer leur nom. Taisir est devenue Lise, Amel Armelle, Leïla Sarah, Bibel Alex Bey et Soumaya a hérité du doublement romanesque Margot Dumas.

Olivier, le cybernaute qui se dit « en carafe », appelle de la région de Bordeaux. On le voit d'ici, planté au cœur du Médoc, imaginant sans doute sa patiente interlocutrice, Olfa, noyée dans les frimas parisiens. Tout faux. Sur la station de travail voisine, Patrick, l'abonné de Wanadoo qui se débat avec des problèmes de filtre, appelle d'Agen, dont il a d'ailleurs les intonations rocailleuses. Mais il ignore que l'aimable Habib lui répond, sans accent, de la banlieue de Tunis. Que les appelants se rassurent : leurs communications sont facturées au prix d'un appel local grâce à des conditions de location exceptionnelles consenties par Tunisie Télécom pour huit liaisons internationales. A travers l'immense salle carrelée aux murs laqués blanc, les voix venues de France distillent, à leur insu, le petit air de la délocalisation tertiaire.

44

Le groupe SR Teleperformance, créé en 1978 par un Français, est le quatrième groupe mondial par son chiffre d'affaires (861 millions d'euros en 2003 contre 932 en 2002), mais dispose du premier réseau au monde de « management de la relation client » grâce à ses 26.000 stations de travail réparties sur 132 centres dans 30 pays. En Tunisie, Teleperformance a été pionnière en 2000.

Une chaise, un téléphone et un ordinateur constituent le matériel de base des téléconseillers. Certains sont équipés d'un casque, mais il s'agit d'une option - afin de limiter la perte ou la casse, on leur demande de verser une caution pour en disposer -, et la plupart d'entre eux passent ainsi jusqu'à huit heures d'affilée, le combiné coincé entre la joue et l'épaule, au grand dam de leurs cervicales, pour pianoter sur l'ordinateur où s'affiche le dossier du client.

Robert Belleret, Le Monde, 28 février 2004

Activité :

1) Vous rechercherez dans le texte tous les termes et les expressions se rapportant à l’informatique et aux nouvelles technologies.2) Vous rechercherez la structure du texte et proposerez un sous-titre pour chacun des paragraphes.3) Vous essaierez de regrouper ces paragraphes de manière à préparer un résumé du texte. 4) Vous préparez en groupe un résumé du texte en 180 mots en suivant les conseils donnés au page 41.

Devoir : Résumé

Rédigez le résumé du texte ci-dessus pour la semaine prochaine (150 mots)

45

HT Semaine 2 Urbanisme (1)

Haussmann, créateur du Paris moderne

A partir de 1860, Paris comportait vingt arrondissements au lieu des douze existant antérieurement : ce découpage administratif est toujours le même de nos jours. La même année, Napoléon III (remettre) solennellement à George Eugène Haussmann, préfet de Paris, un décret d'une importance capitale : celui qui confirme l'annexion des vingt-quatre villages jouxtant Paris. Nos actuelles banlieues parisiennes venaient de naître. En 1848, Paris comptait 1.474 rues : après cette annexion commencée en 1860, la capitale comprenait — en 1865 — 3.750 artères. Les boulevards, avenues et rues sont « aérés » par de larges places : extension de celle du Châtelet et aménagement de celle de l’Opéra, par exemple.

L'avenue Foch — appelée encore de nos jours, avenue du Bois — termine, combien superbement, le grand aménagement du quartier de l'Étoile : né de la volonté personnelle d'Haussmann. Le plan primitif de Napoléon III prévoyait trois avenues seulement, encadrant l'Arc de Triomphe : Haussmann (avoir) l'idée géniale de faire converger douze avenues rayonnantes autour de « l'arc de Napoléon ». En 1858, la place de l'Étoile était encore hors de l'enceinte de Paris : Haussmann fit classer la nouvelle avenue de l’Impératrice, sous le titre de Route départementale reliant la Porte Dauphine au Bois de Boulogne.

Pour parcourir cette nouvelle ville, des transports en commun s'imposent. Là encore, Haussmann (intervenir) : la Compagnie Générale des Omnibus (absorber) en 1855 toutes les autres compagnies : en 1865, trente et une lignes étaient en service ; six cent vingt et une voitures à chevaux composaient l'effectif de la Compagnie. Chaque voiture était pourvue de deux étages et offrait vingt-huit places aux voyageurs.

Napoléon III voulait que Paris (être) aussi vert que Londres : Haussmann, aidé de ses collaborateurs, (s'attaquer) aux « espaces verts ». Le Bois de Boulogne (devenir), en peu d'années, le magnifique parc que nous connaissons tous. Les deux lacs, la Cascade, les promenades, le Jardin d'acclimatation et l'hippodrome de Longchamp, nous les devons à Haussmann, à Alphand et à Barillet-Deschamps.

Nous parlerons maintenant de quatre monuments agrandis ou édifiés sur l'ordre d'Haussmann : le Palais de Justice (restauré par Duc), le Tribunal de Commerce, la Préfecture de Police et l'Hôtel-Dieu. Pour édifier les trois derniers, le préfet de Paris (percer) et (détruire) partiellement la médiévale Cité : de son temps, ce (être) un beau tollé qui (saluer) cette mesure : les artistes et les écrivains (s'indigner), les ennemis du baron (protester); de nos jours, cette destruction brutale de l'entourage de Notre-Dame est toujours reprochée à Haussmann. On se prend à regretter que presque toute l'antique Cité ait disparu. Imagine-t-on quels taudis et logements insalubres se cachaient sous de si pittoresques façades ? Peut-on concevoir que le Paris que nous connaissons — et aimons — puisse encore

46

comporter de tels vestiges ? Non. Alors, au lieu de pleurer hypocritement sur un passé révolu, tâchons de comprendre Haussmann.

Haussmann et Belgrand doivent être admirés par tous les habitants de Paris, ne serait-ce que pour ces réalisations d'utilité publique que nous venons d'indiquer. En 1861, Paris comptait 1.667.841 habitants et quelque 200.000 habitants supplémentaires à la fin de l'Empire : Haussmann (avoir) nécessairement à s'occuper des cimetières. En dehors des grands cimetières de l'Est ou du Père-Lachaise, du Nord ou de Montmartre et du Sud ou de Montparnasse, onze autres cimetières — ceux des nouveaux villages annexés à Paris - (compléter) la nécropole parisienne. Là aussi. Haussmann (voir) grand : il désirait créer, à Mery-sur-Oise, un vaste et unique cimetière parisien extra muros : ses ennemies (attaquer) ce nouveau projet. Le préfet (être) accusé de « vouloir déporter les morts » et on lui (reprocher), lors de l’aménagement nouveau du cimetière de Montmartre, d'avoir fait passer le pont Caulaincourt au-dessus du cimetière du Nord. Le projet de Mery-sur-Oise n'(aboutir) pas, mais de grands cimetières (être) aménagés à Bagneux, Ivry Pantin et Saint-Ouen. Retenant l'idée d'Haussmann, la Troisième République devait créer un vaste cimetière Parisien excentrique, à Thiais.

Par Pierre-André Touttain

Grammaire: Le passé simple

Vous mettrez à la forme correcte du passé simple les verbes du texte laissés entre parenthèses à l’infinitif.

Devoir : Résumé

Résumez en 150 mots l’article suivant :

Quand le prince Charles voulait empêcher Jean Nouvel de « dénaturer » Saint-Paul

Le prince Charles est un homme de convictions, aux opinions architecturales très arrêtées. Ainsi, en 2005, l'héritier au trône d'Angleterre a tenté d'empêcher l'architecte Jean Nouvel de construire un immeuble de verre et d'acier adjacent à l'illustre cathédrale Saint-Paul, au cœur de Londres. Le fils aîné d'Elizabeth II avait écrit au directeur général de Land Securities, promoteur du projet One New Change, pour écarter Nouvel en invoquant la nécessité de « permettre à la cathédrale Saint-Paul de briller » avec un projet qui la mettrait mieux en valeur.

L'ingérence de l'héritier présomptif de la Couronne vient d'être révélée dans l'édition du 17 août du quotidien The Guardian, qui cite Mike Hussey, alors responsable londonien de la société immobilière. « Le prince n'avait pas vu le plan, explique M. Hussey. Il s'est plaint de la sélection des architectes. Il ne voulait pas d'un moderniste. » De plus, l'ancien promoteur accuse Son Altesse Royale d'avoir fait pression sur ses supérieurs pour remplacer Nouvel par son architecte préféré, Quinlan Terry, adepte des matériaux traditionnels, comme la brique et la pierre. « Son intervention était inappropriée et nous

47

avons décliné sa proposition », insiste l'ancien dirigeant de Land Securities. Le bâtiment de Nouvel est actuellement en cours de construction.

Processus faussé

Depuis la diffusion, en 1988, d'un film qu'il avait réalisé, le prince de Galles n'a eu de cesse de combattre les méfaits, à ses yeux, des architectes modernistes. Sa dernière intervention (Le Monde du 22 juin) a eu raison de l'ambitieux projet des Chelsea Barracks, une caserne désaffectée de l'ouest de la capitale.

À la suite d'une lettre envoyée par le prince au propriétaire, l'émir du Qatar, le maître d'œuvre Richard Rogers a été limogé. Parmi les candidats retenus pour le remplacer figurent d'ailleurs une poignée d'inconditionnels de la vision traditionnelle chère à S.A.R.

« Le prince ne doit pas donner son opinion, car elle fausse le processus de planification » : la prestigieuse Royal Institute of British Architects a ainsi dénoncé l'oukase lancé, en 2005, par le futur Charles III contre le concepteur français. L'association professionnelle voit derrière cette campagne princière l'influence rétrograde de la Prince's Foundation for the Built Environnment, l'organisation caritative de promotion de l'architecture classique qu'il a créée.

Jean Nouvel avait été choisi à l'issue d'un concours international. Son projet entrait parfaitement en symbiose avec le paysage autour du chef-d'œuvre de Christopher Wren. Surtout, le célèbre bâtisseur bénéficiait du soutien de la Corporation of London, l'organisme gestionnaire de la City, où est située la cathédrale Saint-Paul.

Se définissant comme un dissident, le prince de Galles n'avait pas hésité à défier sa propre mère sur ce dossier. En effet, en 2001, Elizabeth II avait décerné à Jean Nouvel la médaille d'or royale pour service rendu à l'architecture. À titre personnel...

Marc Roche, Le Monde, le 20 août 2009

48

HT Semaine 3 Urbanisme (2)

Les Artistes contre la Tour Eiffel

Ce texte publié dans le journal Le Temps, l’un des organes de presse les plus prestigieux de l’époque, témoigne de la réception du projet de tour de Gustave Eiffel (1832-1923) et du scandale qu’il provoqua. Construite à partir de 1887, la tour Eiffel fut inaugurée au moment de l’exposition universelle de 1889, cent ans après la Révolution française. Ce monument était en rupture avec tous les édifices parisiens célèbres et prestigieux, tant par ses matériaux – le fer – que par ses techniques de construction et surtout sa dimension – 300 mètres de haut. Considérée par les auteurs de l’article comme une utopie « un rêve stupéfiant », elle est devenue un chef-d’œuvre de l’architecture métallique.

Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté, jusqu’ici intacte, de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l’art et de l’histoire français menacés contre l’érection, en plein cœur de notre capitale, de l’inutile et monstrueuse Tour Eiffel, que la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d’esprit de justice, a déjà baptisée du nom de « Tour de Babel ».

Sans tomber dans l’exaltation du chauvinisme, nous avons le droit de proclamer bien haut que Paris est la ville sans rivale dans le monde. Au-dessus de ses rues, de ses boulevards élargis, du milieu de ses magnifiques promenades, surgissent les plus nobles monuments que le genre humain ait enfantés. L’âme de la France, créatrice de chefs-d’œuvre, resplendit parmi cette floraison auguste de pierre. L’Italie, l’Allemagne, les Flandres, si fières à juste titre de leur héritage artistique, ne possèdent rien qui soit comparable au nôtre, et de tous les coins de l’univers Paris attire les curiosités et les admirations.

Allons-nous donc laisser profaner tout cela ? La ville de Paris va-t-elle donc s’associer plus longtemps aux baroques, aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer ?Car la Tour Eiffel, dont la commerciale Amérique elle-même ne voudrait pas, c’est n’en doutez point, le déshonneur de Paris. Chacun le sent, chacun le dit, chacun s’en afflige profondément et nous ne sommes qu’un faible écho de l’opinion universelle, si légitimement alarmée. Enfin, lorsque les étrangers viendront visiter notre exposition, ils s’écrieront, étonnés : « Quoi ! c’est cette horreur que les Français ont trouvée pour nous donner une idée de leur goût si fort vanté ? ». Et ils auront raison de se moquer de nous parce que le Paris des gothiques sublimes, le Paris de Jean Goujon, de Germain Pilon, de Puget, de Rude, de Barye etc., sera devenu le Paris de M. Eiffel.

Il suffit d’ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer un instant une tour vertigineusement ridicule dominant Paris, ainsi qu’une gigantesque cheminée d’usine, écrasant de sa masse barbare Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, le

49

dôme des Invalides, l’Arc de triomphe, tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. Et pendant vingt ans nous verrons s’allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, nous verrons s’allonger comme une tache d’encre l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle boulonnée.

Le Temps, 14 février 1887

Contrôle continu : Résumé

Résumez le texte ci-dessus sur la Tour Eiffel (170 mots).

50

HT Semaine 4 La presse et les médias (1)

Faits divers

Nouveau braquage au casino d'Aix-en-Provence, un policier blessé

Un policier a été blessé par balle à un bras dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'il tentait de déjouer une attaque au casino d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), déjà braqué en avril, par un commando reparti avec un butin, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Selon la même source, les cinq membres du commando, qui ont pris la fuite, ont pu s'emparer d'un montant « de l'ordre de plusieurs dizaines de milliers d'euros » et sont activement recherchés par les forces de l'ordre dans la région.

Le parquet n'a pas confirmé qu'un vol avait bien eu lieu. La direction de l'établissement, propriété du groupe Partouche, a estimé quant à elle dimanche matin que le vol ne « devrait pas excéder les 30.000 euros ».

Le Casino d'Aix, décrit comme le deuxième plus important casino du pays derrière celui d'Enghien-les-Bains, avait déjà été la cible d'un braquage dans la nuit du 17 au 18 avril, au cours duquel une somme de 100.000 euros avait été volée en quelques minutes par un commando lourdement armé.

Cette nouvelle attaque est intervenue dimanche vers 1h00. L'alerte a été donnée au commissariat d'Aix par un policier en civil, la surveillance ayant été renforcée aux abords des casinos face aux attaques répétées survenues depuis un an contre les établissements de jeux dans l'Hexagone.

A l'arrivée d'une patrouille de la brigade anti-criminalité, les malfaiteurs ont ouvert le feu au fusil mitrailleur kalachnikov et un policier a été touché à un bras. Le fonctionnaire, âgé d'une trentaine d'années, a été hospitalisé. Plusieurs impacts ont été relevés sur la voiture de police.

Selon la même source, les policiers ont tenté de bloquer la fuite des malfaiteurs en jetant une herse (« stop stick ») dans les roues de leur véhicule, dont un pneu a crevé, ce qui les a contraints à en changer rapidement. Ils ont abandonné leur véhicule dans les faubourgs de la ville en le brûlant, avant de repartir dans une voiture volée.

Vers 1h00 du matin, Serge Piccone, l'un des caissiers du Casino, a vu quatre braqueurs cagoulés, vêtus de treillis kakis et armés de kalachnikov, se diriger vers lui et dire « le premier qui bouge, on le tue ».

51

« Deux sont allés vers les caisses des machines à sous et deux autres dans la salle réservée aux grands jeux. On aurait dit les mêmes qu'au mois d'avril. Ils savaient exactement ce qu'ils faisaient et sont allés très vite », a-t-il raconté à l'AFP.

Une cellule psychologique a été mise en place par le groupe Partouche dimanche matin à Aix-en-Provence et un comité doit se tenir en interne sur les questions de sécurité, a précisé M. Piccone.

Les forces de l'ordre, renforcées par des hommes du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN), recherchaient les malfaiteurs dimanche matin autour de la commune de Saint-Mitre-les-Remparts (Bouches-du-Rhône), au bord de l'étang de Berre, où leur véhicule a été repéré en direction d'un camping, selon la même source.

Le parquet d'Aix et la brigade de répression du banditisme (BRB) de la PJ de Marseille sont saisis de l'enquête. Plus d'une dizaine d'attaques de casinos ont eu lieu en France depuis avril 2010.

« Avec ce nouveau hold-up, on a atteint le point de non retour. Ici jamais jusqu'à présent un policier n'avait été blessé à la kalachnikov. L'escalade que nous avions dénoncée doit être enrayée », a déclaré à l'AFP David-Olivier Reverdy, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le Casino d'Aix, ouvert depuis dix ans, est le deuxième casino de France derrière celui d'Enghien-les-Bains (Val-d'Oise). Il compte plus de 350 machines à sous, le plus important parc de la région, et la plus grande salle de poker du pays, selon son site internet.

Relevé sur le site du journal Nice Matin, le 26 juin 2011

Compréhension :

1. Après avoir lu l’article, vous répondrez aux questions de référence : qui ?, quoi ? où ?, comment ?, pourquoi ? Vous comparerez vos réponses avec celles de votre voisin ou voisine, puis écrirez ensemble un bref résumé de ce fait divers. 2. Comment le journaliste chargé de ce fait divers écrit-il pour retenir l’attention du lecteur ?

Devoir : Composition

Vous rendrez compte en 200 mots d’un fait divers arrivé récemment en Irlande.

52

HT Semaine 5 La presse et les médias (2)

La télévision : une force de banalisation

Par sa puissance de diffusion, la télévision pose à l’univers du journalisme écrit et à l’univers culturel en général un problème. Par son ampleur, son poids tout à fait extraordinaire, la télévision produit des effets qui, bien qu’ils ne soient pas sans précédent, sont tout à fait inédits. Par exemple, la télévision peut rassembler en un soir devant le journal de vingt heures plus de gens que tous les quotidiens français du matin et du soir réunis. Si l’information fournie par un tel support devient une information omnibus sans aspérité, homogénéisée, on voit les effets politiques et culturels qui peuvent en résulter. C’est une loi qu’on connaît très bien : plus un organe de presse ou un moyen d’expression quelconque veut atteindre un public étendu, plus il doit perdre ses aspérités, tout ce qui peut diviser, exclure – pensez à Paris-Match –, plus il doit s’attacher à ne « choquer personne », comme on dit, à ne jamais soulever de problèmes ou seulement des problèmes sans histoire. Dans la vie quotidienne, on parle beaucoup de la pluie et du beau temps, parce que c’est le problème sur lequel on est sûr de ne pas se heurter – sauf si vous discutez avec un paysan qui a besoin de pluie alors que vous êtes en vacances –, c’est le sujet inoffensif par excellence. Plus un journal étend sa diffusion, plus il va vers les sujets omnibus qui ne soulèvent pas de problèmes. On construit l’objet conformément aux catégories de perception du récepteur.

C’est ce qui fait que tout le travail collectif qui tend à homogénéiser et à banaliser, à « dépolitiser », convient parfaitement, bien que personne, à proprement parler, n’en soit le sujet, bien qu’il ne soit jamais pensé et voulu comme tel par qui que ce soit. C’est quelque chose que l’on observe souvent dans le monde social : on voit advenir des choses que personne ne veut et qui peuvent sembler avoir été voulues. C’est là que la critique simpliste est dangereuse : elle dispense de tout le travail qu’il faut faire pour comprendre des phénomènes comme le fait que, sans que personne ne l’ait voulu vraiment, sans que les gens qui financent aient eu tellement à intervenir, on a ce produit très étrange qu’est le « journal télévisé », qui convient à tout le monde, qui confirme des choses déjà connues, et surtout qui laisse intactes les structures mentales.

Il y a des révolutions qui touchent aux bases matérielles d’une société, celles qu’on évoque d’ordinaire – on a nationalisé les biens du clergé lors de la Révolution – et des révolutions symboliques, celles qu’opèrent les artistes, les savants ou les grands prophètes religieux ou parfois, plus rarement, les grands prophètes politiques, qui touchent aux structures mentales, c’est-à-dire qui changent nos manières de voir et de penser. C’est le cas, dans le domaine de la peinture, de Manet qui a bouleversé une opposition fondamentale, une structure sur laquelle reposait tout l’enseignement académique, l’opposition entre le contemporain et l’ancien. Si un instrument aussi puissant que la télévision s’orientait tant soit peu vers une révolution symbolique de cette sorte, je vous assure qu’on s’empresserait de l’arrêter... Or il se trouve que sans que personne n’ait besoin de le lui demander, par la seule logique de la concurrence, et des mécanismes que j’évoque, la télévision ne fait rien de tel. Elle est parfaitement ajustée aux structures mentales du public.

53

Je pourrais évoquer le moralisme de la télévision, le côté téléthon qu’il faudrait analyser dans cette logique. « Avec des bons sentiments, disait Gide, on fait de la mauvaise littérature », mais, avec des bons sentiments, on « fait de l’audimat ». Il y aurait à réfléchir sur le moralisme des gens de télévision : souvent cyniques, ils tiennent des propos d’un conformisme moral absolument prodigieux. Nos présentateurs de journaux télévisés, nos animateurs de débats, nos commentateurs sportifs sont devenus des petits directeurs de conscience qui se font, sans trop avoir à se forcer, les porte-parole d’une morale typiquement petite bourgeoise, qui disent « ce qu’il faut penser » de ce qu’ils appellent « les problèmes de société », les agressions dans les banlieues ou la violence à l'école. La même chose est vraie dans le domaine de l’art et de la littérature: les émissions dites littéraires les plus connues servent – et de manière de plus en plus servile – les valeurs établies, le conformisme et l’académisme, ou les valeurs du marché.

Pierre Bourdieu, extrait de Sur la télévision (1993)

Compréhension :

1. Relevez des informations du premier paragraphe qui montrent la puissance éventuelle de la télévision.

2. Quelles sont les raisons pour lesquelles Bourdieu est critique du « journal télévisé » ? (deuxième paragraphe)

3. Selon Bourdieu, aucun individu n’est responsable de la banalisation des émissions télévisées ; il en évoque quand même une cause. Laquelle ? (troisième paragraphe)

4. Expliquez, utilisant vos propres mots, les expressions suivantes : une information omnibus ; perdre ses aspérités ; un conformisme moral absolument prodigieux ; directeurs de conscience ; une morale typiquement petite bourgeoise.

Grammaire : les relations logiques

Le texte de Bourdieu est un texte argumentatif, ce qui nécessite des phrases complexes reliées par des relations logiques. Relevez les mots/expressions dans ce texte qui expriment 1) la cause, 2) la conséquence, 3) l’opposition, 4) l’hypothèse/la condition, et 5) la comparaison.

Opinion :

Pierre Bourdieu, sociologue français, a prononcé ce discours en 1993 au Collège de France, quelques années avant la généralisation de l’Internet. Croyez-vous que les propos de Bourdieu soient toujours d’actualité dans l’ère numérique où nous vivons aujourd’hui ?

Contrôle continu: Résumé

Résumez le texte ci-dessus pour la semaine prochaine (250 mots).

54

HT Semaine 6 Mythologies contemporaines (1)

La Déesse

À la fin des années cinquante Citroën lançait un nouveau modèle de voiture : la Déesse. Roland Barthes, en 1957, en fit dans son livre Mythologies la description qui suit. Il s’agit d’un texte difficile où l’auteur analyse l’objet et la fascination que les Français ressentirent pour ce nouveau modèle.

Je crois que l’automobile est aujourd'hui l'équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d'époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s'approprie en elle un objet parfaitement magique. La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. Il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature: il y a facilement dans l'objet, à la fois une perfection et une absence d'origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l'ordre du merveilleux. La «Déesse» a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter unanimement) d'un de ces objets descendus d’un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d'abord un nouveau Nautilus. C'est pourquoi on s’intéresse moins en elle à la substance qu'à ses joints. On sait que le lisse est toujours un attribut de la perfection parce que son contraire trahit une opération technique et tout humaine d’ajustement: la tunique du Christ était sans couture, comme les aéronefs de la science-fiction sont d’un métal sans relais. La DS 19 ne prétend pas au pur nappé, quoique sa forme générale soit très enveloppée; pourtant ce sont les emboîtements de ses plans qui intéressent le plus le public : on tâte furieusement la jonction des vitres, on passe la main dans les larges rigoles de caoutchouc qui relient la fenêtre arrière à ses entours de nickel. Il y a dans la DS l'amorce d’une nouvelle phénoménologie de l'ajustement, comme si l'on passait d'un monde d'éléments soudés à un monde d'éléments juxtaposés et qui tiennent par la seule vertu de leur forme merveilleuse, ce qui, bien entendu, est chargé d'introduire à l'idée d'une nature plus facile. Quant à la matière elle-même, il est sûr qu’elle soutient un goût de la légèreté, au sens magique. Il y a retour à un certain aérodynamisme, nouveau pourtant dans la mesure où il est moins massif, moins tranchant, plus étale que celui des premiers temps de cette mode. La vitesse s'exprime ici dans des signes moins agressifs, moins sportifs, comme si elle passait d'une forme héroïque à une forme classique. Cette spiritualisation

55

se lit dans l'importance, le soin et la matière des surfaces vitrées. La Déesse est visiblement exaltation de la vitre, et la tôle n'y est qu'une base. Ici, les vitres ne sont pas fenêtres, ouvertures percées dans la coque obscure, elles sont grands pans d'air et de vide, ayant le bombage étalé et la brillance des bulles de savon, la minceur dure d’une substance plus entomologique que minérale (l'insigne Citroën, l'insigne fléché, est devenu d’ailleurs insigne ailé, comme si l'on passait maintenant d'un ordre de la propulsion à un ordre du mouvement, d'un ordre du moteur à un ordre de l'organisme). Il s'agit donc d’un art humanisé, et il se peut que la Déesse marque un changement dans la mythologie automobile. Jusqu'à présent, la voiture superlative tenait plutôt du bestiaire de la puissance ; elle devient ici à la fois plus spirituelle et plus objective, et malgré certaines complaisances néomaniaques (comme le volant vide), la voici plus ménagère, mieux accordée à cette sublimation de l'ustensilité que l'on retrouve dans nos arts ménagers contemporains : le tableau de bord ressemble davantage à l'établi d'une cuisine moderne qu'à la centrale d'une usine: les minces volets de tôle mate, ondulée, les petits leviers à boule blanche, les voyants très simples, la discrétion même de la nickelerie, tout cela signifie une sorte de contrôle exercé sur le mouvement, conçu désormais comme confort plus que comme performance. On passe visiblement d'une alchimie de la vitesse à une gourmandise de la conduite. Il semble que le public ait admirablement deviné la nouveauté des thèmes qu’on lui propose : d'abord sensible au néologisme (toute une campagne de presse le tenait en alerte depuis des années), il s'efforce très vite de réintégrer une conduite d'adaptation et d’ustensilité (« Faut s’y habituer »). Dans les halls d’exposition, la voiture témoin est visitée avec une application intense, amoureuse : c’est la grande phase tactile de la découverte, le moment où le merveilleux visuel va subir l'assaut raisonnant du toucher (car le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, au contraire de la vue, qui est le plus magique): les tôles, les joints sont touchés, les rembourrages palpés, les sièges essayés, les portes caressées, les coussins pelotés ; devant le volant, on mime la conduite avec tout le corps. L'objet est ici totalement prostitué, approprié : partie du ciel de Metropolis, la Déesse est en un quart d'heure médiatisée, accomplissant dans cet exorcisme, le mouvement même de la promotion petite-bourgeoise.

Roland Barthes, extrait des Mythologies (1957)

Compréhension :

1. Relevez dans le texte les références qui soulignent le côté magique de la Déesse.2. Expliquez comment, d’après Roland Barthes, cette magie se traduit dans le design de

la voiture.3. Comment interprétez-vous le dernier paragraphe du texte ?

Devoir : Traduction

Traduisez les deux premiers paragraphes de l’extrait ci-dessus, « La Déesse ».

HT Semaine 7 SEMAINE D’ETUDE

56

HT Semaine 8 Mythologies contemporaines (2)

L’Euro

Cinquante ans après la publication des Mythologies de Roland Barthes, Le Nouvel Observateur a demandé à des intellectuels français d’évoquer les mythologies d’aujourd’hui. Voici le texte que l’écrivain Philippe Sollers a rédigé au sujet de l’euro.

Qui se souvient du bon vieux franc hypocrite du XXe siècle ? Qui a encore en tête les visages navrés d'être ainsi prostitués sur des billets de banque, les figures de Voltaire, de Montesquieu, de Pascal ? Le franc a fini de façon atomique : Marie Curie a bouclé la caisse et, du même coup, est entrée au Panthéon.

Je regarde ma monnaie en euros et en cents. Quelques symboles français surnagent dans le métal : un visage de femme (mais c'est Royal!), une semeuse entourée d'étoiles (encore elle!), la rassurante devise «Liberté, Égalité, Fraternité». Mais d'où me vient ce lion dressé, l'épée à la main ? Ce petit bureaucrate à lunettes ? Je sursaute devant une lyre gravée du plus bel effet : mais oui, quelle joie, c'est l'Irlande, c'est l'Eire. Bonjour, Joyce ! L'Europe, c'est toi ! Orphée ! Homère ! Je me pince : le pape, maintenant. Et puis un roi : Juan Carlos. Et de mieux en mieux (décidément l'Espagne tient le coup): un écrivain qui s'en est tiré à travers la frappe. Voici donc le grand vainqueur de la nouvelle monnaie: Cervantes.

Passons aux billets : le dollar est bavard, l'euro est muet. D'un côté les présidents américains, Washington, Jackson, Grant, et puis les inscriptions flamboyantes, «In God we trust» «Novus ordo seclorum », «Annuit coeptis». Tout cela est très XIXe siècle. Vous ajoutez la pyramide inachevée surmontée d'un triangle à œil, et vous avez compris que le regard incessant de Dieu vous surveille depuis quarante siècles. Au contraire, l'euro se présente la bouche cousue. Il ne se permettrait pas, lui, de parler latin. Grand silence (celui de toutes les langues qu'il représente). Passé flou, avenir suspendu. Vous apercevez des ponts, des arcades, des aqueducs, des ogives, des vitraux (un peu de chrétienté, mais pas trop), vous ne savez pas s'il s'agit de ruines ou de travaux en cours. Une carte géographique vous rappelle quand même que vous pouvez vous balader dans tous ces pays sans changer de compte. Il est possible que cet ancien continent dévasté veuille refleurir (il y a des étoiles). Les couleurs sont comme des promesses de couleurs.

L'Amérique en dollars, c'est la puissance et la Loi. L'euro, c'est les limbes. Déchiffrons l'avenir, je le vois d'ici, même si je crains de n'être pas là pour jouir de son humour gigantesque. L'euro, un jour, capté par la Chine, débouchera nécessairement sur l'eurasio. Il y aura des idéogrammes. Ce sera très beau.

Compréhension :

1. Qui sont les différents personnages célèbres mentionnés dans ce texte ?2. Quelles différences l’auteur souligne-t-il entre le dollar et l’euro ?3. Comment l’auteur envisage-t-il l’avenir de l’euro ? Êtes-vous d’accord avec son

opinion ?

57

4. En quoi le texte de Philippe Sollers se différencie-t-il du texte de Roland Barthes sur la Déesse ?

Résumé :

Vous résumerez le texte en quelques phrases et comparerez ce que vous avez écrit avec le résumé de votre voisin ou voisine.

Contrôle continu: Composition

Vous rédigerez un texte de 400 mots pour évoquer un objet devenu un véritable culte pour votre génération. Il peut tout aussi bien s’agir d’un objet usuel que d’un objet culturel (film, chanson, émission de télévision, etc.).

58

HT Semaine 9 Nouveaux moyens de communication

« C'est du Queneau, du San-Antonio, du délire! »

Professeur associée de linguistique à l’Université de Neuchâtel, Thérèse Jeanneret goûte particulièrement la fantaisie et l’inventivité du SMS.

S'agit-il d'un nouveau langage? Chaque fois que le monde de la communication connaît une révolution technologique, des codes nouveaux voient le jour. Au XIXe siècle, l'écriture braille a coïncidé avec 1'apparition du télégraphe. Aujourd'hui, l'e-mail et le SMS s'accompagnent de codes originaux. Prenez les smileys: il s'agit de considérer l'ensemble des signes graphiques du clavier comme des images pouvant signifier quelque chose. Le O renvoie à une auréole, le B à une paire de lunettes, etc. En combinant ces signes graphiques - JL désigne par exemple deux jambes -, on obtient un langage très complexe. En effet, chaque lettre du clavier a un potentiel de plusieurs valeurs, en fonction des combinaisons.

Quelle est son originalité?

Prenez par exemple le signe qui désigne un punk: -:-(. Tout le monde identifie la parenthèse de gauche (qui veut dire «triste», alors que la parenthèse de droite) signifie «content». Le punk se reconnaît à sa crête sur la tête, mais, curieusement, aussi au fait qu'il ne sourit pas: -:-(. La personne qui a créé ce smiley postule en effet qu'un vrai punk ne sourit jamais. Autrement dit le punk triste ou le punk souriant n'ont pas d'équivalent graphique. On s'aperçoit dès lors que le langage smiley n'est jamais neutre, mais connoté, fantaisiste et drôle.

L'interprétation du signe n'est pas toujours évidente.

Oui. L'encodeur, c'est-a-dire celui qui envoie un message et invente des smileys, sait probablement ce qu'il veut dire, mais le décodeur, celui à qui est destiné le SMS, doit souvent décrypter le message, reconstruire un sens, donner une autre interprétation, supputer des intentions de l'émetteur.

Autrement dit le langage SMS n'est pas efficace?

Non, pas du tout et c'est cela qui est intéressant. Le SMS ne va pas à l'essentiel, mais se nourrit d'énigmes et sa codification reste très lâche. Regardez le signe «pape» et le signe «saint»: le pape est affublé d'une croix: +:-), mais le saint est affublé d'une auréole: o>). Un langage résolument efficace eût tranché entre les deux.

II n'est pas davantage fonctionnel.

Non plus. Il se distingue radicalement du clavier d'ordinateur et des e-mails en ce sens que sa manipulation n'est pas du tout aisée. Sur l'ordinateur, le clavier propose toute la gamme des lettres, tandis que le portable ne dispose que de 9 touches activées par le seul pouce! Il invite de ce fait à trouver des parades, des astuces, destinées à vous simplifier la tâche. Or il est amusant de constater que les adultes qui s'adonnent au SMS perpétuent souvent par réflexe une orthodoxie de la langue et un respect de l'orthographe qui les contraignent à multiplier les opérations supplémentaires, alors que

59

le SMS est une invitation à la licence orthographique et à l'exploration des ellipses syntaxiques.

Pour quel contenu?

Le SMS sert avant tout à garder le contact avec les amis. C'est d'autant plus amusant qu'il se greffe sur un support, le téléphone portable, qui permet d'atteindre son propriétaire n’importe où, n'importe quand, bref à rendre efficace une communication. Or le SMS dispense les petits riens de l'existence: «T'es où?», «Beurk! J'ai deux heures de maths!»

Mais c'est aussi un retour de l'écrit.

Tout à fait. Récemment le journal «Le Monde» s'intéressait aux Pokémon et relevait que les enfants désirant échanger des cartes recouraient à l'écrit (e-mails, chats, SMS). Les jeunes sont prêts à écrire tout ce que vous voulez, pourvu que vous leur présentiez des enjeux qui sont les leurs. Evidemment, l'orthographe laisse à désirer.

Pour une linguiste, c'est un problème?

Les linguistes se bornent à enregistrer ce qui se fait. Ils ne portent pas de jugement normatif. C'est vrai que l'orthographe française, par ailleurs extrêmement difficile, est de moins en moins maîtrisée par les francophones. Au travers des SMS que j'ai pu examiner, j'ai constaté quantité de fautes - «mon né a glisser » - qui ne me choquent pas du tout. Quelle importance cela a-t-il dans la transmission d'un message?

Outre le smiley, on trouve d'autres astuces

L'une d'elles consiste à prendre le nom de la lettre pour une séquence sonore. Ce n'est pas nouveau: Perec, Queneau, Desnos sont déjà passés par là. Prenez par exemple od41aln qui veut dire «ode et quatrain à Hélène»! Ou encore les lettres les plus stupides de l'alphabet: ebt, c'est-à-dire «hébété». Ce sont des jeux de langage que les poètes et les écrivains ont explorés depuis longtemps. Dans les SMS, tout le monde écrit C pour «c'est» et certaines combinaisons telles que K7 sont complètement entrées dans les mœurs. Il n'y a donc pas innovation, mais perpétuation d'une perception ludique et poétique de la langue.

Le SMS, c'est quelque chose qu'un San-Antonio aurait adoré.

Codes et décodage

AnglicismeSyl (See You Later, à plus tard)«Je trouve que les anglicismes sont de plus en plus contredits par leurs équivalents français. Syl est fortement concurrencé par à+, abréviation de «à plus tard, à bientôt». Vous savez, l'anglicisation de la langue française n'est pas si effrayante qu'on le dit. Consultez un dictionnaire des anglicismes et vous verrez le nombre très élevé de mots aujourd'hui totalement tombés en désuétude.»

Phonétiquet’m (je t’aime)«On pourrait évoquer la réduction de la formule à deux lettres, comme deux êtres unis par l'amour. La suppression du pronom «je», que le décodeur n'aura aucune peine à rétablir, est une survivance du style télégraphique. Le message me paraît refléter la fascination des jeunes pour le graphisme, le tag ou le spraycan. Qu'est-ce qui

60

différencie en effet le SMS t’m du graffiti I "cœur" y que j'aperçois tous les jours contre un mur en prenant mon train? Le SMS est d'ailleurs à mi-chemin entre l'écriture et le dessin.»

SimplificationC skjdi (c'est ce que je dis ou c'est ce que j'y dis)«On a ici un bon exemple du caractère cryptographique d'un SMS. La lisibilité du message est différée, le décodeur doit la reconstruire. Au final, la formule renvoie bien évidemment à Queneau ou à Perec qui écrivaient «sanxsa» pour «sans que ça» ou «ltipstu» pour «le type se tue». Je remarque aussi que le décodage laisse planer un doute. S'agit-il de «C'est ce que je dis» ou de «c'est ce que j'y dis»? Le langage SMS a ceci de plaisant qu'il n'est jamais univoque, mais ouvert à la polysémie et à la poésie.»

Smiley*<:-)(Le Père Noël)«Le smiley repose sur un canevas fondamental, les yeux (:), le nez (-) et la bouche ()). À partir de là, les combinaisons sont infinies. J'aime beaucoup cette représentation du Père Noël avec l'étoile du Berger, le capuchon rouge au-dessus des yeux et, bien évidemment, un grand sourire, car le Père Noël symbolise la joie. Imaginez à présent que vous receviez ce smiley: *<:-(. Le décodage lui aussi est infini puisque ce smiley peut signifier beaucoup de choses: le Père Noël est une ordure, le Père Noël n'est pas venu me voir, le Père Noël ne m'a pas apporté ce que je voulais, etc.»

Christophe Flubacher, L'Hebdo, le 1er février 2001

Activités :

1) « Au XIXe siècle l'écriture braille a coïncidé avec l'apparition du télégraphe. » Quel est le rapport ? Y a-t-il d'autres exemples de ce phénomène ?2) « Mon né a couler ». Où sont les fautes d'orthographe ? Quelle attitude envers les fautes d'orthographe trouve-t-on dans le texte ? Quelles sont les formes d’écriture décrites par la linguiste ? Quelle est son attitude envers ces formes nouvelles ?3) Trouvez d’autres exemples, en français, d’anglicismes, d’écriture phonétique et de simplification.4) Par petits groupes (3 à 5), composez une œuvre de « littérature SMS » sous forme de dialogue (pas plus de 140 signes par message!).

Devoir : Traduction

Traduisez en anglais le texte suivant :

Au milieu des années 1890, il fut question d’abolir la gratuité d’entrée au musée du Louvre qui prévalait depuis l’ouverture de celui-ci, au temps de la Révolution française, en 1793. Il s’agissait de gonfler un budget jugé trop maigre. Le projet échoua (c’est seulement en 1922 que l’accès deviendra payant). Clemenceau, encouragé par son cher ami critique d’art Gustave Geffroy, y contribua en prenant feu et flamme en défense de la gratuité. Avec des arguments qui méritent d’être exhumés dans notre conjoncture.

61

Sa démonstration se veut d’abord civique. Elle se fonde sur l’idée primordiale que la démocratie se doit d’offrir la beauté sans nul péage à tous ceux qui n’ont pas les moyens d’en acheter la fréquentation. C’est une de ses raisons d’être, mais c’est aussi une manière pour elle d’assurer la paix entre les classes sociales contre toutes les turbulences que fait naître la profonde inégalité des situations individuelles – avec cette misère dont l’ancien médecin des pauvres de Montmartre avait touché la réalité de plus près que la plupart des parlementaires de son temps. « Nous avons, écrit-il, fait l’homme qui lit, écrit, compte, connaît et veut connaître encore. Il faut maintenant l’élever d’un nouveau degré et faire l’homme qui sent. Il faut faire un public pour nos artistes comme nous cherchons à faire un public pour nos savants. »

Ainsi s’étend, à partir de l’école, la même philosophie pour les musées. Comme la connaissance, la beauté doit être accessible à tous sans entraves – parce qu’elle est aussi précieuse au citoyen investi désormais du pouvoir de déterminer le destin de son pays.

Le souci est donc autant politique et social qu’il est moral. « Il me plaît, écrit encore Clemenceau, que tous les vaincus du sort soient chez eux dans ce palais, qu’on leur en fasse les honneurs, et que les prodiges de l’art humain accumulés devant eux leur parlent d’autre chose que des rudoiements du dehors qu’ils retrouveront tout à l’heure. Les heureux du monde, pris par l’action – et quelle action hélas ! – n’ont pas le temps de songer. Laissez rêver les pauvres ! »

Jean-Noël Jeanneney, « La culture gratuite? », Le Débat, n° 147, novembre-décembre 2007

62

HT Semaine 10 Mouvement social

Québec: cent jours de manifestations étudiantes

Depuis plus de trois mois, les étudiants québécois sont entrés en résistance contre le gouvernement de Jean Charest au pouvoir depuis près de dix ans. En cause, l’augmentation des droits de scolarité à l’université : alors qu’ils sont gelés depuis vingt ans, le gouvernement libéral avait prévu de les augmenter de 75% dans les cinq prochaines années, les portant à 3.793 dollars canadiens (2.910 euros) par an.

Il n’en a pas fallu plus pour faire descendre les étudiants dans la rue. Le 22 mars, ils étaient près de 250 000 à manifester à Montréal, un petit carré rouge épinglé sur la veste en signe de protestation. Le 3 mai, après douze semaines de grève, les étudiants défilaient en sous-vêtements afin d'incarner physiquement leur combat pour une plus grande transparence du gouvernement québécois.En fait, le mouvement a évolué depuis la contestation initiale de la hausse des droits de scolarité, à tel point que l’objet premier de la grande marche organisée pour marquer le centième jour du conflit n’était plus tant cette question-là que celle, plus globale, du droit à manifester en tant que tel.

Après la démission de la ministre de l’Education, Line Beauchamp, le 14 mai dernier, le gouvernement libéral a décidé de serrer la vis en faisant voter une loi aux allures de déclaration de guerre, dite loi 78. Dans les universités en grève, la nouvelle loi prévoit la suspension du semestre de printemps jusqu’à la mi-août, date à laquelle les cours devront reprendre – toujours au titre du semestre de printemps – pour que ce dernier soit complété d’ici au début du mois d’octobre, où commencera le semestre d’automne.

Aussi, pour dissiper le mouvement, cette loi prévoit que toute manifestation rassemblant plus de cinquante personnes soit déclarée au minimum huit heures auparavant aux services de police. Restreignant le droit de manifester et prévoyant de lourdes amendes pour les contrevenants, elle a vite cristallisé les ressentiments d’une jeunesse québécoise qui ne se reconnaît plus dans un personnel politique sclérosé et englué dans plusieurs scandales. Pauline Marois, chef du Parti québécois (souverainiste), évoque « l’un des jours les plus sombres pour la démocratie québécoise » et dénonce une « loi-matraque pour faire taire les Québécois ». Depuis, un mouvement spontané de désobéissance civile s’est créé, au-delà des seuls étudiants initialement concernés, pour dénoncer cette loi liberticide. Chaque jour, des dizaines d’habitants envoient des notifications à la police pour prévenir qu’ils organiseront une grosse fête d’anniversaire avec une cinquantaine de personnes – une façon amusante de montrer l’absurdité d’une loi qu’ils ne comprennent pas.

Depuis, les manifestations se poursuivent avec, inévitablement, leur lot d’arrestations ; lors de la trentième manifestation nocturne, dans la nuit du 23 au 24 mai, ce sont près de quatre cents étudiants qui ont été arrêtés, la manifestation ayant été déclarée illégale avant même qu’elle ne commence, étant donné que les participants n’avaient pas

63

dévoilé leur itinéraire au préalable… et qu’ils portaient des masques, contrevenant au « Règlement antimasque » adopté par la Ville de Montréal dans la foulée de l’adoption de la Loi 78 au Parlement québécois. Embarqués les uns après les autres au poste de police dans des autobus affrétés pour l’occasion, ils attendaient leur tour d’arrestation tranquillement, encerclés par les policiers, jouant au football pour faire passer le temps.

La société québécoise semble aujourd’hui plus divisée que jamais. Si la population n’a pas toujours appuyé fermement les revendications étudiantes à leurs débuts, le gouvernement libéral a réussi le tour de force de se mettre une grande partie des citoyens à dos en se montrant incapable de gérer la crise et en faisant adopter cette Loi 78 qui fait l’unanimité – contre elle.

Jules Fournier, Marianne, 24 Mai 2012

Compréhension:

1. Pourquoi les étudiants au Québec sont-ils en grève ?2. Comment ce mouvement étudiant s’est-il développé depuis ses débuts ?3. Que font les étudiants pour détourner la mise en application de la Loi 78 ?

Vocabulaire:

4. Expliquez, utilisant vos propres mots,les expressions suivantes : serrer la vis, loi-matraque, loi liberticide, au préalable, dans la foulée de…

5. Mettez chacun des mots suivants dans une phrase : démission, inédit, revendications, contrevenants, dénoncer.

6. Trouvez des synonymes des mots soulignés dans le texte.

Grammaire :

Travail à deux : Repérez les participes présent qui sont employés dans le texte ci-dessus. Le participe présent peut remplacer une proposition relative. Remplacez chaque participe présent dans ce texte par une proposition relative.

Contrôle continu : Traduction

Traduisez les trois premiers paragraphes du texte ci-dessus, jusqu’au mot « automne ».

64

HT Semaine 11 Cinéma

Les Tontons Flingueurs

Dialogues de Michel Audiard.Film de Georges Lautner.1963, 1h46.Musique de Michel Magne.Prise de vues de Maurice Fellous.Scénario de Georges Lautner et Albert Simonin

D'après le roman d'Albert Simonin, Grisbi or not grisbi.

Dans la chambre du MexicainHenri à Pascal C'est Fernand !

Pascal à Louis Monsieur Fernand est là !

Louis Oui, qu'il entre, qu'il entre ! Et ben c'est pas trop tôt, je croyais que

t’arriverais jamais ou bien que t’arriverais trop tard.

Monsieur Fernand Tu sais, 900 bornes, faut quand même les tailler.

Louis Ça fait quand même plaisir de te revoir, vieux voyou !

Monsieur Fernand A moi aussi...

Louis Et j'ai eu souvent peur de clamser là-bas au milieu des macaques

sans avoir jamais revu une tronche amie, et c'est surtout à la tienne

que je pensais.

Monsieur Fernand Tu sais moi aussi c'est pas l'envie qui me manquait d'aller te voir

mais on fait pas toujours ce qu'on veut. Et toi ? J'ai pas entendu dire

que le gouvernement t'avait rappelé, qu'est ce qui t'a pris de

revenir ?

65

Louis au toubib Merci toubib, merci pour tout.

Louis à Henri Henri dis-leur de monter...

Monsieur Fernand Pardon. Je crois qui vaut mieux quand même ...

Louis Me coupe pas, sans quoi on aura plus le temps.

Louis à Henri Henri, fais tomber 100 sacs au toubib !

Monsieur Fernand Bon alors ? Qu'est-ce qui se passe Louis ?

Louis Je suis revenu pour caner ici et pour me faire enterrer à Pantin avec

mes viocs. Les Amériques c'est chouette pour prendre du carbure, on

peut y vivre aussi à la rigueur, mais question de laisser ses os, y'a

que la France. Et je décambute bêtement, et je laisse une mouchette

à la traîne, Patricia, c'est d'elle que je voudrais que tu t'occupes.

Monsieur Fernand Et ben dis donc, t'en as de bonnes toi!

Louis T'as connu sa mère, Suzanne « beau sourire » ?

Monsieur Fernand T'es marrant dis donc c'est plutôt toi qui l'a connue.

Louis Au point de vue oseille je te laisse de quoi faire ce qu'il faut pour la

petite. J'ai des affaires qui tournent toutes seules ; maître Folace,

mon notaire t'expliquera. Bah, tu sais combien ça laisse une roulette,

60% de velours.

Monsieur Fernand Et sur le plan des emmerdements, 36 fois la mise. Ah, écoutes

Louis, ta môme, tes affaires, tout ça c'est bien gentil mais... Moi

aussi j'ai mes affaires, tu comprends ? Et les miennes en plus,

elles sont légales.

Louis Ouais, j'ai compris : les potes, c'est quand tout va bien.

Monsieur Fernand Ça va pas toi, dis ? Hein ? J'ai pas dit ça !

Louis Non, non, t'as pas dit ca, t'as pas dit ça mais tu livrerais ma petite

Patricia aux vautours ; oh, mon petit ange...

Monsieur Fernand Ton petit ange, ton petit ange, hein ?

Louis Oui, oh, maintenant que t’es dans l’honnête, tu peux pas savoir le

nombre de malfaisants qu'il existe, le monde en est plein. Ils vont me

66

la mettre sur la paille, ma petite fille. On va la dépouiller et on va tout

lui prendre. Je l’avais faite élever chez les sœurs, apprendre l’anglais

enfin... tout. Résultat : elle finira au tapin, et ce sera de ta faute,

t'entends ? Ce sera de ta faute.

Monsieur Fernand Arrête un peu hein ? Depuis plus de vingt piges que je te connais, je

te l’ai vu faire 100 fois ton guignol alors hein ? Et à propos de tout:

de cigarettes, de came, de nanas, ça toujours été ton truc à toi. Et

une fois je t'ai même vu chialer, alors tu vas pas me servir ça à moi

non ?

Louis Si!! Ben, tu te rends pas compte, saligaud, qu'elle va perdre son

père, Patricia ; que je vais mourir ?

Monsieur Fernand J'te connais, t'en es capable. Voilà dix ans que t'es barré, tu

reviens et je laisse tout tomber pour te voir et c'est pour entendre

ça ? Et moi comme une pomme...

[Toc toc toc.]

Monsieur Fernand Entrez !

[Pascal, Henri, Raoul Volfoni, Théo, l'amie de Théo et Paul Volfoni entrent dans la

chambre.]

Louis Ben dis donc Théo, t'aurais pu monter tout seul ?

Théo Si cette présence doit vous donner de la fièvre...

Louis Oui, chez moi quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent.

L'amie de Théo [chuchotant] Je t'attends en bas.

Théo [chuchotant] A tout de suite.

Louis Voilà je serai bref. Je viens de céder mes parts à Fernand ici présent.

C'est lui qui me succède.

Raoul Volfoni Mais, tu m’avais promis de m’en parler en premier !

67

Louis Exact ! J'aurais pu aussi organiser un référendum, mais j'ai préféré

faire comme ça. Pas d'objections ? Parce que moi j'ai rien d'autre à

dire. Je crois que tout est en ordre, non ?

[Tous sortent de la pièce, sauf Pascal et Monsieur Fernand.]

Louis Pascal ? Pascal ?

Monsieur Fernand Oh Louis, ben Louis ? Quoi ? Merde, Pascal ?

Louis Je vais plus vous retenir longtemps.

Monsieur Fernand Déconne pas Louis !

Louis Tu sais de quoi je parle.

Monsieur Fernand Tu veux pas que j'ouvre la fenêtre un petit peu ? Hein ? Merde.

Regarde, il fait jour.

Louis D'ici... On voit... Que le ciel ! Mais je m'en fous du ciel... J'y serai un

petit homme. Moi ce qui m'intéresse ... C'est la rue. Et ils m’ont filé

directement de 1'avion dans l’ambulance ... J'ai rien pu voir. Dit donc,

ça a dû drôlement changer hein ?

Monsieur Fernand Tu sais, pas tellement quoi !

Louis Raconte quand même !

Monsieur Fernand Et ben ... C'est un petit matin comme tu les aimes ... Comme on les

aimait quoi... Les filles sortent du lido, tiens ! Pareil qu'avant. Tu te

souviens ? C'est à c't’heure là qu'on emballait.

Compréhension :

Vous chercherez dans ce dialogue les expressions argotiques ou familières et donnerez leur équivalent en français standard.

Devoir : Traduction

Rédigez en anglais les sous-titres de ce dialogue, du début jusqu’à ‘Monsieur Fernand T'es marrant dis donc c'est plutôt toi qui l'a connue’.

68

HT Semaine 12 Révision

A - Relations logiques et phrases complexes :

Reformulez les phrases suivantes de façon à ce que chaque phrase contienne une subordonnée introduite par l'expression donnée entre crochets. Vous ferez tous les changements nécessaires et respecterez la logique de la phrase. (40 points)

Ex : Nous partirons en Californie, la banque nous prêtera de l'argent. [à condition que]Nous partirons en Californie à condition que la banque nous prête de l'argent.

1) Il n'est pas au courant. Il n'a pas lu les journaux. [comme]2) Déplace ta voiture. Je pourrai passer. [pour que]3) Il avait oublié son passeport et il n'a pas pu partir comme prévu. [de sorte que]4) Prenez des notes pendant les cours. Ce sera plus facile pour vous ensuite de

réviser. [de sorte que]5) Il faisait chaud. Nous restions dans la maison avec tous les volets fermés.

[tellement …… que]6) J'ai besoin de la voiture. Je dois transporter des dictionnaires. [d'autant plus …..

que]7) Pierre lui a prêté de l'argent mais elle ne le lui avait pas demandé. [sans que]8) Tu viens nous voir dimanche, alors passe prendre Sophie en chemin. [puisque]9) Les Durand ont déménagé. Leurs enfants vont dans un des meilleurs lycées de

Paris. [de manière à ce que]10) Sophie ne connaît personne parmi nos amis. Elle n'a pas envie de venir à notre

soirée. [si bien ….. que]11) Il veut me parler. Il sait où me trouver. [si]12) Nous passerons tout l'été à San Francisco, mais nous devons réussir à tous nos

examens. [pourvu que]13) Prenez le double des clés de la maison. Je risque d'être retardée. [au cas où]14) Il est malade. Il ne veut pas aller voir le médecin. [bien que]15) Nous partirons en principe lundi. Il y a des menaces de grève. [à moins que]16) Nous sommes partis lundi, mais il y avait des menaces de grève. [alors que]17) Nous devrions le contacter. Il finit ses études et repart en France. [avant que]18) Vous attendrez à Paris et vos parents vous rejoindront. [jusqu'à ce que]19) Nous essayons de le convaincre de s’arrêter, il continue à fumer. [quand bien

même]20) Il est aujourd'hui interdit de fumer dans les cafés en Irlande, mais il y a toujours

autant de monde. [quoique]

B. Nominalisation

69

a) Transformez les phrases nominales en phrases verbales. Vous ferez tous les changements nécessaires. (30 points)

Ex : Nouvel An : envoi de 50 millions de SMS50 millions de SMS ont été envoyés au Nouvel An.

1. Report de la réforme des lycées2. Aggravation de la crise économique3. Faillite de plusieurs institutions bancaires aux USA4. Arrestation et condamnation à la prison ferme du chauffard qui avait mortellement

blessé un policier 5. Augmentation prochaine des impôts

b) Transformez les phrases verbales en phrases nominales. Vous ferez tous les changements nécessaires. (30 points)

Ex : Les Parisiens s’opposent à la construction de tours.Opposition des Parisiens à la construction de tours

1. Le couple présidentiel est accueilli avec enthousiasme au Brésil. 2. D’après l’Insee, le nombre de chômeurs augmenterait d’ici la fin de l’année 2010. 3. Le directeur de la Caisse d’Epargne a démissionné. 4. Au Sénat, le débat sur la réforme de l’école a été suspendu. 5. La réception à l’ambassade de France a été annulée.

70